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Les Pieds dans le Plat : le podcast Tourisme

Eau et Tourisme : gérer demain ou profiter aujourd’hui ?

Eau et Tourisme : gérer demain ou profiter aujourd’hui ?

17min |16/10/2025
Play
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17min |16/10/2025
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Description

Entre piscines à remplir, robinets sous tension et nappes phréatiques en berne, chaque année, la saison touristique met la ressource en eau de nos territoires à rude épreuve.


Faut-il choisir entre le confort des vacanciers et la sobriété des ressources ? Pas si simple… Car derrière la pénurie s’inventent déjà les modèles d’un tourisme plus sobre, plus malin…et surtout plus durable.


Avec Cécile Triballier, Directrice de la Transition Environnementale de Charentes Tourisme et Peggy Gautier, Chargée de mission Développement Durable d’Eau 17


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • inspirante et franche autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté. Les échanges qui bousculent les idées reçues, ouvrent les esprits et nous aident à imaginer des solutions concrètes face aux changements sociaux et environnementaux que nous traversons. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon sans détour au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti, on va les pieds dans le plat ! Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast Les Pieds dans le plat. Aujourd'hui, nous allons évoquer ensemble un sujet vital pour l'existence même de l'activité touristique, la ressource en eau. 2024 en Catalogne, au plus fort de la sécheresse subie par la région espagnole, la consommation d'eau avait été limitée à 100 litres d'eau quotidien, y compris pour les touristes. Autre situation, en 2025 à Izmir, les habitants de la station balnéaire turque connaissent des coupures d'eau quotidiennes, mais pas les touristes, épargnés pour leur... confort hôtelier. Des situations différentes qui traduisent du difficile combat à mener concernant la préservation et le partage de la ressource en eau. Si la France n'a pas encore connu de cas aussi extrêmes, la situation demeure préoccupante pour les gestionnaires de notre or bleu. Débutons notre plongée dans les enjeux autour des eaux de loisirs grâce à nos deux experts du jour. Cécile Triballier, bonjour. Bonjour. Tu es directrice de la transition environnementale de Charentourisme et Peggy Gauthier. Bonjour Peggy. Bonjour. chargé de mission développement durable au sein de la structure O17, qui est l'autorité organisatrice des services d'eau de la Charente-Maritime. On commence tout de suite, Cécile, on a aisément compris les enjeux. Dans ce contexte tendu, pouvons-nous parler d'une surexploitation de cette richesse du quotidien ? Il est tout à fait juste de parler d'or bleu. En effet, alors que l'eau recouvre la majorité de notre Terre, surnommée à ce titre planète bleue, plus de 97% de cette eau est salée, l'eau douce représentant moins de 3% de ce volume. Cette relativement faible disponibilité de ressources en eau douce est aujourd'hui fortement perturbée par le dérèglement climatique, rendant le cycle de l'eau erratique avec une répartition des pluies inégale entre les saisons et les territoires, oscillant entre le trop du fait des inondations et le manque via des sécheresses de plus en plus fortes et récurrentes. Dans un rapport très récent du Secrétariat général à la planification écologique, qu'il est rappelé que les études prospectives prévoient d'ici à 2050 une baisse. conséquente des volumes d'eau renouvelable. Cette baisse des volumes d'eau générée par les précipitations qui alimentent les nappes, ou ruissellent vers les cours d'eau et les lacs, s'annonce déjà supérieure à l'intégralité des prélèvements actuels. Les projections en besoin de consommation théorique prévoient selon un scénario tendanciel de doubler du fait de l'essor de l'irrigation et de l'augmentation de l'évapotranspiration. Evapotranspiration, en gros, L'eau qui passe dans l'air à l'état de vapeur du fait de la transpiration des plantes et de l'évaporation directe des sols. Mais Cécile, au-delà de la quantité, j'imagine qu'il y a un problème de qualité aussi ? Oui, à l'enjeu crucial de la quantité nécessaire s'ajoute l'enjeu de la qualité de cette eau. Il s'agit là d'un défi de plus à considérer dans la gestion de la ressource en eau. Et au-delà de la consommation vitale et visible du quotidien liée à l'hygiène, l'hydratation, l'alimentation, le lavage, On oublie souvent de considérer l'empreinte eau ou l'eau virtuelle, des quantités d'eau importantes auxquelles on ne songe pas, la partie en gros immergée de l'iceberg, liée à la production de tout ce que l'on achète et consomme. On ne se posait plus la question de l'accès à l'eau et le fait d'avoir en quelques secondes de l'eau depuis nos robinets nous semblait acquis. Alors que ne plus avoir d'eau potable au robinet, c'est parfois déjà un fait, même en France. C'est vrai qu'on se questionne finalement trop peu sur l'origine de l'eau. Peggy, du codé de la Charente-Maritime, comment ça fonctionne avec O17 ? Donc O17, c'est le service public qui gère l'eau potable et les eaux usées, ce qu'on appelle l'assainissement, pour le compte des communautés de communes, communautés d'agglomérations, et donc pour plus de 450 000 habitants en Charente-Maritime, répartis sur 431 communes. Et dans le département, l'eau provient de plusieurs sources. Le fleuve Charente, pour un tiers, et des nappes de surface, qu'on appelle des nappes libres et des nappes... plus profonde, dite semi-captive ou captive. A partir de ces ressources, l'eau est potabilisée et desservie sur tout le territoire. Et l'été, en Charente-Maritime, on connaît des tensions sur la ressource. La demande est très élevée du fait de nos usages estivaux et de l'afflux de population touristique. Tout l'enjeu est de dimensionner les ouvrages du département pour passer les points testivals de consommation du matin et du soir, entre le 14 juillet et le 15 août. Et pour répondre à cette question essentielle de la ressource en eau, en particulier sur ces temps forts, vous avez mené en 2022 une grande étude prospective, c'est bien ça ? C'est bien ça, à l'été 2022, on a lancé une étude prospective, baptisée l'eau du futur. L'idée était de prendre en compte les effets du changement climatique dans la gestion de l'eau potable et se projeter à l'horizon 2035 et 2050. Alors qu'est-ce qui ressort de cette étude ? On se rend compte qu'il y aura une demande en eau qui sera vraiment en hausse sur le littoral, une saison touristique qui va s'étirer avec la hausse des températures, des pics de consommation qui sont liés aux journées qui seront plus chaudes. très chaudes, une population permanente en augmentation et une capacité du fleuve Charente qui pourrait chuter, elle, de 20 à 30%. Donc résultat, dès 2035, l'équilibre entre besoins estivaux et ressources disponibles devient incertain. Et malheureusement, en 2050, sur le littoral charentais, il est carrément rompu. Seuls les secteurs un peu plus intérieurs du département resteraient en excédent d'eau. Oui, puis 2035, c'est demain finalement. À vous écouter, on comprend mieux à quel point la ressource en eau est vitale, mais aussi à quel point elle révèle la vulnérabilité de nos territoires touristiques. Votre étude démontre que le scénario de pénurie est loin d'être une fiction d'ici une décennie. Une petite question provoque Cécile, mais un jour prochain, faudra-t-il choisir entre remplir la piscine d'un camping ou laisser les habitants se doucher ? Parce qu'on comprend que le tourisme a besoin d'eau en abondance pour survivre. Eh oui, question cruciale. L'eau, c'est le levier d'attractivité numéro un du tourisme. La mer bien sûr, mais rien de tel également qu'un lac scintillant, une rivière paisible ou une belle piscine pour faire briller une destination. On aime les spots bleus, ils attirent, ils vendent du rêve. Si l'eau vient à manquer, c'est précisément tout un modèle qui prend l'eau et ce n'est pas juste une question de décor et de cadre, elle compromet la pérennité de l'ensemble de l'activité touristique car sans eau, il est impossible de faire fonctionner les infrastructures. Remplir les piscines, arroser les jardins de l'hôtel, garantir les douches aux vacanciers tout droit sortis de la plage, pratiquer des activités aquatiques. Comme l'indiquait Peggy, au moment où les cours d'eau atteignent leur niveau le plus bas de l'année, les territoires touristiques atteignent leur pic de fréquentation, avec une consommation d'eau qui grimpe jusqu'à plus 40%. En clair, on consomme plus d'eau au moment où elle est la moins disponible. Cette concomitance entraîne un défi de gestion du volume de la ressource. et peut générer des coûts d'exploitation supplémentaires pour garantir le maintien de la qualité des prestations, voire le maintien même de ces prestations en cas de pénurie. Merci Cécile. Peggy, on comprend que la filière touristique participe fortement aux situations de stress hydrique sur nos territoires. Malgré tout, avez-vous des chiffres qui illustrent, qui démontrent son impact ? Oui, prenons un exemple concret que tout le monde connaît, l'île de Ré. Sur l'île de Ré, il n'y a pas d'eau. Pas d'eau potable. Donc l'hiver, elle, elle compte environ 18 000 habitants, mais l'été, elle passe à 150 000. Cette attractivité entraîne une explosion des besoins en période estivale sur cette zone. Et cela constitue un défi de taille à relever pour le bon approvisionnement en eau potable, mais aussi pour l'assainissement des eaux usées en été. Ça, c'est un autre sujet de podcast, peut-être. Et pour donner un ordre de grandeur, pour répondre à ces défis, l'usine Lucien Grand, qui est à Saint-Hyppolite, c'est la plus grosse usine de production d'eau potable de Charente-Maritime. Et elle dessert une grande partie du littoral du département, jusqu'au bout de l'île de Ré et sur l'île de Léon. Et en été, elle doit quasiment doubler sa production, en passant de 30 000 à plus de 60 000 m3 par jour. Si on regarde de près la consommation d'eau dans le tourisme, si on zoome un peu sur le tourisme, trois postes ressortent plus fortement, d'après des données fournies par la Direction générale des entreprises en 2024. D'abord, l'hébergement, qui pèse près de 60% des prélèvements. Et là, les écarts sont frappants. entre nuit et en village vacances avec un espace aquatique. On estime que c'est autour de 439 litres par personne, contre 132 dans des locations entre particuliers ou des résidences secondaires. Ensuite, il y a la restauration qui arrive en deuxième position avec plus d'un quart de la consommation totale, avec là encore de gros contrastes en fonction de la taille du restaurant, du volume de service. Et enfin, des structures moins nombreuses mais très gourmandes, on a les golfs. Un parcours de 18 trous, par exemple, c'est en moyenne 50 000 m3 d'eau par an. On peut mettre en regard avec l'ampleur relativement limitée de la pratique. Il y a d'autres sources de prélèvements en eau dans le secteur touristique. Ça se répartit entre les sites de loisirs, dont les parcs aquatiques, qui eux prélèvent en moyenne 237 litres par visiteur, ou aussi des sites culturels, le transport fluvial, etc. Et ces tendances se retrouvent bien entendu aussi en Charente-Maritime. Les campings sur notre territoire, par exemple, ils comptent parmi les plus gros consommateurs d'eau potable. Ce qui explique pourquoi Odyssée travaille avec eux depuis plusieurs années sur des actions de terrain. Merci Peggy, vous me tournez la perche pour parler bien sûr solutions, parce qu'au-delà du constat qu'on vient de faire, il y a le passage à l'acte pour éviter certains scénarios catastrophes. Et le risque aussi, c'est une remise en cause du tourisme par les habitants à travers le problème du partage équitable de l'eau, on l'a bien compris. Cécile, à l'échelle d'un territoire, d'une destination, d'une filière, peut-on réellement passer à l'action ? Depuis quelques années, de plus en plus de communes connaissent ce que l'on appelle un état de rupture, ce qui se traduit par plus assez d'eau pour tout le monde, donc rationnement, horaires de consolimité et approvisionnement via des citernes. Les arrêtés de restriction ne sont plus des exceptions, ils deviennent la norme. Et pas uniquement l'été. La vraie surprise, c'est la recrudescence de ces arrêtés en arrière-saison, de septembre à novembre, quand la ressource a déjà été ponctionnée tout l'été. Évidemment, dans ce contexte, on a... tout intérêt à éviter de rentrer dans le match absurde eau pour les touristes versus eau pour les habitants. Le tourisme n'est pas seul responsable, on peut penser aussi à l'impact de l'agriculture, mais il ne peut pas être hors sol et s'il veut durer, il va falloir soutenir un tourisme hydro-résilient. Il convient de favoriser la sobriété des usages, c'est d'ailleurs l'axe 1 du plan eau national qui vise à atteindre au moins 10% d'économie d'eau d'ici à 2030. Si de nombreux efforts restent à faire pour correspondre aux réalités environnementales actuelles, la DGE cependant estime que les acteurs du tourisme, malgré des sensibilités et des maturités variées, sont déjà largement engagés pour économiser l'eau. Au-delà de la sensibilisation des sociopros et des consommateurs de la destination, qui n'en reste pas moins nécessaire, il convient d'accompagner plus fortement la mise en place de plans d'adaptation à l'économie de la ressource. La réalisation d'audits de consommation pour identifier les principaux postes de consommation ainsi que la chasse aux fuites sont impréalables. A partir de là, il est possible d'identifier des pistes d'action prioritaires selon la structure, adaptation des équipements via des solutions hydroéconomes, récupération des eaux de pluie, recyclage des eaux grises. Des solutions innovantes voient le jour sur le marché, tant en termes de réduction que de récupération et traitement des eaux et leur déploiement est à fortement favorisé. Il est essentiel en effet de revoir le modèle et d'anticiper au risque de subir. Et plutôt qu'interdire demain, il convient de choisir de faire tout de suite autrement. On parle de restrictions. Peggy, vous êtes au cœur du réacteur en matière de solutions d'accompagnement. Quelles sont finalement les solutions pour éviter ces restrictions qui existent déjà ? Oui, alors déjà, comment fonctionnent ces restrictions ? En cas de sécheresse, l'État via les préfectures peuvent imposer des restrictions d'usage de l'eau. Ces mesures, elles varient selon la gravité de la situation sur un bassin versant. Ça passe de la simple vigilance jusqu'à des stades de crise où seuls les usages prioritaires sont maintenus. On imaginera bien que les usages d'eau, de loisirs ne sont pas prioritaires. Et fin août 2025, plusieurs bassins comme la Seudre, la Boutonne ou la Charente sur nos territoires étaient déjà en crise. Mais l'enjeu, c'est surtout d'éviter d'en arriver là. Et pour ça, Odyssée a construit une stratégie d'adaptation à l'horizon 2035-2050 avec un message simple, connaître, réduire, substituer. Alors connaître c'est quoi ? Connaître c'est mieux suivre ses consommations, traquer les fuites. Par exemple, une piscine communautaire qui va équiper tout son réseau interne de capteurs de fuites. Réduire c'est quoi ? Comme on a parlé de ceci, c'est installer des équipements hydroéconomiques. Les baisses de consommation ne sont vraiment pas négligeables quand on équipe les douches, les robinets, les toilettes. Et également quand on sensibilise ses clients, ses équipes, ses salariés pour mieux gérer, que ce soit les espaces verts, les piscines à optimiser ou encore à adopter des méthodes de ménage à sec. D'ailleurs, Odyssée accompagne par exemple des campings depuis deux ans avec une charte qui s'appelle « Mon camping s'engage » . Et substituer. Substituer, cette phase-là a pris beaucoup d'ampleur, ce que la législation a beaucoup évolué et permet aujourd'hui de passer à l'acte. Donc c'est quoi ? C'est développer de nouvelles ressources qui sont alternatives à l'eau potable. Comme par exemple la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux grises. Les eaux grises, c'est les eaux qui sont issues des douches, des lavabos, des machines à laver. Ou encore l'eau de vidange des piscines collectives, ou l'eau de renouvellement quotidien des bassins, ou de lavage des filtres de piscines. Là se dessine un réel potentiel. Certaines expérimentations sont d'ailleurs déjà en cours dans le département, de certains campings, de certaines collectivités, et notamment aussi pour l'arrosage de golf ou pour des usages sanitaires. Mais l'innovation coûte cher pour une rentabilité qui est encore incertaine. Mais on constate quand même que des solutions innovantes émergent et beaucoup de fournisseurs de solutions sont en train d'émerger. Et Peggy, on en parlait hors antenne et c'est tout le paradoxe, c'est que finalement le coût de cet or bleu est presque trop faible. pour faire de sa préservation un argument économique. Est-ce que finalement on pourrait considérer que le prix actuel de l'eau n'incite pas à l'économiser ? Oui, je pense qu'on peut le dire. Aujourd'hui, réinvestir pour économiser ou mieux gérer la ressource peut sembler effectivement peu rentable face au prix actuel de l'eau. Ce n'est pas le cas, par exemple, avec l'électricité. On peut tout à chacun observer que chez soi, dès qu'on adopte des éco-gestes, ça va se traduire directement sur la facture d'électricité. Mais si on se projette par contre dans 10, 20 ou 30 ans avec une ressource de plus en plus rare et d'éventuelles restrictions, ne pas anticiper pourrait coûter bien plus cher. Des aides en plus existent actuellement. Il y a les agences de l'eau, que ce soit sur le territoire Adour-Garonne ou Loire-Bretagne, qui peuvent accompagner les professionnels. Il y a la région Nouvelle-Aquitaine, certaines intercommunalités. Il y a aussi des syndicats d'eau ou de rivières qui peuvent accompagner, que ce soit techniquement ou financièrement, les opérateurs touristiques, et que ce soit pour des études, pour s'équiper ou même pour animer les démarches. Les organismes aussi de destination touristique, comme Charente Tourisme. auront aussi un rôle à jouer et une position à affirmer. Par l'incitation économique, le déploiement de solutions innovantes ou la mise en place d'outils de performance, c'est un défi collectif qui nous engage tous. Péguy, merci pour ces éléments. Nous prenons conscience que l'eau n'est pas qu'une simple ressource. C'est l'une des conditions sine qua non au maintien d'une attractivité touristique forte. La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. On va devoir faire preuve. de sobriété et ça demeure un véritable défi collectif, un défi essentiel pour la filière touristique. Cécile Péguy, nous vous remercions pour vos précieux conseils. Merci. Merci. Et nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode passionnant des Pieds dans le plat. A bientôt.

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Entre piscines à remplir, robinets sous tension et nappes phréatiques en berne, chaque année, la saison touristique met la ressource en eau de nos territoires à rude épreuve.


Faut-il choisir entre le confort des vacanciers et la sobriété des ressources ? Pas si simple… Car derrière la pénurie s’inventent déjà les modèles d’un tourisme plus sobre, plus malin…et surtout plus durable.


Avec Cécile Triballier, Directrice de la Transition Environnementale de Charentes Tourisme et Peggy Gautier, Chargée de mission Développement Durable d’Eau 17


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • inspirante et franche autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté. Les échanges qui bousculent les idées reçues, ouvrent les esprits et nous aident à imaginer des solutions concrètes face aux changements sociaux et environnementaux que nous traversons. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon sans détour au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti, on va les pieds dans le plat ! Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast Les Pieds dans le plat. Aujourd'hui, nous allons évoquer ensemble un sujet vital pour l'existence même de l'activité touristique, la ressource en eau. 2024 en Catalogne, au plus fort de la sécheresse subie par la région espagnole, la consommation d'eau avait été limitée à 100 litres d'eau quotidien, y compris pour les touristes. Autre situation, en 2025 à Izmir, les habitants de la station balnéaire turque connaissent des coupures d'eau quotidiennes, mais pas les touristes, épargnés pour leur... confort hôtelier. Des situations différentes qui traduisent du difficile combat à mener concernant la préservation et le partage de la ressource en eau. Si la France n'a pas encore connu de cas aussi extrêmes, la situation demeure préoccupante pour les gestionnaires de notre or bleu. Débutons notre plongée dans les enjeux autour des eaux de loisirs grâce à nos deux experts du jour. Cécile Triballier, bonjour. Bonjour. Tu es directrice de la transition environnementale de Charentourisme et Peggy Gauthier. Bonjour Peggy. Bonjour. chargé de mission développement durable au sein de la structure O17, qui est l'autorité organisatrice des services d'eau de la Charente-Maritime. On commence tout de suite, Cécile, on a aisément compris les enjeux. Dans ce contexte tendu, pouvons-nous parler d'une surexploitation de cette richesse du quotidien ? Il est tout à fait juste de parler d'or bleu. En effet, alors que l'eau recouvre la majorité de notre Terre, surnommée à ce titre planète bleue, plus de 97% de cette eau est salée, l'eau douce représentant moins de 3% de ce volume. Cette relativement faible disponibilité de ressources en eau douce est aujourd'hui fortement perturbée par le dérèglement climatique, rendant le cycle de l'eau erratique avec une répartition des pluies inégale entre les saisons et les territoires, oscillant entre le trop du fait des inondations et le manque via des sécheresses de plus en plus fortes et récurrentes. Dans un rapport très récent du Secrétariat général à la planification écologique, qu'il est rappelé que les études prospectives prévoient d'ici à 2050 une baisse. conséquente des volumes d'eau renouvelable. Cette baisse des volumes d'eau générée par les précipitations qui alimentent les nappes, ou ruissellent vers les cours d'eau et les lacs, s'annonce déjà supérieure à l'intégralité des prélèvements actuels. Les projections en besoin de consommation théorique prévoient selon un scénario tendanciel de doubler du fait de l'essor de l'irrigation et de l'augmentation de l'évapotranspiration. Evapotranspiration, en gros, L'eau qui passe dans l'air à l'état de vapeur du fait de la transpiration des plantes et de l'évaporation directe des sols. Mais Cécile, au-delà de la quantité, j'imagine qu'il y a un problème de qualité aussi ? Oui, à l'enjeu crucial de la quantité nécessaire s'ajoute l'enjeu de la qualité de cette eau. Il s'agit là d'un défi de plus à considérer dans la gestion de la ressource en eau. Et au-delà de la consommation vitale et visible du quotidien liée à l'hygiène, l'hydratation, l'alimentation, le lavage, On oublie souvent de considérer l'empreinte eau ou l'eau virtuelle, des quantités d'eau importantes auxquelles on ne songe pas, la partie en gros immergée de l'iceberg, liée à la production de tout ce que l'on achète et consomme. On ne se posait plus la question de l'accès à l'eau et le fait d'avoir en quelques secondes de l'eau depuis nos robinets nous semblait acquis. Alors que ne plus avoir d'eau potable au robinet, c'est parfois déjà un fait, même en France. C'est vrai qu'on se questionne finalement trop peu sur l'origine de l'eau. Peggy, du codé de la Charente-Maritime, comment ça fonctionne avec O17 ? Donc O17, c'est le service public qui gère l'eau potable et les eaux usées, ce qu'on appelle l'assainissement, pour le compte des communautés de communes, communautés d'agglomérations, et donc pour plus de 450 000 habitants en Charente-Maritime, répartis sur 431 communes. Et dans le département, l'eau provient de plusieurs sources. Le fleuve Charente, pour un tiers, et des nappes de surface, qu'on appelle des nappes libres et des nappes... plus profonde, dite semi-captive ou captive. A partir de ces ressources, l'eau est potabilisée et desservie sur tout le territoire. Et l'été, en Charente-Maritime, on connaît des tensions sur la ressource. La demande est très élevée du fait de nos usages estivaux et de l'afflux de population touristique. Tout l'enjeu est de dimensionner les ouvrages du département pour passer les points testivals de consommation du matin et du soir, entre le 14 juillet et le 15 août. Et pour répondre à cette question essentielle de la ressource en eau, en particulier sur ces temps forts, vous avez mené en 2022 une grande étude prospective, c'est bien ça ? C'est bien ça, à l'été 2022, on a lancé une étude prospective, baptisée l'eau du futur. L'idée était de prendre en compte les effets du changement climatique dans la gestion de l'eau potable et se projeter à l'horizon 2035 et 2050. Alors qu'est-ce qui ressort de cette étude ? On se rend compte qu'il y aura une demande en eau qui sera vraiment en hausse sur le littoral, une saison touristique qui va s'étirer avec la hausse des températures, des pics de consommation qui sont liés aux journées qui seront plus chaudes. très chaudes, une population permanente en augmentation et une capacité du fleuve Charente qui pourrait chuter, elle, de 20 à 30%. Donc résultat, dès 2035, l'équilibre entre besoins estivaux et ressources disponibles devient incertain. Et malheureusement, en 2050, sur le littoral charentais, il est carrément rompu. Seuls les secteurs un peu plus intérieurs du département resteraient en excédent d'eau. Oui, puis 2035, c'est demain finalement. À vous écouter, on comprend mieux à quel point la ressource en eau est vitale, mais aussi à quel point elle révèle la vulnérabilité de nos territoires touristiques. Votre étude démontre que le scénario de pénurie est loin d'être une fiction d'ici une décennie. Une petite question provoque Cécile, mais un jour prochain, faudra-t-il choisir entre remplir la piscine d'un camping ou laisser les habitants se doucher ? Parce qu'on comprend que le tourisme a besoin d'eau en abondance pour survivre. Eh oui, question cruciale. L'eau, c'est le levier d'attractivité numéro un du tourisme. La mer bien sûr, mais rien de tel également qu'un lac scintillant, une rivière paisible ou une belle piscine pour faire briller une destination. On aime les spots bleus, ils attirent, ils vendent du rêve. Si l'eau vient à manquer, c'est précisément tout un modèle qui prend l'eau et ce n'est pas juste une question de décor et de cadre, elle compromet la pérennité de l'ensemble de l'activité touristique car sans eau, il est impossible de faire fonctionner les infrastructures. Remplir les piscines, arroser les jardins de l'hôtel, garantir les douches aux vacanciers tout droit sortis de la plage, pratiquer des activités aquatiques. Comme l'indiquait Peggy, au moment où les cours d'eau atteignent leur niveau le plus bas de l'année, les territoires touristiques atteignent leur pic de fréquentation, avec une consommation d'eau qui grimpe jusqu'à plus 40%. En clair, on consomme plus d'eau au moment où elle est la moins disponible. Cette concomitance entraîne un défi de gestion du volume de la ressource. et peut générer des coûts d'exploitation supplémentaires pour garantir le maintien de la qualité des prestations, voire le maintien même de ces prestations en cas de pénurie. Merci Cécile. Peggy, on comprend que la filière touristique participe fortement aux situations de stress hydrique sur nos territoires. Malgré tout, avez-vous des chiffres qui illustrent, qui démontrent son impact ? Oui, prenons un exemple concret que tout le monde connaît, l'île de Ré. Sur l'île de Ré, il n'y a pas d'eau. Pas d'eau potable. Donc l'hiver, elle, elle compte environ 18 000 habitants, mais l'été, elle passe à 150 000. Cette attractivité entraîne une explosion des besoins en période estivale sur cette zone. Et cela constitue un défi de taille à relever pour le bon approvisionnement en eau potable, mais aussi pour l'assainissement des eaux usées en été. Ça, c'est un autre sujet de podcast, peut-être. Et pour donner un ordre de grandeur, pour répondre à ces défis, l'usine Lucien Grand, qui est à Saint-Hyppolite, c'est la plus grosse usine de production d'eau potable de Charente-Maritime. Et elle dessert une grande partie du littoral du département, jusqu'au bout de l'île de Ré et sur l'île de Léon. Et en été, elle doit quasiment doubler sa production, en passant de 30 000 à plus de 60 000 m3 par jour. Si on regarde de près la consommation d'eau dans le tourisme, si on zoome un peu sur le tourisme, trois postes ressortent plus fortement, d'après des données fournies par la Direction générale des entreprises en 2024. D'abord, l'hébergement, qui pèse près de 60% des prélèvements. Et là, les écarts sont frappants. entre nuit et en village vacances avec un espace aquatique. On estime que c'est autour de 439 litres par personne, contre 132 dans des locations entre particuliers ou des résidences secondaires. Ensuite, il y a la restauration qui arrive en deuxième position avec plus d'un quart de la consommation totale, avec là encore de gros contrastes en fonction de la taille du restaurant, du volume de service. Et enfin, des structures moins nombreuses mais très gourmandes, on a les golfs. Un parcours de 18 trous, par exemple, c'est en moyenne 50 000 m3 d'eau par an. On peut mettre en regard avec l'ampleur relativement limitée de la pratique. Il y a d'autres sources de prélèvements en eau dans le secteur touristique. Ça se répartit entre les sites de loisirs, dont les parcs aquatiques, qui eux prélèvent en moyenne 237 litres par visiteur, ou aussi des sites culturels, le transport fluvial, etc. Et ces tendances se retrouvent bien entendu aussi en Charente-Maritime. Les campings sur notre territoire, par exemple, ils comptent parmi les plus gros consommateurs d'eau potable. Ce qui explique pourquoi Odyssée travaille avec eux depuis plusieurs années sur des actions de terrain. Merci Peggy, vous me tournez la perche pour parler bien sûr solutions, parce qu'au-delà du constat qu'on vient de faire, il y a le passage à l'acte pour éviter certains scénarios catastrophes. Et le risque aussi, c'est une remise en cause du tourisme par les habitants à travers le problème du partage équitable de l'eau, on l'a bien compris. Cécile, à l'échelle d'un territoire, d'une destination, d'une filière, peut-on réellement passer à l'action ? Depuis quelques années, de plus en plus de communes connaissent ce que l'on appelle un état de rupture, ce qui se traduit par plus assez d'eau pour tout le monde, donc rationnement, horaires de consolimité et approvisionnement via des citernes. Les arrêtés de restriction ne sont plus des exceptions, ils deviennent la norme. Et pas uniquement l'été. La vraie surprise, c'est la recrudescence de ces arrêtés en arrière-saison, de septembre à novembre, quand la ressource a déjà été ponctionnée tout l'été. Évidemment, dans ce contexte, on a... tout intérêt à éviter de rentrer dans le match absurde eau pour les touristes versus eau pour les habitants. Le tourisme n'est pas seul responsable, on peut penser aussi à l'impact de l'agriculture, mais il ne peut pas être hors sol et s'il veut durer, il va falloir soutenir un tourisme hydro-résilient. Il convient de favoriser la sobriété des usages, c'est d'ailleurs l'axe 1 du plan eau national qui vise à atteindre au moins 10% d'économie d'eau d'ici à 2030. Si de nombreux efforts restent à faire pour correspondre aux réalités environnementales actuelles, la DGE cependant estime que les acteurs du tourisme, malgré des sensibilités et des maturités variées, sont déjà largement engagés pour économiser l'eau. Au-delà de la sensibilisation des sociopros et des consommateurs de la destination, qui n'en reste pas moins nécessaire, il convient d'accompagner plus fortement la mise en place de plans d'adaptation à l'économie de la ressource. La réalisation d'audits de consommation pour identifier les principaux postes de consommation ainsi que la chasse aux fuites sont impréalables. A partir de là, il est possible d'identifier des pistes d'action prioritaires selon la structure, adaptation des équipements via des solutions hydroéconomes, récupération des eaux de pluie, recyclage des eaux grises. Des solutions innovantes voient le jour sur le marché, tant en termes de réduction que de récupération et traitement des eaux et leur déploiement est à fortement favorisé. Il est essentiel en effet de revoir le modèle et d'anticiper au risque de subir. Et plutôt qu'interdire demain, il convient de choisir de faire tout de suite autrement. On parle de restrictions. Peggy, vous êtes au cœur du réacteur en matière de solutions d'accompagnement. Quelles sont finalement les solutions pour éviter ces restrictions qui existent déjà ? Oui, alors déjà, comment fonctionnent ces restrictions ? En cas de sécheresse, l'État via les préfectures peuvent imposer des restrictions d'usage de l'eau. Ces mesures, elles varient selon la gravité de la situation sur un bassin versant. Ça passe de la simple vigilance jusqu'à des stades de crise où seuls les usages prioritaires sont maintenus. On imaginera bien que les usages d'eau, de loisirs ne sont pas prioritaires. Et fin août 2025, plusieurs bassins comme la Seudre, la Boutonne ou la Charente sur nos territoires étaient déjà en crise. Mais l'enjeu, c'est surtout d'éviter d'en arriver là. Et pour ça, Odyssée a construit une stratégie d'adaptation à l'horizon 2035-2050 avec un message simple, connaître, réduire, substituer. Alors connaître c'est quoi ? Connaître c'est mieux suivre ses consommations, traquer les fuites. Par exemple, une piscine communautaire qui va équiper tout son réseau interne de capteurs de fuites. Réduire c'est quoi ? Comme on a parlé de ceci, c'est installer des équipements hydroéconomiques. Les baisses de consommation ne sont vraiment pas négligeables quand on équipe les douches, les robinets, les toilettes. Et également quand on sensibilise ses clients, ses équipes, ses salariés pour mieux gérer, que ce soit les espaces verts, les piscines à optimiser ou encore à adopter des méthodes de ménage à sec. D'ailleurs, Odyssée accompagne par exemple des campings depuis deux ans avec une charte qui s'appelle « Mon camping s'engage » . Et substituer. Substituer, cette phase-là a pris beaucoup d'ampleur, ce que la législation a beaucoup évolué et permet aujourd'hui de passer à l'acte. Donc c'est quoi ? C'est développer de nouvelles ressources qui sont alternatives à l'eau potable. Comme par exemple la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux grises. Les eaux grises, c'est les eaux qui sont issues des douches, des lavabos, des machines à laver. Ou encore l'eau de vidange des piscines collectives, ou l'eau de renouvellement quotidien des bassins, ou de lavage des filtres de piscines. Là se dessine un réel potentiel. Certaines expérimentations sont d'ailleurs déjà en cours dans le département, de certains campings, de certaines collectivités, et notamment aussi pour l'arrosage de golf ou pour des usages sanitaires. Mais l'innovation coûte cher pour une rentabilité qui est encore incertaine. Mais on constate quand même que des solutions innovantes émergent et beaucoup de fournisseurs de solutions sont en train d'émerger. Et Peggy, on en parlait hors antenne et c'est tout le paradoxe, c'est que finalement le coût de cet or bleu est presque trop faible. pour faire de sa préservation un argument économique. Est-ce que finalement on pourrait considérer que le prix actuel de l'eau n'incite pas à l'économiser ? Oui, je pense qu'on peut le dire. Aujourd'hui, réinvestir pour économiser ou mieux gérer la ressource peut sembler effectivement peu rentable face au prix actuel de l'eau. Ce n'est pas le cas, par exemple, avec l'électricité. On peut tout à chacun observer que chez soi, dès qu'on adopte des éco-gestes, ça va se traduire directement sur la facture d'électricité. Mais si on se projette par contre dans 10, 20 ou 30 ans avec une ressource de plus en plus rare et d'éventuelles restrictions, ne pas anticiper pourrait coûter bien plus cher. Des aides en plus existent actuellement. Il y a les agences de l'eau, que ce soit sur le territoire Adour-Garonne ou Loire-Bretagne, qui peuvent accompagner les professionnels. Il y a la région Nouvelle-Aquitaine, certaines intercommunalités. Il y a aussi des syndicats d'eau ou de rivières qui peuvent accompagner, que ce soit techniquement ou financièrement, les opérateurs touristiques, et que ce soit pour des études, pour s'équiper ou même pour animer les démarches. Les organismes aussi de destination touristique, comme Charente Tourisme. auront aussi un rôle à jouer et une position à affirmer. Par l'incitation économique, le déploiement de solutions innovantes ou la mise en place d'outils de performance, c'est un défi collectif qui nous engage tous. Péguy, merci pour ces éléments. Nous prenons conscience que l'eau n'est pas qu'une simple ressource. C'est l'une des conditions sine qua non au maintien d'une attractivité touristique forte. La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. On va devoir faire preuve. de sobriété et ça demeure un véritable défi collectif, un défi essentiel pour la filière touristique. Cécile Péguy, nous vous remercions pour vos précieux conseils. Merci. Merci. Et nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode passionnant des Pieds dans le plat. A bientôt.

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Description

Entre piscines à remplir, robinets sous tension et nappes phréatiques en berne, chaque année, la saison touristique met la ressource en eau de nos territoires à rude épreuve.


Faut-il choisir entre le confort des vacanciers et la sobriété des ressources ? Pas si simple… Car derrière la pénurie s’inventent déjà les modèles d’un tourisme plus sobre, plus malin…et surtout plus durable.


Avec Cécile Triballier, Directrice de la Transition Environnementale de Charentes Tourisme et Peggy Gautier, Chargée de mission Développement Durable d’Eau 17


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • inspirante et franche autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté. Les échanges qui bousculent les idées reçues, ouvrent les esprits et nous aident à imaginer des solutions concrètes face aux changements sociaux et environnementaux que nous traversons. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon sans détour au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti, on va les pieds dans le plat ! Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast Les Pieds dans le plat. Aujourd'hui, nous allons évoquer ensemble un sujet vital pour l'existence même de l'activité touristique, la ressource en eau. 2024 en Catalogne, au plus fort de la sécheresse subie par la région espagnole, la consommation d'eau avait été limitée à 100 litres d'eau quotidien, y compris pour les touristes. Autre situation, en 2025 à Izmir, les habitants de la station balnéaire turque connaissent des coupures d'eau quotidiennes, mais pas les touristes, épargnés pour leur... confort hôtelier. Des situations différentes qui traduisent du difficile combat à mener concernant la préservation et le partage de la ressource en eau. Si la France n'a pas encore connu de cas aussi extrêmes, la situation demeure préoccupante pour les gestionnaires de notre or bleu. Débutons notre plongée dans les enjeux autour des eaux de loisirs grâce à nos deux experts du jour. Cécile Triballier, bonjour. Bonjour. Tu es directrice de la transition environnementale de Charentourisme et Peggy Gauthier. Bonjour Peggy. Bonjour. chargé de mission développement durable au sein de la structure O17, qui est l'autorité organisatrice des services d'eau de la Charente-Maritime. On commence tout de suite, Cécile, on a aisément compris les enjeux. Dans ce contexte tendu, pouvons-nous parler d'une surexploitation de cette richesse du quotidien ? Il est tout à fait juste de parler d'or bleu. En effet, alors que l'eau recouvre la majorité de notre Terre, surnommée à ce titre planète bleue, plus de 97% de cette eau est salée, l'eau douce représentant moins de 3% de ce volume. Cette relativement faible disponibilité de ressources en eau douce est aujourd'hui fortement perturbée par le dérèglement climatique, rendant le cycle de l'eau erratique avec une répartition des pluies inégale entre les saisons et les territoires, oscillant entre le trop du fait des inondations et le manque via des sécheresses de plus en plus fortes et récurrentes. Dans un rapport très récent du Secrétariat général à la planification écologique, qu'il est rappelé que les études prospectives prévoient d'ici à 2050 une baisse. conséquente des volumes d'eau renouvelable. Cette baisse des volumes d'eau générée par les précipitations qui alimentent les nappes, ou ruissellent vers les cours d'eau et les lacs, s'annonce déjà supérieure à l'intégralité des prélèvements actuels. Les projections en besoin de consommation théorique prévoient selon un scénario tendanciel de doubler du fait de l'essor de l'irrigation et de l'augmentation de l'évapotranspiration. Evapotranspiration, en gros, L'eau qui passe dans l'air à l'état de vapeur du fait de la transpiration des plantes et de l'évaporation directe des sols. Mais Cécile, au-delà de la quantité, j'imagine qu'il y a un problème de qualité aussi ? Oui, à l'enjeu crucial de la quantité nécessaire s'ajoute l'enjeu de la qualité de cette eau. Il s'agit là d'un défi de plus à considérer dans la gestion de la ressource en eau. Et au-delà de la consommation vitale et visible du quotidien liée à l'hygiène, l'hydratation, l'alimentation, le lavage, On oublie souvent de considérer l'empreinte eau ou l'eau virtuelle, des quantités d'eau importantes auxquelles on ne songe pas, la partie en gros immergée de l'iceberg, liée à la production de tout ce que l'on achète et consomme. On ne se posait plus la question de l'accès à l'eau et le fait d'avoir en quelques secondes de l'eau depuis nos robinets nous semblait acquis. Alors que ne plus avoir d'eau potable au robinet, c'est parfois déjà un fait, même en France. C'est vrai qu'on se questionne finalement trop peu sur l'origine de l'eau. Peggy, du codé de la Charente-Maritime, comment ça fonctionne avec O17 ? Donc O17, c'est le service public qui gère l'eau potable et les eaux usées, ce qu'on appelle l'assainissement, pour le compte des communautés de communes, communautés d'agglomérations, et donc pour plus de 450 000 habitants en Charente-Maritime, répartis sur 431 communes. Et dans le département, l'eau provient de plusieurs sources. Le fleuve Charente, pour un tiers, et des nappes de surface, qu'on appelle des nappes libres et des nappes... plus profonde, dite semi-captive ou captive. A partir de ces ressources, l'eau est potabilisée et desservie sur tout le territoire. Et l'été, en Charente-Maritime, on connaît des tensions sur la ressource. La demande est très élevée du fait de nos usages estivaux et de l'afflux de population touristique. Tout l'enjeu est de dimensionner les ouvrages du département pour passer les points testivals de consommation du matin et du soir, entre le 14 juillet et le 15 août. Et pour répondre à cette question essentielle de la ressource en eau, en particulier sur ces temps forts, vous avez mené en 2022 une grande étude prospective, c'est bien ça ? C'est bien ça, à l'été 2022, on a lancé une étude prospective, baptisée l'eau du futur. L'idée était de prendre en compte les effets du changement climatique dans la gestion de l'eau potable et se projeter à l'horizon 2035 et 2050. Alors qu'est-ce qui ressort de cette étude ? On se rend compte qu'il y aura une demande en eau qui sera vraiment en hausse sur le littoral, une saison touristique qui va s'étirer avec la hausse des températures, des pics de consommation qui sont liés aux journées qui seront plus chaudes. très chaudes, une population permanente en augmentation et une capacité du fleuve Charente qui pourrait chuter, elle, de 20 à 30%. Donc résultat, dès 2035, l'équilibre entre besoins estivaux et ressources disponibles devient incertain. Et malheureusement, en 2050, sur le littoral charentais, il est carrément rompu. Seuls les secteurs un peu plus intérieurs du département resteraient en excédent d'eau. Oui, puis 2035, c'est demain finalement. À vous écouter, on comprend mieux à quel point la ressource en eau est vitale, mais aussi à quel point elle révèle la vulnérabilité de nos territoires touristiques. Votre étude démontre que le scénario de pénurie est loin d'être une fiction d'ici une décennie. Une petite question provoque Cécile, mais un jour prochain, faudra-t-il choisir entre remplir la piscine d'un camping ou laisser les habitants se doucher ? Parce qu'on comprend que le tourisme a besoin d'eau en abondance pour survivre. Eh oui, question cruciale. L'eau, c'est le levier d'attractivité numéro un du tourisme. La mer bien sûr, mais rien de tel également qu'un lac scintillant, une rivière paisible ou une belle piscine pour faire briller une destination. On aime les spots bleus, ils attirent, ils vendent du rêve. Si l'eau vient à manquer, c'est précisément tout un modèle qui prend l'eau et ce n'est pas juste une question de décor et de cadre, elle compromet la pérennité de l'ensemble de l'activité touristique car sans eau, il est impossible de faire fonctionner les infrastructures. Remplir les piscines, arroser les jardins de l'hôtel, garantir les douches aux vacanciers tout droit sortis de la plage, pratiquer des activités aquatiques. Comme l'indiquait Peggy, au moment où les cours d'eau atteignent leur niveau le plus bas de l'année, les territoires touristiques atteignent leur pic de fréquentation, avec une consommation d'eau qui grimpe jusqu'à plus 40%. En clair, on consomme plus d'eau au moment où elle est la moins disponible. Cette concomitance entraîne un défi de gestion du volume de la ressource. et peut générer des coûts d'exploitation supplémentaires pour garantir le maintien de la qualité des prestations, voire le maintien même de ces prestations en cas de pénurie. Merci Cécile. Peggy, on comprend que la filière touristique participe fortement aux situations de stress hydrique sur nos territoires. Malgré tout, avez-vous des chiffres qui illustrent, qui démontrent son impact ? Oui, prenons un exemple concret que tout le monde connaît, l'île de Ré. Sur l'île de Ré, il n'y a pas d'eau. Pas d'eau potable. Donc l'hiver, elle, elle compte environ 18 000 habitants, mais l'été, elle passe à 150 000. Cette attractivité entraîne une explosion des besoins en période estivale sur cette zone. Et cela constitue un défi de taille à relever pour le bon approvisionnement en eau potable, mais aussi pour l'assainissement des eaux usées en été. Ça, c'est un autre sujet de podcast, peut-être. Et pour donner un ordre de grandeur, pour répondre à ces défis, l'usine Lucien Grand, qui est à Saint-Hyppolite, c'est la plus grosse usine de production d'eau potable de Charente-Maritime. Et elle dessert une grande partie du littoral du département, jusqu'au bout de l'île de Ré et sur l'île de Léon. Et en été, elle doit quasiment doubler sa production, en passant de 30 000 à plus de 60 000 m3 par jour. Si on regarde de près la consommation d'eau dans le tourisme, si on zoome un peu sur le tourisme, trois postes ressortent plus fortement, d'après des données fournies par la Direction générale des entreprises en 2024. D'abord, l'hébergement, qui pèse près de 60% des prélèvements. Et là, les écarts sont frappants. entre nuit et en village vacances avec un espace aquatique. On estime que c'est autour de 439 litres par personne, contre 132 dans des locations entre particuliers ou des résidences secondaires. Ensuite, il y a la restauration qui arrive en deuxième position avec plus d'un quart de la consommation totale, avec là encore de gros contrastes en fonction de la taille du restaurant, du volume de service. Et enfin, des structures moins nombreuses mais très gourmandes, on a les golfs. Un parcours de 18 trous, par exemple, c'est en moyenne 50 000 m3 d'eau par an. On peut mettre en regard avec l'ampleur relativement limitée de la pratique. Il y a d'autres sources de prélèvements en eau dans le secteur touristique. Ça se répartit entre les sites de loisirs, dont les parcs aquatiques, qui eux prélèvent en moyenne 237 litres par visiteur, ou aussi des sites culturels, le transport fluvial, etc. Et ces tendances se retrouvent bien entendu aussi en Charente-Maritime. Les campings sur notre territoire, par exemple, ils comptent parmi les plus gros consommateurs d'eau potable. Ce qui explique pourquoi Odyssée travaille avec eux depuis plusieurs années sur des actions de terrain. Merci Peggy, vous me tournez la perche pour parler bien sûr solutions, parce qu'au-delà du constat qu'on vient de faire, il y a le passage à l'acte pour éviter certains scénarios catastrophes. Et le risque aussi, c'est une remise en cause du tourisme par les habitants à travers le problème du partage équitable de l'eau, on l'a bien compris. Cécile, à l'échelle d'un territoire, d'une destination, d'une filière, peut-on réellement passer à l'action ? Depuis quelques années, de plus en plus de communes connaissent ce que l'on appelle un état de rupture, ce qui se traduit par plus assez d'eau pour tout le monde, donc rationnement, horaires de consolimité et approvisionnement via des citernes. Les arrêtés de restriction ne sont plus des exceptions, ils deviennent la norme. Et pas uniquement l'été. La vraie surprise, c'est la recrudescence de ces arrêtés en arrière-saison, de septembre à novembre, quand la ressource a déjà été ponctionnée tout l'été. Évidemment, dans ce contexte, on a... tout intérêt à éviter de rentrer dans le match absurde eau pour les touristes versus eau pour les habitants. Le tourisme n'est pas seul responsable, on peut penser aussi à l'impact de l'agriculture, mais il ne peut pas être hors sol et s'il veut durer, il va falloir soutenir un tourisme hydro-résilient. Il convient de favoriser la sobriété des usages, c'est d'ailleurs l'axe 1 du plan eau national qui vise à atteindre au moins 10% d'économie d'eau d'ici à 2030. Si de nombreux efforts restent à faire pour correspondre aux réalités environnementales actuelles, la DGE cependant estime que les acteurs du tourisme, malgré des sensibilités et des maturités variées, sont déjà largement engagés pour économiser l'eau. Au-delà de la sensibilisation des sociopros et des consommateurs de la destination, qui n'en reste pas moins nécessaire, il convient d'accompagner plus fortement la mise en place de plans d'adaptation à l'économie de la ressource. La réalisation d'audits de consommation pour identifier les principaux postes de consommation ainsi que la chasse aux fuites sont impréalables. A partir de là, il est possible d'identifier des pistes d'action prioritaires selon la structure, adaptation des équipements via des solutions hydroéconomes, récupération des eaux de pluie, recyclage des eaux grises. Des solutions innovantes voient le jour sur le marché, tant en termes de réduction que de récupération et traitement des eaux et leur déploiement est à fortement favorisé. Il est essentiel en effet de revoir le modèle et d'anticiper au risque de subir. Et plutôt qu'interdire demain, il convient de choisir de faire tout de suite autrement. On parle de restrictions. Peggy, vous êtes au cœur du réacteur en matière de solutions d'accompagnement. Quelles sont finalement les solutions pour éviter ces restrictions qui existent déjà ? Oui, alors déjà, comment fonctionnent ces restrictions ? En cas de sécheresse, l'État via les préfectures peuvent imposer des restrictions d'usage de l'eau. Ces mesures, elles varient selon la gravité de la situation sur un bassin versant. Ça passe de la simple vigilance jusqu'à des stades de crise où seuls les usages prioritaires sont maintenus. On imaginera bien que les usages d'eau, de loisirs ne sont pas prioritaires. Et fin août 2025, plusieurs bassins comme la Seudre, la Boutonne ou la Charente sur nos territoires étaient déjà en crise. Mais l'enjeu, c'est surtout d'éviter d'en arriver là. Et pour ça, Odyssée a construit une stratégie d'adaptation à l'horizon 2035-2050 avec un message simple, connaître, réduire, substituer. Alors connaître c'est quoi ? Connaître c'est mieux suivre ses consommations, traquer les fuites. Par exemple, une piscine communautaire qui va équiper tout son réseau interne de capteurs de fuites. Réduire c'est quoi ? Comme on a parlé de ceci, c'est installer des équipements hydroéconomiques. Les baisses de consommation ne sont vraiment pas négligeables quand on équipe les douches, les robinets, les toilettes. Et également quand on sensibilise ses clients, ses équipes, ses salariés pour mieux gérer, que ce soit les espaces verts, les piscines à optimiser ou encore à adopter des méthodes de ménage à sec. D'ailleurs, Odyssée accompagne par exemple des campings depuis deux ans avec une charte qui s'appelle « Mon camping s'engage » . Et substituer. Substituer, cette phase-là a pris beaucoup d'ampleur, ce que la législation a beaucoup évolué et permet aujourd'hui de passer à l'acte. Donc c'est quoi ? C'est développer de nouvelles ressources qui sont alternatives à l'eau potable. Comme par exemple la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux grises. Les eaux grises, c'est les eaux qui sont issues des douches, des lavabos, des machines à laver. Ou encore l'eau de vidange des piscines collectives, ou l'eau de renouvellement quotidien des bassins, ou de lavage des filtres de piscines. Là se dessine un réel potentiel. Certaines expérimentations sont d'ailleurs déjà en cours dans le département, de certains campings, de certaines collectivités, et notamment aussi pour l'arrosage de golf ou pour des usages sanitaires. Mais l'innovation coûte cher pour une rentabilité qui est encore incertaine. Mais on constate quand même que des solutions innovantes émergent et beaucoup de fournisseurs de solutions sont en train d'émerger. Et Peggy, on en parlait hors antenne et c'est tout le paradoxe, c'est que finalement le coût de cet or bleu est presque trop faible. pour faire de sa préservation un argument économique. Est-ce que finalement on pourrait considérer que le prix actuel de l'eau n'incite pas à l'économiser ? Oui, je pense qu'on peut le dire. Aujourd'hui, réinvestir pour économiser ou mieux gérer la ressource peut sembler effectivement peu rentable face au prix actuel de l'eau. Ce n'est pas le cas, par exemple, avec l'électricité. On peut tout à chacun observer que chez soi, dès qu'on adopte des éco-gestes, ça va se traduire directement sur la facture d'électricité. Mais si on se projette par contre dans 10, 20 ou 30 ans avec une ressource de plus en plus rare et d'éventuelles restrictions, ne pas anticiper pourrait coûter bien plus cher. Des aides en plus existent actuellement. Il y a les agences de l'eau, que ce soit sur le territoire Adour-Garonne ou Loire-Bretagne, qui peuvent accompagner les professionnels. Il y a la région Nouvelle-Aquitaine, certaines intercommunalités. Il y a aussi des syndicats d'eau ou de rivières qui peuvent accompagner, que ce soit techniquement ou financièrement, les opérateurs touristiques, et que ce soit pour des études, pour s'équiper ou même pour animer les démarches. Les organismes aussi de destination touristique, comme Charente Tourisme. auront aussi un rôle à jouer et une position à affirmer. Par l'incitation économique, le déploiement de solutions innovantes ou la mise en place d'outils de performance, c'est un défi collectif qui nous engage tous. Péguy, merci pour ces éléments. Nous prenons conscience que l'eau n'est pas qu'une simple ressource. C'est l'une des conditions sine qua non au maintien d'une attractivité touristique forte. La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. On va devoir faire preuve. de sobriété et ça demeure un véritable défi collectif, un défi essentiel pour la filière touristique. Cécile Péguy, nous vous remercions pour vos précieux conseils. Merci. Merci. Et nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode passionnant des Pieds dans le plat. A bientôt.

Description

Entre piscines à remplir, robinets sous tension et nappes phréatiques en berne, chaque année, la saison touristique met la ressource en eau de nos territoires à rude épreuve.


Faut-il choisir entre le confort des vacanciers et la sobriété des ressources ? Pas si simple… Car derrière la pénurie s’inventent déjà les modèles d’un tourisme plus sobre, plus malin…et surtout plus durable.


Avec Cécile Triballier, Directrice de la Transition Environnementale de Charentes Tourisme et Peggy Gautier, Chargée de mission Développement Durable d’Eau 17


Une création Charentes Tourisme avec le soutien de la Boîte à Films à la production.

Missionnée par les Départements de la Charente et de la Charente-Maritime, Charentes Tourisme est une association à mission qui s’engage à relever avec créativité et coopération les défis des transitions pour incarner et impulser un tourisme positif et équilibré.

Tous Droits Réservés. Octobre 2024.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • inspirante et franche autour des défis auxquels le secteur touristique est confronté. Les échanges qui bousculent les idées reçues, ouvrent les esprits et nous aident à imaginer des solutions concrètes face aux changements sociaux et environnementaux que nous traversons. Prenez place confortablement, ouvrez grand vos oreilles pour un plongeon sans détour au cœur des enjeux du tourisme d'aujourd'hui et de demain. C'est parti, on va les pieds dans le plat ! Bonjour et bienvenue dans un nouvel épisode de notre podcast Les Pieds dans le plat. Aujourd'hui, nous allons évoquer ensemble un sujet vital pour l'existence même de l'activité touristique, la ressource en eau. 2024 en Catalogne, au plus fort de la sécheresse subie par la région espagnole, la consommation d'eau avait été limitée à 100 litres d'eau quotidien, y compris pour les touristes. Autre situation, en 2025 à Izmir, les habitants de la station balnéaire turque connaissent des coupures d'eau quotidiennes, mais pas les touristes, épargnés pour leur... confort hôtelier. Des situations différentes qui traduisent du difficile combat à mener concernant la préservation et le partage de la ressource en eau. Si la France n'a pas encore connu de cas aussi extrêmes, la situation demeure préoccupante pour les gestionnaires de notre or bleu. Débutons notre plongée dans les enjeux autour des eaux de loisirs grâce à nos deux experts du jour. Cécile Triballier, bonjour. Bonjour. Tu es directrice de la transition environnementale de Charentourisme et Peggy Gauthier. Bonjour Peggy. Bonjour. chargé de mission développement durable au sein de la structure O17, qui est l'autorité organisatrice des services d'eau de la Charente-Maritime. On commence tout de suite, Cécile, on a aisément compris les enjeux. Dans ce contexte tendu, pouvons-nous parler d'une surexploitation de cette richesse du quotidien ? Il est tout à fait juste de parler d'or bleu. En effet, alors que l'eau recouvre la majorité de notre Terre, surnommée à ce titre planète bleue, plus de 97% de cette eau est salée, l'eau douce représentant moins de 3% de ce volume. Cette relativement faible disponibilité de ressources en eau douce est aujourd'hui fortement perturbée par le dérèglement climatique, rendant le cycle de l'eau erratique avec une répartition des pluies inégale entre les saisons et les territoires, oscillant entre le trop du fait des inondations et le manque via des sécheresses de plus en plus fortes et récurrentes. Dans un rapport très récent du Secrétariat général à la planification écologique, qu'il est rappelé que les études prospectives prévoient d'ici à 2050 une baisse. conséquente des volumes d'eau renouvelable. Cette baisse des volumes d'eau générée par les précipitations qui alimentent les nappes, ou ruissellent vers les cours d'eau et les lacs, s'annonce déjà supérieure à l'intégralité des prélèvements actuels. Les projections en besoin de consommation théorique prévoient selon un scénario tendanciel de doubler du fait de l'essor de l'irrigation et de l'augmentation de l'évapotranspiration. Evapotranspiration, en gros, L'eau qui passe dans l'air à l'état de vapeur du fait de la transpiration des plantes et de l'évaporation directe des sols. Mais Cécile, au-delà de la quantité, j'imagine qu'il y a un problème de qualité aussi ? Oui, à l'enjeu crucial de la quantité nécessaire s'ajoute l'enjeu de la qualité de cette eau. Il s'agit là d'un défi de plus à considérer dans la gestion de la ressource en eau. Et au-delà de la consommation vitale et visible du quotidien liée à l'hygiène, l'hydratation, l'alimentation, le lavage, On oublie souvent de considérer l'empreinte eau ou l'eau virtuelle, des quantités d'eau importantes auxquelles on ne songe pas, la partie en gros immergée de l'iceberg, liée à la production de tout ce que l'on achète et consomme. On ne se posait plus la question de l'accès à l'eau et le fait d'avoir en quelques secondes de l'eau depuis nos robinets nous semblait acquis. Alors que ne plus avoir d'eau potable au robinet, c'est parfois déjà un fait, même en France. C'est vrai qu'on se questionne finalement trop peu sur l'origine de l'eau. Peggy, du codé de la Charente-Maritime, comment ça fonctionne avec O17 ? Donc O17, c'est le service public qui gère l'eau potable et les eaux usées, ce qu'on appelle l'assainissement, pour le compte des communautés de communes, communautés d'agglomérations, et donc pour plus de 450 000 habitants en Charente-Maritime, répartis sur 431 communes. Et dans le département, l'eau provient de plusieurs sources. Le fleuve Charente, pour un tiers, et des nappes de surface, qu'on appelle des nappes libres et des nappes... plus profonde, dite semi-captive ou captive. A partir de ces ressources, l'eau est potabilisée et desservie sur tout le territoire. Et l'été, en Charente-Maritime, on connaît des tensions sur la ressource. La demande est très élevée du fait de nos usages estivaux et de l'afflux de population touristique. Tout l'enjeu est de dimensionner les ouvrages du département pour passer les points testivals de consommation du matin et du soir, entre le 14 juillet et le 15 août. Et pour répondre à cette question essentielle de la ressource en eau, en particulier sur ces temps forts, vous avez mené en 2022 une grande étude prospective, c'est bien ça ? C'est bien ça, à l'été 2022, on a lancé une étude prospective, baptisée l'eau du futur. L'idée était de prendre en compte les effets du changement climatique dans la gestion de l'eau potable et se projeter à l'horizon 2035 et 2050. Alors qu'est-ce qui ressort de cette étude ? On se rend compte qu'il y aura une demande en eau qui sera vraiment en hausse sur le littoral, une saison touristique qui va s'étirer avec la hausse des températures, des pics de consommation qui sont liés aux journées qui seront plus chaudes. très chaudes, une population permanente en augmentation et une capacité du fleuve Charente qui pourrait chuter, elle, de 20 à 30%. Donc résultat, dès 2035, l'équilibre entre besoins estivaux et ressources disponibles devient incertain. Et malheureusement, en 2050, sur le littoral charentais, il est carrément rompu. Seuls les secteurs un peu plus intérieurs du département resteraient en excédent d'eau. Oui, puis 2035, c'est demain finalement. À vous écouter, on comprend mieux à quel point la ressource en eau est vitale, mais aussi à quel point elle révèle la vulnérabilité de nos territoires touristiques. Votre étude démontre que le scénario de pénurie est loin d'être une fiction d'ici une décennie. Une petite question provoque Cécile, mais un jour prochain, faudra-t-il choisir entre remplir la piscine d'un camping ou laisser les habitants se doucher ? Parce qu'on comprend que le tourisme a besoin d'eau en abondance pour survivre. Eh oui, question cruciale. L'eau, c'est le levier d'attractivité numéro un du tourisme. La mer bien sûr, mais rien de tel également qu'un lac scintillant, une rivière paisible ou une belle piscine pour faire briller une destination. On aime les spots bleus, ils attirent, ils vendent du rêve. Si l'eau vient à manquer, c'est précisément tout un modèle qui prend l'eau et ce n'est pas juste une question de décor et de cadre, elle compromet la pérennité de l'ensemble de l'activité touristique car sans eau, il est impossible de faire fonctionner les infrastructures. Remplir les piscines, arroser les jardins de l'hôtel, garantir les douches aux vacanciers tout droit sortis de la plage, pratiquer des activités aquatiques. Comme l'indiquait Peggy, au moment où les cours d'eau atteignent leur niveau le plus bas de l'année, les territoires touristiques atteignent leur pic de fréquentation, avec une consommation d'eau qui grimpe jusqu'à plus 40%. En clair, on consomme plus d'eau au moment où elle est la moins disponible. Cette concomitance entraîne un défi de gestion du volume de la ressource. et peut générer des coûts d'exploitation supplémentaires pour garantir le maintien de la qualité des prestations, voire le maintien même de ces prestations en cas de pénurie. Merci Cécile. Peggy, on comprend que la filière touristique participe fortement aux situations de stress hydrique sur nos territoires. Malgré tout, avez-vous des chiffres qui illustrent, qui démontrent son impact ? Oui, prenons un exemple concret que tout le monde connaît, l'île de Ré. Sur l'île de Ré, il n'y a pas d'eau. Pas d'eau potable. Donc l'hiver, elle, elle compte environ 18 000 habitants, mais l'été, elle passe à 150 000. Cette attractivité entraîne une explosion des besoins en période estivale sur cette zone. Et cela constitue un défi de taille à relever pour le bon approvisionnement en eau potable, mais aussi pour l'assainissement des eaux usées en été. Ça, c'est un autre sujet de podcast, peut-être. Et pour donner un ordre de grandeur, pour répondre à ces défis, l'usine Lucien Grand, qui est à Saint-Hyppolite, c'est la plus grosse usine de production d'eau potable de Charente-Maritime. Et elle dessert une grande partie du littoral du département, jusqu'au bout de l'île de Ré et sur l'île de Léon. Et en été, elle doit quasiment doubler sa production, en passant de 30 000 à plus de 60 000 m3 par jour. Si on regarde de près la consommation d'eau dans le tourisme, si on zoome un peu sur le tourisme, trois postes ressortent plus fortement, d'après des données fournies par la Direction générale des entreprises en 2024. D'abord, l'hébergement, qui pèse près de 60% des prélèvements. Et là, les écarts sont frappants. entre nuit et en village vacances avec un espace aquatique. On estime que c'est autour de 439 litres par personne, contre 132 dans des locations entre particuliers ou des résidences secondaires. Ensuite, il y a la restauration qui arrive en deuxième position avec plus d'un quart de la consommation totale, avec là encore de gros contrastes en fonction de la taille du restaurant, du volume de service. Et enfin, des structures moins nombreuses mais très gourmandes, on a les golfs. Un parcours de 18 trous, par exemple, c'est en moyenne 50 000 m3 d'eau par an. On peut mettre en regard avec l'ampleur relativement limitée de la pratique. Il y a d'autres sources de prélèvements en eau dans le secteur touristique. Ça se répartit entre les sites de loisirs, dont les parcs aquatiques, qui eux prélèvent en moyenne 237 litres par visiteur, ou aussi des sites culturels, le transport fluvial, etc. Et ces tendances se retrouvent bien entendu aussi en Charente-Maritime. Les campings sur notre territoire, par exemple, ils comptent parmi les plus gros consommateurs d'eau potable. Ce qui explique pourquoi Odyssée travaille avec eux depuis plusieurs années sur des actions de terrain. Merci Peggy, vous me tournez la perche pour parler bien sûr solutions, parce qu'au-delà du constat qu'on vient de faire, il y a le passage à l'acte pour éviter certains scénarios catastrophes. Et le risque aussi, c'est une remise en cause du tourisme par les habitants à travers le problème du partage équitable de l'eau, on l'a bien compris. Cécile, à l'échelle d'un territoire, d'une destination, d'une filière, peut-on réellement passer à l'action ? Depuis quelques années, de plus en plus de communes connaissent ce que l'on appelle un état de rupture, ce qui se traduit par plus assez d'eau pour tout le monde, donc rationnement, horaires de consolimité et approvisionnement via des citernes. Les arrêtés de restriction ne sont plus des exceptions, ils deviennent la norme. Et pas uniquement l'été. La vraie surprise, c'est la recrudescence de ces arrêtés en arrière-saison, de septembre à novembre, quand la ressource a déjà été ponctionnée tout l'été. Évidemment, dans ce contexte, on a... tout intérêt à éviter de rentrer dans le match absurde eau pour les touristes versus eau pour les habitants. Le tourisme n'est pas seul responsable, on peut penser aussi à l'impact de l'agriculture, mais il ne peut pas être hors sol et s'il veut durer, il va falloir soutenir un tourisme hydro-résilient. Il convient de favoriser la sobriété des usages, c'est d'ailleurs l'axe 1 du plan eau national qui vise à atteindre au moins 10% d'économie d'eau d'ici à 2030. Si de nombreux efforts restent à faire pour correspondre aux réalités environnementales actuelles, la DGE cependant estime que les acteurs du tourisme, malgré des sensibilités et des maturités variées, sont déjà largement engagés pour économiser l'eau. Au-delà de la sensibilisation des sociopros et des consommateurs de la destination, qui n'en reste pas moins nécessaire, il convient d'accompagner plus fortement la mise en place de plans d'adaptation à l'économie de la ressource. La réalisation d'audits de consommation pour identifier les principaux postes de consommation ainsi que la chasse aux fuites sont impréalables. A partir de là, il est possible d'identifier des pistes d'action prioritaires selon la structure, adaptation des équipements via des solutions hydroéconomes, récupération des eaux de pluie, recyclage des eaux grises. Des solutions innovantes voient le jour sur le marché, tant en termes de réduction que de récupération et traitement des eaux et leur déploiement est à fortement favorisé. Il est essentiel en effet de revoir le modèle et d'anticiper au risque de subir. Et plutôt qu'interdire demain, il convient de choisir de faire tout de suite autrement. On parle de restrictions. Peggy, vous êtes au cœur du réacteur en matière de solutions d'accompagnement. Quelles sont finalement les solutions pour éviter ces restrictions qui existent déjà ? Oui, alors déjà, comment fonctionnent ces restrictions ? En cas de sécheresse, l'État via les préfectures peuvent imposer des restrictions d'usage de l'eau. Ces mesures, elles varient selon la gravité de la situation sur un bassin versant. Ça passe de la simple vigilance jusqu'à des stades de crise où seuls les usages prioritaires sont maintenus. On imaginera bien que les usages d'eau, de loisirs ne sont pas prioritaires. Et fin août 2025, plusieurs bassins comme la Seudre, la Boutonne ou la Charente sur nos territoires étaient déjà en crise. Mais l'enjeu, c'est surtout d'éviter d'en arriver là. Et pour ça, Odyssée a construit une stratégie d'adaptation à l'horizon 2035-2050 avec un message simple, connaître, réduire, substituer. Alors connaître c'est quoi ? Connaître c'est mieux suivre ses consommations, traquer les fuites. Par exemple, une piscine communautaire qui va équiper tout son réseau interne de capteurs de fuites. Réduire c'est quoi ? Comme on a parlé de ceci, c'est installer des équipements hydroéconomiques. Les baisses de consommation ne sont vraiment pas négligeables quand on équipe les douches, les robinets, les toilettes. Et également quand on sensibilise ses clients, ses équipes, ses salariés pour mieux gérer, que ce soit les espaces verts, les piscines à optimiser ou encore à adopter des méthodes de ménage à sec. D'ailleurs, Odyssée accompagne par exemple des campings depuis deux ans avec une charte qui s'appelle « Mon camping s'engage » . Et substituer. Substituer, cette phase-là a pris beaucoup d'ampleur, ce que la législation a beaucoup évolué et permet aujourd'hui de passer à l'acte. Donc c'est quoi ? C'est développer de nouvelles ressources qui sont alternatives à l'eau potable. Comme par exemple la récupération des eaux de pluie, la réutilisation des eaux grises. Les eaux grises, c'est les eaux qui sont issues des douches, des lavabos, des machines à laver. Ou encore l'eau de vidange des piscines collectives, ou l'eau de renouvellement quotidien des bassins, ou de lavage des filtres de piscines. Là se dessine un réel potentiel. Certaines expérimentations sont d'ailleurs déjà en cours dans le département, de certains campings, de certaines collectivités, et notamment aussi pour l'arrosage de golf ou pour des usages sanitaires. Mais l'innovation coûte cher pour une rentabilité qui est encore incertaine. Mais on constate quand même que des solutions innovantes émergent et beaucoup de fournisseurs de solutions sont en train d'émerger. Et Peggy, on en parlait hors antenne et c'est tout le paradoxe, c'est que finalement le coût de cet or bleu est presque trop faible. pour faire de sa préservation un argument économique. Est-ce que finalement on pourrait considérer que le prix actuel de l'eau n'incite pas à l'économiser ? Oui, je pense qu'on peut le dire. Aujourd'hui, réinvestir pour économiser ou mieux gérer la ressource peut sembler effectivement peu rentable face au prix actuel de l'eau. Ce n'est pas le cas, par exemple, avec l'électricité. On peut tout à chacun observer que chez soi, dès qu'on adopte des éco-gestes, ça va se traduire directement sur la facture d'électricité. Mais si on se projette par contre dans 10, 20 ou 30 ans avec une ressource de plus en plus rare et d'éventuelles restrictions, ne pas anticiper pourrait coûter bien plus cher. Des aides en plus existent actuellement. Il y a les agences de l'eau, que ce soit sur le territoire Adour-Garonne ou Loire-Bretagne, qui peuvent accompagner les professionnels. Il y a la région Nouvelle-Aquitaine, certaines intercommunalités. Il y a aussi des syndicats d'eau ou de rivières qui peuvent accompagner, que ce soit techniquement ou financièrement, les opérateurs touristiques, et que ce soit pour des études, pour s'équiper ou même pour animer les démarches. Les organismes aussi de destination touristique, comme Charente Tourisme. auront aussi un rôle à jouer et une position à affirmer. Par l'incitation économique, le déploiement de solutions innovantes ou la mise en place d'outils de performance, c'est un défi collectif qui nous engage tous. Péguy, merci pour ces éléments. Nous prenons conscience que l'eau n'est pas qu'une simple ressource. C'est l'une des conditions sine qua non au maintien d'une attractivité touristique forte. La bonne nouvelle, c'est que les solutions existent. On va devoir faire preuve. de sobriété et ça demeure un véritable défi collectif, un défi essentiel pour la filière touristique. Cécile Péguy, nous vous remercions pour vos précieux conseils. Merci. Merci. Et nous vous donnons rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode passionnant des Pieds dans le plat. A bientôt.

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