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Podcast N°7 : Série Grands auteurs - Nassim Nicholas Taleb et la théorie de l'anti-fragilité et du Cygne noir cover
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Les podcasts d'AUNEGe

Podcast N°7 : Série Grands auteurs - Nassim Nicholas Taleb et la théorie de l'anti-fragilité et du Cygne noir

Podcast N°7 : Série Grands auteurs - Nassim Nicholas Taleb et la théorie de l'anti-fragilité et du Cygne noir

07min |17/11/2025
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07min |17/11/2025
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Description

Cette série « grands auteurs » a pour finalité de faire découvrir des auteurs et leur thème de prédilection, qui ne figurent pas dans les ouvrages de la collections « grands auteurs » éditions EMS, quel que soit le champ disciplinaire.

Pour en savoir plus sur Nassim Nicholas Taleb et sa théorie de l'anti-fragilité et du cygne noir, écoutez le podcast proposé par Laurence Saglietto, Professeur des universités à l'Université Côte d'Azur et par AUNEGe en collaboration avec IAE FRANCE.


Auteur : Laurence Saglietto

Type de podcast : vulgarisation de la recherche

Edition : 17 novembre 2025

Découvrir : le concept des podcasts AUNEGe

Crédits :

Musique : Guitar - Intro -Ident - Pixabay et The-northern - RedhatMike - Pixabay

Visuel : création originale AUNEGe à l'aide de contenus Freepick


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Présentateur

    Bienvenue dans les podcasts d'AUNEGe en collaboration avec IAE France. Pour ce cinquième volet de la série Grands Auteurs, Sonia et Eddy vont vous parler de Nassim Nicolas Taleb et sa théorie de l'antifragilité et du cygne noir.

  • #Eddy

    Le vent éteint une bougie mais il attise un feu. Face au hasard, à l'incertitude, que faire ?

  • #Sonia

    Oui, se cacher.

  • #Eddy

    Ou au contraire, essayer d'en tirer parti.

  • #Sonia

    Exactement, être le feu, celui qui désire le vent. C'est un peu l'invitation de Nassim Nicolas Taleb.

  • #Eddy

    Absolument, et c'est précisément cette perspective qu'on va explorer aujourd'hui.

  • #Sonia

    Spécifiquement d'ailleurs pour les chercheurs en sciences de gestion, en management.

  • #Eddy

    Ah, intéressant.

  • #Sonia

    On va se pencher sur deux concepts vraiment clés chez Taleb. Le cygne noir et puis l'antifragilité.

  • #Eddy

    Ok. Notre mission, si on peut dire, décortiquer un peu ces idées, comprendre leurs fondements théoriques.

  • #Sonia

    C'est ça.

  • #Eddy

    Et voir comment elles bousculent un peu les approches classiques de la prévision, du risque en management.

  • #Sonia

    Tout à fait.

  • #Eddy

    Alors allons-y, plongeons dedans.

  • #Sonia

    Alors commençons par le cygne noir. Qu'est-ce que c'est ? En gros, c'est un événement avec trois caractéristiques. D'abord, il est rare. C'est une vraie anomalie hors des attentes habituelles. Ensuite, son impact est extrême, démesuré. Et enfin, et c'est peut-être le plus troublant, malgré son imprévisibilité totale, on trouve toujours après des explications, pour le rendre logique, presque prévisible.

  • #Eddy

    Ah oui, ça remet fondamentalement en cause tous nos modèles de prévision classique, j'imagine.

  • #Sonia

    Exactement. Taleb critique très férocement l'application de modèles comme la courbe de Gauss, la fameuse courbe en cloche.

  • #Eddy

    La grande escroquerie intellectuelle, comme il dit.

  • #Sonia

    Voilà. Surtout dans des domaines qu'il appelle extrémistants. Là où justement les résultats sont dominés par ces événements rares, extrêmes. La moyenne, elle ne veut pas dire grand-chose.

  • #Eddy

    Contrairement aux médiocristants.

  • #Sonia

    C'est ça. Donc il dit que c'est... illusoire de vouloir mesurer les risques qui se cachent dans les queues de distribution. C'est là que nichent les cygnes noirs.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Et puis, il y a ce fameux biais narratif. On adore se raconter des histoires bien cohérentes après coup pour masquer le rôle du hasard.

  • #Eddy

    Ok, donc les cygnes noirs, ça nous montre les limites assez brutales de la prédiction. Mais Taleb, il ne s'arrête pas là. Il propose une manière d'agir face à ça.

  • #Sonia

    Ah ben oui, c'est là qu'intervient l'antifragilité. C'est un concept qui... Qui va bien au-delà de la simple robustesse.

  • #Eddy

    La robustesse, c'est résister aux chocs, rester pareil.

  • #Sonia

    Voilà. L'antifragile, lui, il aime la volatilité. Il tire bénéfice des chocs, du désordre, des stresseurs.

  • #Eddy

    Il se renforce dans l'adversité. Un peu comme notre système immunitaire, ou le feu avec le vent, comme on disait au début.

  • #Sonia

    Exactement. C'est une propriété, disons, fondamentale des systèmes complexes, des systèmes vivants qui évoluent.

  • #Eddy

    Et comment on la repère, cette antifragilité ?

  • #Sonia

    Alors, il propose un test simple basé sur l'asymétrie. Si une chose, un système, une stratégie a tendance à gagner plus qu'elle ne perd face à des événements aléatoires, des chocs, eh bien, elle est antifragile.

  • #Eddy

    Et si c'est l'inverse, elle est fragile ?

  • #Sonia

    C'est ça, tout simplement.

  • #Eddy

    D'accord. Mais techniquement, ça se traduit comment ? C'est quoi le mécanisme en dessous ?

  • #Sonia

    Le point clé, vraiment, c'est la non-linéarité de la réponse. La fragilité, elle est liée à une réponse qu'on dit concave au stresseur.

  • #Eddy

    Concave, c'est-à-dire ?

  • #Sonia

    Imaginez une tasse en porcelaine. Un petit choc, rien. Un choc un peu plus fort et paf, elle se brise complètement. Les dommages augmentent beaucoup, beaucoup plus vite que l'intensité du choc, passé un certain seuil. La courbe des dommages, elle accélère vers le bas, si on veut.

  • #Eddy

    Je vois. Une sensibilité disproportionnée aux événements négatifs un peu plus costauds.

  • #Sonia

    Précisément. Et à l'inverse, l'antifragilité est associée à la convexité. Là, face à la volatilité, à l'incertitude, les gains potentiels augmentent plus vite que les pertes potentielles. La courbe de réponse, elle, accélère vers le haut.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Mathématiquement, pour faire simple, la fragilité, ça veut dire une sensibilité négative à l'augmentation de la volatilité. Surtout dans les mauvais scénarios, quoi. Une forte concavité, c'est un signal de fragilité cachée.

  • #Eddy

    Même si rien n'est encore arrivé.

  • #Sonia

    Exactement ! Alors que l'antifragilité, elle, implique une sensibilité positive à cette volatilité. Une réponse convexe.

  • #Eddy

    Très clair. Alors, quelles implications concrètes pour nous, chercheurs ou praticiens en gestion ?

  • #Sonia

    D'abord, ça offre un cadre pour prendre des décisions sans avoir à prédire ces fameux événements rares. Ce qui est de toute façon quasi impossible.

  • #Eddy

    Oui.

  • #Sonia

    Il est plus facile d'évaluer si un système, une stratégie est fragile, en cherchant cette réponse concave à cette sensibilité négative, que de deviner quel cygne noir va le frapper.

  • #Eddy

    Donc l'idée, ce serait moins de prévoir la prochaine crise que d'identifier les organisations qui seraient mises KO par n'importe quelle crise imprévue.

  • #Sonia

    C'est tout à fait ça. Ensuite, ça remet en question la façon dont on conçoit nos systèmes. Chercher à tout lisser, à éliminer toute volatilité pour avoir une pseudo-stabilité...

  • #Eddy

    ...Ça les rend paradoxalement très fragiles.

  • #Sonia

    Exactement. Pensez aux systèmes hyper centralisés, à l'excès de dettes, au manque de diversification. Ils deviennent hyper vulnérables aux cygnes noirs. Pour la recherche, ça suggère qu'il faut intégrer, voire valoriser, une certaine dose de variabilité, de redondance. Ne pas viser que l'optimisation à court terme.

  • #Eddy

    Et il y a aussi ce point sur lequel Taleb insiste beaucoup, le "skin in the game": avoir sa peau en jeu.

  • #Sonia

    Oui, c'est absolument crucial. Quand les décideurs ne subissent pas personnellement les conséquences négatives de leurs décisions, qui créent de la fragilité pour les autres, c'est un moteur énorme de risque systémique. Certains peuvent même devenir antifragiles à titre perso, en captant les gains de la volatilité qu'ils génèrent, tout en exposant les autres pertes.

  • #Eddy

    C'est un mécanisme pervers qui crée de la fragilité à grande échelle en fait.

  • #Sonia

    Pour résumer donc, les cygnes noirs, c'est le rappel brutal des limites de nos prévisions. Et l'antifragilité, ce n'est pas juste résister, c'est la capacité à prospérer grâce à l'imprévu. Une propriété liée mathématiquement à cette convexité de la réponse face à la volatilité.

  • #Eddy

    Alors, la question qui reste peut-être, c'est plutôt que de s'acharner à prédire l'imprévisible, comment est-ce que l'identification de ces non-linéarités, la concavité comme signal de danger, la convexité comme piste d'opportunité dans nos stratégies, nos organisations, comment est-ce que ça pourrait transformer la recherche et la pratique du management, surtout face à cette incertitude fondamentale ?

  • #Sonia

    C'est une excellente piste à explorer en effet.

  • #Eddy

    A la prochaine.

  • #Sonia

    Au revoir.

  • #Eddy

    Au revoir.

Description

Cette série « grands auteurs » a pour finalité de faire découvrir des auteurs et leur thème de prédilection, qui ne figurent pas dans les ouvrages de la collections « grands auteurs » éditions EMS, quel que soit le champ disciplinaire.

Pour en savoir plus sur Nassim Nicholas Taleb et sa théorie de l'anti-fragilité et du cygne noir, écoutez le podcast proposé par Laurence Saglietto, Professeur des universités à l'Université Côte d'Azur et par AUNEGe en collaboration avec IAE FRANCE.


Auteur : Laurence Saglietto

Type de podcast : vulgarisation de la recherche

Edition : 17 novembre 2025

Découvrir : le concept des podcasts AUNEGe

Crédits :

Musique : Guitar - Intro -Ident - Pixabay et The-northern - RedhatMike - Pixabay

Visuel : création originale AUNEGe à l'aide de contenus Freepick


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Présentateur

    Bienvenue dans les podcasts d'AUNEGe en collaboration avec IAE France. Pour ce cinquième volet de la série Grands Auteurs, Sonia et Eddy vont vous parler de Nassim Nicolas Taleb et sa théorie de l'antifragilité et du cygne noir.

  • #Eddy

    Le vent éteint une bougie mais il attise un feu. Face au hasard, à l'incertitude, que faire ?

  • #Sonia

    Oui, se cacher.

  • #Eddy

    Ou au contraire, essayer d'en tirer parti.

  • #Sonia

    Exactement, être le feu, celui qui désire le vent. C'est un peu l'invitation de Nassim Nicolas Taleb.

  • #Eddy

    Absolument, et c'est précisément cette perspective qu'on va explorer aujourd'hui.

  • #Sonia

    Spécifiquement d'ailleurs pour les chercheurs en sciences de gestion, en management.

  • #Eddy

    Ah, intéressant.

  • #Sonia

    On va se pencher sur deux concepts vraiment clés chez Taleb. Le cygne noir et puis l'antifragilité.

  • #Eddy

    Ok. Notre mission, si on peut dire, décortiquer un peu ces idées, comprendre leurs fondements théoriques.

  • #Sonia

    C'est ça.

  • #Eddy

    Et voir comment elles bousculent un peu les approches classiques de la prévision, du risque en management.

  • #Sonia

    Tout à fait.

  • #Eddy

    Alors allons-y, plongeons dedans.

  • #Sonia

    Alors commençons par le cygne noir. Qu'est-ce que c'est ? En gros, c'est un événement avec trois caractéristiques. D'abord, il est rare. C'est une vraie anomalie hors des attentes habituelles. Ensuite, son impact est extrême, démesuré. Et enfin, et c'est peut-être le plus troublant, malgré son imprévisibilité totale, on trouve toujours après des explications, pour le rendre logique, presque prévisible.

  • #Eddy

    Ah oui, ça remet fondamentalement en cause tous nos modèles de prévision classique, j'imagine.

  • #Sonia

    Exactement. Taleb critique très férocement l'application de modèles comme la courbe de Gauss, la fameuse courbe en cloche.

  • #Eddy

    La grande escroquerie intellectuelle, comme il dit.

  • #Sonia

    Voilà. Surtout dans des domaines qu'il appelle extrémistants. Là où justement les résultats sont dominés par ces événements rares, extrêmes. La moyenne, elle ne veut pas dire grand-chose.

  • #Eddy

    Contrairement aux médiocristants.

  • #Sonia

    C'est ça. Donc il dit que c'est... illusoire de vouloir mesurer les risques qui se cachent dans les queues de distribution. C'est là que nichent les cygnes noirs.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Et puis, il y a ce fameux biais narratif. On adore se raconter des histoires bien cohérentes après coup pour masquer le rôle du hasard.

  • #Eddy

    Ok, donc les cygnes noirs, ça nous montre les limites assez brutales de la prédiction. Mais Taleb, il ne s'arrête pas là. Il propose une manière d'agir face à ça.

  • #Sonia

    Ah ben oui, c'est là qu'intervient l'antifragilité. C'est un concept qui... Qui va bien au-delà de la simple robustesse.

  • #Eddy

    La robustesse, c'est résister aux chocs, rester pareil.

  • #Sonia

    Voilà. L'antifragile, lui, il aime la volatilité. Il tire bénéfice des chocs, du désordre, des stresseurs.

  • #Eddy

    Il se renforce dans l'adversité. Un peu comme notre système immunitaire, ou le feu avec le vent, comme on disait au début.

  • #Sonia

    Exactement. C'est une propriété, disons, fondamentale des systèmes complexes, des systèmes vivants qui évoluent.

  • #Eddy

    Et comment on la repère, cette antifragilité ?

  • #Sonia

    Alors, il propose un test simple basé sur l'asymétrie. Si une chose, un système, une stratégie a tendance à gagner plus qu'elle ne perd face à des événements aléatoires, des chocs, eh bien, elle est antifragile.

  • #Eddy

    Et si c'est l'inverse, elle est fragile ?

  • #Sonia

    C'est ça, tout simplement.

  • #Eddy

    D'accord. Mais techniquement, ça se traduit comment ? C'est quoi le mécanisme en dessous ?

  • #Sonia

    Le point clé, vraiment, c'est la non-linéarité de la réponse. La fragilité, elle est liée à une réponse qu'on dit concave au stresseur.

  • #Eddy

    Concave, c'est-à-dire ?

  • #Sonia

    Imaginez une tasse en porcelaine. Un petit choc, rien. Un choc un peu plus fort et paf, elle se brise complètement. Les dommages augmentent beaucoup, beaucoup plus vite que l'intensité du choc, passé un certain seuil. La courbe des dommages, elle accélère vers le bas, si on veut.

  • #Eddy

    Je vois. Une sensibilité disproportionnée aux événements négatifs un peu plus costauds.

  • #Sonia

    Précisément. Et à l'inverse, l'antifragilité est associée à la convexité. Là, face à la volatilité, à l'incertitude, les gains potentiels augmentent plus vite que les pertes potentielles. La courbe de réponse, elle, accélère vers le haut.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Mathématiquement, pour faire simple, la fragilité, ça veut dire une sensibilité négative à l'augmentation de la volatilité. Surtout dans les mauvais scénarios, quoi. Une forte concavité, c'est un signal de fragilité cachée.

  • #Eddy

    Même si rien n'est encore arrivé.

  • #Sonia

    Exactement ! Alors que l'antifragilité, elle, implique une sensibilité positive à cette volatilité. Une réponse convexe.

  • #Eddy

    Très clair. Alors, quelles implications concrètes pour nous, chercheurs ou praticiens en gestion ?

  • #Sonia

    D'abord, ça offre un cadre pour prendre des décisions sans avoir à prédire ces fameux événements rares. Ce qui est de toute façon quasi impossible.

  • #Eddy

    Oui.

  • #Sonia

    Il est plus facile d'évaluer si un système, une stratégie est fragile, en cherchant cette réponse concave à cette sensibilité négative, que de deviner quel cygne noir va le frapper.

  • #Eddy

    Donc l'idée, ce serait moins de prévoir la prochaine crise que d'identifier les organisations qui seraient mises KO par n'importe quelle crise imprévue.

  • #Sonia

    C'est tout à fait ça. Ensuite, ça remet en question la façon dont on conçoit nos systèmes. Chercher à tout lisser, à éliminer toute volatilité pour avoir une pseudo-stabilité...

  • #Eddy

    ...Ça les rend paradoxalement très fragiles.

  • #Sonia

    Exactement. Pensez aux systèmes hyper centralisés, à l'excès de dettes, au manque de diversification. Ils deviennent hyper vulnérables aux cygnes noirs. Pour la recherche, ça suggère qu'il faut intégrer, voire valoriser, une certaine dose de variabilité, de redondance. Ne pas viser que l'optimisation à court terme.

  • #Eddy

    Et il y a aussi ce point sur lequel Taleb insiste beaucoup, le "skin in the game": avoir sa peau en jeu.

  • #Sonia

    Oui, c'est absolument crucial. Quand les décideurs ne subissent pas personnellement les conséquences négatives de leurs décisions, qui créent de la fragilité pour les autres, c'est un moteur énorme de risque systémique. Certains peuvent même devenir antifragiles à titre perso, en captant les gains de la volatilité qu'ils génèrent, tout en exposant les autres pertes.

  • #Eddy

    C'est un mécanisme pervers qui crée de la fragilité à grande échelle en fait.

  • #Sonia

    Pour résumer donc, les cygnes noirs, c'est le rappel brutal des limites de nos prévisions. Et l'antifragilité, ce n'est pas juste résister, c'est la capacité à prospérer grâce à l'imprévu. Une propriété liée mathématiquement à cette convexité de la réponse face à la volatilité.

  • #Eddy

    Alors, la question qui reste peut-être, c'est plutôt que de s'acharner à prédire l'imprévisible, comment est-ce que l'identification de ces non-linéarités, la concavité comme signal de danger, la convexité comme piste d'opportunité dans nos stratégies, nos organisations, comment est-ce que ça pourrait transformer la recherche et la pratique du management, surtout face à cette incertitude fondamentale ?

  • #Sonia

    C'est une excellente piste à explorer en effet.

  • #Eddy

    A la prochaine.

  • #Sonia

    Au revoir.

  • #Eddy

    Au revoir.

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Cette série « grands auteurs » a pour finalité de faire découvrir des auteurs et leur thème de prédilection, qui ne figurent pas dans les ouvrages de la collections « grands auteurs » éditions EMS, quel que soit le champ disciplinaire.

Pour en savoir plus sur Nassim Nicholas Taleb et sa théorie de l'anti-fragilité et du cygne noir, écoutez le podcast proposé par Laurence Saglietto, Professeur des universités à l'Université Côte d'Azur et par AUNEGe en collaboration avec IAE FRANCE.


Auteur : Laurence Saglietto

Type de podcast : vulgarisation de la recherche

Edition : 17 novembre 2025

Découvrir : le concept des podcasts AUNEGe

Crédits :

Musique : Guitar - Intro -Ident - Pixabay et The-northern - RedhatMike - Pixabay

Visuel : création originale AUNEGe à l'aide de contenus Freepick


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Présentateur

    Bienvenue dans les podcasts d'AUNEGe en collaboration avec IAE France. Pour ce cinquième volet de la série Grands Auteurs, Sonia et Eddy vont vous parler de Nassim Nicolas Taleb et sa théorie de l'antifragilité et du cygne noir.

  • #Eddy

    Le vent éteint une bougie mais il attise un feu. Face au hasard, à l'incertitude, que faire ?

  • #Sonia

    Oui, se cacher.

  • #Eddy

    Ou au contraire, essayer d'en tirer parti.

  • #Sonia

    Exactement, être le feu, celui qui désire le vent. C'est un peu l'invitation de Nassim Nicolas Taleb.

  • #Eddy

    Absolument, et c'est précisément cette perspective qu'on va explorer aujourd'hui.

  • #Sonia

    Spécifiquement d'ailleurs pour les chercheurs en sciences de gestion, en management.

  • #Eddy

    Ah, intéressant.

  • #Sonia

    On va se pencher sur deux concepts vraiment clés chez Taleb. Le cygne noir et puis l'antifragilité.

  • #Eddy

    Ok. Notre mission, si on peut dire, décortiquer un peu ces idées, comprendre leurs fondements théoriques.

  • #Sonia

    C'est ça.

  • #Eddy

    Et voir comment elles bousculent un peu les approches classiques de la prévision, du risque en management.

  • #Sonia

    Tout à fait.

  • #Eddy

    Alors allons-y, plongeons dedans.

  • #Sonia

    Alors commençons par le cygne noir. Qu'est-ce que c'est ? En gros, c'est un événement avec trois caractéristiques. D'abord, il est rare. C'est une vraie anomalie hors des attentes habituelles. Ensuite, son impact est extrême, démesuré. Et enfin, et c'est peut-être le plus troublant, malgré son imprévisibilité totale, on trouve toujours après des explications, pour le rendre logique, presque prévisible.

  • #Eddy

    Ah oui, ça remet fondamentalement en cause tous nos modèles de prévision classique, j'imagine.

  • #Sonia

    Exactement. Taleb critique très férocement l'application de modèles comme la courbe de Gauss, la fameuse courbe en cloche.

  • #Eddy

    La grande escroquerie intellectuelle, comme il dit.

  • #Sonia

    Voilà. Surtout dans des domaines qu'il appelle extrémistants. Là où justement les résultats sont dominés par ces événements rares, extrêmes. La moyenne, elle ne veut pas dire grand-chose.

  • #Eddy

    Contrairement aux médiocristants.

  • #Sonia

    C'est ça. Donc il dit que c'est... illusoire de vouloir mesurer les risques qui se cachent dans les queues de distribution. C'est là que nichent les cygnes noirs.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Et puis, il y a ce fameux biais narratif. On adore se raconter des histoires bien cohérentes après coup pour masquer le rôle du hasard.

  • #Eddy

    Ok, donc les cygnes noirs, ça nous montre les limites assez brutales de la prédiction. Mais Taleb, il ne s'arrête pas là. Il propose une manière d'agir face à ça.

  • #Sonia

    Ah ben oui, c'est là qu'intervient l'antifragilité. C'est un concept qui... Qui va bien au-delà de la simple robustesse.

  • #Eddy

    La robustesse, c'est résister aux chocs, rester pareil.

  • #Sonia

    Voilà. L'antifragile, lui, il aime la volatilité. Il tire bénéfice des chocs, du désordre, des stresseurs.

  • #Eddy

    Il se renforce dans l'adversité. Un peu comme notre système immunitaire, ou le feu avec le vent, comme on disait au début.

  • #Sonia

    Exactement. C'est une propriété, disons, fondamentale des systèmes complexes, des systèmes vivants qui évoluent.

  • #Eddy

    Et comment on la repère, cette antifragilité ?

  • #Sonia

    Alors, il propose un test simple basé sur l'asymétrie. Si une chose, un système, une stratégie a tendance à gagner plus qu'elle ne perd face à des événements aléatoires, des chocs, eh bien, elle est antifragile.

  • #Eddy

    Et si c'est l'inverse, elle est fragile ?

  • #Sonia

    C'est ça, tout simplement.

  • #Eddy

    D'accord. Mais techniquement, ça se traduit comment ? C'est quoi le mécanisme en dessous ?

  • #Sonia

    Le point clé, vraiment, c'est la non-linéarité de la réponse. La fragilité, elle est liée à une réponse qu'on dit concave au stresseur.

  • #Eddy

    Concave, c'est-à-dire ?

  • #Sonia

    Imaginez une tasse en porcelaine. Un petit choc, rien. Un choc un peu plus fort et paf, elle se brise complètement. Les dommages augmentent beaucoup, beaucoup plus vite que l'intensité du choc, passé un certain seuil. La courbe des dommages, elle accélère vers le bas, si on veut.

  • #Eddy

    Je vois. Une sensibilité disproportionnée aux événements négatifs un peu plus costauds.

  • #Sonia

    Précisément. Et à l'inverse, l'antifragilité est associée à la convexité. Là, face à la volatilité, à l'incertitude, les gains potentiels augmentent plus vite que les pertes potentielles. La courbe de réponse, elle, accélère vers le haut.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Mathématiquement, pour faire simple, la fragilité, ça veut dire une sensibilité négative à l'augmentation de la volatilité. Surtout dans les mauvais scénarios, quoi. Une forte concavité, c'est un signal de fragilité cachée.

  • #Eddy

    Même si rien n'est encore arrivé.

  • #Sonia

    Exactement ! Alors que l'antifragilité, elle, implique une sensibilité positive à cette volatilité. Une réponse convexe.

  • #Eddy

    Très clair. Alors, quelles implications concrètes pour nous, chercheurs ou praticiens en gestion ?

  • #Sonia

    D'abord, ça offre un cadre pour prendre des décisions sans avoir à prédire ces fameux événements rares. Ce qui est de toute façon quasi impossible.

  • #Eddy

    Oui.

  • #Sonia

    Il est plus facile d'évaluer si un système, une stratégie est fragile, en cherchant cette réponse concave à cette sensibilité négative, que de deviner quel cygne noir va le frapper.

  • #Eddy

    Donc l'idée, ce serait moins de prévoir la prochaine crise que d'identifier les organisations qui seraient mises KO par n'importe quelle crise imprévue.

  • #Sonia

    C'est tout à fait ça. Ensuite, ça remet en question la façon dont on conçoit nos systèmes. Chercher à tout lisser, à éliminer toute volatilité pour avoir une pseudo-stabilité...

  • #Eddy

    ...Ça les rend paradoxalement très fragiles.

  • #Sonia

    Exactement. Pensez aux systèmes hyper centralisés, à l'excès de dettes, au manque de diversification. Ils deviennent hyper vulnérables aux cygnes noirs. Pour la recherche, ça suggère qu'il faut intégrer, voire valoriser, une certaine dose de variabilité, de redondance. Ne pas viser que l'optimisation à court terme.

  • #Eddy

    Et il y a aussi ce point sur lequel Taleb insiste beaucoup, le "skin in the game": avoir sa peau en jeu.

  • #Sonia

    Oui, c'est absolument crucial. Quand les décideurs ne subissent pas personnellement les conséquences négatives de leurs décisions, qui créent de la fragilité pour les autres, c'est un moteur énorme de risque systémique. Certains peuvent même devenir antifragiles à titre perso, en captant les gains de la volatilité qu'ils génèrent, tout en exposant les autres pertes.

  • #Eddy

    C'est un mécanisme pervers qui crée de la fragilité à grande échelle en fait.

  • #Sonia

    Pour résumer donc, les cygnes noirs, c'est le rappel brutal des limites de nos prévisions. Et l'antifragilité, ce n'est pas juste résister, c'est la capacité à prospérer grâce à l'imprévu. Une propriété liée mathématiquement à cette convexité de la réponse face à la volatilité.

  • #Eddy

    Alors, la question qui reste peut-être, c'est plutôt que de s'acharner à prédire l'imprévisible, comment est-ce que l'identification de ces non-linéarités, la concavité comme signal de danger, la convexité comme piste d'opportunité dans nos stratégies, nos organisations, comment est-ce que ça pourrait transformer la recherche et la pratique du management, surtout face à cette incertitude fondamentale ?

  • #Sonia

    C'est une excellente piste à explorer en effet.

  • #Eddy

    A la prochaine.

  • #Sonia

    Au revoir.

  • #Eddy

    Au revoir.

Description

Cette série « grands auteurs » a pour finalité de faire découvrir des auteurs et leur thème de prédilection, qui ne figurent pas dans les ouvrages de la collections « grands auteurs » éditions EMS, quel que soit le champ disciplinaire.

Pour en savoir plus sur Nassim Nicholas Taleb et sa théorie de l'anti-fragilité et du cygne noir, écoutez le podcast proposé par Laurence Saglietto, Professeur des universités à l'Université Côte d'Azur et par AUNEGe en collaboration avec IAE FRANCE.


Auteur : Laurence Saglietto

Type de podcast : vulgarisation de la recherche

Edition : 17 novembre 2025

Découvrir : le concept des podcasts AUNEGe

Crédits :

Musique : Guitar - Intro -Ident - Pixabay et The-northern - RedhatMike - Pixabay

Visuel : création originale AUNEGe à l'aide de contenus Freepick


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • #Présentateur

    Bienvenue dans les podcasts d'AUNEGe en collaboration avec IAE France. Pour ce cinquième volet de la série Grands Auteurs, Sonia et Eddy vont vous parler de Nassim Nicolas Taleb et sa théorie de l'antifragilité et du cygne noir.

  • #Eddy

    Le vent éteint une bougie mais il attise un feu. Face au hasard, à l'incertitude, que faire ?

  • #Sonia

    Oui, se cacher.

  • #Eddy

    Ou au contraire, essayer d'en tirer parti.

  • #Sonia

    Exactement, être le feu, celui qui désire le vent. C'est un peu l'invitation de Nassim Nicolas Taleb.

  • #Eddy

    Absolument, et c'est précisément cette perspective qu'on va explorer aujourd'hui.

  • #Sonia

    Spécifiquement d'ailleurs pour les chercheurs en sciences de gestion, en management.

  • #Eddy

    Ah, intéressant.

  • #Sonia

    On va se pencher sur deux concepts vraiment clés chez Taleb. Le cygne noir et puis l'antifragilité.

  • #Eddy

    Ok. Notre mission, si on peut dire, décortiquer un peu ces idées, comprendre leurs fondements théoriques.

  • #Sonia

    C'est ça.

  • #Eddy

    Et voir comment elles bousculent un peu les approches classiques de la prévision, du risque en management.

  • #Sonia

    Tout à fait.

  • #Eddy

    Alors allons-y, plongeons dedans.

  • #Sonia

    Alors commençons par le cygne noir. Qu'est-ce que c'est ? En gros, c'est un événement avec trois caractéristiques. D'abord, il est rare. C'est une vraie anomalie hors des attentes habituelles. Ensuite, son impact est extrême, démesuré. Et enfin, et c'est peut-être le plus troublant, malgré son imprévisibilité totale, on trouve toujours après des explications, pour le rendre logique, presque prévisible.

  • #Eddy

    Ah oui, ça remet fondamentalement en cause tous nos modèles de prévision classique, j'imagine.

  • #Sonia

    Exactement. Taleb critique très férocement l'application de modèles comme la courbe de Gauss, la fameuse courbe en cloche.

  • #Eddy

    La grande escroquerie intellectuelle, comme il dit.

  • #Sonia

    Voilà. Surtout dans des domaines qu'il appelle extrémistants. Là où justement les résultats sont dominés par ces événements rares, extrêmes. La moyenne, elle ne veut pas dire grand-chose.

  • #Eddy

    Contrairement aux médiocristants.

  • #Sonia

    C'est ça. Donc il dit que c'est... illusoire de vouloir mesurer les risques qui se cachent dans les queues de distribution. C'est là que nichent les cygnes noirs.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Et puis, il y a ce fameux biais narratif. On adore se raconter des histoires bien cohérentes après coup pour masquer le rôle du hasard.

  • #Eddy

    Ok, donc les cygnes noirs, ça nous montre les limites assez brutales de la prédiction. Mais Taleb, il ne s'arrête pas là. Il propose une manière d'agir face à ça.

  • #Sonia

    Ah ben oui, c'est là qu'intervient l'antifragilité. C'est un concept qui... Qui va bien au-delà de la simple robustesse.

  • #Eddy

    La robustesse, c'est résister aux chocs, rester pareil.

  • #Sonia

    Voilà. L'antifragile, lui, il aime la volatilité. Il tire bénéfice des chocs, du désordre, des stresseurs.

  • #Eddy

    Il se renforce dans l'adversité. Un peu comme notre système immunitaire, ou le feu avec le vent, comme on disait au début.

  • #Sonia

    Exactement. C'est une propriété, disons, fondamentale des systèmes complexes, des systèmes vivants qui évoluent.

  • #Eddy

    Et comment on la repère, cette antifragilité ?

  • #Sonia

    Alors, il propose un test simple basé sur l'asymétrie. Si une chose, un système, une stratégie a tendance à gagner plus qu'elle ne perd face à des événements aléatoires, des chocs, eh bien, elle est antifragile.

  • #Eddy

    Et si c'est l'inverse, elle est fragile ?

  • #Sonia

    C'est ça, tout simplement.

  • #Eddy

    D'accord. Mais techniquement, ça se traduit comment ? C'est quoi le mécanisme en dessous ?

  • #Sonia

    Le point clé, vraiment, c'est la non-linéarité de la réponse. La fragilité, elle est liée à une réponse qu'on dit concave au stresseur.

  • #Eddy

    Concave, c'est-à-dire ?

  • #Sonia

    Imaginez une tasse en porcelaine. Un petit choc, rien. Un choc un peu plus fort et paf, elle se brise complètement. Les dommages augmentent beaucoup, beaucoup plus vite que l'intensité du choc, passé un certain seuil. La courbe des dommages, elle accélère vers le bas, si on veut.

  • #Eddy

    Je vois. Une sensibilité disproportionnée aux événements négatifs un peu plus costauds.

  • #Sonia

    Précisément. Et à l'inverse, l'antifragilité est associée à la convexité. Là, face à la volatilité, à l'incertitude, les gains potentiels augmentent plus vite que les pertes potentielles. La courbe de réponse, elle, accélère vers le haut.

  • #Eddy

    D'accord.

  • #Sonia

    Mathématiquement, pour faire simple, la fragilité, ça veut dire une sensibilité négative à l'augmentation de la volatilité. Surtout dans les mauvais scénarios, quoi. Une forte concavité, c'est un signal de fragilité cachée.

  • #Eddy

    Même si rien n'est encore arrivé.

  • #Sonia

    Exactement ! Alors que l'antifragilité, elle, implique une sensibilité positive à cette volatilité. Une réponse convexe.

  • #Eddy

    Très clair. Alors, quelles implications concrètes pour nous, chercheurs ou praticiens en gestion ?

  • #Sonia

    D'abord, ça offre un cadre pour prendre des décisions sans avoir à prédire ces fameux événements rares. Ce qui est de toute façon quasi impossible.

  • #Eddy

    Oui.

  • #Sonia

    Il est plus facile d'évaluer si un système, une stratégie est fragile, en cherchant cette réponse concave à cette sensibilité négative, que de deviner quel cygne noir va le frapper.

  • #Eddy

    Donc l'idée, ce serait moins de prévoir la prochaine crise que d'identifier les organisations qui seraient mises KO par n'importe quelle crise imprévue.

  • #Sonia

    C'est tout à fait ça. Ensuite, ça remet en question la façon dont on conçoit nos systèmes. Chercher à tout lisser, à éliminer toute volatilité pour avoir une pseudo-stabilité...

  • #Eddy

    ...Ça les rend paradoxalement très fragiles.

  • #Sonia

    Exactement. Pensez aux systèmes hyper centralisés, à l'excès de dettes, au manque de diversification. Ils deviennent hyper vulnérables aux cygnes noirs. Pour la recherche, ça suggère qu'il faut intégrer, voire valoriser, une certaine dose de variabilité, de redondance. Ne pas viser que l'optimisation à court terme.

  • #Eddy

    Et il y a aussi ce point sur lequel Taleb insiste beaucoup, le "skin in the game": avoir sa peau en jeu.

  • #Sonia

    Oui, c'est absolument crucial. Quand les décideurs ne subissent pas personnellement les conséquences négatives de leurs décisions, qui créent de la fragilité pour les autres, c'est un moteur énorme de risque systémique. Certains peuvent même devenir antifragiles à titre perso, en captant les gains de la volatilité qu'ils génèrent, tout en exposant les autres pertes.

  • #Eddy

    C'est un mécanisme pervers qui crée de la fragilité à grande échelle en fait.

  • #Sonia

    Pour résumer donc, les cygnes noirs, c'est le rappel brutal des limites de nos prévisions. Et l'antifragilité, ce n'est pas juste résister, c'est la capacité à prospérer grâce à l'imprévu. Une propriété liée mathématiquement à cette convexité de la réponse face à la volatilité.

  • #Eddy

    Alors, la question qui reste peut-être, c'est plutôt que de s'acharner à prédire l'imprévisible, comment est-ce que l'identification de ces non-linéarités, la concavité comme signal de danger, la convexité comme piste d'opportunité dans nos stratégies, nos organisations, comment est-ce que ça pourrait transformer la recherche et la pratique du management, surtout face à cette incertitude fondamentale ?

  • #Sonia

    C'est une excellente piste à explorer en effet.

  • #Eddy

    A la prochaine.

  • #Sonia

    Au revoir.

  • #Eddy

    Au revoir.

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