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Maux Invisibles

Témoignage de Kelly : Vivre avec l'endométriose, l'adénomyose et les défis de la maternité quotidienne

Témoignage de Kelly : Vivre avec l'endométriose, l'adénomyose et les défis de la maternité quotidienne

21min |04/04/2025|

14

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21min |04/04/2025|

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Description

Et si vos douleurs n’étaient pas exagérées, mais simplement ignorées ?


Dans cet épisode poignant de Maux Invisibles, Charlène de Freyja reçoit Kelly, coiffeuse de 30 ans et maman de quatre enfants. Elle nous livre un témoignage bouleversant sur son diagnostic tardif de l’endométriose et de l’adénomyose, après l’apparition de règles hémorragiques survenues à la naissance de son troisième enfant.

« J’ai longtemps été ignorée par les médecins, et chaque jour était un combat », confie-t-elle.

💬 À travers son récit intime, Kelly met en lumière :

  • La réalité des douleurs invisibles et de la fatigue chronique

  • Les défis de la maternité tout en vivant avec deux maladies chroniques

  • L’urgence de briser le silence autour de ces maux encore trop souvent banalisés

🧘‍♀️ Dans cette conversation sincère, elle partage aussi :

  • Des tips santé pour mieux vivre avec l’endométriose et l’adénomyose

  • L’importance d’un soutien émotionnel dans sa vie personnelle et professionnelle

  • Le pouvoir de la parole pour inspirer d’autres femmes inspirantes

✨ Cet épisode est un hommage aux histoires de résilience, aux histoires de femmes qui se battent chaque jour dans l’ombre. C’est un espace pour faire entendre la voix des invisibles, celles qu’on n’écoute pas assez, mais qui ont tant à dire.

🎧 Rejoignez-nous pour découvrir comment Kelly a transformé sa souffrance en force.
Écoutez son histoire inspirante, partagez-la, et engagez-vous vous aussi à briser le silence.

🔗 Écoutez Maux Invisibles pour un voyage au cœur de récits puissants, solidaires et profondément humains.


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@freyja_podcast



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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Charlène

    Bonjour Kelly Bonjour Comment tu vas Ça va bien et toi Ça va,

  • Kelly

    merci, c'est gentil. Je voulais te remercier d'avoir accepté de participer à ce podcast et de témoigner. Je trouve qu'il faut quand même du courage pour en parler, donc merci beaucoup.

  • Charlène

    Avec plaisir. Merci à toi de nous donner l'occasion d'en parler.

  • Kelly

    Ouais, c'est normal. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots Oui,

  • Charlène

    alors je m'appelle Kelly, moi j'ai 30 ans, j'habite dans le sud-ouest de la France, je suis mariée et j'ai... quatre enfants, âgé de le plus grand de 9 ans et la plus petite de 2 ans. Je suis coiffeuse à domicile. Voilà pour les infos.

  • Kelly

    D'accord. C'est cool ça d'être coiffeuse à domicile. Ouais. J'en cherche.

  • Charlène

    C'est vrai

  • Kelly

    Ouais, j'en cherche une.

  • Charlène

    Ouais, il y en a de moins en moins. C'est ça.

  • Kelly

    Du coup, tes symptômes, elles sont apparues quand Alors,

  • Charlène

    moi j'ai commencé... J'ai toujours eu des règles très très hémorragiques. Donc ça, c'était le premier symptôme. Mais par contre, je n'avais pas de grosses douleurs. Pendant très longtemps, je ne peux pas me plaindre de douleurs. Je n'ai vraiment pas eu de douleurs. Et ça a commencé vraiment, vraiment, les grosses douleurs. C'était après mon troisième enfant, en fait. D'accord. C'était il y a quatre ans.

  • Kelly

    Donc du coup, elles sont apparues après d'avoir eu tes règles.

  • Charlène

    Oui, tout à fait. Pendant l'adolescence, franchement, ça tiraillait comme des règles normales. Mais je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mis à part le fait que, par contre, j'avais des règles hyper, hyper abondantes.

  • Kelly

    Oui. Je vois très bien. Moi, j'avais les douleurs avec.

  • Charlène

    Oui, mais j'ai eu de la chance. Elles sont arrivées tard. Je sais qu'il y a des filles qui, dès l'adolescence, en souffrent.

  • Kelly

    Oui, oui. Est-ce que tu peux nous décrire à peu près les étapes de ton diagnostic Comment ça s'est passé Oui,

  • Charlène

    bien sûr. Alors, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu mon premier bébé sans souci, donc à 20 ans. Vraiment aucun problème, retour de couche, tout était normal, mis à part les règles. Vraiment, c'était très hémorragique. Donc ça, c'est embêtant dans le sens où... Tu n'as même plus envie de sortir parce que tu sais qu'au bout d'une heure, il faut déjà te changer. Donc ça, c'est un peu relou. Et après, j'ai deux ans à peu près après mon premier, j'ai perdu un bébé. Et quand j'ai perdu ce bébé-là, on m'a fait une échographie pour essayer de trouver un peu la raison de ce qui s'était passé. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit Écoutez, vous avez des adhérences en suspect de l'endométriose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Mais on ne m'a rien dit de plus. Vraiment, on m'a laissé avec ça. On m'a dit qu'il faudrait approfondir. Et le truc, c'est que moi, derrière, je n'ai vraiment pas eu de mal à retomber enceinte. Même pas un mois après, j'étais retombée enceinte. Je n'avais pas de grosses douleurs. Donc, je n'ai pas eu de mal à avoir mes autres enfants derrière. Donc, du coup, je n'ai pas à ce moment-là approché de vie pour voir vraiment ce que j'avais.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Et après mon troisième enfant, donc en 2020, là, j'ai commencé vraiment à avoir des douleurs dans les ovaires. Ça me tiraillait. Ça commençait vraiment à être gênant. J'ai laissé un petit peu. J'en parlais au médecin, mais le médecin me disait Bon, c'est normal, c'est le retour de couche. Et puis après, il me disait C'est normal, c'est des règles. On a un peu banalisé le truc. Donc, je n'ai jamais cherché plus loin. Et quand j'ai eu ma fille, donc en 2022, j'ai eu ma fille. Et là, par contre, le retour de couche, elle a été hyper violente. J'ai passé des journées où je ne pouvais pas me lever. J'avais vraiment très, très mal. Et après, à chaque fois que j'avais mes règles, c'était de pire en pire. Vraiment, j'avais vraiment très, très, très mal. Donc j'en ai parlé vraiment aux médecins en insistant. Bon, on n'a pas pris trop trop au sérieux les douleurs. Du coup, j'ai demandé vraiment une ligature des trompes en pensant que ça allait peut-être m'aider. Au début, j'ai galéré à ce que quelqu'un, un gynéco, veuille bien me le faire parce que tu imagines bien qu'à moins de 30 ans, une ligature des trompes, c'est compliqué. On ne voulait pas, mais moi, je suis sûre que moi, j'avais quatre enfants, je savais que je n'en voulais plus.

  • Kelly

    Oui, oui.

  • Charlène

    Donc j'ai réussi à trouver un gynéco qui acceptait de le faire. Et il m'a parlé du Novachur, donc la technique pour brûler l'endomètre en même temps. Il m'a dit que ça m'aiderait du coup à moins saigner. Et il m'a dit que les douleurs devraient s'estomper avec la ligature. C'est tout ce qu'on m'a dit, mais je n'avais pas de diagnostic encore.

  • Kelly

    D'accord, ouais.

  • Charlène

    Donc j'ai fait la ligature, j'ai fait le Novachur en même temps. Ça a été très très douloureux pour ma part. Vraiment, pendant trois semaines, c'était très compliqué. J'ai eu très mal. Et en fait, après, ça a encore plus empiré. Les douleurs, vraiment, elles étaient plus supportables. Je n'arrivais plus à aller travailler. J'avais une douleur qui allait jusqu'à dans la jambe. C'était terrible. Donc, j'ai insisté, insisté. Et tu vois, il y a quoi Il y a trois mois à peu près. Ouais, deux mois et demi. J'ai fait une grosse crise où là, je ne tenais plus. J'ai cru que j'allais mourir. Donc, j'ai été aux urgences. On m'a fait une échographie. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit, écoutez, vous avez des... des plaques d'adhérence. Est-ce qu'on vous a déjà parlé d'endométriose Je lui dis vaguement quand j'ai perdu un bébé à 20 ans, mais on ne m'en a pas reparlé depuis. Je me dis, écoutez, je pense que vous avez ça, mais il faut faire une IRM pour confirmer. Donc, j'ai fait l'IRM quelques semaines après et l'IRM a révélé endométriose et adénomyose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Donc, moi, je me retrouve avec le diagnostic. Je ne savais pas que l'adénomyose existait. Je ne savais pas ce que c'était. Donc je suis allée voir mon médecin et c'est là du coup qu'il m'a donné le diagnostic et qu'il m'a expliqué vraiment ce qu'était cette maladie. Et voilà, c'est ça. Ah ouais, tu vois, c'est comme moi. Oui, c'est ça. Et puis ça te prend d'un coup en plus. Oui, c'est terrible. Et tu as eu le diagnostic toi quand même D'accord. Ok, d'accord. Ah oui. D'accord. Ok, ça marche. D'accord. OK.

  • Kelly

    Ah oui,

  • Charlène

    d'accord. D'accord. C'est catastrophique. La prise en charge après une fausse couche, c'est vraiment... Que ce soit une grossesse extra-utérine ou une grossesse normale, c'est une catastrophe. Moi, c'est pareil. Ils m'ont dit, de toute façon, vous en avez déjà un. C'est vraiment... On te laisse comme ça, ils ne se rendent pas compte psychologiquement de l'impact.

  • Kelly

    C'est ça. Et puis moi, j'étais en train de l'expulser, mais ça faisait mal. Ça faisait compliqué.

  • Charlène

    Ah oui, oui.

  • Kelly

    Et qu'on me laisse comme ça et tout. Quand j'en ai parlé à mon gynéco, fin novembre, il m'a dit, c'est pas possible. Il m'a dit, écoutez, je l'ai vécu. Donc, je sais très bien ce qui s'est passé. Et je m'en rappelle très, très bien, même si ça fait six ans.

  • Charlène

    Moi, j'ai vécu la même chose. Il m'avait donné des médicaments que tu mets dans le vagin, en fait, pour te déclencher les contractions. Et même le pharmacien ne voulait pas me les donner. Il me dit, mais c'est pas possible. possible que l'hôpital vous les donne pour faire ça toute seule chez vous. Je dis, mais si, je vous assure. Et j'étais à deux mois et demi, et on m'a laissé faire mon bébé, avoir les contractions chez moi. Ils sont malades. Là, la prise en charge, elle était vraiment, vraiment pas cool.

  • Kelly

    Et puis après, ça ne nous donne pas confiance et y retourner.

  • Charlène

    Ouais, tout à fait.

  • Kelly

    Donc, c'est compliqué, quoi.

  • Charlène

    Mais ça, c'est pareil, ça arrive à beaucoup de femmes. C'est ça. Les fausses couches et les suites après, parce que... Moi, ça va, j'ai vraiment été soutenue. J'avais mon mari, j'avais du monde derrière. Mais il y a des femmes derrière, psychologiquement, c'est très compliqué.

  • Kelly

    Oui, oui, oui. C'est vrai que moi, mon compagnon, il ne comprenait pas sur le coup. Il me dit, ouais, c'est quand même compliqué, je peux comprendre. Mais bon, on ne l'a pas vu.

  • Charlène

    Tu vois ce que je veux dire Ouais, ouais.

  • Kelly

    Je dis, oui, mais moi, j'ai eu un premier enfant, donc pas avec mon nouveau compagnon, là. Donc, du coup, il n'était pas encore papa. Donc,

  • Charlène

    il ne savait pas tout ce qui était en jeu,

  • Kelly

    tout ce qui s'était... passé dans ma tête et tout, tu vois. Tout à fait. C'était un peu compliqué sur le coup,

  • Charlène

    quoi. C'est ça. Et puis, eux, ils deviennent papa une fois que le bébé est né. C'est ça. On devient maman quand il est dans notre ventre, en fait. Dès qu'on nous dit qu'il y a un cœur qui bat et qu'il y a un bébé en nous, ça y est, on l'aime déjà. Donc, c'est dans notre corps que ça se passe tout ce genre de boulot. Ouais. Donc, c'est compliqué pour eux. C'est très compliqué à comprendre, c'est sûr.

  • Kelly

    Ouais, c'est quand on a eu, du coup, pour ma part, le deuxième et lui, son premier, qui m'a dit Mais en fait, la grossesse extra-utérine, ça a dû être dur, non, quand même

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Il a compris.

  • Kelly

    T'es compliquée.

  • Charlène

    Ouais.

  • Kelly

    Et on n'en parlait pas.

  • Charlène

    Non.

  • Kelly

    Tu vois, c'est ça le truc, c'est qu'on n'en parle pas.

  • Charlène

    Ça, c'est clair. On n'en parle pas. Et même des fausses couches, en général, on ne parle pas de vraiment l'après, ce que ça fait sur la femme. Ça arrive à tellement de femmes que finalement, on banalise le truc.

  • Kelly

    Ouais. Un peu comme les règles, quand on a mal, on n'en parle pas.

  • Charlène

    C'est ça. Tout à fait.

  • Kelly

    C'est un peu, on se dit... Ouais, peut-être parce que je suis un peu sensible, peut-être parce que je me plains, je vais me plaindre d'un truc, mais bon, tout le monde a ça. Pourquoi moi, je devrais me plaindre Ouais,

  • Charlène

    puis moi, quand j'ai lu mes règles, jeune, je m'en rappelle, on m'a toujours dit que ça devait faire mal, en fait. Ouais, mais pareil. C'était la normalité. Donc, voilà, ça devait faire mal. Je me rappelle, il y avait même une tradition. Nous, ma mère, elle nous mettait une claque. Je ne sais pas si tu as entendu déjà ça. On nous mettait une claque quand on avait nos règles. Dans la famille, c'est une tradition. Et en fait, on disait que... Si t'as ta claque à tes premières règles, c'est que t'auras pas de douleur avec tes règles dans ta vie.

  • Kelly

    D'accord. Ah non, je connaissais pas.

  • Charlène

    Je connais beaucoup de familles qui font ça. Donc en fait, si t'as pas eu ta claque, t'auras mal toute la vie et c'est normal.

  • Kelly

    D'accord. Tu vois

  • Charlène

    C'est pour dire à quel point c'est vraiment ancré dans les têtes.

  • Kelly

    Mais de fou Je la connaissais pas du tout, tu vois.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est spécial.

  • Kelly

    J'essayais de m'en remettre parce que je connaissais pas.

  • Charlène

    Elle sait, puis moi, ma mère, elle me l'a déjà dit. Elle m'a déjà dit non, mais t'as pas eu ta claque à tes premières règles, ben voilà, c'est pour ça que t'as mal comme ça.

  • Kelly

    Il y avait un problème.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Faut dire aux femmes que c'est pas normal d'avoir mal quand t'as tes règles, c'est pas normal d'être pliée en deux et de pas pouvoir bouger.

  • Kelly

    Je sais que moi, à mes 16 ans, j'avais souvent mal, surtout quand j'avais mes règles et tout, et même après mes règles, tu vois, souvent j'avais mal au côté droit, j'avais du mal à marcher, j'avais du mal à rentrer dans la voiture et tout. et je mettais plein à ma mère elle me dit c'est quand même bizarre et tout donc elle m'a emmené vous faire une écho et en fait j'avais un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange ouais j'ai déjà eu les kystes ça fait hyper mal et je m'en rappellerai parce qu'il m'a dit bah écoutez vous avez un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange donc vous allez prendre la pilule j'ai dit d'accord et ça va se réduire bah j'espère mais en tout cas vous êtes stérile ah d'accord sympa comme ça bon bah bonne journée et tu t'en vas non mais c'est terrible Ah ouais, mais compliqué. Donc, du coup, quand j'ai eu ma première, j'ai fait un déni de grossesse. J'ai su que j'étais enceinte à 4 mois et demi de grossesse.

  • Charlène

    Ah oui, parce que toi, dans ta tête, c'était pas possible.

  • Kelly

    Ben non, non.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Non, non. Et puis, j'avais pris un peu de poitrine, mais pas tant que ça. Le ventre, toujours plat, rien. Et c'est vrai que c'est une copine à moi qui me dit, mais t'es pas enceinte. Je dis, mais arrête-toi. Je lui dis, je suis stérile. Qu'est-ce que tu me dis Je dis... Tu mets un peu le couteau, tu vois, dans le dos, là. Je dis, c'est pas cool et tout. Elle me dit, non, non, mais franchement, fais un test. Et pourtant, j'avais mes règles et tout. Donc, le truc fou, quoi. Et je fais le test de grossesse. Je vois positif. Je dis, non, mais il y a un problème. Il y a souvent des faux positifs. C'est pas possible. J'en ai fait cinq de suite, quoi. Je vois positif et tout. Je dis, bon, faut peut-être que j'aille voir un gynéco. Du coup, je suis allée voir le gynéco. Et il me dit, oui, oui, vous êtes enceinte. Vous voulez savoir le sexe J'ai dit, le quoi Je dis mais c'est pas possible, je suis stérile. Il me dit ouais, elle a preuve que non, il y a un bébé là. Et il m'a fait écouter le cœur et tout. Oh mais j'étais là, mais où je suis J'étais complètement désorientée quoi.

  • Charlène

    On t'a donné un diagnostic, mais ils n'ont pas été chercher plus loin. Moi c'est pareil, quand j'ai dit que j'ai de l'adénomiose et endométriose, on me dit mais c'est pas possible, t'as eu quatre enfants, c'est impossible. T'as pas ça, c'est pas possible. Bah oui, mais non, tu peux avoir des enfants quand même. C'est pas une fatalité pour tout le monde.

  • Kelly

    C'est ça.

  • Charlène

    Puisqu'il y a des femmes, elles pensent qu'elles n'auront jamais d'enfants de leur vie, alors que pas du tout.

  • Kelly

    Et puis, on nous met ça dans la tête, souvent.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Donc, du coup, quand on nous dit ça, on se dit, je ne pourrai jamais avoir d'enfant, je ne pourrai jamais avoir d'enfant. Et des fois, au final, ça ne marche pas parce que tu psychotes sur ça. Oui,

  • Charlène

    tout à fait. Moi, quand j'ai fait ma fauche-pouche, c'est pareil. On m'a dit, vous allez galérer, je pense que ça va être très compliqué. On m'a dit, heureusement, vous en avez déjà un. Mais peu importe, quand tu as le désir d'un autre enfant, même si tu en as déjà un, tu ne te consoles pas avec ça. C'est quand même douloureux de te dire que tu ne pourras pas en avoir d'autres. Non. donc bon moi j'ai bien fait de ne pas les écouter après moi j'ai mes croyances et j'ai ma foi aussi qui m'a aidée à me dire que non je n'écoute pas ce que disent les médecins et j'en aurai d'autres et finalement j'ai bien fait parce que j'en ai eu trois derrière mais c'est assez dur quand on balance ça comme ça à la figure il y a vraiment ce truc je ne sais pas, un manque d'humanité quand on annonce ces choses là.

  • Kelly

    Comme si c'était normal mais après peut-être parce que ils sont tellement habitués à dire des choses comme ça des fois.

  • Charlène

    Ouais je pense que c'est ça en fait. Ça arrive tellement souvent, même la fausse couche, c'est tellement... Ça arrive très souvent que du coup, pour eux, ils annoncent ça comme ça. Oui,

  • Kelly

    c'est sûr. Quels sont les symptômes les plus difficiles à gérer pour toi Alors,

  • Charlène

    je dirais le principal et celui avec qui je me suis toujours battue, c'est la fatigue. Une fatigue chronique. Parce qu'en fait, ce qui m'a agacée, c'est que... Toute ma vie depuis l'adolescence, par contre, ça je l'ai. Je dormais tout le temps. Je rentrais de l'école, je dormais. Je rentrais du lycée, je dormais. Et là, j'ai toujours eu ça. Je me lève le matin, je dépose mes enfants. J'ai qu'une envie, c'est de me recoucher. Je le disais tout le temps aux médecins. On m'a toujours dit non, mais c'est rien. C'est psychologique. Tu vas mal. Moralement, ça ne va pas. tu as quatre enfants, donc la charge mentale et ceci, cela. Sauf que je le sentais dans mon corps que non, en fait, elle n'est pas normale, cette fatigue. Et quand j'ai eu le diagnostic, j'étais vraiment soulagée parce que j'ai vu que c'était un des symptômes de l'adénomyose et que je n'étais pas folle, qu'il y avait une réelle fatigue. Donc ça, pour moi, c'est très dur à gérer parce qu'ayant quatre enfants, un travail, une maison à gérer, quand tu es fatiguée tout le temps, ça joue sur l'humeur, ça joue sur plein de choses. Donc ça, c'est compliqué parce que ça, c'est constant. Après, les douleurs. des fois je ne peux pas aller travailler je suis obligée de décaler mes rendez-vous parce qu'il ne peut pas me lever ou d'un coup en fait c'est que c'est imprévisible tu peux très bien aller très bien et au moment où c'est l'heure d'aller chercher tes enfants tu te retrouves avec une douleur qui te paralyse donc les douleurs aux ovaires qui descendent dans la jambe moi c'est terrible ça me fait vraiment très très mal moi je sais que j'ai des douleurs aussi dans le dos,

  • Kelly

    les jambes ça me fait mal jusqu'aux chevilles comme si je m'étais cassé la cheville ouais c'est ça

  • Charlène

    Ah oui, ça te prend, ça te saisit, tu ne peux plus rien faire.

  • Kelly

    Non. Non, monter dans la voiture, descendre de la voiture. Oh là là.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Puis quand tu as des petits, ils veulent que tu les portes. Oui, mais non, non, je ne peux pas en fait. Je ne sais même pas comment je vais faire pour te descendre de la voiture et après te remonter dans la voiture.

  • Charlène

    C'est tout à fait ça. Ma petite, elle est habituée des fois, elle me dit Maman, un bobo au ventre Alors je lui explique. Mais ça fait de la peine. Des fois, je ne peux pas la porter non plus. C'est compliqué.

  • Kelly

    Moi, je sais que mon fils, il le sent. C'est peut-être parce que je dois tirer une tête bizarre. Il me dit, mais t'as Bobo au bidou Il me dit comme ça. Je lui dis, oui, j'ai Bobo. Il me donne une peluche.

  • Charlène

    Ouais, ils comprennent qu'il faut leur expliquer simplement. Je pense que ça ne sert à rien de faire semblant. Il faut leur dire que c'est normal. Et puis, ouais, voilà, il faut leur expliquer. Et puis, ils comprennent. Après, moi, je la mets à côté de moi. Elle joue à côté. On essaie de trouver des solutions. Mais des fois, j'ai la chance d'avoir mon mari. Parce que sinon, c'est compliqué tout seul.

  • Kelly

    Bon, quand c'est l'heure de faire le repas, mais que d'un coup, ça te foudroie, t'as une douleur foudroyante, le repas, il faut attendre un bon moment. Donc, heureusement qu'on a des compagnons qui sont à côté et qui peuvent reprendre le relais.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est clair, parce que je me dis quand t'es maman solo, je pense des fois à ces femmes-là, je me dis, wow, déjà, moi, je trouve que c'est galère, même des fois, quand il est au travail, il n'est pas là ou quoi. Mais voilà, je sais qu'à un moment donné, il va être là, il va prendre le relais. Mais quand t'es toute seule, c'est terrible.

  • Kelly

    Oui,

  • Charlène

    me voit quand il est au travail et que d'un coup je dis bon allez il faut que tu tiennes jusqu'à telle heure allez tiens tiens ça va bien se passer c'est ça et t'as pas le choix tu sais que c'est compliqué quand vraiment t'as mal et que tu dois faire des choses même le travail pour avoir une vie sociale et un travail c'est ultra compliqué figure

  • Kelly

    toi que c'était la question d'après ah bah parfait du coup comment cette maladie ou ces maladies elles t'ont affecté dans tes relations personnelles et professionnelles

  • Charlène

    Alors, professionnellement, à cause de la fatigue, ça a toujours été compliqué. Quand j'étais salariée, il y avait des jours où la fatigue me plombait tellement, c'était hyper dur. Pareil pour les règles abondantes, quand tu saignes énormément et que tu sais que ça va être la galère parce que tu as peur d'être tâchée, tu as peur de ça, et puis les carences, la fatigue, tu n'es pas en train, c'est compliqué. Donc, quand j'étais salariée, c'était vraiment compliqué. Du coup, je me suis mise à mon compte en tant que coiffeuse à domicile. Comme ça, je gère un petit peu mon planning et mon temps. J'essaie de calculer avec les périodes d'ovulation et les périodes de règles. Je sais que là, ça va être encore pire. Donc, j'ai visé de prendre des rendez-vous. Je jongle. Après, là, j'ai beaucoup diminué la coiffure parce que je me suis aperçue que même la coiffure, c'était compliqué. Je devais rester debout quand je coiffais une personne. Sauf que quand tu es chez un client et que la douleur te prend et que tu ne dois rien dire et continuer à coiffer, c'est compliqué. Oui, oui. Donc j'ai un autre travail en parallèle où je suis à la maison en télétravail. Donc ça, ça m'aide parce que du coup, je suis à la maison, donc je peux m'allonger si ça ne va pas. C'est beaucoup plus à l'aise. Et après, socialement avec les gens, c'est pareil, c'est compliqué. Des fois, je n'ai pas envie de sortir parce que la fatigue, parce que j'ai peur. Tu n'as pas envie de passer pour la relou qu'à tout le temps mal. C'est ça. Même si tes amis le savent et qu'ils comprennent, à un moment donné, tu n'as pas envie tout le temps de leur dire que tu as mal. Tu n'as pas envie pendant un repas ou si ça te prend la crise, que tout le monde te regarde et que ce soit centré sur toi. Donc c'est vrai que socialement, c'est compliqué. J'essaye vraiment de me forcer à faire des choses et à être active, parce que sinon, je passerais mes journées au lit et je pense que ce n'est pas ce qu'il faut faire. Mais c'est sûr que oui, ça a un impact sur la vie sociale, c'est certain.

  • Kelly

    Ou tu réfléchis, exemple, ce soir, je dois aller manger au restaurant avec des amis ou des trucs comme ça. Du coup, dans la journée, je vais moins faire de choses, voire rien du tout. Ou du coup, y aller. En espérant que vu que j'ai rien fait dans la journée, ça va bien se passer.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça.

  • Kelly

    Je vais avoir la douleur en fin de soirée, vers le dessert, comme ça après, il y a le temps de rentrer, de se poser, etc.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Des techniques.

  • Charlène

    J'ai obligé de calculer, mais c'est ça. Et même quand je sais que je vais avoir une période d'ovulation, où ça va être pire, etc. Mais pareil, je sais que là, je ne prévois rien. Ah ouais. Enfin voilà, il faut tout calculer. Et pareil, je vais faire des siestes dans la journée, si je sais que le soir, on a quelque chose. Ouais, ça va être bien et géré.

  • Kelly

    Quand toi, t'en as quatre, moi j'en ai trois, la sieste de l'après-midi, moi c'est très compliqué.

  • Charlène

    Ouais, c'est sûr. C'est sûr que tu peux pas le faire tout le temps. Non. C'est dès qu'on peut et quand les enfants ont envie aussi de te laisser te reposer.

  • Kelly

    Oui, parce que souvent il me dit Réveille-toi, réveille-toi Oui, oui,

  • Charlène

    je suis réveillée.

  • Kelly

    Il me dit Fais pas nuit Réveille-toi Oui, oui, je sais, je sais.

  • Charlène

    J'ai l'impression d'être tout le temps en train de leur dire que je suis fatiguée. Maman, elle est fatiguée. La maman, elle est fatiguée. Des fois, je culpabilise. Tu te dis, mais les pauvres, ils doivent se dire à ma mère, elle est tout le temps fatiguée, tout le temps malade. C'est compliqué, ça aussi. De ne pas pouvoir tout le temps jouer avec eux, d'être pleine d'énergie. Ça, c'est compliqué.

  • Kelly

    Par exemple, à l'école, il y a des gens qui sont malades. Donc, c'est sûr que moi, je vais choper cette maladie parce qu'ils me les apportent, mes enfants. Et je vois ma fille, elle me dit souvent... Maintenant, il y avait quelqu'un dans ma classe qui était malade, donc je ne vais pas te faire de bisous, parce que ce n'est pas le moment que tu sois malade, tu n'es déjà pas bien. Je lui dis, c'est gentil, mais bon, fais-moi quand même mon bisou.

  • Charlène

    Elle est trop mignonne.

  • Kelly

    Mais tu vois, elle panique. Du coup, elle me dit, mais tu crois que je devrais porter un masque tout le temps Je dis, mais non, en fait, tu n'as pas à subir ce que... Écoute, je tombe malade, je tombe malade, ce n'est pas grave en soi. Oui,

  • Charlène

    c'est ça.

  • Kelly

    Mais bon, ils essayent de faire de leur mieux, tu vois, mais...

  • Charlène

    C'est normal, ils nous aiment et ils n'aiment pas nous voir mal.

Chapters

  • Introduction et présentation de Kelly

    00:00

  • Début des symptômes et diagnostic

    00:19

  • Parcours vers le diagnostic de l'endométriose

    01:33

  • Impact des douleurs sur la vie quotidienne

    02:35

  • Symptômes et fatigue chronique

    14:37

  • Relations personnelles et professionnelles

    17:57

  • Réflexions sur la maladie

    20:01

Description

Et si vos douleurs n’étaient pas exagérées, mais simplement ignorées ?


Dans cet épisode poignant de Maux Invisibles, Charlène de Freyja reçoit Kelly, coiffeuse de 30 ans et maman de quatre enfants. Elle nous livre un témoignage bouleversant sur son diagnostic tardif de l’endométriose et de l’adénomyose, après l’apparition de règles hémorragiques survenues à la naissance de son troisième enfant.

« J’ai longtemps été ignorée par les médecins, et chaque jour était un combat », confie-t-elle.

💬 À travers son récit intime, Kelly met en lumière :

  • La réalité des douleurs invisibles et de la fatigue chronique

  • Les défis de la maternité tout en vivant avec deux maladies chroniques

  • L’urgence de briser le silence autour de ces maux encore trop souvent banalisés

🧘‍♀️ Dans cette conversation sincère, elle partage aussi :

  • Des tips santé pour mieux vivre avec l’endométriose et l’adénomyose

  • L’importance d’un soutien émotionnel dans sa vie personnelle et professionnelle

  • Le pouvoir de la parole pour inspirer d’autres femmes inspirantes

✨ Cet épisode est un hommage aux histoires de résilience, aux histoires de femmes qui se battent chaque jour dans l’ombre. C’est un espace pour faire entendre la voix des invisibles, celles qu’on n’écoute pas assez, mais qui ont tant à dire.

🎧 Rejoignez-nous pour découvrir comment Kelly a transformé sa souffrance en force.
Écoutez son histoire inspirante, partagez-la, et engagez-vous vous aussi à briser le silence.

🔗 Écoutez Maux Invisibles pour un voyage au cœur de récits puissants, solidaires et profondément humains.


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Transcription

  • Charlène

    Bonjour Kelly Bonjour Comment tu vas Ça va bien et toi Ça va,

  • Kelly

    merci, c'est gentil. Je voulais te remercier d'avoir accepté de participer à ce podcast et de témoigner. Je trouve qu'il faut quand même du courage pour en parler, donc merci beaucoup.

  • Charlène

    Avec plaisir. Merci à toi de nous donner l'occasion d'en parler.

  • Kelly

    Ouais, c'est normal. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots Oui,

  • Charlène

    alors je m'appelle Kelly, moi j'ai 30 ans, j'habite dans le sud-ouest de la France, je suis mariée et j'ai... quatre enfants, âgé de le plus grand de 9 ans et la plus petite de 2 ans. Je suis coiffeuse à domicile. Voilà pour les infos.

  • Kelly

    D'accord. C'est cool ça d'être coiffeuse à domicile. Ouais. J'en cherche.

  • Charlène

    C'est vrai

  • Kelly

    Ouais, j'en cherche une.

  • Charlène

    Ouais, il y en a de moins en moins. C'est ça.

  • Kelly

    Du coup, tes symptômes, elles sont apparues quand Alors,

  • Charlène

    moi j'ai commencé... J'ai toujours eu des règles très très hémorragiques. Donc ça, c'était le premier symptôme. Mais par contre, je n'avais pas de grosses douleurs. Pendant très longtemps, je ne peux pas me plaindre de douleurs. Je n'ai vraiment pas eu de douleurs. Et ça a commencé vraiment, vraiment, les grosses douleurs. C'était après mon troisième enfant, en fait. D'accord. C'était il y a quatre ans.

  • Kelly

    Donc du coup, elles sont apparues après d'avoir eu tes règles.

  • Charlène

    Oui, tout à fait. Pendant l'adolescence, franchement, ça tiraillait comme des règles normales. Mais je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mis à part le fait que, par contre, j'avais des règles hyper, hyper abondantes.

  • Kelly

    Oui. Je vois très bien. Moi, j'avais les douleurs avec.

  • Charlène

    Oui, mais j'ai eu de la chance. Elles sont arrivées tard. Je sais qu'il y a des filles qui, dès l'adolescence, en souffrent.

  • Kelly

    Oui, oui. Est-ce que tu peux nous décrire à peu près les étapes de ton diagnostic Comment ça s'est passé Oui,

  • Charlène

    bien sûr. Alors, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu mon premier bébé sans souci, donc à 20 ans. Vraiment aucun problème, retour de couche, tout était normal, mis à part les règles. Vraiment, c'était très hémorragique. Donc ça, c'est embêtant dans le sens où... Tu n'as même plus envie de sortir parce que tu sais qu'au bout d'une heure, il faut déjà te changer. Donc ça, c'est un peu relou. Et après, j'ai deux ans à peu près après mon premier, j'ai perdu un bébé. Et quand j'ai perdu ce bébé-là, on m'a fait une échographie pour essayer de trouver un peu la raison de ce qui s'était passé. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit Écoutez, vous avez des adhérences en suspect de l'endométriose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Mais on ne m'a rien dit de plus. Vraiment, on m'a laissé avec ça. On m'a dit qu'il faudrait approfondir. Et le truc, c'est que moi, derrière, je n'ai vraiment pas eu de mal à retomber enceinte. Même pas un mois après, j'étais retombée enceinte. Je n'avais pas de grosses douleurs. Donc, je n'ai pas eu de mal à avoir mes autres enfants derrière. Donc, du coup, je n'ai pas à ce moment-là approché de vie pour voir vraiment ce que j'avais.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Et après mon troisième enfant, donc en 2020, là, j'ai commencé vraiment à avoir des douleurs dans les ovaires. Ça me tiraillait. Ça commençait vraiment à être gênant. J'ai laissé un petit peu. J'en parlais au médecin, mais le médecin me disait Bon, c'est normal, c'est le retour de couche. Et puis après, il me disait C'est normal, c'est des règles. On a un peu banalisé le truc. Donc, je n'ai jamais cherché plus loin. Et quand j'ai eu ma fille, donc en 2022, j'ai eu ma fille. Et là, par contre, le retour de couche, elle a été hyper violente. J'ai passé des journées où je ne pouvais pas me lever. J'avais vraiment très, très mal. Et après, à chaque fois que j'avais mes règles, c'était de pire en pire. Vraiment, j'avais vraiment très, très, très mal. Donc j'en ai parlé vraiment aux médecins en insistant. Bon, on n'a pas pris trop trop au sérieux les douleurs. Du coup, j'ai demandé vraiment une ligature des trompes en pensant que ça allait peut-être m'aider. Au début, j'ai galéré à ce que quelqu'un, un gynéco, veuille bien me le faire parce que tu imagines bien qu'à moins de 30 ans, une ligature des trompes, c'est compliqué. On ne voulait pas, mais moi, je suis sûre que moi, j'avais quatre enfants, je savais que je n'en voulais plus.

  • Kelly

    Oui, oui.

  • Charlène

    Donc j'ai réussi à trouver un gynéco qui acceptait de le faire. Et il m'a parlé du Novachur, donc la technique pour brûler l'endomètre en même temps. Il m'a dit que ça m'aiderait du coup à moins saigner. Et il m'a dit que les douleurs devraient s'estomper avec la ligature. C'est tout ce qu'on m'a dit, mais je n'avais pas de diagnostic encore.

  • Kelly

    D'accord, ouais.

  • Charlène

    Donc j'ai fait la ligature, j'ai fait le Novachur en même temps. Ça a été très très douloureux pour ma part. Vraiment, pendant trois semaines, c'était très compliqué. J'ai eu très mal. Et en fait, après, ça a encore plus empiré. Les douleurs, vraiment, elles étaient plus supportables. Je n'arrivais plus à aller travailler. J'avais une douleur qui allait jusqu'à dans la jambe. C'était terrible. Donc, j'ai insisté, insisté. Et tu vois, il y a quoi Il y a trois mois à peu près. Ouais, deux mois et demi. J'ai fait une grosse crise où là, je ne tenais plus. J'ai cru que j'allais mourir. Donc, j'ai été aux urgences. On m'a fait une échographie. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit, écoutez, vous avez des... des plaques d'adhérence. Est-ce qu'on vous a déjà parlé d'endométriose Je lui dis vaguement quand j'ai perdu un bébé à 20 ans, mais on ne m'en a pas reparlé depuis. Je me dis, écoutez, je pense que vous avez ça, mais il faut faire une IRM pour confirmer. Donc, j'ai fait l'IRM quelques semaines après et l'IRM a révélé endométriose et adénomyose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Donc, moi, je me retrouve avec le diagnostic. Je ne savais pas que l'adénomyose existait. Je ne savais pas ce que c'était. Donc je suis allée voir mon médecin et c'est là du coup qu'il m'a donné le diagnostic et qu'il m'a expliqué vraiment ce qu'était cette maladie. Et voilà, c'est ça. Ah ouais, tu vois, c'est comme moi. Oui, c'est ça. Et puis ça te prend d'un coup en plus. Oui, c'est terrible. Et tu as eu le diagnostic toi quand même D'accord. Ok, d'accord. Ah oui. D'accord. Ok, ça marche. D'accord. OK.

  • Kelly

    Ah oui,

  • Charlène

    d'accord. D'accord. C'est catastrophique. La prise en charge après une fausse couche, c'est vraiment... Que ce soit une grossesse extra-utérine ou une grossesse normale, c'est une catastrophe. Moi, c'est pareil. Ils m'ont dit, de toute façon, vous en avez déjà un. C'est vraiment... On te laisse comme ça, ils ne se rendent pas compte psychologiquement de l'impact.

  • Kelly

    C'est ça. Et puis moi, j'étais en train de l'expulser, mais ça faisait mal. Ça faisait compliqué.

  • Charlène

    Ah oui, oui.

  • Kelly

    Et qu'on me laisse comme ça et tout. Quand j'en ai parlé à mon gynéco, fin novembre, il m'a dit, c'est pas possible. Il m'a dit, écoutez, je l'ai vécu. Donc, je sais très bien ce qui s'est passé. Et je m'en rappelle très, très bien, même si ça fait six ans.

  • Charlène

    Moi, j'ai vécu la même chose. Il m'avait donné des médicaments que tu mets dans le vagin, en fait, pour te déclencher les contractions. Et même le pharmacien ne voulait pas me les donner. Il me dit, mais c'est pas possible. possible que l'hôpital vous les donne pour faire ça toute seule chez vous. Je dis, mais si, je vous assure. Et j'étais à deux mois et demi, et on m'a laissé faire mon bébé, avoir les contractions chez moi. Ils sont malades. Là, la prise en charge, elle était vraiment, vraiment pas cool.

  • Kelly

    Et puis après, ça ne nous donne pas confiance et y retourner.

  • Charlène

    Ouais, tout à fait.

  • Kelly

    Donc, c'est compliqué, quoi.

  • Charlène

    Mais ça, c'est pareil, ça arrive à beaucoup de femmes. C'est ça. Les fausses couches et les suites après, parce que... Moi, ça va, j'ai vraiment été soutenue. J'avais mon mari, j'avais du monde derrière. Mais il y a des femmes derrière, psychologiquement, c'est très compliqué.

  • Kelly

    Oui, oui, oui. C'est vrai que moi, mon compagnon, il ne comprenait pas sur le coup. Il me dit, ouais, c'est quand même compliqué, je peux comprendre. Mais bon, on ne l'a pas vu.

  • Charlène

    Tu vois ce que je veux dire Ouais, ouais.

  • Kelly

    Je dis, oui, mais moi, j'ai eu un premier enfant, donc pas avec mon nouveau compagnon, là. Donc, du coup, il n'était pas encore papa. Donc,

  • Charlène

    il ne savait pas tout ce qui était en jeu,

  • Kelly

    tout ce qui s'était... passé dans ma tête et tout, tu vois. Tout à fait. C'était un peu compliqué sur le coup,

  • Charlène

    quoi. C'est ça. Et puis, eux, ils deviennent papa une fois que le bébé est né. C'est ça. On devient maman quand il est dans notre ventre, en fait. Dès qu'on nous dit qu'il y a un cœur qui bat et qu'il y a un bébé en nous, ça y est, on l'aime déjà. Donc, c'est dans notre corps que ça se passe tout ce genre de boulot. Ouais. Donc, c'est compliqué pour eux. C'est très compliqué à comprendre, c'est sûr.

  • Kelly

    Ouais, c'est quand on a eu, du coup, pour ma part, le deuxième et lui, son premier, qui m'a dit Mais en fait, la grossesse extra-utérine, ça a dû être dur, non, quand même

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Il a compris.

  • Kelly

    T'es compliquée.

  • Charlène

    Ouais.

  • Kelly

    Et on n'en parlait pas.

  • Charlène

    Non.

  • Kelly

    Tu vois, c'est ça le truc, c'est qu'on n'en parle pas.

  • Charlène

    Ça, c'est clair. On n'en parle pas. Et même des fausses couches, en général, on ne parle pas de vraiment l'après, ce que ça fait sur la femme. Ça arrive à tellement de femmes que finalement, on banalise le truc.

  • Kelly

    Ouais. Un peu comme les règles, quand on a mal, on n'en parle pas.

  • Charlène

    C'est ça. Tout à fait.

  • Kelly

    C'est un peu, on se dit... Ouais, peut-être parce que je suis un peu sensible, peut-être parce que je me plains, je vais me plaindre d'un truc, mais bon, tout le monde a ça. Pourquoi moi, je devrais me plaindre Ouais,

  • Charlène

    puis moi, quand j'ai lu mes règles, jeune, je m'en rappelle, on m'a toujours dit que ça devait faire mal, en fait. Ouais, mais pareil. C'était la normalité. Donc, voilà, ça devait faire mal. Je me rappelle, il y avait même une tradition. Nous, ma mère, elle nous mettait une claque. Je ne sais pas si tu as entendu déjà ça. On nous mettait une claque quand on avait nos règles. Dans la famille, c'est une tradition. Et en fait, on disait que... Si t'as ta claque à tes premières règles, c'est que t'auras pas de douleur avec tes règles dans ta vie.

  • Kelly

    D'accord. Ah non, je connaissais pas.

  • Charlène

    Je connais beaucoup de familles qui font ça. Donc en fait, si t'as pas eu ta claque, t'auras mal toute la vie et c'est normal.

  • Kelly

    D'accord. Tu vois

  • Charlène

    C'est pour dire à quel point c'est vraiment ancré dans les têtes.

  • Kelly

    Mais de fou Je la connaissais pas du tout, tu vois.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est spécial.

  • Kelly

    J'essayais de m'en remettre parce que je connaissais pas.

  • Charlène

    Elle sait, puis moi, ma mère, elle me l'a déjà dit. Elle m'a déjà dit non, mais t'as pas eu ta claque à tes premières règles, ben voilà, c'est pour ça que t'as mal comme ça.

  • Kelly

    Il y avait un problème.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Faut dire aux femmes que c'est pas normal d'avoir mal quand t'as tes règles, c'est pas normal d'être pliée en deux et de pas pouvoir bouger.

  • Kelly

    Je sais que moi, à mes 16 ans, j'avais souvent mal, surtout quand j'avais mes règles et tout, et même après mes règles, tu vois, souvent j'avais mal au côté droit, j'avais du mal à marcher, j'avais du mal à rentrer dans la voiture et tout. et je mettais plein à ma mère elle me dit c'est quand même bizarre et tout donc elle m'a emmené vous faire une écho et en fait j'avais un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange ouais j'ai déjà eu les kystes ça fait hyper mal et je m'en rappellerai parce qu'il m'a dit bah écoutez vous avez un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange donc vous allez prendre la pilule j'ai dit d'accord et ça va se réduire bah j'espère mais en tout cas vous êtes stérile ah d'accord sympa comme ça bon bah bonne journée et tu t'en vas non mais c'est terrible Ah ouais, mais compliqué. Donc, du coup, quand j'ai eu ma première, j'ai fait un déni de grossesse. J'ai su que j'étais enceinte à 4 mois et demi de grossesse.

  • Charlène

    Ah oui, parce que toi, dans ta tête, c'était pas possible.

  • Kelly

    Ben non, non.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Non, non. Et puis, j'avais pris un peu de poitrine, mais pas tant que ça. Le ventre, toujours plat, rien. Et c'est vrai que c'est une copine à moi qui me dit, mais t'es pas enceinte. Je dis, mais arrête-toi. Je lui dis, je suis stérile. Qu'est-ce que tu me dis Je dis... Tu mets un peu le couteau, tu vois, dans le dos, là. Je dis, c'est pas cool et tout. Elle me dit, non, non, mais franchement, fais un test. Et pourtant, j'avais mes règles et tout. Donc, le truc fou, quoi. Et je fais le test de grossesse. Je vois positif. Je dis, non, mais il y a un problème. Il y a souvent des faux positifs. C'est pas possible. J'en ai fait cinq de suite, quoi. Je vois positif et tout. Je dis, bon, faut peut-être que j'aille voir un gynéco. Du coup, je suis allée voir le gynéco. Et il me dit, oui, oui, vous êtes enceinte. Vous voulez savoir le sexe J'ai dit, le quoi Je dis mais c'est pas possible, je suis stérile. Il me dit ouais, elle a preuve que non, il y a un bébé là. Et il m'a fait écouter le cœur et tout. Oh mais j'étais là, mais où je suis J'étais complètement désorientée quoi.

  • Charlène

    On t'a donné un diagnostic, mais ils n'ont pas été chercher plus loin. Moi c'est pareil, quand j'ai dit que j'ai de l'adénomiose et endométriose, on me dit mais c'est pas possible, t'as eu quatre enfants, c'est impossible. T'as pas ça, c'est pas possible. Bah oui, mais non, tu peux avoir des enfants quand même. C'est pas une fatalité pour tout le monde.

  • Kelly

    C'est ça.

  • Charlène

    Puisqu'il y a des femmes, elles pensent qu'elles n'auront jamais d'enfants de leur vie, alors que pas du tout.

  • Kelly

    Et puis, on nous met ça dans la tête, souvent.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Donc, du coup, quand on nous dit ça, on se dit, je ne pourrai jamais avoir d'enfant, je ne pourrai jamais avoir d'enfant. Et des fois, au final, ça ne marche pas parce que tu psychotes sur ça. Oui,

  • Charlène

    tout à fait. Moi, quand j'ai fait ma fauche-pouche, c'est pareil. On m'a dit, vous allez galérer, je pense que ça va être très compliqué. On m'a dit, heureusement, vous en avez déjà un. Mais peu importe, quand tu as le désir d'un autre enfant, même si tu en as déjà un, tu ne te consoles pas avec ça. C'est quand même douloureux de te dire que tu ne pourras pas en avoir d'autres. Non. donc bon moi j'ai bien fait de ne pas les écouter après moi j'ai mes croyances et j'ai ma foi aussi qui m'a aidée à me dire que non je n'écoute pas ce que disent les médecins et j'en aurai d'autres et finalement j'ai bien fait parce que j'en ai eu trois derrière mais c'est assez dur quand on balance ça comme ça à la figure il y a vraiment ce truc je ne sais pas, un manque d'humanité quand on annonce ces choses là.

  • Kelly

    Comme si c'était normal mais après peut-être parce que ils sont tellement habitués à dire des choses comme ça des fois.

  • Charlène

    Ouais je pense que c'est ça en fait. Ça arrive tellement souvent, même la fausse couche, c'est tellement... Ça arrive très souvent que du coup, pour eux, ils annoncent ça comme ça. Oui,

  • Kelly

    c'est sûr. Quels sont les symptômes les plus difficiles à gérer pour toi Alors,

  • Charlène

    je dirais le principal et celui avec qui je me suis toujours battue, c'est la fatigue. Une fatigue chronique. Parce qu'en fait, ce qui m'a agacée, c'est que... Toute ma vie depuis l'adolescence, par contre, ça je l'ai. Je dormais tout le temps. Je rentrais de l'école, je dormais. Je rentrais du lycée, je dormais. Et là, j'ai toujours eu ça. Je me lève le matin, je dépose mes enfants. J'ai qu'une envie, c'est de me recoucher. Je le disais tout le temps aux médecins. On m'a toujours dit non, mais c'est rien. C'est psychologique. Tu vas mal. Moralement, ça ne va pas. tu as quatre enfants, donc la charge mentale et ceci, cela. Sauf que je le sentais dans mon corps que non, en fait, elle n'est pas normale, cette fatigue. Et quand j'ai eu le diagnostic, j'étais vraiment soulagée parce que j'ai vu que c'était un des symptômes de l'adénomyose et que je n'étais pas folle, qu'il y avait une réelle fatigue. Donc ça, pour moi, c'est très dur à gérer parce qu'ayant quatre enfants, un travail, une maison à gérer, quand tu es fatiguée tout le temps, ça joue sur l'humeur, ça joue sur plein de choses. Donc ça, c'est compliqué parce que ça, c'est constant. Après, les douleurs. des fois je ne peux pas aller travailler je suis obligée de décaler mes rendez-vous parce qu'il ne peut pas me lever ou d'un coup en fait c'est que c'est imprévisible tu peux très bien aller très bien et au moment où c'est l'heure d'aller chercher tes enfants tu te retrouves avec une douleur qui te paralyse donc les douleurs aux ovaires qui descendent dans la jambe moi c'est terrible ça me fait vraiment très très mal moi je sais que j'ai des douleurs aussi dans le dos,

  • Kelly

    les jambes ça me fait mal jusqu'aux chevilles comme si je m'étais cassé la cheville ouais c'est ça

  • Charlène

    Ah oui, ça te prend, ça te saisit, tu ne peux plus rien faire.

  • Kelly

    Non. Non, monter dans la voiture, descendre de la voiture. Oh là là.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Puis quand tu as des petits, ils veulent que tu les portes. Oui, mais non, non, je ne peux pas en fait. Je ne sais même pas comment je vais faire pour te descendre de la voiture et après te remonter dans la voiture.

  • Charlène

    C'est tout à fait ça. Ma petite, elle est habituée des fois, elle me dit Maman, un bobo au ventre Alors je lui explique. Mais ça fait de la peine. Des fois, je ne peux pas la porter non plus. C'est compliqué.

  • Kelly

    Moi, je sais que mon fils, il le sent. C'est peut-être parce que je dois tirer une tête bizarre. Il me dit, mais t'as Bobo au bidou Il me dit comme ça. Je lui dis, oui, j'ai Bobo. Il me donne une peluche.

  • Charlène

    Ouais, ils comprennent qu'il faut leur expliquer simplement. Je pense que ça ne sert à rien de faire semblant. Il faut leur dire que c'est normal. Et puis, ouais, voilà, il faut leur expliquer. Et puis, ils comprennent. Après, moi, je la mets à côté de moi. Elle joue à côté. On essaie de trouver des solutions. Mais des fois, j'ai la chance d'avoir mon mari. Parce que sinon, c'est compliqué tout seul.

  • Kelly

    Bon, quand c'est l'heure de faire le repas, mais que d'un coup, ça te foudroie, t'as une douleur foudroyante, le repas, il faut attendre un bon moment. Donc, heureusement qu'on a des compagnons qui sont à côté et qui peuvent reprendre le relais.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est clair, parce que je me dis quand t'es maman solo, je pense des fois à ces femmes-là, je me dis, wow, déjà, moi, je trouve que c'est galère, même des fois, quand il est au travail, il n'est pas là ou quoi. Mais voilà, je sais qu'à un moment donné, il va être là, il va prendre le relais. Mais quand t'es toute seule, c'est terrible.

  • Kelly

    Oui,

  • Charlène

    me voit quand il est au travail et que d'un coup je dis bon allez il faut que tu tiennes jusqu'à telle heure allez tiens tiens ça va bien se passer c'est ça et t'as pas le choix tu sais que c'est compliqué quand vraiment t'as mal et que tu dois faire des choses même le travail pour avoir une vie sociale et un travail c'est ultra compliqué figure

  • Kelly

    toi que c'était la question d'après ah bah parfait du coup comment cette maladie ou ces maladies elles t'ont affecté dans tes relations personnelles et professionnelles

  • Charlène

    Alors, professionnellement, à cause de la fatigue, ça a toujours été compliqué. Quand j'étais salariée, il y avait des jours où la fatigue me plombait tellement, c'était hyper dur. Pareil pour les règles abondantes, quand tu saignes énormément et que tu sais que ça va être la galère parce que tu as peur d'être tâchée, tu as peur de ça, et puis les carences, la fatigue, tu n'es pas en train, c'est compliqué. Donc, quand j'étais salariée, c'était vraiment compliqué. Du coup, je me suis mise à mon compte en tant que coiffeuse à domicile. Comme ça, je gère un petit peu mon planning et mon temps. J'essaie de calculer avec les périodes d'ovulation et les périodes de règles. Je sais que là, ça va être encore pire. Donc, j'ai visé de prendre des rendez-vous. Je jongle. Après, là, j'ai beaucoup diminué la coiffure parce que je me suis aperçue que même la coiffure, c'était compliqué. Je devais rester debout quand je coiffais une personne. Sauf que quand tu es chez un client et que la douleur te prend et que tu ne dois rien dire et continuer à coiffer, c'est compliqué. Oui, oui. Donc j'ai un autre travail en parallèle où je suis à la maison en télétravail. Donc ça, ça m'aide parce que du coup, je suis à la maison, donc je peux m'allonger si ça ne va pas. C'est beaucoup plus à l'aise. Et après, socialement avec les gens, c'est pareil, c'est compliqué. Des fois, je n'ai pas envie de sortir parce que la fatigue, parce que j'ai peur. Tu n'as pas envie de passer pour la relou qu'à tout le temps mal. C'est ça. Même si tes amis le savent et qu'ils comprennent, à un moment donné, tu n'as pas envie tout le temps de leur dire que tu as mal. Tu n'as pas envie pendant un repas ou si ça te prend la crise, que tout le monde te regarde et que ce soit centré sur toi. Donc c'est vrai que socialement, c'est compliqué. J'essaye vraiment de me forcer à faire des choses et à être active, parce que sinon, je passerais mes journées au lit et je pense que ce n'est pas ce qu'il faut faire. Mais c'est sûr que oui, ça a un impact sur la vie sociale, c'est certain.

  • Kelly

    Ou tu réfléchis, exemple, ce soir, je dois aller manger au restaurant avec des amis ou des trucs comme ça. Du coup, dans la journée, je vais moins faire de choses, voire rien du tout. Ou du coup, y aller. En espérant que vu que j'ai rien fait dans la journée, ça va bien se passer.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça.

  • Kelly

    Je vais avoir la douleur en fin de soirée, vers le dessert, comme ça après, il y a le temps de rentrer, de se poser, etc.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Des techniques.

  • Charlène

    J'ai obligé de calculer, mais c'est ça. Et même quand je sais que je vais avoir une période d'ovulation, où ça va être pire, etc. Mais pareil, je sais que là, je ne prévois rien. Ah ouais. Enfin voilà, il faut tout calculer. Et pareil, je vais faire des siestes dans la journée, si je sais que le soir, on a quelque chose. Ouais, ça va être bien et géré.

  • Kelly

    Quand toi, t'en as quatre, moi j'en ai trois, la sieste de l'après-midi, moi c'est très compliqué.

  • Charlène

    Ouais, c'est sûr. C'est sûr que tu peux pas le faire tout le temps. Non. C'est dès qu'on peut et quand les enfants ont envie aussi de te laisser te reposer.

  • Kelly

    Oui, parce que souvent il me dit Réveille-toi, réveille-toi Oui, oui,

  • Charlène

    je suis réveillée.

  • Kelly

    Il me dit Fais pas nuit Réveille-toi Oui, oui, je sais, je sais.

  • Charlène

    J'ai l'impression d'être tout le temps en train de leur dire que je suis fatiguée. Maman, elle est fatiguée. La maman, elle est fatiguée. Des fois, je culpabilise. Tu te dis, mais les pauvres, ils doivent se dire à ma mère, elle est tout le temps fatiguée, tout le temps malade. C'est compliqué, ça aussi. De ne pas pouvoir tout le temps jouer avec eux, d'être pleine d'énergie. Ça, c'est compliqué.

  • Kelly

    Par exemple, à l'école, il y a des gens qui sont malades. Donc, c'est sûr que moi, je vais choper cette maladie parce qu'ils me les apportent, mes enfants. Et je vois ma fille, elle me dit souvent... Maintenant, il y avait quelqu'un dans ma classe qui était malade, donc je ne vais pas te faire de bisous, parce que ce n'est pas le moment que tu sois malade, tu n'es déjà pas bien. Je lui dis, c'est gentil, mais bon, fais-moi quand même mon bisou.

  • Charlène

    Elle est trop mignonne.

  • Kelly

    Mais tu vois, elle panique. Du coup, elle me dit, mais tu crois que je devrais porter un masque tout le temps Je dis, mais non, en fait, tu n'as pas à subir ce que... Écoute, je tombe malade, je tombe malade, ce n'est pas grave en soi. Oui,

  • Charlène

    c'est ça.

  • Kelly

    Mais bon, ils essayent de faire de leur mieux, tu vois, mais...

  • Charlène

    C'est normal, ils nous aiment et ils n'aiment pas nous voir mal.

Chapters

  • Introduction et présentation de Kelly

    00:00

  • Début des symptômes et diagnostic

    00:19

  • Parcours vers le diagnostic de l'endométriose

    01:33

  • Impact des douleurs sur la vie quotidienne

    02:35

  • Symptômes et fatigue chronique

    14:37

  • Relations personnelles et professionnelles

    17:57

  • Réflexions sur la maladie

    20:01

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Description

Et si vos douleurs n’étaient pas exagérées, mais simplement ignorées ?


Dans cet épisode poignant de Maux Invisibles, Charlène de Freyja reçoit Kelly, coiffeuse de 30 ans et maman de quatre enfants. Elle nous livre un témoignage bouleversant sur son diagnostic tardif de l’endométriose et de l’adénomyose, après l’apparition de règles hémorragiques survenues à la naissance de son troisième enfant.

« J’ai longtemps été ignorée par les médecins, et chaque jour était un combat », confie-t-elle.

💬 À travers son récit intime, Kelly met en lumière :

  • La réalité des douleurs invisibles et de la fatigue chronique

  • Les défis de la maternité tout en vivant avec deux maladies chroniques

  • L’urgence de briser le silence autour de ces maux encore trop souvent banalisés

🧘‍♀️ Dans cette conversation sincère, elle partage aussi :

  • Des tips santé pour mieux vivre avec l’endométriose et l’adénomyose

  • L’importance d’un soutien émotionnel dans sa vie personnelle et professionnelle

  • Le pouvoir de la parole pour inspirer d’autres femmes inspirantes

✨ Cet épisode est un hommage aux histoires de résilience, aux histoires de femmes qui se battent chaque jour dans l’ombre. C’est un espace pour faire entendre la voix des invisibles, celles qu’on n’écoute pas assez, mais qui ont tant à dire.

🎧 Rejoignez-nous pour découvrir comment Kelly a transformé sa souffrance en force.
Écoutez son histoire inspirante, partagez-la, et engagez-vous vous aussi à briser le silence.

🔗 Écoutez Maux Invisibles pour un voyage au cœur de récits puissants, solidaires et profondément humains.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Charlène

    Bonjour Kelly Bonjour Comment tu vas Ça va bien et toi Ça va,

  • Kelly

    merci, c'est gentil. Je voulais te remercier d'avoir accepté de participer à ce podcast et de témoigner. Je trouve qu'il faut quand même du courage pour en parler, donc merci beaucoup.

  • Charlène

    Avec plaisir. Merci à toi de nous donner l'occasion d'en parler.

  • Kelly

    Ouais, c'est normal. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots Oui,

  • Charlène

    alors je m'appelle Kelly, moi j'ai 30 ans, j'habite dans le sud-ouest de la France, je suis mariée et j'ai... quatre enfants, âgé de le plus grand de 9 ans et la plus petite de 2 ans. Je suis coiffeuse à domicile. Voilà pour les infos.

  • Kelly

    D'accord. C'est cool ça d'être coiffeuse à domicile. Ouais. J'en cherche.

  • Charlène

    C'est vrai

  • Kelly

    Ouais, j'en cherche une.

  • Charlène

    Ouais, il y en a de moins en moins. C'est ça.

  • Kelly

    Du coup, tes symptômes, elles sont apparues quand Alors,

  • Charlène

    moi j'ai commencé... J'ai toujours eu des règles très très hémorragiques. Donc ça, c'était le premier symptôme. Mais par contre, je n'avais pas de grosses douleurs. Pendant très longtemps, je ne peux pas me plaindre de douleurs. Je n'ai vraiment pas eu de douleurs. Et ça a commencé vraiment, vraiment, les grosses douleurs. C'était après mon troisième enfant, en fait. D'accord. C'était il y a quatre ans.

  • Kelly

    Donc du coup, elles sont apparues après d'avoir eu tes règles.

  • Charlène

    Oui, tout à fait. Pendant l'adolescence, franchement, ça tiraillait comme des règles normales. Mais je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mis à part le fait que, par contre, j'avais des règles hyper, hyper abondantes.

  • Kelly

    Oui. Je vois très bien. Moi, j'avais les douleurs avec.

  • Charlène

    Oui, mais j'ai eu de la chance. Elles sont arrivées tard. Je sais qu'il y a des filles qui, dès l'adolescence, en souffrent.

  • Kelly

    Oui, oui. Est-ce que tu peux nous décrire à peu près les étapes de ton diagnostic Comment ça s'est passé Oui,

  • Charlène

    bien sûr. Alors, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu mon premier bébé sans souci, donc à 20 ans. Vraiment aucun problème, retour de couche, tout était normal, mis à part les règles. Vraiment, c'était très hémorragique. Donc ça, c'est embêtant dans le sens où... Tu n'as même plus envie de sortir parce que tu sais qu'au bout d'une heure, il faut déjà te changer. Donc ça, c'est un peu relou. Et après, j'ai deux ans à peu près après mon premier, j'ai perdu un bébé. Et quand j'ai perdu ce bébé-là, on m'a fait une échographie pour essayer de trouver un peu la raison de ce qui s'était passé. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit Écoutez, vous avez des adhérences en suspect de l'endométriose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Mais on ne m'a rien dit de plus. Vraiment, on m'a laissé avec ça. On m'a dit qu'il faudrait approfondir. Et le truc, c'est que moi, derrière, je n'ai vraiment pas eu de mal à retomber enceinte. Même pas un mois après, j'étais retombée enceinte. Je n'avais pas de grosses douleurs. Donc, je n'ai pas eu de mal à avoir mes autres enfants derrière. Donc, du coup, je n'ai pas à ce moment-là approché de vie pour voir vraiment ce que j'avais.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Et après mon troisième enfant, donc en 2020, là, j'ai commencé vraiment à avoir des douleurs dans les ovaires. Ça me tiraillait. Ça commençait vraiment à être gênant. J'ai laissé un petit peu. J'en parlais au médecin, mais le médecin me disait Bon, c'est normal, c'est le retour de couche. Et puis après, il me disait C'est normal, c'est des règles. On a un peu banalisé le truc. Donc, je n'ai jamais cherché plus loin. Et quand j'ai eu ma fille, donc en 2022, j'ai eu ma fille. Et là, par contre, le retour de couche, elle a été hyper violente. J'ai passé des journées où je ne pouvais pas me lever. J'avais vraiment très, très mal. Et après, à chaque fois que j'avais mes règles, c'était de pire en pire. Vraiment, j'avais vraiment très, très, très mal. Donc j'en ai parlé vraiment aux médecins en insistant. Bon, on n'a pas pris trop trop au sérieux les douleurs. Du coup, j'ai demandé vraiment une ligature des trompes en pensant que ça allait peut-être m'aider. Au début, j'ai galéré à ce que quelqu'un, un gynéco, veuille bien me le faire parce que tu imagines bien qu'à moins de 30 ans, une ligature des trompes, c'est compliqué. On ne voulait pas, mais moi, je suis sûre que moi, j'avais quatre enfants, je savais que je n'en voulais plus.

  • Kelly

    Oui, oui.

  • Charlène

    Donc j'ai réussi à trouver un gynéco qui acceptait de le faire. Et il m'a parlé du Novachur, donc la technique pour brûler l'endomètre en même temps. Il m'a dit que ça m'aiderait du coup à moins saigner. Et il m'a dit que les douleurs devraient s'estomper avec la ligature. C'est tout ce qu'on m'a dit, mais je n'avais pas de diagnostic encore.

  • Kelly

    D'accord, ouais.

  • Charlène

    Donc j'ai fait la ligature, j'ai fait le Novachur en même temps. Ça a été très très douloureux pour ma part. Vraiment, pendant trois semaines, c'était très compliqué. J'ai eu très mal. Et en fait, après, ça a encore plus empiré. Les douleurs, vraiment, elles étaient plus supportables. Je n'arrivais plus à aller travailler. J'avais une douleur qui allait jusqu'à dans la jambe. C'était terrible. Donc, j'ai insisté, insisté. Et tu vois, il y a quoi Il y a trois mois à peu près. Ouais, deux mois et demi. J'ai fait une grosse crise où là, je ne tenais plus. J'ai cru que j'allais mourir. Donc, j'ai été aux urgences. On m'a fait une échographie. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit, écoutez, vous avez des... des plaques d'adhérence. Est-ce qu'on vous a déjà parlé d'endométriose Je lui dis vaguement quand j'ai perdu un bébé à 20 ans, mais on ne m'en a pas reparlé depuis. Je me dis, écoutez, je pense que vous avez ça, mais il faut faire une IRM pour confirmer. Donc, j'ai fait l'IRM quelques semaines après et l'IRM a révélé endométriose et adénomyose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Donc, moi, je me retrouve avec le diagnostic. Je ne savais pas que l'adénomyose existait. Je ne savais pas ce que c'était. Donc je suis allée voir mon médecin et c'est là du coup qu'il m'a donné le diagnostic et qu'il m'a expliqué vraiment ce qu'était cette maladie. Et voilà, c'est ça. Ah ouais, tu vois, c'est comme moi. Oui, c'est ça. Et puis ça te prend d'un coup en plus. Oui, c'est terrible. Et tu as eu le diagnostic toi quand même D'accord. Ok, d'accord. Ah oui. D'accord. Ok, ça marche. D'accord. OK.

  • Kelly

    Ah oui,

  • Charlène

    d'accord. D'accord. C'est catastrophique. La prise en charge après une fausse couche, c'est vraiment... Que ce soit une grossesse extra-utérine ou une grossesse normale, c'est une catastrophe. Moi, c'est pareil. Ils m'ont dit, de toute façon, vous en avez déjà un. C'est vraiment... On te laisse comme ça, ils ne se rendent pas compte psychologiquement de l'impact.

  • Kelly

    C'est ça. Et puis moi, j'étais en train de l'expulser, mais ça faisait mal. Ça faisait compliqué.

  • Charlène

    Ah oui, oui.

  • Kelly

    Et qu'on me laisse comme ça et tout. Quand j'en ai parlé à mon gynéco, fin novembre, il m'a dit, c'est pas possible. Il m'a dit, écoutez, je l'ai vécu. Donc, je sais très bien ce qui s'est passé. Et je m'en rappelle très, très bien, même si ça fait six ans.

  • Charlène

    Moi, j'ai vécu la même chose. Il m'avait donné des médicaments que tu mets dans le vagin, en fait, pour te déclencher les contractions. Et même le pharmacien ne voulait pas me les donner. Il me dit, mais c'est pas possible. possible que l'hôpital vous les donne pour faire ça toute seule chez vous. Je dis, mais si, je vous assure. Et j'étais à deux mois et demi, et on m'a laissé faire mon bébé, avoir les contractions chez moi. Ils sont malades. Là, la prise en charge, elle était vraiment, vraiment pas cool.

  • Kelly

    Et puis après, ça ne nous donne pas confiance et y retourner.

  • Charlène

    Ouais, tout à fait.

  • Kelly

    Donc, c'est compliqué, quoi.

  • Charlène

    Mais ça, c'est pareil, ça arrive à beaucoup de femmes. C'est ça. Les fausses couches et les suites après, parce que... Moi, ça va, j'ai vraiment été soutenue. J'avais mon mari, j'avais du monde derrière. Mais il y a des femmes derrière, psychologiquement, c'est très compliqué.

  • Kelly

    Oui, oui, oui. C'est vrai que moi, mon compagnon, il ne comprenait pas sur le coup. Il me dit, ouais, c'est quand même compliqué, je peux comprendre. Mais bon, on ne l'a pas vu.

  • Charlène

    Tu vois ce que je veux dire Ouais, ouais.

  • Kelly

    Je dis, oui, mais moi, j'ai eu un premier enfant, donc pas avec mon nouveau compagnon, là. Donc, du coup, il n'était pas encore papa. Donc,

  • Charlène

    il ne savait pas tout ce qui était en jeu,

  • Kelly

    tout ce qui s'était... passé dans ma tête et tout, tu vois. Tout à fait. C'était un peu compliqué sur le coup,

  • Charlène

    quoi. C'est ça. Et puis, eux, ils deviennent papa une fois que le bébé est né. C'est ça. On devient maman quand il est dans notre ventre, en fait. Dès qu'on nous dit qu'il y a un cœur qui bat et qu'il y a un bébé en nous, ça y est, on l'aime déjà. Donc, c'est dans notre corps que ça se passe tout ce genre de boulot. Ouais. Donc, c'est compliqué pour eux. C'est très compliqué à comprendre, c'est sûr.

  • Kelly

    Ouais, c'est quand on a eu, du coup, pour ma part, le deuxième et lui, son premier, qui m'a dit Mais en fait, la grossesse extra-utérine, ça a dû être dur, non, quand même

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Il a compris.

  • Kelly

    T'es compliquée.

  • Charlène

    Ouais.

  • Kelly

    Et on n'en parlait pas.

  • Charlène

    Non.

  • Kelly

    Tu vois, c'est ça le truc, c'est qu'on n'en parle pas.

  • Charlène

    Ça, c'est clair. On n'en parle pas. Et même des fausses couches, en général, on ne parle pas de vraiment l'après, ce que ça fait sur la femme. Ça arrive à tellement de femmes que finalement, on banalise le truc.

  • Kelly

    Ouais. Un peu comme les règles, quand on a mal, on n'en parle pas.

  • Charlène

    C'est ça. Tout à fait.

  • Kelly

    C'est un peu, on se dit... Ouais, peut-être parce que je suis un peu sensible, peut-être parce que je me plains, je vais me plaindre d'un truc, mais bon, tout le monde a ça. Pourquoi moi, je devrais me plaindre Ouais,

  • Charlène

    puis moi, quand j'ai lu mes règles, jeune, je m'en rappelle, on m'a toujours dit que ça devait faire mal, en fait. Ouais, mais pareil. C'était la normalité. Donc, voilà, ça devait faire mal. Je me rappelle, il y avait même une tradition. Nous, ma mère, elle nous mettait une claque. Je ne sais pas si tu as entendu déjà ça. On nous mettait une claque quand on avait nos règles. Dans la famille, c'est une tradition. Et en fait, on disait que... Si t'as ta claque à tes premières règles, c'est que t'auras pas de douleur avec tes règles dans ta vie.

  • Kelly

    D'accord. Ah non, je connaissais pas.

  • Charlène

    Je connais beaucoup de familles qui font ça. Donc en fait, si t'as pas eu ta claque, t'auras mal toute la vie et c'est normal.

  • Kelly

    D'accord. Tu vois

  • Charlène

    C'est pour dire à quel point c'est vraiment ancré dans les têtes.

  • Kelly

    Mais de fou Je la connaissais pas du tout, tu vois.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est spécial.

  • Kelly

    J'essayais de m'en remettre parce que je connaissais pas.

  • Charlène

    Elle sait, puis moi, ma mère, elle me l'a déjà dit. Elle m'a déjà dit non, mais t'as pas eu ta claque à tes premières règles, ben voilà, c'est pour ça que t'as mal comme ça.

  • Kelly

    Il y avait un problème.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Faut dire aux femmes que c'est pas normal d'avoir mal quand t'as tes règles, c'est pas normal d'être pliée en deux et de pas pouvoir bouger.

  • Kelly

    Je sais que moi, à mes 16 ans, j'avais souvent mal, surtout quand j'avais mes règles et tout, et même après mes règles, tu vois, souvent j'avais mal au côté droit, j'avais du mal à marcher, j'avais du mal à rentrer dans la voiture et tout. et je mettais plein à ma mère elle me dit c'est quand même bizarre et tout donc elle m'a emmené vous faire une écho et en fait j'avais un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange ouais j'ai déjà eu les kystes ça fait hyper mal et je m'en rappellerai parce qu'il m'a dit bah écoutez vous avez un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange donc vous allez prendre la pilule j'ai dit d'accord et ça va se réduire bah j'espère mais en tout cas vous êtes stérile ah d'accord sympa comme ça bon bah bonne journée et tu t'en vas non mais c'est terrible Ah ouais, mais compliqué. Donc, du coup, quand j'ai eu ma première, j'ai fait un déni de grossesse. J'ai su que j'étais enceinte à 4 mois et demi de grossesse.

  • Charlène

    Ah oui, parce que toi, dans ta tête, c'était pas possible.

  • Kelly

    Ben non, non.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Non, non. Et puis, j'avais pris un peu de poitrine, mais pas tant que ça. Le ventre, toujours plat, rien. Et c'est vrai que c'est une copine à moi qui me dit, mais t'es pas enceinte. Je dis, mais arrête-toi. Je lui dis, je suis stérile. Qu'est-ce que tu me dis Je dis... Tu mets un peu le couteau, tu vois, dans le dos, là. Je dis, c'est pas cool et tout. Elle me dit, non, non, mais franchement, fais un test. Et pourtant, j'avais mes règles et tout. Donc, le truc fou, quoi. Et je fais le test de grossesse. Je vois positif. Je dis, non, mais il y a un problème. Il y a souvent des faux positifs. C'est pas possible. J'en ai fait cinq de suite, quoi. Je vois positif et tout. Je dis, bon, faut peut-être que j'aille voir un gynéco. Du coup, je suis allée voir le gynéco. Et il me dit, oui, oui, vous êtes enceinte. Vous voulez savoir le sexe J'ai dit, le quoi Je dis mais c'est pas possible, je suis stérile. Il me dit ouais, elle a preuve que non, il y a un bébé là. Et il m'a fait écouter le cœur et tout. Oh mais j'étais là, mais où je suis J'étais complètement désorientée quoi.

  • Charlène

    On t'a donné un diagnostic, mais ils n'ont pas été chercher plus loin. Moi c'est pareil, quand j'ai dit que j'ai de l'adénomiose et endométriose, on me dit mais c'est pas possible, t'as eu quatre enfants, c'est impossible. T'as pas ça, c'est pas possible. Bah oui, mais non, tu peux avoir des enfants quand même. C'est pas une fatalité pour tout le monde.

  • Kelly

    C'est ça.

  • Charlène

    Puisqu'il y a des femmes, elles pensent qu'elles n'auront jamais d'enfants de leur vie, alors que pas du tout.

  • Kelly

    Et puis, on nous met ça dans la tête, souvent.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Donc, du coup, quand on nous dit ça, on se dit, je ne pourrai jamais avoir d'enfant, je ne pourrai jamais avoir d'enfant. Et des fois, au final, ça ne marche pas parce que tu psychotes sur ça. Oui,

  • Charlène

    tout à fait. Moi, quand j'ai fait ma fauche-pouche, c'est pareil. On m'a dit, vous allez galérer, je pense que ça va être très compliqué. On m'a dit, heureusement, vous en avez déjà un. Mais peu importe, quand tu as le désir d'un autre enfant, même si tu en as déjà un, tu ne te consoles pas avec ça. C'est quand même douloureux de te dire que tu ne pourras pas en avoir d'autres. Non. donc bon moi j'ai bien fait de ne pas les écouter après moi j'ai mes croyances et j'ai ma foi aussi qui m'a aidée à me dire que non je n'écoute pas ce que disent les médecins et j'en aurai d'autres et finalement j'ai bien fait parce que j'en ai eu trois derrière mais c'est assez dur quand on balance ça comme ça à la figure il y a vraiment ce truc je ne sais pas, un manque d'humanité quand on annonce ces choses là.

  • Kelly

    Comme si c'était normal mais après peut-être parce que ils sont tellement habitués à dire des choses comme ça des fois.

  • Charlène

    Ouais je pense que c'est ça en fait. Ça arrive tellement souvent, même la fausse couche, c'est tellement... Ça arrive très souvent que du coup, pour eux, ils annoncent ça comme ça. Oui,

  • Kelly

    c'est sûr. Quels sont les symptômes les plus difficiles à gérer pour toi Alors,

  • Charlène

    je dirais le principal et celui avec qui je me suis toujours battue, c'est la fatigue. Une fatigue chronique. Parce qu'en fait, ce qui m'a agacée, c'est que... Toute ma vie depuis l'adolescence, par contre, ça je l'ai. Je dormais tout le temps. Je rentrais de l'école, je dormais. Je rentrais du lycée, je dormais. Et là, j'ai toujours eu ça. Je me lève le matin, je dépose mes enfants. J'ai qu'une envie, c'est de me recoucher. Je le disais tout le temps aux médecins. On m'a toujours dit non, mais c'est rien. C'est psychologique. Tu vas mal. Moralement, ça ne va pas. tu as quatre enfants, donc la charge mentale et ceci, cela. Sauf que je le sentais dans mon corps que non, en fait, elle n'est pas normale, cette fatigue. Et quand j'ai eu le diagnostic, j'étais vraiment soulagée parce que j'ai vu que c'était un des symptômes de l'adénomyose et que je n'étais pas folle, qu'il y avait une réelle fatigue. Donc ça, pour moi, c'est très dur à gérer parce qu'ayant quatre enfants, un travail, une maison à gérer, quand tu es fatiguée tout le temps, ça joue sur l'humeur, ça joue sur plein de choses. Donc ça, c'est compliqué parce que ça, c'est constant. Après, les douleurs. des fois je ne peux pas aller travailler je suis obligée de décaler mes rendez-vous parce qu'il ne peut pas me lever ou d'un coup en fait c'est que c'est imprévisible tu peux très bien aller très bien et au moment où c'est l'heure d'aller chercher tes enfants tu te retrouves avec une douleur qui te paralyse donc les douleurs aux ovaires qui descendent dans la jambe moi c'est terrible ça me fait vraiment très très mal moi je sais que j'ai des douleurs aussi dans le dos,

  • Kelly

    les jambes ça me fait mal jusqu'aux chevilles comme si je m'étais cassé la cheville ouais c'est ça

  • Charlène

    Ah oui, ça te prend, ça te saisit, tu ne peux plus rien faire.

  • Kelly

    Non. Non, monter dans la voiture, descendre de la voiture. Oh là là.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Puis quand tu as des petits, ils veulent que tu les portes. Oui, mais non, non, je ne peux pas en fait. Je ne sais même pas comment je vais faire pour te descendre de la voiture et après te remonter dans la voiture.

  • Charlène

    C'est tout à fait ça. Ma petite, elle est habituée des fois, elle me dit Maman, un bobo au ventre Alors je lui explique. Mais ça fait de la peine. Des fois, je ne peux pas la porter non plus. C'est compliqué.

  • Kelly

    Moi, je sais que mon fils, il le sent. C'est peut-être parce que je dois tirer une tête bizarre. Il me dit, mais t'as Bobo au bidou Il me dit comme ça. Je lui dis, oui, j'ai Bobo. Il me donne une peluche.

  • Charlène

    Ouais, ils comprennent qu'il faut leur expliquer simplement. Je pense que ça ne sert à rien de faire semblant. Il faut leur dire que c'est normal. Et puis, ouais, voilà, il faut leur expliquer. Et puis, ils comprennent. Après, moi, je la mets à côté de moi. Elle joue à côté. On essaie de trouver des solutions. Mais des fois, j'ai la chance d'avoir mon mari. Parce que sinon, c'est compliqué tout seul.

  • Kelly

    Bon, quand c'est l'heure de faire le repas, mais que d'un coup, ça te foudroie, t'as une douleur foudroyante, le repas, il faut attendre un bon moment. Donc, heureusement qu'on a des compagnons qui sont à côté et qui peuvent reprendre le relais.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est clair, parce que je me dis quand t'es maman solo, je pense des fois à ces femmes-là, je me dis, wow, déjà, moi, je trouve que c'est galère, même des fois, quand il est au travail, il n'est pas là ou quoi. Mais voilà, je sais qu'à un moment donné, il va être là, il va prendre le relais. Mais quand t'es toute seule, c'est terrible.

  • Kelly

    Oui,

  • Charlène

    me voit quand il est au travail et que d'un coup je dis bon allez il faut que tu tiennes jusqu'à telle heure allez tiens tiens ça va bien se passer c'est ça et t'as pas le choix tu sais que c'est compliqué quand vraiment t'as mal et que tu dois faire des choses même le travail pour avoir une vie sociale et un travail c'est ultra compliqué figure

  • Kelly

    toi que c'était la question d'après ah bah parfait du coup comment cette maladie ou ces maladies elles t'ont affecté dans tes relations personnelles et professionnelles

  • Charlène

    Alors, professionnellement, à cause de la fatigue, ça a toujours été compliqué. Quand j'étais salariée, il y avait des jours où la fatigue me plombait tellement, c'était hyper dur. Pareil pour les règles abondantes, quand tu saignes énormément et que tu sais que ça va être la galère parce que tu as peur d'être tâchée, tu as peur de ça, et puis les carences, la fatigue, tu n'es pas en train, c'est compliqué. Donc, quand j'étais salariée, c'était vraiment compliqué. Du coup, je me suis mise à mon compte en tant que coiffeuse à domicile. Comme ça, je gère un petit peu mon planning et mon temps. J'essaie de calculer avec les périodes d'ovulation et les périodes de règles. Je sais que là, ça va être encore pire. Donc, j'ai visé de prendre des rendez-vous. Je jongle. Après, là, j'ai beaucoup diminué la coiffure parce que je me suis aperçue que même la coiffure, c'était compliqué. Je devais rester debout quand je coiffais une personne. Sauf que quand tu es chez un client et que la douleur te prend et que tu ne dois rien dire et continuer à coiffer, c'est compliqué. Oui, oui. Donc j'ai un autre travail en parallèle où je suis à la maison en télétravail. Donc ça, ça m'aide parce que du coup, je suis à la maison, donc je peux m'allonger si ça ne va pas. C'est beaucoup plus à l'aise. Et après, socialement avec les gens, c'est pareil, c'est compliqué. Des fois, je n'ai pas envie de sortir parce que la fatigue, parce que j'ai peur. Tu n'as pas envie de passer pour la relou qu'à tout le temps mal. C'est ça. Même si tes amis le savent et qu'ils comprennent, à un moment donné, tu n'as pas envie tout le temps de leur dire que tu as mal. Tu n'as pas envie pendant un repas ou si ça te prend la crise, que tout le monde te regarde et que ce soit centré sur toi. Donc c'est vrai que socialement, c'est compliqué. J'essaye vraiment de me forcer à faire des choses et à être active, parce que sinon, je passerais mes journées au lit et je pense que ce n'est pas ce qu'il faut faire. Mais c'est sûr que oui, ça a un impact sur la vie sociale, c'est certain.

  • Kelly

    Ou tu réfléchis, exemple, ce soir, je dois aller manger au restaurant avec des amis ou des trucs comme ça. Du coup, dans la journée, je vais moins faire de choses, voire rien du tout. Ou du coup, y aller. En espérant que vu que j'ai rien fait dans la journée, ça va bien se passer.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça.

  • Kelly

    Je vais avoir la douleur en fin de soirée, vers le dessert, comme ça après, il y a le temps de rentrer, de se poser, etc.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Des techniques.

  • Charlène

    J'ai obligé de calculer, mais c'est ça. Et même quand je sais que je vais avoir une période d'ovulation, où ça va être pire, etc. Mais pareil, je sais que là, je ne prévois rien. Ah ouais. Enfin voilà, il faut tout calculer. Et pareil, je vais faire des siestes dans la journée, si je sais que le soir, on a quelque chose. Ouais, ça va être bien et géré.

  • Kelly

    Quand toi, t'en as quatre, moi j'en ai trois, la sieste de l'après-midi, moi c'est très compliqué.

  • Charlène

    Ouais, c'est sûr. C'est sûr que tu peux pas le faire tout le temps. Non. C'est dès qu'on peut et quand les enfants ont envie aussi de te laisser te reposer.

  • Kelly

    Oui, parce que souvent il me dit Réveille-toi, réveille-toi Oui, oui,

  • Charlène

    je suis réveillée.

  • Kelly

    Il me dit Fais pas nuit Réveille-toi Oui, oui, je sais, je sais.

  • Charlène

    J'ai l'impression d'être tout le temps en train de leur dire que je suis fatiguée. Maman, elle est fatiguée. La maman, elle est fatiguée. Des fois, je culpabilise. Tu te dis, mais les pauvres, ils doivent se dire à ma mère, elle est tout le temps fatiguée, tout le temps malade. C'est compliqué, ça aussi. De ne pas pouvoir tout le temps jouer avec eux, d'être pleine d'énergie. Ça, c'est compliqué.

  • Kelly

    Par exemple, à l'école, il y a des gens qui sont malades. Donc, c'est sûr que moi, je vais choper cette maladie parce qu'ils me les apportent, mes enfants. Et je vois ma fille, elle me dit souvent... Maintenant, il y avait quelqu'un dans ma classe qui était malade, donc je ne vais pas te faire de bisous, parce que ce n'est pas le moment que tu sois malade, tu n'es déjà pas bien. Je lui dis, c'est gentil, mais bon, fais-moi quand même mon bisou.

  • Charlène

    Elle est trop mignonne.

  • Kelly

    Mais tu vois, elle panique. Du coup, elle me dit, mais tu crois que je devrais porter un masque tout le temps Je dis, mais non, en fait, tu n'as pas à subir ce que... Écoute, je tombe malade, je tombe malade, ce n'est pas grave en soi. Oui,

  • Charlène

    c'est ça.

  • Kelly

    Mais bon, ils essayent de faire de leur mieux, tu vois, mais...

  • Charlène

    C'est normal, ils nous aiment et ils n'aiment pas nous voir mal.

Chapters

  • Introduction et présentation de Kelly

    00:00

  • Début des symptômes et diagnostic

    00:19

  • Parcours vers le diagnostic de l'endométriose

    01:33

  • Impact des douleurs sur la vie quotidienne

    02:35

  • Symptômes et fatigue chronique

    14:37

  • Relations personnelles et professionnelles

    17:57

  • Réflexions sur la maladie

    20:01

Description

Et si vos douleurs n’étaient pas exagérées, mais simplement ignorées ?


Dans cet épisode poignant de Maux Invisibles, Charlène de Freyja reçoit Kelly, coiffeuse de 30 ans et maman de quatre enfants. Elle nous livre un témoignage bouleversant sur son diagnostic tardif de l’endométriose et de l’adénomyose, après l’apparition de règles hémorragiques survenues à la naissance de son troisième enfant.

« J’ai longtemps été ignorée par les médecins, et chaque jour était un combat », confie-t-elle.

💬 À travers son récit intime, Kelly met en lumière :

  • La réalité des douleurs invisibles et de la fatigue chronique

  • Les défis de la maternité tout en vivant avec deux maladies chroniques

  • L’urgence de briser le silence autour de ces maux encore trop souvent banalisés

🧘‍♀️ Dans cette conversation sincère, elle partage aussi :

  • Des tips santé pour mieux vivre avec l’endométriose et l’adénomyose

  • L’importance d’un soutien émotionnel dans sa vie personnelle et professionnelle

  • Le pouvoir de la parole pour inspirer d’autres femmes inspirantes

✨ Cet épisode est un hommage aux histoires de résilience, aux histoires de femmes qui se battent chaque jour dans l’ombre. C’est un espace pour faire entendre la voix des invisibles, celles qu’on n’écoute pas assez, mais qui ont tant à dire.

🎧 Rejoignez-nous pour découvrir comment Kelly a transformé sa souffrance en force.
Écoutez son histoire inspirante, partagez-la, et engagez-vous vous aussi à briser le silence.

🔗 Écoutez Maux Invisibles pour un voyage au cœur de récits puissants, solidaires et profondément humains.


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Transcription

  • Charlène

    Bonjour Kelly Bonjour Comment tu vas Ça va bien et toi Ça va,

  • Kelly

    merci, c'est gentil. Je voulais te remercier d'avoir accepté de participer à ce podcast et de témoigner. Je trouve qu'il faut quand même du courage pour en parler, donc merci beaucoup.

  • Charlène

    Avec plaisir. Merci à toi de nous donner l'occasion d'en parler.

  • Kelly

    Ouais, c'est normal. Est-ce que tu peux te présenter en quelques mots Oui,

  • Charlène

    alors je m'appelle Kelly, moi j'ai 30 ans, j'habite dans le sud-ouest de la France, je suis mariée et j'ai... quatre enfants, âgé de le plus grand de 9 ans et la plus petite de 2 ans. Je suis coiffeuse à domicile. Voilà pour les infos.

  • Kelly

    D'accord. C'est cool ça d'être coiffeuse à domicile. Ouais. J'en cherche.

  • Charlène

    C'est vrai

  • Kelly

    Ouais, j'en cherche une.

  • Charlène

    Ouais, il y en a de moins en moins. C'est ça.

  • Kelly

    Du coup, tes symptômes, elles sont apparues quand Alors,

  • Charlène

    moi j'ai commencé... J'ai toujours eu des règles très très hémorragiques. Donc ça, c'était le premier symptôme. Mais par contre, je n'avais pas de grosses douleurs. Pendant très longtemps, je ne peux pas me plaindre de douleurs. Je n'ai vraiment pas eu de douleurs. Et ça a commencé vraiment, vraiment, les grosses douleurs. C'était après mon troisième enfant, en fait. D'accord. C'était il y a quatre ans.

  • Kelly

    Donc du coup, elles sont apparues après d'avoir eu tes règles.

  • Charlène

    Oui, tout à fait. Pendant l'adolescence, franchement, ça tiraillait comme des règles normales. Mais je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mis à part le fait que, par contre, j'avais des règles hyper, hyper abondantes.

  • Kelly

    Oui. Je vois très bien. Moi, j'avais les douleurs avec.

  • Charlène

    Oui, mais j'ai eu de la chance. Elles sont arrivées tard. Je sais qu'il y a des filles qui, dès l'adolescence, en souffrent.

  • Kelly

    Oui, oui. Est-ce que tu peux nous décrire à peu près les étapes de ton diagnostic Comment ça s'est passé Oui,

  • Charlène

    bien sûr. Alors, ce qui s'est passé, c'est que j'ai eu mon premier bébé sans souci, donc à 20 ans. Vraiment aucun problème, retour de couche, tout était normal, mis à part les règles. Vraiment, c'était très hémorragique. Donc ça, c'est embêtant dans le sens où... Tu n'as même plus envie de sortir parce que tu sais qu'au bout d'une heure, il faut déjà te changer. Donc ça, c'est un peu relou. Et après, j'ai deux ans à peu près après mon premier, j'ai perdu un bébé. Et quand j'ai perdu ce bébé-là, on m'a fait une échographie pour essayer de trouver un peu la raison de ce qui s'était passé. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit Écoutez, vous avez des adhérences en suspect de l'endométriose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Mais on ne m'a rien dit de plus. Vraiment, on m'a laissé avec ça. On m'a dit qu'il faudrait approfondir. Et le truc, c'est que moi, derrière, je n'ai vraiment pas eu de mal à retomber enceinte. Même pas un mois après, j'étais retombée enceinte. Je n'avais pas de grosses douleurs. Donc, je n'ai pas eu de mal à avoir mes autres enfants derrière. Donc, du coup, je n'ai pas à ce moment-là approché de vie pour voir vraiment ce que j'avais.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Et après mon troisième enfant, donc en 2020, là, j'ai commencé vraiment à avoir des douleurs dans les ovaires. Ça me tiraillait. Ça commençait vraiment à être gênant. J'ai laissé un petit peu. J'en parlais au médecin, mais le médecin me disait Bon, c'est normal, c'est le retour de couche. Et puis après, il me disait C'est normal, c'est des règles. On a un peu banalisé le truc. Donc, je n'ai jamais cherché plus loin. Et quand j'ai eu ma fille, donc en 2022, j'ai eu ma fille. Et là, par contre, le retour de couche, elle a été hyper violente. J'ai passé des journées où je ne pouvais pas me lever. J'avais vraiment très, très mal. Et après, à chaque fois que j'avais mes règles, c'était de pire en pire. Vraiment, j'avais vraiment très, très, très mal. Donc j'en ai parlé vraiment aux médecins en insistant. Bon, on n'a pas pris trop trop au sérieux les douleurs. Du coup, j'ai demandé vraiment une ligature des trompes en pensant que ça allait peut-être m'aider. Au début, j'ai galéré à ce que quelqu'un, un gynéco, veuille bien me le faire parce que tu imagines bien qu'à moins de 30 ans, une ligature des trompes, c'est compliqué. On ne voulait pas, mais moi, je suis sûre que moi, j'avais quatre enfants, je savais que je n'en voulais plus.

  • Kelly

    Oui, oui.

  • Charlène

    Donc j'ai réussi à trouver un gynéco qui acceptait de le faire. Et il m'a parlé du Novachur, donc la technique pour brûler l'endomètre en même temps. Il m'a dit que ça m'aiderait du coup à moins saigner. Et il m'a dit que les douleurs devraient s'estomper avec la ligature. C'est tout ce qu'on m'a dit, mais je n'avais pas de diagnostic encore.

  • Kelly

    D'accord, ouais.

  • Charlène

    Donc j'ai fait la ligature, j'ai fait le Novachur en même temps. Ça a été très très douloureux pour ma part. Vraiment, pendant trois semaines, c'était très compliqué. J'ai eu très mal. Et en fait, après, ça a encore plus empiré. Les douleurs, vraiment, elles étaient plus supportables. Je n'arrivais plus à aller travailler. J'avais une douleur qui allait jusqu'à dans la jambe. C'était terrible. Donc, j'ai insisté, insisté. Et tu vois, il y a quoi Il y a trois mois à peu près. Ouais, deux mois et demi. J'ai fait une grosse crise où là, je ne tenais plus. J'ai cru que j'allais mourir. Donc, j'ai été aux urgences. On m'a fait une échographie. Et quand on m'a fait l'échographie, on m'a dit, écoutez, vous avez des... des plaques d'adhérence. Est-ce qu'on vous a déjà parlé d'endométriose Je lui dis vaguement quand j'ai perdu un bébé à 20 ans, mais on ne m'en a pas reparlé depuis. Je me dis, écoutez, je pense que vous avez ça, mais il faut faire une IRM pour confirmer. Donc, j'ai fait l'IRM quelques semaines après et l'IRM a révélé endométriose et adénomyose.

  • Kelly

    D'accord.

  • Charlène

    Donc, moi, je me retrouve avec le diagnostic. Je ne savais pas que l'adénomyose existait. Je ne savais pas ce que c'était. Donc je suis allée voir mon médecin et c'est là du coup qu'il m'a donné le diagnostic et qu'il m'a expliqué vraiment ce qu'était cette maladie. Et voilà, c'est ça. Ah ouais, tu vois, c'est comme moi. Oui, c'est ça. Et puis ça te prend d'un coup en plus. Oui, c'est terrible. Et tu as eu le diagnostic toi quand même D'accord. Ok, d'accord. Ah oui. D'accord. Ok, ça marche. D'accord. OK.

  • Kelly

    Ah oui,

  • Charlène

    d'accord. D'accord. C'est catastrophique. La prise en charge après une fausse couche, c'est vraiment... Que ce soit une grossesse extra-utérine ou une grossesse normale, c'est une catastrophe. Moi, c'est pareil. Ils m'ont dit, de toute façon, vous en avez déjà un. C'est vraiment... On te laisse comme ça, ils ne se rendent pas compte psychologiquement de l'impact.

  • Kelly

    C'est ça. Et puis moi, j'étais en train de l'expulser, mais ça faisait mal. Ça faisait compliqué.

  • Charlène

    Ah oui, oui.

  • Kelly

    Et qu'on me laisse comme ça et tout. Quand j'en ai parlé à mon gynéco, fin novembre, il m'a dit, c'est pas possible. Il m'a dit, écoutez, je l'ai vécu. Donc, je sais très bien ce qui s'est passé. Et je m'en rappelle très, très bien, même si ça fait six ans.

  • Charlène

    Moi, j'ai vécu la même chose. Il m'avait donné des médicaments que tu mets dans le vagin, en fait, pour te déclencher les contractions. Et même le pharmacien ne voulait pas me les donner. Il me dit, mais c'est pas possible. possible que l'hôpital vous les donne pour faire ça toute seule chez vous. Je dis, mais si, je vous assure. Et j'étais à deux mois et demi, et on m'a laissé faire mon bébé, avoir les contractions chez moi. Ils sont malades. Là, la prise en charge, elle était vraiment, vraiment pas cool.

  • Kelly

    Et puis après, ça ne nous donne pas confiance et y retourner.

  • Charlène

    Ouais, tout à fait.

  • Kelly

    Donc, c'est compliqué, quoi.

  • Charlène

    Mais ça, c'est pareil, ça arrive à beaucoup de femmes. C'est ça. Les fausses couches et les suites après, parce que... Moi, ça va, j'ai vraiment été soutenue. J'avais mon mari, j'avais du monde derrière. Mais il y a des femmes derrière, psychologiquement, c'est très compliqué.

  • Kelly

    Oui, oui, oui. C'est vrai que moi, mon compagnon, il ne comprenait pas sur le coup. Il me dit, ouais, c'est quand même compliqué, je peux comprendre. Mais bon, on ne l'a pas vu.

  • Charlène

    Tu vois ce que je veux dire Ouais, ouais.

  • Kelly

    Je dis, oui, mais moi, j'ai eu un premier enfant, donc pas avec mon nouveau compagnon, là. Donc, du coup, il n'était pas encore papa. Donc,

  • Charlène

    il ne savait pas tout ce qui était en jeu,

  • Kelly

    tout ce qui s'était... passé dans ma tête et tout, tu vois. Tout à fait. C'était un peu compliqué sur le coup,

  • Charlène

    quoi. C'est ça. Et puis, eux, ils deviennent papa une fois que le bébé est né. C'est ça. On devient maman quand il est dans notre ventre, en fait. Dès qu'on nous dit qu'il y a un cœur qui bat et qu'il y a un bébé en nous, ça y est, on l'aime déjà. Donc, c'est dans notre corps que ça se passe tout ce genre de boulot. Ouais. Donc, c'est compliqué pour eux. C'est très compliqué à comprendre, c'est sûr.

  • Kelly

    Ouais, c'est quand on a eu, du coup, pour ma part, le deuxième et lui, son premier, qui m'a dit Mais en fait, la grossesse extra-utérine, ça a dû être dur, non, quand même

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Il a compris.

  • Kelly

    T'es compliquée.

  • Charlène

    Ouais.

  • Kelly

    Et on n'en parlait pas.

  • Charlène

    Non.

  • Kelly

    Tu vois, c'est ça le truc, c'est qu'on n'en parle pas.

  • Charlène

    Ça, c'est clair. On n'en parle pas. Et même des fausses couches, en général, on ne parle pas de vraiment l'après, ce que ça fait sur la femme. Ça arrive à tellement de femmes que finalement, on banalise le truc.

  • Kelly

    Ouais. Un peu comme les règles, quand on a mal, on n'en parle pas.

  • Charlène

    C'est ça. Tout à fait.

  • Kelly

    C'est un peu, on se dit... Ouais, peut-être parce que je suis un peu sensible, peut-être parce que je me plains, je vais me plaindre d'un truc, mais bon, tout le monde a ça. Pourquoi moi, je devrais me plaindre Ouais,

  • Charlène

    puis moi, quand j'ai lu mes règles, jeune, je m'en rappelle, on m'a toujours dit que ça devait faire mal, en fait. Ouais, mais pareil. C'était la normalité. Donc, voilà, ça devait faire mal. Je me rappelle, il y avait même une tradition. Nous, ma mère, elle nous mettait une claque. Je ne sais pas si tu as entendu déjà ça. On nous mettait une claque quand on avait nos règles. Dans la famille, c'est une tradition. Et en fait, on disait que... Si t'as ta claque à tes premières règles, c'est que t'auras pas de douleur avec tes règles dans ta vie.

  • Kelly

    D'accord. Ah non, je connaissais pas.

  • Charlène

    Je connais beaucoup de familles qui font ça. Donc en fait, si t'as pas eu ta claque, t'auras mal toute la vie et c'est normal.

  • Kelly

    D'accord. Tu vois

  • Charlène

    C'est pour dire à quel point c'est vraiment ancré dans les têtes.

  • Kelly

    Mais de fou Je la connaissais pas du tout, tu vois.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est spécial.

  • Kelly

    J'essayais de m'en remettre parce que je connaissais pas.

  • Charlène

    Elle sait, puis moi, ma mère, elle me l'a déjà dit. Elle m'a déjà dit non, mais t'as pas eu ta claque à tes premières règles, ben voilà, c'est pour ça que t'as mal comme ça.

  • Kelly

    Il y avait un problème.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça. Faut dire aux femmes que c'est pas normal d'avoir mal quand t'as tes règles, c'est pas normal d'être pliée en deux et de pas pouvoir bouger.

  • Kelly

    Je sais que moi, à mes 16 ans, j'avais souvent mal, surtout quand j'avais mes règles et tout, et même après mes règles, tu vois, souvent j'avais mal au côté droit, j'avais du mal à marcher, j'avais du mal à rentrer dans la voiture et tout. et je mettais plein à ma mère elle me dit c'est quand même bizarre et tout donc elle m'a emmené vous faire une écho et en fait j'avais un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange ouais j'ai déjà eu les kystes ça fait hyper mal et je m'en rappellerai parce qu'il m'a dit bah écoutez vous avez un kyste à l'ovaire de la taille d'une orange donc vous allez prendre la pilule j'ai dit d'accord et ça va se réduire bah j'espère mais en tout cas vous êtes stérile ah d'accord sympa comme ça bon bah bonne journée et tu t'en vas non mais c'est terrible Ah ouais, mais compliqué. Donc, du coup, quand j'ai eu ma première, j'ai fait un déni de grossesse. J'ai su que j'étais enceinte à 4 mois et demi de grossesse.

  • Charlène

    Ah oui, parce que toi, dans ta tête, c'était pas possible.

  • Kelly

    Ben non, non.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Non, non. Et puis, j'avais pris un peu de poitrine, mais pas tant que ça. Le ventre, toujours plat, rien. Et c'est vrai que c'est une copine à moi qui me dit, mais t'es pas enceinte. Je dis, mais arrête-toi. Je lui dis, je suis stérile. Qu'est-ce que tu me dis Je dis... Tu mets un peu le couteau, tu vois, dans le dos, là. Je dis, c'est pas cool et tout. Elle me dit, non, non, mais franchement, fais un test. Et pourtant, j'avais mes règles et tout. Donc, le truc fou, quoi. Et je fais le test de grossesse. Je vois positif. Je dis, non, mais il y a un problème. Il y a souvent des faux positifs. C'est pas possible. J'en ai fait cinq de suite, quoi. Je vois positif et tout. Je dis, bon, faut peut-être que j'aille voir un gynéco. Du coup, je suis allée voir le gynéco. Et il me dit, oui, oui, vous êtes enceinte. Vous voulez savoir le sexe J'ai dit, le quoi Je dis mais c'est pas possible, je suis stérile. Il me dit ouais, elle a preuve que non, il y a un bébé là. Et il m'a fait écouter le cœur et tout. Oh mais j'étais là, mais où je suis J'étais complètement désorientée quoi.

  • Charlène

    On t'a donné un diagnostic, mais ils n'ont pas été chercher plus loin. Moi c'est pareil, quand j'ai dit que j'ai de l'adénomiose et endométriose, on me dit mais c'est pas possible, t'as eu quatre enfants, c'est impossible. T'as pas ça, c'est pas possible. Bah oui, mais non, tu peux avoir des enfants quand même. C'est pas une fatalité pour tout le monde.

  • Kelly

    C'est ça.

  • Charlène

    Puisqu'il y a des femmes, elles pensent qu'elles n'auront jamais d'enfants de leur vie, alors que pas du tout.

  • Kelly

    Et puis, on nous met ça dans la tête, souvent.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Donc, du coup, quand on nous dit ça, on se dit, je ne pourrai jamais avoir d'enfant, je ne pourrai jamais avoir d'enfant. Et des fois, au final, ça ne marche pas parce que tu psychotes sur ça. Oui,

  • Charlène

    tout à fait. Moi, quand j'ai fait ma fauche-pouche, c'est pareil. On m'a dit, vous allez galérer, je pense que ça va être très compliqué. On m'a dit, heureusement, vous en avez déjà un. Mais peu importe, quand tu as le désir d'un autre enfant, même si tu en as déjà un, tu ne te consoles pas avec ça. C'est quand même douloureux de te dire que tu ne pourras pas en avoir d'autres. Non. donc bon moi j'ai bien fait de ne pas les écouter après moi j'ai mes croyances et j'ai ma foi aussi qui m'a aidée à me dire que non je n'écoute pas ce que disent les médecins et j'en aurai d'autres et finalement j'ai bien fait parce que j'en ai eu trois derrière mais c'est assez dur quand on balance ça comme ça à la figure il y a vraiment ce truc je ne sais pas, un manque d'humanité quand on annonce ces choses là.

  • Kelly

    Comme si c'était normal mais après peut-être parce que ils sont tellement habitués à dire des choses comme ça des fois.

  • Charlène

    Ouais je pense que c'est ça en fait. Ça arrive tellement souvent, même la fausse couche, c'est tellement... Ça arrive très souvent que du coup, pour eux, ils annoncent ça comme ça. Oui,

  • Kelly

    c'est sûr. Quels sont les symptômes les plus difficiles à gérer pour toi Alors,

  • Charlène

    je dirais le principal et celui avec qui je me suis toujours battue, c'est la fatigue. Une fatigue chronique. Parce qu'en fait, ce qui m'a agacée, c'est que... Toute ma vie depuis l'adolescence, par contre, ça je l'ai. Je dormais tout le temps. Je rentrais de l'école, je dormais. Je rentrais du lycée, je dormais. Et là, j'ai toujours eu ça. Je me lève le matin, je dépose mes enfants. J'ai qu'une envie, c'est de me recoucher. Je le disais tout le temps aux médecins. On m'a toujours dit non, mais c'est rien. C'est psychologique. Tu vas mal. Moralement, ça ne va pas. tu as quatre enfants, donc la charge mentale et ceci, cela. Sauf que je le sentais dans mon corps que non, en fait, elle n'est pas normale, cette fatigue. Et quand j'ai eu le diagnostic, j'étais vraiment soulagée parce que j'ai vu que c'était un des symptômes de l'adénomyose et que je n'étais pas folle, qu'il y avait une réelle fatigue. Donc ça, pour moi, c'est très dur à gérer parce qu'ayant quatre enfants, un travail, une maison à gérer, quand tu es fatiguée tout le temps, ça joue sur l'humeur, ça joue sur plein de choses. Donc ça, c'est compliqué parce que ça, c'est constant. Après, les douleurs. des fois je ne peux pas aller travailler je suis obligée de décaler mes rendez-vous parce qu'il ne peut pas me lever ou d'un coup en fait c'est que c'est imprévisible tu peux très bien aller très bien et au moment où c'est l'heure d'aller chercher tes enfants tu te retrouves avec une douleur qui te paralyse donc les douleurs aux ovaires qui descendent dans la jambe moi c'est terrible ça me fait vraiment très très mal moi je sais que j'ai des douleurs aussi dans le dos,

  • Kelly

    les jambes ça me fait mal jusqu'aux chevilles comme si je m'étais cassé la cheville ouais c'est ça

  • Charlène

    Ah oui, ça te prend, ça te saisit, tu ne peux plus rien faire.

  • Kelly

    Non. Non, monter dans la voiture, descendre de la voiture. Oh là là.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Puis quand tu as des petits, ils veulent que tu les portes. Oui, mais non, non, je ne peux pas en fait. Je ne sais même pas comment je vais faire pour te descendre de la voiture et après te remonter dans la voiture.

  • Charlène

    C'est tout à fait ça. Ma petite, elle est habituée des fois, elle me dit Maman, un bobo au ventre Alors je lui explique. Mais ça fait de la peine. Des fois, je ne peux pas la porter non plus. C'est compliqué.

  • Kelly

    Moi, je sais que mon fils, il le sent. C'est peut-être parce que je dois tirer une tête bizarre. Il me dit, mais t'as Bobo au bidou Il me dit comme ça. Je lui dis, oui, j'ai Bobo. Il me donne une peluche.

  • Charlène

    Ouais, ils comprennent qu'il faut leur expliquer simplement. Je pense que ça ne sert à rien de faire semblant. Il faut leur dire que c'est normal. Et puis, ouais, voilà, il faut leur expliquer. Et puis, ils comprennent. Après, moi, je la mets à côté de moi. Elle joue à côté. On essaie de trouver des solutions. Mais des fois, j'ai la chance d'avoir mon mari. Parce que sinon, c'est compliqué tout seul.

  • Kelly

    Bon, quand c'est l'heure de faire le repas, mais que d'un coup, ça te foudroie, t'as une douleur foudroyante, le repas, il faut attendre un bon moment. Donc, heureusement qu'on a des compagnons qui sont à côté et qui peuvent reprendre le relais.

  • Charlène

    Ah ouais, c'est clair, parce que je me dis quand t'es maman solo, je pense des fois à ces femmes-là, je me dis, wow, déjà, moi, je trouve que c'est galère, même des fois, quand il est au travail, il n'est pas là ou quoi. Mais voilà, je sais qu'à un moment donné, il va être là, il va prendre le relais. Mais quand t'es toute seule, c'est terrible.

  • Kelly

    Oui,

  • Charlène

    me voit quand il est au travail et que d'un coup je dis bon allez il faut que tu tiennes jusqu'à telle heure allez tiens tiens ça va bien se passer c'est ça et t'as pas le choix tu sais que c'est compliqué quand vraiment t'as mal et que tu dois faire des choses même le travail pour avoir une vie sociale et un travail c'est ultra compliqué figure

  • Kelly

    toi que c'était la question d'après ah bah parfait du coup comment cette maladie ou ces maladies elles t'ont affecté dans tes relations personnelles et professionnelles

  • Charlène

    Alors, professionnellement, à cause de la fatigue, ça a toujours été compliqué. Quand j'étais salariée, il y avait des jours où la fatigue me plombait tellement, c'était hyper dur. Pareil pour les règles abondantes, quand tu saignes énormément et que tu sais que ça va être la galère parce que tu as peur d'être tâchée, tu as peur de ça, et puis les carences, la fatigue, tu n'es pas en train, c'est compliqué. Donc, quand j'étais salariée, c'était vraiment compliqué. Du coup, je me suis mise à mon compte en tant que coiffeuse à domicile. Comme ça, je gère un petit peu mon planning et mon temps. J'essaie de calculer avec les périodes d'ovulation et les périodes de règles. Je sais que là, ça va être encore pire. Donc, j'ai visé de prendre des rendez-vous. Je jongle. Après, là, j'ai beaucoup diminué la coiffure parce que je me suis aperçue que même la coiffure, c'était compliqué. Je devais rester debout quand je coiffais une personne. Sauf que quand tu es chez un client et que la douleur te prend et que tu ne dois rien dire et continuer à coiffer, c'est compliqué. Oui, oui. Donc j'ai un autre travail en parallèle où je suis à la maison en télétravail. Donc ça, ça m'aide parce que du coup, je suis à la maison, donc je peux m'allonger si ça ne va pas. C'est beaucoup plus à l'aise. Et après, socialement avec les gens, c'est pareil, c'est compliqué. Des fois, je n'ai pas envie de sortir parce que la fatigue, parce que j'ai peur. Tu n'as pas envie de passer pour la relou qu'à tout le temps mal. C'est ça. Même si tes amis le savent et qu'ils comprennent, à un moment donné, tu n'as pas envie tout le temps de leur dire que tu as mal. Tu n'as pas envie pendant un repas ou si ça te prend la crise, que tout le monde te regarde et que ce soit centré sur toi. Donc c'est vrai que socialement, c'est compliqué. J'essaye vraiment de me forcer à faire des choses et à être active, parce que sinon, je passerais mes journées au lit et je pense que ce n'est pas ce qu'il faut faire. Mais c'est sûr que oui, ça a un impact sur la vie sociale, c'est certain.

  • Kelly

    Ou tu réfléchis, exemple, ce soir, je dois aller manger au restaurant avec des amis ou des trucs comme ça. Du coup, dans la journée, je vais moins faire de choses, voire rien du tout. Ou du coup, y aller. En espérant que vu que j'ai rien fait dans la journée, ça va bien se passer.

  • Charlène

    Ouais, c'est ça.

  • Kelly

    Je vais avoir la douleur en fin de soirée, vers le dessert, comme ça après, il y a le temps de rentrer, de se poser, etc.

  • Charlène

    C'est ça.

  • Kelly

    Des techniques.

  • Charlène

    J'ai obligé de calculer, mais c'est ça. Et même quand je sais que je vais avoir une période d'ovulation, où ça va être pire, etc. Mais pareil, je sais que là, je ne prévois rien. Ah ouais. Enfin voilà, il faut tout calculer. Et pareil, je vais faire des siestes dans la journée, si je sais que le soir, on a quelque chose. Ouais, ça va être bien et géré.

  • Kelly

    Quand toi, t'en as quatre, moi j'en ai trois, la sieste de l'après-midi, moi c'est très compliqué.

  • Charlène

    Ouais, c'est sûr. C'est sûr que tu peux pas le faire tout le temps. Non. C'est dès qu'on peut et quand les enfants ont envie aussi de te laisser te reposer.

  • Kelly

    Oui, parce que souvent il me dit Réveille-toi, réveille-toi Oui, oui,

  • Charlène

    je suis réveillée.

  • Kelly

    Il me dit Fais pas nuit Réveille-toi Oui, oui, je sais, je sais.

  • Charlène

    J'ai l'impression d'être tout le temps en train de leur dire que je suis fatiguée. Maman, elle est fatiguée. La maman, elle est fatiguée. Des fois, je culpabilise. Tu te dis, mais les pauvres, ils doivent se dire à ma mère, elle est tout le temps fatiguée, tout le temps malade. C'est compliqué, ça aussi. De ne pas pouvoir tout le temps jouer avec eux, d'être pleine d'énergie. Ça, c'est compliqué.

  • Kelly

    Par exemple, à l'école, il y a des gens qui sont malades. Donc, c'est sûr que moi, je vais choper cette maladie parce qu'ils me les apportent, mes enfants. Et je vois ma fille, elle me dit souvent... Maintenant, il y avait quelqu'un dans ma classe qui était malade, donc je ne vais pas te faire de bisous, parce que ce n'est pas le moment que tu sois malade, tu n'es déjà pas bien. Je lui dis, c'est gentil, mais bon, fais-moi quand même mon bisou.

  • Charlène

    Elle est trop mignonne.

  • Kelly

    Mais tu vois, elle panique. Du coup, elle me dit, mais tu crois que je devrais porter un masque tout le temps Je dis, mais non, en fait, tu n'as pas à subir ce que... Écoute, je tombe malade, je tombe malade, ce n'est pas grave en soi. Oui,

  • Charlène

    c'est ça.

  • Kelly

    Mais bon, ils essayent de faire de leur mieux, tu vois, mais...

  • Charlène

    C'est normal, ils nous aiment et ils n'aiment pas nous voir mal.

Chapters

  • Introduction et présentation de Kelly

    00:00

  • Début des symptômes et diagnostic

    00:19

  • Parcours vers le diagnostic de l'endométriose

    01:33

  • Impact des douleurs sur la vie quotidienne

    02:35

  • Symptômes et fatigue chronique

    14:37

  • Relations personnelles et professionnelles

    17:57

  • Réflexions sur la maladie

    20:01

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