- Speaker #0
Je suis Marie-Oziel Lafontaine, activatrice du génie au féminin. Chaque jour, j'accompagne les femmes à révéler leurs trésors cachés pour vivre la vie qu'elles méritent. Dans ce podcast, j'invite des femmes qui ont osé s'affranchir des dictates pour trouver leur juste place. Bienvenue dans le podcast « Ose là, les voix qui osent » . Bonne écoute ! Bonjour Elie Jo, alias Elie Gastronomade, merci d'avoir accepté cette invitation dans le podcast Les Voix qui Osent, le podcast des femmes qui osent, qui osent porter leur voix, qui osent affirmer leur voix et choisir leur réussite. Tu as 36 ans, tu es martiniquaise, on pourrait te décrire comme une femme hyperactive, gourmande, passionnée, peut-être même multipassionnée, indépendante, créative. Tu es aujourd'hui d'ailleurs entrepreneur. Donc tu mets ta créativité au service de tes entreprises puisque tu en as deux. La première étant une agence culinaire spécialisée justement dans le consulting en food, donc avec tout ce qui est conseils sur les recettes, production de contenu, marketing digital, etc. Et tu as d'autres passions y compris l'immobilier. Et tu as donc une agence locative et des biens que tu gères grâce à cette agence-là. Côté perso, tu es maman de deux enfants et depuis petite, on aurait pu t'appeler petite Dora l'exploratrice, tu me disais. Donc Dora l'exploratrice, Elie l'exploratrice a beaucoup exploré et a grandi. Et aujourd'hui, tu vas pouvoir nous parler un petit peu de toi, de ton parcours et de la manière dont tu as pu justement donner vie à tes multiples passions. Merci d'être là Elodie.
- Speaker #1
Merci, merci Marie, avec plaisir.
- Speaker #0
Pour démarrer cet échange, on va commencer par un petit rituel, le rituel des cartes. Donc tu as des cartes devant toi. Comment ça se passe ? Tu vas fermer les yeux, laisser parcourir ta main au-dessus des cartes et t'arrêter quand tu le sens. Donc ça peut être une intuition, un picotement dans les mains, quelque chose, un feeling. Bref, tu vas le sentir et tu t'arrêtes pour choisir ta carte.
- Speaker #1
D'accord, très bien. Une carte. Une carte. Merci.
- Speaker #0
Alors, tu peux ouvrir les yeux du coup et regarder l'illustration d'abord.
- Speaker #1
L'illustration.
- Speaker #0
Et peut-être nous dire ce que tu en penses, si elle te parle.
- Speaker #1
Déjà, je trouve que c'est une image très jolie. C'est une femme, j'adore les couleurs. C'est vraiment des couleurs qui me parlent très chaudes. Et elle a l'air très apaisée, plein de fleurs, des longs cheveux. J'aime beaucoup. Avec un petit peu de fluidité là, sur le peintre. Oui.
- Speaker #0
Maintenant, tu peux la retrouver.
- Speaker #1
Ok. Alors, le faire non juste est le faire juste. Équité, richesse et vie. Je lis le texte ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ok. Il y a celui qui accable, qui fait pour être vu, celui qui fait pour l'autre dans le sens d'exister, être vu pour survivre, et le faire qui nourrit, qui enchante, qui réveille, celui qui fait pour se voir et sentir que tu existes.
- Speaker #0
Ok. Est-ce que ça te parle ? petit texte. Est-ce que ça fait écho ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Surtout le faire qui nourrit, qui enchante et qui réveille. Oui.
- Speaker #0
Pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que du coup, je me dis toujours que c'est beaucoup plus intéressant d'avoir une vie passionnée et que quand on se lève le matin, c'est toujours bien d'avoir un métier ou un projet, une passion, en tout cas quelque chose qui nous donne envie de sortir du lit et de courir et de profiter, de vibrer chaque jour. Donc là, ça me parle totalement.
- Speaker #0
Je rebondis sur le mot que tu viens de dire, le mot « envie » , puisque quand tu étais petite, tu as fait une liste de tes envies. Est-ce que tu peux nous expliquer dans quel contexte tu as écrit cette liste et pourquoi ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. En fait, j'avais des problèmes de santé et j'ai subi une opération qui durait 8 heures à peu près. Donc c'était quand même une grosse opération. Et on va dire qu'avant, j'avais eu quand même plusieurs mois de grosses dépressions, de solitude, de rejet presque, et de rejet de moi-même. Et du coup, ce jour-là, je m'étais dit, juste avant l'anesthésie, que si jamais ma vie s'arrêtait là, en fait, elle n'aurait servi à rien. En fait, je n'aurais rien fait de fou, de mémorable. Bon, j'avais que 12 ans, donc c'est pas comme si j'avais pu faire quelque chose de malade avant. Mais au moins me dire, tiens, j'ai pas eu de regrets. Et du coup, je m'étais promis qu'au réveil, je me ferais une liste. qui s'est révélée être un carnet entier de choses à faire. Une liste très très longue. Et en fait, comme j'avais plusieurs opérations, entre chaque opération, je me tenais une liste de choses à réaliser, avec donc ma deadline en fonction de ce que je pouvais faire. Et au fur et à mesure des années, ça a évolué, c'est devenu une tout doux de vie, avec vraiment tous mes rêves, mes objectifs, en termes de réalisation professionnelle, épanouissement personnel, vie familiale. voyages, etc.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous donner quelques exemples ? Tu ne vas pas pouvoir nous citer toute la liste, c'est un carnet entier, mais est-ce que tu as quelques exemples comme ça d'envie que tu avais notées et dont tu es particulièrement fière peut-être aujourd'hui dans tes accomplissements ?
- Speaker #1
Oui, le premier, le tour du monde. J'étais totalement obsédée par les voyages et le tour du monde, c'était vraiment le premier point. Donc là, j'avais noté, je pense, une cinquantaine de pays que je voulais vraiment. J'en ai fait à peu près 70.
- Speaker #0
Mais quand même, la majorité des pays, finalement, sont le globe terrestre.
- Speaker #1
C'est vrai que ça, c'était vraiment le plus gros parce qu'en fait, j'avais mis par pays. Et dans chaque pays, j'avais des monuments ou des activités que je voulais faire en particulier. J'avais aussi tout ce qui était atelier culinaire, voyage culinaire. J'allais faire du bénévolat, avoir des enfants, être propriétaire. Avoir mon permis bateau, enfin je voulais tous les permis, donc bateau, moto.
- Speaker #0
Et tu les as tous, c'est bon ?
- Speaker #1
Je les ai tous faits la moto. J'arrêtais en cours de route, mais c'était en pleine conscience, c'était plus aligné avec ce que j'avais mis au départ. Mais bon, j'avais piloté un avion, voyagé dans des hôtels de luxe, testé un restaurant gastronomique, il y avait vraiment plein de choses. Donc voilà, dont être passionnée par mon travail aussi. Et là, du coup, c'est le caractère.
- Speaker #0
Et à chaque fois que tu accomplissais quelque chose, tu Ausha une case ? Est-ce qu'il y avait une forme de célébration ? Quelque chose qui marquait l'atteinte de cet objectif ?
- Speaker #1
C'est vraiment le check. J'adore checker. Même les choses que je n'avais pas notées, je les ai faites. Je me suis dit, tiens, je rajoute, même si c'était juste pour checker. C'est ma petite satisfaction personnelle. Après, pour les gros challenges, par exemple, quand j'ai acheté mon immeuble et que je suis devenue propriétaire, j'étais... tellement heureuse, par exemple, je me suis offert une bague. Donc, parfois, c'était une bague, parfois, c'était un restaurant, parfois, c'était un voyage. Donc, ça dépendait à quel point j'y tenais.
- Speaker #0
Et tu parlais, du coup, de t'accomplir professionnellement et de faire d'une de tes passions un métier. Comment tu as réussi, justement, cette prouesse, quelque part, de faire de ta passion un métier ? Parce qu'au final, ton parcours ne te destinait pas forcément à être entrepreneur. Tu as commencé avec des études de... de médecine, ensuite en biochimie, finalement une école de commerce. Et au final, ça ne te prédestinait pas forcément à devenir Ellie Gastronomade. Comment ça s'est passé justement pour arriver à cet alignement finalement avec toi-même ?
- Speaker #1
Ok, alors je pense qu'en vrai, j'étais destinée à être entrepreneur dès le début. Dès l'enfance, c'est juste que dans mon cocon familial, mon père était entrepreneur, ma mère est fonctionnaire. et en fait mon père a toujours dit l'entrepreneuriat, c'est pour les hommes. Donc, la femme devait chercher la stabilité, un poste où elle apporterait à sa famille, en tout cas, la sécurité financière, et où elle serait disponible. Donc, du coup, on m'a ancrée un peu cette vision-là tout au long de mes études. J'ai commencé par faire médecine. Ça ne m'a pas plu du tout. Au final, je me suis réorientée en biochimie parce que je n'avais pas eu le temps de chercher autre chose. Donc, ce n'est pas une voie que j'ai choisie. Ensuite, je suis partie vers l'école de commerce parce que ça me correspondait mieux au final. La biochimie, c'est grosse déprime aussi, ce n'est pas du tout passé. Et il m'a fallu un bon temps de réflexion, heureusement, le fait d'être accompagnée et tout, pour chercher vraiment ma voie en termes de personnalité aussi. Et l'école de commerce, je trouvais que ça correspondait bien parce qu'il y avait un peu de tout. Et c'est justement ça que j'ai adoré. C'est qu'en fait, j'ai eu l'impression que je n'étais pas forcément faite pour quelque chose en particulier. Mais j'aimais toucher à tout. Et dans l'école de commerce, ce que j'ai adoré, c'est la partie entrepreneuriat. Parce que du coup, on pouvait porter un projet et tout ça. Je trouvais que le fait de mélanger justement le marketing, la finance, les ressources humaines, tout ce qu'on apprenait autour, ça, ça me plaisait de faire des choses différentes. Et au final, mon père est décédé. Et du coup, j'ai eu l'impression, en tout cas, que je n'avais plus à répondre aux attentes de la seule personne pour qui le regard comptait vraiment. et c'est là que j'ai pu me dire bon bah ok, maintenant j'ai envie d'être entrepreneur voilà je me lance j'ai pas eu l'impression que je devais encore me justifier faire plaisir, etc là je pouvais juste être moi et j'ai directement choisi l'entrepreneuriat entre autres par rapport à ça mais aussi par rapport à ma personnalité où je pense que de base j'aurais été l'une des pires salariées qui existent je suis persuadée que je ne suis pas faite pour ça
- Speaker #0
Oui, c'est ce que tu me disais, qu'en fait, le salariat, très peu pour toi. Et ça, tu en étais consciente assez tôt. Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu as senti très vite, finalement, que ce n'était absolument pas pour toi ?
- Speaker #1
Alors déjà, je pense que quand on est salarié, il y a forcément une grosse partie d'esprit d'équipe, en tout cas de travail en groupe. Je suis extrêmement solitaire. Et dès le collège, ou même quand j'étais à l'école, vraiment, on me disait, allez devoir de groupe. C'était la pire des punitions pour moi. Je ne supporte pas travailler avec les autres. J'ai du mal dans l'échange, j'ai du mal dans la communication. J'ai une vision très particulière où je veux que ça soit fait comme moi j'ai décidé. Et je suis consciente que ce n'est pas forcément intéressant pour les autres. Alors moi, je n'aime pas forcément travailler avec eux, mais ce n'est pas intéressant pour eux non plus.
- Speaker #0
D'accord, c'est réciproque.
- Speaker #1
C'est réciproque, voilà. Je pense que la frustration est réciproque. Et j'ai un très gros problème aussi avec les contraintes que l'on m'impose. Donc je suis... extrêmement disciplinée, exigeante avec moi-même. Mais si quelqu'un d'autre me demande de faire quelque chose, ça ne passe pas.
- Speaker #0
Mais il faut que ce soit toi qui définisse les règles. Voilà. Comme je te comprends.
- Speaker #1
Voilà, donc avoir un patron, qu'on me donne des horaires, ce qui n'a aucun sens parce qu'en tant qu'étant ma propre patronne, je travaille H24 7 jours sur 7, soirées incluses, et je n'ai pas de vacances. Je pense qu'un patron classique aurait été plus sympathique, mais juste le fait qu'on me donne des horaires que moi je n'ai pas choisis, ça ne passe pas.
- Speaker #0
Donc, tu dis que tu travailles quasiment tout le temps, finalement. Tu es plutôt multipotentiel comme profil. Donc, comment ça se passe ? Comment tu fais pour assumer tout ça, finalement ? Donc, je sais qu'il y a la passion. Mais quand tu dis que tu travailles matin, midi, soir, vacances comprises, peut-être week-end compris, tu es maman de deux enfants, tu vis en couple. Donc, comment tu gères tout ça, toutes ces activités et d'entrepreneur, mais aussi ta vie personnelle ?
- Speaker #1
C'est vrai qu'au final, mon travail... Ce sont mes passions. Donc au final, ce sont des choses que je faisais déjà avant même de lancer le business autour.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
C'est-à-dire, par exemple, quand je vais au restaurant, je vais forcément prendre les photos, prendre les vidéos, rester là, détailler exactement ce que je mange, prendre le goût et tout ça. Tout ce qui est consulting food, pareil, le fait d'avoir autant voyagé et fait plein de restaurants. Automatiquement, je vais faire une critique en expérience client directement. C'est vraiment des choses que je faisais déjà au quotidien. Et comme j'ai toujours été entrepreneur, mes enfants m'ont toujours connue comme ça, à aucun moment je les ai habituées à avoir un emploi du temps classique. Donc, ils savent que maman travaille, maman n'est pas forcément disponible le week-end, ils ont des activités, je les amène à leur activité, j'ai mon ordinateur sur les genoux pendant leur activité, ou je travaille sur mon téléphone. Mais je m'organise en fonction de leurs besoins et de leurs envies. Mon compagnon, il travaille avec moi. C'est la seule façon. C'est ton équipe ? Voilà, c'est mon équipe. En fait, j'ai une agence de communication, il y a moi. Et mon chéri qui n'a jamais postulé, mais qui travaille. Qui t'a embauché d'office. Exactement. Et du coup, c'est vrai que ça nous permet de nous voir. Parce que même quand je fais des collaborations, des tournages, etc. C'est mon assistant. Mon assistant, extension de neurones d'estomac. Et c'est au final comme ça qu'on a trouvé l'équilibre.
- Speaker #0
Oui, d'être très souvent finalement ensemble.
- Speaker #1
Voilà, parce que même quand on part en voyage, il y a toujours une partie voyage culinaire. Je vais toujours filmer. L'IMO, c'est en continu. Donc, j'aurai toujours la concierge qui va me contacter pour telle ou telle location pour gérer des choses. Donc, en fait, ça fait partie intégrante de ma journée. Je ne me dis même pas, tiens, je vais travailler. Je n'ai pas de pause. En vrai, je ne vais même pas forcément manger. Quand je mange, j'ai mon téléphone, je travaille, j'ai mon ordinateur. Je vis, je mange, je vibre dans tout ce que je fais. Je ne ressens pas la besoin de faire des pauses.
- Speaker #0
Et donc, tu ne ressens pas non plus d'épuisement, de surmenage, etc. ?
- Speaker #1
Alors, il y a deux choses. C'est-à-dire qu'en fait, je sens que mon corps est fatigué, mais mon esprit ne l'est jamais. Mon esprit veut toujours travailler. Oui. pousse mon corps, mais pourquoi tu ne suis pas ? Là, j'ai besoin de faire ça, tel projet. Attends, il faut se réveiller. Et c'est ça, c'est à ce moment-là que j'arrive à l'épuisement. Peut-être j'ai deux jours où mon corps, il me lâche. Tu te reposes, du coup. Mais c'est parce que je n'ai pas le choix. Si je pouvais me traîner, moi, je me traîne. Donc, du coup, c'est vraiment qu'il ne me laisse pas le choix.
- Speaker #0
Et tu as une méthode, du coup, pour faire coordonner, justement, coordonner plutôt ton corps et ton esprit, faire en sorte que ton corps suive. parce que ton esprit est toujours en ébullition, on le comprend, et le corps pas forcément. Donc, est-ce que tu as des méthodes à partager qui te permettent justement de mettre ton corps au garde à vous quelque part ?
- Speaker #1
Du coup, je varie les plannings dans mes semaines. J'aurai des semaines où c'est plutôt actif et où je vais sortir, faire les tournages, les consultings, tout ce qui est en extérieur avec les clients et en contact des gens. Mais j'ai remarqué que quand j'étais très en contact avec l'autre, après, je manque d'énergie. Ça me demande énormément d'énergie. Du coup, à chaque fois, j'ai comme des jours ou des semaines tampons où je travaille chez moi. Je ne suis qu'en montage vidéo, solo et je peux travailler même dans mon canapé. dans ma bulle mon corps se repose mais mon esprit peut continuer à travailler et là ça permet de trouver un équilibre tu as trouvé cet équilibre et pourquoi la food ? j'ai bien compris ça date de très longtemps oui ça date de l'enfance je pense que c'est déjà émotionnel parce que j'adore manger j'adore cette gourmandise qu'il y a dans ma famille c'était quelque chose de très important Oui. C'est-à-dire que même quand il fallait sacrifier quelque chose et faire des... Sur la nourriture, par contre ? Jamais. Jamais. C'était la chose la plus importante. Et même quand j'ai commencé à lire mes premiers livres, c'était les recettes de cuisine qui traînaient dans la maison, que je récupérais et qu'on me laissait faire mes petits gâteaux et mes pâtisseries chaque semaine. Donc, on va dire que c'est un peu comme ça que j'ai commencé à... à me mettre à la cuisine, partager un peu mon affection, montrer mon affection, c'était à travers la nourriture. Je pense que c'est toujours comme ça que je l'ai fait. Mais j'ai commencé vraiment par la pâtisserie. Et après, j'aimais tester de nouvelles choses, goûter des spécialités. C'est pour ça que la cuisine, c'est beaucoup lié au voyage. Parce que pour moi, c'était comme une découverte. Découverte des autres, découverte de culture, découverte même de moi-même, de ce que j'aimais ou pas. Et puis, un max de créativité. Parce qu'au final, la cuisine... C'est en illimité qu'on peut avoir des recettes et tout. Et je trouve que le fait de se dire, tiens, rien n'est impossible. On peut tout faire en cuisine. Ça, j'adore.
- Speaker #0
Et toi, au final, tu as choisi plus de sublimer la cuisine des autres. Oui. Plutôt que d'ouvrir un restaurant. Ou tu aurais pu aussi faire ce choix-là d'avoir ta propre cuisine. Toi, ce que tu as choisi, c'est vraiment de mettre en avant celle des autres, ici ou ailleurs. Pourquoi ce choix ?
- Speaker #1
Alors, déjà, j'ai commencé en étant traiteur. Donc, à la base, pendant le Covid, je me suis mise à la cuisine en autodidacte pour aller un peu plus loin dans les styles culinaires et tout, développer la créativité. Et ensuite, je me suis dit, tiens, il commence à y avoir des choses qui ouvrent parce que du coup, pendant le Covid, je ne pouvais pas voyager pour manger ailleurs. Donc, du coup, je me suis dit, je vais le faire à la maison. De fil en aiguille, il y a des nouveaux restaurants qui ont ouvert. Et je me suis dit, tiens, ça serait bien de mettre en avant ces restos-là. Parce que du coup, quand moi je cherche, je suis toujours un peu frustrée. Je ne sais pas où aller. Et surtout, je n'ai pas le visuel. Parce que du coup, dans les guides habituels, c'est juste un texte, vite fait, une photo. Mais ce n'est pas toujours représentatif du mood de l'endroit. Et moi, je fonctionne très au mood. Et du coup, au départ, j'avais lancé en parallèle la partie traiteur. Mais j'ai réalisé que ce que je préférais, c'était créer des recettes, les goûter. mais J'avais même pas forcément envie de manger, j'avais juste envie de goûter et sublimer le produit, mettre en avant à travers des photos, à travers des vidéos, les mises en scène avec l'art de la table ou le stylisme culinaire. Mais pas plus que ça de cuisiner en grosse quantité pour les autres. Et en plus, ça demandait une équipe.
- Speaker #0
Ah ben oui, pas d'équipe, ça n'est pas possible.
- Speaker #1
Donc échec, abandon de la mission totale. Marche arrière, ok, je préfère quoi ? Ça, j'aime pas. Ça, créer des recettes, ok, j'aime. Et du coup, de fil en aiguille, l'agence de communication s'est créée où je mettais en avant les bonnes adresses à travers le guide. Et sur ma page, Elie Gastonomade, création de recettes pour mettre en valeur les produits, puisque pour les restaurants, c'était juste le lieu et les plats. Mais pour les produits... Il fallait inspirer, il faut quand même inspirer, il faut mettre en contexte des mises en scène et ça, c'est ce que je préfère. Et puis, tout ce qui est photo, vidéo, après, au fur et à mesure, je me suis formée. En fait, j'apprends toujours tout solo et après, je fais la formation pour les petits trucs qui me manquent. Côté technique, où je n'arrive pas. Mais je trouve qu'en faisant comme ça, je vais beaucoup plus vite. Du coup, je sais exactement là où ça coince et je ne reste pas sur les bases. Ça prend beaucoup moins de temps. Et je me suis formée aussi à l'art de la table, décoration, stylisme culinaire. Et le consulting food, en fait, c'est venu de toute l'expérience déjà par rapport à ce que j'avais appris en école de commerce, lié à toutes mes expériences de voyage culinaire autour du monde avec tous les restaurants et les ateliers que j'avais fait.
- Speaker #0
Et avec ta créativité exacerbée, ton cerveau en constante ébullition et ton envie de toujours découvrir, comment tu fais pour ne pas te lasser ? Parce que ça fait déjà quelques années que tu as cette activité. Comment tu fais pour ne pas te lasser ? Justement, est-ce que c'est à travers les formations dont tu viens de nous parler, le fait d'apprendre toujours de nouvelles choses ? Comment tu fais pour, quelque part, renouveler ton intérêt, rester stimulé ?
- Speaker #1
Déjà, comme je disais, c'est en illimité, je trouve, la cuisine. Il y a toujours des nouvelles choses. En fait, il y a plein de nouveaux restos qui vont ouvrir, des nouveaux produits qui vont sortir. Les chefs, au final, ils ont tous vraiment une identité différente, une expérience, plein de choses à raconter. Et dans ma vision des choses, j'essaye toujours aussi d'aller m'inspirer ailleurs pour proposer des... de nouveaux types de formats, de nouveaux types de vidéos, un autre style de photo. Et c'est vrai que le fait de faire aussi les formations en continu, ça permet de rester à jour et d'avoir ce petit côté challengeant. Donc à chaque fois, je rajoute une nouvelle corde à mon arc. Ce qui fait que du coup, je fais beaucoup de choses. On me dit souvent, mais en fait, tu te disperses. Je pense que quand les gens me voient, ils me disent, en fait, elle fait tout. Ils ne savent même plus comment présenter. Elle fait tout. Elle est dans la food.
- Speaker #0
à partir du moment où c'est dans la foudre,
- Speaker #1
elle peut tout proposer. Mais en fait, c'est vrai, parce que du coup, par rapport à ce qu'on me demande, les gens, comme ils savent exactement ce que je fais, si ça a un rapport avec la nourriture, ils vont venir me voir, alors, Elie, est-ce que tu fais par exemple de l'audit en expérience client ? Oui, je peux faire de l'audit, il n'y a pas de souci. Est-ce que tu peux être présentatrice pour une émission télé ? Je ne l'ai jamais fait, mais bon, soit je me dis être présentatrice, c'est quoi ? C'est parler, je suis à l'aise en public, je n'ai pas de problème, ça devrait le faire. Oui. peut présenter. Et en fait, j'ai tendance à simplifier les choses comme ça. Quand on me dit, est-ce que tu peux faire telle chose ? Je me dis, alors ça, c'est pas quelque chose auquel je suis formée. En revanche, ça me demande quoi comme compétence ? Et après, je diminue dans le sens, c'est juste parler. Une compétence qui aurait pu paraître super technique, je la simplifie au maximum et j'y vais par step.
- Speaker #0
Ça peut être intéressant pour toutes les femmes qui nous écoutent et qui ont le syndrome de l'imposture. Je ne sais pas si toi, tu as connu ce syndrome ou si tu l'as peut-être encore aujourd'hui. Le fait de découper, comme tu le fais, en tâches, une mission, un projet, un challenge, en tâches ou en micro-tâches, et de se dire que finalement, les compétences, on peut les avoir si on simplifie ces tâches à l'essence même, finalement, de l'action à mener.
- Speaker #1
Oui, je suis carrément d'accord. Alors... Je n'ai pas eu ce syndrome pour la partie food, parce que je pense que c'est tellement ancré en moi. Et pour le coup, je me suis vraiment formée au fur et à mesure à chaque partie. Donc, je me sens pleinement légitime de ce que je propose. Après, pas en tant que présentatrice. Quand je suis arrivée, j'ai dit, par contre, les gars, je ne suis pas présentatrice.
- Speaker #0
Tu fais de la télé aujourd'hui.
- Speaker #1
Je fais le taf, voilà. Je peux faire le taf, mais vous n'attendez pas à ce que je fasse un taf de professionnelle. Pareil, je vais faire les vidéos et les photos, mais je ne me suis pas spécialisée. Je ne me positionne pas vidéaste professionnelle, même si j'ai un très bon matériel. Je n'ai pas le matériel d'une équipe de production. Donc après, je reste quand même en toute transparence et en honnêteté dans ce que je fais, dans ce que je peux faire. Et j'essaye de proposer quand même un minimum de qualité par rapport au rendu et ce que je propose. Après, j'ai eu le syndrome de l'imposteur dans la partie immobilier.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Parce que du coup, à un moment, je proposais du coaching en immobilier. Parce que j'étais investisseur immo depuis un moment, je faisais de la gestion locative et tout le monde me disait « Ah, mais donne-moi des conseils » . En fait, les gens m'appelaient, ils m'arrêtaient. Et tout le monde disait « Mais en fait, si tout le monde t'arrête, c'est qu'il y a un besoin. » Donc, fais du coaching. Mais moi, je n'aimais pas justement faire payer pour du coaching parce que je trouve que tous les contextes sont différents. et en fait on ne part pas tous de la même base donc du coup moi ce qui m'a aidée ce qui fait que j'ai été plus vite ou moins vite, déjà ça dépendait de l'année ce que j'ai fait en 2007, en 2015 je ne pourrais pas du tout le refaire maintenant avec les taux etc et du coup je ne me sentais pas légitimement à ma place pour dire aux gens faites ci, faites ça alors que tout est différent et là je l'ai ressenti
- Speaker #0
Et comment tu as fait, du coup,
- Speaker #1
pour passer ? Comment j'ai fait ? Je ne suis pas alignée. D'accord,
- Speaker #0
oui.
- Speaker #1
Non, par contre, si je ne suis pas alignée, je ne continue pas. Je n'ai pas l'impression de pouvoir apporter quelque chose qui sera concret pour les autres. Et je déteste cette frustration. J'ai l'impression d'être dans le mensonge. Si je ne peux pas vraiment apporter quelque chose de qualitatif, juste, je ne le fais pas. Je ne vais pas y prendre de plaisir. Quand j'ai commencé à me lever le matin, je me suis dit, oh non, j'ai un rendez-vous là. Donc vraiment, je suis obligée de le faire aujourd'hui. Dès que je pense que ça va apparaître.
- Speaker #0
Et du coup, c'est ta boussole, c'est ça ? C'est-à-dire le fait d'être alignée ou pas, d'avoir envie ou pas ? C'est cette question-là que tu te poses pour décider si tu vas ou pas dans telle ou telle direction ?
- Speaker #1
Exactement. C'est vraiment ce qui m'a aiguillée parce qu'au final, je me suis lancée dans plein de choses. J'ai même fait du conseil en gestion de patrimoine aussi à un moment. Mais quand je me lève le matin, je vois le rendez-vous, je vois le planning et je n'ai juste pas envie. Je sais que ce n'est pas pour moi. Parce que je suis quelqu'un de tellement passionné, déterminé, je suis robotisé presque pour le faire. Si on arrive au stade où vraiment je dis « ah non non » , c'est que je sais que ce n'est pas pour moi, il faut passer à autre chose.
- Speaker #0
Tu me disais aussi, tu dis que tu es robotisée, mais il n'empêche que tu es aussi connectée. Oui. Donc connectée aux spirituels, aux énergies, à l'univers et que finalement les obstacles dans la vie, les choses compliquées qu'on peut croiser, toi tu les prends comme des messages, c'est-à-dire ?
- Speaker #1
C'est-à-dire que par exemple, quand il y aura un frein dans une des situations, maintenant dans l'immobilier ou même dans la food. Par exemple, la partie traiteur, j'ai arrêté pour quoi ? Aussi, à un moment, je me suis fait une double fracture de la cheville. Donc du coup, je ne pouvais pas rester debout. Je ne pouvais pas rester debout. Et quand j'ai été voir l'ostéopathe, qui travaille aussi avec les énergies, elle m'a dit, tiens, ton corps, il ne voulait pas aller dans cette direction, tu as bloqué. Et moi, ça faisait un moment que je me disais, c'est vrai que moi, j'ai envie de créer, j'ai envie de sublimer, mais j'aime bien être solo dans ma cuisine, tranquille. j'ai pas envie d'être en train de courir partout tout, à faire en quantité. J'aime la qualité tranquillou. J'aime pas faire en quantité sous le stress. Et du coup, j'ai eu ce moment de pause où j'ai pu me restructurer, réoptimiser toute la société, revoir les bases et puis partir sur autre chose. Et ça m'est arrivé aussi pour tout ce qui est immo, mais même dans ma vie en général. Et il y a autre chose aussi en signe que j'ai, c'est que dès que je pars sur un chemin qui ne me correspond pas, mon père vient m'engueuler dans mes rêves.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ça, c'est un truc systématique.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Ou je tombe malade. Oui. J'ai toujours un symptôme bizarre qui...
- Speaker #0
Il arrive. Il arrive. Oui.
- Speaker #1
Je me dis, mais pourquoi ? Et là, le temps de... Comme je suis très dans l'introspection, au bout d'un moment, j'arrive à mettre le doigt où est-ce que ça a commencé et à quel moment ça se déclare. Je mets de côté. Je me dis, OK, ce n'est pas pour moi. L'univers, il ne veut pas ça. On m'a envoyé des signes, il faut les écouter.
- Speaker #0
Oui, du coup, tu fais le deuil de cette expérience, cette activité facilement, parce que tu te dis que ça ne devait pas être pour toi.
- Speaker #1
Totalement. Mais tu vois, par exemple, je me suis fait une fracture de la cheville. Pourquoi ? Je suis partie en bootcamp business et boxe. Alors, je ne suis pas du tout sportive. Ça a l'air intense. Je ne suis pas sportive. Je suis très active, mais je ne suis pas sportive. Et ça faisait un moment, j'ai dit, bon, j'ai envie de faire du sport, j'ai envie d'être plus musclée. Allez, on se met dans l'ambiance, on va faire le stage. Et pour moi, c'était le point de départ pour reprendre le sport. Et je me fais une double facture de la cheville et je ne peux plus marcher.
- Speaker #0
Moi,
- Speaker #1
je vois ça, je n'aime pas le sport, le sport ne m'aime pas, on va s'arrêter là, on n'est pas fait pour vivre ensemble. Voilà, donc je vais rester à ma petite danse tranquille. La danse, c'est bien aussi.
- Speaker #0
Oui, c'est déjà très bien,
- Speaker #1
c'est sportif finalement. Du coup, ok. Mon corps, il ne veut pas, je ne vais plus me forcer.
- Speaker #0
On arrive à la fin de l'échange, Elie, et j'aurais bien aimé que tu nous dises ce que tu vas utiliser, mobiliser, quand justement tu es peut-être moins sûre de toi, ou quand tu as des doutes, ou quand tu as des coups durs, etc. Est-ce qu'il y a une activité ou quelque chose qui te ressource en particulier ? Peut-être quelque chose de très simple, mais en tout cas quelque chose sur lequel tu t'appuies pour repartir.
- Speaker #1
Alors moi, je dirais déjà la danse. Quand je suis sous pression, j'ai beaucoup de mal à déconnecter mon cerveau et du coup, de faire la part des choses. Je suis tout le temps concentrée et focus sur les projets. Alors que quand je me mets à la danse, le fait d'être connectée à la musique et de pouvoir suivre quelqu'un d'autre, déjà, ça m'oblige à lâcher prise, à déconnecter mon cerveau et me connecter à l'autre personne. Donc, toujours la danse, ça m'enlève énormément de pression. Et je fais du coloriage aussi. Le coloriage où tu as les minuscules cases. Et où ça prend une heure, voilà. Ça, c'est les deux choses que je fais. Parce que même au début, j'avais la lecture. Mais au final, dès que je lis,
- Speaker #0
je pense à un truc qui ne m'en sort pas.
- Speaker #1
Donc, les deux moments de pause où j'arrive vraiment à déconnecter mon cerveau, la danse et le gloriage.
- Speaker #0
Ok, génial. Merci beaucoup, Elie, pour cet échange. C'est passé très vite. Oui,
- Speaker #1
c'est passé très vite, en effet.
- Speaker #0
On va... Boire un petit café dans cet espace qui nous accueille, l'espace au pub, le bar-restaurant au pub en plein cœur de Fort-de-France qui nous accueille pour l'enregistrement de ce podcast. Et donc on va boire un petit café confortablement installé. Je te remercie à nouveau pour cet échange et j'espère que tu en inspireras plus d'une, notamment les multipassionnés, les multipotentiels, celles qui parfois peut-être hésitent alors qu'elles ne devraient pas parce que finalement, avec quelques truchements de l'esprit, on peut y arriver et on peut aller au bout de ses rêves. Mesdames, je vous conseille votre liste des envies comme Elie.
- Speaker #1
Merci Marie pour l'invitation. C'est vrai que cette liste m'a beaucoup aidée. Je les invite aussi à le faire parce que dès qu'on a la deadline, on le fait.
- Speaker #0
Merci beaucoup Elie, à très bientôt.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
Ausha, les voix qui osent.
- Speaker #1
Rats, tu te jures. Par Agence Proposite.