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EP78 - PREMIÈRES LUNES, UN FILM DE MÉLANIE MÉLOT cover
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MAM'ELLES I Un voyage au cœur de la Maternité.

EP78 - PREMIÈRES LUNES, UN FILM DE MÉLANIE MÉLOT

EP78 - PREMIÈRES LUNES, UN FILM DE MÉLANIE MÉLOT

46min |09/11/2025
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MAM'ELLES I Un voyage au cœur de la Maternité.

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46min |09/11/2025
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Description

Comment ce passage universel marqué par des gouttes de sang dans notre culotte est-il célébré à travers le monde ? Pourquoi et comment s'approprier ses premières menstruations ? Quel est le rôle et la place des générations ascendantes sur cette transmission naturelle de femmes à femmes, de mères à filles, qui peut revêtir une dimension spirituelle, sexuelle, initiatique, secrète voire cachée.


C'est avec une immense joie que je reçois aujourd'hui, à mon micro, Mélanie MÉLOT, la réalisatrice du film Premières Lunes.


Mélanie revient sur la genèse de son film qui prend racine à travers sa troisième naissance de maman. Un enfantement qui a eu lieu à son domicile, comme son second accouchement, mais qui a été très marquant pour Mélanie puisqu'elle a été victime de violences obstétricales. Mélanie vous confie comment le temps lui a permis de cheminer sur son propre chemin de femme, en rencontrant d'abord sa propre colère suite à ce dernier enfantement puis en renouant avec cette connexion qu'elle a depuis toujours avec la Nature.


L'autre point de départ de ce film est le fait que Mélanie est maman d'une ado et qu'elle souhaitait inévitablement lui "ouvrir une autre voie de la Féminité". Elle revient sur ce message qu'elle souhaite faire passer qui est que nous sommes cycliques et toutes connectées à la Nature, à travers nos marées intérieures qui reviennent chaque mois.


Ouvrir le regard sur ce que nous nommons "les règles" passe inévitablement par un voyage à travers d'autres cultures afin d'enrichir nos pensées, visions, nos schémas et libérer peut-être les traumatismes, les tabous, les non-dits sur ce passage...


Mélanie explore ainsi les vécus de jeunes filles/femmes découvrant ces premières gouttes de sang à travers les traditions de plusieurs pays, dont la France(métropole), l'île de la Réunion, le Rwanda, le Sénégal ou encore le Québec.


Ce film est à découvrir en avant-première un peu partout en France avant sa sortie officielle le 07 janvier 2026.


Soutenez ce film pour que nos filles d'aujourd'hui et de demain puissent vivre ce passage sereinement tout en honorant les femmes d'hier qui méritent de s'apaiser aussi sur "cette porte d’entrée qui conditionne notre rapport au monde et notre vie féminine future".


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS !


Pour retrouver l'Univers MAM'ELLES :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Yeah ! Yeah ! Yeah !

  • Speaker #1

    Aloha belle maman, et bienvenue dans mon univers mamelle. qui est à la fois un podcast, une newsletter et une boutique artisanale dans laquelle je crée mes propres bougies autour de la maternité et de la féminité. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace qui respire l'universalité des cultures, des traditions, des rituels autour de la femme qui devient mère et de la mère qui renaît femme. Chaque intervenante, quel que soit le sujet de l'épisode, viendra faire un pont entre les traditions, les savoirs, les mémoires, les rituels ancestraux et les pratiques actuelles et récits dominants contemporains sur la maternité, la parentalité ou encore la féminité entendue au féminin sacré. Chaque semaine, nous nous retrouverons ici pour cheminer ensemble à travers les récits et les savoirs transmis par des femmes et des mères venues des quatre coins du monde qui sèmeront des graines d'une meilleure connaissance de notre nature profonde. Avant chaque épisode, je t'invite à prendre un temps pour te poser, puis te déposer, afin de voguer légère dans ce lieu de partage doux et profond à la fois, où la parole est libre et où l'ambiance est parfois intime, parfois sacrée. Tu peux même prendre le temps d'observer l'environnement dans lequel tu es, ou la nature qui t'entoure. Cette nature... qui a ce langage discret et puissant, surtout fait de cycles, de passages et de mouvements, comme nous finalement. J'aime résumer nos rendez-vous sous une note artistique, alors je poursuis cette invitation au voyage en te demandant désormais d'imaginer une toile blanche face à laquelle tu es assise, accueillant ton énergie du moment, le passage actuel de ta vie et le cycle de ta présente saison antérieure, prends ce pinceau imaginaire dans ta main de cœur et dans un élan vital, produis ce geste du peintre, celui du mouvement qui sort de toi afin de créer quelque chose là où il n'existait rien auparavant. Ce geste incarne l'essence de Mamel, un geste qui donne du sens à la vie, qui apporte de la beauté et favorise le partage. Cette expression, qui s'apparente à une pratique spirituelle de connexion avec soi-même et de connexion aux autres, est une source infinie d'étonnement et d'émerveillement. C'est cette source que nous allons côtoyer ensemble ici, au fil des épisodes. J'éprouve cet élan et ce plaisir, je l'avoue, de te proposer de te renouveler sans cesse, par un apprentissage dynamique et permanent. À travers ce tableau blanc, comme point de départ de chaque moment passé ensemble ici. Ce, afin de vivre une aventure différente, à chaque fois, avec un voyage dont la destination ne t'est pas connue. Ainsi, une trace est laissée sur cette toile, telle une empreinte, tout en laissant le loisir à cette œuvre de bouger avec la lumière du temps et de changer de ton à chaque regard porté dessus. Voilà, belle-mama ! L'essence de Mamel. J'arrête là ma petite allégorie de Mamel et je te laisse découvrir la nouvelle invitée du jour en te souhaitant un beau voyage au cœur de ta matrice. Bonjour Mélanie.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'avoir vraiment. Ça fait longtemps maintenant que je te suis et que j'ai été happée à la fois par la femme que tu es, tout ce que tu dégages. Mais alors ton univers m'a doublement happée quand j'ai pris connaissance de ce documentaire que tu as réalisé et qui sera l'objet en tout cas de notre échange aujourd'hui. Tellement précieux, comme tu le dis tellement bien dans ce documentaire, c'est une quête que tu mènes à travers le monde sur ce qui nous unit toutes et tu fais un pont entre l'ancestral et l'eau moderne à travers les premières règles. Ce sang, ce premier sang, ces premières gouttes de sang que l'on a dans notre culotte et que l'on a connu toutes en tout cas, quel que soit notre pays, nos origines. Et tu as consacré une partie en tout cas de ta vie, parce que à mon avis c'est sur plusieurs années que tu vas pouvoir nous en dire, sur ce sujet qui est fondamental. Et en tout cas, bravo déjà, Mélanie, pour ça. J'ai hâte de pouvoir le voir parce que je ne l'ai pas encore vu. Mais en tout cas, tu nous partages tellement de passages sur les réseaux sociaux qu'on est happés et on sait déjà la qualité de ce merveilleux documentaire et de tout le travail que tu as fait en amont. Donc voilà, merci déjà, Mélanie, pour ça, pour ta présence aussi aujourd'hui. Et peut-être sans plus tarder, je vais te laisser te présenter brièvement avant d'aller dans le cœur du sujet, que sont les Premières Lunes.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, je suis très émue d'être là aussi. Merci à toi Marion de m'avoir invitée. Je ne sais pas vraiment comment me présenter, mais si je pouvais résumer, je pense que depuis que je suis toute petite, je sens que j'ai une connexion très particulière avec la nature. Et en fait, cette connexion que j'ai particulière avec la nature, pour moi, elle passe aussi par mon corps. Et lorsque j'ai été en puberté, j'ai... J'ai vécu des événements dans ma vie qui ont fait que j'ai tout refermé, tous les canaux, toute cette connexion à mon corps, au sacré, etc. Et en fait, j'ai renoué avec ça, je pense à mes 33 ans, c'est à peu près ça, où vraiment j'ai eu l'impression d'avoir une révélation à la troisième naissance d'un de mes enfants, donc du coup de mon fils, et d'avoir vraiment cette connexion avec le corps, le lien, le sang, parce que c'était une naissance à la maison. J'avais déjà donné naissance à la maison à mon fils précédent, mais là vraiment en fait ça a été... J'ai réalisé à ce moment-là que j'avais complètement mis un couvercle sur tout pour être linéaire, être dans la performance et que je m'étais vraiment formatée à ce que la société attendait de moi mais attend d'une femme, enfin pas de moi mais d'une femme tout court. Et cet aspect cyclique qui n'existe pas du tout dans nos vies alors qu'on est un cycle, la nature est un cycle. On est purement reliés, en fait. Pour moi, les règles, c'est un peu comme nos marées intérieures. Et en fait, ça a été hyper important pour moi quand j'ai vu que ma fille avait 10 ans, de me dire, mais je ne veux pas qu'elle attende d'avoir 33 ans pour s'écouter, pour se choisir, se respecter, pour écouter son cycle, parce que ce n'est pas uniquement, en fait, une manière individualiste, en fait, que d'être à l'écoute de soi. Et donc, ça a été vraiment le point de départ, c'est le fait d'être... d'être mère d'une jeune adolescente, c'est ça qui a été le départ dans cette envie. Ce film est né d'une volonté personnelle.

  • Speaker #1

    Avant le film, tu parles de ta fille, tu as écrit un livre, un ouvrage, justement, sur les premières lunes de ta fille.

  • Speaker #2

    Alors, en fait, j'ai écrit un livre qui s'appelle « Les premières lunes de ma fille » . qui est pour les mères, les doulas, les accompagnantes. Mais en fait, ce film, ce livre, pardon, il est issu de mes recherches que j'ai faites pour le film parce que le livre est sorti en 2023 et j'ai commencé à travailler sur le film Les Recherches en 2017 et à tourner en 2019. Voilà, donc ça fait un bout de temps maintenant. Mais du coup, c'est vrai qu'il y a eu ce livre mais qui est venu vraiment avec tout le travail de recherche que j'ai rassemblé et je tenais un journal de tournage que j'écrivais tous les jours avec les rencontres que je faisais, ce que j'entendais, les témoignages, que ce soit des adolescents, des grands-mères, tous les milieux. Et j'ai aussi rassemblé des recherches ethnographiques et anthropologiques que j'ai faites dans ce livre en même temps que mon expérience personnelle. Pour le partager aux mères.

  • Speaker #1

    C'était important aussi d'en parler. Il y a un ouvrage en plus du documentaire.

  • Speaker #2

    Il y a un ouvrage qui est venu avant alors que ce n'était pas forcément... C'est l'ordre prévu au départ, mais c'est très bien comme ça. Ça m'a permis de structurer ma pensée et aussi de bien avancer dans le... Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Non, mais c'est un outil aussi, effectivement, pour celles qui sont intéressées, qui peut, en tout cas, leur être utile aussi, en plus de visionner, bien évidemment, le documentaire. Alors, tu dis, justement, en tout cas, que c'est la naissance aussi de mère qui t'a réveillée et qui t'a révélé cette reconnexion aussi à tes cycles. L'essence, la genèse, précisément, du documentaire, elle vient d'où ? Comment tu t'es dit, tiens, je vais me lancer dans ce voyage ? Parce que mine de rien, tu en as fait de nombreux pour aller au contact des différentes cultures à travers le monde. D'où vient cette idée ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, cette idée, réellement... Alors, le point de départ, ça a été en fait un accouchement. Du coup, la naissance que j'ai eue à la maison de mon troisième enfant a été très compliquée, malgré qu'elle était physiologique.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et en fait, j'ai vécu des violences obstétriques pendant l'accouchement. donc ça a été une grosse colère et je crois qu'en fait dans ma vie ça a été la première fois où je me suis autorisée à être en colère et où j'ai vraiment laissé cette colère là exister et cette colère là je l'ai vraiment gardée pendant deux ans Et à cause de ce que j'avais vécu, j'avais l'impression qu'on ne pouvait plus me toucher. J'avais l'impression d'avoir vécu un viol. J'ai eu vraiment des choses très, très douloureuses à travers cette naissance. Et suite à cette naissance-là, mes amis m'avaient offert un soin à Rebozo. Je ne connaissais pas du tout à l'époque. On avait entendu parler, ça me faisait rêver, mais je ne savais pas ce que c'était. Et donc, j'ai mis deux ans à m'autoriser à aller le faire parce que je pense que je n'étais pas prête. prendre ce temps-là, même 4 heures sans allaiter, et puis aussi je pense d'aller à l'intérieur de moi et d'aller regarder ce qui se passait, et en fait pendant ce soin Rebozo, j'ai eu vraiment l'impression j'ai fait aussi une hutte de sudation et j'ai eu l'impression en fait de faire ressortir toute la colère et de la voir vraiment de face et lorsqu'en fait j'ai fait, j'ai fini ce soin, je suis rentrée chez moi et j'ai pris un bain et j'avais vraiment besoin de souffler et en parallèle j'avais fait un projet photo sur des femmes, sur en fait l'hypersexualisation des femmes c'est un travail photo, c'est un livre photo que j'ai fait qui s'appelait Projet Féminité et quand j'avais fait ce projet en parallèle du coup de ce que j'étais en train de vivre, je me disais mais les femmes me partageaient tellement de choses quand j'allais les prendre en photo que je trouvais ça hyper riche, je prenais des notes et je me disais mais non mais vraiment j'aurais aimé les filmer, récolter tous ces témoignages Merci. tout ce qu'elles vivent, toutes ces dictates qu'elles portent dans un sac et qui les empêchent d'être elles-mêmes. Et je trouvais ça lourd. Et en fait, je pense que l'association des deux événements... J'étais dans la baignoire, je me rappelle très bien et je me suis dit, je ne sais pas d'où vient cette information, c'est vraiment descendu comme ça en me disant, non mais, en fait, je veux être réalisatrice. Et j'avais la petite voix négative qui me disait, non mais réalisatrice, mais tu dois tout réapprendre. Tu repars à zéro, tu dois te former. Tu dois te former au scénario, te former à la vidéo. Bon, tu as la photo déjà, c'est bien. L'ethnographie, tu es passionnée. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Et donc, j'avais mes petits destructeurs intérieurs qui me disaient, tu n'y arriveras jamais. Mais en fait, j'avais une espèce de foi de me dire, mais c'est ça. En fait, je veux vraiment faire des documentaires sur les femmes. Et par quoi je veux commencer ? Par quoi commence la vie de femme ? Mais c'est par les premières règles. Il y avait une espèce d'évidence. tombée comme ça, et puis ma fille qui grandissait, c'était vraiment... Et donc j'étais là, mais j'avais envie de lui ouvrir une autre voie sur le féminin. J'avais envie qu'elle ne vive pas la sexualité comme quelque chose de tabou, j'avais envie qu'elle ne vive pas son corps comme étant un support de normes auxquelles elle doit se conformer, etc. Et en fait, elle était encore... juste dans ces prémices en fait de la puberté et j'avais l'impression que c'était je me suis dit mais ça commence par là en fait,

  • Speaker #1

    c'est là le départ c'est le départ et comment justement toi ça a commencé pour toi, quelle est ta vision si tu l'as encore parce que c'est vrai que souvent en tout cas aussi on ne s'en souvient pas forcément comment toi tu les as accueillis justement tes premières règles ?

  • Speaker #2

    Alors moi mes premières règles je ne m'en souviens pas, je sais que c'était à peu près quand j'avais 13 ans point Et je pense qu'en fait, j'ai vraiment mis quelque chose en déni parce que dans ce que j'ai vécu dans mon histoire personnelle, au moment où j'ai eu mes premières règles, et c'est le cas dans beaucoup de cultures d'ailleurs, j'ai vécu en fait le regard d'hommes malsains. je me sentais regarder comme un morceau de viande parce que déjà j'étais déjà très grande je faisais 1m72 j'avais déjà de la poitrine j'étais très formée, grande et élancée et donc j'avais vraiment l'impression que en tout cas quand j'ai commencé à avoir ma puberté et que j'ai eu mes premières règles j'ai eu l'impression que soit j'avais ouvert les yeux soit en fait tous les regards sur moi avaient changé et c'était vraiment innocent c'est à dire que c'était à cette époque là j'étais pas du tout dans un jeu de séduction de tester, de voir ce que ça pouvait faire d'avoir un corps de femme voilà parce qu'il y a aussi ça mais là non c'était vraiment très innocent et je pense qu'en fait c'est ça qui a fait que j'ai eu l'impression de tout refermer Merci. pour pas avoir ce que j'étais en train de traverser, d'évoluer. Mon corps me dégoûtait, que ce soit les menstruations, les poils. Quand j'avais mes règles, je me rappelle que j'avais des espèces de gros paquets et que j'enroulais, je mettais une serviette du PQ autour et rond un PQ, je faisais un paquet cadeau pour le mettre au fond de la poubelle parce qu'il ne fallait pas que ça se voit. J'étais attentive à tout et je me rappelle que j'avais l'impression qu'au lycée... Tout le monde le savait. Je me rappelle, un élément qui me revient, c'est quand j'ai eu mes premières règles, je me souviens qu'on a eu badminton ou volley. Je ne me souviens plus trop ce que c'était comme sport. Et en fait, je venais d'avoir mes règles peut-être deux jours avant. Et je ne voulais juste pas aller en sport. J'avais l'impression que je marchais comme un canard, que tout le monde voyait que ma démarche avait changé parce que je marchais avec une serre-aise épaisse encore à l'époque, même si ça s'était en train de changer. Et parce qu'on n'avait pas le droit de s'arrêter, en fait. Enfin, il n'y avait pas cette autorisation-là. Donc voilà comment ça s'est passé pour moi.

  • Speaker #1

    C'est important justement de savoir aussi pour toi comment ça s'est passé effectivement. Et alors justement, Première Lune, tu l'as dit, tu l'as évoqué justement avec ce lien cyclique. Ce choix de mots, en tout cas, n'est pas anodin. On entend plus communément parler de premières règles. Tu parles de première lune, et c'est vrai que le sens des mots, pour moi, c'est important. Et qu'est-ce que tu pourrais nous dire, justement, sur l'importance, et il y en a beaucoup, en tout cas en ce moment, qui reviennent à ce mot-là aussi, des lunes. Quelle est l'importance pour toi de l'avoir appelée première lune ? Et peut-être nous dire aussi comment, peut-être qu'on appelle ces premières menstruations. à travers les différentes cultures et pays que tu as pu côtoyer ?

  • Speaker #2

    Alors, dans les pays anglophones, souvent, ils utilisent le mot « first period » , mais après, ce n'est pas du tout. Moi, Première Lune, c'est vraiment le rappel, en fait, de quelque chose de mensuel qui revient. Et vraiment, c'est symbolique pour moi des marées intérieures. Après, je me suis aussi inspirée du livre de Miranda Gray qui s'appelle Lune Rouge, qui est vraiment pour les femmes. Et voilà, je l'avais lu il y a une paire d'années. Et c'est vrai qu'en fait, pour moi, symboliquement, c'était très, très fort. Et après, j'ai fait un petit peu de recherche et c'est vrai que j'ai appris que, par exemple, au Québec et au Canada, ils utilisent le mot lune. Parce que, alors peut-être pas au Canada, mais en tout cas au Québec, dans les communautés autochtones où je suis allée, ils utilisent vraiment ce mot-là. Parce qu'en fait, c'est vraiment une façon de relier la femme à la grand-mère lune, justement, et de voir en fait cette connexion invisible, mais qui est cyclique, qui fait qu'en fait, ce phénomène mensuel, il est souvent quand même calé plus ou moins sur la telle lune ou plus ou moins sur la nouvelle lune. Alors, ça dépend des femmes, mais ce sont... Alors voilà, c'est soit des croyances populaires qui n'ont pas été prouvées. Je regarde aussi s'il y avait des vraies recherches scientifiques sur le sujet. ça se contredit ils expliquent bien qu'on est beaucoup moins à l'extérieur on est beaucoup moins connecté et la seule étude sérieuse que j'avais trouvé par rapport à ça c'était le fait que les femmes c'était des femmes chinoises qui travaillaient en fait en usine et elles n'étaient pas du tout calées sur le cycle lunaire et il y avait une comparaison justement avec les femmes qui étaient paysannes beaucoup plus à l'extérieur et qui vivent dans les campagnes qui sont elles beaucoup plus alignées avec des cycles lunaires. Une nouvelle lune. Donc voilà, ça serait très intéressant. Mais après, ça reste, on va dire qu'officiellement, ça reste une croyance populaire que les femmes ont leur cycle calé plus sur l'une ou l'autre, ou on leur règle en même temps. J'ai trouvé aucune étude scientifique là-dessus. Mais pour moi, c'était important aussi parce que ça représente, alors au-delà aussi du terme qui est employé du coup chez les Algonquins et d'autres communautés autochtones. où je me suis rendue c'est aussi la notion de mouvement intérieur qui est importante et qui représente quand on voit l'impact de la lune sur l'océan et nous, notre corps qui est composé d'eau quand même à 90% je me dis quand même il y a quand même pour moi cette symbolique qui est importante donc voilà et puis moi je sens clairement l'impact des effets de la lune sur moi au cours d'un mois quand on y porte attention effectivement tout s'éclaire sur ce lien là effectivement alors justement tu parlais de voyage,

  • Speaker #1

    tu parlais justement des différentes populations autochtones avec lesquelles tu as pu en tout cas explorer aussi divers rituels j'imagine et rites et de célébrations aussi de ces premières lunes est-ce que tu peux nous dire peut-être un petit peu Quel pays tu as traversé au cours de ce documentaire ? Et peut-être nous partager une célébration ou un rite qui t'a peut-être marqué et qu'on découvre aussi dans ce documentaire.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai traversé plusieurs pays, mais je n'ai pas pu filmer partout. Dans le documentaire, en fait, il y a l'île de la Réunion, le Rwanda, la France, le Québec et le Sénégal.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais je suis aussi allée en Namibie et au Maroc. En Namibie, j'y suis allée deux fois. dans une communauté IMBA, mais ça a été très compliqué d'avoir les autorisations du gouvernement. Voilà, j'ai pas pu... J'ai pas pu filmer un rituel de passage malheureusement, ça a été une grosse frustration parce que j'y suis allée deux fois. Et au Maroc, j'ai eu très envie d'aborder le sujet avec les femmes, mais les femmes ne pouvaient pas me parler, c'était très compliqué. Donc je me suis vraiment focalisée sur ce qui était fluide pour moi, parce que j'ai tendance des fois, si on me ferme la porte, à rentrer par la fenêtre. Mais là je me suis dit, bon, là deux fois quand même, la ténibie, je vais lâcher. Et donc, moi, ce qui m'a marquée, bon, forcément, ceux que j'ai mis, c'est ceux qui m'ont marquée, mais c'est particulièrement, du coup, l'Oranda et le Québec, qui sont deux rituels qui n'ont absolument rien à voir, c'est-à-dire qu'Oranda, le rituel de passage, c'est un rituel qui est lié à une initiation sexuelle, et au Québec, en fait, on est dans une initiation spirituelle, donc on n'est pas du tout dans la même veine. Alors, sans dire que l'un et l'autre ne sont pas reliés, mais en tout cas, c'est... C'est les... Comment dire ? On va dire que ce qui est mis en avant est complètement différent à travers ces deux pays. Et donc, au Québec, enfin, dans la communauté algonquine où je suis allée, donc la jeune fille qui a fait son rituel de passage, donc c'était la danse de la lune. Donc, en fait, elle danse pendant quatre jours sans s'arrêter, à part... Enfin, elle dort, je crois, le matin. Elle danse surtout la nuit. Et elle danse avec d'autres jeunes filles. Et l'idée, en fait, c'est de vraiment célébrer son entrée et de voir aussi sa capacité à perdurer à travers une danse. Ça permet de dessiner son caractère. Ils sont souvent baptisés après une hutte de sudation. Ils ont un nom qui vient, etc. Donc voilà. Après, pareil, pour ce rituel-là, je n'ai pas pu tout filmer. Donc on a monté le film comme on a pu par rapport aux autorisations que j'ai eues. parce que je me suis souvent fait mettre dehors pour ces... moment très intime et très précieux. Et après, par contre, au Rwanda, j'ai pu filmer. Et au Rwanda, du coup, c'est une initiation qui est... Pardon, excusez-moi. C'est une initiation, en fait, où les jeunes filles doivent apprendre à étirer leurs petites lèvres pour qu'elles soient assez grandes, pour recouvrir l'entrée du vagin comme des rideaux.

  • Speaker #3

    Wow, ok.

  • Speaker #2

    Donc, en fait, c'est une tante qui apprend ou une mère qui apprend. prend et en fait c'est un peu comme traire une vache, et elles le font aussi entre elles quand elles sont jeunes filles et en fait cette initiation là donc actuellement elle est très controversée parce qu'en fait il y a vraiment un paradoxe entre les nouveaux médecins contemporains qui sont en ville et qui en fait trouvent qu'il y a plein de problématiques à se traverser de pratiques qui est dangereuse et de l'autre côté en campagne où c'est vraiment en fait un rituel qui est indispensable qui est vraiment à l'opposé de l'excision qui peut encore exister dans certains pays d'Afrique, notamment comme au Kenya, malgré qu'elle soit interdite depuis 92. Là, on est dans une initiation qui est fondée sur une légende comme quoi, en fait, le lac Kivu, qui est au Rwanda, serait issu d'un orgasme féminin et que l'extinction des lèvres, en fait, permettrait de maximiser le plaisir de la femme. Donc, c'est vraiment... Donc là... on va dire que toutes leurs croyances au Rwanda c'est assez rigolo parce que justement ils sont hyper ils parlent de ça tout le temps parce qu'ils ont du coup le Gukuna à la puberté, donc ça c'est au moment des premières règles mais pas forcément vraiment juste après les premières règles, ça peut être juste avant c'est parce qu'en fait c'est la période de la puberté où les jeunes filles commencent à avoir des seins et où les tissus sont assez souples et donc c'est le moment où il peut y avoir une extension des lèvres et après il y a une autre pratique qui s'appelle Luc. cuniaza et en fait bon ça là on rentre dans quelque chose d'autre mais ça c'est vraiment à l'âge adulte je suis pas sûre que vous ferez des recherches mais voilà on est dans une initiation sexuelle et mais aussi hygiénique parce qu'en fait les jeunes filles elles font ça aussi il y a aussi une sexologue qui m'a expliqué qu'elle faisait ça aussi parce que quand elle s'assoit par terre, ça vient couvrir l'entrée du vagin Et ça évite qu'il y ait des microbes qui rentrent.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #2

    voilà, ça, c'est vraiment leur... Voilà, après, c'est leur pratique. Alors,

  • Speaker #1

    pour le coup, tu n'étais pas confrontée, d'après ce que j'entends, ce que tu dis, il n'y avait pas forcément de tabou ? Est-ce que la parole, en tout cas, est assez libre entre femmes sur ce sujet-là ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui, complètement. Non, non, ça, il n'y avait aucun tabou. Contrairement,

  • Speaker #1

    peut-être, à d'autres pays, par exemple, comme en France, est-ce que tu as vu, en tout cas, une frontière ? assez nettes ou en tout cas aujourd'hui les jeunes filles ?

  • Speaker #2

    Plus sur la sexualité.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #2

    Sur la sexualité, c'est évident parce qu'au Rwanda déjà, on parle vraiment de ça. tout le temps vraiment beaucoup enfin voilà en tout cas les gens après moi j'ai rencontré des gens spécifiques dans le milieu mais après même en allant en soirée quand le tournage était terminé ou en rencontrant une DJ qui me parlait voilà donc c'est libre après moi ce que je vois en France c'est qu'il y a vraiment une ouverture et j'ai même des grands-mères qui viennent voir le film qui sont hyper bouleversées touchées et qui voient à quel point en fait les Premières Règles c'est une façon aussi de se mettre en lien avec leurs filles filles et leurs petites filles. Mais par contre, là où j'ai vu que on va dire que les discussions là où elles sont le plus difficiles entre femmes, de ce que j'ai vu, c'était au Sénégal. C'est-à-dire que même les mères, les jeunes filles croient qu'elles sont blessées quand elles ont leurs premières règles et qu'elles vont mourir pour la plupart. Elles pensent qu'il y a un vrai souci qui leur arrive, qu'elles ont un accident, qu'elles ont extrêmement peur. Voilà, donc ça c'est vraiment lié à l'absence d'informations, c'est que... personne ne parle des règles donc même voilà après c'est toujours pareil ça dépend si les jeunes filles vivent en ville en campagne mais pour la plupart des personnes que j'ai rencontré le sujet est pas abordé même de mère à fille donc elles ne savent pas elles ne savent pas ce qui leur arrive c'est ça qui est effrayant en France on va dire que c'est bâclé quoi c'est vraiment La plupart du temps, dans ce que j'ai entendu, c'est « bon, c'est bien, ma chérie, t'es une femme maintenant, et voilà, je te donne un paquet de serviettes, et voilà » . Mais c'est ça, c'est assez, on va dire, c'est vite fait, bien fait.

  • Speaker #1

    On ne va pas en profondeur, en fait, on reste vraiment sur la surface simple, c'est ça.

  • Speaker #2

    On est dans le pratico-pratique, en fait, on est dans le logistique. On n'est pas dans « tiens, là, c'est le moment de t'approprier ton nouveau corps de jeune fille, qu'est-ce qu'il est en train de changer en toi » . Est-ce que ça ne serait pas le moment justement de faire une pause et de comprendre ce qui se passe ? Parce que s'approprier ses premières règles, c'est quand même compliqué. À part mettre une serviette, il n'y a pas que ça en fait. Donc voilà, il faut un temps pour accepter ça, pour le digérer. C'est un passage pour la fille, mais c'est aussi un passage pour la mère.

  • Speaker #1

    Quel est le message vraiment de fond à travers ce documentaire que tu souhaites faire passer ?

  • Speaker #2

    Le message que je souhaite faire passer ? C'est la puissance du lien mère-fille à travers cette étape des premières règles. C'est-à-dire qu'en fait, ce que j'essaye de mettre en avant, qui n'est pas dans le dossier ou qui n'est pas forcément ressenti tout de suite dans la bande-annonce, c'est la connexion entre une mère et sa fille. Et à quel point, en fait, quand on... Alors, moi je vais parler en mon nom plutôt. et quand moi j'ai accepté ce passage de la puberté de ma fille et de la voir belle et grandir je m'accepte en fait d'être en train de vieillir et de passer le relais c'est à dire que pour moi le message là où il est important c'est qu'en fait c'est aussi un passage pour la mère et c'est aussi les mères que j'ai envie de coucouner à travers ce documentaire et de dire en fait votre fille elle est en train exactement comme les contes Disney où on est dans la belle au bois dormant et la vilaine sorcière ou la même. Blanche-Neige qui vient qui veut récupérer en fait la fraîcheur de la jeunesse, donc ça symboliquement on est vraiment dans un rejet un refus de la fin de notre cycle, de la fin de nos lunes et en fait l'idée pour moi c'est vraiment de relier les mères et les filles à travers ce documentaire, de montrer à quel point c'est important la transmission et que non, le rapport il change pas forcément On n'est pas en train de quitter l'enfance tout de suite, on ne va pas avoir des conversations sérieuses du jour au lendemain parce que ça y est, j'ai mes premières règles. Ce ne sont pas les soucis qui commencent forcément du jour au lendemain non plus, parce que la plupart du temps, c'est ça, c'est comme une jeune fille.

  • Speaker #0

    ça y est, elle peut avoir des enfants. Et en fait, même si aujourd'hui, en France, il y a tous les moyens de contraception qui sont utilisés déjà très tôt par beaucoup de jeunes filles, c'est qu'il y a quand même ça dans l'inconscient collectif, c'est ça y est, en fait, ma fille, elle est en danger. Il y a une forme de danger. Et donc, en fait, inconsciemment, on rejette cette période. Et parce que c'est un danger de grossesse trop tôt, une sexualité trop tôt. ça y est elle va être attirée par les garçons elle va plus s'occuper de ses études ou de ci de ça ou de notre lien et l'autre rejet c'est aussi en fait ah non enfin moi je rejette cette partie de mon adolescente parce que en fait ça me renvoie à moi en train de vieillir et je suis pas prête j'ai pas envie de tourner la page ça y est je suis en train de perdre ça j'ai pas envie de le perdre voilà

  • Speaker #1

    C'est intéressant en plus ce que tu dis parce qu'effectivement je pense que le fait d'avoir voyagé et exploré d'autres cultures permet aussi nous, en tout cas je parle d'un point de vue français, de voir un petit peu la vision que l'on a et que l'on porte sur ces premières groupes de sang et c'est en ça aussi la richesse d'aller voir ce qui se passe au-delà de nos frontières. Exactement. Comment tu as en tout cas été accueillie avec ce documentaire ? Alors là je parle vraiment à l'intérieur de nos frontières en France, au niveau des différentes corporations. que ça soit professionnel de santé ou thérapeute, comment il a été accueilli jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'instant, il y a eu trois avant-premières. Et franchement, ça a été très bien accueilli. J'ai eu l'impression d'avoir le résultat de ce que j'ai voulu transmettre à travers le film, c'est de réunir. C'est-à-dire, c'est de réunir une doula avec le planning familial, avec une grand-mère âgée, avec une petite fille de 9 ans. avec une jeune fille qui vient d'un milieu populaire comme une jeune fille dont la mère fait des cercles de femmes par exemple. Et donc pour moi, c'était ça qui était important. Et c'est pour ça que j'ai choisi de ne pas mettre de sang visuellement. Ce n'est pas du tout l'idée. C'est un documentaire qui est hyper poétique. Et c'est vraiment ça que j'essaye. C'est ethno-poétique. En fait, c'est ça l'idée. Et l'idée, c'est vraiment de rassembler. et non pas de diviser, et vraiment justement, qu'il y ait vraiment cette notion d'universalité, qu'on se relie pour ça, et toutes pour un même message, après forcément il y a des, alors voilà, je sais qu'il y a certaines féministes, qui auraient aimé, qu'il y ait du sang dans le film, parce que pour briser les tabous, il faut qu'on voit, j'entends, je comprends, mais en tout cas, moi ce n'est pas le fil artistique que j'ai choisi, et après il y a eu aussi d'autres, d'autres avis sur le fait qu'il y a beaucoup de jeunes filles dans le film qui disent je deviens une femme maintenant et aujourd'hui c'est vrai que devenir une femme ça passe pas que par avoir ses règles parce qu'il y a toutes les questions de genre etc mais après moi je suis là pour récolter des témoignages, des rassemblées et ça met aussi en lumière en fait que cette phrase est encore très présente donc je n'allais pas l'enlever parce que l'idée c'était vraiment de partager ce que j'ai vécu avec les gens que j'ai croisés et la réalité du terrain aussi

  • Speaker #1

    juste une petite question comme ça qui me passe Mélanie justement, ta fille aujourd'hui elle est grande j'imagine, est-ce qu'elle a vu le documentaire et quel est son regard ?

  • Speaker #0

    alors non, elle n'a pas vu le documentaire justement elle l'est à trois reprises dans le documentaire et surtout à la fin et en fait elle ne l'a pas encore vue, elle est très frustrée voilà, donc tout le monde me parle d'elle et en fait elle n'a pas encore vu le documentaire

  • Speaker #1

    j'imagine que ça sera aussi quelque chose quand elle le verra à son tour elle va le voir le 2 décembre normalement pas tout de suite encore alors justement tu disais que c'était la

  • Speaker #0

    3ème présentation du documentaire où est-ce que ça en est aujourd'hui est-ce que tu peux nous faire un petit point justement là-dessus ça va je commence à connaître mon planning alors vendredi il y a une avant-première au CGR de New York Oui. donc je sais qu'il y a des associations qui seront sur place et après j'ai une petite pause parce que je pars au Kenya en pleine sortie de documentaire et je recommence en fait les avant-premières en Vendée à partir du 19 novembre donc là il y a une semaine en Vendée jusqu'en Bretagne donc toute cette région là, en tout cas on peut voir toutes les projections sur le site internet de première lune et après il y a une tournée donc il y a cette tournée là après je vais sur la côte d'Azur pas que sur la côte d'Azur je vais aussi à Salon de Provence après il sera diffusé pendant un festival à Alès un festival de films féminins du coup j'essaye géographiquement de me déplacer sur cette période et puis il va jusqu'à Antibes après il remonte dans les Vosges après il redescend à Clermont-Ferrand et après Toulouse, enfin toute la région sud et puis voilà c'est comme ça jusqu'à l'année prochaine parce qu'en fait là on est en mode avant-première jusqu'au 7 janvier, on appelle ça des avant-premières parce que le film n'est pas encore sorti et à partir du 7 janvier quand le film est sorti, c'est des ciné-échanges d'accord mais les salles ne sont pas obligées de programmer un film donc comme il y a très peu de gens qui vont voir le documentaire au cinéma C'est pour ça que c'est important d'être nombreuse, à agir sur le territoire, et c'est ce qui est en train de se passer, c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est important de faire communauté autour, et on en discutait juste avant, justement, dans l'épisode, comment nous, en tout cas, on peut aussi être actrice et porter ce documentaire, si on est professionnel, par exemple, ou d'ailleurs agir, je ne sais pas, au sein d'une collectivité, si on est à côté d'une mairie, travailler aux mairies ou autre, comment on peut agir ?

  • Speaker #0

    En fait, l'idée, c'est que ce documentaire, à partir du 7 janvier, moi, j'invite toute personne, que ce soit un établissement, que ce soit le planning familial, que ce soit n'importe quelle association, qui peuvent en fait se souder ou contacter les cinémas pour pouvoir en fait organiser des projections dans les cinémas. Donc, par exemple, le 12 décembre, il y a un collège qui vient à Hoche l'après-midi. Et donc, l'après-midi, il y a un collège qui vient. Le soir, il y a une diffusion tout public. Et donc, voilà, l'idée, c'est vraiment, en fait, de pourquoi pas en parler aux gens, en fait, avec qui vous travaillez. Ça peut être aussi dans le milieu des droits de la femme, dans le milieu de la santé de la femme. Donc, voilà, n'importe qui peut organiser. Et en fait, en organisant une projection, soit je suis présente, et dans ce cas-là, on coanime la projection, soit je ne suis pas présente. Et en fait, c'est la... celle qui a eu l'élan d'organiser la projection de Faire Venir du Monde, qui animera. Et l'idée, c'est de mettre en lien les gens sur le territoire. C'est-à-dire, en fait, de... Moi, si je viens, par exemple, de mettre en lumière aussi la personne qui travaille sur le territoire dans le domaine soit de la santé sexuelle, soit dans les éducations menstruelles. Enfin, voilà, il y a plein de choses comme ça. Voilà, enfin, l'idée, c'est vraiment de se rassembler et de créer des liens territoriaux sur...

  • Speaker #1

    sur l'éducation monstruelle et puis sur aborder les passages connecter à la fois les différentes professions corporations et aussi les différentes générations comme tu le disais tout à l'heure avec la grand-mère je trouve ça tellement précieux et renouer, c'est vrai que dans le fond j'entends aussi ce message de renouer le dialogue et la communication intergénérationnelle et ça c'est vraiment très fort en tout cas c'est une belle prouesse que tu fais aussi j'ai eu quand même deux papas j'ai à peu près un papa

  • Speaker #0

    Oui. J'ai eu un papa avec ces garçons avant-hier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai trouvé ça génial.

  • Speaker #1

    Super intéressant, Mélanie, d'ailleurs, que tu fasses entrer le masculin là-dedans parce qu'effectivement, est-ce que... C'est pas une question, c'est vrai, que j'avais posée sur la toile avant, mais est-ce que le papa, le père, est une figure qui est présente à un moment donné ou à un autre lors de ces arrivées, en tout cas de cette arrivée de ces premières lunes que t'as pu voir dans d'autres communautés ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors oui, complètement. En fait, alors, on va dire que... dans mon film il y a un père qui est présent qui s'intéresse en fait aux premières règles et ensuite dans les témoignages que j'ai reçus je fais juste une petite digression avant de parler du père de l'homme que j'ai connu qui est très engagé c'est qu'en fait les pères souvent ils me disent en off en caméra hors champ ou même dans les discussions quand ils connaissent mon travail qu'ils ont l'impression que c'est qu'une histoire de femme et qu'au delà même si ils se sentent maladroits parfois ils ont l'impression qu'ils n'arrivent pas forcément à trouver leur place à travers ça donc ils essaient de l'apprendre, ils essaient de poser des questions mais j'ai eu un retour d'un homme qui m'a dit bah oui mais moi j'ai voulu aider à monter la tente rouge je voulais trouver quelque chose à faire, préparer le nid comme préparer le nid pour une naissance et on m'a dit laisse nous c'est une histoire de femme et il l'avait hyper mal pris je me suis dit c'est vrai que c'est intéressant aussi d'écouter ça voilà même si en fait il y a beaucoup de choses qui ont été façonnées par les hommes et pour les hommes moi je suis quand même pour l'équilibre et je pense que c'est important aussi de repenser ça aussi parce qu'on a peut-être une façon un peu de les mettre à l'écart sans le vouloir et voilà après il y en a qui s'y intéressent pas du tout voilà bon bref ça on pourra pas ça c'est autre chose je pense qu'en laissant la place à ceux qui s'y intéressent Ceux qui ne s'y intéressent pas finiront par s'y intéresser. Non,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. À la fois les pères, et puis c'est vrai que, mine de rien, les jeunes hommes aussi, ça fait partie aussi. Exactement. Pas que les pères.

  • Speaker #0

    J'en ai interviewé plusieurs, mais qui ne m'ont jamais donné l'autorisation de le publier. Malheureusement, oui. Voilà. Donc ça, et puis après, en fait, au Québec, Dominique Ranquin, qui est dans le documentaire, qui est un sage et chef héréditaire d'Oxton, lui, en fait, il participe justement à des cercles de puberté, de première lune, et il initie les femmes, en fait, à se guérir et à accepter, en fait, leur cyclicité, et c'est un homme. Donc, c'est génial. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais, totalement, c'est génial, ouais.

  • Speaker #0

    De façon traditionnelle, mais voilà. justement avec tous les apprentissages, les émotions, comprendre ce qu'on doit laisser partir, ce qu'on doit laisser rentrer. Donc, il travaille avec la roue des médecines. Mais c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    C'est super puissant. Effectivement. Alors, de toute façon, je le dis juste rapidement. Donc, toutes les informations que tu as dites là, je les remettrai en lien, enfin inscrits en tout cas en dessous de l'épisode pour qu'on puisse voir un petit peu les différentes dates d'avant-première. Et on a bien retenu, c'est le 7 janvier. C'est ça la sortie du film. Voilà. Et alors, deux dernières questions, Mélanie, peut-être encore avant de terminer et de clôturer cet épisode. Quel est peut-être le message de fin que tu souhaiterais donner, même si tu en as véhiculé plein, et il y en a plein dans ton documentaire, mais peut-être quel est le message fort, là, aujourd'hui, du moment, que tu as envie de faire passer par rapport, justement, à tout ce travail que tu as fait sur ce documentaire ?

  • Speaker #0

    Alors, j'en aurais deux. J'ai pas mal de femmes qui me disent « Ah ben moi, c'est trop tard. » De toute façon, elle a déjà eu ses règles. Et en fait, souvent, quand je parle du film, j'ai certains retours comme ça de femmes qui me disent « Moi, je ne vais pas venir le voir, c'est déjà fait. » Mais en fait, justement, non. Parce qu'en fait, même en venant voir le film ou en abordant le sujet, même si elle a déjà eu ses règles, il n'est pas trop tard de reparler de ça et d'amener cette dimension cyclique aussi parce qu'on en parle très peu. Donc ça, c'est plus dans le livre. J'en parle assez peu dans le documentaire parce que ce n'est pas ça que j'ai choisi de mettre en lumière. mais en tout cas dans le livre j'en parle et cette dimension cyclique en fait il est jamais trop tard pour s'y connecter et je pense que si on n'a pas abordé le sujet un jeune âge justement en fait c'est qu'il y a encore beaucoup d'informations à donner il ne faut pas imaginer qu'il n'y a pas de même s'il y a des jeunes filles qui ont 17-18 ans elles peuvent très bien aller le voir avec leur mère ou sans leur mère mais en fait et après l'autre message que j'aurais à faire passer C'est plus en fait de nombreuses femmes qui me disent mais moi je ne sais pas ce qu'il faut dire, je ne sais pas quoi dire. Et en fait, il y a vraiment ce questionnement permanent dans la société, même en général, de bien dire, de bien faire. Mais moi je pense qu'en fait, faire maladroitement, c'est toujours mieux que de rien faire, que d'être dans un déni. Je pense qu'en fait, même si on dit tu deviens une femme maintenant, ou ci, ou ça... où on célèbre comme on peut, où, voilà, j'ai une amie, elle a été passer la journée, pour les premières règles, elle a fait une journée accrobranche avec sa fille, parce que sa fille voulait faire ça et passer un moment avec sa mère. Mais peu importe, chacun se célèbre comme il veut. Et du coup, voilà. Donc, du coup, ma conclusion, en fait, c'est qu'il n'y a pas de règles pour accueillir. Ah,

  • Speaker #1

    c'est merveilleux. Non, non, c'était top, Mélanie. Non, mais vraiment, c'est tellement précieux, tout ce que tu partages. Et vraiment, ce documentaire est vraiment très précieux. Tu l'as dit ? C'est le premier passage d'une vie de femme. Est-ce que ça voudrait dire que tu serais peut-être aussi lancée et amenée ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. La question, on me la pose tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, franchement, tu es faite pour ça. Alors peut-être que tu n'as pas envie de le dire maintenant, mais c'est vrai que c'est le premier passage. Il y en a d'autres ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis plus partie sur un dernier passage.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Le premier passage. Alors, je ne sais pas si tu fais... allusion aux premières fois mais moi je suis plus partie pour parler du passage de la ménopause plutôt que...

  • Speaker #1

    Ah super intéressant, wow ok, je pense qu'il y en a beaucoup encore Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que c'est pas ce qui m'est venu on va dire que par rapport aux premières règles ce qui me venait derrière parce qu'après bien sûr il y a la naissance il y a la sexualité, mais je pense que les premières fois en fait il y a déjà des choses qui existent là-dessus c'est vrai et il y a un lien de rien ...

  • Speaker #1

    entre ces premières lignes non non c'est pas le d'un ah super tant mieux merveilleux tout ce que je peux te souhaiter c'est vraiment beaucoup beaucoup de succès pour ce documentaire j'espère en tout cas et si jamais il y en a qui ont des questions à la suite de ce visionnage qu'elles n'hésitent pas justement si elles veulent être le relais comme tu l'as dit qu'elles

  • Speaker #0

    te contactent il y a un mail dans le site internet aussi voilà exactement

  • Speaker #1

    vraiment et puis Mélanie merci en tout cas d'avoir pris ce temps parce que je sais combien le temps est intense pour toi en ce moment merci en tout cas pour tout ce que tu permets aussi de nous amener à travers cette réflexion et cette quête qui est très précieuse et dont on a vraiment besoin donc voilà vraiment un immense succès à toi et à bientôt je l'espère pour parler peut-être d'un autre passage merci Mélanie encore pour tout à bientôt

  • Speaker #0

    Merci, Mario.

  • Speaker #1

    Merci, belle-mama, pour ton écoute si précieuse et pour ta présence dans cet espace où on ne cesse de s'émerveiller et de se questionner face à ce livre ouvert qu'est le monde, à la fois dans son extériorité et dans son antériorité. Si tu as aimé ce moment de partage et que tu souhaites ancrer cet épisode qui t'a apporté, porté ou nourri, je te laisse déposer avec le cœur Une note sur ta plateforme d'écoute, souvent ce sont des étoiles. Ou encore commenter l'épisode écouté en description de ce dernier, sur Spotify ou sur YouTube par exemple. Ou encore me laisser un avis Google, pour que ma mail et les récits et savoirs transmis par les femmes qui passent derrière mon micro rayonnent encore et encore. Enfin, si ton esprit de curiosité est toujours en éveil après cet épisode, tu peux aller découvrir ma boutique artisanale en ligne sur Mamel.fr où tu pourras voyager à travers les femmes et mères du monde que je crée et représente en bougies de cire végétale. Tu pourras également t'inscrire à ma newsletter pour ne rien manquer des rituels, des mots pensés et des différentes découvertes venues d'ici et d'ailleurs qui résonnent dans nos cœurs de mamas du monde et que j'ai bien évidemment à cœur de vous partager chaque mois. Voilà belle mama ! Cet épisode est terminé. Je te laisse doucement revenir à ta réalité, à ton quotidien, et surtout, Mama, n'oublie pas, ta maternité, comme ta féminité, est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

Description

Comment ce passage universel marqué par des gouttes de sang dans notre culotte est-il célébré à travers le monde ? Pourquoi et comment s'approprier ses premières menstruations ? Quel est le rôle et la place des générations ascendantes sur cette transmission naturelle de femmes à femmes, de mères à filles, qui peut revêtir une dimension spirituelle, sexuelle, initiatique, secrète voire cachée.


C'est avec une immense joie que je reçois aujourd'hui, à mon micro, Mélanie MÉLOT, la réalisatrice du film Premières Lunes.


Mélanie revient sur la genèse de son film qui prend racine à travers sa troisième naissance de maman. Un enfantement qui a eu lieu à son domicile, comme son second accouchement, mais qui a été très marquant pour Mélanie puisqu'elle a été victime de violences obstétricales. Mélanie vous confie comment le temps lui a permis de cheminer sur son propre chemin de femme, en rencontrant d'abord sa propre colère suite à ce dernier enfantement puis en renouant avec cette connexion qu'elle a depuis toujours avec la Nature.


L'autre point de départ de ce film est le fait que Mélanie est maman d'une ado et qu'elle souhaitait inévitablement lui "ouvrir une autre voie de la Féminité". Elle revient sur ce message qu'elle souhaite faire passer qui est que nous sommes cycliques et toutes connectées à la Nature, à travers nos marées intérieures qui reviennent chaque mois.


Ouvrir le regard sur ce que nous nommons "les règles" passe inévitablement par un voyage à travers d'autres cultures afin d'enrichir nos pensées, visions, nos schémas et libérer peut-être les traumatismes, les tabous, les non-dits sur ce passage...


Mélanie explore ainsi les vécus de jeunes filles/femmes découvrant ces premières gouttes de sang à travers les traditions de plusieurs pays, dont la France(métropole), l'île de la Réunion, le Rwanda, le Sénégal ou encore le Québec.


Ce film est à découvrir en avant-première un peu partout en France avant sa sortie officielle le 07 janvier 2026.


Soutenez ce film pour que nos filles d'aujourd'hui et de demain puissent vivre ce passage sereinement tout en honorant les femmes d'hier qui méritent de s'apaiser aussi sur "cette porte d’entrée qui conditionne notre rapport au monde et notre vie féminine future".


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS !


Pour retrouver l'Univers MAM'ELLES :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Yeah ! Yeah ! Yeah !

  • Speaker #1

    Aloha belle maman, et bienvenue dans mon univers mamelle. qui est à la fois un podcast, une newsletter et une boutique artisanale dans laquelle je crée mes propres bougies autour de la maternité et de la féminité. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace qui respire l'universalité des cultures, des traditions, des rituels autour de la femme qui devient mère et de la mère qui renaît femme. Chaque intervenante, quel que soit le sujet de l'épisode, viendra faire un pont entre les traditions, les savoirs, les mémoires, les rituels ancestraux et les pratiques actuelles et récits dominants contemporains sur la maternité, la parentalité ou encore la féminité entendue au féminin sacré. Chaque semaine, nous nous retrouverons ici pour cheminer ensemble à travers les récits et les savoirs transmis par des femmes et des mères venues des quatre coins du monde qui sèmeront des graines d'une meilleure connaissance de notre nature profonde. Avant chaque épisode, je t'invite à prendre un temps pour te poser, puis te déposer, afin de voguer légère dans ce lieu de partage doux et profond à la fois, où la parole est libre et où l'ambiance est parfois intime, parfois sacrée. Tu peux même prendre le temps d'observer l'environnement dans lequel tu es, ou la nature qui t'entoure. Cette nature... qui a ce langage discret et puissant, surtout fait de cycles, de passages et de mouvements, comme nous finalement. J'aime résumer nos rendez-vous sous une note artistique, alors je poursuis cette invitation au voyage en te demandant désormais d'imaginer une toile blanche face à laquelle tu es assise, accueillant ton énergie du moment, le passage actuel de ta vie et le cycle de ta présente saison antérieure, prends ce pinceau imaginaire dans ta main de cœur et dans un élan vital, produis ce geste du peintre, celui du mouvement qui sort de toi afin de créer quelque chose là où il n'existait rien auparavant. Ce geste incarne l'essence de Mamel, un geste qui donne du sens à la vie, qui apporte de la beauté et favorise le partage. Cette expression, qui s'apparente à une pratique spirituelle de connexion avec soi-même et de connexion aux autres, est une source infinie d'étonnement et d'émerveillement. C'est cette source que nous allons côtoyer ensemble ici, au fil des épisodes. J'éprouve cet élan et ce plaisir, je l'avoue, de te proposer de te renouveler sans cesse, par un apprentissage dynamique et permanent. À travers ce tableau blanc, comme point de départ de chaque moment passé ensemble ici. Ce, afin de vivre une aventure différente, à chaque fois, avec un voyage dont la destination ne t'est pas connue. Ainsi, une trace est laissée sur cette toile, telle une empreinte, tout en laissant le loisir à cette œuvre de bouger avec la lumière du temps et de changer de ton à chaque regard porté dessus. Voilà, belle-mama ! L'essence de Mamel. J'arrête là ma petite allégorie de Mamel et je te laisse découvrir la nouvelle invitée du jour en te souhaitant un beau voyage au cœur de ta matrice. Bonjour Mélanie.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'avoir vraiment. Ça fait longtemps maintenant que je te suis et que j'ai été happée à la fois par la femme que tu es, tout ce que tu dégages. Mais alors ton univers m'a doublement happée quand j'ai pris connaissance de ce documentaire que tu as réalisé et qui sera l'objet en tout cas de notre échange aujourd'hui. Tellement précieux, comme tu le dis tellement bien dans ce documentaire, c'est une quête que tu mènes à travers le monde sur ce qui nous unit toutes et tu fais un pont entre l'ancestral et l'eau moderne à travers les premières règles. Ce sang, ce premier sang, ces premières gouttes de sang que l'on a dans notre culotte et que l'on a connu toutes en tout cas, quel que soit notre pays, nos origines. Et tu as consacré une partie en tout cas de ta vie, parce que à mon avis c'est sur plusieurs années que tu vas pouvoir nous en dire, sur ce sujet qui est fondamental. Et en tout cas, bravo déjà, Mélanie, pour ça. J'ai hâte de pouvoir le voir parce que je ne l'ai pas encore vu. Mais en tout cas, tu nous partages tellement de passages sur les réseaux sociaux qu'on est happés et on sait déjà la qualité de ce merveilleux documentaire et de tout le travail que tu as fait en amont. Donc voilà, merci déjà, Mélanie, pour ça, pour ta présence aussi aujourd'hui. Et peut-être sans plus tarder, je vais te laisser te présenter brièvement avant d'aller dans le cœur du sujet, que sont les Premières Lunes.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, je suis très émue d'être là aussi. Merci à toi Marion de m'avoir invitée. Je ne sais pas vraiment comment me présenter, mais si je pouvais résumer, je pense que depuis que je suis toute petite, je sens que j'ai une connexion très particulière avec la nature. Et en fait, cette connexion que j'ai particulière avec la nature, pour moi, elle passe aussi par mon corps. Et lorsque j'ai été en puberté, j'ai... J'ai vécu des événements dans ma vie qui ont fait que j'ai tout refermé, tous les canaux, toute cette connexion à mon corps, au sacré, etc. Et en fait, j'ai renoué avec ça, je pense à mes 33 ans, c'est à peu près ça, où vraiment j'ai eu l'impression d'avoir une révélation à la troisième naissance d'un de mes enfants, donc du coup de mon fils, et d'avoir vraiment cette connexion avec le corps, le lien, le sang, parce que c'était une naissance à la maison. J'avais déjà donné naissance à la maison à mon fils précédent, mais là vraiment en fait ça a été... J'ai réalisé à ce moment-là que j'avais complètement mis un couvercle sur tout pour être linéaire, être dans la performance et que je m'étais vraiment formatée à ce que la société attendait de moi mais attend d'une femme, enfin pas de moi mais d'une femme tout court. Et cet aspect cyclique qui n'existe pas du tout dans nos vies alors qu'on est un cycle, la nature est un cycle. On est purement reliés, en fait. Pour moi, les règles, c'est un peu comme nos marées intérieures. Et en fait, ça a été hyper important pour moi quand j'ai vu que ma fille avait 10 ans, de me dire, mais je ne veux pas qu'elle attende d'avoir 33 ans pour s'écouter, pour se choisir, se respecter, pour écouter son cycle, parce que ce n'est pas uniquement, en fait, une manière individualiste, en fait, que d'être à l'écoute de soi. Et donc, ça a été vraiment le point de départ, c'est le fait d'être... d'être mère d'une jeune adolescente, c'est ça qui a été le départ dans cette envie. Ce film est né d'une volonté personnelle.

  • Speaker #1

    Avant le film, tu parles de ta fille, tu as écrit un livre, un ouvrage, justement, sur les premières lunes de ta fille.

  • Speaker #2

    Alors, en fait, j'ai écrit un livre qui s'appelle « Les premières lunes de ma fille » . qui est pour les mères, les doulas, les accompagnantes. Mais en fait, ce film, ce livre, pardon, il est issu de mes recherches que j'ai faites pour le film parce que le livre est sorti en 2023 et j'ai commencé à travailler sur le film Les Recherches en 2017 et à tourner en 2019. Voilà, donc ça fait un bout de temps maintenant. Mais du coup, c'est vrai qu'il y a eu ce livre mais qui est venu vraiment avec tout le travail de recherche que j'ai rassemblé et je tenais un journal de tournage que j'écrivais tous les jours avec les rencontres que je faisais, ce que j'entendais, les témoignages, que ce soit des adolescents, des grands-mères, tous les milieux. Et j'ai aussi rassemblé des recherches ethnographiques et anthropologiques que j'ai faites dans ce livre en même temps que mon expérience personnelle. Pour le partager aux mères.

  • Speaker #1

    C'était important aussi d'en parler. Il y a un ouvrage en plus du documentaire.

  • Speaker #2

    Il y a un ouvrage qui est venu avant alors que ce n'était pas forcément... C'est l'ordre prévu au départ, mais c'est très bien comme ça. Ça m'a permis de structurer ma pensée et aussi de bien avancer dans le... Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Non, mais c'est un outil aussi, effectivement, pour celles qui sont intéressées, qui peut, en tout cas, leur être utile aussi, en plus de visionner, bien évidemment, le documentaire. Alors, tu dis, justement, en tout cas, que c'est la naissance aussi de mère qui t'a réveillée et qui t'a révélé cette reconnexion aussi à tes cycles. L'essence, la genèse, précisément, du documentaire, elle vient d'où ? Comment tu t'es dit, tiens, je vais me lancer dans ce voyage ? Parce que mine de rien, tu en as fait de nombreux pour aller au contact des différentes cultures à travers le monde. D'où vient cette idée ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, cette idée, réellement... Alors, le point de départ, ça a été en fait un accouchement. Du coup, la naissance que j'ai eue à la maison de mon troisième enfant a été très compliquée, malgré qu'elle était physiologique.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et en fait, j'ai vécu des violences obstétriques pendant l'accouchement. donc ça a été une grosse colère et je crois qu'en fait dans ma vie ça a été la première fois où je me suis autorisée à être en colère et où j'ai vraiment laissé cette colère là exister et cette colère là je l'ai vraiment gardée pendant deux ans Et à cause de ce que j'avais vécu, j'avais l'impression qu'on ne pouvait plus me toucher. J'avais l'impression d'avoir vécu un viol. J'ai eu vraiment des choses très, très douloureuses à travers cette naissance. Et suite à cette naissance-là, mes amis m'avaient offert un soin à Rebozo. Je ne connaissais pas du tout à l'époque. On avait entendu parler, ça me faisait rêver, mais je ne savais pas ce que c'était. Et donc, j'ai mis deux ans à m'autoriser à aller le faire parce que je pense que je n'étais pas prête. prendre ce temps-là, même 4 heures sans allaiter, et puis aussi je pense d'aller à l'intérieur de moi et d'aller regarder ce qui se passait, et en fait pendant ce soin Rebozo, j'ai eu vraiment l'impression j'ai fait aussi une hutte de sudation et j'ai eu l'impression en fait de faire ressortir toute la colère et de la voir vraiment de face et lorsqu'en fait j'ai fait, j'ai fini ce soin, je suis rentrée chez moi et j'ai pris un bain et j'avais vraiment besoin de souffler et en parallèle j'avais fait un projet photo sur des femmes, sur en fait l'hypersexualisation des femmes c'est un travail photo, c'est un livre photo que j'ai fait qui s'appelait Projet Féminité et quand j'avais fait ce projet en parallèle du coup de ce que j'étais en train de vivre, je me disais mais les femmes me partageaient tellement de choses quand j'allais les prendre en photo que je trouvais ça hyper riche, je prenais des notes et je me disais mais non mais vraiment j'aurais aimé les filmer, récolter tous ces témoignages Merci. tout ce qu'elles vivent, toutes ces dictates qu'elles portent dans un sac et qui les empêchent d'être elles-mêmes. Et je trouvais ça lourd. Et en fait, je pense que l'association des deux événements... J'étais dans la baignoire, je me rappelle très bien et je me suis dit, je ne sais pas d'où vient cette information, c'est vraiment descendu comme ça en me disant, non mais, en fait, je veux être réalisatrice. Et j'avais la petite voix négative qui me disait, non mais réalisatrice, mais tu dois tout réapprendre. Tu repars à zéro, tu dois te former. Tu dois te former au scénario, te former à la vidéo. Bon, tu as la photo déjà, c'est bien. L'ethnographie, tu es passionnée. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Et donc, j'avais mes petits destructeurs intérieurs qui me disaient, tu n'y arriveras jamais. Mais en fait, j'avais une espèce de foi de me dire, mais c'est ça. En fait, je veux vraiment faire des documentaires sur les femmes. Et par quoi je veux commencer ? Par quoi commence la vie de femme ? Mais c'est par les premières règles. Il y avait une espèce d'évidence. tombée comme ça, et puis ma fille qui grandissait, c'était vraiment... Et donc j'étais là, mais j'avais envie de lui ouvrir une autre voie sur le féminin. J'avais envie qu'elle ne vive pas la sexualité comme quelque chose de tabou, j'avais envie qu'elle ne vive pas son corps comme étant un support de normes auxquelles elle doit se conformer, etc. Et en fait, elle était encore... juste dans ces prémices en fait de la puberté et j'avais l'impression que c'était je me suis dit mais ça commence par là en fait,

  • Speaker #1

    c'est là le départ c'est le départ et comment justement toi ça a commencé pour toi, quelle est ta vision si tu l'as encore parce que c'est vrai que souvent en tout cas aussi on ne s'en souvient pas forcément comment toi tu les as accueillis justement tes premières règles ?

  • Speaker #2

    Alors moi mes premières règles je ne m'en souviens pas, je sais que c'était à peu près quand j'avais 13 ans point Et je pense qu'en fait, j'ai vraiment mis quelque chose en déni parce que dans ce que j'ai vécu dans mon histoire personnelle, au moment où j'ai eu mes premières règles, et c'est le cas dans beaucoup de cultures d'ailleurs, j'ai vécu en fait le regard d'hommes malsains. je me sentais regarder comme un morceau de viande parce que déjà j'étais déjà très grande je faisais 1m72 j'avais déjà de la poitrine j'étais très formée, grande et élancée et donc j'avais vraiment l'impression que en tout cas quand j'ai commencé à avoir ma puberté et que j'ai eu mes premières règles j'ai eu l'impression que soit j'avais ouvert les yeux soit en fait tous les regards sur moi avaient changé et c'était vraiment innocent c'est à dire que c'était à cette époque là j'étais pas du tout dans un jeu de séduction de tester, de voir ce que ça pouvait faire d'avoir un corps de femme voilà parce qu'il y a aussi ça mais là non c'était vraiment très innocent et je pense qu'en fait c'est ça qui a fait que j'ai eu l'impression de tout refermer Merci. pour pas avoir ce que j'étais en train de traverser, d'évoluer. Mon corps me dégoûtait, que ce soit les menstruations, les poils. Quand j'avais mes règles, je me rappelle que j'avais des espèces de gros paquets et que j'enroulais, je mettais une serviette du PQ autour et rond un PQ, je faisais un paquet cadeau pour le mettre au fond de la poubelle parce qu'il ne fallait pas que ça se voit. J'étais attentive à tout et je me rappelle que j'avais l'impression qu'au lycée... Tout le monde le savait. Je me rappelle, un élément qui me revient, c'est quand j'ai eu mes premières règles, je me souviens qu'on a eu badminton ou volley. Je ne me souviens plus trop ce que c'était comme sport. Et en fait, je venais d'avoir mes règles peut-être deux jours avant. Et je ne voulais juste pas aller en sport. J'avais l'impression que je marchais comme un canard, que tout le monde voyait que ma démarche avait changé parce que je marchais avec une serre-aise épaisse encore à l'époque, même si ça s'était en train de changer. Et parce qu'on n'avait pas le droit de s'arrêter, en fait. Enfin, il n'y avait pas cette autorisation-là. Donc voilà comment ça s'est passé pour moi.

  • Speaker #1

    C'est important justement de savoir aussi pour toi comment ça s'est passé effectivement. Et alors justement, Première Lune, tu l'as dit, tu l'as évoqué justement avec ce lien cyclique. Ce choix de mots, en tout cas, n'est pas anodin. On entend plus communément parler de premières règles. Tu parles de première lune, et c'est vrai que le sens des mots, pour moi, c'est important. Et qu'est-ce que tu pourrais nous dire, justement, sur l'importance, et il y en a beaucoup, en tout cas en ce moment, qui reviennent à ce mot-là aussi, des lunes. Quelle est l'importance pour toi de l'avoir appelée première lune ? Et peut-être nous dire aussi comment, peut-être qu'on appelle ces premières menstruations. à travers les différentes cultures et pays que tu as pu côtoyer ?

  • Speaker #2

    Alors, dans les pays anglophones, souvent, ils utilisent le mot « first period » , mais après, ce n'est pas du tout. Moi, Première Lune, c'est vraiment le rappel, en fait, de quelque chose de mensuel qui revient. Et vraiment, c'est symbolique pour moi des marées intérieures. Après, je me suis aussi inspirée du livre de Miranda Gray qui s'appelle Lune Rouge, qui est vraiment pour les femmes. Et voilà, je l'avais lu il y a une paire d'années. Et c'est vrai qu'en fait, pour moi, symboliquement, c'était très, très fort. Et après, j'ai fait un petit peu de recherche et c'est vrai que j'ai appris que, par exemple, au Québec et au Canada, ils utilisent le mot lune. Parce que, alors peut-être pas au Canada, mais en tout cas au Québec, dans les communautés autochtones où je suis allée, ils utilisent vraiment ce mot-là. Parce qu'en fait, c'est vraiment une façon de relier la femme à la grand-mère lune, justement, et de voir en fait cette connexion invisible, mais qui est cyclique, qui fait qu'en fait, ce phénomène mensuel, il est souvent quand même calé plus ou moins sur la telle lune ou plus ou moins sur la nouvelle lune. Alors, ça dépend des femmes, mais ce sont... Alors voilà, c'est soit des croyances populaires qui n'ont pas été prouvées. Je regarde aussi s'il y avait des vraies recherches scientifiques sur le sujet. ça se contredit ils expliquent bien qu'on est beaucoup moins à l'extérieur on est beaucoup moins connecté et la seule étude sérieuse que j'avais trouvé par rapport à ça c'était le fait que les femmes c'était des femmes chinoises qui travaillaient en fait en usine et elles n'étaient pas du tout calées sur le cycle lunaire et il y avait une comparaison justement avec les femmes qui étaient paysannes beaucoup plus à l'extérieur et qui vivent dans les campagnes qui sont elles beaucoup plus alignées avec des cycles lunaires. Une nouvelle lune. Donc voilà, ça serait très intéressant. Mais après, ça reste, on va dire qu'officiellement, ça reste une croyance populaire que les femmes ont leur cycle calé plus sur l'une ou l'autre, ou on leur règle en même temps. J'ai trouvé aucune étude scientifique là-dessus. Mais pour moi, c'était important aussi parce que ça représente, alors au-delà aussi du terme qui est employé du coup chez les Algonquins et d'autres communautés autochtones. où je me suis rendue c'est aussi la notion de mouvement intérieur qui est importante et qui représente quand on voit l'impact de la lune sur l'océan et nous, notre corps qui est composé d'eau quand même à 90% je me dis quand même il y a quand même pour moi cette symbolique qui est importante donc voilà et puis moi je sens clairement l'impact des effets de la lune sur moi au cours d'un mois quand on y porte attention effectivement tout s'éclaire sur ce lien là effectivement alors justement tu parlais de voyage,

  • Speaker #1

    tu parlais justement des différentes populations autochtones avec lesquelles tu as pu en tout cas explorer aussi divers rituels j'imagine et rites et de célébrations aussi de ces premières lunes est-ce que tu peux nous dire peut-être un petit peu Quel pays tu as traversé au cours de ce documentaire ? Et peut-être nous partager une célébration ou un rite qui t'a peut-être marqué et qu'on découvre aussi dans ce documentaire.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai traversé plusieurs pays, mais je n'ai pas pu filmer partout. Dans le documentaire, en fait, il y a l'île de la Réunion, le Rwanda, la France, le Québec et le Sénégal.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais je suis aussi allée en Namibie et au Maroc. En Namibie, j'y suis allée deux fois. dans une communauté IMBA, mais ça a été très compliqué d'avoir les autorisations du gouvernement. Voilà, j'ai pas pu... J'ai pas pu filmer un rituel de passage malheureusement, ça a été une grosse frustration parce que j'y suis allée deux fois. Et au Maroc, j'ai eu très envie d'aborder le sujet avec les femmes, mais les femmes ne pouvaient pas me parler, c'était très compliqué. Donc je me suis vraiment focalisée sur ce qui était fluide pour moi, parce que j'ai tendance des fois, si on me ferme la porte, à rentrer par la fenêtre. Mais là je me suis dit, bon, là deux fois quand même, la ténibie, je vais lâcher. Et donc, moi, ce qui m'a marquée, bon, forcément, ceux que j'ai mis, c'est ceux qui m'ont marquée, mais c'est particulièrement, du coup, l'Oranda et le Québec, qui sont deux rituels qui n'ont absolument rien à voir, c'est-à-dire qu'Oranda, le rituel de passage, c'est un rituel qui est lié à une initiation sexuelle, et au Québec, en fait, on est dans une initiation spirituelle, donc on n'est pas du tout dans la même veine. Alors, sans dire que l'un et l'autre ne sont pas reliés, mais en tout cas, c'est... C'est les... Comment dire ? On va dire que ce qui est mis en avant est complètement différent à travers ces deux pays. Et donc, au Québec, enfin, dans la communauté algonquine où je suis allée, donc la jeune fille qui a fait son rituel de passage, donc c'était la danse de la lune. Donc, en fait, elle danse pendant quatre jours sans s'arrêter, à part... Enfin, elle dort, je crois, le matin. Elle danse surtout la nuit. Et elle danse avec d'autres jeunes filles. Et l'idée, en fait, c'est de vraiment célébrer son entrée et de voir aussi sa capacité à perdurer à travers une danse. Ça permet de dessiner son caractère. Ils sont souvent baptisés après une hutte de sudation. Ils ont un nom qui vient, etc. Donc voilà. Après, pareil, pour ce rituel-là, je n'ai pas pu tout filmer. Donc on a monté le film comme on a pu par rapport aux autorisations que j'ai eues. parce que je me suis souvent fait mettre dehors pour ces... moment très intime et très précieux. Et après, par contre, au Rwanda, j'ai pu filmer. Et au Rwanda, du coup, c'est une initiation qui est... Pardon, excusez-moi. C'est une initiation, en fait, où les jeunes filles doivent apprendre à étirer leurs petites lèvres pour qu'elles soient assez grandes, pour recouvrir l'entrée du vagin comme des rideaux.

  • Speaker #3

    Wow, ok.

  • Speaker #2

    Donc, en fait, c'est une tante qui apprend ou une mère qui apprend. prend et en fait c'est un peu comme traire une vache, et elles le font aussi entre elles quand elles sont jeunes filles et en fait cette initiation là donc actuellement elle est très controversée parce qu'en fait il y a vraiment un paradoxe entre les nouveaux médecins contemporains qui sont en ville et qui en fait trouvent qu'il y a plein de problématiques à se traverser de pratiques qui est dangereuse et de l'autre côté en campagne où c'est vraiment en fait un rituel qui est indispensable qui est vraiment à l'opposé de l'excision qui peut encore exister dans certains pays d'Afrique, notamment comme au Kenya, malgré qu'elle soit interdite depuis 92. Là, on est dans une initiation qui est fondée sur une légende comme quoi, en fait, le lac Kivu, qui est au Rwanda, serait issu d'un orgasme féminin et que l'extinction des lèvres, en fait, permettrait de maximiser le plaisir de la femme. Donc, c'est vraiment... Donc là... on va dire que toutes leurs croyances au Rwanda c'est assez rigolo parce que justement ils sont hyper ils parlent de ça tout le temps parce qu'ils ont du coup le Gukuna à la puberté, donc ça c'est au moment des premières règles mais pas forcément vraiment juste après les premières règles, ça peut être juste avant c'est parce qu'en fait c'est la période de la puberté où les jeunes filles commencent à avoir des seins et où les tissus sont assez souples et donc c'est le moment où il peut y avoir une extension des lèvres et après il y a une autre pratique qui s'appelle Luc. cuniaza et en fait bon ça là on rentre dans quelque chose d'autre mais ça c'est vraiment à l'âge adulte je suis pas sûre que vous ferez des recherches mais voilà on est dans une initiation sexuelle et mais aussi hygiénique parce qu'en fait les jeunes filles elles font ça aussi il y a aussi une sexologue qui m'a expliqué qu'elle faisait ça aussi parce que quand elle s'assoit par terre, ça vient couvrir l'entrée du vagin Et ça évite qu'il y ait des microbes qui rentrent.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #2

    voilà, ça, c'est vraiment leur... Voilà, après, c'est leur pratique. Alors,

  • Speaker #1

    pour le coup, tu n'étais pas confrontée, d'après ce que j'entends, ce que tu dis, il n'y avait pas forcément de tabou ? Est-ce que la parole, en tout cas, est assez libre entre femmes sur ce sujet-là ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui, complètement. Non, non, ça, il n'y avait aucun tabou. Contrairement,

  • Speaker #1

    peut-être, à d'autres pays, par exemple, comme en France, est-ce que tu as vu, en tout cas, une frontière ? assez nettes ou en tout cas aujourd'hui les jeunes filles ?

  • Speaker #2

    Plus sur la sexualité.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #2

    Sur la sexualité, c'est évident parce qu'au Rwanda déjà, on parle vraiment de ça. tout le temps vraiment beaucoup enfin voilà en tout cas les gens après moi j'ai rencontré des gens spécifiques dans le milieu mais après même en allant en soirée quand le tournage était terminé ou en rencontrant une DJ qui me parlait voilà donc c'est libre après moi ce que je vois en France c'est qu'il y a vraiment une ouverture et j'ai même des grands-mères qui viennent voir le film qui sont hyper bouleversées touchées et qui voient à quel point en fait les Premières Règles c'est une façon aussi de se mettre en lien avec leurs filles filles et leurs petites filles. Mais par contre, là où j'ai vu que on va dire que les discussions là où elles sont le plus difficiles entre femmes, de ce que j'ai vu, c'était au Sénégal. C'est-à-dire que même les mères, les jeunes filles croient qu'elles sont blessées quand elles ont leurs premières règles et qu'elles vont mourir pour la plupart. Elles pensent qu'il y a un vrai souci qui leur arrive, qu'elles ont un accident, qu'elles ont extrêmement peur. Voilà, donc ça c'est vraiment lié à l'absence d'informations, c'est que... personne ne parle des règles donc même voilà après c'est toujours pareil ça dépend si les jeunes filles vivent en ville en campagne mais pour la plupart des personnes que j'ai rencontré le sujet est pas abordé même de mère à fille donc elles ne savent pas elles ne savent pas ce qui leur arrive c'est ça qui est effrayant en France on va dire que c'est bâclé quoi c'est vraiment La plupart du temps, dans ce que j'ai entendu, c'est « bon, c'est bien, ma chérie, t'es une femme maintenant, et voilà, je te donne un paquet de serviettes, et voilà » . Mais c'est ça, c'est assez, on va dire, c'est vite fait, bien fait.

  • Speaker #1

    On ne va pas en profondeur, en fait, on reste vraiment sur la surface simple, c'est ça.

  • Speaker #2

    On est dans le pratico-pratique, en fait, on est dans le logistique. On n'est pas dans « tiens, là, c'est le moment de t'approprier ton nouveau corps de jeune fille, qu'est-ce qu'il est en train de changer en toi » . Est-ce que ça ne serait pas le moment justement de faire une pause et de comprendre ce qui se passe ? Parce que s'approprier ses premières règles, c'est quand même compliqué. À part mettre une serviette, il n'y a pas que ça en fait. Donc voilà, il faut un temps pour accepter ça, pour le digérer. C'est un passage pour la fille, mais c'est aussi un passage pour la mère.

  • Speaker #1

    Quel est le message vraiment de fond à travers ce documentaire que tu souhaites faire passer ?

  • Speaker #2

    Le message que je souhaite faire passer ? C'est la puissance du lien mère-fille à travers cette étape des premières règles. C'est-à-dire qu'en fait, ce que j'essaye de mettre en avant, qui n'est pas dans le dossier ou qui n'est pas forcément ressenti tout de suite dans la bande-annonce, c'est la connexion entre une mère et sa fille. Et à quel point, en fait, quand on... Alors, moi je vais parler en mon nom plutôt. et quand moi j'ai accepté ce passage de la puberté de ma fille et de la voir belle et grandir je m'accepte en fait d'être en train de vieillir et de passer le relais c'est à dire que pour moi le message là où il est important c'est qu'en fait c'est aussi un passage pour la mère et c'est aussi les mères que j'ai envie de coucouner à travers ce documentaire et de dire en fait votre fille elle est en train exactement comme les contes Disney où on est dans la belle au bois dormant et la vilaine sorcière ou la même. Blanche-Neige qui vient qui veut récupérer en fait la fraîcheur de la jeunesse, donc ça symboliquement on est vraiment dans un rejet un refus de la fin de notre cycle, de la fin de nos lunes et en fait l'idée pour moi c'est vraiment de relier les mères et les filles à travers ce documentaire, de montrer à quel point c'est important la transmission et que non, le rapport il change pas forcément On n'est pas en train de quitter l'enfance tout de suite, on ne va pas avoir des conversations sérieuses du jour au lendemain parce que ça y est, j'ai mes premières règles. Ce ne sont pas les soucis qui commencent forcément du jour au lendemain non plus, parce que la plupart du temps, c'est ça, c'est comme une jeune fille.

  • Speaker #0

    ça y est, elle peut avoir des enfants. Et en fait, même si aujourd'hui, en France, il y a tous les moyens de contraception qui sont utilisés déjà très tôt par beaucoup de jeunes filles, c'est qu'il y a quand même ça dans l'inconscient collectif, c'est ça y est, en fait, ma fille, elle est en danger. Il y a une forme de danger. Et donc, en fait, inconsciemment, on rejette cette période. Et parce que c'est un danger de grossesse trop tôt, une sexualité trop tôt. ça y est elle va être attirée par les garçons elle va plus s'occuper de ses études ou de ci de ça ou de notre lien et l'autre rejet c'est aussi en fait ah non enfin moi je rejette cette partie de mon adolescente parce que en fait ça me renvoie à moi en train de vieillir et je suis pas prête j'ai pas envie de tourner la page ça y est je suis en train de perdre ça j'ai pas envie de le perdre voilà

  • Speaker #1

    C'est intéressant en plus ce que tu dis parce qu'effectivement je pense que le fait d'avoir voyagé et exploré d'autres cultures permet aussi nous, en tout cas je parle d'un point de vue français, de voir un petit peu la vision que l'on a et que l'on porte sur ces premières groupes de sang et c'est en ça aussi la richesse d'aller voir ce qui se passe au-delà de nos frontières. Exactement. Comment tu as en tout cas été accueillie avec ce documentaire ? Alors là je parle vraiment à l'intérieur de nos frontières en France, au niveau des différentes corporations. que ça soit professionnel de santé ou thérapeute, comment il a été accueilli jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'instant, il y a eu trois avant-premières. Et franchement, ça a été très bien accueilli. J'ai eu l'impression d'avoir le résultat de ce que j'ai voulu transmettre à travers le film, c'est de réunir. C'est-à-dire, c'est de réunir une doula avec le planning familial, avec une grand-mère âgée, avec une petite fille de 9 ans. avec une jeune fille qui vient d'un milieu populaire comme une jeune fille dont la mère fait des cercles de femmes par exemple. Et donc pour moi, c'était ça qui était important. Et c'est pour ça que j'ai choisi de ne pas mettre de sang visuellement. Ce n'est pas du tout l'idée. C'est un documentaire qui est hyper poétique. Et c'est vraiment ça que j'essaye. C'est ethno-poétique. En fait, c'est ça l'idée. Et l'idée, c'est vraiment de rassembler. et non pas de diviser, et vraiment justement, qu'il y ait vraiment cette notion d'universalité, qu'on se relie pour ça, et toutes pour un même message, après forcément il y a des, alors voilà, je sais qu'il y a certaines féministes, qui auraient aimé, qu'il y ait du sang dans le film, parce que pour briser les tabous, il faut qu'on voit, j'entends, je comprends, mais en tout cas, moi ce n'est pas le fil artistique que j'ai choisi, et après il y a eu aussi d'autres, d'autres avis sur le fait qu'il y a beaucoup de jeunes filles dans le film qui disent je deviens une femme maintenant et aujourd'hui c'est vrai que devenir une femme ça passe pas que par avoir ses règles parce qu'il y a toutes les questions de genre etc mais après moi je suis là pour récolter des témoignages, des rassemblées et ça met aussi en lumière en fait que cette phrase est encore très présente donc je n'allais pas l'enlever parce que l'idée c'était vraiment de partager ce que j'ai vécu avec les gens que j'ai croisés et la réalité du terrain aussi

  • Speaker #1

    juste une petite question comme ça qui me passe Mélanie justement, ta fille aujourd'hui elle est grande j'imagine, est-ce qu'elle a vu le documentaire et quel est son regard ?

  • Speaker #0

    alors non, elle n'a pas vu le documentaire justement elle l'est à trois reprises dans le documentaire et surtout à la fin et en fait elle ne l'a pas encore vue, elle est très frustrée voilà, donc tout le monde me parle d'elle et en fait elle n'a pas encore vu le documentaire

  • Speaker #1

    j'imagine que ça sera aussi quelque chose quand elle le verra à son tour elle va le voir le 2 décembre normalement pas tout de suite encore alors justement tu disais que c'était la

  • Speaker #0

    3ème présentation du documentaire où est-ce que ça en est aujourd'hui est-ce que tu peux nous faire un petit point justement là-dessus ça va je commence à connaître mon planning alors vendredi il y a une avant-première au CGR de New York Oui. donc je sais qu'il y a des associations qui seront sur place et après j'ai une petite pause parce que je pars au Kenya en pleine sortie de documentaire et je recommence en fait les avant-premières en Vendée à partir du 19 novembre donc là il y a une semaine en Vendée jusqu'en Bretagne donc toute cette région là, en tout cas on peut voir toutes les projections sur le site internet de première lune et après il y a une tournée donc il y a cette tournée là après je vais sur la côte d'Azur pas que sur la côte d'Azur je vais aussi à Salon de Provence après il sera diffusé pendant un festival à Alès un festival de films féminins du coup j'essaye géographiquement de me déplacer sur cette période et puis il va jusqu'à Antibes après il remonte dans les Vosges après il redescend à Clermont-Ferrand et après Toulouse, enfin toute la région sud et puis voilà c'est comme ça jusqu'à l'année prochaine parce qu'en fait là on est en mode avant-première jusqu'au 7 janvier, on appelle ça des avant-premières parce que le film n'est pas encore sorti et à partir du 7 janvier quand le film est sorti, c'est des ciné-échanges d'accord mais les salles ne sont pas obligées de programmer un film donc comme il y a très peu de gens qui vont voir le documentaire au cinéma C'est pour ça que c'est important d'être nombreuse, à agir sur le territoire, et c'est ce qui est en train de se passer, c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est important de faire communauté autour, et on en discutait juste avant, justement, dans l'épisode, comment nous, en tout cas, on peut aussi être actrice et porter ce documentaire, si on est professionnel, par exemple, ou d'ailleurs agir, je ne sais pas, au sein d'une collectivité, si on est à côté d'une mairie, travailler aux mairies ou autre, comment on peut agir ?

  • Speaker #0

    En fait, l'idée, c'est que ce documentaire, à partir du 7 janvier, moi, j'invite toute personne, que ce soit un établissement, que ce soit le planning familial, que ce soit n'importe quelle association, qui peuvent en fait se souder ou contacter les cinémas pour pouvoir en fait organiser des projections dans les cinémas. Donc, par exemple, le 12 décembre, il y a un collège qui vient à Hoche l'après-midi. Et donc, l'après-midi, il y a un collège qui vient. Le soir, il y a une diffusion tout public. Et donc, voilà, l'idée, c'est vraiment, en fait, de pourquoi pas en parler aux gens, en fait, avec qui vous travaillez. Ça peut être aussi dans le milieu des droits de la femme, dans le milieu de la santé de la femme. Donc, voilà, n'importe qui peut organiser. Et en fait, en organisant une projection, soit je suis présente, et dans ce cas-là, on coanime la projection, soit je ne suis pas présente. Et en fait, c'est la... celle qui a eu l'élan d'organiser la projection de Faire Venir du Monde, qui animera. Et l'idée, c'est de mettre en lien les gens sur le territoire. C'est-à-dire, en fait, de... Moi, si je viens, par exemple, de mettre en lumière aussi la personne qui travaille sur le territoire dans le domaine soit de la santé sexuelle, soit dans les éducations menstruelles. Enfin, voilà, il y a plein de choses comme ça. Voilà, enfin, l'idée, c'est vraiment de se rassembler et de créer des liens territoriaux sur...

  • Speaker #1

    sur l'éducation monstruelle et puis sur aborder les passages connecter à la fois les différentes professions corporations et aussi les différentes générations comme tu le disais tout à l'heure avec la grand-mère je trouve ça tellement précieux et renouer, c'est vrai que dans le fond j'entends aussi ce message de renouer le dialogue et la communication intergénérationnelle et ça c'est vraiment très fort en tout cas c'est une belle prouesse que tu fais aussi j'ai eu quand même deux papas j'ai à peu près un papa

  • Speaker #0

    Oui. J'ai eu un papa avec ces garçons avant-hier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai trouvé ça génial.

  • Speaker #1

    Super intéressant, Mélanie, d'ailleurs, que tu fasses entrer le masculin là-dedans parce qu'effectivement, est-ce que... C'est pas une question, c'est vrai, que j'avais posée sur la toile avant, mais est-ce que le papa, le père, est une figure qui est présente à un moment donné ou à un autre lors de ces arrivées, en tout cas de cette arrivée de ces premières lunes que t'as pu voir dans d'autres communautés ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors oui, complètement. En fait, alors, on va dire que... dans mon film il y a un père qui est présent qui s'intéresse en fait aux premières règles et ensuite dans les témoignages que j'ai reçus je fais juste une petite digression avant de parler du père de l'homme que j'ai connu qui est très engagé c'est qu'en fait les pères souvent ils me disent en off en caméra hors champ ou même dans les discussions quand ils connaissent mon travail qu'ils ont l'impression que c'est qu'une histoire de femme et qu'au delà même si ils se sentent maladroits parfois ils ont l'impression qu'ils n'arrivent pas forcément à trouver leur place à travers ça donc ils essaient de l'apprendre, ils essaient de poser des questions mais j'ai eu un retour d'un homme qui m'a dit bah oui mais moi j'ai voulu aider à monter la tente rouge je voulais trouver quelque chose à faire, préparer le nid comme préparer le nid pour une naissance et on m'a dit laisse nous c'est une histoire de femme et il l'avait hyper mal pris je me suis dit c'est vrai que c'est intéressant aussi d'écouter ça voilà même si en fait il y a beaucoup de choses qui ont été façonnées par les hommes et pour les hommes moi je suis quand même pour l'équilibre et je pense que c'est important aussi de repenser ça aussi parce qu'on a peut-être une façon un peu de les mettre à l'écart sans le vouloir et voilà après il y en a qui s'y intéressent pas du tout voilà bon bref ça on pourra pas ça c'est autre chose je pense qu'en laissant la place à ceux qui s'y intéressent Ceux qui ne s'y intéressent pas finiront par s'y intéresser. Non,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. À la fois les pères, et puis c'est vrai que, mine de rien, les jeunes hommes aussi, ça fait partie aussi. Exactement. Pas que les pères.

  • Speaker #0

    J'en ai interviewé plusieurs, mais qui ne m'ont jamais donné l'autorisation de le publier. Malheureusement, oui. Voilà. Donc ça, et puis après, en fait, au Québec, Dominique Ranquin, qui est dans le documentaire, qui est un sage et chef héréditaire d'Oxton, lui, en fait, il participe justement à des cercles de puberté, de première lune, et il initie les femmes, en fait, à se guérir et à accepter, en fait, leur cyclicité, et c'est un homme. Donc, c'est génial. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais, totalement, c'est génial, ouais.

  • Speaker #0

    De façon traditionnelle, mais voilà. justement avec tous les apprentissages, les émotions, comprendre ce qu'on doit laisser partir, ce qu'on doit laisser rentrer. Donc, il travaille avec la roue des médecines. Mais c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    C'est super puissant. Effectivement. Alors, de toute façon, je le dis juste rapidement. Donc, toutes les informations que tu as dites là, je les remettrai en lien, enfin inscrits en tout cas en dessous de l'épisode pour qu'on puisse voir un petit peu les différentes dates d'avant-première. Et on a bien retenu, c'est le 7 janvier. C'est ça la sortie du film. Voilà. Et alors, deux dernières questions, Mélanie, peut-être encore avant de terminer et de clôturer cet épisode. Quel est peut-être le message de fin que tu souhaiterais donner, même si tu en as véhiculé plein, et il y en a plein dans ton documentaire, mais peut-être quel est le message fort, là, aujourd'hui, du moment, que tu as envie de faire passer par rapport, justement, à tout ce travail que tu as fait sur ce documentaire ?

  • Speaker #0

    Alors, j'en aurais deux. J'ai pas mal de femmes qui me disent « Ah ben moi, c'est trop tard. » De toute façon, elle a déjà eu ses règles. Et en fait, souvent, quand je parle du film, j'ai certains retours comme ça de femmes qui me disent « Moi, je ne vais pas venir le voir, c'est déjà fait. » Mais en fait, justement, non. Parce qu'en fait, même en venant voir le film ou en abordant le sujet, même si elle a déjà eu ses règles, il n'est pas trop tard de reparler de ça et d'amener cette dimension cyclique aussi parce qu'on en parle très peu. Donc ça, c'est plus dans le livre. J'en parle assez peu dans le documentaire parce que ce n'est pas ça que j'ai choisi de mettre en lumière. mais en tout cas dans le livre j'en parle et cette dimension cyclique en fait il est jamais trop tard pour s'y connecter et je pense que si on n'a pas abordé le sujet un jeune âge justement en fait c'est qu'il y a encore beaucoup d'informations à donner il ne faut pas imaginer qu'il n'y a pas de même s'il y a des jeunes filles qui ont 17-18 ans elles peuvent très bien aller le voir avec leur mère ou sans leur mère mais en fait et après l'autre message que j'aurais à faire passer C'est plus en fait de nombreuses femmes qui me disent mais moi je ne sais pas ce qu'il faut dire, je ne sais pas quoi dire. Et en fait, il y a vraiment ce questionnement permanent dans la société, même en général, de bien dire, de bien faire. Mais moi je pense qu'en fait, faire maladroitement, c'est toujours mieux que de rien faire, que d'être dans un déni. Je pense qu'en fait, même si on dit tu deviens une femme maintenant, ou ci, ou ça... où on célèbre comme on peut, où, voilà, j'ai une amie, elle a été passer la journée, pour les premières règles, elle a fait une journée accrobranche avec sa fille, parce que sa fille voulait faire ça et passer un moment avec sa mère. Mais peu importe, chacun se célèbre comme il veut. Et du coup, voilà. Donc, du coup, ma conclusion, en fait, c'est qu'il n'y a pas de règles pour accueillir. Ah,

  • Speaker #1

    c'est merveilleux. Non, non, c'était top, Mélanie. Non, mais vraiment, c'est tellement précieux, tout ce que tu partages. Et vraiment, ce documentaire est vraiment très précieux. Tu l'as dit ? C'est le premier passage d'une vie de femme. Est-ce que ça voudrait dire que tu serais peut-être aussi lancée et amenée ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. La question, on me la pose tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, franchement, tu es faite pour ça. Alors peut-être que tu n'as pas envie de le dire maintenant, mais c'est vrai que c'est le premier passage. Il y en a d'autres ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis plus partie sur un dernier passage.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Le premier passage. Alors, je ne sais pas si tu fais... allusion aux premières fois mais moi je suis plus partie pour parler du passage de la ménopause plutôt que...

  • Speaker #1

    Ah super intéressant, wow ok, je pense qu'il y en a beaucoup encore Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que c'est pas ce qui m'est venu on va dire que par rapport aux premières règles ce qui me venait derrière parce qu'après bien sûr il y a la naissance il y a la sexualité, mais je pense que les premières fois en fait il y a déjà des choses qui existent là-dessus c'est vrai et il y a un lien de rien ...

  • Speaker #1

    entre ces premières lignes non non c'est pas le d'un ah super tant mieux merveilleux tout ce que je peux te souhaiter c'est vraiment beaucoup beaucoup de succès pour ce documentaire j'espère en tout cas et si jamais il y en a qui ont des questions à la suite de ce visionnage qu'elles n'hésitent pas justement si elles veulent être le relais comme tu l'as dit qu'elles

  • Speaker #0

    te contactent il y a un mail dans le site internet aussi voilà exactement

  • Speaker #1

    vraiment et puis Mélanie merci en tout cas d'avoir pris ce temps parce que je sais combien le temps est intense pour toi en ce moment merci en tout cas pour tout ce que tu permets aussi de nous amener à travers cette réflexion et cette quête qui est très précieuse et dont on a vraiment besoin donc voilà vraiment un immense succès à toi et à bientôt je l'espère pour parler peut-être d'un autre passage merci Mélanie encore pour tout à bientôt

  • Speaker #0

    Merci, Mario.

  • Speaker #1

    Merci, belle-mama, pour ton écoute si précieuse et pour ta présence dans cet espace où on ne cesse de s'émerveiller et de se questionner face à ce livre ouvert qu'est le monde, à la fois dans son extériorité et dans son antériorité. Si tu as aimé ce moment de partage et que tu souhaites ancrer cet épisode qui t'a apporté, porté ou nourri, je te laisse déposer avec le cœur Une note sur ta plateforme d'écoute, souvent ce sont des étoiles. Ou encore commenter l'épisode écouté en description de ce dernier, sur Spotify ou sur YouTube par exemple. Ou encore me laisser un avis Google, pour que ma mail et les récits et savoirs transmis par les femmes qui passent derrière mon micro rayonnent encore et encore. Enfin, si ton esprit de curiosité est toujours en éveil après cet épisode, tu peux aller découvrir ma boutique artisanale en ligne sur Mamel.fr où tu pourras voyager à travers les femmes et mères du monde que je crée et représente en bougies de cire végétale. Tu pourras également t'inscrire à ma newsletter pour ne rien manquer des rituels, des mots pensés et des différentes découvertes venues d'ici et d'ailleurs qui résonnent dans nos cœurs de mamas du monde et que j'ai bien évidemment à cœur de vous partager chaque mois. Voilà belle mama ! Cet épisode est terminé. Je te laisse doucement revenir à ta réalité, à ton quotidien, et surtout, Mama, n'oublie pas, ta maternité, comme ta féminité, est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

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Description

Comment ce passage universel marqué par des gouttes de sang dans notre culotte est-il célébré à travers le monde ? Pourquoi et comment s'approprier ses premières menstruations ? Quel est le rôle et la place des générations ascendantes sur cette transmission naturelle de femmes à femmes, de mères à filles, qui peut revêtir une dimension spirituelle, sexuelle, initiatique, secrète voire cachée.


C'est avec une immense joie que je reçois aujourd'hui, à mon micro, Mélanie MÉLOT, la réalisatrice du film Premières Lunes.


Mélanie revient sur la genèse de son film qui prend racine à travers sa troisième naissance de maman. Un enfantement qui a eu lieu à son domicile, comme son second accouchement, mais qui a été très marquant pour Mélanie puisqu'elle a été victime de violences obstétricales. Mélanie vous confie comment le temps lui a permis de cheminer sur son propre chemin de femme, en rencontrant d'abord sa propre colère suite à ce dernier enfantement puis en renouant avec cette connexion qu'elle a depuis toujours avec la Nature.


L'autre point de départ de ce film est le fait que Mélanie est maman d'une ado et qu'elle souhaitait inévitablement lui "ouvrir une autre voie de la Féminité". Elle revient sur ce message qu'elle souhaite faire passer qui est que nous sommes cycliques et toutes connectées à la Nature, à travers nos marées intérieures qui reviennent chaque mois.


Ouvrir le regard sur ce que nous nommons "les règles" passe inévitablement par un voyage à travers d'autres cultures afin d'enrichir nos pensées, visions, nos schémas et libérer peut-être les traumatismes, les tabous, les non-dits sur ce passage...


Mélanie explore ainsi les vécus de jeunes filles/femmes découvrant ces premières gouttes de sang à travers les traditions de plusieurs pays, dont la France(métropole), l'île de la Réunion, le Rwanda, le Sénégal ou encore le Québec.


Ce film est à découvrir en avant-première un peu partout en France avant sa sortie officielle le 07 janvier 2026.


Soutenez ce film pour que nos filles d'aujourd'hui et de demain puissent vivre ce passage sereinement tout en honorant les femmes d'hier qui méritent de s'apaiser aussi sur "cette porte d’entrée qui conditionne notre rapport au monde et notre vie féminine future".


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS !


Pour retrouver l'Univers MAM'ELLES :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Yeah ! Yeah ! Yeah !

  • Speaker #1

    Aloha belle maman, et bienvenue dans mon univers mamelle. qui est à la fois un podcast, une newsletter et une boutique artisanale dans laquelle je crée mes propres bougies autour de la maternité et de la féminité. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace qui respire l'universalité des cultures, des traditions, des rituels autour de la femme qui devient mère et de la mère qui renaît femme. Chaque intervenante, quel que soit le sujet de l'épisode, viendra faire un pont entre les traditions, les savoirs, les mémoires, les rituels ancestraux et les pratiques actuelles et récits dominants contemporains sur la maternité, la parentalité ou encore la féminité entendue au féminin sacré. Chaque semaine, nous nous retrouverons ici pour cheminer ensemble à travers les récits et les savoirs transmis par des femmes et des mères venues des quatre coins du monde qui sèmeront des graines d'une meilleure connaissance de notre nature profonde. Avant chaque épisode, je t'invite à prendre un temps pour te poser, puis te déposer, afin de voguer légère dans ce lieu de partage doux et profond à la fois, où la parole est libre et où l'ambiance est parfois intime, parfois sacrée. Tu peux même prendre le temps d'observer l'environnement dans lequel tu es, ou la nature qui t'entoure. Cette nature... qui a ce langage discret et puissant, surtout fait de cycles, de passages et de mouvements, comme nous finalement. J'aime résumer nos rendez-vous sous une note artistique, alors je poursuis cette invitation au voyage en te demandant désormais d'imaginer une toile blanche face à laquelle tu es assise, accueillant ton énergie du moment, le passage actuel de ta vie et le cycle de ta présente saison antérieure, prends ce pinceau imaginaire dans ta main de cœur et dans un élan vital, produis ce geste du peintre, celui du mouvement qui sort de toi afin de créer quelque chose là où il n'existait rien auparavant. Ce geste incarne l'essence de Mamel, un geste qui donne du sens à la vie, qui apporte de la beauté et favorise le partage. Cette expression, qui s'apparente à une pratique spirituelle de connexion avec soi-même et de connexion aux autres, est une source infinie d'étonnement et d'émerveillement. C'est cette source que nous allons côtoyer ensemble ici, au fil des épisodes. J'éprouve cet élan et ce plaisir, je l'avoue, de te proposer de te renouveler sans cesse, par un apprentissage dynamique et permanent. À travers ce tableau blanc, comme point de départ de chaque moment passé ensemble ici. Ce, afin de vivre une aventure différente, à chaque fois, avec un voyage dont la destination ne t'est pas connue. Ainsi, une trace est laissée sur cette toile, telle une empreinte, tout en laissant le loisir à cette œuvre de bouger avec la lumière du temps et de changer de ton à chaque regard porté dessus. Voilà, belle-mama ! L'essence de Mamel. J'arrête là ma petite allégorie de Mamel et je te laisse découvrir la nouvelle invitée du jour en te souhaitant un beau voyage au cœur de ta matrice. Bonjour Mélanie.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'avoir vraiment. Ça fait longtemps maintenant que je te suis et que j'ai été happée à la fois par la femme que tu es, tout ce que tu dégages. Mais alors ton univers m'a doublement happée quand j'ai pris connaissance de ce documentaire que tu as réalisé et qui sera l'objet en tout cas de notre échange aujourd'hui. Tellement précieux, comme tu le dis tellement bien dans ce documentaire, c'est une quête que tu mènes à travers le monde sur ce qui nous unit toutes et tu fais un pont entre l'ancestral et l'eau moderne à travers les premières règles. Ce sang, ce premier sang, ces premières gouttes de sang que l'on a dans notre culotte et que l'on a connu toutes en tout cas, quel que soit notre pays, nos origines. Et tu as consacré une partie en tout cas de ta vie, parce que à mon avis c'est sur plusieurs années que tu vas pouvoir nous en dire, sur ce sujet qui est fondamental. Et en tout cas, bravo déjà, Mélanie, pour ça. J'ai hâte de pouvoir le voir parce que je ne l'ai pas encore vu. Mais en tout cas, tu nous partages tellement de passages sur les réseaux sociaux qu'on est happés et on sait déjà la qualité de ce merveilleux documentaire et de tout le travail que tu as fait en amont. Donc voilà, merci déjà, Mélanie, pour ça, pour ta présence aussi aujourd'hui. Et peut-être sans plus tarder, je vais te laisser te présenter brièvement avant d'aller dans le cœur du sujet, que sont les Premières Lunes.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, je suis très émue d'être là aussi. Merci à toi Marion de m'avoir invitée. Je ne sais pas vraiment comment me présenter, mais si je pouvais résumer, je pense que depuis que je suis toute petite, je sens que j'ai une connexion très particulière avec la nature. Et en fait, cette connexion que j'ai particulière avec la nature, pour moi, elle passe aussi par mon corps. Et lorsque j'ai été en puberté, j'ai... J'ai vécu des événements dans ma vie qui ont fait que j'ai tout refermé, tous les canaux, toute cette connexion à mon corps, au sacré, etc. Et en fait, j'ai renoué avec ça, je pense à mes 33 ans, c'est à peu près ça, où vraiment j'ai eu l'impression d'avoir une révélation à la troisième naissance d'un de mes enfants, donc du coup de mon fils, et d'avoir vraiment cette connexion avec le corps, le lien, le sang, parce que c'était une naissance à la maison. J'avais déjà donné naissance à la maison à mon fils précédent, mais là vraiment en fait ça a été... J'ai réalisé à ce moment-là que j'avais complètement mis un couvercle sur tout pour être linéaire, être dans la performance et que je m'étais vraiment formatée à ce que la société attendait de moi mais attend d'une femme, enfin pas de moi mais d'une femme tout court. Et cet aspect cyclique qui n'existe pas du tout dans nos vies alors qu'on est un cycle, la nature est un cycle. On est purement reliés, en fait. Pour moi, les règles, c'est un peu comme nos marées intérieures. Et en fait, ça a été hyper important pour moi quand j'ai vu que ma fille avait 10 ans, de me dire, mais je ne veux pas qu'elle attende d'avoir 33 ans pour s'écouter, pour se choisir, se respecter, pour écouter son cycle, parce que ce n'est pas uniquement, en fait, une manière individualiste, en fait, que d'être à l'écoute de soi. Et donc, ça a été vraiment le point de départ, c'est le fait d'être... d'être mère d'une jeune adolescente, c'est ça qui a été le départ dans cette envie. Ce film est né d'une volonté personnelle.

  • Speaker #1

    Avant le film, tu parles de ta fille, tu as écrit un livre, un ouvrage, justement, sur les premières lunes de ta fille.

  • Speaker #2

    Alors, en fait, j'ai écrit un livre qui s'appelle « Les premières lunes de ma fille » . qui est pour les mères, les doulas, les accompagnantes. Mais en fait, ce film, ce livre, pardon, il est issu de mes recherches que j'ai faites pour le film parce que le livre est sorti en 2023 et j'ai commencé à travailler sur le film Les Recherches en 2017 et à tourner en 2019. Voilà, donc ça fait un bout de temps maintenant. Mais du coup, c'est vrai qu'il y a eu ce livre mais qui est venu vraiment avec tout le travail de recherche que j'ai rassemblé et je tenais un journal de tournage que j'écrivais tous les jours avec les rencontres que je faisais, ce que j'entendais, les témoignages, que ce soit des adolescents, des grands-mères, tous les milieux. Et j'ai aussi rassemblé des recherches ethnographiques et anthropologiques que j'ai faites dans ce livre en même temps que mon expérience personnelle. Pour le partager aux mères.

  • Speaker #1

    C'était important aussi d'en parler. Il y a un ouvrage en plus du documentaire.

  • Speaker #2

    Il y a un ouvrage qui est venu avant alors que ce n'était pas forcément... C'est l'ordre prévu au départ, mais c'est très bien comme ça. Ça m'a permis de structurer ma pensée et aussi de bien avancer dans le... Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Non, mais c'est un outil aussi, effectivement, pour celles qui sont intéressées, qui peut, en tout cas, leur être utile aussi, en plus de visionner, bien évidemment, le documentaire. Alors, tu dis, justement, en tout cas, que c'est la naissance aussi de mère qui t'a réveillée et qui t'a révélé cette reconnexion aussi à tes cycles. L'essence, la genèse, précisément, du documentaire, elle vient d'où ? Comment tu t'es dit, tiens, je vais me lancer dans ce voyage ? Parce que mine de rien, tu en as fait de nombreux pour aller au contact des différentes cultures à travers le monde. D'où vient cette idée ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, cette idée, réellement... Alors, le point de départ, ça a été en fait un accouchement. Du coup, la naissance que j'ai eue à la maison de mon troisième enfant a été très compliquée, malgré qu'elle était physiologique.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et en fait, j'ai vécu des violences obstétriques pendant l'accouchement. donc ça a été une grosse colère et je crois qu'en fait dans ma vie ça a été la première fois où je me suis autorisée à être en colère et où j'ai vraiment laissé cette colère là exister et cette colère là je l'ai vraiment gardée pendant deux ans Et à cause de ce que j'avais vécu, j'avais l'impression qu'on ne pouvait plus me toucher. J'avais l'impression d'avoir vécu un viol. J'ai eu vraiment des choses très, très douloureuses à travers cette naissance. Et suite à cette naissance-là, mes amis m'avaient offert un soin à Rebozo. Je ne connaissais pas du tout à l'époque. On avait entendu parler, ça me faisait rêver, mais je ne savais pas ce que c'était. Et donc, j'ai mis deux ans à m'autoriser à aller le faire parce que je pense que je n'étais pas prête. prendre ce temps-là, même 4 heures sans allaiter, et puis aussi je pense d'aller à l'intérieur de moi et d'aller regarder ce qui se passait, et en fait pendant ce soin Rebozo, j'ai eu vraiment l'impression j'ai fait aussi une hutte de sudation et j'ai eu l'impression en fait de faire ressortir toute la colère et de la voir vraiment de face et lorsqu'en fait j'ai fait, j'ai fini ce soin, je suis rentrée chez moi et j'ai pris un bain et j'avais vraiment besoin de souffler et en parallèle j'avais fait un projet photo sur des femmes, sur en fait l'hypersexualisation des femmes c'est un travail photo, c'est un livre photo que j'ai fait qui s'appelait Projet Féminité et quand j'avais fait ce projet en parallèle du coup de ce que j'étais en train de vivre, je me disais mais les femmes me partageaient tellement de choses quand j'allais les prendre en photo que je trouvais ça hyper riche, je prenais des notes et je me disais mais non mais vraiment j'aurais aimé les filmer, récolter tous ces témoignages Merci. tout ce qu'elles vivent, toutes ces dictates qu'elles portent dans un sac et qui les empêchent d'être elles-mêmes. Et je trouvais ça lourd. Et en fait, je pense que l'association des deux événements... J'étais dans la baignoire, je me rappelle très bien et je me suis dit, je ne sais pas d'où vient cette information, c'est vraiment descendu comme ça en me disant, non mais, en fait, je veux être réalisatrice. Et j'avais la petite voix négative qui me disait, non mais réalisatrice, mais tu dois tout réapprendre. Tu repars à zéro, tu dois te former. Tu dois te former au scénario, te former à la vidéo. Bon, tu as la photo déjà, c'est bien. L'ethnographie, tu es passionnée. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Et donc, j'avais mes petits destructeurs intérieurs qui me disaient, tu n'y arriveras jamais. Mais en fait, j'avais une espèce de foi de me dire, mais c'est ça. En fait, je veux vraiment faire des documentaires sur les femmes. Et par quoi je veux commencer ? Par quoi commence la vie de femme ? Mais c'est par les premières règles. Il y avait une espèce d'évidence. tombée comme ça, et puis ma fille qui grandissait, c'était vraiment... Et donc j'étais là, mais j'avais envie de lui ouvrir une autre voie sur le féminin. J'avais envie qu'elle ne vive pas la sexualité comme quelque chose de tabou, j'avais envie qu'elle ne vive pas son corps comme étant un support de normes auxquelles elle doit se conformer, etc. Et en fait, elle était encore... juste dans ces prémices en fait de la puberté et j'avais l'impression que c'était je me suis dit mais ça commence par là en fait,

  • Speaker #1

    c'est là le départ c'est le départ et comment justement toi ça a commencé pour toi, quelle est ta vision si tu l'as encore parce que c'est vrai que souvent en tout cas aussi on ne s'en souvient pas forcément comment toi tu les as accueillis justement tes premières règles ?

  • Speaker #2

    Alors moi mes premières règles je ne m'en souviens pas, je sais que c'était à peu près quand j'avais 13 ans point Et je pense qu'en fait, j'ai vraiment mis quelque chose en déni parce que dans ce que j'ai vécu dans mon histoire personnelle, au moment où j'ai eu mes premières règles, et c'est le cas dans beaucoup de cultures d'ailleurs, j'ai vécu en fait le regard d'hommes malsains. je me sentais regarder comme un morceau de viande parce que déjà j'étais déjà très grande je faisais 1m72 j'avais déjà de la poitrine j'étais très formée, grande et élancée et donc j'avais vraiment l'impression que en tout cas quand j'ai commencé à avoir ma puberté et que j'ai eu mes premières règles j'ai eu l'impression que soit j'avais ouvert les yeux soit en fait tous les regards sur moi avaient changé et c'était vraiment innocent c'est à dire que c'était à cette époque là j'étais pas du tout dans un jeu de séduction de tester, de voir ce que ça pouvait faire d'avoir un corps de femme voilà parce qu'il y a aussi ça mais là non c'était vraiment très innocent et je pense qu'en fait c'est ça qui a fait que j'ai eu l'impression de tout refermer Merci. pour pas avoir ce que j'étais en train de traverser, d'évoluer. Mon corps me dégoûtait, que ce soit les menstruations, les poils. Quand j'avais mes règles, je me rappelle que j'avais des espèces de gros paquets et que j'enroulais, je mettais une serviette du PQ autour et rond un PQ, je faisais un paquet cadeau pour le mettre au fond de la poubelle parce qu'il ne fallait pas que ça se voit. J'étais attentive à tout et je me rappelle que j'avais l'impression qu'au lycée... Tout le monde le savait. Je me rappelle, un élément qui me revient, c'est quand j'ai eu mes premières règles, je me souviens qu'on a eu badminton ou volley. Je ne me souviens plus trop ce que c'était comme sport. Et en fait, je venais d'avoir mes règles peut-être deux jours avant. Et je ne voulais juste pas aller en sport. J'avais l'impression que je marchais comme un canard, que tout le monde voyait que ma démarche avait changé parce que je marchais avec une serre-aise épaisse encore à l'époque, même si ça s'était en train de changer. Et parce qu'on n'avait pas le droit de s'arrêter, en fait. Enfin, il n'y avait pas cette autorisation-là. Donc voilà comment ça s'est passé pour moi.

  • Speaker #1

    C'est important justement de savoir aussi pour toi comment ça s'est passé effectivement. Et alors justement, Première Lune, tu l'as dit, tu l'as évoqué justement avec ce lien cyclique. Ce choix de mots, en tout cas, n'est pas anodin. On entend plus communément parler de premières règles. Tu parles de première lune, et c'est vrai que le sens des mots, pour moi, c'est important. Et qu'est-ce que tu pourrais nous dire, justement, sur l'importance, et il y en a beaucoup, en tout cas en ce moment, qui reviennent à ce mot-là aussi, des lunes. Quelle est l'importance pour toi de l'avoir appelée première lune ? Et peut-être nous dire aussi comment, peut-être qu'on appelle ces premières menstruations. à travers les différentes cultures et pays que tu as pu côtoyer ?

  • Speaker #2

    Alors, dans les pays anglophones, souvent, ils utilisent le mot « first period » , mais après, ce n'est pas du tout. Moi, Première Lune, c'est vraiment le rappel, en fait, de quelque chose de mensuel qui revient. Et vraiment, c'est symbolique pour moi des marées intérieures. Après, je me suis aussi inspirée du livre de Miranda Gray qui s'appelle Lune Rouge, qui est vraiment pour les femmes. Et voilà, je l'avais lu il y a une paire d'années. Et c'est vrai qu'en fait, pour moi, symboliquement, c'était très, très fort. Et après, j'ai fait un petit peu de recherche et c'est vrai que j'ai appris que, par exemple, au Québec et au Canada, ils utilisent le mot lune. Parce que, alors peut-être pas au Canada, mais en tout cas au Québec, dans les communautés autochtones où je suis allée, ils utilisent vraiment ce mot-là. Parce qu'en fait, c'est vraiment une façon de relier la femme à la grand-mère lune, justement, et de voir en fait cette connexion invisible, mais qui est cyclique, qui fait qu'en fait, ce phénomène mensuel, il est souvent quand même calé plus ou moins sur la telle lune ou plus ou moins sur la nouvelle lune. Alors, ça dépend des femmes, mais ce sont... Alors voilà, c'est soit des croyances populaires qui n'ont pas été prouvées. Je regarde aussi s'il y avait des vraies recherches scientifiques sur le sujet. ça se contredit ils expliquent bien qu'on est beaucoup moins à l'extérieur on est beaucoup moins connecté et la seule étude sérieuse que j'avais trouvé par rapport à ça c'était le fait que les femmes c'était des femmes chinoises qui travaillaient en fait en usine et elles n'étaient pas du tout calées sur le cycle lunaire et il y avait une comparaison justement avec les femmes qui étaient paysannes beaucoup plus à l'extérieur et qui vivent dans les campagnes qui sont elles beaucoup plus alignées avec des cycles lunaires. Une nouvelle lune. Donc voilà, ça serait très intéressant. Mais après, ça reste, on va dire qu'officiellement, ça reste une croyance populaire que les femmes ont leur cycle calé plus sur l'une ou l'autre, ou on leur règle en même temps. J'ai trouvé aucune étude scientifique là-dessus. Mais pour moi, c'était important aussi parce que ça représente, alors au-delà aussi du terme qui est employé du coup chez les Algonquins et d'autres communautés autochtones. où je me suis rendue c'est aussi la notion de mouvement intérieur qui est importante et qui représente quand on voit l'impact de la lune sur l'océan et nous, notre corps qui est composé d'eau quand même à 90% je me dis quand même il y a quand même pour moi cette symbolique qui est importante donc voilà et puis moi je sens clairement l'impact des effets de la lune sur moi au cours d'un mois quand on y porte attention effectivement tout s'éclaire sur ce lien là effectivement alors justement tu parlais de voyage,

  • Speaker #1

    tu parlais justement des différentes populations autochtones avec lesquelles tu as pu en tout cas explorer aussi divers rituels j'imagine et rites et de célébrations aussi de ces premières lunes est-ce que tu peux nous dire peut-être un petit peu Quel pays tu as traversé au cours de ce documentaire ? Et peut-être nous partager une célébration ou un rite qui t'a peut-être marqué et qu'on découvre aussi dans ce documentaire.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai traversé plusieurs pays, mais je n'ai pas pu filmer partout. Dans le documentaire, en fait, il y a l'île de la Réunion, le Rwanda, la France, le Québec et le Sénégal.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais je suis aussi allée en Namibie et au Maroc. En Namibie, j'y suis allée deux fois. dans une communauté IMBA, mais ça a été très compliqué d'avoir les autorisations du gouvernement. Voilà, j'ai pas pu... J'ai pas pu filmer un rituel de passage malheureusement, ça a été une grosse frustration parce que j'y suis allée deux fois. Et au Maroc, j'ai eu très envie d'aborder le sujet avec les femmes, mais les femmes ne pouvaient pas me parler, c'était très compliqué. Donc je me suis vraiment focalisée sur ce qui était fluide pour moi, parce que j'ai tendance des fois, si on me ferme la porte, à rentrer par la fenêtre. Mais là je me suis dit, bon, là deux fois quand même, la ténibie, je vais lâcher. Et donc, moi, ce qui m'a marquée, bon, forcément, ceux que j'ai mis, c'est ceux qui m'ont marquée, mais c'est particulièrement, du coup, l'Oranda et le Québec, qui sont deux rituels qui n'ont absolument rien à voir, c'est-à-dire qu'Oranda, le rituel de passage, c'est un rituel qui est lié à une initiation sexuelle, et au Québec, en fait, on est dans une initiation spirituelle, donc on n'est pas du tout dans la même veine. Alors, sans dire que l'un et l'autre ne sont pas reliés, mais en tout cas, c'est... C'est les... Comment dire ? On va dire que ce qui est mis en avant est complètement différent à travers ces deux pays. Et donc, au Québec, enfin, dans la communauté algonquine où je suis allée, donc la jeune fille qui a fait son rituel de passage, donc c'était la danse de la lune. Donc, en fait, elle danse pendant quatre jours sans s'arrêter, à part... Enfin, elle dort, je crois, le matin. Elle danse surtout la nuit. Et elle danse avec d'autres jeunes filles. Et l'idée, en fait, c'est de vraiment célébrer son entrée et de voir aussi sa capacité à perdurer à travers une danse. Ça permet de dessiner son caractère. Ils sont souvent baptisés après une hutte de sudation. Ils ont un nom qui vient, etc. Donc voilà. Après, pareil, pour ce rituel-là, je n'ai pas pu tout filmer. Donc on a monté le film comme on a pu par rapport aux autorisations que j'ai eues. parce que je me suis souvent fait mettre dehors pour ces... moment très intime et très précieux. Et après, par contre, au Rwanda, j'ai pu filmer. Et au Rwanda, du coup, c'est une initiation qui est... Pardon, excusez-moi. C'est une initiation, en fait, où les jeunes filles doivent apprendre à étirer leurs petites lèvres pour qu'elles soient assez grandes, pour recouvrir l'entrée du vagin comme des rideaux.

  • Speaker #3

    Wow, ok.

  • Speaker #2

    Donc, en fait, c'est une tante qui apprend ou une mère qui apprend. prend et en fait c'est un peu comme traire une vache, et elles le font aussi entre elles quand elles sont jeunes filles et en fait cette initiation là donc actuellement elle est très controversée parce qu'en fait il y a vraiment un paradoxe entre les nouveaux médecins contemporains qui sont en ville et qui en fait trouvent qu'il y a plein de problématiques à se traverser de pratiques qui est dangereuse et de l'autre côté en campagne où c'est vraiment en fait un rituel qui est indispensable qui est vraiment à l'opposé de l'excision qui peut encore exister dans certains pays d'Afrique, notamment comme au Kenya, malgré qu'elle soit interdite depuis 92. Là, on est dans une initiation qui est fondée sur une légende comme quoi, en fait, le lac Kivu, qui est au Rwanda, serait issu d'un orgasme féminin et que l'extinction des lèvres, en fait, permettrait de maximiser le plaisir de la femme. Donc, c'est vraiment... Donc là... on va dire que toutes leurs croyances au Rwanda c'est assez rigolo parce que justement ils sont hyper ils parlent de ça tout le temps parce qu'ils ont du coup le Gukuna à la puberté, donc ça c'est au moment des premières règles mais pas forcément vraiment juste après les premières règles, ça peut être juste avant c'est parce qu'en fait c'est la période de la puberté où les jeunes filles commencent à avoir des seins et où les tissus sont assez souples et donc c'est le moment où il peut y avoir une extension des lèvres et après il y a une autre pratique qui s'appelle Luc. cuniaza et en fait bon ça là on rentre dans quelque chose d'autre mais ça c'est vraiment à l'âge adulte je suis pas sûre que vous ferez des recherches mais voilà on est dans une initiation sexuelle et mais aussi hygiénique parce qu'en fait les jeunes filles elles font ça aussi il y a aussi une sexologue qui m'a expliqué qu'elle faisait ça aussi parce que quand elle s'assoit par terre, ça vient couvrir l'entrée du vagin Et ça évite qu'il y ait des microbes qui rentrent.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #2

    voilà, ça, c'est vraiment leur... Voilà, après, c'est leur pratique. Alors,

  • Speaker #1

    pour le coup, tu n'étais pas confrontée, d'après ce que j'entends, ce que tu dis, il n'y avait pas forcément de tabou ? Est-ce que la parole, en tout cas, est assez libre entre femmes sur ce sujet-là ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui, complètement. Non, non, ça, il n'y avait aucun tabou. Contrairement,

  • Speaker #1

    peut-être, à d'autres pays, par exemple, comme en France, est-ce que tu as vu, en tout cas, une frontière ? assez nettes ou en tout cas aujourd'hui les jeunes filles ?

  • Speaker #2

    Plus sur la sexualité.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #2

    Sur la sexualité, c'est évident parce qu'au Rwanda déjà, on parle vraiment de ça. tout le temps vraiment beaucoup enfin voilà en tout cas les gens après moi j'ai rencontré des gens spécifiques dans le milieu mais après même en allant en soirée quand le tournage était terminé ou en rencontrant une DJ qui me parlait voilà donc c'est libre après moi ce que je vois en France c'est qu'il y a vraiment une ouverture et j'ai même des grands-mères qui viennent voir le film qui sont hyper bouleversées touchées et qui voient à quel point en fait les Premières Règles c'est une façon aussi de se mettre en lien avec leurs filles filles et leurs petites filles. Mais par contre, là où j'ai vu que on va dire que les discussions là où elles sont le plus difficiles entre femmes, de ce que j'ai vu, c'était au Sénégal. C'est-à-dire que même les mères, les jeunes filles croient qu'elles sont blessées quand elles ont leurs premières règles et qu'elles vont mourir pour la plupart. Elles pensent qu'il y a un vrai souci qui leur arrive, qu'elles ont un accident, qu'elles ont extrêmement peur. Voilà, donc ça c'est vraiment lié à l'absence d'informations, c'est que... personne ne parle des règles donc même voilà après c'est toujours pareil ça dépend si les jeunes filles vivent en ville en campagne mais pour la plupart des personnes que j'ai rencontré le sujet est pas abordé même de mère à fille donc elles ne savent pas elles ne savent pas ce qui leur arrive c'est ça qui est effrayant en France on va dire que c'est bâclé quoi c'est vraiment La plupart du temps, dans ce que j'ai entendu, c'est « bon, c'est bien, ma chérie, t'es une femme maintenant, et voilà, je te donne un paquet de serviettes, et voilà » . Mais c'est ça, c'est assez, on va dire, c'est vite fait, bien fait.

  • Speaker #1

    On ne va pas en profondeur, en fait, on reste vraiment sur la surface simple, c'est ça.

  • Speaker #2

    On est dans le pratico-pratique, en fait, on est dans le logistique. On n'est pas dans « tiens, là, c'est le moment de t'approprier ton nouveau corps de jeune fille, qu'est-ce qu'il est en train de changer en toi » . Est-ce que ça ne serait pas le moment justement de faire une pause et de comprendre ce qui se passe ? Parce que s'approprier ses premières règles, c'est quand même compliqué. À part mettre une serviette, il n'y a pas que ça en fait. Donc voilà, il faut un temps pour accepter ça, pour le digérer. C'est un passage pour la fille, mais c'est aussi un passage pour la mère.

  • Speaker #1

    Quel est le message vraiment de fond à travers ce documentaire que tu souhaites faire passer ?

  • Speaker #2

    Le message que je souhaite faire passer ? C'est la puissance du lien mère-fille à travers cette étape des premières règles. C'est-à-dire qu'en fait, ce que j'essaye de mettre en avant, qui n'est pas dans le dossier ou qui n'est pas forcément ressenti tout de suite dans la bande-annonce, c'est la connexion entre une mère et sa fille. Et à quel point, en fait, quand on... Alors, moi je vais parler en mon nom plutôt. et quand moi j'ai accepté ce passage de la puberté de ma fille et de la voir belle et grandir je m'accepte en fait d'être en train de vieillir et de passer le relais c'est à dire que pour moi le message là où il est important c'est qu'en fait c'est aussi un passage pour la mère et c'est aussi les mères que j'ai envie de coucouner à travers ce documentaire et de dire en fait votre fille elle est en train exactement comme les contes Disney où on est dans la belle au bois dormant et la vilaine sorcière ou la même. Blanche-Neige qui vient qui veut récupérer en fait la fraîcheur de la jeunesse, donc ça symboliquement on est vraiment dans un rejet un refus de la fin de notre cycle, de la fin de nos lunes et en fait l'idée pour moi c'est vraiment de relier les mères et les filles à travers ce documentaire, de montrer à quel point c'est important la transmission et que non, le rapport il change pas forcément On n'est pas en train de quitter l'enfance tout de suite, on ne va pas avoir des conversations sérieuses du jour au lendemain parce que ça y est, j'ai mes premières règles. Ce ne sont pas les soucis qui commencent forcément du jour au lendemain non plus, parce que la plupart du temps, c'est ça, c'est comme une jeune fille.

  • Speaker #0

    ça y est, elle peut avoir des enfants. Et en fait, même si aujourd'hui, en France, il y a tous les moyens de contraception qui sont utilisés déjà très tôt par beaucoup de jeunes filles, c'est qu'il y a quand même ça dans l'inconscient collectif, c'est ça y est, en fait, ma fille, elle est en danger. Il y a une forme de danger. Et donc, en fait, inconsciemment, on rejette cette période. Et parce que c'est un danger de grossesse trop tôt, une sexualité trop tôt. ça y est elle va être attirée par les garçons elle va plus s'occuper de ses études ou de ci de ça ou de notre lien et l'autre rejet c'est aussi en fait ah non enfin moi je rejette cette partie de mon adolescente parce que en fait ça me renvoie à moi en train de vieillir et je suis pas prête j'ai pas envie de tourner la page ça y est je suis en train de perdre ça j'ai pas envie de le perdre voilà

  • Speaker #1

    C'est intéressant en plus ce que tu dis parce qu'effectivement je pense que le fait d'avoir voyagé et exploré d'autres cultures permet aussi nous, en tout cas je parle d'un point de vue français, de voir un petit peu la vision que l'on a et que l'on porte sur ces premières groupes de sang et c'est en ça aussi la richesse d'aller voir ce qui se passe au-delà de nos frontières. Exactement. Comment tu as en tout cas été accueillie avec ce documentaire ? Alors là je parle vraiment à l'intérieur de nos frontières en France, au niveau des différentes corporations. que ça soit professionnel de santé ou thérapeute, comment il a été accueilli jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'instant, il y a eu trois avant-premières. Et franchement, ça a été très bien accueilli. J'ai eu l'impression d'avoir le résultat de ce que j'ai voulu transmettre à travers le film, c'est de réunir. C'est-à-dire, c'est de réunir une doula avec le planning familial, avec une grand-mère âgée, avec une petite fille de 9 ans. avec une jeune fille qui vient d'un milieu populaire comme une jeune fille dont la mère fait des cercles de femmes par exemple. Et donc pour moi, c'était ça qui était important. Et c'est pour ça que j'ai choisi de ne pas mettre de sang visuellement. Ce n'est pas du tout l'idée. C'est un documentaire qui est hyper poétique. Et c'est vraiment ça que j'essaye. C'est ethno-poétique. En fait, c'est ça l'idée. Et l'idée, c'est vraiment de rassembler. et non pas de diviser, et vraiment justement, qu'il y ait vraiment cette notion d'universalité, qu'on se relie pour ça, et toutes pour un même message, après forcément il y a des, alors voilà, je sais qu'il y a certaines féministes, qui auraient aimé, qu'il y ait du sang dans le film, parce que pour briser les tabous, il faut qu'on voit, j'entends, je comprends, mais en tout cas, moi ce n'est pas le fil artistique que j'ai choisi, et après il y a eu aussi d'autres, d'autres avis sur le fait qu'il y a beaucoup de jeunes filles dans le film qui disent je deviens une femme maintenant et aujourd'hui c'est vrai que devenir une femme ça passe pas que par avoir ses règles parce qu'il y a toutes les questions de genre etc mais après moi je suis là pour récolter des témoignages, des rassemblées et ça met aussi en lumière en fait que cette phrase est encore très présente donc je n'allais pas l'enlever parce que l'idée c'était vraiment de partager ce que j'ai vécu avec les gens que j'ai croisés et la réalité du terrain aussi

  • Speaker #1

    juste une petite question comme ça qui me passe Mélanie justement, ta fille aujourd'hui elle est grande j'imagine, est-ce qu'elle a vu le documentaire et quel est son regard ?

  • Speaker #0

    alors non, elle n'a pas vu le documentaire justement elle l'est à trois reprises dans le documentaire et surtout à la fin et en fait elle ne l'a pas encore vue, elle est très frustrée voilà, donc tout le monde me parle d'elle et en fait elle n'a pas encore vu le documentaire

  • Speaker #1

    j'imagine que ça sera aussi quelque chose quand elle le verra à son tour elle va le voir le 2 décembre normalement pas tout de suite encore alors justement tu disais que c'était la

  • Speaker #0

    3ème présentation du documentaire où est-ce que ça en est aujourd'hui est-ce que tu peux nous faire un petit point justement là-dessus ça va je commence à connaître mon planning alors vendredi il y a une avant-première au CGR de New York Oui. donc je sais qu'il y a des associations qui seront sur place et après j'ai une petite pause parce que je pars au Kenya en pleine sortie de documentaire et je recommence en fait les avant-premières en Vendée à partir du 19 novembre donc là il y a une semaine en Vendée jusqu'en Bretagne donc toute cette région là, en tout cas on peut voir toutes les projections sur le site internet de première lune et après il y a une tournée donc il y a cette tournée là après je vais sur la côte d'Azur pas que sur la côte d'Azur je vais aussi à Salon de Provence après il sera diffusé pendant un festival à Alès un festival de films féminins du coup j'essaye géographiquement de me déplacer sur cette période et puis il va jusqu'à Antibes après il remonte dans les Vosges après il redescend à Clermont-Ferrand et après Toulouse, enfin toute la région sud et puis voilà c'est comme ça jusqu'à l'année prochaine parce qu'en fait là on est en mode avant-première jusqu'au 7 janvier, on appelle ça des avant-premières parce que le film n'est pas encore sorti et à partir du 7 janvier quand le film est sorti, c'est des ciné-échanges d'accord mais les salles ne sont pas obligées de programmer un film donc comme il y a très peu de gens qui vont voir le documentaire au cinéma C'est pour ça que c'est important d'être nombreuse, à agir sur le territoire, et c'est ce qui est en train de se passer, c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est important de faire communauté autour, et on en discutait juste avant, justement, dans l'épisode, comment nous, en tout cas, on peut aussi être actrice et porter ce documentaire, si on est professionnel, par exemple, ou d'ailleurs agir, je ne sais pas, au sein d'une collectivité, si on est à côté d'une mairie, travailler aux mairies ou autre, comment on peut agir ?

  • Speaker #0

    En fait, l'idée, c'est que ce documentaire, à partir du 7 janvier, moi, j'invite toute personne, que ce soit un établissement, que ce soit le planning familial, que ce soit n'importe quelle association, qui peuvent en fait se souder ou contacter les cinémas pour pouvoir en fait organiser des projections dans les cinémas. Donc, par exemple, le 12 décembre, il y a un collège qui vient à Hoche l'après-midi. Et donc, l'après-midi, il y a un collège qui vient. Le soir, il y a une diffusion tout public. Et donc, voilà, l'idée, c'est vraiment, en fait, de pourquoi pas en parler aux gens, en fait, avec qui vous travaillez. Ça peut être aussi dans le milieu des droits de la femme, dans le milieu de la santé de la femme. Donc, voilà, n'importe qui peut organiser. Et en fait, en organisant une projection, soit je suis présente, et dans ce cas-là, on coanime la projection, soit je ne suis pas présente. Et en fait, c'est la... celle qui a eu l'élan d'organiser la projection de Faire Venir du Monde, qui animera. Et l'idée, c'est de mettre en lien les gens sur le territoire. C'est-à-dire, en fait, de... Moi, si je viens, par exemple, de mettre en lumière aussi la personne qui travaille sur le territoire dans le domaine soit de la santé sexuelle, soit dans les éducations menstruelles. Enfin, voilà, il y a plein de choses comme ça. Voilà, enfin, l'idée, c'est vraiment de se rassembler et de créer des liens territoriaux sur...

  • Speaker #1

    sur l'éducation monstruelle et puis sur aborder les passages connecter à la fois les différentes professions corporations et aussi les différentes générations comme tu le disais tout à l'heure avec la grand-mère je trouve ça tellement précieux et renouer, c'est vrai que dans le fond j'entends aussi ce message de renouer le dialogue et la communication intergénérationnelle et ça c'est vraiment très fort en tout cas c'est une belle prouesse que tu fais aussi j'ai eu quand même deux papas j'ai à peu près un papa

  • Speaker #0

    Oui. J'ai eu un papa avec ces garçons avant-hier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai trouvé ça génial.

  • Speaker #1

    Super intéressant, Mélanie, d'ailleurs, que tu fasses entrer le masculin là-dedans parce qu'effectivement, est-ce que... C'est pas une question, c'est vrai, que j'avais posée sur la toile avant, mais est-ce que le papa, le père, est une figure qui est présente à un moment donné ou à un autre lors de ces arrivées, en tout cas de cette arrivée de ces premières lunes que t'as pu voir dans d'autres communautés ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors oui, complètement. En fait, alors, on va dire que... dans mon film il y a un père qui est présent qui s'intéresse en fait aux premières règles et ensuite dans les témoignages que j'ai reçus je fais juste une petite digression avant de parler du père de l'homme que j'ai connu qui est très engagé c'est qu'en fait les pères souvent ils me disent en off en caméra hors champ ou même dans les discussions quand ils connaissent mon travail qu'ils ont l'impression que c'est qu'une histoire de femme et qu'au delà même si ils se sentent maladroits parfois ils ont l'impression qu'ils n'arrivent pas forcément à trouver leur place à travers ça donc ils essaient de l'apprendre, ils essaient de poser des questions mais j'ai eu un retour d'un homme qui m'a dit bah oui mais moi j'ai voulu aider à monter la tente rouge je voulais trouver quelque chose à faire, préparer le nid comme préparer le nid pour une naissance et on m'a dit laisse nous c'est une histoire de femme et il l'avait hyper mal pris je me suis dit c'est vrai que c'est intéressant aussi d'écouter ça voilà même si en fait il y a beaucoup de choses qui ont été façonnées par les hommes et pour les hommes moi je suis quand même pour l'équilibre et je pense que c'est important aussi de repenser ça aussi parce qu'on a peut-être une façon un peu de les mettre à l'écart sans le vouloir et voilà après il y en a qui s'y intéressent pas du tout voilà bon bref ça on pourra pas ça c'est autre chose je pense qu'en laissant la place à ceux qui s'y intéressent Ceux qui ne s'y intéressent pas finiront par s'y intéresser. Non,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. À la fois les pères, et puis c'est vrai que, mine de rien, les jeunes hommes aussi, ça fait partie aussi. Exactement. Pas que les pères.

  • Speaker #0

    J'en ai interviewé plusieurs, mais qui ne m'ont jamais donné l'autorisation de le publier. Malheureusement, oui. Voilà. Donc ça, et puis après, en fait, au Québec, Dominique Ranquin, qui est dans le documentaire, qui est un sage et chef héréditaire d'Oxton, lui, en fait, il participe justement à des cercles de puberté, de première lune, et il initie les femmes, en fait, à se guérir et à accepter, en fait, leur cyclicité, et c'est un homme. Donc, c'est génial. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais, totalement, c'est génial, ouais.

  • Speaker #0

    De façon traditionnelle, mais voilà. justement avec tous les apprentissages, les émotions, comprendre ce qu'on doit laisser partir, ce qu'on doit laisser rentrer. Donc, il travaille avec la roue des médecines. Mais c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    C'est super puissant. Effectivement. Alors, de toute façon, je le dis juste rapidement. Donc, toutes les informations que tu as dites là, je les remettrai en lien, enfin inscrits en tout cas en dessous de l'épisode pour qu'on puisse voir un petit peu les différentes dates d'avant-première. Et on a bien retenu, c'est le 7 janvier. C'est ça la sortie du film. Voilà. Et alors, deux dernières questions, Mélanie, peut-être encore avant de terminer et de clôturer cet épisode. Quel est peut-être le message de fin que tu souhaiterais donner, même si tu en as véhiculé plein, et il y en a plein dans ton documentaire, mais peut-être quel est le message fort, là, aujourd'hui, du moment, que tu as envie de faire passer par rapport, justement, à tout ce travail que tu as fait sur ce documentaire ?

  • Speaker #0

    Alors, j'en aurais deux. J'ai pas mal de femmes qui me disent « Ah ben moi, c'est trop tard. » De toute façon, elle a déjà eu ses règles. Et en fait, souvent, quand je parle du film, j'ai certains retours comme ça de femmes qui me disent « Moi, je ne vais pas venir le voir, c'est déjà fait. » Mais en fait, justement, non. Parce qu'en fait, même en venant voir le film ou en abordant le sujet, même si elle a déjà eu ses règles, il n'est pas trop tard de reparler de ça et d'amener cette dimension cyclique aussi parce qu'on en parle très peu. Donc ça, c'est plus dans le livre. J'en parle assez peu dans le documentaire parce que ce n'est pas ça que j'ai choisi de mettre en lumière. mais en tout cas dans le livre j'en parle et cette dimension cyclique en fait il est jamais trop tard pour s'y connecter et je pense que si on n'a pas abordé le sujet un jeune âge justement en fait c'est qu'il y a encore beaucoup d'informations à donner il ne faut pas imaginer qu'il n'y a pas de même s'il y a des jeunes filles qui ont 17-18 ans elles peuvent très bien aller le voir avec leur mère ou sans leur mère mais en fait et après l'autre message que j'aurais à faire passer C'est plus en fait de nombreuses femmes qui me disent mais moi je ne sais pas ce qu'il faut dire, je ne sais pas quoi dire. Et en fait, il y a vraiment ce questionnement permanent dans la société, même en général, de bien dire, de bien faire. Mais moi je pense qu'en fait, faire maladroitement, c'est toujours mieux que de rien faire, que d'être dans un déni. Je pense qu'en fait, même si on dit tu deviens une femme maintenant, ou ci, ou ça... où on célèbre comme on peut, où, voilà, j'ai une amie, elle a été passer la journée, pour les premières règles, elle a fait une journée accrobranche avec sa fille, parce que sa fille voulait faire ça et passer un moment avec sa mère. Mais peu importe, chacun se célèbre comme il veut. Et du coup, voilà. Donc, du coup, ma conclusion, en fait, c'est qu'il n'y a pas de règles pour accueillir. Ah,

  • Speaker #1

    c'est merveilleux. Non, non, c'était top, Mélanie. Non, mais vraiment, c'est tellement précieux, tout ce que tu partages. Et vraiment, ce documentaire est vraiment très précieux. Tu l'as dit ? C'est le premier passage d'une vie de femme. Est-ce que ça voudrait dire que tu serais peut-être aussi lancée et amenée ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. La question, on me la pose tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, franchement, tu es faite pour ça. Alors peut-être que tu n'as pas envie de le dire maintenant, mais c'est vrai que c'est le premier passage. Il y en a d'autres ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis plus partie sur un dernier passage.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Le premier passage. Alors, je ne sais pas si tu fais... allusion aux premières fois mais moi je suis plus partie pour parler du passage de la ménopause plutôt que...

  • Speaker #1

    Ah super intéressant, wow ok, je pense qu'il y en a beaucoup encore Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que c'est pas ce qui m'est venu on va dire que par rapport aux premières règles ce qui me venait derrière parce qu'après bien sûr il y a la naissance il y a la sexualité, mais je pense que les premières fois en fait il y a déjà des choses qui existent là-dessus c'est vrai et il y a un lien de rien ...

  • Speaker #1

    entre ces premières lignes non non c'est pas le d'un ah super tant mieux merveilleux tout ce que je peux te souhaiter c'est vraiment beaucoup beaucoup de succès pour ce documentaire j'espère en tout cas et si jamais il y en a qui ont des questions à la suite de ce visionnage qu'elles n'hésitent pas justement si elles veulent être le relais comme tu l'as dit qu'elles

  • Speaker #0

    te contactent il y a un mail dans le site internet aussi voilà exactement

  • Speaker #1

    vraiment et puis Mélanie merci en tout cas d'avoir pris ce temps parce que je sais combien le temps est intense pour toi en ce moment merci en tout cas pour tout ce que tu permets aussi de nous amener à travers cette réflexion et cette quête qui est très précieuse et dont on a vraiment besoin donc voilà vraiment un immense succès à toi et à bientôt je l'espère pour parler peut-être d'un autre passage merci Mélanie encore pour tout à bientôt

  • Speaker #0

    Merci, Mario.

  • Speaker #1

    Merci, belle-mama, pour ton écoute si précieuse et pour ta présence dans cet espace où on ne cesse de s'émerveiller et de se questionner face à ce livre ouvert qu'est le monde, à la fois dans son extériorité et dans son antériorité. Si tu as aimé ce moment de partage et que tu souhaites ancrer cet épisode qui t'a apporté, porté ou nourri, je te laisse déposer avec le cœur Une note sur ta plateforme d'écoute, souvent ce sont des étoiles. Ou encore commenter l'épisode écouté en description de ce dernier, sur Spotify ou sur YouTube par exemple. Ou encore me laisser un avis Google, pour que ma mail et les récits et savoirs transmis par les femmes qui passent derrière mon micro rayonnent encore et encore. Enfin, si ton esprit de curiosité est toujours en éveil après cet épisode, tu peux aller découvrir ma boutique artisanale en ligne sur Mamel.fr où tu pourras voyager à travers les femmes et mères du monde que je crée et représente en bougies de cire végétale. Tu pourras également t'inscrire à ma newsletter pour ne rien manquer des rituels, des mots pensés et des différentes découvertes venues d'ici et d'ailleurs qui résonnent dans nos cœurs de mamas du monde et que j'ai bien évidemment à cœur de vous partager chaque mois. Voilà belle mama ! Cet épisode est terminé. Je te laisse doucement revenir à ta réalité, à ton quotidien, et surtout, Mama, n'oublie pas, ta maternité, comme ta féminité, est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

Description

Comment ce passage universel marqué par des gouttes de sang dans notre culotte est-il célébré à travers le monde ? Pourquoi et comment s'approprier ses premières menstruations ? Quel est le rôle et la place des générations ascendantes sur cette transmission naturelle de femmes à femmes, de mères à filles, qui peut revêtir une dimension spirituelle, sexuelle, initiatique, secrète voire cachée.


C'est avec une immense joie que je reçois aujourd'hui, à mon micro, Mélanie MÉLOT, la réalisatrice du film Premières Lunes.


Mélanie revient sur la genèse de son film qui prend racine à travers sa troisième naissance de maman. Un enfantement qui a eu lieu à son domicile, comme son second accouchement, mais qui a été très marquant pour Mélanie puisqu'elle a été victime de violences obstétricales. Mélanie vous confie comment le temps lui a permis de cheminer sur son propre chemin de femme, en rencontrant d'abord sa propre colère suite à ce dernier enfantement puis en renouant avec cette connexion qu'elle a depuis toujours avec la Nature.


L'autre point de départ de ce film est le fait que Mélanie est maman d'une ado et qu'elle souhaitait inévitablement lui "ouvrir une autre voie de la Féminité". Elle revient sur ce message qu'elle souhaite faire passer qui est que nous sommes cycliques et toutes connectées à la Nature, à travers nos marées intérieures qui reviennent chaque mois.


Ouvrir le regard sur ce que nous nommons "les règles" passe inévitablement par un voyage à travers d'autres cultures afin d'enrichir nos pensées, visions, nos schémas et libérer peut-être les traumatismes, les tabous, les non-dits sur ce passage...


Mélanie explore ainsi les vécus de jeunes filles/femmes découvrant ces premières gouttes de sang à travers les traditions de plusieurs pays, dont la France(métropole), l'île de la Réunion, le Rwanda, le Sénégal ou encore le Québec.


Ce film est à découvrir en avant-première un peu partout en France avant sa sortie officielle le 07 janvier 2026.


Soutenez ce film pour que nos filles d'aujourd'hui et de demain puissent vivre ce passage sereinement tout en honorant les femmes d'hier qui méritent de s'apaiser aussi sur "cette porte d’entrée qui conditionne notre rapport au monde et notre vie féminine future".


Je vous souhaite une belle écoute les MaMaS !


Pour retrouver l'Univers MAM'ELLES :



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Yeah ! Yeah ! Yeah !

  • Speaker #1

    Aloha belle maman, et bienvenue dans mon univers mamelle. qui est à la fois un podcast, une newsletter et une boutique artisanale dans laquelle je crée mes propres bougies autour de la maternité et de la féminité. Je m'appelle Marion et j'ai créé cet espace qui respire l'universalité des cultures, des traditions, des rituels autour de la femme qui devient mère et de la mère qui renaît femme. Chaque intervenante, quel que soit le sujet de l'épisode, viendra faire un pont entre les traditions, les savoirs, les mémoires, les rituels ancestraux et les pratiques actuelles et récits dominants contemporains sur la maternité, la parentalité ou encore la féminité entendue au féminin sacré. Chaque semaine, nous nous retrouverons ici pour cheminer ensemble à travers les récits et les savoirs transmis par des femmes et des mères venues des quatre coins du monde qui sèmeront des graines d'une meilleure connaissance de notre nature profonde. Avant chaque épisode, je t'invite à prendre un temps pour te poser, puis te déposer, afin de voguer légère dans ce lieu de partage doux et profond à la fois, où la parole est libre et où l'ambiance est parfois intime, parfois sacrée. Tu peux même prendre le temps d'observer l'environnement dans lequel tu es, ou la nature qui t'entoure. Cette nature... qui a ce langage discret et puissant, surtout fait de cycles, de passages et de mouvements, comme nous finalement. J'aime résumer nos rendez-vous sous une note artistique, alors je poursuis cette invitation au voyage en te demandant désormais d'imaginer une toile blanche face à laquelle tu es assise, accueillant ton énergie du moment, le passage actuel de ta vie et le cycle de ta présente saison antérieure, prends ce pinceau imaginaire dans ta main de cœur et dans un élan vital, produis ce geste du peintre, celui du mouvement qui sort de toi afin de créer quelque chose là où il n'existait rien auparavant. Ce geste incarne l'essence de Mamel, un geste qui donne du sens à la vie, qui apporte de la beauté et favorise le partage. Cette expression, qui s'apparente à une pratique spirituelle de connexion avec soi-même et de connexion aux autres, est une source infinie d'étonnement et d'émerveillement. C'est cette source que nous allons côtoyer ensemble ici, au fil des épisodes. J'éprouve cet élan et ce plaisir, je l'avoue, de te proposer de te renouveler sans cesse, par un apprentissage dynamique et permanent. À travers ce tableau blanc, comme point de départ de chaque moment passé ensemble ici. Ce, afin de vivre une aventure différente, à chaque fois, avec un voyage dont la destination ne t'est pas connue. Ainsi, une trace est laissée sur cette toile, telle une empreinte, tout en laissant le loisir à cette œuvre de bouger avec la lumière du temps et de changer de ton à chaque regard porté dessus. Voilà, belle-mama ! L'essence de Mamel. J'arrête là ma petite allégorie de Mamel et je te laisse découvrir la nouvelle invitée du jour en te souhaitant un beau voyage au cœur de ta matrice. Bonjour Mélanie.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de t'avoir vraiment. Ça fait longtemps maintenant que je te suis et que j'ai été happée à la fois par la femme que tu es, tout ce que tu dégages. Mais alors ton univers m'a doublement happée quand j'ai pris connaissance de ce documentaire que tu as réalisé et qui sera l'objet en tout cas de notre échange aujourd'hui. Tellement précieux, comme tu le dis tellement bien dans ce documentaire, c'est une quête que tu mènes à travers le monde sur ce qui nous unit toutes et tu fais un pont entre l'ancestral et l'eau moderne à travers les premières règles. Ce sang, ce premier sang, ces premières gouttes de sang que l'on a dans notre culotte et que l'on a connu toutes en tout cas, quel que soit notre pays, nos origines. Et tu as consacré une partie en tout cas de ta vie, parce que à mon avis c'est sur plusieurs années que tu vas pouvoir nous en dire, sur ce sujet qui est fondamental. Et en tout cas, bravo déjà, Mélanie, pour ça. J'ai hâte de pouvoir le voir parce que je ne l'ai pas encore vu. Mais en tout cas, tu nous partages tellement de passages sur les réseaux sociaux qu'on est happés et on sait déjà la qualité de ce merveilleux documentaire et de tout le travail que tu as fait en amont. Donc voilà, merci déjà, Mélanie, pour ça, pour ta présence aussi aujourd'hui. Et peut-être sans plus tarder, je vais te laisser te présenter brièvement avant d'aller dans le cœur du sujet, que sont les Premières Lunes.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup, je suis très émue d'être là aussi. Merci à toi Marion de m'avoir invitée. Je ne sais pas vraiment comment me présenter, mais si je pouvais résumer, je pense que depuis que je suis toute petite, je sens que j'ai une connexion très particulière avec la nature. Et en fait, cette connexion que j'ai particulière avec la nature, pour moi, elle passe aussi par mon corps. Et lorsque j'ai été en puberté, j'ai... J'ai vécu des événements dans ma vie qui ont fait que j'ai tout refermé, tous les canaux, toute cette connexion à mon corps, au sacré, etc. Et en fait, j'ai renoué avec ça, je pense à mes 33 ans, c'est à peu près ça, où vraiment j'ai eu l'impression d'avoir une révélation à la troisième naissance d'un de mes enfants, donc du coup de mon fils, et d'avoir vraiment cette connexion avec le corps, le lien, le sang, parce que c'était une naissance à la maison. J'avais déjà donné naissance à la maison à mon fils précédent, mais là vraiment en fait ça a été... J'ai réalisé à ce moment-là que j'avais complètement mis un couvercle sur tout pour être linéaire, être dans la performance et que je m'étais vraiment formatée à ce que la société attendait de moi mais attend d'une femme, enfin pas de moi mais d'une femme tout court. Et cet aspect cyclique qui n'existe pas du tout dans nos vies alors qu'on est un cycle, la nature est un cycle. On est purement reliés, en fait. Pour moi, les règles, c'est un peu comme nos marées intérieures. Et en fait, ça a été hyper important pour moi quand j'ai vu que ma fille avait 10 ans, de me dire, mais je ne veux pas qu'elle attende d'avoir 33 ans pour s'écouter, pour se choisir, se respecter, pour écouter son cycle, parce que ce n'est pas uniquement, en fait, une manière individualiste, en fait, que d'être à l'écoute de soi. Et donc, ça a été vraiment le point de départ, c'est le fait d'être... d'être mère d'une jeune adolescente, c'est ça qui a été le départ dans cette envie. Ce film est né d'une volonté personnelle.

  • Speaker #1

    Avant le film, tu parles de ta fille, tu as écrit un livre, un ouvrage, justement, sur les premières lunes de ta fille.

  • Speaker #2

    Alors, en fait, j'ai écrit un livre qui s'appelle « Les premières lunes de ma fille » . qui est pour les mères, les doulas, les accompagnantes. Mais en fait, ce film, ce livre, pardon, il est issu de mes recherches que j'ai faites pour le film parce que le livre est sorti en 2023 et j'ai commencé à travailler sur le film Les Recherches en 2017 et à tourner en 2019. Voilà, donc ça fait un bout de temps maintenant. Mais du coup, c'est vrai qu'il y a eu ce livre mais qui est venu vraiment avec tout le travail de recherche que j'ai rassemblé et je tenais un journal de tournage que j'écrivais tous les jours avec les rencontres que je faisais, ce que j'entendais, les témoignages, que ce soit des adolescents, des grands-mères, tous les milieux. Et j'ai aussi rassemblé des recherches ethnographiques et anthropologiques que j'ai faites dans ce livre en même temps que mon expérience personnelle. Pour le partager aux mères.

  • Speaker #1

    C'était important aussi d'en parler. Il y a un ouvrage en plus du documentaire.

  • Speaker #2

    Il y a un ouvrage qui est venu avant alors que ce n'était pas forcément... C'est l'ordre prévu au départ, mais c'est très bien comme ça. Ça m'a permis de structurer ma pensée et aussi de bien avancer dans le... Bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Non, mais c'est un outil aussi, effectivement, pour celles qui sont intéressées, qui peut, en tout cas, leur être utile aussi, en plus de visionner, bien évidemment, le documentaire. Alors, tu dis, justement, en tout cas, que c'est la naissance aussi de mère qui t'a réveillée et qui t'a révélé cette reconnexion aussi à tes cycles. L'essence, la genèse, précisément, du documentaire, elle vient d'où ? Comment tu t'es dit, tiens, je vais me lancer dans ce voyage ? Parce que mine de rien, tu en as fait de nombreux pour aller au contact des différentes cultures à travers le monde. D'où vient cette idée ?

  • Speaker #2

    Alors, en fait, cette idée, réellement... Alors, le point de départ, ça a été en fait un accouchement. Du coup, la naissance que j'ai eue à la maison de mon troisième enfant a été très compliquée, malgré qu'elle était physiologique.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Et en fait, j'ai vécu des violences obstétriques pendant l'accouchement. donc ça a été une grosse colère et je crois qu'en fait dans ma vie ça a été la première fois où je me suis autorisée à être en colère et où j'ai vraiment laissé cette colère là exister et cette colère là je l'ai vraiment gardée pendant deux ans Et à cause de ce que j'avais vécu, j'avais l'impression qu'on ne pouvait plus me toucher. J'avais l'impression d'avoir vécu un viol. J'ai eu vraiment des choses très, très douloureuses à travers cette naissance. Et suite à cette naissance-là, mes amis m'avaient offert un soin à Rebozo. Je ne connaissais pas du tout à l'époque. On avait entendu parler, ça me faisait rêver, mais je ne savais pas ce que c'était. Et donc, j'ai mis deux ans à m'autoriser à aller le faire parce que je pense que je n'étais pas prête. prendre ce temps-là, même 4 heures sans allaiter, et puis aussi je pense d'aller à l'intérieur de moi et d'aller regarder ce qui se passait, et en fait pendant ce soin Rebozo, j'ai eu vraiment l'impression j'ai fait aussi une hutte de sudation et j'ai eu l'impression en fait de faire ressortir toute la colère et de la voir vraiment de face et lorsqu'en fait j'ai fait, j'ai fini ce soin, je suis rentrée chez moi et j'ai pris un bain et j'avais vraiment besoin de souffler et en parallèle j'avais fait un projet photo sur des femmes, sur en fait l'hypersexualisation des femmes c'est un travail photo, c'est un livre photo que j'ai fait qui s'appelait Projet Féminité et quand j'avais fait ce projet en parallèle du coup de ce que j'étais en train de vivre, je me disais mais les femmes me partageaient tellement de choses quand j'allais les prendre en photo que je trouvais ça hyper riche, je prenais des notes et je me disais mais non mais vraiment j'aurais aimé les filmer, récolter tous ces témoignages Merci. tout ce qu'elles vivent, toutes ces dictates qu'elles portent dans un sac et qui les empêchent d'être elles-mêmes. Et je trouvais ça lourd. Et en fait, je pense que l'association des deux événements... J'étais dans la baignoire, je me rappelle très bien et je me suis dit, je ne sais pas d'où vient cette information, c'est vraiment descendu comme ça en me disant, non mais, en fait, je veux être réalisatrice. Et j'avais la petite voix négative qui me disait, non mais réalisatrice, mais tu dois tout réapprendre. Tu repars à zéro, tu dois te former. Tu dois te former au scénario, te former à la vidéo. Bon, tu as la photo déjà, c'est bien. L'ethnographie, tu es passionnée. Mais voilà, il y a encore beaucoup de choses à apprendre. Et donc, j'avais mes petits destructeurs intérieurs qui me disaient, tu n'y arriveras jamais. Mais en fait, j'avais une espèce de foi de me dire, mais c'est ça. En fait, je veux vraiment faire des documentaires sur les femmes. Et par quoi je veux commencer ? Par quoi commence la vie de femme ? Mais c'est par les premières règles. Il y avait une espèce d'évidence. tombée comme ça, et puis ma fille qui grandissait, c'était vraiment... Et donc j'étais là, mais j'avais envie de lui ouvrir une autre voie sur le féminin. J'avais envie qu'elle ne vive pas la sexualité comme quelque chose de tabou, j'avais envie qu'elle ne vive pas son corps comme étant un support de normes auxquelles elle doit se conformer, etc. Et en fait, elle était encore... juste dans ces prémices en fait de la puberté et j'avais l'impression que c'était je me suis dit mais ça commence par là en fait,

  • Speaker #1

    c'est là le départ c'est le départ et comment justement toi ça a commencé pour toi, quelle est ta vision si tu l'as encore parce que c'est vrai que souvent en tout cas aussi on ne s'en souvient pas forcément comment toi tu les as accueillis justement tes premières règles ?

  • Speaker #2

    Alors moi mes premières règles je ne m'en souviens pas, je sais que c'était à peu près quand j'avais 13 ans point Et je pense qu'en fait, j'ai vraiment mis quelque chose en déni parce que dans ce que j'ai vécu dans mon histoire personnelle, au moment où j'ai eu mes premières règles, et c'est le cas dans beaucoup de cultures d'ailleurs, j'ai vécu en fait le regard d'hommes malsains. je me sentais regarder comme un morceau de viande parce que déjà j'étais déjà très grande je faisais 1m72 j'avais déjà de la poitrine j'étais très formée, grande et élancée et donc j'avais vraiment l'impression que en tout cas quand j'ai commencé à avoir ma puberté et que j'ai eu mes premières règles j'ai eu l'impression que soit j'avais ouvert les yeux soit en fait tous les regards sur moi avaient changé et c'était vraiment innocent c'est à dire que c'était à cette époque là j'étais pas du tout dans un jeu de séduction de tester, de voir ce que ça pouvait faire d'avoir un corps de femme voilà parce qu'il y a aussi ça mais là non c'était vraiment très innocent et je pense qu'en fait c'est ça qui a fait que j'ai eu l'impression de tout refermer Merci. pour pas avoir ce que j'étais en train de traverser, d'évoluer. Mon corps me dégoûtait, que ce soit les menstruations, les poils. Quand j'avais mes règles, je me rappelle que j'avais des espèces de gros paquets et que j'enroulais, je mettais une serviette du PQ autour et rond un PQ, je faisais un paquet cadeau pour le mettre au fond de la poubelle parce qu'il ne fallait pas que ça se voit. J'étais attentive à tout et je me rappelle que j'avais l'impression qu'au lycée... Tout le monde le savait. Je me rappelle, un élément qui me revient, c'est quand j'ai eu mes premières règles, je me souviens qu'on a eu badminton ou volley. Je ne me souviens plus trop ce que c'était comme sport. Et en fait, je venais d'avoir mes règles peut-être deux jours avant. Et je ne voulais juste pas aller en sport. J'avais l'impression que je marchais comme un canard, que tout le monde voyait que ma démarche avait changé parce que je marchais avec une serre-aise épaisse encore à l'époque, même si ça s'était en train de changer. Et parce qu'on n'avait pas le droit de s'arrêter, en fait. Enfin, il n'y avait pas cette autorisation-là. Donc voilà comment ça s'est passé pour moi.

  • Speaker #1

    C'est important justement de savoir aussi pour toi comment ça s'est passé effectivement. Et alors justement, Première Lune, tu l'as dit, tu l'as évoqué justement avec ce lien cyclique. Ce choix de mots, en tout cas, n'est pas anodin. On entend plus communément parler de premières règles. Tu parles de première lune, et c'est vrai que le sens des mots, pour moi, c'est important. Et qu'est-ce que tu pourrais nous dire, justement, sur l'importance, et il y en a beaucoup, en tout cas en ce moment, qui reviennent à ce mot-là aussi, des lunes. Quelle est l'importance pour toi de l'avoir appelée première lune ? Et peut-être nous dire aussi comment, peut-être qu'on appelle ces premières menstruations. à travers les différentes cultures et pays que tu as pu côtoyer ?

  • Speaker #2

    Alors, dans les pays anglophones, souvent, ils utilisent le mot « first period » , mais après, ce n'est pas du tout. Moi, Première Lune, c'est vraiment le rappel, en fait, de quelque chose de mensuel qui revient. Et vraiment, c'est symbolique pour moi des marées intérieures. Après, je me suis aussi inspirée du livre de Miranda Gray qui s'appelle Lune Rouge, qui est vraiment pour les femmes. Et voilà, je l'avais lu il y a une paire d'années. Et c'est vrai qu'en fait, pour moi, symboliquement, c'était très, très fort. Et après, j'ai fait un petit peu de recherche et c'est vrai que j'ai appris que, par exemple, au Québec et au Canada, ils utilisent le mot lune. Parce que, alors peut-être pas au Canada, mais en tout cas au Québec, dans les communautés autochtones où je suis allée, ils utilisent vraiment ce mot-là. Parce qu'en fait, c'est vraiment une façon de relier la femme à la grand-mère lune, justement, et de voir en fait cette connexion invisible, mais qui est cyclique, qui fait qu'en fait, ce phénomène mensuel, il est souvent quand même calé plus ou moins sur la telle lune ou plus ou moins sur la nouvelle lune. Alors, ça dépend des femmes, mais ce sont... Alors voilà, c'est soit des croyances populaires qui n'ont pas été prouvées. Je regarde aussi s'il y avait des vraies recherches scientifiques sur le sujet. ça se contredit ils expliquent bien qu'on est beaucoup moins à l'extérieur on est beaucoup moins connecté et la seule étude sérieuse que j'avais trouvé par rapport à ça c'était le fait que les femmes c'était des femmes chinoises qui travaillaient en fait en usine et elles n'étaient pas du tout calées sur le cycle lunaire et il y avait une comparaison justement avec les femmes qui étaient paysannes beaucoup plus à l'extérieur et qui vivent dans les campagnes qui sont elles beaucoup plus alignées avec des cycles lunaires. Une nouvelle lune. Donc voilà, ça serait très intéressant. Mais après, ça reste, on va dire qu'officiellement, ça reste une croyance populaire que les femmes ont leur cycle calé plus sur l'une ou l'autre, ou on leur règle en même temps. J'ai trouvé aucune étude scientifique là-dessus. Mais pour moi, c'était important aussi parce que ça représente, alors au-delà aussi du terme qui est employé du coup chez les Algonquins et d'autres communautés autochtones. où je me suis rendue c'est aussi la notion de mouvement intérieur qui est importante et qui représente quand on voit l'impact de la lune sur l'océan et nous, notre corps qui est composé d'eau quand même à 90% je me dis quand même il y a quand même pour moi cette symbolique qui est importante donc voilà et puis moi je sens clairement l'impact des effets de la lune sur moi au cours d'un mois quand on y porte attention effectivement tout s'éclaire sur ce lien là effectivement alors justement tu parlais de voyage,

  • Speaker #1

    tu parlais justement des différentes populations autochtones avec lesquelles tu as pu en tout cas explorer aussi divers rituels j'imagine et rites et de célébrations aussi de ces premières lunes est-ce que tu peux nous dire peut-être un petit peu Quel pays tu as traversé au cours de ce documentaire ? Et peut-être nous partager une célébration ou un rite qui t'a peut-être marqué et qu'on découvre aussi dans ce documentaire.

  • Speaker #2

    Alors, j'ai traversé plusieurs pays, mais je n'ai pas pu filmer partout. Dans le documentaire, en fait, il y a l'île de la Réunion, le Rwanda, la France, le Québec et le Sénégal.

  • Speaker #3

    D'accord.

  • Speaker #2

    Mais je suis aussi allée en Namibie et au Maroc. En Namibie, j'y suis allée deux fois. dans une communauté IMBA, mais ça a été très compliqué d'avoir les autorisations du gouvernement. Voilà, j'ai pas pu... J'ai pas pu filmer un rituel de passage malheureusement, ça a été une grosse frustration parce que j'y suis allée deux fois. Et au Maroc, j'ai eu très envie d'aborder le sujet avec les femmes, mais les femmes ne pouvaient pas me parler, c'était très compliqué. Donc je me suis vraiment focalisée sur ce qui était fluide pour moi, parce que j'ai tendance des fois, si on me ferme la porte, à rentrer par la fenêtre. Mais là je me suis dit, bon, là deux fois quand même, la ténibie, je vais lâcher. Et donc, moi, ce qui m'a marquée, bon, forcément, ceux que j'ai mis, c'est ceux qui m'ont marquée, mais c'est particulièrement, du coup, l'Oranda et le Québec, qui sont deux rituels qui n'ont absolument rien à voir, c'est-à-dire qu'Oranda, le rituel de passage, c'est un rituel qui est lié à une initiation sexuelle, et au Québec, en fait, on est dans une initiation spirituelle, donc on n'est pas du tout dans la même veine. Alors, sans dire que l'un et l'autre ne sont pas reliés, mais en tout cas, c'est... C'est les... Comment dire ? On va dire que ce qui est mis en avant est complètement différent à travers ces deux pays. Et donc, au Québec, enfin, dans la communauté algonquine où je suis allée, donc la jeune fille qui a fait son rituel de passage, donc c'était la danse de la lune. Donc, en fait, elle danse pendant quatre jours sans s'arrêter, à part... Enfin, elle dort, je crois, le matin. Elle danse surtout la nuit. Et elle danse avec d'autres jeunes filles. Et l'idée, en fait, c'est de vraiment célébrer son entrée et de voir aussi sa capacité à perdurer à travers une danse. Ça permet de dessiner son caractère. Ils sont souvent baptisés après une hutte de sudation. Ils ont un nom qui vient, etc. Donc voilà. Après, pareil, pour ce rituel-là, je n'ai pas pu tout filmer. Donc on a monté le film comme on a pu par rapport aux autorisations que j'ai eues. parce que je me suis souvent fait mettre dehors pour ces... moment très intime et très précieux. Et après, par contre, au Rwanda, j'ai pu filmer. Et au Rwanda, du coup, c'est une initiation qui est... Pardon, excusez-moi. C'est une initiation, en fait, où les jeunes filles doivent apprendre à étirer leurs petites lèvres pour qu'elles soient assez grandes, pour recouvrir l'entrée du vagin comme des rideaux.

  • Speaker #3

    Wow, ok.

  • Speaker #2

    Donc, en fait, c'est une tante qui apprend ou une mère qui apprend. prend et en fait c'est un peu comme traire une vache, et elles le font aussi entre elles quand elles sont jeunes filles et en fait cette initiation là donc actuellement elle est très controversée parce qu'en fait il y a vraiment un paradoxe entre les nouveaux médecins contemporains qui sont en ville et qui en fait trouvent qu'il y a plein de problématiques à se traverser de pratiques qui est dangereuse et de l'autre côté en campagne où c'est vraiment en fait un rituel qui est indispensable qui est vraiment à l'opposé de l'excision qui peut encore exister dans certains pays d'Afrique, notamment comme au Kenya, malgré qu'elle soit interdite depuis 92. Là, on est dans une initiation qui est fondée sur une légende comme quoi, en fait, le lac Kivu, qui est au Rwanda, serait issu d'un orgasme féminin et que l'extinction des lèvres, en fait, permettrait de maximiser le plaisir de la femme. Donc, c'est vraiment... Donc là... on va dire que toutes leurs croyances au Rwanda c'est assez rigolo parce que justement ils sont hyper ils parlent de ça tout le temps parce qu'ils ont du coup le Gukuna à la puberté, donc ça c'est au moment des premières règles mais pas forcément vraiment juste après les premières règles, ça peut être juste avant c'est parce qu'en fait c'est la période de la puberté où les jeunes filles commencent à avoir des seins et où les tissus sont assez souples et donc c'est le moment où il peut y avoir une extension des lèvres et après il y a une autre pratique qui s'appelle Luc. cuniaza et en fait bon ça là on rentre dans quelque chose d'autre mais ça c'est vraiment à l'âge adulte je suis pas sûre que vous ferez des recherches mais voilà on est dans une initiation sexuelle et mais aussi hygiénique parce qu'en fait les jeunes filles elles font ça aussi il y a aussi une sexologue qui m'a expliqué qu'elle faisait ça aussi parce que quand elle s'assoit par terre, ça vient couvrir l'entrée du vagin Et ça évite qu'il y ait des microbes qui rentrent.

  • Speaker #1

    Bon,

  • Speaker #2

    voilà, ça, c'est vraiment leur... Voilà, après, c'est leur pratique. Alors,

  • Speaker #1

    pour le coup, tu n'étais pas confrontée, d'après ce que j'entends, ce que tu dis, il n'y avait pas forcément de tabou ? Est-ce que la parole, en tout cas, est assez libre entre femmes sur ce sujet-là ? Oui,

  • Speaker #2

    oui, oui, complètement. Non, non, ça, il n'y avait aucun tabou. Contrairement,

  • Speaker #1

    peut-être, à d'autres pays, par exemple, comme en France, est-ce que tu as vu, en tout cas, une frontière ? assez nettes ou en tout cas aujourd'hui les jeunes filles ?

  • Speaker #2

    Plus sur la sexualité.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #2

    Sur la sexualité, c'est évident parce qu'au Rwanda déjà, on parle vraiment de ça. tout le temps vraiment beaucoup enfin voilà en tout cas les gens après moi j'ai rencontré des gens spécifiques dans le milieu mais après même en allant en soirée quand le tournage était terminé ou en rencontrant une DJ qui me parlait voilà donc c'est libre après moi ce que je vois en France c'est qu'il y a vraiment une ouverture et j'ai même des grands-mères qui viennent voir le film qui sont hyper bouleversées touchées et qui voient à quel point en fait les Premières Règles c'est une façon aussi de se mettre en lien avec leurs filles filles et leurs petites filles. Mais par contre, là où j'ai vu que on va dire que les discussions là où elles sont le plus difficiles entre femmes, de ce que j'ai vu, c'était au Sénégal. C'est-à-dire que même les mères, les jeunes filles croient qu'elles sont blessées quand elles ont leurs premières règles et qu'elles vont mourir pour la plupart. Elles pensent qu'il y a un vrai souci qui leur arrive, qu'elles ont un accident, qu'elles ont extrêmement peur. Voilà, donc ça c'est vraiment lié à l'absence d'informations, c'est que... personne ne parle des règles donc même voilà après c'est toujours pareil ça dépend si les jeunes filles vivent en ville en campagne mais pour la plupart des personnes que j'ai rencontré le sujet est pas abordé même de mère à fille donc elles ne savent pas elles ne savent pas ce qui leur arrive c'est ça qui est effrayant en France on va dire que c'est bâclé quoi c'est vraiment La plupart du temps, dans ce que j'ai entendu, c'est « bon, c'est bien, ma chérie, t'es une femme maintenant, et voilà, je te donne un paquet de serviettes, et voilà » . Mais c'est ça, c'est assez, on va dire, c'est vite fait, bien fait.

  • Speaker #1

    On ne va pas en profondeur, en fait, on reste vraiment sur la surface simple, c'est ça.

  • Speaker #2

    On est dans le pratico-pratique, en fait, on est dans le logistique. On n'est pas dans « tiens, là, c'est le moment de t'approprier ton nouveau corps de jeune fille, qu'est-ce qu'il est en train de changer en toi » . Est-ce que ça ne serait pas le moment justement de faire une pause et de comprendre ce qui se passe ? Parce que s'approprier ses premières règles, c'est quand même compliqué. À part mettre une serviette, il n'y a pas que ça en fait. Donc voilà, il faut un temps pour accepter ça, pour le digérer. C'est un passage pour la fille, mais c'est aussi un passage pour la mère.

  • Speaker #1

    Quel est le message vraiment de fond à travers ce documentaire que tu souhaites faire passer ?

  • Speaker #2

    Le message que je souhaite faire passer ? C'est la puissance du lien mère-fille à travers cette étape des premières règles. C'est-à-dire qu'en fait, ce que j'essaye de mettre en avant, qui n'est pas dans le dossier ou qui n'est pas forcément ressenti tout de suite dans la bande-annonce, c'est la connexion entre une mère et sa fille. Et à quel point, en fait, quand on... Alors, moi je vais parler en mon nom plutôt. et quand moi j'ai accepté ce passage de la puberté de ma fille et de la voir belle et grandir je m'accepte en fait d'être en train de vieillir et de passer le relais c'est à dire que pour moi le message là où il est important c'est qu'en fait c'est aussi un passage pour la mère et c'est aussi les mères que j'ai envie de coucouner à travers ce documentaire et de dire en fait votre fille elle est en train exactement comme les contes Disney où on est dans la belle au bois dormant et la vilaine sorcière ou la même. Blanche-Neige qui vient qui veut récupérer en fait la fraîcheur de la jeunesse, donc ça symboliquement on est vraiment dans un rejet un refus de la fin de notre cycle, de la fin de nos lunes et en fait l'idée pour moi c'est vraiment de relier les mères et les filles à travers ce documentaire, de montrer à quel point c'est important la transmission et que non, le rapport il change pas forcément On n'est pas en train de quitter l'enfance tout de suite, on ne va pas avoir des conversations sérieuses du jour au lendemain parce que ça y est, j'ai mes premières règles. Ce ne sont pas les soucis qui commencent forcément du jour au lendemain non plus, parce que la plupart du temps, c'est ça, c'est comme une jeune fille.

  • Speaker #0

    ça y est, elle peut avoir des enfants. Et en fait, même si aujourd'hui, en France, il y a tous les moyens de contraception qui sont utilisés déjà très tôt par beaucoup de jeunes filles, c'est qu'il y a quand même ça dans l'inconscient collectif, c'est ça y est, en fait, ma fille, elle est en danger. Il y a une forme de danger. Et donc, en fait, inconsciemment, on rejette cette période. Et parce que c'est un danger de grossesse trop tôt, une sexualité trop tôt. ça y est elle va être attirée par les garçons elle va plus s'occuper de ses études ou de ci de ça ou de notre lien et l'autre rejet c'est aussi en fait ah non enfin moi je rejette cette partie de mon adolescente parce que en fait ça me renvoie à moi en train de vieillir et je suis pas prête j'ai pas envie de tourner la page ça y est je suis en train de perdre ça j'ai pas envie de le perdre voilà

  • Speaker #1

    C'est intéressant en plus ce que tu dis parce qu'effectivement je pense que le fait d'avoir voyagé et exploré d'autres cultures permet aussi nous, en tout cas je parle d'un point de vue français, de voir un petit peu la vision que l'on a et que l'on porte sur ces premières groupes de sang et c'est en ça aussi la richesse d'aller voir ce qui se passe au-delà de nos frontières. Exactement. Comment tu as en tout cas été accueillie avec ce documentaire ? Alors là je parle vraiment à l'intérieur de nos frontières en France, au niveau des différentes corporations. que ça soit professionnel de santé ou thérapeute, comment il a été accueilli jusqu'à aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour l'instant, il y a eu trois avant-premières. Et franchement, ça a été très bien accueilli. J'ai eu l'impression d'avoir le résultat de ce que j'ai voulu transmettre à travers le film, c'est de réunir. C'est-à-dire, c'est de réunir une doula avec le planning familial, avec une grand-mère âgée, avec une petite fille de 9 ans. avec une jeune fille qui vient d'un milieu populaire comme une jeune fille dont la mère fait des cercles de femmes par exemple. Et donc pour moi, c'était ça qui était important. Et c'est pour ça que j'ai choisi de ne pas mettre de sang visuellement. Ce n'est pas du tout l'idée. C'est un documentaire qui est hyper poétique. Et c'est vraiment ça que j'essaye. C'est ethno-poétique. En fait, c'est ça l'idée. Et l'idée, c'est vraiment de rassembler. et non pas de diviser, et vraiment justement, qu'il y ait vraiment cette notion d'universalité, qu'on se relie pour ça, et toutes pour un même message, après forcément il y a des, alors voilà, je sais qu'il y a certaines féministes, qui auraient aimé, qu'il y ait du sang dans le film, parce que pour briser les tabous, il faut qu'on voit, j'entends, je comprends, mais en tout cas, moi ce n'est pas le fil artistique que j'ai choisi, et après il y a eu aussi d'autres, d'autres avis sur le fait qu'il y a beaucoup de jeunes filles dans le film qui disent je deviens une femme maintenant et aujourd'hui c'est vrai que devenir une femme ça passe pas que par avoir ses règles parce qu'il y a toutes les questions de genre etc mais après moi je suis là pour récolter des témoignages, des rassemblées et ça met aussi en lumière en fait que cette phrase est encore très présente donc je n'allais pas l'enlever parce que l'idée c'était vraiment de partager ce que j'ai vécu avec les gens que j'ai croisés et la réalité du terrain aussi

  • Speaker #1

    juste une petite question comme ça qui me passe Mélanie justement, ta fille aujourd'hui elle est grande j'imagine, est-ce qu'elle a vu le documentaire et quel est son regard ?

  • Speaker #0

    alors non, elle n'a pas vu le documentaire justement elle l'est à trois reprises dans le documentaire et surtout à la fin et en fait elle ne l'a pas encore vue, elle est très frustrée voilà, donc tout le monde me parle d'elle et en fait elle n'a pas encore vu le documentaire

  • Speaker #1

    j'imagine que ça sera aussi quelque chose quand elle le verra à son tour elle va le voir le 2 décembre normalement pas tout de suite encore alors justement tu disais que c'était la

  • Speaker #0

    3ème présentation du documentaire où est-ce que ça en est aujourd'hui est-ce que tu peux nous faire un petit point justement là-dessus ça va je commence à connaître mon planning alors vendredi il y a une avant-première au CGR de New York Oui. donc je sais qu'il y a des associations qui seront sur place et après j'ai une petite pause parce que je pars au Kenya en pleine sortie de documentaire et je recommence en fait les avant-premières en Vendée à partir du 19 novembre donc là il y a une semaine en Vendée jusqu'en Bretagne donc toute cette région là, en tout cas on peut voir toutes les projections sur le site internet de première lune et après il y a une tournée donc il y a cette tournée là après je vais sur la côte d'Azur pas que sur la côte d'Azur je vais aussi à Salon de Provence après il sera diffusé pendant un festival à Alès un festival de films féminins du coup j'essaye géographiquement de me déplacer sur cette période et puis il va jusqu'à Antibes après il remonte dans les Vosges après il redescend à Clermont-Ferrand et après Toulouse, enfin toute la région sud et puis voilà c'est comme ça jusqu'à l'année prochaine parce qu'en fait là on est en mode avant-première jusqu'au 7 janvier, on appelle ça des avant-premières parce que le film n'est pas encore sorti et à partir du 7 janvier quand le film est sorti, c'est des ciné-échanges d'accord mais les salles ne sont pas obligées de programmer un film donc comme il y a très peu de gens qui vont voir le documentaire au cinéma C'est pour ça que c'est important d'être nombreuse, à agir sur le territoire, et c'est ce qui est en train de se passer, c'est génial.

  • Speaker #1

    C'est important de faire communauté autour, et on en discutait juste avant, justement, dans l'épisode, comment nous, en tout cas, on peut aussi être actrice et porter ce documentaire, si on est professionnel, par exemple, ou d'ailleurs agir, je ne sais pas, au sein d'une collectivité, si on est à côté d'une mairie, travailler aux mairies ou autre, comment on peut agir ?

  • Speaker #0

    En fait, l'idée, c'est que ce documentaire, à partir du 7 janvier, moi, j'invite toute personne, que ce soit un établissement, que ce soit le planning familial, que ce soit n'importe quelle association, qui peuvent en fait se souder ou contacter les cinémas pour pouvoir en fait organiser des projections dans les cinémas. Donc, par exemple, le 12 décembre, il y a un collège qui vient à Hoche l'après-midi. Et donc, l'après-midi, il y a un collège qui vient. Le soir, il y a une diffusion tout public. Et donc, voilà, l'idée, c'est vraiment, en fait, de pourquoi pas en parler aux gens, en fait, avec qui vous travaillez. Ça peut être aussi dans le milieu des droits de la femme, dans le milieu de la santé de la femme. Donc, voilà, n'importe qui peut organiser. Et en fait, en organisant une projection, soit je suis présente, et dans ce cas-là, on coanime la projection, soit je ne suis pas présente. Et en fait, c'est la... celle qui a eu l'élan d'organiser la projection de Faire Venir du Monde, qui animera. Et l'idée, c'est de mettre en lien les gens sur le territoire. C'est-à-dire, en fait, de... Moi, si je viens, par exemple, de mettre en lumière aussi la personne qui travaille sur le territoire dans le domaine soit de la santé sexuelle, soit dans les éducations menstruelles. Enfin, voilà, il y a plein de choses comme ça. Voilà, enfin, l'idée, c'est vraiment de se rassembler et de créer des liens territoriaux sur...

  • Speaker #1

    sur l'éducation monstruelle et puis sur aborder les passages connecter à la fois les différentes professions corporations et aussi les différentes générations comme tu le disais tout à l'heure avec la grand-mère je trouve ça tellement précieux et renouer, c'est vrai que dans le fond j'entends aussi ce message de renouer le dialogue et la communication intergénérationnelle et ça c'est vraiment très fort en tout cas c'est une belle prouesse que tu fais aussi j'ai eu quand même deux papas j'ai à peu près un papa

  • Speaker #0

    Oui. J'ai eu un papa avec ces garçons avant-hier.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    Donc, j'ai trouvé ça génial.

  • Speaker #1

    Super intéressant, Mélanie, d'ailleurs, que tu fasses entrer le masculin là-dedans parce qu'effectivement, est-ce que... C'est pas une question, c'est vrai, que j'avais posée sur la toile avant, mais est-ce que le papa, le père, est une figure qui est présente à un moment donné ou à un autre lors de ces arrivées, en tout cas de cette arrivée de ces premières lunes que t'as pu voir dans d'autres communautés ou pas ?

  • Speaker #0

    Alors oui, complètement. En fait, alors, on va dire que... dans mon film il y a un père qui est présent qui s'intéresse en fait aux premières règles et ensuite dans les témoignages que j'ai reçus je fais juste une petite digression avant de parler du père de l'homme que j'ai connu qui est très engagé c'est qu'en fait les pères souvent ils me disent en off en caméra hors champ ou même dans les discussions quand ils connaissent mon travail qu'ils ont l'impression que c'est qu'une histoire de femme et qu'au delà même si ils se sentent maladroits parfois ils ont l'impression qu'ils n'arrivent pas forcément à trouver leur place à travers ça donc ils essaient de l'apprendre, ils essaient de poser des questions mais j'ai eu un retour d'un homme qui m'a dit bah oui mais moi j'ai voulu aider à monter la tente rouge je voulais trouver quelque chose à faire, préparer le nid comme préparer le nid pour une naissance et on m'a dit laisse nous c'est une histoire de femme et il l'avait hyper mal pris je me suis dit c'est vrai que c'est intéressant aussi d'écouter ça voilà même si en fait il y a beaucoup de choses qui ont été façonnées par les hommes et pour les hommes moi je suis quand même pour l'équilibre et je pense que c'est important aussi de repenser ça aussi parce qu'on a peut-être une façon un peu de les mettre à l'écart sans le vouloir et voilà après il y en a qui s'y intéressent pas du tout voilà bon bref ça on pourra pas ça c'est autre chose je pense qu'en laissant la place à ceux qui s'y intéressent Ceux qui ne s'y intéressent pas finiront par s'y intéresser. Non,

  • Speaker #1

    c'est intéressant. À la fois les pères, et puis c'est vrai que, mine de rien, les jeunes hommes aussi, ça fait partie aussi. Exactement. Pas que les pères.

  • Speaker #0

    J'en ai interviewé plusieurs, mais qui ne m'ont jamais donné l'autorisation de le publier. Malheureusement, oui. Voilà. Donc ça, et puis après, en fait, au Québec, Dominique Ranquin, qui est dans le documentaire, qui est un sage et chef héréditaire d'Oxton, lui, en fait, il participe justement à des cercles de puberté, de première lune, et il initie les femmes, en fait, à se guérir et à accepter, en fait, leur cyclicité, et c'est un homme. Donc, c'est génial. Ouais,

  • Speaker #1

    ouais, ouais, totalement, c'est génial, ouais.

  • Speaker #0

    De façon traditionnelle, mais voilà. justement avec tous les apprentissages, les émotions, comprendre ce qu'on doit laisser partir, ce qu'on doit laisser rentrer. Donc, il travaille avec la roue des médecines. Mais c'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    C'est super puissant. Effectivement. Alors, de toute façon, je le dis juste rapidement. Donc, toutes les informations que tu as dites là, je les remettrai en lien, enfin inscrits en tout cas en dessous de l'épisode pour qu'on puisse voir un petit peu les différentes dates d'avant-première. Et on a bien retenu, c'est le 7 janvier. C'est ça la sortie du film. Voilà. Et alors, deux dernières questions, Mélanie, peut-être encore avant de terminer et de clôturer cet épisode. Quel est peut-être le message de fin que tu souhaiterais donner, même si tu en as véhiculé plein, et il y en a plein dans ton documentaire, mais peut-être quel est le message fort, là, aujourd'hui, du moment, que tu as envie de faire passer par rapport, justement, à tout ce travail que tu as fait sur ce documentaire ?

  • Speaker #0

    Alors, j'en aurais deux. J'ai pas mal de femmes qui me disent « Ah ben moi, c'est trop tard. » De toute façon, elle a déjà eu ses règles. Et en fait, souvent, quand je parle du film, j'ai certains retours comme ça de femmes qui me disent « Moi, je ne vais pas venir le voir, c'est déjà fait. » Mais en fait, justement, non. Parce qu'en fait, même en venant voir le film ou en abordant le sujet, même si elle a déjà eu ses règles, il n'est pas trop tard de reparler de ça et d'amener cette dimension cyclique aussi parce qu'on en parle très peu. Donc ça, c'est plus dans le livre. J'en parle assez peu dans le documentaire parce que ce n'est pas ça que j'ai choisi de mettre en lumière. mais en tout cas dans le livre j'en parle et cette dimension cyclique en fait il est jamais trop tard pour s'y connecter et je pense que si on n'a pas abordé le sujet un jeune âge justement en fait c'est qu'il y a encore beaucoup d'informations à donner il ne faut pas imaginer qu'il n'y a pas de même s'il y a des jeunes filles qui ont 17-18 ans elles peuvent très bien aller le voir avec leur mère ou sans leur mère mais en fait et après l'autre message que j'aurais à faire passer C'est plus en fait de nombreuses femmes qui me disent mais moi je ne sais pas ce qu'il faut dire, je ne sais pas quoi dire. Et en fait, il y a vraiment ce questionnement permanent dans la société, même en général, de bien dire, de bien faire. Mais moi je pense qu'en fait, faire maladroitement, c'est toujours mieux que de rien faire, que d'être dans un déni. Je pense qu'en fait, même si on dit tu deviens une femme maintenant, ou ci, ou ça... où on célèbre comme on peut, où, voilà, j'ai une amie, elle a été passer la journée, pour les premières règles, elle a fait une journée accrobranche avec sa fille, parce que sa fille voulait faire ça et passer un moment avec sa mère. Mais peu importe, chacun se célèbre comme il veut. Et du coup, voilà. Donc, du coup, ma conclusion, en fait, c'est qu'il n'y a pas de règles pour accueillir. Ah,

  • Speaker #1

    c'est merveilleux. Non, non, c'était top, Mélanie. Non, mais vraiment, c'est tellement précieux, tout ce que tu partages. Et vraiment, ce documentaire est vraiment très précieux. Tu l'as dit ? C'est le premier passage d'une vie de femme. Est-ce que ça voudrait dire que tu serais peut-être aussi lancée et amenée ?

  • Speaker #2

    Je ne sais pas. La question, on me la pose tous les jours.

  • Speaker #1

    Mais en même temps, franchement, tu es faite pour ça. Alors peut-être que tu n'as pas envie de le dire maintenant, mais c'est vrai que c'est le premier passage. Il y en a d'autres ?

  • Speaker #0

    Alors moi, je suis plus partie sur un dernier passage.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Le premier passage. Alors, je ne sais pas si tu fais... allusion aux premières fois mais moi je suis plus partie pour parler du passage de la ménopause plutôt que...

  • Speaker #1

    Ah super intéressant, wow ok, je pense qu'il y en a beaucoup encore Pourquoi pas,

  • Speaker #0

    mais c'est vrai que c'est pas ce qui m'est venu on va dire que par rapport aux premières règles ce qui me venait derrière parce qu'après bien sûr il y a la naissance il y a la sexualité, mais je pense que les premières fois en fait il y a déjà des choses qui existent là-dessus c'est vrai et il y a un lien de rien ...

  • Speaker #1

    entre ces premières lignes non non c'est pas le d'un ah super tant mieux merveilleux tout ce que je peux te souhaiter c'est vraiment beaucoup beaucoup de succès pour ce documentaire j'espère en tout cas et si jamais il y en a qui ont des questions à la suite de ce visionnage qu'elles n'hésitent pas justement si elles veulent être le relais comme tu l'as dit qu'elles

  • Speaker #0

    te contactent il y a un mail dans le site internet aussi voilà exactement

  • Speaker #1

    vraiment et puis Mélanie merci en tout cas d'avoir pris ce temps parce que je sais combien le temps est intense pour toi en ce moment merci en tout cas pour tout ce que tu permets aussi de nous amener à travers cette réflexion et cette quête qui est très précieuse et dont on a vraiment besoin donc voilà vraiment un immense succès à toi et à bientôt je l'espère pour parler peut-être d'un autre passage merci Mélanie encore pour tout à bientôt

  • Speaker #0

    Merci, Mario.

  • Speaker #1

    Merci, belle-mama, pour ton écoute si précieuse et pour ta présence dans cet espace où on ne cesse de s'émerveiller et de se questionner face à ce livre ouvert qu'est le monde, à la fois dans son extériorité et dans son antériorité. Si tu as aimé ce moment de partage et que tu souhaites ancrer cet épisode qui t'a apporté, porté ou nourri, je te laisse déposer avec le cœur Une note sur ta plateforme d'écoute, souvent ce sont des étoiles. Ou encore commenter l'épisode écouté en description de ce dernier, sur Spotify ou sur YouTube par exemple. Ou encore me laisser un avis Google, pour que ma mail et les récits et savoirs transmis par les femmes qui passent derrière mon micro rayonnent encore et encore. Enfin, si ton esprit de curiosité est toujours en éveil après cet épisode, tu peux aller découvrir ma boutique artisanale en ligne sur Mamel.fr où tu pourras voyager à travers les femmes et mères du monde que je crée et représente en bougies de cire végétale. Tu pourras également t'inscrire à ma newsletter pour ne rien manquer des rituels, des mots pensés et des différentes découvertes venues d'ici et d'ailleurs qui résonnent dans nos cœurs de mamas du monde et que j'ai bien évidemment à cœur de vous partager chaque mois. Voilà belle mama ! Cet épisode est terminé. Je te laisse doucement revenir à ta réalité, à ton quotidien, et surtout, Mama, n'oublie pas, ta maternité, comme ta féminité, est un univers aussi merveilleux que le monde a exploré.

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