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Les Meneuses

Trouver sa voie et donner de la voix dans la tech avec Sara Dufour (Consultante Freelance)

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41min |14/10/2024
Play
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Description

Dans cet épisode Sara Dufour, consultante freelance aux multiples casquettes nous parle de son parcours dans le product et la tech. Communication, Product Ops, Coach Produit, Coach Agile, CMO… Sara a évolué de la communication et du marketing vers le product management et le coaching agile. Elle a utilisé ses compétences initiales pour se repositionner et valoriser ses expériences dans de nouveaux domaines durant toute sa carrière.


Au cours de cet épisode Sara te partage :

  • Son évolution du market au product

  • Ses astuces pour réussir sa transition de carrière

  • Comment elle affronte le syndrome de l'impostrice

  • Son militantisme pour l’inclusion et la diversité

  • Son association “La Place Des Grenouilles”



📕 On a cité dans l'épisode avec Sara :

→ La Place Des Grenouilles :

→ Son podcast : https://open.spotify.com/show/7fidRbISaqIJU6IYJLuyLi



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées. Donc, ça me semble un peu mon rôle, mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée. Aujourd'hui, j'accueille Sara Dufour. On parle carrière dans le product, astuces pour changer de rôle et de militantisme. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Sara, comment est-ce que tu vas ?

  • Sara

    Salut Chloé, je suis ravie d'être là.

  • Chloé

    Ah ben moi aussi, je suis vraiment ravie que tu sois là et que tu aies accepté de participer au podcast. On va pouvoir discuter de ton parcours et surtout de toi qui est... Pour la parenthèse, pour les auditeurices, Sara est une personne que j'adore, qui est géniale. Donc très contente de pouvoir vous la présenter aujourd'hui. Et du coup, Sara, je te laisse te présenter.

  • Sara

    Très bien, merci Chloé. Donc moi, c'est Sara, Sara Dufour, Sara sans H. J'ai grandi à Barcelone. Ensuite, j'ai poursuivi ma scolarité en région parisienne. Puis j'ai vécu au Mexique pendant la plupart de mes études. Aujourd'hui, je suis consultante freelance, soit product ops, soit coach produit, soit coach agile, coach en organisation, bref ça peut être différentes casquettes, manager de transition aussi. Et voilà, aujourd'hui je suis basée à Paris, même si aujourd'hui où nous enregistrons, je suis à Amsterdam.

  • Chloé

    C'est exotique tout ça, Barcelone, Mexique, Amsterdam.

  • Sara

    On aime bien voyager.

  • Chloé

    Oui. c'est bien, il faut en profiter t'as commencé ta carrière tes études par un bac littéraire ensuite t'as fait une licence de langue étrangère à distance, en parallèle une école de com'au Mexique comme tu disais, et un master en management avec une SP marketing, donc le domaine dans lequel t'as lancé ta carrière donc le marketing, je sais qu'à l'époque tu pouvais te mettre beaucoup de pression, il y avait pas mal de peur Avec du recul, qu'est-ce que tu aurais aimé savoir quand tu as commencé tes études et ensuite ta carrière ? Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment ?

  • Sara

    En fait, juste après mon bac, bac L, ça pour le coup, je n'ai aucun regret. J'ai eu, pour diverses raisons, je ne rentrerai pas dans le détail, j'ai eu une année un peu blanche, une année morte, où je n'ai rien pu faire au niveau études. Et ça, oui, ça m'a collé une énorme pression. Moi qui étais bonne élève, ça faisait un peu la redoublante, ce truc-ci. qui était inconcevable pour moi. Et donc, finalement, ce truc-là, oui, je l'ai mal vécu sur le coup. Puis il y avait la pression aussi sociale, familiale. Néanmoins, je pense que c'est ça qui m'a donné envie, après la Niac, d'en faire plus, d'en faire le double. Et c'est pour ça que j'ai fait ce double cursus avec en présentiel une école en Mexique, en Com, et la fac française pour avoir un ou des diplômes français qui seraient reconnus en France. Donc je pense que c'est ça qui m'a donné l'énergie. Donc finalement, je sais que j'aurais dû m'y prendre autrement, mais je pense que c'était ce problème, je crois que j'ai assez vite réussi à le transformer en une opportunité. Donc bon, peut-être t'inquiètes une année dans une carrière, ça change rien, et au contraire, t'as eu un double cursus à la clé, donc c'est pas très grave.

  • Chloé

    Oui, clairement, il faut voir les opportunités. Moi aussi, je me suis égarée. Un an après le bac, au final, j'avais travaillé. Ça m'a permis de mieux me trouver. Mais je comprends la pression. J'avais mon père qui me disait, Qu'est-ce que tu vas faire si tu ne fais pas ça ? Je ne sais pas !

  • Sara

    C'est hyper difficile de demander à des jeunes qui ne connaissent pas la moitié des métiers, même pas du futur, les métiers d'aujourd'hui, on ne les connaît pas. Les conseillers et conseillères d'orientation, désolé, mais ça a été toujours très utile. Donc c'est très compliqué de se projeter, surtout quand on te dit à cette époque-là que c'est pour ta carrière, pour ta vie. La pression est énorme et on n'a pas tous les éléments. Donc en fait, on peut avancer avec ce qu'on a et rien n'est pour toujours. On apprend au fur et à mesure, on peut toujours bifurquer.

  • Chloé

    Et l'engagement pour la vie, aujourd'hui, ce n'est plus trop pour la vie. Donc c'est cool, c'est rassurant, ça enlève un poids. Donc aujourd'hui je fais du product et donc tu as commencé par de la com et du market. Comment tu as fait la bascule vers le product parce que tu ne fais plus du tout ce que tu faisais au début de ta carrière et ce que tu as fait de tes études ?

  • Sara

    Finalement, je ne fais plus du tout, je ne sais pas. Parce qu'au-delà du product et d'accompagner des équipes autour du produit et de produits numériques, je suis aussi dans tout ce qui est transformation ou des organisations ou changement, conduire du changement, des choses comme ça, accompagnement au changement. Et pour ça, il y a beaucoup de com. Finalement, c'est beaucoup de marketing des idées. Si tu fais une transfo agile, on va dire, tu dois essayer de convaincre tes différentes cibles. avec différents arguments que telle approche est peut-être testée, je ne vais pas dire que c'est la meilleure. Tu dois essayer de co-construire avec tes personas. Donc finalement, je ne sais pas si c'est si différent que ça. Je pense que je n'en ai pas conscience au tout début de cette bifurcation. Mais je pense que finalement, je réutilise pas mal de choses que j'ai acquises, à la fois dans mes études et à la fois dans mon début de carrière. Par exemple, de... de présenter correctement un slide deck, donc une présentation PowerPoint. Ou si tu veux faire un management visuel assez percutant, ou bon, après ça dépend si tu es en B2B ou en B2C. Mais je pense que tu utilises finalement certaines compétences en market ou en com dans ces différents métiers, que ce soit, je veux dire tech en général, ou conduit du changement.

  • Chloé

    Ok, donc ça a plus été une évolution. Avec tes acquis qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui, tu es passée par quel poste pour arriver jusqu'à ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, il y a eu chargée de com, responsable de com digital, il y a eu product manager et responsable éditorial, il y a eu proxy product owner, coach agile. J'ai fait un moment aussi CEO et Head of Product Ops. Et voilà, Product Ops, Coach Produit, Agile, en fait, ça dépend vraiment de la mission. Mais globalement, la posture va changer. Mais les leviers seront souvent similaires. Tu vas les puiser dans une boîte à outils qui est assez complète. Et aussi, bien sûr, quand il y a besoin, t'appuyer sur des expertises particulières à des moments donnés. parce que c'est beaucoup de co-construction, de collaboration, que ce soit avec les clients ou avec d'autres consultants, consultantes.

  • Chloé

    Et je me disais, comment tu as eu l'opportunité de passer d'un poste à un autre ? Moi, tu vois, par exemple, je suis passée Pia Meme il y a bientôt 4 ans et en fait, j'ai eu l'opportunité en interne. On m'a proposé le poste et donc c'est comme ça que j'ai bifurqué. Mais tout le monde n'a pas cette opportunité-là. Toi, comment tu as fait pour changer de mission et du coup de poste ?

  • Sara

    Alors, au tout début, ce n'était pas des missions, c'était des postes, comme tu le dis. Un truc tout bête, sur mes CV, je changeais le titre. Et en fait, tu réordonnes tes compétences et tes achievements, les choses que tu as réussi à faire, les choses que tu veux mettre en valeur de ton expérience passée. Je réorganisais. Pour la petite anecdote, je m'étais en surlignée jaune pour aider à la lecture pour les recruteurs et recruteuses. pour faire sortir les points les plus pertinents au vu du poste pour lequel les personnes recherchaient des candidats et candidates. D'une expérience à une autre, tu apprends toujours des nouvelles choses et après tu capitalises dessus. Donc tu vas piocher dans ce que tu as fait, tu le brandes, tu le marketes correctement. Je n'ai pas eu à mentir, je n'ai pas eu à bluffer. C'est vraiment juste une réorganisation et une présentation différente.

  • Chloé

    Ok, je trouve ça trop intéressant et c'est cool d'avoir cette perspective-là, parce qu'en effet, dans nos métiers du product, il y a quand même des choses qui sont assez similaires, des acquis et des compétences qu'on peut faire valoir dans d'autres métiers. Donc c'est cool de pouvoir le partager. Tu as un parcours et des études qui peuvent sembler atypiques, mais au final, je n'ai pas l'impression que ça l'est tant que ça, particulièrement dans la tech et à notre époque, tu vois, on ne fait plus... qu'un seul métier toute notre vie, comme nos parents. Les choses évoluent, mais quand on dit encore aux ados de trouver leur voix, on a encore le même discours comme avant, sans laisser entendre que cette voix, elle a changé et elle peut changer. Quels sont les conseils que tu donnerais aux plus jeunes, ou même aux personnes qui débutent leur carrière, et qui ne savent pas encore aujourd'hui ce qu'ils veulent faire, et pour arriver à faire une carrière et à se sentir bien, et un peu se déculpabiliser de tout ça ?

  • Sara

    Comme je disais tout à l'heure, je pense qu'on n'a jamais l'ensemble des informations globales sur quel est le métier qui me correspond parmi les 598 métiers qui existent. Je dis ça au pif, il y en a sûrement beaucoup plus. Donc c'est déjà de se renseigner le plus possible et de se dire qu'on va prendre la meilleure décision à un instant T par rapport aux informations dont on disposait à cet instant T. Donc de se foutre la paix, pardonnez-moi l'expression, sur est-ce que c'est la bonne ou la mauvaise décision que je vais prendre maintenant. Mais il y a beaucoup de pivots ou de reconversions possibles. Donc rien n'est pour toujours, ça aide aussi je pense à baisser la pression sur la prise de décision. Et un autre conseil, je pense, assez important, c'est d'essayer d'interviewer des gens. Alors, pas besoin de faire un truc aussi fiadé que ton super podcast. Ça peut être juste de contacter des gens sur LinkedIn et de leur dire Est-ce que vous auriez 20 minutes, une demi-heure à m'accorder ? En général, les gens aiment bien parler de leur parcours parce qu'on ne peut pas se planter, il n'y a pas de pression. Et si c'est pour aider des jeunes, normalement, quand même, une demi-heure, c'est trouvable ici ou là.

  • Chloé

    Oui, et en plus, on a la chance aujourd'hui d'avoir... Les réseaux sociaux, d'avoir LinkedIn, d'avoir à portée de main tout un tas de professionnels. Et ça vaut pour les plus jeunes, mais aussi dans notre carrière, si on veut rencontrer d'autres personnes. Moi, c'est typiquement comme ça qu'on s'est rencontrés, donc ça vaut le coup. Au final, un an plus tard, ça fait une jolie amitié et un podcast. Donc super, merci pour les conseils. Aujourd'hui, tu es en freelance, donc tu es à ton compte. et tu as plusieurs, beaucoup de casquettes à proposer pour les entreprises. Comment est-ce que tu vis cette position ? Quelles sont tes réussites et quelles sont les difficultés depuis que tu t'es lancée que tu peux nous partager ?

  • Sara

    Oui, alors c'est justement une très bonne question qui tombe à point parce que c'est des questions que je me pose en ce moment. Effectivement, je peux proposer différentes choses. Après, c'est un spectre, un éventail. Je ne propose pas des choses qui me l'ont... rien à voir les unes entre les autres. Néanmoins, c'est vrai que je pense qu'il faut que je travaille mon positionnement, parce que ce n'est pas très clair entre coach produit ou product ops, ou coach agile, ou coach en organisation. Et je propose aussi du management. Alors, on peut appeler ça fractional, on peut appeler ça en intérim. Ça, je ne sais pas comment. Oui, ça claque. Je ne l'assume pas encore. Mais bon, c'est en tout cas de transition ou d'intérim, parce que le management et le coaching, ça n'a rien à voir et les obs c'est encore autre chose enfin ça n'a rien à voir la posture est très différente et je sais pas si c'est très clair pour mes prospects ces différentes casquettes que je peux adopter la chance que j'ai eu c'est que dès que je me suis mise en indep justement je voulais prendre le temps prendre un mois ou deux pour prendre du recul souffler me poser la question de comment je me vendais, comment je me présentais au monde entre guillemets... Et j'ai pas eu ce temps là, mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle c'est parce que j'ai eu une mission qui m'est un peu tombée du ciel. J'ai quelqu'un de mon réseau qui m'a dit ah bah tiens, là on cherche quelqu'un comme toi, ce serait parfait pour toi, vas-y envoie ton CV J'ai envoyé sans trop y croire parce que c'était vraiment à l'arrache. Et en fait il s'avère que oui je correspondais plutôt bien à la personne qui était recherchée. Mais là cette mission, alors je sais pas quand sera diffusé l'épisode, mais donc cette mission va s'arrêter. Et du coup là je me repose ces questions là que je me posais il y a un an. comment je le présente parce que c'est pas limpide vu que je peux aller sur plusieurs créneaux.

  • Chloé

    Je fais un mini break dans l'épisode pour te demander ton aide. Si tu apprécies les meneuses et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple podcast ou Spotify. Cinq étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra une minute et ça m'apporte énormément. 1 pour me motiver et avoir tes retours et 2 pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur, mais je réalise tout toute seule, à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode. Ouais, et t'expliquais que le positionnement entre manager... et coach n'est pas le même. Est-ce que tu peux expliquer quelles sont les différences et comment ça se traduit et du coup, quelle est ta posture dans ces deux cas de figure ?

  • Sara

    Ce ne sera pas exhaustif parce que je pense qu'on pourrait dédier tout un autre épisode, voire plusieurs à ça, mais je dirais que le management doit... Ça peut se faire de façon très collaborative, mais en tout cas, le manager ou la manager doit... un peu enteriner des directions qui vont se donner. Il faut donner une orientation, un cap, il faut donner du contenu. Même si, encore une fois, ma façon de manager, après ça dépend des profils qu'on a dans l'équipe, mais c'est plutôt d'inclure les personnes pour qu'elles s'approprient ces contenus-là et qu'on les co-construise ensemble. En tout cas, il y a de la prise de décision en tant que manager. En tant que coach, on va accompagner la personne à prendre elle-même, là où les personnes, ça peut être des équipes, ça peut être des organisations, des individus, à prendre elles-mêmes leurs propres décisions, à les accompagner dans leurs réflexions, à leur proposer, si elles le souhaitent, des outils, à leur mettre à disposition des choses, des techniques et des méthodes de décision, de réflexion, qu'elles soient individuelles ou collaboratives. Donc pour moi, il y a ce côté... j'aime pas dire descendant, mais en tout cas, il y a une posture plus haute en tant que manager, même si on a cette posture de manager-coach, qui est celle que souvent j'aime, de temps en temps, il y a quand même des choses un peu plus fermes, entre guillemets, des décisions à prendre, des choix, en fait, des choix à faire plus. Je dirais que les managers, c'est le choix, et les coachs, c'est vraiment l'accompagnement pur.

  • Chloé

    Donc, une expérience de fou, clairement, et tu prends... Non, ne sois pas modeste, je ne te vois faire la moue. Commence par ça. Donc, tu as une très belle expérience. Et tu prends d'ailleurs souvent la parole en conférence, dans le product et dans la partie agile. Je sais que tu t'es beaucoup battue contre le syndrome de l'impostrice. Comment est-ce qu'aujourd'hui, tu l'as battue, si tu l'as battue ? Et comment tu as réussi à prendre confiance en soi, en toi ? Et des petits conseils, si tu en as, pour les personnes qui sont encore dans cette quête ?

  • Sara

    Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour répondre à ces questions. Je ne sais pas si je l'ai battue. Je crois qu'au début, quand j'assistais à ces conférences, je trouvais tout absolument merveilleux. J'étais vraiment la newbie bébé à Disneyland. Vraiment ravie de tout ce que je voyais. Je voyais tout le monde comme étant vachement plus fort et forte que moi. Donc je mettais tout le monde un peu sur un piédestal. Depuis, j'ai vu des choses hyper bien que je continue d'admirer et de voir à des kilomètres de ce que je pourrais faire. Mais je vois aussi des choses moyennes, et moyennes et qui sont appréciées et qui sont utiles. Donc moyenne, ce n'est pas pour dénigrer, c'est juste pour dire que je me dis que ce n'est pas hyper innovant, ce n'est pas quelque chose de super dur où la personne n'est pas méga calée. Et ça apporte quand même de la valeur à la communauté. J'ai aussi vu des choses qui sont parfois un peu nubes. Désolée, jugement de valeur de ma part là, mais en fait, ça m'aide à me dire que d'une, une même personne peut faire une année un bon talk et une autre un moins bon. Ça m'aide aussi de voir que les avis sont hétérogènes parfois sur certaines prestations. Ça m'aide aussi de savoir que parfois, j'étais contente de mes talks, mes propres talks et d'autres moins. Bon, oui, je ne suis pas hyper ravie quand je ne suis pas très contente de moi, mais voilà, on a le droit à l'erreur, on apprend, et on fait mieux la prochaine fois, ou pas, en fait, ça dépend, de tellement de facteurs. En tout cas, j'ai l'impression que dans nos communautés, il y a un peu la place pour tout le monde, et que voilà, c'est une des valeurs phares de l'agilité, justement, le droit à l'erreur, dans le produit aussi, c'est l'itération, c'est tester, se planter, apprendre et avancer. Donc, je pense que, voilà, à la fois de voir les autres, Et de me dire que, encore une fois, on y revient, que rien n'est figé, qu'on peut faire bien, puis moins bien, puis mieux, puis moins bien, ce n'est pas grave, ça m'aide, je pense, à mettre moins la pression.

  • Chloé

    Oui, clairement, je vois ce que tu veux dire. En tout cas, au moins, le fait de se comparer a pu être bénéfique. Souvent, c'est encore plus. C'est ça, on se compare et on se dit, je suis trop nulle. Donc non, mais ça aide à prendre de la hauteur et surtout à être un peu plus bienveillante avec soi-même. Donc ça, c'est cool. Et donc, est-ce que ce syndrome, il est battu ou en cours de...

  • Sara

    Il flotte, il flotte toujours là, je sais qu'il est là, mais en même temps, comme je sais que c'est un syndrome, je sais qu'il touche particulièrement les femmes, je sais qu'il touche particulièrement les personnes dans la tech, parce que c'est un milieu qui évolue en permanence. Je me dis que si je le ressens... Avant, quand je le ressentais, je me disais qu'il y avait une raison pour que je le ressente, et que c'était justement parce que j'étais une impostrice. Et aujourd'hui, je me dis que si je le ressens, c'est comme beaucoup d'autres personnes, et qu'il y a des... Oui, ça aussi, ça m'a aidée. D'entendre des gens absolument fantastiques, que j'admire énormément, qui ont... ces mêmes sentiments-là, qui ont ces mêmes doutes-là, je me dis, ok, bon, ça ne veut pas dire que je suis aussi formidable que ces personnes, je ne sais pas la conclusion que je tire, mais je me dis, on est très nombreux et nombreuses à le ressentir. Avançons avec, ok, il est là, ben, laisse-en un petit coin et il nous embête parfois, mais on ne le regarde pas et on avance.

  • Chloé

    Ouais déjà savoir qu'on n'est pas seul, mine de rien ça aide pas mal. Et moi en tout cas personnellement je t'ai connue, c'était lors d'une conférence, donc lors de tes prises de parole qui étaient très bien, c'était une table ronde en ligne sur l'empowerment des femmes dans la tech, c'est un sujet qu'aujourd'hui tu portes et plus globalement tu es particulièrement... impliquée pour favoriser l'inclusion. Comment est-ce que est né cet engagement-là et comment il se traduit aujourd'hui ?

  • Sara

    Je pense que le fait d'avoir grandi dans un pays avec trois cultures, moi étant française, et donc en Catalogne, où il y a deux cultures qui cohabitent, le fait d'avoir aussi beaucoup entendu la famille de mon père et Pied-Noir, c'est un sujet aussi en soi de devenir d'une famille de colons, mais en tout cas, j'ai toujours beaucoup entendu... des choses sur d'autres cultures qui n'étaient pas les nôtres de génération en génération. Je pense que ça, ça a éveillé, je ne sais pas comment dire, quelque chose d'une espèce de recul. Tout est question de point de vue, que rien ne doit être d'une certaine façon, que c'est juste des constructions sociales, même si je n'avais pas les mots pour dire construction sociale, dire que tout est relatif et que les choses sont... se perçoivent de façon différente et se construisent différemment. Et que quelque chose qui est peut-être bien vu, un comportement qui va être bien vu dans une culture, va être mal vu dans l'autre et vice-versa. Donc voilà, qu'il n'y a pas de normes universelles, je pense que ça, c'est quelque chose qui m'a construite. Et du coup, d'arriver notamment en France, le retour en France à l'adolescence, après les années à Barcelone a été très difficile. Et j'ai vu beaucoup de jugements, beaucoup de moqueries sur des choses qui me semblaient étranges. parce qu'elles étaient totalement acceptées dans d'autres milieux où j'avais évolué. J'ai compris qu'à la fois, ça pouvait être une grande force d'avoir toutes ces portes ouvertes sur différentes cultures, mais que justement, ça peut être retourné contre soi quand quelqu'un a un prisme moins large. Et après, sur la question du sexisme, je pense qu'il y a différentes graines qui ont été des petits cailloux. Au fur et à mesure de mon parcours, j'ai été témoin de violences. que dès le collège, il y avait un couple qui était ensemble depuis mille ans et j'avais entendu que ce garçon était violent envers sa copine. Ça, je n'avais pas compris. J'ai eu le même jugement que tout le monde. Pourquoi elle ne part pas ? Évidemment. Mais voilà, il y a des petites choses comme ça qui m'ont quand même marquée et qui ont jalonné mon parcours. Après, quand on se renseigne, on apprend que même si la loi veut que nous soyons en France aujourd'hui tous et toutes égales et égaux, En réalité, dans les faits, les salaires dans le privé, en tout cas, ne sont pas les mêmes entre les femmes et les hommes. Les orientations privilégiées pour les garçons vers des filières scientifiques, par exemple, le sont moins pour les filles, etc. Donc tout ça, ça se construit. Il y a différentes artistes aussi qui m'ont touchée. Et puis, il y a eu le confinement où j'ai passé moins de temps dehors, plus de temps sur mon téléphone. Et là, j'ai commencé à suivre beaucoup de comptes de vulgarisation de pensée féministe sur Instagram. au bout d'un moment, ce n'était plus suffisant de juste relayer, juste me renseigner. Je sentais que j'avais besoin de faire.

  • Chloé

    Je comprends. Je comprends tout à fait. Donc, tu fais aujourd'hui, et notamment, tu as monté la place des grenouilles avec Florent Chabanoy. Est-ce que tu peux expliquer aux auditeuresses ce que vous faites et comment est né ce projet ?

  • Sara

    Florence Chabanoua, je la suivais déjà parce que c'est une femme formidable dans la tech. Et je pense que j'avais dû repérer cette sensibilité-là quant au sujet féministe aussi. On se suivait mutuellement sur Twitter. Et puis un jour, c'était justement au pile poil au bon moment où je cherchais justement à agir, je lui avais publié un tweet qui dit Je veux monter une asso, on a besoin d'être au moins deux. Il a envie de rejoindre l'aventure. Et voilà, c'était une asso sur... Je ne sais plus comment elle l'avait mis dans le tweet, il est sur le site de la place des Grandes Aux, si vous êtes curieux, curieuse. En tout cas, pour pouvoir déconstruire, réfléchir sur les questions du sexisme. Et donc vraiment, ça s'est tombé super bien, j'ai dit moi, je veux. Et donc voilà, ça s'est fait comme ça. On essaye de proposer un endroit qui soit le plus safe possible. Donc un endroit, ça peut se traduire en ligne ou en physique. pour se reconstruire et se déconstruire sans normes de genre, sans injonctions, en tout cas genrées, parce que les normes forcément on en intègre, on en refuse, on en accepte, on en construit, etc. Et donc ça se traduit par un slack, on a un club de lecture, on a des conférences, on a des ateliers, on a co-organisé avec un autre organisme de formation un stage d'autodéfense. La plupart de nos événements sont gratuits, si ce n'est 98% de nos événements parce qu'on voulait... en ce jeu les plus inclusives justement possibles et ça va être sur des questions de féminisme au sens très très large et intersectionnel super de pouvoir partager ça de toute façon on partagera les ressources dans

  • Chloé

    la description de l'épisode pour les personnes qui sont intéressées et moi je me demandais parce que c'est sacrément de temps tu fais beaucoup de choses comment est-ce que tu réussis à organiser ton... temps et avoir un peu de temps aussi pour toi ?

  • Sara

    Alors déjà j'ai pas l'impression de partant que ça, j'ai pas d'enfant et je pense que quand on en a c'est sacrément plus difficile de dégager du temps pour ce genre de choses plus son travail à côté donc j'ai pas une réponse, je vais pas te sortir ah ouais alors j'ai ma morning routine et je me lève à 3h et je fais ça et machin, j'aimerais bien être plus disciplinée, non là c'est un peu plus au feeling, j'essaie aussi de m'écouter Il y a une époque de ma vie où j'étais un peu plus robot et très structurée. Là, j'essaie d'être plus chill, qui amène son lot d'inconvénients aussi, même si ça a des avantages. Pour tout ce qui est assos, c'est surtout le soir, le midi, le week-end. C'est ce que c'est. On est toutes les deux, Florence et moi, bénévoles et puis on travaille à plein temps à côté. Donc, on essaie de faire comme on peut. On prend du retard sur plein de projets parce que des projets, on en a des tonnes. Et même si on les priorise, on ne respecte pas toujours nos propres deadlines. Parce qu'il y a les aléas, il y a la vie. Qu'il y a un taf important, qu'il y a aussi une vie sociale qui est importante pour moi, qu'il faut prendre du temps pour soi, juste soi aussi.

  • Chloé

    Mais c'est important de pouvoir dire que tu n'es pas un robot ou qu'il n'y a pas forcément besoin d'être toujours parfait, de toujours faire les choses. C'est aussi les injonctions qu'on peut se mettre toute seule et ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Moi, tu vois, avec le podcast, Il y a des moments, il y a eu une période où j'étais un peu down, j'ai repoussé, je n'ai pas fait. Je me suis dit que c'est OK. Je reprendrai à fond quand je pourrai. Il faut essayer d'être sympa avec soi-même. Tu disais que vous avez plein de projets et plein de choses dans le pipe. Quelles sont, si tu peux en parler, vos prochains projets avec La Place des Chronolies ?

  • Sara

    Alors la première chose, vraiment le gros gros projet, c'est un podcast, surprise. On en parle, c'est pas un secret, on en parle depuis quelques temps, on aurait voulu le sortir en mai. Bon, nous sommes le 29 juillet, jour de l'enregistrement de notre podcast à nous là aujourd'hui. Donc on est très en retard, mais c'est pas grave, ça va être quali, je pense que c'est les premiers moments, le démarrage n'est pas simple et après on va prendre la main. On va avoir une série de revues culturelles. une série de métiers où on veut parler et donner la voix à des femmes surtout et des épisodes sur des sujets d'expertise où on interview des expertes ou des experts sur différents sujets. J'ai conçu il y a deux ans maintenant, trois ans, deux ans et demi, une fresque antisexiste. On aimerait bien la rendre, déjà faire une version peut-être pour les plus jeunes, peut-être une version plus courte, une version peut-être illustrée. J'aimerais bien faire aussi une espèce de... Comme un éventail, je ne sais pas si tu as joué à ça. Si tu as utilisé ça, notamment dans tes trajets en voiture quand tu étais plus jeune, les incollables. Oui. Moi, j'aimerais bien faire un petit éventail. C'est peut-être un peu has-been, mais je trouvais ça sympa, les éventails des incollables sur les conditions du sexisme, par exemple. Voilà les prochaines choses à annoncer. Génial. Déjà, le podcast, ça va être super. Vous faites déjà des contenus que je trouve vraiment super intéressants, les articles et tous les partages sur LinkedIn. Donc, ça va être bien de pouvoir avoir ça en format aussi audio. Et ne vous prenez pas la tête. Moi, j'ai mis un an et demi à me sortir les doigts. Donc, je comprends parfaitement. Donc, l'important, c'est de le faire et de le faire. comme on peut et comme on veut aussi. Donc voilà, petite parenthèse des culpabilisations. En plus de la place des grenouilles, tu prends, toi personnellement, la parole sur des sujets militants, donc sur la partie inclusion, sexisme et même sur la politique récemment. Déjà, je voulais dire bravo d'oser dénoncer ce que peu de personnes osent dire tout haut. Ce n'est pas facile. je le sais et donc tu peux être très fière de toi en tout cas moi je le suis comment est ce que tu te sens par rapport à ça comment est ce que tu arrives à gérer cette charge mentale sur tous ces sujets qui sont loin d'être simple à gérer au final parce que tu jongles entre pas mal de sujets compliqués comment tu fais au quotidien ?

  • Chloé

    alors je ne sais pas si je peux étendre la période des législatives là entre la dissolution en tout cas entre les européennes et les législatives de 2024, cette période-là était très particulière pour moi, pas que pour moi d'ailleurs. Et je pense que là, c'est plus calme depuis. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de périodes un peu troubles, un peu intenses comme ça. Ce qui ne veut pas dire que je ne prendrai plus la parole sur ces sujets-là. En fait, je me suis lancée parce que j'avais l'impression que je n'avais pas le choix, que l'heure était tellement grave et que les moyens à notre disposition étaient tellement minimes. qu'il fallait que je ou on donne tout ce qu'on pouvait, et tout ce qu'on pouvait c'est par rapport à chacun, chacune, pour essayer de sensibiliser autour de soi sur les enjeux qui étaient en cours pour nous. C'était difficile à cette période-là de me concentrer, il y avait beaucoup de choses qui bouillonnaient en moi, et en fait les posts LinkedIn que j'ai écrits, vraiment il fallait que ça sorte. J'avais besoin de l'extérioriser. Une demande comment je me sens par rapport à ça, c'est... Voilà, très ambivalent parce qu'à la fois, il y a la peur de me fermer des portes, de heurter des sensibilités, de dire des bêtises parce que, voilà, ce n'est pas mon métier, même si je m'intéresse à plusieurs choses. Mais aussi, à côté de ça, je reçois des Ah oui, je n'avais pas vu ça comme ça. Ah, c'est vrai, je ne savais pas. Moi, j'avais compris ceci ou cela. Ah, je ne m'y intéressais pas. Tu as raison. Des choses Ah oui, tu m'as apporté un autre regard. Et ça... Déjà, si j'ai réussi à faire ça, à sensibiliser des gens qui étaient en rejet total de la politique pour que juste ces personnes s'y intéressent un petit peu et engagent la conversation et peut-être même à y voter, en fait là, c'est génial parce que c'était le but. J'ai aussi reçu des messages assez tristes finalement, je trouve, de gratitude et de soutien de personnes qui me disaient Merci beaucoup, moi je n'ose pas prendre la parole, mais en gros je pense comme toi, mais je n'ose pas, j'ai peur. Donc ça, ça n'est pas cool et encore moins cool. Des personnes qui me disaient que tout allait bien ou relativement pas trop mal dans ma vie, mais depuis cette annonce de la dissolution et depuis cette écrasante victoire du RN, je reçois des messages de menaces, je reçois des insultes. Le racisme s'est totalement libéré et le racisme dans sa forme la plus violente et haineuse. Donc c'est là où je me dis que oui, en fait... Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées à plusieurs égards. Donc, ça me semble un peu mon rôle. Non pas que ce soit... Je ne vais pas juger les personnes qui ne le font pas, mais pour moi, c'est difficile de ne pas le faire. Mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Sara

    Oui. Je comprends. Je t'avoue, je te comprends. et je te le souligne encore une fois déjà merci pour tous les posts que tu as fait qui étaient vraiment déjà bien bien complets, recherchés avec des sources voilà un vrai travail journalistique et d'avoir pu l'important tu sensibilises au moins une ou dix personnes à aller voter et à faire une action, c'est déjà énorme. Et je pense que tes postes ont eu la portée qu'ils méritaient et ont permis d'aider sur ça. Et je sais que c'est dur, que ça fait peur. Moi-même, quand je fais des postes, je me dis, j'ai peur que demain, s'ils cherchent une nouvelle boîte, ils disent, c'est la casse-couille de service qui parle des femmes, des féminismes. Et donc, ce n'est pas facile, mais je me dis, tant pis, en fait, il faut le faire. Et surtout, toi, ce que tu as pu faire et les messages que tu as pu recevoir derrière, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui ne peuvent pas le faire. Donc, je pense qu'en effet, c'est vraiment important de prendre la parole si on s'en sent, même si parfois, ce n'est pas facile d'être sur des sujets limitants. Mais c'est... Ouais, je pense qu'il faut... pouvoir mettre ça en valeur et féliciter les personnes qui le font. Donc, merci à toi. Bravo à toi pour tout ça. Et du coup, est-ce qu'il y a des moments où tu te dis je vais arrêter ou ça ne fonctionne pas ou ce n'est pas assez ou il manque encore quelque chose ? Est-ce que tu te sens parfois comme ça ? Parce que moi, ça m'arrive.

  • Chloé

    Pour tout ce qui est... ma partie plus militante féministe, on va dire, je peux le résumer comme ça, non. Non, parce que oui, j'ai quelques haters, mais honnêtement, pas des masses. Donc pour l'instant, je me sens plutôt protégée, je touche du bois. Et puis j'ai aussi vraiment pas mal de messages de remerciements, que ce soit de femmes, mais aussi d'hommes qui me disent, écoute, je te suis depuis un moment, merci beaucoup, tes messages ou tes publications sont didactiques et ça m'a permis d'apprendre des choses. J'ai quelqu'un à une conf, il y a un an, un peu plus d'un an, qui est venu me voir, et je voyais bien que c'était quelqu'un que ça lui a beaucoup coûté, vachement coûté, parce que c'était quelqu'un de très introverti, qui est venu me voir discrètement, me dire oui, je te suis sur, je crois que c'était sur Twitter, maintenant j'ai délaissé Twitter, on sait bien pourquoi, mais je crois que je te suis sur Twitter, et merci beaucoup pour tout le contenu que tu as partagé, ça m'a vachement appris. Donc voilà, j'en ai même de la part de Mexis, donc je me dis bon, c'est... pas totalement inutile et j'essaie de le faire d'une façon peut-être parfois un petit peu ferme ou impertinente, mais jamais malveillante. En fait, c'est pas malveillant, donc je pense que les personnes le savent et que c'est dans une volonté de co-construction que je suis parfois un petit peu tranchante. Ça peut l'être parfois, mais je crois que c'est assez light. Non,

  • Sara

    ça va. C'est toujours dans la bienveillance. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. On pourrait appeler un chat. merci beaucoup pour terminer l'épisode j'aimerais bien te poser trois dernières questions dont la première sont les trois conseils que tu donnerais à la Sara d'il y a dix ans peut-être la première ce serait fout-toi la paix écoute

  • Chloé

    pas cette voix qui te qui veut te descendre un peu fait au moins semblant de croire en toi peut-être un truc aussi je sais pas si vous connaissez le concept de bragg dog on en a parlé récemment et c'est que trop tard que je l'ai j'ai cru Commencer à le constituer, il est pratiquement vide parce que je n'ai pas payé comme il fallait. Mais en gros, c'est un document où tu vas copier-coller, ça peut être sur différents formats ou un dossier, toutes les formes de gratitude ou de félicitations, tous les kudos que tu as pu recevoir, de merci. Tu vois, typiquement, ce gars qui est venu me remercier à la conque pour les contenus féministes que j'enlaya. Ça peut être pour telle présentation où tu as trop assuré, qui a aidé à signer tel client, des choses comme ça. Voilà, où tu peux tout répertorier sur tes engagements. Parce que dans les coups de mou ou de doute, c'est ce qui peut aussi te rebooster, te dire non, non, mais si je sais faire quand même, j'ai été utile à certains moments. Donc, notez tout ça. Et aussi, le dernier conseil, alors je ne sais pas si ça s'applique à tout le monde, mais c'est ce que je dirais à la Sara de 2014, c'est fais plus de choses pour toi, rien que pour toi.

  • Sara

    Ok, super conseil. Et merci, je ne connaissais pas ce concept. Je pense que je vais le faire, faire mon petit répertoire. Ça fait toujours du bien. Est-ce que tu aurais une inspiration ou plusieurs à partager aux auditeurices ?

  • Chloé

    Il y a déjà toutes ces warriors du quotidien je veux dire les parents mais surtout les mamans qui ont en plus de leur travail à plein temps avec toujours des astreintes de parents qui ont en plus des carrières à côté j'ai beaucoup d'admiration pour ces personnages je ne sais pas pour le coup elles comment elles font pour tout gérer et sinon en personnage peut-être plus connu quand tu m'as J'ai soufflé la question en préparant l'épisode, j'ai hésité. Je ne sais pas si Frida Kahlo ou Gisèle Halimi, ce sont des femmes très badass, ce sont des femmes multiculturelles qui ont fait tellement de choses. J'ai lu André Breton au lycée. Il m'a énervé et je pense que je n'avais pas suffisamment de termes pour étayer mon propos. Et Frida Kahlo, elle descend ce petit groupe de surréalistes parisiens qui pètent vachement plus haut que leur cul et qui sont insupportables. Et donc, elle a une façon hyper impertinente de gérer tout ça. C'est une personne queer aussi, handie, et qui a fait tellement. Donc, Frida Kahlo, vraiment, chapeau. Et puis, je dis à l'init, je suis totalement fan. Elle a fait tellement pour tout le monde, beaucoup pour les femmes. mais pas que, elle a aussi défendu des combattants et combattantes du FLN. Voilà, donc une femme extraordinaire qui est partie d'Orient, qui a atteint les sommets et je, voilà, cœur sur elle.

  • Sara

    Deux figures, deux belles figures en tout cas, incroyables et méga inspirantes. J'avais été à Mexico, à la Casa Azul, la maison de Frida, j'avais tellement aimé, trop trop fun. donc merci je valide c'est l'inspiration et pour finir on ne pourra pas avoir aucune des deux malheureusement qui est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    alors c'est super dur parce que j'ai tellement de personnes inspirantes dans la tech si on revient sur des sujets qui nous regardent mais je me suis dit tiens il y a un profil qu'on entend moins qui est quand même vachement plus discret parmi les... toutes les personnes que j'aimerais écouter et que j'entends déjà et j'écoute déjà par ailleurs. C'est un profil plus tech, cette fois-ci, qui s'appelle Anna Amiri. Elle est très admirable, elle fait beaucoup de choses et j'aimerais beaucoup l'écouter, l'entendre à ton micro.

  • Sara

    Super, je prends note. Merci beaucoup. Et merci pour tout, Sara, pour ton partage, pour ce joli parcours et d'avoir partagé tout ce que tu penses et ressens et bravo encore pour... pour tes engagements. De toute façon, je vais mettre tous les liens et tout ce qu'il faut pour te retrouver, retrouver la place des grenouilles et les références que tu as faites. Merci beaucoup.

  • Chloé

    Merci à toi, Chloé.

  • Sara

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour la bise si tu le veux bien et toujours plein de loutres dans ta vie ciao

Description

Dans cet épisode Sara Dufour, consultante freelance aux multiples casquettes nous parle de son parcours dans le product et la tech. Communication, Product Ops, Coach Produit, Coach Agile, CMO… Sara a évolué de la communication et du marketing vers le product management et le coaching agile. Elle a utilisé ses compétences initiales pour se repositionner et valoriser ses expériences dans de nouveaux domaines durant toute sa carrière.


Au cours de cet épisode Sara te partage :

  • Son évolution du market au product

  • Ses astuces pour réussir sa transition de carrière

  • Comment elle affronte le syndrome de l'impostrice

  • Son militantisme pour l’inclusion et la diversité

  • Son association “La Place Des Grenouilles”



📕 On a cité dans l'épisode avec Sara :

→ La Place Des Grenouilles :

→ Son podcast : https://open.spotify.com/show/7fidRbISaqIJU6IYJLuyLi



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Transcription

  • Sara

    Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées. Donc, ça me semble un peu mon rôle, mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée. Aujourd'hui, j'accueille Sara Dufour. On parle carrière dans le product, astuces pour changer de rôle et de militantisme. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Sara, comment est-ce que tu vas ?

  • Sara

    Salut Chloé, je suis ravie d'être là.

  • Chloé

    Ah ben moi aussi, je suis vraiment ravie que tu sois là et que tu aies accepté de participer au podcast. On va pouvoir discuter de ton parcours et surtout de toi qui est... Pour la parenthèse, pour les auditeurices, Sara est une personne que j'adore, qui est géniale. Donc très contente de pouvoir vous la présenter aujourd'hui. Et du coup, Sara, je te laisse te présenter.

  • Sara

    Très bien, merci Chloé. Donc moi, c'est Sara, Sara Dufour, Sara sans H. J'ai grandi à Barcelone. Ensuite, j'ai poursuivi ma scolarité en région parisienne. Puis j'ai vécu au Mexique pendant la plupart de mes études. Aujourd'hui, je suis consultante freelance, soit product ops, soit coach produit, soit coach agile, coach en organisation, bref ça peut être différentes casquettes, manager de transition aussi. Et voilà, aujourd'hui je suis basée à Paris, même si aujourd'hui où nous enregistrons, je suis à Amsterdam.

  • Chloé

    C'est exotique tout ça, Barcelone, Mexique, Amsterdam.

  • Sara

    On aime bien voyager.

  • Chloé

    Oui. c'est bien, il faut en profiter t'as commencé ta carrière tes études par un bac littéraire ensuite t'as fait une licence de langue étrangère à distance, en parallèle une école de com'au Mexique comme tu disais, et un master en management avec une SP marketing, donc le domaine dans lequel t'as lancé ta carrière donc le marketing, je sais qu'à l'époque tu pouvais te mettre beaucoup de pression, il y avait pas mal de peur Avec du recul, qu'est-ce que tu aurais aimé savoir quand tu as commencé tes études et ensuite ta carrière ? Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment ?

  • Sara

    En fait, juste après mon bac, bac L, ça pour le coup, je n'ai aucun regret. J'ai eu, pour diverses raisons, je ne rentrerai pas dans le détail, j'ai eu une année un peu blanche, une année morte, où je n'ai rien pu faire au niveau études. Et ça, oui, ça m'a collé une énorme pression. Moi qui étais bonne élève, ça faisait un peu la redoublante, ce truc-ci. qui était inconcevable pour moi. Et donc, finalement, ce truc-là, oui, je l'ai mal vécu sur le coup. Puis il y avait la pression aussi sociale, familiale. Néanmoins, je pense que c'est ça qui m'a donné envie, après la Niac, d'en faire plus, d'en faire le double. Et c'est pour ça que j'ai fait ce double cursus avec en présentiel une école en Mexique, en Com, et la fac française pour avoir un ou des diplômes français qui seraient reconnus en France. Donc je pense que c'est ça qui m'a donné l'énergie. Donc finalement, je sais que j'aurais dû m'y prendre autrement, mais je pense que c'était ce problème, je crois que j'ai assez vite réussi à le transformer en une opportunité. Donc bon, peut-être t'inquiètes une année dans une carrière, ça change rien, et au contraire, t'as eu un double cursus à la clé, donc c'est pas très grave.

  • Chloé

    Oui, clairement, il faut voir les opportunités. Moi aussi, je me suis égarée. Un an après le bac, au final, j'avais travaillé. Ça m'a permis de mieux me trouver. Mais je comprends la pression. J'avais mon père qui me disait, Qu'est-ce que tu vas faire si tu ne fais pas ça ? Je ne sais pas !

  • Sara

    C'est hyper difficile de demander à des jeunes qui ne connaissent pas la moitié des métiers, même pas du futur, les métiers d'aujourd'hui, on ne les connaît pas. Les conseillers et conseillères d'orientation, désolé, mais ça a été toujours très utile. Donc c'est très compliqué de se projeter, surtout quand on te dit à cette époque-là que c'est pour ta carrière, pour ta vie. La pression est énorme et on n'a pas tous les éléments. Donc en fait, on peut avancer avec ce qu'on a et rien n'est pour toujours. On apprend au fur et à mesure, on peut toujours bifurquer.

  • Chloé

    Et l'engagement pour la vie, aujourd'hui, ce n'est plus trop pour la vie. Donc c'est cool, c'est rassurant, ça enlève un poids. Donc aujourd'hui je fais du product et donc tu as commencé par de la com et du market. Comment tu as fait la bascule vers le product parce que tu ne fais plus du tout ce que tu faisais au début de ta carrière et ce que tu as fait de tes études ?

  • Sara

    Finalement, je ne fais plus du tout, je ne sais pas. Parce qu'au-delà du product et d'accompagner des équipes autour du produit et de produits numériques, je suis aussi dans tout ce qui est transformation ou des organisations ou changement, conduire du changement, des choses comme ça, accompagnement au changement. Et pour ça, il y a beaucoup de com. Finalement, c'est beaucoup de marketing des idées. Si tu fais une transfo agile, on va dire, tu dois essayer de convaincre tes différentes cibles. avec différents arguments que telle approche est peut-être testée, je ne vais pas dire que c'est la meilleure. Tu dois essayer de co-construire avec tes personas. Donc finalement, je ne sais pas si c'est si différent que ça. Je pense que je n'en ai pas conscience au tout début de cette bifurcation. Mais je pense que finalement, je réutilise pas mal de choses que j'ai acquises, à la fois dans mes études et à la fois dans mon début de carrière. Par exemple, de... de présenter correctement un slide deck, donc une présentation PowerPoint. Ou si tu veux faire un management visuel assez percutant, ou bon, après ça dépend si tu es en B2B ou en B2C. Mais je pense que tu utilises finalement certaines compétences en market ou en com dans ces différents métiers, que ce soit, je veux dire tech en général, ou conduit du changement.

  • Chloé

    Ok, donc ça a plus été une évolution. Avec tes acquis qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui, tu es passée par quel poste pour arriver jusqu'à ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, il y a eu chargée de com, responsable de com digital, il y a eu product manager et responsable éditorial, il y a eu proxy product owner, coach agile. J'ai fait un moment aussi CEO et Head of Product Ops. Et voilà, Product Ops, Coach Produit, Agile, en fait, ça dépend vraiment de la mission. Mais globalement, la posture va changer. Mais les leviers seront souvent similaires. Tu vas les puiser dans une boîte à outils qui est assez complète. Et aussi, bien sûr, quand il y a besoin, t'appuyer sur des expertises particulières à des moments donnés. parce que c'est beaucoup de co-construction, de collaboration, que ce soit avec les clients ou avec d'autres consultants, consultantes.

  • Chloé

    Et je me disais, comment tu as eu l'opportunité de passer d'un poste à un autre ? Moi, tu vois, par exemple, je suis passée Pia Meme il y a bientôt 4 ans et en fait, j'ai eu l'opportunité en interne. On m'a proposé le poste et donc c'est comme ça que j'ai bifurqué. Mais tout le monde n'a pas cette opportunité-là. Toi, comment tu as fait pour changer de mission et du coup de poste ?

  • Sara

    Alors, au tout début, ce n'était pas des missions, c'était des postes, comme tu le dis. Un truc tout bête, sur mes CV, je changeais le titre. Et en fait, tu réordonnes tes compétences et tes achievements, les choses que tu as réussi à faire, les choses que tu veux mettre en valeur de ton expérience passée. Je réorganisais. Pour la petite anecdote, je m'étais en surlignée jaune pour aider à la lecture pour les recruteurs et recruteuses. pour faire sortir les points les plus pertinents au vu du poste pour lequel les personnes recherchaient des candidats et candidates. D'une expérience à une autre, tu apprends toujours des nouvelles choses et après tu capitalises dessus. Donc tu vas piocher dans ce que tu as fait, tu le brandes, tu le marketes correctement. Je n'ai pas eu à mentir, je n'ai pas eu à bluffer. C'est vraiment juste une réorganisation et une présentation différente.

  • Chloé

    Ok, je trouve ça trop intéressant et c'est cool d'avoir cette perspective-là, parce qu'en effet, dans nos métiers du product, il y a quand même des choses qui sont assez similaires, des acquis et des compétences qu'on peut faire valoir dans d'autres métiers. Donc c'est cool de pouvoir le partager. Tu as un parcours et des études qui peuvent sembler atypiques, mais au final, je n'ai pas l'impression que ça l'est tant que ça, particulièrement dans la tech et à notre époque, tu vois, on ne fait plus... qu'un seul métier toute notre vie, comme nos parents. Les choses évoluent, mais quand on dit encore aux ados de trouver leur voix, on a encore le même discours comme avant, sans laisser entendre que cette voix, elle a changé et elle peut changer. Quels sont les conseils que tu donnerais aux plus jeunes, ou même aux personnes qui débutent leur carrière, et qui ne savent pas encore aujourd'hui ce qu'ils veulent faire, et pour arriver à faire une carrière et à se sentir bien, et un peu se déculpabiliser de tout ça ?

  • Sara

    Comme je disais tout à l'heure, je pense qu'on n'a jamais l'ensemble des informations globales sur quel est le métier qui me correspond parmi les 598 métiers qui existent. Je dis ça au pif, il y en a sûrement beaucoup plus. Donc c'est déjà de se renseigner le plus possible et de se dire qu'on va prendre la meilleure décision à un instant T par rapport aux informations dont on disposait à cet instant T. Donc de se foutre la paix, pardonnez-moi l'expression, sur est-ce que c'est la bonne ou la mauvaise décision que je vais prendre maintenant. Mais il y a beaucoup de pivots ou de reconversions possibles. Donc rien n'est pour toujours, ça aide aussi je pense à baisser la pression sur la prise de décision. Et un autre conseil, je pense, assez important, c'est d'essayer d'interviewer des gens. Alors, pas besoin de faire un truc aussi fiadé que ton super podcast. Ça peut être juste de contacter des gens sur LinkedIn et de leur dire Est-ce que vous auriez 20 minutes, une demi-heure à m'accorder ? En général, les gens aiment bien parler de leur parcours parce qu'on ne peut pas se planter, il n'y a pas de pression. Et si c'est pour aider des jeunes, normalement, quand même, une demi-heure, c'est trouvable ici ou là.

  • Chloé

    Oui, et en plus, on a la chance aujourd'hui d'avoir... Les réseaux sociaux, d'avoir LinkedIn, d'avoir à portée de main tout un tas de professionnels. Et ça vaut pour les plus jeunes, mais aussi dans notre carrière, si on veut rencontrer d'autres personnes. Moi, c'est typiquement comme ça qu'on s'est rencontrés, donc ça vaut le coup. Au final, un an plus tard, ça fait une jolie amitié et un podcast. Donc super, merci pour les conseils. Aujourd'hui, tu es en freelance, donc tu es à ton compte. et tu as plusieurs, beaucoup de casquettes à proposer pour les entreprises. Comment est-ce que tu vis cette position ? Quelles sont tes réussites et quelles sont les difficultés depuis que tu t'es lancée que tu peux nous partager ?

  • Sara

    Oui, alors c'est justement une très bonne question qui tombe à point parce que c'est des questions que je me pose en ce moment. Effectivement, je peux proposer différentes choses. Après, c'est un spectre, un éventail. Je ne propose pas des choses qui me l'ont... rien à voir les unes entre les autres. Néanmoins, c'est vrai que je pense qu'il faut que je travaille mon positionnement, parce que ce n'est pas très clair entre coach produit ou product ops, ou coach agile, ou coach en organisation. Et je propose aussi du management. Alors, on peut appeler ça fractional, on peut appeler ça en intérim. Ça, je ne sais pas comment. Oui, ça claque. Je ne l'assume pas encore. Mais bon, c'est en tout cas de transition ou d'intérim, parce que le management et le coaching, ça n'a rien à voir et les obs c'est encore autre chose enfin ça n'a rien à voir la posture est très différente et je sais pas si c'est très clair pour mes prospects ces différentes casquettes que je peux adopter la chance que j'ai eu c'est que dès que je me suis mise en indep justement je voulais prendre le temps prendre un mois ou deux pour prendre du recul souffler me poser la question de comment je me vendais, comment je me présentais au monde entre guillemets... Et j'ai pas eu ce temps là, mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle c'est parce que j'ai eu une mission qui m'est un peu tombée du ciel. J'ai quelqu'un de mon réseau qui m'a dit ah bah tiens, là on cherche quelqu'un comme toi, ce serait parfait pour toi, vas-y envoie ton CV J'ai envoyé sans trop y croire parce que c'était vraiment à l'arrache. Et en fait il s'avère que oui je correspondais plutôt bien à la personne qui était recherchée. Mais là cette mission, alors je sais pas quand sera diffusé l'épisode, mais donc cette mission va s'arrêter. Et du coup là je me repose ces questions là que je me posais il y a un an. comment je le présente parce que c'est pas limpide vu que je peux aller sur plusieurs créneaux.

  • Chloé

    Je fais un mini break dans l'épisode pour te demander ton aide. Si tu apprécies les meneuses et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple podcast ou Spotify. Cinq étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra une minute et ça m'apporte énormément. 1 pour me motiver et avoir tes retours et 2 pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur, mais je réalise tout toute seule, à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode. Ouais, et t'expliquais que le positionnement entre manager... et coach n'est pas le même. Est-ce que tu peux expliquer quelles sont les différences et comment ça se traduit et du coup, quelle est ta posture dans ces deux cas de figure ?

  • Sara

    Ce ne sera pas exhaustif parce que je pense qu'on pourrait dédier tout un autre épisode, voire plusieurs à ça, mais je dirais que le management doit... Ça peut se faire de façon très collaborative, mais en tout cas, le manager ou la manager doit... un peu enteriner des directions qui vont se donner. Il faut donner une orientation, un cap, il faut donner du contenu. Même si, encore une fois, ma façon de manager, après ça dépend des profils qu'on a dans l'équipe, mais c'est plutôt d'inclure les personnes pour qu'elles s'approprient ces contenus-là et qu'on les co-construise ensemble. En tout cas, il y a de la prise de décision en tant que manager. En tant que coach, on va accompagner la personne à prendre elle-même, là où les personnes, ça peut être des équipes, ça peut être des organisations, des individus, à prendre elles-mêmes leurs propres décisions, à les accompagner dans leurs réflexions, à leur proposer, si elles le souhaitent, des outils, à leur mettre à disposition des choses, des techniques et des méthodes de décision, de réflexion, qu'elles soient individuelles ou collaboratives. Donc pour moi, il y a ce côté... j'aime pas dire descendant, mais en tout cas, il y a une posture plus haute en tant que manager, même si on a cette posture de manager-coach, qui est celle que souvent j'aime, de temps en temps, il y a quand même des choses un peu plus fermes, entre guillemets, des décisions à prendre, des choix, en fait, des choix à faire plus. Je dirais que les managers, c'est le choix, et les coachs, c'est vraiment l'accompagnement pur.

  • Chloé

    Donc, une expérience de fou, clairement, et tu prends... Non, ne sois pas modeste, je ne te vois faire la moue. Commence par ça. Donc, tu as une très belle expérience. Et tu prends d'ailleurs souvent la parole en conférence, dans le product et dans la partie agile. Je sais que tu t'es beaucoup battue contre le syndrome de l'impostrice. Comment est-ce qu'aujourd'hui, tu l'as battue, si tu l'as battue ? Et comment tu as réussi à prendre confiance en soi, en toi ? Et des petits conseils, si tu en as, pour les personnes qui sont encore dans cette quête ?

  • Sara

    Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour répondre à ces questions. Je ne sais pas si je l'ai battue. Je crois qu'au début, quand j'assistais à ces conférences, je trouvais tout absolument merveilleux. J'étais vraiment la newbie bébé à Disneyland. Vraiment ravie de tout ce que je voyais. Je voyais tout le monde comme étant vachement plus fort et forte que moi. Donc je mettais tout le monde un peu sur un piédestal. Depuis, j'ai vu des choses hyper bien que je continue d'admirer et de voir à des kilomètres de ce que je pourrais faire. Mais je vois aussi des choses moyennes, et moyennes et qui sont appréciées et qui sont utiles. Donc moyenne, ce n'est pas pour dénigrer, c'est juste pour dire que je me dis que ce n'est pas hyper innovant, ce n'est pas quelque chose de super dur où la personne n'est pas méga calée. Et ça apporte quand même de la valeur à la communauté. J'ai aussi vu des choses qui sont parfois un peu nubes. Désolée, jugement de valeur de ma part là, mais en fait, ça m'aide à me dire que d'une, une même personne peut faire une année un bon talk et une autre un moins bon. Ça m'aide aussi de voir que les avis sont hétérogènes parfois sur certaines prestations. Ça m'aide aussi de savoir que parfois, j'étais contente de mes talks, mes propres talks et d'autres moins. Bon, oui, je ne suis pas hyper ravie quand je ne suis pas très contente de moi, mais voilà, on a le droit à l'erreur, on apprend, et on fait mieux la prochaine fois, ou pas, en fait, ça dépend, de tellement de facteurs. En tout cas, j'ai l'impression que dans nos communautés, il y a un peu la place pour tout le monde, et que voilà, c'est une des valeurs phares de l'agilité, justement, le droit à l'erreur, dans le produit aussi, c'est l'itération, c'est tester, se planter, apprendre et avancer. Donc, je pense que, voilà, à la fois de voir les autres, Et de me dire que, encore une fois, on y revient, que rien n'est figé, qu'on peut faire bien, puis moins bien, puis mieux, puis moins bien, ce n'est pas grave, ça m'aide, je pense, à mettre moins la pression.

  • Chloé

    Oui, clairement, je vois ce que tu veux dire. En tout cas, au moins, le fait de se comparer a pu être bénéfique. Souvent, c'est encore plus. C'est ça, on se compare et on se dit, je suis trop nulle. Donc non, mais ça aide à prendre de la hauteur et surtout à être un peu plus bienveillante avec soi-même. Donc ça, c'est cool. Et donc, est-ce que ce syndrome, il est battu ou en cours de...

  • Sara

    Il flotte, il flotte toujours là, je sais qu'il est là, mais en même temps, comme je sais que c'est un syndrome, je sais qu'il touche particulièrement les femmes, je sais qu'il touche particulièrement les personnes dans la tech, parce que c'est un milieu qui évolue en permanence. Je me dis que si je le ressens... Avant, quand je le ressentais, je me disais qu'il y avait une raison pour que je le ressente, et que c'était justement parce que j'étais une impostrice. Et aujourd'hui, je me dis que si je le ressens, c'est comme beaucoup d'autres personnes, et qu'il y a des... Oui, ça aussi, ça m'a aidée. D'entendre des gens absolument fantastiques, que j'admire énormément, qui ont... ces mêmes sentiments-là, qui ont ces mêmes doutes-là, je me dis, ok, bon, ça ne veut pas dire que je suis aussi formidable que ces personnes, je ne sais pas la conclusion que je tire, mais je me dis, on est très nombreux et nombreuses à le ressentir. Avançons avec, ok, il est là, ben, laisse-en un petit coin et il nous embête parfois, mais on ne le regarde pas et on avance.

  • Chloé

    Ouais déjà savoir qu'on n'est pas seul, mine de rien ça aide pas mal. Et moi en tout cas personnellement je t'ai connue, c'était lors d'une conférence, donc lors de tes prises de parole qui étaient très bien, c'était une table ronde en ligne sur l'empowerment des femmes dans la tech, c'est un sujet qu'aujourd'hui tu portes et plus globalement tu es particulièrement... impliquée pour favoriser l'inclusion. Comment est-ce que est né cet engagement-là et comment il se traduit aujourd'hui ?

  • Sara

    Je pense que le fait d'avoir grandi dans un pays avec trois cultures, moi étant française, et donc en Catalogne, où il y a deux cultures qui cohabitent, le fait d'avoir aussi beaucoup entendu la famille de mon père et Pied-Noir, c'est un sujet aussi en soi de devenir d'une famille de colons, mais en tout cas, j'ai toujours beaucoup entendu... des choses sur d'autres cultures qui n'étaient pas les nôtres de génération en génération. Je pense que ça, ça a éveillé, je ne sais pas comment dire, quelque chose d'une espèce de recul. Tout est question de point de vue, que rien ne doit être d'une certaine façon, que c'est juste des constructions sociales, même si je n'avais pas les mots pour dire construction sociale, dire que tout est relatif et que les choses sont... se perçoivent de façon différente et se construisent différemment. Et que quelque chose qui est peut-être bien vu, un comportement qui va être bien vu dans une culture, va être mal vu dans l'autre et vice-versa. Donc voilà, qu'il n'y a pas de normes universelles, je pense que ça, c'est quelque chose qui m'a construite. Et du coup, d'arriver notamment en France, le retour en France à l'adolescence, après les années à Barcelone a été très difficile. Et j'ai vu beaucoup de jugements, beaucoup de moqueries sur des choses qui me semblaient étranges. parce qu'elles étaient totalement acceptées dans d'autres milieux où j'avais évolué. J'ai compris qu'à la fois, ça pouvait être une grande force d'avoir toutes ces portes ouvertes sur différentes cultures, mais que justement, ça peut être retourné contre soi quand quelqu'un a un prisme moins large. Et après, sur la question du sexisme, je pense qu'il y a différentes graines qui ont été des petits cailloux. Au fur et à mesure de mon parcours, j'ai été témoin de violences. que dès le collège, il y avait un couple qui était ensemble depuis mille ans et j'avais entendu que ce garçon était violent envers sa copine. Ça, je n'avais pas compris. J'ai eu le même jugement que tout le monde. Pourquoi elle ne part pas ? Évidemment. Mais voilà, il y a des petites choses comme ça qui m'ont quand même marquée et qui ont jalonné mon parcours. Après, quand on se renseigne, on apprend que même si la loi veut que nous soyons en France aujourd'hui tous et toutes égales et égaux, En réalité, dans les faits, les salaires dans le privé, en tout cas, ne sont pas les mêmes entre les femmes et les hommes. Les orientations privilégiées pour les garçons vers des filières scientifiques, par exemple, le sont moins pour les filles, etc. Donc tout ça, ça se construit. Il y a différentes artistes aussi qui m'ont touchée. Et puis, il y a eu le confinement où j'ai passé moins de temps dehors, plus de temps sur mon téléphone. Et là, j'ai commencé à suivre beaucoup de comptes de vulgarisation de pensée féministe sur Instagram. au bout d'un moment, ce n'était plus suffisant de juste relayer, juste me renseigner. Je sentais que j'avais besoin de faire.

  • Chloé

    Je comprends. Je comprends tout à fait. Donc, tu fais aujourd'hui, et notamment, tu as monté la place des grenouilles avec Florent Chabanoy. Est-ce que tu peux expliquer aux auditeuresses ce que vous faites et comment est né ce projet ?

  • Sara

    Florence Chabanoua, je la suivais déjà parce que c'est une femme formidable dans la tech. Et je pense que j'avais dû repérer cette sensibilité-là quant au sujet féministe aussi. On se suivait mutuellement sur Twitter. Et puis un jour, c'était justement au pile poil au bon moment où je cherchais justement à agir, je lui avais publié un tweet qui dit Je veux monter une asso, on a besoin d'être au moins deux. Il a envie de rejoindre l'aventure. Et voilà, c'était une asso sur... Je ne sais plus comment elle l'avait mis dans le tweet, il est sur le site de la place des Grandes Aux, si vous êtes curieux, curieuse. En tout cas, pour pouvoir déconstruire, réfléchir sur les questions du sexisme. Et donc vraiment, ça s'est tombé super bien, j'ai dit moi, je veux. Et donc voilà, ça s'est fait comme ça. On essaye de proposer un endroit qui soit le plus safe possible. Donc un endroit, ça peut se traduire en ligne ou en physique. pour se reconstruire et se déconstruire sans normes de genre, sans injonctions, en tout cas genrées, parce que les normes forcément on en intègre, on en refuse, on en accepte, on en construit, etc. Et donc ça se traduit par un slack, on a un club de lecture, on a des conférences, on a des ateliers, on a co-organisé avec un autre organisme de formation un stage d'autodéfense. La plupart de nos événements sont gratuits, si ce n'est 98% de nos événements parce qu'on voulait... en ce jeu les plus inclusives justement possibles et ça va être sur des questions de féminisme au sens très très large et intersectionnel super de pouvoir partager ça de toute façon on partagera les ressources dans

  • Chloé

    la description de l'épisode pour les personnes qui sont intéressées et moi je me demandais parce que c'est sacrément de temps tu fais beaucoup de choses comment est-ce que tu réussis à organiser ton... temps et avoir un peu de temps aussi pour toi ?

  • Sara

    Alors déjà j'ai pas l'impression de partant que ça, j'ai pas d'enfant et je pense que quand on en a c'est sacrément plus difficile de dégager du temps pour ce genre de choses plus son travail à côté donc j'ai pas une réponse, je vais pas te sortir ah ouais alors j'ai ma morning routine et je me lève à 3h et je fais ça et machin, j'aimerais bien être plus disciplinée, non là c'est un peu plus au feeling, j'essaie aussi de m'écouter Il y a une époque de ma vie où j'étais un peu plus robot et très structurée. Là, j'essaie d'être plus chill, qui amène son lot d'inconvénients aussi, même si ça a des avantages. Pour tout ce qui est assos, c'est surtout le soir, le midi, le week-end. C'est ce que c'est. On est toutes les deux, Florence et moi, bénévoles et puis on travaille à plein temps à côté. Donc, on essaie de faire comme on peut. On prend du retard sur plein de projets parce que des projets, on en a des tonnes. Et même si on les priorise, on ne respecte pas toujours nos propres deadlines. Parce qu'il y a les aléas, il y a la vie. Qu'il y a un taf important, qu'il y a aussi une vie sociale qui est importante pour moi, qu'il faut prendre du temps pour soi, juste soi aussi.

  • Chloé

    Mais c'est important de pouvoir dire que tu n'es pas un robot ou qu'il n'y a pas forcément besoin d'être toujours parfait, de toujours faire les choses. C'est aussi les injonctions qu'on peut se mettre toute seule et ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Moi, tu vois, avec le podcast, Il y a des moments, il y a eu une période où j'étais un peu down, j'ai repoussé, je n'ai pas fait. Je me suis dit que c'est OK. Je reprendrai à fond quand je pourrai. Il faut essayer d'être sympa avec soi-même. Tu disais que vous avez plein de projets et plein de choses dans le pipe. Quelles sont, si tu peux en parler, vos prochains projets avec La Place des Chronolies ?

  • Sara

    Alors la première chose, vraiment le gros gros projet, c'est un podcast, surprise. On en parle, c'est pas un secret, on en parle depuis quelques temps, on aurait voulu le sortir en mai. Bon, nous sommes le 29 juillet, jour de l'enregistrement de notre podcast à nous là aujourd'hui. Donc on est très en retard, mais c'est pas grave, ça va être quali, je pense que c'est les premiers moments, le démarrage n'est pas simple et après on va prendre la main. On va avoir une série de revues culturelles. une série de métiers où on veut parler et donner la voix à des femmes surtout et des épisodes sur des sujets d'expertise où on interview des expertes ou des experts sur différents sujets. J'ai conçu il y a deux ans maintenant, trois ans, deux ans et demi, une fresque antisexiste. On aimerait bien la rendre, déjà faire une version peut-être pour les plus jeunes, peut-être une version plus courte, une version peut-être illustrée. J'aimerais bien faire aussi une espèce de... Comme un éventail, je ne sais pas si tu as joué à ça. Si tu as utilisé ça, notamment dans tes trajets en voiture quand tu étais plus jeune, les incollables. Oui. Moi, j'aimerais bien faire un petit éventail. C'est peut-être un peu has-been, mais je trouvais ça sympa, les éventails des incollables sur les conditions du sexisme, par exemple. Voilà les prochaines choses à annoncer. Génial. Déjà, le podcast, ça va être super. Vous faites déjà des contenus que je trouve vraiment super intéressants, les articles et tous les partages sur LinkedIn. Donc, ça va être bien de pouvoir avoir ça en format aussi audio. Et ne vous prenez pas la tête. Moi, j'ai mis un an et demi à me sortir les doigts. Donc, je comprends parfaitement. Donc, l'important, c'est de le faire et de le faire. comme on peut et comme on veut aussi. Donc voilà, petite parenthèse des culpabilisations. En plus de la place des grenouilles, tu prends, toi personnellement, la parole sur des sujets militants, donc sur la partie inclusion, sexisme et même sur la politique récemment. Déjà, je voulais dire bravo d'oser dénoncer ce que peu de personnes osent dire tout haut. Ce n'est pas facile. je le sais et donc tu peux être très fière de toi en tout cas moi je le suis comment est ce que tu te sens par rapport à ça comment est ce que tu arrives à gérer cette charge mentale sur tous ces sujets qui sont loin d'être simple à gérer au final parce que tu jongles entre pas mal de sujets compliqués comment tu fais au quotidien ?

  • Chloé

    alors je ne sais pas si je peux étendre la période des législatives là entre la dissolution en tout cas entre les européennes et les législatives de 2024, cette période-là était très particulière pour moi, pas que pour moi d'ailleurs. Et je pense que là, c'est plus calme depuis. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de périodes un peu troubles, un peu intenses comme ça. Ce qui ne veut pas dire que je ne prendrai plus la parole sur ces sujets-là. En fait, je me suis lancée parce que j'avais l'impression que je n'avais pas le choix, que l'heure était tellement grave et que les moyens à notre disposition étaient tellement minimes. qu'il fallait que je ou on donne tout ce qu'on pouvait, et tout ce qu'on pouvait c'est par rapport à chacun, chacune, pour essayer de sensibiliser autour de soi sur les enjeux qui étaient en cours pour nous. C'était difficile à cette période-là de me concentrer, il y avait beaucoup de choses qui bouillonnaient en moi, et en fait les posts LinkedIn que j'ai écrits, vraiment il fallait que ça sorte. J'avais besoin de l'extérioriser. Une demande comment je me sens par rapport à ça, c'est... Voilà, très ambivalent parce qu'à la fois, il y a la peur de me fermer des portes, de heurter des sensibilités, de dire des bêtises parce que, voilà, ce n'est pas mon métier, même si je m'intéresse à plusieurs choses. Mais aussi, à côté de ça, je reçois des Ah oui, je n'avais pas vu ça comme ça. Ah, c'est vrai, je ne savais pas. Moi, j'avais compris ceci ou cela. Ah, je ne m'y intéressais pas. Tu as raison. Des choses Ah oui, tu m'as apporté un autre regard. Et ça... Déjà, si j'ai réussi à faire ça, à sensibiliser des gens qui étaient en rejet total de la politique pour que juste ces personnes s'y intéressent un petit peu et engagent la conversation et peut-être même à y voter, en fait là, c'est génial parce que c'était le but. J'ai aussi reçu des messages assez tristes finalement, je trouve, de gratitude et de soutien de personnes qui me disaient Merci beaucoup, moi je n'ose pas prendre la parole, mais en gros je pense comme toi, mais je n'ose pas, j'ai peur. Donc ça, ça n'est pas cool et encore moins cool. Des personnes qui me disaient que tout allait bien ou relativement pas trop mal dans ma vie, mais depuis cette annonce de la dissolution et depuis cette écrasante victoire du RN, je reçois des messages de menaces, je reçois des insultes. Le racisme s'est totalement libéré et le racisme dans sa forme la plus violente et haineuse. Donc c'est là où je me dis que oui, en fait... Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées à plusieurs égards. Donc, ça me semble un peu mon rôle. Non pas que ce soit... Je ne vais pas juger les personnes qui ne le font pas, mais pour moi, c'est difficile de ne pas le faire. Mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Sara

    Oui. Je comprends. Je t'avoue, je te comprends. et je te le souligne encore une fois déjà merci pour tous les posts que tu as fait qui étaient vraiment déjà bien bien complets, recherchés avec des sources voilà un vrai travail journalistique et d'avoir pu l'important tu sensibilises au moins une ou dix personnes à aller voter et à faire une action, c'est déjà énorme. Et je pense que tes postes ont eu la portée qu'ils méritaient et ont permis d'aider sur ça. Et je sais que c'est dur, que ça fait peur. Moi-même, quand je fais des postes, je me dis, j'ai peur que demain, s'ils cherchent une nouvelle boîte, ils disent, c'est la casse-couille de service qui parle des femmes, des féminismes. Et donc, ce n'est pas facile, mais je me dis, tant pis, en fait, il faut le faire. Et surtout, toi, ce que tu as pu faire et les messages que tu as pu recevoir derrière, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui ne peuvent pas le faire. Donc, je pense qu'en effet, c'est vraiment important de prendre la parole si on s'en sent, même si parfois, ce n'est pas facile d'être sur des sujets limitants. Mais c'est... Ouais, je pense qu'il faut... pouvoir mettre ça en valeur et féliciter les personnes qui le font. Donc, merci à toi. Bravo à toi pour tout ça. Et du coup, est-ce qu'il y a des moments où tu te dis je vais arrêter ou ça ne fonctionne pas ou ce n'est pas assez ou il manque encore quelque chose ? Est-ce que tu te sens parfois comme ça ? Parce que moi, ça m'arrive.

  • Chloé

    Pour tout ce qui est... ma partie plus militante féministe, on va dire, je peux le résumer comme ça, non. Non, parce que oui, j'ai quelques haters, mais honnêtement, pas des masses. Donc pour l'instant, je me sens plutôt protégée, je touche du bois. Et puis j'ai aussi vraiment pas mal de messages de remerciements, que ce soit de femmes, mais aussi d'hommes qui me disent, écoute, je te suis depuis un moment, merci beaucoup, tes messages ou tes publications sont didactiques et ça m'a permis d'apprendre des choses. J'ai quelqu'un à une conf, il y a un an, un peu plus d'un an, qui est venu me voir, et je voyais bien que c'était quelqu'un que ça lui a beaucoup coûté, vachement coûté, parce que c'était quelqu'un de très introverti, qui est venu me voir discrètement, me dire oui, je te suis sur, je crois que c'était sur Twitter, maintenant j'ai délaissé Twitter, on sait bien pourquoi, mais je crois que je te suis sur Twitter, et merci beaucoup pour tout le contenu que tu as partagé, ça m'a vachement appris. Donc voilà, j'en ai même de la part de Mexis, donc je me dis bon, c'est... pas totalement inutile et j'essaie de le faire d'une façon peut-être parfois un petit peu ferme ou impertinente, mais jamais malveillante. En fait, c'est pas malveillant, donc je pense que les personnes le savent et que c'est dans une volonté de co-construction que je suis parfois un petit peu tranchante. Ça peut l'être parfois, mais je crois que c'est assez light. Non,

  • Sara

    ça va. C'est toujours dans la bienveillance. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. On pourrait appeler un chat. merci beaucoup pour terminer l'épisode j'aimerais bien te poser trois dernières questions dont la première sont les trois conseils que tu donnerais à la Sara d'il y a dix ans peut-être la première ce serait fout-toi la paix écoute

  • Chloé

    pas cette voix qui te qui veut te descendre un peu fait au moins semblant de croire en toi peut-être un truc aussi je sais pas si vous connaissez le concept de bragg dog on en a parlé récemment et c'est que trop tard que je l'ai j'ai cru Commencer à le constituer, il est pratiquement vide parce que je n'ai pas payé comme il fallait. Mais en gros, c'est un document où tu vas copier-coller, ça peut être sur différents formats ou un dossier, toutes les formes de gratitude ou de félicitations, tous les kudos que tu as pu recevoir, de merci. Tu vois, typiquement, ce gars qui est venu me remercier à la conque pour les contenus féministes que j'enlaya. Ça peut être pour telle présentation où tu as trop assuré, qui a aidé à signer tel client, des choses comme ça. Voilà, où tu peux tout répertorier sur tes engagements. Parce que dans les coups de mou ou de doute, c'est ce qui peut aussi te rebooster, te dire non, non, mais si je sais faire quand même, j'ai été utile à certains moments. Donc, notez tout ça. Et aussi, le dernier conseil, alors je ne sais pas si ça s'applique à tout le monde, mais c'est ce que je dirais à la Sara de 2014, c'est fais plus de choses pour toi, rien que pour toi.

  • Sara

    Ok, super conseil. Et merci, je ne connaissais pas ce concept. Je pense que je vais le faire, faire mon petit répertoire. Ça fait toujours du bien. Est-ce que tu aurais une inspiration ou plusieurs à partager aux auditeurices ?

  • Chloé

    Il y a déjà toutes ces warriors du quotidien je veux dire les parents mais surtout les mamans qui ont en plus de leur travail à plein temps avec toujours des astreintes de parents qui ont en plus des carrières à côté j'ai beaucoup d'admiration pour ces personnages je ne sais pas pour le coup elles comment elles font pour tout gérer et sinon en personnage peut-être plus connu quand tu m'as J'ai soufflé la question en préparant l'épisode, j'ai hésité. Je ne sais pas si Frida Kahlo ou Gisèle Halimi, ce sont des femmes très badass, ce sont des femmes multiculturelles qui ont fait tellement de choses. J'ai lu André Breton au lycée. Il m'a énervé et je pense que je n'avais pas suffisamment de termes pour étayer mon propos. Et Frida Kahlo, elle descend ce petit groupe de surréalistes parisiens qui pètent vachement plus haut que leur cul et qui sont insupportables. Et donc, elle a une façon hyper impertinente de gérer tout ça. C'est une personne queer aussi, handie, et qui a fait tellement. Donc, Frida Kahlo, vraiment, chapeau. Et puis, je dis à l'init, je suis totalement fan. Elle a fait tellement pour tout le monde, beaucoup pour les femmes. mais pas que, elle a aussi défendu des combattants et combattantes du FLN. Voilà, donc une femme extraordinaire qui est partie d'Orient, qui a atteint les sommets et je, voilà, cœur sur elle.

  • Sara

    Deux figures, deux belles figures en tout cas, incroyables et méga inspirantes. J'avais été à Mexico, à la Casa Azul, la maison de Frida, j'avais tellement aimé, trop trop fun. donc merci je valide c'est l'inspiration et pour finir on ne pourra pas avoir aucune des deux malheureusement qui est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    alors c'est super dur parce que j'ai tellement de personnes inspirantes dans la tech si on revient sur des sujets qui nous regardent mais je me suis dit tiens il y a un profil qu'on entend moins qui est quand même vachement plus discret parmi les... toutes les personnes que j'aimerais écouter et que j'entends déjà et j'écoute déjà par ailleurs. C'est un profil plus tech, cette fois-ci, qui s'appelle Anna Amiri. Elle est très admirable, elle fait beaucoup de choses et j'aimerais beaucoup l'écouter, l'entendre à ton micro.

  • Sara

    Super, je prends note. Merci beaucoup. Et merci pour tout, Sara, pour ton partage, pour ce joli parcours et d'avoir partagé tout ce que tu penses et ressens et bravo encore pour... pour tes engagements. De toute façon, je vais mettre tous les liens et tout ce qu'il faut pour te retrouver, retrouver la place des grenouilles et les références que tu as faites. Merci beaucoup.

  • Chloé

    Merci à toi, Chloé.

  • Sara

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour la bise si tu le veux bien et toujours plein de loutres dans ta vie ciao

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Description

Dans cet épisode Sara Dufour, consultante freelance aux multiples casquettes nous parle de son parcours dans le product et la tech. Communication, Product Ops, Coach Produit, Coach Agile, CMO… Sara a évolué de la communication et du marketing vers le product management et le coaching agile. Elle a utilisé ses compétences initiales pour se repositionner et valoriser ses expériences dans de nouveaux domaines durant toute sa carrière.


Au cours de cet épisode Sara te partage :

  • Son évolution du market au product

  • Ses astuces pour réussir sa transition de carrière

  • Comment elle affronte le syndrome de l'impostrice

  • Son militantisme pour l’inclusion et la diversité

  • Son association “La Place Des Grenouilles”



📕 On a cité dans l'épisode avec Sara :

→ La Place Des Grenouilles :

→ Son podcast : https://open.spotify.com/show/7fidRbISaqIJU6IYJLuyLi



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Sara

    Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées. Donc, ça me semble un peu mon rôle, mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée. Aujourd'hui, j'accueille Sara Dufour. On parle carrière dans le product, astuces pour changer de rôle et de militantisme. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Sara, comment est-ce que tu vas ?

  • Sara

    Salut Chloé, je suis ravie d'être là.

  • Chloé

    Ah ben moi aussi, je suis vraiment ravie que tu sois là et que tu aies accepté de participer au podcast. On va pouvoir discuter de ton parcours et surtout de toi qui est... Pour la parenthèse, pour les auditeurices, Sara est une personne que j'adore, qui est géniale. Donc très contente de pouvoir vous la présenter aujourd'hui. Et du coup, Sara, je te laisse te présenter.

  • Sara

    Très bien, merci Chloé. Donc moi, c'est Sara, Sara Dufour, Sara sans H. J'ai grandi à Barcelone. Ensuite, j'ai poursuivi ma scolarité en région parisienne. Puis j'ai vécu au Mexique pendant la plupart de mes études. Aujourd'hui, je suis consultante freelance, soit product ops, soit coach produit, soit coach agile, coach en organisation, bref ça peut être différentes casquettes, manager de transition aussi. Et voilà, aujourd'hui je suis basée à Paris, même si aujourd'hui où nous enregistrons, je suis à Amsterdam.

  • Chloé

    C'est exotique tout ça, Barcelone, Mexique, Amsterdam.

  • Sara

    On aime bien voyager.

  • Chloé

    Oui. c'est bien, il faut en profiter t'as commencé ta carrière tes études par un bac littéraire ensuite t'as fait une licence de langue étrangère à distance, en parallèle une école de com'au Mexique comme tu disais, et un master en management avec une SP marketing, donc le domaine dans lequel t'as lancé ta carrière donc le marketing, je sais qu'à l'époque tu pouvais te mettre beaucoup de pression, il y avait pas mal de peur Avec du recul, qu'est-ce que tu aurais aimé savoir quand tu as commencé tes études et ensuite ta carrière ? Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment ?

  • Sara

    En fait, juste après mon bac, bac L, ça pour le coup, je n'ai aucun regret. J'ai eu, pour diverses raisons, je ne rentrerai pas dans le détail, j'ai eu une année un peu blanche, une année morte, où je n'ai rien pu faire au niveau études. Et ça, oui, ça m'a collé une énorme pression. Moi qui étais bonne élève, ça faisait un peu la redoublante, ce truc-ci. qui était inconcevable pour moi. Et donc, finalement, ce truc-là, oui, je l'ai mal vécu sur le coup. Puis il y avait la pression aussi sociale, familiale. Néanmoins, je pense que c'est ça qui m'a donné envie, après la Niac, d'en faire plus, d'en faire le double. Et c'est pour ça que j'ai fait ce double cursus avec en présentiel une école en Mexique, en Com, et la fac française pour avoir un ou des diplômes français qui seraient reconnus en France. Donc je pense que c'est ça qui m'a donné l'énergie. Donc finalement, je sais que j'aurais dû m'y prendre autrement, mais je pense que c'était ce problème, je crois que j'ai assez vite réussi à le transformer en une opportunité. Donc bon, peut-être t'inquiètes une année dans une carrière, ça change rien, et au contraire, t'as eu un double cursus à la clé, donc c'est pas très grave.

  • Chloé

    Oui, clairement, il faut voir les opportunités. Moi aussi, je me suis égarée. Un an après le bac, au final, j'avais travaillé. Ça m'a permis de mieux me trouver. Mais je comprends la pression. J'avais mon père qui me disait, Qu'est-ce que tu vas faire si tu ne fais pas ça ? Je ne sais pas !

  • Sara

    C'est hyper difficile de demander à des jeunes qui ne connaissent pas la moitié des métiers, même pas du futur, les métiers d'aujourd'hui, on ne les connaît pas. Les conseillers et conseillères d'orientation, désolé, mais ça a été toujours très utile. Donc c'est très compliqué de se projeter, surtout quand on te dit à cette époque-là que c'est pour ta carrière, pour ta vie. La pression est énorme et on n'a pas tous les éléments. Donc en fait, on peut avancer avec ce qu'on a et rien n'est pour toujours. On apprend au fur et à mesure, on peut toujours bifurquer.

  • Chloé

    Et l'engagement pour la vie, aujourd'hui, ce n'est plus trop pour la vie. Donc c'est cool, c'est rassurant, ça enlève un poids. Donc aujourd'hui je fais du product et donc tu as commencé par de la com et du market. Comment tu as fait la bascule vers le product parce que tu ne fais plus du tout ce que tu faisais au début de ta carrière et ce que tu as fait de tes études ?

  • Sara

    Finalement, je ne fais plus du tout, je ne sais pas. Parce qu'au-delà du product et d'accompagner des équipes autour du produit et de produits numériques, je suis aussi dans tout ce qui est transformation ou des organisations ou changement, conduire du changement, des choses comme ça, accompagnement au changement. Et pour ça, il y a beaucoup de com. Finalement, c'est beaucoup de marketing des idées. Si tu fais une transfo agile, on va dire, tu dois essayer de convaincre tes différentes cibles. avec différents arguments que telle approche est peut-être testée, je ne vais pas dire que c'est la meilleure. Tu dois essayer de co-construire avec tes personas. Donc finalement, je ne sais pas si c'est si différent que ça. Je pense que je n'en ai pas conscience au tout début de cette bifurcation. Mais je pense que finalement, je réutilise pas mal de choses que j'ai acquises, à la fois dans mes études et à la fois dans mon début de carrière. Par exemple, de... de présenter correctement un slide deck, donc une présentation PowerPoint. Ou si tu veux faire un management visuel assez percutant, ou bon, après ça dépend si tu es en B2B ou en B2C. Mais je pense que tu utilises finalement certaines compétences en market ou en com dans ces différents métiers, que ce soit, je veux dire tech en général, ou conduit du changement.

  • Chloé

    Ok, donc ça a plus été une évolution. Avec tes acquis qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui, tu es passée par quel poste pour arriver jusqu'à ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, il y a eu chargée de com, responsable de com digital, il y a eu product manager et responsable éditorial, il y a eu proxy product owner, coach agile. J'ai fait un moment aussi CEO et Head of Product Ops. Et voilà, Product Ops, Coach Produit, Agile, en fait, ça dépend vraiment de la mission. Mais globalement, la posture va changer. Mais les leviers seront souvent similaires. Tu vas les puiser dans une boîte à outils qui est assez complète. Et aussi, bien sûr, quand il y a besoin, t'appuyer sur des expertises particulières à des moments donnés. parce que c'est beaucoup de co-construction, de collaboration, que ce soit avec les clients ou avec d'autres consultants, consultantes.

  • Chloé

    Et je me disais, comment tu as eu l'opportunité de passer d'un poste à un autre ? Moi, tu vois, par exemple, je suis passée Pia Meme il y a bientôt 4 ans et en fait, j'ai eu l'opportunité en interne. On m'a proposé le poste et donc c'est comme ça que j'ai bifurqué. Mais tout le monde n'a pas cette opportunité-là. Toi, comment tu as fait pour changer de mission et du coup de poste ?

  • Sara

    Alors, au tout début, ce n'était pas des missions, c'était des postes, comme tu le dis. Un truc tout bête, sur mes CV, je changeais le titre. Et en fait, tu réordonnes tes compétences et tes achievements, les choses que tu as réussi à faire, les choses que tu veux mettre en valeur de ton expérience passée. Je réorganisais. Pour la petite anecdote, je m'étais en surlignée jaune pour aider à la lecture pour les recruteurs et recruteuses. pour faire sortir les points les plus pertinents au vu du poste pour lequel les personnes recherchaient des candidats et candidates. D'une expérience à une autre, tu apprends toujours des nouvelles choses et après tu capitalises dessus. Donc tu vas piocher dans ce que tu as fait, tu le brandes, tu le marketes correctement. Je n'ai pas eu à mentir, je n'ai pas eu à bluffer. C'est vraiment juste une réorganisation et une présentation différente.

  • Chloé

    Ok, je trouve ça trop intéressant et c'est cool d'avoir cette perspective-là, parce qu'en effet, dans nos métiers du product, il y a quand même des choses qui sont assez similaires, des acquis et des compétences qu'on peut faire valoir dans d'autres métiers. Donc c'est cool de pouvoir le partager. Tu as un parcours et des études qui peuvent sembler atypiques, mais au final, je n'ai pas l'impression que ça l'est tant que ça, particulièrement dans la tech et à notre époque, tu vois, on ne fait plus... qu'un seul métier toute notre vie, comme nos parents. Les choses évoluent, mais quand on dit encore aux ados de trouver leur voix, on a encore le même discours comme avant, sans laisser entendre que cette voix, elle a changé et elle peut changer. Quels sont les conseils que tu donnerais aux plus jeunes, ou même aux personnes qui débutent leur carrière, et qui ne savent pas encore aujourd'hui ce qu'ils veulent faire, et pour arriver à faire une carrière et à se sentir bien, et un peu se déculpabiliser de tout ça ?

  • Sara

    Comme je disais tout à l'heure, je pense qu'on n'a jamais l'ensemble des informations globales sur quel est le métier qui me correspond parmi les 598 métiers qui existent. Je dis ça au pif, il y en a sûrement beaucoup plus. Donc c'est déjà de se renseigner le plus possible et de se dire qu'on va prendre la meilleure décision à un instant T par rapport aux informations dont on disposait à cet instant T. Donc de se foutre la paix, pardonnez-moi l'expression, sur est-ce que c'est la bonne ou la mauvaise décision que je vais prendre maintenant. Mais il y a beaucoup de pivots ou de reconversions possibles. Donc rien n'est pour toujours, ça aide aussi je pense à baisser la pression sur la prise de décision. Et un autre conseil, je pense, assez important, c'est d'essayer d'interviewer des gens. Alors, pas besoin de faire un truc aussi fiadé que ton super podcast. Ça peut être juste de contacter des gens sur LinkedIn et de leur dire Est-ce que vous auriez 20 minutes, une demi-heure à m'accorder ? En général, les gens aiment bien parler de leur parcours parce qu'on ne peut pas se planter, il n'y a pas de pression. Et si c'est pour aider des jeunes, normalement, quand même, une demi-heure, c'est trouvable ici ou là.

  • Chloé

    Oui, et en plus, on a la chance aujourd'hui d'avoir... Les réseaux sociaux, d'avoir LinkedIn, d'avoir à portée de main tout un tas de professionnels. Et ça vaut pour les plus jeunes, mais aussi dans notre carrière, si on veut rencontrer d'autres personnes. Moi, c'est typiquement comme ça qu'on s'est rencontrés, donc ça vaut le coup. Au final, un an plus tard, ça fait une jolie amitié et un podcast. Donc super, merci pour les conseils. Aujourd'hui, tu es en freelance, donc tu es à ton compte. et tu as plusieurs, beaucoup de casquettes à proposer pour les entreprises. Comment est-ce que tu vis cette position ? Quelles sont tes réussites et quelles sont les difficultés depuis que tu t'es lancée que tu peux nous partager ?

  • Sara

    Oui, alors c'est justement une très bonne question qui tombe à point parce que c'est des questions que je me pose en ce moment. Effectivement, je peux proposer différentes choses. Après, c'est un spectre, un éventail. Je ne propose pas des choses qui me l'ont... rien à voir les unes entre les autres. Néanmoins, c'est vrai que je pense qu'il faut que je travaille mon positionnement, parce que ce n'est pas très clair entre coach produit ou product ops, ou coach agile, ou coach en organisation. Et je propose aussi du management. Alors, on peut appeler ça fractional, on peut appeler ça en intérim. Ça, je ne sais pas comment. Oui, ça claque. Je ne l'assume pas encore. Mais bon, c'est en tout cas de transition ou d'intérim, parce que le management et le coaching, ça n'a rien à voir et les obs c'est encore autre chose enfin ça n'a rien à voir la posture est très différente et je sais pas si c'est très clair pour mes prospects ces différentes casquettes que je peux adopter la chance que j'ai eu c'est que dès que je me suis mise en indep justement je voulais prendre le temps prendre un mois ou deux pour prendre du recul souffler me poser la question de comment je me vendais, comment je me présentais au monde entre guillemets... Et j'ai pas eu ce temps là, mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle c'est parce que j'ai eu une mission qui m'est un peu tombée du ciel. J'ai quelqu'un de mon réseau qui m'a dit ah bah tiens, là on cherche quelqu'un comme toi, ce serait parfait pour toi, vas-y envoie ton CV J'ai envoyé sans trop y croire parce que c'était vraiment à l'arrache. Et en fait il s'avère que oui je correspondais plutôt bien à la personne qui était recherchée. Mais là cette mission, alors je sais pas quand sera diffusé l'épisode, mais donc cette mission va s'arrêter. Et du coup là je me repose ces questions là que je me posais il y a un an. comment je le présente parce que c'est pas limpide vu que je peux aller sur plusieurs créneaux.

  • Chloé

    Je fais un mini break dans l'épisode pour te demander ton aide. Si tu apprécies les meneuses et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple podcast ou Spotify. Cinq étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra une minute et ça m'apporte énormément. 1 pour me motiver et avoir tes retours et 2 pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur, mais je réalise tout toute seule, à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode. Ouais, et t'expliquais que le positionnement entre manager... et coach n'est pas le même. Est-ce que tu peux expliquer quelles sont les différences et comment ça se traduit et du coup, quelle est ta posture dans ces deux cas de figure ?

  • Sara

    Ce ne sera pas exhaustif parce que je pense qu'on pourrait dédier tout un autre épisode, voire plusieurs à ça, mais je dirais que le management doit... Ça peut se faire de façon très collaborative, mais en tout cas, le manager ou la manager doit... un peu enteriner des directions qui vont se donner. Il faut donner une orientation, un cap, il faut donner du contenu. Même si, encore une fois, ma façon de manager, après ça dépend des profils qu'on a dans l'équipe, mais c'est plutôt d'inclure les personnes pour qu'elles s'approprient ces contenus-là et qu'on les co-construise ensemble. En tout cas, il y a de la prise de décision en tant que manager. En tant que coach, on va accompagner la personne à prendre elle-même, là où les personnes, ça peut être des équipes, ça peut être des organisations, des individus, à prendre elles-mêmes leurs propres décisions, à les accompagner dans leurs réflexions, à leur proposer, si elles le souhaitent, des outils, à leur mettre à disposition des choses, des techniques et des méthodes de décision, de réflexion, qu'elles soient individuelles ou collaboratives. Donc pour moi, il y a ce côté... j'aime pas dire descendant, mais en tout cas, il y a une posture plus haute en tant que manager, même si on a cette posture de manager-coach, qui est celle que souvent j'aime, de temps en temps, il y a quand même des choses un peu plus fermes, entre guillemets, des décisions à prendre, des choix, en fait, des choix à faire plus. Je dirais que les managers, c'est le choix, et les coachs, c'est vraiment l'accompagnement pur.

  • Chloé

    Donc, une expérience de fou, clairement, et tu prends... Non, ne sois pas modeste, je ne te vois faire la moue. Commence par ça. Donc, tu as une très belle expérience. Et tu prends d'ailleurs souvent la parole en conférence, dans le product et dans la partie agile. Je sais que tu t'es beaucoup battue contre le syndrome de l'impostrice. Comment est-ce qu'aujourd'hui, tu l'as battue, si tu l'as battue ? Et comment tu as réussi à prendre confiance en soi, en toi ? Et des petits conseils, si tu en as, pour les personnes qui sont encore dans cette quête ?

  • Sara

    Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour répondre à ces questions. Je ne sais pas si je l'ai battue. Je crois qu'au début, quand j'assistais à ces conférences, je trouvais tout absolument merveilleux. J'étais vraiment la newbie bébé à Disneyland. Vraiment ravie de tout ce que je voyais. Je voyais tout le monde comme étant vachement plus fort et forte que moi. Donc je mettais tout le monde un peu sur un piédestal. Depuis, j'ai vu des choses hyper bien que je continue d'admirer et de voir à des kilomètres de ce que je pourrais faire. Mais je vois aussi des choses moyennes, et moyennes et qui sont appréciées et qui sont utiles. Donc moyenne, ce n'est pas pour dénigrer, c'est juste pour dire que je me dis que ce n'est pas hyper innovant, ce n'est pas quelque chose de super dur où la personne n'est pas méga calée. Et ça apporte quand même de la valeur à la communauté. J'ai aussi vu des choses qui sont parfois un peu nubes. Désolée, jugement de valeur de ma part là, mais en fait, ça m'aide à me dire que d'une, une même personne peut faire une année un bon talk et une autre un moins bon. Ça m'aide aussi de voir que les avis sont hétérogènes parfois sur certaines prestations. Ça m'aide aussi de savoir que parfois, j'étais contente de mes talks, mes propres talks et d'autres moins. Bon, oui, je ne suis pas hyper ravie quand je ne suis pas très contente de moi, mais voilà, on a le droit à l'erreur, on apprend, et on fait mieux la prochaine fois, ou pas, en fait, ça dépend, de tellement de facteurs. En tout cas, j'ai l'impression que dans nos communautés, il y a un peu la place pour tout le monde, et que voilà, c'est une des valeurs phares de l'agilité, justement, le droit à l'erreur, dans le produit aussi, c'est l'itération, c'est tester, se planter, apprendre et avancer. Donc, je pense que, voilà, à la fois de voir les autres, Et de me dire que, encore une fois, on y revient, que rien n'est figé, qu'on peut faire bien, puis moins bien, puis mieux, puis moins bien, ce n'est pas grave, ça m'aide, je pense, à mettre moins la pression.

  • Chloé

    Oui, clairement, je vois ce que tu veux dire. En tout cas, au moins, le fait de se comparer a pu être bénéfique. Souvent, c'est encore plus. C'est ça, on se compare et on se dit, je suis trop nulle. Donc non, mais ça aide à prendre de la hauteur et surtout à être un peu plus bienveillante avec soi-même. Donc ça, c'est cool. Et donc, est-ce que ce syndrome, il est battu ou en cours de...

  • Sara

    Il flotte, il flotte toujours là, je sais qu'il est là, mais en même temps, comme je sais que c'est un syndrome, je sais qu'il touche particulièrement les femmes, je sais qu'il touche particulièrement les personnes dans la tech, parce que c'est un milieu qui évolue en permanence. Je me dis que si je le ressens... Avant, quand je le ressentais, je me disais qu'il y avait une raison pour que je le ressente, et que c'était justement parce que j'étais une impostrice. Et aujourd'hui, je me dis que si je le ressens, c'est comme beaucoup d'autres personnes, et qu'il y a des... Oui, ça aussi, ça m'a aidée. D'entendre des gens absolument fantastiques, que j'admire énormément, qui ont... ces mêmes sentiments-là, qui ont ces mêmes doutes-là, je me dis, ok, bon, ça ne veut pas dire que je suis aussi formidable que ces personnes, je ne sais pas la conclusion que je tire, mais je me dis, on est très nombreux et nombreuses à le ressentir. Avançons avec, ok, il est là, ben, laisse-en un petit coin et il nous embête parfois, mais on ne le regarde pas et on avance.

  • Chloé

    Ouais déjà savoir qu'on n'est pas seul, mine de rien ça aide pas mal. Et moi en tout cas personnellement je t'ai connue, c'était lors d'une conférence, donc lors de tes prises de parole qui étaient très bien, c'était une table ronde en ligne sur l'empowerment des femmes dans la tech, c'est un sujet qu'aujourd'hui tu portes et plus globalement tu es particulièrement... impliquée pour favoriser l'inclusion. Comment est-ce que est né cet engagement-là et comment il se traduit aujourd'hui ?

  • Sara

    Je pense que le fait d'avoir grandi dans un pays avec trois cultures, moi étant française, et donc en Catalogne, où il y a deux cultures qui cohabitent, le fait d'avoir aussi beaucoup entendu la famille de mon père et Pied-Noir, c'est un sujet aussi en soi de devenir d'une famille de colons, mais en tout cas, j'ai toujours beaucoup entendu... des choses sur d'autres cultures qui n'étaient pas les nôtres de génération en génération. Je pense que ça, ça a éveillé, je ne sais pas comment dire, quelque chose d'une espèce de recul. Tout est question de point de vue, que rien ne doit être d'une certaine façon, que c'est juste des constructions sociales, même si je n'avais pas les mots pour dire construction sociale, dire que tout est relatif et que les choses sont... se perçoivent de façon différente et se construisent différemment. Et que quelque chose qui est peut-être bien vu, un comportement qui va être bien vu dans une culture, va être mal vu dans l'autre et vice-versa. Donc voilà, qu'il n'y a pas de normes universelles, je pense que ça, c'est quelque chose qui m'a construite. Et du coup, d'arriver notamment en France, le retour en France à l'adolescence, après les années à Barcelone a été très difficile. Et j'ai vu beaucoup de jugements, beaucoup de moqueries sur des choses qui me semblaient étranges. parce qu'elles étaient totalement acceptées dans d'autres milieux où j'avais évolué. J'ai compris qu'à la fois, ça pouvait être une grande force d'avoir toutes ces portes ouvertes sur différentes cultures, mais que justement, ça peut être retourné contre soi quand quelqu'un a un prisme moins large. Et après, sur la question du sexisme, je pense qu'il y a différentes graines qui ont été des petits cailloux. Au fur et à mesure de mon parcours, j'ai été témoin de violences. que dès le collège, il y avait un couple qui était ensemble depuis mille ans et j'avais entendu que ce garçon était violent envers sa copine. Ça, je n'avais pas compris. J'ai eu le même jugement que tout le monde. Pourquoi elle ne part pas ? Évidemment. Mais voilà, il y a des petites choses comme ça qui m'ont quand même marquée et qui ont jalonné mon parcours. Après, quand on se renseigne, on apprend que même si la loi veut que nous soyons en France aujourd'hui tous et toutes égales et égaux, En réalité, dans les faits, les salaires dans le privé, en tout cas, ne sont pas les mêmes entre les femmes et les hommes. Les orientations privilégiées pour les garçons vers des filières scientifiques, par exemple, le sont moins pour les filles, etc. Donc tout ça, ça se construit. Il y a différentes artistes aussi qui m'ont touchée. Et puis, il y a eu le confinement où j'ai passé moins de temps dehors, plus de temps sur mon téléphone. Et là, j'ai commencé à suivre beaucoup de comptes de vulgarisation de pensée féministe sur Instagram. au bout d'un moment, ce n'était plus suffisant de juste relayer, juste me renseigner. Je sentais que j'avais besoin de faire.

  • Chloé

    Je comprends. Je comprends tout à fait. Donc, tu fais aujourd'hui, et notamment, tu as monté la place des grenouilles avec Florent Chabanoy. Est-ce que tu peux expliquer aux auditeuresses ce que vous faites et comment est né ce projet ?

  • Sara

    Florence Chabanoua, je la suivais déjà parce que c'est une femme formidable dans la tech. Et je pense que j'avais dû repérer cette sensibilité-là quant au sujet féministe aussi. On se suivait mutuellement sur Twitter. Et puis un jour, c'était justement au pile poil au bon moment où je cherchais justement à agir, je lui avais publié un tweet qui dit Je veux monter une asso, on a besoin d'être au moins deux. Il a envie de rejoindre l'aventure. Et voilà, c'était une asso sur... Je ne sais plus comment elle l'avait mis dans le tweet, il est sur le site de la place des Grandes Aux, si vous êtes curieux, curieuse. En tout cas, pour pouvoir déconstruire, réfléchir sur les questions du sexisme. Et donc vraiment, ça s'est tombé super bien, j'ai dit moi, je veux. Et donc voilà, ça s'est fait comme ça. On essaye de proposer un endroit qui soit le plus safe possible. Donc un endroit, ça peut se traduire en ligne ou en physique. pour se reconstruire et se déconstruire sans normes de genre, sans injonctions, en tout cas genrées, parce que les normes forcément on en intègre, on en refuse, on en accepte, on en construit, etc. Et donc ça se traduit par un slack, on a un club de lecture, on a des conférences, on a des ateliers, on a co-organisé avec un autre organisme de formation un stage d'autodéfense. La plupart de nos événements sont gratuits, si ce n'est 98% de nos événements parce qu'on voulait... en ce jeu les plus inclusives justement possibles et ça va être sur des questions de féminisme au sens très très large et intersectionnel super de pouvoir partager ça de toute façon on partagera les ressources dans

  • Chloé

    la description de l'épisode pour les personnes qui sont intéressées et moi je me demandais parce que c'est sacrément de temps tu fais beaucoup de choses comment est-ce que tu réussis à organiser ton... temps et avoir un peu de temps aussi pour toi ?

  • Sara

    Alors déjà j'ai pas l'impression de partant que ça, j'ai pas d'enfant et je pense que quand on en a c'est sacrément plus difficile de dégager du temps pour ce genre de choses plus son travail à côté donc j'ai pas une réponse, je vais pas te sortir ah ouais alors j'ai ma morning routine et je me lève à 3h et je fais ça et machin, j'aimerais bien être plus disciplinée, non là c'est un peu plus au feeling, j'essaie aussi de m'écouter Il y a une époque de ma vie où j'étais un peu plus robot et très structurée. Là, j'essaie d'être plus chill, qui amène son lot d'inconvénients aussi, même si ça a des avantages. Pour tout ce qui est assos, c'est surtout le soir, le midi, le week-end. C'est ce que c'est. On est toutes les deux, Florence et moi, bénévoles et puis on travaille à plein temps à côté. Donc, on essaie de faire comme on peut. On prend du retard sur plein de projets parce que des projets, on en a des tonnes. Et même si on les priorise, on ne respecte pas toujours nos propres deadlines. Parce qu'il y a les aléas, il y a la vie. Qu'il y a un taf important, qu'il y a aussi une vie sociale qui est importante pour moi, qu'il faut prendre du temps pour soi, juste soi aussi.

  • Chloé

    Mais c'est important de pouvoir dire que tu n'es pas un robot ou qu'il n'y a pas forcément besoin d'être toujours parfait, de toujours faire les choses. C'est aussi les injonctions qu'on peut se mettre toute seule et ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Moi, tu vois, avec le podcast, Il y a des moments, il y a eu une période où j'étais un peu down, j'ai repoussé, je n'ai pas fait. Je me suis dit que c'est OK. Je reprendrai à fond quand je pourrai. Il faut essayer d'être sympa avec soi-même. Tu disais que vous avez plein de projets et plein de choses dans le pipe. Quelles sont, si tu peux en parler, vos prochains projets avec La Place des Chronolies ?

  • Sara

    Alors la première chose, vraiment le gros gros projet, c'est un podcast, surprise. On en parle, c'est pas un secret, on en parle depuis quelques temps, on aurait voulu le sortir en mai. Bon, nous sommes le 29 juillet, jour de l'enregistrement de notre podcast à nous là aujourd'hui. Donc on est très en retard, mais c'est pas grave, ça va être quali, je pense que c'est les premiers moments, le démarrage n'est pas simple et après on va prendre la main. On va avoir une série de revues culturelles. une série de métiers où on veut parler et donner la voix à des femmes surtout et des épisodes sur des sujets d'expertise où on interview des expertes ou des experts sur différents sujets. J'ai conçu il y a deux ans maintenant, trois ans, deux ans et demi, une fresque antisexiste. On aimerait bien la rendre, déjà faire une version peut-être pour les plus jeunes, peut-être une version plus courte, une version peut-être illustrée. J'aimerais bien faire aussi une espèce de... Comme un éventail, je ne sais pas si tu as joué à ça. Si tu as utilisé ça, notamment dans tes trajets en voiture quand tu étais plus jeune, les incollables. Oui. Moi, j'aimerais bien faire un petit éventail. C'est peut-être un peu has-been, mais je trouvais ça sympa, les éventails des incollables sur les conditions du sexisme, par exemple. Voilà les prochaines choses à annoncer. Génial. Déjà, le podcast, ça va être super. Vous faites déjà des contenus que je trouve vraiment super intéressants, les articles et tous les partages sur LinkedIn. Donc, ça va être bien de pouvoir avoir ça en format aussi audio. Et ne vous prenez pas la tête. Moi, j'ai mis un an et demi à me sortir les doigts. Donc, je comprends parfaitement. Donc, l'important, c'est de le faire et de le faire. comme on peut et comme on veut aussi. Donc voilà, petite parenthèse des culpabilisations. En plus de la place des grenouilles, tu prends, toi personnellement, la parole sur des sujets militants, donc sur la partie inclusion, sexisme et même sur la politique récemment. Déjà, je voulais dire bravo d'oser dénoncer ce que peu de personnes osent dire tout haut. Ce n'est pas facile. je le sais et donc tu peux être très fière de toi en tout cas moi je le suis comment est ce que tu te sens par rapport à ça comment est ce que tu arrives à gérer cette charge mentale sur tous ces sujets qui sont loin d'être simple à gérer au final parce que tu jongles entre pas mal de sujets compliqués comment tu fais au quotidien ?

  • Chloé

    alors je ne sais pas si je peux étendre la période des législatives là entre la dissolution en tout cas entre les européennes et les législatives de 2024, cette période-là était très particulière pour moi, pas que pour moi d'ailleurs. Et je pense que là, c'est plus calme depuis. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de périodes un peu troubles, un peu intenses comme ça. Ce qui ne veut pas dire que je ne prendrai plus la parole sur ces sujets-là. En fait, je me suis lancée parce que j'avais l'impression que je n'avais pas le choix, que l'heure était tellement grave et que les moyens à notre disposition étaient tellement minimes. qu'il fallait que je ou on donne tout ce qu'on pouvait, et tout ce qu'on pouvait c'est par rapport à chacun, chacune, pour essayer de sensibiliser autour de soi sur les enjeux qui étaient en cours pour nous. C'était difficile à cette période-là de me concentrer, il y avait beaucoup de choses qui bouillonnaient en moi, et en fait les posts LinkedIn que j'ai écrits, vraiment il fallait que ça sorte. J'avais besoin de l'extérioriser. Une demande comment je me sens par rapport à ça, c'est... Voilà, très ambivalent parce qu'à la fois, il y a la peur de me fermer des portes, de heurter des sensibilités, de dire des bêtises parce que, voilà, ce n'est pas mon métier, même si je m'intéresse à plusieurs choses. Mais aussi, à côté de ça, je reçois des Ah oui, je n'avais pas vu ça comme ça. Ah, c'est vrai, je ne savais pas. Moi, j'avais compris ceci ou cela. Ah, je ne m'y intéressais pas. Tu as raison. Des choses Ah oui, tu m'as apporté un autre regard. Et ça... Déjà, si j'ai réussi à faire ça, à sensibiliser des gens qui étaient en rejet total de la politique pour que juste ces personnes s'y intéressent un petit peu et engagent la conversation et peut-être même à y voter, en fait là, c'est génial parce que c'était le but. J'ai aussi reçu des messages assez tristes finalement, je trouve, de gratitude et de soutien de personnes qui me disaient Merci beaucoup, moi je n'ose pas prendre la parole, mais en gros je pense comme toi, mais je n'ose pas, j'ai peur. Donc ça, ça n'est pas cool et encore moins cool. Des personnes qui me disaient que tout allait bien ou relativement pas trop mal dans ma vie, mais depuis cette annonce de la dissolution et depuis cette écrasante victoire du RN, je reçois des messages de menaces, je reçois des insultes. Le racisme s'est totalement libéré et le racisme dans sa forme la plus violente et haineuse. Donc c'est là où je me dis que oui, en fait... Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées à plusieurs égards. Donc, ça me semble un peu mon rôle. Non pas que ce soit... Je ne vais pas juger les personnes qui ne le font pas, mais pour moi, c'est difficile de ne pas le faire. Mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Sara

    Oui. Je comprends. Je t'avoue, je te comprends. et je te le souligne encore une fois déjà merci pour tous les posts que tu as fait qui étaient vraiment déjà bien bien complets, recherchés avec des sources voilà un vrai travail journalistique et d'avoir pu l'important tu sensibilises au moins une ou dix personnes à aller voter et à faire une action, c'est déjà énorme. Et je pense que tes postes ont eu la portée qu'ils méritaient et ont permis d'aider sur ça. Et je sais que c'est dur, que ça fait peur. Moi-même, quand je fais des postes, je me dis, j'ai peur que demain, s'ils cherchent une nouvelle boîte, ils disent, c'est la casse-couille de service qui parle des femmes, des féminismes. Et donc, ce n'est pas facile, mais je me dis, tant pis, en fait, il faut le faire. Et surtout, toi, ce que tu as pu faire et les messages que tu as pu recevoir derrière, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui ne peuvent pas le faire. Donc, je pense qu'en effet, c'est vraiment important de prendre la parole si on s'en sent, même si parfois, ce n'est pas facile d'être sur des sujets limitants. Mais c'est... Ouais, je pense qu'il faut... pouvoir mettre ça en valeur et féliciter les personnes qui le font. Donc, merci à toi. Bravo à toi pour tout ça. Et du coup, est-ce qu'il y a des moments où tu te dis je vais arrêter ou ça ne fonctionne pas ou ce n'est pas assez ou il manque encore quelque chose ? Est-ce que tu te sens parfois comme ça ? Parce que moi, ça m'arrive.

  • Chloé

    Pour tout ce qui est... ma partie plus militante féministe, on va dire, je peux le résumer comme ça, non. Non, parce que oui, j'ai quelques haters, mais honnêtement, pas des masses. Donc pour l'instant, je me sens plutôt protégée, je touche du bois. Et puis j'ai aussi vraiment pas mal de messages de remerciements, que ce soit de femmes, mais aussi d'hommes qui me disent, écoute, je te suis depuis un moment, merci beaucoup, tes messages ou tes publications sont didactiques et ça m'a permis d'apprendre des choses. J'ai quelqu'un à une conf, il y a un an, un peu plus d'un an, qui est venu me voir, et je voyais bien que c'était quelqu'un que ça lui a beaucoup coûté, vachement coûté, parce que c'était quelqu'un de très introverti, qui est venu me voir discrètement, me dire oui, je te suis sur, je crois que c'était sur Twitter, maintenant j'ai délaissé Twitter, on sait bien pourquoi, mais je crois que je te suis sur Twitter, et merci beaucoup pour tout le contenu que tu as partagé, ça m'a vachement appris. Donc voilà, j'en ai même de la part de Mexis, donc je me dis bon, c'est... pas totalement inutile et j'essaie de le faire d'une façon peut-être parfois un petit peu ferme ou impertinente, mais jamais malveillante. En fait, c'est pas malveillant, donc je pense que les personnes le savent et que c'est dans une volonté de co-construction que je suis parfois un petit peu tranchante. Ça peut l'être parfois, mais je crois que c'est assez light. Non,

  • Sara

    ça va. C'est toujours dans la bienveillance. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. On pourrait appeler un chat. merci beaucoup pour terminer l'épisode j'aimerais bien te poser trois dernières questions dont la première sont les trois conseils que tu donnerais à la Sara d'il y a dix ans peut-être la première ce serait fout-toi la paix écoute

  • Chloé

    pas cette voix qui te qui veut te descendre un peu fait au moins semblant de croire en toi peut-être un truc aussi je sais pas si vous connaissez le concept de bragg dog on en a parlé récemment et c'est que trop tard que je l'ai j'ai cru Commencer à le constituer, il est pratiquement vide parce que je n'ai pas payé comme il fallait. Mais en gros, c'est un document où tu vas copier-coller, ça peut être sur différents formats ou un dossier, toutes les formes de gratitude ou de félicitations, tous les kudos que tu as pu recevoir, de merci. Tu vois, typiquement, ce gars qui est venu me remercier à la conque pour les contenus féministes que j'enlaya. Ça peut être pour telle présentation où tu as trop assuré, qui a aidé à signer tel client, des choses comme ça. Voilà, où tu peux tout répertorier sur tes engagements. Parce que dans les coups de mou ou de doute, c'est ce qui peut aussi te rebooster, te dire non, non, mais si je sais faire quand même, j'ai été utile à certains moments. Donc, notez tout ça. Et aussi, le dernier conseil, alors je ne sais pas si ça s'applique à tout le monde, mais c'est ce que je dirais à la Sara de 2014, c'est fais plus de choses pour toi, rien que pour toi.

  • Sara

    Ok, super conseil. Et merci, je ne connaissais pas ce concept. Je pense que je vais le faire, faire mon petit répertoire. Ça fait toujours du bien. Est-ce que tu aurais une inspiration ou plusieurs à partager aux auditeurices ?

  • Chloé

    Il y a déjà toutes ces warriors du quotidien je veux dire les parents mais surtout les mamans qui ont en plus de leur travail à plein temps avec toujours des astreintes de parents qui ont en plus des carrières à côté j'ai beaucoup d'admiration pour ces personnages je ne sais pas pour le coup elles comment elles font pour tout gérer et sinon en personnage peut-être plus connu quand tu m'as J'ai soufflé la question en préparant l'épisode, j'ai hésité. Je ne sais pas si Frida Kahlo ou Gisèle Halimi, ce sont des femmes très badass, ce sont des femmes multiculturelles qui ont fait tellement de choses. J'ai lu André Breton au lycée. Il m'a énervé et je pense que je n'avais pas suffisamment de termes pour étayer mon propos. Et Frida Kahlo, elle descend ce petit groupe de surréalistes parisiens qui pètent vachement plus haut que leur cul et qui sont insupportables. Et donc, elle a une façon hyper impertinente de gérer tout ça. C'est une personne queer aussi, handie, et qui a fait tellement. Donc, Frida Kahlo, vraiment, chapeau. Et puis, je dis à l'init, je suis totalement fan. Elle a fait tellement pour tout le monde, beaucoup pour les femmes. mais pas que, elle a aussi défendu des combattants et combattantes du FLN. Voilà, donc une femme extraordinaire qui est partie d'Orient, qui a atteint les sommets et je, voilà, cœur sur elle.

  • Sara

    Deux figures, deux belles figures en tout cas, incroyables et méga inspirantes. J'avais été à Mexico, à la Casa Azul, la maison de Frida, j'avais tellement aimé, trop trop fun. donc merci je valide c'est l'inspiration et pour finir on ne pourra pas avoir aucune des deux malheureusement qui est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    alors c'est super dur parce que j'ai tellement de personnes inspirantes dans la tech si on revient sur des sujets qui nous regardent mais je me suis dit tiens il y a un profil qu'on entend moins qui est quand même vachement plus discret parmi les... toutes les personnes que j'aimerais écouter et que j'entends déjà et j'écoute déjà par ailleurs. C'est un profil plus tech, cette fois-ci, qui s'appelle Anna Amiri. Elle est très admirable, elle fait beaucoup de choses et j'aimerais beaucoup l'écouter, l'entendre à ton micro.

  • Sara

    Super, je prends note. Merci beaucoup. Et merci pour tout, Sara, pour ton partage, pour ce joli parcours et d'avoir partagé tout ce que tu penses et ressens et bravo encore pour... pour tes engagements. De toute façon, je vais mettre tous les liens et tout ce qu'il faut pour te retrouver, retrouver la place des grenouilles et les références que tu as faites. Merci beaucoup.

  • Chloé

    Merci à toi, Chloé.

  • Sara

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour la bise si tu le veux bien et toujours plein de loutres dans ta vie ciao

Description

Dans cet épisode Sara Dufour, consultante freelance aux multiples casquettes nous parle de son parcours dans le product et la tech. Communication, Product Ops, Coach Produit, Coach Agile, CMO… Sara a évolué de la communication et du marketing vers le product management et le coaching agile. Elle a utilisé ses compétences initiales pour se repositionner et valoriser ses expériences dans de nouveaux domaines durant toute sa carrière.


Au cours de cet épisode Sara te partage :

  • Son évolution du market au product

  • Ses astuces pour réussir sa transition de carrière

  • Comment elle affronte le syndrome de l'impostrice

  • Son militantisme pour l’inclusion et la diversité

  • Son association “La Place Des Grenouilles”



📕 On a cité dans l'épisode avec Sara :

→ La Place Des Grenouilles :

→ Son podcast : https://open.spotify.com/show/7fidRbISaqIJU6IYJLuyLi



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Transcription

  • Sara

    Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées. Donc, ça me semble un peu mon rôle, mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Chloé

    Hello, c'est lundi et tu fais bien d'écouter les meneuses pour lancer ta semaine avec une dose d'inspiration. C'est Chloé, ta PMM préférée. Aujourd'hui, j'accueille Sara Dufour. On parle carrière dans le product, astuces pour changer de rôle et de militantisme. Allez, installe-toi confortablement. C'est bon ? Alors c'est parti ! Bonne écoute ! Et si l'épisode te plaît, pense à le partager ! Hello Sara, comment est-ce que tu vas ?

  • Sara

    Salut Chloé, je suis ravie d'être là.

  • Chloé

    Ah ben moi aussi, je suis vraiment ravie que tu sois là et que tu aies accepté de participer au podcast. On va pouvoir discuter de ton parcours et surtout de toi qui est... Pour la parenthèse, pour les auditeurices, Sara est une personne que j'adore, qui est géniale. Donc très contente de pouvoir vous la présenter aujourd'hui. Et du coup, Sara, je te laisse te présenter.

  • Sara

    Très bien, merci Chloé. Donc moi, c'est Sara, Sara Dufour, Sara sans H. J'ai grandi à Barcelone. Ensuite, j'ai poursuivi ma scolarité en région parisienne. Puis j'ai vécu au Mexique pendant la plupart de mes études. Aujourd'hui, je suis consultante freelance, soit product ops, soit coach produit, soit coach agile, coach en organisation, bref ça peut être différentes casquettes, manager de transition aussi. Et voilà, aujourd'hui je suis basée à Paris, même si aujourd'hui où nous enregistrons, je suis à Amsterdam.

  • Chloé

    C'est exotique tout ça, Barcelone, Mexique, Amsterdam.

  • Sara

    On aime bien voyager.

  • Chloé

    Oui. c'est bien, il faut en profiter t'as commencé ta carrière tes études par un bac littéraire ensuite t'as fait une licence de langue étrangère à distance, en parallèle une école de com'au Mexique comme tu disais, et un master en management avec une SP marketing, donc le domaine dans lequel t'as lancé ta carrière donc le marketing, je sais qu'à l'époque tu pouvais te mettre beaucoup de pression, il y avait pas mal de peur Avec du recul, qu'est-ce que tu aurais aimé savoir quand tu as commencé tes études et ensuite ta carrière ? Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait différemment ?

  • Sara

    En fait, juste après mon bac, bac L, ça pour le coup, je n'ai aucun regret. J'ai eu, pour diverses raisons, je ne rentrerai pas dans le détail, j'ai eu une année un peu blanche, une année morte, où je n'ai rien pu faire au niveau études. Et ça, oui, ça m'a collé une énorme pression. Moi qui étais bonne élève, ça faisait un peu la redoublante, ce truc-ci. qui était inconcevable pour moi. Et donc, finalement, ce truc-là, oui, je l'ai mal vécu sur le coup. Puis il y avait la pression aussi sociale, familiale. Néanmoins, je pense que c'est ça qui m'a donné envie, après la Niac, d'en faire plus, d'en faire le double. Et c'est pour ça que j'ai fait ce double cursus avec en présentiel une école en Mexique, en Com, et la fac française pour avoir un ou des diplômes français qui seraient reconnus en France. Donc je pense que c'est ça qui m'a donné l'énergie. Donc finalement, je sais que j'aurais dû m'y prendre autrement, mais je pense que c'était ce problème, je crois que j'ai assez vite réussi à le transformer en une opportunité. Donc bon, peut-être t'inquiètes une année dans une carrière, ça change rien, et au contraire, t'as eu un double cursus à la clé, donc c'est pas très grave.

  • Chloé

    Oui, clairement, il faut voir les opportunités. Moi aussi, je me suis égarée. Un an après le bac, au final, j'avais travaillé. Ça m'a permis de mieux me trouver. Mais je comprends la pression. J'avais mon père qui me disait, Qu'est-ce que tu vas faire si tu ne fais pas ça ? Je ne sais pas !

  • Sara

    C'est hyper difficile de demander à des jeunes qui ne connaissent pas la moitié des métiers, même pas du futur, les métiers d'aujourd'hui, on ne les connaît pas. Les conseillers et conseillères d'orientation, désolé, mais ça a été toujours très utile. Donc c'est très compliqué de se projeter, surtout quand on te dit à cette époque-là que c'est pour ta carrière, pour ta vie. La pression est énorme et on n'a pas tous les éléments. Donc en fait, on peut avancer avec ce qu'on a et rien n'est pour toujours. On apprend au fur et à mesure, on peut toujours bifurquer.

  • Chloé

    Et l'engagement pour la vie, aujourd'hui, ce n'est plus trop pour la vie. Donc c'est cool, c'est rassurant, ça enlève un poids. Donc aujourd'hui je fais du product et donc tu as commencé par de la com et du market. Comment tu as fait la bascule vers le product parce que tu ne fais plus du tout ce que tu faisais au début de ta carrière et ce que tu as fait de tes études ?

  • Sara

    Finalement, je ne fais plus du tout, je ne sais pas. Parce qu'au-delà du product et d'accompagner des équipes autour du produit et de produits numériques, je suis aussi dans tout ce qui est transformation ou des organisations ou changement, conduire du changement, des choses comme ça, accompagnement au changement. Et pour ça, il y a beaucoup de com. Finalement, c'est beaucoup de marketing des idées. Si tu fais une transfo agile, on va dire, tu dois essayer de convaincre tes différentes cibles. avec différents arguments que telle approche est peut-être testée, je ne vais pas dire que c'est la meilleure. Tu dois essayer de co-construire avec tes personas. Donc finalement, je ne sais pas si c'est si différent que ça. Je pense que je n'en ai pas conscience au tout début de cette bifurcation. Mais je pense que finalement, je réutilise pas mal de choses que j'ai acquises, à la fois dans mes études et à la fois dans mon début de carrière. Par exemple, de... de présenter correctement un slide deck, donc une présentation PowerPoint. Ou si tu veux faire un management visuel assez percutant, ou bon, après ça dépend si tu es en B2B ou en B2C. Mais je pense que tu utilises finalement certaines compétences en market ou en com dans ces différents métiers, que ce soit, je veux dire tech en général, ou conduit du changement.

  • Chloé

    Ok, donc ça a plus été une évolution. Avec tes acquis qui t'ont permis d'arriver là où tu es aujourd'hui, tu es passée par quel poste pour arriver jusqu'à ce que tu fais aujourd'hui ?

  • Sara

    Alors, il y a eu chargée de com, responsable de com digital, il y a eu product manager et responsable éditorial, il y a eu proxy product owner, coach agile. J'ai fait un moment aussi CEO et Head of Product Ops. Et voilà, Product Ops, Coach Produit, Agile, en fait, ça dépend vraiment de la mission. Mais globalement, la posture va changer. Mais les leviers seront souvent similaires. Tu vas les puiser dans une boîte à outils qui est assez complète. Et aussi, bien sûr, quand il y a besoin, t'appuyer sur des expertises particulières à des moments donnés. parce que c'est beaucoup de co-construction, de collaboration, que ce soit avec les clients ou avec d'autres consultants, consultantes.

  • Chloé

    Et je me disais, comment tu as eu l'opportunité de passer d'un poste à un autre ? Moi, tu vois, par exemple, je suis passée Pia Meme il y a bientôt 4 ans et en fait, j'ai eu l'opportunité en interne. On m'a proposé le poste et donc c'est comme ça que j'ai bifurqué. Mais tout le monde n'a pas cette opportunité-là. Toi, comment tu as fait pour changer de mission et du coup de poste ?

  • Sara

    Alors, au tout début, ce n'était pas des missions, c'était des postes, comme tu le dis. Un truc tout bête, sur mes CV, je changeais le titre. Et en fait, tu réordonnes tes compétences et tes achievements, les choses que tu as réussi à faire, les choses que tu veux mettre en valeur de ton expérience passée. Je réorganisais. Pour la petite anecdote, je m'étais en surlignée jaune pour aider à la lecture pour les recruteurs et recruteuses. pour faire sortir les points les plus pertinents au vu du poste pour lequel les personnes recherchaient des candidats et candidates. D'une expérience à une autre, tu apprends toujours des nouvelles choses et après tu capitalises dessus. Donc tu vas piocher dans ce que tu as fait, tu le brandes, tu le marketes correctement. Je n'ai pas eu à mentir, je n'ai pas eu à bluffer. C'est vraiment juste une réorganisation et une présentation différente.

  • Chloé

    Ok, je trouve ça trop intéressant et c'est cool d'avoir cette perspective-là, parce qu'en effet, dans nos métiers du product, il y a quand même des choses qui sont assez similaires, des acquis et des compétences qu'on peut faire valoir dans d'autres métiers. Donc c'est cool de pouvoir le partager. Tu as un parcours et des études qui peuvent sembler atypiques, mais au final, je n'ai pas l'impression que ça l'est tant que ça, particulièrement dans la tech et à notre époque, tu vois, on ne fait plus... qu'un seul métier toute notre vie, comme nos parents. Les choses évoluent, mais quand on dit encore aux ados de trouver leur voix, on a encore le même discours comme avant, sans laisser entendre que cette voix, elle a changé et elle peut changer. Quels sont les conseils que tu donnerais aux plus jeunes, ou même aux personnes qui débutent leur carrière, et qui ne savent pas encore aujourd'hui ce qu'ils veulent faire, et pour arriver à faire une carrière et à se sentir bien, et un peu se déculpabiliser de tout ça ?

  • Sara

    Comme je disais tout à l'heure, je pense qu'on n'a jamais l'ensemble des informations globales sur quel est le métier qui me correspond parmi les 598 métiers qui existent. Je dis ça au pif, il y en a sûrement beaucoup plus. Donc c'est déjà de se renseigner le plus possible et de se dire qu'on va prendre la meilleure décision à un instant T par rapport aux informations dont on disposait à cet instant T. Donc de se foutre la paix, pardonnez-moi l'expression, sur est-ce que c'est la bonne ou la mauvaise décision que je vais prendre maintenant. Mais il y a beaucoup de pivots ou de reconversions possibles. Donc rien n'est pour toujours, ça aide aussi je pense à baisser la pression sur la prise de décision. Et un autre conseil, je pense, assez important, c'est d'essayer d'interviewer des gens. Alors, pas besoin de faire un truc aussi fiadé que ton super podcast. Ça peut être juste de contacter des gens sur LinkedIn et de leur dire Est-ce que vous auriez 20 minutes, une demi-heure à m'accorder ? En général, les gens aiment bien parler de leur parcours parce qu'on ne peut pas se planter, il n'y a pas de pression. Et si c'est pour aider des jeunes, normalement, quand même, une demi-heure, c'est trouvable ici ou là.

  • Chloé

    Oui, et en plus, on a la chance aujourd'hui d'avoir... Les réseaux sociaux, d'avoir LinkedIn, d'avoir à portée de main tout un tas de professionnels. Et ça vaut pour les plus jeunes, mais aussi dans notre carrière, si on veut rencontrer d'autres personnes. Moi, c'est typiquement comme ça qu'on s'est rencontrés, donc ça vaut le coup. Au final, un an plus tard, ça fait une jolie amitié et un podcast. Donc super, merci pour les conseils. Aujourd'hui, tu es en freelance, donc tu es à ton compte. et tu as plusieurs, beaucoup de casquettes à proposer pour les entreprises. Comment est-ce que tu vis cette position ? Quelles sont tes réussites et quelles sont les difficultés depuis que tu t'es lancée que tu peux nous partager ?

  • Sara

    Oui, alors c'est justement une très bonne question qui tombe à point parce que c'est des questions que je me pose en ce moment. Effectivement, je peux proposer différentes choses. Après, c'est un spectre, un éventail. Je ne propose pas des choses qui me l'ont... rien à voir les unes entre les autres. Néanmoins, c'est vrai que je pense qu'il faut que je travaille mon positionnement, parce que ce n'est pas très clair entre coach produit ou product ops, ou coach agile, ou coach en organisation. Et je propose aussi du management. Alors, on peut appeler ça fractional, on peut appeler ça en intérim. Ça, je ne sais pas comment. Oui, ça claque. Je ne l'assume pas encore. Mais bon, c'est en tout cas de transition ou d'intérim, parce que le management et le coaching, ça n'a rien à voir et les obs c'est encore autre chose enfin ça n'a rien à voir la posture est très différente et je sais pas si c'est très clair pour mes prospects ces différentes casquettes que je peux adopter la chance que j'ai eu c'est que dès que je me suis mise en indep justement je voulais prendre le temps prendre un mois ou deux pour prendre du recul souffler me poser la question de comment je me vendais, comment je me présentais au monde entre guillemets... Et j'ai pas eu ce temps là, mauvaise nouvelle, mais la bonne nouvelle c'est parce que j'ai eu une mission qui m'est un peu tombée du ciel. J'ai quelqu'un de mon réseau qui m'a dit ah bah tiens, là on cherche quelqu'un comme toi, ce serait parfait pour toi, vas-y envoie ton CV J'ai envoyé sans trop y croire parce que c'était vraiment à l'arrache. Et en fait il s'avère que oui je correspondais plutôt bien à la personne qui était recherchée. Mais là cette mission, alors je sais pas quand sera diffusé l'épisode, mais donc cette mission va s'arrêter. Et du coup là je me repose ces questions là que je me posais il y a un an. comment je le présente parce que c'est pas limpide vu que je peux aller sur plusieurs créneaux.

  • Chloé

    Je fais un mini break dans l'épisode pour te demander ton aide. Si tu apprécies les meneuses et que ça t'apporte de la valeur, il y a un moyen super simple de m'aider. C'est laisser une note et un avis sur Apple podcast ou Spotify. Cinq étoiles et un petit mot pour me dire ce que tu aimes dans le podcast. Ça prendra une minute et ça m'apporte énormément. 1 pour me motiver et avoir tes retours et 2 pour booster la découvrabilité du podcast et m'aider à ce qu'il soit mieux référencé. Ce projet me tient à cœur, mais je réalise tout toute seule, à côté de mon boulot. Ce sont des heures de travail et toi tu peux me soutenir gratuitement en laissant une note et un com sur Apple ou sur Spotify. Je te remercie du fond du cœur pour tout ça et on peut repartir sur la suite de l'épisode. Ouais, et t'expliquais que le positionnement entre manager... et coach n'est pas le même. Est-ce que tu peux expliquer quelles sont les différences et comment ça se traduit et du coup, quelle est ta posture dans ces deux cas de figure ?

  • Sara

    Ce ne sera pas exhaustif parce que je pense qu'on pourrait dédier tout un autre épisode, voire plusieurs à ça, mais je dirais que le management doit... Ça peut se faire de façon très collaborative, mais en tout cas, le manager ou la manager doit... un peu enteriner des directions qui vont se donner. Il faut donner une orientation, un cap, il faut donner du contenu. Même si, encore une fois, ma façon de manager, après ça dépend des profils qu'on a dans l'équipe, mais c'est plutôt d'inclure les personnes pour qu'elles s'approprient ces contenus-là et qu'on les co-construise ensemble. En tout cas, il y a de la prise de décision en tant que manager. En tant que coach, on va accompagner la personne à prendre elle-même, là où les personnes, ça peut être des équipes, ça peut être des organisations, des individus, à prendre elles-mêmes leurs propres décisions, à les accompagner dans leurs réflexions, à leur proposer, si elles le souhaitent, des outils, à leur mettre à disposition des choses, des techniques et des méthodes de décision, de réflexion, qu'elles soient individuelles ou collaboratives. Donc pour moi, il y a ce côté... j'aime pas dire descendant, mais en tout cas, il y a une posture plus haute en tant que manager, même si on a cette posture de manager-coach, qui est celle que souvent j'aime, de temps en temps, il y a quand même des choses un peu plus fermes, entre guillemets, des décisions à prendre, des choix, en fait, des choix à faire plus. Je dirais que les managers, c'est le choix, et les coachs, c'est vraiment l'accompagnement pur.

  • Chloé

    Donc, une expérience de fou, clairement, et tu prends... Non, ne sois pas modeste, je ne te vois faire la moue. Commence par ça. Donc, tu as une très belle expérience. Et tu prends d'ailleurs souvent la parole en conférence, dans le product et dans la partie agile. Je sais que tu t'es beaucoup battue contre le syndrome de l'impostrice. Comment est-ce qu'aujourd'hui, tu l'as battue, si tu l'as battue ? Et comment tu as réussi à prendre confiance en soi, en toi ? Et des petits conseils, si tu en as, pour les personnes qui sont encore dans cette quête ?

  • Sara

    Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour répondre à ces questions. Je ne sais pas si je l'ai battue. Je crois qu'au début, quand j'assistais à ces conférences, je trouvais tout absolument merveilleux. J'étais vraiment la newbie bébé à Disneyland. Vraiment ravie de tout ce que je voyais. Je voyais tout le monde comme étant vachement plus fort et forte que moi. Donc je mettais tout le monde un peu sur un piédestal. Depuis, j'ai vu des choses hyper bien que je continue d'admirer et de voir à des kilomètres de ce que je pourrais faire. Mais je vois aussi des choses moyennes, et moyennes et qui sont appréciées et qui sont utiles. Donc moyenne, ce n'est pas pour dénigrer, c'est juste pour dire que je me dis que ce n'est pas hyper innovant, ce n'est pas quelque chose de super dur où la personne n'est pas méga calée. Et ça apporte quand même de la valeur à la communauté. J'ai aussi vu des choses qui sont parfois un peu nubes. Désolée, jugement de valeur de ma part là, mais en fait, ça m'aide à me dire que d'une, une même personne peut faire une année un bon talk et une autre un moins bon. Ça m'aide aussi de voir que les avis sont hétérogènes parfois sur certaines prestations. Ça m'aide aussi de savoir que parfois, j'étais contente de mes talks, mes propres talks et d'autres moins. Bon, oui, je ne suis pas hyper ravie quand je ne suis pas très contente de moi, mais voilà, on a le droit à l'erreur, on apprend, et on fait mieux la prochaine fois, ou pas, en fait, ça dépend, de tellement de facteurs. En tout cas, j'ai l'impression que dans nos communautés, il y a un peu la place pour tout le monde, et que voilà, c'est une des valeurs phares de l'agilité, justement, le droit à l'erreur, dans le produit aussi, c'est l'itération, c'est tester, se planter, apprendre et avancer. Donc, je pense que, voilà, à la fois de voir les autres, Et de me dire que, encore une fois, on y revient, que rien n'est figé, qu'on peut faire bien, puis moins bien, puis mieux, puis moins bien, ce n'est pas grave, ça m'aide, je pense, à mettre moins la pression.

  • Chloé

    Oui, clairement, je vois ce que tu veux dire. En tout cas, au moins, le fait de se comparer a pu être bénéfique. Souvent, c'est encore plus. C'est ça, on se compare et on se dit, je suis trop nulle. Donc non, mais ça aide à prendre de la hauteur et surtout à être un peu plus bienveillante avec soi-même. Donc ça, c'est cool. Et donc, est-ce que ce syndrome, il est battu ou en cours de...

  • Sara

    Il flotte, il flotte toujours là, je sais qu'il est là, mais en même temps, comme je sais que c'est un syndrome, je sais qu'il touche particulièrement les femmes, je sais qu'il touche particulièrement les personnes dans la tech, parce que c'est un milieu qui évolue en permanence. Je me dis que si je le ressens... Avant, quand je le ressentais, je me disais qu'il y avait une raison pour que je le ressente, et que c'était justement parce que j'étais une impostrice. Et aujourd'hui, je me dis que si je le ressens, c'est comme beaucoup d'autres personnes, et qu'il y a des... Oui, ça aussi, ça m'a aidée. D'entendre des gens absolument fantastiques, que j'admire énormément, qui ont... ces mêmes sentiments-là, qui ont ces mêmes doutes-là, je me dis, ok, bon, ça ne veut pas dire que je suis aussi formidable que ces personnes, je ne sais pas la conclusion que je tire, mais je me dis, on est très nombreux et nombreuses à le ressentir. Avançons avec, ok, il est là, ben, laisse-en un petit coin et il nous embête parfois, mais on ne le regarde pas et on avance.

  • Chloé

    Ouais déjà savoir qu'on n'est pas seul, mine de rien ça aide pas mal. Et moi en tout cas personnellement je t'ai connue, c'était lors d'une conférence, donc lors de tes prises de parole qui étaient très bien, c'était une table ronde en ligne sur l'empowerment des femmes dans la tech, c'est un sujet qu'aujourd'hui tu portes et plus globalement tu es particulièrement... impliquée pour favoriser l'inclusion. Comment est-ce que est né cet engagement-là et comment il se traduit aujourd'hui ?

  • Sara

    Je pense que le fait d'avoir grandi dans un pays avec trois cultures, moi étant française, et donc en Catalogne, où il y a deux cultures qui cohabitent, le fait d'avoir aussi beaucoup entendu la famille de mon père et Pied-Noir, c'est un sujet aussi en soi de devenir d'une famille de colons, mais en tout cas, j'ai toujours beaucoup entendu... des choses sur d'autres cultures qui n'étaient pas les nôtres de génération en génération. Je pense que ça, ça a éveillé, je ne sais pas comment dire, quelque chose d'une espèce de recul. Tout est question de point de vue, que rien ne doit être d'une certaine façon, que c'est juste des constructions sociales, même si je n'avais pas les mots pour dire construction sociale, dire que tout est relatif et que les choses sont... se perçoivent de façon différente et se construisent différemment. Et que quelque chose qui est peut-être bien vu, un comportement qui va être bien vu dans une culture, va être mal vu dans l'autre et vice-versa. Donc voilà, qu'il n'y a pas de normes universelles, je pense que ça, c'est quelque chose qui m'a construite. Et du coup, d'arriver notamment en France, le retour en France à l'adolescence, après les années à Barcelone a été très difficile. Et j'ai vu beaucoup de jugements, beaucoup de moqueries sur des choses qui me semblaient étranges. parce qu'elles étaient totalement acceptées dans d'autres milieux où j'avais évolué. J'ai compris qu'à la fois, ça pouvait être une grande force d'avoir toutes ces portes ouvertes sur différentes cultures, mais que justement, ça peut être retourné contre soi quand quelqu'un a un prisme moins large. Et après, sur la question du sexisme, je pense qu'il y a différentes graines qui ont été des petits cailloux. Au fur et à mesure de mon parcours, j'ai été témoin de violences. que dès le collège, il y avait un couple qui était ensemble depuis mille ans et j'avais entendu que ce garçon était violent envers sa copine. Ça, je n'avais pas compris. J'ai eu le même jugement que tout le monde. Pourquoi elle ne part pas ? Évidemment. Mais voilà, il y a des petites choses comme ça qui m'ont quand même marquée et qui ont jalonné mon parcours. Après, quand on se renseigne, on apprend que même si la loi veut que nous soyons en France aujourd'hui tous et toutes égales et égaux, En réalité, dans les faits, les salaires dans le privé, en tout cas, ne sont pas les mêmes entre les femmes et les hommes. Les orientations privilégiées pour les garçons vers des filières scientifiques, par exemple, le sont moins pour les filles, etc. Donc tout ça, ça se construit. Il y a différentes artistes aussi qui m'ont touchée. Et puis, il y a eu le confinement où j'ai passé moins de temps dehors, plus de temps sur mon téléphone. Et là, j'ai commencé à suivre beaucoup de comptes de vulgarisation de pensée féministe sur Instagram. au bout d'un moment, ce n'était plus suffisant de juste relayer, juste me renseigner. Je sentais que j'avais besoin de faire.

  • Chloé

    Je comprends. Je comprends tout à fait. Donc, tu fais aujourd'hui, et notamment, tu as monté la place des grenouilles avec Florent Chabanoy. Est-ce que tu peux expliquer aux auditeuresses ce que vous faites et comment est né ce projet ?

  • Sara

    Florence Chabanoua, je la suivais déjà parce que c'est une femme formidable dans la tech. Et je pense que j'avais dû repérer cette sensibilité-là quant au sujet féministe aussi. On se suivait mutuellement sur Twitter. Et puis un jour, c'était justement au pile poil au bon moment où je cherchais justement à agir, je lui avais publié un tweet qui dit Je veux monter une asso, on a besoin d'être au moins deux. Il a envie de rejoindre l'aventure. Et voilà, c'était une asso sur... Je ne sais plus comment elle l'avait mis dans le tweet, il est sur le site de la place des Grandes Aux, si vous êtes curieux, curieuse. En tout cas, pour pouvoir déconstruire, réfléchir sur les questions du sexisme. Et donc vraiment, ça s'est tombé super bien, j'ai dit moi, je veux. Et donc voilà, ça s'est fait comme ça. On essaye de proposer un endroit qui soit le plus safe possible. Donc un endroit, ça peut se traduire en ligne ou en physique. pour se reconstruire et se déconstruire sans normes de genre, sans injonctions, en tout cas genrées, parce que les normes forcément on en intègre, on en refuse, on en accepte, on en construit, etc. Et donc ça se traduit par un slack, on a un club de lecture, on a des conférences, on a des ateliers, on a co-organisé avec un autre organisme de formation un stage d'autodéfense. La plupart de nos événements sont gratuits, si ce n'est 98% de nos événements parce qu'on voulait... en ce jeu les plus inclusives justement possibles et ça va être sur des questions de féminisme au sens très très large et intersectionnel super de pouvoir partager ça de toute façon on partagera les ressources dans

  • Chloé

    la description de l'épisode pour les personnes qui sont intéressées et moi je me demandais parce que c'est sacrément de temps tu fais beaucoup de choses comment est-ce que tu réussis à organiser ton... temps et avoir un peu de temps aussi pour toi ?

  • Sara

    Alors déjà j'ai pas l'impression de partant que ça, j'ai pas d'enfant et je pense que quand on en a c'est sacrément plus difficile de dégager du temps pour ce genre de choses plus son travail à côté donc j'ai pas une réponse, je vais pas te sortir ah ouais alors j'ai ma morning routine et je me lève à 3h et je fais ça et machin, j'aimerais bien être plus disciplinée, non là c'est un peu plus au feeling, j'essaie aussi de m'écouter Il y a une époque de ma vie où j'étais un peu plus robot et très structurée. Là, j'essaie d'être plus chill, qui amène son lot d'inconvénients aussi, même si ça a des avantages. Pour tout ce qui est assos, c'est surtout le soir, le midi, le week-end. C'est ce que c'est. On est toutes les deux, Florence et moi, bénévoles et puis on travaille à plein temps à côté. Donc, on essaie de faire comme on peut. On prend du retard sur plein de projets parce que des projets, on en a des tonnes. Et même si on les priorise, on ne respecte pas toujours nos propres deadlines. Parce qu'il y a les aléas, il y a la vie. Qu'il y a un taf important, qu'il y a aussi une vie sociale qui est importante pour moi, qu'il faut prendre du temps pour soi, juste soi aussi.

  • Chloé

    Mais c'est important de pouvoir dire que tu n'es pas un robot ou qu'il n'y a pas forcément besoin d'être toujours parfait, de toujours faire les choses. C'est aussi les injonctions qu'on peut se mettre toute seule et ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux. Moi, tu vois, avec le podcast, Il y a des moments, il y a eu une période où j'étais un peu down, j'ai repoussé, je n'ai pas fait. Je me suis dit que c'est OK. Je reprendrai à fond quand je pourrai. Il faut essayer d'être sympa avec soi-même. Tu disais que vous avez plein de projets et plein de choses dans le pipe. Quelles sont, si tu peux en parler, vos prochains projets avec La Place des Chronolies ?

  • Sara

    Alors la première chose, vraiment le gros gros projet, c'est un podcast, surprise. On en parle, c'est pas un secret, on en parle depuis quelques temps, on aurait voulu le sortir en mai. Bon, nous sommes le 29 juillet, jour de l'enregistrement de notre podcast à nous là aujourd'hui. Donc on est très en retard, mais c'est pas grave, ça va être quali, je pense que c'est les premiers moments, le démarrage n'est pas simple et après on va prendre la main. On va avoir une série de revues culturelles. une série de métiers où on veut parler et donner la voix à des femmes surtout et des épisodes sur des sujets d'expertise où on interview des expertes ou des experts sur différents sujets. J'ai conçu il y a deux ans maintenant, trois ans, deux ans et demi, une fresque antisexiste. On aimerait bien la rendre, déjà faire une version peut-être pour les plus jeunes, peut-être une version plus courte, une version peut-être illustrée. J'aimerais bien faire aussi une espèce de... Comme un éventail, je ne sais pas si tu as joué à ça. Si tu as utilisé ça, notamment dans tes trajets en voiture quand tu étais plus jeune, les incollables. Oui. Moi, j'aimerais bien faire un petit éventail. C'est peut-être un peu has-been, mais je trouvais ça sympa, les éventails des incollables sur les conditions du sexisme, par exemple. Voilà les prochaines choses à annoncer. Génial. Déjà, le podcast, ça va être super. Vous faites déjà des contenus que je trouve vraiment super intéressants, les articles et tous les partages sur LinkedIn. Donc, ça va être bien de pouvoir avoir ça en format aussi audio. Et ne vous prenez pas la tête. Moi, j'ai mis un an et demi à me sortir les doigts. Donc, je comprends parfaitement. Donc, l'important, c'est de le faire et de le faire. comme on peut et comme on veut aussi. Donc voilà, petite parenthèse des culpabilisations. En plus de la place des grenouilles, tu prends, toi personnellement, la parole sur des sujets militants, donc sur la partie inclusion, sexisme et même sur la politique récemment. Déjà, je voulais dire bravo d'oser dénoncer ce que peu de personnes osent dire tout haut. Ce n'est pas facile. je le sais et donc tu peux être très fière de toi en tout cas moi je le suis comment est ce que tu te sens par rapport à ça comment est ce que tu arrives à gérer cette charge mentale sur tous ces sujets qui sont loin d'être simple à gérer au final parce que tu jongles entre pas mal de sujets compliqués comment tu fais au quotidien ?

  • Chloé

    alors je ne sais pas si je peux étendre la période des législatives là entre la dissolution en tout cas entre les européennes et les législatives de 2024, cette période-là était très particulière pour moi, pas que pour moi d'ailleurs. Et je pense que là, c'est plus calme depuis. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura plus de périodes un peu troubles, un peu intenses comme ça. Ce qui ne veut pas dire que je ne prendrai plus la parole sur ces sujets-là. En fait, je me suis lancée parce que j'avais l'impression que je n'avais pas le choix, que l'heure était tellement grave et que les moyens à notre disposition étaient tellement minimes. qu'il fallait que je ou on donne tout ce qu'on pouvait, et tout ce qu'on pouvait c'est par rapport à chacun, chacune, pour essayer de sensibiliser autour de soi sur les enjeux qui étaient en cours pour nous. C'était difficile à cette période-là de me concentrer, il y avait beaucoup de choses qui bouillonnaient en moi, et en fait les posts LinkedIn que j'ai écrits, vraiment il fallait que ça sorte. J'avais besoin de l'extérioriser. Une demande comment je me sens par rapport à ça, c'est... Voilà, très ambivalent parce qu'à la fois, il y a la peur de me fermer des portes, de heurter des sensibilités, de dire des bêtises parce que, voilà, ce n'est pas mon métier, même si je m'intéresse à plusieurs choses. Mais aussi, à côté de ça, je reçois des Ah oui, je n'avais pas vu ça comme ça. Ah, c'est vrai, je ne savais pas. Moi, j'avais compris ceci ou cela. Ah, je ne m'y intéressais pas. Tu as raison. Des choses Ah oui, tu m'as apporté un autre regard. Et ça... Déjà, si j'ai réussi à faire ça, à sensibiliser des gens qui étaient en rejet total de la politique pour que juste ces personnes s'y intéressent un petit peu et engagent la conversation et peut-être même à y voter, en fait là, c'est génial parce que c'était le but. J'ai aussi reçu des messages assez tristes finalement, je trouve, de gratitude et de soutien de personnes qui me disaient Merci beaucoup, moi je n'ose pas prendre la parole, mais en gros je pense comme toi, mais je n'ose pas, j'ai peur. Donc ça, ça n'est pas cool et encore moins cool. Des personnes qui me disaient que tout allait bien ou relativement pas trop mal dans ma vie, mais depuis cette annonce de la dissolution et depuis cette écrasante victoire du RN, je reçois des messages de menaces, je reçois des insultes. Le racisme s'est totalement libéré et le racisme dans sa forme la plus violente et haineuse. Donc c'est là où je me dis que oui, en fait... Moi, en tant que personne très privilégiée, si je ne prends pas la parole, c'est d'autant plus compliqué pour les personnes qui le sont moins, qui sont déjà discriminées à plusieurs égards. Donc, ça me semble un peu mon rôle. Non pas que ce soit... Je ne vais pas juger les personnes qui ne le font pas, mais pour moi, c'est difficile de ne pas le faire. Mais ça vient avec de la peur aussi.

  • Sara

    Oui. Je comprends. Je t'avoue, je te comprends. et je te le souligne encore une fois déjà merci pour tous les posts que tu as fait qui étaient vraiment déjà bien bien complets, recherchés avec des sources voilà un vrai travail journalistique et d'avoir pu l'important tu sensibilises au moins une ou dix personnes à aller voter et à faire une action, c'est déjà énorme. Et je pense que tes postes ont eu la portée qu'ils méritaient et ont permis d'aider sur ça. Et je sais que c'est dur, que ça fait peur. Moi-même, quand je fais des postes, je me dis, j'ai peur que demain, s'ils cherchent une nouvelle boîte, ils disent, c'est la casse-couille de service qui parle des femmes, des féminismes. Et donc, ce n'est pas facile, mais je me dis, tant pis, en fait, il faut le faire. Et surtout, toi, ce que tu as pu faire et les messages que tu as pu recevoir derrière, c'est qu'il y a beaucoup de personnes qui ne peuvent pas le faire. Donc, je pense qu'en effet, c'est vraiment important de prendre la parole si on s'en sent, même si parfois, ce n'est pas facile d'être sur des sujets limitants. Mais c'est... Ouais, je pense qu'il faut... pouvoir mettre ça en valeur et féliciter les personnes qui le font. Donc, merci à toi. Bravo à toi pour tout ça. Et du coup, est-ce qu'il y a des moments où tu te dis je vais arrêter ou ça ne fonctionne pas ou ce n'est pas assez ou il manque encore quelque chose ? Est-ce que tu te sens parfois comme ça ? Parce que moi, ça m'arrive.

  • Chloé

    Pour tout ce qui est... ma partie plus militante féministe, on va dire, je peux le résumer comme ça, non. Non, parce que oui, j'ai quelques haters, mais honnêtement, pas des masses. Donc pour l'instant, je me sens plutôt protégée, je touche du bois. Et puis j'ai aussi vraiment pas mal de messages de remerciements, que ce soit de femmes, mais aussi d'hommes qui me disent, écoute, je te suis depuis un moment, merci beaucoup, tes messages ou tes publications sont didactiques et ça m'a permis d'apprendre des choses. J'ai quelqu'un à une conf, il y a un an, un peu plus d'un an, qui est venu me voir, et je voyais bien que c'était quelqu'un que ça lui a beaucoup coûté, vachement coûté, parce que c'était quelqu'un de très introverti, qui est venu me voir discrètement, me dire oui, je te suis sur, je crois que c'était sur Twitter, maintenant j'ai délaissé Twitter, on sait bien pourquoi, mais je crois que je te suis sur Twitter, et merci beaucoup pour tout le contenu que tu as partagé, ça m'a vachement appris. Donc voilà, j'en ai même de la part de Mexis, donc je me dis bon, c'est... pas totalement inutile et j'essaie de le faire d'une façon peut-être parfois un petit peu ferme ou impertinente, mais jamais malveillante. En fait, c'est pas malveillant, donc je pense que les personnes le savent et que c'est dans une volonté de co-construction que je suis parfois un petit peu tranchante. Ça peut l'être parfois, mais je crois que c'est assez light. Non,

  • Sara

    ça va. C'est toujours dans la bienveillance. Il faut dire les choses telles qu'elles sont. On pourrait appeler un chat. merci beaucoup pour terminer l'épisode j'aimerais bien te poser trois dernières questions dont la première sont les trois conseils que tu donnerais à la Sara d'il y a dix ans peut-être la première ce serait fout-toi la paix écoute

  • Chloé

    pas cette voix qui te qui veut te descendre un peu fait au moins semblant de croire en toi peut-être un truc aussi je sais pas si vous connaissez le concept de bragg dog on en a parlé récemment et c'est que trop tard que je l'ai j'ai cru Commencer à le constituer, il est pratiquement vide parce que je n'ai pas payé comme il fallait. Mais en gros, c'est un document où tu vas copier-coller, ça peut être sur différents formats ou un dossier, toutes les formes de gratitude ou de félicitations, tous les kudos que tu as pu recevoir, de merci. Tu vois, typiquement, ce gars qui est venu me remercier à la conque pour les contenus féministes que j'enlaya. Ça peut être pour telle présentation où tu as trop assuré, qui a aidé à signer tel client, des choses comme ça. Voilà, où tu peux tout répertorier sur tes engagements. Parce que dans les coups de mou ou de doute, c'est ce qui peut aussi te rebooster, te dire non, non, mais si je sais faire quand même, j'ai été utile à certains moments. Donc, notez tout ça. Et aussi, le dernier conseil, alors je ne sais pas si ça s'applique à tout le monde, mais c'est ce que je dirais à la Sara de 2014, c'est fais plus de choses pour toi, rien que pour toi.

  • Sara

    Ok, super conseil. Et merci, je ne connaissais pas ce concept. Je pense que je vais le faire, faire mon petit répertoire. Ça fait toujours du bien. Est-ce que tu aurais une inspiration ou plusieurs à partager aux auditeurices ?

  • Chloé

    Il y a déjà toutes ces warriors du quotidien je veux dire les parents mais surtout les mamans qui ont en plus de leur travail à plein temps avec toujours des astreintes de parents qui ont en plus des carrières à côté j'ai beaucoup d'admiration pour ces personnages je ne sais pas pour le coup elles comment elles font pour tout gérer et sinon en personnage peut-être plus connu quand tu m'as J'ai soufflé la question en préparant l'épisode, j'ai hésité. Je ne sais pas si Frida Kahlo ou Gisèle Halimi, ce sont des femmes très badass, ce sont des femmes multiculturelles qui ont fait tellement de choses. J'ai lu André Breton au lycée. Il m'a énervé et je pense que je n'avais pas suffisamment de termes pour étayer mon propos. Et Frida Kahlo, elle descend ce petit groupe de surréalistes parisiens qui pètent vachement plus haut que leur cul et qui sont insupportables. Et donc, elle a une façon hyper impertinente de gérer tout ça. C'est une personne queer aussi, handie, et qui a fait tellement. Donc, Frida Kahlo, vraiment, chapeau. Et puis, je dis à l'init, je suis totalement fan. Elle a fait tellement pour tout le monde, beaucoup pour les femmes. mais pas que, elle a aussi défendu des combattants et combattantes du FLN. Voilà, donc une femme extraordinaire qui est partie d'Orient, qui a atteint les sommets et je, voilà, cœur sur elle.

  • Sara

    Deux figures, deux belles figures en tout cas, incroyables et méga inspirantes. J'avais été à Mexico, à la Casa Azul, la maison de Frida, j'avais tellement aimé, trop trop fun. donc merci je valide c'est l'inspiration et pour finir on ne pourra pas avoir aucune des deux malheureusement qui est-ce que tu aimerais entendre dans ce podcast ?

  • Chloé

    alors c'est super dur parce que j'ai tellement de personnes inspirantes dans la tech si on revient sur des sujets qui nous regardent mais je me suis dit tiens il y a un profil qu'on entend moins qui est quand même vachement plus discret parmi les... toutes les personnes que j'aimerais écouter et que j'entends déjà et j'écoute déjà par ailleurs. C'est un profil plus tech, cette fois-ci, qui s'appelle Anna Amiri. Elle est très admirable, elle fait beaucoup de choses et j'aimerais beaucoup l'écouter, l'entendre à ton micro.

  • Sara

    Super, je prends note. Merci beaucoup. Et merci pour tout, Sara, pour ton partage, pour ce joli parcours et d'avoir partagé tout ce que tu penses et ressens et bravo encore pour... pour tes engagements. De toute façon, je vais mettre tous les liens et tout ce qu'il faut pour te retrouver, retrouver la place des grenouilles et les références que tu as faites. Merci beaucoup.

  • Chloé

    Merci à toi, Chloé.

  • Sara

    Un grand merci pour ton écoute. On se retrouve lundi dans deux semaines pour la découverte d'une nouvelle meneuse. J'espère que l'épisode t'a plu. Si c'est le cas, laisse-moi ton avis sur la plateforme que tu utilises. Et s'il te reste encore un peu de temps, partage cet épisode à ton entourage pour faire un gros big up à notre meneuse du jour la bise si tu le veux bien et toujours plein de loutres dans ta vie ciao

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