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Mon Pas de Côté, psychologie et interviews de l'audace.

Mon Pas de Côté.24 - Asmaa Belh - Permission d’être soi : audace, psychologie et transmission

Mon Pas de Côté.24 - Asmaa Belh - Permission d’être soi : audace, psychologie et transmission

56min |05/11/2025
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56min |05/11/2025
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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur choix de vie.

Chaque épisode raconte un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je suis Ondine Peyron, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.



Et si un pas de côté pouvait tout changer ?

---


Dans cet épisode, Asmaa nous emmène dans son univers de recherche intérieure, de transmission et de guérison.

Née dans les montagnes berbères et aujourd’hui installée au Maroc après un tour du monde en famille, elle tisse des ponts entre psychologie, spiritualité et engagement concret.


On parle d’audace, d’oser se décaler, de retraites et d’immersions profondes, de la permission d’être soi, de ces « pas de côté » réguliers qui redonnent de la clarté au milieu du bruit ambiant et quotidien.


Au fil de la conversation, Asmaa raconte comment des regards justes et des permissions reçues ont balisé sa route, du travail social aux espaces de libération qu’elle crée aujourd’hui. Elle partage sa conviction qu’il existe un équilibre dans le mouvement et que ralentir peut, paradoxalement, nous rapprocher plus vite de ce qui compte. Une femme inspirante qui incarne l’empowerment au quotidien.


Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel à se décaler, à écouter les signaux faibles du corps et à prendre le luxe de choisir les problèmes qui leur conviennent.

Avec douceur, profondeur, audace et beaucoup de joie.


À retenir :

•⁠ ⁠Le pas de côté comme acte de responsabilité, d’oser et de permission d’être Soi

•⁠ ⁠Ralentir pour retrouver du sens, du lien et de l’empowerment

•⁠ ⁠Vivre en mouvement, et en équilibre

•⁠ ⁠Communautés, transmission et spiritualité comme sources d’ancrage

•⁠ ⁠Le courage d’une vie choisie, portée par l’audace d’oser


Bonne écoute et belles vibrations.


Ondine.

https://www.instagram.com/monpasdecote.officiel/

https://linktr.ee/admin/links


---


Pour aller plus loin dans votre épanouissement personnel, rejoignez-nous lors des week-ends immersifs Mon Pas de Côté : trois jours d'ateliers d'introspection, de connaissance de soi et de passage à l'action dans un cadre bienveillant et au vert à une heure de Paris. 21->23 novembre 2025

Renseignements sur les séjours.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Ondine, je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Asma !

  • Speaker #1

    Bonjour Mademoiselle !

  • Speaker #2

    Je suis absolument ravie et enchantée d'être accueillie aujourd'hui dans mon pas de côté.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de pouvoir participer à ce pas de côté, vraiment.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup encore. Pour nos auditeurs, nos auditrices, avec Asma, on était dans la même classe à l'école d'analyse transactionnelle. C'est pour ça qu'on se connaît. Depuis quelques années maintenant, on a... partager des choses bien profondes en ce qu'on appelait les GEP, les groupes d'entraînement à la pratique, avec notre chère France, qu'on peut écouter d'ailleurs dans le podcast dans des épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Elle est très belle cette interview, vraiment, très touchante. Merci.

  • Speaker #2

    Et donc, je me suis permise de revenir vers toi pour te demander si toi aussi, tu voulais venir parler de ton pas de côté. Merci d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était une évidence. Tant qu'on peut transmettre et partager, c'est toujours un pur plaisir, et encore plus avec des gens qui nous connaissent à des niveaux très intimes. On sait que les conversations vont toujours être beaucoup plus profondes, et ça fait du bien.

  • Speaker #2

    Peut-être que pour commencer, on pourrait partir sur une présentation ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Why not ? C'est une présentation. Tu veux quelque chose de plutôt classique ou d'original ?

  • Speaker #2

    Ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Ce qui me correspond. C'est plutôt original. Ce que je peux dire de moi, c'est que je suis une chercheuse. J'ai passé ma vie à chercher, à comprendre, à sentir le monde et les gens. Et dès mon plus jeune âge, j'ai été extrêmement curieuse de comprendre comment fonctionnaient les choses. Ça m'a toujours fascinée. Et alors j'ai créé une vie où je passe ma vie à chercher et à comprendre. À travers à la fois des expériences familiales où on voyage, on découvre des cultures, on rencontre des communautés, des guérisseurs aussi, des gens qui soignent différemment. Et puis, à travers une activité professionnelle aussi, où j'accompagne les gens à essayer de comprendre, d'explorer, et puis de chercher leur vérité.

  • Speaker #2

    Ok. Et aujourd'hui, tu exerces où ?

  • Speaker #1

    Alors, aujourd'hui, j'exerce au Maroc. On va dire que je suis installée au Maroc. Et j'exerce un peu partout dans le monde, puisque j'ai des retraites à l'international, j'ai des immersions que je fais avec des clients un peu partout dans le monde. et aussi au Maroc.

  • Speaker #2

    Alors, quand tu parles de retraite et d'immersion, pour certains, c'est très clair, mais pour d'autres, ça peut être flou. Est-ce que tu pourrais un peu préciser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, je crée des rassemblements depuis une quinzaine d'années maintenant sur des thématiques qui sont, on va dire, problématiques pour les personnes que j'accompagne. Alors, ce ne sont pas des retraites qui sont ouvertes au public, ce sont vraiment... des retraites qui visent uniquement les gens avec lesquels je travaille. Et l'idée, c'est de venir explorer une thématique profonde et profondément. Donc voilà, souvent, c'est des sujets autour du transgénérationnel, des traumas. Et donc, on se retrouve et pendant cinq jours, on explore, on creuse, on libère, on décharge. Et on fait un travail extrêmement intense. Donc ça, c'est dans le cadre des retraites. Et puis les immersions, c'est un format particulier puisque c'est une retraite mais à deux. on part à deux avec la personne qui a choisi de travailler avec moi. Et pendant deux, trois jours, parfois quatre, tout dépend du besoin, on va complètement être en immersion dans sa problématique, dans son besoin. Et on va venir comme ça regarder les couches de son histoire, les couches de ses besoins, et on va déblayer, décharger, rencontrer des parties d'elle. et beaucoup libérée. Je dirais que vraiment l'axe principal de ces formats-là, c'est des axes de libération et puis de permission. Comme tu le dis très bien d'ailleurs dans l'introduction de ton pas de côté, c'est des espaces où on peut modéliser d'autres expériences, mais vécues à travers soi en premier, c'est-à-dire j'ai jamais senti cette expérience-là dans le cadre de ce travail, je me suis jamais sentie comme ça, j'ai découvert une forme de moi qui était complètement inaccessible avant. Et donc, ces découvertes-là donnent des grandes permissions. Voilà.

  • Speaker #2

    Ok. Ça, c'est qui tu es, tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Oui, j'écris des bouquins. J'ai un podcast. Ah,

  • Speaker #2

    t'écris des bouquins. T'écris quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier bouquin, c'était un programme sur l'amour, donc Love Program. Ouais.

  • Speaker #2

    Tout un programme.

  • Speaker #1

    Et c'est hyper intéressant pour ceux qui aiment la thé, puisque c'est vraiment un bouquin…

  • Speaker #2

    Alors, la thé, c'est l'analyse transactionnelle.

  • Speaker #1

    L'analyse transactionnelle, voilà. Parce que j'ai principalement centré les chapitres autour de concepts d'analyse transactionnelle, ce qui permet vraiment d'avoir des grilles de lecture un peu simplifiées de nos problématiques, de ce qu'on traverse. Donc, voilà. Là, en ce moment, j'écris un bouquin, un manifeste sur la femme. OK. C'est assez dense. C'est un livre qui permet aux femmes, je pense, de porter leur voix sur différents niveaux. Et des voix qu'on n'a pas l'habitude d'entendre. Des voix qui parlent de notre cœur, des voix qui parlent de notre corps, des voix qui parlent de notre vagin, des voix qui parlent de nos états d'âme, de notre esprit. Et donc, c'est un très beau manifeste. J'ai beaucoup de plaisir à l'écrire. Je suis sur la fin. Peut-être qu'il sera prêt.

  • Speaker #2

    Il sera publié quand alors ?

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il sera prêt au niveau de la diffusion du podcast.

  • Speaker #2

    J'espère. Donc, c'est en octobre à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, ce sera en ligne. Donc, voilà. Et j'ai un bouquin qui est déjà fini et qui devrait sortir cette année autour de l'abondance et des problématiques transgénérationnelles autour de l'abondance de notre relation à l'argent. D'accord. Voilà. J'écris un peu sur les sujets qui me touchent et qui me donnent envie d'aller plus loin, d'approfondir.

  • Speaker #2

    Tu allais dire, et je t'ai coupé, je te présente mes excuses, que tu avais aussi un podcast.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais un podcast, oui. Il est un peu en veille depuis quelques temps et j'ai très envie de le reprendre. donc je pense que voilà je vais sûrement me reprendre en courant de l'année pour faire une saison sur les femmes justement avec la question de ce manifeste féminin ça me donne vraiment envie de redonner la parole à des femmes d'accord

  • Speaker #2

    et ce podcast il était sur quoi, il s'appelle comment ?

  • Speaker #1

    Asmavel podcast ok ok ça marche

  • Speaker #2

    Une présentation large avec beaucoup de pétales. Tu es une rose avec beaucoup de pétales.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #2

    Et tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Je viens de loin. On va dire que sur le plan de la matière et très factuellement, je viens d'un quartier. de plusieurs quartiers je viens d'une tribu aussi c'est très important de le rappeler je viens aussi de très loin dans le sens où je sens bien qu'à l'intérieur de moi je porte des générations et des générations de femmes et je les sens je les sens dans mes activités, je les sens quand j'agis je les sens avec mes enfants donc j'ai l'impression que je viens de très loin j'ai l'impression que je suis une vieille âme Oui, Vraiment.

  • Speaker #2

    Tu le sens comment, ça ?

  • Speaker #1

    Dans mes aspirations, dans mes envies, dans ce que je peux mettre en place dans la maison, dans la manière dont je peux soigner mes enfants, dans la manière dont je peux aussi créer des rituels autour de choses importantes autour de moi, dans ma manière aussi de... Enfin voilà, je la sens vraiment à plein d'endroits. mais très factuelles, c'est-à-dire la cuisine, le soin, les choses du quotidien. Je sens que je porte bien plus que ma petite personne aujourd'hui en 2025, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a énormément de spiritualité dans ce que tu décris. C'est important pour toi la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Ah, c'est central, oui.

  • Speaker #2

    En quoi ? Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    La spiritualité, c'est le centre. peu importe la spiritualité, le qu'on choisit, ce qui donne un axe, une orientation, c'est ce qui contient nos valeurs, notre présentation du monde. Et ça me permet aussi de vivre à un autre niveau, de vivre à côté du monde qui s'agite, qui va vite, qui se matérialise, qui se capitalise. Pour moi, c'est vraiment un espace de protection, la spiritualité.

  • Speaker #2

    Tu disais que tu viens de ces femmes, tu viens d'un quartier, tu viens d'une tribu. Comment tu pourrais préciser ça ? Finalement, en un point qui centraliserait tout ça, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Je viens de plusieurs communautés.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a la tribu, la tribu familiale. Moi, je viens des montagnes berbères. Je suis née dans le nord du Maroc. On a grandi ensemble. On grandit ensemble. Il y a l'idée de collectif extrêmement présent, d'exister et de construire ensemble. C'est vraiment... La base, je viens d'une tribu et je viens d'une famille et je viens d'un village. Je suis arrivée en France à l'âge de deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #2

    C'était où en France ?

  • Speaker #1

    C'était dans le 93, en banlieue parisienne. D'accord. Je fais tellement peur. Voilà, je suis arrivée dans ce quartier très petit et là-bas, j'étais encore en communauté avec des gens.

  • Speaker #2

    Tu dis que c'est un quartier qui fait peur. Tu avais peur ?

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Je disais dans ce 93 qui fait peur socialement, pas du tout. Un quartier extrêmement chaleureux où on retrouve justement la familiarité, de la proximité, de l'intimité, des voisines qui se partagent leur repas, des retrouvailles en bas du quartier où on est ensemble. Voilà, c'était vraiment… Donc je retrouve finalement une autre communauté. Et donc voilà, c'est ça que je veux dire, c'est que je viens de la communauté, je viens de la tribu, je viens de groupes, tu vois, et ça je le porte vraiment.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui en effet avec tous ces groupes que tu animes et que tu emmènes, que tu fais voyager.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ouais, et cette petite, elle voulait faire quoi plus tard ?

  • Speaker #1

    Alors, cette petite, elle voulait comprendre ce qui se passait dans la tête des gens.

  • Speaker #2

    Ok. Pourquoi ? Tu sais ?

  • Speaker #1

    Elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait faire en termes de métier, parce qu'il n'y avait pas de représentant. Mais elle avait envie de comprendre ce qui se passait dans la tête des gens. Et alors, un peu plus tard, j'ai compris qu'il y avait ce métier de spicologue. Mais ça me paraissait vraiment très loin et très impossible, ce job. Mais il existait déjà, tu vois. Il était déjà... J'en avais déjà une petite représentation, en tout cas. Et j'avais aussi envie de comprendre. Alors, je disais que je voulais être scientifique, chercheuse. Donc, c'était un coup, voilà, spicologue et un coup scientifique, chercheuse. C'était un peu ça.

  • Speaker #2

    Finalement, c'est comme ça que tu t'es présentée tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Je suis assez proche. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Tu t'es exactement présentée comme ça, c'est intéressant. Et alors, entre justement ce désir d'enfant que tu as concrétisé adulte, il y a eu quoi ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux préciser un peu la question ? Parce que c'est très large ce que tu me demandes. Il y a eu quoi ? Il y a eu beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui te vient quand je te pose cette question-là, justement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de travail, je pense, tu vois. Oui, beaucoup de travail, beaucoup d'écoute, beaucoup d'adaptation, beaucoup de... d'observation tu vois il y a eu ces temps un peu de ouais ces temps de recherche finalement à la fois en moi-même de moi-même mais aussi du monde des gens tu vois ça a été ouais c'est un travail et c'était comment ce travail ? C'était dense, c'était intense, c'était fatigant. C'était assez fatigant de devoir traverser les couches, de trouver sa voie, de comprendre son monde, de voir aussi les ponts qu'on pouvait faire entre les mondes auxquels j'appartenais et les mondes où j'avais envie d'aller.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #1

    Disons que... Tu vois, les modèles que j'ai, moi, petites, c'est des modèles qui sont des modèles d'un travail difficile, d'un travail acharné, d'un travail à l'usine, de travail de gens qui ont une vie professionnelle extrêmement dure. Et moi, j'aspire finalement un peu caricaturellement. un travail de bureau, tu vois. Et ça a demandé des ponts, tu vois, de passer finalement de cette vision finalement de la vie professionnelle où les gens se réveillent à 5h du mat, vont bosser, tu vois. Moi qui voudrais avoir un boulot un peu de bureau, donc finalement un bureau plus facile, plus simple dans ma représentation de l'époque. Même si c'est absolument... Et dans ma représentation de l'école, c'était un peu les vacances de travail dans un bureau, recevant des gens tranquilles. Et c'était très loin de mon monde, très très loin. Donc oui, ça m'a demandé de traverser plusieurs étapes, tu vois, et puis d'y aller par couche. Et alors j'ai commencé, tu vois, à avoir plein de petits boulots pendant mes études. Ensuite, je suis devenue travailleur sociale. donc j'ai travaillé auprès de jeune fille qui sortait de réseaux de prostitution, mineur isolé, sortant de prison. Donc là, je travaillais deux nuits, deux jours, dans des foyers d'urgence. Et puis c'est bien après que je me suis dit, OK, en fait, je peux faire autre chose, je peux faire ça. J'avais une psy qui bossait dans une des institutions avec lesquelles je travaillais à l'époque et je trouvais qu'elle était nulle, mais vraiment nulle. Je trouvais qu'elle ne comprenait absolument rien à notre travail. Je trouvais qu'elle n'était pas assez proche des jeunes qu'on accompagnait. Je trouvais qu'elle était décalée. Elle venait une demi-journée par semaine rencontrer les enfants avec qui c'était plus compliqué. Et j'étais extrêmement frustrée de ça. Et voilà, c'est ça qui m'a donné envie. Je me suis dit, mais attends, c'est ça, psy, mais moi, je peux faire mieux. Et ça m'a donné comme un espèce de moteur. Et j'en ai parlé à ma psy de l'époque. Et donc, elle entendait ma frustration. Et je pense qu'elle a aussi entendu une forme de jalousie, de désir caché. Et là, elle m'a balancée. Et pourquoi toi, tu ne le ferais pas ? Et pour moi, c'était juste très loin et vraiment presque impossible. Ce n'était pas dans un monde où... où je n'avais pas les codes de ce monde-là. Elle m'a donné une permission, elle m'a proposé plusieurs écoles, elle m'a vraiment tenu la main sur ce processus. Ensuite, je ne me suis jamais arrêtée. Une fois que j'ai commencé à explorer les dimensions de l'esprit, du cœur, de l'âme, je ne me suis jamais arrêtée encore maintenant. Je suis en formation, je n'arrête jamais. pas un boulot tu vois c'est vraiment une façon de vivre aujourd'hui de comprendre d'analyser de réfléchir de créer la matière de d'être avec nos émotions d'être avec nos notre corps quand je dis nous c'est moi ma famille on

  • Speaker #2

    marie mes enfants tu vois on a intégré ça aujourd'hui tu vois je disais que cette femme psychologue elle pas donné une permission sa permission de quoi

  • Speaker #1

    Elle m'a donné la permission d'être autre chose, d'aller dans d'autres sphères. elle m'a donné la permission d'être moi-même, d'aller au bout de mon désir. Elle m'a même donné la permission de voir mon désir, parce qu'à ce stade, je ne voyais pas mon désir encore. J'étais juste vénère contre la psy. C'était juste... Et donc, oui, elle m'a donné la possibilité d'imaginer autre chose.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui fait que cette phrase a été le déclencheur et que tu n'es pas pu le faire avant ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle m'a vue. Elle m'a vue. C'est-à-dire qu'à plusieurs reprises, dans le cadre des séances et des difficultés que je pouvais amener, elle me faisait déjà pas mal de commentaires en me disant, non mais tu vois, tes observations sont incroyables, quelle bonne psy tu pourrais faire. Je ne l'écoutais jamais vraiment, c'était un peu comme ça. Et puis finalement, après l'épisode de la psy, j'ai été en mesure de voir qu'elle me voyait. Et elle voyait des parties de moi qui étaient inaccessibles pour moi à ce moment-là, tu vois. Elle voyait une forme d'intelligence, une forme de capacité à analyser, tu vois, une forme d'écoute aussi. Et ça, c'était vraiment quelque chose qui m'a donné de l'élan pour pouvoir aller là où j'avais envie, tu vois.

  • Speaker #2

    Cette partie de toi qu'elle a vue, c'est cette partie qui, aujourd'hui, te permet de… rayonner, de faire ce que tu veux, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à la fois, ça me permet, c'est ce que je vis aujourd'hui, c'est-à-dire, oui, un rayonnement dans mes activités, etc., clair, mais c'est aussi le fait de me donner vraiment la permission, l'autorisation, je te vois, je vois tes talents, je vois tes ressources et je pense que ça pourrait t'aider, tu vois. Et juste ça, c'était, alors, voilà, j'ai fait quelques petits stages de 2-3 jours. un peu apeurée au départ, tu vois, avec des psys en plus bien plus âgés que moi, enfin, tu vois, dans des conditions qui étaient encore différentes. Et puis, finalement, je me suis dit, mais attends, c'est trop génial, c'est vraiment ça que je veux faire. Et petit à petit, j'ai senti à quel point c'était juste et c'était à ma place. C'est vraiment quelqu'un qui m'a vue et qui a vu là où je pouvais être moi, en fait, vraiment. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et tu disais, finalement, qu'il y avait eu un pont. plusieurs ponts entre là d'où tu venais et là où tu es allé. Et en fait, le pont, c'est cette permission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ces permissions. Alors, j'en ai eu d'autres, tu vois. J'en ai eu d'autres, des permissions. Avant, au collège, au lycée, avec certains enseignants qui pouvaient me dire, « Waouh, mais tu as une manière de t'exprimer qui est incroyable. » Tu devrais faire des expos, tu devrais, tu sais, des exposés, tu devrais, voilà. Et puis après, où, mais ton observation sur ce sujet, elle est tellement intéressante. Tu vois, donc j'avais eu déjà des, voilà, des projecteurs un peu, tu vois, sur des zones de moi. Et puis là,

  • Speaker #2

    le bouton… Sur ta pensée, sur ton intelligence.

  • Speaker #1

    Ma pensée, sur mon intelligence, sur mon savoir-être aussi, sur ma capacité de lien, de relation, tu vois.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et oui, ensuite, petit à petit, je m'approchais un petit peu. Parce que si tu veux, il y a aussi un truc qui est très intéressant, c'est que la représentation des psys ne m'avait pas du tout. Moi, je n'avais absolument aucun... J'en ai vu plein des psys dans le cadre de mon travail à ce moment-là. Ça ne me correspondait pas du tout. Ça ne me ressemblait pas. C'était beaucoup trop strict, beaucoup trop structuré, beaucoup trop rigide, beaucoup trop impersonnel. Du coup, j'avais envie d'être spicologue, mais il n'y avait pas de spicologue qui me ressemblait un peu. Donc après, j'ai abandonné cette idée. Et puis finalement, en ayant quelqu'un qui est psy et qui est un peu différente, qui était artiste, qui faisait de la peinture, qui travaillait avec les enfants, qui avait une manière de faire qui était... Voilà, chaleureuse. Ouais. Ça m'a beaucoup aidée.

  • Speaker #2

    Ça t'a aidée à faire ton pas de côté.

  • Speaker #1

    Ça m'a aidée à faire mon pas de côté, exactement.

  • Speaker #2

    Ce pas de côté, comment tu pourrais le décrire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors là, t'en vois un et c'est super, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir eu la possibilité d'avoir plusieurs pas de côté tout au long de ma vie, tu vois. Genre, fort, tu vois. J'ai des cycles, tu vois. Ça dure à peu près deux ans. C'est classique. Et au bout de deux ans, je ne serai pas de côté. Et alors, moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté. Si tu as une Miss à élire, tu m'appelles, je suis la candidatée, tu vois. Mais moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir. Écoute, je vais lancer le prix l'année prochaine. C'est prêt.

  • Speaker #1

    Moi, je suis mon truc. Je m'adapte, je kiffe et tout. Je suis là. Je fais deux ans. Elle est trois. Quand les enfants étaient plus petits, c'était un peu plus long, tu vois. Un peu trop long. trois ans et tout. Et après, je ne suis pas de côté.

  • Speaker #2

    C'est un marque à toi.

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #1

    Ah, mais tout !

  • Speaker #2

    C'est tout !

  • Speaker #1

    Ça m'apporte tout ! C'est-à-dire, quand je dis tout, tout ce dont j'ai besoin pour dessiner une vie qui me convient et qui me ressemble. Je suis extrêmement attentive. aux alarmes, si tu veux, à l'intérieur de moi qui me racontent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, que c'est trop plat, que les choses ne sont pas assez vivantes, que je ne me sens pas assez proche de moi, que j'ai bougé, que j'ai changé. Je suis très attentive à ça. Dès que je capte que là, ça commence à être un peu lourd, ça commence à être... Pas ce que je veux, donc je me pose des questions un peu classiques, de remise en question un petit peu de ce qui se passe, de la manière dont je travaille, de la manière dont je gère la famille, etc. De ma vie intime avec moi-même, avec mon mari, avec mes amis, avec ma famille, etc., ma famille plus large. Et à ce moment-là, je prends une décision. Et c'est cette décision qui est pour moi le pas de côté. Et la décision, c'est toujours... de faire un pas de côté, d'observer ce qui se passe et de me demander si ça me convient ou pas.

  • Speaker #2

    C'est ce que tu disais tout à l'heure. Tu as dit être à côté du bruit ambiant. Et finalement, tu crées un nouvel environnement. Tu l'animes, tu le vis, tu l'ancres bien. Et à un moment, ça fait trop de bruit. Donc, tu te mets à côté, j'ai l'impression, tu regardes, tu fais, ok, ça, ça me va, ça, ça ne me va pas, ça, ça ne me va plus. Ça, ok, mais on pourrait aller un peu plus loin. Donc, allez, hop !

  • Speaker #1

    Exactement. C'est tout à fait ça. C'est-à-dire que, de toute façon, mon expérience, c'est qu'à un moment donné, il y a trop de boucans. Et le boucan, il est manifesté, si tu veux, par la quantité de choses qu'on a à faire et la quantité de désengagement de soi. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la qualité du lien qu'on a avec nous-mêmes, quand on est dans une espèce de rythme automatique, hyper speed, avec les responsabilités qu'on a, etc., et ce n'est pas un problème, tu vois, c'est la vie, il faut juste être en mesure de faire un état d'élu et de se demander si je suis capable d'entendre autre chose qu'un boucan, et est-ce que ce boucan me convient ? Moi, j'adore le boucan, je n'ai pas de problème, tu vois. J'adore les fêtes, j'adore quand c'est vivant, j'adore quand j'ai plein de choses à faire. Mais parfois, on peut se retrouver embarqué dans des rythmes qui ne nous conviennent plus à un certain moment. Et avant que le corps nous le rappelle, le corps physique, à travers la maladie, le burn-out, des épuisements, des charges mentales qui nous épuisent, etc., je fais souvent le point.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une histoire d'expérience sensorielle, je le sens. Quand je m'entends plus dedans, je le sens.

  • Speaker #2

    C'est ce dont tu parles lorsque tu parles de quantité de désengagement de soi. C'est très joli comme formule, ça me plaît beaucoup. Qu'est-ce que tu entends par ça ?

  • Speaker #1

    Moi, j'attache beaucoup d'importance à la responsabilité. C'est un truc, tu sais, en analyse, c'est un peu le centre de tout. Et donc, la responsabilité, c'est dans notre adulte, c'est notre capacité finalement à prendre la mesure de ce qu'on met en place dans nos vies, de ce qu'on met en place dans les relations. Et moi, mon truc, c'est de savoir que je crée, de savoir que je suis responsable de ce qui se passe. et à un moment donné quand je sens que je ne suis plus dans

  • Speaker #0

    que je ne suis plus aux commandes, que je ne suis plus le pilote de l'expérience que je suis en train de vivre. Et ça passe par plus le temps de faire les goûters à mes enfants, plus le temps d'aller faire une balade, plus le temps d'appeler des copines qui sont très très chères à mon cœur, qui me nourrissent et qui me font du bien, et plus le temps, tu vois. Ça passe par une fatigue aussi physique qui peut être là et qui peut être chronique. J'ai développé une observation assez fine de moi. J'ai plusieurs critères qui me permettent de dire qu'en fait, là, je ne suis plus avec moi. Là, je suis avec tout sauf avec moi. D'ailleurs, je ne sais pas trop avec quoi je suis. Est-ce que je suis avec ce que je me raconte qu'il faut que je sois ? Est-ce que je suis avec ce que j'imagine que les autres attendent de moi ? Je ne sais plus. À ce moment-là, je suis désengagée de moi. Et à ce moment-là, le pas de côté doit arriver. C'est presque une convocation. Hop, hop, hop. Et donc, oui, je prends la mesure de la responsabilité que, hop, hop, hop, j'ai laissé les choses me dépasser. Et donc, pour moi, c'est responsable que de faire ce pas de côté, puis d'observer et de dire, OK, ben là, non, en fait. Là, c'est pas comme il faut. Là, il faudrait plus ceci, il faudrait plus cela. Tu vois ? Et voilà. Pas de côté.

  • Speaker #1

    C'est pas de côté. Je l'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, par rapport à ces pas de côté, tu voudrais parler de quoi ? Qu'est-ce qui te vient ?

  • Speaker #0

    La peur de faire ce pas de côté. Tu vois, je pense que moi, j'ai rencontré beaucoup de gens, beaucoup de gens, des clients, des patients, des... des membres de ma famille, des amis, qui vivent le pas de côté comme une montagne à franchir, comme quelque chose qui serait trop compliqué, trop complexe, trop lourd à faire. Parce que ça demande de tout changer, ça demande de tout bouleverser, dans leur représentation, bien sûr. Et en fait, j'aimerais trop dire aux gens que non, c'est pas la seule... manière de voir ce pas de côté qui peut se faire aussi en douceur avec délicatesse qui peut se faire à notre rythme qui peut se faire tu vois que c'est tellement important de pouvoir se dire ce qui se passe ne me convient pas c'est tellement important de dire là ma carrière elle ne me nourrit plus tu vois puis même dans les relations prendre le temps de dire mais est ce que cette relation elle est encore juste pour moi est ce que ça demande oui une forme de courage tu vois Et une forme, oui, de sentir sa peur. Ce n'est pas nécessairement se laisser paralyser par elle. C'est aussi de dire que je peux faire avec ma peur, je peux faire avec le sentiment qui est très inconfortable. Je ne sais pas trop ce qui se passe, ça ne presse pas de côté. Mais c'est aussi cette dimension que la vie, elle est là, elle te veut du bien et il faut y aller.

  • Speaker #1

    Quelque chose de positif quant à l'amour de vivre. Et donc, l'amour de soi et de la vie qui va avec. Exactement. C'est de la confiance en l'amour, en fait. C'est ça que j'entends très fort.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai passé...

  • Speaker #1

    T'as passé beaucoup ?

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps, si tu veux, à pas comprendre.

  • Speaker #1

    À pas comprendre quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Le monde et son système. Tu vois, moi, je me souviens que j'ai passé dans mon enfance beaucoup de temps à être dans la confusion, beaucoup de temps à essayer de comprendre pourquoi les gens agissaient comme ça, ça n'avait pas trop de sens, les enseignants. Tu vois, j'ai passé beaucoup de temps à être dans la confusion. Et donc... j'ai aussi passé beaucoup de temps à essayer de comprendre cette confusion et à essayer d'y mettre du sens. Et en fait, une grosse partie de ma confusion ou de ma charge mentale qui est finalement produit de la confusion, c'est le manque de ne pas être à côté.

  • Speaker #1

    Quand je recule.

  • Speaker #0

    Être à côté, regarder, observer. Pour moi, c'est genre la passe de la mentale.

  • Speaker #1

    Pour les personnes qui nous écoutent et qui justement pourraient ressentir ce que tu exprimes, j'ai plus le temps de faire les goûters, j'ai plus le temps de me maquiller, j'ai plus le temps de me laver les cheveux, j'ai plus le temps... Mais des choses en fait basiques, je dors mal, je me réveille pas bien, il n'y a rien qui va comme je le souhaite, c'est un peu ce que tu décris, ce truc. Qu'est-ce que tu pourrais leur recommander en fait ?

  • Speaker #0

    Alors déjà... Ce que j'aimerais pouvoir vraiment partager, c'est qu'avant d'en arriver là, on a plein de signes. Avant d'arriver à cet état que tu décris qui est vraiment difficile, il y a plein de signes. On n'arrive pas à cet état-là comme ça en deux semaines. Ce n'est pas vrai. On y arrive parce qu'on a eu plein de manquements à soi. On y arrive parce qu'on n'a pas été à côté de soi. On y arrive parce qu'on ne s'est pas regardé. Parce qu'on n'a pas pris le temps de se sentir. Tu vois, c'est donc... Donc j'aimerais dire, avant d'en arriver là déjà, viens, on se pose et puis on observe ce qui n'est pas vraiment proche de toi, ce qui n'est pas aligné, ce qui ne te correspond pas. Donc avant d'en arriver là, tu as déjà plein de possibilités. Tu n'es pas obligé de... Déjà, hein ? Et admettons qu'on y soit déjà et qu'effectivement, on est déjà complètement dépassé par la vie qu'on a construite. Moi, j'ai une philosophie que j'ai écoutée le podcast de France il n'y a pas longtemps avec les théories. Je suis un peu comme elle, j'ai plein de théories surtout. Moi, j'ai vraiment la théorie que le ralentissement nous permet d'aller plus vite. Oui. Vraiment. expérimenter, vécu, traverser le fait que ralentir, même si l'objectif, ce n'est pas d'aller plus vite, mais que ralentir nous permet d'accéder à des niveaux de soi et donc à des niveaux de ce qu'on désire dans la matière beaucoup plus rapidement que quand tu cours. Beaucoup plus rapidement que quand tu cours et que tu ne sais même pas où tu cours et que tu passes d'un état à un autre. Ça ne te permet pas d'aller plus vite et au contraire, tu peux devenir un peu gauche, tu peux devenir un peu... Bref, oublier la plupart des choses et continuer à juger parce que tu n'as pas bien fait. Donc, pour moi, j'ai vraiment envie de dire ralentir, ça te permet de gagner du temps.

  • Speaker #1

    Et c'est comment ralentir ?

  • Speaker #0

    Arrêter, juste stop. Voilà,

  • Speaker #1

    stop. OK. Et quelqu'un qui ne sait pas faire ?

  • Speaker #0

    Il commence par quoi ? Tu avances par petit à petit, tu vois. Il ne faut pas tout arrêter d'un coup, je comprends. Et l'objectif, ce n'est pas non plus de tout arrêter d'un coup. Mais tu vois, déjà, dire, OK, en fait, ce dîner-là, que je dois me taper tous les dimanches, je n'ai plus envie de le faire. Je ne le fais pas. OK.

  • Speaker #1

    Toi, tu as fait comment ? Comment tu fais pour ne pas te porter de côté, toi, justement ? Comment tu as fait ? Parce que c'est ça qui est intéressant, c'est...

  • Speaker #0

    Non, tu veux quoi ? Le dernier pas de côté.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux. Le dernier pas de côté,

  • Speaker #0

    c'est mon installation au Maroc. Donc, mon dernier pas de côté, c'est je suis en tour du monde pendant deux ans avec les enfants.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas rien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'avais déjà fait un pas de côté pour tout stopper et partir. Mes enfants, à ce moment-là, ils ont six et dix ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et je décide de faire un gros pas de côté. Et de dire en fait que ce monde ne me convient pas et c'est parce que j'ai envie de transmettre à mes enfants. Et j'ai envie de pouvoir être avec mes enfants pour de vrai et pas être avec eux de 18h à 20h30 tous les jours de la semaine. Donc ça me posait un vrai problème existentiel de me dire que mon temps était pris par autre chose et qu'il était pris par des choses qui m'importaient peu. Alors du coup, j'ai créé un format pour mon boulot. Mon mari, il a créé un format pour mon boulot parce que ce n'était pas deux années sympathiques. On a continué à travailler, on a fait l'école à la maison, on a voyagé de communauté en communauté, de pays en pays. On avait chacun un projet. Mon grand avait un projet, le petit avait un projet, moi j'avais un projet, on avait chacun notre projet. On avait un super tableau où chacun pouvait poser à quel point il était proche ou pas de son projet. Et puis après, mes enfants, au bout de deux ans, ils m'ont dit, écoute, on a envie d'une chambre, on a envie d'une bibliothèque. Moi, j'étais encore... J'étais encore très excitée par ce voyage et je voulais continuer. Et alors, j'ai dû faire un pas de côté pour finalement être un peu plus à l'écoute de leurs besoins, de leurs désirs et le prendre en charge. Alors à ce moment-là, comment je fais un pas de côté alors que moi j'ai encore envie de voyager, j'ai encore envie de rencontrer des guérisseurs à travers le monde, de faire des stages dans des endroits tellement insolites. je me dis, OK, dans quel endroit j'ai envie d'être, où je sais que je vais pouvoir continuer à être nourrie, et où cette dimension de la communauté, cette dimension de chaleur humaine, etc., où est-ce que ça peut être ? Et donc, j'avais plusieurs options, et j'ai fini par me dire, là où je me sens bien et là où j'ai envie, ce sera le Maroc. Et alors, du coup... Mon pas de côté, c'était de revenir au Maroc. Je dis revenir parce que je suis née là, mais je n'ai jamais vécu, tu vois. Et donc, on a donné nos propositions aux enfants des différents endroits où on voulait être. Ils ont fini par choisir le Maroc. Et voilà, je me suis installée là. Et là, j'ai fait un gros pas de côté puisque tout est différent. Le rapport aux gens est différent. Le rapport au monde est différent. Le rapport à la nourriture est différent. C'est très différent, tu vois. Alors moi qui étais en voyage, c'était cool parce que ça continuait à être... C'est tellement différent et en même temps, je me sens tellement proche de cette différence-là. En quoi ? En quoi je me sens proche ?

  • Speaker #1

    Oui, de cette différence-là.

  • Speaker #0

    Très franchement, je crois que les mots vont me manquer pour partager ça. Ça se passe sur une dimension spirituelle.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    tout me plaît. C'est une évidence, quoi. Une évidence.

  • Speaker #0

    Tu vois, même les galères administratives, même la difficulté. Bref, tous les trucs qui sont... Mais tout me plaît. Genre, ce sont des problèmes qui me conviennent. Tu vois ? Genre, j'adore l'idée de pouvoir choisir ses problèmes. Et ben là, tu vois, les problèmes que j'ai au Maroc, les difficultés, les trucs... Ben, ça me plaît. Ça me plaît. Ça, ça me plaît. Donc, ce pas de côté, il me permet de vivre des choses incroyables, de penser les choses incroyables. Et ça m'ouvre des portes, mais que je n'aurais jamais pu ouvrir si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Mais quelles ?

  • Speaker #0

    Des portes relationnelles, des portes professionnelles, des rencontres. Franchement, je ne sais pas comment j'aurais pu faire ces rencontres-là, tu vois. Je pense que le fait d'être là, de me l'autoriser, de me le permettre, d'être dans la joie, ça me permet de prendre d'autres chemins, tu vois, que tu ne prends pas quand tu es dans ta routine, tu vois. Et c'est ça qui, évidemment, me bouscule, moi. Quand on fait la même chose, il n'y a rien de nouveau qui se passe dans ta vie. C'est une autre théorie. Il ne peut rien se passer de nouveau si tu fais les mêmes trucs. À un moment donné, il faut... Donc, les gens sont fatigués, les gens sont épuisés, les gens tournent en rond, les gens... Mais c'est normal, parce qu'on est des êtres de mouvement. Nous étions nomades, je vous le rappelle. On a besoin de ces mouvements-là. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ça t'a apporté quoi, ce tour du monde, pendant ces deux années ?

  • Speaker #0

    D'abord, ça m'a apporté de l'amour. Beaucoup d'amour. Ça m'a apporté de regarder mes enfants grandir. J'ai appris à mon fils à lire. Ça m'a apporté... J'étais très fière de pouvoir faire ça. Vraiment, j'avais énormément de fierté de me dire, mes enfants, je plante une graine qui dit, en fait, il n'y a rien qui t'attache. Il n'y a rien, tu vois. On peut, à n'importe quel moment, de manière organisée, sensée, réfléchie, tu vois, préparer quelque chose pour te sortir de là où tu es. C'est toujours possible. Nous, on l'a préparé, on l'a fait, on s'est donné du mal. On a tout organisé pour que ça puisse se faire. toi aussi, si tu as envie, tu peux faire autrement. Pour moi, refaire ça, regarder ça, permettre à mes enfants de rencontrer des gens, de vivre leur... Le petit Jessime, lui, il voulait aller en Italie et au Japon. Il voulait aller en Italie parce que c'est un fan de nourriture, il veut devenir critique culinaire. Il ne le savait pas encore à cette époque-là, mais c'était la pizza parce que c'était son plat favori et donc il voulait avoir des chefs, faire des pizzas. Et puis après, le Japon, parce que les mangas et tout ça, ils sont fans. Le Japon, lui, c'était le Japon et tout le reste ne l'intéressait pas. C'était le Japon parce que le Japon, c'est les nouvelles technologies, l'informatique. Pour lui, il est fan de tout. Mon mari, lui, ce qu'il voulait, c'était les paysages. En prendre plein les yeux, avoir le souffle coupé d'avoir des paysages. Et donc, lui, il voulait s'en foutait de où, comment, quoi. Il voulait juste, voilà. Et moi, ce que je voulais, c'était rencontrer des gens qui guérissent et qui soignent autrement que comme j'ai appris. Tu vois ? Et donc, faire ça et se respecter dans notre envie, dans notre désir, ça crée des adultes, j'ai envie de dire, presque plus équilibrés, tu vois ? Oui. Dans notre intériorité, dans la manière dont on gère nos émotions. Il y a eu plein de moments difficiles. Attention, on était en camping-car pendant plusieurs mois. Il y a eu plein de moments où c'était chiant, où il y avait... Mais ce n'était pas plus chiant que d'être dans une baraque pendant 25 pays, de ne pas y bouger, de continuer à aller dans la même boulangerie, la même pharmacie. Tu vois, voilà. C'est pour ça que je dis, j'ai aussi une autre théorie sur on choisit nos problèmes. Vraiment, on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. Ça me fait penser souvent, tu sais... Je dis, ah non, mais telle personne, je l'aime parce que ses qualités, etc. Mais en fait, quels sont ces défauts que je suis prête à accepter ?

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que je peux… Exactement, mais je suis tellement d'accord. Est-ce que je peux, est-ce que ces défauts ne bouleversent pas mon système nerveux ? C'est presque ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais oui.

  • Speaker #0

    Ne pas activer des traumas beaucoup trop vieux. Si on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est pareil pour son environnement, pour sa maison, pour sa ville, son pays. Est-ce que ces défauts sont vivables ou pas pour moi par rapport à mon équilibre, la personne que je suis, mes traumas, mes névroses, etc. Et mon éducation ?

  • Speaker #0

    Mille fois, oui.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, tu nous fais voyager dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça. Ça bouscule. C'est un petit peu épicé.

  • Speaker #1

    C'est bien. C'est bien. C'est ce qu'il faut. Et merci. Merci. En fait, c'est intéressant parce que tu vois, t'es complètement alignée avec la petite fille que t'étais par rapport à ce qu'elle voulait, ce qu'elle recherchait, son questionnement. On est en plein dedans. Et on voit en fait que entre... Tu parlais de travail, tu parlais de plein de choses, mais on voit que c'est hyper animé et que c'est tout le temps en mouvement. Il n'y a pas de moment où tu stagnes. Et tu vois, certaines personnes disent le mouvement, c'est la vie. On est en plein dedans. On voit que tu vis et que tout participe à ton avancée avec ces différents pas de côté que tu as pu nommer. Merci pour tous ces éléments, pour tout ce partage.

  • Speaker #0

    C'est vraiment cette idée que... le mouvement, il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et le problème, c'est que beaucoup de gens se racontent que le mouvement ou trop de mouvement, c'est un signe de déséquilibre. Tu vois ? Alors que ça pourrait être perçu comme de l'agitation, mais il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je vais te proposer mon petit exercice classique de mon podcast maintenant, si tu es d'accord, c'est cet exercice de visualisation. Est-ce que ça te convient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton fauteuil, dans ton siège, de ne pas avoir de croisement, que ce soit dans les doigts, les mains, les pieds, les jambes, d'être bien confortable. de prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, de ralentir le système, chose que tu sais faire, de ralentir, et de ralentir justement pour laisser place à un futur idéal dans 5 ans, 2030, quand bien même j'imagine que tu as déjà des projets, je te propose... d'aller dans cet avenir idéal avec aucune contrainte où tout est possible. Tu peux être où tu veux. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Dans ma maison. Dans une maison que je n'ai pas encore. D'accord.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu vois autour de toi ?

  • Speaker #0

    Plein de végétation.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce qu'il y a des bruits ?

  • Speaker #0

    Des oiseaux, des chevaux, des poules. Ouais.

  • Speaker #1

    Des odeurs.

  • Speaker #0

    Des odeurs, ouais. Ça sent à la fois la... la rose et le jasmin et ça sent le cheval avec tout ce que ça a de, tu vois, j'allais dire d'intense, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'excitation et de gratitude, de joie.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe autour de toi ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça court.

  • Speaker #1

    Tu vois les gens, les animaux ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois des enfants. Même pas les miens, je crois que ça pourrait être mes neveux. Mais ça court, ça joue au foot là-bas. Ça vit, il y a un barbeque en cours. Il y a les chiens qui jouent avec les enfants.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je coupe des roses. Je crois que je prépare un bouquet.

  • Speaker #1

    Qui a ton rôle à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    L'hôtesse. Tu vois, de haute... Ouais, d'accueil, de réception.

  • Speaker #1

    Et si on regarde un peu plus loin, ce serait quoi ta mission de vie ? Ta raison d'être sur Terre aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre du être là. Être là et continuer à transmettre, mais autrement. La transmission, ouais.

  • Speaker #1

    la transmission. Tu te sens comment dans cette transmission ?

  • Speaker #0

    C'est juste, c'est beau, c'est grand. Ça donne de l'épaisseur à ma posture.

  • Speaker #1

    Je t'invite à respirer dans cette posture de transmission. De profiter de ça, de tout ce que ça t'apporte. Et puis de reprendre quelques respirations ventrales afin de remettre du mouvement dans ton corps et de revenir avec moi ici et maintenant. Tu peux... te tirer ou bailler si c'est ok pour toi. Alors, tu te sens comment ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    très tranquille.

  • Speaker #1

    Très tranquille. Qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ? pour arriver là dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Que je continue là, ce que je fais, c'est pas mal du tout.

  • Speaker #1

    C'est pas mal du tout.

  • Speaker #0

    C'est bien. Ouais, ce que je fais là, c'est bien. Ouais, je pense que j'ai pas trop de choses à mettre en place. Enfin, différentes de ce que je fais déjà, tu vois, pour ça. Ouais, c'est en cours.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ce temps partagé. Avant de se dire au revoir, avec quoi tu repars en deux, trois mois ?

  • Speaker #0

    D'abord, le plaisir d'être avec toi, puis de partager ce moment, puis de ces retrouvailles, vraiment. Et puis, la joie de pouvoir... partager des choses qui sont importantes pour moi.

  • Speaker #1

    Oui. Eh bien, encore...

  • Speaker #0

    Non, je disais, c'est encore une de mes théories.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Oui, que les belles conversations ont un pouvoir qu'on ne peut pas imaginer, tu vois, sur nous, sur le monde. On émet une belle vibration quand on a ces...

  • Speaker #1

    ces conversations aussi profondes et intimes merci de me permettre ça et j'ai hâte d'écouter tes prochains épisodes merci Asma merci infiniment merci pour ces belles vibrations comme tu dis pour cette connexion qui permet justement d'aller faire un pas de plus d'avancer à très bientôt

  • Speaker #0

    A très bientôt, merci.

  • Speaker #1

    Je t'embrasse. Au revoir.

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur choix de vie.

Chaque épisode raconte un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je suis Ondine Peyron, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.



Et si un pas de côté pouvait tout changer ?

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Dans cet épisode, Asmaa nous emmène dans son univers de recherche intérieure, de transmission et de guérison.

Née dans les montagnes berbères et aujourd’hui installée au Maroc après un tour du monde en famille, elle tisse des ponts entre psychologie, spiritualité et engagement concret.


On parle d’audace, d’oser se décaler, de retraites et d’immersions profondes, de la permission d’être soi, de ces « pas de côté » réguliers qui redonnent de la clarté au milieu du bruit ambiant et quotidien.


Au fil de la conversation, Asmaa raconte comment des regards justes et des permissions reçues ont balisé sa route, du travail social aux espaces de libération qu’elle crée aujourd’hui. Elle partage sa conviction qu’il existe un équilibre dans le mouvement et que ralentir peut, paradoxalement, nous rapprocher plus vite de ce qui compte. Une femme inspirante qui incarne l’empowerment au quotidien.


Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel à se décaler, à écouter les signaux faibles du corps et à prendre le luxe de choisir les problèmes qui leur conviennent.

Avec douceur, profondeur, audace et beaucoup de joie.


À retenir :

•⁠ ⁠Le pas de côté comme acte de responsabilité, d’oser et de permission d’être Soi

•⁠ ⁠Ralentir pour retrouver du sens, du lien et de l’empowerment

•⁠ ⁠Vivre en mouvement, et en équilibre

•⁠ ⁠Communautés, transmission et spiritualité comme sources d’ancrage

•⁠ ⁠Le courage d’une vie choisie, portée par l’audace d’oser


Bonne écoute et belles vibrations.


Ondine.

https://www.instagram.com/monpasdecote.officiel/

https://linktr.ee/admin/links


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Pour aller plus loin dans votre épanouissement personnel, rejoignez-nous lors des week-ends immersifs Mon Pas de Côté : trois jours d'ateliers d'introspection, de connaissance de soi et de passage à l'action dans un cadre bienveillant et au vert à une heure de Paris. 21->23 novembre 2025

Renseignements sur les séjours.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Ondine, je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Asma !

  • Speaker #1

    Bonjour Mademoiselle !

  • Speaker #2

    Je suis absolument ravie et enchantée d'être accueillie aujourd'hui dans mon pas de côté.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de pouvoir participer à ce pas de côté, vraiment.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup encore. Pour nos auditeurs, nos auditrices, avec Asma, on était dans la même classe à l'école d'analyse transactionnelle. C'est pour ça qu'on se connaît. Depuis quelques années maintenant, on a... partager des choses bien profondes en ce qu'on appelait les GEP, les groupes d'entraînement à la pratique, avec notre chère France, qu'on peut écouter d'ailleurs dans le podcast dans des épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Elle est très belle cette interview, vraiment, très touchante. Merci.

  • Speaker #2

    Et donc, je me suis permise de revenir vers toi pour te demander si toi aussi, tu voulais venir parler de ton pas de côté. Merci d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était une évidence. Tant qu'on peut transmettre et partager, c'est toujours un pur plaisir, et encore plus avec des gens qui nous connaissent à des niveaux très intimes. On sait que les conversations vont toujours être beaucoup plus profondes, et ça fait du bien.

  • Speaker #2

    Peut-être que pour commencer, on pourrait partir sur une présentation ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Why not ? C'est une présentation. Tu veux quelque chose de plutôt classique ou d'original ?

  • Speaker #2

    Ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Ce qui me correspond. C'est plutôt original. Ce que je peux dire de moi, c'est que je suis une chercheuse. J'ai passé ma vie à chercher, à comprendre, à sentir le monde et les gens. Et dès mon plus jeune âge, j'ai été extrêmement curieuse de comprendre comment fonctionnaient les choses. Ça m'a toujours fascinée. Et alors j'ai créé une vie où je passe ma vie à chercher et à comprendre. À travers à la fois des expériences familiales où on voyage, on découvre des cultures, on rencontre des communautés, des guérisseurs aussi, des gens qui soignent différemment. Et puis, à travers une activité professionnelle aussi, où j'accompagne les gens à essayer de comprendre, d'explorer, et puis de chercher leur vérité.

  • Speaker #2

    Ok. Et aujourd'hui, tu exerces où ?

  • Speaker #1

    Alors, aujourd'hui, j'exerce au Maroc. On va dire que je suis installée au Maroc. Et j'exerce un peu partout dans le monde, puisque j'ai des retraites à l'international, j'ai des immersions que je fais avec des clients un peu partout dans le monde. et aussi au Maroc.

  • Speaker #2

    Alors, quand tu parles de retraite et d'immersion, pour certains, c'est très clair, mais pour d'autres, ça peut être flou. Est-ce que tu pourrais un peu préciser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, je crée des rassemblements depuis une quinzaine d'années maintenant sur des thématiques qui sont, on va dire, problématiques pour les personnes que j'accompagne. Alors, ce ne sont pas des retraites qui sont ouvertes au public, ce sont vraiment... des retraites qui visent uniquement les gens avec lesquels je travaille. Et l'idée, c'est de venir explorer une thématique profonde et profondément. Donc voilà, souvent, c'est des sujets autour du transgénérationnel, des traumas. Et donc, on se retrouve et pendant cinq jours, on explore, on creuse, on libère, on décharge. Et on fait un travail extrêmement intense. Donc ça, c'est dans le cadre des retraites. Et puis les immersions, c'est un format particulier puisque c'est une retraite mais à deux. on part à deux avec la personne qui a choisi de travailler avec moi. Et pendant deux, trois jours, parfois quatre, tout dépend du besoin, on va complètement être en immersion dans sa problématique, dans son besoin. Et on va venir comme ça regarder les couches de son histoire, les couches de ses besoins, et on va déblayer, décharger, rencontrer des parties d'elle. et beaucoup libérée. Je dirais que vraiment l'axe principal de ces formats-là, c'est des axes de libération et puis de permission. Comme tu le dis très bien d'ailleurs dans l'introduction de ton pas de côté, c'est des espaces où on peut modéliser d'autres expériences, mais vécues à travers soi en premier, c'est-à-dire j'ai jamais senti cette expérience-là dans le cadre de ce travail, je me suis jamais sentie comme ça, j'ai découvert une forme de moi qui était complètement inaccessible avant. Et donc, ces découvertes-là donnent des grandes permissions. Voilà.

  • Speaker #2

    Ok. Ça, c'est qui tu es, tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Oui, j'écris des bouquins. J'ai un podcast. Ah,

  • Speaker #2

    t'écris des bouquins. T'écris quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier bouquin, c'était un programme sur l'amour, donc Love Program. Ouais.

  • Speaker #2

    Tout un programme.

  • Speaker #1

    Et c'est hyper intéressant pour ceux qui aiment la thé, puisque c'est vraiment un bouquin…

  • Speaker #2

    Alors, la thé, c'est l'analyse transactionnelle.

  • Speaker #1

    L'analyse transactionnelle, voilà. Parce que j'ai principalement centré les chapitres autour de concepts d'analyse transactionnelle, ce qui permet vraiment d'avoir des grilles de lecture un peu simplifiées de nos problématiques, de ce qu'on traverse. Donc, voilà. Là, en ce moment, j'écris un bouquin, un manifeste sur la femme. OK. C'est assez dense. C'est un livre qui permet aux femmes, je pense, de porter leur voix sur différents niveaux. Et des voix qu'on n'a pas l'habitude d'entendre. Des voix qui parlent de notre cœur, des voix qui parlent de notre corps, des voix qui parlent de notre vagin, des voix qui parlent de nos états d'âme, de notre esprit. Et donc, c'est un très beau manifeste. J'ai beaucoup de plaisir à l'écrire. Je suis sur la fin. Peut-être qu'il sera prêt.

  • Speaker #2

    Il sera publié quand alors ?

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il sera prêt au niveau de la diffusion du podcast.

  • Speaker #2

    J'espère. Donc, c'est en octobre à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, ce sera en ligne. Donc, voilà. Et j'ai un bouquin qui est déjà fini et qui devrait sortir cette année autour de l'abondance et des problématiques transgénérationnelles autour de l'abondance de notre relation à l'argent. D'accord. Voilà. J'écris un peu sur les sujets qui me touchent et qui me donnent envie d'aller plus loin, d'approfondir.

  • Speaker #2

    Tu allais dire, et je t'ai coupé, je te présente mes excuses, que tu avais aussi un podcast.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais un podcast, oui. Il est un peu en veille depuis quelques temps et j'ai très envie de le reprendre. donc je pense que voilà je vais sûrement me reprendre en courant de l'année pour faire une saison sur les femmes justement avec la question de ce manifeste féminin ça me donne vraiment envie de redonner la parole à des femmes d'accord

  • Speaker #2

    et ce podcast il était sur quoi, il s'appelle comment ?

  • Speaker #1

    Asmavel podcast ok ok ça marche

  • Speaker #2

    Une présentation large avec beaucoup de pétales. Tu es une rose avec beaucoup de pétales.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #2

    Et tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Je viens de loin. On va dire que sur le plan de la matière et très factuellement, je viens d'un quartier. de plusieurs quartiers je viens d'une tribu aussi c'est très important de le rappeler je viens aussi de très loin dans le sens où je sens bien qu'à l'intérieur de moi je porte des générations et des générations de femmes et je les sens je les sens dans mes activités, je les sens quand j'agis je les sens avec mes enfants donc j'ai l'impression que je viens de très loin j'ai l'impression que je suis une vieille âme Oui, Vraiment.

  • Speaker #2

    Tu le sens comment, ça ?

  • Speaker #1

    Dans mes aspirations, dans mes envies, dans ce que je peux mettre en place dans la maison, dans la manière dont je peux soigner mes enfants, dans la manière dont je peux aussi créer des rituels autour de choses importantes autour de moi, dans ma manière aussi de... Enfin voilà, je la sens vraiment à plein d'endroits. mais très factuelles, c'est-à-dire la cuisine, le soin, les choses du quotidien. Je sens que je porte bien plus que ma petite personne aujourd'hui en 2025, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a énormément de spiritualité dans ce que tu décris. C'est important pour toi la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Ah, c'est central, oui.

  • Speaker #2

    En quoi ? Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    La spiritualité, c'est le centre. peu importe la spiritualité, le qu'on choisit, ce qui donne un axe, une orientation, c'est ce qui contient nos valeurs, notre présentation du monde. Et ça me permet aussi de vivre à un autre niveau, de vivre à côté du monde qui s'agite, qui va vite, qui se matérialise, qui se capitalise. Pour moi, c'est vraiment un espace de protection, la spiritualité.

  • Speaker #2

    Tu disais que tu viens de ces femmes, tu viens d'un quartier, tu viens d'une tribu. Comment tu pourrais préciser ça ? Finalement, en un point qui centraliserait tout ça, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Je viens de plusieurs communautés.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a la tribu, la tribu familiale. Moi, je viens des montagnes berbères. Je suis née dans le nord du Maroc. On a grandi ensemble. On grandit ensemble. Il y a l'idée de collectif extrêmement présent, d'exister et de construire ensemble. C'est vraiment... La base, je viens d'une tribu et je viens d'une famille et je viens d'un village. Je suis arrivée en France à l'âge de deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #2

    C'était où en France ?

  • Speaker #1

    C'était dans le 93, en banlieue parisienne. D'accord. Je fais tellement peur. Voilà, je suis arrivée dans ce quartier très petit et là-bas, j'étais encore en communauté avec des gens.

  • Speaker #2

    Tu dis que c'est un quartier qui fait peur. Tu avais peur ?

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Je disais dans ce 93 qui fait peur socialement, pas du tout. Un quartier extrêmement chaleureux où on retrouve justement la familiarité, de la proximité, de l'intimité, des voisines qui se partagent leur repas, des retrouvailles en bas du quartier où on est ensemble. Voilà, c'était vraiment… Donc je retrouve finalement une autre communauté. Et donc voilà, c'est ça que je veux dire, c'est que je viens de la communauté, je viens de la tribu, je viens de groupes, tu vois, et ça je le porte vraiment.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui en effet avec tous ces groupes que tu animes et que tu emmènes, que tu fais voyager.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ouais, et cette petite, elle voulait faire quoi plus tard ?

  • Speaker #1

    Alors, cette petite, elle voulait comprendre ce qui se passait dans la tête des gens.

  • Speaker #2

    Ok. Pourquoi ? Tu sais ?

  • Speaker #1

    Elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait faire en termes de métier, parce qu'il n'y avait pas de représentant. Mais elle avait envie de comprendre ce qui se passait dans la tête des gens. Et alors, un peu plus tard, j'ai compris qu'il y avait ce métier de spicologue. Mais ça me paraissait vraiment très loin et très impossible, ce job. Mais il existait déjà, tu vois. Il était déjà... J'en avais déjà une petite représentation, en tout cas. Et j'avais aussi envie de comprendre. Alors, je disais que je voulais être scientifique, chercheuse. Donc, c'était un coup, voilà, spicologue et un coup scientifique, chercheuse. C'était un peu ça.

  • Speaker #2

    Finalement, c'est comme ça que tu t'es présentée tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Je suis assez proche. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Tu t'es exactement présentée comme ça, c'est intéressant. Et alors, entre justement ce désir d'enfant que tu as concrétisé adulte, il y a eu quoi ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux préciser un peu la question ? Parce que c'est très large ce que tu me demandes. Il y a eu quoi ? Il y a eu beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui te vient quand je te pose cette question-là, justement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de travail, je pense, tu vois. Oui, beaucoup de travail, beaucoup d'écoute, beaucoup d'adaptation, beaucoup de... d'observation tu vois il y a eu ces temps un peu de ouais ces temps de recherche finalement à la fois en moi-même de moi-même mais aussi du monde des gens tu vois ça a été ouais c'est un travail et c'était comment ce travail ? C'était dense, c'était intense, c'était fatigant. C'était assez fatigant de devoir traverser les couches, de trouver sa voie, de comprendre son monde, de voir aussi les ponts qu'on pouvait faire entre les mondes auxquels j'appartenais et les mondes où j'avais envie d'aller.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #1

    Disons que... Tu vois, les modèles que j'ai, moi, petites, c'est des modèles qui sont des modèles d'un travail difficile, d'un travail acharné, d'un travail à l'usine, de travail de gens qui ont une vie professionnelle extrêmement dure. Et moi, j'aspire finalement un peu caricaturellement. un travail de bureau, tu vois. Et ça a demandé des ponts, tu vois, de passer finalement de cette vision finalement de la vie professionnelle où les gens se réveillent à 5h du mat, vont bosser, tu vois. Moi qui voudrais avoir un boulot un peu de bureau, donc finalement un bureau plus facile, plus simple dans ma représentation de l'époque. Même si c'est absolument... Et dans ma représentation de l'école, c'était un peu les vacances de travail dans un bureau, recevant des gens tranquilles. Et c'était très loin de mon monde, très très loin. Donc oui, ça m'a demandé de traverser plusieurs étapes, tu vois, et puis d'y aller par couche. Et alors j'ai commencé, tu vois, à avoir plein de petits boulots pendant mes études. Ensuite, je suis devenue travailleur sociale. donc j'ai travaillé auprès de jeune fille qui sortait de réseaux de prostitution, mineur isolé, sortant de prison. Donc là, je travaillais deux nuits, deux jours, dans des foyers d'urgence. Et puis c'est bien après que je me suis dit, OK, en fait, je peux faire autre chose, je peux faire ça. J'avais une psy qui bossait dans une des institutions avec lesquelles je travaillais à l'époque et je trouvais qu'elle était nulle, mais vraiment nulle. Je trouvais qu'elle ne comprenait absolument rien à notre travail. Je trouvais qu'elle n'était pas assez proche des jeunes qu'on accompagnait. Je trouvais qu'elle était décalée. Elle venait une demi-journée par semaine rencontrer les enfants avec qui c'était plus compliqué. Et j'étais extrêmement frustrée de ça. Et voilà, c'est ça qui m'a donné envie. Je me suis dit, mais attends, c'est ça, psy, mais moi, je peux faire mieux. Et ça m'a donné comme un espèce de moteur. Et j'en ai parlé à ma psy de l'époque. Et donc, elle entendait ma frustration. Et je pense qu'elle a aussi entendu une forme de jalousie, de désir caché. Et là, elle m'a balancée. Et pourquoi toi, tu ne le ferais pas ? Et pour moi, c'était juste très loin et vraiment presque impossible. Ce n'était pas dans un monde où... où je n'avais pas les codes de ce monde-là. Elle m'a donné une permission, elle m'a proposé plusieurs écoles, elle m'a vraiment tenu la main sur ce processus. Ensuite, je ne me suis jamais arrêtée. Une fois que j'ai commencé à explorer les dimensions de l'esprit, du cœur, de l'âme, je ne me suis jamais arrêtée encore maintenant. Je suis en formation, je n'arrête jamais. pas un boulot tu vois c'est vraiment une façon de vivre aujourd'hui de comprendre d'analyser de réfléchir de créer la matière de d'être avec nos émotions d'être avec nos notre corps quand je dis nous c'est moi ma famille on

  • Speaker #2

    marie mes enfants tu vois on a intégré ça aujourd'hui tu vois je disais que cette femme psychologue elle pas donné une permission sa permission de quoi

  • Speaker #1

    Elle m'a donné la permission d'être autre chose, d'aller dans d'autres sphères. elle m'a donné la permission d'être moi-même, d'aller au bout de mon désir. Elle m'a même donné la permission de voir mon désir, parce qu'à ce stade, je ne voyais pas mon désir encore. J'étais juste vénère contre la psy. C'était juste... Et donc, oui, elle m'a donné la possibilité d'imaginer autre chose.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui fait que cette phrase a été le déclencheur et que tu n'es pas pu le faire avant ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle m'a vue. Elle m'a vue. C'est-à-dire qu'à plusieurs reprises, dans le cadre des séances et des difficultés que je pouvais amener, elle me faisait déjà pas mal de commentaires en me disant, non mais tu vois, tes observations sont incroyables, quelle bonne psy tu pourrais faire. Je ne l'écoutais jamais vraiment, c'était un peu comme ça. Et puis finalement, après l'épisode de la psy, j'ai été en mesure de voir qu'elle me voyait. Et elle voyait des parties de moi qui étaient inaccessibles pour moi à ce moment-là, tu vois. Elle voyait une forme d'intelligence, une forme de capacité à analyser, tu vois, une forme d'écoute aussi. Et ça, c'était vraiment quelque chose qui m'a donné de l'élan pour pouvoir aller là où j'avais envie, tu vois.

  • Speaker #2

    Cette partie de toi qu'elle a vue, c'est cette partie qui, aujourd'hui, te permet de… rayonner, de faire ce que tu veux, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à la fois, ça me permet, c'est ce que je vis aujourd'hui, c'est-à-dire, oui, un rayonnement dans mes activités, etc., clair, mais c'est aussi le fait de me donner vraiment la permission, l'autorisation, je te vois, je vois tes talents, je vois tes ressources et je pense que ça pourrait t'aider, tu vois. Et juste ça, c'était, alors, voilà, j'ai fait quelques petits stages de 2-3 jours. un peu apeurée au départ, tu vois, avec des psys en plus bien plus âgés que moi, enfin, tu vois, dans des conditions qui étaient encore différentes. Et puis, finalement, je me suis dit, mais attends, c'est trop génial, c'est vraiment ça que je veux faire. Et petit à petit, j'ai senti à quel point c'était juste et c'était à ma place. C'est vraiment quelqu'un qui m'a vue et qui a vu là où je pouvais être moi, en fait, vraiment. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et tu disais, finalement, qu'il y avait eu un pont. plusieurs ponts entre là d'où tu venais et là où tu es allé. Et en fait, le pont, c'est cette permission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ces permissions. Alors, j'en ai eu d'autres, tu vois. J'en ai eu d'autres, des permissions. Avant, au collège, au lycée, avec certains enseignants qui pouvaient me dire, « Waouh, mais tu as une manière de t'exprimer qui est incroyable. » Tu devrais faire des expos, tu devrais, tu sais, des exposés, tu devrais, voilà. Et puis après, où, mais ton observation sur ce sujet, elle est tellement intéressante. Tu vois, donc j'avais eu déjà des, voilà, des projecteurs un peu, tu vois, sur des zones de moi. Et puis là,

  • Speaker #2

    le bouton… Sur ta pensée, sur ton intelligence.

  • Speaker #1

    Ma pensée, sur mon intelligence, sur mon savoir-être aussi, sur ma capacité de lien, de relation, tu vois.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et oui, ensuite, petit à petit, je m'approchais un petit peu. Parce que si tu veux, il y a aussi un truc qui est très intéressant, c'est que la représentation des psys ne m'avait pas du tout. Moi, je n'avais absolument aucun... J'en ai vu plein des psys dans le cadre de mon travail à ce moment-là. Ça ne me correspondait pas du tout. Ça ne me ressemblait pas. C'était beaucoup trop strict, beaucoup trop structuré, beaucoup trop rigide, beaucoup trop impersonnel. Du coup, j'avais envie d'être spicologue, mais il n'y avait pas de spicologue qui me ressemblait un peu. Donc après, j'ai abandonné cette idée. Et puis finalement, en ayant quelqu'un qui est psy et qui est un peu différente, qui était artiste, qui faisait de la peinture, qui travaillait avec les enfants, qui avait une manière de faire qui était... Voilà, chaleureuse. Ouais. Ça m'a beaucoup aidée.

  • Speaker #2

    Ça t'a aidée à faire ton pas de côté.

  • Speaker #1

    Ça m'a aidée à faire mon pas de côté, exactement.

  • Speaker #2

    Ce pas de côté, comment tu pourrais le décrire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors là, t'en vois un et c'est super, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir eu la possibilité d'avoir plusieurs pas de côté tout au long de ma vie, tu vois. Genre, fort, tu vois. J'ai des cycles, tu vois. Ça dure à peu près deux ans. C'est classique. Et au bout de deux ans, je ne serai pas de côté. Et alors, moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté. Si tu as une Miss à élire, tu m'appelles, je suis la candidatée, tu vois. Mais moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir. Écoute, je vais lancer le prix l'année prochaine. C'est prêt.

  • Speaker #1

    Moi, je suis mon truc. Je m'adapte, je kiffe et tout. Je suis là. Je fais deux ans. Elle est trois. Quand les enfants étaient plus petits, c'était un peu plus long, tu vois. Un peu trop long. trois ans et tout. Et après, je ne suis pas de côté.

  • Speaker #2

    C'est un marque à toi.

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #1

    Ah, mais tout !

  • Speaker #2

    C'est tout !

  • Speaker #1

    Ça m'apporte tout ! C'est-à-dire, quand je dis tout, tout ce dont j'ai besoin pour dessiner une vie qui me convient et qui me ressemble. Je suis extrêmement attentive. aux alarmes, si tu veux, à l'intérieur de moi qui me racontent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, que c'est trop plat, que les choses ne sont pas assez vivantes, que je ne me sens pas assez proche de moi, que j'ai bougé, que j'ai changé. Je suis très attentive à ça. Dès que je capte que là, ça commence à être un peu lourd, ça commence à être... Pas ce que je veux, donc je me pose des questions un peu classiques, de remise en question un petit peu de ce qui se passe, de la manière dont je travaille, de la manière dont je gère la famille, etc. De ma vie intime avec moi-même, avec mon mari, avec mes amis, avec ma famille, etc., ma famille plus large. Et à ce moment-là, je prends une décision. Et c'est cette décision qui est pour moi le pas de côté. Et la décision, c'est toujours... de faire un pas de côté, d'observer ce qui se passe et de me demander si ça me convient ou pas.

  • Speaker #2

    C'est ce que tu disais tout à l'heure. Tu as dit être à côté du bruit ambiant. Et finalement, tu crées un nouvel environnement. Tu l'animes, tu le vis, tu l'ancres bien. Et à un moment, ça fait trop de bruit. Donc, tu te mets à côté, j'ai l'impression, tu regardes, tu fais, ok, ça, ça me va, ça, ça ne me va pas, ça, ça ne me va plus. Ça, ok, mais on pourrait aller un peu plus loin. Donc, allez, hop !

  • Speaker #1

    Exactement. C'est tout à fait ça. C'est-à-dire que, de toute façon, mon expérience, c'est qu'à un moment donné, il y a trop de boucans. Et le boucan, il est manifesté, si tu veux, par la quantité de choses qu'on a à faire et la quantité de désengagement de soi. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la qualité du lien qu'on a avec nous-mêmes, quand on est dans une espèce de rythme automatique, hyper speed, avec les responsabilités qu'on a, etc., et ce n'est pas un problème, tu vois, c'est la vie, il faut juste être en mesure de faire un état d'élu et de se demander si je suis capable d'entendre autre chose qu'un boucan, et est-ce que ce boucan me convient ? Moi, j'adore le boucan, je n'ai pas de problème, tu vois. J'adore les fêtes, j'adore quand c'est vivant, j'adore quand j'ai plein de choses à faire. Mais parfois, on peut se retrouver embarqué dans des rythmes qui ne nous conviennent plus à un certain moment. Et avant que le corps nous le rappelle, le corps physique, à travers la maladie, le burn-out, des épuisements, des charges mentales qui nous épuisent, etc., je fais souvent le point.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une histoire d'expérience sensorielle, je le sens. Quand je m'entends plus dedans, je le sens.

  • Speaker #2

    C'est ce dont tu parles lorsque tu parles de quantité de désengagement de soi. C'est très joli comme formule, ça me plaît beaucoup. Qu'est-ce que tu entends par ça ?

  • Speaker #1

    Moi, j'attache beaucoup d'importance à la responsabilité. C'est un truc, tu sais, en analyse, c'est un peu le centre de tout. Et donc, la responsabilité, c'est dans notre adulte, c'est notre capacité finalement à prendre la mesure de ce qu'on met en place dans nos vies, de ce qu'on met en place dans les relations. Et moi, mon truc, c'est de savoir que je crée, de savoir que je suis responsable de ce qui se passe. et à un moment donné quand je sens que je ne suis plus dans

  • Speaker #0

    que je ne suis plus aux commandes, que je ne suis plus le pilote de l'expérience que je suis en train de vivre. Et ça passe par plus le temps de faire les goûters à mes enfants, plus le temps d'aller faire une balade, plus le temps d'appeler des copines qui sont très très chères à mon cœur, qui me nourrissent et qui me font du bien, et plus le temps, tu vois. Ça passe par une fatigue aussi physique qui peut être là et qui peut être chronique. J'ai développé une observation assez fine de moi. J'ai plusieurs critères qui me permettent de dire qu'en fait, là, je ne suis plus avec moi. Là, je suis avec tout sauf avec moi. D'ailleurs, je ne sais pas trop avec quoi je suis. Est-ce que je suis avec ce que je me raconte qu'il faut que je sois ? Est-ce que je suis avec ce que j'imagine que les autres attendent de moi ? Je ne sais plus. À ce moment-là, je suis désengagée de moi. Et à ce moment-là, le pas de côté doit arriver. C'est presque une convocation. Hop, hop, hop. Et donc, oui, je prends la mesure de la responsabilité que, hop, hop, hop, j'ai laissé les choses me dépasser. Et donc, pour moi, c'est responsable que de faire ce pas de côté, puis d'observer et de dire, OK, ben là, non, en fait. Là, c'est pas comme il faut. Là, il faudrait plus ceci, il faudrait plus cela. Tu vois ? Et voilà. Pas de côté.

  • Speaker #1

    C'est pas de côté. Je l'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, par rapport à ces pas de côté, tu voudrais parler de quoi ? Qu'est-ce qui te vient ?

  • Speaker #0

    La peur de faire ce pas de côté. Tu vois, je pense que moi, j'ai rencontré beaucoup de gens, beaucoup de gens, des clients, des patients, des... des membres de ma famille, des amis, qui vivent le pas de côté comme une montagne à franchir, comme quelque chose qui serait trop compliqué, trop complexe, trop lourd à faire. Parce que ça demande de tout changer, ça demande de tout bouleverser, dans leur représentation, bien sûr. Et en fait, j'aimerais trop dire aux gens que non, c'est pas la seule... manière de voir ce pas de côté qui peut se faire aussi en douceur avec délicatesse qui peut se faire à notre rythme qui peut se faire tu vois que c'est tellement important de pouvoir se dire ce qui se passe ne me convient pas c'est tellement important de dire là ma carrière elle ne me nourrit plus tu vois puis même dans les relations prendre le temps de dire mais est ce que cette relation elle est encore juste pour moi est ce que ça demande oui une forme de courage tu vois Et une forme, oui, de sentir sa peur. Ce n'est pas nécessairement se laisser paralyser par elle. C'est aussi de dire que je peux faire avec ma peur, je peux faire avec le sentiment qui est très inconfortable. Je ne sais pas trop ce qui se passe, ça ne presse pas de côté. Mais c'est aussi cette dimension que la vie, elle est là, elle te veut du bien et il faut y aller.

  • Speaker #1

    Quelque chose de positif quant à l'amour de vivre. Et donc, l'amour de soi et de la vie qui va avec. Exactement. C'est de la confiance en l'amour, en fait. C'est ça que j'entends très fort.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai passé...

  • Speaker #1

    T'as passé beaucoup ?

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps, si tu veux, à pas comprendre.

  • Speaker #1

    À pas comprendre quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Le monde et son système. Tu vois, moi, je me souviens que j'ai passé dans mon enfance beaucoup de temps à être dans la confusion, beaucoup de temps à essayer de comprendre pourquoi les gens agissaient comme ça, ça n'avait pas trop de sens, les enseignants. Tu vois, j'ai passé beaucoup de temps à être dans la confusion. Et donc... j'ai aussi passé beaucoup de temps à essayer de comprendre cette confusion et à essayer d'y mettre du sens. Et en fait, une grosse partie de ma confusion ou de ma charge mentale qui est finalement produit de la confusion, c'est le manque de ne pas être à côté.

  • Speaker #1

    Quand je recule.

  • Speaker #0

    Être à côté, regarder, observer. Pour moi, c'est genre la passe de la mentale.

  • Speaker #1

    Pour les personnes qui nous écoutent et qui justement pourraient ressentir ce que tu exprimes, j'ai plus le temps de faire les goûters, j'ai plus le temps de me maquiller, j'ai plus le temps de me laver les cheveux, j'ai plus le temps... Mais des choses en fait basiques, je dors mal, je me réveille pas bien, il n'y a rien qui va comme je le souhaite, c'est un peu ce que tu décris, ce truc. Qu'est-ce que tu pourrais leur recommander en fait ?

  • Speaker #0

    Alors déjà... Ce que j'aimerais pouvoir vraiment partager, c'est qu'avant d'en arriver là, on a plein de signes. Avant d'arriver à cet état que tu décris qui est vraiment difficile, il y a plein de signes. On n'arrive pas à cet état-là comme ça en deux semaines. Ce n'est pas vrai. On y arrive parce qu'on a eu plein de manquements à soi. On y arrive parce qu'on n'a pas été à côté de soi. On y arrive parce qu'on ne s'est pas regardé. Parce qu'on n'a pas pris le temps de se sentir. Tu vois, c'est donc... Donc j'aimerais dire, avant d'en arriver là déjà, viens, on se pose et puis on observe ce qui n'est pas vraiment proche de toi, ce qui n'est pas aligné, ce qui ne te correspond pas. Donc avant d'en arriver là, tu as déjà plein de possibilités. Tu n'es pas obligé de... Déjà, hein ? Et admettons qu'on y soit déjà et qu'effectivement, on est déjà complètement dépassé par la vie qu'on a construite. Moi, j'ai une philosophie que j'ai écoutée le podcast de France il n'y a pas longtemps avec les théories. Je suis un peu comme elle, j'ai plein de théories surtout. Moi, j'ai vraiment la théorie que le ralentissement nous permet d'aller plus vite. Oui. Vraiment. expérimenter, vécu, traverser le fait que ralentir, même si l'objectif, ce n'est pas d'aller plus vite, mais que ralentir nous permet d'accéder à des niveaux de soi et donc à des niveaux de ce qu'on désire dans la matière beaucoup plus rapidement que quand tu cours. Beaucoup plus rapidement que quand tu cours et que tu ne sais même pas où tu cours et que tu passes d'un état à un autre. Ça ne te permet pas d'aller plus vite et au contraire, tu peux devenir un peu gauche, tu peux devenir un peu... Bref, oublier la plupart des choses et continuer à juger parce que tu n'as pas bien fait. Donc, pour moi, j'ai vraiment envie de dire ralentir, ça te permet de gagner du temps.

  • Speaker #1

    Et c'est comment ralentir ?

  • Speaker #0

    Arrêter, juste stop. Voilà,

  • Speaker #1

    stop. OK. Et quelqu'un qui ne sait pas faire ?

  • Speaker #0

    Il commence par quoi ? Tu avances par petit à petit, tu vois. Il ne faut pas tout arrêter d'un coup, je comprends. Et l'objectif, ce n'est pas non plus de tout arrêter d'un coup. Mais tu vois, déjà, dire, OK, en fait, ce dîner-là, que je dois me taper tous les dimanches, je n'ai plus envie de le faire. Je ne le fais pas. OK.

  • Speaker #1

    Toi, tu as fait comment ? Comment tu fais pour ne pas te porter de côté, toi, justement ? Comment tu as fait ? Parce que c'est ça qui est intéressant, c'est...

  • Speaker #0

    Non, tu veux quoi ? Le dernier pas de côté.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux. Le dernier pas de côté,

  • Speaker #0

    c'est mon installation au Maroc. Donc, mon dernier pas de côté, c'est je suis en tour du monde pendant deux ans avec les enfants.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas rien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'avais déjà fait un pas de côté pour tout stopper et partir. Mes enfants, à ce moment-là, ils ont six et dix ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et je décide de faire un gros pas de côté. Et de dire en fait que ce monde ne me convient pas et c'est parce que j'ai envie de transmettre à mes enfants. Et j'ai envie de pouvoir être avec mes enfants pour de vrai et pas être avec eux de 18h à 20h30 tous les jours de la semaine. Donc ça me posait un vrai problème existentiel de me dire que mon temps était pris par autre chose et qu'il était pris par des choses qui m'importaient peu. Alors du coup, j'ai créé un format pour mon boulot. Mon mari, il a créé un format pour mon boulot parce que ce n'était pas deux années sympathiques. On a continué à travailler, on a fait l'école à la maison, on a voyagé de communauté en communauté, de pays en pays. On avait chacun un projet. Mon grand avait un projet, le petit avait un projet, moi j'avais un projet, on avait chacun notre projet. On avait un super tableau où chacun pouvait poser à quel point il était proche ou pas de son projet. Et puis après, mes enfants, au bout de deux ans, ils m'ont dit, écoute, on a envie d'une chambre, on a envie d'une bibliothèque. Moi, j'étais encore... J'étais encore très excitée par ce voyage et je voulais continuer. Et alors, j'ai dû faire un pas de côté pour finalement être un peu plus à l'écoute de leurs besoins, de leurs désirs et le prendre en charge. Alors à ce moment-là, comment je fais un pas de côté alors que moi j'ai encore envie de voyager, j'ai encore envie de rencontrer des guérisseurs à travers le monde, de faire des stages dans des endroits tellement insolites. je me dis, OK, dans quel endroit j'ai envie d'être, où je sais que je vais pouvoir continuer à être nourrie, et où cette dimension de la communauté, cette dimension de chaleur humaine, etc., où est-ce que ça peut être ? Et donc, j'avais plusieurs options, et j'ai fini par me dire, là où je me sens bien et là où j'ai envie, ce sera le Maroc. Et alors, du coup... Mon pas de côté, c'était de revenir au Maroc. Je dis revenir parce que je suis née là, mais je n'ai jamais vécu, tu vois. Et donc, on a donné nos propositions aux enfants des différents endroits où on voulait être. Ils ont fini par choisir le Maroc. Et voilà, je me suis installée là. Et là, j'ai fait un gros pas de côté puisque tout est différent. Le rapport aux gens est différent. Le rapport au monde est différent. Le rapport à la nourriture est différent. C'est très différent, tu vois. Alors moi qui étais en voyage, c'était cool parce que ça continuait à être... C'est tellement différent et en même temps, je me sens tellement proche de cette différence-là. En quoi ? En quoi je me sens proche ?

  • Speaker #1

    Oui, de cette différence-là.

  • Speaker #0

    Très franchement, je crois que les mots vont me manquer pour partager ça. Ça se passe sur une dimension spirituelle.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    tout me plaît. C'est une évidence, quoi. Une évidence.

  • Speaker #0

    Tu vois, même les galères administratives, même la difficulté. Bref, tous les trucs qui sont... Mais tout me plaît. Genre, ce sont des problèmes qui me conviennent. Tu vois ? Genre, j'adore l'idée de pouvoir choisir ses problèmes. Et ben là, tu vois, les problèmes que j'ai au Maroc, les difficultés, les trucs... Ben, ça me plaît. Ça me plaît. Ça, ça me plaît. Donc, ce pas de côté, il me permet de vivre des choses incroyables, de penser les choses incroyables. Et ça m'ouvre des portes, mais que je n'aurais jamais pu ouvrir si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Mais quelles ?

  • Speaker #0

    Des portes relationnelles, des portes professionnelles, des rencontres. Franchement, je ne sais pas comment j'aurais pu faire ces rencontres-là, tu vois. Je pense que le fait d'être là, de me l'autoriser, de me le permettre, d'être dans la joie, ça me permet de prendre d'autres chemins, tu vois, que tu ne prends pas quand tu es dans ta routine, tu vois. Et c'est ça qui, évidemment, me bouscule, moi. Quand on fait la même chose, il n'y a rien de nouveau qui se passe dans ta vie. C'est une autre théorie. Il ne peut rien se passer de nouveau si tu fais les mêmes trucs. À un moment donné, il faut... Donc, les gens sont fatigués, les gens sont épuisés, les gens tournent en rond, les gens... Mais c'est normal, parce qu'on est des êtres de mouvement. Nous étions nomades, je vous le rappelle. On a besoin de ces mouvements-là. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ça t'a apporté quoi, ce tour du monde, pendant ces deux années ?

  • Speaker #0

    D'abord, ça m'a apporté de l'amour. Beaucoup d'amour. Ça m'a apporté de regarder mes enfants grandir. J'ai appris à mon fils à lire. Ça m'a apporté... J'étais très fière de pouvoir faire ça. Vraiment, j'avais énormément de fierté de me dire, mes enfants, je plante une graine qui dit, en fait, il n'y a rien qui t'attache. Il n'y a rien, tu vois. On peut, à n'importe quel moment, de manière organisée, sensée, réfléchie, tu vois, préparer quelque chose pour te sortir de là où tu es. C'est toujours possible. Nous, on l'a préparé, on l'a fait, on s'est donné du mal. On a tout organisé pour que ça puisse se faire. toi aussi, si tu as envie, tu peux faire autrement. Pour moi, refaire ça, regarder ça, permettre à mes enfants de rencontrer des gens, de vivre leur... Le petit Jessime, lui, il voulait aller en Italie et au Japon. Il voulait aller en Italie parce que c'est un fan de nourriture, il veut devenir critique culinaire. Il ne le savait pas encore à cette époque-là, mais c'était la pizza parce que c'était son plat favori et donc il voulait avoir des chefs, faire des pizzas. Et puis après, le Japon, parce que les mangas et tout ça, ils sont fans. Le Japon, lui, c'était le Japon et tout le reste ne l'intéressait pas. C'était le Japon parce que le Japon, c'est les nouvelles technologies, l'informatique. Pour lui, il est fan de tout. Mon mari, lui, ce qu'il voulait, c'était les paysages. En prendre plein les yeux, avoir le souffle coupé d'avoir des paysages. Et donc, lui, il voulait s'en foutait de où, comment, quoi. Il voulait juste, voilà. Et moi, ce que je voulais, c'était rencontrer des gens qui guérissent et qui soignent autrement que comme j'ai appris. Tu vois ? Et donc, faire ça et se respecter dans notre envie, dans notre désir, ça crée des adultes, j'ai envie de dire, presque plus équilibrés, tu vois ? Oui. Dans notre intériorité, dans la manière dont on gère nos émotions. Il y a eu plein de moments difficiles. Attention, on était en camping-car pendant plusieurs mois. Il y a eu plein de moments où c'était chiant, où il y avait... Mais ce n'était pas plus chiant que d'être dans une baraque pendant 25 pays, de ne pas y bouger, de continuer à aller dans la même boulangerie, la même pharmacie. Tu vois, voilà. C'est pour ça que je dis, j'ai aussi une autre théorie sur on choisit nos problèmes. Vraiment, on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. Ça me fait penser souvent, tu sais... Je dis, ah non, mais telle personne, je l'aime parce que ses qualités, etc. Mais en fait, quels sont ces défauts que je suis prête à accepter ?

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que je peux… Exactement, mais je suis tellement d'accord. Est-ce que je peux, est-ce que ces défauts ne bouleversent pas mon système nerveux ? C'est presque ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais oui.

  • Speaker #0

    Ne pas activer des traumas beaucoup trop vieux. Si on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est pareil pour son environnement, pour sa maison, pour sa ville, son pays. Est-ce que ces défauts sont vivables ou pas pour moi par rapport à mon équilibre, la personne que je suis, mes traumas, mes névroses, etc. Et mon éducation ?

  • Speaker #0

    Mille fois, oui.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, tu nous fais voyager dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça. Ça bouscule. C'est un petit peu épicé.

  • Speaker #1

    C'est bien. C'est bien. C'est ce qu'il faut. Et merci. Merci. En fait, c'est intéressant parce que tu vois, t'es complètement alignée avec la petite fille que t'étais par rapport à ce qu'elle voulait, ce qu'elle recherchait, son questionnement. On est en plein dedans. Et on voit en fait que entre... Tu parlais de travail, tu parlais de plein de choses, mais on voit que c'est hyper animé et que c'est tout le temps en mouvement. Il n'y a pas de moment où tu stagnes. Et tu vois, certaines personnes disent le mouvement, c'est la vie. On est en plein dedans. On voit que tu vis et que tout participe à ton avancée avec ces différents pas de côté que tu as pu nommer. Merci pour tous ces éléments, pour tout ce partage.

  • Speaker #0

    C'est vraiment cette idée que... le mouvement, il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et le problème, c'est que beaucoup de gens se racontent que le mouvement ou trop de mouvement, c'est un signe de déséquilibre. Tu vois ? Alors que ça pourrait être perçu comme de l'agitation, mais il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je vais te proposer mon petit exercice classique de mon podcast maintenant, si tu es d'accord, c'est cet exercice de visualisation. Est-ce que ça te convient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton fauteuil, dans ton siège, de ne pas avoir de croisement, que ce soit dans les doigts, les mains, les pieds, les jambes, d'être bien confortable. de prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, de ralentir le système, chose que tu sais faire, de ralentir, et de ralentir justement pour laisser place à un futur idéal dans 5 ans, 2030, quand bien même j'imagine que tu as déjà des projets, je te propose... d'aller dans cet avenir idéal avec aucune contrainte où tout est possible. Tu peux être où tu veux. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Dans ma maison. Dans une maison que je n'ai pas encore. D'accord.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu vois autour de toi ?

  • Speaker #0

    Plein de végétation.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce qu'il y a des bruits ?

  • Speaker #0

    Des oiseaux, des chevaux, des poules. Ouais.

  • Speaker #1

    Des odeurs.

  • Speaker #0

    Des odeurs, ouais. Ça sent à la fois la... la rose et le jasmin et ça sent le cheval avec tout ce que ça a de, tu vois, j'allais dire d'intense, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'excitation et de gratitude, de joie.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe autour de toi ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça court.

  • Speaker #1

    Tu vois les gens, les animaux ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois des enfants. Même pas les miens, je crois que ça pourrait être mes neveux. Mais ça court, ça joue au foot là-bas. Ça vit, il y a un barbeque en cours. Il y a les chiens qui jouent avec les enfants.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je coupe des roses. Je crois que je prépare un bouquet.

  • Speaker #1

    Qui a ton rôle à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    L'hôtesse. Tu vois, de haute... Ouais, d'accueil, de réception.

  • Speaker #1

    Et si on regarde un peu plus loin, ce serait quoi ta mission de vie ? Ta raison d'être sur Terre aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre du être là. Être là et continuer à transmettre, mais autrement. La transmission, ouais.

  • Speaker #1

    la transmission. Tu te sens comment dans cette transmission ?

  • Speaker #0

    C'est juste, c'est beau, c'est grand. Ça donne de l'épaisseur à ma posture.

  • Speaker #1

    Je t'invite à respirer dans cette posture de transmission. De profiter de ça, de tout ce que ça t'apporte. Et puis de reprendre quelques respirations ventrales afin de remettre du mouvement dans ton corps et de revenir avec moi ici et maintenant. Tu peux... te tirer ou bailler si c'est ok pour toi. Alors, tu te sens comment ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    très tranquille.

  • Speaker #1

    Très tranquille. Qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ? pour arriver là dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Que je continue là, ce que je fais, c'est pas mal du tout.

  • Speaker #1

    C'est pas mal du tout.

  • Speaker #0

    C'est bien. Ouais, ce que je fais là, c'est bien. Ouais, je pense que j'ai pas trop de choses à mettre en place. Enfin, différentes de ce que je fais déjà, tu vois, pour ça. Ouais, c'est en cours.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ce temps partagé. Avant de se dire au revoir, avec quoi tu repars en deux, trois mois ?

  • Speaker #0

    D'abord, le plaisir d'être avec toi, puis de partager ce moment, puis de ces retrouvailles, vraiment. Et puis, la joie de pouvoir... partager des choses qui sont importantes pour moi.

  • Speaker #1

    Oui. Eh bien, encore...

  • Speaker #0

    Non, je disais, c'est encore une de mes théories.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Oui, que les belles conversations ont un pouvoir qu'on ne peut pas imaginer, tu vois, sur nous, sur le monde. On émet une belle vibration quand on a ces...

  • Speaker #1

    ces conversations aussi profondes et intimes merci de me permettre ça et j'ai hâte d'écouter tes prochains épisodes merci Asma merci infiniment merci pour ces belles vibrations comme tu dis pour cette connexion qui permet justement d'aller faire un pas de plus d'avancer à très bientôt

  • Speaker #0

    A très bientôt, merci.

  • Speaker #1

    Je t'embrasse. Au revoir.

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Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur choix de vie.

Chaque épisode raconte un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je suis Ondine Peyron, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.



Et si un pas de côté pouvait tout changer ?

---


Dans cet épisode, Asmaa nous emmène dans son univers de recherche intérieure, de transmission et de guérison.

Née dans les montagnes berbères et aujourd’hui installée au Maroc après un tour du monde en famille, elle tisse des ponts entre psychologie, spiritualité et engagement concret.


On parle d’audace, d’oser se décaler, de retraites et d’immersions profondes, de la permission d’être soi, de ces « pas de côté » réguliers qui redonnent de la clarté au milieu du bruit ambiant et quotidien.


Au fil de la conversation, Asmaa raconte comment des regards justes et des permissions reçues ont balisé sa route, du travail social aux espaces de libération qu’elle crée aujourd’hui. Elle partage sa conviction qu’il existe un équilibre dans le mouvement et que ralentir peut, paradoxalement, nous rapprocher plus vite de ce qui compte. Une femme inspirante qui incarne l’empowerment au quotidien.


Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel à se décaler, à écouter les signaux faibles du corps et à prendre le luxe de choisir les problèmes qui leur conviennent.

Avec douceur, profondeur, audace et beaucoup de joie.


À retenir :

•⁠ ⁠Le pas de côté comme acte de responsabilité, d’oser et de permission d’être Soi

•⁠ ⁠Ralentir pour retrouver du sens, du lien et de l’empowerment

•⁠ ⁠Vivre en mouvement, et en équilibre

•⁠ ⁠Communautés, transmission et spiritualité comme sources d’ancrage

•⁠ ⁠Le courage d’une vie choisie, portée par l’audace d’oser


Bonne écoute et belles vibrations.


Ondine.

https://www.instagram.com/monpasdecote.officiel/

https://linktr.ee/admin/links


---


Pour aller plus loin dans votre épanouissement personnel, rejoignez-nous lors des week-ends immersifs Mon Pas de Côté : trois jours d'ateliers d'introspection, de connaissance de soi et de passage à l'action dans un cadre bienveillant et au vert à une heure de Paris. 21->23 novembre 2025

Renseignements sur les séjours.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Ondine, je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Asma !

  • Speaker #1

    Bonjour Mademoiselle !

  • Speaker #2

    Je suis absolument ravie et enchantée d'être accueillie aujourd'hui dans mon pas de côté.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de pouvoir participer à ce pas de côté, vraiment.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup encore. Pour nos auditeurs, nos auditrices, avec Asma, on était dans la même classe à l'école d'analyse transactionnelle. C'est pour ça qu'on se connaît. Depuis quelques années maintenant, on a... partager des choses bien profondes en ce qu'on appelait les GEP, les groupes d'entraînement à la pratique, avec notre chère France, qu'on peut écouter d'ailleurs dans le podcast dans des épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Elle est très belle cette interview, vraiment, très touchante. Merci.

  • Speaker #2

    Et donc, je me suis permise de revenir vers toi pour te demander si toi aussi, tu voulais venir parler de ton pas de côté. Merci d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était une évidence. Tant qu'on peut transmettre et partager, c'est toujours un pur plaisir, et encore plus avec des gens qui nous connaissent à des niveaux très intimes. On sait que les conversations vont toujours être beaucoup plus profondes, et ça fait du bien.

  • Speaker #2

    Peut-être que pour commencer, on pourrait partir sur une présentation ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Why not ? C'est une présentation. Tu veux quelque chose de plutôt classique ou d'original ?

  • Speaker #2

    Ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Ce qui me correspond. C'est plutôt original. Ce que je peux dire de moi, c'est que je suis une chercheuse. J'ai passé ma vie à chercher, à comprendre, à sentir le monde et les gens. Et dès mon plus jeune âge, j'ai été extrêmement curieuse de comprendre comment fonctionnaient les choses. Ça m'a toujours fascinée. Et alors j'ai créé une vie où je passe ma vie à chercher et à comprendre. À travers à la fois des expériences familiales où on voyage, on découvre des cultures, on rencontre des communautés, des guérisseurs aussi, des gens qui soignent différemment. Et puis, à travers une activité professionnelle aussi, où j'accompagne les gens à essayer de comprendre, d'explorer, et puis de chercher leur vérité.

  • Speaker #2

    Ok. Et aujourd'hui, tu exerces où ?

  • Speaker #1

    Alors, aujourd'hui, j'exerce au Maroc. On va dire que je suis installée au Maroc. Et j'exerce un peu partout dans le monde, puisque j'ai des retraites à l'international, j'ai des immersions que je fais avec des clients un peu partout dans le monde. et aussi au Maroc.

  • Speaker #2

    Alors, quand tu parles de retraite et d'immersion, pour certains, c'est très clair, mais pour d'autres, ça peut être flou. Est-ce que tu pourrais un peu préciser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, je crée des rassemblements depuis une quinzaine d'années maintenant sur des thématiques qui sont, on va dire, problématiques pour les personnes que j'accompagne. Alors, ce ne sont pas des retraites qui sont ouvertes au public, ce sont vraiment... des retraites qui visent uniquement les gens avec lesquels je travaille. Et l'idée, c'est de venir explorer une thématique profonde et profondément. Donc voilà, souvent, c'est des sujets autour du transgénérationnel, des traumas. Et donc, on se retrouve et pendant cinq jours, on explore, on creuse, on libère, on décharge. Et on fait un travail extrêmement intense. Donc ça, c'est dans le cadre des retraites. Et puis les immersions, c'est un format particulier puisque c'est une retraite mais à deux. on part à deux avec la personne qui a choisi de travailler avec moi. Et pendant deux, trois jours, parfois quatre, tout dépend du besoin, on va complètement être en immersion dans sa problématique, dans son besoin. Et on va venir comme ça regarder les couches de son histoire, les couches de ses besoins, et on va déblayer, décharger, rencontrer des parties d'elle. et beaucoup libérée. Je dirais que vraiment l'axe principal de ces formats-là, c'est des axes de libération et puis de permission. Comme tu le dis très bien d'ailleurs dans l'introduction de ton pas de côté, c'est des espaces où on peut modéliser d'autres expériences, mais vécues à travers soi en premier, c'est-à-dire j'ai jamais senti cette expérience-là dans le cadre de ce travail, je me suis jamais sentie comme ça, j'ai découvert une forme de moi qui était complètement inaccessible avant. Et donc, ces découvertes-là donnent des grandes permissions. Voilà.

  • Speaker #2

    Ok. Ça, c'est qui tu es, tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Oui, j'écris des bouquins. J'ai un podcast. Ah,

  • Speaker #2

    t'écris des bouquins. T'écris quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier bouquin, c'était un programme sur l'amour, donc Love Program. Ouais.

  • Speaker #2

    Tout un programme.

  • Speaker #1

    Et c'est hyper intéressant pour ceux qui aiment la thé, puisque c'est vraiment un bouquin…

  • Speaker #2

    Alors, la thé, c'est l'analyse transactionnelle.

  • Speaker #1

    L'analyse transactionnelle, voilà. Parce que j'ai principalement centré les chapitres autour de concepts d'analyse transactionnelle, ce qui permet vraiment d'avoir des grilles de lecture un peu simplifiées de nos problématiques, de ce qu'on traverse. Donc, voilà. Là, en ce moment, j'écris un bouquin, un manifeste sur la femme. OK. C'est assez dense. C'est un livre qui permet aux femmes, je pense, de porter leur voix sur différents niveaux. Et des voix qu'on n'a pas l'habitude d'entendre. Des voix qui parlent de notre cœur, des voix qui parlent de notre corps, des voix qui parlent de notre vagin, des voix qui parlent de nos états d'âme, de notre esprit. Et donc, c'est un très beau manifeste. J'ai beaucoup de plaisir à l'écrire. Je suis sur la fin. Peut-être qu'il sera prêt.

  • Speaker #2

    Il sera publié quand alors ?

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il sera prêt au niveau de la diffusion du podcast.

  • Speaker #2

    J'espère. Donc, c'est en octobre à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, ce sera en ligne. Donc, voilà. Et j'ai un bouquin qui est déjà fini et qui devrait sortir cette année autour de l'abondance et des problématiques transgénérationnelles autour de l'abondance de notre relation à l'argent. D'accord. Voilà. J'écris un peu sur les sujets qui me touchent et qui me donnent envie d'aller plus loin, d'approfondir.

  • Speaker #2

    Tu allais dire, et je t'ai coupé, je te présente mes excuses, que tu avais aussi un podcast.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais un podcast, oui. Il est un peu en veille depuis quelques temps et j'ai très envie de le reprendre. donc je pense que voilà je vais sûrement me reprendre en courant de l'année pour faire une saison sur les femmes justement avec la question de ce manifeste féminin ça me donne vraiment envie de redonner la parole à des femmes d'accord

  • Speaker #2

    et ce podcast il était sur quoi, il s'appelle comment ?

  • Speaker #1

    Asmavel podcast ok ok ça marche

  • Speaker #2

    Une présentation large avec beaucoup de pétales. Tu es une rose avec beaucoup de pétales.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #2

    Et tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Je viens de loin. On va dire que sur le plan de la matière et très factuellement, je viens d'un quartier. de plusieurs quartiers je viens d'une tribu aussi c'est très important de le rappeler je viens aussi de très loin dans le sens où je sens bien qu'à l'intérieur de moi je porte des générations et des générations de femmes et je les sens je les sens dans mes activités, je les sens quand j'agis je les sens avec mes enfants donc j'ai l'impression que je viens de très loin j'ai l'impression que je suis une vieille âme Oui, Vraiment.

  • Speaker #2

    Tu le sens comment, ça ?

  • Speaker #1

    Dans mes aspirations, dans mes envies, dans ce que je peux mettre en place dans la maison, dans la manière dont je peux soigner mes enfants, dans la manière dont je peux aussi créer des rituels autour de choses importantes autour de moi, dans ma manière aussi de... Enfin voilà, je la sens vraiment à plein d'endroits. mais très factuelles, c'est-à-dire la cuisine, le soin, les choses du quotidien. Je sens que je porte bien plus que ma petite personne aujourd'hui en 2025, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a énormément de spiritualité dans ce que tu décris. C'est important pour toi la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Ah, c'est central, oui.

  • Speaker #2

    En quoi ? Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    La spiritualité, c'est le centre. peu importe la spiritualité, le qu'on choisit, ce qui donne un axe, une orientation, c'est ce qui contient nos valeurs, notre présentation du monde. Et ça me permet aussi de vivre à un autre niveau, de vivre à côté du monde qui s'agite, qui va vite, qui se matérialise, qui se capitalise. Pour moi, c'est vraiment un espace de protection, la spiritualité.

  • Speaker #2

    Tu disais que tu viens de ces femmes, tu viens d'un quartier, tu viens d'une tribu. Comment tu pourrais préciser ça ? Finalement, en un point qui centraliserait tout ça, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Je viens de plusieurs communautés.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a la tribu, la tribu familiale. Moi, je viens des montagnes berbères. Je suis née dans le nord du Maroc. On a grandi ensemble. On grandit ensemble. Il y a l'idée de collectif extrêmement présent, d'exister et de construire ensemble. C'est vraiment... La base, je viens d'une tribu et je viens d'une famille et je viens d'un village. Je suis arrivée en France à l'âge de deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #2

    C'était où en France ?

  • Speaker #1

    C'était dans le 93, en banlieue parisienne. D'accord. Je fais tellement peur. Voilà, je suis arrivée dans ce quartier très petit et là-bas, j'étais encore en communauté avec des gens.

  • Speaker #2

    Tu dis que c'est un quartier qui fait peur. Tu avais peur ?

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Je disais dans ce 93 qui fait peur socialement, pas du tout. Un quartier extrêmement chaleureux où on retrouve justement la familiarité, de la proximité, de l'intimité, des voisines qui se partagent leur repas, des retrouvailles en bas du quartier où on est ensemble. Voilà, c'était vraiment… Donc je retrouve finalement une autre communauté. Et donc voilà, c'est ça que je veux dire, c'est que je viens de la communauté, je viens de la tribu, je viens de groupes, tu vois, et ça je le porte vraiment.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui en effet avec tous ces groupes que tu animes et que tu emmènes, que tu fais voyager.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ouais, et cette petite, elle voulait faire quoi plus tard ?

  • Speaker #1

    Alors, cette petite, elle voulait comprendre ce qui se passait dans la tête des gens.

  • Speaker #2

    Ok. Pourquoi ? Tu sais ?

  • Speaker #1

    Elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait faire en termes de métier, parce qu'il n'y avait pas de représentant. Mais elle avait envie de comprendre ce qui se passait dans la tête des gens. Et alors, un peu plus tard, j'ai compris qu'il y avait ce métier de spicologue. Mais ça me paraissait vraiment très loin et très impossible, ce job. Mais il existait déjà, tu vois. Il était déjà... J'en avais déjà une petite représentation, en tout cas. Et j'avais aussi envie de comprendre. Alors, je disais que je voulais être scientifique, chercheuse. Donc, c'était un coup, voilà, spicologue et un coup scientifique, chercheuse. C'était un peu ça.

  • Speaker #2

    Finalement, c'est comme ça que tu t'es présentée tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Je suis assez proche. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Tu t'es exactement présentée comme ça, c'est intéressant. Et alors, entre justement ce désir d'enfant que tu as concrétisé adulte, il y a eu quoi ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux préciser un peu la question ? Parce que c'est très large ce que tu me demandes. Il y a eu quoi ? Il y a eu beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui te vient quand je te pose cette question-là, justement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de travail, je pense, tu vois. Oui, beaucoup de travail, beaucoup d'écoute, beaucoup d'adaptation, beaucoup de... d'observation tu vois il y a eu ces temps un peu de ouais ces temps de recherche finalement à la fois en moi-même de moi-même mais aussi du monde des gens tu vois ça a été ouais c'est un travail et c'était comment ce travail ? C'était dense, c'était intense, c'était fatigant. C'était assez fatigant de devoir traverser les couches, de trouver sa voie, de comprendre son monde, de voir aussi les ponts qu'on pouvait faire entre les mondes auxquels j'appartenais et les mondes où j'avais envie d'aller.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #1

    Disons que... Tu vois, les modèles que j'ai, moi, petites, c'est des modèles qui sont des modèles d'un travail difficile, d'un travail acharné, d'un travail à l'usine, de travail de gens qui ont une vie professionnelle extrêmement dure. Et moi, j'aspire finalement un peu caricaturellement. un travail de bureau, tu vois. Et ça a demandé des ponts, tu vois, de passer finalement de cette vision finalement de la vie professionnelle où les gens se réveillent à 5h du mat, vont bosser, tu vois. Moi qui voudrais avoir un boulot un peu de bureau, donc finalement un bureau plus facile, plus simple dans ma représentation de l'époque. Même si c'est absolument... Et dans ma représentation de l'école, c'était un peu les vacances de travail dans un bureau, recevant des gens tranquilles. Et c'était très loin de mon monde, très très loin. Donc oui, ça m'a demandé de traverser plusieurs étapes, tu vois, et puis d'y aller par couche. Et alors j'ai commencé, tu vois, à avoir plein de petits boulots pendant mes études. Ensuite, je suis devenue travailleur sociale. donc j'ai travaillé auprès de jeune fille qui sortait de réseaux de prostitution, mineur isolé, sortant de prison. Donc là, je travaillais deux nuits, deux jours, dans des foyers d'urgence. Et puis c'est bien après que je me suis dit, OK, en fait, je peux faire autre chose, je peux faire ça. J'avais une psy qui bossait dans une des institutions avec lesquelles je travaillais à l'époque et je trouvais qu'elle était nulle, mais vraiment nulle. Je trouvais qu'elle ne comprenait absolument rien à notre travail. Je trouvais qu'elle n'était pas assez proche des jeunes qu'on accompagnait. Je trouvais qu'elle était décalée. Elle venait une demi-journée par semaine rencontrer les enfants avec qui c'était plus compliqué. Et j'étais extrêmement frustrée de ça. Et voilà, c'est ça qui m'a donné envie. Je me suis dit, mais attends, c'est ça, psy, mais moi, je peux faire mieux. Et ça m'a donné comme un espèce de moteur. Et j'en ai parlé à ma psy de l'époque. Et donc, elle entendait ma frustration. Et je pense qu'elle a aussi entendu une forme de jalousie, de désir caché. Et là, elle m'a balancée. Et pourquoi toi, tu ne le ferais pas ? Et pour moi, c'était juste très loin et vraiment presque impossible. Ce n'était pas dans un monde où... où je n'avais pas les codes de ce monde-là. Elle m'a donné une permission, elle m'a proposé plusieurs écoles, elle m'a vraiment tenu la main sur ce processus. Ensuite, je ne me suis jamais arrêtée. Une fois que j'ai commencé à explorer les dimensions de l'esprit, du cœur, de l'âme, je ne me suis jamais arrêtée encore maintenant. Je suis en formation, je n'arrête jamais. pas un boulot tu vois c'est vraiment une façon de vivre aujourd'hui de comprendre d'analyser de réfléchir de créer la matière de d'être avec nos émotions d'être avec nos notre corps quand je dis nous c'est moi ma famille on

  • Speaker #2

    marie mes enfants tu vois on a intégré ça aujourd'hui tu vois je disais que cette femme psychologue elle pas donné une permission sa permission de quoi

  • Speaker #1

    Elle m'a donné la permission d'être autre chose, d'aller dans d'autres sphères. elle m'a donné la permission d'être moi-même, d'aller au bout de mon désir. Elle m'a même donné la permission de voir mon désir, parce qu'à ce stade, je ne voyais pas mon désir encore. J'étais juste vénère contre la psy. C'était juste... Et donc, oui, elle m'a donné la possibilité d'imaginer autre chose.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui fait que cette phrase a été le déclencheur et que tu n'es pas pu le faire avant ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle m'a vue. Elle m'a vue. C'est-à-dire qu'à plusieurs reprises, dans le cadre des séances et des difficultés que je pouvais amener, elle me faisait déjà pas mal de commentaires en me disant, non mais tu vois, tes observations sont incroyables, quelle bonne psy tu pourrais faire. Je ne l'écoutais jamais vraiment, c'était un peu comme ça. Et puis finalement, après l'épisode de la psy, j'ai été en mesure de voir qu'elle me voyait. Et elle voyait des parties de moi qui étaient inaccessibles pour moi à ce moment-là, tu vois. Elle voyait une forme d'intelligence, une forme de capacité à analyser, tu vois, une forme d'écoute aussi. Et ça, c'était vraiment quelque chose qui m'a donné de l'élan pour pouvoir aller là où j'avais envie, tu vois.

  • Speaker #2

    Cette partie de toi qu'elle a vue, c'est cette partie qui, aujourd'hui, te permet de… rayonner, de faire ce que tu veux, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à la fois, ça me permet, c'est ce que je vis aujourd'hui, c'est-à-dire, oui, un rayonnement dans mes activités, etc., clair, mais c'est aussi le fait de me donner vraiment la permission, l'autorisation, je te vois, je vois tes talents, je vois tes ressources et je pense que ça pourrait t'aider, tu vois. Et juste ça, c'était, alors, voilà, j'ai fait quelques petits stages de 2-3 jours. un peu apeurée au départ, tu vois, avec des psys en plus bien plus âgés que moi, enfin, tu vois, dans des conditions qui étaient encore différentes. Et puis, finalement, je me suis dit, mais attends, c'est trop génial, c'est vraiment ça que je veux faire. Et petit à petit, j'ai senti à quel point c'était juste et c'était à ma place. C'est vraiment quelqu'un qui m'a vue et qui a vu là où je pouvais être moi, en fait, vraiment. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et tu disais, finalement, qu'il y avait eu un pont. plusieurs ponts entre là d'où tu venais et là où tu es allé. Et en fait, le pont, c'est cette permission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ces permissions. Alors, j'en ai eu d'autres, tu vois. J'en ai eu d'autres, des permissions. Avant, au collège, au lycée, avec certains enseignants qui pouvaient me dire, « Waouh, mais tu as une manière de t'exprimer qui est incroyable. » Tu devrais faire des expos, tu devrais, tu sais, des exposés, tu devrais, voilà. Et puis après, où, mais ton observation sur ce sujet, elle est tellement intéressante. Tu vois, donc j'avais eu déjà des, voilà, des projecteurs un peu, tu vois, sur des zones de moi. Et puis là,

  • Speaker #2

    le bouton… Sur ta pensée, sur ton intelligence.

  • Speaker #1

    Ma pensée, sur mon intelligence, sur mon savoir-être aussi, sur ma capacité de lien, de relation, tu vois.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et oui, ensuite, petit à petit, je m'approchais un petit peu. Parce que si tu veux, il y a aussi un truc qui est très intéressant, c'est que la représentation des psys ne m'avait pas du tout. Moi, je n'avais absolument aucun... J'en ai vu plein des psys dans le cadre de mon travail à ce moment-là. Ça ne me correspondait pas du tout. Ça ne me ressemblait pas. C'était beaucoup trop strict, beaucoup trop structuré, beaucoup trop rigide, beaucoup trop impersonnel. Du coup, j'avais envie d'être spicologue, mais il n'y avait pas de spicologue qui me ressemblait un peu. Donc après, j'ai abandonné cette idée. Et puis finalement, en ayant quelqu'un qui est psy et qui est un peu différente, qui était artiste, qui faisait de la peinture, qui travaillait avec les enfants, qui avait une manière de faire qui était... Voilà, chaleureuse. Ouais. Ça m'a beaucoup aidée.

  • Speaker #2

    Ça t'a aidée à faire ton pas de côté.

  • Speaker #1

    Ça m'a aidée à faire mon pas de côté, exactement.

  • Speaker #2

    Ce pas de côté, comment tu pourrais le décrire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors là, t'en vois un et c'est super, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir eu la possibilité d'avoir plusieurs pas de côté tout au long de ma vie, tu vois. Genre, fort, tu vois. J'ai des cycles, tu vois. Ça dure à peu près deux ans. C'est classique. Et au bout de deux ans, je ne serai pas de côté. Et alors, moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté. Si tu as une Miss à élire, tu m'appelles, je suis la candidatée, tu vois. Mais moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir. Écoute, je vais lancer le prix l'année prochaine. C'est prêt.

  • Speaker #1

    Moi, je suis mon truc. Je m'adapte, je kiffe et tout. Je suis là. Je fais deux ans. Elle est trois. Quand les enfants étaient plus petits, c'était un peu plus long, tu vois. Un peu trop long. trois ans et tout. Et après, je ne suis pas de côté.

  • Speaker #2

    C'est un marque à toi.

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #1

    Ah, mais tout !

  • Speaker #2

    C'est tout !

  • Speaker #1

    Ça m'apporte tout ! C'est-à-dire, quand je dis tout, tout ce dont j'ai besoin pour dessiner une vie qui me convient et qui me ressemble. Je suis extrêmement attentive. aux alarmes, si tu veux, à l'intérieur de moi qui me racontent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, que c'est trop plat, que les choses ne sont pas assez vivantes, que je ne me sens pas assez proche de moi, que j'ai bougé, que j'ai changé. Je suis très attentive à ça. Dès que je capte que là, ça commence à être un peu lourd, ça commence à être... Pas ce que je veux, donc je me pose des questions un peu classiques, de remise en question un petit peu de ce qui se passe, de la manière dont je travaille, de la manière dont je gère la famille, etc. De ma vie intime avec moi-même, avec mon mari, avec mes amis, avec ma famille, etc., ma famille plus large. Et à ce moment-là, je prends une décision. Et c'est cette décision qui est pour moi le pas de côté. Et la décision, c'est toujours... de faire un pas de côté, d'observer ce qui se passe et de me demander si ça me convient ou pas.

  • Speaker #2

    C'est ce que tu disais tout à l'heure. Tu as dit être à côté du bruit ambiant. Et finalement, tu crées un nouvel environnement. Tu l'animes, tu le vis, tu l'ancres bien. Et à un moment, ça fait trop de bruit. Donc, tu te mets à côté, j'ai l'impression, tu regardes, tu fais, ok, ça, ça me va, ça, ça ne me va pas, ça, ça ne me va plus. Ça, ok, mais on pourrait aller un peu plus loin. Donc, allez, hop !

  • Speaker #1

    Exactement. C'est tout à fait ça. C'est-à-dire que, de toute façon, mon expérience, c'est qu'à un moment donné, il y a trop de boucans. Et le boucan, il est manifesté, si tu veux, par la quantité de choses qu'on a à faire et la quantité de désengagement de soi. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la qualité du lien qu'on a avec nous-mêmes, quand on est dans une espèce de rythme automatique, hyper speed, avec les responsabilités qu'on a, etc., et ce n'est pas un problème, tu vois, c'est la vie, il faut juste être en mesure de faire un état d'élu et de se demander si je suis capable d'entendre autre chose qu'un boucan, et est-ce que ce boucan me convient ? Moi, j'adore le boucan, je n'ai pas de problème, tu vois. J'adore les fêtes, j'adore quand c'est vivant, j'adore quand j'ai plein de choses à faire. Mais parfois, on peut se retrouver embarqué dans des rythmes qui ne nous conviennent plus à un certain moment. Et avant que le corps nous le rappelle, le corps physique, à travers la maladie, le burn-out, des épuisements, des charges mentales qui nous épuisent, etc., je fais souvent le point.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une histoire d'expérience sensorielle, je le sens. Quand je m'entends plus dedans, je le sens.

  • Speaker #2

    C'est ce dont tu parles lorsque tu parles de quantité de désengagement de soi. C'est très joli comme formule, ça me plaît beaucoup. Qu'est-ce que tu entends par ça ?

  • Speaker #1

    Moi, j'attache beaucoup d'importance à la responsabilité. C'est un truc, tu sais, en analyse, c'est un peu le centre de tout. Et donc, la responsabilité, c'est dans notre adulte, c'est notre capacité finalement à prendre la mesure de ce qu'on met en place dans nos vies, de ce qu'on met en place dans les relations. Et moi, mon truc, c'est de savoir que je crée, de savoir que je suis responsable de ce qui se passe. et à un moment donné quand je sens que je ne suis plus dans

  • Speaker #0

    que je ne suis plus aux commandes, que je ne suis plus le pilote de l'expérience que je suis en train de vivre. Et ça passe par plus le temps de faire les goûters à mes enfants, plus le temps d'aller faire une balade, plus le temps d'appeler des copines qui sont très très chères à mon cœur, qui me nourrissent et qui me font du bien, et plus le temps, tu vois. Ça passe par une fatigue aussi physique qui peut être là et qui peut être chronique. J'ai développé une observation assez fine de moi. J'ai plusieurs critères qui me permettent de dire qu'en fait, là, je ne suis plus avec moi. Là, je suis avec tout sauf avec moi. D'ailleurs, je ne sais pas trop avec quoi je suis. Est-ce que je suis avec ce que je me raconte qu'il faut que je sois ? Est-ce que je suis avec ce que j'imagine que les autres attendent de moi ? Je ne sais plus. À ce moment-là, je suis désengagée de moi. Et à ce moment-là, le pas de côté doit arriver. C'est presque une convocation. Hop, hop, hop. Et donc, oui, je prends la mesure de la responsabilité que, hop, hop, hop, j'ai laissé les choses me dépasser. Et donc, pour moi, c'est responsable que de faire ce pas de côté, puis d'observer et de dire, OK, ben là, non, en fait. Là, c'est pas comme il faut. Là, il faudrait plus ceci, il faudrait plus cela. Tu vois ? Et voilà. Pas de côté.

  • Speaker #1

    C'est pas de côté. Je l'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, par rapport à ces pas de côté, tu voudrais parler de quoi ? Qu'est-ce qui te vient ?

  • Speaker #0

    La peur de faire ce pas de côté. Tu vois, je pense que moi, j'ai rencontré beaucoup de gens, beaucoup de gens, des clients, des patients, des... des membres de ma famille, des amis, qui vivent le pas de côté comme une montagne à franchir, comme quelque chose qui serait trop compliqué, trop complexe, trop lourd à faire. Parce que ça demande de tout changer, ça demande de tout bouleverser, dans leur représentation, bien sûr. Et en fait, j'aimerais trop dire aux gens que non, c'est pas la seule... manière de voir ce pas de côté qui peut se faire aussi en douceur avec délicatesse qui peut se faire à notre rythme qui peut se faire tu vois que c'est tellement important de pouvoir se dire ce qui se passe ne me convient pas c'est tellement important de dire là ma carrière elle ne me nourrit plus tu vois puis même dans les relations prendre le temps de dire mais est ce que cette relation elle est encore juste pour moi est ce que ça demande oui une forme de courage tu vois Et une forme, oui, de sentir sa peur. Ce n'est pas nécessairement se laisser paralyser par elle. C'est aussi de dire que je peux faire avec ma peur, je peux faire avec le sentiment qui est très inconfortable. Je ne sais pas trop ce qui se passe, ça ne presse pas de côté. Mais c'est aussi cette dimension que la vie, elle est là, elle te veut du bien et il faut y aller.

  • Speaker #1

    Quelque chose de positif quant à l'amour de vivre. Et donc, l'amour de soi et de la vie qui va avec. Exactement. C'est de la confiance en l'amour, en fait. C'est ça que j'entends très fort.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai passé...

  • Speaker #1

    T'as passé beaucoup ?

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps, si tu veux, à pas comprendre.

  • Speaker #1

    À pas comprendre quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Le monde et son système. Tu vois, moi, je me souviens que j'ai passé dans mon enfance beaucoup de temps à être dans la confusion, beaucoup de temps à essayer de comprendre pourquoi les gens agissaient comme ça, ça n'avait pas trop de sens, les enseignants. Tu vois, j'ai passé beaucoup de temps à être dans la confusion. Et donc... j'ai aussi passé beaucoup de temps à essayer de comprendre cette confusion et à essayer d'y mettre du sens. Et en fait, une grosse partie de ma confusion ou de ma charge mentale qui est finalement produit de la confusion, c'est le manque de ne pas être à côté.

  • Speaker #1

    Quand je recule.

  • Speaker #0

    Être à côté, regarder, observer. Pour moi, c'est genre la passe de la mentale.

  • Speaker #1

    Pour les personnes qui nous écoutent et qui justement pourraient ressentir ce que tu exprimes, j'ai plus le temps de faire les goûters, j'ai plus le temps de me maquiller, j'ai plus le temps de me laver les cheveux, j'ai plus le temps... Mais des choses en fait basiques, je dors mal, je me réveille pas bien, il n'y a rien qui va comme je le souhaite, c'est un peu ce que tu décris, ce truc. Qu'est-ce que tu pourrais leur recommander en fait ?

  • Speaker #0

    Alors déjà... Ce que j'aimerais pouvoir vraiment partager, c'est qu'avant d'en arriver là, on a plein de signes. Avant d'arriver à cet état que tu décris qui est vraiment difficile, il y a plein de signes. On n'arrive pas à cet état-là comme ça en deux semaines. Ce n'est pas vrai. On y arrive parce qu'on a eu plein de manquements à soi. On y arrive parce qu'on n'a pas été à côté de soi. On y arrive parce qu'on ne s'est pas regardé. Parce qu'on n'a pas pris le temps de se sentir. Tu vois, c'est donc... Donc j'aimerais dire, avant d'en arriver là déjà, viens, on se pose et puis on observe ce qui n'est pas vraiment proche de toi, ce qui n'est pas aligné, ce qui ne te correspond pas. Donc avant d'en arriver là, tu as déjà plein de possibilités. Tu n'es pas obligé de... Déjà, hein ? Et admettons qu'on y soit déjà et qu'effectivement, on est déjà complètement dépassé par la vie qu'on a construite. Moi, j'ai une philosophie que j'ai écoutée le podcast de France il n'y a pas longtemps avec les théories. Je suis un peu comme elle, j'ai plein de théories surtout. Moi, j'ai vraiment la théorie que le ralentissement nous permet d'aller plus vite. Oui. Vraiment. expérimenter, vécu, traverser le fait que ralentir, même si l'objectif, ce n'est pas d'aller plus vite, mais que ralentir nous permet d'accéder à des niveaux de soi et donc à des niveaux de ce qu'on désire dans la matière beaucoup plus rapidement que quand tu cours. Beaucoup plus rapidement que quand tu cours et que tu ne sais même pas où tu cours et que tu passes d'un état à un autre. Ça ne te permet pas d'aller plus vite et au contraire, tu peux devenir un peu gauche, tu peux devenir un peu... Bref, oublier la plupart des choses et continuer à juger parce que tu n'as pas bien fait. Donc, pour moi, j'ai vraiment envie de dire ralentir, ça te permet de gagner du temps.

  • Speaker #1

    Et c'est comment ralentir ?

  • Speaker #0

    Arrêter, juste stop. Voilà,

  • Speaker #1

    stop. OK. Et quelqu'un qui ne sait pas faire ?

  • Speaker #0

    Il commence par quoi ? Tu avances par petit à petit, tu vois. Il ne faut pas tout arrêter d'un coup, je comprends. Et l'objectif, ce n'est pas non plus de tout arrêter d'un coup. Mais tu vois, déjà, dire, OK, en fait, ce dîner-là, que je dois me taper tous les dimanches, je n'ai plus envie de le faire. Je ne le fais pas. OK.

  • Speaker #1

    Toi, tu as fait comment ? Comment tu fais pour ne pas te porter de côté, toi, justement ? Comment tu as fait ? Parce que c'est ça qui est intéressant, c'est...

  • Speaker #0

    Non, tu veux quoi ? Le dernier pas de côté.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux. Le dernier pas de côté,

  • Speaker #0

    c'est mon installation au Maroc. Donc, mon dernier pas de côté, c'est je suis en tour du monde pendant deux ans avec les enfants.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas rien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'avais déjà fait un pas de côté pour tout stopper et partir. Mes enfants, à ce moment-là, ils ont six et dix ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et je décide de faire un gros pas de côté. Et de dire en fait que ce monde ne me convient pas et c'est parce que j'ai envie de transmettre à mes enfants. Et j'ai envie de pouvoir être avec mes enfants pour de vrai et pas être avec eux de 18h à 20h30 tous les jours de la semaine. Donc ça me posait un vrai problème existentiel de me dire que mon temps était pris par autre chose et qu'il était pris par des choses qui m'importaient peu. Alors du coup, j'ai créé un format pour mon boulot. Mon mari, il a créé un format pour mon boulot parce que ce n'était pas deux années sympathiques. On a continué à travailler, on a fait l'école à la maison, on a voyagé de communauté en communauté, de pays en pays. On avait chacun un projet. Mon grand avait un projet, le petit avait un projet, moi j'avais un projet, on avait chacun notre projet. On avait un super tableau où chacun pouvait poser à quel point il était proche ou pas de son projet. Et puis après, mes enfants, au bout de deux ans, ils m'ont dit, écoute, on a envie d'une chambre, on a envie d'une bibliothèque. Moi, j'étais encore... J'étais encore très excitée par ce voyage et je voulais continuer. Et alors, j'ai dû faire un pas de côté pour finalement être un peu plus à l'écoute de leurs besoins, de leurs désirs et le prendre en charge. Alors à ce moment-là, comment je fais un pas de côté alors que moi j'ai encore envie de voyager, j'ai encore envie de rencontrer des guérisseurs à travers le monde, de faire des stages dans des endroits tellement insolites. je me dis, OK, dans quel endroit j'ai envie d'être, où je sais que je vais pouvoir continuer à être nourrie, et où cette dimension de la communauté, cette dimension de chaleur humaine, etc., où est-ce que ça peut être ? Et donc, j'avais plusieurs options, et j'ai fini par me dire, là où je me sens bien et là où j'ai envie, ce sera le Maroc. Et alors, du coup... Mon pas de côté, c'était de revenir au Maroc. Je dis revenir parce que je suis née là, mais je n'ai jamais vécu, tu vois. Et donc, on a donné nos propositions aux enfants des différents endroits où on voulait être. Ils ont fini par choisir le Maroc. Et voilà, je me suis installée là. Et là, j'ai fait un gros pas de côté puisque tout est différent. Le rapport aux gens est différent. Le rapport au monde est différent. Le rapport à la nourriture est différent. C'est très différent, tu vois. Alors moi qui étais en voyage, c'était cool parce que ça continuait à être... C'est tellement différent et en même temps, je me sens tellement proche de cette différence-là. En quoi ? En quoi je me sens proche ?

  • Speaker #1

    Oui, de cette différence-là.

  • Speaker #0

    Très franchement, je crois que les mots vont me manquer pour partager ça. Ça se passe sur une dimension spirituelle.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    tout me plaît. C'est une évidence, quoi. Une évidence.

  • Speaker #0

    Tu vois, même les galères administratives, même la difficulté. Bref, tous les trucs qui sont... Mais tout me plaît. Genre, ce sont des problèmes qui me conviennent. Tu vois ? Genre, j'adore l'idée de pouvoir choisir ses problèmes. Et ben là, tu vois, les problèmes que j'ai au Maroc, les difficultés, les trucs... Ben, ça me plaît. Ça me plaît. Ça, ça me plaît. Donc, ce pas de côté, il me permet de vivre des choses incroyables, de penser les choses incroyables. Et ça m'ouvre des portes, mais que je n'aurais jamais pu ouvrir si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Mais quelles ?

  • Speaker #0

    Des portes relationnelles, des portes professionnelles, des rencontres. Franchement, je ne sais pas comment j'aurais pu faire ces rencontres-là, tu vois. Je pense que le fait d'être là, de me l'autoriser, de me le permettre, d'être dans la joie, ça me permet de prendre d'autres chemins, tu vois, que tu ne prends pas quand tu es dans ta routine, tu vois. Et c'est ça qui, évidemment, me bouscule, moi. Quand on fait la même chose, il n'y a rien de nouveau qui se passe dans ta vie. C'est une autre théorie. Il ne peut rien se passer de nouveau si tu fais les mêmes trucs. À un moment donné, il faut... Donc, les gens sont fatigués, les gens sont épuisés, les gens tournent en rond, les gens... Mais c'est normal, parce qu'on est des êtres de mouvement. Nous étions nomades, je vous le rappelle. On a besoin de ces mouvements-là. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ça t'a apporté quoi, ce tour du monde, pendant ces deux années ?

  • Speaker #0

    D'abord, ça m'a apporté de l'amour. Beaucoup d'amour. Ça m'a apporté de regarder mes enfants grandir. J'ai appris à mon fils à lire. Ça m'a apporté... J'étais très fière de pouvoir faire ça. Vraiment, j'avais énormément de fierté de me dire, mes enfants, je plante une graine qui dit, en fait, il n'y a rien qui t'attache. Il n'y a rien, tu vois. On peut, à n'importe quel moment, de manière organisée, sensée, réfléchie, tu vois, préparer quelque chose pour te sortir de là où tu es. C'est toujours possible. Nous, on l'a préparé, on l'a fait, on s'est donné du mal. On a tout organisé pour que ça puisse se faire. toi aussi, si tu as envie, tu peux faire autrement. Pour moi, refaire ça, regarder ça, permettre à mes enfants de rencontrer des gens, de vivre leur... Le petit Jessime, lui, il voulait aller en Italie et au Japon. Il voulait aller en Italie parce que c'est un fan de nourriture, il veut devenir critique culinaire. Il ne le savait pas encore à cette époque-là, mais c'était la pizza parce que c'était son plat favori et donc il voulait avoir des chefs, faire des pizzas. Et puis après, le Japon, parce que les mangas et tout ça, ils sont fans. Le Japon, lui, c'était le Japon et tout le reste ne l'intéressait pas. C'était le Japon parce que le Japon, c'est les nouvelles technologies, l'informatique. Pour lui, il est fan de tout. Mon mari, lui, ce qu'il voulait, c'était les paysages. En prendre plein les yeux, avoir le souffle coupé d'avoir des paysages. Et donc, lui, il voulait s'en foutait de où, comment, quoi. Il voulait juste, voilà. Et moi, ce que je voulais, c'était rencontrer des gens qui guérissent et qui soignent autrement que comme j'ai appris. Tu vois ? Et donc, faire ça et se respecter dans notre envie, dans notre désir, ça crée des adultes, j'ai envie de dire, presque plus équilibrés, tu vois ? Oui. Dans notre intériorité, dans la manière dont on gère nos émotions. Il y a eu plein de moments difficiles. Attention, on était en camping-car pendant plusieurs mois. Il y a eu plein de moments où c'était chiant, où il y avait... Mais ce n'était pas plus chiant que d'être dans une baraque pendant 25 pays, de ne pas y bouger, de continuer à aller dans la même boulangerie, la même pharmacie. Tu vois, voilà. C'est pour ça que je dis, j'ai aussi une autre théorie sur on choisit nos problèmes. Vraiment, on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. Ça me fait penser souvent, tu sais... Je dis, ah non, mais telle personne, je l'aime parce que ses qualités, etc. Mais en fait, quels sont ces défauts que je suis prête à accepter ?

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que je peux… Exactement, mais je suis tellement d'accord. Est-ce que je peux, est-ce que ces défauts ne bouleversent pas mon système nerveux ? C'est presque ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais oui.

  • Speaker #0

    Ne pas activer des traumas beaucoup trop vieux. Si on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est pareil pour son environnement, pour sa maison, pour sa ville, son pays. Est-ce que ces défauts sont vivables ou pas pour moi par rapport à mon équilibre, la personne que je suis, mes traumas, mes névroses, etc. Et mon éducation ?

  • Speaker #0

    Mille fois, oui.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, tu nous fais voyager dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça. Ça bouscule. C'est un petit peu épicé.

  • Speaker #1

    C'est bien. C'est bien. C'est ce qu'il faut. Et merci. Merci. En fait, c'est intéressant parce que tu vois, t'es complètement alignée avec la petite fille que t'étais par rapport à ce qu'elle voulait, ce qu'elle recherchait, son questionnement. On est en plein dedans. Et on voit en fait que entre... Tu parlais de travail, tu parlais de plein de choses, mais on voit que c'est hyper animé et que c'est tout le temps en mouvement. Il n'y a pas de moment où tu stagnes. Et tu vois, certaines personnes disent le mouvement, c'est la vie. On est en plein dedans. On voit que tu vis et que tout participe à ton avancée avec ces différents pas de côté que tu as pu nommer. Merci pour tous ces éléments, pour tout ce partage.

  • Speaker #0

    C'est vraiment cette idée que... le mouvement, il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et le problème, c'est que beaucoup de gens se racontent que le mouvement ou trop de mouvement, c'est un signe de déséquilibre. Tu vois ? Alors que ça pourrait être perçu comme de l'agitation, mais il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je vais te proposer mon petit exercice classique de mon podcast maintenant, si tu es d'accord, c'est cet exercice de visualisation. Est-ce que ça te convient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton fauteuil, dans ton siège, de ne pas avoir de croisement, que ce soit dans les doigts, les mains, les pieds, les jambes, d'être bien confortable. de prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, de ralentir le système, chose que tu sais faire, de ralentir, et de ralentir justement pour laisser place à un futur idéal dans 5 ans, 2030, quand bien même j'imagine que tu as déjà des projets, je te propose... d'aller dans cet avenir idéal avec aucune contrainte où tout est possible. Tu peux être où tu veux. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Dans ma maison. Dans une maison que je n'ai pas encore. D'accord.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu vois autour de toi ?

  • Speaker #0

    Plein de végétation.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce qu'il y a des bruits ?

  • Speaker #0

    Des oiseaux, des chevaux, des poules. Ouais.

  • Speaker #1

    Des odeurs.

  • Speaker #0

    Des odeurs, ouais. Ça sent à la fois la... la rose et le jasmin et ça sent le cheval avec tout ce que ça a de, tu vois, j'allais dire d'intense, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'excitation et de gratitude, de joie.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe autour de toi ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça court.

  • Speaker #1

    Tu vois les gens, les animaux ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois des enfants. Même pas les miens, je crois que ça pourrait être mes neveux. Mais ça court, ça joue au foot là-bas. Ça vit, il y a un barbeque en cours. Il y a les chiens qui jouent avec les enfants.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je coupe des roses. Je crois que je prépare un bouquet.

  • Speaker #1

    Qui a ton rôle à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    L'hôtesse. Tu vois, de haute... Ouais, d'accueil, de réception.

  • Speaker #1

    Et si on regarde un peu plus loin, ce serait quoi ta mission de vie ? Ta raison d'être sur Terre aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre du être là. Être là et continuer à transmettre, mais autrement. La transmission, ouais.

  • Speaker #1

    la transmission. Tu te sens comment dans cette transmission ?

  • Speaker #0

    C'est juste, c'est beau, c'est grand. Ça donne de l'épaisseur à ma posture.

  • Speaker #1

    Je t'invite à respirer dans cette posture de transmission. De profiter de ça, de tout ce que ça t'apporte. Et puis de reprendre quelques respirations ventrales afin de remettre du mouvement dans ton corps et de revenir avec moi ici et maintenant. Tu peux... te tirer ou bailler si c'est ok pour toi. Alors, tu te sens comment ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    très tranquille.

  • Speaker #1

    Très tranquille. Qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ? pour arriver là dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Que je continue là, ce que je fais, c'est pas mal du tout.

  • Speaker #1

    C'est pas mal du tout.

  • Speaker #0

    C'est bien. Ouais, ce que je fais là, c'est bien. Ouais, je pense que j'ai pas trop de choses à mettre en place. Enfin, différentes de ce que je fais déjà, tu vois, pour ça. Ouais, c'est en cours.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ce temps partagé. Avant de se dire au revoir, avec quoi tu repars en deux, trois mois ?

  • Speaker #0

    D'abord, le plaisir d'être avec toi, puis de partager ce moment, puis de ces retrouvailles, vraiment. Et puis, la joie de pouvoir... partager des choses qui sont importantes pour moi.

  • Speaker #1

    Oui. Eh bien, encore...

  • Speaker #0

    Non, je disais, c'est encore une de mes théories.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Oui, que les belles conversations ont un pouvoir qu'on ne peut pas imaginer, tu vois, sur nous, sur le monde. On émet une belle vibration quand on a ces...

  • Speaker #1

    ces conversations aussi profondes et intimes merci de me permettre ça et j'ai hâte d'écouter tes prochains épisodes merci Asma merci infiniment merci pour ces belles vibrations comme tu dis pour cette connexion qui permet justement d'aller faire un pas de plus d'avancer à très bientôt

  • Speaker #0

    A très bientôt, merci.

  • Speaker #1

    Je t'embrasse. Au revoir.

Description

Bonjour chère auditrice, cher auditeur,


Bienvenue sur Mon pas de côté, le podcast qui donne la parole et met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé leur choix de vie.

Chaque épisode raconte un ou plusieurs moments clés à l'origine d'une réappropriation de sa propre vie : un choix, une rupture, une intuition suivie.

Bref, un pas de côté.


Je suis Ondine Peyron, passionnée de psychologie et développement personnel, psychologue certifiée en Analyse Transactionnelle et en coaching, fondatrice du Cabinet OSA à Versailles, cabinet de psychothérapie et de coaching. Depuis plus de 10 ans, j'accompagne les transitions de vie à mon cabinet et en téléconsultation mais pas que.

C'est aussi au travers de ce podcast, d'une newsletter mensuelle et de séjours immersifs que je propose des formules et des supports intégratifs adaptés à chacun.e.s.


On m'a dernièrement fait un super feedback : en osant actionner de nouveaux leviers dans ma vie, il paraît que j'ai donné de l'énergie à d'autres pour se lancer. On appelle ça la modélisation en psychologie.

Ainsi, je te propose d'écouter ces récits de vie, ou de venir à mon micro et à ton tour, de donner le déclic de la motivation et de l'hardiesse.



Et si un pas de côté pouvait tout changer ?

---


Dans cet épisode, Asmaa nous emmène dans son univers de recherche intérieure, de transmission et de guérison.

Née dans les montagnes berbères et aujourd’hui installée au Maroc après un tour du monde en famille, elle tisse des ponts entre psychologie, spiritualité et engagement concret.


On parle d’audace, d’oser se décaler, de retraites et d’immersions profondes, de la permission d’être soi, de ces « pas de côté » réguliers qui redonnent de la clarté au milieu du bruit ambiant et quotidien.


Au fil de la conversation, Asmaa raconte comment des regards justes et des permissions reçues ont balisé sa route, du travail social aux espaces de libération qu’elle crée aujourd’hui. Elle partage sa conviction qu’il existe un équilibre dans le mouvement et que ralentir peut, paradoxalement, nous rapprocher plus vite de ce qui compte. Une femme inspirante qui incarne l’empowerment au quotidien.


Un épisode pour celles et ceux qui sentent l’appel à se décaler, à écouter les signaux faibles du corps et à prendre le luxe de choisir les problèmes qui leur conviennent.

Avec douceur, profondeur, audace et beaucoup de joie.


À retenir :

•⁠ ⁠Le pas de côté comme acte de responsabilité, d’oser et de permission d’être Soi

•⁠ ⁠Ralentir pour retrouver du sens, du lien et de l’empowerment

•⁠ ⁠Vivre en mouvement, et en équilibre

•⁠ ⁠Communautés, transmission et spiritualité comme sources d’ancrage

•⁠ ⁠Le courage d’une vie choisie, portée par l’audace d’oser


Bonne écoute et belles vibrations.


Ondine.

https://www.instagram.com/monpasdecote.officiel/

https://linktr.ee/admin/links


---


Pour aller plus loin dans votre épanouissement personnel, rejoignez-nous lors des week-ends immersifs Mon Pas de Côté : trois jours d'ateliers d'introspection, de connaissance de soi et de passage à l'action dans un cadre bienveillant et au vert à une heure de Paris. 21->23 novembre 2025

Renseignements sur les séjours.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour chères auditrices, chers auditeurs et bienvenue dans mon pas de côté, le podcast qui met en valeur l'expérience et l'audace de celles et ceux qui ont osé. Je m'appelle Ondine, je suis psychologue certifiée en analyse transactionnelle et en coaching. J'accompagne les parcours de vie depuis déjà une dizaine d'années. Et depuis peu, j'ai créé l'écosystème Mon Pas de Côté. Tu y retrouveras le podcast, la newsletter et très prochainement, des week-ends pensés comme des retraites confidentielles et immersives en pleine nature. Mais pour le moment, je te laisse le plaisir de découvrir le nouvel épisode de Mon Pas de Côté.

  • Speaker #1

    Belle écoute !

  • Speaker #2

    Bonjour Asma !

  • Speaker #1

    Bonjour Mademoiselle !

  • Speaker #2

    Je suis absolument ravie et enchantée d'être accueillie aujourd'hui dans mon pas de côté.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de pouvoir participer à ce pas de côté, vraiment.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup encore. Pour nos auditeurs, nos auditrices, avec Asma, on était dans la même classe à l'école d'analyse transactionnelle. C'est pour ça qu'on se connaît. Depuis quelques années maintenant, on a... partager des choses bien profondes en ce qu'on appelait les GEP, les groupes d'entraînement à la pratique, avec notre chère France, qu'on peut écouter d'ailleurs dans le podcast dans des épisodes précédents.

  • Speaker #1

    Elle est très belle cette interview, vraiment, très touchante. Merci.

  • Speaker #2

    Et donc, je me suis permise de revenir vers toi pour te demander si toi aussi, tu voulais venir parler de ton pas de côté. Merci d'avoir accepté cette invitation.

  • Speaker #1

    Merci pour l'invitation, c'était une évidence. Tant qu'on peut transmettre et partager, c'est toujours un pur plaisir, et encore plus avec des gens qui nous connaissent à des niveaux très intimes. On sait que les conversations vont toujours être beaucoup plus profondes, et ça fait du bien.

  • Speaker #2

    Peut-être que pour commencer, on pourrait partir sur une présentation ? Qu'est-ce que t'en penses ?

  • Speaker #1

    Why not ? C'est une présentation. Tu veux quelque chose de plutôt classique ou d'original ?

  • Speaker #2

    Ce qui te correspond.

  • Speaker #1

    Ce qui me correspond. C'est plutôt original. Ce que je peux dire de moi, c'est que je suis une chercheuse. J'ai passé ma vie à chercher, à comprendre, à sentir le monde et les gens. Et dès mon plus jeune âge, j'ai été extrêmement curieuse de comprendre comment fonctionnaient les choses. Ça m'a toujours fascinée. Et alors j'ai créé une vie où je passe ma vie à chercher et à comprendre. À travers à la fois des expériences familiales où on voyage, on découvre des cultures, on rencontre des communautés, des guérisseurs aussi, des gens qui soignent différemment. Et puis, à travers une activité professionnelle aussi, où j'accompagne les gens à essayer de comprendre, d'explorer, et puis de chercher leur vérité.

  • Speaker #2

    Ok. Et aujourd'hui, tu exerces où ?

  • Speaker #1

    Alors, aujourd'hui, j'exerce au Maroc. On va dire que je suis installée au Maroc. Et j'exerce un peu partout dans le monde, puisque j'ai des retraites à l'international, j'ai des immersions que je fais avec des clients un peu partout dans le monde. et aussi au Maroc.

  • Speaker #2

    Alors, quand tu parles de retraite et d'immersion, pour certains, c'est très clair, mais pour d'autres, ça peut être flou. Est-ce que tu pourrais un peu préciser ?

  • Speaker #1

    Oui, alors, je crée des rassemblements depuis une quinzaine d'années maintenant sur des thématiques qui sont, on va dire, problématiques pour les personnes que j'accompagne. Alors, ce ne sont pas des retraites qui sont ouvertes au public, ce sont vraiment... des retraites qui visent uniquement les gens avec lesquels je travaille. Et l'idée, c'est de venir explorer une thématique profonde et profondément. Donc voilà, souvent, c'est des sujets autour du transgénérationnel, des traumas. Et donc, on se retrouve et pendant cinq jours, on explore, on creuse, on libère, on décharge. Et on fait un travail extrêmement intense. Donc ça, c'est dans le cadre des retraites. Et puis les immersions, c'est un format particulier puisque c'est une retraite mais à deux. on part à deux avec la personne qui a choisi de travailler avec moi. Et pendant deux, trois jours, parfois quatre, tout dépend du besoin, on va complètement être en immersion dans sa problématique, dans son besoin. Et on va venir comme ça regarder les couches de son histoire, les couches de ses besoins, et on va déblayer, décharger, rencontrer des parties d'elle. et beaucoup libérée. Je dirais que vraiment l'axe principal de ces formats-là, c'est des axes de libération et puis de permission. Comme tu le dis très bien d'ailleurs dans l'introduction de ton pas de côté, c'est des espaces où on peut modéliser d'autres expériences, mais vécues à travers soi en premier, c'est-à-dire j'ai jamais senti cette expérience-là dans le cadre de ce travail, je me suis jamais sentie comme ça, j'ai découvert une forme de moi qui était complètement inaccessible avant. Et donc, ces découvertes-là donnent des grandes permissions. Voilà.

  • Speaker #2

    Ok. Ça, c'est qui tu es, tout ce que tu fais.

  • Speaker #1

    Oui, j'écris des bouquins. J'ai un podcast. Ah,

  • Speaker #2

    t'écris des bouquins. T'écris quoi ?

  • Speaker #1

    Alors, le premier bouquin, c'était un programme sur l'amour, donc Love Program. Ouais.

  • Speaker #2

    Tout un programme.

  • Speaker #1

    Et c'est hyper intéressant pour ceux qui aiment la thé, puisque c'est vraiment un bouquin…

  • Speaker #2

    Alors, la thé, c'est l'analyse transactionnelle.

  • Speaker #1

    L'analyse transactionnelle, voilà. Parce que j'ai principalement centré les chapitres autour de concepts d'analyse transactionnelle, ce qui permet vraiment d'avoir des grilles de lecture un peu simplifiées de nos problématiques, de ce qu'on traverse. Donc, voilà. Là, en ce moment, j'écris un bouquin, un manifeste sur la femme. OK. C'est assez dense. C'est un livre qui permet aux femmes, je pense, de porter leur voix sur différents niveaux. Et des voix qu'on n'a pas l'habitude d'entendre. Des voix qui parlent de notre cœur, des voix qui parlent de notre corps, des voix qui parlent de notre vagin, des voix qui parlent de nos états d'âme, de notre esprit. Et donc, c'est un très beau manifeste. J'ai beaucoup de plaisir à l'écrire. Je suis sur la fin. Peut-être qu'il sera prêt.

  • Speaker #2

    Il sera publié quand alors ?

  • Speaker #1

    Peut-être qu'il sera prêt au niveau de la diffusion du podcast.

  • Speaker #2

    J'espère. Donc, c'est en octobre à peu près.

  • Speaker #1

    Oui, ce sera en ligne. Donc, voilà. Et j'ai un bouquin qui est déjà fini et qui devrait sortir cette année autour de l'abondance et des problématiques transgénérationnelles autour de l'abondance de notre relation à l'argent. D'accord. Voilà. J'écris un peu sur les sujets qui me touchent et qui me donnent envie d'aller plus loin, d'approfondir.

  • Speaker #2

    Tu allais dire, et je t'ai coupé, je te présente mes excuses, que tu avais aussi un podcast.

  • Speaker #1

    Alors, j'avais un podcast, oui. Il est un peu en veille depuis quelques temps et j'ai très envie de le reprendre. donc je pense que voilà je vais sûrement me reprendre en courant de l'année pour faire une saison sur les femmes justement avec la question de ce manifeste féminin ça me donne vraiment envie de redonner la parole à des femmes d'accord

  • Speaker #2

    et ce podcast il était sur quoi, il s'appelle comment ?

  • Speaker #1

    Asmavel podcast ok ok ça marche

  • Speaker #2

    Une présentation large avec beaucoup de pétales. Tu es une rose avec beaucoup de pétales.

  • Speaker #1

    Merci.

  • Speaker #2

    Et tu viens d'où ?

  • Speaker #1

    Je viens de loin. On va dire que sur le plan de la matière et très factuellement, je viens d'un quartier. de plusieurs quartiers je viens d'une tribu aussi c'est très important de le rappeler je viens aussi de très loin dans le sens où je sens bien qu'à l'intérieur de moi je porte des générations et des générations de femmes et je les sens je les sens dans mes activités, je les sens quand j'agis je les sens avec mes enfants donc j'ai l'impression que je viens de très loin j'ai l'impression que je suis une vieille âme Oui, Vraiment.

  • Speaker #2

    Tu le sens comment, ça ?

  • Speaker #1

    Dans mes aspirations, dans mes envies, dans ce que je peux mettre en place dans la maison, dans la manière dont je peux soigner mes enfants, dans la manière dont je peux aussi créer des rituels autour de choses importantes autour de moi, dans ma manière aussi de... Enfin voilà, je la sens vraiment à plein d'endroits. mais très factuelles, c'est-à-dire la cuisine, le soin, les choses du quotidien. Je sens que je porte bien plus que ma petite personne aujourd'hui en 2025, tu vois.

  • Speaker #2

    Il y a énormément de spiritualité dans ce que tu décris. C'est important pour toi la spiritualité ?

  • Speaker #1

    Ah, c'est central, oui.

  • Speaker #2

    En quoi ? Tu peux nous en dire un peu plus ?

  • Speaker #1

    La spiritualité, c'est le centre. peu importe la spiritualité, le qu'on choisit, ce qui donne un axe, une orientation, c'est ce qui contient nos valeurs, notre présentation du monde. Et ça me permet aussi de vivre à un autre niveau, de vivre à côté du monde qui s'agite, qui va vite, qui se matérialise, qui se capitalise. Pour moi, c'est vraiment un espace de protection, la spiritualité.

  • Speaker #2

    Tu disais que tu viens de ces femmes, tu viens d'un quartier, tu viens d'une tribu. Comment tu pourrais préciser ça ? Finalement, en un point qui centraliserait tout ça, ce serait quoi ?

  • Speaker #1

    Je viens de plusieurs communautés.

  • Speaker #2

    D'accord.

  • Speaker #1

    Il y a la tribu, la tribu familiale. Moi, je viens des montagnes berbères. Je suis née dans le nord du Maroc. On a grandi ensemble. On grandit ensemble. Il y a l'idée de collectif extrêmement présent, d'exister et de construire ensemble. C'est vraiment... La base, je viens d'une tribu et je viens d'une famille et je viens d'un village. Je suis arrivée en France à l'âge de deux ans, deux ans et demi.

  • Speaker #2

    C'était où en France ?

  • Speaker #1

    C'était dans le 93, en banlieue parisienne. D'accord. Je fais tellement peur. Voilà, je suis arrivée dans ce quartier très petit et là-bas, j'étais encore en communauté avec des gens.

  • Speaker #2

    Tu dis que c'est un quartier qui fait peur. Tu avais peur ?

  • Speaker #1

    Non, non, pas du tout. Je disais dans ce 93 qui fait peur socialement, pas du tout. Un quartier extrêmement chaleureux où on retrouve justement la familiarité, de la proximité, de l'intimité, des voisines qui se partagent leur repas, des retrouvailles en bas du quartier où on est ensemble. Voilà, c'était vraiment… Donc je retrouve finalement une autre communauté. Et donc voilà, c'est ça que je veux dire, c'est que je viens de la communauté, je viens de la tribu, je viens de groupes, tu vois, et ça je le porte vraiment.

  • Speaker #2

    Aujourd'hui en effet avec tous ces groupes que tu animes et que tu emmènes, que tu fais voyager.

  • Speaker #1

    Complètement.

  • Speaker #2

    Ouais, et cette petite, elle voulait faire quoi plus tard ?

  • Speaker #1

    Alors, cette petite, elle voulait comprendre ce qui se passait dans la tête des gens.

  • Speaker #2

    Ok. Pourquoi ? Tu sais ?

  • Speaker #1

    Elle ne savait pas trop ce qu'elle voulait faire en termes de métier, parce qu'il n'y avait pas de représentant. Mais elle avait envie de comprendre ce qui se passait dans la tête des gens. Et alors, un peu plus tard, j'ai compris qu'il y avait ce métier de spicologue. Mais ça me paraissait vraiment très loin et très impossible, ce job. Mais il existait déjà, tu vois. Il était déjà... J'en avais déjà une petite représentation, en tout cas. Et j'avais aussi envie de comprendre. Alors, je disais que je voulais être scientifique, chercheuse. Donc, c'était un coup, voilà, spicologue et un coup scientifique, chercheuse. C'était un peu ça.

  • Speaker #2

    Finalement, c'est comme ça que tu t'es présentée tout à l'heure.

  • Speaker #1

    Bah ouais. Je suis assez proche. Oui, c'est vrai.

  • Speaker #2

    Tu t'es exactement présentée comme ça, c'est intéressant. Et alors, entre justement ce désir d'enfant que tu as concrétisé adulte, il y a eu quoi ?

  • Speaker #1

    C'est-à-dire ? Est-ce que tu peux préciser un peu la question ? Parce que c'est très large ce que tu me demandes. Il y a eu quoi ? Il y a eu beaucoup.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça m'intéresse.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui te vient quand je te pose cette question-là, justement ?

  • Speaker #1

    Il y a eu beaucoup de travail, je pense, tu vois. Oui, beaucoup de travail, beaucoup d'écoute, beaucoup d'adaptation, beaucoup de... d'observation tu vois il y a eu ces temps un peu de ouais ces temps de recherche finalement à la fois en moi-même de moi-même mais aussi du monde des gens tu vois ça a été ouais c'est un travail et c'était comment ce travail ? C'était dense, c'était intense, c'était fatigant. C'était assez fatigant de devoir traverser les couches, de trouver sa voie, de comprendre son monde, de voir aussi les ponts qu'on pouvait faire entre les mondes auxquels j'appartenais et les mondes où j'avais envie d'aller.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que tu entends par là ?

  • Speaker #1

    Disons que... Tu vois, les modèles que j'ai, moi, petites, c'est des modèles qui sont des modèles d'un travail difficile, d'un travail acharné, d'un travail à l'usine, de travail de gens qui ont une vie professionnelle extrêmement dure. Et moi, j'aspire finalement un peu caricaturellement. un travail de bureau, tu vois. Et ça a demandé des ponts, tu vois, de passer finalement de cette vision finalement de la vie professionnelle où les gens se réveillent à 5h du mat, vont bosser, tu vois. Moi qui voudrais avoir un boulot un peu de bureau, donc finalement un bureau plus facile, plus simple dans ma représentation de l'époque. Même si c'est absolument... Et dans ma représentation de l'école, c'était un peu les vacances de travail dans un bureau, recevant des gens tranquilles. Et c'était très loin de mon monde, très très loin. Donc oui, ça m'a demandé de traverser plusieurs étapes, tu vois, et puis d'y aller par couche. Et alors j'ai commencé, tu vois, à avoir plein de petits boulots pendant mes études. Ensuite, je suis devenue travailleur sociale. donc j'ai travaillé auprès de jeune fille qui sortait de réseaux de prostitution, mineur isolé, sortant de prison. Donc là, je travaillais deux nuits, deux jours, dans des foyers d'urgence. Et puis c'est bien après que je me suis dit, OK, en fait, je peux faire autre chose, je peux faire ça. J'avais une psy qui bossait dans une des institutions avec lesquelles je travaillais à l'époque et je trouvais qu'elle était nulle, mais vraiment nulle. Je trouvais qu'elle ne comprenait absolument rien à notre travail. Je trouvais qu'elle n'était pas assez proche des jeunes qu'on accompagnait. Je trouvais qu'elle était décalée. Elle venait une demi-journée par semaine rencontrer les enfants avec qui c'était plus compliqué. Et j'étais extrêmement frustrée de ça. Et voilà, c'est ça qui m'a donné envie. Je me suis dit, mais attends, c'est ça, psy, mais moi, je peux faire mieux. Et ça m'a donné comme un espèce de moteur. Et j'en ai parlé à ma psy de l'époque. Et donc, elle entendait ma frustration. Et je pense qu'elle a aussi entendu une forme de jalousie, de désir caché. Et là, elle m'a balancée. Et pourquoi toi, tu ne le ferais pas ? Et pour moi, c'était juste très loin et vraiment presque impossible. Ce n'était pas dans un monde où... où je n'avais pas les codes de ce monde-là. Elle m'a donné une permission, elle m'a proposé plusieurs écoles, elle m'a vraiment tenu la main sur ce processus. Ensuite, je ne me suis jamais arrêtée. Une fois que j'ai commencé à explorer les dimensions de l'esprit, du cœur, de l'âme, je ne me suis jamais arrêtée encore maintenant. Je suis en formation, je n'arrête jamais. pas un boulot tu vois c'est vraiment une façon de vivre aujourd'hui de comprendre d'analyser de réfléchir de créer la matière de d'être avec nos émotions d'être avec nos notre corps quand je dis nous c'est moi ma famille on

  • Speaker #2

    marie mes enfants tu vois on a intégré ça aujourd'hui tu vois je disais que cette femme psychologue elle pas donné une permission sa permission de quoi

  • Speaker #1

    Elle m'a donné la permission d'être autre chose, d'aller dans d'autres sphères. elle m'a donné la permission d'être moi-même, d'aller au bout de mon désir. Elle m'a même donné la permission de voir mon désir, parce qu'à ce stade, je ne voyais pas mon désir encore. J'étais juste vénère contre la psy. C'était juste... Et donc, oui, elle m'a donné la possibilité d'imaginer autre chose.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce qui fait que cette phrase a été le déclencheur et que tu n'es pas pu le faire avant ?

  • Speaker #1

    Parce qu'elle m'a vue. Elle m'a vue. C'est-à-dire qu'à plusieurs reprises, dans le cadre des séances et des difficultés que je pouvais amener, elle me faisait déjà pas mal de commentaires en me disant, non mais tu vois, tes observations sont incroyables, quelle bonne psy tu pourrais faire. Je ne l'écoutais jamais vraiment, c'était un peu comme ça. Et puis finalement, après l'épisode de la psy, j'ai été en mesure de voir qu'elle me voyait. Et elle voyait des parties de moi qui étaient inaccessibles pour moi à ce moment-là, tu vois. Elle voyait une forme d'intelligence, une forme de capacité à analyser, tu vois, une forme d'écoute aussi. Et ça, c'était vraiment quelque chose qui m'a donné de l'élan pour pouvoir aller là où j'avais envie, tu vois.

  • Speaker #2

    Cette partie de toi qu'elle a vue, c'est cette partie qui, aujourd'hui, te permet de… rayonner, de faire ce que tu veux, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Oui, à la fois, ça me permet, c'est ce que je vis aujourd'hui, c'est-à-dire, oui, un rayonnement dans mes activités, etc., clair, mais c'est aussi le fait de me donner vraiment la permission, l'autorisation, je te vois, je vois tes talents, je vois tes ressources et je pense que ça pourrait t'aider, tu vois. Et juste ça, c'était, alors, voilà, j'ai fait quelques petits stages de 2-3 jours. un peu apeurée au départ, tu vois, avec des psys en plus bien plus âgés que moi, enfin, tu vois, dans des conditions qui étaient encore différentes. Et puis, finalement, je me suis dit, mais attends, c'est trop génial, c'est vraiment ça que je veux faire. Et petit à petit, j'ai senti à quel point c'était juste et c'était à ma place. C'est vraiment quelqu'un qui m'a vue et qui a vu là où je pouvais être moi, en fait, vraiment. Oui,

  • Speaker #2

    c'est ça. Et tu disais, finalement, qu'il y avait eu un pont. plusieurs ponts entre là d'où tu venais et là où tu es allé. Et en fait, le pont, c'est cette permission.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ces permissions. Alors, j'en ai eu d'autres, tu vois. J'en ai eu d'autres, des permissions. Avant, au collège, au lycée, avec certains enseignants qui pouvaient me dire, « Waouh, mais tu as une manière de t'exprimer qui est incroyable. » Tu devrais faire des expos, tu devrais, tu sais, des exposés, tu devrais, voilà. Et puis après, où, mais ton observation sur ce sujet, elle est tellement intéressante. Tu vois, donc j'avais eu déjà des, voilà, des projecteurs un peu, tu vois, sur des zones de moi. Et puis là,

  • Speaker #2

    le bouton… Sur ta pensée, sur ton intelligence.

  • Speaker #1

    Ma pensée, sur mon intelligence, sur mon savoir-être aussi, sur ma capacité de lien, de relation, tu vois.

  • Speaker #2

    Ouais.

  • Speaker #1

    Et oui, ensuite, petit à petit, je m'approchais un petit peu. Parce que si tu veux, il y a aussi un truc qui est très intéressant, c'est que la représentation des psys ne m'avait pas du tout. Moi, je n'avais absolument aucun... J'en ai vu plein des psys dans le cadre de mon travail à ce moment-là. Ça ne me correspondait pas du tout. Ça ne me ressemblait pas. C'était beaucoup trop strict, beaucoup trop structuré, beaucoup trop rigide, beaucoup trop impersonnel. Du coup, j'avais envie d'être spicologue, mais il n'y avait pas de spicologue qui me ressemblait un peu. Donc après, j'ai abandonné cette idée. Et puis finalement, en ayant quelqu'un qui est psy et qui est un peu différente, qui était artiste, qui faisait de la peinture, qui travaillait avec les enfants, qui avait une manière de faire qui était... Voilà, chaleureuse. Ouais. Ça m'a beaucoup aidée.

  • Speaker #2

    Ça t'a aidée à faire ton pas de côté.

  • Speaker #1

    Ça m'a aidée à faire mon pas de côté, exactement.

  • Speaker #2

    Ce pas de côté, comment tu pourrais le décrire aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors là, t'en vois un et c'est super, mais j'ai vraiment l'impression d'avoir eu la possibilité d'avoir plusieurs pas de côté tout au long de ma vie, tu vois. Genre, fort, tu vois. J'ai des cycles, tu vois. Ça dure à peu près deux ans. C'est classique. Et au bout de deux ans, je ne serai pas de côté. Et alors, moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté. Si tu as une Miss à élire, tu m'appelles, je suis la candidatée, tu vois. Mais moi, je suis vraiment la Miss Pas de Côté.

  • Speaker #2

    Avec grand plaisir. Écoute, je vais lancer le prix l'année prochaine. C'est prêt.

  • Speaker #1

    Moi, je suis mon truc. Je m'adapte, je kiffe et tout. Je suis là. Je fais deux ans. Elle est trois. Quand les enfants étaient plus petits, c'était un peu plus long, tu vois. Un peu trop long. trois ans et tout. Et après, je ne suis pas de côté.

  • Speaker #2

    C'est un marque à toi.

  • Speaker #1

    Oui, mais vraiment.

  • Speaker #2

    Qu'est-ce que ça t'apporte ?

  • Speaker #1

    Ah, mais tout !

  • Speaker #2

    C'est tout !

  • Speaker #1

    Ça m'apporte tout ! C'est-à-dire, quand je dis tout, tout ce dont j'ai besoin pour dessiner une vie qui me convient et qui me ressemble. Je suis extrêmement attentive. aux alarmes, si tu veux, à l'intérieur de moi qui me racontent qu'il y a quelque chose qui ne va pas, que c'est trop plat, que les choses ne sont pas assez vivantes, que je ne me sens pas assez proche de moi, que j'ai bougé, que j'ai changé. Je suis très attentive à ça. Dès que je capte que là, ça commence à être un peu lourd, ça commence à être... Pas ce que je veux, donc je me pose des questions un peu classiques, de remise en question un petit peu de ce qui se passe, de la manière dont je travaille, de la manière dont je gère la famille, etc. De ma vie intime avec moi-même, avec mon mari, avec mes amis, avec ma famille, etc., ma famille plus large. Et à ce moment-là, je prends une décision. Et c'est cette décision qui est pour moi le pas de côté. Et la décision, c'est toujours... de faire un pas de côté, d'observer ce qui se passe et de me demander si ça me convient ou pas.

  • Speaker #2

    C'est ce que tu disais tout à l'heure. Tu as dit être à côté du bruit ambiant. Et finalement, tu crées un nouvel environnement. Tu l'animes, tu le vis, tu l'ancres bien. Et à un moment, ça fait trop de bruit. Donc, tu te mets à côté, j'ai l'impression, tu regardes, tu fais, ok, ça, ça me va, ça, ça ne me va pas, ça, ça ne me va plus. Ça, ok, mais on pourrait aller un peu plus loin. Donc, allez, hop !

  • Speaker #1

    Exactement. C'est tout à fait ça. C'est-à-dire que, de toute façon, mon expérience, c'est qu'à un moment donné, il y a trop de boucans. Et le boucan, il est manifesté, si tu veux, par la quantité de choses qu'on a à faire et la quantité de désengagement de soi. C'est-à-dire qu'à un moment donné, la qualité du lien qu'on a avec nous-mêmes, quand on est dans une espèce de rythme automatique, hyper speed, avec les responsabilités qu'on a, etc., et ce n'est pas un problème, tu vois, c'est la vie, il faut juste être en mesure de faire un état d'élu et de se demander si je suis capable d'entendre autre chose qu'un boucan, et est-ce que ce boucan me convient ? Moi, j'adore le boucan, je n'ai pas de problème, tu vois. J'adore les fêtes, j'adore quand c'est vivant, j'adore quand j'ai plein de choses à faire. Mais parfois, on peut se retrouver embarqué dans des rythmes qui ne nous conviennent plus à un certain moment. Et avant que le corps nous le rappelle, le corps physique, à travers la maladie, le burn-out, des épuisements, des charges mentales qui nous épuisent, etc., je fais souvent le point.

  • Speaker #2

    Et comment tu fais ?

  • Speaker #1

    C'est vraiment une histoire d'expérience sensorielle, je le sens. Quand je m'entends plus dedans, je le sens.

  • Speaker #2

    C'est ce dont tu parles lorsque tu parles de quantité de désengagement de soi. C'est très joli comme formule, ça me plaît beaucoup. Qu'est-ce que tu entends par ça ?

  • Speaker #1

    Moi, j'attache beaucoup d'importance à la responsabilité. C'est un truc, tu sais, en analyse, c'est un peu le centre de tout. Et donc, la responsabilité, c'est dans notre adulte, c'est notre capacité finalement à prendre la mesure de ce qu'on met en place dans nos vies, de ce qu'on met en place dans les relations. Et moi, mon truc, c'est de savoir que je crée, de savoir que je suis responsable de ce qui se passe. et à un moment donné quand je sens que je ne suis plus dans

  • Speaker #0

    que je ne suis plus aux commandes, que je ne suis plus le pilote de l'expérience que je suis en train de vivre. Et ça passe par plus le temps de faire les goûters à mes enfants, plus le temps d'aller faire une balade, plus le temps d'appeler des copines qui sont très très chères à mon cœur, qui me nourrissent et qui me font du bien, et plus le temps, tu vois. Ça passe par une fatigue aussi physique qui peut être là et qui peut être chronique. J'ai développé une observation assez fine de moi. J'ai plusieurs critères qui me permettent de dire qu'en fait, là, je ne suis plus avec moi. Là, je suis avec tout sauf avec moi. D'ailleurs, je ne sais pas trop avec quoi je suis. Est-ce que je suis avec ce que je me raconte qu'il faut que je sois ? Est-ce que je suis avec ce que j'imagine que les autres attendent de moi ? Je ne sais plus. À ce moment-là, je suis désengagée de moi. Et à ce moment-là, le pas de côté doit arriver. C'est presque une convocation. Hop, hop, hop. Et donc, oui, je prends la mesure de la responsabilité que, hop, hop, hop, j'ai laissé les choses me dépasser. Et donc, pour moi, c'est responsable que de faire ce pas de côté, puis d'observer et de dire, OK, ben là, non, en fait. Là, c'est pas comme il faut. Là, il faudrait plus ceci, il faudrait plus cela. Tu vois ? Et voilà. Pas de côté.

  • Speaker #1

    C'est pas de côté. Je l'ai bien compris.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Là, par rapport à ces pas de côté, tu voudrais parler de quoi ? Qu'est-ce qui te vient ?

  • Speaker #0

    La peur de faire ce pas de côté. Tu vois, je pense que moi, j'ai rencontré beaucoup de gens, beaucoup de gens, des clients, des patients, des... des membres de ma famille, des amis, qui vivent le pas de côté comme une montagne à franchir, comme quelque chose qui serait trop compliqué, trop complexe, trop lourd à faire. Parce que ça demande de tout changer, ça demande de tout bouleverser, dans leur représentation, bien sûr. Et en fait, j'aimerais trop dire aux gens que non, c'est pas la seule... manière de voir ce pas de côté qui peut se faire aussi en douceur avec délicatesse qui peut se faire à notre rythme qui peut se faire tu vois que c'est tellement important de pouvoir se dire ce qui se passe ne me convient pas c'est tellement important de dire là ma carrière elle ne me nourrit plus tu vois puis même dans les relations prendre le temps de dire mais est ce que cette relation elle est encore juste pour moi est ce que ça demande oui une forme de courage tu vois Et une forme, oui, de sentir sa peur. Ce n'est pas nécessairement se laisser paralyser par elle. C'est aussi de dire que je peux faire avec ma peur, je peux faire avec le sentiment qui est très inconfortable. Je ne sais pas trop ce qui se passe, ça ne presse pas de côté. Mais c'est aussi cette dimension que la vie, elle est là, elle te veut du bien et il faut y aller.

  • Speaker #1

    Quelque chose de positif quant à l'amour de vivre. Et donc, l'amour de soi et de la vie qui va avec. Exactement. C'est de la confiance en l'amour, en fait. C'est ça que j'entends très fort.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai passé...

  • Speaker #1

    T'as passé beaucoup ?

  • Speaker #0

    J'ai passé beaucoup de temps, si tu veux, à pas comprendre.

  • Speaker #1

    À pas comprendre quoi, par exemple ?

  • Speaker #0

    Le monde et son système. Tu vois, moi, je me souviens que j'ai passé dans mon enfance beaucoup de temps à être dans la confusion, beaucoup de temps à essayer de comprendre pourquoi les gens agissaient comme ça, ça n'avait pas trop de sens, les enseignants. Tu vois, j'ai passé beaucoup de temps à être dans la confusion. Et donc... j'ai aussi passé beaucoup de temps à essayer de comprendre cette confusion et à essayer d'y mettre du sens. Et en fait, une grosse partie de ma confusion ou de ma charge mentale qui est finalement produit de la confusion, c'est le manque de ne pas être à côté.

  • Speaker #1

    Quand je recule.

  • Speaker #0

    Être à côté, regarder, observer. Pour moi, c'est genre la passe de la mentale.

  • Speaker #1

    Pour les personnes qui nous écoutent et qui justement pourraient ressentir ce que tu exprimes, j'ai plus le temps de faire les goûters, j'ai plus le temps de me maquiller, j'ai plus le temps de me laver les cheveux, j'ai plus le temps... Mais des choses en fait basiques, je dors mal, je me réveille pas bien, il n'y a rien qui va comme je le souhaite, c'est un peu ce que tu décris, ce truc. Qu'est-ce que tu pourrais leur recommander en fait ?

  • Speaker #0

    Alors déjà... Ce que j'aimerais pouvoir vraiment partager, c'est qu'avant d'en arriver là, on a plein de signes. Avant d'arriver à cet état que tu décris qui est vraiment difficile, il y a plein de signes. On n'arrive pas à cet état-là comme ça en deux semaines. Ce n'est pas vrai. On y arrive parce qu'on a eu plein de manquements à soi. On y arrive parce qu'on n'a pas été à côté de soi. On y arrive parce qu'on ne s'est pas regardé. Parce qu'on n'a pas pris le temps de se sentir. Tu vois, c'est donc... Donc j'aimerais dire, avant d'en arriver là déjà, viens, on se pose et puis on observe ce qui n'est pas vraiment proche de toi, ce qui n'est pas aligné, ce qui ne te correspond pas. Donc avant d'en arriver là, tu as déjà plein de possibilités. Tu n'es pas obligé de... Déjà, hein ? Et admettons qu'on y soit déjà et qu'effectivement, on est déjà complètement dépassé par la vie qu'on a construite. Moi, j'ai une philosophie que j'ai écoutée le podcast de France il n'y a pas longtemps avec les théories. Je suis un peu comme elle, j'ai plein de théories surtout. Moi, j'ai vraiment la théorie que le ralentissement nous permet d'aller plus vite. Oui. Vraiment. expérimenter, vécu, traverser le fait que ralentir, même si l'objectif, ce n'est pas d'aller plus vite, mais que ralentir nous permet d'accéder à des niveaux de soi et donc à des niveaux de ce qu'on désire dans la matière beaucoup plus rapidement que quand tu cours. Beaucoup plus rapidement que quand tu cours et que tu ne sais même pas où tu cours et que tu passes d'un état à un autre. Ça ne te permet pas d'aller plus vite et au contraire, tu peux devenir un peu gauche, tu peux devenir un peu... Bref, oublier la plupart des choses et continuer à juger parce que tu n'as pas bien fait. Donc, pour moi, j'ai vraiment envie de dire ralentir, ça te permet de gagner du temps.

  • Speaker #1

    Et c'est comment ralentir ?

  • Speaker #0

    Arrêter, juste stop. Voilà,

  • Speaker #1

    stop. OK. Et quelqu'un qui ne sait pas faire ?

  • Speaker #0

    Il commence par quoi ? Tu avances par petit à petit, tu vois. Il ne faut pas tout arrêter d'un coup, je comprends. Et l'objectif, ce n'est pas non plus de tout arrêter d'un coup. Mais tu vois, déjà, dire, OK, en fait, ce dîner-là, que je dois me taper tous les dimanches, je n'ai plus envie de le faire. Je ne le fais pas. OK.

  • Speaker #1

    Toi, tu as fait comment ? Comment tu fais pour ne pas te porter de côté, toi, justement ? Comment tu as fait ? Parce que c'est ça qui est intéressant, c'est...

  • Speaker #0

    Non, tu veux quoi ? Le dernier pas de côté.

  • Speaker #1

    Ce que tu veux. Le dernier pas de côté,

  • Speaker #0

    c'est mon installation au Maroc. Donc, mon dernier pas de côté, c'est je suis en tour du monde pendant deux ans avec les enfants.

  • Speaker #1

    Je ne fais pas rien.

  • Speaker #0

    Voilà, donc là, j'avais déjà fait un pas de côté pour tout stopper et partir. Mes enfants, à ce moment-là, ils ont six et dix ans, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Et je décide de faire un gros pas de côté. Et de dire en fait que ce monde ne me convient pas et c'est parce que j'ai envie de transmettre à mes enfants. Et j'ai envie de pouvoir être avec mes enfants pour de vrai et pas être avec eux de 18h à 20h30 tous les jours de la semaine. Donc ça me posait un vrai problème existentiel de me dire que mon temps était pris par autre chose et qu'il était pris par des choses qui m'importaient peu. Alors du coup, j'ai créé un format pour mon boulot. Mon mari, il a créé un format pour mon boulot parce que ce n'était pas deux années sympathiques. On a continué à travailler, on a fait l'école à la maison, on a voyagé de communauté en communauté, de pays en pays. On avait chacun un projet. Mon grand avait un projet, le petit avait un projet, moi j'avais un projet, on avait chacun notre projet. On avait un super tableau où chacun pouvait poser à quel point il était proche ou pas de son projet. Et puis après, mes enfants, au bout de deux ans, ils m'ont dit, écoute, on a envie d'une chambre, on a envie d'une bibliothèque. Moi, j'étais encore... J'étais encore très excitée par ce voyage et je voulais continuer. Et alors, j'ai dû faire un pas de côté pour finalement être un peu plus à l'écoute de leurs besoins, de leurs désirs et le prendre en charge. Alors à ce moment-là, comment je fais un pas de côté alors que moi j'ai encore envie de voyager, j'ai encore envie de rencontrer des guérisseurs à travers le monde, de faire des stages dans des endroits tellement insolites. je me dis, OK, dans quel endroit j'ai envie d'être, où je sais que je vais pouvoir continuer à être nourrie, et où cette dimension de la communauté, cette dimension de chaleur humaine, etc., où est-ce que ça peut être ? Et donc, j'avais plusieurs options, et j'ai fini par me dire, là où je me sens bien et là où j'ai envie, ce sera le Maroc. Et alors, du coup... Mon pas de côté, c'était de revenir au Maroc. Je dis revenir parce que je suis née là, mais je n'ai jamais vécu, tu vois. Et donc, on a donné nos propositions aux enfants des différents endroits où on voulait être. Ils ont fini par choisir le Maroc. Et voilà, je me suis installée là. Et là, j'ai fait un gros pas de côté puisque tout est différent. Le rapport aux gens est différent. Le rapport au monde est différent. Le rapport à la nourriture est différent. C'est très différent, tu vois. Alors moi qui étais en voyage, c'était cool parce que ça continuait à être... C'est tellement différent et en même temps, je me sens tellement proche de cette différence-là. En quoi ? En quoi je me sens proche ?

  • Speaker #1

    Oui, de cette différence-là.

  • Speaker #0

    Très franchement, je crois que les mots vont me manquer pour partager ça. Ça se passe sur une dimension spirituelle.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà,

  • Speaker #1

    tout me plaît. C'est une évidence, quoi. Une évidence.

  • Speaker #0

    Tu vois, même les galères administratives, même la difficulté. Bref, tous les trucs qui sont... Mais tout me plaît. Genre, ce sont des problèmes qui me conviennent. Tu vois ? Genre, j'adore l'idée de pouvoir choisir ses problèmes. Et ben là, tu vois, les problèmes que j'ai au Maroc, les difficultés, les trucs... Ben, ça me plaît. Ça me plaît. Ça, ça me plaît. Donc, ce pas de côté, il me permet de vivre des choses incroyables, de penser les choses incroyables. Et ça m'ouvre des portes, mais que je n'aurais jamais pu ouvrir si je n'avais pas fait ce pas de côté.

  • Speaker #1

    Mais quelles ?

  • Speaker #0

    Des portes relationnelles, des portes professionnelles, des rencontres. Franchement, je ne sais pas comment j'aurais pu faire ces rencontres-là, tu vois. Je pense que le fait d'être là, de me l'autoriser, de me le permettre, d'être dans la joie, ça me permet de prendre d'autres chemins, tu vois, que tu ne prends pas quand tu es dans ta routine, tu vois. Et c'est ça qui, évidemment, me bouscule, moi. Quand on fait la même chose, il n'y a rien de nouveau qui se passe dans ta vie. C'est une autre théorie. Il ne peut rien se passer de nouveau si tu fais les mêmes trucs. À un moment donné, il faut... Donc, les gens sont fatigués, les gens sont épuisés, les gens tournent en rond, les gens... Mais c'est normal, parce qu'on est des êtres de mouvement. Nous étions nomades, je vous le rappelle. On a besoin de ces mouvements-là. C'est très important.

  • Speaker #1

    Ça t'a apporté quoi, ce tour du monde, pendant ces deux années ?

  • Speaker #0

    D'abord, ça m'a apporté de l'amour. Beaucoup d'amour. Ça m'a apporté de regarder mes enfants grandir. J'ai appris à mon fils à lire. Ça m'a apporté... J'étais très fière de pouvoir faire ça. Vraiment, j'avais énormément de fierté de me dire, mes enfants, je plante une graine qui dit, en fait, il n'y a rien qui t'attache. Il n'y a rien, tu vois. On peut, à n'importe quel moment, de manière organisée, sensée, réfléchie, tu vois, préparer quelque chose pour te sortir de là où tu es. C'est toujours possible. Nous, on l'a préparé, on l'a fait, on s'est donné du mal. On a tout organisé pour que ça puisse se faire. toi aussi, si tu as envie, tu peux faire autrement. Pour moi, refaire ça, regarder ça, permettre à mes enfants de rencontrer des gens, de vivre leur... Le petit Jessime, lui, il voulait aller en Italie et au Japon. Il voulait aller en Italie parce que c'est un fan de nourriture, il veut devenir critique culinaire. Il ne le savait pas encore à cette époque-là, mais c'était la pizza parce que c'était son plat favori et donc il voulait avoir des chefs, faire des pizzas. Et puis après, le Japon, parce que les mangas et tout ça, ils sont fans. Le Japon, lui, c'était le Japon et tout le reste ne l'intéressait pas. C'était le Japon parce que le Japon, c'est les nouvelles technologies, l'informatique. Pour lui, il est fan de tout. Mon mari, lui, ce qu'il voulait, c'était les paysages. En prendre plein les yeux, avoir le souffle coupé d'avoir des paysages. Et donc, lui, il voulait s'en foutait de où, comment, quoi. Il voulait juste, voilà. Et moi, ce que je voulais, c'était rencontrer des gens qui guérissent et qui soignent autrement que comme j'ai appris. Tu vois ? Et donc, faire ça et se respecter dans notre envie, dans notre désir, ça crée des adultes, j'ai envie de dire, presque plus équilibrés, tu vois ? Oui. Dans notre intériorité, dans la manière dont on gère nos émotions. Il y a eu plein de moments difficiles. Attention, on était en camping-car pendant plusieurs mois. Il y a eu plein de moments où c'était chiant, où il y avait... Mais ce n'était pas plus chiant que d'être dans une baraque pendant 25 pays, de ne pas y bouger, de continuer à aller dans la même boulangerie, la même pharmacie. Tu vois, voilà. C'est pour ça que je dis, j'ai aussi une autre théorie sur on choisit nos problèmes. Vraiment, on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant. Ça me fait penser souvent, tu sais... Je dis, ah non, mais telle personne, je l'aime parce que ses qualités, etc. Mais en fait, quels sont ces défauts que je suis prête à accepter ?

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que je peux… Exactement, mais je suis tellement d'accord. Est-ce que je peux, est-ce que ces défauts ne bouleversent pas mon système nerveux ? C'est presque ça.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais oui.

  • Speaker #0

    Ne pas activer des traumas beaucoup trop vieux. Si on choisit nos problèmes.

  • Speaker #1

    Et donc, c'est pareil pour son environnement, pour sa maison, pour sa ville, son pays. Est-ce que ces défauts sont vivables ou pas pour moi par rapport à mon équilibre, la personne que je suis, mes traumas, mes névroses, etc. Et mon éducation ?

  • Speaker #0

    Mille fois, oui.

  • Speaker #1

    Ok. Eh bien, tu nous fais voyager dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Oui, c'est un peu ça. Ça bouscule. C'est un petit peu épicé.

  • Speaker #1

    C'est bien. C'est bien. C'est ce qu'il faut. Et merci. Merci. En fait, c'est intéressant parce que tu vois, t'es complètement alignée avec la petite fille que t'étais par rapport à ce qu'elle voulait, ce qu'elle recherchait, son questionnement. On est en plein dedans. Et on voit en fait que entre... Tu parlais de travail, tu parlais de plein de choses, mais on voit que c'est hyper animé et que c'est tout le temps en mouvement. Il n'y a pas de moment où tu stagnes. Et tu vois, certaines personnes disent le mouvement, c'est la vie. On est en plein dedans. On voit que tu vis et que tout participe à ton avancée avec ces différents pas de côté que tu as pu nommer. Merci pour tous ces éléments, pour tout ce partage.

  • Speaker #0

    C'est vraiment cette idée que... le mouvement, il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et le problème, c'est que beaucoup de gens se racontent que le mouvement ou trop de mouvement, c'est un signe de déséquilibre. Tu vois ? Alors que ça pourrait être perçu comme de l'agitation, mais il y a de l'équilibre dans le mouvement. Et voilà.

  • Speaker #1

    Je vais te proposer mon petit exercice classique de mon podcast maintenant, si tu es d'accord, c'est cet exercice de visualisation. Est-ce que ça te convient ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je vais t'inviter à t'installer confortablement dans ton fauteuil, dans ton siège, de ne pas avoir de croisement, que ce soit dans les doigts, les mains, les pieds, les jambes, d'être bien confortable. de prendre quelques respirations bien profondes et ventrales, de ralentir le système, chose que tu sais faire, de ralentir, et de ralentir justement pour laisser place à un futur idéal dans 5 ans, 2030, quand bien même j'imagine que tu as déjà des projets, je te propose... d'aller dans cet avenir idéal avec aucune contrainte où tout est possible. Tu peux être où tu veux. Où es-tu ?

  • Speaker #0

    Dans ma maison. Dans une maison que je n'ai pas encore. D'accord.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu vois autour de toi ?

  • Speaker #0

    Plein de végétation.

  • Speaker #1

    Ouais. Est-ce qu'il y a des bruits ?

  • Speaker #0

    Des oiseaux, des chevaux, des poules. Ouais.

  • Speaker #1

    Des odeurs.

  • Speaker #0

    Des odeurs, ouais. Ça sent à la fois la... la rose et le jasmin et ça sent le cheval avec tout ce que ça a de, tu vois, j'allais dire d'intense, tu vois.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as des sensations ?

  • Speaker #0

    Ah ouais, d'excitation et de gratitude, de joie.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui se passe autour de toi ?

  • Speaker #0

    Ça joue, ça court.

  • Speaker #1

    Tu vois les gens, les animaux ?

  • Speaker #0

    Oui, je vois des enfants. Même pas les miens, je crois que ça pourrait être mes neveux. Mais ça court, ça joue au foot là-bas. Ça vit, il y a un barbeque en cours. Il y a les chiens qui jouent avec les enfants.

  • Speaker #1

    Et toi, tu fais quoi ?

  • Speaker #0

    Je coupe des roses. Je crois que je prépare un bouquet.

  • Speaker #1

    Qui a ton rôle à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    L'hôtesse. Tu vois, de haute... Ouais, d'accueil, de réception.

  • Speaker #1

    Et si on regarde un peu plus loin, ce serait quoi ta mission de vie ? Ta raison d'être sur Terre aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a quelque chose de l'ordre du être là. Être là et continuer à transmettre, mais autrement. La transmission, ouais.

  • Speaker #1

    la transmission. Tu te sens comment dans cette transmission ?

  • Speaker #0

    C'est juste, c'est beau, c'est grand. Ça donne de l'épaisseur à ma posture.

  • Speaker #1

    Je t'invite à respirer dans cette posture de transmission. De profiter de ça, de tout ce que ça t'apporte. Et puis de reprendre quelques respirations ventrales afin de remettre du mouvement dans ton corps et de revenir avec moi ici et maintenant. Tu peux... te tirer ou bailler si c'est ok pour toi. Alors, tu te sens comment ?

  • Speaker #0

    Très bien.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    très tranquille.

  • Speaker #1

    Très tranquille. Qu'est-ce qu'il faudrait que tu mettes en place ? pour arriver là dans 5 ans ?

  • Speaker #0

    Que je continue là, ce que je fais, c'est pas mal du tout.

  • Speaker #1

    C'est pas mal du tout.

  • Speaker #0

    C'est bien. Ouais, ce que je fais là, c'est bien. Ouais, je pense que j'ai pas trop de choses à mettre en place. Enfin, différentes de ce que je fais déjà, tu vois, pour ça. Ouais, c'est en cours.

  • Speaker #1

    On arrive à la fin de ce temps partagé. Avant de se dire au revoir, avec quoi tu repars en deux, trois mois ?

  • Speaker #0

    D'abord, le plaisir d'être avec toi, puis de partager ce moment, puis de ces retrouvailles, vraiment. Et puis, la joie de pouvoir... partager des choses qui sont importantes pour moi.

  • Speaker #1

    Oui. Eh bien, encore...

  • Speaker #0

    Non, je disais, c'est encore une de mes théories.

  • Speaker #1

    Ah !

  • Speaker #0

    Oui, que les belles conversations ont un pouvoir qu'on ne peut pas imaginer, tu vois, sur nous, sur le monde. On émet une belle vibration quand on a ces...

  • Speaker #1

    ces conversations aussi profondes et intimes merci de me permettre ça et j'ai hâte d'écouter tes prochains épisodes merci Asma merci infiniment merci pour ces belles vibrations comme tu dis pour cette connexion qui permet justement d'aller faire un pas de plus d'avancer à très bientôt

  • Speaker #0

    A très bientôt, merci.

  • Speaker #1

    Je t'embrasse. Au revoir.

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