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Les Vrais Souverains

Le sauveteur des petites boîtes

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27min |07/11/2024
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Description

Arnaud Montebourg rend visite en Alsace à René Hans, l'inventeur du rachat temporaire d'actifs, un financement made in France qui a déjà permis de sauver plus de 200 entreprises et des milliers d'emplois.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'Église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entreprenants qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Nous sommes devant une vague, une vague de faillites, les faillites des TPE, PME, toutes petites entreprises, petites moyennes entreprises, une vague plus haute encore qu'au moment de la crise des subprimes et de la grande récession, souvenez-vous, c'était en 2008-2009. A l'époque... On avait atteint le record historique de 64 000 faillites de petites entreprises par an. On vient de les dépasser, on est à 66 000. Ça c'est vu d'en haut avec les statistiques, mais vu d'en bas. Le quotidien de nos entrepreneurs ne cesse d'empirer. Surtout pour l'immense majorité de nos petites entreprises. Certains l'oublient, un peu trop souvent, mais 98% des entreprises françaises ont moins de 50 salariés. Ce qui ne les empêche pas de produire la moitié. de la richesse nationale et de fournir la grande majorité des emplois marchands dans notre pays. Alors, ces difficultés de l'entrepreneur, il y a quelqu'un qui les connaît mieux que personne dans notre pays. C'est René Anse. René Anse. Cet Alsacien fait office d'urgentiste des petits patrons depuis plus de 25 ans. Notre sauveteur des petites boîtes, René Anse, a inventé un financement alternatif, Mail in France, le rachat ... temporaire d'actifs qui permet aux petites et moyennes entreprises au bord du précipice de sortir de la nasse et du désespoir. Exclus du marché du crédit, tous ces entrepreneurs vaillants, en difficulté, trouvent chez Capital Initiative, ce fonds créé par René en 1998, un dernier espoir de survie et la force pour continuer à faire tenir debout leur entreprise, donc notre économie, nos régions et finalement les emplois qui vont avec. Comment ça marche ? René achète un actif à une entreprise en difficulté. Il le loue à l'entrepreneur en difficulté, le même. Ça lui fait, à lui, du cash pour survivre. Et quand ça va mieux, René lui revend au prix coûtant. C'est assez simple. Et il encaisse pendant ce temps-là les loyers, ce qui lui permet de faire tourner son fonds. Alors sauver une entreprise, c'est éviter la casse humaine, en épargnant des familles entières, celles du patron comme de ses salariés. En plus des emplois sauvés, ce sont des dizaines de maisons hypothéquées appartenant à des entrepreneurs en faillite. que Capital Initiative a racheté aux enchères pour la leur relouer à chacun d'entre eux, à ces petits entrepreneurs qui avaient tout perdu. Dans cette belle Alsace natale de Renéance, qui m'accueille, une fois n'est pas coutume, dans son fief de Bolvilleur. Il nous raconte la genèse de ce fonds de sauvetage.

  • René Hans

    L'origine, tout simplement, j'étais vice-président de la CPME Alsace pendant 8 ans. et je faisais ce que personne ne fait. Et c'est d'ailleurs dommage, la défense individuelle. Quelqu'un qui avait une difficulté, une entreprise adhérente qui avait une difficulté, je la recevais pour essayer de trouver une solution avec elle. C'était toujours les normes qu'on n'arrive pas à financer, c'était toujours un problème avec une administration, souvent avec le fisc, ou troisièmement, un problème avec la banque. Ce qu'il y a de pire...

  • Arnaud Montebourg

    Donc les normes...

  • René Hans

    Les banques,

  • Arnaud Montebourg

    le fisc.

  • René Hans

    Ce qu'il y a de pire avec la banque...

  • Arnaud Montebourg

    C'est la trilogie noire.

  • René Hans

    Lorsque tu as un découvert autorisé qui est accordé, et qu'on t'écrit, monsieur, vous avez 50 000 d'autorisation, vous consommez 30, mais on ne veut plus vous accorder de découvert, vous avez deux mois pour rembourser. Et là, ce qui est dramatique... C'est que pour rembourser ce découvert, qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne va plus payer ses fournisseurs. Quand on sait qu'en France, une entreprise sur quatre qui dépose le bilan est victime d'un impayé, l'effet domino, c'est certain. Il fallait faire quelque chose, mais la banque a un monopole. Et quand j'ai voulu rentrer au capital et faire du compte courant, on m'a menacé. de tous les noms, à paix publique, à départ, n'a pas le droit. Donc on a dû créer un modèle et à l'époque de Hervé Novelli, on a travaillé sur le rachat temporaire d'actifs que j'ai mis en place. Effectivement, on a fait des essais capitalisatifs pendant 10 ans avant. En 2014, on a recommencé à zéro. Et aujourd'hui, c'est 40 millions d'euros d'investissement, 200 entreprises de financer et de sauver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors explique-nous en quoi ça consiste. Explique-nous. C'est quoi le rachat temporaire ?

  • René Hans

    L'entreprise en manque de trésorerie, qui a des actifs à vendre, nous lui rachetons les actifs temporairement. On a de l'immobilier en actif que nous avons racheté. Nous avons des machines, des camions que nous avons en actif. Mais aussi l'immobilier solidaire. Nous avons aujourd'hui 25 maisons qui nous appartiennent, qui étaient propriétés d'un patron qui a été mis en faillite. qui avait donné à la banque sa maison, son habitation principale en garantie. La banque prend aux enchères. On a racheté 25 fois, encore deux maisons la semaine dernière, Mathieu, deux maisons la semaine dernière, on en a 25 aujourd'hui, qui permettent aux dirigeants de rester chez lui. Celui qui a perdu son entreprise, son travail, son honneur, qui garde au moins son toit pour y vivre. Il rachètera à un prix ridicule parce qu'on en recherche, on achète toujours à un prix ridicule, on vendra au même prix, nous ne vendons jamais avec une plus-value. Le rachat temporaire d'actifs, nous achetons à un moment donné, à un prix donné, et quand nous revendons, c'est au même prix. Ce qui est dommage dans ce pays, quand tu presses sur un bouton, quand tu dis on va au contentieux, on presse sur un bouton, plus personne n'a d'humanité, on continue un mécanisme froid sans se préoccuper de l'individu qui est en face de nous.

  • Arnaud Montebourg

    Pour trouver cette idée du rachat temporaire d'actifs, qui n'est sortie, excusez-moi, d'aucun cerveau technocrate de Bercy ou de surdiplômé à la tête des grandes banques françaises, René s'est appuyé sur... Son histoire, sa géographie, son savoir-faire d'expert comptable, d'entrepreneur, mais aussi son attachement pour son territoire, les valeurs de solidarité, qui trouvent leurs origines dans son histoire personnelle. Il était, lui, fils d'ouvrier dans les mines de Potasse en Alsace. Et comme il dit lui-même, je vis encore comme un ouvrier. Et je dois témoigner que c'est vrai.

  • René Hans

    On s'est associé aujourd'hui, c'est un cabinet d'experts comptables qui fait 450 salariés. et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. La particularité, c'est que quand je voyais mes confrères Prendre un jeune stagiaire qu'il payait maille pendant trois ans, au bout de trois ans il est diplômé, on lui dit maintenant tu peux pas rester parce que tu me coûtes trop cher. Le type partait, s'installait et faisait concurrence. Et il y avait une guerre qui laissait entre deux, c'est vraiment dommage. Quand je prenais un stagiaire, je le disais je vais te former, je tiens à te garder. Dès qu'il y a un confrère qui vend, on achète ensemble. Et ça je l'ai fait 35 fois. Donc j'ai appris qu'on pouvait grandir en partageant et tout le monde s'y retrouve. Je ne renue pas mes origines. Mon père était mineur de fonds, mine de potasse. C'est vrai que le dimanche matin, ils venaient tous boire l'apéritif chez moi. C'était du pastis roulaté qu'ils faisaient eux-mêmes. Ils étaient la plupart à la CGT. Mais il y avait dans le travail, dans ce labeur, une camaraderie et un soutien qui n'existait pas ailleurs. Cette solidarité n'existe pas chez les entrepreneurs et c'est dommage. Les gens se connaissent. Quand le voisin fait faillite à Paris, ça ne se voit pas tous les jours. Mais ici, on sait, le type, c'est une honte qui est sur lui. Il y a des aides qui doivent se faire. On connaît les gens.

  • Arnaud Montebourg

    En 1998, j'étais jeune parlementaire. J'ai dirigé, comme rapporteur à l'Assemblée nationale, une commission d'enquête sur les dysfonctionnements des tribunaux de commerce. À l'époque, je dénonçais une institution multiséculaire, je cite, « inchangée depuis plus de quatre siècles, survivance archaïque des charges publiques offertes par la royauté à des commerçants soucieux d'administrer en leur sein leurs affaires et leurs propres déconfitures » . Fin de citation. D'ailleurs, Le rapport s'appelait « Tribunal de commerce, une justice en faillite ? » Point d'interrogation. Que n'ai-je entendu ? Mais depuis 25 ans, est-ce que les choses ont changé ?

  • René Hans

    90% des entreprises qui toquent à la porte du tribunal pour être sauvées, on s'étonne qu'elles viennent tardivement, mais 90% passent immédiatement à la morgue. Donc, liquider. Certains prétendent que c'est l'intérêt même du liquidateur parce qu'il est payé, ses honoraires sont liés aux produits de la vente. Maintenant, entreprise en difficulté, je disais, il y a plusieurs phases d'intervention. Pour l'entreprise qui bénéficie d'un plan de continuation, ça veut dire que vous avez un passif, vous ne pouvez pas le rembourser, on va étaler vos dettes sur 10 ans et pendant 10 ans, vous serez en période de redressement. Pendant toute cette période, l'entreprise ne peut plus emprunter. C'était le cas ici. Vous ne pouvez plus emprunter, donc il n'y a plus de banque. Donc c'est clair, je pense, il y a tellement d'exemples à donner, c'est déjà un phénomène grave qu'on ne puisse pas emprunter pendant ces 10 ans. Donc une première solution, c'est que nous intervenons pour faire des acquisitions, des mobilisations qui seront utiles à ce moment-là. Au deuxièmement, effectivement, quelqu'un qui était en 5e, 6e ou 7e année du plan, il lui reste 200 000 à payer, il peut peut-être sortir du plan grâce à une intervention de capitalisation. On a un hôtelier qui vient de trouver, on lui rachète les murs. il lui reste 200 000 à payer, 200 000 pour les deux ans. Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Il paye un loyer plutôt que… Voilà. Et il paye ses dettes avec l'argent de l'avance.

  • René Hans

    C'est peut-être complexe, mais c'est le mécanisme qui est complexe.

  • Arnaud Montebourg

    Donc tu rachètes l'actif, tu le loues à l'entreprise et à la fin…

  • René Hans

    Il paye tout son plan, il paye toutes ses dettes, il sort du plan.

  • Arnaud Montebourg

    Il sort du plan.

  • René Hans

    Donc il a de nouveau accès au crédit bancaire.

  • Arnaud Montebourg

    Voilà.

  • René Hans

    Au moment où on accorde un plan de continuation à quelqu'un… Il est en cessation de paiement, ça veut dire qu'il n'y a rien dans ses caisses. Et il doit payer tout au comptant à partir de ce moment. Le mec ne peut pas s'en sortir, c'est impossible.

  • Arnaud Montebourg

    Impossible.

  • René Hans

    Donc là...

  • Arnaud Montebourg

    C'est pour ça que ça parle à la liquidation. Au lieu d'être du redressement, c'est de la destruction.

  • René Hans

    Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Alors ces dix dernières années, le fonds Capital Initiative, dirigé par René Hans, a convaincu plus de 300 investisseurs d'apporter plus de 15 millions d'euros en capitaux. Tandis qu'une dizaine de banques a financé l'acquisition de plus de 42 millions d'euros d'actifs. C'est ainsi que 200 entreprises ont pu trouver le financement que les banques leur refusaient. Parce que ce que les banques refusent à l'entrepreneur en faillite, elles ne le refusent pas à René Ance qui a des garanties de paiement. C'est ainsi que Capital Initiative a sauvé 26 maisons menacées de saisie et a sécurisé 3500 emplois. Et la vague de faillite, René, lui, il la voit au plus près.

  • René Hans

    Dans le PGE, je n'ai jamais compris comment on pouvait mettre un remboursement sur 5 ans. On disait, on vous donne 25% du chiffre d'affaires que vous devez rembourser sur 5 ans. C'est 5% par an, alors que le résultat moyen des entreprises en France est de l'ordre de 3%. Donc c'est impossible à rembourser. Et le pire maintenant, quand on trouve des solutions, on dit, on vous retarde d'un an.

  • Arnaud Montebourg

    Mais c'est pareil.

  • René Hans

    Mais bien sûr, on laisse attendre un an, et c'est toujours 5 ans par la suite. Ces PGE aussi, on veut s'en sortir, il faut qu'on les mette sur 10 ans.

  • Arnaud Montebourg

    Aux États-Unis, ils ont fait, pendant le Covid, des prêts garantis par l'État sur 30 ans. Donc c'était des quasi-fonds propres. Donc il n'y a pas de problème de remboursement. Or, aujourd'hui, on a une vague de faillites, parce qu'on est au même niveau qu'en 2008-2009, la grande récession, la crise des subprimes. C'est-à-dire qu'on est en macroéconomie à 63 000, 65 000 faillites. Tout ça... c'est facture d'électricité plus PGE. Voilà. Et c'est pour ça que RTA est aujourd'hui un outil trop petit pour moi. Il faudrait qu'il soit un outil national. René, Renéance, me fait visiter l'hôtel-restaurant du Faudé, à Lapoutroie, près de Colmar. dans l'Alsace éternelle. Que ses équipes ont sauvé du dépôt de bilan en rachetant les murs pour permettre à son repreneur, Jérôme Gonigam, de poursuivre l'activité après le Covid. Le chef est venu s'installer dans ce village de 2000 âmes et nous raconte la situation qu'il a trouvée sur place en 2022.

  • Jérôme Gonigam

    Financièrement, ça a redémarré très doucement et c'était très compliqué. En plus de ça, ils avaient la mise aux normes de conformité incendie à devoir mettre en place juste avant le Covid. Et là, ils ne trouvaient plus de moyens financiers. Donc je suis venu ici. On a commencé à reprendre. transmission d'entreprise difficile parce qu'après 40 ans d'exploitation, Thierry était à bout de souffle. Il n'en pouvait plus, il ne pouvait pas vendre, il ne pouvait pas continuer d'exploiter parce qu'il y avait les travaux. Donc, il commençait à se poser plein de questions. Ça devenait très difficile à vivre pour lui. Et donc, c'est là qu'on a voulu lui prêter main-forte. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de mise en norme de conformité, on va dire. à hauteur de ce que la mairie demandait depuis plusieurs années, pour des raisons financières, pour des raisons de logistique, d'évolution de l'entreprise. Donc voilà, pour eux, ils n'en avaient pas mis une priorité dessus. Et au moment où vraiment il y a eu cette mise en demeure où ils avaient pour obligation de faire les travaux, sinon l'établissement allait fermer. Donc la fermeture était prévue courant fin octobre, et donc il y a eu le confinement entre-temps. Donc ils ont pu acter les travaux, mais à ce moment-là, ils ont cherché du financement. Or, aucune banque ne... les a suivis. Or c'est quand même un établissement qui a été créé depuis 1960, qui s'est développé, qui a commencé avec seulement cinq chambres et un petit restaurant. Aujourd'hui il y a 29 chambres, 3 200 m² de surface, 16 salariés. Ils ont essayé vraiment beaucoup de choses avec plusieurs banques différentes et aucune solution, aucun soutien, aucune compréhension, aucune facilité. Les artisans étant donné, ils ne peuvent pas faire les travaux sans être payés, mais il fallait actionner vraiment ces travaux pour pouvoir se permettre de rouvrir après Covid. Donc, avec l'aide de GPA à l'époque, ils ont réussi à trouver par le biais de tous les partenaires qu'il y avait autour et de la région. Donc Capital Initiative a intervenu et c'est à ce moment-là qu'ils ont pu injecter un montant d'environ 300 000 euros pour pouvoir financer les travaux de mise en ombre conformité qui s'élevaient environ à ce montant. Et c'était la dernière solution. Donc ils ont dû vendre les actifs, les murs de la société, pour pouvoir financer ces travaux. Et dès que l'entreprise serait un peu plus saine et en capacité de pouvoir les racheter, de pouvoir les racheter au même prix. Capital Initiative a laissé l'entreprise respirer étant donné que le loyer n'avait pas bougé. Entre temps, il y a encore eu d'autres interventions de Capital Initiative, notamment cette année, en début d'année, qui était très creux et qui a été très difficile pour la survie de l'établissement. Et donc là, on a encore trouvé des solutions. On a pu vendre des actifs justement directement à Capital Initiative. Ils ont injecté 72 000 euros en février, donc cette année, pour pouvoir nous permettre de pallier aux périodes creuses. Et par la suite, on est en train de monter des dossiers au niveau bancaire pour pouvoir voir qui serait prêt à nous suivre, qui serait prêt à me suivre dans mon projet, me faire confiance pour pouvoir acheter des actifs auprès de Capital Initiative, qui ont tous les feux verts après les deux années d'exploitation, qui se rendent compte que je gère bien l'entreprise. Le feu a été éteint grâce par le biais financier de Capital Initiative et tout le travail qui a été fait en amont par mon équipe et moi-même.

  • René Hans

    Pour les normes, on a parlé des normes aussi, les normes de l'hôtelier-restauration, je rappelle toujours qu'il y a plus de 3000 établissements qui devraient fermer. Nous sommes ici dans un établissement qui aurait dû fermer parce qu'il n'a pas eu le financement pour faire les travaux. Ce qui est anormal, c'est que l'État impose des travaux et ne l'aide pas à trouver au moins le financement. Donc ça c'est dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    À 30 kilomètres de là, à Mütterscholt, près de Célestat, c'est une société de transport de béton prête à l'emploi qui doit la vie, cette fois. au rachat temporaire d'actifs. On écoute son président, le président de EXL, Jérémy Oechsel.

  • Jérémy Oechsel

    J'ai fait des pertes avant le Covid. Chez BPI, on me dit, revois tes fonds propres et à ce moment-là, tu pourras être éligible au PGE. Alors moi, on ne m'a pas pris ma maison, je l'ai vendue et j'ai injecté 173 000 euros dans mon entreprise. C'est dire un peu ma motivation. Je refais encore quelques pertes, je retourne voir BPI. Tu n'es toujours pas éligible puisque tu as encore perdu des sous. J'avais des actifs, j'avais les camions. Donc, on passe là par les agences bancaires, médiation du crédit, rien n'y fait. Solution, capital, initiative. Voilà, j'ai un problème. J'ai des contrats sérieux avec mes clients qui sont tous bien cotés, les bétonniers. J'ai des actifs qui sont... C'est durable, on peut exploiter un camion facilement sur 10-15 ans s'il est bien entretenu. Et avec le peu d'activité, il n'est pas surexploité. Donc on a une durée de vie potentielle, mais on a un niveau de coût fixe qui est très élevé, qui est lié au crédit beau, aux locations, etc. de ce matériel. Il y a une plus-value latente. La plus-value latente, c'est à la sortie. Donc c'est ce levier qu'a utilisé Capital Initiative pour faire baisser mon niveau de coût fixe.

  • Arnaud Montebourg

    C'est Mathieu Bachman, le directeur général de Capital Initiative, qui nous raconte comment s'est déroulé ce coup de baguette magique utilisé pour sauver l'entreprise de Jérémy et ses emplois.

  • Mathieu Bachmann

    C'est tout bête ce qu'on a fait, mais M. Oechsel, quand il est venu nous voir, il perdait 150 000 euros par an. Il avait des capitaux propres à la clôture suivante qui allait se délever à moins 300 000, sachant que... pour avoir le droit de rouler, il faut avoir des capitaux propres positifs. Selon le nombre de camions, il lui fallait plus 74 000 en l'occurrence. Et il avait un besoin de trésorerie de court terme. Ce sont plein de choses qui sont, si je soigne une de ces maladies, je vais aggraver l'autre. Donc, a priori, on ne peut pas le faire. Et en l'occurrence, ce qu'on a réussi à faire, c'est en rachetant par anticipation les leasings, en retirant sur la durée pour se conformer, comme vous l'indiquiez, à la durée de vie réelle du camion, on lui a fait gagner 200 000 euros de loyer par an. Donc il passait de moins 150 000 de résultats à plus 50 000 de manière mathématique et bête finalement. Et M. Oechsel mentionnait la plus-value latente. On a finalement indemnisé EXL de la plus-value latente qu'il abandonnait en nous cédant le droit au rachat anticipé des crédits beaux. Et c'est à cet appui-là qu'on a réussi à faire un produit exceptionnel de plus 374 pour amener ses capitaux propres à plus 74 et lui permettre de se conformer à ses exigences administratives. Donc c'était impossible, mais on l'a fait.

  • Arnaud Montebourg

    On comprend que les banques ne veulent pas octroyer de crédit aux entreprises qui sont en difficulté, mais qu'à vous, elles veulent bien parce que le risque est mutualisé. C'est comme une tontine immobilière, en fait. Le risque est mutualisé sur plusieurs dossiers, et vous-même, vous avez des recettes.

  • René Hans

    Le défaut est faible chez nous, mais la banque préfère nous avoir, nous. En client, plutôt que l'entreprise elle-même, l'entreprise est qualifiée en difficulté souvent. Chez nous, on a encore des bilans qui sont bons. Ça fait 10 ans qu'on distribue 5% de dividendes à nos associés. C'est extraordinaire. On aime mieux l'outil que la banque elle-même, puisque le matériel nous appartient.

  • Mathieu Bachmann

    C'est le manque de vision de long terme de l'État ou des administrations qui le composent. C'est que l'État, via l'URSSAF par exemple, va mettre en liquidation une boîte pour 20 000 euros d'arriéré, alors même que cette entreprise, elle paye, et elle paye effectivement 200-300 000 euros de cotisation par an. Donc on va préférer envoyer tout à la casse, faire une croix sur ces 200 000 euros par an, et payer le chômage des 10 ou 20 salariés qui sont dedans. pour avoir cette petite dette de court terme. Et c'est dramatique. C'est un calcul qui est mauvais en tout point. Pour une dette, on va s'en créer une dix fois supérieure plus tard. Mais à l'instant T, ça permet de montrer qu'on a recouvré.

  • Arnaud Montebourg

    Et parmi toutes ces entreprises aidées par Capital Initiative, c'est aussi la vie locale qu'on préserve et qu'on développe. Dans ma tournée alsacienne, je suis allé voir Christophe Degert dans son affaire la seule boucherie de Lutherbach, un village de 7 000 habitants près de Mulhouse. Il a réussi à tripler son chiffre d'affaires en déménageant du centre-ville à un ancien supermarché. Capital Initiative a procédé au rachat temporaire d'actifs. Mais vous savez quel actif ? Sa vitrine.

  • Christophe Degert

    Avec le parking, c'est que du bonheur. Et puis le restaurant, le matin on fait des petits déjeuners, café, saucisses, charcuterie et puis fromage. En fait, les banques, ça manquait. Il manquait, il ne suivait pas pour la totalité. Et c'est mon expert comptable qui a dit « j'ai peut-être la solution » . Et après, on est allé voir Capital Initiative.

  • Mathieu Bachmann

    Monsieur Degert est venu nous voir, on a étudié le sujet. On a pris le listing complet de tous les investissements qui étaient nécessaires. Et en l'occurrence, on a identifié les vitrines que vous voyez là. Et on a sorti ça du plan de financement. Donc, il avait 1,7 million de financement pour 1,8 million de travaux. Ça ne passait pas. On a sorti 100 000 de vitrines. Il avait 1,7 million de financement et 1,7 million d'investissement. Le plan de financement est passé,

  • René Hans

    les travaux étaient commencés. Ah tu t'en fais, oui. C'était dramatique, c'était dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, vous aviez commencé.

  • René Hans

    Ah oui, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que les banques avaient dit oui,

  • Christophe Degert

    et puis après elles ont dit non. Oui,

  • Mathieu Bachmann

    mais après elles ont dit non. Elles avaient dit oui, et l'une d'entre elles a dit « Écoutez, je suis désolé, je vous ai promis tant et tant, je ne peux faire que 100 000 euros de manche. »

  • Arnaud Montebourg

    Donc ils ont racheté une vitrine, ils l'ont louée. Voilà. Et ils ont permis à cette entreprise de se créer combien d'emplois ?

  • Christophe Degert

    21.

  • Arnaud Montebourg

    21 emplois.

  • Mathieu Bachmann

    Et avant le déménagement ? Cinq. Voilà. 16 emplois.

  • Arnaud Montebourg

    16 emplois pour 100 000 balles. Merci les banques françaises.

  • René Hans

    Des exemples, j'en ai par centaines, en voilà un qui me paraît parlant. C'est un petit garagiste qui a approché 60 ans, qui gagne péniblement 3 000 euros par mois dans son entreprise. Pour développer son activité, il voudrait acheter des voitures d'occasion pour pouvoir les revendre parce que le type qui a acheté la voiture chez lui devient son client et ça lui fait des réparations à faire. Donc il demande toujours à la banque de financer quelques voitures d'occasion, c'est une somme pas importante. On dit on peut pas, votre bilan n'est pas bon, c'est pas suffisant, machin, ça passera jamais. Et un jour, la dame qui est gentille en face de lui, responsable des crédits professionnels, elle dit écoutez, allez donc voir ma copine là à côté, elle fait du crédit au particulier. mais remboursez votre maison, vous faites un crédit sur votre maison, ça passera parce que vous rentrez des critères et vous mettez l'argent dans votre société. Il l'a fait, il a pu augmenter ses activités, certes, mais là arrive l'âge de la retraite et le crédit sur la maison n'est pas remboursé. Et là, on se rend compte que la retraite d'artisan qui va toucher ne suffit même pas pour rembourser l'emprunt. Donc on est malheureux, ça passe au contentieux, on va vendre la maison aux enchères. Nous avons racheté cette maison pour un prix ridicule. Même le notaire ne voulait pas passer de l'acte parce que c'était en tout de la valeur. Et le type est chez lui maintenant. Mais croyez-moi que quand il vient à mes conférences, les larmes aux yeux, ça touche le cœur.

  • Mathieu Bachmann

    Tout ce qu'on fait, on se bat pour que des gens aient un boulot. Parce que c'est la dignité de l'homme, c'est son travail, et qu'il n'y a rien de pire que de forcer quelqu'un à l'inactivité alors même qu'il pourrait travailler et qu'il a envie de le faire. Et je pense que M. Hans, à l'origine, c'est de mettre à disposition des gens leur outil de travail.

  • René Hans

    Je pense que je suis sensible à la douleur de l'autre. Je ne suis pas quelqu'un qui est indifférent. L'entrepreneur, quand il va mal, le problème, c'est qu'il le cache. Et dire que le banquier t'a lâché, ça donne un très mauvais butin, et t'as peur que tout le monde te lâche, aussi bien les clients, les fournisseurs, etc. Ça fait 40 ans que je suis au cœur des entreprises, que des gens m'appellent de tous bords. Je suis un petit généraliste, mais je sais faire et je connais la vie de l'entreprise.

  • Arnaud Montebourg

    Pour moi, c'est lui le ministre des PME. C'est lui, René Hans, ministre des PME.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici.

  • Arnaud Montebourg

    Ministre privé des PME. Voilà, on a trouvé ton titre, René.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici pour ne faire que ça.

  • Arnaud Montebourg

    Alors moi je sais que quand on vient à l'Assemblée Générale, présidée par René Hans, on vient pour deux choses. On vient d'abord parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont été sortis d'affaires, tirés d'affaires et sauvés par le Saint Bernard de la petite entreprise, le sauveteur de la petite entreprise. Mais on vient aussi parce que René, après, il sort son accordéon et il nous fait le bal musette. J'ai appris, mon cher René, que tous les jours tu t'entraînes à l'accordéon, depuis combien d'années ?

  • René Hans

    J'ai repris, j'ai arrêté, j'ai commencé avec l'accordéon en 12 ans, et j'ai arrêté quand j'en avais 25, parce que l'expert comptable, t'avais pas le temps de jouer.

  • Arnaud Montebourg

    Non mais René, toi t'es pas comme Giscard, toi t'as commencé à 12 ans. Alors toi, t'es un vrai accordéoniste, et surtout, il va faire des concerts dans les EHPAD bénévoles.

  • René Hans

    Tous les jeudis après-midi.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les jeudis après-midi.

  • René Hans

    34 fois cette année.

  • Arnaud Montebourg

    34 concerts d'accordéon. Alors René, va nous chercher ton accordéon.

Description

Arnaud Montebourg rend visite en Alsace à René Hans, l'inventeur du rachat temporaire d'actifs, un financement made in France qui a déjà permis de sauver plus de 200 entreprises et des milliers d'emplois.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'Église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entreprenants qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Nous sommes devant une vague, une vague de faillites, les faillites des TPE, PME, toutes petites entreprises, petites moyennes entreprises, une vague plus haute encore qu'au moment de la crise des subprimes et de la grande récession, souvenez-vous, c'était en 2008-2009. A l'époque... On avait atteint le record historique de 64 000 faillites de petites entreprises par an. On vient de les dépasser, on est à 66 000. Ça c'est vu d'en haut avec les statistiques, mais vu d'en bas. Le quotidien de nos entrepreneurs ne cesse d'empirer. Surtout pour l'immense majorité de nos petites entreprises. Certains l'oublient, un peu trop souvent, mais 98% des entreprises françaises ont moins de 50 salariés. Ce qui ne les empêche pas de produire la moitié. de la richesse nationale et de fournir la grande majorité des emplois marchands dans notre pays. Alors, ces difficultés de l'entrepreneur, il y a quelqu'un qui les connaît mieux que personne dans notre pays. C'est René Anse. René Anse. Cet Alsacien fait office d'urgentiste des petits patrons depuis plus de 25 ans. Notre sauveteur des petites boîtes, René Anse, a inventé un financement alternatif, Mail in France, le rachat ... temporaire d'actifs qui permet aux petites et moyennes entreprises au bord du précipice de sortir de la nasse et du désespoir. Exclus du marché du crédit, tous ces entrepreneurs vaillants, en difficulté, trouvent chez Capital Initiative, ce fonds créé par René en 1998, un dernier espoir de survie et la force pour continuer à faire tenir debout leur entreprise, donc notre économie, nos régions et finalement les emplois qui vont avec. Comment ça marche ? René achète un actif à une entreprise en difficulté. Il le loue à l'entrepreneur en difficulté, le même. Ça lui fait, à lui, du cash pour survivre. Et quand ça va mieux, René lui revend au prix coûtant. C'est assez simple. Et il encaisse pendant ce temps-là les loyers, ce qui lui permet de faire tourner son fonds. Alors sauver une entreprise, c'est éviter la casse humaine, en épargnant des familles entières, celles du patron comme de ses salariés. En plus des emplois sauvés, ce sont des dizaines de maisons hypothéquées appartenant à des entrepreneurs en faillite. que Capital Initiative a racheté aux enchères pour la leur relouer à chacun d'entre eux, à ces petits entrepreneurs qui avaient tout perdu. Dans cette belle Alsace natale de Renéance, qui m'accueille, une fois n'est pas coutume, dans son fief de Bolvilleur. Il nous raconte la genèse de ce fonds de sauvetage.

  • René Hans

    L'origine, tout simplement, j'étais vice-président de la CPME Alsace pendant 8 ans. et je faisais ce que personne ne fait. Et c'est d'ailleurs dommage, la défense individuelle. Quelqu'un qui avait une difficulté, une entreprise adhérente qui avait une difficulté, je la recevais pour essayer de trouver une solution avec elle. C'était toujours les normes qu'on n'arrive pas à financer, c'était toujours un problème avec une administration, souvent avec le fisc, ou troisièmement, un problème avec la banque. Ce qu'il y a de pire...

  • Arnaud Montebourg

    Donc les normes...

  • René Hans

    Les banques,

  • Arnaud Montebourg

    le fisc.

  • René Hans

    Ce qu'il y a de pire avec la banque...

  • Arnaud Montebourg

    C'est la trilogie noire.

  • René Hans

    Lorsque tu as un découvert autorisé qui est accordé, et qu'on t'écrit, monsieur, vous avez 50 000 d'autorisation, vous consommez 30, mais on ne veut plus vous accorder de découvert, vous avez deux mois pour rembourser. Et là, ce qui est dramatique... C'est que pour rembourser ce découvert, qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne va plus payer ses fournisseurs. Quand on sait qu'en France, une entreprise sur quatre qui dépose le bilan est victime d'un impayé, l'effet domino, c'est certain. Il fallait faire quelque chose, mais la banque a un monopole. Et quand j'ai voulu rentrer au capital et faire du compte courant, on m'a menacé. de tous les noms, à paix publique, à départ, n'a pas le droit. Donc on a dû créer un modèle et à l'époque de Hervé Novelli, on a travaillé sur le rachat temporaire d'actifs que j'ai mis en place. Effectivement, on a fait des essais capitalisatifs pendant 10 ans avant. En 2014, on a recommencé à zéro. Et aujourd'hui, c'est 40 millions d'euros d'investissement, 200 entreprises de financer et de sauver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors explique-nous en quoi ça consiste. Explique-nous. C'est quoi le rachat temporaire ?

  • René Hans

    L'entreprise en manque de trésorerie, qui a des actifs à vendre, nous lui rachetons les actifs temporairement. On a de l'immobilier en actif que nous avons racheté. Nous avons des machines, des camions que nous avons en actif. Mais aussi l'immobilier solidaire. Nous avons aujourd'hui 25 maisons qui nous appartiennent, qui étaient propriétés d'un patron qui a été mis en faillite. qui avait donné à la banque sa maison, son habitation principale en garantie. La banque prend aux enchères. On a racheté 25 fois, encore deux maisons la semaine dernière, Mathieu, deux maisons la semaine dernière, on en a 25 aujourd'hui, qui permettent aux dirigeants de rester chez lui. Celui qui a perdu son entreprise, son travail, son honneur, qui garde au moins son toit pour y vivre. Il rachètera à un prix ridicule parce qu'on en recherche, on achète toujours à un prix ridicule, on vendra au même prix, nous ne vendons jamais avec une plus-value. Le rachat temporaire d'actifs, nous achetons à un moment donné, à un prix donné, et quand nous revendons, c'est au même prix. Ce qui est dommage dans ce pays, quand tu presses sur un bouton, quand tu dis on va au contentieux, on presse sur un bouton, plus personne n'a d'humanité, on continue un mécanisme froid sans se préoccuper de l'individu qui est en face de nous.

  • Arnaud Montebourg

    Pour trouver cette idée du rachat temporaire d'actifs, qui n'est sortie, excusez-moi, d'aucun cerveau technocrate de Bercy ou de surdiplômé à la tête des grandes banques françaises, René s'est appuyé sur... Son histoire, sa géographie, son savoir-faire d'expert comptable, d'entrepreneur, mais aussi son attachement pour son territoire, les valeurs de solidarité, qui trouvent leurs origines dans son histoire personnelle. Il était, lui, fils d'ouvrier dans les mines de Potasse en Alsace. Et comme il dit lui-même, je vis encore comme un ouvrier. Et je dois témoigner que c'est vrai.

  • René Hans

    On s'est associé aujourd'hui, c'est un cabinet d'experts comptables qui fait 450 salariés. et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. La particularité, c'est que quand je voyais mes confrères Prendre un jeune stagiaire qu'il payait maille pendant trois ans, au bout de trois ans il est diplômé, on lui dit maintenant tu peux pas rester parce que tu me coûtes trop cher. Le type partait, s'installait et faisait concurrence. Et il y avait une guerre qui laissait entre deux, c'est vraiment dommage. Quand je prenais un stagiaire, je le disais je vais te former, je tiens à te garder. Dès qu'il y a un confrère qui vend, on achète ensemble. Et ça je l'ai fait 35 fois. Donc j'ai appris qu'on pouvait grandir en partageant et tout le monde s'y retrouve. Je ne renue pas mes origines. Mon père était mineur de fonds, mine de potasse. C'est vrai que le dimanche matin, ils venaient tous boire l'apéritif chez moi. C'était du pastis roulaté qu'ils faisaient eux-mêmes. Ils étaient la plupart à la CGT. Mais il y avait dans le travail, dans ce labeur, une camaraderie et un soutien qui n'existait pas ailleurs. Cette solidarité n'existe pas chez les entrepreneurs et c'est dommage. Les gens se connaissent. Quand le voisin fait faillite à Paris, ça ne se voit pas tous les jours. Mais ici, on sait, le type, c'est une honte qui est sur lui. Il y a des aides qui doivent se faire. On connaît les gens.

  • Arnaud Montebourg

    En 1998, j'étais jeune parlementaire. J'ai dirigé, comme rapporteur à l'Assemblée nationale, une commission d'enquête sur les dysfonctionnements des tribunaux de commerce. À l'époque, je dénonçais une institution multiséculaire, je cite, « inchangée depuis plus de quatre siècles, survivance archaïque des charges publiques offertes par la royauté à des commerçants soucieux d'administrer en leur sein leurs affaires et leurs propres déconfitures » . Fin de citation. D'ailleurs, Le rapport s'appelait « Tribunal de commerce, une justice en faillite ? » Point d'interrogation. Que n'ai-je entendu ? Mais depuis 25 ans, est-ce que les choses ont changé ?

  • René Hans

    90% des entreprises qui toquent à la porte du tribunal pour être sauvées, on s'étonne qu'elles viennent tardivement, mais 90% passent immédiatement à la morgue. Donc, liquider. Certains prétendent que c'est l'intérêt même du liquidateur parce qu'il est payé, ses honoraires sont liés aux produits de la vente. Maintenant, entreprise en difficulté, je disais, il y a plusieurs phases d'intervention. Pour l'entreprise qui bénéficie d'un plan de continuation, ça veut dire que vous avez un passif, vous ne pouvez pas le rembourser, on va étaler vos dettes sur 10 ans et pendant 10 ans, vous serez en période de redressement. Pendant toute cette période, l'entreprise ne peut plus emprunter. C'était le cas ici. Vous ne pouvez plus emprunter, donc il n'y a plus de banque. Donc c'est clair, je pense, il y a tellement d'exemples à donner, c'est déjà un phénomène grave qu'on ne puisse pas emprunter pendant ces 10 ans. Donc une première solution, c'est que nous intervenons pour faire des acquisitions, des mobilisations qui seront utiles à ce moment-là. Au deuxièmement, effectivement, quelqu'un qui était en 5e, 6e ou 7e année du plan, il lui reste 200 000 à payer, il peut peut-être sortir du plan grâce à une intervention de capitalisation. On a un hôtelier qui vient de trouver, on lui rachète les murs. il lui reste 200 000 à payer, 200 000 pour les deux ans. Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Il paye un loyer plutôt que… Voilà. Et il paye ses dettes avec l'argent de l'avance.

  • René Hans

    C'est peut-être complexe, mais c'est le mécanisme qui est complexe.

  • Arnaud Montebourg

    Donc tu rachètes l'actif, tu le loues à l'entreprise et à la fin…

  • René Hans

    Il paye tout son plan, il paye toutes ses dettes, il sort du plan.

  • Arnaud Montebourg

    Il sort du plan.

  • René Hans

    Donc il a de nouveau accès au crédit bancaire.

  • Arnaud Montebourg

    Voilà.

  • René Hans

    Au moment où on accorde un plan de continuation à quelqu'un… Il est en cessation de paiement, ça veut dire qu'il n'y a rien dans ses caisses. Et il doit payer tout au comptant à partir de ce moment. Le mec ne peut pas s'en sortir, c'est impossible.

  • Arnaud Montebourg

    Impossible.

  • René Hans

    Donc là...

  • Arnaud Montebourg

    C'est pour ça que ça parle à la liquidation. Au lieu d'être du redressement, c'est de la destruction.

  • René Hans

    Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Alors ces dix dernières années, le fonds Capital Initiative, dirigé par René Hans, a convaincu plus de 300 investisseurs d'apporter plus de 15 millions d'euros en capitaux. Tandis qu'une dizaine de banques a financé l'acquisition de plus de 42 millions d'euros d'actifs. C'est ainsi que 200 entreprises ont pu trouver le financement que les banques leur refusaient. Parce que ce que les banques refusent à l'entrepreneur en faillite, elles ne le refusent pas à René Ance qui a des garanties de paiement. C'est ainsi que Capital Initiative a sauvé 26 maisons menacées de saisie et a sécurisé 3500 emplois. Et la vague de faillite, René, lui, il la voit au plus près.

  • René Hans

    Dans le PGE, je n'ai jamais compris comment on pouvait mettre un remboursement sur 5 ans. On disait, on vous donne 25% du chiffre d'affaires que vous devez rembourser sur 5 ans. C'est 5% par an, alors que le résultat moyen des entreprises en France est de l'ordre de 3%. Donc c'est impossible à rembourser. Et le pire maintenant, quand on trouve des solutions, on dit, on vous retarde d'un an.

  • Arnaud Montebourg

    Mais c'est pareil.

  • René Hans

    Mais bien sûr, on laisse attendre un an, et c'est toujours 5 ans par la suite. Ces PGE aussi, on veut s'en sortir, il faut qu'on les mette sur 10 ans.

  • Arnaud Montebourg

    Aux États-Unis, ils ont fait, pendant le Covid, des prêts garantis par l'État sur 30 ans. Donc c'était des quasi-fonds propres. Donc il n'y a pas de problème de remboursement. Or, aujourd'hui, on a une vague de faillites, parce qu'on est au même niveau qu'en 2008-2009, la grande récession, la crise des subprimes. C'est-à-dire qu'on est en macroéconomie à 63 000, 65 000 faillites. Tout ça... c'est facture d'électricité plus PGE. Voilà. Et c'est pour ça que RTA est aujourd'hui un outil trop petit pour moi. Il faudrait qu'il soit un outil national. René, Renéance, me fait visiter l'hôtel-restaurant du Faudé, à Lapoutroie, près de Colmar. dans l'Alsace éternelle. Que ses équipes ont sauvé du dépôt de bilan en rachetant les murs pour permettre à son repreneur, Jérôme Gonigam, de poursuivre l'activité après le Covid. Le chef est venu s'installer dans ce village de 2000 âmes et nous raconte la situation qu'il a trouvée sur place en 2022.

  • Jérôme Gonigam

    Financièrement, ça a redémarré très doucement et c'était très compliqué. En plus de ça, ils avaient la mise aux normes de conformité incendie à devoir mettre en place juste avant le Covid. Et là, ils ne trouvaient plus de moyens financiers. Donc je suis venu ici. On a commencé à reprendre. transmission d'entreprise difficile parce qu'après 40 ans d'exploitation, Thierry était à bout de souffle. Il n'en pouvait plus, il ne pouvait pas vendre, il ne pouvait pas continuer d'exploiter parce qu'il y avait les travaux. Donc, il commençait à se poser plein de questions. Ça devenait très difficile à vivre pour lui. Et donc, c'est là qu'on a voulu lui prêter main-forte. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de mise en norme de conformité, on va dire. à hauteur de ce que la mairie demandait depuis plusieurs années, pour des raisons financières, pour des raisons de logistique, d'évolution de l'entreprise. Donc voilà, pour eux, ils n'en avaient pas mis une priorité dessus. Et au moment où vraiment il y a eu cette mise en demeure où ils avaient pour obligation de faire les travaux, sinon l'établissement allait fermer. Donc la fermeture était prévue courant fin octobre, et donc il y a eu le confinement entre-temps. Donc ils ont pu acter les travaux, mais à ce moment-là, ils ont cherché du financement. Or, aucune banque ne... les a suivis. Or c'est quand même un établissement qui a été créé depuis 1960, qui s'est développé, qui a commencé avec seulement cinq chambres et un petit restaurant. Aujourd'hui il y a 29 chambres, 3 200 m² de surface, 16 salariés. Ils ont essayé vraiment beaucoup de choses avec plusieurs banques différentes et aucune solution, aucun soutien, aucune compréhension, aucune facilité. Les artisans étant donné, ils ne peuvent pas faire les travaux sans être payés, mais il fallait actionner vraiment ces travaux pour pouvoir se permettre de rouvrir après Covid. Donc, avec l'aide de GPA à l'époque, ils ont réussi à trouver par le biais de tous les partenaires qu'il y avait autour et de la région. Donc Capital Initiative a intervenu et c'est à ce moment-là qu'ils ont pu injecter un montant d'environ 300 000 euros pour pouvoir financer les travaux de mise en ombre conformité qui s'élevaient environ à ce montant. Et c'était la dernière solution. Donc ils ont dû vendre les actifs, les murs de la société, pour pouvoir financer ces travaux. Et dès que l'entreprise serait un peu plus saine et en capacité de pouvoir les racheter, de pouvoir les racheter au même prix. Capital Initiative a laissé l'entreprise respirer étant donné que le loyer n'avait pas bougé. Entre temps, il y a encore eu d'autres interventions de Capital Initiative, notamment cette année, en début d'année, qui était très creux et qui a été très difficile pour la survie de l'établissement. Et donc là, on a encore trouvé des solutions. On a pu vendre des actifs justement directement à Capital Initiative. Ils ont injecté 72 000 euros en février, donc cette année, pour pouvoir nous permettre de pallier aux périodes creuses. Et par la suite, on est en train de monter des dossiers au niveau bancaire pour pouvoir voir qui serait prêt à nous suivre, qui serait prêt à me suivre dans mon projet, me faire confiance pour pouvoir acheter des actifs auprès de Capital Initiative, qui ont tous les feux verts après les deux années d'exploitation, qui se rendent compte que je gère bien l'entreprise. Le feu a été éteint grâce par le biais financier de Capital Initiative et tout le travail qui a été fait en amont par mon équipe et moi-même.

  • René Hans

    Pour les normes, on a parlé des normes aussi, les normes de l'hôtelier-restauration, je rappelle toujours qu'il y a plus de 3000 établissements qui devraient fermer. Nous sommes ici dans un établissement qui aurait dû fermer parce qu'il n'a pas eu le financement pour faire les travaux. Ce qui est anormal, c'est que l'État impose des travaux et ne l'aide pas à trouver au moins le financement. Donc ça c'est dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    À 30 kilomètres de là, à Mütterscholt, près de Célestat, c'est une société de transport de béton prête à l'emploi qui doit la vie, cette fois. au rachat temporaire d'actifs. On écoute son président, le président de EXL, Jérémy Oechsel.

  • Jérémy Oechsel

    J'ai fait des pertes avant le Covid. Chez BPI, on me dit, revois tes fonds propres et à ce moment-là, tu pourras être éligible au PGE. Alors moi, on ne m'a pas pris ma maison, je l'ai vendue et j'ai injecté 173 000 euros dans mon entreprise. C'est dire un peu ma motivation. Je refais encore quelques pertes, je retourne voir BPI. Tu n'es toujours pas éligible puisque tu as encore perdu des sous. J'avais des actifs, j'avais les camions. Donc, on passe là par les agences bancaires, médiation du crédit, rien n'y fait. Solution, capital, initiative. Voilà, j'ai un problème. J'ai des contrats sérieux avec mes clients qui sont tous bien cotés, les bétonniers. J'ai des actifs qui sont... C'est durable, on peut exploiter un camion facilement sur 10-15 ans s'il est bien entretenu. Et avec le peu d'activité, il n'est pas surexploité. Donc on a une durée de vie potentielle, mais on a un niveau de coût fixe qui est très élevé, qui est lié au crédit beau, aux locations, etc. de ce matériel. Il y a une plus-value latente. La plus-value latente, c'est à la sortie. Donc c'est ce levier qu'a utilisé Capital Initiative pour faire baisser mon niveau de coût fixe.

  • Arnaud Montebourg

    C'est Mathieu Bachman, le directeur général de Capital Initiative, qui nous raconte comment s'est déroulé ce coup de baguette magique utilisé pour sauver l'entreprise de Jérémy et ses emplois.

  • Mathieu Bachmann

    C'est tout bête ce qu'on a fait, mais M. Oechsel, quand il est venu nous voir, il perdait 150 000 euros par an. Il avait des capitaux propres à la clôture suivante qui allait se délever à moins 300 000, sachant que... pour avoir le droit de rouler, il faut avoir des capitaux propres positifs. Selon le nombre de camions, il lui fallait plus 74 000 en l'occurrence. Et il avait un besoin de trésorerie de court terme. Ce sont plein de choses qui sont, si je soigne une de ces maladies, je vais aggraver l'autre. Donc, a priori, on ne peut pas le faire. Et en l'occurrence, ce qu'on a réussi à faire, c'est en rachetant par anticipation les leasings, en retirant sur la durée pour se conformer, comme vous l'indiquiez, à la durée de vie réelle du camion, on lui a fait gagner 200 000 euros de loyer par an. Donc il passait de moins 150 000 de résultats à plus 50 000 de manière mathématique et bête finalement. Et M. Oechsel mentionnait la plus-value latente. On a finalement indemnisé EXL de la plus-value latente qu'il abandonnait en nous cédant le droit au rachat anticipé des crédits beaux. Et c'est à cet appui-là qu'on a réussi à faire un produit exceptionnel de plus 374 pour amener ses capitaux propres à plus 74 et lui permettre de se conformer à ses exigences administratives. Donc c'était impossible, mais on l'a fait.

  • Arnaud Montebourg

    On comprend que les banques ne veulent pas octroyer de crédit aux entreprises qui sont en difficulté, mais qu'à vous, elles veulent bien parce que le risque est mutualisé. C'est comme une tontine immobilière, en fait. Le risque est mutualisé sur plusieurs dossiers, et vous-même, vous avez des recettes.

  • René Hans

    Le défaut est faible chez nous, mais la banque préfère nous avoir, nous. En client, plutôt que l'entreprise elle-même, l'entreprise est qualifiée en difficulté souvent. Chez nous, on a encore des bilans qui sont bons. Ça fait 10 ans qu'on distribue 5% de dividendes à nos associés. C'est extraordinaire. On aime mieux l'outil que la banque elle-même, puisque le matériel nous appartient.

  • Mathieu Bachmann

    C'est le manque de vision de long terme de l'État ou des administrations qui le composent. C'est que l'État, via l'URSSAF par exemple, va mettre en liquidation une boîte pour 20 000 euros d'arriéré, alors même que cette entreprise, elle paye, et elle paye effectivement 200-300 000 euros de cotisation par an. Donc on va préférer envoyer tout à la casse, faire une croix sur ces 200 000 euros par an, et payer le chômage des 10 ou 20 salariés qui sont dedans. pour avoir cette petite dette de court terme. Et c'est dramatique. C'est un calcul qui est mauvais en tout point. Pour une dette, on va s'en créer une dix fois supérieure plus tard. Mais à l'instant T, ça permet de montrer qu'on a recouvré.

  • Arnaud Montebourg

    Et parmi toutes ces entreprises aidées par Capital Initiative, c'est aussi la vie locale qu'on préserve et qu'on développe. Dans ma tournée alsacienne, je suis allé voir Christophe Degert dans son affaire la seule boucherie de Lutherbach, un village de 7 000 habitants près de Mulhouse. Il a réussi à tripler son chiffre d'affaires en déménageant du centre-ville à un ancien supermarché. Capital Initiative a procédé au rachat temporaire d'actifs. Mais vous savez quel actif ? Sa vitrine.

  • Christophe Degert

    Avec le parking, c'est que du bonheur. Et puis le restaurant, le matin on fait des petits déjeuners, café, saucisses, charcuterie et puis fromage. En fait, les banques, ça manquait. Il manquait, il ne suivait pas pour la totalité. Et c'est mon expert comptable qui a dit « j'ai peut-être la solution » . Et après, on est allé voir Capital Initiative.

  • Mathieu Bachmann

    Monsieur Degert est venu nous voir, on a étudié le sujet. On a pris le listing complet de tous les investissements qui étaient nécessaires. Et en l'occurrence, on a identifié les vitrines que vous voyez là. Et on a sorti ça du plan de financement. Donc, il avait 1,7 million de financement pour 1,8 million de travaux. Ça ne passait pas. On a sorti 100 000 de vitrines. Il avait 1,7 million de financement et 1,7 million d'investissement. Le plan de financement est passé,

  • René Hans

    les travaux étaient commencés. Ah tu t'en fais, oui. C'était dramatique, c'était dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, vous aviez commencé.

  • René Hans

    Ah oui, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que les banques avaient dit oui,

  • Christophe Degert

    et puis après elles ont dit non. Oui,

  • Mathieu Bachmann

    mais après elles ont dit non. Elles avaient dit oui, et l'une d'entre elles a dit « Écoutez, je suis désolé, je vous ai promis tant et tant, je ne peux faire que 100 000 euros de manche. »

  • Arnaud Montebourg

    Donc ils ont racheté une vitrine, ils l'ont louée. Voilà. Et ils ont permis à cette entreprise de se créer combien d'emplois ?

  • Christophe Degert

    21.

  • Arnaud Montebourg

    21 emplois.

  • Mathieu Bachmann

    Et avant le déménagement ? Cinq. Voilà. 16 emplois.

  • Arnaud Montebourg

    16 emplois pour 100 000 balles. Merci les banques françaises.

  • René Hans

    Des exemples, j'en ai par centaines, en voilà un qui me paraît parlant. C'est un petit garagiste qui a approché 60 ans, qui gagne péniblement 3 000 euros par mois dans son entreprise. Pour développer son activité, il voudrait acheter des voitures d'occasion pour pouvoir les revendre parce que le type qui a acheté la voiture chez lui devient son client et ça lui fait des réparations à faire. Donc il demande toujours à la banque de financer quelques voitures d'occasion, c'est une somme pas importante. On dit on peut pas, votre bilan n'est pas bon, c'est pas suffisant, machin, ça passera jamais. Et un jour, la dame qui est gentille en face de lui, responsable des crédits professionnels, elle dit écoutez, allez donc voir ma copine là à côté, elle fait du crédit au particulier. mais remboursez votre maison, vous faites un crédit sur votre maison, ça passera parce que vous rentrez des critères et vous mettez l'argent dans votre société. Il l'a fait, il a pu augmenter ses activités, certes, mais là arrive l'âge de la retraite et le crédit sur la maison n'est pas remboursé. Et là, on se rend compte que la retraite d'artisan qui va toucher ne suffit même pas pour rembourser l'emprunt. Donc on est malheureux, ça passe au contentieux, on va vendre la maison aux enchères. Nous avons racheté cette maison pour un prix ridicule. Même le notaire ne voulait pas passer de l'acte parce que c'était en tout de la valeur. Et le type est chez lui maintenant. Mais croyez-moi que quand il vient à mes conférences, les larmes aux yeux, ça touche le cœur.

  • Mathieu Bachmann

    Tout ce qu'on fait, on se bat pour que des gens aient un boulot. Parce que c'est la dignité de l'homme, c'est son travail, et qu'il n'y a rien de pire que de forcer quelqu'un à l'inactivité alors même qu'il pourrait travailler et qu'il a envie de le faire. Et je pense que M. Hans, à l'origine, c'est de mettre à disposition des gens leur outil de travail.

  • René Hans

    Je pense que je suis sensible à la douleur de l'autre. Je ne suis pas quelqu'un qui est indifférent. L'entrepreneur, quand il va mal, le problème, c'est qu'il le cache. Et dire que le banquier t'a lâché, ça donne un très mauvais butin, et t'as peur que tout le monde te lâche, aussi bien les clients, les fournisseurs, etc. Ça fait 40 ans que je suis au cœur des entreprises, que des gens m'appellent de tous bords. Je suis un petit généraliste, mais je sais faire et je connais la vie de l'entreprise.

  • Arnaud Montebourg

    Pour moi, c'est lui le ministre des PME. C'est lui, René Hans, ministre des PME.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici.

  • Arnaud Montebourg

    Ministre privé des PME. Voilà, on a trouvé ton titre, René.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici pour ne faire que ça.

  • Arnaud Montebourg

    Alors moi je sais que quand on vient à l'Assemblée Générale, présidée par René Hans, on vient pour deux choses. On vient d'abord parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont été sortis d'affaires, tirés d'affaires et sauvés par le Saint Bernard de la petite entreprise, le sauveteur de la petite entreprise. Mais on vient aussi parce que René, après, il sort son accordéon et il nous fait le bal musette. J'ai appris, mon cher René, que tous les jours tu t'entraînes à l'accordéon, depuis combien d'années ?

  • René Hans

    J'ai repris, j'ai arrêté, j'ai commencé avec l'accordéon en 12 ans, et j'ai arrêté quand j'en avais 25, parce que l'expert comptable, t'avais pas le temps de jouer.

  • Arnaud Montebourg

    Non mais René, toi t'es pas comme Giscard, toi t'as commencé à 12 ans. Alors toi, t'es un vrai accordéoniste, et surtout, il va faire des concerts dans les EHPAD bénévoles.

  • René Hans

    Tous les jeudis après-midi.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les jeudis après-midi.

  • René Hans

    34 fois cette année.

  • Arnaud Montebourg

    34 concerts d'accordéon. Alors René, va nous chercher ton accordéon.

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Générique : Guillaume Bérat.


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Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'Église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entreprenants qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Nous sommes devant une vague, une vague de faillites, les faillites des TPE, PME, toutes petites entreprises, petites moyennes entreprises, une vague plus haute encore qu'au moment de la crise des subprimes et de la grande récession, souvenez-vous, c'était en 2008-2009. A l'époque... On avait atteint le record historique de 64 000 faillites de petites entreprises par an. On vient de les dépasser, on est à 66 000. Ça c'est vu d'en haut avec les statistiques, mais vu d'en bas. Le quotidien de nos entrepreneurs ne cesse d'empirer. Surtout pour l'immense majorité de nos petites entreprises. Certains l'oublient, un peu trop souvent, mais 98% des entreprises françaises ont moins de 50 salariés. Ce qui ne les empêche pas de produire la moitié. de la richesse nationale et de fournir la grande majorité des emplois marchands dans notre pays. Alors, ces difficultés de l'entrepreneur, il y a quelqu'un qui les connaît mieux que personne dans notre pays. C'est René Anse. René Anse. Cet Alsacien fait office d'urgentiste des petits patrons depuis plus de 25 ans. Notre sauveteur des petites boîtes, René Anse, a inventé un financement alternatif, Mail in France, le rachat ... temporaire d'actifs qui permet aux petites et moyennes entreprises au bord du précipice de sortir de la nasse et du désespoir. Exclus du marché du crédit, tous ces entrepreneurs vaillants, en difficulté, trouvent chez Capital Initiative, ce fonds créé par René en 1998, un dernier espoir de survie et la force pour continuer à faire tenir debout leur entreprise, donc notre économie, nos régions et finalement les emplois qui vont avec. Comment ça marche ? René achète un actif à une entreprise en difficulté. Il le loue à l'entrepreneur en difficulté, le même. Ça lui fait, à lui, du cash pour survivre. Et quand ça va mieux, René lui revend au prix coûtant. C'est assez simple. Et il encaisse pendant ce temps-là les loyers, ce qui lui permet de faire tourner son fonds. Alors sauver une entreprise, c'est éviter la casse humaine, en épargnant des familles entières, celles du patron comme de ses salariés. En plus des emplois sauvés, ce sont des dizaines de maisons hypothéquées appartenant à des entrepreneurs en faillite. que Capital Initiative a racheté aux enchères pour la leur relouer à chacun d'entre eux, à ces petits entrepreneurs qui avaient tout perdu. Dans cette belle Alsace natale de Renéance, qui m'accueille, une fois n'est pas coutume, dans son fief de Bolvilleur. Il nous raconte la genèse de ce fonds de sauvetage.

  • René Hans

    L'origine, tout simplement, j'étais vice-président de la CPME Alsace pendant 8 ans. et je faisais ce que personne ne fait. Et c'est d'ailleurs dommage, la défense individuelle. Quelqu'un qui avait une difficulté, une entreprise adhérente qui avait une difficulté, je la recevais pour essayer de trouver une solution avec elle. C'était toujours les normes qu'on n'arrive pas à financer, c'était toujours un problème avec une administration, souvent avec le fisc, ou troisièmement, un problème avec la banque. Ce qu'il y a de pire...

  • Arnaud Montebourg

    Donc les normes...

  • René Hans

    Les banques,

  • Arnaud Montebourg

    le fisc.

  • René Hans

    Ce qu'il y a de pire avec la banque...

  • Arnaud Montebourg

    C'est la trilogie noire.

  • René Hans

    Lorsque tu as un découvert autorisé qui est accordé, et qu'on t'écrit, monsieur, vous avez 50 000 d'autorisation, vous consommez 30, mais on ne veut plus vous accorder de découvert, vous avez deux mois pour rembourser. Et là, ce qui est dramatique... C'est que pour rembourser ce découvert, qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne va plus payer ses fournisseurs. Quand on sait qu'en France, une entreprise sur quatre qui dépose le bilan est victime d'un impayé, l'effet domino, c'est certain. Il fallait faire quelque chose, mais la banque a un monopole. Et quand j'ai voulu rentrer au capital et faire du compte courant, on m'a menacé. de tous les noms, à paix publique, à départ, n'a pas le droit. Donc on a dû créer un modèle et à l'époque de Hervé Novelli, on a travaillé sur le rachat temporaire d'actifs que j'ai mis en place. Effectivement, on a fait des essais capitalisatifs pendant 10 ans avant. En 2014, on a recommencé à zéro. Et aujourd'hui, c'est 40 millions d'euros d'investissement, 200 entreprises de financer et de sauver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors explique-nous en quoi ça consiste. Explique-nous. C'est quoi le rachat temporaire ?

  • René Hans

    L'entreprise en manque de trésorerie, qui a des actifs à vendre, nous lui rachetons les actifs temporairement. On a de l'immobilier en actif que nous avons racheté. Nous avons des machines, des camions que nous avons en actif. Mais aussi l'immobilier solidaire. Nous avons aujourd'hui 25 maisons qui nous appartiennent, qui étaient propriétés d'un patron qui a été mis en faillite. qui avait donné à la banque sa maison, son habitation principale en garantie. La banque prend aux enchères. On a racheté 25 fois, encore deux maisons la semaine dernière, Mathieu, deux maisons la semaine dernière, on en a 25 aujourd'hui, qui permettent aux dirigeants de rester chez lui. Celui qui a perdu son entreprise, son travail, son honneur, qui garde au moins son toit pour y vivre. Il rachètera à un prix ridicule parce qu'on en recherche, on achète toujours à un prix ridicule, on vendra au même prix, nous ne vendons jamais avec une plus-value. Le rachat temporaire d'actifs, nous achetons à un moment donné, à un prix donné, et quand nous revendons, c'est au même prix. Ce qui est dommage dans ce pays, quand tu presses sur un bouton, quand tu dis on va au contentieux, on presse sur un bouton, plus personne n'a d'humanité, on continue un mécanisme froid sans se préoccuper de l'individu qui est en face de nous.

  • Arnaud Montebourg

    Pour trouver cette idée du rachat temporaire d'actifs, qui n'est sortie, excusez-moi, d'aucun cerveau technocrate de Bercy ou de surdiplômé à la tête des grandes banques françaises, René s'est appuyé sur... Son histoire, sa géographie, son savoir-faire d'expert comptable, d'entrepreneur, mais aussi son attachement pour son territoire, les valeurs de solidarité, qui trouvent leurs origines dans son histoire personnelle. Il était, lui, fils d'ouvrier dans les mines de Potasse en Alsace. Et comme il dit lui-même, je vis encore comme un ouvrier. Et je dois témoigner que c'est vrai.

  • René Hans

    On s'est associé aujourd'hui, c'est un cabinet d'experts comptables qui fait 450 salariés. et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. La particularité, c'est que quand je voyais mes confrères Prendre un jeune stagiaire qu'il payait maille pendant trois ans, au bout de trois ans il est diplômé, on lui dit maintenant tu peux pas rester parce que tu me coûtes trop cher. Le type partait, s'installait et faisait concurrence. Et il y avait une guerre qui laissait entre deux, c'est vraiment dommage. Quand je prenais un stagiaire, je le disais je vais te former, je tiens à te garder. Dès qu'il y a un confrère qui vend, on achète ensemble. Et ça je l'ai fait 35 fois. Donc j'ai appris qu'on pouvait grandir en partageant et tout le monde s'y retrouve. Je ne renue pas mes origines. Mon père était mineur de fonds, mine de potasse. C'est vrai que le dimanche matin, ils venaient tous boire l'apéritif chez moi. C'était du pastis roulaté qu'ils faisaient eux-mêmes. Ils étaient la plupart à la CGT. Mais il y avait dans le travail, dans ce labeur, une camaraderie et un soutien qui n'existait pas ailleurs. Cette solidarité n'existe pas chez les entrepreneurs et c'est dommage. Les gens se connaissent. Quand le voisin fait faillite à Paris, ça ne se voit pas tous les jours. Mais ici, on sait, le type, c'est une honte qui est sur lui. Il y a des aides qui doivent se faire. On connaît les gens.

  • Arnaud Montebourg

    En 1998, j'étais jeune parlementaire. J'ai dirigé, comme rapporteur à l'Assemblée nationale, une commission d'enquête sur les dysfonctionnements des tribunaux de commerce. À l'époque, je dénonçais une institution multiséculaire, je cite, « inchangée depuis plus de quatre siècles, survivance archaïque des charges publiques offertes par la royauté à des commerçants soucieux d'administrer en leur sein leurs affaires et leurs propres déconfitures » . Fin de citation. D'ailleurs, Le rapport s'appelait « Tribunal de commerce, une justice en faillite ? » Point d'interrogation. Que n'ai-je entendu ? Mais depuis 25 ans, est-ce que les choses ont changé ?

  • René Hans

    90% des entreprises qui toquent à la porte du tribunal pour être sauvées, on s'étonne qu'elles viennent tardivement, mais 90% passent immédiatement à la morgue. Donc, liquider. Certains prétendent que c'est l'intérêt même du liquidateur parce qu'il est payé, ses honoraires sont liés aux produits de la vente. Maintenant, entreprise en difficulté, je disais, il y a plusieurs phases d'intervention. Pour l'entreprise qui bénéficie d'un plan de continuation, ça veut dire que vous avez un passif, vous ne pouvez pas le rembourser, on va étaler vos dettes sur 10 ans et pendant 10 ans, vous serez en période de redressement. Pendant toute cette période, l'entreprise ne peut plus emprunter. C'était le cas ici. Vous ne pouvez plus emprunter, donc il n'y a plus de banque. Donc c'est clair, je pense, il y a tellement d'exemples à donner, c'est déjà un phénomène grave qu'on ne puisse pas emprunter pendant ces 10 ans. Donc une première solution, c'est que nous intervenons pour faire des acquisitions, des mobilisations qui seront utiles à ce moment-là. Au deuxièmement, effectivement, quelqu'un qui était en 5e, 6e ou 7e année du plan, il lui reste 200 000 à payer, il peut peut-être sortir du plan grâce à une intervention de capitalisation. On a un hôtelier qui vient de trouver, on lui rachète les murs. il lui reste 200 000 à payer, 200 000 pour les deux ans. Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Il paye un loyer plutôt que… Voilà. Et il paye ses dettes avec l'argent de l'avance.

  • René Hans

    C'est peut-être complexe, mais c'est le mécanisme qui est complexe.

  • Arnaud Montebourg

    Donc tu rachètes l'actif, tu le loues à l'entreprise et à la fin…

  • René Hans

    Il paye tout son plan, il paye toutes ses dettes, il sort du plan.

  • Arnaud Montebourg

    Il sort du plan.

  • René Hans

    Donc il a de nouveau accès au crédit bancaire.

  • Arnaud Montebourg

    Voilà.

  • René Hans

    Au moment où on accorde un plan de continuation à quelqu'un… Il est en cessation de paiement, ça veut dire qu'il n'y a rien dans ses caisses. Et il doit payer tout au comptant à partir de ce moment. Le mec ne peut pas s'en sortir, c'est impossible.

  • Arnaud Montebourg

    Impossible.

  • René Hans

    Donc là...

  • Arnaud Montebourg

    C'est pour ça que ça parle à la liquidation. Au lieu d'être du redressement, c'est de la destruction.

  • René Hans

    Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Alors ces dix dernières années, le fonds Capital Initiative, dirigé par René Hans, a convaincu plus de 300 investisseurs d'apporter plus de 15 millions d'euros en capitaux. Tandis qu'une dizaine de banques a financé l'acquisition de plus de 42 millions d'euros d'actifs. C'est ainsi que 200 entreprises ont pu trouver le financement que les banques leur refusaient. Parce que ce que les banques refusent à l'entrepreneur en faillite, elles ne le refusent pas à René Ance qui a des garanties de paiement. C'est ainsi que Capital Initiative a sauvé 26 maisons menacées de saisie et a sécurisé 3500 emplois. Et la vague de faillite, René, lui, il la voit au plus près.

  • René Hans

    Dans le PGE, je n'ai jamais compris comment on pouvait mettre un remboursement sur 5 ans. On disait, on vous donne 25% du chiffre d'affaires que vous devez rembourser sur 5 ans. C'est 5% par an, alors que le résultat moyen des entreprises en France est de l'ordre de 3%. Donc c'est impossible à rembourser. Et le pire maintenant, quand on trouve des solutions, on dit, on vous retarde d'un an.

  • Arnaud Montebourg

    Mais c'est pareil.

  • René Hans

    Mais bien sûr, on laisse attendre un an, et c'est toujours 5 ans par la suite. Ces PGE aussi, on veut s'en sortir, il faut qu'on les mette sur 10 ans.

  • Arnaud Montebourg

    Aux États-Unis, ils ont fait, pendant le Covid, des prêts garantis par l'État sur 30 ans. Donc c'était des quasi-fonds propres. Donc il n'y a pas de problème de remboursement. Or, aujourd'hui, on a une vague de faillites, parce qu'on est au même niveau qu'en 2008-2009, la grande récession, la crise des subprimes. C'est-à-dire qu'on est en macroéconomie à 63 000, 65 000 faillites. Tout ça... c'est facture d'électricité plus PGE. Voilà. Et c'est pour ça que RTA est aujourd'hui un outil trop petit pour moi. Il faudrait qu'il soit un outil national. René, Renéance, me fait visiter l'hôtel-restaurant du Faudé, à Lapoutroie, près de Colmar. dans l'Alsace éternelle. Que ses équipes ont sauvé du dépôt de bilan en rachetant les murs pour permettre à son repreneur, Jérôme Gonigam, de poursuivre l'activité après le Covid. Le chef est venu s'installer dans ce village de 2000 âmes et nous raconte la situation qu'il a trouvée sur place en 2022.

  • Jérôme Gonigam

    Financièrement, ça a redémarré très doucement et c'était très compliqué. En plus de ça, ils avaient la mise aux normes de conformité incendie à devoir mettre en place juste avant le Covid. Et là, ils ne trouvaient plus de moyens financiers. Donc je suis venu ici. On a commencé à reprendre. transmission d'entreprise difficile parce qu'après 40 ans d'exploitation, Thierry était à bout de souffle. Il n'en pouvait plus, il ne pouvait pas vendre, il ne pouvait pas continuer d'exploiter parce qu'il y avait les travaux. Donc, il commençait à se poser plein de questions. Ça devenait très difficile à vivre pour lui. Et donc, c'est là qu'on a voulu lui prêter main-forte. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de mise en norme de conformité, on va dire. à hauteur de ce que la mairie demandait depuis plusieurs années, pour des raisons financières, pour des raisons de logistique, d'évolution de l'entreprise. Donc voilà, pour eux, ils n'en avaient pas mis une priorité dessus. Et au moment où vraiment il y a eu cette mise en demeure où ils avaient pour obligation de faire les travaux, sinon l'établissement allait fermer. Donc la fermeture était prévue courant fin octobre, et donc il y a eu le confinement entre-temps. Donc ils ont pu acter les travaux, mais à ce moment-là, ils ont cherché du financement. Or, aucune banque ne... les a suivis. Or c'est quand même un établissement qui a été créé depuis 1960, qui s'est développé, qui a commencé avec seulement cinq chambres et un petit restaurant. Aujourd'hui il y a 29 chambres, 3 200 m² de surface, 16 salariés. Ils ont essayé vraiment beaucoup de choses avec plusieurs banques différentes et aucune solution, aucun soutien, aucune compréhension, aucune facilité. Les artisans étant donné, ils ne peuvent pas faire les travaux sans être payés, mais il fallait actionner vraiment ces travaux pour pouvoir se permettre de rouvrir après Covid. Donc, avec l'aide de GPA à l'époque, ils ont réussi à trouver par le biais de tous les partenaires qu'il y avait autour et de la région. Donc Capital Initiative a intervenu et c'est à ce moment-là qu'ils ont pu injecter un montant d'environ 300 000 euros pour pouvoir financer les travaux de mise en ombre conformité qui s'élevaient environ à ce montant. Et c'était la dernière solution. Donc ils ont dû vendre les actifs, les murs de la société, pour pouvoir financer ces travaux. Et dès que l'entreprise serait un peu plus saine et en capacité de pouvoir les racheter, de pouvoir les racheter au même prix. Capital Initiative a laissé l'entreprise respirer étant donné que le loyer n'avait pas bougé. Entre temps, il y a encore eu d'autres interventions de Capital Initiative, notamment cette année, en début d'année, qui était très creux et qui a été très difficile pour la survie de l'établissement. Et donc là, on a encore trouvé des solutions. On a pu vendre des actifs justement directement à Capital Initiative. Ils ont injecté 72 000 euros en février, donc cette année, pour pouvoir nous permettre de pallier aux périodes creuses. Et par la suite, on est en train de monter des dossiers au niveau bancaire pour pouvoir voir qui serait prêt à nous suivre, qui serait prêt à me suivre dans mon projet, me faire confiance pour pouvoir acheter des actifs auprès de Capital Initiative, qui ont tous les feux verts après les deux années d'exploitation, qui se rendent compte que je gère bien l'entreprise. Le feu a été éteint grâce par le biais financier de Capital Initiative et tout le travail qui a été fait en amont par mon équipe et moi-même.

  • René Hans

    Pour les normes, on a parlé des normes aussi, les normes de l'hôtelier-restauration, je rappelle toujours qu'il y a plus de 3000 établissements qui devraient fermer. Nous sommes ici dans un établissement qui aurait dû fermer parce qu'il n'a pas eu le financement pour faire les travaux. Ce qui est anormal, c'est que l'État impose des travaux et ne l'aide pas à trouver au moins le financement. Donc ça c'est dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    À 30 kilomètres de là, à Mütterscholt, près de Célestat, c'est une société de transport de béton prête à l'emploi qui doit la vie, cette fois. au rachat temporaire d'actifs. On écoute son président, le président de EXL, Jérémy Oechsel.

  • Jérémy Oechsel

    J'ai fait des pertes avant le Covid. Chez BPI, on me dit, revois tes fonds propres et à ce moment-là, tu pourras être éligible au PGE. Alors moi, on ne m'a pas pris ma maison, je l'ai vendue et j'ai injecté 173 000 euros dans mon entreprise. C'est dire un peu ma motivation. Je refais encore quelques pertes, je retourne voir BPI. Tu n'es toujours pas éligible puisque tu as encore perdu des sous. J'avais des actifs, j'avais les camions. Donc, on passe là par les agences bancaires, médiation du crédit, rien n'y fait. Solution, capital, initiative. Voilà, j'ai un problème. J'ai des contrats sérieux avec mes clients qui sont tous bien cotés, les bétonniers. J'ai des actifs qui sont... C'est durable, on peut exploiter un camion facilement sur 10-15 ans s'il est bien entretenu. Et avec le peu d'activité, il n'est pas surexploité. Donc on a une durée de vie potentielle, mais on a un niveau de coût fixe qui est très élevé, qui est lié au crédit beau, aux locations, etc. de ce matériel. Il y a une plus-value latente. La plus-value latente, c'est à la sortie. Donc c'est ce levier qu'a utilisé Capital Initiative pour faire baisser mon niveau de coût fixe.

  • Arnaud Montebourg

    C'est Mathieu Bachman, le directeur général de Capital Initiative, qui nous raconte comment s'est déroulé ce coup de baguette magique utilisé pour sauver l'entreprise de Jérémy et ses emplois.

  • Mathieu Bachmann

    C'est tout bête ce qu'on a fait, mais M. Oechsel, quand il est venu nous voir, il perdait 150 000 euros par an. Il avait des capitaux propres à la clôture suivante qui allait se délever à moins 300 000, sachant que... pour avoir le droit de rouler, il faut avoir des capitaux propres positifs. Selon le nombre de camions, il lui fallait plus 74 000 en l'occurrence. Et il avait un besoin de trésorerie de court terme. Ce sont plein de choses qui sont, si je soigne une de ces maladies, je vais aggraver l'autre. Donc, a priori, on ne peut pas le faire. Et en l'occurrence, ce qu'on a réussi à faire, c'est en rachetant par anticipation les leasings, en retirant sur la durée pour se conformer, comme vous l'indiquiez, à la durée de vie réelle du camion, on lui a fait gagner 200 000 euros de loyer par an. Donc il passait de moins 150 000 de résultats à plus 50 000 de manière mathématique et bête finalement. Et M. Oechsel mentionnait la plus-value latente. On a finalement indemnisé EXL de la plus-value latente qu'il abandonnait en nous cédant le droit au rachat anticipé des crédits beaux. Et c'est à cet appui-là qu'on a réussi à faire un produit exceptionnel de plus 374 pour amener ses capitaux propres à plus 74 et lui permettre de se conformer à ses exigences administratives. Donc c'était impossible, mais on l'a fait.

  • Arnaud Montebourg

    On comprend que les banques ne veulent pas octroyer de crédit aux entreprises qui sont en difficulté, mais qu'à vous, elles veulent bien parce que le risque est mutualisé. C'est comme une tontine immobilière, en fait. Le risque est mutualisé sur plusieurs dossiers, et vous-même, vous avez des recettes.

  • René Hans

    Le défaut est faible chez nous, mais la banque préfère nous avoir, nous. En client, plutôt que l'entreprise elle-même, l'entreprise est qualifiée en difficulté souvent. Chez nous, on a encore des bilans qui sont bons. Ça fait 10 ans qu'on distribue 5% de dividendes à nos associés. C'est extraordinaire. On aime mieux l'outil que la banque elle-même, puisque le matériel nous appartient.

  • Mathieu Bachmann

    C'est le manque de vision de long terme de l'État ou des administrations qui le composent. C'est que l'État, via l'URSSAF par exemple, va mettre en liquidation une boîte pour 20 000 euros d'arriéré, alors même que cette entreprise, elle paye, et elle paye effectivement 200-300 000 euros de cotisation par an. Donc on va préférer envoyer tout à la casse, faire une croix sur ces 200 000 euros par an, et payer le chômage des 10 ou 20 salariés qui sont dedans. pour avoir cette petite dette de court terme. Et c'est dramatique. C'est un calcul qui est mauvais en tout point. Pour une dette, on va s'en créer une dix fois supérieure plus tard. Mais à l'instant T, ça permet de montrer qu'on a recouvré.

  • Arnaud Montebourg

    Et parmi toutes ces entreprises aidées par Capital Initiative, c'est aussi la vie locale qu'on préserve et qu'on développe. Dans ma tournée alsacienne, je suis allé voir Christophe Degert dans son affaire la seule boucherie de Lutherbach, un village de 7 000 habitants près de Mulhouse. Il a réussi à tripler son chiffre d'affaires en déménageant du centre-ville à un ancien supermarché. Capital Initiative a procédé au rachat temporaire d'actifs. Mais vous savez quel actif ? Sa vitrine.

  • Christophe Degert

    Avec le parking, c'est que du bonheur. Et puis le restaurant, le matin on fait des petits déjeuners, café, saucisses, charcuterie et puis fromage. En fait, les banques, ça manquait. Il manquait, il ne suivait pas pour la totalité. Et c'est mon expert comptable qui a dit « j'ai peut-être la solution » . Et après, on est allé voir Capital Initiative.

  • Mathieu Bachmann

    Monsieur Degert est venu nous voir, on a étudié le sujet. On a pris le listing complet de tous les investissements qui étaient nécessaires. Et en l'occurrence, on a identifié les vitrines que vous voyez là. Et on a sorti ça du plan de financement. Donc, il avait 1,7 million de financement pour 1,8 million de travaux. Ça ne passait pas. On a sorti 100 000 de vitrines. Il avait 1,7 million de financement et 1,7 million d'investissement. Le plan de financement est passé,

  • René Hans

    les travaux étaient commencés. Ah tu t'en fais, oui. C'était dramatique, c'était dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, vous aviez commencé.

  • René Hans

    Ah oui, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que les banques avaient dit oui,

  • Christophe Degert

    et puis après elles ont dit non. Oui,

  • Mathieu Bachmann

    mais après elles ont dit non. Elles avaient dit oui, et l'une d'entre elles a dit « Écoutez, je suis désolé, je vous ai promis tant et tant, je ne peux faire que 100 000 euros de manche. »

  • Arnaud Montebourg

    Donc ils ont racheté une vitrine, ils l'ont louée. Voilà. Et ils ont permis à cette entreprise de se créer combien d'emplois ?

  • Christophe Degert

    21.

  • Arnaud Montebourg

    21 emplois.

  • Mathieu Bachmann

    Et avant le déménagement ? Cinq. Voilà. 16 emplois.

  • Arnaud Montebourg

    16 emplois pour 100 000 balles. Merci les banques françaises.

  • René Hans

    Des exemples, j'en ai par centaines, en voilà un qui me paraît parlant. C'est un petit garagiste qui a approché 60 ans, qui gagne péniblement 3 000 euros par mois dans son entreprise. Pour développer son activité, il voudrait acheter des voitures d'occasion pour pouvoir les revendre parce que le type qui a acheté la voiture chez lui devient son client et ça lui fait des réparations à faire. Donc il demande toujours à la banque de financer quelques voitures d'occasion, c'est une somme pas importante. On dit on peut pas, votre bilan n'est pas bon, c'est pas suffisant, machin, ça passera jamais. Et un jour, la dame qui est gentille en face de lui, responsable des crédits professionnels, elle dit écoutez, allez donc voir ma copine là à côté, elle fait du crédit au particulier. mais remboursez votre maison, vous faites un crédit sur votre maison, ça passera parce que vous rentrez des critères et vous mettez l'argent dans votre société. Il l'a fait, il a pu augmenter ses activités, certes, mais là arrive l'âge de la retraite et le crédit sur la maison n'est pas remboursé. Et là, on se rend compte que la retraite d'artisan qui va toucher ne suffit même pas pour rembourser l'emprunt. Donc on est malheureux, ça passe au contentieux, on va vendre la maison aux enchères. Nous avons racheté cette maison pour un prix ridicule. Même le notaire ne voulait pas passer de l'acte parce que c'était en tout de la valeur. Et le type est chez lui maintenant. Mais croyez-moi que quand il vient à mes conférences, les larmes aux yeux, ça touche le cœur.

  • Mathieu Bachmann

    Tout ce qu'on fait, on se bat pour que des gens aient un boulot. Parce que c'est la dignité de l'homme, c'est son travail, et qu'il n'y a rien de pire que de forcer quelqu'un à l'inactivité alors même qu'il pourrait travailler et qu'il a envie de le faire. Et je pense que M. Hans, à l'origine, c'est de mettre à disposition des gens leur outil de travail.

  • René Hans

    Je pense que je suis sensible à la douleur de l'autre. Je ne suis pas quelqu'un qui est indifférent. L'entrepreneur, quand il va mal, le problème, c'est qu'il le cache. Et dire que le banquier t'a lâché, ça donne un très mauvais butin, et t'as peur que tout le monde te lâche, aussi bien les clients, les fournisseurs, etc. Ça fait 40 ans que je suis au cœur des entreprises, que des gens m'appellent de tous bords. Je suis un petit généraliste, mais je sais faire et je connais la vie de l'entreprise.

  • Arnaud Montebourg

    Pour moi, c'est lui le ministre des PME. C'est lui, René Hans, ministre des PME.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici.

  • Arnaud Montebourg

    Ministre privé des PME. Voilà, on a trouvé ton titre, René.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici pour ne faire que ça.

  • Arnaud Montebourg

    Alors moi je sais que quand on vient à l'Assemblée Générale, présidée par René Hans, on vient pour deux choses. On vient d'abord parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont été sortis d'affaires, tirés d'affaires et sauvés par le Saint Bernard de la petite entreprise, le sauveteur de la petite entreprise. Mais on vient aussi parce que René, après, il sort son accordéon et il nous fait le bal musette. J'ai appris, mon cher René, que tous les jours tu t'entraînes à l'accordéon, depuis combien d'années ?

  • René Hans

    J'ai repris, j'ai arrêté, j'ai commencé avec l'accordéon en 12 ans, et j'ai arrêté quand j'en avais 25, parce que l'expert comptable, t'avais pas le temps de jouer.

  • Arnaud Montebourg

    Non mais René, toi t'es pas comme Giscard, toi t'as commencé à 12 ans. Alors toi, t'es un vrai accordéoniste, et surtout, il va faire des concerts dans les EHPAD bénévoles.

  • René Hans

    Tous les jeudis après-midi.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les jeudis après-midi.

  • René Hans

    34 fois cette année.

  • Arnaud Montebourg

    34 concerts d'accordéon. Alors René, va nous chercher ton accordéon.

Description

Arnaud Montebourg rend visite en Alsace à René Hans, l'inventeur du rachat temporaire d'actifs, un financement made in France qui a déjà permis de sauver plus de 200 entreprises et des milliers d'emplois.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg, un homme politique défroqué, comme les curés qui ont quitté l'Église. Mais un entrepreneur passionné dans l'agriculture et l'industrie, les deux mamelles nourricières de la République comme aurait pu l'écrire Jules Méline. Laissez-moi vous présenter des gens extraordinaires dont on ne parle malheureusement jamais. Ce sont des entreprenants qui sont en train de refaire la France par le bas. Ce sont des syndicalistes, des entrepreneurs, des salariés. Ils prennent des risques. Ils inventent des solutions, leurs initiatives résistent et elles réussissent. J'ai décidé de vous les faire connaître en leur rendant visite comme si vous y étiez. Écoutez-les, aidez-les, soutenez-les et construisons la France, pourquoi pas, avec eux. Nous sommes devant une vague, une vague de faillites, les faillites des TPE, PME, toutes petites entreprises, petites moyennes entreprises, une vague plus haute encore qu'au moment de la crise des subprimes et de la grande récession, souvenez-vous, c'était en 2008-2009. A l'époque... On avait atteint le record historique de 64 000 faillites de petites entreprises par an. On vient de les dépasser, on est à 66 000. Ça c'est vu d'en haut avec les statistiques, mais vu d'en bas. Le quotidien de nos entrepreneurs ne cesse d'empirer. Surtout pour l'immense majorité de nos petites entreprises. Certains l'oublient, un peu trop souvent, mais 98% des entreprises françaises ont moins de 50 salariés. Ce qui ne les empêche pas de produire la moitié. de la richesse nationale et de fournir la grande majorité des emplois marchands dans notre pays. Alors, ces difficultés de l'entrepreneur, il y a quelqu'un qui les connaît mieux que personne dans notre pays. C'est René Anse. René Anse. Cet Alsacien fait office d'urgentiste des petits patrons depuis plus de 25 ans. Notre sauveteur des petites boîtes, René Anse, a inventé un financement alternatif, Mail in France, le rachat ... temporaire d'actifs qui permet aux petites et moyennes entreprises au bord du précipice de sortir de la nasse et du désespoir. Exclus du marché du crédit, tous ces entrepreneurs vaillants, en difficulté, trouvent chez Capital Initiative, ce fonds créé par René en 1998, un dernier espoir de survie et la force pour continuer à faire tenir debout leur entreprise, donc notre économie, nos régions et finalement les emplois qui vont avec. Comment ça marche ? René achète un actif à une entreprise en difficulté. Il le loue à l'entrepreneur en difficulté, le même. Ça lui fait, à lui, du cash pour survivre. Et quand ça va mieux, René lui revend au prix coûtant. C'est assez simple. Et il encaisse pendant ce temps-là les loyers, ce qui lui permet de faire tourner son fonds. Alors sauver une entreprise, c'est éviter la casse humaine, en épargnant des familles entières, celles du patron comme de ses salariés. En plus des emplois sauvés, ce sont des dizaines de maisons hypothéquées appartenant à des entrepreneurs en faillite. que Capital Initiative a racheté aux enchères pour la leur relouer à chacun d'entre eux, à ces petits entrepreneurs qui avaient tout perdu. Dans cette belle Alsace natale de Renéance, qui m'accueille, une fois n'est pas coutume, dans son fief de Bolvilleur. Il nous raconte la genèse de ce fonds de sauvetage.

  • René Hans

    L'origine, tout simplement, j'étais vice-président de la CPME Alsace pendant 8 ans. et je faisais ce que personne ne fait. Et c'est d'ailleurs dommage, la défense individuelle. Quelqu'un qui avait une difficulté, une entreprise adhérente qui avait une difficulté, je la recevais pour essayer de trouver une solution avec elle. C'était toujours les normes qu'on n'arrive pas à financer, c'était toujours un problème avec une administration, souvent avec le fisc, ou troisièmement, un problème avec la banque. Ce qu'il y a de pire...

  • Arnaud Montebourg

    Donc les normes...

  • René Hans

    Les banques,

  • Arnaud Montebourg

    le fisc.

  • René Hans

    Ce qu'il y a de pire avec la banque...

  • Arnaud Montebourg

    C'est la trilogie noire.

  • René Hans

    Lorsque tu as un découvert autorisé qui est accordé, et qu'on t'écrit, monsieur, vous avez 50 000 d'autorisation, vous consommez 30, mais on ne veut plus vous accorder de découvert, vous avez deux mois pour rembourser. Et là, ce qui est dramatique... C'est que pour rembourser ce découvert, qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne va plus payer ses fournisseurs. Quand on sait qu'en France, une entreprise sur quatre qui dépose le bilan est victime d'un impayé, l'effet domino, c'est certain. Il fallait faire quelque chose, mais la banque a un monopole. Et quand j'ai voulu rentrer au capital et faire du compte courant, on m'a menacé. de tous les noms, à paix publique, à départ, n'a pas le droit. Donc on a dû créer un modèle et à l'époque de Hervé Novelli, on a travaillé sur le rachat temporaire d'actifs que j'ai mis en place. Effectivement, on a fait des essais capitalisatifs pendant 10 ans avant. En 2014, on a recommencé à zéro. Et aujourd'hui, c'est 40 millions d'euros d'investissement, 200 entreprises de financer et de sauver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors explique-nous en quoi ça consiste. Explique-nous. C'est quoi le rachat temporaire ?

  • René Hans

    L'entreprise en manque de trésorerie, qui a des actifs à vendre, nous lui rachetons les actifs temporairement. On a de l'immobilier en actif que nous avons racheté. Nous avons des machines, des camions que nous avons en actif. Mais aussi l'immobilier solidaire. Nous avons aujourd'hui 25 maisons qui nous appartiennent, qui étaient propriétés d'un patron qui a été mis en faillite. qui avait donné à la banque sa maison, son habitation principale en garantie. La banque prend aux enchères. On a racheté 25 fois, encore deux maisons la semaine dernière, Mathieu, deux maisons la semaine dernière, on en a 25 aujourd'hui, qui permettent aux dirigeants de rester chez lui. Celui qui a perdu son entreprise, son travail, son honneur, qui garde au moins son toit pour y vivre. Il rachètera à un prix ridicule parce qu'on en recherche, on achète toujours à un prix ridicule, on vendra au même prix, nous ne vendons jamais avec une plus-value. Le rachat temporaire d'actifs, nous achetons à un moment donné, à un prix donné, et quand nous revendons, c'est au même prix. Ce qui est dommage dans ce pays, quand tu presses sur un bouton, quand tu dis on va au contentieux, on presse sur un bouton, plus personne n'a d'humanité, on continue un mécanisme froid sans se préoccuper de l'individu qui est en face de nous.

  • Arnaud Montebourg

    Pour trouver cette idée du rachat temporaire d'actifs, qui n'est sortie, excusez-moi, d'aucun cerveau technocrate de Bercy ou de surdiplômé à la tête des grandes banques françaises, René s'est appuyé sur... Son histoire, sa géographie, son savoir-faire d'expert comptable, d'entrepreneur, mais aussi son attachement pour son territoire, les valeurs de solidarité, qui trouvent leurs origines dans son histoire personnelle. Il était, lui, fils d'ouvrier dans les mines de Potasse en Alsace. Et comme il dit lui-même, je vis encore comme un ouvrier. Et je dois témoigner que c'est vrai.

  • René Hans

    On s'est associé aujourd'hui, c'est un cabinet d'experts comptables qui fait 450 salariés. et 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. La particularité, c'est que quand je voyais mes confrères Prendre un jeune stagiaire qu'il payait maille pendant trois ans, au bout de trois ans il est diplômé, on lui dit maintenant tu peux pas rester parce que tu me coûtes trop cher. Le type partait, s'installait et faisait concurrence. Et il y avait une guerre qui laissait entre deux, c'est vraiment dommage. Quand je prenais un stagiaire, je le disais je vais te former, je tiens à te garder. Dès qu'il y a un confrère qui vend, on achète ensemble. Et ça je l'ai fait 35 fois. Donc j'ai appris qu'on pouvait grandir en partageant et tout le monde s'y retrouve. Je ne renue pas mes origines. Mon père était mineur de fonds, mine de potasse. C'est vrai que le dimanche matin, ils venaient tous boire l'apéritif chez moi. C'était du pastis roulaté qu'ils faisaient eux-mêmes. Ils étaient la plupart à la CGT. Mais il y avait dans le travail, dans ce labeur, une camaraderie et un soutien qui n'existait pas ailleurs. Cette solidarité n'existe pas chez les entrepreneurs et c'est dommage. Les gens se connaissent. Quand le voisin fait faillite à Paris, ça ne se voit pas tous les jours. Mais ici, on sait, le type, c'est une honte qui est sur lui. Il y a des aides qui doivent se faire. On connaît les gens.

  • Arnaud Montebourg

    En 1998, j'étais jeune parlementaire. J'ai dirigé, comme rapporteur à l'Assemblée nationale, une commission d'enquête sur les dysfonctionnements des tribunaux de commerce. À l'époque, je dénonçais une institution multiséculaire, je cite, « inchangée depuis plus de quatre siècles, survivance archaïque des charges publiques offertes par la royauté à des commerçants soucieux d'administrer en leur sein leurs affaires et leurs propres déconfitures » . Fin de citation. D'ailleurs, Le rapport s'appelait « Tribunal de commerce, une justice en faillite ? » Point d'interrogation. Que n'ai-je entendu ? Mais depuis 25 ans, est-ce que les choses ont changé ?

  • René Hans

    90% des entreprises qui toquent à la porte du tribunal pour être sauvées, on s'étonne qu'elles viennent tardivement, mais 90% passent immédiatement à la morgue. Donc, liquider. Certains prétendent que c'est l'intérêt même du liquidateur parce qu'il est payé, ses honoraires sont liés aux produits de la vente. Maintenant, entreprise en difficulté, je disais, il y a plusieurs phases d'intervention. Pour l'entreprise qui bénéficie d'un plan de continuation, ça veut dire que vous avez un passif, vous ne pouvez pas le rembourser, on va étaler vos dettes sur 10 ans et pendant 10 ans, vous serez en période de redressement. Pendant toute cette période, l'entreprise ne peut plus emprunter. C'était le cas ici. Vous ne pouvez plus emprunter, donc il n'y a plus de banque. Donc c'est clair, je pense, il y a tellement d'exemples à donner, c'est déjà un phénomène grave qu'on ne puisse pas emprunter pendant ces 10 ans. Donc une première solution, c'est que nous intervenons pour faire des acquisitions, des mobilisations qui seront utiles à ce moment-là. Au deuxièmement, effectivement, quelqu'un qui était en 5e, 6e ou 7e année du plan, il lui reste 200 000 à payer, il peut peut-être sortir du plan grâce à une intervention de capitalisation. On a un hôtelier qui vient de trouver, on lui rachète les murs. il lui reste 200 000 à payer, 200 000 pour les deux ans. Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Il paye un loyer plutôt que… Voilà. Et il paye ses dettes avec l'argent de l'avance.

  • René Hans

    C'est peut-être complexe, mais c'est le mécanisme qui est complexe.

  • Arnaud Montebourg

    Donc tu rachètes l'actif, tu le loues à l'entreprise et à la fin…

  • René Hans

    Il paye tout son plan, il paye toutes ses dettes, il sort du plan.

  • Arnaud Montebourg

    Il sort du plan.

  • René Hans

    Donc il a de nouveau accès au crédit bancaire.

  • Arnaud Montebourg

    Voilà.

  • René Hans

    Au moment où on accorde un plan de continuation à quelqu'un… Il est en cessation de paiement, ça veut dire qu'il n'y a rien dans ses caisses. Et il doit payer tout au comptant à partir de ce moment. Le mec ne peut pas s'en sortir, c'est impossible.

  • Arnaud Montebourg

    Impossible.

  • René Hans

    Donc là...

  • Arnaud Montebourg

    C'est pour ça que ça parle à la liquidation. Au lieu d'être du redressement, c'est de la destruction.

  • René Hans

    Voilà.

  • Arnaud Montebourg

    Alors ces dix dernières années, le fonds Capital Initiative, dirigé par René Hans, a convaincu plus de 300 investisseurs d'apporter plus de 15 millions d'euros en capitaux. Tandis qu'une dizaine de banques a financé l'acquisition de plus de 42 millions d'euros d'actifs. C'est ainsi que 200 entreprises ont pu trouver le financement que les banques leur refusaient. Parce que ce que les banques refusent à l'entrepreneur en faillite, elles ne le refusent pas à René Ance qui a des garanties de paiement. C'est ainsi que Capital Initiative a sauvé 26 maisons menacées de saisie et a sécurisé 3500 emplois. Et la vague de faillite, René, lui, il la voit au plus près.

  • René Hans

    Dans le PGE, je n'ai jamais compris comment on pouvait mettre un remboursement sur 5 ans. On disait, on vous donne 25% du chiffre d'affaires que vous devez rembourser sur 5 ans. C'est 5% par an, alors que le résultat moyen des entreprises en France est de l'ordre de 3%. Donc c'est impossible à rembourser. Et le pire maintenant, quand on trouve des solutions, on dit, on vous retarde d'un an.

  • Arnaud Montebourg

    Mais c'est pareil.

  • René Hans

    Mais bien sûr, on laisse attendre un an, et c'est toujours 5 ans par la suite. Ces PGE aussi, on veut s'en sortir, il faut qu'on les mette sur 10 ans.

  • Arnaud Montebourg

    Aux États-Unis, ils ont fait, pendant le Covid, des prêts garantis par l'État sur 30 ans. Donc c'était des quasi-fonds propres. Donc il n'y a pas de problème de remboursement. Or, aujourd'hui, on a une vague de faillites, parce qu'on est au même niveau qu'en 2008-2009, la grande récession, la crise des subprimes. C'est-à-dire qu'on est en macroéconomie à 63 000, 65 000 faillites. Tout ça... c'est facture d'électricité plus PGE. Voilà. Et c'est pour ça que RTA est aujourd'hui un outil trop petit pour moi. Il faudrait qu'il soit un outil national. René, Renéance, me fait visiter l'hôtel-restaurant du Faudé, à Lapoutroie, près de Colmar. dans l'Alsace éternelle. Que ses équipes ont sauvé du dépôt de bilan en rachetant les murs pour permettre à son repreneur, Jérôme Gonigam, de poursuivre l'activité après le Covid. Le chef est venu s'installer dans ce village de 2000 âmes et nous raconte la situation qu'il a trouvée sur place en 2022.

  • Jérôme Gonigam

    Financièrement, ça a redémarré très doucement et c'était très compliqué. En plus de ça, ils avaient la mise aux normes de conformité incendie à devoir mettre en place juste avant le Covid. Et là, ils ne trouvaient plus de moyens financiers. Donc je suis venu ici. On a commencé à reprendre. transmission d'entreprise difficile parce qu'après 40 ans d'exploitation, Thierry était à bout de souffle. Il n'en pouvait plus, il ne pouvait pas vendre, il ne pouvait pas continuer d'exploiter parce qu'il y avait les travaux. Donc, il commençait à se poser plein de questions. Ça devenait très difficile à vivre pour lui. Et donc, c'est là qu'on a voulu lui prêter main-forte. C'est vrai qu'il n'y a pas eu de mise en norme de conformité, on va dire. à hauteur de ce que la mairie demandait depuis plusieurs années, pour des raisons financières, pour des raisons de logistique, d'évolution de l'entreprise. Donc voilà, pour eux, ils n'en avaient pas mis une priorité dessus. Et au moment où vraiment il y a eu cette mise en demeure où ils avaient pour obligation de faire les travaux, sinon l'établissement allait fermer. Donc la fermeture était prévue courant fin octobre, et donc il y a eu le confinement entre-temps. Donc ils ont pu acter les travaux, mais à ce moment-là, ils ont cherché du financement. Or, aucune banque ne... les a suivis. Or c'est quand même un établissement qui a été créé depuis 1960, qui s'est développé, qui a commencé avec seulement cinq chambres et un petit restaurant. Aujourd'hui il y a 29 chambres, 3 200 m² de surface, 16 salariés. Ils ont essayé vraiment beaucoup de choses avec plusieurs banques différentes et aucune solution, aucun soutien, aucune compréhension, aucune facilité. Les artisans étant donné, ils ne peuvent pas faire les travaux sans être payés, mais il fallait actionner vraiment ces travaux pour pouvoir se permettre de rouvrir après Covid. Donc, avec l'aide de GPA à l'époque, ils ont réussi à trouver par le biais de tous les partenaires qu'il y avait autour et de la région. Donc Capital Initiative a intervenu et c'est à ce moment-là qu'ils ont pu injecter un montant d'environ 300 000 euros pour pouvoir financer les travaux de mise en ombre conformité qui s'élevaient environ à ce montant. Et c'était la dernière solution. Donc ils ont dû vendre les actifs, les murs de la société, pour pouvoir financer ces travaux. Et dès que l'entreprise serait un peu plus saine et en capacité de pouvoir les racheter, de pouvoir les racheter au même prix. Capital Initiative a laissé l'entreprise respirer étant donné que le loyer n'avait pas bougé. Entre temps, il y a encore eu d'autres interventions de Capital Initiative, notamment cette année, en début d'année, qui était très creux et qui a été très difficile pour la survie de l'établissement. Et donc là, on a encore trouvé des solutions. On a pu vendre des actifs justement directement à Capital Initiative. Ils ont injecté 72 000 euros en février, donc cette année, pour pouvoir nous permettre de pallier aux périodes creuses. Et par la suite, on est en train de monter des dossiers au niveau bancaire pour pouvoir voir qui serait prêt à nous suivre, qui serait prêt à me suivre dans mon projet, me faire confiance pour pouvoir acheter des actifs auprès de Capital Initiative, qui ont tous les feux verts après les deux années d'exploitation, qui se rendent compte que je gère bien l'entreprise. Le feu a été éteint grâce par le biais financier de Capital Initiative et tout le travail qui a été fait en amont par mon équipe et moi-même.

  • René Hans

    Pour les normes, on a parlé des normes aussi, les normes de l'hôtelier-restauration, je rappelle toujours qu'il y a plus de 3000 établissements qui devraient fermer. Nous sommes ici dans un établissement qui aurait dû fermer parce qu'il n'a pas eu le financement pour faire les travaux. Ce qui est anormal, c'est que l'État impose des travaux et ne l'aide pas à trouver au moins le financement. Donc ça c'est dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    À 30 kilomètres de là, à Mütterscholt, près de Célestat, c'est une société de transport de béton prête à l'emploi qui doit la vie, cette fois. au rachat temporaire d'actifs. On écoute son président, le président de EXL, Jérémy Oechsel.

  • Jérémy Oechsel

    J'ai fait des pertes avant le Covid. Chez BPI, on me dit, revois tes fonds propres et à ce moment-là, tu pourras être éligible au PGE. Alors moi, on ne m'a pas pris ma maison, je l'ai vendue et j'ai injecté 173 000 euros dans mon entreprise. C'est dire un peu ma motivation. Je refais encore quelques pertes, je retourne voir BPI. Tu n'es toujours pas éligible puisque tu as encore perdu des sous. J'avais des actifs, j'avais les camions. Donc, on passe là par les agences bancaires, médiation du crédit, rien n'y fait. Solution, capital, initiative. Voilà, j'ai un problème. J'ai des contrats sérieux avec mes clients qui sont tous bien cotés, les bétonniers. J'ai des actifs qui sont... C'est durable, on peut exploiter un camion facilement sur 10-15 ans s'il est bien entretenu. Et avec le peu d'activité, il n'est pas surexploité. Donc on a une durée de vie potentielle, mais on a un niveau de coût fixe qui est très élevé, qui est lié au crédit beau, aux locations, etc. de ce matériel. Il y a une plus-value latente. La plus-value latente, c'est à la sortie. Donc c'est ce levier qu'a utilisé Capital Initiative pour faire baisser mon niveau de coût fixe.

  • Arnaud Montebourg

    C'est Mathieu Bachman, le directeur général de Capital Initiative, qui nous raconte comment s'est déroulé ce coup de baguette magique utilisé pour sauver l'entreprise de Jérémy et ses emplois.

  • Mathieu Bachmann

    C'est tout bête ce qu'on a fait, mais M. Oechsel, quand il est venu nous voir, il perdait 150 000 euros par an. Il avait des capitaux propres à la clôture suivante qui allait se délever à moins 300 000, sachant que... pour avoir le droit de rouler, il faut avoir des capitaux propres positifs. Selon le nombre de camions, il lui fallait plus 74 000 en l'occurrence. Et il avait un besoin de trésorerie de court terme. Ce sont plein de choses qui sont, si je soigne une de ces maladies, je vais aggraver l'autre. Donc, a priori, on ne peut pas le faire. Et en l'occurrence, ce qu'on a réussi à faire, c'est en rachetant par anticipation les leasings, en retirant sur la durée pour se conformer, comme vous l'indiquiez, à la durée de vie réelle du camion, on lui a fait gagner 200 000 euros de loyer par an. Donc il passait de moins 150 000 de résultats à plus 50 000 de manière mathématique et bête finalement. Et M. Oechsel mentionnait la plus-value latente. On a finalement indemnisé EXL de la plus-value latente qu'il abandonnait en nous cédant le droit au rachat anticipé des crédits beaux. Et c'est à cet appui-là qu'on a réussi à faire un produit exceptionnel de plus 374 pour amener ses capitaux propres à plus 74 et lui permettre de se conformer à ses exigences administratives. Donc c'était impossible, mais on l'a fait.

  • Arnaud Montebourg

    On comprend que les banques ne veulent pas octroyer de crédit aux entreprises qui sont en difficulté, mais qu'à vous, elles veulent bien parce que le risque est mutualisé. C'est comme une tontine immobilière, en fait. Le risque est mutualisé sur plusieurs dossiers, et vous-même, vous avez des recettes.

  • René Hans

    Le défaut est faible chez nous, mais la banque préfère nous avoir, nous. En client, plutôt que l'entreprise elle-même, l'entreprise est qualifiée en difficulté souvent. Chez nous, on a encore des bilans qui sont bons. Ça fait 10 ans qu'on distribue 5% de dividendes à nos associés. C'est extraordinaire. On aime mieux l'outil que la banque elle-même, puisque le matériel nous appartient.

  • Mathieu Bachmann

    C'est le manque de vision de long terme de l'État ou des administrations qui le composent. C'est que l'État, via l'URSSAF par exemple, va mettre en liquidation une boîte pour 20 000 euros d'arriéré, alors même que cette entreprise, elle paye, et elle paye effectivement 200-300 000 euros de cotisation par an. Donc on va préférer envoyer tout à la casse, faire une croix sur ces 200 000 euros par an, et payer le chômage des 10 ou 20 salariés qui sont dedans. pour avoir cette petite dette de court terme. Et c'est dramatique. C'est un calcul qui est mauvais en tout point. Pour une dette, on va s'en créer une dix fois supérieure plus tard. Mais à l'instant T, ça permet de montrer qu'on a recouvré.

  • Arnaud Montebourg

    Et parmi toutes ces entreprises aidées par Capital Initiative, c'est aussi la vie locale qu'on préserve et qu'on développe. Dans ma tournée alsacienne, je suis allé voir Christophe Degert dans son affaire la seule boucherie de Lutherbach, un village de 7 000 habitants près de Mulhouse. Il a réussi à tripler son chiffre d'affaires en déménageant du centre-ville à un ancien supermarché. Capital Initiative a procédé au rachat temporaire d'actifs. Mais vous savez quel actif ? Sa vitrine.

  • Christophe Degert

    Avec le parking, c'est que du bonheur. Et puis le restaurant, le matin on fait des petits déjeuners, café, saucisses, charcuterie et puis fromage. En fait, les banques, ça manquait. Il manquait, il ne suivait pas pour la totalité. Et c'est mon expert comptable qui a dit « j'ai peut-être la solution » . Et après, on est allé voir Capital Initiative.

  • Mathieu Bachmann

    Monsieur Degert est venu nous voir, on a étudié le sujet. On a pris le listing complet de tous les investissements qui étaient nécessaires. Et en l'occurrence, on a identifié les vitrines que vous voyez là. Et on a sorti ça du plan de financement. Donc, il avait 1,7 million de financement pour 1,8 million de travaux. Ça ne passait pas. On a sorti 100 000 de vitrines. Il avait 1,7 million de financement et 1,7 million d'investissement. Le plan de financement est passé,

  • René Hans

    les travaux étaient commencés. Ah tu t'en fais, oui. C'était dramatique, c'était dramatique.

  • Arnaud Montebourg

    Ah oui, vous aviez commencé.

  • René Hans

    Ah oui, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que les banques avaient dit oui,

  • Christophe Degert

    et puis après elles ont dit non. Oui,

  • Mathieu Bachmann

    mais après elles ont dit non. Elles avaient dit oui, et l'une d'entre elles a dit « Écoutez, je suis désolé, je vous ai promis tant et tant, je ne peux faire que 100 000 euros de manche. »

  • Arnaud Montebourg

    Donc ils ont racheté une vitrine, ils l'ont louée. Voilà. Et ils ont permis à cette entreprise de se créer combien d'emplois ?

  • Christophe Degert

    21.

  • Arnaud Montebourg

    21 emplois.

  • Mathieu Bachmann

    Et avant le déménagement ? Cinq. Voilà. 16 emplois.

  • Arnaud Montebourg

    16 emplois pour 100 000 balles. Merci les banques françaises.

  • René Hans

    Des exemples, j'en ai par centaines, en voilà un qui me paraît parlant. C'est un petit garagiste qui a approché 60 ans, qui gagne péniblement 3 000 euros par mois dans son entreprise. Pour développer son activité, il voudrait acheter des voitures d'occasion pour pouvoir les revendre parce que le type qui a acheté la voiture chez lui devient son client et ça lui fait des réparations à faire. Donc il demande toujours à la banque de financer quelques voitures d'occasion, c'est une somme pas importante. On dit on peut pas, votre bilan n'est pas bon, c'est pas suffisant, machin, ça passera jamais. Et un jour, la dame qui est gentille en face de lui, responsable des crédits professionnels, elle dit écoutez, allez donc voir ma copine là à côté, elle fait du crédit au particulier. mais remboursez votre maison, vous faites un crédit sur votre maison, ça passera parce que vous rentrez des critères et vous mettez l'argent dans votre société. Il l'a fait, il a pu augmenter ses activités, certes, mais là arrive l'âge de la retraite et le crédit sur la maison n'est pas remboursé. Et là, on se rend compte que la retraite d'artisan qui va toucher ne suffit même pas pour rembourser l'emprunt. Donc on est malheureux, ça passe au contentieux, on va vendre la maison aux enchères. Nous avons racheté cette maison pour un prix ridicule. Même le notaire ne voulait pas passer de l'acte parce que c'était en tout de la valeur. Et le type est chez lui maintenant. Mais croyez-moi que quand il vient à mes conférences, les larmes aux yeux, ça touche le cœur.

  • Mathieu Bachmann

    Tout ce qu'on fait, on se bat pour que des gens aient un boulot. Parce que c'est la dignité de l'homme, c'est son travail, et qu'il n'y a rien de pire que de forcer quelqu'un à l'inactivité alors même qu'il pourrait travailler et qu'il a envie de le faire. Et je pense que M. Hans, à l'origine, c'est de mettre à disposition des gens leur outil de travail.

  • René Hans

    Je pense que je suis sensible à la douleur de l'autre. Je ne suis pas quelqu'un qui est indifférent. L'entrepreneur, quand il va mal, le problème, c'est qu'il le cache. Et dire que le banquier t'a lâché, ça donne un très mauvais butin, et t'as peur que tout le monde te lâche, aussi bien les clients, les fournisseurs, etc. Ça fait 40 ans que je suis au cœur des entreprises, que des gens m'appellent de tous bords. Je suis un petit généraliste, mais je sais faire et je connais la vie de l'entreprise.

  • Arnaud Montebourg

    Pour moi, c'est lui le ministre des PME. C'est lui, René Hans, ministre des PME.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici.

  • Arnaud Montebourg

    Ministre privé des PME. Voilà, on a trouvé ton titre, René.

  • René Hans

    J'ai trop à faire ici pour ne faire que ça.

  • Arnaud Montebourg

    Alors moi je sais que quand on vient à l'Assemblée Générale, présidée par René Hans, on vient pour deux choses. On vient d'abord parce qu'il y a beaucoup de gens qui ont été sortis d'affaires, tirés d'affaires et sauvés par le Saint Bernard de la petite entreprise, le sauveteur de la petite entreprise. Mais on vient aussi parce que René, après, il sort son accordéon et il nous fait le bal musette. J'ai appris, mon cher René, que tous les jours tu t'entraînes à l'accordéon, depuis combien d'années ?

  • René Hans

    J'ai repris, j'ai arrêté, j'ai commencé avec l'accordéon en 12 ans, et j'ai arrêté quand j'en avais 25, parce que l'expert comptable, t'avais pas le temps de jouer.

  • Arnaud Montebourg

    Non mais René, toi t'es pas comme Giscard, toi t'as commencé à 12 ans. Alors toi, t'es un vrai accordéoniste, et surtout, il va faire des concerts dans les EHPAD bénévoles.

  • René Hans

    Tous les jeudis après-midi.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les jeudis après-midi.

  • René Hans

    34 fois cette année.

  • Arnaud Montebourg

    34 concerts d'accordéon. Alors René, va nous chercher ton accordéon.

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