Speaker #0Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement, celui qui nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard de devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit. A bali ! Je vous propose aujourd'hui d'explorer ensemble notre capacité à dire non. Ce qui semble facile au premier abord, mais qui peut faire naître frustration, anxiété et stress, autant pour celui qui le dit d'ailleurs que pour celui qui le reçoit. Le savoir dire non est une compétence essentielle dans la vie. C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Et pour cela, bien sûr, nous allons faire un petit déjeuner. je vais commencer par vous raconter une de mes expériences professionnelles, histoire de placer tout ça dans un contexte un peu particulier. Il y a quelques années, quand je travaillais encore dans mon agence de communication, un client nous a contactés pour travailler sur le développement d'une nouvelle marque d'alcool, du whisky plus précisément, sur le territoire français. Cette société, très connue aux Etats-Unis et en Irlande également, souhaitait se développer en Europe, et la France faisait partie des premiers pays qui allaient lancer cette marque de whisky auprès de la cible des jeunes. C'est important. Bien entendu, c'était les plus de 18 ans. La loi Evin n'ayant pas toute l'importance et le contrôle qu'elle peut avoir maintenant, c'était donc une cible de choix. C'est ainsi, à cette époque, qu'il était assez simple d'organiser des soirées à thème pour Gauloise, Peter Stibzan ou Malboro dans les discothèques de l'époque et que communiquer sur les différents alcools était alors possible sans qu'il soit indiqué qu'il pouvait être addictif et dangereux pour la santé. Une autre époque, donc. La cible du service marketing... et de ses dirigeants étaient donc les jeunes, que l'on retrouvait dans les grandes écoles, les universités ou les facs. Ils avaient pour objectif de toucher les bureaux étudiants, les BDE, pour résumer ceux qui faisaient la fête, qui sortaient beaucoup, mais aussi ceux qui, en vacances, sortaient tous les week-ends, organisaient ou participaient à des événements où l'alcool, bien sûr, coulait à flot et sans modération. Je connaissais très bien cette population pour avoir créé de nombreux événements de strict marketing autour des marques de sport comme Nike ou Adidas, ou organiser des tournées sur la plage pour Coca, Perrier ou la Française des Jeux. Et puis il y avait également une deuxième stratégie en parallèle de cette cible des jeunes, qui consistait à toucher une cible plus âgée, avec des prescripteurs, des clubs lounge, et c'était d'ailleurs sur cette partie-là que je me suis positionné, avec l'idée de créer des clubs pour les cadres, des connaisseurs de bon whisky, et cela dans toute la France. Si je vous parle de tout ça, c'est pour vous donner l'ampleur des événements organisés. Nous avons été mis en compétition avec d'autres agences et nous avons gagné. Nous avons donc participé par la suite à une série de réunions pour mettre en place le projet qui de notre côté concernait, je vous le rappelle, la cible des dirigeants d'entreprise, les CSP+, qui, vous l'avez compris, n'avaient rien à voir avec les étudiants. Avec le temps, nous avons tissé une relation de confiance avec la direction de la marque et il est arrivé un moment où on nous a proposé de prendre la... la totalité de l'opérationnel incluant les événements des bureaux des étudiants. C'est là que c'est important. Parce que le problème, c'est que je n'étais pas complètement d'accord avec les stratégies mises en place. En fait, d'un côté, j'étais fier de pouvoir travailler avec cette société, bien sûr, d'avoir gagné le budget, et de l'autre, je n'étais pas très à l'aise avec l'idée de pousser le jeune public à boire. Je connaissais déjà ce type de soirée, et ce n'était pas du tout dans mon univers professionnel, sauf que je savais très bien que ça pouvait partir très vite en sucette. quand cela nous a été proposé, s'était présenté sous la forme d'une opportunité à ne pas manquer, un cadeau. Il était pour évident que nous allions accepter. Je pense qu'ils n'ont même pas envisagé que je puisse refuser. Et effectivement, je n'ai pas su dire non. Affirmer mes valeurs et mes réticences, j'aurais pu dire non, ne pas accepter, expliquer que ce n'était pas le deal du départ. Mais je n'ai pas su, à l'époque, dire non. L'énergie qu'ils m'ont envoyé était chargée de confiance, de complicité. Ils n'étaient pas du tout dans un truc d'hypothèse, mais dans une évidence. À ma place, ils auraient accepté. Donc c'était une affaire réglée pour eux. Ils attendaient de moi non pas une réponse, mais plutôt de la reconnaissance. Oui, je partais d'un projet et j'en faisais deux. Du coup, pour eux, c'était évident que c'était une bonne affaire pour moi. Et je n'ai pas su dire non. Et surtout, je ne savais pas comment le dire sans vexer personne, sans que l'on pense que je manquais d'expérience pour faire les deux. Avec la stratégie sur les jeunes, je n'étais pas à l'aise. C'était le cas. Mais ils n'avaient pas pensé que ça pouvait me gêner. En fait, ils avaient dès le départ souligné le fait que c'était mon expérience dans le street marketing et les réseaux que j'avais à l'époque qui les avait fait prendre cette décision. Ils avaient mis en avant ma valeur ajoutée, mon expertise. Et je n'ai même pas à me vendre. Je n'ai même pas à dire non, si je veux le faire. Non, non. Ils avaient décidé pour moi. Ils l'avaient fait pour moi. Ils étaient déjà en attente de la stratégie et de l'opérationnel qu'allait générer ce changement impatient de commencer. Et moi, je me suis retrouvé redevable. Avant même de pouvoir donner mon avis, j'avais dit oui par procuration. J'ai eu sans doute peur de ne plus être vu de la même façon par ceux qui m'avaient choisi, d'être pris pour insensible, de décevoir. Dans le temps, j'ai fait ce que je pensais devoir faire, à donner le change, être à la hauteur de leurs propres attentes. Et le fait de ne pas avoir dit non la première fois a généré... Un effet domino, où chaque décision du client avait forcément mon aval. Car sinon, j'aurais dit non au début du projet. J'étais dans un système de consentement automatique. Alors que dès le départ, je vous le rappelle, je n'étais pas à l'aise avec l'idée et j'aurais dû dire non. Beaucoup d'idées venaient directement du client, parce que je ne m'investissais pas trop dans les idées pour la cible étudiant. J'arrivais à tempérer les ardeurs, mais il était difficile de pouvoir m'investir dans un projet qui ne m'intéressait pas plus que ça. Rien ne ressemble plus à une soirée étudiante qu'une autre soirée étudiante. Et surtout, ça me prenait du temps, cette histoire, du temps qui, du coup, je ne le consacrais pas au projet Lounge. Après avoir organisé les plus gros événements d'étudiants sur toute la France et créé le club Lounge Tendance à l'époque, j'ai été remercié. Ils ont repris toutes les idées et puis c'est un gars en interne qui a pris le relais et a fait les événements encore plus trash. J'en suis sorti à la fois frustré et soulagé. Il n'y a pas eu de problème majeur lors des soirées étudiantes. On a su gérer, on a sauvé les meubles et nous avons gardé de très bonnes relations avec le client. Ça aurait pu être pire, mais je me suis promis de ne plus me mettre dans une galère pareille où j'ai passé cette période entre stress et inquiétude sans y prendre vraiment du plaisir. D'ailleurs, même autant dire sans y prendre aucun plaisir. Alors, ce que je retiens de cette expérience ? C'est que dès le départ, j'aurais dû dire non et me concentrer sur ce que je voulais développer. Mais je me suis laissé influencer. Sans doute pris par l'enthousiasme collectif, mais surtout parce que je voulais faire partie de la team, avoir le brassard. L'image qu'il me renvoyait était celle d'un mec cool, qui avait des idées. J'avais aucune envie d'être le gars qui apporte les problèmes. Non, qui est le problème. Celui qui dit non quand tout le monde pense oui, évidemment oui, on y va les gars, c'est parti. Un non proféré avec une conviction profonde est meilleur qu'un oui prononcé simplement pour faire plaisir ou pire, pour éviter tout ennui, disait Gandhi. Dans notre quotidien, et plus encore dans la vie professionnelle, il n'est jamais évident de dire non. On craint souvent de décevoir, de ne pas répondre à l'attente de l'autre, ou on n'a pas envie de déclencher un problème ou de créer un conflit. Dire non, c'est forcément aller à l'encontre des envies des autres, voire même des besoins. C'est dans certaines situations se faire remarquer, se démarquer, sortir de la mission qui nous a été attribuée. Et on y ajoute souvent une forme de culpabilisation, de ne pas pouvoir répondre à la demande. On n'a pas envie d'être un parasite ou d'être le parasite, celui qui fout tout en l'air, la fille qui n'est jamais contente et le gars de l'équipe qui est toujours négatif. Dire non... est automatiquement considéré comme quelque chose de négatif. Ça signifie un frein, un obstacle à l'envie, au désir, le souhait ou la volonté d'une ou plusieurs personnes. Il y a là-dedans une forme de challenge auquel nous devons répondre pour ne pas se sentir à côté. Changer de poste, bien sûr. Rester plus tard le soir, pas de problème. Aller un week-end à être au tas avec la belle-mère, mais avec plaisir. Prendre deux clients de plus, mais évidemment. Repousser les dates de vacances parce que Nicole de la Comtat est malade, ben ça tombe sous le sens. Acheter un nouveau portable à son fils, mais bien sûr mon chéri. Le fait de ne pas être capable de dire non et de céder à toutes les demandes, de tolérer des comportements peut générer aussi dans nos relations stress, malaise, frustration ou ressentiment. Le simple fait de ne pas avoir dit non peut nous amener aussi à reprocher à d'autres notre manque de volonté, notre propre manque de volonté, et remettre toute la responsabilité sur celui ou celle qui nous a fait la demande, que nous n'avons pas pu ou pas su refuser. et dont le résultat nous rend insatisfaits. Pourtant, on oublie souvent son aspect bénéfique à ce non Il donne en effet de la valeur lorsque nous disons oui Nous apparaissons comme une personne fiable, qui assume ses choix, qui respecte des valeurs. Nous avons appris à nous protéger, à analyser, et nous avons la capacité de construire des relations claires et transparentes. Alors si nous pouvons... Non, si nous devons être capables de dire non Quand nous sentons un inconfort, un malaise, que cela ne résonne pas avec nos valeurs, ou qu'on n'a tout simplement pas envie, alors comment dire non de manière constructive et positive, sans se tirer une balle dans le pied ? Après tout, on n'est pas des bêtes. Si notre intention n'est pas de blesser, de frustrer, de punir ou d'insulter, en même temps, ça dépend de la demande. Mais si nous connaissons le pouvoir de ce simple mot, nous pouvons apprendre à le dire en mesurant son impact et en limitant la tension ou les frustrations que cela peut engendrer. C'est là qu'intervient le non positif. Ça peut sembler contradictoire ou non intuitif, mais c'est à la fois malin, puissant, et c'est une approche différente pour obtenir sensiblement le même résultat. Refuser avec une certaine élégance, je dois dire, ce que l'on nous demande. Et l'élégance, de nos jours, on en a tous besoin. Ce non positif, il nous vient de William Ury. C'est un auteur américain, universitaire, anthropologue, expert en négociation. Il a cofondé le Howard Programme on Negotiation. Il a participé à la fondation de l'International Negotiation Network avec l'ancien président Jimmy Carter. Donc ce n'est pas un lapin de quatre semelles. C'est un homme qui a étudié toutes les parties de la négociation et ce pouvoir du non positif. William Urey nous propose l'idée de renverser notre vision du non en passant du non comme refus à l'affirmation de ses propres besoins et valeurs. Je vais vous en dire plus. Il écrit dans son livre Comment dire non Savoir refuser sans offenser, il écrit À la maison, les parents qui sauraient adresser des noms respectueux à leurs enfants subiraient beaucoup moins de conflits destructeurs Il continue en disant Au travail des cadres et des dirigeants, sachant dire non parviendrait mieux à maintenir l'entreprise concentrée sur sa stratégie. Les commerciaux sauraient quand et comment dire non à leurs clients et se sentiraient soutenus en le faisant Cette partie est importante. Et tout le monde serait plus outillé pour instaurer un équilibre plus sain entre vie professionnelle et vie privée. Il continue en disant, dans le monde en général, si les gens savaient dire non positivement, ils défendraient ce qui est juste par des méthodes efficaces qui conduiraient à des solutions constructives. Et il termine ce chapitre, le livre est long bien sûr, vous n'avez pas à choisir entre dire non et obtenir un oui. Vous pouvez faire les deux. Et ça, c'est ce qui nous intéresse. Avec William Hurley, nous partons de l'idée qu'avant de dire non, on dit oui. Oui à ce qui est important pour nous, à ce qui fait sens pour nous, et à le décliner sous la forme d'un arbre entre les racines, le tronc et ses branches. Vous allez voir, vous allez comprendre rapidement ce principe de l'arbre qui nous permet de pouvoir décliner ce oui en non puis en oui. Vous allez voir. Le non se fait donc en trois parties. On commence avec un oui. Comme les racines d'un arbre, notre nom s'ancre dans tout ce que signifie pour nous l'acceptation, le oui. Nous revenons alors sur nos valeurs, notre source si vous préférez, le sens que nous voulons donner à notre vie, nos fondamentaux, ce qui est important pour nous, ce que nous ne négocions pas et ce à quoi nous disons oui. Oui, je veux ça. Oui, je veux être ça. Oui, c'est important pour moi, ces valeurs-là. À travers ces racines, ces oui que nous avons définis, nous allons générer un nom pour respecter nos racines, nos oui. Ensuite, vient le moment où on va exprimer notre nom. Et comme le tronc d'arbre, c'est tout droit, simple, sans fleuriture. Exprimer le nom, c'est aussi expliquer à notre interlocuteur pourquoi on dit non. Nous ne disons pas non pour dire non, mais pour dire oui à nos racines, oui à nos valeurs. Et nous terminons en ajoutant un deuxième oui. Le premier oui étant les racines, le deuxième étant le tronc, le troisième étant les branches. On ajoute un deuxième oui qui représente les branches de l'arbre. Ce oui, ce sont les opportunités, les possibilités qui s'offrent à nous, l'ouverture vers les champs du possible. Car si la plupart du temps, on dit non à une chose précise, Il y a sans doute plein d'autres opportunités ou d'autres trajectoires qui peuvent correspondre aux deux parties. Dans son livre, William Henry nous propose donc de changer notre vision du nom. Généralement, le nom est contre quelque chose ou quelqu'un. Il nous indique de commencer par ne pas dire non tout de suite, mais plutôt de nous laisser un temps de réflexion nécessaire pour comprendre Pour comprendre le pourquoi de notre décision, pourquoi on dirait non ? Il nous fait réfléchir en nous invitant à chercher le oui, raison sous-jacente pour laquelle nous disons non. Vous comprenez ? Derrière le non, il y a donc un oui qui se cache et qui ne demande qu'à s'exprimer. Quand ? Quels sont nos besoins, nos valeurs, nos limites ? En identifiant ces éléments, nous pouvons ancrer notre refus dans ce qui nous tient à cœur. Oui, j'ai envie de ci. Oui, j'ai envie de ça. Ah ben non, ça ne correspond pas à mes valeurs, donc je vais dire non. Pour ce faire, William Hurley suggère de se poser les questions suivantes qui vont nous permettre de nous relier à nos racines. On va rappeler les racines de l'arbre. Qu'est-ce que je cherche à créer en disant non ? Qu'est-ce que je cherche à protéger en disant non ? Qu'est-ce que je cherche à changer en disant non ? Qu'est-ce qui compte vraiment pour moi dans cette situation proposée ? Je vous donne un exemple très simple, mais vraiment très simple, qui va un petit peu revenir sur cette idée des trois parties de l'arbre. J'ai un restaurant. Et un de mes clients, qui déjeune à l'extérieur, me demande s'il peut fumer à sa table. Parmi mes racines, il y a je souhaite assurer le bien-être des personnes que je reçois dans mon restaurant Donc je dis oui à cela, à ce qui est important, et cela donne l'explication de mon non Donc je vais dire non Puis-je fumer dans le restaurant ? Non. C'est le tronc droit qui va vers le ciel sans aspérité. Et la troisième partie, vous pouvez cependant fumer dans notre espace fumeur qui se trouve sous la pergola, qui est juste à côté. Merci. J'ouvre sur d'autres possibilités, je ne braque pas la personne qui m'a demandé quelque chose, et donc j'ouvre sur d'autres possibilités sous la forme des branches. On l'a vu, il peut aussi fumer dans le jardin s'il veut au bord de la route. Le nom n'est pas fermé, censeur ou frustrant. Répondre à cette question et identifier ce à quoi on a dit oui a trois effets positifs. Vous ancrez dans le positif, au lieu de rejeter l'autre en disant non, vous pouvez simplement dire oui à ce qui compte le plus pour vous, ce qui va bien sûr créer le non, ou éventuellement le non. Vous donnez une orientation, vous savez à présent où vous allez avec votre non. Vous donnez de l'énergie, vous avez à présent le carburant nécessaire pour dire votre non et le maintenir face à la résistance. Une fois que vous avez identifié ce que vous voulez vraiment à travers vos racines, il va être important de se préparer afin d'anticiper les réactions que vont générer votre non. Vous savez pourquoi vous allez dire non, puisque vous dites oui à vos racines, alors le non est là. Il est toujours plus efficace donc de tout préparer pour éviter de ne pas savoir. Au moment de dire non, vous n'allez pas savoir comment se comporter, d'être surpris par les contre-arguments qui pourraient nous être opposés. Vous serez d'autant plus respecté qu'un interlocuteur comprendra que ce n'est pas un caprice, mais une décision réfléchie. Lors de cette préparation, au moment de dire non, on va se préparer, nous allons identifier les attaques ou contre-attaques possibles de la personne pour pouvoir les désamorcer, avant même qu'il ou elle utilise et identifie les solutions alternatives possibles. On va tout simplement regarder avant et... identifier ce qui pourrait être dit, anticiper ce qui pourrait être dit, et donc préparer des réponses qui vont résonner avec ces arguments. On va aussi préparer une coalition, pourquoi pas, une coalition gagnante, en faisant intervenir une pièce personne qui pourra appuyer notre décision. Une personne d'autorité, par exemple, un manager, un expert, si l'on sait que notre métier a un niveau de pouvoir élevé. On va aussi recueillir parmi nos collègues leur expérience, sur ce même type de demande, pour nous aider à argumenter. On va préparer et adapter son discours en fonction de la personne qui va recevoir le nom. Et puis bien sûr, comprendre les problématiques de la personne et trouver une solution intermédiaire en mode gagnant-gagnant. Après avoir défini nos priorités, nos besoins et bien sûr nos limites, ce qui était important pour nous, non négociable, et que nous sommes préparés à exprimer le non, à le défendre, nous avons anticipé ce qui pourrait nous être opposé, trouver les bons mots, la bonne attitude. Il est alors enfin temps d'exprimer le non, de le dire non. Et comme nous l'avons vu, c'est le but de cet épisode. Nous allons y mettre les formes. tout en exprimant notre refus de façon constructive, mais également positive. C'est à ce moment-là qu'il est important de comprendre que là où les personnes qui nous ont demandé un service, qui nous ont offert une promotion, qui nous demandent de travailler plus, de changer de service, de prendre une charge de travail supplémentaire, de faire un remplacement, que sais-je encore, sont en attente d'un oui de notre part. Et nous allons alors retrouver la cour d'acceptation d'Elisabeth Keubler-Ross. Celles que nous retrouvons dans le changement ou le rapport au deuil. Alors, nous avons une courbe, comme une colline. Imaginez une colline. Comme une colline, avec en bas, quand on reçoit l'information négative, le changement aussi, ça concerne le changement, ça concerne même les deuils, cette courbe d'acceptation. Et bien là, nous en sommes à... Nous venons de dire oui, nous pouvons être face à cette courbe. En face de nous, nous avons une courbe avec une colline, donc avec en bas l'esquive. L'esquive, c'est je n'ai pas très bien compris c'est quoi le sujet là ? Ou alors c'est toi qui n'as pas compris. C'est l'esquive. Non, non, mais ce n'est pas le problème, on verra plus tard. Et puis nous remontons un peu dans cette courbe et nous avons la négation. Là, c'est ah non, non, je ne suis pas d'accord non, non, non, je ne veux pas, je n'ai pas envie d'entendre ça non, je n'accepte pas ton non, je n'accepte pas Un peu plus haut, nous remontons dans cette courbe ascendante et nous avons l'angoisse. Attends, mais tu te rends compte des conséquences ? Je ne sais même pas comment réagir. Nous allons au-devant des problèmes. Là, c'est juste... Je ne comprends pas. Comment on va faire ? Tout en haut de cette colline... Au sommet, si on peut dire, nous avons la colère. Attends, là, tu me fais un sale coup. Je ne pensais pas ça de toi. Je pensais pouvoir compter sur toi et tu me mets dans une situation intenable. Mais tu te prends pour qui ? Tu m'as trahi. Ça, c'est la colère. Et puis, nous redescendons doucement avec la négociation. Attends, attends, on va s'arranger. On va diminuer ta charge de travail, donner un petit bonus. On va voir. Attends, peut-être pas deux jours, mais une journée et demie. Ça, c'est la négociation. On descend plus bas. Avec la tristesse. Franchement, je suis hyper déçu. Je ne sais pas comment on va y arriver. Je me sens frustré. J'ai le moral à zéro. Je me sens mal. Et pour terminer, par l'acceptation. Ce qui nous fera venir à la base de la courbe. Ok, ok, ok, je comprends ta décision. Je l'accepte. On va s'organiser autrement. J'accepte. C'est bon. À travers le passage de ces différents états, qui ne sont pas immuables, d'interlocuteurs pouvant directement aller de l'esquive à l'acceptation, ou passer très peu de temps sur une des étapes de cette courbe, nous comprenons qu'il est important de prendre en compte qu'il n'est jamais agréable de recevoir un non, surtout quand on ne s'y attend pas, et que le fait de se sentir légitime ne signifie pas que nous devons nous contenter de balancer un non sans autre explication. Si nous savons déjà ce que nous allons dire, Nous nous sommes préparés pour exprimer ce refus là où les personnes en face ne sont pas forcément prêtes à le comprendre et l'accepter. Et c'est alors en faisant preuve d'une écoute active, un langage corporel adapté, en ayant une attitude respectueuse, en reconnaissant les arguments de l'autre, son point de vue, en proposant un terrain d'entente, en utilisant des phrases comme j'aimerais m'assurer que je comprends bien ce que vous dites ou aidez-moi à mieux comprendre Si je vous ai bien entendu, ou alors je comprends votre position, elle se défend, mais il se trouve que je vois les choses autrement. Ça va permettre de vous faire entendre, comprendre, mais aussi de vous affirmer. A l'opposé, bien sûr, être définitif, fermer la discussion, s'écouter parler, se montrer autoritaire ou arrogant, vous l'avez compris, sera contre-productif. Alors, si nous revenons sur ma propre expérience que j'ai partagée avec vous en tout début de cet épisode, et en reprenant le principe de l'arbre. J'aurais dû revenir aux racines, à ce qui était important pour moi. Dire oui à la création artistique, oui à des concepts fédérateurs qui rassemblent les gens, oui à l'originalité, oui à l'éphémère, oui au bien-être, autant pour ceux qui travaillaient avec moi que pour le public que je touche, oui à des messages forts autour du vivre ensemble, oui avec l'idée de prendre du plaisir en travaillant. Et il y en avait encore d'autres, des valeurs, des envies, auxquelles je disais oui. Et à partir de ces oui, j'aurais eu la capacité, tel le tronc d'arbre, de dire non à ce qui ne faisait pas écho à ces oui. Mais ce nom n'était pas fermé. Tel les branches de l'arbre, ça s'ouvrait alors vers d'autres possibilités, d'autres options, vers des oui enthousiastes, des oui prometteurs, sincères. Mes interlocuteurs auraient sans doute compris mon non qui venait de mes oui. Ils avaient besoin que je sois à fond avec eux et auraient sans doute apprécié mon honnêteté. Bien sûr, mes propres valeurs, peut-être que ça ne les intéressait pas. Mais dans un business, il ne faut pas juste une idée, il faut aussi la capacité de pouvoir la réaliser, cette idée. La force de frappe, être certain de l'implication de ceux qui nous entourent. Leur dire non pour travailler sur deux fronts à la fois tout en garantissant que mon objectif initial, le club lounge, allait cartonner, les aider de temps en temps en tant que consultant sur la partie jeune, histoire qu'ils ne dépassent pas les bornes. Parce que ça, ça pouvait résonner avec mes racines. Ben oui, avec mon oui au bien-être pour le public que je touche. Dire non m'aurait permis d'être pour mes clients le gars sûr qui sait dire non quand il faut et non pas oui à tout. Cela leur donnait, et ça donne plus de valeur à mes prises de position, sans doute rassuré le client par la suite, quand il s'agirait de prendre des risques ou d'établir une stratégie, car il aurait compris que j'avais des bases solides, des convictions que je savais défendre, et que j'avais la capacité de m'engager dans son projet en y apportant ses valeurs, mais aussi les miennes. C'était une relation gagnant-gagnant, même si au départ, ce n'était pas la réponse qu'il attendait, et que de mon côté, je me sentais... je me serais senti, pardon, je me serais senti, si j'avais dit non, beaucoup plus tranquille, plus en équilibre. Car rappelez-vous, dire non, c'est aussi se dire oui à soi-même, se respecter. Nous voici à la fin de cet épisode qui, je l'espère, vous aura intéressé, savoir dire non. J'aurais bien aimé l'appeler l'art de dire non, mais ça suffit, savoir dire non, c'est bien déjà. Et affirmer à la fois ses choix et ses priorités vont vers une évolution naturelle où nous choisissons un équilibre, où nous savons... Nous comprenons et nous agissons en conscience parce que nous savons parfois dire non. Nous savons aussi le justifier et nous savons aussi réfléchir avant de le dire. N'oubliez pas de vous abonner, bien sûr, pour suivre les prochains épisodes, d'y aller de vos commentaires sur Facebook, allez sur Facebook, et puis également sur YouTube, puisque les podcasts existent également sur YouTube, sur la page YouTube, abonnez-vous. Et puis je vous propose de nous retrouver quand il sera minuit. A bali !