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Ma Tirelire

#43 - Les droits musicaux, un actif qui rapporte - William Bailey (Bolero)

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1h02 |06/10/2025
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Description

🎙️ Épisode 43 - Ma Tirelire

Invitée : William Bailey (Bolero)


💡 Thème : Les droits musicaux, un actif qui rapporte

 

De quoi parle-t-on dans cet épisode ?

On parle de musique, de droits d’auteur, de streaming, de catalogues iconiques et d’investisseurs particuliers.


Et de tout ce qu’il faut comprendre pour investir dans un actif méconnu mais ultra‑puissant : les droits musicaux.


Un épisode qui ouvre les portes d’un marché opaque et passionnant, avec un invité qui en a fait sa spécialité et qui a fondé la plateforme Bolero pour le démocratiser.


William Bailey nous partage les coulisses de ce marché, ses exemples concrets, les risques et rendements visés, et l’impact des nouvelles technologies (IA, blockchain, TikTok…) sur la valeur des catalogues.


🧠 Partie 1 – Comprendre les droits musicaux

  • Droits masters (enregistrement) vs droits publishing (composition) : deux univers distincts, deux flux de revenus.

  • Pourquoi chaque "play" sur Spotify, YouTube ou en boîte de nuit génère du cash pour les ayants droit.

  • Un marché déjà financiarisé : plus de 45 milliards $ d’échanges privés et publics.

  • Exemples emblématiques : Michael Jackson (1,2 Md$ de valorisation), Pink Floyd (400 M$), Justin Bieber (180 M$).


📊 Partie 2 – Comment investir concrètement

  • Les solutions existantes : Universal ou Warner en bourse, fonds privés… et désormais Bolero.

  • Obligations perpétuelles adossées à des catalogues : des tickets d’entrée dès 10 € sur le marché public.

  • Rendement visé : autour de 10 % brut par an (10,6 % en 2024).

  • Pourquoi les catalogues sont plus stables que les singles isolés : diversification et cashflows réguliers.

  • Le marché secondaire : possibilité de revendre ses parts, prix déterminé par le dernier trimestre.


💼 Partie 3 – Sources de revenus et tendances

  • 9 sources côté publishing, 4 côté masters : streaming, synchro, radio, concerts, supermarchés, boîtes de nuit…

  • Les "floors" d’écoute : même 10 ou 20 ans après, les morceaux génèrent des revenus récurrents.

  • Les "pics" : TikTok, films, séries, tournées héritage peuvent faire exploser temporairement les rendements.

  • L’impact du streaming : 70 % du CA reversé aux ayants droit ; un modèle qui a sauvé l’industrie musicale.


🎓 Partie 4 – IA, blockchain et avenir du marché

  • Bolero enregistre ses obligations sur la blockchain pour sécuriser la propriété.

  • L’IA va transformer la création et la monétisation des œuvres : nécessité de rémunérer les ayants droit lors de l’entraînement des modèles.

  • Vers des catalogues thématiques (USA Essentials, Afrobeat, années 80…) pour allier rendement et émotion.


🟣 Dans la Tirelire de William ?

William a commencé à investir à 19 ans. Aujourd’hui : PEA, Nasdaq 100, ETF indexés à l’eau, immobilier, 18‑20 % en crypto.
Sur Bolero, il évite d’afficher ses choix pour ne pas influencer la communauté, mais sa conviction est claire : la musique est un actif alternatif d’avenir.


Citation
« La beauté de la musique, c’est qu’elle génère des rendements prévisibles, sans frais d’usure, et qu’à chaque "play", un euro repart vers ses ayants droit. »



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je peux casser mais je te la rends 20 balles.

  • Speaker #1

    Ma maman m'a dit non non mais vas-y économise, économise.

  • Speaker #2

    On ne sait pas exactement combien gagnent les gens, on n'en parle pas trop.

  • Speaker #1

    Je dois prendre en main mon épargne, prendre en main mon argent. De toute façon ça ne rapporte rien et puis je n'ai pas le temps de m'en occuper.

  • Speaker #3

    Vous vous souvenez du bruit que faisaient les pièces que vous glissiez une à une dans votre tirelire quand vous étiez petit ? Sans même le savoir, vous étiez déjà dans une démarche d'investissement, économisé pour pouvoir acheter vos trésors d'enfants. Aujourd'hui, il est peu probable que votre épargne prenne la forme d'un cochon. rose. Il n'est plus question d'aller chez le marchand du coin pour compléter votre collection de cartes ou acheter un paquet de bonbons. Aujourd'hui, on vous parle de plan d'épargne, de private equity, d'assurance vie, d'immobilier, de livret A, PEA, SCPI et d'autres sigles plus ou moins observables. obscures. Parce que je suis convaincu que l'épargne peut être simple, plus proche de notre réalité et en accord avec nos choix du quotidien et de nos convictions et qu'il est possible d'allier performance et sens, je vous propose d'écouter Matir Lire, le podcast qui fait résonner votre argent dans le bon sens. Je suis Alexandre Toussaint et vous écoutez Matir Lire. Toutes les deux semaines, je rencontre des experts qui nous aident à dénicher des idées d'épargne qui nous ressemblent vraiment. Ils nous donnent des conseils simples, clairs, transparents pour enfin passer à l'action. Et à la fin de chaque épisode,

  • Speaker #2

    ces experts nous dévoilent ce qu'ils ont dans leur tirelire. Bonne écoute ! qui je pense est méconnu ou peu connu de beaucoup de personnes et pourtant je pense que tout le monde écoute de la musique parce qu'on va parler de droits musicaux donc c'est ça qui est assez marrant c'est qu'on écoute tous de la musique d'une manière ou d'une autre dans la voiture, à la maison, un peu partout et pourtant je pense qu'on sait pas trop comment ça marche donc je suis très content moi de pouvoir découvrir, de faire découvrir l'envers du décor de ce qu'on a dans nos oreilles donc sur l'investissement sur les droits musicaux et avant de commencer et de rentrer un peu dans le détail est-ce que tu peux un peu présenter ton parcours et surtout comment t'en es arrivé à t'intéresser à ce sujet des droits musicaux écoute avec plaisir effectivement

  • Speaker #1

    c'est un univers fantastique en général quand on comprend comment ça fonctionne on a envie de mettre les mains dedans euh euh Pour ma part, j'ai cofondé Boléro il y a 4 ans et demi maintenant, début 2021. A l'origine, j'étais Product Manager dans la tech, dans l'IA. Et finalement, lorsque l'année 2020 est arrivée avec le Covid, on a tous vécu le confinement. C'était un moment fantastique où, comme pas mal de Français, j'avais un salaire et pas grand-chose à faire. Donc, j'ai commencé à m'intéresser à mes finances personnelles. A cet âge-là, j'avais 23 ans et demi. et en fait j'ai commencé à faire beaucoup de recherches puisque du coup j'avais testé les trucs classiques, assurance vie, PEA, etc. Et je me suis dit, en fait moi j'ai certaines convictions personnelles par rapport à l'économie, par rapport au monde, par rapport à la culture et j'aimerais bien traduire ces convictions-là en investissement. Et étant donné que moi, j'ai vécu dans une famille pas mal drivée par l'art, mon père était photographe, ma mère, directrice artistique, j'ai toujours baigné dans la musique, beaucoup d'amis aussi dans la musique, que ce soit en tant qu'artiste, producteur ou même en tant que salarié dans des labels. Et en fait, au moment du Covid, il y a eu aussi toute cette agitation autour des modèles économiques des artistes. Donc grâce à eux, j'ai pu m'informer et être à leur contact et peut-être parfois aussi leur donner un petit coup de main sur certaines idées que j'avais. pourquoi pas

  • Speaker #2

    pendant le Covid, il y a eu pas mal de mouvements comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que tous les lives annulés, plus de salles de concert, et le streaming qui explose. Donc en fait, aussi peu intuitif que ça puisse paraître, en réalité, grâce au confinement, la musique était beaucoup plus jouée, les volumes d'écoute sur les plateformes de streaming ont explosé. Et donc, je me suis intéressé au sujet, et donc dans cette logique de développement de mes finances personnelles et ce contexte-là, je me suis dit, en fait, j'aimerais bien mettre un peu de capital, quelques billets dans la musique. comment est-ce que je pourrais faire ? et en fait les seules solutions qui existaient c'était investir à travers la bourse dans de l'equity acheter des stocks d'Universal Music des stocks de Warner sinon c'était éventuellement réussir à accéder à certains fonds de private equity qui avaient déjà déjà lancé des véhicules, mais bon, si tu veux, j'avais pas encore le capital qui me permettait de le faire. Et en fait, je me suis dit, quel est le produit dont je rêve ? En fait, le produit dont je rêve, ça serait une espèce de fusion parfaite entre une plateforme d'échange et Spotify à travers laquelle je pourrais constituer un portefeuille qui ressemblerait un peu à mes playlists, ou bien du moins qui traduirait mes convictions que je peux avoir sur la musique. Et donc, j'ai quitté mon job en septembre 2020, je suis parti faire le wagon. qui est un bootcamp au travers duquel on apprend à coder, en accélérer les bases de la méthode et du code. Et lors de cette formation, j'ai rencontré Arthur Hamon, qui est aujourd'hui mon cofondateur et CTO. Et en fait, à la sortie du wagon, on s'est tous les deux associés pour lancer Boléro, puisque moi j'avais cette envie forte de monter ce produit-là. Et Arthur, lui, avait un attachement particulier à la creator economy. Donc on s'est lancé avec une thèse simple, on va essayer de créer une plateforme d'investissement dans la musique, au travers duquel... les particuliers pourraient investir dans des carrières d'artistes.

  • Speaker #2

    Au départ, c'était la musique au sens large, ou vraiment précisément les droits musicaux, parce qu'en fait la musique c'est ça, il n'y a peut-être pas d'autre chose ?

  • Speaker #1

    C'était la musique au sens large. On savait que les droits musicaux c'était, entre guillemets, le pétrole de l'industrie, donc c'était ce qu'il y avait de plus porteur de valeur. Néanmoins, l'idée c'était déjà de tester les comportements. C'est-à-dire qu'au-delà de parler du sous-jacent, c'était de tester les comportements. Est-ce que déjà les créateurs seraient enclins à « financiariser » leur carrière pour pouvoir débloquer des nouveaux leviers de liquidité ? Ce n'était pas évident dès le début. Au départ, on est avec nos bâtons de berger et les artistes vont regarder un peu de travers en disant « mais qu'est-ce que vous racontez ? » On ne va pas financiariser la culture. Et en fait, quand tu creuses, tu vois que la réalité, et ça c'est ce que les gens ne savent pas, c'est qu'aujourd'hui le marché des droits musicaux, sur la base des transactions qui ont été répertoriées, c'est un marché qui pèse plus de 45 milliards de dollars. et qu'il y a déjà énormément de transactions assez confidentielles en private equity qui se déroulent, qui en fait ont déjà financiarisé la musique. Et donc ça, ça nous a poussé du coup à nous spécialiser petit à petit sur les droits musicaux. Ou en fait, si tu veux, le contexte qu'il faut avoir en tête, c'est que passé 2020, à l'ère du digital, à l'ère du streaming, la musique a retrouvé un modèle économique vertueux. C'est une industrie qui fait une croissance à deux chiffres chaque année. et on est sur un... On est sur un écosystème qui se redéfinit puisque, contrairement aux années 80 et 90, les grandes maisons de production, les majors comme on les appelle, donc Universal, Warner, Sony et même maintenant Believe, qui à la base est un distributeur mais qu'on peut considérer comme la nouvelle major, ils ont du mal à loquer l'IP dès le début d'une carrière d'artiste. Donc ils ont du mal à signer un artiste très jeune en faisant en sorte que l'artiste reste... sous leur pavillon toute sa carrière. Donc, il y a une activité d'achat de catalogue qui est beaucoup plus importante qu'avant. Et en face de ça, on a encore plus d'artistes indépendants qui ont à la fois l'usufruit et la nulle propriété de leurs droits musicaux dès le début de leur carrière. Donc, ça a vraiment totalement redistribué les cartes. Et nous, on s'est dit, qu'est-ce qui pourrait se passer si demain, on fait rentrer des millions de particuliers et de professionnels de la finance dans ce marché, tout en... s'assurant qu'on favorise l'indépendance des créateurs. Et donc c'est là, finalement, c'est ça la réalisation de la vision Boléro. C'est à la fois une plateforme et une infrastructure à travers laquelle des ayants droit, donc des auteurs-compositeurs, des éditeurs, des producteurs, vont pouvoir lister, mettre en vente les revenus de leurs droits musicaux afin que des populations de particuliers et de professionnels de la finance qui déploient du capital dans ces droits-là pour aller percevoir du rendement récurrent. En sachant que la beauté de la musique, on aura le temps de revenir sur les sources de revenus et comment la musique génère de l'argent, mais la beauté de la musique, c'est que c'est un actif qui génère des rendements à date fixe, qui sont hyper prédictibles et qui n'est pas palpable, qui n'a pas de frais d'usure, qui n'a pas de frais de gestion.

  • Speaker #2

    Et qui sont à vie aussi ?

  • Speaker #1

    Almost.

  • Speaker #2

    J'ai lu un truc récemment comme quoi Michael Jackson est peut-être le chanteur qui a peut-être le plus gagné d'argent en 2024, parce qu'en fait ça continue. Indéfiniment, alors peut-être qu'il y a une date limite encore plus tard, mais encore aujourd'hui, je ne sais plus, dix ans après, c'est peut-être celui qui gagne le plus sa vie.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant ce que tu dis. En fait, il y a deux choses à avoir en tête, c'est que déjà, la propriété intellectuelle musicale, elle est valide jusqu'à 70 ans après le décès du dernier auteur-compositeur impliqué sur une œuvre. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans le domaine public, en fait, tu as majoritairement des œuvres iconiques de musique classique, mais même des oeuvres qui ont été écrites en post-seconde guerre. Les 30 glorieuses, c'est encore protégé et ça génère encore des cash flows pour les ayants droit. Ce qui est intéressant dans ce que tu dis quand tu prends l'exemple de Michael Jackson, il faut savoir que Michael Jackson, la moitié de son catalogue a été racheté pour 600 millions de dollars en 2024, ce qui valorise son catalogue au total à 1,2 milliard. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent. C'était Sony. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent aujourd'hui qu'il n'en générait à l'époque de la sortie de Thriller, par exemple. Pourquoi ? Là vous allez tout de suite comprendre, ceux qui nous écoutez, toi. A l'époque, tu achetais un CD une fois, ou un vinyle une fois, donc il y avait un seul événement de chiffre d'affaires. Et après, t'écouter la musique en illimité jusqu'à ce que ton support soit raillé. Aujourd'hui, à chaque fois que tu lances une chanson sur une plateforme de streaming, quand tu appuies sur play, en fait, c'est comme si tu louais le morceau. Donc en fait, à chaque fois que t'appuies sur play, ça génère du cash. À chaque écoute. Voilà. Et donc en fait, t'as une génération de chiffre d'affaires qui est récurrente. Et donc, grâce aux playlists, grâce aux algos, et grâce aussi aux tendances culturelles, on pourra parler tout à l'heure de la recession pop, c'est un truc assez intéressant. Bref, grâce à tout cela, maintenant, les musiques, les chansons, les albums ont ce qu'on appelle des flores d'écoute. Donc en fait, même si ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que le morceau est sorti, grâce à l'audience installée et les nouvelles audiences, tu as à peu près le même nombre de streams qui est réalisé tous les mois. Et ça ne baisse pas. Et donc la seule chose qui peut se passer, entre guillemets... C'est des pics de rendement grâce à une traîne TikTok, grâce au placement de la chanson dans un film, dans une série, dans une pub, grâce par exemple à une tournée héritage ou hommage d'un artiste. Je prends l'exemple d'Oasis qui avait annoncé des concerts à Wembley récemment. Quand ils ont annoncé, ils ont fait un SPAC de plus de 80% sur un mois. Donc c'est plein d'événements comme ça. Mais en fait, dans tous les cas, tu vas retomber sur ton floor et tu auras à peu près le même niveau d'écoute tous les mois.

  • Speaker #2

    Il y a plein de trucs hyper intéressants dans tout ce que tu viens de dire, mais si on essayait juste de reprendre la base, le marché de la musique, comment il est structuré, qui sont les acteurs, et qu'est-ce qui gravite autour d'un chanteur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'industrie de la musique, elle est structurée, elle est vaste, dans la chaîne de valeur, il y a beaucoup d'acteurs, si on s'intéresse aux droits musicaux, on va essayer de rester focus sur une seule partie de l'industrie. Donc on va mettre de côté le live et toutes ces choses-là. On va s'intéresser simplement à qui crée les droits et qui les gère. Les personnes qui créent les droits, ce sont toutes les personnes qui sont parties prenantes à la création d'un album ou d'une chanson. Donc de la même manière que quand tu crées une entreprise, tu vas répartir le capital social entre les associés, quand tu crées un album, tu vas répartir les droits musicaux entre les parties prenantes. Donc ce qu'on appelle les droits master, qui protègent l'enregistrement, c'est-à-dire en fait c'est ce que tu entends. Ces droits-là vont revenir au producteur et à l'artiste interprète. Je vais prendre un exemple très populaire. Prenons le cas de Allumer le feu, de Johnny Hallyday. Quand Allumer le feu a été créé, les droits masters d'Allumer le feu sont partis chez Warner et chez Johnny Hallyday. Donc eux, ils se sont partagés...

  • Speaker #2

    Parce que Warner était le producteur.

  • Speaker #1

    Le producteur, exactement, c'était le label. En revanche, si on s'intéresse à l'autre partie des droits musicaux, ça s'appelle les droits publishing, ça protège les paroles et la composition. Donc là, c'est pas ce que tu entends, mais c'est ce que tu peux lire. Ça, ça a été réparti entre l'éditeur et les auteurs-compositeurs. Et dans ces auteurs-compositeurs, en fait, on a Pascal Obispo et Zazie. En fait, c'est Pascal Obispo et Zazie qui ont écrit Allumer le feu, et c'est Johnny qui la chante. Donc les droits master appartiennent à Warner Johnny, tandis que les droits publishing appartiennent aux éditeurs, et à Zazie et à Pascal Obispo. Pourquoi je te décris ce schéma ? Tout simplement pour comprendre que, typiquement, nous, quand on va lister des droits sur Boléro, quand on va faire nos émissions obligataires, On peut très bien, demain, lister les droits d'allumer le feu, mais pas parce qu'on aura signé Warner, pas parce qu'on aura signé la descendance de Johnny Hallyday, mais simplement parce qu'on aura peut-être signé Zazie, peut-être parce qu'on aura fait un deal avec Pascal Obispo. Donc chaque partie prenante dispose de ses droits, en a la jouissance, et peut décider de les revendre quand il veut.

  • Speaker #2

    Et concrètement, ce droit-là, c'est quoi ? C'est comme un contrat ? En fait, c'est un papier qu'on signe en disant, en fait, ça appartient à tel, un tel, un tel, un tel, à date ? Mais chacun peut vendre ensuite à qui il veut derrière ?

  • Speaker #1

    C'est ça, dans le cadre du droit patrimonial. Chaque œuvre dispose d'un droit patrimonial et d'un droit moral. Le droit moral, c'est le droit qui revient à l'auteur en tant que personne physique, donc qui peut décider de la manière dont est exploité son œuvre. Par contre, la partie patrimoniale, c'est simplement un actif. C'est effectivement un bout de papier, c'est un bulletin de dépôt qui dit telle personne a composé telle chanson. Et selon les contrats d'édition qui ont été signés, voici la Côte-Parc qui lui est due.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est enregistré ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est des dépôts qui sont aujourd'hui encadrés par des entités bien connues qu'on appelle les organismes de gestion collective, dont une qui est très connue, c'est l'Assasem. Ça, c'est pour la France. Il faut savoir qu'il y a l'équivalent de l'Assasem dans plusieurs régions du monde, même si on peut être très très fier de l'Assasem et du modèle français, puisqu'on est aujourd'hui là. Enfin, l'Assasem, c'est ce qu'on appelle la pyro. L'OGC le plus performant au monde, mais tu as LASCAP et BMI aux Etats-Unis, puis ARES au UK. Et donc, grosso modo, dès que tu crées un morceau, tu vas envoyer ce bulletin de dépôt à une de ces... qui va faire foi du coup et qui va dire voilà à qui appartient quoi. Donc c'est un peu comme quand tu déposes au greffe tes statuts.

  • Speaker #2

    Mais là imaginons si on prend un exemple toi tu écris une chanson moi je la chante on se met d'accord qu'on fait 50-50 on dépose ce document là, toi après tu peux décider de monter 50% à qui tu veux et après donc j'imagine il y a peut-être un droit de prend sûrement des autres.

  • Speaker #1

    Parfois, il peut y en avoir, mais pas forcément.

  • Speaker #2

    Et une fois que tu as vendu toi une personne, ensuite tu le redéposes, tu refais un dépôt pour dire qu'il y a eu une modification ?

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Pas besoin ? Pas besoin. Tu as en fait ce qu'on appelle... Alors soit tu as des sessions qui sont faites, effectivement. Donc c'est des sessions vraiment de la nue propriété. Soit sinon, il y a ce qu'on appelle les sessions de créance. Donc tu vas tout simplement déléguer le flux de revenus qui émane de ton œuvre vers un nouveau bénéficiaire.

  • Speaker #2

    Ok. Ok, et ensuite justement pour revenir sur ces revenus, j'imagine qu'il y a plusieurs sources de revenus, mais quelles sont les sources de revenus de ces droits-là ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une super question. Donc comme je l'ai expliqué, on a les droits master d'un côté et les droits publishing. Chaque droit génère ses propres sources de revenus. Donc les droits master, l'enregistrement, il y a quatre sources de revenus. Il y a le streaming, les ventes physiques, les téléchargements et ce qu'on appelle la synchronisation. C'est le fait de placer les chansons dans des pubs, des films, des séries. Si on prend les droits publishing, donc là c'est par rapport à la diffusion de l'oeuvre, donc là on va avoir beaucoup plus de sources de revenus, simplement les revenus vont être moins concentrés. Donc typiquement quand on a des droits publishing on va toucher sur effectivement évidemment le streaming mais pour l'exploitation de l'oeuvre, on va toucher pour l'exploitation en radio, dans les supermarchés, dans les boîtes de nuit, café, hôtel, restaurant, la synchronisation également. On va percevoir aussi pour les concerts, donc il faut savoir qu'à chaque fois qu'un concert est donnée. La set list, c'est-à-dire la liste des chansons qui ont été interprétées live et récupérées, et donc il y a un pourcentage du chiffre d'affaires de la billetterie qui est reversé aux ayants droit de ces chansons. Ce qui fait que c'est toujours intéressant, quand tu es investisseur dans les droits musicaux, de déployer du capital dans des chansons qui sont en général interprétées en live, puisque encore plus à notre époque où le live maintenant, ça devient énorme, c'est le... comment dire... La verticale qui est la plus en croissance dans l'industrie musicale, c'est hyper intéressant. Et aujourd'hui, tu as quand même beaucoup d'artistes français qui sont capables de remplir des Stades de France, des Accords Arena et même des Vélodromes. C'est hyper important. Donc voilà, on a 9 sources de revenus d'un côté, 4 de l'autre.

  • Speaker #2

    Et attends, si je prends une des 9, on va prendre une boîte de nuit. C'est-à-dire que dès que je passe une musique en boîte de nuit, je dois payer des droits ? Je suis censé en payer en tout cas ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une anecdote qui surprend souvent les gens. La vérité, c'est que tu ne vas pas aller en boîte de nuit s'il n'y a pas de musique.

  • Speaker #2

    Oui, mais est-ce que...

  • Speaker #1

    Donc en fait, ça paraît logique qu'il y ait une redevance qui soit versée aux ayants droit. Donc en fait, aujourd'hui, tu as deux types d'établissements. Tu as les établissements professionnalisés qui, eux, ont souvent, au niveau des platines, ils vont avoir un petit outil qui s'appelle Recordbox, qui a été développé par Pioneer, et qui, en fait, va détecter à chaque passage de chanson, un peu comme un chasam, va détecter... l'ID universel de la chanson. Donc il faut savoir que chaque chanson a un ID qu'on appelle un ISRC et qui permet d'identifier un enregistrement. Donc il va collecter ça et il va l'envoyer directement à la SSM.

  • Speaker #2

    Tiens, j'ai écouté toutes tes chansons l'an hier soir, celle-là deux fois, celle-là trois fois, donc j'envoie les infos.

  • Speaker #1

    J'envoie les infos et sinon... Avant de payer, on prend juste l'autre exemple. Et puis t'as ceux qui n'ont pas ce boîtier, puisque c'est pas des établissements hyper professionnalisés. Et là, dans ce cas-là, on prend bêtes et méchants, c'est un pourcentage de leur chiffre d'affaires qui est ponctionné par l'ASSM Donc soit ça va varier selon l'affluence de l'établissement et sa taille, mais en général c'est aux alentours de 3%. Et donc ce qu'il faut se dire c'est que quand t'es un établissement qui ne déclare pas exactement les chansons qui ont été jouées, les 3% sont redistribués au prorata des chiffres de marché. Si t'es un établissement qui retourne exactement la liste des chansons jouées, là ça va directement à l'endroit en question. On appelle ça la sonorisation.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu disais dans les neufs, en gros c'est tous les établissements qui reçoivent du public ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est souvent lié au public, exactement.

  • Speaker #2

    Parce que, en gros, si, parce que t'as la radio aussi.

  • Speaker #1

    Mais t'as la radio aussi, t'as le streaming aussi, t'as la YouTube aussi. En fait, c'est vraiment, je pense que le bon moyen de différencier les deux droits et comment sont organisées les sources de revenus, il faut simplement se dire que quand un euro est généré par une chanson que tu écoutes, Il y a 80% qui va au droit master et il y a 20% qui va au publishing. Donc le publishing gagne moins sur le streaming mais a plus de sources de revenus. VS, le master, qui gagne plus sur le streaming mais qui a moins de sources de revenus.

  • Speaker #2

    Ok. Il n'y avait pas un truc... Pour être redevable de ces droits là, il faut que tu aies écouté la musique une minute minimum. 30 secondes. 30 secondes ? Ok. Ou si tu veux l'utiliser dans un montage vidéo, tu peux si ça dure moins de 30 secondes aussi ?

  • Speaker #1

    28 secondes.

  • Speaker #2

    28 secondes,

  • Speaker #1

    ouais ? Ok. Ça c'est des petits... règles inhérentes à l'industrie qui sont amusantes.

  • Speaker #2

    Sauf si du coup tu décides d'acheter du coup ce droit là pour pouvoir mettre la chanson en entier quoi.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas parce que tu détiens le droit patrimonial que tu as le droit de l'exploiter comme tu veux. Il faut quand même l'accord de l'ensemble des ayants droit.

  • Speaker #2

    Ah ouais ? Ok.

  • Speaker #1

    Donc typiquement, je te donne un exemple tout simple. Aujourd'hui sur Boléro, on a mis sur le marché plus de 3500 morceaux. Ça nous arrive tous les mois de recevoir des demandes de boîtes de production audiovisuelle qui veulent mettre les chansons dans des séries Netflix, dans des documentaires pour France TV, etc. Tous les ayants droit doivent dire oui. Si un ayant droit n'a pas dit oui, le producteur n'a pas le droit d'exploiter.

  • Speaker #2

    Ok, et je reviens juste sur la partie streaming aussi, ça c'est, du coup c'est les plateformes, c'est les plateformes elles-mêmes qui achètent les droits ?

  • Speaker #1

    Non, elles achètent pas les droits, elles ont en fait...

  • Speaker #2

    Elles mettent à dispo l'outil ?

  • Speaker #1

    En fait, pour une bonne manière de l'expliquer, c'est de se rappeler de l'ancien modèle, donc à l'époque, tu sortais un album, il fallait qu'il soit posé sur un CD, et le CD il allait dans les bacs du Leclerc, concrètement. Aujourd'hui, tu as à peu près la même chose. C'est ce qu'on appelle des distributeurs. C'est des entreprises comme Believe, dont la mission, c'est d'aller mettre tes chansons dans les bacs du lieu clair, mais en 2025. Ça veut dire sur toutes les plateformes de streaming, peu importe la géographie, sur YouTube, etc. Du coup, Spotify ne paye pas pour pouvoir diffuser ta musique. Pas du tout. Au contraire. Par contre, ce qu'ils font, c'est qu'ils reversent 70% du chiffre d'affaires qu'ils font, enfin du volume d'affaires qu'ils font, aux ayants droit. donc sur tous les prix des abonnements qui sont facturés et sur le prix aussi de toutes les pubs qui sont diffusées parce que tous les revenus il y a 70% qui partent aux ayants droit et 30%

  • Speaker #2

    qui sont conservés par la plateforme de streaming et aux ayants droit ils font ça comment ?

  • Speaker #1

    rata du nombre des coûts tout de passer un peu tout le débat qui a dans l'industrie où en fait il y en a qui s'en plaignent il y en a qui sont contents aujourd'hui on est sur un pro rata des coûts donc qui n'est pas un modèle qu'on appelle artistes enfin user centric en grosso modo aujourd'hui si tu n'as pas écouté Drake de l'année et que tu n'aimes pas Drake sache qu'il y a une grande partie de l'argent de ton abonnement qui va avec parce que Drake en termes de proportion d'écoute sur le volume total c'est énormément de parts de marché donc justement l'industrie réfléchit à un nouveau modèle qui serait un peu plus vertueux où en fait l'argent va aux ayants droit dont tu as consommé la musique mais c'est pas du tout un modèle qui... Deezer encore une fois une exception française été la première plateforme à mettre ça en place. On peut les féliciter pour ça. Mais par exemple Spotify aujourd'hui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #2

    Ils sont quand même assez vertueux puisqu'ils reversent quand même une partie.

  • Speaker #1

    Une part majoritaire.

  • Speaker #2

    C'est une grosse partie.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'ils sont rentables que depuis l'année dernière.

  • Speaker #2

    Mais au moins, ça fait vivre aussi tout l'écosystème. Donc ils sont forcément bien accueillis. Même s'il y a peut-être des choses, comme tu dis, affinées, que tout n'est pas parfait en tout cas. Mais tu as l'esprit de reverser 70%, c'est quand même énorme.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, moi je le dis avec beaucoup d'aplomb, le streaming a sauvé l'industrie Donc il y en a qui s'en plaignent mais la vérité c'est qu'il n'y avait pas de streaming. On serait tous sur la moyeur et je ne sais quel site de piratage et on ne paierait pas les chances.

  • Speaker #2

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #2

    Et les chanteurs on va dire, les chanteurs qui sont très... bankable en ce moment français est-ce que c'est des surprises des mecs qui sortent un peu de nulle part et ça marche on sait pas trop pourquoi ou c'est des petites pépites où on sait que ils ont été captés très vite par des mecs qui ont l'oeil et pour eux il n'y a pas de surprise c'est

  • Speaker #1

    une super question ça fait référence au métier de A&R A&R A et R qui signifie artiste and repertoire qui est un peu le métier sexy de la musique Merci. ton métier c'est de repérer des pépites et de signer des nouveaux talents et de créer des catalogues et en fait aujourd'hui le métier de A&R il est assez bousculé parce qu'il est majoritairement drivé par la data avant quand t'étais A&R dans les années 80 c'est que concrètement t'allais faire toutes les petites salles de spectacle d'une ville, dans tous les studios et c'était ton pif et ce que tu vois comme dans tout, comme dans le foot et maintenant c'est la data après il y a toujours des leviers intéressants il y a un truc que j'ai trouvé assez sympa c'était... C'était le gros succès qu'a connu Pierre Garnier l'année dernière en France. C'est un artiste interprète qui est issu de la Star Academy, qui est un format télévisuel qui a été remis au goût du jour. Et ce qui était assez amusant, c'est que le pari, c'était de refaire... de la musique commerciale avec de la variété française. Donc de la pop française pure et dure, réussir à la remettre tout en haut des classements, et ils ont réussi à le faire. Mais donc tu vois, il y avait un levier derrière, c'était l'Astra Academy. Donc data, et en réalité, relation artiste-fan, aujourd'hui c'est ce qui détermine tout. Plus un artiste a une communauté engagée, plus il a des chances de réussir.

  • Speaker #2

    C'est un indicateur énorme. Ça reste de la data, ça reste des chiffres, mais... On sait que si effectivement il fait un concert et autre, qu'il est une grosse communauté, les gens vont se déplacer. Donc ça fait partie de...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, t'as quand même aussi la partie éditoriale, l'appréciation de l'oeuvre en tant que telle, de l'art musical, qui est de te dire bon bah, est-ce que ce répertoire de chansons, ce catalogue, il a un potentiel pour générer des reprises, pour être réinterprété, pour être placé dans des films, des pubs, enfin, il y a aussi toute une appréciation. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, quand nous on crée un pont entre culture et finance, On a quand même une approche assez élitiste, c'est-à-dire que malheureusement je ne vais pas proposer à mes clients finaux d'investir dans des artistes en développement ou des artistes émergents parce qu'il y a trop d'incertitudes. Et ils ne viennent pas sur Boléro pour ça. Quand ils viennent sur Boléro, c'est pas génial.

  • Speaker #2

    Ils commencent peut-être par prendre pas trop de risques avec des titres qui marchent déjà.

  • Speaker #1

    Pour le moment, oui.

  • Speaker #2

    Dans un an, deux ans, trois ans, avec un peu plus d'éducation et de recul, ils voudront prendre peut-être un peu plus de risques.

  • Speaker #1

    Ouais peut-être, après ça restera je pense une partie minoritaire de la population d'investisseurs de Boléro, aujourd'hui on a un peu plus de 20 000 clients et je pense pas qu'il y en ait beaucoup qui veuillent investir dans les artistes en développement tellement c'est incertain. Et nous on aime bien dire, pour comparer, quand tu arrives sur Boléro, nous on te permet d'investir dans le CAC 40 de la musique. On va pas te proposer d'investir dans les start-up de la musique parce qu'on sait que les artistes émergents, même si l'art est appréciable... T'en as quand même 9 sur 10 qui vont pas trouver leur public. Ouais,

  • Speaker #2

    quand même.

  • Speaker #1

    Donc t'en as 1 sur 10 qui scale, comme une boîte, qui devient un artiste établi. T'en as 9 sur 10 qui trouvent pas leur public et qui généreront toujours des écoutes. Ça va pas partir au tapis. Mais il y aura jamais une renta, un rendement qui sera intéressant, puisque la musique ça reste un actif alternatif. Et donc quand tu fais de la diversification de portefeuille et que tu te diriges vers un actif alternatif, t'as envie d'avoir un rendement qui est intéressant, t'as pas envie d'avoir du 3 ou 4% par an.

  • Speaker #2

    Juste avant qu'on rentre un peu dans ce côté un peu plus investissement, est-ce que tu as quelques chiffres ou quelques exemples d'artistes pour savoir combien ça génère de gains sur ces droits musicaux en moyenne ou quelques exemples ? Oui bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors je vais prendre deux exemples. Je vais prendre les transactions les plus notables qu'il y a eu dernièrement. J'ai parlé de Michael Jackson. Une transaction notable c'était en décembre 2024, le catalogue de Pink Floyd a été racheté pour 400 millions de dollars. C'est un catalogue qui génère à peu près 50 millions de dollars par an. Donc on est sur un multiple à 8. Transaction relativement basse parce qu'elle a été faite en famille, elle a été gérée par Sony, sans rentrer dans les détails musicaux, mais David Gilmour était en embrouille avec les autres membres du groupe. Du coup, cette transaction notable, on est sur un multiple de 8. Il y a d'autres transactions sur des artistes plus jeunes, moins legacy, comme on dit, comme Justin Bieber, on est sur du 180 millions de dollars. Alors qu'au moment où il fait la transaction, il a 29 ans, donc il a quand même toute sa vie devant lui pour continuer à créer du catalogue. En France, on n'est pas sur des niveaux aussi élevés, tout simplement parce que la langue française s'exporte moins bien. Donc on est plutôt sur des grosses transactions entre 50 et 100 millions. Donc ça, c'est les chiffres du marché. Nous, derrière, ce qui se traduit en investissement, on est toujours sur un rendement visé autour des 10%. En 2024, on a versé du 10,6% brut annuel. à nos clients finaux. Quand on sélectionne des catalogues, on va toujours sélectionner des catalogues qui ont un rendement initial compris entre 7,5% et 20% par an. Pourquoi est-ce qu'il y a un tel écart ? C'est aussi parce que le rendement est variable. Tu peux avoir un catalogue qui une année te génère 12%, l'année suivante 8%. Donc c'est aussi là où notre savoir-faire rentre en jeu, c'est qu'on a créé un modèle en interne propriétaire qui permet de projeter les consommations futures de ces catalogues pour avoir une idée. à quelques pourcentages près de précision du niveau de stream et de rendement qu'il y aura dans 5 ans ou 10 ans.

  • Speaker #2

    Parce que tu parlais d'obligation, c'est ça, du coup, tu es à taux variable, en fonction de la réalité de ce qui est vendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. En fait, tu es directement exposé aux performances commerciales du morceau.

  • Speaker #2

    Et c'est vous, Boléro, qui achetez les titres ?

  • Speaker #0

    Il vient une structure et ensuite vous faites une émission obligataire pour les proposer aux investisseurs ?

  • Speaker #1

    C'est ça, donc soit les sociétés des artistes avec qui nous travaillons réunissent les conditions pour faire une émission obligataire, et dans ce cas-là c'est eux qui le font, soit sinon c'est nous qui rachetons avec notre filiale. pour pouvoir après effectivement mettre les obligations sur le marché et donc on a démocratisé le modèle en proposant des une obligation par catalogue donc tu peux avoir un catalogue qui fait 150 titres comme d'autres qui font mille titres et là maintenant on a aussi une nouvelle logique de portefeuille, donc maintenant on fait des émissions obligataires qui portent sur plusieurs catalogues ok,

  • Speaker #0

    et attendez juste le marché pour ce qu'on appelle aussi du marché français est-ce que c'est un petit marché en termes de musique parce que là t'as pas donné quelques exemples mais aucun, bon si il y a Johnny Lydé mais à part lui c'est quoi les exemples de la taille des artistes français enfin du marché français par rapport à l'Europe ou au monde ?

  • Speaker #1

    C'est une super question dis-toi qu'il y a des charts qui sont sortis d'ailleurs à ce sujet récemment je ne sais pas les chiffres exactement mais grosso modo la France est classée entre le 12e et le 15e territoire qui génère le plus d'argent en taille de marché entre 12 et 15 on n'est même pas dans le top 10 alors que l'Allemagne est dans le top 5 en fait tout dépend du taux d'abonnement aussi il faut savoir qu'il n'y a que même pas 30% des français qui payent un abonnement à une plateforme de streaming donc c'est rien comparé à la masse qu'on est et au niveau de vie qu'on a donc dans les top pays aujourd'hui en termes de chiffre d'affaires le Brésil et le Mexique sont dans le top 4 c'est devenu des pays et puis même l'espagnol la langue hispanique elle est devenue prépondérante dans la culture et on a de plus en plus de pays aussi émergents qui rentrent dans le haut de ce classement comme l'Inde comme le...

  • Speaker #0

    tu vois l'Inde par exemple c'est écouté très localement du coup c'est pas très international c'est juste que le Zulatay est un grand pays donc forcément un artiste indien

  • Speaker #1

    peut être écouté par plein plein d'indiens alors t'as ça mais en plus de ça ils découvrent des catalogues que nous on connait depuis des années et c'est ça aussi qui génère enfin qui fait que tu as des catalogues qui génèrent plus d'argent aujourd'hui c'est qu'en fait l'Inde aujourd'hui si ça se trouve ils découvrent des catalogues que toi tu écoutais déjà depuis que t'as 10 ans et

  • Speaker #0

    eux ils vont le découvrir maintenant ça va aller hyper vite hyper fort t'as aussi dans ce sens là où t'as un artiste qui débarque en gros dans ce pays là exactement qui n'est pas forcément indien exactement

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, non, non, donc on dépend. pas partie du top par contre on fait partie du top d'un point de vue production c'est à dire que je disais que la langue française exporte mal parce que je disais enfin quand je dis ça j'entends la langue française n'est pas parlé par beaucoup de monde au delà de l'afrique et du maghreb donc typiquement c'est très compliqué pour un français d'avoir du succès en amérique du nord je regarde d'ailleurs dans les dans les artistes français qui ont eu beaucoup de succès à l'export c'est c'est souvent des artistes qui chantent pas. C'est David Guetta, c'est Justice, c'est DJ Snake, c'est des artistes, en fait c'est des producteurs de musique électronique. Il y a eu Christine and the Queens qui a eu pas mal de succès aussi, mais parce qu'il y a eu un travail gigantesque qui a été fait par son label.

  • Speaker #0

    Elle a un anglais aussi.

  • Speaker #1

    Et en plus elle chante en franglais. Mais donc voilà, alors que typiquement un artiste qui chante en anglais, qu'il vienne du UK, du Nigeria ou d'Amérique du Nord, il va très facilement s'exporter en Asie. Et pareil, si tu regardes la Corée du Sud, ils ont ce genre musical complètement stratosphérique qui s'appelle la K-pop, qui aujourd'hui a été un raz-de-marée sur le monde entier et maintenant les stars de K-pop arrivent à remplir des stades même en Europe et en Amérique du Nord. Bon bah ils sont coréens, ils chantent pas trop en coréen, il y en a un peu mais en réalité chaque titre de chanson est en anglais donc voilà donc c'est aussi une question de langue et d'adoption de la langue

  • Speaker #0

    Oui donc c'est à dire que t'as quand même plus de chances de gagner de l'argent en tout cas

  • Speaker #1

    d'être plus reconnu si t'es français de chanter quand même en anglais au moins quelques-unes je te donne un exemple l'artiste française qui s'exporte le mieux à l'international c'est Ayana Camorra je sais pas si t'as eu l'occasion de voyager et de l'entendre mais moi ça m'est déjà arrivé trois fois et j'étais agréablement surpris je me disais, je me souviens, que ce soit au Middle East ou même en Indonésie, tu te retrouves dans des restos et t'entends Pookie ou Jaja donc tu te dis c'est fou et typiquement, à titre d'exemple, nous on a listé on a travaillé avec l'éditeur qui possédait dans son catalogue Pookie de Aya aujourd'hui Pookie c'est des chiffres stratosphériques parce que ça s'exporte super bien, donc après tu vas avoir des petites singularités noyées dans des catalogues qui s'exportent très bien Merci.

  • Speaker #0

    et pas forcément rationnel mais c'est ça aussi qui fait la beauté du monde artistique c'est quand il y a quelque chose qui ne s'explique pas qui cartonne exactement et parfois tu vois nous on aime bien dire dans un de nos principes on dit tout le temps culture is capital et creators come first on

  • Speaker #1

    a quand même aussi une approche où même si on fait ce pont entre culture et finance On a besoin d'avoir de la projection, besoin de mitiger le risque pour protéger les intérêts du client final. Il y a quand même aussi parfois une part de nous où on se dit, ça sent bon, ça c'est un artiste, ça sent bon, parce qu'il est dans le style musical, que ce style musical devient de plus en plus prépondérant, sur la scène londonienne. Après c'est des expertises de marché, c'est des expertises éditoriales qui sont propres à l'art. que ce soit du cinéma, de la musique ou de l'art contemporain.

  • Speaker #0

    Et si on rentre un peu sur le sujet un peu plus technique sur le fonctionnement, on en a un peu parlé, du coup, vous achetez les droits ou celui qui a les droits permet de faire une émission obligataire et ensuite vous coupez ça en parts, du coup, c'est quoi le minimum pour investir ?

  • Speaker #1

    Écoute, grosso modo, on a deux phases de vente de ces obligations. Il y a une phase de vente privée où là, c'est proposé en exclusivité vidéo. Et à la première pour nos partenaires, donc gestion de patrimoine, famille, office, bref professionnel de la finance. En général là on va vendre aux alentours de 80% de chaque émission obligataire. Et après on conserve 15 à 20% de cette émission pour les particuliers, pour le marché public. Et donc là l'investisseur final peut directement aller acheter ses obligations à travers la plateforme boleromusic.com. Donc il se crée un compte, il fait son kawaii-shi, il dépose de l'argent. Et là il peut aller acheter ses obligations et il... Il retrouvera également un marché secondaire sous forme de tableau d'affichage où il peut créer des ordres de vente avec ses obligations le jour où il veut sortir. Puisque la particularité des obligations qu'on crée, c'est qu'au-delà d'être traçante, c'est-à-dire à tout variable, ce sont des obligations perpétuelles. Donc elles n'ont pas de date de maturité. Contrairement à des obligations comme on peut voir dans l'immobilier par exemple, où tu sais qu'au bout de X années t'es remboursé, là pour le coup t'as pas de date de remboursement. Donc tu dois céder ton titre sur le secondaire. Et le remboursement qui peut arriver, c'est si effectivement ce titre, en tout cas si l'ensemble du catalogue est revendu sur le marché, ou si l'émetteur originel, donc l'artiste, décide d'activer sa clause de rachat et donc de racheter l'ensemble des droits qui avaient été listés.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, il y a quoi ? Il y a un prix qui est déterminé ?

  • Speaker #1

    Il y a un prix qui est déterminé.

  • Speaker #0

    Il y a une méthode de calcul qui est déterminée ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le prix moyen pondéré sur le marché secondaire qui a été constaté sur le dernier trimestre. Donc on prend 90 jours et on regarde le prix moyen pondéré. et pour protéger les investisseurs finaux. le prix d'exercice ne peut être inférieur à la valeur nominale moins les coupons.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est assez clair.

  • Speaker #1

    Donc worst case scenario, tu ressors flat.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ok, et donc sur le ticket d'entrée, ça dépend des catalogues ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pardon, je t'ai pas répondu. Le ticket d'entrée, en vente privée en général, c'est aux alentours de 10 000 euros. Et sur le marché public, c'est 10 euros.

  • Speaker #0

    C'est 10 euros, ok. Ok, et donc là, j'imagine que tu as toutes les infos projet par projet sur quel est le catalogue, avec une analyse, un détail,

  • Speaker #1

    etc. Tu as la composition du catalogue, tu sais exactement quelles chansons il y a dedans, on crée même des petites playlists. Et on a des clients qui sont assez amusants, qui aujourd'hui ne streament plus que leur portfolio en fait. Ils font des playlists avec leur portfolio. Et tu peux consulter tout l'historique de revenus. Donc tu peux te rendre compte aussi de l'ancienneté du catalogue, de ce que ça a généré dans le passé. Tu vas aussi pouvoir accéder à toute la documentation légale, donc termes and conditions des obligations, les CGU, enfin bref, toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu ne peux jamais financer un titre ? C'est forcément un catalogue ?

  • Speaker #1

    Alors on l'a fait par le passé, on a créé un format, parce que là tout ce dont on parle depuis tout à l'heure, c'est un format qu'on a appelé Catalogue Shares, qui te permet de t'exposer à des centaines ou des milliers de chansons avec un seul actif. Au début de notre aventure, on avait créé ce qu'on a appelé des Song Shares. qui eux te permettaient de t'exposer à une chanson, une oeuvre en particulier. On le fait de moins en moins tout simplement parce que c'est très rare d'avoir des chansons qui valent suffisamment d'argent pour que le modèle soit rentable. Parce qu'en fait une chanson ça peut valoir entre 2000 euros et 500 000 euros ou un million pour les gros hits. Donc ça peut arriver mais c'est que dans le cas où l'artiste a la structure juridique qui lui permet d'émettre. Mais quand c'est nous qui y mettons, là dans ce cas là on est plutôt sur des catalogues.

  • Speaker #0

    Et un catalogue moyen sur la plateforme c'est combien en collecte ?

  • Speaker #1

    Super question, je me pose une colle. Là dernièrement en moyenne on a fait des catalogues entre 850 000 et 900 000 euros, le catalogue. On a des catalogues qui peuvent valoir 5 millions, 6 millions, 7 millions, t'en as d'autres qui vont valoir 400 000 euros, en fait ça va vraiment dépendre. Tu vois tout à l'heure quand on parlait des transactions notables, quand tu sais qu'un Pink Floyd ça vaut 400 millions de dollars, tu peux avoir des catalogues qui valent aussi cher. Tout l'enjeu c'est de correctement valoriser, et puis après il ne faut pas oublier que nous, étant donné qu'on a un modèle spécifique qui favorise l'indépendance des créateurs, on a la capacité à aller chercher des valos plus... pour générer un meilleur rendement. Donc on n'est pas tellement obsédé par le volume, on est plutôt obsédé par le rendement. C'est vraiment ça qui est l'indicateur clé de toute l'expérience Boléro, que ce soit en interne ou sur la plateforme en ligne.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce qu'on arrive à vous proposer à vous, ou comment est-ce que vous arrivez vous à trouver ces meilleurs dossiers ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà on est bien entouré, donc il faut savoir que sur nos 4 ans et demi d'existence, on a On a levé des fonds deux fois. Au capital, on a des personnalités importantes de l'industrie. On a des artistes connus comme Petit Biscuit, Rilès, Le Motif. On a des execs de l'industrie musicale. Et on a aussi un département musique en interne qui est composé d'anciens execs de l'industrie, donc anciens managers d'artistes, anciens employés de labels qui ont aussi ce réseau et cette expertise pour aller chercher des catalogues de qualité. Après, c'est du réseau, c'est du savoir-faire. Il faut aussi savoir que je pense que de la même manière qu'un immeuble, ça ne se vend pas du jour au lendemain, des catalogues ne se vendent pas du jour au lendemain. Donc souvent, c'est aussi des relations que tu crées tôt qui portent leurs fruits à long terme.

  • Speaker #0

    Ok. Je reviens juste aussi, avant que j'oublie, j'ai une question sur le marché secondaire. C'est du gré à gré assez simple. Tu as acheté 10 000 euros il y a 5 ans, tu estimes que ça vaut 12. Si un acheteur a 12, tu vends 12.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a un système d'enchères ou d'offres ? où tu fixes ton prix.

  • Speaker #1

    En face, il y a des ordres d'achat. Tu vas voir des clients qui font leurs offres avec un prix qu'ils ont fixé pour un nombre de parts équivalent. Et toi, tu décides de vendre au prix que tu veux. Après, il faut que l'offre et la demande se rencontrent. Globalement, le marché secondaire fonctionne de manière très simple. Quand tu crées tes ordres d'achat ou tes ordres de vente, on te montre le rendement équivalent. Plus tu es aux alentours des 10%, plus c'est liquide. Plus tu t'éloignes des 10%, moins c'est liquide.

  • Speaker #0

    Et ça représente beaucoup de transactions ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est peu, en réalité. Et c'est plutôt contre notre volonté, c'est que la majorité de nos clients investissent à long terme. Tu vois aujourd'hui on fait 8 à 10% de notre volume sur le secondaire, ce qui est vraiment minoritaire, et c'est dû au fait que, oui, la majorité de nos clients, soit ils ont un horizon d'investissement à 5 ans, 6 ans, 7 ans, soit sinon ils ont carrément un objectif de rentre perpétuel. En fait, vu que c'est cool, parce que ça génère pas de frais, il n'y a pas de frais d'usure. En fait c'est du invest and forget, je vais mettre 5% 6% de mon patrimoine là dedans et ça me crée une rente perpétuelle.

  • Speaker #0

    Et même si les performances passées ne présagent pas des performances futures...

  • Speaker #1

    Investir compte-t-on des risques ?

  • Speaker #0

    Tu dis le rendement moyen constaté en tout cas c'est entre 10 et 10,8 c'est ça ?

  • Speaker #1

    10,6% donc c'est du net de frais mais avant impôts et en général c'est la flat tax qui s'applique dépendamment de si tu veux investir en tant que personne morale ou personne physique.

  • Speaker #0

    Et vous justement, tu mentionnes les frais, c'est quoi le modèle ?

  • Speaker #1

    Alors nous on prend une commission sur la recette de l'artiste à la mission, on prend une mini commission de traitement sur le secondaire qui va être aux alentours de 2,5%, et on va garder 3% aussi de toutes les royalties qu'on collecte. Parce qu'en fait aujourd'hui on fournit un travail de sourcing et on fournit aussi un travail de servicing. Donc on va aller faire ce travail de collecte auprès de toutes les entités pour remonter le flux. On va garder 3% de ce qu'on collecte. Et le point important aussi qu'on n'a pas précisé, c'est la fréquence des rendements. Et ça me fait penser à ça quand je parle de la collecte. Aujourd'hui, les catalogues français génèrent en général tous les trimestres à date fixe. 11 janvier, 11 avril, 11 juillet, 11 octobre. Tandis que les catalogues internationaux, c'est tous les semestres.

  • Speaker #0

    Ok. Donc là, vous, les coupons, c'est tous les trimestres ? C'est ça. Ok. Et sur la performance, la plus-value à terme ? c'est soit que le secondaire où tu te fais ta plus-value tout seul de ton côté, soit l'artiste rachète ou soit tu vends ton ôté droit, et dans ce cas-là tu partages la perf au prorata aussi. Si l'artiste rachète dans 10 ans et il y a X de plus-value, elle est partagée de manière assez...

  • Speaker #1

    Au prorata de ta part.

  • Speaker #0

    Si tu as 10%

  • Speaker #1

    de l'actif, tu vas prendre 10%

  • Speaker #0

    de la performance. Et là-dessus vous ne prenez pas de fizz sur la performance ?

  • Speaker #1

    Non, là encore une fois on serait muni, si c'est l'artiste qui déclenche sa clause de rachat, on serait muni auprès de l'artiste.

  • Speaker #0

    Ok, et ensuite, donc tu disais flat tax pour une grande partie, tu peux mettre ça dans ton PEA, PME ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore. Non ? Pas encore.

  • Speaker #0

    Parce que quoi ? Parce que c'est à ton variable justement ?

  • Speaker #1

    Non, tout simplement parce que ça ne génère pas d'easing pour le moment. Donc on n'est pas une société de gestion, on ne gère pas un fonds, on a une ESA qui fait de l'émission obligataire, mais on est en train de travailler sur celui-là.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pour le moment c'est de la détention en direct.

  • Speaker #0

    Et personne morale ?

  • Speaker #1

    Personne morale ou personne physique ?

  • Speaker #0

    Personne morale et pas aussi, ok. Ok, ça c'est clair. Je voulais faire aussi un petit focus sur la partie IA, blockchain et tous les nouveaux outils qui arrivent. Parce que je ne voulais pas te la poser tout au début, même si j'avais envie. Mais quand tu me disais qu'on enregistrait un contrat, j'ai tout de suite forcément pensé blockchain pour sécuriser, tracer et peut-être rassurer encore davantage. Est-ce que c'est une direction que va forcément prendre les droits musicaux d'être enregistré sur la blockchain ?

  • Speaker #1

    C'est surtout qu'on le fait depuis le début. C'est une de nos particularités. parle pas volontairement parce que c'est quelque chose qu'on est on essaye d'abstraire complètement faut savoir qu'aujourd'hui on a un peu moins de 20% de nos clients qui utilisent boléro avec des wallets externe et qui utilisent de la crypto donc on a vraiment une part majoritaire de nos clients qui utilisent des euros et qui savent même pas qu'il ya de la blocs chaîne mais effectivement nous on utilise la blocs chaîne comme registre donc ça veut dire que chaque actif chaque obligation est enregistrée sur la blocs chaîne ce qui signifie que même si demain boléro disparaît tu es toujours propriétaire de ton actif ouais

  • Speaker #0

    mais le contrat en lui même que tu as envoyé à la SACEM, lui il n'est pas dans la blockchain celui-là non, pas pour le moment et ça c'est quelque chose qui va évoluer,

  • Speaker #1

    qui évolue ou bah écoute la SACEM a fait un super boulot, ils ont sorti un outil qui permet justement aux créateurs de déposer sur la blockchain leurs oeuvres mais je n'ai pas les chiffres d'usage ils l'ont sorti il y a un an et demi donc voilà, là j'ai pas les chiffres d'usage pour le moment mais ce qui est sûr c'est que la blockchain va être un outil hyper important et ça me permet de faire la transition encore plus avec la recrudescence de l'IA puisque Parce que, étant donné que maintenant tu peux générer des chansons en 2-3 promptes, ça va être de plus en plus compliqué de différencier ce qui est vrai de ce qui est faux, et surtout de lier des œuvres créées en IA avec des enregistrements qui ont été générés par l'IA, de les relier à des œuvres qui avaient déjà été déposées. Mais nous, c'est notre thèse aussi. On pense que ce qui est très intéressant... Alors ça c'est un truc qu'il faut savoir, si vous êtes très curieux je vous invite à aller voir l'étude annuelle de Goldman Sachs qui s'appelle Music in the Air, donc chaque année Goldman Sachs fait ses prévisions pour l'industrie musicale. Sur l'édition 2024, il projette une croissance à plus de 50% d'ici 2035. Pourquoi cela ? Parce que c'est de plus en plus facile de créer de la musique et d'en déployer, il y a de plus en plus de live. Mais surtout, nous, notre thèse, ce qu'on trouve intéressant, c'est qu'on est persuadé que toutes les œuvres iconiques sorties entre 1950 et 2030... vont être des œuvres qui vont, de manière radicale, servir à entraîner l'IA pour générer des morceaux futurs. Et de la même manière que quand tu passes de la musique en boîte de nuit ou à un concert, tu dois rémunérer les ayants droit, ça sera pareil pour l'IA. Tu veux générer des chansons avec un software d'IA, pas de souci. Mais dans ce cas-là, il faut rémunérer les ayants droit. Donc en ce moment même, il y a des négociations qui se tiennent pour savoir comment ces flux vont s'organiser. Mais donc pour nous, blockchain et IA fonctionnent très bien ensemble sur un cas aussi particulier, un cas aussi niche. et l'IA est plutôt un facteur de croissance pour la musique en général et une IA qui écrirait une chanson et ensuite qui la chanterait serait considérée comme un artiste ? alors l'enregistrement oui tu pourrais le déposer ça t'appartient tu peux avoir une IA qui est ton nom de scène, ton nom d'artiste etc. en revanche tu ne pourras pas te déposer l'oeuvre. Tu ne pourras pas déposer la partie publishing parce que tu n'as pas composé les paroles, tu n'as pas composé la partition.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc par exemple, tu pourras prendre ton fichier mp3 que l'IA t'a généré, tu pourras le mettre sur Spotify si t'as envie. Il y a des gens qui vont l'écouter, donc tu vas peut-être gagner de l'argent sur cette partie-là des droits. Par contre, tu n'auras pas de droit d'auteur au sens propre du terme parce que... de base l'IA a été entraînée sur des droits d'auteur déjà existants et comment ça se contrôle ça ? c'est ce qui est en train de se négocier en ce moment je pense que c'est déjà en cours mais ça va forcément arriver de plus en plus il y a déjà des logiciels qui te permettent de détecter mais il n'y a pas encore de standard qui est en place et nous on suit ça avec une grande attention et d'ailleurs de manière générale c'est assez cool, on avait un peu de temps devant nous donc on a pu parler de pas mal de choses et encore. encore tellement d'anecdotes à partager et l'industrie musicale cache tellement de secrets passionnants, on passe aussi beaucoup de temps nous à décrypter toutes ces choses là donc à travers nos réseaux sociaux, à travers des contenus vidéos même sur Youtube, on explique tout ça.

  • Speaker #0

    C'est aussi tout l'intérêt, moi ce que j'aime bien évidemment dans les finances perso et ce type de plateforme qui se crée c'est que ça ça ouvre un marché ça fait, alors il faut faire de la pédagogie, il faut expliquer mais ça permet aux gens de découvrir un univers qui est quand même assez opaque, assez fermé sur le papier mais qui s'ouvre en particulier grâce à des plateformes comme vous. Donc c'est ça qui est justement, au-delà de leur permettre d'investir, c'est leur permettre de faire découvrir un univers qu'ils ne connaissent pas. Et justement, si on se met dans la peau de quelqu'un qui... Tu veux démarrer l'investissement dans cet univers-là, c'est quoi les petits tips, les réflexes à avoir ou les erreurs à éviter pour quelqu'un qui vraiment démarre de zéro ?

  • Speaker #1

    Écoute, alors avant toute chose, ceci n'est pas un conseil en investissement, mais grosso modo, quelqu'un qui débute, il faut déjà comprendre la classe d'actifs, donc aller voir un maximum de catalogues, comprendre de quoi ils sont composés. comment les flux de revenus fonctionnent, donc bien avoir en tête les flux de revenus en fonction de chaque droit, droit master, droit publishing. Et puis après, il faut se laisser porter en fonction de ses objectifs. Donc soit on a un objectif purement financier, dans ce cas-là, moi je conseillerais de simplement être vigilant sur les taux de rendement, donc se laisser guider par les taux de rendement. Soit sinon on est guidé aussi par ses goûts et l'aspect émotionnel, et on a envie de détenir une part de droit sur une chanson qu'on apprécie beaucoup. ou la chanson de ton mariage, la chanson que tu écoutais quand tu avais 18 ans, ces choses-là. Et dans ce cas-là, peu importe le prix, si l'important, c'est de l'avoir, il faut l'acheter. Mais ça,

  • Speaker #0

    tu connais la répartition des investisseurs actuels entre l'émotion et la performance ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de chiffre exact, mais tout ce que je peux dire, c'est que l'émotion, c'est très minoritaire.

  • Speaker #0

    C'est minoritaire ? Oui,

  • Speaker #1

    en termes de volume. Parce qu'en fait, les investisseurs qui déploient... Tu vois en moyenne sur des transactions privées on est à 22 000 euros par investisseur. C'est en général drivé vraiment par le rendement. Et l'aspect émotionnel c'est cherry on the cake. D'abord je regarde mon rendement et si en plus de cela je peux avoir des chansons que j'aime bien, tant mieux c'est cool.

  • Speaker #0

    Parce que t'as quoi ? T'as une barre de recherche du coup sur le site ? Tu tapes le nom d'un artiste ou une chanson ?

  • Speaker #1

    Exactement. Barre de recherche, tu peux taper des noms de chansons, enfin des titres de chansons pardon, des noms d'artistes. Et tu peux aussi explorer le marché qui va te trier les actifs selon... Les taux de rendement, selon les genres musicaux, selon si ce sont des catalogues, des songs. Donc vraiment tu peux te balader et tu peux aussi aller voir les profils de la communauté. Donc tu peux aller voir les profils des autres investisseurs, donc tu ne sauras jamais combien ils ont.

  • Speaker #0

    De manière anonyme ? Non,

  • Speaker #1

    alors il y en a qui sont anonymes, il y en a qui mettent leur vrai nom parce que c'est une nouvelle forme d'influence. Mais tu peux aller consulter leurs profils et tu verras dans quoi ils ont investi. Tu ne sauras pas combien, tu ne sais pas quelle est leur performance, tu ne sais pas quelle est la valeur de leur portfolio, mais tu vas voir en tous les cas quels sont les catalogues qu'ils détiennent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc tu as un esprit un peu communautaire, un peu communautaire, comme tu dis, comme un réseau social, où tu regardes un peu qui fait quoi, qui...

  • Speaker #1

    Et tu peux t'abonner. Typiquement, tu vois, on a des profils un peu reconnus, comme Hacher, comme Romain Laneri, tu vois, c'est le genre de profils qui sont de notoriété publique, et les gens aiment bien voir. En général... Ça fait pas mal jaser la communauté dès qu'il y a un mouvement.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as un système un peu de notation des projets en disant là, c'est un projet peut-être risqué parce que c'est encore un petit catalogue plutôt de jeunes chanteurs. Lui, il est risque assez faible parce que tu n'as que des gars assez connus.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Nous, on ne donne pas de notation parce que...

  • Speaker #0

    Ou tu le marques ou tu l'expliques en disant...

  • Speaker #1

    Alors, on explique évidemment tous les facteurs de risque, ça n'a pas de sujet. Par contre, sur la partie plus éditoriale... Nous on part du principe que si on a décidé de le mettre sur le marché, c'est qu'on se considère que c'est pertinent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'ils sont tous à risque égaux, tu penses, les dossiers qui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Non, tu as forcément des risques qui peuvent être plus ou moins élevés selon les artistes qui composent le catalogue. Les deux risques principaux liés à l'industrie musicale, c'est... Alors tu as le risque structurel, qu'est-ce qui se passe si Spotify disparaît demain, s'il n'y a plus de plateforme de streaming ? Forcément ta monétisation est beaucoup moins efficiente. et le deuxième risque c'est des affaires sur des artistes des artistes qui se font cancel des artistes qui font une bêtise et du coup du jour au lendemain ils se font boycott ça c'est des risques mais d'où l'intérêt d'investir dans les catalogues le but du format catalogue c'est aussi d'avoir de la diversification by design et de pas mettre toutes ces billes sur une chanson ou un artiste, à part si t'es convaincu ou à part si c'est un classique indémodable si demain je te propose de mettre des billes dans Billie Jean tout le monde y va sur ce sujet et t'arrives à faire des euh...

  • Speaker #0

    Des packs aussi peut-être avec des thèmes du type régionaux ? On fait un pack Inde ?

  • Speaker #1

    On sort notre premier là cet été, c'est super que tu mentionnes ça. On sort notre premier catalogue qui va s'appeler USA Essentials Vol. 1. C'est la première collecte de morceaux issus des US. C'est un catalogue qui contient des morceaux iconiques de 2001 à 2024. Il y en a 142 au total, de la côte ouest et de la côte est. Donc voilà, c'est une première collection et oui, on va évidemment aller de plus en plus vers ce modèle-là parce que je pense que les gens apprécient et ça nous permet aussi de traduire la curation qui est une part importante de notre business dans des formats d'actifs.

  • Speaker #0

    Et à part le côté régional, il y a d'autres pistes ?

  • Speaker #1

    T'as le côté régional, t'as le côté style musical, donc on va faire des collections. Tu vois, typiquement, il y a aussi des connexions entre les régions. On sait très bien que, je sais pas si les auditrices et les auditeurs qui nous écoutent vont l'avoir en tête, mais pendant la fête de la musique, il y a eu tout un événement et une tendance autour de Londres et Paris. En fait, je sais pas si les gens ont vu, mais pour la fête de la musique, là, en juin 2025, il y a eu énormément d'Anglais venant de Londres qui ont débarqué à Paris. Et donc il y a toujours eu une connexion très forte entre Londres et Paris. Tu pourrais imaginer un catalogue London to Paris, tu vois, quelque chose comme ça. Tu pourrais imaginer un catalogue années 80, où là tu pourrais lister tous les morceaux de Goldman, Balavoine, tous ces trucs-là. Tu pourrais imaginer, tout à l'heure je parlais de la Corée du Sud et de la K-pop, tu pourrais avoir ces choses-là. Et tu pourrais aussi avoir des sélections encore plus qualitatives, mais ça c'est pas pour tout de suite, peut-être 2026, typiquement. Les chansons jouées dans des films de Noël, les chansons qui sont adorées par la Gen Z, les chansons qui ont été reprises dans des films de Will Smith, tu vois. En fait, tu peux tout faire.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est infini, ouais. Mais c'est là où tu captes peut-être un peu trop l'émotion, forcément, mais je pense que si t'avais bien les diversifiés aussi, en tout cas c'est plus simple, j'ai l'impression, tu vois, moi si je devais me connecter pour faire mon premier investissement, je pense que j'aurais besoin d'avoir une thèse qui me parle, tu vois, en me disant... Ouais. Moi, j'adore les années 80. OK, il y a un pack années 80. OK, je commence par lui parce que moi, je sais que j'aime bien ça, ça me parle. Alors, peut-être que c'est un peu biaisé par l'émotion, mais en tout cas, je pense que pour déclencher le premier investissement, d'avoir un pack qui te ressemble, diversifier quand même pour les risques.

  • Speaker #1

    Mais ça dépend aussi de combien tu mets et quel est ton temps. Je te prends un exemple concret de la vie réelle. On a un très gros investisseur chez nous qui a pris une part importante d'un catalogue, de notre tout premier catalogue Afropop. On a sorti le catalogue d'un artiste qui s'appelle Davido, qui fait partie du top 3 de l'afro-pop, qui vient du Nigeria, qui est une star mondiale. Et donc on a sorti tout son catalogue. On a un investisseur qui a pris une part importante, pas parce qu'il aime bien Davido, pas parce qu'il aime l'afro-pop, mais simplement il a dit, moi ma thèse, c'est que le Nigeria en 2050, ce sera le troisième pays le plus peuplé au monde. Et donc c'est très bien de miser sur une star du Nigeria maintenant, qui en plus est déjà écoutée à l'international. Donc tu vois, chacun a ses propres tests.

  • Speaker #0

    Ça, il le savait ou ça a été expliqué dans ce catalogue-là en disant...

  • Speaker #1

    Non, c'est lui qui a déduit. Nous, on a juste dit Davido, star de l'Afropop, il a gagné trois Grammy Awards, il a gagné énormément de distinctions au Top Billboard, ses albums génèrent tant par an, il y a tant de streams récurrents, il y a tant de bases d'audience en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie. Donc on a juste donné vraiment des chiffres de marché, tu vois, à la fois qualitatif et quantitatif, mais cette approche, cette thèse démographique, entre guillemets, c'est lui qui l'a eue, c'est pas nous.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est bien, c'est bien, c'est rationnel, c'est bien. Et ok, pour ceux qui voulaient le voir, c'est Boléro Musique, tu disais ?

  • Speaker #1

    Boléro Musique, musique avec un C, donc boléromusique.com.

  • Speaker #0

    Et Boléro, d'ailleurs, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Le boléro, tu sais, c'est en référence au boléro de Ravel. Oeuvre iconique composée par Maurice Ravel, et donc on a bien aimé ce nom et on a décidé de s'appeler comme ça pour deux raisons. Déjà parce que le boléro de Ravel, c'était pendant un moment la chanson la plus écoutée dans le monde. Il y avait une phrase qui disait que toutes les dix minutes, le boléro de Ravel était joué quelque part dans le monde. Et deuxièmement, ça a été aussi une oeuvre qui a créé un grand litige juridique entre l'Assassin et les ayants droit, et qui a créé un... jurisprudence fondamentale aujourd'hui en France et en plus de ça Maurice Ravel est français donc on a trouvé que c'était sympa ok,

  • Speaker #0

    boléro musique le temps passe assez vite, j'ai une petite dernière question pour toi pour savoir ce que t'as toi dans ta tierlire qu'est-ce que t'as dedans, plutôt en termes de de conviction, d'idées de côté un peu atypique peut-être est-ce que tu as des droits musicaux bien sûr dedans comment t'organises ta tierlire ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je tiens à dire que ma tierlire n'est pas la tierlire la plus fournie de tous les temps mais globalement j'ai eu la chance de m'intéresser aux finances personnelles assez tôt donc j'ai commencé à investir à l'âge de 19 ans donc concrètement j'ai une part de mon patrimoine en PEA, une part en IMO j'avais une part en assurance vie mais que j'ai fermé récemment mais globalement l'approche elle est très simple j'ai défini ce en quoi je croyais donc j'ai défini bon bah je crois en la tech américaine du coup j'ai une grosse part d'investissement nasdaq 100 et f je crois beaucoup en la raréfication de l'eau donc j'ai investi dans des supports qui sont directement indexés à l'eau voilà donc en fait j'ai en général un support par croyance et je dois avoir je pense 18 à 20% crypto ok ou là je fais que l'accumulation aucune revente j'espère

  • Speaker #0

    T'as écouté le dernier épisode de Mathias Laird sur l'investissement dans l'eau du coup, ça va peut-être donner des pistes.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, il est dans ma liste.

  • Speaker #0

    Et sur ta tire à lire aux droits musicaux, toi t'as des convictions sur justement un style, une année, une région ?

  • Speaker #1

    Écoute, en général, j'en parle pas trop et j'évite d'avoir un portfolio sur Boléro, parce qu'en fait quand je fais n'importe quel mouvement, ça envoie un signal. Ah,

  • Speaker #0

    c'est que t'es suivi aussi du coup ? Ouais, forcément.

  • Speaker #1

    Donc j'évite. Après moi, ma conviction personnelle, c'est que... Ça fait 4 ans et demi que je monte cette boîte, donc de toute façon, je crois en la classe d'actifs dans son ensemble. Si je devais demain, admettons, j'avais un budget X et que je devais le placer dans des droits musicaux, je serais sur un tiers, un tiers, un tiers. Je ferais un tiers d'œuvres iconiques, années 80, années 90, bon potentiel de synchronisation, bon potentiel de cover. Je ferais un tiers sur ce qu'on appelle la recession pop. Donc c'est tous les morceaux qui... qui sont sortis entre 2008 et 2011, qui sont du coup les morceaux de la récession, la pop de la récession, qui aujourd'hui ont des taux de croissance record grâce à la nostalgie des millennials. Et je ferai un autre tiers sur l'appartement. du catalogue moderne contemporain sur des genres en vogue Afrobeat, Afropop Yooka Rap ces choses là

  • Speaker #0

    Le Nigeria quoi Pas que le Nigeria Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer un peu tout ce monde je pense que ça vaut clairement le coup de creuser parce que tout ce qui est ça fait aussi partie du patrimoine français on a quelques artistes mondialement connus ça fait partie de nous la musique ça fait partie des 7 milliards de personnes sur Terre mais Je pense que la musique a un pouvoir assez fort sur tout le monde. En France, même si on est 12 ou 15e, on reste un pays qui rayonne un petit peu avec sa musique. Je trouve ça assez cool de permettre aux Français et à tout le monde d'investir dans cette classe d'actifs-là qui permet aussi de faire en sorte de mieux la structurer, de mieux la financer et de mieux financer les artistes aussi. qui en ont bien besoin à tous les niveaux en ce moment c'est assez vertu pour tout le monde donc je trouve ça hyper cool encore une fois merci beaucoup,

  • Speaker #1

    rendez-vous sur Boléro Musique pour ceux qui veulent creuser et puis sûrement à très bientôt merci beaucoup pour toutes tes questions et si vous avez d'autres questions suite à l'écoute du podcast n'hésitez pas à aller mettre des commentaires et puis je prendrai le temps d'y répondre merci à toi Alexandre merci à bientôt

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Matière Lire. J'espère qu'il vous a permis de découvrir de nouvelles manières de faire résonner votre argent. Et si l'épisode vous a plu, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute habituelle, à le partager autour de vous et à laisser un commentaire ainsi que 5 étoiles sur Apple Podcast. A très vite pour un nouvel épisode.

Description

🎙️ Épisode 43 - Ma Tirelire

Invitée : William Bailey (Bolero)


💡 Thème : Les droits musicaux, un actif qui rapporte

 

De quoi parle-t-on dans cet épisode ?

On parle de musique, de droits d’auteur, de streaming, de catalogues iconiques et d’investisseurs particuliers.


Et de tout ce qu’il faut comprendre pour investir dans un actif méconnu mais ultra‑puissant : les droits musicaux.


Un épisode qui ouvre les portes d’un marché opaque et passionnant, avec un invité qui en a fait sa spécialité et qui a fondé la plateforme Bolero pour le démocratiser.


William Bailey nous partage les coulisses de ce marché, ses exemples concrets, les risques et rendements visés, et l’impact des nouvelles technologies (IA, blockchain, TikTok…) sur la valeur des catalogues.


🧠 Partie 1 – Comprendre les droits musicaux

  • Droits masters (enregistrement) vs droits publishing (composition) : deux univers distincts, deux flux de revenus.

  • Pourquoi chaque "play" sur Spotify, YouTube ou en boîte de nuit génère du cash pour les ayants droit.

  • Un marché déjà financiarisé : plus de 45 milliards $ d’échanges privés et publics.

  • Exemples emblématiques : Michael Jackson (1,2 Md$ de valorisation), Pink Floyd (400 M$), Justin Bieber (180 M$).


📊 Partie 2 – Comment investir concrètement

  • Les solutions existantes : Universal ou Warner en bourse, fonds privés… et désormais Bolero.

  • Obligations perpétuelles adossées à des catalogues : des tickets d’entrée dès 10 € sur le marché public.

  • Rendement visé : autour de 10 % brut par an (10,6 % en 2024).

  • Pourquoi les catalogues sont plus stables que les singles isolés : diversification et cashflows réguliers.

  • Le marché secondaire : possibilité de revendre ses parts, prix déterminé par le dernier trimestre.


💼 Partie 3 – Sources de revenus et tendances

  • 9 sources côté publishing, 4 côté masters : streaming, synchro, radio, concerts, supermarchés, boîtes de nuit…

  • Les "floors" d’écoute : même 10 ou 20 ans après, les morceaux génèrent des revenus récurrents.

  • Les "pics" : TikTok, films, séries, tournées héritage peuvent faire exploser temporairement les rendements.

  • L’impact du streaming : 70 % du CA reversé aux ayants droit ; un modèle qui a sauvé l’industrie musicale.


🎓 Partie 4 – IA, blockchain et avenir du marché

  • Bolero enregistre ses obligations sur la blockchain pour sécuriser la propriété.

  • L’IA va transformer la création et la monétisation des œuvres : nécessité de rémunérer les ayants droit lors de l’entraînement des modèles.

  • Vers des catalogues thématiques (USA Essentials, Afrobeat, années 80…) pour allier rendement et émotion.


🟣 Dans la Tirelire de William ?

William a commencé à investir à 19 ans. Aujourd’hui : PEA, Nasdaq 100, ETF indexés à l’eau, immobilier, 18‑20 % en crypto.
Sur Bolero, il évite d’afficher ses choix pour ne pas influencer la communauté, mais sa conviction est claire : la musique est un actif alternatif d’avenir.


Citation
« La beauté de la musique, c’est qu’elle génère des rendements prévisibles, sans frais d’usure, et qu’à chaque "play", un euro repart vers ses ayants droit. »



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je peux casser mais je te la rends 20 balles.

  • Speaker #1

    Ma maman m'a dit non non mais vas-y économise, économise.

  • Speaker #2

    On ne sait pas exactement combien gagnent les gens, on n'en parle pas trop.

  • Speaker #1

    Je dois prendre en main mon épargne, prendre en main mon argent. De toute façon ça ne rapporte rien et puis je n'ai pas le temps de m'en occuper.

  • Speaker #3

    Vous vous souvenez du bruit que faisaient les pièces que vous glissiez une à une dans votre tirelire quand vous étiez petit ? Sans même le savoir, vous étiez déjà dans une démarche d'investissement, économisé pour pouvoir acheter vos trésors d'enfants. Aujourd'hui, il est peu probable que votre épargne prenne la forme d'un cochon. rose. Il n'est plus question d'aller chez le marchand du coin pour compléter votre collection de cartes ou acheter un paquet de bonbons. Aujourd'hui, on vous parle de plan d'épargne, de private equity, d'assurance vie, d'immobilier, de livret A, PEA, SCPI et d'autres sigles plus ou moins observables. obscures. Parce que je suis convaincu que l'épargne peut être simple, plus proche de notre réalité et en accord avec nos choix du quotidien et de nos convictions et qu'il est possible d'allier performance et sens, je vous propose d'écouter Matir Lire, le podcast qui fait résonner votre argent dans le bon sens. Je suis Alexandre Toussaint et vous écoutez Matir Lire. Toutes les deux semaines, je rencontre des experts qui nous aident à dénicher des idées d'épargne qui nous ressemblent vraiment. Ils nous donnent des conseils simples, clairs, transparents pour enfin passer à l'action. Et à la fin de chaque épisode,

  • Speaker #2

    ces experts nous dévoilent ce qu'ils ont dans leur tirelire. Bonne écoute ! qui je pense est méconnu ou peu connu de beaucoup de personnes et pourtant je pense que tout le monde écoute de la musique parce qu'on va parler de droits musicaux donc c'est ça qui est assez marrant c'est qu'on écoute tous de la musique d'une manière ou d'une autre dans la voiture, à la maison, un peu partout et pourtant je pense qu'on sait pas trop comment ça marche donc je suis très content moi de pouvoir découvrir, de faire découvrir l'envers du décor de ce qu'on a dans nos oreilles donc sur l'investissement sur les droits musicaux et avant de commencer et de rentrer un peu dans le détail est-ce que tu peux un peu présenter ton parcours et surtout comment t'en es arrivé à t'intéresser à ce sujet des droits musicaux écoute avec plaisir effectivement

  • Speaker #1

    c'est un univers fantastique en général quand on comprend comment ça fonctionne on a envie de mettre les mains dedans euh euh Pour ma part, j'ai cofondé Boléro il y a 4 ans et demi maintenant, début 2021. A l'origine, j'étais Product Manager dans la tech, dans l'IA. Et finalement, lorsque l'année 2020 est arrivée avec le Covid, on a tous vécu le confinement. C'était un moment fantastique où, comme pas mal de Français, j'avais un salaire et pas grand-chose à faire. Donc, j'ai commencé à m'intéresser à mes finances personnelles. A cet âge-là, j'avais 23 ans et demi. et en fait j'ai commencé à faire beaucoup de recherches puisque du coup j'avais testé les trucs classiques, assurance vie, PEA, etc. Et je me suis dit, en fait moi j'ai certaines convictions personnelles par rapport à l'économie, par rapport au monde, par rapport à la culture et j'aimerais bien traduire ces convictions-là en investissement. Et étant donné que moi, j'ai vécu dans une famille pas mal drivée par l'art, mon père était photographe, ma mère, directrice artistique, j'ai toujours baigné dans la musique, beaucoup d'amis aussi dans la musique, que ce soit en tant qu'artiste, producteur ou même en tant que salarié dans des labels. Et en fait, au moment du Covid, il y a eu aussi toute cette agitation autour des modèles économiques des artistes. Donc grâce à eux, j'ai pu m'informer et être à leur contact et peut-être parfois aussi leur donner un petit coup de main sur certaines idées que j'avais. pourquoi pas

  • Speaker #2

    pendant le Covid, il y a eu pas mal de mouvements comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que tous les lives annulés, plus de salles de concert, et le streaming qui explose. Donc en fait, aussi peu intuitif que ça puisse paraître, en réalité, grâce au confinement, la musique était beaucoup plus jouée, les volumes d'écoute sur les plateformes de streaming ont explosé. Et donc, je me suis intéressé au sujet, et donc dans cette logique de développement de mes finances personnelles et ce contexte-là, je me suis dit, en fait, j'aimerais bien mettre un peu de capital, quelques billets dans la musique. comment est-ce que je pourrais faire ? et en fait les seules solutions qui existaient c'était investir à travers la bourse dans de l'equity acheter des stocks d'Universal Music des stocks de Warner sinon c'était éventuellement réussir à accéder à certains fonds de private equity qui avaient déjà déjà lancé des véhicules, mais bon, si tu veux, j'avais pas encore le capital qui me permettait de le faire. Et en fait, je me suis dit, quel est le produit dont je rêve ? En fait, le produit dont je rêve, ça serait une espèce de fusion parfaite entre une plateforme d'échange et Spotify à travers laquelle je pourrais constituer un portefeuille qui ressemblerait un peu à mes playlists, ou bien du moins qui traduirait mes convictions que je peux avoir sur la musique. Et donc, j'ai quitté mon job en septembre 2020, je suis parti faire le wagon. qui est un bootcamp au travers duquel on apprend à coder, en accélérer les bases de la méthode et du code. Et lors de cette formation, j'ai rencontré Arthur Hamon, qui est aujourd'hui mon cofondateur et CTO. Et en fait, à la sortie du wagon, on s'est tous les deux associés pour lancer Boléro, puisque moi j'avais cette envie forte de monter ce produit-là. Et Arthur, lui, avait un attachement particulier à la creator economy. Donc on s'est lancé avec une thèse simple, on va essayer de créer une plateforme d'investissement dans la musique, au travers duquel... les particuliers pourraient investir dans des carrières d'artistes.

  • Speaker #2

    Au départ, c'était la musique au sens large, ou vraiment précisément les droits musicaux, parce qu'en fait la musique c'est ça, il n'y a peut-être pas d'autre chose ?

  • Speaker #1

    C'était la musique au sens large. On savait que les droits musicaux c'était, entre guillemets, le pétrole de l'industrie, donc c'était ce qu'il y avait de plus porteur de valeur. Néanmoins, l'idée c'était déjà de tester les comportements. C'est-à-dire qu'au-delà de parler du sous-jacent, c'était de tester les comportements. Est-ce que déjà les créateurs seraient enclins à « financiariser » leur carrière pour pouvoir débloquer des nouveaux leviers de liquidité ? Ce n'était pas évident dès le début. Au départ, on est avec nos bâtons de berger et les artistes vont regarder un peu de travers en disant « mais qu'est-ce que vous racontez ? » On ne va pas financiariser la culture. Et en fait, quand tu creuses, tu vois que la réalité, et ça c'est ce que les gens ne savent pas, c'est qu'aujourd'hui le marché des droits musicaux, sur la base des transactions qui ont été répertoriées, c'est un marché qui pèse plus de 45 milliards de dollars. et qu'il y a déjà énormément de transactions assez confidentielles en private equity qui se déroulent, qui en fait ont déjà financiarisé la musique. Et donc ça, ça nous a poussé du coup à nous spécialiser petit à petit sur les droits musicaux. Ou en fait, si tu veux, le contexte qu'il faut avoir en tête, c'est que passé 2020, à l'ère du digital, à l'ère du streaming, la musique a retrouvé un modèle économique vertueux. C'est une industrie qui fait une croissance à deux chiffres chaque année. et on est sur un... On est sur un écosystème qui se redéfinit puisque, contrairement aux années 80 et 90, les grandes maisons de production, les majors comme on les appelle, donc Universal, Warner, Sony et même maintenant Believe, qui à la base est un distributeur mais qu'on peut considérer comme la nouvelle major, ils ont du mal à loquer l'IP dès le début d'une carrière d'artiste. Donc ils ont du mal à signer un artiste très jeune en faisant en sorte que l'artiste reste... sous leur pavillon toute sa carrière. Donc, il y a une activité d'achat de catalogue qui est beaucoup plus importante qu'avant. Et en face de ça, on a encore plus d'artistes indépendants qui ont à la fois l'usufruit et la nulle propriété de leurs droits musicaux dès le début de leur carrière. Donc, ça a vraiment totalement redistribué les cartes. Et nous, on s'est dit, qu'est-ce qui pourrait se passer si demain, on fait rentrer des millions de particuliers et de professionnels de la finance dans ce marché, tout en... s'assurant qu'on favorise l'indépendance des créateurs. Et donc c'est là, finalement, c'est ça la réalisation de la vision Boléro. C'est à la fois une plateforme et une infrastructure à travers laquelle des ayants droit, donc des auteurs-compositeurs, des éditeurs, des producteurs, vont pouvoir lister, mettre en vente les revenus de leurs droits musicaux afin que des populations de particuliers et de professionnels de la finance qui déploient du capital dans ces droits-là pour aller percevoir du rendement récurrent. En sachant que la beauté de la musique, on aura le temps de revenir sur les sources de revenus et comment la musique génère de l'argent, mais la beauté de la musique, c'est que c'est un actif qui génère des rendements à date fixe, qui sont hyper prédictibles et qui n'est pas palpable, qui n'a pas de frais d'usure, qui n'a pas de frais de gestion.

  • Speaker #2

    Et qui sont à vie aussi ?

  • Speaker #1

    Almost.

  • Speaker #2

    J'ai lu un truc récemment comme quoi Michael Jackson est peut-être le chanteur qui a peut-être le plus gagné d'argent en 2024, parce qu'en fait ça continue. Indéfiniment, alors peut-être qu'il y a une date limite encore plus tard, mais encore aujourd'hui, je ne sais plus, dix ans après, c'est peut-être celui qui gagne le plus sa vie.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant ce que tu dis. En fait, il y a deux choses à avoir en tête, c'est que déjà, la propriété intellectuelle musicale, elle est valide jusqu'à 70 ans après le décès du dernier auteur-compositeur impliqué sur une œuvre. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans le domaine public, en fait, tu as majoritairement des œuvres iconiques de musique classique, mais même des oeuvres qui ont été écrites en post-seconde guerre. Les 30 glorieuses, c'est encore protégé et ça génère encore des cash flows pour les ayants droit. Ce qui est intéressant dans ce que tu dis quand tu prends l'exemple de Michael Jackson, il faut savoir que Michael Jackson, la moitié de son catalogue a été racheté pour 600 millions de dollars en 2024, ce qui valorise son catalogue au total à 1,2 milliard. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent. C'était Sony. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent aujourd'hui qu'il n'en générait à l'époque de la sortie de Thriller, par exemple. Pourquoi ? Là vous allez tout de suite comprendre, ceux qui nous écoutez, toi. A l'époque, tu achetais un CD une fois, ou un vinyle une fois, donc il y avait un seul événement de chiffre d'affaires. Et après, t'écouter la musique en illimité jusqu'à ce que ton support soit raillé. Aujourd'hui, à chaque fois que tu lances une chanson sur une plateforme de streaming, quand tu appuies sur play, en fait, c'est comme si tu louais le morceau. Donc en fait, à chaque fois que t'appuies sur play, ça génère du cash. À chaque écoute. Voilà. Et donc en fait, t'as une génération de chiffre d'affaires qui est récurrente. Et donc, grâce aux playlists, grâce aux algos, et grâce aussi aux tendances culturelles, on pourra parler tout à l'heure de la recession pop, c'est un truc assez intéressant. Bref, grâce à tout cela, maintenant, les musiques, les chansons, les albums ont ce qu'on appelle des flores d'écoute. Donc en fait, même si ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que le morceau est sorti, grâce à l'audience installée et les nouvelles audiences, tu as à peu près le même nombre de streams qui est réalisé tous les mois. Et ça ne baisse pas. Et donc la seule chose qui peut se passer, entre guillemets... C'est des pics de rendement grâce à une traîne TikTok, grâce au placement de la chanson dans un film, dans une série, dans une pub, grâce par exemple à une tournée héritage ou hommage d'un artiste. Je prends l'exemple d'Oasis qui avait annoncé des concerts à Wembley récemment. Quand ils ont annoncé, ils ont fait un SPAC de plus de 80% sur un mois. Donc c'est plein d'événements comme ça. Mais en fait, dans tous les cas, tu vas retomber sur ton floor et tu auras à peu près le même niveau d'écoute tous les mois.

  • Speaker #2

    Il y a plein de trucs hyper intéressants dans tout ce que tu viens de dire, mais si on essayait juste de reprendre la base, le marché de la musique, comment il est structuré, qui sont les acteurs, et qu'est-ce qui gravite autour d'un chanteur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'industrie de la musique, elle est structurée, elle est vaste, dans la chaîne de valeur, il y a beaucoup d'acteurs, si on s'intéresse aux droits musicaux, on va essayer de rester focus sur une seule partie de l'industrie. Donc on va mettre de côté le live et toutes ces choses-là. On va s'intéresser simplement à qui crée les droits et qui les gère. Les personnes qui créent les droits, ce sont toutes les personnes qui sont parties prenantes à la création d'un album ou d'une chanson. Donc de la même manière que quand tu crées une entreprise, tu vas répartir le capital social entre les associés, quand tu crées un album, tu vas répartir les droits musicaux entre les parties prenantes. Donc ce qu'on appelle les droits master, qui protègent l'enregistrement, c'est-à-dire en fait c'est ce que tu entends. Ces droits-là vont revenir au producteur et à l'artiste interprète. Je vais prendre un exemple très populaire. Prenons le cas de Allumer le feu, de Johnny Hallyday. Quand Allumer le feu a été créé, les droits masters d'Allumer le feu sont partis chez Warner et chez Johnny Hallyday. Donc eux, ils se sont partagés...

  • Speaker #2

    Parce que Warner était le producteur.

  • Speaker #1

    Le producteur, exactement, c'était le label. En revanche, si on s'intéresse à l'autre partie des droits musicaux, ça s'appelle les droits publishing, ça protège les paroles et la composition. Donc là, c'est pas ce que tu entends, mais c'est ce que tu peux lire. Ça, ça a été réparti entre l'éditeur et les auteurs-compositeurs. Et dans ces auteurs-compositeurs, en fait, on a Pascal Obispo et Zazie. En fait, c'est Pascal Obispo et Zazie qui ont écrit Allumer le feu, et c'est Johnny qui la chante. Donc les droits master appartiennent à Warner Johnny, tandis que les droits publishing appartiennent aux éditeurs, et à Zazie et à Pascal Obispo. Pourquoi je te décris ce schéma ? Tout simplement pour comprendre que, typiquement, nous, quand on va lister des droits sur Boléro, quand on va faire nos émissions obligataires, On peut très bien, demain, lister les droits d'allumer le feu, mais pas parce qu'on aura signé Warner, pas parce qu'on aura signé la descendance de Johnny Hallyday, mais simplement parce qu'on aura peut-être signé Zazie, peut-être parce qu'on aura fait un deal avec Pascal Obispo. Donc chaque partie prenante dispose de ses droits, en a la jouissance, et peut décider de les revendre quand il veut.

  • Speaker #2

    Et concrètement, ce droit-là, c'est quoi ? C'est comme un contrat ? En fait, c'est un papier qu'on signe en disant, en fait, ça appartient à tel, un tel, un tel, un tel, à date ? Mais chacun peut vendre ensuite à qui il veut derrière ?

  • Speaker #1

    C'est ça, dans le cadre du droit patrimonial. Chaque œuvre dispose d'un droit patrimonial et d'un droit moral. Le droit moral, c'est le droit qui revient à l'auteur en tant que personne physique, donc qui peut décider de la manière dont est exploité son œuvre. Par contre, la partie patrimoniale, c'est simplement un actif. C'est effectivement un bout de papier, c'est un bulletin de dépôt qui dit telle personne a composé telle chanson. Et selon les contrats d'édition qui ont été signés, voici la Côte-Parc qui lui est due.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est enregistré ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est des dépôts qui sont aujourd'hui encadrés par des entités bien connues qu'on appelle les organismes de gestion collective, dont une qui est très connue, c'est l'Assasem. Ça, c'est pour la France. Il faut savoir qu'il y a l'équivalent de l'Assasem dans plusieurs régions du monde, même si on peut être très très fier de l'Assasem et du modèle français, puisqu'on est aujourd'hui là. Enfin, l'Assasem, c'est ce qu'on appelle la pyro. L'OGC le plus performant au monde, mais tu as LASCAP et BMI aux Etats-Unis, puis ARES au UK. Et donc, grosso modo, dès que tu crées un morceau, tu vas envoyer ce bulletin de dépôt à une de ces... qui va faire foi du coup et qui va dire voilà à qui appartient quoi. Donc c'est un peu comme quand tu déposes au greffe tes statuts.

  • Speaker #2

    Mais là imaginons si on prend un exemple toi tu écris une chanson moi je la chante on se met d'accord qu'on fait 50-50 on dépose ce document là, toi après tu peux décider de monter 50% à qui tu veux et après donc j'imagine il y a peut-être un droit de prend sûrement des autres.

  • Speaker #1

    Parfois, il peut y en avoir, mais pas forcément.

  • Speaker #2

    Et une fois que tu as vendu toi une personne, ensuite tu le redéposes, tu refais un dépôt pour dire qu'il y a eu une modification ?

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Pas besoin ? Pas besoin. Tu as en fait ce qu'on appelle... Alors soit tu as des sessions qui sont faites, effectivement. Donc c'est des sessions vraiment de la nue propriété. Soit sinon, il y a ce qu'on appelle les sessions de créance. Donc tu vas tout simplement déléguer le flux de revenus qui émane de ton œuvre vers un nouveau bénéficiaire.

  • Speaker #2

    Ok. Ok, et ensuite justement pour revenir sur ces revenus, j'imagine qu'il y a plusieurs sources de revenus, mais quelles sont les sources de revenus de ces droits-là ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une super question. Donc comme je l'ai expliqué, on a les droits master d'un côté et les droits publishing. Chaque droit génère ses propres sources de revenus. Donc les droits master, l'enregistrement, il y a quatre sources de revenus. Il y a le streaming, les ventes physiques, les téléchargements et ce qu'on appelle la synchronisation. C'est le fait de placer les chansons dans des pubs, des films, des séries. Si on prend les droits publishing, donc là c'est par rapport à la diffusion de l'oeuvre, donc là on va avoir beaucoup plus de sources de revenus, simplement les revenus vont être moins concentrés. Donc typiquement quand on a des droits publishing on va toucher sur effectivement évidemment le streaming mais pour l'exploitation de l'oeuvre, on va toucher pour l'exploitation en radio, dans les supermarchés, dans les boîtes de nuit, café, hôtel, restaurant, la synchronisation également. On va percevoir aussi pour les concerts, donc il faut savoir qu'à chaque fois qu'un concert est donnée. La set list, c'est-à-dire la liste des chansons qui ont été interprétées live et récupérées, et donc il y a un pourcentage du chiffre d'affaires de la billetterie qui est reversé aux ayants droit de ces chansons. Ce qui fait que c'est toujours intéressant, quand tu es investisseur dans les droits musicaux, de déployer du capital dans des chansons qui sont en général interprétées en live, puisque encore plus à notre époque où le live maintenant, ça devient énorme, c'est le... comment dire... La verticale qui est la plus en croissance dans l'industrie musicale, c'est hyper intéressant. Et aujourd'hui, tu as quand même beaucoup d'artistes français qui sont capables de remplir des Stades de France, des Accords Arena et même des Vélodromes. C'est hyper important. Donc voilà, on a 9 sources de revenus d'un côté, 4 de l'autre.

  • Speaker #2

    Et attends, si je prends une des 9, on va prendre une boîte de nuit. C'est-à-dire que dès que je passe une musique en boîte de nuit, je dois payer des droits ? Je suis censé en payer en tout cas ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une anecdote qui surprend souvent les gens. La vérité, c'est que tu ne vas pas aller en boîte de nuit s'il n'y a pas de musique.

  • Speaker #2

    Oui, mais est-ce que...

  • Speaker #1

    Donc en fait, ça paraît logique qu'il y ait une redevance qui soit versée aux ayants droit. Donc en fait, aujourd'hui, tu as deux types d'établissements. Tu as les établissements professionnalisés qui, eux, ont souvent, au niveau des platines, ils vont avoir un petit outil qui s'appelle Recordbox, qui a été développé par Pioneer, et qui, en fait, va détecter à chaque passage de chanson, un peu comme un chasam, va détecter... l'ID universel de la chanson. Donc il faut savoir que chaque chanson a un ID qu'on appelle un ISRC et qui permet d'identifier un enregistrement. Donc il va collecter ça et il va l'envoyer directement à la SSM.

  • Speaker #2

    Tiens, j'ai écouté toutes tes chansons l'an hier soir, celle-là deux fois, celle-là trois fois, donc j'envoie les infos.

  • Speaker #1

    J'envoie les infos et sinon... Avant de payer, on prend juste l'autre exemple. Et puis t'as ceux qui n'ont pas ce boîtier, puisque c'est pas des établissements hyper professionnalisés. Et là, dans ce cas-là, on prend bêtes et méchants, c'est un pourcentage de leur chiffre d'affaires qui est ponctionné par l'ASSM Donc soit ça va varier selon l'affluence de l'établissement et sa taille, mais en général c'est aux alentours de 3%. Et donc ce qu'il faut se dire c'est que quand t'es un établissement qui ne déclare pas exactement les chansons qui ont été jouées, les 3% sont redistribués au prorata des chiffres de marché. Si t'es un établissement qui retourne exactement la liste des chansons jouées, là ça va directement à l'endroit en question. On appelle ça la sonorisation.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu disais dans les neufs, en gros c'est tous les établissements qui reçoivent du public ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est souvent lié au public, exactement.

  • Speaker #2

    Parce que, en gros, si, parce que t'as la radio aussi.

  • Speaker #1

    Mais t'as la radio aussi, t'as le streaming aussi, t'as la YouTube aussi. En fait, c'est vraiment, je pense que le bon moyen de différencier les deux droits et comment sont organisées les sources de revenus, il faut simplement se dire que quand un euro est généré par une chanson que tu écoutes, Il y a 80% qui va au droit master et il y a 20% qui va au publishing. Donc le publishing gagne moins sur le streaming mais a plus de sources de revenus. VS, le master, qui gagne plus sur le streaming mais qui a moins de sources de revenus.

  • Speaker #2

    Ok. Il n'y avait pas un truc... Pour être redevable de ces droits là, il faut que tu aies écouté la musique une minute minimum. 30 secondes. 30 secondes ? Ok. Ou si tu veux l'utiliser dans un montage vidéo, tu peux si ça dure moins de 30 secondes aussi ?

  • Speaker #1

    28 secondes.

  • Speaker #2

    28 secondes,

  • Speaker #1

    ouais ? Ok. Ça c'est des petits... règles inhérentes à l'industrie qui sont amusantes.

  • Speaker #2

    Sauf si du coup tu décides d'acheter du coup ce droit là pour pouvoir mettre la chanson en entier quoi.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas parce que tu détiens le droit patrimonial que tu as le droit de l'exploiter comme tu veux. Il faut quand même l'accord de l'ensemble des ayants droit.

  • Speaker #2

    Ah ouais ? Ok.

  • Speaker #1

    Donc typiquement, je te donne un exemple tout simple. Aujourd'hui sur Boléro, on a mis sur le marché plus de 3500 morceaux. Ça nous arrive tous les mois de recevoir des demandes de boîtes de production audiovisuelle qui veulent mettre les chansons dans des séries Netflix, dans des documentaires pour France TV, etc. Tous les ayants droit doivent dire oui. Si un ayant droit n'a pas dit oui, le producteur n'a pas le droit d'exploiter.

  • Speaker #2

    Ok, et je reviens juste sur la partie streaming aussi, ça c'est, du coup c'est les plateformes, c'est les plateformes elles-mêmes qui achètent les droits ?

  • Speaker #1

    Non, elles achètent pas les droits, elles ont en fait...

  • Speaker #2

    Elles mettent à dispo l'outil ?

  • Speaker #1

    En fait, pour une bonne manière de l'expliquer, c'est de se rappeler de l'ancien modèle, donc à l'époque, tu sortais un album, il fallait qu'il soit posé sur un CD, et le CD il allait dans les bacs du Leclerc, concrètement. Aujourd'hui, tu as à peu près la même chose. C'est ce qu'on appelle des distributeurs. C'est des entreprises comme Believe, dont la mission, c'est d'aller mettre tes chansons dans les bacs du lieu clair, mais en 2025. Ça veut dire sur toutes les plateformes de streaming, peu importe la géographie, sur YouTube, etc. Du coup, Spotify ne paye pas pour pouvoir diffuser ta musique. Pas du tout. Au contraire. Par contre, ce qu'ils font, c'est qu'ils reversent 70% du chiffre d'affaires qu'ils font, enfin du volume d'affaires qu'ils font, aux ayants droit. donc sur tous les prix des abonnements qui sont facturés et sur le prix aussi de toutes les pubs qui sont diffusées parce que tous les revenus il y a 70% qui partent aux ayants droit et 30%

  • Speaker #2

    qui sont conservés par la plateforme de streaming et aux ayants droit ils font ça comment ?

  • Speaker #1

    rata du nombre des coûts tout de passer un peu tout le débat qui a dans l'industrie où en fait il y en a qui s'en plaignent il y en a qui sont contents aujourd'hui on est sur un pro rata des coûts donc qui n'est pas un modèle qu'on appelle artistes enfin user centric en grosso modo aujourd'hui si tu n'as pas écouté Drake de l'année et que tu n'aimes pas Drake sache qu'il y a une grande partie de l'argent de ton abonnement qui va avec parce que Drake en termes de proportion d'écoute sur le volume total c'est énormément de parts de marché donc justement l'industrie réfléchit à un nouveau modèle qui serait un peu plus vertueux où en fait l'argent va aux ayants droit dont tu as consommé la musique mais c'est pas du tout un modèle qui... Deezer encore une fois une exception française été la première plateforme à mettre ça en place. On peut les féliciter pour ça. Mais par exemple Spotify aujourd'hui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #2

    Ils sont quand même assez vertueux puisqu'ils reversent quand même une partie.

  • Speaker #1

    Une part majoritaire.

  • Speaker #2

    C'est une grosse partie.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'ils sont rentables que depuis l'année dernière.

  • Speaker #2

    Mais au moins, ça fait vivre aussi tout l'écosystème. Donc ils sont forcément bien accueillis. Même s'il y a peut-être des choses, comme tu dis, affinées, que tout n'est pas parfait en tout cas. Mais tu as l'esprit de reverser 70%, c'est quand même énorme.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, moi je le dis avec beaucoup d'aplomb, le streaming a sauvé l'industrie Donc il y en a qui s'en plaignent mais la vérité c'est qu'il n'y avait pas de streaming. On serait tous sur la moyeur et je ne sais quel site de piratage et on ne paierait pas les chances.

  • Speaker #2

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #2

    Et les chanteurs on va dire, les chanteurs qui sont très... bankable en ce moment français est-ce que c'est des surprises des mecs qui sortent un peu de nulle part et ça marche on sait pas trop pourquoi ou c'est des petites pépites où on sait que ils ont été captés très vite par des mecs qui ont l'oeil et pour eux il n'y a pas de surprise c'est

  • Speaker #1

    une super question ça fait référence au métier de A&R A&R A et R qui signifie artiste and repertoire qui est un peu le métier sexy de la musique Merci. ton métier c'est de repérer des pépites et de signer des nouveaux talents et de créer des catalogues et en fait aujourd'hui le métier de A&R il est assez bousculé parce qu'il est majoritairement drivé par la data avant quand t'étais A&R dans les années 80 c'est que concrètement t'allais faire toutes les petites salles de spectacle d'une ville, dans tous les studios et c'était ton pif et ce que tu vois comme dans tout, comme dans le foot et maintenant c'est la data après il y a toujours des leviers intéressants il y a un truc que j'ai trouvé assez sympa c'était... C'était le gros succès qu'a connu Pierre Garnier l'année dernière en France. C'est un artiste interprète qui est issu de la Star Academy, qui est un format télévisuel qui a été remis au goût du jour. Et ce qui était assez amusant, c'est que le pari, c'était de refaire... de la musique commerciale avec de la variété française. Donc de la pop française pure et dure, réussir à la remettre tout en haut des classements, et ils ont réussi à le faire. Mais donc tu vois, il y avait un levier derrière, c'était l'Astra Academy. Donc data, et en réalité, relation artiste-fan, aujourd'hui c'est ce qui détermine tout. Plus un artiste a une communauté engagée, plus il a des chances de réussir.

  • Speaker #2

    C'est un indicateur énorme. Ça reste de la data, ça reste des chiffres, mais... On sait que si effectivement il fait un concert et autre, qu'il est une grosse communauté, les gens vont se déplacer. Donc ça fait partie de...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, t'as quand même aussi la partie éditoriale, l'appréciation de l'oeuvre en tant que telle, de l'art musical, qui est de te dire bon bah, est-ce que ce répertoire de chansons, ce catalogue, il a un potentiel pour générer des reprises, pour être réinterprété, pour être placé dans des films, des pubs, enfin, il y a aussi toute une appréciation. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, quand nous on crée un pont entre culture et finance, On a quand même une approche assez élitiste, c'est-à-dire que malheureusement je ne vais pas proposer à mes clients finaux d'investir dans des artistes en développement ou des artistes émergents parce qu'il y a trop d'incertitudes. Et ils ne viennent pas sur Boléro pour ça. Quand ils viennent sur Boléro, c'est pas génial.

  • Speaker #2

    Ils commencent peut-être par prendre pas trop de risques avec des titres qui marchent déjà.

  • Speaker #1

    Pour le moment, oui.

  • Speaker #2

    Dans un an, deux ans, trois ans, avec un peu plus d'éducation et de recul, ils voudront prendre peut-être un peu plus de risques.

  • Speaker #1

    Ouais peut-être, après ça restera je pense une partie minoritaire de la population d'investisseurs de Boléro, aujourd'hui on a un peu plus de 20 000 clients et je pense pas qu'il y en ait beaucoup qui veuillent investir dans les artistes en développement tellement c'est incertain. Et nous on aime bien dire, pour comparer, quand tu arrives sur Boléro, nous on te permet d'investir dans le CAC 40 de la musique. On va pas te proposer d'investir dans les start-up de la musique parce qu'on sait que les artistes émergents, même si l'art est appréciable... T'en as quand même 9 sur 10 qui vont pas trouver leur public. Ouais,

  • Speaker #2

    quand même.

  • Speaker #1

    Donc t'en as 1 sur 10 qui scale, comme une boîte, qui devient un artiste établi. T'en as 9 sur 10 qui trouvent pas leur public et qui généreront toujours des écoutes. Ça va pas partir au tapis. Mais il y aura jamais une renta, un rendement qui sera intéressant, puisque la musique ça reste un actif alternatif. Et donc quand tu fais de la diversification de portefeuille et que tu te diriges vers un actif alternatif, t'as envie d'avoir un rendement qui est intéressant, t'as pas envie d'avoir du 3 ou 4% par an.

  • Speaker #2

    Juste avant qu'on rentre un peu dans ce côté un peu plus investissement, est-ce que tu as quelques chiffres ou quelques exemples d'artistes pour savoir combien ça génère de gains sur ces droits musicaux en moyenne ou quelques exemples ? Oui bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors je vais prendre deux exemples. Je vais prendre les transactions les plus notables qu'il y a eu dernièrement. J'ai parlé de Michael Jackson. Une transaction notable c'était en décembre 2024, le catalogue de Pink Floyd a été racheté pour 400 millions de dollars. C'est un catalogue qui génère à peu près 50 millions de dollars par an. Donc on est sur un multiple à 8. Transaction relativement basse parce qu'elle a été faite en famille, elle a été gérée par Sony, sans rentrer dans les détails musicaux, mais David Gilmour était en embrouille avec les autres membres du groupe. Du coup, cette transaction notable, on est sur un multiple de 8. Il y a d'autres transactions sur des artistes plus jeunes, moins legacy, comme on dit, comme Justin Bieber, on est sur du 180 millions de dollars. Alors qu'au moment où il fait la transaction, il a 29 ans, donc il a quand même toute sa vie devant lui pour continuer à créer du catalogue. En France, on n'est pas sur des niveaux aussi élevés, tout simplement parce que la langue française s'exporte moins bien. Donc on est plutôt sur des grosses transactions entre 50 et 100 millions. Donc ça, c'est les chiffres du marché. Nous, derrière, ce qui se traduit en investissement, on est toujours sur un rendement visé autour des 10%. En 2024, on a versé du 10,6% brut annuel. à nos clients finaux. Quand on sélectionne des catalogues, on va toujours sélectionner des catalogues qui ont un rendement initial compris entre 7,5% et 20% par an. Pourquoi est-ce qu'il y a un tel écart ? C'est aussi parce que le rendement est variable. Tu peux avoir un catalogue qui une année te génère 12%, l'année suivante 8%. Donc c'est aussi là où notre savoir-faire rentre en jeu, c'est qu'on a créé un modèle en interne propriétaire qui permet de projeter les consommations futures de ces catalogues pour avoir une idée. à quelques pourcentages près de précision du niveau de stream et de rendement qu'il y aura dans 5 ans ou 10 ans.

  • Speaker #2

    Parce que tu parlais d'obligation, c'est ça, du coup, tu es à taux variable, en fonction de la réalité de ce qui est vendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. En fait, tu es directement exposé aux performances commerciales du morceau.

  • Speaker #2

    Et c'est vous, Boléro, qui achetez les titres ?

  • Speaker #0

    Il vient une structure et ensuite vous faites une émission obligataire pour les proposer aux investisseurs ?

  • Speaker #1

    C'est ça, donc soit les sociétés des artistes avec qui nous travaillons réunissent les conditions pour faire une émission obligataire, et dans ce cas-là c'est eux qui le font, soit sinon c'est nous qui rachetons avec notre filiale. pour pouvoir après effectivement mettre les obligations sur le marché et donc on a démocratisé le modèle en proposant des une obligation par catalogue donc tu peux avoir un catalogue qui fait 150 titres comme d'autres qui font mille titres et là maintenant on a aussi une nouvelle logique de portefeuille, donc maintenant on fait des émissions obligataires qui portent sur plusieurs catalogues ok,

  • Speaker #0

    et attendez juste le marché pour ce qu'on appelle aussi du marché français est-ce que c'est un petit marché en termes de musique parce que là t'as pas donné quelques exemples mais aucun, bon si il y a Johnny Lydé mais à part lui c'est quoi les exemples de la taille des artistes français enfin du marché français par rapport à l'Europe ou au monde ?

  • Speaker #1

    C'est une super question dis-toi qu'il y a des charts qui sont sortis d'ailleurs à ce sujet récemment je ne sais pas les chiffres exactement mais grosso modo la France est classée entre le 12e et le 15e territoire qui génère le plus d'argent en taille de marché entre 12 et 15 on n'est même pas dans le top 10 alors que l'Allemagne est dans le top 5 en fait tout dépend du taux d'abonnement aussi il faut savoir qu'il n'y a que même pas 30% des français qui payent un abonnement à une plateforme de streaming donc c'est rien comparé à la masse qu'on est et au niveau de vie qu'on a donc dans les top pays aujourd'hui en termes de chiffre d'affaires le Brésil et le Mexique sont dans le top 4 c'est devenu des pays et puis même l'espagnol la langue hispanique elle est devenue prépondérante dans la culture et on a de plus en plus de pays aussi émergents qui rentrent dans le haut de ce classement comme l'Inde comme le...

  • Speaker #0

    tu vois l'Inde par exemple c'est écouté très localement du coup c'est pas très international c'est juste que le Zulatay est un grand pays donc forcément un artiste indien

  • Speaker #1

    peut être écouté par plein plein d'indiens alors t'as ça mais en plus de ça ils découvrent des catalogues que nous on connait depuis des années et c'est ça aussi qui génère enfin qui fait que tu as des catalogues qui génèrent plus d'argent aujourd'hui c'est qu'en fait l'Inde aujourd'hui si ça se trouve ils découvrent des catalogues que toi tu écoutais déjà depuis que t'as 10 ans et

  • Speaker #0

    eux ils vont le découvrir maintenant ça va aller hyper vite hyper fort t'as aussi dans ce sens là où t'as un artiste qui débarque en gros dans ce pays là exactement qui n'est pas forcément indien exactement

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, non, non, donc on dépend. pas partie du top par contre on fait partie du top d'un point de vue production c'est à dire que je disais que la langue française exporte mal parce que je disais enfin quand je dis ça j'entends la langue française n'est pas parlé par beaucoup de monde au delà de l'afrique et du maghreb donc typiquement c'est très compliqué pour un français d'avoir du succès en amérique du nord je regarde d'ailleurs dans les dans les artistes français qui ont eu beaucoup de succès à l'export c'est c'est souvent des artistes qui chantent pas. C'est David Guetta, c'est Justice, c'est DJ Snake, c'est des artistes, en fait c'est des producteurs de musique électronique. Il y a eu Christine and the Queens qui a eu pas mal de succès aussi, mais parce qu'il y a eu un travail gigantesque qui a été fait par son label.

  • Speaker #0

    Elle a un anglais aussi.

  • Speaker #1

    Et en plus elle chante en franglais. Mais donc voilà, alors que typiquement un artiste qui chante en anglais, qu'il vienne du UK, du Nigeria ou d'Amérique du Nord, il va très facilement s'exporter en Asie. Et pareil, si tu regardes la Corée du Sud, ils ont ce genre musical complètement stratosphérique qui s'appelle la K-pop, qui aujourd'hui a été un raz-de-marée sur le monde entier et maintenant les stars de K-pop arrivent à remplir des stades même en Europe et en Amérique du Nord. Bon bah ils sont coréens, ils chantent pas trop en coréen, il y en a un peu mais en réalité chaque titre de chanson est en anglais donc voilà donc c'est aussi une question de langue et d'adoption de la langue

  • Speaker #0

    Oui donc c'est à dire que t'as quand même plus de chances de gagner de l'argent en tout cas

  • Speaker #1

    d'être plus reconnu si t'es français de chanter quand même en anglais au moins quelques-unes je te donne un exemple l'artiste française qui s'exporte le mieux à l'international c'est Ayana Camorra je sais pas si t'as eu l'occasion de voyager et de l'entendre mais moi ça m'est déjà arrivé trois fois et j'étais agréablement surpris je me disais, je me souviens, que ce soit au Middle East ou même en Indonésie, tu te retrouves dans des restos et t'entends Pookie ou Jaja donc tu te dis c'est fou et typiquement, à titre d'exemple, nous on a listé on a travaillé avec l'éditeur qui possédait dans son catalogue Pookie de Aya aujourd'hui Pookie c'est des chiffres stratosphériques parce que ça s'exporte super bien, donc après tu vas avoir des petites singularités noyées dans des catalogues qui s'exportent très bien Merci.

  • Speaker #0

    et pas forcément rationnel mais c'est ça aussi qui fait la beauté du monde artistique c'est quand il y a quelque chose qui ne s'explique pas qui cartonne exactement et parfois tu vois nous on aime bien dire dans un de nos principes on dit tout le temps culture is capital et creators come first on

  • Speaker #1

    a quand même aussi une approche où même si on fait ce pont entre culture et finance On a besoin d'avoir de la projection, besoin de mitiger le risque pour protéger les intérêts du client final. Il y a quand même aussi parfois une part de nous où on se dit, ça sent bon, ça c'est un artiste, ça sent bon, parce qu'il est dans le style musical, que ce style musical devient de plus en plus prépondérant, sur la scène londonienne. Après c'est des expertises de marché, c'est des expertises éditoriales qui sont propres à l'art. que ce soit du cinéma, de la musique ou de l'art contemporain.

  • Speaker #0

    Et si on rentre un peu sur le sujet un peu plus technique sur le fonctionnement, on en a un peu parlé, du coup, vous achetez les droits ou celui qui a les droits permet de faire une émission obligataire et ensuite vous coupez ça en parts, du coup, c'est quoi le minimum pour investir ?

  • Speaker #1

    Écoute, grosso modo, on a deux phases de vente de ces obligations. Il y a une phase de vente privée où là, c'est proposé en exclusivité vidéo. Et à la première pour nos partenaires, donc gestion de patrimoine, famille, office, bref professionnel de la finance. En général là on va vendre aux alentours de 80% de chaque émission obligataire. Et après on conserve 15 à 20% de cette émission pour les particuliers, pour le marché public. Et donc là l'investisseur final peut directement aller acheter ses obligations à travers la plateforme boleromusic.com. Donc il se crée un compte, il fait son kawaii-shi, il dépose de l'argent. Et là il peut aller acheter ses obligations et il... Il retrouvera également un marché secondaire sous forme de tableau d'affichage où il peut créer des ordres de vente avec ses obligations le jour où il veut sortir. Puisque la particularité des obligations qu'on crée, c'est qu'au-delà d'être traçante, c'est-à-dire à tout variable, ce sont des obligations perpétuelles. Donc elles n'ont pas de date de maturité. Contrairement à des obligations comme on peut voir dans l'immobilier par exemple, où tu sais qu'au bout de X années t'es remboursé, là pour le coup t'as pas de date de remboursement. Donc tu dois céder ton titre sur le secondaire. Et le remboursement qui peut arriver, c'est si effectivement ce titre, en tout cas si l'ensemble du catalogue est revendu sur le marché, ou si l'émetteur originel, donc l'artiste, décide d'activer sa clause de rachat et donc de racheter l'ensemble des droits qui avaient été listés.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, il y a quoi ? Il y a un prix qui est déterminé ?

  • Speaker #1

    Il y a un prix qui est déterminé.

  • Speaker #0

    Il y a une méthode de calcul qui est déterminée ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le prix moyen pondéré sur le marché secondaire qui a été constaté sur le dernier trimestre. Donc on prend 90 jours et on regarde le prix moyen pondéré. et pour protéger les investisseurs finaux. le prix d'exercice ne peut être inférieur à la valeur nominale moins les coupons.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est assez clair.

  • Speaker #1

    Donc worst case scenario, tu ressors flat.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ok, et donc sur le ticket d'entrée, ça dépend des catalogues ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pardon, je t'ai pas répondu. Le ticket d'entrée, en vente privée en général, c'est aux alentours de 10 000 euros. Et sur le marché public, c'est 10 euros.

  • Speaker #0

    C'est 10 euros, ok. Ok, et donc là, j'imagine que tu as toutes les infos projet par projet sur quel est le catalogue, avec une analyse, un détail,

  • Speaker #1

    etc. Tu as la composition du catalogue, tu sais exactement quelles chansons il y a dedans, on crée même des petites playlists. Et on a des clients qui sont assez amusants, qui aujourd'hui ne streament plus que leur portfolio en fait. Ils font des playlists avec leur portfolio. Et tu peux consulter tout l'historique de revenus. Donc tu peux te rendre compte aussi de l'ancienneté du catalogue, de ce que ça a généré dans le passé. Tu vas aussi pouvoir accéder à toute la documentation légale, donc termes and conditions des obligations, les CGU, enfin bref, toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu ne peux jamais financer un titre ? C'est forcément un catalogue ?

  • Speaker #1

    Alors on l'a fait par le passé, on a créé un format, parce que là tout ce dont on parle depuis tout à l'heure, c'est un format qu'on a appelé Catalogue Shares, qui te permet de t'exposer à des centaines ou des milliers de chansons avec un seul actif. Au début de notre aventure, on avait créé ce qu'on a appelé des Song Shares. qui eux te permettaient de t'exposer à une chanson, une oeuvre en particulier. On le fait de moins en moins tout simplement parce que c'est très rare d'avoir des chansons qui valent suffisamment d'argent pour que le modèle soit rentable. Parce qu'en fait une chanson ça peut valoir entre 2000 euros et 500 000 euros ou un million pour les gros hits. Donc ça peut arriver mais c'est que dans le cas où l'artiste a la structure juridique qui lui permet d'émettre. Mais quand c'est nous qui y mettons, là dans ce cas là on est plutôt sur des catalogues.

  • Speaker #0

    Et un catalogue moyen sur la plateforme c'est combien en collecte ?

  • Speaker #1

    Super question, je me pose une colle. Là dernièrement en moyenne on a fait des catalogues entre 850 000 et 900 000 euros, le catalogue. On a des catalogues qui peuvent valoir 5 millions, 6 millions, 7 millions, t'en as d'autres qui vont valoir 400 000 euros, en fait ça va vraiment dépendre. Tu vois tout à l'heure quand on parlait des transactions notables, quand tu sais qu'un Pink Floyd ça vaut 400 millions de dollars, tu peux avoir des catalogues qui valent aussi cher. Tout l'enjeu c'est de correctement valoriser, et puis après il ne faut pas oublier que nous, étant donné qu'on a un modèle spécifique qui favorise l'indépendance des créateurs, on a la capacité à aller chercher des valos plus... pour générer un meilleur rendement. Donc on n'est pas tellement obsédé par le volume, on est plutôt obsédé par le rendement. C'est vraiment ça qui est l'indicateur clé de toute l'expérience Boléro, que ce soit en interne ou sur la plateforme en ligne.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce qu'on arrive à vous proposer à vous, ou comment est-ce que vous arrivez vous à trouver ces meilleurs dossiers ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà on est bien entouré, donc il faut savoir que sur nos 4 ans et demi d'existence, on a On a levé des fonds deux fois. Au capital, on a des personnalités importantes de l'industrie. On a des artistes connus comme Petit Biscuit, Rilès, Le Motif. On a des execs de l'industrie musicale. Et on a aussi un département musique en interne qui est composé d'anciens execs de l'industrie, donc anciens managers d'artistes, anciens employés de labels qui ont aussi ce réseau et cette expertise pour aller chercher des catalogues de qualité. Après, c'est du réseau, c'est du savoir-faire. Il faut aussi savoir que je pense que de la même manière qu'un immeuble, ça ne se vend pas du jour au lendemain, des catalogues ne se vendent pas du jour au lendemain. Donc souvent, c'est aussi des relations que tu crées tôt qui portent leurs fruits à long terme.

  • Speaker #0

    Ok. Je reviens juste aussi, avant que j'oublie, j'ai une question sur le marché secondaire. C'est du gré à gré assez simple. Tu as acheté 10 000 euros il y a 5 ans, tu estimes que ça vaut 12. Si un acheteur a 12, tu vends 12.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a un système d'enchères ou d'offres ? où tu fixes ton prix.

  • Speaker #1

    En face, il y a des ordres d'achat. Tu vas voir des clients qui font leurs offres avec un prix qu'ils ont fixé pour un nombre de parts équivalent. Et toi, tu décides de vendre au prix que tu veux. Après, il faut que l'offre et la demande se rencontrent. Globalement, le marché secondaire fonctionne de manière très simple. Quand tu crées tes ordres d'achat ou tes ordres de vente, on te montre le rendement équivalent. Plus tu es aux alentours des 10%, plus c'est liquide. Plus tu t'éloignes des 10%, moins c'est liquide.

  • Speaker #0

    Et ça représente beaucoup de transactions ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est peu, en réalité. Et c'est plutôt contre notre volonté, c'est que la majorité de nos clients investissent à long terme. Tu vois aujourd'hui on fait 8 à 10% de notre volume sur le secondaire, ce qui est vraiment minoritaire, et c'est dû au fait que, oui, la majorité de nos clients, soit ils ont un horizon d'investissement à 5 ans, 6 ans, 7 ans, soit sinon ils ont carrément un objectif de rentre perpétuel. En fait, vu que c'est cool, parce que ça génère pas de frais, il n'y a pas de frais d'usure. En fait c'est du invest and forget, je vais mettre 5% 6% de mon patrimoine là dedans et ça me crée une rente perpétuelle.

  • Speaker #0

    Et même si les performances passées ne présagent pas des performances futures...

  • Speaker #1

    Investir compte-t-on des risques ?

  • Speaker #0

    Tu dis le rendement moyen constaté en tout cas c'est entre 10 et 10,8 c'est ça ?

  • Speaker #1

    10,6% donc c'est du net de frais mais avant impôts et en général c'est la flat tax qui s'applique dépendamment de si tu veux investir en tant que personne morale ou personne physique.

  • Speaker #0

    Et vous justement, tu mentionnes les frais, c'est quoi le modèle ?

  • Speaker #1

    Alors nous on prend une commission sur la recette de l'artiste à la mission, on prend une mini commission de traitement sur le secondaire qui va être aux alentours de 2,5%, et on va garder 3% aussi de toutes les royalties qu'on collecte. Parce qu'en fait aujourd'hui on fournit un travail de sourcing et on fournit aussi un travail de servicing. Donc on va aller faire ce travail de collecte auprès de toutes les entités pour remonter le flux. On va garder 3% de ce qu'on collecte. Et le point important aussi qu'on n'a pas précisé, c'est la fréquence des rendements. Et ça me fait penser à ça quand je parle de la collecte. Aujourd'hui, les catalogues français génèrent en général tous les trimestres à date fixe. 11 janvier, 11 avril, 11 juillet, 11 octobre. Tandis que les catalogues internationaux, c'est tous les semestres.

  • Speaker #0

    Ok. Donc là, vous, les coupons, c'est tous les trimestres ? C'est ça. Ok. Et sur la performance, la plus-value à terme ? c'est soit que le secondaire où tu te fais ta plus-value tout seul de ton côté, soit l'artiste rachète ou soit tu vends ton ôté droit, et dans ce cas-là tu partages la perf au prorata aussi. Si l'artiste rachète dans 10 ans et il y a X de plus-value, elle est partagée de manière assez...

  • Speaker #1

    Au prorata de ta part.

  • Speaker #0

    Si tu as 10%

  • Speaker #1

    de l'actif, tu vas prendre 10%

  • Speaker #0

    de la performance. Et là-dessus vous ne prenez pas de fizz sur la performance ?

  • Speaker #1

    Non, là encore une fois on serait muni, si c'est l'artiste qui déclenche sa clause de rachat, on serait muni auprès de l'artiste.

  • Speaker #0

    Ok, et ensuite, donc tu disais flat tax pour une grande partie, tu peux mettre ça dans ton PEA, PME ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore. Non ? Pas encore.

  • Speaker #0

    Parce que quoi ? Parce que c'est à ton variable justement ?

  • Speaker #1

    Non, tout simplement parce que ça ne génère pas d'easing pour le moment. Donc on n'est pas une société de gestion, on ne gère pas un fonds, on a une ESA qui fait de l'émission obligataire, mais on est en train de travailler sur celui-là.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pour le moment c'est de la détention en direct.

  • Speaker #0

    Et personne morale ?

  • Speaker #1

    Personne morale ou personne physique ?

  • Speaker #0

    Personne morale et pas aussi, ok. Ok, ça c'est clair. Je voulais faire aussi un petit focus sur la partie IA, blockchain et tous les nouveaux outils qui arrivent. Parce que je ne voulais pas te la poser tout au début, même si j'avais envie. Mais quand tu me disais qu'on enregistrait un contrat, j'ai tout de suite forcément pensé blockchain pour sécuriser, tracer et peut-être rassurer encore davantage. Est-ce que c'est une direction que va forcément prendre les droits musicaux d'être enregistré sur la blockchain ?

  • Speaker #1

    C'est surtout qu'on le fait depuis le début. C'est une de nos particularités. parle pas volontairement parce que c'est quelque chose qu'on est on essaye d'abstraire complètement faut savoir qu'aujourd'hui on a un peu moins de 20% de nos clients qui utilisent boléro avec des wallets externe et qui utilisent de la crypto donc on a vraiment une part majoritaire de nos clients qui utilisent des euros et qui savent même pas qu'il ya de la blocs chaîne mais effectivement nous on utilise la blocs chaîne comme registre donc ça veut dire que chaque actif chaque obligation est enregistrée sur la blocs chaîne ce qui signifie que même si demain boléro disparaît tu es toujours propriétaire de ton actif ouais

  • Speaker #0

    mais le contrat en lui même que tu as envoyé à la SACEM, lui il n'est pas dans la blockchain celui-là non, pas pour le moment et ça c'est quelque chose qui va évoluer,

  • Speaker #1

    qui évolue ou bah écoute la SACEM a fait un super boulot, ils ont sorti un outil qui permet justement aux créateurs de déposer sur la blockchain leurs oeuvres mais je n'ai pas les chiffres d'usage ils l'ont sorti il y a un an et demi donc voilà, là j'ai pas les chiffres d'usage pour le moment mais ce qui est sûr c'est que la blockchain va être un outil hyper important et ça me permet de faire la transition encore plus avec la recrudescence de l'IA puisque Parce que, étant donné que maintenant tu peux générer des chansons en 2-3 promptes, ça va être de plus en plus compliqué de différencier ce qui est vrai de ce qui est faux, et surtout de lier des œuvres créées en IA avec des enregistrements qui ont été générés par l'IA, de les relier à des œuvres qui avaient déjà été déposées. Mais nous, c'est notre thèse aussi. On pense que ce qui est très intéressant... Alors ça c'est un truc qu'il faut savoir, si vous êtes très curieux je vous invite à aller voir l'étude annuelle de Goldman Sachs qui s'appelle Music in the Air, donc chaque année Goldman Sachs fait ses prévisions pour l'industrie musicale. Sur l'édition 2024, il projette une croissance à plus de 50% d'ici 2035. Pourquoi cela ? Parce que c'est de plus en plus facile de créer de la musique et d'en déployer, il y a de plus en plus de live. Mais surtout, nous, notre thèse, ce qu'on trouve intéressant, c'est qu'on est persuadé que toutes les œuvres iconiques sorties entre 1950 et 2030... vont être des œuvres qui vont, de manière radicale, servir à entraîner l'IA pour générer des morceaux futurs. Et de la même manière que quand tu passes de la musique en boîte de nuit ou à un concert, tu dois rémunérer les ayants droit, ça sera pareil pour l'IA. Tu veux générer des chansons avec un software d'IA, pas de souci. Mais dans ce cas-là, il faut rémunérer les ayants droit. Donc en ce moment même, il y a des négociations qui se tiennent pour savoir comment ces flux vont s'organiser. Mais donc pour nous, blockchain et IA fonctionnent très bien ensemble sur un cas aussi particulier, un cas aussi niche. et l'IA est plutôt un facteur de croissance pour la musique en général et une IA qui écrirait une chanson et ensuite qui la chanterait serait considérée comme un artiste ? alors l'enregistrement oui tu pourrais le déposer ça t'appartient tu peux avoir une IA qui est ton nom de scène, ton nom d'artiste etc. en revanche tu ne pourras pas te déposer l'oeuvre. Tu ne pourras pas déposer la partie publishing parce que tu n'as pas composé les paroles, tu n'as pas composé la partition.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc par exemple, tu pourras prendre ton fichier mp3 que l'IA t'a généré, tu pourras le mettre sur Spotify si t'as envie. Il y a des gens qui vont l'écouter, donc tu vas peut-être gagner de l'argent sur cette partie-là des droits. Par contre, tu n'auras pas de droit d'auteur au sens propre du terme parce que... de base l'IA a été entraînée sur des droits d'auteur déjà existants et comment ça se contrôle ça ? c'est ce qui est en train de se négocier en ce moment je pense que c'est déjà en cours mais ça va forcément arriver de plus en plus il y a déjà des logiciels qui te permettent de détecter mais il n'y a pas encore de standard qui est en place et nous on suit ça avec une grande attention et d'ailleurs de manière générale c'est assez cool, on avait un peu de temps devant nous donc on a pu parler de pas mal de choses et encore. encore tellement d'anecdotes à partager et l'industrie musicale cache tellement de secrets passionnants, on passe aussi beaucoup de temps nous à décrypter toutes ces choses là donc à travers nos réseaux sociaux, à travers des contenus vidéos même sur Youtube, on explique tout ça.

  • Speaker #0

    C'est aussi tout l'intérêt, moi ce que j'aime bien évidemment dans les finances perso et ce type de plateforme qui se crée c'est que ça ça ouvre un marché ça fait, alors il faut faire de la pédagogie, il faut expliquer mais ça permet aux gens de découvrir un univers qui est quand même assez opaque, assez fermé sur le papier mais qui s'ouvre en particulier grâce à des plateformes comme vous. Donc c'est ça qui est justement, au-delà de leur permettre d'investir, c'est leur permettre de faire découvrir un univers qu'ils ne connaissent pas. Et justement, si on se met dans la peau de quelqu'un qui... Tu veux démarrer l'investissement dans cet univers-là, c'est quoi les petits tips, les réflexes à avoir ou les erreurs à éviter pour quelqu'un qui vraiment démarre de zéro ?

  • Speaker #1

    Écoute, alors avant toute chose, ceci n'est pas un conseil en investissement, mais grosso modo, quelqu'un qui débute, il faut déjà comprendre la classe d'actifs, donc aller voir un maximum de catalogues, comprendre de quoi ils sont composés. comment les flux de revenus fonctionnent, donc bien avoir en tête les flux de revenus en fonction de chaque droit, droit master, droit publishing. Et puis après, il faut se laisser porter en fonction de ses objectifs. Donc soit on a un objectif purement financier, dans ce cas-là, moi je conseillerais de simplement être vigilant sur les taux de rendement, donc se laisser guider par les taux de rendement. Soit sinon on est guidé aussi par ses goûts et l'aspect émotionnel, et on a envie de détenir une part de droit sur une chanson qu'on apprécie beaucoup. ou la chanson de ton mariage, la chanson que tu écoutais quand tu avais 18 ans, ces choses-là. Et dans ce cas-là, peu importe le prix, si l'important, c'est de l'avoir, il faut l'acheter. Mais ça,

  • Speaker #0

    tu connais la répartition des investisseurs actuels entre l'émotion et la performance ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de chiffre exact, mais tout ce que je peux dire, c'est que l'émotion, c'est très minoritaire.

  • Speaker #0

    C'est minoritaire ? Oui,

  • Speaker #1

    en termes de volume. Parce qu'en fait, les investisseurs qui déploient... Tu vois en moyenne sur des transactions privées on est à 22 000 euros par investisseur. C'est en général drivé vraiment par le rendement. Et l'aspect émotionnel c'est cherry on the cake. D'abord je regarde mon rendement et si en plus de cela je peux avoir des chansons que j'aime bien, tant mieux c'est cool.

  • Speaker #0

    Parce que t'as quoi ? T'as une barre de recherche du coup sur le site ? Tu tapes le nom d'un artiste ou une chanson ?

  • Speaker #1

    Exactement. Barre de recherche, tu peux taper des noms de chansons, enfin des titres de chansons pardon, des noms d'artistes. Et tu peux aussi explorer le marché qui va te trier les actifs selon... Les taux de rendement, selon les genres musicaux, selon si ce sont des catalogues, des songs. Donc vraiment tu peux te balader et tu peux aussi aller voir les profils de la communauté. Donc tu peux aller voir les profils des autres investisseurs, donc tu ne sauras jamais combien ils ont.

  • Speaker #0

    De manière anonyme ? Non,

  • Speaker #1

    alors il y en a qui sont anonymes, il y en a qui mettent leur vrai nom parce que c'est une nouvelle forme d'influence. Mais tu peux aller consulter leurs profils et tu verras dans quoi ils ont investi. Tu ne sauras pas combien, tu ne sais pas quelle est leur performance, tu ne sais pas quelle est la valeur de leur portfolio, mais tu vas voir en tous les cas quels sont les catalogues qu'ils détiennent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc tu as un esprit un peu communautaire, un peu communautaire, comme tu dis, comme un réseau social, où tu regardes un peu qui fait quoi, qui...

  • Speaker #1

    Et tu peux t'abonner. Typiquement, tu vois, on a des profils un peu reconnus, comme Hacher, comme Romain Laneri, tu vois, c'est le genre de profils qui sont de notoriété publique, et les gens aiment bien voir. En général... Ça fait pas mal jaser la communauté dès qu'il y a un mouvement.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as un système un peu de notation des projets en disant là, c'est un projet peut-être risqué parce que c'est encore un petit catalogue plutôt de jeunes chanteurs. Lui, il est risque assez faible parce que tu n'as que des gars assez connus.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Nous, on ne donne pas de notation parce que...

  • Speaker #0

    Ou tu le marques ou tu l'expliques en disant...

  • Speaker #1

    Alors, on explique évidemment tous les facteurs de risque, ça n'a pas de sujet. Par contre, sur la partie plus éditoriale... Nous on part du principe que si on a décidé de le mettre sur le marché, c'est qu'on se considère que c'est pertinent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'ils sont tous à risque égaux, tu penses, les dossiers qui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Non, tu as forcément des risques qui peuvent être plus ou moins élevés selon les artistes qui composent le catalogue. Les deux risques principaux liés à l'industrie musicale, c'est... Alors tu as le risque structurel, qu'est-ce qui se passe si Spotify disparaît demain, s'il n'y a plus de plateforme de streaming ? Forcément ta monétisation est beaucoup moins efficiente. et le deuxième risque c'est des affaires sur des artistes des artistes qui se font cancel des artistes qui font une bêtise et du coup du jour au lendemain ils se font boycott ça c'est des risques mais d'où l'intérêt d'investir dans les catalogues le but du format catalogue c'est aussi d'avoir de la diversification by design et de pas mettre toutes ces billes sur une chanson ou un artiste, à part si t'es convaincu ou à part si c'est un classique indémodable si demain je te propose de mettre des billes dans Billie Jean tout le monde y va sur ce sujet et t'arrives à faire des euh...

  • Speaker #0

    Des packs aussi peut-être avec des thèmes du type régionaux ? On fait un pack Inde ?

  • Speaker #1

    On sort notre premier là cet été, c'est super que tu mentionnes ça. On sort notre premier catalogue qui va s'appeler USA Essentials Vol. 1. C'est la première collecte de morceaux issus des US. C'est un catalogue qui contient des morceaux iconiques de 2001 à 2024. Il y en a 142 au total, de la côte ouest et de la côte est. Donc voilà, c'est une première collection et oui, on va évidemment aller de plus en plus vers ce modèle-là parce que je pense que les gens apprécient et ça nous permet aussi de traduire la curation qui est une part importante de notre business dans des formats d'actifs.

  • Speaker #0

    Et à part le côté régional, il y a d'autres pistes ?

  • Speaker #1

    T'as le côté régional, t'as le côté style musical, donc on va faire des collections. Tu vois, typiquement, il y a aussi des connexions entre les régions. On sait très bien que, je sais pas si les auditrices et les auditeurs qui nous écoutent vont l'avoir en tête, mais pendant la fête de la musique, il y a eu tout un événement et une tendance autour de Londres et Paris. En fait, je sais pas si les gens ont vu, mais pour la fête de la musique, là, en juin 2025, il y a eu énormément d'Anglais venant de Londres qui ont débarqué à Paris. Et donc il y a toujours eu une connexion très forte entre Londres et Paris. Tu pourrais imaginer un catalogue London to Paris, tu vois, quelque chose comme ça. Tu pourrais imaginer un catalogue années 80, où là tu pourrais lister tous les morceaux de Goldman, Balavoine, tous ces trucs-là. Tu pourrais imaginer, tout à l'heure je parlais de la Corée du Sud et de la K-pop, tu pourrais avoir ces choses-là. Et tu pourrais aussi avoir des sélections encore plus qualitatives, mais ça c'est pas pour tout de suite, peut-être 2026, typiquement. Les chansons jouées dans des films de Noël, les chansons qui sont adorées par la Gen Z, les chansons qui ont été reprises dans des films de Will Smith, tu vois. En fait, tu peux tout faire.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est infini, ouais. Mais c'est là où tu captes peut-être un peu trop l'émotion, forcément, mais je pense que si t'avais bien les diversifiés aussi, en tout cas c'est plus simple, j'ai l'impression, tu vois, moi si je devais me connecter pour faire mon premier investissement, je pense que j'aurais besoin d'avoir une thèse qui me parle, tu vois, en me disant... Ouais. Moi, j'adore les années 80. OK, il y a un pack années 80. OK, je commence par lui parce que moi, je sais que j'aime bien ça, ça me parle. Alors, peut-être que c'est un peu biaisé par l'émotion, mais en tout cas, je pense que pour déclencher le premier investissement, d'avoir un pack qui te ressemble, diversifier quand même pour les risques.

  • Speaker #1

    Mais ça dépend aussi de combien tu mets et quel est ton temps. Je te prends un exemple concret de la vie réelle. On a un très gros investisseur chez nous qui a pris une part importante d'un catalogue, de notre tout premier catalogue Afropop. On a sorti le catalogue d'un artiste qui s'appelle Davido, qui fait partie du top 3 de l'afro-pop, qui vient du Nigeria, qui est une star mondiale. Et donc on a sorti tout son catalogue. On a un investisseur qui a pris une part importante, pas parce qu'il aime bien Davido, pas parce qu'il aime l'afro-pop, mais simplement il a dit, moi ma thèse, c'est que le Nigeria en 2050, ce sera le troisième pays le plus peuplé au monde. Et donc c'est très bien de miser sur une star du Nigeria maintenant, qui en plus est déjà écoutée à l'international. Donc tu vois, chacun a ses propres tests.

  • Speaker #0

    Ça, il le savait ou ça a été expliqué dans ce catalogue-là en disant...

  • Speaker #1

    Non, c'est lui qui a déduit. Nous, on a juste dit Davido, star de l'Afropop, il a gagné trois Grammy Awards, il a gagné énormément de distinctions au Top Billboard, ses albums génèrent tant par an, il y a tant de streams récurrents, il y a tant de bases d'audience en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie. Donc on a juste donné vraiment des chiffres de marché, tu vois, à la fois qualitatif et quantitatif, mais cette approche, cette thèse démographique, entre guillemets, c'est lui qui l'a eue, c'est pas nous.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est bien, c'est bien, c'est rationnel, c'est bien. Et ok, pour ceux qui voulaient le voir, c'est Boléro Musique, tu disais ?

  • Speaker #1

    Boléro Musique, musique avec un C, donc boléromusique.com.

  • Speaker #0

    Et Boléro, d'ailleurs, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Le boléro, tu sais, c'est en référence au boléro de Ravel. Oeuvre iconique composée par Maurice Ravel, et donc on a bien aimé ce nom et on a décidé de s'appeler comme ça pour deux raisons. Déjà parce que le boléro de Ravel, c'était pendant un moment la chanson la plus écoutée dans le monde. Il y avait une phrase qui disait que toutes les dix minutes, le boléro de Ravel était joué quelque part dans le monde. Et deuxièmement, ça a été aussi une oeuvre qui a créé un grand litige juridique entre l'Assassin et les ayants droit, et qui a créé un... jurisprudence fondamentale aujourd'hui en France et en plus de ça Maurice Ravel est français donc on a trouvé que c'était sympa ok,

  • Speaker #0

    boléro musique le temps passe assez vite, j'ai une petite dernière question pour toi pour savoir ce que t'as toi dans ta tierlire qu'est-ce que t'as dedans, plutôt en termes de de conviction, d'idées de côté un peu atypique peut-être est-ce que tu as des droits musicaux bien sûr dedans comment t'organises ta tierlire ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je tiens à dire que ma tierlire n'est pas la tierlire la plus fournie de tous les temps mais globalement j'ai eu la chance de m'intéresser aux finances personnelles assez tôt donc j'ai commencé à investir à l'âge de 19 ans donc concrètement j'ai une part de mon patrimoine en PEA, une part en IMO j'avais une part en assurance vie mais que j'ai fermé récemment mais globalement l'approche elle est très simple j'ai défini ce en quoi je croyais donc j'ai défini bon bah je crois en la tech américaine du coup j'ai une grosse part d'investissement nasdaq 100 et f je crois beaucoup en la raréfication de l'eau donc j'ai investi dans des supports qui sont directement indexés à l'eau voilà donc en fait j'ai en général un support par croyance et je dois avoir je pense 18 à 20% crypto ok ou là je fais que l'accumulation aucune revente j'espère

  • Speaker #0

    T'as écouté le dernier épisode de Mathias Laird sur l'investissement dans l'eau du coup, ça va peut-être donner des pistes.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, il est dans ma liste.

  • Speaker #0

    Et sur ta tire à lire aux droits musicaux, toi t'as des convictions sur justement un style, une année, une région ?

  • Speaker #1

    Écoute, en général, j'en parle pas trop et j'évite d'avoir un portfolio sur Boléro, parce qu'en fait quand je fais n'importe quel mouvement, ça envoie un signal. Ah,

  • Speaker #0

    c'est que t'es suivi aussi du coup ? Ouais, forcément.

  • Speaker #1

    Donc j'évite. Après moi, ma conviction personnelle, c'est que... Ça fait 4 ans et demi que je monte cette boîte, donc de toute façon, je crois en la classe d'actifs dans son ensemble. Si je devais demain, admettons, j'avais un budget X et que je devais le placer dans des droits musicaux, je serais sur un tiers, un tiers, un tiers. Je ferais un tiers d'œuvres iconiques, années 80, années 90, bon potentiel de synchronisation, bon potentiel de cover. Je ferais un tiers sur ce qu'on appelle la recession pop. Donc c'est tous les morceaux qui... qui sont sortis entre 2008 et 2011, qui sont du coup les morceaux de la récession, la pop de la récession, qui aujourd'hui ont des taux de croissance record grâce à la nostalgie des millennials. Et je ferai un autre tiers sur l'appartement. du catalogue moderne contemporain sur des genres en vogue Afrobeat, Afropop Yooka Rap ces choses là

  • Speaker #0

    Le Nigeria quoi Pas que le Nigeria Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer un peu tout ce monde je pense que ça vaut clairement le coup de creuser parce que tout ce qui est ça fait aussi partie du patrimoine français on a quelques artistes mondialement connus ça fait partie de nous la musique ça fait partie des 7 milliards de personnes sur Terre mais Je pense que la musique a un pouvoir assez fort sur tout le monde. En France, même si on est 12 ou 15e, on reste un pays qui rayonne un petit peu avec sa musique. Je trouve ça assez cool de permettre aux Français et à tout le monde d'investir dans cette classe d'actifs-là qui permet aussi de faire en sorte de mieux la structurer, de mieux la financer et de mieux financer les artistes aussi. qui en ont bien besoin à tous les niveaux en ce moment c'est assez vertu pour tout le monde donc je trouve ça hyper cool encore une fois merci beaucoup,

  • Speaker #1

    rendez-vous sur Boléro Musique pour ceux qui veulent creuser et puis sûrement à très bientôt merci beaucoup pour toutes tes questions et si vous avez d'autres questions suite à l'écoute du podcast n'hésitez pas à aller mettre des commentaires et puis je prendrai le temps d'y répondre merci à toi Alexandre merci à bientôt

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Matière Lire. J'espère qu'il vous a permis de découvrir de nouvelles manières de faire résonner votre argent. Et si l'épisode vous a plu, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute habituelle, à le partager autour de vous et à laisser un commentaire ainsi que 5 étoiles sur Apple Podcast. A très vite pour un nouvel épisode.

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Description

🎙️ Épisode 43 - Ma Tirelire

Invitée : William Bailey (Bolero)


💡 Thème : Les droits musicaux, un actif qui rapporte

 

De quoi parle-t-on dans cet épisode ?

On parle de musique, de droits d’auteur, de streaming, de catalogues iconiques et d’investisseurs particuliers.


Et de tout ce qu’il faut comprendre pour investir dans un actif méconnu mais ultra‑puissant : les droits musicaux.


Un épisode qui ouvre les portes d’un marché opaque et passionnant, avec un invité qui en a fait sa spécialité et qui a fondé la plateforme Bolero pour le démocratiser.


William Bailey nous partage les coulisses de ce marché, ses exemples concrets, les risques et rendements visés, et l’impact des nouvelles technologies (IA, blockchain, TikTok…) sur la valeur des catalogues.


🧠 Partie 1 – Comprendre les droits musicaux

  • Droits masters (enregistrement) vs droits publishing (composition) : deux univers distincts, deux flux de revenus.

  • Pourquoi chaque "play" sur Spotify, YouTube ou en boîte de nuit génère du cash pour les ayants droit.

  • Un marché déjà financiarisé : plus de 45 milliards $ d’échanges privés et publics.

  • Exemples emblématiques : Michael Jackson (1,2 Md$ de valorisation), Pink Floyd (400 M$), Justin Bieber (180 M$).


📊 Partie 2 – Comment investir concrètement

  • Les solutions existantes : Universal ou Warner en bourse, fonds privés… et désormais Bolero.

  • Obligations perpétuelles adossées à des catalogues : des tickets d’entrée dès 10 € sur le marché public.

  • Rendement visé : autour de 10 % brut par an (10,6 % en 2024).

  • Pourquoi les catalogues sont plus stables que les singles isolés : diversification et cashflows réguliers.

  • Le marché secondaire : possibilité de revendre ses parts, prix déterminé par le dernier trimestre.


💼 Partie 3 – Sources de revenus et tendances

  • 9 sources côté publishing, 4 côté masters : streaming, synchro, radio, concerts, supermarchés, boîtes de nuit…

  • Les "floors" d’écoute : même 10 ou 20 ans après, les morceaux génèrent des revenus récurrents.

  • Les "pics" : TikTok, films, séries, tournées héritage peuvent faire exploser temporairement les rendements.

  • L’impact du streaming : 70 % du CA reversé aux ayants droit ; un modèle qui a sauvé l’industrie musicale.


🎓 Partie 4 – IA, blockchain et avenir du marché

  • Bolero enregistre ses obligations sur la blockchain pour sécuriser la propriété.

  • L’IA va transformer la création et la monétisation des œuvres : nécessité de rémunérer les ayants droit lors de l’entraînement des modèles.

  • Vers des catalogues thématiques (USA Essentials, Afrobeat, années 80…) pour allier rendement et émotion.


🟣 Dans la Tirelire de William ?

William a commencé à investir à 19 ans. Aujourd’hui : PEA, Nasdaq 100, ETF indexés à l’eau, immobilier, 18‑20 % en crypto.
Sur Bolero, il évite d’afficher ses choix pour ne pas influencer la communauté, mais sa conviction est claire : la musique est un actif alternatif d’avenir.


Citation
« La beauté de la musique, c’est qu’elle génère des rendements prévisibles, sans frais d’usure, et qu’à chaque "play", un euro repart vers ses ayants droit. »



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je peux casser mais je te la rends 20 balles.

  • Speaker #1

    Ma maman m'a dit non non mais vas-y économise, économise.

  • Speaker #2

    On ne sait pas exactement combien gagnent les gens, on n'en parle pas trop.

  • Speaker #1

    Je dois prendre en main mon épargne, prendre en main mon argent. De toute façon ça ne rapporte rien et puis je n'ai pas le temps de m'en occuper.

  • Speaker #3

    Vous vous souvenez du bruit que faisaient les pièces que vous glissiez une à une dans votre tirelire quand vous étiez petit ? Sans même le savoir, vous étiez déjà dans une démarche d'investissement, économisé pour pouvoir acheter vos trésors d'enfants. Aujourd'hui, il est peu probable que votre épargne prenne la forme d'un cochon. rose. Il n'est plus question d'aller chez le marchand du coin pour compléter votre collection de cartes ou acheter un paquet de bonbons. Aujourd'hui, on vous parle de plan d'épargne, de private equity, d'assurance vie, d'immobilier, de livret A, PEA, SCPI et d'autres sigles plus ou moins observables. obscures. Parce que je suis convaincu que l'épargne peut être simple, plus proche de notre réalité et en accord avec nos choix du quotidien et de nos convictions et qu'il est possible d'allier performance et sens, je vous propose d'écouter Matir Lire, le podcast qui fait résonner votre argent dans le bon sens. Je suis Alexandre Toussaint et vous écoutez Matir Lire. Toutes les deux semaines, je rencontre des experts qui nous aident à dénicher des idées d'épargne qui nous ressemblent vraiment. Ils nous donnent des conseils simples, clairs, transparents pour enfin passer à l'action. Et à la fin de chaque épisode,

  • Speaker #2

    ces experts nous dévoilent ce qu'ils ont dans leur tirelire. Bonne écoute ! qui je pense est méconnu ou peu connu de beaucoup de personnes et pourtant je pense que tout le monde écoute de la musique parce qu'on va parler de droits musicaux donc c'est ça qui est assez marrant c'est qu'on écoute tous de la musique d'une manière ou d'une autre dans la voiture, à la maison, un peu partout et pourtant je pense qu'on sait pas trop comment ça marche donc je suis très content moi de pouvoir découvrir, de faire découvrir l'envers du décor de ce qu'on a dans nos oreilles donc sur l'investissement sur les droits musicaux et avant de commencer et de rentrer un peu dans le détail est-ce que tu peux un peu présenter ton parcours et surtout comment t'en es arrivé à t'intéresser à ce sujet des droits musicaux écoute avec plaisir effectivement

  • Speaker #1

    c'est un univers fantastique en général quand on comprend comment ça fonctionne on a envie de mettre les mains dedans euh euh Pour ma part, j'ai cofondé Boléro il y a 4 ans et demi maintenant, début 2021. A l'origine, j'étais Product Manager dans la tech, dans l'IA. Et finalement, lorsque l'année 2020 est arrivée avec le Covid, on a tous vécu le confinement. C'était un moment fantastique où, comme pas mal de Français, j'avais un salaire et pas grand-chose à faire. Donc, j'ai commencé à m'intéresser à mes finances personnelles. A cet âge-là, j'avais 23 ans et demi. et en fait j'ai commencé à faire beaucoup de recherches puisque du coup j'avais testé les trucs classiques, assurance vie, PEA, etc. Et je me suis dit, en fait moi j'ai certaines convictions personnelles par rapport à l'économie, par rapport au monde, par rapport à la culture et j'aimerais bien traduire ces convictions-là en investissement. Et étant donné que moi, j'ai vécu dans une famille pas mal drivée par l'art, mon père était photographe, ma mère, directrice artistique, j'ai toujours baigné dans la musique, beaucoup d'amis aussi dans la musique, que ce soit en tant qu'artiste, producteur ou même en tant que salarié dans des labels. Et en fait, au moment du Covid, il y a eu aussi toute cette agitation autour des modèles économiques des artistes. Donc grâce à eux, j'ai pu m'informer et être à leur contact et peut-être parfois aussi leur donner un petit coup de main sur certaines idées que j'avais. pourquoi pas

  • Speaker #2

    pendant le Covid, il y a eu pas mal de mouvements comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que tous les lives annulés, plus de salles de concert, et le streaming qui explose. Donc en fait, aussi peu intuitif que ça puisse paraître, en réalité, grâce au confinement, la musique était beaucoup plus jouée, les volumes d'écoute sur les plateformes de streaming ont explosé. Et donc, je me suis intéressé au sujet, et donc dans cette logique de développement de mes finances personnelles et ce contexte-là, je me suis dit, en fait, j'aimerais bien mettre un peu de capital, quelques billets dans la musique. comment est-ce que je pourrais faire ? et en fait les seules solutions qui existaient c'était investir à travers la bourse dans de l'equity acheter des stocks d'Universal Music des stocks de Warner sinon c'était éventuellement réussir à accéder à certains fonds de private equity qui avaient déjà déjà lancé des véhicules, mais bon, si tu veux, j'avais pas encore le capital qui me permettait de le faire. Et en fait, je me suis dit, quel est le produit dont je rêve ? En fait, le produit dont je rêve, ça serait une espèce de fusion parfaite entre une plateforme d'échange et Spotify à travers laquelle je pourrais constituer un portefeuille qui ressemblerait un peu à mes playlists, ou bien du moins qui traduirait mes convictions que je peux avoir sur la musique. Et donc, j'ai quitté mon job en septembre 2020, je suis parti faire le wagon. qui est un bootcamp au travers duquel on apprend à coder, en accélérer les bases de la méthode et du code. Et lors de cette formation, j'ai rencontré Arthur Hamon, qui est aujourd'hui mon cofondateur et CTO. Et en fait, à la sortie du wagon, on s'est tous les deux associés pour lancer Boléro, puisque moi j'avais cette envie forte de monter ce produit-là. Et Arthur, lui, avait un attachement particulier à la creator economy. Donc on s'est lancé avec une thèse simple, on va essayer de créer une plateforme d'investissement dans la musique, au travers duquel... les particuliers pourraient investir dans des carrières d'artistes.

  • Speaker #2

    Au départ, c'était la musique au sens large, ou vraiment précisément les droits musicaux, parce qu'en fait la musique c'est ça, il n'y a peut-être pas d'autre chose ?

  • Speaker #1

    C'était la musique au sens large. On savait que les droits musicaux c'était, entre guillemets, le pétrole de l'industrie, donc c'était ce qu'il y avait de plus porteur de valeur. Néanmoins, l'idée c'était déjà de tester les comportements. C'est-à-dire qu'au-delà de parler du sous-jacent, c'était de tester les comportements. Est-ce que déjà les créateurs seraient enclins à « financiariser » leur carrière pour pouvoir débloquer des nouveaux leviers de liquidité ? Ce n'était pas évident dès le début. Au départ, on est avec nos bâtons de berger et les artistes vont regarder un peu de travers en disant « mais qu'est-ce que vous racontez ? » On ne va pas financiariser la culture. Et en fait, quand tu creuses, tu vois que la réalité, et ça c'est ce que les gens ne savent pas, c'est qu'aujourd'hui le marché des droits musicaux, sur la base des transactions qui ont été répertoriées, c'est un marché qui pèse plus de 45 milliards de dollars. et qu'il y a déjà énormément de transactions assez confidentielles en private equity qui se déroulent, qui en fait ont déjà financiarisé la musique. Et donc ça, ça nous a poussé du coup à nous spécialiser petit à petit sur les droits musicaux. Ou en fait, si tu veux, le contexte qu'il faut avoir en tête, c'est que passé 2020, à l'ère du digital, à l'ère du streaming, la musique a retrouvé un modèle économique vertueux. C'est une industrie qui fait une croissance à deux chiffres chaque année. et on est sur un... On est sur un écosystème qui se redéfinit puisque, contrairement aux années 80 et 90, les grandes maisons de production, les majors comme on les appelle, donc Universal, Warner, Sony et même maintenant Believe, qui à la base est un distributeur mais qu'on peut considérer comme la nouvelle major, ils ont du mal à loquer l'IP dès le début d'une carrière d'artiste. Donc ils ont du mal à signer un artiste très jeune en faisant en sorte que l'artiste reste... sous leur pavillon toute sa carrière. Donc, il y a une activité d'achat de catalogue qui est beaucoup plus importante qu'avant. Et en face de ça, on a encore plus d'artistes indépendants qui ont à la fois l'usufruit et la nulle propriété de leurs droits musicaux dès le début de leur carrière. Donc, ça a vraiment totalement redistribué les cartes. Et nous, on s'est dit, qu'est-ce qui pourrait se passer si demain, on fait rentrer des millions de particuliers et de professionnels de la finance dans ce marché, tout en... s'assurant qu'on favorise l'indépendance des créateurs. Et donc c'est là, finalement, c'est ça la réalisation de la vision Boléro. C'est à la fois une plateforme et une infrastructure à travers laquelle des ayants droit, donc des auteurs-compositeurs, des éditeurs, des producteurs, vont pouvoir lister, mettre en vente les revenus de leurs droits musicaux afin que des populations de particuliers et de professionnels de la finance qui déploient du capital dans ces droits-là pour aller percevoir du rendement récurrent. En sachant que la beauté de la musique, on aura le temps de revenir sur les sources de revenus et comment la musique génère de l'argent, mais la beauté de la musique, c'est que c'est un actif qui génère des rendements à date fixe, qui sont hyper prédictibles et qui n'est pas palpable, qui n'a pas de frais d'usure, qui n'a pas de frais de gestion.

  • Speaker #2

    Et qui sont à vie aussi ?

  • Speaker #1

    Almost.

  • Speaker #2

    J'ai lu un truc récemment comme quoi Michael Jackson est peut-être le chanteur qui a peut-être le plus gagné d'argent en 2024, parce qu'en fait ça continue. Indéfiniment, alors peut-être qu'il y a une date limite encore plus tard, mais encore aujourd'hui, je ne sais plus, dix ans après, c'est peut-être celui qui gagne le plus sa vie.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant ce que tu dis. En fait, il y a deux choses à avoir en tête, c'est que déjà, la propriété intellectuelle musicale, elle est valide jusqu'à 70 ans après le décès du dernier auteur-compositeur impliqué sur une œuvre. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans le domaine public, en fait, tu as majoritairement des œuvres iconiques de musique classique, mais même des oeuvres qui ont été écrites en post-seconde guerre. Les 30 glorieuses, c'est encore protégé et ça génère encore des cash flows pour les ayants droit. Ce qui est intéressant dans ce que tu dis quand tu prends l'exemple de Michael Jackson, il faut savoir que Michael Jackson, la moitié de son catalogue a été racheté pour 600 millions de dollars en 2024, ce qui valorise son catalogue au total à 1,2 milliard. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent. C'était Sony. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent aujourd'hui qu'il n'en générait à l'époque de la sortie de Thriller, par exemple. Pourquoi ? Là vous allez tout de suite comprendre, ceux qui nous écoutez, toi. A l'époque, tu achetais un CD une fois, ou un vinyle une fois, donc il y avait un seul événement de chiffre d'affaires. Et après, t'écouter la musique en illimité jusqu'à ce que ton support soit raillé. Aujourd'hui, à chaque fois que tu lances une chanson sur une plateforme de streaming, quand tu appuies sur play, en fait, c'est comme si tu louais le morceau. Donc en fait, à chaque fois que t'appuies sur play, ça génère du cash. À chaque écoute. Voilà. Et donc en fait, t'as une génération de chiffre d'affaires qui est récurrente. Et donc, grâce aux playlists, grâce aux algos, et grâce aussi aux tendances culturelles, on pourra parler tout à l'heure de la recession pop, c'est un truc assez intéressant. Bref, grâce à tout cela, maintenant, les musiques, les chansons, les albums ont ce qu'on appelle des flores d'écoute. Donc en fait, même si ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que le morceau est sorti, grâce à l'audience installée et les nouvelles audiences, tu as à peu près le même nombre de streams qui est réalisé tous les mois. Et ça ne baisse pas. Et donc la seule chose qui peut se passer, entre guillemets... C'est des pics de rendement grâce à une traîne TikTok, grâce au placement de la chanson dans un film, dans une série, dans une pub, grâce par exemple à une tournée héritage ou hommage d'un artiste. Je prends l'exemple d'Oasis qui avait annoncé des concerts à Wembley récemment. Quand ils ont annoncé, ils ont fait un SPAC de plus de 80% sur un mois. Donc c'est plein d'événements comme ça. Mais en fait, dans tous les cas, tu vas retomber sur ton floor et tu auras à peu près le même niveau d'écoute tous les mois.

  • Speaker #2

    Il y a plein de trucs hyper intéressants dans tout ce que tu viens de dire, mais si on essayait juste de reprendre la base, le marché de la musique, comment il est structuré, qui sont les acteurs, et qu'est-ce qui gravite autour d'un chanteur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'industrie de la musique, elle est structurée, elle est vaste, dans la chaîne de valeur, il y a beaucoup d'acteurs, si on s'intéresse aux droits musicaux, on va essayer de rester focus sur une seule partie de l'industrie. Donc on va mettre de côté le live et toutes ces choses-là. On va s'intéresser simplement à qui crée les droits et qui les gère. Les personnes qui créent les droits, ce sont toutes les personnes qui sont parties prenantes à la création d'un album ou d'une chanson. Donc de la même manière que quand tu crées une entreprise, tu vas répartir le capital social entre les associés, quand tu crées un album, tu vas répartir les droits musicaux entre les parties prenantes. Donc ce qu'on appelle les droits master, qui protègent l'enregistrement, c'est-à-dire en fait c'est ce que tu entends. Ces droits-là vont revenir au producteur et à l'artiste interprète. Je vais prendre un exemple très populaire. Prenons le cas de Allumer le feu, de Johnny Hallyday. Quand Allumer le feu a été créé, les droits masters d'Allumer le feu sont partis chez Warner et chez Johnny Hallyday. Donc eux, ils se sont partagés...

  • Speaker #2

    Parce que Warner était le producteur.

  • Speaker #1

    Le producteur, exactement, c'était le label. En revanche, si on s'intéresse à l'autre partie des droits musicaux, ça s'appelle les droits publishing, ça protège les paroles et la composition. Donc là, c'est pas ce que tu entends, mais c'est ce que tu peux lire. Ça, ça a été réparti entre l'éditeur et les auteurs-compositeurs. Et dans ces auteurs-compositeurs, en fait, on a Pascal Obispo et Zazie. En fait, c'est Pascal Obispo et Zazie qui ont écrit Allumer le feu, et c'est Johnny qui la chante. Donc les droits master appartiennent à Warner Johnny, tandis que les droits publishing appartiennent aux éditeurs, et à Zazie et à Pascal Obispo. Pourquoi je te décris ce schéma ? Tout simplement pour comprendre que, typiquement, nous, quand on va lister des droits sur Boléro, quand on va faire nos émissions obligataires, On peut très bien, demain, lister les droits d'allumer le feu, mais pas parce qu'on aura signé Warner, pas parce qu'on aura signé la descendance de Johnny Hallyday, mais simplement parce qu'on aura peut-être signé Zazie, peut-être parce qu'on aura fait un deal avec Pascal Obispo. Donc chaque partie prenante dispose de ses droits, en a la jouissance, et peut décider de les revendre quand il veut.

  • Speaker #2

    Et concrètement, ce droit-là, c'est quoi ? C'est comme un contrat ? En fait, c'est un papier qu'on signe en disant, en fait, ça appartient à tel, un tel, un tel, un tel, à date ? Mais chacun peut vendre ensuite à qui il veut derrière ?

  • Speaker #1

    C'est ça, dans le cadre du droit patrimonial. Chaque œuvre dispose d'un droit patrimonial et d'un droit moral. Le droit moral, c'est le droit qui revient à l'auteur en tant que personne physique, donc qui peut décider de la manière dont est exploité son œuvre. Par contre, la partie patrimoniale, c'est simplement un actif. C'est effectivement un bout de papier, c'est un bulletin de dépôt qui dit telle personne a composé telle chanson. Et selon les contrats d'édition qui ont été signés, voici la Côte-Parc qui lui est due.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est enregistré ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est des dépôts qui sont aujourd'hui encadrés par des entités bien connues qu'on appelle les organismes de gestion collective, dont une qui est très connue, c'est l'Assasem. Ça, c'est pour la France. Il faut savoir qu'il y a l'équivalent de l'Assasem dans plusieurs régions du monde, même si on peut être très très fier de l'Assasem et du modèle français, puisqu'on est aujourd'hui là. Enfin, l'Assasem, c'est ce qu'on appelle la pyro. L'OGC le plus performant au monde, mais tu as LASCAP et BMI aux Etats-Unis, puis ARES au UK. Et donc, grosso modo, dès que tu crées un morceau, tu vas envoyer ce bulletin de dépôt à une de ces... qui va faire foi du coup et qui va dire voilà à qui appartient quoi. Donc c'est un peu comme quand tu déposes au greffe tes statuts.

  • Speaker #2

    Mais là imaginons si on prend un exemple toi tu écris une chanson moi je la chante on se met d'accord qu'on fait 50-50 on dépose ce document là, toi après tu peux décider de monter 50% à qui tu veux et après donc j'imagine il y a peut-être un droit de prend sûrement des autres.

  • Speaker #1

    Parfois, il peut y en avoir, mais pas forcément.

  • Speaker #2

    Et une fois que tu as vendu toi une personne, ensuite tu le redéposes, tu refais un dépôt pour dire qu'il y a eu une modification ?

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Pas besoin ? Pas besoin. Tu as en fait ce qu'on appelle... Alors soit tu as des sessions qui sont faites, effectivement. Donc c'est des sessions vraiment de la nue propriété. Soit sinon, il y a ce qu'on appelle les sessions de créance. Donc tu vas tout simplement déléguer le flux de revenus qui émane de ton œuvre vers un nouveau bénéficiaire.

  • Speaker #2

    Ok. Ok, et ensuite justement pour revenir sur ces revenus, j'imagine qu'il y a plusieurs sources de revenus, mais quelles sont les sources de revenus de ces droits-là ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une super question. Donc comme je l'ai expliqué, on a les droits master d'un côté et les droits publishing. Chaque droit génère ses propres sources de revenus. Donc les droits master, l'enregistrement, il y a quatre sources de revenus. Il y a le streaming, les ventes physiques, les téléchargements et ce qu'on appelle la synchronisation. C'est le fait de placer les chansons dans des pubs, des films, des séries. Si on prend les droits publishing, donc là c'est par rapport à la diffusion de l'oeuvre, donc là on va avoir beaucoup plus de sources de revenus, simplement les revenus vont être moins concentrés. Donc typiquement quand on a des droits publishing on va toucher sur effectivement évidemment le streaming mais pour l'exploitation de l'oeuvre, on va toucher pour l'exploitation en radio, dans les supermarchés, dans les boîtes de nuit, café, hôtel, restaurant, la synchronisation également. On va percevoir aussi pour les concerts, donc il faut savoir qu'à chaque fois qu'un concert est donnée. La set list, c'est-à-dire la liste des chansons qui ont été interprétées live et récupérées, et donc il y a un pourcentage du chiffre d'affaires de la billetterie qui est reversé aux ayants droit de ces chansons. Ce qui fait que c'est toujours intéressant, quand tu es investisseur dans les droits musicaux, de déployer du capital dans des chansons qui sont en général interprétées en live, puisque encore plus à notre époque où le live maintenant, ça devient énorme, c'est le... comment dire... La verticale qui est la plus en croissance dans l'industrie musicale, c'est hyper intéressant. Et aujourd'hui, tu as quand même beaucoup d'artistes français qui sont capables de remplir des Stades de France, des Accords Arena et même des Vélodromes. C'est hyper important. Donc voilà, on a 9 sources de revenus d'un côté, 4 de l'autre.

  • Speaker #2

    Et attends, si je prends une des 9, on va prendre une boîte de nuit. C'est-à-dire que dès que je passe une musique en boîte de nuit, je dois payer des droits ? Je suis censé en payer en tout cas ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une anecdote qui surprend souvent les gens. La vérité, c'est que tu ne vas pas aller en boîte de nuit s'il n'y a pas de musique.

  • Speaker #2

    Oui, mais est-ce que...

  • Speaker #1

    Donc en fait, ça paraît logique qu'il y ait une redevance qui soit versée aux ayants droit. Donc en fait, aujourd'hui, tu as deux types d'établissements. Tu as les établissements professionnalisés qui, eux, ont souvent, au niveau des platines, ils vont avoir un petit outil qui s'appelle Recordbox, qui a été développé par Pioneer, et qui, en fait, va détecter à chaque passage de chanson, un peu comme un chasam, va détecter... l'ID universel de la chanson. Donc il faut savoir que chaque chanson a un ID qu'on appelle un ISRC et qui permet d'identifier un enregistrement. Donc il va collecter ça et il va l'envoyer directement à la SSM.

  • Speaker #2

    Tiens, j'ai écouté toutes tes chansons l'an hier soir, celle-là deux fois, celle-là trois fois, donc j'envoie les infos.

  • Speaker #1

    J'envoie les infos et sinon... Avant de payer, on prend juste l'autre exemple. Et puis t'as ceux qui n'ont pas ce boîtier, puisque c'est pas des établissements hyper professionnalisés. Et là, dans ce cas-là, on prend bêtes et méchants, c'est un pourcentage de leur chiffre d'affaires qui est ponctionné par l'ASSM Donc soit ça va varier selon l'affluence de l'établissement et sa taille, mais en général c'est aux alentours de 3%. Et donc ce qu'il faut se dire c'est que quand t'es un établissement qui ne déclare pas exactement les chansons qui ont été jouées, les 3% sont redistribués au prorata des chiffres de marché. Si t'es un établissement qui retourne exactement la liste des chansons jouées, là ça va directement à l'endroit en question. On appelle ça la sonorisation.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu disais dans les neufs, en gros c'est tous les établissements qui reçoivent du public ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est souvent lié au public, exactement.

  • Speaker #2

    Parce que, en gros, si, parce que t'as la radio aussi.

  • Speaker #1

    Mais t'as la radio aussi, t'as le streaming aussi, t'as la YouTube aussi. En fait, c'est vraiment, je pense que le bon moyen de différencier les deux droits et comment sont organisées les sources de revenus, il faut simplement se dire que quand un euro est généré par une chanson que tu écoutes, Il y a 80% qui va au droit master et il y a 20% qui va au publishing. Donc le publishing gagne moins sur le streaming mais a plus de sources de revenus. VS, le master, qui gagne plus sur le streaming mais qui a moins de sources de revenus.

  • Speaker #2

    Ok. Il n'y avait pas un truc... Pour être redevable de ces droits là, il faut que tu aies écouté la musique une minute minimum. 30 secondes. 30 secondes ? Ok. Ou si tu veux l'utiliser dans un montage vidéo, tu peux si ça dure moins de 30 secondes aussi ?

  • Speaker #1

    28 secondes.

  • Speaker #2

    28 secondes,

  • Speaker #1

    ouais ? Ok. Ça c'est des petits... règles inhérentes à l'industrie qui sont amusantes.

  • Speaker #2

    Sauf si du coup tu décides d'acheter du coup ce droit là pour pouvoir mettre la chanson en entier quoi.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas parce que tu détiens le droit patrimonial que tu as le droit de l'exploiter comme tu veux. Il faut quand même l'accord de l'ensemble des ayants droit.

  • Speaker #2

    Ah ouais ? Ok.

  • Speaker #1

    Donc typiquement, je te donne un exemple tout simple. Aujourd'hui sur Boléro, on a mis sur le marché plus de 3500 morceaux. Ça nous arrive tous les mois de recevoir des demandes de boîtes de production audiovisuelle qui veulent mettre les chansons dans des séries Netflix, dans des documentaires pour France TV, etc. Tous les ayants droit doivent dire oui. Si un ayant droit n'a pas dit oui, le producteur n'a pas le droit d'exploiter.

  • Speaker #2

    Ok, et je reviens juste sur la partie streaming aussi, ça c'est, du coup c'est les plateformes, c'est les plateformes elles-mêmes qui achètent les droits ?

  • Speaker #1

    Non, elles achètent pas les droits, elles ont en fait...

  • Speaker #2

    Elles mettent à dispo l'outil ?

  • Speaker #1

    En fait, pour une bonne manière de l'expliquer, c'est de se rappeler de l'ancien modèle, donc à l'époque, tu sortais un album, il fallait qu'il soit posé sur un CD, et le CD il allait dans les bacs du Leclerc, concrètement. Aujourd'hui, tu as à peu près la même chose. C'est ce qu'on appelle des distributeurs. C'est des entreprises comme Believe, dont la mission, c'est d'aller mettre tes chansons dans les bacs du lieu clair, mais en 2025. Ça veut dire sur toutes les plateformes de streaming, peu importe la géographie, sur YouTube, etc. Du coup, Spotify ne paye pas pour pouvoir diffuser ta musique. Pas du tout. Au contraire. Par contre, ce qu'ils font, c'est qu'ils reversent 70% du chiffre d'affaires qu'ils font, enfin du volume d'affaires qu'ils font, aux ayants droit. donc sur tous les prix des abonnements qui sont facturés et sur le prix aussi de toutes les pubs qui sont diffusées parce que tous les revenus il y a 70% qui partent aux ayants droit et 30%

  • Speaker #2

    qui sont conservés par la plateforme de streaming et aux ayants droit ils font ça comment ?

  • Speaker #1

    rata du nombre des coûts tout de passer un peu tout le débat qui a dans l'industrie où en fait il y en a qui s'en plaignent il y en a qui sont contents aujourd'hui on est sur un pro rata des coûts donc qui n'est pas un modèle qu'on appelle artistes enfin user centric en grosso modo aujourd'hui si tu n'as pas écouté Drake de l'année et que tu n'aimes pas Drake sache qu'il y a une grande partie de l'argent de ton abonnement qui va avec parce que Drake en termes de proportion d'écoute sur le volume total c'est énormément de parts de marché donc justement l'industrie réfléchit à un nouveau modèle qui serait un peu plus vertueux où en fait l'argent va aux ayants droit dont tu as consommé la musique mais c'est pas du tout un modèle qui... Deezer encore une fois une exception française été la première plateforme à mettre ça en place. On peut les féliciter pour ça. Mais par exemple Spotify aujourd'hui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #2

    Ils sont quand même assez vertueux puisqu'ils reversent quand même une partie.

  • Speaker #1

    Une part majoritaire.

  • Speaker #2

    C'est une grosse partie.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'ils sont rentables que depuis l'année dernière.

  • Speaker #2

    Mais au moins, ça fait vivre aussi tout l'écosystème. Donc ils sont forcément bien accueillis. Même s'il y a peut-être des choses, comme tu dis, affinées, que tout n'est pas parfait en tout cas. Mais tu as l'esprit de reverser 70%, c'est quand même énorme.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, moi je le dis avec beaucoup d'aplomb, le streaming a sauvé l'industrie Donc il y en a qui s'en plaignent mais la vérité c'est qu'il n'y avait pas de streaming. On serait tous sur la moyeur et je ne sais quel site de piratage et on ne paierait pas les chances.

  • Speaker #2

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #2

    Et les chanteurs on va dire, les chanteurs qui sont très... bankable en ce moment français est-ce que c'est des surprises des mecs qui sortent un peu de nulle part et ça marche on sait pas trop pourquoi ou c'est des petites pépites où on sait que ils ont été captés très vite par des mecs qui ont l'oeil et pour eux il n'y a pas de surprise c'est

  • Speaker #1

    une super question ça fait référence au métier de A&R A&R A et R qui signifie artiste and repertoire qui est un peu le métier sexy de la musique Merci. ton métier c'est de repérer des pépites et de signer des nouveaux talents et de créer des catalogues et en fait aujourd'hui le métier de A&R il est assez bousculé parce qu'il est majoritairement drivé par la data avant quand t'étais A&R dans les années 80 c'est que concrètement t'allais faire toutes les petites salles de spectacle d'une ville, dans tous les studios et c'était ton pif et ce que tu vois comme dans tout, comme dans le foot et maintenant c'est la data après il y a toujours des leviers intéressants il y a un truc que j'ai trouvé assez sympa c'était... C'était le gros succès qu'a connu Pierre Garnier l'année dernière en France. C'est un artiste interprète qui est issu de la Star Academy, qui est un format télévisuel qui a été remis au goût du jour. Et ce qui était assez amusant, c'est que le pari, c'était de refaire... de la musique commerciale avec de la variété française. Donc de la pop française pure et dure, réussir à la remettre tout en haut des classements, et ils ont réussi à le faire. Mais donc tu vois, il y avait un levier derrière, c'était l'Astra Academy. Donc data, et en réalité, relation artiste-fan, aujourd'hui c'est ce qui détermine tout. Plus un artiste a une communauté engagée, plus il a des chances de réussir.

  • Speaker #2

    C'est un indicateur énorme. Ça reste de la data, ça reste des chiffres, mais... On sait que si effectivement il fait un concert et autre, qu'il est une grosse communauté, les gens vont se déplacer. Donc ça fait partie de...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, t'as quand même aussi la partie éditoriale, l'appréciation de l'oeuvre en tant que telle, de l'art musical, qui est de te dire bon bah, est-ce que ce répertoire de chansons, ce catalogue, il a un potentiel pour générer des reprises, pour être réinterprété, pour être placé dans des films, des pubs, enfin, il y a aussi toute une appréciation. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, quand nous on crée un pont entre culture et finance, On a quand même une approche assez élitiste, c'est-à-dire que malheureusement je ne vais pas proposer à mes clients finaux d'investir dans des artistes en développement ou des artistes émergents parce qu'il y a trop d'incertitudes. Et ils ne viennent pas sur Boléro pour ça. Quand ils viennent sur Boléro, c'est pas génial.

  • Speaker #2

    Ils commencent peut-être par prendre pas trop de risques avec des titres qui marchent déjà.

  • Speaker #1

    Pour le moment, oui.

  • Speaker #2

    Dans un an, deux ans, trois ans, avec un peu plus d'éducation et de recul, ils voudront prendre peut-être un peu plus de risques.

  • Speaker #1

    Ouais peut-être, après ça restera je pense une partie minoritaire de la population d'investisseurs de Boléro, aujourd'hui on a un peu plus de 20 000 clients et je pense pas qu'il y en ait beaucoup qui veuillent investir dans les artistes en développement tellement c'est incertain. Et nous on aime bien dire, pour comparer, quand tu arrives sur Boléro, nous on te permet d'investir dans le CAC 40 de la musique. On va pas te proposer d'investir dans les start-up de la musique parce qu'on sait que les artistes émergents, même si l'art est appréciable... T'en as quand même 9 sur 10 qui vont pas trouver leur public. Ouais,

  • Speaker #2

    quand même.

  • Speaker #1

    Donc t'en as 1 sur 10 qui scale, comme une boîte, qui devient un artiste établi. T'en as 9 sur 10 qui trouvent pas leur public et qui généreront toujours des écoutes. Ça va pas partir au tapis. Mais il y aura jamais une renta, un rendement qui sera intéressant, puisque la musique ça reste un actif alternatif. Et donc quand tu fais de la diversification de portefeuille et que tu te diriges vers un actif alternatif, t'as envie d'avoir un rendement qui est intéressant, t'as pas envie d'avoir du 3 ou 4% par an.

  • Speaker #2

    Juste avant qu'on rentre un peu dans ce côté un peu plus investissement, est-ce que tu as quelques chiffres ou quelques exemples d'artistes pour savoir combien ça génère de gains sur ces droits musicaux en moyenne ou quelques exemples ? Oui bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors je vais prendre deux exemples. Je vais prendre les transactions les plus notables qu'il y a eu dernièrement. J'ai parlé de Michael Jackson. Une transaction notable c'était en décembre 2024, le catalogue de Pink Floyd a été racheté pour 400 millions de dollars. C'est un catalogue qui génère à peu près 50 millions de dollars par an. Donc on est sur un multiple à 8. Transaction relativement basse parce qu'elle a été faite en famille, elle a été gérée par Sony, sans rentrer dans les détails musicaux, mais David Gilmour était en embrouille avec les autres membres du groupe. Du coup, cette transaction notable, on est sur un multiple de 8. Il y a d'autres transactions sur des artistes plus jeunes, moins legacy, comme on dit, comme Justin Bieber, on est sur du 180 millions de dollars. Alors qu'au moment où il fait la transaction, il a 29 ans, donc il a quand même toute sa vie devant lui pour continuer à créer du catalogue. En France, on n'est pas sur des niveaux aussi élevés, tout simplement parce que la langue française s'exporte moins bien. Donc on est plutôt sur des grosses transactions entre 50 et 100 millions. Donc ça, c'est les chiffres du marché. Nous, derrière, ce qui se traduit en investissement, on est toujours sur un rendement visé autour des 10%. En 2024, on a versé du 10,6% brut annuel. à nos clients finaux. Quand on sélectionne des catalogues, on va toujours sélectionner des catalogues qui ont un rendement initial compris entre 7,5% et 20% par an. Pourquoi est-ce qu'il y a un tel écart ? C'est aussi parce que le rendement est variable. Tu peux avoir un catalogue qui une année te génère 12%, l'année suivante 8%. Donc c'est aussi là où notre savoir-faire rentre en jeu, c'est qu'on a créé un modèle en interne propriétaire qui permet de projeter les consommations futures de ces catalogues pour avoir une idée. à quelques pourcentages près de précision du niveau de stream et de rendement qu'il y aura dans 5 ans ou 10 ans.

  • Speaker #2

    Parce que tu parlais d'obligation, c'est ça, du coup, tu es à taux variable, en fonction de la réalité de ce qui est vendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. En fait, tu es directement exposé aux performances commerciales du morceau.

  • Speaker #2

    Et c'est vous, Boléro, qui achetez les titres ?

  • Speaker #0

    Il vient une structure et ensuite vous faites une émission obligataire pour les proposer aux investisseurs ?

  • Speaker #1

    C'est ça, donc soit les sociétés des artistes avec qui nous travaillons réunissent les conditions pour faire une émission obligataire, et dans ce cas-là c'est eux qui le font, soit sinon c'est nous qui rachetons avec notre filiale. pour pouvoir après effectivement mettre les obligations sur le marché et donc on a démocratisé le modèle en proposant des une obligation par catalogue donc tu peux avoir un catalogue qui fait 150 titres comme d'autres qui font mille titres et là maintenant on a aussi une nouvelle logique de portefeuille, donc maintenant on fait des émissions obligataires qui portent sur plusieurs catalogues ok,

  • Speaker #0

    et attendez juste le marché pour ce qu'on appelle aussi du marché français est-ce que c'est un petit marché en termes de musique parce que là t'as pas donné quelques exemples mais aucun, bon si il y a Johnny Lydé mais à part lui c'est quoi les exemples de la taille des artistes français enfin du marché français par rapport à l'Europe ou au monde ?

  • Speaker #1

    C'est une super question dis-toi qu'il y a des charts qui sont sortis d'ailleurs à ce sujet récemment je ne sais pas les chiffres exactement mais grosso modo la France est classée entre le 12e et le 15e territoire qui génère le plus d'argent en taille de marché entre 12 et 15 on n'est même pas dans le top 10 alors que l'Allemagne est dans le top 5 en fait tout dépend du taux d'abonnement aussi il faut savoir qu'il n'y a que même pas 30% des français qui payent un abonnement à une plateforme de streaming donc c'est rien comparé à la masse qu'on est et au niveau de vie qu'on a donc dans les top pays aujourd'hui en termes de chiffre d'affaires le Brésil et le Mexique sont dans le top 4 c'est devenu des pays et puis même l'espagnol la langue hispanique elle est devenue prépondérante dans la culture et on a de plus en plus de pays aussi émergents qui rentrent dans le haut de ce classement comme l'Inde comme le...

  • Speaker #0

    tu vois l'Inde par exemple c'est écouté très localement du coup c'est pas très international c'est juste que le Zulatay est un grand pays donc forcément un artiste indien

  • Speaker #1

    peut être écouté par plein plein d'indiens alors t'as ça mais en plus de ça ils découvrent des catalogues que nous on connait depuis des années et c'est ça aussi qui génère enfin qui fait que tu as des catalogues qui génèrent plus d'argent aujourd'hui c'est qu'en fait l'Inde aujourd'hui si ça se trouve ils découvrent des catalogues que toi tu écoutais déjà depuis que t'as 10 ans et

  • Speaker #0

    eux ils vont le découvrir maintenant ça va aller hyper vite hyper fort t'as aussi dans ce sens là où t'as un artiste qui débarque en gros dans ce pays là exactement qui n'est pas forcément indien exactement

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, non, non, donc on dépend. pas partie du top par contre on fait partie du top d'un point de vue production c'est à dire que je disais que la langue française exporte mal parce que je disais enfin quand je dis ça j'entends la langue française n'est pas parlé par beaucoup de monde au delà de l'afrique et du maghreb donc typiquement c'est très compliqué pour un français d'avoir du succès en amérique du nord je regarde d'ailleurs dans les dans les artistes français qui ont eu beaucoup de succès à l'export c'est c'est souvent des artistes qui chantent pas. C'est David Guetta, c'est Justice, c'est DJ Snake, c'est des artistes, en fait c'est des producteurs de musique électronique. Il y a eu Christine and the Queens qui a eu pas mal de succès aussi, mais parce qu'il y a eu un travail gigantesque qui a été fait par son label.

  • Speaker #0

    Elle a un anglais aussi.

  • Speaker #1

    Et en plus elle chante en franglais. Mais donc voilà, alors que typiquement un artiste qui chante en anglais, qu'il vienne du UK, du Nigeria ou d'Amérique du Nord, il va très facilement s'exporter en Asie. Et pareil, si tu regardes la Corée du Sud, ils ont ce genre musical complètement stratosphérique qui s'appelle la K-pop, qui aujourd'hui a été un raz-de-marée sur le monde entier et maintenant les stars de K-pop arrivent à remplir des stades même en Europe et en Amérique du Nord. Bon bah ils sont coréens, ils chantent pas trop en coréen, il y en a un peu mais en réalité chaque titre de chanson est en anglais donc voilà donc c'est aussi une question de langue et d'adoption de la langue

  • Speaker #0

    Oui donc c'est à dire que t'as quand même plus de chances de gagner de l'argent en tout cas

  • Speaker #1

    d'être plus reconnu si t'es français de chanter quand même en anglais au moins quelques-unes je te donne un exemple l'artiste française qui s'exporte le mieux à l'international c'est Ayana Camorra je sais pas si t'as eu l'occasion de voyager et de l'entendre mais moi ça m'est déjà arrivé trois fois et j'étais agréablement surpris je me disais, je me souviens, que ce soit au Middle East ou même en Indonésie, tu te retrouves dans des restos et t'entends Pookie ou Jaja donc tu te dis c'est fou et typiquement, à titre d'exemple, nous on a listé on a travaillé avec l'éditeur qui possédait dans son catalogue Pookie de Aya aujourd'hui Pookie c'est des chiffres stratosphériques parce que ça s'exporte super bien, donc après tu vas avoir des petites singularités noyées dans des catalogues qui s'exportent très bien Merci.

  • Speaker #0

    et pas forcément rationnel mais c'est ça aussi qui fait la beauté du monde artistique c'est quand il y a quelque chose qui ne s'explique pas qui cartonne exactement et parfois tu vois nous on aime bien dire dans un de nos principes on dit tout le temps culture is capital et creators come first on

  • Speaker #1

    a quand même aussi une approche où même si on fait ce pont entre culture et finance On a besoin d'avoir de la projection, besoin de mitiger le risque pour protéger les intérêts du client final. Il y a quand même aussi parfois une part de nous où on se dit, ça sent bon, ça c'est un artiste, ça sent bon, parce qu'il est dans le style musical, que ce style musical devient de plus en plus prépondérant, sur la scène londonienne. Après c'est des expertises de marché, c'est des expertises éditoriales qui sont propres à l'art. que ce soit du cinéma, de la musique ou de l'art contemporain.

  • Speaker #0

    Et si on rentre un peu sur le sujet un peu plus technique sur le fonctionnement, on en a un peu parlé, du coup, vous achetez les droits ou celui qui a les droits permet de faire une émission obligataire et ensuite vous coupez ça en parts, du coup, c'est quoi le minimum pour investir ?

  • Speaker #1

    Écoute, grosso modo, on a deux phases de vente de ces obligations. Il y a une phase de vente privée où là, c'est proposé en exclusivité vidéo. Et à la première pour nos partenaires, donc gestion de patrimoine, famille, office, bref professionnel de la finance. En général là on va vendre aux alentours de 80% de chaque émission obligataire. Et après on conserve 15 à 20% de cette émission pour les particuliers, pour le marché public. Et donc là l'investisseur final peut directement aller acheter ses obligations à travers la plateforme boleromusic.com. Donc il se crée un compte, il fait son kawaii-shi, il dépose de l'argent. Et là il peut aller acheter ses obligations et il... Il retrouvera également un marché secondaire sous forme de tableau d'affichage où il peut créer des ordres de vente avec ses obligations le jour où il veut sortir. Puisque la particularité des obligations qu'on crée, c'est qu'au-delà d'être traçante, c'est-à-dire à tout variable, ce sont des obligations perpétuelles. Donc elles n'ont pas de date de maturité. Contrairement à des obligations comme on peut voir dans l'immobilier par exemple, où tu sais qu'au bout de X années t'es remboursé, là pour le coup t'as pas de date de remboursement. Donc tu dois céder ton titre sur le secondaire. Et le remboursement qui peut arriver, c'est si effectivement ce titre, en tout cas si l'ensemble du catalogue est revendu sur le marché, ou si l'émetteur originel, donc l'artiste, décide d'activer sa clause de rachat et donc de racheter l'ensemble des droits qui avaient été listés.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, il y a quoi ? Il y a un prix qui est déterminé ?

  • Speaker #1

    Il y a un prix qui est déterminé.

  • Speaker #0

    Il y a une méthode de calcul qui est déterminée ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le prix moyen pondéré sur le marché secondaire qui a été constaté sur le dernier trimestre. Donc on prend 90 jours et on regarde le prix moyen pondéré. et pour protéger les investisseurs finaux. le prix d'exercice ne peut être inférieur à la valeur nominale moins les coupons.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est assez clair.

  • Speaker #1

    Donc worst case scenario, tu ressors flat.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ok, et donc sur le ticket d'entrée, ça dépend des catalogues ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pardon, je t'ai pas répondu. Le ticket d'entrée, en vente privée en général, c'est aux alentours de 10 000 euros. Et sur le marché public, c'est 10 euros.

  • Speaker #0

    C'est 10 euros, ok. Ok, et donc là, j'imagine que tu as toutes les infos projet par projet sur quel est le catalogue, avec une analyse, un détail,

  • Speaker #1

    etc. Tu as la composition du catalogue, tu sais exactement quelles chansons il y a dedans, on crée même des petites playlists. Et on a des clients qui sont assez amusants, qui aujourd'hui ne streament plus que leur portfolio en fait. Ils font des playlists avec leur portfolio. Et tu peux consulter tout l'historique de revenus. Donc tu peux te rendre compte aussi de l'ancienneté du catalogue, de ce que ça a généré dans le passé. Tu vas aussi pouvoir accéder à toute la documentation légale, donc termes and conditions des obligations, les CGU, enfin bref, toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu ne peux jamais financer un titre ? C'est forcément un catalogue ?

  • Speaker #1

    Alors on l'a fait par le passé, on a créé un format, parce que là tout ce dont on parle depuis tout à l'heure, c'est un format qu'on a appelé Catalogue Shares, qui te permet de t'exposer à des centaines ou des milliers de chansons avec un seul actif. Au début de notre aventure, on avait créé ce qu'on a appelé des Song Shares. qui eux te permettaient de t'exposer à une chanson, une oeuvre en particulier. On le fait de moins en moins tout simplement parce que c'est très rare d'avoir des chansons qui valent suffisamment d'argent pour que le modèle soit rentable. Parce qu'en fait une chanson ça peut valoir entre 2000 euros et 500 000 euros ou un million pour les gros hits. Donc ça peut arriver mais c'est que dans le cas où l'artiste a la structure juridique qui lui permet d'émettre. Mais quand c'est nous qui y mettons, là dans ce cas là on est plutôt sur des catalogues.

  • Speaker #0

    Et un catalogue moyen sur la plateforme c'est combien en collecte ?

  • Speaker #1

    Super question, je me pose une colle. Là dernièrement en moyenne on a fait des catalogues entre 850 000 et 900 000 euros, le catalogue. On a des catalogues qui peuvent valoir 5 millions, 6 millions, 7 millions, t'en as d'autres qui vont valoir 400 000 euros, en fait ça va vraiment dépendre. Tu vois tout à l'heure quand on parlait des transactions notables, quand tu sais qu'un Pink Floyd ça vaut 400 millions de dollars, tu peux avoir des catalogues qui valent aussi cher. Tout l'enjeu c'est de correctement valoriser, et puis après il ne faut pas oublier que nous, étant donné qu'on a un modèle spécifique qui favorise l'indépendance des créateurs, on a la capacité à aller chercher des valos plus... pour générer un meilleur rendement. Donc on n'est pas tellement obsédé par le volume, on est plutôt obsédé par le rendement. C'est vraiment ça qui est l'indicateur clé de toute l'expérience Boléro, que ce soit en interne ou sur la plateforme en ligne.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce qu'on arrive à vous proposer à vous, ou comment est-ce que vous arrivez vous à trouver ces meilleurs dossiers ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà on est bien entouré, donc il faut savoir que sur nos 4 ans et demi d'existence, on a On a levé des fonds deux fois. Au capital, on a des personnalités importantes de l'industrie. On a des artistes connus comme Petit Biscuit, Rilès, Le Motif. On a des execs de l'industrie musicale. Et on a aussi un département musique en interne qui est composé d'anciens execs de l'industrie, donc anciens managers d'artistes, anciens employés de labels qui ont aussi ce réseau et cette expertise pour aller chercher des catalogues de qualité. Après, c'est du réseau, c'est du savoir-faire. Il faut aussi savoir que je pense que de la même manière qu'un immeuble, ça ne se vend pas du jour au lendemain, des catalogues ne se vendent pas du jour au lendemain. Donc souvent, c'est aussi des relations que tu crées tôt qui portent leurs fruits à long terme.

  • Speaker #0

    Ok. Je reviens juste aussi, avant que j'oublie, j'ai une question sur le marché secondaire. C'est du gré à gré assez simple. Tu as acheté 10 000 euros il y a 5 ans, tu estimes que ça vaut 12. Si un acheteur a 12, tu vends 12.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a un système d'enchères ou d'offres ? où tu fixes ton prix.

  • Speaker #1

    En face, il y a des ordres d'achat. Tu vas voir des clients qui font leurs offres avec un prix qu'ils ont fixé pour un nombre de parts équivalent. Et toi, tu décides de vendre au prix que tu veux. Après, il faut que l'offre et la demande se rencontrent. Globalement, le marché secondaire fonctionne de manière très simple. Quand tu crées tes ordres d'achat ou tes ordres de vente, on te montre le rendement équivalent. Plus tu es aux alentours des 10%, plus c'est liquide. Plus tu t'éloignes des 10%, moins c'est liquide.

  • Speaker #0

    Et ça représente beaucoup de transactions ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est peu, en réalité. Et c'est plutôt contre notre volonté, c'est que la majorité de nos clients investissent à long terme. Tu vois aujourd'hui on fait 8 à 10% de notre volume sur le secondaire, ce qui est vraiment minoritaire, et c'est dû au fait que, oui, la majorité de nos clients, soit ils ont un horizon d'investissement à 5 ans, 6 ans, 7 ans, soit sinon ils ont carrément un objectif de rentre perpétuel. En fait, vu que c'est cool, parce que ça génère pas de frais, il n'y a pas de frais d'usure. En fait c'est du invest and forget, je vais mettre 5% 6% de mon patrimoine là dedans et ça me crée une rente perpétuelle.

  • Speaker #0

    Et même si les performances passées ne présagent pas des performances futures...

  • Speaker #1

    Investir compte-t-on des risques ?

  • Speaker #0

    Tu dis le rendement moyen constaté en tout cas c'est entre 10 et 10,8 c'est ça ?

  • Speaker #1

    10,6% donc c'est du net de frais mais avant impôts et en général c'est la flat tax qui s'applique dépendamment de si tu veux investir en tant que personne morale ou personne physique.

  • Speaker #0

    Et vous justement, tu mentionnes les frais, c'est quoi le modèle ?

  • Speaker #1

    Alors nous on prend une commission sur la recette de l'artiste à la mission, on prend une mini commission de traitement sur le secondaire qui va être aux alentours de 2,5%, et on va garder 3% aussi de toutes les royalties qu'on collecte. Parce qu'en fait aujourd'hui on fournit un travail de sourcing et on fournit aussi un travail de servicing. Donc on va aller faire ce travail de collecte auprès de toutes les entités pour remonter le flux. On va garder 3% de ce qu'on collecte. Et le point important aussi qu'on n'a pas précisé, c'est la fréquence des rendements. Et ça me fait penser à ça quand je parle de la collecte. Aujourd'hui, les catalogues français génèrent en général tous les trimestres à date fixe. 11 janvier, 11 avril, 11 juillet, 11 octobre. Tandis que les catalogues internationaux, c'est tous les semestres.

  • Speaker #0

    Ok. Donc là, vous, les coupons, c'est tous les trimestres ? C'est ça. Ok. Et sur la performance, la plus-value à terme ? c'est soit que le secondaire où tu te fais ta plus-value tout seul de ton côté, soit l'artiste rachète ou soit tu vends ton ôté droit, et dans ce cas-là tu partages la perf au prorata aussi. Si l'artiste rachète dans 10 ans et il y a X de plus-value, elle est partagée de manière assez...

  • Speaker #1

    Au prorata de ta part.

  • Speaker #0

    Si tu as 10%

  • Speaker #1

    de l'actif, tu vas prendre 10%

  • Speaker #0

    de la performance. Et là-dessus vous ne prenez pas de fizz sur la performance ?

  • Speaker #1

    Non, là encore une fois on serait muni, si c'est l'artiste qui déclenche sa clause de rachat, on serait muni auprès de l'artiste.

  • Speaker #0

    Ok, et ensuite, donc tu disais flat tax pour une grande partie, tu peux mettre ça dans ton PEA, PME ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore. Non ? Pas encore.

  • Speaker #0

    Parce que quoi ? Parce que c'est à ton variable justement ?

  • Speaker #1

    Non, tout simplement parce que ça ne génère pas d'easing pour le moment. Donc on n'est pas une société de gestion, on ne gère pas un fonds, on a une ESA qui fait de l'émission obligataire, mais on est en train de travailler sur celui-là.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pour le moment c'est de la détention en direct.

  • Speaker #0

    Et personne morale ?

  • Speaker #1

    Personne morale ou personne physique ?

  • Speaker #0

    Personne morale et pas aussi, ok. Ok, ça c'est clair. Je voulais faire aussi un petit focus sur la partie IA, blockchain et tous les nouveaux outils qui arrivent. Parce que je ne voulais pas te la poser tout au début, même si j'avais envie. Mais quand tu me disais qu'on enregistrait un contrat, j'ai tout de suite forcément pensé blockchain pour sécuriser, tracer et peut-être rassurer encore davantage. Est-ce que c'est une direction que va forcément prendre les droits musicaux d'être enregistré sur la blockchain ?

  • Speaker #1

    C'est surtout qu'on le fait depuis le début. C'est une de nos particularités. parle pas volontairement parce que c'est quelque chose qu'on est on essaye d'abstraire complètement faut savoir qu'aujourd'hui on a un peu moins de 20% de nos clients qui utilisent boléro avec des wallets externe et qui utilisent de la crypto donc on a vraiment une part majoritaire de nos clients qui utilisent des euros et qui savent même pas qu'il ya de la blocs chaîne mais effectivement nous on utilise la blocs chaîne comme registre donc ça veut dire que chaque actif chaque obligation est enregistrée sur la blocs chaîne ce qui signifie que même si demain boléro disparaît tu es toujours propriétaire de ton actif ouais

  • Speaker #0

    mais le contrat en lui même que tu as envoyé à la SACEM, lui il n'est pas dans la blockchain celui-là non, pas pour le moment et ça c'est quelque chose qui va évoluer,

  • Speaker #1

    qui évolue ou bah écoute la SACEM a fait un super boulot, ils ont sorti un outil qui permet justement aux créateurs de déposer sur la blockchain leurs oeuvres mais je n'ai pas les chiffres d'usage ils l'ont sorti il y a un an et demi donc voilà, là j'ai pas les chiffres d'usage pour le moment mais ce qui est sûr c'est que la blockchain va être un outil hyper important et ça me permet de faire la transition encore plus avec la recrudescence de l'IA puisque Parce que, étant donné que maintenant tu peux générer des chansons en 2-3 promptes, ça va être de plus en plus compliqué de différencier ce qui est vrai de ce qui est faux, et surtout de lier des œuvres créées en IA avec des enregistrements qui ont été générés par l'IA, de les relier à des œuvres qui avaient déjà été déposées. Mais nous, c'est notre thèse aussi. On pense que ce qui est très intéressant... Alors ça c'est un truc qu'il faut savoir, si vous êtes très curieux je vous invite à aller voir l'étude annuelle de Goldman Sachs qui s'appelle Music in the Air, donc chaque année Goldman Sachs fait ses prévisions pour l'industrie musicale. Sur l'édition 2024, il projette une croissance à plus de 50% d'ici 2035. Pourquoi cela ? Parce que c'est de plus en plus facile de créer de la musique et d'en déployer, il y a de plus en plus de live. Mais surtout, nous, notre thèse, ce qu'on trouve intéressant, c'est qu'on est persuadé que toutes les œuvres iconiques sorties entre 1950 et 2030... vont être des œuvres qui vont, de manière radicale, servir à entraîner l'IA pour générer des morceaux futurs. Et de la même manière que quand tu passes de la musique en boîte de nuit ou à un concert, tu dois rémunérer les ayants droit, ça sera pareil pour l'IA. Tu veux générer des chansons avec un software d'IA, pas de souci. Mais dans ce cas-là, il faut rémunérer les ayants droit. Donc en ce moment même, il y a des négociations qui se tiennent pour savoir comment ces flux vont s'organiser. Mais donc pour nous, blockchain et IA fonctionnent très bien ensemble sur un cas aussi particulier, un cas aussi niche. et l'IA est plutôt un facteur de croissance pour la musique en général et une IA qui écrirait une chanson et ensuite qui la chanterait serait considérée comme un artiste ? alors l'enregistrement oui tu pourrais le déposer ça t'appartient tu peux avoir une IA qui est ton nom de scène, ton nom d'artiste etc. en revanche tu ne pourras pas te déposer l'oeuvre. Tu ne pourras pas déposer la partie publishing parce que tu n'as pas composé les paroles, tu n'as pas composé la partition.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc par exemple, tu pourras prendre ton fichier mp3 que l'IA t'a généré, tu pourras le mettre sur Spotify si t'as envie. Il y a des gens qui vont l'écouter, donc tu vas peut-être gagner de l'argent sur cette partie-là des droits. Par contre, tu n'auras pas de droit d'auteur au sens propre du terme parce que... de base l'IA a été entraînée sur des droits d'auteur déjà existants et comment ça se contrôle ça ? c'est ce qui est en train de se négocier en ce moment je pense que c'est déjà en cours mais ça va forcément arriver de plus en plus il y a déjà des logiciels qui te permettent de détecter mais il n'y a pas encore de standard qui est en place et nous on suit ça avec une grande attention et d'ailleurs de manière générale c'est assez cool, on avait un peu de temps devant nous donc on a pu parler de pas mal de choses et encore. encore tellement d'anecdotes à partager et l'industrie musicale cache tellement de secrets passionnants, on passe aussi beaucoup de temps nous à décrypter toutes ces choses là donc à travers nos réseaux sociaux, à travers des contenus vidéos même sur Youtube, on explique tout ça.

  • Speaker #0

    C'est aussi tout l'intérêt, moi ce que j'aime bien évidemment dans les finances perso et ce type de plateforme qui se crée c'est que ça ça ouvre un marché ça fait, alors il faut faire de la pédagogie, il faut expliquer mais ça permet aux gens de découvrir un univers qui est quand même assez opaque, assez fermé sur le papier mais qui s'ouvre en particulier grâce à des plateformes comme vous. Donc c'est ça qui est justement, au-delà de leur permettre d'investir, c'est leur permettre de faire découvrir un univers qu'ils ne connaissent pas. Et justement, si on se met dans la peau de quelqu'un qui... Tu veux démarrer l'investissement dans cet univers-là, c'est quoi les petits tips, les réflexes à avoir ou les erreurs à éviter pour quelqu'un qui vraiment démarre de zéro ?

  • Speaker #1

    Écoute, alors avant toute chose, ceci n'est pas un conseil en investissement, mais grosso modo, quelqu'un qui débute, il faut déjà comprendre la classe d'actifs, donc aller voir un maximum de catalogues, comprendre de quoi ils sont composés. comment les flux de revenus fonctionnent, donc bien avoir en tête les flux de revenus en fonction de chaque droit, droit master, droit publishing. Et puis après, il faut se laisser porter en fonction de ses objectifs. Donc soit on a un objectif purement financier, dans ce cas-là, moi je conseillerais de simplement être vigilant sur les taux de rendement, donc se laisser guider par les taux de rendement. Soit sinon on est guidé aussi par ses goûts et l'aspect émotionnel, et on a envie de détenir une part de droit sur une chanson qu'on apprécie beaucoup. ou la chanson de ton mariage, la chanson que tu écoutais quand tu avais 18 ans, ces choses-là. Et dans ce cas-là, peu importe le prix, si l'important, c'est de l'avoir, il faut l'acheter. Mais ça,

  • Speaker #0

    tu connais la répartition des investisseurs actuels entre l'émotion et la performance ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de chiffre exact, mais tout ce que je peux dire, c'est que l'émotion, c'est très minoritaire.

  • Speaker #0

    C'est minoritaire ? Oui,

  • Speaker #1

    en termes de volume. Parce qu'en fait, les investisseurs qui déploient... Tu vois en moyenne sur des transactions privées on est à 22 000 euros par investisseur. C'est en général drivé vraiment par le rendement. Et l'aspect émotionnel c'est cherry on the cake. D'abord je regarde mon rendement et si en plus de cela je peux avoir des chansons que j'aime bien, tant mieux c'est cool.

  • Speaker #0

    Parce que t'as quoi ? T'as une barre de recherche du coup sur le site ? Tu tapes le nom d'un artiste ou une chanson ?

  • Speaker #1

    Exactement. Barre de recherche, tu peux taper des noms de chansons, enfin des titres de chansons pardon, des noms d'artistes. Et tu peux aussi explorer le marché qui va te trier les actifs selon... Les taux de rendement, selon les genres musicaux, selon si ce sont des catalogues, des songs. Donc vraiment tu peux te balader et tu peux aussi aller voir les profils de la communauté. Donc tu peux aller voir les profils des autres investisseurs, donc tu ne sauras jamais combien ils ont.

  • Speaker #0

    De manière anonyme ? Non,

  • Speaker #1

    alors il y en a qui sont anonymes, il y en a qui mettent leur vrai nom parce que c'est une nouvelle forme d'influence. Mais tu peux aller consulter leurs profils et tu verras dans quoi ils ont investi. Tu ne sauras pas combien, tu ne sais pas quelle est leur performance, tu ne sais pas quelle est la valeur de leur portfolio, mais tu vas voir en tous les cas quels sont les catalogues qu'ils détiennent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc tu as un esprit un peu communautaire, un peu communautaire, comme tu dis, comme un réseau social, où tu regardes un peu qui fait quoi, qui...

  • Speaker #1

    Et tu peux t'abonner. Typiquement, tu vois, on a des profils un peu reconnus, comme Hacher, comme Romain Laneri, tu vois, c'est le genre de profils qui sont de notoriété publique, et les gens aiment bien voir. En général... Ça fait pas mal jaser la communauté dès qu'il y a un mouvement.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as un système un peu de notation des projets en disant là, c'est un projet peut-être risqué parce que c'est encore un petit catalogue plutôt de jeunes chanteurs. Lui, il est risque assez faible parce que tu n'as que des gars assez connus.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Nous, on ne donne pas de notation parce que...

  • Speaker #0

    Ou tu le marques ou tu l'expliques en disant...

  • Speaker #1

    Alors, on explique évidemment tous les facteurs de risque, ça n'a pas de sujet. Par contre, sur la partie plus éditoriale... Nous on part du principe que si on a décidé de le mettre sur le marché, c'est qu'on se considère que c'est pertinent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'ils sont tous à risque égaux, tu penses, les dossiers qui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Non, tu as forcément des risques qui peuvent être plus ou moins élevés selon les artistes qui composent le catalogue. Les deux risques principaux liés à l'industrie musicale, c'est... Alors tu as le risque structurel, qu'est-ce qui se passe si Spotify disparaît demain, s'il n'y a plus de plateforme de streaming ? Forcément ta monétisation est beaucoup moins efficiente. et le deuxième risque c'est des affaires sur des artistes des artistes qui se font cancel des artistes qui font une bêtise et du coup du jour au lendemain ils se font boycott ça c'est des risques mais d'où l'intérêt d'investir dans les catalogues le but du format catalogue c'est aussi d'avoir de la diversification by design et de pas mettre toutes ces billes sur une chanson ou un artiste, à part si t'es convaincu ou à part si c'est un classique indémodable si demain je te propose de mettre des billes dans Billie Jean tout le monde y va sur ce sujet et t'arrives à faire des euh...

  • Speaker #0

    Des packs aussi peut-être avec des thèmes du type régionaux ? On fait un pack Inde ?

  • Speaker #1

    On sort notre premier là cet été, c'est super que tu mentionnes ça. On sort notre premier catalogue qui va s'appeler USA Essentials Vol. 1. C'est la première collecte de morceaux issus des US. C'est un catalogue qui contient des morceaux iconiques de 2001 à 2024. Il y en a 142 au total, de la côte ouest et de la côte est. Donc voilà, c'est une première collection et oui, on va évidemment aller de plus en plus vers ce modèle-là parce que je pense que les gens apprécient et ça nous permet aussi de traduire la curation qui est une part importante de notre business dans des formats d'actifs.

  • Speaker #0

    Et à part le côté régional, il y a d'autres pistes ?

  • Speaker #1

    T'as le côté régional, t'as le côté style musical, donc on va faire des collections. Tu vois, typiquement, il y a aussi des connexions entre les régions. On sait très bien que, je sais pas si les auditrices et les auditeurs qui nous écoutent vont l'avoir en tête, mais pendant la fête de la musique, il y a eu tout un événement et une tendance autour de Londres et Paris. En fait, je sais pas si les gens ont vu, mais pour la fête de la musique, là, en juin 2025, il y a eu énormément d'Anglais venant de Londres qui ont débarqué à Paris. Et donc il y a toujours eu une connexion très forte entre Londres et Paris. Tu pourrais imaginer un catalogue London to Paris, tu vois, quelque chose comme ça. Tu pourrais imaginer un catalogue années 80, où là tu pourrais lister tous les morceaux de Goldman, Balavoine, tous ces trucs-là. Tu pourrais imaginer, tout à l'heure je parlais de la Corée du Sud et de la K-pop, tu pourrais avoir ces choses-là. Et tu pourrais aussi avoir des sélections encore plus qualitatives, mais ça c'est pas pour tout de suite, peut-être 2026, typiquement. Les chansons jouées dans des films de Noël, les chansons qui sont adorées par la Gen Z, les chansons qui ont été reprises dans des films de Will Smith, tu vois. En fait, tu peux tout faire.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est infini, ouais. Mais c'est là où tu captes peut-être un peu trop l'émotion, forcément, mais je pense que si t'avais bien les diversifiés aussi, en tout cas c'est plus simple, j'ai l'impression, tu vois, moi si je devais me connecter pour faire mon premier investissement, je pense que j'aurais besoin d'avoir une thèse qui me parle, tu vois, en me disant... Ouais. Moi, j'adore les années 80. OK, il y a un pack années 80. OK, je commence par lui parce que moi, je sais que j'aime bien ça, ça me parle. Alors, peut-être que c'est un peu biaisé par l'émotion, mais en tout cas, je pense que pour déclencher le premier investissement, d'avoir un pack qui te ressemble, diversifier quand même pour les risques.

  • Speaker #1

    Mais ça dépend aussi de combien tu mets et quel est ton temps. Je te prends un exemple concret de la vie réelle. On a un très gros investisseur chez nous qui a pris une part importante d'un catalogue, de notre tout premier catalogue Afropop. On a sorti le catalogue d'un artiste qui s'appelle Davido, qui fait partie du top 3 de l'afro-pop, qui vient du Nigeria, qui est une star mondiale. Et donc on a sorti tout son catalogue. On a un investisseur qui a pris une part importante, pas parce qu'il aime bien Davido, pas parce qu'il aime l'afro-pop, mais simplement il a dit, moi ma thèse, c'est que le Nigeria en 2050, ce sera le troisième pays le plus peuplé au monde. Et donc c'est très bien de miser sur une star du Nigeria maintenant, qui en plus est déjà écoutée à l'international. Donc tu vois, chacun a ses propres tests.

  • Speaker #0

    Ça, il le savait ou ça a été expliqué dans ce catalogue-là en disant...

  • Speaker #1

    Non, c'est lui qui a déduit. Nous, on a juste dit Davido, star de l'Afropop, il a gagné trois Grammy Awards, il a gagné énormément de distinctions au Top Billboard, ses albums génèrent tant par an, il y a tant de streams récurrents, il y a tant de bases d'audience en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie. Donc on a juste donné vraiment des chiffres de marché, tu vois, à la fois qualitatif et quantitatif, mais cette approche, cette thèse démographique, entre guillemets, c'est lui qui l'a eue, c'est pas nous.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est bien, c'est bien, c'est rationnel, c'est bien. Et ok, pour ceux qui voulaient le voir, c'est Boléro Musique, tu disais ?

  • Speaker #1

    Boléro Musique, musique avec un C, donc boléromusique.com.

  • Speaker #0

    Et Boléro, d'ailleurs, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Le boléro, tu sais, c'est en référence au boléro de Ravel. Oeuvre iconique composée par Maurice Ravel, et donc on a bien aimé ce nom et on a décidé de s'appeler comme ça pour deux raisons. Déjà parce que le boléro de Ravel, c'était pendant un moment la chanson la plus écoutée dans le monde. Il y avait une phrase qui disait que toutes les dix minutes, le boléro de Ravel était joué quelque part dans le monde. Et deuxièmement, ça a été aussi une oeuvre qui a créé un grand litige juridique entre l'Assassin et les ayants droit, et qui a créé un... jurisprudence fondamentale aujourd'hui en France et en plus de ça Maurice Ravel est français donc on a trouvé que c'était sympa ok,

  • Speaker #0

    boléro musique le temps passe assez vite, j'ai une petite dernière question pour toi pour savoir ce que t'as toi dans ta tierlire qu'est-ce que t'as dedans, plutôt en termes de de conviction, d'idées de côté un peu atypique peut-être est-ce que tu as des droits musicaux bien sûr dedans comment t'organises ta tierlire ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je tiens à dire que ma tierlire n'est pas la tierlire la plus fournie de tous les temps mais globalement j'ai eu la chance de m'intéresser aux finances personnelles assez tôt donc j'ai commencé à investir à l'âge de 19 ans donc concrètement j'ai une part de mon patrimoine en PEA, une part en IMO j'avais une part en assurance vie mais que j'ai fermé récemment mais globalement l'approche elle est très simple j'ai défini ce en quoi je croyais donc j'ai défini bon bah je crois en la tech américaine du coup j'ai une grosse part d'investissement nasdaq 100 et f je crois beaucoup en la raréfication de l'eau donc j'ai investi dans des supports qui sont directement indexés à l'eau voilà donc en fait j'ai en général un support par croyance et je dois avoir je pense 18 à 20% crypto ok ou là je fais que l'accumulation aucune revente j'espère

  • Speaker #0

    T'as écouté le dernier épisode de Mathias Laird sur l'investissement dans l'eau du coup, ça va peut-être donner des pistes.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, il est dans ma liste.

  • Speaker #0

    Et sur ta tire à lire aux droits musicaux, toi t'as des convictions sur justement un style, une année, une région ?

  • Speaker #1

    Écoute, en général, j'en parle pas trop et j'évite d'avoir un portfolio sur Boléro, parce qu'en fait quand je fais n'importe quel mouvement, ça envoie un signal. Ah,

  • Speaker #0

    c'est que t'es suivi aussi du coup ? Ouais, forcément.

  • Speaker #1

    Donc j'évite. Après moi, ma conviction personnelle, c'est que... Ça fait 4 ans et demi que je monte cette boîte, donc de toute façon, je crois en la classe d'actifs dans son ensemble. Si je devais demain, admettons, j'avais un budget X et que je devais le placer dans des droits musicaux, je serais sur un tiers, un tiers, un tiers. Je ferais un tiers d'œuvres iconiques, années 80, années 90, bon potentiel de synchronisation, bon potentiel de cover. Je ferais un tiers sur ce qu'on appelle la recession pop. Donc c'est tous les morceaux qui... qui sont sortis entre 2008 et 2011, qui sont du coup les morceaux de la récession, la pop de la récession, qui aujourd'hui ont des taux de croissance record grâce à la nostalgie des millennials. Et je ferai un autre tiers sur l'appartement. du catalogue moderne contemporain sur des genres en vogue Afrobeat, Afropop Yooka Rap ces choses là

  • Speaker #0

    Le Nigeria quoi Pas que le Nigeria Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer un peu tout ce monde je pense que ça vaut clairement le coup de creuser parce que tout ce qui est ça fait aussi partie du patrimoine français on a quelques artistes mondialement connus ça fait partie de nous la musique ça fait partie des 7 milliards de personnes sur Terre mais Je pense que la musique a un pouvoir assez fort sur tout le monde. En France, même si on est 12 ou 15e, on reste un pays qui rayonne un petit peu avec sa musique. Je trouve ça assez cool de permettre aux Français et à tout le monde d'investir dans cette classe d'actifs-là qui permet aussi de faire en sorte de mieux la structurer, de mieux la financer et de mieux financer les artistes aussi. qui en ont bien besoin à tous les niveaux en ce moment c'est assez vertu pour tout le monde donc je trouve ça hyper cool encore une fois merci beaucoup,

  • Speaker #1

    rendez-vous sur Boléro Musique pour ceux qui veulent creuser et puis sûrement à très bientôt merci beaucoup pour toutes tes questions et si vous avez d'autres questions suite à l'écoute du podcast n'hésitez pas à aller mettre des commentaires et puis je prendrai le temps d'y répondre merci à toi Alexandre merci à bientôt

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Matière Lire. J'espère qu'il vous a permis de découvrir de nouvelles manières de faire résonner votre argent. Et si l'épisode vous a plu, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute habituelle, à le partager autour de vous et à laisser un commentaire ainsi que 5 étoiles sur Apple Podcast. A très vite pour un nouvel épisode.

Description

🎙️ Épisode 43 - Ma Tirelire

Invitée : William Bailey (Bolero)


💡 Thème : Les droits musicaux, un actif qui rapporte

 

De quoi parle-t-on dans cet épisode ?

On parle de musique, de droits d’auteur, de streaming, de catalogues iconiques et d’investisseurs particuliers.


Et de tout ce qu’il faut comprendre pour investir dans un actif méconnu mais ultra‑puissant : les droits musicaux.


Un épisode qui ouvre les portes d’un marché opaque et passionnant, avec un invité qui en a fait sa spécialité et qui a fondé la plateforme Bolero pour le démocratiser.


William Bailey nous partage les coulisses de ce marché, ses exemples concrets, les risques et rendements visés, et l’impact des nouvelles technologies (IA, blockchain, TikTok…) sur la valeur des catalogues.


🧠 Partie 1 – Comprendre les droits musicaux

  • Droits masters (enregistrement) vs droits publishing (composition) : deux univers distincts, deux flux de revenus.

  • Pourquoi chaque "play" sur Spotify, YouTube ou en boîte de nuit génère du cash pour les ayants droit.

  • Un marché déjà financiarisé : plus de 45 milliards $ d’échanges privés et publics.

  • Exemples emblématiques : Michael Jackson (1,2 Md$ de valorisation), Pink Floyd (400 M$), Justin Bieber (180 M$).


📊 Partie 2 – Comment investir concrètement

  • Les solutions existantes : Universal ou Warner en bourse, fonds privés… et désormais Bolero.

  • Obligations perpétuelles adossées à des catalogues : des tickets d’entrée dès 10 € sur le marché public.

  • Rendement visé : autour de 10 % brut par an (10,6 % en 2024).

  • Pourquoi les catalogues sont plus stables que les singles isolés : diversification et cashflows réguliers.

  • Le marché secondaire : possibilité de revendre ses parts, prix déterminé par le dernier trimestre.


💼 Partie 3 – Sources de revenus et tendances

  • 9 sources côté publishing, 4 côté masters : streaming, synchro, radio, concerts, supermarchés, boîtes de nuit…

  • Les "floors" d’écoute : même 10 ou 20 ans après, les morceaux génèrent des revenus récurrents.

  • Les "pics" : TikTok, films, séries, tournées héritage peuvent faire exploser temporairement les rendements.

  • L’impact du streaming : 70 % du CA reversé aux ayants droit ; un modèle qui a sauvé l’industrie musicale.


🎓 Partie 4 – IA, blockchain et avenir du marché

  • Bolero enregistre ses obligations sur la blockchain pour sécuriser la propriété.

  • L’IA va transformer la création et la monétisation des œuvres : nécessité de rémunérer les ayants droit lors de l’entraînement des modèles.

  • Vers des catalogues thématiques (USA Essentials, Afrobeat, années 80…) pour allier rendement et émotion.


🟣 Dans la Tirelire de William ?

William a commencé à investir à 19 ans. Aujourd’hui : PEA, Nasdaq 100, ETF indexés à l’eau, immobilier, 18‑20 % en crypto.
Sur Bolero, il évite d’afficher ses choix pour ne pas influencer la communauté, mais sa conviction est claire : la musique est un actif alternatif d’avenir.


Citation
« La beauté de la musique, c’est qu’elle génère des rendements prévisibles, sans frais d’usure, et qu’à chaque "play", un euro repart vers ses ayants droit. »



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je peux casser mais je te la rends 20 balles.

  • Speaker #1

    Ma maman m'a dit non non mais vas-y économise, économise.

  • Speaker #2

    On ne sait pas exactement combien gagnent les gens, on n'en parle pas trop.

  • Speaker #1

    Je dois prendre en main mon épargne, prendre en main mon argent. De toute façon ça ne rapporte rien et puis je n'ai pas le temps de m'en occuper.

  • Speaker #3

    Vous vous souvenez du bruit que faisaient les pièces que vous glissiez une à une dans votre tirelire quand vous étiez petit ? Sans même le savoir, vous étiez déjà dans une démarche d'investissement, économisé pour pouvoir acheter vos trésors d'enfants. Aujourd'hui, il est peu probable que votre épargne prenne la forme d'un cochon. rose. Il n'est plus question d'aller chez le marchand du coin pour compléter votre collection de cartes ou acheter un paquet de bonbons. Aujourd'hui, on vous parle de plan d'épargne, de private equity, d'assurance vie, d'immobilier, de livret A, PEA, SCPI et d'autres sigles plus ou moins observables. obscures. Parce que je suis convaincu que l'épargne peut être simple, plus proche de notre réalité et en accord avec nos choix du quotidien et de nos convictions et qu'il est possible d'allier performance et sens, je vous propose d'écouter Matir Lire, le podcast qui fait résonner votre argent dans le bon sens. Je suis Alexandre Toussaint et vous écoutez Matir Lire. Toutes les deux semaines, je rencontre des experts qui nous aident à dénicher des idées d'épargne qui nous ressemblent vraiment. Ils nous donnent des conseils simples, clairs, transparents pour enfin passer à l'action. Et à la fin de chaque épisode,

  • Speaker #2

    ces experts nous dévoilent ce qu'ils ont dans leur tirelire. Bonne écoute ! qui je pense est méconnu ou peu connu de beaucoup de personnes et pourtant je pense que tout le monde écoute de la musique parce qu'on va parler de droits musicaux donc c'est ça qui est assez marrant c'est qu'on écoute tous de la musique d'une manière ou d'une autre dans la voiture, à la maison, un peu partout et pourtant je pense qu'on sait pas trop comment ça marche donc je suis très content moi de pouvoir découvrir, de faire découvrir l'envers du décor de ce qu'on a dans nos oreilles donc sur l'investissement sur les droits musicaux et avant de commencer et de rentrer un peu dans le détail est-ce que tu peux un peu présenter ton parcours et surtout comment t'en es arrivé à t'intéresser à ce sujet des droits musicaux écoute avec plaisir effectivement

  • Speaker #1

    c'est un univers fantastique en général quand on comprend comment ça fonctionne on a envie de mettre les mains dedans euh euh Pour ma part, j'ai cofondé Boléro il y a 4 ans et demi maintenant, début 2021. A l'origine, j'étais Product Manager dans la tech, dans l'IA. Et finalement, lorsque l'année 2020 est arrivée avec le Covid, on a tous vécu le confinement. C'était un moment fantastique où, comme pas mal de Français, j'avais un salaire et pas grand-chose à faire. Donc, j'ai commencé à m'intéresser à mes finances personnelles. A cet âge-là, j'avais 23 ans et demi. et en fait j'ai commencé à faire beaucoup de recherches puisque du coup j'avais testé les trucs classiques, assurance vie, PEA, etc. Et je me suis dit, en fait moi j'ai certaines convictions personnelles par rapport à l'économie, par rapport au monde, par rapport à la culture et j'aimerais bien traduire ces convictions-là en investissement. Et étant donné que moi, j'ai vécu dans une famille pas mal drivée par l'art, mon père était photographe, ma mère, directrice artistique, j'ai toujours baigné dans la musique, beaucoup d'amis aussi dans la musique, que ce soit en tant qu'artiste, producteur ou même en tant que salarié dans des labels. Et en fait, au moment du Covid, il y a eu aussi toute cette agitation autour des modèles économiques des artistes. Donc grâce à eux, j'ai pu m'informer et être à leur contact et peut-être parfois aussi leur donner un petit coup de main sur certaines idées que j'avais. pourquoi pas

  • Speaker #2

    pendant le Covid, il y a eu pas mal de mouvements comme ça ?

  • Speaker #1

    Parce que tous les lives annulés, plus de salles de concert, et le streaming qui explose. Donc en fait, aussi peu intuitif que ça puisse paraître, en réalité, grâce au confinement, la musique était beaucoup plus jouée, les volumes d'écoute sur les plateformes de streaming ont explosé. Et donc, je me suis intéressé au sujet, et donc dans cette logique de développement de mes finances personnelles et ce contexte-là, je me suis dit, en fait, j'aimerais bien mettre un peu de capital, quelques billets dans la musique. comment est-ce que je pourrais faire ? et en fait les seules solutions qui existaient c'était investir à travers la bourse dans de l'equity acheter des stocks d'Universal Music des stocks de Warner sinon c'était éventuellement réussir à accéder à certains fonds de private equity qui avaient déjà déjà lancé des véhicules, mais bon, si tu veux, j'avais pas encore le capital qui me permettait de le faire. Et en fait, je me suis dit, quel est le produit dont je rêve ? En fait, le produit dont je rêve, ça serait une espèce de fusion parfaite entre une plateforme d'échange et Spotify à travers laquelle je pourrais constituer un portefeuille qui ressemblerait un peu à mes playlists, ou bien du moins qui traduirait mes convictions que je peux avoir sur la musique. Et donc, j'ai quitté mon job en septembre 2020, je suis parti faire le wagon. qui est un bootcamp au travers duquel on apprend à coder, en accélérer les bases de la méthode et du code. Et lors de cette formation, j'ai rencontré Arthur Hamon, qui est aujourd'hui mon cofondateur et CTO. Et en fait, à la sortie du wagon, on s'est tous les deux associés pour lancer Boléro, puisque moi j'avais cette envie forte de monter ce produit-là. Et Arthur, lui, avait un attachement particulier à la creator economy. Donc on s'est lancé avec une thèse simple, on va essayer de créer une plateforme d'investissement dans la musique, au travers duquel... les particuliers pourraient investir dans des carrières d'artistes.

  • Speaker #2

    Au départ, c'était la musique au sens large, ou vraiment précisément les droits musicaux, parce qu'en fait la musique c'est ça, il n'y a peut-être pas d'autre chose ?

  • Speaker #1

    C'était la musique au sens large. On savait que les droits musicaux c'était, entre guillemets, le pétrole de l'industrie, donc c'était ce qu'il y avait de plus porteur de valeur. Néanmoins, l'idée c'était déjà de tester les comportements. C'est-à-dire qu'au-delà de parler du sous-jacent, c'était de tester les comportements. Est-ce que déjà les créateurs seraient enclins à « financiariser » leur carrière pour pouvoir débloquer des nouveaux leviers de liquidité ? Ce n'était pas évident dès le début. Au départ, on est avec nos bâtons de berger et les artistes vont regarder un peu de travers en disant « mais qu'est-ce que vous racontez ? » On ne va pas financiariser la culture. Et en fait, quand tu creuses, tu vois que la réalité, et ça c'est ce que les gens ne savent pas, c'est qu'aujourd'hui le marché des droits musicaux, sur la base des transactions qui ont été répertoriées, c'est un marché qui pèse plus de 45 milliards de dollars. et qu'il y a déjà énormément de transactions assez confidentielles en private equity qui se déroulent, qui en fait ont déjà financiarisé la musique. Et donc ça, ça nous a poussé du coup à nous spécialiser petit à petit sur les droits musicaux. Ou en fait, si tu veux, le contexte qu'il faut avoir en tête, c'est que passé 2020, à l'ère du digital, à l'ère du streaming, la musique a retrouvé un modèle économique vertueux. C'est une industrie qui fait une croissance à deux chiffres chaque année. et on est sur un... On est sur un écosystème qui se redéfinit puisque, contrairement aux années 80 et 90, les grandes maisons de production, les majors comme on les appelle, donc Universal, Warner, Sony et même maintenant Believe, qui à la base est un distributeur mais qu'on peut considérer comme la nouvelle major, ils ont du mal à loquer l'IP dès le début d'une carrière d'artiste. Donc ils ont du mal à signer un artiste très jeune en faisant en sorte que l'artiste reste... sous leur pavillon toute sa carrière. Donc, il y a une activité d'achat de catalogue qui est beaucoup plus importante qu'avant. Et en face de ça, on a encore plus d'artistes indépendants qui ont à la fois l'usufruit et la nulle propriété de leurs droits musicaux dès le début de leur carrière. Donc, ça a vraiment totalement redistribué les cartes. Et nous, on s'est dit, qu'est-ce qui pourrait se passer si demain, on fait rentrer des millions de particuliers et de professionnels de la finance dans ce marché, tout en... s'assurant qu'on favorise l'indépendance des créateurs. Et donc c'est là, finalement, c'est ça la réalisation de la vision Boléro. C'est à la fois une plateforme et une infrastructure à travers laquelle des ayants droit, donc des auteurs-compositeurs, des éditeurs, des producteurs, vont pouvoir lister, mettre en vente les revenus de leurs droits musicaux afin que des populations de particuliers et de professionnels de la finance qui déploient du capital dans ces droits-là pour aller percevoir du rendement récurrent. En sachant que la beauté de la musique, on aura le temps de revenir sur les sources de revenus et comment la musique génère de l'argent, mais la beauté de la musique, c'est que c'est un actif qui génère des rendements à date fixe, qui sont hyper prédictibles et qui n'est pas palpable, qui n'a pas de frais d'usure, qui n'a pas de frais de gestion.

  • Speaker #2

    Et qui sont à vie aussi ?

  • Speaker #1

    Almost.

  • Speaker #2

    J'ai lu un truc récemment comme quoi Michael Jackson est peut-être le chanteur qui a peut-être le plus gagné d'argent en 2024, parce qu'en fait ça continue. Indéfiniment, alors peut-être qu'il y a une date limite encore plus tard, mais encore aujourd'hui, je ne sais plus, dix ans après, c'est peut-être celui qui gagne le plus sa vie.

  • Speaker #1

    C'est très intéressant ce que tu dis. En fait, il y a deux choses à avoir en tête, c'est que déjà, la propriété intellectuelle musicale, elle est valide jusqu'à 70 ans après le décès du dernier auteur-compositeur impliqué sur une œuvre. Donc c'est pour ça qu'aujourd'hui, dans le domaine public, en fait, tu as majoritairement des œuvres iconiques de musique classique, mais même des oeuvres qui ont été écrites en post-seconde guerre. Les 30 glorieuses, c'est encore protégé et ça génère encore des cash flows pour les ayants droit. Ce qui est intéressant dans ce que tu dis quand tu prends l'exemple de Michael Jackson, il faut savoir que Michael Jackson, la moitié de son catalogue a été racheté pour 600 millions de dollars en 2024, ce qui valorise son catalogue au total à 1,2 milliard. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent. C'était Sony. Et c'est un catalogue qui génère plus d'argent aujourd'hui qu'il n'en générait à l'époque de la sortie de Thriller, par exemple. Pourquoi ? Là vous allez tout de suite comprendre, ceux qui nous écoutez, toi. A l'époque, tu achetais un CD une fois, ou un vinyle une fois, donc il y avait un seul événement de chiffre d'affaires. Et après, t'écouter la musique en illimité jusqu'à ce que ton support soit raillé. Aujourd'hui, à chaque fois que tu lances une chanson sur une plateforme de streaming, quand tu appuies sur play, en fait, c'est comme si tu louais le morceau. Donc en fait, à chaque fois que t'appuies sur play, ça génère du cash. À chaque écoute. Voilà. Et donc en fait, t'as une génération de chiffre d'affaires qui est récurrente. Et donc, grâce aux playlists, grâce aux algos, et grâce aussi aux tendances culturelles, on pourra parler tout à l'heure de la recession pop, c'est un truc assez intéressant. Bref, grâce à tout cela, maintenant, les musiques, les chansons, les albums ont ce qu'on appelle des flores d'écoute. Donc en fait, même si ça fait 10 ans, 15 ans, 20 ans que le morceau est sorti, grâce à l'audience installée et les nouvelles audiences, tu as à peu près le même nombre de streams qui est réalisé tous les mois. Et ça ne baisse pas. Et donc la seule chose qui peut se passer, entre guillemets... C'est des pics de rendement grâce à une traîne TikTok, grâce au placement de la chanson dans un film, dans une série, dans une pub, grâce par exemple à une tournée héritage ou hommage d'un artiste. Je prends l'exemple d'Oasis qui avait annoncé des concerts à Wembley récemment. Quand ils ont annoncé, ils ont fait un SPAC de plus de 80% sur un mois. Donc c'est plein d'événements comme ça. Mais en fait, dans tous les cas, tu vas retomber sur ton floor et tu auras à peu près le même niveau d'écoute tous les mois.

  • Speaker #2

    Il y a plein de trucs hyper intéressants dans tout ce que tu viens de dire, mais si on essayait juste de reprendre la base, le marché de la musique, comment il est structuré, qui sont les acteurs, et qu'est-ce qui gravite autour d'un chanteur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'industrie de la musique, elle est structurée, elle est vaste, dans la chaîne de valeur, il y a beaucoup d'acteurs, si on s'intéresse aux droits musicaux, on va essayer de rester focus sur une seule partie de l'industrie. Donc on va mettre de côté le live et toutes ces choses-là. On va s'intéresser simplement à qui crée les droits et qui les gère. Les personnes qui créent les droits, ce sont toutes les personnes qui sont parties prenantes à la création d'un album ou d'une chanson. Donc de la même manière que quand tu crées une entreprise, tu vas répartir le capital social entre les associés, quand tu crées un album, tu vas répartir les droits musicaux entre les parties prenantes. Donc ce qu'on appelle les droits master, qui protègent l'enregistrement, c'est-à-dire en fait c'est ce que tu entends. Ces droits-là vont revenir au producteur et à l'artiste interprète. Je vais prendre un exemple très populaire. Prenons le cas de Allumer le feu, de Johnny Hallyday. Quand Allumer le feu a été créé, les droits masters d'Allumer le feu sont partis chez Warner et chez Johnny Hallyday. Donc eux, ils se sont partagés...

  • Speaker #2

    Parce que Warner était le producteur.

  • Speaker #1

    Le producteur, exactement, c'était le label. En revanche, si on s'intéresse à l'autre partie des droits musicaux, ça s'appelle les droits publishing, ça protège les paroles et la composition. Donc là, c'est pas ce que tu entends, mais c'est ce que tu peux lire. Ça, ça a été réparti entre l'éditeur et les auteurs-compositeurs. Et dans ces auteurs-compositeurs, en fait, on a Pascal Obispo et Zazie. En fait, c'est Pascal Obispo et Zazie qui ont écrit Allumer le feu, et c'est Johnny qui la chante. Donc les droits master appartiennent à Warner Johnny, tandis que les droits publishing appartiennent aux éditeurs, et à Zazie et à Pascal Obispo. Pourquoi je te décris ce schéma ? Tout simplement pour comprendre que, typiquement, nous, quand on va lister des droits sur Boléro, quand on va faire nos émissions obligataires, On peut très bien, demain, lister les droits d'allumer le feu, mais pas parce qu'on aura signé Warner, pas parce qu'on aura signé la descendance de Johnny Hallyday, mais simplement parce qu'on aura peut-être signé Zazie, peut-être parce qu'on aura fait un deal avec Pascal Obispo. Donc chaque partie prenante dispose de ses droits, en a la jouissance, et peut décider de les revendre quand il veut.

  • Speaker #2

    Et concrètement, ce droit-là, c'est quoi ? C'est comme un contrat ? En fait, c'est un papier qu'on signe en disant, en fait, ça appartient à tel, un tel, un tel, un tel, à date ? Mais chacun peut vendre ensuite à qui il veut derrière ?

  • Speaker #1

    C'est ça, dans le cadre du droit patrimonial. Chaque œuvre dispose d'un droit patrimonial et d'un droit moral. Le droit moral, c'est le droit qui revient à l'auteur en tant que personne physique, donc qui peut décider de la manière dont est exploité son œuvre. Par contre, la partie patrimoniale, c'est simplement un actif. C'est effectivement un bout de papier, c'est un bulletin de dépôt qui dit telle personne a composé telle chanson. Et selon les contrats d'édition qui ont été signés, voici la Côte-Parc qui lui est due.

  • Speaker #2

    Et ça, c'est enregistré ?

  • Speaker #1

    Alors, c'est des dépôts qui sont aujourd'hui encadrés par des entités bien connues qu'on appelle les organismes de gestion collective, dont une qui est très connue, c'est l'Assasem. Ça, c'est pour la France. Il faut savoir qu'il y a l'équivalent de l'Assasem dans plusieurs régions du monde, même si on peut être très très fier de l'Assasem et du modèle français, puisqu'on est aujourd'hui là. Enfin, l'Assasem, c'est ce qu'on appelle la pyro. L'OGC le plus performant au monde, mais tu as LASCAP et BMI aux Etats-Unis, puis ARES au UK. Et donc, grosso modo, dès que tu crées un morceau, tu vas envoyer ce bulletin de dépôt à une de ces... qui va faire foi du coup et qui va dire voilà à qui appartient quoi. Donc c'est un peu comme quand tu déposes au greffe tes statuts.

  • Speaker #2

    Mais là imaginons si on prend un exemple toi tu écris une chanson moi je la chante on se met d'accord qu'on fait 50-50 on dépose ce document là, toi après tu peux décider de monter 50% à qui tu veux et après donc j'imagine il y a peut-être un droit de prend sûrement des autres.

  • Speaker #1

    Parfois, il peut y en avoir, mais pas forcément.

  • Speaker #2

    Et une fois que tu as vendu toi une personne, ensuite tu le redéposes, tu refais un dépôt pour dire qu'il y a eu une modification ?

  • Speaker #1

    Non, pas besoin. Pas besoin ? Pas besoin. Tu as en fait ce qu'on appelle... Alors soit tu as des sessions qui sont faites, effectivement. Donc c'est des sessions vraiment de la nue propriété. Soit sinon, il y a ce qu'on appelle les sessions de créance. Donc tu vas tout simplement déléguer le flux de revenus qui émane de ton œuvre vers un nouveau bénéficiaire.

  • Speaker #2

    Ok. Ok, et ensuite justement pour revenir sur ces revenus, j'imagine qu'il y a plusieurs sources de revenus, mais quelles sont les sources de revenus de ces droits-là ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est une super question. Donc comme je l'ai expliqué, on a les droits master d'un côté et les droits publishing. Chaque droit génère ses propres sources de revenus. Donc les droits master, l'enregistrement, il y a quatre sources de revenus. Il y a le streaming, les ventes physiques, les téléchargements et ce qu'on appelle la synchronisation. C'est le fait de placer les chansons dans des pubs, des films, des séries. Si on prend les droits publishing, donc là c'est par rapport à la diffusion de l'oeuvre, donc là on va avoir beaucoup plus de sources de revenus, simplement les revenus vont être moins concentrés. Donc typiquement quand on a des droits publishing on va toucher sur effectivement évidemment le streaming mais pour l'exploitation de l'oeuvre, on va toucher pour l'exploitation en radio, dans les supermarchés, dans les boîtes de nuit, café, hôtel, restaurant, la synchronisation également. On va percevoir aussi pour les concerts, donc il faut savoir qu'à chaque fois qu'un concert est donnée. La set list, c'est-à-dire la liste des chansons qui ont été interprétées live et récupérées, et donc il y a un pourcentage du chiffre d'affaires de la billetterie qui est reversé aux ayants droit de ces chansons. Ce qui fait que c'est toujours intéressant, quand tu es investisseur dans les droits musicaux, de déployer du capital dans des chansons qui sont en général interprétées en live, puisque encore plus à notre époque où le live maintenant, ça devient énorme, c'est le... comment dire... La verticale qui est la plus en croissance dans l'industrie musicale, c'est hyper intéressant. Et aujourd'hui, tu as quand même beaucoup d'artistes français qui sont capables de remplir des Stades de France, des Accords Arena et même des Vélodromes. C'est hyper important. Donc voilà, on a 9 sources de revenus d'un côté, 4 de l'autre.

  • Speaker #2

    Et attends, si je prends une des 9, on va prendre une boîte de nuit. C'est-à-dire que dès que je passe une musique en boîte de nuit, je dois payer des droits ? Je suis censé en payer en tout cas ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que c'est une anecdote qui surprend souvent les gens. La vérité, c'est que tu ne vas pas aller en boîte de nuit s'il n'y a pas de musique.

  • Speaker #2

    Oui, mais est-ce que...

  • Speaker #1

    Donc en fait, ça paraît logique qu'il y ait une redevance qui soit versée aux ayants droit. Donc en fait, aujourd'hui, tu as deux types d'établissements. Tu as les établissements professionnalisés qui, eux, ont souvent, au niveau des platines, ils vont avoir un petit outil qui s'appelle Recordbox, qui a été développé par Pioneer, et qui, en fait, va détecter à chaque passage de chanson, un peu comme un chasam, va détecter... l'ID universel de la chanson. Donc il faut savoir que chaque chanson a un ID qu'on appelle un ISRC et qui permet d'identifier un enregistrement. Donc il va collecter ça et il va l'envoyer directement à la SSM.

  • Speaker #2

    Tiens, j'ai écouté toutes tes chansons l'an hier soir, celle-là deux fois, celle-là trois fois, donc j'envoie les infos.

  • Speaker #1

    J'envoie les infos et sinon... Avant de payer, on prend juste l'autre exemple. Et puis t'as ceux qui n'ont pas ce boîtier, puisque c'est pas des établissements hyper professionnalisés. Et là, dans ce cas-là, on prend bêtes et méchants, c'est un pourcentage de leur chiffre d'affaires qui est ponctionné par l'ASSM Donc soit ça va varier selon l'affluence de l'établissement et sa taille, mais en général c'est aux alentours de 3%. Et donc ce qu'il faut se dire c'est que quand t'es un établissement qui ne déclare pas exactement les chansons qui ont été jouées, les 3% sont redistribués au prorata des chiffres de marché. Si t'es un établissement qui retourne exactement la liste des chansons jouées, là ça va directement à l'endroit en question. On appelle ça la sonorisation.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu disais dans les neufs, en gros c'est tous les établissements qui reçoivent du public ?

  • Speaker #1

    Exactement, c'est souvent lié au public, exactement.

  • Speaker #2

    Parce que, en gros, si, parce que t'as la radio aussi.

  • Speaker #1

    Mais t'as la radio aussi, t'as le streaming aussi, t'as la YouTube aussi. En fait, c'est vraiment, je pense que le bon moyen de différencier les deux droits et comment sont organisées les sources de revenus, il faut simplement se dire que quand un euro est généré par une chanson que tu écoutes, Il y a 80% qui va au droit master et il y a 20% qui va au publishing. Donc le publishing gagne moins sur le streaming mais a plus de sources de revenus. VS, le master, qui gagne plus sur le streaming mais qui a moins de sources de revenus.

  • Speaker #2

    Ok. Il n'y avait pas un truc... Pour être redevable de ces droits là, il faut que tu aies écouté la musique une minute minimum. 30 secondes. 30 secondes ? Ok. Ou si tu veux l'utiliser dans un montage vidéo, tu peux si ça dure moins de 30 secondes aussi ?

  • Speaker #1

    28 secondes.

  • Speaker #2

    28 secondes,

  • Speaker #1

    ouais ? Ok. Ça c'est des petits... règles inhérentes à l'industrie qui sont amusantes.

  • Speaker #2

    Sauf si du coup tu décides d'acheter du coup ce droit là pour pouvoir mettre la chanson en entier quoi.

  • Speaker #1

    Alors c'est pas parce que tu détiens le droit patrimonial que tu as le droit de l'exploiter comme tu veux. Il faut quand même l'accord de l'ensemble des ayants droit.

  • Speaker #2

    Ah ouais ? Ok.

  • Speaker #1

    Donc typiquement, je te donne un exemple tout simple. Aujourd'hui sur Boléro, on a mis sur le marché plus de 3500 morceaux. Ça nous arrive tous les mois de recevoir des demandes de boîtes de production audiovisuelle qui veulent mettre les chansons dans des séries Netflix, dans des documentaires pour France TV, etc. Tous les ayants droit doivent dire oui. Si un ayant droit n'a pas dit oui, le producteur n'a pas le droit d'exploiter.

  • Speaker #2

    Ok, et je reviens juste sur la partie streaming aussi, ça c'est, du coup c'est les plateformes, c'est les plateformes elles-mêmes qui achètent les droits ?

  • Speaker #1

    Non, elles achètent pas les droits, elles ont en fait...

  • Speaker #2

    Elles mettent à dispo l'outil ?

  • Speaker #1

    En fait, pour une bonne manière de l'expliquer, c'est de se rappeler de l'ancien modèle, donc à l'époque, tu sortais un album, il fallait qu'il soit posé sur un CD, et le CD il allait dans les bacs du Leclerc, concrètement. Aujourd'hui, tu as à peu près la même chose. C'est ce qu'on appelle des distributeurs. C'est des entreprises comme Believe, dont la mission, c'est d'aller mettre tes chansons dans les bacs du lieu clair, mais en 2025. Ça veut dire sur toutes les plateformes de streaming, peu importe la géographie, sur YouTube, etc. Du coup, Spotify ne paye pas pour pouvoir diffuser ta musique. Pas du tout. Au contraire. Par contre, ce qu'ils font, c'est qu'ils reversent 70% du chiffre d'affaires qu'ils font, enfin du volume d'affaires qu'ils font, aux ayants droit. donc sur tous les prix des abonnements qui sont facturés et sur le prix aussi de toutes les pubs qui sont diffusées parce que tous les revenus il y a 70% qui partent aux ayants droit et 30%

  • Speaker #2

    qui sont conservés par la plateforme de streaming et aux ayants droit ils font ça comment ?

  • Speaker #1

    rata du nombre des coûts tout de passer un peu tout le débat qui a dans l'industrie où en fait il y en a qui s'en plaignent il y en a qui sont contents aujourd'hui on est sur un pro rata des coûts donc qui n'est pas un modèle qu'on appelle artistes enfin user centric en grosso modo aujourd'hui si tu n'as pas écouté Drake de l'année et que tu n'aimes pas Drake sache qu'il y a une grande partie de l'argent de ton abonnement qui va avec parce que Drake en termes de proportion d'écoute sur le volume total c'est énormément de parts de marché donc justement l'industrie réfléchit à un nouveau modèle qui serait un peu plus vertueux où en fait l'argent va aux ayants droit dont tu as consommé la musique mais c'est pas du tout un modèle qui... Deezer encore une fois une exception française été la première plateforme à mettre ça en place. On peut les féliciter pour ça. Mais par exemple Spotify aujourd'hui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #2

    Ils sont quand même assez vertueux puisqu'ils reversent quand même une partie.

  • Speaker #1

    Une part majoritaire.

  • Speaker #2

    C'est une grosse partie.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'ils sont rentables que depuis l'année dernière.

  • Speaker #2

    Mais au moins, ça fait vivre aussi tout l'écosystème. Donc ils sont forcément bien accueillis. Même s'il y a peut-être des choses, comme tu dis, affinées, que tout n'est pas parfait en tout cas. Mais tu as l'esprit de reverser 70%, c'est quand même énorme.

  • Speaker #1

    Dans tous les cas, moi je le dis avec beaucoup d'aplomb, le streaming a sauvé l'industrie Donc il y en a qui s'en plaignent mais la vérité c'est qu'il n'y avait pas de streaming. On serait tous sur la moyeur et je ne sais quel site de piratage et on ne paierait pas les chances.

  • Speaker #2

    C'est sûr.

  • Speaker #1

    Donc voilà.

  • Speaker #2

    Et les chanteurs on va dire, les chanteurs qui sont très... bankable en ce moment français est-ce que c'est des surprises des mecs qui sortent un peu de nulle part et ça marche on sait pas trop pourquoi ou c'est des petites pépites où on sait que ils ont été captés très vite par des mecs qui ont l'oeil et pour eux il n'y a pas de surprise c'est

  • Speaker #1

    une super question ça fait référence au métier de A&R A&R A et R qui signifie artiste and repertoire qui est un peu le métier sexy de la musique Merci. ton métier c'est de repérer des pépites et de signer des nouveaux talents et de créer des catalogues et en fait aujourd'hui le métier de A&R il est assez bousculé parce qu'il est majoritairement drivé par la data avant quand t'étais A&R dans les années 80 c'est que concrètement t'allais faire toutes les petites salles de spectacle d'une ville, dans tous les studios et c'était ton pif et ce que tu vois comme dans tout, comme dans le foot et maintenant c'est la data après il y a toujours des leviers intéressants il y a un truc que j'ai trouvé assez sympa c'était... C'était le gros succès qu'a connu Pierre Garnier l'année dernière en France. C'est un artiste interprète qui est issu de la Star Academy, qui est un format télévisuel qui a été remis au goût du jour. Et ce qui était assez amusant, c'est que le pari, c'était de refaire... de la musique commerciale avec de la variété française. Donc de la pop française pure et dure, réussir à la remettre tout en haut des classements, et ils ont réussi à le faire. Mais donc tu vois, il y avait un levier derrière, c'était l'Astra Academy. Donc data, et en réalité, relation artiste-fan, aujourd'hui c'est ce qui détermine tout. Plus un artiste a une communauté engagée, plus il a des chances de réussir.

  • Speaker #2

    C'est un indicateur énorme. Ça reste de la data, ça reste des chiffres, mais... On sait que si effectivement il fait un concert et autre, qu'il est une grosse communauté, les gens vont se déplacer. Donc ça fait partie de...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, t'as quand même aussi la partie éditoriale, l'appréciation de l'oeuvre en tant que telle, de l'art musical, qui est de te dire bon bah, est-ce que ce répertoire de chansons, ce catalogue, il a un potentiel pour générer des reprises, pour être réinterprété, pour être placé dans des films, des pubs, enfin, il y a aussi toute une appréciation. Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, quand nous on crée un pont entre culture et finance, On a quand même une approche assez élitiste, c'est-à-dire que malheureusement je ne vais pas proposer à mes clients finaux d'investir dans des artistes en développement ou des artistes émergents parce qu'il y a trop d'incertitudes. Et ils ne viennent pas sur Boléro pour ça. Quand ils viennent sur Boléro, c'est pas génial.

  • Speaker #2

    Ils commencent peut-être par prendre pas trop de risques avec des titres qui marchent déjà.

  • Speaker #1

    Pour le moment, oui.

  • Speaker #2

    Dans un an, deux ans, trois ans, avec un peu plus d'éducation et de recul, ils voudront prendre peut-être un peu plus de risques.

  • Speaker #1

    Ouais peut-être, après ça restera je pense une partie minoritaire de la population d'investisseurs de Boléro, aujourd'hui on a un peu plus de 20 000 clients et je pense pas qu'il y en ait beaucoup qui veuillent investir dans les artistes en développement tellement c'est incertain. Et nous on aime bien dire, pour comparer, quand tu arrives sur Boléro, nous on te permet d'investir dans le CAC 40 de la musique. On va pas te proposer d'investir dans les start-up de la musique parce qu'on sait que les artistes émergents, même si l'art est appréciable... T'en as quand même 9 sur 10 qui vont pas trouver leur public. Ouais,

  • Speaker #2

    quand même.

  • Speaker #1

    Donc t'en as 1 sur 10 qui scale, comme une boîte, qui devient un artiste établi. T'en as 9 sur 10 qui trouvent pas leur public et qui généreront toujours des écoutes. Ça va pas partir au tapis. Mais il y aura jamais une renta, un rendement qui sera intéressant, puisque la musique ça reste un actif alternatif. Et donc quand tu fais de la diversification de portefeuille et que tu te diriges vers un actif alternatif, t'as envie d'avoir un rendement qui est intéressant, t'as pas envie d'avoir du 3 ou 4% par an.

  • Speaker #2

    Juste avant qu'on rentre un peu dans ce côté un peu plus investissement, est-ce que tu as quelques chiffres ou quelques exemples d'artistes pour savoir combien ça génère de gains sur ces droits musicaux en moyenne ou quelques exemples ? Oui bien sûr.

  • Speaker #1

    Alors je vais prendre deux exemples. Je vais prendre les transactions les plus notables qu'il y a eu dernièrement. J'ai parlé de Michael Jackson. Une transaction notable c'était en décembre 2024, le catalogue de Pink Floyd a été racheté pour 400 millions de dollars. C'est un catalogue qui génère à peu près 50 millions de dollars par an. Donc on est sur un multiple à 8. Transaction relativement basse parce qu'elle a été faite en famille, elle a été gérée par Sony, sans rentrer dans les détails musicaux, mais David Gilmour était en embrouille avec les autres membres du groupe. Du coup, cette transaction notable, on est sur un multiple de 8. Il y a d'autres transactions sur des artistes plus jeunes, moins legacy, comme on dit, comme Justin Bieber, on est sur du 180 millions de dollars. Alors qu'au moment où il fait la transaction, il a 29 ans, donc il a quand même toute sa vie devant lui pour continuer à créer du catalogue. En France, on n'est pas sur des niveaux aussi élevés, tout simplement parce que la langue française s'exporte moins bien. Donc on est plutôt sur des grosses transactions entre 50 et 100 millions. Donc ça, c'est les chiffres du marché. Nous, derrière, ce qui se traduit en investissement, on est toujours sur un rendement visé autour des 10%. En 2024, on a versé du 10,6% brut annuel. à nos clients finaux. Quand on sélectionne des catalogues, on va toujours sélectionner des catalogues qui ont un rendement initial compris entre 7,5% et 20% par an. Pourquoi est-ce qu'il y a un tel écart ? C'est aussi parce que le rendement est variable. Tu peux avoir un catalogue qui une année te génère 12%, l'année suivante 8%. Donc c'est aussi là où notre savoir-faire rentre en jeu, c'est qu'on a créé un modèle en interne propriétaire qui permet de projeter les consommations futures de ces catalogues pour avoir une idée. à quelques pourcentages près de précision du niveau de stream et de rendement qu'il y aura dans 5 ans ou 10 ans.

  • Speaker #2

    Parce que tu parlais d'obligation, c'est ça, du coup, tu es à taux variable, en fonction de la réalité de ce qui est vendu.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement. En fait, tu es directement exposé aux performances commerciales du morceau.

  • Speaker #2

    Et c'est vous, Boléro, qui achetez les titres ?

  • Speaker #0

    Il vient une structure et ensuite vous faites une émission obligataire pour les proposer aux investisseurs ?

  • Speaker #1

    C'est ça, donc soit les sociétés des artistes avec qui nous travaillons réunissent les conditions pour faire une émission obligataire, et dans ce cas-là c'est eux qui le font, soit sinon c'est nous qui rachetons avec notre filiale. pour pouvoir après effectivement mettre les obligations sur le marché et donc on a démocratisé le modèle en proposant des une obligation par catalogue donc tu peux avoir un catalogue qui fait 150 titres comme d'autres qui font mille titres et là maintenant on a aussi une nouvelle logique de portefeuille, donc maintenant on fait des émissions obligataires qui portent sur plusieurs catalogues ok,

  • Speaker #0

    et attendez juste le marché pour ce qu'on appelle aussi du marché français est-ce que c'est un petit marché en termes de musique parce que là t'as pas donné quelques exemples mais aucun, bon si il y a Johnny Lydé mais à part lui c'est quoi les exemples de la taille des artistes français enfin du marché français par rapport à l'Europe ou au monde ?

  • Speaker #1

    C'est une super question dis-toi qu'il y a des charts qui sont sortis d'ailleurs à ce sujet récemment je ne sais pas les chiffres exactement mais grosso modo la France est classée entre le 12e et le 15e territoire qui génère le plus d'argent en taille de marché entre 12 et 15 on n'est même pas dans le top 10 alors que l'Allemagne est dans le top 5 en fait tout dépend du taux d'abonnement aussi il faut savoir qu'il n'y a que même pas 30% des français qui payent un abonnement à une plateforme de streaming donc c'est rien comparé à la masse qu'on est et au niveau de vie qu'on a donc dans les top pays aujourd'hui en termes de chiffre d'affaires le Brésil et le Mexique sont dans le top 4 c'est devenu des pays et puis même l'espagnol la langue hispanique elle est devenue prépondérante dans la culture et on a de plus en plus de pays aussi émergents qui rentrent dans le haut de ce classement comme l'Inde comme le...

  • Speaker #0

    tu vois l'Inde par exemple c'est écouté très localement du coup c'est pas très international c'est juste que le Zulatay est un grand pays donc forcément un artiste indien

  • Speaker #1

    peut être écouté par plein plein d'indiens alors t'as ça mais en plus de ça ils découvrent des catalogues que nous on connait depuis des années et c'est ça aussi qui génère enfin qui fait que tu as des catalogues qui génèrent plus d'argent aujourd'hui c'est qu'en fait l'Inde aujourd'hui si ça se trouve ils découvrent des catalogues que toi tu écoutais déjà depuis que t'as 10 ans et

  • Speaker #0

    eux ils vont le découvrir maintenant ça va aller hyper vite hyper fort t'as aussi dans ce sens là où t'as un artiste qui débarque en gros dans ce pays là exactement qui n'est pas forcément indien exactement

  • Speaker #1

    Exactement. Donc, non, non, donc on dépend. pas partie du top par contre on fait partie du top d'un point de vue production c'est à dire que je disais que la langue française exporte mal parce que je disais enfin quand je dis ça j'entends la langue française n'est pas parlé par beaucoup de monde au delà de l'afrique et du maghreb donc typiquement c'est très compliqué pour un français d'avoir du succès en amérique du nord je regarde d'ailleurs dans les dans les artistes français qui ont eu beaucoup de succès à l'export c'est c'est souvent des artistes qui chantent pas. C'est David Guetta, c'est Justice, c'est DJ Snake, c'est des artistes, en fait c'est des producteurs de musique électronique. Il y a eu Christine and the Queens qui a eu pas mal de succès aussi, mais parce qu'il y a eu un travail gigantesque qui a été fait par son label.

  • Speaker #0

    Elle a un anglais aussi.

  • Speaker #1

    Et en plus elle chante en franglais. Mais donc voilà, alors que typiquement un artiste qui chante en anglais, qu'il vienne du UK, du Nigeria ou d'Amérique du Nord, il va très facilement s'exporter en Asie. Et pareil, si tu regardes la Corée du Sud, ils ont ce genre musical complètement stratosphérique qui s'appelle la K-pop, qui aujourd'hui a été un raz-de-marée sur le monde entier et maintenant les stars de K-pop arrivent à remplir des stades même en Europe et en Amérique du Nord. Bon bah ils sont coréens, ils chantent pas trop en coréen, il y en a un peu mais en réalité chaque titre de chanson est en anglais donc voilà donc c'est aussi une question de langue et d'adoption de la langue

  • Speaker #0

    Oui donc c'est à dire que t'as quand même plus de chances de gagner de l'argent en tout cas

  • Speaker #1

    d'être plus reconnu si t'es français de chanter quand même en anglais au moins quelques-unes je te donne un exemple l'artiste française qui s'exporte le mieux à l'international c'est Ayana Camorra je sais pas si t'as eu l'occasion de voyager et de l'entendre mais moi ça m'est déjà arrivé trois fois et j'étais agréablement surpris je me disais, je me souviens, que ce soit au Middle East ou même en Indonésie, tu te retrouves dans des restos et t'entends Pookie ou Jaja donc tu te dis c'est fou et typiquement, à titre d'exemple, nous on a listé on a travaillé avec l'éditeur qui possédait dans son catalogue Pookie de Aya aujourd'hui Pookie c'est des chiffres stratosphériques parce que ça s'exporte super bien, donc après tu vas avoir des petites singularités noyées dans des catalogues qui s'exportent très bien Merci.

  • Speaker #0

    et pas forcément rationnel mais c'est ça aussi qui fait la beauté du monde artistique c'est quand il y a quelque chose qui ne s'explique pas qui cartonne exactement et parfois tu vois nous on aime bien dire dans un de nos principes on dit tout le temps culture is capital et creators come first on

  • Speaker #1

    a quand même aussi une approche où même si on fait ce pont entre culture et finance On a besoin d'avoir de la projection, besoin de mitiger le risque pour protéger les intérêts du client final. Il y a quand même aussi parfois une part de nous où on se dit, ça sent bon, ça c'est un artiste, ça sent bon, parce qu'il est dans le style musical, que ce style musical devient de plus en plus prépondérant, sur la scène londonienne. Après c'est des expertises de marché, c'est des expertises éditoriales qui sont propres à l'art. que ce soit du cinéma, de la musique ou de l'art contemporain.

  • Speaker #0

    Et si on rentre un peu sur le sujet un peu plus technique sur le fonctionnement, on en a un peu parlé, du coup, vous achetez les droits ou celui qui a les droits permet de faire une émission obligataire et ensuite vous coupez ça en parts, du coup, c'est quoi le minimum pour investir ?

  • Speaker #1

    Écoute, grosso modo, on a deux phases de vente de ces obligations. Il y a une phase de vente privée où là, c'est proposé en exclusivité vidéo. Et à la première pour nos partenaires, donc gestion de patrimoine, famille, office, bref professionnel de la finance. En général là on va vendre aux alentours de 80% de chaque émission obligataire. Et après on conserve 15 à 20% de cette émission pour les particuliers, pour le marché public. Et donc là l'investisseur final peut directement aller acheter ses obligations à travers la plateforme boleromusic.com. Donc il se crée un compte, il fait son kawaii-shi, il dépose de l'argent. Et là il peut aller acheter ses obligations et il... Il retrouvera également un marché secondaire sous forme de tableau d'affichage où il peut créer des ordres de vente avec ses obligations le jour où il veut sortir. Puisque la particularité des obligations qu'on crée, c'est qu'au-delà d'être traçante, c'est-à-dire à tout variable, ce sont des obligations perpétuelles. Donc elles n'ont pas de date de maturité. Contrairement à des obligations comme on peut voir dans l'immobilier par exemple, où tu sais qu'au bout de X années t'es remboursé, là pour le coup t'as pas de date de remboursement. Donc tu dois céder ton titre sur le secondaire. Et le remboursement qui peut arriver, c'est si effectivement ce titre, en tout cas si l'ensemble du catalogue est revendu sur le marché, ou si l'émetteur originel, donc l'artiste, décide d'activer sa clause de rachat et donc de racheter l'ensemble des droits qui avaient été listés.

  • Speaker #0

    Ok. Et là, il y a quoi ? Il y a un prix qui est déterminé ?

  • Speaker #1

    Il y a un prix qui est déterminé.

  • Speaker #0

    Il y a une méthode de calcul qui est déterminée ?

  • Speaker #1

    Exactement. C'est le prix moyen pondéré sur le marché secondaire qui a été constaté sur le dernier trimestre. Donc on prend 90 jours et on regarde le prix moyen pondéré. et pour protéger les investisseurs finaux. le prix d'exercice ne peut être inférieur à la valeur nominale moins les coupons.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est assez clair.

  • Speaker #1

    Donc worst case scenario, tu ressors flat.

  • Speaker #0

    Ouais, ok. Ok, et donc sur le ticket d'entrée, ça dépend des catalogues ?

  • Speaker #1

    Ah oui, pardon, je t'ai pas répondu. Le ticket d'entrée, en vente privée en général, c'est aux alentours de 10 000 euros. Et sur le marché public, c'est 10 euros.

  • Speaker #0

    C'est 10 euros, ok. Ok, et donc là, j'imagine que tu as toutes les infos projet par projet sur quel est le catalogue, avec une analyse, un détail,

  • Speaker #1

    etc. Tu as la composition du catalogue, tu sais exactement quelles chansons il y a dedans, on crée même des petites playlists. Et on a des clients qui sont assez amusants, qui aujourd'hui ne streament plus que leur portfolio en fait. Ils font des playlists avec leur portfolio. Et tu peux consulter tout l'historique de revenus. Donc tu peux te rendre compte aussi de l'ancienneté du catalogue, de ce que ça a généré dans le passé. Tu vas aussi pouvoir accéder à toute la documentation légale, donc termes and conditions des obligations, les CGU, enfin bref, toutes ces choses-là.

  • Speaker #0

    Et tu ne peux jamais financer un titre ? C'est forcément un catalogue ?

  • Speaker #1

    Alors on l'a fait par le passé, on a créé un format, parce que là tout ce dont on parle depuis tout à l'heure, c'est un format qu'on a appelé Catalogue Shares, qui te permet de t'exposer à des centaines ou des milliers de chansons avec un seul actif. Au début de notre aventure, on avait créé ce qu'on a appelé des Song Shares. qui eux te permettaient de t'exposer à une chanson, une oeuvre en particulier. On le fait de moins en moins tout simplement parce que c'est très rare d'avoir des chansons qui valent suffisamment d'argent pour que le modèle soit rentable. Parce qu'en fait une chanson ça peut valoir entre 2000 euros et 500 000 euros ou un million pour les gros hits. Donc ça peut arriver mais c'est que dans le cas où l'artiste a la structure juridique qui lui permet d'émettre. Mais quand c'est nous qui y mettons, là dans ce cas là on est plutôt sur des catalogues.

  • Speaker #0

    Et un catalogue moyen sur la plateforme c'est combien en collecte ?

  • Speaker #1

    Super question, je me pose une colle. Là dernièrement en moyenne on a fait des catalogues entre 850 000 et 900 000 euros, le catalogue. On a des catalogues qui peuvent valoir 5 millions, 6 millions, 7 millions, t'en as d'autres qui vont valoir 400 000 euros, en fait ça va vraiment dépendre. Tu vois tout à l'heure quand on parlait des transactions notables, quand tu sais qu'un Pink Floyd ça vaut 400 millions de dollars, tu peux avoir des catalogues qui valent aussi cher. Tout l'enjeu c'est de correctement valoriser, et puis après il ne faut pas oublier que nous, étant donné qu'on a un modèle spécifique qui favorise l'indépendance des créateurs, on a la capacité à aller chercher des valos plus... pour générer un meilleur rendement. Donc on n'est pas tellement obsédé par le volume, on est plutôt obsédé par le rendement. C'est vraiment ça qui est l'indicateur clé de toute l'expérience Boléro, que ce soit en interne ou sur la plateforme en ligne.

  • Speaker #0

    Et du coup, comment est-ce qu'on arrive à vous proposer à vous, ou comment est-ce que vous arrivez vous à trouver ces meilleurs dossiers ?

  • Speaker #1

    Écoute, déjà on est bien entouré, donc il faut savoir que sur nos 4 ans et demi d'existence, on a On a levé des fonds deux fois. Au capital, on a des personnalités importantes de l'industrie. On a des artistes connus comme Petit Biscuit, Rilès, Le Motif. On a des execs de l'industrie musicale. Et on a aussi un département musique en interne qui est composé d'anciens execs de l'industrie, donc anciens managers d'artistes, anciens employés de labels qui ont aussi ce réseau et cette expertise pour aller chercher des catalogues de qualité. Après, c'est du réseau, c'est du savoir-faire. Il faut aussi savoir que je pense que de la même manière qu'un immeuble, ça ne se vend pas du jour au lendemain, des catalogues ne se vendent pas du jour au lendemain. Donc souvent, c'est aussi des relations que tu crées tôt qui portent leurs fruits à long terme.

  • Speaker #0

    Ok. Je reviens juste aussi, avant que j'oublie, j'ai une question sur le marché secondaire. C'est du gré à gré assez simple. Tu as acheté 10 000 euros il y a 5 ans, tu estimes que ça vaut 12. Si un acheteur a 12, tu vends 12.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Il y a un système d'enchères ou d'offres ? où tu fixes ton prix.

  • Speaker #1

    En face, il y a des ordres d'achat. Tu vas voir des clients qui font leurs offres avec un prix qu'ils ont fixé pour un nombre de parts équivalent. Et toi, tu décides de vendre au prix que tu veux. Après, il faut que l'offre et la demande se rencontrent. Globalement, le marché secondaire fonctionne de manière très simple. Quand tu crées tes ordres d'achat ou tes ordres de vente, on te montre le rendement équivalent. Plus tu es aux alentours des 10%, plus c'est liquide. Plus tu t'éloignes des 10%, moins c'est liquide.

  • Speaker #0

    Et ça représente beaucoup de transactions ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui c'est peu, en réalité. Et c'est plutôt contre notre volonté, c'est que la majorité de nos clients investissent à long terme. Tu vois aujourd'hui on fait 8 à 10% de notre volume sur le secondaire, ce qui est vraiment minoritaire, et c'est dû au fait que, oui, la majorité de nos clients, soit ils ont un horizon d'investissement à 5 ans, 6 ans, 7 ans, soit sinon ils ont carrément un objectif de rentre perpétuel. En fait, vu que c'est cool, parce que ça génère pas de frais, il n'y a pas de frais d'usure. En fait c'est du invest and forget, je vais mettre 5% 6% de mon patrimoine là dedans et ça me crée une rente perpétuelle.

  • Speaker #0

    Et même si les performances passées ne présagent pas des performances futures...

  • Speaker #1

    Investir compte-t-on des risques ?

  • Speaker #0

    Tu dis le rendement moyen constaté en tout cas c'est entre 10 et 10,8 c'est ça ?

  • Speaker #1

    10,6% donc c'est du net de frais mais avant impôts et en général c'est la flat tax qui s'applique dépendamment de si tu veux investir en tant que personne morale ou personne physique.

  • Speaker #0

    Et vous justement, tu mentionnes les frais, c'est quoi le modèle ?

  • Speaker #1

    Alors nous on prend une commission sur la recette de l'artiste à la mission, on prend une mini commission de traitement sur le secondaire qui va être aux alentours de 2,5%, et on va garder 3% aussi de toutes les royalties qu'on collecte. Parce qu'en fait aujourd'hui on fournit un travail de sourcing et on fournit aussi un travail de servicing. Donc on va aller faire ce travail de collecte auprès de toutes les entités pour remonter le flux. On va garder 3% de ce qu'on collecte. Et le point important aussi qu'on n'a pas précisé, c'est la fréquence des rendements. Et ça me fait penser à ça quand je parle de la collecte. Aujourd'hui, les catalogues français génèrent en général tous les trimestres à date fixe. 11 janvier, 11 avril, 11 juillet, 11 octobre. Tandis que les catalogues internationaux, c'est tous les semestres.

  • Speaker #0

    Ok. Donc là, vous, les coupons, c'est tous les trimestres ? C'est ça. Ok. Et sur la performance, la plus-value à terme ? c'est soit que le secondaire où tu te fais ta plus-value tout seul de ton côté, soit l'artiste rachète ou soit tu vends ton ôté droit, et dans ce cas-là tu partages la perf au prorata aussi. Si l'artiste rachète dans 10 ans et il y a X de plus-value, elle est partagée de manière assez...

  • Speaker #1

    Au prorata de ta part.

  • Speaker #0

    Si tu as 10%

  • Speaker #1

    de l'actif, tu vas prendre 10%

  • Speaker #0

    de la performance. Et là-dessus vous ne prenez pas de fizz sur la performance ?

  • Speaker #1

    Non, là encore une fois on serait muni, si c'est l'artiste qui déclenche sa clause de rachat, on serait muni auprès de l'artiste.

  • Speaker #0

    Ok, et ensuite, donc tu disais flat tax pour une grande partie, tu peux mettre ça dans ton PEA, PME ?

  • Speaker #1

    Non, pas encore. Non ? Pas encore.

  • Speaker #0

    Parce que quoi ? Parce que c'est à ton variable justement ?

  • Speaker #1

    Non, tout simplement parce que ça ne génère pas d'easing pour le moment. Donc on n'est pas une société de gestion, on ne gère pas un fonds, on a une ESA qui fait de l'émission obligataire, mais on est en train de travailler sur celui-là.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pour le moment c'est de la détention en direct.

  • Speaker #0

    Et personne morale ?

  • Speaker #1

    Personne morale ou personne physique ?

  • Speaker #0

    Personne morale et pas aussi, ok. Ok, ça c'est clair. Je voulais faire aussi un petit focus sur la partie IA, blockchain et tous les nouveaux outils qui arrivent. Parce que je ne voulais pas te la poser tout au début, même si j'avais envie. Mais quand tu me disais qu'on enregistrait un contrat, j'ai tout de suite forcément pensé blockchain pour sécuriser, tracer et peut-être rassurer encore davantage. Est-ce que c'est une direction que va forcément prendre les droits musicaux d'être enregistré sur la blockchain ?

  • Speaker #1

    C'est surtout qu'on le fait depuis le début. C'est une de nos particularités. parle pas volontairement parce que c'est quelque chose qu'on est on essaye d'abstraire complètement faut savoir qu'aujourd'hui on a un peu moins de 20% de nos clients qui utilisent boléro avec des wallets externe et qui utilisent de la crypto donc on a vraiment une part majoritaire de nos clients qui utilisent des euros et qui savent même pas qu'il ya de la blocs chaîne mais effectivement nous on utilise la blocs chaîne comme registre donc ça veut dire que chaque actif chaque obligation est enregistrée sur la blocs chaîne ce qui signifie que même si demain boléro disparaît tu es toujours propriétaire de ton actif ouais

  • Speaker #0

    mais le contrat en lui même que tu as envoyé à la SACEM, lui il n'est pas dans la blockchain celui-là non, pas pour le moment et ça c'est quelque chose qui va évoluer,

  • Speaker #1

    qui évolue ou bah écoute la SACEM a fait un super boulot, ils ont sorti un outil qui permet justement aux créateurs de déposer sur la blockchain leurs oeuvres mais je n'ai pas les chiffres d'usage ils l'ont sorti il y a un an et demi donc voilà, là j'ai pas les chiffres d'usage pour le moment mais ce qui est sûr c'est que la blockchain va être un outil hyper important et ça me permet de faire la transition encore plus avec la recrudescence de l'IA puisque Parce que, étant donné que maintenant tu peux générer des chansons en 2-3 promptes, ça va être de plus en plus compliqué de différencier ce qui est vrai de ce qui est faux, et surtout de lier des œuvres créées en IA avec des enregistrements qui ont été générés par l'IA, de les relier à des œuvres qui avaient déjà été déposées. Mais nous, c'est notre thèse aussi. On pense que ce qui est très intéressant... Alors ça c'est un truc qu'il faut savoir, si vous êtes très curieux je vous invite à aller voir l'étude annuelle de Goldman Sachs qui s'appelle Music in the Air, donc chaque année Goldman Sachs fait ses prévisions pour l'industrie musicale. Sur l'édition 2024, il projette une croissance à plus de 50% d'ici 2035. Pourquoi cela ? Parce que c'est de plus en plus facile de créer de la musique et d'en déployer, il y a de plus en plus de live. Mais surtout, nous, notre thèse, ce qu'on trouve intéressant, c'est qu'on est persuadé que toutes les œuvres iconiques sorties entre 1950 et 2030... vont être des œuvres qui vont, de manière radicale, servir à entraîner l'IA pour générer des morceaux futurs. Et de la même manière que quand tu passes de la musique en boîte de nuit ou à un concert, tu dois rémunérer les ayants droit, ça sera pareil pour l'IA. Tu veux générer des chansons avec un software d'IA, pas de souci. Mais dans ce cas-là, il faut rémunérer les ayants droit. Donc en ce moment même, il y a des négociations qui se tiennent pour savoir comment ces flux vont s'organiser. Mais donc pour nous, blockchain et IA fonctionnent très bien ensemble sur un cas aussi particulier, un cas aussi niche. et l'IA est plutôt un facteur de croissance pour la musique en général et une IA qui écrirait une chanson et ensuite qui la chanterait serait considérée comme un artiste ? alors l'enregistrement oui tu pourrais le déposer ça t'appartient tu peux avoir une IA qui est ton nom de scène, ton nom d'artiste etc. en revanche tu ne pourras pas te déposer l'oeuvre. Tu ne pourras pas déposer la partie publishing parce que tu n'as pas composé les paroles, tu n'as pas composé la partition.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Donc par exemple, tu pourras prendre ton fichier mp3 que l'IA t'a généré, tu pourras le mettre sur Spotify si t'as envie. Il y a des gens qui vont l'écouter, donc tu vas peut-être gagner de l'argent sur cette partie-là des droits. Par contre, tu n'auras pas de droit d'auteur au sens propre du terme parce que... de base l'IA a été entraînée sur des droits d'auteur déjà existants et comment ça se contrôle ça ? c'est ce qui est en train de se négocier en ce moment je pense que c'est déjà en cours mais ça va forcément arriver de plus en plus il y a déjà des logiciels qui te permettent de détecter mais il n'y a pas encore de standard qui est en place et nous on suit ça avec une grande attention et d'ailleurs de manière générale c'est assez cool, on avait un peu de temps devant nous donc on a pu parler de pas mal de choses et encore. encore tellement d'anecdotes à partager et l'industrie musicale cache tellement de secrets passionnants, on passe aussi beaucoup de temps nous à décrypter toutes ces choses là donc à travers nos réseaux sociaux, à travers des contenus vidéos même sur Youtube, on explique tout ça.

  • Speaker #0

    C'est aussi tout l'intérêt, moi ce que j'aime bien évidemment dans les finances perso et ce type de plateforme qui se crée c'est que ça ça ouvre un marché ça fait, alors il faut faire de la pédagogie, il faut expliquer mais ça permet aux gens de découvrir un univers qui est quand même assez opaque, assez fermé sur le papier mais qui s'ouvre en particulier grâce à des plateformes comme vous. Donc c'est ça qui est justement, au-delà de leur permettre d'investir, c'est leur permettre de faire découvrir un univers qu'ils ne connaissent pas. Et justement, si on se met dans la peau de quelqu'un qui... Tu veux démarrer l'investissement dans cet univers-là, c'est quoi les petits tips, les réflexes à avoir ou les erreurs à éviter pour quelqu'un qui vraiment démarre de zéro ?

  • Speaker #1

    Écoute, alors avant toute chose, ceci n'est pas un conseil en investissement, mais grosso modo, quelqu'un qui débute, il faut déjà comprendre la classe d'actifs, donc aller voir un maximum de catalogues, comprendre de quoi ils sont composés. comment les flux de revenus fonctionnent, donc bien avoir en tête les flux de revenus en fonction de chaque droit, droit master, droit publishing. Et puis après, il faut se laisser porter en fonction de ses objectifs. Donc soit on a un objectif purement financier, dans ce cas-là, moi je conseillerais de simplement être vigilant sur les taux de rendement, donc se laisser guider par les taux de rendement. Soit sinon on est guidé aussi par ses goûts et l'aspect émotionnel, et on a envie de détenir une part de droit sur une chanson qu'on apprécie beaucoup. ou la chanson de ton mariage, la chanson que tu écoutais quand tu avais 18 ans, ces choses-là. Et dans ce cas-là, peu importe le prix, si l'important, c'est de l'avoir, il faut l'acheter. Mais ça,

  • Speaker #0

    tu connais la répartition des investisseurs actuels entre l'émotion et la performance ?

  • Speaker #1

    Je n'ai pas de chiffre exact, mais tout ce que je peux dire, c'est que l'émotion, c'est très minoritaire.

  • Speaker #0

    C'est minoritaire ? Oui,

  • Speaker #1

    en termes de volume. Parce qu'en fait, les investisseurs qui déploient... Tu vois en moyenne sur des transactions privées on est à 22 000 euros par investisseur. C'est en général drivé vraiment par le rendement. Et l'aspect émotionnel c'est cherry on the cake. D'abord je regarde mon rendement et si en plus de cela je peux avoir des chansons que j'aime bien, tant mieux c'est cool.

  • Speaker #0

    Parce que t'as quoi ? T'as une barre de recherche du coup sur le site ? Tu tapes le nom d'un artiste ou une chanson ?

  • Speaker #1

    Exactement. Barre de recherche, tu peux taper des noms de chansons, enfin des titres de chansons pardon, des noms d'artistes. Et tu peux aussi explorer le marché qui va te trier les actifs selon... Les taux de rendement, selon les genres musicaux, selon si ce sont des catalogues, des songs. Donc vraiment tu peux te balader et tu peux aussi aller voir les profils de la communauté. Donc tu peux aller voir les profils des autres investisseurs, donc tu ne sauras jamais combien ils ont.

  • Speaker #0

    De manière anonyme ? Non,

  • Speaker #1

    alors il y en a qui sont anonymes, il y en a qui mettent leur vrai nom parce que c'est une nouvelle forme d'influence. Mais tu peux aller consulter leurs profils et tu verras dans quoi ils ont investi. Tu ne sauras pas combien, tu ne sais pas quelle est leur performance, tu ne sais pas quelle est la valeur de leur portfolio, mais tu vas voir en tous les cas quels sont les catalogues qu'ils détiennent.

  • Speaker #0

    Ah ouais, donc tu as un esprit un peu communautaire, un peu communautaire, comme tu dis, comme un réseau social, où tu regardes un peu qui fait quoi, qui...

  • Speaker #1

    Et tu peux t'abonner. Typiquement, tu vois, on a des profils un peu reconnus, comme Hacher, comme Romain Laneri, tu vois, c'est le genre de profils qui sont de notoriété publique, et les gens aiment bien voir. En général... Ça fait pas mal jaser la communauté dès qu'il y a un mouvement.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as un système un peu de notation des projets en disant là, c'est un projet peut-être risqué parce que c'est encore un petit catalogue plutôt de jeunes chanteurs. Lui, il est risque assez faible parce que tu n'as que des gars assez connus.

  • Speaker #1

    Non, non, non. Nous, on ne donne pas de notation parce que...

  • Speaker #0

    Ou tu le marques ou tu l'expliques en disant...

  • Speaker #1

    Alors, on explique évidemment tous les facteurs de risque, ça n'a pas de sujet. Par contre, sur la partie plus éditoriale... Nous on part du principe que si on a décidé de le mettre sur le marché, c'est qu'on se considère que c'est pertinent.

  • Speaker #0

    C'est-à-dire qu'ils sont tous à risque égaux, tu penses, les dossiers qui sont proposés ?

  • Speaker #1

    Non, tu as forcément des risques qui peuvent être plus ou moins élevés selon les artistes qui composent le catalogue. Les deux risques principaux liés à l'industrie musicale, c'est... Alors tu as le risque structurel, qu'est-ce qui se passe si Spotify disparaît demain, s'il n'y a plus de plateforme de streaming ? Forcément ta monétisation est beaucoup moins efficiente. et le deuxième risque c'est des affaires sur des artistes des artistes qui se font cancel des artistes qui font une bêtise et du coup du jour au lendemain ils se font boycott ça c'est des risques mais d'où l'intérêt d'investir dans les catalogues le but du format catalogue c'est aussi d'avoir de la diversification by design et de pas mettre toutes ces billes sur une chanson ou un artiste, à part si t'es convaincu ou à part si c'est un classique indémodable si demain je te propose de mettre des billes dans Billie Jean tout le monde y va sur ce sujet et t'arrives à faire des euh...

  • Speaker #0

    Des packs aussi peut-être avec des thèmes du type régionaux ? On fait un pack Inde ?

  • Speaker #1

    On sort notre premier là cet été, c'est super que tu mentionnes ça. On sort notre premier catalogue qui va s'appeler USA Essentials Vol. 1. C'est la première collecte de morceaux issus des US. C'est un catalogue qui contient des morceaux iconiques de 2001 à 2024. Il y en a 142 au total, de la côte ouest et de la côte est. Donc voilà, c'est une première collection et oui, on va évidemment aller de plus en plus vers ce modèle-là parce que je pense que les gens apprécient et ça nous permet aussi de traduire la curation qui est une part importante de notre business dans des formats d'actifs.

  • Speaker #0

    Et à part le côté régional, il y a d'autres pistes ?

  • Speaker #1

    T'as le côté régional, t'as le côté style musical, donc on va faire des collections. Tu vois, typiquement, il y a aussi des connexions entre les régions. On sait très bien que, je sais pas si les auditrices et les auditeurs qui nous écoutent vont l'avoir en tête, mais pendant la fête de la musique, il y a eu tout un événement et une tendance autour de Londres et Paris. En fait, je sais pas si les gens ont vu, mais pour la fête de la musique, là, en juin 2025, il y a eu énormément d'Anglais venant de Londres qui ont débarqué à Paris. Et donc il y a toujours eu une connexion très forte entre Londres et Paris. Tu pourrais imaginer un catalogue London to Paris, tu vois, quelque chose comme ça. Tu pourrais imaginer un catalogue années 80, où là tu pourrais lister tous les morceaux de Goldman, Balavoine, tous ces trucs-là. Tu pourrais imaginer, tout à l'heure je parlais de la Corée du Sud et de la K-pop, tu pourrais avoir ces choses-là. Et tu pourrais aussi avoir des sélections encore plus qualitatives, mais ça c'est pas pour tout de suite, peut-être 2026, typiquement. Les chansons jouées dans des films de Noël, les chansons qui sont adorées par la Gen Z, les chansons qui ont été reprises dans des films de Will Smith, tu vois. En fait, tu peux tout faire.

  • Speaker #0

    Ah ouais, c'est infini, ouais. Mais c'est là où tu captes peut-être un peu trop l'émotion, forcément, mais je pense que si t'avais bien les diversifiés aussi, en tout cas c'est plus simple, j'ai l'impression, tu vois, moi si je devais me connecter pour faire mon premier investissement, je pense que j'aurais besoin d'avoir une thèse qui me parle, tu vois, en me disant... Ouais. Moi, j'adore les années 80. OK, il y a un pack années 80. OK, je commence par lui parce que moi, je sais que j'aime bien ça, ça me parle. Alors, peut-être que c'est un peu biaisé par l'émotion, mais en tout cas, je pense que pour déclencher le premier investissement, d'avoir un pack qui te ressemble, diversifier quand même pour les risques.

  • Speaker #1

    Mais ça dépend aussi de combien tu mets et quel est ton temps. Je te prends un exemple concret de la vie réelle. On a un très gros investisseur chez nous qui a pris une part importante d'un catalogue, de notre tout premier catalogue Afropop. On a sorti le catalogue d'un artiste qui s'appelle Davido, qui fait partie du top 3 de l'afro-pop, qui vient du Nigeria, qui est une star mondiale. Et donc on a sorti tout son catalogue. On a un investisseur qui a pris une part importante, pas parce qu'il aime bien Davido, pas parce qu'il aime l'afro-pop, mais simplement il a dit, moi ma thèse, c'est que le Nigeria en 2050, ce sera le troisième pays le plus peuplé au monde. Et donc c'est très bien de miser sur une star du Nigeria maintenant, qui en plus est déjà écoutée à l'international. Donc tu vois, chacun a ses propres tests.

  • Speaker #0

    Ça, il le savait ou ça a été expliqué dans ce catalogue-là en disant...

  • Speaker #1

    Non, c'est lui qui a déduit. Nous, on a juste dit Davido, star de l'Afropop, il a gagné trois Grammy Awards, il a gagné énormément de distinctions au Top Billboard, ses albums génèrent tant par an, il y a tant de streams récurrents, il y a tant de bases d'audience en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique, en Asie. Donc on a juste donné vraiment des chiffres de marché, tu vois, à la fois qualitatif et quantitatif, mais cette approche, cette thèse démographique, entre guillemets, c'est lui qui l'a eue, c'est pas nous.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est bien, c'est bien, c'est rationnel, c'est bien. Et ok, pour ceux qui voulaient le voir, c'est Boléro Musique, tu disais ?

  • Speaker #1

    Boléro Musique, musique avec un C, donc boléromusique.com.

  • Speaker #0

    Et Boléro, d'ailleurs, ça veut dire quoi ?

  • Speaker #1

    Le boléro, tu sais, c'est en référence au boléro de Ravel. Oeuvre iconique composée par Maurice Ravel, et donc on a bien aimé ce nom et on a décidé de s'appeler comme ça pour deux raisons. Déjà parce que le boléro de Ravel, c'était pendant un moment la chanson la plus écoutée dans le monde. Il y avait une phrase qui disait que toutes les dix minutes, le boléro de Ravel était joué quelque part dans le monde. Et deuxièmement, ça a été aussi une oeuvre qui a créé un grand litige juridique entre l'Assassin et les ayants droit, et qui a créé un... jurisprudence fondamentale aujourd'hui en France et en plus de ça Maurice Ravel est français donc on a trouvé que c'était sympa ok,

  • Speaker #0

    boléro musique le temps passe assez vite, j'ai une petite dernière question pour toi pour savoir ce que t'as toi dans ta tierlire qu'est-ce que t'as dedans, plutôt en termes de de conviction, d'idées de côté un peu atypique peut-être est-ce que tu as des droits musicaux bien sûr dedans comment t'organises ta tierlire ?

  • Speaker #1

    Alors déjà je tiens à dire que ma tierlire n'est pas la tierlire la plus fournie de tous les temps mais globalement j'ai eu la chance de m'intéresser aux finances personnelles assez tôt donc j'ai commencé à investir à l'âge de 19 ans donc concrètement j'ai une part de mon patrimoine en PEA, une part en IMO j'avais une part en assurance vie mais que j'ai fermé récemment mais globalement l'approche elle est très simple j'ai défini ce en quoi je croyais donc j'ai défini bon bah je crois en la tech américaine du coup j'ai une grosse part d'investissement nasdaq 100 et f je crois beaucoup en la raréfication de l'eau donc j'ai investi dans des supports qui sont directement indexés à l'eau voilà donc en fait j'ai en général un support par croyance et je dois avoir je pense 18 à 20% crypto ok ou là je fais que l'accumulation aucune revente j'espère

  • Speaker #0

    T'as écouté le dernier épisode de Mathias Laird sur l'investissement dans l'eau du coup, ça va peut-être donner des pistes.

  • Speaker #1

    Je l'ai vu, il est dans ma liste.

  • Speaker #0

    Et sur ta tire à lire aux droits musicaux, toi t'as des convictions sur justement un style, une année, une région ?

  • Speaker #1

    Écoute, en général, j'en parle pas trop et j'évite d'avoir un portfolio sur Boléro, parce qu'en fait quand je fais n'importe quel mouvement, ça envoie un signal. Ah,

  • Speaker #0

    c'est que t'es suivi aussi du coup ? Ouais, forcément.

  • Speaker #1

    Donc j'évite. Après moi, ma conviction personnelle, c'est que... Ça fait 4 ans et demi que je monte cette boîte, donc de toute façon, je crois en la classe d'actifs dans son ensemble. Si je devais demain, admettons, j'avais un budget X et que je devais le placer dans des droits musicaux, je serais sur un tiers, un tiers, un tiers. Je ferais un tiers d'œuvres iconiques, années 80, années 90, bon potentiel de synchronisation, bon potentiel de cover. Je ferais un tiers sur ce qu'on appelle la recession pop. Donc c'est tous les morceaux qui... qui sont sortis entre 2008 et 2011, qui sont du coup les morceaux de la récession, la pop de la récession, qui aujourd'hui ont des taux de croissance record grâce à la nostalgie des millennials. Et je ferai un autre tiers sur l'appartement. du catalogue moderne contemporain sur des genres en vogue Afrobeat, Afropop Yooka Rap ces choses là

  • Speaker #0

    Le Nigeria quoi Pas que le Nigeria Merci beaucoup d'avoir pris le temps de nous expliquer un peu tout ce monde je pense que ça vaut clairement le coup de creuser parce que tout ce qui est ça fait aussi partie du patrimoine français on a quelques artistes mondialement connus ça fait partie de nous la musique ça fait partie des 7 milliards de personnes sur Terre mais Je pense que la musique a un pouvoir assez fort sur tout le monde. En France, même si on est 12 ou 15e, on reste un pays qui rayonne un petit peu avec sa musique. Je trouve ça assez cool de permettre aux Français et à tout le monde d'investir dans cette classe d'actifs-là qui permet aussi de faire en sorte de mieux la structurer, de mieux la financer et de mieux financer les artistes aussi. qui en ont bien besoin à tous les niveaux en ce moment c'est assez vertu pour tout le monde donc je trouve ça hyper cool encore une fois merci beaucoup,

  • Speaker #1

    rendez-vous sur Boléro Musique pour ceux qui veulent creuser et puis sûrement à très bientôt merci beaucoup pour toutes tes questions et si vous avez d'autres questions suite à l'écoute du podcast n'hésitez pas à aller mettre des commentaires et puis je prendrai le temps d'y répondre merci à toi Alexandre merci à bientôt

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté cet épisode de Matière Lire. J'espère qu'il vous a permis de découvrir de nouvelles manières de faire résonner votre argent. Et si l'épisode vous a plu, je vous invite à vous abonner sur votre plateforme d'écoute habituelle, à le partager autour de vous et à laisser un commentaire ainsi que 5 étoiles sur Apple Podcast. A très vite pour un nouvel épisode.

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