Speaker #0Bienvenue sur mon podcast Minute Santé, qui fait suite au story santé que je faisais il y a quelques temps sur Instagram. Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je suis Nadia du blog ConsumusLib.com. Je te souhaite la bienvenue sur ce podcast où on va essayer de décrypter différents sujets santé pour mieux comprendre les différentes maladies et ainsi mieux les prévenir. Car comme le dit l'adage, mieux vaut prévenir que gagner. Bienvenue dans ce treizième épisode du podcast. Avant de commencer, j'aimerais lire le commentaire de Kenzaji, qui a laissé un commentaire sur Apple Podcast et qui dit Merci infiniment pour tout, très chère Nadia, tes explications sont claires et compréhensibles. Merci également, très chère Kenza, pour avoir pris le temps de laisser un commentaire et je suis contente que le contenu du podcast soit clair et accessible. Encore une fois, merci à toi. Si toi aussi tu souhaites soutenir le podcast Minute Santé, n'hésite pas à le commenter, le noter, le partager et t'y abonner pour ne manquer aucun épisode. On a vu dans les deux épisodes précédents ce qu'est le microbiote intestinal, sa composition, son évolution au cours de la vie et ses principaux rôles et surtout comment en prendre soin. Si tu ne les as pas encore écoutés, je te conseille de le faire avant d'écouter cet épisode. Dans cet épisode, on va voir ensemble le lien entre le microbiote et différentes pathologies, qu'elles soient intestinales ou extra-intestinales, c'est-à-dire en dehors des intestins. Une vingtaine de pathologies environ actuelles sont dues à une altération du microbiote intestinal, soit au niveau de sa richesse, soit une altération avec une surreprésentation d'une espèce de bactérie par rapport à une autre, ou parfois même une altération qui est due à une absence ou une diminution d'une espèce bactérienne. Quand tout va bien et que le microbiote est riche et diversifié, on parle de symbiose, la barrière intestinale est préservée et s'ensuit un état d'équilibre avec notamment un système immunitaire optimal. Par contre, quand le microbiote est altéré, qu'il perd de sa richesse, on parle de dysbiose qui se traduit par une perméabilité intestinale qui va occasionner de l'inflammation, qui sera source elle-même de stress oxydatif, qui va lui-même accentuer l'altération du microbiote et nous voilà devant un cercle vicieux. Donc voyons dans cet épisode, dans un premier temps, le lien entre le microbiote intestinal et quelques pathologies intestinales et dans un deuxième temps, le lien entre microbiote intestinal et certaines pathologies. extra-intestinal. Je te souhaite une bonne écoute. Dans cette première partie du podcast, on va faire un focus sur le lien entre le microbiote intestinal et certaines maladies intestinales. On va notamment évoquer le lien entre le microbiote intestinal et le syndrome de l'intestin irritable et aussi ce qu'on appelle les MICI, qui veut dire maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, qui sont composées principalement de la maladie de Crohn et de la rectocolite hémorragique. Commençons par le syndrome de l'intestin irritable. Il faudrait tout un épisode pour expliquer ce qu'est ce syndrome. Pour faire simple et pour résumer, ce syndrome associe des douleurs abdominales chroniques et des troubles du transit à type de constipation ou de diarrhée ou d'une alternance des deux avec plus ou moins des poussées douloureuses. Tu as peut-être déjà entendu parler de ce syndrome sous le terme également de colopathie fonctionnelle ou encore de troubles intestinales fonctionnels. Ce sont différents termes pour désigner la même chose. Si ce sujet t'intéresse et que tu aimerais qu'il soit développé lors d'un prochain épisode, n'hésite pas à me faire savoir. Dans le cas de ce syndrome, il ressort des études que plus les symptômes sont sévères, plus la pauvreté du microbiote intestinal est marquée. On observe également, au-delà de cette pauvreté du microbiote intestinal, parfois une prédominance de certaines espèces de bactéries par rapport à d'autres. En résumé, Plus le microbiote est altéré, que ce soit de façon quantitative ou qualitative, plus les manifestations du syndrome de l'intestin irritable sont sévères. Dans les MICI, donc maladies inflammatoires chroniques intestinales, représentées principalement par la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, on observe également un potentiel lien avec le microbiote. Pareillement, ces deux maladies pourraient faire l'objet d'épisodes à part entière, pour être succinctes, La maladie de Crohn va se caractériser par une inflammation chronique qui peut toucher tous les étages du tube digestif allant de la bouche jusqu'à l'anus. La maladie d'ailleurs comporte en plus de ses atteintes intestinales des atteintes extra-intestinales, donc en dehors des intestins. Pour n'en citer que quelques-unes, on peut par exemple parler des atteintes oculaires de la maladie de Crohn ou encore des atteintes cutanées, etc. La rectocolite hémorragique, elle, elle est également une inflammation chronique. mais qui n'atteint que le colon. La rectocolite hémorragique peut donc atteindre tout le colon, ou juste le rectum, mais dans tous les cas, le rectum est toujours atteint. ne sont pas touchées du coup la partie haute des intestins, ce qu'on appelle communément l'intestin grêle, donc le gigénome et l'iléon, mais ça n'atteint pas non plus toute la zone anopérinéale, donc au niveau de l'anus et au niveau du périnée. Comme la maladie de Crohn, elle peut également avoir des atteintes extra-digestives, extra-intestinales. Dans les MICI, donc ici maladie de Crohn et recto-colithémoragique, on est devant des causes plurifactorielles, dont des facteurs environnementaux, des facteurs génétiques, des facteurs immunitaires avec une réponse généralement immunitaire altérée et un déséquilibre du microbiote qu'on appelle dysbiose. Les personnes atteintes de ces MICI ont une dysbiose qui se caractérise d'une part par un déséquilibre des micro-organismes qui la composent et d'autre part d'une diminution de la diversité de ces micro-organismes. Grossièrement, on observe une diminution des bactéries qui sont dites bénéfiques et au contraire une augmentation des bactéries jugées néfastes et pro-inflammatoires. Au-delà des bactéries, on avait vu dans l'épisode 11 que le microbiote se compose de bactéries mais aussi de virus et de champignons. Les champignons et les virus, même s'ils sont moins étudiés, ont également un rôle dans les mickeys et ont tendance également à être perturbés dans le cas de ces maladies-là. On est donc face à un déséquilibre, à une dysbiose sur le plan de la composition du microbiote. et les différents organismes qui le composent. Et on parle donc dans ce cas-là de dysbiose compositionnelle, mais aussi, d'autre part, devant une perte de fonction du microbiote, à cause notamment de l'inflammation intestinale. Et on parle ici donc plutôt d'une perturbation fonctionnelle. Donc dans le cas des MICI, on a une perturbation compositionnelle et fonctionnelle. Mais les études sur le sujet sont encore florissantes et à leur balbutiement. et la recherche à ce sujet est encore en cours. Pour l'instant, les études portant sur l'efficacité des prébiotiques et des probiotiques ont montré en général peu d'efficacité sur la maladie de Crohn. Dans la rectocolite hémorragique, une souche de probiotiques a montré des effets similaires au traitement de première intention dans la rectocolite hémorragique. Donc l'avenir est sûrement prometteur de ce côté et la recherche à ce sujet n'est pas encore finie. Maintenant qu'on a vu la relation du microbiote avec quelques maladies intestinales, voyons maintenant l'application du microbiote dans certaines maladies extra-intestinales. Le microbiote intestinal rentre également dans la physiopathologie d'un certain nombre de maladies extra-intestinales comme l'obésité, certaines maladies hépatiques, le cancer et certaines maladies neurodégénératives telles que la maladie de Parkinson ou d'Alzheimer et certaines maladies neuropsychiatrique. Voyons tout cela plus en détail. Commençons par l'obésité dont j'ai consacré un épisode du podcast. Je t'invite à l'écouter ou le réécouter, je mettrai le lien en description de l'épisode. L'obésité est plurifactorielle comme je l'avais abordé dans l'épisode 4 du podcast. En ce qui concerne le microbiote, il a été remarqué une altération du microbiote intestinal dans l'obésité. Le lien entre insulino-résistance et microbiote Merci. a été démontré par plusieurs études. L'insulino-résistance, c'est tout un processus qui aboutit au fait que les différentes cellules de notre corps deviennent insensibles à l'insuline, qui est une hormone qui a pour rôle de faire diminuer le taux de sucre dans le sang, qui aboutit entre autres à une des maladies que tout le monde connaît, à savoir le diabète. En cas d'obésité, le microbiote est pauvre, ce qui occasionne une altération du métabolisme et aussi favorise l'inflammation. En cas d'obésité, l'état du microbiote, selon qu'il est plus ou moins de qualité, va prédire aussi la plus ou moins bonne réponse à une restriction calorique dans le cadre d'une prise en charge de l'obésité. Ce risque est d'autant plus important que l'obésité est importante, et donc très importante en cas d'obésité dite morbide, c'est-à-dire lorsque l'IMC dépasse, donc l'indice de masse corporelle dépasse 40. Dans certaines maladies hépatiques, le microbiote va servir ici d'indicateur sur le stade de la maladie et permet également de savoir si on est à un stade critique et non réversible de la maladie hépatique ou pas. En effet, il existe un parallèle entre la sévérité de la maladie du foie et le degré d'altération du microbiote. Autrement dit, plus le microbiote est altéré, plus la pathologie est sévère et plus elle risque de basculer vers un processus irréversible. où on ne peut plus espérer la guérison à moins d'une transplantation hépatique. Le microbiote intestinal a également un rôle dans les pathologies cancéreuses. Par exemple, dans le cancer colorectal, donc le cancer du côlon et du rectum, il a été mis en évidence une potentielle altération du microbiote intestinal. Au-delà de cela, la qualité du microbiote intestinal prédit la réponse au traitement anticancéreux, que celui-ci soit de la chimiothérapie ou de l'immunothérapie. Des études ont montré que le fait d'avoir une altération du microbiote intestinal secondairement occasionnée par la prise d'antibiotiques, deux mois avant le traitement anticancéreux par immunothérapie, affectait la réponse à ce traitement et diminuait la chance de survie du patient. Si on prend ce cas bien précis, pouvoir identifier cette altération si une notion de prise d'antibiotiques est connue s'avère intéressante en amont d'un traitement anticancéreux programmé et surtout programmable car certains traitements ne peuvent malheureusement pas attendre. Mais dans le cas contraire, le fait de pouvoir identifier cette altération permettrait de faire travailler les différents acteurs de santé dans ce sens et de manière pluridisciplinaire pour le bénéfice du patient. Enfin, le lien entre cerveau et intestin n'est plus à démontrer. En effet, le microbiote peut agir sur le cerveau en agissant directement sur les cellules nerveuses ou par l'intermédiaire de substances qu'il produit ou fait produire par nos cellules. En ce qui concerne les maladies de Parkinson et d'Alzheimer, les études tendent vers le fait qu'une dysbiose renforce les symptômes de ces deux maladies. Dans d'autres pathologies comme l'autisme, la schizophrénie, les troubles bipolaires et la dépression sévère, un lien avec la dysbiose est également suspecté. En effet, les effets intestinaux sont beaucoup plus fréquents chez ces personnes-là par rapport à des personnes non atteintes. La gestion de ces symptômes relatifs à un microbiote perturbé pourrait devenir alors une des stratégies parmi les stratégies déjà mises en place pour prendre en charge ces différentes maladies de manière plus globale. Les études commencent également. à mettre en lumière le rôle du microbiote dans de nombreuses maladies auto-immunes. On a vu dans cet épisode le lien entre microbiote et différentes maladies intestinales, comme le syndrome de l'intestin irritable, ou encore l'hémikie, maladie inflammatoire chronique intestinale, et aussi les maladies non intestinales comme l'obésité, certaines maladies du foie, certaines maladies neurodégénératives ou neuropsychiatriques et les cancers. Il y a un réel potentiel Merci. que ce soit pour diagnostiquer, estimer la sévérité et le pronostic d'une maladie, mais aussi dans le cadre d'un traitement. Le microbiote s'avère être un levier encore à explorer, que ce soit en prévention ou en traitement d'un certain nombre de maladies chroniques. L'importance de l'implication du microbiote dans certaines maladies est bien entendu variable d'une maladie à l'autre, pouvant ainsi avoir un rôle très important dans une maladie et un rôle plus accessoire dans d'autres. Si bien que le rétablissement du microbiote sur un plan qualitatif et quantitatif ne suffirait pas à la guérison pour certaines maladies. Je te remercie d'avoir écouté cet épisode en espérant qu'il t'a été utile. Si tu l'as aimé, n'hésite pas à le partager autour de toi, à laisser un petit commentaire et à t'abonner au podcast pour ne rater aucun épisode. Je te dis à l'année prochaine pour de nouvelles aventures !