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Je ne supporte pas l'inconfort - Épisode 4

Je ne supporte pas l'inconfort - Épisode 4

12min |16/05/2025
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Description

Je croyais que j’aimais vivre. Mais j’ai réalisé que j’avais peur de ressentir.


Peu importe la forme : l’amour, l’échec, le conflit, l’incertitude.


Dès que c’est fort, je fuis.


Mais fuir ce qui fait mal, c’est aussi fuir ce qui fait vivre.


Aujourd’hui je parle de ça. De cette tension entre mon envie de vivre et mon incapacité à tout accueillir.


Et toi, que fuis-tu ?


Xoxo mes kaks


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on est ado, il y a plein de trucs que nos parents nous forcent à faire. Moi, ma mère, elle me forçait à pas grand chose. Mais il y a une chose à laquelle je ne pouvais pas dérouger, c'était aller à l'église. Et donc, j'allais tout le temps à l'église, le dimanche au moins, le samedi, et fois en semaine. Je me rappelle qu'un jour, je voyais les autres enfants qui n'étaient pas obligés d'être là tous les jours. Il y en avait une particulièrement qui faisait du sport. Et pendant que moi j'étais obligée de venir à l'église. Et je me disais, purée de la chance. Je me disais, hein, tu vis, hein ? Et en fait j'étais jalouse, j'arrêtais pas de me dire, moi aussi j'ai hâte de pouvoir faire ce que je veux. Et j'ai hâte de vivre, j'ai hâte de faire mes propres choix. En gros j'ai hâte de choisir pour moi-même. Dans la volonté de me donner une bonne éducation, mes parents m'ont ramenée tout le temps à l'église. et ce que j'ai appris de la religion. c'est qu'il y a plein de bonnes choses, mais ça m'a rendu très craintive en général dans les choix que je pouvais faire ou pas, dans le ressenti, est-ce que j'ai le droit de me sentir tel ou tel sentiment ? Je sais que sur plein de choses, je me suis auto-censurée, notamment la sexualité, et en fait ça m'a rendue craintive à la vie, tout court, et donc ça c'est mon expérience. Je ne dis pas que c'est une généralité, c'est comme ça que j'ai vécu. Donc à l'époque, j'étais un peu dans un mood aussi, il ne faut pas que j'énerve les adultes parce que c'était compliqué à la maison. Donc si jamais je fais un truc, ça va rendre encore l'environnement pire. J'étais forcément responsable de tout ce qui se passait de mauvais autour de moi, en tout cas de mon environnement. Et les deux là, ça a été un combo toxique as fuck, puisqu'en grandissant, j'ai associé ce vécu-là, en tout cas ce ressenti-là, à des mécanismes qui se sont développés plus tard. Je me suis rendu compte que... J'ai toujours voulu vivre. Je me suis toujours dit que moi, je voulais croquer la vie à pleines dents, que je voulais profiter, que je voulais expérimenter. Et c'est vraiment une volonté qui brûle et qui est très forte au fond de moi, de profiter de la vie, de vivre et pas de survivre. En fait, je me suis rendu compte que j'avais peur. Et que j'avais peur en est de tout. Je suis quelqu'un de très déterminé, de très résilient. Mais par contre, sur certains pans de la vie, quand on me connaît assez intimement, je suis une fuyarde. Moi, j'ai très peur de m'engager. J'aime beaucoup la compagnie des gens, j'aime bien les connexions profondes. Je demande et j'attends de la connexion profonde. Mais dès que finalement l'engagement ou l'envie d'engagement est trop explicite, dès que c'est plus subtil, moi ça me fait paniquer. Et ça me fait paniquer, et puis je vais commencer à auto-saboter la relation, et puis finalement je veux la terminer parce que vaut mieux la terminer plutôt qu'elle continue, parce que ça m'aurait fait paniquer. J'ai très peur de tomber, j'avais très peur de l'échec en général, d'échouer. Si jamais je commence une nouvelle chose, j'ai envie d'avoir une autre orientation dans ma carrière, j'ai envie de faire autre chose en fait, j'ai peur du résultat que ça va être, et en fait j'avais peur de commencer. Et j'avais même pas commencé que j'avais déjà peur d'échouer. Et même ce point de vue de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire échouer, plutôt que de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire apprécier la chose, en fait ça me donnait toutes ces craintes-là, c'est comme si quelqu'un les avait eues pour moi et on me les a données. C'était exactement le cas d'ailleurs. Pourquoi aimer ça me faisait peur, pourquoi tomber et échouer ça me faisait peur ? Ça me faisait ressentir de l'inconfort et ça me faisait ressentir tout court. J'avais peur de ressentir les choses et jusqu'à aujourd'hui j'ai... peur de ressentir certaines choses. Vu que j'ai eu l'habitude d'être jeune et d'avoir une carapace autour de moi, d'être littéralement un cœur de pierre, parce que c'est comme ça que j'avais besoin d'être pour survivre dans mon environnement à l'époque, là de juste ressentir une brise dans mon cœur, ou de sentir mon cœur, on va dire couler, et bien c'est trop inconfortable. Et c'est tellement inconfortable qu'en fait je le supporte pas. Si jamais vous prenez votre avant-bras et que vous vous pincez très fort, pendant 30 secondes. Quand on arrive au bout des 5, 6, 7, 8, 9, 10 secondes, ça commence à faire très mal. Et en fait, c'est pas que ça fait mal, comme si on s'est détapé l'orteil dans le pied du lit. C'est inconfortable. Moi, ça me fait exactement la même chose. C'est un sentiment que je ne peux pas contenir. Et c'est problématique. Parce que finalement, si on n'a rien à apprendre et qu'on n'échoue pas, on ne se dépassera jamais. Et donc je me disais, mais... Ok, j'ai peur, mais on va essayer de dépasser cette peur. Mais c'est dur en fait. C'est super dur. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, c'est compliqué. Il y a un truc que je fais encore souvent. Par exemple, je déteste le conflit. Je ne supporte pas le conflit et je suis toujours en train de l'éviter. Sauf qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que les conflits, ça permet de dire les choses, de les mettre à plat et de résoudre des nœuds. Et que parfois, sans le conflit, il y a des choses qu'on ne met jamais sur la table. En fait, je ne sais pas comment me comporter dans un conflit. Je ne sais pas comment le dire, je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas. Je ne peux pas contenir le conflit et je fais tout pour l'éviter. Sauf que... Parfois je me retrouve dans des situations où finalement ça blesse plus les gens. J'ai tellement évité le conflit que finalement ça fait presque hypocrite, ça fait pas vrai, ça fait comme si la personne elle ne méritait pas que je lui dise la vérité. Donc ça derrière ça crée juste des situations qui sont pires, qui sont bien pires, bien plus pires que celles où j'avais dit dès le départ quelque chose qui me plaisait pas, et au pire ça part dans le conflit. Un autre champ de ma vie c'est l'échec. On me qualifiait de drama queen pour ça, mais moi l'échec c'est pas quelque chose avec lequel je peux délouer. Un exemple, j'ai raté mon permis à 18 ans, mais j'en ai 25, bientôt 26 aujourd'hui. J'ai eu l'habitude d'avoir tous mes examens du premier coup. Le permis c'est le seul examen que j'ai raté, c'est un examen que jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas repassé. Je ne l'ai pas repassé parce qu'en fait je n'ai pas supporté de l'avoir raté. Et donc... J'ai beau tenter plein de choses, je me suis réinscrite, j'ai dû repasser le code, j'ai dû refaire des heures. C'est un cap psychologique, pour l'instant, que j'ai pas réussi à dépasser. J'ai réussi à gérer l'échec dans d'autres domaines, notamment le travail. Mais par rapport à tout ce qui est scolaire, académique, quand je parle d'examen, j'ai pas réussi. Et le pire dans tout ça, c'est le... perdre le contrôle. Je ne supporte pas, ce qui n'est pas prédictif, je ne supporte pas l'incertitude. Et c'est assez paradoxal parce que finalement, toute ma vie a été faite d'incertitudes, et c'est l'environnement dans lequel j'ai voulu le mieux. J'ai toujours travaillé dans des boîtes nouvelles, dans des startups, pour des projets dont la survie dépendait d'aujourd'hui, et dont on ne savait pas si finalement ils allaient survivre demain. C'est vraiment... un des environnements, si ce n'est l'environnement dans lequel j'évolue mieux professionnellement et même dans la vie, l'incertitude. Sauf que l'incertitude, c'est quelque chose que je ne supporte pas lorsqu'il s'agit du monde intérieur. J'ai besoin d'être sûre, j'ai besoin de choses prédictibles, j'ai besoin de garanties, j'ai besoin de sécurité à ce niveau-là. Et l'incertitude, vraiment, c'est quelque chose qui me tue et qui me rend exécrable. Enfin, je deviens incontrôlable. En fait, je panique et je ne peux pas. Je ne peux pas rester dans un environnement comme ça, sinon je m'en vais. Je m'en vais et je change. Et ne pas savoir de quoi est fait, de quoi va être fait, de quoi sera mon environnement personnel, ça me fait... j'ai pas le contrôle sur ça. Et si j'ai pas le contrôle sur ça, j'ai le contrôle sur rien. Je suis nuance parce que finalement je fais la différence entre mon monde intérieur et le monde extérieur. Et j'ai aucun souci avec cette notion-là d'un monde extérieur. En certitude, c'est le premier truc qui sort. Quand je suis pas sûre de quelque chose, qu'on peut pas me garantir quelque chose, en fait, je sais pas comment dire mieux ça, mais je ne supporte pas ça. Et pour le coup, c'est une des seules choses qui peut m'énerver. Et après, l'amour, l'échec, l'incertitude, tout ça, c'est des sensations qui sont généralement très fortes. Et les sensations fortes, l'intense en général, l'intensité, c'est quelque chose que je vais adorer, c'est quelque chose que je vais chercher. dans toute intensité, la profondeur, dans tous les champs de ma vie, mais c'est aussi le niveau de sensation que je ne supporte pas aussi, et que je ne contrôle pas, et qui n'a pas forcément à être contrôlé, mais que je vais chercher à contrôler. Dès que quelque chose va être trop fort pour moi, dès qu'on va m'aimer un peu trop fort, dès qu'on va me dire merci un peu trop fort, dès qu'on va s'énerver un peu trop fort, ou que juste on va me rendre triste un peu trop fort, je suis incapable de gérer tout ça. Et là où je dis que c'est paradoxal, c'est que j'ai toujours géré ce niveau d'intensité qui provenait de l'extérieur. J'ai toujours géré, je me suis toujours adaptée dans des environnements où finalement les adultes me renvoyaient des énergies hyper fortes et négatives, que je juste ne renvoyais pas chez eux, mais ailleurs. En tout cas, j'ai dû les éponger, je pense. Je pense que c'est ça, j'ai dû les éponger trop fort. Mais dès que ça sort de moi et que ça doit aller vers l'extérieur, je ne peux pas. Je peux pas. Ça c'est quelque chose que j'ai réalisé assez récemment. Il y a un ami qui me disait, ouais mais Princia, l'inconfort ça fait partie de la vie en fait. Et qui me disait, qui me faisait un pitch sur ça, sur le fait que l'inconfort, ça faisait partie de la vie. Et je ne sais pas pourquoi j'ai retenu ce qu'il m'a dit. L'inconfort, ça fait partie de la vie. Et plus tard, en fait, je l'ai lié à moi, à ce moment où je m'étais dit, j'ai hâte de vivre. J'ai hâte d'avoir ma propre vie. J'ai hâte qu'on ne me dicte pas ma vie. Et... ben ouais. je suis dans cette période-là finalement, cette période où il attend des temps. C'est une période où je fais ce que je veux, enfin. Aujourd'hui, je fais ce que je veux. Je vais au sport si je veux. D'ailleurs, je ne vais plus à l'église. Personne ne me dit rien. Et je vis, en fait. Je vis, mais pas totalement, apparemment. Puisqu'il y a beaucoup de choses de cette vie-là que je n'arrive pas à accepter. Et en fait, c'est un inconfort que je n'arrive pas à accepter. Et j'ai vraiment du mal à juste accueillir. Même si aujourd'hui je fais les efforts pour. Et à vie, j'ai envie de la croquer à pleines dents. Et j'ai compris que si j'avais envie de la croquer à pleines dents, il fallait que je croque autant la confort que le confortable. Et Dieu sait que j'adore le confort. Et que je ne pourrais pas faire sans en fait. Que je ne peux pas juste effacer les choses qui sont moches et garder ce qu'il y a de beau. Parce que finalement ce qui rend beau, la beauté. c'est d'avoir le moche à côté pour pouvoir le mettre en avant. C'est relatif la beauté. Et bon, c'était maladroitement dit, mais je le pense réellement. Dès que les sensations sont trop fortes, dès que c'est quelque chose que je ne maîtrise pas, dès que ça me fait sentir quelque chose que je ne connais pas et qui n'est pas agréable en fait, dès que c'est inconfortable, je fuis. Et en fait, je me suis rendu compte que je fuis. Et en fait, en les fuyant, je fuis la vie aussi. Et c'est pourtant cette vie que je cherche à vivre pleinement. Et toi, aujourd'hui, qu'est-ce que tu fuis ? Qu'est-ce que t'as fui depuis ces années ? Qu'est-ce que t'évites ? Qu'est-ce que t'évites de regarder dans les yeux ? Voilà, c'était le podcast d'aujourd'hui. Un peu différent, mais je l'ai senti comme ça, donc je l'ai fait comme ça. Merci de l'avoir écouté. Si ça t'a plu, partage-le et abonne-toi. et on se retrouve dans deux dimanches pour le prochain épisode.

Description

Je croyais que j’aimais vivre. Mais j’ai réalisé que j’avais peur de ressentir.


Peu importe la forme : l’amour, l’échec, le conflit, l’incertitude.


Dès que c’est fort, je fuis.


Mais fuir ce qui fait mal, c’est aussi fuir ce qui fait vivre.


Aujourd’hui je parle de ça. De cette tension entre mon envie de vivre et mon incapacité à tout accueillir.


Et toi, que fuis-tu ?


Xoxo mes kaks


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on est ado, il y a plein de trucs que nos parents nous forcent à faire. Moi, ma mère, elle me forçait à pas grand chose. Mais il y a une chose à laquelle je ne pouvais pas dérouger, c'était aller à l'église. Et donc, j'allais tout le temps à l'église, le dimanche au moins, le samedi, et fois en semaine. Je me rappelle qu'un jour, je voyais les autres enfants qui n'étaient pas obligés d'être là tous les jours. Il y en avait une particulièrement qui faisait du sport. Et pendant que moi j'étais obligée de venir à l'église. Et je me disais, purée de la chance. Je me disais, hein, tu vis, hein ? Et en fait j'étais jalouse, j'arrêtais pas de me dire, moi aussi j'ai hâte de pouvoir faire ce que je veux. Et j'ai hâte de vivre, j'ai hâte de faire mes propres choix. En gros j'ai hâte de choisir pour moi-même. Dans la volonté de me donner une bonne éducation, mes parents m'ont ramenée tout le temps à l'église. et ce que j'ai appris de la religion. c'est qu'il y a plein de bonnes choses, mais ça m'a rendu très craintive en général dans les choix que je pouvais faire ou pas, dans le ressenti, est-ce que j'ai le droit de me sentir tel ou tel sentiment ? Je sais que sur plein de choses, je me suis auto-censurée, notamment la sexualité, et en fait ça m'a rendue craintive à la vie, tout court, et donc ça c'est mon expérience. Je ne dis pas que c'est une généralité, c'est comme ça que j'ai vécu. Donc à l'époque, j'étais un peu dans un mood aussi, il ne faut pas que j'énerve les adultes parce que c'était compliqué à la maison. Donc si jamais je fais un truc, ça va rendre encore l'environnement pire. J'étais forcément responsable de tout ce qui se passait de mauvais autour de moi, en tout cas de mon environnement. Et les deux là, ça a été un combo toxique as fuck, puisqu'en grandissant, j'ai associé ce vécu-là, en tout cas ce ressenti-là, à des mécanismes qui se sont développés plus tard. Je me suis rendu compte que... J'ai toujours voulu vivre. Je me suis toujours dit que moi, je voulais croquer la vie à pleines dents, que je voulais profiter, que je voulais expérimenter. Et c'est vraiment une volonté qui brûle et qui est très forte au fond de moi, de profiter de la vie, de vivre et pas de survivre. En fait, je me suis rendu compte que j'avais peur. Et que j'avais peur en est de tout. Je suis quelqu'un de très déterminé, de très résilient. Mais par contre, sur certains pans de la vie, quand on me connaît assez intimement, je suis une fuyarde. Moi, j'ai très peur de m'engager. J'aime beaucoup la compagnie des gens, j'aime bien les connexions profondes. Je demande et j'attends de la connexion profonde. Mais dès que finalement l'engagement ou l'envie d'engagement est trop explicite, dès que c'est plus subtil, moi ça me fait paniquer. Et ça me fait paniquer, et puis je vais commencer à auto-saboter la relation, et puis finalement je veux la terminer parce que vaut mieux la terminer plutôt qu'elle continue, parce que ça m'aurait fait paniquer. J'ai très peur de tomber, j'avais très peur de l'échec en général, d'échouer. Si jamais je commence une nouvelle chose, j'ai envie d'avoir une autre orientation dans ma carrière, j'ai envie de faire autre chose en fait, j'ai peur du résultat que ça va être, et en fait j'avais peur de commencer. Et j'avais même pas commencé que j'avais déjà peur d'échouer. Et même ce point de vue de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire échouer, plutôt que de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire apprécier la chose, en fait ça me donnait toutes ces craintes-là, c'est comme si quelqu'un les avait eues pour moi et on me les a données. C'était exactement le cas d'ailleurs. Pourquoi aimer ça me faisait peur, pourquoi tomber et échouer ça me faisait peur ? Ça me faisait ressentir de l'inconfort et ça me faisait ressentir tout court. J'avais peur de ressentir les choses et jusqu'à aujourd'hui j'ai... peur de ressentir certaines choses. Vu que j'ai eu l'habitude d'être jeune et d'avoir une carapace autour de moi, d'être littéralement un cœur de pierre, parce que c'est comme ça que j'avais besoin d'être pour survivre dans mon environnement à l'époque, là de juste ressentir une brise dans mon cœur, ou de sentir mon cœur, on va dire couler, et bien c'est trop inconfortable. Et c'est tellement inconfortable qu'en fait je le supporte pas. Si jamais vous prenez votre avant-bras et que vous vous pincez très fort, pendant 30 secondes. Quand on arrive au bout des 5, 6, 7, 8, 9, 10 secondes, ça commence à faire très mal. Et en fait, c'est pas que ça fait mal, comme si on s'est détapé l'orteil dans le pied du lit. C'est inconfortable. Moi, ça me fait exactement la même chose. C'est un sentiment que je ne peux pas contenir. Et c'est problématique. Parce que finalement, si on n'a rien à apprendre et qu'on n'échoue pas, on ne se dépassera jamais. Et donc je me disais, mais... Ok, j'ai peur, mais on va essayer de dépasser cette peur. Mais c'est dur en fait. C'est super dur. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, c'est compliqué. Il y a un truc que je fais encore souvent. Par exemple, je déteste le conflit. Je ne supporte pas le conflit et je suis toujours en train de l'éviter. Sauf qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que les conflits, ça permet de dire les choses, de les mettre à plat et de résoudre des nœuds. Et que parfois, sans le conflit, il y a des choses qu'on ne met jamais sur la table. En fait, je ne sais pas comment me comporter dans un conflit. Je ne sais pas comment le dire, je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas. Je ne peux pas contenir le conflit et je fais tout pour l'éviter. Sauf que... Parfois je me retrouve dans des situations où finalement ça blesse plus les gens. J'ai tellement évité le conflit que finalement ça fait presque hypocrite, ça fait pas vrai, ça fait comme si la personne elle ne méritait pas que je lui dise la vérité. Donc ça derrière ça crée juste des situations qui sont pires, qui sont bien pires, bien plus pires que celles où j'avais dit dès le départ quelque chose qui me plaisait pas, et au pire ça part dans le conflit. Un autre champ de ma vie c'est l'échec. On me qualifiait de drama queen pour ça, mais moi l'échec c'est pas quelque chose avec lequel je peux délouer. Un exemple, j'ai raté mon permis à 18 ans, mais j'en ai 25, bientôt 26 aujourd'hui. J'ai eu l'habitude d'avoir tous mes examens du premier coup. Le permis c'est le seul examen que j'ai raté, c'est un examen que jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas repassé. Je ne l'ai pas repassé parce qu'en fait je n'ai pas supporté de l'avoir raté. Et donc... J'ai beau tenter plein de choses, je me suis réinscrite, j'ai dû repasser le code, j'ai dû refaire des heures. C'est un cap psychologique, pour l'instant, que j'ai pas réussi à dépasser. J'ai réussi à gérer l'échec dans d'autres domaines, notamment le travail. Mais par rapport à tout ce qui est scolaire, académique, quand je parle d'examen, j'ai pas réussi. Et le pire dans tout ça, c'est le... perdre le contrôle. Je ne supporte pas, ce qui n'est pas prédictif, je ne supporte pas l'incertitude. Et c'est assez paradoxal parce que finalement, toute ma vie a été faite d'incertitudes, et c'est l'environnement dans lequel j'ai voulu le mieux. J'ai toujours travaillé dans des boîtes nouvelles, dans des startups, pour des projets dont la survie dépendait d'aujourd'hui, et dont on ne savait pas si finalement ils allaient survivre demain. C'est vraiment... un des environnements, si ce n'est l'environnement dans lequel j'évolue mieux professionnellement et même dans la vie, l'incertitude. Sauf que l'incertitude, c'est quelque chose que je ne supporte pas lorsqu'il s'agit du monde intérieur. J'ai besoin d'être sûre, j'ai besoin de choses prédictibles, j'ai besoin de garanties, j'ai besoin de sécurité à ce niveau-là. Et l'incertitude, vraiment, c'est quelque chose qui me tue et qui me rend exécrable. Enfin, je deviens incontrôlable. En fait, je panique et je ne peux pas. Je ne peux pas rester dans un environnement comme ça, sinon je m'en vais. Je m'en vais et je change. Et ne pas savoir de quoi est fait, de quoi va être fait, de quoi sera mon environnement personnel, ça me fait... j'ai pas le contrôle sur ça. Et si j'ai pas le contrôle sur ça, j'ai le contrôle sur rien. Je suis nuance parce que finalement je fais la différence entre mon monde intérieur et le monde extérieur. Et j'ai aucun souci avec cette notion-là d'un monde extérieur. En certitude, c'est le premier truc qui sort. Quand je suis pas sûre de quelque chose, qu'on peut pas me garantir quelque chose, en fait, je sais pas comment dire mieux ça, mais je ne supporte pas ça. Et pour le coup, c'est une des seules choses qui peut m'énerver. Et après, l'amour, l'échec, l'incertitude, tout ça, c'est des sensations qui sont généralement très fortes. Et les sensations fortes, l'intense en général, l'intensité, c'est quelque chose que je vais adorer, c'est quelque chose que je vais chercher. dans toute intensité, la profondeur, dans tous les champs de ma vie, mais c'est aussi le niveau de sensation que je ne supporte pas aussi, et que je ne contrôle pas, et qui n'a pas forcément à être contrôlé, mais que je vais chercher à contrôler. Dès que quelque chose va être trop fort pour moi, dès qu'on va m'aimer un peu trop fort, dès qu'on va me dire merci un peu trop fort, dès qu'on va s'énerver un peu trop fort, ou que juste on va me rendre triste un peu trop fort, je suis incapable de gérer tout ça. Et là où je dis que c'est paradoxal, c'est que j'ai toujours géré ce niveau d'intensité qui provenait de l'extérieur. J'ai toujours géré, je me suis toujours adaptée dans des environnements où finalement les adultes me renvoyaient des énergies hyper fortes et négatives, que je juste ne renvoyais pas chez eux, mais ailleurs. En tout cas, j'ai dû les éponger, je pense. Je pense que c'est ça, j'ai dû les éponger trop fort. Mais dès que ça sort de moi et que ça doit aller vers l'extérieur, je ne peux pas. Je peux pas. Ça c'est quelque chose que j'ai réalisé assez récemment. Il y a un ami qui me disait, ouais mais Princia, l'inconfort ça fait partie de la vie en fait. Et qui me disait, qui me faisait un pitch sur ça, sur le fait que l'inconfort, ça faisait partie de la vie. Et je ne sais pas pourquoi j'ai retenu ce qu'il m'a dit. L'inconfort, ça fait partie de la vie. Et plus tard, en fait, je l'ai lié à moi, à ce moment où je m'étais dit, j'ai hâte de vivre. J'ai hâte d'avoir ma propre vie. J'ai hâte qu'on ne me dicte pas ma vie. Et... ben ouais. je suis dans cette période-là finalement, cette période où il attend des temps. C'est une période où je fais ce que je veux, enfin. Aujourd'hui, je fais ce que je veux. Je vais au sport si je veux. D'ailleurs, je ne vais plus à l'église. Personne ne me dit rien. Et je vis, en fait. Je vis, mais pas totalement, apparemment. Puisqu'il y a beaucoup de choses de cette vie-là que je n'arrive pas à accepter. Et en fait, c'est un inconfort que je n'arrive pas à accepter. Et j'ai vraiment du mal à juste accueillir. Même si aujourd'hui je fais les efforts pour. Et à vie, j'ai envie de la croquer à pleines dents. Et j'ai compris que si j'avais envie de la croquer à pleines dents, il fallait que je croque autant la confort que le confortable. Et Dieu sait que j'adore le confort. Et que je ne pourrais pas faire sans en fait. Que je ne peux pas juste effacer les choses qui sont moches et garder ce qu'il y a de beau. Parce que finalement ce qui rend beau, la beauté. c'est d'avoir le moche à côté pour pouvoir le mettre en avant. C'est relatif la beauté. Et bon, c'était maladroitement dit, mais je le pense réellement. Dès que les sensations sont trop fortes, dès que c'est quelque chose que je ne maîtrise pas, dès que ça me fait sentir quelque chose que je ne connais pas et qui n'est pas agréable en fait, dès que c'est inconfortable, je fuis. Et en fait, je me suis rendu compte que je fuis. Et en fait, en les fuyant, je fuis la vie aussi. Et c'est pourtant cette vie que je cherche à vivre pleinement. Et toi, aujourd'hui, qu'est-ce que tu fuis ? Qu'est-ce que t'as fui depuis ces années ? Qu'est-ce que t'évites ? Qu'est-ce que t'évites de regarder dans les yeux ? Voilà, c'était le podcast d'aujourd'hui. Un peu différent, mais je l'ai senti comme ça, donc je l'ai fait comme ça. Merci de l'avoir écouté. Si ça t'a plu, partage-le et abonne-toi. et on se retrouve dans deux dimanches pour le prochain épisode.

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Je croyais que j’aimais vivre. Mais j’ai réalisé que j’avais peur de ressentir.


Peu importe la forme : l’amour, l’échec, le conflit, l’incertitude.


Dès que c’est fort, je fuis.


Mais fuir ce qui fait mal, c’est aussi fuir ce qui fait vivre.


Aujourd’hui je parle de ça. De cette tension entre mon envie de vivre et mon incapacité à tout accueillir.


Et toi, que fuis-tu ?


Xoxo mes kaks


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on est ado, il y a plein de trucs que nos parents nous forcent à faire. Moi, ma mère, elle me forçait à pas grand chose. Mais il y a une chose à laquelle je ne pouvais pas dérouger, c'était aller à l'église. Et donc, j'allais tout le temps à l'église, le dimanche au moins, le samedi, et fois en semaine. Je me rappelle qu'un jour, je voyais les autres enfants qui n'étaient pas obligés d'être là tous les jours. Il y en avait une particulièrement qui faisait du sport. Et pendant que moi j'étais obligée de venir à l'église. Et je me disais, purée de la chance. Je me disais, hein, tu vis, hein ? Et en fait j'étais jalouse, j'arrêtais pas de me dire, moi aussi j'ai hâte de pouvoir faire ce que je veux. Et j'ai hâte de vivre, j'ai hâte de faire mes propres choix. En gros j'ai hâte de choisir pour moi-même. Dans la volonté de me donner une bonne éducation, mes parents m'ont ramenée tout le temps à l'église. et ce que j'ai appris de la religion. c'est qu'il y a plein de bonnes choses, mais ça m'a rendu très craintive en général dans les choix que je pouvais faire ou pas, dans le ressenti, est-ce que j'ai le droit de me sentir tel ou tel sentiment ? Je sais que sur plein de choses, je me suis auto-censurée, notamment la sexualité, et en fait ça m'a rendue craintive à la vie, tout court, et donc ça c'est mon expérience. Je ne dis pas que c'est une généralité, c'est comme ça que j'ai vécu. Donc à l'époque, j'étais un peu dans un mood aussi, il ne faut pas que j'énerve les adultes parce que c'était compliqué à la maison. Donc si jamais je fais un truc, ça va rendre encore l'environnement pire. J'étais forcément responsable de tout ce qui se passait de mauvais autour de moi, en tout cas de mon environnement. Et les deux là, ça a été un combo toxique as fuck, puisqu'en grandissant, j'ai associé ce vécu-là, en tout cas ce ressenti-là, à des mécanismes qui se sont développés plus tard. Je me suis rendu compte que... J'ai toujours voulu vivre. Je me suis toujours dit que moi, je voulais croquer la vie à pleines dents, que je voulais profiter, que je voulais expérimenter. Et c'est vraiment une volonté qui brûle et qui est très forte au fond de moi, de profiter de la vie, de vivre et pas de survivre. En fait, je me suis rendu compte que j'avais peur. Et que j'avais peur en est de tout. Je suis quelqu'un de très déterminé, de très résilient. Mais par contre, sur certains pans de la vie, quand on me connaît assez intimement, je suis une fuyarde. Moi, j'ai très peur de m'engager. J'aime beaucoup la compagnie des gens, j'aime bien les connexions profondes. Je demande et j'attends de la connexion profonde. Mais dès que finalement l'engagement ou l'envie d'engagement est trop explicite, dès que c'est plus subtil, moi ça me fait paniquer. Et ça me fait paniquer, et puis je vais commencer à auto-saboter la relation, et puis finalement je veux la terminer parce que vaut mieux la terminer plutôt qu'elle continue, parce que ça m'aurait fait paniquer. J'ai très peur de tomber, j'avais très peur de l'échec en général, d'échouer. Si jamais je commence une nouvelle chose, j'ai envie d'avoir une autre orientation dans ma carrière, j'ai envie de faire autre chose en fait, j'ai peur du résultat que ça va être, et en fait j'avais peur de commencer. Et j'avais même pas commencé que j'avais déjà peur d'échouer. Et même ce point de vue de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire échouer, plutôt que de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire apprécier la chose, en fait ça me donnait toutes ces craintes-là, c'est comme si quelqu'un les avait eues pour moi et on me les a données. C'était exactement le cas d'ailleurs. Pourquoi aimer ça me faisait peur, pourquoi tomber et échouer ça me faisait peur ? Ça me faisait ressentir de l'inconfort et ça me faisait ressentir tout court. J'avais peur de ressentir les choses et jusqu'à aujourd'hui j'ai... peur de ressentir certaines choses. Vu que j'ai eu l'habitude d'être jeune et d'avoir une carapace autour de moi, d'être littéralement un cœur de pierre, parce que c'est comme ça que j'avais besoin d'être pour survivre dans mon environnement à l'époque, là de juste ressentir une brise dans mon cœur, ou de sentir mon cœur, on va dire couler, et bien c'est trop inconfortable. Et c'est tellement inconfortable qu'en fait je le supporte pas. Si jamais vous prenez votre avant-bras et que vous vous pincez très fort, pendant 30 secondes. Quand on arrive au bout des 5, 6, 7, 8, 9, 10 secondes, ça commence à faire très mal. Et en fait, c'est pas que ça fait mal, comme si on s'est détapé l'orteil dans le pied du lit. C'est inconfortable. Moi, ça me fait exactement la même chose. C'est un sentiment que je ne peux pas contenir. Et c'est problématique. Parce que finalement, si on n'a rien à apprendre et qu'on n'échoue pas, on ne se dépassera jamais. Et donc je me disais, mais... Ok, j'ai peur, mais on va essayer de dépasser cette peur. Mais c'est dur en fait. C'est super dur. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, c'est compliqué. Il y a un truc que je fais encore souvent. Par exemple, je déteste le conflit. Je ne supporte pas le conflit et je suis toujours en train de l'éviter. Sauf qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que les conflits, ça permet de dire les choses, de les mettre à plat et de résoudre des nœuds. Et que parfois, sans le conflit, il y a des choses qu'on ne met jamais sur la table. En fait, je ne sais pas comment me comporter dans un conflit. Je ne sais pas comment le dire, je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas. Je ne peux pas contenir le conflit et je fais tout pour l'éviter. Sauf que... Parfois je me retrouve dans des situations où finalement ça blesse plus les gens. J'ai tellement évité le conflit que finalement ça fait presque hypocrite, ça fait pas vrai, ça fait comme si la personne elle ne méritait pas que je lui dise la vérité. Donc ça derrière ça crée juste des situations qui sont pires, qui sont bien pires, bien plus pires que celles où j'avais dit dès le départ quelque chose qui me plaisait pas, et au pire ça part dans le conflit. Un autre champ de ma vie c'est l'échec. On me qualifiait de drama queen pour ça, mais moi l'échec c'est pas quelque chose avec lequel je peux délouer. Un exemple, j'ai raté mon permis à 18 ans, mais j'en ai 25, bientôt 26 aujourd'hui. J'ai eu l'habitude d'avoir tous mes examens du premier coup. Le permis c'est le seul examen que j'ai raté, c'est un examen que jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas repassé. Je ne l'ai pas repassé parce qu'en fait je n'ai pas supporté de l'avoir raté. Et donc... J'ai beau tenter plein de choses, je me suis réinscrite, j'ai dû repasser le code, j'ai dû refaire des heures. C'est un cap psychologique, pour l'instant, que j'ai pas réussi à dépasser. J'ai réussi à gérer l'échec dans d'autres domaines, notamment le travail. Mais par rapport à tout ce qui est scolaire, académique, quand je parle d'examen, j'ai pas réussi. Et le pire dans tout ça, c'est le... perdre le contrôle. Je ne supporte pas, ce qui n'est pas prédictif, je ne supporte pas l'incertitude. Et c'est assez paradoxal parce que finalement, toute ma vie a été faite d'incertitudes, et c'est l'environnement dans lequel j'ai voulu le mieux. J'ai toujours travaillé dans des boîtes nouvelles, dans des startups, pour des projets dont la survie dépendait d'aujourd'hui, et dont on ne savait pas si finalement ils allaient survivre demain. C'est vraiment... un des environnements, si ce n'est l'environnement dans lequel j'évolue mieux professionnellement et même dans la vie, l'incertitude. Sauf que l'incertitude, c'est quelque chose que je ne supporte pas lorsqu'il s'agit du monde intérieur. J'ai besoin d'être sûre, j'ai besoin de choses prédictibles, j'ai besoin de garanties, j'ai besoin de sécurité à ce niveau-là. Et l'incertitude, vraiment, c'est quelque chose qui me tue et qui me rend exécrable. Enfin, je deviens incontrôlable. En fait, je panique et je ne peux pas. Je ne peux pas rester dans un environnement comme ça, sinon je m'en vais. Je m'en vais et je change. Et ne pas savoir de quoi est fait, de quoi va être fait, de quoi sera mon environnement personnel, ça me fait... j'ai pas le contrôle sur ça. Et si j'ai pas le contrôle sur ça, j'ai le contrôle sur rien. Je suis nuance parce que finalement je fais la différence entre mon monde intérieur et le monde extérieur. Et j'ai aucun souci avec cette notion-là d'un monde extérieur. En certitude, c'est le premier truc qui sort. Quand je suis pas sûre de quelque chose, qu'on peut pas me garantir quelque chose, en fait, je sais pas comment dire mieux ça, mais je ne supporte pas ça. Et pour le coup, c'est une des seules choses qui peut m'énerver. Et après, l'amour, l'échec, l'incertitude, tout ça, c'est des sensations qui sont généralement très fortes. Et les sensations fortes, l'intense en général, l'intensité, c'est quelque chose que je vais adorer, c'est quelque chose que je vais chercher. dans toute intensité, la profondeur, dans tous les champs de ma vie, mais c'est aussi le niveau de sensation que je ne supporte pas aussi, et que je ne contrôle pas, et qui n'a pas forcément à être contrôlé, mais que je vais chercher à contrôler. Dès que quelque chose va être trop fort pour moi, dès qu'on va m'aimer un peu trop fort, dès qu'on va me dire merci un peu trop fort, dès qu'on va s'énerver un peu trop fort, ou que juste on va me rendre triste un peu trop fort, je suis incapable de gérer tout ça. Et là où je dis que c'est paradoxal, c'est que j'ai toujours géré ce niveau d'intensité qui provenait de l'extérieur. J'ai toujours géré, je me suis toujours adaptée dans des environnements où finalement les adultes me renvoyaient des énergies hyper fortes et négatives, que je juste ne renvoyais pas chez eux, mais ailleurs. En tout cas, j'ai dû les éponger, je pense. Je pense que c'est ça, j'ai dû les éponger trop fort. Mais dès que ça sort de moi et que ça doit aller vers l'extérieur, je ne peux pas. Je peux pas. Ça c'est quelque chose que j'ai réalisé assez récemment. Il y a un ami qui me disait, ouais mais Princia, l'inconfort ça fait partie de la vie en fait. Et qui me disait, qui me faisait un pitch sur ça, sur le fait que l'inconfort, ça faisait partie de la vie. Et je ne sais pas pourquoi j'ai retenu ce qu'il m'a dit. L'inconfort, ça fait partie de la vie. Et plus tard, en fait, je l'ai lié à moi, à ce moment où je m'étais dit, j'ai hâte de vivre. J'ai hâte d'avoir ma propre vie. J'ai hâte qu'on ne me dicte pas ma vie. Et... ben ouais. je suis dans cette période-là finalement, cette période où il attend des temps. C'est une période où je fais ce que je veux, enfin. Aujourd'hui, je fais ce que je veux. Je vais au sport si je veux. D'ailleurs, je ne vais plus à l'église. Personne ne me dit rien. Et je vis, en fait. Je vis, mais pas totalement, apparemment. Puisqu'il y a beaucoup de choses de cette vie-là que je n'arrive pas à accepter. Et en fait, c'est un inconfort que je n'arrive pas à accepter. Et j'ai vraiment du mal à juste accueillir. Même si aujourd'hui je fais les efforts pour. Et à vie, j'ai envie de la croquer à pleines dents. Et j'ai compris que si j'avais envie de la croquer à pleines dents, il fallait que je croque autant la confort que le confortable. Et Dieu sait que j'adore le confort. Et que je ne pourrais pas faire sans en fait. Que je ne peux pas juste effacer les choses qui sont moches et garder ce qu'il y a de beau. Parce que finalement ce qui rend beau, la beauté. c'est d'avoir le moche à côté pour pouvoir le mettre en avant. C'est relatif la beauté. Et bon, c'était maladroitement dit, mais je le pense réellement. Dès que les sensations sont trop fortes, dès que c'est quelque chose que je ne maîtrise pas, dès que ça me fait sentir quelque chose que je ne connais pas et qui n'est pas agréable en fait, dès que c'est inconfortable, je fuis. Et en fait, je me suis rendu compte que je fuis. Et en fait, en les fuyant, je fuis la vie aussi. Et c'est pourtant cette vie que je cherche à vivre pleinement. Et toi, aujourd'hui, qu'est-ce que tu fuis ? Qu'est-ce que t'as fui depuis ces années ? Qu'est-ce que t'évites ? Qu'est-ce que t'évites de regarder dans les yeux ? Voilà, c'était le podcast d'aujourd'hui. Un peu différent, mais je l'ai senti comme ça, donc je l'ai fait comme ça. Merci de l'avoir écouté. Si ça t'a plu, partage-le et abonne-toi. et on se retrouve dans deux dimanches pour le prochain épisode.

Description

Je croyais que j’aimais vivre. Mais j’ai réalisé que j’avais peur de ressentir.


Peu importe la forme : l’amour, l’échec, le conflit, l’incertitude.


Dès que c’est fort, je fuis.


Mais fuir ce qui fait mal, c’est aussi fuir ce qui fait vivre.


Aujourd’hui je parle de ça. De cette tension entre mon envie de vivre et mon incapacité à tout accueillir.


Et toi, que fuis-tu ?


Xoxo mes kaks


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Quand on est ado, il y a plein de trucs que nos parents nous forcent à faire. Moi, ma mère, elle me forçait à pas grand chose. Mais il y a une chose à laquelle je ne pouvais pas dérouger, c'était aller à l'église. Et donc, j'allais tout le temps à l'église, le dimanche au moins, le samedi, et fois en semaine. Je me rappelle qu'un jour, je voyais les autres enfants qui n'étaient pas obligés d'être là tous les jours. Il y en avait une particulièrement qui faisait du sport. Et pendant que moi j'étais obligée de venir à l'église. Et je me disais, purée de la chance. Je me disais, hein, tu vis, hein ? Et en fait j'étais jalouse, j'arrêtais pas de me dire, moi aussi j'ai hâte de pouvoir faire ce que je veux. Et j'ai hâte de vivre, j'ai hâte de faire mes propres choix. En gros j'ai hâte de choisir pour moi-même. Dans la volonté de me donner une bonne éducation, mes parents m'ont ramenée tout le temps à l'église. et ce que j'ai appris de la religion. c'est qu'il y a plein de bonnes choses, mais ça m'a rendu très craintive en général dans les choix que je pouvais faire ou pas, dans le ressenti, est-ce que j'ai le droit de me sentir tel ou tel sentiment ? Je sais que sur plein de choses, je me suis auto-censurée, notamment la sexualité, et en fait ça m'a rendue craintive à la vie, tout court, et donc ça c'est mon expérience. Je ne dis pas que c'est une généralité, c'est comme ça que j'ai vécu. Donc à l'époque, j'étais un peu dans un mood aussi, il ne faut pas que j'énerve les adultes parce que c'était compliqué à la maison. Donc si jamais je fais un truc, ça va rendre encore l'environnement pire. J'étais forcément responsable de tout ce qui se passait de mauvais autour de moi, en tout cas de mon environnement. Et les deux là, ça a été un combo toxique as fuck, puisqu'en grandissant, j'ai associé ce vécu-là, en tout cas ce ressenti-là, à des mécanismes qui se sont développés plus tard. Je me suis rendu compte que... J'ai toujours voulu vivre. Je me suis toujours dit que moi, je voulais croquer la vie à pleines dents, que je voulais profiter, que je voulais expérimenter. Et c'est vraiment une volonté qui brûle et qui est très forte au fond de moi, de profiter de la vie, de vivre et pas de survivre. En fait, je me suis rendu compte que j'avais peur. Et que j'avais peur en est de tout. Je suis quelqu'un de très déterminé, de très résilient. Mais par contre, sur certains pans de la vie, quand on me connaît assez intimement, je suis une fuyarde. Moi, j'ai très peur de m'engager. J'aime beaucoup la compagnie des gens, j'aime bien les connexions profondes. Je demande et j'attends de la connexion profonde. Mais dès que finalement l'engagement ou l'envie d'engagement est trop explicite, dès que c'est plus subtil, moi ça me fait paniquer. Et ça me fait paniquer, et puis je vais commencer à auto-saboter la relation, et puis finalement je veux la terminer parce que vaut mieux la terminer plutôt qu'elle continue, parce que ça m'aurait fait paniquer. J'ai très peur de tomber, j'avais très peur de l'échec en général, d'échouer. Si jamais je commence une nouvelle chose, j'ai envie d'avoir une autre orientation dans ma carrière, j'ai envie de faire autre chose en fait, j'ai peur du résultat que ça va être, et en fait j'avais peur de commencer. Et j'avais même pas commencé que j'avais déjà peur d'échouer. Et même ce point de vue de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire échouer, plutôt que de se dire que commencer une nouvelle chose peut nous faire apprécier la chose, en fait ça me donnait toutes ces craintes-là, c'est comme si quelqu'un les avait eues pour moi et on me les a données. C'était exactement le cas d'ailleurs. Pourquoi aimer ça me faisait peur, pourquoi tomber et échouer ça me faisait peur ? Ça me faisait ressentir de l'inconfort et ça me faisait ressentir tout court. J'avais peur de ressentir les choses et jusqu'à aujourd'hui j'ai... peur de ressentir certaines choses. Vu que j'ai eu l'habitude d'être jeune et d'avoir une carapace autour de moi, d'être littéralement un cœur de pierre, parce que c'est comme ça que j'avais besoin d'être pour survivre dans mon environnement à l'époque, là de juste ressentir une brise dans mon cœur, ou de sentir mon cœur, on va dire couler, et bien c'est trop inconfortable. Et c'est tellement inconfortable qu'en fait je le supporte pas. Si jamais vous prenez votre avant-bras et que vous vous pincez très fort, pendant 30 secondes. Quand on arrive au bout des 5, 6, 7, 8, 9, 10 secondes, ça commence à faire très mal. Et en fait, c'est pas que ça fait mal, comme si on s'est détapé l'orteil dans le pied du lit. C'est inconfortable. Moi, ça me fait exactement la même chose. C'est un sentiment que je ne peux pas contenir. Et c'est problématique. Parce que finalement, si on n'a rien à apprendre et qu'on n'échoue pas, on ne se dépassera jamais. Et donc je me disais, mais... Ok, j'ai peur, mais on va essayer de dépasser cette peur. Mais c'est dur en fait. C'est super dur. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, c'est compliqué. Il y a un truc que je fais encore souvent. Par exemple, je déteste le conflit. Je ne supporte pas le conflit et je suis toujours en train de l'éviter. Sauf qu'au fil du temps, je me suis rendu compte que les conflits, ça permet de dire les choses, de les mettre à plat et de résoudre des nœuds. Et que parfois, sans le conflit, il y a des choses qu'on ne met jamais sur la table. En fait, je ne sais pas comment me comporter dans un conflit. Je ne sais pas comment le dire, je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas. Je ne peux pas contenir le conflit et je fais tout pour l'éviter. Sauf que... Parfois je me retrouve dans des situations où finalement ça blesse plus les gens. J'ai tellement évité le conflit que finalement ça fait presque hypocrite, ça fait pas vrai, ça fait comme si la personne elle ne méritait pas que je lui dise la vérité. Donc ça derrière ça crée juste des situations qui sont pires, qui sont bien pires, bien plus pires que celles où j'avais dit dès le départ quelque chose qui me plaisait pas, et au pire ça part dans le conflit. Un autre champ de ma vie c'est l'échec. On me qualifiait de drama queen pour ça, mais moi l'échec c'est pas quelque chose avec lequel je peux délouer. Un exemple, j'ai raté mon permis à 18 ans, mais j'en ai 25, bientôt 26 aujourd'hui. J'ai eu l'habitude d'avoir tous mes examens du premier coup. Le permis c'est le seul examen que j'ai raté, c'est un examen que jusqu'à aujourd'hui je n'ai pas repassé. Je ne l'ai pas repassé parce qu'en fait je n'ai pas supporté de l'avoir raté. Et donc... J'ai beau tenter plein de choses, je me suis réinscrite, j'ai dû repasser le code, j'ai dû refaire des heures. C'est un cap psychologique, pour l'instant, que j'ai pas réussi à dépasser. J'ai réussi à gérer l'échec dans d'autres domaines, notamment le travail. Mais par rapport à tout ce qui est scolaire, académique, quand je parle d'examen, j'ai pas réussi. Et le pire dans tout ça, c'est le... perdre le contrôle. Je ne supporte pas, ce qui n'est pas prédictif, je ne supporte pas l'incertitude. Et c'est assez paradoxal parce que finalement, toute ma vie a été faite d'incertitudes, et c'est l'environnement dans lequel j'ai voulu le mieux. J'ai toujours travaillé dans des boîtes nouvelles, dans des startups, pour des projets dont la survie dépendait d'aujourd'hui, et dont on ne savait pas si finalement ils allaient survivre demain. C'est vraiment... un des environnements, si ce n'est l'environnement dans lequel j'évolue mieux professionnellement et même dans la vie, l'incertitude. Sauf que l'incertitude, c'est quelque chose que je ne supporte pas lorsqu'il s'agit du monde intérieur. J'ai besoin d'être sûre, j'ai besoin de choses prédictibles, j'ai besoin de garanties, j'ai besoin de sécurité à ce niveau-là. Et l'incertitude, vraiment, c'est quelque chose qui me tue et qui me rend exécrable. Enfin, je deviens incontrôlable. En fait, je panique et je ne peux pas. Je ne peux pas rester dans un environnement comme ça, sinon je m'en vais. Je m'en vais et je change. Et ne pas savoir de quoi est fait, de quoi va être fait, de quoi sera mon environnement personnel, ça me fait... j'ai pas le contrôle sur ça. Et si j'ai pas le contrôle sur ça, j'ai le contrôle sur rien. Je suis nuance parce que finalement je fais la différence entre mon monde intérieur et le monde extérieur. Et j'ai aucun souci avec cette notion-là d'un monde extérieur. En certitude, c'est le premier truc qui sort. Quand je suis pas sûre de quelque chose, qu'on peut pas me garantir quelque chose, en fait, je sais pas comment dire mieux ça, mais je ne supporte pas ça. Et pour le coup, c'est une des seules choses qui peut m'énerver. Et après, l'amour, l'échec, l'incertitude, tout ça, c'est des sensations qui sont généralement très fortes. Et les sensations fortes, l'intense en général, l'intensité, c'est quelque chose que je vais adorer, c'est quelque chose que je vais chercher. dans toute intensité, la profondeur, dans tous les champs de ma vie, mais c'est aussi le niveau de sensation que je ne supporte pas aussi, et que je ne contrôle pas, et qui n'a pas forcément à être contrôlé, mais que je vais chercher à contrôler. Dès que quelque chose va être trop fort pour moi, dès qu'on va m'aimer un peu trop fort, dès qu'on va me dire merci un peu trop fort, dès qu'on va s'énerver un peu trop fort, ou que juste on va me rendre triste un peu trop fort, je suis incapable de gérer tout ça. Et là où je dis que c'est paradoxal, c'est que j'ai toujours géré ce niveau d'intensité qui provenait de l'extérieur. J'ai toujours géré, je me suis toujours adaptée dans des environnements où finalement les adultes me renvoyaient des énergies hyper fortes et négatives, que je juste ne renvoyais pas chez eux, mais ailleurs. En tout cas, j'ai dû les éponger, je pense. Je pense que c'est ça, j'ai dû les éponger trop fort. Mais dès que ça sort de moi et que ça doit aller vers l'extérieur, je ne peux pas. Je peux pas. Ça c'est quelque chose que j'ai réalisé assez récemment. Il y a un ami qui me disait, ouais mais Princia, l'inconfort ça fait partie de la vie en fait. Et qui me disait, qui me faisait un pitch sur ça, sur le fait que l'inconfort, ça faisait partie de la vie. Et je ne sais pas pourquoi j'ai retenu ce qu'il m'a dit. L'inconfort, ça fait partie de la vie. Et plus tard, en fait, je l'ai lié à moi, à ce moment où je m'étais dit, j'ai hâte de vivre. J'ai hâte d'avoir ma propre vie. J'ai hâte qu'on ne me dicte pas ma vie. Et... ben ouais. je suis dans cette période-là finalement, cette période où il attend des temps. C'est une période où je fais ce que je veux, enfin. Aujourd'hui, je fais ce que je veux. Je vais au sport si je veux. D'ailleurs, je ne vais plus à l'église. Personne ne me dit rien. Et je vis, en fait. Je vis, mais pas totalement, apparemment. Puisqu'il y a beaucoup de choses de cette vie-là que je n'arrive pas à accepter. Et en fait, c'est un inconfort que je n'arrive pas à accepter. Et j'ai vraiment du mal à juste accueillir. Même si aujourd'hui je fais les efforts pour. Et à vie, j'ai envie de la croquer à pleines dents. Et j'ai compris que si j'avais envie de la croquer à pleines dents, il fallait que je croque autant la confort que le confortable. Et Dieu sait que j'adore le confort. Et que je ne pourrais pas faire sans en fait. Que je ne peux pas juste effacer les choses qui sont moches et garder ce qu'il y a de beau. Parce que finalement ce qui rend beau, la beauté. c'est d'avoir le moche à côté pour pouvoir le mettre en avant. C'est relatif la beauté. Et bon, c'était maladroitement dit, mais je le pense réellement. Dès que les sensations sont trop fortes, dès que c'est quelque chose que je ne maîtrise pas, dès que ça me fait sentir quelque chose que je ne connais pas et qui n'est pas agréable en fait, dès que c'est inconfortable, je fuis. Et en fait, je me suis rendu compte que je fuis. Et en fait, en les fuyant, je fuis la vie aussi. Et c'est pourtant cette vie que je cherche à vivre pleinement. Et toi, aujourd'hui, qu'est-ce que tu fuis ? Qu'est-ce que t'as fui depuis ces années ? Qu'est-ce que t'évites ? Qu'est-ce que t'évites de regarder dans les yeux ? Voilà, c'était le podcast d'aujourd'hui. Un peu différent, mais je l'ai senti comme ça, donc je l'ai fait comme ça. Merci de l'avoir écouté. Si ça t'a plu, partage-le et abonne-toi. et on se retrouve dans deux dimanches pour le prochain épisode.

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