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REPLAY l Angélique Gérard (Free, Stem Academy) - Devenir l'une des plus grandes femmes d'affaires en France cover
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Les Sages - le podcast des plus grands leader·euse(s) humanistes

REPLAY l Angélique Gérard (Free, Stem Academy) - Devenir l'une des plus grandes femmes d'affaires en France

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1h24 |24/11/2024
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Description

Pour ce replay, nous recevons Angélique Gérard, la superwoman émotionnelle.


Angélique est une femme d'exception :

  • Elle fut l’une des pionnières à rejoindre Xavier Niel dans la folle aventure de Free

  • Elle a été 2 fois à la tête du Classement Choiseul des leaders économiques de demain (seul Emmanuel Macron l’a été avant d’être élu Président) 

  • Elle est aussi une femme engagée sur de multiples causes , comme l’entrepreneuriat féminin. 


Nous nous replongeons dans ce premier épisode du podcast, nous avons notamment parlé des caleçons de François Hollande, de Xavier Niel, de pornographie, d’éducation, de la guerre, de burn out, de bad boy ou encore de Nicolas Sarkozy…

Bon voyage avec Les Sages !


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Edouard Waels : ewaels@ooslo-avocats.com

Marion Fabre : mfabre@ooslo-avocats.com


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les sages, c'est avant tout une histoire personnelle. Je m'appelle Nicolas Jeanne et j'entreprends depuis que j'ai 19 ans. Sur ce chemin, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes que j'appelle les sages. Vous savez, ce sont ceux qui, d'un conseil bienveillant, peuvent changer votre journée, votre projet, votre vie. Souvent des personnes avec qui il y a un avant et un après. A mes yeux, ce sont des leaders authentiques, mais surtout des leaders humanistes. Et ça, c'est un peu un temps pour moi. Ceux qui vont vous faire grandir sans s'en rendre compte. Plus que n'importe quel livre ou cours, des témoignages qui viennent du cœur et de la réalité. Et surtout du cœur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la rencontre. dans un format inédit et négocier avec eux. Un format où l'on se dira tout, naturellement, et aucune question ou anecdote sera interdite. Ça, vous avez ma parole. Un format axé sur leur activité, bien sûr, mais qui, évidemment, dérivera vers la vie, la société et les émotions. Mon but, c'est clairement de mettre en valeur l'aspect humain de ces personnalités qui me paraissent exceptionnelles et de casser la carapace. Casser la carapace, vous le sentez, c'est pas un mot par hasard. Pourquoi ? Parce que je pense que ça va vous permettre d'apprendre sur les plus grands leaders et leaders qui ont bâti et bâtissent la société. La France est une terre bourrée de talents et de leaders, et nous allons en leur en compte. Bon voyage avec les sages. Aujourd'hui, nous sommes avec Angélique Gérard. Angélique est connue pour être l'une des pionnières à avoir rejoint à 24 ans Free, dans la folle aventure de Xavier Niel, le pape de l'entrepreneuriat français. À part ça... Je vous avoue que je ne connaissais pas vraiment Angélique il y a quelques semaines. Enfin, je savais juste qu'elle avait fait deux fois de suite la tête du prestigieux classement Choiseul. Et quand je me suis renseigné sur le classement Choiseul, j'ai vu qu'Emmanuel Macron l'avait fait deux fois avant de devenir président. Ça m'a forcément intrigué et donné envie de l'interroger. Je savais aussi qu'elle était engagée, au-delà de son expérience professionnelle, pour l'entrepreneur féminin, l'acceptation des émotions de l'entreprise, et qu'elle avait une énergie débordante. Et ça, ça me plaisait beaucoup. Je vous avoue que je n'ai pas été déçu de cet épisode. Je vous conseille vraiment de rester jusqu'à la fin. Comme on dit, on garde le meilleur pour la fin. Et il y a des histoires, des anecdotes qui sont vraiment super sympas. Allez, c'est parti avec Angélique.

  • Speaker #1

    Bonjour Angélique et bienvenue dans Essage. Merci beaucoup de participer à notre podcast. Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Ça va super bien et toi Nicolas ?

  • Speaker #1

    Écoute, ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #2

    Merci de m'avoir invité.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Est-ce que tu peux commencer par nous raconter un petit peu ton parcours, qui tu es ?

  • Speaker #2

    Qui je suis ? Je suis une femme de 48 ans, bientôt 49 ans, mère de trois enfants. Je crois que je peux dire qu'ils sont encore trois jeunes enfants, l'aîné à 12 ans, le petit dernier à 8 ans. Je suis une sportive et j'ai la chance d'avoir fait une belle carrière. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #1

    Ça me va et de toute façon, je vais poser plein d'autres questions. Donc, tu as la chance d'avoir fait une belle carrière. Si on peut revenir juste un peu en amont sur ton enfance. Alors, j'ai lu en préparant l'interview que tu avais un papa qui était ouvrier et tu avais une maman. qui, du coup, gardait des enfants et qui gardait 47 enfants.

  • Speaker #2

    Oui, on aime bien dire, d'ailleurs, la maison, qu'elle en a élevé 47. Effectivement, un père ouvrier dans une imprimerie qui est décédé. En fait, j'étais assez jeune et une maman qui a élevé des enfants pour pouvoir nous élever aussi. Donc, on a eu la chance à chaque fois qu'on rentrait de l'école d'avoir une maman à la maison. Et puis d'avoir... toujours des enfants, de la diversité. C'était toujours un drame quand ils partaient parce que c'était entre zéro et trois ans. C'était la petite enfance. Donc, c'était toujours un drame. Et puis, on a des contacts encore avec certains d'entre eux. Donc, c'est marrant. Il y a toujours eu du monde à la maison avec les parents qui venaient chercher leurs enfants respectifs. Et j'ai de bons souvenirs de toute cette époque.

  • Speaker #1

    Et durant ton enfance, du coup, tu as connu 47 enfants différents qui étaient un peu tes petits frères et tes petites sœurs en quelque sorte.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Tu as eu cette enfance-là et après, j'ai lu que tu n'as pas fait de grandes études Tu me confirmes ça ?

  • Speaker #2

    Tu as raison.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu as fait un bac et après, tu as commencé directement dans la vie active ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai fait un DUT. En fait, je suis devenue à 18 ans ce qu'on appelle un soutien de famille pour ma mère et mon jeune frère. Donc, être soutien de famille, c'est quoi ? C'est subvenir aux besoins, à la fois l'hébergement et puis le fait également de remplir le frigo. Et donc, en parallèle de mes petites études, j'ai cumulé trois jobs pour pouvoir aider ma mère et mon frère. Donc, ça a un peu drivé le début de ma vie de jeune majeure. Je dis très souvent que j'ai eu des responsabilités très tôt et très jeune, ce qui fait que du coup, j'ai été cette personne qui était capable de prendre des responsabilités aussi, d'un point de vue professionnel, assez importantes rapidement. Mais ce qui est intéressant, en fait, c'est que... Tu vois, je n'ai pas eu une vie de jeune majeure classique. Moi, je n'allais pas en boîte de nuit, je travaillais en boîte de nuit. Voilà, j'étais arbitre officiel de basketball, donc je gagnais ma vie avec ça. J'étais entraîneur de basket également. Et donc, je bossais non-stop, mais avec une véritable passion, une abnégation. Et en même temps, sans avoir le sentiment de passer à côté de choses. Je n'ai pas eu de manque particulier parce que je me suis éclatée dans tout ce que je faisais. J'ai tendance à faire les choses avec le cœur. Et donc, quand je l'ai fait avec le cœur, forcément, ça me remplit d'une forme de bonheur. Je trouvais ça très excitant à l'époque d'avoir plein de vie, une vie d'étudiante. Effectivement, je n'ai pas pu pousser plus loin parce que la vie a fait qu'il a fallu que je travaille vite et beaucoup. Mais oui, après, j'ai été prise d'un sentiment d'imposture, donc j'ai repris les études, j'avais 27 ans.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un épisode quand même assez particulier qui a forgé ta personnalité. Là, tu en ressors les choses les plus positives et tu as pris tes responsabilités. Mais est-ce que ça a été aussi dur ? Parce que comme tu disais, tu n'as pas eu une vie d'étudiante classique. Ça a été compliqué aussi au début d'accepter cette vie différente.

  • Speaker #2

    Non, je n'ai pas souvenir d'avoir dû l'accepter. En fait, je suis quelqu'un de très pragmatique. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais je pense que ça m'a appris ça. Ça m'a appris le pragmatisme. Donc, problème, action, solution. J'ai cette Ausha. Finalement, on parle souvent de résilience et on en parle depuis quelques années maintenant. J'ai peut-être été résiliente très jeune. Ce qui fait que j'ai compris qu'en fait, il fallait faire pour s'en sortir. Donc, je regrette. absolument pas les chemins par lesquels je suis passée, même ce qui m'a fait beaucoup évoluer, parce que j'avais un regard assez sévère, en fait, parfois, pour des gens qui avaient des situations difficiles, en disant, mais attendez, c'est pas si difficile que ça. Et en fait, j'ai beaucoup appris sur ce sujet, parce qu'on n'a pas tous le même caractère, on n'a pas tous la même faculté d'arriver à s'en sortir, d'avoir envie de s'en sortir, et c'est pas forcément toujours l'envie, mais derrière l'envie, Il y a l'énergie qu'on doit aller puiser pour s'en sortir. Et donc, j'ai parfois été dure avec des gens qui sans doute ne s'en sont pas rendus compte parce que je ne suis pas non plus quelqu'un de réellement dure, mais j'ai été beaucoup plus dans l'acceptation de la situation des autres et du fait que les autres pouvaient prendre plus de temps que moi à régler des problèmes. Je l'ai notamment appris au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Je te propose qu'on revienne après sur la résilience, l'énergie, etc. Donc, tu m'as aussi dit qu'après, tu as repris tes études. Donc, tu as fait des études à l'Institut Yad.

  • Speaker #2

    En exécutive, donc en parallèle de la croissance que je gérais chez Free.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'a poussé à faire ces études ? Parce que finalement, tu avais, j'imagine, un peu fait l'école de la vie. Tu avais beaucoup appris sur le terrain, de ce que je comprends. Pourquoi aller à l'Institut Yad ? Tu avais certaines hard skills ou soft skills qui te manquaient, que tu pensais pouvoir trouver là-bas ?

  • Speaker #2

    Écoute, j'ai regardé tous les classements. J'ai vu qu'Harvard était classée première. J'ai vu que l'INSEAD était classée huitième. Je suis Bély-Fontaine, c'est-à-dire que j'habitais Fontainebleau. Et l'INSEAD a un campus à Fontainebleau. Donc je me suis dit, c'est un retour aux sources, c'est un signe. Et donc je vais faire une école des affaires, une grande école des affaires. Et donc j'ai fait l'INSEAD, que j'ai financée à titre perso. Donc je pense que c'est important parfois d'investir sur soi. J'ai fait un crédit à la Conso parce que je ne gagnais pas extrêmement bien ma vie à cette époque. Donc voilà, j'ai remboursé sur plusieurs années mon crédit à la conso.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire le montant ? Oui,

  • Speaker #2

    c'était 40 000 euros.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui font du crédit à la conso et je pense que ça les stresse. Et ça montre qu'on peut s'en sortir, on peut faire des belles carrières.

  • Speaker #2

    Mais l'erreur, c'est de ne pas le faire. Et c'est de ne pas évoluer, de ne pas apprendre. C'est de ne pas avoir confiance en soi au point de miser personnellement sur soi. Alors qu'en fait, on va construire le reste de sa vie. Donc, je pense qu'investir sur soi, c'est majeur. Il ne faut pas attendre que les autres viennent investir sur toi et te proposent des formations. Donc, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Et donc, Angélique, tu nous as parlé de son enfance, de ses premiers jobs. Et là, tu vas te retrouver à Free hyper tôt, du coup. Et tu rencontres, je crois, Xavier Niel en 99, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #2

    en 99, je ne rencontre pas Xavier Niel, mais je commence à travailler pour Xavier Niel.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, tu postules chez Free ?

  • Speaker #2

    Non. On a un pote en commun avec Xavier. Évidemment, le Xavier Niel qu'on connaît aujourd'hui n'est pas le Xavier Niel qu'on a connu à l'époque. Et ce pote me dit, il faut que tu bosses avec un mec, il est incroyable, il s'appelle Xavier. Et lui, il bossait déjà pour lui. C'est le premier salarié de Xavier. Donc, c'est mon pote Joe. Et il me dit, il faut que tu viennes bosser. Il m'a proposé un premier projet. Je lui dis, écoute, t'es malade, c'est pas pour moi. Un deuxième et puis un troisième. Et le troisième, ça m'a vachement interpellée. Il fallait créer une plateforme européenne du renseignement téléphonique. C'était tout le côté très visionnaire de Xavier Niel. Tu vois, il y a eu les 118, 712, tous les trucs là, mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça. Et 99-2000, moi, on me recrute pour faire ça. Donc, très en amont. Et donc, je suis arrivée chez Iliad, qui était une toute petite structure. Il y avait 15 salariés, je crois, au siège social d'Iliad à l'époque. Et c'est mon pote qui m'embauche, qui me donne les clés d'un local, qui me donne le carnet de chèque d'Iliade à l'époque. C'était improbable. Moi, j'arrivais de chez France Décom, il fallait 30 signatures pour me valider une demande de congé payée. Et là, si tu veux, on me donnait les clés de la maison. Ce qui est d'ailleurs très, très, très intelligent, parce que quand on te donne les clés d'une maison, t'es dix fois plus responsable.

  • Speaker #1

    Ça te va, on va passer plutôt à une partie des causes, tes combats business. J'ai l'impression que t'es quelqu'un d'assez engagé. notamment dans l'entrepreneuriat féminin. Si tu peux nous parler de ça et comment ça a commencé ?

  • Speaker #0

    C'est l'heure de remercier notre partenaire Oslo, sans qui ce podcast ne serait pas possible malheureusement. Oslo, c'est un cabinet d'avocats à taille humaine dirigé par Edouard Wells et Marion Fabre, que je connais personnellement depuis plus de 10 ans. Il est composé d'une équipe, l'idée par Edouard et Marion, qui est issue de cabinets d'affaires de premier plan. Mais surtout, au-delà de la qualité de leurs prestations juridiques, ce que j'aime chez Oslo, c'est leur engagement pour un droit un peu différent. Sur leur description... Ils mettent Nous accordons une importance particulière aux qualités humaines et relationnelles, tout particulièrement au respect, à la simplicité, à l'humilité et à l'élégance. Ça pourrait paraître bouchite comme ça, mais pour bien les connaître, je peux vous assurer que ça se contente vraiment. Et pourquoi ils ont accepté de sponsoriser ce podcast dès sa création ? Ils offrent une heure de conseils juridiques avec le code LESSAGE. Et je mettrai leurs coordonnées dans la description du podcast. Allez, on y retourne.

  • Speaker #2

    Alors, dans l'entrepreneuriat féminin, je suis surtout très attachée à la valorisation et la promotion des femmes dans nos sociétés, dans la société. Donc, en fait, mon engagement, il est là, au service de cette cause. Si tu m'avais dit, il y a quelques années, Angélique, t'es féministe, je t'aurais regardé, genre, avec des fusils dans les yeux. Je ne suis pas féministe. C'est quoi cette insulte ? Et puis, en fait, si, je suis féministe. Mais l'image que j'avais du féminisme à l'époque, ce n'est pas l'image. que j'en ai, parce que j'ai grandi, évolué, et qu'à l'époque, si tu veux, c'était ces militantes des années 70, c'était des castratrices d'hommes un peu guerrières, qui revendiquaient le matriarcat. Il y en a encore dans la société aujourd'hui. Mais le féminisme, pour moi, ce n'est pas ça. Le féminisme, c'est finalement l'intersectionnalité de tous les combats, parce que tout est lié. Le féminisme, c'est l'acceptation de l'autre. Et donc, c'est la mixité, mais c'est aussi la diversité. Et donc, mon engagement, il est là sur cette intersectionnalité des combats de façon effectivement à promouvoir les femmes, mais surtout à lutter contre les inégalités.

  • Speaker #1

    OK, donc c'est plus la diversité que tu défends et avec ce combat sur l'égalité homme-femme en particulier.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a tellement... Tellement d'inégalités encore à date pour les femmes. Et on le voit, en fait, il y a eu des progrès, des évolutions que l'on peut évidemment applaudir. Mais les stats se dégradent, en fait, depuis une vingtaine d'années. Il suffit de regarder l'Observatoire de l'égalité pour se dire, en fait, que les résultats sont édifiants. Je ne sais plus, c'est un petit peu plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans estiment qu'il est normal de gifler sa petite amie. Tu vois, il y a des trucs qui sont... Tu te dis, mais comment c'est possible à notre époque ? Et pourquoi, en fait, ces stats-là se dégradent ? Et pourquoi on n'a pas des stats qui sont plus en faveur de l'égalité et de l'acceptation des différences ?

  • Speaker #1

    Il y a un paradoxe parce qu'on en parle de plus en plus et en même temps, comme tu dis, ça se dégrade. Comment tu expliques ça ?

  • Speaker #2

    Il y a une responsabilité dans l'éducation que l'on transmet à nos enfants et on n'apprend pas aux parents. à finalement éduquer autrement que la façon dont eux ont été éduqués. Donc, moi-même, en tant que maman de trois enfants, j'ai une fille, je me suis surprise à faire des remarques à ma fille ou à lui donner des injonctions et en me disant, mais comment toi, tu peux faire ça ? J'ai écrit aussi un ouvrage pour la fin du sexisme et je me dis, mais c'est pas possible. Je peux pas dire à ma fille, va pas jouer au foot, tu vas te salir. attention à ta robe, croise tes jambes, sois une gentille petite fille, souris. Enfin non, fuck quoi, c'est terminé ça. C'est pas ça. Et si elle veut aller jouer au foot, elle va jouer au foot. Et si j'ai un fils qui veut jouer à la poupée ou faire de la couture, finalement il sera prêt pour la vie. Quand il sera indépendant, il pourra raccommoder ses chaussettes ou faire d'autres trucs. C'est pas forcément qu'il aura... On a souvent des étiquettes. Un enfant qui joue à la poupée, qui va faire de la couture... il va aimer les hommes plus tard. Tu vois, il y a des raccourcis qui sont faits, qui sont juste dingues et qui sont absolument pas prouvés. Je pense qu'il faut élever nos enfants avec une certaine forme d'égalité, éviter effectivement de dire à son petit garçon Sois pas une fillette, pleure pas parce qu'il n'y a pas que les filles qui pleurent, les garçons aussi, ça pleure. Et d'arrêter avec toutes ces... Comment on pourrait appeler ça ? Oui, c'est des stéréotypes de genre. arrêter avec ces stéréotypes de genre, ces clichés, parce que c'est nous qui les véhiculons et c'est nous qui continuons à les faire exister dans les générations actuelles. Et puis ensuite, il y a les réseaux sociaux, il y a l'accès à tout un tas de choses, notamment le porno. Moi, à mon âge, on ne regardait pas des films porno à 14 ou 15 ans, et forcément l'image de la femme... elle n'y est pas représentée comme elle devrait. Et donc, ça fausse aussi l'idée des jeunes adolescents, adolescents, jeunes majeurs, sur ce qu'est la femme. Donc, il y a plein de choses qui sont assez persistantes dans nos ouvrages. Également, il y a des choses qui sont persistantes à la télé, dans les publicités, malgré une prise de conscience qui est quand même générale sur le sujet. Mais ça évolue, ça va prendre du temps. Il y a un observatoire qui dit qu'on n'aura pas l'égalité en France avant une trentaine d'années. Moi, ma fille, elle aura 42 ans. Tu vois, limite, je fais ça pour... pour mes petits-enfants. Mais c'est la vie et il faut se battre dans la durée. Même si je n'aime pas le mot combat et le mot se battre, parce que je suis plutôt bienveillante, je pense en revanche qu'il faut prendre la parole, il faut évangéliser, il faut expliquer et que tout ça changera avec le temps.

  • Speaker #1

    Et si on fait un focus sur la partie entreprise et entrepreneuriale ? Moi, je viens du milieu startup. C'est un milieu où, je ne sais pas les chiffres exacts, mais à mon avis, il y a au moins 90% malheureusement d'hommes qui entreprennent pour 10% de femmes. Comment tu penses qu'on peut faire évoluer ça ? Sachant que ce qui m'intéresse aussi comme réponse, c'est vraiment aussi sur le sujet des boards. Parce que moi, en tant que startupeur, je n'ai pas réussi à avoir des femmes dans le board.

  • Speaker #2

    Ah, OK. Il y a deux questions dans notre truc. D'une part, l'accès des femmes à l'entreprenariat. elle peut être entravée par divers facteurs. Donc, ça reflète les défis sociaux, économiques et culturels qu'on vient d'évoquer, qui sont persistants, en fait, dans nos sociétés. Et donc, il y a des inégalités économiques. Donc, les femmes, elles font face à ces inégalités. Donc, on le voit sur les salaires. C'est toujours le... Le fameux sujet, je crois qu'en 2023, les femmes ont travaillé gratuitement à partir du 15 ou 16 novembre. C'est pour montrer qu'effectivement, sur les six dernières semaines, on n'est pas payé. On est payé, évidemment, mais on touche moins que nos homologues masculins sur des jobs équivalents. Donc, il y a des salaires qui sont plus bas, donc des ressources financières qui sont beaucoup plus limitées pour démarrer et développer une entreprise. Donc, tu as moins de fonds propres. C'est pareil pour les business angels. Les femmes, elles peuvent moins investir dans l'écosystème start-up que les hommes. Il y a les stéréotypes de genre qui sont persistants dans de nombreuses cultures et qui peuvent influencer les attentes et les perceptions par rapport au rôle approprié des femmes et des hommes. Du coup, ça conduit à des préjugés négatifs. Et ça vient mettre comme un frein aux capacités entrepreneuriales des femmes. Moi, par exemple, je vais te donner un exemple très concret. J'ai une amie, le jour où elle a décidé de créer sa boîte, autour d'elle, on lui a dit Mais attends, pourquoi tu veux créer une boîte ? Tu as des enfants, tout va bien. Et puis, comment tu vas faire ? Comment tu vas gérer ton temps, ta charge mentale ? Comment tu vas faire ? On ne pose pas la question à un homme qui est père de famille. Tu vas créer une boîte, mais comment tu vas faire ? Nicolas, tes enfants, ton truc. Non, tu vas lui dire, putain, mais c'est génial. Tu réponds à quel problème ? Qu'est-ce que tu vas résoudre en créant ta boîte ? Puis tu rentres dans le sujet, tu es passionné. Bon, après, il y a l'accès aussi au financement qui est très limité. En fait, les femmes entrepreneurs, elles éprouvent des difficultés à obtenir des financements aujourd'hui. On en parle. Et pourtant, c'est toujours le cas. Donc, les investisseurs, les prêteurs ont des préjugés de genre sans s'en rendre compte, encore une fois, parce qu'ils vont mettre de l'argent auprès de gens qui leur ressemblent. Tu vois ? C'est pas le truc de Sista où t'as Frédéric avec un C à la fin et Frédéric QE, qui vient avec le même projet, qui va le pitcher de la même façon. Mais d'un côté, t'as un homme et t'as à côté une femme, c'est prouvé. Et finalement, l'homme lève et la femme, elle repart. Genre, next, prochain round, parce que je n'ai pas réussi à lever. Et pourtant, sa version masculine a réussi. Donc, tout ça est prévu. Et les femmes, finalement, peuvent être moins inclines à rechercher des financements externes en raison, justement, des barrières qui peuvent être perçues. Parce que forcément, c'est plus dur. Il y a les responsabilités familiales, on les a également évoquées. Il y a le manque de rôle modèle féminin dans l'entrepreneuriat. C'est-à-dire qu'il faut être inspiré, il faut qu'on sache que c'est possible, il faut que ces femmes-là soient visibles dans ce domaine, il faut des modèles inspirants qui peuvent encourager d'autres femmes vers des carrières, vers la création d'entreprises. Il faut que ces femmes aillent dans les réseaux professionnels, qu'elles cherchent des mentors, qu'elles se fassent connaître, qu'elles networkent. Il faut qu'elles gomment les biais inconscients. Et puis, voilà, après, il y a le manque de confiance en soi aussi chez certaines femmes qui peut être un frein. Moi, je dis très souvent qu'on est très souvent notre propre frein. Et donc, il faut d'abord régler ses problèmes pour ensuite s'adresser à des investisseurs, à ses clients, etc. Après, c'est une autre difficulté, mais quand on a réglé son problème de confiance en soi... quand on a compris ce qu'on est, ce qu'on fait, pourquoi on le fait, on va dix fois plus vite. Quand on a des doutes, c'est difficile de convaincre.

  • Speaker #1

    C'est sûr, c'est de l'entrepreneuriat. Et si je reviens sur ce que tu disais, ça me faisait penser sur l'investissement. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Les investisseurs investissent dans les gens qui leur ressemblent, souvent malheureusement. Et dans les fonds d'investissement, je n'ai pas de stat officiel, mais il y a une majorité d'hommes. Oui, est-ce qu'une loi pour qu'il y ait beaucoup plus de femmes, au sein des fonds d'investissement serait souhaitable ?

  • Speaker #2

    Écoute, moi, j'ai été contre les quotas pendant très longtemps. Et en fait, je les bénis parce que je vois que ça fait bouger les choses. Donc, à un moment donné, quand les choses n'évoluent pas d'elles-mêmes, s'il faut les contraindre, c'est bien.

  • Speaker #1

    Dans tes autres combats, les choses que j'ai lues sur toi, alors j'ai lu la culture du réenchantement.

  • Speaker #0

    Et alors,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ce mot très beau. Et je me suis dit, très honnêtement, je ne le connais pas. Et du coup, je me suis dit, il faut absolument que je lui en parle. Donc, Angélique, qu'est-ce que c'est la culture du réenchantement ?

  • Speaker #2

    Alors, la culture du réenchantement, en fait, ça fait référence à un état d'esprit ou une approche organisationnelle, en fait, qui vise à insuffler une nouvelle vie, une passion, une inspiration dans l'environnement de travail. Donc, tu vois, je te parlais d'expérience client, expérience collaborateur. Globalement, ça peut être ça. Donc… C'est une notion qui s'inspire du concept de réenchantement du monde qui a été développé par le sociologue Max Weber. Et donc, il a suggéré que la modernité avait conduit à une forme de désenchantement du monde. Et dans le contexte professionnel, justement, la recherche du réenchantement, elle cherche à contrebalancer les aspects routiniers, bureaucratiques. pour désenchanter finalement des milieux de travail modernes que l'on connaît. Donc du coup, elle encourage un état d'esprit positif, créatif, inspirant. On y fait souvent appel aussi à l'intelligence collective. Moi, je suis une fan d'intelligence collective. Et donc, dans le réenchantement, on va encourager l'innovation et la créativité au sein de l'entreprise pour stimuler de nouvelles idées. On va valoriser les individus. Et donc, ça, c'est l'expérience collaborateur aussi. Donc, le fait de pouvoir reconnaître la valeur individuelle de chacun, de mettre à l'honneur, de valoriser aussi les succès, d'avoir une écoute où chacun va se sentir respecté, apprécié. Donc, il y a toute l'orientation client dont on parlait et puis son impact social. Donc, c'est ça qui crée un impact social positif dans nos sociétés. Donc, la culture du réenchantement, c'est ça. Pour la mettre en œuvre, ce n'est pas forcément simple. Il y a un énorme travail d'humilité pour un dirigeant. Donc, c'est accepter que tout ne soit pas parfait et donc de prendre conscience de ce qui n'est pas parfait pour le corriger avec des plans d'action. De finalement interroger ses collaborateurs. et d'être honnête dans les résultats et dans les verbatimes. Parce que si on n'a pas une démarche sincère, ça ne peut pas fonctionner. Et donc, il faut que tout le monde dans l'entreprise sache que, ouais, OK, ici, on est mauvais, ici, on est mauvais, là, on est bon, là, on est bon, là, on est bon. Mais quand on est mauvais, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on peut résoudre tout de suite le problème ? Est-ce qu'il faut six mois, un an ? Comment on fait ? Et en tous les cas, c'est de fédérer tout le monde au travers ça, de façon à ce que ça devienne en fait un sujet d'entreprise. Donc moi, c'est ce que j'ai aimé faire pendant mes années de carrière à la tête d'un effectif important. Et moi, ça m'a pris trois à quatre ans pour arriver à quelque chose qui finalement donnait du résultat. Donc il faut avoir évidemment, mais ça tu t'en doutes compte tenu de mes engagements, une culture aussi inclusive. Et donc faire en sorte que l'entreprise soit inclusive et diversifiée parce que la diversification, la diversité... C'est une richesse, donc c'est quelque chose, voilà, c'est stimulant aussi quand tu as des gens différents ou qui viennent d'horizons différents. Ils peuvent avoir des idées extrêmement novatrices, ils peuvent avoir un regard complètement différent du tien et ça, je trouve ça canon. Et puis, il faut encourager un style de leadership dans les écoles. dans les entreprises, et notamment au niveau du middle management, un style qui inspire et qui motive. Et donc, je pense que le dirigeant et les managers, en fait, jouent un rôle clé dans cette culture, pour qu'elles puissent effectivement montrer presque le chemin, l'exemple. Il y a un sujet d'exemplarité aussi chez les leaders, pour communiquer une vision inspirante et favoriser un environnement de travail qui soit le plus positif possible.

  • Speaker #1

    Tu me fais une super transition parce que tu as parlé d'école, de formation. Du coup, de ce que j'ai compris, aujourd'hui, tu as fait une bonne partie de ta carrière chez Free. Donc, il y a quelques mois ou années, tu as décidé d'aller vers un nouveau projet, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Plein, en fait.

  • Speaker #1

    Plein de nouveaux projets ? Raconte.

  • Speaker #2

    Non, en fait, je suis une hyperactive. Donc, tu sais, même en étant chez Free... J'avais toujours plein d'activités. Donc, en fait, j'ai toujours plein d'idées.

  • Speaker #1

    Et avant de parler de ces projets, quand même, qui t'es free ? Qui est quand même, je pense, une aventure où tu es arrivé au tout début, qui est devenu un leader, je ne sais pas, mondial.

  • Speaker #2

    Le sixième opérateur européen.

  • Speaker #1

    Sixième opérateur européen, une marque française. quand même avec une certaine notoriété, un patron anglématique. Ça n'a pas dû être facile, j'imagine. Ça a été quoi, là ? Comment tu es arrivée au bout de ton apprentissage ? Tu avais envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #2

    Non, je n'étais pas arrivée au bout de mon apprentissage parce qu'en fait, le sujet de l'expérience client, c'est un sujet sans fin. Et c'est notamment un sujet sans fin grâce à la data et grâce à l'IA aujourd'hui. Donc, j'avais des tonnes d'idées et j'en ai... plainte dans le placard encore sur ce domaine particulier d'activité. Mais ça faisait cinq ans, entre 2017-2018 et 2021, que je me posais la question de faire autre chose. Parce que j'étais sans doute perçue comme une carriériste, ce que je n'ai pas été tout de suite dans ma carrière. Je pense qu'à une période, et sur une courte période où on m'a connue dans mes responsabilités, je le suis devenue, avec une prise de conscience sur le fait qu'il fallait aller chercher des objectifs plus hauts, etc. Et je me suis... T'es toujours très attachée à ce que tu fais, t'as des idées, donc t'as une nouvelle feuille de route stratégique, tu repars comme en 40, t'adores tes équipes, enfin franchement j'avais des équipes dingues, des gens... incroyables et donc qui, eux-mêmes, me motivaient. Je pense que, tu vois, je les motivais aussi, mais ils me motivaient aussi. Et donc, c'est très difficile de prendre la décision quand t'es bien, quand tu te sens bien. Et puis, j'avais des fonctions dans d'autres boards et puis je voyais des façons de faire, en fait, qui pouvaient être aussi différentes. D'autres qui collaient complètement à ce que je suis moi en tant que manager sur bienveillance et exigence. La bienveillance pour moi, elle est hyper importante dans le travail. Je suis quelqu'un d'exigeante aussi. Mais tu vois, tout est presque, comment on pourrait dire, pas calibré, pesé. Mais voilà, dans l'idée où c'est une alchimie des deux qui fait que ça fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai vu des gens aussi qui me ressemblaient beaucoup là-dessus. Ça m'a interpellée. Je me suis dit que peut-être il y avait plein d'autres choses à faire. Et notamment, mon grand sujet, c'est la transmission. C'est de porter une voix, c'est d'aider des plus jeunes ou des moins jeunes. Et j'avais envie de ça. Quand t'as fait 23 ans, j'ai encore une fonction au sein du groupe Iliad aujourd'hui, mais quand t'as fait 23 ans dans un groupe, je suis dans ma 24e année je crois, tu vois, t'as envie de liberté. Alors c'est un peu drôle quand tu bosses pour un opérateur qui s'appelle Free, mais t'as envie de liberté, t'as envie de retrouver ta liberté de parole aussi, parce que tu peux pas dire tout ce que tu veux, on sait bien que dans nos sociétés... Les prises de parole sont driveées, etc. Même si on n'a jamais été empêchés de dire quoi que ce soit par Zaviniel. Mais tu as des porte-parole, tu as des trucs et donc tu respectes ça. Donc j'avais aussi envie de reprendre cette liberté, reprendre et puis pouvoir faire plein d'autres trucs. Donc j'ai créé une boîte, j'ai failli en créer une autre. avec des gens super et ça s'est pas fait, ou j'ai envie de te dire pas encore fait. J'ai tâtonné sur un sujet lié à l'égalité, mais finalement, moi j'ai interrompu. Je suis cofondatrice de Systemic et j'ai arrêté en fait. Systemic, c'est Systemic pour sister, STEM, science, technologie, engineering, mathématiques. C'est Mic pour micro porte-voix. Et donc, pour encourager les jeunes filles à aller vers la quatrième révolution industrielle et notamment via les filières technologiques et scientifiques. Donc, si tu veux, c'était aussi ça. C'était m'impliquer dans des causes qui me sont chères. Ce que je fais aujourd'hui. Et oui, c'est être libre.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as atterri sur la STEM Academy.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai créé la STEM Academy. Donc, STEM, vous avez compris, Science, Technologie, Engineering, Mathematics. Qu'est-ce qu'on fait dans la STEM Academy ? Dans la STEM Academy, on a pour objectif de développer les talents au sein des entreprises pour accompagner les entreprises vers cette transition numérique et transition environnementale. Donc on forme aujourd'hui, parce qu'on a pas mal d'ambitions et des sujets passionnants sur lesquels on aimerait former, aujourd'hui on a des clients dont on forme les équipes en cybersécurité, en data. donc data analyst, data scientist, etc. parce que la transition numérique et environnementale passe par la data. Le no-code et le low-code. Le no-code avec un parti pris qui est de former pour le coup des femmes et des demandeuses d'emploi pour leur permettre une reconversion et pouvoir mettre un pied justement dans cette transition numérique. Donc il manque à peu près 10 000 applications en France et donc être concepteur, conceptrice d'applications. C'est permettre à une société d'accélérer considérablement parce qu'elle va pouvoir mettre une app en trois mois à dispo du grand public versus un code qui va être beaucoup plus long, plus onéreux, etc. Et puis, on forme également Soft Skills. Donc, on forme un public mixte, mais on a aussi un module avec un parti pris qui est le module d'humour. Parce que ce n'est pas simple dans nos entreprises, ce n'est pas toujours volontaire de la part des hommes. C'est souvent très maladroit. Mais on se prend ça en pleine face et on rougit, on rentre dans un rapport de force, on fait un dossier RH. Et donc, c'est comment lutter contre le sexisme ordinaire grâce à l'humour, sans braquer la personne qui aurait été maladroite. Et donc, avec une certaine vivacité d'esprit, de pouvoir répondre et de continuer à travailler en équipe dans de bonnes conditions. Et puis, on forme les RH parce que je me suis rendu compte depuis deux ans. que les RH, c'était un peu le parent pauvre de la formation, ils doivent développer des talents, ils doivent recruter des talents, mais elles-mêmes, ces ressources ne sont pas formées sur ces grands sujets de transition, et donc elles ont parfois du mal à dérouler les feuilles de route stratégiques de leurs dirigeants. Donc aujourd'hui, la STEM Academy, c'est ça. Et on fait un super module qui cartonne sur l'art du prompt, donc on forme pas mal de comex aujourd'hui. sur l'art du prompt, donc intelligence artificielle, comment utiliser les outils, et ça c'est effectivement un module qui cartonne.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne. Et vous n'avez pas de retard, parce que le Frontelia, c'est tout récent.

  • Speaker #0

    On n'a pas de retard et même mieux, on a des experts sur le sujet pour accompagner. On est très fiers d'eux et on a des super bons retours. Ça permet aux entreprises de comprendre ce que sont les IA, comment les utiliser dans leur quotidien, faire attention aussi à leur utilisation à partir des outils professionnels et personnels. C'est un vrai sujet. et puis de construire une vision aussi sur des outils qu'ils pourraient eux développer, soit en interne, soit en passant par des tiers.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as eu une carrière exceptionnelle au sein de Free. Finalement, tu me dis si je me trompe, mais je crois comprendre que c'était un peu de l'intrapreneuriat finalement.

  • Speaker #0

    Il y a eu beaucoup d'intrapreneuriat, oui.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu es passée à full entrepreneuse Est-ce que ça a été dur ? Est-ce qu'il y a des compétences que tu as dû apprendre ? Ou finalement, tu étais déjà bien armée avec toute cette expérience ?

  • Speaker #0

    On apprend tous les jours, mais je pense que j'étais quand même assez bien armée. C'est-à-dire que je savais ce que je voulais faire, je savais comment je voulais le faire, avec qui je voulais le faire. Donc ça, c'était très clair pour moi. Après, lancer une boîte, trouver des clients, tu vois, même si... J'ai, je crois, plutôt une bonne réputation. C'est quand même pas évident. Donc, évidemment, c'est un travail avec nos équipes de la STEM Academy. Mais voilà, c'est plutôt chouette aujourd'hui ce qu'on fait après un an et demi de création. Donc, on est content d'être sollicité. C'est quand tu commences, quand les gens commencent à venir te chercher, c'est plutôt sympa. Donc, on est dans ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça fait plaisir. Et quel style de dirigeante tu es ? Si j'interrogeais les personnes autour de toi, tu penses qu'ils te décriraient comment ?

  • Speaker #0

    On te dirait sans doute que j'ai une vision de là où je souhaite emmener les équipes et que je sais déléguer tout en maîtrisant le cadre de jeu. Donc, c'est le principe de l'intelligence collective. Ce n'est pas le truc, ce n'est pas l'anarchie, c'est que tu as un cadre. qui est celui que toi, tu définis en tant que dirigeant. Et dans ce cadre, les gens, ils peuvent faire ce qu'ils veulent à condition d'atteindre l'objectif qui est fixé. Donc, il te dirait que je laisse une liberté. Je pense qu'il te dirait que j'aime bien la culture du feedback et que je suis un leader qui reconnaît le droit à l'erreur en entreprise. J'avais un panneau d'ailleurs à côté de mon bureau sur la reconnaissance du droit à l'erreur parce que je trouve qu'échouer, c'est apprendre. Et donc, ça permet effectivement, à condition d'avoir la prise de recul, la prise de hauteur, de se dire pourquoi, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, etc. Donc, on te dirait que je suis un leader humain, mais exigeant. Et je me souviens, j'ai des collaborateurs qui me disent, mais en fait, Angélique, parce qu'il y en a qui font parfois des grosses conneries. Donc, tu vois, il faut quand même bien recadrer la situation. Et j'ai notamment un directeur d'établissement qui me disait Vous êtes quand même la seule personne qui recadre avec une fermeté de ouf, mais avec le sourire. Donc, c'est un peu le principe où tu prends un coup derrière la tête, mais il y a un sourire et tu repars travailler, tu as compris le truc. Et donc, on décrirait, je pense, un peu comme ça. Et puis, obsession du client. de la performance, de la célébration des succès, du partage en équipe. Voilà, je pense que c'est tout à fait moi. Il y a plein d'autres trucs sans doute, mais...

  • Speaker #1

    Si tu avais du coup trois conseils à donner à des jeunes entrepreneurs, maintenant que tu es passé du côté entrepreneurial, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait cultiver la résilience, parce que... Non ? Tu veux réagir ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ce qui m'intéresse, si je peux me permettre, c'est... C'est quoi la résilience ?

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat personnel exige de faire face à des défis et des revers. Tu le sais toi-même, en tant qu'entrepreneur, tous on est soumis à ça. Et donc c'est développer une mentalité résiliente en acceptant que l'échec fasse partie du processus d'apprentissage. Parfois c'est dur, mais... C'est comme ça qu'on apprend à rebondir, tu vois, la reconnaissance du droit à l'erreur dans nos entreprises. C'est pareil pour un entrepreneur, c'est apprendre à rebondir avec les difficultés, à ajuster les stratégies, à voir les obstacles comme des opportunités d'évolution. personnel parce que c'est comme ça que l'on peut effectivement avoir des ambitions et avancer. Et puis, le deuxième conseil, ce serait de pratiquer la gestion du temps et des priorités. Donc, ça peut inclure une planification quotidienne. Il y a beaucoup de gens qui font ça. Moi aussi, je ne vais rien apprendre à ceux qui nous écoutent. C'est la tout doux. Moi, j'ai une tout doux quotidienne, donc la veille pour le lendemain. Donc, ce soir, je vais rentrer à la maison. Il va me rester ça, ça, ça, donc je vais le faire. Et puis, je vais me faire ma tout doux pour demain. Donc, je pense que ça permet aussi d'avoir des objectifs réalisables. C'est une technique de gestion du temps. Et puis, le troisième, c'est d'investir sur son développement personnel. On en a parlé. C'est-à-dire qu'il faut investir sur soi, que ce soit par le biais de lecture aussi. Ce n'est pas forcément de la formation payante. C'est d'apprendre, on peut avoir des mentors, de l'expérience, et puis effectivement, on peut suivre des modules de formation en e-learning. Donc, c'est développer les compétences, cultiver notre confiance en soi, ne pas avoir peur d'explorer des nouvelles idées, de développer. Et puis, j'ai envie de te dire, j'ai envie de t'en donner un quatrième, c'est cultiver l'art de la curiosité délibérée, c'est-à-dire aborder la vie avec cette curiosité délibérée, activement à découvrir de nouvelles idées, des perspectives, des expériences, en allant vers les gens. C'est encore une forme d'apprentissage, d'être très curieux.

  • Speaker #1

    Je crois que toi, sur l'entrepreneuriat, souvent, on dit qu'au départ, ceux qui entreprennent pour la première fois ont une idée et valorisent à fond l'idée. Et moi, je trouve que justement, il faut absolument aller parler de cette idée à tout le monde de manière à rapidement la maturer, voir si elle colle au marché et trouver un positionnement. Donc oui, la curiosité, aller en parler aux gens, etc. Je suis vraiment aligné.

  • Speaker #0

    Quand tu commences à faire ça, tu es presque dans un POC.

  • Speaker #1

    Tout à fait. C'est une manière de faire un POC.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Une manière de faire un POC, il n'y a pas besoin de 10 000 euros. Tu regardes les gens qui sont autour de toi, tu crées un groupe de... Moi, je crée des groupes WhatsApp avec des potes et je leur pose des questions.

  • Speaker #0

    Mais la vie, en fait, est un voyage continu, je trouve, d'apprentissage et de croissance. Et donc, c'est comme ça qu'il faut prendre la vie et qu'il faut prendre les claques de la vie et les bonheurs de la vie. C'est un voyage.

  • Speaker #1

    Et Angélique, du coup, qu'est-ce que tu penses du monde actuel en tant que femme ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te faire une première réponse qui est en tant que femme, pour les femmes dans le monde actuel. On a beaucoup parlé d'inégalité, de stéréotypes de genre, etc. D'évolution, mais il faut que ça évolue. Je pense qu'il y a une reconnaissance croissante. de la valeur du leadership féminin. Et donc, on voit que les femmes commencent à occuper des postes de direction dans les entreprises, dans les gouvernements, dans les organisations, et que ça contribue à diversifier les perspectives et les approches. Je pense qu'il en faut encore beaucoup plus, pour une raison très simple. C'est qu'encore une fois, les équipes mixtes surperforment les équipes non mixtes de 16%. C'est prouvé, donc pour des questions de performance, c'est important. Il y a quand même beaucoup moins de femmes en prison. Donc, on est quand même moins influencés, je pense. Alors, est-ce qu'on est le fait qu'on soit des mères de famille et qu'on est dans la transmission, dans l'obligation ? Alors, même si je connais des hommes qui partagent totalement ces valeurs-là, mais il y a quand même moins de femmes dans les prisons, donc on aimerait les avoir un peu plus à la tête de nos gouvernements. Et puis, pour les femmes, il y a également un sujet qui est, je pense, hyper important. C'est que les femmes, elles font face à des défis spécifiques en fonction de leur contexte culturel, ethnique, économique ou d'autres facteurs. Et donc elles peuvent avoir finalement des inégalités qui peuvent être exacerbées parce qu'elles vont appartenir à des groupes qui sont marginalisés. Et donc quand on est une grande blonde comme moi, on fait face au cliché de la grande blonde quand on démarre sa vie professionnelle, mais on s'en sort bien aujourd'hui. En revanche, quand on est... Quand on est une femme et qu'on est noire, c'est vachement plus compliqué dans la durée. Donc voilà. Et puis il y a l'IA dans le monde actuel, pour revenir à la question. Donc les biais liés à l'IA, c'est-à-dire qu'on revient sur les biais persistants liés à l'éducation, la culture qu'on a reçue. Mais l'intelligence artificielle elle-même reproduit des biais qui sont assez durs aujourd'hui. Et donc j'espère qu'on ira aussi vers... vers une forme d'éthique en matière de code des algorithmes, où il faudra répondre à des prérequis pour que l'ensemble de la population soit représentée. Et puis ce que je pense à titre personnel du monde actuel... Il y a des évolutions, mais il y a tellement de... Le droit des femmes recule dans le monde entier. Il y a des choses horribles qui se passent. Évidemment, je pense au conflit russo-ukrainien. Évidemment, je pense à ce qui se passe aujourd'hui en Israël et à tous ces jeunes qui partaient faire la fête et qui se sont retrouvés dans des situations abominables, déplorables. Donc, en fait, ça me touche. toutes ces femmes qui ont été relâchées on ne sait pas comment elles vont poursuivre leur vie demain après ce qu'elles ont vécu donc c'est des atrocités c'est des crimes de guerre le monde actuel est dur et il est passionnant sur les aspects technologiques les 20 dernières années je suis la génération Minitel Minitel et fax ce qui ne me rajeunit pas mais... On a vécu 20 ans de bouleversements et en fait, les 20 prochaines années vont être d'autant beaucoup plus bouleversantes que ce que moi j'ai pu vivre, ma génération a pu vivre. Donc en même temps, il y a des choses passionnantes qui sont devant nous. Mais voilà, j'espère que le monde actuel tirera, j'ai envie de te dire, tirera expérience de ce qui se passe. Mais non, parce qu'on n'a pas tiré les enseignements nécessaires de ce qui s'est passé par le passé et on reproduit alors qu'on est censé être des gens civilisés. On reproduit des choses horribles.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, tu es une éternelle optimiste, je pense.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis optimiste et en même temps très... Enfin, tu vois, je ne comprends pas ce qui se passe. À notre époque, on n'imagine pas toutes ces guerres. Donc, on parle de l'Ukraine, de la Russie. On parle de ce drame de l'Israël, de Gaza, etc. Mais il y en a partout dans le monde des guerres. Et donc, on n'imagine pas, en fait, moi, je n'imaginais pas, il y a 10-15 ans, tu vois, qu'on puisse se retrouver dans cette situation-là.

  • Speaker #1

    Ça te fait peur, même pour toi qui as des enfants ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je ne suis pas quelqu'un qui ressent ou qui vit la peur. C'est particulier. C'est peut-être lié à mon histoire de vie parce que je suis pragmatique. Donc, je pense qu'on ne fait rien avec des angoisses. Encore une fois, il faut avancer. et donc c'est droit devant mais peut-être qu'il y a des choses qui sont il y a des signaux qui sont inquiétants comme quoi ? comme ce que je viens de te citer les guerres ? oui les guerres c'est particulièrement inquiétant mais voilà j'espère qu'on trouvera des consensus Mine de rien, tu vois, Israël, ça fait quatre mois, ça va faire deux ans pour l'Ukraine. Le temps passe vite, on est bien tranquille au chaud en France, mais il y a des peuples qui souffrent.

  • Speaker #1

    Tu penses que les solutions peuvent venir de la société civile, du monde politique, du monde de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Je pense que déjà, si chacun y mettait du sien, on aurait un monde bien meilleur.

  • Speaker #1

    C'est la théorie du colibri ?

  • Speaker #0

    Absolument, c'est valable pour l'environnement. Si chacun faisait une petite part pour la planète... la planète serait en bien meilleure santé que ce qu'elle naît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a des dirigeants et des dirigeantes en France qui ont des super parcours, dont je pense que tu fais partie. Tu n'as jamais songé à aller en politique ?

  • Speaker #0

    Écoute, Gabriel Attal vient de succéder à Elisabeth Borne, donc on peut lui suggérer mon nom pour le ministère de l'égalité ou le ministère du travail qui me passionnerait, pourquoi pas ? Non, je ne plaisante absolument pas. J'y ai souvent pensé et je vais être très honnête avec toi. J'avais même fait une démarche à l'époque sous le gouvernement Sarko, et j'étais sortie d'un rendez-vous à l'Élysée, et je m'étais dit, mais quand même, la politique ! Un, tu te prends des coups, beaucoup de coups, et quand on voit aujourd'hui nos politiques, ne serait-ce que les maires de nos villes, comment ils sont traités, voire agressés, les enfants de ces gens, qui sont quand même des citoyens engagés avant tout. Comment les enfants, les ados sont traités, moi je ne comprends pas non plus qu'on puisse agresser des gens. Donc tu prends beaucoup de coûts, ta famille prend des coûts, t'es quand même pas beaucoup chez toi. Et puis globalement, ton investissement, il n'est pas vraiment payé. Très souvent, on dit que les ministres sont trop payés, mais je pense que les gens ne se rendent pas compte du rythme d'un ministre, de la responsabilité et de la charge. Quand tu compares à nos grands dirigeants français à la tête des grands groupes, les ministres sont sous-rémunérés. Ce n'est pas pour autant que si j'étais ministre, j'irais pour l'argent. Ce n'est pas du tout le sujet. J'irais pour l'argent. parce que j'aurais envie de changer les choses et de vraiment apporter ma contribution à la société et sans doute de travailler sur des aspects qui me semblent importants. Donc la politique, j'y ai pensé, j'ai arrêté d'y penser, j'y repense un peu parce que je me dis que c'est important et qu'il faut que ça vienne de gens, d'entrepreneurs. qui ont réussi leur vie, qui n'attendent pas forcément quelque chose, eux, à titre personnel, qui n'en ont pas besoin pour manger et qui vont y aller parce qu'ils ont des convictions et qu'ils vont s'engager pleinement dans des fonctions pour faire bouger les lignes pour la France avant tout.

  • Speaker #1

    En interviewant un autre sage, je lui avais posé la même question et il m'avait répondu que s'il n'avait pas une femme exceptionnelle, il y aurait sûrement été. Est-ce que toi, si tu n'avais pas une famille exceptionnelle, Comme tu es quelqu'un de combattant, de résiliente, et que j'ai l'impression que tu aimes bien les challenges, ça aurait été... Enfin, alors j'ai compris que la porte n'est pas totalement fermée, mais c'est quelque chose qui, forcément, serait plus facile à envisager.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est sûr que quand tu as une famille, tu te poses la question. Ce n'est pas simple. Parce que du coup, ce n'est pas seulement toi qui prends l'engagement, c'est que tu embarques tout le monde avec toi. Parce que potentiellement, tu vois, si ça tourne mal, tout le monde le vit. Et les enfants, dans les collèges, dans les lycées, ils ne sont pas forcément super aimables entre eux. Donc, c'est sûr que quand tu as une famille, tu réfléchis. Mais je pense que moi, j'ai un mari qui m'a toujours soutenue. Pour le coup, j'ai une famille exceptionnelle, un mari exceptionnel. Et si demain, c'est mon choix, évidemment, il faudra que ce soit un choix collégial, familial. Et évidemment, je serai soutenue si c'est le choix que fait la famille pour moi. Mais après, je te cache pas que j'ai toujours fait ce que j'ai voulu. Et donc, ça veut pas dire que je suivrai pas. Mon mari m'a toujours dit non, non, je veux pas que tu ailles en politique. Mais demain, si effectivement il y a une opportunité, on en parlera très sérieusement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose de récemment ou pas, de fou un peu, que t'as fait ?

  • Speaker #0

    De fou ?

  • Speaker #1

    Ouais, de très surprenant.

  • Speaker #0

    De très surprenant, au sens parce qu'on ne s'attendait pas à ce que je le fasse, ou parce que c'était de l'audace, ou qu'est-ce que tu...

  • Speaker #1

    Au sens où on ne s'attendait pas à que tu le fasses.

  • Speaker #0

    Donc, parmi les choses très audacieuses que j'ai faites, j'ai offert des caleçons, le slip français, à un chef d'État.

  • Speaker #1

    Alors, là, il faut qu'il nous en dise plus. Tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une très longue anecdote, donc je vais essayer de te la faire très courte.

  • Speaker #1

    Un chef d'État français ?

  • Speaker #0

    Un chef d'État français, oui, absolument. C'est François Hollande. Donc, pendant sa présidence, à la suite d'une discussion avec deux chefs d'entreprise, qu'on a eues un matin, à 4h du mat, parce qu'il y avait le terrorisme à l'époque, on était convoqués 3h, 4h avant notre vol. On s'est mis à discuter et puis je leur ai dit, je vais inviter François Hollande à dîner. Ils se sont super marrés. Et puis je leur ai dit, je vais le faire et puis vous viendrez avec moi. Et en fait, j'ai été déposer une lettre à l'Élysée pour inviter le chef d'État à dîner avec quelques dirigeants de la Nouvelle Économie que je connaissais, donc quelques potes. Et une semaine après, j'ai reçu un appel du conseiller de la présidence. Chère madame, le président de la République est très honoré par votre invitation qu'il accepte. J'étais là Quoi ? Canon ! Moi, je pensais déposer une lettre toutes les semaines pendant six semaines, tu vois. Donc, première lettre, ok, j'ai trouvé ça super. Évidemment, le conseiller me dit Mais vous comprenez qu'on n'est pas en mesure tout de suite de vous donner une date ? Oui, évidemment, je comprends. Et puis finalement, le dîner s'est fait six semaines après ce coup de fil. Moi, j'ai invité le président à dîner, donc je pensais faire ça dans un restaurant. Tu vois, évidemment, je savais qu'il y avait tout un protocole, une sécurité, mais c'est le jeu. Et puis, pas de chance. En fait, il ne pouvait pas sortir de l'Elysée, donc on a été invité à l'Elysée. Donc, la classe, c'était un très, très grand moment. Et donc, la tradition veut que quand on est invité chez quelqu'un, même si on était un peu invité chez nous, l'Élysée, c'est chez nous, mais on était quand même chez le président de la République. Eh bien, on a offert un cadeau. Je n'ai pas voulu dire à personne que j'avais convié à se dîner avec moi ce que j'offrais parce que je me suis dit on va me freiner. Effectivement, à la fin du dîner, je suis allée voir le chef de l'État en disant monsieur, vous connaissez la tradition, donc on a un cadeau pour vous. C'est un cadeau. eu égard à votre fonction. Donc, le président a ouvert, il a vu qu'il y avait trois paires de chaussettes, le site français. Mais le premier qu'il a ouvert, c'est Églison. Il m'a dit, mais madame, le site français, c'est quoi ce truc ? Limite, vous vous moquez de moi ? Non, non, en fait, vous ne connaissez pas l'entreprise. Non, non, je ne connais pas l'entreprise. Et donc, je ne connaissais pas non plus l'entreprise dans sa version chiffre. Et j'avais, 48 heures avant, bossé une petite fiche que j'avais apprise sur où ils produisaient, combien de salariés, etc. Ils avaient relocalisé de l'emploi en France. Ça, c'est le slip français. Et donc, le président, en fait, s'est beaucoup intéressé au sujet, m'a posé plein de questions. Et c'était canon. Et du coup, on a cette anecdote, François Hollande et moi, j'affectionne particulièrement cette anecdote. Et par ailleurs, j'ai découvert quelqu'un de très humain, de très technique dans les sujets. Et donc, j'ai été assez épatée, en fait, par le chef d'État, que j'ai revu après. Et c'est pour ça que je me permets de te dire qu'il est assez impressionnant.

  • Speaker #1

    Et dans ton audace, quand tu l'as revu, est-ce que tu t'es permis de lui demander s'il l'est porté ?

  • Speaker #0

    Non, c'est lui qui me l'a dit.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc François Hollande porte du slip français.

  • Speaker #0

    Absolument. Et pour un président de la République, je trouve ça plutôt plein de bon sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et tu sais d'ailleurs que l'Elysée a ouvert sa boutique, la boutique de l'Elysée. Si tu ne connais pas et si ceux qui nous écoutent ne connaissent pas, vous avez des produits mais canons. Et la boutique de l'Elysée va ouvrir à proximité de l'Elysée. Et c'est un super concept. Donc, tu peux trouver des t-shirts Cocorico, des assiettes, des mugs, des paniers bleu, blanc, rouge. En fait, c'est vraiment le site est canon et les produits sont canons.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu nous as donné une anecdote qui est quand même super sympa. Tu nous as beaucoup parlé de ta famille, tes enfants. J'ai l'impression que c'est hyper important pour toi.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est ma chair, c'est la prunelle de mes yeux. Oui, absolument. En plus, on est très famille. On fait beaucoup d'activités ensemble. On aime être ensemble tout le temps. C'est assez sympa. Évidemment, ils sont jeunes. Dans deux ou trois ans, ils vont peut-être dire Maman, c'est bon, tu nous lâches

  • Speaker #1

    Et comment tes enfants te décriraient si je les croisais ?

  • Speaker #0

    Alors, Maman Angélique, mes enfants te diraient… Ils me le disent très souvent parce qu'en fait, c'est assez marrant de voir dans les yeux de mes enfants de l'admiration et en même temps de se dire mais comment tu fais ? Attends maman, tu vas écrire un nouveau livre là ? Ouais, je vais écrire un nouveau livre. Non mais maman, tu viens de faire de la céramique, t'as fait combien d'assiettes ? Bah je viens d'en faire 30. Et tout est comme ça si tu veux. Donc à la fin d'un de mes livres, j'ai ma fille, à ce moment-là, elle avait 8 ans sur mon premier livre. Et elle est arrivée à 8 ans et elle me dit, on était en plein mois d'août, j'étais pendant mes congés, j'essayais de finir cet ouvrage, c'est très dur d'écrire. Tu vois, ce n'est pas quelque chose d'inné non plus chez moi, où j'ai une facilité, c'est vraiment un travail. Donc je bosse la nuit, j'ai des séquences de travail, sinon je ne fais rien. Donc tu vois, je parlais de planification quotidienne, en fait c'est ça, tu dois t'astreindre à faire les choses. Et ma fille me dit, maman, je suis tellement fière, tu sais, de tout ce que tu fais. À 8 ans. Et je me suis dit, enfin, c'est dingue, ça m'a donné les larmes aux yeux. Je me suis dit, à 8 ans, elle a conscience de ça, ça remplit le cœur, et puis ça m'a tellement motivée à finir cet ouvrage. Et à la fin, du coup, je lui ai mis une petite dédicace avec cette phrase qui m'a beaucoup marquée. Et mes enfants, là, me disaient encore le week-end dernier, Mais maman, c'est incroyable tout ce que tu fais Et je leur dis, mais en fait, il y a des gens qui ont envie de faire des choses, qui ne les font jamais. Moi, en fait, dès qu'il y a quelque chose qui me passe par l'esprit, tout de suite, j'ai envie de le faire, j'ai envie de le tester, j'ai envie de voir. Donc, tu vois, j'avais envie de faire un service de table pour la maison. Je cuisine très bien, j'adore cuisiner. Et je me suis dit, c'est quand même dommage, je fais mes préparations, mes assemblages. Et puis, j'avais une jolie vaisselle, mais je me suis dit, ce n'est pas moi qui l'ai faite. Et je trouve que ça a dénaturé avec tous les efforts que je mettais en cuisine. Donc, j'ai fait mon service de table. Et évidemment, mon mari me dit, bon... Tu as fait ton service de table et puis, comme à chaque fois, le truc est devenu industriel. Donc, tu as acheté un four alors que je cuisais en Bretagne. C'était toute une histoire. J'amenais mes trucs. À chaque fois, il y avait un peu de casse. Et effectivement, le truc est devenu industriel. Et voilà, je fais une expo vente dans quelques semaines, alors que j'ai démarré il y a un an, un an et demi, la céramique. Donc, c'est marrant. J'ai des pièces qui sont en vente dans une boutique rue française. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    Donc, maman est une superwoman. pour ta fille notamment.

  • Speaker #0

    Et je me permets, je me fais un petit coup de pub. On peut suivre mes créations sur mon compte Instagram. OK. C'est arrobase by Ange, by underscore Ange. Et donc, voilà, suivez-moi, ça me fera plaisir. Un petit mot d'encouragement. Et si vous trouvez le truc moche, vous me le dites parce que ça fait grandir.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, posez vraiment vos likes pour Angélique parce que c'est important pour elle et la céramique, c'est cool, au passage.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Jouer avec de la terre, ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça détend.

  • Speaker #0

    Ça détend, c'est le seul truc que je fais sans switcher. Je suis incapable de me poser, de faire un truc sans faire quelque chose en même temps. J'ai toujours deux, trois activités en même temps. Je cuisine, je vais faire un truc en même temps. Alors que là, la céramique, c'est juste un désastre si tu n'es pas concentré.

  • Speaker #1

    Donc, tu fais beaucoup de choses. C'est super, tu es dans l'action, etc. Je pense que ça va inspirer beaucoup de gens et ça va aussi peut-être poser quelques questions sur... Comment tu fais ? Et moi, ça me fait penser à la santé mentale, parce que j'ai compris que tu m'étais beaucoup de plaisir dans tout ce que tu faisais actuellement. Et aussi, je repense aussi à toutes les responsabilités que tu as eues. Finalement, malgré tout, tu restes une humaine. Et donc, est-ce que tu as un secret ou des conseils ou comment tu as fait pour gérer cette pression, ce stress qui est quand même réel ?

  • Speaker #0

    Alors moi le premier conseil que je donne et les gens se disent souvent bah ouais mais quand on est fatigué on est fatigué, c'est de faire du sport. Je pense que le sport c'est important. Moi mon truc c'est la course à pied, je me vide la tête, je me fais du bien à l'esprit, au coeur, au corps, ça me permet d'être alignée, ça me permet d'avoir une certaine posture, ça aide beaucoup dans son leadership aussi, l'activité sportive. Et puis, encore une fois, c'est d'être organisé. Donc, moi, j'ai fait trois enfants, trois ans et demi. Si je n'avais pas été organisée avec le lancement du quatrième opérateur mobile, ça n'aurait pas été possible. Donc, si tu n'es pas organisé, bien dans ta tête, bien dans tes baskets, c'est compliqué. Donc, il vaut mieux faire une pause et reprendre tout à zéro. parce que parfois, c'est utile de le faire comme ça aussi. Moi, je n'en ai jamais eu besoin. J'ai des gens qui m'ont dit, mais tu vas finir en burn-out, ce n'est pas possible. Tu dors trois heures par nuit. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu fais ? Et en fait, tu vois, tu me parlais de peur. Ces gens-là, parfois, m'ont fait peur. Je ne suis pas fatiguée, moi. Je suis juste heureuse de faire tout ce que je fais. Je vis. Et donc, dans mon entourage, on me l'a très, très, très souvent dit. On m'a dit, mais tu as un terreau pour ça, parce que ce n'est pas possible. de faire tout ce que tu fais et à un moment donné, ça va péter. Écoute, je pense que ça ne pètera pas. Ça aurait dû péter depuis longtemps, si ça avait dû péter. Et non, c'est parce que je pense que je suis définitivement quelqu'un d'enthousiaste, amoureuse de la vie et que j'apprécie la vie et que je souhaite vraiment la vivre pleinement. La croquer, comme certains disent. Et puis, oui, j'ai une famille, un point d'équilibre. Donc, moi, je n'ai pas de sujet de charge mentale. Il y a eu des périodes difficiles. Trois enfants en trois ans et demi, je n'ai pas pris de congé maternité. J'ai allaité chacun de mes enfants. J'ai calé les allaitements entre les réunions. Donc, il y a des nanas qui vont se dire, mais complètement tarées. Oui, on peut le faire quand on a des grossesses top comme moi j'ai eu. Ce n'est pas souvent le cas pour toutes. C'est le cas quand on a un super mari. Moi, mon mari, il se battait avec moi pour changer les couches de nos enfants. Enfin, tu vois, tout ça, ça aide aussi. Donc, c'est précieux d'être bien accompagné dans son quotidien, notamment quand on fait une carrière ou quand on a de l'ambition. Si on est avec un bad boy, c'est mort.

  • Speaker #1

    Ok, donc enthousiasme, sport, pragmatique. Et donc, comme tu dis, t'as jamais pété. Et en effet, je pense que... Après tout ce que tu as fait, tu ne pèteras pas. Malgré tout, est-ce que tu as eu quand même des périodes qui étaient un peu plus basses ou un peu plus compliquées ? Des épisodes qui ont été plus difficiles ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, il y a eu des épisodes difficiles. Il y en a toute la vie, de toute façon. Donc, notamment, j'ai été la cible d'une émission qui part d'une conclusion pour faire son enquête. C'est un concept. C'est un concept. Ce n'est pas tout à fait le mien et ce n'est pas celui de plein de gens, mais c'est le truc. J'ai été la cible, j'ai servi de fusible dans une émission. Ça a été très dur parce que j'ai reçu des milliers d'injures. Mes enfants ont été menacés, j'ai été menacée de mort. Et tu ne t'attends pas à ça parce que quand tu travailles, tu ne t'attends pas à mettre en danger ta famille. Quand tu as un job, globalement, tu nourris ta famille. Donc, tu ne t'attends pas du tout à ça. Et je ne m'y attendais d'autant pas que ce qui a été dit était faux. Et c'était assez malin, d'ailleurs, dans cette émission, parce qu'on disait, mais oui, on va vous dire qu'elle a reçu plein de prix, leadership, management, symétrie des attentions, enfin voilà. Mais, sauf que le mais, il était complètement branle-ballant. et que malheureusement, tu as une époque où si tu contre-attaques, tu fais vivre un sujet et c'est toi qui en pâtit. Donc, pour l'éteindre au plus vite, même si tu n'es pas la personne qui a été décrite à heure de grande audience, tu fermes le sujet et tu dis Ok, ça va passer parce que sur les réseaux sociaux, tout est éphémère. Et c'est le cas. Donc, oui, ça, c'était une période très compliquée pour ma famille et pour moi. Pour mes équipes aussi, qui l'ont très mal vécu, très très mal vécu, et qui ont été d'un soutien incroyable vis-à-vis de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te dire, tu m'avais raconté qu'en effet, ils t'avaient soutenu.

  • Speaker #0

    Énormément.

  • Speaker #1

    Et eux sont dans la réalité de l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Bah eux, ils vivent le quotidien. Ils savent qui t'es, tu peux pas mentir quand t'es dirigeant. Si t'es une sale conne, t'es une sale conne. Si t'es pas une sale conne, forcément les gens sont eux aussi touchés par ce qu'ils ont entendu.

  • Speaker #1

    T'as dit mis en danger ma famille à ce point-là ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est très violent. Oui, c'est très violent,

  • Speaker #1

    oui. Parce qu'eux sont peut-être moins préparés par prendre des...

  • Speaker #0

    Non, parce que les réactions que ça génère sont des réactions démesurées, agressives, violentes. Moi, j'ai reçu des courriers de menaces de mort. Mes enfants ont été menacés de mort sur les réseaux, des trucs. Et tu te dis, mais c'est pas possible, quoi. Encore une fois, tu ne travailles pas pour ça. Et notamment pas quand tu as des convictions qui sont plutôt nobles à la base. Si tu sais que tu as un merdé à un moment donné, tu reconnais que tu as un merdé, ça arrive à tout le monde. Mais évidemment, il ne faut pas avoir fait de mal aux gens sciemment, ce qui n'est pas mon cas. Mais c'est la vie, encore une fois, on apprend de ces situations difficiles.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as plus couru pendant cette période ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai un peu plus couru et j'ai fait attention s'il y avait des gens derrière moi, quand même.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai vécu ça.

  • Speaker #1

    On ne s'attend pas à ça dans nous.

  • Speaker #0

    Oui, parce que t'es placardée physiquement dans une émission de télé, etc. Les gens, ils te connaissent. C'est-à-dire que tu passes de l'ombre à t'es sous les sunlights et on te décrit comme une sorcière, une mégère, quelqu'un qu'il faut abattre. Forcément, tu fais hyper attention. Et puis quand tu reçois des courriers, tu te dis, ok, j'ai intérêt, tu te retournes. Tu prends le métro, tu te retournes.

  • Speaker #1

    Ok, donc au-delà des courriers, on t'a, pour être polie, embêtée dans la rue.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas eu énormément de choses, mais oui, j'ai eu des... J'ai vu des changements d'attitude dans des gens que je connaissais, mais qui étaient plus des relations, qui se sont dit, oula, on ne la connaissait pas en fait, on ne la connaissait pas. Il faut faire gaffe, tu vois. Et donc c'était assez surprenant, parce que ce que dit la télé est vrai. Tu vois, pour le citoyen français, ce qu'on dit à la télé, c'est vrai. Sauf que ce qu'on dit à la télé, ce n'est pas toujours vrai. Il faut aussi aller chercher ces informations, il faut trier. C'est le cas sur les réseaux sociaux. Si tu ne tries pas tout ce que tu peux lire, globalement, tu es quand même assez manipulé. Donc voilà, oui, ce n'était pas une période facile. Je ne m'attendais pas à ça, à gérer des réactions, à gérer des postures. C'est compliqué. Et puis j'ai dû m'en justifier professionnellement. Pendant des années, quand on venait me chercher pour un conseil de surveillance ou un conseil d'administration, on m'a systématiquement parlé de cette émission.

  • Speaker #1

    Forcément, c'est les choses.

  • Speaker #0

    On m'a demandé de montrer pas de blanche. Bon, après, les gens en entreprise comprennent assez bien quand tu leur expliques, parce que tout le monde y est un peu confronté. C'est un fond de commerce de taper sur les gens qui font.

  • Speaker #1

    Et sur les personnes engagées, souvent, on a un sentiment de justice aussi qui est assez important pour eux. Moi, j'essaie de me mettre à ta place. Tu n'as pas eu envie de répondre à ça.

  • Speaker #0

    Euh, si, évidemment. Évidemment que j'ai eu envie de répondre. Mais c'est ce que je te disais, c'est que si tu relances le truc, tu relances les insultes, tu relances les menaces, tu relances la pression sur ton cercle proche, c'est-à-dire ta famille, mais aussi tes collaborateurs. Et le truc, il devient invivable. Donc, t'es pas coupable de ce qu'on t'accuse, ok, mais tu dis ok, si je vais en justice, pour la justice... pour rétablir effectivement ma réputation, etc. Bon, après, les gens qui me connaissent, tu vois, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais quand même, et tu te dis, ok, le truc, il va durer trois semaines, voire un mois, tu te fais cartonner, cartoucher, mais ça s'arrête. Alors que si tu veux en justice, ça continue, et ça continue sur les réseaux sociaux, et ça continue pendant... Deux ans, trois ans, parce que la justice est longue en France.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'il y a un procès, c'est des enfants.

  • Speaker #0

    À chaque fois, et puis c'est du pain béni pour ce genre de production d'émission. C'est du pain béni.

  • Speaker #1

    Pour passer sur un sujet un peu plus joyeux, aujourd'hui, qu'est-ce qui te rend heureuse ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rend heureuse, c'est ma famille.

  • Speaker #1

    Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai trois enfants canons. Ils ont chacun leur personnalité, leur caractère, leurs envies, leurs hobbies. Et j'ai un super mari, super partenaire de sport, super copain. Et donc ça, je trouve que c'est hyper important. Enfin, j'ai une chance exceptionnelle. C'est pas un truc que... Parfois, ça peut être éphémère. Il faut faire gaffe. Ça s'entretient, la magie du couple. Les enfants, ça se tient aussi, ça se cadre, ça s'éduque. Il faut les aimer. Donc, tout ça s'entretient. Mais oui, ça me rend hyper heureuse. Et puis, de voir mes enfants grandir et de les voir bien grandir, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    C'est super. Ça revient à l'équilibre aussi dont tu parlais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Quand j'ouvre un four de céramique à 2h du mat pour sortir les dernières assiettes que j'ai enfournées et que je vois qu'elles sont réussies, ça aussi, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    Tu dors combien d'heures par nuit ?

  • Speaker #0

    Je dors beaucoup plus. Avant, je dormais 3h par nuit. Maintenant, je dors entre 5 et 6h par nuit.

  • Speaker #1

    5 et 6h par nuit. Alimentation, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alimentation, oui. Sport, alimentation. Moi, j'ai fait des choix très jeunes. En fait, tu réalises ça avec le temps. Moi, j'ai arrêté de manger de la viande, j'avais 12 ans. Je ne mange pas de viande. Et j'ai arrêté de manger avec amidon il y a 5 ans. Alors, j'en mange de temps en temps, mais c'est voulu, c'est cadré. Tu vas dire, et tout dans la maîtrise, dans la planification, un peu. C'est comme ça. Parce que j'ai une exigence personnelle vis-à-vis de moi. Donc, je me suis intéressée à ce qu'on appelle la chimie digestive. Et donc, j'ai appris à comprendre. les réactions chimiques des aliments entre eux, des boissons entre eux, etc. Donc, je suis sauvée parce que boire du vin rouge, je suis une passionnée de vin. Boire du vin rouge avec une protéine, on l'élimine. Vin blanc, champagne, tout ça, t'élimines pas. Donc, du coup, ça tombe bien. J'adore les vins tanniques, rouges. Et donc, je me fais plaisir. Je continue à me faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc, t'es végétarienne ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis lactose végétarienne. Donc,

  • Speaker #1

    t'étais déjà précurseur.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, c'est marrant. À 12 ans...

  • Speaker #1

    C'est marrant aussi jeune.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça. Je ne pourrais pas imaginer mettre une fourchette de viande à ma bouche. En revanche, je vais beaucoup te surprendre, je n'ai aucun problème à égorger un poulet. Il y a des gens, c'est le sang, c'est le truc. Je ne prive pas mes enfants de viande, ni mon époux. Je cuisine, ça ne me pose pas de problème. En revanche, pour moi, très jeune, je l'ai arrêté et je n'ai jamais pu en manger. Quand je vais à l'étranger, en Afrique, je peux manger éventuellement de la vipère, je peux manger des termites, je peux manger des esticots en Thaïlande, ça ne me pose pas de problème. Mais la viande, non.

  • Speaker #1

    De ce que je comprends... Tu veux dire, ta famille t'inspire, j'imagine. Est-ce que dans le monde business, ou pas d'ailleurs, est-ce que tu as quelqu'un, un leader ou une leadeuse, surtout, qui t'inspire ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de femmes dirigeantes que j'aime beaucoup, qui sont toutes inspirantes. Il y a Maud Bailly, qui est en charge du luxe chez Accor. et qui est une femme absolument incroyable avec beaucoup de qualité. J'ai Natacha Ausha qui est la CIO de Fred, la joaillerie chez LVMH, qui est aussi une femme incroyable pour qui j'ai aussi beaucoup d'admiration. Et puis si j'avais une héroïne, on remonterait quelques siècles en arrière. Ce serait Olympe de Gouges, qui était la première féministe, donc la première femme à défendre le droit des femmes au prix de sa vie. Donc Olympe de Gouges, pour te citer une figure historique, inspirante et de femme de notre monde d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, je ne me demande pas pourquoi cette question m'est venue, mais elle m'est venue si tu avais une deuxième vie, parce que malheureusement, on n'a qu'une vie. si t'avais une deuxième vie est-ce que tu ferais autrement ou tu ferais un autre métier en fait j'ai déjà l'impression d'avoir plein de vie et donc si j'avais une deuxième vie je referais sans doute la même chose c'est une belle réponse Angélique j'ai lu aussi que t'étais investisseuse du coup dans des start-up donc t'es business angel c'est quoi hum Qu'est-ce qui fait que tu investis dans une startup ? C'est quoi le plus important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà investir dans des startups, c'est une opportunité passionnante parce qu'on voit des dossiers passer, on voit plein d'initiatives, des innovations, on voit plein de trucs assez dingues et des gens passionnants. Mais il faut quand même rappeler aux personnes qui nous écoutent que ça comporte aussi des risques parce que tu mets de l'argent et tu peux ne pas le revoir. Et donc, l'idée avant d'investir, c'est quand même d'évaluer soigneusement les startups et les fondateurs, les équipes fondatrices que l'on va rencontrer. Donc, moi, pour évaluer si je vais mettre un ticket, si je vais investir, j'ai plusieurs critères. Donc, le premier critère, c'est que c'est une question d'hommes et de femmes. Donc, les fondateurs ou les fondatrices, ce sont qui ? Est-ce qu'ils ont mis des fonds propres ? Est-ce qu'eux-mêmes croient à leur projet au point de mettre débit ? Tout le monde n'a pas les mêmes moyens, mais si c'est 1000 euros, 2000 euros, est-ce que tu les mets toi-même dans ton affaire ? C'est aussi évaluer les compétences des gens qui forment cette équipe fondatrice. Donc c'est l'expérience et la complémentarité de l'équipe, c'est la compétence de l'équipe. qui pour moi est souvent un facteur assez déterminant du succès de la start-up. Ensuite, la start-up, elle répond à quoi ? Donc, c'est la proposition de valeur, c'est son idée. C'est en termes d'innovation, est-ce qu'elle propose une idée innovante ou une solution unique à un problème existant ? En proposition de valeur, est-ce que la proposition de valeur, elle est claire et convaincante ? Est-ce qu'elle résout aussi un problème réel ? Merci. Et puis, elle s'intéresse à quel marché, c'est quoi la taille du marché ? Est-ce qu'il y a des compétiteurs ? Qui sont-ils ? C'est quoi les éléments différenciants avec les compétiteurs sur ce marché ? C'est aussi le modèle économique, la viabilité financière, les coûts, les marges. C'est la traction que peut avoir la start-up et donc quelle va être sa protection, ce qu'elle a déjà atteint des jalons significatifs. au stade où elle est, qui fait qu'on peut effectivement se dire qu'il y a une trajectoire toute pas prévue, parce que rien n'est prévu, il y a toujours plein d'aléas, mais en tous les cas, est-ce qu'il y a cette trajectoire possible ? Donc ça, c'est important. Et puis, au-delà de la complémentarité de l'équipe et de l'expérience de l'équipe, est-ce qu'ils vont être en mesure, eux, d'exécuter ? L'idée. Parce que la plupart des boîtes qui se plantent, c'est un problème d'exécution, c'est pas un problème d'idée. C'est l'exécution qui a péché. Et donc, est-ce qu'ils sont capables d'aller au bout ? Et donc, lequel est moteur parmi ces duos ou des trios à la tête de start-up ? Est-ce qu'il y en a un qui est capable de porter ça à tout l'opérationnel, toute l'exécution ? Et puis, il y a une question de fit. Est-ce que tu les sens, tu ne les sens pas ? C'est un truc, ça, c'est intuitif, c'est irrationnel, c'est un truc personnel. Donc, moi, ça m'est arrivé de voir un mec génial, je le vois encore. génialissime, avec un projet génial, mais je l'ai trouvé tellement hautain que je me suis dit, mais c'est fini, quoi. Tu vois, il y a le sujet de la confiance en soi et puis il y a l'humilité. Donc, je me suis dit, mais je ne peux pas mettre de billes auprès d'une personnalité comme ça, quoi. Ce n'est pas possible. Et puis, de façon plus générale, en ce qui me concerne, moi, j'aime investir pour participer aussi à l'écosystème français. J'ai fait très très peu d'investissements dans des startups étrangères. J'en ai une, c'est Next Protein, qui est basée en Tunisie, qui sont les premiers à avoir été sur le sujet des fermes d'élevage d'insectes. Donc une super belle entreprise qui a dans son capital maintenant un fonds d'investissement qui s'appelle Raise. Je suis ravie. J'ai fait un seed sur une ex-protéine. Les insectes, ça me parlait. Je n'ai pas hésité un instant. C'est cool. Mais voilà, participer à l'écosystème français, j'ai une posture plutôt très silencieuse. Si tu ne viens pas me chercher, je ne viens pas te voir. Je ne suis pas chiante. J'ai des entreprises un peu coup de cœur. Et donc, elle, je vais regarder davantage les reports. Je vais avoir envie de regarder où ils en sont. Mais voilà, on vient me chercher sur des petits déjeuners, des déjeuners pour aller craquer des sujets qui sont liés à mon expertise. Donc, gestion de croissance, expérience client, marketing émotionnel, transfo aussi d'entreprise. Quand on atteint un certain seuil et qu'il faut passer au seuil suivant en interne, comment on fait ? Donc tous ces sujets-là qui font que voilà, et puis la data évidemment qui est un de mes dada, mais on vient surtout me chercher parce que sinon on ne voit pas.

  • Speaker #1

    Tu as investi dans combien de startups en tout ?

  • Speaker #0

    J'ai un portefeuille d'une trentaine de sociétés, peut-être un peu moins parce que j'ai fait quelques exits et avec le Covid j'en ai 3-4 malheureusement qui ont disparu.

  • Speaker #1

    Je te demandais justement le nombre d'exits, donc il y a 2-3 exits.

  • Speaker #0

    Non, j'en ai fait un peu plus. des super exits où j'ai fait x3 mais je fais des petits tickets si tu veux, c'est de la stratégie de diversification je fais pas de gros tickets, d'ailleurs tu vois on parlait de l'entrepreneuriat féminin de la levée de fonds pour les femmes etc c'est marrant parce que j'ai souvent été classée numéro 1 ou numéro 2 ou numéro 3 dans les classements de business angel français féminin, donc dans le top 3 tu dis t'es canon, mais tu regardes le top 3 féminin et le montant investi par les trois premières femmes françaises, et tu prends le top 3 masculin, donc le classement masculin, et tu regardes la différence, en fait, tu rajoutes 2 ou 3 zéros dans la colonne de gauche chez les mecs en investissement versus que nous. Donc, tu vois, ça donne aussi une tendance de bah oui, on ne peut pas investir autant que les hommes parce qu'en fait, globalement, on gagne moins d'argent. Donc, forcément, c'est moins facile.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Merci beaucoup Angélique pour tout le temps que tu nous as accordé, la sincérité. Merci. De ne pas avoir esquivé une question et d'avoir répondu à tous. C'est vraiment hyper agréable. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour finir ce podcast ?

  • Speaker #0

    De continuer à profiter de la vie, de continuer à faire preuve d'audace et d'être heureuse. Ce que je te souhaite aussi et ce que je souhaite à tous les sages qui nous écoutent sur le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Angélique, à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt, merci.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute sur ce premier épisode des Sages. J'espère sincèrement que vous avez appris beaucoup de choses aujourd'hui. Si vous voulez en savoir encore davantage sur Angélique, je vous invite à aller voir les nombreux livres qu'elle a écrits. Pour la fin du sexisme, une planète à rembourter et l'expérience client, une histoire d'émotion. Comme elle nous a raconté, elle a aussi commencé à la poterie. Et donc vous pouvez la suivre sur son Instagram, on va mettre dans la description. Vous pouvez aussi contacter Angélique sur LinkedIn où elle est très active. Les Sages, c'est aussi une aventure entrepreneuriale pour moi qui débute. Donc n'hésitez pas à m'envoyer sur mon LinkedIn, Nicolas Jeanne, vos retours, vos feedbacks, vos commentaires. C'est vraiment super précieux pour moi. Comme dans toutes les aventures entrepreneuriales, au début, on a vraiment besoin de feedback. Si vous avez aimé et appris grâce à l'épisode, s'il vous plaît, la meilleure manière de nous remercier, c'est de mettre 5 étoiles sur la plateforme sur laquelle vous écoutez l'épisode. Cela permettra de faire remonter ce nouveau podcast dans les classements. C'est très important parce que plus le podcast sera connu, plus nous aurons des personnalités exceptionnelles comme Angélique avec qui converser. En parlant de personnalités exceptionnelles, comme vous êtes resté jusqu'au bout, vous le méritez. Je vous annonce que notre prochain invité sera Thierry Mullier, l'ancien président de l'AFM, l'association familiale Mullier, qui est simplement la plus grande famille business de France.

Description

Pour ce replay, nous recevons Angélique Gérard, la superwoman émotionnelle.


Angélique est une femme d'exception :

  • Elle fut l’une des pionnières à rejoindre Xavier Niel dans la folle aventure de Free

  • Elle a été 2 fois à la tête du Classement Choiseul des leaders économiques de demain (seul Emmanuel Macron l’a été avant d’être élu Président) 

  • Elle est aussi une femme engagée sur de multiples causes , comme l’entrepreneuriat féminin. 


Nous nous replongeons dans ce premier épisode du podcast, nous avons notamment parlé des caleçons de François Hollande, de Xavier Niel, de pornographie, d’éducation, de la guerre, de burn out, de bad boy ou encore de Nicolas Sarkozy…

Bon voyage avec Les Sages !


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Edouard Waels : ewaels@ooslo-avocats.com

Marion Fabre : mfabre@ooslo-avocats.com


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les sages, c'est avant tout une histoire personnelle. Je m'appelle Nicolas Jeanne et j'entreprends depuis que j'ai 19 ans. Sur ce chemin, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes que j'appelle les sages. Vous savez, ce sont ceux qui, d'un conseil bienveillant, peuvent changer votre journée, votre projet, votre vie. Souvent des personnes avec qui il y a un avant et un après. A mes yeux, ce sont des leaders authentiques, mais surtout des leaders humanistes. Et ça, c'est un peu un temps pour moi. Ceux qui vont vous faire grandir sans s'en rendre compte. Plus que n'importe quel livre ou cours, des témoignages qui viennent du cœur et de la réalité. Et surtout du cœur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la rencontre. dans un format inédit et négocier avec eux. Un format où l'on se dira tout, naturellement, et aucune question ou anecdote sera interdite. Ça, vous avez ma parole. Un format axé sur leur activité, bien sûr, mais qui, évidemment, dérivera vers la vie, la société et les émotions. Mon but, c'est clairement de mettre en valeur l'aspect humain de ces personnalités qui me paraissent exceptionnelles et de casser la carapace. Casser la carapace, vous le sentez, c'est pas un mot par hasard. Pourquoi ? Parce que je pense que ça va vous permettre d'apprendre sur les plus grands leaders et leaders qui ont bâti et bâtissent la société. La France est une terre bourrée de talents et de leaders, et nous allons en leur en compte. Bon voyage avec les sages. Aujourd'hui, nous sommes avec Angélique Gérard. Angélique est connue pour être l'une des pionnières à avoir rejoint à 24 ans Free, dans la folle aventure de Xavier Niel, le pape de l'entrepreneuriat français. À part ça... Je vous avoue que je ne connaissais pas vraiment Angélique il y a quelques semaines. Enfin, je savais juste qu'elle avait fait deux fois de suite la tête du prestigieux classement Choiseul. Et quand je me suis renseigné sur le classement Choiseul, j'ai vu qu'Emmanuel Macron l'avait fait deux fois avant de devenir président. Ça m'a forcément intrigué et donné envie de l'interroger. Je savais aussi qu'elle était engagée, au-delà de son expérience professionnelle, pour l'entrepreneur féminin, l'acceptation des émotions de l'entreprise, et qu'elle avait une énergie débordante. Et ça, ça me plaisait beaucoup. Je vous avoue que je n'ai pas été déçu de cet épisode. Je vous conseille vraiment de rester jusqu'à la fin. Comme on dit, on garde le meilleur pour la fin. Et il y a des histoires, des anecdotes qui sont vraiment super sympas. Allez, c'est parti avec Angélique.

  • Speaker #1

    Bonjour Angélique et bienvenue dans Essage. Merci beaucoup de participer à notre podcast. Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Ça va super bien et toi Nicolas ?

  • Speaker #1

    Écoute, ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #2

    Merci de m'avoir invité.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Est-ce que tu peux commencer par nous raconter un petit peu ton parcours, qui tu es ?

  • Speaker #2

    Qui je suis ? Je suis une femme de 48 ans, bientôt 49 ans, mère de trois enfants. Je crois que je peux dire qu'ils sont encore trois jeunes enfants, l'aîné à 12 ans, le petit dernier à 8 ans. Je suis une sportive et j'ai la chance d'avoir fait une belle carrière. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #1

    Ça me va et de toute façon, je vais poser plein d'autres questions. Donc, tu as la chance d'avoir fait une belle carrière. Si on peut revenir juste un peu en amont sur ton enfance. Alors, j'ai lu en préparant l'interview que tu avais un papa qui était ouvrier et tu avais une maman. qui, du coup, gardait des enfants et qui gardait 47 enfants.

  • Speaker #2

    Oui, on aime bien dire, d'ailleurs, la maison, qu'elle en a élevé 47. Effectivement, un père ouvrier dans une imprimerie qui est décédé. En fait, j'étais assez jeune et une maman qui a élevé des enfants pour pouvoir nous élever aussi. Donc, on a eu la chance à chaque fois qu'on rentrait de l'école d'avoir une maman à la maison. Et puis d'avoir... toujours des enfants, de la diversité. C'était toujours un drame quand ils partaient parce que c'était entre zéro et trois ans. C'était la petite enfance. Donc, c'était toujours un drame. Et puis, on a des contacts encore avec certains d'entre eux. Donc, c'est marrant. Il y a toujours eu du monde à la maison avec les parents qui venaient chercher leurs enfants respectifs. Et j'ai de bons souvenirs de toute cette époque.

  • Speaker #1

    Et durant ton enfance, du coup, tu as connu 47 enfants différents qui étaient un peu tes petits frères et tes petites sœurs en quelque sorte.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Tu as eu cette enfance-là et après, j'ai lu que tu n'as pas fait de grandes études Tu me confirmes ça ?

  • Speaker #2

    Tu as raison.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu as fait un bac et après, tu as commencé directement dans la vie active ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai fait un DUT. En fait, je suis devenue à 18 ans ce qu'on appelle un soutien de famille pour ma mère et mon jeune frère. Donc, être soutien de famille, c'est quoi ? C'est subvenir aux besoins, à la fois l'hébergement et puis le fait également de remplir le frigo. Et donc, en parallèle de mes petites études, j'ai cumulé trois jobs pour pouvoir aider ma mère et mon frère. Donc, ça a un peu drivé le début de ma vie de jeune majeure. Je dis très souvent que j'ai eu des responsabilités très tôt et très jeune, ce qui fait que du coup, j'ai été cette personne qui était capable de prendre des responsabilités aussi, d'un point de vue professionnel, assez importantes rapidement. Mais ce qui est intéressant, en fait, c'est que... Tu vois, je n'ai pas eu une vie de jeune majeure classique. Moi, je n'allais pas en boîte de nuit, je travaillais en boîte de nuit. Voilà, j'étais arbitre officiel de basketball, donc je gagnais ma vie avec ça. J'étais entraîneur de basket également. Et donc, je bossais non-stop, mais avec une véritable passion, une abnégation. Et en même temps, sans avoir le sentiment de passer à côté de choses. Je n'ai pas eu de manque particulier parce que je me suis éclatée dans tout ce que je faisais. J'ai tendance à faire les choses avec le cœur. Et donc, quand je l'ai fait avec le cœur, forcément, ça me remplit d'une forme de bonheur. Je trouvais ça très excitant à l'époque d'avoir plein de vie, une vie d'étudiante. Effectivement, je n'ai pas pu pousser plus loin parce que la vie a fait qu'il a fallu que je travaille vite et beaucoup. Mais oui, après, j'ai été prise d'un sentiment d'imposture, donc j'ai repris les études, j'avais 27 ans.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un épisode quand même assez particulier qui a forgé ta personnalité. Là, tu en ressors les choses les plus positives et tu as pris tes responsabilités. Mais est-ce que ça a été aussi dur ? Parce que comme tu disais, tu n'as pas eu une vie d'étudiante classique. Ça a été compliqué aussi au début d'accepter cette vie différente.

  • Speaker #2

    Non, je n'ai pas souvenir d'avoir dû l'accepter. En fait, je suis quelqu'un de très pragmatique. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais je pense que ça m'a appris ça. Ça m'a appris le pragmatisme. Donc, problème, action, solution. J'ai cette Ausha. Finalement, on parle souvent de résilience et on en parle depuis quelques années maintenant. J'ai peut-être été résiliente très jeune. Ce qui fait que j'ai compris qu'en fait, il fallait faire pour s'en sortir. Donc, je regrette. absolument pas les chemins par lesquels je suis passée, même ce qui m'a fait beaucoup évoluer, parce que j'avais un regard assez sévère, en fait, parfois, pour des gens qui avaient des situations difficiles, en disant, mais attendez, c'est pas si difficile que ça. Et en fait, j'ai beaucoup appris sur ce sujet, parce qu'on n'a pas tous le même caractère, on n'a pas tous la même faculté d'arriver à s'en sortir, d'avoir envie de s'en sortir, et c'est pas forcément toujours l'envie, mais derrière l'envie, Il y a l'énergie qu'on doit aller puiser pour s'en sortir. Et donc, j'ai parfois été dure avec des gens qui sans doute ne s'en sont pas rendus compte parce que je ne suis pas non plus quelqu'un de réellement dure, mais j'ai été beaucoup plus dans l'acceptation de la situation des autres et du fait que les autres pouvaient prendre plus de temps que moi à régler des problèmes. Je l'ai notamment appris au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Je te propose qu'on revienne après sur la résilience, l'énergie, etc. Donc, tu m'as aussi dit qu'après, tu as repris tes études. Donc, tu as fait des études à l'Institut Yad.

  • Speaker #2

    En exécutive, donc en parallèle de la croissance que je gérais chez Free.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'a poussé à faire ces études ? Parce que finalement, tu avais, j'imagine, un peu fait l'école de la vie. Tu avais beaucoup appris sur le terrain, de ce que je comprends. Pourquoi aller à l'Institut Yad ? Tu avais certaines hard skills ou soft skills qui te manquaient, que tu pensais pouvoir trouver là-bas ?

  • Speaker #2

    Écoute, j'ai regardé tous les classements. J'ai vu qu'Harvard était classée première. J'ai vu que l'INSEAD était classée huitième. Je suis Bély-Fontaine, c'est-à-dire que j'habitais Fontainebleau. Et l'INSEAD a un campus à Fontainebleau. Donc je me suis dit, c'est un retour aux sources, c'est un signe. Et donc je vais faire une école des affaires, une grande école des affaires. Et donc j'ai fait l'INSEAD, que j'ai financée à titre perso. Donc je pense que c'est important parfois d'investir sur soi. J'ai fait un crédit à la Conso parce que je ne gagnais pas extrêmement bien ma vie à cette époque. Donc voilà, j'ai remboursé sur plusieurs années mon crédit à la conso.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire le montant ? Oui,

  • Speaker #2

    c'était 40 000 euros.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui font du crédit à la conso et je pense que ça les stresse. Et ça montre qu'on peut s'en sortir, on peut faire des belles carrières.

  • Speaker #2

    Mais l'erreur, c'est de ne pas le faire. Et c'est de ne pas évoluer, de ne pas apprendre. C'est de ne pas avoir confiance en soi au point de miser personnellement sur soi. Alors qu'en fait, on va construire le reste de sa vie. Donc, je pense qu'investir sur soi, c'est majeur. Il ne faut pas attendre que les autres viennent investir sur toi et te proposent des formations. Donc, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Et donc, Angélique, tu nous as parlé de son enfance, de ses premiers jobs. Et là, tu vas te retrouver à Free hyper tôt, du coup. Et tu rencontres, je crois, Xavier Niel en 99, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #2

    en 99, je ne rencontre pas Xavier Niel, mais je commence à travailler pour Xavier Niel.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, tu postules chez Free ?

  • Speaker #2

    Non. On a un pote en commun avec Xavier. Évidemment, le Xavier Niel qu'on connaît aujourd'hui n'est pas le Xavier Niel qu'on a connu à l'époque. Et ce pote me dit, il faut que tu bosses avec un mec, il est incroyable, il s'appelle Xavier. Et lui, il bossait déjà pour lui. C'est le premier salarié de Xavier. Donc, c'est mon pote Joe. Et il me dit, il faut que tu viennes bosser. Il m'a proposé un premier projet. Je lui dis, écoute, t'es malade, c'est pas pour moi. Un deuxième et puis un troisième. Et le troisième, ça m'a vachement interpellée. Il fallait créer une plateforme européenne du renseignement téléphonique. C'était tout le côté très visionnaire de Xavier Niel. Tu vois, il y a eu les 118, 712, tous les trucs là, mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça. Et 99-2000, moi, on me recrute pour faire ça. Donc, très en amont. Et donc, je suis arrivée chez Iliad, qui était une toute petite structure. Il y avait 15 salariés, je crois, au siège social d'Iliad à l'époque. Et c'est mon pote qui m'embauche, qui me donne les clés d'un local, qui me donne le carnet de chèque d'Iliade à l'époque. C'était improbable. Moi, j'arrivais de chez France Décom, il fallait 30 signatures pour me valider une demande de congé payée. Et là, si tu veux, on me donnait les clés de la maison. Ce qui est d'ailleurs très, très, très intelligent, parce que quand on te donne les clés d'une maison, t'es dix fois plus responsable.

  • Speaker #1

    Ça te va, on va passer plutôt à une partie des causes, tes combats business. J'ai l'impression que t'es quelqu'un d'assez engagé. notamment dans l'entrepreneuriat féminin. Si tu peux nous parler de ça et comment ça a commencé ?

  • Speaker #0

    C'est l'heure de remercier notre partenaire Oslo, sans qui ce podcast ne serait pas possible malheureusement. Oslo, c'est un cabinet d'avocats à taille humaine dirigé par Edouard Wells et Marion Fabre, que je connais personnellement depuis plus de 10 ans. Il est composé d'une équipe, l'idée par Edouard et Marion, qui est issue de cabinets d'affaires de premier plan. Mais surtout, au-delà de la qualité de leurs prestations juridiques, ce que j'aime chez Oslo, c'est leur engagement pour un droit un peu différent. Sur leur description... Ils mettent Nous accordons une importance particulière aux qualités humaines et relationnelles, tout particulièrement au respect, à la simplicité, à l'humilité et à l'élégance. Ça pourrait paraître bouchite comme ça, mais pour bien les connaître, je peux vous assurer que ça se contente vraiment. Et pourquoi ils ont accepté de sponsoriser ce podcast dès sa création ? Ils offrent une heure de conseils juridiques avec le code LESSAGE. Et je mettrai leurs coordonnées dans la description du podcast. Allez, on y retourne.

  • Speaker #2

    Alors, dans l'entrepreneuriat féminin, je suis surtout très attachée à la valorisation et la promotion des femmes dans nos sociétés, dans la société. Donc, en fait, mon engagement, il est là, au service de cette cause. Si tu m'avais dit, il y a quelques années, Angélique, t'es féministe, je t'aurais regardé, genre, avec des fusils dans les yeux. Je ne suis pas féministe. C'est quoi cette insulte ? Et puis, en fait, si, je suis féministe. Mais l'image que j'avais du féminisme à l'époque, ce n'est pas l'image. que j'en ai, parce que j'ai grandi, évolué, et qu'à l'époque, si tu veux, c'était ces militantes des années 70, c'était des castratrices d'hommes un peu guerrières, qui revendiquaient le matriarcat. Il y en a encore dans la société aujourd'hui. Mais le féminisme, pour moi, ce n'est pas ça. Le féminisme, c'est finalement l'intersectionnalité de tous les combats, parce que tout est lié. Le féminisme, c'est l'acceptation de l'autre. Et donc, c'est la mixité, mais c'est aussi la diversité. Et donc, mon engagement, il est là sur cette intersectionnalité des combats de façon effectivement à promouvoir les femmes, mais surtout à lutter contre les inégalités.

  • Speaker #1

    OK, donc c'est plus la diversité que tu défends et avec ce combat sur l'égalité homme-femme en particulier.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a tellement... Tellement d'inégalités encore à date pour les femmes. Et on le voit, en fait, il y a eu des progrès, des évolutions que l'on peut évidemment applaudir. Mais les stats se dégradent, en fait, depuis une vingtaine d'années. Il suffit de regarder l'Observatoire de l'égalité pour se dire, en fait, que les résultats sont édifiants. Je ne sais plus, c'est un petit peu plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans estiment qu'il est normal de gifler sa petite amie. Tu vois, il y a des trucs qui sont... Tu te dis, mais comment c'est possible à notre époque ? Et pourquoi, en fait, ces stats-là se dégradent ? Et pourquoi on n'a pas des stats qui sont plus en faveur de l'égalité et de l'acceptation des différences ?

  • Speaker #1

    Il y a un paradoxe parce qu'on en parle de plus en plus et en même temps, comme tu dis, ça se dégrade. Comment tu expliques ça ?

  • Speaker #2

    Il y a une responsabilité dans l'éducation que l'on transmet à nos enfants et on n'apprend pas aux parents. à finalement éduquer autrement que la façon dont eux ont été éduqués. Donc, moi-même, en tant que maman de trois enfants, j'ai une fille, je me suis surprise à faire des remarques à ma fille ou à lui donner des injonctions et en me disant, mais comment toi, tu peux faire ça ? J'ai écrit aussi un ouvrage pour la fin du sexisme et je me dis, mais c'est pas possible. Je peux pas dire à ma fille, va pas jouer au foot, tu vas te salir. attention à ta robe, croise tes jambes, sois une gentille petite fille, souris. Enfin non, fuck quoi, c'est terminé ça. C'est pas ça. Et si elle veut aller jouer au foot, elle va jouer au foot. Et si j'ai un fils qui veut jouer à la poupée ou faire de la couture, finalement il sera prêt pour la vie. Quand il sera indépendant, il pourra raccommoder ses chaussettes ou faire d'autres trucs. C'est pas forcément qu'il aura... On a souvent des étiquettes. Un enfant qui joue à la poupée, qui va faire de la couture... il va aimer les hommes plus tard. Tu vois, il y a des raccourcis qui sont faits, qui sont juste dingues et qui sont absolument pas prouvés. Je pense qu'il faut élever nos enfants avec une certaine forme d'égalité, éviter effectivement de dire à son petit garçon Sois pas une fillette, pleure pas parce qu'il n'y a pas que les filles qui pleurent, les garçons aussi, ça pleure. Et d'arrêter avec toutes ces... Comment on pourrait appeler ça ? Oui, c'est des stéréotypes de genre. arrêter avec ces stéréotypes de genre, ces clichés, parce que c'est nous qui les véhiculons et c'est nous qui continuons à les faire exister dans les générations actuelles. Et puis ensuite, il y a les réseaux sociaux, il y a l'accès à tout un tas de choses, notamment le porno. Moi, à mon âge, on ne regardait pas des films porno à 14 ou 15 ans, et forcément l'image de la femme... elle n'y est pas représentée comme elle devrait. Et donc, ça fausse aussi l'idée des jeunes adolescents, adolescents, jeunes majeurs, sur ce qu'est la femme. Donc, il y a plein de choses qui sont assez persistantes dans nos ouvrages. Également, il y a des choses qui sont persistantes à la télé, dans les publicités, malgré une prise de conscience qui est quand même générale sur le sujet. Mais ça évolue, ça va prendre du temps. Il y a un observatoire qui dit qu'on n'aura pas l'égalité en France avant une trentaine d'années. Moi, ma fille, elle aura 42 ans. Tu vois, limite, je fais ça pour... pour mes petits-enfants. Mais c'est la vie et il faut se battre dans la durée. Même si je n'aime pas le mot combat et le mot se battre, parce que je suis plutôt bienveillante, je pense en revanche qu'il faut prendre la parole, il faut évangéliser, il faut expliquer et que tout ça changera avec le temps.

  • Speaker #1

    Et si on fait un focus sur la partie entreprise et entrepreneuriale ? Moi, je viens du milieu startup. C'est un milieu où, je ne sais pas les chiffres exacts, mais à mon avis, il y a au moins 90% malheureusement d'hommes qui entreprennent pour 10% de femmes. Comment tu penses qu'on peut faire évoluer ça ? Sachant que ce qui m'intéresse aussi comme réponse, c'est vraiment aussi sur le sujet des boards. Parce que moi, en tant que startupeur, je n'ai pas réussi à avoir des femmes dans le board.

  • Speaker #2

    Ah, OK. Il y a deux questions dans notre truc. D'une part, l'accès des femmes à l'entreprenariat. elle peut être entravée par divers facteurs. Donc, ça reflète les défis sociaux, économiques et culturels qu'on vient d'évoquer, qui sont persistants, en fait, dans nos sociétés. Et donc, il y a des inégalités économiques. Donc, les femmes, elles font face à ces inégalités. Donc, on le voit sur les salaires. C'est toujours le... Le fameux sujet, je crois qu'en 2023, les femmes ont travaillé gratuitement à partir du 15 ou 16 novembre. C'est pour montrer qu'effectivement, sur les six dernières semaines, on n'est pas payé. On est payé, évidemment, mais on touche moins que nos homologues masculins sur des jobs équivalents. Donc, il y a des salaires qui sont plus bas, donc des ressources financières qui sont beaucoup plus limitées pour démarrer et développer une entreprise. Donc, tu as moins de fonds propres. C'est pareil pour les business angels. Les femmes, elles peuvent moins investir dans l'écosystème start-up que les hommes. Il y a les stéréotypes de genre qui sont persistants dans de nombreuses cultures et qui peuvent influencer les attentes et les perceptions par rapport au rôle approprié des femmes et des hommes. Du coup, ça conduit à des préjugés négatifs. Et ça vient mettre comme un frein aux capacités entrepreneuriales des femmes. Moi, par exemple, je vais te donner un exemple très concret. J'ai une amie, le jour où elle a décidé de créer sa boîte, autour d'elle, on lui a dit Mais attends, pourquoi tu veux créer une boîte ? Tu as des enfants, tout va bien. Et puis, comment tu vas faire ? Comment tu vas gérer ton temps, ta charge mentale ? Comment tu vas faire ? On ne pose pas la question à un homme qui est père de famille. Tu vas créer une boîte, mais comment tu vas faire ? Nicolas, tes enfants, ton truc. Non, tu vas lui dire, putain, mais c'est génial. Tu réponds à quel problème ? Qu'est-ce que tu vas résoudre en créant ta boîte ? Puis tu rentres dans le sujet, tu es passionné. Bon, après, il y a l'accès aussi au financement qui est très limité. En fait, les femmes entrepreneurs, elles éprouvent des difficultés à obtenir des financements aujourd'hui. On en parle. Et pourtant, c'est toujours le cas. Donc, les investisseurs, les prêteurs ont des préjugés de genre sans s'en rendre compte, encore une fois, parce qu'ils vont mettre de l'argent auprès de gens qui leur ressemblent. Tu vois ? C'est pas le truc de Sista où t'as Frédéric avec un C à la fin et Frédéric QE, qui vient avec le même projet, qui va le pitcher de la même façon. Mais d'un côté, t'as un homme et t'as à côté une femme, c'est prouvé. Et finalement, l'homme lève et la femme, elle repart. Genre, next, prochain round, parce que je n'ai pas réussi à lever. Et pourtant, sa version masculine a réussi. Donc, tout ça est prévu. Et les femmes, finalement, peuvent être moins inclines à rechercher des financements externes en raison, justement, des barrières qui peuvent être perçues. Parce que forcément, c'est plus dur. Il y a les responsabilités familiales, on les a également évoquées. Il y a le manque de rôle modèle féminin dans l'entrepreneuriat. C'est-à-dire qu'il faut être inspiré, il faut qu'on sache que c'est possible, il faut que ces femmes-là soient visibles dans ce domaine, il faut des modèles inspirants qui peuvent encourager d'autres femmes vers des carrières, vers la création d'entreprises. Il faut que ces femmes aillent dans les réseaux professionnels, qu'elles cherchent des mentors, qu'elles se fassent connaître, qu'elles networkent. Il faut qu'elles gomment les biais inconscients. Et puis, voilà, après, il y a le manque de confiance en soi aussi chez certaines femmes qui peut être un frein. Moi, je dis très souvent qu'on est très souvent notre propre frein. Et donc, il faut d'abord régler ses problèmes pour ensuite s'adresser à des investisseurs, à ses clients, etc. Après, c'est une autre difficulté, mais quand on a réglé son problème de confiance en soi... quand on a compris ce qu'on est, ce qu'on fait, pourquoi on le fait, on va dix fois plus vite. Quand on a des doutes, c'est difficile de convaincre.

  • Speaker #1

    C'est sûr, c'est de l'entrepreneuriat. Et si je reviens sur ce que tu disais, ça me faisait penser sur l'investissement. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Les investisseurs investissent dans les gens qui leur ressemblent, souvent malheureusement. Et dans les fonds d'investissement, je n'ai pas de stat officiel, mais il y a une majorité d'hommes. Oui, est-ce qu'une loi pour qu'il y ait beaucoup plus de femmes, au sein des fonds d'investissement serait souhaitable ?

  • Speaker #2

    Écoute, moi, j'ai été contre les quotas pendant très longtemps. Et en fait, je les bénis parce que je vois que ça fait bouger les choses. Donc, à un moment donné, quand les choses n'évoluent pas d'elles-mêmes, s'il faut les contraindre, c'est bien.

  • Speaker #1

    Dans tes autres combats, les choses que j'ai lues sur toi, alors j'ai lu la culture du réenchantement.

  • Speaker #0

    Et alors,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ce mot très beau. Et je me suis dit, très honnêtement, je ne le connais pas. Et du coup, je me suis dit, il faut absolument que je lui en parle. Donc, Angélique, qu'est-ce que c'est la culture du réenchantement ?

  • Speaker #2

    Alors, la culture du réenchantement, en fait, ça fait référence à un état d'esprit ou une approche organisationnelle, en fait, qui vise à insuffler une nouvelle vie, une passion, une inspiration dans l'environnement de travail. Donc, tu vois, je te parlais d'expérience client, expérience collaborateur. Globalement, ça peut être ça. Donc… C'est une notion qui s'inspire du concept de réenchantement du monde qui a été développé par le sociologue Max Weber. Et donc, il a suggéré que la modernité avait conduit à une forme de désenchantement du monde. Et dans le contexte professionnel, justement, la recherche du réenchantement, elle cherche à contrebalancer les aspects routiniers, bureaucratiques. pour désenchanter finalement des milieux de travail modernes que l'on connaît. Donc du coup, elle encourage un état d'esprit positif, créatif, inspirant. On y fait souvent appel aussi à l'intelligence collective. Moi, je suis une fan d'intelligence collective. Et donc, dans le réenchantement, on va encourager l'innovation et la créativité au sein de l'entreprise pour stimuler de nouvelles idées. On va valoriser les individus. Et donc, ça, c'est l'expérience collaborateur aussi. Donc, le fait de pouvoir reconnaître la valeur individuelle de chacun, de mettre à l'honneur, de valoriser aussi les succès, d'avoir une écoute où chacun va se sentir respecté, apprécié. Donc, il y a toute l'orientation client dont on parlait et puis son impact social. Donc, c'est ça qui crée un impact social positif dans nos sociétés. Donc, la culture du réenchantement, c'est ça. Pour la mettre en œuvre, ce n'est pas forcément simple. Il y a un énorme travail d'humilité pour un dirigeant. Donc, c'est accepter que tout ne soit pas parfait et donc de prendre conscience de ce qui n'est pas parfait pour le corriger avec des plans d'action. De finalement interroger ses collaborateurs. et d'être honnête dans les résultats et dans les verbatimes. Parce que si on n'a pas une démarche sincère, ça ne peut pas fonctionner. Et donc, il faut que tout le monde dans l'entreprise sache que, ouais, OK, ici, on est mauvais, ici, on est mauvais, là, on est bon, là, on est bon, là, on est bon. Mais quand on est mauvais, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on peut résoudre tout de suite le problème ? Est-ce qu'il faut six mois, un an ? Comment on fait ? Et en tous les cas, c'est de fédérer tout le monde au travers ça, de façon à ce que ça devienne en fait un sujet d'entreprise. Donc moi, c'est ce que j'ai aimé faire pendant mes années de carrière à la tête d'un effectif important. Et moi, ça m'a pris trois à quatre ans pour arriver à quelque chose qui finalement donnait du résultat. Donc il faut avoir évidemment, mais ça tu t'en doutes compte tenu de mes engagements, une culture aussi inclusive. Et donc faire en sorte que l'entreprise soit inclusive et diversifiée parce que la diversification, la diversité... C'est une richesse, donc c'est quelque chose, voilà, c'est stimulant aussi quand tu as des gens différents ou qui viennent d'horizons différents. Ils peuvent avoir des idées extrêmement novatrices, ils peuvent avoir un regard complètement différent du tien et ça, je trouve ça canon. Et puis, il faut encourager un style de leadership dans les écoles. dans les entreprises, et notamment au niveau du middle management, un style qui inspire et qui motive. Et donc, je pense que le dirigeant et les managers, en fait, jouent un rôle clé dans cette culture, pour qu'elles puissent effectivement montrer presque le chemin, l'exemple. Il y a un sujet d'exemplarité aussi chez les leaders, pour communiquer une vision inspirante et favoriser un environnement de travail qui soit le plus positif possible.

  • Speaker #1

    Tu me fais une super transition parce que tu as parlé d'école, de formation. Du coup, de ce que j'ai compris, aujourd'hui, tu as fait une bonne partie de ta carrière chez Free. Donc, il y a quelques mois ou années, tu as décidé d'aller vers un nouveau projet, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Plein, en fait.

  • Speaker #1

    Plein de nouveaux projets ? Raconte.

  • Speaker #2

    Non, en fait, je suis une hyperactive. Donc, tu sais, même en étant chez Free... J'avais toujours plein d'activités. Donc, en fait, j'ai toujours plein d'idées.

  • Speaker #1

    Et avant de parler de ces projets, quand même, qui t'es free ? Qui est quand même, je pense, une aventure où tu es arrivé au tout début, qui est devenu un leader, je ne sais pas, mondial.

  • Speaker #2

    Le sixième opérateur européen.

  • Speaker #1

    Sixième opérateur européen, une marque française. quand même avec une certaine notoriété, un patron anglématique. Ça n'a pas dû être facile, j'imagine. Ça a été quoi, là ? Comment tu es arrivée au bout de ton apprentissage ? Tu avais envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #2

    Non, je n'étais pas arrivée au bout de mon apprentissage parce qu'en fait, le sujet de l'expérience client, c'est un sujet sans fin. Et c'est notamment un sujet sans fin grâce à la data et grâce à l'IA aujourd'hui. Donc, j'avais des tonnes d'idées et j'en ai... plainte dans le placard encore sur ce domaine particulier d'activité. Mais ça faisait cinq ans, entre 2017-2018 et 2021, que je me posais la question de faire autre chose. Parce que j'étais sans doute perçue comme une carriériste, ce que je n'ai pas été tout de suite dans ma carrière. Je pense qu'à une période, et sur une courte période où on m'a connue dans mes responsabilités, je le suis devenue, avec une prise de conscience sur le fait qu'il fallait aller chercher des objectifs plus hauts, etc. Et je me suis... T'es toujours très attachée à ce que tu fais, t'as des idées, donc t'as une nouvelle feuille de route stratégique, tu repars comme en 40, t'adores tes équipes, enfin franchement j'avais des équipes dingues, des gens... incroyables et donc qui, eux-mêmes, me motivaient. Je pense que, tu vois, je les motivais aussi, mais ils me motivaient aussi. Et donc, c'est très difficile de prendre la décision quand t'es bien, quand tu te sens bien. Et puis, j'avais des fonctions dans d'autres boards et puis je voyais des façons de faire, en fait, qui pouvaient être aussi différentes. D'autres qui collaient complètement à ce que je suis moi en tant que manager sur bienveillance et exigence. La bienveillance pour moi, elle est hyper importante dans le travail. Je suis quelqu'un d'exigeante aussi. Mais tu vois, tout est presque, comment on pourrait dire, pas calibré, pesé. Mais voilà, dans l'idée où c'est une alchimie des deux qui fait que ça fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai vu des gens aussi qui me ressemblaient beaucoup là-dessus. Ça m'a interpellée. Je me suis dit que peut-être il y avait plein d'autres choses à faire. Et notamment, mon grand sujet, c'est la transmission. C'est de porter une voix, c'est d'aider des plus jeunes ou des moins jeunes. Et j'avais envie de ça. Quand t'as fait 23 ans, j'ai encore une fonction au sein du groupe Iliad aujourd'hui, mais quand t'as fait 23 ans dans un groupe, je suis dans ma 24e année je crois, tu vois, t'as envie de liberté. Alors c'est un peu drôle quand tu bosses pour un opérateur qui s'appelle Free, mais t'as envie de liberté, t'as envie de retrouver ta liberté de parole aussi, parce que tu peux pas dire tout ce que tu veux, on sait bien que dans nos sociétés... Les prises de parole sont driveées, etc. Même si on n'a jamais été empêchés de dire quoi que ce soit par Zaviniel. Mais tu as des porte-parole, tu as des trucs et donc tu respectes ça. Donc j'avais aussi envie de reprendre cette liberté, reprendre et puis pouvoir faire plein d'autres trucs. Donc j'ai créé une boîte, j'ai failli en créer une autre. avec des gens super et ça s'est pas fait, ou j'ai envie de te dire pas encore fait. J'ai tâtonné sur un sujet lié à l'égalité, mais finalement, moi j'ai interrompu. Je suis cofondatrice de Systemic et j'ai arrêté en fait. Systemic, c'est Systemic pour sister, STEM, science, technologie, engineering, mathématiques. C'est Mic pour micro porte-voix. Et donc, pour encourager les jeunes filles à aller vers la quatrième révolution industrielle et notamment via les filières technologiques et scientifiques. Donc, si tu veux, c'était aussi ça. C'était m'impliquer dans des causes qui me sont chères. Ce que je fais aujourd'hui. Et oui, c'est être libre.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as atterri sur la STEM Academy.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai créé la STEM Academy. Donc, STEM, vous avez compris, Science, Technologie, Engineering, Mathematics. Qu'est-ce qu'on fait dans la STEM Academy ? Dans la STEM Academy, on a pour objectif de développer les talents au sein des entreprises pour accompagner les entreprises vers cette transition numérique et transition environnementale. Donc on forme aujourd'hui, parce qu'on a pas mal d'ambitions et des sujets passionnants sur lesquels on aimerait former, aujourd'hui on a des clients dont on forme les équipes en cybersécurité, en data. donc data analyst, data scientist, etc. parce que la transition numérique et environnementale passe par la data. Le no-code et le low-code. Le no-code avec un parti pris qui est de former pour le coup des femmes et des demandeuses d'emploi pour leur permettre une reconversion et pouvoir mettre un pied justement dans cette transition numérique. Donc il manque à peu près 10 000 applications en France et donc être concepteur, conceptrice d'applications. C'est permettre à une société d'accélérer considérablement parce qu'elle va pouvoir mettre une app en trois mois à dispo du grand public versus un code qui va être beaucoup plus long, plus onéreux, etc. Et puis, on forme également Soft Skills. Donc, on forme un public mixte, mais on a aussi un module avec un parti pris qui est le module d'humour. Parce que ce n'est pas simple dans nos entreprises, ce n'est pas toujours volontaire de la part des hommes. C'est souvent très maladroit. Mais on se prend ça en pleine face et on rougit, on rentre dans un rapport de force, on fait un dossier RH. Et donc, c'est comment lutter contre le sexisme ordinaire grâce à l'humour, sans braquer la personne qui aurait été maladroite. Et donc, avec une certaine vivacité d'esprit, de pouvoir répondre et de continuer à travailler en équipe dans de bonnes conditions. Et puis, on forme les RH parce que je me suis rendu compte depuis deux ans. que les RH, c'était un peu le parent pauvre de la formation, ils doivent développer des talents, ils doivent recruter des talents, mais elles-mêmes, ces ressources ne sont pas formées sur ces grands sujets de transition, et donc elles ont parfois du mal à dérouler les feuilles de route stratégiques de leurs dirigeants. Donc aujourd'hui, la STEM Academy, c'est ça. Et on fait un super module qui cartonne sur l'art du prompt, donc on forme pas mal de comex aujourd'hui. sur l'art du prompt, donc intelligence artificielle, comment utiliser les outils, et ça c'est effectivement un module qui cartonne.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne. Et vous n'avez pas de retard, parce que le Frontelia, c'est tout récent.

  • Speaker #0

    On n'a pas de retard et même mieux, on a des experts sur le sujet pour accompagner. On est très fiers d'eux et on a des super bons retours. Ça permet aux entreprises de comprendre ce que sont les IA, comment les utiliser dans leur quotidien, faire attention aussi à leur utilisation à partir des outils professionnels et personnels. C'est un vrai sujet. et puis de construire une vision aussi sur des outils qu'ils pourraient eux développer, soit en interne, soit en passant par des tiers.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as eu une carrière exceptionnelle au sein de Free. Finalement, tu me dis si je me trompe, mais je crois comprendre que c'était un peu de l'intrapreneuriat finalement.

  • Speaker #0

    Il y a eu beaucoup d'intrapreneuriat, oui.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu es passée à full entrepreneuse Est-ce que ça a été dur ? Est-ce qu'il y a des compétences que tu as dû apprendre ? Ou finalement, tu étais déjà bien armée avec toute cette expérience ?

  • Speaker #0

    On apprend tous les jours, mais je pense que j'étais quand même assez bien armée. C'est-à-dire que je savais ce que je voulais faire, je savais comment je voulais le faire, avec qui je voulais le faire. Donc ça, c'était très clair pour moi. Après, lancer une boîte, trouver des clients, tu vois, même si... J'ai, je crois, plutôt une bonne réputation. C'est quand même pas évident. Donc, évidemment, c'est un travail avec nos équipes de la STEM Academy. Mais voilà, c'est plutôt chouette aujourd'hui ce qu'on fait après un an et demi de création. Donc, on est content d'être sollicité. C'est quand tu commences, quand les gens commencent à venir te chercher, c'est plutôt sympa. Donc, on est dans ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça fait plaisir. Et quel style de dirigeante tu es ? Si j'interrogeais les personnes autour de toi, tu penses qu'ils te décriraient comment ?

  • Speaker #0

    On te dirait sans doute que j'ai une vision de là où je souhaite emmener les équipes et que je sais déléguer tout en maîtrisant le cadre de jeu. Donc, c'est le principe de l'intelligence collective. Ce n'est pas le truc, ce n'est pas l'anarchie, c'est que tu as un cadre. qui est celui que toi, tu définis en tant que dirigeant. Et dans ce cadre, les gens, ils peuvent faire ce qu'ils veulent à condition d'atteindre l'objectif qui est fixé. Donc, il te dirait que je laisse une liberté. Je pense qu'il te dirait que j'aime bien la culture du feedback et que je suis un leader qui reconnaît le droit à l'erreur en entreprise. J'avais un panneau d'ailleurs à côté de mon bureau sur la reconnaissance du droit à l'erreur parce que je trouve qu'échouer, c'est apprendre. Et donc, ça permet effectivement, à condition d'avoir la prise de recul, la prise de hauteur, de se dire pourquoi, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, etc. Donc, on te dirait que je suis un leader humain, mais exigeant. Et je me souviens, j'ai des collaborateurs qui me disent, mais en fait, Angélique, parce qu'il y en a qui font parfois des grosses conneries. Donc, tu vois, il faut quand même bien recadrer la situation. Et j'ai notamment un directeur d'établissement qui me disait Vous êtes quand même la seule personne qui recadre avec une fermeté de ouf, mais avec le sourire. Donc, c'est un peu le principe où tu prends un coup derrière la tête, mais il y a un sourire et tu repars travailler, tu as compris le truc. Et donc, on décrirait, je pense, un peu comme ça. Et puis, obsession du client. de la performance, de la célébration des succès, du partage en équipe. Voilà, je pense que c'est tout à fait moi. Il y a plein d'autres trucs sans doute, mais...

  • Speaker #1

    Si tu avais du coup trois conseils à donner à des jeunes entrepreneurs, maintenant que tu es passé du côté entrepreneurial, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait cultiver la résilience, parce que... Non ? Tu veux réagir ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ce qui m'intéresse, si je peux me permettre, c'est... C'est quoi la résilience ?

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat personnel exige de faire face à des défis et des revers. Tu le sais toi-même, en tant qu'entrepreneur, tous on est soumis à ça. Et donc c'est développer une mentalité résiliente en acceptant que l'échec fasse partie du processus d'apprentissage. Parfois c'est dur, mais... C'est comme ça qu'on apprend à rebondir, tu vois, la reconnaissance du droit à l'erreur dans nos entreprises. C'est pareil pour un entrepreneur, c'est apprendre à rebondir avec les difficultés, à ajuster les stratégies, à voir les obstacles comme des opportunités d'évolution. personnel parce que c'est comme ça que l'on peut effectivement avoir des ambitions et avancer. Et puis, le deuxième conseil, ce serait de pratiquer la gestion du temps et des priorités. Donc, ça peut inclure une planification quotidienne. Il y a beaucoup de gens qui font ça. Moi aussi, je ne vais rien apprendre à ceux qui nous écoutent. C'est la tout doux. Moi, j'ai une tout doux quotidienne, donc la veille pour le lendemain. Donc, ce soir, je vais rentrer à la maison. Il va me rester ça, ça, ça, donc je vais le faire. Et puis, je vais me faire ma tout doux pour demain. Donc, je pense que ça permet aussi d'avoir des objectifs réalisables. C'est une technique de gestion du temps. Et puis, le troisième, c'est d'investir sur son développement personnel. On en a parlé. C'est-à-dire qu'il faut investir sur soi, que ce soit par le biais de lecture aussi. Ce n'est pas forcément de la formation payante. C'est d'apprendre, on peut avoir des mentors, de l'expérience, et puis effectivement, on peut suivre des modules de formation en e-learning. Donc, c'est développer les compétences, cultiver notre confiance en soi, ne pas avoir peur d'explorer des nouvelles idées, de développer. Et puis, j'ai envie de te dire, j'ai envie de t'en donner un quatrième, c'est cultiver l'art de la curiosité délibérée, c'est-à-dire aborder la vie avec cette curiosité délibérée, activement à découvrir de nouvelles idées, des perspectives, des expériences, en allant vers les gens. C'est encore une forme d'apprentissage, d'être très curieux.

  • Speaker #1

    Je crois que toi, sur l'entrepreneuriat, souvent, on dit qu'au départ, ceux qui entreprennent pour la première fois ont une idée et valorisent à fond l'idée. Et moi, je trouve que justement, il faut absolument aller parler de cette idée à tout le monde de manière à rapidement la maturer, voir si elle colle au marché et trouver un positionnement. Donc oui, la curiosité, aller en parler aux gens, etc. Je suis vraiment aligné.

  • Speaker #0

    Quand tu commences à faire ça, tu es presque dans un POC.

  • Speaker #1

    Tout à fait. C'est une manière de faire un POC.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Une manière de faire un POC, il n'y a pas besoin de 10 000 euros. Tu regardes les gens qui sont autour de toi, tu crées un groupe de... Moi, je crée des groupes WhatsApp avec des potes et je leur pose des questions.

  • Speaker #0

    Mais la vie, en fait, est un voyage continu, je trouve, d'apprentissage et de croissance. Et donc, c'est comme ça qu'il faut prendre la vie et qu'il faut prendre les claques de la vie et les bonheurs de la vie. C'est un voyage.

  • Speaker #1

    Et Angélique, du coup, qu'est-ce que tu penses du monde actuel en tant que femme ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te faire une première réponse qui est en tant que femme, pour les femmes dans le monde actuel. On a beaucoup parlé d'inégalité, de stéréotypes de genre, etc. D'évolution, mais il faut que ça évolue. Je pense qu'il y a une reconnaissance croissante. de la valeur du leadership féminin. Et donc, on voit que les femmes commencent à occuper des postes de direction dans les entreprises, dans les gouvernements, dans les organisations, et que ça contribue à diversifier les perspectives et les approches. Je pense qu'il en faut encore beaucoup plus, pour une raison très simple. C'est qu'encore une fois, les équipes mixtes surperforment les équipes non mixtes de 16%. C'est prouvé, donc pour des questions de performance, c'est important. Il y a quand même beaucoup moins de femmes en prison. Donc, on est quand même moins influencés, je pense. Alors, est-ce qu'on est le fait qu'on soit des mères de famille et qu'on est dans la transmission, dans l'obligation ? Alors, même si je connais des hommes qui partagent totalement ces valeurs-là, mais il y a quand même moins de femmes dans les prisons, donc on aimerait les avoir un peu plus à la tête de nos gouvernements. Et puis, pour les femmes, il y a également un sujet qui est, je pense, hyper important. C'est que les femmes, elles font face à des défis spécifiques en fonction de leur contexte culturel, ethnique, économique ou d'autres facteurs. Et donc elles peuvent avoir finalement des inégalités qui peuvent être exacerbées parce qu'elles vont appartenir à des groupes qui sont marginalisés. Et donc quand on est une grande blonde comme moi, on fait face au cliché de la grande blonde quand on démarre sa vie professionnelle, mais on s'en sort bien aujourd'hui. En revanche, quand on est... Quand on est une femme et qu'on est noire, c'est vachement plus compliqué dans la durée. Donc voilà. Et puis il y a l'IA dans le monde actuel, pour revenir à la question. Donc les biais liés à l'IA, c'est-à-dire qu'on revient sur les biais persistants liés à l'éducation, la culture qu'on a reçue. Mais l'intelligence artificielle elle-même reproduit des biais qui sont assez durs aujourd'hui. Et donc j'espère qu'on ira aussi vers... vers une forme d'éthique en matière de code des algorithmes, où il faudra répondre à des prérequis pour que l'ensemble de la population soit représentée. Et puis ce que je pense à titre personnel du monde actuel... Il y a des évolutions, mais il y a tellement de... Le droit des femmes recule dans le monde entier. Il y a des choses horribles qui se passent. Évidemment, je pense au conflit russo-ukrainien. Évidemment, je pense à ce qui se passe aujourd'hui en Israël et à tous ces jeunes qui partaient faire la fête et qui se sont retrouvés dans des situations abominables, déplorables. Donc, en fait, ça me touche. toutes ces femmes qui ont été relâchées on ne sait pas comment elles vont poursuivre leur vie demain après ce qu'elles ont vécu donc c'est des atrocités c'est des crimes de guerre le monde actuel est dur et il est passionnant sur les aspects technologiques les 20 dernières années je suis la génération Minitel Minitel et fax ce qui ne me rajeunit pas mais... On a vécu 20 ans de bouleversements et en fait, les 20 prochaines années vont être d'autant beaucoup plus bouleversantes que ce que moi j'ai pu vivre, ma génération a pu vivre. Donc en même temps, il y a des choses passionnantes qui sont devant nous. Mais voilà, j'espère que le monde actuel tirera, j'ai envie de te dire, tirera expérience de ce qui se passe. Mais non, parce qu'on n'a pas tiré les enseignements nécessaires de ce qui s'est passé par le passé et on reproduit alors qu'on est censé être des gens civilisés. On reproduit des choses horribles.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, tu es une éternelle optimiste, je pense.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis optimiste et en même temps très... Enfin, tu vois, je ne comprends pas ce qui se passe. À notre époque, on n'imagine pas toutes ces guerres. Donc, on parle de l'Ukraine, de la Russie. On parle de ce drame de l'Israël, de Gaza, etc. Mais il y en a partout dans le monde des guerres. Et donc, on n'imagine pas, en fait, moi, je n'imaginais pas, il y a 10-15 ans, tu vois, qu'on puisse se retrouver dans cette situation-là.

  • Speaker #1

    Ça te fait peur, même pour toi qui as des enfants ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je ne suis pas quelqu'un qui ressent ou qui vit la peur. C'est particulier. C'est peut-être lié à mon histoire de vie parce que je suis pragmatique. Donc, je pense qu'on ne fait rien avec des angoisses. Encore une fois, il faut avancer. et donc c'est droit devant mais peut-être qu'il y a des choses qui sont il y a des signaux qui sont inquiétants comme quoi ? comme ce que je viens de te citer les guerres ? oui les guerres c'est particulièrement inquiétant mais voilà j'espère qu'on trouvera des consensus Mine de rien, tu vois, Israël, ça fait quatre mois, ça va faire deux ans pour l'Ukraine. Le temps passe vite, on est bien tranquille au chaud en France, mais il y a des peuples qui souffrent.

  • Speaker #1

    Tu penses que les solutions peuvent venir de la société civile, du monde politique, du monde de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Je pense que déjà, si chacun y mettait du sien, on aurait un monde bien meilleur.

  • Speaker #1

    C'est la théorie du colibri ?

  • Speaker #0

    Absolument, c'est valable pour l'environnement. Si chacun faisait une petite part pour la planète... la planète serait en bien meilleure santé que ce qu'elle naît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a des dirigeants et des dirigeantes en France qui ont des super parcours, dont je pense que tu fais partie. Tu n'as jamais songé à aller en politique ?

  • Speaker #0

    Écoute, Gabriel Attal vient de succéder à Elisabeth Borne, donc on peut lui suggérer mon nom pour le ministère de l'égalité ou le ministère du travail qui me passionnerait, pourquoi pas ? Non, je ne plaisante absolument pas. J'y ai souvent pensé et je vais être très honnête avec toi. J'avais même fait une démarche à l'époque sous le gouvernement Sarko, et j'étais sortie d'un rendez-vous à l'Élysée, et je m'étais dit, mais quand même, la politique ! Un, tu te prends des coups, beaucoup de coups, et quand on voit aujourd'hui nos politiques, ne serait-ce que les maires de nos villes, comment ils sont traités, voire agressés, les enfants de ces gens, qui sont quand même des citoyens engagés avant tout. Comment les enfants, les ados sont traités, moi je ne comprends pas non plus qu'on puisse agresser des gens. Donc tu prends beaucoup de coûts, ta famille prend des coûts, t'es quand même pas beaucoup chez toi. Et puis globalement, ton investissement, il n'est pas vraiment payé. Très souvent, on dit que les ministres sont trop payés, mais je pense que les gens ne se rendent pas compte du rythme d'un ministre, de la responsabilité et de la charge. Quand tu compares à nos grands dirigeants français à la tête des grands groupes, les ministres sont sous-rémunérés. Ce n'est pas pour autant que si j'étais ministre, j'irais pour l'argent. Ce n'est pas du tout le sujet. J'irais pour l'argent. parce que j'aurais envie de changer les choses et de vraiment apporter ma contribution à la société et sans doute de travailler sur des aspects qui me semblent importants. Donc la politique, j'y ai pensé, j'ai arrêté d'y penser, j'y repense un peu parce que je me dis que c'est important et qu'il faut que ça vienne de gens, d'entrepreneurs. qui ont réussi leur vie, qui n'attendent pas forcément quelque chose, eux, à titre personnel, qui n'en ont pas besoin pour manger et qui vont y aller parce qu'ils ont des convictions et qu'ils vont s'engager pleinement dans des fonctions pour faire bouger les lignes pour la France avant tout.

  • Speaker #1

    En interviewant un autre sage, je lui avais posé la même question et il m'avait répondu que s'il n'avait pas une femme exceptionnelle, il y aurait sûrement été. Est-ce que toi, si tu n'avais pas une famille exceptionnelle, Comme tu es quelqu'un de combattant, de résiliente, et que j'ai l'impression que tu aimes bien les challenges, ça aurait été... Enfin, alors j'ai compris que la porte n'est pas totalement fermée, mais c'est quelque chose qui, forcément, serait plus facile à envisager.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est sûr que quand tu as une famille, tu te poses la question. Ce n'est pas simple. Parce que du coup, ce n'est pas seulement toi qui prends l'engagement, c'est que tu embarques tout le monde avec toi. Parce que potentiellement, tu vois, si ça tourne mal, tout le monde le vit. Et les enfants, dans les collèges, dans les lycées, ils ne sont pas forcément super aimables entre eux. Donc, c'est sûr que quand tu as une famille, tu réfléchis. Mais je pense que moi, j'ai un mari qui m'a toujours soutenue. Pour le coup, j'ai une famille exceptionnelle, un mari exceptionnel. Et si demain, c'est mon choix, évidemment, il faudra que ce soit un choix collégial, familial. Et évidemment, je serai soutenue si c'est le choix que fait la famille pour moi. Mais après, je te cache pas que j'ai toujours fait ce que j'ai voulu. Et donc, ça veut pas dire que je suivrai pas. Mon mari m'a toujours dit non, non, je veux pas que tu ailles en politique. Mais demain, si effectivement il y a une opportunité, on en parlera très sérieusement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose de récemment ou pas, de fou un peu, que t'as fait ?

  • Speaker #0

    De fou ?

  • Speaker #1

    Ouais, de très surprenant.

  • Speaker #0

    De très surprenant, au sens parce qu'on ne s'attendait pas à ce que je le fasse, ou parce que c'était de l'audace, ou qu'est-ce que tu...

  • Speaker #1

    Au sens où on ne s'attendait pas à que tu le fasses.

  • Speaker #0

    Donc, parmi les choses très audacieuses que j'ai faites, j'ai offert des caleçons, le slip français, à un chef d'État.

  • Speaker #1

    Alors, là, il faut qu'il nous en dise plus. Tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une très longue anecdote, donc je vais essayer de te la faire très courte.

  • Speaker #1

    Un chef d'État français ?

  • Speaker #0

    Un chef d'État français, oui, absolument. C'est François Hollande. Donc, pendant sa présidence, à la suite d'une discussion avec deux chefs d'entreprise, qu'on a eues un matin, à 4h du mat, parce qu'il y avait le terrorisme à l'époque, on était convoqués 3h, 4h avant notre vol. On s'est mis à discuter et puis je leur ai dit, je vais inviter François Hollande à dîner. Ils se sont super marrés. Et puis je leur ai dit, je vais le faire et puis vous viendrez avec moi. Et en fait, j'ai été déposer une lettre à l'Élysée pour inviter le chef d'État à dîner avec quelques dirigeants de la Nouvelle Économie que je connaissais, donc quelques potes. Et une semaine après, j'ai reçu un appel du conseiller de la présidence. Chère madame, le président de la République est très honoré par votre invitation qu'il accepte. J'étais là Quoi ? Canon ! Moi, je pensais déposer une lettre toutes les semaines pendant six semaines, tu vois. Donc, première lettre, ok, j'ai trouvé ça super. Évidemment, le conseiller me dit Mais vous comprenez qu'on n'est pas en mesure tout de suite de vous donner une date ? Oui, évidemment, je comprends. Et puis finalement, le dîner s'est fait six semaines après ce coup de fil. Moi, j'ai invité le président à dîner, donc je pensais faire ça dans un restaurant. Tu vois, évidemment, je savais qu'il y avait tout un protocole, une sécurité, mais c'est le jeu. Et puis, pas de chance. En fait, il ne pouvait pas sortir de l'Elysée, donc on a été invité à l'Elysée. Donc, la classe, c'était un très, très grand moment. Et donc, la tradition veut que quand on est invité chez quelqu'un, même si on était un peu invité chez nous, l'Élysée, c'est chez nous, mais on était quand même chez le président de la République. Eh bien, on a offert un cadeau. Je n'ai pas voulu dire à personne que j'avais convié à se dîner avec moi ce que j'offrais parce que je me suis dit on va me freiner. Effectivement, à la fin du dîner, je suis allée voir le chef de l'État en disant monsieur, vous connaissez la tradition, donc on a un cadeau pour vous. C'est un cadeau. eu égard à votre fonction. Donc, le président a ouvert, il a vu qu'il y avait trois paires de chaussettes, le site français. Mais le premier qu'il a ouvert, c'est Églison. Il m'a dit, mais madame, le site français, c'est quoi ce truc ? Limite, vous vous moquez de moi ? Non, non, en fait, vous ne connaissez pas l'entreprise. Non, non, je ne connais pas l'entreprise. Et donc, je ne connaissais pas non plus l'entreprise dans sa version chiffre. Et j'avais, 48 heures avant, bossé une petite fiche que j'avais apprise sur où ils produisaient, combien de salariés, etc. Ils avaient relocalisé de l'emploi en France. Ça, c'est le slip français. Et donc, le président, en fait, s'est beaucoup intéressé au sujet, m'a posé plein de questions. Et c'était canon. Et du coup, on a cette anecdote, François Hollande et moi, j'affectionne particulièrement cette anecdote. Et par ailleurs, j'ai découvert quelqu'un de très humain, de très technique dans les sujets. Et donc, j'ai été assez épatée, en fait, par le chef d'État, que j'ai revu après. Et c'est pour ça que je me permets de te dire qu'il est assez impressionnant.

  • Speaker #1

    Et dans ton audace, quand tu l'as revu, est-ce que tu t'es permis de lui demander s'il l'est porté ?

  • Speaker #0

    Non, c'est lui qui me l'a dit.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc François Hollande porte du slip français.

  • Speaker #0

    Absolument. Et pour un président de la République, je trouve ça plutôt plein de bon sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et tu sais d'ailleurs que l'Elysée a ouvert sa boutique, la boutique de l'Elysée. Si tu ne connais pas et si ceux qui nous écoutent ne connaissent pas, vous avez des produits mais canons. Et la boutique de l'Elysée va ouvrir à proximité de l'Elysée. Et c'est un super concept. Donc, tu peux trouver des t-shirts Cocorico, des assiettes, des mugs, des paniers bleu, blanc, rouge. En fait, c'est vraiment le site est canon et les produits sont canons.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu nous as donné une anecdote qui est quand même super sympa. Tu nous as beaucoup parlé de ta famille, tes enfants. J'ai l'impression que c'est hyper important pour toi.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est ma chair, c'est la prunelle de mes yeux. Oui, absolument. En plus, on est très famille. On fait beaucoup d'activités ensemble. On aime être ensemble tout le temps. C'est assez sympa. Évidemment, ils sont jeunes. Dans deux ou trois ans, ils vont peut-être dire Maman, c'est bon, tu nous lâches

  • Speaker #1

    Et comment tes enfants te décriraient si je les croisais ?

  • Speaker #0

    Alors, Maman Angélique, mes enfants te diraient… Ils me le disent très souvent parce qu'en fait, c'est assez marrant de voir dans les yeux de mes enfants de l'admiration et en même temps de se dire mais comment tu fais ? Attends maman, tu vas écrire un nouveau livre là ? Ouais, je vais écrire un nouveau livre. Non mais maman, tu viens de faire de la céramique, t'as fait combien d'assiettes ? Bah je viens d'en faire 30. Et tout est comme ça si tu veux. Donc à la fin d'un de mes livres, j'ai ma fille, à ce moment-là, elle avait 8 ans sur mon premier livre. Et elle est arrivée à 8 ans et elle me dit, on était en plein mois d'août, j'étais pendant mes congés, j'essayais de finir cet ouvrage, c'est très dur d'écrire. Tu vois, ce n'est pas quelque chose d'inné non plus chez moi, où j'ai une facilité, c'est vraiment un travail. Donc je bosse la nuit, j'ai des séquences de travail, sinon je ne fais rien. Donc tu vois, je parlais de planification quotidienne, en fait c'est ça, tu dois t'astreindre à faire les choses. Et ma fille me dit, maman, je suis tellement fière, tu sais, de tout ce que tu fais. À 8 ans. Et je me suis dit, enfin, c'est dingue, ça m'a donné les larmes aux yeux. Je me suis dit, à 8 ans, elle a conscience de ça, ça remplit le cœur, et puis ça m'a tellement motivée à finir cet ouvrage. Et à la fin, du coup, je lui ai mis une petite dédicace avec cette phrase qui m'a beaucoup marquée. Et mes enfants, là, me disaient encore le week-end dernier, Mais maman, c'est incroyable tout ce que tu fais Et je leur dis, mais en fait, il y a des gens qui ont envie de faire des choses, qui ne les font jamais. Moi, en fait, dès qu'il y a quelque chose qui me passe par l'esprit, tout de suite, j'ai envie de le faire, j'ai envie de le tester, j'ai envie de voir. Donc, tu vois, j'avais envie de faire un service de table pour la maison. Je cuisine très bien, j'adore cuisiner. Et je me suis dit, c'est quand même dommage, je fais mes préparations, mes assemblages. Et puis, j'avais une jolie vaisselle, mais je me suis dit, ce n'est pas moi qui l'ai faite. Et je trouve que ça a dénaturé avec tous les efforts que je mettais en cuisine. Donc, j'ai fait mon service de table. Et évidemment, mon mari me dit, bon... Tu as fait ton service de table et puis, comme à chaque fois, le truc est devenu industriel. Donc, tu as acheté un four alors que je cuisais en Bretagne. C'était toute une histoire. J'amenais mes trucs. À chaque fois, il y avait un peu de casse. Et effectivement, le truc est devenu industriel. Et voilà, je fais une expo vente dans quelques semaines, alors que j'ai démarré il y a un an, un an et demi, la céramique. Donc, c'est marrant. J'ai des pièces qui sont en vente dans une boutique rue française. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    Donc, maman est une superwoman. pour ta fille notamment.

  • Speaker #0

    Et je me permets, je me fais un petit coup de pub. On peut suivre mes créations sur mon compte Instagram. OK. C'est arrobase by Ange, by underscore Ange. Et donc, voilà, suivez-moi, ça me fera plaisir. Un petit mot d'encouragement. Et si vous trouvez le truc moche, vous me le dites parce que ça fait grandir.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, posez vraiment vos likes pour Angélique parce que c'est important pour elle et la céramique, c'est cool, au passage.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Jouer avec de la terre, ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça détend.

  • Speaker #0

    Ça détend, c'est le seul truc que je fais sans switcher. Je suis incapable de me poser, de faire un truc sans faire quelque chose en même temps. J'ai toujours deux, trois activités en même temps. Je cuisine, je vais faire un truc en même temps. Alors que là, la céramique, c'est juste un désastre si tu n'es pas concentré.

  • Speaker #1

    Donc, tu fais beaucoup de choses. C'est super, tu es dans l'action, etc. Je pense que ça va inspirer beaucoup de gens et ça va aussi peut-être poser quelques questions sur... Comment tu fais ? Et moi, ça me fait penser à la santé mentale, parce que j'ai compris que tu m'étais beaucoup de plaisir dans tout ce que tu faisais actuellement. Et aussi, je repense aussi à toutes les responsabilités que tu as eues. Finalement, malgré tout, tu restes une humaine. Et donc, est-ce que tu as un secret ou des conseils ou comment tu as fait pour gérer cette pression, ce stress qui est quand même réel ?

  • Speaker #0

    Alors moi le premier conseil que je donne et les gens se disent souvent bah ouais mais quand on est fatigué on est fatigué, c'est de faire du sport. Je pense que le sport c'est important. Moi mon truc c'est la course à pied, je me vide la tête, je me fais du bien à l'esprit, au coeur, au corps, ça me permet d'être alignée, ça me permet d'avoir une certaine posture, ça aide beaucoup dans son leadership aussi, l'activité sportive. Et puis, encore une fois, c'est d'être organisé. Donc, moi, j'ai fait trois enfants, trois ans et demi. Si je n'avais pas été organisée avec le lancement du quatrième opérateur mobile, ça n'aurait pas été possible. Donc, si tu n'es pas organisé, bien dans ta tête, bien dans tes baskets, c'est compliqué. Donc, il vaut mieux faire une pause et reprendre tout à zéro. parce que parfois, c'est utile de le faire comme ça aussi. Moi, je n'en ai jamais eu besoin. J'ai des gens qui m'ont dit, mais tu vas finir en burn-out, ce n'est pas possible. Tu dors trois heures par nuit. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu fais ? Et en fait, tu vois, tu me parlais de peur. Ces gens-là, parfois, m'ont fait peur. Je ne suis pas fatiguée, moi. Je suis juste heureuse de faire tout ce que je fais. Je vis. Et donc, dans mon entourage, on me l'a très, très, très souvent dit. On m'a dit, mais tu as un terreau pour ça, parce que ce n'est pas possible. de faire tout ce que tu fais et à un moment donné, ça va péter. Écoute, je pense que ça ne pètera pas. Ça aurait dû péter depuis longtemps, si ça avait dû péter. Et non, c'est parce que je pense que je suis définitivement quelqu'un d'enthousiaste, amoureuse de la vie et que j'apprécie la vie et que je souhaite vraiment la vivre pleinement. La croquer, comme certains disent. Et puis, oui, j'ai une famille, un point d'équilibre. Donc, moi, je n'ai pas de sujet de charge mentale. Il y a eu des périodes difficiles. Trois enfants en trois ans et demi, je n'ai pas pris de congé maternité. J'ai allaité chacun de mes enfants. J'ai calé les allaitements entre les réunions. Donc, il y a des nanas qui vont se dire, mais complètement tarées. Oui, on peut le faire quand on a des grossesses top comme moi j'ai eu. Ce n'est pas souvent le cas pour toutes. C'est le cas quand on a un super mari. Moi, mon mari, il se battait avec moi pour changer les couches de nos enfants. Enfin, tu vois, tout ça, ça aide aussi. Donc, c'est précieux d'être bien accompagné dans son quotidien, notamment quand on fait une carrière ou quand on a de l'ambition. Si on est avec un bad boy, c'est mort.

  • Speaker #1

    Ok, donc enthousiasme, sport, pragmatique. Et donc, comme tu dis, t'as jamais pété. Et en effet, je pense que... Après tout ce que tu as fait, tu ne pèteras pas. Malgré tout, est-ce que tu as eu quand même des périodes qui étaient un peu plus basses ou un peu plus compliquées ? Des épisodes qui ont été plus difficiles ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, il y a eu des épisodes difficiles. Il y en a toute la vie, de toute façon. Donc, notamment, j'ai été la cible d'une émission qui part d'une conclusion pour faire son enquête. C'est un concept. C'est un concept. Ce n'est pas tout à fait le mien et ce n'est pas celui de plein de gens, mais c'est le truc. J'ai été la cible, j'ai servi de fusible dans une émission. Ça a été très dur parce que j'ai reçu des milliers d'injures. Mes enfants ont été menacés, j'ai été menacée de mort. Et tu ne t'attends pas à ça parce que quand tu travailles, tu ne t'attends pas à mettre en danger ta famille. Quand tu as un job, globalement, tu nourris ta famille. Donc, tu ne t'attends pas du tout à ça. Et je ne m'y attendais d'autant pas que ce qui a été dit était faux. Et c'était assez malin, d'ailleurs, dans cette émission, parce qu'on disait, mais oui, on va vous dire qu'elle a reçu plein de prix, leadership, management, symétrie des attentions, enfin voilà. Mais, sauf que le mais, il était complètement branle-ballant. et que malheureusement, tu as une époque où si tu contre-attaques, tu fais vivre un sujet et c'est toi qui en pâtit. Donc, pour l'éteindre au plus vite, même si tu n'es pas la personne qui a été décrite à heure de grande audience, tu fermes le sujet et tu dis Ok, ça va passer parce que sur les réseaux sociaux, tout est éphémère. Et c'est le cas. Donc, oui, ça, c'était une période très compliquée pour ma famille et pour moi. Pour mes équipes aussi, qui l'ont très mal vécu, très très mal vécu, et qui ont été d'un soutien incroyable vis-à-vis de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te dire, tu m'avais raconté qu'en effet, ils t'avaient soutenu.

  • Speaker #0

    Énormément.

  • Speaker #1

    Et eux sont dans la réalité de l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Bah eux, ils vivent le quotidien. Ils savent qui t'es, tu peux pas mentir quand t'es dirigeant. Si t'es une sale conne, t'es une sale conne. Si t'es pas une sale conne, forcément les gens sont eux aussi touchés par ce qu'ils ont entendu.

  • Speaker #1

    T'as dit mis en danger ma famille à ce point-là ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est très violent. Oui, c'est très violent,

  • Speaker #1

    oui. Parce qu'eux sont peut-être moins préparés par prendre des...

  • Speaker #0

    Non, parce que les réactions que ça génère sont des réactions démesurées, agressives, violentes. Moi, j'ai reçu des courriers de menaces de mort. Mes enfants ont été menacés de mort sur les réseaux, des trucs. Et tu te dis, mais c'est pas possible, quoi. Encore une fois, tu ne travailles pas pour ça. Et notamment pas quand tu as des convictions qui sont plutôt nobles à la base. Si tu sais que tu as un merdé à un moment donné, tu reconnais que tu as un merdé, ça arrive à tout le monde. Mais évidemment, il ne faut pas avoir fait de mal aux gens sciemment, ce qui n'est pas mon cas. Mais c'est la vie, encore une fois, on apprend de ces situations difficiles.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as plus couru pendant cette période ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai un peu plus couru et j'ai fait attention s'il y avait des gens derrière moi, quand même.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai vécu ça.

  • Speaker #1

    On ne s'attend pas à ça dans nous.

  • Speaker #0

    Oui, parce que t'es placardée physiquement dans une émission de télé, etc. Les gens, ils te connaissent. C'est-à-dire que tu passes de l'ombre à t'es sous les sunlights et on te décrit comme une sorcière, une mégère, quelqu'un qu'il faut abattre. Forcément, tu fais hyper attention. Et puis quand tu reçois des courriers, tu te dis, ok, j'ai intérêt, tu te retournes. Tu prends le métro, tu te retournes.

  • Speaker #1

    Ok, donc au-delà des courriers, on t'a, pour être polie, embêtée dans la rue.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas eu énormément de choses, mais oui, j'ai eu des... J'ai vu des changements d'attitude dans des gens que je connaissais, mais qui étaient plus des relations, qui se sont dit, oula, on ne la connaissait pas en fait, on ne la connaissait pas. Il faut faire gaffe, tu vois. Et donc c'était assez surprenant, parce que ce que dit la télé est vrai. Tu vois, pour le citoyen français, ce qu'on dit à la télé, c'est vrai. Sauf que ce qu'on dit à la télé, ce n'est pas toujours vrai. Il faut aussi aller chercher ces informations, il faut trier. C'est le cas sur les réseaux sociaux. Si tu ne tries pas tout ce que tu peux lire, globalement, tu es quand même assez manipulé. Donc voilà, oui, ce n'était pas une période facile. Je ne m'attendais pas à ça, à gérer des réactions, à gérer des postures. C'est compliqué. Et puis j'ai dû m'en justifier professionnellement. Pendant des années, quand on venait me chercher pour un conseil de surveillance ou un conseil d'administration, on m'a systématiquement parlé de cette émission.

  • Speaker #1

    Forcément, c'est les choses.

  • Speaker #0

    On m'a demandé de montrer pas de blanche. Bon, après, les gens en entreprise comprennent assez bien quand tu leur expliques, parce que tout le monde y est un peu confronté. C'est un fond de commerce de taper sur les gens qui font.

  • Speaker #1

    Et sur les personnes engagées, souvent, on a un sentiment de justice aussi qui est assez important pour eux. Moi, j'essaie de me mettre à ta place. Tu n'as pas eu envie de répondre à ça.

  • Speaker #0

    Euh, si, évidemment. Évidemment que j'ai eu envie de répondre. Mais c'est ce que je te disais, c'est que si tu relances le truc, tu relances les insultes, tu relances les menaces, tu relances la pression sur ton cercle proche, c'est-à-dire ta famille, mais aussi tes collaborateurs. Et le truc, il devient invivable. Donc, t'es pas coupable de ce qu'on t'accuse, ok, mais tu dis ok, si je vais en justice, pour la justice... pour rétablir effectivement ma réputation, etc. Bon, après, les gens qui me connaissent, tu vois, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais quand même, et tu te dis, ok, le truc, il va durer trois semaines, voire un mois, tu te fais cartonner, cartoucher, mais ça s'arrête. Alors que si tu veux en justice, ça continue, et ça continue sur les réseaux sociaux, et ça continue pendant... Deux ans, trois ans, parce que la justice est longue en France.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'il y a un procès, c'est des enfants.

  • Speaker #0

    À chaque fois, et puis c'est du pain béni pour ce genre de production d'émission. C'est du pain béni.

  • Speaker #1

    Pour passer sur un sujet un peu plus joyeux, aujourd'hui, qu'est-ce qui te rend heureuse ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rend heureuse, c'est ma famille.

  • Speaker #1

    Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai trois enfants canons. Ils ont chacun leur personnalité, leur caractère, leurs envies, leurs hobbies. Et j'ai un super mari, super partenaire de sport, super copain. Et donc ça, je trouve que c'est hyper important. Enfin, j'ai une chance exceptionnelle. C'est pas un truc que... Parfois, ça peut être éphémère. Il faut faire gaffe. Ça s'entretient, la magie du couple. Les enfants, ça se tient aussi, ça se cadre, ça s'éduque. Il faut les aimer. Donc, tout ça s'entretient. Mais oui, ça me rend hyper heureuse. Et puis, de voir mes enfants grandir et de les voir bien grandir, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    C'est super. Ça revient à l'équilibre aussi dont tu parlais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Quand j'ouvre un four de céramique à 2h du mat pour sortir les dernières assiettes que j'ai enfournées et que je vois qu'elles sont réussies, ça aussi, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    Tu dors combien d'heures par nuit ?

  • Speaker #0

    Je dors beaucoup plus. Avant, je dormais 3h par nuit. Maintenant, je dors entre 5 et 6h par nuit.

  • Speaker #1

    5 et 6h par nuit. Alimentation, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alimentation, oui. Sport, alimentation. Moi, j'ai fait des choix très jeunes. En fait, tu réalises ça avec le temps. Moi, j'ai arrêté de manger de la viande, j'avais 12 ans. Je ne mange pas de viande. Et j'ai arrêté de manger avec amidon il y a 5 ans. Alors, j'en mange de temps en temps, mais c'est voulu, c'est cadré. Tu vas dire, et tout dans la maîtrise, dans la planification, un peu. C'est comme ça. Parce que j'ai une exigence personnelle vis-à-vis de moi. Donc, je me suis intéressée à ce qu'on appelle la chimie digestive. Et donc, j'ai appris à comprendre. les réactions chimiques des aliments entre eux, des boissons entre eux, etc. Donc, je suis sauvée parce que boire du vin rouge, je suis une passionnée de vin. Boire du vin rouge avec une protéine, on l'élimine. Vin blanc, champagne, tout ça, t'élimines pas. Donc, du coup, ça tombe bien. J'adore les vins tanniques, rouges. Et donc, je me fais plaisir. Je continue à me faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc, t'es végétarienne ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis lactose végétarienne. Donc,

  • Speaker #1

    t'étais déjà précurseur.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, c'est marrant. À 12 ans...

  • Speaker #1

    C'est marrant aussi jeune.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça. Je ne pourrais pas imaginer mettre une fourchette de viande à ma bouche. En revanche, je vais beaucoup te surprendre, je n'ai aucun problème à égorger un poulet. Il y a des gens, c'est le sang, c'est le truc. Je ne prive pas mes enfants de viande, ni mon époux. Je cuisine, ça ne me pose pas de problème. En revanche, pour moi, très jeune, je l'ai arrêté et je n'ai jamais pu en manger. Quand je vais à l'étranger, en Afrique, je peux manger éventuellement de la vipère, je peux manger des termites, je peux manger des esticots en Thaïlande, ça ne me pose pas de problème. Mais la viande, non.

  • Speaker #1

    De ce que je comprends... Tu veux dire, ta famille t'inspire, j'imagine. Est-ce que dans le monde business, ou pas d'ailleurs, est-ce que tu as quelqu'un, un leader ou une leadeuse, surtout, qui t'inspire ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de femmes dirigeantes que j'aime beaucoup, qui sont toutes inspirantes. Il y a Maud Bailly, qui est en charge du luxe chez Accor. et qui est une femme absolument incroyable avec beaucoup de qualité. J'ai Natacha Ausha qui est la CIO de Fred, la joaillerie chez LVMH, qui est aussi une femme incroyable pour qui j'ai aussi beaucoup d'admiration. Et puis si j'avais une héroïne, on remonterait quelques siècles en arrière. Ce serait Olympe de Gouges, qui était la première féministe, donc la première femme à défendre le droit des femmes au prix de sa vie. Donc Olympe de Gouges, pour te citer une figure historique, inspirante et de femme de notre monde d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, je ne me demande pas pourquoi cette question m'est venue, mais elle m'est venue si tu avais une deuxième vie, parce que malheureusement, on n'a qu'une vie. si t'avais une deuxième vie est-ce que tu ferais autrement ou tu ferais un autre métier en fait j'ai déjà l'impression d'avoir plein de vie et donc si j'avais une deuxième vie je referais sans doute la même chose c'est une belle réponse Angélique j'ai lu aussi que t'étais investisseuse du coup dans des start-up donc t'es business angel c'est quoi hum Qu'est-ce qui fait que tu investis dans une startup ? C'est quoi le plus important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà investir dans des startups, c'est une opportunité passionnante parce qu'on voit des dossiers passer, on voit plein d'initiatives, des innovations, on voit plein de trucs assez dingues et des gens passionnants. Mais il faut quand même rappeler aux personnes qui nous écoutent que ça comporte aussi des risques parce que tu mets de l'argent et tu peux ne pas le revoir. Et donc, l'idée avant d'investir, c'est quand même d'évaluer soigneusement les startups et les fondateurs, les équipes fondatrices que l'on va rencontrer. Donc, moi, pour évaluer si je vais mettre un ticket, si je vais investir, j'ai plusieurs critères. Donc, le premier critère, c'est que c'est une question d'hommes et de femmes. Donc, les fondateurs ou les fondatrices, ce sont qui ? Est-ce qu'ils ont mis des fonds propres ? Est-ce qu'eux-mêmes croient à leur projet au point de mettre débit ? Tout le monde n'a pas les mêmes moyens, mais si c'est 1000 euros, 2000 euros, est-ce que tu les mets toi-même dans ton affaire ? C'est aussi évaluer les compétences des gens qui forment cette équipe fondatrice. Donc c'est l'expérience et la complémentarité de l'équipe, c'est la compétence de l'équipe. qui pour moi est souvent un facteur assez déterminant du succès de la start-up. Ensuite, la start-up, elle répond à quoi ? Donc, c'est la proposition de valeur, c'est son idée. C'est en termes d'innovation, est-ce qu'elle propose une idée innovante ou une solution unique à un problème existant ? En proposition de valeur, est-ce que la proposition de valeur, elle est claire et convaincante ? Est-ce qu'elle résout aussi un problème réel ? Merci. Et puis, elle s'intéresse à quel marché, c'est quoi la taille du marché ? Est-ce qu'il y a des compétiteurs ? Qui sont-ils ? C'est quoi les éléments différenciants avec les compétiteurs sur ce marché ? C'est aussi le modèle économique, la viabilité financière, les coûts, les marges. C'est la traction que peut avoir la start-up et donc quelle va être sa protection, ce qu'elle a déjà atteint des jalons significatifs. au stade où elle est, qui fait qu'on peut effectivement se dire qu'il y a une trajectoire toute pas prévue, parce que rien n'est prévu, il y a toujours plein d'aléas, mais en tous les cas, est-ce qu'il y a cette trajectoire possible ? Donc ça, c'est important. Et puis, au-delà de la complémentarité de l'équipe et de l'expérience de l'équipe, est-ce qu'ils vont être en mesure, eux, d'exécuter ? L'idée. Parce que la plupart des boîtes qui se plantent, c'est un problème d'exécution, c'est pas un problème d'idée. C'est l'exécution qui a péché. Et donc, est-ce qu'ils sont capables d'aller au bout ? Et donc, lequel est moteur parmi ces duos ou des trios à la tête de start-up ? Est-ce qu'il y en a un qui est capable de porter ça à tout l'opérationnel, toute l'exécution ? Et puis, il y a une question de fit. Est-ce que tu les sens, tu ne les sens pas ? C'est un truc, ça, c'est intuitif, c'est irrationnel, c'est un truc personnel. Donc, moi, ça m'est arrivé de voir un mec génial, je le vois encore. génialissime, avec un projet génial, mais je l'ai trouvé tellement hautain que je me suis dit, mais c'est fini, quoi. Tu vois, il y a le sujet de la confiance en soi et puis il y a l'humilité. Donc, je me suis dit, mais je ne peux pas mettre de billes auprès d'une personnalité comme ça, quoi. Ce n'est pas possible. Et puis, de façon plus générale, en ce qui me concerne, moi, j'aime investir pour participer aussi à l'écosystème français. J'ai fait très très peu d'investissements dans des startups étrangères. J'en ai une, c'est Next Protein, qui est basée en Tunisie, qui sont les premiers à avoir été sur le sujet des fermes d'élevage d'insectes. Donc une super belle entreprise qui a dans son capital maintenant un fonds d'investissement qui s'appelle Raise. Je suis ravie. J'ai fait un seed sur une ex-protéine. Les insectes, ça me parlait. Je n'ai pas hésité un instant. C'est cool. Mais voilà, participer à l'écosystème français, j'ai une posture plutôt très silencieuse. Si tu ne viens pas me chercher, je ne viens pas te voir. Je ne suis pas chiante. J'ai des entreprises un peu coup de cœur. Et donc, elle, je vais regarder davantage les reports. Je vais avoir envie de regarder où ils en sont. Mais voilà, on vient me chercher sur des petits déjeuners, des déjeuners pour aller craquer des sujets qui sont liés à mon expertise. Donc, gestion de croissance, expérience client, marketing émotionnel, transfo aussi d'entreprise. Quand on atteint un certain seuil et qu'il faut passer au seuil suivant en interne, comment on fait ? Donc tous ces sujets-là qui font que voilà, et puis la data évidemment qui est un de mes dada, mais on vient surtout me chercher parce que sinon on ne voit pas.

  • Speaker #1

    Tu as investi dans combien de startups en tout ?

  • Speaker #0

    J'ai un portefeuille d'une trentaine de sociétés, peut-être un peu moins parce que j'ai fait quelques exits et avec le Covid j'en ai 3-4 malheureusement qui ont disparu.

  • Speaker #1

    Je te demandais justement le nombre d'exits, donc il y a 2-3 exits.

  • Speaker #0

    Non, j'en ai fait un peu plus. des super exits où j'ai fait x3 mais je fais des petits tickets si tu veux, c'est de la stratégie de diversification je fais pas de gros tickets, d'ailleurs tu vois on parlait de l'entrepreneuriat féminin de la levée de fonds pour les femmes etc c'est marrant parce que j'ai souvent été classée numéro 1 ou numéro 2 ou numéro 3 dans les classements de business angel français féminin, donc dans le top 3 tu dis t'es canon, mais tu regardes le top 3 féminin et le montant investi par les trois premières femmes françaises, et tu prends le top 3 masculin, donc le classement masculin, et tu regardes la différence, en fait, tu rajoutes 2 ou 3 zéros dans la colonne de gauche chez les mecs en investissement versus que nous. Donc, tu vois, ça donne aussi une tendance de bah oui, on ne peut pas investir autant que les hommes parce qu'en fait, globalement, on gagne moins d'argent. Donc, forcément, c'est moins facile.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Merci beaucoup Angélique pour tout le temps que tu nous as accordé, la sincérité. Merci. De ne pas avoir esquivé une question et d'avoir répondu à tous. C'est vraiment hyper agréable. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour finir ce podcast ?

  • Speaker #0

    De continuer à profiter de la vie, de continuer à faire preuve d'audace et d'être heureuse. Ce que je te souhaite aussi et ce que je souhaite à tous les sages qui nous écoutent sur le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Angélique, à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt, merci.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute sur ce premier épisode des Sages. J'espère sincèrement que vous avez appris beaucoup de choses aujourd'hui. Si vous voulez en savoir encore davantage sur Angélique, je vous invite à aller voir les nombreux livres qu'elle a écrits. Pour la fin du sexisme, une planète à rembourter et l'expérience client, une histoire d'émotion. Comme elle nous a raconté, elle a aussi commencé à la poterie. Et donc vous pouvez la suivre sur son Instagram, on va mettre dans la description. Vous pouvez aussi contacter Angélique sur LinkedIn où elle est très active. Les Sages, c'est aussi une aventure entrepreneuriale pour moi qui débute. Donc n'hésitez pas à m'envoyer sur mon LinkedIn, Nicolas Jeanne, vos retours, vos feedbacks, vos commentaires. C'est vraiment super précieux pour moi. Comme dans toutes les aventures entrepreneuriales, au début, on a vraiment besoin de feedback. Si vous avez aimé et appris grâce à l'épisode, s'il vous plaît, la meilleure manière de nous remercier, c'est de mettre 5 étoiles sur la plateforme sur laquelle vous écoutez l'épisode. Cela permettra de faire remonter ce nouveau podcast dans les classements. C'est très important parce que plus le podcast sera connu, plus nous aurons des personnalités exceptionnelles comme Angélique avec qui converser. En parlant de personnalités exceptionnelles, comme vous êtes resté jusqu'au bout, vous le méritez. Je vous annonce que notre prochain invité sera Thierry Mullier, l'ancien président de l'AFM, l'association familiale Mullier, qui est simplement la plus grande famille business de France.

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Description

Pour ce replay, nous recevons Angélique Gérard, la superwoman émotionnelle.


Angélique est une femme d'exception :

  • Elle fut l’une des pionnières à rejoindre Xavier Niel dans la folle aventure de Free

  • Elle a été 2 fois à la tête du Classement Choiseul des leaders économiques de demain (seul Emmanuel Macron l’a été avant d’être élu Président) 

  • Elle est aussi une femme engagée sur de multiples causes , comme l’entrepreneuriat féminin. 


Nous nous replongeons dans ce premier épisode du podcast, nous avons notamment parlé des caleçons de François Hollande, de Xavier Niel, de pornographie, d’éducation, de la guerre, de burn out, de bad boy ou encore de Nicolas Sarkozy…

Bon voyage avec Les Sages !


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CODE PROMO : LESSAGES (1H de conseil juridique gratuit) 






Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les sages, c'est avant tout une histoire personnelle. Je m'appelle Nicolas Jeanne et j'entreprends depuis que j'ai 19 ans. Sur ce chemin, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes que j'appelle les sages. Vous savez, ce sont ceux qui, d'un conseil bienveillant, peuvent changer votre journée, votre projet, votre vie. Souvent des personnes avec qui il y a un avant et un après. A mes yeux, ce sont des leaders authentiques, mais surtout des leaders humanistes. Et ça, c'est un peu un temps pour moi. Ceux qui vont vous faire grandir sans s'en rendre compte. Plus que n'importe quel livre ou cours, des témoignages qui viennent du cœur et de la réalité. Et surtout du cœur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la rencontre. dans un format inédit et négocier avec eux. Un format où l'on se dira tout, naturellement, et aucune question ou anecdote sera interdite. Ça, vous avez ma parole. Un format axé sur leur activité, bien sûr, mais qui, évidemment, dérivera vers la vie, la société et les émotions. Mon but, c'est clairement de mettre en valeur l'aspect humain de ces personnalités qui me paraissent exceptionnelles et de casser la carapace. Casser la carapace, vous le sentez, c'est pas un mot par hasard. Pourquoi ? Parce que je pense que ça va vous permettre d'apprendre sur les plus grands leaders et leaders qui ont bâti et bâtissent la société. La France est une terre bourrée de talents et de leaders, et nous allons en leur en compte. Bon voyage avec les sages. Aujourd'hui, nous sommes avec Angélique Gérard. Angélique est connue pour être l'une des pionnières à avoir rejoint à 24 ans Free, dans la folle aventure de Xavier Niel, le pape de l'entrepreneuriat français. À part ça... Je vous avoue que je ne connaissais pas vraiment Angélique il y a quelques semaines. Enfin, je savais juste qu'elle avait fait deux fois de suite la tête du prestigieux classement Choiseul. Et quand je me suis renseigné sur le classement Choiseul, j'ai vu qu'Emmanuel Macron l'avait fait deux fois avant de devenir président. Ça m'a forcément intrigué et donné envie de l'interroger. Je savais aussi qu'elle était engagée, au-delà de son expérience professionnelle, pour l'entrepreneur féminin, l'acceptation des émotions de l'entreprise, et qu'elle avait une énergie débordante. Et ça, ça me plaisait beaucoup. Je vous avoue que je n'ai pas été déçu de cet épisode. Je vous conseille vraiment de rester jusqu'à la fin. Comme on dit, on garde le meilleur pour la fin. Et il y a des histoires, des anecdotes qui sont vraiment super sympas. Allez, c'est parti avec Angélique.

  • Speaker #1

    Bonjour Angélique et bienvenue dans Essage. Merci beaucoup de participer à notre podcast. Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Ça va super bien et toi Nicolas ?

  • Speaker #1

    Écoute, ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #2

    Merci de m'avoir invité.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Est-ce que tu peux commencer par nous raconter un petit peu ton parcours, qui tu es ?

  • Speaker #2

    Qui je suis ? Je suis une femme de 48 ans, bientôt 49 ans, mère de trois enfants. Je crois que je peux dire qu'ils sont encore trois jeunes enfants, l'aîné à 12 ans, le petit dernier à 8 ans. Je suis une sportive et j'ai la chance d'avoir fait une belle carrière. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #1

    Ça me va et de toute façon, je vais poser plein d'autres questions. Donc, tu as la chance d'avoir fait une belle carrière. Si on peut revenir juste un peu en amont sur ton enfance. Alors, j'ai lu en préparant l'interview que tu avais un papa qui était ouvrier et tu avais une maman. qui, du coup, gardait des enfants et qui gardait 47 enfants.

  • Speaker #2

    Oui, on aime bien dire, d'ailleurs, la maison, qu'elle en a élevé 47. Effectivement, un père ouvrier dans une imprimerie qui est décédé. En fait, j'étais assez jeune et une maman qui a élevé des enfants pour pouvoir nous élever aussi. Donc, on a eu la chance à chaque fois qu'on rentrait de l'école d'avoir une maman à la maison. Et puis d'avoir... toujours des enfants, de la diversité. C'était toujours un drame quand ils partaient parce que c'était entre zéro et trois ans. C'était la petite enfance. Donc, c'était toujours un drame. Et puis, on a des contacts encore avec certains d'entre eux. Donc, c'est marrant. Il y a toujours eu du monde à la maison avec les parents qui venaient chercher leurs enfants respectifs. Et j'ai de bons souvenirs de toute cette époque.

  • Speaker #1

    Et durant ton enfance, du coup, tu as connu 47 enfants différents qui étaient un peu tes petits frères et tes petites sœurs en quelque sorte.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Tu as eu cette enfance-là et après, j'ai lu que tu n'as pas fait de grandes études Tu me confirmes ça ?

  • Speaker #2

    Tu as raison.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu as fait un bac et après, tu as commencé directement dans la vie active ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai fait un DUT. En fait, je suis devenue à 18 ans ce qu'on appelle un soutien de famille pour ma mère et mon jeune frère. Donc, être soutien de famille, c'est quoi ? C'est subvenir aux besoins, à la fois l'hébergement et puis le fait également de remplir le frigo. Et donc, en parallèle de mes petites études, j'ai cumulé trois jobs pour pouvoir aider ma mère et mon frère. Donc, ça a un peu drivé le début de ma vie de jeune majeure. Je dis très souvent que j'ai eu des responsabilités très tôt et très jeune, ce qui fait que du coup, j'ai été cette personne qui était capable de prendre des responsabilités aussi, d'un point de vue professionnel, assez importantes rapidement. Mais ce qui est intéressant, en fait, c'est que... Tu vois, je n'ai pas eu une vie de jeune majeure classique. Moi, je n'allais pas en boîte de nuit, je travaillais en boîte de nuit. Voilà, j'étais arbitre officiel de basketball, donc je gagnais ma vie avec ça. J'étais entraîneur de basket également. Et donc, je bossais non-stop, mais avec une véritable passion, une abnégation. Et en même temps, sans avoir le sentiment de passer à côté de choses. Je n'ai pas eu de manque particulier parce que je me suis éclatée dans tout ce que je faisais. J'ai tendance à faire les choses avec le cœur. Et donc, quand je l'ai fait avec le cœur, forcément, ça me remplit d'une forme de bonheur. Je trouvais ça très excitant à l'époque d'avoir plein de vie, une vie d'étudiante. Effectivement, je n'ai pas pu pousser plus loin parce que la vie a fait qu'il a fallu que je travaille vite et beaucoup. Mais oui, après, j'ai été prise d'un sentiment d'imposture, donc j'ai repris les études, j'avais 27 ans.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un épisode quand même assez particulier qui a forgé ta personnalité. Là, tu en ressors les choses les plus positives et tu as pris tes responsabilités. Mais est-ce que ça a été aussi dur ? Parce que comme tu disais, tu n'as pas eu une vie d'étudiante classique. Ça a été compliqué aussi au début d'accepter cette vie différente.

  • Speaker #2

    Non, je n'ai pas souvenir d'avoir dû l'accepter. En fait, je suis quelqu'un de très pragmatique. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais je pense que ça m'a appris ça. Ça m'a appris le pragmatisme. Donc, problème, action, solution. J'ai cette Ausha. Finalement, on parle souvent de résilience et on en parle depuis quelques années maintenant. J'ai peut-être été résiliente très jeune. Ce qui fait que j'ai compris qu'en fait, il fallait faire pour s'en sortir. Donc, je regrette. absolument pas les chemins par lesquels je suis passée, même ce qui m'a fait beaucoup évoluer, parce que j'avais un regard assez sévère, en fait, parfois, pour des gens qui avaient des situations difficiles, en disant, mais attendez, c'est pas si difficile que ça. Et en fait, j'ai beaucoup appris sur ce sujet, parce qu'on n'a pas tous le même caractère, on n'a pas tous la même faculté d'arriver à s'en sortir, d'avoir envie de s'en sortir, et c'est pas forcément toujours l'envie, mais derrière l'envie, Il y a l'énergie qu'on doit aller puiser pour s'en sortir. Et donc, j'ai parfois été dure avec des gens qui sans doute ne s'en sont pas rendus compte parce que je ne suis pas non plus quelqu'un de réellement dure, mais j'ai été beaucoup plus dans l'acceptation de la situation des autres et du fait que les autres pouvaient prendre plus de temps que moi à régler des problèmes. Je l'ai notamment appris au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Je te propose qu'on revienne après sur la résilience, l'énergie, etc. Donc, tu m'as aussi dit qu'après, tu as repris tes études. Donc, tu as fait des études à l'Institut Yad.

  • Speaker #2

    En exécutive, donc en parallèle de la croissance que je gérais chez Free.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'a poussé à faire ces études ? Parce que finalement, tu avais, j'imagine, un peu fait l'école de la vie. Tu avais beaucoup appris sur le terrain, de ce que je comprends. Pourquoi aller à l'Institut Yad ? Tu avais certaines hard skills ou soft skills qui te manquaient, que tu pensais pouvoir trouver là-bas ?

  • Speaker #2

    Écoute, j'ai regardé tous les classements. J'ai vu qu'Harvard était classée première. J'ai vu que l'INSEAD était classée huitième. Je suis Bély-Fontaine, c'est-à-dire que j'habitais Fontainebleau. Et l'INSEAD a un campus à Fontainebleau. Donc je me suis dit, c'est un retour aux sources, c'est un signe. Et donc je vais faire une école des affaires, une grande école des affaires. Et donc j'ai fait l'INSEAD, que j'ai financée à titre perso. Donc je pense que c'est important parfois d'investir sur soi. J'ai fait un crédit à la Conso parce que je ne gagnais pas extrêmement bien ma vie à cette époque. Donc voilà, j'ai remboursé sur plusieurs années mon crédit à la conso.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire le montant ? Oui,

  • Speaker #2

    c'était 40 000 euros.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui font du crédit à la conso et je pense que ça les stresse. Et ça montre qu'on peut s'en sortir, on peut faire des belles carrières.

  • Speaker #2

    Mais l'erreur, c'est de ne pas le faire. Et c'est de ne pas évoluer, de ne pas apprendre. C'est de ne pas avoir confiance en soi au point de miser personnellement sur soi. Alors qu'en fait, on va construire le reste de sa vie. Donc, je pense qu'investir sur soi, c'est majeur. Il ne faut pas attendre que les autres viennent investir sur toi et te proposent des formations. Donc, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Et donc, Angélique, tu nous as parlé de son enfance, de ses premiers jobs. Et là, tu vas te retrouver à Free hyper tôt, du coup. Et tu rencontres, je crois, Xavier Niel en 99, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #2

    en 99, je ne rencontre pas Xavier Niel, mais je commence à travailler pour Xavier Niel.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, tu postules chez Free ?

  • Speaker #2

    Non. On a un pote en commun avec Xavier. Évidemment, le Xavier Niel qu'on connaît aujourd'hui n'est pas le Xavier Niel qu'on a connu à l'époque. Et ce pote me dit, il faut que tu bosses avec un mec, il est incroyable, il s'appelle Xavier. Et lui, il bossait déjà pour lui. C'est le premier salarié de Xavier. Donc, c'est mon pote Joe. Et il me dit, il faut que tu viennes bosser. Il m'a proposé un premier projet. Je lui dis, écoute, t'es malade, c'est pas pour moi. Un deuxième et puis un troisième. Et le troisième, ça m'a vachement interpellée. Il fallait créer une plateforme européenne du renseignement téléphonique. C'était tout le côté très visionnaire de Xavier Niel. Tu vois, il y a eu les 118, 712, tous les trucs là, mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça. Et 99-2000, moi, on me recrute pour faire ça. Donc, très en amont. Et donc, je suis arrivée chez Iliad, qui était une toute petite structure. Il y avait 15 salariés, je crois, au siège social d'Iliad à l'époque. Et c'est mon pote qui m'embauche, qui me donne les clés d'un local, qui me donne le carnet de chèque d'Iliade à l'époque. C'était improbable. Moi, j'arrivais de chez France Décom, il fallait 30 signatures pour me valider une demande de congé payée. Et là, si tu veux, on me donnait les clés de la maison. Ce qui est d'ailleurs très, très, très intelligent, parce que quand on te donne les clés d'une maison, t'es dix fois plus responsable.

  • Speaker #1

    Ça te va, on va passer plutôt à une partie des causes, tes combats business. J'ai l'impression que t'es quelqu'un d'assez engagé. notamment dans l'entrepreneuriat féminin. Si tu peux nous parler de ça et comment ça a commencé ?

  • Speaker #0

    C'est l'heure de remercier notre partenaire Oslo, sans qui ce podcast ne serait pas possible malheureusement. Oslo, c'est un cabinet d'avocats à taille humaine dirigé par Edouard Wells et Marion Fabre, que je connais personnellement depuis plus de 10 ans. Il est composé d'une équipe, l'idée par Edouard et Marion, qui est issue de cabinets d'affaires de premier plan. Mais surtout, au-delà de la qualité de leurs prestations juridiques, ce que j'aime chez Oslo, c'est leur engagement pour un droit un peu différent. Sur leur description... Ils mettent Nous accordons une importance particulière aux qualités humaines et relationnelles, tout particulièrement au respect, à la simplicité, à l'humilité et à l'élégance. Ça pourrait paraître bouchite comme ça, mais pour bien les connaître, je peux vous assurer que ça se contente vraiment. Et pourquoi ils ont accepté de sponsoriser ce podcast dès sa création ? Ils offrent une heure de conseils juridiques avec le code LESSAGE. Et je mettrai leurs coordonnées dans la description du podcast. Allez, on y retourne.

  • Speaker #2

    Alors, dans l'entrepreneuriat féminin, je suis surtout très attachée à la valorisation et la promotion des femmes dans nos sociétés, dans la société. Donc, en fait, mon engagement, il est là, au service de cette cause. Si tu m'avais dit, il y a quelques années, Angélique, t'es féministe, je t'aurais regardé, genre, avec des fusils dans les yeux. Je ne suis pas féministe. C'est quoi cette insulte ? Et puis, en fait, si, je suis féministe. Mais l'image que j'avais du féminisme à l'époque, ce n'est pas l'image. que j'en ai, parce que j'ai grandi, évolué, et qu'à l'époque, si tu veux, c'était ces militantes des années 70, c'était des castratrices d'hommes un peu guerrières, qui revendiquaient le matriarcat. Il y en a encore dans la société aujourd'hui. Mais le féminisme, pour moi, ce n'est pas ça. Le féminisme, c'est finalement l'intersectionnalité de tous les combats, parce que tout est lié. Le féminisme, c'est l'acceptation de l'autre. Et donc, c'est la mixité, mais c'est aussi la diversité. Et donc, mon engagement, il est là sur cette intersectionnalité des combats de façon effectivement à promouvoir les femmes, mais surtout à lutter contre les inégalités.

  • Speaker #1

    OK, donc c'est plus la diversité que tu défends et avec ce combat sur l'égalité homme-femme en particulier.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a tellement... Tellement d'inégalités encore à date pour les femmes. Et on le voit, en fait, il y a eu des progrès, des évolutions que l'on peut évidemment applaudir. Mais les stats se dégradent, en fait, depuis une vingtaine d'années. Il suffit de regarder l'Observatoire de l'égalité pour se dire, en fait, que les résultats sont édifiants. Je ne sais plus, c'est un petit peu plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans estiment qu'il est normal de gifler sa petite amie. Tu vois, il y a des trucs qui sont... Tu te dis, mais comment c'est possible à notre époque ? Et pourquoi, en fait, ces stats-là se dégradent ? Et pourquoi on n'a pas des stats qui sont plus en faveur de l'égalité et de l'acceptation des différences ?

  • Speaker #1

    Il y a un paradoxe parce qu'on en parle de plus en plus et en même temps, comme tu dis, ça se dégrade. Comment tu expliques ça ?

  • Speaker #2

    Il y a une responsabilité dans l'éducation que l'on transmet à nos enfants et on n'apprend pas aux parents. à finalement éduquer autrement que la façon dont eux ont été éduqués. Donc, moi-même, en tant que maman de trois enfants, j'ai une fille, je me suis surprise à faire des remarques à ma fille ou à lui donner des injonctions et en me disant, mais comment toi, tu peux faire ça ? J'ai écrit aussi un ouvrage pour la fin du sexisme et je me dis, mais c'est pas possible. Je peux pas dire à ma fille, va pas jouer au foot, tu vas te salir. attention à ta robe, croise tes jambes, sois une gentille petite fille, souris. Enfin non, fuck quoi, c'est terminé ça. C'est pas ça. Et si elle veut aller jouer au foot, elle va jouer au foot. Et si j'ai un fils qui veut jouer à la poupée ou faire de la couture, finalement il sera prêt pour la vie. Quand il sera indépendant, il pourra raccommoder ses chaussettes ou faire d'autres trucs. C'est pas forcément qu'il aura... On a souvent des étiquettes. Un enfant qui joue à la poupée, qui va faire de la couture... il va aimer les hommes plus tard. Tu vois, il y a des raccourcis qui sont faits, qui sont juste dingues et qui sont absolument pas prouvés. Je pense qu'il faut élever nos enfants avec une certaine forme d'égalité, éviter effectivement de dire à son petit garçon Sois pas une fillette, pleure pas parce qu'il n'y a pas que les filles qui pleurent, les garçons aussi, ça pleure. Et d'arrêter avec toutes ces... Comment on pourrait appeler ça ? Oui, c'est des stéréotypes de genre. arrêter avec ces stéréotypes de genre, ces clichés, parce que c'est nous qui les véhiculons et c'est nous qui continuons à les faire exister dans les générations actuelles. Et puis ensuite, il y a les réseaux sociaux, il y a l'accès à tout un tas de choses, notamment le porno. Moi, à mon âge, on ne regardait pas des films porno à 14 ou 15 ans, et forcément l'image de la femme... elle n'y est pas représentée comme elle devrait. Et donc, ça fausse aussi l'idée des jeunes adolescents, adolescents, jeunes majeurs, sur ce qu'est la femme. Donc, il y a plein de choses qui sont assez persistantes dans nos ouvrages. Également, il y a des choses qui sont persistantes à la télé, dans les publicités, malgré une prise de conscience qui est quand même générale sur le sujet. Mais ça évolue, ça va prendre du temps. Il y a un observatoire qui dit qu'on n'aura pas l'égalité en France avant une trentaine d'années. Moi, ma fille, elle aura 42 ans. Tu vois, limite, je fais ça pour... pour mes petits-enfants. Mais c'est la vie et il faut se battre dans la durée. Même si je n'aime pas le mot combat et le mot se battre, parce que je suis plutôt bienveillante, je pense en revanche qu'il faut prendre la parole, il faut évangéliser, il faut expliquer et que tout ça changera avec le temps.

  • Speaker #1

    Et si on fait un focus sur la partie entreprise et entrepreneuriale ? Moi, je viens du milieu startup. C'est un milieu où, je ne sais pas les chiffres exacts, mais à mon avis, il y a au moins 90% malheureusement d'hommes qui entreprennent pour 10% de femmes. Comment tu penses qu'on peut faire évoluer ça ? Sachant que ce qui m'intéresse aussi comme réponse, c'est vraiment aussi sur le sujet des boards. Parce que moi, en tant que startupeur, je n'ai pas réussi à avoir des femmes dans le board.

  • Speaker #2

    Ah, OK. Il y a deux questions dans notre truc. D'une part, l'accès des femmes à l'entreprenariat. elle peut être entravée par divers facteurs. Donc, ça reflète les défis sociaux, économiques et culturels qu'on vient d'évoquer, qui sont persistants, en fait, dans nos sociétés. Et donc, il y a des inégalités économiques. Donc, les femmes, elles font face à ces inégalités. Donc, on le voit sur les salaires. C'est toujours le... Le fameux sujet, je crois qu'en 2023, les femmes ont travaillé gratuitement à partir du 15 ou 16 novembre. C'est pour montrer qu'effectivement, sur les six dernières semaines, on n'est pas payé. On est payé, évidemment, mais on touche moins que nos homologues masculins sur des jobs équivalents. Donc, il y a des salaires qui sont plus bas, donc des ressources financières qui sont beaucoup plus limitées pour démarrer et développer une entreprise. Donc, tu as moins de fonds propres. C'est pareil pour les business angels. Les femmes, elles peuvent moins investir dans l'écosystème start-up que les hommes. Il y a les stéréotypes de genre qui sont persistants dans de nombreuses cultures et qui peuvent influencer les attentes et les perceptions par rapport au rôle approprié des femmes et des hommes. Du coup, ça conduit à des préjugés négatifs. Et ça vient mettre comme un frein aux capacités entrepreneuriales des femmes. Moi, par exemple, je vais te donner un exemple très concret. J'ai une amie, le jour où elle a décidé de créer sa boîte, autour d'elle, on lui a dit Mais attends, pourquoi tu veux créer une boîte ? Tu as des enfants, tout va bien. Et puis, comment tu vas faire ? Comment tu vas gérer ton temps, ta charge mentale ? Comment tu vas faire ? On ne pose pas la question à un homme qui est père de famille. Tu vas créer une boîte, mais comment tu vas faire ? Nicolas, tes enfants, ton truc. Non, tu vas lui dire, putain, mais c'est génial. Tu réponds à quel problème ? Qu'est-ce que tu vas résoudre en créant ta boîte ? Puis tu rentres dans le sujet, tu es passionné. Bon, après, il y a l'accès aussi au financement qui est très limité. En fait, les femmes entrepreneurs, elles éprouvent des difficultés à obtenir des financements aujourd'hui. On en parle. Et pourtant, c'est toujours le cas. Donc, les investisseurs, les prêteurs ont des préjugés de genre sans s'en rendre compte, encore une fois, parce qu'ils vont mettre de l'argent auprès de gens qui leur ressemblent. Tu vois ? C'est pas le truc de Sista où t'as Frédéric avec un C à la fin et Frédéric QE, qui vient avec le même projet, qui va le pitcher de la même façon. Mais d'un côté, t'as un homme et t'as à côté une femme, c'est prouvé. Et finalement, l'homme lève et la femme, elle repart. Genre, next, prochain round, parce que je n'ai pas réussi à lever. Et pourtant, sa version masculine a réussi. Donc, tout ça est prévu. Et les femmes, finalement, peuvent être moins inclines à rechercher des financements externes en raison, justement, des barrières qui peuvent être perçues. Parce que forcément, c'est plus dur. Il y a les responsabilités familiales, on les a également évoquées. Il y a le manque de rôle modèle féminin dans l'entrepreneuriat. C'est-à-dire qu'il faut être inspiré, il faut qu'on sache que c'est possible, il faut que ces femmes-là soient visibles dans ce domaine, il faut des modèles inspirants qui peuvent encourager d'autres femmes vers des carrières, vers la création d'entreprises. Il faut que ces femmes aillent dans les réseaux professionnels, qu'elles cherchent des mentors, qu'elles se fassent connaître, qu'elles networkent. Il faut qu'elles gomment les biais inconscients. Et puis, voilà, après, il y a le manque de confiance en soi aussi chez certaines femmes qui peut être un frein. Moi, je dis très souvent qu'on est très souvent notre propre frein. Et donc, il faut d'abord régler ses problèmes pour ensuite s'adresser à des investisseurs, à ses clients, etc. Après, c'est une autre difficulté, mais quand on a réglé son problème de confiance en soi... quand on a compris ce qu'on est, ce qu'on fait, pourquoi on le fait, on va dix fois plus vite. Quand on a des doutes, c'est difficile de convaincre.

  • Speaker #1

    C'est sûr, c'est de l'entrepreneuriat. Et si je reviens sur ce que tu disais, ça me faisait penser sur l'investissement. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Les investisseurs investissent dans les gens qui leur ressemblent, souvent malheureusement. Et dans les fonds d'investissement, je n'ai pas de stat officiel, mais il y a une majorité d'hommes. Oui, est-ce qu'une loi pour qu'il y ait beaucoup plus de femmes, au sein des fonds d'investissement serait souhaitable ?

  • Speaker #2

    Écoute, moi, j'ai été contre les quotas pendant très longtemps. Et en fait, je les bénis parce que je vois que ça fait bouger les choses. Donc, à un moment donné, quand les choses n'évoluent pas d'elles-mêmes, s'il faut les contraindre, c'est bien.

  • Speaker #1

    Dans tes autres combats, les choses que j'ai lues sur toi, alors j'ai lu la culture du réenchantement.

  • Speaker #0

    Et alors,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ce mot très beau. Et je me suis dit, très honnêtement, je ne le connais pas. Et du coup, je me suis dit, il faut absolument que je lui en parle. Donc, Angélique, qu'est-ce que c'est la culture du réenchantement ?

  • Speaker #2

    Alors, la culture du réenchantement, en fait, ça fait référence à un état d'esprit ou une approche organisationnelle, en fait, qui vise à insuffler une nouvelle vie, une passion, une inspiration dans l'environnement de travail. Donc, tu vois, je te parlais d'expérience client, expérience collaborateur. Globalement, ça peut être ça. Donc… C'est une notion qui s'inspire du concept de réenchantement du monde qui a été développé par le sociologue Max Weber. Et donc, il a suggéré que la modernité avait conduit à une forme de désenchantement du monde. Et dans le contexte professionnel, justement, la recherche du réenchantement, elle cherche à contrebalancer les aspects routiniers, bureaucratiques. pour désenchanter finalement des milieux de travail modernes que l'on connaît. Donc du coup, elle encourage un état d'esprit positif, créatif, inspirant. On y fait souvent appel aussi à l'intelligence collective. Moi, je suis une fan d'intelligence collective. Et donc, dans le réenchantement, on va encourager l'innovation et la créativité au sein de l'entreprise pour stimuler de nouvelles idées. On va valoriser les individus. Et donc, ça, c'est l'expérience collaborateur aussi. Donc, le fait de pouvoir reconnaître la valeur individuelle de chacun, de mettre à l'honneur, de valoriser aussi les succès, d'avoir une écoute où chacun va se sentir respecté, apprécié. Donc, il y a toute l'orientation client dont on parlait et puis son impact social. Donc, c'est ça qui crée un impact social positif dans nos sociétés. Donc, la culture du réenchantement, c'est ça. Pour la mettre en œuvre, ce n'est pas forcément simple. Il y a un énorme travail d'humilité pour un dirigeant. Donc, c'est accepter que tout ne soit pas parfait et donc de prendre conscience de ce qui n'est pas parfait pour le corriger avec des plans d'action. De finalement interroger ses collaborateurs. et d'être honnête dans les résultats et dans les verbatimes. Parce que si on n'a pas une démarche sincère, ça ne peut pas fonctionner. Et donc, il faut que tout le monde dans l'entreprise sache que, ouais, OK, ici, on est mauvais, ici, on est mauvais, là, on est bon, là, on est bon, là, on est bon. Mais quand on est mauvais, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on peut résoudre tout de suite le problème ? Est-ce qu'il faut six mois, un an ? Comment on fait ? Et en tous les cas, c'est de fédérer tout le monde au travers ça, de façon à ce que ça devienne en fait un sujet d'entreprise. Donc moi, c'est ce que j'ai aimé faire pendant mes années de carrière à la tête d'un effectif important. Et moi, ça m'a pris trois à quatre ans pour arriver à quelque chose qui finalement donnait du résultat. Donc il faut avoir évidemment, mais ça tu t'en doutes compte tenu de mes engagements, une culture aussi inclusive. Et donc faire en sorte que l'entreprise soit inclusive et diversifiée parce que la diversification, la diversité... C'est une richesse, donc c'est quelque chose, voilà, c'est stimulant aussi quand tu as des gens différents ou qui viennent d'horizons différents. Ils peuvent avoir des idées extrêmement novatrices, ils peuvent avoir un regard complètement différent du tien et ça, je trouve ça canon. Et puis, il faut encourager un style de leadership dans les écoles. dans les entreprises, et notamment au niveau du middle management, un style qui inspire et qui motive. Et donc, je pense que le dirigeant et les managers, en fait, jouent un rôle clé dans cette culture, pour qu'elles puissent effectivement montrer presque le chemin, l'exemple. Il y a un sujet d'exemplarité aussi chez les leaders, pour communiquer une vision inspirante et favoriser un environnement de travail qui soit le plus positif possible.

  • Speaker #1

    Tu me fais une super transition parce que tu as parlé d'école, de formation. Du coup, de ce que j'ai compris, aujourd'hui, tu as fait une bonne partie de ta carrière chez Free. Donc, il y a quelques mois ou années, tu as décidé d'aller vers un nouveau projet, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Plein, en fait.

  • Speaker #1

    Plein de nouveaux projets ? Raconte.

  • Speaker #2

    Non, en fait, je suis une hyperactive. Donc, tu sais, même en étant chez Free... J'avais toujours plein d'activités. Donc, en fait, j'ai toujours plein d'idées.

  • Speaker #1

    Et avant de parler de ces projets, quand même, qui t'es free ? Qui est quand même, je pense, une aventure où tu es arrivé au tout début, qui est devenu un leader, je ne sais pas, mondial.

  • Speaker #2

    Le sixième opérateur européen.

  • Speaker #1

    Sixième opérateur européen, une marque française. quand même avec une certaine notoriété, un patron anglématique. Ça n'a pas dû être facile, j'imagine. Ça a été quoi, là ? Comment tu es arrivée au bout de ton apprentissage ? Tu avais envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #2

    Non, je n'étais pas arrivée au bout de mon apprentissage parce qu'en fait, le sujet de l'expérience client, c'est un sujet sans fin. Et c'est notamment un sujet sans fin grâce à la data et grâce à l'IA aujourd'hui. Donc, j'avais des tonnes d'idées et j'en ai... plainte dans le placard encore sur ce domaine particulier d'activité. Mais ça faisait cinq ans, entre 2017-2018 et 2021, que je me posais la question de faire autre chose. Parce que j'étais sans doute perçue comme une carriériste, ce que je n'ai pas été tout de suite dans ma carrière. Je pense qu'à une période, et sur une courte période où on m'a connue dans mes responsabilités, je le suis devenue, avec une prise de conscience sur le fait qu'il fallait aller chercher des objectifs plus hauts, etc. Et je me suis... T'es toujours très attachée à ce que tu fais, t'as des idées, donc t'as une nouvelle feuille de route stratégique, tu repars comme en 40, t'adores tes équipes, enfin franchement j'avais des équipes dingues, des gens... incroyables et donc qui, eux-mêmes, me motivaient. Je pense que, tu vois, je les motivais aussi, mais ils me motivaient aussi. Et donc, c'est très difficile de prendre la décision quand t'es bien, quand tu te sens bien. Et puis, j'avais des fonctions dans d'autres boards et puis je voyais des façons de faire, en fait, qui pouvaient être aussi différentes. D'autres qui collaient complètement à ce que je suis moi en tant que manager sur bienveillance et exigence. La bienveillance pour moi, elle est hyper importante dans le travail. Je suis quelqu'un d'exigeante aussi. Mais tu vois, tout est presque, comment on pourrait dire, pas calibré, pesé. Mais voilà, dans l'idée où c'est une alchimie des deux qui fait que ça fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai vu des gens aussi qui me ressemblaient beaucoup là-dessus. Ça m'a interpellée. Je me suis dit que peut-être il y avait plein d'autres choses à faire. Et notamment, mon grand sujet, c'est la transmission. C'est de porter une voix, c'est d'aider des plus jeunes ou des moins jeunes. Et j'avais envie de ça. Quand t'as fait 23 ans, j'ai encore une fonction au sein du groupe Iliad aujourd'hui, mais quand t'as fait 23 ans dans un groupe, je suis dans ma 24e année je crois, tu vois, t'as envie de liberté. Alors c'est un peu drôle quand tu bosses pour un opérateur qui s'appelle Free, mais t'as envie de liberté, t'as envie de retrouver ta liberté de parole aussi, parce que tu peux pas dire tout ce que tu veux, on sait bien que dans nos sociétés... Les prises de parole sont driveées, etc. Même si on n'a jamais été empêchés de dire quoi que ce soit par Zaviniel. Mais tu as des porte-parole, tu as des trucs et donc tu respectes ça. Donc j'avais aussi envie de reprendre cette liberté, reprendre et puis pouvoir faire plein d'autres trucs. Donc j'ai créé une boîte, j'ai failli en créer une autre. avec des gens super et ça s'est pas fait, ou j'ai envie de te dire pas encore fait. J'ai tâtonné sur un sujet lié à l'égalité, mais finalement, moi j'ai interrompu. Je suis cofondatrice de Systemic et j'ai arrêté en fait. Systemic, c'est Systemic pour sister, STEM, science, technologie, engineering, mathématiques. C'est Mic pour micro porte-voix. Et donc, pour encourager les jeunes filles à aller vers la quatrième révolution industrielle et notamment via les filières technologiques et scientifiques. Donc, si tu veux, c'était aussi ça. C'était m'impliquer dans des causes qui me sont chères. Ce que je fais aujourd'hui. Et oui, c'est être libre.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as atterri sur la STEM Academy.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai créé la STEM Academy. Donc, STEM, vous avez compris, Science, Technologie, Engineering, Mathematics. Qu'est-ce qu'on fait dans la STEM Academy ? Dans la STEM Academy, on a pour objectif de développer les talents au sein des entreprises pour accompagner les entreprises vers cette transition numérique et transition environnementale. Donc on forme aujourd'hui, parce qu'on a pas mal d'ambitions et des sujets passionnants sur lesquels on aimerait former, aujourd'hui on a des clients dont on forme les équipes en cybersécurité, en data. donc data analyst, data scientist, etc. parce que la transition numérique et environnementale passe par la data. Le no-code et le low-code. Le no-code avec un parti pris qui est de former pour le coup des femmes et des demandeuses d'emploi pour leur permettre une reconversion et pouvoir mettre un pied justement dans cette transition numérique. Donc il manque à peu près 10 000 applications en France et donc être concepteur, conceptrice d'applications. C'est permettre à une société d'accélérer considérablement parce qu'elle va pouvoir mettre une app en trois mois à dispo du grand public versus un code qui va être beaucoup plus long, plus onéreux, etc. Et puis, on forme également Soft Skills. Donc, on forme un public mixte, mais on a aussi un module avec un parti pris qui est le module d'humour. Parce que ce n'est pas simple dans nos entreprises, ce n'est pas toujours volontaire de la part des hommes. C'est souvent très maladroit. Mais on se prend ça en pleine face et on rougit, on rentre dans un rapport de force, on fait un dossier RH. Et donc, c'est comment lutter contre le sexisme ordinaire grâce à l'humour, sans braquer la personne qui aurait été maladroite. Et donc, avec une certaine vivacité d'esprit, de pouvoir répondre et de continuer à travailler en équipe dans de bonnes conditions. Et puis, on forme les RH parce que je me suis rendu compte depuis deux ans. que les RH, c'était un peu le parent pauvre de la formation, ils doivent développer des talents, ils doivent recruter des talents, mais elles-mêmes, ces ressources ne sont pas formées sur ces grands sujets de transition, et donc elles ont parfois du mal à dérouler les feuilles de route stratégiques de leurs dirigeants. Donc aujourd'hui, la STEM Academy, c'est ça. Et on fait un super module qui cartonne sur l'art du prompt, donc on forme pas mal de comex aujourd'hui. sur l'art du prompt, donc intelligence artificielle, comment utiliser les outils, et ça c'est effectivement un module qui cartonne.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne. Et vous n'avez pas de retard, parce que le Frontelia, c'est tout récent.

  • Speaker #0

    On n'a pas de retard et même mieux, on a des experts sur le sujet pour accompagner. On est très fiers d'eux et on a des super bons retours. Ça permet aux entreprises de comprendre ce que sont les IA, comment les utiliser dans leur quotidien, faire attention aussi à leur utilisation à partir des outils professionnels et personnels. C'est un vrai sujet. et puis de construire une vision aussi sur des outils qu'ils pourraient eux développer, soit en interne, soit en passant par des tiers.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as eu une carrière exceptionnelle au sein de Free. Finalement, tu me dis si je me trompe, mais je crois comprendre que c'était un peu de l'intrapreneuriat finalement.

  • Speaker #0

    Il y a eu beaucoup d'intrapreneuriat, oui.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu es passée à full entrepreneuse Est-ce que ça a été dur ? Est-ce qu'il y a des compétences que tu as dû apprendre ? Ou finalement, tu étais déjà bien armée avec toute cette expérience ?

  • Speaker #0

    On apprend tous les jours, mais je pense que j'étais quand même assez bien armée. C'est-à-dire que je savais ce que je voulais faire, je savais comment je voulais le faire, avec qui je voulais le faire. Donc ça, c'était très clair pour moi. Après, lancer une boîte, trouver des clients, tu vois, même si... J'ai, je crois, plutôt une bonne réputation. C'est quand même pas évident. Donc, évidemment, c'est un travail avec nos équipes de la STEM Academy. Mais voilà, c'est plutôt chouette aujourd'hui ce qu'on fait après un an et demi de création. Donc, on est content d'être sollicité. C'est quand tu commences, quand les gens commencent à venir te chercher, c'est plutôt sympa. Donc, on est dans ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça fait plaisir. Et quel style de dirigeante tu es ? Si j'interrogeais les personnes autour de toi, tu penses qu'ils te décriraient comment ?

  • Speaker #0

    On te dirait sans doute que j'ai une vision de là où je souhaite emmener les équipes et que je sais déléguer tout en maîtrisant le cadre de jeu. Donc, c'est le principe de l'intelligence collective. Ce n'est pas le truc, ce n'est pas l'anarchie, c'est que tu as un cadre. qui est celui que toi, tu définis en tant que dirigeant. Et dans ce cadre, les gens, ils peuvent faire ce qu'ils veulent à condition d'atteindre l'objectif qui est fixé. Donc, il te dirait que je laisse une liberté. Je pense qu'il te dirait que j'aime bien la culture du feedback et que je suis un leader qui reconnaît le droit à l'erreur en entreprise. J'avais un panneau d'ailleurs à côté de mon bureau sur la reconnaissance du droit à l'erreur parce que je trouve qu'échouer, c'est apprendre. Et donc, ça permet effectivement, à condition d'avoir la prise de recul, la prise de hauteur, de se dire pourquoi, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, etc. Donc, on te dirait que je suis un leader humain, mais exigeant. Et je me souviens, j'ai des collaborateurs qui me disent, mais en fait, Angélique, parce qu'il y en a qui font parfois des grosses conneries. Donc, tu vois, il faut quand même bien recadrer la situation. Et j'ai notamment un directeur d'établissement qui me disait Vous êtes quand même la seule personne qui recadre avec une fermeté de ouf, mais avec le sourire. Donc, c'est un peu le principe où tu prends un coup derrière la tête, mais il y a un sourire et tu repars travailler, tu as compris le truc. Et donc, on décrirait, je pense, un peu comme ça. Et puis, obsession du client. de la performance, de la célébration des succès, du partage en équipe. Voilà, je pense que c'est tout à fait moi. Il y a plein d'autres trucs sans doute, mais...

  • Speaker #1

    Si tu avais du coup trois conseils à donner à des jeunes entrepreneurs, maintenant que tu es passé du côté entrepreneurial, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait cultiver la résilience, parce que... Non ? Tu veux réagir ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ce qui m'intéresse, si je peux me permettre, c'est... C'est quoi la résilience ?

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat personnel exige de faire face à des défis et des revers. Tu le sais toi-même, en tant qu'entrepreneur, tous on est soumis à ça. Et donc c'est développer une mentalité résiliente en acceptant que l'échec fasse partie du processus d'apprentissage. Parfois c'est dur, mais... C'est comme ça qu'on apprend à rebondir, tu vois, la reconnaissance du droit à l'erreur dans nos entreprises. C'est pareil pour un entrepreneur, c'est apprendre à rebondir avec les difficultés, à ajuster les stratégies, à voir les obstacles comme des opportunités d'évolution. personnel parce que c'est comme ça que l'on peut effectivement avoir des ambitions et avancer. Et puis, le deuxième conseil, ce serait de pratiquer la gestion du temps et des priorités. Donc, ça peut inclure une planification quotidienne. Il y a beaucoup de gens qui font ça. Moi aussi, je ne vais rien apprendre à ceux qui nous écoutent. C'est la tout doux. Moi, j'ai une tout doux quotidienne, donc la veille pour le lendemain. Donc, ce soir, je vais rentrer à la maison. Il va me rester ça, ça, ça, donc je vais le faire. Et puis, je vais me faire ma tout doux pour demain. Donc, je pense que ça permet aussi d'avoir des objectifs réalisables. C'est une technique de gestion du temps. Et puis, le troisième, c'est d'investir sur son développement personnel. On en a parlé. C'est-à-dire qu'il faut investir sur soi, que ce soit par le biais de lecture aussi. Ce n'est pas forcément de la formation payante. C'est d'apprendre, on peut avoir des mentors, de l'expérience, et puis effectivement, on peut suivre des modules de formation en e-learning. Donc, c'est développer les compétences, cultiver notre confiance en soi, ne pas avoir peur d'explorer des nouvelles idées, de développer. Et puis, j'ai envie de te dire, j'ai envie de t'en donner un quatrième, c'est cultiver l'art de la curiosité délibérée, c'est-à-dire aborder la vie avec cette curiosité délibérée, activement à découvrir de nouvelles idées, des perspectives, des expériences, en allant vers les gens. C'est encore une forme d'apprentissage, d'être très curieux.

  • Speaker #1

    Je crois que toi, sur l'entrepreneuriat, souvent, on dit qu'au départ, ceux qui entreprennent pour la première fois ont une idée et valorisent à fond l'idée. Et moi, je trouve que justement, il faut absolument aller parler de cette idée à tout le monde de manière à rapidement la maturer, voir si elle colle au marché et trouver un positionnement. Donc oui, la curiosité, aller en parler aux gens, etc. Je suis vraiment aligné.

  • Speaker #0

    Quand tu commences à faire ça, tu es presque dans un POC.

  • Speaker #1

    Tout à fait. C'est une manière de faire un POC.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Une manière de faire un POC, il n'y a pas besoin de 10 000 euros. Tu regardes les gens qui sont autour de toi, tu crées un groupe de... Moi, je crée des groupes WhatsApp avec des potes et je leur pose des questions.

  • Speaker #0

    Mais la vie, en fait, est un voyage continu, je trouve, d'apprentissage et de croissance. Et donc, c'est comme ça qu'il faut prendre la vie et qu'il faut prendre les claques de la vie et les bonheurs de la vie. C'est un voyage.

  • Speaker #1

    Et Angélique, du coup, qu'est-ce que tu penses du monde actuel en tant que femme ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te faire une première réponse qui est en tant que femme, pour les femmes dans le monde actuel. On a beaucoup parlé d'inégalité, de stéréotypes de genre, etc. D'évolution, mais il faut que ça évolue. Je pense qu'il y a une reconnaissance croissante. de la valeur du leadership féminin. Et donc, on voit que les femmes commencent à occuper des postes de direction dans les entreprises, dans les gouvernements, dans les organisations, et que ça contribue à diversifier les perspectives et les approches. Je pense qu'il en faut encore beaucoup plus, pour une raison très simple. C'est qu'encore une fois, les équipes mixtes surperforment les équipes non mixtes de 16%. C'est prouvé, donc pour des questions de performance, c'est important. Il y a quand même beaucoup moins de femmes en prison. Donc, on est quand même moins influencés, je pense. Alors, est-ce qu'on est le fait qu'on soit des mères de famille et qu'on est dans la transmission, dans l'obligation ? Alors, même si je connais des hommes qui partagent totalement ces valeurs-là, mais il y a quand même moins de femmes dans les prisons, donc on aimerait les avoir un peu plus à la tête de nos gouvernements. Et puis, pour les femmes, il y a également un sujet qui est, je pense, hyper important. C'est que les femmes, elles font face à des défis spécifiques en fonction de leur contexte culturel, ethnique, économique ou d'autres facteurs. Et donc elles peuvent avoir finalement des inégalités qui peuvent être exacerbées parce qu'elles vont appartenir à des groupes qui sont marginalisés. Et donc quand on est une grande blonde comme moi, on fait face au cliché de la grande blonde quand on démarre sa vie professionnelle, mais on s'en sort bien aujourd'hui. En revanche, quand on est... Quand on est une femme et qu'on est noire, c'est vachement plus compliqué dans la durée. Donc voilà. Et puis il y a l'IA dans le monde actuel, pour revenir à la question. Donc les biais liés à l'IA, c'est-à-dire qu'on revient sur les biais persistants liés à l'éducation, la culture qu'on a reçue. Mais l'intelligence artificielle elle-même reproduit des biais qui sont assez durs aujourd'hui. Et donc j'espère qu'on ira aussi vers... vers une forme d'éthique en matière de code des algorithmes, où il faudra répondre à des prérequis pour que l'ensemble de la population soit représentée. Et puis ce que je pense à titre personnel du monde actuel... Il y a des évolutions, mais il y a tellement de... Le droit des femmes recule dans le monde entier. Il y a des choses horribles qui se passent. Évidemment, je pense au conflit russo-ukrainien. Évidemment, je pense à ce qui se passe aujourd'hui en Israël et à tous ces jeunes qui partaient faire la fête et qui se sont retrouvés dans des situations abominables, déplorables. Donc, en fait, ça me touche. toutes ces femmes qui ont été relâchées on ne sait pas comment elles vont poursuivre leur vie demain après ce qu'elles ont vécu donc c'est des atrocités c'est des crimes de guerre le monde actuel est dur et il est passionnant sur les aspects technologiques les 20 dernières années je suis la génération Minitel Minitel et fax ce qui ne me rajeunit pas mais... On a vécu 20 ans de bouleversements et en fait, les 20 prochaines années vont être d'autant beaucoup plus bouleversantes que ce que moi j'ai pu vivre, ma génération a pu vivre. Donc en même temps, il y a des choses passionnantes qui sont devant nous. Mais voilà, j'espère que le monde actuel tirera, j'ai envie de te dire, tirera expérience de ce qui se passe. Mais non, parce qu'on n'a pas tiré les enseignements nécessaires de ce qui s'est passé par le passé et on reproduit alors qu'on est censé être des gens civilisés. On reproduit des choses horribles.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, tu es une éternelle optimiste, je pense.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis optimiste et en même temps très... Enfin, tu vois, je ne comprends pas ce qui se passe. À notre époque, on n'imagine pas toutes ces guerres. Donc, on parle de l'Ukraine, de la Russie. On parle de ce drame de l'Israël, de Gaza, etc. Mais il y en a partout dans le monde des guerres. Et donc, on n'imagine pas, en fait, moi, je n'imaginais pas, il y a 10-15 ans, tu vois, qu'on puisse se retrouver dans cette situation-là.

  • Speaker #1

    Ça te fait peur, même pour toi qui as des enfants ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je ne suis pas quelqu'un qui ressent ou qui vit la peur. C'est particulier. C'est peut-être lié à mon histoire de vie parce que je suis pragmatique. Donc, je pense qu'on ne fait rien avec des angoisses. Encore une fois, il faut avancer. et donc c'est droit devant mais peut-être qu'il y a des choses qui sont il y a des signaux qui sont inquiétants comme quoi ? comme ce que je viens de te citer les guerres ? oui les guerres c'est particulièrement inquiétant mais voilà j'espère qu'on trouvera des consensus Mine de rien, tu vois, Israël, ça fait quatre mois, ça va faire deux ans pour l'Ukraine. Le temps passe vite, on est bien tranquille au chaud en France, mais il y a des peuples qui souffrent.

  • Speaker #1

    Tu penses que les solutions peuvent venir de la société civile, du monde politique, du monde de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Je pense que déjà, si chacun y mettait du sien, on aurait un monde bien meilleur.

  • Speaker #1

    C'est la théorie du colibri ?

  • Speaker #0

    Absolument, c'est valable pour l'environnement. Si chacun faisait une petite part pour la planète... la planète serait en bien meilleure santé que ce qu'elle naît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a des dirigeants et des dirigeantes en France qui ont des super parcours, dont je pense que tu fais partie. Tu n'as jamais songé à aller en politique ?

  • Speaker #0

    Écoute, Gabriel Attal vient de succéder à Elisabeth Borne, donc on peut lui suggérer mon nom pour le ministère de l'égalité ou le ministère du travail qui me passionnerait, pourquoi pas ? Non, je ne plaisante absolument pas. J'y ai souvent pensé et je vais être très honnête avec toi. J'avais même fait une démarche à l'époque sous le gouvernement Sarko, et j'étais sortie d'un rendez-vous à l'Élysée, et je m'étais dit, mais quand même, la politique ! Un, tu te prends des coups, beaucoup de coups, et quand on voit aujourd'hui nos politiques, ne serait-ce que les maires de nos villes, comment ils sont traités, voire agressés, les enfants de ces gens, qui sont quand même des citoyens engagés avant tout. Comment les enfants, les ados sont traités, moi je ne comprends pas non plus qu'on puisse agresser des gens. Donc tu prends beaucoup de coûts, ta famille prend des coûts, t'es quand même pas beaucoup chez toi. Et puis globalement, ton investissement, il n'est pas vraiment payé. Très souvent, on dit que les ministres sont trop payés, mais je pense que les gens ne se rendent pas compte du rythme d'un ministre, de la responsabilité et de la charge. Quand tu compares à nos grands dirigeants français à la tête des grands groupes, les ministres sont sous-rémunérés. Ce n'est pas pour autant que si j'étais ministre, j'irais pour l'argent. Ce n'est pas du tout le sujet. J'irais pour l'argent. parce que j'aurais envie de changer les choses et de vraiment apporter ma contribution à la société et sans doute de travailler sur des aspects qui me semblent importants. Donc la politique, j'y ai pensé, j'ai arrêté d'y penser, j'y repense un peu parce que je me dis que c'est important et qu'il faut que ça vienne de gens, d'entrepreneurs. qui ont réussi leur vie, qui n'attendent pas forcément quelque chose, eux, à titre personnel, qui n'en ont pas besoin pour manger et qui vont y aller parce qu'ils ont des convictions et qu'ils vont s'engager pleinement dans des fonctions pour faire bouger les lignes pour la France avant tout.

  • Speaker #1

    En interviewant un autre sage, je lui avais posé la même question et il m'avait répondu que s'il n'avait pas une femme exceptionnelle, il y aurait sûrement été. Est-ce que toi, si tu n'avais pas une famille exceptionnelle, Comme tu es quelqu'un de combattant, de résiliente, et que j'ai l'impression que tu aimes bien les challenges, ça aurait été... Enfin, alors j'ai compris que la porte n'est pas totalement fermée, mais c'est quelque chose qui, forcément, serait plus facile à envisager.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est sûr que quand tu as une famille, tu te poses la question. Ce n'est pas simple. Parce que du coup, ce n'est pas seulement toi qui prends l'engagement, c'est que tu embarques tout le monde avec toi. Parce que potentiellement, tu vois, si ça tourne mal, tout le monde le vit. Et les enfants, dans les collèges, dans les lycées, ils ne sont pas forcément super aimables entre eux. Donc, c'est sûr que quand tu as une famille, tu réfléchis. Mais je pense que moi, j'ai un mari qui m'a toujours soutenue. Pour le coup, j'ai une famille exceptionnelle, un mari exceptionnel. Et si demain, c'est mon choix, évidemment, il faudra que ce soit un choix collégial, familial. Et évidemment, je serai soutenue si c'est le choix que fait la famille pour moi. Mais après, je te cache pas que j'ai toujours fait ce que j'ai voulu. Et donc, ça veut pas dire que je suivrai pas. Mon mari m'a toujours dit non, non, je veux pas que tu ailles en politique. Mais demain, si effectivement il y a une opportunité, on en parlera très sérieusement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose de récemment ou pas, de fou un peu, que t'as fait ?

  • Speaker #0

    De fou ?

  • Speaker #1

    Ouais, de très surprenant.

  • Speaker #0

    De très surprenant, au sens parce qu'on ne s'attendait pas à ce que je le fasse, ou parce que c'était de l'audace, ou qu'est-ce que tu...

  • Speaker #1

    Au sens où on ne s'attendait pas à que tu le fasses.

  • Speaker #0

    Donc, parmi les choses très audacieuses que j'ai faites, j'ai offert des caleçons, le slip français, à un chef d'État.

  • Speaker #1

    Alors, là, il faut qu'il nous en dise plus. Tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une très longue anecdote, donc je vais essayer de te la faire très courte.

  • Speaker #1

    Un chef d'État français ?

  • Speaker #0

    Un chef d'État français, oui, absolument. C'est François Hollande. Donc, pendant sa présidence, à la suite d'une discussion avec deux chefs d'entreprise, qu'on a eues un matin, à 4h du mat, parce qu'il y avait le terrorisme à l'époque, on était convoqués 3h, 4h avant notre vol. On s'est mis à discuter et puis je leur ai dit, je vais inviter François Hollande à dîner. Ils se sont super marrés. Et puis je leur ai dit, je vais le faire et puis vous viendrez avec moi. Et en fait, j'ai été déposer une lettre à l'Élysée pour inviter le chef d'État à dîner avec quelques dirigeants de la Nouvelle Économie que je connaissais, donc quelques potes. Et une semaine après, j'ai reçu un appel du conseiller de la présidence. Chère madame, le président de la République est très honoré par votre invitation qu'il accepte. J'étais là Quoi ? Canon ! Moi, je pensais déposer une lettre toutes les semaines pendant six semaines, tu vois. Donc, première lettre, ok, j'ai trouvé ça super. Évidemment, le conseiller me dit Mais vous comprenez qu'on n'est pas en mesure tout de suite de vous donner une date ? Oui, évidemment, je comprends. Et puis finalement, le dîner s'est fait six semaines après ce coup de fil. Moi, j'ai invité le président à dîner, donc je pensais faire ça dans un restaurant. Tu vois, évidemment, je savais qu'il y avait tout un protocole, une sécurité, mais c'est le jeu. Et puis, pas de chance. En fait, il ne pouvait pas sortir de l'Elysée, donc on a été invité à l'Elysée. Donc, la classe, c'était un très, très grand moment. Et donc, la tradition veut que quand on est invité chez quelqu'un, même si on était un peu invité chez nous, l'Élysée, c'est chez nous, mais on était quand même chez le président de la République. Eh bien, on a offert un cadeau. Je n'ai pas voulu dire à personne que j'avais convié à se dîner avec moi ce que j'offrais parce que je me suis dit on va me freiner. Effectivement, à la fin du dîner, je suis allée voir le chef de l'État en disant monsieur, vous connaissez la tradition, donc on a un cadeau pour vous. C'est un cadeau. eu égard à votre fonction. Donc, le président a ouvert, il a vu qu'il y avait trois paires de chaussettes, le site français. Mais le premier qu'il a ouvert, c'est Églison. Il m'a dit, mais madame, le site français, c'est quoi ce truc ? Limite, vous vous moquez de moi ? Non, non, en fait, vous ne connaissez pas l'entreprise. Non, non, je ne connais pas l'entreprise. Et donc, je ne connaissais pas non plus l'entreprise dans sa version chiffre. Et j'avais, 48 heures avant, bossé une petite fiche que j'avais apprise sur où ils produisaient, combien de salariés, etc. Ils avaient relocalisé de l'emploi en France. Ça, c'est le slip français. Et donc, le président, en fait, s'est beaucoup intéressé au sujet, m'a posé plein de questions. Et c'était canon. Et du coup, on a cette anecdote, François Hollande et moi, j'affectionne particulièrement cette anecdote. Et par ailleurs, j'ai découvert quelqu'un de très humain, de très technique dans les sujets. Et donc, j'ai été assez épatée, en fait, par le chef d'État, que j'ai revu après. Et c'est pour ça que je me permets de te dire qu'il est assez impressionnant.

  • Speaker #1

    Et dans ton audace, quand tu l'as revu, est-ce que tu t'es permis de lui demander s'il l'est porté ?

  • Speaker #0

    Non, c'est lui qui me l'a dit.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc François Hollande porte du slip français.

  • Speaker #0

    Absolument. Et pour un président de la République, je trouve ça plutôt plein de bon sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et tu sais d'ailleurs que l'Elysée a ouvert sa boutique, la boutique de l'Elysée. Si tu ne connais pas et si ceux qui nous écoutent ne connaissent pas, vous avez des produits mais canons. Et la boutique de l'Elysée va ouvrir à proximité de l'Elysée. Et c'est un super concept. Donc, tu peux trouver des t-shirts Cocorico, des assiettes, des mugs, des paniers bleu, blanc, rouge. En fait, c'est vraiment le site est canon et les produits sont canons.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu nous as donné une anecdote qui est quand même super sympa. Tu nous as beaucoup parlé de ta famille, tes enfants. J'ai l'impression que c'est hyper important pour toi.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est ma chair, c'est la prunelle de mes yeux. Oui, absolument. En plus, on est très famille. On fait beaucoup d'activités ensemble. On aime être ensemble tout le temps. C'est assez sympa. Évidemment, ils sont jeunes. Dans deux ou trois ans, ils vont peut-être dire Maman, c'est bon, tu nous lâches

  • Speaker #1

    Et comment tes enfants te décriraient si je les croisais ?

  • Speaker #0

    Alors, Maman Angélique, mes enfants te diraient… Ils me le disent très souvent parce qu'en fait, c'est assez marrant de voir dans les yeux de mes enfants de l'admiration et en même temps de se dire mais comment tu fais ? Attends maman, tu vas écrire un nouveau livre là ? Ouais, je vais écrire un nouveau livre. Non mais maman, tu viens de faire de la céramique, t'as fait combien d'assiettes ? Bah je viens d'en faire 30. Et tout est comme ça si tu veux. Donc à la fin d'un de mes livres, j'ai ma fille, à ce moment-là, elle avait 8 ans sur mon premier livre. Et elle est arrivée à 8 ans et elle me dit, on était en plein mois d'août, j'étais pendant mes congés, j'essayais de finir cet ouvrage, c'est très dur d'écrire. Tu vois, ce n'est pas quelque chose d'inné non plus chez moi, où j'ai une facilité, c'est vraiment un travail. Donc je bosse la nuit, j'ai des séquences de travail, sinon je ne fais rien. Donc tu vois, je parlais de planification quotidienne, en fait c'est ça, tu dois t'astreindre à faire les choses. Et ma fille me dit, maman, je suis tellement fière, tu sais, de tout ce que tu fais. À 8 ans. Et je me suis dit, enfin, c'est dingue, ça m'a donné les larmes aux yeux. Je me suis dit, à 8 ans, elle a conscience de ça, ça remplit le cœur, et puis ça m'a tellement motivée à finir cet ouvrage. Et à la fin, du coup, je lui ai mis une petite dédicace avec cette phrase qui m'a beaucoup marquée. Et mes enfants, là, me disaient encore le week-end dernier, Mais maman, c'est incroyable tout ce que tu fais Et je leur dis, mais en fait, il y a des gens qui ont envie de faire des choses, qui ne les font jamais. Moi, en fait, dès qu'il y a quelque chose qui me passe par l'esprit, tout de suite, j'ai envie de le faire, j'ai envie de le tester, j'ai envie de voir. Donc, tu vois, j'avais envie de faire un service de table pour la maison. Je cuisine très bien, j'adore cuisiner. Et je me suis dit, c'est quand même dommage, je fais mes préparations, mes assemblages. Et puis, j'avais une jolie vaisselle, mais je me suis dit, ce n'est pas moi qui l'ai faite. Et je trouve que ça a dénaturé avec tous les efforts que je mettais en cuisine. Donc, j'ai fait mon service de table. Et évidemment, mon mari me dit, bon... Tu as fait ton service de table et puis, comme à chaque fois, le truc est devenu industriel. Donc, tu as acheté un four alors que je cuisais en Bretagne. C'était toute une histoire. J'amenais mes trucs. À chaque fois, il y avait un peu de casse. Et effectivement, le truc est devenu industriel. Et voilà, je fais une expo vente dans quelques semaines, alors que j'ai démarré il y a un an, un an et demi, la céramique. Donc, c'est marrant. J'ai des pièces qui sont en vente dans une boutique rue française. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    Donc, maman est une superwoman. pour ta fille notamment.

  • Speaker #0

    Et je me permets, je me fais un petit coup de pub. On peut suivre mes créations sur mon compte Instagram. OK. C'est arrobase by Ange, by underscore Ange. Et donc, voilà, suivez-moi, ça me fera plaisir. Un petit mot d'encouragement. Et si vous trouvez le truc moche, vous me le dites parce que ça fait grandir.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, posez vraiment vos likes pour Angélique parce que c'est important pour elle et la céramique, c'est cool, au passage.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Jouer avec de la terre, ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça détend.

  • Speaker #0

    Ça détend, c'est le seul truc que je fais sans switcher. Je suis incapable de me poser, de faire un truc sans faire quelque chose en même temps. J'ai toujours deux, trois activités en même temps. Je cuisine, je vais faire un truc en même temps. Alors que là, la céramique, c'est juste un désastre si tu n'es pas concentré.

  • Speaker #1

    Donc, tu fais beaucoup de choses. C'est super, tu es dans l'action, etc. Je pense que ça va inspirer beaucoup de gens et ça va aussi peut-être poser quelques questions sur... Comment tu fais ? Et moi, ça me fait penser à la santé mentale, parce que j'ai compris que tu m'étais beaucoup de plaisir dans tout ce que tu faisais actuellement. Et aussi, je repense aussi à toutes les responsabilités que tu as eues. Finalement, malgré tout, tu restes une humaine. Et donc, est-ce que tu as un secret ou des conseils ou comment tu as fait pour gérer cette pression, ce stress qui est quand même réel ?

  • Speaker #0

    Alors moi le premier conseil que je donne et les gens se disent souvent bah ouais mais quand on est fatigué on est fatigué, c'est de faire du sport. Je pense que le sport c'est important. Moi mon truc c'est la course à pied, je me vide la tête, je me fais du bien à l'esprit, au coeur, au corps, ça me permet d'être alignée, ça me permet d'avoir une certaine posture, ça aide beaucoup dans son leadership aussi, l'activité sportive. Et puis, encore une fois, c'est d'être organisé. Donc, moi, j'ai fait trois enfants, trois ans et demi. Si je n'avais pas été organisée avec le lancement du quatrième opérateur mobile, ça n'aurait pas été possible. Donc, si tu n'es pas organisé, bien dans ta tête, bien dans tes baskets, c'est compliqué. Donc, il vaut mieux faire une pause et reprendre tout à zéro. parce que parfois, c'est utile de le faire comme ça aussi. Moi, je n'en ai jamais eu besoin. J'ai des gens qui m'ont dit, mais tu vas finir en burn-out, ce n'est pas possible. Tu dors trois heures par nuit. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu fais ? Et en fait, tu vois, tu me parlais de peur. Ces gens-là, parfois, m'ont fait peur. Je ne suis pas fatiguée, moi. Je suis juste heureuse de faire tout ce que je fais. Je vis. Et donc, dans mon entourage, on me l'a très, très, très souvent dit. On m'a dit, mais tu as un terreau pour ça, parce que ce n'est pas possible. de faire tout ce que tu fais et à un moment donné, ça va péter. Écoute, je pense que ça ne pètera pas. Ça aurait dû péter depuis longtemps, si ça avait dû péter. Et non, c'est parce que je pense que je suis définitivement quelqu'un d'enthousiaste, amoureuse de la vie et que j'apprécie la vie et que je souhaite vraiment la vivre pleinement. La croquer, comme certains disent. Et puis, oui, j'ai une famille, un point d'équilibre. Donc, moi, je n'ai pas de sujet de charge mentale. Il y a eu des périodes difficiles. Trois enfants en trois ans et demi, je n'ai pas pris de congé maternité. J'ai allaité chacun de mes enfants. J'ai calé les allaitements entre les réunions. Donc, il y a des nanas qui vont se dire, mais complètement tarées. Oui, on peut le faire quand on a des grossesses top comme moi j'ai eu. Ce n'est pas souvent le cas pour toutes. C'est le cas quand on a un super mari. Moi, mon mari, il se battait avec moi pour changer les couches de nos enfants. Enfin, tu vois, tout ça, ça aide aussi. Donc, c'est précieux d'être bien accompagné dans son quotidien, notamment quand on fait une carrière ou quand on a de l'ambition. Si on est avec un bad boy, c'est mort.

  • Speaker #1

    Ok, donc enthousiasme, sport, pragmatique. Et donc, comme tu dis, t'as jamais pété. Et en effet, je pense que... Après tout ce que tu as fait, tu ne pèteras pas. Malgré tout, est-ce que tu as eu quand même des périodes qui étaient un peu plus basses ou un peu plus compliquées ? Des épisodes qui ont été plus difficiles ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, il y a eu des épisodes difficiles. Il y en a toute la vie, de toute façon. Donc, notamment, j'ai été la cible d'une émission qui part d'une conclusion pour faire son enquête. C'est un concept. C'est un concept. Ce n'est pas tout à fait le mien et ce n'est pas celui de plein de gens, mais c'est le truc. J'ai été la cible, j'ai servi de fusible dans une émission. Ça a été très dur parce que j'ai reçu des milliers d'injures. Mes enfants ont été menacés, j'ai été menacée de mort. Et tu ne t'attends pas à ça parce que quand tu travailles, tu ne t'attends pas à mettre en danger ta famille. Quand tu as un job, globalement, tu nourris ta famille. Donc, tu ne t'attends pas du tout à ça. Et je ne m'y attendais d'autant pas que ce qui a été dit était faux. Et c'était assez malin, d'ailleurs, dans cette émission, parce qu'on disait, mais oui, on va vous dire qu'elle a reçu plein de prix, leadership, management, symétrie des attentions, enfin voilà. Mais, sauf que le mais, il était complètement branle-ballant. et que malheureusement, tu as une époque où si tu contre-attaques, tu fais vivre un sujet et c'est toi qui en pâtit. Donc, pour l'éteindre au plus vite, même si tu n'es pas la personne qui a été décrite à heure de grande audience, tu fermes le sujet et tu dis Ok, ça va passer parce que sur les réseaux sociaux, tout est éphémère. Et c'est le cas. Donc, oui, ça, c'était une période très compliquée pour ma famille et pour moi. Pour mes équipes aussi, qui l'ont très mal vécu, très très mal vécu, et qui ont été d'un soutien incroyable vis-à-vis de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te dire, tu m'avais raconté qu'en effet, ils t'avaient soutenu.

  • Speaker #0

    Énormément.

  • Speaker #1

    Et eux sont dans la réalité de l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Bah eux, ils vivent le quotidien. Ils savent qui t'es, tu peux pas mentir quand t'es dirigeant. Si t'es une sale conne, t'es une sale conne. Si t'es pas une sale conne, forcément les gens sont eux aussi touchés par ce qu'ils ont entendu.

  • Speaker #1

    T'as dit mis en danger ma famille à ce point-là ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est très violent. Oui, c'est très violent,

  • Speaker #1

    oui. Parce qu'eux sont peut-être moins préparés par prendre des...

  • Speaker #0

    Non, parce que les réactions que ça génère sont des réactions démesurées, agressives, violentes. Moi, j'ai reçu des courriers de menaces de mort. Mes enfants ont été menacés de mort sur les réseaux, des trucs. Et tu te dis, mais c'est pas possible, quoi. Encore une fois, tu ne travailles pas pour ça. Et notamment pas quand tu as des convictions qui sont plutôt nobles à la base. Si tu sais que tu as un merdé à un moment donné, tu reconnais que tu as un merdé, ça arrive à tout le monde. Mais évidemment, il ne faut pas avoir fait de mal aux gens sciemment, ce qui n'est pas mon cas. Mais c'est la vie, encore une fois, on apprend de ces situations difficiles.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as plus couru pendant cette période ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai un peu plus couru et j'ai fait attention s'il y avait des gens derrière moi, quand même.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai vécu ça.

  • Speaker #1

    On ne s'attend pas à ça dans nous.

  • Speaker #0

    Oui, parce que t'es placardée physiquement dans une émission de télé, etc. Les gens, ils te connaissent. C'est-à-dire que tu passes de l'ombre à t'es sous les sunlights et on te décrit comme une sorcière, une mégère, quelqu'un qu'il faut abattre. Forcément, tu fais hyper attention. Et puis quand tu reçois des courriers, tu te dis, ok, j'ai intérêt, tu te retournes. Tu prends le métro, tu te retournes.

  • Speaker #1

    Ok, donc au-delà des courriers, on t'a, pour être polie, embêtée dans la rue.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas eu énormément de choses, mais oui, j'ai eu des... J'ai vu des changements d'attitude dans des gens que je connaissais, mais qui étaient plus des relations, qui se sont dit, oula, on ne la connaissait pas en fait, on ne la connaissait pas. Il faut faire gaffe, tu vois. Et donc c'était assez surprenant, parce que ce que dit la télé est vrai. Tu vois, pour le citoyen français, ce qu'on dit à la télé, c'est vrai. Sauf que ce qu'on dit à la télé, ce n'est pas toujours vrai. Il faut aussi aller chercher ces informations, il faut trier. C'est le cas sur les réseaux sociaux. Si tu ne tries pas tout ce que tu peux lire, globalement, tu es quand même assez manipulé. Donc voilà, oui, ce n'était pas une période facile. Je ne m'attendais pas à ça, à gérer des réactions, à gérer des postures. C'est compliqué. Et puis j'ai dû m'en justifier professionnellement. Pendant des années, quand on venait me chercher pour un conseil de surveillance ou un conseil d'administration, on m'a systématiquement parlé de cette émission.

  • Speaker #1

    Forcément, c'est les choses.

  • Speaker #0

    On m'a demandé de montrer pas de blanche. Bon, après, les gens en entreprise comprennent assez bien quand tu leur expliques, parce que tout le monde y est un peu confronté. C'est un fond de commerce de taper sur les gens qui font.

  • Speaker #1

    Et sur les personnes engagées, souvent, on a un sentiment de justice aussi qui est assez important pour eux. Moi, j'essaie de me mettre à ta place. Tu n'as pas eu envie de répondre à ça.

  • Speaker #0

    Euh, si, évidemment. Évidemment que j'ai eu envie de répondre. Mais c'est ce que je te disais, c'est que si tu relances le truc, tu relances les insultes, tu relances les menaces, tu relances la pression sur ton cercle proche, c'est-à-dire ta famille, mais aussi tes collaborateurs. Et le truc, il devient invivable. Donc, t'es pas coupable de ce qu'on t'accuse, ok, mais tu dis ok, si je vais en justice, pour la justice... pour rétablir effectivement ma réputation, etc. Bon, après, les gens qui me connaissent, tu vois, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais quand même, et tu te dis, ok, le truc, il va durer trois semaines, voire un mois, tu te fais cartonner, cartoucher, mais ça s'arrête. Alors que si tu veux en justice, ça continue, et ça continue sur les réseaux sociaux, et ça continue pendant... Deux ans, trois ans, parce que la justice est longue en France.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'il y a un procès, c'est des enfants.

  • Speaker #0

    À chaque fois, et puis c'est du pain béni pour ce genre de production d'émission. C'est du pain béni.

  • Speaker #1

    Pour passer sur un sujet un peu plus joyeux, aujourd'hui, qu'est-ce qui te rend heureuse ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rend heureuse, c'est ma famille.

  • Speaker #1

    Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai trois enfants canons. Ils ont chacun leur personnalité, leur caractère, leurs envies, leurs hobbies. Et j'ai un super mari, super partenaire de sport, super copain. Et donc ça, je trouve que c'est hyper important. Enfin, j'ai une chance exceptionnelle. C'est pas un truc que... Parfois, ça peut être éphémère. Il faut faire gaffe. Ça s'entretient, la magie du couple. Les enfants, ça se tient aussi, ça se cadre, ça s'éduque. Il faut les aimer. Donc, tout ça s'entretient. Mais oui, ça me rend hyper heureuse. Et puis, de voir mes enfants grandir et de les voir bien grandir, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    C'est super. Ça revient à l'équilibre aussi dont tu parlais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Quand j'ouvre un four de céramique à 2h du mat pour sortir les dernières assiettes que j'ai enfournées et que je vois qu'elles sont réussies, ça aussi, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    Tu dors combien d'heures par nuit ?

  • Speaker #0

    Je dors beaucoup plus. Avant, je dormais 3h par nuit. Maintenant, je dors entre 5 et 6h par nuit.

  • Speaker #1

    5 et 6h par nuit. Alimentation, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alimentation, oui. Sport, alimentation. Moi, j'ai fait des choix très jeunes. En fait, tu réalises ça avec le temps. Moi, j'ai arrêté de manger de la viande, j'avais 12 ans. Je ne mange pas de viande. Et j'ai arrêté de manger avec amidon il y a 5 ans. Alors, j'en mange de temps en temps, mais c'est voulu, c'est cadré. Tu vas dire, et tout dans la maîtrise, dans la planification, un peu. C'est comme ça. Parce que j'ai une exigence personnelle vis-à-vis de moi. Donc, je me suis intéressée à ce qu'on appelle la chimie digestive. Et donc, j'ai appris à comprendre. les réactions chimiques des aliments entre eux, des boissons entre eux, etc. Donc, je suis sauvée parce que boire du vin rouge, je suis une passionnée de vin. Boire du vin rouge avec une protéine, on l'élimine. Vin blanc, champagne, tout ça, t'élimines pas. Donc, du coup, ça tombe bien. J'adore les vins tanniques, rouges. Et donc, je me fais plaisir. Je continue à me faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc, t'es végétarienne ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis lactose végétarienne. Donc,

  • Speaker #1

    t'étais déjà précurseur.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, c'est marrant. À 12 ans...

  • Speaker #1

    C'est marrant aussi jeune.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça. Je ne pourrais pas imaginer mettre une fourchette de viande à ma bouche. En revanche, je vais beaucoup te surprendre, je n'ai aucun problème à égorger un poulet. Il y a des gens, c'est le sang, c'est le truc. Je ne prive pas mes enfants de viande, ni mon époux. Je cuisine, ça ne me pose pas de problème. En revanche, pour moi, très jeune, je l'ai arrêté et je n'ai jamais pu en manger. Quand je vais à l'étranger, en Afrique, je peux manger éventuellement de la vipère, je peux manger des termites, je peux manger des esticots en Thaïlande, ça ne me pose pas de problème. Mais la viande, non.

  • Speaker #1

    De ce que je comprends... Tu veux dire, ta famille t'inspire, j'imagine. Est-ce que dans le monde business, ou pas d'ailleurs, est-ce que tu as quelqu'un, un leader ou une leadeuse, surtout, qui t'inspire ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de femmes dirigeantes que j'aime beaucoup, qui sont toutes inspirantes. Il y a Maud Bailly, qui est en charge du luxe chez Accor. et qui est une femme absolument incroyable avec beaucoup de qualité. J'ai Natacha Ausha qui est la CIO de Fred, la joaillerie chez LVMH, qui est aussi une femme incroyable pour qui j'ai aussi beaucoup d'admiration. Et puis si j'avais une héroïne, on remonterait quelques siècles en arrière. Ce serait Olympe de Gouges, qui était la première féministe, donc la première femme à défendre le droit des femmes au prix de sa vie. Donc Olympe de Gouges, pour te citer une figure historique, inspirante et de femme de notre monde d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, je ne me demande pas pourquoi cette question m'est venue, mais elle m'est venue si tu avais une deuxième vie, parce que malheureusement, on n'a qu'une vie. si t'avais une deuxième vie est-ce que tu ferais autrement ou tu ferais un autre métier en fait j'ai déjà l'impression d'avoir plein de vie et donc si j'avais une deuxième vie je referais sans doute la même chose c'est une belle réponse Angélique j'ai lu aussi que t'étais investisseuse du coup dans des start-up donc t'es business angel c'est quoi hum Qu'est-ce qui fait que tu investis dans une startup ? C'est quoi le plus important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà investir dans des startups, c'est une opportunité passionnante parce qu'on voit des dossiers passer, on voit plein d'initiatives, des innovations, on voit plein de trucs assez dingues et des gens passionnants. Mais il faut quand même rappeler aux personnes qui nous écoutent que ça comporte aussi des risques parce que tu mets de l'argent et tu peux ne pas le revoir. Et donc, l'idée avant d'investir, c'est quand même d'évaluer soigneusement les startups et les fondateurs, les équipes fondatrices que l'on va rencontrer. Donc, moi, pour évaluer si je vais mettre un ticket, si je vais investir, j'ai plusieurs critères. Donc, le premier critère, c'est que c'est une question d'hommes et de femmes. Donc, les fondateurs ou les fondatrices, ce sont qui ? Est-ce qu'ils ont mis des fonds propres ? Est-ce qu'eux-mêmes croient à leur projet au point de mettre débit ? Tout le monde n'a pas les mêmes moyens, mais si c'est 1000 euros, 2000 euros, est-ce que tu les mets toi-même dans ton affaire ? C'est aussi évaluer les compétences des gens qui forment cette équipe fondatrice. Donc c'est l'expérience et la complémentarité de l'équipe, c'est la compétence de l'équipe. qui pour moi est souvent un facteur assez déterminant du succès de la start-up. Ensuite, la start-up, elle répond à quoi ? Donc, c'est la proposition de valeur, c'est son idée. C'est en termes d'innovation, est-ce qu'elle propose une idée innovante ou une solution unique à un problème existant ? En proposition de valeur, est-ce que la proposition de valeur, elle est claire et convaincante ? Est-ce qu'elle résout aussi un problème réel ? Merci. Et puis, elle s'intéresse à quel marché, c'est quoi la taille du marché ? Est-ce qu'il y a des compétiteurs ? Qui sont-ils ? C'est quoi les éléments différenciants avec les compétiteurs sur ce marché ? C'est aussi le modèle économique, la viabilité financière, les coûts, les marges. C'est la traction que peut avoir la start-up et donc quelle va être sa protection, ce qu'elle a déjà atteint des jalons significatifs. au stade où elle est, qui fait qu'on peut effectivement se dire qu'il y a une trajectoire toute pas prévue, parce que rien n'est prévu, il y a toujours plein d'aléas, mais en tous les cas, est-ce qu'il y a cette trajectoire possible ? Donc ça, c'est important. Et puis, au-delà de la complémentarité de l'équipe et de l'expérience de l'équipe, est-ce qu'ils vont être en mesure, eux, d'exécuter ? L'idée. Parce que la plupart des boîtes qui se plantent, c'est un problème d'exécution, c'est pas un problème d'idée. C'est l'exécution qui a péché. Et donc, est-ce qu'ils sont capables d'aller au bout ? Et donc, lequel est moteur parmi ces duos ou des trios à la tête de start-up ? Est-ce qu'il y en a un qui est capable de porter ça à tout l'opérationnel, toute l'exécution ? Et puis, il y a une question de fit. Est-ce que tu les sens, tu ne les sens pas ? C'est un truc, ça, c'est intuitif, c'est irrationnel, c'est un truc personnel. Donc, moi, ça m'est arrivé de voir un mec génial, je le vois encore. génialissime, avec un projet génial, mais je l'ai trouvé tellement hautain que je me suis dit, mais c'est fini, quoi. Tu vois, il y a le sujet de la confiance en soi et puis il y a l'humilité. Donc, je me suis dit, mais je ne peux pas mettre de billes auprès d'une personnalité comme ça, quoi. Ce n'est pas possible. Et puis, de façon plus générale, en ce qui me concerne, moi, j'aime investir pour participer aussi à l'écosystème français. J'ai fait très très peu d'investissements dans des startups étrangères. J'en ai une, c'est Next Protein, qui est basée en Tunisie, qui sont les premiers à avoir été sur le sujet des fermes d'élevage d'insectes. Donc une super belle entreprise qui a dans son capital maintenant un fonds d'investissement qui s'appelle Raise. Je suis ravie. J'ai fait un seed sur une ex-protéine. Les insectes, ça me parlait. Je n'ai pas hésité un instant. C'est cool. Mais voilà, participer à l'écosystème français, j'ai une posture plutôt très silencieuse. Si tu ne viens pas me chercher, je ne viens pas te voir. Je ne suis pas chiante. J'ai des entreprises un peu coup de cœur. Et donc, elle, je vais regarder davantage les reports. Je vais avoir envie de regarder où ils en sont. Mais voilà, on vient me chercher sur des petits déjeuners, des déjeuners pour aller craquer des sujets qui sont liés à mon expertise. Donc, gestion de croissance, expérience client, marketing émotionnel, transfo aussi d'entreprise. Quand on atteint un certain seuil et qu'il faut passer au seuil suivant en interne, comment on fait ? Donc tous ces sujets-là qui font que voilà, et puis la data évidemment qui est un de mes dada, mais on vient surtout me chercher parce que sinon on ne voit pas.

  • Speaker #1

    Tu as investi dans combien de startups en tout ?

  • Speaker #0

    J'ai un portefeuille d'une trentaine de sociétés, peut-être un peu moins parce que j'ai fait quelques exits et avec le Covid j'en ai 3-4 malheureusement qui ont disparu.

  • Speaker #1

    Je te demandais justement le nombre d'exits, donc il y a 2-3 exits.

  • Speaker #0

    Non, j'en ai fait un peu plus. des super exits où j'ai fait x3 mais je fais des petits tickets si tu veux, c'est de la stratégie de diversification je fais pas de gros tickets, d'ailleurs tu vois on parlait de l'entrepreneuriat féminin de la levée de fonds pour les femmes etc c'est marrant parce que j'ai souvent été classée numéro 1 ou numéro 2 ou numéro 3 dans les classements de business angel français féminin, donc dans le top 3 tu dis t'es canon, mais tu regardes le top 3 féminin et le montant investi par les trois premières femmes françaises, et tu prends le top 3 masculin, donc le classement masculin, et tu regardes la différence, en fait, tu rajoutes 2 ou 3 zéros dans la colonne de gauche chez les mecs en investissement versus que nous. Donc, tu vois, ça donne aussi une tendance de bah oui, on ne peut pas investir autant que les hommes parce qu'en fait, globalement, on gagne moins d'argent. Donc, forcément, c'est moins facile.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Merci beaucoup Angélique pour tout le temps que tu nous as accordé, la sincérité. Merci. De ne pas avoir esquivé une question et d'avoir répondu à tous. C'est vraiment hyper agréable. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour finir ce podcast ?

  • Speaker #0

    De continuer à profiter de la vie, de continuer à faire preuve d'audace et d'être heureuse. Ce que je te souhaite aussi et ce que je souhaite à tous les sages qui nous écoutent sur le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Angélique, à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt, merci.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute sur ce premier épisode des Sages. J'espère sincèrement que vous avez appris beaucoup de choses aujourd'hui. Si vous voulez en savoir encore davantage sur Angélique, je vous invite à aller voir les nombreux livres qu'elle a écrits. Pour la fin du sexisme, une planète à rembourter et l'expérience client, une histoire d'émotion. Comme elle nous a raconté, elle a aussi commencé à la poterie. Et donc vous pouvez la suivre sur son Instagram, on va mettre dans la description. Vous pouvez aussi contacter Angélique sur LinkedIn où elle est très active. Les Sages, c'est aussi une aventure entrepreneuriale pour moi qui débute. Donc n'hésitez pas à m'envoyer sur mon LinkedIn, Nicolas Jeanne, vos retours, vos feedbacks, vos commentaires. C'est vraiment super précieux pour moi. Comme dans toutes les aventures entrepreneuriales, au début, on a vraiment besoin de feedback. Si vous avez aimé et appris grâce à l'épisode, s'il vous plaît, la meilleure manière de nous remercier, c'est de mettre 5 étoiles sur la plateforme sur laquelle vous écoutez l'épisode. Cela permettra de faire remonter ce nouveau podcast dans les classements. C'est très important parce que plus le podcast sera connu, plus nous aurons des personnalités exceptionnelles comme Angélique avec qui converser. En parlant de personnalités exceptionnelles, comme vous êtes resté jusqu'au bout, vous le méritez. Je vous annonce que notre prochain invité sera Thierry Mullier, l'ancien président de l'AFM, l'association familiale Mullier, qui est simplement la plus grande famille business de France.

Description

Pour ce replay, nous recevons Angélique Gérard, la superwoman émotionnelle.


Angélique est une femme d'exception :

  • Elle fut l’une des pionnières à rejoindre Xavier Niel dans la folle aventure de Free

  • Elle a été 2 fois à la tête du Classement Choiseul des leaders économiques de demain (seul Emmanuel Macron l’a été avant d’être élu Président) 

  • Elle est aussi une femme engagée sur de multiples causes , comme l’entrepreneuriat féminin. 


Nous nous replongeons dans ce premier épisode du podcast, nous avons notamment parlé des caleçons de François Hollande, de Xavier Niel, de pornographie, d’éducation, de la guerre, de burn out, de bad boy ou encore de Nicolas Sarkozy…

Bon voyage avec Les Sages !


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Edouard Waels : ewaels@ooslo-avocats.com

Marion Fabre : mfabre@ooslo-avocats.com


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les sages, c'est avant tout une histoire personnelle. Je m'appelle Nicolas Jeanne et j'entreprends depuis que j'ai 19 ans. Sur ce chemin, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes que j'appelle les sages. Vous savez, ce sont ceux qui, d'un conseil bienveillant, peuvent changer votre journée, votre projet, votre vie. Souvent des personnes avec qui il y a un avant et un après. A mes yeux, ce sont des leaders authentiques, mais surtout des leaders humanistes. Et ça, c'est un peu un temps pour moi. Ceux qui vont vous faire grandir sans s'en rendre compte. Plus que n'importe quel livre ou cours, des témoignages qui viennent du cœur et de la réalité. Et surtout du cœur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à la rencontre. dans un format inédit et négocier avec eux. Un format où l'on se dira tout, naturellement, et aucune question ou anecdote sera interdite. Ça, vous avez ma parole. Un format axé sur leur activité, bien sûr, mais qui, évidemment, dérivera vers la vie, la société et les émotions. Mon but, c'est clairement de mettre en valeur l'aspect humain de ces personnalités qui me paraissent exceptionnelles et de casser la carapace. Casser la carapace, vous le sentez, c'est pas un mot par hasard. Pourquoi ? Parce que je pense que ça va vous permettre d'apprendre sur les plus grands leaders et leaders qui ont bâti et bâtissent la société. La France est une terre bourrée de talents et de leaders, et nous allons en leur en compte. Bon voyage avec les sages. Aujourd'hui, nous sommes avec Angélique Gérard. Angélique est connue pour être l'une des pionnières à avoir rejoint à 24 ans Free, dans la folle aventure de Xavier Niel, le pape de l'entrepreneuriat français. À part ça... Je vous avoue que je ne connaissais pas vraiment Angélique il y a quelques semaines. Enfin, je savais juste qu'elle avait fait deux fois de suite la tête du prestigieux classement Choiseul. Et quand je me suis renseigné sur le classement Choiseul, j'ai vu qu'Emmanuel Macron l'avait fait deux fois avant de devenir président. Ça m'a forcément intrigué et donné envie de l'interroger. Je savais aussi qu'elle était engagée, au-delà de son expérience professionnelle, pour l'entrepreneur féminin, l'acceptation des émotions de l'entreprise, et qu'elle avait une énergie débordante. Et ça, ça me plaisait beaucoup. Je vous avoue que je n'ai pas été déçu de cet épisode. Je vous conseille vraiment de rester jusqu'à la fin. Comme on dit, on garde le meilleur pour la fin. Et il y a des histoires, des anecdotes qui sont vraiment super sympas. Allez, c'est parti avec Angélique.

  • Speaker #1

    Bonjour Angélique et bienvenue dans Essage. Merci beaucoup de participer à notre podcast. Comment tu vas ?

  • Speaker #2

    Ça va super bien et toi Nicolas ?

  • Speaker #1

    Écoute, ça va bien, je te remercie.

  • Speaker #2

    Merci de m'avoir invité.

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Est-ce que tu peux commencer par nous raconter un petit peu ton parcours, qui tu es ?

  • Speaker #2

    Qui je suis ? Je suis une femme de 48 ans, bientôt 49 ans, mère de trois enfants. Je crois que je peux dire qu'ils sont encore trois jeunes enfants, l'aîné à 12 ans, le petit dernier à 8 ans. Je suis une sportive et j'ai la chance d'avoir fait une belle carrière. Est-ce que ça te va ?

  • Speaker #1

    Ça me va et de toute façon, je vais poser plein d'autres questions. Donc, tu as la chance d'avoir fait une belle carrière. Si on peut revenir juste un peu en amont sur ton enfance. Alors, j'ai lu en préparant l'interview que tu avais un papa qui était ouvrier et tu avais une maman. qui, du coup, gardait des enfants et qui gardait 47 enfants.

  • Speaker #2

    Oui, on aime bien dire, d'ailleurs, la maison, qu'elle en a élevé 47. Effectivement, un père ouvrier dans une imprimerie qui est décédé. En fait, j'étais assez jeune et une maman qui a élevé des enfants pour pouvoir nous élever aussi. Donc, on a eu la chance à chaque fois qu'on rentrait de l'école d'avoir une maman à la maison. Et puis d'avoir... toujours des enfants, de la diversité. C'était toujours un drame quand ils partaient parce que c'était entre zéro et trois ans. C'était la petite enfance. Donc, c'était toujours un drame. Et puis, on a des contacts encore avec certains d'entre eux. Donc, c'est marrant. Il y a toujours eu du monde à la maison avec les parents qui venaient chercher leurs enfants respectifs. Et j'ai de bons souvenirs de toute cette époque.

  • Speaker #1

    Et durant ton enfance, du coup, tu as connu 47 enfants différents qui étaient un peu tes petits frères et tes petites sœurs en quelque sorte.

  • Speaker #2

    C'est exactement ça.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Tu as eu cette enfance-là et après, j'ai lu que tu n'as pas fait de grandes études Tu me confirmes ça ?

  • Speaker #2

    Tu as raison.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc, tu as fait un bac et après, tu as commencé directement dans la vie active ?

  • Speaker #2

    Non, j'ai fait un DUT. En fait, je suis devenue à 18 ans ce qu'on appelle un soutien de famille pour ma mère et mon jeune frère. Donc, être soutien de famille, c'est quoi ? C'est subvenir aux besoins, à la fois l'hébergement et puis le fait également de remplir le frigo. Et donc, en parallèle de mes petites études, j'ai cumulé trois jobs pour pouvoir aider ma mère et mon frère. Donc, ça a un peu drivé le début de ma vie de jeune majeure. Je dis très souvent que j'ai eu des responsabilités très tôt et très jeune, ce qui fait que du coup, j'ai été cette personne qui était capable de prendre des responsabilités aussi, d'un point de vue professionnel, assez importantes rapidement. Mais ce qui est intéressant, en fait, c'est que... Tu vois, je n'ai pas eu une vie de jeune majeure classique. Moi, je n'allais pas en boîte de nuit, je travaillais en boîte de nuit. Voilà, j'étais arbitre officiel de basketball, donc je gagnais ma vie avec ça. J'étais entraîneur de basket également. Et donc, je bossais non-stop, mais avec une véritable passion, une abnégation. Et en même temps, sans avoir le sentiment de passer à côté de choses. Je n'ai pas eu de manque particulier parce que je me suis éclatée dans tout ce que je faisais. J'ai tendance à faire les choses avec le cœur. Et donc, quand je l'ai fait avec le cœur, forcément, ça me remplit d'une forme de bonheur. Je trouvais ça très excitant à l'époque d'avoir plein de vie, une vie d'étudiante. Effectivement, je n'ai pas pu pousser plus loin parce que la vie a fait qu'il a fallu que je travaille vite et beaucoup. Mais oui, après, j'ai été prise d'un sentiment d'imposture, donc j'ai repris les études, j'avais 27 ans.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que c'est un épisode quand même assez particulier qui a forgé ta personnalité. Là, tu en ressors les choses les plus positives et tu as pris tes responsabilités. Mais est-ce que ça a été aussi dur ? Parce que comme tu disais, tu n'as pas eu une vie d'étudiante classique. Ça a été compliqué aussi au début d'accepter cette vie différente.

  • Speaker #2

    Non, je n'ai pas souvenir d'avoir dû l'accepter. En fait, je suis quelqu'un de très pragmatique. C'est encore le cas aujourd'hui. Mais je pense que ça m'a appris ça. Ça m'a appris le pragmatisme. Donc, problème, action, solution. J'ai cette Ausha. Finalement, on parle souvent de résilience et on en parle depuis quelques années maintenant. J'ai peut-être été résiliente très jeune. Ce qui fait que j'ai compris qu'en fait, il fallait faire pour s'en sortir. Donc, je regrette. absolument pas les chemins par lesquels je suis passée, même ce qui m'a fait beaucoup évoluer, parce que j'avais un regard assez sévère, en fait, parfois, pour des gens qui avaient des situations difficiles, en disant, mais attendez, c'est pas si difficile que ça. Et en fait, j'ai beaucoup appris sur ce sujet, parce qu'on n'a pas tous le même caractère, on n'a pas tous la même faculté d'arriver à s'en sortir, d'avoir envie de s'en sortir, et c'est pas forcément toujours l'envie, mais derrière l'envie, Il y a l'énergie qu'on doit aller puiser pour s'en sortir. Et donc, j'ai parfois été dure avec des gens qui sans doute ne s'en sont pas rendus compte parce que je ne suis pas non plus quelqu'un de réellement dure, mais j'ai été beaucoup plus dans l'acceptation de la situation des autres et du fait que les autres pouvaient prendre plus de temps que moi à régler des problèmes. Je l'ai notamment appris au niveau professionnel.

  • Speaker #1

    C'est super intéressant. Je te propose qu'on revienne après sur la résilience, l'énergie, etc. Donc, tu m'as aussi dit qu'après, tu as repris tes études. Donc, tu as fait des études à l'Institut Yad.

  • Speaker #2

    En exécutive, donc en parallèle de la croissance que je gérais chez Free.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui t'a poussé à faire ces études ? Parce que finalement, tu avais, j'imagine, un peu fait l'école de la vie. Tu avais beaucoup appris sur le terrain, de ce que je comprends. Pourquoi aller à l'Institut Yad ? Tu avais certaines hard skills ou soft skills qui te manquaient, que tu pensais pouvoir trouver là-bas ?

  • Speaker #2

    Écoute, j'ai regardé tous les classements. J'ai vu qu'Harvard était classée première. J'ai vu que l'INSEAD était classée huitième. Je suis Bély-Fontaine, c'est-à-dire que j'habitais Fontainebleau. Et l'INSEAD a un campus à Fontainebleau. Donc je me suis dit, c'est un retour aux sources, c'est un signe. Et donc je vais faire une école des affaires, une grande école des affaires. Et donc j'ai fait l'INSEAD, que j'ai financée à titre perso. Donc je pense que c'est important parfois d'investir sur soi. J'ai fait un crédit à la Conso parce que je ne gagnais pas extrêmement bien ma vie à cette époque. Donc voilà, j'ai remboursé sur plusieurs années mon crédit à la conso.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux nous dire le montant ? Oui,

  • Speaker #2

    c'était 40 000 euros.

  • Speaker #1

    Parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui font du crédit à la conso et je pense que ça les stresse. Et ça montre qu'on peut s'en sortir, on peut faire des belles carrières.

  • Speaker #2

    Mais l'erreur, c'est de ne pas le faire. Et c'est de ne pas évoluer, de ne pas apprendre. C'est de ne pas avoir confiance en soi au point de miser personnellement sur soi. Alors qu'en fait, on va construire le reste de sa vie. Donc, je pense qu'investir sur soi, c'est majeur. Il ne faut pas attendre que les autres viennent investir sur toi et te proposent des formations. Donc, il faut le faire.

  • Speaker #1

    Et donc, Angélique, tu nous as parlé de son enfance, de ses premiers jobs. Et là, tu vas te retrouver à Free hyper tôt, du coup. Et tu rencontres, je crois, Xavier Niel en 99, c'est ça ? Oui,

  • Speaker #2

    en 99, je ne rencontre pas Xavier Niel, mais je commence à travailler pour Xavier Niel.

  • Speaker #1

    D'accord. Et donc, tu postules chez Free ?

  • Speaker #2

    Non. On a un pote en commun avec Xavier. Évidemment, le Xavier Niel qu'on connaît aujourd'hui n'est pas le Xavier Niel qu'on a connu à l'époque. Et ce pote me dit, il faut que tu bosses avec un mec, il est incroyable, il s'appelle Xavier. Et lui, il bossait déjà pour lui. C'est le premier salarié de Xavier. Donc, c'est mon pote Joe. Et il me dit, il faut que tu viennes bosser. Il m'a proposé un premier projet. Je lui dis, écoute, t'es malade, c'est pas pour moi. Un deuxième et puis un troisième. Et le troisième, ça m'a vachement interpellée. Il fallait créer une plateforme européenne du renseignement téléphonique. C'était tout le côté très visionnaire de Xavier Niel. Tu vois, il y a eu les 118, 712, tous les trucs là, mais c'était il n'y a pas si longtemps que ça. Et 99-2000, moi, on me recrute pour faire ça. Donc, très en amont. Et donc, je suis arrivée chez Iliad, qui était une toute petite structure. Il y avait 15 salariés, je crois, au siège social d'Iliad à l'époque. Et c'est mon pote qui m'embauche, qui me donne les clés d'un local, qui me donne le carnet de chèque d'Iliade à l'époque. C'était improbable. Moi, j'arrivais de chez France Décom, il fallait 30 signatures pour me valider une demande de congé payée. Et là, si tu veux, on me donnait les clés de la maison. Ce qui est d'ailleurs très, très, très intelligent, parce que quand on te donne les clés d'une maison, t'es dix fois plus responsable.

  • Speaker #1

    Ça te va, on va passer plutôt à une partie des causes, tes combats business. J'ai l'impression que t'es quelqu'un d'assez engagé. notamment dans l'entrepreneuriat féminin. Si tu peux nous parler de ça et comment ça a commencé ?

  • Speaker #0

    C'est l'heure de remercier notre partenaire Oslo, sans qui ce podcast ne serait pas possible malheureusement. Oslo, c'est un cabinet d'avocats à taille humaine dirigé par Edouard Wells et Marion Fabre, que je connais personnellement depuis plus de 10 ans. Il est composé d'une équipe, l'idée par Edouard et Marion, qui est issue de cabinets d'affaires de premier plan. Mais surtout, au-delà de la qualité de leurs prestations juridiques, ce que j'aime chez Oslo, c'est leur engagement pour un droit un peu différent. Sur leur description... Ils mettent Nous accordons une importance particulière aux qualités humaines et relationnelles, tout particulièrement au respect, à la simplicité, à l'humilité et à l'élégance. Ça pourrait paraître bouchite comme ça, mais pour bien les connaître, je peux vous assurer que ça se contente vraiment. Et pourquoi ils ont accepté de sponsoriser ce podcast dès sa création ? Ils offrent une heure de conseils juridiques avec le code LESSAGE. Et je mettrai leurs coordonnées dans la description du podcast. Allez, on y retourne.

  • Speaker #2

    Alors, dans l'entrepreneuriat féminin, je suis surtout très attachée à la valorisation et la promotion des femmes dans nos sociétés, dans la société. Donc, en fait, mon engagement, il est là, au service de cette cause. Si tu m'avais dit, il y a quelques années, Angélique, t'es féministe, je t'aurais regardé, genre, avec des fusils dans les yeux. Je ne suis pas féministe. C'est quoi cette insulte ? Et puis, en fait, si, je suis féministe. Mais l'image que j'avais du féminisme à l'époque, ce n'est pas l'image. que j'en ai, parce que j'ai grandi, évolué, et qu'à l'époque, si tu veux, c'était ces militantes des années 70, c'était des castratrices d'hommes un peu guerrières, qui revendiquaient le matriarcat. Il y en a encore dans la société aujourd'hui. Mais le féminisme, pour moi, ce n'est pas ça. Le féminisme, c'est finalement l'intersectionnalité de tous les combats, parce que tout est lié. Le féminisme, c'est l'acceptation de l'autre. Et donc, c'est la mixité, mais c'est aussi la diversité. Et donc, mon engagement, il est là sur cette intersectionnalité des combats de façon effectivement à promouvoir les femmes, mais surtout à lutter contre les inégalités.

  • Speaker #1

    OK, donc c'est plus la diversité que tu défends et avec ce combat sur l'égalité homme-femme en particulier.

  • Speaker #2

    Oui, parce qu'en fait, il y a tellement... Tellement d'inégalités encore à date pour les femmes. Et on le voit, en fait, il y a eu des progrès, des évolutions que l'on peut évidemment applaudir. Mais les stats se dégradent, en fait, depuis une vingtaine d'années. Il suffit de regarder l'Observatoire de l'égalité pour se dire, en fait, que les résultats sont édifiants. Je ne sais plus, c'est un petit peu plus de 20% des jeunes entre 18 et 25 ans estiment qu'il est normal de gifler sa petite amie. Tu vois, il y a des trucs qui sont... Tu te dis, mais comment c'est possible à notre époque ? Et pourquoi, en fait, ces stats-là se dégradent ? Et pourquoi on n'a pas des stats qui sont plus en faveur de l'égalité et de l'acceptation des différences ?

  • Speaker #1

    Il y a un paradoxe parce qu'on en parle de plus en plus et en même temps, comme tu dis, ça se dégrade. Comment tu expliques ça ?

  • Speaker #2

    Il y a une responsabilité dans l'éducation que l'on transmet à nos enfants et on n'apprend pas aux parents. à finalement éduquer autrement que la façon dont eux ont été éduqués. Donc, moi-même, en tant que maman de trois enfants, j'ai une fille, je me suis surprise à faire des remarques à ma fille ou à lui donner des injonctions et en me disant, mais comment toi, tu peux faire ça ? J'ai écrit aussi un ouvrage pour la fin du sexisme et je me dis, mais c'est pas possible. Je peux pas dire à ma fille, va pas jouer au foot, tu vas te salir. attention à ta robe, croise tes jambes, sois une gentille petite fille, souris. Enfin non, fuck quoi, c'est terminé ça. C'est pas ça. Et si elle veut aller jouer au foot, elle va jouer au foot. Et si j'ai un fils qui veut jouer à la poupée ou faire de la couture, finalement il sera prêt pour la vie. Quand il sera indépendant, il pourra raccommoder ses chaussettes ou faire d'autres trucs. C'est pas forcément qu'il aura... On a souvent des étiquettes. Un enfant qui joue à la poupée, qui va faire de la couture... il va aimer les hommes plus tard. Tu vois, il y a des raccourcis qui sont faits, qui sont juste dingues et qui sont absolument pas prouvés. Je pense qu'il faut élever nos enfants avec une certaine forme d'égalité, éviter effectivement de dire à son petit garçon Sois pas une fillette, pleure pas parce qu'il n'y a pas que les filles qui pleurent, les garçons aussi, ça pleure. Et d'arrêter avec toutes ces... Comment on pourrait appeler ça ? Oui, c'est des stéréotypes de genre. arrêter avec ces stéréotypes de genre, ces clichés, parce que c'est nous qui les véhiculons et c'est nous qui continuons à les faire exister dans les générations actuelles. Et puis ensuite, il y a les réseaux sociaux, il y a l'accès à tout un tas de choses, notamment le porno. Moi, à mon âge, on ne regardait pas des films porno à 14 ou 15 ans, et forcément l'image de la femme... elle n'y est pas représentée comme elle devrait. Et donc, ça fausse aussi l'idée des jeunes adolescents, adolescents, jeunes majeurs, sur ce qu'est la femme. Donc, il y a plein de choses qui sont assez persistantes dans nos ouvrages. Également, il y a des choses qui sont persistantes à la télé, dans les publicités, malgré une prise de conscience qui est quand même générale sur le sujet. Mais ça évolue, ça va prendre du temps. Il y a un observatoire qui dit qu'on n'aura pas l'égalité en France avant une trentaine d'années. Moi, ma fille, elle aura 42 ans. Tu vois, limite, je fais ça pour... pour mes petits-enfants. Mais c'est la vie et il faut se battre dans la durée. Même si je n'aime pas le mot combat et le mot se battre, parce que je suis plutôt bienveillante, je pense en revanche qu'il faut prendre la parole, il faut évangéliser, il faut expliquer et que tout ça changera avec le temps.

  • Speaker #1

    Et si on fait un focus sur la partie entreprise et entrepreneuriale ? Moi, je viens du milieu startup. C'est un milieu où, je ne sais pas les chiffres exacts, mais à mon avis, il y a au moins 90% malheureusement d'hommes qui entreprennent pour 10% de femmes. Comment tu penses qu'on peut faire évoluer ça ? Sachant que ce qui m'intéresse aussi comme réponse, c'est vraiment aussi sur le sujet des boards. Parce que moi, en tant que startupeur, je n'ai pas réussi à avoir des femmes dans le board.

  • Speaker #2

    Ah, OK. Il y a deux questions dans notre truc. D'une part, l'accès des femmes à l'entreprenariat. elle peut être entravée par divers facteurs. Donc, ça reflète les défis sociaux, économiques et culturels qu'on vient d'évoquer, qui sont persistants, en fait, dans nos sociétés. Et donc, il y a des inégalités économiques. Donc, les femmes, elles font face à ces inégalités. Donc, on le voit sur les salaires. C'est toujours le... Le fameux sujet, je crois qu'en 2023, les femmes ont travaillé gratuitement à partir du 15 ou 16 novembre. C'est pour montrer qu'effectivement, sur les six dernières semaines, on n'est pas payé. On est payé, évidemment, mais on touche moins que nos homologues masculins sur des jobs équivalents. Donc, il y a des salaires qui sont plus bas, donc des ressources financières qui sont beaucoup plus limitées pour démarrer et développer une entreprise. Donc, tu as moins de fonds propres. C'est pareil pour les business angels. Les femmes, elles peuvent moins investir dans l'écosystème start-up que les hommes. Il y a les stéréotypes de genre qui sont persistants dans de nombreuses cultures et qui peuvent influencer les attentes et les perceptions par rapport au rôle approprié des femmes et des hommes. Du coup, ça conduit à des préjugés négatifs. Et ça vient mettre comme un frein aux capacités entrepreneuriales des femmes. Moi, par exemple, je vais te donner un exemple très concret. J'ai une amie, le jour où elle a décidé de créer sa boîte, autour d'elle, on lui a dit Mais attends, pourquoi tu veux créer une boîte ? Tu as des enfants, tout va bien. Et puis, comment tu vas faire ? Comment tu vas gérer ton temps, ta charge mentale ? Comment tu vas faire ? On ne pose pas la question à un homme qui est père de famille. Tu vas créer une boîte, mais comment tu vas faire ? Nicolas, tes enfants, ton truc. Non, tu vas lui dire, putain, mais c'est génial. Tu réponds à quel problème ? Qu'est-ce que tu vas résoudre en créant ta boîte ? Puis tu rentres dans le sujet, tu es passionné. Bon, après, il y a l'accès aussi au financement qui est très limité. En fait, les femmes entrepreneurs, elles éprouvent des difficultés à obtenir des financements aujourd'hui. On en parle. Et pourtant, c'est toujours le cas. Donc, les investisseurs, les prêteurs ont des préjugés de genre sans s'en rendre compte, encore une fois, parce qu'ils vont mettre de l'argent auprès de gens qui leur ressemblent. Tu vois ? C'est pas le truc de Sista où t'as Frédéric avec un C à la fin et Frédéric QE, qui vient avec le même projet, qui va le pitcher de la même façon. Mais d'un côté, t'as un homme et t'as à côté une femme, c'est prouvé. Et finalement, l'homme lève et la femme, elle repart. Genre, next, prochain round, parce que je n'ai pas réussi à lever. Et pourtant, sa version masculine a réussi. Donc, tout ça est prévu. Et les femmes, finalement, peuvent être moins inclines à rechercher des financements externes en raison, justement, des barrières qui peuvent être perçues. Parce que forcément, c'est plus dur. Il y a les responsabilités familiales, on les a également évoquées. Il y a le manque de rôle modèle féminin dans l'entrepreneuriat. C'est-à-dire qu'il faut être inspiré, il faut qu'on sache que c'est possible, il faut que ces femmes-là soient visibles dans ce domaine, il faut des modèles inspirants qui peuvent encourager d'autres femmes vers des carrières, vers la création d'entreprises. Il faut que ces femmes aillent dans les réseaux professionnels, qu'elles cherchent des mentors, qu'elles se fassent connaître, qu'elles networkent. Il faut qu'elles gomment les biais inconscients. Et puis, voilà, après, il y a le manque de confiance en soi aussi chez certaines femmes qui peut être un frein. Moi, je dis très souvent qu'on est très souvent notre propre frein. Et donc, il faut d'abord régler ses problèmes pour ensuite s'adresser à des investisseurs, à ses clients, etc. Après, c'est une autre difficulté, mais quand on a réglé son problème de confiance en soi... quand on a compris ce qu'on est, ce qu'on fait, pourquoi on le fait, on va dix fois plus vite. Quand on a des doutes, c'est difficile de convaincre.

  • Speaker #1

    C'est sûr, c'est de l'entrepreneuriat. Et si je reviens sur ce que tu disais, ça me faisait penser sur l'investissement. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Les investisseurs investissent dans les gens qui leur ressemblent, souvent malheureusement. Et dans les fonds d'investissement, je n'ai pas de stat officiel, mais il y a une majorité d'hommes. Oui, est-ce qu'une loi pour qu'il y ait beaucoup plus de femmes, au sein des fonds d'investissement serait souhaitable ?

  • Speaker #2

    Écoute, moi, j'ai été contre les quotas pendant très longtemps. Et en fait, je les bénis parce que je vois que ça fait bouger les choses. Donc, à un moment donné, quand les choses n'évoluent pas d'elles-mêmes, s'il faut les contraindre, c'est bien.

  • Speaker #1

    Dans tes autres combats, les choses que j'ai lues sur toi, alors j'ai lu la culture du réenchantement.

  • Speaker #0

    Et alors,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ce mot très beau. Et je me suis dit, très honnêtement, je ne le connais pas. Et du coup, je me suis dit, il faut absolument que je lui en parle. Donc, Angélique, qu'est-ce que c'est la culture du réenchantement ?

  • Speaker #2

    Alors, la culture du réenchantement, en fait, ça fait référence à un état d'esprit ou une approche organisationnelle, en fait, qui vise à insuffler une nouvelle vie, une passion, une inspiration dans l'environnement de travail. Donc, tu vois, je te parlais d'expérience client, expérience collaborateur. Globalement, ça peut être ça. Donc… C'est une notion qui s'inspire du concept de réenchantement du monde qui a été développé par le sociologue Max Weber. Et donc, il a suggéré que la modernité avait conduit à une forme de désenchantement du monde. Et dans le contexte professionnel, justement, la recherche du réenchantement, elle cherche à contrebalancer les aspects routiniers, bureaucratiques. pour désenchanter finalement des milieux de travail modernes que l'on connaît. Donc du coup, elle encourage un état d'esprit positif, créatif, inspirant. On y fait souvent appel aussi à l'intelligence collective. Moi, je suis une fan d'intelligence collective. Et donc, dans le réenchantement, on va encourager l'innovation et la créativité au sein de l'entreprise pour stimuler de nouvelles idées. On va valoriser les individus. Et donc, ça, c'est l'expérience collaborateur aussi. Donc, le fait de pouvoir reconnaître la valeur individuelle de chacun, de mettre à l'honneur, de valoriser aussi les succès, d'avoir une écoute où chacun va se sentir respecté, apprécié. Donc, il y a toute l'orientation client dont on parlait et puis son impact social. Donc, c'est ça qui crée un impact social positif dans nos sociétés. Donc, la culture du réenchantement, c'est ça. Pour la mettre en œuvre, ce n'est pas forcément simple. Il y a un énorme travail d'humilité pour un dirigeant. Donc, c'est accepter que tout ne soit pas parfait et donc de prendre conscience de ce qui n'est pas parfait pour le corriger avec des plans d'action. De finalement interroger ses collaborateurs. et d'être honnête dans les résultats et dans les verbatimes. Parce que si on n'a pas une démarche sincère, ça ne peut pas fonctionner. Et donc, il faut que tout le monde dans l'entreprise sache que, ouais, OK, ici, on est mauvais, ici, on est mauvais, là, on est bon, là, on est bon, là, on est bon. Mais quand on est mauvais, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on peut résoudre tout de suite le problème ? Est-ce qu'il faut six mois, un an ? Comment on fait ? Et en tous les cas, c'est de fédérer tout le monde au travers ça, de façon à ce que ça devienne en fait un sujet d'entreprise. Donc moi, c'est ce que j'ai aimé faire pendant mes années de carrière à la tête d'un effectif important. Et moi, ça m'a pris trois à quatre ans pour arriver à quelque chose qui finalement donnait du résultat. Donc il faut avoir évidemment, mais ça tu t'en doutes compte tenu de mes engagements, une culture aussi inclusive. Et donc faire en sorte que l'entreprise soit inclusive et diversifiée parce que la diversification, la diversité... C'est une richesse, donc c'est quelque chose, voilà, c'est stimulant aussi quand tu as des gens différents ou qui viennent d'horizons différents. Ils peuvent avoir des idées extrêmement novatrices, ils peuvent avoir un regard complètement différent du tien et ça, je trouve ça canon. Et puis, il faut encourager un style de leadership dans les écoles. dans les entreprises, et notamment au niveau du middle management, un style qui inspire et qui motive. Et donc, je pense que le dirigeant et les managers, en fait, jouent un rôle clé dans cette culture, pour qu'elles puissent effectivement montrer presque le chemin, l'exemple. Il y a un sujet d'exemplarité aussi chez les leaders, pour communiquer une vision inspirante et favoriser un environnement de travail qui soit le plus positif possible.

  • Speaker #1

    Tu me fais une super transition parce que tu as parlé d'école, de formation. Du coup, de ce que j'ai compris, aujourd'hui, tu as fait une bonne partie de ta carrière chez Free. Donc, il y a quelques mois ou années, tu as décidé d'aller vers un nouveau projet, c'est ça ?

  • Speaker #2

    Plein, en fait.

  • Speaker #1

    Plein de nouveaux projets ? Raconte.

  • Speaker #2

    Non, en fait, je suis une hyperactive. Donc, tu sais, même en étant chez Free... J'avais toujours plein d'activités. Donc, en fait, j'ai toujours plein d'idées.

  • Speaker #1

    Et avant de parler de ces projets, quand même, qui t'es free ? Qui est quand même, je pense, une aventure où tu es arrivé au tout début, qui est devenu un leader, je ne sais pas, mondial.

  • Speaker #2

    Le sixième opérateur européen.

  • Speaker #1

    Sixième opérateur européen, une marque française. quand même avec une certaine notoriété, un patron anglématique. Ça n'a pas dû être facile, j'imagine. Ça a été quoi, là ? Comment tu es arrivée au bout de ton apprentissage ? Tu avais envie de passer à autre chose ?

  • Speaker #2

    Non, je n'étais pas arrivée au bout de mon apprentissage parce qu'en fait, le sujet de l'expérience client, c'est un sujet sans fin. Et c'est notamment un sujet sans fin grâce à la data et grâce à l'IA aujourd'hui. Donc, j'avais des tonnes d'idées et j'en ai... plainte dans le placard encore sur ce domaine particulier d'activité. Mais ça faisait cinq ans, entre 2017-2018 et 2021, que je me posais la question de faire autre chose. Parce que j'étais sans doute perçue comme une carriériste, ce que je n'ai pas été tout de suite dans ma carrière. Je pense qu'à une période, et sur une courte période où on m'a connue dans mes responsabilités, je le suis devenue, avec une prise de conscience sur le fait qu'il fallait aller chercher des objectifs plus hauts, etc. Et je me suis... T'es toujours très attachée à ce que tu fais, t'as des idées, donc t'as une nouvelle feuille de route stratégique, tu repars comme en 40, t'adores tes équipes, enfin franchement j'avais des équipes dingues, des gens... incroyables et donc qui, eux-mêmes, me motivaient. Je pense que, tu vois, je les motivais aussi, mais ils me motivaient aussi. Et donc, c'est très difficile de prendre la décision quand t'es bien, quand tu te sens bien. Et puis, j'avais des fonctions dans d'autres boards et puis je voyais des façons de faire, en fait, qui pouvaient être aussi différentes. D'autres qui collaient complètement à ce que je suis moi en tant que manager sur bienveillance et exigence. La bienveillance pour moi, elle est hyper importante dans le travail. Je suis quelqu'un d'exigeante aussi. Mais tu vois, tout est presque, comment on pourrait dire, pas calibré, pesé. Mais voilà, dans l'idée où c'est une alchimie des deux qui fait que ça fonctionne bien.

  • Speaker #0

    Et donc, j'ai vu des gens aussi qui me ressemblaient beaucoup là-dessus. Ça m'a interpellée. Je me suis dit que peut-être il y avait plein d'autres choses à faire. Et notamment, mon grand sujet, c'est la transmission. C'est de porter une voix, c'est d'aider des plus jeunes ou des moins jeunes. Et j'avais envie de ça. Quand t'as fait 23 ans, j'ai encore une fonction au sein du groupe Iliad aujourd'hui, mais quand t'as fait 23 ans dans un groupe, je suis dans ma 24e année je crois, tu vois, t'as envie de liberté. Alors c'est un peu drôle quand tu bosses pour un opérateur qui s'appelle Free, mais t'as envie de liberté, t'as envie de retrouver ta liberté de parole aussi, parce que tu peux pas dire tout ce que tu veux, on sait bien que dans nos sociétés... Les prises de parole sont driveées, etc. Même si on n'a jamais été empêchés de dire quoi que ce soit par Zaviniel. Mais tu as des porte-parole, tu as des trucs et donc tu respectes ça. Donc j'avais aussi envie de reprendre cette liberté, reprendre et puis pouvoir faire plein d'autres trucs. Donc j'ai créé une boîte, j'ai failli en créer une autre. avec des gens super et ça s'est pas fait, ou j'ai envie de te dire pas encore fait. J'ai tâtonné sur un sujet lié à l'égalité, mais finalement, moi j'ai interrompu. Je suis cofondatrice de Systemic et j'ai arrêté en fait. Systemic, c'est Systemic pour sister, STEM, science, technologie, engineering, mathématiques. C'est Mic pour micro porte-voix. Et donc, pour encourager les jeunes filles à aller vers la quatrième révolution industrielle et notamment via les filières technologiques et scientifiques. Donc, si tu veux, c'était aussi ça. C'était m'impliquer dans des causes qui me sont chères. Ce que je fais aujourd'hui. Et oui, c'est être libre.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as atterri sur la STEM Academy.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai créé la STEM Academy. Donc, STEM, vous avez compris, Science, Technologie, Engineering, Mathematics. Qu'est-ce qu'on fait dans la STEM Academy ? Dans la STEM Academy, on a pour objectif de développer les talents au sein des entreprises pour accompagner les entreprises vers cette transition numérique et transition environnementale. Donc on forme aujourd'hui, parce qu'on a pas mal d'ambitions et des sujets passionnants sur lesquels on aimerait former, aujourd'hui on a des clients dont on forme les équipes en cybersécurité, en data. donc data analyst, data scientist, etc. parce que la transition numérique et environnementale passe par la data. Le no-code et le low-code. Le no-code avec un parti pris qui est de former pour le coup des femmes et des demandeuses d'emploi pour leur permettre une reconversion et pouvoir mettre un pied justement dans cette transition numérique. Donc il manque à peu près 10 000 applications en France et donc être concepteur, conceptrice d'applications. C'est permettre à une société d'accélérer considérablement parce qu'elle va pouvoir mettre une app en trois mois à dispo du grand public versus un code qui va être beaucoup plus long, plus onéreux, etc. Et puis, on forme également Soft Skills. Donc, on forme un public mixte, mais on a aussi un module avec un parti pris qui est le module d'humour. Parce que ce n'est pas simple dans nos entreprises, ce n'est pas toujours volontaire de la part des hommes. C'est souvent très maladroit. Mais on se prend ça en pleine face et on rougit, on rentre dans un rapport de force, on fait un dossier RH. Et donc, c'est comment lutter contre le sexisme ordinaire grâce à l'humour, sans braquer la personne qui aurait été maladroite. Et donc, avec une certaine vivacité d'esprit, de pouvoir répondre et de continuer à travailler en équipe dans de bonnes conditions. Et puis, on forme les RH parce que je me suis rendu compte depuis deux ans. que les RH, c'était un peu le parent pauvre de la formation, ils doivent développer des talents, ils doivent recruter des talents, mais elles-mêmes, ces ressources ne sont pas formées sur ces grands sujets de transition, et donc elles ont parfois du mal à dérouler les feuilles de route stratégiques de leurs dirigeants. Donc aujourd'hui, la STEM Academy, c'est ça. Et on fait un super module qui cartonne sur l'art du prompt, donc on forme pas mal de comex aujourd'hui. sur l'art du prompt, donc intelligence artificielle, comment utiliser les outils, et ça c'est effectivement un module qui cartonne.

  • Speaker #1

    Ça m'étonne. Et vous n'avez pas de retard, parce que le Frontelia, c'est tout récent.

  • Speaker #0

    On n'a pas de retard et même mieux, on a des experts sur le sujet pour accompagner. On est très fiers d'eux et on a des super bons retours. Ça permet aux entreprises de comprendre ce que sont les IA, comment les utiliser dans leur quotidien, faire attention aussi à leur utilisation à partir des outils professionnels et personnels. C'est un vrai sujet. et puis de construire une vision aussi sur des outils qu'ils pourraient eux développer, soit en interne, soit en passant par des tiers.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as eu une carrière exceptionnelle au sein de Free. Finalement, tu me dis si je me trompe, mais je crois comprendre que c'était un peu de l'intrapreneuriat finalement.

  • Speaker #0

    Il y a eu beaucoup d'intrapreneuriat, oui.

  • Speaker #1

    Et donc là, tu es passée à full entrepreneuse Est-ce que ça a été dur ? Est-ce qu'il y a des compétences que tu as dû apprendre ? Ou finalement, tu étais déjà bien armée avec toute cette expérience ?

  • Speaker #0

    On apprend tous les jours, mais je pense que j'étais quand même assez bien armée. C'est-à-dire que je savais ce que je voulais faire, je savais comment je voulais le faire, avec qui je voulais le faire. Donc ça, c'était très clair pour moi. Après, lancer une boîte, trouver des clients, tu vois, même si... J'ai, je crois, plutôt une bonne réputation. C'est quand même pas évident. Donc, évidemment, c'est un travail avec nos équipes de la STEM Academy. Mais voilà, c'est plutôt chouette aujourd'hui ce qu'on fait après un an et demi de création. Donc, on est content d'être sollicité. C'est quand tu commences, quand les gens commencent à venir te chercher, c'est plutôt sympa. Donc, on est dans ce moment-là.

  • Speaker #1

    C'est sûr que ça fait plaisir. Et quel style de dirigeante tu es ? Si j'interrogeais les personnes autour de toi, tu penses qu'ils te décriraient comment ?

  • Speaker #0

    On te dirait sans doute que j'ai une vision de là où je souhaite emmener les équipes et que je sais déléguer tout en maîtrisant le cadre de jeu. Donc, c'est le principe de l'intelligence collective. Ce n'est pas le truc, ce n'est pas l'anarchie, c'est que tu as un cadre. qui est celui que toi, tu définis en tant que dirigeant. Et dans ce cadre, les gens, ils peuvent faire ce qu'ils veulent à condition d'atteindre l'objectif qui est fixé. Donc, il te dirait que je laisse une liberté. Je pense qu'il te dirait que j'aime bien la culture du feedback et que je suis un leader qui reconnaît le droit à l'erreur en entreprise. J'avais un panneau d'ailleurs à côté de mon bureau sur la reconnaissance du droit à l'erreur parce que je trouve qu'échouer, c'est apprendre. Et donc, ça permet effectivement, à condition d'avoir la prise de recul, la prise de hauteur, de se dire pourquoi, qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, etc. Donc, on te dirait que je suis un leader humain, mais exigeant. Et je me souviens, j'ai des collaborateurs qui me disent, mais en fait, Angélique, parce qu'il y en a qui font parfois des grosses conneries. Donc, tu vois, il faut quand même bien recadrer la situation. Et j'ai notamment un directeur d'établissement qui me disait Vous êtes quand même la seule personne qui recadre avec une fermeté de ouf, mais avec le sourire. Donc, c'est un peu le principe où tu prends un coup derrière la tête, mais il y a un sourire et tu repars travailler, tu as compris le truc. Et donc, on décrirait, je pense, un peu comme ça. Et puis, obsession du client. de la performance, de la célébration des succès, du partage en équipe. Voilà, je pense que c'est tout à fait moi. Il y a plein d'autres trucs sans doute, mais...

  • Speaker #1

    Si tu avais du coup trois conseils à donner à des jeunes entrepreneurs, maintenant que tu es passé du côté entrepreneurial, ça serait quoi ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait cultiver la résilience, parce que... Non ? Tu veux réagir ?

  • Speaker #1

    Alors, en fait, ce qui m'intéresse, si je peux me permettre, c'est... C'est quoi la résilience ?

  • Speaker #0

    L'entrepreneuriat personnel exige de faire face à des défis et des revers. Tu le sais toi-même, en tant qu'entrepreneur, tous on est soumis à ça. Et donc c'est développer une mentalité résiliente en acceptant que l'échec fasse partie du processus d'apprentissage. Parfois c'est dur, mais... C'est comme ça qu'on apprend à rebondir, tu vois, la reconnaissance du droit à l'erreur dans nos entreprises. C'est pareil pour un entrepreneur, c'est apprendre à rebondir avec les difficultés, à ajuster les stratégies, à voir les obstacles comme des opportunités d'évolution. personnel parce que c'est comme ça que l'on peut effectivement avoir des ambitions et avancer. Et puis, le deuxième conseil, ce serait de pratiquer la gestion du temps et des priorités. Donc, ça peut inclure une planification quotidienne. Il y a beaucoup de gens qui font ça. Moi aussi, je ne vais rien apprendre à ceux qui nous écoutent. C'est la tout doux. Moi, j'ai une tout doux quotidienne, donc la veille pour le lendemain. Donc, ce soir, je vais rentrer à la maison. Il va me rester ça, ça, ça, donc je vais le faire. Et puis, je vais me faire ma tout doux pour demain. Donc, je pense que ça permet aussi d'avoir des objectifs réalisables. C'est une technique de gestion du temps. Et puis, le troisième, c'est d'investir sur son développement personnel. On en a parlé. C'est-à-dire qu'il faut investir sur soi, que ce soit par le biais de lecture aussi. Ce n'est pas forcément de la formation payante. C'est d'apprendre, on peut avoir des mentors, de l'expérience, et puis effectivement, on peut suivre des modules de formation en e-learning. Donc, c'est développer les compétences, cultiver notre confiance en soi, ne pas avoir peur d'explorer des nouvelles idées, de développer. Et puis, j'ai envie de te dire, j'ai envie de t'en donner un quatrième, c'est cultiver l'art de la curiosité délibérée, c'est-à-dire aborder la vie avec cette curiosité délibérée, activement à découvrir de nouvelles idées, des perspectives, des expériences, en allant vers les gens. C'est encore une forme d'apprentissage, d'être très curieux.

  • Speaker #1

    Je crois que toi, sur l'entrepreneuriat, souvent, on dit qu'au départ, ceux qui entreprennent pour la première fois ont une idée et valorisent à fond l'idée. Et moi, je trouve que justement, il faut absolument aller parler de cette idée à tout le monde de manière à rapidement la maturer, voir si elle colle au marché et trouver un positionnement. Donc oui, la curiosité, aller en parler aux gens, etc. Je suis vraiment aligné.

  • Speaker #0

    Quand tu commences à faire ça, tu es presque dans un POC.

  • Speaker #1

    Tout à fait. C'est une manière de faire un POC.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Une manière de faire un POC, il n'y a pas besoin de 10 000 euros. Tu regardes les gens qui sont autour de toi, tu crées un groupe de... Moi, je crée des groupes WhatsApp avec des potes et je leur pose des questions.

  • Speaker #0

    Mais la vie, en fait, est un voyage continu, je trouve, d'apprentissage et de croissance. Et donc, c'est comme ça qu'il faut prendre la vie et qu'il faut prendre les claques de la vie et les bonheurs de la vie. C'est un voyage.

  • Speaker #1

    Et Angélique, du coup, qu'est-ce que tu penses du monde actuel en tant que femme ?

  • Speaker #0

    Alors, je vais te faire une première réponse qui est en tant que femme, pour les femmes dans le monde actuel. On a beaucoup parlé d'inégalité, de stéréotypes de genre, etc. D'évolution, mais il faut que ça évolue. Je pense qu'il y a une reconnaissance croissante. de la valeur du leadership féminin. Et donc, on voit que les femmes commencent à occuper des postes de direction dans les entreprises, dans les gouvernements, dans les organisations, et que ça contribue à diversifier les perspectives et les approches. Je pense qu'il en faut encore beaucoup plus, pour une raison très simple. C'est qu'encore une fois, les équipes mixtes surperforment les équipes non mixtes de 16%. C'est prouvé, donc pour des questions de performance, c'est important. Il y a quand même beaucoup moins de femmes en prison. Donc, on est quand même moins influencés, je pense. Alors, est-ce qu'on est le fait qu'on soit des mères de famille et qu'on est dans la transmission, dans l'obligation ? Alors, même si je connais des hommes qui partagent totalement ces valeurs-là, mais il y a quand même moins de femmes dans les prisons, donc on aimerait les avoir un peu plus à la tête de nos gouvernements. Et puis, pour les femmes, il y a également un sujet qui est, je pense, hyper important. C'est que les femmes, elles font face à des défis spécifiques en fonction de leur contexte culturel, ethnique, économique ou d'autres facteurs. Et donc elles peuvent avoir finalement des inégalités qui peuvent être exacerbées parce qu'elles vont appartenir à des groupes qui sont marginalisés. Et donc quand on est une grande blonde comme moi, on fait face au cliché de la grande blonde quand on démarre sa vie professionnelle, mais on s'en sort bien aujourd'hui. En revanche, quand on est... Quand on est une femme et qu'on est noire, c'est vachement plus compliqué dans la durée. Donc voilà. Et puis il y a l'IA dans le monde actuel, pour revenir à la question. Donc les biais liés à l'IA, c'est-à-dire qu'on revient sur les biais persistants liés à l'éducation, la culture qu'on a reçue. Mais l'intelligence artificielle elle-même reproduit des biais qui sont assez durs aujourd'hui. Et donc j'espère qu'on ira aussi vers... vers une forme d'éthique en matière de code des algorithmes, où il faudra répondre à des prérequis pour que l'ensemble de la population soit représentée. Et puis ce que je pense à titre personnel du monde actuel... Il y a des évolutions, mais il y a tellement de... Le droit des femmes recule dans le monde entier. Il y a des choses horribles qui se passent. Évidemment, je pense au conflit russo-ukrainien. Évidemment, je pense à ce qui se passe aujourd'hui en Israël et à tous ces jeunes qui partaient faire la fête et qui se sont retrouvés dans des situations abominables, déplorables. Donc, en fait, ça me touche. toutes ces femmes qui ont été relâchées on ne sait pas comment elles vont poursuivre leur vie demain après ce qu'elles ont vécu donc c'est des atrocités c'est des crimes de guerre le monde actuel est dur et il est passionnant sur les aspects technologiques les 20 dernières années je suis la génération Minitel Minitel et fax ce qui ne me rajeunit pas mais... On a vécu 20 ans de bouleversements et en fait, les 20 prochaines années vont être d'autant beaucoup plus bouleversantes que ce que moi j'ai pu vivre, ma génération a pu vivre. Donc en même temps, il y a des choses passionnantes qui sont devant nous. Mais voilà, j'espère que le monde actuel tirera, j'ai envie de te dire, tirera expérience de ce qui se passe. Mais non, parce qu'on n'a pas tiré les enseignements nécessaires de ce qui s'est passé par le passé et on reproduit alors qu'on est censé être des gens civilisés. On reproduit des choses horribles.

  • Speaker #1

    Quand je t'écoute, tu es une éternelle optimiste, je pense.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis optimiste et en même temps très... Enfin, tu vois, je ne comprends pas ce qui se passe. À notre époque, on n'imagine pas toutes ces guerres. Donc, on parle de l'Ukraine, de la Russie. On parle de ce drame de l'Israël, de Gaza, etc. Mais il y en a partout dans le monde des guerres. Et donc, on n'imagine pas, en fait, moi, je n'imaginais pas, il y a 10-15 ans, tu vois, qu'on puisse se retrouver dans cette situation-là.

  • Speaker #1

    Ça te fait peur, même pour toi qui as des enfants ?

  • Speaker #0

    Non, moi, je ne suis pas quelqu'un qui ressent ou qui vit la peur. C'est particulier. C'est peut-être lié à mon histoire de vie parce que je suis pragmatique. Donc, je pense qu'on ne fait rien avec des angoisses. Encore une fois, il faut avancer. et donc c'est droit devant mais peut-être qu'il y a des choses qui sont il y a des signaux qui sont inquiétants comme quoi ? comme ce que je viens de te citer les guerres ? oui les guerres c'est particulièrement inquiétant mais voilà j'espère qu'on trouvera des consensus Mine de rien, tu vois, Israël, ça fait quatre mois, ça va faire deux ans pour l'Ukraine. Le temps passe vite, on est bien tranquille au chaud en France, mais il y a des peuples qui souffrent.

  • Speaker #1

    Tu penses que les solutions peuvent venir de la société civile, du monde politique, du monde de l'entreprise ?

  • Speaker #0

    Je pense que déjà, si chacun y mettait du sien, on aurait un monde bien meilleur.

  • Speaker #1

    C'est la théorie du colibri ?

  • Speaker #0

    Absolument, c'est valable pour l'environnement. Si chacun faisait une petite part pour la planète... la planète serait en bien meilleure santé que ce qu'elle naît aujourd'hui.

  • Speaker #1

    On a des dirigeants et des dirigeantes en France qui ont des super parcours, dont je pense que tu fais partie. Tu n'as jamais songé à aller en politique ?

  • Speaker #0

    Écoute, Gabriel Attal vient de succéder à Elisabeth Borne, donc on peut lui suggérer mon nom pour le ministère de l'égalité ou le ministère du travail qui me passionnerait, pourquoi pas ? Non, je ne plaisante absolument pas. J'y ai souvent pensé et je vais être très honnête avec toi. J'avais même fait une démarche à l'époque sous le gouvernement Sarko, et j'étais sortie d'un rendez-vous à l'Élysée, et je m'étais dit, mais quand même, la politique ! Un, tu te prends des coups, beaucoup de coups, et quand on voit aujourd'hui nos politiques, ne serait-ce que les maires de nos villes, comment ils sont traités, voire agressés, les enfants de ces gens, qui sont quand même des citoyens engagés avant tout. Comment les enfants, les ados sont traités, moi je ne comprends pas non plus qu'on puisse agresser des gens. Donc tu prends beaucoup de coûts, ta famille prend des coûts, t'es quand même pas beaucoup chez toi. Et puis globalement, ton investissement, il n'est pas vraiment payé. Très souvent, on dit que les ministres sont trop payés, mais je pense que les gens ne se rendent pas compte du rythme d'un ministre, de la responsabilité et de la charge. Quand tu compares à nos grands dirigeants français à la tête des grands groupes, les ministres sont sous-rémunérés. Ce n'est pas pour autant que si j'étais ministre, j'irais pour l'argent. Ce n'est pas du tout le sujet. J'irais pour l'argent. parce que j'aurais envie de changer les choses et de vraiment apporter ma contribution à la société et sans doute de travailler sur des aspects qui me semblent importants. Donc la politique, j'y ai pensé, j'ai arrêté d'y penser, j'y repense un peu parce que je me dis que c'est important et qu'il faut que ça vienne de gens, d'entrepreneurs. qui ont réussi leur vie, qui n'attendent pas forcément quelque chose, eux, à titre personnel, qui n'en ont pas besoin pour manger et qui vont y aller parce qu'ils ont des convictions et qu'ils vont s'engager pleinement dans des fonctions pour faire bouger les lignes pour la France avant tout.

  • Speaker #1

    En interviewant un autre sage, je lui avais posé la même question et il m'avait répondu que s'il n'avait pas une femme exceptionnelle, il y aurait sûrement été. Est-ce que toi, si tu n'avais pas une famille exceptionnelle, Comme tu es quelqu'un de combattant, de résiliente, et que j'ai l'impression que tu aimes bien les challenges, ça aurait été... Enfin, alors j'ai compris que la porte n'est pas totalement fermée, mais c'est quelque chose qui, forcément, serait plus facile à envisager.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est sûr que quand tu as une famille, tu te poses la question. Ce n'est pas simple. Parce que du coup, ce n'est pas seulement toi qui prends l'engagement, c'est que tu embarques tout le monde avec toi. Parce que potentiellement, tu vois, si ça tourne mal, tout le monde le vit. Et les enfants, dans les collèges, dans les lycées, ils ne sont pas forcément super aimables entre eux. Donc, c'est sûr que quand tu as une famille, tu réfléchis. Mais je pense que moi, j'ai un mari qui m'a toujours soutenue. Pour le coup, j'ai une famille exceptionnelle, un mari exceptionnel. Et si demain, c'est mon choix, évidemment, il faudra que ce soit un choix collégial, familial. Et évidemment, je serai soutenue si c'est le choix que fait la famille pour moi. Mais après, je te cache pas que j'ai toujours fait ce que j'ai voulu. Et donc, ça veut pas dire que je suivrai pas. Mon mari m'a toujours dit non, non, je veux pas que tu ailles en politique. Mais demain, si effectivement il y a une opportunité, on en parlera très sérieusement.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a quelque chose de récemment ou pas, de fou un peu, que t'as fait ?

  • Speaker #0

    De fou ?

  • Speaker #1

    Ouais, de très surprenant.

  • Speaker #0

    De très surprenant, au sens parce qu'on ne s'attendait pas à ce que je le fasse, ou parce que c'était de l'audace, ou qu'est-ce que tu...

  • Speaker #1

    Au sens où on ne s'attendait pas à que tu le fasses.

  • Speaker #0

    Donc, parmi les choses très audacieuses que j'ai faites, j'ai offert des caleçons, le slip français, à un chef d'État.

  • Speaker #1

    Alors, là, il faut qu'il nous en dise plus. Tu as commencé ?

  • Speaker #0

    Oui, alors c'est une très longue anecdote, donc je vais essayer de te la faire très courte.

  • Speaker #1

    Un chef d'État français ?

  • Speaker #0

    Un chef d'État français, oui, absolument. C'est François Hollande. Donc, pendant sa présidence, à la suite d'une discussion avec deux chefs d'entreprise, qu'on a eues un matin, à 4h du mat, parce qu'il y avait le terrorisme à l'époque, on était convoqués 3h, 4h avant notre vol. On s'est mis à discuter et puis je leur ai dit, je vais inviter François Hollande à dîner. Ils se sont super marrés. Et puis je leur ai dit, je vais le faire et puis vous viendrez avec moi. Et en fait, j'ai été déposer une lettre à l'Élysée pour inviter le chef d'État à dîner avec quelques dirigeants de la Nouvelle Économie que je connaissais, donc quelques potes. Et une semaine après, j'ai reçu un appel du conseiller de la présidence. Chère madame, le président de la République est très honoré par votre invitation qu'il accepte. J'étais là Quoi ? Canon ! Moi, je pensais déposer une lettre toutes les semaines pendant six semaines, tu vois. Donc, première lettre, ok, j'ai trouvé ça super. Évidemment, le conseiller me dit Mais vous comprenez qu'on n'est pas en mesure tout de suite de vous donner une date ? Oui, évidemment, je comprends. Et puis finalement, le dîner s'est fait six semaines après ce coup de fil. Moi, j'ai invité le président à dîner, donc je pensais faire ça dans un restaurant. Tu vois, évidemment, je savais qu'il y avait tout un protocole, une sécurité, mais c'est le jeu. Et puis, pas de chance. En fait, il ne pouvait pas sortir de l'Elysée, donc on a été invité à l'Elysée. Donc, la classe, c'était un très, très grand moment. Et donc, la tradition veut que quand on est invité chez quelqu'un, même si on était un peu invité chez nous, l'Élysée, c'est chez nous, mais on était quand même chez le président de la République. Eh bien, on a offert un cadeau. Je n'ai pas voulu dire à personne que j'avais convié à se dîner avec moi ce que j'offrais parce que je me suis dit on va me freiner. Effectivement, à la fin du dîner, je suis allée voir le chef de l'État en disant monsieur, vous connaissez la tradition, donc on a un cadeau pour vous. C'est un cadeau. eu égard à votre fonction. Donc, le président a ouvert, il a vu qu'il y avait trois paires de chaussettes, le site français. Mais le premier qu'il a ouvert, c'est Églison. Il m'a dit, mais madame, le site français, c'est quoi ce truc ? Limite, vous vous moquez de moi ? Non, non, en fait, vous ne connaissez pas l'entreprise. Non, non, je ne connais pas l'entreprise. Et donc, je ne connaissais pas non plus l'entreprise dans sa version chiffre. Et j'avais, 48 heures avant, bossé une petite fiche que j'avais apprise sur où ils produisaient, combien de salariés, etc. Ils avaient relocalisé de l'emploi en France. Ça, c'est le slip français. Et donc, le président, en fait, s'est beaucoup intéressé au sujet, m'a posé plein de questions. Et c'était canon. Et du coup, on a cette anecdote, François Hollande et moi, j'affectionne particulièrement cette anecdote. Et par ailleurs, j'ai découvert quelqu'un de très humain, de très technique dans les sujets. Et donc, j'ai été assez épatée, en fait, par le chef d'État, que j'ai revu après. Et c'est pour ça que je me permets de te dire qu'il est assez impressionnant.

  • Speaker #1

    Et dans ton audace, quand tu l'as revu, est-ce que tu t'es permis de lui demander s'il l'est porté ?

  • Speaker #0

    Non, c'est lui qui me l'a dit.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc François Hollande porte du slip français.

  • Speaker #0

    Absolument. Et pour un président de la République, je trouve ça plutôt plein de bon sens.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et tu sais d'ailleurs que l'Elysée a ouvert sa boutique, la boutique de l'Elysée. Si tu ne connais pas et si ceux qui nous écoutent ne connaissent pas, vous avez des produits mais canons. Et la boutique de l'Elysée va ouvrir à proximité de l'Elysée. Et c'est un super concept. Donc, tu peux trouver des t-shirts Cocorico, des assiettes, des mugs, des paniers bleu, blanc, rouge. En fait, c'est vraiment le site est canon et les produits sont canons.

  • Speaker #1

    Bon, là, tu nous as donné une anecdote qui est quand même super sympa. Tu nous as beaucoup parlé de ta famille, tes enfants. J'ai l'impression que c'est hyper important pour toi.

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est ma chair, c'est la prunelle de mes yeux. Oui, absolument. En plus, on est très famille. On fait beaucoup d'activités ensemble. On aime être ensemble tout le temps. C'est assez sympa. Évidemment, ils sont jeunes. Dans deux ou trois ans, ils vont peut-être dire Maman, c'est bon, tu nous lâches

  • Speaker #1

    Et comment tes enfants te décriraient si je les croisais ?

  • Speaker #0

    Alors, Maman Angélique, mes enfants te diraient… Ils me le disent très souvent parce qu'en fait, c'est assez marrant de voir dans les yeux de mes enfants de l'admiration et en même temps de se dire mais comment tu fais ? Attends maman, tu vas écrire un nouveau livre là ? Ouais, je vais écrire un nouveau livre. Non mais maman, tu viens de faire de la céramique, t'as fait combien d'assiettes ? Bah je viens d'en faire 30. Et tout est comme ça si tu veux. Donc à la fin d'un de mes livres, j'ai ma fille, à ce moment-là, elle avait 8 ans sur mon premier livre. Et elle est arrivée à 8 ans et elle me dit, on était en plein mois d'août, j'étais pendant mes congés, j'essayais de finir cet ouvrage, c'est très dur d'écrire. Tu vois, ce n'est pas quelque chose d'inné non plus chez moi, où j'ai une facilité, c'est vraiment un travail. Donc je bosse la nuit, j'ai des séquences de travail, sinon je ne fais rien. Donc tu vois, je parlais de planification quotidienne, en fait c'est ça, tu dois t'astreindre à faire les choses. Et ma fille me dit, maman, je suis tellement fière, tu sais, de tout ce que tu fais. À 8 ans. Et je me suis dit, enfin, c'est dingue, ça m'a donné les larmes aux yeux. Je me suis dit, à 8 ans, elle a conscience de ça, ça remplit le cœur, et puis ça m'a tellement motivée à finir cet ouvrage. Et à la fin, du coup, je lui ai mis une petite dédicace avec cette phrase qui m'a beaucoup marquée. Et mes enfants, là, me disaient encore le week-end dernier, Mais maman, c'est incroyable tout ce que tu fais Et je leur dis, mais en fait, il y a des gens qui ont envie de faire des choses, qui ne les font jamais. Moi, en fait, dès qu'il y a quelque chose qui me passe par l'esprit, tout de suite, j'ai envie de le faire, j'ai envie de le tester, j'ai envie de voir. Donc, tu vois, j'avais envie de faire un service de table pour la maison. Je cuisine très bien, j'adore cuisiner. Et je me suis dit, c'est quand même dommage, je fais mes préparations, mes assemblages. Et puis, j'avais une jolie vaisselle, mais je me suis dit, ce n'est pas moi qui l'ai faite. Et je trouve que ça a dénaturé avec tous les efforts que je mettais en cuisine. Donc, j'ai fait mon service de table. Et évidemment, mon mari me dit, bon... Tu as fait ton service de table et puis, comme à chaque fois, le truc est devenu industriel. Donc, tu as acheté un four alors que je cuisais en Bretagne. C'était toute une histoire. J'amenais mes trucs. À chaque fois, il y avait un peu de casse. Et effectivement, le truc est devenu industriel. Et voilà, je fais une expo vente dans quelques semaines, alors que j'ai démarré il y a un an, un an et demi, la céramique. Donc, c'est marrant. J'ai des pièces qui sont en vente dans une boutique rue française. Je ne m'attendais pas du tout à ça.

  • Speaker #1

    Donc, maman est une superwoman. pour ta fille notamment.

  • Speaker #0

    Et je me permets, je me fais un petit coup de pub. On peut suivre mes créations sur mon compte Instagram. OK. C'est arrobase by Ange, by underscore Ange. Et donc, voilà, suivez-moi, ça me fera plaisir. Un petit mot d'encouragement. Et si vous trouvez le truc moche, vous me le dites parce que ça fait grandir.

  • Speaker #1

    Très bien. Écoutez, posez vraiment vos likes pour Angélique parce que c'est important pour elle et la céramique, c'est cool, au passage.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Jouer avec de la terre, ça fait du bien.

  • Speaker #1

    Oui, ça détend.

  • Speaker #0

    Ça détend, c'est le seul truc que je fais sans switcher. Je suis incapable de me poser, de faire un truc sans faire quelque chose en même temps. J'ai toujours deux, trois activités en même temps. Je cuisine, je vais faire un truc en même temps. Alors que là, la céramique, c'est juste un désastre si tu n'es pas concentré.

  • Speaker #1

    Donc, tu fais beaucoup de choses. C'est super, tu es dans l'action, etc. Je pense que ça va inspirer beaucoup de gens et ça va aussi peut-être poser quelques questions sur... Comment tu fais ? Et moi, ça me fait penser à la santé mentale, parce que j'ai compris que tu m'étais beaucoup de plaisir dans tout ce que tu faisais actuellement. Et aussi, je repense aussi à toutes les responsabilités que tu as eues. Finalement, malgré tout, tu restes une humaine. Et donc, est-ce que tu as un secret ou des conseils ou comment tu as fait pour gérer cette pression, ce stress qui est quand même réel ?

  • Speaker #0

    Alors moi le premier conseil que je donne et les gens se disent souvent bah ouais mais quand on est fatigué on est fatigué, c'est de faire du sport. Je pense que le sport c'est important. Moi mon truc c'est la course à pied, je me vide la tête, je me fais du bien à l'esprit, au coeur, au corps, ça me permet d'être alignée, ça me permet d'avoir une certaine posture, ça aide beaucoup dans son leadership aussi, l'activité sportive. Et puis, encore une fois, c'est d'être organisé. Donc, moi, j'ai fait trois enfants, trois ans et demi. Si je n'avais pas été organisée avec le lancement du quatrième opérateur mobile, ça n'aurait pas été possible. Donc, si tu n'es pas organisé, bien dans ta tête, bien dans tes baskets, c'est compliqué. Donc, il vaut mieux faire une pause et reprendre tout à zéro. parce que parfois, c'est utile de le faire comme ça aussi. Moi, je n'en ai jamais eu besoin. J'ai des gens qui m'ont dit, mais tu vas finir en burn-out, ce n'est pas possible. Tu dors trois heures par nuit. Qu'est-ce que tu fais ? Comment tu fais ? Et en fait, tu vois, tu me parlais de peur. Ces gens-là, parfois, m'ont fait peur. Je ne suis pas fatiguée, moi. Je suis juste heureuse de faire tout ce que je fais. Je vis. Et donc, dans mon entourage, on me l'a très, très, très souvent dit. On m'a dit, mais tu as un terreau pour ça, parce que ce n'est pas possible. de faire tout ce que tu fais et à un moment donné, ça va péter. Écoute, je pense que ça ne pètera pas. Ça aurait dû péter depuis longtemps, si ça avait dû péter. Et non, c'est parce que je pense que je suis définitivement quelqu'un d'enthousiaste, amoureuse de la vie et que j'apprécie la vie et que je souhaite vraiment la vivre pleinement. La croquer, comme certains disent. Et puis, oui, j'ai une famille, un point d'équilibre. Donc, moi, je n'ai pas de sujet de charge mentale. Il y a eu des périodes difficiles. Trois enfants en trois ans et demi, je n'ai pas pris de congé maternité. J'ai allaité chacun de mes enfants. J'ai calé les allaitements entre les réunions. Donc, il y a des nanas qui vont se dire, mais complètement tarées. Oui, on peut le faire quand on a des grossesses top comme moi j'ai eu. Ce n'est pas souvent le cas pour toutes. C'est le cas quand on a un super mari. Moi, mon mari, il se battait avec moi pour changer les couches de nos enfants. Enfin, tu vois, tout ça, ça aide aussi. Donc, c'est précieux d'être bien accompagné dans son quotidien, notamment quand on fait une carrière ou quand on a de l'ambition. Si on est avec un bad boy, c'est mort.

  • Speaker #1

    Ok, donc enthousiasme, sport, pragmatique. Et donc, comme tu dis, t'as jamais pété. Et en effet, je pense que... Après tout ce que tu as fait, tu ne pèteras pas. Malgré tout, est-ce que tu as eu quand même des périodes qui étaient un peu plus basses ou un peu plus compliquées ? Des épisodes qui ont été plus difficiles ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Bien sûr, il y a eu des épisodes difficiles. Il y en a toute la vie, de toute façon. Donc, notamment, j'ai été la cible d'une émission qui part d'une conclusion pour faire son enquête. C'est un concept. C'est un concept. Ce n'est pas tout à fait le mien et ce n'est pas celui de plein de gens, mais c'est le truc. J'ai été la cible, j'ai servi de fusible dans une émission. Ça a été très dur parce que j'ai reçu des milliers d'injures. Mes enfants ont été menacés, j'ai été menacée de mort. Et tu ne t'attends pas à ça parce que quand tu travailles, tu ne t'attends pas à mettre en danger ta famille. Quand tu as un job, globalement, tu nourris ta famille. Donc, tu ne t'attends pas du tout à ça. Et je ne m'y attendais d'autant pas que ce qui a été dit était faux. Et c'était assez malin, d'ailleurs, dans cette émission, parce qu'on disait, mais oui, on va vous dire qu'elle a reçu plein de prix, leadership, management, symétrie des attentions, enfin voilà. Mais, sauf que le mais, il était complètement branle-ballant. et que malheureusement, tu as une époque où si tu contre-attaques, tu fais vivre un sujet et c'est toi qui en pâtit. Donc, pour l'éteindre au plus vite, même si tu n'es pas la personne qui a été décrite à heure de grande audience, tu fermes le sujet et tu dis Ok, ça va passer parce que sur les réseaux sociaux, tout est éphémère. Et c'est le cas. Donc, oui, ça, c'était une période très compliquée pour ma famille et pour moi. Pour mes équipes aussi, qui l'ont très mal vécu, très très mal vécu, et qui ont été d'un soutien incroyable vis-à-vis de moi.

  • Speaker #1

    C'est ce que j'allais te dire, tu m'avais raconté qu'en effet, ils t'avaient soutenu.

  • Speaker #0

    Énormément.

  • Speaker #1

    Et eux sont dans la réalité de l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Bah eux, ils vivent le quotidien. Ils savent qui t'es, tu peux pas mentir quand t'es dirigeant. Si t'es une sale conne, t'es une sale conne. Si t'es pas une sale conne, forcément les gens sont eux aussi touchés par ce qu'ils ont entendu.

  • Speaker #1

    T'as dit mis en danger ma famille à ce point-là ?

  • Speaker #0

    Ah bah oui, c'est très violent. Oui, c'est très violent,

  • Speaker #1

    oui. Parce qu'eux sont peut-être moins préparés par prendre des...

  • Speaker #0

    Non, parce que les réactions que ça génère sont des réactions démesurées, agressives, violentes. Moi, j'ai reçu des courriers de menaces de mort. Mes enfants ont été menacés de mort sur les réseaux, des trucs. Et tu te dis, mais c'est pas possible, quoi. Encore une fois, tu ne travailles pas pour ça. Et notamment pas quand tu as des convictions qui sont plutôt nobles à la base. Si tu sais que tu as un merdé à un moment donné, tu reconnais que tu as un merdé, ça arrive à tout le monde. Mais évidemment, il ne faut pas avoir fait de mal aux gens sciemment, ce qui n'est pas mon cas. Mais c'est la vie, encore une fois, on apprend de ces situations difficiles.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as plus couru pendant cette période ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai un peu plus couru et j'ai fait attention s'il y avait des gens derrière moi, quand même.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    J'ai vécu ça.

  • Speaker #1

    On ne s'attend pas à ça dans nous.

  • Speaker #0

    Oui, parce que t'es placardée physiquement dans une émission de télé, etc. Les gens, ils te connaissent. C'est-à-dire que tu passes de l'ombre à t'es sous les sunlights et on te décrit comme une sorcière, une mégère, quelqu'un qu'il faut abattre. Forcément, tu fais hyper attention. Et puis quand tu reçois des courriers, tu te dis, ok, j'ai intérêt, tu te retournes. Tu prends le métro, tu te retournes.

  • Speaker #1

    Ok, donc au-delà des courriers, on t'a, pour être polie, embêtée dans la rue.

  • Speaker #0

    Je n'ai pas eu énormément de choses, mais oui, j'ai eu des... J'ai vu des changements d'attitude dans des gens que je connaissais, mais qui étaient plus des relations, qui se sont dit, oula, on ne la connaissait pas en fait, on ne la connaissait pas. Il faut faire gaffe, tu vois. Et donc c'était assez surprenant, parce que ce que dit la télé est vrai. Tu vois, pour le citoyen français, ce qu'on dit à la télé, c'est vrai. Sauf que ce qu'on dit à la télé, ce n'est pas toujours vrai. Il faut aussi aller chercher ces informations, il faut trier. C'est le cas sur les réseaux sociaux. Si tu ne tries pas tout ce que tu peux lire, globalement, tu es quand même assez manipulé. Donc voilà, oui, ce n'était pas une période facile. Je ne m'attendais pas à ça, à gérer des réactions, à gérer des postures. C'est compliqué. Et puis j'ai dû m'en justifier professionnellement. Pendant des années, quand on venait me chercher pour un conseil de surveillance ou un conseil d'administration, on m'a systématiquement parlé de cette émission.

  • Speaker #1

    Forcément, c'est les choses.

  • Speaker #0

    On m'a demandé de montrer pas de blanche. Bon, après, les gens en entreprise comprennent assez bien quand tu leur expliques, parce que tout le monde y est un peu confronté. C'est un fond de commerce de taper sur les gens qui font.

  • Speaker #1

    Et sur les personnes engagées, souvent, on a un sentiment de justice aussi qui est assez important pour eux. Moi, j'essaie de me mettre à ta place. Tu n'as pas eu envie de répondre à ça.

  • Speaker #0

    Euh, si, évidemment. Évidemment que j'ai eu envie de répondre. Mais c'est ce que je te disais, c'est que si tu relances le truc, tu relances les insultes, tu relances les menaces, tu relances la pression sur ton cercle proche, c'est-à-dire ta famille, mais aussi tes collaborateurs. Et le truc, il devient invivable. Donc, t'es pas coupable de ce qu'on t'accuse, ok, mais tu dis ok, si je vais en justice, pour la justice... pour rétablir effectivement ma réputation, etc. Bon, après, les gens qui me connaissent, tu vois, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais quand même, et tu te dis, ok, le truc, il va durer trois semaines, voire un mois, tu te fais cartonner, cartoucher, mais ça s'arrête. Alors que si tu veux en justice, ça continue, et ça continue sur les réseaux sociaux, et ça continue pendant... Deux ans, trois ans, parce que la justice est longue en France.

  • Speaker #1

    Chaque fois qu'il y a un procès, c'est des enfants.

  • Speaker #0

    À chaque fois, et puis c'est du pain béni pour ce genre de production d'émission. C'est du pain béni.

  • Speaker #1

    Pour passer sur un sujet un peu plus joyeux, aujourd'hui, qu'est-ce qui te rend heureuse ?

  • Speaker #0

    Ce qui me rend heureuse, c'est ma famille.

  • Speaker #1

    Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #0

    Non, j'ai trois enfants canons. Ils ont chacun leur personnalité, leur caractère, leurs envies, leurs hobbies. Et j'ai un super mari, super partenaire de sport, super copain. Et donc ça, je trouve que c'est hyper important. Enfin, j'ai une chance exceptionnelle. C'est pas un truc que... Parfois, ça peut être éphémère. Il faut faire gaffe. Ça s'entretient, la magie du couple. Les enfants, ça se tient aussi, ça se cadre, ça s'éduque. Il faut les aimer. Donc, tout ça s'entretient. Mais oui, ça me rend hyper heureuse. Et puis, de voir mes enfants grandir et de les voir bien grandir, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    C'est super. Ça revient à l'équilibre aussi dont tu parlais tout à l'heure.

  • Speaker #0

    Quand j'ouvre un four de céramique à 2h du mat pour sortir les dernières assiettes que j'ai enfournées et que je vois qu'elles sont réussies, ça aussi, ça me rend heureuse.

  • Speaker #1

    Tu dors combien d'heures par nuit ?

  • Speaker #0

    Je dors beaucoup plus. Avant, je dormais 3h par nuit. Maintenant, je dors entre 5 et 6h par nuit.

  • Speaker #1

    5 et 6h par nuit. Alimentation, c'est important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alimentation, oui. Sport, alimentation. Moi, j'ai fait des choix très jeunes. En fait, tu réalises ça avec le temps. Moi, j'ai arrêté de manger de la viande, j'avais 12 ans. Je ne mange pas de viande. Et j'ai arrêté de manger avec amidon il y a 5 ans. Alors, j'en mange de temps en temps, mais c'est voulu, c'est cadré. Tu vas dire, et tout dans la maîtrise, dans la planification, un peu. C'est comme ça. Parce que j'ai une exigence personnelle vis-à-vis de moi. Donc, je me suis intéressée à ce qu'on appelle la chimie digestive. Et donc, j'ai appris à comprendre. les réactions chimiques des aliments entre eux, des boissons entre eux, etc. Donc, je suis sauvée parce que boire du vin rouge, je suis une passionnée de vin. Boire du vin rouge avec une protéine, on l'élimine. Vin blanc, champagne, tout ça, t'élimines pas. Donc, du coup, ça tombe bien. J'adore les vins tanniques, rouges. Et donc, je me fais plaisir. Je continue à me faire plaisir.

  • Speaker #1

    Donc, t'es végétarienne ?

  • Speaker #0

    Ouais, je suis lactose végétarienne. Donc,

  • Speaker #1

    t'étais déjà précurseur.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, c'est marrant. À 12 ans...

  • Speaker #1

    C'est marrant aussi jeune.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme ça. Je ne pourrais pas imaginer mettre une fourchette de viande à ma bouche. En revanche, je vais beaucoup te surprendre, je n'ai aucun problème à égorger un poulet. Il y a des gens, c'est le sang, c'est le truc. Je ne prive pas mes enfants de viande, ni mon époux. Je cuisine, ça ne me pose pas de problème. En revanche, pour moi, très jeune, je l'ai arrêté et je n'ai jamais pu en manger. Quand je vais à l'étranger, en Afrique, je peux manger éventuellement de la vipère, je peux manger des termites, je peux manger des esticots en Thaïlande, ça ne me pose pas de problème. Mais la viande, non.

  • Speaker #1

    De ce que je comprends... Tu veux dire, ta famille t'inspire, j'imagine. Est-ce que dans le monde business, ou pas d'ailleurs, est-ce que tu as quelqu'un, un leader ou une leadeuse, surtout, qui t'inspire ?

  • Speaker #0

    J'ai beaucoup de femmes dirigeantes que j'aime beaucoup, qui sont toutes inspirantes. Il y a Maud Bailly, qui est en charge du luxe chez Accor. et qui est une femme absolument incroyable avec beaucoup de qualité. J'ai Natacha Ausha qui est la CIO de Fred, la joaillerie chez LVMH, qui est aussi une femme incroyable pour qui j'ai aussi beaucoup d'admiration. Et puis si j'avais une héroïne, on remonterait quelques siècles en arrière. Ce serait Olympe de Gouges, qui était la première féministe, donc la première femme à défendre le droit des femmes au prix de sa vie. Donc Olympe de Gouges, pour te citer une figure historique, inspirante et de femme de notre monde d'aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Alors, je ne me demande pas pourquoi cette question m'est venue, mais elle m'est venue si tu avais une deuxième vie, parce que malheureusement, on n'a qu'une vie. si t'avais une deuxième vie est-ce que tu ferais autrement ou tu ferais un autre métier en fait j'ai déjà l'impression d'avoir plein de vie et donc si j'avais une deuxième vie je referais sans doute la même chose c'est une belle réponse Angélique j'ai lu aussi que t'étais investisseuse du coup dans des start-up donc t'es business angel c'est quoi hum Qu'est-ce qui fait que tu investis dans une startup ? C'est quoi le plus important pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors, déjà investir dans des startups, c'est une opportunité passionnante parce qu'on voit des dossiers passer, on voit plein d'initiatives, des innovations, on voit plein de trucs assez dingues et des gens passionnants. Mais il faut quand même rappeler aux personnes qui nous écoutent que ça comporte aussi des risques parce que tu mets de l'argent et tu peux ne pas le revoir. Et donc, l'idée avant d'investir, c'est quand même d'évaluer soigneusement les startups et les fondateurs, les équipes fondatrices que l'on va rencontrer. Donc, moi, pour évaluer si je vais mettre un ticket, si je vais investir, j'ai plusieurs critères. Donc, le premier critère, c'est que c'est une question d'hommes et de femmes. Donc, les fondateurs ou les fondatrices, ce sont qui ? Est-ce qu'ils ont mis des fonds propres ? Est-ce qu'eux-mêmes croient à leur projet au point de mettre débit ? Tout le monde n'a pas les mêmes moyens, mais si c'est 1000 euros, 2000 euros, est-ce que tu les mets toi-même dans ton affaire ? C'est aussi évaluer les compétences des gens qui forment cette équipe fondatrice. Donc c'est l'expérience et la complémentarité de l'équipe, c'est la compétence de l'équipe. qui pour moi est souvent un facteur assez déterminant du succès de la start-up. Ensuite, la start-up, elle répond à quoi ? Donc, c'est la proposition de valeur, c'est son idée. C'est en termes d'innovation, est-ce qu'elle propose une idée innovante ou une solution unique à un problème existant ? En proposition de valeur, est-ce que la proposition de valeur, elle est claire et convaincante ? Est-ce qu'elle résout aussi un problème réel ? Merci. Et puis, elle s'intéresse à quel marché, c'est quoi la taille du marché ? Est-ce qu'il y a des compétiteurs ? Qui sont-ils ? C'est quoi les éléments différenciants avec les compétiteurs sur ce marché ? C'est aussi le modèle économique, la viabilité financière, les coûts, les marges. C'est la traction que peut avoir la start-up et donc quelle va être sa protection, ce qu'elle a déjà atteint des jalons significatifs. au stade où elle est, qui fait qu'on peut effectivement se dire qu'il y a une trajectoire toute pas prévue, parce que rien n'est prévu, il y a toujours plein d'aléas, mais en tous les cas, est-ce qu'il y a cette trajectoire possible ? Donc ça, c'est important. Et puis, au-delà de la complémentarité de l'équipe et de l'expérience de l'équipe, est-ce qu'ils vont être en mesure, eux, d'exécuter ? L'idée. Parce que la plupart des boîtes qui se plantent, c'est un problème d'exécution, c'est pas un problème d'idée. C'est l'exécution qui a péché. Et donc, est-ce qu'ils sont capables d'aller au bout ? Et donc, lequel est moteur parmi ces duos ou des trios à la tête de start-up ? Est-ce qu'il y en a un qui est capable de porter ça à tout l'opérationnel, toute l'exécution ? Et puis, il y a une question de fit. Est-ce que tu les sens, tu ne les sens pas ? C'est un truc, ça, c'est intuitif, c'est irrationnel, c'est un truc personnel. Donc, moi, ça m'est arrivé de voir un mec génial, je le vois encore. génialissime, avec un projet génial, mais je l'ai trouvé tellement hautain que je me suis dit, mais c'est fini, quoi. Tu vois, il y a le sujet de la confiance en soi et puis il y a l'humilité. Donc, je me suis dit, mais je ne peux pas mettre de billes auprès d'une personnalité comme ça, quoi. Ce n'est pas possible. Et puis, de façon plus générale, en ce qui me concerne, moi, j'aime investir pour participer aussi à l'écosystème français. J'ai fait très très peu d'investissements dans des startups étrangères. J'en ai une, c'est Next Protein, qui est basée en Tunisie, qui sont les premiers à avoir été sur le sujet des fermes d'élevage d'insectes. Donc une super belle entreprise qui a dans son capital maintenant un fonds d'investissement qui s'appelle Raise. Je suis ravie. J'ai fait un seed sur une ex-protéine. Les insectes, ça me parlait. Je n'ai pas hésité un instant. C'est cool. Mais voilà, participer à l'écosystème français, j'ai une posture plutôt très silencieuse. Si tu ne viens pas me chercher, je ne viens pas te voir. Je ne suis pas chiante. J'ai des entreprises un peu coup de cœur. Et donc, elle, je vais regarder davantage les reports. Je vais avoir envie de regarder où ils en sont. Mais voilà, on vient me chercher sur des petits déjeuners, des déjeuners pour aller craquer des sujets qui sont liés à mon expertise. Donc, gestion de croissance, expérience client, marketing émotionnel, transfo aussi d'entreprise. Quand on atteint un certain seuil et qu'il faut passer au seuil suivant en interne, comment on fait ? Donc tous ces sujets-là qui font que voilà, et puis la data évidemment qui est un de mes dada, mais on vient surtout me chercher parce que sinon on ne voit pas.

  • Speaker #1

    Tu as investi dans combien de startups en tout ?

  • Speaker #0

    J'ai un portefeuille d'une trentaine de sociétés, peut-être un peu moins parce que j'ai fait quelques exits et avec le Covid j'en ai 3-4 malheureusement qui ont disparu.

  • Speaker #1

    Je te demandais justement le nombre d'exits, donc il y a 2-3 exits.

  • Speaker #0

    Non, j'en ai fait un peu plus. des super exits où j'ai fait x3 mais je fais des petits tickets si tu veux, c'est de la stratégie de diversification je fais pas de gros tickets, d'ailleurs tu vois on parlait de l'entrepreneuriat féminin de la levée de fonds pour les femmes etc c'est marrant parce que j'ai souvent été classée numéro 1 ou numéro 2 ou numéro 3 dans les classements de business angel français féminin, donc dans le top 3 tu dis t'es canon, mais tu regardes le top 3 féminin et le montant investi par les trois premières femmes françaises, et tu prends le top 3 masculin, donc le classement masculin, et tu regardes la différence, en fait, tu rajoutes 2 ou 3 zéros dans la colonne de gauche chez les mecs en investissement versus que nous. Donc, tu vois, ça donne aussi une tendance de bah oui, on ne peut pas investir autant que les hommes parce qu'en fait, globalement, on gagne moins d'argent. Donc, forcément, c'est moins facile.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Merci beaucoup Angélique pour tout le temps que tu nous as accordé, la sincérité. Merci. De ne pas avoir esquivé une question et d'avoir répondu à tous. C'est vraiment hyper agréable. Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour finir ce podcast ?

  • Speaker #0

    De continuer à profiter de la vie, de continuer à faire preuve d'audace et d'être heureuse. Ce que je te souhaite aussi et ce que je souhaite à tous les sages qui nous écoutent sur le podcast.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Angélique, à bientôt.

  • Speaker #0

    A bientôt, merci.

  • Speaker #2

    Merci à tous pour votre écoute sur ce premier épisode des Sages. J'espère sincèrement que vous avez appris beaucoup de choses aujourd'hui. Si vous voulez en savoir encore davantage sur Angélique, je vous invite à aller voir les nombreux livres qu'elle a écrits. Pour la fin du sexisme, une planète à rembourter et l'expérience client, une histoire d'émotion. Comme elle nous a raconté, elle a aussi commencé à la poterie. Et donc vous pouvez la suivre sur son Instagram, on va mettre dans la description. Vous pouvez aussi contacter Angélique sur LinkedIn où elle est très active. Les Sages, c'est aussi une aventure entrepreneuriale pour moi qui débute. Donc n'hésitez pas à m'envoyer sur mon LinkedIn, Nicolas Jeanne, vos retours, vos feedbacks, vos commentaires. C'est vraiment super précieux pour moi. Comme dans toutes les aventures entrepreneuriales, au début, on a vraiment besoin de feedback. Si vous avez aimé et appris grâce à l'épisode, s'il vous plaît, la meilleure manière de nous remercier, c'est de mettre 5 étoiles sur la plateforme sur laquelle vous écoutez l'épisode. Cela permettra de faire remonter ce nouveau podcast dans les classements. C'est très important parce que plus le podcast sera connu, plus nous aurons des personnalités exceptionnelles comme Angélique avec qui converser. En parlant de personnalités exceptionnelles, comme vous êtes resté jusqu'au bout, vous le méritez. Je vous annonce que notre prochain invité sera Thierry Mullier, l'ancien président de l'AFM, l'association familiale Mullier, qui est simplement la plus grande famille business de France.

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