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Les Pieds dans le Plat : le podcast Tourisme

Clientèle internationale : indispensable ou surcotée ?

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20min |10/06/2025
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Les Pieds dans le Plat : le podcast Tourisme

Clientèle internationale : indispensable ou surcotée ?

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20min |10/06/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode, on interroge l’impact des touristes venus d’ailleurs : levier vital ou mirage doré ?

Retours de terrain, chiffres qui piquent, et idées pour un tourisme plus équilibré. Un podcast pour celles et ceux qui veulent penser autrement l’attractivité à l’international. Spoiler Alert : tout n’est pas si simple !


Avec Pénélope Audrain, cheffe de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique et Morgan Moreau,Gérant du camping Au Port Punay et vice-Président de la FDHPA 17 


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Les Pieds dans le plat, le podcast qui aborde sans langue de bois les problématiques touristiques aux côtés d'experts du secteur public et privé. Au micro, deux invités exposent leur point de vue autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté pour des conversations franches et inspirantes. Des échanges qui ouvrent les esprits pour imaginer de nouvelles solutions et faire face aux changements sociaux. et environnementaux que nous vivons. Cette série est développée et animée par Charente Tourisme avec l'appui technique de la boîte à film pour la réalisation et le montage. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti pour les pieds dans le plat. Bienvenue dans ce nouvel épisode dédié à l'impact économique, social et environnemental des clientèles étrangères dans le secteur touristique. On le sait, le sujet est une problématique particulièrement présente dans des villes très touristiques comme Barcelone, Venise ou encore Paris, et impacte parfois négativement le quotidien des habitants, notamment en matière d'accès au logement et de pollution environnementale. Mais à l'inverse, certains territoires n'accueillent que partiellement dans l'année une clientèle étrangère, qui leur permet de générer la grande majorité de leur chiffre d'affaires. Entre retombées économiques vitales pour certains territoires et empreintes carbone de plus en plus difficiles à ignorer, le tourisme international cristallise les tensions autour de plusieurs questions. Pouvons-nous encore concilier hospitalité, attractivité et sobriété ? À quoi ressemblerait un tourisme plus responsable et respectueux ? Et surtout, qui doit en payer le prix ? Pour répondre à toutes ces questions, j'accueille aujourd'hui Pénélope Audrin, chef de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique au sein de Charente Tourisme. Bonjour Pénélope. Bonjour. et Morgane Moreau, gérant du camping au Port Punay et vice-président de la FDHPA 17. Bonjour Morgane.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Pénélope, avant toute chose, peux-tu nous dire quel poids économique les clientèles étrangères représentent-elles en France et nous dresser un rapide portrait de cette clientèle ?

  • Speaker #2

    Oui, en France, les clientèles internationales représentent un poids important dans le tourisme aujourd'hui. Et selon Atoufrance, les touristes étrangers représentent près de 40% des recettes du tourisme national. Et ce sont les Belges, les Allemands et les Britanniques, nos voisins européens les plus proches finalement, qui ont dépensé le plus ces trois dernières années. Et à l'échelle des Charentes, en 2023, les clientèles étrangères représentaient 21% de la clientèle touristique avec le Royaume-Uni, l'Espagne et les Pays-Bas. Et si on raisonne en termes de dépenses sur place, on observe un écart de 20 à 25% des dépenses. Quand un Français va dépenser 60 euros, un touriste international va dépenser pour 84 euros. Les touristes étrangers, notamment britanniques et néerlandais, séjournent souvent plus longtemps, dépensent davantage pour l'hébergement, en location individuelle, en camping ou en hôtel, lors de la restauration et surtout sur les activités culturelles. Et la clientèle française, quant à elle, consomme moins forcément, puisque... Elle est souvent en résidence secondaire. Donc, ils cuisinent eux-mêmes, ils logent dans la famille ou chez leurs amis.

  • Speaker #0

    Morgane, de ton côté, quel est le profil type de ta clientèle étrangère ? Est-ce que tu vois des similitudes avec ce que Pénélope nous a dit ? Et quel poids ça représente aussi dans ton chiffre d'affaires aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'abonder sur ce qu'a dit Pénélope. Dans l'HPA, dans l'hôtellerie de plein air, on a retrouvé effectivement ces mêmes clientèles. allemande, belge, néerlandaise, britannique, dans des proportions différentes suivant les territoires. Moi, je ressens effectivement sur mon propre établissement des proportions qui sont beaucoup plus importantes. On est un petit peu atypique puisque nous, sur la basse saison et la moyenne saison, on est à plus de 80% de clientèle étrangère et 20% de clientèle française. Et puis, on a une majorité sur notre établissement plutôt de néerlandais dans l'ordre, de belges, de britanniques et d'allemands dans l'ordre. Mais effectivement, ces allemands, ils augmentent plus en proportion ces dernières années. ces dernières années, peut-être grâce au contrat de destination côte atlantique.

  • Speaker #0

    Et c'est sa rejointe que disait Pénéa Pouy tout à l'heure dans les statistiques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc effectivement, après le rapport de force se rééquilibre pendant la haute saison où les Français sont en vacances pendant la période estivale. Et on a plutôt un rapport de 50% de chac pour les clients étrangers et 50% pour la clientèle française.

  • Speaker #0

    Maintenant que nous avons abordé l'aspect économique de la clientèle étrangère dans le secteur touristique français, Pénélope, quels sont les points d'intérêt de cette clientèle internationale en France ?

  • Speaker #2

    On a une étude récente Toluna Harris Interactive qui s'appelle Voyager en France, qui a été commandée par Atoufrance et qui montre que la destination France bénéficie vraiment d'une image riche et diversifiée. C'est vraiment ça qui va déclencher le séjour sur cette clientèle internationale. L'attractivité aussi autour de la nature et surtout de notre capacité à à préserver notre patrimoine. C'est vraiment une réputation que notre destination a la chance d'avoir.

  • Speaker #0

    Plus que d'autres pays à l'étranger ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, et aussi un attrait pour le shopping et l'art de vivre, ce qu'on disait tout à l'heure. En fait, nos autres points forts, ça reste aussi l'accessibilité de nos destinations par les transports en commun, avec des grandes villes qui permettent quand même facilement de... de rejoindre la France. Et puis, ce qui fait aussi la différence, c'est notre offre diversifiée d'hébergement. On a un panel d'hébergement qui permet de pouvoir plaire au plus grand nombre en fonction de plein de critères différents. Et on a également, on va dire, tout le côté filière, notamment le no-tourisme, qui sont aujourd'hui assez bien identifiés en France. On sait qu'on va pouvoir trouver cette offre un petit peu partout sur le territoire français. Voilà, exactement. C'est un peu une valeur sûre. Et c'est vrai que du coup, si l'enjeu économique est vraiment central, c'est cette clientèle internationale aussi qui participe fortement à la notoriété de la France à l'étranger. Et toi,

  • Speaker #0

    Morgane, quelle différence tu observes dans les tendances de voyage de la clientèle internationale versus la clientèle française, même si je sais qu'on est en rapport 80-20 ? Est-ce que tu ressens une surfréquentation sur ton site d'hébergement depuis son ouverture ? Il y a aussi un autre événement qui a marqué le secteur touristique et pas que, c'est le Covid. Quel impact financier ça a eu sur ton chiffre d'affaires ?

  • Speaker #1

    La clientèle étrangère est très intéressée par la découverte de la région, son patrimoine culturel et gastronomique. Nous, on n'a pas de surfréquentation repérée puisqu'on est rarement complet en avant-saison, jusqu'au mois de juillet et août, où là, en haute saison... On a des campings qui se remplissent naturellement, mais on a effectivement sur la haute saison, quand nos établissements sont complets, qu'ils soient complets par une clientèle étrangère ou une clientèle française, on n'a pas de différence. Donc, il n'y a pas de surfréquentation ou de surtourisme en soi pour nous. Donc, ce n'est pas une question vraiment pour notre profession. Et pour revenir effectivement sur la période pandémie ou Covid, nous, on a eu effectivement peu de clients à la fois français et étrangers jusqu'à la réouverture. des vannes, c'est-à-dire fin juin. Donc on a eu un impact forcément de cette situation sanitaire avec peu ou pas de clients étrangers qui sont venus dans nos établissements. Et à partir de fin juin, quand on a pu réouvrir le camping, effectivement, on a eu une clientèle essentiellement quand même française. Donc on voit cet impact fort puisque nous, dans notre établissement, mais aussi chez nos confrères, la clientèle étrangère de basse saison est quand même très intéressante. Et on le ressent puisque... Entre les clients étrangers qui ne sont pas venus en avant-saison quand tout était fermé, et puis une petite crainte de venir pendant la haute saison, il y a un impact non négligeable sur le chiffre d'affaires de nos établissements. Et pour notre part, on est à plus de 300 000 euros d'impact sur cette clientèle-là. Donc c'est très important, en sachant que la haute saison nous rattrape puisque les prix sont un peu plus élevés. Mais 300 000 euros, effectivement, sur un chiffre d'affaires, sur un établissement, c'est très impactant.

  • Speaker #0

    On voit aussi qu'il y a certaines entreprises qui travaillent uniquement durant la haute saison. sur la côte littorale, d'ailleurs, plutôt majoritairement, et qui compte principalement sur cet afflux touristique important durant l'été pour faire le chiffre d'affaires de l'année. On le voit notamment sur les îles. Est-ce que c'est un modèle à revoir ? Quel est ton avis, votre avis, peut-être plus Morgane là-dessus, sur cette question au niveau professionnel ?

  • Speaker #1

    Nous, sur l'hôtellerie de plein air, ce qui est sûr, c'est que la tendance, elle est à équilibrer les différentes forces. C'est-à-dire que la clientèle française est à privilégier, parce que c'est plus simple à aller effectivement chercher. Mais la clientèle internationale est, on va dire, étrangère de proximité, puisqu'on est quand même sur un arc très proche en termes de destination. C'est une clientèle européenne sur l'hôtellerie de plein air. Nous, effectivement, sans cette clientèle-là, on a parlé de la pandémie, où effectivement, ils ne pouvaient pas venir. Et aussi la clientèle française, il y avait forcément une forme de frilosité.

  • Speaker #0

    Mais aussi l'année dernière,

  • Speaker #1

    on a été en conquête plus sur la clientèle française pendant la pandémie. Mais sur la partie étrangère, l'année dernière, avec certains impacts que l'on a pu connaître, réorganisation politique, on a eu aussi une météo un petit peu plus capricieuse. On était vraiment contents de trouver cette clientèle étrangère. Puisque si elle n'était pas là, on aurait eu un impact aussi sur nos chiffres d'affaires, sur nos établissements, et c'est-à-dire derrière aussi sur nos investissements.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une impression de surtourisme aujourd'hui, VS, il y a 30 ans, ou 20 ans même par exemple ? Ou est-ce que c'est un sujet très médiatique en ce moment, qui est finalement un faux sujet parce qu'on n'a pas de... d'explosion du tourisme et de réception de la clientèle étrangère ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un faux sujet, effectivement, parce que qui dit sur tourisme dirait une suractivité. Nos établissements sont tous montés en gamme, donc on est plutôt à supprimer des emplacements dans nos établissements. Si je reprends mon exemple, très simple, quand on était à l'époque en deux étoiles, on était à 189 emplacements, sur le même périmètre, sur la même superficie. On est passé de 189 à 169. Après, on a eu aussi des conditions réglementaires quand on monte en gamme, mais aussi réglementaires toujours, mais suite à des aléas climatiques comme nous, à la tempête Xintia que l'on a subie. Derrière, on est aujourd'hui à 151 emplacements. Donc effectivement, c'est de là à dire qu'on fait du sur-tourisme. On essaye d'optimiser la basse et la moyenne saison, de toujours travailler, bien entendu, la haute saison, juillet-août, qui fait partie intégrante et de manière importante de notre chiffre d'affaires. Mais cette période d'avant-saison et d'après-saison, elle est hyper importante. Et il y a une vingtaine d'années, on pouvait dire qu'on avait une clientèle française qui faisait l'effort de venir en caravane, de venir en camping-car le week-end. Aujourd'hui, c'est moins le cas. Ils privilégient des fois le mobilhome, mais la consommation est différente du produit camping. Aujourd'hui, on est très content d'avoir souvent cette clientèle senior qui voyage beaucoup, qui profitent aussi de prix plus attractifs sur l'avant-saison et l'après-saison. Et donc, on est très content d'avoir cette clientèle qui, en plus, fait tourner nos établissements, nous permet d'avoir une forme de chiffre d'affaires qui est là, qui est récurrent.

  • Speaker #0

    Plus lissé sur l'année,

  • Speaker #1

    surtout,

  • Speaker #0

    peut-être, plus longtemps.

  • Speaker #1

    Plus lissé sur l'année, plus longtemps. Et puis, encore une fois, ce n'est pas que l'hébergement. C'est un ensemble du plan économique du territoire. quand nous... On travaille, on a tous les petits collègues restaurateurs et autres qui travaillent à côté de nous. On a chez nous les restaurateurs qui sont à côté, qui s'impatientent de voir l'établissement, le camping ouvrir, pour pouvoir travailler et remplir leurs établissements en termes de restauration.

  • Speaker #0

    Justement, Pénélope, cette clientèle, elle a aussi parfois envie d'aller dans des endroits plus reculés, qui plaisent moins à la clientèle française. Ils ont parfois des centres d'intérêt qui varient et qui peuvent équilibrer. et trouver un point d'intérêt pour nous, acteurs touristiques, parce que ça va lisser pendant l'année, mais ça va aussi équilibrer sur certains territoires puisque les centres d'intérêt varient.

  • Speaker #2

    Exactement. Il est vraiment nécessaire d'identifier des solutions pour ne pas pénaliser, quand on parle de surtourisme ou de surfréquentation, des secteurs qui en ont vitalement besoin. La venue des clientèles étrangères, pour certains territoires, c'est un vrai levier. pour le développement durable de leur activité, qui s'appuie sur des filières. On parlait de l'euno-tourisme tout à l'heure. Dans les Charentes, par exemple, les Britanniques constituent principalement... Enfin, la première clientèle touristique, c'était 20 % en 2024. Et avec un pouvoir d'achat... plus important que la clientèle française. Donc c'est vrai que c'est cette typologie de clientèle qui permet de diversifier et d'équilibrer l'économie touristique avec un intérêt en effet plus important sur des thématiques bien spécifiques, donc moins orientées sur le littoral et plutôt dans les terres,

  • Speaker #0

    chez nous,

  • Speaker #2

    en tout cas en Charente.

  • Speaker #0

    Et une fois qu'on a parlé de ça, on ne peut pas occulter le volet environnemental. Donc là, on a abordé les centres d'intérêt, mais c'est vrai que... Aujourd'hui, on ne peut pas ne pas penser à l'empreinte carbone de ces clientèles qui forcément viennent de plus loin, mais qui ont peut-être d'autres habitudes, contrairement à la clientèle française. Est-ce qu'on est sur les mêmes problématiques au niveau de l'impact sur l'environnement ? Qu'est-ce que toi, Morgane, tu observes par rapport aux transports, par rapport aux habitudes de vie sur place ?

  • Speaker #1

    À l'instar un petit peu du surtourisme, moi je serais plutôt... à tempérer sur ce sujet d'empreintes carbone. Que ce soit dans l'hôtellerie de plein air ou dans l'ensemble du secteur du tourisme, on a forcément un impact carbone sur le fait que ces clientèles étrangères ont des centaines ou des milliers de kilomètres à faire pour venir nous voir et venir consommer le territoire. Il n'empêche que sur notre secteur précis de l'hôtellerie de plein air, on se rend compte qu'au-delà du transport de venir des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne, on a effectivement grosso modo un arc d'à peu près 1000 kilomètres. Quand ils ont fait ce transport de 1000 kilomètres, quand ils sont sur place, en fait, ils consomment de manière très slow, très vers la destination. Donc, on en a parlé tout à l'heure, plutôt friands des pistes cyclables. Et quand ils sont, parce qu'il y a quand même un avènement aussi du camping-car dans l'hôtellerie de plein air, la caravane est toujours présente. mais quand ils sont en camping-car, ils ne vont pas se déplacer. tous les jours avec le camping-car, sortir le camping-car du camping pour aller faire leurs courses, etc. Donc, ils consomment dans nos établissements, ils consomment sur le territoire. Et puis, effectivement, à nous aussi de mettre en place. Et puis, aux institutionnels, sur le tri des déchets, ils sont souvent en avance par rapport à nous. Mais c'est vrai que sur les transports, il y a un vrai sujet. Ils consomment avant de venir, mais sur place, à nous de leur donner des... les bons gestes pour à la fois se véhiculer de manière plus verte, mais ils sont en général consommateurs, comme je le disais, de vélos, pour bien découvrir le territoire en profondeur. Voilà, sur mon établissement, Châtellayon, La Rochelle, ça se fait facilement, c'est plat. Ils consomment aussi le bus, ils consomment aussi le train. Après, à nous de réfléchir pour que ça soit encore plus vertueux à mettre en place des transports qui soient avec un cadencement, avec une... voilà, beaucoup plus intéressant. C'est vrai qu'on est sur Châtellayon, on est content qu'ils restent sur Châtellayon. Mais c'est vrai que quand ils veulent consommer la Rochelle le soir, il n'y a pas de transport pour les emmener. Et puis, leur parler de transport à la demande de TAD, pour eux, c'est un petit peu compliqué. Donc, on peut les aiguiller, on peut les aider. Mais il y a aussi vraiment une réflexion du territoire à avoir.

  • Speaker #0

    Une politique publique à développer sur le transport.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, sur tout ce qui est, effectivement, tri des déchets, voilà, pour la clientèle néerlandaise. On sait qu'ils ont en général 5 bacs minimum chez eux. On a péniblement 2 bacs, voire 3 maintenant avec les biodéchets.

  • Speaker #0

    J'allais en venir justement, Pénélope, sur l'impact en fait. Effectivement, on en parlait d'un pack carrément, mais cette clientèle néerlandaise, est-ce qu'elle conserve toujours ses gestes durables, même en vacances, ou est-ce qu'on observe un relâchement ? On sait que c'est un style de vie qui est quand même assez présent chez eux et qu'ils sont très sensibles à l'écologie. Est-ce que les freins, comme on vient de le dire, viennent... principalement des équipements français, ou c'est un manque d'informations ? Quel est ton ressenti, toi, par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Sur ce sujet, le collectif Destination Côte Atlantique a lancé une étude en 2024 sur la sensibilité de cette clientèle au tourisme durable. Et on a constaté que, comme le disait Morgane, les Néerlandais ont intégré chez eux, dans leur quotidien, plutôt une consommation responsable, trisélective, etc. Mais c'est vrai que, sur leur lieu de vacances, Il y a cette notion de lâcher prise et ce n'est pas uniquement pour la clientèle néerlandaise, c'est un peu tout le monde. Mais c'est vrai que c'est aussi à nous de prendre en compte le fait que c'est normal qu'en vacances, on lâche un peu prise, on lâche les habitudes. Et c'est justement à nous de les inciter à poursuivre tous les efforts qu'ils font chez eux, à la maison.

  • Speaker #0

    En ayant des équipements qui soient adaptés, plus visibles.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, c'est tout l'intérêt d'une internationalisation maîtrisée. En tout cas, on peut difficilement se passer des clientèles étrangères. Mais par contre, on doit réinventer sans doute notre approche pour un tourisme plus vertueux, plus équilibré en tout cas.

  • Speaker #1

    Et si je peux me permettre, Anaïs, c'est de rajouter aussi un point. Au-delà de l'aspect transport au global et puis du tri des déchets, tous les aspects environnementaux, il y a un aspect très important, c'est aussi la durée du séjour de notre clientèle étrangère. Ils font de nombreux kilomètres pour venir. Après, comme je l'ai dit, ils consomment moins, ils polluent moins en étant sur place. Mais c'est aussi la durée du séjour. On est sur des durées minimum de 10 jours. Ils ont fait beaucoup de kilomètres. Ils ne sont pas là pour faire des sauts de puces tous les 2-3 jours sur le territoire. En général, ils vont faire un...

  • Speaker #0

    Ils ne prennent pas l'avion pour passer 2 jours chez nous.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi cet aspect-là. Quand on fait le calcul global de l'empreinte carbone, il faut considérer qu'une fois sur place, ils sont plutôt dans un périmètre assez restreint pour découvrir le territoire. Mais aussi à nous, entre guillemets, de leur proposer les solutions de transport pour aller effectivement sur les différents sites.

  • Speaker #0

    Alors pour conclure, après les échanges que nous avons eu aujourd'hui, la réponse n'est ni simple ni binaire. Oui, les clientèles internationales jouent un rôle économique majeur, notamment dans les territoires qui vivent au rythme du tourisme saisonnier. Elles contribuent aussi à la diversité de l'offre, à la valorisation du savoir-faire français et à la notoriété de nos destinations à l'étranger. Mais leur présence nous oblige à repenser nos modèles. Comment concilier hospitalité et sobriété ? Comment encourager des séjours plus longs, plus doux et plus responsables ? Et surtout, comment faire en sorte que ces visiteurs participent à un tourisme durable et bénéfique pour tous. La clé, comme nous l'avons vu, réside peut-être dans un équilibre maîtrisé, dans une internationalisation raisonnée et dans une meilleure structuration des pratiques à l'échelle locale comme nationale. Merci à Pénélope Audrin et Morgane Moreau pour leurs éclairages précieux. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à vous abonner. A bientôt pour un nouvel épisode pour continuer à penser ensemble le tourisme de demain.

Description

Dans ce nouvel épisode, on interroge l’impact des touristes venus d’ailleurs : levier vital ou mirage doré ?

Retours de terrain, chiffres qui piquent, et idées pour un tourisme plus équilibré. Un podcast pour celles et ceux qui veulent penser autrement l’attractivité à l’international. Spoiler Alert : tout n’est pas si simple !


Avec Pénélope Audrain, cheffe de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique et Morgan Moreau,Gérant du camping Au Port Punay et vice-Président de la FDHPA 17 


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bienvenue dans Les Pieds dans le plat, le podcast qui aborde sans langue de bois les problématiques touristiques aux côtés d'experts du secteur public et privé. Au micro, deux invités exposent leur point de vue autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté pour des conversations franches et inspirantes. Des échanges qui ouvrent les esprits pour imaginer de nouvelles solutions et faire face aux changements sociaux. et environnementaux que nous vivons. Cette série est développée et animée par Charente Tourisme avec l'appui technique de la boîte à film pour la réalisation et le montage. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti pour les pieds dans le plat. Bienvenue dans ce nouvel épisode dédié à l'impact économique, social et environnemental des clientèles étrangères dans le secteur touristique. On le sait, le sujet est une problématique particulièrement présente dans des villes très touristiques comme Barcelone, Venise ou encore Paris, et impacte parfois négativement le quotidien des habitants, notamment en matière d'accès au logement et de pollution environnementale. Mais à l'inverse, certains territoires n'accueillent que partiellement dans l'année une clientèle étrangère, qui leur permet de générer la grande majorité de leur chiffre d'affaires. Entre retombées économiques vitales pour certains territoires et empreintes carbone de plus en plus difficiles à ignorer, le tourisme international cristallise les tensions autour de plusieurs questions. Pouvons-nous encore concilier hospitalité, attractivité et sobriété ? À quoi ressemblerait un tourisme plus responsable et respectueux ? Et surtout, qui doit en payer le prix ? Pour répondre à toutes ces questions, j'accueille aujourd'hui Pénélope Audrin, chef de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique au sein de Charente Tourisme. Bonjour Pénélope. Bonjour. et Morgane Moreau, gérant du camping au Port Punay et vice-président de la FDHPA 17. Bonjour Morgane.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Pénélope, avant toute chose, peux-tu nous dire quel poids économique les clientèles étrangères représentent-elles en France et nous dresser un rapide portrait de cette clientèle ?

  • Speaker #2

    Oui, en France, les clientèles internationales représentent un poids important dans le tourisme aujourd'hui. Et selon Atoufrance, les touristes étrangers représentent près de 40% des recettes du tourisme national. Et ce sont les Belges, les Allemands et les Britanniques, nos voisins européens les plus proches finalement, qui ont dépensé le plus ces trois dernières années. Et à l'échelle des Charentes, en 2023, les clientèles étrangères représentaient 21% de la clientèle touristique avec le Royaume-Uni, l'Espagne et les Pays-Bas. Et si on raisonne en termes de dépenses sur place, on observe un écart de 20 à 25% des dépenses. Quand un Français va dépenser 60 euros, un touriste international va dépenser pour 84 euros. Les touristes étrangers, notamment britanniques et néerlandais, séjournent souvent plus longtemps, dépensent davantage pour l'hébergement, en location individuelle, en camping ou en hôtel, lors de la restauration et surtout sur les activités culturelles. Et la clientèle française, quant à elle, consomme moins forcément, puisque... Elle est souvent en résidence secondaire. Donc, ils cuisinent eux-mêmes, ils logent dans la famille ou chez leurs amis.

  • Speaker #0

    Morgane, de ton côté, quel est le profil type de ta clientèle étrangère ? Est-ce que tu vois des similitudes avec ce que Pénélope nous a dit ? Et quel poids ça représente aussi dans ton chiffre d'affaires aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'abonder sur ce qu'a dit Pénélope. Dans l'HPA, dans l'hôtellerie de plein air, on a retrouvé effectivement ces mêmes clientèles. allemande, belge, néerlandaise, britannique, dans des proportions différentes suivant les territoires. Moi, je ressens effectivement sur mon propre établissement des proportions qui sont beaucoup plus importantes. On est un petit peu atypique puisque nous, sur la basse saison et la moyenne saison, on est à plus de 80% de clientèle étrangère et 20% de clientèle française. Et puis, on a une majorité sur notre établissement plutôt de néerlandais dans l'ordre, de belges, de britanniques et d'allemands dans l'ordre. Mais effectivement, ces allemands, ils augmentent plus en proportion ces dernières années. ces dernières années, peut-être grâce au contrat de destination côte atlantique.

  • Speaker #0

    Et c'est sa rejointe que disait Pénéa Pouy tout à l'heure dans les statistiques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc effectivement, après le rapport de force se rééquilibre pendant la haute saison où les Français sont en vacances pendant la période estivale. Et on a plutôt un rapport de 50% de chac pour les clients étrangers et 50% pour la clientèle française.

  • Speaker #0

    Maintenant que nous avons abordé l'aspect économique de la clientèle étrangère dans le secteur touristique français, Pénélope, quels sont les points d'intérêt de cette clientèle internationale en France ?

  • Speaker #2

    On a une étude récente Toluna Harris Interactive qui s'appelle Voyager en France, qui a été commandée par Atoufrance et qui montre que la destination France bénéficie vraiment d'une image riche et diversifiée. C'est vraiment ça qui va déclencher le séjour sur cette clientèle internationale. L'attractivité aussi autour de la nature et surtout de notre capacité à à préserver notre patrimoine. C'est vraiment une réputation que notre destination a la chance d'avoir.

  • Speaker #0

    Plus que d'autres pays à l'étranger ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, et aussi un attrait pour le shopping et l'art de vivre, ce qu'on disait tout à l'heure. En fait, nos autres points forts, ça reste aussi l'accessibilité de nos destinations par les transports en commun, avec des grandes villes qui permettent quand même facilement de... de rejoindre la France. Et puis, ce qui fait aussi la différence, c'est notre offre diversifiée d'hébergement. On a un panel d'hébergement qui permet de pouvoir plaire au plus grand nombre en fonction de plein de critères différents. Et on a également, on va dire, tout le côté filière, notamment le no-tourisme, qui sont aujourd'hui assez bien identifiés en France. On sait qu'on va pouvoir trouver cette offre un petit peu partout sur le territoire français. Voilà, exactement. C'est un peu une valeur sûre. Et c'est vrai que du coup, si l'enjeu économique est vraiment central, c'est cette clientèle internationale aussi qui participe fortement à la notoriété de la France à l'étranger. Et toi,

  • Speaker #0

    Morgane, quelle différence tu observes dans les tendances de voyage de la clientèle internationale versus la clientèle française, même si je sais qu'on est en rapport 80-20 ? Est-ce que tu ressens une surfréquentation sur ton site d'hébergement depuis son ouverture ? Il y a aussi un autre événement qui a marqué le secteur touristique et pas que, c'est le Covid. Quel impact financier ça a eu sur ton chiffre d'affaires ?

  • Speaker #1

    La clientèle étrangère est très intéressée par la découverte de la région, son patrimoine culturel et gastronomique. Nous, on n'a pas de surfréquentation repérée puisqu'on est rarement complet en avant-saison, jusqu'au mois de juillet et août, où là, en haute saison... On a des campings qui se remplissent naturellement, mais on a effectivement sur la haute saison, quand nos établissements sont complets, qu'ils soient complets par une clientèle étrangère ou une clientèle française, on n'a pas de différence. Donc, il n'y a pas de surfréquentation ou de surtourisme en soi pour nous. Donc, ce n'est pas une question vraiment pour notre profession. Et pour revenir effectivement sur la période pandémie ou Covid, nous, on a eu effectivement peu de clients à la fois français et étrangers jusqu'à la réouverture. des vannes, c'est-à-dire fin juin. Donc on a eu un impact forcément de cette situation sanitaire avec peu ou pas de clients étrangers qui sont venus dans nos établissements. Et à partir de fin juin, quand on a pu réouvrir le camping, effectivement, on a eu une clientèle essentiellement quand même française. Donc on voit cet impact fort puisque nous, dans notre établissement, mais aussi chez nos confrères, la clientèle étrangère de basse saison est quand même très intéressante. Et on le ressent puisque... Entre les clients étrangers qui ne sont pas venus en avant-saison quand tout était fermé, et puis une petite crainte de venir pendant la haute saison, il y a un impact non négligeable sur le chiffre d'affaires de nos établissements. Et pour notre part, on est à plus de 300 000 euros d'impact sur cette clientèle-là. Donc c'est très important, en sachant que la haute saison nous rattrape puisque les prix sont un peu plus élevés. Mais 300 000 euros, effectivement, sur un chiffre d'affaires, sur un établissement, c'est très impactant.

  • Speaker #0

    On voit aussi qu'il y a certaines entreprises qui travaillent uniquement durant la haute saison. sur la côte littorale, d'ailleurs, plutôt majoritairement, et qui compte principalement sur cet afflux touristique important durant l'été pour faire le chiffre d'affaires de l'année. On le voit notamment sur les îles. Est-ce que c'est un modèle à revoir ? Quel est ton avis, votre avis, peut-être plus Morgane là-dessus, sur cette question au niveau professionnel ?

  • Speaker #1

    Nous, sur l'hôtellerie de plein air, ce qui est sûr, c'est que la tendance, elle est à équilibrer les différentes forces. C'est-à-dire que la clientèle française est à privilégier, parce que c'est plus simple à aller effectivement chercher. Mais la clientèle internationale est, on va dire, étrangère de proximité, puisqu'on est quand même sur un arc très proche en termes de destination. C'est une clientèle européenne sur l'hôtellerie de plein air. Nous, effectivement, sans cette clientèle-là, on a parlé de la pandémie, où effectivement, ils ne pouvaient pas venir. Et aussi la clientèle française, il y avait forcément une forme de frilosité.

  • Speaker #0

    Mais aussi l'année dernière,

  • Speaker #1

    on a été en conquête plus sur la clientèle française pendant la pandémie. Mais sur la partie étrangère, l'année dernière, avec certains impacts que l'on a pu connaître, réorganisation politique, on a eu aussi une météo un petit peu plus capricieuse. On était vraiment contents de trouver cette clientèle étrangère. Puisque si elle n'était pas là, on aurait eu un impact aussi sur nos chiffres d'affaires, sur nos établissements, et c'est-à-dire derrière aussi sur nos investissements.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une impression de surtourisme aujourd'hui, VS, il y a 30 ans, ou 20 ans même par exemple ? Ou est-ce que c'est un sujet très médiatique en ce moment, qui est finalement un faux sujet parce qu'on n'a pas de... d'explosion du tourisme et de réception de la clientèle étrangère ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un faux sujet, effectivement, parce que qui dit sur tourisme dirait une suractivité. Nos établissements sont tous montés en gamme, donc on est plutôt à supprimer des emplacements dans nos établissements. Si je reprends mon exemple, très simple, quand on était à l'époque en deux étoiles, on était à 189 emplacements, sur le même périmètre, sur la même superficie. On est passé de 189 à 169. Après, on a eu aussi des conditions réglementaires quand on monte en gamme, mais aussi réglementaires toujours, mais suite à des aléas climatiques comme nous, à la tempête Xintia que l'on a subie. Derrière, on est aujourd'hui à 151 emplacements. Donc effectivement, c'est de là à dire qu'on fait du sur-tourisme. On essaye d'optimiser la basse et la moyenne saison, de toujours travailler, bien entendu, la haute saison, juillet-août, qui fait partie intégrante et de manière importante de notre chiffre d'affaires. Mais cette période d'avant-saison et d'après-saison, elle est hyper importante. Et il y a une vingtaine d'années, on pouvait dire qu'on avait une clientèle française qui faisait l'effort de venir en caravane, de venir en camping-car le week-end. Aujourd'hui, c'est moins le cas. Ils privilégient des fois le mobilhome, mais la consommation est différente du produit camping. Aujourd'hui, on est très content d'avoir souvent cette clientèle senior qui voyage beaucoup, qui profitent aussi de prix plus attractifs sur l'avant-saison et l'après-saison. Et donc, on est très content d'avoir cette clientèle qui, en plus, fait tourner nos établissements, nous permet d'avoir une forme de chiffre d'affaires qui est là, qui est récurrent.

  • Speaker #0

    Plus lissé sur l'année,

  • Speaker #1

    surtout,

  • Speaker #0

    peut-être, plus longtemps.

  • Speaker #1

    Plus lissé sur l'année, plus longtemps. Et puis, encore une fois, ce n'est pas que l'hébergement. C'est un ensemble du plan économique du territoire. quand nous... On travaille, on a tous les petits collègues restaurateurs et autres qui travaillent à côté de nous. On a chez nous les restaurateurs qui sont à côté, qui s'impatientent de voir l'établissement, le camping ouvrir, pour pouvoir travailler et remplir leurs établissements en termes de restauration.

  • Speaker #0

    Justement, Pénélope, cette clientèle, elle a aussi parfois envie d'aller dans des endroits plus reculés, qui plaisent moins à la clientèle française. Ils ont parfois des centres d'intérêt qui varient et qui peuvent équilibrer. et trouver un point d'intérêt pour nous, acteurs touristiques, parce que ça va lisser pendant l'année, mais ça va aussi équilibrer sur certains territoires puisque les centres d'intérêt varient.

  • Speaker #2

    Exactement. Il est vraiment nécessaire d'identifier des solutions pour ne pas pénaliser, quand on parle de surtourisme ou de surfréquentation, des secteurs qui en ont vitalement besoin. La venue des clientèles étrangères, pour certains territoires, c'est un vrai levier. pour le développement durable de leur activité, qui s'appuie sur des filières. On parlait de l'euno-tourisme tout à l'heure. Dans les Charentes, par exemple, les Britanniques constituent principalement... Enfin, la première clientèle touristique, c'était 20 % en 2024. Et avec un pouvoir d'achat... plus important que la clientèle française. Donc c'est vrai que c'est cette typologie de clientèle qui permet de diversifier et d'équilibrer l'économie touristique avec un intérêt en effet plus important sur des thématiques bien spécifiques, donc moins orientées sur le littoral et plutôt dans les terres,

  • Speaker #0

    chez nous,

  • Speaker #2

    en tout cas en Charente.

  • Speaker #0

    Et une fois qu'on a parlé de ça, on ne peut pas occulter le volet environnemental. Donc là, on a abordé les centres d'intérêt, mais c'est vrai que... Aujourd'hui, on ne peut pas ne pas penser à l'empreinte carbone de ces clientèles qui forcément viennent de plus loin, mais qui ont peut-être d'autres habitudes, contrairement à la clientèle française. Est-ce qu'on est sur les mêmes problématiques au niveau de l'impact sur l'environnement ? Qu'est-ce que toi, Morgane, tu observes par rapport aux transports, par rapport aux habitudes de vie sur place ?

  • Speaker #1

    À l'instar un petit peu du surtourisme, moi je serais plutôt... à tempérer sur ce sujet d'empreintes carbone. Que ce soit dans l'hôtellerie de plein air ou dans l'ensemble du secteur du tourisme, on a forcément un impact carbone sur le fait que ces clientèles étrangères ont des centaines ou des milliers de kilomètres à faire pour venir nous voir et venir consommer le territoire. Il n'empêche que sur notre secteur précis de l'hôtellerie de plein air, on se rend compte qu'au-delà du transport de venir des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne, on a effectivement grosso modo un arc d'à peu près 1000 kilomètres. Quand ils ont fait ce transport de 1000 kilomètres, quand ils sont sur place, en fait, ils consomment de manière très slow, très vers la destination. Donc, on en a parlé tout à l'heure, plutôt friands des pistes cyclables. Et quand ils sont, parce qu'il y a quand même un avènement aussi du camping-car dans l'hôtellerie de plein air, la caravane est toujours présente. mais quand ils sont en camping-car, ils ne vont pas se déplacer. tous les jours avec le camping-car, sortir le camping-car du camping pour aller faire leurs courses, etc. Donc, ils consomment dans nos établissements, ils consomment sur le territoire. Et puis, effectivement, à nous aussi de mettre en place. Et puis, aux institutionnels, sur le tri des déchets, ils sont souvent en avance par rapport à nous. Mais c'est vrai que sur les transports, il y a un vrai sujet. Ils consomment avant de venir, mais sur place, à nous de leur donner des... les bons gestes pour à la fois se véhiculer de manière plus verte, mais ils sont en général consommateurs, comme je le disais, de vélos, pour bien découvrir le territoire en profondeur. Voilà, sur mon établissement, Châtellayon, La Rochelle, ça se fait facilement, c'est plat. Ils consomment aussi le bus, ils consomment aussi le train. Après, à nous de réfléchir pour que ça soit encore plus vertueux à mettre en place des transports qui soient avec un cadencement, avec une... voilà, beaucoup plus intéressant. C'est vrai qu'on est sur Châtellayon, on est content qu'ils restent sur Châtellayon. Mais c'est vrai que quand ils veulent consommer la Rochelle le soir, il n'y a pas de transport pour les emmener. Et puis, leur parler de transport à la demande de TAD, pour eux, c'est un petit peu compliqué. Donc, on peut les aiguiller, on peut les aider. Mais il y a aussi vraiment une réflexion du territoire à avoir.

  • Speaker #0

    Une politique publique à développer sur le transport.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, sur tout ce qui est, effectivement, tri des déchets, voilà, pour la clientèle néerlandaise. On sait qu'ils ont en général 5 bacs minimum chez eux. On a péniblement 2 bacs, voire 3 maintenant avec les biodéchets.

  • Speaker #0

    J'allais en venir justement, Pénélope, sur l'impact en fait. Effectivement, on en parlait d'un pack carrément, mais cette clientèle néerlandaise, est-ce qu'elle conserve toujours ses gestes durables, même en vacances, ou est-ce qu'on observe un relâchement ? On sait que c'est un style de vie qui est quand même assez présent chez eux et qu'ils sont très sensibles à l'écologie. Est-ce que les freins, comme on vient de le dire, viennent... principalement des équipements français, ou c'est un manque d'informations ? Quel est ton ressenti, toi, par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Sur ce sujet, le collectif Destination Côte Atlantique a lancé une étude en 2024 sur la sensibilité de cette clientèle au tourisme durable. Et on a constaté que, comme le disait Morgane, les Néerlandais ont intégré chez eux, dans leur quotidien, plutôt une consommation responsable, trisélective, etc. Mais c'est vrai que, sur leur lieu de vacances, Il y a cette notion de lâcher prise et ce n'est pas uniquement pour la clientèle néerlandaise, c'est un peu tout le monde. Mais c'est vrai que c'est aussi à nous de prendre en compte le fait que c'est normal qu'en vacances, on lâche un peu prise, on lâche les habitudes. Et c'est justement à nous de les inciter à poursuivre tous les efforts qu'ils font chez eux, à la maison.

  • Speaker #0

    En ayant des équipements qui soient adaptés, plus visibles.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, c'est tout l'intérêt d'une internationalisation maîtrisée. En tout cas, on peut difficilement se passer des clientèles étrangères. Mais par contre, on doit réinventer sans doute notre approche pour un tourisme plus vertueux, plus équilibré en tout cas.

  • Speaker #1

    Et si je peux me permettre, Anaïs, c'est de rajouter aussi un point. Au-delà de l'aspect transport au global et puis du tri des déchets, tous les aspects environnementaux, il y a un aspect très important, c'est aussi la durée du séjour de notre clientèle étrangère. Ils font de nombreux kilomètres pour venir. Après, comme je l'ai dit, ils consomment moins, ils polluent moins en étant sur place. Mais c'est aussi la durée du séjour. On est sur des durées minimum de 10 jours. Ils ont fait beaucoup de kilomètres. Ils ne sont pas là pour faire des sauts de puces tous les 2-3 jours sur le territoire. En général, ils vont faire un...

  • Speaker #0

    Ils ne prennent pas l'avion pour passer 2 jours chez nous.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi cet aspect-là. Quand on fait le calcul global de l'empreinte carbone, il faut considérer qu'une fois sur place, ils sont plutôt dans un périmètre assez restreint pour découvrir le territoire. Mais aussi à nous, entre guillemets, de leur proposer les solutions de transport pour aller effectivement sur les différents sites.

  • Speaker #0

    Alors pour conclure, après les échanges que nous avons eu aujourd'hui, la réponse n'est ni simple ni binaire. Oui, les clientèles internationales jouent un rôle économique majeur, notamment dans les territoires qui vivent au rythme du tourisme saisonnier. Elles contribuent aussi à la diversité de l'offre, à la valorisation du savoir-faire français et à la notoriété de nos destinations à l'étranger. Mais leur présence nous oblige à repenser nos modèles. Comment concilier hospitalité et sobriété ? Comment encourager des séjours plus longs, plus doux et plus responsables ? Et surtout, comment faire en sorte que ces visiteurs participent à un tourisme durable et bénéfique pour tous. La clé, comme nous l'avons vu, réside peut-être dans un équilibre maîtrisé, dans une internationalisation raisonnée et dans une meilleure structuration des pratiques à l'échelle locale comme nationale. Merci à Pénélope Audrin et Morgane Moreau pour leurs éclairages précieux. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à vous abonner. A bientôt pour un nouvel épisode pour continuer à penser ensemble le tourisme de demain.

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Description

Dans ce nouvel épisode, on interroge l’impact des touristes venus d’ailleurs : levier vital ou mirage doré ?

Retours de terrain, chiffres qui piquent, et idées pour un tourisme plus équilibré. Un podcast pour celles et ceux qui veulent penser autrement l’attractivité à l’international. Spoiler Alert : tout n’est pas si simple !


Avec Pénélope Audrain, cheffe de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique et Morgan Moreau,Gérant du camping Au Port Punay et vice-Président de la FDHPA 17 


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Les Pieds dans le plat, le podcast qui aborde sans langue de bois les problématiques touristiques aux côtés d'experts du secteur public et privé. Au micro, deux invités exposent leur point de vue autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté pour des conversations franches et inspirantes. Des échanges qui ouvrent les esprits pour imaginer de nouvelles solutions et faire face aux changements sociaux. et environnementaux que nous vivons. Cette série est développée et animée par Charente Tourisme avec l'appui technique de la boîte à film pour la réalisation et le montage. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti pour les pieds dans le plat. Bienvenue dans ce nouvel épisode dédié à l'impact économique, social et environnemental des clientèles étrangères dans le secteur touristique. On le sait, le sujet est une problématique particulièrement présente dans des villes très touristiques comme Barcelone, Venise ou encore Paris, et impacte parfois négativement le quotidien des habitants, notamment en matière d'accès au logement et de pollution environnementale. Mais à l'inverse, certains territoires n'accueillent que partiellement dans l'année une clientèle étrangère, qui leur permet de générer la grande majorité de leur chiffre d'affaires. Entre retombées économiques vitales pour certains territoires et empreintes carbone de plus en plus difficiles à ignorer, le tourisme international cristallise les tensions autour de plusieurs questions. Pouvons-nous encore concilier hospitalité, attractivité et sobriété ? À quoi ressemblerait un tourisme plus responsable et respectueux ? Et surtout, qui doit en payer le prix ? Pour répondre à toutes ces questions, j'accueille aujourd'hui Pénélope Audrin, chef de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique au sein de Charente Tourisme. Bonjour Pénélope. Bonjour. et Morgane Moreau, gérant du camping au Port Punay et vice-président de la FDHPA 17. Bonjour Morgane.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Pénélope, avant toute chose, peux-tu nous dire quel poids économique les clientèles étrangères représentent-elles en France et nous dresser un rapide portrait de cette clientèle ?

  • Speaker #2

    Oui, en France, les clientèles internationales représentent un poids important dans le tourisme aujourd'hui. Et selon Atoufrance, les touristes étrangers représentent près de 40% des recettes du tourisme national. Et ce sont les Belges, les Allemands et les Britanniques, nos voisins européens les plus proches finalement, qui ont dépensé le plus ces trois dernières années. Et à l'échelle des Charentes, en 2023, les clientèles étrangères représentaient 21% de la clientèle touristique avec le Royaume-Uni, l'Espagne et les Pays-Bas. Et si on raisonne en termes de dépenses sur place, on observe un écart de 20 à 25% des dépenses. Quand un Français va dépenser 60 euros, un touriste international va dépenser pour 84 euros. Les touristes étrangers, notamment britanniques et néerlandais, séjournent souvent plus longtemps, dépensent davantage pour l'hébergement, en location individuelle, en camping ou en hôtel, lors de la restauration et surtout sur les activités culturelles. Et la clientèle française, quant à elle, consomme moins forcément, puisque... Elle est souvent en résidence secondaire. Donc, ils cuisinent eux-mêmes, ils logent dans la famille ou chez leurs amis.

  • Speaker #0

    Morgane, de ton côté, quel est le profil type de ta clientèle étrangère ? Est-ce que tu vois des similitudes avec ce que Pénélope nous a dit ? Et quel poids ça représente aussi dans ton chiffre d'affaires aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'abonder sur ce qu'a dit Pénélope. Dans l'HPA, dans l'hôtellerie de plein air, on a retrouvé effectivement ces mêmes clientèles. allemande, belge, néerlandaise, britannique, dans des proportions différentes suivant les territoires. Moi, je ressens effectivement sur mon propre établissement des proportions qui sont beaucoup plus importantes. On est un petit peu atypique puisque nous, sur la basse saison et la moyenne saison, on est à plus de 80% de clientèle étrangère et 20% de clientèle française. Et puis, on a une majorité sur notre établissement plutôt de néerlandais dans l'ordre, de belges, de britanniques et d'allemands dans l'ordre. Mais effectivement, ces allemands, ils augmentent plus en proportion ces dernières années. ces dernières années, peut-être grâce au contrat de destination côte atlantique.

  • Speaker #0

    Et c'est sa rejointe que disait Pénéa Pouy tout à l'heure dans les statistiques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc effectivement, après le rapport de force se rééquilibre pendant la haute saison où les Français sont en vacances pendant la période estivale. Et on a plutôt un rapport de 50% de chac pour les clients étrangers et 50% pour la clientèle française.

  • Speaker #0

    Maintenant que nous avons abordé l'aspect économique de la clientèle étrangère dans le secteur touristique français, Pénélope, quels sont les points d'intérêt de cette clientèle internationale en France ?

  • Speaker #2

    On a une étude récente Toluna Harris Interactive qui s'appelle Voyager en France, qui a été commandée par Atoufrance et qui montre que la destination France bénéficie vraiment d'une image riche et diversifiée. C'est vraiment ça qui va déclencher le séjour sur cette clientèle internationale. L'attractivité aussi autour de la nature et surtout de notre capacité à à préserver notre patrimoine. C'est vraiment une réputation que notre destination a la chance d'avoir.

  • Speaker #0

    Plus que d'autres pays à l'étranger ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, et aussi un attrait pour le shopping et l'art de vivre, ce qu'on disait tout à l'heure. En fait, nos autres points forts, ça reste aussi l'accessibilité de nos destinations par les transports en commun, avec des grandes villes qui permettent quand même facilement de... de rejoindre la France. Et puis, ce qui fait aussi la différence, c'est notre offre diversifiée d'hébergement. On a un panel d'hébergement qui permet de pouvoir plaire au plus grand nombre en fonction de plein de critères différents. Et on a également, on va dire, tout le côté filière, notamment le no-tourisme, qui sont aujourd'hui assez bien identifiés en France. On sait qu'on va pouvoir trouver cette offre un petit peu partout sur le territoire français. Voilà, exactement. C'est un peu une valeur sûre. Et c'est vrai que du coup, si l'enjeu économique est vraiment central, c'est cette clientèle internationale aussi qui participe fortement à la notoriété de la France à l'étranger. Et toi,

  • Speaker #0

    Morgane, quelle différence tu observes dans les tendances de voyage de la clientèle internationale versus la clientèle française, même si je sais qu'on est en rapport 80-20 ? Est-ce que tu ressens une surfréquentation sur ton site d'hébergement depuis son ouverture ? Il y a aussi un autre événement qui a marqué le secteur touristique et pas que, c'est le Covid. Quel impact financier ça a eu sur ton chiffre d'affaires ?

  • Speaker #1

    La clientèle étrangère est très intéressée par la découverte de la région, son patrimoine culturel et gastronomique. Nous, on n'a pas de surfréquentation repérée puisqu'on est rarement complet en avant-saison, jusqu'au mois de juillet et août, où là, en haute saison... On a des campings qui se remplissent naturellement, mais on a effectivement sur la haute saison, quand nos établissements sont complets, qu'ils soient complets par une clientèle étrangère ou une clientèle française, on n'a pas de différence. Donc, il n'y a pas de surfréquentation ou de surtourisme en soi pour nous. Donc, ce n'est pas une question vraiment pour notre profession. Et pour revenir effectivement sur la période pandémie ou Covid, nous, on a eu effectivement peu de clients à la fois français et étrangers jusqu'à la réouverture. des vannes, c'est-à-dire fin juin. Donc on a eu un impact forcément de cette situation sanitaire avec peu ou pas de clients étrangers qui sont venus dans nos établissements. Et à partir de fin juin, quand on a pu réouvrir le camping, effectivement, on a eu une clientèle essentiellement quand même française. Donc on voit cet impact fort puisque nous, dans notre établissement, mais aussi chez nos confrères, la clientèle étrangère de basse saison est quand même très intéressante. Et on le ressent puisque... Entre les clients étrangers qui ne sont pas venus en avant-saison quand tout était fermé, et puis une petite crainte de venir pendant la haute saison, il y a un impact non négligeable sur le chiffre d'affaires de nos établissements. Et pour notre part, on est à plus de 300 000 euros d'impact sur cette clientèle-là. Donc c'est très important, en sachant que la haute saison nous rattrape puisque les prix sont un peu plus élevés. Mais 300 000 euros, effectivement, sur un chiffre d'affaires, sur un établissement, c'est très impactant.

  • Speaker #0

    On voit aussi qu'il y a certaines entreprises qui travaillent uniquement durant la haute saison. sur la côte littorale, d'ailleurs, plutôt majoritairement, et qui compte principalement sur cet afflux touristique important durant l'été pour faire le chiffre d'affaires de l'année. On le voit notamment sur les îles. Est-ce que c'est un modèle à revoir ? Quel est ton avis, votre avis, peut-être plus Morgane là-dessus, sur cette question au niveau professionnel ?

  • Speaker #1

    Nous, sur l'hôtellerie de plein air, ce qui est sûr, c'est que la tendance, elle est à équilibrer les différentes forces. C'est-à-dire que la clientèle française est à privilégier, parce que c'est plus simple à aller effectivement chercher. Mais la clientèle internationale est, on va dire, étrangère de proximité, puisqu'on est quand même sur un arc très proche en termes de destination. C'est une clientèle européenne sur l'hôtellerie de plein air. Nous, effectivement, sans cette clientèle-là, on a parlé de la pandémie, où effectivement, ils ne pouvaient pas venir. Et aussi la clientèle française, il y avait forcément une forme de frilosité.

  • Speaker #0

    Mais aussi l'année dernière,

  • Speaker #1

    on a été en conquête plus sur la clientèle française pendant la pandémie. Mais sur la partie étrangère, l'année dernière, avec certains impacts que l'on a pu connaître, réorganisation politique, on a eu aussi une météo un petit peu plus capricieuse. On était vraiment contents de trouver cette clientèle étrangère. Puisque si elle n'était pas là, on aurait eu un impact aussi sur nos chiffres d'affaires, sur nos établissements, et c'est-à-dire derrière aussi sur nos investissements.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une impression de surtourisme aujourd'hui, VS, il y a 30 ans, ou 20 ans même par exemple ? Ou est-ce que c'est un sujet très médiatique en ce moment, qui est finalement un faux sujet parce qu'on n'a pas de... d'explosion du tourisme et de réception de la clientèle étrangère ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un faux sujet, effectivement, parce que qui dit sur tourisme dirait une suractivité. Nos établissements sont tous montés en gamme, donc on est plutôt à supprimer des emplacements dans nos établissements. Si je reprends mon exemple, très simple, quand on était à l'époque en deux étoiles, on était à 189 emplacements, sur le même périmètre, sur la même superficie. On est passé de 189 à 169. Après, on a eu aussi des conditions réglementaires quand on monte en gamme, mais aussi réglementaires toujours, mais suite à des aléas climatiques comme nous, à la tempête Xintia que l'on a subie. Derrière, on est aujourd'hui à 151 emplacements. Donc effectivement, c'est de là à dire qu'on fait du sur-tourisme. On essaye d'optimiser la basse et la moyenne saison, de toujours travailler, bien entendu, la haute saison, juillet-août, qui fait partie intégrante et de manière importante de notre chiffre d'affaires. Mais cette période d'avant-saison et d'après-saison, elle est hyper importante. Et il y a une vingtaine d'années, on pouvait dire qu'on avait une clientèle française qui faisait l'effort de venir en caravane, de venir en camping-car le week-end. Aujourd'hui, c'est moins le cas. Ils privilégient des fois le mobilhome, mais la consommation est différente du produit camping. Aujourd'hui, on est très content d'avoir souvent cette clientèle senior qui voyage beaucoup, qui profitent aussi de prix plus attractifs sur l'avant-saison et l'après-saison. Et donc, on est très content d'avoir cette clientèle qui, en plus, fait tourner nos établissements, nous permet d'avoir une forme de chiffre d'affaires qui est là, qui est récurrent.

  • Speaker #0

    Plus lissé sur l'année,

  • Speaker #1

    surtout,

  • Speaker #0

    peut-être, plus longtemps.

  • Speaker #1

    Plus lissé sur l'année, plus longtemps. Et puis, encore une fois, ce n'est pas que l'hébergement. C'est un ensemble du plan économique du territoire. quand nous... On travaille, on a tous les petits collègues restaurateurs et autres qui travaillent à côté de nous. On a chez nous les restaurateurs qui sont à côté, qui s'impatientent de voir l'établissement, le camping ouvrir, pour pouvoir travailler et remplir leurs établissements en termes de restauration.

  • Speaker #0

    Justement, Pénélope, cette clientèle, elle a aussi parfois envie d'aller dans des endroits plus reculés, qui plaisent moins à la clientèle française. Ils ont parfois des centres d'intérêt qui varient et qui peuvent équilibrer. et trouver un point d'intérêt pour nous, acteurs touristiques, parce que ça va lisser pendant l'année, mais ça va aussi équilibrer sur certains territoires puisque les centres d'intérêt varient.

  • Speaker #2

    Exactement. Il est vraiment nécessaire d'identifier des solutions pour ne pas pénaliser, quand on parle de surtourisme ou de surfréquentation, des secteurs qui en ont vitalement besoin. La venue des clientèles étrangères, pour certains territoires, c'est un vrai levier. pour le développement durable de leur activité, qui s'appuie sur des filières. On parlait de l'euno-tourisme tout à l'heure. Dans les Charentes, par exemple, les Britanniques constituent principalement... Enfin, la première clientèle touristique, c'était 20 % en 2024. Et avec un pouvoir d'achat... plus important que la clientèle française. Donc c'est vrai que c'est cette typologie de clientèle qui permet de diversifier et d'équilibrer l'économie touristique avec un intérêt en effet plus important sur des thématiques bien spécifiques, donc moins orientées sur le littoral et plutôt dans les terres,

  • Speaker #0

    chez nous,

  • Speaker #2

    en tout cas en Charente.

  • Speaker #0

    Et une fois qu'on a parlé de ça, on ne peut pas occulter le volet environnemental. Donc là, on a abordé les centres d'intérêt, mais c'est vrai que... Aujourd'hui, on ne peut pas ne pas penser à l'empreinte carbone de ces clientèles qui forcément viennent de plus loin, mais qui ont peut-être d'autres habitudes, contrairement à la clientèle française. Est-ce qu'on est sur les mêmes problématiques au niveau de l'impact sur l'environnement ? Qu'est-ce que toi, Morgane, tu observes par rapport aux transports, par rapport aux habitudes de vie sur place ?

  • Speaker #1

    À l'instar un petit peu du surtourisme, moi je serais plutôt... à tempérer sur ce sujet d'empreintes carbone. Que ce soit dans l'hôtellerie de plein air ou dans l'ensemble du secteur du tourisme, on a forcément un impact carbone sur le fait que ces clientèles étrangères ont des centaines ou des milliers de kilomètres à faire pour venir nous voir et venir consommer le territoire. Il n'empêche que sur notre secteur précis de l'hôtellerie de plein air, on se rend compte qu'au-delà du transport de venir des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne, on a effectivement grosso modo un arc d'à peu près 1000 kilomètres. Quand ils ont fait ce transport de 1000 kilomètres, quand ils sont sur place, en fait, ils consomment de manière très slow, très vers la destination. Donc, on en a parlé tout à l'heure, plutôt friands des pistes cyclables. Et quand ils sont, parce qu'il y a quand même un avènement aussi du camping-car dans l'hôtellerie de plein air, la caravane est toujours présente. mais quand ils sont en camping-car, ils ne vont pas se déplacer. tous les jours avec le camping-car, sortir le camping-car du camping pour aller faire leurs courses, etc. Donc, ils consomment dans nos établissements, ils consomment sur le territoire. Et puis, effectivement, à nous aussi de mettre en place. Et puis, aux institutionnels, sur le tri des déchets, ils sont souvent en avance par rapport à nous. Mais c'est vrai que sur les transports, il y a un vrai sujet. Ils consomment avant de venir, mais sur place, à nous de leur donner des... les bons gestes pour à la fois se véhiculer de manière plus verte, mais ils sont en général consommateurs, comme je le disais, de vélos, pour bien découvrir le territoire en profondeur. Voilà, sur mon établissement, Châtellayon, La Rochelle, ça se fait facilement, c'est plat. Ils consomment aussi le bus, ils consomment aussi le train. Après, à nous de réfléchir pour que ça soit encore plus vertueux à mettre en place des transports qui soient avec un cadencement, avec une... voilà, beaucoup plus intéressant. C'est vrai qu'on est sur Châtellayon, on est content qu'ils restent sur Châtellayon. Mais c'est vrai que quand ils veulent consommer la Rochelle le soir, il n'y a pas de transport pour les emmener. Et puis, leur parler de transport à la demande de TAD, pour eux, c'est un petit peu compliqué. Donc, on peut les aiguiller, on peut les aider. Mais il y a aussi vraiment une réflexion du territoire à avoir.

  • Speaker #0

    Une politique publique à développer sur le transport.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, sur tout ce qui est, effectivement, tri des déchets, voilà, pour la clientèle néerlandaise. On sait qu'ils ont en général 5 bacs minimum chez eux. On a péniblement 2 bacs, voire 3 maintenant avec les biodéchets.

  • Speaker #0

    J'allais en venir justement, Pénélope, sur l'impact en fait. Effectivement, on en parlait d'un pack carrément, mais cette clientèle néerlandaise, est-ce qu'elle conserve toujours ses gestes durables, même en vacances, ou est-ce qu'on observe un relâchement ? On sait que c'est un style de vie qui est quand même assez présent chez eux et qu'ils sont très sensibles à l'écologie. Est-ce que les freins, comme on vient de le dire, viennent... principalement des équipements français, ou c'est un manque d'informations ? Quel est ton ressenti, toi, par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Sur ce sujet, le collectif Destination Côte Atlantique a lancé une étude en 2024 sur la sensibilité de cette clientèle au tourisme durable. Et on a constaté que, comme le disait Morgane, les Néerlandais ont intégré chez eux, dans leur quotidien, plutôt une consommation responsable, trisélective, etc. Mais c'est vrai que, sur leur lieu de vacances, Il y a cette notion de lâcher prise et ce n'est pas uniquement pour la clientèle néerlandaise, c'est un peu tout le monde. Mais c'est vrai que c'est aussi à nous de prendre en compte le fait que c'est normal qu'en vacances, on lâche un peu prise, on lâche les habitudes. Et c'est justement à nous de les inciter à poursuivre tous les efforts qu'ils font chez eux, à la maison.

  • Speaker #0

    En ayant des équipements qui soient adaptés, plus visibles.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, c'est tout l'intérêt d'une internationalisation maîtrisée. En tout cas, on peut difficilement se passer des clientèles étrangères. Mais par contre, on doit réinventer sans doute notre approche pour un tourisme plus vertueux, plus équilibré en tout cas.

  • Speaker #1

    Et si je peux me permettre, Anaïs, c'est de rajouter aussi un point. Au-delà de l'aspect transport au global et puis du tri des déchets, tous les aspects environnementaux, il y a un aspect très important, c'est aussi la durée du séjour de notre clientèle étrangère. Ils font de nombreux kilomètres pour venir. Après, comme je l'ai dit, ils consomment moins, ils polluent moins en étant sur place. Mais c'est aussi la durée du séjour. On est sur des durées minimum de 10 jours. Ils ont fait beaucoup de kilomètres. Ils ne sont pas là pour faire des sauts de puces tous les 2-3 jours sur le territoire. En général, ils vont faire un...

  • Speaker #0

    Ils ne prennent pas l'avion pour passer 2 jours chez nous.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi cet aspect-là. Quand on fait le calcul global de l'empreinte carbone, il faut considérer qu'une fois sur place, ils sont plutôt dans un périmètre assez restreint pour découvrir le territoire. Mais aussi à nous, entre guillemets, de leur proposer les solutions de transport pour aller effectivement sur les différents sites.

  • Speaker #0

    Alors pour conclure, après les échanges que nous avons eu aujourd'hui, la réponse n'est ni simple ni binaire. Oui, les clientèles internationales jouent un rôle économique majeur, notamment dans les territoires qui vivent au rythme du tourisme saisonnier. Elles contribuent aussi à la diversité de l'offre, à la valorisation du savoir-faire français et à la notoriété de nos destinations à l'étranger. Mais leur présence nous oblige à repenser nos modèles. Comment concilier hospitalité et sobriété ? Comment encourager des séjours plus longs, plus doux et plus responsables ? Et surtout, comment faire en sorte que ces visiteurs participent à un tourisme durable et bénéfique pour tous. La clé, comme nous l'avons vu, réside peut-être dans un équilibre maîtrisé, dans une internationalisation raisonnée et dans une meilleure structuration des pratiques à l'échelle locale comme nationale. Merci à Pénélope Audrin et Morgane Moreau pour leurs éclairages précieux. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à vous abonner. A bientôt pour un nouvel épisode pour continuer à penser ensemble le tourisme de demain.

Description

Dans ce nouvel épisode, on interroge l’impact des touristes venus d’ailleurs : levier vital ou mirage doré ?

Retours de terrain, chiffres qui piquent, et idées pour un tourisme plus équilibré. Un podcast pour celles et ceux qui veulent penser autrement l’attractivité à l’international. Spoiler Alert : tout n’est pas si simple !


Avec Pénélope Audrain, cheffe de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique et Morgan Moreau,Gérant du camping Au Port Punay et vice-Président de la FDHPA 17 


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Les Pieds dans le plat, le podcast qui aborde sans langue de bois les problématiques touristiques aux côtés d'experts du secteur public et privé. Au micro, deux invités exposent leur point de vue autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté pour des conversations franches et inspirantes. Des échanges qui ouvrent les esprits pour imaginer de nouvelles solutions et faire face aux changements sociaux. et environnementaux que nous vivons. Cette série est développée et animée par Charente Tourisme avec l'appui technique de la boîte à film pour la réalisation et le montage. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti pour les pieds dans le plat. Bienvenue dans ce nouvel épisode dédié à l'impact économique, social et environnemental des clientèles étrangères dans le secteur touristique. On le sait, le sujet est une problématique particulièrement présente dans des villes très touristiques comme Barcelone, Venise ou encore Paris, et impacte parfois négativement le quotidien des habitants, notamment en matière d'accès au logement et de pollution environnementale. Mais à l'inverse, certains territoires n'accueillent que partiellement dans l'année une clientèle étrangère, qui leur permet de générer la grande majorité de leur chiffre d'affaires. Entre retombées économiques vitales pour certains territoires et empreintes carbone de plus en plus difficiles à ignorer, le tourisme international cristallise les tensions autour de plusieurs questions. Pouvons-nous encore concilier hospitalité, attractivité et sobriété ? À quoi ressemblerait un tourisme plus responsable et respectueux ? Et surtout, qui doit en payer le prix ? Pour répondre à toutes ces questions, j'accueille aujourd'hui Pénélope Audrin, chef de projet pour le contrat de destination Côte Atlantique au sein de Charente Tourisme. Bonjour Pénélope. Bonjour. et Morgane Moreau, gérant du camping au Port Punay et vice-président de la FDHPA 17. Bonjour Morgane.

  • Speaker #1

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Pénélope, avant toute chose, peux-tu nous dire quel poids économique les clientèles étrangères représentent-elles en France et nous dresser un rapide portrait de cette clientèle ?

  • Speaker #2

    Oui, en France, les clientèles internationales représentent un poids important dans le tourisme aujourd'hui. Et selon Atoufrance, les touristes étrangers représentent près de 40% des recettes du tourisme national. Et ce sont les Belges, les Allemands et les Britanniques, nos voisins européens les plus proches finalement, qui ont dépensé le plus ces trois dernières années. Et à l'échelle des Charentes, en 2023, les clientèles étrangères représentaient 21% de la clientèle touristique avec le Royaume-Uni, l'Espagne et les Pays-Bas. Et si on raisonne en termes de dépenses sur place, on observe un écart de 20 à 25% des dépenses. Quand un Français va dépenser 60 euros, un touriste international va dépenser pour 84 euros. Les touristes étrangers, notamment britanniques et néerlandais, séjournent souvent plus longtemps, dépensent davantage pour l'hébergement, en location individuelle, en camping ou en hôtel, lors de la restauration et surtout sur les activités culturelles. Et la clientèle française, quant à elle, consomme moins forcément, puisque... Elle est souvent en résidence secondaire. Donc, ils cuisinent eux-mêmes, ils logent dans la famille ou chez leurs amis.

  • Speaker #0

    Morgane, de ton côté, quel est le profil type de ta clientèle étrangère ? Est-ce que tu vois des similitudes avec ce que Pénélope nous a dit ? Et quel poids ça représente aussi dans ton chiffre d'affaires aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'abonder sur ce qu'a dit Pénélope. Dans l'HPA, dans l'hôtellerie de plein air, on a retrouvé effectivement ces mêmes clientèles. allemande, belge, néerlandaise, britannique, dans des proportions différentes suivant les territoires. Moi, je ressens effectivement sur mon propre établissement des proportions qui sont beaucoup plus importantes. On est un petit peu atypique puisque nous, sur la basse saison et la moyenne saison, on est à plus de 80% de clientèle étrangère et 20% de clientèle française. Et puis, on a une majorité sur notre établissement plutôt de néerlandais dans l'ordre, de belges, de britanniques et d'allemands dans l'ordre. Mais effectivement, ces allemands, ils augmentent plus en proportion ces dernières années. ces dernières années, peut-être grâce au contrat de destination côte atlantique.

  • Speaker #0

    Et c'est sa rejointe que disait Pénéa Pouy tout à l'heure dans les statistiques.

  • Speaker #1

    Voilà, donc effectivement, après le rapport de force se rééquilibre pendant la haute saison où les Français sont en vacances pendant la période estivale. Et on a plutôt un rapport de 50% de chac pour les clients étrangers et 50% pour la clientèle française.

  • Speaker #0

    Maintenant que nous avons abordé l'aspect économique de la clientèle étrangère dans le secteur touristique français, Pénélope, quels sont les points d'intérêt de cette clientèle internationale en France ?

  • Speaker #2

    On a une étude récente Toluna Harris Interactive qui s'appelle Voyager en France, qui a été commandée par Atoufrance et qui montre que la destination France bénéficie vraiment d'une image riche et diversifiée. C'est vraiment ça qui va déclencher le séjour sur cette clientèle internationale. L'attractivité aussi autour de la nature et surtout de notre capacité à à préserver notre patrimoine. C'est vraiment une réputation que notre destination a la chance d'avoir.

  • Speaker #0

    Plus que d'autres pays à l'étranger ?

  • Speaker #2

    Tout à fait, et aussi un attrait pour le shopping et l'art de vivre, ce qu'on disait tout à l'heure. En fait, nos autres points forts, ça reste aussi l'accessibilité de nos destinations par les transports en commun, avec des grandes villes qui permettent quand même facilement de... de rejoindre la France. Et puis, ce qui fait aussi la différence, c'est notre offre diversifiée d'hébergement. On a un panel d'hébergement qui permet de pouvoir plaire au plus grand nombre en fonction de plein de critères différents. Et on a également, on va dire, tout le côté filière, notamment le no-tourisme, qui sont aujourd'hui assez bien identifiés en France. On sait qu'on va pouvoir trouver cette offre un petit peu partout sur le territoire français. Voilà, exactement. C'est un peu une valeur sûre. Et c'est vrai que du coup, si l'enjeu économique est vraiment central, c'est cette clientèle internationale aussi qui participe fortement à la notoriété de la France à l'étranger. Et toi,

  • Speaker #0

    Morgane, quelle différence tu observes dans les tendances de voyage de la clientèle internationale versus la clientèle française, même si je sais qu'on est en rapport 80-20 ? Est-ce que tu ressens une surfréquentation sur ton site d'hébergement depuis son ouverture ? Il y a aussi un autre événement qui a marqué le secteur touristique et pas que, c'est le Covid. Quel impact financier ça a eu sur ton chiffre d'affaires ?

  • Speaker #1

    La clientèle étrangère est très intéressée par la découverte de la région, son patrimoine culturel et gastronomique. Nous, on n'a pas de surfréquentation repérée puisqu'on est rarement complet en avant-saison, jusqu'au mois de juillet et août, où là, en haute saison... On a des campings qui se remplissent naturellement, mais on a effectivement sur la haute saison, quand nos établissements sont complets, qu'ils soient complets par une clientèle étrangère ou une clientèle française, on n'a pas de différence. Donc, il n'y a pas de surfréquentation ou de surtourisme en soi pour nous. Donc, ce n'est pas une question vraiment pour notre profession. Et pour revenir effectivement sur la période pandémie ou Covid, nous, on a eu effectivement peu de clients à la fois français et étrangers jusqu'à la réouverture. des vannes, c'est-à-dire fin juin. Donc on a eu un impact forcément de cette situation sanitaire avec peu ou pas de clients étrangers qui sont venus dans nos établissements. Et à partir de fin juin, quand on a pu réouvrir le camping, effectivement, on a eu une clientèle essentiellement quand même française. Donc on voit cet impact fort puisque nous, dans notre établissement, mais aussi chez nos confrères, la clientèle étrangère de basse saison est quand même très intéressante. Et on le ressent puisque... Entre les clients étrangers qui ne sont pas venus en avant-saison quand tout était fermé, et puis une petite crainte de venir pendant la haute saison, il y a un impact non négligeable sur le chiffre d'affaires de nos établissements. Et pour notre part, on est à plus de 300 000 euros d'impact sur cette clientèle-là. Donc c'est très important, en sachant que la haute saison nous rattrape puisque les prix sont un peu plus élevés. Mais 300 000 euros, effectivement, sur un chiffre d'affaires, sur un établissement, c'est très impactant.

  • Speaker #0

    On voit aussi qu'il y a certaines entreprises qui travaillent uniquement durant la haute saison. sur la côte littorale, d'ailleurs, plutôt majoritairement, et qui compte principalement sur cet afflux touristique important durant l'été pour faire le chiffre d'affaires de l'année. On le voit notamment sur les îles. Est-ce que c'est un modèle à revoir ? Quel est ton avis, votre avis, peut-être plus Morgane là-dessus, sur cette question au niveau professionnel ?

  • Speaker #1

    Nous, sur l'hôtellerie de plein air, ce qui est sûr, c'est que la tendance, elle est à équilibrer les différentes forces. C'est-à-dire que la clientèle française est à privilégier, parce que c'est plus simple à aller effectivement chercher. Mais la clientèle internationale est, on va dire, étrangère de proximité, puisqu'on est quand même sur un arc très proche en termes de destination. C'est une clientèle européenne sur l'hôtellerie de plein air. Nous, effectivement, sans cette clientèle-là, on a parlé de la pandémie, où effectivement, ils ne pouvaient pas venir. Et aussi la clientèle française, il y avait forcément une forme de frilosité.

  • Speaker #0

    Mais aussi l'année dernière,

  • Speaker #1

    on a été en conquête plus sur la clientèle française pendant la pandémie. Mais sur la partie étrangère, l'année dernière, avec certains impacts que l'on a pu connaître, réorganisation politique, on a eu aussi une météo un petit peu plus capricieuse. On était vraiment contents de trouver cette clientèle étrangère. Puisque si elle n'était pas là, on aurait eu un impact aussi sur nos chiffres d'affaires, sur nos établissements, et c'est-à-dire derrière aussi sur nos investissements.

  • Speaker #0

    Et est-ce que tu as une impression de surtourisme aujourd'hui, VS, il y a 30 ans, ou 20 ans même par exemple ? Ou est-ce que c'est un sujet très médiatique en ce moment, qui est finalement un faux sujet parce qu'on n'a pas de... d'explosion du tourisme et de réception de la clientèle étrangère ?

  • Speaker #1

    Pour moi c'est un faux sujet, effectivement, parce que qui dit sur tourisme dirait une suractivité. Nos établissements sont tous montés en gamme, donc on est plutôt à supprimer des emplacements dans nos établissements. Si je reprends mon exemple, très simple, quand on était à l'époque en deux étoiles, on était à 189 emplacements, sur le même périmètre, sur la même superficie. On est passé de 189 à 169. Après, on a eu aussi des conditions réglementaires quand on monte en gamme, mais aussi réglementaires toujours, mais suite à des aléas climatiques comme nous, à la tempête Xintia que l'on a subie. Derrière, on est aujourd'hui à 151 emplacements. Donc effectivement, c'est de là à dire qu'on fait du sur-tourisme. On essaye d'optimiser la basse et la moyenne saison, de toujours travailler, bien entendu, la haute saison, juillet-août, qui fait partie intégrante et de manière importante de notre chiffre d'affaires. Mais cette période d'avant-saison et d'après-saison, elle est hyper importante. Et il y a une vingtaine d'années, on pouvait dire qu'on avait une clientèle française qui faisait l'effort de venir en caravane, de venir en camping-car le week-end. Aujourd'hui, c'est moins le cas. Ils privilégient des fois le mobilhome, mais la consommation est différente du produit camping. Aujourd'hui, on est très content d'avoir souvent cette clientèle senior qui voyage beaucoup, qui profitent aussi de prix plus attractifs sur l'avant-saison et l'après-saison. Et donc, on est très content d'avoir cette clientèle qui, en plus, fait tourner nos établissements, nous permet d'avoir une forme de chiffre d'affaires qui est là, qui est récurrent.

  • Speaker #0

    Plus lissé sur l'année,

  • Speaker #1

    surtout,

  • Speaker #0

    peut-être, plus longtemps.

  • Speaker #1

    Plus lissé sur l'année, plus longtemps. Et puis, encore une fois, ce n'est pas que l'hébergement. C'est un ensemble du plan économique du territoire. quand nous... On travaille, on a tous les petits collègues restaurateurs et autres qui travaillent à côté de nous. On a chez nous les restaurateurs qui sont à côté, qui s'impatientent de voir l'établissement, le camping ouvrir, pour pouvoir travailler et remplir leurs établissements en termes de restauration.

  • Speaker #0

    Justement, Pénélope, cette clientèle, elle a aussi parfois envie d'aller dans des endroits plus reculés, qui plaisent moins à la clientèle française. Ils ont parfois des centres d'intérêt qui varient et qui peuvent équilibrer. et trouver un point d'intérêt pour nous, acteurs touristiques, parce que ça va lisser pendant l'année, mais ça va aussi équilibrer sur certains territoires puisque les centres d'intérêt varient.

  • Speaker #2

    Exactement. Il est vraiment nécessaire d'identifier des solutions pour ne pas pénaliser, quand on parle de surtourisme ou de surfréquentation, des secteurs qui en ont vitalement besoin. La venue des clientèles étrangères, pour certains territoires, c'est un vrai levier. pour le développement durable de leur activité, qui s'appuie sur des filières. On parlait de l'euno-tourisme tout à l'heure. Dans les Charentes, par exemple, les Britanniques constituent principalement... Enfin, la première clientèle touristique, c'était 20 % en 2024. Et avec un pouvoir d'achat... plus important que la clientèle française. Donc c'est vrai que c'est cette typologie de clientèle qui permet de diversifier et d'équilibrer l'économie touristique avec un intérêt en effet plus important sur des thématiques bien spécifiques, donc moins orientées sur le littoral et plutôt dans les terres,

  • Speaker #0

    chez nous,

  • Speaker #2

    en tout cas en Charente.

  • Speaker #0

    Et une fois qu'on a parlé de ça, on ne peut pas occulter le volet environnemental. Donc là, on a abordé les centres d'intérêt, mais c'est vrai que... Aujourd'hui, on ne peut pas ne pas penser à l'empreinte carbone de ces clientèles qui forcément viennent de plus loin, mais qui ont peut-être d'autres habitudes, contrairement à la clientèle française. Est-ce qu'on est sur les mêmes problématiques au niveau de l'impact sur l'environnement ? Qu'est-ce que toi, Morgane, tu observes par rapport aux transports, par rapport aux habitudes de vie sur place ?

  • Speaker #1

    À l'instar un petit peu du surtourisme, moi je serais plutôt... à tempérer sur ce sujet d'empreintes carbone. Que ce soit dans l'hôtellerie de plein air ou dans l'ensemble du secteur du tourisme, on a forcément un impact carbone sur le fait que ces clientèles étrangères ont des centaines ou des milliers de kilomètres à faire pour venir nous voir et venir consommer le territoire. Il n'empêche que sur notre secteur précis de l'hôtellerie de plein air, on se rend compte qu'au-delà du transport de venir des Pays-Bas, de Belgique, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne, on a effectivement grosso modo un arc d'à peu près 1000 kilomètres. Quand ils ont fait ce transport de 1000 kilomètres, quand ils sont sur place, en fait, ils consomment de manière très slow, très vers la destination. Donc, on en a parlé tout à l'heure, plutôt friands des pistes cyclables. Et quand ils sont, parce qu'il y a quand même un avènement aussi du camping-car dans l'hôtellerie de plein air, la caravane est toujours présente. mais quand ils sont en camping-car, ils ne vont pas se déplacer. tous les jours avec le camping-car, sortir le camping-car du camping pour aller faire leurs courses, etc. Donc, ils consomment dans nos établissements, ils consomment sur le territoire. Et puis, effectivement, à nous aussi de mettre en place. Et puis, aux institutionnels, sur le tri des déchets, ils sont souvent en avance par rapport à nous. Mais c'est vrai que sur les transports, il y a un vrai sujet. Ils consomment avant de venir, mais sur place, à nous de leur donner des... les bons gestes pour à la fois se véhiculer de manière plus verte, mais ils sont en général consommateurs, comme je le disais, de vélos, pour bien découvrir le territoire en profondeur. Voilà, sur mon établissement, Châtellayon, La Rochelle, ça se fait facilement, c'est plat. Ils consomment aussi le bus, ils consomment aussi le train. Après, à nous de réfléchir pour que ça soit encore plus vertueux à mettre en place des transports qui soient avec un cadencement, avec une... voilà, beaucoup plus intéressant. C'est vrai qu'on est sur Châtellayon, on est content qu'ils restent sur Châtellayon. Mais c'est vrai que quand ils veulent consommer la Rochelle le soir, il n'y a pas de transport pour les emmener. Et puis, leur parler de transport à la demande de TAD, pour eux, c'est un petit peu compliqué. Donc, on peut les aiguiller, on peut les aider. Mais il y a aussi vraiment une réflexion du territoire à avoir.

  • Speaker #0

    Une politique publique à développer sur le transport.

  • Speaker #1

    Exactement. Après, sur tout ce qui est, effectivement, tri des déchets, voilà, pour la clientèle néerlandaise. On sait qu'ils ont en général 5 bacs minimum chez eux. On a péniblement 2 bacs, voire 3 maintenant avec les biodéchets.

  • Speaker #0

    J'allais en venir justement, Pénélope, sur l'impact en fait. Effectivement, on en parlait d'un pack carrément, mais cette clientèle néerlandaise, est-ce qu'elle conserve toujours ses gestes durables, même en vacances, ou est-ce qu'on observe un relâchement ? On sait que c'est un style de vie qui est quand même assez présent chez eux et qu'ils sont très sensibles à l'écologie. Est-ce que les freins, comme on vient de le dire, viennent... principalement des équipements français, ou c'est un manque d'informations ? Quel est ton ressenti, toi, par rapport à ça ?

  • Speaker #2

    Sur ce sujet, le collectif Destination Côte Atlantique a lancé une étude en 2024 sur la sensibilité de cette clientèle au tourisme durable. Et on a constaté que, comme le disait Morgane, les Néerlandais ont intégré chez eux, dans leur quotidien, plutôt une consommation responsable, trisélective, etc. Mais c'est vrai que, sur leur lieu de vacances, Il y a cette notion de lâcher prise et ce n'est pas uniquement pour la clientèle néerlandaise, c'est un peu tout le monde. Mais c'est vrai que c'est aussi à nous de prendre en compte le fait que c'est normal qu'en vacances, on lâche un peu prise, on lâche les habitudes. Et c'est justement à nous de les inciter à poursuivre tous les efforts qu'ils font chez eux, à la maison.

  • Speaker #0

    En ayant des équipements qui soient adaptés, plus visibles.

  • Speaker #2

    Et c'est vrai que du coup, c'est tout l'intérêt d'une internationalisation maîtrisée. En tout cas, on peut difficilement se passer des clientèles étrangères. Mais par contre, on doit réinventer sans doute notre approche pour un tourisme plus vertueux, plus équilibré en tout cas.

  • Speaker #1

    Et si je peux me permettre, Anaïs, c'est de rajouter aussi un point. Au-delà de l'aspect transport au global et puis du tri des déchets, tous les aspects environnementaux, il y a un aspect très important, c'est aussi la durée du séjour de notre clientèle étrangère. Ils font de nombreux kilomètres pour venir. Après, comme je l'ai dit, ils consomment moins, ils polluent moins en étant sur place. Mais c'est aussi la durée du séjour. On est sur des durées minimum de 10 jours. Ils ont fait beaucoup de kilomètres. Ils ne sont pas là pour faire des sauts de puces tous les 2-3 jours sur le territoire. En général, ils vont faire un...

  • Speaker #0

    Ils ne prennent pas l'avion pour passer 2 jours chez nous.

  • Speaker #1

    Exactement. Il y a aussi cet aspect-là. Quand on fait le calcul global de l'empreinte carbone, il faut considérer qu'une fois sur place, ils sont plutôt dans un périmètre assez restreint pour découvrir le territoire. Mais aussi à nous, entre guillemets, de leur proposer les solutions de transport pour aller effectivement sur les différents sites.

  • Speaker #0

    Alors pour conclure, après les échanges que nous avons eu aujourd'hui, la réponse n'est ni simple ni binaire. Oui, les clientèles internationales jouent un rôle économique majeur, notamment dans les territoires qui vivent au rythme du tourisme saisonnier. Elles contribuent aussi à la diversité de l'offre, à la valorisation du savoir-faire français et à la notoriété de nos destinations à l'étranger. Mais leur présence nous oblige à repenser nos modèles. Comment concilier hospitalité et sobriété ? Comment encourager des séjours plus longs, plus doux et plus responsables ? Et surtout, comment faire en sorte que ces visiteurs participent à un tourisme durable et bénéfique pour tous. La clé, comme nous l'avons vu, réside peut-être dans un équilibre maîtrisé, dans une internationalisation raisonnée et dans une meilleure structuration des pratiques à l'échelle locale comme nationale. Merci à Pénélope Audrin et Morgane Moreau pour leurs éclairages précieux. Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager et à vous abonner. A bientôt pour un nouvel épisode pour continuer à penser ensemble le tourisme de demain.

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