undefined cover
undefined cover
Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent cover
Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent cover
Les Voix du livre

Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent

Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent

22min |15/04/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent cover
Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent cover
Les Voix du livre

Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent

Épisode spécial : Festival du livre de Paris 2025 : nos plus belles années. Des professionnels se souviennent

22min |15/04/2025
Play

Description

Le retour tant espéré du Festival du livre de Paris, que nombre d’éditeurs et éditrices appellent encore “Salon” en souvenir des éditions précédentes, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassone, Olivia Gesbert, Maud Simonnot et d’autres éditeurs et éditrices présents pendant l’inauguration partagent leurs souvenirs, leurs émotions et donnent leur point de vue sur cette question !


Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.


Sont mentionnés dans cet épisode :


Maud Simonnot

Editions du Seuil

Editions Phebus

Marie Eugène

Editions Buchet-Chastel

Maylis de Lajugie

Editions JC Lattès

Editions du Masque

Véronique Cardi

Delphine Bertholon

Editions Stock

Aurélie Valognes

Thibault Lambert

Hugo Publishing

Actes Sud

Françoise Nyssen

Editions Grasset

Chloé Deschamps

Editions Les Pérégrines

Editions Gallimard

Editions Seghers

Editions HSN


Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers et accessibles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire, privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers, et accessibles. Je suis extrêmement heureux de vous accueillir sur la prestigieuse verrière du Grand Palais à l'occasion de la quatrième édition du Festival du Livre de Paris. Le retour tant espéré du Festival du Livre de Paris, nommé pendant longtemps « Salon du Livre » sous les verrières du Grand Palais, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassonne, Olivia Gesbert, Maude Simonnot et d'autres éditeurs et éditrices présents pendant l'inauguration donnent leur point de vue sur cette question. Je m'appelle Lauren Malka, je suis journaliste indépendante et vous écoutez un épisode spécial du podcast « Les voix du livre » produit par Livres Hebdo. Nous sommes le 10 avril 2025, jour de l'inauguration du Festival du Livre de Paris. Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et Alexandre Mouawad, rédacteur en chef adjoint, sont avec moi. Salut à tous les deux. Bonjour. Salut. On va se promener, on va promener notre micro sous la verrière et recueillir des souvenirs, des anecdotes, des attentes des éditeurs et éditrices. Mais d'abord, je vous demande à tous les deux, quels sont vos premiers souvenirs de ce grand salon, Jacques ? Il me semble que la première fois que je suis venu à ce salon, c'était déjà au Grand Palais, donc ça donne un peu mon âge qui commence à être... canonique. Et en fait, quelqu'un m'a dit, ah oui, mais si t'as l'impression qu'il faisait nuit, c'est parce que t'es venu à la nocturne. C'était pas du tout l'inauguration. Bon, il n'y a plus de nocturne, mais ce soir, c'est l'inauguration et on est très contents d'être de retour ici, en plus en plein jour, avec le soleil, l'espace. Bon, je crois que c'est vraiment un écrin magnifique pour le livre. Les discours de Rachida Dati, notamment, viennent de se terminer. Quels sont les grands enjeux de ce salon cette année ? Il y a une petite inquiétude sur les chiffres qui sont parues du CNL sur la lecture chez les jeunes et la ministre a dit qu'elle allait lancer des opérations pour favoriser la lecture chez les jeunes. Je ne sais pas ce que ça donnera, en tout cas, ça va dans le bon sens. Merci Jacques, on te souhaite un bon salon et puis on va promener notre micro pour recueillir un peu les ambiances. Et toi Alexandre, alors tes plus grands souvenirs de salon, c'est quoi ? Mes plus grands souvenirs de salon ne sont pas racontables, malheureusement. Alors, si tu as envie d'aller voir en premier, Alexandre. Je te propose qu'on aille retrouver Maud Simonnot, qui a reçu le trophée d'éditrice de l'année pas plus tard que lundi dernier, au Théâtre de l'Odéon, de la part des lecteurs de Livres Hebdo. Alors, en musique, je me dirige vers le stand du Seuil. Bonsoir. Bonsoir, Maud Simonnot. Bonsoir. Est-ce que vous pouvez me raconter vos plus grands souvenirs de Salon du Livre, des précédentes éditions ? Il y a des souvenirs qui sont très drôles. Il y avait eu un attentat à la bombe une année. Et je suis sortie, j'ai retrouvé plein d'éditeurs. Je me souviens que j'étais notamment avec Manuel Carcassonne et qu'on était en train de faire un mouvement pour partir. On a vu, il y avait Jean D'Ormesson qui arrivait dans l'autre sens parce qu'il avait une conférence. Il y avait tellement de gens qui l'attendaient, qui voulaient le voir, etc. qu'il a fait sa conférence dehors, sous le parvis. Il y a des moments où ça transcende en fait les lieux, où il y a des lecteurs qui viennent de très loin, qui font vraiment le voyage pour venir. Et ça, c'est merveilleux de voir des gens qui aiment autant les livres. On est quelques jours après la réception de votre trophée. Félicitations ! Quelles sont vos émotions en arrivant ici ? Sous cette coupole, on est forcément impressionnés. Donc, on pense à de très grandes collections, etc. Mais il se trouve qu'au Seuil, on lance une toute petite collection qui s'appelle le Bar de la Sirène, avec des auteurs qui seront très connus et d'autres parfaitement inconnus. Et mon attente, c'est d'espérer que cette nouvelle venue dans le monde de l'édition va trouver son public. En fait, on va toujours de l'avant et pour moi, il n'y a jamais rien acquis. Il y a toujours de la créativité, de la fantaisie, des choses à conquérir et de l'enthousiasme à partager. On se laisse en musique, on va aller profiter de la musique et de la fête. Bonne soirée à vous ! Alors je me dirige vers le stand du groupe Libella avec notamment Phébus et Buchet-Chastel, Marie-Eugène des éditions Phébus et Maïlis de Lajugie de Bûcher-Chastel. Bonjour à toutes les deux. Bonjour. Bonjour. Alors quels sont vos plus grands souvenirs des éditions précédentes, Maïlis de Lajuie ? Alors moi je pense en particulier à l'édition 2009 il me semble. A l'époque, on avait publié Twist de Delphine Bertholon chez Latès. C'était un livre qui avait très bien marché à la rentrée littéraire. J'ai vraiment vu au salon du livre de Paris les fils énormes qui l'attendaient, les gens qui étaient émus par son livre. Et ça m'a touchée. Moi, j'étais jeune éditrice, j'avais travaillé sur ses livres depuis le début chez Latès. Et j'y pense particulièrement parce qu'on vient de publier son nouveau livre chez Buchet-Chastel, La Baronne Perchée. Donc voilà, c'est une histoire qui continue et ça m'émeut particulièrement. Et toi Marie, c'est ta première année ici pour Phébus, mais tu as roulé ta bosse avant ça. Oui, c'est assez émouvant parce que le lieu est fou déjà et c'est mon premier salon du livre avec le groupe Libella, avec la maison Phébus. Et moi c'est un ensemble de souvenirs hyper beaux que je garde de la Porte de Versailles étonnamment quand même. Puisque j'ai commencé chez Stock et j'ai à la fois été là au moment des signatures des auteurs, alors j'ai en tête Jean-Louis Fournier, même Guy Bedos, Judith de Pérignon, Éric Fay, des auteurs, Éric Orsenna avec lesquels j'ai pu travailler à l'époque. Et c'est un peu moins drôle, mais c'est assez émouvant. En fait, Jean-Marc Roberts, je crois, n'aimait pas beaucoup le Salon du Livre, dans mon souvenir. Et il est mort en 2013, presque le jour du démarrage du Salon. Donc j'ai toujours une petite pensée pour... Mais quand même assez joyeuse pour les années Stock et pour Jean-Marc Roberts. Merci beaucoup à vous deux. Je vous souhaite un super Salon. Profitez bien. A toi aussi. Merci, Lauren. Alors, je me dirige vers le stand de Latès à la rencontre de Véronique Cardi, qui est PDG des éditions Latès et Le Masque. Bonjour Véronique. Bonjour Lauren. Alors, quels sont, toi, tes premiers souvenirs de salon ou alors les plus forts ? Ce qui est intéressant, c'est qu'on rappelait que le salon au Grand Palais, c'est à partir de 1981. Donc, je venais de naître. C'est quand même une petite émotion de me retrouver maintenant à la tête d'une maison et de retour au Grand Palais. Et mes premiers souvenirs, c'était vraiment quand je venais avec ma mère qui était prof, même aux journées professionnelles. Et on allait demander comme ça, très timidement, des dédicaces à Daniel Pénac ou Suzy Morgenstern déjà à l'époque. Qu'on va publier d'ailleurs en rentrée littéraire, Suzy Morgenstern. Et sinon, depuis que je suis éditrice, les plus beaux souvenirs, c'est... Fil sans fin, au livre de poche à l'époque pour Aurélie Valognes, qu'on va retrouver d'ailleurs puisqu'on publie La Fugue en grand format de Aurélie Valognes chez Latès. Cette année, quelles sont les grandes attentes de cette édition ? C'est vrai que c'est une édition qui tombe parce que le CNL, de fait, commande chaque année cette étude sur la lecture des Français. Et donc hier, on découvrait un peu avec effroi à quel point la pratique de la lecture dégringole chez les Français. Autant de temps passé sur un écran par jour qu'à lire en une semaine. Donc c'est vrai que j'attends de cette édition du Festival du Livre de Paris qu'il y ait énormément de lecteurs qui viennent à la rencontre des auteurs parce que c'est aussi avec ce lien avec un auteur vivant avec qui on peut échanger quelque chose que je crois qu'on montrera à quel point la lecture n'est pas, le livre n'est pas quelque chose de seulement poussiéreux sur une étagère mais peut permettre une vraie expérience. C'est vrai qu'on a par ailleurs une programmation qui est intéressante puisque justement à l'heure où on montre à quel point les écrans prennent du temps et notamment à la lecture, nous on a deux auteurs en rencontre autour de réseaux sociaux ou applications puisqu'on a une rencontre avec Thibaut Lambert qui est l'auteur chez Nouveaux Jours chez nous de Ce que Grindr a fait de nous et puis Adèle Bréau en fiction avec son roman Les Influentes qui donc sont aussi un reflet de notre époque. Mais la littérature permet d'interroger cette pratique des écrans qui fascine tant. Merci Véronique. Merci Lauren. Alors, je me dirige vers Manuel Carcassonne des éditions Stock, au stand Stock. Bonjour Manuel Carcassonne. Bonjour à vous. Mon plus grand souvenir, c'est surtout qu'on est ce soir au Grand Palais, où je n'avais pas mis les pieds depuis 30 ans. Et c'est vrai que c'est assez émouvant de revenir ici. Et je me souviens, je dois dire, de stands bizarrement plus rapprochés les uns des autres et avec quelque chose de très festif qu'on retrouve un peu ce soir. Parce que ça y est, les gens ont un peu bu, ils sont un peu saouls, ils ont mangé un morceau. Et donc, il y a quelque chose de plus décontracté qu'on avait effectivement dans ces années-là. Et on avait, je pense, des souvenirs formidables d'écrivains. Moi, je me souviens d'Umberto Eco. J'étais alors chez Grasset. Il s'était posté dans la... On avait un stand avec une sorte de petit salon intérieur et s'était mis dans ce petit salon et là il est cru zé bouteilles de vin sur bouteilles de vin avec à l'époque Jean-Claude Fasquelle et Ariane Fasquelle la fille de Jean-Claude et c'est des souvenirs je pense voilà d'un d'un milieu qui se laissait bien vivre. Et qui recommence à le faire progressivement? Je l'espère ce soir. Ça commence bien. On commence à boire. Mais on est tous très heureux de retrouver ce très bel endroit. C'est un des plus beaux endroits de Paris. Merci beaucoup Manuel Carcassonne. Merci. Et bon festival. Merci. Je me dirige vers Arthur de Saint-Vincent qui est directeur général de Hugo Publishing. Bonjour Arthur. Bonjour Lauren. Alors là, on est au premier étage, tout la verrière du Grand Palais. C'est magnifique, vous êtes très bien placés. Qu'est-ce que ça vous fait d'être ici ? Je suis super fier. Quand je suis rentré au Grand Palais avec cette lumière et que j'ai vu les équipes et le stand New Romance là-haut à droite en rentrant, j'ai trouvé ça… j'étais très ému, c'était très joli. Quels sont vos premiers souvenirs de salon ou les plus importants, les plus marquants ? Alors, il y en a un qui m'a spécialement marqué pour deux raisons. C'est que Hugo n'était plus sur le Festival du Livre de Paris quand je suis arrivé dans la boîte. Et on est revenu en 2018. Et 2018, c'est donc, un, notre retour sur le Festival de Paris, qui à l'époque était Porte de Versailles. Et deux, c'était mon papa qui était en train un peu de mourir. Et à ce moment-là, j'ai le souvenir, on avait ramené Anna Todd, qui était l'autrice phare du moment. Et j'ai un souvenir de la sécurité du Festival de Paris, paniqué parce qu'il y avait des files d'attente qui faisaient plus de 150 mètres. Moi, j'ai envoyé des photos à mon père, qui à l'époque était un peu à l'hôpital. J'ai ce souvenir-là comme notre retour au salon et une fierté de mon père qui était déjà, hélas, un peu loin. Et cette année, alors, pour vous ? Pour nous, c'est un peu ancré Hugo comme le leader sur le marché de la New Romance. En fait, on est l'éditeur qui a fait le plus de chiffres d'affaires sur l'édition 2024. Je ne veux pas nous porter préjudice, j'espère encore cette année. Merci Arthur. Merci Lauren. Donc je descends le grand escalier du Grand Palais et je me dirige vers les éditions Actes Sud. Yann Nicol, qui est éditeur chez Actes Sud, est là. Bonjour Yann. Bonjour. Quels sont vos premiers grands souvenirs de salon ? Ils ont été nombreux, les salons, les différents lieux. Les plus récents, c'était dans le Palais Éphémère, qui était un lieu transitoire effectivement, mais qui était un beau lieu. Énormément, évidemment, de souvenirs, de rencontres. Et je pense notamment à la présence de Nicolas Mathieu quand la sortie de ses livres, qui ont toujours été des très, très grands événements ici au Salon, à Paris, avec ses lecteurs. Mais il y en a beaucoup d'autres, les grands écrivains étrangers qui sont venus du catalogue, notamment international, de la maison. Elle a soigné et bien d'autres, évidemment. Beaucoup. Pas loin de vous, là, il y a Françoise Nyssen. Est-ce qu'on peut aller la voir ensemble pour lui demander ses plus grands souvenirs ? Bonjour, Françoise Nyssen. Enchantée. Ça va être trois heures. Effectivement, j'ai plein de souvenirs, mais j'ai le souvenir du premier salon en 81, où nous étions tout petits. On a partagé un stand avec les éditions Recherche. Et je me souviens d'être montée de Arles avec les traiteaux, avec la planche. Voilà, parce qu'on était tout au début. Et sincèrement, j'ai fait tous les salons depuis. Et c'est des moments où on avait cœur, nous, les actes suidiens, à Arles, de venir là passer du temps. pour être vraiment au contact de nos lecteurs. Et je me souviens aussi des quelques éditeurs qui, comme nous, étaient des fidèles du terrain. Je me souviens de Jérôme Lindon, qui faisait le tour du salon très tôt le matin avant l'ouverture. Je me souviens de Christian Bourgois. Et surtout, on a toujours été des ardents défenseurs du fait que c'était les libraires qui devaient tenir l'estande parce que c'est une chaîne. On a toujours défendu l'idée de la chaîne, l'auteur sans l'éditeur, sans le libraire, sans le bibliothécaire, sans les journalistes et sans le lecteur, bien sûr, ce n'est rien. Donc tout ça doit fonctionner ensemble. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, aussi, notre grand, grand, grand combat aujourd'hui, c'est de faire attention à ce que le livre d'occasion ne vienne pas faire en sorte que la création soit atteinte. Parce que les livres d'occasion, qui représentent plus de 20% des livres achetés aujourd'hui, ne financent ni l'auteur ni la création. Qu'est-ce que ça va devenir ? Et donc, il ne faut pas qu'on aille vers cet appauvrissement parce que les gens ne sont pas très conscients de ce que ça va signifier. Mais 20% de livres qui ne sont plus achetés en grand format au prix public, c'est autant de moins pour la création. C'est un vrai problème. C'est un métier de temps long, c'est un métier artisanal, c'est un métier de passion. On partage avec et grâce aux libraires, aux auteurs et à tous les acteurs de la chaîne. Donc chaque année, il y a des débats, il y a des combats et nous les menons. Et le Salon du Livre est un bon moment pour ça. Merci Françoise Nyssen, bon salon à vous. Merci, au revoir. Alors je me dirige vers Chloé Deschamps qui est éditrice chez Grassez. Bonjour Chloé. Bonjour. J'aimerais savoir quelles sont vos attentes pour l'édition 2025 pour cette année ? Qu'il y ait beaucoup, de lecteurs et de lectrices de tous les genres, de tous les livres que tout le monde lise. Je pense que c'est un bon moyen de se retrouver ensemble. Ce socle commun que sont les livres et qui crée un imaginaire collectif aussi. Et vos impressions au Grand Palais ? C'est monumental, magistral, magique, mais on s'y sent aussi à notre place. Parce que les livres sont tout aussi magiques, importants, monumentaux parfois. Merci Chloé. Allez, c'est une question. Je me dirige vers Aude Chevrillon, directrice des éditions Pérégrines. Bonjour Aude. Bonjour Lauren. Alors cette année, c'est notre première année. On est tellement content que ce soit au Salon au Grand Palais. C'est incroyable d'avoir nos livres dans cet écrin magnifique. Et on est très content de pouvoir les montrer tous ensemble pour la première fois. Donc, nos attentes, c'est de partager avec les gens, les lecteurs et les lectrices qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre bureau, dans notre maison d'édition. Donc, de pouvoir parler de nos livres et de pouvoir donner envie. Merci beaucoup, Aude, et bon festival. Merci, Lauren. On profite d'une acoustique plus calme pour aller voir Olivia Gesbert au stand des éditions Gallimard. Olivia Gesbert qui vient de prendre la direction de la NRF chez Gallimard. Bonjour, Olivia. Et bonjour, Lauren. Quel est votre premier souvenir de Salon du Livre ? Eh bien, un souvenir, je pense, aussi bruyant que celui-ci, mais encore plus cacophonique. À l'époque, j'animais la grande table sur France Culture avant d'y créer le Book Club. Et on avait rendez-vous entre midi et 13h30 pour l'émission. Radio France était présent et le studio de France Culture côtoyait le studio de France Inter. Et à côté de moi, alors que je recevais un penseur après... Après Bernard Pivot, dans mon souvenir, qui égrenait les siens, justement, et son rapport à la littérature et à ses émissions. Le jeu des 1000 euros a commencé dans le studio parallèle et il y avait un bruit, une atmosphère vraiment assez dingue. Et ce qui fait que tous les sons de France Inter, du jeu des 1000 euros, entraient dans les micros de France Culture. Donc moi, je ne sais plus qui c'était. un respectable penseur qui développait sa pensée et ses idées dans la grande table des idées. Et pendant ce temps, on attendait « banco, banco, le banco » . Donc voilà, ça c'est vraiment mon principal souvenir, c'est comment gérer le mélange des ambiances au micro de France Culture. C'est ça. C'était d'ailleurs deux salles, deux ambiances, mais les deux ont été réunies ou ont fusionné à ce moment-là dans le salon du Livre. Et quel est l'enjeu pour vous cette année ? Il n'est pas si différent. que mes premiers salons du livre, à l'époque, j'étais à la radio, parce que là, c'était un rôle de passeur, passeur des livres. Et en fait, ce que je fais aujourd'hui à la NRF, dans la Nouvelle Revue française, comme directrice de cette revue, c'est un peu le même état d'esprit. C'est parler des livres, parler des auteurs, parler des œuvres. Faire aussi que cette revue imagine, crée le patrimoine littéraire de demain. Et peut-être l'enjeu un peu différent, c'est que j'y reviens effectivement plus comme journaliste, mais comme directrice littéraire dans ce nouveau temple des livres, avec l'envie de rappeler quand même aux lecteurs qu'une revue littéraire, c'est de là que naissent énormément de livres, des romans qui sont nés dans les revues littéraires. C'était le cas avec Proust, avec Gide, avec Aragon à l'époque. J'espère que ce sera encore le cas aujourd'hui. C'est de là aussi où des nouvelles voies littéraires peuvent émerger. C'est le but aussi, je pense, d'un salon du livre, de faire découvrir tout ça et de mettre la littérature en discussion. On le voit dans toutes les rencontres qui sont organisées. Une revue, c'est ça, c'est un espace de dialogue entre les auteurs qui font le récit de l'époque. Merci, Olivia Gesbert. Merci beaucoup, Lauren. Alors là, on retrouve Antoine Caro, directeur des éditions Seghers. Bonjour, Antoine. Bonjour. Premier souvenir de salon, c'est très lointain. D'abord, je n'ai jamais été au Grand Palais. Donc, les premières fois, c'était Porte de Versailles. On parlait du Grand Palais comme d'un endroit mythique, sublime. C'était mieux avant, etc. Donc aujourd'hui, c'est la joie d'être enfin au Grand Palais et de pouvoir constater que c'est vrai, c'est sublime. Et vos attentes cette année chez Seghers ? On vient ici moins pour vendre des livres que pour échanger, discuter et se faire remarquer. Chaque année, on a relancé Seghers il y a quatre ans, on est plus repéré, je dirais. Et donc, c'est la joie de rencontrer des lecteurs, d'autres éditeurs et petit à petit de permettre à Seghers de s'installer de plus en plus comme un acteur principal, notamment dans le marché de la poésie, aux yeux du public. On a aussi l'esprit de résistance, on a une signature de poète, et notamment Jean-Yves Reuzeau qui dirige l'édition de cet ouvrage, l'année poétique sera là. Et l'année poétique c'est important parce que c'est une vieille tradition des éditions de Seghers. On la ressuscite cette année avec l'année poétique, et on aura des auteurs qui seront là aussi pour cet ouvrage qui réunit des poèmes inédits écrits dans le cours de l'année par des poètes de tous horizons d'expression française. Merci Antoine. Je t'en prie. A bientôt. Je me dirige vers Dimitri Pawlowsky, directeur des éditions HSN, qui est le partenaire de cet épisode. Bonjour Dimitri. Bonjour, un plaisir de vous rencontrer. On a une question rituelle pour cet épisode. Quel est votre premier ou votre plus grand souvenir de salon des éditions précédentes ? Alors, ça remonte un petit peu, mais on avait fait une édition de Livre Paral' à l'époque où c'était à Porte de Versailles. On avait lancé... notre Maison d'édition 2.0. On avait revisité toute la charte avec deux nouveautés qui étaient présentées, un très grand stand à notre échelle évidemment. Ça n'avait pas des amplis, des quatre jours de salon. Les auteurs et les autrices présents et présentes étaient ravis. Et c'est vraiment un très très beau souvenir d'avoir pu lancer quelque chose de nouveau, un nouveau souffle pour la Maison d'édition. Et vos attentes pour cette édition 2025 ? Alors pour nous, c'est un retour parce qu'effectivement, comme je pense beaucoup de Maisons d'édition indépendantes, c'est un petit peu compliqué de revenir les années précédentes. Là, ça s'est vraiment rouvert d'une manière assez élégante et assez belle aux... plus petites maisons d'édition. On veut faire le plus beau retour possible avec également la présence de deux auteurs de la maison d'édition sur des nouveautés. Une qui est sortie le mois dernier et une qui sort là, qui est en avant-première. Donc, Adrien Mangold et Yann Bécu qui sont là pour présenter leurs nouveautés après un an sans présence en librairie pour la maison d'édition. Donc, c'est vraiment un peu le symbole de notre retour en force. Donc, peut-être notre, comme son nom, 3.0. Gros challenge. Alors, on vous souhaite vraiment un très beau salon. Merci beaucoup, Dimitri. Merci à vous. C'était Les Voix du livre, le podcast mensuel de Livres Hebdo, présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci aux éditions de L'Homme sans Nom d'avoir soutenu cet épisode. Avec cinq nouveautés cette année, la maison continue activement de mettre en valeur les plumes francophones émergentes dans les littératures de l'imaginaire. C'est de cette volonté qu'est né son mantra « Publiez peu pour publier bien » . mais aussi son rapprochement avec un groupe éditorial indépendant et à taille humaine, les humanoïdes associés, qui font vivre la science-fiction et l'imaginaire en bande dessinée depuis 50 ans maintenant. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !

Description

Le retour tant espéré du Festival du livre de Paris, que nombre d’éditeurs et éditrices appellent encore “Salon” en souvenir des éditions précédentes, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassone, Olivia Gesbert, Maud Simonnot et d’autres éditeurs et éditrices présents pendant l’inauguration partagent leurs souvenirs, leurs émotions et donnent leur point de vue sur cette question !


Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.


Sont mentionnés dans cet épisode :


Maud Simonnot

Editions du Seuil

Editions Phebus

Marie Eugène

Editions Buchet-Chastel

Maylis de Lajugie

Editions JC Lattès

Editions du Masque

Véronique Cardi

Delphine Bertholon

Editions Stock

Aurélie Valognes

Thibault Lambert

Hugo Publishing

Actes Sud

Françoise Nyssen

Editions Grasset

Chloé Deschamps

Editions Les Pérégrines

Editions Gallimard

Editions Seghers

Editions HSN


Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers et accessibles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire, privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers, et accessibles. Je suis extrêmement heureux de vous accueillir sur la prestigieuse verrière du Grand Palais à l'occasion de la quatrième édition du Festival du Livre de Paris. Le retour tant espéré du Festival du Livre de Paris, nommé pendant longtemps « Salon du Livre » sous les verrières du Grand Palais, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassonne, Olivia Gesbert, Maude Simonnot et d'autres éditeurs et éditrices présents pendant l'inauguration donnent leur point de vue sur cette question. Je m'appelle Lauren Malka, je suis journaliste indépendante et vous écoutez un épisode spécial du podcast « Les voix du livre » produit par Livres Hebdo. Nous sommes le 10 avril 2025, jour de l'inauguration du Festival du Livre de Paris. Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et Alexandre Mouawad, rédacteur en chef adjoint, sont avec moi. Salut à tous les deux. Bonjour. Salut. On va se promener, on va promener notre micro sous la verrière et recueillir des souvenirs, des anecdotes, des attentes des éditeurs et éditrices. Mais d'abord, je vous demande à tous les deux, quels sont vos premiers souvenirs de ce grand salon, Jacques ? Il me semble que la première fois que je suis venu à ce salon, c'était déjà au Grand Palais, donc ça donne un peu mon âge qui commence à être... canonique. Et en fait, quelqu'un m'a dit, ah oui, mais si t'as l'impression qu'il faisait nuit, c'est parce que t'es venu à la nocturne. C'était pas du tout l'inauguration. Bon, il n'y a plus de nocturne, mais ce soir, c'est l'inauguration et on est très contents d'être de retour ici, en plus en plein jour, avec le soleil, l'espace. Bon, je crois que c'est vraiment un écrin magnifique pour le livre. Les discours de Rachida Dati, notamment, viennent de se terminer. Quels sont les grands enjeux de ce salon cette année ? Il y a une petite inquiétude sur les chiffres qui sont parues du CNL sur la lecture chez les jeunes et la ministre a dit qu'elle allait lancer des opérations pour favoriser la lecture chez les jeunes. Je ne sais pas ce que ça donnera, en tout cas, ça va dans le bon sens. Merci Jacques, on te souhaite un bon salon et puis on va promener notre micro pour recueillir un peu les ambiances. Et toi Alexandre, alors tes plus grands souvenirs de salon, c'est quoi ? Mes plus grands souvenirs de salon ne sont pas racontables, malheureusement. Alors, si tu as envie d'aller voir en premier, Alexandre. Je te propose qu'on aille retrouver Maud Simonnot, qui a reçu le trophée d'éditrice de l'année pas plus tard que lundi dernier, au Théâtre de l'Odéon, de la part des lecteurs de Livres Hebdo. Alors, en musique, je me dirige vers le stand du Seuil. Bonsoir. Bonsoir, Maud Simonnot. Bonsoir. Est-ce que vous pouvez me raconter vos plus grands souvenirs de Salon du Livre, des précédentes éditions ? Il y a des souvenirs qui sont très drôles. Il y avait eu un attentat à la bombe une année. Et je suis sortie, j'ai retrouvé plein d'éditeurs. Je me souviens que j'étais notamment avec Manuel Carcassonne et qu'on était en train de faire un mouvement pour partir. On a vu, il y avait Jean D'Ormesson qui arrivait dans l'autre sens parce qu'il avait une conférence. Il y avait tellement de gens qui l'attendaient, qui voulaient le voir, etc. qu'il a fait sa conférence dehors, sous le parvis. Il y a des moments où ça transcende en fait les lieux, où il y a des lecteurs qui viennent de très loin, qui font vraiment le voyage pour venir. Et ça, c'est merveilleux de voir des gens qui aiment autant les livres. On est quelques jours après la réception de votre trophée. Félicitations ! Quelles sont vos émotions en arrivant ici ? Sous cette coupole, on est forcément impressionnés. Donc, on pense à de très grandes collections, etc. Mais il se trouve qu'au Seuil, on lance une toute petite collection qui s'appelle le Bar de la Sirène, avec des auteurs qui seront très connus et d'autres parfaitement inconnus. Et mon attente, c'est d'espérer que cette nouvelle venue dans le monde de l'édition va trouver son public. En fait, on va toujours de l'avant et pour moi, il n'y a jamais rien acquis. Il y a toujours de la créativité, de la fantaisie, des choses à conquérir et de l'enthousiasme à partager. On se laisse en musique, on va aller profiter de la musique et de la fête. Bonne soirée à vous ! Alors je me dirige vers le stand du groupe Libella avec notamment Phébus et Buchet-Chastel, Marie-Eugène des éditions Phébus et Maïlis de Lajugie de Bûcher-Chastel. Bonjour à toutes les deux. Bonjour. Bonjour. Alors quels sont vos plus grands souvenirs des éditions précédentes, Maïlis de Lajuie ? Alors moi je pense en particulier à l'édition 2009 il me semble. A l'époque, on avait publié Twist de Delphine Bertholon chez Latès. C'était un livre qui avait très bien marché à la rentrée littéraire. J'ai vraiment vu au salon du livre de Paris les fils énormes qui l'attendaient, les gens qui étaient émus par son livre. Et ça m'a touchée. Moi, j'étais jeune éditrice, j'avais travaillé sur ses livres depuis le début chez Latès. Et j'y pense particulièrement parce qu'on vient de publier son nouveau livre chez Buchet-Chastel, La Baronne Perchée. Donc voilà, c'est une histoire qui continue et ça m'émeut particulièrement. Et toi Marie, c'est ta première année ici pour Phébus, mais tu as roulé ta bosse avant ça. Oui, c'est assez émouvant parce que le lieu est fou déjà et c'est mon premier salon du livre avec le groupe Libella, avec la maison Phébus. Et moi c'est un ensemble de souvenirs hyper beaux que je garde de la Porte de Versailles étonnamment quand même. Puisque j'ai commencé chez Stock et j'ai à la fois été là au moment des signatures des auteurs, alors j'ai en tête Jean-Louis Fournier, même Guy Bedos, Judith de Pérignon, Éric Fay, des auteurs, Éric Orsenna avec lesquels j'ai pu travailler à l'époque. Et c'est un peu moins drôle, mais c'est assez émouvant. En fait, Jean-Marc Roberts, je crois, n'aimait pas beaucoup le Salon du Livre, dans mon souvenir. Et il est mort en 2013, presque le jour du démarrage du Salon. Donc j'ai toujours une petite pensée pour... Mais quand même assez joyeuse pour les années Stock et pour Jean-Marc Roberts. Merci beaucoup à vous deux. Je vous souhaite un super Salon. Profitez bien. A toi aussi. Merci, Lauren. Alors, je me dirige vers le stand de Latès à la rencontre de Véronique Cardi, qui est PDG des éditions Latès et Le Masque. Bonjour Véronique. Bonjour Lauren. Alors, quels sont, toi, tes premiers souvenirs de salon ou alors les plus forts ? Ce qui est intéressant, c'est qu'on rappelait que le salon au Grand Palais, c'est à partir de 1981. Donc, je venais de naître. C'est quand même une petite émotion de me retrouver maintenant à la tête d'une maison et de retour au Grand Palais. Et mes premiers souvenirs, c'était vraiment quand je venais avec ma mère qui était prof, même aux journées professionnelles. Et on allait demander comme ça, très timidement, des dédicaces à Daniel Pénac ou Suzy Morgenstern déjà à l'époque. Qu'on va publier d'ailleurs en rentrée littéraire, Suzy Morgenstern. Et sinon, depuis que je suis éditrice, les plus beaux souvenirs, c'est... Fil sans fin, au livre de poche à l'époque pour Aurélie Valognes, qu'on va retrouver d'ailleurs puisqu'on publie La Fugue en grand format de Aurélie Valognes chez Latès. Cette année, quelles sont les grandes attentes de cette édition ? C'est vrai que c'est une édition qui tombe parce que le CNL, de fait, commande chaque année cette étude sur la lecture des Français. Et donc hier, on découvrait un peu avec effroi à quel point la pratique de la lecture dégringole chez les Français. Autant de temps passé sur un écran par jour qu'à lire en une semaine. Donc c'est vrai que j'attends de cette édition du Festival du Livre de Paris qu'il y ait énormément de lecteurs qui viennent à la rencontre des auteurs parce que c'est aussi avec ce lien avec un auteur vivant avec qui on peut échanger quelque chose que je crois qu'on montrera à quel point la lecture n'est pas, le livre n'est pas quelque chose de seulement poussiéreux sur une étagère mais peut permettre une vraie expérience. C'est vrai qu'on a par ailleurs une programmation qui est intéressante puisque justement à l'heure où on montre à quel point les écrans prennent du temps et notamment à la lecture, nous on a deux auteurs en rencontre autour de réseaux sociaux ou applications puisqu'on a une rencontre avec Thibaut Lambert qui est l'auteur chez Nouveaux Jours chez nous de Ce que Grindr a fait de nous et puis Adèle Bréau en fiction avec son roman Les Influentes qui donc sont aussi un reflet de notre époque. Mais la littérature permet d'interroger cette pratique des écrans qui fascine tant. Merci Véronique. Merci Lauren. Alors, je me dirige vers Manuel Carcassonne des éditions Stock, au stand Stock. Bonjour Manuel Carcassonne. Bonjour à vous. Mon plus grand souvenir, c'est surtout qu'on est ce soir au Grand Palais, où je n'avais pas mis les pieds depuis 30 ans. Et c'est vrai que c'est assez émouvant de revenir ici. Et je me souviens, je dois dire, de stands bizarrement plus rapprochés les uns des autres et avec quelque chose de très festif qu'on retrouve un peu ce soir. Parce que ça y est, les gens ont un peu bu, ils sont un peu saouls, ils ont mangé un morceau. Et donc, il y a quelque chose de plus décontracté qu'on avait effectivement dans ces années-là. Et on avait, je pense, des souvenirs formidables d'écrivains. Moi, je me souviens d'Umberto Eco. J'étais alors chez Grasset. Il s'était posté dans la... On avait un stand avec une sorte de petit salon intérieur et s'était mis dans ce petit salon et là il est cru zé bouteilles de vin sur bouteilles de vin avec à l'époque Jean-Claude Fasquelle et Ariane Fasquelle la fille de Jean-Claude et c'est des souvenirs je pense voilà d'un d'un milieu qui se laissait bien vivre. Et qui recommence à le faire progressivement? Je l'espère ce soir. Ça commence bien. On commence à boire. Mais on est tous très heureux de retrouver ce très bel endroit. C'est un des plus beaux endroits de Paris. Merci beaucoup Manuel Carcassonne. Merci. Et bon festival. Merci. Je me dirige vers Arthur de Saint-Vincent qui est directeur général de Hugo Publishing. Bonjour Arthur. Bonjour Lauren. Alors là, on est au premier étage, tout la verrière du Grand Palais. C'est magnifique, vous êtes très bien placés. Qu'est-ce que ça vous fait d'être ici ? Je suis super fier. Quand je suis rentré au Grand Palais avec cette lumière et que j'ai vu les équipes et le stand New Romance là-haut à droite en rentrant, j'ai trouvé ça… j'étais très ému, c'était très joli. Quels sont vos premiers souvenirs de salon ou les plus importants, les plus marquants ? Alors, il y en a un qui m'a spécialement marqué pour deux raisons. C'est que Hugo n'était plus sur le Festival du Livre de Paris quand je suis arrivé dans la boîte. Et on est revenu en 2018. Et 2018, c'est donc, un, notre retour sur le Festival de Paris, qui à l'époque était Porte de Versailles. Et deux, c'était mon papa qui était en train un peu de mourir. Et à ce moment-là, j'ai le souvenir, on avait ramené Anna Todd, qui était l'autrice phare du moment. Et j'ai un souvenir de la sécurité du Festival de Paris, paniqué parce qu'il y avait des files d'attente qui faisaient plus de 150 mètres. Moi, j'ai envoyé des photos à mon père, qui à l'époque était un peu à l'hôpital. J'ai ce souvenir-là comme notre retour au salon et une fierté de mon père qui était déjà, hélas, un peu loin. Et cette année, alors, pour vous ? Pour nous, c'est un peu ancré Hugo comme le leader sur le marché de la New Romance. En fait, on est l'éditeur qui a fait le plus de chiffres d'affaires sur l'édition 2024. Je ne veux pas nous porter préjudice, j'espère encore cette année. Merci Arthur. Merci Lauren. Donc je descends le grand escalier du Grand Palais et je me dirige vers les éditions Actes Sud. Yann Nicol, qui est éditeur chez Actes Sud, est là. Bonjour Yann. Bonjour. Quels sont vos premiers grands souvenirs de salon ? Ils ont été nombreux, les salons, les différents lieux. Les plus récents, c'était dans le Palais Éphémère, qui était un lieu transitoire effectivement, mais qui était un beau lieu. Énormément, évidemment, de souvenirs, de rencontres. Et je pense notamment à la présence de Nicolas Mathieu quand la sortie de ses livres, qui ont toujours été des très, très grands événements ici au Salon, à Paris, avec ses lecteurs. Mais il y en a beaucoup d'autres, les grands écrivains étrangers qui sont venus du catalogue, notamment international, de la maison. Elle a soigné et bien d'autres, évidemment. Beaucoup. Pas loin de vous, là, il y a Françoise Nyssen. Est-ce qu'on peut aller la voir ensemble pour lui demander ses plus grands souvenirs ? Bonjour, Françoise Nyssen. Enchantée. Ça va être trois heures. Effectivement, j'ai plein de souvenirs, mais j'ai le souvenir du premier salon en 81, où nous étions tout petits. On a partagé un stand avec les éditions Recherche. Et je me souviens d'être montée de Arles avec les traiteaux, avec la planche. Voilà, parce qu'on était tout au début. Et sincèrement, j'ai fait tous les salons depuis. Et c'est des moments où on avait cœur, nous, les actes suidiens, à Arles, de venir là passer du temps. pour être vraiment au contact de nos lecteurs. Et je me souviens aussi des quelques éditeurs qui, comme nous, étaient des fidèles du terrain. Je me souviens de Jérôme Lindon, qui faisait le tour du salon très tôt le matin avant l'ouverture. Je me souviens de Christian Bourgois. Et surtout, on a toujours été des ardents défenseurs du fait que c'était les libraires qui devaient tenir l'estande parce que c'est une chaîne. On a toujours défendu l'idée de la chaîne, l'auteur sans l'éditeur, sans le libraire, sans le bibliothécaire, sans les journalistes et sans le lecteur, bien sûr, ce n'est rien. Donc tout ça doit fonctionner ensemble. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, aussi, notre grand, grand, grand combat aujourd'hui, c'est de faire attention à ce que le livre d'occasion ne vienne pas faire en sorte que la création soit atteinte. Parce que les livres d'occasion, qui représentent plus de 20% des livres achetés aujourd'hui, ne financent ni l'auteur ni la création. Qu'est-ce que ça va devenir ? Et donc, il ne faut pas qu'on aille vers cet appauvrissement parce que les gens ne sont pas très conscients de ce que ça va signifier. Mais 20% de livres qui ne sont plus achetés en grand format au prix public, c'est autant de moins pour la création. C'est un vrai problème. C'est un métier de temps long, c'est un métier artisanal, c'est un métier de passion. On partage avec et grâce aux libraires, aux auteurs et à tous les acteurs de la chaîne. Donc chaque année, il y a des débats, il y a des combats et nous les menons. Et le Salon du Livre est un bon moment pour ça. Merci Françoise Nyssen, bon salon à vous. Merci, au revoir. Alors je me dirige vers Chloé Deschamps qui est éditrice chez Grassez. Bonjour Chloé. Bonjour. J'aimerais savoir quelles sont vos attentes pour l'édition 2025 pour cette année ? Qu'il y ait beaucoup, de lecteurs et de lectrices de tous les genres, de tous les livres que tout le monde lise. Je pense que c'est un bon moyen de se retrouver ensemble. Ce socle commun que sont les livres et qui crée un imaginaire collectif aussi. Et vos impressions au Grand Palais ? C'est monumental, magistral, magique, mais on s'y sent aussi à notre place. Parce que les livres sont tout aussi magiques, importants, monumentaux parfois. Merci Chloé. Allez, c'est une question. Je me dirige vers Aude Chevrillon, directrice des éditions Pérégrines. Bonjour Aude. Bonjour Lauren. Alors cette année, c'est notre première année. On est tellement content que ce soit au Salon au Grand Palais. C'est incroyable d'avoir nos livres dans cet écrin magnifique. Et on est très content de pouvoir les montrer tous ensemble pour la première fois. Donc, nos attentes, c'est de partager avec les gens, les lecteurs et les lectrices qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre bureau, dans notre maison d'édition. Donc, de pouvoir parler de nos livres et de pouvoir donner envie. Merci beaucoup, Aude, et bon festival. Merci, Lauren. On profite d'une acoustique plus calme pour aller voir Olivia Gesbert au stand des éditions Gallimard. Olivia Gesbert qui vient de prendre la direction de la NRF chez Gallimard. Bonjour, Olivia. Et bonjour, Lauren. Quel est votre premier souvenir de Salon du Livre ? Eh bien, un souvenir, je pense, aussi bruyant que celui-ci, mais encore plus cacophonique. À l'époque, j'animais la grande table sur France Culture avant d'y créer le Book Club. Et on avait rendez-vous entre midi et 13h30 pour l'émission. Radio France était présent et le studio de France Culture côtoyait le studio de France Inter. Et à côté de moi, alors que je recevais un penseur après... Après Bernard Pivot, dans mon souvenir, qui égrenait les siens, justement, et son rapport à la littérature et à ses émissions. Le jeu des 1000 euros a commencé dans le studio parallèle et il y avait un bruit, une atmosphère vraiment assez dingue. Et ce qui fait que tous les sons de France Inter, du jeu des 1000 euros, entraient dans les micros de France Culture. Donc moi, je ne sais plus qui c'était. un respectable penseur qui développait sa pensée et ses idées dans la grande table des idées. Et pendant ce temps, on attendait « banco, banco, le banco » . Donc voilà, ça c'est vraiment mon principal souvenir, c'est comment gérer le mélange des ambiances au micro de France Culture. C'est ça. C'était d'ailleurs deux salles, deux ambiances, mais les deux ont été réunies ou ont fusionné à ce moment-là dans le salon du Livre. Et quel est l'enjeu pour vous cette année ? Il n'est pas si différent. que mes premiers salons du livre, à l'époque, j'étais à la radio, parce que là, c'était un rôle de passeur, passeur des livres. Et en fait, ce que je fais aujourd'hui à la NRF, dans la Nouvelle Revue française, comme directrice de cette revue, c'est un peu le même état d'esprit. C'est parler des livres, parler des auteurs, parler des œuvres. Faire aussi que cette revue imagine, crée le patrimoine littéraire de demain. Et peut-être l'enjeu un peu différent, c'est que j'y reviens effectivement plus comme journaliste, mais comme directrice littéraire dans ce nouveau temple des livres, avec l'envie de rappeler quand même aux lecteurs qu'une revue littéraire, c'est de là que naissent énormément de livres, des romans qui sont nés dans les revues littéraires. C'était le cas avec Proust, avec Gide, avec Aragon à l'époque. J'espère que ce sera encore le cas aujourd'hui. C'est de là aussi où des nouvelles voies littéraires peuvent émerger. C'est le but aussi, je pense, d'un salon du livre, de faire découvrir tout ça et de mettre la littérature en discussion. On le voit dans toutes les rencontres qui sont organisées. Une revue, c'est ça, c'est un espace de dialogue entre les auteurs qui font le récit de l'époque. Merci, Olivia Gesbert. Merci beaucoup, Lauren. Alors là, on retrouve Antoine Caro, directeur des éditions Seghers. Bonjour, Antoine. Bonjour. Premier souvenir de salon, c'est très lointain. D'abord, je n'ai jamais été au Grand Palais. Donc, les premières fois, c'était Porte de Versailles. On parlait du Grand Palais comme d'un endroit mythique, sublime. C'était mieux avant, etc. Donc aujourd'hui, c'est la joie d'être enfin au Grand Palais et de pouvoir constater que c'est vrai, c'est sublime. Et vos attentes cette année chez Seghers ? On vient ici moins pour vendre des livres que pour échanger, discuter et se faire remarquer. Chaque année, on a relancé Seghers il y a quatre ans, on est plus repéré, je dirais. Et donc, c'est la joie de rencontrer des lecteurs, d'autres éditeurs et petit à petit de permettre à Seghers de s'installer de plus en plus comme un acteur principal, notamment dans le marché de la poésie, aux yeux du public. On a aussi l'esprit de résistance, on a une signature de poète, et notamment Jean-Yves Reuzeau qui dirige l'édition de cet ouvrage, l'année poétique sera là. Et l'année poétique c'est important parce que c'est une vieille tradition des éditions de Seghers. On la ressuscite cette année avec l'année poétique, et on aura des auteurs qui seront là aussi pour cet ouvrage qui réunit des poèmes inédits écrits dans le cours de l'année par des poètes de tous horizons d'expression française. Merci Antoine. Je t'en prie. A bientôt. Je me dirige vers Dimitri Pawlowsky, directeur des éditions HSN, qui est le partenaire de cet épisode. Bonjour Dimitri. Bonjour, un plaisir de vous rencontrer. On a une question rituelle pour cet épisode. Quel est votre premier ou votre plus grand souvenir de salon des éditions précédentes ? Alors, ça remonte un petit peu, mais on avait fait une édition de Livre Paral' à l'époque où c'était à Porte de Versailles. On avait lancé... notre Maison d'édition 2.0. On avait revisité toute la charte avec deux nouveautés qui étaient présentées, un très grand stand à notre échelle évidemment. Ça n'avait pas des amplis, des quatre jours de salon. Les auteurs et les autrices présents et présentes étaient ravis. Et c'est vraiment un très très beau souvenir d'avoir pu lancer quelque chose de nouveau, un nouveau souffle pour la Maison d'édition. Et vos attentes pour cette édition 2025 ? Alors pour nous, c'est un retour parce qu'effectivement, comme je pense beaucoup de Maisons d'édition indépendantes, c'est un petit peu compliqué de revenir les années précédentes. Là, ça s'est vraiment rouvert d'une manière assez élégante et assez belle aux... plus petites maisons d'édition. On veut faire le plus beau retour possible avec également la présence de deux auteurs de la maison d'édition sur des nouveautés. Une qui est sortie le mois dernier et une qui sort là, qui est en avant-première. Donc, Adrien Mangold et Yann Bécu qui sont là pour présenter leurs nouveautés après un an sans présence en librairie pour la maison d'édition. Donc, c'est vraiment un peu le symbole de notre retour en force. Donc, peut-être notre, comme son nom, 3.0. Gros challenge. Alors, on vous souhaite vraiment un très beau salon. Merci beaucoup, Dimitri. Merci à vous. C'était Les Voix du livre, le podcast mensuel de Livres Hebdo, présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci aux éditions de L'Homme sans Nom d'avoir soutenu cet épisode. Avec cinq nouveautés cette année, la maison continue activement de mettre en valeur les plumes francophones émergentes dans les littératures de l'imaginaire. C'est de cette volonté qu'est né son mantra « Publiez peu pour publier bien » . mais aussi son rapprochement avec un groupe éditorial indépendant et à taille humaine, les humanoïdes associés, qui font vivre la science-fiction et l'imaginaire en bande dessinée depuis 50 ans maintenant. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !

Share

Embed

You may also like

Description

Le retour tant espéré du Festival du livre de Paris, que nombre d’éditeurs et éditrices appellent encore “Salon” en souvenir des éditions précédentes, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassone, Olivia Gesbert, Maud Simonnot et d’autres éditeurs et éditrices présents pendant l’inauguration partagent leurs souvenirs, leurs émotions et donnent leur point de vue sur cette question !


Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.


Sont mentionnés dans cet épisode :


Maud Simonnot

Editions du Seuil

Editions Phebus

Marie Eugène

Editions Buchet-Chastel

Maylis de Lajugie

Editions JC Lattès

Editions du Masque

Véronique Cardi

Delphine Bertholon

Editions Stock

Aurélie Valognes

Thibault Lambert

Hugo Publishing

Actes Sud

Françoise Nyssen

Editions Grasset

Chloé Deschamps

Editions Les Pérégrines

Editions Gallimard

Editions Seghers

Editions HSN


Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers et accessibles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire, privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers, et accessibles. Je suis extrêmement heureux de vous accueillir sur la prestigieuse verrière du Grand Palais à l'occasion de la quatrième édition du Festival du Livre de Paris. Le retour tant espéré du Festival du Livre de Paris, nommé pendant longtemps « Salon du Livre » sous les verrières du Grand Palais, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassonne, Olivia Gesbert, Maude Simonnot et d'autres éditeurs et éditrices présents pendant l'inauguration donnent leur point de vue sur cette question. Je m'appelle Lauren Malka, je suis journaliste indépendante et vous écoutez un épisode spécial du podcast « Les voix du livre » produit par Livres Hebdo. Nous sommes le 10 avril 2025, jour de l'inauguration du Festival du Livre de Paris. Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et Alexandre Mouawad, rédacteur en chef adjoint, sont avec moi. Salut à tous les deux. Bonjour. Salut. On va se promener, on va promener notre micro sous la verrière et recueillir des souvenirs, des anecdotes, des attentes des éditeurs et éditrices. Mais d'abord, je vous demande à tous les deux, quels sont vos premiers souvenirs de ce grand salon, Jacques ? Il me semble que la première fois que je suis venu à ce salon, c'était déjà au Grand Palais, donc ça donne un peu mon âge qui commence à être... canonique. Et en fait, quelqu'un m'a dit, ah oui, mais si t'as l'impression qu'il faisait nuit, c'est parce que t'es venu à la nocturne. C'était pas du tout l'inauguration. Bon, il n'y a plus de nocturne, mais ce soir, c'est l'inauguration et on est très contents d'être de retour ici, en plus en plein jour, avec le soleil, l'espace. Bon, je crois que c'est vraiment un écrin magnifique pour le livre. Les discours de Rachida Dati, notamment, viennent de se terminer. Quels sont les grands enjeux de ce salon cette année ? Il y a une petite inquiétude sur les chiffres qui sont parues du CNL sur la lecture chez les jeunes et la ministre a dit qu'elle allait lancer des opérations pour favoriser la lecture chez les jeunes. Je ne sais pas ce que ça donnera, en tout cas, ça va dans le bon sens. Merci Jacques, on te souhaite un bon salon et puis on va promener notre micro pour recueillir un peu les ambiances. Et toi Alexandre, alors tes plus grands souvenirs de salon, c'est quoi ? Mes plus grands souvenirs de salon ne sont pas racontables, malheureusement. Alors, si tu as envie d'aller voir en premier, Alexandre. Je te propose qu'on aille retrouver Maud Simonnot, qui a reçu le trophée d'éditrice de l'année pas plus tard que lundi dernier, au Théâtre de l'Odéon, de la part des lecteurs de Livres Hebdo. Alors, en musique, je me dirige vers le stand du Seuil. Bonsoir. Bonsoir, Maud Simonnot. Bonsoir. Est-ce que vous pouvez me raconter vos plus grands souvenirs de Salon du Livre, des précédentes éditions ? Il y a des souvenirs qui sont très drôles. Il y avait eu un attentat à la bombe une année. Et je suis sortie, j'ai retrouvé plein d'éditeurs. Je me souviens que j'étais notamment avec Manuel Carcassonne et qu'on était en train de faire un mouvement pour partir. On a vu, il y avait Jean D'Ormesson qui arrivait dans l'autre sens parce qu'il avait une conférence. Il y avait tellement de gens qui l'attendaient, qui voulaient le voir, etc. qu'il a fait sa conférence dehors, sous le parvis. Il y a des moments où ça transcende en fait les lieux, où il y a des lecteurs qui viennent de très loin, qui font vraiment le voyage pour venir. Et ça, c'est merveilleux de voir des gens qui aiment autant les livres. On est quelques jours après la réception de votre trophée. Félicitations ! Quelles sont vos émotions en arrivant ici ? Sous cette coupole, on est forcément impressionnés. Donc, on pense à de très grandes collections, etc. Mais il se trouve qu'au Seuil, on lance une toute petite collection qui s'appelle le Bar de la Sirène, avec des auteurs qui seront très connus et d'autres parfaitement inconnus. Et mon attente, c'est d'espérer que cette nouvelle venue dans le monde de l'édition va trouver son public. En fait, on va toujours de l'avant et pour moi, il n'y a jamais rien acquis. Il y a toujours de la créativité, de la fantaisie, des choses à conquérir et de l'enthousiasme à partager. On se laisse en musique, on va aller profiter de la musique et de la fête. Bonne soirée à vous ! Alors je me dirige vers le stand du groupe Libella avec notamment Phébus et Buchet-Chastel, Marie-Eugène des éditions Phébus et Maïlis de Lajugie de Bûcher-Chastel. Bonjour à toutes les deux. Bonjour. Bonjour. Alors quels sont vos plus grands souvenirs des éditions précédentes, Maïlis de Lajuie ? Alors moi je pense en particulier à l'édition 2009 il me semble. A l'époque, on avait publié Twist de Delphine Bertholon chez Latès. C'était un livre qui avait très bien marché à la rentrée littéraire. J'ai vraiment vu au salon du livre de Paris les fils énormes qui l'attendaient, les gens qui étaient émus par son livre. Et ça m'a touchée. Moi, j'étais jeune éditrice, j'avais travaillé sur ses livres depuis le début chez Latès. Et j'y pense particulièrement parce qu'on vient de publier son nouveau livre chez Buchet-Chastel, La Baronne Perchée. Donc voilà, c'est une histoire qui continue et ça m'émeut particulièrement. Et toi Marie, c'est ta première année ici pour Phébus, mais tu as roulé ta bosse avant ça. Oui, c'est assez émouvant parce que le lieu est fou déjà et c'est mon premier salon du livre avec le groupe Libella, avec la maison Phébus. Et moi c'est un ensemble de souvenirs hyper beaux que je garde de la Porte de Versailles étonnamment quand même. Puisque j'ai commencé chez Stock et j'ai à la fois été là au moment des signatures des auteurs, alors j'ai en tête Jean-Louis Fournier, même Guy Bedos, Judith de Pérignon, Éric Fay, des auteurs, Éric Orsenna avec lesquels j'ai pu travailler à l'époque. Et c'est un peu moins drôle, mais c'est assez émouvant. En fait, Jean-Marc Roberts, je crois, n'aimait pas beaucoup le Salon du Livre, dans mon souvenir. Et il est mort en 2013, presque le jour du démarrage du Salon. Donc j'ai toujours une petite pensée pour... Mais quand même assez joyeuse pour les années Stock et pour Jean-Marc Roberts. Merci beaucoup à vous deux. Je vous souhaite un super Salon. Profitez bien. A toi aussi. Merci, Lauren. Alors, je me dirige vers le stand de Latès à la rencontre de Véronique Cardi, qui est PDG des éditions Latès et Le Masque. Bonjour Véronique. Bonjour Lauren. Alors, quels sont, toi, tes premiers souvenirs de salon ou alors les plus forts ? Ce qui est intéressant, c'est qu'on rappelait que le salon au Grand Palais, c'est à partir de 1981. Donc, je venais de naître. C'est quand même une petite émotion de me retrouver maintenant à la tête d'une maison et de retour au Grand Palais. Et mes premiers souvenirs, c'était vraiment quand je venais avec ma mère qui était prof, même aux journées professionnelles. Et on allait demander comme ça, très timidement, des dédicaces à Daniel Pénac ou Suzy Morgenstern déjà à l'époque. Qu'on va publier d'ailleurs en rentrée littéraire, Suzy Morgenstern. Et sinon, depuis que je suis éditrice, les plus beaux souvenirs, c'est... Fil sans fin, au livre de poche à l'époque pour Aurélie Valognes, qu'on va retrouver d'ailleurs puisqu'on publie La Fugue en grand format de Aurélie Valognes chez Latès. Cette année, quelles sont les grandes attentes de cette édition ? C'est vrai que c'est une édition qui tombe parce que le CNL, de fait, commande chaque année cette étude sur la lecture des Français. Et donc hier, on découvrait un peu avec effroi à quel point la pratique de la lecture dégringole chez les Français. Autant de temps passé sur un écran par jour qu'à lire en une semaine. Donc c'est vrai que j'attends de cette édition du Festival du Livre de Paris qu'il y ait énormément de lecteurs qui viennent à la rencontre des auteurs parce que c'est aussi avec ce lien avec un auteur vivant avec qui on peut échanger quelque chose que je crois qu'on montrera à quel point la lecture n'est pas, le livre n'est pas quelque chose de seulement poussiéreux sur une étagère mais peut permettre une vraie expérience. C'est vrai qu'on a par ailleurs une programmation qui est intéressante puisque justement à l'heure où on montre à quel point les écrans prennent du temps et notamment à la lecture, nous on a deux auteurs en rencontre autour de réseaux sociaux ou applications puisqu'on a une rencontre avec Thibaut Lambert qui est l'auteur chez Nouveaux Jours chez nous de Ce que Grindr a fait de nous et puis Adèle Bréau en fiction avec son roman Les Influentes qui donc sont aussi un reflet de notre époque. Mais la littérature permet d'interroger cette pratique des écrans qui fascine tant. Merci Véronique. Merci Lauren. Alors, je me dirige vers Manuel Carcassonne des éditions Stock, au stand Stock. Bonjour Manuel Carcassonne. Bonjour à vous. Mon plus grand souvenir, c'est surtout qu'on est ce soir au Grand Palais, où je n'avais pas mis les pieds depuis 30 ans. Et c'est vrai que c'est assez émouvant de revenir ici. Et je me souviens, je dois dire, de stands bizarrement plus rapprochés les uns des autres et avec quelque chose de très festif qu'on retrouve un peu ce soir. Parce que ça y est, les gens ont un peu bu, ils sont un peu saouls, ils ont mangé un morceau. Et donc, il y a quelque chose de plus décontracté qu'on avait effectivement dans ces années-là. Et on avait, je pense, des souvenirs formidables d'écrivains. Moi, je me souviens d'Umberto Eco. J'étais alors chez Grasset. Il s'était posté dans la... On avait un stand avec une sorte de petit salon intérieur et s'était mis dans ce petit salon et là il est cru zé bouteilles de vin sur bouteilles de vin avec à l'époque Jean-Claude Fasquelle et Ariane Fasquelle la fille de Jean-Claude et c'est des souvenirs je pense voilà d'un d'un milieu qui se laissait bien vivre. Et qui recommence à le faire progressivement? Je l'espère ce soir. Ça commence bien. On commence à boire. Mais on est tous très heureux de retrouver ce très bel endroit. C'est un des plus beaux endroits de Paris. Merci beaucoup Manuel Carcassonne. Merci. Et bon festival. Merci. Je me dirige vers Arthur de Saint-Vincent qui est directeur général de Hugo Publishing. Bonjour Arthur. Bonjour Lauren. Alors là, on est au premier étage, tout la verrière du Grand Palais. C'est magnifique, vous êtes très bien placés. Qu'est-ce que ça vous fait d'être ici ? Je suis super fier. Quand je suis rentré au Grand Palais avec cette lumière et que j'ai vu les équipes et le stand New Romance là-haut à droite en rentrant, j'ai trouvé ça… j'étais très ému, c'était très joli. Quels sont vos premiers souvenirs de salon ou les plus importants, les plus marquants ? Alors, il y en a un qui m'a spécialement marqué pour deux raisons. C'est que Hugo n'était plus sur le Festival du Livre de Paris quand je suis arrivé dans la boîte. Et on est revenu en 2018. Et 2018, c'est donc, un, notre retour sur le Festival de Paris, qui à l'époque était Porte de Versailles. Et deux, c'était mon papa qui était en train un peu de mourir. Et à ce moment-là, j'ai le souvenir, on avait ramené Anna Todd, qui était l'autrice phare du moment. Et j'ai un souvenir de la sécurité du Festival de Paris, paniqué parce qu'il y avait des files d'attente qui faisaient plus de 150 mètres. Moi, j'ai envoyé des photos à mon père, qui à l'époque était un peu à l'hôpital. J'ai ce souvenir-là comme notre retour au salon et une fierté de mon père qui était déjà, hélas, un peu loin. Et cette année, alors, pour vous ? Pour nous, c'est un peu ancré Hugo comme le leader sur le marché de la New Romance. En fait, on est l'éditeur qui a fait le plus de chiffres d'affaires sur l'édition 2024. Je ne veux pas nous porter préjudice, j'espère encore cette année. Merci Arthur. Merci Lauren. Donc je descends le grand escalier du Grand Palais et je me dirige vers les éditions Actes Sud. Yann Nicol, qui est éditeur chez Actes Sud, est là. Bonjour Yann. Bonjour. Quels sont vos premiers grands souvenirs de salon ? Ils ont été nombreux, les salons, les différents lieux. Les plus récents, c'était dans le Palais Éphémère, qui était un lieu transitoire effectivement, mais qui était un beau lieu. Énormément, évidemment, de souvenirs, de rencontres. Et je pense notamment à la présence de Nicolas Mathieu quand la sortie de ses livres, qui ont toujours été des très, très grands événements ici au Salon, à Paris, avec ses lecteurs. Mais il y en a beaucoup d'autres, les grands écrivains étrangers qui sont venus du catalogue, notamment international, de la maison. Elle a soigné et bien d'autres, évidemment. Beaucoup. Pas loin de vous, là, il y a Françoise Nyssen. Est-ce qu'on peut aller la voir ensemble pour lui demander ses plus grands souvenirs ? Bonjour, Françoise Nyssen. Enchantée. Ça va être trois heures. Effectivement, j'ai plein de souvenirs, mais j'ai le souvenir du premier salon en 81, où nous étions tout petits. On a partagé un stand avec les éditions Recherche. Et je me souviens d'être montée de Arles avec les traiteaux, avec la planche. Voilà, parce qu'on était tout au début. Et sincèrement, j'ai fait tous les salons depuis. Et c'est des moments où on avait cœur, nous, les actes suidiens, à Arles, de venir là passer du temps. pour être vraiment au contact de nos lecteurs. Et je me souviens aussi des quelques éditeurs qui, comme nous, étaient des fidèles du terrain. Je me souviens de Jérôme Lindon, qui faisait le tour du salon très tôt le matin avant l'ouverture. Je me souviens de Christian Bourgois. Et surtout, on a toujours été des ardents défenseurs du fait que c'était les libraires qui devaient tenir l'estande parce que c'est une chaîne. On a toujours défendu l'idée de la chaîne, l'auteur sans l'éditeur, sans le libraire, sans le bibliothécaire, sans les journalistes et sans le lecteur, bien sûr, ce n'est rien. Donc tout ça doit fonctionner ensemble. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, aussi, notre grand, grand, grand combat aujourd'hui, c'est de faire attention à ce que le livre d'occasion ne vienne pas faire en sorte que la création soit atteinte. Parce que les livres d'occasion, qui représentent plus de 20% des livres achetés aujourd'hui, ne financent ni l'auteur ni la création. Qu'est-ce que ça va devenir ? Et donc, il ne faut pas qu'on aille vers cet appauvrissement parce que les gens ne sont pas très conscients de ce que ça va signifier. Mais 20% de livres qui ne sont plus achetés en grand format au prix public, c'est autant de moins pour la création. C'est un vrai problème. C'est un métier de temps long, c'est un métier artisanal, c'est un métier de passion. On partage avec et grâce aux libraires, aux auteurs et à tous les acteurs de la chaîne. Donc chaque année, il y a des débats, il y a des combats et nous les menons. Et le Salon du Livre est un bon moment pour ça. Merci Françoise Nyssen, bon salon à vous. Merci, au revoir. Alors je me dirige vers Chloé Deschamps qui est éditrice chez Grassez. Bonjour Chloé. Bonjour. J'aimerais savoir quelles sont vos attentes pour l'édition 2025 pour cette année ? Qu'il y ait beaucoup, de lecteurs et de lectrices de tous les genres, de tous les livres que tout le monde lise. Je pense que c'est un bon moyen de se retrouver ensemble. Ce socle commun que sont les livres et qui crée un imaginaire collectif aussi. Et vos impressions au Grand Palais ? C'est monumental, magistral, magique, mais on s'y sent aussi à notre place. Parce que les livres sont tout aussi magiques, importants, monumentaux parfois. Merci Chloé. Allez, c'est une question. Je me dirige vers Aude Chevrillon, directrice des éditions Pérégrines. Bonjour Aude. Bonjour Lauren. Alors cette année, c'est notre première année. On est tellement content que ce soit au Salon au Grand Palais. C'est incroyable d'avoir nos livres dans cet écrin magnifique. Et on est très content de pouvoir les montrer tous ensemble pour la première fois. Donc, nos attentes, c'est de partager avec les gens, les lecteurs et les lectrices qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre bureau, dans notre maison d'édition. Donc, de pouvoir parler de nos livres et de pouvoir donner envie. Merci beaucoup, Aude, et bon festival. Merci, Lauren. On profite d'une acoustique plus calme pour aller voir Olivia Gesbert au stand des éditions Gallimard. Olivia Gesbert qui vient de prendre la direction de la NRF chez Gallimard. Bonjour, Olivia. Et bonjour, Lauren. Quel est votre premier souvenir de Salon du Livre ? Eh bien, un souvenir, je pense, aussi bruyant que celui-ci, mais encore plus cacophonique. À l'époque, j'animais la grande table sur France Culture avant d'y créer le Book Club. Et on avait rendez-vous entre midi et 13h30 pour l'émission. Radio France était présent et le studio de France Culture côtoyait le studio de France Inter. Et à côté de moi, alors que je recevais un penseur après... Après Bernard Pivot, dans mon souvenir, qui égrenait les siens, justement, et son rapport à la littérature et à ses émissions. Le jeu des 1000 euros a commencé dans le studio parallèle et il y avait un bruit, une atmosphère vraiment assez dingue. Et ce qui fait que tous les sons de France Inter, du jeu des 1000 euros, entraient dans les micros de France Culture. Donc moi, je ne sais plus qui c'était. un respectable penseur qui développait sa pensée et ses idées dans la grande table des idées. Et pendant ce temps, on attendait « banco, banco, le banco » . Donc voilà, ça c'est vraiment mon principal souvenir, c'est comment gérer le mélange des ambiances au micro de France Culture. C'est ça. C'était d'ailleurs deux salles, deux ambiances, mais les deux ont été réunies ou ont fusionné à ce moment-là dans le salon du Livre. Et quel est l'enjeu pour vous cette année ? Il n'est pas si différent. que mes premiers salons du livre, à l'époque, j'étais à la radio, parce que là, c'était un rôle de passeur, passeur des livres. Et en fait, ce que je fais aujourd'hui à la NRF, dans la Nouvelle Revue française, comme directrice de cette revue, c'est un peu le même état d'esprit. C'est parler des livres, parler des auteurs, parler des œuvres. Faire aussi que cette revue imagine, crée le patrimoine littéraire de demain. Et peut-être l'enjeu un peu différent, c'est que j'y reviens effectivement plus comme journaliste, mais comme directrice littéraire dans ce nouveau temple des livres, avec l'envie de rappeler quand même aux lecteurs qu'une revue littéraire, c'est de là que naissent énormément de livres, des romans qui sont nés dans les revues littéraires. C'était le cas avec Proust, avec Gide, avec Aragon à l'époque. J'espère que ce sera encore le cas aujourd'hui. C'est de là aussi où des nouvelles voies littéraires peuvent émerger. C'est le but aussi, je pense, d'un salon du livre, de faire découvrir tout ça et de mettre la littérature en discussion. On le voit dans toutes les rencontres qui sont organisées. Une revue, c'est ça, c'est un espace de dialogue entre les auteurs qui font le récit de l'époque. Merci, Olivia Gesbert. Merci beaucoup, Lauren. Alors là, on retrouve Antoine Caro, directeur des éditions Seghers. Bonjour, Antoine. Bonjour. Premier souvenir de salon, c'est très lointain. D'abord, je n'ai jamais été au Grand Palais. Donc, les premières fois, c'était Porte de Versailles. On parlait du Grand Palais comme d'un endroit mythique, sublime. C'était mieux avant, etc. Donc aujourd'hui, c'est la joie d'être enfin au Grand Palais et de pouvoir constater que c'est vrai, c'est sublime. Et vos attentes cette année chez Seghers ? On vient ici moins pour vendre des livres que pour échanger, discuter et se faire remarquer. Chaque année, on a relancé Seghers il y a quatre ans, on est plus repéré, je dirais. Et donc, c'est la joie de rencontrer des lecteurs, d'autres éditeurs et petit à petit de permettre à Seghers de s'installer de plus en plus comme un acteur principal, notamment dans le marché de la poésie, aux yeux du public. On a aussi l'esprit de résistance, on a une signature de poète, et notamment Jean-Yves Reuzeau qui dirige l'édition de cet ouvrage, l'année poétique sera là. Et l'année poétique c'est important parce que c'est une vieille tradition des éditions de Seghers. On la ressuscite cette année avec l'année poétique, et on aura des auteurs qui seront là aussi pour cet ouvrage qui réunit des poèmes inédits écrits dans le cours de l'année par des poètes de tous horizons d'expression française. Merci Antoine. Je t'en prie. A bientôt. Je me dirige vers Dimitri Pawlowsky, directeur des éditions HSN, qui est le partenaire de cet épisode. Bonjour Dimitri. Bonjour, un plaisir de vous rencontrer. On a une question rituelle pour cet épisode. Quel est votre premier ou votre plus grand souvenir de salon des éditions précédentes ? Alors, ça remonte un petit peu, mais on avait fait une édition de Livre Paral' à l'époque où c'était à Porte de Versailles. On avait lancé... notre Maison d'édition 2.0. On avait revisité toute la charte avec deux nouveautés qui étaient présentées, un très grand stand à notre échelle évidemment. Ça n'avait pas des amplis, des quatre jours de salon. Les auteurs et les autrices présents et présentes étaient ravis. Et c'est vraiment un très très beau souvenir d'avoir pu lancer quelque chose de nouveau, un nouveau souffle pour la Maison d'édition. Et vos attentes pour cette édition 2025 ? Alors pour nous, c'est un retour parce qu'effectivement, comme je pense beaucoup de Maisons d'édition indépendantes, c'est un petit peu compliqué de revenir les années précédentes. Là, ça s'est vraiment rouvert d'une manière assez élégante et assez belle aux... plus petites maisons d'édition. On veut faire le plus beau retour possible avec également la présence de deux auteurs de la maison d'édition sur des nouveautés. Une qui est sortie le mois dernier et une qui sort là, qui est en avant-première. Donc, Adrien Mangold et Yann Bécu qui sont là pour présenter leurs nouveautés après un an sans présence en librairie pour la maison d'édition. Donc, c'est vraiment un peu le symbole de notre retour en force. Donc, peut-être notre, comme son nom, 3.0. Gros challenge. Alors, on vous souhaite vraiment un très beau salon. Merci beaucoup, Dimitri. Merci à vous. C'était Les Voix du livre, le podcast mensuel de Livres Hebdo, présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci aux éditions de L'Homme sans Nom d'avoir soutenu cet épisode. Avec cinq nouveautés cette année, la maison continue activement de mettre en valeur les plumes francophones émergentes dans les littératures de l'imaginaire. C'est de cette volonté qu'est né son mantra « Publiez peu pour publier bien » . mais aussi son rapprochement avec un groupe éditorial indépendant et à taille humaine, les humanoïdes associés, qui font vivre la science-fiction et l'imaginaire en bande dessinée depuis 50 ans maintenant. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !

Description

Le retour tant espéré du Festival du livre de Paris, que nombre d’éditeurs et éditrices appellent encore “Salon” en souvenir des éditions précédentes, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassone, Olivia Gesbert, Maud Simonnot et d’autres éditeurs et éditrices présents pendant l’inauguration partagent leurs souvenirs, leurs émotions et donnent leur point de vue sur cette question !


Un podcast réalisé en partenariat avec les éditions DUNOD, l'éditeur de la transmission de tous les savoirs.


Sont mentionnés dans cet épisode :


Maud Simonnot

Editions du Seuil

Editions Phebus

Marie Eugène

Editions Buchet-Chastel

Maylis de Lajugie

Editions JC Lattès

Editions du Masque

Véronique Cardi

Delphine Bertholon

Editions Stock

Aurélie Valognes

Thibault Lambert

Hugo Publishing

Actes Sud

Françoise Nyssen

Editions Grasset

Chloé Deschamps

Editions Les Pérégrines

Editions Gallimard

Editions Seghers

Editions HSN


Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers et accessibles.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Cet épisode est soutenu par les éditions L'Homme sans Nom (HSN), qui relancent leur programme de parution après un an de pause. Fondée par Dimitri Pawlowski, cette maison à taille humaine et spécialisée dans les littératures de l'imaginaire, privilégie la qualité des textes qu'elle publie plutôt que la quantité. De David Bry, coup de cœur des Imaginales en 2019, à Julia Richard, jeune plume féministe plébiscitée par les lectrices, L'Homme sans Nom propose des romans ambitieux, singuliers, et accessibles. Je suis extrêmement heureux de vous accueillir sur la prestigieuse verrière du Grand Palais à l'occasion de la quatrième édition du Festival du Livre de Paris. Le retour tant espéré du Festival du Livre de Paris, nommé pendant longtemps « Salon du Livre » sous les verrières du Grand Palais, est-il à la hauteur du rêve qu'il suscitait ? Françoise Nyssen, Manuel Carcassonne, Olivia Gesbert, Maude Simonnot et d'autres éditeurs et éditrices présents pendant l'inauguration donnent leur point de vue sur cette question. Je m'appelle Lauren Malka, je suis journaliste indépendante et vous écoutez un épisode spécial du podcast « Les voix du livre » produit par Livres Hebdo. Nous sommes le 10 avril 2025, jour de l'inauguration du Festival du Livre de Paris. Jacques Braunstein, rédacteur en chef de Livres Hebdo et Alexandre Mouawad, rédacteur en chef adjoint, sont avec moi. Salut à tous les deux. Bonjour. Salut. On va se promener, on va promener notre micro sous la verrière et recueillir des souvenirs, des anecdotes, des attentes des éditeurs et éditrices. Mais d'abord, je vous demande à tous les deux, quels sont vos premiers souvenirs de ce grand salon, Jacques ? Il me semble que la première fois que je suis venu à ce salon, c'était déjà au Grand Palais, donc ça donne un peu mon âge qui commence à être... canonique. Et en fait, quelqu'un m'a dit, ah oui, mais si t'as l'impression qu'il faisait nuit, c'est parce que t'es venu à la nocturne. C'était pas du tout l'inauguration. Bon, il n'y a plus de nocturne, mais ce soir, c'est l'inauguration et on est très contents d'être de retour ici, en plus en plein jour, avec le soleil, l'espace. Bon, je crois que c'est vraiment un écrin magnifique pour le livre. Les discours de Rachida Dati, notamment, viennent de se terminer. Quels sont les grands enjeux de ce salon cette année ? Il y a une petite inquiétude sur les chiffres qui sont parues du CNL sur la lecture chez les jeunes et la ministre a dit qu'elle allait lancer des opérations pour favoriser la lecture chez les jeunes. Je ne sais pas ce que ça donnera, en tout cas, ça va dans le bon sens. Merci Jacques, on te souhaite un bon salon et puis on va promener notre micro pour recueillir un peu les ambiances. Et toi Alexandre, alors tes plus grands souvenirs de salon, c'est quoi ? Mes plus grands souvenirs de salon ne sont pas racontables, malheureusement. Alors, si tu as envie d'aller voir en premier, Alexandre. Je te propose qu'on aille retrouver Maud Simonnot, qui a reçu le trophée d'éditrice de l'année pas plus tard que lundi dernier, au Théâtre de l'Odéon, de la part des lecteurs de Livres Hebdo. Alors, en musique, je me dirige vers le stand du Seuil. Bonsoir. Bonsoir, Maud Simonnot. Bonsoir. Est-ce que vous pouvez me raconter vos plus grands souvenirs de Salon du Livre, des précédentes éditions ? Il y a des souvenirs qui sont très drôles. Il y avait eu un attentat à la bombe une année. Et je suis sortie, j'ai retrouvé plein d'éditeurs. Je me souviens que j'étais notamment avec Manuel Carcassonne et qu'on était en train de faire un mouvement pour partir. On a vu, il y avait Jean D'Ormesson qui arrivait dans l'autre sens parce qu'il avait une conférence. Il y avait tellement de gens qui l'attendaient, qui voulaient le voir, etc. qu'il a fait sa conférence dehors, sous le parvis. Il y a des moments où ça transcende en fait les lieux, où il y a des lecteurs qui viennent de très loin, qui font vraiment le voyage pour venir. Et ça, c'est merveilleux de voir des gens qui aiment autant les livres. On est quelques jours après la réception de votre trophée. Félicitations ! Quelles sont vos émotions en arrivant ici ? Sous cette coupole, on est forcément impressionnés. Donc, on pense à de très grandes collections, etc. Mais il se trouve qu'au Seuil, on lance une toute petite collection qui s'appelle le Bar de la Sirène, avec des auteurs qui seront très connus et d'autres parfaitement inconnus. Et mon attente, c'est d'espérer que cette nouvelle venue dans le monde de l'édition va trouver son public. En fait, on va toujours de l'avant et pour moi, il n'y a jamais rien acquis. Il y a toujours de la créativité, de la fantaisie, des choses à conquérir et de l'enthousiasme à partager. On se laisse en musique, on va aller profiter de la musique et de la fête. Bonne soirée à vous ! Alors je me dirige vers le stand du groupe Libella avec notamment Phébus et Buchet-Chastel, Marie-Eugène des éditions Phébus et Maïlis de Lajugie de Bûcher-Chastel. Bonjour à toutes les deux. Bonjour. Bonjour. Alors quels sont vos plus grands souvenirs des éditions précédentes, Maïlis de Lajuie ? Alors moi je pense en particulier à l'édition 2009 il me semble. A l'époque, on avait publié Twist de Delphine Bertholon chez Latès. C'était un livre qui avait très bien marché à la rentrée littéraire. J'ai vraiment vu au salon du livre de Paris les fils énormes qui l'attendaient, les gens qui étaient émus par son livre. Et ça m'a touchée. Moi, j'étais jeune éditrice, j'avais travaillé sur ses livres depuis le début chez Latès. Et j'y pense particulièrement parce qu'on vient de publier son nouveau livre chez Buchet-Chastel, La Baronne Perchée. Donc voilà, c'est une histoire qui continue et ça m'émeut particulièrement. Et toi Marie, c'est ta première année ici pour Phébus, mais tu as roulé ta bosse avant ça. Oui, c'est assez émouvant parce que le lieu est fou déjà et c'est mon premier salon du livre avec le groupe Libella, avec la maison Phébus. Et moi c'est un ensemble de souvenirs hyper beaux que je garde de la Porte de Versailles étonnamment quand même. Puisque j'ai commencé chez Stock et j'ai à la fois été là au moment des signatures des auteurs, alors j'ai en tête Jean-Louis Fournier, même Guy Bedos, Judith de Pérignon, Éric Fay, des auteurs, Éric Orsenna avec lesquels j'ai pu travailler à l'époque. Et c'est un peu moins drôle, mais c'est assez émouvant. En fait, Jean-Marc Roberts, je crois, n'aimait pas beaucoup le Salon du Livre, dans mon souvenir. Et il est mort en 2013, presque le jour du démarrage du Salon. Donc j'ai toujours une petite pensée pour... Mais quand même assez joyeuse pour les années Stock et pour Jean-Marc Roberts. Merci beaucoup à vous deux. Je vous souhaite un super Salon. Profitez bien. A toi aussi. Merci, Lauren. Alors, je me dirige vers le stand de Latès à la rencontre de Véronique Cardi, qui est PDG des éditions Latès et Le Masque. Bonjour Véronique. Bonjour Lauren. Alors, quels sont, toi, tes premiers souvenirs de salon ou alors les plus forts ? Ce qui est intéressant, c'est qu'on rappelait que le salon au Grand Palais, c'est à partir de 1981. Donc, je venais de naître. C'est quand même une petite émotion de me retrouver maintenant à la tête d'une maison et de retour au Grand Palais. Et mes premiers souvenirs, c'était vraiment quand je venais avec ma mère qui était prof, même aux journées professionnelles. Et on allait demander comme ça, très timidement, des dédicaces à Daniel Pénac ou Suzy Morgenstern déjà à l'époque. Qu'on va publier d'ailleurs en rentrée littéraire, Suzy Morgenstern. Et sinon, depuis que je suis éditrice, les plus beaux souvenirs, c'est... Fil sans fin, au livre de poche à l'époque pour Aurélie Valognes, qu'on va retrouver d'ailleurs puisqu'on publie La Fugue en grand format de Aurélie Valognes chez Latès. Cette année, quelles sont les grandes attentes de cette édition ? C'est vrai que c'est une édition qui tombe parce que le CNL, de fait, commande chaque année cette étude sur la lecture des Français. Et donc hier, on découvrait un peu avec effroi à quel point la pratique de la lecture dégringole chez les Français. Autant de temps passé sur un écran par jour qu'à lire en une semaine. Donc c'est vrai que j'attends de cette édition du Festival du Livre de Paris qu'il y ait énormément de lecteurs qui viennent à la rencontre des auteurs parce que c'est aussi avec ce lien avec un auteur vivant avec qui on peut échanger quelque chose que je crois qu'on montrera à quel point la lecture n'est pas, le livre n'est pas quelque chose de seulement poussiéreux sur une étagère mais peut permettre une vraie expérience. C'est vrai qu'on a par ailleurs une programmation qui est intéressante puisque justement à l'heure où on montre à quel point les écrans prennent du temps et notamment à la lecture, nous on a deux auteurs en rencontre autour de réseaux sociaux ou applications puisqu'on a une rencontre avec Thibaut Lambert qui est l'auteur chez Nouveaux Jours chez nous de Ce que Grindr a fait de nous et puis Adèle Bréau en fiction avec son roman Les Influentes qui donc sont aussi un reflet de notre époque. Mais la littérature permet d'interroger cette pratique des écrans qui fascine tant. Merci Véronique. Merci Lauren. Alors, je me dirige vers Manuel Carcassonne des éditions Stock, au stand Stock. Bonjour Manuel Carcassonne. Bonjour à vous. Mon plus grand souvenir, c'est surtout qu'on est ce soir au Grand Palais, où je n'avais pas mis les pieds depuis 30 ans. Et c'est vrai que c'est assez émouvant de revenir ici. Et je me souviens, je dois dire, de stands bizarrement plus rapprochés les uns des autres et avec quelque chose de très festif qu'on retrouve un peu ce soir. Parce que ça y est, les gens ont un peu bu, ils sont un peu saouls, ils ont mangé un morceau. Et donc, il y a quelque chose de plus décontracté qu'on avait effectivement dans ces années-là. Et on avait, je pense, des souvenirs formidables d'écrivains. Moi, je me souviens d'Umberto Eco. J'étais alors chez Grasset. Il s'était posté dans la... On avait un stand avec une sorte de petit salon intérieur et s'était mis dans ce petit salon et là il est cru zé bouteilles de vin sur bouteilles de vin avec à l'époque Jean-Claude Fasquelle et Ariane Fasquelle la fille de Jean-Claude et c'est des souvenirs je pense voilà d'un d'un milieu qui se laissait bien vivre. Et qui recommence à le faire progressivement? Je l'espère ce soir. Ça commence bien. On commence à boire. Mais on est tous très heureux de retrouver ce très bel endroit. C'est un des plus beaux endroits de Paris. Merci beaucoup Manuel Carcassonne. Merci. Et bon festival. Merci. Je me dirige vers Arthur de Saint-Vincent qui est directeur général de Hugo Publishing. Bonjour Arthur. Bonjour Lauren. Alors là, on est au premier étage, tout la verrière du Grand Palais. C'est magnifique, vous êtes très bien placés. Qu'est-ce que ça vous fait d'être ici ? Je suis super fier. Quand je suis rentré au Grand Palais avec cette lumière et que j'ai vu les équipes et le stand New Romance là-haut à droite en rentrant, j'ai trouvé ça… j'étais très ému, c'était très joli. Quels sont vos premiers souvenirs de salon ou les plus importants, les plus marquants ? Alors, il y en a un qui m'a spécialement marqué pour deux raisons. C'est que Hugo n'était plus sur le Festival du Livre de Paris quand je suis arrivé dans la boîte. Et on est revenu en 2018. Et 2018, c'est donc, un, notre retour sur le Festival de Paris, qui à l'époque était Porte de Versailles. Et deux, c'était mon papa qui était en train un peu de mourir. Et à ce moment-là, j'ai le souvenir, on avait ramené Anna Todd, qui était l'autrice phare du moment. Et j'ai un souvenir de la sécurité du Festival de Paris, paniqué parce qu'il y avait des files d'attente qui faisaient plus de 150 mètres. Moi, j'ai envoyé des photos à mon père, qui à l'époque était un peu à l'hôpital. J'ai ce souvenir-là comme notre retour au salon et une fierté de mon père qui était déjà, hélas, un peu loin. Et cette année, alors, pour vous ? Pour nous, c'est un peu ancré Hugo comme le leader sur le marché de la New Romance. En fait, on est l'éditeur qui a fait le plus de chiffres d'affaires sur l'édition 2024. Je ne veux pas nous porter préjudice, j'espère encore cette année. Merci Arthur. Merci Lauren. Donc je descends le grand escalier du Grand Palais et je me dirige vers les éditions Actes Sud. Yann Nicol, qui est éditeur chez Actes Sud, est là. Bonjour Yann. Bonjour. Quels sont vos premiers grands souvenirs de salon ? Ils ont été nombreux, les salons, les différents lieux. Les plus récents, c'était dans le Palais Éphémère, qui était un lieu transitoire effectivement, mais qui était un beau lieu. Énormément, évidemment, de souvenirs, de rencontres. Et je pense notamment à la présence de Nicolas Mathieu quand la sortie de ses livres, qui ont toujours été des très, très grands événements ici au Salon, à Paris, avec ses lecteurs. Mais il y en a beaucoup d'autres, les grands écrivains étrangers qui sont venus du catalogue, notamment international, de la maison. Elle a soigné et bien d'autres, évidemment. Beaucoup. Pas loin de vous, là, il y a Françoise Nyssen. Est-ce qu'on peut aller la voir ensemble pour lui demander ses plus grands souvenirs ? Bonjour, Françoise Nyssen. Enchantée. Ça va être trois heures. Effectivement, j'ai plein de souvenirs, mais j'ai le souvenir du premier salon en 81, où nous étions tout petits. On a partagé un stand avec les éditions Recherche. Et je me souviens d'être montée de Arles avec les traiteaux, avec la planche. Voilà, parce qu'on était tout au début. Et sincèrement, j'ai fait tous les salons depuis. Et c'est des moments où on avait cœur, nous, les actes suidiens, à Arles, de venir là passer du temps. pour être vraiment au contact de nos lecteurs. Et je me souviens aussi des quelques éditeurs qui, comme nous, étaient des fidèles du terrain. Je me souviens de Jérôme Lindon, qui faisait le tour du salon très tôt le matin avant l'ouverture. Je me souviens de Christian Bourgois. Et surtout, on a toujours été des ardents défenseurs du fait que c'était les libraires qui devaient tenir l'estande parce que c'est une chaîne. On a toujours défendu l'idée de la chaîne, l'auteur sans l'éditeur, sans le libraire, sans le bibliothécaire, sans les journalistes et sans le lecteur, bien sûr, ce n'est rien. Donc tout ça doit fonctionner ensemble. Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, aussi, notre grand, grand, grand combat aujourd'hui, c'est de faire attention à ce que le livre d'occasion ne vienne pas faire en sorte que la création soit atteinte. Parce que les livres d'occasion, qui représentent plus de 20% des livres achetés aujourd'hui, ne financent ni l'auteur ni la création. Qu'est-ce que ça va devenir ? Et donc, il ne faut pas qu'on aille vers cet appauvrissement parce que les gens ne sont pas très conscients de ce que ça va signifier. Mais 20% de livres qui ne sont plus achetés en grand format au prix public, c'est autant de moins pour la création. C'est un vrai problème. C'est un métier de temps long, c'est un métier artisanal, c'est un métier de passion. On partage avec et grâce aux libraires, aux auteurs et à tous les acteurs de la chaîne. Donc chaque année, il y a des débats, il y a des combats et nous les menons. Et le Salon du Livre est un bon moment pour ça. Merci Françoise Nyssen, bon salon à vous. Merci, au revoir. Alors je me dirige vers Chloé Deschamps qui est éditrice chez Grassez. Bonjour Chloé. Bonjour. J'aimerais savoir quelles sont vos attentes pour l'édition 2025 pour cette année ? Qu'il y ait beaucoup, de lecteurs et de lectrices de tous les genres, de tous les livres que tout le monde lise. Je pense que c'est un bon moyen de se retrouver ensemble. Ce socle commun que sont les livres et qui crée un imaginaire collectif aussi. Et vos impressions au Grand Palais ? C'est monumental, magistral, magique, mais on s'y sent aussi à notre place. Parce que les livres sont tout aussi magiques, importants, monumentaux parfois. Merci Chloé. Allez, c'est une question. Je me dirige vers Aude Chevrillon, directrice des éditions Pérégrines. Bonjour Aude. Bonjour Lauren. Alors cette année, c'est notre première année. On est tellement content que ce soit au Salon au Grand Palais. C'est incroyable d'avoir nos livres dans cet écrin magnifique. Et on est très content de pouvoir les montrer tous ensemble pour la première fois. Donc, nos attentes, c'est de partager avec les gens, les lecteurs et les lectrices qu'on n'a pas l'habitude de voir dans notre bureau, dans notre maison d'édition. Donc, de pouvoir parler de nos livres et de pouvoir donner envie. Merci beaucoup, Aude, et bon festival. Merci, Lauren. On profite d'une acoustique plus calme pour aller voir Olivia Gesbert au stand des éditions Gallimard. Olivia Gesbert qui vient de prendre la direction de la NRF chez Gallimard. Bonjour, Olivia. Et bonjour, Lauren. Quel est votre premier souvenir de Salon du Livre ? Eh bien, un souvenir, je pense, aussi bruyant que celui-ci, mais encore plus cacophonique. À l'époque, j'animais la grande table sur France Culture avant d'y créer le Book Club. Et on avait rendez-vous entre midi et 13h30 pour l'émission. Radio France était présent et le studio de France Culture côtoyait le studio de France Inter. Et à côté de moi, alors que je recevais un penseur après... Après Bernard Pivot, dans mon souvenir, qui égrenait les siens, justement, et son rapport à la littérature et à ses émissions. Le jeu des 1000 euros a commencé dans le studio parallèle et il y avait un bruit, une atmosphère vraiment assez dingue. Et ce qui fait que tous les sons de France Inter, du jeu des 1000 euros, entraient dans les micros de France Culture. Donc moi, je ne sais plus qui c'était. un respectable penseur qui développait sa pensée et ses idées dans la grande table des idées. Et pendant ce temps, on attendait « banco, banco, le banco » . Donc voilà, ça c'est vraiment mon principal souvenir, c'est comment gérer le mélange des ambiances au micro de France Culture. C'est ça. C'était d'ailleurs deux salles, deux ambiances, mais les deux ont été réunies ou ont fusionné à ce moment-là dans le salon du Livre. Et quel est l'enjeu pour vous cette année ? Il n'est pas si différent. que mes premiers salons du livre, à l'époque, j'étais à la radio, parce que là, c'était un rôle de passeur, passeur des livres. Et en fait, ce que je fais aujourd'hui à la NRF, dans la Nouvelle Revue française, comme directrice de cette revue, c'est un peu le même état d'esprit. C'est parler des livres, parler des auteurs, parler des œuvres. Faire aussi que cette revue imagine, crée le patrimoine littéraire de demain. Et peut-être l'enjeu un peu différent, c'est que j'y reviens effectivement plus comme journaliste, mais comme directrice littéraire dans ce nouveau temple des livres, avec l'envie de rappeler quand même aux lecteurs qu'une revue littéraire, c'est de là que naissent énormément de livres, des romans qui sont nés dans les revues littéraires. C'était le cas avec Proust, avec Gide, avec Aragon à l'époque. J'espère que ce sera encore le cas aujourd'hui. C'est de là aussi où des nouvelles voies littéraires peuvent émerger. C'est le but aussi, je pense, d'un salon du livre, de faire découvrir tout ça et de mettre la littérature en discussion. On le voit dans toutes les rencontres qui sont organisées. Une revue, c'est ça, c'est un espace de dialogue entre les auteurs qui font le récit de l'époque. Merci, Olivia Gesbert. Merci beaucoup, Lauren. Alors là, on retrouve Antoine Caro, directeur des éditions Seghers. Bonjour, Antoine. Bonjour. Premier souvenir de salon, c'est très lointain. D'abord, je n'ai jamais été au Grand Palais. Donc, les premières fois, c'était Porte de Versailles. On parlait du Grand Palais comme d'un endroit mythique, sublime. C'était mieux avant, etc. Donc aujourd'hui, c'est la joie d'être enfin au Grand Palais et de pouvoir constater que c'est vrai, c'est sublime. Et vos attentes cette année chez Seghers ? On vient ici moins pour vendre des livres que pour échanger, discuter et se faire remarquer. Chaque année, on a relancé Seghers il y a quatre ans, on est plus repéré, je dirais. Et donc, c'est la joie de rencontrer des lecteurs, d'autres éditeurs et petit à petit de permettre à Seghers de s'installer de plus en plus comme un acteur principal, notamment dans le marché de la poésie, aux yeux du public. On a aussi l'esprit de résistance, on a une signature de poète, et notamment Jean-Yves Reuzeau qui dirige l'édition de cet ouvrage, l'année poétique sera là. Et l'année poétique c'est important parce que c'est une vieille tradition des éditions de Seghers. On la ressuscite cette année avec l'année poétique, et on aura des auteurs qui seront là aussi pour cet ouvrage qui réunit des poèmes inédits écrits dans le cours de l'année par des poètes de tous horizons d'expression française. Merci Antoine. Je t'en prie. A bientôt. Je me dirige vers Dimitri Pawlowsky, directeur des éditions HSN, qui est le partenaire de cet épisode. Bonjour Dimitri. Bonjour, un plaisir de vous rencontrer. On a une question rituelle pour cet épisode. Quel est votre premier ou votre plus grand souvenir de salon des éditions précédentes ? Alors, ça remonte un petit peu, mais on avait fait une édition de Livre Paral' à l'époque où c'était à Porte de Versailles. On avait lancé... notre Maison d'édition 2.0. On avait revisité toute la charte avec deux nouveautés qui étaient présentées, un très grand stand à notre échelle évidemment. Ça n'avait pas des amplis, des quatre jours de salon. Les auteurs et les autrices présents et présentes étaient ravis. Et c'est vraiment un très très beau souvenir d'avoir pu lancer quelque chose de nouveau, un nouveau souffle pour la Maison d'édition. Et vos attentes pour cette édition 2025 ? Alors pour nous, c'est un retour parce qu'effectivement, comme je pense beaucoup de Maisons d'édition indépendantes, c'est un petit peu compliqué de revenir les années précédentes. Là, ça s'est vraiment rouvert d'une manière assez élégante et assez belle aux... plus petites maisons d'édition. On veut faire le plus beau retour possible avec également la présence de deux auteurs de la maison d'édition sur des nouveautés. Une qui est sortie le mois dernier et une qui sort là, qui est en avant-première. Donc, Adrien Mangold et Yann Bécu qui sont là pour présenter leurs nouveautés après un an sans présence en librairie pour la maison d'édition. Donc, c'est vraiment un peu le symbole de notre retour en force. Donc, peut-être notre, comme son nom, 3.0. Gros challenge. Alors, on vous souhaite vraiment un très beau salon. Merci beaucoup, Dimitri. Merci à vous. C'était Les Voix du livre, le podcast mensuel de Livres Hebdo, présenté par Lauren Malka. À la musique, Ferdinand Bayard. Merci aux éditions de L'Homme sans Nom d'avoir soutenu cet épisode. Avec cinq nouveautés cette année, la maison continue activement de mettre en valeur les plumes francophones émergentes dans les littératures de l'imaginaire. C'est de cette volonté qu'est né son mantra « Publiez peu pour publier bien » . mais aussi son rapprochement avec un groupe éditorial indépendant et à taille humaine, les humanoïdes associés, qui font vivre la science-fiction et l'imaginaire en bande dessinée depuis 50 ans maintenant. Si vous avez aimé cet épisode, abonnez-vous au podcast Les Voix du Livre et envoyez-nous des tas de cœurs et d'étoiles. À bientôt !

Share

Embed

You may also like