- Speaker #0
Cet épisode est soutenu par Pavillons, la collection de littérature de Robert Laffont. Depuis 80 ans, Pavillons rassemble des auteurs qui ont marqué leur temps. En cette rentrée littéraire 2025, Pavillons s'ouvre à la littérature française avec toujours la même envie, dire la diversité du monde, la force de la littérature, l'exploration, le rêve.
- Speaker #1
Bonjour, bienvenue donc au troisième forum de la rentrée littéraire de Livres Hebdo, ou plutôt au forum de la rentrée littéraire Livres Hebdo et Lire Magazine, puisque nos deux médias, un média professionnel Livres Hebdo et un média plus grand public, tous les deux consacrés au livre ont choisi de s'associer. Je suis Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et cette année c'est en compagnie de Baptiste Liger, bonjour Baptiste, directeur de la rédaction de Lire Magazine que j'ai le plaisir de vous présenter ce forum.
- Speaker #2
Merci beaucoup Jacques, ça fait plaisir de se retrouver, pas que toutes ces années, on se connaît un peu depuis...
- Speaker #1
Un peu en tant que co-critique dans différents médias et on est très ravis de se retrouver mais... On va peut-être parler plutôt de vous que de nous.
- Speaker #2
Absolument, absolument,
- Speaker #0
absolument. On va peut-être parler des éditeurs et éditrices de la rentrée littéraire. Ils étaient douze ce jour-là à représenter les grandes maisons de littérature française dans la somptueuse librairie 7L à l'occasion du Forum de la rentrée animé par Jacques Braunstein et Baptiste Liger le 15 mai 2025. Que nous réserve la rentrée littéraire française de l'été ? C'est le sujet d'ouverture de cet épisode. En deuxième partie, je fais escale à Nantes pour visiter la librairie Durance, qui est l'une des librairies doyennes de France. Elle ne fait pas son âge. À la fin de l'épisode, la clique critique se réunit autour de la table pour parier et peut-être influencer les livres qui vous serviront d'abris anti-coup de soleil cet été. Avant cela, Baptiste Liger, directeur de la rédaction du magazine Lire, Lucie Bidet, créatrice du compte Instagram Lecture au hasard, et Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo, Merci. entouré des milliers de livres du sol au plafond à la librairie Settel, c'est presque intimidant, nous raconte tout ce qu'ils savent, présagent et espèrent de cette prochaine rentrée littéraire. Avant d'entrer dans les détails, vos impressions générales ? Une rentrée resserrée ?
- Speaker #1
Moi, il me semble effectivement, d'une part, en regardant les catalogues des éditeurs, il me semble qu'il y a un petit peu moins de livres. Certains grands éditeurs qui avaient 10, 12 livres. en ont 6-7 cette année. Et je dois dire qu'à la lecture de la trentaine de textes dont on a parlé là, ce qui m'a frappé, c'est que les textes avaient l'air souvent mieux travaillés. On arrive avec des livres qui sont mûrs.
- Speaker #0
Des livres plus mûrs, Baptiste Liger ?
- Speaker #2
En tout cas, c'est vrai, on a peut-être un effet numérique inférieur, mais cela peut aussi s'expliquer par deux années énormes et surtout une rentrée de janvier maintenant qui devient plus grosse qu'avant, donc peut-être cela s'équilibre-t-il entre ces deux saisons.
- Speaker #0
Lucie Bidet, vos impressions après avoir assisté à ce grand forum ?
- Speaker #3
Il y a de belles promesses à venir avec notamment des thèmes assez forts On a parlé ce matin de la famille, on a parlé du poids de l'héritage, de la reconstruction Ça promet de beaux livres, les nuits seront sûrement courtes mais la joie éternelle Elles seront intenses Les thématiques justement,
- Speaker #0
vous avez commencé à en parler pendant le forum Je crois que vous avez vraiment repéré des thématiques qui traversent la rentrée littéraire J'ai l'impression effectivement...
- Speaker #1
dans une époque bouleversée. Alors, on pourrait le dire de toutes les époques, mais enfin bon, là, quand même, l'Ukraine, Trump, Israël, Palestine, enfin, quand on dit une époque bouleversée, on voit de quoi on parle, et ça va tellement vite que les écrivains ont un petit peu tendance à se dire, dans le fond, je vais parler de ce qui ne change pas, je vais parler de ce que je connais, je vais parler de qui est mon père, qui est ma mère, quelle est ma filiation, d'où je viens, de quoi je suis le seul ou la seule à pouvoir parler.
- Speaker #0
Baptiste Liger, la famille, peut-être d'autres thématiques fortes ?
- Speaker #2
La famille, ou plus précisément parfois un membre de la famille, c'est peut-être aussi le portrait de quelqu'un, une sœur, une mère, un père, mais pour mieux se décrire soi. J'allais dire presque l'autoportrait à travers l'autre, par ce biais familial, me semble particulièrement présent cette année. On peut notamment citer la peau dure de Vanessa Schneider, qui évoque la figure écrasante de son père, un personnage... Très charismatique, mystérieux, qui au moment où il est parti, lui a laissé une sorte d'héritage en quelque sorte, qui a été le début de son enquête pour savoir qui il était et qui de fait elle est aujourd'hui.
- Speaker #1
Et on pourrait aussi parler du livre de Catherine Girard, In Violentia Veritas, qui parle de son père, Georges Arnault, qui était l'auteur du Salaire de la Peur et qui avait été accusé d'avoir tué toute sa famille et donc être la fille d'un assassin, même s'il a été acquitté. Elle a mis 60 ans à écrire ce texte et c'est un texte magnifique.
- Speaker #2
On peut présenter le livre d'Anne Berest.
- Speaker #1
Le livre de Léonard de Récondo, le livre de Lydie Salvaire, la liste est longue. Et Amélie Nothomb, bien sûr.
- Speaker #0
Amélie Nothomb qui va parler de sa mère cette fois.
- Speaker #2
En tout cas de la lignée de sa mère, puisqu'il y a sa grand-mère, son arrière-grand-mère, jusqu'à quel point elles ont influé sur qui elle est, elle, aujourd'hui. Je pense qu'il y a un autre thème qui est assez intéressant et qui revient dans pas mal d'ouvrages de cette rentrée, ce sont les différences sociales en France. L'exemple typique, c'est Paris contre province. On le retrouve notamment dans le premier roman publié à l'Iconoclaste, La bonne mère, dont on risque de beaucoup parler à la rentrée.
- Speaker #0
Jacques, toi tu as relevé une thématique qui traverse la rentrée littéraire sur les femmes qui se séparent et qui refusent de le subir.
- Speaker #1
Effectivement, je note ça, quitter, qui tente. On a des narratrices qui, à un moment, disent « Oui, là, on se sépare, mais ça va être à ma manière. » Cécile Kildi, chez Calmann Levy, fait ça. Maria Pourchet, chez Stock. C'est une femme qui dit à son mari « Écoute, moi, j'en peux plus. Je m'en vais. Je vais à l'hôtel. » Elle va très mal à l'hôtel, mais pourtant, elle reste là où elle voulait aller. On retrouve ça, évidemment, chez Chloé Delhomme, qui se souvient d'une ancienne séparation et d'un homme qui a voulu un peu trop dicter sa vie. Et moi, je vois ça au carré. avec Adélaïde de Clermont-Tonnerre qui reprend un des personnages les plus emblématiques de Femmes qui ne veulent pas subir, Milady dans un roman qui s'appelle Je voulais vivre et elle réécrit Dumas d'un point de vue féministe et du point de vue d'une femme qui ne veut pas subir et tout à coup on relie les trois mousquetaires d'un autre œil.
- Speaker #0
En littérature plus de genre, il y a je crois la dystopie qui émerge vraiment depuis quelques années et particulièrement dans cette rentrée.
- Speaker #2
Elle émerge d'un titre particulièrement attendu, c'est Zem, la suite de Chien 51 de Laurent Godet, il y a quelques années. Qui aurait imaginé l'auteur du Soleil d'Escorta devenir un des grands noms de la littérature de l'imaginaire en France ? On n'y croyait pas trop. Et pourtant, le livre a obtenu un grand succès. D'habitude, on n'aime pas trop jouer les auteurs qui ont eu le concours en pleine rentrée littéraire, mais là, comme Laurent Godet, encore une fois, est un petit peu à part, aucun problème, on le met là, il est sur ce créneau bien particulier, et nul doute que Zem ravira ceux qui ont adoré Chien 51.
- Speaker #1
Oui, avant, il y avait le style d'un côté, et puis le récit de l'autre, la fiction, la science-fiction. Là, on a beaucoup de livres avec un style très tenu, et en même temps qui sont à la limite de l'ultra-modernité et de la dystopie. Je pense au roman de Clément Camarmercier, La Tentation Artificielle, ou à celui d'Hélène Frappa, Neurona, tous les deux chez Actes Sud. Vincent Message, La Folie Océan. Anthony Passeron, c'est un livre qui est plutôt dans le passé, mais il raconte... sa jeunesse à travers les jeux vidéo. Et c'est touchant, alors qu'a priori, les jeux vidéo, c'était pas gagné.
- Speaker #2
On notera quand même que depuis quelques années, les éditeurs de littérature générale, j'entends, n'hésitent pas à mettre des ouvrages, disons dystopiques, de SF, d'anticipation, dans la rentrée littéraire. Parce que, généralement, c'était pas un registre qu'on aimait trop mettre à ce moment de l'année. On préférait des récits intimes, on préférait des ouvrages sur des grands drames historiques ou sociaux. Et on n'allait pas trop du côté des littératures de l'imaginaire. Or, même si... on est loin d'être dans une domination de la dystopie sur la rentrée littéraire. Malgré tout, quelques ouvrages réussissent à exister à ce moment-là. Ça s'explique aussi parce que les prix littéraires, très généralement, n'allaient pas trop du côté de ce domaine de la création.
- Speaker #0
Tu gardes la parole, Baptiste, parce que je crois que c'est l'une de tes passions, la musique est assez présente, je crois, dans cette rentrée.
- Speaker #2
Oui, toute l'année, on s'aperçoit que maintenant, les auteurs n'hésitent pas, par exemple, à faire des playlists, sites... beaucoup la musique. Ça s'est vraiment imposé de plus en plus. Par exemple, dans le livre de Julien Delmer, qui est un véritable hommage à la country, lui, c'est un grand amoureux de musique et de toutes les musiques depuis bien longtemps.
- Speaker #0
Lucie, je te vois hocher, est-ce que c'est quelque chose que tu avais repéré déjà depuis quelques temps, la présence de la musique dans la littérature ?
- Speaker #3
Je pense notamment à un livre que j'ai en tête, Reste d'Adeline Dieudonné, qui est l'un des premiers livres que j'ai écouté avec une playlist. Et je l'ai fait pour la première fois et ça a été une chouette expérience.
- Speaker #0
Autre thématique actuelle et malheureusement intemporelle, la guerre ?
- Speaker #1
Oui, la guerre. Alors curieusement, les rentrées précédentes, c'est bizarre de dire ça, mais il a été pas mal question de l'Ukraine. Là, c'est clairement le conflit israélo-palestinien qu'on voit dans cette rentrée. Ce qui est intéressant, c'est que les auteurs se disent un petit peu, je simplifie bien sûr, c'est difficile de parler du 7 octobre, c'était il y a très peu de temps. Par contre, il y a eu une guerre qui a beaucoup ressemblé à ça, dans son côté éclair, dans son côté déflagration pour la région, c'est la guerre des six jours. Et la guerre des six jours, on la trouve dans L'homme qui lisait les livres de Rachid Benzine, qui raconte un libraire à Gaza, et on imagine bien que c'est... pas facile d'être libraire à Gaza. On retrouve aussi la guerre des six jours dans J'étais roi à Jérusalem, de Laura Ulonati, et on retrouve aussi cette histoire du Proche et du Moyen-Orient, dans le livre de Sharif Madjah Lani, Le nom des rois. Et vous allez voir, c'est étonnant, j'ai même un dernier livre où il est question de la guerre des six jours, c'est Le ciel est immense de Ferhat Alani, ce journaliste d'origine irakienne qui raconte son oncle qui était pilote dans l'armée irakienne et qui, ma foi, a perdu la guerre d'ici.
- Speaker #0
Baptiste, sur la guerre ?
- Speaker #2
On a aussi de la première et de la seconde guerre mondiale. Ça, c'est une valeur sûre pour les prix littéraires. En tout cas, très souvent, on retrouve, vous pourrez regarder les sélections depuis 20 ou 30 ans, Goncourt, Renaudot, Académie française, etc. Vous êtes quasiment sûr de retrouver au moins un texte sur la première ou la seconde guerre mondiale. Et puis, souvenez-vous, par exemple, je ne sais pas, le Renaudot pour les âmes grises de Philippe Claudel, le Goncourt pour Pierre Lemaitre. C'est quelque chose qui revient de manière extrêmement récurrente. Là, on pourrait évoquer le « Entre toutes » de Franck Bouys. On peut penser à Galenand avec son nouvel ouvrage L'homme sous l'orage à l'iconoclaste ou bien encore le procès de Nuremberg vu par Alfred de Montesquieu, c'est chez Robert Laffont.
- Speaker #0
Donc le thème de la guerre qui est bon pour les prix d'après Baptiste Liget et tu avais repéré aussi le mot amour qui revient de plus en plus dans les titres.
- Speaker #2
On disait longtemps, il y a quelques années, qu'il fallait le Ausha ou le mot venise dans le titre pour pouvoir vendre en librairie. Là cette année j'ai l'impression que le mot femme revient à la mode. Là, le mot amour revient beaucoup, ou parfois c'est aimer. On a aimé de Sarah Chich. Un amour infini de Ghislaine Dunant chez Albin Michel. Chloé Delhomme, ils appellent ça l'amour.
- Speaker #1
Alice Fernet, comme en amour.
- Speaker #2
Et il y en a d'autres. On notera toutefois qu'en rentrée littéraire, ne laisse que très peu de place aux livres exclusivement comiques, aux comédies.
- Speaker #1
Et pour qu'ils résument.
- Speaker #2
Bah non parce que ça fait pas sérieux pour les prix et visiblement les lecteurs n'ont pas forcément envie de rire dans ce moment-là. Puisqu'en général un roman il a très peu de semaines pour pouvoir exister de manière un tant soit peu massive. On préfère sur des temps style avril, mai, juin ou un peu plus tard. Mais voilà la rentrée, la comédie c'est rarissime. On a quelques exemples de réussite, ça remonte à un roman un peu vertueux là c'est son Fakir par exemple. Mais c'est rarement une réussite.
- Speaker #0
Vous avez suffisamment d'intluence tous les trois pour changer cette habitude ? Non,
- Speaker #2
c'est un jeu de lecteur. On lira plus volontiers peut-être un drame intimiste que quelque chose d'un peu plus léger. C'est juste un petit peu comme quand on est au restaurant, à un moment donné, on a plutôt envie de ça que de ça.
- Speaker #1
Moi, je défendrais quand même justement Il s'appelle ça l'amour de Chloé Delhomme, qui est un livre très drôle sur l'emprise et a priori ce n'est pas un sujet très drôle. Franchement, j'ai éclaté de rire. C'est un des rares livres de la rentrée dans lequel j'ai éclaté de rire.
- Speaker #0
Alors, on a parlé des thématiques, on va dire un peu quelques mots sur les auteurs-autrices. On aime bien situer les gros poissons. Est-ce que là, il y a des ou un gros poisson en cette rentrée ?
- Speaker #2
Il y en a un qui sera loin, loin, loin, loin, loin devant tout le monde d'un point de vue médiatique et en librairie. Parce que chaque livre de cet auteur, lorsqu'il sort en librairie, crée l'événement absolument partout. C'est prendre peu de risques de se dire que Colcos d'Emmanuel Carrère, cette année, sera l'événement de la rentrée. Et ça, c'est... pas forcément un mal loin de là en librairie, car j'ai tendance à croire que une rentrée littéraire, elle doit être incarnée par quelqu'un. Tout simplement pour des gens qui vont pas forcément beaucoup aux librairies, mais voilà, il marque ce tempo de la rentrée littéraire, il permet d'entrer dans la boutique, en quelque sorte, et ça, tant mieux, quelque chose me dit, donc, que Colcos de Carrère, oui, oui, on va beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup en parler, même si, pour l'instant, on l'a pas lu.
- Speaker #1
Maintenant, parce qu'il sort que le 2 septembre, les éditions...
- Speaker #2
À moins que l'éditeur ne choisisse de le...
- Speaker #1
Les éditions P.O.L. ont eu l'élégance de laisser un peu de place aux autres livres de la rentrée ?
- Speaker #2
Mais il peut toujours y avoir des jokers parmi les non-attendus qui seront peut-être encore plus attendus que d'habitude. Le livre de Natacha Panna, où il sera question notamment du drame connu par cette jeune femme chahinaise qui a été brûlée vive. Le livre s'intitule La nuit au cœur et ce sera un événement, bien sûr. Ce livre va provoquer une presse considérable et largement le débat. Mais on peut aussi citer Sœur Chalandon avec son livre de Kells, qui évoque sa période de jeunesse, lorsqu'il a quitté Lyon, jusqu'à ses années à Libération. Et ce flou historique et politique, évidemment, va profondément intéresser les lecteurs. C'est certain, ça aussi.
- Speaker #0
Lucie, c'est ta deuxième rentrée littéraire avec ton compte Instagram, TikTok, Lecture au hasard. Comment tu appréhendes cette rentrée ? Comment tu comptes la traiter ? Est-ce que tu as déjà des idées ?
- Speaker #3
C'est toujours assez compliqué de traiter une rentrée littéraire parce qu'on a beaucoup d'ouvrages qui paraissent. Par conséquent, on a aussi beaucoup d'attentes de la part de notre communauté. Moi, de mon côté, en messages privés notamment. Les gens ont besoin d'être guidés, les gens sont perdus dans cette masse, les gens ne savent pas quoi lire. Donc généralement, j'ai... Est-ce que tu peux me dire si tu l'as lu, est-ce que tu comptes en parler, est-ce qu'il va me décevoir ? Donc c'est très compliqué de répondre à cette question. Donc généralement, il faut essayer de trouver des stratagèmes pour faire une vidéo avec plusieurs livres. Donc dans ces cas-là, on essaie de trouver des dénominateurs communs, la famille, l'amour, des choses comme ça. J'ai fait récemment aussi une vidéo sur ces livres qui n'ont pas voulu que je dorme. Là, on va avoir des ouvrages un peu plus palpitants, un peu plus prenants. On essaie de trouver des stratagèmes pour laisser quand même de la place à beaucoup de livres et en parler dans un moindre temps.
- Speaker #1
Non, mais sachez qu'au bout de 30 ans, ce sera pareil. C'est toujours très compliqué de parler d'une rentrée littéraire. 4 ou 500 livres qui arrivent d'un coup et on en revit de parler de tous et il ne faut parler que de quelques-uns.
- Speaker #3
J'imagine. Et vu que choisir, c'est renoncer. C'est toujours très compliqué.
- Speaker #1
Oui, mais informer, c'est choisir.
- Speaker #0
Et Lucie, tu disais que tu mettais en place des nouvelles... des nouvelles rubriques, des nouvelles façons de traiter les livres. Donc il y a notamment, tu parlais de ces livres qui n'ont pas voulu que tu dormes, il y a aussi les incroniqués.
- Speaker #3
Oui, les incroniqués, c'est un format qui a vu le jour il y a quand même plusieurs mois maintenant. Et l'idée c'était de parler de tous ces livres qui dorment dans ma bibliothèque. Je passe devant, je me dis je suis désolée, j'ai pas parlé de vous. Pourquoi j'en ai pas parlé ? Alors certes par manque de temps, mais aussi parfois parce qu'ils sont inqualifiables, parce qu'on trouve pas les bons mots pour en parler. Ce qui est bien avec ce format, c'est que ça permet de parler de différents genres, de différents thèmes. Les gens prennent ce qu'ils veulent, entre guillemets, à ce moment précis, et on pioche à sa guise.
- Speaker #1
C'est vrai que c'est toujours compliqué, une rentrée littéraire. Tout le monde dit oui, tout le monde parle des dix mêmes. C'est un petit peu exagéré, parce que du Figaro à Libération et du Matricule des Anges à d'autres titres, c'est beaucoup plus que ça. Ces 50 titres qui, à peu près, vont se retrouver sur les listes des Grands Prix, ces 50 autres qui vont être remarqués, et puis il y en a un certain nombre... qui ne le seront pas, et c'est parfois très injuste, mais à l'impossible nul n'est tenu, et déjà on va essayer d'en lire 100 ou 50 ou 20, enfin, on fait de son mieux.
- Speaker #0
J'ai une question qui fâche un peu, mais à Livres Hebdo on a mené une enquête pour savoir quelles étaient les sources d'influence les plus grandes pour la prescription de livres et on s'est rendu compte que c'était la complémentarité, mais qu'on ne pouvait pas se passer aujourd'hui de recommandations qui venaient des réseaux sociaux notamment, qui étaient peut-être un lien plus direct avec les lecteurs-lectrices. Est-ce qu'à lire et à livrer hebdo, c'est des choses que vous comptez développer ?
- Speaker #1
Des réseaux sociaux, à Livres Hebdo ou à Lire magazine. Et c'est complémentaire. On ne sait pas faire ce que fait Lucie Bidet. Et peut-être qu'elle ne sait pas encore ou elle ne veut pas faire exactement ce qu'on fait nous.
- Speaker #0
Baptiste, tu voulais ajouter ?
- Speaker #2
Oui, complémentarité. A la fois pour chaque individu et ensuite pour tous les publics.
- Speaker #3
En termes d'accessibilité aussi, on ne s'adresse pas forcément au même public, c'est ce qu'on disait, et on ne s'adresse pas de la même manière non plus. Moi, c'est plus personnel, les gens en message privé, je les tutoie. Il y a une distance qui est assez différente d'un média à l'autre. Pour moi, oui, tout est une question de complémentarité, il n'y en aura jamais un qui prendra le dessus sur l'autre.
- Speaker #1
Et ce qui est intéressant, c'est d'avoir dans un même média plusieurs sensibilités, des critiques. Moi, j'ai des critiques qui... qui aiment les romans à la première personne, d'autres qui aiment quand c'est hyper romanesque et qu'on fait le tour du monde, j'ai besoin des deux. On essaye de savoir quels sont les livres qui vont être le plus remarqués, ceux qui vont être des succès, parce qu'ils sont utiles aux libraires, ils sont utiles à l'industrie, et aussi de trouver la petite pépite qui dit ce que sera la littérature dans 10 ou dans 20 ans, même s'ils en vendent 52.
- Speaker #0
Vive la complémentarité entre les genres littéraires, entre les médias et entre les réseaux sociaux. J'oriente les auditeurs et auditrices qui nous écoutent sur ton compte. Oui,
- Speaker #3
vous pourrez me suivre sur mon compte Instagram ou sur mon compte TikTok. On parlera de la rentrée littéraire et je vous donnerai même quelques conseils un peu différents.
- Speaker #0
Baptiste Liger, où est-ce qu'on retrouve la rentrée littéraire ?
- Speaker #2
Dans Lire Magazine, bien sûr, encore une fois, en kiosque, en abonnement. D'ailleurs, la rentrée littéraire, on l'évoquera en avant-première, dès le numéro d'été, avec les extraits. Et ensuite, ce sera véritablement à partir de fin août, vous aurez notre édition. avec nos vrais coups de cœur et nos jugements critiques. En tout cas, voilà. Et puis, pensez à nos réseaux sociaux, bien sûr.
- Speaker #0
Et dans Livres Hebdo ?
- Speaker #1
Encore plus tôt, dès le numéro de juin, on parle de quelques romans de la rentrée littéraire. Et puis, dans le numéro de juin-juillet, puisque nous, on s'adresse aux professionnels et qu'il faut leur en parler avant qu'ils commandent les livres. Et puis, à partir de septembre, c'est plus les chiffres et Emmanuel Carrère, qu'on espère avoir en interview. Mais on va se battre avec Lire Magazine pour savoir qui l'a.
- Speaker #0
Merci à tous les trois.
- Speaker #3
Merci. Merci.
- Speaker #1
Les voix du livre en chemin.
- Speaker #0
Nous sommes le 25 avril 2025, je suis à Nantes, en plein centre-ville, et je m'apprête à rencontrer Daniel Cousinart et Mathilde Bonizec, qui travaillent à la librairie Durance, fondée en 1858. C'est clairement la doyenne des librairies visitées dans ce podcast, puisqu'elle a 167 ans. Bonjour à tous les deux ! Bonjour !
- Speaker #4
Ici, au rez-de-chaussée de la librairie, c'est ce qu'on appelle la librairie générale. avec une partie importante autour de la littérature principalement. Et puis une petite pièce, enfin une petite pièce qui n'est pas si petite que ça, mais qui est un petit peu à l'écart du rez-de-chaussée où se trouve la bande dessinée et puis tout ce qui est autour de la littérature de la romance.
- Speaker #0
Alors Daniel Cousinart, je crois que vous avez repris la gérance de cette librairie qui a longtemps... était tenu de père en fils, c'est bien ça ?
- Speaker #4
Depuis les années 60. Avant, c'était la famille Durance, qui est donc la famille qui a fondé la librairie. C'était donc un Léon Durance. La date officielle, c'est 1858. Au départ, c'était ce qu'on appelait un marchand de papier, dans les toutes premières années, qui était installé dans une rue un petit peu à l'écart. Puis c'est devenu assez rapidement une librairie de livres anciens, avec des bacs. Chaque livre, comme il y a sur les bords de la Seine, qui était là installé sur le bord de l'Erdre, puisque l'Erdre passe juste devant la librairie. Léon Durand a eu deux enfants, un Léon, du même prénom donc, et un Gabriel. Il y en a un qui a repris la librairie d'origine, et puis le deuxième qui a créé la librairie de Livre Neuf, juste à côté de la première librairie. Et donc ces deux librairies ont cohabité pendant au moins 70 ou 80 ans. Ensuite c'est mon père qui a repris la librairie. Et moi je suis arrivé plus tardivement dans les années 80 pour travailler dans un premier temps avec mon père et puis reprendre la suite après dans les années 90. Bon c'est sûr que les 120 premières années je n'étais pas là, donc j'ai une connaissance plus parcellaire de ce qui s'est passé. On sait qu'il y a eu Colette qui est venue ici. après quand mon père a repris dans les années 60, l'accent a été mis beaucoup plus sur tout ce qui était universitaire, parce que l'université de Nantes se développait. Et donc, entre les années 60 et les années 80-90, la librairie était vraiment la librairie de référence en universitaire et en scolaire. Ça a marqué beaucoup l'histoire de la librairie. Les librairies rachetaient aux parents les livres de l'année précédente et les refournissaient en occasion. pour l'année suivante. Donc ça, ça a marqué quand même pas mal de temps l'image de la librairie. Puis après, dans les années 2000, il y a eu la gratuité des livres scolaires qui s'est instaurée. Et donc là, c'est l'activité, comme je viens de la décrire, a quasiment cessé. Et donc la librairie s'est orientée plus sur les domaines littéraires qui ont été développés à partir de cette période-là. Voilà, les secteurs universitaires sont toujours un peu présents, mais moins... qu'auparavant. Il y a tout ce qui est autour des sciences humaines aussi qui s'est quand même pas mal élargi. Après, il y a les secteurs qui ont émergé mais comme un peu partout, comme la romance qu'on a derrière nous. Et un profil de librairie qui reste assez... Moi j'aime bien dire qu'elle est populaire dans le bon sens du terme, plus précisément familiale entre le secteur jeunesse et le secteur scolaire qui est toujours présent. Les parents, les ambulants dans les autres secteurs, y compris professionnels d'ailleurs, puisqu'on est maintenant la seule librairie à proposer ces assortiments-là. Livres professionnels, juridiques, livres sur l'économie, sur les sciences politiques.
- Speaker #0
En étant aussi vaste et en ayant développé autant de secteurs, est-ce que ça a pu être un peu plus vaste ? pose des problématiques nouvelles.
- Speaker #4
À l'époque, mon père disait un ensemble de librairies spécialisées pour matérialiser le fait que chaque domaine était géré par quelqu'un qui avait un savoir-faire et une certaine expertise dans ce domaine. C'est un credo qu'on a gardé, qu'on a largement, non seulement conservé, mais développé. L'idée étant qu'une librairie indépendante, ça va leur ajouter et elle est dans les libraires qui sont là, qui apportent le conseil, le service, les recommandations et le lien avec les clients.
- Speaker #0
Pour ce podcast, Livres Hebdo, en partenariat avec les éditions Dunod, pousse la porte des libraires pour les écouter nous décrire leurs enjeux, décrypter les tendances éditoriales du moment et partager leurs coups de cœur. La maison Duneau publie des ouvrages de non-fiction sur les éditions Dunod et Armand Collin pour rendre le savoir accessible au grand public, aux professionnels et aux étudiants. Nous sommes toujours avec Daniel et Mathilde. Mathilde qui dirige le rayon sciences humaines et qui va nous dire si sciences humaines peut rimer avec... vacances, soleil, esprit zen.
- Speaker #5
Bonjour. Alors oui, bien sûr, ça peut rimer avec tout ça et bien plus d'ailleurs. Je pense qu'il faut arrêter de se dire qu'on part en vacances avec des livres dits légers. C'est justement, je pense, le moment où on peut apprendre des choses, élargir nos connaissances. Et par exemple, j'ai sélectionné une petite sélection de livres avec lesquels vous pouvez partir en vacances ou même rester à la maison, bien comme vous voulez. Pour les éditions Dunod, c'est la collection dite à la plage. On va découvrir en fait la biographie d'une personnalité célèbre dans les sciences, la philosophie, la religion. C'est très bien fait, c'est tout le temps fait par un spécialiste de la personne en question, donc des historiens, des maîtres de conférences, des professeurs. fait une vitrine il y a de ça un an et demi qui avait cartonné. Ça s'adresse à un public soit qui commence un petit peu à lire des essais, soit qui s'intéresse quand même déjà à ses personnalités. C'est très bien fait, c'est vraiment un tremplin en fait pour pouvoir entrer dans l'œuvre. Après si vous voulez par exemple pas tout de suite lire le Capital de Marx ou Hannah Arendt, vous pouvez commencer par ces livres-là et c'est une très belle porte d'entrée.
- Speaker #0
Et donc c'est la collection à la plage des éditions Duneau. Est-ce que vous avez un autre coup de cœur ?
- Speaker #5
Alors, pour les autres coups de cœur, je vous ai fait une sélection dans plusieurs domaines. En histoire, chez la petite bibliothèque Payot Histoire, vous avez deux titres que j'aime beaucoup, le Timothy Brook, le château de Vermeer, où à travers des peintures de ce peintre, l'auteur va vous décrypter le début de la mondialisation en Europe. Par exemple, sur un tableau, il y a le chapeau d'un marchand, un chapeau fait de... Peau de l'Outre et il va vous expliquer comment cette Peau de l'Outre est arrivée à l'époque, dans les Pays-Bas au XVIIe siècle. Ça se lit presque comme un roman, c'est comme de la docu-fiction en quelque sorte. Et dans le même genre, il y a Alberto Angela qui est un auteur italien, il cartonne en italique et écrit plusieurs titres. Là, je vous ai sélectionné Empire. On va suivre sur plusieurs pays, le voyage d'un sesterce, donc à l'époque c'était l'équivalent de 2 euros de maintenant en fait et donc à travers 7 pièces de monnaie on va aller en Angleterre en Belgique jusqu'en Égypte et on va découvrir comment vivaient toutes ces personnes à l'époque, donc c'est soit un marchand, soit un soldat, soit un esclave c'est passionnant, pareil ça se lit ça c'est un petit peu plus romancé, on a vraiment l'impression de lire presque un roman mais on apprend énormément de choses en le lisant Merci. Dans l'histoire aussi, j'aime beaucoup la collection Calyphe. C'est une nouvelle maison d'édition. Un auteur, soit historien, soit historien de l'art, qui va vous faire une biographie sur un personnage historique. Rachel Carson, Jackie Kennedy. Ça se lit, c'est un tout petit livre à chaque fois. Ça fait 105 pages. Vous pouvez le prendre pour votre petit voyage en train, par exemple. Il y a tout dedans. C'est vraiment une collection que j'affectionne.
- Speaker #0
La collection Petite Biblio de chez Payot et la collection Destin. Vous avez, je crois, un autre coup de cœur côté féministe, Mathilde.
- Speaker #5
Tout à fait. Alors, les éditions Point ont sorti il y a 3-4 ans maintenant des poches. Donc, ça s'appelle Point Féminisme. Et je vous ai sélectionné deux titres, dont un que j'aime particulièrement et un autre qui vient aussi de paraître. Donc, c'est le Talmadesta, la fin des monstres. Et le Hélène Frappa, le Gaslighting. Ce sont deux textes différents. Il y en a un autour de la transition et l'autre autour de cette manipulation un petit peu psychologique pour faire taire les femmes et les faire passer un petit peu pour folles. C'est une collection vraiment très large. Il y a des collectifs, il y a vraiment des études sociologiques. Ça, c'est vraiment presque à laisser sur votre lieu de vacances pour le prochain locataire et pour casser un peu tous les préjugés, si on en a besoin.
- Speaker #0
Et une bonne pratique de laisser le livre sur son lieu de vacances, effectivement. Merci Mathilde. Merci. Merci aux éditions Dunod pour cette séquence Transmission des savoirs. Mathilde, Daniel, qu'est-ce qu'on peut souhaiter à la librairie Durance pour les 160 ans qui viennent ?
- Speaker #4
Des livres, beaucoup de livres, plein de livres et plein de lecteurs. Que souhaiter de plus ?
- Speaker #0
Est-ce qu'il y aura une fête pour les 200 ans ?
- Speaker #4
Ah ben sûrement, c'est obligatoire.
- Speaker #0
Bon, on prend déjà rendez-vous alors. Oui,
- Speaker #4
avec plaisir.
- Speaker #0
Merci à tous les deux.
- Speaker #4
Merci beaucoup.
- Speaker #0
Au revoir.
- Speaker #1
Les Voix du livre, au haut de la pile.
- Speaker #0
C'est la troisième partie de cet épisode, la rubrique en haut de la pile, avec une question brûlante que j'ai posée à la rédac. Quel livre veut-on voir entre toutes les mains cet été ? Autour de moi, les critiques en chef du magazine, Pauline Gabinari, Sean Rose, Alexandre Mouawad et Jacques Braunstein. Bonjour à tous les quatre. Bonjour. Au programme, vos coups de cœur à chacun chacune, mais aussi un focus sur deux livres auxquels on veut faire remonter la pile et traverser les frontières cet été. Attention devinette, il s'agira d'un livre qui a raflé plusieurs prix littéraires français et d'un autre paru dans une première version en 1934 et qu'il faut dépoussiérer d'urgence. Autre indice, les deux noms d'autrices, ce sont des autrices, commencent par Y. Je vous laisse deviner nos focus. En attendant, Jacques... Quel est le chiffre du mois ?
- Speaker #1
Alors le chiffre du mois ou plutôt de la semaine, c'est 5. 5, c'est le nombre de romans de Freida McFadden dans le top 20 de Livres Hebdo GFK au début juin. Et je dois dire que c'est quand même jamais arrivé. C'est-à-dire qu'un auteur ne place pas 1, pas 2, pas 3, mais 5 romans dans les meilleures ventes. Que le roman La femme de ménage, paru chez Gélu en poche, soit dans les meilleures ventes depuis une vingtaine de semaines. Bref, c'est un phénomène comme on n'en a jamais vu. puisque aujourd'hui la femme de ménage se marie, c'est le petit nouveau, sortie chez City et numéro 1 des ventes. La femme de ménage tout court, on le connaît, est deuxième. La psy, toujours de Freida McFadden, est troisième. Et les secrets de la femme de ménage, quatrième. Et la prof, un peu c'est le mauvais des élèves de la classe, n'est que onzième. Mais bon, pour du Freida McFadden, c'est pas beaucoup. En général, c'est déjà pas mal, onzième. Alors, ce qui est frappant, parce qu'on essaye de comprendre comment ça marche, c'est que c'est pas forcément le lectorat qu'on attendrait. notre journaliste Eric Dupuis. a interrogé par exemple la librairie Les Lucioles, qui est une librairie indépendante à Vienne dans la Drôme, et qui dit que oui, il y a un public qu'on n'avait jamais vu, qu'il y a aussi les acheteurs de thrillers, les acheteurs de romances, et que même le public pointu qui aime la littérature blanche et qui vient régulièrement à la librairie dit « Ah non, moi aussi il faut que je lise Freda McFadden. » Donc bon bref, tout le monde lit Freida McFadden, je ne sais qu'en penser.
- Speaker #0
Merci Jacques. Pauline, on commence avec ton coup de cœur comme la valise de livret. très chargé, tu as deux minutes chrono.
- Speaker #3
Et un petit livre pour les petites valises, je voulais commencer cette émission avec un album tout doux pour enfants mais aussi pour adultes puisque je l'ai lu hier soir à mon copain et il a adoré, il s'est endormi après la fin du livre. Ce livre c'est l'histoire d'un chasseur « Sauvage » qui rencontre une petite fille ou peut-être une femme, on ne sait pas trop. C'est un long poème illustré à l'aquarelle d'une infinie délicatesse et qui a pour moi tout de l'héritage, 20 ans plus tard, du renard et de l'enfant. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce film de Luc Jaquet.
- Speaker #0
Non !
- Speaker #1
On était peut-être un peu vieux et on n'avait pas d'enfant petit.
- Speaker #3
C'est désastreux, c'est un film magnifique, j'espère que les auditeurs s'en souviendront. Ce livre, c'est l'idée de la difficile balance entre volonté d'apprivoiser et besoin de liberté. D'ailleurs, en disant ça, on aurait presque tout dit. Puisque l'histoire est simple et sans prétention, parfait pour un retour au calme avant le coucher ou comme c'est l'été, une sieste au soleil. Le nom quand même, avant de finir, parce qu'il est très très très joli. C'est Le silence des porcelaines, écrit par Agnès Domergue, illustré par Valérie Linder et publié par mes chouchous de toujours, cote cote cote, édition.
- Speaker #0
Et c'est paru en mai 2025. Merci Pauline. Jacques, c'est à toi. Quel est ton coup de cœur et les raisons de le lire cet été ?
- Speaker #1
Eh bien, mon coup de cœur, c'est le lac de la création de Rachel Kushner. Et j'ai cherché, dans ce que j'avais beaucoup aimé depuis la rentrée de janvier, un livre qui pourrait remplacer en quelque sorte un gros thriller et un pavé de la plage, tout en étant assez littéraire. Moi, j'aime beaucoup Rachel Kushner. C'est une autrice qui aime le choc des cultures, les voyages, la pop culture. Et là, elle a fait un roman qui se passe, et ça, c'est quand même assez incroyable pour une Américaine, dans une communauté qui ressemblerait un petit peu... peu à Tarnac ou à Notre-Dame-des-Landes. Et ce qui est très original, c'est qu'il y a plein de choses. On a de l'espionnage, un thriller, de l'écologie, un gourou, un peu de philosophie. Mais il y a un double prisme. D'une part, la narratrice est une indique de la police qui est payée pour venir dans cette communauté et les exciter un peu et essayer de les envoyer en prison. Donc, on voit un truc pour lequel on a de la sympathie raconté par quelqu'un pour qui on n'a pas de sympathie. ou l'inverse, mais enfin c'est un peu inattendu. Et ça se passe en France, c'est la culture française qu'on connaît tous par cœur, mais racontée par une Américaine. Et tout à coup, quelque chose qu'on connaît très bien, prend une certaine étrangeté et j'ai trouvé ça assez fascinant.
- Speaker #0
Elle avait reçu le prix Médicis pour le Mars Club. Et ce que tu dis, je trouve, s'applique aussi à un de ses livres qui s'appelle Les routiers sont sympas. Je ne sais pas si tu l'avais lu. Non,
- Speaker #1
je n'ai pas lu Les routiers sont sympas, mais j'ai écouté l'émission sur RTL quand j'étais tout petit, donc ça m'a fait marrer de retrouver ce titre.
- Speaker #0
C'était un livre excellent, un recueil d'essais vraiment génial. Le lac de la création de Rachel Kushner, paru à la Cosmopolite chez Stock et c'est traduit de l'anglais par Emmanuel et Philippe Aronçon, paru en janvier 2025. Sean, à ton tour, tu nous fais voyager à travers les yeux d'un poète. En deux minutes chrono,
- Speaker #6
challenge. Oui, alors c'est un grand poète, c'est le plus grand poète grec moderne qui est né en 1863 et mort en 1833. Constantin Cavafy, ou Cavafis maintenant si on prononce à la grecque translittérée. Lui a vécu en Angleterre, donc il mettait un Y. Et c'est traduit à noter par Lucien d'Azay, accompagné de photos de Nikos, Aliagas, oui Nikos. Alors, Constantin Cavafy, c'est vraiment le grand poète grec. C'est très happy few parce qu'il a à la fois une poésie très cérébrale et très sensuelle et qui a été lue par certains érudits. Il a beaucoup parlé de la Grèce, d'une Grèce rêvée. Et comme aussi cette beauté grecque, on dit que c'est le poète de l'éphébisme. Il a écrit sur le disco ball, il a écrit sur ses rencontres. Il faut dire que c'était un homosexuel. A l'époque, ce n'était pas bien vu, même s'était réprimé. Et on a dit de lui que c'était le second Oscar Wilde. Il était surtout quelqu'un qui était très exigeant sur cette écriture. Moi, ce qui m'a vraiment plu, c'est le note sur la poésie élethique. Et là, il y a des pépites sur... ce qu'est un poème. Il y a vraiment des réflexions sur le style, sur le fait d'être unique, que finalement, un poème, c'est comme un vêtement. En fait, un poète, c'est comme un tailleur. Certaines personnes peuvent les porter. Ce n'est pas pour tout le monde. Moi, je dirais, c'est ce livre, « Premier voyage en Grèce » . Et comme on a deux mains, je conseillerais un deuxième livre qui est vraiment le recueil de poésie en attendant les barbares, Constantin, Cavafis, et autres poèmes chez Gallimard, la collection poésie. Et je voudrais vraiment finir sur ce poème qui montre un peu ce qu'il est. Ça s'appelle l'addition et je vous le lis. Addition. Si je suis heureux ou malheureux, je ne me pose pas la question. La seule chose à laquelle je pense toujours avec joie, c'est que dans la grande addition, leur addition que je déteste, avec tous ces chiffres, je ne figure pas, moi, comme une unité parmi les autres. Dans le total, je n'ai pas été compté. Et cette joie-là me suffit. 1897.
- Speaker #0
Le Oscar Wilde grec Constantin Cavafy, dont l'œuvre a été traduite dans une cinquantaine de langues. Là,
- Speaker #6
tu nous as parlé de « Premier voyage en Grèce » et paru aux belles lettres.
- Speaker #0
traduit de l'anglais et du grec moderne, annoté et préfacé par Lucien Dazet et de...
- Speaker #6
Le poème, c'est... Alors là, le recueil est traduit par Dominique Grandmont.
- Speaker #0
En attendant, les barbares. Merci, Sean. Et Constantin Cavafy a été traduit justement par l'autrice dont tu nous parles, Alexandre, qui est l'une des deux focus de cet épisode. Un nom en Y, il s'agit de roulement de tambour.
- Speaker #7
Il s'agit, chère Lauren, de Marguerite Yourcenar. Vous disiez qu'il fallait dépoussiérer ce livre, Marguerite Yursenar elle-même se l'est dit. Elle l'a écrit une première fois en 1934, elle l'a repris en 1959. C'est cette version définitive qu'on trouve aujourd'hui pour 9 euros, qui fait 200 pages, qui figure dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard. Je vais vous donner trois raisons pour lesquelles je pense que ce livre devrait figurer dans le top 10 des ventes cet été. Trois adjectifs donc. Le premier, il est objectif, comme le hasard qui m'a fait croiser son chemin. Il se trouve que chaque soir, avant qu'elle se couche, ma fille Esther pioche le livre de son choix parmi tous ceux de la maison et je lui en lis une page au pif. C'est ainsi qu'elle est tombée, un soir, sur une vieille édition de ce denier des rêves dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'alors. Ma bibliothèque étant très trop grande. La quatrième de couverture, d'abord, a attiré mon attention plus que d'ordinaire et a attisé ma curiosité comme rarement. Un deuxième adjectif, ensuite, visionnaire. Alors que la montée des fascismes se fait de plus en plus ressentir, dans le monde en général et dans les meilleures ventes de livres en particulier, 95 ans avant Les Irresponsables de Johann Chapoutot, Marguerite Yourcenar écrivait sa deuxième oeuvre, qui serait peut-être le premier roman antifa. Illustrant à merveille cette situation apocryphe d'Henri de Monterland, le fascisme, ça commence avec les fous, ça se réalise grâce aux salauds, et ça continue à cause des cons. Suite à un premier voyage en terre musulmanienne en 1930, la première femme académicienne ne tombe pas. en pamoison comme la plupart de ses contemporains pour ses appareils d'énergie virile, mais prendra immédiatement la mesure de la médiocrité de ce macabre manège dont le moindre des crimes ne sera pas d'avoir sacrifié également la beauté. Beauté qu'elle ressuscitera elle sous les traits d'amoureux dissidents, entre les doigts desquels passeront un denier comme un témoin, une caméra qui suivrait l'histoire de plusieurs personnages dont les histoires finiront se fondre dans l'égout. Enfin, une troisième bonne raison pour laquelle Je pense que ce livre devrait se retrouver dans le top 3 des ventes cet été, car il est stylé, comme disent mes enfants. C'est en fait de très très grand style qu'il s'agit ici, d'une des plumes les plus féroces que notre langue ait connue, poétiquement comme existentiellement. Pour avoir étudié les mémoires d'Hédrien, je garde le souvenir d'une lecture qui, étant à l'époque jeune et sans doute mauvais étudiant, me dépassait un peu. Exception faite, et ça je vous invite également à le lire, du journal de bord, sorte de making-of qui accompagne le texte. Je ne sais pas si ma lecture aujourd'hui serait à la hauteur de ce livre. Je sais en revanche que Denier des rêves est une des découvertes les plus réjouissantes que j'ai faites ces dernières années. Et je tiens pour ça à remercier Esther, ma fille.
- Speaker #0
Objectif visionnaire et stylé, et antifa aussi. Et tu as parlé de hasard objectif. Effectivement, ça correspond très bien à ma lecture. Moi, j'ajouterais un argument qui est, je trouve, l'audace en fait. L'audace de l'écriture, l'audace narrative. C'est vraiment écrit, c'est tout sauf linéaire, c'est complètement aléatoire. Mais on n'est pas perdu. parce qu'à chaque fois, elle fait une plongée dans chaque personnage, dans chaque séquence et dans les interactions entre les personnages et leur époque. Et c'est d'une finesse psychologique inouïe.
- Speaker #7
On peut dire que c'est un miracle de construction, oui. Et je ne suis d'habitude pas très fan des romans trop psychologiques, mais que là, elle plonge à un tel niveau d'abysse dans l'âme de ses protagonistes qu'on ne peut que s'incliner à la lecture.
- Speaker #0
Moi, j'ajoute encore une raison. Vous pouvez lire ce livre en conduisant. en partant en vacances, puisqu'il existe un livre audio paru chez Audio Libre, qui est lu par une comédienne qui s'appelle Dominique Sanda et qui a été choisie par Marguerite Yourcenar comme interprète. de ce roman ? Sublime,
- Speaker #6
Dominique Sanda.
- Speaker #0
Sublime Dominique Sanda. Elle a été choisie en 1987, c'est-à-dire quelques mois avant le décès de l'écrivaine. Merci Alexandre de nous avoir fait découvrir ce livre, ou redécouvrir ce livre, Le Donnier du Rêve de Marguerite Yursenard. Ça a donc été réédité dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard. C'est paru une première fois en 1934 et dans une deuxième version modifiée qui est devenue la version définitive en 1959. Enfin, tout en haut de la pile, Pas seulement pour nous, car c'est l'un des livres les plus remarqués et remarquables de l'année, à mon sens. Mon vrai nom est Elisabeth d'Adèle Yon, c'est donc le deuxième nom en Y. Et vous allez tous et toutes nous donner un argument pour lire ce livre cet été, ou peut-être des bémols, on va voir. En quelques mots, je raconte un tout petit peu l'histoire. C'est une enquête familiale menée par la romancière Adèle Yon autour de son arrière-grand-mère, Betsy, alias Elisabeth, dont elle a toujours entendu parler. Je vais dire qu'elle était schizophrène. Et à travers cette figure, à travers cette arrière-grand-mère, c'est une plongée dans l'histoire de la psychiatrie du XXe siècle et particulièrement dans l'histoire des femmes psychiatrisées, de nombreuses femmes qui ont été victimes de violences conjugales et médicales parce que jugées folles. Betsy a été parmi les premières femmes lobotomisées en France. Personnellement, c'est un livre que j'ai trouvé bouleversant et libérateur aussi. parce qu'il déconstruit radicalement le mythe de la femme hystérique qu'il faudrait guérir en la tuant de l'intérieur. Pauline, pourquoi lire ce livre cet été selon toi ? Ouais,
- Speaker #3
exercice difficile que la lecture de mon vrai nom est Elisabeth. Passionnant mais difficile. Alors, ma première émotion, c'est la colère. Dans le sens où c'est un livre qui met vraiment... la rage. Pour expliquer un peu comment l'ouvrage s'articule, il s'agit d'une enquête qui compile notamment des retranscriptions d'entretiens que l'autrice a avec sa propre famille pour retracer l'histoire de cette fameuse Betsy dont tu parlais. Et c'est dans ce format brut qu'est la retranscription qu'on lit les préjugés et une quasi-obsession pour la femme comme porteuse de maladies au même titre que peuvent l'être ses animaux persécutés, le renard, les choucas, les hiboubons. J'arrête le bestiaire, mais c'est un peu comme si la folie pouvait être une sorte de virus, que la maladie mentale serait héritée de génération en génération. Franchement, ça m'a beaucoup déstabilisé et ça m'a fait bouillonner d'entendre ces vieux messieurs parler de femmes folles. Pour contrebalancer, même si la colère était quand même ma première émotion, et comme il s'agit d'une lecture d'été, je dirais éclairant. Éclairant sur une époque qui nous est quand même pas si loin, à une ou deux grands-mères près selon les personnes autour de la table aujourd'hui. Personnellement, je ne savais pas que la lobotomie était pratiquée en France. Et donc, en optant pour ce format d'enquête, Adèle Yon, elle ancre dans la réalité cette pratique oubliée qui aujourd'hui ressemble pour moi à vraiment de la science-fiction.
- Speaker #1
Moi, je vais faire le vieux mal blanc qui va mettre un bémol. C'est qu'effectivement, le livre est très fort et l'histoire est incroyable et glaçante. Après le choix d'Adèle Yon qui est de nous donner le dossier brut. on a tous les entretiens, toutes les... Tous les décryptages, toutes les lettres du grand-père ou de l'arrière-grand-père à l'arrière-grand-mère, on a le dossier psychiatrique, on a l'histoire de la lobotomie aux Etats-Unis avant-guerre, puis l'histoire de la lobotomie après-guerre. J'ai un peu l'impression de lire le dossier avec lequel elle va écrire un roman. Eh ben non, c'est ça le roman, je le dis parce que moi c'est ce que j'ai ressenti. Après, quand je vois les ventes et quand je vois les gens avec qui j'en parle, au contraire, le fait d'avoir le dossier brut et de pouvoir se faire son avis et d'y avoir accès, c'est quelque chose qui a séduit la plupart des lecteurs. ... Et si c'est moins mon cas, je dirais tant pis parce que je l'ai quand même fini. C'est quand même un grand livre.
- Speaker #0
Moi, ça fait partie effectivement de ce que j'ai adoré. C'est vraiment ouvrir avec elle la boîte à archives. Et en même temps, elle a une voix narrative qui est là tout le long du livre et qui nous accompagne en fait. Sean, qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #6
Moi, c'est justement la voix narrative qui m'a plu. C'est cette voix qui est sincère et qu'elle dit qu'elle-même est folle d'amour. Parce que ça commence comme ça. Elle a une histoire, un chagrin d'amour ou qu'elle a une histoire compliquée avec quelqu'un. Et elle se demande si elle n'est pas folle. La narratrice donc. La narratrice. C'est cette voix-là qui m'intéresse. Et moi, je suis plutôt d'avis avec Jacques. Je suis plutôt pour une littérature un peu plus elliptique où c'est moins documentaire. Mais ça, c'est vrai que ça ne fait pas partie de ce que j'appelle la littérature wikipédique. mais moi ce qui m'a vraiment touché c'est comment elle restitue son prénom à sa grand-mère. Parce qu'une femme, elle a un prénom et elle a un patronyme. Elle appartient à une famille, elle appartient à sa famille de son père ou à la famille de son mari. Et là, cette restitution du prénom, c'est très beau. C'est qu'elle a restitué la personnalité, la personne de sa grand-mère.
- Speaker #0
Alexandre ?
- Speaker #7
Moi, la seule chose que je tenais à dire, c'est que ce livre-là, c'est pas souvent que ça arrive que des livres qui sont conçus comme des dispositifs marchent. C'est-à-dire que c'est hors catégorie. Ce n'est pas un roman. Ce n'est pas un essai, ce ne sont pas des archives, c'est un dispositif. Est-ce que c'est un dispositif poétique, un dispositif historique, judiciaire, politique ? Est-ce que ce n'est pas un peu tout ça ?
- Speaker #0
C'est un livre, en tout cas, très, très riche, très documenté, vous l'aurez compris. Et on ne vous incite pas forcément à le lire cet été, parce que c'est vraiment à vous de choisir. Ce n'est pas forcément un livre léger, donc moi, je ne donne pas d'injonction à le lire. Mais par contre, je le trouve extraordinaire et je pense qu'il est quand même libérateur, donc il peut faire du bien.
- Speaker #7
C'est vrai que notre sélection de l'été n'est pas des plus estivales.
- Speaker #6
C'est estival mais c'est pas léger.
- Speaker #1
Partez en vacances avec la femme de ménage et mon nom est Elisabeth.
- Speaker #6
Et Cavafy. Et
- Speaker #1
Rachel Kushner. Et Marguerite Yourcenar.
- Speaker #0
Mon vrai nom est Elisabeth, c'est le premier livre d'Adèle Yon paru aux éditions du Sous-Sol en février 2025. Il a reçu le prix Essai France Télévisions et le prix du Nouvel Observateur. Je termine très rapidement avec un roman que je conseille à tout le monde cet été, Le beurre de Manako, de Asako Yuzuki, qui est une romancière japonaise. Le livre vient de paraître en poche chez Point. C'est l'histoire d'une femme Manako connue pour multiplier les amants. C'est une cuisinière hors pair qui attire les hommes par sa cuisine et qui est accusée d'avoir tué trois de ses amants. Les raisons de le lire cet été, il est drôle, subversif, féministe, surtout dans le Japon contemporain, c'est vraiment très décalé. C'est écrit comme un polar et surtout, c'est savoureux. Chaque page sent bon, les plats marinés et les pâtisseries japonaises, c'est un régal. Sur ce, je vous souhaite un été rempli de découvertes, de deniers, de rêves et de délices. A bientôt !
- Speaker #6
A bientôt !
- Speaker #7
Merci Lauren !
- Speaker #0
C'était Les Voix du Livre, le podcast mensuel de Livre Hebdo, présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci à Pavillon, la collection de littérature de Robert Laffont, d'avoir soutenu cet épisode. En cette rentrée littéraire, Pavillons propose sept livres. Cantique du chaos, de Mathieu Bélaisy, un road trip post-apocalyptique à travers l'Amérique, porté par une langue somptueuse et lyrique. L'écrivain et journaliste Alfred de Montesquieu retrace pour sa part le procès Nuremberg à travers l'histoire des journalistes qui l'ont vécu au quotidien. Son livre s'appelle « Le crépuscule des hommes » . Dans « L'amour moderne » , Louis-Henri de Larochefoucauld parle de deuil amical et de la brutalité tapie derrière les apparences feutrées. Lydie Salvert peint son autoportrait à l'encre noire. C'est le titre du livre où éclate son humour et son amour de la littérature. Trois premiers romans rejoignent ces grandes plumes. « Sous nos pas les années » de Camille Bordenet est une histoire d'amitié féminine tourmentée dans une France de hameaux et de brume. Dans « Géographie de l'oubli » , Raphaël Sigal explore les bribes de mémoire d'une enfant de la Shoah. Enfin, « Chez nous » de Philippe B. Williams, seul roman de littérature étrangère de cette rentrée pavillon, nous transporte dans une épopée fantastique au cœur d'un village d'anciens esclaves, protégés par une sorcière. Les éditions Robert Laffont vous souhaitent une bonne lecture. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !