Speaker #0Vous êtes dans une fête ou dans une soirée entre amis, en train de parler avec des copains, des camarades, vous avez votre petit verre à la main, c'est une soirée sympa et tout d'un coup un inconnu arrive, ou une inconnue arrive, vous ne la connaissez pas encore et elle s'approche de vous, de votre groupe, avec un verre à la main. Et là vous dites, ah là là, j'aime pas, c'est quoi cette robe ridicule, ce costume cravate, mais d'où il sort celui-là, il a l'air mou, en plus il a les cheveux gominés, ah là là, j'aime pas du tout. et vous... passez, vous partez, vous partez du groupe et vous changez d'endroit, vous n'avez pas envie de la rencontrer. Vous avez eu un a priori et c'est ce qu'on va voir dans cet épisode. Il est minuit à Bali. L'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle, un moment rien que pour vous, une pause pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minua Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous intéresse. nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer, ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement, celui que nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard pour devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit, à Bali. Il y a quelques jours, j'étais à Sanur, sur la plage, c'est une plage à Bali, dans le sud de Bali. J'étais sur le bord de la plage, avec ma petite glace, tranquillement, que je dégustais en regardant les gens passer, et puis en regardant la plage. Et tout d'un coup, j'ai repéré un gars à droite qui me disait quelque chose, et qui commençait à s'avancer vers moi, et moi j'ai fait un petit pas de côté, genre je ne t'ai pas vu, mais il a continué résolument de prendre ma direction, il s'est avancé vers moi, et en anglais, il m'a demandé où était la plage du restaurant du Segara Village, qui est un hôtel qui se trouve pas très loin de là où j'étais. Mais là n'est pas le sujet. Je l'ai regardé. Et puis je lui ai dit, en anglais toujours, je lui ai dit, c'est là-bas, t'as qu'à avancer un peu, puis te marier ton chemin, c'est un peu plus loin à droite. Il est reparti, m'a souri gentiment, il m'a remercié, il est reparti, et je me suis tout de suite dit, mais pourquoi je lui ai parlé comme ça ? J'ai pas été franchement hostile, juste, j'ai pas été agréable. Et je me suis dit, mais pourquoi je lui ai parlé comme ça ? Pourquoi je lui ai tout de suite, d'un coup... En deux secondes, je n'ai pas eu envie de lui parler. Et en fait, en réfléchissant un peu, je me suis dit, c'est marrant. Mais j'ai cherché quand même. Quand je dis un petit peu, non. J'ai quand même réfléchi. Je me suis dit, c'est marrant. Il a la même tête que le gars, je ne sais pas si vous vous souvenez de la série Entourage, une série policière française. Et il y avait un gars, un comédien en plus, c'est pas un comédien, qui avait une tête de malfrat, de bandit, qui avait fait des choses pas terribles. Et il avait la même tête que lui. Et inconsciemment, je me suis... Je lui ai rapporté à ce visage-là. Et je lui ai mal parlé parce que je l'avais identifié. Comme ça, je me suis dit, c'est vraiment... Ce qui m'est arrivé, c'est que c'est vrai qu'il ressemble à ce gars-là, à ce comédien qui jouait ce gars-là. Et voilà, c'est venu automatiquement. Vous allez comprendre un peu plus tard pourquoi je vous dis ça. La deuxième... une deuxième expérience de vie que j'ai eue il y a une bonne vingtaine d'années, que je vous raconte maintenant, que je partage avec vous. J'étais dans mon bureau avec Damaris, qui partageait mon bureau, une jeune fille qui était chef de projet avec moi. Et je devais recevoir une stagiaire. Je ne me rappelle plus de son nom. Une jeune fille. Je pense qu'elle s'appelait Sophie. Mais je ne me souviens plus très bien de son nom. En tout cas, elle est arrivée. Elle mesurait genre 1,50 m, blonde, toute mignonne. elle avait... C'est mon regard d'il y a 20 ans, attention, 20 ou 30 ans, et elle avait genre 18 ans. Elle arrive, je dis bonjour, ok, tu viens là pour l'entretien pour être stagiaire ? Oui, je suis là pour être stagiaire, je dis bon, très bien. Et déjà, j'ai regardé la damaris une première fois en me disant, ça ne marchera pas, ça ne va pas le faire. En trois secondes, j'avais décidé qu'elle ne ferait pas l'affaire, que ça ne marcherait pas. Elle me prend une chaise, elle s'assoit, elle n'a même pas une chaise devant mon bureau, même. prend sa chaise, elle s'assoit devant mon bureau et commence à me parler de son parcours scolaire. Elle travaillait à l'ISCOM, était vraiment très enthousiaste. Elle avait une voix bizarre, un petit peu aiguë. Et là aussi, j'aurais dit à Marie, j'ai dit, ouais, d'accord, ok, continuez à parler, je vais laisser un peu de temps. Mais j'étais le vieux con manager d'il y a 20 ou 30 ans. Et oui, je m'autocritique, parce que c'était complètement nul. Et elle continue à parler, à parler à M. Voilà, je suis très motivé pour travailler chez vous, vraiment c'est une agence qui me plaît, qui m'intéresse, j'ai toujours envie de faire de l'événementiel, oui oui bien sûr, je lui ai posé pas trop de questions, et puis à un moment donné j'ai dit écoute je suis pas sûr que ça le fasse, toi tu es en master 1, nous on prend plutôt les master 2, je suis pas sûr que ça fonctionne, et là elle sort un carnet, pas un carnet, un album photo, et là elle commence à ouvrir l'album photo pour montrer les photos, moi je regarde de nouveau Damaris qui me regarde de nouveau, elle aussi, bref on se regarde. Et elle a compris que ça ne marchera pas. Mais il y avait une sorte de complicité entre elle et la stagiaire. Elle me dit, attends, attends, attends, tu vas voir. Et comme je regardais la marisse, la jeune fille me dit, eh monsieur, regardez les photos. Elle me met son album sous le nez en m'obligeant à regarder les photos. Et je la voyais sur un stand Toyota, je crois, en train d'être hôtesse. Elle me dit, voilà, c'est ma passion, vraiment l'événementiel, c'est ma passion, c'est ce que j'aime. Et au bout d'un moment, vous savez quoi ? J'ai lâché les armes. J'ai rendu les armes, je regardais Damaris et Damaris a haussé les épaules et m'a fait ben ouais mon gars, tu vois, tu croyais que t'allais pas la prendre mais en fait elle t'a convaincu. Voilà, bien joué. Et je lui ai dit écoute, tu sais quoi, ton motivation, ton énergie, tout ça, ça me plaît. Ben voilà, je te prends. Elle était super contente mais c'était pas moi, c'était elle qui avait fait tout ce travail et j'étais parti sur un a priori de base qui était, elle est trop, c'est idiot hein, c'est sûr. Trop petite, trop frêle, trop fragile. L'événementiel, c'est dur. C'est un métier difficile. Voilà, on ne peut pas la mettre sur les événements. Tout ça, elle m'a dit, non, non, attendez, monsieur, regardez. Regardez ça, regardez ça. Faites-ci, faites ça. Je sais. Je sais que vous n'avez pas forcément envie. Vous ne faites pas confiance parce que je n'ai que... Je suis un master 1. Mais moi, je suis forte. Je suis super forte. Et j'ai baissé les armes parce que... Et là aussi, encore une fois, Amarice Morgannet m'a fait « Mais ouais, mon gars, tu t'es fait avoir, dans le bon sens, bien sûr, le côté positif. » Et je me suis rendu compte du nombre d'a priori qu'on peut avoir toute la journée de gens que l'on ne connaît pas et qu'on juge par leur rabis, par leur façon de parler, par quelqu'un qui vous demande une cigarette dans la rue, vous dites c'est un clodo, pas du tout, quelqu'un qui vous parle mal au Starbucks et vous dites ouais il est nul alors qu'il a une vie difficile, enfin une journée difficile, enfin bref, nous avons des a priori tout, tout, tout le temps des préjugés qui nous plombent et qui nous rendent parfois... qui ne nous facilitent pas la vie en tout cas, et nous font passer pour des cons. Mais autant le dire, nos a priori nous pourrissent la vie. Donc, comme nous sommes dans le principe des résolutions, j'ai décidé de mon côté de prendre la bonne résolution, d'arrêter ces putains d'a priori, et de passer en mode chasse de mes a priori, de mes propres a priori, pour arrêter de juger quelqu'un ou de préjuger quelqu'un en moins de 3 secondes, ou 4 secondes. Et donc je vous propose un réflexe en 4 temps à utiliser avec les personnes. Comme avec les contenus que vous pouvez voir sur Internet, par exemple, sur les médias. C'est cette notion de « j'ai une idée tout de suite, il faut 3 secondes, à peine, à peine, peut-être même 2 secondes pour juger quelqu'un, vous vous rendez compte ? » Et on va passer outre, et on va commencer déjà par poser nos limites, ou plutôt faire une pause. Faire une pause. Vous avez un a priori ce quelqu'un qui rentre dans une pièce, quand cette impression vous attrape, Sympathie ou méfiance, vous mettez tout de suite un mot dessus et vous nommez l'indice déclencheur. 10 secondes suffisent pour passer du réflexe à l'examen. Ensuite, vous précisez. Vous décidez ce que vous évaluez vraiment par la suite. Pas un concept flou, pas un truc « ouais, mais je sais pas, je le sens pas » . C'est comme le gars qui m'a demandé où était le restaurant et tout de suite, « oui, non, c'est pas... » . Non, non, c'était précis. Je l'identifiais par rapport à un comédien qui joue dans une série. C'est complètement nul. Donc c'est pas un concept flou. Mais vous allez mettre deux ou trois critères concrets adaptés au... contexte. Clarté, fiabilité, capacité à transformer une consigne en plan, respect d'un délai, qualité d'un raisonnement, ça, ce sont des choses qui prouvent que oui ou non, vous pouvez lui faire confiance. Le reste, c'est subjectif. Cherchez un fait qui confirme et un fait qui infirme votre impression initiale. Il n'y a pas d'une enquête à la Colombo, un exemple de travail, un court test, un retour vérifiable. S'il manque l'un des deux, suspendez le verdict. Enfin, vous utilisez la perspective. Vous faites un contre-regard rapide, une explication situationnelle plausible qui pourrait produire le comportement inversé. Si ça tient, vous baissez votre niveau de certitude. Et si au contraire, les faits confirment, vous n'avez plus d'a priori, vous êtes dans une évaluation. Vous comprenez le principe ? Vous appliquez ce cycle en trois situations cette semaine. Essayez, vous allez voir. dès que quelqu'un arrive Arrêtez les a priori. Commencez déjà pour dire « Mais pourquoi je ressens ça ? » . Et puis ensuite, derrière, je vais plutôt me baser sur des preuves solides, comme la clarté de la personne qui parle, la fiabilité, la capacité à travailler avec moi, le respect d'un délai, la qualité d'un raisonnement, plutôt qu'un... Un a priori qui n'a pas de sens. Donc vous allez appliquer cette situation dans une interaction professionnelle, une relation client et une relation personnelle, où vos réactions sont très vives. Tout de suite, vous notez vos premières impressions, les petits indices, les critères et les faits. Et vous verrez deux effets. D'abord, votre jugement sera plus juste et moins dépendant de votre humeur. Quand quelqu'un rentre d'une pièce dans une soirée, quelqu'un qui vient vous voir avec un verre, vous direz « Ah ça y est, il va me saouler encore lui. Oh ! » Commencez déjà par vous poser. Puis ensuite, vos relations gagneront en qualité. Parce que les personnes se sentiront évaluées sur ce qu'elles font, et pas sur ce qu'elles semblent être. Vos flux d'infos, même réflexes adaptés, quand un post vous fait réagir sur Internet, vous regardez une vidéo, quelqu'un qui parle, un sujet brûlant, stop, stop. Stop ! Partagez pas à chaud. Faites pas des commentaires. Je les faisais moi aussi. Oui, mais je suis pas d'accord parce qu'il faut prendre ça en compte. Posez-vous. D'abord, personne ne vous donne votre avis. C'est peut-être pas obligé de laisser un commentaire. Vous ouvrez la source des informations. Vous cherchez les phrases précises qui portent l'affirmation. Vous décidez de juger avec quels critères vous allez utiliser. L'exactitude, le contexte, la proportion, la nuance. Bref, vous faites un avis avant de commencer à donner votre avis. Dernier point. Structurez les décisions où vos a priori coûtent cher. Attention. Par exemple, avant l'entretien, fixez vos critères et posez les mêmes questions à tous. Quelle que soit la priorité que vous avez au départ, vous posez les mêmes questions à tous. Vous séparez un test réel d'une conversation. Vous masquez quand c'est possible les indices non pertinentes au premier abord. Tout simplement, le nom, la photo, l'âge, vous ne prenez pas ça en compte. Et puis vous gardez 5 minutes pour considérer l'inverse. Qu'est-ce qui vous ferait changer d'avis si je la voyais maintenant ? Ce petit contre-regard évite l'emballement, dans un sens comme dans l'autre. Vous n'avez pas à tuer vos a priori, parce que parfois ils sont importants, vous devez juste les remettre à leur place. C'est des signaux à tester, pas des juges, des censeurs. Accueillez la première impression comme une hypothèse. Tiens, ce personnage... elle n'a pas l'air, je ne sais pas, elle a l'air bizarre, elle a l'air fiable ou j'en sais rien, je ne sais pas. Ensuite, derrière, vous posez deux ou trois critères adaptés à la situation. Demandez un fait ou cherchez une explication alternative. Et encore une fois, côté médias et réseaux, vous acceptez que la première impression soit en partie fabriquée par l'agenda, le cadrage et l'algorithme. Compensez en ouvrant la source, en définissant la source, d'où vient cette information, en définissant vos propres critères et en diversifiant vos points d'appui. C'est pas lourd, c'est pas une théorie, c'est un exercice pour votre santé mentale. Vous tenez ça 15 jours. 15 jours. Vous verrez vos décisions gagner en précision, vos relations en justesse et votre esprit en calme. C'est tout l'objectif. Arrêtons, arrêtons. d'avoir des a priori sur les gens. Une personne qui a une robe qui ne nous plaît pas, la couleur ne nous plaît pas, oh là là, elle est nulle ! Regardez avec bienveillance aussi vos appréhensions, vos a priori, vos jugements, vos préjugements, pour vous rendre compte que l'inconscient a une grande part là-dedans, et c'est à vous de le prendre, de lui faire une prise de judo, d'avoir votre propre avis. Arrêtons les a priori. Ça peut être, je crois, une bonne résolution pour cette année ou l'année prochaine. Qu'est-ce que vous en pensez ? Merci, merci d'avoir écouté cet épisode. Et puis on se retrouve demain pour un nouvel épisode. A très vite, quand il sera minuit à Bali.