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Mindways

EP 18 : Steven McRae et la Résilience : Surmonter les Blessures dans la Danse avec Stéphane Carrel et Éléonore Guérineau

EP 18 : Steven McRae et la Résilience : Surmonter les Blessures dans la Danse avec Stéphane Carrel et Éléonore Guérineau

51min |12/05/2024
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EP 18 : Steven McRae et la Résilience : Surmonter les Blessures dans la Danse avec Stéphane Carrel et Éléonore Guérineau

EP 18 : Steven McRae et la Résilience : Surmonter les Blessures dans la Danse avec Stéphane Carrel et Éléonore Guérineau

51min |12/05/2024
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Description

Dans cet épisode de Mindways, plonge au cœur des défis et de la résilience des artistes et athlètes face aux blessures. Aujourd'hui, nous te racontons l'histoire inspirante de Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres, dont la carrière a été mise en danger par une grave blessure au tendon d'Achille. Après deux ans de réhabilitation, découvre comment il a surmonté cet obstacle avec l’aide précieuse de ses entraîneurs et de son équipe médicale.


Nous avons également le plaisir d’accueillir Stéphane Carrel, réalisateur du film "Resilient Man" 🎥, qui retrace le parcours de guérison de Steven, ainsi qu'Éléonore Guérineau, danseuse à l'Opéra National de Paris 🩰, qui partage ses propres défis face aux blessures dans le monde exigeant de la danse classique.


Cet épisode offre une immersion unique dans les réalités méconnues de la danse professionnelle, mettant en lumière la résilience, l'adaptation, et le courage nécessaire pour revenir au sommet après une épreuve dévastatrice.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mindways, le podcast où j'explore l'art de l'amélioration quotidienne en puisant mon inspiration dans les méthodes des plus grands entrepreneurs, sportifs de haut niveau et artistes internationaux. Je suis convaincu que chaque jour est une nouvelle chance de progresser, c'est pourquoi dans ce podcast je t'invite à passer à l'action avec tes invités, à découvrir ces techniques et à les mettre en pratique dès à présent. Je suis Sébastien Corloer et je suis ravi de t'accueillir dans cette quête d'excellence. Prépare-toi à t'élever vers de nouveaux sommets avec Mindways. La blessure, inévitable pour la plupart des sportifs de haut niveau, fait partie intégrante de leur métier. Elle varie en gravité et en possibilité de rétablissement, nécessitant toujours une capacité d'adaptation et un accompagnement sans faille des équipes médicales. Bien que la danse classique ne soit officiellement pas reconnue comme un sport de haut niveau, contrairement aux break ou aux danses latines et standards, un danseur classique est non seulement un artiste, mais aussi un athlète. Il s'investit sans relâche dans son art, sollicitant intensivement son corps, pour offrir des performances d'une précision technique et artistique irréprochable. Dans cet épisode de Mindways, nous nous conjouons dans le parcours de Stephen McRae dans ce rétoile que Royal Ballet de Londres, au sommet de sa carrière, il s'est grièvement blessé au tendon d'Achille en pleine représentation, mettant sa carrière en péril. Après deux années d'une habilitation intensive entourée par ses entraîneurs et l'équipe médicale de Royal Ballet, il a suivi un programme spécial pour retrouver sa condition physique. Pour approfondir le film et discuter des défis liés au... Je suis sur dans le monde de la danse, je reçois Stéphane Carrel, réalisateur du film Resilient Man, consacré à Steven Macrae, qui est actuellement en salle, ainsi qu'Éléonore Guérino, sujet de l'Opéra National de Paris. Bonjour à tous les deux et bienvenue. est-ce que je peux vous demander à chacun de vous présenter ? Et Léonore, honneur aux dames.

  • Speaker #1

    Alors, je suis lanceuse à l'Opéra de Paris, je suis au grade de sujet, ça va faire maintenant depuis 2005 que je suis professionnelle, et là je suis actuellement aussi blessée, donc du coup ce sujet me parle, voilà.

  • Speaker #2

    Et moi, je suis réalisateur de documentaires depuis une quinzaine d'années maintenant. J'ai réalisé pas mal de documentaires pour des chaînes comme Canal+, Arte. Et Resilient Man est mon premier documentaire pour le cinéma.

  • Speaker #0

    Ok, donc Stéphane, déjà merci d'être là. Bravo pour le film que j'ai pu voir la semaine dernière. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu déjà de la genèse de ce film ? Avant qu'on rentre dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a amené à faire ce film et comment t'as rencontré... Steven, et ce qui t'a amené à le suivre pendant presque deux ans, si ma mémoire est bonne.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. La genèse du film, c'est que j'ai fait il y a quelque temps un documentaire sur le couturier anglais Paul Smith. Paul Smith, en dehors de la mode, il est aussi photographe. Pendant que je tournais avec lui, il a fait une séance photo avec les danseurs étoiles du Royal Ballet. Parmi eux, il y avait Stephen McRae. Et c'est donc Paul Smith qui, la première fois, m'a... parler de l'histoire de Stephen McRae, l'histoire personnelle de Stephen McRae, avec tout ce parcours en Australie qui passe le prix de Lausanne et qui arrive très tôt au sein du Royal Ballet. Donc déjà, j'avais ces éléments-là en tête en me disant Tiens, effectivement, ça pourrait faire un très beau film, avec une trajectoire un peu particulière. Et puis voilà, j'ai pris contact avec Stephen assez rapidement en lui disant qu'un jour, j'aimerais bien faire un portrait de lui. Et puis les années ont passé, on est resté en contact. Et en même temps, moi j'avais... J'avais envie d'aller au-delà du simple portrait de danseur. J'avais envie de raconter cette histoire, mais peut-être d'essayer de lui trouver un angle un peu plus fort, d'aller au-delà de ça. Donc, très récemment, la blessure est arrivée. Et à ce moment-là, j'ai donc repris contact avec lui parce que j'avais aussi envie de parler de ce sujet dans le monde de la danse, qui est quand même un sujet assez compliqué à aborder, voire même tabou. Donc, je me suis dit, tiens, c'est peut-être le moment d'en parler. Je n'avais pas... vu de films jusque là qui parlaient de ce sujet là et donc voilà donc j'ai rappelé steven je lui ai parlé de ce film avec cet angle là et lui en fait m'a dit oui tout de suite parce que lui même avait très envie de témoigner de de de ça de tout le parcours que ça allait lui demander pour revenir sur scène après une telle blessure et donc il était prêt à justement en parler de manière extrêmement ouverte sans tabou justement et en expliquant tout ce par quoi il était il Il était passé et il allait passer pour revenir sur scène. Donc voilà un peu toute la genèse du projet. Et après, tout ça arrive juste avant le Covid. Donc du coup... Moi, je pensais pouvoir tourner le film beaucoup plus tôt, mais le Covid m'en a empêché. En même temps, ça a été très compliqué aussi de trouver les financements pour pouvoir tourner ce film dès le départ. Mais en même temps, le Covid m'a beaucoup aidé aussi parce que ça m'a permis d'écrire et de travailler sur le projet. Et en fait, pendant le Covid, tous les vendredis avec Steven, on se faisait des zooms de deux heures. J'étais un peu son rendez-vous psy du vendredi à 7h. Et pendant deux heures, on parlait. J'avais des tonnes de questions à lui poser. On a énormément échangé sur sa vie, sur comment il travaillait, comment il se sentait, etc. À la fin, il m'a même dit Je crois que tu vas finir par mieux me connaître que ma femme. C'était marrant. Tout ça, ça m'a vachement nourri pour faire ce film et surtout pour le faire comme je voulais le faire. C'est-à-dire vraiment pénétrer dans l'intimité du danseur. Pas juste se contenter de suivre un danseur. qui doit remonter sur scène, mais aller bien au-delà et vraiment sentir tout ce que ça peut représenter pour un danseur de se retrouver dans cet état-là et de traverser cet état-là mentalement et physiquement. Vraiment pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et donc voilà, ce qui fait que tout ce travail-là, en fait, moi, ça m'a permis d'essayer de vendre le projet. Ça a été compliqué de trouver les fonds au début pour tourner. Mais quand le premier jour de tournage est arrivé, ça a été extrêmement bénéfique parce qu'en fait, quand on s'est retrouvé... retrouver pour tourner, ça a été évident tout de suite. C'était comme si on s'était toujours connus. Et il n'y a pas eu de gêne avec la caméra, etc. Comme il peut y en avoir. Et la connexion s'est faite immédiatement.

  • Speaker #0

    Tu étais prêt, quoi.

  • Speaker #2

    Oui, j'étais prêt. Lui aussi, il n'attendait que ça, lui, en plus. Il prépignait même. Et puis, il était temps que j'arrive parce qu'on était à deux mois à peu près de sa remontée sur scène. Et ce qui était bien, c'est que lui avait documenté tout ce par quoi il était passé jusque là. Parce qu'il poste énormément. sur les réseaux sociaux, ils se filment régulièrement justement avec cette envie de toujours témoigner de cet état-là du danseur pour justement que ça serve aussi à quelque chose. Donc voilà un peu tout le processus.

  • Speaker #0

    Super. Tu l'as dit, la blessure dans la danse, c'est quelque chose d'assez tabou. Autant on parle régulièrement des footballeurs, des sportifs de haut niveau. Il y avait le perchiste qui s'était... blessé, c'est quelque chose qui fait partie de la vie des sportifs. En danse, c'est quelque chose de complètement tabou. Léonore, tu peux nous expliquer le pourquoi de ce tabou ou la peur que ça engendre derrière.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que, après, c'est ma vision personnelle et je ne dirais pas que ce serait universel, loin de moi, cette prétention. Non, la seule chose que je dirais, c'est qu'en règle générale, on veut, comme c'est un monde artistique, on ne veut pas montrer l'effort, donc on ne veut pas montrer non plus nos faiblesses. Et la première chose qu'on va faire, c'est cacher, ne pas en parler et juste témoigner que quand on est présent, c'est que tout va bien. Mais sinon, on se met beaucoup... en retrait quand on est blessé. Donc je pense qu'il y a cette sorte de pudeur où on n'ose pas en parler, on n'ose pas échanger là-dessus. Après, je pense qu'avec le temps, ça commence à changer. Dans les mentalités, petit à petit. Après, au niveau du staff médical, c'est davantage pris en charge, je trouve, depuis à peu près entre 5 à 10 ans, de manière vraiment plus sérieuse, en tout cas, une vraie prise en charge.

  • Speaker #2

    C'est ce que dit...

  • Speaker #1

    d'ailleurs steven mccrea royal ballet ils ont vraiment pris conscience de ça il ya une dizaine d'années oui je pense qu'en france on a tout petit peu en retard mais pas si loin on s'en rapproche c'est juste que la prise de conscience s'est faite plus lentement voilà parce que on veut encore garder le côté et même il ya un gros débat sur le fait que ce soit on soit des des artistes et non des va dire des des des sportifs de haut niveau voilà des athlètes et Et on peut avoir vraiment ce parallèle-là, et il y en a qui vont dire Non, non, on est des sportifs de haut niveau, oui, mais on a un petit côté artistique, d'autres c'est non, c'est que artistique, le reste, on le fait passer parce que c'est dans l'effort. Mais voilà, donc il y a vraiment ce débat-là, et je pense que le fait que ça soit tabou, c'est parce qu'on reste dans une condition d'artiste à part entière, autant dans notre statut que dans la prise en charge au départ.

  • Speaker #2

    Oui, et puis il y a même un travail, je trouve, à faire auprès du public, parce que le public, effectivement... Lui, il a envie de voir le danseur magnifique, il n'a pas du tout envie de voir le danseur en sueur, le danseur qui souffre, etc. Il ne veut pas en entendre parler, il veut juste le voir briller sur scène, faire tout un tas de pirouettes, si possible de plus en plus, etc. Et c'est vrai qu'il y a un vrai travail aussi d'éducation à faire sur le public. Et effectivement, comme tu le dis, arriver à faire comprendre que oui, les danseurs, c'est autant des artistes que des athlètes.

  • Speaker #0

    il est vraiment là le problème c'est la difficulté ce qui est assez intuitif pour tout le monde qui fait du sport c'est qu'un footballeur il s'entraîne un tennisman il s'entraîne, il a des heures d'entraînement un danseur c'est pareil, il y a des répétitions et des cours et du training de la muscu, des choses comme ça juste pour resituer un peu les choses t'as combien d'heures d'entraînement à peu près par jour ?

  • Speaker #1

    à la louche au moins une heure et demie de cours le matin pour se chauffer et après ça peut varier entre deux heures à deux heures et demie minimum pour les répétitions en allant à cinq heures, six heures plus le spectacle le soir qui fait entre minimum une heure et demie à deux heures voire trois heures au niveau du show et là dedans on compte pas la séance de kiné,

  • Speaker #0

    la séance de muscu etc donc c'est clairement Un entraînement de sportif de haut niveau, effectivement, une personne qui vient au spectacle, elle vient voir un spectacle, donc elle veut voir des artistes au top, si possible.

  • Speaker #1

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #0

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #1

    Et qui montent pas la faiblesse, en fait. Non,

  • Speaker #2

    c'est ça,

  • Speaker #0

    oui. Et c'est ce qu'on se dit souvent, d'ailleurs, quand on regarde un spectacle, c'est à quel point ça peut paraître facile quand on les regarde, alors qu'en fait, derrière, c'est quand même des heures et des heures et des heures d'entraînement et de souffrance qui amènent sur des blessures.

  • Speaker #2

    Mais même sur, pardon, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à... Même le mot musculation, jusqu'à il y a très peu de temps, le mot musculation en danse, on n'avait pas envie d'en parler. Parce que justement, il y a cette peur que tout d'un coup, le corps s'arrondisse. Parce que quand on se muscle, on a l'impression qu'on va juste devenir des bibins d'hommes. Alors que justement, je pense que la musculation, elle est importante. Si elle est bien faite avec quelqu'un, justement, surtout pour les danseurs, je pense qu'on ne finit pas comme un bibin d'hommes. Mais elle est nécessaire, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes. Je ne sais pas ce que vous pensez, Léonore. Mais je pense que c'est un vrai renfort. forcément musculaire qui est important.

  • Speaker #1

    La mentalité change beaucoup. Après c'est vrai que pour les anciennes générations ça reste dans l'état d'esprit que quand on fait de la musculation, l'idéal c'est d'avoir par exemple une danseuse qui est très peu musclée. Or concrètement avec ce qu'on nous demande c'est pas faisable. C'est pas possible. Surtout avec le training qu'on nous demande en permanence, de plus en plus de spectacles, on a besoin d'avoir une certaine résistance donc c'est pas possible. Et maintenant on essaye d'orienter, il y a Il y a aussi tout ce qui va être à côté, pilates, yoga, gyrotonique, qui vont aller dans le sens du mouvement, qui ne vont pas rester juste, par exemple, de la musculation propre. Mais après, c'est vrai que pour les hommes, ça reste quand même aussi, il faut porter la femme, il faut pouvoir gérer les manipulations. Il faut aussi de la musculation adaptée. Mais si ça va dans le sens du mouvement et dans le sens de ce qu'on attend de nous en tant que danseurs, ça ne pose pas de problème.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on voit dans le film, d'ailleurs. Steven en prend un peu conscience pendant toute cette rééducation où tu montres justement quand il parle avec son ami il dit qu'avant la musculation c'était un non sujet j'en faisais pas et maintenant c'est devenu indispensable parce que sans ça je

  • Speaker #2

    cours forcément à l'échec c'est exactement ça avant la blessure, lui il était jamais allé dans une salle de musculation il prêtait aucune attention à son corps et à tout ça, et c'est vraiment la blessure qui va lui faire prendre conscience de l'importance de tout ça. Et ce qui est fou d'ailleurs, moi, quand j'ai tourné au Royal Ballet, ce qui est fou, c'est de découvrir ce fameux étage qui est complètement dédié à la santé du danseur. Je ne sais pas comment c'est dans les autres ballets, mais en tout cas, c'est comme ça au Royal Ballet. Et d'arriver, de voir qu'effectivement, il y a une salle de sport, qu'elle est pleine avec tous les danseurs dedans, filles ou garçons, de voir qu'il y a des masseurs, il y a tout un... centre de pilates, il y a des nutritionnistes sur place, il y a même des psychologues. Il y a une espèce de prise en charge qui est assez impressionnante, qui effectivement est arrivée il y a dix ans au sein du Royal Ballet. Mais de voir tout ça, en fait, c'est assez incroyable. Et de voir aussi que c'est plein, qu'on pourrait avoir ça et se dire, bon, ben voilà, est-ce que les danseurs viennent ? Et en fait, ils viennent. Ils sont du matin au soir, ils sont en train de s'entraîner. Dès qu'ils ont fini des répétitions, ils se font masser, et ils finissent. les pieds ou les jambes dans la glace je sais pas comment c'est pour toi Eleonore mais voilà c'est assez fou de voir ça en fait c'est une vraie petite usine en tout cas tout le monde est là il y a un vrai staff complet il y a une vraie prise en charge c'était une de mes questions dans

  • Speaker #0

    le film tu angles sur Steven parce que le film lui est consacré donc Steven il est danseur étoile donc on peut se dire qu'il a un statut un petit peu à part de ce que je comprends de ce que tu dis c'est que finalement c'est pareil pour un danseur du corps de ballet en fait

  • Speaker #2

    Exactement, c'est ça. Et n'importe qui peut venir, être suivi, quelle que soit la blessure. Il y a un vrai suivi. D'ailleurs, quand je tournais, il y en avait pas mal qui étaient blessés et ils étaient pris en charge au même titre que Steven. Chacun a son programme établi par des coachs sportifs qu'il doit suivre. Et c'est assez fou de voir ça, en fait. Comme quoi, c'est possible, en fait. Ça demande bien évidemment d'énormes moyens. Bien sûr. Ça, c'est sûr. Et je pense qu'il y a plein de compagnies qui ne peuvent pas aujourd'hui s'offrir ça non plus. Donc, c'est vrai que le Royal Ballet, ils ont quand même un truc vraiment exceptionnel. Mais voilà, je pense qu'il y a...

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, je me posais la question, quel a été le déclic au niveau du Royal Ballet pour finalement s'investir là-dedans ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est lié, je pense, à Kevin O'Hare, l'actuel directeur du Royal Ballet, qui lui, en fait, a dû arrêter sa carrière pour une blessure au genou. Il a dû arrêter, je crois, à moins de 40 ans. Je crois qu'il avait 35 ou 36 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est dommage.

  • Speaker #2

    Pardon, je te souhaite de continuer. Et en fait, lui, il n'a vraiment pas pu redanser. Quand il est arrivé au Royal Ballet, il a vraiment eu envie de mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Il y a eu une vraie prise de conscience. Oui, vraiment.

  • Speaker #2

    Pour avoir passé beaucoup de temps à discuter avec lui. Moi, quand je suis arrivé au Royal Ballet, j'avais peut-être envie de faire ce film sur Steven. J'ai fait une grande réunion avec les responsables du Royal Ballet, donc Kevin. Et en fait, eux, ils étaient super contents que quelqu'un fasse ce film-là sur ce danseur-là en particulier pour justement montrer ce que... pas pour dire aux autres regardez tout ce qu'on fait, c'est génial mais justement Kevin c'était vraiment ça c'était pour dire une vraie prise de conscience alors oui il faut des moyens etc ils en ont conscience au Royal Ballet les danseurs en ont vraiment conscience mais voilà c'était se dire regardez c'est possible on peut y arriver et on peut faire en sorte que les danseurs finissent leur carrière par choix et pas parce qu'ils sont blessés et cette phrase que dit Steven à un moment donné dans le film pour moi elle est capitale c'est hyper important d'entendre ça se dire, quand on est danseur, on a envie d'arrêter parce qu'on décide d'arrêter. Et pas parce qu'on n'a pas le choix. C'est horrible de se dire, c'est tellement un métier magnifique que je pense que c'est dur de se dire, je dois l'arrêter parce que je suis blessé.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est extrêmement frustrant. Ilhonor, tu le disais au début du podcast, tu es actuellement blessé. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce qui s'est passé, sans forcément rentrer dans tous les détails, mais d'expliquer ce qui s'est passé aujourd'hui, où est-ce que tu en es et comment tu le gères ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire... C'est un cumul de plein de blessures depuis à peu près deux ans. La dernière en date s'est passée lors de ma première représentation de la fille mal gardée, où mon mollet a lâché. J'ai eu une déchirure de 15 cm qui s'est passée en scène. Du coup, j'ai dû abandonner en cours de route le rôle de Lise pour laisser la place à ma remplaçante et pouvoir enfin me soigner. On va dire que sur le moment, il y a une grosse part de déni. quand ça s'est passé en scène et que l'adrénaline a aidé à passer un certain cap pour quand même que je me dise ok j'ai quand même posé le pied en scène et j'abandonne pas en cours de route sans avoir fait au moins un minimum après voilà après quand je suis sorti de scène et que l'adrénaline est retombé que on va dire la réalité est revenue bah c'était béquille impossibilité de marcher ni même de faire flex pointe donc c'était un tout petit peu compliqué c'était un peu bien la grosse gifle de retour et puis là j'en suis à cinq presque six semaines post blessure et ça se traduit par une journée avec de la rééducation des soins le kiné les visites aussi on va dire assez régulière chez le médecin pour faire des échos pour vérifier l'évolution de la cicatrisation faire aussi le point avec la direction voilà pour savoir où j'en suis et quels sont les points d'avenir de prod sur lequel je pourrais être distribué comment ça va se passer parce qu'il ya ça aussi ça transpire aussi dans le film où steven explique il dit à 20 minutes après parce que lui ça a été quand même ultra

  • Speaker #0

    violent puisqu'il s'est retrouvé par terre au milieu de la scène donc ils ont fermé le rideau ils ont arrêté le spectacle là toi tu as pu sortir entre guillemets proprement et il le dit très bien dès le début du film il dit le pire le pire L'histoire c'est que 20 minutes après le spectacle recommence. Donc show must go on. Donc le spectacle redémarre et toi tu te retrouves avec ta blessure à devoir la gérer. Je ne sais plus pourquoi je disais ça et où je voulais en venir. globalement derrière après c'est tout un nouveau processus qui commence il y a un accompagnement qu'il faut ou avoir ou trouver en France ça commence à changer mais on est encore un peu dans le faut le trouver moins, en tout cas par rapport à ce qu'on voit au Royal Ballet où on est quand même dans une armada hyper impressionnante je pense pas qu'on en soit là aujourd'hui en tout cas en France et après je pense que tu voulais relever par rapport à...

  • Speaker #1

    à l'échange avec la direction, les coachs ?

  • Speaker #2

    Oui, peut-être. Avec la pression.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce côté où, en gros, le spectacle s'arrête, il y a quelqu'un qui reprend, et le côté peur d'être remplacé à jamais. Est-ce que c'est quelque chose qui vous hante en permanence ?

  • Speaker #1

    Qui est en pire raison, oui.

  • Speaker #2

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. On va dire qu'à partir du moment où... On est interchangeable, même si on est chacun unique avec notre marque artistique ou même technique, ne serait-ce que ça. Tout le monde est interchangeable, on est quand même... Nous, on est 154, il y a de quoi faire derrière.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup qui attendent.

  • Speaker #1

    Qui attendent pour avoir leurs opportunités. Et on se dit après, est-ce que les opportunités vont se représenter ? Est-ce qu'on va nous refaire à nouveau confiance ? Est-ce que nous, on va refaire à nouveau confiance en notre corps aussi ? Donc si on commence nous à douter, comment la direction aussi peut... prendre les choses en considération et comment on voit l'avenir. En fait, si on se dit, on peut être échangé, oui, comment je vais arriver à me dire que oui, je mérite toujours autant ma place, je mérite toujours d'avoir les mêmes opportunités. C'est juste que ça demande un peu de patience et oui, et d'être, on va dire, bienveillant avec soi-même. Mais ce n'est pas tous les jours facile.

  • Speaker #2

    Non, ce n'est pas simple et c'est un truc, j'ai l'impression, qui est ancré dès qu'on commence la danse, en fait. Parce que moi, j'ai fait une série aussi pour Arte qui s'appelle Seule la danse, où j'ai suivi des jeunes danseurs du Conservatoire national supérieur de danse de Paris. Et j'ai abordé ce sujet de la blessure avec eux. Donc, la première année où j'ai tourné avec eux, ils avaient 17 ans et j'ai abordé la blessure avec eux. Et comment vous la gérez, la blessure ? Et eux m'ont dit en fait, on ne le dit pas et on ne le dit pas. Et ça m'a vachement surpris parce que justement, en plus, le directeur à l'époque, quand j'ai tourné, c'était Cédric Andrieux au Conservatoire. qui maintenant a pris la direction du ballet de Lyon. Mais lui-même, il a à cœur de vraiment prendre soin des danseurs. Donc, quand il est arrivé au conservatoire, il a tout de suite installé une salle de sport et une kiné sur place, etc. Et en fait, les élèves me disaient, mais non, parce que si on dit qu'on est blessé, le prof va nous mettre de côté, va nous dire de ne pas danser. Il y a les spectacles qui vont arriver, donc ça veut dire qu'on ne peut pas les faire. Donc, ça veut dire que je ne vais pas pouvoir décrocher tel rôle. Donc, quelqu'un d'autre va prendre ma place, etc. Donc, en fait... ça commence dès tout petit et comment faire pour que ça ne soit pas là dès tout petit en fait et faire à la limite c'est compliqué et comment se dire rentrer dans ce métier de manière un peu plus sereine en se disant arriver à faire comprendre aux jeunes qui démarrent que si t'es blessé c'est pas grave mais il vaut mieux pouvoir continuer que de s'arrêter toujours ce truc quoi c'est dur il y a ça et pour les compagnies un danseur c'est aussi un investissement

  • Speaker #0

    c'est une ressource s'ils n'en prennent pas soin on n'imagine pas le PSG prendre pas soin de ses footballeurs en fait et en fait dans les compagnies on a l'impression que c'est pas grave de toute façon il y en a plein d'autres donc on change et puis voilà et encore nous on est très préservé parce qu'on a un emploi un

  • Speaker #1

    avis mais par contre il n'y a pas le coeur au Royal Ballet et il y a toujours les pédamoclastes de se dire ok si je suis blessée si ça dure trop longtemps On va me remettre en question ma place. Et du coup, mon contrat ne sera pas renouvelé.

  • Speaker #0

    Il y en a qui perdent leur contrat à cause de ça.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu, quand je suis partie à Zurich en année sabbatique en tant que soliste, j'ai vu ça. Donc, en fait, c'est très compliqué à gérer. Et les gens se disent peut-être qu'en fait, je peux encore faire quelque chose, mais je ne peux même pas faire d'audition pour aller voir ailleurs. Si jamais, finalement, ça ne marche pas là où je suis. Donc, en fait, c'est une énorme contrainte. Et c'est comme si à chaque fois, c'était pourvu que je ne sois pas blessée. Et pas, ok, même si on prend soin de soi, il y a quand même cette épée d'amoclès qui reste au-dessus de la tête.

  • Speaker #0

    Ce qui est dramatique, c'est que ça s'inculque, tu le disais, dès le plus jeune âge, en fait. Dès le départ.

  • Speaker #2

    Comment changer ses manques ?

  • Speaker #1

    C'est être dans une sorte de confiance, je pense déjà, avec son professeur. Et pouvoir aussi dire que ce n'est pas parce que l'opportunité est loupée à ce moment-là qu'on ne l'aura pas plus tard. Mais ce... Ce système de confiance. Il n'a pas été instauré dès... En tout cas, moi, on ne me l'a pas instauré personnellement il y a plus de 20 ans, quand j'étais gamine. pour me dire c'est bon tu peux parler, ça va aller t'es pas blessé quand j'étais avec Claude Bessy en tant que directrice c'était tu dis rien,

  • Speaker #0

    t'encaisses et puis tu gères avec le prof s'il est un peu cool pour te dire que ça va aller c'est tout c'est vraiment quelque chose qu'on voit il y avait eu un film sur Benjamin Millepied à l'opéra quand il était arrivé au sein de la compagnie La Relève où il le dit aussi c'est très anglo-saxon de voir le côté un peu positif des choses c'est super et d'avoir cette culture du bien-être et d'essayer de prendre soin du danseur, etc. Je pense qu'il a amené ça aussi, lui, des Etats-Unis, en disant que c'est complètement aberrant de voir les danseurs qui ont mal et qui ne veulent pas le dire, alors que tout le monde le voit. Mais non, ils ne le disent pas. Le Royal a pris conscience de ça et met en place des choses. On voit Steven qui va parler aux danseurs de l'école du ballet en leur disant, prenez déjà soin de vous avant de penser au reste. Oui. Et à côté de ça, tu le vois dans le film où même lui, quand il est sur le point de reprendre, je crois que c'est Casse-Noisette, où il essaye d'aller au bout du bout pour essayer de le faire alors qu'il ne peut pas. Et qu'il en parle avec sa femme, où il y a une espèce de reprise de conscience, de se dire si j'y vais, je vais tout exploser. Et de revenir en arrière, mais ils ont cette espèce de biais de se dire, si je n'y vais pas, qu'est-ce qu'on va penser ? Qu'est-ce qui va se passer ? voir en fait que le côté négatif des choses plutôt que de dire en fait si je vais pas c'est pas la fin du monde et je vais me remettre et je reviendrai mieux après quoi c'est dur de changer cette mentalité là on a du mal à se dire que c'est

  • Speaker #2

    pas grave c'est dramatisé en fait et c'est pour ça aussi que on avait stéphane et moi on avait vraiment envie de faire ce film là justement comme ça pour dire ça justement ce qu'effectivement moi j'adore cette scène quand steven s'adresse aux jeunes danseurs les futurs grands danseurs du Royal Ballet et qu'ils leur disent si vous êtes arrêté une semaine, deux semaines, deux ans c'est pas grave en fait il faut l'accepter mais ça il faut l'entendre oui dès tout petit il faut que ce soit un discours qu'il soit dans toutes les écoles que tous les profs aient la même attitude vis-à-vis de ça et que tous les profs se disent oui c'est pas grave t'as le droit d'être blessé ça fait même partie de ce métier en fait il faudrait plutôt apprendre la gestion l'anticipation

  • Speaker #1

    Comment le traiter le plus rapidement possible et de manière intelligente pour que ça dure le moins longtemps.

  • Speaker #0

    D'avoir les bons réflexes dès le départ, peut-être de prendre les blessures en amont. C'est-à-dire que quand ils ont un petit bobo de le dire, plutôt que d'attendre que ça soit une fracture de fatigue ou quelque chose.

  • Speaker #2

    La force d'accumuler plusieurs blessures, à un moment donné, c'est tellement grave qu'il faut vraiment s'arrêter. Est-ce que tu peux reprendre derrière ? Pas sûr.

  • Speaker #1

    Même j'ai envie de dire, parce que c'est vrai que souvent quand on est jeune, on n'a pas du tout le ressenti de quel type de blessure. de quel ressenti correspond à tel type de blessure. Et par exemple, ça va être quand on va faire l'expérience d'une déchirure, qu'après on reconnaît les premiers signes d'un début de déchirure, donc on peut s'arrêter. Mais en fait, quand on est jeune, on n'a pas du tout, pareil, des oedèmes osseux, des fractures de fatigue, une inflammation. On ne va pas savoir où est le curseur. Et je pense que c'est aussi un apprentissage qui doit se faire progressivement, mais ça, ce n'est pas encore...

  • Speaker #0

    On va s'écouter un peu, quoi.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, c'est un truc à faire, vraiment.

  • Speaker #0

    Et pourtant... À l'école de danse, si je dis une bêtise, vous avez des cours d'anatomie. On vous inculque un petit peu à connaître votre corps. On est à l'école de danse, certes.

  • Speaker #1

    C'est pour préparer.

  • Speaker #2

    Mais est-ce que c'est lié à la blessure ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    C'est juste une connaissance du corps que le danseur doit comprendre son corps, comment il marche. La mécanique du corps, mais pas forcément...

  • Speaker #1

    Ça pourrait vraiment être intéressant de l'inculquer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça devrait faire partie de ces cours-là. et de l'entendre à ce moment là et je voulais moi te poser une question ça c'est la blessure que tu as aujourd'hui est-ce que tu en as eu d'autres avant à ce temps là ? non pas forcément à cet endroit mais justement est-ce que tu as eu déjà d'autres blessures ?

  • Speaker #1

    j'ai eu pas mal d'autres blessures on va dire que là depuis deux ans j'en cumule pas mal j'essaye de comprendre aussi le pourquoi du comment en remettant beaucoup de choses à plat dans mon travail euh dans mon énergie, parce que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'énergie, trop des fois, et comme on me disait, je suis une danseuse très explosive, donc à savoir d'oser qu'avec l'âge se faisant, parce que nous ne voyons pas la face, ça n'aide pas. je puisse gérer autant donné et en même temps pouvoir proposer à mon corps d'être moins dans l'effort, pouvoir apprendre à être mieux préparé.

  • Speaker #0

    en ayant Oui, la même expressivité. Alors après, dans les blessures, si on fait sur presque 18 ans de carrière, c'est compliqué. Mais j'ai pu avoir déjà des blessures à l'école dedans. J'ai eu des déchirures au psoas. J'ai eu des entorses, des hanches. J'ai eu plein de choses comme ça. Des entorses traditionnelles au niveau des chevilles. Après, des inflammations au niveau des genoux, des hanches. voilà le cumul se faisant c'est juste que avec l'âge c'est plus compliqué pour revenir rapidement quoi il faut habituer pas pas forcer le corps et c'est la différence alors que vous pouvez revenir très facilement c'est

  • Speaker #1

    ce que ce que tu montres aussi un moment dans le film où ils disent à 30 ans on considère qu'un danseur est à son apogée à 35 c'est pour réfléchir en tout cas réfléchir différemment ta danse ou les la façon dont tu travailles pour te préserver.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aussi la gestion pourrait être différente au sein de la compagnie. Après, je sais que les mentalités changent progressivement, mais la prise de conscience, en tout cas, pourrait être généralisée. Et je pense que ce n'est pas encore le cas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que, je ne sais pas si on peut en parler, mais justement, qu'est-ce que fait l'Opéra de Paris quand il arrive les blessures ? Comment se fait la prise en charge ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. La prise en charge, on a un médecin du sport qui fait autant que possible les examens, pour qu'on puisse avoir les examens rapidement, ça c'est vraiment super. Avoir un diagnostic qui nous permette de savoir quelle prise en charge serait la plus adaptée. Et ensuite, on a des préparateurs physiques, des kinés, aussi des... Et ma sœur. Donc tout ça est en train de se galvaniser de plus en plus. Donc c'est en évolution constante en ce moment. Particulièrement en ce moment, je trouve. Ou alors c'est parce que j'y suis plus.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être deux, ça aussi.

  • Speaker #0

    Et à partir de là, on peut aussi aller voir des gens de l'extérieur. Aussi des kinés à l'extérieur. On est encore libre d'aller voir qui on veut. Mais c'est vrai qu'il est proposé aussi au sein de l'opéra On a une structure avec le kiné qui nous suit, on vient quand on veut, on est suivi, il nous faut un suivi plus ou moins personnalisé, et après on a des soins sur lesquels on s'inscrit si on a besoin. Mais on n'a pas forcément un parcours spécifique, c'est-à-dire que je pense que ce n'est pas autant abouti qu'au Royal Ballet. On ne va pas avoir la séance de pilates qui va nous suivre spécifiquement, même si je pense qu'ils sont en train de le mettre en place. Mes points de son... Ce n'est pas encore exactement le cas. C'est un parcours qui se fait encore individuellement, pas avec une prise en charge globale, mais plutôt en fonction de nos envies, de comment on peut être pris en charge.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    C'est une juxtaposition de soins différents et pas pour l'instant un ensemble cohérent orchestré. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, exactement. Donc, il y a des choses qui vont arriver progressivement parce que je sais qu'il va y avoir des travaux à l'opéra. qui va être mis en place, plus de choses. Mais par exemple, le bac de glace, ça va être moi qui vais aller chercher la glace derrière la scène pour aller le mettre dans un petit bac que moi-même j'ai acheté à la fin de ma séance ou à la fin de ma répète.

  • Speaker #1

    Il y a une zone d'auto-soins.

  • Speaker #0

    Après, certains vont hurler parce qu'il y en a qui vont dire oui, mais on n'est pas dans une séance de spa non plus.

  • Speaker #1

    On est pas en face de spa. du spa en fait.

  • Speaker #0

    Pour certaines personnes, pour les plus anciennes générations, c'est compliqué de voir que c'est pas juste du confort mais c'est aussi pour permettre qu'on soit plus performant parce qu'on exige de nous quand même d'être très versatile au niveau des styles, d'avoir un nom très conséquent de spectacle, de passer de l'un à l'autre comme si de rien n'était, comme si le corps était adaptable comme ça en un claquement de doigts. Or c'est pas le cas et voilà. Ça nous permet de pouvoir encaisser la surcharge de travail qui est de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Ce que dit Steven à son chirurgien aussi.

  • Speaker #0

    C'est pour tout parce qu'il faut faire rentrer l'argent.

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de production, de plus en plus de styles aussi différents à devoir encaisser. Juste pour revenir sur ce côté spa, ça ne viendrait à l'esprit de personne de dire que les rugbymans ne sont au spa quand ils sont dans leur piscine de glace et dans leur sauna pour récupérer d'un match. En fait, c'est dans le... Le lieu La pensée collective, c'est normal. On dit ça pour un danseur, on se dit qu'il a la belle vie. C'est assez hallucinant.

  • Speaker #0

    Le côté artiste.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est aussi l'ancienne génération qui n'a pas eu tout ça et qui, du coup, jalouse un peu le truc en disant Oui, mais avant, c'était pas comme ça et on fermait notre bouche. Alors qu'il y a une prise de conscience globale qu'à un moment donné, il faut prendre un peu soin de vous. Ce qui me paraît cohérent et normal. mais visiblement pas pour tout le monde est-ce que c'est de la jalousie est-ce que c'est un lieu au milieu qui a un parce qu'ils se disent qu'ils ont pu faire sans et que du

  • Speaker #0

    coup il faudrait aussi qu'on puisse faire sans la structure n'est plus la même l'intensité n'est plus exactement la même il y a un vrai sujet d'intensité de semaine pour remonter un ballet, alors que quand je suis rentrée dans le ballet, c'était un mois et demi à un mois, vraiment le minimum. Donc en fait, on est dans des délais extrêmement serrés, avec beaucoup de castes, pour contenter tout le monde, et c'est très bien. Mais c'est vrai que du coup, beaucoup de travail, disons que par exemple pour le corps de ballet, s'il y a 9-10 castes, c'est autant de répétitions en scène, sur lesquelles on va user davantage les gens du corps de ballet. Ça va être super pour les solistes. J'ai été en même temps soliste et je remercie d'avoir ces opportunités-là. Mais c'est vrai que pour le corps de ballet, c'est usant. Du coup, c'est davantage possible d'avoir des blessures à ce moment-là. C'est plein de paramètres différents qui se juxtaposent et qui font qu'il y a un paramètre blessure beaucoup plus important, je trouve, qu'avant.

  • Speaker #1

    Oui, puisque ce que peu de gens ne savent, c'est que pendant que vous faites un spectacle, je dis n'importe quoi, mais vous faites le lac des signes, En même temps, vous êtes en train de répéter autre chose qui n'est pas forcément dans le même style. Il y en a qui sont plutôt sur un groupe classique et qui vont être dans le même style. Dans ce cas-là, le corps est habitué. Mais si vous êtes sur du contemporain, globalement, il faut vulgairement tout inverser. Ou presque. Du coup, vous demandez à votre corps de changer en permanence votre musculature. C'est comme si on demandait à un sprinter de faire une course de fond. Et le lendemain, de refaire la même chose. Et le corps ne comprend pas.

  • Speaker #2

    Il doit encaisser et ça fait beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est vrai qu'il y a tout ça qui est...

  • Speaker #1

    Pendant le tournage, tu as aussi pu voir un peu sa vie de famille puisque tu es rentré dans l'intimité du danseur. Moi, il y a une scène qui m'a... beaucoup ému et qui m'a aussi un peu choqué quelque part, c'est quand il parle avec sa femme, qui elle a raccroché les chaussons parce que il a trois ou quatre enfants, je ne sais plus, trois je crois, que lui, il ne peut pas marcher, il ne peut pas les porter, il ne peut rien faire. En tout cas, il ne peut pas s'en occuper convenablement. Elle l'a tout plaqué pour que lui puisse reprendre. Toi, en tant que réalisateur et œil extérieur, comment tu vis ce moment-là ? Comment... Comment tu vis ce moment-là ?

  • Speaker #2

    C'était un moment assez particulier à vivre. En plus, je ne m'attendais pas à ça du tout. C'est-à-dire, au moment où je tourne cette scène, j'ai juste demandé à Liz et Steven, comme ils font régulièrement, ils se posent régulièrement tous les deux sur leur canapé. Et comme Steven revenait d'une répétition, l'idée, c'était qu'il y ait un échange avec eux sur ce qu'il avait vécu dans sa journée et comment ils sont allés. des choses et tout ça. Et moi, après, je me suis effacé, je les ai laissés parler et c'est allé dans cette direction-là. Donc ça, déjà, c'était... J'étais coincé entre ma caméra et la cheminée et mon casque sur les oreilles. Et quand j'ai entendu Lise commencer à parler de ce qu'elle dit dans le film, je me suis dit, waouh, c'était effectivement très, très fort. Et du coup, j'en ai parlé après avec Lise parce que je voulais un peu... Je veux en savoir plus. Elle m'a expliqué que c'était... Elle le dit dans le film. Elle ne regrette pas ce choix. Et ce choix, en fait, elle l'a aussi fait parce que après ses deux premières grossesses, ses deux premiers enfants, elle est retournée au Royal Ballet. Elle a fait tous les efforts qu'il a fallu faire pour revenir en forme, pour être en forme, pour revenir à son rang. Elle était soliste au Royal Ballet. Elle a fait tous ces efforts-là. Ça lui a demandé beaucoup, mais elle l'a fait. Et arrivé au troisième enfant... Quand elle est retournée au Royal Ballet, elle a commencé à reprendre tout ce qu'il fallait faire. Et en fait, elle regardait les autres danseuses autour d'elle et elle s'est dit, cette fois-ci, je ne vais pas y arriver. Et en même temps, Steven s'est blessé. Donc, il y a eu un espèce de concours de circonstances qui est arrivé. Et du coup, elle a pris cette décision de se dire de toute façon, là, pour le coup, nos deux familles sont éloignées, donc ils sont vraiment tout seuls. Ils n'ont pas leur famille à côté. Donc, voilà, elle a pris cette décision d'arrêter. Elle s'est dit que c'était le bon moment. Et après, c'est un choix qu'elle a fait. Elle, c'est son choix personnel. C'est leur choix de vie, de couple. Donc, voilà, même si... même si ça lui a coupé de prendre cette décision mais en même temps comme elle le dit dans le film elle l'a prise et elle ne le regrette pas en tout cas c'est ce que moi elle me dit oui après tu peux ne pas le regretter sans que ce soit dur pour autant c'est extrêmement dur depuis tout petit elle s'imaginait danseuse au Royal Ballet elle y est arrivée elle n'a peut-être pas atteint le rang qu'elle aurait voulu mais en tout cas elle faisait quand même partie de cette compagnie mais oui ça a été ouais ça a été assez dur et en fait je m'étais dit que bien évidemment la famille de steven était importante dans le film d'ailleurs steven en avait beaucoup parlé il m'avait parlé beaucoup de ses enfants de sa femme etc c'était vraiment son socle à lui et que sans ce socle là il n'en serait pas non plus là où il est aujourd'hui et suite à cette discussion effectivement sur le canapé ça a renforcé mon envie de 2 vraiment retrouver Lise régulièrement dans le film. Et c'est ce qui se passe en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on la voit régulièrement sur les différentes étapes.

  • Speaker #2

    Elle suit, elle l'épaule jusqu'au retour en scène. Jusqu'au retour en scène, etc. Et elle a un rôle fondamental dans l'histoire. Après, c'est vrai, quand j'ai fait pas mal de projections du film, et après, à chaque fin de projection, je rencontre le public et on parle beaucoup du film. Et c'est vrai que c'est la scène dont on me parle souvent. Et c'est vrai qu'il y a même une personne qui m'a dit lors d'une projection, c'était une femme, qui m'a dit est-ce que vous vous envisagez de faire un deuxième film ? Alors, sur le coup, j'ai fait là, non, pas tout de suite. En tout cas, vous voulez dire suivre Steven encore ? Elle me dit non, parce que je pense que la suite, vous l'avez en fait. Ce serait de suivre sa femme. Je fais, ah oui, bien vu. Il y a plein de gens qui m'ont dit, mais pourquoi à un moment donné, vous...

  • Speaker #1

    Un espèce de regard croisé.

  • Speaker #2

    Mais pas d'avancement. la vie de Lise aussi en parallèle de celle de son mari, etc. Je dis, en fait, ça aurait été un autre film. Et oui, je comprends toutes ces remarques, bien évidemment. Et j'entends vraiment l'importance. Et vraiment, pour moi, Lise, c'est un des personnages ultra importants dans le film et dans l'histoire de Steven. Encore une fois, sans elle, il ne serait pas là. Mais en même temps, voilà, moi, j'ai fait le choix de raconter son parcours, son histoire, son accident. Donc voilà. Mais oui, pour moi, c'est une scène très importante.

  • Speaker #0

    de la nature, mais ils ne s'imaginent pas tout l'impact que ça peut avoir sur la vie personnelle des riches. Quand il dit, oui, quand mon enfant me dit, papa, viens, on va courir, non, je ne peux pas. Très concrètement, les gens ne s'imaginent même pas tout ce qu'il y a derrière comme impact. Moi, je vois, c'était lundi, ma fille doit aller à l'école, ok, je dois l'emmener en voiture parce que ça a plus d'une demi-heure à pied. Mais je n'ai pas eu avec les béquilles.

  • Speaker #1

    bon bah il va falloir se réorganiser oui c'est ça on voit pas tous les côtés mais c'est comme dans beaucoup de milieux aujourd'hui les réseaux sociaux tout le monde voit les paillettes etc et en danse c'est pareil mais on voit pas tout ce qu'il y a derrière le temps qui est passé l'investissement qu'il y a c'est pareil le film c'est l'aboutissement mais tu nous le disais tout à l'heure un peu en off toute la démarche pour trouver pour pouvoir produire le film c'est un sacerdoce en fait c'est exactement ça les impacts et tout ce qui est que ça peut avoir derrière tu disais effectivement il faut se réorganiser pour emmener notre fille à l'école ça perturbe en fait toute l'organisation de la maison dans le cas de Steven ça perturbe carrément une carrière ça change une carrière deux carrières en l'occurrence la sienne mais celle de sa femme aussi donc des impacts qui vont bien plus loin finalement que juste la blessure physique oui c'est ça c'est l'intérêt

  • Speaker #0

    C'est dur à imaginer même avant que nous on soit blessé. Je n'ai pas l'impact parce que presque la danse c'est toute notre vie, ça ne tourne que autour de ça. Et au moment où on est blessé en fait on se dit mais oui mais du coup je vais rester à la maison, je vais faire plein d'autres choses, on est moins joyeux. ...déprimés, la plupart du temps. On peut être insupportable parce qu'on ne se dépense pas autant qu'avant. Voilà, donc en fait... Même tout ce qui est autour de la santé mentale va jouer un rôle sur notre entourage. Comme il disait, il y a des jours où, par exemple, on va avoir un peu plus mal, donc on va rentrer, on va être un peu plus bougon, on va moins bien prendre, on va avoir moins de patience. Et même si on l'explique à ses enfants ou pour ma fille, par exemple, Oui, elle va être là, ok, mais maman, j'ai mal. ça va pas j'ai pas une bonne nouvelle ou alors voilà et c'est vrai que cet impact là avant d'être blessé on ne se l'imagine pas oui et puis enfin c'est quelque chose enfin moi quand tu m'as appelé quand tu t'es blessé tu

  • Speaker #1

    as ton téléphone qui sonne à 21h50 mais ça doit pas sonner à ce temps là en fait donc tu sais que c'est pas une bonne nouvelle donc donc ouais c'est tout de suite plein de choses et Mais on voit que la blessure, elle est quand même présente dans votre esprit en permanence, parce que même pour acheter une voiture, on se dit on va prendre une automatique comme ça. Si jamais j'ai le pied gauche, au moins, je n'ai pas besoin de débrayer. Bon, pas de bol, la note n'est pas automatique, mais comme je lui ai dit, je lui aurais dit, ça aurait été le pied droit, t'aurais pas pu accélérer, freiner, donc ça sert à rien de se projeter à ce point-là, mais ça reste un sujet, la blessure chez vous, elle est omniprésente. En tout cas, cette espèce d'épée de Damoclès est souvent là.

  • Speaker #0

    On espère juste ne pas croiser.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Non, pas lui. C'est un pignon.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu le disais, on en revient un peu sur ce... tabou où les danseurs ne veulent pas trop parler, croiser les autres danseurs blessés. Tu nous le disais aussi avec Mathilde. Oui,

  • Speaker #2

    j'ai croisé effectivement des danseurs qui m'ont dit je ne veux pas voir ce film pour ces raisons-là parce que ça porte la poise de voir un autre danseur dans cet état. C'est très dur. C'est même très dur de convaincre les écoles de danse de voir le film. J'essaye de mobiliser les écoles de danse, que ce soit les CRR, les CNSM, Même l'école de l'opéra, j'ai contacté l'école de l'opéra. Pour le moment, je n'ai pas de retour par rapport à ça. Mais je trouve ça dommage, en fait, parce que je trouve que ce film, il est pour eux. Il est vraiment fait pour les générations futures de danseurs. Et il n'y a rien de mal dans le film. C'est presque que du positif, en fait, parce qu'au final, le danseur, il s'en sort. Donc, c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, ça finit bien.

  • Speaker #2

    Et moi, j'aimerais que le film serve à ça. d'outils pédagogiques, comme tu dis, Léonore, pour les écoles. C'est très compliqué de faire bouger les écoles pour voir le film. Très compliqué.

  • Speaker #1

    J'espère, c'est aussi pour ça que je t'ai proposé le podcast, parce que je partage cette vision-là, d'essayer de démocratiser un peu et d'ouvrir un petit peu les esprits sur ce sujet. J'espère que les gens qui nous écoutent iront voir le film et prendre conscience de ça et j'espère que passer le cinéma on le retrouvera très vite à la télé pour que les gens puissent le voir plus largement ou en DVD ou en vidéo, peu importe mais que les gens s'intéressent à ce sujet là en tout cas tous ceux qui projettent de faire de la danse de leur métier je pense que c'est quelque chose d'hyper important On arrive vers la fin Stéphane, qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour le film et pour la suite pour toi ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de spectateurs en salle. Que le film ait une belle vie en salle, qu'il y ait de plus en plus de gens qui viennent le voir. Moi, j'ai des super retours sur le film. La presse est plutôt extrêmement positive sur le film. Là, il vient de sortir en Suisse depuis mercredi, depuis le 8 mai. Donc ça, c'est bien. J'espère qu'il va y avoir d'autres territoires aussi qui vont diffuser. Voilà, que ce film serve à quelque chose et qu'il soit le plus vu possible. Merci. C'est tout ce que je demande pour ce film.

  • Speaker #1

    On lui souhaite une longue vie, et belle vie en tout cas. Et Léonore, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à notre tour, à part un bon rétablissement ?

  • Speaker #0

    Une reprise sans blessure ! De belles opportunités artistiques.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, merci à tous les deux. Où est-ce qu'on peut vous retrouver chacun sur vos réseaux ? Stéphane, d'abord. Où est-ce qu'on peut te retrouver, te suivre sur les réseaux ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis sur Instagram.

  • Speaker #1

    Ok, super. Et Léonore, Instagram. Super. je mettrai les liens dans la description du podcast merci à vous deux merci merci infiniment de m'avoir rejoint pour cet épisode de MindWiz J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux, tu me trouveras sous S.Cornwell sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Les commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés. Reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Description

Dans cet épisode de Mindways, plonge au cœur des défis et de la résilience des artistes et athlètes face aux blessures. Aujourd'hui, nous te racontons l'histoire inspirante de Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres, dont la carrière a été mise en danger par une grave blessure au tendon d'Achille. Après deux ans de réhabilitation, découvre comment il a surmonté cet obstacle avec l’aide précieuse de ses entraîneurs et de son équipe médicale.


Nous avons également le plaisir d’accueillir Stéphane Carrel, réalisateur du film "Resilient Man" 🎥, qui retrace le parcours de guérison de Steven, ainsi qu'Éléonore Guérineau, danseuse à l'Opéra National de Paris 🩰, qui partage ses propres défis face aux blessures dans le monde exigeant de la danse classique.


Cet épisode offre une immersion unique dans les réalités méconnues de la danse professionnelle, mettant en lumière la résilience, l'adaptation, et le courage nécessaire pour revenir au sommet après une épreuve dévastatrice.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mindways, le podcast où j'explore l'art de l'amélioration quotidienne en puisant mon inspiration dans les méthodes des plus grands entrepreneurs, sportifs de haut niveau et artistes internationaux. Je suis convaincu que chaque jour est une nouvelle chance de progresser, c'est pourquoi dans ce podcast je t'invite à passer à l'action avec tes invités, à découvrir ces techniques et à les mettre en pratique dès à présent. Je suis Sébastien Corloer et je suis ravi de t'accueillir dans cette quête d'excellence. Prépare-toi à t'élever vers de nouveaux sommets avec Mindways. La blessure, inévitable pour la plupart des sportifs de haut niveau, fait partie intégrante de leur métier. Elle varie en gravité et en possibilité de rétablissement, nécessitant toujours une capacité d'adaptation et un accompagnement sans faille des équipes médicales. Bien que la danse classique ne soit officiellement pas reconnue comme un sport de haut niveau, contrairement aux break ou aux danses latines et standards, un danseur classique est non seulement un artiste, mais aussi un athlète. Il s'investit sans relâche dans son art, sollicitant intensivement son corps, pour offrir des performances d'une précision technique et artistique irréprochable. Dans cet épisode de Mindways, nous nous conjouons dans le parcours de Stephen McRae dans ce rétoile que Royal Ballet de Londres, au sommet de sa carrière, il s'est grièvement blessé au tendon d'Achille en pleine représentation, mettant sa carrière en péril. Après deux années d'une habilitation intensive entourée par ses entraîneurs et l'équipe médicale de Royal Ballet, il a suivi un programme spécial pour retrouver sa condition physique. Pour approfondir le film et discuter des défis liés au... Je suis sur dans le monde de la danse, je reçois Stéphane Carrel, réalisateur du film Resilient Man, consacré à Steven Macrae, qui est actuellement en salle, ainsi qu'Éléonore Guérino, sujet de l'Opéra National de Paris. Bonjour à tous les deux et bienvenue. est-ce que je peux vous demander à chacun de vous présenter ? Et Léonore, honneur aux dames.

  • Speaker #1

    Alors, je suis lanceuse à l'Opéra de Paris, je suis au grade de sujet, ça va faire maintenant depuis 2005 que je suis professionnelle, et là je suis actuellement aussi blessée, donc du coup ce sujet me parle, voilà.

  • Speaker #2

    Et moi, je suis réalisateur de documentaires depuis une quinzaine d'années maintenant. J'ai réalisé pas mal de documentaires pour des chaînes comme Canal+, Arte. Et Resilient Man est mon premier documentaire pour le cinéma.

  • Speaker #0

    Ok, donc Stéphane, déjà merci d'être là. Bravo pour le film que j'ai pu voir la semaine dernière. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu déjà de la genèse de ce film ? Avant qu'on rentre dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a amené à faire ce film et comment t'as rencontré... Steven, et ce qui t'a amené à le suivre pendant presque deux ans, si ma mémoire est bonne.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. La genèse du film, c'est que j'ai fait il y a quelque temps un documentaire sur le couturier anglais Paul Smith. Paul Smith, en dehors de la mode, il est aussi photographe. Pendant que je tournais avec lui, il a fait une séance photo avec les danseurs étoiles du Royal Ballet. Parmi eux, il y avait Stephen McRae. Et c'est donc Paul Smith qui, la première fois, m'a... parler de l'histoire de Stephen McRae, l'histoire personnelle de Stephen McRae, avec tout ce parcours en Australie qui passe le prix de Lausanne et qui arrive très tôt au sein du Royal Ballet. Donc déjà, j'avais ces éléments-là en tête en me disant Tiens, effectivement, ça pourrait faire un très beau film, avec une trajectoire un peu particulière. Et puis voilà, j'ai pris contact avec Stephen assez rapidement en lui disant qu'un jour, j'aimerais bien faire un portrait de lui. Et puis les années ont passé, on est resté en contact. Et en même temps, moi j'avais... J'avais envie d'aller au-delà du simple portrait de danseur. J'avais envie de raconter cette histoire, mais peut-être d'essayer de lui trouver un angle un peu plus fort, d'aller au-delà de ça. Donc, très récemment, la blessure est arrivée. Et à ce moment-là, j'ai donc repris contact avec lui parce que j'avais aussi envie de parler de ce sujet dans le monde de la danse, qui est quand même un sujet assez compliqué à aborder, voire même tabou. Donc, je me suis dit, tiens, c'est peut-être le moment d'en parler. Je n'avais pas... vu de films jusque là qui parlaient de ce sujet là et donc voilà donc j'ai rappelé steven je lui ai parlé de ce film avec cet angle là et lui en fait m'a dit oui tout de suite parce que lui même avait très envie de témoigner de de de ça de tout le parcours que ça allait lui demander pour revenir sur scène après une telle blessure et donc il était prêt à justement en parler de manière extrêmement ouverte sans tabou justement et en expliquant tout ce par quoi il était il Il était passé et il allait passer pour revenir sur scène. Donc voilà un peu toute la genèse du projet. Et après, tout ça arrive juste avant le Covid. Donc du coup... Moi, je pensais pouvoir tourner le film beaucoup plus tôt, mais le Covid m'en a empêché. En même temps, ça a été très compliqué aussi de trouver les financements pour pouvoir tourner ce film dès le départ. Mais en même temps, le Covid m'a beaucoup aidé aussi parce que ça m'a permis d'écrire et de travailler sur le projet. Et en fait, pendant le Covid, tous les vendredis avec Steven, on se faisait des zooms de deux heures. J'étais un peu son rendez-vous psy du vendredi à 7h. Et pendant deux heures, on parlait. J'avais des tonnes de questions à lui poser. On a énormément échangé sur sa vie, sur comment il travaillait, comment il se sentait, etc. À la fin, il m'a même dit Je crois que tu vas finir par mieux me connaître que ma femme. C'était marrant. Tout ça, ça m'a vachement nourri pour faire ce film et surtout pour le faire comme je voulais le faire. C'est-à-dire vraiment pénétrer dans l'intimité du danseur. Pas juste se contenter de suivre un danseur. qui doit remonter sur scène, mais aller bien au-delà et vraiment sentir tout ce que ça peut représenter pour un danseur de se retrouver dans cet état-là et de traverser cet état-là mentalement et physiquement. Vraiment pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et donc voilà, ce qui fait que tout ce travail-là, en fait, moi, ça m'a permis d'essayer de vendre le projet. Ça a été compliqué de trouver les fonds au début pour tourner. Mais quand le premier jour de tournage est arrivé, ça a été extrêmement bénéfique parce qu'en fait, quand on s'est retrouvé... retrouver pour tourner, ça a été évident tout de suite. C'était comme si on s'était toujours connus. Et il n'y a pas eu de gêne avec la caméra, etc. Comme il peut y en avoir. Et la connexion s'est faite immédiatement.

  • Speaker #0

    Tu étais prêt, quoi.

  • Speaker #2

    Oui, j'étais prêt. Lui aussi, il n'attendait que ça, lui, en plus. Il prépignait même. Et puis, il était temps que j'arrive parce qu'on était à deux mois à peu près de sa remontée sur scène. Et ce qui était bien, c'est que lui avait documenté tout ce par quoi il était passé jusque là. Parce qu'il poste énormément. sur les réseaux sociaux, ils se filment régulièrement justement avec cette envie de toujours témoigner de cet état-là du danseur pour justement que ça serve aussi à quelque chose. Donc voilà un peu tout le processus.

  • Speaker #0

    Super. Tu l'as dit, la blessure dans la danse, c'est quelque chose d'assez tabou. Autant on parle régulièrement des footballeurs, des sportifs de haut niveau. Il y avait le perchiste qui s'était... blessé, c'est quelque chose qui fait partie de la vie des sportifs. En danse, c'est quelque chose de complètement tabou. Léonore, tu peux nous expliquer le pourquoi de ce tabou ou la peur que ça engendre derrière.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que, après, c'est ma vision personnelle et je ne dirais pas que ce serait universel, loin de moi, cette prétention. Non, la seule chose que je dirais, c'est qu'en règle générale, on veut, comme c'est un monde artistique, on ne veut pas montrer l'effort, donc on ne veut pas montrer non plus nos faiblesses. Et la première chose qu'on va faire, c'est cacher, ne pas en parler et juste témoigner que quand on est présent, c'est que tout va bien. Mais sinon, on se met beaucoup... en retrait quand on est blessé. Donc je pense qu'il y a cette sorte de pudeur où on n'ose pas en parler, on n'ose pas échanger là-dessus. Après, je pense qu'avec le temps, ça commence à changer. Dans les mentalités, petit à petit. Après, au niveau du staff médical, c'est davantage pris en charge, je trouve, depuis à peu près entre 5 à 10 ans, de manière vraiment plus sérieuse, en tout cas, une vraie prise en charge.

  • Speaker #2

    C'est ce que dit...

  • Speaker #1

    d'ailleurs steven mccrea royal ballet ils ont vraiment pris conscience de ça il ya une dizaine d'années oui je pense qu'en france on a tout petit peu en retard mais pas si loin on s'en rapproche c'est juste que la prise de conscience s'est faite plus lentement voilà parce que on veut encore garder le côté et même il ya un gros débat sur le fait que ce soit on soit des des artistes et non des va dire des des des sportifs de haut niveau voilà des athlètes et Et on peut avoir vraiment ce parallèle-là, et il y en a qui vont dire Non, non, on est des sportifs de haut niveau, oui, mais on a un petit côté artistique, d'autres c'est non, c'est que artistique, le reste, on le fait passer parce que c'est dans l'effort. Mais voilà, donc il y a vraiment ce débat-là, et je pense que le fait que ça soit tabou, c'est parce qu'on reste dans une condition d'artiste à part entière, autant dans notre statut que dans la prise en charge au départ.

  • Speaker #2

    Oui, et puis il y a même un travail, je trouve, à faire auprès du public, parce que le public, effectivement... Lui, il a envie de voir le danseur magnifique, il n'a pas du tout envie de voir le danseur en sueur, le danseur qui souffre, etc. Il ne veut pas en entendre parler, il veut juste le voir briller sur scène, faire tout un tas de pirouettes, si possible de plus en plus, etc. Et c'est vrai qu'il y a un vrai travail aussi d'éducation à faire sur le public. Et effectivement, comme tu le dis, arriver à faire comprendre que oui, les danseurs, c'est autant des artistes que des athlètes.

  • Speaker #0

    il est vraiment là le problème c'est la difficulté ce qui est assez intuitif pour tout le monde qui fait du sport c'est qu'un footballeur il s'entraîne un tennisman il s'entraîne, il a des heures d'entraînement un danseur c'est pareil, il y a des répétitions et des cours et du training de la muscu, des choses comme ça juste pour resituer un peu les choses t'as combien d'heures d'entraînement à peu près par jour ?

  • Speaker #1

    à la louche au moins une heure et demie de cours le matin pour se chauffer et après ça peut varier entre deux heures à deux heures et demie minimum pour les répétitions en allant à cinq heures, six heures plus le spectacle le soir qui fait entre minimum une heure et demie à deux heures voire trois heures au niveau du show et là dedans on compte pas la séance de kiné,

  • Speaker #0

    la séance de muscu etc donc c'est clairement Un entraînement de sportif de haut niveau, effectivement, une personne qui vient au spectacle, elle vient voir un spectacle, donc elle veut voir des artistes au top, si possible.

  • Speaker #1

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #0

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #1

    Et qui montent pas la faiblesse, en fait. Non,

  • Speaker #2

    c'est ça,

  • Speaker #0

    oui. Et c'est ce qu'on se dit souvent, d'ailleurs, quand on regarde un spectacle, c'est à quel point ça peut paraître facile quand on les regarde, alors qu'en fait, derrière, c'est quand même des heures et des heures et des heures d'entraînement et de souffrance qui amènent sur des blessures.

  • Speaker #2

    Mais même sur, pardon, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à... Même le mot musculation, jusqu'à il y a très peu de temps, le mot musculation en danse, on n'avait pas envie d'en parler. Parce que justement, il y a cette peur que tout d'un coup, le corps s'arrondisse. Parce que quand on se muscle, on a l'impression qu'on va juste devenir des bibins d'hommes. Alors que justement, je pense que la musculation, elle est importante. Si elle est bien faite avec quelqu'un, justement, surtout pour les danseurs, je pense qu'on ne finit pas comme un bibin d'hommes. Mais elle est nécessaire, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes. Je ne sais pas ce que vous pensez, Léonore. Mais je pense que c'est un vrai renfort. forcément musculaire qui est important.

  • Speaker #1

    La mentalité change beaucoup. Après c'est vrai que pour les anciennes générations ça reste dans l'état d'esprit que quand on fait de la musculation, l'idéal c'est d'avoir par exemple une danseuse qui est très peu musclée. Or concrètement avec ce qu'on nous demande c'est pas faisable. C'est pas possible. Surtout avec le training qu'on nous demande en permanence, de plus en plus de spectacles, on a besoin d'avoir une certaine résistance donc c'est pas possible. Et maintenant on essaye d'orienter, il y a Il y a aussi tout ce qui va être à côté, pilates, yoga, gyrotonique, qui vont aller dans le sens du mouvement, qui ne vont pas rester juste, par exemple, de la musculation propre. Mais après, c'est vrai que pour les hommes, ça reste quand même aussi, il faut porter la femme, il faut pouvoir gérer les manipulations. Il faut aussi de la musculation adaptée. Mais si ça va dans le sens du mouvement et dans le sens de ce qu'on attend de nous en tant que danseurs, ça ne pose pas de problème.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on voit dans le film, d'ailleurs. Steven en prend un peu conscience pendant toute cette rééducation où tu montres justement quand il parle avec son ami il dit qu'avant la musculation c'était un non sujet j'en faisais pas et maintenant c'est devenu indispensable parce que sans ça je

  • Speaker #2

    cours forcément à l'échec c'est exactement ça avant la blessure, lui il était jamais allé dans une salle de musculation il prêtait aucune attention à son corps et à tout ça, et c'est vraiment la blessure qui va lui faire prendre conscience de l'importance de tout ça. Et ce qui est fou d'ailleurs, moi, quand j'ai tourné au Royal Ballet, ce qui est fou, c'est de découvrir ce fameux étage qui est complètement dédié à la santé du danseur. Je ne sais pas comment c'est dans les autres ballets, mais en tout cas, c'est comme ça au Royal Ballet. Et d'arriver, de voir qu'effectivement, il y a une salle de sport, qu'elle est pleine avec tous les danseurs dedans, filles ou garçons, de voir qu'il y a des masseurs, il y a tout un... centre de pilates, il y a des nutritionnistes sur place, il y a même des psychologues. Il y a une espèce de prise en charge qui est assez impressionnante, qui effectivement est arrivée il y a dix ans au sein du Royal Ballet. Mais de voir tout ça, en fait, c'est assez incroyable. Et de voir aussi que c'est plein, qu'on pourrait avoir ça et se dire, bon, ben voilà, est-ce que les danseurs viennent ? Et en fait, ils viennent. Ils sont du matin au soir, ils sont en train de s'entraîner. Dès qu'ils ont fini des répétitions, ils se font masser, et ils finissent. les pieds ou les jambes dans la glace je sais pas comment c'est pour toi Eleonore mais voilà c'est assez fou de voir ça en fait c'est une vraie petite usine en tout cas tout le monde est là il y a un vrai staff complet il y a une vraie prise en charge c'était une de mes questions dans

  • Speaker #0

    le film tu angles sur Steven parce que le film lui est consacré donc Steven il est danseur étoile donc on peut se dire qu'il a un statut un petit peu à part de ce que je comprends de ce que tu dis c'est que finalement c'est pareil pour un danseur du corps de ballet en fait

  • Speaker #2

    Exactement, c'est ça. Et n'importe qui peut venir, être suivi, quelle que soit la blessure. Il y a un vrai suivi. D'ailleurs, quand je tournais, il y en avait pas mal qui étaient blessés et ils étaient pris en charge au même titre que Steven. Chacun a son programme établi par des coachs sportifs qu'il doit suivre. Et c'est assez fou de voir ça, en fait. Comme quoi, c'est possible, en fait. Ça demande bien évidemment d'énormes moyens. Bien sûr. Ça, c'est sûr. Et je pense qu'il y a plein de compagnies qui ne peuvent pas aujourd'hui s'offrir ça non plus. Donc, c'est vrai que le Royal Ballet, ils ont quand même un truc vraiment exceptionnel. Mais voilà, je pense qu'il y a...

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, je me posais la question, quel a été le déclic au niveau du Royal Ballet pour finalement s'investir là-dedans ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est lié, je pense, à Kevin O'Hare, l'actuel directeur du Royal Ballet, qui lui, en fait, a dû arrêter sa carrière pour une blessure au genou. Il a dû arrêter, je crois, à moins de 40 ans. Je crois qu'il avait 35 ou 36 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est dommage.

  • Speaker #2

    Pardon, je te souhaite de continuer. Et en fait, lui, il n'a vraiment pas pu redanser. Quand il est arrivé au Royal Ballet, il a vraiment eu envie de mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Il y a eu une vraie prise de conscience. Oui, vraiment.

  • Speaker #2

    Pour avoir passé beaucoup de temps à discuter avec lui. Moi, quand je suis arrivé au Royal Ballet, j'avais peut-être envie de faire ce film sur Steven. J'ai fait une grande réunion avec les responsables du Royal Ballet, donc Kevin. Et en fait, eux, ils étaient super contents que quelqu'un fasse ce film-là sur ce danseur-là en particulier pour justement montrer ce que... pas pour dire aux autres regardez tout ce qu'on fait, c'est génial mais justement Kevin c'était vraiment ça c'était pour dire une vraie prise de conscience alors oui il faut des moyens etc ils en ont conscience au Royal Ballet les danseurs en ont vraiment conscience mais voilà c'était se dire regardez c'est possible on peut y arriver et on peut faire en sorte que les danseurs finissent leur carrière par choix et pas parce qu'ils sont blessés et cette phrase que dit Steven à un moment donné dans le film pour moi elle est capitale c'est hyper important d'entendre ça se dire, quand on est danseur, on a envie d'arrêter parce qu'on décide d'arrêter. Et pas parce qu'on n'a pas le choix. C'est horrible de se dire, c'est tellement un métier magnifique que je pense que c'est dur de se dire, je dois l'arrêter parce que je suis blessé.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est extrêmement frustrant. Ilhonor, tu le disais au début du podcast, tu es actuellement blessé. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce qui s'est passé, sans forcément rentrer dans tous les détails, mais d'expliquer ce qui s'est passé aujourd'hui, où est-ce que tu en es et comment tu le gères ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire... C'est un cumul de plein de blessures depuis à peu près deux ans. La dernière en date s'est passée lors de ma première représentation de la fille mal gardée, où mon mollet a lâché. J'ai eu une déchirure de 15 cm qui s'est passée en scène. Du coup, j'ai dû abandonner en cours de route le rôle de Lise pour laisser la place à ma remplaçante et pouvoir enfin me soigner. On va dire que sur le moment, il y a une grosse part de déni. quand ça s'est passé en scène et que l'adrénaline a aidé à passer un certain cap pour quand même que je me dise ok j'ai quand même posé le pied en scène et j'abandonne pas en cours de route sans avoir fait au moins un minimum après voilà après quand je suis sorti de scène et que l'adrénaline est retombé que on va dire la réalité est revenue bah c'était béquille impossibilité de marcher ni même de faire flex pointe donc c'était un tout petit peu compliqué c'était un peu bien la grosse gifle de retour et puis là j'en suis à cinq presque six semaines post blessure et ça se traduit par une journée avec de la rééducation des soins le kiné les visites aussi on va dire assez régulière chez le médecin pour faire des échos pour vérifier l'évolution de la cicatrisation faire aussi le point avec la direction voilà pour savoir où j'en suis et quels sont les points d'avenir de prod sur lequel je pourrais être distribué comment ça va se passer parce qu'il ya ça aussi ça transpire aussi dans le film où steven explique il dit à 20 minutes après parce que lui ça a été quand même ultra

  • Speaker #0

    violent puisqu'il s'est retrouvé par terre au milieu de la scène donc ils ont fermé le rideau ils ont arrêté le spectacle là toi tu as pu sortir entre guillemets proprement et il le dit très bien dès le début du film il dit le pire le pire L'histoire c'est que 20 minutes après le spectacle recommence. Donc show must go on. Donc le spectacle redémarre et toi tu te retrouves avec ta blessure à devoir la gérer. Je ne sais plus pourquoi je disais ça et où je voulais en venir. globalement derrière après c'est tout un nouveau processus qui commence il y a un accompagnement qu'il faut ou avoir ou trouver en France ça commence à changer mais on est encore un peu dans le faut le trouver moins, en tout cas par rapport à ce qu'on voit au Royal Ballet où on est quand même dans une armada hyper impressionnante je pense pas qu'on en soit là aujourd'hui en tout cas en France et après je pense que tu voulais relever par rapport à...

  • Speaker #1

    à l'échange avec la direction, les coachs ?

  • Speaker #2

    Oui, peut-être. Avec la pression.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce côté où, en gros, le spectacle s'arrête, il y a quelqu'un qui reprend, et le côté peur d'être remplacé à jamais. Est-ce que c'est quelque chose qui vous hante en permanence ?

  • Speaker #1

    Qui est en pire raison, oui.

  • Speaker #2

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. On va dire qu'à partir du moment où... On est interchangeable, même si on est chacun unique avec notre marque artistique ou même technique, ne serait-ce que ça. Tout le monde est interchangeable, on est quand même... Nous, on est 154, il y a de quoi faire derrière.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup qui attendent.

  • Speaker #1

    Qui attendent pour avoir leurs opportunités. Et on se dit après, est-ce que les opportunités vont se représenter ? Est-ce qu'on va nous refaire à nouveau confiance ? Est-ce que nous, on va refaire à nouveau confiance en notre corps aussi ? Donc si on commence nous à douter, comment la direction aussi peut... prendre les choses en considération et comment on voit l'avenir. En fait, si on se dit, on peut être échangé, oui, comment je vais arriver à me dire que oui, je mérite toujours autant ma place, je mérite toujours d'avoir les mêmes opportunités. C'est juste que ça demande un peu de patience et oui, et d'être, on va dire, bienveillant avec soi-même. Mais ce n'est pas tous les jours facile.

  • Speaker #2

    Non, ce n'est pas simple et c'est un truc, j'ai l'impression, qui est ancré dès qu'on commence la danse, en fait. Parce que moi, j'ai fait une série aussi pour Arte qui s'appelle Seule la danse, où j'ai suivi des jeunes danseurs du Conservatoire national supérieur de danse de Paris. Et j'ai abordé ce sujet de la blessure avec eux. Donc, la première année où j'ai tourné avec eux, ils avaient 17 ans et j'ai abordé la blessure avec eux. Et comment vous la gérez, la blessure ? Et eux m'ont dit en fait, on ne le dit pas et on ne le dit pas. Et ça m'a vachement surpris parce que justement, en plus, le directeur à l'époque, quand j'ai tourné, c'était Cédric Andrieux au Conservatoire. qui maintenant a pris la direction du ballet de Lyon. Mais lui-même, il a à cœur de vraiment prendre soin des danseurs. Donc, quand il est arrivé au conservatoire, il a tout de suite installé une salle de sport et une kiné sur place, etc. Et en fait, les élèves me disaient, mais non, parce que si on dit qu'on est blessé, le prof va nous mettre de côté, va nous dire de ne pas danser. Il y a les spectacles qui vont arriver, donc ça veut dire qu'on ne peut pas les faire. Donc, ça veut dire que je ne vais pas pouvoir décrocher tel rôle. Donc, quelqu'un d'autre va prendre ma place, etc. Donc, en fait... ça commence dès tout petit et comment faire pour que ça ne soit pas là dès tout petit en fait et faire à la limite c'est compliqué et comment se dire rentrer dans ce métier de manière un peu plus sereine en se disant arriver à faire comprendre aux jeunes qui démarrent que si t'es blessé c'est pas grave mais il vaut mieux pouvoir continuer que de s'arrêter toujours ce truc quoi c'est dur il y a ça et pour les compagnies un danseur c'est aussi un investissement

  • Speaker #0

    c'est une ressource s'ils n'en prennent pas soin on n'imagine pas le PSG prendre pas soin de ses footballeurs en fait et en fait dans les compagnies on a l'impression que c'est pas grave de toute façon il y en a plein d'autres donc on change et puis voilà et encore nous on est très préservé parce qu'on a un emploi un

  • Speaker #1

    avis mais par contre il n'y a pas le coeur au Royal Ballet et il y a toujours les pédamoclastes de se dire ok si je suis blessée si ça dure trop longtemps On va me remettre en question ma place. Et du coup, mon contrat ne sera pas renouvelé.

  • Speaker #0

    Il y en a qui perdent leur contrat à cause de ça.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu, quand je suis partie à Zurich en année sabbatique en tant que soliste, j'ai vu ça. Donc, en fait, c'est très compliqué à gérer. Et les gens se disent peut-être qu'en fait, je peux encore faire quelque chose, mais je ne peux même pas faire d'audition pour aller voir ailleurs. Si jamais, finalement, ça ne marche pas là où je suis. Donc, en fait, c'est une énorme contrainte. Et c'est comme si à chaque fois, c'était pourvu que je ne sois pas blessée. Et pas, ok, même si on prend soin de soi, il y a quand même cette épée d'amoclès qui reste au-dessus de la tête.

  • Speaker #0

    Ce qui est dramatique, c'est que ça s'inculque, tu le disais, dès le plus jeune âge, en fait. Dès le départ.

  • Speaker #2

    Comment changer ses manques ?

  • Speaker #1

    C'est être dans une sorte de confiance, je pense déjà, avec son professeur. Et pouvoir aussi dire que ce n'est pas parce que l'opportunité est loupée à ce moment-là qu'on ne l'aura pas plus tard. Mais ce... Ce système de confiance. Il n'a pas été instauré dès... En tout cas, moi, on ne me l'a pas instauré personnellement il y a plus de 20 ans, quand j'étais gamine. pour me dire c'est bon tu peux parler, ça va aller t'es pas blessé quand j'étais avec Claude Bessy en tant que directrice c'était tu dis rien,

  • Speaker #0

    t'encaisses et puis tu gères avec le prof s'il est un peu cool pour te dire que ça va aller c'est tout c'est vraiment quelque chose qu'on voit il y avait eu un film sur Benjamin Millepied à l'opéra quand il était arrivé au sein de la compagnie La Relève où il le dit aussi c'est très anglo-saxon de voir le côté un peu positif des choses c'est super et d'avoir cette culture du bien-être et d'essayer de prendre soin du danseur, etc. Je pense qu'il a amené ça aussi, lui, des Etats-Unis, en disant que c'est complètement aberrant de voir les danseurs qui ont mal et qui ne veulent pas le dire, alors que tout le monde le voit. Mais non, ils ne le disent pas. Le Royal a pris conscience de ça et met en place des choses. On voit Steven qui va parler aux danseurs de l'école du ballet en leur disant, prenez déjà soin de vous avant de penser au reste. Oui. Et à côté de ça, tu le vois dans le film où même lui, quand il est sur le point de reprendre, je crois que c'est Casse-Noisette, où il essaye d'aller au bout du bout pour essayer de le faire alors qu'il ne peut pas. Et qu'il en parle avec sa femme, où il y a une espèce de reprise de conscience, de se dire si j'y vais, je vais tout exploser. Et de revenir en arrière, mais ils ont cette espèce de biais de se dire, si je n'y vais pas, qu'est-ce qu'on va penser ? Qu'est-ce qui va se passer ? voir en fait que le côté négatif des choses plutôt que de dire en fait si je vais pas c'est pas la fin du monde et je vais me remettre et je reviendrai mieux après quoi c'est dur de changer cette mentalité là on a du mal à se dire que c'est

  • Speaker #2

    pas grave c'est dramatisé en fait et c'est pour ça aussi que on avait stéphane et moi on avait vraiment envie de faire ce film là justement comme ça pour dire ça justement ce qu'effectivement moi j'adore cette scène quand steven s'adresse aux jeunes danseurs les futurs grands danseurs du Royal Ballet et qu'ils leur disent si vous êtes arrêté une semaine, deux semaines, deux ans c'est pas grave en fait il faut l'accepter mais ça il faut l'entendre oui dès tout petit il faut que ce soit un discours qu'il soit dans toutes les écoles que tous les profs aient la même attitude vis-à-vis de ça et que tous les profs se disent oui c'est pas grave t'as le droit d'être blessé ça fait même partie de ce métier en fait il faudrait plutôt apprendre la gestion l'anticipation

  • Speaker #1

    Comment le traiter le plus rapidement possible et de manière intelligente pour que ça dure le moins longtemps.

  • Speaker #0

    D'avoir les bons réflexes dès le départ, peut-être de prendre les blessures en amont. C'est-à-dire que quand ils ont un petit bobo de le dire, plutôt que d'attendre que ça soit une fracture de fatigue ou quelque chose.

  • Speaker #2

    La force d'accumuler plusieurs blessures, à un moment donné, c'est tellement grave qu'il faut vraiment s'arrêter. Est-ce que tu peux reprendre derrière ? Pas sûr.

  • Speaker #1

    Même j'ai envie de dire, parce que c'est vrai que souvent quand on est jeune, on n'a pas du tout le ressenti de quel type de blessure. de quel ressenti correspond à tel type de blessure. Et par exemple, ça va être quand on va faire l'expérience d'une déchirure, qu'après on reconnaît les premiers signes d'un début de déchirure, donc on peut s'arrêter. Mais en fait, quand on est jeune, on n'a pas du tout, pareil, des oedèmes osseux, des fractures de fatigue, une inflammation. On ne va pas savoir où est le curseur. Et je pense que c'est aussi un apprentissage qui doit se faire progressivement, mais ça, ce n'est pas encore...

  • Speaker #0

    On va s'écouter un peu, quoi.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, c'est un truc à faire, vraiment.

  • Speaker #0

    Et pourtant... À l'école de danse, si je dis une bêtise, vous avez des cours d'anatomie. On vous inculque un petit peu à connaître votre corps. On est à l'école de danse, certes.

  • Speaker #1

    C'est pour préparer.

  • Speaker #2

    Mais est-ce que c'est lié à la blessure ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    C'est juste une connaissance du corps que le danseur doit comprendre son corps, comment il marche. La mécanique du corps, mais pas forcément...

  • Speaker #1

    Ça pourrait vraiment être intéressant de l'inculquer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça devrait faire partie de ces cours-là. et de l'entendre à ce moment là et je voulais moi te poser une question ça c'est la blessure que tu as aujourd'hui est-ce que tu en as eu d'autres avant à ce temps là ? non pas forcément à cet endroit mais justement est-ce que tu as eu déjà d'autres blessures ?

  • Speaker #1

    j'ai eu pas mal d'autres blessures on va dire que là depuis deux ans j'en cumule pas mal j'essaye de comprendre aussi le pourquoi du comment en remettant beaucoup de choses à plat dans mon travail euh dans mon énergie, parce que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'énergie, trop des fois, et comme on me disait, je suis une danseuse très explosive, donc à savoir d'oser qu'avec l'âge se faisant, parce que nous ne voyons pas la face, ça n'aide pas. je puisse gérer autant donné et en même temps pouvoir proposer à mon corps d'être moins dans l'effort, pouvoir apprendre à être mieux préparé.

  • Speaker #0

    en ayant Oui, la même expressivité. Alors après, dans les blessures, si on fait sur presque 18 ans de carrière, c'est compliqué. Mais j'ai pu avoir déjà des blessures à l'école dedans. J'ai eu des déchirures au psoas. J'ai eu des entorses, des hanches. J'ai eu plein de choses comme ça. Des entorses traditionnelles au niveau des chevilles. Après, des inflammations au niveau des genoux, des hanches. voilà le cumul se faisant c'est juste que avec l'âge c'est plus compliqué pour revenir rapidement quoi il faut habituer pas pas forcer le corps et c'est la différence alors que vous pouvez revenir très facilement c'est

  • Speaker #1

    ce que ce que tu montres aussi un moment dans le film où ils disent à 30 ans on considère qu'un danseur est à son apogée à 35 c'est pour réfléchir en tout cas réfléchir différemment ta danse ou les la façon dont tu travailles pour te préserver.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aussi la gestion pourrait être différente au sein de la compagnie. Après, je sais que les mentalités changent progressivement, mais la prise de conscience, en tout cas, pourrait être généralisée. Et je pense que ce n'est pas encore le cas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que, je ne sais pas si on peut en parler, mais justement, qu'est-ce que fait l'Opéra de Paris quand il arrive les blessures ? Comment se fait la prise en charge ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. La prise en charge, on a un médecin du sport qui fait autant que possible les examens, pour qu'on puisse avoir les examens rapidement, ça c'est vraiment super. Avoir un diagnostic qui nous permette de savoir quelle prise en charge serait la plus adaptée. Et ensuite, on a des préparateurs physiques, des kinés, aussi des... Et ma sœur. Donc tout ça est en train de se galvaniser de plus en plus. Donc c'est en évolution constante en ce moment. Particulièrement en ce moment, je trouve. Ou alors c'est parce que j'y suis plus.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être deux, ça aussi.

  • Speaker #0

    Et à partir de là, on peut aussi aller voir des gens de l'extérieur. Aussi des kinés à l'extérieur. On est encore libre d'aller voir qui on veut. Mais c'est vrai qu'il est proposé aussi au sein de l'opéra On a une structure avec le kiné qui nous suit, on vient quand on veut, on est suivi, il nous faut un suivi plus ou moins personnalisé, et après on a des soins sur lesquels on s'inscrit si on a besoin. Mais on n'a pas forcément un parcours spécifique, c'est-à-dire que je pense que ce n'est pas autant abouti qu'au Royal Ballet. On ne va pas avoir la séance de pilates qui va nous suivre spécifiquement, même si je pense qu'ils sont en train de le mettre en place. Mes points de son... Ce n'est pas encore exactement le cas. C'est un parcours qui se fait encore individuellement, pas avec une prise en charge globale, mais plutôt en fonction de nos envies, de comment on peut être pris en charge.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    C'est une juxtaposition de soins différents et pas pour l'instant un ensemble cohérent orchestré. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, exactement. Donc, il y a des choses qui vont arriver progressivement parce que je sais qu'il va y avoir des travaux à l'opéra. qui va être mis en place, plus de choses. Mais par exemple, le bac de glace, ça va être moi qui vais aller chercher la glace derrière la scène pour aller le mettre dans un petit bac que moi-même j'ai acheté à la fin de ma séance ou à la fin de ma répète.

  • Speaker #1

    Il y a une zone d'auto-soins.

  • Speaker #0

    Après, certains vont hurler parce qu'il y en a qui vont dire oui, mais on n'est pas dans une séance de spa non plus.

  • Speaker #1

    On est pas en face de spa. du spa en fait.

  • Speaker #0

    Pour certaines personnes, pour les plus anciennes générations, c'est compliqué de voir que c'est pas juste du confort mais c'est aussi pour permettre qu'on soit plus performant parce qu'on exige de nous quand même d'être très versatile au niveau des styles, d'avoir un nom très conséquent de spectacle, de passer de l'un à l'autre comme si de rien n'était, comme si le corps était adaptable comme ça en un claquement de doigts. Or c'est pas le cas et voilà. Ça nous permet de pouvoir encaisser la surcharge de travail qui est de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Ce que dit Steven à son chirurgien aussi.

  • Speaker #0

    C'est pour tout parce qu'il faut faire rentrer l'argent.

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de production, de plus en plus de styles aussi différents à devoir encaisser. Juste pour revenir sur ce côté spa, ça ne viendrait à l'esprit de personne de dire que les rugbymans ne sont au spa quand ils sont dans leur piscine de glace et dans leur sauna pour récupérer d'un match. En fait, c'est dans le... Le lieu La pensée collective, c'est normal. On dit ça pour un danseur, on se dit qu'il a la belle vie. C'est assez hallucinant.

  • Speaker #0

    Le côté artiste.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est aussi l'ancienne génération qui n'a pas eu tout ça et qui, du coup, jalouse un peu le truc en disant Oui, mais avant, c'était pas comme ça et on fermait notre bouche. Alors qu'il y a une prise de conscience globale qu'à un moment donné, il faut prendre un peu soin de vous. Ce qui me paraît cohérent et normal. mais visiblement pas pour tout le monde est-ce que c'est de la jalousie est-ce que c'est un lieu au milieu qui a un parce qu'ils se disent qu'ils ont pu faire sans et que du

  • Speaker #0

    coup il faudrait aussi qu'on puisse faire sans la structure n'est plus la même l'intensité n'est plus exactement la même il y a un vrai sujet d'intensité de semaine pour remonter un ballet, alors que quand je suis rentrée dans le ballet, c'était un mois et demi à un mois, vraiment le minimum. Donc en fait, on est dans des délais extrêmement serrés, avec beaucoup de castes, pour contenter tout le monde, et c'est très bien. Mais c'est vrai que du coup, beaucoup de travail, disons que par exemple pour le corps de ballet, s'il y a 9-10 castes, c'est autant de répétitions en scène, sur lesquelles on va user davantage les gens du corps de ballet. Ça va être super pour les solistes. J'ai été en même temps soliste et je remercie d'avoir ces opportunités-là. Mais c'est vrai que pour le corps de ballet, c'est usant. Du coup, c'est davantage possible d'avoir des blessures à ce moment-là. C'est plein de paramètres différents qui se juxtaposent et qui font qu'il y a un paramètre blessure beaucoup plus important, je trouve, qu'avant.

  • Speaker #1

    Oui, puisque ce que peu de gens ne savent, c'est que pendant que vous faites un spectacle, je dis n'importe quoi, mais vous faites le lac des signes, En même temps, vous êtes en train de répéter autre chose qui n'est pas forcément dans le même style. Il y en a qui sont plutôt sur un groupe classique et qui vont être dans le même style. Dans ce cas-là, le corps est habitué. Mais si vous êtes sur du contemporain, globalement, il faut vulgairement tout inverser. Ou presque. Du coup, vous demandez à votre corps de changer en permanence votre musculature. C'est comme si on demandait à un sprinter de faire une course de fond. Et le lendemain, de refaire la même chose. Et le corps ne comprend pas.

  • Speaker #2

    Il doit encaisser et ça fait beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est vrai qu'il y a tout ça qui est...

  • Speaker #1

    Pendant le tournage, tu as aussi pu voir un peu sa vie de famille puisque tu es rentré dans l'intimité du danseur. Moi, il y a une scène qui m'a... beaucoup ému et qui m'a aussi un peu choqué quelque part, c'est quand il parle avec sa femme, qui elle a raccroché les chaussons parce que il a trois ou quatre enfants, je ne sais plus, trois je crois, que lui, il ne peut pas marcher, il ne peut pas les porter, il ne peut rien faire. En tout cas, il ne peut pas s'en occuper convenablement. Elle l'a tout plaqué pour que lui puisse reprendre. Toi, en tant que réalisateur et œil extérieur, comment tu vis ce moment-là ? Comment... Comment tu vis ce moment-là ?

  • Speaker #2

    C'était un moment assez particulier à vivre. En plus, je ne m'attendais pas à ça du tout. C'est-à-dire, au moment où je tourne cette scène, j'ai juste demandé à Liz et Steven, comme ils font régulièrement, ils se posent régulièrement tous les deux sur leur canapé. Et comme Steven revenait d'une répétition, l'idée, c'était qu'il y ait un échange avec eux sur ce qu'il avait vécu dans sa journée et comment ils sont allés. des choses et tout ça. Et moi, après, je me suis effacé, je les ai laissés parler et c'est allé dans cette direction-là. Donc ça, déjà, c'était... J'étais coincé entre ma caméra et la cheminée et mon casque sur les oreilles. Et quand j'ai entendu Lise commencer à parler de ce qu'elle dit dans le film, je me suis dit, waouh, c'était effectivement très, très fort. Et du coup, j'en ai parlé après avec Lise parce que je voulais un peu... Je veux en savoir plus. Elle m'a expliqué que c'était... Elle le dit dans le film. Elle ne regrette pas ce choix. Et ce choix, en fait, elle l'a aussi fait parce que après ses deux premières grossesses, ses deux premiers enfants, elle est retournée au Royal Ballet. Elle a fait tous les efforts qu'il a fallu faire pour revenir en forme, pour être en forme, pour revenir à son rang. Elle était soliste au Royal Ballet. Elle a fait tous ces efforts-là. Ça lui a demandé beaucoup, mais elle l'a fait. Et arrivé au troisième enfant... Quand elle est retournée au Royal Ballet, elle a commencé à reprendre tout ce qu'il fallait faire. Et en fait, elle regardait les autres danseuses autour d'elle et elle s'est dit, cette fois-ci, je ne vais pas y arriver. Et en même temps, Steven s'est blessé. Donc, il y a eu un espèce de concours de circonstances qui est arrivé. Et du coup, elle a pris cette décision de se dire de toute façon, là, pour le coup, nos deux familles sont éloignées, donc ils sont vraiment tout seuls. Ils n'ont pas leur famille à côté. Donc, voilà, elle a pris cette décision d'arrêter. Elle s'est dit que c'était le bon moment. Et après, c'est un choix qu'elle a fait. Elle, c'est son choix personnel. C'est leur choix de vie, de couple. Donc, voilà, même si... même si ça lui a coupé de prendre cette décision mais en même temps comme elle le dit dans le film elle l'a prise et elle ne le regrette pas en tout cas c'est ce que moi elle me dit oui après tu peux ne pas le regretter sans que ce soit dur pour autant c'est extrêmement dur depuis tout petit elle s'imaginait danseuse au Royal Ballet elle y est arrivée elle n'a peut-être pas atteint le rang qu'elle aurait voulu mais en tout cas elle faisait quand même partie de cette compagnie mais oui ça a été ouais ça a été assez dur et en fait je m'étais dit que bien évidemment la famille de steven était importante dans le film d'ailleurs steven en avait beaucoup parlé il m'avait parlé beaucoup de ses enfants de sa femme etc c'était vraiment son socle à lui et que sans ce socle là il n'en serait pas non plus là où il est aujourd'hui et suite à cette discussion effectivement sur le canapé ça a renforcé mon envie de 2 vraiment retrouver Lise régulièrement dans le film. Et c'est ce qui se passe en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on la voit régulièrement sur les différentes étapes.

  • Speaker #2

    Elle suit, elle l'épaule jusqu'au retour en scène. Jusqu'au retour en scène, etc. Et elle a un rôle fondamental dans l'histoire. Après, c'est vrai, quand j'ai fait pas mal de projections du film, et après, à chaque fin de projection, je rencontre le public et on parle beaucoup du film. Et c'est vrai que c'est la scène dont on me parle souvent. Et c'est vrai qu'il y a même une personne qui m'a dit lors d'une projection, c'était une femme, qui m'a dit est-ce que vous vous envisagez de faire un deuxième film ? Alors, sur le coup, j'ai fait là, non, pas tout de suite. En tout cas, vous voulez dire suivre Steven encore ? Elle me dit non, parce que je pense que la suite, vous l'avez en fait. Ce serait de suivre sa femme. Je fais, ah oui, bien vu. Il y a plein de gens qui m'ont dit, mais pourquoi à un moment donné, vous...

  • Speaker #1

    Un espèce de regard croisé.

  • Speaker #2

    Mais pas d'avancement. la vie de Lise aussi en parallèle de celle de son mari, etc. Je dis, en fait, ça aurait été un autre film. Et oui, je comprends toutes ces remarques, bien évidemment. Et j'entends vraiment l'importance. Et vraiment, pour moi, Lise, c'est un des personnages ultra importants dans le film et dans l'histoire de Steven. Encore une fois, sans elle, il ne serait pas là. Mais en même temps, voilà, moi, j'ai fait le choix de raconter son parcours, son histoire, son accident. Donc voilà. Mais oui, pour moi, c'est une scène très importante.

  • Speaker #0

    de la nature, mais ils ne s'imaginent pas tout l'impact que ça peut avoir sur la vie personnelle des riches. Quand il dit, oui, quand mon enfant me dit, papa, viens, on va courir, non, je ne peux pas. Très concrètement, les gens ne s'imaginent même pas tout ce qu'il y a derrière comme impact. Moi, je vois, c'était lundi, ma fille doit aller à l'école, ok, je dois l'emmener en voiture parce que ça a plus d'une demi-heure à pied. Mais je n'ai pas eu avec les béquilles.

  • Speaker #1

    bon bah il va falloir se réorganiser oui c'est ça on voit pas tous les côtés mais c'est comme dans beaucoup de milieux aujourd'hui les réseaux sociaux tout le monde voit les paillettes etc et en danse c'est pareil mais on voit pas tout ce qu'il y a derrière le temps qui est passé l'investissement qu'il y a c'est pareil le film c'est l'aboutissement mais tu nous le disais tout à l'heure un peu en off toute la démarche pour trouver pour pouvoir produire le film c'est un sacerdoce en fait c'est exactement ça les impacts et tout ce qui est que ça peut avoir derrière tu disais effectivement il faut se réorganiser pour emmener notre fille à l'école ça perturbe en fait toute l'organisation de la maison dans le cas de Steven ça perturbe carrément une carrière ça change une carrière deux carrières en l'occurrence la sienne mais celle de sa femme aussi donc des impacts qui vont bien plus loin finalement que juste la blessure physique oui c'est ça c'est l'intérêt

  • Speaker #0

    C'est dur à imaginer même avant que nous on soit blessé. Je n'ai pas l'impact parce que presque la danse c'est toute notre vie, ça ne tourne que autour de ça. Et au moment où on est blessé en fait on se dit mais oui mais du coup je vais rester à la maison, je vais faire plein d'autres choses, on est moins joyeux. ...déprimés, la plupart du temps. On peut être insupportable parce qu'on ne se dépense pas autant qu'avant. Voilà, donc en fait... Même tout ce qui est autour de la santé mentale va jouer un rôle sur notre entourage. Comme il disait, il y a des jours où, par exemple, on va avoir un peu plus mal, donc on va rentrer, on va être un peu plus bougon, on va moins bien prendre, on va avoir moins de patience. Et même si on l'explique à ses enfants ou pour ma fille, par exemple, Oui, elle va être là, ok, mais maman, j'ai mal. ça va pas j'ai pas une bonne nouvelle ou alors voilà et c'est vrai que cet impact là avant d'être blessé on ne se l'imagine pas oui et puis enfin c'est quelque chose enfin moi quand tu m'as appelé quand tu t'es blessé tu

  • Speaker #1

    as ton téléphone qui sonne à 21h50 mais ça doit pas sonner à ce temps là en fait donc tu sais que c'est pas une bonne nouvelle donc donc ouais c'est tout de suite plein de choses et Mais on voit que la blessure, elle est quand même présente dans votre esprit en permanence, parce que même pour acheter une voiture, on se dit on va prendre une automatique comme ça. Si jamais j'ai le pied gauche, au moins, je n'ai pas besoin de débrayer. Bon, pas de bol, la note n'est pas automatique, mais comme je lui ai dit, je lui aurais dit, ça aurait été le pied droit, t'aurais pas pu accélérer, freiner, donc ça sert à rien de se projeter à ce point-là, mais ça reste un sujet, la blessure chez vous, elle est omniprésente. En tout cas, cette espèce d'épée de Damoclès est souvent là.

  • Speaker #0

    On espère juste ne pas croiser.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Non, pas lui. C'est un pignon.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu le disais, on en revient un peu sur ce... tabou où les danseurs ne veulent pas trop parler, croiser les autres danseurs blessés. Tu nous le disais aussi avec Mathilde. Oui,

  • Speaker #2

    j'ai croisé effectivement des danseurs qui m'ont dit je ne veux pas voir ce film pour ces raisons-là parce que ça porte la poise de voir un autre danseur dans cet état. C'est très dur. C'est même très dur de convaincre les écoles de danse de voir le film. J'essaye de mobiliser les écoles de danse, que ce soit les CRR, les CNSM, Même l'école de l'opéra, j'ai contacté l'école de l'opéra. Pour le moment, je n'ai pas de retour par rapport à ça. Mais je trouve ça dommage, en fait, parce que je trouve que ce film, il est pour eux. Il est vraiment fait pour les générations futures de danseurs. Et il n'y a rien de mal dans le film. C'est presque que du positif, en fait, parce qu'au final, le danseur, il s'en sort. Donc, c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, ça finit bien.

  • Speaker #2

    Et moi, j'aimerais que le film serve à ça. d'outils pédagogiques, comme tu dis, Léonore, pour les écoles. C'est très compliqué de faire bouger les écoles pour voir le film. Très compliqué.

  • Speaker #1

    J'espère, c'est aussi pour ça que je t'ai proposé le podcast, parce que je partage cette vision-là, d'essayer de démocratiser un peu et d'ouvrir un petit peu les esprits sur ce sujet. J'espère que les gens qui nous écoutent iront voir le film et prendre conscience de ça et j'espère que passer le cinéma on le retrouvera très vite à la télé pour que les gens puissent le voir plus largement ou en DVD ou en vidéo, peu importe mais que les gens s'intéressent à ce sujet là en tout cas tous ceux qui projettent de faire de la danse de leur métier je pense que c'est quelque chose d'hyper important On arrive vers la fin Stéphane, qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour le film et pour la suite pour toi ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de spectateurs en salle. Que le film ait une belle vie en salle, qu'il y ait de plus en plus de gens qui viennent le voir. Moi, j'ai des super retours sur le film. La presse est plutôt extrêmement positive sur le film. Là, il vient de sortir en Suisse depuis mercredi, depuis le 8 mai. Donc ça, c'est bien. J'espère qu'il va y avoir d'autres territoires aussi qui vont diffuser. Voilà, que ce film serve à quelque chose et qu'il soit le plus vu possible. Merci. C'est tout ce que je demande pour ce film.

  • Speaker #1

    On lui souhaite une longue vie, et belle vie en tout cas. Et Léonore, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à notre tour, à part un bon rétablissement ?

  • Speaker #0

    Une reprise sans blessure ! De belles opportunités artistiques.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, merci à tous les deux. Où est-ce qu'on peut vous retrouver chacun sur vos réseaux ? Stéphane, d'abord. Où est-ce qu'on peut te retrouver, te suivre sur les réseaux ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis sur Instagram.

  • Speaker #1

    Ok, super. Et Léonore, Instagram. Super. je mettrai les liens dans la description du podcast merci à vous deux merci merci infiniment de m'avoir rejoint pour cet épisode de MindWiz J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux, tu me trouveras sous S.Cornwell sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Les commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés. Reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

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Dans cet épisode de Mindways, plonge au cœur des défis et de la résilience des artistes et athlètes face aux blessures. Aujourd'hui, nous te racontons l'histoire inspirante de Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres, dont la carrière a été mise en danger par une grave blessure au tendon d'Achille. Après deux ans de réhabilitation, découvre comment il a surmonté cet obstacle avec l’aide précieuse de ses entraîneurs et de son équipe médicale.


Nous avons également le plaisir d’accueillir Stéphane Carrel, réalisateur du film "Resilient Man" 🎥, qui retrace le parcours de guérison de Steven, ainsi qu'Éléonore Guérineau, danseuse à l'Opéra National de Paris 🩰, qui partage ses propres défis face aux blessures dans le monde exigeant de la danse classique.


Cet épisode offre une immersion unique dans les réalités méconnues de la danse professionnelle, mettant en lumière la résilience, l'adaptation, et le courage nécessaire pour revenir au sommet après une épreuve dévastatrice.


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mindways, le podcast où j'explore l'art de l'amélioration quotidienne en puisant mon inspiration dans les méthodes des plus grands entrepreneurs, sportifs de haut niveau et artistes internationaux. Je suis convaincu que chaque jour est une nouvelle chance de progresser, c'est pourquoi dans ce podcast je t'invite à passer à l'action avec tes invités, à découvrir ces techniques et à les mettre en pratique dès à présent. Je suis Sébastien Corloer et je suis ravi de t'accueillir dans cette quête d'excellence. Prépare-toi à t'élever vers de nouveaux sommets avec Mindways. La blessure, inévitable pour la plupart des sportifs de haut niveau, fait partie intégrante de leur métier. Elle varie en gravité et en possibilité de rétablissement, nécessitant toujours une capacité d'adaptation et un accompagnement sans faille des équipes médicales. Bien que la danse classique ne soit officiellement pas reconnue comme un sport de haut niveau, contrairement aux break ou aux danses latines et standards, un danseur classique est non seulement un artiste, mais aussi un athlète. Il s'investit sans relâche dans son art, sollicitant intensivement son corps, pour offrir des performances d'une précision technique et artistique irréprochable. Dans cet épisode de Mindways, nous nous conjouons dans le parcours de Stephen McRae dans ce rétoile que Royal Ballet de Londres, au sommet de sa carrière, il s'est grièvement blessé au tendon d'Achille en pleine représentation, mettant sa carrière en péril. Après deux années d'une habilitation intensive entourée par ses entraîneurs et l'équipe médicale de Royal Ballet, il a suivi un programme spécial pour retrouver sa condition physique. Pour approfondir le film et discuter des défis liés au... Je suis sur dans le monde de la danse, je reçois Stéphane Carrel, réalisateur du film Resilient Man, consacré à Steven Macrae, qui est actuellement en salle, ainsi qu'Éléonore Guérino, sujet de l'Opéra National de Paris. Bonjour à tous les deux et bienvenue. est-ce que je peux vous demander à chacun de vous présenter ? Et Léonore, honneur aux dames.

  • Speaker #1

    Alors, je suis lanceuse à l'Opéra de Paris, je suis au grade de sujet, ça va faire maintenant depuis 2005 que je suis professionnelle, et là je suis actuellement aussi blessée, donc du coup ce sujet me parle, voilà.

  • Speaker #2

    Et moi, je suis réalisateur de documentaires depuis une quinzaine d'années maintenant. J'ai réalisé pas mal de documentaires pour des chaînes comme Canal+, Arte. Et Resilient Man est mon premier documentaire pour le cinéma.

  • Speaker #0

    Ok, donc Stéphane, déjà merci d'être là. Bravo pour le film que j'ai pu voir la semaine dernière. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu déjà de la genèse de ce film ? Avant qu'on rentre dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a amené à faire ce film et comment t'as rencontré... Steven, et ce qui t'a amené à le suivre pendant presque deux ans, si ma mémoire est bonne.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. La genèse du film, c'est que j'ai fait il y a quelque temps un documentaire sur le couturier anglais Paul Smith. Paul Smith, en dehors de la mode, il est aussi photographe. Pendant que je tournais avec lui, il a fait une séance photo avec les danseurs étoiles du Royal Ballet. Parmi eux, il y avait Stephen McRae. Et c'est donc Paul Smith qui, la première fois, m'a... parler de l'histoire de Stephen McRae, l'histoire personnelle de Stephen McRae, avec tout ce parcours en Australie qui passe le prix de Lausanne et qui arrive très tôt au sein du Royal Ballet. Donc déjà, j'avais ces éléments-là en tête en me disant Tiens, effectivement, ça pourrait faire un très beau film, avec une trajectoire un peu particulière. Et puis voilà, j'ai pris contact avec Stephen assez rapidement en lui disant qu'un jour, j'aimerais bien faire un portrait de lui. Et puis les années ont passé, on est resté en contact. Et en même temps, moi j'avais... J'avais envie d'aller au-delà du simple portrait de danseur. J'avais envie de raconter cette histoire, mais peut-être d'essayer de lui trouver un angle un peu plus fort, d'aller au-delà de ça. Donc, très récemment, la blessure est arrivée. Et à ce moment-là, j'ai donc repris contact avec lui parce que j'avais aussi envie de parler de ce sujet dans le monde de la danse, qui est quand même un sujet assez compliqué à aborder, voire même tabou. Donc, je me suis dit, tiens, c'est peut-être le moment d'en parler. Je n'avais pas... vu de films jusque là qui parlaient de ce sujet là et donc voilà donc j'ai rappelé steven je lui ai parlé de ce film avec cet angle là et lui en fait m'a dit oui tout de suite parce que lui même avait très envie de témoigner de de de ça de tout le parcours que ça allait lui demander pour revenir sur scène après une telle blessure et donc il était prêt à justement en parler de manière extrêmement ouverte sans tabou justement et en expliquant tout ce par quoi il était il Il était passé et il allait passer pour revenir sur scène. Donc voilà un peu toute la genèse du projet. Et après, tout ça arrive juste avant le Covid. Donc du coup... Moi, je pensais pouvoir tourner le film beaucoup plus tôt, mais le Covid m'en a empêché. En même temps, ça a été très compliqué aussi de trouver les financements pour pouvoir tourner ce film dès le départ. Mais en même temps, le Covid m'a beaucoup aidé aussi parce que ça m'a permis d'écrire et de travailler sur le projet. Et en fait, pendant le Covid, tous les vendredis avec Steven, on se faisait des zooms de deux heures. J'étais un peu son rendez-vous psy du vendredi à 7h. Et pendant deux heures, on parlait. J'avais des tonnes de questions à lui poser. On a énormément échangé sur sa vie, sur comment il travaillait, comment il se sentait, etc. À la fin, il m'a même dit Je crois que tu vas finir par mieux me connaître que ma femme. C'était marrant. Tout ça, ça m'a vachement nourri pour faire ce film et surtout pour le faire comme je voulais le faire. C'est-à-dire vraiment pénétrer dans l'intimité du danseur. Pas juste se contenter de suivre un danseur. qui doit remonter sur scène, mais aller bien au-delà et vraiment sentir tout ce que ça peut représenter pour un danseur de se retrouver dans cet état-là et de traverser cet état-là mentalement et physiquement. Vraiment pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et donc voilà, ce qui fait que tout ce travail-là, en fait, moi, ça m'a permis d'essayer de vendre le projet. Ça a été compliqué de trouver les fonds au début pour tourner. Mais quand le premier jour de tournage est arrivé, ça a été extrêmement bénéfique parce qu'en fait, quand on s'est retrouvé... retrouver pour tourner, ça a été évident tout de suite. C'était comme si on s'était toujours connus. Et il n'y a pas eu de gêne avec la caméra, etc. Comme il peut y en avoir. Et la connexion s'est faite immédiatement.

  • Speaker #0

    Tu étais prêt, quoi.

  • Speaker #2

    Oui, j'étais prêt. Lui aussi, il n'attendait que ça, lui, en plus. Il prépignait même. Et puis, il était temps que j'arrive parce qu'on était à deux mois à peu près de sa remontée sur scène. Et ce qui était bien, c'est que lui avait documenté tout ce par quoi il était passé jusque là. Parce qu'il poste énormément. sur les réseaux sociaux, ils se filment régulièrement justement avec cette envie de toujours témoigner de cet état-là du danseur pour justement que ça serve aussi à quelque chose. Donc voilà un peu tout le processus.

  • Speaker #0

    Super. Tu l'as dit, la blessure dans la danse, c'est quelque chose d'assez tabou. Autant on parle régulièrement des footballeurs, des sportifs de haut niveau. Il y avait le perchiste qui s'était... blessé, c'est quelque chose qui fait partie de la vie des sportifs. En danse, c'est quelque chose de complètement tabou. Léonore, tu peux nous expliquer le pourquoi de ce tabou ou la peur que ça engendre derrière.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que, après, c'est ma vision personnelle et je ne dirais pas que ce serait universel, loin de moi, cette prétention. Non, la seule chose que je dirais, c'est qu'en règle générale, on veut, comme c'est un monde artistique, on ne veut pas montrer l'effort, donc on ne veut pas montrer non plus nos faiblesses. Et la première chose qu'on va faire, c'est cacher, ne pas en parler et juste témoigner que quand on est présent, c'est que tout va bien. Mais sinon, on se met beaucoup... en retrait quand on est blessé. Donc je pense qu'il y a cette sorte de pudeur où on n'ose pas en parler, on n'ose pas échanger là-dessus. Après, je pense qu'avec le temps, ça commence à changer. Dans les mentalités, petit à petit. Après, au niveau du staff médical, c'est davantage pris en charge, je trouve, depuis à peu près entre 5 à 10 ans, de manière vraiment plus sérieuse, en tout cas, une vraie prise en charge.

  • Speaker #2

    C'est ce que dit...

  • Speaker #1

    d'ailleurs steven mccrea royal ballet ils ont vraiment pris conscience de ça il ya une dizaine d'années oui je pense qu'en france on a tout petit peu en retard mais pas si loin on s'en rapproche c'est juste que la prise de conscience s'est faite plus lentement voilà parce que on veut encore garder le côté et même il ya un gros débat sur le fait que ce soit on soit des des artistes et non des va dire des des des sportifs de haut niveau voilà des athlètes et Et on peut avoir vraiment ce parallèle-là, et il y en a qui vont dire Non, non, on est des sportifs de haut niveau, oui, mais on a un petit côté artistique, d'autres c'est non, c'est que artistique, le reste, on le fait passer parce que c'est dans l'effort. Mais voilà, donc il y a vraiment ce débat-là, et je pense que le fait que ça soit tabou, c'est parce qu'on reste dans une condition d'artiste à part entière, autant dans notre statut que dans la prise en charge au départ.

  • Speaker #2

    Oui, et puis il y a même un travail, je trouve, à faire auprès du public, parce que le public, effectivement... Lui, il a envie de voir le danseur magnifique, il n'a pas du tout envie de voir le danseur en sueur, le danseur qui souffre, etc. Il ne veut pas en entendre parler, il veut juste le voir briller sur scène, faire tout un tas de pirouettes, si possible de plus en plus, etc. Et c'est vrai qu'il y a un vrai travail aussi d'éducation à faire sur le public. Et effectivement, comme tu le dis, arriver à faire comprendre que oui, les danseurs, c'est autant des artistes que des athlètes.

  • Speaker #0

    il est vraiment là le problème c'est la difficulté ce qui est assez intuitif pour tout le monde qui fait du sport c'est qu'un footballeur il s'entraîne un tennisman il s'entraîne, il a des heures d'entraînement un danseur c'est pareil, il y a des répétitions et des cours et du training de la muscu, des choses comme ça juste pour resituer un peu les choses t'as combien d'heures d'entraînement à peu près par jour ?

  • Speaker #1

    à la louche au moins une heure et demie de cours le matin pour se chauffer et après ça peut varier entre deux heures à deux heures et demie minimum pour les répétitions en allant à cinq heures, six heures plus le spectacle le soir qui fait entre minimum une heure et demie à deux heures voire trois heures au niveau du show et là dedans on compte pas la séance de kiné,

  • Speaker #0

    la séance de muscu etc donc c'est clairement Un entraînement de sportif de haut niveau, effectivement, une personne qui vient au spectacle, elle vient voir un spectacle, donc elle veut voir des artistes au top, si possible.

  • Speaker #1

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #0

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #1

    Et qui montent pas la faiblesse, en fait. Non,

  • Speaker #2

    c'est ça,

  • Speaker #0

    oui. Et c'est ce qu'on se dit souvent, d'ailleurs, quand on regarde un spectacle, c'est à quel point ça peut paraître facile quand on les regarde, alors qu'en fait, derrière, c'est quand même des heures et des heures et des heures d'entraînement et de souffrance qui amènent sur des blessures.

  • Speaker #2

    Mais même sur, pardon, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à... Même le mot musculation, jusqu'à il y a très peu de temps, le mot musculation en danse, on n'avait pas envie d'en parler. Parce que justement, il y a cette peur que tout d'un coup, le corps s'arrondisse. Parce que quand on se muscle, on a l'impression qu'on va juste devenir des bibins d'hommes. Alors que justement, je pense que la musculation, elle est importante. Si elle est bien faite avec quelqu'un, justement, surtout pour les danseurs, je pense qu'on ne finit pas comme un bibin d'hommes. Mais elle est nécessaire, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes. Je ne sais pas ce que vous pensez, Léonore. Mais je pense que c'est un vrai renfort. forcément musculaire qui est important.

  • Speaker #1

    La mentalité change beaucoup. Après c'est vrai que pour les anciennes générations ça reste dans l'état d'esprit que quand on fait de la musculation, l'idéal c'est d'avoir par exemple une danseuse qui est très peu musclée. Or concrètement avec ce qu'on nous demande c'est pas faisable. C'est pas possible. Surtout avec le training qu'on nous demande en permanence, de plus en plus de spectacles, on a besoin d'avoir une certaine résistance donc c'est pas possible. Et maintenant on essaye d'orienter, il y a Il y a aussi tout ce qui va être à côté, pilates, yoga, gyrotonique, qui vont aller dans le sens du mouvement, qui ne vont pas rester juste, par exemple, de la musculation propre. Mais après, c'est vrai que pour les hommes, ça reste quand même aussi, il faut porter la femme, il faut pouvoir gérer les manipulations. Il faut aussi de la musculation adaptée. Mais si ça va dans le sens du mouvement et dans le sens de ce qu'on attend de nous en tant que danseurs, ça ne pose pas de problème.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on voit dans le film, d'ailleurs. Steven en prend un peu conscience pendant toute cette rééducation où tu montres justement quand il parle avec son ami il dit qu'avant la musculation c'était un non sujet j'en faisais pas et maintenant c'est devenu indispensable parce que sans ça je

  • Speaker #2

    cours forcément à l'échec c'est exactement ça avant la blessure, lui il était jamais allé dans une salle de musculation il prêtait aucune attention à son corps et à tout ça, et c'est vraiment la blessure qui va lui faire prendre conscience de l'importance de tout ça. Et ce qui est fou d'ailleurs, moi, quand j'ai tourné au Royal Ballet, ce qui est fou, c'est de découvrir ce fameux étage qui est complètement dédié à la santé du danseur. Je ne sais pas comment c'est dans les autres ballets, mais en tout cas, c'est comme ça au Royal Ballet. Et d'arriver, de voir qu'effectivement, il y a une salle de sport, qu'elle est pleine avec tous les danseurs dedans, filles ou garçons, de voir qu'il y a des masseurs, il y a tout un... centre de pilates, il y a des nutritionnistes sur place, il y a même des psychologues. Il y a une espèce de prise en charge qui est assez impressionnante, qui effectivement est arrivée il y a dix ans au sein du Royal Ballet. Mais de voir tout ça, en fait, c'est assez incroyable. Et de voir aussi que c'est plein, qu'on pourrait avoir ça et se dire, bon, ben voilà, est-ce que les danseurs viennent ? Et en fait, ils viennent. Ils sont du matin au soir, ils sont en train de s'entraîner. Dès qu'ils ont fini des répétitions, ils se font masser, et ils finissent. les pieds ou les jambes dans la glace je sais pas comment c'est pour toi Eleonore mais voilà c'est assez fou de voir ça en fait c'est une vraie petite usine en tout cas tout le monde est là il y a un vrai staff complet il y a une vraie prise en charge c'était une de mes questions dans

  • Speaker #0

    le film tu angles sur Steven parce que le film lui est consacré donc Steven il est danseur étoile donc on peut se dire qu'il a un statut un petit peu à part de ce que je comprends de ce que tu dis c'est que finalement c'est pareil pour un danseur du corps de ballet en fait

  • Speaker #2

    Exactement, c'est ça. Et n'importe qui peut venir, être suivi, quelle que soit la blessure. Il y a un vrai suivi. D'ailleurs, quand je tournais, il y en avait pas mal qui étaient blessés et ils étaient pris en charge au même titre que Steven. Chacun a son programme établi par des coachs sportifs qu'il doit suivre. Et c'est assez fou de voir ça, en fait. Comme quoi, c'est possible, en fait. Ça demande bien évidemment d'énormes moyens. Bien sûr. Ça, c'est sûr. Et je pense qu'il y a plein de compagnies qui ne peuvent pas aujourd'hui s'offrir ça non plus. Donc, c'est vrai que le Royal Ballet, ils ont quand même un truc vraiment exceptionnel. Mais voilà, je pense qu'il y a...

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, je me posais la question, quel a été le déclic au niveau du Royal Ballet pour finalement s'investir là-dedans ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est lié, je pense, à Kevin O'Hare, l'actuel directeur du Royal Ballet, qui lui, en fait, a dû arrêter sa carrière pour une blessure au genou. Il a dû arrêter, je crois, à moins de 40 ans. Je crois qu'il avait 35 ou 36 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est dommage.

  • Speaker #2

    Pardon, je te souhaite de continuer. Et en fait, lui, il n'a vraiment pas pu redanser. Quand il est arrivé au Royal Ballet, il a vraiment eu envie de mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Il y a eu une vraie prise de conscience. Oui, vraiment.

  • Speaker #2

    Pour avoir passé beaucoup de temps à discuter avec lui. Moi, quand je suis arrivé au Royal Ballet, j'avais peut-être envie de faire ce film sur Steven. J'ai fait une grande réunion avec les responsables du Royal Ballet, donc Kevin. Et en fait, eux, ils étaient super contents que quelqu'un fasse ce film-là sur ce danseur-là en particulier pour justement montrer ce que... pas pour dire aux autres regardez tout ce qu'on fait, c'est génial mais justement Kevin c'était vraiment ça c'était pour dire une vraie prise de conscience alors oui il faut des moyens etc ils en ont conscience au Royal Ballet les danseurs en ont vraiment conscience mais voilà c'était se dire regardez c'est possible on peut y arriver et on peut faire en sorte que les danseurs finissent leur carrière par choix et pas parce qu'ils sont blessés et cette phrase que dit Steven à un moment donné dans le film pour moi elle est capitale c'est hyper important d'entendre ça se dire, quand on est danseur, on a envie d'arrêter parce qu'on décide d'arrêter. Et pas parce qu'on n'a pas le choix. C'est horrible de se dire, c'est tellement un métier magnifique que je pense que c'est dur de se dire, je dois l'arrêter parce que je suis blessé.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est extrêmement frustrant. Ilhonor, tu le disais au début du podcast, tu es actuellement blessé. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce qui s'est passé, sans forcément rentrer dans tous les détails, mais d'expliquer ce qui s'est passé aujourd'hui, où est-ce que tu en es et comment tu le gères ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire... C'est un cumul de plein de blessures depuis à peu près deux ans. La dernière en date s'est passée lors de ma première représentation de la fille mal gardée, où mon mollet a lâché. J'ai eu une déchirure de 15 cm qui s'est passée en scène. Du coup, j'ai dû abandonner en cours de route le rôle de Lise pour laisser la place à ma remplaçante et pouvoir enfin me soigner. On va dire que sur le moment, il y a une grosse part de déni. quand ça s'est passé en scène et que l'adrénaline a aidé à passer un certain cap pour quand même que je me dise ok j'ai quand même posé le pied en scène et j'abandonne pas en cours de route sans avoir fait au moins un minimum après voilà après quand je suis sorti de scène et que l'adrénaline est retombé que on va dire la réalité est revenue bah c'était béquille impossibilité de marcher ni même de faire flex pointe donc c'était un tout petit peu compliqué c'était un peu bien la grosse gifle de retour et puis là j'en suis à cinq presque six semaines post blessure et ça se traduit par une journée avec de la rééducation des soins le kiné les visites aussi on va dire assez régulière chez le médecin pour faire des échos pour vérifier l'évolution de la cicatrisation faire aussi le point avec la direction voilà pour savoir où j'en suis et quels sont les points d'avenir de prod sur lequel je pourrais être distribué comment ça va se passer parce qu'il ya ça aussi ça transpire aussi dans le film où steven explique il dit à 20 minutes après parce que lui ça a été quand même ultra

  • Speaker #0

    violent puisqu'il s'est retrouvé par terre au milieu de la scène donc ils ont fermé le rideau ils ont arrêté le spectacle là toi tu as pu sortir entre guillemets proprement et il le dit très bien dès le début du film il dit le pire le pire L'histoire c'est que 20 minutes après le spectacle recommence. Donc show must go on. Donc le spectacle redémarre et toi tu te retrouves avec ta blessure à devoir la gérer. Je ne sais plus pourquoi je disais ça et où je voulais en venir. globalement derrière après c'est tout un nouveau processus qui commence il y a un accompagnement qu'il faut ou avoir ou trouver en France ça commence à changer mais on est encore un peu dans le faut le trouver moins, en tout cas par rapport à ce qu'on voit au Royal Ballet où on est quand même dans une armada hyper impressionnante je pense pas qu'on en soit là aujourd'hui en tout cas en France et après je pense que tu voulais relever par rapport à...

  • Speaker #1

    à l'échange avec la direction, les coachs ?

  • Speaker #2

    Oui, peut-être. Avec la pression.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce côté où, en gros, le spectacle s'arrête, il y a quelqu'un qui reprend, et le côté peur d'être remplacé à jamais. Est-ce que c'est quelque chose qui vous hante en permanence ?

  • Speaker #1

    Qui est en pire raison, oui.

  • Speaker #2

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. On va dire qu'à partir du moment où... On est interchangeable, même si on est chacun unique avec notre marque artistique ou même technique, ne serait-ce que ça. Tout le monde est interchangeable, on est quand même... Nous, on est 154, il y a de quoi faire derrière.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup qui attendent.

  • Speaker #1

    Qui attendent pour avoir leurs opportunités. Et on se dit après, est-ce que les opportunités vont se représenter ? Est-ce qu'on va nous refaire à nouveau confiance ? Est-ce que nous, on va refaire à nouveau confiance en notre corps aussi ? Donc si on commence nous à douter, comment la direction aussi peut... prendre les choses en considération et comment on voit l'avenir. En fait, si on se dit, on peut être échangé, oui, comment je vais arriver à me dire que oui, je mérite toujours autant ma place, je mérite toujours d'avoir les mêmes opportunités. C'est juste que ça demande un peu de patience et oui, et d'être, on va dire, bienveillant avec soi-même. Mais ce n'est pas tous les jours facile.

  • Speaker #2

    Non, ce n'est pas simple et c'est un truc, j'ai l'impression, qui est ancré dès qu'on commence la danse, en fait. Parce que moi, j'ai fait une série aussi pour Arte qui s'appelle Seule la danse, où j'ai suivi des jeunes danseurs du Conservatoire national supérieur de danse de Paris. Et j'ai abordé ce sujet de la blessure avec eux. Donc, la première année où j'ai tourné avec eux, ils avaient 17 ans et j'ai abordé la blessure avec eux. Et comment vous la gérez, la blessure ? Et eux m'ont dit en fait, on ne le dit pas et on ne le dit pas. Et ça m'a vachement surpris parce que justement, en plus, le directeur à l'époque, quand j'ai tourné, c'était Cédric Andrieux au Conservatoire. qui maintenant a pris la direction du ballet de Lyon. Mais lui-même, il a à cœur de vraiment prendre soin des danseurs. Donc, quand il est arrivé au conservatoire, il a tout de suite installé une salle de sport et une kiné sur place, etc. Et en fait, les élèves me disaient, mais non, parce que si on dit qu'on est blessé, le prof va nous mettre de côté, va nous dire de ne pas danser. Il y a les spectacles qui vont arriver, donc ça veut dire qu'on ne peut pas les faire. Donc, ça veut dire que je ne vais pas pouvoir décrocher tel rôle. Donc, quelqu'un d'autre va prendre ma place, etc. Donc, en fait... ça commence dès tout petit et comment faire pour que ça ne soit pas là dès tout petit en fait et faire à la limite c'est compliqué et comment se dire rentrer dans ce métier de manière un peu plus sereine en se disant arriver à faire comprendre aux jeunes qui démarrent que si t'es blessé c'est pas grave mais il vaut mieux pouvoir continuer que de s'arrêter toujours ce truc quoi c'est dur il y a ça et pour les compagnies un danseur c'est aussi un investissement

  • Speaker #0

    c'est une ressource s'ils n'en prennent pas soin on n'imagine pas le PSG prendre pas soin de ses footballeurs en fait et en fait dans les compagnies on a l'impression que c'est pas grave de toute façon il y en a plein d'autres donc on change et puis voilà et encore nous on est très préservé parce qu'on a un emploi un

  • Speaker #1

    avis mais par contre il n'y a pas le coeur au Royal Ballet et il y a toujours les pédamoclastes de se dire ok si je suis blessée si ça dure trop longtemps On va me remettre en question ma place. Et du coup, mon contrat ne sera pas renouvelé.

  • Speaker #0

    Il y en a qui perdent leur contrat à cause de ça.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu, quand je suis partie à Zurich en année sabbatique en tant que soliste, j'ai vu ça. Donc, en fait, c'est très compliqué à gérer. Et les gens se disent peut-être qu'en fait, je peux encore faire quelque chose, mais je ne peux même pas faire d'audition pour aller voir ailleurs. Si jamais, finalement, ça ne marche pas là où je suis. Donc, en fait, c'est une énorme contrainte. Et c'est comme si à chaque fois, c'était pourvu que je ne sois pas blessée. Et pas, ok, même si on prend soin de soi, il y a quand même cette épée d'amoclès qui reste au-dessus de la tête.

  • Speaker #0

    Ce qui est dramatique, c'est que ça s'inculque, tu le disais, dès le plus jeune âge, en fait. Dès le départ.

  • Speaker #2

    Comment changer ses manques ?

  • Speaker #1

    C'est être dans une sorte de confiance, je pense déjà, avec son professeur. Et pouvoir aussi dire que ce n'est pas parce que l'opportunité est loupée à ce moment-là qu'on ne l'aura pas plus tard. Mais ce... Ce système de confiance. Il n'a pas été instauré dès... En tout cas, moi, on ne me l'a pas instauré personnellement il y a plus de 20 ans, quand j'étais gamine. pour me dire c'est bon tu peux parler, ça va aller t'es pas blessé quand j'étais avec Claude Bessy en tant que directrice c'était tu dis rien,

  • Speaker #0

    t'encaisses et puis tu gères avec le prof s'il est un peu cool pour te dire que ça va aller c'est tout c'est vraiment quelque chose qu'on voit il y avait eu un film sur Benjamin Millepied à l'opéra quand il était arrivé au sein de la compagnie La Relève où il le dit aussi c'est très anglo-saxon de voir le côté un peu positif des choses c'est super et d'avoir cette culture du bien-être et d'essayer de prendre soin du danseur, etc. Je pense qu'il a amené ça aussi, lui, des Etats-Unis, en disant que c'est complètement aberrant de voir les danseurs qui ont mal et qui ne veulent pas le dire, alors que tout le monde le voit. Mais non, ils ne le disent pas. Le Royal a pris conscience de ça et met en place des choses. On voit Steven qui va parler aux danseurs de l'école du ballet en leur disant, prenez déjà soin de vous avant de penser au reste. Oui. Et à côté de ça, tu le vois dans le film où même lui, quand il est sur le point de reprendre, je crois que c'est Casse-Noisette, où il essaye d'aller au bout du bout pour essayer de le faire alors qu'il ne peut pas. Et qu'il en parle avec sa femme, où il y a une espèce de reprise de conscience, de se dire si j'y vais, je vais tout exploser. Et de revenir en arrière, mais ils ont cette espèce de biais de se dire, si je n'y vais pas, qu'est-ce qu'on va penser ? Qu'est-ce qui va se passer ? voir en fait que le côté négatif des choses plutôt que de dire en fait si je vais pas c'est pas la fin du monde et je vais me remettre et je reviendrai mieux après quoi c'est dur de changer cette mentalité là on a du mal à se dire que c'est

  • Speaker #2

    pas grave c'est dramatisé en fait et c'est pour ça aussi que on avait stéphane et moi on avait vraiment envie de faire ce film là justement comme ça pour dire ça justement ce qu'effectivement moi j'adore cette scène quand steven s'adresse aux jeunes danseurs les futurs grands danseurs du Royal Ballet et qu'ils leur disent si vous êtes arrêté une semaine, deux semaines, deux ans c'est pas grave en fait il faut l'accepter mais ça il faut l'entendre oui dès tout petit il faut que ce soit un discours qu'il soit dans toutes les écoles que tous les profs aient la même attitude vis-à-vis de ça et que tous les profs se disent oui c'est pas grave t'as le droit d'être blessé ça fait même partie de ce métier en fait il faudrait plutôt apprendre la gestion l'anticipation

  • Speaker #1

    Comment le traiter le plus rapidement possible et de manière intelligente pour que ça dure le moins longtemps.

  • Speaker #0

    D'avoir les bons réflexes dès le départ, peut-être de prendre les blessures en amont. C'est-à-dire que quand ils ont un petit bobo de le dire, plutôt que d'attendre que ça soit une fracture de fatigue ou quelque chose.

  • Speaker #2

    La force d'accumuler plusieurs blessures, à un moment donné, c'est tellement grave qu'il faut vraiment s'arrêter. Est-ce que tu peux reprendre derrière ? Pas sûr.

  • Speaker #1

    Même j'ai envie de dire, parce que c'est vrai que souvent quand on est jeune, on n'a pas du tout le ressenti de quel type de blessure. de quel ressenti correspond à tel type de blessure. Et par exemple, ça va être quand on va faire l'expérience d'une déchirure, qu'après on reconnaît les premiers signes d'un début de déchirure, donc on peut s'arrêter. Mais en fait, quand on est jeune, on n'a pas du tout, pareil, des oedèmes osseux, des fractures de fatigue, une inflammation. On ne va pas savoir où est le curseur. Et je pense que c'est aussi un apprentissage qui doit se faire progressivement, mais ça, ce n'est pas encore...

  • Speaker #0

    On va s'écouter un peu, quoi.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, c'est un truc à faire, vraiment.

  • Speaker #0

    Et pourtant... À l'école de danse, si je dis une bêtise, vous avez des cours d'anatomie. On vous inculque un petit peu à connaître votre corps. On est à l'école de danse, certes.

  • Speaker #1

    C'est pour préparer.

  • Speaker #2

    Mais est-ce que c'est lié à la blessure ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    C'est juste une connaissance du corps que le danseur doit comprendre son corps, comment il marche. La mécanique du corps, mais pas forcément...

  • Speaker #1

    Ça pourrait vraiment être intéressant de l'inculquer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça devrait faire partie de ces cours-là. et de l'entendre à ce moment là et je voulais moi te poser une question ça c'est la blessure que tu as aujourd'hui est-ce que tu en as eu d'autres avant à ce temps là ? non pas forcément à cet endroit mais justement est-ce que tu as eu déjà d'autres blessures ?

  • Speaker #1

    j'ai eu pas mal d'autres blessures on va dire que là depuis deux ans j'en cumule pas mal j'essaye de comprendre aussi le pourquoi du comment en remettant beaucoup de choses à plat dans mon travail euh dans mon énergie, parce que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'énergie, trop des fois, et comme on me disait, je suis une danseuse très explosive, donc à savoir d'oser qu'avec l'âge se faisant, parce que nous ne voyons pas la face, ça n'aide pas. je puisse gérer autant donné et en même temps pouvoir proposer à mon corps d'être moins dans l'effort, pouvoir apprendre à être mieux préparé.

  • Speaker #0

    en ayant Oui, la même expressivité. Alors après, dans les blessures, si on fait sur presque 18 ans de carrière, c'est compliqué. Mais j'ai pu avoir déjà des blessures à l'école dedans. J'ai eu des déchirures au psoas. J'ai eu des entorses, des hanches. J'ai eu plein de choses comme ça. Des entorses traditionnelles au niveau des chevilles. Après, des inflammations au niveau des genoux, des hanches. voilà le cumul se faisant c'est juste que avec l'âge c'est plus compliqué pour revenir rapidement quoi il faut habituer pas pas forcer le corps et c'est la différence alors que vous pouvez revenir très facilement c'est

  • Speaker #1

    ce que ce que tu montres aussi un moment dans le film où ils disent à 30 ans on considère qu'un danseur est à son apogée à 35 c'est pour réfléchir en tout cas réfléchir différemment ta danse ou les la façon dont tu travailles pour te préserver.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aussi la gestion pourrait être différente au sein de la compagnie. Après, je sais que les mentalités changent progressivement, mais la prise de conscience, en tout cas, pourrait être généralisée. Et je pense que ce n'est pas encore le cas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que, je ne sais pas si on peut en parler, mais justement, qu'est-ce que fait l'Opéra de Paris quand il arrive les blessures ? Comment se fait la prise en charge ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. La prise en charge, on a un médecin du sport qui fait autant que possible les examens, pour qu'on puisse avoir les examens rapidement, ça c'est vraiment super. Avoir un diagnostic qui nous permette de savoir quelle prise en charge serait la plus adaptée. Et ensuite, on a des préparateurs physiques, des kinés, aussi des... Et ma sœur. Donc tout ça est en train de se galvaniser de plus en plus. Donc c'est en évolution constante en ce moment. Particulièrement en ce moment, je trouve. Ou alors c'est parce que j'y suis plus.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être deux, ça aussi.

  • Speaker #0

    Et à partir de là, on peut aussi aller voir des gens de l'extérieur. Aussi des kinés à l'extérieur. On est encore libre d'aller voir qui on veut. Mais c'est vrai qu'il est proposé aussi au sein de l'opéra On a une structure avec le kiné qui nous suit, on vient quand on veut, on est suivi, il nous faut un suivi plus ou moins personnalisé, et après on a des soins sur lesquels on s'inscrit si on a besoin. Mais on n'a pas forcément un parcours spécifique, c'est-à-dire que je pense que ce n'est pas autant abouti qu'au Royal Ballet. On ne va pas avoir la séance de pilates qui va nous suivre spécifiquement, même si je pense qu'ils sont en train de le mettre en place. Mes points de son... Ce n'est pas encore exactement le cas. C'est un parcours qui se fait encore individuellement, pas avec une prise en charge globale, mais plutôt en fonction de nos envies, de comment on peut être pris en charge.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    C'est une juxtaposition de soins différents et pas pour l'instant un ensemble cohérent orchestré. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, exactement. Donc, il y a des choses qui vont arriver progressivement parce que je sais qu'il va y avoir des travaux à l'opéra. qui va être mis en place, plus de choses. Mais par exemple, le bac de glace, ça va être moi qui vais aller chercher la glace derrière la scène pour aller le mettre dans un petit bac que moi-même j'ai acheté à la fin de ma séance ou à la fin de ma répète.

  • Speaker #1

    Il y a une zone d'auto-soins.

  • Speaker #0

    Après, certains vont hurler parce qu'il y en a qui vont dire oui, mais on n'est pas dans une séance de spa non plus.

  • Speaker #1

    On est pas en face de spa. du spa en fait.

  • Speaker #0

    Pour certaines personnes, pour les plus anciennes générations, c'est compliqué de voir que c'est pas juste du confort mais c'est aussi pour permettre qu'on soit plus performant parce qu'on exige de nous quand même d'être très versatile au niveau des styles, d'avoir un nom très conséquent de spectacle, de passer de l'un à l'autre comme si de rien n'était, comme si le corps était adaptable comme ça en un claquement de doigts. Or c'est pas le cas et voilà. Ça nous permet de pouvoir encaisser la surcharge de travail qui est de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Ce que dit Steven à son chirurgien aussi.

  • Speaker #0

    C'est pour tout parce qu'il faut faire rentrer l'argent.

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de production, de plus en plus de styles aussi différents à devoir encaisser. Juste pour revenir sur ce côté spa, ça ne viendrait à l'esprit de personne de dire que les rugbymans ne sont au spa quand ils sont dans leur piscine de glace et dans leur sauna pour récupérer d'un match. En fait, c'est dans le... Le lieu La pensée collective, c'est normal. On dit ça pour un danseur, on se dit qu'il a la belle vie. C'est assez hallucinant.

  • Speaker #0

    Le côté artiste.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est aussi l'ancienne génération qui n'a pas eu tout ça et qui, du coup, jalouse un peu le truc en disant Oui, mais avant, c'était pas comme ça et on fermait notre bouche. Alors qu'il y a une prise de conscience globale qu'à un moment donné, il faut prendre un peu soin de vous. Ce qui me paraît cohérent et normal. mais visiblement pas pour tout le monde est-ce que c'est de la jalousie est-ce que c'est un lieu au milieu qui a un parce qu'ils se disent qu'ils ont pu faire sans et que du

  • Speaker #0

    coup il faudrait aussi qu'on puisse faire sans la structure n'est plus la même l'intensité n'est plus exactement la même il y a un vrai sujet d'intensité de semaine pour remonter un ballet, alors que quand je suis rentrée dans le ballet, c'était un mois et demi à un mois, vraiment le minimum. Donc en fait, on est dans des délais extrêmement serrés, avec beaucoup de castes, pour contenter tout le monde, et c'est très bien. Mais c'est vrai que du coup, beaucoup de travail, disons que par exemple pour le corps de ballet, s'il y a 9-10 castes, c'est autant de répétitions en scène, sur lesquelles on va user davantage les gens du corps de ballet. Ça va être super pour les solistes. J'ai été en même temps soliste et je remercie d'avoir ces opportunités-là. Mais c'est vrai que pour le corps de ballet, c'est usant. Du coup, c'est davantage possible d'avoir des blessures à ce moment-là. C'est plein de paramètres différents qui se juxtaposent et qui font qu'il y a un paramètre blessure beaucoup plus important, je trouve, qu'avant.

  • Speaker #1

    Oui, puisque ce que peu de gens ne savent, c'est que pendant que vous faites un spectacle, je dis n'importe quoi, mais vous faites le lac des signes, En même temps, vous êtes en train de répéter autre chose qui n'est pas forcément dans le même style. Il y en a qui sont plutôt sur un groupe classique et qui vont être dans le même style. Dans ce cas-là, le corps est habitué. Mais si vous êtes sur du contemporain, globalement, il faut vulgairement tout inverser. Ou presque. Du coup, vous demandez à votre corps de changer en permanence votre musculature. C'est comme si on demandait à un sprinter de faire une course de fond. Et le lendemain, de refaire la même chose. Et le corps ne comprend pas.

  • Speaker #2

    Il doit encaisser et ça fait beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est vrai qu'il y a tout ça qui est...

  • Speaker #1

    Pendant le tournage, tu as aussi pu voir un peu sa vie de famille puisque tu es rentré dans l'intimité du danseur. Moi, il y a une scène qui m'a... beaucoup ému et qui m'a aussi un peu choqué quelque part, c'est quand il parle avec sa femme, qui elle a raccroché les chaussons parce que il a trois ou quatre enfants, je ne sais plus, trois je crois, que lui, il ne peut pas marcher, il ne peut pas les porter, il ne peut rien faire. En tout cas, il ne peut pas s'en occuper convenablement. Elle l'a tout plaqué pour que lui puisse reprendre. Toi, en tant que réalisateur et œil extérieur, comment tu vis ce moment-là ? Comment... Comment tu vis ce moment-là ?

  • Speaker #2

    C'était un moment assez particulier à vivre. En plus, je ne m'attendais pas à ça du tout. C'est-à-dire, au moment où je tourne cette scène, j'ai juste demandé à Liz et Steven, comme ils font régulièrement, ils se posent régulièrement tous les deux sur leur canapé. Et comme Steven revenait d'une répétition, l'idée, c'était qu'il y ait un échange avec eux sur ce qu'il avait vécu dans sa journée et comment ils sont allés. des choses et tout ça. Et moi, après, je me suis effacé, je les ai laissés parler et c'est allé dans cette direction-là. Donc ça, déjà, c'était... J'étais coincé entre ma caméra et la cheminée et mon casque sur les oreilles. Et quand j'ai entendu Lise commencer à parler de ce qu'elle dit dans le film, je me suis dit, waouh, c'était effectivement très, très fort. Et du coup, j'en ai parlé après avec Lise parce que je voulais un peu... Je veux en savoir plus. Elle m'a expliqué que c'était... Elle le dit dans le film. Elle ne regrette pas ce choix. Et ce choix, en fait, elle l'a aussi fait parce que après ses deux premières grossesses, ses deux premiers enfants, elle est retournée au Royal Ballet. Elle a fait tous les efforts qu'il a fallu faire pour revenir en forme, pour être en forme, pour revenir à son rang. Elle était soliste au Royal Ballet. Elle a fait tous ces efforts-là. Ça lui a demandé beaucoup, mais elle l'a fait. Et arrivé au troisième enfant... Quand elle est retournée au Royal Ballet, elle a commencé à reprendre tout ce qu'il fallait faire. Et en fait, elle regardait les autres danseuses autour d'elle et elle s'est dit, cette fois-ci, je ne vais pas y arriver. Et en même temps, Steven s'est blessé. Donc, il y a eu un espèce de concours de circonstances qui est arrivé. Et du coup, elle a pris cette décision de se dire de toute façon, là, pour le coup, nos deux familles sont éloignées, donc ils sont vraiment tout seuls. Ils n'ont pas leur famille à côté. Donc, voilà, elle a pris cette décision d'arrêter. Elle s'est dit que c'était le bon moment. Et après, c'est un choix qu'elle a fait. Elle, c'est son choix personnel. C'est leur choix de vie, de couple. Donc, voilà, même si... même si ça lui a coupé de prendre cette décision mais en même temps comme elle le dit dans le film elle l'a prise et elle ne le regrette pas en tout cas c'est ce que moi elle me dit oui après tu peux ne pas le regretter sans que ce soit dur pour autant c'est extrêmement dur depuis tout petit elle s'imaginait danseuse au Royal Ballet elle y est arrivée elle n'a peut-être pas atteint le rang qu'elle aurait voulu mais en tout cas elle faisait quand même partie de cette compagnie mais oui ça a été ouais ça a été assez dur et en fait je m'étais dit que bien évidemment la famille de steven était importante dans le film d'ailleurs steven en avait beaucoup parlé il m'avait parlé beaucoup de ses enfants de sa femme etc c'était vraiment son socle à lui et que sans ce socle là il n'en serait pas non plus là où il est aujourd'hui et suite à cette discussion effectivement sur le canapé ça a renforcé mon envie de 2 vraiment retrouver Lise régulièrement dans le film. Et c'est ce qui se passe en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on la voit régulièrement sur les différentes étapes.

  • Speaker #2

    Elle suit, elle l'épaule jusqu'au retour en scène. Jusqu'au retour en scène, etc. Et elle a un rôle fondamental dans l'histoire. Après, c'est vrai, quand j'ai fait pas mal de projections du film, et après, à chaque fin de projection, je rencontre le public et on parle beaucoup du film. Et c'est vrai que c'est la scène dont on me parle souvent. Et c'est vrai qu'il y a même une personne qui m'a dit lors d'une projection, c'était une femme, qui m'a dit est-ce que vous vous envisagez de faire un deuxième film ? Alors, sur le coup, j'ai fait là, non, pas tout de suite. En tout cas, vous voulez dire suivre Steven encore ? Elle me dit non, parce que je pense que la suite, vous l'avez en fait. Ce serait de suivre sa femme. Je fais, ah oui, bien vu. Il y a plein de gens qui m'ont dit, mais pourquoi à un moment donné, vous...

  • Speaker #1

    Un espèce de regard croisé.

  • Speaker #2

    Mais pas d'avancement. la vie de Lise aussi en parallèle de celle de son mari, etc. Je dis, en fait, ça aurait été un autre film. Et oui, je comprends toutes ces remarques, bien évidemment. Et j'entends vraiment l'importance. Et vraiment, pour moi, Lise, c'est un des personnages ultra importants dans le film et dans l'histoire de Steven. Encore une fois, sans elle, il ne serait pas là. Mais en même temps, voilà, moi, j'ai fait le choix de raconter son parcours, son histoire, son accident. Donc voilà. Mais oui, pour moi, c'est une scène très importante.

  • Speaker #0

    de la nature, mais ils ne s'imaginent pas tout l'impact que ça peut avoir sur la vie personnelle des riches. Quand il dit, oui, quand mon enfant me dit, papa, viens, on va courir, non, je ne peux pas. Très concrètement, les gens ne s'imaginent même pas tout ce qu'il y a derrière comme impact. Moi, je vois, c'était lundi, ma fille doit aller à l'école, ok, je dois l'emmener en voiture parce que ça a plus d'une demi-heure à pied. Mais je n'ai pas eu avec les béquilles.

  • Speaker #1

    bon bah il va falloir se réorganiser oui c'est ça on voit pas tous les côtés mais c'est comme dans beaucoup de milieux aujourd'hui les réseaux sociaux tout le monde voit les paillettes etc et en danse c'est pareil mais on voit pas tout ce qu'il y a derrière le temps qui est passé l'investissement qu'il y a c'est pareil le film c'est l'aboutissement mais tu nous le disais tout à l'heure un peu en off toute la démarche pour trouver pour pouvoir produire le film c'est un sacerdoce en fait c'est exactement ça les impacts et tout ce qui est que ça peut avoir derrière tu disais effectivement il faut se réorganiser pour emmener notre fille à l'école ça perturbe en fait toute l'organisation de la maison dans le cas de Steven ça perturbe carrément une carrière ça change une carrière deux carrières en l'occurrence la sienne mais celle de sa femme aussi donc des impacts qui vont bien plus loin finalement que juste la blessure physique oui c'est ça c'est l'intérêt

  • Speaker #0

    C'est dur à imaginer même avant que nous on soit blessé. Je n'ai pas l'impact parce que presque la danse c'est toute notre vie, ça ne tourne que autour de ça. Et au moment où on est blessé en fait on se dit mais oui mais du coup je vais rester à la maison, je vais faire plein d'autres choses, on est moins joyeux. ...déprimés, la plupart du temps. On peut être insupportable parce qu'on ne se dépense pas autant qu'avant. Voilà, donc en fait... Même tout ce qui est autour de la santé mentale va jouer un rôle sur notre entourage. Comme il disait, il y a des jours où, par exemple, on va avoir un peu plus mal, donc on va rentrer, on va être un peu plus bougon, on va moins bien prendre, on va avoir moins de patience. Et même si on l'explique à ses enfants ou pour ma fille, par exemple, Oui, elle va être là, ok, mais maman, j'ai mal. ça va pas j'ai pas une bonne nouvelle ou alors voilà et c'est vrai que cet impact là avant d'être blessé on ne se l'imagine pas oui et puis enfin c'est quelque chose enfin moi quand tu m'as appelé quand tu t'es blessé tu

  • Speaker #1

    as ton téléphone qui sonne à 21h50 mais ça doit pas sonner à ce temps là en fait donc tu sais que c'est pas une bonne nouvelle donc donc ouais c'est tout de suite plein de choses et Mais on voit que la blessure, elle est quand même présente dans votre esprit en permanence, parce que même pour acheter une voiture, on se dit on va prendre une automatique comme ça. Si jamais j'ai le pied gauche, au moins, je n'ai pas besoin de débrayer. Bon, pas de bol, la note n'est pas automatique, mais comme je lui ai dit, je lui aurais dit, ça aurait été le pied droit, t'aurais pas pu accélérer, freiner, donc ça sert à rien de se projeter à ce point-là, mais ça reste un sujet, la blessure chez vous, elle est omniprésente. En tout cas, cette espèce d'épée de Damoclès est souvent là.

  • Speaker #0

    On espère juste ne pas croiser.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Non, pas lui. C'est un pignon.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu le disais, on en revient un peu sur ce... tabou où les danseurs ne veulent pas trop parler, croiser les autres danseurs blessés. Tu nous le disais aussi avec Mathilde. Oui,

  • Speaker #2

    j'ai croisé effectivement des danseurs qui m'ont dit je ne veux pas voir ce film pour ces raisons-là parce que ça porte la poise de voir un autre danseur dans cet état. C'est très dur. C'est même très dur de convaincre les écoles de danse de voir le film. J'essaye de mobiliser les écoles de danse, que ce soit les CRR, les CNSM, Même l'école de l'opéra, j'ai contacté l'école de l'opéra. Pour le moment, je n'ai pas de retour par rapport à ça. Mais je trouve ça dommage, en fait, parce que je trouve que ce film, il est pour eux. Il est vraiment fait pour les générations futures de danseurs. Et il n'y a rien de mal dans le film. C'est presque que du positif, en fait, parce qu'au final, le danseur, il s'en sort. Donc, c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, ça finit bien.

  • Speaker #2

    Et moi, j'aimerais que le film serve à ça. d'outils pédagogiques, comme tu dis, Léonore, pour les écoles. C'est très compliqué de faire bouger les écoles pour voir le film. Très compliqué.

  • Speaker #1

    J'espère, c'est aussi pour ça que je t'ai proposé le podcast, parce que je partage cette vision-là, d'essayer de démocratiser un peu et d'ouvrir un petit peu les esprits sur ce sujet. J'espère que les gens qui nous écoutent iront voir le film et prendre conscience de ça et j'espère que passer le cinéma on le retrouvera très vite à la télé pour que les gens puissent le voir plus largement ou en DVD ou en vidéo, peu importe mais que les gens s'intéressent à ce sujet là en tout cas tous ceux qui projettent de faire de la danse de leur métier je pense que c'est quelque chose d'hyper important On arrive vers la fin Stéphane, qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour le film et pour la suite pour toi ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de spectateurs en salle. Que le film ait une belle vie en salle, qu'il y ait de plus en plus de gens qui viennent le voir. Moi, j'ai des super retours sur le film. La presse est plutôt extrêmement positive sur le film. Là, il vient de sortir en Suisse depuis mercredi, depuis le 8 mai. Donc ça, c'est bien. J'espère qu'il va y avoir d'autres territoires aussi qui vont diffuser. Voilà, que ce film serve à quelque chose et qu'il soit le plus vu possible. Merci. C'est tout ce que je demande pour ce film.

  • Speaker #1

    On lui souhaite une longue vie, et belle vie en tout cas. Et Léonore, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à notre tour, à part un bon rétablissement ?

  • Speaker #0

    Une reprise sans blessure ! De belles opportunités artistiques.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, merci à tous les deux. Où est-ce qu'on peut vous retrouver chacun sur vos réseaux ? Stéphane, d'abord. Où est-ce qu'on peut te retrouver, te suivre sur les réseaux ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis sur Instagram.

  • Speaker #1

    Ok, super. Et Léonore, Instagram. Super. je mettrai les liens dans la description du podcast merci à vous deux merci merci infiniment de m'avoir rejoint pour cet épisode de MindWiz J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux, tu me trouveras sous S.Cornwell sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Les commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés. Reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

Description

Dans cet épisode de Mindways, plonge au cœur des défis et de la résilience des artistes et athlètes face aux blessures. Aujourd'hui, nous te racontons l'histoire inspirante de Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres, dont la carrière a été mise en danger par une grave blessure au tendon d'Achille. Après deux ans de réhabilitation, découvre comment il a surmonté cet obstacle avec l’aide précieuse de ses entraîneurs et de son équipe médicale.


Nous avons également le plaisir d’accueillir Stéphane Carrel, réalisateur du film "Resilient Man" 🎥, qui retrace le parcours de guérison de Steven, ainsi qu'Éléonore Guérineau, danseuse à l'Opéra National de Paris 🩰, qui partage ses propres défis face aux blessures dans le monde exigeant de la danse classique.


Cet épisode offre une immersion unique dans les réalités méconnues de la danse professionnelle, mettant en lumière la résilience, l'adaptation, et le courage nécessaire pour revenir au sommet après une épreuve dévastatrice.


Mindways le podcast pour rebondir. Alimente ta dose de motivation en pensant à t'abonner. Je t'aide à améliorer ta vie personnelle et ta vie professionnelle avec une bonne dose d'inspiration.


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mindways, le podcast où j'explore l'art de l'amélioration quotidienne en puisant mon inspiration dans les méthodes des plus grands entrepreneurs, sportifs de haut niveau et artistes internationaux. Je suis convaincu que chaque jour est une nouvelle chance de progresser, c'est pourquoi dans ce podcast je t'invite à passer à l'action avec tes invités, à découvrir ces techniques et à les mettre en pratique dès à présent. Je suis Sébastien Corloer et je suis ravi de t'accueillir dans cette quête d'excellence. Prépare-toi à t'élever vers de nouveaux sommets avec Mindways. La blessure, inévitable pour la plupart des sportifs de haut niveau, fait partie intégrante de leur métier. Elle varie en gravité et en possibilité de rétablissement, nécessitant toujours une capacité d'adaptation et un accompagnement sans faille des équipes médicales. Bien que la danse classique ne soit officiellement pas reconnue comme un sport de haut niveau, contrairement aux break ou aux danses latines et standards, un danseur classique est non seulement un artiste, mais aussi un athlète. Il s'investit sans relâche dans son art, sollicitant intensivement son corps, pour offrir des performances d'une précision technique et artistique irréprochable. Dans cet épisode de Mindways, nous nous conjouons dans le parcours de Stephen McRae dans ce rétoile que Royal Ballet de Londres, au sommet de sa carrière, il s'est grièvement blessé au tendon d'Achille en pleine représentation, mettant sa carrière en péril. Après deux années d'une habilitation intensive entourée par ses entraîneurs et l'équipe médicale de Royal Ballet, il a suivi un programme spécial pour retrouver sa condition physique. Pour approfondir le film et discuter des défis liés au... Je suis sur dans le monde de la danse, je reçois Stéphane Carrel, réalisateur du film Resilient Man, consacré à Steven Macrae, qui est actuellement en salle, ainsi qu'Éléonore Guérino, sujet de l'Opéra National de Paris. Bonjour à tous les deux et bienvenue. est-ce que je peux vous demander à chacun de vous présenter ? Et Léonore, honneur aux dames.

  • Speaker #1

    Alors, je suis lanceuse à l'Opéra de Paris, je suis au grade de sujet, ça va faire maintenant depuis 2005 que je suis professionnelle, et là je suis actuellement aussi blessée, donc du coup ce sujet me parle, voilà.

  • Speaker #2

    Et moi, je suis réalisateur de documentaires depuis une quinzaine d'années maintenant. J'ai réalisé pas mal de documentaires pour des chaînes comme Canal+, Arte. Et Resilient Man est mon premier documentaire pour le cinéma.

  • Speaker #0

    Ok, donc Stéphane, déjà merci d'être là. Bravo pour le film que j'ai pu voir la semaine dernière. Est-ce que tu peux nous parler un petit peu déjà de la genèse de ce film ? Avant qu'on rentre dans le vif du sujet, qu'est-ce qui t'a amené à faire ce film et comment t'as rencontré... Steven, et ce qui t'a amené à le suivre pendant presque deux ans, si ma mémoire est bonne.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. La genèse du film, c'est que j'ai fait il y a quelque temps un documentaire sur le couturier anglais Paul Smith. Paul Smith, en dehors de la mode, il est aussi photographe. Pendant que je tournais avec lui, il a fait une séance photo avec les danseurs étoiles du Royal Ballet. Parmi eux, il y avait Stephen McRae. Et c'est donc Paul Smith qui, la première fois, m'a... parler de l'histoire de Stephen McRae, l'histoire personnelle de Stephen McRae, avec tout ce parcours en Australie qui passe le prix de Lausanne et qui arrive très tôt au sein du Royal Ballet. Donc déjà, j'avais ces éléments-là en tête en me disant Tiens, effectivement, ça pourrait faire un très beau film, avec une trajectoire un peu particulière. Et puis voilà, j'ai pris contact avec Stephen assez rapidement en lui disant qu'un jour, j'aimerais bien faire un portrait de lui. Et puis les années ont passé, on est resté en contact. Et en même temps, moi j'avais... J'avais envie d'aller au-delà du simple portrait de danseur. J'avais envie de raconter cette histoire, mais peut-être d'essayer de lui trouver un angle un peu plus fort, d'aller au-delà de ça. Donc, très récemment, la blessure est arrivée. Et à ce moment-là, j'ai donc repris contact avec lui parce que j'avais aussi envie de parler de ce sujet dans le monde de la danse, qui est quand même un sujet assez compliqué à aborder, voire même tabou. Donc, je me suis dit, tiens, c'est peut-être le moment d'en parler. Je n'avais pas... vu de films jusque là qui parlaient de ce sujet là et donc voilà donc j'ai rappelé steven je lui ai parlé de ce film avec cet angle là et lui en fait m'a dit oui tout de suite parce que lui même avait très envie de témoigner de de de ça de tout le parcours que ça allait lui demander pour revenir sur scène après une telle blessure et donc il était prêt à justement en parler de manière extrêmement ouverte sans tabou justement et en expliquant tout ce par quoi il était il Il était passé et il allait passer pour revenir sur scène. Donc voilà un peu toute la genèse du projet. Et après, tout ça arrive juste avant le Covid. Donc du coup... Moi, je pensais pouvoir tourner le film beaucoup plus tôt, mais le Covid m'en a empêché. En même temps, ça a été très compliqué aussi de trouver les financements pour pouvoir tourner ce film dès le départ. Mais en même temps, le Covid m'a beaucoup aidé aussi parce que ça m'a permis d'écrire et de travailler sur le projet. Et en fait, pendant le Covid, tous les vendredis avec Steven, on se faisait des zooms de deux heures. J'étais un peu son rendez-vous psy du vendredi à 7h. Et pendant deux heures, on parlait. J'avais des tonnes de questions à lui poser. On a énormément échangé sur sa vie, sur comment il travaillait, comment il se sentait, etc. À la fin, il m'a même dit Je crois que tu vas finir par mieux me connaître que ma femme. C'était marrant. Tout ça, ça m'a vachement nourri pour faire ce film et surtout pour le faire comme je voulais le faire. C'est-à-dire vraiment pénétrer dans l'intimité du danseur. Pas juste se contenter de suivre un danseur. qui doit remonter sur scène, mais aller bien au-delà et vraiment sentir tout ce que ça peut représenter pour un danseur de se retrouver dans cet état-là et de traverser cet état-là mentalement et physiquement. Vraiment pas que physiquement, mais aussi mentalement. Et donc voilà, ce qui fait que tout ce travail-là, en fait, moi, ça m'a permis d'essayer de vendre le projet. Ça a été compliqué de trouver les fonds au début pour tourner. Mais quand le premier jour de tournage est arrivé, ça a été extrêmement bénéfique parce qu'en fait, quand on s'est retrouvé... retrouver pour tourner, ça a été évident tout de suite. C'était comme si on s'était toujours connus. Et il n'y a pas eu de gêne avec la caméra, etc. Comme il peut y en avoir. Et la connexion s'est faite immédiatement.

  • Speaker #0

    Tu étais prêt, quoi.

  • Speaker #2

    Oui, j'étais prêt. Lui aussi, il n'attendait que ça, lui, en plus. Il prépignait même. Et puis, il était temps que j'arrive parce qu'on était à deux mois à peu près de sa remontée sur scène. Et ce qui était bien, c'est que lui avait documenté tout ce par quoi il était passé jusque là. Parce qu'il poste énormément. sur les réseaux sociaux, ils se filment régulièrement justement avec cette envie de toujours témoigner de cet état-là du danseur pour justement que ça serve aussi à quelque chose. Donc voilà un peu tout le processus.

  • Speaker #0

    Super. Tu l'as dit, la blessure dans la danse, c'est quelque chose d'assez tabou. Autant on parle régulièrement des footballeurs, des sportifs de haut niveau. Il y avait le perchiste qui s'était... blessé, c'est quelque chose qui fait partie de la vie des sportifs. En danse, c'est quelque chose de complètement tabou. Léonore, tu peux nous expliquer le pourquoi de ce tabou ou la peur que ça engendre derrière.

  • Speaker #1

    Alors, je pense que, après, c'est ma vision personnelle et je ne dirais pas que ce serait universel, loin de moi, cette prétention. Non, la seule chose que je dirais, c'est qu'en règle générale, on veut, comme c'est un monde artistique, on ne veut pas montrer l'effort, donc on ne veut pas montrer non plus nos faiblesses. Et la première chose qu'on va faire, c'est cacher, ne pas en parler et juste témoigner que quand on est présent, c'est que tout va bien. Mais sinon, on se met beaucoup... en retrait quand on est blessé. Donc je pense qu'il y a cette sorte de pudeur où on n'ose pas en parler, on n'ose pas échanger là-dessus. Après, je pense qu'avec le temps, ça commence à changer. Dans les mentalités, petit à petit. Après, au niveau du staff médical, c'est davantage pris en charge, je trouve, depuis à peu près entre 5 à 10 ans, de manière vraiment plus sérieuse, en tout cas, une vraie prise en charge.

  • Speaker #2

    C'est ce que dit...

  • Speaker #1

    d'ailleurs steven mccrea royal ballet ils ont vraiment pris conscience de ça il ya une dizaine d'années oui je pense qu'en france on a tout petit peu en retard mais pas si loin on s'en rapproche c'est juste que la prise de conscience s'est faite plus lentement voilà parce que on veut encore garder le côté et même il ya un gros débat sur le fait que ce soit on soit des des artistes et non des va dire des des des sportifs de haut niveau voilà des athlètes et Et on peut avoir vraiment ce parallèle-là, et il y en a qui vont dire Non, non, on est des sportifs de haut niveau, oui, mais on a un petit côté artistique, d'autres c'est non, c'est que artistique, le reste, on le fait passer parce que c'est dans l'effort. Mais voilà, donc il y a vraiment ce débat-là, et je pense que le fait que ça soit tabou, c'est parce qu'on reste dans une condition d'artiste à part entière, autant dans notre statut que dans la prise en charge au départ.

  • Speaker #2

    Oui, et puis il y a même un travail, je trouve, à faire auprès du public, parce que le public, effectivement... Lui, il a envie de voir le danseur magnifique, il n'a pas du tout envie de voir le danseur en sueur, le danseur qui souffre, etc. Il ne veut pas en entendre parler, il veut juste le voir briller sur scène, faire tout un tas de pirouettes, si possible de plus en plus, etc. Et c'est vrai qu'il y a un vrai travail aussi d'éducation à faire sur le public. Et effectivement, comme tu le dis, arriver à faire comprendre que oui, les danseurs, c'est autant des artistes que des athlètes.

  • Speaker #0

    il est vraiment là le problème c'est la difficulté ce qui est assez intuitif pour tout le monde qui fait du sport c'est qu'un footballeur il s'entraîne un tennisman il s'entraîne, il a des heures d'entraînement un danseur c'est pareil, il y a des répétitions et des cours et du training de la muscu, des choses comme ça juste pour resituer un peu les choses t'as combien d'heures d'entraînement à peu près par jour ?

  • Speaker #1

    à la louche au moins une heure et demie de cours le matin pour se chauffer et après ça peut varier entre deux heures à deux heures et demie minimum pour les répétitions en allant à cinq heures, six heures plus le spectacle le soir qui fait entre minimum une heure et demie à deux heures voire trois heures au niveau du show et là dedans on compte pas la séance de kiné,

  • Speaker #0

    la séance de muscu etc donc c'est clairement Un entraînement de sportif de haut niveau, effectivement, une personne qui vient au spectacle, elle vient voir un spectacle, donc elle veut voir des artistes au top, si possible.

  • Speaker #1

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #0

    Qui fassent rêver.

  • Speaker #1

    Et qui montent pas la faiblesse, en fait. Non,

  • Speaker #2

    c'est ça,

  • Speaker #0

    oui. Et c'est ce qu'on se dit souvent, d'ailleurs, quand on regarde un spectacle, c'est à quel point ça peut paraître facile quand on les regarde, alors qu'en fait, derrière, c'est quand même des heures et des heures et des heures d'entraînement et de souffrance qui amènent sur des blessures.

  • Speaker #2

    Mais même sur, pardon, je rebondis sur ce que tu disais par rapport à... Même le mot musculation, jusqu'à il y a très peu de temps, le mot musculation en danse, on n'avait pas envie d'en parler. Parce que justement, il y a cette peur que tout d'un coup, le corps s'arrondisse. Parce que quand on se muscle, on a l'impression qu'on va juste devenir des bibins d'hommes. Alors que justement, je pense que la musculation, elle est importante. Si elle est bien faite avec quelqu'un, justement, surtout pour les danseurs, je pense qu'on ne finit pas comme un bibin d'hommes. Mais elle est nécessaire, que ce soit pour les femmes ou pour les hommes. Je ne sais pas ce que vous pensez, Léonore. Mais je pense que c'est un vrai renfort. forcément musculaire qui est important.

  • Speaker #1

    La mentalité change beaucoup. Après c'est vrai que pour les anciennes générations ça reste dans l'état d'esprit que quand on fait de la musculation, l'idéal c'est d'avoir par exemple une danseuse qui est très peu musclée. Or concrètement avec ce qu'on nous demande c'est pas faisable. C'est pas possible. Surtout avec le training qu'on nous demande en permanence, de plus en plus de spectacles, on a besoin d'avoir une certaine résistance donc c'est pas possible. Et maintenant on essaye d'orienter, il y a Il y a aussi tout ce qui va être à côté, pilates, yoga, gyrotonique, qui vont aller dans le sens du mouvement, qui ne vont pas rester juste, par exemple, de la musculation propre. Mais après, c'est vrai que pour les hommes, ça reste quand même aussi, il faut porter la femme, il faut pouvoir gérer les manipulations. Il faut aussi de la musculation adaptée. Mais si ça va dans le sens du mouvement et dans le sens de ce qu'on attend de nous en tant que danseurs, ça ne pose pas de problème.

  • Speaker #2

    Oui, exactement.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on voit dans le film, d'ailleurs. Steven en prend un peu conscience pendant toute cette rééducation où tu montres justement quand il parle avec son ami il dit qu'avant la musculation c'était un non sujet j'en faisais pas et maintenant c'est devenu indispensable parce que sans ça je

  • Speaker #2

    cours forcément à l'échec c'est exactement ça avant la blessure, lui il était jamais allé dans une salle de musculation il prêtait aucune attention à son corps et à tout ça, et c'est vraiment la blessure qui va lui faire prendre conscience de l'importance de tout ça. Et ce qui est fou d'ailleurs, moi, quand j'ai tourné au Royal Ballet, ce qui est fou, c'est de découvrir ce fameux étage qui est complètement dédié à la santé du danseur. Je ne sais pas comment c'est dans les autres ballets, mais en tout cas, c'est comme ça au Royal Ballet. Et d'arriver, de voir qu'effectivement, il y a une salle de sport, qu'elle est pleine avec tous les danseurs dedans, filles ou garçons, de voir qu'il y a des masseurs, il y a tout un... centre de pilates, il y a des nutritionnistes sur place, il y a même des psychologues. Il y a une espèce de prise en charge qui est assez impressionnante, qui effectivement est arrivée il y a dix ans au sein du Royal Ballet. Mais de voir tout ça, en fait, c'est assez incroyable. Et de voir aussi que c'est plein, qu'on pourrait avoir ça et se dire, bon, ben voilà, est-ce que les danseurs viennent ? Et en fait, ils viennent. Ils sont du matin au soir, ils sont en train de s'entraîner. Dès qu'ils ont fini des répétitions, ils se font masser, et ils finissent. les pieds ou les jambes dans la glace je sais pas comment c'est pour toi Eleonore mais voilà c'est assez fou de voir ça en fait c'est une vraie petite usine en tout cas tout le monde est là il y a un vrai staff complet il y a une vraie prise en charge c'était une de mes questions dans

  • Speaker #0

    le film tu angles sur Steven parce que le film lui est consacré donc Steven il est danseur étoile donc on peut se dire qu'il a un statut un petit peu à part de ce que je comprends de ce que tu dis c'est que finalement c'est pareil pour un danseur du corps de ballet en fait

  • Speaker #2

    Exactement, c'est ça. Et n'importe qui peut venir, être suivi, quelle que soit la blessure. Il y a un vrai suivi. D'ailleurs, quand je tournais, il y en avait pas mal qui étaient blessés et ils étaient pris en charge au même titre que Steven. Chacun a son programme établi par des coachs sportifs qu'il doit suivre. Et c'est assez fou de voir ça, en fait. Comme quoi, c'est possible, en fait. Ça demande bien évidemment d'énormes moyens. Bien sûr. Ça, c'est sûr. Et je pense qu'il y a plein de compagnies qui ne peuvent pas aujourd'hui s'offrir ça non plus. Donc, c'est vrai que le Royal Ballet, ils ont quand même un truc vraiment exceptionnel. Mais voilà, je pense qu'il y a...

  • Speaker #1

    Non, mais en fait, je me posais la question, quel a été le déclic au niveau du Royal Ballet pour finalement s'investir là-dedans ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est lié, je pense, à Kevin O'Hare, l'actuel directeur du Royal Ballet, qui lui, en fait, a dû arrêter sa carrière pour une blessure au genou. Il a dû arrêter, je crois, à moins de 40 ans. Je crois qu'il avait 35 ou 36 ans.

  • Speaker #1

    D'accord, c'est dommage.

  • Speaker #2

    Pardon, je te souhaite de continuer. Et en fait, lui, il n'a vraiment pas pu redanser. Quand il est arrivé au Royal Ballet, il a vraiment eu envie de mettre ça en place.

  • Speaker #0

    Il y a eu une vraie prise de conscience. Oui, vraiment.

  • Speaker #2

    Pour avoir passé beaucoup de temps à discuter avec lui. Moi, quand je suis arrivé au Royal Ballet, j'avais peut-être envie de faire ce film sur Steven. J'ai fait une grande réunion avec les responsables du Royal Ballet, donc Kevin. Et en fait, eux, ils étaient super contents que quelqu'un fasse ce film-là sur ce danseur-là en particulier pour justement montrer ce que... pas pour dire aux autres regardez tout ce qu'on fait, c'est génial mais justement Kevin c'était vraiment ça c'était pour dire une vraie prise de conscience alors oui il faut des moyens etc ils en ont conscience au Royal Ballet les danseurs en ont vraiment conscience mais voilà c'était se dire regardez c'est possible on peut y arriver et on peut faire en sorte que les danseurs finissent leur carrière par choix et pas parce qu'ils sont blessés et cette phrase que dit Steven à un moment donné dans le film pour moi elle est capitale c'est hyper important d'entendre ça se dire, quand on est danseur, on a envie d'arrêter parce qu'on décide d'arrêter. Et pas parce qu'on n'a pas le choix. C'est horrible de se dire, c'est tellement un métier magnifique que je pense que c'est dur de se dire, je dois l'arrêter parce que je suis blessé.

  • Speaker #0

    Je pense que c'est extrêmement frustrant. Ilhonor, tu le disais au début du podcast, tu es actuellement blessé. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu ce qui s'est passé, sans forcément rentrer dans tous les détails, mais d'expliquer ce qui s'est passé aujourd'hui, où est-ce que tu en es et comment tu le gères ?

  • Speaker #1

    Alors, on va dire... C'est un cumul de plein de blessures depuis à peu près deux ans. La dernière en date s'est passée lors de ma première représentation de la fille mal gardée, où mon mollet a lâché. J'ai eu une déchirure de 15 cm qui s'est passée en scène. Du coup, j'ai dû abandonner en cours de route le rôle de Lise pour laisser la place à ma remplaçante et pouvoir enfin me soigner. On va dire que sur le moment, il y a une grosse part de déni. quand ça s'est passé en scène et que l'adrénaline a aidé à passer un certain cap pour quand même que je me dise ok j'ai quand même posé le pied en scène et j'abandonne pas en cours de route sans avoir fait au moins un minimum après voilà après quand je suis sorti de scène et que l'adrénaline est retombé que on va dire la réalité est revenue bah c'était béquille impossibilité de marcher ni même de faire flex pointe donc c'était un tout petit peu compliqué c'était un peu bien la grosse gifle de retour et puis là j'en suis à cinq presque six semaines post blessure et ça se traduit par une journée avec de la rééducation des soins le kiné les visites aussi on va dire assez régulière chez le médecin pour faire des échos pour vérifier l'évolution de la cicatrisation faire aussi le point avec la direction voilà pour savoir où j'en suis et quels sont les points d'avenir de prod sur lequel je pourrais être distribué comment ça va se passer parce qu'il ya ça aussi ça transpire aussi dans le film où steven explique il dit à 20 minutes après parce que lui ça a été quand même ultra

  • Speaker #0

    violent puisqu'il s'est retrouvé par terre au milieu de la scène donc ils ont fermé le rideau ils ont arrêté le spectacle là toi tu as pu sortir entre guillemets proprement et il le dit très bien dès le début du film il dit le pire le pire L'histoire c'est que 20 minutes après le spectacle recommence. Donc show must go on. Donc le spectacle redémarre et toi tu te retrouves avec ta blessure à devoir la gérer. Je ne sais plus pourquoi je disais ça et où je voulais en venir. globalement derrière après c'est tout un nouveau processus qui commence il y a un accompagnement qu'il faut ou avoir ou trouver en France ça commence à changer mais on est encore un peu dans le faut le trouver moins, en tout cas par rapport à ce qu'on voit au Royal Ballet où on est quand même dans une armada hyper impressionnante je pense pas qu'on en soit là aujourd'hui en tout cas en France et après je pense que tu voulais relever par rapport à...

  • Speaker #1

    à l'échange avec la direction, les coachs ?

  • Speaker #2

    Oui, peut-être. Avec la pression.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ce côté où, en gros, le spectacle s'arrête, il y a quelqu'un qui reprend, et le côté peur d'être remplacé à jamais. Est-ce que c'est quelque chose qui vous hante en permanence ?

  • Speaker #1

    Qui est en pire raison, oui.

  • Speaker #2

    Oui, je pense.

  • Speaker #1

    Complètement. On va dire qu'à partir du moment où... On est interchangeable, même si on est chacun unique avec notre marque artistique ou même technique, ne serait-ce que ça. Tout le monde est interchangeable, on est quand même... Nous, on est 154, il y a de quoi faire derrière.

  • Speaker #0

    Il y en a beaucoup qui attendent.

  • Speaker #1

    Qui attendent pour avoir leurs opportunités. Et on se dit après, est-ce que les opportunités vont se représenter ? Est-ce qu'on va nous refaire à nouveau confiance ? Est-ce que nous, on va refaire à nouveau confiance en notre corps aussi ? Donc si on commence nous à douter, comment la direction aussi peut... prendre les choses en considération et comment on voit l'avenir. En fait, si on se dit, on peut être échangé, oui, comment je vais arriver à me dire que oui, je mérite toujours autant ma place, je mérite toujours d'avoir les mêmes opportunités. C'est juste que ça demande un peu de patience et oui, et d'être, on va dire, bienveillant avec soi-même. Mais ce n'est pas tous les jours facile.

  • Speaker #2

    Non, ce n'est pas simple et c'est un truc, j'ai l'impression, qui est ancré dès qu'on commence la danse, en fait. Parce que moi, j'ai fait une série aussi pour Arte qui s'appelle Seule la danse, où j'ai suivi des jeunes danseurs du Conservatoire national supérieur de danse de Paris. Et j'ai abordé ce sujet de la blessure avec eux. Donc, la première année où j'ai tourné avec eux, ils avaient 17 ans et j'ai abordé la blessure avec eux. Et comment vous la gérez, la blessure ? Et eux m'ont dit en fait, on ne le dit pas et on ne le dit pas. Et ça m'a vachement surpris parce que justement, en plus, le directeur à l'époque, quand j'ai tourné, c'était Cédric Andrieux au Conservatoire. qui maintenant a pris la direction du ballet de Lyon. Mais lui-même, il a à cœur de vraiment prendre soin des danseurs. Donc, quand il est arrivé au conservatoire, il a tout de suite installé une salle de sport et une kiné sur place, etc. Et en fait, les élèves me disaient, mais non, parce que si on dit qu'on est blessé, le prof va nous mettre de côté, va nous dire de ne pas danser. Il y a les spectacles qui vont arriver, donc ça veut dire qu'on ne peut pas les faire. Donc, ça veut dire que je ne vais pas pouvoir décrocher tel rôle. Donc, quelqu'un d'autre va prendre ma place, etc. Donc, en fait... ça commence dès tout petit et comment faire pour que ça ne soit pas là dès tout petit en fait et faire à la limite c'est compliqué et comment se dire rentrer dans ce métier de manière un peu plus sereine en se disant arriver à faire comprendre aux jeunes qui démarrent que si t'es blessé c'est pas grave mais il vaut mieux pouvoir continuer que de s'arrêter toujours ce truc quoi c'est dur il y a ça et pour les compagnies un danseur c'est aussi un investissement

  • Speaker #0

    c'est une ressource s'ils n'en prennent pas soin on n'imagine pas le PSG prendre pas soin de ses footballeurs en fait et en fait dans les compagnies on a l'impression que c'est pas grave de toute façon il y en a plein d'autres donc on change et puis voilà et encore nous on est très préservé parce qu'on a un emploi un

  • Speaker #1

    avis mais par contre il n'y a pas le coeur au Royal Ballet et il y a toujours les pédamoclastes de se dire ok si je suis blessée si ça dure trop longtemps On va me remettre en question ma place. Et du coup, mon contrat ne sera pas renouvelé.

  • Speaker #0

    Il y en a qui perdent leur contrat à cause de ça.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai vécu, quand je suis partie à Zurich en année sabbatique en tant que soliste, j'ai vu ça. Donc, en fait, c'est très compliqué à gérer. Et les gens se disent peut-être qu'en fait, je peux encore faire quelque chose, mais je ne peux même pas faire d'audition pour aller voir ailleurs. Si jamais, finalement, ça ne marche pas là où je suis. Donc, en fait, c'est une énorme contrainte. Et c'est comme si à chaque fois, c'était pourvu que je ne sois pas blessée. Et pas, ok, même si on prend soin de soi, il y a quand même cette épée d'amoclès qui reste au-dessus de la tête.

  • Speaker #0

    Ce qui est dramatique, c'est que ça s'inculque, tu le disais, dès le plus jeune âge, en fait. Dès le départ.

  • Speaker #2

    Comment changer ses manques ?

  • Speaker #1

    C'est être dans une sorte de confiance, je pense déjà, avec son professeur. Et pouvoir aussi dire que ce n'est pas parce que l'opportunité est loupée à ce moment-là qu'on ne l'aura pas plus tard. Mais ce... Ce système de confiance. Il n'a pas été instauré dès... En tout cas, moi, on ne me l'a pas instauré personnellement il y a plus de 20 ans, quand j'étais gamine. pour me dire c'est bon tu peux parler, ça va aller t'es pas blessé quand j'étais avec Claude Bessy en tant que directrice c'était tu dis rien,

  • Speaker #0

    t'encaisses et puis tu gères avec le prof s'il est un peu cool pour te dire que ça va aller c'est tout c'est vraiment quelque chose qu'on voit il y avait eu un film sur Benjamin Millepied à l'opéra quand il était arrivé au sein de la compagnie La Relève où il le dit aussi c'est très anglo-saxon de voir le côté un peu positif des choses c'est super et d'avoir cette culture du bien-être et d'essayer de prendre soin du danseur, etc. Je pense qu'il a amené ça aussi, lui, des Etats-Unis, en disant que c'est complètement aberrant de voir les danseurs qui ont mal et qui ne veulent pas le dire, alors que tout le monde le voit. Mais non, ils ne le disent pas. Le Royal a pris conscience de ça et met en place des choses. On voit Steven qui va parler aux danseurs de l'école du ballet en leur disant, prenez déjà soin de vous avant de penser au reste. Oui. Et à côté de ça, tu le vois dans le film où même lui, quand il est sur le point de reprendre, je crois que c'est Casse-Noisette, où il essaye d'aller au bout du bout pour essayer de le faire alors qu'il ne peut pas. Et qu'il en parle avec sa femme, où il y a une espèce de reprise de conscience, de se dire si j'y vais, je vais tout exploser. Et de revenir en arrière, mais ils ont cette espèce de biais de se dire, si je n'y vais pas, qu'est-ce qu'on va penser ? Qu'est-ce qui va se passer ? voir en fait que le côté négatif des choses plutôt que de dire en fait si je vais pas c'est pas la fin du monde et je vais me remettre et je reviendrai mieux après quoi c'est dur de changer cette mentalité là on a du mal à se dire que c'est

  • Speaker #2

    pas grave c'est dramatisé en fait et c'est pour ça aussi que on avait stéphane et moi on avait vraiment envie de faire ce film là justement comme ça pour dire ça justement ce qu'effectivement moi j'adore cette scène quand steven s'adresse aux jeunes danseurs les futurs grands danseurs du Royal Ballet et qu'ils leur disent si vous êtes arrêté une semaine, deux semaines, deux ans c'est pas grave en fait il faut l'accepter mais ça il faut l'entendre oui dès tout petit il faut que ce soit un discours qu'il soit dans toutes les écoles que tous les profs aient la même attitude vis-à-vis de ça et que tous les profs se disent oui c'est pas grave t'as le droit d'être blessé ça fait même partie de ce métier en fait il faudrait plutôt apprendre la gestion l'anticipation

  • Speaker #1

    Comment le traiter le plus rapidement possible et de manière intelligente pour que ça dure le moins longtemps.

  • Speaker #0

    D'avoir les bons réflexes dès le départ, peut-être de prendre les blessures en amont. C'est-à-dire que quand ils ont un petit bobo de le dire, plutôt que d'attendre que ça soit une fracture de fatigue ou quelque chose.

  • Speaker #2

    La force d'accumuler plusieurs blessures, à un moment donné, c'est tellement grave qu'il faut vraiment s'arrêter. Est-ce que tu peux reprendre derrière ? Pas sûr.

  • Speaker #1

    Même j'ai envie de dire, parce que c'est vrai que souvent quand on est jeune, on n'a pas du tout le ressenti de quel type de blessure. de quel ressenti correspond à tel type de blessure. Et par exemple, ça va être quand on va faire l'expérience d'une déchirure, qu'après on reconnaît les premiers signes d'un début de déchirure, donc on peut s'arrêter. Mais en fait, quand on est jeune, on n'a pas du tout, pareil, des oedèmes osseux, des fractures de fatigue, une inflammation. On ne va pas savoir où est le curseur. Et je pense que c'est aussi un apprentissage qui doit se faire progressivement, mais ça, ce n'est pas encore...

  • Speaker #0

    On va s'écouter un peu, quoi.

  • Speaker #2

    Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Ça, c'est un truc à faire, vraiment.

  • Speaker #0

    Et pourtant... À l'école de danse, si je dis une bêtise, vous avez des cours d'anatomie. On vous inculque un petit peu à connaître votre corps. On est à l'école de danse, certes.

  • Speaker #1

    C'est pour préparer.

  • Speaker #2

    Mais est-ce que c'est lié à la blessure ?

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #2

    C'est juste une connaissance du corps que le danseur doit comprendre son corps, comment il marche. La mécanique du corps, mais pas forcément...

  • Speaker #1

    Ça pourrait vraiment être intéressant de l'inculquer.

  • Speaker #2

    Je pense que ça devrait faire partie de ces cours-là. et de l'entendre à ce moment là et je voulais moi te poser une question ça c'est la blessure que tu as aujourd'hui est-ce que tu en as eu d'autres avant à ce temps là ? non pas forcément à cet endroit mais justement est-ce que tu as eu déjà d'autres blessures ?

  • Speaker #1

    j'ai eu pas mal d'autres blessures on va dire que là depuis deux ans j'en cumule pas mal j'essaye de comprendre aussi le pourquoi du comment en remettant beaucoup de choses à plat dans mon travail euh dans mon énergie, parce que je suis quelqu'un qui a beaucoup d'énergie, trop des fois, et comme on me disait, je suis une danseuse très explosive, donc à savoir d'oser qu'avec l'âge se faisant, parce que nous ne voyons pas la face, ça n'aide pas. je puisse gérer autant donné et en même temps pouvoir proposer à mon corps d'être moins dans l'effort, pouvoir apprendre à être mieux préparé.

  • Speaker #0

    en ayant Oui, la même expressivité. Alors après, dans les blessures, si on fait sur presque 18 ans de carrière, c'est compliqué. Mais j'ai pu avoir déjà des blessures à l'école dedans. J'ai eu des déchirures au psoas. J'ai eu des entorses, des hanches. J'ai eu plein de choses comme ça. Des entorses traditionnelles au niveau des chevilles. Après, des inflammations au niveau des genoux, des hanches. voilà le cumul se faisant c'est juste que avec l'âge c'est plus compliqué pour revenir rapidement quoi il faut habituer pas pas forcer le corps et c'est la différence alors que vous pouvez revenir très facilement c'est

  • Speaker #1

    ce que ce que tu montres aussi un moment dans le film où ils disent à 30 ans on considère qu'un danseur est à son apogée à 35 c'est pour réfléchir en tout cas réfléchir différemment ta danse ou les la façon dont tu travailles pour te préserver.

  • Speaker #0

    Peut-être qu'aussi la gestion pourrait être différente au sein de la compagnie. Après, je sais que les mentalités changent progressivement, mais la prise de conscience, en tout cas, pourrait être généralisée. Et je pense que ce n'est pas encore le cas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Et qu'est-ce que, je ne sais pas si on peut en parler, mais justement, qu'est-ce que fait l'Opéra de Paris quand il arrive les blessures ? Comment se fait la prise en charge ?

  • Speaker #0

    Alors, ça dépend. La prise en charge, on a un médecin du sport qui fait autant que possible les examens, pour qu'on puisse avoir les examens rapidement, ça c'est vraiment super. Avoir un diagnostic qui nous permette de savoir quelle prise en charge serait la plus adaptée. Et ensuite, on a des préparateurs physiques, des kinés, aussi des... Et ma sœur. Donc tout ça est en train de se galvaniser de plus en plus. Donc c'est en évolution constante en ce moment. Particulièrement en ce moment, je trouve. Ou alors c'est parce que j'y suis plus.

  • Speaker #1

    Il y a peut-être deux, ça aussi.

  • Speaker #0

    Et à partir de là, on peut aussi aller voir des gens de l'extérieur. Aussi des kinés à l'extérieur. On est encore libre d'aller voir qui on veut. Mais c'est vrai qu'il est proposé aussi au sein de l'opéra On a une structure avec le kiné qui nous suit, on vient quand on veut, on est suivi, il nous faut un suivi plus ou moins personnalisé, et après on a des soins sur lesquels on s'inscrit si on a besoin. Mais on n'a pas forcément un parcours spécifique, c'est-à-dire que je pense que ce n'est pas autant abouti qu'au Royal Ballet. On ne va pas avoir la séance de pilates qui va nous suivre spécifiquement, même si je pense qu'ils sont en train de le mettre en place. Mes points de son... Ce n'est pas encore exactement le cas. C'est un parcours qui se fait encore individuellement, pas avec une prise en charge globale, mais plutôt en fonction de nos envies, de comment on peut être pris en charge.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    C'est une juxtaposition de soins différents et pas pour l'instant un ensemble cohérent orchestré. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça, exactement. Donc, il y a des choses qui vont arriver progressivement parce que je sais qu'il va y avoir des travaux à l'opéra. qui va être mis en place, plus de choses. Mais par exemple, le bac de glace, ça va être moi qui vais aller chercher la glace derrière la scène pour aller le mettre dans un petit bac que moi-même j'ai acheté à la fin de ma séance ou à la fin de ma répète.

  • Speaker #1

    Il y a une zone d'auto-soins.

  • Speaker #0

    Après, certains vont hurler parce qu'il y en a qui vont dire oui, mais on n'est pas dans une séance de spa non plus.

  • Speaker #1

    On est pas en face de spa. du spa en fait.

  • Speaker #0

    Pour certaines personnes, pour les plus anciennes générations, c'est compliqué de voir que c'est pas juste du confort mais c'est aussi pour permettre qu'on soit plus performant parce qu'on exige de nous quand même d'être très versatile au niveau des styles, d'avoir un nom très conséquent de spectacle, de passer de l'un à l'autre comme si de rien n'était, comme si le corps était adaptable comme ça en un claquement de doigts. Or c'est pas le cas et voilà. Ça nous permet de pouvoir encaisser la surcharge de travail qui est de plus en plus importante.

  • Speaker #1

    Ce que dit Steven à son chirurgien aussi.

  • Speaker #0

    C'est pour tout parce qu'il faut faire rentrer l'argent.

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de production, de plus en plus de styles aussi différents à devoir encaisser. Juste pour revenir sur ce côté spa, ça ne viendrait à l'esprit de personne de dire que les rugbymans ne sont au spa quand ils sont dans leur piscine de glace et dans leur sauna pour récupérer d'un match. En fait, c'est dans le... Le lieu La pensée collective, c'est normal. On dit ça pour un danseur, on se dit qu'il a la belle vie. C'est assez hallucinant.

  • Speaker #0

    Le côté artiste.

  • Speaker #1

    Est-ce que c'est aussi l'ancienne génération qui n'a pas eu tout ça et qui, du coup, jalouse un peu le truc en disant Oui, mais avant, c'était pas comme ça et on fermait notre bouche. Alors qu'il y a une prise de conscience globale qu'à un moment donné, il faut prendre un peu soin de vous. Ce qui me paraît cohérent et normal. mais visiblement pas pour tout le monde est-ce que c'est de la jalousie est-ce que c'est un lieu au milieu qui a un parce qu'ils se disent qu'ils ont pu faire sans et que du

  • Speaker #0

    coup il faudrait aussi qu'on puisse faire sans la structure n'est plus la même l'intensité n'est plus exactement la même il y a un vrai sujet d'intensité de semaine pour remonter un ballet, alors que quand je suis rentrée dans le ballet, c'était un mois et demi à un mois, vraiment le minimum. Donc en fait, on est dans des délais extrêmement serrés, avec beaucoup de castes, pour contenter tout le monde, et c'est très bien. Mais c'est vrai que du coup, beaucoup de travail, disons que par exemple pour le corps de ballet, s'il y a 9-10 castes, c'est autant de répétitions en scène, sur lesquelles on va user davantage les gens du corps de ballet. Ça va être super pour les solistes. J'ai été en même temps soliste et je remercie d'avoir ces opportunités-là. Mais c'est vrai que pour le corps de ballet, c'est usant. Du coup, c'est davantage possible d'avoir des blessures à ce moment-là. C'est plein de paramètres différents qui se juxtaposent et qui font qu'il y a un paramètre blessure beaucoup plus important, je trouve, qu'avant.

  • Speaker #1

    Oui, puisque ce que peu de gens ne savent, c'est que pendant que vous faites un spectacle, je dis n'importe quoi, mais vous faites le lac des signes, En même temps, vous êtes en train de répéter autre chose qui n'est pas forcément dans le même style. Il y en a qui sont plutôt sur un groupe classique et qui vont être dans le même style. Dans ce cas-là, le corps est habitué. Mais si vous êtes sur du contemporain, globalement, il faut vulgairement tout inverser. Ou presque. Du coup, vous demandez à votre corps de changer en permanence votre musculature. C'est comme si on demandait à un sprinter de faire une course de fond. Et le lendemain, de refaire la même chose. Et le corps ne comprend pas.

  • Speaker #2

    Il doit encaisser et ça fait beaucoup.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. C'est vrai qu'il y a tout ça qui est...

  • Speaker #1

    Pendant le tournage, tu as aussi pu voir un peu sa vie de famille puisque tu es rentré dans l'intimité du danseur. Moi, il y a une scène qui m'a... beaucoup ému et qui m'a aussi un peu choqué quelque part, c'est quand il parle avec sa femme, qui elle a raccroché les chaussons parce que il a trois ou quatre enfants, je ne sais plus, trois je crois, que lui, il ne peut pas marcher, il ne peut pas les porter, il ne peut rien faire. En tout cas, il ne peut pas s'en occuper convenablement. Elle l'a tout plaqué pour que lui puisse reprendre. Toi, en tant que réalisateur et œil extérieur, comment tu vis ce moment-là ? Comment... Comment tu vis ce moment-là ?

  • Speaker #2

    C'était un moment assez particulier à vivre. En plus, je ne m'attendais pas à ça du tout. C'est-à-dire, au moment où je tourne cette scène, j'ai juste demandé à Liz et Steven, comme ils font régulièrement, ils se posent régulièrement tous les deux sur leur canapé. Et comme Steven revenait d'une répétition, l'idée, c'était qu'il y ait un échange avec eux sur ce qu'il avait vécu dans sa journée et comment ils sont allés. des choses et tout ça. Et moi, après, je me suis effacé, je les ai laissés parler et c'est allé dans cette direction-là. Donc ça, déjà, c'était... J'étais coincé entre ma caméra et la cheminée et mon casque sur les oreilles. Et quand j'ai entendu Lise commencer à parler de ce qu'elle dit dans le film, je me suis dit, waouh, c'était effectivement très, très fort. Et du coup, j'en ai parlé après avec Lise parce que je voulais un peu... Je veux en savoir plus. Elle m'a expliqué que c'était... Elle le dit dans le film. Elle ne regrette pas ce choix. Et ce choix, en fait, elle l'a aussi fait parce que après ses deux premières grossesses, ses deux premiers enfants, elle est retournée au Royal Ballet. Elle a fait tous les efforts qu'il a fallu faire pour revenir en forme, pour être en forme, pour revenir à son rang. Elle était soliste au Royal Ballet. Elle a fait tous ces efforts-là. Ça lui a demandé beaucoup, mais elle l'a fait. Et arrivé au troisième enfant... Quand elle est retournée au Royal Ballet, elle a commencé à reprendre tout ce qu'il fallait faire. Et en fait, elle regardait les autres danseuses autour d'elle et elle s'est dit, cette fois-ci, je ne vais pas y arriver. Et en même temps, Steven s'est blessé. Donc, il y a eu un espèce de concours de circonstances qui est arrivé. Et du coup, elle a pris cette décision de se dire de toute façon, là, pour le coup, nos deux familles sont éloignées, donc ils sont vraiment tout seuls. Ils n'ont pas leur famille à côté. Donc, voilà, elle a pris cette décision d'arrêter. Elle s'est dit que c'était le bon moment. Et après, c'est un choix qu'elle a fait. Elle, c'est son choix personnel. C'est leur choix de vie, de couple. Donc, voilà, même si... même si ça lui a coupé de prendre cette décision mais en même temps comme elle le dit dans le film elle l'a prise et elle ne le regrette pas en tout cas c'est ce que moi elle me dit oui après tu peux ne pas le regretter sans que ce soit dur pour autant c'est extrêmement dur depuis tout petit elle s'imaginait danseuse au Royal Ballet elle y est arrivée elle n'a peut-être pas atteint le rang qu'elle aurait voulu mais en tout cas elle faisait quand même partie de cette compagnie mais oui ça a été ouais ça a été assez dur et en fait je m'étais dit que bien évidemment la famille de steven était importante dans le film d'ailleurs steven en avait beaucoup parlé il m'avait parlé beaucoup de ses enfants de sa femme etc c'était vraiment son socle à lui et que sans ce socle là il n'en serait pas non plus là où il est aujourd'hui et suite à cette discussion effectivement sur le canapé ça a renforcé mon envie de 2 vraiment retrouver Lise régulièrement dans le film. Et c'est ce qui se passe en fait.

  • Speaker #1

    Oui, on la voit régulièrement sur les différentes étapes.

  • Speaker #2

    Elle suit, elle l'épaule jusqu'au retour en scène. Jusqu'au retour en scène, etc. Et elle a un rôle fondamental dans l'histoire. Après, c'est vrai, quand j'ai fait pas mal de projections du film, et après, à chaque fin de projection, je rencontre le public et on parle beaucoup du film. Et c'est vrai que c'est la scène dont on me parle souvent. Et c'est vrai qu'il y a même une personne qui m'a dit lors d'une projection, c'était une femme, qui m'a dit est-ce que vous vous envisagez de faire un deuxième film ? Alors, sur le coup, j'ai fait là, non, pas tout de suite. En tout cas, vous voulez dire suivre Steven encore ? Elle me dit non, parce que je pense que la suite, vous l'avez en fait. Ce serait de suivre sa femme. Je fais, ah oui, bien vu. Il y a plein de gens qui m'ont dit, mais pourquoi à un moment donné, vous...

  • Speaker #1

    Un espèce de regard croisé.

  • Speaker #2

    Mais pas d'avancement. la vie de Lise aussi en parallèle de celle de son mari, etc. Je dis, en fait, ça aurait été un autre film. Et oui, je comprends toutes ces remarques, bien évidemment. Et j'entends vraiment l'importance. Et vraiment, pour moi, Lise, c'est un des personnages ultra importants dans le film et dans l'histoire de Steven. Encore une fois, sans elle, il ne serait pas là. Mais en même temps, voilà, moi, j'ai fait le choix de raconter son parcours, son histoire, son accident. Donc voilà. Mais oui, pour moi, c'est une scène très importante.

  • Speaker #0

    de la nature, mais ils ne s'imaginent pas tout l'impact que ça peut avoir sur la vie personnelle des riches. Quand il dit, oui, quand mon enfant me dit, papa, viens, on va courir, non, je ne peux pas. Très concrètement, les gens ne s'imaginent même pas tout ce qu'il y a derrière comme impact. Moi, je vois, c'était lundi, ma fille doit aller à l'école, ok, je dois l'emmener en voiture parce que ça a plus d'une demi-heure à pied. Mais je n'ai pas eu avec les béquilles.

  • Speaker #1

    bon bah il va falloir se réorganiser oui c'est ça on voit pas tous les côtés mais c'est comme dans beaucoup de milieux aujourd'hui les réseaux sociaux tout le monde voit les paillettes etc et en danse c'est pareil mais on voit pas tout ce qu'il y a derrière le temps qui est passé l'investissement qu'il y a c'est pareil le film c'est l'aboutissement mais tu nous le disais tout à l'heure un peu en off toute la démarche pour trouver pour pouvoir produire le film c'est un sacerdoce en fait c'est exactement ça les impacts et tout ce qui est que ça peut avoir derrière tu disais effectivement il faut se réorganiser pour emmener notre fille à l'école ça perturbe en fait toute l'organisation de la maison dans le cas de Steven ça perturbe carrément une carrière ça change une carrière deux carrières en l'occurrence la sienne mais celle de sa femme aussi donc des impacts qui vont bien plus loin finalement que juste la blessure physique oui c'est ça c'est l'intérêt

  • Speaker #0

    C'est dur à imaginer même avant que nous on soit blessé. Je n'ai pas l'impact parce que presque la danse c'est toute notre vie, ça ne tourne que autour de ça. Et au moment où on est blessé en fait on se dit mais oui mais du coup je vais rester à la maison, je vais faire plein d'autres choses, on est moins joyeux. ...déprimés, la plupart du temps. On peut être insupportable parce qu'on ne se dépense pas autant qu'avant. Voilà, donc en fait... Même tout ce qui est autour de la santé mentale va jouer un rôle sur notre entourage. Comme il disait, il y a des jours où, par exemple, on va avoir un peu plus mal, donc on va rentrer, on va être un peu plus bougon, on va moins bien prendre, on va avoir moins de patience. Et même si on l'explique à ses enfants ou pour ma fille, par exemple, Oui, elle va être là, ok, mais maman, j'ai mal. ça va pas j'ai pas une bonne nouvelle ou alors voilà et c'est vrai que cet impact là avant d'être blessé on ne se l'imagine pas oui et puis enfin c'est quelque chose enfin moi quand tu m'as appelé quand tu t'es blessé tu

  • Speaker #1

    as ton téléphone qui sonne à 21h50 mais ça doit pas sonner à ce temps là en fait donc tu sais que c'est pas une bonne nouvelle donc donc ouais c'est tout de suite plein de choses et Mais on voit que la blessure, elle est quand même présente dans votre esprit en permanence, parce que même pour acheter une voiture, on se dit on va prendre une automatique comme ça. Si jamais j'ai le pied gauche, au moins, je n'ai pas besoin de débrayer. Bon, pas de bol, la note n'est pas automatique, mais comme je lui ai dit, je lui aurais dit, ça aurait été le pied droit, t'aurais pas pu accélérer, freiner, donc ça sert à rien de se projeter à ce point-là, mais ça reste un sujet, la blessure chez vous, elle est omniprésente. En tout cas, cette espèce d'épée de Damoclès est souvent là.

  • Speaker #0

    On espère juste ne pas croiser.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Non, pas lui. C'est un pignon.

  • Speaker #1

    Oui, puis tu le disais, on en revient un peu sur ce... tabou où les danseurs ne veulent pas trop parler, croiser les autres danseurs blessés. Tu nous le disais aussi avec Mathilde. Oui,

  • Speaker #2

    j'ai croisé effectivement des danseurs qui m'ont dit je ne veux pas voir ce film pour ces raisons-là parce que ça porte la poise de voir un autre danseur dans cet état. C'est très dur. C'est même très dur de convaincre les écoles de danse de voir le film. J'essaye de mobiliser les écoles de danse, que ce soit les CRR, les CNSM, Même l'école de l'opéra, j'ai contacté l'école de l'opéra. Pour le moment, je n'ai pas de retour par rapport à ça. Mais je trouve ça dommage, en fait, parce que je trouve que ce film, il est pour eux. Il est vraiment fait pour les générations futures de danseurs. Et il n'y a rien de mal dans le film. C'est presque que du positif, en fait, parce qu'au final, le danseur, il s'en sort. Donc, c'est plutôt...

  • Speaker #1

    Oui, ça finit bien.

  • Speaker #2

    Et moi, j'aimerais que le film serve à ça. d'outils pédagogiques, comme tu dis, Léonore, pour les écoles. C'est très compliqué de faire bouger les écoles pour voir le film. Très compliqué.

  • Speaker #1

    J'espère, c'est aussi pour ça que je t'ai proposé le podcast, parce que je partage cette vision-là, d'essayer de démocratiser un peu et d'ouvrir un petit peu les esprits sur ce sujet. J'espère que les gens qui nous écoutent iront voir le film et prendre conscience de ça et j'espère que passer le cinéma on le retrouvera très vite à la télé pour que les gens puissent le voir plus largement ou en DVD ou en vidéo, peu importe mais que les gens s'intéressent à ce sujet là en tout cas tous ceux qui projettent de faire de la danse de leur métier je pense que c'est quelque chose d'hyper important On arrive vers la fin Stéphane, qu'est-ce qu'on peut souhaiter pour le film et pour la suite pour toi ?

  • Speaker #2

    Beaucoup de spectateurs en salle. Que le film ait une belle vie en salle, qu'il y ait de plus en plus de gens qui viennent le voir. Moi, j'ai des super retours sur le film. La presse est plutôt extrêmement positive sur le film. Là, il vient de sortir en Suisse depuis mercredi, depuis le 8 mai. Donc ça, c'est bien. J'espère qu'il va y avoir d'autres territoires aussi qui vont diffuser. Voilà, que ce film serve à quelque chose et qu'il soit le plus vu possible. Merci. C'est tout ce que je demande pour ce film.

  • Speaker #1

    On lui souhaite une longue vie, et belle vie en tout cas. Et Léonore, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter à notre tour, à part un bon rétablissement ?

  • Speaker #0

    Une reprise sans blessure ! De belles opportunités artistiques.

  • Speaker #1

    Super. Eh bien, merci à tous les deux. Où est-ce qu'on peut vous retrouver chacun sur vos réseaux ? Stéphane, d'abord. Où est-ce qu'on peut te retrouver, te suivre sur les réseaux ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis sur Instagram.

  • Speaker #1

    Ok, super. Et Léonore, Instagram. Super. je mettrai les liens dans la description du podcast merci à vous deux merci merci infiniment de m'avoir rejoint pour cet épisode de MindWiz J'espère que tu as apprécié cet épisode autant que j'ai adoré le faire. Explorer de nouvelles perspectives et idées est ce qui fait battre le cœur de ce podcast. Si tu as aimé cet épisode, n'oublie pas de t'abonner à Mindways ou à la newsletter pour ne pas manquer mes futurs sujets. Tu peux le faire sur ta plateforme de podcast préférée et si tu souhaites rester à jour avec les dernières nouvelles et mises à jour, suis-moi sur les réseaux sociaux, tu me trouveras sous S.Cornwell sur Instagram et X pour des discussions et des aperçus exclusifs. Ton soutien est la clé de la poursuite de cette aventure. Les commentaires, avis et partages sont toujours appréciés. Merci encore d'être à mes côtés. Reste curieux, reste connecté. N'hésite pas à m'envoyer des questions ou idées ou suggestions pour de nouveaux épisodes. C'est un voyage que nous faisons ensemble et j'ai hâte de continuer de le partager avec toi. Prends soin de toi, que ton esprit continue de s'épanouir. A bientôt.

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