- Speaker #0
Bonjour les vrais souverains, je suis Arnaud Montebourg et j'approuve ce podcast. J'ai créé il y a quelques années les équipes du Made in France qui contribuent à construire, reconstruire la nouvelle agriculture et la nouvelle industrie de notre pays. On le fait modestement, mais on le fait concrètement. Et je vous emmène à la rencontre des vrais souverains, celles et ceux qui se battent au quotidien pour que la France redevienne ce grand pays inspirant que nous aimons tant et où nous voulons vivre longtemps.
- Speaker #1
Romain Logoaster est un entrepreneur aussi vaillant que passionné. A la tête de l'entreprise Bois Bûches, il participe à la transition écologique en fabriquant des bûches densifiées qui permettent aux foyers d'économiser de l'énergie pour se chauffer. Ses carnets de commandes sont tellement pleins qu'il devrait construire trois usines pour y répondre, seulement l'explosion du prix de l'électricité l'a plongé en début d'année dans un véritable cauchemar. Pour survivre, il a décidé de se battre et un collectif de petits entrepreneurs du Morbihan s'est formé autour de lui pour lutter contre les effets du marché européen de l'électricité. Romain Legault-Aster-Essar, responsable administrative et financière, Audrey Mocoro, accueille Arnaud Montebourg dans leur usine de Lisieux, dans le Morbihan. L'entrepreneur en colère nous raconte comment il s'est lancé dans ce combat pour sa survie.
- Speaker #2
En fait, moi au départ, j'avais une entreprise qui faisait de l'entretien de hebdocagères. Le bocage, c'est comme la forêt, ça a besoin d'être entretenu. Pour capter du carbone, il faut du gros bois. Vous voyez en face de l'usine, il y a ce qu'on appelle un taillis pauvre, c'est-à-dire un délaissé agricole dont on ne fait rien. En fait, il n'y a que des petits arbres, ça ne capte rien avec une carbone. Donc si on veut vraiment, en plus que la haie de bocage puisse rentrer dans l'équation de décarbonation, il faut entretenir le bocage. C'est-à-dire qu'un kilomètre de bocage, c'est à peu près un hectare de forêt, pour faire simple. Et donc au départ... On plante sur un hectare, on va planter à peu près 1000 plants. Et puis tous les 7 ans, on va en retirer un tiers. Et donc normalement, au bout de 30 ou 40 ans, vous allez avoir du gros merisier à 30 ou 40 cm de diamètre, vous allez avoir du gros châtaignier, etc. Et là, à ce moment-là, il faudra couper ces gros arbres et du coup, les petits arbres qui sont le sous-étage, vont eux prendre la place, etc. Donc c'est vraiment un cycle. Donc moi, je m'occupe d'entretenir les haies bocagères. Sauf que c'est toujours pareil, on dit allez il faut faire du bocage, du bocage, du bocage, sauf que il n'y avait pas de débouchés pour le bois de bocage réellement, parce que le bois qui était issu de cet entretien de bois de bocage, les grosses chaufferies industrielles type Dalkia, type Sauven, type Cofeli, des gens comme ça, alors n'en veulent pas, ils essayent d'en prendre mais c'est plus compliqué pour eux d'en prendre parce que le problème du bois de bocage c'est que les bois sont plus fins et donc la proportion d'écorce par rapport au bois, la partie ligneuse, est beaucoup plus importante. Et c'est dans l'écorce où on va avoir les minéraux. et puis des particules un peu plus fines. Donc ça peut étouffer la combustion dans les grosses chaufferies, et ça crée des phénomènes de mâche-fer. Le mâche-fer, c'est comme du béton en fait, c'est juste avant le verre. Le sable, quand vous le cuisez, ça fait du mâche-fer, et si vous le cuisez encore davantage, ça fera du verre. Donc un bloc de mâche-fer dans une chaufferie, c'est l'enfer. On y va au burin, et voilà. Donc le bois de bocage, j'avais pas beaucoup de débouchés. Moi, pour essayer de trouver du débouché, j'ai commencé à tamiser mon bois. C'est-à-dire que toute la partie fine... partie décor etc. Je les tamisais dans une table oscillante, comme un tamis, vous savez les chercheurs d'or, là vous voyez. Et donc d'un côté j'avais le bois, donc là du coup Dalkia me le prenait au contraire, donc là j'avais des débouchés. Mais j'avais cette partie fine que je ne savais pas quoi faire et qui pourtant c'est de la biomasse, c'est de l'énergie en fait. Et donc au début je payais pour me débarrasser de ça. Je trouvais ça absurde. Et du coup j'ai un copain qui s'appelle Mohand Tazrout, qui est chercheur à l'école des mines de Nantes, qui vient de prendre sa retraite d'ailleurs, qui est un type absolument C'est génial, et je lui parle de ça. Je lui dis, mais c'est un type qui, à l'école des mines, a le laboratoire de tout ce qui est justement nouvelle énergie, biochar, biocharbon, granulés à partir de déchets X ou Y. Il va bosser sur l'algue verte, il va bosser sur la jusique, une plante invasive, etc. Il se dit, bon voilà, on a un problème, on va essayer d'en trouver une solution. Donc je lui parle de ça. Et puis il me dit, mais tu devrais pas forcément le granuler, parce que ça va se casser, parce que, il dit, tu devrais faire un truc un peu plus gros, faire une... Bûches densifiées, bon. Et puis en cherchant, je me réalise qu'à 20 km de mon usine, je découvre qu'il y a cette usine. Et c'était une usine qui était un peu mal aimée, qui était un peu en perdition, et donc je l'ai reprise vraiment juste avant la catastrophe. Et du coup, on a fait des essais, et on a réalisé que ça marchait très très bien. Et donc on a fait des mélanges. Vous savez, c'est un peu comme de la cuisine ici. On met telle proportion de fines avec, Un peu de sur, alors au début on a une bûche sur deux qui est cassée donc on peut pas vendre, puis on affine un peu les réglages etc. Donc il y a une part de tâtonnement et puis là maintenant on a une gamme bûche de jour, bûche de nuit et maintenant je cherche de l'affine. Donc je suis passé d'un truc que j'avais sur les bras, je savais pas le valoriser et maintenant j'en cherche. J'ai une telle demande en bûche densifiée que maintenant j'appelle mes collègues qui font de l'entretien de bocage en disant dis donc tu voudrais pas cribler ton bois là pour me filer de l'affine etc. C'est un produit qui est 100% naturel, c'est un produit totalement bio, il n'y a pas d'additifs, il n'y a rien de tout ça. On a des grosses machines industrielles qui compressent le bois, on va broyer, sécher, on va le compresser. à peu près entre 100 et 300 tonnes, et on va le chauffer pour faire cette fameuse bûche densifiée qu'on va aller voir tout à l'heure dans le process industriel.
- Speaker #1
Romain Leguaster nous explique en quoi l'explosion du coût de l'électricité modifie l'équation économique de sa production de bûches densifiées et met en péril une petite société à l'activité florissante.
- Speaker #2
Et juste pour faire une aparté, oui, on dépense beaucoup d'énergie, mais une bûche densifiée, c'est 5000 PCI, comme on dit, pouvoir calorifique. Donc si vous voulez, on injecte à peu près 10% d'énergie pour récupérer 100% un produit qui derrière a un pouvoir calorifique qui, si on fait une espèce de bilan énergétique, on donne 10 fois l'énergie qu'on consomme électrique, elle est rendue 10 fois dans la buge densifiée. La matière c'est un peu moins de 50% et l'énergie qui représentait à peu près entre 7 et 10% est passée à 30, 28, mais voilà 30.
- Speaker #0
Donc on passe de 5 000 ?
- Speaker #2
On passe de 60 000 annuels à 400 000. Je venais de recevoir cette espèce de douche froide le matin. Ma collaboratrice Audrey m'apporte cette bonne nouvelle que désormais notre facture qui était déjà passée de 5 000 à 7 000 passe désormais à 30 000. On a été mis sous le fait accompli, c'est-à-dire que nous, au mois de mars, on découvre qu'en janvier et février, on a une facture qui a été multipliée par 10, finalement par 3, ce qui était déjà énorme, mais nous, la production est faite. J'ai plus de levier. Elle est vendue. Elle est payée. C'est-à-dire qu'on me dit t'as qu'à augmenter tes prix Non, en fait, moi j'ai des carnets de commandes, j'ai des engagements vis-à-vis de mes clients, etc. La deuxième chose, il faut quand même être honnête, nous on a 75 à 80% de notre production, elle part dans les centrales d'achat, de vente de surface, etc. On est quand même sur un marché qui est tellement pénurique, il n'y a pas assez de producteurs de bûches densifiées en France. Donc on a un peu la main. Donc on arrive à compenser actuellement. un tiers de l'augmentation, mais les deux tiers sont pour nous. Et les deux tiers, je ne sais pas les payer.
- Speaker #1
Tandis que d'autres entrepreneurs auraient été abattus et désorientés, Romain Legoster a décidé d'appeler à l'aide. Il nous raconte comment il a eu l'idée de contacter Arnaud Montebourg.
- Speaker #2
Donc là, je n'avais pas de solution. J'étais très très très inquiet, j'étais dans mon petit studio en bas. J'habite ici pendant la semaine, dans ma petite usine au perdu milieu de la Pampa. Et je ne sais pas pourquoi, j'avais la télévision au même moment allumée. Et c'était au moment de la commission d'enquête parlementaire sur la perte de la souveraineté de la France. Et il s'avère qu'à ce moment-là, passait un certain M. Montebourg. et je trouvais l'exposé des causes et surtout des effets que ça produisait, je me disais, en fait, c'est exactement ce que je suis en train de vivre. Et donc, vraiment un peu comme une bouteille à la mer, j'ai envoyé un texto, et à ma grande surprise, une heure après, j'avais un retour. Ce qui m'a sauvé, c'est entre vous, parce qu'au début, j'ai appelé le DEF. Vous êtes 40 000 dans la situation, et si vous croyez, on n'a autre chose à foutre que de s'occuper des petites PME, etc. Toi, mon petit gars, moi j'ai toute ma vie ici, j'ai pas de plan B, donc ça va pas être ça la réponse. Moi j'ai eu des témoignages de gens qui m'ont dit, bravo, battez-vous, etc. Mais on va pas mettre un monsieur Montebourg derrière chaque PME. Vous, vous êtes dans les abeilles, mais moi je suis un peu comme ça, c'est-à-dire que si je dois mourir, je vais piquer avant, ça c'est clair. Je me suis dit, il faut que je fasse savoir qu'il y a une petite boîte... ...perdu au milieu des forêts bretonnes qui va crever parce qu'en fait, il y a un gars, un jour très intelligent, qui a dit on va créer, soi-disant, un marché dérégulé de l'énergie qui va faire baisser les prix, en oubliant en fait que pour ça, il faut qu'il y ait plusieurs éventuellement producteurs. Si moi, demain, on est 10 producteurs de bûches densifiées, je vais être obligé de baisser mes prix, optimiser, etc. Là, il n'y a qu'un seul producteur qui est EDF, et puis on a créé en fait des gens qui se revendent des trucs, donc en fait, ils empilent des marges et en fait, moi, je ne connais pas bien, vous savez ça mieux que moi, mais moi, je pense que le coût Le taux de production du kilowatt en France, à mon avis, n'a pas bougé, ou quasiment pas. Et il est très faible. Et il est très faible. Et en plus, il n'a pas bougé. Donc les effets de tarifs, c'est que de la spéculation. Donc je me suis dit, quitte à mourir, autant piquer avant de crever. Et donc j'ai appelé l'Oplo Hermelay, j'ai appelé Telegram, j'ai appelé West France, etc. Et puis du coup, il y a eu un article, et puis j'avais laissé mon numéro de téléphone et mon mail. Puis en fait, j'ai été appelé par plein de gens, qui m'ont dit, mais attends, nous on est dans la même situation en fait. Et des gens très différents. Des agriculteurs, il y a une petite dame qui m'a appelé de Lorient, qui a un petit commerce qui ne vend que des producteurs locaux. Elle a deux chambres froides. Bon, sa facture d'électricité... C'est passé de 400 à 4000 euros par mois pour des chambres froides, pour un petit commerce qui fait, je ne sais pas, 20 000 balles de chiffre d'affaires à tout casser, avec deux emplois. Elle a fermé.
- Speaker #0
Donc, cette politique tue les entreprises.
- Speaker #2
Moi, j'ai un collaborateur cadre, j'ai mis fin à son travail, qui était en plus sur un poste qu'on sanctuarisait, qui était un peu sur le développement.
- Speaker #0
C'est très grave que c'est les emplois locaux et c'est le tissu industriel profond de notre pays.
- Speaker #3
C'est ce qui fait bien social aussi.
- Speaker #0
Et c'est ce qui fait que la France est un pays solide, résistant et robuste. Donc là, on s'attaque à la substance même du pays économique. C'est très très grave ce qui est en train de se passer, c'est pour ça qu'on est venu voir M. Lecoester.
- Speaker #2
Une usine comme la mienne, quand elle tombe, c'est la matière première qui a pu déboucher. Tout ça, c'est une chaîne qui va du prélèvement de la biomasse sur les territoires, la forêt, le bocage chez les agriculteurs, jusqu'en bout de chaîne, le consommateur final. Mais moi, il faut quand même savoir qu'ici, on fait un peu de vente directe. Donc, qui vient me chercher mes bûches densifiées ? Des petits gars qui viennent avec des chèques énergie, qui sont des types qui sont parfois des agriculteurs avec une recette à 700 balles. Je vais leur dire quoi ? La palette que tu as achetée l'année dernière à 300 euros, je la passe à 500. Donc ton chèque énergie, tu as moitié moins de bois pour l'année prochaine. Donc à partir de mi-février, tu ne te chauffes plus, mon gars. Oui, c'est ce qu'on a. Nous, on accepte les chèques énergie. Donc les chèques énergie, on leur donne deux fois moins de bois maintenant. Je ne peux pas me dire à l'agriculteur qui a 800 balles de retraite, qui se chauffe avec... Pourquoi on disait que ça marche si bien les bûches densifiées ? La population vieillit. Autrefois, on allait avec son grand-père prendre une coupe de bois, on coupait du bois, on le stockait sur 2-3 ans, etc. Maintenant, un agriculteur qui s'est cassé le dos toute sa carrière, il a 75 ans, il ne va pas aller faire une coupe de bois, donc il achète de la bûche densifiée. Je suis une TPE, industrielle. Donc l'industrie, c'est pas à vous, sur Montebourg, qui avez défendu le Made in France, mais là on est dans le Made in France, si vous voulez. Je suis dans l'économie circulaire, c'est-à-dire que moi je valorise des sous-produits d'autres activités industrielles ou des déchets. Je suis dans la transition énergétique, puisque les gens qui achètent les bûches densifiées, ça leur permet à leur façon, finalement, comme consommateur, de participer à la transition énergétique. Au lieu de remplir la cuve à fioul, ils vont acheter de la bûche densifiée made in Bretagne, qu'ils vont mettre dans leur poêle à bois, ils vont chauffer leur maison grâce à ça. Donc ça vient, finalement, à la place de consommer du gaz ou du fioul, on vient consommer un produit local. Donc je coche toutes les cases. Et quand je dis que... On risque de mourir, c'est pas un concept. Le temps n'est pas notre allié. C'est-à-dire que moi, à titre personnel, mon entreprise, je l'ai mise sous la protection du président du tribunal de commerce de Vannes pour renégocier mes factures d'énergie, pour renégocier également, parce que moi je fais bien le lien des deux. Moi, le problème c'est que ça arrive à un moment où on nous demande déjà de rembourser nos PGE, donc prêts garantis par l'État. Donc c'est un effet ciseau. Il faut savoir qu'une procédure de conciliation, c'est 3 mois plus 1 mois, c'est 4 mois maximum. C'est-à-dire que là, moi je l'ai ouverte fin mars, donc avril, mai, juin, juillet. Si au 31 juillet, je n'ai pas trouvé de solution, on passe d'une procédure de conciliation à une procédure collective. Donc procédure collective, je vous fais la suite, redressement et liquidation. Alors que mon carnet de commandes est plein. alors que le marché est extrêmement porteur, alors que tout ça s'inscrit dans un écosystème extrêmement positif, vertueux.
- Speaker #1
Naturellement, un collectif d'entrepreneurs très différent a rejoint le combat de Romain Le Goaster. Une dizaine d'entre eux le rejoignent chez Bois et Buche pour évoquer leur épreuve commune. Parmi eux, Maxime Eddy, qui élève 500 truies à Saint-Malo-des-Trois-Fontaines.
- Speaker #2
On a des solutions, en fait. Il faut nous laisser le temps de nous adapter. Mais là, c'est la brutalité, en fait, qui nous a sidérés. Le collectif, il s'est monté parce qu'en fait, quand vous recevez une facture de 75 000 balles au lieu de 4 000, en fait, vous vous éclatez de rire, parce que vous vous dites, c'est fini, fin de chantier, quoi. Voilà, merci, au revoir.
- Speaker #0
Vous n'avez pas les marges dedans ?
- Speaker #4
Non, non, non. C'est surtout que le contrat, il arrivait à échéance au bout des deux ans, donc ça faisait 24 mois. Et il a été fait sous forme tacite reconduction. C'est-à-dire qu'un mail... Elle m'a été envoyée à 5h du matin, sans que j'en prenne connaissance. Et donc est arrivée cette facture surprise. J'ai demandé une explication. L'explication, je l'ai eue par l'intermédiaire d'un standardiste qui m'a répondu Mais monsieur, si vous n'êtes pas capable de regarder vos mails, vous n'avez qu'à embaucher une secrétaire.
- Speaker #2
Le type d'EDF m'a dit, monsieur Wester, j'ai entendu votre histoire, c'est très émouvant, etc. Moi je fais juste mon job, vous payez pas en coupe.
- Speaker #1
Tiffen Lemaguet, secrétaire général de la CPME du Morbihan, nous raconte comment elle a fait l'intermédiaire entre EDF et ses entrepreneurs adhérents pour limiter à 350% des augmentations qui atteignaient initialement 600 à 1200%.
- Speaker #3
Alors nos adhérents nous ont appelés au secours assez rapidement en recevant, alors pas les factures, mais les courriers de renouvellement de contrat, où on affichait pour certains fournisseurs d'énergie du x8, x10, x12 sur leurs factures d'électricité. Donc ils se sont vite tournés vers nous. Nous on a contacté pas mal de fournisseurs d'énergie, c'est vrai que EDF a été très à l'écoute, donc on a décidé avec EDF de mettre en place un petit process. Nous, on récoltait quelques données pour permettre à nos adhérents de pouvoir renégocier leurs contrats quand ils étaient notamment chez d'autres opérateurs. On a permis que leur facture d'électricité ne dépasse pas les fois 3,5.
- Speaker #2
Tout ça arrive en tir croisé avec le moment où il faut aussi rembourser les PGE. Donc moi le PGE c'est une prêts garantis par l'État,
- Speaker #0
par les banques sur l'instigation de l'État,
- Speaker #2
au moment du Covid.
- Speaker #0
Une entreprise qui avait des chutes d'activité.
- Speaker #2
Nous en fait l'activité elle est passée de 100% à 15%, moi je suis allé pendant la période de confinement. Tous mes collaborateurs étaient évidemment confinés chez eux. Et moi, pour ne pas crever, j'étais tout seul dans mon usine, tout seul, à faire 10-15% de chiffre d'affaires pour maintenir juste ce qu'il fallait pour ne pas crever. Et donc j'ai dû emprunter pour couvrir le reste des charges. Et cet emprunt qui a couvert des charges qui étaient il y a deux ans, je rembourse maintenant mon PGE au même moment où l'électricité est multipliée. Donc c'est un tir croisé qui est insoluble.
- Speaker #0
120 milliards de prêts garantis d'État ont été distribués aux entreprises. J'en ai même bénéficié d'un dans une des 12 boîtes que je dirige. Et ces prêts garantis d'État, il y a 30% de chefs d'entreprise qui déclarent aujourd'hui, dans toutes les enquêtes depuis deux ans, qu'ils ne seront pas en mesure de les rembourser. C'est beaucoup 30%. Je rappelle que s'il y a un incident de paiement sur un non-remboursement de PGE, prêts garantis d'État, vous passez tout de suite à la Banque de France. Donc après, c'est terminé pour les banques. Et pour vos fournisseurs, vos créanciers, bon courage. Donc on a comparé le système des prêts garantis d'État qui était utile dans la période du Covid, dont il faut se féliciter, avec ce qu'ont fait les États-Unis d'Amérique. Eux, ils ont prêté sur 30 ans, pas sur 4 ans ou 5 ans. Ils ont prêté sur 30 ans, c'est-à-dire qu'en fait, c'est comme des fonds propres, c'est comme si c'était un actionnaire. Et si on ne rembourse pas, ça devient du capital. Donc l'État, en tenant votre capital, c'est une conversion. C'est comme un prêt obligataire qui basculerait en fonds propres. Et donc, il n'y a pas à rembourser les PGE. Donc là, on va tuer beaucoup d'entreprises à cause de ce dispositif. Alors, M. Le Maire a été interrogé, comme le gouvernement, c'est pas lui personnellement, c'est le gouvernement a été interrogé, il a dit, on va essayer de faire des prêts participatiques de haut de bilan, qui vont se convertir, durer 7 ans, non plus 5. Mais non concurrent aux États-Unis, c'est 30 ans. Donc ça change tout. Si vous mettez 30 ans à rembourser, c'est des fonds propres. Si vous mettez 5 ans à rembourser, c'est une dette bancaire. Et c'est une dette bancaire coup près. Donc là, vous allez avoir un processus de faillite en cascade à cause des prêts garantis d'État. C'est-à-dire que l'État aura participé à la destruction d'iches économiques.
- Speaker #1
Arnaud Montebourg a rendu visite à Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l'artisanat et du tourisme. Il lui a parlé du combat de Romain Legault-Aster, qui a de son côté contacté tous les services de l'État pouvant l'accompagner. Qu'ont-ils fait concrètement pour lui ?
- Speaker #2
En fait, je vais vous dire, tous ces gens-là, objectivement, sont très emmerdés, il y a plein de bonnes volontés, tout ce qu'on veut, etc. Mais en fait, moi, ce que je réalise, c'est que j'ai l'impression qu'à la fois ils n'ont pas de solution, mais ils n'ont pas les manettes. Je disais ça d'ailleurs à Pierre Dromanet, c'est ça le jeune conseiller de la ministre. qui a l'air... Mais qui m'a appelé plusieurs fois, et qui est objectivement un type qui essaye de me dire on est embêté, etc. Mais je vais vous dire, le nœud du problème, c'est que soit vous décidez d'être souverain et vous débranchez la politique européenne de l'énergie en disant attendez, peut-être dans un premier temps, on va remettre un peu de calme dans tout ça, et là, à ce moment-là, vous avez la main. Mais si même la ministre n'a pas la main, elle me dit mais vous comprenez, c'est l'Europe, vous comprenez, M. Wester, C'est tout ça, on comprend bien, on aimerait vous aider. Est-ce qu'on ne peut pas trouver un bout de subvention ? Mais pourquoi l'argent public ? viendrait payer... Moi, je demande pas d'argent public. Je demande pas de subvention, moi. Je demande juste à continuer à payer mon kilowatt, allez, même 9 centimes. Je le payais 5. OK, allez, 9 centimes. Et Audrey pourra confirmer, on est passé d'une facture de 50 000 kilowatts à 41 000. C'est-à-dire que nous aussi, on a fait des efforts. Et encore, on a d'autres projets. On voudrait passer l'éclairage au LED, etc. On fasse, mais si même la ministre n'a pas la main, même Pierre de Romagne, un type charmant, il m'a dit, est-ce que vous avez regardé le guichet ? Alors, si jamais vous n'y arrivez pas, vous dites à Audrey de nous appeler, on va remplir le dossier avec elle, on va vous aider. C'est sympa, c'est sympa les gars. Bon, mais en fait, vous voulez pas juste débrancher, je crois que c'est le Portugal et l'Espagne qui ont dû le faire. Ils débranchent, en fait. Ils disent, ok, fin de chantier, les gars, on verra après si on y retourne ou pas, mais nous, on a des centrales nucléaires qui nous permettent d'avoir un kilowatt à 15 centimes max, pourquoi on le revendrait 50, en fait ? Oui, mais tu comprends, les Allemands, on est solidaires. Les Allemands, ils se démerdent. Quand ils ont besoin d'acheter des avions de chasse, ils préfèrent les acheter aux Américains. Bon, ben, nous, on n'a qu'à acheter notre... On a déjà gardé notre énergie pour nous. C'est tout. Voilà.
- Speaker #0
La conséquence, c'est que tout ça est facteur d'inflation. Donc l'inflation qui ne s'arrête pas, c'est d'abord le prix de l'énergie. Donc la Banque Centrale Européenne, qui augmente les taux pour casser l'inflation, en fait, elle casse l'économie, mais elle ne casse pas l'inflation, parce que l'inflation, elle continue. Regardez ! Les prix, bon ! Ils vont augmenter ! Comment ils vont faire pour survivre ? Ils vont augmenter les prix.
- Speaker #1
En plein cœur de l'été, Romain Leguaster saura s'il peut sauver son entreprise. Il cherche pour cela l'aide d'un groupe régional et espère qu'il pourra bientôt se concentrer sur le développement de son activité de bûche densifiée, qui fait partie intégrante d'un enjeu jugé majeur par tous les acteurs de notre société, la transition écologique. Ce sont les vrais souverains qui font la nouvelle industrie et la nouvelle agriculture sur leur territoire, et ils se rejoignent pour ne plus lutter isolés et en silence.