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Mon pas de Côté.23 - Lydie La Peste : du luxe à la scène, l' audace d'embraser sa flamme intérieure cover
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Mon Pas de Côté, psychologie et interviews de l'audace.

Mon pas de Côté.23 - Lydie La Peste : du luxe à la scène, l' audace d'embraser sa flamme intérieure

Mon pas de Côté.23 - Lydie La Peste : du luxe à la scène, l' audace d'embraser sa flamme intérieure

56min |15/10/2025
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Mon Pas de Côté, psychologie et interviews de l'audace.

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56min |15/10/2025
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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Chaque interview explore un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et de développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.


Et si un pas de côté pouvait tout changer ?


---


Lydie La Peste : du luxe à la scène, l'audace d'embraser sa flamme intérieure


Dans cette interview inspirante, nous avons exploré la psychologie de l'audace avec Lydie La Peste, chanteuse, danseuse et maîtresse de cérémonie qui incarne l'empowerment féminin par ses choix de vie radicaux.


Un surnom qui révèle une personnalité.

Adolescente « espiègle » et « joueuse », Lydie La Peste obtient ce surnom de son professeur de danse Philippe Almeida.

Deuxième d'une fratrie de sept enfants, elle développe très jeune une empathie naturelle et un sens aigu des responsabilités familiales, traits qui façonnent sa motivation profonde.


Le tournant : choisir entre sécurité prestigieuse et passion.

À 25 ans, après une licence professionnelle et un stage brillant chez Dior Joaillerie, Lydie reçoit une proposition de CDD. Au même moment, une opportunité modeste de danser en Pologne se présente. Face à l'opposition familiale, elle ose le pas de côté décisif : refuser la sécurité pour se donner un an et tenter l'intermittence.


15 ans plus tard, le pari est tenu.

Voici une métaphore de Lydie qui correspond bien à l'écosystème Mon Pas de Côté : « Si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, ton corps te dit qu'il ne faut pas rester là ».


Son conseil : s'écouter vraiment, sans faire semblant.

Sa motivation ? « Ce feu, je suis obligée de l'embraser, sinon je vais m'éteindre ».


Mission de vie révélée lors d'une méditation guidée : faire du bien autour d'elle, une vocation qu'elle incarne naturellement à travers son solo présenté les 6-9 novembre 2025 au Théâtre de l'Arsenic à Lausanne.

Et aussi :

MASTERCLASS MŌVØ -Talk 2Me- 17 au 19 octobre : Lydie vous propose un Atelier Møuvements & Vøix pour une meilleure approche et maîtrise de la scène ; comment apprivoiser son corps et sa voix pour ne plus appréhender ses prises de paroles.


Un témoignage vibrant sur l'empowerment et l'importance de vivre aligné·e avec sa flamme intérieure.

Ondine.


https://linktr.ee/admin/links


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute ! Let's go, let's record it.

  • Speaker #2

    Bonjour Lydie.

  • Speaker #1

    Salut Ondine.

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, je suis hyper contente de te recevoir pour mon pas de côté ce matin.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir. Merci de m'accueillir, je suis trop contente.

  • Speaker #2

    Ah trop bien. Est-ce que dans un premier temps tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #1

    Eh bien je suis Lydie, aussi connue sous le nom de Lydie Lapeste, mon nom d'artiste. Je suis chanteuse, danseuse. Maîtresse de cérémonie. Modèle, mais plus trop ces derniers temps. Et voilà. Pourquoi la peste ?

  • Speaker #2

    Maman. Maman.

  • Speaker #1

    Maman. C'est un job à part entière.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Je sais de quoi tu parles. Et pourquoi la peste ?

  • Speaker #1

    Pourquoi la peste ? En fait, quand j'étais ado, je prenais des cours de danse dans un... dans une assaude quartier. Et un jour, il y a un prof que j'adore qui s'appelle Philippe Almeida, Fais, qui a donné un stage. Et en fait, tous les matins, il me disait, Lydie Lapeste, comment ça va ? Parce que, bien évidemment, moi, étant adolescente, un peu patègne, mais un peu joueuse, taquine. J'aimais bien reprendre mes camarades quand elles avaient loupé un 8, quand elles avaient loupé une tête, quand elles étaient mal placées. Et donc, du coup, c'était devenu mon petit surnom et je l'ai gardé. Petit côté spiègle.

  • Speaker #2

    Tu avais quel âge ?

  • Speaker #1

    Ouais, 13, 14, 14-15 plus.

  • Speaker #2

    Ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Et quand tu étais encore plus petite, tu pouvais avoir ce petit côté-là ? À dire les choses, à reprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, reprendre, non. Mais je me souviens que quand j'étais petite, j'avais souvent ce rôle de déléguée de classe. Donc, ce rôle de... En fait, moi, je n'ai pas peur de parler aux grandes personnes. Je n'ai pas peur de défendre un ou une camarade devant les grandes personnes, tu vois. Et donc, il y avait ce truc de « mais vas-y, dis-lui, dis-lui, demande-lui, demande-lui » . Et puis, il y avait aussi ce côté où, comme je n'avais pas trop peur, je faisais quand même un petit peu de bêtises en classe. Genre le truc classique de causer tout le temps. Pas trop de perturber, mais voilà, de faire des petits jeux entre nous pendant la classe. On a toujours eu ce genre de personnes autour de nous. Et donc, je me souviens que j'étais ce genre de personne. Donc, dans mes bulletins, c'était souvent, oui, travaille bien, a un beau potentiel, mais bavarde beaucoup trop ou dérange quand même un peu souvent la classe, mais joue très bien son rôle de déléguée. Dissipée. Dissipée. Moi, j'avais toujours le minimum syndical pour ne pas trop me faire gronder à l'école, mais j'avoue, j'avais pas mal de mots dans le carnet.

  • Speaker #2

    Tu étais maligne, quoi. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Oui, je pense que c'est ça. J'étais maligne, même un peu. Mais non, mais... Et du coup,

  • Speaker #2

    la peste, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, la peste. Ouais. Mais j'aime bien parce qu'après, tout le monde... Enfin, à chaque fois, à chaque fois de prestations ou à chaque fois, par exemple, que je finis un truc, on me dit, mais en fait, t'es pas vraiment une peste. Je dis, mais non, je suis pas une peste. Mais ça me va.

  • Speaker #2

    C'était le côté taquin, en fait, de ton prof.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Et justement... Si tu pouvais essayer de mettre le juste terme, parce que parfois, tu sais, je vois, je vais un peu parler de la maison, à la maison, mon mari, il appelle les garçons les crapules. En fait, une crapule, mais c'est pas du tout, du tout, du tout sympathique. En vrai, quand tu regardes dans le dictionnaire,

  • Speaker #1

    c'est un chou péjoratif.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Alors que lui, la façon dont tu le dis, la crapule, c'est genre hyper affectif.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et donc là,

  • Speaker #2

    tu vois, c'est un peu pareil pour la peste. Et donc, si tu pouvais essayer de trouver le juste terme, en fait, qui pensait à ce moment-là, c'était quoi, à ton avis ?

  • Speaker #1

    La joueuse. La joueuse. La joueuse. Ouais, la joueuse, c'est bien. Les spiègles, ça fait un peu trop d'artagnan. Lydie les spiègles ! Non ?

  • Speaker #2

    Il y a un peu de ça,

  • Speaker #1

    quand tu décris toi,

  • Speaker #2

    en fait, plus jeune. C'est ça, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Lydie la joueuse, Lydie les spiègles, Lydie la taquine.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que c'est ça. Qu'est-ce que ça fait de se dire ça ?

  • Speaker #1

    Rien. Moi, ça me fait sourire.

  • Speaker #2

    Ça fait sourire. C'est hyper agréable, en fait. C'est très mignon. Les spiègles, trop stylé. OK, donc la peste, mais en fait, les spiègles. D'Artagnan. Un peu. Un peu. Et donc alors, on a un peu devancé ma question suivante qui est un peu d'où tu viens finalement.

  • Speaker #1

    D'où tu viens. C'est trop générique ça, on dit d'où je viens.

  • Speaker #2

    Comment tu l'interprètes toi ? Qu'est-ce qui te vient en premier quand je te dis ça ?

  • Speaker #1

    D'où je viens, tout. D'où je viens géographiquement parlant.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #1

    si tu veux. Comme j'ai des multiples, du coup, je ne sais pas d'où je viens. Non, d'où je viens, je suis née dans le 78. Et ce n'est pas que c'est bizarre, mais je le dis souvent qu'on était des gens du voyage parce qu'on a beaucoup déménagé quand j'étais enfant. Et donc, du coup, on a beaucoup voyagé, 78, puis on est reparti dans le 75, puis on est reparti dans le 78, puis on est parti dans le 93. Enfin, il y avait un côté pas très stable, finalement, de la part de mes parents. je pense que ça suivait un métier comme ça suivait une opportunité d'appartement comme ça suivait enfin Je ne pourrais pas te l'expliquer. En tout cas, on a beaucoup voyagé, beaucoup déménagé. Et voilà, moi, je me souviens de ça. Donc, d'où je viens, c'est pour ça que c'est un peu, j'allais dire, abstrait, oui et non. Comme je n'ai pas eu vraiment d'ancrage, le d'où je viens, je pense, me fait, sans réfléchir, me fait un peu douter d'où je viens. En fait, je ne sais pas. Mais en vrai...

  • Speaker #2

    Et ton ancrage, c'était ta famille ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ça, ça ne bougeait pas ? Ça,

  • Speaker #1

    ça ne bougeait pas. Voilà. Donc après, je suis issue d'une famille nombreuse. Je suis la deuxième d'une fratrie de sept.

  • Speaker #2

    Wow !

  • Speaker #1

    Ouais. Quatre filles, trois garçons.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, ma mère nous a eues très jeunes. Voilà, on a 20 ans d'écart avec ma maman.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, on a traversé plein de choses. Donc d'où je viens ? Ouais, je viens de ça.

  • Speaker #2

    Ça fait quoi d'être la deuxième d'une grande fratrie comme ça ? Tu parles à une fille unique.

  • Speaker #1

    Écoute, comme je n'ai pas le pendant, comme je n'ai jamais vécu d'être fille unique, je ne pourrais pas te dire qu'est-ce que ça fait, puisque c'est ce que j'ai toujours vécu.

  • Speaker #2

    Mais oui, mais cette normalité-là, elle était comment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, il y a eu... Pour moi, je vais te dire, il y a eu deux choses qui ont été super marquantes dans ma vie. Il y a eu une première partie où on a grandi à trois. Donc, ma grande sœur, moi et mon petit frère. On était un peu dans cette petite bulle. On habitait un studio, je me souviens, dans le 78 avec mes parents. Donc, il y avait toujours la grande... de par son caractère très discrète, très « je vais dans les rangs » , « je ne me fais pas remarquer » , « je suis la première » , « l'aînée » . Je ne sais pas si elle avait cette pression déjà dès l'enfance ou si juste naturellement elle était dans ce truc de « je suis la grande, je suis l'aînée, je suis la « leader » de cette fratrie » . Et puis il y avait moi qui étais vraiment euh... Ben moi je fais ce que je veux, moi je suis une Tom Sawyer, je baroude, je... Je baroude ? Non ça se dit pas baroude ? Si barouder ! J'ai un doute. Ah, j'ai maraude en tête. Pourquoi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ça n'a rien à voir. Je suis en mode barraude. Non, pas barraude, baroudée. Si, si, ça existe. Ce truc un peu d'insouciance, de... Bon, ma grande sœur, elle est là, mais moi, je fais ma vie. Je la suis des fois, mais j'ai mes potes et puis j'aime bien qu'on m'entende rigoler. J'aime bien me faire remarquer. Ça ne me pose pas de problème. Et puis, il y a mon petit frère. Et le petit frère, c'était un peu le prince de ma mère. Son premier garçon. Ça, c'est vraiment quelque chose qui m'a marquée. En tout cas, je me suis dit, OK, il a un traitement de faveur particulier. C'est son premier garçon. J'ai trouvé. Mais ça ne m'a pas plus dérangée que ça, parce que moi, j'avais ma place de... Je fais ma vie, je machin. Ça, c'est la première part.

  • Speaker #2

    De baroudeuse.

  • Speaker #1

    Oui, de baroudeuse. Et ensuite, il y a eu... Tout un enchaînement où en fait, à partir du moment où les jumeaux sont arrivés, donc après mon petit frère, on a déménagé et il y a eu un shift où typiquement les jumeaux étaient dans ma chambre par exemple et moi j'avais le sommeil très léger, donc du coup c'est moi qui allais voir ma mère pour lui dire « Ah ben, il y en a un qui s'est réveillé, il va faire le lait, va faire le biberon, machin, machin. » Il y a ce truc qui est très culturel où... En fait, je deviens inconsciemment très vite maman, tu vois. Et donc, il y a eu... Ma grand-mère est venue de mon pays d'origine, de la Centrafrique, pour venir aider ma mère, donc avec les jumeaux. Et en fait, nous, on grandit aussi. 96, moi, je ne sais pas, 84, j'ai 12 ans. C'est ça. Et en fait, je me retrouve à l'aider dans les biberons de nuit, à l'échanger. Et ce n'est pas une tare. C'est vraiment genre, j'aime ma maman, quoi.

  • Speaker #2

    T'es une grande sœur qui s'occupe de ses petits frères.

  • Speaker #1

    Voilà. Et j'ai senti vraiment du coup un avant-après où en fait, on était assez grande pour s'autogérer, pour aller à l'école toute seule. aller faire les activités extrascolaires, machin, non. Et puis, venir en aide à ma mère, à ma grand-mère.

  • Speaker #2

    Donc, pas mal de responsabilités assez jeunes quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Familiales, des responsabilités familiales. Oui.

  • Speaker #1

    Mais tu sais, c'est très culturel chez nous. Ce n'est pas genre, on va te dire… Déjà, ce n'est pas une demande et ce n'est ni une obligation, mais ta mère te demande… ta mère te dit va faire ça bah bien sûr tu vas le faire tu vas pas dire bah non chez la copine ça se fait pas comme ça c'est la norme en fait dans notre foyer c'est comme ça c'était normal c'était comme ça c'est sûr que ça pique de se lever à je sais pas quelle heure ou de se faire réveiller par des bruits de bébé mais en même temps tu te dis je pense qu'il y a cet instinct aussi primaire de dire bah ouais mais s'il pleure c'est qu'il est pas bien Donc du coup, je vais voir ma mère. Et puis ma mère qui me dit, va faire le biberon, j'y vais.

  • Speaker #2

    Donc quelque chose de l'ordre d'une empathie très forte, très jeune, qui justement... C'est ça. Tu me dis, je me fais réveiller la nuit, il ne va pas bien, donc oui, je m'en occupe. Là où d'autres diraient, il m'embête celui-là pour ne pas être vulgaire. je veux une autre chambre pour pas être réveillée je m'en fiche qu'il ait faim ou quoi que ce soit tu vois déjà y'a pas d'autre chambre tu vois ce que je veux dire tu pourrais râler je râle j'en ai marre j'ai 12 ans je suis grande j'ai pas que ça à faire ouais

  • Speaker #1

    j'aurais pu mais tu vois directement y'avait mon autre soeur aussi qui était dans la chambre elle dormait mais y'avait une empathie chez toi qui était là de l'ordre de je prends soin de cette fratrie

  • Speaker #2

    de mes petits frères. J'accompagne maman. C'est normal. C'est de l'empathie, madame.

  • Speaker #1

    OK. Moi, si tu veux, je ne pense pas à tout ça quand je suis dans le moment et quand j'y repense, je ne me dis pas je suis empathique, c'est bien ma fille. Non, mais je me dis juste qu'il faut le faire. C'est naturel chez toi. Maybe. Sûrement.

  • Speaker #2

    Je te confirme. Lydie est empathique. Ok, trop bien, c'est beau tout ça ce que tu racontes. Des valeurs familiales hyper fortes.

  • Speaker #1

    Ouais, franchement, on est une famille très soudée, très forte, malgré l'adversité. Comme toute famille, il s'est passé plein de choses et on est ensemble, on est là. J'ai ma sœur qui habite à 10 minutes de chez moi. Même si on ne se voit pas tous les jours, il y a, je pense que... On ressent le besoin, en tout cas moi je ressens le besoin de me dire il faut au moins que je la vois une fois par semaine, il faut au moins que les cousins connectent une fois par semaine. Donc ça va être, je te dis des bêtises, je vais récupérer mon petit à 4h30, t'es à la maison, bah oui, de toute façon, tout le monde sait qu'il y a le rituel du soir, à partir de 4h30 ou à 17h30, 18h, tout le monde est à la maison. Donc moi ça ne me coûte rien de me dire, bah voilà, le mercredi. Je vais prendre le goûter ou je vais dîner avec mon petit chez elle. Et oui, je vais perdre 10 minutes à rentrer. Et je vais perdre 10 minutes entre guillemets dans son rituel du soir. Mais en même temps, il aura dîné avec ses nièces, avec ses cousines. Il aura vu sa tata qu'il adore. Et ça, ça n'a pas de prix. Ça, ça n'a pas de prix de se dire... C'est naturel, ce n'est pas des cousins inconnus, ce n'est pas quelqu'un que je connais de loin, qui fait partie de ma famille. Non, c'est un lien fort qui, en vrai, si tu ne l'entretiens pas, n'existe pas.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu l'as appris très jeune, et tu continues à le développer, et tu transmets ça à ton fils.

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, j'ai cette pression de me dire, potentiellement, il sera fils unique, ce que je ne veux pas. parce que j'appréhende beaucoup.

  • Speaker #2

    Je peux te poser la question de pourquoi tu penses à ça ?

  • Speaker #1

    Parce que potentiellement, le papa n'est pas chaud pour un deuxième.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, j'ai 40 ans. Donc, il y a ce truc aussi où des fois, il faut se mettre la réalité aussi en face. Alors, je ne te dis pas que c'est accepté, que c'est digéré et tout. parce que c'est aussi un travail de deuil sur ma maternité dont je ne suis pas encore prête à processer mais d'où mon phraseau conditionnel mais je sais qu'en tout cas dans ma manière dans notre manière de l'éduquer il y a toujours eu ce truc de effectivement t'es la prunelle de nos yeux mais tu n'es pas le roi de ce foyer. Donc, je lui laisse énormément de liberté. Je ne suis pas toujours derrière lui à checker ses moindres faits et gestes. Je le laisse s'ennuyer. Je le laisse tomber, se relever. Mais parce que, pour moi, cette vie, la vie que j'ai connue avec tous ses frères et sœurs, Le fait d'avoir été aussi quelque part seule et débrouillarde très vite, très tôt, me dit qu'en fait, je ne l'aide pas. Je ne l'aide pas si je suis toujours derrière lui, en fait. Et aussi, j'ai envie qu'il prenne conscience qu'en fait, il fait partie d'un village. Donc, d'avoir ses cousines pas très loin, c'est important, même s'il se chamaille, même si...

  • Speaker #2

    c'est des enfants mais qu'ils sachent qu'il n'y a pas que nous ça tu dirais qu'en faisant en mettant ça en place tu lui inculques quelle valeur ?

  • Speaker #1

    je ne sais pas, l'autonomie la débrouillardise la confiance en soi aussi un truc tout bête où il dit par exemple il tombe il fait tomber son vélo il arrive pas à le relever et tout de suite il va dire j'arrive pas du haut de ses deux ans j'arrive pas et je lui dis bah si t'y arrives ton vélo il est juste tombé si t'y arrives j'ai un exemple tout con pour reprendre le truc du vélo il y a une petite marche toute bête en sortant de l'immeuble Merci. Une petite marche toute bête. Et en fait, dans cette marche-là, pour la descendre, à un moment donné, il n'a plus pied. Et donc, il a peur. Et je lui dis, mais maman, elle est là. Donc, on a essayé une fois. Je lui tiens la main. Puis après, je lui tiens la selle. Puis après, je lui machin. Je lui fais genre, je le tiens. Et en fait, après, il y arrive tout seul. Et le même chemin pour la monter, cette marche. C'est compliqué. Mais je me dis, mais si, tiens. Et là, je suis en mode de coach. Mais si, tiens, arrive, mais vas-y. Et des fois, tu as tous les passants qui nous regardent en train de mettre 10 minutes pour la monter, cette marche. 10 minutes, j'abuse. Mais bon, tu sais, comme ça peut prendre du temps.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et en fait, il est trop content. Il l'a fait tout seul. Juste ce truc de... Et voilà, il va remonter son pantalon, il a récupéré son vélo, il a monté sa marche et il est trop dosé, ça va lui faire trois secondes de confiance en soi, de « Ah, j'ai réussi ! » Et maman, elle était là et elle l'a vue.

  • Speaker #2

    Mais c'est génial, ça.

  • Speaker #1

    Bah, c'est rien, mais pour moi, c'est genre...

  • Speaker #2

    C'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, du coup, je suis en mode « Bah ouais, en fait, tu peux le faire. » Et moi, je ne l'ai pas...

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Je lui fais confiance. Je lui fais confiance. En fait, j'aime trop dire que c'est le centre de mon monde, mais c'est une poussière dans le monde. Et donc, du coup, c'est un gars du peuple, en fait. Donc, il faut que lui aussi, il soit dans la masse. Et quand tu es dans la masse, il y a plein de choses que tu fais seul. Il y a plein de choses que tu fais seul. Donc, relever ton vélo, c'est peut-être rien, mais en fait, tu vas le faire tout seul.

  • Speaker #2

    Donc là, tu es en train de parler de quelque chose de fondamental. C'est comment prendre sa place dans la masse et comment prendre conscience qu'on en fait partie et qu'on est aussi un individu dedans. Donc, ça parle forcément de toi, ça. Comment toi, tu l'as dit, c'est la baroudeuse, tu es Tom Sawyer, tu es d'Artagnan. Mais tout ça, c'est des hommes, dis donc.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai ! Mais j'avais Jeanne d'Arc. Tu sais, un moment, dans mon sol en scène, je dis... Comment je dis ? Et pour prouver à mes parents que c'est pas moi la folle du village, mais que c'est eux qui ont eu tort de ne pas croire en moi, je pars en croisade comme Jeanne d'Arc sur son cheval étincelant ou Daenerys sur son dragon turbulent. Donc, ouais, j'ai des rêves aussi, quand même. J'ai des rêves féminines.

  • Speaker #2

    aussi, bah oui forcément et ces références là comment tu les habites au quotidien ?

  • Speaker #1

    bah je pense que s'il y a un fil conducteur ou s'il y a un espèce de fil rouge de ce qui nous caractériserait tout au long de ma vie, ce serait l'audace, oser Oser, se faire confiance, parce qu'en fait, ce métier, il était inné en moi. Et j'ai dû prouver, du coup, à mon monde que c'était ça, ma voie. Parce que mes parents n'étaient pas du tout chauds pour que je fasse cette carrière. Ma famille... Mes cousines, mes tantes n'étaient pas du tout chaudes pour que je fasse cette carrière. Et en fait, tu vois, là, tu as un échantillon de l'importance que la famille a pour moi. Et de ne pas me sentir épaulée à part un membre de ma famille, ça m'a coûté, mais je pense que c'est ce qui fait qui je suis aujourd'hui. Parce que je n'ai pas eu leur backup à cette époque de ma vie. J'ai malheureusement dû m'armer de courage et d'audace et de leur dire en fait, vous ne comprenez pas, vous n'avez pas la vision, mais moi je sais que c'est ça ma voix. Comment tu as su ? En fait, je crois que je l'ai su parce que... Je suis tombée par hasard dans un cours de danse qui m'a emmenée par hasard à un autre cours de danse. Puis on déménage et puis... Ah non, c'est ma mère quand même qui m'inspirait au cours de danse parce que je n'aimais pas du tout la gymnastique. Donc elle m'emmène à un cours de danse, je fais un cours de danse hip-hop, j'aime trop. Paf, dommage, première année ou deuxième année, on déménage à Saint-Denis. Et en fait, la prof du 78, donc de Morpam, dans ce Thaïlande-Cours, je crois. Elle me dit, va voir cette prof, si tu déménages à tel endroit, va voir cette prof, je vais faire ce cours de cette fameuse prof Marguerite. à Saint-Denis et en fait c'est trop bien et elle voit le potentiel et elle me met cette graine dans ma tête de mais tu sais ce que tu fais c'est cool, c'est naturel chez toi et t'aimes ça et c'est kiffant et moi aussi j'aimais ça, j'aimais ça, j'aimais danser, j'aimais la musique, j'aimais être sur scène, être en représentation parce que c'est ce que je faisais en vrai depuis toute petite pendant les réunions de famille. Et en tant que déléguée de classe. Et en tant que déléguée de classe, bien sûr. Et puis aussi, concrètement, je la vois. Je la vois, elle, cette prof, voyager, être dans les clips d'MC Solar, être dans les films avec Ophélie Winter. Tu vois, à l'époque, quoi. MC Solar, c'est genre notre référent hip-hop en France. Bien sûr. Notre. J'abuse. Mais je veux dire, il a quand même... bousculer tout un visuel autour du hip-hop français, avec ses clips, avec ses visuels, avec ses images. Et donc, du coup, de voir ma prof dans ses clips, tourner avec lui dans ses concerts et tout, je me dis, bien sûr que c'est possible d'être danseuse professionnelle. Ce n'est pas que danser en famille pour célébrer un mariage, un baptême, que sais-je, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a du concret.

  • Speaker #1

    Il y a du concret. Et donc, ça commence à grandir en moi, tu vois.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, ce « ça » qui commence à grandir en toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Cette envie d'en faire une vie. Cette envie, cette passion qui grossit en moi. Ce désir de me dire, en fait, je pourrais… Je pourrais me monter sur scène tout le temps et des gens pourraient payer pour me voir sur scène et je pourrais me mettre des costumes et me maquiller et faire le tour du monde et ça pourrait être chouette. Donc, je commence à en parler à mes parents qui, tu sais, ils sont là, non, non, non, fais tes études, laisse-moi tranquille, ne me parle pas de ça. Et en fait, plus ça avance, là, j'avance surtout. C'est un moment où tu te dis, peut-être que c'est déjà trop tard. Si je pense à une danseuse classique, c'est 10 ans que ça commence, 13 ans, 20 ans, on est déjà dans le prime de sa carrière limite, tu vois. Et moi, en fait, c'est en train de se valider autour de mes 20-25 ans, quoi. Donc, je me dis, en fait, là, je fais mes études pour faire plaisir à mes darons, mais...

  • Speaker #2

    Tu faisais quoi comme études ?

  • Speaker #1

    J'ai fait un BTS à l'assistante secrétaire trilingue parce que j'aimais bien les langues et les voyages. C'est complètement cohérent. Ensuite, j'ai fait une licence professionnelle adjointe responsable d'export. Et j'ai validé cette licence en faisant un stage chez Dior, département joaillerie.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est trop cool. Parce que si tu veux, c'est une autre de mes passions. Et en même temps, c'est complètement lié. L'apparat, le beau, le goût du beau, l'esthétique, la finesse. Le travail d'artisan, une passion.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    La passion poussée à son paroxysme. Les arts. Les arts. Et donc, du coup...

  • Speaker #2

    La passion poussée à son paroxysme. C'est beau, ça.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    C'est beau, cette phrase. La passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai. Ouais, c'est vrai. Parce que moi, à l'époque, c'était Victoire de Castellane. Quand tu la vois... bosser sur des pierres précieuses. C'est trop beau. C'est trop beau. Mettre en lumière toute une vision, tout un imaginaire autour d'un diamant qui, à la base, sort d'un truc. Et puis là, tu te dis, je vais en faire. C'est trop, trop beau. Du coup, c'était complètement cohérent d'avoir ce truc de la danse, le machin. aussi, voire Dior, j'étais complètement alignée, ça m'allait. Et puis à 25 ans, donc mon stage qui devait durer, je ne sais pas, je suis débêtiste, trois mois ou six mois, est prolongé, donc je fais un an et puis après on me propose un CBD et là j'ai 25 ans.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça pourrait être trop cool, parce que potentiellement, c'est génial. C'est une superbe opportunité. Et puis moi, on ne va pas se mentir, issue des minorités visibles, banlieues ardes, qui se retrouvent rue François 1er, au milieu de pierres précieuses, d'un milieu luxe qui s'ouvre à moi. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se confronte à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Pas grand-chose. Franchement, pas grand-chose parce que ce qui se confronte, on ne va pas se mentir, c'est que je suis la seule noire du bureau.

  • Speaker #1

    Ça fait quoi, ça ?

  • Speaker #0

    Moi, rien, si tu veux. Mais c'est juste que quand tu as la commerciale qui arrive, j'ai eu le malheur d'être haute perchée sur des talons. Et puis, pardon, je casse la démarche, mais en même temps, je n'ai pas envie de passer pour un... Enfin, de marcher comme un camionneur avec des talons, quoi. Bref, j'assume, je own the shit, comme on dit. Je marche, quoi, avec des talons pour aller chercher ma feuille dans la photocopieuse. Et puis là, elle se retourne et elle me dit, mais c'est drôle, quand tu marches, on dirait que tu danses le zouk. Bon, bah, flemme.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette punchline ?

  • Speaker #0

    Punchline de merde.

  • Speaker #1

    on est d'accord, merci, je voulais pas le dire mais tu l'as dit à ma place ah oui,

  • Speaker #0

    une line de merde mais ça te renvoie à ça en fait ça te renvoie à ok, bon, super et qu'est-ce que je fais avec ça et en même temps je suis la stagiaire je suis chez Dior et effectivement je suis la sale renoi bon bah un flemme, mais vas-y je te regarde, je fais et puis ce côté aussi en fait t'as même pas le temps de réfléchir parce qu'elle t'a coupé la chic Et le temps que tu dises, j'aurais dû lui dire si, j'aurais dû faire ça. Non, mais ça y est, le momentum est passé. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quand tu repenses à cette personne, tu as envie de lui dire quoi ?

  • Speaker #0

    Ferme ta gueule, poufiasse.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais de quoi tu me parles ? Dès que tu vois une renoie qui sait bien marcher en talons, si tu veux, je te donne des cours, en fait. Non, mais... Bref, et en même temps... Des fois, j'ai des trucs de haineuse. Mais en même temps, c'est tellement...

  • Speaker #1

    Comment tu peux ne pas réagir à ce type de phrase qui n'a absolument pas sa place ?

  • Speaker #0

    Non ! Mais bon, après, tu vois, c'est pas du tout ça qui a résumé mon expérience là-bas. C'était incroyable, c'était génial. J'ai passé des trop bons moments. J'ai appris beaucoup. Du coup, cette rigueur, cette discipline, on laisse rien passer, on pense à tout. Et pourquoi on est une maison pignon sur rue ? C'est parce que tout ce qui est additionné, c'est des détails sur des détails sur des détails sur des détails. On laisse rien passer. Et donc, ça, c'est trop bien, ça, c'est génial. Et surtout, l'ambiance était bonne aussi, malgré... J'avais un maître de stage qui était chanmé et qui... Je pense que ce qui est drôle aussi, et je pense à lui parce qu'il s'appelle Hugues, il avait toujours voulu... Je suis une avartée parce que tu pourras couper, mais je trouve que c'est révélateur. Il a toujours voulu être musicien et j'ai trouvé qu'il y avait cette rigueur et cette discipline du musicien qui ne laisse rien passer, rien déborder. Je lui disais, tu as été musicien ? Oui. Son grand-père était journaliste, passionné de jazz. Et lui, il était pianiste. Un jour, on va dans un bar, il joue mais divinement bien. Et tu sens que, mais en fait, t'es un artiste. Enfin, vraiment, t'es un musicien. C'est pas genre, oui, je joue de temps en temps. Ah non, mais il nous a fait un truc. C'était incroyable. Et c'est pas que là, le monsieur, en fait, il est plus du tout dans le luxe, DJ.

  • Speaker #1

    de côté. Tu me l'envoies ?

  • Speaker #0

    Oui, mais complètement. Complètement. Je pense qu'il s'est passé bien évidemment quelque chose dans sa vie qui a fait qu'en fait, il s'est dit, en fait, je vais arrêter les bêtises et je vais me concentrer à mon moi, mon vrai moi. C'est ma passion. Oui, mais je pense que du coup, c'est ça aussi, peut-être, qu'il a vu en moi quand il m'a recrutée.

  • Speaker #1

    Cette flamme.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois ? Donc oui, c'est drôle parce que du coup, de temps en temps, on se... On s'envoie des petits messages et puis on se suit. J'avais 25 ans, donc c'était quand même il y a 15 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Alors, tu as dit que tu pourras couper, mais moi, je trouve ça intéressant, cet aparté et ce petit plein d'œil à cette personne. C'est d'accord qu'on le garde ?

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Allez,

  • Speaker #1

    un petit coucou à lui !

  • Speaker #0

    Hugues, si tu m'entends, t'embrasses !

  • Speaker #1

    Mon mari s'appelle Hugo, au passage. J'adore ce prénom, forcément. Mais alors, du coup, tu disais, là, à ce moment-là, on te propose un CDD, tu dis, ça peut être chanmé, et alors, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Et alors en fait ce qui se passe c'est que quasi au même moment aussi on me propose un job complètement nul en tant que danseuse, donc payer une misère et faire quelques dates en Pologne en tant que danseuse. Et là en fait je me dis c'est ça, c'est ça le signe, il est là le signe et si je ne le vois pas c'est que je n'ai rien compris. Donc du coup j'ose, j'ose aller à l'encontre. contre du choix de mes parents, de me dire, maintenant que tu te rends compte, là, tu vas refuser un CDD chez Dior pour être saletain d'un coup. Et en fait, je dis, bah ouais, en fait, c'est ça. Il faut que j'essaye. Il faut que j'essaye parce que c'est ce qui brûle en moi. Et si je n'y arrive pas, je reviendrai. Je retournerai chez Dior. On s'est super bien entendu donc pourquoi pas mais il faut que j'essaye. Et en plus, à ce moment-là, j'avais mon petit studio au Lila et je me suis dit, en fait, là, t'es encore étudiante, t'es encore boursière, t'as un petit peu mis de côté, donne-toi un an. C'était ça, le truc. C'était donne-toi un an, un an pour faire ton intermittence, un an pour voir ce que tu vaux dans le milieu de la danse. Et si ça ne marche pas, en fait... aucun regret. Et je n'arrivais pas à me dire je peux faire un peu l'un, je peux faire un peu l'autre, je peux mettre un pied ici,

  • Speaker #1

    un pied là.

  • Speaker #0

    Ça ne marche pas. En tout cas, moi, j'étais convaincue de ça. Et je me suis dit un an, c'est très bien. Et en fait, les planètes, elles étaient alignées parce que ça fait depuis 15 ans que je fais ça. Avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais voilà. On ne se parlerait pas aujourd'hui si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Et alors, tu dis à ce moment-là, toi, c'est hyper clair, le discours interne, il est droit, il est aligné.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas envie de me lever le matin et d'aller au charbon sans kiffer ce que je fais. Complètement.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, encore ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, quand je décide du coup... Moi, j'ai envie d'aimer, j'ai envie de kiffer, j'ai envie de profiter pour être...

  • Speaker #1

    Maisons de prestige.

  • Speaker #0

    Mais ils sont au bout de leur vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc là ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe ? Là, j'ai un conflit interne, mais je suis persuadée d'un truc, c'est que c'est ma décision et eux, ils n'ont pas la vision. Ils ne peuvent pas comprendre, ils ont fait leur vie, ils ont fait leur choix. Ce choix, il est pour moi, il n'est pas pour eux. J'ai fait le choix de continuer mes études pour eux. J'ai fait le choix de faire tout bien pour eux. Et en fait, là, à un moment donné, c'est mon choix. Là, en fait, je me laisse une chance. Et je pense que 25 ans, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et tu prouves aussi qu'il n'y a pas d'âge pour vivre de sa passion. Pour se reconvertir, pour y aller, quoi. Pour foncer quand il y a cette flamme-là, il faut l'écouter, quoi. Et justement, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui sont peut-être dans cette loyauté à sa famille. en conflit avec sa flamme ou bien quand on se dit je suis dans un endroit c'est cool mais en fait je sens que je devrais être ailleurs ma place est pas là,

  • Speaker #0

    ma place est ailleurs t'auras envie de leur recommander quoi en fait c'est si on sent ce truc là c'est que il n'y a pas de mystère en fait il n'y a pas de fausse route Quand tu ressens ça à l'intérieur de toi, si t'hésites, si tu... si tu bégayes, si ta main est lourde pour mettre ton manteau, si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, il n'y a pas de mystère, en fait. C'est que c'est pas le bon moment, c'est que c'est pas le bon lieu à aller, c'est que c'est pas... C'est qu'en fait... Ton corps te dit que là où tu veux aller, que là où tu... C'est que c'est pas là, en fait. Moi, je suis persuadée de ce truc de... En fait, s'écouter, c'est la première des choses, quoi. S'écouter, mais c'est pas faire semblant de s'écouter, c'est pas aussi faire plaisir aux autres. S'écouter, ça demande beaucoup d'efforts. Ça demande, pour le coup, beaucoup d'écoute. Parce qu'il y en a qui... limite, dans toute une vie, presque jamais écoutées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as ce truc de dire, en fait, est-ce que je suis en phase avec la personne que je suis, avec la personne que je regarde, avec la personne que j'ose montrer, en fait ?

  • Speaker #1

    Avec laquelle je vis au quotidien.

  • Speaker #0

    Avec laquelle je vis au quotidien. Ça veut dire que moi, je suis face à toi, on dit, je kiffe. Je kiffe la personne que je te montre, en fait. Bien sûr qu'il n'y a pas tout parfait. Je me dis, ouais, quand même, bon, ce serait bien que je me mette une petite pichenette sur mes petits kilos de grossesse et tout qui sont encore là. Mais je suis en paix, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Ça, pour moi, c'est rien. Donc, je pense que c'est vraiment... C'est vraiment au-delà du fait de faire plaisir parce qu'on aime beaucoup trop faire plaisir aux autres, c'est déjà se faire plaisir à soi. Et moi, je ressentais foncièrement ce truc de me dire, en fait, ce truc d'être saletain banque, là, c'est un feu que je suis obligée d'embraser.

  • Speaker #1

    Il me fait des phrases, là. Je les note.

  • Speaker #0

    t'adore en fait je suis obligée parce que je me dis en fait je vais m'éteindre un petit peu quoi et j'ai que 25 ans et si je peux pas aller au bout de cet incendie j'aurais

  • Speaker #1

    loupé quelque chose dans ma vie quoi et il en est où ton incendie aujourd'hui il va bien il va bien il se porte bien

  • Speaker #0

    en fait tu sais là où je me dis qu'ils se portent bien c'est qu'à chaque fois que je vois mes potes ou à chaque fois je m'achats on me dit non mais toi non mais ce glos non mais ce que tu dégages, ce que tu transpires mon sourire il est pas faux mon sourire il est pas fake je te vois là aujourd'hui, bah allez je vais peut-être être fatiguée et tout mais je te parle de quelque chose qui m'anime au quotidien comment je peux t'en parler avec tristesse avec, je te parle de ma vie Merci. Alors, bien sûr qu'il y a eu des hauts et des bas, mais franchement, aujourd'hui, je me sens tellement bien. Je suis avec un mec que je kiffe, qui me kiffe, qui me désire, qui a envie de moi, qui m'élève. Je suis avec un enfant qu'on a élevé, qui est plein de vie, qu'on remplit d'amour parce que nous, on l'a rempli d'amour. On est complètement en phase. enfin je suis en train de alors j'ai peur parce que je suis en train de de créer de monter mon sol en scène. Donc, je repars dans l'inconnu, j'ouvre cette page blanche, mais j'accueille ça, mais avec tellement de... Pas de sérénité, mais de... Pas de feu, mais vraiment ! Il y a un truc qui grouille en moi, où je suis en mode, mais en fait, là, t'es complètement à ta place. Et c'est complètement logique de... Voilà, tu l'as pensé, tu l'as manifesté, et tu es en train d'avoir ton seul en scène qui arrive, et tu as des dates qui arrivent. C'est quand ? C'est les 6, 7, 8 et 9 novembre au Théâtre de l'Arsénique à Lausanne.

  • Speaker #1

    Ah non.

  • Speaker #0

    Donc là, tu vois,

  • Speaker #1

    je suis dans mon... Je te cite, nous sommes dans la passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois ?

  • Speaker #1

    J'adore. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Franchement, je suis trop contente. Je suis trop contente. Je suis alignée. Et ce n'est pas ça, la vie. Ce n'est pas ça, ce truc de me dire... Mais vraiment, quand je me dis... Si demain, je ne pars, bien évidemment, je serai triste. De toute façon, je ne serai pas là pour pleurer sur mon sort. Mais je me dirais... Franchement, j'ai kiff Merci, j'ai kiffé. Tu vois, il n'y a pas ce truc derrière où je me dis, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû aller là. Bon, il y a peut-être des petits trucs, mais franchement, j'ai été au bout, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah, pas encore ? Pas encore. Je vais te faire faire un petit exercice.

  • Speaker #0

    Vas-y, dis-moi.

  • Speaker #1

    Je vais te faire un exercice parce que là, c'est bon, j'ai eu mes recours. Je sais d'où tu viens. Je connais ton pas de côté. pas de côté à peu près c'est bon C'est le moment de l'exercice. Si tu es d'accord, je vais t'inviter à t'installer confortablement avec aucun croisement dans tes membres, dans tes bras, tes orteils, tes doigts. On va se faire une petite méditation projection dans le futur.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ah ! Donc, maintenant que tu es installé, je regarde toujours un peu à côté dans ces moments-là. je t'invite donc à fermer les yeux si c'est d'accord pour toi tu peux sortir du cadre si t'en as besoin ou pas et installe-toi et puis quand t'es bien tu peux fermer les yeux si c'est ok c'est mieux pour laisser circuler l'énergie en fait afin de laisser s'installer le calme à l'intérieur après toute cette excitation tout ce feu là ou... On laisse les braises un peu tranquilles, juste en ayant quelques flammes, mais on ne la tisse pas trop là, on est calme. Et puis pour ce faire, je t'invite à prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, un peu lentes. Et puis je t'invite à te projeter dans cinq ans en 2030. dans un futur idéal où tout est possible, tout est envisageable. Il y a zéro contrainte. C'est comme tu veux, comme tu souhaites, comme tu désires. J'ai envie de te dire qu'est-ce qui flambe, mais je vais plutôt te demander où tu es. là je me vois dans un pré ouais t'es dans un pré et qu'est-ce que tu vois autour de toi ? je vois des enfants quels sont les bruits que tu entends ?

  • Speaker #0

    je vois un petit ruisseau il y a des sons ? les enfants font un peu de bruit quand même mais ils sont contents ou du bruit autour de moi.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Quand les herbes sont hautes un peu.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Je suis bien, je suis joyeuse. Je suis un peu fatiguée, mais... Non, je suis contente de les voir grouiller autour de moi.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sens peut-être une petite brise ou le contact de l'herbe, des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de vent.

  • Speaker #1

    Ouais. La température, elle est comment ?

  • Speaker #0

    Trop bien, on est pieds nus.

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #0

    Donc, il doit y avoir du soleil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu ressens sous tes pieds ?

  • Speaker #0

    L'herbe.

  • Speaker #1

    L'herbe. Et c'est comment ?

  • Speaker #0

    Un peu humide, c'est sympa. On court un peu, on rigole, on tombe, on se relève.

  • Speaker #1

    Vous êtes en train de jouer ?

  • Speaker #0

    Oui, la télé dans la prairie.

  • Speaker #1

    Donc là, autour de toi, ça joue ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça joue. J'entends, je te dis, j'entends les... Des petits rires d'enfants, là. C'est joyeux, c'est simple. C'est la petite maison dans la vraie vie. Avec un petit ruisseau, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et toi, à ce moment-là, c'est quoi ton rôle ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que je suis la daronne, la daronne ou la tata.

  • Speaker #1

    Et en tant que daronne et tata, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je roule avec les petits. Je les fais rire, je les fais sauter, je les fais tourner. chante forcément,

  • Speaker #1

    danse forcément et si on essaie de regarder un peu plus haut ce serait quoi ta mission de vie ?

  • Speaker #0

    ouais je pense que faire du bien faire du bien autour de moi tu te sens comment avec cette mission là ?

  • Speaker #1

    faire du bien ok

  • Speaker #0

    Ok, parce que ça ne me coûte pas. Ça ne me coûte pas de faire sourire ma pote qui me raconte un truc triste et puis je sors la petite blague pour la faire sourire. Ça ne me coûte pas. C'est en moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Je vais t'inviter à respirer. là-dedans, afin de bien intégrer depuis tes orteils jusqu'au sommet de ton crâne, cette sensation, cette mission de faire du bien autour de toi. Et de bien respirer là-dedans, profiter de ça, et puis de prendre quelques respirations un peu plus... prononcer afin de réactiver tes membres justement les croiser si t'en as envie et revenir avec moi si t'as besoin de t'étirer ou de bailler c'est ok j'ai baillé juste avant pour le coup tu vois je te regardais pas comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    ça va, ça m'a émue je sais pas pourquoi je repense à une pote qui

  • Speaker #1

    qu'il y a un truc pas très cool et c'est vrai que j'ai sorti une blague conne et puis ça l'a fait rire et j'étais contente donc pour arriver à ça dans 5 ans tu vois pour être à fond dans cette mission là de faire du bien qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ?

  • Speaker #0

    ben franchement tu vois Je me dis même qu'avec ce seul en scène, je pense que je suis très bien. Donc, c'est en ça où je me dis que ça ne me coûte pas dans le sens où oui, c'est du travail, mais ouais, ce n'est pas non plus un truc qui va me demander... Je n'ai pas l'impression que ça va me coûter ou que je n'ai pas l'impression qu'il va falloir que je... remettre tout en question dans ma vie pour arriver à ce truc-là.

  • Speaker #1

    C'est toi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Trop bien. Est-ce que tu aurais besoin de quelque chose dans l'instant par rapport à l'émotion qui s'est présentée ? Où ça va ?

  • Speaker #0

    Non, tu sais, je suis une hypersensible. Donc, il y a eu plein de moments où, quand on a commencé à parler, j'avais envie déjà de lâcher ma petite larme. Mais non, je me dis juste que... C'est toujours des petits resets, c'est toujours des petits resets de parler de soi et de dire, bah ouais, en fait, tout le chemin parcouru et là où on est aujourd'hui, c'est cool et c'est ça, tu vois. C'est trop bien. Je dis pas, et par contre, je dis pas vraiment, et j'insiste là-dessus, tout n'a pas été rose tous les jours, quoi. Mais parce que j'étais convaincue de cette... Je pense, du coup, de cette mission de vie. Je pense qu'il y a ce truc, en fait, où moi, je fais partie de ces gens qui voient le verre à moitié plein tout le temps.

  • Speaker #1

    Merci pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, bah ouais. Parce que je me dis, en fait, sans vouloir se comparer ou sans vouloir... Voilà. la boucle est bouclée quand je dirais en fait on est qu'une poussière dans ce monde quoi donc faire du bien autour de soi quand ça nous coûte pas ben let's go quoi merci

  • Speaker #1

    non merci à toi on arrive à la fin de ce temps partagé si tu pouvais garder trois mots de cet échange ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    ce serait Définition, parce que tu as mis des mots sur des gestes ou des attitudes que j'ai eues à des époques de ma vie où je n'avais pas forcément les mots pour qualifier. Tu vois, quand tu me parles d'empathie quand j'étais petite, quand tu me parles de... Oui, c'est vrai que quand je l'entends, je me dis oui, certes, c'est ça, mais moi, je suis en mode, est-ce qu'il faut franchement... Donc oui, je dirais définition. je garderais feu parce que du coup, ça regroupe ce pas de côté, en fait. La passion, ce qui me fait vibrer, ce qui m'anime et ce que je renvoie à l'autre. Et puis, ton écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, encore un immense merci pour ta confiance, pour ton temps et pour tout ce que... tout ce que t'as pu partager hyper riche merci infiniment merci Odile à très bientôt à bientôt au revoir ciao

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Chaque interview explore un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et de développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.


Et si un pas de côté pouvait tout changer ?


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Lydie La Peste : du luxe à la scène, l'audace d'embraser sa flamme intérieure


Dans cette interview inspirante, nous avons exploré la psychologie de l'audace avec Lydie La Peste, chanteuse, danseuse et maîtresse de cérémonie qui incarne l'empowerment féminin par ses choix de vie radicaux.


Un surnom qui révèle une personnalité.

Adolescente « espiègle » et « joueuse », Lydie La Peste obtient ce surnom de son professeur de danse Philippe Almeida.

Deuxième d'une fratrie de sept enfants, elle développe très jeune une empathie naturelle et un sens aigu des responsabilités familiales, traits qui façonnent sa motivation profonde.


Le tournant : choisir entre sécurité prestigieuse et passion.

À 25 ans, après une licence professionnelle et un stage brillant chez Dior Joaillerie, Lydie reçoit une proposition de CDD. Au même moment, une opportunité modeste de danser en Pologne se présente. Face à l'opposition familiale, elle ose le pas de côté décisif : refuser la sécurité pour se donner un an et tenter l'intermittence.


15 ans plus tard, le pari est tenu.

Voici une métaphore de Lydie qui correspond bien à l'écosystème Mon Pas de Côté : « Si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, ton corps te dit qu'il ne faut pas rester là ».


Son conseil : s'écouter vraiment, sans faire semblant.

Sa motivation ? « Ce feu, je suis obligée de l'embraser, sinon je vais m'éteindre ».


Mission de vie révélée lors d'une méditation guidée : faire du bien autour d'elle, une vocation qu'elle incarne naturellement à travers son solo présenté les 6-9 novembre 2025 au Théâtre de l'Arsenic à Lausanne.

Et aussi :

MASTERCLASS MŌVØ -Talk 2Me- 17 au 19 octobre : Lydie vous propose un Atelier Møuvements & Vøix pour une meilleure approche et maîtrise de la scène ; comment apprivoiser son corps et sa voix pour ne plus appréhender ses prises de paroles.


Un témoignage vibrant sur l'empowerment et l'importance de vivre aligné·e avec sa flamme intérieure.

Ondine.


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute ! Let's go, let's record it.

  • Speaker #2

    Bonjour Lydie.

  • Speaker #1

    Salut Ondine.

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, je suis hyper contente de te recevoir pour mon pas de côté ce matin.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir. Merci de m'accueillir, je suis trop contente.

  • Speaker #2

    Ah trop bien. Est-ce que dans un premier temps tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #1

    Eh bien je suis Lydie, aussi connue sous le nom de Lydie Lapeste, mon nom d'artiste. Je suis chanteuse, danseuse. Maîtresse de cérémonie. Modèle, mais plus trop ces derniers temps. Et voilà. Pourquoi la peste ?

  • Speaker #2

    Maman. Maman.

  • Speaker #1

    Maman. C'est un job à part entière.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Je sais de quoi tu parles. Et pourquoi la peste ?

  • Speaker #1

    Pourquoi la peste ? En fait, quand j'étais ado, je prenais des cours de danse dans un... dans une assaude quartier. Et un jour, il y a un prof que j'adore qui s'appelle Philippe Almeida, Fais, qui a donné un stage. Et en fait, tous les matins, il me disait, Lydie Lapeste, comment ça va ? Parce que, bien évidemment, moi, étant adolescente, un peu patègne, mais un peu joueuse, taquine. J'aimais bien reprendre mes camarades quand elles avaient loupé un 8, quand elles avaient loupé une tête, quand elles étaient mal placées. Et donc, du coup, c'était devenu mon petit surnom et je l'ai gardé. Petit côté spiègle.

  • Speaker #2

    Tu avais quel âge ?

  • Speaker #1

    Ouais, 13, 14, 14-15 plus.

  • Speaker #2

    Ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Et quand tu étais encore plus petite, tu pouvais avoir ce petit côté-là ? À dire les choses, à reprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, reprendre, non. Mais je me souviens que quand j'étais petite, j'avais souvent ce rôle de déléguée de classe. Donc, ce rôle de... En fait, moi, je n'ai pas peur de parler aux grandes personnes. Je n'ai pas peur de défendre un ou une camarade devant les grandes personnes, tu vois. Et donc, il y avait ce truc de « mais vas-y, dis-lui, dis-lui, demande-lui, demande-lui » . Et puis, il y avait aussi ce côté où, comme je n'avais pas trop peur, je faisais quand même un petit peu de bêtises en classe. Genre le truc classique de causer tout le temps. Pas trop de perturber, mais voilà, de faire des petits jeux entre nous pendant la classe. On a toujours eu ce genre de personnes autour de nous. Et donc, je me souviens que j'étais ce genre de personne. Donc, dans mes bulletins, c'était souvent, oui, travaille bien, a un beau potentiel, mais bavarde beaucoup trop ou dérange quand même un peu souvent la classe, mais joue très bien son rôle de déléguée. Dissipée. Dissipée. Moi, j'avais toujours le minimum syndical pour ne pas trop me faire gronder à l'école, mais j'avoue, j'avais pas mal de mots dans le carnet.

  • Speaker #2

    Tu étais maligne, quoi. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Oui, je pense que c'est ça. J'étais maligne, même un peu. Mais non, mais... Et du coup,

  • Speaker #2

    la peste, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, la peste. Ouais. Mais j'aime bien parce qu'après, tout le monde... Enfin, à chaque fois, à chaque fois de prestations ou à chaque fois, par exemple, que je finis un truc, on me dit, mais en fait, t'es pas vraiment une peste. Je dis, mais non, je suis pas une peste. Mais ça me va.

  • Speaker #2

    C'était le côté taquin, en fait, de ton prof.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Et justement... Si tu pouvais essayer de mettre le juste terme, parce que parfois, tu sais, je vois, je vais un peu parler de la maison, à la maison, mon mari, il appelle les garçons les crapules. En fait, une crapule, mais c'est pas du tout, du tout, du tout sympathique. En vrai, quand tu regardes dans le dictionnaire,

  • Speaker #1

    c'est un chou péjoratif.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Alors que lui, la façon dont tu le dis, la crapule, c'est genre hyper affectif.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et donc là,

  • Speaker #2

    tu vois, c'est un peu pareil pour la peste. Et donc, si tu pouvais essayer de trouver le juste terme, en fait, qui pensait à ce moment-là, c'était quoi, à ton avis ?

  • Speaker #1

    La joueuse. La joueuse. La joueuse. Ouais, la joueuse, c'est bien. Les spiègles, ça fait un peu trop d'artagnan. Lydie les spiègles ! Non ?

  • Speaker #2

    Il y a un peu de ça,

  • Speaker #1

    quand tu décris toi,

  • Speaker #2

    en fait, plus jeune. C'est ça, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Lydie la joueuse, Lydie les spiègles, Lydie la taquine.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que c'est ça. Qu'est-ce que ça fait de se dire ça ?

  • Speaker #1

    Rien. Moi, ça me fait sourire.

  • Speaker #2

    Ça fait sourire. C'est hyper agréable, en fait. C'est très mignon. Les spiègles, trop stylé. OK, donc la peste, mais en fait, les spiègles. D'Artagnan. Un peu. Un peu. Et donc alors, on a un peu devancé ma question suivante qui est un peu d'où tu viens finalement.

  • Speaker #1

    D'où tu viens. C'est trop générique ça, on dit d'où je viens.

  • Speaker #2

    Comment tu l'interprètes toi ? Qu'est-ce qui te vient en premier quand je te dis ça ?

  • Speaker #1

    D'où je viens, tout. D'où je viens géographiquement parlant.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #1

    si tu veux. Comme j'ai des multiples, du coup, je ne sais pas d'où je viens. Non, d'où je viens, je suis née dans le 78. Et ce n'est pas que c'est bizarre, mais je le dis souvent qu'on était des gens du voyage parce qu'on a beaucoup déménagé quand j'étais enfant. Et donc, du coup, on a beaucoup voyagé, 78, puis on est reparti dans le 75, puis on est reparti dans le 78, puis on est parti dans le 93. Enfin, il y avait un côté pas très stable, finalement, de la part de mes parents. je pense que ça suivait un métier comme ça suivait une opportunité d'appartement comme ça suivait enfin Je ne pourrais pas te l'expliquer. En tout cas, on a beaucoup voyagé, beaucoup déménagé. Et voilà, moi, je me souviens de ça. Donc, d'où je viens, c'est pour ça que c'est un peu, j'allais dire, abstrait, oui et non. Comme je n'ai pas eu vraiment d'ancrage, le d'où je viens, je pense, me fait, sans réfléchir, me fait un peu douter d'où je viens. En fait, je ne sais pas. Mais en vrai...

  • Speaker #2

    Et ton ancrage, c'était ta famille ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ça, ça ne bougeait pas ? Ça,

  • Speaker #1

    ça ne bougeait pas. Voilà. Donc après, je suis issue d'une famille nombreuse. Je suis la deuxième d'une fratrie de sept.

  • Speaker #2

    Wow !

  • Speaker #1

    Ouais. Quatre filles, trois garçons.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, ma mère nous a eues très jeunes. Voilà, on a 20 ans d'écart avec ma maman.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, on a traversé plein de choses. Donc d'où je viens ? Ouais, je viens de ça.

  • Speaker #2

    Ça fait quoi d'être la deuxième d'une grande fratrie comme ça ? Tu parles à une fille unique.

  • Speaker #1

    Écoute, comme je n'ai pas le pendant, comme je n'ai jamais vécu d'être fille unique, je ne pourrais pas te dire qu'est-ce que ça fait, puisque c'est ce que j'ai toujours vécu.

  • Speaker #2

    Mais oui, mais cette normalité-là, elle était comment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, il y a eu... Pour moi, je vais te dire, il y a eu deux choses qui ont été super marquantes dans ma vie. Il y a eu une première partie où on a grandi à trois. Donc, ma grande sœur, moi et mon petit frère. On était un peu dans cette petite bulle. On habitait un studio, je me souviens, dans le 78 avec mes parents. Donc, il y avait toujours la grande... de par son caractère très discrète, très « je vais dans les rangs » , « je ne me fais pas remarquer » , « je suis la première » , « l'aînée » . Je ne sais pas si elle avait cette pression déjà dès l'enfance ou si juste naturellement elle était dans ce truc de « je suis la grande, je suis l'aînée, je suis la « leader » de cette fratrie » . Et puis il y avait moi qui étais vraiment euh... Ben moi je fais ce que je veux, moi je suis une Tom Sawyer, je baroude, je... Je baroude ? Non ça se dit pas baroude ? Si barouder ! J'ai un doute. Ah, j'ai maraude en tête. Pourquoi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ça n'a rien à voir. Je suis en mode barraude. Non, pas barraude, baroudée. Si, si, ça existe. Ce truc un peu d'insouciance, de... Bon, ma grande sœur, elle est là, mais moi, je fais ma vie. Je la suis des fois, mais j'ai mes potes et puis j'aime bien qu'on m'entende rigoler. J'aime bien me faire remarquer. Ça ne me pose pas de problème. Et puis, il y a mon petit frère. Et le petit frère, c'était un peu le prince de ma mère. Son premier garçon. Ça, c'est vraiment quelque chose qui m'a marquée. En tout cas, je me suis dit, OK, il a un traitement de faveur particulier. C'est son premier garçon. J'ai trouvé. Mais ça ne m'a pas plus dérangée que ça, parce que moi, j'avais ma place de... Je fais ma vie, je machin. Ça, c'est la première part.

  • Speaker #2

    De baroudeuse.

  • Speaker #1

    Oui, de baroudeuse. Et ensuite, il y a eu... Tout un enchaînement où en fait, à partir du moment où les jumeaux sont arrivés, donc après mon petit frère, on a déménagé et il y a eu un shift où typiquement les jumeaux étaient dans ma chambre par exemple et moi j'avais le sommeil très léger, donc du coup c'est moi qui allais voir ma mère pour lui dire « Ah ben, il y en a un qui s'est réveillé, il va faire le lait, va faire le biberon, machin, machin. » Il y a ce truc qui est très culturel où... En fait, je deviens inconsciemment très vite maman, tu vois. Et donc, il y a eu... Ma grand-mère est venue de mon pays d'origine, de la Centrafrique, pour venir aider ma mère, donc avec les jumeaux. Et en fait, nous, on grandit aussi. 96, moi, je ne sais pas, 84, j'ai 12 ans. C'est ça. Et en fait, je me retrouve à l'aider dans les biberons de nuit, à l'échanger. Et ce n'est pas une tare. C'est vraiment genre, j'aime ma maman, quoi.

  • Speaker #2

    T'es une grande sœur qui s'occupe de ses petits frères.

  • Speaker #1

    Voilà. Et j'ai senti vraiment du coup un avant-après où en fait, on était assez grande pour s'autogérer, pour aller à l'école toute seule. aller faire les activités extrascolaires, machin, non. Et puis, venir en aide à ma mère, à ma grand-mère.

  • Speaker #2

    Donc, pas mal de responsabilités assez jeunes quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Familiales, des responsabilités familiales. Oui.

  • Speaker #1

    Mais tu sais, c'est très culturel chez nous. Ce n'est pas genre, on va te dire… Déjà, ce n'est pas une demande et ce n'est ni une obligation, mais ta mère te demande… ta mère te dit va faire ça bah bien sûr tu vas le faire tu vas pas dire bah non chez la copine ça se fait pas comme ça c'est la norme en fait dans notre foyer c'est comme ça c'était normal c'était comme ça c'est sûr que ça pique de se lever à je sais pas quelle heure ou de se faire réveiller par des bruits de bébé mais en même temps tu te dis je pense qu'il y a cet instinct aussi primaire de dire bah ouais mais s'il pleure c'est qu'il est pas bien Donc du coup, je vais voir ma mère. Et puis ma mère qui me dit, va faire le biberon, j'y vais.

  • Speaker #2

    Donc quelque chose de l'ordre d'une empathie très forte, très jeune, qui justement... C'est ça. Tu me dis, je me fais réveiller la nuit, il ne va pas bien, donc oui, je m'en occupe. Là où d'autres diraient, il m'embête celui-là pour ne pas être vulgaire. je veux une autre chambre pour pas être réveillée je m'en fiche qu'il ait faim ou quoi que ce soit tu vois déjà y'a pas d'autre chambre tu vois ce que je veux dire tu pourrais râler je râle j'en ai marre j'ai 12 ans je suis grande j'ai pas que ça à faire ouais

  • Speaker #1

    j'aurais pu mais tu vois directement y'avait mon autre soeur aussi qui était dans la chambre elle dormait mais y'avait une empathie chez toi qui était là de l'ordre de je prends soin de cette fratrie

  • Speaker #2

    de mes petits frères. J'accompagne maman. C'est normal. C'est de l'empathie, madame.

  • Speaker #1

    OK. Moi, si tu veux, je ne pense pas à tout ça quand je suis dans le moment et quand j'y repense, je ne me dis pas je suis empathique, c'est bien ma fille. Non, mais je me dis juste qu'il faut le faire. C'est naturel chez toi. Maybe. Sûrement.

  • Speaker #2

    Je te confirme. Lydie est empathique. Ok, trop bien, c'est beau tout ça ce que tu racontes. Des valeurs familiales hyper fortes.

  • Speaker #1

    Ouais, franchement, on est une famille très soudée, très forte, malgré l'adversité. Comme toute famille, il s'est passé plein de choses et on est ensemble, on est là. J'ai ma sœur qui habite à 10 minutes de chez moi. Même si on ne se voit pas tous les jours, il y a, je pense que... On ressent le besoin, en tout cas moi je ressens le besoin de me dire il faut au moins que je la vois une fois par semaine, il faut au moins que les cousins connectent une fois par semaine. Donc ça va être, je te dis des bêtises, je vais récupérer mon petit à 4h30, t'es à la maison, bah oui, de toute façon, tout le monde sait qu'il y a le rituel du soir, à partir de 4h30 ou à 17h30, 18h, tout le monde est à la maison. Donc moi ça ne me coûte rien de me dire, bah voilà, le mercredi. Je vais prendre le goûter ou je vais dîner avec mon petit chez elle. Et oui, je vais perdre 10 minutes à rentrer. Et je vais perdre 10 minutes entre guillemets dans son rituel du soir. Mais en même temps, il aura dîné avec ses nièces, avec ses cousines. Il aura vu sa tata qu'il adore. Et ça, ça n'a pas de prix. Ça, ça n'a pas de prix de se dire... C'est naturel, ce n'est pas des cousins inconnus, ce n'est pas quelqu'un que je connais de loin, qui fait partie de ma famille. Non, c'est un lien fort qui, en vrai, si tu ne l'entretiens pas, n'existe pas.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu l'as appris très jeune, et tu continues à le développer, et tu transmets ça à ton fils.

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, j'ai cette pression de me dire, potentiellement, il sera fils unique, ce que je ne veux pas. parce que j'appréhende beaucoup.

  • Speaker #2

    Je peux te poser la question de pourquoi tu penses à ça ?

  • Speaker #1

    Parce que potentiellement, le papa n'est pas chaud pour un deuxième.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, j'ai 40 ans. Donc, il y a ce truc aussi où des fois, il faut se mettre la réalité aussi en face. Alors, je ne te dis pas que c'est accepté, que c'est digéré et tout. parce que c'est aussi un travail de deuil sur ma maternité dont je ne suis pas encore prête à processer mais d'où mon phraseau conditionnel mais je sais qu'en tout cas dans ma manière dans notre manière de l'éduquer il y a toujours eu ce truc de effectivement t'es la prunelle de nos yeux mais tu n'es pas le roi de ce foyer. Donc, je lui laisse énormément de liberté. Je ne suis pas toujours derrière lui à checker ses moindres faits et gestes. Je le laisse s'ennuyer. Je le laisse tomber, se relever. Mais parce que, pour moi, cette vie, la vie que j'ai connue avec tous ses frères et sœurs, Le fait d'avoir été aussi quelque part seule et débrouillarde très vite, très tôt, me dit qu'en fait, je ne l'aide pas. Je ne l'aide pas si je suis toujours derrière lui, en fait. Et aussi, j'ai envie qu'il prenne conscience qu'en fait, il fait partie d'un village. Donc, d'avoir ses cousines pas très loin, c'est important, même s'il se chamaille, même si...

  • Speaker #2

    c'est des enfants mais qu'ils sachent qu'il n'y a pas que nous ça tu dirais qu'en faisant en mettant ça en place tu lui inculques quelle valeur ?

  • Speaker #1

    je ne sais pas, l'autonomie la débrouillardise la confiance en soi aussi un truc tout bête où il dit par exemple il tombe il fait tomber son vélo il arrive pas à le relever et tout de suite il va dire j'arrive pas du haut de ses deux ans j'arrive pas et je lui dis bah si t'y arrives ton vélo il est juste tombé si t'y arrives j'ai un exemple tout con pour reprendre le truc du vélo il y a une petite marche toute bête en sortant de l'immeuble Merci. Une petite marche toute bête. Et en fait, dans cette marche-là, pour la descendre, à un moment donné, il n'a plus pied. Et donc, il a peur. Et je lui dis, mais maman, elle est là. Donc, on a essayé une fois. Je lui tiens la main. Puis après, je lui tiens la selle. Puis après, je lui machin. Je lui fais genre, je le tiens. Et en fait, après, il y arrive tout seul. Et le même chemin pour la monter, cette marche. C'est compliqué. Mais je me dis, mais si, tiens. Et là, je suis en mode de coach. Mais si, tiens, arrive, mais vas-y. Et des fois, tu as tous les passants qui nous regardent en train de mettre 10 minutes pour la monter, cette marche. 10 minutes, j'abuse. Mais bon, tu sais, comme ça peut prendre du temps.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et en fait, il est trop content. Il l'a fait tout seul. Juste ce truc de... Et voilà, il va remonter son pantalon, il a récupéré son vélo, il a monté sa marche et il est trop dosé, ça va lui faire trois secondes de confiance en soi, de « Ah, j'ai réussi ! » Et maman, elle était là et elle l'a vue.

  • Speaker #2

    Mais c'est génial, ça.

  • Speaker #1

    Bah, c'est rien, mais pour moi, c'est genre...

  • Speaker #2

    C'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, du coup, je suis en mode « Bah ouais, en fait, tu peux le faire. » Et moi, je ne l'ai pas...

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Je lui fais confiance. Je lui fais confiance. En fait, j'aime trop dire que c'est le centre de mon monde, mais c'est une poussière dans le monde. Et donc, du coup, c'est un gars du peuple, en fait. Donc, il faut que lui aussi, il soit dans la masse. Et quand tu es dans la masse, il y a plein de choses que tu fais seul. Il y a plein de choses que tu fais seul. Donc, relever ton vélo, c'est peut-être rien, mais en fait, tu vas le faire tout seul.

  • Speaker #2

    Donc là, tu es en train de parler de quelque chose de fondamental. C'est comment prendre sa place dans la masse et comment prendre conscience qu'on en fait partie et qu'on est aussi un individu dedans. Donc, ça parle forcément de toi, ça. Comment toi, tu l'as dit, c'est la baroudeuse, tu es Tom Sawyer, tu es d'Artagnan. Mais tout ça, c'est des hommes, dis donc.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai ! Mais j'avais Jeanne d'Arc. Tu sais, un moment, dans mon sol en scène, je dis... Comment je dis ? Et pour prouver à mes parents que c'est pas moi la folle du village, mais que c'est eux qui ont eu tort de ne pas croire en moi, je pars en croisade comme Jeanne d'Arc sur son cheval étincelant ou Daenerys sur son dragon turbulent. Donc, ouais, j'ai des rêves aussi, quand même. J'ai des rêves féminines.

  • Speaker #2

    aussi, bah oui forcément et ces références là comment tu les habites au quotidien ?

  • Speaker #1

    bah je pense que s'il y a un fil conducteur ou s'il y a un espèce de fil rouge de ce qui nous caractériserait tout au long de ma vie, ce serait l'audace, oser Oser, se faire confiance, parce qu'en fait, ce métier, il était inné en moi. Et j'ai dû prouver, du coup, à mon monde que c'était ça, ma voie. Parce que mes parents n'étaient pas du tout chauds pour que je fasse cette carrière. Ma famille... Mes cousines, mes tantes n'étaient pas du tout chaudes pour que je fasse cette carrière. Et en fait, tu vois, là, tu as un échantillon de l'importance que la famille a pour moi. Et de ne pas me sentir épaulée à part un membre de ma famille, ça m'a coûté, mais je pense que c'est ce qui fait qui je suis aujourd'hui. Parce que je n'ai pas eu leur backup à cette époque de ma vie. J'ai malheureusement dû m'armer de courage et d'audace et de leur dire en fait, vous ne comprenez pas, vous n'avez pas la vision, mais moi je sais que c'est ça ma voix. Comment tu as su ? En fait, je crois que je l'ai su parce que... Je suis tombée par hasard dans un cours de danse qui m'a emmenée par hasard à un autre cours de danse. Puis on déménage et puis... Ah non, c'est ma mère quand même qui m'inspirait au cours de danse parce que je n'aimais pas du tout la gymnastique. Donc elle m'emmène à un cours de danse, je fais un cours de danse hip-hop, j'aime trop. Paf, dommage, première année ou deuxième année, on déménage à Saint-Denis. Et en fait, la prof du 78, donc de Morpam, dans ce Thaïlande-Cours, je crois. Elle me dit, va voir cette prof, si tu déménages à tel endroit, va voir cette prof, je vais faire ce cours de cette fameuse prof Marguerite. à Saint-Denis et en fait c'est trop bien et elle voit le potentiel et elle me met cette graine dans ma tête de mais tu sais ce que tu fais c'est cool, c'est naturel chez toi et t'aimes ça et c'est kiffant et moi aussi j'aimais ça, j'aimais ça, j'aimais danser, j'aimais la musique, j'aimais être sur scène, être en représentation parce que c'est ce que je faisais en vrai depuis toute petite pendant les réunions de famille. Et en tant que déléguée de classe. Et en tant que déléguée de classe, bien sûr. Et puis aussi, concrètement, je la vois. Je la vois, elle, cette prof, voyager, être dans les clips d'MC Solar, être dans les films avec Ophélie Winter. Tu vois, à l'époque, quoi. MC Solar, c'est genre notre référent hip-hop en France. Bien sûr. Notre. J'abuse. Mais je veux dire, il a quand même... bousculer tout un visuel autour du hip-hop français, avec ses clips, avec ses visuels, avec ses images. Et donc, du coup, de voir ma prof dans ses clips, tourner avec lui dans ses concerts et tout, je me dis, bien sûr que c'est possible d'être danseuse professionnelle. Ce n'est pas que danser en famille pour célébrer un mariage, un baptême, que sais-je, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a du concret.

  • Speaker #1

    Il y a du concret. Et donc, ça commence à grandir en moi, tu vois.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, ce « ça » qui commence à grandir en toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Cette envie d'en faire une vie. Cette envie, cette passion qui grossit en moi. Ce désir de me dire, en fait, je pourrais… Je pourrais me monter sur scène tout le temps et des gens pourraient payer pour me voir sur scène et je pourrais me mettre des costumes et me maquiller et faire le tour du monde et ça pourrait être chouette. Donc, je commence à en parler à mes parents qui, tu sais, ils sont là, non, non, non, fais tes études, laisse-moi tranquille, ne me parle pas de ça. Et en fait, plus ça avance, là, j'avance surtout. C'est un moment où tu te dis, peut-être que c'est déjà trop tard. Si je pense à une danseuse classique, c'est 10 ans que ça commence, 13 ans, 20 ans, on est déjà dans le prime de sa carrière limite, tu vois. Et moi, en fait, c'est en train de se valider autour de mes 20-25 ans, quoi. Donc, je me dis, en fait, là, je fais mes études pour faire plaisir à mes darons, mais...

  • Speaker #2

    Tu faisais quoi comme études ?

  • Speaker #1

    J'ai fait un BTS à l'assistante secrétaire trilingue parce que j'aimais bien les langues et les voyages. C'est complètement cohérent. Ensuite, j'ai fait une licence professionnelle adjointe responsable d'export. Et j'ai validé cette licence en faisant un stage chez Dior, département joaillerie.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est trop cool. Parce que si tu veux, c'est une autre de mes passions. Et en même temps, c'est complètement lié. L'apparat, le beau, le goût du beau, l'esthétique, la finesse. Le travail d'artisan, une passion.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    La passion poussée à son paroxysme. Les arts. Les arts. Et donc, du coup...

  • Speaker #2

    La passion poussée à son paroxysme. C'est beau, ça.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    C'est beau, cette phrase. La passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai. Ouais, c'est vrai. Parce que moi, à l'époque, c'était Victoire de Castellane. Quand tu la vois... bosser sur des pierres précieuses. C'est trop beau. C'est trop beau. Mettre en lumière toute une vision, tout un imaginaire autour d'un diamant qui, à la base, sort d'un truc. Et puis là, tu te dis, je vais en faire. C'est trop, trop beau. Du coup, c'était complètement cohérent d'avoir ce truc de la danse, le machin. aussi, voire Dior, j'étais complètement alignée, ça m'allait. Et puis à 25 ans, donc mon stage qui devait durer, je ne sais pas, je suis débêtiste, trois mois ou six mois, est prolongé, donc je fais un an et puis après on me propose un CBD et là j'ai 25 ans.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça pourrait être trop cool, parce que potentiellement, c'est génial. C'est une superbe opportunité. Et puis moi, on ne va pas se mentir, issue des minorités visibles, banlieues ardes, qui se retrouvent rue François 1er, au milieu de pierres précieuses, d'un milieu luxe qui s'ouvre à moi. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se confronte à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Pas grand-chose. Franchement, pas grand-chose parce que ce qui se confronte, on ne va pas se mentir, c'est que je suis la seule noire du bureau.

  • Speaker #1

    Ça fait quoi, ça ?

  • Speaker #0

    Moi, rien, si tu veux. Mais c'est juste que quand tu as la commerciale qui arrive, j'ai eu le malheur d'être haute perchée sur des talons. Et puis, pardon, je casse la démarche, mais en même temps, je n'ai pas envie de passer pour un... Enfin, de marcher comme un camionneur avec des talons, quoi. Bref, j'assume, je own the shit, comme on dit. Je marche, quoi, avec des talons pour aller chercher ma feuille dans la photocopieuse. Et puis là, elle se retourne et elle me dit, mais c'est drôle, quand tu marches, on dirait que tu danses le zouk. Bon, bah, flemme.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette punchline ?

  • Speaker #0

    Punchline de merde.

  • Speaker #1

    on est d'accord, merci, je voulais pas le dire mais tu l'as dit à ma place ah oui,

  • Speaker #0

    une line de merde mais ça te renvoie à ça en fait ça te renvoie à ok, bon, super et qu'est-ce que je fais avec ça et en même temps je suis la stagiaire je suis chez Dior et effectivement je suis la sale renoi bon bah un flemme, mais vas-y je te regarde, je fais et puis ce côté aussi en fait t'as même pas le temps de réfléchir parce qu'elle t'a coupé la chic Et le temps que tu dises, j'aurais dû lui dire si, j'aurais dû faire ça. Non, mais ça y est, le momentum est passé. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quand tu repenses à cette personne, tu as envie de lui dire quoi ?

  • Speaker #0

    Ferme ta gueule, poufiasse.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais de quoi tu me parles ? Dès que tu vois une renoie qui sait bien marcher en talons, si tu veux, je te donne des cours, en fait. Non, mais... Bref, et en même temps... Des fois, j'ai des trucs de haineuse. Mais en même temps, c'est tellement...

  • Speaker #1

    Comment tu peux ne pas réagir à ce type de phrase qui n'a absolument pas sa place ?

  • Speaker #0

    Non ! Mais bon, après, tu vois, c'est pas du tout ça qui a résumé mon expérience là-bas. C'était incroyable, c'était génial. J'ai passé des trop bons moments. J'ai appris beaucoup. Du coup, cette rigueur, cette discipline, on laisse rien passer, on pense à tout. Et pourquoi on est une maison pignon sur rue ? C'est parce que tout ce qui est additionné, c'est des détails sur des détails sur des détails sur des détails. On laisse rien passer. Et donc, ça, c'est trop bien, ça, c'est génial. Et surtout, l'ambiance était bonne aussi, malgré... J'avais un maître de stage qui était chanmé et qui... Je pense que ce qui est drôle aussi, et je pense à lui parce qu'il s'appelle Hugues, il avait toujours voulu... Je suis une avartée parce que tu pourras couper, mais je trouve que c'est révélateur. Il a toujours voulu être musicien et j'ai trouvé qu'il y avait cette rigueur et cette discipline du musicien qui ne laisse rien passer, rien déborder. Je lui disais, tu as été musicien ? Oui. Son grand-père était journaliste, passionné de jazz. Et lui, il était pianiste. Un jour, on va dans un bar, il joue mais divinement bien. Et tu sens que, mais en fait, t'es un artiste. Enfin, vraiment, t'es un musicien. C'est pas genre, oui, je joue de temps en temps. Ah non, mais il nous a fait un truc. C'était incroyable. Et c'est pas que là, le monsieur, en fait, il est plus du tout dans le luxe, DJ.

  • Speaker #1

    de côté. Tu me l'envoies ?

  • Speaker #0

    Oui, mais complètement. Complètement. Je pense qu'il s'est passé bien évidemment quelque chose dans sa vie qui a fait qu'en fait, il s'est dit, en fait, je vais arrêter les bêtises et je vais me concentrer à mon moi, mon vrai moi. C'est ma passion. Oui, mais je pense que du coup, c'est ça aussi, peut-être, qu'il a vu en moi quand il m'a recrutée.

  • Speaker #1

    Cette flamme.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois ? Donc oui, c'est drôle parce que du coup, de temps en temps, on se... On s'envoie des petits messages et puis on se suit. J'avais 25 ans, donc c'était quand même il y a 15 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Alors, tu as dit que tu pourras couper, mais moi, je trouve ça intéressant, cet aparté et ce petit plein d'œil à cette personne. C'est d'accord qu'on le garde ?

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Allez,

  • Speaker #1

    un petit coucou à lui !

  • Speaker #0

    Hugues, si tu m'entends, t'embrasses !

  • Speaker #1

    Mon mari s'appelle Hugo, au passage. J'adore ce prénom, forcément. Mais alors, du coup, tu disais, là, à ce moment-là, on te propose un CDD, tu dis, ça peut être chanmé, et alors, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Et alors en fait ce qui se passe c'est que quasi au même moment aussi on me propose un job complètement nul en tant que danseuse, donc payer une misère et faire quelques dates en Pologne en tant que danseuse. Et là en fait je me dis c'est ça, c'est ça le signe, il est là le signe et si je ne le vois pas c'est que je n'ai rien compris. Donc du coup j'ose, j'ose aller à l'encontre. contre du choix de mes parents, de me dire, maintenant que tu te rends compte, là, tu vas refuser un CDD chez Dior pour être saletain d'un coup. Et en fait, je dis, bah ouais, en fait, c'est ça. Il faut que j'essaye. Il faut que j'essaye parce que c'est ce qui brûle en moi. Et si je n'y arrive pas, je reviendrai. Je retournerai chez Dior. On s'est super bien entendu donc pourquoi pas mais il faut que j'essaye. Et en plus, à ce moment-là, j'avais mon petit studio au Lila et je me suis dit, en fait, là, t'es encore étudiante, t'es encore boursière, t'as un petit peu mis de côté, donne-toi un an. C'était ça, le truc. C'était donne-toi un an, un an pour faire ton intermittence, un an pour voir ce que tu vaux dans le milieu de la danse. Et si ça ne marche pas, en fait... aucun regret. Et je n'arrivais pas à me dire je peux faire un peu l'un, je peux faire un peu l'autre, je peux mettre un pied ici,

  • Speaker #1

    un pied là.

  • Speaker #0

    Ça ne marche pas. En tout cas, moi, j'étais convaincue de ça. Et je me suis dit un an, c'est très bien. Et en fait, les planètes, elles étaient alignées parce que ça fait depuis 15 ans que je fais ça. Avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais voilà. On ne se parlerait pas aujourd'hui si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Et alors, tu dis à ce moment-là, toi, c'est hyper clair, le discours interne, il est droit, il est aligné.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas envie de me lever le matin et d'aller au charbon sans kiffer ce que je fais. Complètement.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, encore ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, quand je décide du coup... Moi, j'ai envie d'aimer, j'ai envie de kiffer, j'ai envie de profiter pour être...

  • Speaker #1

    Maisons de prestige.

  • Speaker #0

    Mais ils sont au bout de leur vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc là ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe ? Là, j'ai un conflit interne, mais je suis persuadée d'un truc, c'est que c'est ma décision et eux, ils n'ont pas la vision. Ils ne peuvent pas comprendre, ils ont fait leur vie, ils ont fait leur choix. Ce choix, il est pour moi, il n'est pas pour eux. J'ai fait le choix de continuer mes études pour eux. J'ai fait le choix de faire tout bien pour eux. Et en fait, là, à un moment donné, c'est mon choix. Là, en fait, je me laisse une chance. Et je pense que 25 ans, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et tu prouves aussi qu'il n'y a pas d'âge pour vivre de sa passion. Pour se reconvertir, pour y aller, quoi. Pour foncer quand il y a cette flamme-là, il faut l'écouter, quoi. Et justement, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui sont peut-être dans cette loyauté à sa famille. en conflit avec sa flamme ou bien quand on se dit je suis dans un endroit c'est cool mais en fait je sens que je devrais être ailleurs ma place est pas là,

  • Speaker #0

    ma place est ailleurs t'auras envie de leur recommander quoi en fait c'est si on sent ce truc là c'est que il n'y a pas de mystère en fait il n'y a pas de fausse route Quand tu ressens ça à l'intérieur de toi, si t'hésites, si tu... si tu bégayes, si ta main est lourde pour mettre ton manteau, si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, il n'y a pas de mystère, en fait. C'est que c'est pas le bon moment, c'est que c'est pas le bon lieu à aller, c'est que c'est pas... C'est qu'en fait... Ton corps te dit que là où tu veux aller, que là où tu... C'est que c'est pas là, en fait. Moi, je suis persuadée de ce truc de... En fait, s'écouter, c'est la première des choses, quoi. S'écouter, mais c'est pas faire semblant de s'écouter, c'est pas aussi faire plaisir aux autres. S'écouter, ça demande beaucoup d'efforts. Ça demande, pour le coup, beaucoup d'écoute. Parce qu'il y en a qui... limite, dans toute une vie, presque jamais écoutées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as ce truc de dire, en fait, est-ce que je suis en phase avec la personne que je suis, avec la personne que je regarde, avec la personne que j'ose montrer, en fait ?

  • Speaker #1

    Avec laquelle je vis au quotidien.

  • Speaker #0

    Avec laquelle je vis au quotidien. Ça veut dire que moi, je suis face à toi, on dit, je kiffe. Je kiffe la personne que je te montre, en fait. Bien sûr qu'il n'y a pas tout parfait. Je me dis, ouais, quand même, bon, ce serait bien que je me mette une petite pichenette sur mes petits kilos de grossesse et tout qui sont encore là. Mais je suis en paix, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Ça, pour moi, c'est rien. Donc, je pense que c'est vraiment... C'est vraiment au-delà du fait de faire plaisir parce qu'on aime beaucoup trop faire plaisir aux autres, c'est déjà se faire plaisir à soi. Et moi, je ressentais foncièrement ce truc de me dire, en fait, ce truc d'être saletain banque, là, c'est un feu que je suis obligée d'embraser.

  • Speaker #1

    Il me fait des phrases, là. Je les note.

  • Speaker #0

    t'adore en fait je suis obligée parce que je me dis en fait je vais m'éteindre un petit peu quoi et j'ai que 25 ans et si je peux pas aller au bout de cet incendie j'aurais

  • Speaker #1

    loupé quelque chose dans ma vie quoi et il en est où ton incendie aujourd'hui il va bien il va bien il se porte bien

  • Speaker #0

    en fait tu sais là où je me dis qu'ils se portent bien c'est qu'à chaque fois que je vois mes potes ou à chaque fois je m'achats on me dit non mais toi non mais ce glos non mais ce que tu dégages, ce que tu transpires mon sourire il est pas faux mon sourire il est pas fake je te vois là aujourd'hui, bah allez je vais peut-être être fatiguée et tout mais je te parle de quelque chose qui m'anime au quotidien comment je peux t'en parler avec tristesse avec, je te parle de ma vie Merci. Alors, bien sûr qu'il y a eu des hauts et des bas, mais franchement, aujourd'hui, je me sens tellement bien. Je suis avec un mec que je kiffe, qui me kiffe, qui me désire, qui a envie de moi, qui m'élève. Je suis avec un enfant qu'on a élevé, qui est plein de vie, qu'on remplit d'amour parce que nous, on l'a rempli d'amour. On est complètement en phase. enfin je suis en train de alors j'ai peur parce que je suis en train de de créer de monter mon sol en scène. Donc, je repars dans l'inconnu, j'ouvre cette page blanche, mais j'accueille ça, mais avec tellement de... Pas de sérénité, mais de... Pas de feu, mais vraiment ! Il y a un truc qui grouille en moi, où je suis en mode, mais en fait, là, t'es complètement à ta place. Et c'est complètement logique de... Voilà, tu l'as pensé, tu l'as manifesté, et tu es en train d'avoir ton seul en scène qui arrive, et tu as des dates qui arrivent. C'est quand ? C'est les 6, 7, 8 et 9 novembre au Théâtre de l'Arsénique à Lausanne.

  • Speaker #1

    Ah non.

  • Speaker #0

    Donc là, tu vois,

  • Speaker #1

    je suis dans mon... Je te cite, nous sommes dans la passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois ?

  • Speaker #1

    J'adore. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Franchement, je suis trop contente. Je suis trop contente. Je suis alignée. Et ce n'est pas ça, la vie. Ce n'est pas ça, ce truc de me dire... Mais vraiment, quand je me dis... Si demain, je ne pars, bien évidemment, je serai triste. De toute façon, je ne serai pas là pour pleurer sur mon sort. Mais je me dirais... Franchement, j'ai kiff Merci, j'ai kiffé. Tu vois, il n'y a pas ce truc derrière où je me dis, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû aller là. Bon, il y a peut-être des petits trucs, mais franchement, j'ai été au bout, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah, pas encore ? Pas encore. Je vais te faire faire un petit exercice.

  • Speaker #0

    Vas-y, dis-moi.

  • Speaker #1

    Je vais te faire un exercice parce que là, c'est bon, j'ai eu mes recours. Je sais d'où tu viens. Je connais ton pas de côté. pas de côté à peu près c'est bon C'est le moment de l'exercice. Si tu es d'accord, je vais t'inviter à t'installer confortablement avec aucun croisement dans tes membres, dans tes bras, tes orteils, tes doigts. On va se faire une petite méditation projection dans le futur.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ah ! Donc, maintenant que tu es installé, je regarde toujours un peu à côté dans ces moments-là. je t'invite donc à fermer les yeux si c'est d'accord pour toi tu peux sortir du cadre si t'en as besoin ou pas et installe-toi et puis quand t'es bien tu peux fermer les yeux si c'est ok c'est mieux pour laisser circuler l'énergie en fait afin de laisser s'installer le calme à l'intérieur après toute cette excitation tout ce feu là ou... On laisse les braises un peu tranquilles, juste en ayant quelques flammes, mais on ne la tisse pas trop là, on est calme. Et puis pour ce faire, je t'invite à prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, un peu lentes. Et puis je t'invite à te projeter dans cinq ans en 2030. dans un futur idéal où tout est possible, tout est envisageable. Il y a zéro contrainte. C'est comme tu veux, comme tu souhaites, comme tu désires. J'ai envie de te dire qu'est-ce qui flambe, mais je vais plutôt te demander où tu es. là je me vois dans un pré ouais t'es dans un pré et qu'est-ce que tu vois autour de toi ? je vois des enfants quels sont les bruits que tu entends ?

  • Speaker #0

    je vois un petit ruisseau il y a des sons ? les enfants font un peu de bruit quand même mais ils sont contents ou du bruit autour de moi.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Quand les herbes sont hautes un peu.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Je suis bien, je suis joyeuse. Je suis un peu fatiguée, mais... Non, je suis contente de les voir grouiller autour de moi.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sens peut-être une petite brise ou le contact de l'herbe, des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de vent.

  • Speaker #1

    Ouais. La température, elle est comment ?

  • Speaker #0

    Trop bien, on est pieds nus.

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #0

    Donc, il doit y avoir du soleil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu ressens sous tes pieds ?

  • Speaker #0

    L'herbe.

  • Speaker #1

    L'herbe. Et c'est comment ?

  • Speaker #0

    Un peu humide, c'est sympa. On court un peu, on rigole, on tombe, on se relève.

  • Speaker #1

    Vous êtes en train de jouer ?

  • Speaker #0

    Oui, la télé dans la prairie.

  • Speaker #1

    Donc là, autour de toi, ça joue ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça joue. J'entends, je te dis, j'entends les... Des petits rires d'enfants, là. C'est joyeux, c'est simple. C'est la petite maison dans la vraie vie. Avec un petit ruisseau, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et toi, à ce moment-là, c'est quoi ton rôle ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que je suis la daronne, la daronne ou la tata.

  • Speaker #1

    Et en tant que daronne et tata, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je roule avec les petits. Je les fais rire, je les fais sauter, je les fais tourner. chante forcément,

  • Speaker #1

    danse forcément et si on essaie de regarder un peu plus haut ce serait quoi ta mission de vie ?

  • Speaker #0

    ouais je pense que faire du bien faire du bien autour de moi tu te sens comment avec cette mission là ?

  • Speaker #1

    faire du bien ok

  • Speaker #0

    Ok, parce que ça ne me coûte pas. Ça ne me coûte pas de faire sourire ma pote qui me raconte un truc triste et puis je sors la petite blague pour la faire sourire. Ça ne me coûte pas. C'est en moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Je vais t'inviter à respirer. là-dedans, afin de bien intégrer depuis tes orteils jusqu'au sommet de ton crâne, cette sensation, cette mission de faire du bien autour de toi. Et de bien respirer là-dedans, profiter de ça, et puis de prendre quelques respirations un peu plus... prononcer afin de réactiver tes membres justement les croiser si t'en as envie et revenir avec moi si t'as besoin de t'étirer ou de bailler c'est ok j'ai baillé juste avant pour le coup tu vois je te regardais pas comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    ça va, ça m'a émue je sais pas pourquoi je repense à une pote qui

  • Speaker #1

    qu'il y a un truc pas très cool et c'est vrai que j'ai sorti une blague conne et puis ça l'a fait rire et j'étais contente donc pour arriver à ça dans 5 ans tu vois pour être à fond dans cette mission là de faire du bien qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ?

  • Speaker #0

    ben franchement tu vois Je me dis même qu'avec ce seul en scène, je pense que je suis très bien. Donc, c'est en ça où je me dis que ça ne me coûte pas dans le sens où oui, c'est du travail, mais ouais, ce n'est pas non plus un truc qui va me demander... Je n'ai pas l'impression que ça va me coûter ou que je n'ai pas l'impression qu'il va falloir que je... remettre tout en question dans ma vie pour arriver à ce truc-là.

  • Speaker #1

    C'est toi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Trop bien. Est-ce que tu aurais besoin de quelque chose dans l'instant par rapport à l'émotion qui s'est présentée ? Où ça va ?

  • Speaker #0

    Non, tu sais, je suis une hypersensible. Donc, il y a eu plein de moments où, quand on a commencé à parler, j'avais envie déjà de lâcher ma petite larme. Mais non, je me dis juste que... C'est toujours des petits resets, c'est toujours des petits resets de parler de soi et de dire, bah ouais, en fait, tout le chemin parcouru et là où on est aujourd'hui, c'est cool et c'est ça, tu vois. C'est trop bien. Je dis pas, et par contre, je dis pas vraiment, et j'insiste là-dessus, tout n'a pas été rose tous les jours, quoi. Mais parce que j'étais convaincue de cette... Je pense, du coup, de cette mission de vie. Je pense qu'il y a ce truc, en fait, où moi, je fais partie de ces gens qui voient le verre à moitié plein tout le temps.

  • Speaker #1

    Merci pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, bah ouais. Parce que je me dis, en fait, sans vouloir se comparer ou sans vouloir... Voilà. la boucle est bouclée quand je dirais en fait on est qu'une poussière dans ce monde quoi donc faire du bien autour de soi quand ça nous coûte pas ben let's go quoi merci

  • Speaker #1

    non merci à toi on arrive à la fin de ce temps partagé si tu pouvais garder trois mots de cet échange ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    ce serait Définition, parce que tu as mis des mots sur des gestes ou des attitudes que j'ai eues à des époques de ma vie où je n'avais pas forcément les mots pour qualifier. Tu vois, quand tu me parles d'empathie quand j'étais petite, quand tu me parles de... Oui, c'est vrai que quand je l'entends, je me dis oui, certes, c'est ça, mais moi, je suis en mode, est-ce qu'il faut franchement... Donc oui, je dirais définition. je garderais feu parce que du coup, ça regroupe ce pas de côté, en fait. La passion, ce qui me fait vibrer, ce qui m'anime et ce que je renvoie à l'autre. Et puis, ton écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, encore un immense merci pour ta confiance, pour ton temps et pour tout ce que... tout ce que t'as pu partager hyper riche merci infiniment merci Odile à très bientôt à bientôt au revoir ciao

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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Chaque interview explore un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et de développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.


Et si un pas de côté pouvait tout changer ?


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Lydie La Peste : du luxe à la scène, l'audace d'embraser sa flamme intérieure


Dans cette interview inspirante, nous avons exploré la psychologie de l'audace avec Lydie La Peste, chanteuse, danseuse et maîtresse de cérémonie qui incarne l'empowerment féminin par ses choix de vie radicaux.


Un surnom qui révèle une personnalité.

Adolescente « espiègle » et « joueuse », Lydie La Peste obtient ce surnom de son professeur de danse Philippe Almeida.

Deuxième d'une fratrie de sept enfants, elle développe très jeune une empathie naturelle et un sens aigu des responsabilités familiales, traits qui façonnent sa motivation profonde.


Le tournant : choisir entre sécurité prestigieuse et passion.

À 25 ans, après une licence professionnelle et un stage brillant chez Dior Joaillerie, Lydie reçoit une proposition de CDD. Au même moment, une opportunité modeste de danser en Pologne se présente. Face à l'opposition familiale, elle ose le pas de côté décisif : refuser la sécurité pour se donner un an et tenter l'intermittence.


15 ans plus tard, le pari est tenu.

Voici une métaphore de Lydie qui correspond bien à l'écosystème Mon Pas de Côté : « Si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, ton corps te dit qu'il ne faut pas rester là ».


Son conseil : s'écouter vraiment, sans faire semblant.

Sa motivation ? « Ce feu, je suis obligée de l'embraser, sinon je vais m'éteindre ».


Mission de vie révélée lors d'une méditation guidée : faire du bien autour d'elle, une vocation qu'elle incarne naturellement à travers son solo présenté les 6-9 novembre 2025 au Théâtre de l'Arsenic à Lausanne.

Et aussi :

MASTERCLASS MŌVØ -Talk 2Me- 17 au 19 octobre : Lydie vous propose un Atelier Møuvements & Vøix pour une meilleure approche et maîtrise de la scène ; comment apprivoiser son corps et sa voix pour ne plus appréhender ses prises de paroles.


Un témoignage vibrant sur l'empowerment et l'importance de vivre aligné·e avec sa flamme intérieure.

Ondine.


https://linktr.ee/admin/links


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute ! Let's go, let's record it.

  • Speaker #2

    Bonjour Lydie.

  • Speaker #1

    Salut Ondine.

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, je suis hyper contente de te recevoir pour mon pas de côté ce matin.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir. Merci de m'accueillir, je suis trop contente.

  • Speaker #2

    Ah trop bien. Est-ce que dans un premier temps tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #1

    Eh bien je suis Lydie, aussi connue sous le nom de Lydie Lapeste, mon nom d'artiste. Je suis chanteuse, danseuse. Maîtresse de cérémonie. Modèle, mais plus trop ces derniers temps. Et voilà. Pourquoi la peste ?

  • Speaker #2

    Maman. Maman.

  • Speaker #1

    Maman. C'est un job à part entière.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Je sais de quoi tu parles. Et pourquoi la peste ?

  • Speaker #1

    Pourquoi la peste ? En fait, quand j'étais ado, je prenais des cours de danse dans un... dans une assaude quartier. Et un jour, il y a un prof que j'adore qui s'appelle Philippe Almeida, Fais, qui a donné un stage. Et en fait, tous les matins, il me disait, Lydie Lapeste, comment ça va ? Parce que, bien évidemment, moi, étant adolescente, un peu patègne, mais un peu joueuse, taquine. J'aimais bien reprendre mes camarades quand elles avaient loupé un 8, quand elles avaient loupé une tête, quand elles étaient mal placées. Et donc, du coup, c'était devenu mon petit surnom et je l'ai gardé. Petit côté spiègle.

  • Speaker #2

    Tu avais quel âge ?

  • Speaker #1

    Ouais, 13, 14, 14-15 plus.

  • Speaker #2

    Ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Et quand tu étais encore plus petite, tu pouvais avoir ce petit côté-là ? À dire les choses, à reprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, reprendre, non. Mais je me souviens que quand j'étais petite, j'avais souvent ce rôle de déléguée de classe. Donc, ce rôle de... En fait, moi, je n'ai pas peur de parler aux grandes personnes. Je n'ai pas peur de défendre un ou une camarade devant les grandes personnes, tu vois. Et donc, il y avait ce truc de « mais vas-y, dis-lui, dis-lui, demande-lui, demande-lui » . Et puis, il y avait aussi ce côté où, comme je n'avais pas trop peur, je faisais quand même un petit peu de bêtises en classe. Genre le truc classique de causer tout le temps. Pas trop de perturber, mais voilà, de faire des petits jeux entre nous pendant la classe. On a toujours eu ce genre de personnes autour de nous. Et donc, je me souviens que j'étais ce genre de personne. Donc, dans mes bulletins, c'était souvent, oui, travaille bien, a un beau potentiel, mais bavarde beaucoup trop ou dérange quand même un peu souvent la classe, mais joue très bien son rôle de déléguée. Dissipée. Dissipée. Moi, j'avais toujours le minimum syndical pour ne pas trop me faire gronder à l'école, mais j'avoue, j'avais pas mal de mots dans le carnet.

  • Speaker #2

    Tu étais maligne, quoi. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Oui, je pense que c'est ça. J'étais maligne, même un peu. Mais non, mais... Et du coup,

  • Speaker #2

    la peste, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, la peste. Ouais. Mais j'aime bien parce qu'après, tout le monde... Enfin, à chaque fois, à chaque fois de prestations ou à chaque fois, par exemple, que je finis un truc, on me dit, mais en fait, t'es pas vraiment une peste. Je dis, mais non, je suis pas une peste. Mais ça me va.

  • Speaker #2

    C'était le côté taquin, en fait, de ton prof.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Et justement... Si tu pouvais essayer de mettre le juste terme, parce que parfois, tu sais, je vois, je vais un peu parler de la maison, à la maison, mon mari, il appelle les garçons les crapules. En fait, une crapule, mais c'est pas du tout, du tout, du tout sympathique. En vrai, quand tu regardes dans le dictionnaire,

  • Speaker #1

    c'est un chou péjoratif.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Alors que lui, la façon dont tu le dis, la crapule, c'est genre hyper affectif.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et donc là,

  • Speaker #2

    tu vois, c'est un peu pareil pour la peste. Et donc, si tu pouvais essayer de trouver le juste terme, en fait, qui pensait à ce moment-là, c'était quoi, à ton avis ?

  • Speaker #1

    La joueuse. La joueuse. La joueuse. Ouais, la joueuse, c'est bien. Les spiègles, ça fait un peu trop d'artagnan. Lydie les spiègles ! Non ?

  • Speaker #2

    Il y a un peu de ça,

  • Speaker #1

    quand tu décris toi,

  • Speaker #2

    en fait, plus jeune. C'est ça, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Lydie la joueuse, Lydie les spiègles, Lydie la taquine.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que c'est ça. Qu'est-ce que ça fait de se dire ça ?

  • Speaker #1

    Rien. Moi, ça me fait sourire.

  • Speaker #2

    Ça fait sourire. C'est hyper agréable, en fait. C'est très mignon. Les spiègles, trop stylé. OK, donc la peste, mais en fait, les spiègles. D'Artagnan. Un peu. Un peu. Et donc alors, on a un peu devancé ma question suivante qui est un peu d'où tu viens finalement.

  • Speaker #1

    D'où tu viens. C'est trop générique ça, on dit d'où je viens.

  • Speaker #2

    Comment tu l'interprètes toi ? Qu'est-ce qui te vient en premier quand je te dis ça ?

  • Speaker #1

    D'où je viens, tout. D'où je viens géographiquement parlant.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #1

    si tu veux. Comme j'ai des multiples, du coup, je ne sais pas d'où je viens. Non, d'où je viens, je suis née dans le 78. Et ce n'est pas que c'est bizarre, mais je le dis souvent qu'on était des gens du voyage parce qu'on a beaucoup déménagé quand j'étais enfant. Et donc, du coup, on a beaucoup voyagé, 78, puis on est reparti dans le 75, puis on est reparti dans le 78, puis on est parti dans le 93. Enfin, il y avait un côté pas très stable, finalement, de la part de mes parents. je pense que ça suivait un métier comme ça suivait une opportunité d'appartement comme ça suivait enfin Je ne pourrais pas te l'expliquer. En tout cas, on a beaucoup voyagé, beaucoup déménagé. Et voilà, moi, je me souviens de ça. Donc, d'où je viens, c'est pour ça que c'est un peu, j'allais dire, abstrait, oui et non. Comme je n'ai pas eu vraiment d'ancrage, le d'où je viens, je pense, me fait, sans réfléchir, me fait un peu douter d'où je viens. En fait, je ne sais pas. Mais en vrai...

  • Speaker #2

    Et ton ancrage, c'était ta famille ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ça, ça ne bougeait pas ? Ça,

  • Speaker #1

    ça ne bougeait pas. Voilà. Donc après, je suis issue d'une famille nombreuse. Je suis la deuxième d'une fratrie de sept.

  • Speaker #2

    Wow !

  • Speaker #1

    Ouais. Quatre filles, trois garçons.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, ma mère nous a eues très jeunes. Voilà, on a 20 ans d'écart avec ma maman.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, on a traversé plein de choses. Donc d'où je viens ? Ouais, je viens de ça.

  • Speaker #2

    Ça fait quoi d'être la deuxième d'une grande fratrie comme ça ? Tu parles à une fille unique.

  • Speaker #1

    Écoute, comme je n'ai pas le pendant, comme je n'ai jamais vécu d'être fille unique, je ne pourrais pas te dire qu'est-ce que ça fait, puisque c'est ce que j'ai toujours vécu.

  • Speaker #2

    Mais oui, mais cette normalité-là, elle était comment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, il y a eu... Pour moi, je vais te dire, il y a eu deux choses qui ont été super marquantes dans ma vie. Il y a eu une première partie où on a grandi à trois. Donc, ma grande sœur, moi et mon petit frère. On était un peu dans cette petite bulle. On habitait un studio, je me souviens, dans le 78 avec mes parents. Donc, il y avait toujours la grande... de par son caractère très discrète, très « je vais dans les rangs » , « je ne me fais pas remarquer » , « je suis la première » , « l'aînée » . Je ne sais pas si elle avait cette pression déjà dès l'enfance ou si juste naturellement elle était dans ce truc de « je suis la grande, je suis l'aînée, je suis la « leader » de cette fratrie » . Et puis il y avait moi qui étais vraiment euh... Ben moi je fais ce que je veux, moi je suis une Tom Sawyer, je baroude, je... Je baroude ? Non ça se dit pas baroude ? Si barouder ! J'ai un doute. Ah, j'ai maraude en tête. Pourquoi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ça n'a rien à voir. Je suis en mode barraude. Non, pas barraude, baroudée. Si, si, ça existe. Ce truc un peu d'insouciance, de... Bon, ma grande sœur, elle est là, mais moi, je fais ma vie. Je la suis des fois, mais j'ai mes potes et puis j'aime bien qu'on m'entende rigoler. J'aime bien me faire remarquer. Ça ne me pose pas de problème. Et puis, il y a mon petit frère. Et le petit frère, c'était un peu le prince de ma mère. Son premier garçon. Ça, c'est vraiment quelque chose qui m'a marquée. En tout cas, je me suis dit, OK, il a un traitement de faveur particulier. C'est son premier garçon. J'ai trouvé. Mais ça ne m'a pas plus dérangée que ça, parce que moi, j'avais ma place de... Je fais ma vie, je machin. Ça, c'est la première part.

  • Speaker #2

    De baroudeuse.

  • Speaker #1

    Oui, de baroudeuse. Et ensuite, il y a eu... Tout un enchaînement où en fait, à partir du moment où les jumeaux sont arrivés, donc après mon petit frère, on a déménagé et il y a eu un shift où typiquement les jumeaux étaient dans ma chambre par exemple et moi j'avais le sommeil très léger, donc du coup c'est moi qui allais voir ma mère pour lui dire « Ah ben, il y en a un qui s'est réveillé, il va faire le lait, va faire le biberon, machin, machin. » Il y a ce truc qui est très culturel où... En fait, je deviens inconsciemment très vite maman, tu vois. Et donc, il y a eu... Ma grand-mère est venue de mon pays d'origine, de la Centrafrique, pour venir aider ma mère, donc avec les jumeaux. Et en fait, nous, on grandit aussi. 96, moi, je ne sais pas, 84, j'ai 12 ans. C'est ça. Et en fait, je me retrouve à l'aider dans les biberons de nuit, à l'échanger. Et ce n'est pas une tare. C'est vraiment genre, j'aime ma maman, quoi.

  • Speaker #2

    T'es une grande sœur qui s'occupe de ses petits frères.

  • Speaker #1

    Voilà. Et j'ai senti vraiment du coup un avant-après où en fait, on était assez grande pour s'autogérer, pour aller à l'école toute seule. aller faire les activités extrascolaires, machin, non. Et puis, venir en aide à ma mère, à ma grand-mère.

  • Speaker #2

    Donc, pas mal de responsabilités assez jeunes quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Familiales, des responsabilités familiales. Oui.

  • Speaker #1

    Mais tu sais, c'est très culturel chez nous. Ce n'est pas genre, on va te dire… Déjà, ce n'est pas une demande et ce n'est ni une obligation, mais ta mère te demande… ta mère te dit va faire ça bah bien sûr tu vas le faire tu vas pas dire bah non chez la copine ça se fait pas comme ça c'est la norme en fait dans notre foyer c'est comme ça c'était normal c'était comme ça c'est sûr que ça pique de se lever à je sais pas quelle heure ou de se faire réveiller par des bruits de bébé mais en même temps tu te dis je pense qu'il y a cet instinct aussi primaire de dire bah ouais mais s'il pleure c'est qu'il est pas bien Donc du coup, je vais voir ma mère. Et puis ma mère qui me dit, va faire le biberon, j'y vais.

  • Speaker #2

    Donc quelque chose de l'ordre d'une empathie très forte, très jeune, qui justement... C'est ça. Tu me dis, je me fais réveiller la nuit, il ne va pas bien, donc oui, je m'en occupe. Là où d'autres diraient, il m'embête celui-là pour ne pas être vulgaire. je veux une autre chambre pour pas être réveillée je m'en fiche qu'il ait faim ou quoi que ce soit tu vois déjà y'a pas d'autre chambre tu vois ce que je veux dire tu pourrais râler je râle j'en ai marre j'ai 12 ans je suis grande j'ai pas que ça à faire ouais

  • Speaker #1

    j'aurais pu mais tu vois directement y'avait mon autre soeur aussi qui était dans la chambre elle dormait mais y'avait une empathie chez toi qui était là de l'ordre de je prends soin de cette fratrie

  • Speaker #2

    de mes petits frères. J'accompagne maman. C'est normal. C'est de l'empathie, madame.

  • Speaker #1

    OK. Moi, si tu veux, je ne pense pas à tout ça quand je suis dans le moment et quand j'y repense, je ne me dis pas je suis empathique, c'est bien ma fille. Non, mais je me dis juste qu'il faut le faire. C'est naturel chez toi. Maybe. Sûrement.

  • Speaker #2

    Je te confirme. Lydie est empathique. Ok, trop bien, c'est beau tout ça ce que tu racontes. Des valeurs familiales hyper fortes.

  • Speaker #1

    Ouais, franchement, on est une famille très soudée, très forte, malgré l'adversité. Comme toute famille, il s'est passé plein de choses et on est ensemble, on est là. J'ai ma sœur qui habite à 10 minutes de chez moi. Même si on ne se voit pas tous les jours, il y a, je pense que... On ressent le besoin, en tout cas moi je ressens le besoin de me dire il faut au moins que je la vois une fois par semaine, il faut au moins que les cousins connectent une fois par semaine. Donc ça va être, je te dis des bêtises, je vais récupérer mon petit à 4h30, t'es à la maison, bah oui, de toute façon, tout le monde sait qu'il y a le rituel du soir, à partir de 4h30 ou à 17h30, 18h, tout le monde est à la maison. Donc moi ça ne me coûte rien de me dire, bah voilà, le mercredi. Je vais prendre le goûter ou je vais dîner avec mon petit chez elle. Et oui, je vais perdre 10 minutes à rentrer. Et je vais perdre 10 minutes entre guillemets dans son rituel du soir. Mais en même temps, il aura dîné avec ses nièces, avec ses cousines. Il aura vu sa tata qu'il adore. Et ça, ça n'a pas de prix. Ça, ça n'a pas de prix de se dire... C'est naturel, ce n'est pas des cousins inconnus, ce n'est pas quelqu'un que je connais de loin, qui fait partie de ma famille. Non, c'est un lien fort qui, en vrai, si tu ne l'entretiens pas, n'existe pas.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu l'as appris très jeune, et tu continues à le développer, et tu transmets ça à ton fils.

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, j'ai cette pression de me dire, potentiellement, il sera fils unique, ce que je ne veux pas. parce que j'appréhende beaucoup.

  • Speaker #2

    Je peux te poser la question de pourquoi tu penses à ça ?

  • Speaker #1

    Parce que potentiellement, le papa n'est pas chaud pour un deuxième.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, j'ai 40 ans. Donc, il y a ce truc aussi où des fois, il faut se mettre la réalité aussi en face. Alors, je ne te dis pas que c'est accepté, que c'est digéré et tout. parce que c'est aussi un travail de deuil sur ma maternité dont je ne suis pas encore prête à processer mais d'où mon phraseau conditionnel mais je sais qu'en tout cas dans ma manière dans notre manière de l'éduquer il y a toujours eu ce truc de effectivement t'es la prunelle de nos yeux mais tu n'es pas le roi de ce foyer. Donc, je lui laisse énormément de liberté. Je ne suis pas toujours derrière lui à checker ses moindres faits et gestes. Je le laisse s'ennuyer. Je le laisse tomber, se relever. Mais parce que, pour moi, cette vie, la vie que j'ai connue avec tous ses frères et sœurs, Le fait d'avoir été aussi quelque part seule et débrouillarde très vite, très tôt, me dit qu'en fait, je ne l'aide pas. Je ne l'aide pas si je suis toujours derrière lui, en fait. Et aussi, j'ai envie qu'il prenne conscience qu'en fait, il fait partie d'un village. Donc, d'avoir ses cousines pas très loin, c'est important, même s'il se chamaille, même si...

  • Speaker #2

    c'est des enfants mais qu'ils sachent qu'il n'y a pas que nous ça tu dirais qu'en faisant en mettant ça en place tu lui inculques quelle valeur ?

  • Speaker #1

    je ne sais pas, l'autonomie la débrouillardise la confiance en soi aussi un truc tout bête où il dit par exemple il tombe il fait tomber son vélo il arrive pas à le relever et tout de suite il va dire j'arrive pas du haut de ses deux ans j'arrive pas et je lui dis bah si t'y arrives ton vélo il est juste tombé si t'y arrives j'ai un exemple tout con pour reprendre le truc du vélo il y a une petite marche toute bête en sortant de l'immeuble Merci. Une petite marche toute bête. Et en fait, dans cette marche-là, pour la descendre, à un moment donné, il n'a plus pied. Et donc, il a peur. Et je lui dis, mais maman, elle est là. Donc, on a essayé une fois. Je lui tiens la main. Puis après, je lui tiens la selle. Puis après, je lui machin. Je lui fais genre, je le tiens. Et en fait, après, il y arrive tout seul. Et le même chemin pour la monter, cette marche. C'est compliqué. Mais je me dis, mais si, tiens. Et là, je suis en mode de coach. Mais si, tiens, arrive, mais vas-y. Et des fois, tu as tous les passants qui nous regardent en train de mettre 10 minutes pour la monter, cette marche. 10 minutes, j'abuse. Mais bon, tu sais, comme ça peut prendre du temps.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et en fait, il est trop content. Il l'a fait tout seul. Juste ce truc de... Et voilà, il va remonter son pantalon, il a récupéré son vélo, il a monté sa marche et il est trop dosé, ça va lui faire trois secondes de confiance en soi, de « Ah, j'ai réussi ! » Et maman, elle était là et elle l'a vue.

  • Speaker #2

    Mais c'est génial, ça.

  • Speaker #1

    Bah, c'est rien, mais pour moi, c'est genre...

  • Speaker #2

    C'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, du coup, je suis en mode « Bah ouais, en fait, tu peux le faire. » Et moi, je ne l'ai pas...

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Je lui fais confiance. Je lui fais confiance. En fait, j'aime trop dire que c'est le centre de mon monde, mais c'est une poussière dans le monde. Et donc, du coup, c'est un gars du peuple, en fait. Donc, il faut que lui aussi, il soit dans la masse. Et quand tu es dans la masse, il y a plein de choses que tu fais seul. Il y a plein de choses que tu fais seul. Donc, relever ton vélo, c'est peut-être rien, mais en fait, tu vas le faire tout seul.

  • Speaker #2

    Donc là, tu es en train de parler de quelque chose de fondamental. C'est comment prendre sa place dans la masse et comment prendre conscience qu'on en fait partie et qu'on est aussi un individu dedans. Donc, ça parle forcément de toi, ça. Comment toi, tu l'as dit, c'est la baroudeuse, tu es Tom Sawyer, tu es d'Artagnan. Mais tout ça, c'est des hommes, dis donc.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai ! Mais j'avais Jeanne d'Arc. Tu sais, un moment, dans mon sol en scène, je dis... Comment je dis ? Et pour prouver à mes parents que c'est pas moi la folle du village, mais que c'est eux qui ont eu tort de ne pas croire en moi, je pars en croisade comme Jeanne d'Arc sur son cheval étincelant ou Daenerys sur son dragon turbulent. Donc, ouais, j'ai des rêves aussi, quand même. J'ai des rêves féminines.

  • Speaker #2

    aussi, bah oui forcément et ces références là comment tu les habites au quotidien ?

  • Speaker #1

    bah je pense que s'il y a un fil conducteur ou s'il y a un espèce de fil rouge de ce qui nous caractériserait tout au long de ma vie, ce serait l'audace, oser Oser, se faire confiance, parce qu'en fait, ce métier, il était inné en moi. Et j'ai dû prouver, du coup, à mon monde que c'était ça, ma voie. Parce que mes parents n'étaient pas du tout chauds pour que je fasse cette carrière. Ma famille... Mes cousines, mes tantes n'étaient pas du tout chaudes pour que je fasse cette carrière. Et en fait, tu vois, là, tu as un échantillon de l'importance que la famille a pour moi. Et de ne pas me sentir épaulée à part un membre de ma famille, ça m'a coûté, mais je pense que c'est ce qui fait qui je suis aujourd'hui. Parce que je n'ai pas eu leur backup à cette époque de ma vie. J'ai malheureusement dû m'armer de courage et d'audace et de leur dire en fait, vous ne comprenez pas, vous n'avez pas la vision, mais moi je sais que c'est ça ma voix. Comment tu as su ? En fait, je crois que je l'ai su parce que... Je suis tombée par hasard dans un cours de danse qui m'a emmenée par hasard à un autre cours de danse. Puis on déménage et puis... Ah non, c'est ma mère quand même qui m'inspirait au cours de danse parce que je n'aimais pas du tout la gymnastique. Donc elle m'emmène à un cours de danse, je fais un cours de danse hip-hop, j'aime trop. Paf, dommage, première année ou deuxième année, on déménage à Saint-Denis. Et en fait, la prof du 78, donc de Morpam, dans ce Thaïlande-Cours, je crois. Elle me dit, va voir cette prof, si tu déménages à tel endroit, va voir cette prof, je vais faire ce cours de cette fameuse prof Marguerite. à Saint-Denis et en fait c'est trop bien et elle voit le potentiel et elle me met cette graine dans ma tête de mais tu sais ce que tu fais c'est cool, c'est naturel chez toi et t'aimes ça et c'est kiffant et moi aussi j'aimais ça, j'aimais ça, j'aimais danser, j'aimais la musique, j'aimais être sur scène, être en représentation parce que c'est ce que je faisais en vrai depuis toute petite pendant les réunions de famille. Et en tant que déléguée de classe. Et en tant que déléguée de classe, bien sûr. Et puis aussi, concrètement, je la vois. Je la vois, elle, cette prof, voyager, être dans les clips d'MC Solar, être dans les films avec Ophélie Winter. Tu vois, à l'époque, quoi. MC Solar, c'est genre notre référent hip-hop en France. Bien sûr. Notre. J'abuse. Mais je veux dire, il a quand même... bousculer tout un visuel autour du hip-hop français, avec ses clips, avec ses visuels, avec ses images. Et donc, du coup, de voir ma prof dans ses clips, tourner avec lui dans ses concerts et tout, je me dis, bien sûr que c'est possible d'être danseuse professionnelle. Ce n'est pas que danser en famille pour célébrer un mariage, un baptême, que sais-je, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a du concret.

  • Speaker #1

    Il y a du concret. Et donc, ça commence à grandir en moi, tu vois.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, ce « ça » qui commence à grandir en toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Cette envie d'en faire une vie. Cette envie, cette passion qui grossit en moi. Ce désir de me dire, en fait, je pourrais… Je pourrais me monter sur scène tout le temps et des gens pourraient payer pour me voir sur scène et je pourrais me mettre des costumes et me maquiller et faire le tour du monde et ça pourrait être chouette. Donc, je commence à en parler à mes parents qui, tu sais, ils sont là, non, non, non, fais tes études, laisse-moi tranquille, ne me parle pas de ça. Et en fait, plus ça avance, là, j'avance surtout. C'est un moment où tu te dis, peut-être que c'est déjà trop tard. Si je pense à une danseuse classique, c'est 10 ans que ça commence, 13 ans, 20 ans, on est déjà dans le prime de sa carrière limite, tu vois. Et moi, en fait, c'est en train de se valider autour de mes 20-25 ans, quoi. Donc, je me dis, en fait, là, je fais mes études pour faire plaisir à mes darons, mais...

  • Speaker #2

    Tu faisais quoi comme études ?

  • Speaker #1

    J'ai fait un BTS à l'assistante secrétaire trilingue parce que j'aimais bien les langues et les voyages. C'est complètement cohérent. Ensuite, j'ai fait une licence professionnelle adjointe responsable d'export. Et j'ai validé cette licence en faisant un stage chez Dior, département joaillerie.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est trop cool. Parce que si tu veux, c'est une autre de mes passions. Et en même temps, c'est complètement lié. L'apparat, le beau, le goût du beau, l'esthétique, la finesse. Le travail d'artisan, une passion.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    La passion poussée à son paroxysme. Les arts. Les arts. Et donc, du coup...

  • Speaker #2

    La passion poussée à son paroxysme. C'est beau, ça.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    C'est beau, cette phrase. La passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai. Ouais, c'est vrai. Parce que moi, à l'époque, c'était Victoire de Castellane. Quand tu la vois... bosser sur des pierres précieuses. C'est trop beau. C'est trop beau. Mettre en lumière toute une vision, tout un imaginaire autour d'un diamant qui, à la base, sort d'un truc. Et puis là, tu te dis, je vais en faire. C'est trop, trop beau. Du coup, c'était complètement cohérent d'avoir ce truc de la danse, le machin. aussi, voire Dior, j'étais complètement alignée, ça m'allait. Et puis à 25 ans, donc mon stage qui devait durer, je ne sais pas, je suis débêtiste, trois mois ou six mois, est prolongé, donc je fais un an et puis après on me propose un CBD et là j'ai 25 ans.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça pourrait être trop cool, parce que potentiellement, c'est génial. C'est une superbe opportunité. Et puis moi, on ne va pas se mentir, issue des minorités visibles, banlieues ardes, qui se retrouvent rue François 1er, au milieu de pierres précieuses, d'un milieu luxe qui s'ouvre à moi. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se confronte à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Pas grand-chose. Franchement, pas grand-chose parce que ce qui se confronte, on ne va pas se mentir, c'est que je suis la seule noire du bureau.

  • Speaker #1

    Ça fait quoi, ça ?

  • Speaker #0

    Moi, rien, si tu veux. Mais c'est juste que quand tu as la commerciale qui arrive, j'ai eu le malheur d'être haute perchée sur des talons. Et puis, pardon, je casse la démarche, mais en même temps, je n'ai pas envie de passer pour un... Enfin, de marcher comme un camionneur avec des talons, quoi. Bref, j'assume, je own the shit, comme on dit. Je marche, quoi, avec des talons pour aller chercher ma feuille dans la photocopieuse. Et puis là, elle se retourne et elle me dit, mais c'est drôle, quand tu marches, on dirait que tu danses le zouk. Bon, bah, flemme.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette punchline ?

  • Speaker #0

    Punchline de merde.

  • Speaker #1

    on est d'accord, merci, je voulais pas le dire mais tu l'as dit à ma place ah oui,

  • Speaker #0

    une line de merde mais ça te renvoie à ça en fait ça te renvoie à ok, bon, super et qu'est-ce que je fais avec ça et en même temps je suis la stagiaire je suis chez Dior et effectivement je suis la sale renoi bon bah un flemme, mais vas-y je te regarde, je fais et puis ce côté aussi en fait t'as même pas le temps de réfléchir parce qu'elle t'a coupé la chic Et le temps que tu dises, j'aurais dû lui dire si, j'aurais dû faire ça. Non, mais ça y est, le momentum est passé. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quand tu repenses à cette personne, tu as envie de lui dire quoi ?

  • Speaker #0

    Ferme ta gueule, poufiasse.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais de quoi tu me parles ? Dès que tu vois une renoie qui sait bien marcher en talons, si tu veux, je te donne des cours, en fait. Non, mais... Bref, et en même temps... Des fois, j'ai des trucs de haineuse. Mais en même temps, c'est tellement...

  • Speaker #1

    Comment tu peux ne pas réagir à ce type de phrase qui n'a absolument pas sa place ?

  • Speaker #0

    Non ! Mais bon, après, tu vois, c'est pas du tout ça qui a résumé mon expérience là-bas. C'était incroyable, c'était génial. J'ai passé des trop bons moments. J'ai appris beaucoup. Du coup, cette rigueur, cette discipline, on laisse rien passer, on pense à tout. Et pourquoi on est une maison pignon sur rue ? C'est parce que tout ce qui est additionné, c'est des détails sur des détails sur des détails sur des détails. On laisse rien passer. Et donc, ça, c'est trop bien, ça, c'est génial. Et surtout, l'ambiance était bonne aussi, malgré... J'avais un maître de stage qui était chanmé et qui... Je pense que ce qui est drôle aussi, et je pense à lui parce qu'il s'appelle Hugues, il avait toujours voulu... Je suis une avartée parce que tu pourras couper, mais je trouve que c'est révélateur. Il a toujours voulu être musicien et j'ai trouvé qu'il y avait cette rigueur et cette discipline du musicien qui ne laisse rien passer, rien déborder. Je lui disais, tu as été musicien ? Oui. Son grand-père était journaliste, passionné de jazz. Et lui, il était pianiste. Un jour, on va dans un bar, il joue mais divinement bien. Et tu sens que, mais en fait, t'es un artiste. Enfin, vraiment, t'es un musicien. C'est pas genre, oui, je joue de temps en temps. Ah non, mais il nous a fait un truc. C'était incroyable. Et c'est pas que là, le monsieur, en fait, il est plus du tout dans le luxe, DJ.

  • Speaker #1

    de côté. Tu me l'envoies ?

  • Speaker #0

    Oui, mais complètement. Complètement. Je pense qu'il s'est passé bien évidemment quelque chose dans sa vie qui a fait qu'en fait, il s'est dit, en fait, je vais arrêter les bêtises et je vais me concentrer à mon moi, mon vrai moi. C'est ma passion. Oui, mais je pense que du coup, c'est ça aussi, peut-être, qu'il a vu en moi quand il m'a recrutée.

  • Speaker #1

    Cette flamme.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois ? Donc oui, c'est drôle parce que du coup, de temps en temps, on se... On s'envoie des petits messages et puis on se suit. J'avais 25 ans, donc c'était quand même il y a 15 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Alors, tu as dit que tu pourras couper, mais moi, je trouve ça intéressant, cet aparté et ce petit plein d'œil à cette personne. C'est d'accord qu'on le garde ?

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Allez,

  • Speaker #1

    un petit coucou à lui !

  • Speaker #0

    Hugues, si tu m'entends, t'embrasses !

  • Speaker #1

    Mon mari s'appelle Hugo, au passage. J'adore ce prénom, forcément. Mais alors, du coup, tu disais, là, à ce moment-là, on te propose un CDD, tu dis, ça peut être chanmé, et alors, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Et alors en fait ce qui se passe c'est que quasi au même moment aussi on me propose un job complètement nul en tant que danseuse, donc payer une misère et faire quelques dates en Pologne en tant que danseuse. Et là en fait je me dis c'est ça, c'est ça le signe, il est là le signe et si je ne le vois pas c'est que je n'ai rien compris. Donc du coup j'ose, j'ose aller à l'encontre. contre du choix de mes parents, de me dire, maintenant que tu te rends compte, là, tu vas refuser un CDD chez Dior pour être saletain d'un coup. Et en fait, je dis, bah ouais, en fait, c'est ça. Il faut que j'essaye. Il faut que j'essaye parce que c'est ce qui brûle en moi. Et si je n'y arrive pas, je reviendrai. Je retournerai chez Dior. On s'est super bien entendu donc pourquoi pas mais il faut que j'essaye. Et en plus, à ce moment-là, j'avais mon petit studio au Lila et je me suis dit, en fait, là, t'es encore étudiante, t'es encore boursière, t'as un petit peu mis de côté, donne-toi un an. C'était ça, le truc. C'était donne-toi un an, un an pour faire ton intermittence, un an pour voir ce que tu vaux dans le milieu de la danse. Et si ça ne marche pas, en fait... aucun regret. Et je n'arrivais pas à me dire je peux faire un peu l'un, je peux faire un peu l'autre, je peux mettre un pied ici,

  • Speaker #1

    un pied là.

  • Speaker #0

    Ça ne marche pas. En tout cas, moi, j'étais convaincue de ça. Et je me suis dit un an, c'est très bien. Et en fait, les planètes, elles étaient alignées parce que ça fait depuis 15 ans que je fais ça. Avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais voilà. On ne se parlerait pas aujourd'hui si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Et alors, tu dis à ce moment-là, toi, c'est hyper clair, le discours interne, il est droit, il est aligné.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas envie de me lever le matin et d'aller au charbon sans kiffer ce que je fais. Complètement.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, encore ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, quand je décide du coup... Moi, j'ai envie d'aimer, j'ai envie de kiffer, j'ai envie de profiter pour être...

  • Speaker #1

    Maisons de prestige.

  • Speaker #0

    Mais ils sont au bout de leur vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc là ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe ? Là, j'ai un conflit interne, mais je suis persuadée d'un truc, c'est que c'est ma décision et eux, ils n'ont pas la vision. Ils ne peuvent pas comprendre, ils ont fait leur vie, ils ont fait leur choix. Ce choix, il est pour moi, il n'est pas pour eux. J'ai fait le choix de continuer mes études pour eux. J'ai fait le choix de faire tout bien pour eux. Et en fait, là, à un moment donné, c'est mon choix. Là, en fait, je me laisse une chance. Et je pense que 25 ans, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et tu prouves aussi qu'il n'y a pas d'âge pour vivre de sa passion. Pour se reconvertir, pour y aller, quoi. Pour foncer quand il y a cette flamme-là, il faut l'écouter, quoi. Et justement, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui sont peut-être dans cette loyauté à sa famille. en conflit avec sa flamme ou bien quand on se dit je suis dans un endroit c'est cool mais en fait je sens que je devrais être ailleurs ma place est pas là,

  • Speaker #0

    ma place est ailleurs t'auras envie de leur recommander quoi en fait c'est si on sent ce truc là c'est que il n'y a pas de mystère en fait il n'y a pas de fausse route Quand tu ressens ça à l'intérieur de toi, si t'hésites, si tu... si tu bégayes, si ta main est lourde pour mettre ton manteau, si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, il n'y a pas de mystère, en fait. C'est que c'est pas le bon moment, c'est que c'est pas le bon lieu à aller, c'est que c'est pas... C'est qu'en fait... Ton corps te dit que là où tu veux aller, que là où tu... C'est que c'est pas là, en fait. Moi, je suis persuadée de ce truc de... En fait, s'écouter, c'est la première des choses, quoi. S'écouter, mais c'est pas faire semblant de s'écouter, c'est pas aussi faire plaisir aux autres. S'écouter, ça demande beaucoup d'efforts. Ça demande, pour le coup, beaucoup d'écoute. Parce qu'il y en a qui... limite, dans toute une vie, presque jamais écoutées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as ce truc de dire, en fait, est-ce que je suis en phase avec la personne que je suis, avec la personne que je regarde, avec la personne que j'ose montrer, en fait ?

  • Speaker #1

    Avec laquelle je vis au quotidien.

  • Speaker #0

    Avec laquelle je vis au quotidien. Ça veut dire que moi, je suis face à toi, on dit, je kiffe. Je kiffe la personne que je te montre, en fait. Bien sûr qu'il n'y a pas tout parfait. Je me dis, ouais, quand même, bon, ce serait bien que je me mette une petite pichenette sur mes petits kilos de grossesse et tout qui sont encore là. Mais je suis en paix, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Ça, pour moi, c'est rien. Donc, je pense que c'est vraiment... C'est vraiment au-delà du fait de faire plaisir parce qu'on aime beaucoup trop faire plaisir aux autres, c'est déjà se faire plaisir à soi. Et moi, je ressentais foncièrement ce truc de me dire, en fait, ce truc d'être saletain banque, là, c'est un feu que je suis obligée d'embraser.

  • Speaker #1

    Il me fait des phrases, là. Je les note.

  • Speaker #0

    t'adore en fait je suis obligée parce que je me dis en fait je vais m'éteindre un petit peu quoi et j'ai que 25 ans et si je peux pas aller au bout de cet incendie j'aurais

  • Speaker #1

    loupé quelque chose dans ma vie quoi et il en est où ton incendie aujourd'hui il va bien il va bien il se porte bien

  • Speaker #0

    en fait tu sais là où je me dis qu'ils se portent bien c'est qu'à chaque fois que je vois mes potes ou à chaque fois je m'achats on me dit non mais toi non mais ce glos non mais ce que tu dégages, ce que tu transpires mon sourire il est pas faux mon sourire il est pas fake je te vois là aujourd'hui, bah allez je vais peut-être être fatiguée et tout mais je te parle de quelque chose qui m'anime au quotidien comment je peux t'en parler avec tristesse avec, je te parle de ma vie Merci. Alors, bien sûr qu'il y a eu des hauts et des bas, mais franchement, aujourd'hui, je me sens tellement bien. Je suis avec un mec que je kiffe, qui me kiffe, qui me désire, qui a envie de moi, qui m'élève. Je suis avec un enfant qu'on a élevé, qui est plein de vie, qu'on remplit d'amour parce que nous, on l'a rempli d'amour. On est complètement en phase. enfin je suis en train de alors j'ai peur parce que je suis en train de de créer de monter mon sol en scène. Donc, je repars dans l'inconnu, j'ouvre cette page blanche, mais j'accueille ça, mais avec tellement de... Pas de sérénité, mais de... Pas de feu, mais vraiment ! Il y a un truc qui grouille en moi, où je suis en mode, mais en fait, là, t'es complètement à ta place. Et c'est complètement logique de... Voilà, tu l'as pensé, tu l'as manifesté, et tu es en train d'avoir ton seul en scène qui arrive, et tu as des dates qui arrivent. C'est quand ? C'est les 6, 7, 8 et 9 novembre au Théâtre de l'Arsénique à Lausanne.

  • Speaker #1

    Ah non.

  • Speaker #0

    Donc là, tu vois,

  • Speaker #1

    je suis dans mon... Je te cite, nous sommes dans la passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois ?

  • Speaker #1

    J'adore. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Franchement, je suis trop contente. Je suis trop contente. Je suis alignée. Et ce n'est pas ça, la vie. Ce n'est pas ça, ce truc de me dire... Mais vraiment, quand je me dis... Si demain, je ne pars, bien évidemment, je serai triste. De toute façon, je ne serai pas là pour pleurer sur mon sort. Mais je me dirais... Franchement, j'ai kiff Merci, j'ai kiffé. Tu vois, il n'y a pas ce truc derrière où je me dis, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû aller là. Bon, il y a peut-être des petits trucs, mais franchement, j'ai été au bout, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah, pas encore ? Pas encore. Je vais te faire faire un petit exercice.

  • Speaker #0

    Vas-y, dis-moi.

  • Speaker #1

    Je vais te faire un exercice parce que là, c'est bon, j'ai eu mes recours. Je sais d'où tu viens. Je connais ton pas de côté. pas de côté à peu près c'est bon C'est le moment de l'exercice. Si tu es d'accord, je vais t'inviter à t'installer confortablement avec aucun croisement dans tes membres, dans tes bras, tes orteils, tes doigts. On va se faire une petite méditation projection dans le futur.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ah ! Donc, maintenant que tu es installé, je regarde toujours un peu à côté dans ces moments-là. je t'invite donc à fermer les yeux si c'est d'accord pour toi tu peux sortir du cadre si t'en as besoin ou pas et installe-toi et puis quand t'es bien tu peux fermer les yeux si c'est ok c'est mieux pour laisser circuler l'énergie en fait afin de laisser s'installer le calme à l'intérieur après toute cette excitation tout ce feu là ou... On laisse les braises un peu tranquilles, juste en ayant quelques flammes, mais on ne la tisse pas trop là, on est calme. Et puis pour ce faire, je t'invite à prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, un peu lentes. Et puis je t'invite à te projeter dans cinq ans en 2030. dans un futur idéal où tout est possible, tout est envisageable. Il y a zéro contrainte. C'est comme tu veux, comme tu souhaites, comme tu désires. J'ai envie de te dire qu'est-ce qui flambe, mais je vais plutôt te demander où tu es. là je me vois dans un pré ouais t'es dans un pré et qu'est-ce que tu vois autour de toi ? je vois des enfants quels sont les bruits que tu entends ?

  • Speaker #0

    je vois un petit ruisseau il y a des sons ? les enfants font un peu de bruit quand même mais ils sont contents ou du bruit autour de moi.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Quand les herbes sont hautes un peu.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Je suis bien, je suis joyeuse. Je suis un peu fatiguée, mais... Non, je suis contente de les voir grouiller autour de moi.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sens peut-être une petite brise ou le contact de l'herbe, des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de vent.

  • Speaker #1

    Ouais. La température, elle est comment ?

  • Speaker #0

    Trop bien, on est pieds nus.

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #0

    Donc, il doit y avoir du soleil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu ressens sous tes pieds ?

  • Speaker #0

    L'herbe.

  • Speaker #1

    L'herbe. Et c'est comment ?

  • Speaker #0

    Un peu humide, c'est sympa. On court un peu, on rigole, on tombe, on se relève.

  • Speaker #1

    Vous êtes en train de jouer ?

  • Speaker #0

    Oui, la télé dans la prairie.

  • Speaker #1

    Donc là, autour de toi, ça joue ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça joue. J'entends, je te dis, j'entends les... Des petits rires d'enfants, là. C'est joyeux, c'est simple. C'est la petite maison dans la vraie vie. Avec un petit ruisseau, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et toi, à ce moment-là, c'est quoi ton rôle ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que je suis la daronne, la daronne ou la tata.

  • Speaker #1

    Et en tant que daronne et tata, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je roule avec les petits. Je les fais rire, je les fais sauter, je les fais tourner. chante forcément,

  • Speaker #1

    danse forcément et si on essaie de regarder un peu plus haut ce serait quoi ta mission de vie ?

  • Speaker #0

    ouais je pense que faire du bien faire du bien autour de moi tu te sens comment avec cette mission là ?

  • Speaker #1

    faire du bien ok

  • Speaker #0

    Ok, parce que ça ne me coûte pas. Ça ne me coûte pas de faire sourire ma pote qui me raconte un truc triste et puis je sors la petite blague pour la faire sourire. Ça ne me coûte pas. C'est en moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Je vais t'inviter à respirer. là-dedans, afin de bien intégrer depuis tes orteils jusqu'au sommet de ton crâne, cette sensation, cette mission de faire du bien autour de toi. Et de bien respirer là-dedans, profiter de ça, et puis de prendre quelques respirations un peu plus... prononcer afin de réactiver tes membres justement les croiser si t'en as envie et revenir avec moi si t'as besoin de t'étirer ou de bailler c'est ok j'ai baillé juste avant pour le coup tu vois je te regardais pas comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    ça va, ça m'a émue je sais pas pourquoi je repense à une pote qui

  • Speaker #1

    qu'il y a un truc pas très cool et c'est vrai que j'ai sorti une blague conne et puis ça l'a fait rire et j'étais contente donc pour arriver à ça dans 5 ans tu vois pour être à fond dans cette mission là de faire du bien qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ?

  • Speaker #0

    ben franchement tu vois Je me dis même qu'avec ce seul en scène, je pense que je suis très bien. Donc, c'est en ça où je me dis que ça ne me coûte pas dans le sens où oui, c'est du travail, mais ouais, ce n'est pas non plus un truc qui va me demander... Je n'ai pas l'impression que ça va me coûter ou que je n'ai pas l'impression qu'il va falloir que je... remettre tout en question dans ma vie pour arriver à ce truc-là.

  • Speaker #1

    C'est toi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Trop bien. Est-ce que tu aurais besoin de quelque chose dans l'instant par rapport à l'émotion qui s'est présentée ? Où ça va ?

  • Speaker #0

    Non, tu sais, je suis une hypersensible. Donc, il y a eu plein de moments où, quand on a commencé à parler, j'avais envie déjà de lâcher ma petite larme. Mais non, je me dis juste que... C'est toujours des petits resets, c'est toujours des petits resets de parler de soi et de dire, bah ouais, en fait, tout le chemin parcouru et là où on est aujourd'hui, c'est cool et c'est ça, tu vois. C'est trop bien. Je dis pas, et par contre, je dis pas vraiment, et j'insiste là-dessus, tout n'a pas été rose tous les jours, quoi. Mais parce que j'étais convaincue de cette... Je pense, du coup, de cette mission de vie. Je pense qu'il y a ce truc, en fait, où moi, je fais partie de ces gens qui voient le verre à moitié plein tout le temps.

  • Speaker #1

    Merci pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, bah ouais. Parce que je me dis, en fait, sans vouloir se comparer ou sans vouloir... Voilà. la boucle est bouclée quand je dirais en fait on est qu'une poussière dans ce monde quoi donc faire du bien autour de soi quand ça nous coûte pas ben let's go quoi merci

  • Speaker #1

    non merci à toi on arrive à la fin de ce temps partagé si tu pouvais garder trois mots de cet échange ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    ce serait Définition, parce que tu as mis des mots sur des gestes ou des attitudes que j'ai eues à des époques de ma vie où je n'avais pas forcément les mots pour qualifier. Tu vois, quand tu me parles d'empathie quand j'étais petite, quand tu me parles de... Oui, c'est vrai que quand je l'entends, je me dis oui, certes, c'est ça, mais moi, je suis en mode, est-ce qu'il faut franchement... Donc oui, je dirais définition. je garderais feu parce que du coup, ça regroupe ce pas de côté, en fait. La passion, ce qui me fait vibrer, ce qui m'anime et ce que je renvoie à l'autre. Et puis, ton écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, encore un immense merci pour ta confiance, pour ton temps et pour tout ce que... tout ce que t'as pu partager hyper riche merci infiniment merci Odile à très bientôt à bientôt au revoir ciao

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur propre choix de vie.

Chaque interview explore un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je m'appelle Ondine, passionnée de psychologie et de développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.


Et si un pas de côté pouvait tout changer ?


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Lydie La Peste : du luxe à la scène, l'audace d'embraser sa flamme intérieure


Dans cette interview inspirante, nous avons exploré la psychologie de l'audace avec Lydie La Peste, chanteuse, danseuse et maîtresse de cérémonie qui incarne l'empowerment féminin par ses choix de vie radicaux.


Un surnom qui révèle une personnalité.

Adolescente « espiègle » et « joueuse », Lydie La Peste obtient ce surnom de son professeur de danse Philippe Almeida.

Deuxième d'une fratrie de sept enfants, elle développe très jeune une empathie naturelle et un sens aigu des responsabilités familiales, traits qui façonnent sa motivation profonde.


Le tournant : choisir entre sécurité prestigieuse et passion.

À 25 ans, après une licence professionnelle et un stage brillant chez Dior Joaillerie, Lydie reçoit une proposition de CDD. Au même moment, une opportunité modeste de danser en Pologne se présente. Face à l'opposition familiale, elle ose le pas de côté décisif : refuser la sécurité pour se donner un an et tenter l'intermittence.


15 ans plus tard, le pari est tenu.

Voici une métaphore de Lydie qui correspond bien à l'écosystème Mon Pas de Côté : « Si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, ton corps te dit qu'il ne faut pas rester là ».


Son conseil : s'écouter vraiment, sans faire semblant.

Sa motivation ? « Ce feu, je suis obligée de l'embraser, sinon je vais m'éteindre ».


Mission de vie révélée lors d'une méditation guidée : faire du bien autour d'elle, une vocation qu'elle incarne naturellement à travers son solo présenté les 6-9 novembre 2025 au Théâtre de l'Arsenic à Lausanne.

Et aussi :

MASTERCLASS MŌVØ -Talk 2Me- 17 au 19 octobre : Lydie vous propose un Atelier Møuvements & Vøix pour une meilleure approche et maîtrise de la scène ; comment apprivoiser son corps et sa voix pour ne plus appréhender ses prises de paroles.


Un témoignage vibrant sur l'empowerment et l'importance de vivre aligné·e avec sa flamme intérieure.

Ondine.


https://linktr.ee/admin/links


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Andine. Je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute ! Let's go, let's record it.

  • Speaker #2

    Bonjour Lydie.

  • Speaker #1

    Salut Ondine.

  • Speaker #2

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Ça va super et toi ?

  • Speaker #2

    Ça va, je suis hyper contente de te recevoir pour mon pas de côté ce matin.

  • Speaker #1

    Merci de me recevoir. Merci de m'accueillir, je suis trop contente.

  • Speaker #2

    Ah trop bien. Est-ce que dans un premier temps tu pourrais te présenter ?

  • Speaker #1

    Eh bien je suis Lydie, aussi connue sous le nom de Lydie Lapeste, mon nom d'artiste. Je suis chanteuse, danseuse. Maîtresse de cérémonie. Modèle, mais plus trop ces derniers temps. Et voilà. Pourquoi la peste ?

  • Speaker #2

    Maman. Maman.

  • Speaker #1

    Maman. C'est un job à part entière.

  • Speaker #2

    Bien sûr. Je sais de quoi tu parles. Et pourquoi la peste ?

  • Speaker #1

    Pourquoi la peste ? En fait, quand j'étais ado, je prenais des cours de danse dans un... dans une assaude quartier. Et un jour, il y a un prof que j'adore qui s'appelle Philippe Almeida, Fais, qui a donné un stage. Et en fait, tous les matins, il me disait, Lydie Lapeste, comment ça va ? Parce que, bien évidemment, moi, étant adolescente, un peu patègne, mais un peu joueuse, taquine. J'aimais bien reprendre mes camarades quand elles avaient loupé un 8, quand elles avaient loupé une tête, quand elles étaient mal placées. Et donc, du coup, c'était devenu mon petit surnom et je l'ai gardé. Petit côté spiègle.

  • Speaker #2

    Tu avais quel âge ?

  • Speaker #1

    Ouais, 13, 14, 14-15 plus.

  • Speaker #2

    Ouais ?

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #2

    Et quand tu étais encore plus petite, tu pouvais avoir ce petit côté-là ? À dire les choses, à reprendre ?

  • Speaker #1

    Alors, reprendre, non. Mais je me souviens que quand j'étais petite, j'avais souvent ce rôle de déléguée de classe. Donc, ce rôle de... En fait, moi, je n'ai pas peur de parler aux grandes personnes. Je n'ai pas peur de défendre un ou une camarade devant les grandes personnes, tu vois. Et donc, il y avait ce truc de « mais vas-y, dis-lui, dis-lui, demande-lui, demande-lui » . Et puis, il y avait aussi ce côté où, comme je n'avais pas trop peur, je faisais quand même un petit peu de bêtises en classe. Genre le truc classique de causer tout le temps. Pas trop de perturber, mais voilà, de faire des petits jeux entre nous pendant la classe. On a toujours eu ce genre de personnes autour de nous. Et donc, je me souviens que j'étais ce genre de personne. Donc, dans mes bulletins, c'était souvent, oui, travaille bien, a un beau potentiel, mais bavarde beaucoup trop ou dérange quand même un peu souvent la classe, mais joue très bien son rôle de déléguée. Dissipée. Dissipée. Moi, j'avais toujours le minimum syndical pour ne pas trop me faire gronder à l'école, mais j'avoue, j'avais pas mal de mots dans le carnet.

  • Speaker #2

    Tu étais maligne, quoi. Complètement.

  • Speaker #1

    Est-ce que... Oui, je pense que c'est ça. J'étais maligne, même un peu. Mais non, mais... Et du coup,

  • Speaker #2

    la peste, quoi.

  • Speaker #1

    Ouais, du coup, la peste. Ouais. Mais j'aime bien parce qu'après, tout le monde... Enfin, à chaque fois, à chaque fois de prestations ou à chaque fois, par exemple, que je finis un truc, on me dit, mais en fait, t'es pas vraiment une peste. Je dis, mais non, je suis pas une peste. Mais ça me va.

  • Speaker #2

    C'était le côté taquin, en fait, de ton prof.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Et justement... Si tu pouvais essayer de mettre le juste terme, parce que parfois, tu sais, je vois, je vais un peu parler de la maison, à la maison, mon mari, il appelle les garçons les crapules. En fait, une crapule, mais c'est pas du tout, du tout, du tout sympathique. En vrai, quand tu regardes dans le dictionnaire,

  • Speaker #1

    c'est un chou péjoratif.

  • Speaker #2

    Tu vois ? Alors que lui, la façon dont tu le dis, la crapule, c'est genre hyper affectif.

  • Speaker #1

    Bien sûr. Et donc là,

  • Speaker #2

    tu vois, c'est un peu pareil pour la peste. Et donc, si tu pouvais essayer de trouver le juste terme, en fait, qui pensait à ce moment-là, c'était quoi, à ton avis ?

  • Speaker #1

    La joueuse. La joueuse. La joueuse. Ouais, la joueuse, c'est bien. Les spiègles, ça fait un peu trop d'artagnan. Lydie les spiègles ! Non ?

  • Speaker #2

    Il y a un peu de ça,

  • Speaker #1

    quand tu décris toi,

  • Speaker #2

    en fait, plus jeune. C'est ça, en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Lydie la joueuse, Lydie les spiègles, Lydie la taquine.

  • Speaker #2

    Oui, je pense que c'est ça. Qu'est-ce que ça fait de se dire ça ?

  • Speaker #1

    Rien. Moi, ça me fait sourire.

  • Speaker #2

    Ça fait sourire. C'est hyper agréable, en fait. C'est très mignon. Les spiègles, trop stylé. OK, donc la peste, mais en fait, les spiègles. D'Artagnan. Un peu. Un peu. Et donc alors, on a un peu devancé ma question suivante qui est un peu d'où tu viens finalement.

  • Speaker #1

    D'où tu viens. C'est trop générique ça, on dit d'où je viens.

  • Speaker #2

    Comment tu l'interprètes toi ? Qu'est-ce qui te vient en premier quand je te dis ça ?

  • Speaker #1

    D'où je viens, tout. D'où je viens géographiquement parlant.

  • Speaker #2

    Allez,

  • Speaker #1

    si tu veux. Comme j'ai des multiples, du coup, je ne sais pas d'où je viens. Non, d'où je viens, je suis née dans le 78. Et ce n'est pas que c'est bizarre, mais je le dis souvent qu'on était des gens du voyage parce qu'on a beaucoup déménagé quand j'étais enfant. Et donc, du coup, on a beaucoup voyagé, 78, puis on est reparti dans le 75, puis on est reparti dans le 78, puis on est parti dans le 93. Enfin, il y avait un côté pas très stable, finalement, de la part de mes parents. je pense que ça suivait un métier comme ça suivait une opportunité d'appartement comme ça suivait enfin Je ne pourrais pas te l'expliquer. En tout cas, on a beaucoup voyagé, beaucoup déménagé. Et voilà, moi, je me souviens de ça. Donc, d'où je viens, c'est pour ça que c'est un peu, j'allais dire, abstrait, oui et non. Comme je n'ai pas eu vraiment d'ancrage, le d'où je viens, je pense, me fait, sans réfléchir, me fait un peu douter d'où je viens. En fait, je ne sais pas. Mais en vrai...

  • Speaker #2

    Et ton ancrage, c'était ta famille ?

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ça, ça ne bougeait pas ? Ça,

  • Speaker #1

    ça ne bougeait pas. Voilà. Donc après, je suis issue d'une famille nombreuse. Je suis la deuxième d'une fratrie de sept.

  • Speaker #2

    Wow !

  • Speaker #1

    Ouais. Quatre filles, trois garçons.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, ma mère nous a eues très jeunes. Voilà, on a 20 ans d'écart avec ma maman.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et voilà, on a traversé plein de choses. Donc d'où je viens ? Ouais, je viens de ça.

  • Speaker #2

    Ça fait quoi d'être la deuxième d'une grande fratrie comme ça ? Tu parles à une fille unique.

  • Speaker #1

    Écoute, comme je n'ai pas le pendant, comme je n'ai jamais vécu d'être fille unique, je ne pourrais pas te dire qu'est-ce que ça fait, puisque c'est ce que j'ai toujours vécu.

  • Speaker #2

    Mais oui, mais cette normalité-là, elle était comment ?

  • Speaker #1

    Eh bien, il y a eu... Pour moi, je vais te dire, il y a eu deux choses qui ont été super marquantes dans ma vie. Il y a eu une première partie où on a grandi à trois. Donc, ma grande sœur, moi et mon petit frère. On était un peu dans cette petite bulle. On habitait un studio, je me souviens, dans le 78 avec mes parents. Donc, il y avait toujours la grande... de par son caractère très discrète, très « je vais dans les rangs » , « je ne me fais pas remarquer » , « je suis la première » , « l'aînée » . Je ne sais pas si elle avait cette pression déjà dès l'enfance ou si juste naturellement elle était dans ce truc de « je suis la grande, je suis l'aînée, je suis la « leader » de cette fratrie » . Et puis il y avait moi qui étais vraiment euh... Ben moi je fais ce que je veux, moi je suis une Tom Sawyer, je baroude, je... Je baroude ? Non ça se dit pas baroude ? Si barouder ! J'ai un doute. Ah, j'ai maraude en tête. Pourquoi ? Je ne sais pas.

  • Speaker #2

    Ça n'a rien à voir.

  • Speaker #1

    Ça n'a rien à voir. Je suis en mode barraude. Non, pas barraude, baroudée. Si, si, ça existe. Ce truc un peu d'insouciance, de... Bon, ma grande sœur, elle est là, mais moi, je fais ma vie. Je la suis des fois, mais j'ai mes potes et puis j'aime bien qu'on m'entende rigoler. J'aime bien me faire remarquer. Ça ne me pose pas de problème. Et puis, il y a mon petit frère. Et le petit frère, c'était un peu le prince de ma mère. Son premier garçon. Ça, c'est vraiment quelque chose qui m'a marquée. En tout cas, je me suis dit, OK, il a un traitement de faveur particulier. C'est son premier garçon. J'ai trouvé. Mais ça ne m'a pas plus dérangée que ça, parce que moi, j'avais ma place de... Je fais ma vie, je machin. Ça, c'est la première part.

  • Speaker #2

    De baroudeuse.

  • Speaker #1

    Oui, de baroudeuse. Et ensuite, il y a eu... Tout un enchaînement où en fait, à partir du moment où les jumeaux sont arrivés, donc après mon petit frère, on a déménagé et il y a eu un shift où typiquement les jumeaux étaient dans ma chambre par exemple et moi j'avais le sommeil très léger, donc du coup c'est moi qui allais voir ma mère pour lui dire « Ah ben, il y en a un qui s'est réveillé, il va faire le lait, va faire le biberon, machin, machin. » Il y a ce truc qui est très culturel où... En fait, je deviens inconsciemment très vite maman, tu vois. Et donc, il y a eu... Ma grand-mère est venue de mon pays d'origine, de la Centrafrique, pour venir aider ma mère, donc avec les jumeaux. Et en fait, nous, on grandit aussi. 96, moi, je ne sais pas, 84, j'ai 12 ans. C'est ça. Et en fait, je me retrouve à l'aider dans les biberons de nuit, à l'échanger. Et ce n'est pas une tare. C'est vraiment genre, j'aime ma maman, quoi.

  • Speaker #2

    T'es une grande sœur qui s'occupe de ses petits frères.

  • Speaker #1

    Voilà. Et j'ai senti vraiment du coup un avant-après où en fait, on était assez grande pour s'autogérer, pour aller à l'école toute seule. aller faire les activités extrascolaires, machin, non. Et puis, venir en aide à ma mère, à ma grand-mère.

  • Speaker #2

    Donc, pas mal de responsabilités assez jeunes quand même.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #2

    Familiales, des responsabilités familiales. Oui.

  • Speaker #1

    Mais tu sais, c'est très culturel chez nous. Ce n'est pas genre, on va te dire… Déjà, ce n'est pas une demande et ce n'est ni une obligation, mais ta mère te demande… ta mère te dit va faire ça bah bien sûr tu vas le faire tu vas pas dire bah non chez la copine ça se fait pas comme ça c'est la norme en fait dans notre foyer c'est comme ça c'était normal c'était comme ça c'est sûr que ça pique de se lever à je sais pas quelle heure ou de se faire réveiller par des bruits de bébé mais en même temps tu te dis je pense qu'il y a cet instinct aussi primaire de dire bah ouais mais s'il pleure c'est qu'il est pas bien Donc du coup, je vais voir ma mère. Et puis ma mère qui me dit, va faire le biberon, j'y vais.

  • Speaker #2

    Donc quelque chose de l'ordre d'une empathie très forte, très jeune, qui justement... C'est ça. Tu me dis, je me fais réveiller la nuit, il ne va pas bien, donc oui, je m'en occupe. Là où d'autres diraient, il m'embête celui-là pour ne pas être vulgaire. je veux une autre chambre pour pas être réveillée je m'en fiche qu'il ait faim ou quoi que ce soit tu vois déjà y'a pas d'autre chambre tu vois ce que je veux dire tu pourrais râler je râle j'en ai marre j'ai 12 ans je suis grande j'ai pas que ça à faire ouais

  • Speaker #1

    j'aurais pu mais tu vois directement y'avait mon autre soeur aussi qui était dans la chambre elle dormait mais y'avait une empathie chez toi qui était là de l'ordre de je prends soin de cette fratrie

  • Speaker #2

    de mes petits frères. J'accompagne maman. C'est normal. C'est de l'empathie, madame.

  • Speaker #1

    OK. Moi, si tu veux, je ne pense pas à tout ça quand je suis dans le moment et quand j'y repense, je ne me dis pas je suis empathique, c'est bien ma fille. Non, mais je me dis juste qu'il faut le faire. C'est naturel chez toi. Maybe. Sûrement.

  • Speaker #2

    Je te confirme. Lydie est empathique. Ok, trop bien, c'est beau tout ça ce que tu racontes. Des valeurs familiales hyper fortes.

  • Speaker #1

    Ouais, franchement, on est une famille très soudée, très forte, malgré l'adversité. Comme toute famille, il s'est passé plein de choses et on est ensemble, on est là. J'ai ma sœur qui habite à 10 minutes de chez moi. Même si on ne se voit pas tous les jours, il y a, je pense que... On ressent le besoin, en tout cas moi je ressens le besoin de me dire il faut au moins que je la vois une fois par semaine, il faut au moins que les cousins connectent une fois par semaine. Donc ça va être, je te dis des bêtises, je vais récupérer mon petit à 4h30, t'es à la maison, bah oui, de toute façon, tout le monde sait qu'il y a le rituel du soir, à partir de 4h30 ou à 17h30, 18h, tout le monde est à la maison. Donc moi ça ne me coûte rien de me dire, bah voilà, le mercredi. Je vais prendre le goûter ou je vais dîner avec mon petit chez elle. Et oui, je vais perdre 10 minutes à rentrer. Et je vais perdre 10 minutes entre guillemets dans son rituel du soir. Mais en même temps, il aura dîné avec ses nièces, avec ses cousines. Il aura vu sa tata qu'il adore. Et ça, ça n'a pas de prix. Ça, ça n'a pas de prix de se dire... C'est naturel, ce n'est pas des cousins inconnus, ce n'est pas quelqu'un que je connais de loin, qui fait partie de ma famille. Non, c'est un lien fort qui, en vrai, si tu ne l'entretiens pas, n'existe pas.

  • Speaker #2

    Donc ça, tu l'as appris très jeune, et tu continues à le développer, et tu transmets ça à ton fils.

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, j'ai cette pression de me dire, potentiellement, il sera fils unique, ce que je ne veux pas. parce que j'appréhende beaucoup.

  • Speaker #2

    Je peux te poser la question de pourquoi tu penses à ça ?

  • Speaker #1

    Parce que potentiellement, le papa n'est pas chaud pour un deuxième.

  • Speaker #2

    D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Et puis aussi, j'ai 40 ans. Donc, il y a ce truc aussi où des fois, il faut se mettre la réalité aussi en face. Alors, je ne te dis pas que c'est accepté, que c'est digéré et tout. parce que c'est aussi un travail de deuil sur ma maternité dont je ne suis pas encore prête à processer mais d'où mon phraseau conditionnel mais je sais qu'en tout cas dans ma manière dans notre manière de l'éduquer il y a toujours eu ce truc de effectivement t'es la prunelle de nos yeux mais tu n'es pas le roi de ce foyer. Donc, je lui laisse énormément de liberté. Je ne suis pas toujours derrière lui à checker ses moindres faits et gestes. Je le laisse s'ennuyer. Je le laisse tomber, se relever. Mais parce que, pour moi, cette vie, la vie que j'ai connue avec tous ses frères et sœurs, Le fait d'avoir été aussi quelque part seule et débrouillarde très vite, très tôt, me dit qu'en fait, je ne l'aide pas. Je ne l'aide pas si je suis toujours derrière lui, en fait. Et aussi, j'ai envie qu'il prenne conscience qu'en fait, il fait partie d'un village. Donc, d'avoir ses cousines pas très loin, c'est important, même s'il se chamaille, même si...

  • Speaker #2

    c'est des enfants mais qu'ils sachent qu'il n'y a pas que nous ça tu dirais qu'en faisant en mettant ça en place tu lui inculques quelle valeur ?

  • Speaker #1

    je ne sais pas, l'autonomie la débrouillardise la confiance en soi aussi un truc tout bête où il dit par exemple il tombe il fait tomber son vélo il arrive pas à le relever et tout de suite il va dire j'arrive pas du haut de ses deux ans j'arrive pas et je lui dis bah si t'y arrives ton vélo il est juste tombé si t'y arrives j'ai un exemple tout con pour reprendre le truc du vélo il y a une petite marche toute bête en sortant de l'immeuble Merci. Une petite marche toute bête. Et en fait, dans cette marche-là, pour la descendre, à un moment donné, il n'a plus pied. Et donc, il a peur. Et je lui dis, mais maman, elle est là. Donc, on a essayé une fois. Je lui tiens la main. Puis après, je lui tiens la selle. Puis après, je lui machin. Je lui fais genre, je le tiens. Et en fait, après, il y arrive tout seul. Et le même chemin pour la monter, cette marche. C'est compliqué. Mais je me dis, mais si, tiens. Et là, je suis en mode de coach. Mais si, tiens, arrive, mais vas-y. Et des fois, tu as tous les passants qui nous regardent en train de mettre 10 minutes pour la monter, cette marche. 10 minutes, j'abuse. Mais bon, tu sais, comme ça peut prendre du temps.

  • Speaker #2

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et en fait, il est trop content. Il l'a fait tout seul. Juste ce truc de... Et voilà, il va remonter son pantalon, il a récupéré son vélo, il a monté sa marche et il est trop dosé, ça va lui faire trois secondes de confiance en soi, de « Ah, j'ai réussi ! » Et maman, elle était là et elle l'a vue.

  • Speaker #2

    Mais c'est génial, ça.

  • Speaker #1

    Bah, c'est rien, mais pour moi, c'est genre...

  • Speaker #2

    C'est énorme. C'est énorme.

  • Speaker #1

    Tu vois ? Et donc, du coup, je suis en mode « Bah ouais, en fait, tu peux le faire. » Et moi, je ne l'ai pas...

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    Ça dit quoi de toi ?

  • Speaker #1

    Je lui fais confiance. Je lui fais confiance. En fait, j'aime trop dire que c'est le centre de mon monde, mais c'est une poussière dans le monde. Et donc, du coup, c'est un gars du peuple, en fait. Donc, il faut que lui aussi, il soit dans la masse. Et quand tu es dans la masse, il y a plein de choses que tu fais seul. Il y a plein de choses que tu fais seul. Donc, relever ton vélo, c'est peut-être rien, mais en fait, tu vas le faire tout seul.

  • Speaker #2

    Donc là, tu es en train de parler de quelque chose de fondamental. C'est comment prendre sa place dans la masse et comment prendre conscience qu'on en fait partie et qu'on est aussi un individu dedans. Donc, ça parle forcément de toi, ça. Comment toi, tu l'as dit, c'est la baroudeuse, tu es Tom Sawyer, tu es d'Artagnan. Mais tout ça, c'est des hommes, dis donc.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai ! Mais j'avais Jeanne d'Arc. Tu sais, un moment, dans mon sol en scène, je dis... Comment je dis ? Et pour prouver à mes parents que c'est pas moi la folle du village, mais que c'est eux qui ont eu tort de ne pas croire en moi, je pars en croisade comme Jeanne d'Arc sur son cheval étincelant ou Daenerys sur son dragon turbulent. Donc, ouais, j'ai des rêves aussi, quand même. J'ai des rêves féminines.

  • Speaker #2

    aussi, bah oui forcément et ces références là comment tu les habites au quotidien ?

  • Speaker #1

    bah je pense que s'il y a un fil conducteur ou s'il y a un espèce de fil rouge de ce qui nous caractériserait tout au long de ma vie, ce serait l'audace, oser Oser, se faire confiance, parce qu'en fait, ce métier, il était inné en moi. Et j'ai dû prouver, du coup, à mon monde que c'était ça, ma voie. Parce que mes parents n'étaient pas du tout chauds pour que je fasse cette carrière. Ma famille... Mes cousines, mes tantes n'étaient pas du tout chaudes pour que je fasse cette carrière. Et en fait, tu vois, là, tu as un échantillon de l'importance que la famille a pour moi. Et de ne pas me sentir épaulée à part un membre de ma famille, ça m'a coûté, mais je pense que c'est ce qui fait qui je suis aujourd'hui. Parce que je n'ai pas eu leur backup à cette époque de ma vie. J'ai malheureusement dû m'armer de courage et d'audace et de leur dire en fait, vous ne comprenez pas, vous n'avez pas la vision, mais moi je sais que c'est ça ma voix. Comment tu as su ? En fait, je crois que je l'ai su parce que... Je suis tombée par hasard dans un cours de danse qui m'a emmenée par hasard à un autre cours de danse. Puis on déménage et puis... Ah non, c'est ma mère quand même qui m'inspirait au cours de danse parce que je n'aimais pas du tout la gymnastique. Donc elle m'emmène à un cours de danse, je fais un cours de danse hip-hop, j'aime trop. Paf, dommage, première année ou deuxième année, on déménage à Saint-Denis. Et en fait, la prof du 78, donc de Morpam, dans ce Thaïlande-Cours, je crois. Elle me dit, va voir cette prof, si tu déménages à tel endroit, va voir cette prof, je vais faire ce cours de cette fameuse prof Marguerite. à Saint-Denis et en fait c'est trop bien et elle voit le potentiel et elle me met cette graine dans ma tête de mais tu sais ce que tu fais c'est cool, c'est naturel chez toi et t'aimes ça et c'est kiffant et moi aussi j'aimais ça, j'aimais ça, j'aimais danser, j'aimais la musique, j'aimais être sur scène, être en représentation parce que c'est ce que je faisais en vrai depuis toute petite pendant les réunions de famille. Et en tant que déléguée de classe. Et en tant que déléguée de classe, bien sûr. Et puis aussi, concrètement, je la vois. Je la vois, elle, cette prof, voyager, être dans les clips d'MC Solar, être dans les films avec Ophélie Winter. Tu vois, à l'époque, quoi. MC Solar, c'est genre notre référent hip-hop en France. Bien sûr. Notre. J'abuse. Mais je veux dire, il a quand même... bousculer tout un visuel autour du hip-hop français, avec ses clips, avec ses visuels, avec ses images. Et donc, du coup, de voir ma prof dans ses clips, tourner avec lui dans ses concerts et tout, je me dis, bien sûr que c'est possible d'être danseuse professionnelle. Ce n'est pas que danser en famille pour célébrer un mariage, un baptême, que sais-je, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a du concret.

  • Speaker #1

    Il y a du concret. Et donc, ça commence à grandir en moi, tu vois.

  • Speaker #2

    Oui. Alors, ce « ça » qui commence à grandir en toi, c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Cette envie d'en faire une vie. Cette envie, cette passion qui grossit en moi. Ce désir de me dire, en fait, je pourrais… Je pourrais me monter sur scène tout le temps et des gens pourraient payer pour me voir sur scène et je pourrais me mettre des costumes et me maquiller et faire le tour du monde et ça pourrait être chouette. Donc, je commence à en parler à mes parents qui, tu sais, ils sont là, non, non, non, fais tes études, laisse-moi tranquille, ne me parle pas de ça. Et en fait, plus ça avance, là, j'avance surtout. C'est un moment où tu te dis, peut-être que c'est déjà trop tard. Si je pense à une danseuse classique, c'est 10 ans que ça commence, 13 ans, 20 ans, on est déjà dans le prime de sa carrière limite, tu vois. Et moi, en fait, c'est en train de se valider autour de mes 20-25 ans, quoi. Donc, je me dis, en fait, là, je fais mes études pour faire plaisir à mes darons, mais...

  • Speaker #2

    Tu faisais quoi comme études ?

  • Speaker #1

    J'ai fait un BTS à l'assistante secrétaire trilingue parce que j'aimais bien les langues et les voyages. C'est complètement cohérent. Ensuite, j'ai fait une licence professionnelle adjointe responsable d'export. Et j'ai validé cette licence en faisant un stage chez Dior, département joaillerie.

  • Speaker #2

    Ok.

  • Speaker #1

    Et en fait, c'est trop cool. Parce que si tu veux, c'est une autre de mes passions. Et en même temps, c'est complètement lié. L'apparat, le beau, le goût du beau, l'esthétique, la finesse. Le travail d'artisan, une passion.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    La passion poussée à son paroxysme. Les arts. Les arts. Et donc, du coup...

  • Speaker #2

    La passion poussée à son paroxysme. C'est beau, ça.

  • Speaker #1

    Comment ?

  • Speaker #2

    C'est beau, cette phrase. La passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #1

    Ouais, c'est vrai. Ouais, c'est vrai. Parce que moi, à l'époque, c'était Victoire de Castellane. Quand tu la vois... bosser sur des pierres précieuses. C'est trop beau. C'est trop beau. Mettre en lumière toute une vision, tout un imaginaire autour d'un diamant qui, à la base, sort d'un truc. Et puis là, tu te dis, je vais en faire. C'est trop, trop beau. Du coup, c'était complètement cohérent d'avoir ce truc de la danse, le machin. aussi, voire Dior, j'étais complètement alignée, ça m'allait. Et puis à 25 ans, donc mon stage qui devait durer, je ne sais pas, je suis débêtiste, trois mois ou six mois, est prolongé, donc je fais un an et puis après on me propose un CBD et là j'ai 25 ans.

  • Speaker #0

    Je me dis que ça pourrait être trop cool, parce que potentiellement, c'est génial. C'est une superbe opportunité. Et puis moi, on ne va pas se mentir, issue des minorités visibles, banlieues ardes, qui se retrouvent rue François 1er, au milieu de pierres précieuses, d'un milieu luxe qui s'ouvre à moi. C'est incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se confronte à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Pas grand-chose. Franchement, pas grand-chose parce que ce qui se confronte, on ne va pas se mentir, c'est que je suis la seule noire du bureau.

  • Speaker #1

    Ça fait quoi, ça ?

  • Speaker #0

    Moi, rien, si tu veux. Mais c'est juste que quand tu as la commerciale qui arrive, j'ai eu le malheur d'être haute perchée sur des talons. Et puis, pardon, je casse la démarche, mais en même temps, je n'ai pas envie de passer pour un... Enfin, de marcher comme un camionneur avec des talons, quoi. Bref, j'assume, je own the shit, comme on dit. Je marche, quoi, avec des talons pour aller chercher ma feuille dans la photocopieuse. Et puis là, elle se retourne et elle me dit, mais c'est drôle, quand tu marches, on dirait que tu danses le zouk. Bon, bah, flemme.

  • Speaker #1

    C'est quoi cette punchline ?

  • Speaker #0

    Punchline de merde.

  • Speaker #1

    on est d'accord, merci, je voulais pas le dire mais tu l'as dit à ma place ah oui,

  • Speaker #0

    une line de merde mais ça te renvoie à ça en fait ça te renvoie à ok, bon, super et qu'est-ce que je fais avec ça et en même temps je suis la stagiaire je suis chez Dior et effectivement je suis la sale renoi bon bah un flemme, mais vas-y je te regarde, je fais et puis ce côté aussi en fait t'as même pas le temps de réfléchir parce qu'elle t'a coupé la chic Et le temps que tu dises, j'aurais dû lui dire si, j'aurais dû faire ça. Non, mais ça y est, le momentum est passé. Et en même temps...

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, quand tu repenses à cette personne, tu as envie de lui dire quoi ?

  • Speaker #0

    Ferme ta gueule, poufiasse.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #0

    Mais de quoi tu me parles ? Dès que tu vois une renoie qui sait bien marcher en talons, si tu veux, je te donne des cours, en fait. Non, mais... Bref, et en même temps... Des fois, j'ai des trucs de haineuse. Mais en même temps, c'est tellement...

  • Speaker #1

    Comment tu peux ne pas réagir à ce type de phrase qui n'a absolument pas sa place ?

  • Speaker #0

    Non ! Mais bon, après, tu vois, c'est pas du tout ça qui a résumé mon expérience là-bas. C'était incroyable, c'était génial. J'ai passé des trop bons moments. J'ai appris beaucoup. Du coup, cette rigueur, cette discipline, on laisse rien passer, on pense à tout. Et pourquoi on est une maison pignon sur rue ? C'est parce que tout ce qui est additionné, c'est des détails sur des détails sur des détails sur des détails. On laisse rien passer. Et donc, ça, c'est trop bien, ça, c'est génial. Et surtout, l'ambiance était bonne aussi, malgré... J'avais un maître de stage qui était chanmé et qui... Je pense que ce qui est drôle aussi, et je pense à lui parce qu'il s'appelle Hugues, il avait toujours voulu... Je suis une avartée parce que tu pourras couper, mais je trouve que c'est révélateur. Il a toujours voulu être musicien et j'ai trouvé qu'il y avait cette rigueur et cette discipline du musicien qui ne laisse rien passer, rien déborder. Je lui disais, tu as été musicien ? Oui. Son grand-père était journaliste, passionné de jazz. Et lui, il était pianiste. Un jour, on va dans un bar, il joue mais divinement bien. Et tu sens que, mais en fait, t'es un artiste. Enfin, vraiment, t'es un musicien. C'est pas genre, oui, je joue de temps en temps. Ah non, mais il nous a fait un truc. C'était incroyable. Et c'est pas que là, le monsieur, en fait, il est plus du tout dans le luxe, DJ.

  • Speaker #1

    de côté. Tu me l'envoies ?

  • Speaker #0

    Oui, mais complètement. Complètement. Je pense qu'il s'est passé bien évidemment quelque chose dans sa vie qui a fait qu'en fait, il s'est dit, en fait, je vais arrêter les bêtises et je vais me concentrer à mon moi, mon vrai moi. C'est ma passion. Oui, mais je pense que du coup, c'est ça aussi, peut-être, qu'il a vu en moi quand il m'a recrutée.

  • Speaker #1

    Cette flamme.

  • Speaker #0

    Oui, tu vois ? Donc oui, c'est drôle parce que du coup, de temps en temps, on se... On s'envoie des petits messages et puis on se suit. J'avais 25 ans, donc c'était quand même il y a 15 ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Alors, tu as dit que tu pourras couper, mais moi, je trouve ça intéressant, cet aparté et ce petit plein d'œil à cette personne. C'est d'accord qu'on le garde ?

  • Speaker #0

    Bien sûr ! Allez,

  • Speaker #1

    un petit coucou à lui !

  • Speaker #0

    Hugues, si tu m'entends, t'embrasses !

  • Speaker #1

    Mon mari s'appelle Hugo, au passage. J'adore ce prénom, forcément. Mais alors, du coup, tu disais, là, à ce moment-là, on te propose un CDD, tu dis, ça peut être chanmé, et alors, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Et alors en fait ce qui se passe c'est que quasi au même moment aussi on me propose un job complètement nul en tant que danseuse, donc payer une misère et faire quelques dates en Pologne en tant que danseuse. Et là en fait je me dis c'est ça, c'est ça le signe, il est là le signe et si je ne le vois pas c'est que je n'ai rien compris. Donc du coup j'ose, j'ose aller à l'encontre. contre du choix de mes parents, de me dire, maintenant que tu te rends compte, là, tu vas refuser un CDD chez Dior pour être saletain d'un coup. Et en fait, je dis, bah ouais, en fait, c'est ça. Il faut que j'essaye. Il faut que j'essaye parce que c'est ce qui brûle en moi. Et si je n'y arrive pas, je reviendrai. Je retournerai chez Dior. On s'est super bien entendu donc pourquoi pas mais il faut que j'essaye. Et en plus, à ce moment-là, j'avais mon petit studio au Lila et je me suis dit, en fait, là, t'es encore étudiante, t'es encore boursière, t'as un petit peu mis de côté, donne-toi un an. C'était ça, le truc. C'était donne-toi un an, un an pour faire ton intermittence, un an pour voir ce que tu vaux dans le milieu de la danse. Et si ça ne marche pas, en fait... aucun regret. Et je n'arrivais pas à me dire je peux faire un peu l'un, je peux faire un peu l'autre, je peux mettre un pied ici,

  • Speaker #1

    un pied là.

  • Speaker #0

    Ça ne marche pas. En tout cas, moi, j'étais convaincue de ça. Et je me suis dit un an, c'est très bien. Et en fait, les planètes, elles étaient alignées parce que ça fait depuis 15 ans que je fais ça. Avec des hauts et des bas, bien sûr. Mais voilà. On ne se parlerait pas aujourd'hui si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Et alors, tu dis à ce moment-là, toi, c'est hyper clair, le discours interne, il est droit, il est aligné.

  • Speaker #0

    Moi, je n'ai pas envie de me lever le matin et d'aller au charbon sans kiffer ce que je fais. Complètement.

  • Speaker #1

    Et à ce moment-là, encore ?

  • Speaker #0

    Non. À ce moment-là, quand je décide du coup... Moi, j'ai envie d'aimer, j'ai envie de kiffer, j'ai envie de profiter pour être...

  • Speaker #1

    Maisons de prestige.

  • Speaker #0

    Mais ils sont au bout de leur vie.

  • Speaker #1

    Ok. Et donc là ?

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui se passe ? Là, j'ai un conflit interne, mais je suis persuadée d'un truc, c'est que c'est ma décision et eux, ils n'ont pas la vision. Ils ne peuvent pas comprendre, ils ont fait leur vie, ils ont fait leur choix. Ce choix, il est pour moi, il n'est pas pour eux. J'ai fait le choix de continuer mes études pour eux. J'ai fait le choix de faire tout bien pour eux. Et en fait, là, à un moment donné, c'est mon choix. Là, en fait, je me laisse une chance. Et je pense que 25 ans, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et tu prouves aussi qu'il n'y a pas d'âge pour vivre de sa passion. Pour se reconvertir, pour y aller, quoi. Pour foncer quand il y a cette flamme-là, il faut l'écouter, quoi. Et justement, pour celles et ceux qui nous écoutent et qui sont peut-être dans cette loyauté à sa famille. en conflit avec sa flamme ou bien quand on se dit je suis dans un endroit c'est cool mais en fait je sens que je devrais être ailleurs ma place est pas là,

  • Speaker #0

    ma place est ailleurs t'auras envie de leur recommander quoi en fait c'est si on sent ce truc là c'est que il n'y a pas de mystère en fait il n'y a pas de fausse route Quand tu ressens ça à l'intérieur de toi, si t'hésites, si tu... si tu bégayes, si ta main est lourde pour mettre ton manteau, si ton pied est lourd pour enfiler ta chaussure, il n'y a pas de mystère, en fait. C'est que c'est pas le bon moment, c'est que c'est pas le bon lieu à aller, c'est que c'est pas... C'est qu'en fait... Ton corps te dit que là où tu veux aller, que là où tu... C'est que c'est pas là, en fait. Moi, je suis persuadée de ce truc de... En fait, s'écouter, c'est la première des choses, quoi. S'écouter, mais c'est pas faire semblant de s'écouter, c'est pas aussi faire plaisir aux autres. S'écouter, ça demande beaucoup d'efforts. Ça demande, pour le coup, beaucoup d'écoute. Parce qu'il y en a qui... limite, dans toute une vie, presque jamais écoutées.

  • Speaker #1

    C'est vrai.

  • Speaker #0

    Et donc, tu as ce truc de dire, en fait, est-ce que je suis en phase avec la personne que je suis, avec la personne que je regarde, avec la personne que j'ose montrer, en fait ?

  • Speaker #1

    Avec laquelle je vis au quotidien.

  • Speaker #0

    Avec laquelle je vis au quotidien. Ça veut dire que moi, je suis face à toi, on dit, je kiffe. Je kiffe la personne que je te montre, en fait. Bien sûr qu'il n'y a pas tout parfait. Je me dis, ouais, quand même, bon, ce serait bien que je me mette une petite pichenette sur mes petits kilos de grossesse et tout qui sont encore là. Mais je suis en paix, en fait. Tu vois ce que je veux dire ? Ça, pour moi, c'est rien. Donc, je pense que c'est vraiment... C'est vraiment au-delà du fait de faire plaisir parce qu'on aime beaucoup trop faire plaisir aux autres, c'est déjà se faire plaisir à soi. Et moi, je ressentais foncièrement ce truc de me dire, en fait, ce truc d'être saletain banque, là, c'est un feu que je suis obligée d'embraser.

  • Speaker #1

    Il me fait des phrases, là. Je les note.

  • Speaker #0

    t'adore en fait je suis obligée parce que je me dis en fait je vais m'éteindre un petit peu quoi et j'ai que 25 ans et si je peux pas aller au bout de cet incendie j'aurais

  • Speaker #1

    loupé quelque chose dans ma vie quoi et il en est où ton incendie aujourd'hui il va bien il va bien il se porte bien

  • Speaker #0

    en fait tu sais là où je me dis qu'ils se portent bien c'est qu'à chaque fois que je vois mes potes ou à chaque fois je m'achats on me dit non mais toi non mais ce glos non mais ce que tu dégages, ce que tu transpires mon sourire il est pas faux mon sourire il est pas fake je te vois là aujourd'hui, bah allez je vais peut-être être fatiguée et tout mais je te parle de quelque chose qui m'anime au quotidien comment je peux t'en parler avec tristesse avec, je te parle de ma vie Merci. Alors, bien sûr qu'il y a eu des hauts et des bas, mais franchement, aujourd'hui, je me sens tellement bien. Je suis avec un mec que je kiffe, qui me kiffe, qui me désire, qui a envie de moi, qui m'élève. Je suis avec un enfant qu'on a élevé, qui est plein de vie, qu'on remplit d'amour parce que nous, on l'a rempli d'amour. On est complètement en phase. enfin je suis en train de alors j'ai peur parce que je suis en train de de créer de monter mon sol en scène. Donc, je repars dans l'inconnu, j'ouvre cette page blanche, mais j'accueille ça, mais avec tellement de... Pas de sérénité, mais de... Pas de feu, mais vraiment ! Il y a un truc qui grouille en moi, où je suis en mode, mais en fait, là, t'es complètement à ta place. Et c'est complètement logique de... Voilà, tu l'as pensé, tu l'as manifesté, et tu es en train d'avoir ton seul en scène qui arrive, et tu as des dates qui arrivent. C'est quand ? C'est les 6, 7, 8 et 9 novembre au Théâtre de l'Arsénique à Lausanne.

  • Speaker #1

    Ah non.

  • Speaker #0

    Donc là, tu vois,

  • Speaker #1

    je suis dans mon... Je te cite, nous sommes dans la passion poussée à son paroxysme.

  • Speaker #0

    Non, mais tu vois ?

  • Speaker #1

    J'adore. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Franchement, je suis trop contente. Je suis trop contente. Je suis alignée. Et ce n'est pas ça, la vie. Ce n'est pas ça, ce truc de me dire... Mais vraiment, quand je me dis... Si demain, je ne pars, bien évidemment, je serai triste. De toute façon, je ne serai pas là pour pleurer sur mon sort. Mais je me dirais... Franchement, j'ai kiff Merci, j'ai kiffé. Tu vois, il n'y a pas ce truc derrière où je me dis, j'aurais dû faire ça, j'aurais dû aller là. Bon, il y a peut-être des petits trucs, mais franchement, j'ai été au bout, tu vois.

  • Speaker #1

    Ah, pas encore ? Pas encore. Je vais te faire faire un petit exercice.

  • Speaker #0

    Vas-y, dis-moi.

  • Speaker #1

    Je vais te faire un exercice parce que là, c'est bon, j'ai eu mes recours. Je sais d'où tu viens. Je connais ton pas de côté. pas de côté à peu près c'est bon C'est le moment de l'exercice. Si tu es d'accord, je vais t'inviter à t'installer confortablement avec aucun croisement dans tes membres, dans tes bras, tes orteils, tes doigts. On va se faire une petite méditation projection dans le futur.

  • Speaker #0

    Ah !

  • Speaker #1

    Ah ! Donc, maintenant que tu es installé, je regarde toujours un peu à côté dans ces moments-là. je t'invite donc à fermer les yeux si c'est d'accord pour toi tu peux sortir du cadre si t'en as besoin ou pas et installe-toi et puis quand t'es bien tu peux fermer les yeux si c'est ok c'est mieux pour laisser circuler l'énergie en fait afin de laisser s'installer le calme à l'intérieur après toute cette excitation tout ce feu là ou... On laisse les braises un peu tranquilles, juste en ayant quelques flammes, mais on ne la tisse pas trop là, on est calme. Et puis pour ce faire, je t'invite à prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, un peu lentes. Et puis je t'invite à te projeter dans cinq ans en 2030. dans un futur idéal où tout est possible, tout est envisageable. Il y a zéro contrainte. C'est comme tu veux, comme tu souhaites, comme tu désires. J'ai envie de te dire qu'est-ce qui flambe, mais je vais plutôt te demander où tu es. là je me vois dans un pré ouais t'es dans un pré et qu'est-ce que tu vois autour de toi ? je vois des enfants quels sont les bruits que tu entends ?

  • Speaker #0

    je vois un petit ruisseau il y a des sons ? les enfants font un peu de bruit quand même mais ils sont contents ou du bruit autour de moi.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a des odeurs ?

  • Speaker #0

    Quand les herbes sont hautes un peu.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Je suis bien, je suis joyeuse. Je suis un peu fatiguée, mais... Non, je suis contente de les voir grouiller autour de moi.

  • Speaker #1

    Et est-ce que tu sens peut-être une petite brise ou le contact de l'herbe, des choses comme ça ?

  • Speaker #0

    Il y a un peu de vent.

  • Speaker #1

    Ouais. La température, elle est comment ?

  • Speaker #0

    Trop bien, on est pieds nus.

  • Speaker #1

    Oh !

  • Speaker #0

    Donc, il doit y avoir du soleil.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce que tu ressens sous tes pieds ?

  • Speaker #0

    L'herbe.

  • Speaker #1

    L'herbe. Et c'est comment ?

  • Speaker #0

    Un peu humide, c'est sympa. On court un peu, on rigole, on tombe, on se relève.

  • Speaker #1

    Vous êtes en train de jouer ?

  • Speaker #0

    Oui, la télé dans la prairie.

  • Speaker #1

    Donc là, autour de toi, ça joue ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça joue. J'entends, je te dis, j'entends les... Des petits rires d'enfants, là. C'est joyeux, c'est simple. C'est la petite maison dans la vraie vie. Avec un petit ruisseau, c'est chouette.

  • Speaker #1

    Et toi, à ce moment-là, c'est quoi ton rôle ?

  • Speaker #0

    J'ai l'impression que je suis la daronne, la daronne ou la tata.

  • Speaker #1

    Et en tant que daronne et tata, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je roule avec les petits. Je les fais rire, je les fais sauter, je les fais tourner. chante forcément,

  • Speaker #1

    danse forcément et si on essaie de regarder un peu plus haut ce serait quoi ta mission de vie ?

  • Speaker #0

    ouais je pense que faire du bien faire du bien autour de moi tu te sens comment avec cette mission là ?

  • Speaker #1

    faire du bien ok

  • Speaker #0

    Ok, parce que ça ne me coûte pas. Ça ne me coûte pas de faire sourire ma pote qui me raconte un truc triste et puis je sors la petite blague pour la faire sourire. Ça ne me coûte pas. C'est en moi, tu vois.

  • Speaker #1

    Faire du bien.

  • Speaker #0

    Ouais, je crois.

  • Speaker #1

    Je vais t'inviter à respirer. là-dedans, afin de bien intégrer depuis tes orteils jusqu'au sommet de ton crâne, cette sensation, cette mission de faire du bien autour de toi. Et de bien respirer là-dedans, profiter de ça, et puis de prendre quelques respirations un peu plus... prononcer afin de réactiver tes membres justement les croiser si t'en as envie et revenir avec moi si t'as besoin de t'étirer ou de bailler c'est ok j'ai baillé juste avant pour le coup tu vois je te regardais pas comment tu te sens ?

  • Speaker #0

    ça va, ça m'a émue je sais pas pourquoi je repense à une pote qui

  • Speaker #1

    qu'il y a un truc pas très cool et c'est vrai que j'ai sorti une blague conne et puis ça l'a fait rire et j'étais contente donc pour arriver à ça dans 5 ans tu vois pour être à fond dans cette mission là de faire du bien qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ?

  • Speaker #0

    ben franchement tu vois Je me dis même qu'avec ce seul en scène, je pense que je suis très bien. Donc, c'est en ça où je me dis que ça ne me coûte pas dans le sens où oui, c'est du travail, mais ouais, ce n'est pas non plus un truc qui va me demander... Je n'ai pas l'impression que ça va me coûter ou que je n'ai pas l'impression qu'il va falloir que je... remettre tout en question dans ma vie pour arriver à ce truc-là.

  • Speaker #1

    C'est toi.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Trop bien. Est-ce que tu aurais besoin de quelque chose dans l'instant par rapport à l'émotion qui s'est présentée ? Où ça va ?

  • Speaker #0

    Non, tu sais, je suis une hypersensible. Donc, il y a eu plein de moments où, quand on a commencé à parler, j'avais envie déjà de lâcher ma petite larme. Mais non, je me dis juste que... C'est toujours des petits resets, c'est toujours des petits resets de parler de soi et de dire, bah ouais, en fait, tout le chemin parcouru et là où on est aujourd'hui, c'est cool et c'est ça, tu vois. C'est trop bien. Je dis pas, et par contre, je dis pas vraiment, et j'insiste là-dessus, tout n'a pas été rose tous les jours, quoi. Mais parce que j'étais convaincue de cette... Je pense, du coup, de cette mission de vie. Je pense qu'il y a ce truc, en fait, où moi, je fais partie de ces gens qui voient le verre à moitié plein tout le temps.

  • Speaker #1

    Merci pour ça.

  • Speaker #0

    Ouais, bah ouais. Parce que je me dis, en fait, sans vouloir se comparer ou sans vouloir... Voilà. la boucle est bouclée quand je dirais en fait on est qu'une poussière dans ce monde quoi donc faire du bien autour de soi quand ça nous coûte pas ben let's go quoi merci

  • Speaker #1

    non merci à toi on arrive à la fin de ce temps partagé si tu pouvais garder trois mots de cet échange ce serait quoi ?

  • Speaker #0

    ce serait Définition, parce que tu as mis des mots sur des gestes ou des attitudes que j'ai eues à des époques de ma vie où je n'avais pas forcément les mots pour qualifier. Tu vois, quand tu me parles d'empathie quand j'étais petite, quand tu me parles de... Oui, c'est vrai que quand je l'entends, je me dis oui, certes, c'est ça, mais moi, je suis en mode, est-ce qu'il faut franchement... Donc oui, je dirais définition. je garderais feu parce que du coup, ça regroupe ce pas de côté, en fait. La passion, ce qui me fait vibrer, ce qui m'anime et ce que je renvoie à l'autre. Et puis, ton écoute.

  • Speaker #1

    Eh bien, encore un immense merci pour ta confiance, pour ton temps et pour tout ce que... tout ce que t'as pu partager hyper riche merci infiniment merci Odile à très bientôt à bientôt au revoir ciao

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