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LES QUARTS D'HEURE POITEVINS

Du CEP Poitiers aux JO de Paris 2024 : le parcours inspirant de Sylvain Maynier

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52min |23/01/2025
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52min |23/01/2025
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Description

Du CEP Poitiers aux JO de Paris 2024 : le parcours inspirant de Sylvain Maynier

Dans cet épisode captivant des Quarts d’Heures Poitevins, nous avons le plaisir d'accueillir Sylvain Maynier, une figure emblématique du basket à Poitiers.

Ancien basketteur professionnel, il a su se réinventer et aujourd'hui, il est consultant pour la FIBA et conférencier.

Sylvain nous raconte son parcours atypique qui l'a mené des terrains du CEP Poitiers à la scène internationale. Sa passion pour le basket 3x3 a fait de lui une référence incontournable dans ce domaine en plein essor. Mais ce n'est pas tout ! Il joue également un rôle clé dans l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.


Ce qui est particulièrement inspirant chez Sylvain, c'est sa motivation quotidienne et son désir ardent de transmettre ses connaissances et son expérience aux nouvelles générations. Son histoire est une véritable source d'inspiration pour tous les passionnés de sport et ceux qui croient en l'aventure humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur le quart d'heure Poitevins. Le podcast, comme son nom l'indique, est dédié au poitevines et au poitevins. Ce podcast est sponsorisé par le restaurant Le Maurice, un restaurant familial situé 24 rue Carno. Donc je vous invite à le découvrir ou à le redécouvrir. Voilà, sans plus attendre, nous allons accueillir mon invité.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Sylvain Maynier, bienvenue à mon quart d'heure Poitevins.

  • Speaker #0

    Excellent. Salut Sylvain. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour ce podcast. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter de manière succincte, s'il te plaît, qui tu es et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Sylvain Maynier, 47 ans, deux enfants plus un de ma chérie. Et donc, ce qui va me caractériser, c'est que je suis organisateur d'événements. en particulier de basket 3-3. Et je termine une mission, je viens de terminer ma mission de responsable de la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. On va y revenir un peu plus tard sur ce sujet. D'abord, Sylvain Maynier est poitevin.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu as toujours grandi dans le secteur ?

  • Speaker #1

    Je suis né à Beaulieu, moi. Ok. Je suis né à Beaulieu et j'ai grandi avec parents divorcés. Donc, j'ai fait plein de quartiers dans Poitiers, mais j'ai toujours grandi à Poitiers. Et mes grands-parents sont de Poitiers. Vraiment pure souche.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Moi, j'étais connu du coup en tant que basketeur à l'époque de Lawson Mody, ce qui monte un peu déjà. Peux-tu nous en dire un petit peu comment tu as choisi ce métier-là de basketeur ?

  • Speaker #1

    À ce métier ? Alors, sincèrement, je pense que je ne l'ai jamais choisi. Je pense que c'est plus quelque chose qui m'est arrivé comme ça. En fait, je suis vraiment un point de vin, mais un point de vin comme il y en a des milliers. C'est-à-dire que j'ai fait mon cursus scolaire à Poitiers. J'étais étudiant à Poitiers, à l'université. J'ai un doc de sciences éco. Et jusqu'à 20 ans, ma vie était de jouer au basket dans un club amateur qui était le CEP. de faire mes études avec mes potes et le week-end de faire la teuf dans les boîtes de nuit du centre de Poitiers. Et je ne sais pas pourquoi, mais mon niveau au basket à un moment donné a explosé, on va dire. Et là, j'ai commencé à être intéressant pour des clubs, mais j'étais déjà trop vieux pour rentrer en espoir. Donc en fait, je suis devenu pro à l'âge où il y en a qui terminent leur cursus dans les centres de formation. Je ne suis jamais passé en centre de formation, donc je suis parti et devenu pro au basket à 21 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, excellent. Et du coup, tu as fait plus en club ou tu es resté uniquement en Poitiers ?

  • Speaker #1

    Ah non, justement, quand je suis à cette période-là, en fait, je joue en National 2, je joue au CEP, au Dolmen. Et je jouais avec des joueurs, des très grands joueurs comme Rudi Nelhomme, Grégory Thielin, toute cette clique d'aujourd'hui qui sont devenus des très grands entraîneurs. Mais en fait, moi, je... Je ne pensais pas du tout que j'allais... Il n'y avait pas de basket pro à Poitiers. Je n'avais jamais vu un match de basket pro. Et quand il m'est arrivé ça en National 2, où j'avais fait un mois avec 40 points de moyenne, et là, en particulier, j'ai eu une chance énorme, c'est que j'ai été contacté par le club de Vichy. J'ai fait des essais un peu partout, mais j'ai eu des contacts avec le club de Vichy. Et le club de Vichy est dernier de probé. Il doit descendre et en fait il est rattrapé sur tapis vert. Et il me rappelle derrière, parce que j'avais fait des essais, et ils me disent qu'ils sont très intéressés mais ils n'ont pas d'argent. Et ça a été la grande chance de ma vie parce que quand on arrive de National 2, qu'on n'a aucun pédigré et qu'on ne sait pas du tout où on va, c'est ce qui m'a permis de rentrer dans une équipe avec 7 joueurs pros. Donc du jour au lendemain, je me suis mis à jouer 25 minutes en probé alors que je ne savais pas ce que c'était en fait.

  • Speaker #0

    Parcours atypique du coup.

  • Speaker #1

    Oui, complètement atypique.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, on va vendir un peu dans le temps. Tu as joué combien de temps en probé par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire que ma carrière professionnelle a duré 11 ans. J'ai fait 4 ans à Vichy, j'ai fait 1 an à Saint-Etienne, 1 an à Nanterre. Et après, je suis revenu 5 ans à Poitiers.

  • Speaker #0

    5 ans à Poitiers, ok. L'Ocean Body du coup ?

  • Speaker #1

    L'Ocean Body à partir de 2005. Je rentre à Poitiers, on est en National 1. J'en ai marre de ma carrière de basketeur. Je suis deuxième meilleur marqueur de probé avec Nanterre. Et quand je rentre à cette période là, j'ai des dirigeants avec qui j'étais très proche, en particulier quelqu'un qui s'appelait Jacques Millet. Et ce dirigeant m'appelle et me dit C'est le moment que tu reviennes et il y a un projet qui se construit qui s'appelle le PB86. Il faut que tu rentres et viens, on construit, on monte en pro. Et à ce moment-là, j'étais un peu fatigué du milieu. Je n'ai jamais su jouer pour l'argent en fait. Donc le fait de partir, de jouer à Nanterre, qui était un très bon club, mais de jouer dans un club avec qui je n'avais pas d'affinité proprement, à part des gens excellents qui étaient à l'intérieur. Je me suis dit, c'est le moment de rentrer à un club de National 1. Eux me proposaient de reprendre mes études. Donc j'ai dit ok je rentre en National 1, je joue en National 1 et je retourne à la fac et je m'inscris à la fac de sport de Poitiers à 27 ans. Et en un an on est champion de France de National 1, on tape Limoges et j'ai mon master. Donc bon choix quand même.

  • Speaker #0

    Que demander de mieux.

  • Speaker #1

    Ouais c'est clair.

  • Speaker #0

    Excellent. Je reviens un petit peu sur le parcours où tu joues dans Cosep et là ton basket explose et donc tu atterris en Pro B. Il se passe quoi en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les seuls matchs professionnels que j'avais vu, c'est quand mon grand-père m'a emmené à Limoges pour aller voir le CSP. Mais autrement, je n'avais aucune connaissance. Et donc je suis parti sans aucun a priori, mais vraiment, c'est juste de croquer. Au moment où j'avais des essais, j'ai fait des essais avec plusieurs clubs qui m'avaient contacté. Et mes parents m'ont dit si tu t'en vas, tu pars en pro, tu pars pas en National 1, tu pars pas dans une autre National 2. Voilà, va taper pro et va voir ce que ça donne. Donc je suis vraiment parti avec ça. Je m'étais quand même inscrit à la fac à Clermont parce que pour moi ça me semblait trop bizarre. Clairement, faire professionnel à Vichy et faire des études à Clermont, c'était pas compatible. Donc j'ai très vite arrêté. Mais après, j'ai croqué à pleines dents. J'ai commencé à jouer avec des Américains. J'ai joué avec des vieux roublards qui m'ont appris ce que c'était que le milieu pro. Et puis, 20 ans. J'avais un contrat qui était tellement petit, à ce moment-là, il n'y avait pas de convention collective, que je ne gagnais même pas le SMIC. C'était des francs à l'époque. Je ne gagnais même pas le SMIC et je m'en foutais parce que je jouais.

  • Speaker #0

    Ok. Après, tu reviens sur Poitiers. Le PB86 est né. Toi, tu disais que tu ne fais pas du basket pour l'argent. C'est quoi ton ressenti à ce moment-là quand on te dit reviens à Poitiers pour qu'il y ait quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #1

    En fait, je vais remonter un petit peu dans le temps, mais en fait, moi, je suis le petit-fils à l'époque d'un grand dirigeant du stade Poitvin au mini-sport. Je suis le fils d'un sépiste et je suis le fils d'une joueuse du PEC. Donc en fait, moi, je suis un enfant du sport Poitvin. Je suis vraiment... pas mal basket, mais même en dehors de ça, j'avais des connexions vraiment dans toutes les assos de poitiers sportives. Et quand on me propose le PB86, je ne connaissais que la guerre de clochers, du cèpe, du stade, c'est qui les meilleurs. Quand tu étais du cèpe et mon grand-père qui était du stade, par exemple, on se vannait les repas de famille. Il fallait choisir un camp. Et là, on m'appelle et on me dit vas-y, rentre. Le cèpe et le stade se sont parlé, on est en train de construire un truc. Moi, j'étais comme un fou, en fait, rien que pour ça. Ça avait du sens. Là, ça rejoignait un peu tous les éléments de mon sang et on pouvait construire quelque chose. Et en plus, ça tenait la route, le public commençait à suivre. Moi, on me dit, si tu viens, quand tu vas revenir, on va commencer à jouer plus souvent à Lawson Body. On s'entraînera au CEP, mais tu verras. Et puis, quand j'arrive, c'était génial parce qu'en fait, tous les bénévoles qu'il y avait à ce moment-là au PB86, c'était... C'était tous les dirigeants que je connaissais de tous les clubs. Donc il y avait une effervescence et puis surtout, c'était un peu naïf. Les gens ne connaissaient pas en fait, on ne connaissait pas le sport de haut niveau. Alors bien sûr qu'il y avait le volet, mais le volet était à part. C'était pas le même monde, ils étaient au top de la pro à l'époque, c'était même champion de France. Mais nous, en fait, mon microcosme sportif, on ne connaissait pas du tout. Donc en fait, on gagnait un match, on était les champions du monde. C'était super.

  • Speaker #0

    J'imagine bien. Et du coup, tu t'es vraiment créé avec cette bande d'amis au PB. Notamment, moi étant grand fan du PB en plus, je t'ai découvert à un moment, je t'ai dit, c'était à Lotion de Maudit avec Supermez. Toute la clique. Et c'est vrai que c'était, donc, Vim en Match aussi. Donc c'était un moment qui m'a permis de découvrir le basket à Poitiers, parce que moi je ne suis pas de Poitiers à la base. Et ce qui m'amène à la question, une fois que ta carrière pro finie, qu'est-ce que tu projettes de faire ? Qu'est-ce qui te vient en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière déjà elle se stop parce que... Comme je te dis, je n'ai jamais fait ça en tant que professionnel et je suis un poids de vin pure souche. Je fais tout ce projet-là avec le PB86 pendant cinq ans et je me retrouve en quart de finale de play-off de Pro A contre Cholet. Alors quand tu vois ce qu'on vient de se dire, dans les huit premières équipes de France, dans le basket qui est ma passion, qu'est-ce que je peux espérer de plus en fait je peux pas aller plus haut Et donc, en fait, j'arrivais en fin de contrat. Le club de Poitiers commence à me mettre en concurrence légitimement. Ils me disent, voilà, l'année prochaine, tu vas moins jouer. On va essayer d'aller plus fort. On va essayer d'aller plus haut. Moi, j'avais 32 ans, deux enfants, une famille. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me raisonne ? Est-ce que je me mets sur le marché ? Et puis, je trouve un très bon contrat de l'autre côté de la France pendant deux ans. Et après ? Et après, je deviens quoi ? Donc là, je me dis, j'étais un peu en position de force. J'étais chez moi, j'étais dans ma famille. Et je dis au dirigeant, ok, je mets fin à ma carrière, mais par contre, je reste dans le club, je rentre dans le développement du club, et vous m'aidez à trouver des études qui me conviennent, et voilà, je cherche, et vous m'aidez dans le financement. Et donc en fait, je pars là-dedans avec tête baissée sur un projet de dire, il faut que je reste là. pour diverses raisons, mais il me faut toujours que tout de suite, que je construise quelque chose derrière. Et là, je suis... Enfin, souvent, quand on fait des choix comme ça et qu'on ne sait pas trop où on va, mais qu'on met tout son cœur, je me suis retrouvé à... rentrer au CDS de Limoges dans la promo 7 et j'arrête ma carrière. Je me retrouve en cours avec Zinedine Zidane. Donc là, voilà la transition, elle est toute faite. J'étais content de me lever pour aller, pour aller faire mes études et de penser à autre chose. Et j'avais un autre monde qui s'ouvrait à moi. Donc en fait, j'ai très vite, je suis très vite parti à côté.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce monde là aujourd'hui, maintenant, où est ce que tu en es ? Sur ce monde d'après, après basket ?

  • Speaker #1

    Ce monde, alors déjà, je suis J'ai mis quelques années à comprendre petit à petit que je ne serai plus jamais sportif professionnel. Parce que quand on sort, on se dit que c'est un choix, on y va dedans, mais on dit que c'est un choix, si je veux je reviens. Un an, deux ans, trois ans, en plus physiquement j'avais que 32 ans, donc ça allait, dès que je jouais c'était correct en fait. Mais le temps passe et puis on croit toujours qu'on peut faire quelque chose. Mais ça prend ses petites morts. C'est quelque chose d'assez violent, on en parle souvent. Les sportifs en parlent souvent. C'est quelque chose de... Justement, toute cette adrénaline, toute la partie de moi, d'ailleurs, on va dire qu'il y a des gens qui ne me connaissent qu'à travers ça, cette partie-là n'existe plus. Donc il faut aussi faire un deuil. Mais il faut l'optimiser aussi pour aller voir d'autres choses plus loin. Donc c'est un cheminement qui n'est vraiment pas évident. Et ce cheminement, il prend du temps. Et moi, il n'y a que les projets qui m'emmènent plus loin. Donc c'est les projets qui m'ont fait comprendre que je ferais autre chose. Et après, on se trouve toujours des excuses. Mais le mec qui prend ma place parce que je suis plus pro, c'est Evan Fournier. Donc, qu'est-ce que je peux en vouloir d'être sorti du jeu parce qu'Evan Fournier est arrivé sur le marché du monde pro ? On connaît tous l'athlète que c'est et ce ne sont pas des choix par défaut, ce ne sont pas des mauvais choix.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'il y a des gens qui nous écoutent et tu parlais de cette transition à l'arrêt de la carrière pro en tant que joueur, athlète. Comment toi tu as passé ce cap-là concrètement ? Il y a des gens qui t'ont aidé ? Tu avais, mis à part les projets qui te boostent vraiment, comment tu as pu pallier cette petite mort ?

  • Speaker #1

    Justement, cette petite mort, alors déjà la famille, on reste très soudés en famille, on en discute, mais quelque part, la famille, elle est là pour te réconforter, mais elle n'est pas là pour comprendre, parce que ce que tu vis, les autres ne l'ont pas vécu. C'est très personnel. Par contre, cette formation du CDES, je me suis retrouvé qu'avec des joueurs qui étaient en fin de carrière, des très grands joueurs. mais des joueurs aussi de moindres niveaux. Mais j'ai réalisé que même si on était champion du monde avec l'équipe de France de foot et qu'on avait mis deux têtes en finale, c'était le même cheminement. Zinedine était aussi dans cette situation un peu là, de comprendre qu'il y avait un après. Mais tout comme Guéric Carvadec, qui a un an de valeur formidable, et Eric Carrière qui à ce moment-là se posait des questions, qui commençait à travailler chez Canal. En fait, on était hyper soudés, on parlait beaucoup et déjà de banaliser, je ne suis pas tout seul. Et c'est un phénomène, je pense que c'est le phénomène de la vie. On naît, on grandit, on meurt. Et finalement, une carrière, c'est la même chose. Et c'est une partie de moi qui a vécu cette partie-là.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est une transition obligatoire ou en tant qu'athlète pro, tu n'es pas obligé de passer par cette transition ?

  • Speaker #1

    C'est obligatoire. C'est obligatoire. C'est obligatoire, mais comme tout cheminement professionnel de n'importe quelle personne qui fait une carrière et qui va chercher quelque chose, qui rêvait, forcément, quand ça se termine, on se pose des questions. Donc, en fait, c'est obligatoire. Je trouve que ce qui est très dangereux, c'est ceux qui ne le voient pas et qui pensent que cette partie-là n'est pas morte. Et quand on rencontre quelqu'un qui a 45, 50 ans... 55 et qu'un palmarès extraordinaire et qui quand il rentre dans la pièce on voit un sportif c'est triste c'est triste parce que parce que tu parce que c'est pas vrai en fait et aujourd'hui quand je rentre dans une pièce les gens ils me prennent pas pour un basketeur pro parce que parce que aujourd'hui ma carrière elle est loin derrière moi ça fait partie de moi mais c'est pas moi en fait donc soit tu donnes du volume en fait c'est utiliser cette image mais en fait c'est un peu un terreau aujourd'hui moi je construis là dessus mais c'est pas ce c'est pas moi, ça fait partie de moi, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Tu parles tout à l'heure de l'angévité dans ce sport-là. Alors, je vais bifurquer complètement, mais Lebron James, aujourd'hui, à bientôt 40 ans, qu'est-ce que tu penses de cet athlète, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un ovni. C'est l'ultime qui confirme la règle. C'est clair que des mecs comme lui, il y en aura de plus en plus, parce que la préparation physique progresse et que le rapport au corps des athlètes est en train de changer. Donc on va dire que c'est un des premiers à faire ça, mais il y en aura plein d'autres derrière. Lebron James, il est au cœur de l'univers. C'est-à-dire que ce qui est intéressant, ce n'est pas forcément la longévité de Lebron James, c'est qu'est-ce que devient Lebron James une fois qu'il va terminer. Je ne vais pas citer de nom, mais tous ces grands joueurs, qu'ils soient en NBA, en Europe et dans tous les sports en fait, tous ces joueurs-là, qu'est-ce qu'ils deviennent une fois que c'est définitivement fini ? Là, pour le moment, ils durent, ils performent. Donc, il n'y a rien à dire. C'est pas le mec du fond du banc qui n'a pas envie de quitter l'arène. C'est pas ça. Il est encore très performant. Mais c'est quand il va s'arrêter, est-ce qu'il va se prendre pour LeBron James, la méga star de la NBA, ou est-ce qu'il va construire un autre personnage ? Pour moi, Michael Jordan, aujourd'hui, quand on le voit rentrer dans une pièce, on voit un chef d'entreprise, on voit un monsieur autre. On sait tous ce qu'il a été, mais il est autre chose aujourd'hui. Il y a des joueurs comme ça qui sont... C'est la classe, c'est la grosse, grosse classe quand tu es capable de... de passer autre chose. Un Magic Johnson, c'est un peu le même truc. Et il y a des joueurs, quand ils rentrent dans la pièce, c'est toujours des vieux joueurs. Et ça,

  • Speaker #0

    c'est triste. Ok, on va partir un petit peu sur le côté... Ta carrière actuelle du coup, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière c'est pareil en fait, pendant que j'étais en train de te parler, je me dis que ma deuxième partie de carrière c'est exactement la même chose que quand j'ai été basketteur. C'est un truc que j'ai fait par passion, je n'étais pas fait pour, je n'ai jamais fait une école d'événementiel, je n'ai jamais fait de com, je n'ai jamais fait tout ça. C'est juste la passion de vouloir créer un tournoi avec mes potes du Jardin des Plantes. Et on commence à faire un événement en 2011 qui s'appelle Urban PB. On le fait juste entre potes et puis la sauce à la mayonnaise apprend et tu vois le truc, tu vois le public qui est là, les joueurs qui... Les joueurs qui pour la première édition, ça c'est un truc qui me reste toujours, mais qui pleurent. Tu mets en place une compétition, tu fais gagner et les mecs ils se sautent dessus, ils ont la larme à l'œil parce qu'ils ont gagné ton tournoi. Alors que t'as juste créé un tournoi et là tu dis t'as créé un truc. Et au fil du temps, on a progressé. En 2016, la FIBA nous appelle, Poitiers, quand même, c'est pas rien, pour construire le premier événement international. 3-3 sur le sol français, qui était l'Europe Cup qualifier à l'époque en 2016. Et puis à ce moment-là, on est quelques-uns à réfléchir, dont il faut rendre hommage à David Malescour. Moi je lui dis, moi j'y vais tout de suite, j'ai envie d'y aller. Et puis lui il pose, il prend son stylo, il fait les budgets, il fait machin. Du David quoi ! Et il dit, ouais allez on y va, ça passe, si ça se passe comme ça, normalement on devrait pouvoir, et on y va. Et on organise la première compétition avec quand même 23 nations. 23 nations présentes à Poitiers qui mettent les maillots européens, on voit des serbes, on voit des polonais, et qui commencent à envahir le centre-ville. Et on se dit, c'est nous, c'est juste avec notre folie qu'on a fait ça. Et du coup, la FIBA était sensible à ça, moi je me rapproche de la FIBA, je commence à les voir un peu à Lausanne, je crée des amitiés parce qu'il y a des gens que j'aime beaucoup dedans. Et puis on progresse, on rentre sur le marché des tours professionnels mondiaux. Et puis on arrive à ce qu'on m'appelle et qu'on me dise ton parcours avec FIBA, la philosophie que tu défends avec le 3-3, ça nous intéresse à Paris 2024.

  • Speaker #0

    Comment tu prends ça ?

  • Speaker #1

    J'ai pleuré. Non, parce qu'en fait, quand je faisais des... J'ai toujours fait des interventions, en particulier à la faculté des sports de Poitiers. En fait, tous ces étudiants, depuis 2016, j'étais là, je leur disais, mais les gars, vous avez une chance folle, il y a les JO en 2024, enfin, on l'a su en 2017, donc j'exagère, à partir de 2017, je dis aux jeunes, waouh, mais c'est une sacrée carotte, si vous êtes fan de sport, si vous voulez voir l'événement, il y a le plus gros événement du monde qui vient... à Paris en 2024, mais il faut que vous soyez de ceux-là. Et moi, je disais ça de manière un peu reculée, parce que je savais que ce n'était pas pour moi. Et puis finalement, c'est moi. Et puis, ce n'est pas n'importe quel poste, c'est le poste qui était fait pour moi. J'ai géré la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques avec des gens éminemment compétents. J'ai été entouré de gens extrêmement compétents. Et ces gens-là, quand je disais un mot sur le 3-3, ils me croyaient. J'étais perçu comme un expert. Et ça, ça fait énormément plaisir parce qu'en fait, ta passion t'amène vers une expertise. Et cette expertise, elle m'a permis de moduler et de mouler le produit 3-3 à place de la Concorde.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet événement qu'on connaît, les I.O. Comment tu l'as vécu en interne, en instanté du déroulement ?

  • Speaker #1

    Pendant les Jeux ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant les Jeux.

  • Speaker #1

    En fait, c'est assez... Pas du tout comme tu l'imagines. Je te le dis tout de suite. En fait, on était... Je vais un peu utiliser du jargon, mais l'aréna de Basket 3-3 se passait sur LC1, la Concorde numéro 1, la première aréna. Et derrière, on avait un back of house, avec nos bureaux, avec toute la... tout l'envers du décor qui permet de réaliser un spectacle. Et donc, en fait, du premier jour, mais même deux mois avant le début de la compétition, jusqu'à la fin de la compétition, ce carré de place, ce quartier de place qui était à 50 mètres de l'ambassade des États-Unis, est collé. et collé à la marine et tout ça, collé aux Champs-Élysées. J'ai vécu, j'ai mangé, j'ai dormi là-bas. Même si je rentrais le soir, je rentrais à 1h du mat, me coucher, prendre une douche et revenir le lendemain matin à 8h. Donc c'était un espèce de tunnel. Je n'ai même pas pu aller voir les compétitions de skateboard, de BMX, qui étaient à 40 mètres, 50 mètres de là où on était. On réagissait avec les collègues, on s'envoyait des messages. J'entendais... Ce qui était fou, c'est qu'en fait, on avait les écrans. Je regardais les compétitions qui se passaient sur les autres sites, pour voir l'atmosphère, parce qu'on n'était pas dans les premiers, pour comprendre ce qui se passait. J'entendais quand les Français du skate ou les Français du BMX passaient. Je les entendais, j'entendais le public réagir. Ils étaient à 100 mètres de moi, je n'avais même pas le temps d'y aller. Donc c'est comme ça que j'ai vécu les Jeux, à être tête baissée, à rentrer dans les détails, à un point de vue de détail. C'est ce que je dis, mon métier c'était de comprendre et de cadrer chaque minute de la compétition, et chaque centimètre carré du site, pour que ça soit sauce 3-3, pour que quand on rentre on se dise, tiens, ici c'est du 3-3. Donc voilà, c'était hyper minutieux.

  • Speaker #0

    Ma question va paraître un peu être légère ou utopique, mais tu ne regrettes pas justement de ne pas avoir profité des jeux en live ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais juste à ma place. Non, non, j'étais juste à ma place. Alors, je recevais des messages de tous mes... Il y avait énormément de moyens de communication entre nous. Moi qui faisais partie du service sport, j'étais en contact avec l'équipe, avec ma hiérarchie, avec les gens du dessus, et puis tous les autres sites. Et donc quand on s'envoyait des trucs, t'as envie, je serais bien d'aller voir du beach volley, je serais bien d'aller voir l'athlétisme bien sûr, mais j'étais à ma place en fait. J'étais juste à ma place, j'étais là où j'étais compétent, je pouvais intervenir, influencer. Non, je ne regrette absolument pas. Et puis le soir, quand tu stops ta journée de boulot, que c'est la nuit, que tu prends un Vélib et que tu te fais la montée des Champs-Élysées, parce que ça n'appartient qu'à toi à ce moment-là. Mes jeux, ils étaient différents. C'était des trucs comme ça. Après, dans les anecdotes, il y en a plein, mais dans l'oreillette, avec l'équipe et puis tous ceux qui devaient tout gérer, avec qui on était vraiment douze, on était vraiment très soudés. Et que tu entends, Lebron James arrive, Kevin Durant arrive, Thomas Barr arrive. Et ben tu es comme un fou en fait, tu te dis je bosse, je bosse et puis tu lèves la tête à un moment donné. Puis tu vois qu'en bord de terrain, tu as Carmelo Anthony, tu as Paolo Gasol. Enfin voilà, c'est wow, tu kiffes quoi, tu kiffes.

  • Speaker #0

    Et comment justement émotionnellement tu gères ça à ce moment là ?

  • Speaker #1

    En fait, tu es tellement concentré. Moi, je voulais tellement bien faire. J'avais tellement cette volonté. dans les partenaires proches des Jeux, outre tous mes collègues, il y avait le CIO et il y avait la FIBA. Et moi, pour repartir sur ce qu'on s'était dit tout à l'heure, moi la FIBA, je vis des choses avec eux en fait. C'est vraiment très fort, notre lien est très fort. Et je voulais rendre la copie. On s'était parlé avant et il devait y avoir un avant et un après Paris 2024. Et je voulais travailler, donc j'étais vraiment focus, focus. Donc en fait, l'émotion, elle était... A chaque fois que j'avais une petite victoire, mais c'est des victoires qui parleront même pas aux gens, parce que c'est... mais comment on a construit le site, comment les chaises sont proches, comment si ça se passait mal, quels scénarios ont déroulé, tout ça c'était des trucs qui étaient hyper minutieux. Donc en fait j'étais très focus et je voulais rendre la copie parfaite à la FIBA, et par contre j'ai craqué pour le podium en fait, au moment où... où tu as cette finale en plus, la finale, même le scénario sportif. Alors j'y suis pour rien, mais le scénario sportif, les athlètes ont réalisé une compétition, les filles et les garçons qui ont été fabuleuses et derrière, tu connais après, tu sais qui est champion, qui est la médaille d'or, où elle va, tout ça. Là, tu vois, tu vois les volontaires qui prennent les podiums, les drapeaux qui se montent et tout. J'ai craqué, c'était trop fort. Tu réalises que c'est les Jeux et parce que tu as T'as 400 photographes, t'as le monde entier. Même à ce moment-là, le premier ministre sortant, Gabriel Attal, il pouvait même pas être avec nous, il était dans les tribunes. C'était fou, en fait. Tu te dis, là, t'es au cœur, t'es dans l'œil.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est quoi ? Parce que tu disais que tu as craqué sur le podium. Selon toi, le meilleur moment que tu as vécu justement dans ces Jeux, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Le meilleur moment, c'est super dur.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ouais, tu sais, c'est... Je crois que c'est comme toute passion, en fait. On va chercher des trucs où on est capable de bosser des années. Et en fait, la sensation ultime... Alors, t'as un bien-être, après. Mais la sensation ultime, elle dure peut-être 3-4 minutes. Quand je vois ce podium, quand je vois les athlètes qui se tournent, quand je vois les hymnes, et que je me retourne et que je sais plus où regarder, parce qu'en fait, il y a des gens connus partout. Tu sais en fait, tu sais chaque centimètre carré, chaque minute, pourquoi les gens sont là. Ce bien-être, il dure 4-5 minutes. Mais par contre, j'avais de la chance à ce moment-là, j'avais ma N plus 1, ma N plus 2, ma N plus 3. J'avais toutes mes chefs, parce qu'en fait, j'avais que des femmes au-dessus de moi. J'avais toutes les chefs qui étaient là. Et puis, moi, je m'écroule comme un gamin. Moi, tu vois, un 98 entouré de femmes qui étaient autour de moi et qui me voient pleurer comme un enfant.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort.

  • Speaker #0

    Et tu parles beaucoup de passion. Tout ce que tu as fait dans ta vie, du coup, est lié à la passion. Est-ce que tu penses que c'est quelqu'un de ton entourage ou un mentor qui t'a guidé dans cette voie-là à un moment donné de ta vie ? Ou c'est quelque chose que tu avais déjà en toi ?

  • Speaker #1

    Un mentor, non. Mais comme je te disais, moi je suis un gamin de Poitiers, qui a grandi vraiment dans un milieu avec des parents fonctionnaires, je vais à la fac à Poitiers, enfin je joue dans un niveau amateur, il n'y a rien d'extraordinaire. Mais en fait, j'ai rencontré des gens

  • Speaker #0

    En particulier, si je dois, le plus ancien pour moi, j'ai été formé par un monsieur qui s'appelle Pierre Vincent, et qui a été ensuite l'entraîneur de Tony Parker. Mais en fait, il est arrivé, il était tout jeune, je crois qu'il avait 30 ans quand il est arrivé à Poitiers. Et il avait besoin de se faire la main sur une équipe, et il avait choisi l'équipe du CEP. Et moi, j'étais le gamin de 15 ans qui jouait avec des mecs de 20 ans. Et lui, je pense qu'il avait des grosses ambitions. et à juste titre, puisqu'après c'est devenu un très très grand entraîneur et je pense que le travail il n'y avait jamais de plafond et en fait quand il me disait je me rappelle, c'était dans la NR j'avais fait un article, où l'article c'était pourquoi pas en N2 parce qu'en fait on jouait en National 3 à ce moment là et mon rêve le journaliste me demande qu'est-ce que tu veux et moi je dis pourquoi pas en N2, et en fait mon rêve de l'année d'après c'était, et je rêvais pas plus loin en fait Et tu vois ça. Et après, les autres mentors, c'est par la force des choses. C'est quand j'atterris, et je ne sais pas pourquoi en probé, le premier match amical que je fais. Donc t'imagines, je suis là, je suis étudiant, je vis à Beaulieu, je mets mes affaires dans la voiture, je me barre, je trouve un appart à Paris. Je commence à m'entraîner et au bout d'une semaine, on fait un match amical. Et mon coach, qui était Jean-Michel Sénégal, qui était l'ancien meneur de l'équipe de France dans les années 80, qui a une grosse carrière, en particulier à Limoges. Il nous emmène à Limoges et il nous met direct contre une équipe de proie, Limoges, qui cette année-là termine champion de France, vainqueur de la Coupe de France et vainqueur de la Coupe d'Europe. Et mon premier match amical, je passe de la National 2 ici à jouer contre Châtellerault. Et je joue contre le Limoges CSP de Yann Bonato, Fred Weiss, les mecs qui vont performer. Et là, je pense que c'est le vrai déclic. Parce que je faisais, et ça c'est bon d'enseignement, parce que quand tu regardes, quand tu consommes du sport à la télé, tu fais putain mais il est nul, lui il est nul. Et avec tout le respect que j'ai, peut-être qu'il écoutera d'ailleurs et je lui souhaite, mais à Yann Bonato, j'ai parlé avec lui depuis d'ailleurs, mais un mec comme Yann Bonato, je le voyais toujours faire les mêmes choses et je disais mais les défenseurs ils sont trop nuls, regarde. Et une semaine après je deviens pro, je joue contre lui. il m'a fait la misère, il m'a fait tout ce que je voyais à l'écran et que je disais mais non mais les mecs ils sont trop nuls et là tu prends une grosse claque et par contre t'es là, t'es sur le terrain et là tu te dis maintenant que je suis là, pourquoi pas plus haut tu vois, et en fait je crois que je construis toujours les trucs comme ça d'accord, du coup tu m'as pris un peu dépourvu je t'emmène je t'emmène mais tu vois tu parlais tout à l'heure de la passion Merci. Clairement, plus je réfléchis, maintenant j'avance dans le temps, et là c'est ma première, deuxième, troisième carrière, je sais pas. Mais j'ai toujours... En fait, il y a que ça qui m'a fait lever le matin pour le moment. Il y a que la passion qui m'a fait lever le matin. J'ai du mal à me lever pour autre chose. Et je sais pas, et la question de savoir, parce que je pense que c'est une question générationnelle, je pense que nos parents étaient moins comme ça. Mais jusqu'à quel âge tu peux te lever que pour de la passion ? Est-ce qu'un jour, il faut devenir adulte ? Est-ce qu'un jour, il faut...

  • Speaker #1

    Passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Ouais, est-ce qu'un jour, il faut être sérieux ? Moi, je me mets à la place de mes enfants. Mes enfants, ils me voient lever le matin pour aller faire les jeux et rentrer tous les soirs en disant « C'était rigolo ce qu'on a fait, ma chérie, elle se fout de moi parce que j'utilisais ce mot-là tout le temps. Une réunion aujourd'hui, c'était rigolo. » Mais en fait, tu bosses. Et je ne sais pas ce que c'est que d'avoir un père qui fait des trucs rigolos. Je fais ça toute ma carrière.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu parles de famille. Comment tu gères justement, parce que ta carrière est riche en ascenseurs émotionnels. Et comment tu gères ça avec ta famille, avec tes enfants ?

  • Speaker #0

    Alors, je les ai toujours beaucoup protégés. Je ne me suis jamais mis sur un piédestal parce que c'est pas du tout... Moi je veux qu'ils soient à la limite fiers de leur parcours, de leur papa et tant mieux. Mais c'est pas une finalité... En fait, je n'en fais surtout pas des gens privilégiés. Par contre, je pense que cette passion, à la longue, elle se donne quand même. Elle est un peu virale quand même. Je pense qu'aujourd'hui, mon petit, qui lui est parti aussi dans le basket, et auquel je fais extrêmement attention parce que je ne veux surtout pas que ce soit un fils d'eux, surtout à Poitiers. C'est pas du tout un fils d'eux, c'est juste un joueur de basket qui a des compétences et qui progresse chaque jour parce qu'il bosse dur. Mais il sait que c'est possible. Et mes autres enfants, c'est la même chose. Il ne faut surtout pas qu'ils se mettent de... de barrière, c'est possible en fait. Je crois que tu vois, par rapport à ce que tu dis, par rapport à mes enfants, le seul truc valable finalement, c'est de leur dire que c'est possible. Et qu'ils font ce qu'ils veulent. Et si jamais, il y a toujours une voie en fait, il y a toujours un chemin en fait.

  • Speaker #1

    C'est très enrichissant tout ça du coup.

  • Speaker #0

    J'espère, au moins pour eux.

  • Speaker #1

    On va quitter un petit peu du coup, histoire de revenir un peu... sur le temps du coup qui file. Une question que je pose à chaque fois, c'est quoi ta vision du monde aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du monde ? Alors tu l'arrêtes où le monde là ?

  • Speaker #1

    Ta vision du monde au sens large vraiment, c'est-à-dire que ce soit même en perso, en pro, politiquement, enfin vraiment la vision globale du monde.

  • Speaker #0

    Eh bien, alors je suis assez... Le monde d'aujourd'hui, c'est pas du tout celui avec lequel on a grandi déjà. Donc je pense que tous nos repères, tout ce qu'on a appris nous quand on était gamin, je sais pas s'il reste grand chose. Parce qu'en fait, quand je te dis tout à l'heure que tout est possible, c'est qu'en fait on passe notre temps, la société passe notre temps à faire tomber les contraintes. Aujourd'hui... Avoir une mission dans une semaine à Hong Kong, tu peux y aller en fait. Tu vois, tu prends un avion, ok, après il y a d'autres choses. Mais tu peux envoyer un message au président de la République, aujourd'hui tu peux le faire. En fait, tout se casse et donc j'ai l'impression qu'à force de casser les repères, on se perd un peu. Et je crois qu'on a besoin, et je ne suis pas du tout quelqu'un de rigide et tout, mais... Mais je pense que chacun a besoin quand même de se donner un cadre, pas des limites, vraiment un cadre pour pouvoir progresser. Parce qu'à force de proposer des choses toujours mieux, avant quand on faisait des photos, toi qui es photographe... Tu développais ta pellicule et puis tu avais le grain que tu avais. Tu pouvais faire, là aujourd'hui, je ne sais pas combien de millions, mais si tu veux regarder le trait de l'œil dans l'œil de la personne que tu as pris à 300 mètres, tu peux le faire. Et c'est toujours ça. Mais malgré tout, on a besoin de cadres. Parce que ce n'est pas parce qu'on peut tout faire qu'il faut partir dans tous les sens. Et je pense que nos enfants, et surtout notre génération, enfin notre génération et la génération de nos petits, Je pense que c'est ça qui est dangereux. C'est ça qui est dangereux, parce que tu peux te prendre pour quelqu'un que tu n'es pas. En fait, tout explose. Je pars un peu dans tous les sens quand tu me demandes comment je vois le monde. C'est dangereux, quoi. C'est dangereux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est lié aux réseaux sociaux aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les réseaux sociaux, Internet, tout ça a une énorme importance et une énorme responsabilité dans ce qu'on vit. Une fois qu'on a dit ça, on revient en arrière. Non, c'est pas possible. Donc, oui. Pour te répondre, oui. Mais une fois qu'on a dit ça, c'est pour ça qu'il vaut mieux dompter la bête. Vaut mieux faire un... Vaut mieux comprendre où ça s'arrête. que et tu vois tu me parles de ça mais qui on est nous aujourd'hui pour éduquer nos enfants sur internet enfin c'est quand vous des fois des fois j'en ai on est là avec nos principes non mais fais attention ou tapas tendeur de par par jour ou écran ou d'écran faut faire attention et tout mais nous comment on aurait réagi si on avait 15 ans avec un téléphone Avec un smartphone. Mais jamais. Nous, on a vécu des trucs où on était bourrés de contraintes. Tu voulais un peu d'intimité sur un coup de téléphone, il fallait que tu tires le fil jusqu'à ta chambre. C'était, tu vois. Et là, eux, en fait, ils sont limite plus performants que nous. Alors bien sûr qu'il faut qu'on les cadre, nous, sur tout le reste, sur le respect de la personne, sur tout ce qui est réel. Mais sur le virtuel, ils sont tellement plus forts que nous.

  • Speaker #1

    C'est tellement vrai. Ils sont tellement dedans qu'ils nous ont largement dépassé.

  • Speaker #0

    Et puis dans un an, ça sera mieux, pire, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Et justement, les réseaux sociaux, comment toi tu l'intègres dans ta carrière aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux, alors sache que tu as en face de toi, je crois que je suis le premier basketteur français à avoir eu un site internet. Ok. Fait avec Benoît Dujardin à l'époque. s'appelait Meignet.com et donc on est au début des années 2000 et donc lui il voit le truc, il voit l'internet arriver on s'entend bien et il me dit bon ben on va faire un truc et je commençais à, c'est un espèce de blog et j'ai tout de suite pris la mesure de la bête parce que en fait quand t'es le premier Tout le monde te regarde. On avait beau avoir un réseau internet qui était un peu faible. J'ai pris parti en 2002 sur l'élection présidentielle et M. Le Pen qui est au deuxième tour. Et en fait, c'est plus fort que moi, je vois ça, j'ai un blog. Je balance quoi, je balance. Je ne sais plus, je crois qu'il fait 25% ou 20%, je crois que 20%. Et là, je fais un blog et je dis... J'arrive pas à croire qu'une personne sur cinq dans les tribunes qui vient me voir jouer a voté pour le monsieur. Et je me suis pris des trucs dans la gueule. J'imagine. Voilà, tu vois. Et là, j'ai pris la mesure en disant waouh, waouh. C'est violent. C'est violent. Et j'avais besoin de le dire. Et tu vois, c'est humain parce qu'en fait, à ce moment-là, on connaissait rien d'Internet. Tu me donnes un outil, tu me dis tu peux dire ce que tu veux. Les gens, ils le liront ou ils le liront pas. Il y a un truc qui passe comme ça. je le dis. Et après, je me suis pris. Alors, ça va, à cette époque-là, on n'était pas si nombreux que ça à se mettre sur Internet. Mais je suis passé sur les radios. Parce qu'après, forcément, t'as les radios nationales qui disent « Ouais, vous avez une opinion, ça nous intéresse. » Et puis hop, ils te remettent en avant malgré toi. Et alors que, sincèrement, on n'est pas là pour faire de la politique. Mais pour moi, c'était pas possible de rien dire, tu vois. Mais à ce moment-là, quand tu le disais, tu le disais aux troqués ou tu le disais à tes potes. Et ben là, c'était les... premières étapes où les autres pouvaient entendre ce que tu disais. Donc en fait, ma relation avec les réseaux sociaux, elle commence là. J'en ai beaucoup joué. Est-ce que j'ai de la chance au PB86 ? Tu parlais de Vimonmage tout à l'heure, mais... Mais j'en ai bénéficié à mort moi. Parce qu'après ma carrière, j'ai donné quelques années au syndicat national des basketteurs. Donc je m'occupais des joueurs de basket. J'avais une carrière, je n'ai jamais été champion de France de pro A. Il y a bien plus fort que moi. J'arrivais dans un lieu, tout le monde me connaissait en fait. J'avais une popularité dans le milieu du basket qui était directement liée à Vimon Match, c'est clair. Et puis avec notre parcours sportif. Donc j'en ai beaucoup étudié. Je pense que je fais partie des précurseurs en tant qu'athlète. que sportif. Depuis, je l'utilise, mais que pour ma vie professionnelle. Je ne mettrai jamais de photos de perso, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement, tu évoquais le fait de cette première expérience de hater, entre parenthèses. Aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu arrives à te détacher, étant donné que tu es quand même une personnalité publique, le fait d'avoir des critiques Merci. Fondé ou pas fondé d'ailleurs. Mais comment tu le vis ça aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça j'ai commencé à le comprendre quand... Alors j'étais plus joueur, mais j'étais toujours au PB86. Et toutes ces années où tout se passait mal, où tu luttes pour ne pas descendre, puis tu descends et puis tu perds tous les matchs. Et donc en fait, le PB86 avait un nombre de haters incroyable et ça arrivait très fort. Et ça me prenait à cœur parce que je ne comprenais pas. Et en fait, ces gens-là, je suis allé les voir dans les tribunes. Parce qu'après, en message perso, je disais, mais attends, on discute. Là, tu dis, l'Intel est nul, l'Intel est nul. Ok, on en parle. Et en fait, tu vois que ces gens-là, j'ai réalisé que c'est la plupart des haters derrière les écrans. En fait, ce ne sont pas des haters dans la vie, c'est juste des gens qu'on... qui veulent exister, mais même pas réellement. Ce ne sont pas des gens qui sont capables de prendre un micro en disant « toi, t'es nul parce que t'as fait ça, parce que... » Non. En fait, il y a les haters des réseaux sociaux, et puis en plus petit, t'as les haters, les vrais, et puis finalement, ceux qui sont capables de vraiment détester les gens. Il n'y a pas tant que ça, en fait. Réellement.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne analyse. Parce qu'au final, peut être que les gens, c'est juste un moyen d'exister, comme tu dis.

  • Speaker #0

    Et puis par contre, il y a un truc qui est véridique, c'est que sur les réseaux sociaux, tu vis beaucoup plus en critiquant que que des gens qui te donnent de l'amour. En fait, c'est je reviens à mes JO, mais enfin, nos JO, c'est pas du tout les mêmes. Mais les JO, les haters, qu'est ce qu'ils se sont fait plaisir avant ? Mais finalement, Est-ce qu'on a vraiment entendu ceux qui voulaient donner de l'amour pendant et après ? En fait, la réussite des jeux a juste permis aux haters de s'éteindre. Mais pas à tous ceux qui ont aimé de dire « Waouh, je kiffe » . Bien sûr qu'il y en a eu, mais largement moins que les haters. Et c'était des puits sans fond, c'était incroyable. Nous, dans les bureaux, dès qu'il y avait un truc qui allait sortir, on disait « Mais qu'est-ce qu'ils vont trouver là-dessus ? » Il n'a pas manqué. Quand on avait fait la... La cérémonie pour toute la partie des volontaires, en fait, et qu'il y a eu une grande cérémonie avec les uniformes des volontaires. Mais sur les réseaux sociaux, ça avait été une catastrophe. C'était les couleurs, les machins, c'est nul, vous respectez pas les volontaires. Regardez ce Bob, il est nul. C'était violent, quoi. C'était violent, c'était vraiment violent, tu vois. Aujourd'hui, le Bob, sur les réseaux sociaux, les gens, ils veulent l'acheter. Plusieurs centaines d'euros. Mais ça, on n'en parle pas, tu vois. Et en fait, ce côté... Je crois que les gens ont très envie. C'est aussi un outil politique. Ça permet aussi de déstabiliser. Dès que tu dis, regardez comment je suis beau, t'as envie de te mettre en avant, et t'as toujours quelqu'un qui a intérêt à te remettre en arrière. Donc voilà, c'est très politique. Je voudrais bien savoir déjà, sur les Jeux Olympiques, le nombre de faux comptes qui balançaient des trucs. C'était vraiment des... Je pense qu'il y avait des gens qui avaient trois, quatre comptes et qui balançaient de la... Mais des gens qui donnent de l'amour, ils ne créent pas 3-4 comptes.

  • Speaker #1

    Le levier n'est pas tout à fait le même, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Ok, écoute, j'ai envie de dire, on va poser des questions un peu plus légères maintenant, dans le sens où, de type par exemple, c'est quoi ton son du moment ? Un truc que tu mets vraiment en boucle ou que tu écoutes vraiment ? Tout le temps,

  • Speaker #0

    quoi. Ça tombe bien, parce qu'en fait, on arrive en fin d'année, et puis tu sais, t'as tous les résumés des plateformes qui t'envoient ce que t'as écouté dans l'année et tout. Et en fait, j'ai beau... Je suis quelqu'un qui écoute énormément de musique, puisque je peux te dire que j'ai écouté 27 000 minutes de musique ces années dernières. C'est précis, hein. Je crois que j'ai écouté plus de 600 artistes, 3000 morceaux. Donc je suis très hétéroclite. Mais... mais finalement, il y en a toujours un qui reste en haut, toujours le même. Et depuis 20 ans, c'est toujours le même. Et en fait, j'ai beau regarder plein de trucs à côté, et en fait, Ben Harper, je n'arrive pas à m'en sortir. J'écoute, et pourtant, j'écoute beaucoup de choses, j'ai des grosses vagues. Je suis un grand fan d'Oxmo, et je me disais cette année, putain, je pense qu'Oxmo, je ne l'ai plus écouté. Je regarde mon compte-rendu, et c'est toujours lui qui est devant.

  • Speaker #1

    En même temps, il est très bon.

  • Speaker #0

    Il est très bon. Et puis, ça devient de la musique classique, Bernard Peur, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a une sensibilité qui appart.

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Si je dois te répondre à un truc, je n'arrive pas à m'en sortir, mais c'est toujours lui. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi le dernier livre que tu as lu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très mauvais élève là-dedans, parce que, tu vois, contrairement à ce que les gens vont croire, je lisais beaucoup quand j'étais sportif. Et là, maintenant, je passe beaucoup de temps sur les écrans pour le boulot. Et j'ai beaucoup de mal. Mais néanmoins, j'ai un père qui m'offre tous les ans un livre. Parce qu'il sait qu'un jour, j'irai y retourner. Donc, il me le met toujours. Et tu vois, là, je lisais. Alors, l'auteur, je ne te pourrais pas dire si c'est une femme, mais ça s'appelle Paranoia. Et en fait, j'aime beaucoup les... Justement, ça va revenir directement à ce qu'on a dit. Mais tous ces livres qui t'emmènent vers une folie humaine, en allant plus loin, tu vois, il y a des choses qui, pour nous, on voudrait aller vers là. Mais si tu le pousses au bout, comment ça devient absurde ? Et là, tu vois, c'est un bouquin qui parle de... Si t'as quelque chose à cacher, c'est que ça va pas, quoi. Et donc, en fait, c'est tout un livre qui fait que t'as rien à cacher. Et donc, si t'as quelque chose à cacher, si tu veux une vie privée, c'est que... C'est louche. C'est que c'est louche. mais est-ce que vraiment c'est ça ? On est toujours là, on veut toujours les personnalités publiques, les personnalités politiques, on veut savoir ce qu'ils mangent, avec qui ils vivent, ce qu'ils font et tout, mais est-ce que c'est vraiment utile en fait ? Et s'ils ne le disent pas, s'ils ne disent pas qu'ils prennent un scooter pour aller voir une journaliste, et bien en fait ils ont quelque chose à cacher. Mais non en fait, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Ok, je vois. Écoute, pour finir, je te donne le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous dire ?

  • Speaker #0

    Eh bien que... Déjà, merci. C'est vraiment cool. C'est la première fois que je joue le jeu du podcast comme ça et je trouve ça vraiment sympa. Merci. J'espère que tous ceux que tu vas interroger... et dialoguer vont te dire des choses intéressantes. Moi je... Si je dois conclure un petit peu sur tout ce qu'on s'est dit, j'ai toujours vécu pour la passion et la passion, elle est toujours le maître mot de ma vie. Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile parce que quand tu vas chercher de l'adrénaline, tu as aussi des moments où tu vas moins... Forcément, il y a des moments de doute. En fait, choisir la passion, ce n'est pas choisir la facilité. et si j'ai juste un conseil à donner aux gens Et par contre, jamais je ne changerai pour autre chose. Je ne peux pas vivre sans passion. Donc en fait, ce doute et ces douleurs qui viennent, parce qu'il faut remettre, parce qu'il y a des doutes, parce que tu ne sais jamais où tu vas. Et que tu vois tout de suite, maintenant, je suis post-JO. J'ai été, comme on a dit tout à l'heure, dans l'œil. J'étais au centre de l'univers à un moment donné. Et tu sais que ça ne dure qu'un instant. Et qu'après, il y a des moments de doute. Mais il faut rebondir. et qu'est-ce qui me passionne aujourd'hui et vers quoi je me tourne et donc en fait si j'ai un mot de la fin je pense que le mot qu'on a le plus dit sur ce podcast ça va être passion mais c'est pas facile mais

  • Speaker #1

    ça vaut le coup écoute c'est une très très belle leçon merci Sylvain d'avoir participé avec nous pour ce podcast

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Si tu le souhaites, je pense qu'on en fera d'autres parce que tu as encore beaucoup à dire. J'ai beaucoup de questions encore.

  • Speaker #0

    Oui, mais écoute,

  • Speaker #1

    sans problème. En tout cas, on recale ça avec grand plaisir. Merci à toi. Et puis,

  • Speaker #0

    à très bientôt. Yes. Et longue vie à Poitvins.fr . Excellent. Merci.

  • Speaker #1

    David serait content.

  • Speaker #2

    Merci. She couldn't spend one day alone, but she couldn't be satisfied. When you have everything, you have everything to lose. She made herself. à peine elle est planée non mais tu te dis que tu es dans un salon il s'est fait d'un temps bien ça

Description

Du CEP Poitiers aux JO de Paris 2024 : le parcours inspirant de Sylvain Maynier

Dans cet épisode captivant des Quarts d’Heures Poitevins, nous avons le plaisir d'accueillir Sylvain Maynier, une figure emblématique du basket à Poitiers.

Ancien basketteur professionnel, il a su se réinventer et aujourd'hui, il est consultant pour la FIBA et conférencier.

Sylvain nous raconte son parcours atypique qui l'a mené des terrains du CEP Poitiers à la scène internationale. Sa passion pour le basket 3x3 a fait de lui une référence incontournable dans ce domaine en plein essor. Mais ce n'est pas tout ! Il joue également un rôle clé dans l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.


Ce qui est particulièrement inspirant chez Sylvain, c'est sa motivation quotidienne et son désir ardent de transmettre ses connaissances et son expérience aux nouvelles générations. Son histoire est une véritable source d'inspiration pour tous les passionnés de sport et ceux qui croient en l'aventure humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur le quart d'heure Poitevins. Le podcast, comme son nom l'indique, est dédié au poitevines et au poitevins. Ce podcast est sponsorisé par le restaurant Le Maurice, un restaurant familial situé 24 rue Carno. Donc je vous invite à le découvrir ou à le redécouvrir. Voilà, sans plus attendre, nous allons accueillir mon invité.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Sylvain Maynier, bienvenue à mon quart d'heure Poitevins.

  • Speaker #0

    Excellent. Salut Sylvain. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour ce podcast. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter de manière succincte, s'il te plaît, qui tu es et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Sylvain Maynier, 47 ans, deux enfants plus un de ma chérie. Et donc, ce qui va me caractériser, c'est que je suis organisateur d'événements. en particulier de basket 3-3. Et je termine une mission, je viens de terminer ma mission de responsable de la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. On va y revenir un peu plus tard sur ce sujet. D'abord, Sylvain Maynier est poitevin.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu as toujours grandi dans le secteur ?

  • Speaker #1

    Je suis né à Beaulieu, moi. Ok. Je suis né à Beaulieu et j'ai grandi avec parents divorcés. Donc, j'ai fait plein de quartiers dans Poitiers, mais j'ai toujours grandi à Poitiers. Et mes grands-parents sont de Poitiers. Vraiment pure souche.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Moi, j'étais connu du coup en tant que basketeur à l'époque de Lawson Mody, ce qui monte un peu déjà. Peux-tu nous en dire un petit peu comment tu as choisi ce métier-là de basketeur ?

  • Speaker #1

    À ce métier ? Alors, sincèrement, je pense que je ne l'ai jamais choisi. Je pense que c'est plus quelque chose qui m'est arrivé comme ça. En fait, je suis vraiment un point de vin, mais un point de vin comme il y en a des milliers. C'est-à-dire que j'ai fait mon cursus scolaire à Poitiers. J'étais étudiant à Poitiers, à l'université. J'ai un doc de sciences éco. Et jusqu'à 20 ans, ma vie était de jouer au basket dans un club amateur qui était le CEP. de faire mes études avec mes potes et le week-end de faire la teuf dans les boîtes de nuit du centre de Poitiers. Et je ne sais pas pourquoi, mais mon niveau au basket à un moment donné a explosé, on va dire. Et là, j'ai commencé à être intéressant pour des clubs, mais j'étais déjà trop vieux pour rentrer en espoir. Donc en fait, je suis devenu pro à l'âge où il y en a qui terminent leur cursus dans les centres de formation. Je ne suis jamais passé en centre de formation, donc je suis parti et devenu pro au basket à 21 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, excellent. Et du coup, tu as fait plus en club ou tu es resté uniquement en Poitiers ?

  • Speaker #1

    Ah non, justement, quand je suis à cette période-là, en fait, je joue en National 2, je joue au CEP, au Dolmen. Et je jouais avec des joueurs, des très grands joueurs comme Rudi Nelhomme, Grégory Thielin, toute cette clique d'aujourd'hui qui sont devenus des très grands entraîneurs. Mais en fait, moi, je... Je ne pensais pas du tout que j'allais... Il n'y avait pas de basket pro à Poitiers. Je n'avais jamais vu un match de basket pro. Et quand il m'est arrivé ça en National 2, où j'avais fait un mois avec 40 points de moyenne, et là, en particulier, j'ai eu une chance énorme, c'est que j'ai été contacté par le club de Vichy. J'ai fait des essais un peu partout, mais j'ai eu des contacts avec le club de Vichy. Et le club de Vichy est dernier de probé. Il doit descendre et en fait il est rattrapé sur tapis vert. Et il me rappelle derrière, parce que j'avais fait des essais, et ils me disent qu'ils sont très intéressés mais ils n'ont pas d'argent. Et ça a été la grande chance de ma vie parce que quand on arrive de National 2, qu'on n'a aucun pédigré et qu'on ne sait pas du tout où on va, c'est ce qui m'a permis de rentrer dans une équipe avec 7 joueurs pros. Donc du jour au lendemain, je me suis mis à jouer 25 minutes en probé alors que je ne savais pas ce que c'était en fait.

  • Speaker #0

    Parcours atypique du coup.

  • Speaker #1

    Oui, complètement atypique.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, on va vendir un peu dans le temps. Tu as joué combien de temps en probé par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire que ma carrière professionnelle a duré 11 ans. J'ai fait 4 ans à Vichy, j'ai fait 1 an à Saint-Etienne, 1 an à Nanterre. Et après, je suis revenu 5 ans à Poitiers.

  • Speaker #0

    5 ans à Poitiers, ok. L'Ocean Body du coup ?

  • Speaker #1

    L'Ocean Body à partir de 2005. Je rentre à Poitiers, on est en National 1. J'en ai marre de ma carrière de basketeur. Je suis deuxième meilleur marqueur de probé avec Nanterre. Et quand je rentre à cette période là, j'ai des dirigeants avec qui j'étais très proche, en particulier quelqu'un qui s'appelait Jacques Millet. Et ce dirigeant m'appelle et me dit C'est le moment que tu reviennes et il y a un projet qui se construit qui s'appelle le PB86. Il faut que tu rentres et viens, on construit, on monte en pro. Et à ce moment-là, j'étais un peu fatigué du milieu. Je n'ai jamais su jouer pour l'argent en fait. Donc le fait de partir, de jouer à Nanterre, qui était un très bon club, mais de jouer dans un club avec qui je n'avais pas d'affinité proprement, à part des gens excellents qui étaient à l'intérieur. Je me suis dit, c'est le moment de rentrer à un club de National 1. Eux me proposaient de reprendre mes études. Donc j'ai dit ok je rentre en National 1, je joue en National 1 et je retourne à la fac et je m'inscris à la fac de sport de Poitiers à 27 ans. Et en un an on est champion de France de National 1, on tape Limoges et j'ai mon master. Donc bon choix quand même.

  • Speaker #0

    Que demander de mieux.

  • Speaker #1

    Ouais c'est clair.

  • Speaker #0

    Excellent. Je reviens un petit peu sur le parcours où tu joues dans Cosep et là ton basket explose et donc tu atterris en Pro B. Il se passe quoi en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les seuls matchs professionnels que j'avais vu, c'est quand mon grand-père m'a emmené à Limoges pour aller voir le CSP. Mais autrement, je n'avais aucune connaissance. Et donc je suis parti sans aucun a priori, mais vraiment, c'est juste de croquer. Au moment où j'avais des essais, j'ai fait des essais avec plusieurs clubs qui m'avaient contacté. Et mes parents m'ont dit si tu t'en vas, tu pars en pro, tu pars pas en National 1, tu pars pas dans une autre National 2. Voilà, va taper pro et va voir ce que ça donne. Donc je suis vraiment parti avec ça. Je m'étais quand même inscrit à la fac à Clermont parce que pour moi ça me semblait trop bizarre. Clairement, faire professionnel à Vichy et faire des études à Clermont, c'était pas compatible. Donc j'ai très vite arrêté. Mais après, j'ai croqué à pleines dents. J'ai commencé à jouer avec des Américains. J'ai joué avec des vieux roublards qui m'ont appris ce que c'était que le milieu pro. Et puis, 20 ans. J'avais un contrat qui était tellement petit, à ce moment-là, il n'y avait pas de convention collective, que je ne gagnais même pas le SMIC. C'était des francs à l'époque. Je ne gagnais même pas le SMIC et je m'en foutais parce que je jouais.

  • Speaker #0

    Ok. Après, tu reviens sur Poitiers. Le PB86 est né. Toi, tu disais que tu ne fais pas du basket pour l'argent. C'est quoi ton ressenti à ce moment-là quand on te dit reviens à Poitiers pour qu'il y ait quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #1

    En fait, je vais remonter un petit peu dans le temps, mais en fait, moi, je suis le petit-fils à l'époque d'un grand dirigeant du stade Poitvin au mini-sport. Je suis le fils d'un sépiste et je suis le fils d'une joueuse du PEC. Donc en fait, moi, je suis un enfant du sport Poitvin. Je suis vraiment... pas mal basket, mais même en dehors de ça, j'avais des connexions vraiment dans toutes les assos de poitiers sportives. Et quand on me propose le PB86, je ne connaissais que la guerre de clochers, du cèpe, du stade, c'est qui les meilleurs. Quand tu étais du cèpe et mon grand-père qui était du stade, par exemple, on se vannait les repas de famille. Il fallait choisir un camp. Et là, on m'appelle et on me dit vas-y, rentre. Le cèpe et le stade se sont parlé, on est en train de construire un truc. Moi, j'étais comme un fou, en fait, rien que pour ça. Ça avait du sens. Là, ça rejoignait un peu tous les éléments de mon sang et on pouvait construire quelque chose. Et en plus, ça tenait la route, le public commençait à suivre. Moi, on me dit, si tu viens, quand tu vas revenir, on va commencer à jouer plus souvent à Lawson Body. On s'entraînera au CEP, mais tu verras. Et puis, quand j'arrive, c'était génial parce qu'en fait, tous les bénévoles qu'il y avait à ce moment-là au PB86, c'était... C'était tous les dirigeants que je connaissais de tous les clubs. Donc il y avait une effervescence et puis surtout, c'était un peu naïf. Les gens ne connaissaient pas en fait, on ne connaissait pas le sport de haut niveau. Alors bien sûr qu'il y avait le volet, mais le volet était à part. C'était pas le même monde, ils étaient au top de la pro à l'époque, c'était même champion de France. Mais nous, en fait, mon microcosme sportif, on ne connaissait pas du tout. Donc en fait, on gagnait un match, on était les champions du monde. C'était super.

  • Speaker #0

    J'imagine bien. Et du coup, tu t'es vraiment créé avec cette bande d'amis au PB. Notamment, moi étant grand fan du PB en plus, je t'ai découvert à un moment, je t'ai dit, c'était à Lotion de Maudit avec Supermez. Toute la clique. Et c'est vrai que c'était, donc, Vim en Match aussi. Donc c'était un moment qui m'a permis de découvrir le basket à Poitiers, parce que moi je ne suis pas de Poitiers à la base. Et ce qui m'amène à la question, une fois que ta carrière pro finie, qu'est-ce que tu projettes de faire ? Qu'est-ce qui te vient en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière déjà elle se stop parce que... Comme je te dis, je n'ai jamais fait ça en tant que professionnel et je suis un poids de vin pure souche. Je fais tout ce projet-là avec le PB86 pendant cinq ans et je me retrouve en quart de finale de play-off de Pro A contre Cholet. Alors quand tu vois ce qu'on vient de se dire, dans les huit premières équipes de France, dans le basket qui est ma passion, qu'est-ce que je peux espérer de plus en fait je peux pas aller plus haut Et donc, en fait, j'arrivais en fin de contrat. Le club de Poitiers commence à me mettre en concurrence légitimement. Ils me disent, voilà, l'année prochaine, tu vas moins jouer. On va essayer d'aller plus fort. On va essayer d'aller plus haut. Moi, j'avais 32 ans, deux enfants, une famille. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me raisonne ? Est-ce que je me mets sur le marché ? Et puis, je trouve un très bon contrat de l'autre côté de la France pendant deux ans. Et après ? Et après, je deviens quoi ? Donc là, je me dis, j'étais un peu en position de force. J'étais chez moi, j'étais dans ma famille. Et je dis au dirigeant, ok, je mets fin à ma carrière, mais par contre, je reste dans le club, je rentre dans le développement du club, et vous m'aidez à trouver des études qui me conviennent, et voilà, je cherche, et vous m'aidez dans le financement. Et donc en fait, je pars là-dedans avec tête baissée sur un projet de dire, il faut que je reste là. pour diverses raisons, mais il me faut toujours que tout de suite, que je construise quelque chose derrière. Et là, je suis... Enfin, souvent, quand on fait des choix comme ça et qu'on ne sait pas trop où on va, mais qu'on met tout son cœur, je me suis retrouvé à... rentrer au CDS de Limoges dans la promo 7 et j'arrête ma carrière. Je me retrouve en cours avec Zinedine Zidane. Donc là, voilà la transition, elle est toute faite. J'étais content de me lever pour aller, pour aller faire mes études et de penser à autre chose. Et j'avais un autre monde qui s'ouvrait à moi. Donc en fait, j'ai très vite, je suis très vite parti à côté.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce monde là aujourd'hui, maintenant, où est ce que tu en es ? Sur ce monde d'après, après basket ?

  • Speaker #1

    Ce monde, alors déjà, je suis J'ai mis quelques années à comprendre petit à petit que je ne serai plus jamais sportif professionnel. Parce que quand on sort, on se dit que c'est un choix, on y va dedans, mais on dit que c'est un choix, si je veux je reviens. Un an, deux ans, trois ans, en plus physiquement j'avais que 32 ans, donc ça allait, dès que je jouais c'était correct en fait. Mais le temps passe et puis on croit toujours qu'on peut faire quelque chose. Mais ça prend ses petites morts. C'est quelque chose d'assez violent, on en parle souvent. Les sportifs en parlent souvent. C'est quelque chose de... Justement, toute cette adrénaline, toute la partie de moi, d'ailleurs, on va dire qu'il y a des gens qui ne me connaissent qu'à travers ça, cette partie-là n'existe plus. Donc il faut aussi faire un deuil. Mais il faut l'optimiser aussi pour aller voir d'autres choses plus loin. Donc c'est un cheminement qui n'est vraiment pas évident. Et ce cheminement, il prend du temps. Et moi, il n'y a que les projets qui m'emmènent plus loin. Donc c'est les projets qui m'ont fait comprendre que je ferais autre chose. Et après, on se trouve toujours des excuses. Mais le mec qui prend ma place parce que je suis plus pro, c'est Evan Fournier. Donc, qu'est-ce que je peux en vouloir d'être sorti du jeu parce qu'Evan Fournier est arrivé sur le marché du monde pro ? On connaît tous l'athlète que c'est et ce ne sont pas des choix par défaut, ce ne sont pas des mauvais choix.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'il y a des gens qui nous écoutent et tu parlais de cette transition à l'arrêt de la carrière pro en tant que joueur, athlète. Comment toi tu as passé ce cap-là concrètement ? Il y a des gens qui t'ont aidé ? Tu avais, mis à part les projets qui te boostent vraiment, comment tu as pu pallier cette petite mort ?

  • Speaker #1

    Justement, cette petite mort, alors déjà la famille, on reste très soudés en famille, on en discute, mais quelque part, la famille, elle est là pour te réconforter, mais elle n'est pas là pour comprendre, parce que ce que tu vis, les autres ne l'ont pas vécu. C'est très personnel. Par contre, cette formation du CDES, je me suis retrouvé qu'avec des joueurs qui étaient en fin de carrière, des très grands joueurs. mais des joueurs aussi de moindres niveaux. Mais j'ai réalisé que même si on était champion du monde avec l'équipe de France de foot et qu'on avait mis deux têtes en finale, c'était le même cheminement. Zinedine était aussi dans cette situation un peu là, de comprendre qu'il y avait un après. Mais tout comme Guéric Carvadec, qui a un an de valeur formidable, et Eric Carrière qui à ce moment-là se posait des questions, qui commençait à travailler chez Canal. En fait, on était hyper soudés, on parlait beaucoup et déjà de banaliser, je ne suis pas tout seul. Et c'est un phénomène, je pense que c'est le phénomène de la vie. On naît, on grandit, on meurt. Et finalement, une carrière, c'est la même chose. Et c'est une partie de moi qui a vécu cette partie-là.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est une transition obligatoire ou en tant qu'athlète pro, tu n'es pas obligé de passer par cette transition ?

  • Speaker #1

    C'est obligatoire. C'est obligatoire. C'est obligatoire, mais comme tout cheminement professionnel de n'importe quelle personne qui fait une carrière et qui va chercher quelque chose, qui rêvait, forcément, quand ça se termine, on se pose des questions. Donc, en fait, c'est obligatoire. Je trouve que ce qui est très dangereux, c'est ceux qui ne le voient pas et qui pensent que cette partie-là n'est pas morte. Et quand on rencontre quelqu'un qui a 45, 50 ans... 55 et qu'un palmarès extraordinaire et qui quand il rentre dans la pièce on voit un sportif c'est triste c'est triste parce que parce que tu parce que c'est pas vrai en fait et aujourd'hui quand je rentre dans une pièce les gens ils me prennent pas pour un basketeur pro parce que parce que aujourd'hui ma carrière elle est loin derrière moi ça fait partie de moi mais c'est pas moi en fait donc soit tu donnes du volume en fait c'est utiliser cette image mais en fait c'est un peu un terreau aujourd'hui moi je construis là dessus mais c'est pas ce c'est pas moi, ça fait partie de moi, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Tu parles tout à l'heure de l'angévité dans ce sport-là. Alors, je vais bifurquer complètement, mais Lebron James, aujourd'hui, à bientôt 40 ans, qu'est-ce que tu penses de cet athlète, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un ovni. C'est l'ultime qui confirme la règle. C'est clair que des mecs comme lui, il y en aura de plus en plus, parce que la préparation physique progresse et que le rapport au corps des athlètes est en train de changer. Donc on va dire que c'est un des premiers à faire ça, mais il y en aura plein d'autres derrière. Lebron James, il est au cœur de l'univers. C'est-à-dire que ce qui est intéressant, ce n'est pas forcément la longévité de Lebron James, c'est qu'est-ce que devient Lebron James une fois qu'il va terminer. Je ne vais pas citer de nom, mais tous ces grands joueurs, qu'ils soient en NBA, en Europe et dans tous les sports en fait, tous ces joueurs-là, qu'est-ce qu'ils deviennent une fois que c'est définitivement fini ? Là, pour le moment, ils durent, ils performent. Donc, il n'y a rien à dire. C'est pas le mec du fond du banc qui n'a pas envie de quitter l'arène. C'est pas ça. Il est encore très performant. Mais c'est quand il va s'arrêter, est-ce qu'il va se prendre pour LeBron James, la méga star de la NBA, ou est-ce qu'il va construire un autre personnage ? Pour moi, Michael Jordan, aujourd'hui, quand on le voit rentrer dans une pièce, on voit un chef d'entreprise, on voit un monsieur autre. On sait tous ce qu'il a été, mais il est autre chose aujourd'hui. Il y a des joueurs comme ça qui sont... C'est la classe, c'est la grosse, grosse classe quand tu es capable de... de passer autre chose. Un Magic Johnson, c'est un peu le même truc. Et il y a des joueurs, quand ils rentrent dans la pièce, c'est toujours des vieux joueurs. Et ça,

  • Speaker #0

    c'est triste. Ok, on va partir un petit peu sur le côté... Ta carrière actuelle du coup, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière c'est pareil en fait, pendant que j'étais en train de te parler, je me dis que ma deuxième partie de carrière c'est exactement la même chose que quand j'ai été basketteur. C'est un truc que j'ai fait par passion, je n'étais pas fait pour, je n'ai jamais fait une école d'événementiel, je n'ai jamais fait de com, je n'ai jamais fait tout ça. C'est juste la passion de vouloir créer un tournoi avec mes potes du Jardin des Plantes. Et on commence à faire un événement en 2011 qui s'appelle Urban PB. On le fait juste entre potes et puis la sauce à la mayonnaise apprend et tu vois le truc, tu vois le public qui est là, les joueurs qui... Les joueurs qui pour la première édition, ça c'est un truc qui me reste toujours, mais qui pleurent. Tu mets en place une compétition, tu fais gagner et les mecs ils se sautent dessus, ils ont la larme à l'œil parce qu'ils ont gagné ton tournoi. Alors que t'as juste créé un tournoi et là tu dis t'as créé un truc. Et au fil du temps, on a progressé. En 2016, la FIBA nous appelle, Poitiers, quand même, c'est pas rien, pour construire le premier événement international. 3-3 sur le sol français, qui était l'Europe Cup qualifier à l'époque en 2016. Et puis à ce moment-là, on est quelques-uns à réfléchir, dont il faut rendre hommage à David Malescour. Moi je lui dis, moi j'y vais tout de suite, j'ai envie d'y aller. Et puis lui il pose, il prend son stylo, il fait les budgets, il fait machin. Du David quoi ! Et il dit, ouais allez on y va, ça passe, si ça se passe comme ça, normalement on devrait pouvoir, et on y va. Et on organise la première compétition avec quand même 23 nations. 23 nations présentes à Poitiers qui mettent les maillots européens, on voit des serbes, on voit des polonais, et qui commencent à envahir le centre-ville. Et on se dit, c'est nous, c'est juste avec notre folie qu'on a fait ça. Et du coup, la FIBA était sensible à ça, moi je me rapproche de la FIBA, je commence à les voir un peu à Lausanne, je crée des amitiés parce qu'il y a des gens que j'aime beaucoup dedans. Et puis on progresse, on rentre sur le marché des tours professionnels mondiaux. Et puis on arrive à ce qu'on m'appelle et qu'on me dise ton parcours avec FIBA, la philosophie que tu défends avec le 3-3, ça nous intéresse à Paris 2024.

  • Speaker #0

    Comment tu prends ça ?

  • Speaker #1

    J'ai pleuré. Non, parce qu'en fait, quand je faisais des... J'ai toujours fait des interventions, en particulier à la faculté des sports de Poitiers. En fait, tous ces étudiants, depuis 2016, j'étais là, je leur disais, mais les gars, vous avez une chance folle, il y a les JO en 2024, enfin, on l'a su en 2017, donc j'exagère, à partir de 2017, je dis aux jeunes, waouh, mais c'est une sacrée carotte, si vous êtes fan de sport, si vous voulez voir l'événement, il y a le plus gros événement du monde qui vient... à Paris en 2024, mais il faut que vous soyez de ceux-là. Et moi, je disais ça de manière un peu reculée, parce que je savais que ce n'était pas pour moi. Et puis finalement, c'est moi. Et puis, ce n'est pas n'importe quel poste, c'est le poste qui était fait pour moi. J'ai géré la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques avec des gens éminemment compétents. J'ai été entouré de gens extrêmement compétents. Et ces gens-là, quand je disais un mot sur le 3-3, ils me croyaient. J'étais perçu comme un expert. Et ça, ça fait énormément plaisir parce qu'en fait, ta passion t'amène vers une expertise. Et cette expertise, elle m'a permis de moduler et de mouler le produit 3-3 à place de la Concorde.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet événement qu'on connaît, les I.O. Comment tu l'as vécu en interne, en instanté du déroulement ?

  • Speaker #1

    Pendant les Jeux ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant les Jeux.

  • Speaker #1

    En fait, c'est assez... Pas du tout comme tu l'imagines. Je te le dis tout de suite. En fait, on était... Je vais un peu utiliser du jargon, mais l'aréna de Basket 3-3 se passait sur LC1, la Concorde numéro 1, la première aréna. Et derrière, on avait un back of house, avec nos bureaux, avec toute la... tout l'envers du décor qui permet de réaliser un spectacle. Et donc, en fait, du premier jour, mais même deux mois avant le début de la compétition, jusqu'à la fin de la compétition, ce carré de place, ce quartier de place qui était à 50 mètres de l'ambassade des États-Unis, est collé. et collé à la marine et tout ça, collé aux Champs-Élysées. J'ai vécu, j'ai mangé, j'ai dormi là-bas. Même si je rentrais le soir, je rentrais à 1h du mat, me coucher, prendre une douche et revenir le lendemain matin à 8h. Donc c'était un espèce de tunnel. Je n'ai même pas pu aller voir les compétitions de skateboard, de BMX, qui étaient à 40 mètres, 50 mètres de là où on était. On réagissait avec les collègues, on s'envoyait des messages. J'entendais... Ce qui était fou, c'est qu'en fait, on avait les écrans. Je regardais les compétitions qui se passaient sur les autres sites, pour voir l'atmosphère, parce qu'on n'était pas dans les premiers, pour comprendre ce qui se passait. J'entendais quand les Français du skate ou les Français du BMX passaient. Je les entendais, j'entendais le public réagir. Ils étaient à 100 mètres de moi, je n'avais même pas le temps d'y aller. Donc c'est comme ça que j'ai vécu les Jeux, à être tête baissée, à rentrer dans les détails, à un point de vue de détail. C'est ce que je dis, mon métier c'était de comprendre et de cadrer chaque minute de la compétition, et chaque centimètre carré du site, pour que ça soit sauce 3-3, pour que quand on rentre on se dise, tiens, ici c'est du 3-3. Donc voilà, c'était hyper minutieux.

  • Speaker #0

    Ma question va paraître un peu être légère ou utopique, mais tu ne regrettes pas justement de ne pas avoir profité des jeux en live ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais juste à ma place. Non, non, j'étais juste à ma place. Alors, je recevais des messages de tous mes... Il y avait énormément de moyens de communication entre nous. Moi qui faisais partie du service sport, j'étais en contact avec l'équipe, avec ma hiérarchie, avec les gens du dessus, et puis tous les autres sites. Et donc quand on s'envoyait des trucs, t'as envie, je serais bien d'aller voir du beach volley, je serais bien d'aller voir l'athlétisme bien sûr, mais j'étais à ma place en fait. J'étais juste à ma place, j'étais là où j'étais compétent, je pouvais intervenir, influencer. Non, je ne regrette absolument pas. Et puis le soir, quand tu stops ta journée de boulot, que c'est la nuit, que tu prends un Vélib et que tu te fais la montée des Champs-Élysées, parce que ça n'appartient qu'à toi à ce moment-là. Mes jeux, ils étaient différents. C'était des trucs comme ça. Après, dans les anecdotes, il y en a plein, mais dans l'oreillette, avec l'équipe et puis tous ceux qui devaient tout gérer, avec qui on était vraiment douze, on était vraiment très soudés. Et que tu entends, Lebron James arrive, Kevin Durant arrive, Thomas Barr arrive. Et ben tu es comme un fou en fait, tu te dis je bosse, je bosse et puis tu lèves la tête à un moment donné. Puis tu vois qu'en bord de terrain, tu as Carmelo Anthony, tu as Paolo Gasol. Enfin voilà, c'est wow, tu kiffes quoi, tu kiffes.

  • Speaker #0

    Et comment justement émotionnellement tu gères ça à ce moment là ?

  • Speaker #1

    En fait, tu es tellement concentré. Moi, je voulais tellement bien faire. J'avais tellement cette volonté. dans les partenaires proches des Jeux, outre tous mes collègues, il y avait le CIO et il y avait la FIBA. Et moi, pour repartir sur ce qu'on s'était dit tout à l'heure, moi la FIBA, je vis des choses avec eux en fait. C'est vraiment très fort, notre lien est très fort. Et je voulais rendre la copie. On s'était parlé avant et il devait y avoir un avant et un après Paris 2024. Et je voulais travailler, donc j'étais vraiment focus, focus. Donc en fait, l'émotion, elle était... A chaque fois que j'avais une petite victoire, mais c'est des victoires qui parleront même pas aux gens, parce que c'est... mais comment on a construit le site, comment les chaises sont proches, comment si ça se passait mal, quels scénarios ont déroulé, tout ça c'était des trucs qui étaient hyper minutieux. Donc en fait j'étais très focus et je voulais rendre la copie parfaite à la FIBA, et par contre j'ai craqué pour le podium en fait, au moment où... où tu as cette finale en plus, la finale, même le scénario sportif. Alors j'y suis pour rien, mais le scénario sportif, les athlètes ont réalisé une compétition, les filles et les garçons qui ont été fabuleuses et derrière, tu connais après, tu sais qui est champion, qui est la médaille d'or, où elle va, tout ça. Là, tu vois, tu vois les volontaires qui prennent les podiums, les drapeaux qui se montent et tout. J'ai craqué, c'était trop fort. Tu réalises que c'est les Jeux et parce que tu as T'as 400 photographes, t'as le monde entier. Même à ce moment-là, le premier ministre sortant, Gabriel Attal, il pouvait même pas être avec nous, il était dans les tribunes. C'était fou, en fait. Tu te dis, là, t'es au cœur, t'es dans l'œil.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est quoi ? Parce que tu disais que tu as craqué sur le podium. Selon toi, le meilleur moment que tu as vécu justement dans ces Jeux, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Le meilleur moment, c'est super dur.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ouais, tu sais, c'est... Je crois que c'est comme toute passion, en fait. On va chercher des trucs où on est capable de bosser des années. Et en fait, la sensation ultime... Alors, t'as un bien-être, après. Mais la sensation ultime, elle dure peut-être 3-4 minutes. Quand je vois ce podium, quand je vois les athlètes qui se tournent, quand je vois les hymnes, et que je me retourne et que je sais plus où regarder, parce qu'en fait, il y a des gens connus partout. Tu sais en fait, tu sais chaque centimètre carré, chaque minute, pourquoi les gens sont là. Ce bien-être, il dure 4-5 minutes. Mais par contre, j'avais de la chance à ce moment-là, j'avais ma N plus 1, ma N plus 2, ma N plus 3. J'avais toutes mes chefs, parce qu'en fait, j'avais que des femmes au-dessus de moi. J'avais toutes les chefs qui étaient là. Et puis, moi, je m'écroule comme un gamin. Moi, tu vois, un 98 entouré de femmes qui étaient autour de moi et qui me voient pleurer comme un enfant.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort.

  • Speaker #0

    Et tu parles beaucoup de passion. Tout ce que tu as fait dans ta vie, du coup, est lié à la passion. Est-ce que tu penses que c'est quelqu'un de ton entourage ou un mentor qui t'a guidé dans cette voie-là à un moment donné de ta vie ? Ou c'est quelque chose que tu avais déjà en toi ?

  • Speaker #1

    Un mentor, non. Mais comme je te disais, moi je suis un gamin de Poitiers, qui a grandi vraiment dans un milieu avec des parents fonctionnaires, je vais à la fac à Poitiers, enfin je joue dans un niveau amateur, il n'y a rien d'extraordinaire. Mais en fait, j'ai rencontré des gens

  • Speaker #0

    En particulier, si je dois, le plus ancien pour moi, j'ai été formé par un monsieur qui s'appelle Pierre Vincent, et qui a été ensuite l'entraîneur de Tony Parker. Mais en fait, il est arrivé, il était tout jeune, je crois qu'il avait 30 ans quand il est arrivé à Poitiers. Et il avait besoin de se faire la main sur une équipe, et il avait choisi l'équipe du CEP. Et moi, j'étais le gamin de 15 ans qui jouait avec des mecs de 20 ans. Et lui, je pense qu'il avait des grosses ambitions. et à juste titre, puisqu'après c'est devenu un très très grand entraîneur et je pense que le travail il n'y avait jamais de plafond et en fait quand il me disait je me rappelle, c'était dans la NR j'avais fait un article, où l'article c'était pourquoi pas en N2 parce qu'en fait on jouait en National 3 à ce moment là et mon rêve le journaliste me demande qu'est-ce que tu veux et moi je dis pourquoi pas en N2, et en fait mon rêve de l'année d'après c'était, et je rêvais pas plus loin en fait Et tu vois ça. Et après, les autres mentors, c'est par la force des choses. C'est quand j'atterris, et je ne sais pas pourquoi en probé, le premier match amical que je fais. Donc t'imagines, je suis là, je suis étudiant, je vis à Beaulieu, je mets mes affaires dans la voiture, je me barre, je trouve un appart à Paris. Je commence à m'entraîner et au bout d'une semaine, on fait un match amical. Et mon coach, qui était Jean-Michel Sénégal, qui était l'ancien meneur de l'équipe de France dans les années 80, qui a une grosse carrière, en particulier à Limoges. Il nous emmène à Limoges et il nous met direct contre une équipe de proie, Limoges, qui cette année-là termine champion de France, vainqueur de la Coupe de France et vainqueur de la Coupe d'Europe. Et mon premier match amical, je passe de la National 2 ici à jouer contre Châtellerault. Et je joue contre le Limoges CSP de Yann Bonato, Fred Weiss, les mecs qui vont performer. Et là, je pense que c'est le vrai déclic. Parce que je faisais, et ça c'est bon d'enseignement, parce que quand tu regardes, quand tu consommes du sport à la télé, tu fais putain mais il est nul, lui il est nul. Et avec tout le respect que j'ai, peut-être qu'il écoutera d'ailleurs et je lui souhaite, mais à Yann Bonato, j'ai parlé avec lui depuis d'ailleurs, mais un mec comme Yann Bonato, je le voyais toujours faire les mêmes choses et je disais mais les défenseurs ils sont trop nuls, regarde. Et une semaine après je deviens pro, je joue contre lui. il m'a fait la misère, il m'a fait tout ce que je voyais à l'écran et que je disais mais non mais les mecs ils sont trop nuls et là tu prends une grosse claque et par contre t'es là, t'es sur le terrain et là tu te dis maintenant que je suis là, pourquoi pas plus haut tu vois, et en fait je crois que je construis toujours les trucs comme ça d'accord, du coup tu m'as pris un peu dépourvu je t'emmène je t'emmène mais tu vois tu parlais tout à l'heure de la passion Merci. Clairement, plus je réfléchis, maintenant j'avance dans le temps, et là c'est ma première, deuxième, troisième carrière, je sais pas. Mais j'ai toujours... En fait, il y a que ça qui m'a fait lever le matin pour le moment. Il y a que la passion qui m'a fait lever le matin. J'ai du mal à me lever pour autre chose. Et je sais pas, et la question de savoir, parce que je pense que c'est une question générationnelle, je pense que nos parents étaient moins comme ça. Mais jusqu'à quel âge tu peux te lever que pour de la passion ? Est-ce qu'un jour, il faut devenir adulte ? Est-ce qu'un jour, il faut...

  • Speaker #1

    Passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Ouais, est-ce qu'un jour, il faut être sérieux ? Moi, je me mets à la place de mes enfants. Mes enfants, ils me voient lever le matin pour aller faire les jeux et rentrer tous les soirs en disant « C'était rigolo ce qu'on a fait, ma chérie, elle se fout de moi parce que j'utilisais ce mot-là tout le temps. Une réunion aujourd'hui, c'était rigolo. » Mais en fait, tu bosses. Et je ne sais pas ce que c'est que d'avoir un père qui fait des trucs rigolos. Je fais ça toute ma carrière.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu parles de famille. Comment tu gères justement, parce que ta carrière est riche en ascenseurs émotionnels. Et comment tu gères ça avec ta famille, avec tes enfants ?

  • Speaker #0

    Alors, je les ai toujours beaucoup protégés. Je ne me suis jamais mis sur un piédestal parce que c'est pas du tout... Moi je veux qu'ils soient à la limite fiers de leur parcours, de leur papa et tant mieux. Mais c'est pas une finalité... En fait, je n'en fais surtout pas des gens privilégiés. Par contre, je pense que cette passion, à la longue, elle se donne quand même. Elle est un peu virale quand même. Je pense qu'aujourd'hui, mon petit, qui lui est parti aussi dans le basket, et auquel je fais extrêmement attention parce que je ne veux surtout pas que ce soit un fils d'eux, surtout à Poitiers. C'est pas du tout un fils d'eux, c'est juste un joueur de basket qui a des compétences et qui progresse chaque jour parce qu'il bosse dur. Mais il sait que c'est possible. Et mes autres enfants, c'est la même chose. Il ne faut surtout pas qu'ils se mettent de... de barrière, c'est possible en fait. Je crois que tu vois, par rapport à ce que tu dis, par rapport à mes enfants, le seul truc valable finalement, c'est de leur dire que c'est possible. Et qu'ils font ce qu'ils veulent. Et si jamais, il y a toujours une voie en fait, il y a toujours un chemin en fait.

  • Speaker #1

    C'est très enrichissant tout ça du coup.

  • Speaker #0

    J'espère, au moins pour eux.

  • Speaker #1

    On va quitter un petit peu du coup, histoire de revenir un peu... sur le temps du coup qui file. Une question que je pose à chaque fois, c'est quoi ta vision du monde aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du monde ? Alors tu l'arrêtes où le monde là ?

  • Speaker #1

    Ta vision du monde au sens large vraiment, c'est-à-dire que ce soit même en perso, en pro, politiquement, enfin vraiment la vision globale du monde.

  • Speaker #0

    Eh bien, alors je suis assez... Le monde d'aujourd'hui, c'est pas du tout celui avec lequel on a grandi déjà. Donc je pense que tous nos repères, tout ce qu'on a appris nous quand on était gamin, je sais pas s'il reste grand chose. Parce qu'en fait, quand je te dis tout à l'heure que tout est possible, c'est qu'en fait on passe notre temps, la société passe notre temps à faire tomber les contraintes. Aujourd'hui... Avoir une mission dans une semaine à Hong Kong, tu peux y aller en fait. Tu vois, tu prends un avion, ok, après il y a d'autres choses. Mais tu peux envoyer un message au président de la République, aujourd'hui tu peux le faire. En fait, tout se casse et donc j'ai l'impression qu'à force de casser les repères, on se perd un peu. Et je crois qu'on a besoin, et je ne suis pas du tout quelqu'un de rigide et tout, mais... Mais je pense que chacun a besoin quand même de se donner un cadre, pas des limites, vraiment un cadre pour pouvoir progresser. Parce qu'à force de proposer des choses toujours mieux, avant quand on faisait des photos, toi qui es photographe... Tu développais ta pellicule et puis tu avais le grain que tu avais. Tu pouvais faire, là aujourd'hui, je ne sais pas combien de millions, mais si tu veux regarder le trait de l'œil dans l'œil de la personne que tu as pris à 300 mètres, tu peux le faire. Et c'est toujours ça. Mais malgré tout, on a besoin de cadres. Parce que ce n'est pas parce qu'on peut tout faire qu'il faut partir dans tous les sens. Et je pense que nos enfants, et surtout notre génération, enfin notre génération et la génération de nos petits, Je pense que c'est ça qui est dangereux. C'est ça qui est dangereux, parce que tu peux te prendre pour quelqu'un que tu n'es pas. En fait, tout explose. Je pars un peu dans tous les sens quand tu me demandes comment je vois le monde. C'est dangereux, quoi. C'est dangereux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est lié aux réseaux sociaux aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les réseaux sociaux, Internet, tout ça a une énorme importance et une énorme responsabilité dans ce qu'on vit. Une fois qu'on a dit ça, on revient en arrière. Non, c'est pas possible. Donc, oui. Pour te répondre, oui. Mais une fois qu'on a dit ça, c'est pour ça qu'il vaut mieux dompter la bête. Vaut mieux faire un... Vaut mieux comprendre où ça s'arrête. que et tu vois tu me parles de ça mais qui on est nous aujourd'hui pour éduquer nos enfants sur internet enfin c'est quand vous des fois des fois j'en ai on est là avec nos principes non mais fais attention ou tapas tendeur de par par jour ou écran ou d'écran faut faire attention et tout mais nous comment on aurait réagi si on avait 15 ans avec un téléphone Avec un smartphone. Mais jamais. Nous, on a vécu des trucs où on était bourrés de contraintes. Tu voulais un peu d'intimité sur un coup de téléphone, il fallait que tu tires le fil jusqu'à ta chambre. C'était, tu vois. Et là, eux, en fait, ils sont limite plus performants que nous. Alors bien sûr qu'il faut qu'on les cadre, nous, sur tout le reste, sur le respect de la personne, sur tout ce qui est réel. Mais sur le virtuel, ils sont tellement plus forts que nous.

  • Speaker #1

    C'est tellement vrai. Ils sont tellement dedans qu'ils nous ont largement dépassé.

  • Speaker #0

    Et puis dans un an, ça sera mieux, pire, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Et justement, les réseaux sociaux, comment toi tu l'intègres dans ta carrière aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux, alors sache que tu as en face de toi, je crois que je suis le premier basketteur français à avoir eu un site internet. Ok. Fait avec Benoît Dujardin à l'époque. s'appelait Meignet.com et donc on est au début des années 2000 et donc lui il voit le truc, il voit l'internet arriver on s'entend bien et il me dit bon ben on va faire un truc et je commençais à, c'est un espèce de blog et j'ai tout de suite pris la mesure de la bête parce que en fait quand t'es le premier Tout le monde te regarde. On avait beau avoir un réseau internet qui était un peu faible. J'ai pris parti en 2002 sur l'élection présidentielle et M. Le Pen qui est au deuxième tour. Et en fait, c'est plus fort que moi, je vois ça, j'ai un blog. Je balance quoi, je balance. Je ne sais plus, je crois qu'il fait 25% ou 20%, je crois que 20%. Et là, je fais un blog et je dis... J'arrive pas à croire qu'une personne sur cinq dans les tribunes qui vient me voir jouer a voté pour le monsieur. Et je me suis pris des trucs dans la gueule. J'imagine. Voilà, tu vois. Et là, j'ai pris la mesure en disant waouh, waouh. C'est violent. C'est violent. Et j'avais besoin de le dire. Et tu vois, c'est humain parce qu'en fait, à ce moment-là, on connaissait rien d'Internet. Tu me donnes un outil, tu me dis tu peux dire ce que tu veux. Les gens, ils le liront ou ils le liront pas. Il y a un truc qui passe comme ça. je le dis. Et après, je me suis pris. Alors, ça va, à cette époque-là, on n'était pas si nombreux que ça à se mettre sur Internet. Mais je suis passé sur les radios. Parce qu'après, forcément, t'as les radios nationales qui disent « Ouais, vous avez une opinion, ça nous intéresse. » Et puis hop, ils te remettent en avant malgré toi. Et alors que, sincèrement, on n'est pas là pour faire de la politique. Mais pour moi, c'était pas possible de rien dire, tu vois. Mais à ce moment-là, quand tu le disais, tu le disais aux troqués ou tu le disais à tes potes. Et ben là, c'était les... premières étapes où les autres pouvaient entendre ce que tu disais. Donc en fait, ma relation avec les réseaux sociaux, elle commence là. J'en ai beaucoup joué. Est-ce que j'ai de la chance au PB86 ? Tu parlais de Vimonmage tout à l'heure, mais... Mais j'en ai bénéficié à mort moi. Parce qu'après ma carrière, j'ai donné quelques années au syndicat national des basketteurs. Donc je m'occupais des joueurs de basket. J'avais une carrière, je n'ai jamais été champion de France de pro A. Il y a bien plus fort que moi. J'arrivais dans un lieu, tout le monde me connaissait en fait. J'avais une popularité dans le milieu du basket qui était directement liée à Vimon Match, c'est clair. Et puis avec notre parcours sportif. Donc j'en ai beaucoup étudié. Je pense que je fais partie des précurseurs en tant qu'athlète. que sportif. Depuis, je l'utilise, mais que pour ma vie professionnelle. Je ne mettrai jamais de photos de perso, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement, tu évoquais le fait de cette première expérience de hater, entre parenthèses. Aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu arrives à te détacher, étant donné que tu es quand même une personnalité publique, le fait d'avoir des critiques Merci. Fondé ou pas fondé d'ailleurs. Mais comment tu le vis ça aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça j'ai commencé à le comprendre quand... Alors j'étais plus joueur, mais j'étais toujours au PB86. Et toutes ces années où tout se passait mal, où tu luttes pour ne pas descendre, puis tu descends et puis tu perds tous les matchs. Et donc en fait, le PB86 avait un nombre de haters incroyable et ça arrivait très fort. Et ça me prenait à cœur parce que je ne comprenais pas. Et en fait, ces gens-là, je suis allé les voir dans les tribunes. Parce qu'après, en message perso, je disais, mais attends, on discute. Là, tu dis, l'Intel est nul, l'Intel est nul. Ok, on en parle. Et en fait, tu vois que ces gens-là, j'ai réalisé que c'est la plupart des haters derrière les écrans. En fait, ce ne sont pas des haters dans la vie, c'est juste des gens qu'on... qui veulent exister, mais même pas réellement. Ce ne sont pas des gens qui sont capables de prendre un micro en disant « toi, t'es nul parce que t'as fait ça, parce que... » Non. En fait, il y a les haters des réseaux sociaux, et puis en plus petit, t'as les haters, les vrais, et puis finalement, ceux qui sont capables de vraiment détester les gens. Il n'y a pas tant que ça, en fait. Réellement.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne analyse. Parce qu'au final, peut être que les gens, c'est juste un moyen d'exister, comme tu dis.

  • Speaker #0

    Et puis par contre, il y a un truc qui est véridique, c'est que sur les réseaux sociaux, tu vis beaucoup plus en critiquant que que des gens qui te donnent de l'amour. En fait, c'est je reviens à mes JO, mais enfin, nos JO, c'est pas du tout les mêmes. Mais les JO, les haters, qu'est ce qu'ils se sont fait plaisir avant ? Mais finalement, Est-ce qu'on a vraiment entendu ceux qui voulaient donner de l'amour pendant et après ? En fait, la réussite des jeux a juste permis aux haters de s'éteindre. Mais pas à tous ceux qui ont aimé de dire « Waouh, je kiffe » . Bien sûr qu'il y en a eu, mais largement moins que les haters. Et c'était des puits sans fond, c'était incroyable. Nous, dans les bureaux, dès qu'il y avait un truc qui allait sortir, on disait « Mais qu'est-ce qu'ils vont trouver là-dessus ? » Il n'a pas manqué. Quand on avait fait la... La cérémonie pour toute la partie des volontaires, en fait, et qu'il y a eu une grande cérémonie avec les uniformes des volontaires. Mais sur les réseaux sociaux, ça avait été une catastrophe. C'était les couleurs, les machins, c'est nul, vous respectez pas les volontaires. Regardez ce Bob, il est nul. C'était violent, quoi. C'était violent, c'était vraiment violent, tu vois. Aujourd'hui, le Bob, sur les réseaux sociaux, les gens, ils veulent l'acheter. Plusieurs centaines d'euros. Mais ça, on n'en parle pas, tu vois. Et en fait, ce côté... Je crois que les gens ont très envie. C'est aussi un outil politique. Ça permet aussi de déstabiliser. Dès que tu dis, regardez comment je suis beau, t'as envie de te mettre en avant, et t'as toujours quelqu'un qui a intérêt à te remettre en arrière. Donc voilà, c'est très politique. Je voudrais bien savoir déjà, sur les Jeux Olympiques, le nombre de faux comptes qui balançaient des trucs. C'était vraiment des... Je pense qu'il y avait des gens qui avaient trois, quatre comptes et qui balançaient de la... Mais des gens qui donnent de l'amour, ils ne créent pas 3-4 comptes.

  • Speaker #1

    Le levier n'est pas tout à fait le même, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Ok, écoute, j'ai envie de dire, on va poser des questions un peu plus légères maintenant, dans le sens où, de type par exemple, c'est quoi ton son du moment ? Un truc que tu mets vraiment en boucle ou que tu écoutes vraiment ? Tout le temps,

  • Speaker #0

    quoi. Ça tombe bien, parce qu'en fait, on arrive en fin d'année, et puis tu sais, t'as tous les résumés des plateformes qui t'envoient ce que t'as écouté dans l'année et tout. Et en fait, j'ai beau... Je suis quelqu'un qui écoute énormément de musique, puisque je peux te dire que j'ai écouté 27 000 minutes de musique ces années dernières. C'est précis, hein. Je crois que j'ai écouté plus de 600 artistes, 3000 morceaux. Donc je suis très hétéroclite. Mais... mais finalement, il y en a toujours un qui reste en haut, toujours le même. Et depuis 20 ans, c'est toujours le même. Et en fait, j'ai beau regarder plein de trucs à côté, et en fait, Ben Harper, je n'arrive pas à m'en sortir. J'écoute, et pourtant, j'écoute beaucoup de choses, j'ai des grosses vagues. Je suis un grand fan d'Oxmo, et je me disais cette année, putain, je pense qu'Oxmo, je ne l'ai plus écouté. Je regarde mon compte-rendu, et c'est toujours lui qui est devant.

  • Speaker #1

    En même temps, il est très bon.

  • Speaker #0

    Il est très bon. Et puis, ça devient de la musique classique, Bernard Peur, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a une sensibilité qui appart.

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Si je dois te répondre à un truc, je n'arrive pas à m'en sortir, mais c'est toujours lui. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi le dernier livre que tu as lu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très mauvais élève là-dedans, parce que, tu vois, contrairement à ce que les gens vont croire, je lisais beaucoup quand j'étais sportif. Et là, maintenant, je passe beaucoup de temps sur les écrans pour le boulot. Et j'ai beaucoup de mal. Mais néanmoins, j'ai un père qui m'offre tous les ans un livre. Parce qu'il sait qu'un jour, j'irai y retourner. Donc, il me le met toujours. Et tu vois, là, je lisais. Alors, l'auteur, je ne te pourrais pas dire si c'est une femme, mais ça s'appelle Paranoia. Et en fait, j'aime beaucoup les... Justement, ça va revenir directement à ce qu'on a dit. Mais tous ces livres qui t'emmènent vers une folie humaine, en allant plus loin, tu vois, il y a des choses qui, pour nous, on voudrait aller vers là. Mais si tu le pousses au bout, comment ça devient absurde ? Et là, tu vois, c'est un bouquin qui parle de... Si t'as quelque chose à cacher, c'est que ça va pas, quoi. Et donc, en fait, c'est tout un livre qui fait que t'as rien à cacher. Et donc, si t'as quelque chose à cacher, si tu veux une vie privée, c'est que... C'est louche. C'est que c'est louche. mais est-ce que vraiment c'est ça ? On est toujours là, on veut toujours les personnalités publiques, les personnalités politiques, on veut savoir ce qu'ils mangent, avec qui ils vivent, ce qu'ils font et tout, mais est-ce que c'est vraiment utile en fait ? Et s'ils ne le disent pas, s'ils ne disent pas qu'ils prennent un scooter pour aller voir une journaliste, et bien en fait ils ont quelque chose à cacher. Mais non en fait, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Ok, je vois. Écoute, pour finir, je te donne le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous dire ?

  • Speaker #0

    Eh bien que... Déjà, merci. C'est vraiment cool. C'est la première fois que je joue le jeu du podcast comme ça et je trouve ça vraiment sympa. Merci. J'espère que tous ceux que tu vas interroger... et dialoguer vont te dire des choses intéressantes. Moi je... Si je dois conclure un petit peu sur tout ce qu'on s'est dit, j'ai toujours vécu pour la passion et la passion, elle est toujours le maître mot de ma vie. Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile parce que quand tu vas chercher de l'adrénaline, tu as aussi des moments où tu vas moins... Forcément, il y a des moments de doute. En fait, choisir la passion, ce n'est pas choisir la facilité. et si j'ai juste un conseil à donner aux gens Et par contre, jamais je ne changerai pour autre chose. Je ne peux pas vivre sans passion. Donc en fait, ce doute et ces douleurs qui viennent, parce qu'il faut remettre, parce qu'il y a des doutes, parce que tu ne sais jamais où tu vas. Et que tu vois tout de suite, maintenant, je suis post-JO. J'ai été, comme on a dit tout à l'heure, dans l'œil. J'étais au centre de l'univers à un moment donné. Et tu sais que ça ne dure qu'un instant. Et qu'après, il y a des moments de doute. Mais il faut rebondir. et qu'est-ce qui me passionne aujourd'hui et vers quoi je me tourne et donc en fait si j'ai un mot de la fin je pense que le mot qu'on a le plus dit sur ce podcast ça va être passion mais c'est pas facile mais

  • Speaker #1

    ça vaut le coup écoute c'est une très très belle leçon merci Sylvain d'avoir participé avec nous pour ce podcast

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Si tu le souhaites, je pense qu'on en fera d'autres parce que tu as encore beaucoup à dire. J'ai beaucoup de questions encore.

  • Speaker #0

    Oui, mais écoute,

  • Speaker #1

    sans problème. En tout cas, on recale ça avec grand plaisir. Merci à toi. Et puis,

  • Speaker #0

    à très bientôt. Yes. Et longue vie à Poitvins.fr . Excellent. Merci.

  • Speaker #1

    David serait content.

  • Speaker #2

    Merci. She couldn't spend one day alone, but she couldn't be satisfied. When you have everything, you have everything to lose. She made herself. à peine elle est planée non mais tu te dis que tu es dans un salon il s'est fait d'un temps bien ça

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Description

Du CEP Poitiers aux JO de Paris 2024 : le parcours inspirant de Sylvain Maynier

Dans cet épisode captivant des Quarts d’Heures Poitevins, nous avons le plaisir d'accueillir Sylvain Maynier, une figure emblématique du basket à Poitiers.

Ancien basketteur professionnel, il a su se réinventer et aujourd'hui, il est consultant pour la FIBA et conférencier.

Sylvain nous raconte son parcours atypique qui l'a mené des terrains du CEP Poitiers à la scène internationale. Sa passion pour le basket 3x3 a fait de lui une référence incontournable dans ce domaine en plein essor. Mais ce n'est pas tout ! Il joue également un rôle clé dans l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.


Ce qui est particulièrement inspirant chez Sylvain, c'est sa motivation quotidienne et son désir ardent de transmettre ses connaissances et son expérience aux nouvelles générations. Son histoire est une véritable source d'inspiration pour tous les passionnés de sport et ceux qui croient en l'aventure humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur le quart d'heure Poitevins. Le podcast, comme son nom l'indique, est dédié au poitevines et au poitevins. Ce podcast est sponsorisé par le restaurant Le Maurice, un restaurant familial situé 24 rue Carno. Donc je vous invite à le découvrir ou à le redécouvrir. Voilà, sans plus attendre, nous allons accueillir mon invité.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Sylvain Maynier, bienvenue à mon quart d'heure Poitevins.

  • Speaker #0

    Excellent. Salut Sylvain. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour ce podcast. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter de manière succincte, s'il te plaît, qui tu es et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Sylvain Maynier, 47 ans, deux enfants plus un de ma chérie. Et donc, ce qui va me caractériser, c'est que je suis organisateur d'événements. en particulier de basket 3-3. Et je termine une mission, je viens de terminer ma mission de responsable de la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. On va y revenir un peu plus tard sur ce sujet. D'abord, Sylvain Maynier est poitevin.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu as toujours grandi dans le secteur ?

  • Speaker #1

    Je suis né à Beaulieu, moi. Ok. Je suis né à Beaulieu et j'ai grandi avec parents divorcés. Donc, j'ai fait plein de quartiers dans Poitiers, mais j'ai toujours grandi à Poitiers. Et mes grands-parents sont de Poitiers. Vraiment pure souche.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Moi, j'étais connu du coup en tant que basketeur à l'époque de Lawson Mody, ce qui monte un peu déjà. Peux-tu nous en dire un petit peu comment tu as choisi ce métier-là de basketeur ?

  • Speaker #1

    À ce métier ? Alors, sincèrement, je pense que je ne l'ai jamais choisi. Je pense que c'est plus quelque chose qui m'est arrivé comme ça. En fait, je suis vraiment un point de vin, mais un point de vin comme il y en a des milliers. C'est-à-dire que j'ai fait mon cursus scolaire à Poitiers. J'étais étudiant à Poitiers, à l'université. J'ai un doc de sciences éco. Et jusqu'à 20 ans, ma vie était de jouer au basket dans un club amateur qui était le CEP. de faire mes études avec mes potes et le week-end de faire la teuf dans les boîtes de nuit du centre de Poitiers. Et je ne sais pas pourquoi, mais mon niveau au basket à un moment donné a explosé, on va dire. Et là, j'ai commencé à être intéressant pour des clubs, mais j'étais déjà trop vieux pour rentrer en espoir. Donc en fait, je suis devenu pro à l'âge où il y en a qui terminent leur cursus dans les centres de formation. Je ne suis jamais passé en centre de formation, donc je suis parti et devenu pro au basket à 21 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, excellent. Et du coup, tu as fait plus en club ou tu es resté uniquement en Poitiers ?

  • Speaker #1

    Ah non, justement, quand je suis à cette période-là, en fait, je joue en National 2, je joue au CEP, au Dolmen. Et je jouais avec des joueurs, des très grands joueurs comme Rudi Nelhomme, Grégory Thielin, toute cette clique d'aujourd'hui qui sont devenus des très grands entraîneurs. Mais en fait, moi, je... Je ne pensais pas du tout que j'allais... Il n'y avait pas de basket pro à Poitiers. Je n'avais jamais vu un match de basket pro. Et quand il m'est arrivé ça en National 2, où j'avais fait un mois avec 40 points de moyenne, et là, en particulier, j'ai eu une chance énorme, c'est que j'ai été contacté par le club de Vichy. J'ai fait des essais un peu partout, mais j'ai eu des contacts avec le club de Vichy. Et le club de Vichy est dernier de probé. Il doit descendre et en fait il est rattrapé sur tapis vert. Et il me rappelle derrière, parce que j'avais fait des essais, et ils me disent qu'ils sont très intéressés mais ils n'ont pas d'argent. Et ça a été la grande chance de ma vie parce que quand on arrive de National 2, qu'on n'a aucun pédigré et qu'on ne sait pas du tout où on va, c'est ce qui m'a permis de rentrer dans une équipe avec 7 joueurs pros. Donc du jour au lendemain, je me suis mis à jouer 25 minutes en probé alors que je ne savais pas ce que c'était en fait.

  • Speaker #0

    Parcours atypique du coup.

  • Speaker #1

    Oui, complètement atypique.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, on va vendir un peu dans le temps. Tu as joué combien de temps en probé par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire que ma carrière professionnelle a duré 11 ans. J'ai fait 4 ans à Vichy, j'ai fait 1 an à Saint-Etienne, 1 an à Nanterre. Et après, je suis revenu 5 ans à Poitiers.

  • Speaker #0

    5 ans à Poitiers, ok. L'Ocean Body du coup ?

  • Speaker #1

    L'Ocean Body à partir de 2005. Je rentre à Poitiers, on est en National 1. J'en ai marre de ma carrière de basketeur. Je suis deuxième meilleur marqueur de probé avec Nanterre. Et quand je rentre à cette période là, j'ai des dirigeants avec qui j'étais très proche, en particulier quelqu'un qui s'appelait Jacques Millet. Et ce dirigeant m'appelle et me dit C'est le moment que tu reviennes et il y a un projet qui se construit qui s'appelle le PB86. Il faut que tu rentres et viens, on construit, on monte en pro. Et à ce moment-là, j'étais un peu fatigué du milieu. Je n'ai jamais su jouer pour l'argent en fait. Donc le fait de partir, de jouer à Nanterre, qui était un très bon club, mais de jouer dans un club avec qui je n'avais pas d'affinité proprement, à part des gens excellents qui étaient à l'intérieur. Je me suis dit, c'est le moment de rentrer à un club de National 1. Eux me proposaient de reprendre mes études. Donc j'ai dit ok je rentre en National 1, je joue en National 1 et je retourne à la fac et je m'inscris à la fac de sport de Poitiers à 27 ans. Et en un an on est champion de France de National 1, on tape Limoges et j'ai mon master. Donc bon choix quand même.

  • Speaker #0

    Que demander de mieux.

  • Speaker #1

    Ouais c'est clair.

  • Speaker #0

    Excellent. Je reviens un petit peu sur le parcours où tu joues dans Cosep et là ton basket explose et donc tu atterris en Pro B. Il se passe quoi en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les seuls matchs professionnels que j'avais vu, c'est quand mon grand-père m'a emmené à Limoges pour aller voir le CSP. Mais autrement, je n'avais aucune connaissance. Et donc je suis parti sans aucun a priori, mais vraiment, c'est juste de croquer. Au moment où j'avais des essais, j'ai fait des essais avec plusieurs clubs qui m'avaient contacté. Et mes parents m'ont dit si tu t'en vas, tu pars en pro, tu pars pas en National 1, tu pars pas dans une autre National 2. Voilà, va taper pro et va voir ce que ça donne. Donc je suis vraiment parti avec ça. Je m'étais quand même inscrit à la fac à Clermont parce que pour moi ça me semblait trop bizarre. Clairement, faire professionnel à Vichy et faire des études à Clermont, c'était pas compatible. Donc j'ai très vite arrêté. Mais après, j'ai croqué à pleines dents. J'ai commencé à jouer avec des Américains. J'ai joué avec des vieux roublards qui m'ont appris ce que c'était que le milieu pro. Et puis, 20 ans. J'avais un contrat qui était tellement petit, à ce moment-là, il n'y avait pas de convention collective, que je ne gagnais même pas le SMIC. C'était des francs à l'époque. Je ne gagnais même pas le SMIC et je m'en foutais parce que je jouais.

  • Speaker #0

    Ok. Après, tu reviens sur Poitiers. Le PB86 est né. Toi, tu disais que tu ne fais pas du basket pour l'argent. C'est quoi ton ressenti à ce moment-là quand on te dit reviens à Poitiers pour qu'il y ait quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #1

    En fait, je vais remonter un petit peu dans le temps, mais en fait, moi, je suis le petit-fils à l'époque d'un grand dirigeant du stade Poitvin au mini-sport. Je suis le fils d'un sépiste et je suis le fils d'une joueuse du PEC. Donc en fait, moi, je suis un enfant du sport Poitvin. Je suis vraiment... pas mal basket, mais même en dehors de ça, j'avais des connexions vraiment dans toutes les assos de poitiers sportives. Et quand on me propose le PB86, je ne connaissais que la guerre de clochers, du cèpe, du stade, c'est qui les meilleurs. Quand tu étais du cèpe et mon grand-père qui était du stade, par exemple, on se vannait les repas de famille. Il fallait choisir un camp. Et là, on m'appelle et on me dit vas-y, rentre. Le cèpe et le stade se sont parlé, on est en train de construire un truc. Moi, j'étais comme un fou, en fait, rien que pour ça. Ça avait du sens. Là, ça rejoignait un peu tous les éléments de mon sang et on pouvait construire quelque chose. Et en plus, ça tenait la route, le public commençait à suivre. Moi, on me dit, si tu viens, quand tu vas revenir, on va commencer à jouer plus souvent à Lawson Body. On s'entraînera au CEP, mais tu verras. Et puis, quand j'arrive, c'était génial parce qu'en fait, tous les bénévoles qu'il y avait à ce moment-là au PB86, c'était... C'était tous les dirigeants que je connaissais de tous les clubs. Donc il y avait une effervescence et puis surtout, c'était un peu naïf. Les gens ne connaissaient pas en fait, on ne connaissait pas le sport de haut niveau. Alors bien sûr qu'il y avait le volet, mais le volet était à part. C'était pas le même monde, ils étaient au top de la pro à l'époque, c'était même champion de France. Mais nous, en fait, mon microcosme sportif, on ne connaissait pas du tout. Donc en fait, on gagnait un match, on était les champions du monde. C'était super.

  • Speaker #0

    J'imagine bien. Et du coup, tu t'es vraiment créé avec cette bande d'amis au PB. Notamment, moi étant grand fan du PB en plus, je t'ai découvert à un moment, je t'ai dit, c'était à Lotion de Maudit avec Supermez. Toute la clique. Et c'est vrai que c'était, donc, Vim en Match aussi. Donc c'était un moment qui m'a permis de découvrir le basket à Poitiers, parce que moi je ne suis pas de Poitiers à la base. Et ce qui m'amène à la question, une fois que ta carrière pro finie, qu'est-ce que tu projettes de faire ? Qu'est-ce qui te vient en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière déjà elle se stop parce que... Comme je te dis, je n'ai jamais fait ça en tant que professionnel et je suis un poids de vin pure souche. Je fais tout ce projet-là avec le PB86 pendant cinq ans et je me retrouve en quart de finale de play-off de Pro A contre Cholet. Alors quand tu vois ce qu'on vient de se dire, dans les huit premières équipes de France, dans le basket qui est ma passion, qu'est-ce que je peux espérer de plus en fait je peux pas aller plus haut Et donc, en fait, j'arrivais en fin de contrat. Le club de Poitiers commence à me mettre en concurrence légitimement. Ils me disent, voilà, l'année prochaine, tu vas moins jouer. On va essayer d'aller plus fort. On va essayer d'aller plus haut. Moi, j'avais 32 ans, deux enfants, une famille. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me raisonne ? Est-ce que je me mets sur le marché ? Et puis, je trouve un très bon contrat de l'autre côté de la France pendant deux ans. Et après ? Et après, je deviens quoi ? Donc là, je me dis, j'étais un peu en position de force. J'étais chez moi, j'étais dans ma famille. Et je dis au dirigeant, ok, je mets fin à ma carrière, mais par contre, je reste dans le club, je rentre dans le développement du club, et vous m'aidez à trouver des études qui me conviennent, et voilà, je cherche, et vous m'aidez dans le financement. Et donc en fait, je pars là-dedans avec tête baissée sur un projet de dire, il faut que je reste là. pour diverses raisons, mais il me faut toujours que tout de suite, que je construise quelque chose derrière. Et là, je suis... Enfin, souvent, quand on fait des choix comme ça et qu'on ne sait pas trop où on va, mais qu'on met tout son cœur, je me suis retrouvé à... rentrer au CDS de Limoges dans la promo 7 et j'arrête ma carrière. Je me retrouve en cours avec Zinedine Zidane. Donc là, voilà la transition, elle est toute faite. J'étais content de me lever pour aller, pour aller faire mes études et de penser à autre chose. Et j'avais un autre monde qui s'ouvrait à moi. Donc en fait, j'ai très vite, je suis très vite parti à côté.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce monde là aujourd'hui, maintenant, où est ce que tu en es ? Sur ce monde d'après, après basket ?

  • Speaker #1

    Ce monde, alors déjà, je suis J'ai mis quelques années à comprendre petit à petit que je ne serai plus jamais sportif professionnel. Parce que quand on sort, on se dit que c'est un choix, on y va dedans, mais on dit que c'est un choix, si je veux je reviens. Un an, deux ans, trois ans, en plus physiquement j'avais que 32 ans, donc ça allait, dès que je jouais c'était correct en fait. Mais le temps passe et puis on croit toujours qu'on peut faire quelque chose. Mais ça prend ses petites morts. C'est quelque chose d'assez violent, on en parle souvent. Les sportifs en parlent souvent. C'est quelque chose de... Justement, toute cette adrénaline, toute la partie de moi, d'ailleurs, on va dire qu'il y a des gens qui ne me connaissent qu'à travers ça, cette partie-là n'existe plus. Donc il faut aussi faire un deuil. Mais il faut l'optimiser aussi pour aller voir d'autres choses plus loin. Donc c'est un cheminement qui n'est vraiment pas évident. Et ce cheminement, il prend du temps. Et moi, il n'y a que les projets qui m'emmènent plus loin. Donc c'est les projets qui m'ont fait comprendre que je ferais autre chose. Et après, on se trouve toujours des excuses. Mais le mec qui prend ma place parce que je suis plus pro, c'est Evan Fournier. Donc, qu'est-ce que je peux en vouloir d'être sorti du jeu parce qu'Evan Fournier est arrivé sur le marché du monde pro ? On connaît tous l'athlète que c'est et ce ne sont pas des choix par défaut, ce ne sont pas des mauvais choix.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'il y a des gens qui nous écoutent et tu parlais de cette transition à l'arrêt de la carrière pro en tant que joueur, athlète. Comment toi tu as passé ce cap-là concrètement ? Il y a des gens qui t'ont aidé ? Tu avais, mis à part les projets qui te boostent vraiment, comment tu as pu pallier cette petite mort ?

  • Speaker #1

    Justement, cette petite mort, alors déjà la famille, on reste très soudés en famille, on en discute, mais quelque part, la famille, elle est là pour te réconforter, mais elle n'est pas là pour comprendre, parce que ce que tu vis, les autres ne l'ont pas vécu. C'est très personnel. Par contre, cette formation du CDES, je me suis retrouvé qu'avec des joueurs qui étaient en fin de carrière, des très grands joueurs. mais des joueurs aussi de moindres niveaux. Mais j'ai réalisé que même si on était champion du monde avec l'équipe de France de foot et qu'on avait mis deux têtes en finale, c'était le même cheminement. Zinedine était aussi dans cette situation un peu là, de comprendre qu'il y avait un après. Mais tout comme Guéric Carvadec, qui a un an de valeur formidable, et Eric Carrière qui à ce moment-là se posait des questions, qui commençait à travailler chez Canal. En fait, on était hyper soudés, on parlait beaucoup et déjà de banaliser, je ne suis pas tout seul. Et c'est un phénomène, je pense que c'est le phénomène de la vie. On naît, on grandit, on meurt. Et finalement, une carrière, c'est la même chose. Et c'est une partie de moi qui a vécu cette partie-là.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est une transition obligatoire ou en tant qu'athlète pro, tu n'es pas obligé de passer par cette transition ?

  • Speaker #1

    C'est obligatoire. C'est obligatoire. C'est obligatoire, mais comme tout cheminement professionnel de n'importe quelle personne qui fait une carrière et qui va chercher quelque chose, qui rêvait, forcément, quand ça se termine, on se pose des questions. Donc, en fait, c'est obligatoire. Je trouve que ce qui est très dangereux, c'est ceux qui ne le voient pas et qui pensent que cette partie-là n'est pas morte. Et quand on rencontre quelqu'un qui a 45, 50 ans... 55 et qu'un palmarès extraordinaire et qui quand il rentre dans la pièce on voit un sportif c'est triste c'est triste parce que parce que tu parce que c'est pas vrai en fait et aujourd'hui quand je rentre dans une pièce les gens ils me prennent pas pour un basketeur pro parce que parce que aujourd'hui ma carrière elle est loin derrière moi ça fait partie de moi mais c'est pas moi en fait donc soit tu donnes du volume en fait c'est utiliser cette image mais en fait c'est un peu un terreau aujourd'hui moi je construis là dessus mais c'est pas ce c'est pas moi, ça fait partie de moi, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Tu parles tout à l'heure de l'angévité dans ce sport-là. Alors, je vais bifurquer complètement, mais Lebron James, aujourd'hui, à bientôt 40 ans, qu'est-ce que tu penses de cet athlète, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un ovni. C'est l'ultime qui confirme la règle. C'est clair que des mecs comme lui, il y en aura de plus en plus, parce que la préparation physique progresse et que le rapport au corps des athlètes est en train de changer. Donc on va dire que c'est un des premiers à faire ça, mais il y en aura plein d'autres derrière. Lebron James, il est au cœur de l'univers. C'est-à-dire que ce qui est intéressant, ce n'est pas forcément la longévité de Lebron James, c'est qu'est-ce que devient Lebron James une fois qu'il va terminer. Je ne vais pas citer de nom, mais tous ces grands joueurs, qu'ils soient en NBA, en Europe et dans tous les sports en fait, tous ces joueurs-là, qu'est-ce qu'ils deviennent une fois que c'est définitivement fini ? Là, pour le moment, ils durent, ils performent. Donc, il n'y a rien à dire. C'est pas le mec du fond du banc qui n'a pas envie de quitter l'arène. C'est pas ça. Il est encore très performant. Mais c'est quand il va s'arrêter, est-ce qu'il va se prendre pour LeBron James, la méga star de la NBA, ou est-ce qu'il va construire un autre personnage ? Pour moi, Michael Jordan, aujourd'hui, quand on le voit rentrer dans une pièce, on voit un chef d'entreprise, on voit un monsieur autre. On sait tous ce qu'il a été, mais il est autre chose aujourd'hui. Il y a des joueurs comme ça qui sont... C'est la classe, c'est la grosse, grosse classe quand tu es capable de... de passer autre chose. Un Magic Johnson, c'est un peu le même truc. Et il y a des joueurs, quand ils rentrent dans la pièce, c'est toujours des vieux joueurs. Et ça,

  • Speaker #0

    c'est triste. Ok, on va partir un petit peu sur le côté... Ta carrière actuelle du coup, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière c'est pareil en fait, pendant que j'étais en train de te parler, je me dis que ma deuxième partie de carrière c'est exactement la même chose que quand j'ai été basketteur. C'est un truc que j'ai fait par passion, je n'étais pas fait pour, je n'ai jamais fait une école d'événementiel, je n'ai jamais fait de com, je n'ai jamais fait tout ça. C'est juste la passion de vouloir créer un tournoi avec mes potes du Jardin des Plantes. Et on commence à faire un événement en 2011 qui s'appelle Urban PB. On le fait juste entre potes et puis la sauce à la mayonnaise apprend et tu vois le truc, tu vois le public qui est là, les joueurs qui... Les joueurs qui pour la première édition, ça c'est un truc qui me reste toujours, mais qui pleurent. Tu mets en place une compétition, tu fais gagner et les mecs ils se sautent dessus, ils ont la larme à l'œil parce qu'ils ont gagné ton tournoi. Alors que t'as juste créé un tournoi et là tu dis t'as créé un truc. Et au fil du temps, on a progressé. En 2016, la FIBA nous appelle, Poitiers, quand même, c'est pas rien, pour construire le premier événement international. 3-3 sur le sol français, qui était l'Europe Cup qualifier à l'époque en 2016. Et puis à ce moment-là, on est quelques-uns à réfléchir, dont il faut rendre hommage à David Malescour. Moi je lui dis, moi j'y vais tout de suite, j'ai envie d'y aller. Et puis lui il pose, il prend son stylo, il fait les budgets, il fait machin. Du David quoi ! Et il dit, ouais allez on y va, ça passe, si ça se passe comme ça, normalement on devrait pouvoir, et on y va. Et on organise la première compétition avec quand même 23 nations. 23 nations présentes à Poitiers qui mettent les maillots européens, on voit des serbes, on voit des polonais, et qui commencent à envahir le centre-ville. Et on se dit, c'est nous, c'est juste avec notre folie qu'on a fait ça. Et du coup, la FIBA était sensible à ça, moi je me rapproche de la FIBA, je commence à les voir un peu à Lausanne, je crée des amitiés parce qu'il y a des gens que j'aime beaucoup dedans. Et puis on progresse, on rentre sur le marché des tours professionnels mondiaux. Et puis on arrive à ce qu'on m'appelle et qu'on me dise ton parcours avec FIBA, la philosophie que tu défends avec le 3-3, ça nous intéresse à Paris 2024.

  • Speaker #0

    Comment tu prends ça ?

  • Speaker #1

    J'ai pleuré. Non, parce qu'en fait, quand je faisais des... J'ai toujours fait des interventions, en particulier à la faculté des sports de Poitiers. En fait, tous ces étudiants, depuis 2016, j'étais là, je leur disais, mais les gars, vous avez une chance folle, il y a les JO en 2024, enfin, on l'a su en 2017, donc j'exagère, à partir de 2017, je dis aux jeunes, waouh, mais c'est une sacrée carotte, si vous êtes fan de sport, si vous voulez voir l'événement, il y a le plus gros événement du monde qui vient... à Paris en 2024, mais il faut que vous soyez de ceux-là. Et moi, je disais ça de manière un peu reculée, parce que je savais que ce n'était pas pour moi. Et puis finalement, c'est moi. Et puis, ce n'est pas n'importe quel poste, c'est le poste qui était fait pour moi. J'ai géré la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques avec des gens éminemment compétents. J'ai été entouré de gens extrêmement compétents. Et ces gens-là, quand je disais un mot sur le 3-3, ils me croyaient. J'étais perçu comme un expert. Et ça, ça fait énormément plaisir parce qu'en fait, ta passion t'amène vers une expertise. Et cette expertise, elle m'a permis de moduler et de mouler le produit 3-3 à place de la Concorde.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet événement qu'on connaît, les I.O. Comment tu l'as vécu en interne, en instanté du déroulement ?

  • Speaker #1

    Pendant les Jeux ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant les Jeux.

  • Speaker #1

    En fait, c'est assez... Pas du tout comme tu l'imagines. Je te le dis tout de suite. En fait, on était... Je vais un peu utiliser du jargon, mais l'aréna de Basket 3-3 se passait sur LC1, la Concorde numéro 1, la première aréna. Et derrière, on avait un back of house, avec nos bureaux, avec toute la... tout l'envers du décor qui permet de réaliser un spectacle. Et donc, en fait, du premier jour, mais même deux mois avant le début de la compétition, jusqu'à la fin de la compétition, ce carré de place, ce quartier de place qui était à 50 mètres de l'ambassade des États-Unis, est collé. et collé à la marine et tout ça, collé aux Champs-Élysées. J'ai vécu, j'ai mangé, j'ai dormi là-bas. Même si je rentrais le soir, je rentrais à 1h du mat, me coucher, prendre une douche et revenir le lendemain matin à 8h. Donc c'était un espèce de tunnel. Je n'ai même pas pu aller voir les compétitions de skateboard, de BMX, qui étaient à 40 mètres, 50 mètres de là où on était. On réagissait avec les collègues, on s'envoyait des messages. J'entendais... Ce qui était fou, c'est qu'en fait, on avait les écrans. Je regardais les compétitions qui se passaient sur les autres sites, pour voir l'atmosphère, parce qu'on n'était pas dans les premiers, pour comprendre ce qui se passait. J'entendais quand les Français du skate ou les Français du BMX passaient. Je les entendais, j'entendais le public réagir. Ils étaient à 100 mètres de moi, je n'avais même pas le temps d'y aller. Donc c'est comme ça que j'ai vécu les Jeux, à être tête baissée, à rentrer dans les détails, à un point de vue de détail. C'est ce que je dis, mon métier c'était de comprendre et de cadrer chaque minute de la compétition, et chaque centimètre carré du site, pour que ça soit sauce 3-3, pour que quand on rentre on se dise, tiens, ici c'est du 3-3. Donc voilà, c'était hyper minutieux.

  • Speaker #0

    Ma question va paraître un peu être légère ou utopique, mais tu ne regrettes pas justement de ne pas avoir profité des jeux en live ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais juste à ma place. Non, non, j'étais juste à ma place. Alors, je recevais des messages de tous mes... Il y avait énormément de moyens de communication entre nous. Moi qui faisais partie du service sport, j'étais en contact avec l'équipe, avec ma hiérarchie, avec les gens du dessus, et puis tous les autres sites. Et donc quand on s'envoyait des trucs, t'as envie, je serais bien d'aller voir du beach volley, je serais bien d'aller voir l'athlétisme bien sûr, mais j'étais à ma place en fait. J'étais juste à ma place, j'étais là où j'étais compétent, je pouvais intervenir, influencer. Non, je ne regrette absolument pas. Et puis le soir, quand tu stops ta journée de boulot, que c'est la nuit, que tu prends un Vélib et que tu te fais la montée des Champs-Élysées, parce que ça n'appartient qu'à toi à ce moment-là. Mes jeux, ils étaient différents. C'était des trucs comme ça. Après, dans les anecdotes, il y en a plein, mais dans l'oreillette, avec l'équipe et puis tous ceux qui devaient tout gérer, avec qui on était vraiment douze, on était vraiment très soudés. Et que tu entends, Lebron James arrive, Kevin Durant arrive, Thomas Barr arrive. Et ben tu es comme un fou en fait, tu te dis je bosse, je bosse et puis tu lèves la tête à un moment donné. Puis tu vois qu'en bord de terrain, tu as Carmelo Anthony, tu as Paolo Gasol. Enfin voilà, c'est wow, tu kiffes quoi, tu kiffes.

  • Speaker #0

    Et comment justement émotionnellement tu gères ça à ce moment là ?

  • Speaker #1

    En fait, tu es tellement concentré. Moi, je voulais tellement bien faire. J'avais tellement cette volonté. dans les partenaires proches des Jeux, outre tous mes collègues, il y avait le CIO et il y avait la FIBA. Et moi, pour repartir sur ce qu'on s'était dit tout à l'heure, moi la FIBA, je vis des choses avec eux en fait. C'est vraiment très fort, notre lien est très fort. Et je voulais rendre la copie. On s'était parlé avant et il devait y avoir un avant et un après Paris 2024. Et je voulais travailler, donc j'étais vraiment focus, focus. Donc en fait, l'émotion, elle était... A chaque fois que j'avais une petite victoire, mais c'est des victoires qui parleront même pas aux gens, parce que c'est... mais comment on a construit le site, comment les chaises sont proches, comment si ça se passait mal, quels scénarios ont déroulé, tout ça c'était des trucs qui étaient hyper minutieux. Donc en fait j'étais très focus et je voulais rendre la copie parfaite à la FIBA, et par contre j'ai craqué pour le podium en fait, au moment où... où tu as cette finale en plus, la finale, même le scénario sportif. Alors j'y suis pour rien, mais le scénario sportif, les athlètes ont réalisé une compétition, les filles et les garçons qui ont été fabuleuses et derrière, tu connais après, tu sais qui est champion, qui est la médaille d'or, où elle va, tout ça. Là, tu vois, tu vois les volontaires qui prennent les podiums, les drapeaux qui se montent et tout. J'ai craqué, c'était trop fort. Tu réalises que c'est les Jeux et parce que tu as T'as 400 photographes, t'as le monde entier. Même à ce moment-là, le premier ministre sortant, Gabriel Attal, il pouvait même pas être avec nous, il était dans les tribunes. C'était fou, en fait. Tu te dis, là, t'es au cœur, t'es dans l'œil.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est quoi ? Parce que tu disais que tu as craqué sur le podium. Selon toi, le meilleur moment que tu as vécu justement dans ces Jeux, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Le meilleur moment, c'est super dur.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ouais, tu sais, c'est... Je crois que c'est comme toute passion, en fait. On va chercher des trucs où on est capable de bosser des années. Et en fait, la sensation ultime... Alors, t'as un bien-être, après. Mais la sensation ultime, elle dure peut-être 3-4 minutes. Quand je vois ce podium, quand je vois les athlètes qui se tournent, quand je vois les hymnes, et que je me retourne et que je sais plus où regarder, parce qu'en fait, il y a des gens connus partout. Tu sais en fait, tu sais chaque centimètre carré, chaque minute, pourquoi les gens sont là. Ce bien-être, il dure 4-5 minutes. Mais par contre, j'avais de la chance à ce moment-là, j'avais ma N plus 1, ma N plus 2, ma N plus 3. J'avais toutes mes chefs, parce qu'en fait, j'avais que des femmes au-dessus de moi. J'avais toutes les chefs qui étaient là. Et puis, moi, je m'écroule comme un gamin. Moi, tu vois, un 98 entouré de femmes qui étaient autour de moi et qui me voient pleurer comme un enfant.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort.

  • Speaker #0

    Et tu parles beaucoup de passion. Tout ce que tu as fait dans ta vie, du coup, est lié à la passion. Est-ce que tu penses que c'est quelqu'un de ton entourage ou un mentor qui t'a guidé dans cette voie-là à un moment donné de ta vie ? Ou c'est quelque chose que tu avais déjà en toi ?

  • Speaker #1

    Un mentor, non. Mais comme je te disais, moi je suis un gamin de Poitiers, qui a grandi vraiment dans un milieu avec des parents fonctionnaires, je vais à la fac à Poitiers, enfin je joue dans un niveau amateur, il n'y a rien d'extraordinaire. Mais en fait, j'ai rencontré des gens

  • Speaker #0

    En particulier, si je dois, le plus ancien pour moi, j'ai été formé par un monsieur qui s'appelle Pierre Vincent, et qui a été ensuite l'entraîneur de Tony Parker. Mais en fait, il est arrivé, il était tout jeune, je crois qu'il avait 30 ans quand il est arrivé à Poitiers. Et il avait besoin de se faire la main sur une équipe, et il avait choisi l'équipe du CEP. Et moi, j'étais le gamin de 15 ans qui jouait avec des mecs de 20 ans. Et lui, je pense qu'il avait des grosses ambitions. et à juste titre, puisqu'après c'est devenu un très très grand entraîneur et je pense que le travail il n'y avait jamais de plafond et en fait quand il me disait je me rappelle, c'était dans la NR j'avais fait un article, où l'article c'était pourquoi pas en N2 parce qu'en fait on jouait en National 3 à ce moment là et mon rêve le journaliste me demande qu'est-ce que tu veux et moi je dis pourquoi pas en N2, et en fait mon rêve de l'année d'après c'était, et je rêvais pas plus loin en fait Et tu vois ça. Et après, les autres mentors, c'est par la force des choses. C'est quand j'atterris, et je ne sais pas pourquoi en probé, le premier match amical que je fais. Donc t'imagines, je suis là, je suis étudiant, je vis à Beaulieu, je mets mes affaires dans la voiture, je me barre, je trouve un appart à Paris. Je commence à m'entraîner et au bout d'une semaine, on fait un match amical. Et mon coach, qui était Jean-Michel Sénégal, qui était l'ancien meneur de l'équipe de France dans les années 80, qui a une grosse carrière, en particulier à Limoges. Il nous emmène à Limoges et il nous met direct contre une équipe de proie, Limoges, qui cette année-là termine champion de France, vainqueur de la Coupe de France et vainqueur de la Coupe d'Europe. Et mon premier match amical, je passe de la National 2 ici à jouer contre Châtellerault. Et je joue contre le Limoges CSP de Yann Bonato, Fred Weiss, les mecs qui vont performer. Et là, je pense que c'est le vrai déclic. Parce que je faisais, et ça c'est bon d'enseignement, parce que quand tu regardes, quand tu consommes du sport à la télé, tu fais putain mais il est nul, lui il est nul. Et avec tout le respect que j'ai, peut-être qu'il écoutera d'ailleurs et je lui souhaite, mais à Yann Bonato, j'ai parlé avec lui depuis d'ailleurs, mais un mec comme Yann Bonato, je le voyais toujours faire les mêmes choses et je disais mais les défenseurs ils sont trop nuls, regarde. Et une semaine après je deviens pro, je joue contre lui. il m'a fait la misère, il m'a fait tout ce que je voyais à l'écran et que je disais mais non mais les mecs ils sont trop nuls et là tu prends une grosse claque et par contre t'es là, t'es sur le terrain et là tu te dis maintenant que je suis là, pourquoi pas plus haut tu vois, et en fait je crois que je construis toujours les trucs comme ça d'accord, du coup tu m'as pris un peu dépourvu je t'emmène je t'emmène mais tu vois tu parlais tout à l'heure de la passion Merci. Clairement, plus je réfléchis, maintenant j'avance dans le temps, et là c'est ma première, deuxième, troisième carrière, je sais pas. Mais j'ai toujours... En fait, il y a que ça qui m'a fait lever le matin pour le moment. Il y a que la passion qui m'a fait lever le matin. J'ai du mal à me lever pour autre chose. Et je sais pas, et la question de savoir, parce que je pense que c'est une question générationnelle, je pense que nos parents étaient moins comme ça. Mais jusqu'à quel âge tu peux te lever que pour de la passion ? Est-ce qu'un jour, il faut devenir adulte ? Est-ce qu'un jour, il faut...

  • Speaker #1

    Passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Ouais, est-ce qu'un jour, il faut être sérieux ? Moi, je me mets à la place de mes enfants. Mes enfants, ils me voient lever le matin pour aller faire les jeux et rentrer tous les soirs en disant « C'était rigolo ce qu'on a fait, ma chérie, elle se fout de moi parce que j'utilisais ce mot-là tout le temps. Une réunion aujourd'hui, c'était rigolo. » Mais en fait, tu bosses. Et je ne sais pas ce que c'est que d'avoir un père qui fait des trucs rigolos. Je fais ça toute ma carrière.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu parles de famille. Comment tu gères justement, parce que ta carrière est riche en ascenseurs émotionnels. Et comment tu gères ça avec ta famille, avec tes enfants ?

  • Speaker #0

    Alors, je les ai toujours beaucoup protégés. Je ne me suis jamais mis sur un piédestal parce que c'est pas du tout... Moi je veux qu'ils soient à la limite fiers de leur parcours, de leur papa et tant mieux. Mais c'est pas une finalité... En fait, je n'en fais surtout pas des gens privilégiés. Par contre, je pense que cette passion, à la longue, elle se donne quand même. Elle est un peu virale quand même. Je pense qu'aujourd'hui, mon petit, qui lui est parti aussi dans le basket, et auquel je fais extrêmement attention parce que je ne veux surtout pas que ce soit un fils d'eux, surtout à Poitiers. C'est pas du tout un fils d'eux, c'est juste un joueur de basket qui a des compétences et qui progresse chaque jour parce qu'il bosse dur. Mais il sait que c'est possible. Et mes autres enfants, c'est la même chose. Il ne faut surtout pas qu'ils se mettent de... de barrière, c'est possible en fait. Je crois que tu vois, par rapport à ce que tu dis, par rapport à mes enfants, le seul truc valable finalement, c'est de leur dire que c'est possible. Et qu'ils font ce qu'ils veulent. Et si jamais, il y a toujours une voie en fait, il y a toujours un chemin en fait.

  • Speaker #1

    C'est très enrichissant tout ça du coup.

  • Speaker #0

    J'espère, au moins pour eux.

  • Speaker #1

    On va quitter un petit peu du coup, histoire de revenir un peu... sur le temps du coup qui file. Une question que je pose à chaque fois, c'est quoi ta vision du monde aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du monde ? Alors tu l'arrêtes où le monde là ?

  • Speaker #1

    Ta vision du monde au sens large vraiment, c'est-à-dire que ce soit même en perso, en pro, politiquement, enfin vraiment la vision globale du monde.

  • Speaker #0

    Eh bien, alors je suis assez... Le monde d'aujourd'hui, c'est pas du tout celui avec lequel on a grandi déjà. Donc je pense que tous nos repères, tout ce qu'on a appris nous quand on était gamin, je sais pas s'il reste grand chose. Parce qu'en fait, quand je te dis tout à l'heure que tout est possible, c'est qu'en fait on passe notre temps, la société passe notre temps à faire tomber les contraintes. Aujourd'hui... Avoir une mission dans une semaine à Hong Kong, tu peux y aller en fait. Tu vois, tu prends un avion, ok, après il y a d'autres choses. Mais tu peux envoyer un message au président de la République, aujourd'hui tu peux le faire. En fait, tout se casse et donc j'ai l'impression qu'à force de casser les repères, on se perd un peu. Et je crois qu'on a besoin, et je ne suis pas du tout quelqu'un de rigide et tout, mais... Mais je pense que chacun a besoin quand même de se donner un cadre, pas des limites, vraiment un cadre pour pouvoir progresser. Parce qu'à force de proposer des choses toujours mieux, avant quand on faisait des photos, toi qui es photographe... Tu développais ta pellicule et puis tu avais le grain que tu avais. Tu pouvais faire, là aujourd'hui, je ne sais pas combien de millions, mais si tu veux regarder le trait de l'œil dans l'œil de la personne que tu as pris à 300 mètres, tu peux le faire. Et c'est toujours ça. Mais malgré tout, on a besoin de cadres. Parce que ce n'est pas parce qu'on peut tout faire qu'il faut partir dans tous les sens. Et je pense que nos enfants, et surtout notre génération, enfin notre génération et la génération de nos petits, Je pense que c'est ça qui est dangereux. C'est ça qui est dangereux, parce que tu peux te prendre pour quelqu'un que tu n'es pas. En fait, tout explose. Je pars un peu dans tous les sens quand tu me demandes comment je vois le monde. C'est dangereux, quoi. C'est dangereux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est lié aux réseaux sociaux aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les réseaux sociaux, Internet, tout ça a une énorme importance et une énorme responsabilité dans ce qu'on vit. Une fois qu'on a dit ça, on revient en arrière. Non, c'est pas possible. Donc, oui. Pour te répondre, oui. Mais une fois qu'on a dit ça, c'est pour ça qu'il vaut mieux dompter la bête. Vaut mieux faire un... Vaut mieux comprendre où ça s'arrête. que et tu vois tu me parles de ça mais qui on est nous aujourd'hui pour éduquer nos enfants sur internet enfin c'est quand vous des fois des fois j'en ai on est là avec nos principes non mais fais attention ou tapas tendeur de par par jour ou écran ou d'écran faut faire attention et tout mais nous comment on aurait réagi si on avait 15 ans avec un téléphone Avec un smartphone. Mais jamais. Nous, on a vécu des trucs où on était bourrés de contraintes. Tu voulais un peu d'intimité sur un coup de téléphone, il fallait que tu tires le fil jusqu'à ta chambre. C'était, tu vois. Et là, eux, en fait, ils sont limite plus performants que nous. Alors bien sûr qu'il faut qu'on les cadre, nous, sur tout le reste, sur le respect de la personne, sur tout ce qui est réel. Mais sur le virtuel, ils sont tellement plus forts que nous.

  • Speaker #1

    C'est tellement vrai. Ils sont tellement dedans qu'ils nous ont largement dépassé.

  • Speaker #0

    Et puis dans un an, ça sera mieux, pire, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Et justement, les réseaux sociaux, comment toi tu l'intègres dans ta carrière aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux, alors sache que tu as en face de toi, je crois que je suis le premier basketteur français à avoir eu un site internet. Ok. Fait avec Benoît Dujardin à l'époque. s'appelait Meignet.com et donc on est au début des années 2000 et donc lui il voit le truc, il voit l'internet arriver on s'entend bien et il me dit bon ben on va faire un truc et je commençais à, c'est un espèce de blog et j'ai tout de suite pris la mesure de la bête parce que en fait quand t'es le premier Tout le monde te regarde. On avait beau avoir un réseau internet qui était un peu faible. J'ai pris parti en 2002 sur l'élection présidentielle et M. Le Pen qui est au deuxième tour. Et en fait, c'est plus fort que moi, je vois ça, j'ai un blog. Je balance quoi, je balance. Je ne sais plus, je crois qu'il fait 25% ou 20%, je crois que 20%. Et là, je fais un blog et je dis... J'arrive pas à croire qu'une personne sur cinq dans les tribunes qui vient me voir jouer a voté pour le monsieur. Et je me suis pris des trucs dans la gueule. J'imagine. Voilà, tu vois. Et là, j'ai pris la mesure en disant waouh, waouh. C'est violent. C'est violent. Et j'avais besoin de le dire. Et tu vois, c'est humain parce qu'en fait, à ce moment-là, on connaissait rien d'Internet. Tu me donnes un outil, tu me dis tu peux dire ce que tu veux. Les gens, ils le liront ou ils le liront pas. Il y a un truc qui passe comme ça. je le dis. Et après, je me suis pris. Alors, ça va, à cette époque-là, on n'était pas si nombreux que ça à se mettre sur Internet. Mais je suis passé sur les radios. Parce qu'après, forcément, t'as les radios nationales qui disent « Ouais, vous avez une opinion, ça nous intéresse. » Et puis hop, ils te remettent en avant malgré toi. Et alors que, sincèrement, on n'est pas là pour faire de la politique. Mais pour moi, c'était pas possible de rien dire, tu vois. Mais à ce moment-là, quand tu le disais, tu le disais aux troqués ou tu le disais à tes potes. Et ben là, c'était les... premières étapes où les autres pouvaient entendre ce que tu disais. Donc en fait, ma relation avec les réseaux sociaux, elle commence là. J'en ai beaucoup joué. Est-ce que j'ai de la chance au PB86 ? Tu parlais de Vimonmage tout à l'heure, mais... Mais j'en ai bénéficié à mort moi. Parce qu'après ma carrière, j'ai donné quelques années au syndicat national des basketteurs. Donc je m'occupais des joueurs de basket. J'avais une carrière, je n'ai jamais été champion de France de pro A. Il y a bien plus fort que moi. J'arrivais dans un lieu, tout le monde me connaissait en fait. J'avais une popularité dans le milieu du basket qui était directement liée à Vimon Match, c'est clair. Et puis avec notre parcours sportif. Donc j'en ai beaucoup étudié. Je pense que je fais partie des précurseurs en tant qu'athlète. que sportif. Depuis, je l'utilise, mais que pour ma vie professionnelle. Je ne mettrai jamais de photos de perso, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement, tu évoquais le fait de cette première expérience de hater, entre parenthèses. Aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu arrives à te détacher, étant donné que tu es quand même une personnalité publique, le fait d'avoir des critiques Merci. Fondé ou pas fondé d'ailleurs. Mais comment tu le vis ça aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça j'ai commencé à le comprendre quand... Alors j'étais plus joueur, mais j'étais toujours au PB86. Et toutes ces années où tout se passait mal, où tu luttes pour ne pas descendre, puis tu descends et puis tu perds tous les matchs. Et donc en fait, le PB86 avait un nombre de haters incroyable et ça arrivait très fort. Et ça me prenait à cœur parce que je ne comprenais pas. Et en fait, ces gens-là, je suis allé les voir dans les tribunes. Parce qu'après, en message perso, je disais, mais attends, on discute. Là, tu dis, l'Intel est nul, l'Intel est nul. Ok, on en parle. Et en fait, tu vois que ces gens-là, j'ai réalisé que c'est la plupart des haters derrière les écrans. En fait, ce ne sont pas des haters dans la vie, c'est juste des gens qu'on... qui veulent exister, mais même pas réellement. Ce ne sont pas des gens qui sont capables de prendre un micro en disant « toi, t'es nul parce que t'as fait ça, parce que... » Non. En fait, il y a les haters des réseaux sociaux, et puis en plus petit, t'as les haters, les vrais, et puis finalement, ceux qui sont capables de vraiment détester les gens. Il n'y a pas tant que ça, en fait. Réellement.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne analyse. Parce qu'au final, peut être que les gens, c'est juste un moyen d'exister, comme tu dis.

  • Speaker #0

    Et puis par contre, il y a un truc qui est véridique, c'est que sur les réseaux sociaux, tu vis beaucoup plus en critiquant que que des gens qui te donnent de l'amour. En fait, c'est je reviens à mes JO, mais enfin, nos JO, c'est pas du tout les mêmes. Mais les JO, les haters, qu'est ce qu'ils se sont fait plaisir avant ? Mais finalement, Est-ce qu'on a vraiment entendu ceux qui voulaient donner de l'amour pendant et après ? En fait, la réussite des jeux a juste permis aux haters de s'éteindre. Mais pas à tous ceux qui ont aimé de dire « Waouh, je kiffe » . Bien sûr qu'il y en a eu, mais largement moins que les haters. Et c'était des puits sans fond, c'était incroyable. Nous, dans les bureaux, dès qu'il y avait un truc qui allait sortir, on disait « Mais qu'est-ce qu'ils vont trouver là-dessus ? » Il n'a pas manqué. Quand on avait fait la... La cérémonie pour toute la partie des volontaires, en fait, et qu'il y a eu une grande cérémonie avec les uniformes des volontaires. Mais sur les réseaux sociaux, ça avait été une catastrophe. C'était les couleurs, les machins, c'est nul, vous respectez pas les volontaires. Regardez ce Bob, il est nul. C'était violent, quoi. C'était violent, c'était vraiment violent, tu vois. Aujourd'hui, le Bob, sur les réseaux sociaux, les gens, ils veulent l'acheter. Plusieurs centaines d'euros. Mais ça, on n'en parle pas, tu vois. Et en fait, ce côté... Je crois que les gens ont très envie. C'est aussi un outil politique. Ça permet aussi de déstabiliser. Dès que tu dis, regardez comment je suis beau, t'as envie de te mettre en avant, et t'as toujours quelqu'un qui a intérêt à te remettre en arrière. Donc voilà, c'est très politique. Je voudrais bien savoir déjà, sur les Jeux Olympiques, le nombre de faux comptes qui balançaient des trucs. C'était vraiment des... Je pense qu'il y avait des gens qui avaient trois, quatre comptes et qui balançaient de la... Mais des gens qui donnent de l'amour, ils ne créent pas 3-4 comptes.

  • Speaker #1

    Le levier n'est pas tout à fait le même, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Ok, écoute, j'ai envie de dire, on va poser des questions un peu plus légères maintenant, dans le sens où, de type par exemple, c'est quoi ton son du moment ? Un truc que tu mets vraiment en boucle ou que tu écoutes vraiment ? Tout le temps,

  • Speaker #0

    quoi. Ça tombe bien, parce qu'en fait, on arrive en fin d'année, et puis tu sais, t'as tous les résumés des plateformes qui t'envoient ce que t'as écouté dans l'année et tout. Et en fait, j'ai beau... Je suis quelqu'un qui écoute énormément de musique, puisque je peux te dire que j'ai écouté 27 000 minutes de musique ces années dernières. C'est précis, hein. Je crois que j'ai écouté plus de 600 artistes, 3000 morceaux. Donc je suis très hétéroclite. Mais... mais finalement, il y en a toujours un qui reste en haut, toujours le même. Et depuis 20 ans, c'est toujours le même. Et en fait, j'ai beau regarder plein de trucs à côté, et en fait, Ben Harper, je n'arrive pas à m'en sortir. J'écoute, et pourtant, j'écoute beaucoup de choses, j'ai des grosses vagues. Je suis un grand fan d'Oxmo, et je me disais cette année, putain, je pense qu'Oxmo, je ne l'ai plus écouté. Je regarde mon compte-rendu, et c'est toujours lui qui est devant.

  • Speaker #1

    En même temps, il est très bon.

  • Speaker #0

    Il est très bon. Et puis, ça devient de la musique classique, Bernard Peur, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a une sensibilité qui appart.

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Si je dois te répondre à un truc, je n'arrive pas à m'en sortir, mais c'est toujours lui. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi le dernier livre que tu as lu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très mauvais élève là-dedans, parce que, tu vois, contrairement à ce que les gens vont croire, je lisais beaucoup quand j'étais sportif. Et là, maintenant, je passe beaucoup de temps sur les écrans pour le boulot. Et j'ai beaucoup de mal. Mais néanmoins, j'ai un père qui m'offre tous les ans un livre. Parce qu'il sait qu'un jour, j'irai y retourner. Donc, il me le met toujours. Et tu vois, là, je lisais. Alors, l'auteur, je ne te pourrais pas dire si c'est une femme, mais ça s'appelle Paranoia. Et en fait, j'aime beaucoup les... Justement, ça va revenir directement à ce qu'on a dit. Mais tous ces livres qui t'emmènent vers une folie humaine, en allant plus loin, tu vois, il y a des choses qui, pour nous, on voudrait aller vers là. Mais si tu le pousses au bout, comment ça devient absurde ? Et là, tu vois, c'est un bouquin qui parle de... Si t'as quelque chose à cacher, c'est que ça va pas, quoi. Et donc, en fait, c'est tout un livre qui fait que t'as rien à cacher. Et donc, si t'as quelque chose à cacher, si tu veux une vie privée, c'est que... C'est louche. C'est que c'est louche. mais est-ce que vraiment c'est ça ? On est toujours là, on veut toujours les personnalités publiques, les personnalités politiques, on veut savoir ce qu'ils mangent, avec qui ils vivent, ce qu'ils font et tout, mais est-ce que c'est vraiment utile en fait ? Et s'ils ne le disent pas, s'ils ne disent pas qu'ils prennent un scooter pour aller voir une journaliste, et bien en fait ils ont quelque chose à cacher. Mais non en fait, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Ok, je vois. Écoute, pour finir, je te donne le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous dire ?

  • Speaker #0

    Eh bien que... Déjà, merci. C'est vraiment cool. C'est la première fois que je joue le jeu du podcast comme ça et je trouve ça vraiment sympa. Merci. J'espère que tous ceux que tu vas interroger... et dialoguer vont te dire des choses intéressantes. Moi je... Si je dois conclure un petit peu sur tout ce qu'on s'est dit, j'ai toujours vécu pour la passion et la passion, elle est toujours le maître mot de ma vie. Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile parce que quand tu vas chercher de l'adrénaline, tu as aussi des moments où tu vas moins... Forcément, il y a des moments de doute. En fait, choisir la passion, ce n'est pas choisir la facilité. et si j'ai juste un conseil à donner aux gens Et par contre, jamais je ne changerai pour autre chose. Je ne peux pas vivre sans passion. Donc en fait, ce doute et ces douleurs qui viennent, parce qu'il faut remettre, parce qu'il y a des doutes, parce que tu ne sais jamais où tu vas. Et que tu vois tout de suite, maintenant, je suis post-JO. J'ai été, comme on a dit tout à l'heure, dans l'œil. J'étais au centre de l'univers à un moment donné. Et tu sais que ça ne dure qu'un instant. Et qu'après, il y a des moments de doute. Mais il faut rebondir. et qu'est-ce qui me passionne aujourd'hui et vers quoi je me tourne et donc en fait si j'ai un mot de la fin je pense que le mot qu'on a le plus dit sur ce podcast ça va être passion mais c'est pas facile mais

  • Speaker #1

    ça vaut le coup écoute c'est une très très belle leçon merci Sylvain d'avoir participé avec nous pour ce podcast

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Si tu le souhaites, je pense qu'on en fera d'autres parce que tu as encore beaucoup à dire. J'ai beaucoup de questions encore.

  • Speaker #0

    Oui, mais écoute,

  • Speaker #1

    sans problème. En tout cas, on recale ça avec grand plaisir. Merci à toi. Et puis,

  • Speaker #0

    à très bientôt. Yes. Et longue vie à Poitvins.fr . Excellent. Merci.

  • Speaker #1

    David serait content.

  • Speaker #2

    Merci. She couldn't spend one day alone, but she couldn't be satisfied. When you have everything, you have everything to lose. She made herself. à peine elle est planée non mais tu te dis que tu es dans un salon il s'est fait d'un temps bien ça

Description

Du CEP Poitiers aux JO de Paris 2024 : le parcours inspirant de Sylvain Maynier

Dans cet épisode captivant des Quarts d’Heures Poitevins, nous avons le plaisir d'accueillir Sylvain Maynier, une figure emblématique du basket à Poitiers.

Ancien basketteur professionnel, il a su se réinventer et aujourd'hui, il est consultant pour la FIBA et conférencier.

Sylvain nous raconte son parcours atypique qui l'a mené des terrains du CEP Poitiers à la scène internationale. Sa passion pour le basket 3x3 a fait de lui une référence incontournable dans ce domaine en plein essor. Mais ce n'est pas tout ! Il joue également un rôle clé dans l'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.


Ce qui est particulièrement inspirant chez Sylvain, c'est sa motivation quotidienne et son désir ardent de transmettre ses connaissances et son expérience aux nouvelles générations. Son histoire est une véritable source d'inspiration pour tous les passionnés de sport et ceux qui croient en l'aventure humaine.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur le quart d'heure Poitevins. Le podcast, comme son nom l'indique, est dédié au poitevines et au poitevins. Ce podcast est sponsorisé par le restaurant Le Maurice, un restaurant familial situé 24 rue Carno. Donc je vous invite à le découvrir ou à le redécouvrir. Voilà, sans plus attendre, nous allons accueillir mon invité.

  • Speaker #1

    Bonjour, c'est Sylvain Maynier, bienvenue à mon quart d'heure Poitevins.

  • Speaker #0

    Excellent. Salut Sylvain. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui pour ce podcast. Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter de manière succincte, s'il te plaît, qui tu es et ce que tu fais dans la vie ?

  • Speaker #1

    Sylvain Maynier, 47 ans, deux enfants plus un de ma chérie. Et donc, ce qui va me caractériser, c'est que je suis organisateur d'événements. en particulier de basket 3-3. Et je termine une mission, je viens de terminer ma mission de responsable de la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. On va y revenir un peu plus tard sur ce sujet. D'abord, Sylvain Maynier est poitevin.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Tu as toujours grandi dans le secteur ?

  • Speaker #1

    Je suis né à Beaulieu, moi. Ok. Je suis né à Beaulieu et j'ai grandi avec parents divorcés. Donc, j'ai fait plein de quartiers dans Poitiers, mais j'ai toujours grandi à Poitiers. Et mes grands-parents sont de Poitiers. Vraiment pure souche.

  • Speaker #0

    Ok, excellent. Moi, j'étais connu du coup en tant que basketeur à l'époque de Lawson Mody, ce qui monte un peu déjà. Peux-tu nous en dire un petit peu comment tu as choisi ce métier-là de basketeur ?

  • Speaker #1

    À ce métier ? Alors, sincèrement, je pense que je ne l'ai jamais choisi. Je pense que c'est plus quelque chose qui m'est arrivé comme ça. En fait, je suis vraiment un point de vin, mais un point de vin comme il y en a des milliers. C'est-à-dire que j'ai fait mon cursus scolaire à Poitiers. J'étais étudiant à Poitiers, à l'université. J'ai un doc de sciences éco. Et jusqu'à 20 ans, ma vie était de jouer au basket dans un club amateur qui était le CEP. de faire mes études avec mes potes et le week-end de faire la teuf dans les boîtes de nuit du centre de Poitiers. Et je ne sais pas pourquoi, mais mon niveau au basket à un moment donné a explosé, on va dire. Et là, j'ai commencé à être intéressant pour des clubs, mais j'étais déjà trop vieux pour rentrer en espoir. Donc en fait, je suis devenu pro à l'âge où il y en a qui terminent leur cursus dans les centres de formation. Je ne suis jamais passé en centre de formation, donc je suis parti et devenu pro au basket à 21 ans.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, excellent. Et du coup, tu as fait plus en club ou tu es resté uniquement en Poitiers ?

  • Speaker #1

    Ah non, justement, quand je suis à cette période-là, en fait, je joue en National 2, je joue au CEP, au Dolmen. Et je jouais avec des joueurs, des très grands joueurs comme Rudi Nelhomme, Grégory Thielin, toute cette clique d'aujourd'hui qui sont devenus des très grands entraîneurs. Mais en fait, moi, je... Je ne pensais pas du tout que j'allais... Il n'y avait pas de basket pro à Poitiers. Je n'avais jamais vu un match de basket pro. Et quand il m'est arrivé ça en National 2, où j'avais fait un mois avec 40 points de moyenne, et là, en particulier, j'ai eu une chance énorme, c'est que j'ai été contacté par le club de Vichy. J'ai fait des essais un peu partout, mais j'ai eu des contacts avec le club de Vichy. Et le club de Vichy est dernier de probé. Il doit descendre et en fait il est rattrapé sur tapis vert. Et il me rappelle derrière, parce que j'avais fait des essais, et ils me disent qu'ils sont très intéressés mais ils n'ont pas d'argent. Et ça a été la grande chance de ma vie parce que quand on arrive de National 2, qu'on n'a aucun pédigré et qu'on ne sait pas du tout où on va, c'est ce qui m'a permis de rentrer dans une équipe avec 7 joueurs pros. Donc du jour au lendemain, je me suis mis à jouer 25 minutes en probé alors que je ne savais pas ce que c'était en fait.

  • Speaker #0

    Parcours atypique du coup.

  • Speaker #1

    Oui, complètement atypique.

  • Speaker #0

    Ok, et du coup, on va vendir un peu dans le temps. Tu as joué combien de temps en probé par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire que ma carrière professionnelle a duré 11 ans. J'ai fait 4 ans à Vichy, j'ai fait 1 an à Saint-Etienne, 1 an à Nanterre. Et après, je suis revenu 5 ans à Poitiers.

  • Speaker #0

    5 ans à Poitiers, ok. L'Ocean Body du coup ?

  • Speaker #1

    L'Ocean Body à partir de 2005. Je rentre à Poitiers, on est en National 1. J'en ai marre de ma carrière de basketeur. Je suis deuxième meilleur marqueur de probé avec Nanterre. Et quand je rentre à cette période là, j'ai des dirigeants avec qui j'étais très proche, en particulier quelqu'un qui s'appelait Jacques Millet. Et ce dirigeant m'appelle et me dit C'est le moment que tu reviennes et il y a un projet qui se construit qui s'appelle le PB86. Il faut que tu rentres et viens, on construit, on monte en pro. Et à ce moment-là, j'étais un peu fatigué du milieu. Je n'ai jamais su jouer pour l'argent en fait. Donc le fait de partir, de jouer à Nanterre, qui était un très bon club, mais de jouer dans un club avec qui je n'avais pas d'affinité proprement, à part des gens excellents qui étaient à l'intérieur. Je me suis dit, c'est le moment de rentrer à un club de National 1. Eux me proposaient de reprendre mes études. Donc j'ai dit ok je rentre en National 1, je joue en National 1 et je retourne à la fac et je m'inscris à la fac de sport de Poitiers à 27 ans. Et en un an on est champion de France de National 1, on tape Limoges et j'ai mon master. Donc bon choix quand même.

  • Speaker #0

    Que demander de mieux.

  • Speaker #1

    Ouais c'est clair.

  • Speaker #0

    Excellent. Je reviens un petit peu sur le parcours où tu joues dans Cosep et là ton basket explose et donc tu atterris en Pro B. Il se passe quoi en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors en fait, les seuls matchs professionnels que j'avais vu, c'est quand mon grand-père m'a emmené à Limoges pour aller voir le CSP. Mais autrement, je n'avais aucune connaissance. Et donc je suis parti sans aucun a priori, mais vraiment, c'est juste de croquer. Au moment où j'avais des essais, j'ai fait des essais avec plusieurs clubs qui m'avaient contacté. Et mes parents m'ont dit si tu t'en vas, tu pars en pro, tu pars pas en National 1, tu pars pas dans une autre National 2. Voilà, va taper pro et va voir ce que ça donne. Donc je suis vraiment parti avec ça. Je m'étais quand même inscrit à la fac à Clermont parce que pour moi ça me semblait trop bizarre. Clairement, faire professionnel à Vichy et faire des études à Clermont, c'était pas compatible. Donc j'ai très vite arrêté. Mais après, j'ai croqué à pleines dents. J'ai commencé à jouer avec des Américains. J'ai joué avec des vieux roublards qui m'ont appris ce que c'était que le milieu pro. Et puis, 20 ans. J'avais un contrat qui était tellement petit, à ce moment-là, il n'y avait pas de convention collective, que je ne gagnais même pas le SMIC. C'était des francs à l'époque. Je ne gagnais même pas le SMIC et je m'en foutais parce que je jouais.

  • Speaker #0

    Ok. Après, tu reviens sur Poitiers. Le PB86 est né. Toi, tu disais que tu ne fais pas du basket pour l'argent. C'est quoi ton ressenti à ce moment-là quand on te dit reviens à Poitiers pour qu'il y ait quelque chose de nouveau ?

  • Speaker #1

    En fait, je vais remonter un petit peu dans le temps, mais en fait, moi, je suis le petit-fils à l'époque d'un grand dirigeant du stade Poitvin au mini-sport. Je suis le fils d'un sépiste et je suis le fils d'une joueuse du PEC. Donc en fait, moi, je suis un enfant du sport Poitvin. Je suis vraiment... pas mal basket, mais même en dehors de ça, j'avais des connexions vraiment dans toutes les assos de poitiers sportives. Et quand on me propose le PB86, je ne connaissais que la guerre de clochers, du cèpe, du stade, c'est qui les meilleurs. Quand tu étais du cèpe et mon grand-père qui était du stade, par exemple, on se vannait les repas de famille. Il fallait choisir un camp. Et là, on m'appelle et on me dit vas-y, rentre. Le cèpe et le stade se sont parlé, on est en train de construire un truc. Moi, j'étais comme un fou, en fait, rien que pour ça. Ça avait du sens. Là, ça rejoignait un peu tous les éléments de mon sang et on pouvait construire quelque chose. Et en plus, ça tenait la route, le public commençait à suivre. Moi, on me dit, si tu viens, quand tu vas revenir, on va commencer à jouer plus souvent à Lawson Body. On s'entraînera au CEP, mais tu verras. Et puis, quand j'arrive, c'était génial parce qu'en fait, tous les bénévoles qu'il y avait à ce moment-là au PB86, c'était... C'était tous les dirigeants que je connaissais de tous les clubs. Donc il y avait une effervescence et puis surtout, c'était un peu naïf. Les gens ne connaissaient pas en fait, on ne connaissait pas le sport de haut niveau. Alors bien sûr qu'il y avait le volet, mais le volet était à part. C'était pas le même monde, ils étaient au top de la pro à l'époque, c'était même champion de France. Mais nous, en fait, mon microcosme sportif, on ne connaissait pas du tout. Donc en fait, on gagnait un match, on était les champions du monde. C'était super.

  • Speaker #0

    J'imagine bien. Et du coup, tu t'es vraiment créé avec cette bande d'amis au PB. Notamment, moi étant grand fan du PB en plus, je t'ai découvert à un moment, je t'ai dit, c'était à Lotion de Maudit avec Supermez. Toute la clique. Et c'est vrai que c'était, donc, Vim en Match aussi. Donc c'était un moment qui m'a permis de découvrir le basket à Poitiers, parce que moi je ne suis pas de Poitiers à la base. Et ce qui m'amène à la question, une fois que ta carrière pro finie, qu'est-ce que tu projettes de faire ? Qu'est-ce qui te vient en tête à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière déjà elle se stop parce que... Comme je te dis, je n'ai jamais fait ça en tant que professionnel et je suis un poids de vin pure souche. Je fais tout ce projet-là avec le PB86 pendant cinq ans et je me retrouve en quart de finale de play-off de Pro A contre Cholet. Alors quand tu vois ce qu'on vient de se dire, dans les huit premières équipes de France, dans le basket qui est ma passion, qu'est-ce que je peux espérer de plus en fait je peux pas aller plus haut Et donc, en fait, j'arrivais en fin de contrat. Le club de Poitiers commence à me mettre en concurrence légitimement. Ils me disent, voilà, l'année prochaine, tu vas moins jouer. On va essayer d'aller plus fort. On va essayer d'aller plus haut. Moi, j'avais 32 ans, deux enfants, une famille. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je me raisonne ? Est-ce que je me mets sur le marché ? Et puis, je trouve un très bon contrat de l'autre côté de la France pendant deux ans. Et après ? Et après, je deviens quoi ? Donc là, je me dis, j'étais un peu en position de force. J'étais chez moi, j'étais dans ma famille. Et je dis au dirigeant, ok, je mets fin à ma carrière, mais par contre, je reste dans le club, je rentre dans le développement du club, et vous m'aidez à trouver des études qui me conviennent, et voilà, je cherche, et vous m'aidez dans le financement. Et donc en fait, je pars là-dedans avec tête baissée sur un projet de dire, il faut que je reste là. pour diverses raisons, mais il me faut toujours que tout de suite, que je construise quelque chose derrière. Et là, je suis... Enfin, souvent, quand on fait des choix comme ça et qu'on ne sait pas trop où on va, mais qu'on met tout son cœur, je me suis retrouvé à... rentrer au CDS de Limoges dans la promo 7 et j'arrête ma carrière. Je me retrouve en cours avec Zinedine Zidane. Donc là, voilà la transition, elle est toute faite. J'étais content de me lever pour aller, pour aller faire mes études et de penser à autre chose. Et j'avais un autre monde qui s'ouvrait à moi. Donc en fait, j'ai très vite, je suis très vite parti à côté.

  • Speaker #0

    Ok. Et ce monde là aujourd'hui, maintenant, où est ce que tu en es ? Sur ce monde d'après, après basket ?

  • Speaker #1

    Ce monde, alors déjà, je suis J'ai mis quelques années à comprendre petit à petit que je ne serai plus jamais sportif professionnel. Parce que quand on sort, on se dit que c'est un choix, on y va dedans, mais on dit que c'est un choix, si je veux je reviens. Un an, deux ans, trois ans, en plus physiquement j'avais que 32 ans, donc ça allait, dès que je jouais c'était correct en fait. Mais le temps passe et puis on croit toujours qu'on peut faire quelque chose. Mais ça prend ses petites morts. C'est quelque chose d'assez violent, on en parle souvent. Les sportifs en parlent souvent. C'est quelque chose de... Justement, toute cette adrénaline, toute la partie de moi, d'ailleurs, on va dire qu'il y a des gens qui ne me connaissent qu'à travers ça, cette partie-là n'existe plus. Donc il faut aussi faire un deuil. Mais il faut l'optimiser aussi pour aller voir d'autres choses plus loin. Donc c'est un cheminement qui n'est vraiment pas évident. Et ce cheminement, il prend du temps. Et moi, il n'y a que les projets qui m'emmènent plus loin. Donc c'est les projets qui m'ont fait comprendre que je ferais autre chose. Et après, on se trouve toujours des excuses. Mais le mec qui prend ma place parce que je suis plus pro, c'est Evan Fournier. Donc, qu'est-ce que je peux en vouloir d'être sorti du jeu parce qu'Evan Fournier est arrivé sur le marché du monde pro ? On connaît tous l'athlète que c'est et ce ne sont pas des choix par défaut, ce ne sont pas des mauvais choix.

  • Speaker #0

    Et peut-être qu'il y a des gens qui nous écoutent et tu parlais de cette transition à l'arrêt de la carrière pro en tant que joueur, athlète. Comment toi tu as passé ce cap-là concrètement ? Il y a des gens qui t'ont aidé ? Tu avais, mis à part les projets qui te boostent vraiment, comment tu as pu pallier cette petite mort ?

  • Speaker #1

    Justement, cette petite mort, alors déjà la famille, on reste très soudés en famille, on en discute, mais quelque part, la famille, elle est là pour te réconforter, mais elle n'est pas là pour comprendre, parce que ce que tu vis, les autres ne l'ont pas vécu. C'est très personnel. Par contre, cette formation du CDES, je me suis retrouvé qu'avec des joueurs qui étaient en fin de carrière, des très grands joueurs. mais des joueurs aussi de moindres niveaux. Mais j'ai réalisé que même si on était champion du monde avec l'équipe de France de foot et qu'on avait mis deux têtes en finale, c'était le même cheminement. Zinedine était aussi dans cette situation un peu là, de comprendre qu'il y avait un après. Mais tout comme Guéric Carvadec, qui a un an de valeur formidable, et Eric Carrière qui à ce moment-là se posait des questions, qui commençait à travailler chez Canal. En fait, on était hyper soudés, on parlait beaucoup et déjà de banaliser, je ne suis pas tout seul. Et c'est un phénomène, je pense que c'est le phénomène de la vie. On naît, on grandit, on meurt. Et finalement, une carrière, c'est la même chose. Et c'est une partie de moi qui a vécu cette partie-là.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est une transition obligatoire ou en tant qu'athlète pro, tu n'es pas obligé de passer par cette transition ?

  • Speaker #1

    C'est obligatoire. C'est obligatoire. C'est obligatoire, mais comme tout cheminement professionnel de n'importe quelle personne qui fait une carrière et qui va chercher quelque chose, qui rêvait, forcément, quand ça se termine, on se pose des questions. Donc, en fait, c'est obligatoire. Je trouve que ce qui est très dangereux, c'est ceux qui ne le voient pas et qui pensent que cette partie-là n'est pas morte. Et quand on rencontre quelqu'un qui a 45, 50 ans... 55 et qu'un palmarès extraordinaire et qui quand il rentre dans la pièce on voit un sportif c'est triste c'est triste parce que parce que tu parce que c'est pas vrai en fait et aujourd'hui quand je rentre dans une pièce les gens ils me prennent pas pour un basketeur pro parce que parce que aujourd'hui ma carrière elle est loin derrière moi ça fait partie de moi mais c'est pas moi en fait donc soit tu donnes du volume en fait c'est utiliser cette image mais en fait c'est un peu un terreau aujourd'hui moi je construis là dessus mais c'est pas ce c'est pas moi, ça fait partie de moi, c'est tout.

  • Speaker #0

    Ok, très bien. Tu parles tout à l'heure de l'angévité dans ce sport-là. Alors, je vais bifurquer complètement, mais Lebron James, aujourd'hui, à bientôt 40 ans, qu'est-ce que tu penses de cet athlète, par exemple ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un ovni. C'est l'ultime qui confirme la règle. C'est clair que des mecs comme lui, il y en aura de plus en plus, parce que la préparation physique progresse et que le rapport au corps des athlètes est en train de changer. Donc on va dire que c'est un des premiers à faire ça, mais il y en aura plein d'autres derrière. Lebron James, il est au cœur de l'univers. C'est-à-dire que ce qui est intéressant, ce n'est pas forcément la longévité de Lebron James, c'est qu'est-ce que devient Lebron James une fois qu'il va terminer. Je ne vais pas citer de nom, mais tous ces grands joueurs, qu'ils soient en NBA, en Europe et dans tous les sports en fait, tous ces joueurs-là, qu'est-ce qu'ils deviennent une fois que c'est définitivement fini ? Là, pour le moment, ils durent, ils performent. Donc, il n'y a rien à dire. C'est pas le mec du fond du banc qui n'a pas envie de quitter l'arène. C'est pas ça. Il est encore très performant. Mais c'est quand il va s'arrêter, est-ce qu'il va se prendre pour LeBron James, la méga star de la NBA, ou est-ce qu'il va construire un autre personnage ? Pour moi, Michael Jordan, aujourd'hui, quand on le voit rentrer dans une pièce, on voit un chef d'entreprise, on voit un monsieur autre. On sait tous ce qu'il a été, mais il est autre chose aujourd'hui. Il y a des joueurs comme ça qui sont... C'est la classe, c'est la grosse, grosse classe quand tu es capable de... de passer autre chose. Un Magic Johnson, c'est un peu le même truc. Et il y a des joueurs, quand ils rentrent dans la pièce, c'est toujours des vieux joueurs. Et ça,

  • Speaker #0

    c'est triste. Ok, on va partir un petit peu sur le côté... Ta carrière actuelle du coup, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    Alors ma carrière c'est pareil en fait, pendant que j'étais en train de te parler, je me dis que ma deuxième partie de carrière c'est exactement la même chose que quand j'ai été basketteur. C'est un truc que j'ai fait par passion, je n'étais pas fait pour, je n'ai jamais fait une école d'événementiel, je n'ai jamais fait de com, je n'ai jamais fait tout ça. C'est juste la passion de vouloir créer un tournoi avec mes potes du Jardin des Plantes. Et on commence à faire un événement en 2011 qui s'appelle Urban PB. On le fait juste entre potes et puis la sauce à la mayonnaise apprend et tu vois le truc, tu vois le public qui est là, les joueurs qui... Les joueurs qui pour la première édition, ça c'est un truc qui me reste toujours, mais qui pleurent. Tu mets en place une compétition, tu fais gagner et les mecs ils se sautent dessus, ils ont la larme à l'œil parce qu'ils ont gagné ton tournoi. Alors que t'as juste créé un tournoi et là tu dis t'as créé un truc. Et au fil du temps, on a progressé. En 2016, la FIBA nous appelle, Poitiers, quand même, c'est pas rien, pour construire le premier événement international. 3-3 sur le sol français, qui était l'Europe Cup qualifier à l'époque en 2016. Et puis à ce moment-là, on est quelques-uns à réfléchir, dont il faut rendre hommage à David Malescour. Moi je lui dis, moi j'y vais tout de suite, j'ai envie d'y aller. Et puis lui il pose, il prend son stylo, il fait les budgets, il fait machin. Du David quoi ! Et il dit, ouais allez on y va, ça passe, si ça se passe comme ça, normalement on devrait pouvoir, et on y va. Et on organise la première compétition avec quand même 23 nations. 23 nations présentes à Poitiers qui mettent les maillots européens, on voit des serbes, on voit des polonais, et qui commencent à envahir le centre-ville. Et on se dit, c'est nous, c'est juste avec notre folie qu'on a fait ça. Et du coup, la FIBA était sensible à ça, moi je me rapproche de la FIBA, je commence à les voir un peu à Lausanne, je crée des amitiés parce qu'il y a des gens que j'aime beaucoup dedans. Et puis on progresse, on rentre sur le marché des tours professionnels mondiaux. Et puis on arrive à ce qu'on m'appelle et qu'on me dise ton parcours avec FIBA, la philosophie que tu défends avec le 3-3, ça nous intéresse à Paris 2024.

  • Speaker #0

    Comment tu prends ça ?

  • Speaker #1

    J'ai pleuré. Non, parce qu'en fait, quand je faisais des... J'ai toujours fait des interventions, en particulier à la faculté des sports de Poitiers. En fait, tous ces étudiants, depuis 2016, j'étais là, je leur disais, mais les gars, vous avez une chance folle, il y a les JO en 2024, enfin, on l'a su en 2017, donc j'exagère, à partir de 2017, je dis aux jeunes, waouh, mais c'est une sacrée carotte, si vous êtes fan de sport, si vous voulez voir l'événement, il y a le plus gros événement du monde qui vient... à Paris en 2024, mais il faut que vous soyez de ceux-là. Et moi, je disais ça de manière un peu reculée, parce que je savais que ce n'était pas pour moi. Et puis finalement, c'est moi. Et puis, ce n'est pas n'importe quel poste, c'est le poste qui était fait pour moi. J'ai géré la compétition de basket 3-3 pour les Jeux Olympiques avec des gens éminemment compétents. J'ai été entouré de gens extrêmement compétents. Et ces gens-là, quand je disais un mot sur le 3-3, ils me croyaient. J'étais perçu comme un expert. Et ça, ça fait énormément plaisir parce qu'en fait, ta passion t'amène vers une expertise. Et cette expertise, elle m'a permis de moduler et de mouler le produit 3-3 à place de la Concorde.

  • Speaker #0

    Et du coup, cet événement qu'on connaît, les I.O. Comment tu l'as vécu en interne, en instanté du déroulement ?

  • Speaker #1

    Pendant les Jeux ?

  • Speaker #0

    Oui, pendant les Jeux.

  • Speaker #1

    En fait, c'est assez... Pas du tout comme tu l'imagines. Je te le dis tout de suite. En fait, on était... Je vais un peu utiliser du jargon, mais l'aréna de Basket 3-3 se passait sur LC1, la Concorde numéro 1, la première aréna. Et derrière, on avait un back of house, avec nos bureaux, avec toute la... tout l'envers du décor qui permet de réaliser un spectacle. Et donc, en fait, du premier jour, mais même deux mois avant le début de la compétition, jusqu'à la fin de la compétition, ce carré de place, ce quartier de place qui était à 50 mètres de l'ambassade des États-Unis, est collé. et collé à la marine et tout ça, collé aux Champs-Élysées. J'ai vécu, j'ai mangé, j'ai dormi là-bas. Même si je rentrais le soir, je rentrais à 1h du mat, me coucher, prendre une douche et revenir le lendemain matin à 8h. Donc c'était un espèce de tunnel. Je n'ai même pas pu aller voir les compétitions de skateboard, de BMX, qui étaient à 40 mètres, 50 mètres de là où on était. On réagissait avec les collègues, on s'envoyait des messages. J'entendais... Ce qui était fou, c'est qu'en fait, on avait les écrans. Je regardais les compétitions qui se passaient sur les autres sites, pour voir l'atmosphère, parce qu'on n'était pas dans les premiers, pour comprendre ce qui se passait. J'entendais quand les Français du skate ou les Français du BMX passaient. Je les entendais, j'entendais le public réagir. Ils étaient à 100 mètres de moi, je n'avais même pas le temps d'y aller. Donc c'est comme ça que j'ai vécu les Jeux, à être tête baissée, à rentrer dans les détails, à un point de vue de détail. C'est ce que je dis, mon métier c'était de comprendre et de cadrer chaque minute de la compétition, et chaque centimètre carré du site, pour que ça soit sauce 3-3, pour que quand on rentre on se dise, tiens, ici c'est du 3-3. Donc voilà, c'était hyper minutieux.

  • Speaker #0

    Ma question va paraître un peu être légère ou utopique, mais tu ne regrettes pas justement de ne pas avoir profité des jeux en live ?

  • Speaker #1

    Non, j'étais juste à ma place. Non, non, j'étais juste à ma place. Alors, je recevais des messages de tous mes... Il y avait énormément de moyens de communication entre nous. Moi qui faisais partie du service sport, j'étais en contact avec l'équipe, avec ma hiérarchie, avec les gens du dessus, et puis tous les autres sites. Et donc quand on s'envoyait des trucs, t'as envie, je serais bien d'aller voir du beach volley, je serais bien d'aller voir l'athlétisme bien sûr, mais j'étais à ma place en fait. J'étais juste à ma place, j'étais là où j'étais compétent, je pouvais intervenir, influencer. Non, je ne regrette absolument pas. Et puis le soir, quand tu stops ta journée de boulot, que c'est la nuit, que tu prends un Vélib et que tu te fais la montée des Champs-Élysées, parce que ça n'appartient qu'à toi à ce moment-là. Mes jeux, ils étaient différents. C'était des trucs comme ça. Après, dans les anecdotes, il y en a plein, mais dans l'oreillette, avec l'équipe et puis tous ceux qui devaient tout gérer, avec qui on était vraiment douze, on était vraiment très soudés. Et que tu entends, Lebron James arrive, Kevin Durant arrive, Thomas Barr arrive. Et ben tu es comme un fou en fait, tu te dis je bosse, je bosse et puis tu lèves la tête à un moment donné. Puis tu vois qu'en bord de terrain, tu as Carmelo Anthony, tu as Paolo Gasol. Enfin voilà, c'est wow, tu kiffes quoi, tu kiffes.

  • Speaker #0

    Et comment justement émotionnellement tu gères ça à ce moment là ?

  • Speaker #1

    En fait, tu es tellement concentré. Moi, je voulais tellement bien faire. J'avais tellement cette volonté. dans les partenaires proches des Jeux, outre tous mes collègues, il y avait le CIO et il y avait la FIBA. Et moi, pour repartir sur ce qu'on s'était dit tout à l'heure, moi la FIBA, je vis des choses avec eux en fait. C'est vraiment très fort, notre lien est très fort. Et je voulais rendre la copie. On s'était parlé avant et il devait y avoir un avant et un après Paris 2024. Et je voulais travailler, donc j'étais vraiment focus, focus. Donc en fait, l'émotion, elle était... A chaque fois que j'avais une petite victoire, mais c'est des victoires qui parleront même pas aux gens, parce que c'est... mais comment on a construit le site, comment les chaises sont proches, comment si ça se passait mal, quels scénarios ont déroulé, tout ça c'était des trucs qui étaient hyper minutieux. Donc en fait j'étais très focus et je voulais rendre la copie parfaite à la FIBA, et par contre j'ai craqué pour le podium en fait, au moment où... où tu as cette finale en plus, la finale, même le scénario sportif. Alors j'y suis pour rien, mais le scénario sportif, les athlètes ont réalisé une compétition, les filles et les garçons qui ont été fabuleuses et derrière, tu connais après, tu sais qui est champion, qui est la médaille d'or, où elle va, tout ça. Là, tu vois, tu vois les volontaires qui prennent les podiums, les drapeaux qui se montent et tout. J'ai craqué, c'était trop fort. Tu réalises que c'est les Jeux et parce que tu as T'as 400 photographes, t'as le monde entier. Même à ce moment-là, le premier ministre sortant, Gabriel Attal, il pouvait même pas être avec nous, il était dans les tribunes. C'était fou, en fait. Tu te dis, là, t'es au cœur, t'es dans l'œil.

  • Speaker #0

    Ok, et c'est quoi ? Parce que tu disais que tu as craqué sur le podium. Selon toi, le meilleur moment que tu as vécu justement dans ces Jeux, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Le meilleur moment, c'est super dur.

  • Speaker #0

    Il y en a tellement, j'imagine.

  • Speaker #1

    Ouais, tu sais, c'est... Je crois que c'est comme toute passion, en fait. On va chercher des trucs où on est capable de bosser des années. Et en fait, la sensation ultime... Alors, t'as un bien-être, après. Mais la sensation ultime, elle dure peut-être 3-4 minutes. Quand je vois ce podium, quand je vois les athlètes qui se tournent, quand je vois les hymnes, et que je me retourne et que je sais plus où regarder, parce qu'en fait, il y a des gens connus partout. Tu sais en fait, tu sais chaque centimètre carré, chaque minute, pourquoi les gens sont là. Ce bien-être, il dure 4-5 minutes. Mais par contre, j'avais de la chance à ce moment-là, j'avais ma N plus 1, ma N plus 2, ma N plus 3. J'avais toutes mes chefs, parce qu'en fait, j'avais que des femmes au-dessus de moi. J'avais toutes les chefs qui étaient là. Et puis, moi, je m'écroule comme un gamin. Moi, tu vois, un 98 entouré de femmes qui étaient autour de moi et qui me voient pleurer comme un enfant.

  • Speaker #0

    C'est fort.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort.

  • Speaker #0

    Et tu parles beaucoup de passion. Tout ce que tu as fait dans ta vie, du coup, est lié à la passion. Est-ce que tu penses que c'est quelqu'un de ton entourage ou un mentor qui t'a guidé dans cette voie-là à un moment donné de ta vie ? Ou c'est quelque chose que tu avais déjà en toi ?

  • Speaker #1

    Un mentor, non. Mais comme je te disais, moi je suis un gamin de Poitiers, qui a grandi vraiment dans un milieu avec des parents fonctionnaires, je vais à la fac à Poitiers, enfin je joue dans un niveau amateur, il n'y a rien d'extraordinaire. Mais en fait, j'ai rencontré des gens

  • Speaker #0

    En particulier, si je dois, le plus ancien pour moi, j'ai été formé par un monsieur qui s'appelle Pierre Vincent, et qui a été ensuite l'entraîneur de Tony Parker. Mais en fait, il est arrivé, il était tout jeune, je crois qu'il avait 30 ans quand il est arrivé à Poitiers. Et il avait besoin de se faire la main sur une équipe, et il avait choisi l'équipe du CEP. Et moi, j'étais le gamin de 15 ans qui jouait avec des mecs de 20 ans. Et lui, je pense qu'il avait des grosses ambitions. et à juste titre, puisqu'après c'est devenu un très très grand entraîneur et je pense que le travail il n'y avait jamais de plafond et en fait quand il me disait je me rappelle, c'était dans la NR j'avais fait un article, où l'article c'était pourquoi pas en N2 parce qu'en fait on jouait en National 3 à ce moment là et mon rêve le journaliste me demande qu'est-ce que tu veux et moi je dis pourquoi pas en N2, et en fait mon rêve de l'année d'après c'était, et je rêvais pas plus loin en fait Et tu vois ça. Et après, les autres mentors, c'est par la force des choses. C'est quand j'atterris, et je ne sais pas pourquoi en probé, le premier match amical que je fais. Donc t'imagines, je suis là, je suis étudiant, je vis à Beaulieu, je mets mes affaires dans la voiture, je me barre, je trouve un appart à Paris. Je commence à m'entraîner et au bout d'une semaine, on fait un match amical. Et mon coach, qui était Jean-Michel Sénégal, qui était l'ancien meneur de l'équipe de France dans les années 80, qui a une grosse carrière, en particulier à Limoges. Il nous emmène à Limoges et il nous met direct contre une équipe de proie, Limoges, qui cette année-là termine champion de France, vainqueur de la Coupe de France et vainqueur de la Coupe d'Europe. Et mon premier match amical, je passe de la National 2 ici à jouer contre Châtellerault. Et je joue contre le Limoges CSP de Yann Bonato, Fred Weiss, les mecs qui vont performer. Et là, je pense que c'est le vrai déclic. Parce que je faisais, et ça c'est bon d'enseignement, parce que quand tu regardes, quand tu consommes du sport à la télé, tu fais putain mais il est nul, lui il est nul. Et avec tout le respect que j'ai, peut-être qu'il écoutera d'ailleurs et je lui souhaite, mais à Yann Bonato, j'ai parlé avec lui depuis d'ailleurs, mais un mec comme Yann Bonato, je le voyais toujours faire les mêmes choses et je disais mais les défenseurs ils sont trop nuls, regarde. Et une semaine après je deviens pro, je joue contre lui. il m'a fait la misère, il m'a fait tout ce que je voyais à l'écran et que je disais mais non mais les mecs ils sont trop nuls et là tu prends une grosse claque et par contre t'es là, t'es sur le terrain et là tu te dis maintenant que je suis là, pourquoi pas plus haut tu vois, et en fait je crois que je construis toujours les trucs comme ça d'accord, du coup tu m'as pris un peu dépourvu je t'emmène je t'emmène mais tu vois tu parlais tout à l'heure de la passion Merci. Clairement, plus je réfléchis, maintenant j'avance dans le temps, et là c'est ma première, deuxième, troisième carrière, je sais pas. Mais j'ai toujours... En fait, il y a que ça qui m'a fait lever le matin pour le moment. Il y a que la passion qui m'a fait lever le matin. J'ai du mal à me lever pour autre chose. Et je sais pas, et la question de savoir, parce que je pense que c'est une question générationnelle, je pense que nos parents étaient moins comme ça. Mais jusqu'à quel âge tu peux te lever que pour de la passion ? Est-ce qu'un jour, il faut devenir adulte ? Est-ce qu'un jour, il faut...

  • Speaker #1

    Passer à autre chose ?

  • Speaker #0

    Ouais, est-ce qu'un jour, il faut être sérieux ? Moi, je me mets à la place de mes enfants. Mes enfants, ils me voient lever le matin pour aller faire les jeux et rentrer tous les soirs en disant « C'était rigolo ce qu'on a fait, ma chérie, elle se fout de moi parce que j'utilisais ce mot-là tout le temps. Une réunion aujourd'hui, c'était rigolo. » Mais en fait, tu bosses. Et je ne sais pas ce que c'est que d'avoir un père qui fait des trucs rigolos. Je fais ça toute ma carrière.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, tu parles de famille. Comment tu gères justement, parce que ta carrière est riche en ascenseurs émotionnels. Et comment tu gères ça avec ta famille, avec tes enfants ?

  • Speaker #0

    Alors, je les ai toujours beaucoup protégés. Je ne me suis jamais mis sur un piédestal parce que c'est pas du tout... Moi je veux qu'ils soient à la limite fiers de leur parcours, de leur papa et tant mieux. Mais c'est pas une finalité... En fait, je n'en fais surtout pas des gens privilégiés. Par contre, je pense que cette passion, à la longue, elle se donne quand même. Elle est un peu virale quand même. Je pense qu'aujourd'hui, mon petit, qui lui est parti aussi dans le basket, et auquel je fais extrêmement attention parce que je ne veux surtout pas que ce soit un fils d'eux, surtout à Poitiers. C'est pas du tout un fils d'eux, c'est juste un joueur de basket qui a des compétences et qui progresse chaque jour parce qu'il bosse dur. Mais il sait que c'est possible. Et mes autres enfants, c'est la même chose. Il ne faut surtout pas qu'ils se mettent de... de barrière, c'est possible en fait. Je crois que tu vois, par rapport à ce que tu dis, par rapport à mes enfants, le seul truc valable finalement, c'est de leur dire que c'est possible. Et qu'ils font ce qu'ils veulent. Et si jamais, il y a toujours une voie en fait, il y a toujours un chemin en fait.

  • Speaker #1

    C'est très enrichissant tout ça du coup.

  • Speaker #0

    J'espère, au moins pour eux.

  • Speaker #1

    On va quitter un petit peu du coup, histoire de revenir un peu... sur le temps du coup qui file. Une question que je pose à chaque fois, c'est quoi ta vision du monde aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Ma vision du monde ? Alors tu l'arrêtes où le monde là ?

  • Speaker #1

    Ta vision du monde au sens large vraiment, c'est-à-dire que ce soit même en perso, en pro, politiquement, enfin vraiment la vision globale du monde.

  • Speaker #0

    Eh bien, alors je suis assez... Le monde d'aujourd'hui, c'est pas du tout celui avec lequel on a grandi déjà. Donc je pense que tous nos repères, tout ce qu'on a appris nous quand on était gamin, je sais pas s'il reste grand chose. Parce qu'en fait, quand je te dis tout à l'heure que tout est possible, c'est qu'en fait on passe notre temps, la société passe notre temps à faire tomber les contraintes. Aujourd'hui... Avoir une mission dans une semaine à Hong Kong, tu peux y aller en fait. Tu vois, tu prends un avion, ok, après il y a d'autres choses. Mais tu peux envoyer un message au président de la République, aujourd'hui tu peux le faire. En fait, tout se casse et donc j'ai l'impression qu'à force de casser les repères, on se perd un peu. Et je crois qu'on a besoin, et je ne suis pas du tout quelqu'un de rigide et tout, mais... Mais je pense que chacun a besoin quand même de se donner un cadre, pas des limites, vraiment un cadre pour pouvoir progresser. Parce qu'à force de proposer des choses toujours mieux, avant quand on faisait des photos, toi qui es photographe... Tu développais ta pellicule et puis tu avais le grain que tu avais. Tu pouvais faire, là aujourd'hui, je ne sais pas combien de millions, mais si tu veux regarder le trait de l'œil dans l'œil de la personne que tu as pris à 300 mètres, tu peux le faire. Et c'est toujours ça. Mais malgré tout, on a besoin de cadres. Parce que ce n'est pas parce qu'on peut tout faire qu'il faut partir dans tous les sens. Et je pense que nos enfants, et surtout notre génération, enfin notre génération et la génération de nos petits, Je pense que c'est ça qui est dangereux. C'est ça qui est dangereux, parce que tu peux te prendre pour quelqu'un que tu n'es pas. En fait, tout explose. Je pars un peu dans tous les sens quand tu me demandes comment je vois le monde. C'est dangereux, quoi. C'est dangereux.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu penses que c'est lié aux réseaux sociaux aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que les réseaux sociaux, Internet, tout ça a une énorme importance et une énorme responsabilité dans ce qu'on vit. Une fois qu'on a dit ça, on revient en arrière. Non, c'est pas possible. Donc, oui. Pour te répondre, oui. Mais une fois qu'on a dit ça, c'est pour ça qu'il vaut mieux dompter la bête. Vaut mieux faire un... Vaut mieux comprendre où ça s'arrête. que et tu vois tu me parles de ça mais qui on est nous aujourd'hui pour éduquer nos enfants sur internet enfin c'est quand vous des fois des fois j'en ai on est là avec nos principes non mais fais attention ou tapas tendeur de par par jour ou écran ou d'écran faut faire attention et tout mais nous comment on aurait réagi si on avait 15 ans avec un téléphone Avec un smartphone. Mais jamais. Nous, on a vécu des trucs où on était bourrés de contraintes. Tu voulais un peu d'intimité sur un coup de téléphone, il fallait que tu tires le fil jusqu'à ta chambre. C'était, tu vois. Et là, eux, en fait, ils sont limite plus performants que nous. Alors bien sûr qu'il faut qu'on les cadre, nous, sur tout le reste, sur le respect de la personne, sur tout ce qui est réel. Mais sur le virtuel, ils sont tellement plus forts que nous.

  • Speaker #1

    C'est tellement vrai. Ils sont tellement dedans qu'ils nous ont largement dépassé.

  • Speaker #0

    Et puis dans un an, ça sera mieux, pire, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Et justement, les réseaux sociaux, comment toi tu l'intègres dans ta carrière aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Les réseaux sociaux, alors sache que tu as en face de toi, je crois que je suis le premier basketteur français à avoir eu un site internet. Ok. Fait avec Benoît Dujardin à l'époque. s'appelait Meignet.com et donc on est au début des années 2000 et donc lui il voit le truc, il voit l'internet arriver on s'entend bien et il me dit bon ben on va faire un truc et je commençais à, c'est un espèce de blog et j'ai tout de suite pris la mesure de la bête parce que en fait quand t'es le premier Tout le monde te regarde. On avait beau avoir un réseau internet qui était un peu faible. J'ai pris parti en 2002 sur l'élection présidentielle et M. Le Pen qui est au deuxième tour. Et en fait, c'est plus fort que moi, je vois ça, j'ai un blog. Je balance quoi, je balance. Je ne sais plus, je crois qu'il fait 25% ou 20%, je crois que 20%. Et là, je fais un blog et je dis... J'arrive pas à croire qu'une personne sur cinq dans les tribunes qui vient me voir jouer a voté pour le monsieur. Et je me suis pris des trucs dans la gueule. J'imagine. Voilà, tu vois. Et là, j'ai pris la mesure en disant waouh, waouh. C'est violent. C'est violent. Et j'avais besoin de le dire. Et tu vois, c'est humain parce qu'en fait, à ce moment-là, on connaissait rien d'Internet. Tu me donnes un outil, tu me dis tu peux dire ce que tu veux. Les gens, ils le liront ou ils le liront pas. Il y a un truc qui passe comme ça. je le dis. Et après, je me suis pris. Alors, ça va, à cette époque-là, on n'était pas si nombreux que ça à se mettre sur Internet. Mais je suis passé sur les radios. Parce qu'après, forcément, t'as les radios nationales qui disent « Ouais, vous avez une opinion, ça nous intéresse. » Et puis hop, ils te remettent en avant malgré toi. Et alors que, sincèrement, on n'est pas là pour faire de la politique. Mais pour moi, c'était pas possible de rien dire, tu vois. Mais à ce moment-là, quand tu le disais, tu le disais aux troqués ou tu le disais à tes potes. Et ben là, c'était les... premières étapes où les autres pouvaient entendre ce que tu disais. Donc en fait, ma relation avec les réseaux sociaux, elle commence là. J'en ai beaucoup joué. Est-ce que j'ai de la chance au PB86 ? Tu parlais de Vimonmage tout à l'heure, mais... Mais j'en ai bénéficié à mort moi. Parce qu'après ma carrière, j'ai donné quelques années au syndicat national des basketteurs. Donc je m'occupais des joueurs de basket. J'avais une carrière, je n'ai jamais été champion de France de pro A. Il y a bien plus fort que moi. J'arrivais dans un lieu, tout le monde me connaissait en fait. J'avais une popularité dans le milieu du basket qui était directement liée à Vimon Match, c'est clair. Et puis avec notre parcours sportif. Donc j'en ai beaucoup étudié. Je pense que je fais partie des précurseurs en tant qu'athlète. que sportif. Depuis, je l'utilise, mais que pour ma vie professionnelle. Je ne mettrai jamais de photos de perso, en fait.

  • Speaker #1

    Et justement, tu évoquais le fait de cette première expérience de hater, entre parenthèses. Aujourd'hui, est-ce que c'est quelque chose sur lequel tu arrives à te détacher, étant donné que tu es quand même une personnalité publique, le fait d'avoir des critiques Merci. Fondé ou pas fondé d'ailleurs. Mais comment tu le vis ça aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça j'ai commencé à le comprendre quand... Alors j'étais plus joueur, mais j'étais toujours au PB86. Et toutes ces années où tout se passait mal, où tu luttes pour ne pas descendre, puis tu descends et puis tu perds tous les matchs. Et donc en fait, le PB86 avait un nombre de haters incroyable et ça arrivait très fort. Et ça me prenait à cœur parce que je ne comprenais pas. Et en fait, ces gens-là, je suis allé les voir dans les tribunes. Parce qu'après, en message perso, je disais, mais attends, on discute. Là, tu dis, l'Intel est nul, l'Intel est nul. Ok, on en parle. Et en fait, tu vois que ces gens-là, j'ai réalisé que c'est la plupart des haters derrière les écrans. En fait, ce ne sont pas des haters dans la vie, c'est juste des gens qu'on... qui veulent exister, mais même pas réellement. Ce ne sont pas des gens qui sont capables de prendre un micro en disant « toi, t'es nul parce que t'as fait ça, parce que... » Non. En fait, il y a les haters des réseaux sociaux, et puis en plus petit, t'as les haters, les vrais, et puis finalement, ceux qui sont capables de vraiment détester les gens. Il n'y a pas tant que ça, en fait. Réellement.

  • Speaker #1

    C'est une très bonne analyse. Parce qu'au final, peut être que les gens, c'est juste un moyen d'exister, comme tu dis.

  • Speaker #0

    Et puis par contre, il y a un truc qui est véridique, c'est que sur les réseaux sociaux, tu vis beaucoup plus en critiquant que que des gens qui te donnent de l'amour. En fait, c'est je reviens à mes JO, mais enfin, nos JO, c'est pas du tout les mêmes. Mais les JO, les haters, qu'est ce qu'ils se sont fait plaisir avant ? Mais finalement, Est-ce qu'on a vraiment entendu ceux qui voulaient donner de l'amour pendant et après ? En fait, la réussite des jeux a juste permis aux haters de s'éteindre. Mais pas à tous ceux qui ont aimé de dire « Waouh, je kiffe » . Bien sûr qu'il y en a eu, mais largement moins que les haters. Et c'était des puits sans fond, c'était incroyable. Nous, dans les bureaux, dès qu'il y avait un truc qui allait sortir, on disait « Mais qu'est-ce qu'ils vont trouver là-dessus ? » Il n'a pas manqué. Quand on avait fait la... La cérémonie pour toute la partie des volontaires, en fait, et qu'il y a eu une grande cérémonie avec les uniformes des volontaires. Mais sur les réseaux sociaux, ça avait été une catastrophe. C'était les couleurs, les machins, c'est nul, vous respectez pas les volontaires. Regardez ce Bob, il est nul. C'était violent, quoi. C'était violent, c'était vraiment violent, tu vois. Aujourd'hui, le Bob, sur les réseaux sociaux, les gens, ils veulent l'acheter. Plusieurs centaines d'euros. Mais ça, on n'en parle pas, tu vois. Et en fait, ce côté... Je crois que les gens ont très envie. C'est aussi un outil politique. Ça permet aussi de déstabiliser. Dès que tu dis, regardez comment je suis beau, t'as envie de te mettre en avant, et t'as toujours quelqu'un qui a intérêt à te remettre en arrière. Donc voilà, c'est très politique. Je voudrais bien savoir déjà, sur les Jeux Olympiques, le nombre de faux comptes qui balançaient des trucs. C'était vraiment des... Je pense qu'il y avait des gens qui avaient trois, quatre comptes et qui balançaient de la... Mais des gens qui donnent de l'amour, ils ne créent pas 3-4 comptes.

  • Speaker #1

    Le levier n'est pas tout à fait le même, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est clair.

  • Speaker #1

    Ok, écoute, j'ai envie de dire, on va poser des questions un peu plus légères maintenant, dans le sens où, de type par exemple, c'est quoi ton son du moment ? Un truc que tu mets vraiment en boucle ou que tu écoutes vraiment ? Tout le temps,

  • Speaker #0

    quoi. Ça tombe bien, parce qu'en fait, on arrive en fin d'année, et puis tu sais, t'as tous les résumés des plateformes qui t'envoient ce que t'as écouté dans l'année et tout. Et en fait, j'ai beau... Je suis quelqu'un qui écoute énormément de musique, puisque je peux te dire que j'ai écouté 27 000 minutes de musique ces années dernières. C'est précis, hein. Je crois que j'ai écouté plus de 600 artistes, 3000 morceaux. Donc je suis très hétéroclite. Mais... mais finalement, il y en a toujours un qui reste en haut, toujours le même. Et depuis 20 ans, c'est toujours le même. Et en fait, j'ai beau regarder plein de trucs à côté, et en fait, Ben Harper, je n'arrive pas à m'en sortir. J'écoute, et pourtant, j'écoute beaucoup de choses, j'ai des grosses vagues. Je suis un grand fan d'Oxmo, et je me disais cette année, putain, je pense qu'Oxmo, je ne l'ai plus écouté. Je regarde mon compte-rendu, et c'est toujours lui qui est devant.

  • Speaker #1

    En même temps, il est très bon.

  • Speaker #0

    Il est très bon. Et puis, ça devient de la musique classique, Bernard Peur, aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Il y a une sensibilité qui appart.

  • Speaker #0

    Donc, voilà. Si je dois te répondre à un truc, je n'arrive pas à m'en sortir, mais c'est toujours lui. OK.

  • Speaker #1

    Et c'est quoi le dernier livre que tu as lu, par exemple ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis très mauvais élève là-dedans, parce que, tu vois, contrairement à ce que les gens vont croire, je lisais beaucoup quand j'étais sportif. Et là, maintenant, je passe beaucoup de temps sur les écrans pour le boulot. Et j'ai beaucoup de mal. Mais néanmoins, j'ai un père qui m'offre tous les ans un livre. Parce qu'il sait qu'un jour, j'irai y retourner. Donc, il me le met toujours. Et tu vois, là, je lisais. Alors, l'auteur, je ne te pourrais pas dire si c'est une femme, mais ça s'appelle Paranoia. Et en fait, j'aime beaucoup les... Justement, ça va revenir directement à ce qu'on a dit. Mais tous ces livres qui t'emmènent vers une folie humaine, en allant plus loin, tu vois, il y a des choses qui, pour nous, on voudrait aller vers là. Mais si tu le pousses au bout, comment ça devient absurde ? Et là, tu vois, c'est un bouquin qui parle de... Si t'as quelque chose à cacher, c'est que ça va pas, quoi. Et donc, en fait, c'est tout un livre qui fait que t'as rien à cacher. Et donc, si t'as quelque chose à cacher, si tu veux une vie privée, c'est que... C'est louche. C'est que c'est louche. mais est-ce que vraiment c'est ça ? On est toujours là, on veut toujours les personnalités publiques, les personnalités politiques, on veut savoir ce qu'ils mangent, avec qui ils vivent, ce qu'ils font et tout, mais est-ce que c'est vraiment utile en fait ? Et s'ils ne le disent pas, s'ils ne disent pas qu'ils prennent un scooter pour aller voir une journaliste, et bien en fait ils ont quelque chose à cacher. Mais non en fait, c'est pas ça.

  • Speaker #1

    Ok, je vois. Écoute, pour finir, je te donne le mot de la fin. Qu'est-ce que tu peux nous dire ?

  • Speaker #0

    Eh bien que... Déjà, merci. C'est vraiment cool. C'est la première fois que je joue le jeu du podcast comme ça et je trouve ça vraiment sympa. Merci. J'espère que tous ceux que tu vas interroger... et dialoguer vont te dire des choses intéressantes. Moi je... Si je dois conclure un petit peu sur tout ce qu'on s'est dit, j'ai toujours vécu pour la passion et la passion, elle est toujours le maître mot de ma vie. Mais ce n'est pas facile. Ce n'est pas facile parce que quand tu vas chercher de l'adrénaline, tu as aussi des moments où tu vas moins... Forcément, il y a des moments de doute. En fait, choisir la passion, ce n'est pas choisir la facilité. et si j'ai juste un conseil à donner aux gens Et par contre, jamais je ne changerai pour autre chose. Je ne peux pas vivre sans passion. Donc en fait, ce doute et ces douleurs qui viennent, parce qu'il faut remettre, parce qu'il y a des doutes, parce que tu ne sais jamais où tu vas. Et que tu vois tout de suite, maintenant, je suis post-JO. J'ai été, comme on a dit tout à l'heure, dans l'œil. J'étais au centre de l'univers à un moment donné. Et tu sais que ça ne dure qu'un instant. Et qu'après, il y a des moments de doute. Mais il faut rebondir. et qu'est-ce qui me passionne aujourd'hui et vers quoi je me tourne et donc en fait si j'ai un mot de la fin je pense que le mot qu'on a le plus dit sur ce podcast ça va être passion mais c'est pas facile mais

  • Speaker #1

    ça vaut le coup écoute c'est une très très belle leçon merci Sylvain d'avoir participé avec nous pour ce podcast

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Si tu le souhaites, je pense qu'on en fera d'autres parce que tu as encore beaucoup à dire. J'ai beaucoup de questions encore.

  • Speaker #0

    Oui, mais écoute,

  • Speaker #1

    sans problème. En tout cas, on recale ça avec grand plaisir. Merci à toi. Et puis,

  • Speaker #0

    à très bientôt. Yes. Et longue vie à Poitvins.fr . Excellent. Merci.

  • Speaker #1

    David serait content.

  • Speaker #2

    Merci. She couldn't spend one day alone, but she couldn't be satisfied. When you have everything, you have everything to lose. She made herself. à peine elle est planée non mais tu te dis que tu es dans un salon il s'est fait d'un temps bien ça

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