Speaker #0Il est minuit à Bali, l'heure de notre rendez-vous avec l'évolution naturelle. Un moment rien que pour vous, une pause, pour découvrir d'autres philosophies de vie, des modes de pensée différents. Minuit à Bali vous offre la possibilité d'explorer ce que nous sommes vraiment, de mieux comprendre ce qui nous anime, ce qui nous fait vibrer, aimer et avancer. Ce qui peut nous permettre d'être plus en équilibre, plus heureux. Je m'appelle David Mott, je suis accompagnateur en évolution naturelle, Master Coach certifié, mais je me définis plutôt comme un explorateur du vivant. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le changement, celui qui nous préparons ou celui qui nous surprend. Ensemble, nous allons dépasser nos limites, réinventer notre vie ou la vivre autrement. Parce qu'il n'est jamais trop tard de devenir la personne que vous avez toujours voulu être. Et c'est maintenant, quand il est minuit, à Bali. Aujourd'hui, je vais partager avec vous une de mes aventures balinaises qui m'est arrivée il y a tout de même de nombreuses années, quand je venais encore à Bali, quelques mois par an. Et nous allons voir ensemble ce que nous pouvons en faire. Alors à l'époque, je préparais mon divemaster en plongée à Bali, c'est l'équivalent de guide, mais sous l'eau. Cela me demandait beaucoup de temps et parfois, pour réduire le temps de trajet, je m'arrêtais dans la région de sédiments. C'est ainsi que j'ai commencé à apprécier cette région qui est absolument magnifique. Et donc, entre deux formations, j'ai décidé de rester plusieurs jours sur ces dîmenes pour profiter d'une pause nature. C'est là que j'ai rencontré une sorte de gourou baliné. Il pratiquait le yoga tous les matins à l'hôtel où j'étais. Et je m'étais installé et nous avons sympathisé. Nous parlions ensemble des différences entre l'Asie et l'Occident, de notre façon de vivre, de l'équilibre cosmique. Bref, nous changions le monde ou notre façon d'y vivre. Sur tous les sujets abordés, il avait un avis. Mais je n'étais pas en reste et nous faisions ainsi une petite battle verbale où chacun donnait sa version d'une vie où nous pourrions vivre heureux. Et puis voilà, un matin, il me proposa de l'accompagner de son terrain qu'il commençait à préparer pour y planter du riz. Je me joins à lui et nous voilà devant un bout de terre en jachère. Il n'y avait rien, quasiment. C'était de la terre et des herbes sèches. Après un moment, on regardait son terrain et il a pris une sorte de bêche avec un manche en bois. Il a commencé à creuser le sol, plus précisément à retourner les mottes de terre. Alors que le soleil commençait vraiment à bien taper. Comme il n'était pas tout jeune et que je n'allais pas rester à rien faire, à le regarder travailler, je lui ai proposé de l'aider à préparer le sol. Pensant peut-être inconsciemment que sa fierté balinaise l'empêcherait d'accepter, surtout que je n'y connaissais pas grand chose moi. en travail de la terre. Ouh, que nenni ! Avec un grand sourire, il m'a tendu sa bêche, m'a montré les gestes importants, et ensuite il est allé s'asseoir dans un abri à l'ombre pour m'en aller travailler. J'y ai passé toute la matinée. Quand je dis la matinée, j'ai commencé vers 9h30-10h, ça a duré 2h. En essayant de faire le moins de dégâts possible, d'être efficace et de retourner la terre avec détermination. En allant même jusqu'à chercher le geste parfait, sans doute pour les pâtés. J'attendais qu'il me rejoigne, mais alors pas du tout. Il continuait à me regarder avec un grand sourire, tout en levant le pouce de temps en temps d'un air approbateur. Après, vers midi, en plein cagnard, la bouche sèche, car bien sûr il n'y avait pas d'eau, j'avais plus d'ampoules qu'une galante dans une fête de village. J'ai tendu l'outil pensant qu'il allait prendre le relais, mais il s'est contenté de le poser juste à côté de moi, et il s'est levé pour aller manger, en me laissant tout seul au milieu du terrain, mes ampoules et moi. Ça aurait pu s'arrêter là, mais en fait, environ une semaine après, je suis revenu à l'hôtel et en passant devant le terrain, je vois qu'il était labouré et qu'il est maintenant recouvert d'eau. Je croise mon yoguiste préféré et je lui demande s'il a fait ça tout seul. Vu que ma matinée m'avait semblé interminable, il me dit non, très naturellement Un voisin est venu avec un bœuf et il a fait tout le reste du boulot. Je dois avouer que j'étais un peu vexé d'avoir fourni autant d'efforts pour aussi peu de résultats, alors qu'il y avait une autre solution plus simple. Mais bon, j'ai rien dit, c'était mon silence qui a encouragé le gourou à me proposer de l'aider pour la suite. Et me voilà cette fois-ci accroupi, ou plutôt en moitié accroupi, avec mon petit dos fragile, à planter des pousses de riz dans la boue. Alors il y a une partie qui doit faire 2 mètres carrés avec plein de pousses à côté les unes et à côté les autres. On les prend et ensuite on les plante dans la boue avec des distances précises et j'ai fait ça. Un bon moment, comme on dit. Je sais ce que vous pensez. Enfin, du moins, je m'en doute. La première fois, ça ne m'a pas suffi. La leçon n'était pas bonne. Il a fallu encore que je ramène ma fraise. Et que je fasse le malin. On est dans cette personne qui, tout de même, cette fois, participa au piquage du riz. Donc je l'avais devant moi. Je voyais que ses fesses. Mais enfin, il était quand même là. C'est vrai que sur ce coup-là, je n'étais pas franchement, comme on dit, la chips la plus croustillante du paquet. Ou alors, je devais avoir mal, sans doute. Je ne sais pas. D'autres validés nous ont rejoints et nous avons terminé en fin de journée. Chacun est rentré chez lui, alors il devait être 5h je pense, et moi je suis rentré tranquillement à mon hôtel avec la satisfaction du travail accompli, mais aussi, je ne vous le cache pas, une petite frustration. Celle de n'avoir même pas été remercié, un petit clin d'œil m'aurait suffi, mais non. Comme si tout était normal, tout le monde est rentré chez soi, même pas avec une petite tape dans le dos, rien. L'an dernier matin, le dos explosé par le travail de la veille, parce que c'est vraiment un travail très difficile, je retrouvais mon tortionnaire au petit déjeuner. Il mangeait d'un bon appétit et m'accueillit joyeusement avec un Hello, tu te lèves tard ? Ben oui, évidemment, vu la veille, comment j'avais morflé, l'an dernier matin, j'ai dû me lever à 9h, 9h30. Donc, tu viens avec moi, je dois réparer ma cabane. En fait, c'était plutôt une sorte de petite maison en bois qui servait aux résiculteurs pour s'abriter du soleil tout en faisant fuir les oiseaux qui picoraient les grains de riz. Là, j'ai pris le temps de boire une petite gorgée de café quand même. J'ai besoin de mon café le matin. Et après, je lui ai répondu, écoute, ouais, bien sûr. Et après, on va s'occuper des poules et des cochons. Non, non, mais attends, c'est gentil, mais alors vraiment, sans façon. Autant ma voix et l'expression de mon visage, j'ai compris que j'étais agacé. Et c'est peu dire. Que j'avais passé une sale nuit et qu'il ne fallait pas trop me chauffer. Avec du recul, c'était injuste. Mais évidemment, sur le coup, je jouais encore le bonhomme. Avec une certaine élégance, il s'est levé, m'a fait un grand sourire, plein de compassion. Je ne sais d'ailleurs même pas ce qui m'a énervé le plus, l'élégance ou la compassion. Il est parti accompagner une petite musique balinaise au loin. C'était un peu comme dans un film, me laissant seul avec mon café noir et mes courbatures et ma mauvaise humeur. Je me dois de rajouter que les Balinais en général n'aiment pas le conflit. Ils préfèrent en effet couper court à la conversation, voire même tranquillement s'en aller. plutôt que de participer à la création d'un mauvais karma pour la personne qui est avec lui et dont il en serait un parti responsable. Donc du coup, leur mauvais karma, ça jouerait aussi pour eux. Dans certaines circonstances, ça s'appelle le chapek. Et donc vous voyez la personne, vous commencez à hausser un petit peu le ton, la personne vous regarde, elle commence à avoir un regard un peu vide et elle s'en va. Voilà. Alors, l'histoire pourrait s'arrêter là, mais la vie se charge toujours de nous offrir une petite morale, une petite leçon. Celle-ci arriva environ deux ou trois semaines après, ou peut-être un petit peu plus. Après avoir terminé ma formation dans le Dime Master, je me suis arrêté de nouveau sur ces limaines, toujours dans le même hôtel, pour récupérer les affaires que j'avais laissées. Sur le chemin, je suis passé devant la rizière, qui était maintenant couverte de riz. Et ce n'est pas sans une certaine fierté que j'ai joué Gladiator, j'ai passé ma main sur les épis de riz en marchant lentement. Une fois arrivé à l'hôtel, j'y ai retrouvé encore une fois, et je ne pensais pas le voir, j'y ai retrouvé mon gourou, comme on dit. Tranquillement installé devant ce qui me semblait être une tasse de thé. Et je me croyais un peu fâché, mais pas du tout. Il m'a accueilli avec un grand sourire et m'a invité à sa table. Nous avons pris des nouvelles de nos vies respectives et je me suis senti obligé de m'excuser pour notre dernier échange. J'aime pas le conflit, et puis après tout, y'avait rien de vraiment grave, mais je me sentais mal à l'aise en fait. C'est alors que la vie m'a offert la petite leçon dont je vous parlais tout à l'heure, la vie dont elle a le secret. Je vous refais l'échange, et même si les mots ne sont pas exacts qu'à quoi ça serait en anglais, ça donnerait à peu près ça. Moi je commence en disant, voilà, je voulais m'excuser pour la dernière fois parce que je crois que j'étais un petit peu désagréable. Ah bon ? Je m'en souviens pas. Bah si si, j'ai refusé de vous aider, mais j'étais fatigué, et puis en plus j'étais un petit peu en colère. Pourquoi tu étais en colère ? Bah parce que la première fois, quand je vous ai proposé de vous aider, je me suis retrouvé à labourer le terrain pendant que vous vous reposiez. C'était pas cool. Ah bon ? Ton aide avait donc une condition, qu'on le fasse ensemble ? Non, mais ça me semblait normal et en plus, en plus, on ne m'a même pas remercié, on ne m'a même pas dit que j'avais bien bossé. Attends, donc si j'ai bien compris, tu m'as proposé ton aide à la condition que je travaille avec toi et qu'à la fin je reconnaisse ton travail et que je te remercie du coup. Non, mais ça me semble normal. Je pensais que tu voulais m'aider en travaillant à ma place pour me soulager, que tu n'avais pas besoin que je te félicite pour ton travail et que je te dise merci quand tu ne voulais pas que je me sente faible. Je me suis trompé ? Non, non, je faisais ça pour vous faire plaisir. Et tu attendais de moi que je reconnaisse que tu étais une bonne personne. Alors c'est ça, tu voulais une validation. Ah, peut-être que je t'offre un cadeau pour te remercier pour ta bonhonté. Non, non, mais ça va, ça va. OK, un merci aurait suffi. Bon, ben, alors merci si c'est ça que tu attendais. Mais si tu étais en colère, pourquoi tu étais revenu ensuite pour planter le riz ? Parce que vous aviez besoin d'aide. Ah bon, il m'a semblé que cela te faisait plaisir d'être avec nous. Oui, bien sûr, mais je me suis quand même explosé le dos. Ah, ce qui rend ton aide encore plus précieuse. Et que donc, je devrais te remercier encore plus, c'est ça en fait. En fait, tu m'as aidé pour que je te remercie, pour que je te reconnaisse comme une bonne personne, pour me faire sentir ton débiteur et que je te sois reconnaissant, c'est ça ? Ben non, non, non, pas du tout. Pourquoi tu m'as aidé ? Si c'est ensuite pour me reprocher de ne pas avoir répondu à tes attentes, à ton besoin de reconnaissance. Quand nous sommes quittés la dernière fois J'ai bien compris que tu ne voulais pas m'aider Mais si tu m'as répondu sèchement Tu m'as dit non Je ne veux pas t'aider C'est toi qui as parlé Pas celui qui veut être aimé Et qui est prêt à tout pour l'être C'était juste toi Pour moi c'est ok Moi je croyais que ça t'amusait de jouer au fermier baliné Et je n'avais pas compris dans quel esprit tu étais Tout simplement Bon ben alors, toujours copain Et merci pour ton aide C'est la partie de la conversation dont je me souviens le plus clairement. Et le fait qu'il me remercie de mon aide après cet échange, tu sais quoi, ça m'a carrément mis mal à l'aise. Alors que pouvons-nous faire de tout ça ? En dehors du fait que je suis effectivement un piètre résiculteur. Si je me place du côté de notre ami Baliné, il n'attendait rien de moi. Il a interprété ma proposition de l'aider comme quelque chose de normal. Et il a accepté. Autant car cela l'arrangeait que pour me faire plaisir, il n'y avait pas de calcul particulier juste pour me faire plaisir. la réponse à une question tu veux m'aider bah ok et en ce qui me concerne c'est sans doute un petit peu plus compliqué si je m'arrête à la première impression je suis un mec bien qui voulait une personne qui voulait donc aider une personne qui semblait avoir besoin d'aide Ah ouais, je vous le dis. Mais en fidélité, j'ai créé un besoin qui n'existait pas. J'ai imaginé une situation où j'étais le sauveur. Et j'ai voulu inconsciemment, sans doute, me faire accepter comme faisant partie d'un groupe. Comme si je n'étais pas occidental, mais un baliné. Comme si j'étais différent de tous ces colons qui, bien avant moi bien sûr, avaient essayé de soumettre ce peuple. Allez, une forme de déculpabilisation d'une histoire qui, en l'occurrence, ne m'appartenait pas. Une fois que j'ai créé la situation où je rendais service, où j'étais utile, j'ai mis mon interlocuteur dans la place du débiteur, celui qui, au minimum, me doit, à merci, les yeux bordés de reconnaissance. Alors qu'il ne m'a rien demandé. Je voulais ma médaille pour service rendu. Et s'il m'avait demandé de l'aider ? Il en serait de même. J'avais le pouvoir de l'aider, la force physique qu'il n'avait pas forcément. Ce qui en plus est faux, parce qu'il était plus fort que moi et plus résistant. Et en l'aidant, je flattais mon égo en démontrant mon utilité, voire ma présence indispensable. à la fois vis-à-vis de lui-même, mais aussi vis-à-vis du groupe qui formait avec les autres balinés de son village, qui s'appelle aussi le Banjar. Ce qui aurait pu également avoir l'effet inverse, à savoir le rendre faible aux yeux de ses amis et me rendre supérieur puisque je l'aidais. Les gens ont toujours tendance à vouloir aider les autres uniquement pour se sentir meilleurs qu'ils ne sont en réalité. Polo Coelho Mais restons sur mon sentiment de départ qui était que je me devais d'aider cette personne, ce devoir que je m'étais imposé, et derrière cette frustration de ne pas avoir reçu la reconnaissance que j'attendais. Nous sommes nés et nous avons grandi. en courant après les gratifications, les bons points et les images pour les plus anciens. Nous essayons de correspondre à l'image que la société veut nous coller. Une personne respectueuse des institutions, sociable bien sûr, en adhérant à la notion du vivre ensemble. Nous attendons de recevoir une reconnaissance de la part de ceux qui nous entourent, nous signifiant que nous sommes une bonne personne. Nous sommes venus au monde avec un sentiment communautaire, même si, encore une fois, on ne nous a pas appris à vivre seul, donc à vivre en communauté. Nous vivons avec les autres, nous sommes entourés par eux, et nous devons leur ressembler, faire partie du groupe, et être acceptés, ce qui crée parfois des traumatismes quand on se sent seul. Quand on se sent peut-être même pas désiré par les autres. Tout est relié aux relations interpersonnelles. Nous avons besoin qu'on nous reconnaisse comme faisant partie de la société et nous existons. par rapport à elle. Alors même quand nous choisissons de critiquer cette société en rejoignant un groupe politique par exemple ou une association eh bien nous aurons besoin là aussi de chercher la validation des autres d'être reconnu comme un membre à part entière du groupe ce qui nous amènera à chercher ce besoin de reconnaissance. Nous passons notre vie à répondre aux attentes des autres, même si parfois elles ne sont pas verbalisées, ou même souhaitées d'ailleurs. Ou à vouloir être acceptées, à rendre service, parce que nous avons tous besoin d'être aimées, c'est normal. Mais c'est aussi la raison pour laquelle nous n'écoutons même plus nos propres besoins, nos propres envies, que nous ne sommes pas nous, mais juste l'image que nous voulons donner aux autres. Le gars sympa, la fille serviable. Dans notre vie quotidienne, il y a un dicton qui dit qu'il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Vous le connaissez certainement. Nous le comprenons souvent comme le fait que c'est plus agréable d'être gentil que de simplement recevoir un cadeau. Mais nous pouvons aussi comprendre qu'il est plus valorisant de donner que de recevoir, que donner, offrir, crée un sentiment de supériorité par rapport à celui qui reçoit et qui doit reconnaître notre attention, notre bon goût et nous remercier. Ce qui parfois rend mal à l'aise dans un anniversaire ou à Noël, quand le cadeau ne nous plaît pas, mais que nous devons remercier. Quand nous sommes en couple, nous participons aux tâches ménagères. Quand nous changeons le papier de l'imprimante au bureau, nous nous faisons remarquer. Ou nous attendons que ça soit remarqué. Nous attendons une médaille pour notre participation au corvée de la maison ou du bureau. Et si personne ne nous dit rien, ce n'est pas grave. Si tout le monde trouve ça normal, ok, mais nous nous sentons souvent un petit peu négligés, mal compris. Bien sûr, si nous le faisons tous les jours, nous pouvons trouver nous-mêmes normal de le faire. Mais en finalité, le regard des autres est important. Et nous attendons, si ce n'est les félicitations, tout au moins un merci. C'est un petit peu comme les personnes qui font le ménage dans les hôtels. Ces inconnus qu'on ne croise même pas, qu'on croise, mais on ne les voit même pas. Comme ils le font, on les a remerciés. Oui, mais c'est leur boulot, David, t'es gentil, mais non. Non. Évidemment qu'elles peuvent se sentir négligées, mal comprises. Et à force de chercher cette reconnaissance, nous finissons par vivre pour faire plaisir aux autres, en oubliant d'être nous-mêmes. Ce qui nous permet aussi de dire que si nous avons autour de nous des gens qui ne nous aiment pas, c'est que nous avons réussi à rester nous-mêmes, et que nous n'avons pas ressenti le besoin d'être acceptés, et que nous avons mis nos propres valeurs avant celles des autres. Vous pensez que c'est égoïste ? Qu'il faut toujours être là pour les autres ? Non mais penser à soi n'est pas forcément être égocentrique. Dans les consignes de sécurité d'un avion, on prend le temps de vous expliquer qu'en cas de dépressurisation de la cabine, il faut mettre les masques sur votre visage et ensuite placer le masque sur celui de votre enfant. Et cela pour une raison toute simple. Si vous êtes en manque d'oxygène ou en danger, vous ne pourrez plus vous occuper de votre enfant. Donc d'abord vous, et puis ensuite votre enfant. Si vous apprenez à vous connaître, à être vous-même, alors bien sûr vous pourrez faire des actes gratuits sans attendre une médaille. On la retrouve cette médaille. Vous le ferez car vous estimerez que cela doit être fait. Et le regard des autres ne sera pas important. Cela permettra à celui ou celle que vous aidez de ne pas se sentir redevable, mais juste aimé avec abnégation. Cette notion de l'aide, du don gratuit. Nous la retrouvons dans beaucoup de textes sacrés, comme dans la Bible, qui nous dit dans Matthieu Gardez-vous bien de faire des dons devant les hommes pour qu'ils vous regardent. Donc, lorsque tu fais un don à quelqu'un, ne sonne pas la trompette devant toi, comme le font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues, afin de recevoir la gloire qui vient des hommes. Mais toi, quand tu fais un don, que ta main gauche ne sache pas ce que fait la droite. Tout ça nous ramène à reconsidérer nos relations avec les autres, à réfléchir sur la notion de verticalité et d'horizontalité qu'aborde Adler. Ou si vous préférez, ai-je une relation de subordination ou d'égalité avec ceux qui m'entourent ? Ou suis-je en attente d'une validation de ceux que j'estime supérieurs à moi ? Un grand mot que l'on retrouve dans la société, je vais en parler à mon supérieur, dans le cadre du travail, je vais en parler à mon supérieur. Ok, c'est un mot, mais c'est un mot important quand même. Alors la question c'est, est-ce que j'ai tendance, moi en tant que supérieur, à distribuer des bons points, des félicitations, comme si j'avais une autorité supérieure, un savoir qui me place au-dessus des autres ? Ou au contraire, est-ce que je me place dans un partage, une relation équitable ? Ou je ne suis pas le référent qui place la jauge du bon et du mauvais, mais qui encourage, au contraire, qui remercie et apprend des autres ? Oui. Car même si nous n'avons certainement pas besoin de bons points, même si nous rendons service avec notre cœur, que nous sommes là pour les autres, quand cela est important, même si nous offrons un cadeau juste pour faire plaisir, il est aussi important de ne pas oublier de remercier, d'exprimer sa reconnaissance, sans se demander la raison profonde du geste ou d'intellectualiser. Mais quand nous sommes, à notre tour, celui qui reçoit ou que nous sommes témoins de cette bienveillance, Un merci, un clin d'œil, une petite tape dans le dos, un hug, un sourire. C'est quoi ? C'est juste une preuve d'amour dans un monde qui en manque. Voilà. Nous voici à la fin de cet épisode qui, comme vous l'avez compris, était à la fois un bout de ma vie balinaise et une réflexion que j'avais envie de partager avec vous. Vous connaissez la suite ? Des étoiles, des messages qui rebondissent sur ce thème. Vous aussi, peut-être que vous avez quelque chose à exprimer. Quant à moi, je vous retrouve quand il sera minuit à Bali. Salut ! C'est Louis-Marie. Je suis le chef d'équipe de la société. Je suis le chef d'équipe de la société. Je suis le chef d'équipe de la société. Je suis le chef d'équipe de la société. Je suis le chef d'équipe de la société.