Speaker #0Imaginez un arbre qui toute l'année ne perd aucune feuille, aucune branche, et qui malgré le fait que les feuilles deviennent un peu vieilles, l'arbre aura toujours les mêmes feuilles. C'est un peu bizarre, mais en même temps, je trouve que c'est une belle métaphore pour expliquer mon sujet d'aujourd'hui. L'arbre, ça peut être nous. Il y a plein de raisons qui font que les arbres perdent leurs feuilles, dans l'automne, pour se protéger de l'hiver. Elles les récupèrent vers le printemps. Il y a les fleurs qui fleurissent, les fruits qui arrivent. En fait, tout ça, c'est un cycle. On le sait, l'homme, l'humain est cyclique. Et la femme, encore plus, est cyclique. L'humanité, le temps, tout est cyclique. Et le truc, c'est que moi, je refusais. Littéralement, je refusais d'être cyclique. C'est quelque chose avec lequel je rentrais en résistance. Sauf que ça, je vous le dis tout de suite, ça n'a pas fonctionné. Venez me voir le podcast pour ceux qui sont fatigués de subir la vie. Je raconte mon cheminement vers la vie que je veux, vers la vie que je souhaite et vers la vie que je mérite. C'était moi il y a quelques années, quand j'étais jeune adulte, à partir de mes 18 ans, gros serment, en fait je pleurais jamais. Je ne pleurais jamais. C'est-à-dire que je ne perdais jamais mes feuilles. Et peu importe la situation, que ce soit quelque chose de difficile, de triste, les seuls moments où je me rappelle avoir versé des larmes, c'est ça le truc en fait, c'est que je m'en rappelle. Alors que c'était il y a 10 ans. Les seuls moments où j'ai pleuré, je m'en rappelle comme si c'était hier, en sachant que j'ai une mémoire très sélective et qu'il y a plein de choses, aujourd'hui je serais incapable de m'en rappeler, mais ça je m'en rappelle. Peu importe le moment, peu importe la situation, peu importe les raisons, je ne pleurais pas. Et donc comment est-ce que c'est possible, je ne sais pas, mais j'étais littéralement un cœur de pierre à l'époque. C'est aussi parce que mon environnement me demandait d'être un cœur de pierre à l'époque. Il ne fallait pas perdre la face. J'étais dans un foyer où finalement il ne faut pas montrer que tu as des problèmes pour ne pas empirer la situation actuelle. Donc c'était une réponse à ce que je vivais. Et en vrai, moi je n'ai jamais vu ça comme un problème. Au contraire, j'ai vu ça comme une force. Tout le monde me disait que c'était une force. Tout le monde me faisait comprendre que c'était une force. De ne pas perdre la face. de ne pas pleurer, qu'on ne voit pas ta vulnérabilité, le fait de réussir à avancer, continuer malgré des situations très difficiles, le fait de jamais s'effondrer alors que n'importe qui le ferait. C'est vrai que dit comme ça, ça fait très fort. Alors qu'en vrai, j'étais juste une gamine qui avait besoin de chialer pour passer à autre chose. Et en fait, c'est des années où je n'ai jamais pu chialer. pour passer à autre chose. Et ça, je m'en suis rendue compte à l'école. Je m'en suis rendue compte quand il fallait devenir jeune adulte, aller à l'école, vivre seule, puisque finalement, je ne pleurais jamais non plus. Mais en fait, si je ne pleurais pas, c'est parce que je m'empêchais de pleurer. Et pour s'empêcher de pleurer, il fallait s'empêcher de ressentir. Je suis très friendly, je suis assez sociale, même si réservée. Mais par contre, je ne montre jamais mes émotions. Et donc quelqu'un qui ne montre jamais ses émotions, déjà, ce n'est pas forcément très chaleureux. Ça peut faire faux des fois, mais en tout cas, c'était comme ça que j'étais à l'époque. Et de mon côté, comment est-ce que je le vivais ? Je l'avais déjà dit dans le plan d'épisode, mais pour moi, il n'y avait jamais de problème finalement. Je le faisais sentir qu'il n'y avait jamais de problème et je me faisais ressentir à moi-même qu'il n'y avait jamais de problème. Donc s'il n'y a pas de problème... Il n'y a pas de raison de pleurer. C'était un truc de ouf maintenant que j'y pense. Ça veut dire que j'étais tellement façonnée, moulée dans ce truc, matrixée par ce truc, que j'arrivais à moi-même trafiquer mes propres signaux qui allaient à mon cerveau. Vraiment, c'est incroyable. Parce qu'il y a des gens qui sont décédés, je ne pleurais pas. C'était à ce niveau-là. Et donc, ce n'est pas normal pour un cerveau. C'est pas normal pour un cerveau humain de ne pas pleurer quand il y a un décès. Mais c'était pour dire le niveau de chill que j'étais, le niveau de zenitude que j'étais. On me détestait et on m'adorait pour ça. En tout cas, c'est ce que je disais à l'époque. Et il y a un truc qui a fait que ça a changé. C'est une situation à l'école, en tant que jeune adulte qui n'a pas eu beaucoup d'argent dans son enfance. Quand j'ai eu de l'argent, j'étais le roi du monde, la reine du monde, the queen of the world. et je suis partie en stage à Londres. stage où j'ai tout brûlé, je parle bien évidemment de l'argent, stage où j'ai tout claqué, où j'ai vécu ma best life, mais un an et demi après ça s'est ressenti, puisque un an et demi après je n'avais pas d'argent pour payer ma troisième année d'école. Et donc ça c'était une des pires situations dans lesquelles je m'étais retrouvée à l'époque. Et c'est une des seules situations où de ces années-là j'ai pleuré. Une des seules situations sur les trois dernières années d'école où j'ai pleuré. Et je me rappelle, j'étais à l'arrêt de bus. J'étais en train d'errer dans les rues de La Rochelle parce qu'en fait je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, je ne comprenais pas ce que je ressentais et j'étais juste en train de pleurer avec le vent et la pluie qui venaient sur mon visage comme dans un film. Et vu que ce n'est pas quelque chose que j'avais l'habitude de faire, et bien en fait c'était trop pour moi, c'était trop à contenir, c'était trop à gérer, je ne savais pas comment gérer, surtout que c'était des pleurs de drama queenry, mais c'était des pleurs, on dirait que... Qu'un de mes parents était décédé quoi. Et en fait c'était trop et donc j'ai explosé. Enfin j'ai explosé je ne sais pas comment dire ça. Mais j'ai pas réussi à gérer. Et ça ça a duré une semaine. Une semaine je me suis enfermée chez moi. Où j'ai rien fait pendant une semaine. Où j'ai presque pas mangé pendant une semaine. Et où en fait je pouvais plus. Je pouvais plus compenser. Je pouvais plus nier. Parce que j'avais déjà trop nié. Et en fait j'ai frisé en m'enfermant une semaine chez moi. Alors qu'en réalité. Même si la situation était compliquée, j'aimerais parler à ma mère, à mes parents, ils m'auraient au moins rassurée. J'aurais pleuré une journée et le lendemain ça aurait été terminé. Je n'aurais pas dû passer une semaine enfermée à ne pas manger chez moi. Et après, c'est vraiment à l'issue de cette semaine-là, c'est le moment où j'ai compris que ce n'était pas normal. Que ce n'était pas normal la manière dont j'avais réagi. Je ne sais pas comment dire, mais j'étais choquée d'avoir pleuré. Tellement je ne pleurais pas, j'étais choquée de moi-même. Et ce qui est encore moins normal, c'est le temps que j'ai pris, mon dieu, à m'en remettre. Le temps que j'ai pris à me ramasser. J'ai dû prendre un mois pour me ramasser de cet épisode-là. Alors que maintenant, avec du recul, sans vouloir minimiser ce que j'ai vécu et ce que j'ai ressenti, ça aurait pu être autrement. Et en fait, ce joli schéma, c'est littéralement tout ce qui s'est passé pour toutes les premières fois qui ont suivi. Pour toutes les premières fois où j'ai dû pleurer. Par rapport à une situation particulière. C'est-à-dire que je l'ai vécu longtemps. Je l'ai vécu difficilement. C'était trop, je n'arrivais pas à le contenir. Et j'ai pris beaucoup de temps, beaucoup trop de temps à m'en remettre. Parce que forcément, si c'est une première fois, ça prend plus de temps. On prend plus de temps à le vivre. On prend plus de temps à comprendre. Et on prend plus de temps à s'en remettre. Et c'était notamment la première fois que quelqu'un m'a trahi, par exemple. Mon premier copain m'a trompée. Et à l'époque... C'est la règle qui a confirmé l'exception. Quand je l'ai su, j'étais triste, j'étais déçue, mais je n'ai jamais pleuré. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais pleuré de cette trahison, alors que c'est quelqu'un que j'affectionnais beaucoup. C'était une de mes premières relations un peu saines. C'était une relation particulière à distance, mais c'est quelque chose que je tenais fortement à cœur. Je n'ai jamais pleuré pour cette situation, alors que c'était une des seules fois de ma vie où on m'a trahi. Et je dis ça, mais c'était fort à l'époque. Et pour autant, j'étais encore dans ce déni, dans ce « oh bon, c'est pas très grave, tant pis, on est à Montréal, profitons de la vie » , alors qu'en réalité, au fond, j'étais blessée, j'étais triste et j'étais déçue. Et ça, c'était une des seules premières fois où en fait, je me suis jamais... En fait, c'est juste que je m'en suis pas remis, j'avais pas à me remettre puisque je n'ai pas pleuré. Mais c'est pas pour autant que ça m'a pas affectée plus tard. Une première fois qui est donc illustre. Ce problème, c'est par exemple la première fois que j'ai fait une gaffe au boulot. Je travaillais avec un ami d'école à l'époque. Je n'ai pas géré bien le projet. Je rigole, mais en fait, c'est ridicule maintenant que j'en parle. Ce n'est pas ridicule parce que ça m'a fait un an de burn-out. Mais c'est ridiculement triste puisque j'ai mal géré le projet. Il y a plein de choses qui ont été mal gérées. Et en fait, ça a capoté. Ça a capoté. Sauf que moi, si ça a capoté, et bien c'est forcément que de ma faute, c'est forcément parce que je suis nulle, c'est forcément parce que je ne suis pas compétente, c'est forcément parce que moi. Et donc, j'en ai pleuré, j'en ai beaucoup pleuré, et ça je l'ai raconté dans un dernier épisode, où en fait, après ça, je n'ai pas travaillé pendant 6 mois, et c'était mon premier burn-out en vrai. Ce n'était pas que pour cette raison, mais c'était principalement pour cette raison. Et c'est parce que je me suis montée la tête, c'est parce que je me suis grillée, c'est parce que la manière dont j'ai géré derrière était catastrophique, mais j'ai fait de mon mieux à l'époque. Et c'est littéralement parce qu'en vrai, j'avais pas réussi à pleurer. Avant, je n'avais jamais réussi à digérer mes gaffes ou mes erreurs au boulot parce que bien évidemment, une erreur, c'est impardonnable chez moi. En fait, je n'avais pas réussi à gérer. J'aurais pleuré une fois ou au pire deux, trois jours dans les bras de ma mère. Ça aurait suffi et je serais passée à autre chose. C'est bien évidemment plein de choses qui se sont accumulées, mais ça, c'est par exemple la première fois où j'ai pleuré au boulot. Et pour me ramasser après ça, ça a pris un an. Un an. C'était ma première gaffe au boulot. Après, j'en ai fait d'autres qui étaient tout aussi graves, voire beaucoup plus graves. Et je suis contente parce qu'en vrai, j'ai pris beaucoup plus de... Déjà, plaisir à gérer, ce qui est très bizarre. Parce que finalement, il fallait vivre des choses difficiles. Mais si je vis les choses difficiles, c'est que je vis tout court. Et c'est ce que je retenais. Là, par exemple, il n'y a pas très longtemps, je donne des cours. Je ne me suis pas levée pour un cours parce qu'en fait, je n'avais pas noté le cours. On m'a appelée le matin, à 10h, j'étais dans mon lit, je m'en suivais beaucoup voulu toute l'après-midi, mais en fait au bout de 15-16h je me suis dit bon bah c'est pas grave, Prince Thias c'est passé, tu pourras pas faire mieux, tu t'excuses, tu dis que la prochaine fois tu feras autrement, et le lendemain c'était fini. J'ai pleuré, parce qu'en vrai je suis quand même une meuf sensible et que les gens qui me connaissent savent que j'ai une conscience professionnelle hors normes, et le lendemain c'était terminé quoi. Le lendemain, c'était fini. Et je suis passée à autre chose. Mais ça, ça paraît anodin, mais ça c'est le travail de 5 ans de vie. Et donc c'était tout pareil aussi pour la première... Ma première vraie déception amoureuse d'ailleurs. C'était un garçon qui, en vrai, on s'aimait bien, mais il me trouvait juste cool. Plus on se fréquentait, plus il se rendait compte que peut-être on n'était pas très compatibles. Peut-être qu'il n'avait pas envie de s'engager dedans aussi. Il n'a pas osé me le dire. J'en attendais beaucoup. Il m'a ghosté. Je l'ai super mal pris. Ça m'a blessé fois mille. Et j'ai chialé pendant 8 mois. 8 mois. 8 fucking mois. Pour un garçon. Et je minimise pas le fait que c'était pour un garçon. Parce qu'en vrai c'était de l'attachement, c'était de l'amour, c'était mes relations, c'était de l'engagement. Mais en réalité, cette relation ne méritait pas 8 mois de pleurs. Et je dis, j'ai pas pleuré pendant 8 mois. j'ai pu répondre en 3 mois, j'y ai pensé pendant 8 mois et en fait c'est pareil aujourd'hui je me dis meuf c'est pas grave c'était ta première fois c'était ta première vraie déception c'est ton premier goût main c'est à dire que la prochaine fois peut-être que ça prendra 3 mois et celle d'après un petit peu moins et c'est pas le fait que ce soit une déception amoureuse et que c'est moins grave que finalement c'est comme la gaffe au boulot C'est juste le fait que la raison pour laquelle j'étais triste ne méritait pas, elle ne mérite pas, je le dis, 8 mois de torture mentale pour moi-même. Je pense qu'il vivait sa best life et qu'il n'était pas aussi torturé à penser à moi. Et un dernier exemple, c'était aussi la même chose dans mes tensions amicales. Moi je déteste le conflit, je fuis le conflit, c'est tellement toxique je sais, mais... Je suis le conflit, alors que le conflit peut régler des choses. Un de mes vrais premiers conflits amicals, j'avais pas réussi à pleurer au début, j'ai fini par pleurer, mais j'ai pris un an à le digérer quoi. Sans parler de la manière dont je l'ai géré, mais j'ai vraiment pris un an à le digérer. Et un an à le digérer parce qu'en fait j'ai pris un peu de temps pour pleurer. Et quand je dis un peu de temps, c'était quelques semaines quoi. Alors que la réalité, c'est que juste quand je n'avais pas tenu mes engagements, je ne communiquais pas très bien, je n'étais pas assez tournée vers la personne que c'était, je prenais peut-être cette personne pour acquis maintenant que j'y pense, et que ça aurait pu se régler très facilement avec une discussion, avec un partage vulnérable, ce que je n'étais pas capable de faire à l'époque. Donc au moins j'ai réussi à pleurer, au moins j'ai pleuré pendant quelques semaines, mais au moins c'est passé. Mais par contre, ça a duré. vraiment très longtemps, vraiment très très longtemps je trouve. Et je raconte tout ça parce que c'est à partir de ces trois dernières années que j'ai fait le travail, j'ai vraiment passé trois années à pleurer pour la première fois, pour de la trahison, pour des erreurs que j'ai faites, pour de la peine, de la déception, de la tristesse. Et donc faire les choses pour la première fois, ça prend du temps, c'est compliqué, ça prend beaucoup beaucoup beaucoup d'énergie. Aujourd'hui, je me dis que je suis contente, je suis très fière de moi parce que je me suis toujours dit que j'avais la flemme d'être... J'aime pas ce terme, mais d'être un humain dysfonctionnel, et pas dysfonctionnel pas parce qu'un humain qui fonctionne pas, mais plutôt dysfonctionnel parce qu'un humain qui a pas réussi à régler ses problèmes persos, et qui finit par dysfonctionner en société. Et ça c'est vraiment quelque chose que je ne veux pas être, c'est quelque chose que je me suis vue être dans ces différents épisodes, et en fait je veux pas. Et c'est pas pour ne pas être la meuf relou qui a pas réglé ses traumas, c'est pour moi. C'est pour moi, pour moi-même, pour mon amour propre, pour ma dignité. Il est hors de question que je sois ça, et en fait je mérite mieux. Mais pour mériter mieux, il a fallu trois ans où j'ai pleuré pour la première fois. Et donc là je le dis pour le pleur, mais en fait il y a plein d'autres choses pour lesquelles on doit faire pour la première fois. Et je dis ça parce qu'à l'époque je me disais que... C'est bon, on va prendre un psy, en un mois c'est réglé, on passera à autre chose et on vivra notre best life. Les choses, les bonnes choses prennent du temps, les choses importantes et complexes prennent du temps. Et le temps, c'est quelque chose qui m'angoisse beaucoup, qui était source d'anxiété parce que je me disais que je n'avais pas le temps pour ça. Je n'avais pas le temps de régler ces choses, je n'avais pas le temps d'apprendre à pleurer, je n'avais pas le temps de pleurer parce qu'il fallait avancer. En fait, ma chérie, si tu ne prends même pas le temps pour toi, pourquoi est-ce que tu vas le prendre en fait ? Enfin littéralement, si tu ne prends pas le temps pour toi, pour te gérer toi, pour prendre le temps de pleurer, pourquoi est-ce que tu devrais le prendre ? Pour quelle autre chose, pour quelle autre personne tu devrais donner ce temps-là ? Honnêtement, je n'ai pas de réponse. Mais voilà, aujourd'hui j'aime pleurer. Aujourd'hui j'aime pleurer parce que ça permet de laisser les choses couler, de les laisser là où ils sont et juste de passer à autre chose. comme le cycle de la vie devrait l'être. Et j'ai commencé ce podcast en parlant des arbres qui ne perdaient jamais leurs feuilles, des saisons qui font qu'un cerisier va perdre ses feuilles, va fleurir au printemps, et va avoir des cerises un petit peu après. Sachez qu'il y a des arbres qui ne perdent pas leurs feuilles, en tout cas qui les perdent différemment, on les appelle des arbres persistants. Ces arbres-là perdent leurs feuilles ou leurs branches petit à petit, et on ne le voit pas. On ne voit pas ces arbres perdre les feuilles petit à petit. De loin, on dirait que l'arbre, toute l'année, il garde ses feuilles. Toute l'année, il est vert. Toute l'année, il est solide. Et toute l'année, en fait, il est le même. Mais c'est juste que cet arbre, il laisse, par exemple, deux, trois feuilles tomber par jour, par semaine. Quelques feuilles tombent par mois, et on ne le remarque pas. Et pour autant, ça fonctionne quand même, parce que les feuilles, elles tombent, donc elles changent, donc elles se régénèrent, tout en laissant couler, finalement, tout en laissant le cycle se faire. l'arbre reste solide à l'extérieur, en tout cas de l'extérieur. Et moi j'aime bien parce que c'est littéralement ce type d'arbre-là que j'aspire à être. Ça ne veut pas dire qu'être un cerisier qui perd ses fleurs en hiver et qui fleurit au printemps, c'est mauvais. C'est juste que moi je veux être un sapin. Un sapin, quand on ne le déracine pas, il a ses branches, ses feuilles, ses pics, je ne sais pas comment ça s'appelle, toute l'année. Et la seule raison pour laquelle il l'a toute l'année, c'est parce qu'il laisse couler petit à petit, il se laisse pleurer petit à petit, si je peux faire le parallèle. Toute l'année, comme ça, au lieu de prendre des mois pour se relever, des hivers pour se relever, il pleure quand il en a besoin. Il fait tomber les feuilles quand il en a besoin. Quand j'ai fait une recherche, j'ai regardé pourquoi les arbres devaient perdre leurs feuilles. Il y a trois raisons. La première, c'est pour être moins vulnérable à l'hiver. Parce que finalement, les feuilles, c'est fragile. Et donc, si les feuilles, c'est fragile et qu'elles gèlent, ça affaiblit l'arbre. Garder ça, garder ces feuilles, garder ces pleurs, ça peut affaiblir l'arbre. Donc finalement, c'est mieux de les laisser tomber pour économiser de l'énergie. Économiser de l'énergie, c'est la raison numéro 2. Pas parce que ces feuilles, il faut les nourrir, en tout cas, il faut les entretenir. Et pour les entretenir, il faut du soleil. Et tout ce process de photosynthèse, ça n'existe pas en hiver. et donc il vaut mieux les laisser tomber pour économiser de l'énergie et pour les voir réapparaître plus tard. Troisième raison, c'est protéger son système hydraulique. Si jamais l'eau circule trop, ça expose l'arbre à plus de risques de gel et donc à risques littéralement de mort. Et je voulais finir sur ça parce que perdre les choses, on le voit souvent d'un angle négatif, alors qu'en vrai, des fois, lâcher prise. Laisser tomber, pleurer, ça peut aider. Et souvent ça aide à laisser couler, à se protéger, à économiser son énergie et à être moins vulnérable à l'hiver. Et toi, quel type d'arbre tu es en ce moment ? C'est la fin. Merci d'être resté avec moi durant tout ce podcast. Si ça t'a parlé, n'hésite pas à le partager à quelqu'un à qui ça parlerait aussi. Tu peux noter le podcast, ça aide beaucoup. Et moi ça m'aide beaucoup aussi, ça m'encourage à le continuer d'ailleurs. On se retrouve dans deux dimanches pour le prochain épisode. Et d'ici là, je te souhaite de très belles séances de pleurs. Ciao, ciao !