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Les Vrais Souverains

La géothermie ou comment se passer du gaz russe

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21min |12/12/2024
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La géothermie ou comment se passer du gaz russe

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Description

Arnaud Montebourg visite le chantier de forage géothermal du groupe Arverne à l'aéroport de Roissy. Ce leader de la nouvelle industrie de la géothermie, fondé par Pierre Brossollet, sait pomper les calories du sous-sol, la chaleur qui est sous nos pieds, pour nous aider à nous débarrasser des importations pétrolières et gazières.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les vrais souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entrepreneurs qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Les vrais souverains, est-ce que ce ne sont pas d'abord ceux qui travaillent à diminuer notre facture énergétique, celle qui nous rend, nous Français, tellement dépendants des importations pétrolières et gazières ? Jugeons plutôt. En 2023, les Français ont dû faire un chèque de 46 milliards pour acheter leur gaz, essentiellement pour s'échauffer. En 2022, c'était déjà 52 milliards. Une paille ! Nous achetons du gaz aux Norvégiens, aux Américains, aux Algériens, aux Qataris et aux Russes. Et tous les ans, nous travaillons dur pour leur faire, à tous ces gens-là, un chèque de 50 milliards. Alors, nous sommes allés voir un vrai souverain, dont je suis très fier d'être l'associé historique, c'est Pierre Brosselet. Un ancien ingénieur de haut vol de chez Total, il a fait toute sa jeune carrière sur les plateformes offshore, mais passé la quarantaine, il a quitté le pétrole et il a décidé de se consacrer à l'eau chaude. C'est la géothermie. À la tête de son groupe Arvern, coté en bourse sur Euronext, il est devenu le leader de cette nouvelle industrie de la géothermie qui sait pomper les calories du sous-sol, cette chaleur que nous avons sous nos pieds, qui est donc souveraine. Parce qu'elle est gratuite. C'est la géothermie qui va donc nous aider à nous débarrasser du gaz d'importation. Et particulièrement du gaz russe.

  • Pierre Brossollet

    Nous sommes des pionniers de ce qu'il y a sous terre, du sous-sol, de sous la terre, pour aller chercher des énergies nouvelles, des énergies vertes, des énergies renouvelables, qui sont utiles dans le cadre du renouveau énergétique, du changement de paradigme énergétique que nous sommes en train de vivre. Et on aimerait contribuer. à ce qu'on passe d'un système où on a importé et on continue à importer du fossile, on continue à importer du gaz russe, à un système où nous développons nous-mêmes, et si possible en circuit court, des énergies non fossiles. C'est ça le gros parverbe.

  • Arnaud Montebourg

    Mais comment se peut-il que l'on brûle encore autant d'énergie fossile, et principalement du gaz d'importation, pour fabriquer les deux tiers de la chaleur dont nous avons besoin dans notre pays ? alors qu'il existe une chaleur renouvelable, verte, non-intermittente, souveraine, juste sous nos pieds, là, en dessous, la géothermie. Aujourd'hui, on en produit 5 TWh par an, c'est pas grand-chose, alors qu'on pourrait en faire 20, 30, 50 fois plus.

  • Pierre Brossollet

    On n'a pas toute la surface du territoire français qui pourrait passer en géothermie profonde. En revanche, on a une géothermie qui est ultra-puissante, qui est la géothermie de surface, qui là va décarboner du bâtimentaire, qui n'a pas vraiment de limite. Le BRGM a fait une étude qui limitait à 120 TWh notre bureau de recherche de géologie minière, qui appartient à l'État, qui a été créé par l'État comme le CEA. Le BRGM a estimé à plus de 100 TWh le potentiel de cette petite géothermie, qu'on peut faire absolument partout. Mais en fait, sky is the limit. À partir du moment où on peut forer, on peut produire en géothermie et faire du froid comme du chaud. du chaud comme du froid. Donc la barre des 100 TWh est symbolique puisque c'est l'équivalent de ce qu'on apporte en gaz russe. Et donc cette géothermie pourrait assez facilement, en y mettant les moyens... Mais quand on regarde la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie, ou la SNBC, je crois qu'il n'y a pas une fois le mot géothermie, dans la SNBC, on se dit qu'on est quand même assez loin du compte, puisque les objectifs font état de 10 TWh à horizon 2030. Il faut aller largement au-delà, il faut aller bien plus loin. Mais c'est une question de moyens techniques, il faut des appareils de forage, il faut des sachants, c'est une question de connaissances, or même certains bureaux d'études ne connaissent pas la géothermie encore aujourd'hui, etc. Donc la barre des 100 TWh pourrait largement être objectivée, et peut-être au-delà, pour faire comme la Suisse et comme les Pays-Bas, qui se sont géothermisées. La Suisse a trois fois plus de géothermiques en France, alors qu'elle est 17 fois plus petite. Donc ça marche. Il faudrait des dizaines ou des centaines de milliards d'euros pour géothermiser, on va dire, un territoire. Mais qu'est-ce que c'est comparé aux dizaines de milliards d'euros annuels ? dans notre balance aujourd'hui commerciale, puisqu'on l'importe, qui sont gâchées, puisque ce ne sont que des dépenses. Donc il faudrait plutôt transformer cette dépense en investissement. Et c'est des investissements très long terme, puisque la géothermie est très robuste. On est là sur plusieurs dizaines d'années. Donc il faut investir dans l'énergie pour recouvrer notre souveraineté. Et donc au détriment, on l'espère, du fossile et de l'importation. On est dans une logique implacable. Quand on a fait un minimum de physique, on est quand même un groupe et une société d'ingénieurs, donc on sait que le noyau terrestre est très chaud, 99% de la Terre fait plus de 10 000 degrés, donc avec un petit peu de logique, on se dit que le picoïl étant une réalité, même si... va glisser de quelques années, il faut songer à autre chose. Et donc, sous nos pieds, qui est une thèse de circuit court, et une thèse de territoire, il se passe des choses. Et notamment la chaleur. Donc, l'idée, finalement, on n'a rien inventé. Simplement, on a mis en application des choses qu'on a apprises dans le pétrole, en réunissant justement des pétroliers, des anciens pétroliers qui voulaient participer à cette cause, et en allant chercher des thématiques comme la géothermie qui coulent sous le sens et qui sont finalement la petite sœur du pétrole. Puisque c'est la même science, au sens large, d'aller faire de l'explos. d'aller faire des puits et ensuite d'aller produire de l'énergie, sauf que ce n'est plus sous forme fossile, c'est sous forme renouvelable. Le vrai problème aujourd'hui, c'est de ne pas réussir à travailler sur des temps longs. Il devrait y avoir un plan presque national et régalien stratégique à 2050, et non pas une PPE à 4 ans. Il met la barre à gauche, puis la barre à droite. Donc c'est quand même très difficile de s'y retrouver.

  • Arnaud Montebourg

    Arverne et son président, Pierre Brossolet, nous entraînent à l'aéroport de Roissy. Incroyable ! Sur un terrain, tenez-vous bien, qui était il y a encore deux mois, un parking. et qui sera dans deux mois à peine un bout de terrain vierge avec une centrale géothermique invisible et totalement silencieuse et indolore. Elle fournira pourtant un tiers de la chaleur d'un des plus grands aéroports du monde qui accueille plus de 70 millions de passagers, ce qui représente d'ailleurs, entre nous soit dit, une économie de près de 20 000 tonnes de CO2 chaque année émis. Alors, Arvern a installé, tenez-vous bien, son mât de 55 mètres de haut, qui fort, et son équipe, d'ingénieurs, de techniciens, d'ouvriers spécialisés. Alors on est allé discuter avec son directeur, Loïc Asselin, qui nous a fait visiter ce chantier absolument extraordinaire.

  • Loïc Haslin

    On vient de forer le puits producteur du doublé de géothermie.

  • Arnaud Montebourg

    C'est quoi le puits producteur ?

  • Loïc Haslin

    C'est le puits par lequel va transiter l'eau chaude qui vient de la nappe, qui se trouve à 2 040 mètres, dans l'exemple précis de ce puits.

  • Arnaud Montebourg

    Une nappe d'eau chaude ?

  • Loïc Haslin

    Une nappe d'eau chaude.

  • Arnaud Montebourg

    Elle se trouve dans toute l'île de France ?

  • Loïc Haslin

    Dans toute l'Ile-de-France, c'est des dépôts anciens, du Jurassique. C'est des calcaires, tout simplement. Et vous avez une eau chaude qui transite dans ces calcaires. On parle des pots anciens, on parle de 150 à 170 millions d'années. Donc ça fait un petit moment que c'est au fond. Elle est là. Et on fabrique une boucle géothermique dans laquelle on fait produire cette eau chaude dans le puits producteur, on lui retire ses calories en surface par un échangeur thermique, et on réinjecte cette eau qui s'est refroidie, on la réinjecte dans la nappe, un peu plus loin que le puits producteur. L'eau de la nappe est à peu près à 70 degrés. Elle va être refroidie d'une trentaine de degrés en surface et réinjectée. Ici, on aide ADP, Aéroport de Paris, à décarboner sa production de chaleur. Donc ce doublé va leur permettre de décarboner à peu près 30% de leur production de chaleur à l'horizon 2026.

  • Arnaud Montebourg

    Parce qu'ils ont une chaufferie au fioul ici.

  • Loïc Haslin

    Elle est juste derrière vous. Ils ont de la biomasse. Ils ont de la biomasse.

  • Arnaud Montebourg

    Du bois, des déchets.

  • Loïc Haslin

    Exactement.

  • Arnaud Montebourg

    Vous êtes à côté de la chaufferie.

  • Loïc Haslin

    Exactement. L'échangeur thermique sera juste à côté de la chaufferie qui est derrière vous.

  • Arnaud Montebourg

    Un petit point sur le modèle économique. C'est un investissement important pour l'aéroport de Paris, mais ça va lui rapporter beaucoup, non ?

  • Loïc Haslin

    Ça va lui permettre de ne plus être dépendant du prix des hydrocarbures, du pétrole, du gaz. La géothermie, ils sont assis sur... C'est le cas d'ailleurs dans beaucoup de municipalités. dans le bassin parisien, ils sont assis sur un tas d'or, comme on dit.

  • Arnaud Montebourg

    Ils ont dû s'oublier de l'exploiter peut-être, non ?

  • Loïc Haslin

    Dans un monde où le pétrole est abondant et pas cher...

  • Arnaud Montebourg

    Ça n'a aucun intérêt.

  • Loïc Haslin

    Voilà, mais c'est des investissements en amont qui sont assez conséquents et il faut accepter de mettre cet argent, ce capital, dès le départ pour avoir une énergie décarbonée et pas chère.

  • Pierre Brossollet

    La partie économique, la partie financière, intéressante, parce que ADP ne le ferait pas. ADP est un acteur privé qui regarde non seulement aux aspects écologiques, mais aussi aux aspects économiques. Aujourd'hui, on estime qu'un client comme ADP va être rentable au bout d'une dizaine d'années d'exploitation. Il va remplacer la biomasse, mais aussi du gaz et du pétrole par nature volatile, alors que la géothermie ne l'est pas. La géothermie, c'est un peu plus d'investissement au départ, quelquefois un peu beaucoup, mais une rentabilité au rendez-vous entre 8 et 10 ans. après le démarrage de l'exploitation. Donc on voit bien que s'agissant d'un site qui va être exploité pendant plus de 50 ans, le projet est rentable en soi. Il faut juste avoir un peu de profondeur de vue, avoir une vision qui soit industrielle, avoir une vision qui soit non seulement économique mais aussi écologique. Donc c'est l'addition des deux qui fait que, additionner d'ailleurs aux 19 000 tonnes par an qui vont économiser en CO2, qu'on peut monétiser, qui fait que le site va être rentable assez vite. Sans parler de l'image, sans parler de la communication qu'on peut faire. évidemment autour de ce type de projet. Comme disait Loïc, on est assis sur un tas d'or ici, mais c'est de l'or bleu. La ressource est inépuisable. Je lisais ce matin dans l'avion un papier d'un institut américain sérieux disant que l'énergie géothermale, si elle était exploitée, pourrait couvrir les besoins mondiaux en énergie pendant plus de 5000 ans. Donc aujourd'hui, ce qu'on peut dire, c'est que, même sans parler de chiffres qui peuvent donner le tournis, c'est une énergie qui est totalement inexploitée en Europe, en France. Et donc... Moi, je pense qu'on est ici au cœur de ce qui va être une révolution énergétique, puisque cette énergie est locale, elle est souveraine, elle n'est pas dépendante d'une puissance extérieure ou même de matériaux qu'on devrait importer depuis la Chine ou ailleurs. C'est du circuit très court et elle est, comme on le disait, rentable. Elle est techniquement plus compliquée à aller chercher que d'autres, mais c'est grâce à des projets comme celui d'Harverne qu'on va essayer maintenant d'accélérer sur ce type de projet. ADP en est un exemple. ADP est un privé, mais on peut le faire aussi pour des villes, pour du public, pour des réseaux de chaleur.... pour des industriels du type industrie lourde, etc.

  • Loïc Haslin

    Alors, le forage, c'est une des pièces essentielles du puzzle pour produire de la chaleur décarbonée. Et une des choses essentielles qu'il faut faire, c'est mettre en communication la ressource, donc cette eau chaude qui se trouve dans la nappe, et la surface. Et pour faire ça, il faut construire un puits. Un forage dans cette zone du dogueur parisien, donc ce sont ces dépôts calcaires qui contiennent cette eau chaude, il faut à peu près, pour faire un doublé, c'est-à-dire un puits producteur, un puits injecteur, à peu près trois mois, plus le montage de l'appareil et le démontage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, vous en êtes où ?

  • Loïc Haslin

    Là, on vient de finir le forage du puits producteur. On se prépare à l'acidifier. Donc là, vous voyez, on est en manœuvre, on est en train d'assembler les tiges pour aller acidifier le réservoir. En gros, on peut faire du nettoyage et pour s'assurer une bonne transmission des fluides vers le... le puits et ensuite on va le tester. Donc on va faire débiter cette eau chaude qui est sous pression. Pas de très forte pression, on va avoir 8 ou 10 bar en tête de puits. On va faire débiter ce puits pour confirmer son potentiel géothermique. Et puis, quand on est satisfait, on arrête le puits et on va faire glisser l'appareil sur le puits suivant et on va construire un ouvrage à peu près équivalent.

  • Arnaud Montebourg

    A combien d'écart par rapport au premier puits ?

  • Loïc Haslin

    Vous avez dit 7, 8 mètres ?

  • Arnaud Montebourg

    7, 8 mètres, puis sous terre, ça s'écarte. Et vous arrivez à un écart d'un kilomètre.

  • Loïc Haslin

    Exactement, à peu près. On a des outils qui permettent de faire du forage dévié pour s'écarter et pour obtenir cette distance qui permet à l'eau chaude de se recharger en calories quand elle va passer dans la nappe et avoir ce cycle permanent.

  • Arnaud Montebourg

    Alors, pendant la visite du chantier, on n'a pas pu rater Fred. C'est Frédéric Irito. C'est le rig manager, le directeur des opérations de forage sur le site de Roissy, aéroport. Lui aussi revient d'une vie sur les plateformes de forage pétrolière. Lui aussi, il a quitté le pétrole pour revenir à l'essentiel, l'eau chaude, la géothermie, avec les mêmes technologies. Et alors lui, il a bien bourlingué, il est très fort, aucun chantier ne l'impressionne. Alors, vous, comment vous savez que l'eau que vous allez trouver est à 71 degrés ? Et si ça se trouve, elle n'est pas à 71 degrés, elle est plus chaude. Bonne nouvelle ! Elle est moins chaude, mauvaise nouvelle. Comment vous faites pour savoir ça ?

  • Frédéric Heriteau

    Elle peut être un peu plus froide, un peu plus chaude. Après, il y a une règle, c'est un peu mondial, c'est à peu près 3 degrés tous les 100 mètres dans le sol.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, c'est comme quand on monte, c'est la montagne, c'est pareil, dans l'autre sens.

  • Frédéric Heriteau

    Dans l'autre sens, exactement. Donc, ils savent, et puis comme disait Loïc, le Dugger a été quand même foré beaucoup, donc ils ont quand même beaucoup de données géologiques. On n'a pas d'énormes surprises quand on traverse les couches géologiques. On les connaît, ça va se jouer à quelques mètres. Donc on sait où sont les réservoirs, on sait quel couchon va traverser, à quelle vitesse il faut les forer, quels fluides on va utiliser pour les traverser, pour qu'elles se consolident. Donc on n'a pas d'énormes surprises dans cette Ausha.

  • Loïc Haslin

    Ce n'est pas du tout de l'exploration en fait. Mais vraiment, c'est du...

  • Arnaud Montebourg

    C'est du très connu.

  • Loïc Haslin

    C'est du développement.

  • Frédéric Heriteau

    Il faut qu'on mette du poids sur l'outil pour pouvoir forer. On utilise des tiges qui sont lourdes, qui vont travailler en compression, qui sont celles-ci, les spiralées. Ça, c'est vraiment au-dessus de l'outil. On en a quelques-unes qui nous permettent de mettre du poids. Et ensuite, on a des tiges. C'est juste pour nous rejoindre la surface, à travers lesquelles on va pomper la boue de forage. Je vais vous montrer après quand on ira sur les bassins, les pompes et tout le circuit. Et quand on ira au plancher, où ça arrive, dans quel équipement ça passe. Donc les tiges, elles sont montées, ce sont des tubes en acier qui se visent les uns aux autres, tout simplement. Là, ils sont en train de les prendre. Ils les montent au plancher. On les prend avec cette machine rouge qu'on appelle une top drive, qui monte et qui descend. on les visse ensemble et on peut descendre dans le trou.

  • Pierre Brossollet

    Donc tout est automatique, il y a moins de risque d'accident. Parce que personne ne les manipule.

  • Frédéric Heriteau

    Donc on a ici un petit trou qui fait 3-4 mètres de profondeur, qu'on appelle une cave, c'est où commence le puits. Donc là on est connecté avec cette machine rouge qui s'appelle un BOP. C'est un appareil qui sert au cas où on aurait des remontées, des éruptions incontrôlées. C'est des vannes qui peuvent se fermer autour des tiges et qui permettent de fermer le puits en fait et de ne pas avoir de gaz ou de fluide.

  • Arnaud Montebourg

    Un geyser, on ne sait pas.

  • Frédéric Heriteau

    On doit toujours être en contrôle de ce confort, en contrôle du puits. Le deuxième puits, il est là, il est en dessous de cette dalle. On va rajouter des plaques ici. Et avec ces vérins, on va bouger l'ensemble.

  • Loïc Haslin

    C'est les gros vérins qui se déplient.

  • Frédéric Heriteau

    Et le mât. Tout va bouger pour venir se mettre à la verticale de ce deuxième puits. Ils sont en train de regarder. Pardon, c'est pour celui-là. Pour pouvoir skider 40 mètres. Pour faire 4 puits.

  • Arnaud Montebourg

    Incroyable. Dans l'ascension du mât de 55 mètres, attention, se trouve le sein des seins, le poste de pilotage. On entre dans un cockpit digne d'un Airbus avec... deux copilotes, le commandant de bord et son adjoint. Écoutons les. Alors vous avez vous êtes à deux pour faire ça.

  • Conducteur

    En bas, il est en charge. Il amène les pipes et ici on les connecte, on les descend.

  • Arnaud Montebourg

    On va voir la connexion là, là, dans un instant avec celle là.

  • Frédéric Heriteau

    Voilà comme ce qu'on regardait d'en bas. Il va transférer la tige dans l'élévateur de la top drive. et ensuite ils vont la connecter en bas avec ce robot hydraulique ils vont serrer le filetage et il va descendre ah ouais c'est quelque chose quand même et là ça descend après combien de temps après le serrage maintenant

  • Conducteur

    donc du coup on a le couple de serrage qualité à terre ouais le robot qui va retourner au garage ici là je contrôle le poids de garniture et là haut et ordonnance ah oui ça descend et pendant la descente en fait moi je reste focalisé sur ce poids et contrôler Vous avez la top drive, l'équipement rouge qui nous permet de connecter le forêt, de l'entraîner en rotation et d'entraîner la boue à l'intérieur. Ici, on va contrôler la force qu'on a besoin pour faire tourner le forêt. On va contrôler la pression qu'on va avoir dans le forêt. Et on contrôle tous les paramètres. Là, en fait, pour l'instant, on est en train de descendre le forêt au fond du puits. On n'est pas en train de forer, donc on n'est pas connecté, on ne circule pas. Là, nous, on est en charge de surveiller le puits pendant qu'on teste l'opération. On monite le retour. Ici, là, j'ai la cour. Chaque tige, 20 mètres, ça me représente 100 litres dans un bac. Et je contrôle le niveau de ce bac pour être sûr que le puits soit stable.

  • Arnaud Montebourg

    La machine de forage, comme celle qu'a positionné le groupe Arvern à Roissy Airport, vaut 40 millions d'euros. Arvern a levé des dizaines de millions d'euros. Et maintenant cotée en bourse, elle est passée de start-up à entreprise cotée sur Euronext. Si je résume, les anciens énergéticiens... EDF dans le nucléaire, ENGIE dans le gaz, Total dans le pétrole, ne se sont pas mêlés de géothermie. Ils sont passés à côté de ça. Et pour moi, Arvern est en train de prendre un leadership à l'évidence français, mais surtout européen, et qui sait, peut-être mondial. En vérité, Pour moi, Arvern, c'est un peu comme dans l'informatique ou le numérique, l'Apple nouveau face à l'IBM ancien. Il est possible que dans les dix années à venir, Arvern soit au firmament du CAC 40.

  • Pierre Brossollet

    C'est quand même plus simple d'aller chercher de l'énergie à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres que d'aller le chercher à quelques milliers de kilomètres. C'est une question de contrôle, une question de maîtrise, une question de respect de l'environnement. Donc il y a aussi toutes ces petites vertus ou petites valeurs. qui ont contribué aussi à la naissance d'Harverne. Les Romains faisaient de la géothermie. Il suffit d'aller à Schottsegg pour voir que là, il y a une cité thermale où il y a de l'eau qui sort à 70 degrés. Ils avaient inventé des systèmes avec des pentes, etc. Mais il y avait déjà de la géothermie dans les maisons. Donc, en fait, on n'a pas inventé grand chose, si ce n'est les techniques de forage d'évier que vous avez vu ce matin. Enfin, par contre, le petit truc,

  • Arnaud Montebourg

    c'est l'eau chaude.

  • Pierre Brossollet

    Merci beaucoup pour ce mot de la fin. Mais c'est exactement ça.

  • Sous-titrage

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Arnaud Montebourg visite le chantier de forage géothermal du groupe Arverne à l'aéroport de Roissy. Ce leader de la nouvelle industrie de la géothermie, fondé par Pierre Brossollet, sait pomper les calories du sous-sol, la chaleur qui est sous nos pieds, pour nous aider à nous débarrasser des importations pétrolières et gazières.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les vrais souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entrepreneurs qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Les vrais souverains, est-ce que ce ne sont pas d'abord ceux qui travaillent à diminuer notre facture énergétique, celle qui nous rend, nous Français, tellement dépendants des importations pétrolières et gazières ? Jugeons plutôt. En 2023, les Français ont dû faire un chèque de 46 milliards pour acheter leur gaz, essentiellement pour s'échauffer. En 2022, c'était déjà 52 milliards. Une paille ! Nous achetons du gaz aux Norvégiens, aux Américains, aux Algériens, aux Qataris et aux Russes. Et tous les ans, nous travaillons dur pour leur faire, à tous ces gens-là, un chèque de 50 milliards. Alors, nous sommes allés voir un vrai souverain, dont je suis très fier d'être l'associé historique, c'est Pierre Brosselet. Un ancien ingénieur de haut vol de chez Total, il a fait toute sa jeune carrière sur les plateformes offshore, mais passé la quarantaine, il a quitté le pétrole et il a décidé de se consacrer à l'eau chaude. C'est la géothermie. À la tête de son groupe Arvern, coté en bourse sur Euronext, il est devenu le leader de cette nouvelle industrie de la géothermie qui sait pomper les calories du sous-sol, cette chaleur que nous avons sous nos pieds, qui est donc souveraine. Parce qu'elle est gratuite. C'est la géothermie qui va donc nous aider à nous débarrasser du gaz d'importation. Et particulièrement du gaz russe.

  • Pierre Brossollet

    Nous sommes des pionniers de ce qu'il y a sous terre, du sous-sol, de sous la terre, pour aller chercher des énergies nouvelles, des énergies vertes, des énergies renouvelables, qui sont utiles dans le cadre du renouveau énergétique, du changement de paradigme énergétique que nous sommes en train de vivre. Et on aimerait contribuer. à ce qu'on passe d'un système où on a importé et on continue à importer du fossile, on continue à importer du gaz russe, à un système où nous développons nous-mêmes, et si possible en circuit court, des énergies non fossiles. C'est ça le gros parverbe.

  • Arnaud Montebourg

    Mais comment se peut-il que l'on brûle encore autant d'énergie fossile, et principalement du gaz d'importation, pour fabriquer les deux tiers de la chaleur dont nous avons besoin dans notre pays ? alors qu'il existe une chaleur renouvelable, verte, non-intermittente, souveraine, juste sous nos pieds, là, en dessous, la géothermie. Aujourd'hui, on en produit 5 TWh par an, c'est pas grand-chose, alors qu'on pourrait en faire 20, 30, 50 fois plus.

  • Pierre Brossollet

    On n'a pas toute la surface du territoire français qui pourrait passer en géothermie profonde. En revanche, on a une géothermie qui est ultra-puissante, qui est la géothermie de surface, qui là va décarboner du bâtimentaire, qui n'a pas vraiment de limite. Le BRGM a fait une étude qui limitait à 120 TWh notre bureau de recherche de géologie minière, qui appartient à l'État, qui a été créé par l'État comme le CEA. Le BRGM a estimé à plus de 100 TWh le potentiel de cette petite géothermie, qu'on peut faire absolument partout. Mais en fait, sky is the limit. À partir du moment où on peut forer, on peut produire en géothermie et faire du froid comme du chaud. du chaud comme du froid. Donc la barre des 100 TWh est symbolique puisque c'est l'équivalent de ce qu'on apporte en gaz russe. Et donc cette géothermie pourrait assez facilement, en y mettant les moyens... Mais quand on regarde la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie, ou la SNBC, je crois qu'il n'y a pas une fois le mot géothermie, dans la SNBC, on se dit qu'on est quand même assez loin du compte, puisque les objectifs font état de 10 TWh à horizon 2030. Il faut aller largement au-delà, il faut aller bien plus loin. Mais c'est une question de moyens techniques, il faut des appareils de forage, il faut des sachants, c'est une question de connaissances, or même certains bureaux d'études ne connaissent pas la géothermie encore aujourd'hui, etc. Donc la barre des 100 TWh pourrait largement être objectivée, et peut-être au-delà, pour faire comme la Suisse et comme les Pays-Bas, qui se sont géothermisées. La Suisse a trois fois plus de géothermiques en France, alors qu'elle est 17 fois plus petite. Donc ça marche. Il faudrait des dizaines ou des centaines de milliards d'euros pour géothermiser, on va dire, un territoire. Mais qu'est-ce que c'est comparé aux dizaines de milliards d'euros annuels ? dans notre balance aujourd'hui commerciale, puisqu'on l'importe, qui sont gâchées, puisque ce ne sont que des dépenses. Donc il faudrait plutôt transformer cette dépense en investissement. Et c'est des investissements très long terme, puisque la géothermie est très robuste. On est là sur plusieurs dizaines d'années. Donc il faut investir dans l'énergie pour recouvrer notre souveraineté. Et donc au détriment, on l'espère, du fossile et de l'importation. On est dans une logique implacable. Quand on a fait un minimum de physique, on est quand même un groupe et une société d'ingénieurs, donc on sait que le noyau terrestre est très chaud, 99% de la Terre fait plus de 10 000 degrés, donc avec un petit peu de logique, on se dit que le picoïl étant une réalité, même si... va glisser de quelques années, il faut songer à autre chose. Et donc, sous nos pieds, qui est une thèse de circuit court, et une thèse de territoire, il se passe des choses. Et notamment la chaleur. Donc, l'idée, finalement, on n'a rien inventé. Simplement, on a mis en application des choses qu'on a apprises dans le pétrole, en réunissant justement des pétroliers, des anciens pétroliers qui voulaient participer à cette cause, et en allant chercher des thématiques comme la géothermie qui coulent sous le sens et qui sont finalement la petite sœur du pétrole. Puisque c'est la même science, au sens large, d'aller faire de l'explos. d'aller faire des puits et ensuite d'aller produire de l'énergie, sauf que ce n'est plus sous forme fossile, c'est sous forme renouvelable. Le vrai problème aujourd'hui, c'est de ne pas réussir à travailler sur des temps longs. Il devrait y avoir un plan presque national et régalien stratégique à 2050, et non pas une PPE à 4 ans. Il met la barre à gauche, puis la barre à droite. Donc c'est quand même très difficile de s'y retrouver.

  • Arnaud Montebourg

    Arverne et son président, Pierre Brossolet, nous entraînent à l'aéroport de Roissy. Incroyable ! Sur un terrain, tenez-vous bien, qui était il y a encore deux mois, un parking. et qui sera dans deux mois à peine un bout de terrain vierge avec une centrale géothermique invisible et totalement silencieuse et indolore. Elle fournira pourtant un tiers de la chaleur d'un des plus grands aéroports du monde qui accueille plus de 70 millions de passagers, ce qui représente d'ailleurs, entre nous soit dit, une économie de près de 20 000 tonnes de CO2 chaque année émis. Alors, Arvern a installé, tenez-vous bien, son mât de 55 mètres de haut, qui fort, et son équipe, d'ingénieurs, de techniciens, d'ouvriers spécialisés. Alors on est allé discuter avec son directeur, Loïc Asselin, qui nous a fait visiter ce chantier absolument extraordinaire.

  • Loïc Haslin

    On vient de forer le puits producteur du doublé de géothermie.

  • Arnaud Montebourg

    C'est quoi le puits producteur ?

  • Loïc Haslin

    C'est le puits par lequel va transiter l'eau chaude qui vient de la nappe, qui se trouve à 2 040 mètres, dans l'exemple précis de ce puits.

  • Arnaud Montebourg

    Une nappe d'eau chaude ?

  • Loïc Haslin

    Une nappe d'eau chaude.

  • Arnaud Montebourg

    Elle se trouve dans toute l'île de France ?

  • Loïc Haslin

    Dans toute l'Ile-de-France, c'est des dépôts anciens, du Jurassique. C'est des calcaires, tout simplement. Et vous avez une eau chaude qui transite dans ces calcaires. On parle des pots anciens, on parle de 150 à 170 millions d'années. Donc ça fait un petit moment que c'est au fond. Elle est là. Et on fabrique une boucle géothermique dans laquelle on fait produire cette eau chaude dans le puits producteur, on lui retire ses calories en surface par un échangeur thermique, et on réinjecte cette eau qui s'est refroidie, on la réinjecte dans la nappe, un peu plus loin que le puits producteur. L'eau de la nappe est à peu près à 70 degrés. Elle va être refroidie d'une trentaine de degrés en surface et réinjectée. Ici, on aide ADP, Aéroport de Paris, à décarboner sa production de chaleur. Donc ce doublé va leur permettre de décarboner à peu près 30% de leur production de chaleur à l'horizon 2026.

  • Arnaud Montebourg

    Parce qu'ils ont une chaufferie au fioul ici.

  • Loïc Haslin

    Elle est juste derrière vous. Ils ont de la biomasse. Ils ont de la biomasse.

  • Arnaud Montebourg

    Du bois, des déchets.

  • Loïc Haslin

    Exactement.

  • Arnaud Montebourg

    Vous êtes à côté de la chaufferie.

  • Loïc Haslin

    Exactement. L'échangeur thermique sera juste à côté de la chaufferie qui est derrière vous.

  • Arnaud Montebourg

    Un petit point sur le modèle économique. C'est un investissement important pour l'aéroport de Paris, mais ça va lui rapporter beaucoup, non ?

  • Loïc Haslin

    Ça va lui permettre de ne plus être dépendant du prix des hydrocarbures, du pétrole, du gaz. La géothermie, ils sont assis sur... C'est le cas d'ailleurs dans beaucoup de municipalités. dans le bassin parisien, ils sont assis sur un tas d'or, comme on dit.

  • Arnaud Montebourg

    Ils ont dû s'oublier de l'exploiter peut-être, non ?

  • Loïc Haslin

    Dans un monde où le pétrole est abondant et pas cher...

  • Arnaud Montebourg

    Ça n'a aucun intérêt.

  • Loïc Haslin

    Voilà, mais c'est des investissements en amont qui sont assez conséquents et il faut accepter de mettre cet argent, ce capital, dès le départ pour avoir une énergie décarbonée et pas chère.

  • Pierre Brossollet

    La partie économique, la partie financière, intéressante, parce que ADP ne le ferait pas. ADP est un acteur privé qui regarde non seulement aux aspects écologiques, mais aussi aux aspects économiques. Aujourd'hui, on estime qu'un client comme ADP va être rentable au bout d'une dizaine d'années d'exploitation. Il va remplacer la biomasse, mais aussi du gaz et du pétrole par nature volatile, alors que la géothermie ne l'est pas. La géothermie, c'est un peu plus d'investissement au départ, quelquefois un peu beaucoup, mais une rentabilité au rendez-vous entre 8 et 10 ans. après le démarrage de l'exploitation. Donc on voit bien que s'agissant d'un site qui va être exploité pendant plus de 50 ans, le projet est rentable en soi. Il faut juste avoir un peu de profondeur de vue, avoir une vision qui soit industrielle, avoir une vision qui soit non seulement économique mais aussi écologique. Donc c'est l'addition des deux qui fait que, additionner d'ailleurs aux 19 000 tonnes par an qui vont économiser en CO2, qu'on peut monétiser, qui fait que le site va être rentable assez vite. Sans parler de l'image, sans parler de la communication qu'on peut faire. évidemment autour de ce type de projet. Comme disait Loïc, on est assis sur un tas d'or ici, mais c'est de l'or bleu. La ressource est inépuisable. Je lisais ce matin dans l'avion un papier d'un institut américain sérieux disant que l'énergie géothermale, si elle était exploitée, pourrait couvrir les besoins mondiaux en énergie pendant plus de 5000 ans. Donc aujourd'hui, ce qu'on peut dire, c'est que, même sans parler de chiffres qui peuvent donner le tournis, c'est une énergie qui est totalement inexploitée en Europe, en France. Et donc... Moi, je pense qu'on est ici au cœur de ce qui va être une révolution énergétique, puisque cette énergie est locale, elle est souveraine, elle n'est pas dépendante d'une puissance extérieure ou même de matériaux qu'on devrait importer depuis la Chine ou ailleurs. C'est du circuit très court et elle est, comme on le disait, rentable. Elle est techniquement plus compliquée à aller chercher que d'autres, mais c'est grâce à des projets comme celui d'Harverne qu'on va essayer maintenant d'accélérer sur ce type de projet. ADP en est un exemple. ADP est un privé, mais on peut le faire aussi pour des villes, pour du public, pour des réseaux de chaleur.... pour des industriels du type industrie lourde, etc.

  • Loïc Haslin

    Alors, le forage, c'est une des pièces essentielles du puzzle pour produire de la chaleur décarbonée. Et une des choses essentielles qu'il faut faire, c'est mettre en communication la ressource, donc cette eau chaude qui se trouve dans la nappe, et la surface. Et pour faire ça, il faut construire un puits. Un forage dans cette zone du dogueur parisien, donc ce sont ces dépôts calcaires qui contiennent cette eau chaude, il faut à peu près, pour faire un doublé, c'est-à-dire un puits producteur, un puits injecteur, à peu près trois mois, plus le montage de l'appareil et le démontage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, vous en êtes où ?

  • Loïc Haslin

    Là, on vient de finir le forage du puits producteur. On se prépare à l'acidifier. Donc là, vous voyez, on est en manœuvre, on est en train d'assembler les tiges pour aller acidifier le réservoir. En gros, on peut faire du nettoyage et pour s'assurer une bonne transmission des fluides vers le... le puits et ensuite on va le tester. Donc on va faire débiter cette eau chaude qui est sous pression. Pas de très forte pression, on va avoir 8 ou 10 bar en tête de puits. On va faire débiter ce puits pour confirmer son potentiel géothermique. Et puis, quand on est satisfait, on arrête le puits et on va faire glisser l'appareil sur le puits suivant et on va construire un ouvrage à peu près équivalent.

  • Arnaud Montebourg

    A combien d'écart par rapport au premier puits ?

  • Loïc Haslin

    Vous avez dit 7, 8 mètres ?

  • Arnaud Montebourg

    7, 8 mètres, puis sous terre, ça s'écarte. Et vous arrivez à un écart d'un kilomètre.

  • Loïc Haslin

    Exactement, à peu près. On a des outils qui permettent de faire du forage dévié pour s'écarter et pour obtenir cette distance qui permet à l'eau chaude de se recharger en calories quand elle va passer dans la nappe et avoir ce cycle permanent.

  • Arnaud Montebourg

    Alors, pendant la visite du chantier, on n'a pas pu rater Fred. C'est Frédéric Irito. C'est le rig manager, le directeur des opérations de forage sur le site de Roissy, aéroport. Lui aussi revient d'une vie sur les plateformes de forage pétrolière. Lui aussi, il a quitté le pétrole pour revenir à l'essentiel, l'eau chaude, la géothermie, avec les mêmes technologies. Et alors lui, il a bien bourlingué, il est très fort, aucun chantier ne l'impressionne. Alors, vous, comment vous savez que l'eau que vous allez trouver est à 71 degrés ? Et si ça se trouve, elle n'est pas à 71 degrés, elle est plus chaude. Bonne nouvelle ! Elle est moins chaude, mauvaise nouvelle. Comment vous faites pour savoir ça ?

  • Frédéric Heriteau

    Elle peut être un peu plus froide, un peu plus chaude. Après, il y a une règle, c'est un peu mondial, c'est à peu près 3 degrés tous les 100 mètres dans le sol.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, c'est comme quand on monte, c'est la montagne, c'est pareil, dans l'autre sens.

  • Frédéric Heriteau

    Dans l'autre sens, exactement. Donc, ils savent, et puis comme disait Loïc, le Dugger a été quand même foré beaucoup, donc ils ont quand même beaucoup de données géologiques. On n'a pas d'énormes surprises quand on traverse les couches géologiques. On les connaît, ça va se jouer à quelques mètres. Donc on sait où sont les réservoirs, on sait quel couchon va traverser, à quelle vitesse il faut les forer, quels fluides on va utiliser pour les traverser, pour qu'elles se consolident. Donc on n'a pas d'énormes surprises dans cette Ausha.

  • Loïc Haslin

    Ce n'est pas du tout de l'exploration en fait. Mais vraiment, c'est du...

  • Arnaud Montebourg

    C'est du très connu.

  • Loïc Haslin

    C'est du développement.

  • Frédéric Heriteau

    Il faut qu'on mette du poids sur l'outil pour pouvoir forer. On utilise des tiges qui sont lourdes, qui vont travailler en compression, qui sont celles-ci, les spiralées. Ça, c'est vraiment au-dessus de l'outil. On en a quelques-unes qui nous permettent de mettre du poids. Et ensuite, on a des tiges. C'est juste pour nous rejoindre la surface, à travers lesquelles on va pomper la boue de forage. Je vais vous montrer après quand on ira sur les bassins, les pompes et tout le circuit. Et quand on ira au plancher, où ça arrive, dans quel équipement ça passe. Donc les tiges, elles sont montées, ce sont des tubes en acier qui se visent les uns aux autres, tout simplement. Là, ils sont en train de les prendre. Ils les montent au plancher. On les prend avec cette machine rouge qu'on appelle une top drive, qui monte et qui descend. on les visse ensemble et on peut descendre dans le trou.

  • Pierre Brossollet

    Donc tout est automatique, il y a moins de risque d'accident. Parce que personne ne les manipule.

  • Frédéric Heriteau

    Donc on a ici un petit trou qui fait 3-4 mètres de profondeur, qu'on appelle une cave, c'est où commence le puits. Donc là on est connecté avec cette machine rouge qui s'appelle un BOP. C'est un appareil qui sert au cas où on aurait des remontées, des éruptions incontrôlées. C'est des vannes qui peuvent se fermer autour des tiges et qui permettent de fermer le puits en fait et de ne pas avoir de gaz ou de fluide.

  • Arnaud Montebourg

    Un geyser, on ne sait pas.

  • Frédéric Heriteau

    On doit toujours être en contrôle de ce confort, en contrôle du puits. Le deuxième puits, il est là, il est en dessous de cette dalle. On va rajouter des plaques ici. Et avec ces vérins, on va bouger l'ensemble.

  • Loïc Haslin

    C'est les gros vérins qui se déplient.

  • Frédéric Heriteau

    Et le mât. Tout va bouger pour venir se mettre à la verticale de ce deuxième puits. Ils sont en train de regarder. Pardon, c'est pour celui-là. Pour pouvoir skider 40 mètres. Pour faire 4 puits.

  • Arnaud Montebourg

    Incroyable. Dans l'ascension du mât de 55 mètres, attention, se trouve le sein des seins, le poste de pilotage. On entre dans un cockpit digne d'un Airbus avec... deux copilotes, le commandant de bord et son adjoint. Écoutons les. Alors vous avez vous êtes à deux pour faire ça.

  • Conducteur

    En bas, il est en charge. Il amène les pipes et ici on les connecte, on les descend.

  • Arnaud Montebourg

    On va voir la connexion là, là, dans un instant avec celle là.

  • Frédéric Heriteau

    Voilà comme ce qu'on regardait d'en bas. Il va transférer la tige dans l'élévateur de la top drive. et ensuite ils vont la connecter en bas avec ce robot hydraulique ils vont serrer le filetage et il va descendre ah ouais c'est quelque chose quand même et là ça descend après combien de temps après le serrage maintenant

  • Conducteur

    donc du coup on a le couple de serrage qualité à terre ouais le robot qui va retourner au garage ici là je contrôle le poids de garniture et là haut et ordonnance ah oui ça descend et pendant la descente en fait moi je reste focalisé sur ce poids et contrôler Vous avez la top drive, l'équipement rouge qui nous permet de connecter le forêt, de l'entraîner en rotation et d'entraîner la boue à l'intérieur. Ici, on va contrôler la force qu'on a besoin pour faire tourner le forêt. On va contrôler la pression qu'on va avoir dans le forêt. Et on contrôle tous les paramètres. Là, en fait, pour l'instant, on est en train de descendre le forêt au fond du puits. On n'est pas en train de forer, donc on n'est pas connecté, on ne circule pas. Là, nous, on est en charge de surveiller le puits pendant qu'on teste l'opération. On monite le retour. Ici, là, j'ai la cour. Chaque tige, 20 mètres, ça me représente 100 litres dans un bac. Et je contrôle le niveau de ce bac pour être sûr que le puits soit stable.

  • Arnaud Montebourg

    La machine de forage, comme celle qu'a positionné le groupe Arvern à Roissy Airport, vaut 40 millions d'euros. Arvern a levé des dizaines de millions d'euros. Et maintenant cotée en bourse, elle est passée de start-up à entreprise cotée sur Euronext. Si je résume, les anciens énergéticiens... EDF dans le nucléaire, ENGIE dans le gaz, Total dans le pétrole, ne se sont pas mêlés de géothermie. Ils sont passés à côté de ça. Et pour moi, Arvern est en train de prendre un leadership à l'évidence français, mais surtout européen, et qui sait, peut-être mondial. En vérité, Pour moi, Arvern, c'est un peu comme dans l'informatique ou le numérique, l'Apple nouveau face à l'IBM ancien. Il est possible que dans les dix années à venir, Arvern soit au firmament du CAC 40.

  • Pierre Brossollet

    C'est quand même plus simple d'aller chercher de l'énergie à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres que d'aller le chercher à quelques milliers de kilomètres. C'est une question de contrôle, une question de maîtrise, une question de respect de l'environnement. Donc il y a aussi toutes ces petites vertus ou petites valeurs. qui ont contribué aussi à la naissance d'Harverne. Les Romains faisaient de la géothermie. Il suffit d'aller à Schottsegg pour voir que là, il y a une cité thermale où il y a de l'eau qui sort à 70 degrés. Ils avaient inventé des systèmes avec des pentes, etc. Mais il y avait déjà de la géothermie dans les maisons. Donc, en fait, on n'a pas inventé grand chose, si ce n'est les techniques de forage d'évier que vous avez vu ce matin. Enfin, par contre, le petit truc,

  • Arnaud Montebourg

    c'est l'eau chaude.

  • Pierre Brossollet

    Merci beaucoup pour ce mot de la fin. Mais c'est exactement ça.

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Description

Arnaud Montebourg visite le chantier de forage géothermal du groupe Arverne à l'aéroport de Roissy. Ce leader de la nouvelle industrie de la géothermie, fondé par Pierre Brossollet, sait pomper les calories du sous-sol, la chaleur qui est sous nos pieds, pour nous aider à nous débarrasser des importations pétrolières et gazières.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les vrais souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entrepreneurs qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Les vrais souverains, est-ce que ce ne sont pas d'abord ceux qui travaillent à diminuer notre facture énergétique, celle qui nous rend, nous Français, tellement dépendants des importations pétrolières et gazières ? Jugeons plutôt. En 2023, les Français ont dû faire un chèque de 46 milliards pour acheter leur gaz, essentiellement pour s'échauffer. En 2022, c'était déjà 52 milliards. Une paille ! Nous achetons du gaz aux Norvégiens, aux Américains, aux Algériens, aux Qataris et aux Russes. Et tous les ans, nous travaillons dur pour leur faire, à tous ces gens-là, un chèque de 50 milliards. Alors, nous sommes allés voir un vrai souverain, dont je suis très fier d'être l'associé historique, c'est Pierre Brosselet. Un ancien ingénieur de haut vol de chez Total, il a fait toute sa jeune carrière sur les plateformes offshore, mais passé la quarantaine, il a quitté le pétrole et il a décidé de se consacrer à l'eau chaude. C'est la géothermie. À la tête de son groupe Arvern, coté en bourse sur Euronext, il est devenu le leader de cette nouvelle industrie de la géothermie qui sait pomper les calories du sous-sol, cette chaleur que nous avons sous nos pieds, qui est donc souveraine. Parce qu'elle est gratuite. C'est la géothermie qui va donc nous aider à nous débarrasser du gaz d'importation. Et particulièrement du gaz russe.

  • Pierre Brossollet

    Nous sommes des pionniers de ce qu'il y a sous terre, du sous-sol, de sous la terre, pour aller chercher des énergies nouvelles, des énergies vertes, des énergies renouvelables, qui sont utiles dans le cadre du renouveau énergétique, du changement de paradigme énergétique que nous sommes en train de vivre. Et on aimerait contribuer. à ce qu'on passe d'un système où on a importé et on continue à importer du fossile, on continue à importer du gaz russe, à un système où nous développons nous-mêmes, et si possible en circuit court, des énergies non fossiles. C'est ça le gros parverbe.

  • Arnaud Montebourg

    Mais comment se peut-il que l'on brûle encore autant d'énergie fossile, et principalement du gaz d'importation, pour fabriquer les deux tiers de la chaleur dont nous avons besoin dans notre pays ? alors qu'il existe une chaleur renouvelable, verte, non-intermittente, souveraine, juste sous nos pieds, là, en dessous, la géothermie. Aujourd'hui, on en produit 5 TWh par an, c'est pas grand-chose, alors qu'on pourrait en faire 20, 30, 50 fois plus.

  • Pierre Brossollet

    On n'a pas toute la surface du territoire français qui pourrait passer en géothermie profonde. En revanche, on a une géothermie qui est ultra-puissante, qui est la géothermie de surface, qui là va décarboner du bâtimentaire, qui n'a pas vraiment de limite. Le BRGM a fait une étude qui limitait à 120 TWh notre bureau de recherche de géologie minière, qui appartient à l'État, qui a été créé par l'État comme le CEA. Le BRGM a estimé à plus de 100 TWh le potentiel de cette petite géothermie, qu'on peut faire absolument partout. Mais en fait, sky is the limit. À partir du moment où on peut forer, on peut produire en géothermie et faire du froid comme du chaud. du chaud comme du froid. Donc la barre des 100 TWh est symbolique puisque c'est l'équivalent de ce qu'on apporte en gaz russe. Et donc cette géothermie pourrait assez facilement, en y mettant les moyens... Mais quand on regarde la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie, ou la SNBC, je crois qu'il n'y a pas une fois le mot géothermie, dans la SNBC, on se dit qu'on est quand même assez loin du compte, puisque les objectifs font état de 10 TWh à horizon 2030. Il faut aller largement au-delà, il faut aller bien plus loin. Mais c'est une question de moyens techniques, il faut des appareils de forage, il faut des sachants, c'est une question de connaissances, or même certains bureaux d'études ne connaissent pas la géothermie encore aujourd'hui, etc. Donc la barre des 100 TWh pourrait largement être objectivée, et peut-être au-delà, pour faire comme la Suisse et comme les Pays-Bas, qui se sont géothermisées. La Suisse a trois fois plus de géothermiques en France, alors qu'elle est 17 fois plus petite. Donc ça marche. Il faudrait des dizaines ou des centaines de milliards d'euros pour géothermiser, on va dire, un territoire. Mais qu'est-ce que c'est comparé aux dizaines de milliards d'euros annuels ? dans notre balance aujourd'hui commerciale, puisqu'on l'importe, qui sont gâchées, puisque ce ne sont que des dépenses. Donc il faudrait plutôt transformer cette dépense en investissement. Et c'est des investissements très long terme, puisque la géothermie est très robuste. On est là sur plusieurs dizaines d'années. Donc il faut investir dans l'énergie pour recouvrer notre souveraineté. Et donc au détriment, on l'espère, du fossile et de l'importation. On est dans une logique implacable. Quand on a fait un minimum de physique, on est quand même un groupe et une société d'ingénieurs, donc on sait que le noyau terrestre est très chaud, 99% de la Terre fait plus de 10 000 degrés, donc avec un petit peu de logique, on se dit que le picoïl étant une réalité, même si... va glisser de quelques années, il faut songer à autre chose. Et donc, sous nos pieds, qui est une thèse de circuit court, et une thèse de territoire, il se passe des choses. Et notamment la chaleur. Donc, l'idée, finalement, on n'a rien inventé. Simplement, on a mis en application des choses qu'on a apprises dans le pétrole, en réunissant justement des pétroliers, des anciens pétroliers qui voulaient participer à cette cause, et en allant chercher des thématiques comme la géothermie qui coulent sous le sens et qui sont finalement la petite sœur du pétrole. Puisque c'est la même science, au sens large, d'aller faire de l'explos. d'aller faire des puits et ensuite d'aller produire de l'énergie, sauf que ce n'est plus sous forme fossile, c'est sous forme renouvelable. Le vrai problème aujourd'hui, c'est de ne pas réussir à travailler sur des temps longs. Il devrait y avoir un plan presque national et régalien stratégique à 2050, et non pas une PPE à 4 ans. Il met la barre à gauche, puis la barre à droite. Donc c'est quand même très difficile de s'y retrouver.

  • Arnaud Montebourg

    Arverne et son président, Pierre Brossolet, nous entraînent à l'aéroport de Roissy. Incroyable ! Sur un terrain, tenez-vous bien, qui était il y a encore deux mois, un parking. et qui sera dans deux mois à peine un bout de terrain vierge avec une centrale géothermique invisible et totalement silencieuse et indolore. Elle fournira pourtant un tiers de la chaleur d'un des plus grands aéroports du monde qui accueille plus de 70 millions de passagers, ce qui représente d'ailleurs, entre nous soit dit, une économie de près de 20 000 tonnes de CO2 chaque année émis. Alors, Arvern a installé, tenez-vous bien, son mât de 55 mètres de haut, qui fort, et son équipe, d'ingénieurs, de techniciens, d'ouvriers spécialisés. Alors on est allé discuter avec son directeur, Loïc Asselin, qui nous a fait visiter ce chantier absolument extraordinaire.

  • Loïc Haslin

    On vient de forer le puits producteur du doublé de géothermie.

  • Arnaud Montebourg

    C'est quoi le puits producteur ?

  • Loïc Haslin

    C'est le puits par lequel va transiter l'eau chaude qui vient de la nappe, qui se trouve à 2 040 mètres, dans l'exemple précis de ce puits.

  • Arnaud Montebourg

    Une nappe d'eau chaude ?

  • Loïc Haslin

    Une nappe d'eau chaude.

  • Arnaud Montebourg

    Elle se trouve dans toute l'île de France ?

  • Loïc Haslin

    Dans toute l'Ile-de-France, c'est des dépôts anciens, du Jurassique. C'est des calcaires, tout simplement. Et vous avez une eau chaude qui transite dans ces calcaires. On parle des pots anciens, on parle de 150 à 170 millions d'années. Donc ça fait un petit moment que c'est au fond. Elle est là. Et on fabrique une boucle géothermique dans laquelle on fait produire cette eau chaude dans le puits producteur, on lui retire ses calories en surface par un échangeur thermique, et on réinjecte cette eau qui s'est refroidie, on la réinjecte dans la nappe, un peu plus loin que le puits producteur. L'eau de la nappe est à peu près à 70 degrés. Elle va être refroidie d'une trentaine de degrés en surface et réinjectée. Ici, on aide ADP, Aéroport de Paris, à décarboner sa production de chaleur. Donc ce doublé va leur permettre de décarboner à peu près 30% de leur production de chaleur à l'horizon 2026.

  • Arnaud Montebourg

    Parce qu'ils ont une chaufferie au fioul ici.

  • Loïc Haslin

    Elle est juste derrière vous. Ils ont de la biomasse. Ils ont de la biomasse.

  • Arnaud Montebourg

    Du bois, des déchets.

  • Loïc Haslin

    Exactement.

  • Arnaud Montebourg

    Vous êtes à côté de la chaufferie.

  • Loïc Haslin

    Exactement. L'échangeur thermique sera juste à côté de la chaufferie qui est derrière vous.

  • Arnaud Montebourg

    Un petit point sur le modèle économique. C'est un investissement important pour l'aéroport de Paris, mais ça va lui rapporter beaucoup, non ?

  • Loïc Haslin

    Ça va lui permettre de ne plus être dépendant du prix des hydrocarbures, du pétrole, du gaz. La géothermie, ils sont assis sur... C'est le cas d'ailleurs dans beaucoup de municipalités. dans le bassin parisien, ils sont assis sur un tas d'or, comme on dit.

  • Arnaud Montebourg

    Ils ont dû s'oublier de l'exploiter peut-être, non ?

  • Loïc Haslin

    Dans un monde où le pétrole est abondant et pas cher...

  • Arnaud Montebourg

    Ça n'a aucun intérêt.

  • Loïc Haslin

    Voilà, mais c'est des investissements en amont qui sont assez conséquents et il faut accepter de mettre cet argent, ce capital, dès le départ pour avoir une énergie décarbonée et pas chère.

  • Pierre Brossollet

    La partie économique, la partie financière, intéressante, parce que ADP ne le ferait pas. ADP est un acteur privé qui regarde non seulement aux aspects écologiques, mais aussi aux aspects économiques. Aujourd'hui, on estime qu'un client comme ADP va être rentable au bout d'une dizaine d'années d'exploitation. Il va remplacer la biomasse, mais aussi du gaz et du pétrole par nature volatile, alors que la géothermie ne l'est pas. La géothermie, c'est un peu plus d'investissement au départ, quelquefois un peu beaucoup, mais une rentabilité au rendez-vous entre 8 et 10 ans. après le démarrage de l'exploitation. Donc on voit bien que s'agissant d'un site qui va être exploité pendant plus de 50 ans, le projet est rentable en soi. Il faut juste avoir un peu de profondeur de vue, avoir une vision qui soit industrielle, avoir une vision qui soit non seulement économique mais aussi écologique. Donc c'est l'addition des deux qui fait que, additionner d'ailleurs aux 19 000 tonnes par an qui vont économiser en CO2, qu'on peut monétiser, qui fait que le site va être rentable assez vite. Sans parler de l'image, sans parler de la communication qu'on peut faire. évidemment autour de ce type de projet. Comme disait Loïc, on est assis sur un tas d'or ici, mais c'est de l'or bleu. La ressource est inépuisable. Je lisais ce matin dans l'avion un papier d'un institut américain sérieux disant que l'énergie géothermale, si elle était exploitée, pourrait couvrir les besoins mondiaux en énergie pendant plus de 5000 ans. Donc aujourd'hui, ce qu'on peut dire, c'est que, même sans parler de chiffres qui peuvent donner le tournis, c'est une énergie qui est totalement inexploitée en Europe, en France. Et donc... Moi, je pense qu'on est ici au cœur de ce qui va être une révolution énergétique, puisque cette énergie est locale, elle est souveraine, elle n'est pas dépendante d'une puissance extérieure ou même de matériaux qu'on devrait importer depuis la Chine ou ailleurs. C'est du circuit très court et elle est, comme on le disait, rentable. Elle est techniquement plus compliquée à aller chercher que d'autres, mais c'est grâce à des projets comme celui d'Harverne qu'on va essayer maintenant d'accélérer sur ce type de projet. ADP en est un exemple. ADP est un privé, mais on peut le faire aussi pour des villes, pour du public, pour des réseaux de chaleur.... pour des industriels du type industrie lourde, etc.

  • Loïc Haslin

    Alors, le forage, c'est une des pièces essentielles du puzzle pour produire de la chaleur décarbonée. Et une des choses essentielles qu'il faut faire, c'est mettre en communication la ressource, donc cette eau chaude qui se trouve dans la nappe, et la surface. Et pour faire ça, il faut construire un puits. Un forage dans cette zone du dogueur parisien, donc ce sont ces dépôts calcaires qui contiennent cette eau chaude, il faut à peu près, pour faire un doublé, c'est-à-dire un puits producteur, un puits injecteur, à peu près trois mois, plus le montage de l'appareil et le démontage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, vous en êtes où ?

  • Loïc Haslin

    Là, on vient de finir le forage du puits producteur. On se prépare à l'acidifier. Donc là, vous voyez, on est en manœuvre, on est en train d'assembler les tiges pour aller acidifier le réservoir. En gros, on peut faire du nettoyage et pour s'assurer une bonne transmission des fluides vers le... le puits et ensuite on va le tester. Donc on va faire débiter cette eau chaude qui est sous pression. Pas de très forte pression, on va avoir 8 ou 10 bar en tête de puits. On va faire débiter ce puits pour confirmer son potentiel géothermique. Et puis, quand on est satisfait, on arrête le puits et on va faire glisser l'appareil sur le puits suivant et on va construire un ouvrage à peu près équivalent.

  • Arnaud Montebourg

    A combien d'écart par rapport au premier puits ?

  • Loïc Haslin

    Vous avez dit 7, 8 mètres ?

  • Arnaud Montebourg

    7, 8 mètres, puis sous terre, ça s'écarte. Et vous arrivez à un écart d'un kilomètre.

  • Loïc Haslin

    Exactement, à peu près. On a des outils qui permettent de faire du forage dévié pour s'écarter et pour obtenir cette distance qui permet à l'eau chaude de se recharger en calories quand elle va passer dans la nappe et avoir ce cycle permanent.

  • Arnaud Montebourg

    Alors, pendant la visite du chantier, on n'a pas pu rater Fred. C'est Frédéric Irito. C'est le rig manager, le directeur des opérations de forage sur le site de Roissy, aéroport. Lui aussi revient d'une vie sur les plateformes de forage pétrolière. Lui aussi, il a quitté le pétrole pour revenir à l'essentiel, l'eau chaude, la géothermie, avec les mêmes technologies. Et alors lui, il a bien bourlingué, il est très fort, aucun chantier ne l'impressionne. Alors, vous, comment vous savez que l'eau que vous allez trouver est à 71 degrés ? Et si ça se trouve, elle n'est pas à 71 degrés, elle est plus chaude. Bonne nouvelle ! Elle est moins chaude, mauvaise nouvelle. Comment vous faites pour savoir ça ?

  • Frédéric Heriteau

    Elle peut être un peu plus froide, un peu plus chaude. Après, il y a une règle, c'est un peu mondial, c'est à peu près 3 degrés tous les 100 mètres dans le sol.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, c'est comme quand on monte, c'est la montagne, c'est pareil, dans l'autre sens.

  • Frédéric Heriteau

    Dans l'autre sens, exactement. Donc, ils savent, et puis comme disait Loïc, le Dugger a été quand même foré beaucoup, donc ils ont quand même beaucoup de données géologiques. On n'a pas d'énormes surprises quand on traverse les couches géologiques. On les connaît, ça va se jouer à quelques mètres. Donc on sait où sont les réservoirs, on sait quel couchon va traverser, à quelle vitesse il faut les forer, quels fluides on va utiliser pour les traverser, pour qu'elles se consolident. Donc on n'a pas d'énormes surprises dans cette Ausha.

  • Loïc Haslin

    Ce n'est pas du tout de l'exploration en fait. Mais vraiment, c'est du...

  • Arnaud Montebourg

    C'est du très connu.

  • Loïc Haslin

    C'est du développement.

  • Frédéric Heriteau

    Il faut qu'on mette du poids sur l'outil pour pouvoir forer. On utilise des tiges qui sont lourdes, qui vont travailler en compression, qui sont celles-ci, les spiralées. Ça, c'est vraiment au-dessus de l'outil. On en a quelques-unes qui nous permettent de mettre du poids. Et ensuite, on a des tiges. C'est juste pour nous rejoindre la surface, à travers lesquelles on va pomper la boue de forage. Je vais vous montrer après quand on ira sur les bassins, les pompes et tout le circuit. Et quand on ira au plancher, où ça arrive, dans quel équipement ça passe. Donc les tiges, elles sont montées, ce sont des tubes en acier qui se visent les uns aux autres, tout simplement. Là, ils sont en train de les prendre. Ils les montent au plancher. On les prend avec cette machine rouge qu'on appelle une top drive, qui monte et qui descend. on les visse ensemble et on peut descendre dans le trou.

  • Pierre Brossollet

    Donc tout est automatique, il y a moins de risque d'accident. Parce que personne ne les manipule.

  • Frédéric Heriteau

    Donc on a ici un petit trou qui fait 3-4 mètres de profondeur, qu'on appelle une cave, c'est où commence le puits. Donc là on est connecté avec cette machine rouge qui s'appelle un BOP. C'est un appareil qui sert au cas où on aurait des remontées, des éruptions incontrôlées. C'est des vannes qui peuvent se fermer autour des tiges et qui permettent de fermer le puits en fait et de ne pas avoir de gaz ou de fluide.

  • Arnaud Montebourg

    Un geyser, on ne sait pas.

  • Frédéric Heriteau

    On doit toujours être en contrôle de ce confort, en contrôle du puits. Le deuxième puits, il est là, il est en dessous de cette dalle. On va rajouter des plaques ici. Et avec ces vérins, on va bouger l'ensemble.

  • Loïc Haslin

    C'est les gros vérins qui se déplient.

  • Frédéric Heriteau

    Et le mât. Tout va bouger pour venir se mettre à la verticale de ce deuxième puits. Ils sont en train de regarder. Pardon, c'est pour celui-là. Pour pouvoir skider 40 mètres. Pour faire 4 puits.

  • Arnaud Montebourg

    Incroyable. Dans l'ascension du mât de 55 mètres, attention, se trouve le sein des seins, le poste de pilotage. On entre dans un cockpit digne d'un Airbus avec... deux copilotes, le commandant de bord et son adjoint. Écoutons les. Alors vous avez vous êtes à deux pour faire ça.

  • Conducteur

    En bas, il est en charge. Il amène les pipes et ici on les connecte, on les descend.

  • Arnaud Montebourg

    On va voir la connexion là, là, dans un instant avec celle là.

  • Frédéric Heriteau

    Voilà comme ce qu'on regardait d'en bas. Il va transférer la tige dans l'élévateur de la top drive. et ensuite ils vont la connecter en bas avec ce robot hydraulique ils vont serrer le filetage et il va descendre ah ouais c'est quelque chose quand même et là ça descend après combien de temps après le serrage maintenant

  • Conducteur

    donc du coup on a le couple de serrage qualité à terre ouais le robot qui va retourner au garage ici là je contrôle le poids de garniture et là haut et ordonnance ah oui ça descend et pendant la descente en fait moi je reste focalisé sur ce poids et contrôler Vous avez la top drive, l'équipement rouge qui nous permet de connecter le forêt, de l'entraîner en rotation et d'entraîner la boue à l'intérieur. Ici, on va contrôler la force qu'on a besoin pour faire tourner le forêt. On va contrôler la pression qu'on va avoir dans le forêt. Et on contrôle tous les paramètres. Là, en fait, pour l'instant, on est en train de descendre le forêt au fond du puits. On n'est pas en train de forer, donc on n'est pas connecté, on ne circule pas. Là, nous, on est en charge de surveiller le puits pendant qu'on teste l'opération. On monite le retour. Ici, là, j'ai la cour. Chaque tige, 20 mètres, ça me représente 100 litres dans un bac. Et je contrôle le niveau de ce bac pour être sûr que le puits soit stable.

  • Arnaud Montebourg

    La machine de forage, comme celle qu'a positionné le groupe Arvern à Roissy Airport, vaut 40 millions d'euros. Arvern a levé des dizaines de millions d'euros. Et maintenant cotée en bourse, elle est passée de start-up à entreprise cotée sur Euronext. Si je résume, les anciens énergéticiens... EDF dans le nucléaire, ENGIE dans le gaz, Total dans le pétrole, ne se sont pas mêlés de géothermie. Ils sont passés à côté de ça. Et pour moi, Arvern est en train de prendre un leadership à l'évidence français, mais surtout européen, et qui sait, peut-être mondial. En vérité, Pour moi, Arvern, c'est un peu comme dans l'informatique ou le numérique, l'Apple nouveau face à l'IBM ancien. Il est possible que dans les dix années à venir, Arvern soit au firmament du CAC 40.

  • Pierre Brossollet

    C'est quand même plus simple d'aller chercher de l'énergie à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres que d'aller le chercher à quelques milliers de kilomètres. C'est une question de contrôle, une question de maîtrise, une question de respect de l'environnement. Donc il y a aussi toutes ces petites vertus ou petites valeurs. qui ont contribué aussi à la naissance d'Harverne. Les Romains faisaient de la géothermie. Il suffit d'aller à Schottsegg pour voir que là, il y a une cité thermale où il y a de l'eau qui sort à 70 degrés. Ils avaient inventé des systèmes avec des pentes, etc. Mais il y avait déjà de la géothermie dans les maisons. Donc, en fait, on n'a pas inventé grand chose, si ce n'est les techniques de forage d'évier que vous avez vu ce matin. Enfin, par contre, le petit truc,

  • Arnaud Montebourg

    c'est l'eau chaude.

  • Pierre Brossollet

    Merci beaucoup pour ce mot de la fin. Mais c'est exactement ça.

  • Sous-titrage

Description

Arnaud Montebourg visite le chantier de forage géothermal du groupe Arverne à l'aéroport de Roissy. Ce leader de la nouvelle industrie de la géothermie, fondé par Pierre Brossollet, sait pomper les calories du sous-sol, la chaleur qui est sous nos pieds, pour nous aider à nous débarrasser des importations pétrolières et gazières.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les vrais souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entrepreneurs qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Les vrais souverains, est-ce que ce ne sont pas d'abord ceux qui travaillent à diminuer notre facture énergétique, celle qui nous rend, nous Français, tellement dépendants des importations pétrolières et gazières ? Jugeons plutôt. En 2023, les Français ont dû faire un chèque de 46 milliards pour acheter leur gaz, essentiellement pour s'échauffer. En 2022, c'était déjà 52 milliards. Une paille ! Nous achetons du gaz aux Norvégiens, aux Américains, aux Algériens, aux Qataris et aux Russes. Et tous les ans, nous travaillons dur pour leur faire, à tous ces gens-là, un chèque de 50 milliards. Alors, nous sommes allés voir un vrai souverain, dont je suis très fier d'être l'associé historique, c'est Pierre Brosselet. Un ancien ingénieur de haut vol de chez Total, il a fait toute sa jeune carrière sur les plateformes offshore, mais passé la quarantaine, il a quitté le pétrole et il a décidé de se consacrer à l'eau chaude. C'est la géothermie. À la tête de son groupe Arvern, coté en bourse sur Euronext, il est devenu le leader de cette nouvelle industrie de la géothermie qui sait pomper les calories du sous-sol, cette chaleur que nous avons sous nos pieds, qui est donc souveraine. Parce qu'elle est gratuite. C'est la géothermie qui va donc nous aider à nous débarrasser du gaz d'importation. Et particulièrement du gaz russe.

  • Pierre Brossollet

    Nous sommes des pionniers de ce qu'il y a sous terre, du sous-sol, de sous la terre, pour aller chercher des énergies nouvelles, des énergies vertes, des énergies renouvelables, qui sont utiles dans le cadre du renouveau énergétique, du changement de paradigme énergétique que nous sommes en train de vivre. Et on aimerait contribuer. à ce qu'on passe d'un système où on a importé et on continue à importer du fossile, on continue à importer du gaz russe, à un système où nous développons nous-mêmes, et si possible en circuit court, des énergies non fossiles. C'est ça le gros parverbe.

  • Arnaud Montebourg

    Mais comment se peut-il que l'on brûle encore autant d'énergie fossile, et principalement du gaz d'importation, pour fabriquer les deux tiers de la chaleur dont nous avons besoin dans notre pays ? alors qu'il existe une chaleur renouvelable, verte, non-intermittente, souveraine, juste sous nos pieds, là, en dessous, la géothermie. Aujourd'hui, on en produit 5 TWh par an, c'est pas grand-chose, alors qu'on pourrait en faire 20, 30, 50 fois plus.

  • Pierre Brossollet

    On n'a pas toute la surface du territoire français qui pourrait passer en géothermie profonde. En revanche, on a une géothermie qui est ultra-puissante, qui est la géothermie de surface, qui là va décarboner du bâtimentaire, qui n'a pas vraiment de limite. Le BRGM a fait une étude qui limitait à 120 TWh notre bureau de recherche de géologie minière, qui appartient à l'État, qui a été créé par l'État comme le CEA. Le BRGM a estimé à plus de 100 TWh le potentiel de cette petite géothermie, qu'on peut faire absolument partout. Mais en fait, sky is the limit. À partir du moment où on peut forer, on peut produire en géothermie et faire du froid comme du chaud. du chaud comme du froid. Donc la barre des 100 TWh est symbolique puisque c'est l'équivalent de ce qu'on apporte en gaz russe. Et donc cette géothermie pourrait assez facilement, en y mettant les moyens... Mais quand on regarde la PPE, la programmation pluriannuelle de l'énergie, ou la SNBC, je crois qu'il n'y a pas une fois le mot géothermie, dans la SNBC, on se dit qu'on est quand même assez loin du compte, puisque les objectifs font état de 10 TWh à horizon 2030. Il faut aller largement au-delà, il faut aller bien plus loin. Mais c'est une question de moyens techniques, il faut des appareils de forage, il faut des sachants, c'est une question de connaissances, or même certains bureaux d'études ne connaissent pas la géothermie encore aujourd'hui, etc. Donc la barre des 100 TWh pourrait largement être objectivée, et peut-être au-delà, pour faire comme la Suisse et comme les Pays-Bas, qui se sont géothermisées. La Suisse a trois fois plus de géothermiques en France, alors qu'elle est 17 fois plus petite. Donc ça marche. Il faudrait des dizaines ou des centaines de milliards d'euros pour géothermiser, on va dire, un territoire. Mais qu'est-ce que c'est comparé aux dizaines de milliards d'euros annuels ? dans notre balance aujourd'hui commerciale, puisqu'on l'importe, qui sont gâchées, puisque ce ne sont que des dépenses. Donc il faudrait plutôt transformer cette dépense en investissement. Et c'est des investissements très long terme, puisque la géothermie est très robuste. On est là sur plusieurs dizaines d'années. Donc il faut investir dans l'énergie pour recouvrer notre souveraineté. Et donc au détriment, on l'espère, du fossile et de l'importation. On est dans une logique implacable. Quand on a fait un minimum de physique, on est quand même un groupe et une société d'ingénieurs, donc on sait que le noyau terrestre est très chaud, 99% de la Terre fait plus de 10 000 degrés, donc avec un petit peu de logique, on se dit que le picoïl étant une réalité, même si... va glisser de quelques années, il faut songer à autre chose. Et donc, sous nos pieds, qui est une thèse de circuit court, et une thèse de territoire, il se passe des choses. Et notamment la chaleur. Donc, l'idée, finalement, on n'a rien inventé. Simplement, on a mis en application des choses qu'on a apprises dans le pétrole, en réunissant justement des pétroliers, des anciens pétroliers qui voulaient participer à cette cause, et en allant chercher des thématiques comme la géothermie qui coulent sous le sens et qui sont finalement la petite sœur du pétrole. Puisque c'est la même science, au sens large, d'aller faire de l'explos. d'aller faire des puits et ensuite d'aller produire de l'énergie, sauf que ce n'est plus sous forme fossile, c'est sous forme renouvelable. Le vrai problème aujourd'hui, c'est de ne pas réussir à travailler sur des temps longs. Il devrait y avoir un plan presque national et régalien stratégique à 2050, et non pas une PPE à 4 ans. Il met la barre à gauche, puis la barre à droite. Donc c'est quand même très difficile de s'y retrouver.

  • Arnaud Montebourg

    Arverne et son président, Pierre Brossolet, nous entraînent à l'aéroport de Roissy. Incroyable ! Sur un terrain, tenez-vous bien, qui était il y a encore deux mois, un parking. et qui sera dans deux mois à peine un bout de terrain vierge avec une centrale géothermique invisible et totalement silencieuse et indolore. Elle fournira pourtant un tiers de la chaleur d'un des plus grands aéroports du monde qui accueille plus de 70 millions de passagers, ce qui représente d'ailleurs, entre nous soit dit, une économie de près de 20 000 tonnes de CO2 chaque année émis. Alors, Arvern a installé, tenez-vous bien, son mât de 55 mètres de haut, qui fort, et son équipe, d'ingénieurs, de techniciens, d'ouvriers spécialisés. Alors on est allé discuter avec son directeur, Loïc Asselin, qui nous a fait visiter ce chantier absolument extraordinaire.

  • Loïc Haslin

    On vient de forer le puits producteur du doublé de géothermie.

  • Arnaud Montebourg

    C'est quoi le puits producteur ?

  • Loïc Haslin

    C'est le puits par lequel va transiter l'eau chaude qui vient de la nappe, qui se trouve à 2 040 mètres, dans l'exemple précis de ce puits.

  • Arnaud Montebourg

    Une nappe d'eau chaude ?

  • Loïc Haslin

    Une nappe d'eau chaude.

  • Arnaud Montebourg

    Elle se trouve dans toute l'île de France ?

  • Loïc Haslin

    Dans toute l'Ile-de-France, c'est des dépôts anciens, du Jurassique. C'est des calcaires, tout simplement. Et vous avez une eau chaude qui transite dans ces calcaires. On parle des pots anciens, on parle de 150 à 170 millions d'années. Donc ça fait un petit moment que c'est au fond. Elle est là. Et on fabrique une boucle géothermique dans laquelle on fait produire cette eau chaude dans le puits producteur, on lui retire ses calories en surface par un échangeur thermique, et on réinjecte cette eau qui s'est refroidie, on la réinjecte dans la nappe, un peu plus loin que le puits producteur. L'eau de la nappe est à peu près à 70 degrés. Elle va être refroidie d'une trentaine de degrés en surface et réinjectée. Ici, on aide ADP, Aéroport de Paris, à décarboner sa production de chaleur. Donc ce doublé va leur permettre de décarboner à peu près 30% de leur production de chaleur à l'horizon 2026.

  • Arnaud Montebourg

    Parce qu'ils ont une chaufferie au fioul ici.

  • Loïc Haslin

    Elle est juste derrière vous. Ils ont de la biomasse. Ils ont de la biomasse.

  • Arnaud Montebourg

    Du bois, des déchets.

  • Loïc Haslin

    Exactement.

  • Arnaud Montebourg

    Vous êtes à côté de la chaufferie.

  • Loïc Haslin

    Exactement. L'échangeur thermique sera juste à côté de la chaufferie qui est derrière vous.

  • Arnaud Montebourg

    Un petit point sur le modèle économique. C'est un investissement important pour l'aéroport de Paris, mais ça va lui rapporter beaucoup, non ?

  • Loïc Haslin

    Ça va lui permettre de ne plus être dépendant du prix des hydrocarbures, du pétrole, du gaz. La géothermie, ils sont assis sur... C'est le cas d'ailleurs dans beaucoup de municipalités. dans le bassin parisien, ils sont assis sur un tas d'or, comme on dit.

  • Arnaud Montebourg

    Ils ont dû s'oublier de l'exploiter peut-être, non ?

  • Loïc Haslin

    Dans un monde où le pétrole est abondant et pas cher...

  • Arnaud Montebourg

    Ça n'a aucun intérêt.

  • Loïc Haslin

    Voilà, mais c'est des investissements en amont qui sont assez conséquents et il faut accepter de mettre cet argent, ce capital, dès le départ pour avoir une énergie décarbonée et pas chère.

  • Pierre Brossollet

    La partie économique, la partie financière, intéressante, parce que ADP ne le ferait pas. ADP est un acteur privé qui regarde non seulement aux aspects écologiques, mais aussi aux aspects économiques. Aujourd'hui, on estime qu'un client comme ADP va être rentable au bout d'une dizaine d'années d'exploitation. Il va remplacer la biomasse, mais aussi du gaz et du pétrole par nature volatile, alors que la géothermie ne l'est pas. La géothermie, c'est un peu plus d'investissement au départ, quelquefois un peu beaucoup, mais une rentabilité au rendez-vous entre 8 et 10 ans. après le démarrage de l'exploitation. Donc on voit bien que s'agissant d'un site qui va être exploité pendant plus de 50 ans, le projet est rentable en soi. Il faut juste avoir un peu de profondeur de vue, avoir une vision qui soit industrielle, avoir une vision qui soit non seulement économique mais aussi écologique. Donc c'est l'addition des deux qui fait que, additionner d'ailleurs aux 19 000 tonnes par an qui vont économiser en CO2, qu'on peut monétiser, qui fait que le site va être rentable assez vite. Sans parler de l'image, sans parler de la communication qu'on peut faire. évidemment autour de ce type de projet. Comme disait Loïc, on est assis sur un tas d'or ici, mais c'est de l'or bleu. La ressource est inépuisable. Je lisais ce matin dans l'avion un papier d'un institut américain sérieux disant que l'énergie géothermale, si elle était exploitée, pourrait couvrir les besoins mondiaux en énergie pendant plus de 5000 ans. Donc aujourd'hui, ce qu'on peut dire, c'est que, même sans parler de chiffres qui peuvent donner le tournis, c'est une énergie qui est totalement inexploitée en Europe, en France. Et donc... Moi, je pense qu'on est ici au cœur de ce qui va être une révolution énergétique, puisque cette énergie est locale, elle est souveraine, elle n'est pas dépendante d'une puissance extérieure ou même de matériaux qu'on devrait importer depuis la Chine ou ailleurs. C'est du circuit très court et elle est, comme on le disait, rentable. Elle est techniquement plus compliquée à aller chercher que d'autres, mais c'est grâce à des projets comme celui d'Harverne qu'on va essayer maintenant d'accélérer sur ce type de projet. ADP en est un exemple. ADP est un privé, mais on peut le faire aussi pour des villes, pour du public, pour des réseaux de chaleur.... pour des industriels du type industrie lourde, etc.

  • Loïc Haslin

    Alors, le forage, c'est une des pièces essentielles du puzzle pour produire de la chaleur décarbonée. Et une des choses essentielles qu'il faut faire, c'est mettre en communication la ressource, donc cette eau chaude qui se trouve dans la nappe, et la surface. Et pour faire ça, il faut construire un puits. Un forage dans cette zone du dogueur parisien, donc ce sont ces dépôts calcaires qui contiennent cette eau chaude, il faut à peu près, pour faire un doublé, c'est-à-dire un puits producteur, un puits injecteur, à peu près trois mois, plus le montage de l'appareil et le démontage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, vous en êtes où ?

  • Loïc Haslin

    Là, on vient de finir le forage du puits producteur. On se prépare à l'acidifier. Donc là, vous voyez, on est en manœuvre, on est en train d'assembler les tiges pour aller acidifier le réservoir. En gros, on peut faire du nettoyage et pour s'assurer une bonne transmission des fluides vers le... le puits et ensuite on va le tester. Donc on va faire débiter cette eau chaude qui est sous pression. Pas de très forte pression, on va avoir 8 ou 10 bar en tête de puits. On va faire débiter ce puits pour confirmer son potentiel géothermique. Et puis, quand on est satisfait, on arrête le puits et on va faire glisser l'appareil sur le puits suivant et on va construire un ouvrage à peu près équivalent.

  • Arnaud Montebourg

    A combien d'écart par rapport au premier puits ?

  • Loïc Haslin

    Vous avez dit 7, 8 mètres ?

  • Arnaud Montebourg

    7, 8 mètres, puis sous terre, ça s'écarte. Et vous arrivez à un écart d'un kilomètre.

  • Loïc Haslin

    Exactement, à peu près. On a des outils qui permettent de faire du forage dévié pour s'écarter et pour obtenir cette distance qui permet à l'eau chaude de se recharger en calories quand elle va passer dans la nappe et avoir ce cycle permanent.

  • Arnaud Montebourg

    Alors, pendant la visite du chantier, on n'a pas pu rater Fred. C'est Frédéric Irito. C'est le rig manager, le directeur des opérations de forage sur le site de Roissy, aéroport. Lui aussi revient d'une vie sur les plateformes de forage pétrolière. Lui aussi, il a quitté le pétrole pour revenir à l'essentiel, l'eau chaude, la géothermie, avec les mêmes technologies. Et alors lui, il a bien bourlingué, il est très fort, aucun chantier ne l'impressionne. Alors, vous, comment vous savez que l'eau que vous allez trouver est à 71 degrés ? Et si ça se trouve, elle n'est pas à 71 degrés, elle est plus chaude. Bonne nouvelle ! Elle est moins chaude, mauvaise nouvelle. Comment vous faites pour savoir ça ?

  • Frédéric Heriteau

    Elle peut être un peu plus froide, un peu plus chaude. Après, il y a une règle, c'est un peu mondial, c'est à peu près 3 degrés tous les 100 mètres dans le sol.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, c'est comme quand on monte, c'est la montagne, c'est pareil, dans l'autre sens.

  • Frédéric Heriteau

    Dans l'autre sens, exactement. Donc, ils savent, et puis comme disait Loïc, le Dugger a été quand même foré beaucoup, donc ils ont quand même beaucoup de données géologiques. On n'a pas d'énormes surprises quand on traverse les couches géologiques. On les connaît, ça va se jouer à quelques mètres. Donc on sait où sont les réservoirs, on sait quel couchon va traverser, à quelle vitesse il faut les forer, quels fluides on va utiliser pour les traverser, pour qu'elles se consolident. Donc on n'a pas d'énormes surprises dans cette Ausha.

  • Loïc Haslin

    Ce n'est pas du tout de l'exploration en fait. Mais vraiment, c'est du...

  • Arnaud Montebourg

    C'est du très connu.

  • Loïc Haslin

    C'est du développement.

  • Frédéric Heriteau

    Il faut qu'on mette du poids sur l'outil pour pouvoir forer. On utilise des tiges qui sont lourdes, qui vont travailler en compression, qui sont celles-ci, les spiralées. Ça, c'est vraiment au-dessus de l'outil. On en a quelques-unes qui nous permettent de mettre du poids. Et ensuite, on a des tiges. C'est juste pour nous rejoindre la surface, à travers lesquelles on va pomper la boue de forage. Je vais vous montrer après quand on ira sur les bassins, les pompes et tout le circuit. Et quand on ira au plancher, où ça arrive, dans quel équipement ça passe. Donc les tiges, elles sont montées, ce sont des tubes en acier qui se visent les uns aux autres, tout simplement. Là, ils sont en train de les prendre. Ils les montent au plancher. On les prend avec cette machine rouge qu'on appelle une top drive, qui monte et qui descend. on les visse ensemble et on peut descendre dans le trou.

  • Pierre Brossollet

    Donc tout est automatique, il y a moins de risque d'accident. Parce que personne ne les manipule.

  • Frédéric Heriteau

    Donc on a ici un petit trou qui fait 3-4 mètres de profondeur, qu'on appelle une cave, c'est où commence le puits. Donc là on est connecté avec cette machine rouge qui s'appelle un BOP. C'est un appareil qui sert au cas où on aurait des remontées, des éruptions incontrôlées. C'est des vannes qui peuvent se fermer autour des tiges et qui permettent de fermer le puits en fait et de ne pas avoir de gaz ou de fluide.

  • Arnaud Montebourg

    Un geyser, on ne sait pas.

  • Frédéric Heriteau

    On doit toujours être en contrôle de ce confort, en contrôle du puits. Le deuxième puits, il est là, il est en dessous de cette dalle. On va rajouter des plaques ici. Et avec ces vérins, on va bouger l'ensemble.

  • Loïc Haslin

    C'est les gros vérins qui se déplient.

  • Frédéric Heriteau

    Et le mât. Tout va bouger pour venir se mettre à la verticale de ce deuxième puits. Ils sont en train de regarder. Pardon, c'est pour celui-là. Pour pouvoir skider 40 mètres. Pour faire 4 puits.

  • Arnaud Montebourg

    Incroyable. Dans l'ascension du mât de 55 mètres, attention, se trouve le sein des seins, le poste de pilotage. On entre dans un cockpit digne d'un Airbus avec... deux copilotes, le commandant de bord et son adjoint. Écoutons les. Alors vous avez vous êtes à deux pour faire ça.

  • Conducteur

    En bas, il est en charge. Il amène les pipes et ici on les connecte, on les descend.

  • Arnaud Montebourg

    On va voir la connexion là, là, dans un instant avec celle là.

  • Frédéric Heriteau

    Voilà comme ce qu'on regardait d'en bas. Il va transférer la tige dans l'élévateur de la top drive. et ensuite ils vont la connecter en bas avec ce robot hydraulique ils vont serrer le filetage et il va descendre ah ouais c'est quelque chose quand même et là ça descend après combien de temps après le serrage maintenant

  • Conducteur

    donc du coup on a le couple de serrage qualité à terre ouais le robot qui va retourner au garage ici là je contrôle le poids de garniture et là haut et ordonnance ah oui ça descend et pendant la descente en fait moi je reste focalisé sur ce poids et contrôler Vous avez la top drive, l'équipement rouge qui nous permet de connecter le forêt, de l'entraîner en rotation et d'entraîner la boue à l'intérieur. Ici, on va contrôler la force qu'on a besoin pour faire tourner le forêt. On va contrôler la pression qu'on va avoir dans le forêt. Et on contrôle tous les paramètres. Là, en fait, pour l'instant, on est en train de descendre le forêt au fond du puits. On n'est pas en train de forer, donc on n'est pas connecté, on ne circule pas. Là, nous, on est en charge de surveiller le puits pendant qu'on teste l'opération. On monite le retour. Ici, là, j'ai la cour. Chaque tige, 20 mètres, ça me représente 100 litres dans un bac. Et je contrôle le niveau de ce bac pour être sûr que le puits soit stable.

  • Arnaud Montebourg

    La machine de forage, comme celle qu'a positionné le groupe Arvern à Roissy Airport, vaut 40 millions d'euros. Arvern a levé des dizaines de millions d'euros. Et maintenant cotée en bourse, elle est passée de start-up à entreprise cotée sur Euronext. Si je résume, les anciens énergéticiens... EDF dans le nucléaire, ENGIE dans le gaz, Total dans le pétrole, ne se sont pas mêlés de géothermie. Ils sont passés à côté de ça. Et pour moi, Arvern est en train de prendre un leadership à l'évidence français, mais surtout européen, et qui sait, peut-être mondial. En vérité, Pour moi, Arvern, c'est un peu comme dans l'informatique ou le numérique, l'Apple nouveau face à l'IBM ancien. Il est possible que dans les dix années à venir, Arvern soit au firmament du CAC 40.

  • Pierre Brossollet

    C'est quand même plus simple d'aller chercher de l'énergie à quelques centaines de mètres ou quelques kilomètres que d'aller le chercher à quelques milliers de kilomètres. C'est une question de contrôle, une question de maîtrise, une question de respect de l'environnement. Donc il y a aussi toutes ces petites vertus ou petites valeurs. qui ont contribué aussi à la naissance d'Harverne. Les Romains faisaient de la géothermie. Il suffit d'aller à Schottsegg pour voir que là, il y a une cité thermale où il y a de l'eau qui sort à 70 degrés. Ils avaient inventé des systèmes avec des pentes, etc. Mais il y avait déjà de la géothermie dans les maisons. Donc, en fait, on n'a pas inventé grand chose, si ce n'est les techniques de forage d'évier que vous avez vu ce matin. Enfin, par contre, le petit truc,

  • Arnaud Montebourg

    c'est l'eau chaude.

  • Pierre Brossollet

    Merci beaucoup pour ce mot de la fin. Mais c'est exactement ça.

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