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Les Vrais Souverains

Le pionnier du matelas français

Le pionnier du matelas français

18min |24/04/2024
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Le pionnier du matelas français

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Description

Arnaud Montebourg rend visite à Erec Glogowski, PDG d'André Renault, entre Rennes et Saint-Nazaire. La visite de cette usine de matelas haut-de-gamme est l'occasion de revenir sur les innovations et la philosophie de l'artisan industriel, qui a donné son nom à cette marque qui exporte l'excellence française depuis plus de 60 ans, et de découvrir les secrets du bien dormir.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg et j'approuve ce podcast. J'ai créé il y a quelques années les Équipes du Made in France qui contribuent à construire, reconstruire la nouvelle agriculture et la nouvelle industrie de notre pays. On le fait modestement, mais on le fait concrètement. Et je vous emmène à la rencontre des Vrais Souverains, celles et ceux qui se battent au quotidien pour que la France redevienne ce grand pays inspirant que nous aimons tant et où nous voulons vivre longtemps. André Renault, ce n'est pas le nom d'un constructeur automobile, ce n'est pas le nom d'un artiste, quoique pas loin. Le grand nom du matelas français depuis plus de 60 ans. Un pionnier, un inventeur incroyable qui a fabriqué, dès les années 60, les premiers matelas en mousse haut-de-gamme et les literies de relaxation en France. Il a tout inventé. La mousse, le matelas formier qui prend la forme du corps, des épaules, des souffrances de chacun pour nous améliorer et mieux dormir. C'est une entreprise incroyable du patrimoine vivant que je suis allé voir dans leur usine à Saint-Gildas-des-Bois, entre Rennes et Saint-Nazaire, c'est en Loire-Atlantique. J'ai rencontré Erec Glogowski, son patron, un breton d'origine polonaise, qui nous explique comment, après avoir repris cette entreprise lui-même, avec ses fonds personnels, il en a refait un bijou.

  • Erec Glogowski

    J'ai travaillé avec ma cousine qui est neurologue à Lyon et qui travaille sur le sommeil. Elle m'a donné l'ensemble des critères pour bien dormir. Dans les critères pour bien dormir, il y a bien évidemment la lumière, il faut être bien dans le noir, il y a le bruit, ça c'est sûr, il y a la température, il y a la ventilation, et puis après il y a plusieurs critères. Il faut pouvoir bouger la nuit, parce que si on ne peut pas bouger, en fait il n'y a pas de circulation sanguine. Et donc le cerveau nous demande de bouger. Sauf que si le cerveau a du mal à nous faire bouger, il nous réveille. Et en fait on a entre 6 et 8 cycles de sommeil par nuit de 90 minutes. Et pour que ces cycles ne soient pas perturbés, il ne faut pas que le cerveau nous réveille pour nous demander de faire des choses. Lui, il a envie de se débrouiller tout seul. Donc il faut pouvoir bouger la nuit. Donc on se débrouille pour qu'il y ait des matières qu'on appelle résilientes, c'est-à-dire qui nous repoussent. On a des mousses qui sont résilientes. Après, il faut de l'indépendance de couchage, pour ne pas se déranger, ça c'est très important. Puis après, il y a des éléments qui sont importants, c'est tout ce qui est lombaires, cervicales, etc. On a une partie du matelas qui s'appelle le soutien. C'est pour ne pas avoir mal à la colonne vertébrale, dans le bas du dos, le bassin, etc. Donc avoir une colonne vertébrale qui est dans une position naturelle. Naturelle, ça ne veut pas dire toute droite, parce qu'on n'est pas droit. Si on était droit, ça se saurait. Il faut savoir que si on s'allonge sur le sol, on touche le sol en quatre points. Il y a le talon, le fessier, les épaules et la tête. Le reste ne touche pas le sol. Donc en fait, quatre points, quand on fait 80 kg, ça fait 20 kg par point. Ça fait beaucoup pour un être humain. Donc ça c'est le soutien. Ici par exemple, sur le très haut-de-gamme, vous avez un soutien avec un double ressort. Donc un ressort et à l'intérieur il y en a un autre. Donc un qui est très ferme et un qui est un peu plus doux. Et sur la partie haute ici, qu'on appelle l'accueil, sur ce type de produit, vous avez donc des ressorts micro-pockets. Donc c'est des tout petits ressorts. En fait c'est quand on dort sur le côté, ça permet d'enfoncer l'épaule et le coude. pour éviter d'avoir des problèmes de cervicales. Et ça, c'est une mousse thermorégulante.

  • Arnaud Montebourg

    C'est-à-dire ?

  • Erec Glogowski

    En fait, il y a de la graphine dedans, c'est conducteur. Ce qui est conducteur, ça conduit autant l'électricité que la température. Donc l'idée, c'est de conduire la température pour l'étaler. Et puis après, il y a tout ce qui est garnissage au-dessus, là, ici. Et dans le garnissage, on a aussi des matières naturelles et des matières synthétiques. Les matières synthétiques, c'est pour la durabilité. Ce qu'on essaye, c'est que ces matières synthétiques soient recyclées. et recyclables, mais recyclés, et les matières naturelles qui sont ici, qui ont aussi des propriétés d'absorption de l'humidité, puisqu'on perd 33 centilitres d'eau par nuit.

  • Arnaud Montebourg

    Alors chez André Renault, c'est quand même 50 000 matelas produits chaque année, tous fabriqués à la commande et tous uniques. Ça permet au consommateur de choisir en direct le niveau de confort qu'il désire, le doux, le ferme, l'extra mou, l'extra ferme, et il module le choix des matières. Le tout est surtout livré en une semaine, ce qui est unique en Europe. Le directeur industriel, Luc Le Trequesser, nous explique la recette d'André Renault pour faire de chaque matelas un mini-exploit.

  • Luc Le Trequesser

    Il y a quatre éléments qu'il faut... Toute la matière première disponible sur le site. On a à peu près 4 millions, 5 millions de matières premières. Il faut tout le personnel formé, très polyvalent. Il faut toutes les machines disponibles en temps réel. Et il faut les camions pour transporter et expédier vers nos clients. Une fois qu'on a tout ça, c'est qu'on a une usine qui tourne, et on travaille à la semaine, donc c'est-à-dire qu'on est capable de livrer toute la France, chaque semaine, au départ de Saint-Gildas.

  • Arnaud Montebourg

    Combien vous faites de matelas ?

  • Luc Le Trequesser

    On en fait entre 200 et 300. On fait entre 40 et 50 000 matelas par an. Tout ça à la contremarque, 100% à la contremarque. C'est-à-dire que le matelas Monsieur Montebourg, il sera Monsieur Montebourg dans l'atelier. Les gens sauront voir la contremarque. Donc ils savent pour qui ils travaillent.

  • Arnaud Montebourg

    Ils sauront que je pèse plus de 100 kilos. Ça m'embête quand même.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Merci.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les employés d'André Renault, des artisans industriels, des industriels artisans, bref des fabricants qui travaillent la pièce unique, le font 200 à 300 fois par jour. Ce sont 200 à 300 matelas fabriqués chaque jour sur des pièces uniques. Et pour réussir l'exploit de livrer en une semaine des matelas absolument uniques, choisis parmi un million de combinaisons possibles, il y a cette usine de 3 hectares, 30 000 m², complètement digitalisée. où les commandes sont passées depuis, en direct, des litiers et sont envoyées à la chaîne de production où chacun des 165 salariés suivent les informations nécessaires au fur et à mesure de la fabrication à l'unité. Et vous avez partout des capteurs, des caméras qui améliorent, soulagent la peine au travail, contrôlent la qualité du travail réalisé, permettent d'éviter les invendus. Alors, dans cette usine absolument exceptionnelle, chaque matelas représente en moyenne 52 minutes de fabrication avec 52 opérations différentes réalisées à la main par des artisans. Principalement des couturiers, des menuisiers, des assembleurs, à partir de 927 pièces en moyenne. Certaines machines, comme certaines mousses dont le fameux Elastorem, ont été inventées par André Renault pour le sommeil irréprochable, mais aussi la finition du produit.

  • Erec Glogowski

    Là, vous y retrouvez tout ce dont je vous ai parlé, c'est-à-dire... des canaux de ventilation, une matière très résiliente qui remonte vite pour pouvoir bouger, des palpeurs, donc ça c'est pour le confort, mais c'est aussi pour l'aération, et puis dessus vous aurez le garnissage, etc. Et ça c'est vraiment la matière phare de l'usine qui a été inventée il y a 20 ans à peu près.

  • Laurent Deschamps

    Plus que ça, ça doit faire 35 ans.

  • Erec Glogowski

    Chaque matériau a des caractéristiques qui sont différentes. Les propriétés de la mousse, c'est que c'est un matériau cellulaire. Donc il y a des cellules. Plus la matière est dense, plus la cellule peut être élastique. Et une cellule dense qui est élastique, d'abord elle est beaucoup plus durable. Et ensuite, effectivement, elle permet cette résilience, donc cette capacité à bouger, cette indépendance de couchage. Donc c'est surtout là-dessus qu'on a travaillé. Il y a une grosse différence entre la densité et la fermeté. On peut avoir un produit comme l'Elastorem en mousse qui a la même densité, mais on peut choisir la fermeté des membranes des cellules. L'idée du multicouple aussi, c'était pour tout ce qui est soutien, donc pour assurer que la colonne vertébrale est...

  • Laurent Deschamps

    Quand vous appuyez sur un bloc de mousse non découpé, vous mettez la même force sur quelque chose qui est, on va dire, en trois parties et avec un profilage, vous n'aurez pas le même effort, en fait. Donc, pas le même confort. C'est ça, en fait, qui est recherché. C'est un confort progressif, en fait. Là, on a une machine qui a été développée par André Renault. C'est une machine qui fait du deux tiers/un tiers, on a dit. Parce qu'en fait, on a une plate-bande. La machine, on pourra voir, elle coupe là au milieu. Et puis après, on va venir coudre directement un petit bobineau. La fonction est la même sur tous les matelas, sauf que esthétiquement, d'une collection à l'autre, on va changer le bobineau du milieu. Et après, on a une autre machine où là, on vient... Parce qu'en fait, les âmes ou les cœurs ont différentes hauteurs. Donc, la bande n'a pas toujours la même hauteur, en fait. Donc, il faut adapter la hauteur de la bande. Et puis, ils n'ont pas tous la même dimension. Il y a des 160 mètres, 140, 190. Donc, il faut que le périmètre soit différent. Donc là, les deux machines, c'est ce qu'elles font, là. L'idée, c'était l'esthétique et la fonctionnalité. L'esthétique, parce qu'on peut faire différents assemblages. Mais après, ce qui est important aussi, c'est que là, on a un 3D. Parce que pendant la nuit, qu'est-ce qui se passe ? On perd beaucoup d'eau. Et cette eau-là, elle rentre dans le matelas. Il faut qu'elle s'évacue. Le fait d'avoir un 3D, si vous voulez, l'humidité va s'évacuer. Et ça, c'est important pour la durabilité du produit.

  • Erec Glogowski

    C'est un matériau qui est assez proche de ce qu'il y a dans les chaussures de tennis, par exemple.

  • Arnaud Montebourg

    Laurent Deschamps, qui travaille dans la société depuis 17 ans, est le directeur de la qualité et nous explique les différentes étapes de cette fabrication unique.

  • Laurent Deschamps

    Pour un matelas, il faut ce qu'on appelle une âme ou un cœur. Après, il vous faut deux plateaux. Plateau du dessus, plateau du dessous. Et après, il faut une plateforme. Quand on a ça, on peut fabriquer un matelas. Donc, ça veut dire qu'en fait, il nous faut trois process. Donc, il y a le process de fabrication des plateaux. Et on va voir, il est plus en amont au niveau de la ligne. Quand eux, ils ont fini leur plateau, ils sont prêts, ils bipent, ils ont aussi des étiquettes, et ça dit, ok, c'est prêt, on peut envoyer le plateau. Quand les filles ont fini la plate-bande de ce matelas-là, pareil, elles bipent la commande, elles bipent la plate-bande, et donc ça dit, ça y est, la plate-bande est faite, elle est prête. Donc du coup, ça s'affiche là, les deux process disent, nous on a fabriqué les composants, enfin les sous-ensembles on va dire, donc vous pouvez mettre sur la ligne l'âme pour fabriquer le matelas. C'est ça que ça veut dire en fait. Donc il y a deux écrans, il y a un écran parce qu'on a des matelas qu'on appelle empochés, où on vient mettre le cœur à l'intérieur et c'est avec une fermeture, et un autre qu'on appelle galonnés, les matelas fixes, qui sont galonnés, cousus, on va voir après. C'est deux process différents, mais à chaque fois il vous faut bien une housse, une âme, et l'autre il faut deux plateaux, une bande, une âme. La troisième étape, ça va partir en fixe, donc on va venir coller les plateaux, mettre la bande, coudre tout ça, l'assembler, ou housser. Il y a deux process, d'accord ? Là c'est tout l'îlot plate-bande en fait. C'est ici qu'on prépare les plates-bandes, donc c'est tout ce qui est autour en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est l'enveloppe.

  • Laurent Deschamps

    Donc là, en fonction des collections, les plates-bandes sont différentes. Donc on a des parties qui sont fabriquées là, d'autres qui arrivent ici. Donc là,

  • Arnaud Montebourg

    c'est des couturières ?

  • Laurent Deschamps

    Ah oui, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Ce ne sont pas des découpeurs de mousse ?

  • Laurent Deschamps

    Non, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Et je vois qu'il y a toutes les générations, ce qui est très rare.

  • Laurent Deschamps

    Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, vous voyez, là, c'est la ligne des matelas fixes. Matelas fixes, il faut savoir que quand vous avez les matelas fixes, on colle le plateau sur l'âme, dessous et dessus, et après, on va y remettre la plate-bande. On est sur l'assemblage par collage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, c'est collage et couture ?

  • Laurent Deschamps

    Couture après. C'est la phase suivante. Vous voyez, les âmes qu'on a vues à l'entrée, elles sont là. Là, le système, il descend. Il vient déposer une pellicule de colle sur le dessus de l'âme. On va le voir après.

  • Arnaud Montebourg

    Donc ici, on peut faire des matelas pour les bateaux.

  • Erec Glogowski

    On les fait en triangle. On peut faire des matelas de toute forme.

  • Arnaud Montebourg

    Dimension spéciale.

  • Erec Glogowski

    Dimension spéciale.

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour messieurs !

  • Laurent Deschamps

    C'est sur des 180 ? Ouais là on découpe les métiers. Ça c'est pour la Corée.

  • Arnaud Montebourg

    Là-dedans, il y a des ressorts à l'intérieur.

  • Laurent Deschamps

    À l'intérieur. Ah oui.

  • Arnaud Montebourg

    Et vous faites la colle,

  • Laurent Deschamps

    Là vous le collez, oui, parce qu'en fait, vous avez deux possibilités. Soit, en fait, vous avez une carcasse ressort. Et là, c'est plus ferme sur les bords, en fait. Parce que, en fait, l'attente du client, c'est que, avant de se coucher, vous vous asseyez sur un bord de lit. Donc, il faut que ce soit ferme, en fait. C'est pour ça qu'on est obligé de renforcer toujours les bords, en fait. Il ne faut pas qu'il y ait cette sensation de partir ou de rouler vers l'extérieur. Donc là, on arrive à l'organiser sur la carcasse. Ces rangées-là sont plus fermes que celles-ci en fait, pour maintenir un bord plus ferme. Par contre là on est obligé de mettre de la mousse parce que c'est ce qu'on appelle un pillow-top, c'est-à-dire que le pillow-top vous avez un surmatelas et qui est directement cousu. Pour une raison de finition, d'esthétique, on est obligés de mettre de la mousse de carénage, de maintenir ça en fait. Là on n'est pas sur des pillow-top donc on peut le faire sans mousse de carénage sur les bords en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est de l'art, parce qu'il faut composer comme ça, et la sanction c'est pas l'œil, c'est la sensation.

  • Laurent Deschamps

    La sensation, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Vous, vous faites les spécialités ?

  • #4

    Oui, tout ce qui est hors dimension.

  • Arnaud Montebourg

    Donc c'est à façon, c'est un petit peu...

  • #4

    On a des 120, toutes les hors dimensions.

  • Arnaud Montebourg

    Combien de temps ça vous prend de faire un matelas comme ça, à dimension spéciale, avec la scie ?

  • #4

    Il faut près de 40, tout découper. 35-40 et l'autre 45 minutes facile. Les plus...

  • Arnaud Montebourg

    Ah quand même 45 minutes, c'est énorme ! Quand je dis c'est énorme, c'est très court !

  • #4

    Pour la dimension de 140-190, il y a encore plus de découpe, donc il y a encore plus de temps. Mais ça va de... un matelas on peut le faire, tout dépend, en 5-10 minutes, comme en 45, ça va arriver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors l'usine André Renault, la marque André Renault, est certifiée origine France Garantie. Comme mon miel Bleu Blanc Ruche ! Voilà ! Et Erec, qui a repris l'entreprise en 2020, il l'avait d'abord dirigée pour le compte d'un fonds de 2012 à 2018, il s'est engagé avec son argent personnel. Et il en a refait, avec les équipes, un petit bijou. Enfin, un gros bijou.

  • Erec Glogowski

    Toute la partie environnementale, nous on a pas mal travaillé dessus puisque André Renault a commencé à travailler en 2009 sur le sujet. Donc à l'époque c'était l'Ademe, puisque ça n'existait pas encore toutes les normes NF environnement etc. Donc il y avait à l'époque l'écolabel. Et on a beaucoup travaillé sur pas mal de sujets qui sont différents, puisqu'il y a l'éco-conception, donc comment est-ce qu'on fait des produits avec l'empreinte matérielle la moins importante possible ? Il y a tout ce qui est biosourcé : on a été les premiers en Europe à avoir des mousses à teneur biosourcées dedans. Alors pas complètement, mais une partie. Et puis après, l'utilisation de produits qui sont déjà recyclés. Donc la quasi-totalité de nos ressorts sont recyclés. Et puis après, les garnissages. Donc un maximum de produits naturels, mais c'est pareil. Le naturel et le bio, c'est bien, mais ça a souvent une durabilité inférieure. Ça peut répondre à des problématiques différentes sur le bon sommeil, puisque pour bien dormir, il faut pouvoir bouger. Une matière qui est un peu affaissée, on dormira moins bien. Donc il faut aussi de la matière synthétique, mais si elle est issue de matière recyclée, et si en plus elle est recyclable, on est dans un cercle complet de recyclabilité. Et c'est nécessaire pour la durabilité des produits. Pour tout ce qui est recyclage des chutes, on a des partenaires locaux, puisque le latex, il y a une entreprise qui va fabriquer des matelas pour les chevaux de course ou pour les vaches laitières, pour la productivité de la production laitière. On va après reprendre dans toutes les chutes de tissus pour en faire des feutres, feutre qui est une matière aussi de base pour la fabrication des matelas.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que si on y repense, le choix de notre matelas, c'est pas une petite affaire. On y passe au moins 300 000 heures de notre temps. Et on le garde entre 10 et 15 ans en moyenne. C'est un produit de première nécessité et dont la production est encore à 60% française. Donc il faut le défendre. Il faut défendre la production du matelas français. Et c'est même indispensable si on veut retrouver un niveau de réindustrialisation et 15 points de PIB industriel dans notre pays d'ici 2030. Il nous faudrait au moins une usine comme celle d'André Renault par canton, donc une dizaine par département. Et ça créerait le million d'emplois durables sur nos territoires qui nous manquent aujourd'hui pour payer nos fins de mois, payer notre protection sociale, payer nos retraites et permettre à la France de retrouver sa prospérité et sa richesse. Donc le citoyen consommateur peut décider par lui-même, tous les jours, en faisant le choix de la qualité française. Et comme on n'achète pas un matelas tous les 10 jours, on l'achète pour 15 ans, il faut l'acheter français. C'est ça la souveraineté. Et Erec, le patron d'André Renault, tous les salariés de Saint-Gildas-des-Bois, c'est des Vrais Souverains. Et vous, quand vous achetez un matelas André Renault, vous êtes un souverain.

Description

Arnaud Montebourg rend visite à Erec Glogowski, PDG d'André Renault, entre Rennes et Saint-Nazaire. La visite de cette usine de matelas haut-de-gamme est l'occasion de revenir sur les innovations et la philosophie de l'artisan industriel, qui a donné son nom à cette marque qui exporte l'excellence française depuis plus de 60 ans, et de découvrir les secrets du bien dormir.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg et j'approuve ce podcast. J'ai créé il y a quelques années les Équipes du Made in France qui contribuent à construire, reconstruire la nouvelle agriculture et la nouvelle industrie de notre pays. On le fait modestement, mais on le fait concrètement. Et je vous emmène à la rencontre des Vrais Souverains, celles et ceux qui se battent au quotidien pour que la France redevienne ce grand pays inspirant que nous aimons tant et où nous voulons vivre longtemps. André Renault, ce n'est pas le nom d'un constructeur automobile, ce n'est pas le nom d'un artiste, quoique pas loin. Le grand nom du matelas français depuis plus de 60 ans. Un pionnier, un inventeur incroyable qui a fabriqué, dès les années 60, les premiers matelas en mousse haut-de-gamme et les literies de relaxation en France. Il a tout inventé. La mousse, le matelas formier qui prend la forme du corps, des épaules, des souffrances de chacun pour nous améliorer et mieux dormir. C'est une entreprise incroyable du patrimoine vivant que je suis allé voir dans leur usine à Saint-Gildas-des-Bois, entre Rennes et Saint-Nazaire, c'est en Loire-Atlantique. J'ai rencontré Erec Glogowski, son patron, un breton d'origine polonaise, qui nous explique comment, après avoir repris cette entreprise lui-même, avec ses fonds personnels, il en a refait un bijou.

  • Erec Glogowski

    J'ai travaillé avec ma cousine qui est neurologue à Lyon et qui travaille sur le sommeil. Elle m'a donné l'ensemble des critères pour bien dormir. Dans les critères pour bien dormir, il y a bien évidemment la lumière, il faut être bien dans le noir, il y a le bruit, ça c'est sûr, il y a la température, il y a la ventilation, et puis après il y a plusieurs critères. Il faut pouvoir bouger la nuit, parce que si on ne peut pas bouger, en fait il n'y a pas de circulation sanguine. Et donc le cerveau nous demande de bouger. Sauf que si le cerveau a du mal à nous faire bouger, il nous réveille. Et en fait on a entre 6 et 8 cycles de sommeil par nuit de 90 minutes. Et pour que ces cycles ne soient pas perturbés, il ne faut pas que le cerveau nous réveille pour nous demander de faire des choses. Lui, il a envie de se débrouiller tout seul. Donc il faut pouvoir bouger la nuit. Donc on se débrouille pour qu'il y ait des matières qu'on appelle résilientes, c'est-à-dire qui nous repoussent. On a des mousses qui sont résilientes. Après, il faut de l'indépendance de couchage, pour ne pas se déranger, ça c'est très important. Puis après, il y a des éléments qui sont importants, c'est tout ce qui est lombaires, cervicales, etc. On a une partie du matelas qui s'appelle le soutien. C'est pour ne pas avoir mal à la colonne vertébrale, dans le bas du dos, le bassin, etc. Donc avoir une colonne vertébrale qui est dans une position naturelle. Naturelle, ça ne veut pas dire toute droite, parce qu'on n'est pas droit. Si on était droit, ça se saurait. Il faut savoir que si on s'allonge sur le sol, on touche le sol en quatre points. Il y a le talon, le fessier, les épaules et la tête. Le reste ne touche pas le sol. Donc en fait, quatre points, quand on fait 80 kg, ça fait 20 kg par point. Ça fait beaucoup pour un être humain. Donc ça c'est le soutien. Ici par exemple, sur le très haut-de-gamme, vous avez un soutien avec un double ressort. Donc un ressort et à l'intérieur il y en a un autre. Donc un qui est très ferme et un qui est un peu plus doux. Et sur la partie haute ici, qu'on appelle l'accueil, sur ce type de produit, vous avez donc des ressorts micro-pockets. Donc c'est des tout petits ressorts. En fait c'est quand on dort sur le côté, ça permet d'enfoncer l'épaule et le coude. pour éviter d'avoir des problèmes de cervicales. Et ça, c'est une mousse thermorégulante.

  • Arnaud Montebourg

    C'est-à-dire ?

  • Erec Glogowski

    En fait, il y a de la graphine dedans, c'est conducteur. Ce qui est conducteur, ça conduit autant l'électricité que la température. Donc l'idée, c'est de conduire la température pour l'étaler. Et puis après, il y a tout ce qui est garnissage au-dessus, là, ici. Et dans le garnissage, on a aussi des matières naturelles et des matières synthétiques. Les matières synthétiques, c'est pour la durabilité. Ce qu'on essaye, c'est que ces matières synthétiques soient recyclées. et recyclables, mais recyclés, et les matières naturelles qui sont ici, qui ont aussi des propriétés d'absorption de l'humidité, puisqu'on perd 33 centilitres d'eau par nuit.

  • Arnaud Montebourg

    Alors chez André Renault, c'est quand même 50 000 matelas produits chaque année, tous fabriqués à la commande et tous uniques. Ça permet au consommateur de choisir en direct le niveau de confort qu'il désire, le doux, le ferme, l'extra mou, l'extra ferme, et il module le choix des matières. Le tout est surtout livré en une semaine, ce qui est unique en Europe. Le directeur industriel, Luc Le Trequesser, nous explique la recette d'André Renault pour faire de chaque matelas un mini-exploit.

  • Luc Le Trequesser

    Il y a quatre éléments qu'il faut... Toute la matière première disponible sur le site. On a à peu près 4 millions, 5 millions de matières premières. Il faut tout le personnel formé, très polyvalent. Il faut toutes les machines disponibles en temps réel. Et il faut les camions pour transporter et expédier vers nos clients. Une fois qu'on a tout ça, c'est qu'on a une usine qui tourne, et on travaille à la semaine, donc c'est-à-dire qu'on est capable de livrer toute la France, chaque semaine, au départ de Saint-Gildas.

  • Arnaud Montebourg

    Combien vous faites de matelas ?

  • Luc Le Trequesser

    On en fait entre 200 et 300. On fait entre 40 et 50 000 matelas par an. Tout ça à la contremarque, 100% à la contremarque. C'est-à-dire que le matelas Monsieur Montebourg, il sera Monsieur Montebourg dans l'atelier. Les gens sauront voir la contremarque. Donc ils savent pour qui ils travaillent.

  • Arnaud Montebourg

    Ils sauront que je pèse plus de 100 kilos. Ça m'embête quand même.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Merci.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les employés d'André Renault, des artisans industriels, des industriels artisans, bref des fabricants qui travaillent la pièce unique, le font 200 à 300 fois par jour. Ce sont 200 à 300 matelas fabriqués chaque jour sur des pièces uniques. Et pour réussir l'exploit de livrer en une semaine des matelas absolument uniques, choisis parmi un million de combinaisons possibles, il y a cette usine de 3 hectares, 30 000 m², complètement digitalisée. où les commandes sont passées depuis, en direct, des litiers et sont envoyées à la chaîne de production où chacun des 165 salariés suivent les informations nécessaires au fur et à mesure de la fabrication à l'unité. Et vous avez partout des capteurs, des caméras qui améliorent, soulagent la peine au travail, contrôlent la qualité du travail réalisé, permettent d'éviter les invendus. Alors, dans cette usine absolument exceptionnelle, chaque matelas représente en moyenne 52 minutes de fabrication avec 52 opérations différentes réalisées à la main par des artisans. Principalement des couturiers, des menuisiers, des assembleurs, à partir de 927 pièces en moyenne. Certaines machines, comme certaines mousses dont le fameux Elastorem, ont été inventées par André Renault pour le sommeil irréprochable, mais aussi la finition du produit.

  • Erec Glogowski

    Là, vous y retrouvez tout ce dont je vous ai parlé, c'est-à-dire... des canaux de ventilation, une matière très résiliente qui remonte vite pour pouvoir bouger, des palpeurs, donc ça c'est pour le confort, mais c'est aussi pour l'aération, et puis dessus vous aurez le garnissage, etc. Et ça c'est vraiment la matière phare de l'usine qui a été inventée il y a 20 ans à peu près.

  • Laurent Deschamps

    Plus que ça, ça doit faire 35 ans.

  • Erec Glogowski

    Chaque matériau a des caractéristiques qui sont différentes. Les propriétés de la mousse, c'est que c'est un matériau cellulaire. Donc il y a des cellules. Plus la matière est dense, plus la cellule peut être élastique. Et une cellule dense qui est élastique, d'abord elle est beaucoup plus durable. Et ensuite, effectivement, elle permet cette résilience, donc cette capacité à bouger, cette indépendance de couchage. Donc c'est surtout là-dessus qu'on a travaillé. Il y a une grosse différence entre la densité et la fermeté. On peut avoir un produit comme l'Elastorem en mousse qui a la même densité, mais on peut choisir la fermeté des membranes des cellules. L'idée du multicouple aussi, c'était pour tout ce qui est soutien, donc pour assurer que la colonne vertébrale est...

  • Laurent Deschamps

    Quand vous appuyez sur un bloc de mousse non découpé, vous mettez la même force sur quelque chose qui est, on va dire, en trois parties et avec un profilage, vous n'aurez pas le même effort, en fait. Donc, pas le même confort. C'est ça, en fait, qui est recherché. C'est un confort progressif, en fait. Là, on a une machine qui a été développée par André Renault. C'est une machine qui fait du deux tiers/un tiers, on a dit. Parce qu'en fait, on a une plate-bande. La machine, on pourra voir, elle coupe là au milieu. Et puis après, on va venir coudre directement un petit bobineau. La fonction est la même sur tous les matelas, sauf que esthétiquement, d'une collection à l'autre, on va changer le bobineau du milieu. Et après, on a une autre machine où là, on vient... Parce qu'en fait, les âmes ou les cœurs ont différentes hauteurs. Donc, la bande n'a pas toujours la même hauteur, en fait. Donc, il faut adapter la hauteur de la bande. Et puis, ils n'ont pas tous la même dimension. Il y a des 160 mètres, 140, 190. Donc, il faut que le périmètre soit différent. Donc là, les deux machines, c'est ce qu'elles font, là. L'idée, c'était l'esthétique et la fonctionnalité. L'esthétique, parce qu'on peut faire différents assemblages. Mais après, ce qui est important aussi, c'est que là, on a un 3D. Parce que pendant la nuit, qu'est-ce qui se passe ? On perd beaucoup d'eau. Et cette eau-là, elle rentre dans le matelas. Il faut qu'elle s'évacue. Le fait d'avoir un 3D, si vous voulez, l'humidité va s'évacuer. Et ça, c'est important pour la durabilité du produit.

  • Erec Glogowski

    C'est un matériau qui est assez proche de ce qu'il y a dans les chaussures de tennis, par exemple.

  • Arnaud Montebourg

    Laurent Deschamps, qui travaille dans la société depuis 17 ans, est le directeur de la qualité et nous explique les différentes étapes de cette fabrication unique.

  • Laurent Deschamps

    Pour un matelas, il faut ce qu'on appelle une âme ou un cœur. Après, il vous faut deux plateaux. Plateau du dessus, plateau du dessous. Et après, il faut une plateforme. Quand on a ça, on peut fabriquer un matelas. Donc, ça veut dire qu'en fait, il nous faut trois process. Donc, il y a le process de fabrication des plateaux. Et on va voir, il est plus en amont au niveau de la ligne. Quand eux, ils ont fini leur plateau, ils sont prêts, ils bipent, ils ont aussi des étiquettes, et ça dit, ok, c'est prêt, on peut envoyer le plateau. Quand les filles ont fini la plate-bande de ce matelas-là, pareil, elles bipent la commande, elles bipent la plate-bande, et donc ça dit, ça y est, la plate-bande est faite, elle est prête. Donc du coup, ça s'affiche là, les deux process disent, nous on a fabriqué les composants, enfin les sous-ensembles on va dire, donc vous pouvez mettre sur la ligne l'âme pour fabriquer le matelas. C'est ça que ça veut dire en fait. Donc il y a deux écrans, il y a un écran parce qu'on a des matelas qu'on appelle empochés, où on vient mettre le cœur à l'intérieur et c'est avec une fermeture, et un autre qu'on appelle galonnés, les matelas fixes, qui sont galonnés, cousus, on va voir après. C'est deux process différents, mais à chaque fois il vous faut bien une housse, une âme, et l'autre il faut deux plateaux, une bande, une âme. La troisième étape, ça va partir en fixe, donc on va venir coller les plateaux, mettre la bande, coudre tout ça, l'assembler, ou housser. Il y a deux process, d'accord ? Là c'est tout l'îlot plate-bande en fait. C'est ici qu'on prépare les plates-bandes, donc c'est tout ce qui est autour en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est l'enveloppe.

  • Laurent Deschamps

    Donc là, en fonction des collections, les plates-bandes sont différentes. Donc on a des parties qui sont fabriquées là, d'autres qui arrivent ici. Donc là,

  • Arnaud Montebourg

    c'est des couturières ?

  • Laurent Deschamps

    Ah oui, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Ce ne sont pas des découpeurs de mousse ?

  • Laurent Deschamps

    Non, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Et je vois qu'il y a toutes les générations, ce qui est très rare.

  • Laurent Deschamps

    Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, vous voyez, là, c'est la ligne des matelas fixes. Matelas fixes, il faut savoir que quand vous avez les matelas fixes, on colle le plateau sur l'âme, dessous et dessus, et après, on va y remettre la plate-bande. On est sur l'assemblage par collage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, c'est collage et couture ?

  • Laurent Deschamps

    Couture après. C'est la phase suivante. Vous voyez, les âmes qu'on a vues à l'entrée, elles sont là. Là, le système, il descend. Il vient déposer une pellicule de colle sur le dessus de l'âme. On va le voir après.

  • Arnaud Montebourg

    Donc ici, on peut faire des matelas pour les bateaux.

  • Erec Glogowski

    On les fait en triangle. On peut faire des matelas de toute forme.

  • Arnaud Montebourg

    Dimension spéciale.

  • Erec Glogowski

    Dimension spéciale.

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour messieurs !

  • Laurent Deschamps

    C'est sur des 180 ? Ouais là on découpe les métiers. Ça c'est pour la Corée.

  • Arnaud Montebourg

    Là-dedans, il y a des ressorts à l'intérieur.

  • Laurent Deschamps

    À l'intérieur. Ah oui.

  • Arnaud Montebourg

    Et vous faites la colle,

  • Laurent Deschamps

    Là vous le collez, oui, parce qu'en fait, vous avez deux possibilités. Soit, en fait, vous avez une carcasse ressort. Et là, c'est plus ferme sur les bords, en fait. Parce que, en fait, l'attente du client, c'est que, avant de se coucher, vous vous asseyez sur un bord de lit. Donc, il faut que ce soit ferme, en fait. C'est pour ça qu'on est obligé de renforcer toujours les bords, en fait. Il ne faut pas qu'il y ait cette sensation de partir ou de rouler vers l'extérieur. Donc là, on arrive à l'organiser sur la carcasse. Ces rangées-là sont plus fermes que celles-ci en fait, pour maintenir un bord plus ferme. Par contre là on est obligé de mettre de la mousse parce que c'est ce qu'on appelle un pillow-top, c'est-à-dire que le pillow-top vous avez un surmatelas et qui est directement cousu. Pour une raison de finition, d'esthétique, on est obligés de mettre de la mousse de carénage, de maintenir ça en fait. Là on n'est pas sur des pillow-top donc on peut le faire sans mousse de carénage sur les bords en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est de l'art, parce qu'il faut composer comme ça, et la sanction c'est pas l'œil, c'est la sensation.

  • Laurent Deschamps

    La sensation, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Vous, vous faites les spécialités ?

  • #4

    Oui, tout ce qui est hors dimension.

  • Arnaud Montebourg

    Donc c'est à façon, c'est un petit peu...

  • #4

    On a des 120, toutes les hors dimensions.

  • Arnaud Montebourg

    Combien de temps ça vous prend de faire un matelas comme ça, à dimension spéciale, avec la scie ?

  • #4

    Il faut près de 40, tout découper. 35-40 et l'autre 45 minutes facile. Les plus...

  • Arnaud Montebourg

    Ah quand même 45 minutes, c'est énorme ! Quand je dis c'est énorme, c'est très court !

  • #4

    Pour la dimension de 140-190, il y a encore plus de découpe, donc il y a encore plus de temps. Mais ça va de... un matelas on peut le faire, tout dépend, en 5-10 minutes, comme en 45, ça va arriver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors l'usine André Renault, la marque André Renault, est certifiée origine France Garantie. Comme mon miel Bleu Blanc Ruche ! Voilà ! Et Erec, qui a repris l'entreprise en 2020, il l'avait d'abord dirigée pour le compte d'un fonds de 2012 à 2018, il s'est engagé avec son argent personnel. Et il en a refait, avec les équipes, un petit bijou. Enfin, un gros bijou.

  • Erec Glogowski

    Toute la partie environnementale, nous on a pas mal travaillé dessus puisque André Renault a commencé à travailler en 2009 sur le sujet. Donc à l'époque c'était l'Ademe, puisque ça n'existait pas encore toutes les normes NF environnement etc. Donc il y avait à l'époque l'écolabel. Et on a beaucoup travaillé sur pas mal de sujets qui sont différents, puisqu'il y a l'éco-conception, donc comment est-ce qu'on fait des produits avec l'empreinte matérielle la moins importante possible ? Il y a tout ce qui est biosourcé : on a été les premiers en Europe à avoir des mousses à teneur biosourcées dedans. Alors pas complètement, mais une partie. Et puis après, l'utilisation de produits qui sont déjà recyclés. Donc la quasi-totalité de nos ressorts sont recyclés. Et puis après, les garnissages. Donc un maximum de produits naturels, mais c'est pareil. Le naturel et le bio, c'est bien, mais ça a souvent une durabilité inférieure. Ça peut répondre à des problématiques différentes sur le bon sommeil, puisque pour bien dormir, il faut pouvoir bouger. Une matière qui est un peu affaissée, on dormira moins bien. Donc il faut aussi de la matière synthétique, mais si elle est issue de matière recyclée, et si en plus elle est recyclable, on est dans un cercle complet de recyclabilité. Et c'est nécessaire pour la durabilité des produits. Pour tout ce qui est recyclage des chutes, on a des partenaires locaux, puisque le latex, il y a une entreprise qui va fabriquer des matelas pour les chevaux de course ou pour les vaches laitières, pour la productivité de la production laitière. On va après reprendre dans toutes les chutes de tissus pour en faire des feutres, feutre qui est une matière aussi de base pour la fabrication des matelas.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que si on y repense, le choix de notre matelas, c'est pas une petite affaire. On y passe au moins 300 000 heures de notre temps. Et on le garde entre 10 et 15 ans en moyenne. C'est un produit de première nécessité et dont la production est encore à 60% française. Donc il faut le défendre. Il faut défendre la production du matelas français. Et c'est même indispensable si on veut retrouver un niveau de réindustrialisation et 15 points de PIB industriel dans notre pays d'ici 2030. Il nous faudrait au moins une usine comme celle d'André Renault par canton, donc une dizaine par département. Et ça créerait le million d'emplois durables sur nos territoires qui nous manquent aujourd'hui pour payer nos fins de mois, payer notre protection sociale, payer nos retraites et permettre à la France de retrouver sa prospérité et sa richesse. Donc le citoyen consommateur peut décider par lui-même, tous les jours, en faisant le choix de la qualité française. Et comme on n'achète pas un matelas tous les 10 jours, on l'achète pour 15 ans, il faut l'acheter français. C'est ça la souveraineté. Et Erec, le patron d'André Renault, tous les salariés de Saint-Gildas-des-Bois, c'est des Vrais Souverains. Et vous, quand vous achetez un matelas André Renault, vous êtes un souverain.

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Description

Arnaud Montebourg rend visite à Erec Glogowski, PDG d'André Renault, entre Rennes et Saint-Nazaire. La visite de cette usine de matelas haut-de-gamme est l'occasion de revenir sur les innovations et la philosophie de l'artisan industriel, qui a donné son nom à cette marque qui exporte l'excellence française depuis plus de 60 ans, et de découvrir les secrets du bien dormir.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg et j'approuve ce podcast. J'ai créé il y a quelques années les Équipes du Made in France qui contribuent à construire, reconstruire la nouvelle agriculture et la nouvelle industrie de notre pays. On le fait modestement, mais on le fait concrètement. Et je vous emmène à la rencontre des Vrais Souverains, celles et ceux qui se battent au quotidien pour que la France redevienne ce grand pays inspirant que nous aimons tant et où nous voulons vivre longtemps. André Renault, ce n'est pas le nom d'un constructeur automobile, ce n'est pas le nom d'un artiste, quoique pas loin. Le grand nom du matelas français depuis plus de 60 ans. Un pionnier, un inventeur incroyable qui a fabriqué, dès les années 60, les premiers matelas en mousse haut-de-gamme et les literies de relaxation en France. Il a tout inventé. La mousse, le matelas formier qui prend la forme du corps, des épaules, des souffrances de chacun pour nous améliorer et mieux dormir. C'est une entreprise incroyable du patrimoine vivant que je suis allé voir dans leur usine à Saint-Gildas-des-Bois, entre Rennes et Saint-Nazaire, c'est en Loire-Atlantique. J'ai rencontré Erec Glogowski, son patron, un breton d'origine polonaise, qui nous explique comment, après avoir repris cette entreprise lui-même, avec ses fonds personnels, il en a refait un bijou.

  • Erec Glogowski

    J'ai travaillé avec ma cousine qui est neurologue à Lyon et qui travaille sur le sommeil. Elle m'a donné l'ensemble des critères pour bien dormir. Dans les critères pour bien dormir, il y a bien évidemment la lumière, il faut être bien dans le noir, il y a le bruit, ça c'est sûr, il y a la température, il y a la ventilation, et puis après il y a plusieurs critères. Il faut pouvoir bouger la nuit, parce que si on ne peut pas bouger, en fait il n'y a pas de circulation sanguine. Et donc le cerveau nous demande de bouger. Sauf que si le cerveau a du mal à nous faire bouger, il nous réveille. Et en fait on a entre 6 et 8 cycles de sommeil par nuit de 90 minutes. Et pour que ces cycles ne soient pas perturbés, il ne faut pas que le cerveau nous réveille pour nous demander de faire des choses. Lui, il a envie de se débrouiller tout seul. Donc il faut pouvoir bouger la nuit. Donc on se débrouille pour qu'il y ait des matières qu'on appelle résilientes, c'est-à-dire qui nous repoussent. On a des mousses qui sont résilientes. Après, il faut de l'indépendance de couchage, pour ne pas se déranger, ça c'est très important. Puis après, il y a des éléments qui sont importants, c'est tout ce qui est lombaires, cervicales, etc. On a une partie du matelas qui s'appelle le soutien. C'est pour ne pas avoir mal à la colonne vertébrale, dans le bas du dos, le bassin, etc. Donc avoir une colonne vertébrale qui est dans une position naturelle. Naturelle, ça ne veut pas dire toute droite, parce qu'on n'est pas droit. Si on était droit, ça se saurait. Il faut savoir que si on s'allonge sur le sol, on touche le sol en quatre points. Il y a le talon, le fessier, les épaules et la tête. Le reste ne touche pas le sol. Donc en fait, quatre points, quand on fait 80 kg, ça fait 20 kg par point. Ça fait beaucoup pour un être humain. Donc ça c'est le soutien. Ici par exemple, sur le très haut-de-gamme, vous avez un soutien avec un double ressort. Donc un ressort et à l'intérieur il y en a un autre. Donc un qui est très ferme et un qui est un peu plus doux. Et sur la partie haute ici, qu'on appelle l'accueil, sur ce type de produit, vous avez donc des ressorts micro-pockets. Donc c'est des tout petits ressorts. En fait c'est quand on dort sur le côté, ça permet d'enfoncer l'épaule et le coude. pour éviter d'avoir des problèmes de cervicales. Et ça, c'est une mousse thermorégulante.

  • Arnaud Montebourg

    C'est-à-dire ?

  • Erec Glogowski

    En fait, il y a de la graphine dedans, c'est conducteur. Ce qui est conducteur, ça conduit autant l'électricité que la température. Donc l'idée, c'est de conduire la température pour l'étaler. Et puis après, il y a tout ce qui est garnissage au-dessus, là, ici. Et dans le garnissage, on a aussi des matières naturelles et des matières synthétiques. Les matières synthétiques, c'est pour la durabilité. Ce qu'on essaye, c'est que ces matières synthétiques soient recyclées. et recyclables, mais recyclés, et les matières naturelles qui sont ici, qui ont aussi des propriétés d'absorption de l'humidité, puisqu'on perd 33 centilitres d'eau par nuit.

  • Arnaud Montebourg

    Alors chez André Renault, c'est quand même 50 000 matelas produits chaque année, tous fabriqués à la commande et tous uniques. Ça permet au consommateur de choisir en direct le niveau de confort qu'il désire, le doux, le ferme, l'extra mou, l'extra ferme, et il module le choix des matières. Le tout est surtout livré en une semaine, ce qui est unique en Europe. Le directeur industriel, Luc Le Trequesser, nous explique la recette d'André Renault pour faire de chaque matelas un mini-exploit.

  • Luc Le Trequesser

    Il y a quatre éléments qu'il faut... Toute la matière première disponible sur le site. On a à peu près 4 millions, 5 millions de matières premières. Il faut tout le personnel formé, très polyvalent. Il faut toutes les machines disponibles en temps réel. Et il faut les camions pour transporter et expédier vers nos clients. Une fois qu'on a tout ça, c'est qu'on a une usine qui tourne, et on travaille à la semaine, donc c'est-à-dire qu'on est capable de livrer toute la France, chaque semaine, au départ de Saint-Gildas.

  • Arnaud Montebourg

    Combien vous faites de matelas ?

  • Luc Le Trequesser

    On en fait entre 200 et 300. On fait entre 40 et 50 000 matelas par an. Tout ça à la contremarque, 100% à la contremarque. C'est-à-dire que le matelas Monsieur Montebourg, il sera Monsieur Montebourg dans l'atelier. Les gens sauront voir la contremarque. Donc ils savent pour qui ils travaillent.

  • Arnaud Montebourg

    Ils sauront que je pèse plus de 100 kilos. Ça m'embête quand même.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Merci.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les employés d'André Renault, des artisans industriels, des industriels artisans, bref des fabricants qui travaillent la pièce unique, le font 200 à 300 fois par jour. Ce sont 200 à 300 matelas fabriqués chaque jour sur des pièces uniques. Et pour réussir l'exploit de livrer en une semaine des matelas absolument uniques, choisis parmi un million de combinaisons possibles, il y a cette usine de 3 hectares, 30 000 m², complètement digitalisée. où les commandes sont passées depuis, en direct, des litiers et sont envoyées à la chaîne de production où chacun des 165 salariés suivent les informations nécessaires au fur et à mesure de la fabrication à l'unité. Et vous avez partout des capteurs, des caméras qui améliorent, soulagent la peine au travail, contrôlent la qualité du travail réalisé, permettent d'éviter les invendus. Alors, dans cette usine absolument exceptionnelle, chaque matelas représente en moyenne 52 minutes de fabrication avec 52 opérations différentes réalisées à la main par des artisans. Principalement des couturiers, des menuisiers, des assembleurs, à partir de 927 pièces en moyenne. Certaines machines, comme certaines mousses dont le fameux Elastorem, ont été inventées par André Renault pour le sommeil irréprochable, mais aussi la finition du produit.

  • Erec Glogowski

    Là, vous y retrouvez tout ce dont je vous ai parlé, c'est-à-dire... des canaux de ventilation, une matière très résiliente qui remonte vite pour pouvoir bouger, des palpeurs, donc ça c'est pour le confort, mais c'est aussi pour l'aération, et puis dessus vous aurez le garnissage, etc. Et ça c'est vraiment la matière phare de l'usine qui a été inventée il y a 20 ans à peu près.

  • Laurent Deschamps

    Plus que ça, ça doit faire 35 ans.

  • Erec Glogowski

    Chaque matériau a des caractéristiques qui sont différentes. Les propriétés de la mousse, c'est que c'est un matériau cellulaire. Donc il y a des cellules. Plus la matière est dense, plus la cellule peut être élastique. Et une cellule dense qui est élastique, d'abord elle est beaucoup plus durable. Et ensuite, effectivement, elle permet cette résilience, donc cette capacité à bouger, cette indépendance de couchage. Donc c'est surtout là-dessus qu'on a travaillé. Il y a une grosse différence entre la densité et la fermeté. On peut avoir un produit comme l'Elastorem en mousse qui a la même densité, mais on peut choisir la fermeté des membranes des cellules. L'idée du multicouple aussi, c'était pour tout ce qui est soutien, donc pour assurer que la colonne vertébrale est...

  • Laurent Deschamps

    Quand vous appuyez sur un bloc de mousse non découpé, vous mettez la même force sur quelque chose qui est, on va dire, en trois parties et avec un profilage, vous n'aurez pas le même effort, en fait. Donc, pas le même confort. C'est ça, en fait, qui est recherché. C'est un confort progressif, en fait. Là, on a une machine qui a été développée par André Renault. C'est une machine qui fait du deux tiers/un tiers, on a dit. Parce qu'en fait, on a une plate-bande. La machine, on pourra voir, elle coupe là au milieu. Et puis après, on va venir coudre directement un petit bobineau. La fonction est la même sur tous les matelas, sauf que esthétiquement, d'une collection à l'autre, on va changer le bobineau du milieu. Et après, on a une autre machine où là, on vient... Parce qu'en fait, les âmes ou les cœurs ont différentes hauteurs. Donc, la bande n'a pas toujours la même hauteur, en fait. Donc, il faut adapter la hauteur de la bande. Et puis, ils n'ont pas tous la même dimension. Il y a des 160 mètres, 140, 190. Donc, il faut que le périmètre soit différent. Donc là, les deux machines, c'est ce qu'elles font, là. L'idée, c'était l'esthétique et la fonctionnalité. L'esthétique, parce qu'on peut faire différents assemblages. Mais après, ce qui est important aussi, c'est que là, on a un 3D. Parce que pendant la nuit, qu'est-ce qui se passe ? On perd beaucoup d'eau. Et cette eau-là, elle rentre dans le matelas. Il faut qu'elle s'évacue. Le fait d'avoir un 3D, si vous voulez, l'humidité va s'évacuer. Et ça, c'est important pour la durabilité du produit.

  • Erec Glogowski

    C'est un matériau qui est assez proche de ce qu'il y a dans les chaussures de tennis, par exemple.

  • Arnaud Montebourg

    Laurent Deschamps, qui travaille dans la société depuis 17 ans, est le directeur de la qualité et nous explique les différentes étapes de cette fabrication unique.

  • Laurent Deschamps

    Pour un matelas, il faut ce qu'on appelle une âme ou un cœur. Après, il vous faut deux plateaux. Plateau du dessus, plateau du dessous. Et après, il faut une plateforme. Quand on a ça, on peut fabriquer un matelas. Donc, ça veut dire qu'en fait, il nous faut trois process. Donc, il y a le process de fabrication des plateaux. Et on va voir, il est plus en amont au niveau de la ligne. Quand eux, ils ont fini leur plateau, ils sont prêts, ils bipent, ils ont aussi des étiquettes, et ça dit, ok, c'est prêt, on peut envoyer le plateau. Quand les filles ont fini la plate-bande de ce matelas-là, pareil, elles bipent la commande, elles bipent la plate-bande, et donc ça dit, ça y est, la plate-bande est faite, elle est prête. Donc du coup, ça s'affiche là, les deux process disent, nous on a fabriqué les composants, enfin les sous-ensembles on va dire, donc vous pouvez mettre sur la ligne l'âme pour fabriquer le matelas. C'est ça que ça veut dire en fait. Donc il y a deux écrans, il y a un écran parce qu'on a des matelas qu'on appelle empochés, où on vient mettre le cœur à l'intérieur et c'est avec une fermeture, et un autre qu'on appelle galonnés, les matelas fixes, qui sont galonnés, cousus, on va voir après. C'est deux process différents, mais à chaque fois il vous faut bien une housse, une âme, et l'autre il faut deux plateaux, une bande, une âme. La troisième étape, ça va partir en fixe, donc on va venir coller les plateaux, mettre la bande, coudre tout ça, l'assembler, ou housser. Il y a deux process, d'accord ? Là c'est tout l'îlot plate-bande en fait. C'est ici qu'on prépare les plates-bandes, donc c'est tout ce qui est autour en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est l'enveloppe.

  • Laurent Deschamps

    Donc là, en fonction des collections, les plates-bandes sont différentes. Donc on a des parties qui sont fabriquées là, d'autres qui arrivent ici. Donc là,

  • Arnaud Montebourg

    c'est des couturières ?

  • Laurent Deschamps

    Ah oui, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Ce ne sont pas des découpeurs de mousse ?

  • Laurent Deschamps

    Non, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Et je vois qu'il y a toutes les générations, ce qui est très rare.

  • Laurent Deschamps

    Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, vous voyez, là, c'est la ligne des matelas fixes. Matelas fixes, il faut savoir que quand vous avez les matelas fixes, on colle le plateau sur l'âme, dessous et dessus, et après, on va y remettre la plate-bande. On est sur l'assemblage par collage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, c'est collage et couture ?

  • Laurent Deschamps

    Couture après. C'est la phase suivante. Vous voyez, les âmes qu'on a vues à l'entrée, elles sont là. Là, le système, il descend. Il vient déposer une pellicule de colle sur le dessus de l'âme. On va le voir après.

  • Arnaud Montebourg

    Donc ici, on peut faire des matelas pour les bateaux.

  • Erec Glogowski

    On les fait en triangle. On peut faire des matelas de toute forme.

  • Arnaud Montebourg

    Dimension spéciale.

  • Erec Glogowski

    Dimension spéciale.

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour messieurs !

  • Laurent Deschamps

    C'est sur des 180 ? Ouais là on découpe les métiers. Ça c'est pour la Corée.

  • Arnaud Montebourg

    Là-dedans, il y a des ressorts à l'intérieur.

  • Laurent Deschamps

    À l'intérieur. Ah oui.

  • Arnaud Montebourg

    Et vous faites la colle,

  • Laurent Deschamps

    Là vous le collez, oui, parce qu'en fait, vous avez deux possibilités. Soit, en fait, vous avez une carcasse ressort. Et là, c'est plus ferme sur les bords, en fait. Parce que, en fait, l'attente du client, c'est que, avant de se coucher, vous vous asseyez sur un bord de lit. Donc, il faut que ce soit ferme, en fait. C'est pour ça qu'on est obligé de renforcer toujours les bords, en fait. Il ne faut pas qu'il y ait cette sensation de partir ou de rouler vers l'extérieur. Donc là, on arrive à l'organiser sur la carcasse. Ces rangées-là sont plus fermes que celles-ci en fait, pour maintenir un bord plus ferme. Par contre là on est obligé de mettre de la mousse parce que c'est ce qu'on appelle un pillow-top, c'est-à-dire que le pillow-top vous avez un surmatelas et qui est directement cousu. Pour une raison de finition, d'esthétique, on est obligés de mettre de la mousse de carénage, de maintenir ça en fait. Là on n'est pas sur des pillow-top donc on peut le faire sans mousse de carénage sur les bords en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est de l'art, parce qu'il faut composer comme ça, et la sanction c'est pas l'œil, c'est la sensation.

  • Laurent Deschamps

    La sensation, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Vous, vous faites les spécialités ?

  • #4

    Oui, tout ce qui est hors dimension.

  • Arnaud Montebourg

    Donc c'est à façon, c'est un petit peu...

  • #4

    On a des 120, toutes les hors dimensions.

  • Arnaud Montebourg

    Combien de temps ça vous prend de faire un matelas comme ça, à dimension spéciale, avec la scie ?

  • #4

    Il faut près de 40, tout découper. 35-40 et l'autre 45 minutes facile. Les plus...

  • Arnaud Montebourg

    Ah quand même 45 minutes, c'est énorme ! Quand je dis c'est énorme, c'est très court !

  • #4

    Pour la dimension de 140-190, il y a encore plus de découpe, donc il y a encore plus de temps. Mais ça va de... un matelas on peut le faire, tout dépend, en 5-10 minutes, comme en 45, ça va arriver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors l'usine André Renault, la marque André Renault, est certifiée origine France Garantie. Comme mon miel Bleu Blanc Ruche ! Voilà ! Et Erec, qui a repris l'entreprise en 2020, il l'avait d'abord dirigée pour le compte d'un fonds de 2012 à 2018, il s'est engagé avec son argent personnel. Et il en a refait, avec les équipes, un petit bijou. Enfin, un gros bijou.

  • Erec Glogowski

    Toute la partie environnementale, nous on a pas mal travaillé dessus puisque André Renault a commencé à travailler en 2009 sur le sujet. Donc à l'époque c'était l'Ademe, puisque ça n'existait pas encore toutes les normes NF environnement etc. Donc il y avait à l'époque l'écolabel. Et on a beaucoup travaillé sur pas mal de sujets qui sont différents, puisqu'il y a l'éco-conception, donc comment est-ce qu'on fait des produits avec l'empreinte matérielle la moins importante possible ? Il y a tout ce qui est biosourcé : on a été les premiers en Europe à avoir des mousses à teneur biosourcées dedans. Alors pas complètement, mais une partie. Et puis après, l'utilisation de produits qui sont déjà recyclés. Donc la quasi-totalité de nos ressorts sont recyclés. Et puis après, les garnissages. Donc un maximum de produits naturels, mais c'est pareil. Le naturel et le bio, c'est bien, mais ça a souvent une durabilité inférieure. Ça peut répondre à des problématiques différentes sur le bon sommeil, puisque pour bien dormir, il faut pouvoir bouger. Une matière qui est un peu affaissée, on dormira moins bien. Donc il faut aussi de la matière synthétique, mais si elle est issue de matière recyclée, et si en plus elle est recyclable, on est dans un cercle complet de recyclabilité. Et c'est nécessaire pour la durabilité des produits. Pour tout ce qui est recyclage des chutes, on a des partenaires locaux, puisque le latex, il y a une entreprise qui va fabriquer des matelas pour les chevaux de course ou pour les vaches laitières, pour la productivité de la production laitière. On va après reprendre dans toutes les chutes de tissus pour en faire des feutres, feutre qui est une matière aussi de base pour la fabrication des matelas.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que si on y repense, le choix de notre matelas, c'est pas une petite affaire. On y passe au moins 300 000 heures de notre temps. Et on le garde entre 10 et 15 ans en moyenne. C'est un produit de première nécessité et dont la production est encore à 60% française. Donc il faut le défendre. Il faut défendre la production du matelas français. Et c'est même indispensable si on veut retrouver un niveau de réindustrialisation et 15 points de PIB industriel dans notre pays d'ici 2030. Il nous faudrait au moins une usine comme celle d'André Renault par canton, donc une dizaine par département. Et ça créerait le million d'emplois durables sur nos territoires qui nous manquent aujourd'hui pour payer nos fins de mois, payer notre protection sociale, payer nos retraites et permettre à la France de retrouver sa prospérité et sa richesse. Donc le citoyen consommateur peut décider par lui-même, tous les jours, en faisant le choix de la qualité française. Et comme on n'achète pas un matelas tous les 10 jours, on l'achète pour 15 ans, il faut l'acheter français. C'est ça la souveraineté. Et Erec, le patron d'André Renault, tous les salariés de Saint-Gildas-des-Bois, c'est des Vrais Souverains. Et vous, quand vous achetez un matelas André Renault, vous êtes un souverain.

Description

Arnaud Montebourg rend visite à Erec Glogowski, PDG d'André Renault, entre Rennes et Saint-Nazaire. La visite de cette usine de matelas haut-de-gamme est l'occasion de revenir sur les innovations et la philosophie de l'artisan industriel, qui a donné son nom à cette marque qui exporte l'excellence française depuis plus de 60 ans, et de découvrir les secrets du bien dormir.


Co-réalisé par Renaud Duguet et Maxime Verner. 

Générique : Guillaume Bérat.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour les Vrais Souverains, je suis Arnaud Montebourg et j'approuve ce podcast. J'ai créé il y a quelques années les Équipes du Made in France qui contribuent à construire, reconstruire la nouvelle agriculture et la nouvelle industrie de notre pays. On le fait modestement, mais on le fait concrètement. Et je vous emmène à la rencontre des Vrais Souverains, celles et ceux qui se battent au quotidien pour que la France redevienne ce grand pays inspirant que nous aimons tant et où nous voulons vivre longtemps. André Renault, ce n'est pas le nom d'un constructeur automobile, ce n'est pas le nom d'un artiste, quoique pas loin. Le grand nom du matelas français depuis plus de 60 ans. Un pionnier, un inventeur incroyable qui a fabriqué, dès les années 60, les premiers matelas en mousse haut-de-gamme et les literies de relaxation en France. Il a tout inventé. La mousse, le matelas formier qui prend la forme du corps, des épaules, des souffrances de chacun pour nous améliorer et mieux dormir. C'est une entreprise incroyable du patrimoine vivant que je suis allé voir dans leur usine à Saint-Gildas-des-Bois, entre Rennes et Saint-Nazaire, c'est en Loire-Atlantique. J'ai rencontré Erec Glogowski, son patron, un breton d'origine polonaise, qui nous explique comment, après avoir repris cette entreprise lui-même, avec ses fonds personnels, il en a refait un bijou.

  • Erec Glogowski

    J'ai travaillé avec ma cousine qui est neurologue à Lyon et qui travaille sur le sommeil. Elle m'a donné l'ensemble des critères pour bien dormir. Dans les critères pour bien dormir, il y a bien évidemment la lumière, il faut être bien dans le noir, il y a le bruit, ça c'est sûr, il y a la température, il y a la ventilation, et puis après il y a plusieurs critères. Il faut pouvoir bouger la nuit, parce que si on ne peut pas bouger, en fait il n'y a pas de circulation sanguine. Et donc le cerveau nous demande de bouger. Sauf que si le cerveau a du mal à nous faire bouger, il nous réveille. Et en fait on a entre 6 et 8 cycles de sommeil par nuit de 90 minutes. Et pour que ces cycles ne soient pas perturbés, il ne faut pas que le cerveau nous réveille pour nous demander de faire des choses. Lui, il a envie de se débrouiller tout seul. Donc il faut pouvoir bouger la nuit. Donc on se débrouille pour qu'il y ait des matières qu'on appelle résilientes, c'est-à-dire qui nous repoussent. On a des mousses qui sont résilientes. Après, il faut de l'indépendance de couchage, pour ne pas se déranger, ça c'est très important. Puis après, il y a des éléments qui sont importants, c'est tout ce qui est lombaires, cervicales, etc. On a une partie du matelas qui s'appelle le soutien. C'est pour ne pas avoir mal à la colonne vertébrale, dans le bas du dos, le bassin, etc. Donc avoir une colonne vertébrale qui est dans une position naturelle. Naturelle, ça ne veut pas dire toute droite, parce qu'on n'est pas droit. Si on était droit, ça se saurait. Il faut savoir que si on s'allonge sur le sol, on touche le sol en quatre points. Il y a le talon, le fessier, les épaules et la tête. Le reste ne touche pas le sol. Donc en fait, quatre points, quand on fait 80 kg, ça fait 20 kg par point. Ça fait beaucoup pour un être humain. Donc ça c'est le soutien. Ici par exemple, sur le très haut-de-gamme, vous avez un soutien avec un double ressort. Donc un ressort et à l'intérieur il y en a un autre. Donc un qui est très ferme et un qui est un peu plus doux. Et sur la partie haute ici, qu'on appelle l'accueil, sur ce type de produit, vous avez donc des ressorts micro-pockets. Donc c'est des tout petits ressorts. En fait c'est quand on dort sur le côté, ça permet d'enfoncer l'épaule et le coude. pour éviter d'avoir des problèmes de cervicales. Et ça, c'est une mousse thermorégulante.

  • Arnaud Montebourg

    C'est-à-dire ?

  • Erec Glogowski

    En fait, il y a de la graphine dedans, c'est conducteur. Ce qui est conducteur, ça conduit autant l'électricité que la température. Donc l'idée, c'est de conduire la température pour l'étaler. Et puis après, il y a tout ce qui est garnissage au-dessus, là, ici. Et dans le garnissage, on a aussi des matières naturelles et des matières synthétiques. Les matières synthétiques, c'est pour la durabilité. Ce qu'on essaye, c'est que ces matières synthétiques soient recyclées. et recyclables, mais recyclés, et les matières naturelles qui sont ici, qui ont aussi des propriétés d'absorption de l'humidité, puisqu'on perd 33 centilitres d'eau par nuit.

  • Arnaud Montebourg

    Alors chez André Renault, c'est quand même 50 000 matelas produits chaque année, tous fabriqués à la commande et tous uniques. Ça permet au consommateur de choisir en direct le niveau de confort qu'il désire, le doux, le ferme, l'extra mou, l'extra ferme, et il module le choix des matières. Le tout est surtout livré en une semaine, ce qui est unique en Europe. Le directeur industriel, Luc Le Trequesser, nous explique la recette d'André Renault pour faire de chaque matelas un mini-exploit.

  • Luc Le Trequesser

    Il y a quatre éléments qu'il faut... Toute la matière première disponible sur le site. On a à peu près 4 millions, 5 millions de matières premières. Il faut tout le personnel formé, très polyvalent. Il faut toutes les machines disponibles en temps réel. Et il faut les camions pour transporter et expédier vers nos clients. Une fois qu'on a tout ça, c'est qu'on a une usine qui tourne, et on travaille à la semaine, donc c'est-à-dire qu'on est capable de livrer toute la France, chaque semaine, au départ de Saint-Gildas.

  • Arnaud Montebourg

    Combien vous faites de matelas ?

  • Luc Le Trequesser

    On en fait entre 200 et 300. On fait entre 40 et 50 000 matelas par an. Tout ça à la contremarque, 100% à la contremarque. C'est-à-dire que le matelas Monsieur Montebourg, il sera Monsieur Montebourg dans l'atelier. Les gens sauront voir la contremarque. Donc ils savent pour qui ils travaillent.

  • Arnaud Montebourg

    Ils sauront que je pèse plus de 100 kilos. Ça m'embête quand même.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Merci.

  • Erec Glogowski

    Merci.

  • Arnaud Montebourg

    Tous les employés d'André Renault, des artisans industriels, des industriels artisans, bref des fabricants qui travaillent la pièce unique, le font 200 à 300 fois par jour. Ce sont 200 à 300 matelas fabriqués chaque jour sur des pièces uniques. Et pour réussir l'exploit de livrer en une semaine des matelas absolument uniques, choisis parmi un million de combinaisons possibles, il y a cette usine de 3 hectares, 30 000 m², complètement digitalisée. où les commandes sont passées depuis, en direct, des litiers et sont envoyées à la chaîne de production où chacun des 165 salariés suivent les informations nécessaires au fur et à mesure de la fabrication à l'unité. Et vous avez partout des capteurs, des caméras qui améliorent, soulagent la peine au travail, contrôlent la qualité du travail réalisé, permettent d'éviter les invendus. Alors, dans cette usine absolument exceptionnelle, chaque matelas représente en moyenne 52 minutes de fabrication avec 52 opérations différentes réalisées à la main par des artisans. Principalement des couturiers, des menuisiers, des assembleurs, à partir de 927 pièces en moyenne. Certaines machines, comme certaines mousses dont le fameux Elastorem, ont été inventées par André Renault pour le sommeil irréprochable, mais aussi la finition du produit.

  • Erec Glogowski

    Là, vous y retrouvez tout ce dont je vous ai parlé, c'est-à-dire... des canaux de ventilation, une matière très résiliente qui remonte vite pour pouvoir bouger, des palpeurs, donc ça c'est pour le confort, mais c'est aussi pour l'aération, et puis dessus vous aurez le garnissage, etc. Et ça c'est vraiment la matière phare de l'usine qui a été inventée il y a 20 ans à peu près.

  • Laurent Deschamps

    Plus que ça, ça doit faire 35 ans.

  • Erec Glogowski

    Chaque matériau a des caractéristiques qui sont différentes. Les propriétés de la mousse, c'est que c'est un matériau cellulaire. Donc il y a des cellules. Plus la matière est dense, plus la cellule peut être élastique. Et une cellule dense qui est élastique, d'abord elle est beaucoup plus durable. Et ensuite, effectivement, elle permet cette résilience, donc cette capacité à bouger, cette indépendance de couchage. Donc c'est surtout là-dessus qu'on a travaillé. Il y a une grosse différence entre la densité et la fermeté. On peut avoir un produit comme l'Elastorem en mousse qui a la même densité, mais on peut choisir la fermeté des membranes des cellules. L'idée du multicouple aussi, c'était pour tout ce qui est soutien, donc pour assurer que la colonne vertébrale est...

  • Laurent Deschamps

    Quand vous appuyez sur un bloc de mousse non découpé, vous mettez la même force sur quelque chose qui est, on va dire, en trois parties et avec un profilage, vous n'aurez pas le même effort, en fait. Donc, pas le même confort. C'est ça, en fait, qui est recherché. C'est un confort progressif, en fait. Là, on a une machine qui a été développée par André Renault. C'est une machine qui fait du deux tiers/un tiers, on a dit. Parce qu'en fait, on a une plate-bande. La machine, on pourra voir, elle coupe là au milieu. Et puis après, on va venir coudre directement un petit bobineau. La fonction est la même sur tous les matelas, sauf que esthétiquement, d'une collection à l'autre, on va changer le bobineau du milieu. Et après, on a une autre machine où là, on vient... Parce qu'en fait, les âmes ou les cœurs ont différentes hauteurs. Donc, la bande n'a pas toujours la même hauteur, en fait. Donc, il faut adapter la hauteur de la bande. Et puis, ils n'ont pas tous la même dimension. Il y a des 160 mètres, 140, 190. Donc, il faut que le périmètre soit différent. Donc là, les deux machines, c'est ce qu'elles font, là. L'idée, c'était l'esthétique et la fonctionnalité. L'esthétique, parce qu'on peut faire différents assemblages. Mais après, ce qui est important aussi, c'est que là, on a un 3D. Parce que pendant la nuit, qu'est-ce qui se passe ? On perd beaucoup d'eau. Et cette eau-là, elle rentre dans le matelas. Il faut qu'elle s'évacue. Le fait d'avoir un 3D, si vous voulez, l'humidité va s'évacuer. Et ça, c'est important pour la durabilité du produit.

  • Erec Glogowski

    C'est un matériau qui est assez proche de ce qu'il y a dans les chaussures de tennis, par exemple.

  • Arnaud Montebourg

    Laurent Deschamps, qui travaille dans la société depuis 17 ans, est le directeur de la qualité et nous explique les différentes étapes de cette fabrication unique.

  • Laurent Deschamps

    Pour un matelas, il faut ce qu'on appelle une âme ou un cœur. Après, il vous faut deux plateaux. Plateau du dessus, plateau du dessous. Et après, il faut une plateforme. Quand on a ça, on peut fabriquer un matelas. Donc, ça veut dire qu'en fait, il nous faut trois process. Donc, il y a le process de fabrication des plateaux. Et on va voir, il est plus en amont au niveau de la ligne. Quand eux, ils ont fini leur plateau, ils sont prêts, ils bipent, ils ont aussi des étiquettes, et ça dit, ok, c'est prêt, on peut envoyer le plateau. Quand les filles ont fini la plate-bande de ce matelas-là, pareil, elles bipent la commande, elles bipent la plate-bande, et donc ça dit, ça y est, la plate-bande est faite, elle est prête. Donc du coup, ça s'affiche là, les deux process disent, nous on a fabriqué les composants, enfin les sous-ensembles on va dire, donc vous pouvez mettre sur la ligne l'âme pour fabriquer le matelas. C'est ça que ça veut dire en fait. Donc il y a deux écrans, il y a un écran parce qu'on a des matelas qu'on appelle empochés, où on vient mettre le cœur à l'intérieur et c'est avec une fermeture, et un autre qu'on appelle galonnés, les matelas fixes, qui sont galonnés, cousus, on va voir après. C'est deux process différents, mais à chaque fois il vous faut bien une housse, une âme, et l'autre il faut deux plateaux, une bande, une âme. La troisième étape, ça va partir en fixe, donc on va venir coller les plateaux, mettre la bande, coudre tout ça, l'assembler, ou housser. Il y a deux process, d'accord ? Là c'est tout l'îlot plate-bande en fait. C'est ici qu'on prépare les plates-bandes, donc c'est tout ce qui est autour en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est l'enveloppe.

  • Laurent Deschamps

    Donc là, en fonction des collections, les plates-bandes sont différentes. Donc on a des parties qui sont fabriquées là, d'autres qui arrivent ici. Donc là,

  • Arnaud Montebourg

    c'est des couturières ?

  • Laurent Deschamps

    Ah oui, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Ce ne sont pas des découpeurs de mousse ?

  • Laurent Deschamps

    Non, là, c'est que des couturières.

  • Arnaud Montebourg

    Et je vois qu'il y a toutes les générations, ce qui est très rare.

  • Laurent Deschamps

    Donc par rapport à ce que je disais tout à l'heure, vous voyez, là, c'est la ligne des matelas fixes. Matelas fixes, il faut savoir que quand vous avez les matelas fixes, on colle le plateau sur l'âme, dessous et dessus, et après, on va y remettre la plate-bande. On est sur l'assemblage par collage.

  • Arnaud Montebourg

    Là, c'est collage et couture ?

  • Laurent Deschamps

    Couture après. C'est la phase suivante. Vous voyez, les âmes qu'on a vues à l'entrée, elles sont là. Là, le système, il descend. Il vient déposer une pellicule de colle sur le dessus de l'âme. On va le voir après.

  • Arnaud Montebourg

    Donc ici, on peut faire des matelas pour les bateaux.

  • Erec Glogowski

    On les fait en triangle. On peut faire des matelas de toute forme.

  • Arnaud Montebourg

    Dimension spéciale.

  • Erec Glogowski

    Dimension spéciale.

  • Arnaud Montebourg

    Bonjour messieurs !

  • Laurent Deschamps

    C'est sur des 180 ? Ouais là on découpe les métiers. Ça c'est pour la Corée.

  • Arnaud Montebourg

    Là-dedans, il y a des ressorts à l'intérieur.

  • Laurent Deschamps

    À l'intérieur. Ah oui.

  • Arnaud Montebourg

    Et vous faites la colle,

  • Laurent Deschamps

    Là vous le collez, oui, parce qu'en fait, vous avez deux possibilités. Soit, en fait, vous avez une carcasse ressort. Et là, c'est plus ferme sur les bords, en fait. Parce que, en fait, l'attente du client, c'est que, avant de se coucher, vous vous asseyez sur un bord de lit. Donc, il faut que ce soit ferme, en fait. C'est pour ça qu'on est obligé de renforcer toujours les bords, en fait. Il ne faut pas qu'il y ait cette sensation de partir ou de rouler vers l'extérieur. Donc là, on arrive à l'organiser sur la carcasse. Ces rangées-là sont plus fermes que celles-ci en fait, pour maintenir un bord plus ferme. Par contre là on est obligé de mettre de la mousse parce que c'est ce qu'on appelle un pillow-top, c'est-à-dire que le pillow-top vous avez un surmatelas et qui est directement cousu. Pour une raison de finition, d'esthétique, on est obligés de mettre de la mousse de carénage, de maintenir ça en fait. Là on n'est pas sur des pillow-top donc on peut le faire sans mousse de carénage sur les bords en fait.

  • Arnaud Montebourg

    C'est de l'art, parce qu'il faut composer comme ça, et la sanction c'est pas l'œil, c'est la sensation.

  • Laurent Deschamps

    La sensation, oui.

  • Arnaud Montebourg

    Vous, vous faites les spécialités ?

  • #4

    Oui, tout ce qui est hors dimension.

  • Arnaud Montebourg

    Donc c'est à façon, c'est un petit peu...

  • #4

    On a des 120, toutes les hors dimensions.

  • Arnaud Montebourg

    Combien de temps ça vous prend de faire un matelas comme ça, à dimension spéciale, avec la scie ?

  • #4

    Il faut près de 40, tout découper. 35-40 et l'autre 45 minutes facile. Les plus...

  • Arnaud Montebourg

    Ah quand même 45 minutes, c'est énorme ! Quand je dis c'est énorme, c'est très court !

  • #4

    Pour la dimension de 140-190, il y a encore plus de découpe, donc il y a encore plus de temps. Mais ça va de... un matelas on peut le faire, tout dépend, en 5-10 minutes, comme en 45, ça va arriver.

  • Arnaud Montebourg

    Alors l'usine André Renault, la marque André Renault, est certifiée origine France Garantie. Comme mon miel Bleu Blanc Ruche ! Voilà ! Et Erec, qui a repris l'entreprise en 2020, il l'avait d'abord dirigée pour le compte d'un fonds de 2012 à 2018, il s'est engagé avec son argent personnel. Et il en a refait, avec les équipes, un petit bijou. Enfin, un gros bijou.

  • Erec Glogowski

    Toute la partie environnementale, nous on a pas mal travaillé dessus puisque André Renault a commencé à travailler en 2009 sur le sujet. Donc à l'époque c'était l'Ademe, puisque ça n'existait pas encore toutes les normes NF environnement etc. Donc il y avait à l'époque l'écolabel. Et on a beaucoup travaillé sur pas mal de sujets qui sont différents, puisqu'il y a l'éco-conception, donc comment est-ce qu'on fait des produits avec l'empreinte matérielle la moins importante possible ? Il y a tout ce qui est biosourcé : on a été les premiers en Europe à avoir des mousses à teneur biosourcées dedans. Alors pas complètement, mais une partie. Et puis après, l'utilisation de produits qui sont déjà recyclés. Donc la quasi-totalité de nos ressorts sont recyclés. Et puis après, les garnissages. Donc un maximum de produits naturels, mais c'est pareil. Le naturel et le bio, c'est bien, mais ça a souvent une durabilité inférieure. Ça peut répondre à des problématiques différentes sur le bon sommeil, puisque pour bien dormir, il faut pouvoir bouger. Une matière qui est un peu affaissée, on dormira moins bien. Donc il faut aussi de la matière synthétique, mais si elle est issue de matière recyclée, et si en plus elle est recyclable, on est dans un cercle complet de recyclabilité. Et c'est nécessaire pour la durabilité des produits. Pour tout ce qui est recyclage des chutes, on a des partenaires locaux, puisque le latex, il y a une entreprise qui va fabriquer des matelas pour les chevaux de course ou pour les vaches laitières, pour la productivité de la production laitière. On va après reprendre dans toutes les chutes de tissus pour en faire des feutres, feutre qui est une matière aussi de base pour la fabrication des matelas.

  • Arnaud Montebourg

    Parce que si on y repense, le choix de notre matelas, c'est pas une petite affaire. On y passe au moins 300 000 heures de notre temps. Et on le garde entre 10 et 15 ans en moyenne. C'est un produit de première nécessité et dont la production est encore à 60% française. Donc il faut le défendre. Il faut défendre la production du matelas français. Et c'est même indispensable si on veut retrouver un niveau de réindustrialisation et 15 points de PIB industriel dans notre pays d'ici 2030. Il nous faudrait au moins une usine comme celle d'André Renault par canton, donc une dizaine par département. Et ça créerait le million d'emplois durables sur nos territoires qui nous manquent aujourd'hui pour payer nos fins de mois, payer notre protection sociale, payer nos retraites et permettre à la France de retrouver sa prospérité et sa richesse. Donc le citoyen consommateur peut décider par lui-même, tous les jours, en faisant le choix de la qualité française. Et comme on n'achète pas un matelas tous les 10 jours, on l'achète pour 15 ans, il faut l'acheter français. C'est ça la souveraineté. Et Erec, le patron d'André Renault, tous les salariés de Saint-Gildas-des-Bois, c'est des Vrais Souverains. Et vous, quand vous achetez un matelas André Renault, vous êtes un souverain.

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