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Mosaïque Salsa

24. Ateliers chorégraphiques en salsa : pourquoi se lancer ?

24. Ateliers chorégraphiques en salsa : pourquoi se lancer ?

48min |19/05/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Nelly pour parler de scène, de dépassement de soi et de sororité dans la danse.

Chorégraphe passionnée, elle accompagne des danseuses amatrices dans des projets chorégraphiques collectifs. Ensemble, on explore ce que cette expérience apporte : la confiance en soi, la force du groupe, la rigueur du travail et l’émotion du spectacle.

Nelly nous parle aussi des coulisses : la gestion des différences de niveau, le stress de la scène, les imprévus, les costumes… et surtout son plus grand défi : que chacune monte sur scène avec le sourire.

Un épisode sincère sur l’engagement, la transmission et le plaisir de danser ensemble. Merci à elle pour sa générosité !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Dans cet épisode, je reçois Nelly, chorégraphe passionnée et engagée, qui accompagne les danseuses dans l'aventure de la scène. On parle de confiance en soi, d'énergie de groupe, de rigueur, de stress, mais aussi de joie, de dépassement de soi et de paillettes. C'est chez elle que nous nous sommes retrouvées, avec Marc-Antony en toile de fond, pour cette discussion. Alors que tu rêves de monter sur scène, ou que tu sois juste curieux, curieuse d'en savoir plus sur les coulisses, installe-toi et profite !

  • Speaker #1

    Bonjour Nelly ! On va parler ensemble du monde des ateliers chorégraphiques, mais avant, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour ! Je m'appelle Nelly Nobre, je suis danseuse de salsa, j'enseigne, je danse, je danse d'autres styles de danse, et la salsa fait partie de ma vie de manière intégrale.

  • Speaker #1

    Du coup, C'est ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça !

  • Speaker #1

    On va parler donc des ateliers chorégraphiques, est-ce que déjà tu peux décrire ce que c'est un atelier chorégraphique ? Pour toi en tout cas ?

  • Speaker #2

    Alors, les ateliers chorés, le but, c'est de proposer quelque chose de différent des cours. C'est d'apprendre une chorégraphie. Moi, je le fais sous format, sur une année. Ce ne sont pas des cours techniques à proprement parler. Il faut déjà avoir une notion de salsa. Et le but final, c'est de proposer le show sur scène, dans sa ville ou dans d'autres villes. Ça va être la grosse différence avec des cours classiques. C'est d'apprendre une chorégraphie dans le but de monter sur scène.

  • Speaker #1

    Et ça passe par quelle étape ? comment tu organises ton année ?

  • Speaker #2

    Alors, les premiers ateliers chorégraphiques, c'était avec Achile, à La Rochelle. Du coup, on avait une organisation où je crois qu'on faisait deux ateliers sur l'année. Donc, c'était une fois par semaine. On pouvait proposer deux chorégraphies. En fait, on faisait la première chorégraphie en janvier. Là, c'était un format où, du coup, ça se rapprochait un peu plus des cours parce que les filles venaient une fois par semaine. Je trouvais qu'elles avaient moins le temps d'intégrer la chorégraphie, et en gros, t'apprends une chorégraphie en peu de temps au final, parce que c'est même pas 6 mois, c'est 4 mois, parce qu'en fait, le 5ème mois, t'es sensée danser. Et après, on faisait 4 mois et une nouvelle chorégraphie. Au fur et à mesure des années, ça me plaisait moins, ce format-là. Vu qu'ensuite, moi j'étais à Paris, c'était compliqué de me déplacer toutes les semaines quelque part. Au final, je me rendais compte aussi que les gens n'étaient pas forcément dispo une fois par semaine pour apprendre une chorégraphie, vu que c'est un autre investissement par rapport à des cours. Et du coup, j'ai proposé le forfait de le faire en mode une fois par mois. Au tout début, elles avaient une heure et demie. L'année d'après, c'était deux heures. L'année d'après, c'était deux heures et demie. Maintenant, je crois qu'on est à deux heures et demie sur le papier. Trois heures en vrai. Et on se voit une fois par mois. Donc, il y a dix séances. Elles ont l'été pour se préparer psychologiquement. Et on démarre les shows fin août, début septembre.

  • Speaker #1

    Donc, tu passes d'abord par une phase d'apprentissage.

  • Speaker #2

    Ouais. Dans l'idée, les premiers cours j'essaie d'attaquer le plus rapidement possible les chorés. leur faire découvrir la musique, leur faire découvrir un peu l'univers, parce que j'essaye de varier un peu. Plus vite la choré est apprise, plus vite elles ont le temps de digérer, nettoyer, travailler les placements, pour que la première au début septembre ne soit pas trop stressante et qu'elles aient le temps quand même de divérer un peu la choré.

  • Speaker #1

    Là, tu dis « elles » depuis tout à l'heure, tes ateliers chorés ils sont destinés que aux femmes ?

  • Speaker #2

    Oui. Au tout début, je ne saurais plus trop comment ça s'est vraiment présenté, mais je crois qu'Achile avait du coup... plus de filles, comme un peu partout dans les cours de salsa, en France en tout cas. Il avait proposé des ateliers chorés, je crois que c'était du shine, c'était pas forcément filles et garçons, mais c'était que des filles. Et du coup, petit à petit, ils essaient de proposer des choses un peu plus girly. Au fur et à mesure, vu que c'est des filles sur scène, ça donne envie à d'autres filles, donc le programme s'est présenté en mode, finalement, c'est axé sur les filles. L'idée aussi, c'était que vu qu'il y a plus de filles dans les cours, plus de filles... en soirée, plus de filles en salsa, je pense que du coup, ça intéresse plus de personnes qui ne se retrouvent pas forcément dans les cours parce que dans les cours de couple, des fois, c'est trop long, t'as pas assez de garçons. J'ai l'impression que les garçons qui viennent aux cours n'ont pas forcément de notion de danse avant et que du coup, c'est vraiment la vraie découverte presque de son corps et que c'est pas facile pour les débutants garçons alors qu'il y a beaucoup plus de filles qui viennent déjà de d'autres danses, qui ont envie de faire de la salsa mais qui du coup s'ennuient dans des cours débutants parce qu'en fait, elles ont envie de danser.

  • Speaker #1

    Oui, culturellement, du coup, est-ce que tu le rapproches des cours, je ne sais pas, de modern jazz, où on prépare une chorégraphie, où à la fin de l'année il y a un spectacle ?

  • Speaker #2

    Et c'est féminin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est assez classique quand on est ados de faire ces cours-là.

  • Speaker #2

    Et tu as un ou deux garçons. Après, je pense encore une fois que ça, c'est vraiment français, le côté danse, où c'est pour les filles. Et du coup, t'inscris les filles à tes cours de danse. Et du coup, tu formes un peu les petites filles à danser, peu importe le style. Et que quand tu deviens ado, jeune femme, là, peut-être que tu te dis, tiens, finalement, la salsa, ça m'intéresse. Mais tu te rends compte que peut-être que le couple, c'est un peu lent. Et qu'en fait, tu te dis, ah il y a des cours de disponible, ah il y a des ateliers chorés, ah je pourrais monter sur scène. Ça refait écho, justement, comme tu dis, un peu quand tu prenais tes cours à la MJC, qu'il y avait un gala en fin d'année, voilà. Mais du coup, en format adulte, quoi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sais les danseuses qui s'inscrivent à tes ateliers, quels objectifs elles ont ?

  • Speaker #2

    Du coup, il y a des filles qui sont là depuis le début. Donc les premiers ateliers avec Achile, c'était avant Covid. C'etait il y a 6/7 ans, 8 ans même peut-être. Ouais, c'est très très vieux. J'ai deux filles en tête qui sont là depuis...

  • Speaker #1

    Te suivent.

  • Speaker #2

    Ouais, qui sont là depuis le début. Il y a ce truc aussi de, tu vois tes copines, tu te dis c'est sympa, j'ai envie de le faire. Donc, je pense qu'il y en a où il n'y a pas d'objectif en tête, c'est juste « Ah, c'est sympa » . Tu passes un moment en gros, finalement, t'as ta pote. En fait, c'est moins contraignant que des cours semaines où c'est une fois par mois. Malgré les contretemps de la vie où des fois, il faut annuler, décaler, mais il y a quand même un emploi du temps qui est calé sur l'année. Du coup, tu sais que ce week-end-là, tu vas faire ça. Tu sais que pendant trois heures, deux heures et demie sur le papier, que tu vas transpirer un peu, mais au final, c'est qu'une fois par mois. Donc, je pense que pour quand même une bonne partie, c'est assez tranquille. C'est plus... Et il y en a aussi beaucoup, quand elles s'inscrivent, c'est « je verrai si je fais le show » . Jusque-là, j e n'en ai aucune en tête qui n'a pas fait le show.

  • Speaker #1

    Embarquée, en fait, dans l'aventure.

  • Speaker #2

    Oui,c'est ça. Même celle qui part un peu en mode « Ouais, tiens, c'est sympa » , finalement, elle danse. Et il doit y avoir une petite partie quand même, mais je trouve que ça ne se manifeste pas tant que ça, qui sont un peu là en mode challenge et qu'ils sont déter, mais dans le bon sens. C'est-à-dire, je ne ressens pas de pression ou de trucs de "je vais être la meilleure" et tout. En tout cas, je ne l'ai jamais ressenti, je ne l'ai jamais vu. Mais c'est ce qui fait quand même qu'il y a une bonne dynamique. Et vu qu'il y a des filles qui sont quand même déter, ça tire le groupe en fait.

  • Speaker #1

    C'est un moteur. Et qu'est-ce que ça apporte justement, pour les danseuses qui veulent progresser en social ?

  • Speaker #2

    J'essaye... J'ai quand même un peu de recul, mine de rien, avec les années où je trouve qu'il y a quand même des filles où j'ai eu certains échos où on me dit « Ah, elle, elle a progressé et tout. » Du coup, forcément que ça me fait super plaisir. Je pense que les premières années, j'avais pas assez de bagage. Donc, je faisais des chorégraphies parce que j'avais envie de danser moi aussi. Je trouvais ça cool. Je sentais que ça prenait, que ça faisait plaisir à tout le monde. Mais sans trop finalement réfléchir à l'aspect technique de... qu'est-ce que ça pouvait apporter. Et là, j'essaye petit à petit sur les débuts de cours, de faire un peu plus de travail technique en expliquant que ça, ça sera peut-être plus chorégraphié, donc, si tu fais tes bras comme ça, fais attention que ça, en social, ne le fais pas. Ou justement dire, vous voyez, ça, ça fonctionne en social. C'est bien. Voilà. D'essayer d'expliquer des postures que mine de rien, je trouve que c'est ce qu'on nous dit aussi beaucoup en cours, c'est là, c'est fille comme garçon, que tout le monde se tient un peu comme ça, que tu as les épaules vers l'avant et si pendant trop de temps trois heures, tu essaies de travailler un peu ta féminité ou tu te tiens droite, évidemment que quand tu vas arriver en social, si t'arrives, que tu te tiens droite, que ta posture est bonne, que t'as déjà un peu plus confiance en toi. J'ose espérer que ça leur apporte dans le social. Et même sur les basiques, j'essaye aussi parce que c'est des choses qui, moi, m'ont pénalisé, de faire des cours de lady stiling où on m'apprenait des choses hyper stylées, mais au final, t'arrives en social, tu deviens gênante pour le garçon. parce que ton basique n'est plus le bon, parce que du coup, tes bras sont dérangeants. Et là, j'essaye à chaque fois que je fais un truc qui est un peu hors salsa, ou de dire, "là les bras, tu fais ça", d'expliquer que c'est vraiment l'aspect scénique et qu'en soirée, on ne fait pas trop ça pour ne pas déranger le garçon.

  • Speaker #1

    C'est s'inspirer sur certaines choses, mais les adapter au social.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et là, tu as évoqué plusieurs choses, le changement de format, toi, ton regard aussi qui évolue. Mais à ton avis, sur ces 7-8 années, Et tu ne l'as pas précisé, mais tu fais ça là actuellement dans quatre villes. Donc potentiellement, tu es avec à peu près 80 danseuses presque par an. Tu brasses beaucoup de danseuses.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a le plus évolué, tu dirais, sur tes ateliers chorés, à part ce que tu as déjà cité ?

  • Speaker #2

    Moi, personnellement, ça m'a donné une rigueur que je n'avais pas du tout au début. Et au final, je pense qu'elles ne s'en rendent pas compte, mais moi, d'année en année, ça me fait... travailler de fou en fait parce que je me rappelle les premiers shows où j'arrivais sur scène stressée comme les filles. J'étais capable de me tromper sur ma propre choré, a plus me rappeler des bras machin et en fait je pense que moi-même je savais pas comment me préparer. Comment travailler la gestion du stress ? Comment travailler pour être prête en arrivant sur scène ? Parce que, ouais, en fait, t'as beau le faire en répète, et tu te rends compte que dès que t'arrives sur scène, ça va plus. De devoir gérer les placements, de devoir gérer les filles derrière. Quel est le moment où t'arrives sur scène, où toi tu danses, mais il faut quand même être un groupe, mais il faut les regarder elles.

  • Speaker #1

    Oui,parce que là, du coup, tu le dis de manière implicite, mais tu danses avec...

  • Speaker #2

    Oui, je danse avec elles. Les premiers shows, j'essaie de danser avec elles pour avoir quand même un côté... groupes et je pense que certaines ça les rassure et parce que j'ai aussi envie de les danser en fait, c'est pas des choré que je fais en mode "tiens je vais faire ça pour des filles c'est facile" en fait moi aussi j'ai envie de les danser moi aussi je suis contente de faire ça et et je trouve que c'est cool de le partager avec elle, mais à la fin j'aime bien aussi qu'elles puissent danser toute seules j'aime bien aussi le voir et je trouve que c'est là où elles prennent confiance de se dire bah ouais peut-être qu'au mois de juin je m'étais dit que je le ferai pas puis finalement j'ai dit oui j'ai pris le costume Puis je l'ai fait la première scène en groupe avec Nelly. Et puis finalement, au mois de mai, je le danse solo. Enfin, solo, sans la prof. Et pour revenir sur ta première question sur qu'est-ce qui a évolué, c'est que je trouve que moi, en termes de rigueur, ça m'a changé ma manière de moi travailler, me préparer. Du coup, de comment préparer les filles et la vision de la scène. Au début, je pense par le fait des autres danses. Justement, ce qu'on disait un peu les galas de fin d'année et tout. La scène, finalement, n'est pas... c'est toujours un chouette moment et tu fais attention même quand t'es enfant, ado mais y'a pas un côté un peu sacré de la scène où du coup n'importe qui monte sur scène tu vois bien t'es gamins t'as pas la chorégraphie, t'es devant tu fais ça à ta maman et je trouve qu'en salsa j'avais pas suffisamment cette notion là de attention quand tu montes sur scène faut quand même assurer d'où les premiers shows qui étaient peut-être enfin comment dire on aurait pu faire mieux, on aurait pu se donner plus, et parce que moi je le faisais pas, les filles pouvaient pas le faire, parce que moi-même je le faisais pas. Et petit à petit, avec la rigueur, de leur transmettre cette rigueur-là, de quand même leur expliquer qu'en fait un atelier choré, c'est juste un atelier choré, qu'il faut quand même dédramatiser tout, qu'on fait de la danse, on fait de la salsa, on sauve pas des vies, on est pas médecin, que si tu montes sur scène et que tu te trompes, c'est pas grave, il va rien se passer. On va pas te pointer du doigt, tu vas pas te faire jeter des tomates. Mais que, attention quand même, si tu montes sur scène, il faut quand même que ça se mérite, il faut quand même le travailler, que c'est pour toi, mais c'est aussi pour le groupe, et pour le public, tu peux pas arriver,et juste danser pour toi, tu baisses les yeux, non, ça fait un an que turépètes, tu t'es embêtée à bosser ton costume jusqu'à 4h du mat, quand tu montes sur scène, voilà, faut y aller, et je trouve que la rigueur, que moi j'ai acquérie petit à petit, ça m'a permis aussi d'essayer en tout cas de leur transmettre ça. Et que voilà, même si pour revenir sur le tout début, que certaines en termes de motivation, c'est plus, tiens c'est cool, on peut monter sur scène entre copines. Oui, tu montes sur scène avec tes copines et c'est trop bien. Parce que tu te prépares, parce que tu te maquilles, parce que t'as un joli costume et que les filles on adore les paillettes et tout. Mais attention en fait, tu montes sur scène alors qu'à côté t'as des gens, c'est leur travail, c'est leur vie. ils montent sur scène parce que eux peut-être que ça fait deux ans qu'ils préparent un show où ils se sont tapés comme jamais et en fait peut-être que tu partages ce soir-là la même scène qu'eux bah ok t'as pas le même niveau parce que bah toi aujourd'hui la salsa c'est pas ton métier et c'est pas ta vie mais par contre faut quand même respecter quand tu montes sur scène que bah ouais tu montes sur une scène salsa et que t'es plus une enfant quoi faut assumer quoi.

  • Speaker #1

    Et là tu parlais tout à l'heure du coup de la durée de tes ateliers qui évolue d'année en année, on verra jusqu'où.

  • Speaker #2

    Un week-end par moi haha, ça se peut !

  • Speaker #1

    C'est pas mon idée.

  • Speaker #2

    Ça sera 10 heures avec une pause d'une demi-heure haha. Si on a le temps. Et encore. Au début, je pense que c'est une histoire de rigueur. Je pense que j'arrivais plus en me disant, "ben tiens on va apprendre une partie de la chorégraphie." Puis d'année en année, tu te dis que si tu veux leur apprendre ça, peut-être qu'il faut travailler un peu cette technique-là. Et puis peut-être qu'il faut retravailler un peu le basique. Et puis peut-être qu'il faut prendre le temps de travailler un point technique en particulier. Et que du coup, finalement, tu te rends compte que ta séance d'une heure et demie, tu n'as pas le temps, encore moins une fois par mois.

  • Speaker #1

    Et pour les personnes qui n'ont jamais fait d'atelier choré, est-ce que tu peux détailler là, actuellement, sur tes deux heures et demie ? Qu'est-ce que tu proposes sur une séance type ?

  • Speaker #2

    Un petit échauffement. Quand je dis échauffement, c'est vraiment échauffement pour le coup dense, échauffement corporel. Parce que je trouve qu'il y a aussi ça où c'est vraiment des choses qu'on ne travaille pas dans les cours. Encore une fois, je parle des cours salsa. Quand j'ai commencé à donner mes premiers cours à Tours, c'était dans un bar, où tu avais des gens qui jouaient au billard à côté, et l'autre gars qui attendait sa bière au bar. T'imagines bien que l'échauffement corporel... Si déjà tu faisais un petit shine d'échauffement, c'était bien. Donc du coup, dans les ateliers, j'essaie quand même de leur faire comprendre que tu es finalement dans un cours de danse, et plus seulement ce cours de je viens apprendre à guider deux-trois passes pour être stylée en soirée. Donc il y a un vrai échauffement corporel. Ensuite, on se rebDse sur la salsa. Selon les années, vu que des fois ce n'est pas des musiques salsa à proprement parler, j'essaie de faire un échauffement où je mets de la salsa pour aussi que les filles écoutent de la salsa, entendent de la salsa, se rappellent que c'est quand même un atelier salsa et ne soient pas pendant deux heures avec la musique de l'atelier où du coup au bout d'un moment elles vont saturer. Si j'ai un point technique à travailler, j'en profite. Il y a eu des années, il y avait peut-être un peu plus de pachanga donc j'ai essayé de travailler la pachanga. Des mouvements un peu plus afro. Il y a eu une année où j'ai essayé de travailler un petit peu plus au niveau des bras, des poignets, donc j'ai essayé d'axer le travail et après l'apprentissage de la chorégraphie. Et comme je disais, le but c'est plus vite elles ont la chorégraphie, même si à la fin de la séance, elles ont un peu le cerveau en mode, oula c'est trop, mais en fait elles auront le temps de digérer. Encore une fois, c'est le côté rigueur où ce que je n'avais pas au début, je me rappelle les premiers ateliers, au mois de juin, on apprenait la fin de la chorégraphie. Même pour elle, c'était flou. Et je me dis, il faut faire le show dans deux mois. Il n'y a rien qui allait. Alors que là, j'essaye. Encore une fois, j'essaye. Si la chorégraphie peut être terminée avril, ça me laisse mi-juin pour nettoyer. Je trouve que tout le monde est plus serein. Mais là, encore une fois, c'est les années qui m'ont appris ça.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles de la chorégraphie, etc. Mais il y a plein de choses. Et notamment...

  • Speaker #2

    Les paillettes !

  • Speaker #1

    Ah, les paillettes, ça c'est le bonus, c'est la cerise sur le gâteau, mais avant ça, comment tu fais pour gérer plusieurs choses, les différences de niveau dans un atelier choré, les différences d'investissement, les tempéraments, les personnalités, et le stress de chacune ? Beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Pareil, je dirais que c'est les années où, en fait, au début, J'ai quand même eu la chance d'avoir pu faire ça avec Achile au départ. Après, ce n'était pas du tout le même format. Ce n'était pas le même format et ce n'était pas la même manière de gérer. Mais du coup, tu arrives où tu vois comment chorégraphier, comment justement se comporter avec les gens et tout. Et j'étais jeune, je crois, que les premiers ateliers avec Achile. Je suis sortie de la formation de Salsalianza, ça vient de ça. Je devais avoir 20 ans. Donc, ce n'était que des dames. Enfin, je dis dame parce que j'avais vraiment l'impression que j'avais beaucoup d'écart d'age. Et du coup, il faut réussir à communiquer avec des gens qui, du coup, sont plus âgés, sans les braquer. Et à côté de ça, quels mots utiliser, comment faire, où est la limite ? Pareil, au fur et à mesure, du coup, il y a eu des amis. Parce que c'est des filles que, du coup, tu vois de plus en plus, qui se réinscrivent toutes les années. Après, tu as aussi des amies de la danse qui se sont inscrits à mes ateliers parce que c'était des amies, donc elles voulaient danser avec moi. Je me suis dit, oh là là, il faut gérer, là c'est une amie. Mais en même temps, là, je suis la prof. En termes de communication, j'ai toujours essayé de... Encore une fois, un peu aussi par les expériences passées, j'ai aussi fait des ateliers chorés dans d'autres écoles, par exemple à SalsAlienza. On était beaucoup plus nombreux, c'était des ateliers pareils. Quand je dis format cours, c'était une fois par semaine, donc il faut vite apprendre et tout. Et un peu de retenir au final de « Ok, ce moment-là, je n'ai vraiment pas aimé ce qui s'est passé. Je n'ai pas été à l'aise. Ce moment-là, je trouvais ça génial comment il a géré. » En fait, tu retiens les choses. Et au moment où tu te retrouves face à un groupe, tu essayes de dire « Ok, en fait, ça, je ne l'avais vraiment pas aimé à l'époque. » Je pense aussi pour les costumes. Un vrai sujet pour les danseuses. Mais du coup, tu dis « Ah ouais, en fait, quand on m'avait fait ça horrible, je ne veux pas leur faire vivre ça. » Et plutôt que de se dire en fait, moi, on m'a fait ça, ça a marché, je vais refaire pareil. Ben non on va se dire ça, OK, ça, non, et de réajuster, en fait. Encore une fois, c'est que des amatrices, en fait, c'est que des filles qui, OK, ont un niveau plus que des filles de cours, parce qu'en fait, elles ont quand même envie d'apprendre une choré et de danser. Mais par contre, ce n'est pas des filles qui ont envie de se faire engueuler donc, bon. Encore une fois, je pense que c'est une histoire de rigueur. Si toi, tu es carré, si toi, tu arrives à l'heure, si tu arrives en tenue de sport... Si tu expliques bien que l'échauffement c'est important, d'expliquer que si tu arrives en retard, échauffe-toi quand même.

  • Speaker #1

    C'est important et ce n'est pas optionnel.

  • Speaker #2

    Voilà. En fait d'essayer petit à petit, si toi t'es réglo, si tes amis aussi parce que du coup encore une fois il y a des amis dans les ateliers si j'arrive à avoir des amis qui sont sérieux finalement petit à petit tu mets plein de petites choses sérieuses et le groupe se gère bien et ouais en fait je pense que c'est l'expérience d'année en année il y a eu des filles, il y en a eu très très peu mais il y a eu quand même 2-3 expériences de filles avec qui finalement tempérament ça matche pas et c'est toujours hyper décevant où tu te dis "Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Qu'est-ce qui passe ? Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Comment la gérer ?" Après, tu te rends compte que finalement, tu ne peux pas plaire à tout le monde, même si tu as envie. Du coup, de se remettre en question, de se dire « Ok, avec cette fille-là, ça n'a pas marché. Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Ok, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois. » Et en fait, d'année en année, je me rends compte aussi que les filles qui s'inscrivent, je dis pas qu'elle me ressemble parce qu'on a toutes des caractères différents mais je suis rarement à me dire oula cette fille là ça va être dur de la gérer. Petit à petit, j'ai quand même l'impression que les filles qui s'inscrivent sont dans le mood.

  • Speaker #1

    Elles identifient aussi ce que tu proposes.

  • Speaker #2

    Et je trouve que les attitudes, tout se passe hyper bien. En tout cas, je dirais que sur les deux dernières années, je n'ai rien de négatif dans la gestion des filles.

  • Speaker #1

    Depuis que tu as commencé à Bordeaux.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est Bordeaux qui a tout changé. On retiendra. C'est vrai, c'est Bordeaux. Très objective haha.

  • Speaker #1

    Mais c'est le timing.

  • Speaker #2

    Mais c'est le timing, c'est vrai. Aussi pour les autres villes, je pense à Tours et La Rochelle, parce que je n'ai pas encore à Bordeaux, c'est plus récent. Mais Tours et La Rochelle, en fait, il y a des places limitées parce qu'au bout d'un moment, je ne peux pas... Enfin, ce n'est pas que je ne peux pas en prendre plus, c'est chiant parce qu'après, dans le cours, du coup, tu ne peux pas t'occuper de tout le monde. Mais c'est surtout qu'après, en termes de scène, je suis limitée et que je ne peux pas prendre 40 filles en cours et leur dire « Finalement, sur scène, il n'y en aura que 20. » Je refuse ça. Je n'ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    De faire une sélection ?

  • Speaker #2

    Oui. C'est soit, en fait, je fais la sélection avant. Et du coup pour moi on est plus sur un atelier chorégraphique après c'est vraiment mon avis parce que je sais que pour avoir parlé d'autres personnes qui proposent des ateliers on partage pas le même point de vue mais pour moi l'atelier chorégraphique si je les accepte à l'atelier chorégraphique ça veut dire que je leur laisse leur chance sur scène à condition que du coup tu travailles, enfin tu te tapes pour avoir la chorégraphie mais du coup après j'ai pas envie de leur dire finalement c'est pas ouf du coup tu danseras pas je refuse. Les critères c'est que tu connaisses ta chorégraphie. Donc ça veut dire que si tu as loupé des séances tu dois la connaître et encore une fois pour moi la connaître, ça veut pas dire que t'as pas le droit de te tromper, si tu la connais en répète et qu'en fait sur scène t'as fait des dingueries de fou j'en tiendrai jamais rigueur, je m'en fiche en fait parce que moi la première j'ai fais des dingueries sur mes propres ateliers mais par contre si tu la connais pas en répète en fait il y aura pas de miracle sur scène donc c'est connaître sa chorégraphie peu importe le niveau parce que de base il n'y a pas de sélection de niveau. Il y a des filles pour qui finalement, c'est leur première année de salsa, mais elles ont fait de la danse depuis toute petite. En fait, elles ont trop envie d'apprendre la choré. Et des fois, tu as des surprises de fou. Noémie, elle est arrivée, elle avait fait quoi ? Un an de... Même pas, elle n'avait jamais fait de salsa. Elle avait juste fait de la danse. Et tu dis, ok, en fait, elle a aussi découvert la salsa par ça. En fait, j'aurais été un monstre de lui dire, non, va apprendre la salsa en cours et tu reviens plus tard. Alors qu'en fait, si tu penses que tu peux apprendre la chorégraphie, bah vas-y en fait.

  • Speaker #1

    Oui,c'est vrai. On en a pas parlé tout à l'heure, mais des fois il y a des filles qui arrivent et qui ne dansent pas en social, qui arrivent dans la salsa. Par ce biais-là, ce n'est pas la majorité, mais il y en a quelques-unes.

  • Speaker #2

    Des filles de cubaine qui, du coup, finalement, aiment bien ce que je propose, mais qui n'aiment pas la salsa porto. J'en entends tellement « Ah, moi, la salsa porto, non, non, non. C'est trop guindé, je n'aime pas ça. » En fait, elles arrivent, je précise que c'est on-two, donc de toute façon, elles vont être obligées de maîtriser le one-two. Mais c'est des filles qui... Je ne sais même pas si elles prennent plaisir à danser le on-two en soirée. Je pense qu'elles n'essayent même pas. Mais en fait, pour elles, c'est plus dur. Parce que du coup, il faut se mettre dans un mood, dans un style que tu ne connais pas. Donc, tu tapes forcément plus que quelqu'un qui, ça fait cinq ans qu'il fait du on-two. Mais par contre, si en fait, tu as la rigueur et que tu apprends ta chorégraphie, moi, c'est OK. En fait, tu connais ta chorégraphie. c'est vraiment le prérequis. Et je ne sais plus, dans les premières questions que tu m'avais demandées sur les niveaux, pareil, ça revient à ça. En fait, il y a des filles qui dansent depuis des années, qui connaissent mon style, qui ont fait toutes les chorégraphies. Donc très clairement, il y a des mouvements, c'est les mêmes. Même si je me dis, ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Non, c'était sur la chorégraphie de l'an dernier. Donc du coup, elles ont plus de facilité. Mais je trouve que c'est ce qui fait aussi que le groupe, il évolue chaque année.

  • Speaker #1

    Ça les tire vers le haut.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, tu vois les filles y arriver, tu te dis « putain, elle, elle y arrive, moi aussi je vais y arriver » . Et j'essaye toujours de dire, attention, vous n'avez pas le même niveau et tout, mais mine de rien, c'est cool de se dire qu'en fait, dans le groupe, et puis il y en a qui arrivent, et du coup, cette... Même moi, je me dis, en fait, si elles y arrivent, peut-être que je peux pousser un peu plus, peut-être qu'on peut faire ça, peut-être qu'on peut accélérer. Ouais, du coup, pas de prérequis, à part si tu danses pas du tout le on-two. Bon, il faut quand même, à un moment donné, voilà, au mois de septembre, il faut quand même que tu ais les bases du on-two.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la gestion du stress, parce que tu disais, quand on est sur scène, parfois, il va y avoir des oublis, et souvent, c'est principalement lié au stress. Comment tu gères le stress d'un groupe entier, parfois de 20 filles en même temps, voire même...jusqu'à 32 cette année comment tu fais en dehors de ton stress à toi ?

  • Speaker #2

    Je les écoute pas et je m'en vais, je m'enferme dans les toilettes haha. Je pense que tous les conseils que j'essaie de donner c'est des conseils que je me donne à moi même et que souvent c'est un peu comme quand tu vois les défauts chez quelqu'un tu dis ah oui c'est le défaut que t'as aussi et quand je leur dis attention faites surtout pas ça. Soit je le fait, soit je l'ai déjà fait. Donc, j'essaye de... Encore une fois, le côté rigueur, c'est si tu essaies de t'enlever tout ce qui peut te stresser, tu arriveras sur scène déjà sans rajouter un truc qui peut te... te squeezer au dernier moment. Du coup, c'est le temps de préparation. Encore une fois, il y a certains shows où c'est loupé. On se prépare un peu en last minute. Mais plus tu es prêt rapidement, plus tu enlèves ce truc de stress de t'es en train de courir, il te manque le rouge à lèvres,etc. J'essaye de faire en sorte de cadrer ce truc de prépare-toi le plus vite possible, tu enlèves un élément de stress. Je suis un peu intransigeante sur le côté alcool. Du coup, pour moi, pareil, encore une fois, on n'a pas tous le même avis sur ça, mais pour moi, il n'y a pas d'alcool avant de monter sur scène. Et qu'en fait, même si certaines... Là, on revient sur le fait qu'il y a des femmes qui sont plus âgées que moi. Je pense qu'il y en a, en fait, qui doivent se dire qu'est-ce qu'elle veut, à me dicter. Moi, ça fait des années que je me prends un petit verre avant d'aller en soirée. Je le vis très bien et ça ne me fait rien. Ok, mais en fait, arriver sur scène, peut-être qu'avec le stress, peut-être qu'avec le groupe, peut-être que si tu vois la fille d'à côté qui se trompe, en fait, ce petit verre d'alcool avant va te paniquer. Donc du coup, pas d'alcool, se préparer tôt. Pareil, avec les expériences de si tu peux t'enlever, je demande toujours d'enlever les bijoux perso parce que je me dis qu'en tant qu'amatrice, la boucle d'oreille ou la bague ou le petit bijou... le petit bracelet de famille que tu ne veux pas enlever, qui se coince dans tes franges ou ton collant, je ne suis pas sûre que tu maîtrises ce stress-là. Et si on peut enlever déjà tous les éléments extérieurs pour ne pas te stresser. Déjà, on part sur une bonne base. Et après, le stress en soi, je pense que plus tu seras prête, moins tu seras stressée. Du coup, c'est encore le show, plus il est pris en avance, plus tu as les costumes en avance, plus tu peux arriver sur scène en disant « Ok, en fait, ma choré, je la connais, je l'ai finie au mois de juin, ça fait deux mois que je suis dessus. » Le costume, je l'ai essayé quatre fois chez moi. Je n'ai pas de problème de sous-vêtements. Les bijoux, ils sont essayés.

  • Speaker #1

    Là,tu parles de l'autonomie aussi, que ça demande quand on est dans des ateliers chorégraphiques.

  • Speaker #2

    D'essayer que les filles arrivent petit à petit à être autonomes, de leur donner. Après, je donne un maximum d'infos en amont pour qu'elles aient tout, qu'elles soient presque prêtes à tout. Genre, s'il y a ça, tu fais ça. S'il t'arrive ça, tu fais ça. Vu qu'il y a des filles qui font depuis plusieurs années, j'essaie de faire en sorte qu'elles s'entraident. Il y a un peu ce truc où je veux quand même que tu sois autonome parce que si finalement dans les loges, c'est toujours les mêmes qui coiffent et tout, c'est celles qui coiffent qui se mettent en stress et en galère. Mais qu'en fait, s'il y en a une qui n'a jamais fait, OK, tu vas l'aider, tu ne la laisses pas en galère avec son faux-cil de travers. En fait, on a un groupe de filles et je trouve que l'atelier, vu qu'il n'y a pas de... Le but, ce n'est pas d'être la meilleure devant, surtout que je ne fonctionne pas du tout comme ça. Donc je pense qu'il n'y a pas de concurrence. En tout cas, par exemple, une fois, je ne l'ai jamais ressenti. Donc en fait, c'est OK d'aller aider ta copine dans les loges. Elle est en galère. En fait, si elle est en galère, qu'elle monte pas sur scène, en fait, le groupe est dans la merde. Donc va l'aider. Et je pense que même s'il y en a qui sont plus stressées, on arrive à ce qu'elles s'entraident les unes les autres. Mais moi, je suis toujours une grosse paniquée avant de monter sur scène. J'essaye au maximum. J'essaye au maximum, mais c'est vrai que tu stresses pour le groupe, tu stresses pour que la musique va bien démarrer. Est-ce que le sol est OK ?

  • Speaker #1

    Et pour le coup, toi, contrairement à celles qui montent sur scène, c'est ton travail. Donc c'est aussi montrer le fruit de son travail, c'est important.

  • Speaker #2

    Ouais. Surtout quand il y a des musiques, des années où j'ai pris des musiques pas salsa, ça, où tu te dis...Allez, est-ce que ça va plaire ? Est-ce que les gens ne vont pas se dire c'est quoi ou pourquoi elles ont fait ça ? Donc il y a le stress de tu danses, tu stresses pour les filles, tu stresses pour toi, parce que même si c'est ta choré, tu peux toujours te louper, enfin tu peux toujours te louper ce petit truc. Est-ce qu'il y en a une que tu vas taper ? Est-ce que les placements vont fonctionner ? Est-ce que la musique va plaire ? Est-ce que la choré va plaire ? Et c'est beaucoup plus stressant finalement pour aussi faire partie de team où du coup là, ce n'est pas du tout moi qui gère. C'est pas mes chorégraphies, c'est moins... on me dit de faire ça, je le fais. C'est vrai que le stress, c'est pas du tout le même. T'arrives sur scène, tu veux ne pas décevoir la personne qui drive la team, tu veux ne pas décevoir le groupe, tu veux pas décevoir ton cavalier, mais je trouve que t'as pas cette pression de... C'est pas ta chorégraphie, c'est pas... Tu t'enlèves un petit stress, au final, tu penses à ton placement, mais tu penses pas au placement des 30 filles derrière. Donc ouais, pas le même stress.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton plus grand défi, toi ? Qu'aucune ne sorte en pleurs du show. Je pense que ça, c'est vraiment le truc de... Moi, ça me met un petit coup de poignard dans le ventre quand il y en a une. Ça arrive. Ça arrive, une qui va sortir de scène en pleurs, en disant « C'était horrible, j'ai fait de la merde. » Et tu veux la réconforter, mais en même temps, t'as pas vu. Tu veux réconforter, tu dis « Si ça se trouve, elle a vraiment fait de la merde. » Donc tu peux pas lui dire « Ne t'inquiète, ça s'est pas vu. » J'en sais rien. Mais en fait, je fais ça tellement douloureux de se dire, elle a tout donné encore une fois c'est amateur, t'essayes de tout préparer pour les mettre en bonne condition et en fait des fois t'en as qui sortent mais mal quoi. C'est tellement pas le but, c'est tout l'opposé quoi et ouais ça c'est mon plus gros défi, en fait petit à petit ce que j'aimerais c'est ne plus jamais avoir ça, d'avoir juste la fille qui sort de scène et qui dit bon je me suis foirée mais c'est ok, pas en mode je m'en fiche, c'est pas du tout ça mais en mode j'ai rattrapé et tout le reste c'était bon, et en fait de dédramatiser. Et je pense que c'est un truc qui me tient vachement à cœur, parce qu'au final c'est quelque chose où moi dans mes shows aussi perso, j'ai un peu de mal encore à travailler sur ça, et quand des fois je me rends compte à quel point ça peut m'assassiner en fait, je me vois finir un show et dire « Ok je rentre chez moi, c'était horrible » et j'ai tellement pas envie qu'elle ressente ça. Peu importe le niveau en fait, que tu fasses un atelier choré, que tu fasses un show semi-pro, un show pro, une compète, Je trouve que c'est horrible de sortir et de ressentir ça. Et c'est pour ça que tu essayes de dire en répète, tu te trompes, rattrape, souris. Fais en sorte que quand tu sors de scène, même s'il y a eu un couac, ce que je leur dis souvent, c'est que si tu te trompes, en fait, donne l'impression que c'est toutes les autres qui se sont trompées. Même si elles sont 25 autour de toi et que toi, tu fais autre chose, il faut vraiment que tu sois sûre de ta bêtise. Ça donne vraiment l'impression que, ah, mais elles ne m'ont pas suivie. C'est elles qui se sont trompées. Et ouais, c'est ça que je veux éviter le plus. Mais ça arrive de moins en moins. Ça arrive de moins en moins et je trouve que récemment, il y a quand même un peu ce truc de aussi, tu sors de scène, tu prends l'énergie et essaye de ne pas tout de suite parler. Enfin, de ne pas tout de suite dire, je me suis trompée là. Genre, attends. C'est un biais cognitif. Tu vas focaliser sur les deux secondes d'erreur. Mais en fait, la chanson dure trois minutes. Et en plus, là où on a une force, c'est que c'est des shows de team. Des fois, l'erreur, vraiment, si on ne me l'avait pas dit... Les yeux ne se posent pas sur tout le monde en même temps. Il y a plein de filles qui me disent « Ah, tu verras, je me suis trompée là. » Elles me le disent en sortant de show. J'oublie. Tu regardes la vidéo le lendemain, tu ne vois rien. Et elles te redisent la semaine d'après quand tu leur vois « Ah, tu as vu, j'ai tourné dans le mauvais sens. » Je dis « Mais je n'ai même pas vu. » Qu'est-ce que tu dirais à une danseuse qui a envie de faire un atelier choré mais qui hésite à se lancer ? Il ne faut pas hésiter. C'est les messages que je reçois. Des fois, je reçois des trucs qui me font mal au cœur. Est-ce que j'ai envie de le faire, mais je suis trop vieille ? J'ai envie de le faire, mais je suis trop grosse ? J'ai envie de le faire, mais je lis les messages. Je ne comprends même pas la question. Je ne sais même pas pourquoi tu hésites. Les seules hésitations, ça serait j'ai envie de faire un atelier, mais dans trois mois, je pars à l'étranger. Ok. Ok je comprends que t'hésites ça risque d'être compliqué mais en fait pour moi je vois même pas l'hésitation en fait si t'as envie de le faire, fais le c'est un atelier choré c'est ok et voilà en fait après peut-être les ateliers choré il y en a quand même plein de voir quel... pas projet mais en termes d'orga lequel te conviendrait mieux dans ta vie aussi parce qu'encore une fois là on est face à des amatrices qui ont des travails et tout en fait. Sois sûre que ça rentre dans ton rythme de vie de travail et que tu ne sois pas débordée par ça. En fait que ce soit un plus dans ta vie un bonus un truc cool, les strass, les paillettes et tout mais que tu ne dises pas « Oh là là, gestion compliquée » . Et du coup, quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à une prof ou un prof de danse qui aimerait monter sa team, faire son propre atelier choré, mais qui hésite ? Bon courage ! Bon courage ! Il faut bien réfléchir, bien tout poser sur papier. Et ce n'est pas un cours. Tu ne t'engages pas pour un an. tu t'engages pour deux ans. Pour réfléchir à tout, tu veux le faire, mais du coup, qu'est-ce que tu leur proposes concrètement ? Où est-ce qu'elles peuvent danser ? Comment est-ce que tu veux danser avec ? Réfléchir à tout. En fait, d'être prêt à toutes les questions et d'être prêt aussi, au final, à te dire que tu crées une chorégraphie, mais que les trois quarts de ton temps, ça va être de faire des placements, de gérer des femmes avec leur stress, et que pour moi, ce n'est pas juste un cours. C'est que si tu as juste envie de donner des cours de danse, quand je dis juste, ce n'est pas négatif, mais je vois la différence des cours de Lady Staling que je donne. C'est ça. De ton activité. Les cours de Lady Styling, soit tu as des routines, soit tu crées un nouveau cours la semaine d'après. Mais voilà, tu proposes un cours, tu t'en vas. L'atelier choré, tu sors de la salle à 17h, mais en fait, tu as encore 5 heures de travail derrière. Tu as des tonnes de messages. C'est une organisation sur l'année. Tu dois réfléchir à tout. C'est du coup, un travail passion. Que si t'es à 80 filles, si potentiellement un quart des filles t'envoient un message par semaine, t'as 20 messages. Et on sait que je suis très bonne en gestion de mon téléphone, que je réponds hyper rapidement. C'est vraiment ma grosse qualité. C'est ça, mais c'est... En fait, vu qu'on danse dans le format, on apprend une chorégraphie, on la danse l'année d'après. Donc l'année où j'apprends une choré, on danse encore la chorégraphie de l'année précédente. Donc du coup... sur une année. Il y a une nouvelle choré et le show. Donc, il y a des filles qui sont différentes. Il faut gérer aussi les costumes, les placements, les contretemps de "finalement, je suis malade", il faut changer les placements en laisse-minute. Les heureux événements de, en fait, je ne peux pas le dire tout de suite, mais je suis enceinte, je ne rentre plus dans le costume, je fais comment, mais je ne veux pas que les autres le sachent. OK, on va trouver des solutions. Les orga, il faut contacter les orga pour finalement envoyer des filles pour danser. Puis elles, elles vont danser toute seule, mais tu as un autre groupe qui gère. C'est, en fait, ma vie aujourd'hui tourne quand même autour des ateliers. En termes de gestion de mon temps, et j'adore, et je trouve ça trop bien, mais par contre, j'ai pas une journée off concernant les ateliers. Même si je pars en vacances, je prends mon carnet de placement, parce qu'à tout moment, il faut que je revois un placement, il y a un truc que j'ai pas fait, il faut le faire, parce qu'elles sont nombreuses et il y a plusieurs villes. C'est ma grosse occupation. Et là, du coup, t'as parlé de plein d'autres compétences. que tu as dû développer ou en tout cas qui font partie du package c'est-à-dire l'organisation c'est sûr mais en plus de tout le travail chorégraphique et de transmission et de gestion du stress ce que tu as évoqué il y a c'est ça le côté événementiel contacter les organisateurs gérer les costumes et gérer les imprévus en fait et les réseaux aussi sociaux parce que tu relayes aussi des dates et que ça fait beaucoup de tâches annexes mais qui prennent beaucoup de temps, il faut vraiment être complet. Après, encore une fois, je me dis qu'année après année, tous les points, tous les éléments où je ne suis pas bonne, ils évoluent. Encore une fois, les premières années, tu te lances dans des costumes. Quand il y a les étés, je crois, je ne sais plus, à un moment donné, 25-30 filles, je voulais tellement tout faire toute seule parce que je voulais que tout soit... comme je l'ai imaginé, parfait, je strassais les costumes pour tout le monde. Donc je passais mon été à strasser 30 jupes. Et encore une fois, j'ai aucun regret. Limite, des fois, je suis nostalgique ou je me dis l'été va arriver. Je me dis, putain, j'ai rien à strasser. Donnez-moi des choses à strasser. Tout ceux qui ont besoin, Nelly est disponible l'été pour strasser vos jupes haha. Tout ce que vous voulez. Mais tu veux tellement tout faire et après tu te rends compte que finalement l'année d'après, elles sont 50. Non, en fait, tu ne vas pas pouvoir strasser 50 jupes. il faut se rendre à l'évidence. Donc, tu essayes de dire qu'en fait, là, tu t'es mis en stress parce que tu leur as donné leur costume au dernier moment, parce que tu n'as pas fini de strasser. Comment tu fais l'année d'après ? Et je pense qu'encore une fois, c'est le truc de l'expérience. J'ai participé à des ateliers choré, mais je n'avais pas suffisamment la tête dans l'orga. Donc, je pense que je n'ai pas été moi formée au comment. Je me dis que peut-être, il y a des filles qui font des ateliers avec moi depuis des années. et peut-être qu'un jour, elles diront... en fait moi aussi j'ai trop envie de faire ça et je me dirais ok trop bien genre cette fille là ça fait des années qu'elle le fait je peux peut-être lui donner toutes les infos que j'ai et en fait vas-y fais-le dans ta ville et trop bien tu vois genre tu t'enlèves tout le truc de "Tiens, comment on fait ça ?" Parce qu'en vrai, vu que j'écris tout, je pense que je peux même retrouver la gestion d'un costume d'il y a 5 ans. En fait, il faudrait limite un petit pack de, comme tu disais, quelqu'un qui veut se lancer. Bah tiens, en fait, tu veux gérer les costumes, c'est comme ça. Tu te rends compte d'année en année qu'au début, tu as 10 costumes, donc tu vas acheter à Etam un body, à Calzedonia un pantalon et c'est trop bien. Chacune se gère dans les tailles. Et puis en fait, là, elles sont 50. Tu te rends compte que si en fait, elles vont tout acheter là, il va peut-être manquer des tailles, c'est plus bon. Tu veux commander sur Internet, mais en fait, tu es limité à 50. Après, il faut payer des frais de douane. Et après, tu commandes sur un site et tu ne reçois pas les mêmes tissus. Et en fait, petit à petit, les problèmes sont différents. Avec la quantité. Les bijoux, tu te dis, tiens, c'est facile 80 boucles d'oreilles. En fait, c'est horrible 80 boucles d'oreilles. Tu n'as aucun site qui te... sites en prix accessible qui sont ok pour 80 ou alors tu passes comme si tu faisais du commerce de la revente de boucles d'oreilles et là aussi où je pense que c'est la différence avec un atelier et le côté semi-pro, il y a des choses que je veux gérer en fait, je sais aussi sur certaines années où tu leur dis tiens les filles allez acheter dans telle boutique telle boucle d'oreille, t'en as une ou deux qui vont m'acheter la mauvaise couleur. Donc derrière ça te demande presque plus de temps de rattraper. Exactement. Donc il y a des choses que je veux gérer parce que je vais gagner en temps. Et au final, en vrai, j'aime quand même le faire. Et je me dis qu'elles, en fait, elles n'ont pas à faire ça. Elles, elles ont à apprendre leur chorégraphie. Et tu leur donnes, c'est dans le package en fait. Elles n'ont pas à réfléchir à comment va être le costume, quel soutien-gorge je dois mettre. En fait, ce costume-là, vu que je suis une femme, je sais qu'en termes de soutien-gorge, potentiellement, tu peux trouver ça, ça, ça qui va avec. En fait, voilà. pas que tu te débrouilles, mais de leur enlever un max de charge de travail pour un atelier choré. Je trouve que tu différencies d'une team semi-pro et des costumes. C'est tout un... C'est un gros travail. Pareil, je pense que sur les années, on m'a donné des costumes où on te donne ton costume, on te dit, allez, tu danses avec ça et le show est dans une heure. Je pense qu'il y en a certains aussi qui oublient que... En fait, nous, on reste... Enfin, je dis nous, parce que c'était des ateliers, par exemple, mixtes, où tu avais des hommes ou des ateliers couples. En fait, on est des femmes et pour moi, le corps... est quand même encore aujourd'hui un gros sujet pour les femmes. Je pense que beaucoup de filles pour les ateliers de chorégraphie hésitent parce que ça va être quoi le costume ? Moi, je ne peux pas monter sur scène où on voit mes jambes, où je ne veux pas qu'on voit mon ventre. Du coup, j'essaye aussi que le costume ne soit pas un problème. Un peu comme si, pour dédramatiser le truc, et c'est aussi pour ça que le costume, j'essaye de l'amener un peu en mode « Tiens les filles, c'est trop cool le costume, c'est très beau! » Un peu comme pour un enfant où t'en fais des caisses, genre... Tu vas voir, demain, on fait une sortie, c'est trop bien. J'essaie d'arriver en mode, j'en fais des caisses sur le costume et sans leur laisser le choix, et c'est " tiens, c'est ça. Et t'inquiète, tu verras, tu seras bien dedans." Et une fois que tu seras maquillée, ouais. Fais-moi confiance, le but, c'est pas de te mettre sur scène en mode tu seras pas à l'aise ou... Encore une fois, c'est une chorégraphie de groupe. Le but, c'est pas qu'ils en aient 10 qui soient méga bonnes dans leur costume et de me dire qu'il y en a 5 que je laisse mal à l'aise dans un costume qui ne leur va pas et que je les mets derrière. clairement pas le but. Donc s'il y en a une qui se trouve pas belle dans son costume, ça, il faut faire le travail mental. Mais s'il y en a une où je trouve qu'elle est pas belle dans son costume, dans le sens où, en fait, ça lui va pas, ça taille pas bien sur elle, on lui voit la moitié du soutif, ben en fait, c'est le groupe qui sera pas beau. Enfin, c'est... Encore une fois, c'est pas juste elle qui sera pas belle dans son costume. Et quand je dis pas belle, c'est qu'il ne lui va pas. Tu peux pas mettre des costumes de la même manière à tout le monde. Encore une fois, on n'est pas des petits enfants à la MJC là. Le but, c'est d'avoir un costume qui reste élégant, de ne pas mettre des trucs vulgaires sur des filles trop jeunes, parce que j'avais aussi eu des ateliers où j'avais eu des filles très jeunes. Tu ne vas pas les mettre les seins à l'air sur scène. Et d'un autre côté, j'essaye toujours de leur dire qu'en fait, tu arrives sur scène, du coup, tu dois rentrer dans un personnage qui va avec la chorégraphie et que peut-être que tu n'as pas l'habitude de te coiffer comme ça, peut-être que tu n'as pas l'habitude de mettre des bodys, mais t'inquiète, en fait, c'est un peu le monde du spectacle et ça va aller. Tant qu'en fait, ça te va, que t'es bien dedans, et que moi, je trouve que t'es bien dedans, vas-y, fais confiance. Et on a des strass, on a des paillettes, on aime ça, ça nous rend belle. Oui, voilà. Tu mets des strass sur n'importe quoi et ça passe... Sur un jogging Décathlon, des strass, ça passe. Ça fait le job. Oui, ça fait le job. Je pense que c'est aussi le fait de danser dans une compagnie cabaret à côté. Où là c'est vraiment le but, tu apprends des shows, tu vas dans un restaurant, tu danses, on te prête des costumes que tu as. 5 minutes avant, on te le donne, on te dit que de toute façon, il faut rentrer dedans et qu'au pire, tu as une boîte d'épingles à nourrice et que tu te débrouilles. Après, moi, c'est mon métier, donc j'accepte le deal. Potentiellement, je ne suis pas à l'aise dedans ou j'ai peur que ça craque, mais en fait, j'avais qu'à prévoir suffisamment d'épingles à nourrice. C'est une autre... fin, voilà. Ce n'est pas ce que je demande à des filles d'atelier. Mais par contre, de faire ça, je me dis, OK, en fait, là, ça se passe comme ça. encore une fois qu'est-ce que je peux gérer pour le basculer sur quelque chose d'amateur. Et des fois, en fait, j'ai vu des costumes et je me suis dit « Ah non, mais horrible, je ne peux pas mettre ça ? » En fait, tu vois le show, tu te dis « Ah, c'est stylé ! » Donc en fait, fais confiance à la personne qui t'a dit « Mets ce costume-là, ça sera beau. » Et ouais, peut-être que ça ne te met pas hyper en valeur, peut-être que ça te fait des plus grosses cuisses que celle d'à côté, mais en fait, l'effet de groupe est beau. Et peut-être que le costume sur le show d'après, toi, tu vas être trop belle dessus, et la fille d'à côté, ça lui ira peut-être un peu moins bien. Mais sur l'effet de groupe , c'est top. J'ai une dernière question pour toi, Nelly. Je dis dernière parce qu'on a explosé le timing. On a trop parlé. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris par la salsa qui te sert dans ta vie ? C'est dur, ça. Je pense à donner l'impression, je dirais, que tu as confiance en toi. Et quand je dis donner l'impression, c'est qu'en fait, même si t'es mal à l'aise dans certaines situations, en fait, je pense dans la vie de tous les jours, moi, d'arriver en cours, il y a des fois où je suis hyper stressée. Et mes premiers cours, genre de septembre, où je dois faire découvrir la musique aux filles, je pense qu'elles ne s'imaginent pas que, genre la semaine d'avant, j'en dors pas. Je suis prête à me dire, est-ce que je rechange tout ? Je suis une grosse paniquée de vouloir... plaire en fait et de vouloir plaire aux filles de me dire que je veux qu'elles aiment la musique autant que moi et du coup d'arriver un peu avec un masque en faisant semblant que t'es hyper sereine un peu comme je disais pour les costumes je suis toujours en panique quand j'arrive avec mon costume en me disant les filles ça va être ça c'est trop bien mais de théâtraliser un peu le truc en faisant genre que tout est ok alors qu'en fait à l'intérieur t'as le ventre qui est noué t'as des cernes comme ça ça fait une semaine que tu dors pas parce que tu t'es stressée pour une musique. Et dans la vie de tous les jours, c'est tout con, mais des fois, tu dois aller au guichet de la gare demander un truc et t'es ado, t'as peur, t'oses pas. Et c'est un peu ce truc de aller, prends confiance. C'est de donner l'impression que je suis sûre de moi. Alors que... Ça noue le ventre, quoi. Merci Nelly. Merci à toi. C'était trop bien. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'il t'a plu. Moi c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la place des femmes dans le milieu de la salsa. Après avoir parlé aujourd'hui de confiance, de scène et de solidarité entre danseuses, tu verras que ce prochain épisode prolonge la réflexion autrement. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast, partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire, ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Nelly pour parler de scène, de dépassement de soi et de sororité dans la danse.

Chorégraphe passionnée, elle accompagne des danseuses amatrices dans des projets chorégraphiques collectifs. Ensemble, on explore ce que cette expérience apporte : la confiance en soi, la force du groupe, la rigueur du travail et l’émotion du spectacle.

Nelly nous parle aussi des coulisses : la gestion des différences de niveau, le stress de la scène, les imprévus, les costumes… et surtout son plus grand défi : que chacune monte sur scène avec le sourire.

Un épisode sincère sur l’engagement, la transmission et le plaisir de danser ensemble. Merci à elle pour sa générosité !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Dans cet épisode, je reçois Nelly, chorégraphe passionnée et engagée, qui accompagne les danseuses dans l'aventure de la scène. On parle de confiance en soi, d'énergie de groupe, de rigueur, de stress, mais aussi de joie, de dépassement de soi et de paillettes. C'est chez elle que nous nous sommes retrouvées, avec Marc-Antony en toile de fond, pour cette discussion. Alors que tu rêves de monter sur scène, ou que tu sois juste curieux, curieuse d'en savoir plus sur les coulisses, installe-toi et profite !

  • Speaker #1

    Bonjour Nelly ! On va parler ensemble du monde des ateliers chorégraphiques, mais avant, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour ! Je m'appelle Nelly Nobre, je suis danseuse de salsa, j'enseigne, je danse, je danse d'autres styles de danse, et la salsa fait partie de ma vie de manière intégrale.

  • Speaker #1

    Du coup, C'est ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça !

  • Speaker #1

    On va parler donc des ateliers chorégraphiques, est-ce que déjà tu peux décrire ce que c'est un atelier chorégraphique ? Pour toi en tout cas ?

  • Speaker #2

    Alors, les ateliers chorés, le but, c'est de proposer quelque chose de différent des cours. C'est d'apprendre une chorégraphie. Moi, je le fais sous format, sur une année. Ce ne sont pas des cours techniques à proprement parler. Il faut déjà avoir une notion de salsa. Et le but final, c'est de proposer le show sur scène, dans sa ville ou dans d'autres villes. Ça va être la grosse différence avec des cours classiques. C'est d'apprendre une chorégraphie dans le but de monter sur scène.

  • Speaker #1

    Et ça passe par quelle étape ? comment tu organises ton année ?

  • Speaker #2

    Alors, les premiers ateliers chorégraphiques, c'était avec Achile, à La Rochelle. Du coup, on avait une organisation où je crois qu'on faisait deux ateliers sur l'année. Donc, c'était une fois par semaine. On pouvait proposer deux chorégraphies. En fait, on faisait la première chorégraphie en janvier. Là, c'était un format où, du coup, ça se rapprochait un peu plus des cours parce que les filles venaient une fois par semaine. Je trouvais qu'elles avaient moins le temps d'intégrer la chorégraphie, et en gros, t'apprends une chorégraphie en peu de temps au final, parce que c'est même pas 6 mois, c'est 4 mois, parce qu'en fait, le 5ème mois, t'es sensée danser. Et après, on faisait 4 mois et une nouvelle chorégraphie. Au fur et à mesure des années, ça me plaisait moins, ce format-là. Vu qu'ensuite, moi j'étais à Paris, c'était compliqué de me déplacer toutes les semaines quelque part. Au final, je me rendais compte aussi que les gens n'étaient pas forcément dispo une fois par semaine pour apprendre une chorégraphie, vu que c'est un autre investissement par rapport à des cours. Et du coup, j'ai proposé le forfait de le faire en mode une fois par mois. Au tout début, elles avaient une heure et demie. L'année d'après, c'était deux heures. L'année d'après, c'était deux heures et demie. Maintenant, je crois qu'on est à deux heures et demie sur le papier. Trois heures en vrai. Et on se voit une fois par mois. Donc, il y a dix séances. Elles ont l'été pour se préparer psychologiquement. Et on démarre les shows fin août, début septembre.

  • Speaker #1

    Donc, tu passes d'abord par une phase d'apprentissage.

  • Speaker #2

    Ouais. Dans l'idée, les premiers cours j'essaie d'attaquer le plus rapidement possible les chorés. leur faire découvrir la musique, leur faire découvrir un peu l'univers, parce que j'essaye de varier un peu. Plus vite la choré est apprise, plus vite elles ont le temps de digérer, nettoyer, travailler les placements, pour que la première au début septembre ne soit pas trop stressante et qu'elles aient le temps quand même de divérer un peu la choré.

  • Speaker #1

    Là, tu dis « elles » depuis tout à l'heure, tes ateliers chorés ils sont destinés que aux femmes ?

  • Speaker #2

    Oui. Au tout début, je ne saurais plus trop comment ça s'est vraiment présenté, mais je crois qu'Achile avait du coup... plus de filles, comme un peu partout dans les cours de salsa, en France en tout cas. Il avait proposé des ateliers chorés, je crois que c'était du shine, c'était pas forcément filles et garçons, mais c'était que des filles. Et du coup, petit à petit, ils essaient de proposer des choses un peu plus girly. Au fur et à mesure, vu que c'est des filles sur scène, ça donne envie à d'autres filles, donc le programme s'est présenté en mode, finalement, c'est axé sur les filles. L'idée aussi, c'était que vu qu'il y a plus de filles dans les cours, plus de filles... en soirée, plus de filles en salsa, je pense que du coup, ça intéresse plus de personnes qui ne se retrouvent pas forcément dans les cours parce que dans les cours de couple, des fois, c'est trop long, t'as pas assez de garçons. J'ai l'impression que les garçons qui viennent aux cours n'ont pas forcément de notion de danse avant et que du coup, c'est vraiment la vraie découverte presque de son corps et que c'est pas facile pour les débutants garçons alors qu'il y a beaucoup plus de filles qui viennent déjà de d'autres danses, qui ont envie de faire de la salsa mais qui du coup s'ennuient dans des cours débutants parce qu'en fait, elles ont envie de danser.

  • Speaker #1

    Oui, culturellement, du coup, est-ce que tu le rapproches des cours, je ne sais pas, de modern jazz, où on prépare une chorégraphie, où à la fin de l'année il y a un spectacle ?

  • Speaker #2

    Et c'est féminin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est assez classique quand on est ados de faire ces cours-là.

  • Speaker #2

    Et tu as un ou deux garçons. Après, je pense encore une fois que ça, c'est vraiment français, le côté danse, où c'est pour les filles. Et du coup, t'inscris les filles à tes cours de danse. Et du coup, tu formes un peu les petites filles à danser, peu importe le style. Et que quand tu deviens ado, jeune femme, là, peut-être que tu te dis, tiens, finalement, la salsa, ça m'intéresse. Mais tu te rends compte que peut-être que le couple, c'est un peu lent. Et qu'en fait, tu te dis, ah il y a des cours de disponible, ah il y a des ateliers chorés, ah je pourrais monter sur scène. Ça refait écho, justement, comme tu dis, un peu quand tu prenais tes cours à la MJC, qu'il y avait un gala en fin d'année, voilà. Mais du coup, en format adulte, quoi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sais les danseuses qui s'inscrivent à tes ateliers, quels objectifs elles ont ?

  • Speaker #2

    Du coup, il y a des filles qui sont là depuis le début. Donc les premiers ateliers avec Achile, c'était avant Covid. C'etait il y a 6/7 ans, 8 ans même peut-être. Ouais, c'est très très vieux. J'ai deux filles en tête qui sont là depuis...

  • Speaker #1

    Te suivent.

  • Speaker #2

    Ouais, qui sont là depuis le début. Il y a ce truc aussi de, tu vois tes copines, tu te dis c'est sympa, j'ai envie de le faire. Donc, je pense qu'il y en a où il n'y a pas d'objectif en tête, c'est juste « Ah, c'est sympa » . Tu passes un moment en gros, finalement, t'as ta pote. En fait, c'est moins contraignant que des cours semaines où c'est une fois par mois. Malgré les contretemps de la vie où des fois, il faut annuler, décaler, mais il y a quand même un emploi du temps qui est calé sur l'année. Du coup, tu sais que ce week-end-là, tu vas faire ça. Tu sais que pendant trois heures, deux heures et demie sur le papier, que tu vas transpirer un peu, mais au final, c'est qu'une fois par mois. Donc, je pense que pour quand même une bonne partie, c'est assez tranquille. C'est plus... Et il y en a aussi beaucoup, quand elles s'inscrivent, c'est « je verrai si je fais le show » . Jusque-là, j e n'en ai aucune en tête qui n'a pas fait le show.

  • Speaker #1

    Embarquée, en fait, dans l'aventure.

  • Speaker #2

    Oui,c'est ça. Même celle qui part un peu en mode « Ouais, tiens, c'est sympa » , finalement, elle danse. Et il doit y avoir une petite partie quand même, mais je trouve que ça ne se manifeste pas tant que ça, qui sont un peu là en mode challenge et qu'ils sont déter, mais dans le bon sens. C'est-à-dire, je ne ressens pas de pression ou de trucs de "je vais être la meilleure" et tout. En tout cas, je ne l'ai jamais ressenti, je ne l'ai jamais vu. Mais c'est ce qui fait quand même qu'il y a une bonne dynamique. Et vu qu'il y a des filles qui sont quand même déter, ça tire le groupe en fait.

  • Speaker #1

    C'est un moteur. Et qu'est-ce que ça apporte justement, pour les danseuses qui veulent progresser en social ?

  • Speaker #2

    J'essaye... J'ai quand même un peu de recul, mine de rien, avec les années où je trouve qu'il y a quand même des filles où j'ai eu certains échos où on me dit « Ah, elle, elle a progressé et tout. » Du coup, forcément que ça me fait super plaisir. Je pense que les premières années, j'avais pas assez de bagage. Donc, je faisais des chorégraphies parce que j'avais envie de danser moi aussi. Je trouvais ça cool. Je sentais que ça prenait, que ça faisait plaisir à tout le monde. Mais sans trop finalement réfléchir à l'aspect technique de... qu'est-ce que ça pouvait apporter. Et là, j'essaye petit à petit sur les débuts de cours, de faire un peu plus de travail technique en expliquant que ça, ça sera peut-être plus chorégraphié, donc, si tu fais tes bras comme ça, fais attention que ça, en social, ne le fais pas. Ou justement dire, vous voyez, ça, ça fonctionne en social. C'est bien. Voilà. D'essayer d'expliquer des postures que mine de rien, je trouve que c'est ce qu'on nous dit aussi beaucoup en cours, c'est là, c'est fille comme garçon, que tout le monde se tient un peu comme ça, que tu as les épaules vers l'avant et si pendant trop de temps trois heures, tu essaies de travailler un peu ta féminité ou tu te tiens droite, évidemment que quand tu vas arriver en social, si t'arrives, que tu te tiens droite, que ta posture est bonne, que t'as déjà un peu plus confiance en toi. J'ose espérer que ça leur apporte dans le social. Et même sur les basiques, j'essaye aussi parce que c'est des choses qui, moi, m'ont pénalisé, de faire des cours de lady stiling où on m'apprenait des choses hyper stylées, mais au final, t'arrives en social, tu deviens gênante pour le garçon. parce que ton basique n'est plus le bon, parce que du coup, tes bras sont dérangeants. Et là, j'essaye à chaque fois que je fais un truc qui est un peu hors salsa, ou de dire, "là les bras, tu fais ça", d'expliquer que c'est vraiment l'aspect scénique et qu'en soirée, on ne fait pas trop ça pour ne pas déranger le garçon.

  • Speaker #1

    C'est s'inspirer sur certaines choses, mais les adapter au social.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et là, tu as évoqué plusieurs choses, le changement de format, toi, ton regard aussi qui évolue. Mais à ton avis, sur ces 7-8 années, Et tu ne l'as pas précisé, mais tu fais ça là actuellement dans quatre villes. Donc potentiellement, tu es avec à peu près 80 danseuses presque par an. Tu brasses beaucoup de danseuses.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a le plus évolué, tu dirais, sur tes ateliers chorés, à part ce que tu as déjà cité ?

  • Speaker #2

    Moi, personnellement, ça m'a donné une rigueur que je n'avais pas du tout au début. Et au final, je pense qu'elles ne s'en rendent pas compte, mais moi, d'année en année, ça me fait... travailler de fou en fait parce que je me rappelle les premiers shows où j'arrivais sur scène stressée comme les filles. J'étais capable de me tromper sur ma propre choré, a plus me rappeler des bras machin et en fait je pense que moi-même je savais pas comment me préparer. Comment travailler la gestion du stress ? Comment travailler pour être prête en arrivant sur scène ? Parce que, ouais, en fait, t'as beau le faire en répète, et tu te rends compte que dès que t'arrives sur scène, ça va plus. De devoir gérer les placements, de devoir gérer les filles derrière. Quel est le moment où t'arrives sur scène, où toi tu danses, mais il faut quand même être un groupe, mais il faut les regarder elles.

  • Speaker #1

    Oui,parce que là, du coup, tu le dis de manière implicite, mais tu danses avec...

  • Speaker #2

    Oui, je danse avec elles. Les premiers shows, j'essaie de danser avec elles pour avoir quand même un côté... groupes et je pense que certaines ça les rassure et parce que j'ai aussi envie de les danser en fait, c'est pas des choré que je fais en mode "tiens je vais faire ça pour des filles c'est facile" en fait moi aussi j'ai envie de les danser moi aussi je suis contente de faire ça et et je trouve que c'est cool de le partager avec elle, mais à la fin j'aime bien aussi qu'elles puissent danser toute seules j'aime bien aussi le voir et je trouve que c'est là où elles prennent confiance de se dire bah ouais peut-être qu'au mois de juin je m'étais dit que je le ferai pas puis finalement j'ai dit oui j'ai pris le costume Puis je l'ai fait la première scène en groupe avec Nelly. Et puis finalement, au mois de mai, je le danse solo. Enfin, solo, sans la prof. Et pour revenir sur ta première question sur qu'est-ce qui a évolué, c'est que je trouve que moi, en termes de rigueur, ça m'a changé ma manière de moi travailler, me préparer. Du coup, de comment préparer les filles et la vision de la scène. Au début, je pense par le fait des autres danses. Justement, ce qu'on disait un peu les galas de fin d'année et tout. La scène, finalement, n'est pas... c'est toujours un chouette moment et tu fais attention même quand t'es enfant, ado mais y'a pas un côté un peu sacré de la scène où du coup n'importe qui monte sur scène tu vois bien t'es gamins t'as pas la chorégraphie, t'es devant tu fais ça à ta maman et je trouve qu'en salsa j'avais pas suffisamment cette notion là de attention quand tu montes sur scène faut quand même assurer d'où les premiers shows qui étaient peut-être enfin comment dire on aurait pu faire mieux, on aurait pu se donner plus, et parce que moi je le faisais pas, les filles pouvaient pas le faire, parce que moi-même je le faisais pas. Et petit à petit, avec la rigueur, de leur transmettre cette rigueur-là, de quand même leur expliquer qu'en fait un atelier choré, c'est juste un atelier choré, qu'il faut quand même dédramatiser tout, qu'on fait de la danse, on fait de la salsa, on sauve pas des vies, on est pas médecin, que si tu montes sur scène et que tu te trompes, c'est pas grave, il va rien se passer. On va pas te pointer du doigt, tu vas pas te faire jeter des tomates. Mais que, attention quand même, si tu montes sur scène, il faut quand même que ça se mérite, il faut quand même le travailler, que c'est pour toi, mais c'est aussi pour le groupe, et pour le public, tu peux pas arriver,et juste danser pour toi, tu baisses les yeux, non, ça fait un an que turépètes, tu t'es embêtée à bosser ton costume jusqu'à 4h du mat, quand tu montes sur scène, voilà, faut y aller, et je trouve que la rigueur, que moi j'ai acquérie petit à petit, ça m'a permis aussi d'essayer en tout cas de leur transmettre ça. Et que voilà, même si pour revenir sur le tout début, que certaines en termes de motivation, c'est plus, tiens c'est cool, on peut monter sur scène entre copines. Oui, tu montes sur scène avec tes copines et c'est trop bien. Parce que tu te prépares, parce que tu te maquilles, parce que t'as un joli costume et que les filles on adore les paillettes et tout. Mais attention en fait, tu montes sur scène alors qu'à côté t'as des gens, c'est leur travail, c'est leur vie. ils montent sur scène parce que eux peut-être que ça fait deux ans qu'ils préparent un show où ils se sont tapés comme jamais et en fait peut-être que tu partages ce soir-là la même scène qu'eux bah ok t'as pas le même niveau parce que bah toi aujourd'hui la salsa c'est pas ton métier et c'est pas ta vie mais par contre faut quand même respecter quand tu montes sur scène que bah ouais tu montes sur une scène salsa et que t'es plus une enfant quoi faut assumer quoi.

  • Speaker #1

    Et là tu parlais tout à l'heure du coup de la durée de tes ateliers qui évolue d'année en année, on verra jusqu'où.

  • Speaker #2

    Un week-end par moi haha, ça se peut !

  • Speaker #1

    C'est pas mon idée.

  • Speaker #2

    Ça sera 10 heures avec une pause d'une demi-heure haha. Si on a le temps. Et encore. Au début, je pense que c'est une histoire de rigueur. Je pense que j'arrivais plus en me disant, "ben tiens on va apprendre une partie de la chorégraphie." Puis d'année en année, tu te dis que si tu veux leur apprendre ça, peut-être qu'il faut travailler un peu cette technique-là. Et puis peut-être qu'il faut retravailler un peu le basique. Et puis peut-être qu'il faut prendre le temps de travailler un point technique en particulier. Et que du coup, finalement, tu te rends compte que ta séance d'une heure et demie, tu n'as pas le temps, encore moins une fois par mois.

  • Speaker #1

    Et pour les personnes qui n'ont jamais fait d'atelier choré, est-ce que tu peux détailler là, actuellement, sur tes deux heures et demie ? Qu'est-ce que tu proposes sur une séance type ?

  • Speaker #2

    Un petit échauffement. Quand je dis échauffement, c'est vraiment échauffement pour le coup dense, échauffement corporel. Parce que je trouve qu'il y a aussi ça où c'est vraiment des choses qu'on ne travaille pas dans les cours. Encore une fois, je parle des cours salsa. Quand j'ai commencé à donner mes premiers cours à Tours, c'était dans un bar, où tu avais des gens qui jouaient au billard à côté, et l'autre gars qui attendait sa bière au bar. T'imagines bien que l'échauffement corporel... Si déjà tu faisais un petit shine d'échauffement, c'était bien. Donc du coup, dans les ateliers, j'essaie quand même de leur faire comprendre que tu es finalement dans un cours de danse, et plus seulement ce cours de je viens apprendre à guider deux-trois passes pour être stylée en soirée. Donc il y a un vrai échauffement corporel. Ensuite, on se rebDse sur la salsa. Selon les années, vu que des fois ce n'est pas des musiques salsa à proprement parler, j'essaie de faire un échauffement où je mets de la salsa pour aussi que les filles écoutent de la salsa, entendent de la salsa, se rappellent que c'est quand même un atelier salsa et ne soient pas pendant deux heures avec la musique de l'atelier où du coup au bout d'un moment elles vont saturer. Si j'ai un point technique à travailler, j'en profite. Il y a eu des années, il y avait peut-être un peu plus de pachanga donc j'ai essayé de travailler la pachanga. Des mouvements un peu plus afro. Il y a eu une année où j'ai essayé de travailler un petit peu plus au niveau des bras, des poignets, donc j'ai essayé d'axer le travail et après l'apprentissage de la chorégraphie. Et comme je disais, le but c'est plus vite elles ont la chorégraphie, même si à la fin de la séance, elles ont un peu le cerveau en mode, oula c'est trop, mais en fait elles auront le temps de digérer. Encore une fois, c'est le côté rigueur où ce que je n'avais pas au début, je me rappelle les premiers ateliers, au mois de juin, on apprenait la fin de la chorégraphie. Même pour elle, c'était flou. Et je me dis, il faut faire le show dans deux mois. Il n'y a rien qui allait. Alors que là, j'essaye. Encore une fois, j'essaye. Si la chorégraphie peut être terminée avril, ça me laisse mi-juin pour nettoyer. Je trouve que tout le monde est plus serein. Mais là, encore une fois, c'est les années qui m'ont appris ça.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles de la chorégraphie, etc. Mais il y a plein de choses. Et notamment...

  • Speaker #2

    Les paillettes !

  • Speaker #1

    Ah, les paillettes, ça c'est le bonus, c'est la cerise sur le gâteau, mais avant ça, comment tu fais pour gérer plusieurs choses, les différences de niveau dans un atelier choré, les différences d'investissement, les tempéraments, les personnalités, et le stress de chacune ? Beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Pareil, je dirais que c'est les années où, en fait, au début, J'ai quand même eu la chance d'avoir pu faire ça avec Achile au départ. Après, ce n'était pas du tout le même format. Ce n'était pas le même format et ce n'était pas la même manière de gérer. Mais du coup, tu arrives où tu vois comment chorégraphier, comment justement se comporter avec les gens et tout. Et j'étais jeune, je crois, que les premiers ateliers avec Achile. Je suis sortie de la formation de Salsalianza, ça vient de ça. Je devais avoir 20 ans. Donc, ce n'était que des dames. Enfin, je dis dame parce que j'avais vraiment l'impression que j'avais beaucoup d'écart d'age. Et du coup, il faut réussir à communiquer avec des gens qui, du coup, sont plus âgés, sans les braquer. Et à côté de ça, quels mots utiliser, comment faire, où est la limite ? Pareil, au fur et à mesure, du coup, il y a eu des amis. Parce que c'est des filles que, du coup, tu vois de plus en plus, qui se réinscrivent toutes les années. Après, tu as aussi des amies de la danse qui se sont inscrits à mes ateliers parce que c'était des amies, donc elles voulaient danser avec moi. Je me suis dit, oh là là, il faut gérer, là c'est une amie. Mais en même temps, là, je suis la prof. En termes de communication, j'ai toujours essayé de... Encore une fois, un peu aussi par les expériences passées, j'ai aussi fait des ateliers chorés dans d'autres écoles, par exemple à SalsAlienza. On était beaucoup plus nombreux, c'était des ateliers pareils. Quand je dis format cours, c'était une fois par semaine, donc il faut vite apprendre et tout. Et un peu de retenir au final de « Ok, ce moment-là, je n'ai vraiment pas aimé ce qui s'est passé. Je n'ai pas été à l'aise. Ce moment-là, je trouvais ça génial comment il a géré. » En fait, tu retiens les choses. Et au moment où tu te retrouves face à un groupe, tu essayes de dire « Ok, en fait, ça, je ne l'avais vraiment pas aimé à l'époque. » Je pense aussi pour les costumes. Un vrai sujet pour les danseuses. Mais du coup, tu dis « Ah ouais, en fait, quand on m'avait fait ça horrible, je ne veux pas leur faire vivre ça. » Et plutôt que de se dire en fait, moi, on m'a fait ça, ça a marché, je vais refaire pareil. Ben non on va se dire ça, OK, ça, non, et de réajuster, en fait. Encore une fois, c'est que des amatrices, en fait, c'est que des filles qui, OK, ont un niveau plus que des filles de cours, parce qu'en fait, elles ont quand même envie d'apprendre une choré et de danser. Mais par contre, ce n'est pas des filles qui ont envie de se faire engueuler donc, bon. Encore une fois, je pense que c'est une histoire de rigueur. Si toi, tu es carré, si toi, tu arrives à l'heure, si tu arrives en tenue de sport... Si tu expliques bien que l'échauffement c'est important, d'expliquer que si tu arrives en retard, échauffe-toi quand même.

  • Speaker #1

    C'est important et ce n'est pas optionnel.

  • Speaker #2

    Voilà. En fait d'essayer petit à petit, si toi t'es réglo, si tes amis aussi parce que du coup encore une fois il y a des amis dans les ateliers si j'arrive à avoir des amis qui sont sérieux finalement petit à petit tu mets plein de petites choses sérieuses et le groupe se gère bien et ouais en fait je pense que c'est l'expérience d'année en année il y a eu des filles, il y en a eu très très peu mais il y a eu quand même 2-3 expériences de filles avec qui finalement tempérament ça matche pas et c'est toujours hyper décevant où tu te dis "Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Qu'est-ce qui passe ? Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Comment la gérer ?" Après, tu te rends compte que finalement, tu ne peux pas plaire à tout le monde, même si tu as envie. Du coup, de se remettre en question, de se dire « Ok, avec cette fille-là, ça n'a pas marché. Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Ok, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois. » Et en fait, d'année en année, je me rends compte aussi que les filles qui s'inscrivent, je dis pas qu'elle me ressemble parce qu'on a toutes des caractères différents mais je suis rarement à me dire oula cette fille là ça va être dur de la gérer. Petit à petit, j'ai quand même l'impression que les filles qui s'inscrivent sont dans le mood.

  • Speaker #1

    Elles identifient aussi ce que tu proposes.

  • Speaker #2

    Et je trouve que les attitudes, tout se passe hyper bien. En tout cas, je dirais que sur les deux dernières années, je n'ai rien de négatif dans la gestion des filles.

  • Speaker #1

    Depuis que tu as commencé à Bordeaux.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est Bordeaux qui a tout changé. On retiendra. C'est vrai, c'est Bordeaux. Très objective haha.

  • Speaker #1

    Mais c'est le timing.

  • Speaker #2

    Mais c'est le timing, c'est vrai. Aussi pour les autres villes, je pense à Tours et La Rochelle, parce que je n'ai pas encore à Bordeaux, c'est plus récent. Mais Tours et La Rochelle, en fait, il y a des places limitées parce qu'au bout d'un moment, je ne peux pas... Enfin, ce n'est pas que je ne peux pas en prendre plus, c'est chiant parce qu'après, dans le cours, du coup, tu ne peux pas t'occuper de tout le monde. Mais c'est surtout qu'après, en termes de scène, je suis limitée et que je ne peux pas prendre 40 filles en cours et leur dire « Finalement, sur scène, il n'y en aura que 20. » Je refuse ça. Je n'ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    De faire une sélection ?

  • Speaker #2

    Oui. C'est soit, en fait, je fais la sélection avant. Et du coup pour moi on est plus sur un atelier chorégraphique après c'est vraiment mon avis parce que je sais que pour avoir parlé d'autres personnes qui proposent des ateliers on partage pas le même point de vue mais pour moi l'atelier chorégraphique si je les accepte à l'atelier chorégraphique ça veut dire que je leur laisse leur chance sur scène à condition que du coup tu travailles, enfin tu te tapes pour avoir la chorégraphie mais du coup après j'ai pas envie de leur dire finalement c'est pas ouf du coup tu danseras pas je refuse. Les critères c'est que tu connaisses ta chorégraphie. Donc ça veut dire que si tu as loupé des séances tu dois la connaître et encore une fois pour moi la connaître, ça veut pas dire que t'as pas le droit de te tromper, si tu la connais en répète et qu'en fait sur scène t'as fait des dingueries de fou j'en tiendrai jamais rigueur, je m'en fiche en fait parce que moi la première j'ai fais des dingueries sur mes propres ateliers mais par contre si tu la connais pas en répète en fait il y aura pas de miracle sur scène donc c'est connaître sa chorégraphie peu importe le niveau parce que de base il n'y a pas de sélection de niveau. Il y a des filles pour qui finalement, c'est leur première année de salsa, mais elles ont fait de la danse depuis toute petite. En fait, elles ont trop envie d'apprendre la choré. Et des fois, tu as des surprises de fou. Noémie, elle est arrivée, elle avait fait quoi ? Un an de... Même pas, elle n'avait jamais fait de salsa. Elle avait juste fait de la danse. Et tu dis, ok, en fait, elle a aussi découvert la salsa par ça. En fait, j'aurais été un monstre de lui dire, non, va apprendre la salsa en cours et tu reviens plus tard. Alors qu'en fait, si tu penses que tu peux apprendre la chorégraphie, bah vas-y en fait.

  • Speaker #1

    Oui,c'est vrai. On en a pas parlé tout à l'heure, mais des fois il y a des filles qui arrivent et qui ne dansent pas en social, qui arrivent dans la salsa. Par ce biais-là, ce n'est pas la majorité, mais il y en a quelques-unes.

  • Speaker #2

    Des filles de cubaine qui, du coup, finalement, aiment bien ce que je propose, mais qui n'aiment pas la salsa porto. J'en entends tellement « Ah, moi, la salsa porto, non, non, non. C'est trop guindé, je n'aime pas ça. » En fait, elles arrivent, je précise que c'est on-two, donc de toute façon, elles vont être obligées de maîtriser le one-two. Mais c'est des filles qui... Je ne sais même pas si elles prennent plaisir à danser le on-two en soirée. Je pense qu'elles n'essayent même pas. Mais en fait, pour elles, c'est plus dur. Parce que du coup, il faut se mettre dans un mood, dans un style que tu ne connais pas. Donc, tu tapes forcément plus que quelqu'un qui, ça fait cinq ans qu'il fait du on-two. Mais par contre, si en fait, tu as la rigueur et que tu apprends ta chorégraphie, moi, c'est OK. En fait, tu connais ta chorégraphie. c'est vraiment le prérequis. Et je ne sais plus, dans les premières questions que tu m'avais demandées sur les niveaux, pareil, ça revient à ça. En fait, il y a des filles qui dansent depuis des années, qui connaissent mon style, qui ont fait toutes les chorégraphies. Donc très clairement, il y a des mouvements, c'est les mêmes. Même si je me dis, ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Non, c'était sur la chorégraphie de l'an dernier. Donc du coup, elles ont plus de facilité. Mais je trouve que c'est ce qui fait aussi que le groupe, il évolue chaque année.

  • Speaker #1

    Ça les tire vers le haut.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, tu vois les filles y arriver, tu te dis « putain, elle, elle y arrive, moi aussi je vais y arriver » . Et j'essaye toujours de dire, attention, vous n'avez pas le même niveau et tout, mais mine de rien, c'est cool de se dire qu'en fait, dans le groupe, et puis il y en a qui arrivent, et du coup, cette... Même moi, je me dis, en fait, si elles y arrivent, peut-être que je peux pousser un peu plus, peut-être qu'on peut faire ça, peut-être qu'on peut accélérer. Ouais, du coup, pas de prérequis, à part si tu danses pas du tout le on-two. Bon, il faut quand même, à un moment donné, voilà, au mois de septembre, il faut quand même que tu ais les bases du on-two.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la gestion du stress, parce que tu disais, quand on est sur scène, parfois, il va y avoir des oublis, et souvent, c'est principalement lié au stress. Comment tu gères le stress d'un groupe entier, parfois de 20 filles en même temps, voire même...jusqu'à 32 cette année comment tu fais en dehors de ton stress à toi ?

  • Speaker #2

    Je les écoute pas et je m'en vais, je m'enferme dans les toilettes haha. Je pense que tous les conseils que j'essaie de donner c'est des conseils que je me donne à moi même et que souvent c'est un peu comme quand tu vois les défauts chez quelqu'un tu dis ah oui c'est le défaut que t'as aussi et quand je leur dis attention faites surtout pas ça. Soit je le fait, soit je l'ai déjà fait. Donc, j'essaye de... Encore une fois, le côté rigueur, c'est si tu essaies de t'enlever tout ce qui peut te stresser, tu arriveras sur scène déjà sans rajouter un truc qui peut te... te squeezer au dernier moment. Du coup, c'est le temps de préparation. Encore une fois, il y a certains shows où c'est loupé. On se prépare un peu en last minute. Mais plus tu es prêt rapidement, plus tu enlèves ce truc de stress de t'es en train de courir, il te manque le rouge à lèvres,etc. J'essaye de faire en sorte de cadrer ce truc de prépare-toi le plus vite possible, tu enlèves un élément de stress. Je suis un peu intransigeante sur le côté alcool. Du coup, pour moi, pareil, encore une fois, on n'a pas tous le même avis sur ça, mais pour moi, il n'y a pas d'alcool avant de monter sur scène. Et qu'en fait, même si certaines... Là, on revient sur le fait qu'il y a des femmes qui sont plus âgées que moi. Je pense qu'il y en a, en fait, qui doivent se dire qu'est-ce qu'elle veut, à me dicter. Moi, ça fait des années que je me prends un petit verre avant d'aller en soirée. Je le vis très bien et ça ne me fait rien. Ok, mais en fait, arriver sur scène, peut-être qu'avec le stress, peut-être qu'avec le groupe, peut-être que si tu vois la fille d'à côté qui se trompe, en fait, ce petit verre d'alcool avant va te paniquer. Donc du coup, pas d'alcool, se préparer tôt. Pareil, avec les expériences de si tu peux t'enlever, je demande toujours d'enlever les bijoux perso parce que je me dis qu'en tant qu'amatrice, la boucle d'oreille ou la bague ou le petit bijou... le petit bracelet de famille que tu ne veux pas enlever, qui se coince dans tes franges ou ton collant, je ne suis pas sûre que tu maîtrises ce stress-là. Et si on peut enlever déjà tous les éléments extérieurs pour ne pas te stresser. Déjà, on part sur une bonne base. Et après, le stress en soi, je pense que plus tu seras prête, moins tu seras stressée. Du coup, c'est encore le show, plus il est pris en avance, plus tu as les costumes en avance, plus tu peux arriver sur scène en disant « Ok, en fait, ma choré, je la connais, je l'ai finie au mois de juin, ça fait deux mois que je suis dessus. » Le costume, je l'ai essayé quatre fois chez moi. Je n'ai pas de problème de sous-vêtements. Les bijoux, ils sont essayés.

  • Speaker #1

    Là,tu parles de l'autonomie aussi, que ça demande quand on est dans des ateliers chorégraphiques.

  • Speaker #2

    D'essayer que les filles arrivent petit à petit à être autonomes, de leur donner. Après, je donne un maximum d'infos en amont pour qu'elles aient tout, qu'elles soient presque prêtes à tout. Genre, s'il y a ça, tu fais ça. S'il t'arrive ça, tu fais ça. Vu qu'il y a des filles qui font depuis plusieurs années, j'essaie de faire en sorte qu'elles s'entraident. Il y a un peu ce truc où je veux quand même que tu sois autonome parce que si finalement dans les loges, c'est toujours les mêmes qui coiffent et tout, c'est celles qui coiffent qui se mettent en stress et en galère. Mais qu'en fait, s'il y en a une qui n'a jamais fait, OK, tu vas l'aider, tu ne la laisses pas en galère avec son faux-cil de travers. En fait, on a un groupe de filles et je trouve que l'atelier, vu qu'il n'y a pas de... Le but, ce n'est pas d'être la meilleure devant, surtout que je ne fonctionne pas du tout comme ça. Donc je pense qu'il n'y a pas de concurrence. En tout cas, par exemple, une fois, je ne l'ai jamais ressenti. Donc en fait, c'est OK d'aller aider ta copine dans les loges. Elle est en galère. En fait, si elle est en galère, qu'elle monte pas sur scène, en fait, le groupe est dans la merde. Donc va l'aider. Et je pense que même s'il y en a qui sont plus stressées, on arrive à ce qu'elles s'entraident les unes les autres. Mais moi, je suis toujours une grosse paniquée avant de monter sur scène. J'essaye au maximum. J'essaye au maximum, mais c'est vrai que tu stresses pour le groupe, tu stresses pour que la musique va bien démarrer. Est-ce que le sol est OK ?

  • Speaker #1

    Et pour le coup, toi, contrairement à celles qui montent sur scène, c'est ton travail. Donc c'est aussi montrer le fruit de son travail, c'est important.

  • Speaker #2

    Ouais. Surtout quand il y a des musiques, des années où j'ai pris des musiques pas salsa, ça, où tu te dis...Allez, est-ce que ça va plaire ? Est-ce que les gens ne vont pas se dire c'est quoi ou pourquoi elles ont fait ça ? Donc il y a le stress de tu danses, tu stresses pour les filles, tu stresses pour toi, parce que même si c'est ta choré, tu peux toujours te louper, enfin tu peux toujours te louper ce petit truc. Est-ce qu'il y en a une que tu vas taper ? Est-ce que les placements vont fonctionner ? Est-ce que la musique va plaire ? Est-ce que la choré va plaire ? Et c'est beaucoup plus stressant finalement pour aussi faire partie de team où du coup là, ce n'est pas du tout moi qui gère. C'est pas mes chorégraphies, c'est moins... on me dit de faire ça, je le fais. C'est vrai que le stress, c'est pas du tout le même. T'arrives sur scène, tu veux ne pas décevoir la personne qui drive la team, tu veux ne pas décevoir le groupe, tu veux pas décevoir ton cavalier, mais je trouve que t'as pas cette pression de... C'est pas ta chorégraphie, c'est pas... Tu t'enlèves un petit stress, au final, tu penses à ton placement, mais tu penses pas au placement des 30 filles derrière. Donc ouais, pas le même stress.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton plus grand défi, toi ? Qu'aucune ne sorte en pleurs du show. Je pense que ça, c'est vraiment le truc de... Moi, ça me met un petit coup de poignard dans le ventre quand il y en a une. Ça arrive. Ça arrive, une qui va sortir de scène en pleurs, en disant « C'était horrible, j'ai fait de la merde. » Et tu veux la réconforter, mais en même temps, t'as pas vu. Tu veux réconforter, tu dis « Si ça se trouve, elle a vraiment fait de la merde. » Donc tu peux pas lui dire « Ne t'inquiète, ça s'est pas vu. » J'en sais rien. Mais en fait, je fais ça tellement douloureux de se dire, elle a tout donné encore une fois c'est amateur, t'essayes de tout préparer pour les mettre en bonne condition et en fait des fois t'en as qui sortent mais mal quoi. C'est tellement pas le but, c'est tout l'opposé quoi et ouais ça c'est mon plus gros défi, en fait petit à petit ce que j'aimerais c'est ne plus jamais avoir ça, d'avoir juste la fille qui sort de scène et qui dit bon je me suis foirée mais c'est ok, pas en mode je m'en fiche, c'est pas du tout ça mais en mode j'ai rattrapé et tout le reste c'était bon, et en fait de dédramatiser. Et je pense que c'est un truc qui me tient vachement à cœur, parce qu'au final c'est quelque chose où moi dans mes shows aussi perso, j'ai un peu de mal encore à travailler sur ça, et quand des fois je me rends compte à quel point ça peut m'assassiner en fait, je me vois finir un show et dire « Ok je rentre chez moi, c'était horrible » et j'ai tellement pas envie qu'elle ressente ça. Peu importe le niveau en fait, que tu fasses un atelier choré, que tu fasses un show semi-pro, un show pro, une compète, Je trouve que c'est horrible de sortir et de ressentir ça. Et c'est pour ça que tu essayes de dire en répète, tu te trompes, rattrape, souris. Fais en sorte que quand tu sors de scène, même s'il y a eu un couac, ce que je leur dis souvent, c'est que si tu te trompes, en fait, donne l'impression que c'est toutes les autres qui se sont trompées. Même si elles sont 25 autour de toi et que toi, tu fais autre chose, il faut vraiment que tu sois sûre de ta bêtise. Ça donne vraiment l'impression que, ah, mais elles ne m'ont pas suivie. C'est elles qui se sont trompées. Et ouais, c'est ça que je veux éviter le plus. Mais ça arrive de moins en moins. Ça arrive de moins en moins et je trouve que récemment, il y a quand même un peu ce truc de aussi, tu sors de scène, tu prends l'énergie et essaye de ne pas tout de suite parler. Enfin, de ne pas tout de suite dire, je me suis trompée là. Genre, attends. C'est un biais cognitif. Tu vas focaliser sur les deux secondes d'erreur. Mais en fait, la chanson dure trois minutes. Et en plus, là où on a une force, c'est que c'est des shows de team. Des fois, l'erreur, vraiment, si on ne me l'avait pas dit... Les yeux ne se posent pas sur tout le monde en même temps. Il y a plein de filles qui me disent « Ah, tu verras, je me suis trompée là. » Elles me le disent en sortant de show. J'oublie. Tu regardes la vidéo le lendemain, tu ne vois rien. Et elles te redisent la semaine d'après quand tu leur vois « Ah, tu as vu, j'ai tourné dans le mauvais sens. » Je dis « Mais je n'ai même pas vu. » Qu'est-ce que tu dirais à une danseuse qui a envie de faire un atelier choré mais qui hésite à se lancer ? Il ne faut pas hésiter. C'est les messages que je reçois. Des fois, je reçois des trucs qui me font mal au cœur. Est-ce que j'ai envie de le faire, mais je suis trop vieille ? J'ai envie de le faire, mais je suis trop grosse ? J'ai envie de le faire, mais je lis les messages. Je ne comprends même pas la question. Je ne sais même pas pourquoi tu hésites. Les seules hésitations, ça serait j'ai envie de faire un atelier, mais dans trois mois, je pars à l'étranger. Ok. Ok je comprends que t'hésites ça risque d'être compliqué mais en fait pour moi je vois même pas l'hésitation en fait si t'as envie de le faire, fais le c'est un atelier choré c'est ok et voilà en fait après peut-être les ateliers choré il y en a quand même plein de voir quel... pas projet mais en termes d'orga lequel te conviendrait mieux dans ta vie aussi parce qu'encore une fois là on est face à des amatrices qui ont des travails et tout en fait. Sois sûre que ça rentre dans ton rythme de vie de travail et que tu ne sois pas débordée par ça. En fait que ce soit un plus dans ta vie un bonus un truc cool, les strass, les paillettes et tout mais que tu ne dises pas « Oh là là, gestion compliquée » . Et du coup, quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à une prof ou un prof de danse qui aimerait monter sa team, faire son propre atelier choré, mais qui hésite ? Bon courage ! Bon courage ! Il faut bien réfléchir, bien tout poser sur papier. Et ce n'est pas un cours. Tu ne t'engages pas pour un an. tu t'engages pour deux ans. Pour réfléchir à tout, tu veux le faire, mais du coup, qu'est-ce que tu leur proposes concrètement ? Où est-ce qu'elles peuvent danser ? Comment est-ce que tu veux danser avec ? Réfléchir à tout. En fait, d'être prêt à toutes les questions et d'être prêt aussi, au final, à te dire que tu crées une chorégraphie, mais que les trois quarts de ton temps, ça va être de faire des placements, de gérer des femmes avec leur stress, et que pour moi, ce n'est pas juste un cours. C'est que si tu as juste envie de donner des cours de danse, quand je dis juste, ce n'est pas négatif, mais je vois la différence des cours de Lady Staling que je donne. C'est ça. De ton activité. Les cours de Lady Styling, soit tu as des routines, soit tu crées un nouveau cours la semaine d'après. Mais voilà, tu proposes un cours, tu t'en vas. L'atelier choré, tu sors de la salle à 17h, mais en fait, tu as encore 5 heures de travail derrière. Tu as des tonnes de messages. C'est une organisation sur l'année. Tu dois réfléchir à tout. C'est du coup, un travail passion. Que si t'es à 80 filles, si potentiellement un quart des filles t'envoient un message par semaine, t'as 20 messages. Et on sait que je suis très bonne en gestion de mon téléphone, que je réponds hyper rapidement. C'est vraiment ma grosse qualité. C'est ça, mais c'est... En fait, vu qu'on danse dans le format, on apprend une chorégraphie, on la danse l'année d'après. Donc l'année où j'apprends une choré, on danse encore la chorégraphie de l'année précédente. Donc du coup... sur une année. Il y a une nouvelle choré et le show. Donc, il y a des filles qui sont différentes. Il faut gérer aussi les costumes, les placements, les contretemps de "finalement, je suis malade", il faut changer les placements en laisse-minute. Les heureux événements de, en fait, je ne peux pas le dire tout de suite, mais je suis enceinte, je ne rentre plus dans le costume, je fais comment, mais je ne veux pas que les autres le sachent. OK, on va trouver des solutions. Les orga, il faut contacter les orga pour finalement envoyer des filles pour danser. Puis elles, elles vont danser toute seule, mais tu as un autre groupe qui gère. C'est, en fait, ma vie aujourd'hui tourne quand même autour des ateliers. En termes de gestion de mon temps, et j'adore, et je trouve ça trop bien, mais par contre, j'ai pas une journée off concernant les ateliers. Même si je pars en vacances, je prends mon carnet de placement, parce qu'à tout moment, il faut que je revois un placement, il y a un truc que j'ai pas fait, il faut le faire, parce qu'elles sont nombreuses et il y a plusieurs villes. C'est ma grosse occupation. Et là, du coup, t'as parlé de plein d'autres compétences. que tu as dû développer ou en tout cas qui font partie du package c'est-à-dire l'organisation c'est sûr mais en plus de tout le travail chorégraphique et de transmission et de gestion du stress ce que tu as évoqué il y a c'est ça le côté événementiel contacter les organisateurs gérer les costumes et gérer les imprévus en fait et les réseaux aussi sociaux parce que tu relayes aussi des dates et que ça fait beaucoup de tâches annexes mais qui prennent beaucoup de temps, il faut vraiment être complet. Après, encore une fois, je me dis qu'année après année, tous les points, tous les éléments où je ne suis pas bonne, ils évoluent. Encore une fois, les premières années, tu te lances dans des costumes. Quand il y a les étés, je crois, je ne sais plus, à un moment donné, 25-30 filles, je voulais tellement tout faire toute seule parce que je voulais que tout soit... comme je l'ai imaginé, parfait, je strassais les costumes pour tout le monde. Donc je passais mon été à strasser 30 jupes. Et encore une fois, j'ai aucun regret. Limite, des fois, je suis nostalgique ou je me dis l'été va arriver. Je me dis, putain, j'ai rien à strasser. Donnez-moi des choses à strasser. Tout ceux qui ont besoin, Nelly est disponible l'été pour strasser vos jupes haha. Tout ce que vous voulez. Mais tu veux tellement tout faire et après tu te rends compte que finalement l'année d'après, elles sont 50. Non, en fait, tu ne vas pas pouvoir strasser 50 jupes. il faut se rendre à l'évidence. Donc, tu essayes de dire qu'en fait, là, tu t'es mis en stress parce que tu leur as donné leur costume au dernier moment, parce que tu n'as pas fini de strasser. Comment tu fais l'année d'après ? Et je pense qu'encore une fois, c'est le truc de l'expérience. J'ai participé à des ateliers choré, mais je n'avais pas suffisamment la tête dans l'orga. Donc, je pense que je n'ai pas été moi formée au comment. Je me dis que peut-être, il y a des filles qui font des ateliers avec moi depuis des années. et peut-être qu'un jour, elles diront... en fait moi aussi j'ai trop envie de faire ça et je me dirais ok trop bien genre cette fille là ça fait des années qu'elle le fait je peux peut-être lui donner toutes les infos que j'ai et en fait vas-y fais-le dans ta ville et trop bien tu vois genre tu t'enlèves tout le truc de "Tiens, comment on fait ça ?" Parce qu'en vrai, vu que j'écris tout, je pense que je peux même retrouver la gestion d'un costume d'il y a 5 ans. En fait, il faudrait limite un petit pack de, comme tu disais, quelqu'un qui veut se lancer. Bah tiens, en fait, tu veux gérer les costumes, c'est comme ça. Tu te rends compte d'année en année qu'au début, tu as 10 costumes, donc tu vas acheter à Etam un body, à Calzedonia un pantalon et c'est trop bien. Chacune se gère dans les tailles. Et puis en fait, là, elles sont 50. Tu te rends compte que si en fait, elles vont tout acheter là, il va peut-être manquer des tailles, c'est plus bon. Tu veux commander sur Internet, mais en fait, tu es limité à 50. Après, il faut payer des frais de douane. Et après, tu commandes sur un site et tu ne reçois pas les mêmes tissus. Et en fait, petit à petit, les problèmes sont différents. Avec la quantité. Les bijoux, tu te dis, tiens, c'est facile 80 boucles d'oreilles. En fait, c'est horrible 80 boucles d'oreilles. Tu n'as aucun site qui te... sites en prix accessible qui sont ok pour 80 ou alors tu passes comme si tu faisais du commerce de la revente de boucles d'oreilles et là aussi où je pense que c'est la différence avec un atelier et le côté semi-pro, il y a des choses que je veux gérer en fait, je sais aussi sur certaines années où tu leur dis tiens les filles allez acheter dans telle boutique telle boucle d'oreille, t'en as une ou deux qui vont m'acheter la mauvaise couleur. Donc derrière ça te demande presque plus de temps de rattraper. Exactement. Donc il y a des choses que je veux gérer parce que je vais gagner en temps. Et au final, en vrai, j'aime quand même le faire. Et je me dis qu'elles, en fait, elles n'ont pas à faire ça. Elles, elles ont à apprendre leur chorégraphie. Et tu leur donnes, c'est dans le package en fait. Elles n'ont pas à réfléchir à comment va être le costume, quel soutien-gorge je dois mettre. En fait, ce costume-là, vu que je suis une femme, je sais qu'en termes de soutien-gorge, potentiellement, tu peux trouver ça, ça, ça qui va avec. En fait, voilà. pas que tu te débrouilles, mais de leur enlever un max de charge de travail pour un atelier choré. Je trouve que tu différencies d'une team semi-pro et des costumes. C'est tout un... C'est un gros travail. Pareil, je pense que sur les années, on m'a donné des costumes où on te donne ton costume, on te dit, allez, tu danses avec ça et le show est dans une heure. Je pense qu'il y en a certains aussi qui oublient que... En fait, nous, on reste... Enfin, je dis nous, parce que c'était des ateliers, par exemple, mixtes, où tu avais des hommes ou des ateliers couples. En fait, on est des femmes et pour moi, le corps... est quand même encore aujourd'hui un gros sujet pour les femmes. Je pense que beaucoup de filles pour les ateliers de chorégraphie hésitent parce que ça va être quoi le costume ? Moi, je ne peux pas monter sur scène où on voit mes jambes, où je ne veux pas qu'on voit mon ventre. Du coup, j'essaye aussi que le costume ne soit pas un problème. Un peu comme si, pour dédramatiser le truc, et c'est aussi pour ça que le costume, j'essaye de l'amener un peu en mode « Tiens les filles, c'est trop cool le costume, c'est très beau! » Un peu comme pour un enfant où t'en fais des caisses, genre... Tu vas voir, demain, on fait une sortie, c'est trop bien. J'essaie d'arriver en mode, j'en fais des caisses sur le costume et sans leur laisser le choix, et c'est " tiens, c'est ça. Et t'inquiète, tu verras, tu seras bien dedans." Et une fois que tu seras maquillée, ouais. Fais-moi confiance, le but, c'est pas de te mettre sur scène en mode tu seras pas à l'aise ou... Encore une fois, c'est une chorégraphie de groupe. Le but, c'est pas qu'ils en aient 10 qui soient méga bonnes dans leur costume et de me dire qu'il y en a 5 que je laisse mal à l'aise dans un costume qui ne leur va pas et que je les mets derrière. clairement pas le but. Donc s'il y en a une qui se trouve pas belle dans son costume, ça, il faut faire le travail mental. Mais s'il y en a une où je trouve qu'elle est pas belle dans son costume, dans le sens où, en fait, ça lui va pas, ça taille pas bien sur elle, on lui voit la moitié du soutif, ben en fait, c'est le groupe qui sera pas beau. Enfin, c'est... Encore une fois, c'est pas juste elle qui sera pas belle dans son costume. Et quand je dis pas belle, c'est qu'il ne lui va pas. Tu peux pas mettre des costumes de la même manière à tout le monde. Encore une fois, on n'est pas des petits enfants à la MJC là. Le but, c'est d'avoir un costume qui reste élégant, de ne pas mettre des trucs vulgaires sur des filles trop jeunes, parce que j'avais aussi eu des ateliers où j'avais eu des filles très jeunes. Tu ne vas pas les mettre les seins à l'air sur scène. Et d'un autre côté, j'essaye toujours de leur dire qu'en fait, tu arrives sur scène, du coup, tu dois rentrer dans un personnage qui va avec la chorégraphie et que peut-être que tu n'as pas l'habitude de te coiffer comme ça, peut-être que tu n'as pas l'habitude de mettre des bodys, mais t'inquiète, en fait, c'est un peu le monde du spectacle et ça va aller. Tant qu'en fait, ça te va, que t'es bien dedans, et que moi, je trouve que t'es bien dedans, vas-y, fais confiance. Et on a des strass, on a des paillettes, on aime ça, ça nous rend belle. Oui, voilà. Tu mets des strass sur n'importe quoi et ça passe... Sur un jogging Décathlon, des strass, ça passe. Ça fait le job. Oui, ça fait le job. Je pense que c'est aussi le fait de danser dans une compagnie cabaret à côté. Où là c'est vraiment le but, tu apprends des shows, tu vas dans un restaurant, tu danses, on te prête des costumes que tu as. 5 minutes avant, on te le donne, on te dit que de toute façon, il faut rentrer dedans et qu'au pire, tu as une boîte d'épingles à nourrice et que tu te débrouilles. Après, moi, c'est mon métier, donc j'accepte le deal. Potentiellement, je ne suis pas à l'aise dedans ou j'ai peur que ça craque, mais en fait, j'avais qu'à prévoir suffisamment d'épingles à nourrice. C'est une autre... fin, voilà. Ce n'est pas ce que je demande à des filles d'atelier. Mais par contre, de faire ça, je me dis, OK, en fait, là, ça se passe comme ça. encore une fois qu'est-ce que je peux gérer pour le basculer sur quelque chose d'amateur. Et des fois, en fait, j'ai vu des costumes et je me suis dit « Ah non, mais horrible, je ne peux pas mettre ça ? » En fait, tu vois le show, tu te dis « Ah, c'est stylé ! » Donc en fait, fais confiance à la personne qui t'a dit « Mets ce costume-là, ça sera beau. » Et ouais, peut-être que ça ne te met pas hyper en valeur, peut-être que ça te fait des plus grosses cuisses que celle d'à côté, mais en fait, l'effet de groupe est beau. Et peut-être que le costume sur le show d'après, toi, tu vas être trop belle dessus, et la fille d'à côté, ça lui ira peut-être un peu moins bien. Mais sur l'effet de groupe , c'est top. J'ai une dernière question pour toi, Nelly. Je dis dernière parce qu'on a explosé le timing. On a trop parlé. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris par la salsa qui te sert dans ta vie ? C'est dur, ça. Je pense à donner l'impression, je dirais, que tu as confiance en toi. Et quand je dis donner l'impression, c'est qu'en fait, même si t'es mal à l'aise dans certaines situations, en fait, je pense dans la vie de tous les jours, moi, d'arriver en cours, il y a des fois où je suis hyper stressée. Et mes premiers cours, genre de septembre, où je dois faire découvrir la musique aux filles, je pense qu'elles ne s'imaginent pas que, genre la semaine d'avant, j'en dors pas. Je suis prête à me dire, est-ce que je rechange tout ? Je suis une grosse paniquée de vouloir... plaire en fait et de vouloir plaire aux filles de me dire que je veux qu'elles aiment la musique autant que moi et du coup d'arriver un peu avec un masque en faisant semblant que t'es hyper sereine un peu comme je disais pour les costumes je suis toujours en panique quand j'arrive avec mon costume en me disant les filles ça va être ça c'est trop bien mais de théâtraliser un peu le truc en faisant genre que tout est ok alors qu'en fait à l'intérieur t'as le ventre qui est noué t'as des cernes comme ça ça fait une semaine que tu dors pas parce que tu t'es stressée pour une musique. Et dans la vie de tous les jours, c'est tout con, mais des fois, tu dois aller au guichet de la gare demander un truc et t'es ado, t'as peur, t'oses pas. Et c'est un peu ce truc de aller, prends confiance. C'est de donner l'impression que je suis sûre de moi. Alors que... Ça noue le ventre, quoi. Merci Nelly. Merci à toi. C'était trop bien. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'il t'a plu. Moi c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la place des femmes dans le milieu de la salsa. Après avoir parlé aujourd'hui de confiance, de scène et de solidarité entre danseuses, tu verras que ce prochain épisode prolonge la réflexion autrement. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast, partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire, ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Nelly pour parler de scène, de dépassement de soi et de sororité dans la danse.

Chorégraphe passionnée, elle accompagne des danseuses amatrices dans des projets chorégraphiques collectifs. Ensemble, on explore ce que cette expérience apporte : la confiance en soi, la force du groupe, la rigueur du travail et l’émotion du spectacle.

Nelly nous parle aussi des coulisses : la gestion des différences de niveau, le stress de la scène, les imprévus, les costumes… et surtout son plus grand défi : que chacune monte sur scène avec le sourire.

Un épisode sincère sur l’engagement, la transmission et le plaisir de danser ensemble. Merci à elle pour sa générosité !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Dans cet épisode, je reçois Nelly, chorégraphe passionnée et engagée, qui accompagne les danseuses dans l'aventure de la scène. On parle de confiance en soi, d'énergie de groupe, de rigueur, de stress, mais aussi de joie, de dépassement de soi et de paillettes. C'est chez elle que nous nous sommes retrouvées, avec Marc-Antony en toile de fond, pour cette discussion. Alors que tu rêves de monter sur scène, ou que tu sois juste curieux, curieuse d'en savoir plus sur les coulisses, installe-toi et profite !

  • Speaker #1

    Bonjour Nelly ! On va parler ensemble du monde des ateliers chorégraphiques, mais avant, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour ! Je m'appelle Nelly Nobre, je suis danseuse de salsa, j'enseigne, je danse, je danse d'autres styles de danse, et la salsa fait partie de ma vie de manière intégrale.

  • Speaker #1

    Du coup, C'est ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça !

  • Speaker #1

    On va parler donc des ateliers chorégraphiques, est-ce que déjà tu peux décrire ce que c'est un atelier chorégraphique ? Pour toi en tout cas ?

  • Speaker #2

    Alors, les ateliers chorés, le but, c'est de proposer quelque chose de différent des cours. C'est d'apprendre une chorégraphie. Moi, je le fais sous format, sur une année. Ce ne sont pas des cours techniques à proprement parler. Il faut déjà avoir une notion de salsa. Et le but final, c'est de proposer le show sur scène, dans sa ville ou dans d'autres villes. Ça va être la grosse différence avec des cours classiques. C'est d'apprendre une chorégraphie dans le but de monter sur scène.

  • Speaker #1

    Et ça passe par quelle étape ? comment tu organises ton année ?

  • Speaker #2

    Alors, les premiers ateliers chorégraphiques, c'était avec Achile, à La Rochelle. Du coup, on avait une organisation où je crois qu'on faisait deux ateliers sur l'année. Donc, c'était une fois par semaine. On pouvait proposer deux chorégraphies. En fait, on faisait la première chorégraphie en janvier. Là, c'était un format où, du coup, ça se rapprochait un peu plus des cours parce que les filles venaient une fois par semaine. Je trouvais qu'elles avaient moins le temps d'intégrer la chorégraphie, et en gros, t'apprends une chorégraphie en peu de temps au final, parce que c'est même pas 6 mois, c'est 4 mois, parce qu'en fait, le 5ème mois, t'es sensée danser. Et après, on faisait 4 mois et une nouvelle chorégraphie. Au fur et à mesure des années, ça me plaisait moins, ce format-là. Vu qu'ensuite, moi j'étais à Paris, c'était compliqué de me déplacer toutes les semaines quelque part. Au final, je me rendais compte aussi que les gens n'étaient pas forcément dispo une fois par semaine pour apprendre une chorégraphie, vu que c'est un autre investissement par rapport à des cours. Et du coup, j'ai proposé le forfait de le faire en mode une fois par mois. Au tout début, elles avaient une heure et demie. L'année d'après, c'était deux heures. L'année d'après, c'était deux heures et demie. Maintenant, je crois qu'on est à deux heures et demie sur le papier. Trois heures en vrai. Et on se voit une fois par mois. Donc, il y a dix séances. Elles ont l'été pour se préparer psychologiquement. Et on démarre les shows fin août, début septembre.

  • Speaker #1

    Donc, tu passes d'abord par une phase d'apprentissage.

  • Speaker #2

    Ouais. Dans l'idée, les premiers cours j'essaie d'attaquer le plus rapidement possible les chorés. leur faire découvrir la musique, leur faire découvrir un peu l'univers, parce que j'essaye de varier un peu. Plus vite la choré est apprise, plus vite elles ont le temps de digérer, nettoyer, travailler les placements, pour que la première au début septembre ne soit pas trop stressante et qu'elles aient le temps quand même de divérer un peu la choré.

  • Speaker #1

    Là, tu dis « elles » depuis tout à l'heure, tes ateliers chorés ils sont destinés que aux femmes ?

  • Speaker #2

    Oui. Au tout début, je ne saurais plus trop comment ça s'est vraiment présenté, mais je crois qu'Achile avait du coup... plus de filles, comme un peu partout dans les cours de salsa, en France en tout cas. Il avait proposé des ateliers chorés, je crois que c'était du shine, c'était pas forcément filles et garçons, mais c'était que des filles. Et du coup, petit à petit, ils essaient de proposer des choses un peu plus girly. Au fur et à mesure, vu que c'est des filles sur scène, ça donne envie à d'autres filles, donc le programme s'est présenté en mode, finalement, c'est axé sur les filles. L'idée aussi, c'était que vu qu'il y a plus de filles dans les cours, plus de filles... en soirée, plus de filles en salsa, je pense que du coup, ça intéresse plus de personnes qui ne se retrouvent pas forcément dans les cours parce que dans les cours de couple, des fois, c'est trop long, t'as pas assez de garçons. J'ai l'impression que les garçons qui viennent aux cours n'ont pas forcément de notion de danse avant et que du coup, c'est vraiment la vraie découverte presque de son corps et que c'est pas facile pour les débutants garçons alors qu'il y a beaucoup plus de filles qui viennent déjà de d'autres danses, qui ont envie de faire de la salsa mais qui du coup s'ennuient dans des cours débutants parce qu'en fait, elles ont envie de danser.

  • Speaker #1

    Oui, culturellement, du coup, est-ce que tu le rapproches des cours, je ne sais pas, de modern jazz, où on prépare une chorégraphie, où à la fin de l'année il y a un spectacle ?

  • Speaker #2

    Et c'est féminin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est assez classique quand on est ados de faire ces cours-là.

  • Speaker #2

    Et tu as un ou deux garçons. Après, je pense encore une fois que ça, c'est vraiment français, le côté danse, où c'est pour les filles. Et du coup, t'inscris les filles à tes cours de danse. Et du coup, tu formes un peu les petites filles à danser, peu importe le style. Et que quand tu deviens ado, jeune femme, là, peut-être que tu te dis, tiens, finalement, la salsa, ça m'intéresse. Mais tu te rends compte que peut-être que le couple, c'est un peu lent. Et qu'en fait, tu te dis, ah il y a des cours de disponible, ah il y a des ateliers chorés, ah je pourrais monter sur scène. Ça refait écho, justement, comme tu dis, un peu quand tu prenais tes cours à la MJC, qu'il y avait un gala en fin d'année, voilà. Mais du coup, en format adulte, quoi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sais les danseuses qui s'inscrivent à tes ateliers, quels objectifs elles ont ?

  • Speaker #2

    Du coup, il y a des filles qui sont là depuis le début. Donc les premiers ateliers avec Achile, c'était avant Covid. C'etait il y a 6/7 ans, 8 ans même peut-être. Ouais, c'est très très vieux. J'ai deux filles en tête qui sont là depuis...

  • Speaker #1

    Te suivent.

  • Speaker #2

    Ouais, qui sont là depuis le début. Il y a ce truc aussi de, tu vois tes copines, tu te dis c'est sympa, j'ai envie de le faire. Donc, je pense qu'il y en a où il n'y a pas d'objectif en tête, c'est juste « Ah, c'est sympa » . Tu passes un moment en gros, finalement, t'as ta pote. En fait, c'est moins contraignant que des cours semaines où c'est une fois par mois. Malgré les contretemps de la vie où des fois, il faut annuler, décaler, mais il y a quand même un emploi du temps qui est calé sur l'année. Du coup, tu sais que ce week-end-là, tu vas faire ça. Tu sais que pendant trois heures, deux heures et demie sur le papier, que tu vas transpirer un peu, mais au final, c'est qu'une fois par mois. Donc, je pense que pour quand même une bonne partie, c'est assez tranquille. C'est plus... Et il y en a aussi beaucoup, quand elles s'inscrivent, c'est « je verrai si je fais le show » . Jusque-là, j e n'en ai aucune en tête qui n'a pas fait le show.

  • Speaker #1

    Embarquée, en fait, dans l'aventure.

  • Speaker #2

    Oui,c'est ça. Même celle qui part un peu en mode « Ouais, tiens, c'est sympa » , finalement, elle danse. Et il doit y avoir une petite partie quand même, mais je trouve que ça ne se manifeste pas tant que ça, qui sont un peu là en mode challenge et qu'ils sont déter, mais dans le bon sens. C'est-à-dire, je ne ressens pas de pression ou de trucs de "je vais être la meilleure" et tout. En tout cas, je ne l'ai jamais ressenti, je ne l'ai jamais vu. Mais c'est ce qui fait quand même qu'il y a une bonne dynamique. Et vu qu'il y a des filles qui sont quand même déter, ça tire le groupe en fait.

  • Speaker #1

    C'est un moteur. Et qu'est-ce que ça apporte justement, pour les danseuses qui veulent progresser en social ?

  • Speaker #2

    J'essaye... J'ai quand même un peu de recul, mine de rien, avec les années où je trouve qu'il y a quand même des filles où j'ai eu certains échos où on me dit « Ah, elle, elle a progressé et tout. » Du coup, forcément que ça me fait super plaisir. Je pense que les premières années, j'avais pas assez de bagage. Donc, je faisais des chorégraphies parce que j'avais envie de danser moi aussi. Je trouvais ça cool. Je sentais que ça prenait, que ça faisait plaisir à tout le monde. Mais sans trop finalement réfléchir à l'aspect technique de... qu'est-ce que ça pouvait apporter. Et là, j'essaye petit à petit sur les débuts de cours, de faire un peu plus de travail technique en expliquant que ça, ça sera peut-être plus chorégraphié, donc, si tu fais tes bras comme ça, fais attention que ça, en social, ne le fais pas. Ou justement dire, vous voyez, ça, ça fonctionne en social. C'est bien. Voilà. D'essayer d'expliquer des postures que mine de rien, je trouve que c'est ce qu'on nous dit aussi beaucoup en cours, c'est là, c'est fille comme garçon, que tout le monde se tient un peu comme ça, que tu as les épaules vers l'avant et si pendant trop de temps trois heures, tu essaies de travailler un peu ta féminité ou tu te tiens droite, évidemment que quand tu vas arriver en social, si t'arrives, que tu te tiens droite, que ta posture est bonne, que t'as déjà un peu plus confiance en toi. J'ose espérer que ça leur apporte dans le social. Et même sur les basiques, j'essaye aussi parce que c'est des choses qui, moi, m'ont pénalisé, de faire des cours de lady stiling où on m'apprenait des choses hyper stylées, mais au final, t'arrives en social, tu deviens gênante pour le garçon. parce que ton basique n'est plus le bon, parce que du coup, tes bras sont dérangeants. Et là, j'essaye à chaque fois que je fais un truc qui est un peu hors salsa, ou de dire, "là les bras, tu fais ça", d'expliquer que c'est vraiment l'aspect scénique et qu'en soirée, on ne fait pas trop ça pour ne pas déranger le garçon.

  • Speaker #1

    C'est s'inspirer sur certaines choses, mais les adapter au social.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et là, tu as évoqué plusieurs choses, le changement de format, toi, ton regard aussi qui évolue. Mais à ton avis, sur ces 7-8 années, Et tu ne l'as pas précisé, mais tu fais ça là actuellement dans quatre villes. Donc potentiellement, tu es avec à peu près 80 danseuses presque par an. Tu brasses beaucoup de danseuses.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a le plus évolué, tu dirais, sur tes ateliers chorés, à part ce que tu as déjà cité ?

  • Speaker #2

    Moi, personnellement, ça m'a donné une rigueur que je n'avais pas du tout au début. Et au final, je pense qu'elles ne s'en rendent pas compte, mais moi, d'année en année, ça me fait... travailler de fou en fait parce que je me rappelle les premiers shows où j'arrivais sur scène stressée comme les filles. J'étais capable de me tromper sur ma propre choré, a plus me rappeler des bras machin et en fait je pense que moi-même je savais pas comment me préparer. Comment travailler la gestion du stress ? Comment travailler pour être prête en arrivant sur scène ? Parce que, ouais, en fait, t'as beau le faire en répète, et tu te rends compte que dès que t'arrives sur scène, ça va plus. De devoir gérer les placements, de devoir gérer les filles derrière. Quel est le moment où t'arrives sur scène, où toi tu danses, mais il faut quand même être un groupe, mais il faut les regarder elles.

  • Speaker #1

    Oui,parce que là, du coup, tu le dis de manière implicite, mais tu danses avec...

  • Speaker #2

    Oui, je danse avec elles. Les premiers shows, j'essaie de danser avec elles pour avoir quand même un côté... groupes et je pense que certaines ça les rassure et parce que j'ai aussi envie de les danser en fait, c'est pas des choré que je fais en mode "tiens je vais faire ça pour des filles c'est facile" en fait moi aussi j'ai envie de les danser moi aussi je suis contente de faire ça et et je trouve que c'est cool de le partager avec elle, mais à la fin j'aime bien aussi qu'elles puissent danser toute seules j'aime bien aussi le voir et je trouve que c'est là où elles prennent confiance de se dire bah ouais peut-être qu'au mois de juin je m'étais dit que je le ferai pas puis finalement j'ai dit oui j'ai pris le costume Puis je l'ai fait la première scène en groupe avec Nelly. Et puis finalement, au mois de mai, je le danse solo. Enfin, solo, sans la prof. Et pour revenir sur ta première question sur qu'est-ce qui a évolué, c'est que je trouve que moi, en termes de rigueur, ça m'a changé ma manière de moi travailler, me préparer. Du coup, de comment préparer les filles et la vision de la scène. Au début, je pense par le fait des autres danses. Justement, ce qu'on disait un peu les galas de fin d'année et tout. La scène, finalement, n'est pas... c'est toujours un chouette moment et tu fais attention même quand t'es enfant, ado mais y'a pas un côté un peu sacré de la scène où du coup n'importe qui monte sur scène tu vois bien t'es gamins t'as pas la chorégraphie, t'es devant tu fais ça à ta maman et je trouve qu'en salsa j'avais pas suffisamment cette notion là de attention quand tu montes sur scène faut quand même assurer d'où les premiers shows qui étaient peut-être enfin comment dire on aurait pu faire mieux, on aurait pu se donner plus, et parce que moi je le faisais pas, les filles pouvaient pas le faire, parce que moi-même je le faisais pas. Et petit à petit, avec la rigueur, de leur transmettre cette rigueur-là, de quand même leur expliquer qu'en fait un atelier choré, c'est juste un atelier choré, qu'il faut quand même dédramatiser tout, qu'on fait de la danse, on fait de la salsa, on sauve pas des vies, on est pas médecin, que si tu montes sur scène et que tu te trompes, c'est pas grave, il va rien se passer. On va pas te pointer du doigt, tu vas pas te faire jeter des tomates. Mais que, attention quand même, si tu montes sur scène, il faut quand même que ça se mérite, il faut quand même le travailler, que c'est pour toi, mais c'est aussi pour le groupe, et pour le public, tu peux pas arriver,et juste danser pour toi, tu baisses les yeux, non, ça fait un an que turépètes, tu t'es embêtée à bosser ton costume jusqu'à 4h du mat, quand tu montes sur scène, voilà, faut y aller, et je trouve que la rigueur, que moi j'ai acquérie petit à petit, ça m'a permis aussi d'essayer en tout cas de leur transmettre ça. Et que voilà, même si pour revenir sur le tout début, que certaines en termes de motivation, c'est plus, tiens c'est cool, on peut monter sur scène entre copines. Oui, tu montes sur scène avec tes copines et c'est trop bien. Parce que tu te prépares, parce que tu te maquilles, parce que t'as un joli costume et que les filles on adore les paillettes et tout. Mais attention en fait, tu montes sur scène alors qu'à côté t'as des gens, c'est leur travail, c'est leur vie. ils montent sur scène parce que eux peut-être que ça fait deux ans qu'ils préparent un show où ils se sont tapés comme jamais et en fait peut-être que tu partages ce soir-là la même scène qu'eux bah ok t'as pas le même niveau parce que bah toi aujourd'hui la salsa c'est pas ton métier et c'est pas ta vie mais par contre faut quand même respecter quand tu montes sur scène que bah ouais tu montes sur une scène salsa et que t'es plus une enfant quoi faut assumer quoi.

  • Speaker #1

    Et là tu parlais tout à l'heure du coup de la durée de tes ateliers qui évolue d'année en année, on verra jusqu'où.

  • Speaker #2

    Un week-end par moi haha, ça se peut !

  • Speaker #1

    C'est pas mon idée.

  • Speaker #2

    Ça sera 10 heures avec une pause d'une demi-heure haha. Si on a le temps. Et encore. Au début, je pense que c'est une histoire de rigueur. Je pense que j'arrivais plus en me disant, "ben tiens on va apprendre une partie de la chorégraphie." Puis d'année en année, tu te dis que si tu veux leur apprendre ça, peut-être qu'il faut travailler un peu cette technique-là. Et puis peut-être qu'il faut retravailler un peu le basique. Et puis peut-être qu'il faut prendre le temps de travailler un point technique en particulier. Et que du coup, finalement, tu te rends compte que ta séance d'une heure et demie, tu n'as pas le temps, encore moins une fois par mois.

  • Speaker #1

    Et pour les personnes qui n'ont jamais fait d'atelier choré, est-ce que tu peux détailler là, actuellement, sur tes deux heures et demie ? Qu'est-ce que tu proposes sur une séance type ?

  • Speaker #2

    Un petit échauffement. Quand je dis échauffement, c'est vraiment échauffement pour le coup dense, échauffement corporel. Parce que je trouve qu'il y a aussi ça où c'est vraiment des choses qu'on ne travaille pas dans les cours. Encore une fois, je parle des cours salsa. Quand j'ai commencé à donner mes premiers cours à Tours, c'était dans un bar, où tu avais des gens qui jouaient au billard à côté, et l'autre gars qui attendait sa bière au bar. T'imagines bien que l'échauffement corporel... Si déjà tu faisais un petit shine d'échauffement, c'était bien. Donc du coup, dans les ateliers, j'essaie quand même de leur faire comprendre que tu es finalement dans un cours de danse, et plus seulement ce cours de je viens apprendre à guider deux-trois passes pour être stylée en soirée. Donc il y a un vrai échauffement corporel. Ensuite, on se rebDse sur la salsa. Selon les années, vu que des fois ce n'est pas des musiques salsa à proprement parler, j'essaie de faire un échauffement où je mets de la salsa pour aussi que les filles écoutent de la salsa, entendent de la salsa, se rappellent que c'est quand même un atelier salsa et ne soient pas pendant deux heures avec la musique de l'atelier où du coup au bout d'un moment elles vont saturer. Si j'ai un point technique à travailler, j'en profite. Il y a eu des années, il y avait peut-être un peu plus de pachanga donc j'ai essayé de travailler la pachanga. Des mouvements un peu plus afro. Il y a eu une année où j'ai essayé de travailler un petit peu plus au niveau des bras, des poignets, donc j'ai essayé d'axer le travail et après l'apprentissage de la chorégraphie. Et comme je disais, le but c'est plus vite elles ont la chorégraphie, même si à la fin de la séance, elles ont un peu le cerveau en mode, oula c'est trop, mais en fait elles auront le temps de digérer. Encore une fois, c'est le côté rigueur où ce que je n'avais pas au début, je me rappelle les premiers ateliers, au mois de juin, on apprenait la fin de la chorégraphie. Même pour elle, c'était flou. Et je me dis, il faut faire le show dans deux mois. Il n'y a rien qui allait. Alors que là, j'essaye. Encore une fois, j'essaye. Si la chorégraphie peut être terminée avril, ça me laisse mi-juin pour nettoyer. Je trouve que tout le monde est plus serein. Mais là, encore une fois, c'est les années qui m'ont appris ça.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles de la chorégraphie, etc. Mais il y a plein de choses. Et notamment...

  • Speaker #2

    Les paillettes !

  • Speaker #1

    Ah, les paillettes, ça c'est le bonus, c'est la cerise sur le gâteau, mais avant ça, comment tu fais pour gérer plusieurs choses, les différences de niveau dans un atelier choré, les différences d'investissement, les tempéraments, les personnalités, et le stress de chacune ? Beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Pareil, je dirais que c'est les années où, en fait, au début, J'ai quand même eu la chance d'avoir pu faire ça avec Achile au départ. Après, ce n'était pas du tout le même format. Ce n'était pas le même format et ce n'était pas la même manière de gérer. Mais du coup, tu arrives où tu vois comment chorégraphier, comment justement se comporter avec les gens et tout. Et j'étais jeune, je crois, que les premiers ateliers avec Achile. Je suis sortie de la formation de Salsalianza, ça vient de ça. Je devais avoir 20 ans. Donc, ce n'était que des dames. Enfin, je dis dame parce que j'avais vraiment l'impression que j'avais beaucoup d'écart d'age. Et du coup, il faut réussir à communiquer avec des gens qui, du coup, sont plus âgés, sans les braquer. Et à côté de ça, quels mots utiliser, comment faire, où est la limite ? Pareil, au fur et à mesure, du coup, il y a eu des amis. Parce que c'est des filles que, du coup, tu vois de plus en plus, qui se réinscrivent toutes les années. Après, tu as aussi des amies de la danse qui se sont inscrits à mes ateliers parce que c'était des amies, donc elles voulaient danser avec moi. Je me suis dit, oh là là, il faut gérer, là c'est une amie. Mais en même temps, là, je suis la prof. En termes de communication, j'ai toujours essayé de... Encore une fois, un peu aussi par les expériences passées, j'ai aussi fait des ateliers chorés dans d'autres écoles, par exemple à SalsAlienza. On était beaucoup plus nombreux, c'était des ateliers pareils. Quand je dis format cours, c'était une fois par semaine, donc il faut vite apprendre et tout. Et un peu de retenir au final de « Ok, ce moment-là, je n'ai vraiment pas aimé ce qui s'est passé. Je n'ai pas été à l'aise. Ce moment-là, je trouvais ça génial comment il a géré. » En fait, tu retiens les choses. Et au moment où tu te retrouves face à un groupe, tu essayes de dire « Ok, en fait, ça, je ne l'avais vraiment pas aimé à l'époque. » Je pense aussi pour les costumes. Un vrai sujet pour les danseuses. Mais du coup, tu dis « Ah ouais, en fait, quand on m'avait fait ça horrible, je ne veux pas leur faire vivre ça. » Et plutôt que de se dire en fait, moi, on m'a fait ça, ça a marché, je vais refaire pareil. Ben non on va se dire ça, OK, ça, non, et de réajuster, en fait. Encore une fois, c'est que des amatrices, en fait, c'est que des filles qui, OK, ont un niveau plus que des filles de cours, parce qu'en fait, elles ont quand même envie d'apprendre une choré et de danser. Mais par contre, ce n'est pas des filles qui ont envie de se faire engueuler donc, bon. Encore une fois, je pense que c'est une histoire de rigueur. Si toi, tu es carré, si toi, tu arrives à l'heure, si tu arrives en tenue de sport... Si tu expliques bien que l'échauffement c'est important, d'expliquer que si tu arrives en retard, échauffe-toi quand même.

  • Speaker #1

    C'est important et ce n'est pas optionnel.

  • Speaker #2

    Voilà. En fait d'essayer petit à petit, si toi t'es réglo, si tes amis aussi parce que du coup encore une fois il y a des amis dans les ateliers si j'arrive à avoir des amis qui sont sérieux finalement petit à petit tu mets plein de petites choses sérieuses et le groupe se gère bien et ouais en fait je pense que c'est l'expérience d'année en année il y a eu des filles, il y en a eu très très peu mais il y a eu quand même 2-3 expériences de filles avec qui finalement tempérament ça matche pas et c'est toujours hyper décevant où tu te dis "Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Qu'est-ce qui passe ? Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Comment la gérer ?" Après, tu te rends compte que finalement, tu ne peux pas plaire à tout le monde, même si tu as envie. Du coup, de se remettre en question, de se dire « Ok, avec cette fille-là, ça n'a pas marché. Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Ok, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois. » Et en fait, d'année en année, je me rends compte aussi que les filles qui s'inscrivent, je dis pas qu'elle me ressemble parce qu'on a toutes des caractères différents mais je suis rarement à me dire oula cette fille là ça va être dur de la gérer. Petit à petit, j'ai quand même l'impression que les filles qui s'inscrivent sont dans le mood.

  • Speaker #1

    Elles identifient aussi ce que tu proposes.

  • Speaker #2

    Et je trouve que les attitudes, tout se passe hyper bien. En tout cas, je dirais que sur les deux dernières années, je n'ai rien de négatif dans la gestion des filles.

  • Speaker #1

    Depuis que tu as commencé à Bordeaux.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est Bordeaux qui a tout changé. On retiendra. C'est vrai, c'est Bordeaux. Très objective haha.

  • Speaker #1

    Mais c'est le timing.

  • Speaker #2

    Mais c'est le timing, c'est vrai. Aussi pour les autres villes, je pense à Tours et La Rochelle, parce que je n'ai pas encore à Bordeaux, c'est plus récent. Mais Tours et La Rochelle, en fait, il y a des places limitées parce qu'au bout d'un moment, je ne peux pas... Enfin, ce n'est pas que je ne peux pas en prendre plus, c'est chiant parce qu'après, dans le cours, du coup, tu ne peux pas t'occuper de tout le monde. Mais c'est surtout qu'après, en termes de scène, je suis limitée et que je ne peux pas prendre 40 filles en cours et leur dire « Finalement, sur scène, il n'y en aura que 20. » Je refuse ça. Je n'ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    De faire une sélection ?

  • Speaker #2

    Oui. C'est soit, en fait, je fais la sélection avant. Et du coup pour moi on est plus sur un atelier chorégraphique après c'est vraiment mon avis parce que je sais que pour avoir parlé d'autres personnes qui proposent des ateliers on partage pas le même point de vue mais pour moi l'atelier chorégraphique si je les accepte à l'atelier chorégraphique ça veut dire que je leur laisse leur chance sur scène à condition que du coup tu travailles, enfin tu te tapes pour avoir la chorégraphie mais du coup après j'ai pas envie de leur dire finalement c'est pas ouf du coup tu danseras pas je refuse. Les critères c'est que tu connaisses ta chorégraphie. Donc ça veut dire que si tu as loupé des séances tu dois la connaître et encore une fois pour moi la connaître, ça veut pas dire que t'as pas le droit de te tromper, si tu la connais en répète et qu'en fait sur scène t'as fait des dingueries de fou j'en tiendrai jamais rigueur, je m'en fiche en fait parce que moi la première j'ai fais des dingueries sur mes propres ateliers mais par contre si tu la connais pas en répète en fait il y aura pas de miracle sur scène donc c'est connaître sa chorégraphie peu importe le niveau parce que de base il n'y a pas de sélection de niveau. Il y a des filles pour qui finalement, c'est leur première année de salsa, mais elles ont fait de la danse depuis toute petite. En fait, elles ont trop envie d'apprendre la choré. Et des fois, tu as des surprises de fou. Noémie, elle est arrivée, elle avait fait quoi ? Un an de... Même pas, elle n'avait jamais fait de salsa. Elle avait juste fait de la danse. Et tu dis, ok, en fait, elle a aussi découvert la salsa par ça. En fait, j'aurais été un monstre de lui dire, non, va apprendre la salsa en cours et tu reviens plus tard. Alors qu'en fait, si tu penses que tu peux apprendre la chorégraphie, bah vas-y en fait.

  • Speaker #1

    Oui,c'est vrai. On en a pas parlé tout à l'heure, mais des fois il y a des filles qui arrivent et qui ne dansent pas en social, qui arrivent dans la salsa. Par ce biais-là, ce n'est pas la majorité, mais il y en a quelques-unes.

  • Speaker #2

    Des filles de cubaine qui, du coup, finalement, aiment bien ce que je propose, mais qui n'aiment pas la salsa porto. J'en entends tellement « Ah, moi, la salsa porto, non, non, non. C'est trop guindé, je n'aime pas ça. » En fait, elles arrivent, je précise que c'est on-two, donc de toute façon, elles vont être obligées de maîtriser le one-two. Mais c'est des filles qui... Je ne sais même pas si elles prennent plaisir à danser le on-two en soirée. Je pense qu'elles n'essayent même pas. Mais en fait, pour elles, c'est plus dur. Parce que du coup, il faut se mettre dans un mood, dans un style que tu ne connais pas. Donc, tu tapes forcément plus que quelqu'un qui, ça fait cinq ans qu'il fait du on-two. Mais par contre, si en fait, tu as la rigueur et que tu apprends ta chorégraphie, moi, c'est OK. En fait, tu connais ta chorégraphie. c'est vraiment le prérequis. Et je ne sais plus, dans les premières questions que tu m'avais demandées sur les niveaux, pareil, ça revient à ça. En fait, il y a des filles qui dansent depuis des années, qui connaissent mon style, qui ont fait toutes les chorégraphies. Donc très clairement, il y a des mouvements, c'est les mêmes. Même si je me dis, ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Non, c'était sur la chorégraphie de l'an dernier. Donc du coup, elles ont plus de facilité. Mais je trouve que c'est ce qui fait aussi que le groupe, il évolue chaque année.

  • Speaker #1

    Ça les tire vers le haut.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, tu vois les filles y arriver, tu te dis « putain, elle, elle y arrive, moi aussi je vais y arriver » . Et j'essaye toujours de dire, attention, vous n'avez pas le même niveau et tout, mais mine de rien, c'est cool de se dire qu'en fait, dans le groupe, et puis il y en a qui arrivent, et du coup, cette... Même moi, je me dis, en fait, si elles y arrivent, peut-être que je peux pousser un peu plus, peut-être qu'on peut faire ça, peut-être qu'on peut accélérer. Ouais, du coup, pas de prérequis, à part si tu danses pas du tout le on-two. Bon, il faut quand même, à un moment donné, voilà, au mois de septembre, il faut quand même que tu ais les bases du on-two.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la gestion du stress, parce que tu disais, quand on est sur scène, parfois, il va y avoir des oublis, et souvent, c'est principalement lié au stress. Comment tu gères le stress d'un groupe entier, parfois de 20 filles en même temps, voire même...jusqu'à 32 cette année comment tu fais en dehors de ton stress à toi ?

  • Speaker #2

    Je les écoute pas et je m'en vais, je m'enferme dans les toilettes haha. Je pense que tous les conseils que j'essaie de donner c'est des conseils que je me donne à moi même et que souvent c'est un peu comme quand tu vois les défauts chez quelqu'un tu dis ah oui c'est le défaut que t'as aussi et quand je leur dis attention faites surtout pas ça. Soit je le fait, soit je l'ai déjà fait. Donc, j'essaye de... Encore une fois, le côté rigueur, c'est si tu essaies de t'enlever tout ce qui peut te stresser, tu arriveras sur scène déjà sans rajouter un truc qui peut te... te squeezer au dernier moment. Du coup, c'est le temps de préparation. Encore une fois, il y a certains shows où c'est loupé. On se prépare un peu en last minute. Mais plus tu es prêt rapidement, plus tu enlèves ce truc de stress de t'es en train de courir, il te manque le rouge à lèvres,etc. J'essaye de faire en sorte de cadrer ce truc de prépare-toi le plus vite possible, tu enlèves un élément de stress. Je suis un peu intransigeante sur le côté alcool. Du coup, pour moi, pareil, encore une fois, on n'a pas tous le même avis sur ça, mais pour moi, il n'y a pas d'alcool avant de monter sur scène. Et qu'en fait, même si certaines... Là, on revient sur le fait qu'il y a des femmes qui sont plus âgées que moi. Je pense qu'il y en a, en fait, qui doivent se dire qu'est-ce qu'elle veut, à me dicter. Moi, ça fait des années que je me prends un petit verre avant d'aller en soirée. Je le vis très bien et ça ne me fait rien. Ok, mais en fait, arriver sur scène, peut-être qu'avec le stress, peut-être qu'avec le groupe, peut-être que si tu vois la fille d'à côté qui se trompe, en fait, ce petit verre d'alcool avant va te paniquer. Donc du coup, pas d'alcool, se préparer tôt. Pareil, avec les expériences de si tu peux t'enlever, je demande toujours d'enlever les bijoux perso parce que je me dis qu'en tant qu'amatrice, la boucle d'oreille ou la bague ou le petit bijou... le petit bracelet de famille que tu ne veux pas enlever, qui se coince dans tes franges ou ton collant, je ne suis pas sûre que tu maîtrises ce stress-là. Et si on peut enlever déjà tous les éléments extérieurs pour ne pas te stresser. Déjà, on part sur une bonne base. Et après, le stress en soi, je pense que plus tu seras prête, moins tu seras stressée. Du coup, c'est encore le show, plus il est pris en avance, plus tu as les costumes en avance, plus tu peux arriver sur scène en disant « Ok, en fait, ma choré, je la connais, je l'ai finie au mois de juin, ça fait deux mois que je suis dessus. » Le costume, je l'ai essayé quatre fois chez moi. Je n'ai pas de problème de sous-vêtements. Les bijoux, ils sont essayés.

  • Speaker #1

    Là,tu parles de l'autonomie aussi, que ça demande quand on est dans des ateliers chorégraphiques.

  • Speaker #2

    D'essayer que les filles arrivent petit à petit à être autonomes, de leur donner. Après, je donne un maximum d'infos en amont pour qu'elles aient tout, qu'elles soient presque prêtes à tout. Genre, s'il y a ça, tu fais ça. S'il t'arrive ça, tu fais ça. Vu qu'il y a des filles qui font depuis plusieurs années, j'essaie de faire en sorte qu'elles s'entraident. Il y a un peu ce truc où je veux quand même que tu sois autonome parce que si finalement dans les loges, c'est toujours les mêmes qui coiffent et tout, c'est celles qui coiffent qui se mettent en stress et en galère. Mais qu'en fait, s'il y en a une qui n'a jamais fait, OK, tu vas l'aider, tu ne la laisses pas en galère avec son faux-cil de travers. En fait, on a un groupe de filles et je trouve que l'atelier, vu qu'il n'y a pas de... Le but, ce n'est pas d'être la meilleure devant, surtout que je ne fonctionne pas du tout comme ça. Donc je pense qu'il n'y a pas de concurrence. En tout cas, par exemple, une fois, je ne l'ai jamais ressenti. Donc en fait, c'est OK d'aller aider ta copine dans les loges. Elle est en galère. En fait, si elle est en galère, qu'elle monte pas sur scène, en fait, le groupe est dans la merde. Donc va l'aider. Et je pense que même s'il y en a qui sont plus stressées, on arrive à ce qu'elles s'entraident les unes les autres. Mais moi, je suis toujours une grosse paniquée avant de monter sur scène. J'essaye au maximum. J'essaye au maximum, mais c'est vrai que tu stresses pour le groupe, tu stresses pour que la musique va bien démarrer. Est-ce que le sol est OK ?

  • Speaker #1

    Et pour le coup, toi, contrairement à celles qui montent sur scène, c'est ton travail. Donc c'est aussi montrer le fruit de son travail, c'est important.

  • Speaker #2

    Ouais. Surtout quand il y a des musiques, des années où j'ai pris des musiques pas salsa, ça, où tu te dis...Allez, est-ce que ça va plaire ? Est-ce que les gens ne vont pas se dire c'est quoi ou pourquoi elles ont fait ça ? Donc il y a le stress de tu danses, tu stresses pour les filles, tu stresses pour toi, parce que même si c'est ta choré, tu peux toujours te louper, enfin tu peux toujours te louper ce petit truc. Est-ce qu'il y en a une que tu vas taper ? Est-ce que les placements vont fonctionner ? Est-ce que la musique va plaire ? Est-ce que la choré va plaire ? Et c'est beaucoup plus stressant finalement pour aussi faire partie de team où du coup là, ce n'est pas du tout moi qui gère. C'est pas mes chorégraphies, c'est moins... on me dit de faire ça, je le fais. C'est vrai que le stress, c'est pas du tout le même. T'arrives sur scène, tu veux ne pas décevoir la personne qui drive la team, tu veux ne pas décevoir le groupe, tu veux pas décevoir ton cavalier, mais je trouve que t'as pas cette pression de... C'est pas ta chorégraphie, c'est pas... Tu t'enlèves un petit stress, au final, tu penses à ton placement, mais tu penses pas au placement des 30 filles derrière. Donc ouais, pas le même stress.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton plus grand défi, toi ? Qu'aucune ne sorte en pleurs du show. Je pense que ça, c'est vraiment le truc de... Moi, ça me met un petit coup de poignard dans le ventre quand il y en a une. Ça arrive. Ça arrive, une qui va sortir de scène en pleurs, en disant « C'était horrible, j'ai fait de la merde. » Et tu veux la réconforter, mais en même temps, t'as pas vu. Tu veux réconforter, tu dis « Si ça se trouve, elle a vraiment fait de la merde. » Donc tu peux pas lui dire « Ne t'inquiète, ça s'est pas vu. » J'en sais rien. Mais en fait, je fais ça tellement douloureux de se dire, elle a tout donné encore une fois c'est amateur, t'essayes de tout préparer pour les mettre en bonne condition et en fait des fois t'en as qui sortent mais mal quoi. C'est tellement pas le but, c'est tout l'opposé quoi et ouais ça c'est mon plus gros défi, en fait petit à petit ce que j'aimerais c'est ne plus jamais avoir ça, d'avoir juste la fille qui sort de scène et qui dit bon je me suis foirée mais c'est ok, pas en mode je m'en fiche, c'est pas du tout ça mais en mode j'ai rattrapé et tout le reste c'était bon, et en fait de dédramatiser. Et je pense que c'est un truc qui me tient vachement à cœur, parce qu'au final c'est quelque chose où moi dans mes shows aussi perso, j'ai un peu de mal encore à travailler sur ça, et quand des fois je me rends compte à quel point ça peut m'assassiner en fait, je me vois finir un show et dire « Ok je rentre chez moi, c'était horrible » et j'ai tellement pas envie qu'elle ressente ça. Peu importe le niveau en fait, que tu fasses un atelier choré, que tu fasses un show semi-pro, un show pro, une compète, Je trouve que c'est horrible de sortir et de ressentir ça. Et c'est pour ça que tu essayes de dire en répète, tu te trompes, rattrape, souris. Fais en sorte que quand tu sors de scène, même s'il y a eu un couac, ce que je leur dis souvent, c'est que si tu te trompes, en fait, donne l'impression que c'est toutes les autres qui se sont trompées. Même si elles sont 25 autour de toi et que toi, tu fais autre chose, il faut vraiment que tu sois sûre de ta bêtise. Ça donne vraiment l'impression que, ah, mais elles ne m'ont pas suivie. C'est elles qui se sont trompées. Et ouais, c'est ça que je veux éviter le plus. Mais ça arrive de moins en moins. Ça arrive de moins en moins et je trouve que récemment, il y a quand même un peu ce truc de aussi, tu sors de scène, tu prends l'énergie et essaye de ne pas tout de suite parler. Enfin, de ne pas tout de suite dire, je me suis trompée là. Genre, attends. C'est un biais cognitif. Tu vas focaliser sur les deux secondes d'erreur. Mais en fait, la chanson dure trois minutes. Et en plus, là où on a une force, c'est que c'est des shows de team. Des fois, l'erreur, vraiment, si on ne me l'avait pas dit... Les yeux ne se posent pas sur tout le monde en même temps. Il y a plein de filles qui me disent « Ah, tu verras, je me suis trompée là. » Elles me le disent en sortant de show. J'oublie. Tu regardes la vidéo le lendemain, tu ne vois rien. Et elles te redisent la semaine d'après quand tu leur vois « Ah, tu as vu, j'ai tourné dans le mauvais sens. » Je dis « Mais je n'ai même pas vu. » Qu'est-ce que tu dirais à une danseuse qui a envie de faire un atelier choré mais qui hésite à se lancer ? Il ne faut pas hésiter. C'est les messages que je reçois. Des fois, je reçois des trucs qui me font mal au cœur. Est-ce que j'ai envie de le faire, mais je suis trop vieille ? J'ai envie de le faire, mais je suis trop grosse ? J'ai envie de le faire, mais je lis les messages. Je ne comprends même pas la question. Je ne sais même pas pourquoi tu hésites. Les seules hésitations, ça serait j'ai envie de faire un atelier, mais dans trois mois, je pars à l'étranger. Ok. Ok je comprends que t'hésites ça risque d'être compliqué mais en fait pour moi je vois même pas l'hésitation en fait si t'as envie de le faire, fais le c'est un atelier choré c'est ok et voilà en fait après peut-être les ateliers choré il y en a quand même plein de voir quel... pas projet mais en termes d'orga lequel te conviendrait mieux dans ta vie aussi parce qu'encore une fois là on est face à des amatrices qui ont des travails et tout en fait. Sois sûre que ça rentre dans ton rythme de vie de travail et que tu ne sois pas débordée par ça. En fait que ce soit un plus dans ta vie un bonus un truc cool, les strass, les paillettes et tout mais que tu ne dises pas « Oh là là, gestion compliquée » . Et du coup, quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à une prof ou un prof de danse qui aimerait monter sa team, faire son propre atelier choré, mais qui hésite ? Bon courage ! Bon courage ! Il faut bien réfléchir, bien tout poser sur papier. Et ce n'est pas un cours. Tu ne t'engages pas pour un an. tu t'engages pour deux ans. Pour réfléchir à tout, tu veux le faire, mais du coup, qu'est-ce que tu leur proposes concrètement ? Où est-ce qu'elles peuvent danser ? Comment est-ce que tu veux danser avec ? Réfléchir à tout. En fait, d'être prêt à toutes les questions et d'être prêt aussi, au final, à te dire que tu crées une chorégraphie, mais que les trois quarts de ton temps, ça va être de faire des placements, de gérer des femmes avec leur stress, et que pour moi, ce n'est pas juste un cours. C'est que si tu as juste envie de donner des cours de danse, quand je dis juste, ce n'est pas négatif, mais je vois la différence des cours de Lady Staling que je donne. C'est ça. De ton activité. Les cours de Lady Styling, soit tu as des routines, soit tu crées un nouveau cours la semaine d'après. Mais voilà, tu proposes un cours, tu t'en vas. L'atelier choré, tu sors de la salle à 17h, mais en fait, tu as encore 5 heures de travail derrière. Tu as des tonnes de messages. C'est une organisation sur l'année. Tu dois réfléchir à tout. C'est du coup, un travail passion. Que si t'es à 80 filles, si potentiellement un quart des filles t'envoient un message par semaine, t'as 20 messages. Et on sait que je suis très bonne en gestion de mon téléphone, que je réponds hyper rapidement. C'est vraiment ma grosse qualité. C'est ça, mais c'est... En fait, vu qu'on danse dans le format, on apprend une chorégraphie, on la danse l'année d'après. Donc l'année où j'apprends une choré, on danse encore la chorégraphie de l'année précédente. Donc du coup... sur une année. Il y a une nouvelle choré et le show. Donc, il y a des filles qui sont différentes. Il faut gérer aussi les costumes, les placements, les contretemps de "finalement, je suis malade", il faut changer les placements en laisse-minute. Les heureux événements de, en fait, je ne peux pas le dire tout de suite, mais je suis enceinte, je ne rentre plus dans le costume, je fais comment, mais je ne veux pas que les autres le sachent. OK, on va trouver des solutions. Les orga, il faut contacter les orga pour finalement envoyer des filles pour danser. Puis elles, elles vont danser toute seule, mais tu as un autre groupe qui gère. C'est, en fait, ma vie aujourd'hui tourne quand même autour des ateliers. En termes de gestion de mon temps, et j'adore, et je trouve ça trop bien, mais par contre, j'ai pas une journée off concernant les ateliers. Même si je pars en vacances, je prends mon carnet de placement, parce qu'à tout moment, il faut que je revois un placement, il y a un truc que j'ai pas fait, il faut le faire, parce qu'elles sont nombreuses et il y a plusieurs villes. C'est ma grosse occupation. Et là, du coup, t'as parlé de plein d'autres compétences. que tu as dû développer ou en tout cas qui font partie du package c'est-à-dire l'organisation c'est sûr mais en plus de tout le travail chorégraphique et de transmission et de gestion du stress ce que tu as évoqué il y a c'est ça le côté événementiel contacter les organisateurs gérer les costumes et gérer les imprévus en fait et les réseaux aussi sociaux parce que tu relayes aussi des dates et que ça fait beaucoup de tâches annexes mais qui prennent beaucoup de temps, il faut vraiment être complet. Après, encore une fois, je me dis qu'année après année, tous les points, tous les éléments où je ne suis pas bonne, ils évoluent. Encore une fois, les premières années, tu te lances dans des costumes. Quand il y a les étés, je crois, je ne sais plus, à un moment donné, 25-30 filles, je voulais tellement tout faire toute seule parce que je voulais que tout soit... comme je l'ai imaginé, parfait, je strassais les costumes pour tout le monde. Donc je passais mon été à strasser 30 jupes. Et encore une fois, j'ai aucun regret. Limite, des fois, je suis nostalgique ou je me dis l'été va arriver. Je me dis, putain, j'ai rien à strasser. Donnez-moi des choses à strasser. Tout ceux qui ont besoin, Nelly est disponible l'été pour strasser vos jupes haha. Tout ce que vous voulez. Mais tu veux tellement tout faire et après tu te rends compte que finalement l'année d'après, elles sont 50. Non, en fait, tu ne vas pas pouvoir strasser 50 jupes. il faut se rendre à l'évidence. Donc, tu essayes de dire qu'en fait, là, tu t'es mis en stress parce que tu leur as donné leur costume au dernier moment, parce que tu n'as pas fini de strasser. Comment tu fais l'année d'après ? Et je pense qu'encore une fois, c'est le truc de l'expérience. J'ai participé à des ateliers choré, mais je n'avais pas suffisamment la tête dans l'orga. Donc, je pense que je n'ai pas été moi formée au comment. Je me dis que peut-être, il y a des filles qui font des ateliers avec moi depuis des années. et peut-être qu'un jour, elles diront... en fait moi aussi j'ai trop envie de faire ça et je me dirais ok trop bien genre cette fille là ça fait des années qu'elle le fait je peux peut-être lui donner toutes les infos que j'ai et en fait vas-y fais-le dans ta ville et trop bien tu vois genre tu t'enlèves tout le truc de "Tiens, comment on fait ça ?" Parce qu'en vrai, vu que j'écris tout, je pense que je peux même retrouver la gestion d'un costume d'il y a 5 ans. En fait, il faudrait limite un petit pack de, comme tu disais, quelqu'un qui veut se lancer. Bah tiens, en fait, tu veux gérer les costumes, c'est comme ça. Tu te rends compte d'année en année qu'au début, tu as 10 costumes, donc tu vas acheter à Etam un body, à Calzedonia un pantalon et c'est trop bien. Chacune se gère dans les tailles. Et puis en fait, là, elles sont 50. Tu te rends compte que si en fait, elles vont tout acheter là, il va peut-être manquer des tailles, c'est plus bon. Tu veux commander sur Internet, mais en fait, tu es limité à 50. Après, il faut payer des frais de douane. Et après, tu commandes sur un site et tu ne reçois pas les mêmes tissus. Et en fait, petit à petit, les problèmes sont différents. Avec la quantité. Les bijoux, tu te dis, tiens, c'est facile 80 boucles d'oreilles. En fait, c'est horrible 80 boucles d'oreilles. Tu n'as aucun site qui te... sites en prix accessible qui sont ok pour 80 ou alors tu passes comme si tu faisais du commerce de la revente de boucles d'oreilles et là aussi où je pense que c'est la différence avec un atelier et le côté semi-pro, il y a des choses que je veux gérer en fait, je sais aussi sur certaines années où tu leur dis tiens les filles allez acheter dans telle boutique telle boucle d'oreille, t'en as une ou deux qui vont m'acheter la mauvaise couleur. Donc derrière ça te demande presque plus de temps de rattraper. Exactement. Donc il y a des choses que je veux gérer parce que je vais gagner en temps. Et au final, en vrai, j'aime quand même le faire. Et je me dis qu'elles, en fait, elles n'ont pas à faire ça. Elles, elles ont à apprendre leur chorégraphie. Et tu leur donnes, c'est dans le package en fait. Elles n'ont pas à réfléchir à comment va être le costume, quel soutien-gorge je dois mettre. En fait, ce costume-là, vu que je suis une femme, je sais qu'en termes de soutien-gorge, potentiellement, tu peux trouver ça, ça, ça qui va avec. En fait, voilà. pas que tu te débrouilles, mais de leur enlever un max de charge de travail pour un atelier choré. Je trouve que tu différencies d'une team semi-pro et des costumes. C'est tout un... C'est un gros travail. Pareil, je pense que sur les années, on m'a donné des costumes où on te donne ton costume, on te dit, allez, tu danses avec ça et le show est dans une heure. Je pense qu'il y en a certains aussi qui oublient que... En fait, nous, on reste... Enfin, je dis nous, parce que c'était des ateliers, par exemple, mixtes, où tu avais des hommes ou des ateliers couples. En fait, on est des femmes et pour moi, le corps... est quand même encore aujourd'hui un gros sujet pour les femmes. Je pense que beaucoup de filles pour les ateliers de chorégraphie hésitent parce que ça va être quoi le costume ? Moi, je ne peux pas monter sur scène où on voit mes jambes, où je ne veux pas qu'on voit mon ventre. Du coup, j'essaye aussi que le costume ne soit pas un problème. Un peu comme si, pour dédramatiser le truc, et c'est aussi pour ça que le costume, j'essaye de l'amener un peu en mode « Tiens les filles, c'est trop cool le costume, c'est très beau! » Un peu comme pour un enfant où t'en fais des caisses, genre... Tu vas voir, demain, on fait une sortie, c'est trop bien. J'essaie d'arriver en mode, j'en fais des caisses sur le costume et sans leur laisser le choix, et c'est " tiens, c'est ça. Et t'inquiète, tu verras, tu seras bien dedans." Et une fois que tu seras maquillée, ouais. Fais-moi confiance, le but, c'est pas de te mettre sur scène en mode tu seras pas à l'aise ou... Encore une fois, c'est une chorégraphie de groupe. Le but, c'est pas qu'ils en aient 10 qui soient méga bonnes dans leur costume et de me dire qu'il y en a 5 que je laisse mal à l'aise dans un costume qui ne leur va pas et que je les mets derrière. clairement pas le but. Donc s'il y en a une qui se trouve pas belle dans son costume, ça, il faut faire le travail mental. Mais s'il y en a une où je trouve qu'elle est pas belle dans son costume, dans le sens où, en fait, ça lui va pas, ça taille pas bien sur elle, on lui voit la moitié du soutif, ben en fait, c'est le groupe qui sera pas beau. Enfin, c'est... Encore une fois, c'est pas juste elle qui sera pas belle dans son costume. Et quand je dis pas belle, c'est qu'il ne lui va pas. Tu peux pas mettre des costumes de la même manière à tout le monde. Encore une fois, on n'est pas des petits enfants à la MJC là. Le but, c'est d'avoir un costume qui reste élégant, de ne pas mettre des trucs vulgaires sur des filles trop jeunes, parce que j'avais aussi eu des ateliers où j'avais eu des filles très jeunes. Tu ne vas pas les mettre les seins à l'air sur scène. Et d'un autre côté, j'essaye toujours de leur dire qu'en fait, tu arrives sur scène, du coup, tu dois rentrer dans un personnage qui va avec la chorégraphie et que peut-être que tu n'as pas l'habitude de te coiffer comme ça, peut-être que tu n'as pas l'habitude de mettre des bodys, mais t'inquiète, en fait, c'est un peu le monde du spectacle et ça va aller. Tant qu'en fait, ça te va, que t'es bien dedans, et que moi, je trouve que t'es bien dedans, vas-y, fais confiance. Et on a des strass, on a des paillettes, on aime ça, ça nous rend belle. Oui, voilà. Tu mets des strass sur n'importe quoi et ça passe... Sur un jogging Décathlon, des strass, ça passe. Ça fait le job. Oui, ça fait le job. Je pense que c'est aussi le fait de danser dans une compagnie cabaret à côté. Où là c'est vraiment le but, tu apprends des shows, tu vas dans un restaurant, tu danses, on te prête des costumes que tu as. 5 minutes avant, on te le donne, on te dit que de toute façon, il faut rentrer dedans et qu'au pire, tu as une boîte d'épingles à nourrice et que tu te débrouilles. Après, moi, c'est mon métier, donc j'accepte le deal. Potentiellement, je ne suis pas à l'aise dedans ou j'ai peur que ça craque, mais en fait, j'avais qu'à prévoir suffisamment d'épingles à nourrice. C'est une autre... fin, voilà. Ce n'est pas ce que je demande à des filles d'atelier. Mais par contre, de faire ça, je me dis, OK, en fait, là, ça se passe comme ça. encore une fois qu'est-ce que je peux gérer pour le basculer sur quelque chose d'amateur. Et des fois, en fait, j'ai vu des costumes et je me suis dit « Ah non, mais horrible, je ne peux pas mettre ça ? » En fait, tu vois le show, tu te dis « Ah, c'est stylé ! » Donc en fait, fais confiance à la personne qui t'a dit « Mets ce costume-là, ça sera beau. » Et ouais, peut-être que ça ne te met pas hyper en valeur, peut-être que ça te fait des plus grosses cuisses que celle d'à côté, mais en fait, l'effet de groupe est beau. Et peut-être que le costume sur le show d'après, toi, tu vas être trop belle dessus, et la fille d'à côté, ça lui ira peut-être un peu moins bien. Mais sur l'effet de groupe , c'est top. J'ai une dernière question pour toi, Nelly. Je dis dernière parce qu'on a explosé le timing. On a trop parlé. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris par la salsa qui te sert dans ta vie ? C'est dur, ça. Je pense à donner l'impression, je dirais, que tu as confiance en toi. Et quand je dis donner l'impression, c'est qu'en fait, même si t'es mal à l'aise dans certaines situations, en fait, je pense dans la vie de tous les jours, moi, d'arriver en cours, il y a des fois où je suis hyper stressée. Et mes premiers cours, genre de septembre, où je dois faire découvrir la musique aux filles, je pense qu'elles ne s'imaginent pas que, genre la semaine d'avant, j'en dors pas. Je suis prête à me dire, est-ce que je rechange tout ? Je suis une grosse paniquée de vouloir... plaire en fait et de vouloir plaire aux filles de me dire que je veux qu'elles aiment la musique autant que moi et du coup d'arriver un peu avec un masque en faisant semblant que t'es hyper sereine un peu comme je disais pour les costumes je suis toujours en panique quand j'arrive avec mon costume en me disant les filles ça va être ça c'est trop bien mais de théâtraliser un peu le truc en faisant genre que tout est ok alors qu'en fait à l'intérieur t'as le ventre qui est noué t'as des cernes comme ça ça fait une semaine que tu dors pas parce que tu t'es stressée pour une musique. Et dans la vie de tous les jours, c'est tout con, mais des fois, tu dois aller au guichet de la gare demander un truc et t'es ado, t'as peur, t'oses pas. Et c'est un peu ce truc de aller, prends confiance. C'est de donner l'impression que je suis sûre de moi. Alors que... Ça noue le ventre, quoi. Merci Nelly. Merci à toi. C'était trop bien. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'il t'a plu. Moi c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la place des femmes dans le milieu de la salsa. Après avoir parlé aujourd'hui de confiance, de scène et de solidarité entre danseuses, tu verras que ce prochain épisode prolonge la réflexion autrement. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast, partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire, ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Nelly pour parler de scène, de dépassement de soi et de sororité dans la danse.

Chorégraphe passionnée, elle accompagne des danseuses amatrices dans des projets chorégraphiques collectifs. Ensemble, on explore ce que cette expérience apporte : la confiance en soi, la force du groupe, la rigueur du travail et l’émotion du spectacle.

Nelly nous parle aussi des coulisses : la gestion des différences de niveau, le stress de la scène, les imprévus, les costumes… et surtout son plus grand défi : que chacune monte sur scène avec le sourire.

Un épisode sincère sur l’engagement, la transmission et le plaisir de danser ensemble. Merci à elle pour sa générosité !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Dans cet épisode, je reçois Nelly, chorégraphe passionnée et engagée, qui accompagne les danseuses dans l'aventure de la scène. On parle de confiance en soi, d'énergie de groupe, de rigueur, de stress, mais aussi de joie, de dépassement de soi et de paillettes. C'est chez elle que nous nous sommes retrouvées, avec Marc-Antony en toile de fond, pour cette discussion. Alors que tu rêves de monter sur scène, ou que tu sois juste curieux, curieuse d'en savoir plus sur les coulisses, installe-toi et profite !

  • Speaker #1

    Bonjour Nelly ! On va parler ensemble du monde des ateliers chorégraphiques, mais avant, est-ce que tu peux te présenter ?

  • Speaker #2

    Bonjour ! Je m'appelle Nelly Nobre, je suis danseuse de salsa, j'enseigne, je danse, je danse d'autres styles de danse, et la salsa fait partie de ma vie de manière intégrale.

  • Speaker #1

    Du coup, C'est ton métier ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça !

  • Speaker #1

    On va parler donc des ateliers chorégraphiques, est-ce que déjà tu peux décrire ce que c'est un atelier chorégraphique ? Pour toi en tout cas ?

  • Speaker #2

    Alors, les ateliers chorés, le but, c'est de proposer quelque chose de différent des cours. C'est d'apprendre une chorégraphie. Moi, je le fais sous format, sur une année. Ce ne sont pas des cours techniques à proprement parler. Il faut déjà avoir une notion de salsa. Et le but final, c'est de proposer le show sur scène, dans sa ville ou dans d'autres villes. Ça va être la grosse différence avec des cours classiques. C'est d'apprendre une chorégraphie dans le but de monter sur scène.

  • Speaker #1

    Et ça passe par quelle étape ? comment tu organises ton année ?

  • Speaker #2

    Alors, les premiers ateliers chorégraphiques, c'était avec Achile, à La Rochelle. Du coup, on avait une organisation où je crois qu'on faisait deux ateliers sur l'année. Donc, c'était une fois par semaine. On pouvait proposer deux chorégraphies. En fait, on faisait la première chorégraphie en janvier. Là, c'était un format où, du coup, ça se rapprochait un peu plus des cours parce que les filles venaient une fois par semaine. Je trouvais qu'elles avaient moins le temps d'intégrer la chorégraphie, et en gros, t'apprends une chorégraphie en peu de temps au final, parce que c'est même pas 6 mois, c'est 4 mois, parce qu'en fait, le 5ème mois, t'es sensée danser. Et après, on faisait 4 mois et une nouvelle chorégraphie. Au fur et à mesure des années, ça me plaisait moins, ce format-là. Vu qu'ensuite, moi j'étais à Paris, c'était compliqué de me déplacer toutes les semaines quelque part. Au final, je me rendais compte aussi que les gens n'étaient pas forcément dispo une fois par semaine pour apprendre une chorégraphie, vu que c'est un autre investissement par rapport à des cours. Et du coup, j'ai proposé le forfait de le faire en mode une fois par mois. Au tout début, elles avaient une heure et demie. L'année d'après, c'était deux heures. L'année d'après, c'était deux heures et demie. Maintenant, je crois qu'on est à deux heures et demie sur le papier. Trois heures en vrai. Et on se voit une fois par mois. Donc, il y a dix séances. Elles ont l'été pour se préparer psychologiquement. Et on démarre les shows fin août, début septembre.

  • Speaker #1

    Donc, tu passes d'abord par une phase d'apprentissage.

  • Speaker #2

    Ouais. Dans l'idée, les premiers cours j'essaie d'attaquer le plus rapidement possible les chorés. leur faire découvrir la musique, leur faire découvrir un peu l'univers, parce que j'essaye de varier un peu. Plus vite la choré est apprise, plus vite elles ont le temps de digérer, nettoyer, travailler les placements, pour que la première au début septembre ne soit pas trop stressante et qu'elles aient le temps quand même de divérer un peu la choré.

  • Speaker #1

    Là, tu dis « elles » depuis tout à l'heure, tes ateliers chorés ils sont destinés que aux femmes ?

  • Speaker #2

    Oui. Au tout début, je ne saurais plus trop comment ça s'est vraiment présenté, mais je crois qu'Achile avait du coup... plus de filles, comme un peu partout dans les cours de salsa, en France en tout cas. Il avait proposé des ateliers chorés, je crois que c'était du shine, c'était pas forcément filles et garçons, mais c'était que des filles. Et du coup, petit à petit, ils essaient de proposer des choses un peu plus girly. Au fur et à mesure, vu que c'est des filles sur scène, ça donne envie à d'autres filles, donc le programme s'est présenté en mode, finalement, c'est axé sur les filles. L'idée aussi, c'était que vu qu'il y a plus de filles dans les cours, plus de filles... en soirée, plus de filles en salsa, je pense que du coup, ça intéresse plus de personnes qui ne se retrouvent pas forcément dans les cours parce que dans les cours de couple, des fois, c'est trop long, t'as pas assez de garçons. J'ai l'impression que les garçons qui viennent aux cours n'ont pas forcément de notion de danse avant et que du coup, c'est vraiment la vraie découverte presque de son corps et que c'est pas facile pour les débutants garçons alors qu'il y a beaucoup plus de filles qui viennent déjà de d'autres danses, qui ont envie de faire de la salsa mais qui du coup s'ennuient dans des cours débutants parce qu'en fait, elles ont envie de danser.

  • Speaker #1

    Oui, culturellement, du coup, est-ce que tu le rapproches des cours, je ne sais pas, de modern jazz, où on prépare une chorégraphie, où à la fin de l'année il y a un spectacle ?

  • Speaker #2

    Et c'est féminin.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. C'est assez classique quand on est ados de faire ces cours-là.

  • Speaker #2

    Et tu as un ou deux garçons. Après, je pense encore une fois que ça, c'est vraiment français, le côté danse, où c'est pour les filles. Et du coup, t'inscris les filles à tes cours de danse. Et du coup, tu formes un peu les petites filles à danser, peu importe le style. Et que quand tu deviens ado, jeune femme, là, peut-être que tu te dis, tiens, finalement, la salsa, ça m'intéresse. Mais tu te rends compte que peut-être que le couple, c'est un peu lent. Et qu'en fait, tu te dis, ah il y a des cours de disponible, ah il y a des ateliers chorés, ah je pourrais monter sur scène. Ça refait écho, justement, comme tu dis, un peu quand tu prenais tes cours à la MJC, qu'il y avait un gala en fin d'année, voilà. Mais du coup, en format adulte, quoi.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu sais les danseuses qui s'inscrivent à tes ateliers, quels objectifs elles ont ?

  • Speaker #2

    Du coup, il y a des filles qui sont là depuis le début. Donc les premiers ateliers avec Achile, c'était avant Covid. C'etait il y a 6/7 ans, 8 ans même peut-être. Ouais, c'est très très vieux. J'ai deux filles en tête qui sont là depuis...

  • Speaker #1

    Te suivent.

  • Speaker #2

    Ouais, qui sont là depuis le début. Il y a ce truc aussi de, tu vois tes copines, tu te dis c'est sympa, j'ai envie de le faire. Donc, je pense qu'il y en a où il n'y a pas d'objectif en tête, c'est juste « Ah, c'est sympa » . Tu passes un moment en gros, finalement, t'as ta pote. En fait, c'est moins contraignant que des cours semaines où c'est une fois par mois. Malgré les contretemps de la vie où des fois, il faut annuler, décaler, mais il y a quand même un emploi du temps qui est calé sur l'année. Du coup, tu sais que ce week-end-là, tu vas faire ça. Tu sais que pendant trois heures, deux heures et demie sur le papier, que tu vas transpirer un peu, mais au final, c'est qu'une fois par mois. Donc, je pense que pour quand même une bonne partie, c'est assez tranquille. C'est plus... Et il y en a aussi beaucoup, quand elles s'inscrivent, c'est « je verrai si je fais le show » . Jusque-là, j e n'en ai aucune en tête qui n'a pas fait le show.

  • Speaker #1

    Embarquée, en fait, dans l'aventure.

  • Speaker #2

    Oui,c'est ça. Même celle qui part un peu en mode « Ouais, tiens, c'est sympa » , finalement, elle danse. Et il doit y avoir une petite partie quand même, mais je trouve que ça ne se manifeste pas tant que ça, qui sont un peu là en mode challenge et qu'ils sont déter, mais dans le bon sens. C'est-à-dire, je ne ressens pas de pression ou de trucs de "je vais être la meilleure" et tout. En tout cas, je ne l'ai jamais ressenti, je ne l'ai jamais vu. Mais c'est ce qui fait quand même qu'il y a une bonne dynamique. Et vu qu'il y a des filles qui sont quand même déter, ça tire le groupe en fait.

  • Speaker #1

    C'est un moteur. Et qu'est-ce que ça apporte justement, pour les danseuses qui veulent progresser en social ?

  • Speaker #2

    J'essaye... J'ai quand même un peu de recul, mine de rien, avec les années où je trouve qu'il y a quand même des filles où j'ai eu certains échos où on me dit « Ah, elle, elle a progressé et tout. » Du coup, forcément que ça me fait super plaisir. Je pense que les premières années, j'avais pas assez de bagage. Donc, je faisais des chorégraphies parce que j'avais envie de danser moi aussi. Je trouvais ça cool. Je sentais que ça prenait, que ça faisait plaisir à tout le monde. Mais sans trop finalement réfléchir à l'aspect technique de... qu'est-ce que ça pouvait apporter. Et là, j'essaye petit à petit sur les débuts de cours, de faire un peu plus de travail technique en expliquant que ça, ça sera peut-être plus chorégraphié, donc, si tu fais tes bras comme ça, fais attention que ça, en social, ne le fais pas. Ou justement dire, vous voyez, ça, ça fonctionne en social. C'est bien. Voilà. D'essayer d'expliquer des postures que mine de rien, je trouve que c'est ce qu'on nous dit aussi beaucoup en cours, c'est là, c'est fille comme garçon, que tout le monde se tient un peu comme ça, que tu as les épaules vers l'avant et si pendant trop de temps trois heures, tu essaies de travailler un peu ta féminité ou tu te tiens droite, évidemment que quand tu vas arriver en social, si t'arrives, que tu te tiens droite, que ta posture est bonne, que t'as déjà un peu plus confiance en toi. J'ose espérer que ça leur apporte dans le social. Et même sur les basiques, j'essaye aussi parce que c'est des choses qui, moi, m'ont pénalisé, de faire des cours de lady stiling où on m'apprenait des choses hyper stylées, mais au final, t'arrives en social, tu deviens gênante pour le garçon. parce que ton basique n'est plus le bon, parce que du coup, tes bras sont dérangeants. Et là, j'essaye à chaque fois que je fais un truc qui est un peu hors salsa, ou de dire, "là les bras, tu fais ça", d'expliquer que c'est vraiment l'aspect scénique et qu'en soirée, on ne fait pas trop ça pour ne pas déranger le garçon.

  • Speaker #1

    C'est s'inspirer sur certaines choses, mais les adapter au social.

  • Speaker #2

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Et là, tu as évoqué plusieurs choses, le changement de format, toi, ton regard aussi qui évolue. Mais à ton avis, sur ces 7-8 années, Et tu ne l'as pas précisé, mais tu fais ça là actuellement dans quatre villes. Donc potentiellement, tu es avec à peu près 80 danseuses presque par an. Tu brasses beaucoup de danseuses.

  • Speaker #2

    Mais c'est ça, oui.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui a le plus évolué, tu dirais, sur tes ateliers chorés, à part ce que tu as déjà cité ?

  • Speaker #2

    Moi, personnellement, ça m'a donné une rigueur que je n'avais pas du tout au début. Et au final, je pense qu'elles ne s'en rendent pas compte, mais moi, d'année en année, ça me fait... travailler de fou en fait parce que je me rappelle les premiers shows où j'arrivais sur scène stressée comme les filles. J'étais capable de me tromper sur ma propre choré, a plus me rappeler des bras machin et en fait je pense que moi-même je savais pas comment me préparer. Comment travailler la gestion du stress ? Comment travailler pour être prête en arrivant sur scène ? Parce que, ouais, en fait, t'as beau le faire en répète, et tu te rends compte que dès que t'arrives sur scène, ça va plus. De devoir gérer les placements, de devoir gérer les filles derrière. Quel est le moment où t'arrives sur scène, où toi tu danses, mais il faut quand même être un groupe, mais il faut les regarder elles.

  • Speaker #1

    Oui,parce que là, du coup, tu le dis de manière implicite, mais tu danses avec...

  • Speaker #2

    Oui, je danse avec elles. Les premiers shows, j'essaie de danser avec elles pour avoir quand même un côté... groupes et je pense que certaines ça les rassure et parce que j'ai aussi envie de les danser en fait, c'est pas des choré que je fais en mode "tiens je vais faire ça pour des filles c'est facile" en fait moi aussi j'ai envie de les danser moi aussi je suis contente de faire ça et et je trouve que c'est cool de le partager avec elle, mais à la fin j'aime bien aussi qu'elles puissent danser toute seules j'aime bien aussi le voir et je trouve que c'est là où elles prennent confiance de se dire bah ouais peut-être qu'au mois de juin je m'étais dit que je le ferai pas puis finalement j'ai dit oui j'ai pris le costume Puis je l'ai fait la première scène en groupe avec Nelly. Et puis finalement, au mois de mai, je le danse solo. Enfin, solo, sans la prof. Et pour revenir sur ta première question sur qu'est-ce qui a évolué, c'est que je trouve que moi, en termes de rigueur, ça m'a changé ma manière de moi travailler, me préparer. Du coup, de comment préparer les filles et la vision de la scène. Au début, je pense par le fait des autres danses. Justement, ce qu'on disait un peu les galas de fin d'année et tout. La scène, finalement, n'est pas... c'est toujours un chouette moment et tu fais attention même quand t'es enfant, ado mais y'a pas un côté un peu sacré de la scène où du coup n'importe qui monte sur scène tu vois bien t'es gamins t'as pas la chorégraphie, t'es devant tu fais ça à ta maman et je trouve qu'en salsa j'avais pas suffisamment cette notion là de attention quand tu montes sur scène faut quand même assurer d'où les premiers shows qui étaient peut-être enfin comment dire on aurait pu faire mieux, on aurait pu se donner plus, et parce que moi je le faisais pas, les filles pouvaient pas le faire, parce que moi-même je le faisais pas. Et petit à petit, avec la rigueur, de leur transmettre cette rigueur-là, de quand même leur expliquer qu'en fait un atelier choré, c'est juste un atelier choré, qu'il faut quand même dédramatiser tout, qu'on fait de la danse, on fait de la salsa, on sauve pas des vies, on est pas médecin, que si tu montes sur scène et que tu te trompes, c'est pas grave, il va rien se passer. On va pas te pointer du doigt, tu vas pas te faire jeter des tomates. Mais que, attention quand même, si tu montes sur scène, il faut quand même que ça se mérite, il faut quand même le travailler, que c'est pour toi, mais c'est aussi pour le groupe, et pour le public, tu peux pas arriver,et juste danser pour toi, tu baisses les yeux, non, ça fait un an que turépètes, tu t'es embêtée à bosser ton costume jusqu'à 4h du mat, quand tu montes sur scène, voilà, faut y aller, et je trouve que la rigueur, que moi j'ai acquérie petit à petit, ça m'a permis aussi d'essayer en tout cas de leur transmettre ça. Et que voilà, même si pour revenir sur le tout début, que certaines en termes de motivation, c'est plus, tiens c'est cool, on peut monter sur scène entre copines. Oui, tu montes sur scène avec tes copines et c'est trop bien. Parce que tu te prépares, parce que tu te maquilles, parce que t'as un joli costume et que les filles on adore les paillettes et tout. Mais attention en fait, tu montes sur scène alors qu'à côté t'as des gens, c'est leur travail, c'est leur vie. ils montent sur scène parce que eux peut-être que ça fait deux ans qu'ils préparent un show où ils se sont tapés comme jamais et en fait peut-être que tu partages ce soir-là la même scène qu'eux bah ok t'as pas le même niveau parce que bah toi aujourd'hui la salsa c'est pas ton métier et c'est pas ta vie mais par contre faut quand même respecter quand tu montes sur scène que bah ouais tu montes sur une scène salsa et que t'es plus une enfant quoi faut assumer quoi.

  • Speaker #1

    Et là tu parlais tout à l'heure du coup de la durée de tes ateliers qui évolue d'année en année, on verra jusqu'où.

  • Speaker #2

    Un week-end par moi haha, ça se peut !

  • Speaker #1

    C'est pas mon idée.

  • Speaker #2

    Ça sera 10 heures avec une pause d'une demi-heure haha. Si on a le temps. Et encore. Au début, je pense que c'est une histoire de rigueur. Je pense que j'arrivais plus en me disant, "ben tiens on va apprendre une partie de la chorégraphie." Puis d'année en année, tu te dis que si tu veux leur apprendre ça, peut-être qu'il faut travailler un peu cette technique-là. Et puis peut-être qu'il faut retravailler un peu le basique. Et puis peut-être qu'il faut prendre le temps de travailler un point technique en particulier. Et que du coup, finalement, tu te rends compte que ta séance d'une heure et demie, tu n'as pas le temps, encore moins une fois par mois.

  • Speaker #1

    Et pour les personnes qui n'ont jamais fait d'atelier choré, est-ce que tu peux détailler là, actuellement, sur tes deux heures et demie ? Qu'est-ce que tu proposes sur une séance type ?

  • Speaker #2

    Un petit échauffement. Quand je dis échauffement, c'est vraiment échauffement pour le coup dense, échauffement corporel. Parce que je trouve qu'il y a aussi ça où c'est vraiment des choses qu'on ne travaille pas dans les cours. Encore une fois, je parle des cours salsa. Quand j'ai commencé à donner mes premiers cours à Tours, c'était dans un bar, où tu avais des gens qui jouaient au billard à côté, et l'autre gars qui attendait sa bière au bar. T'imagines bien que l'échauffement corporel... Si déjà tu faisais un petit shine d'échauffement, c'était bien. Donc du coup, dans les ateliers, j'essaie quand même de leur faire comprendre que tu es finalement dans un cours de danse, et plus seulement ce cours de je viens apprendre à guider deux-trois passes pour être stylée en soirée. Donc il y a un vrai échauffement corporel. Ensuite, on se rebDse sur la salsa. Selon les années, vu que des fois ce n'est pas des musiques salsa à proprement parler, j'essaie de faire un échauffement où je mets de la salsa pour aussi que les filles écoutent de la salsa, entendent de la salsa, se rappellent que c'est quand même un atelier salsa et ne soient pas pendant deux heures avec la musique de l'atelier où du coup au bout d'un moment elles vont saturer. Si j'ai un point technique à travailler, j'en profite. Il y a eu des années, il y avait peut-être un peu plus de pachanga donc j'ai essayé de travailler la pachanga. Des mouvements un peu plus afro. Il y a eu une année où j'ai essayé de travailler un petit peu plus au niveau des bras, des poignets, donc j'ai essayé d'axer le travail et après l'apprentissage de la chorégraphie. Et comme je disais, le but c'est plus vite elles ont la chorégraphie, même si à la fin de la séance, elles ont un peu le cerveau en mode, oula c'est trop, mais en fait elles auront le temps de digérer. Encore une fois, c'est le côté rigueur où ce que je n'avais pas au début, je me rappelle les premiers ateliers, au mois de juin, on apprenait la fin de la chorégraphie. Même pour elle, c'était flou. Et je me dis, il faut faire le show dans deux mois. Il n'y a rien qui allait. Alors que là, j'essaye. Encore une fois, j'essaye. Si la chorégraphie peut être terminée avril, ça me laisse mi-juin pour nettoyer. Je trouve que tout le monde est plus serein. Mais là, encore une fois, c'est les années qui m'ont appris ça.

  • Speaker #1

    Donc là, tu parles de la chorégraphie, etc. Mais il y a plein de choses. Et notamment...

  • Speaker #2

    Les paillettes !

  • Speaker #1

    Ah, les paillettes, ça c'est le bonus, c'est la cerise sur le gâteau, mais avant ça, comment tu fais pour gérer plusieurs choses, les différences de niveau dans un atelier choré, les différences d'investissement, les tempéraments, les personnalités, et le stress de chacune ? Beaucoup de questions.

  • Speaker #2

    Pareil, je dirais que c'est les années où, en fait, au début, J'ai quand même eu la chance d'avoir pu faire ça avec Achile au départ. Après, ce n'était pas du tout le même format. Ce n'était pas le même format et ce n'était pas la même manière de gérer. Mais du coup, tu arrives où tu vois comment chorégraphier, comment justement se comporter avec les gens et tout. Et j'étais jeune, je crois, que les premiers ateliers avec Achile. Je suis sortie de la formation de Salsalianza, ça vient de ça. Je devais avoir 20 ans. Donc, ce n'était que des dames. Enfin, je dis dame parce que j'avais vraiment l'impression que j'avais beaucoup d'écart d'age. Et du coup, il faut réussir à communiquer avec des gens qui, du coup, sont plus âgés, sans les braquer. Et à côté de ça, quels mots utiliser, comment faire, où est la limite ? Pareil, au fur et à mesure, du coup, il y a eu des amis. Parce que c'est des filles que, du coup, tu vois de plus en plus, qui se réinscrivent toutes les années. Après, tu as aussi des amies de la danse qui se sont inscrits à mes ateliers parce que c'était des amies, donc elles voulaient danser avec moi. Je me suis dit, oh là là, il faut gérer, là c'est une amie. Mais en même temps, là, je suis la prof. En termes de communication, j'ai toujours essayé de... Encore une fois, un peu aussi par les expériences passées, j'ai aussi fait des ateliers chorés dans d'autres écoles, par exemple à SalsAlienza. On était beaucoup plus nombreux, c'était des ateliers pareils. Quand je dis format cours, c'était une fois par semaine, donc il faut vite apprendre et tout. Et un peu de retenir au final de « Ok, ce moment-là, je n'ai vraiment pas aimé ce qui s'est passé. Je n'ai pas été à l'aise. Ce moment-là, je trouvais ça génial comment il a géré. » En fait, tu retiens les choses. Et au moment où tu te retrouves face à un groupe, tu essayes de dire « Ok, en fait, ça, je ne l'avais vraiment pas aimé à l'époque. » Je pense aussi pour les costumes. Un vrai sujet pour les danseuses. Mais du coup, tu dis « Ah ouais, en fait, quand on m'avait fait ça horrible, je ne veux pas leur faire vivre ça. » Et plutôt que de se dire en fait, moi, on m'a fait ça, ça a marché, je vais refaire pareil. Ben non on va se dire ça, OK, ça, non, et de réajuster, en fait. Encore une fois, c'est que des amatrices, en fait, c'est que des filles qui, OK, ont un niveau plus que des filles de cours, parce qu'en fait, elles ont quand même envie d'apprendre une choré et de danser. Mais par contre, ce n'est pas des filles qui ont envie de se faire engueuler donc, bon. Encore une fois, je pense que c'est une histoire de rigueur. Si toi, tu es carré, si toi, tu arrives à l'heure, si tu arrives en tenue de sport... Si tu expliques bien que l'échauffement c'est important, d'expliquer que si tu arrives en retard, échauffe-toi quand même.

  • Speaker #1

    C'est important et ce n'est pas optionnel.

  • Speaker #2

    Voilà. En fait d'essayer petit à petit, si toi t'es réglo, si tes amis aussi parce que du coup encore une fois il y a des amis dans les ateliers si j'arrive à avoir des amis qui sont sérieux finalement petit à petit tu mets plein de petites choses sérieuses et le groupe se gère bien et ouais en fait je pense que c'est l'expérience d'année en année il y a eu des filles, il y en a eu très très peu mais il y a eu quand même 2-3 expériences de filles avec qui finalement tempérament ça matche pas et c'est toujours hyper décevant où tu te dis "Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Qu'est-ce qui passe ? Qu'est-ce que j'aurais dû faire ? Comment la gérer ?" Après, tu te rends compte que finalement, tu ne peux pas plaire à tout le monde, même si tu as envie. Du coup, de se remettre en question, de se dire « Ok, avec cette fille-là, ça n'a pas marché. Qu'est-ce que j'aurais pu faire ? Ok, j'essayerai de faire mieux la prochaine fois. » Et en fait, d'année en année, je me rends compte aussi que les filles qui s'inscrivent, je dis pas qu'elle me ressemble parce qu'on a toutes des caractères différents mais je suis rarement à me dire oula cette fille là ça va être dur de la gérer. Petit à petit, j'ai quand même l'impression que les filles qui s'inscrivent sont dans le mood.

  • Speaker #1

    Elles identifient aussi ce que tu proposes.

  • Speaker #2

    Et je trouve que les attitudes, tout se passe hyper bien. En tout cas, je dirais que sur les deux dernières années, je n'ai rien de négatif dans la gestion des filles.

  • Speaker #1

    Depuis que tu as commencé à Bordeaux.

  • Speaker #2

    C'est ça. C'est Bordeaux qui a tout changé. On retiendra. C'est vrai, c'est Bordeaux. Très objective haha.

  • Speaker #1

    Mais c'est le timing.

  • Speaker #2

    Mais c'est le timing, c'est vrai. Aussi pour les autres villes, je pense à Tours et La Rochelle, parce que je n'ai pas encore à Bordeaux, c'est plus récent. Mais Tours et La Rochelle, en fait, il y a des places limitées parce qu'au bout d'un moment, je ne peux pas... Enfin, ce n'est pas que je ne peux pas en prendre plus, c'est chiant parce qu'après, dans le cours, du coup, tu ne peux pas t'occuper de tout le monde. Mais c'est surtout qu'après, en termes de scène, je suis limitée et que je ne peux pas prendre 40 filles en cours et leur dire « Finalement, sur scène, il n'y en aura que 20. » Je refuse ça. Je n'ai pas du tout envie.

  • Speaker #1

    De faire une sélection ?

  • Speaker #2

    Oui. C'est soit, en fait, je fais la sélection avant. Et du coup pour moi on est plus sur un atelier chorégraphique après c'est vraiment mon avis parce que je sais que pour avoir parlé d'autres personnes qui proposent des ateliers on partage pas le même point de vue mais pour moi l'atelier chorégraphique si je les accepte à l'atelier chorégraphique ça veut dire que je leur laisse leur chance sur scène à condition que du coup tu travailles, enfin tu te tapes pour avoir la chorégraphie mais du coup après j'ai pas envie de leur dire finalement c'est pas ouf du coup tu danseras pas je refuse. Les critères c'est que tu connaisses ta chorégraphie. Donc ça veut dire que si tu as loupé des séances tu dois la connaître et encore une fois pour moi la connaître, ça veut pas dire que t'as pas le droit de te tromper, si tu la connais en répète et qu'en fait sur scène t'as fait des dingueries de fou j'en tiendrai jamais rigueur, je m'en fiche en fait parce que moi la première j'ai fais des dingueries sur mes propres ateliers mais par contre si tu la connais pas en répète en fait il y aura pas de miracle sur scène donc c'est connaître sa chorégraphie peu importe le niveau parce que de base il n'y a pas de sélection de niveau. Il y a des filles pour qui finalement, c'est leur première année de salsa, mais elles ont fait de la danse depuis toute petite. En fait, elles ont trop envie d'apprendre la choré. Et des fois, tu as des surprises de fou. Noémie, elle est arrivée, elle avait fait quoi ? Un an de... Même pas, elle n'avait jamais fait de salsa. Elle avait juste fait de la danse. Et tu dis, ok, en fait, elle a aussi découvert la salsa par ça. En fait, j'aurais été un monstre de lui dire, non, va apprendre la salsa en cours et tu reviens plus tard. Alors qu'en fait, si tu penses que tu peux apprendre la chorégraphie, bah vas-y en fait.

  • Speaker #1

    Oui,c'est vrai. On en a pas parlé tout à l'heure, mais des fois il y a des filles qui arrivent et qui ne dansent pas en social, qui arrivent dans la salsa. Par ce biais-là, ce n'est pas la majorité, mais il y en a quelques-unes.

  • Speaker #2

    Des filles de cubaine qui, du coup, finalement, aiment bien ce que je propose, mais qui n'aiment pas la salsa porto. J'en entends tellement « Ah, moi, la salsa porto, non, non, non. C'est trop guindé, je n'aime pas ça. » En fait, elles arrivent, je précise que c'est on-two, donc de toute façon, elles vont être obligées de maîtriser le one-two. Mais c'est des filles qui... Je ne sais même pas si elles prennent plaisir à danser le on-two en soirée. Je pense qu'elles n'essayent même pas. Mais en fait, pour elles, c'est plus dur. Parce que du coup, il faut se mettre dans un mood, dans un style que tu ne connais pas. Donc, tu tapes forcément plus que quelqu'un qui, ça fait cinq ans qu'il fait du on-two. Mais par contre, si en fait, tu as la rigueur et que tu apprends ta chorégraphie, moi, c'est OK. En fait, tu connais ta chorégraphie. c'est vraiment le prérequis. Et je ne sais plus, dans les premières questions que tu m'avais demandées sur les niveaux, pareil, ça revient à ça. En fait, il y a des filles qui dansent depuis des années, qui connaissent mon style, qui ont fait toutes les chorégraphies. Donc très clairement, il y a des mouvements, c'est les mêmes. Même si je me dis, ça fait longtemps que je ne l'ai pas fait. Non, c'était sur la chorégraphie de l'an dernier. Donc du coup, elles ont plus de facilité. Mais je trouve que c'est ce qui fait aussi que le groupe, il évolue chaque année.

  • Speaker #1

    Ça les tire vers le haut.

  • Speaker #2

    Oui. En fait, tu vois les filles y arriver, tu te dis « putain, elle, elle y arrive, moi aussi je vais y arriver » . Et j'essaye toujours de dire, attention, vous n'avez pas le même niveau et tout, mais mine de rien, c'est cool de se dire qu'en fait, dans le groupe, et puis il y en a qui arrivent, et du coup, cette... Même moi, je me dis, en fait, si elles y arrivent, peut-être que je peux pousser un peu plus, peut-être qu'on peut faire ça, peut-être qu'on peut accélérer. Ouais, du coup, pas de prérequis, à part si tu danses pas du tout le on-two. Bon, il faut quand même, à un moment donné, voilà, au mois de septembre, il faut quand même que tu ais les bases du on-two.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la gestion du stress, parce que tu disais, quand on est sur scène, parfois, il va y avoir des oublis, et souvent, c'est principalement lié au stress. Comment tu gères le stress d'un groupe entier, parfois de 20 filles en même temps, voire même...jusqu'à 32 cette année comment tu fais en dehors de ton stress à toi ?

  • Speaker #2

    Je les écoute pas et je m'en vais, je m'enferme dans les toilettes haha. Je pense que tous les conseils que j'essaie de donner c'est des conseils que je me donne à moi même et que souvent c'est un peu comme quand tu vois les défauts chez quelqu'un tu dis ah oui c'est le défaut que t'as aussi et quand je leur dis attention faites surtout pas ça. Soit je le fait, soit je l'ai déjà fait. Donc, j'essaye de... Encore une fois, le côté rigueur, c'est si tu essaies de t'enlever tout ce qui peut te stresser, tu arriveras sur scène déjà sans rajouter un truc qui peut te... te squeezer au dernier moment. Du coup, c'est le temps de préparation. Encore une fois, il y a certains shows où c'est loupé. On se prépare un peu en last minute. Mais plus tu es prêt rapidement, plus tu enlèves ce truc de stress de t'es en train de courir, il te manque le rouge à lèvres,etc. J'essaye de faire en sorte de cadrer ce truc de prépare-toi le plus vite possible, tu enlèves un élément de stress. Je suis un peu intransigeante sur le côté alcool. Du coup, pour moi, pareil, encore une fois, on n'a pas tous le même avis sur ça, mais pour moi, il n'y a pas d'alcool avant de monter sur scène. Et qu'en fait, même si certaines... Là, on revient sur le fait qu'il y a des femmes qui sont plus âgées que moi. Je pense qu'il y en a, en fait, qui doivent se dire qu'est-ce qu'elle veut, à me dicter. Moi, ça fait des années que je me prends un petit verre avant d'aller en soirée. Je le vis très bien et ça ne me fait rien. Ok, mais en fait, arriver sur scène, peut-être qu'avec le stress, peut-être qu'avec le groupe, peut-être que si tu vois la fille d'à côté qui se trompe, en fait, ce petit verre d'alcool avant va te paniquer. Donc du coup, pas d'alcool, se préparer tôt. Pareil, avec les expériences de si tu peux t'enlever, je demande toujours d'enlever les bijoux perso parce que je me dis qu'en tant qu'amatrice, la boucle d'oreille ou la bague ou le petit bijou... le petit bracelet de famille que tu ne veux pas enlever, qui se coince dans tes franges ou ton collant, je ne suis pas sûre que tu maîtrises ce stress-là. Et si on peut enlever déjà tous les éléments extérieurs pour ne pas te stresser. Déjà, on part sur une bonne base. Et après, le stress en soi, je pense que plus tu seras prête, moins tu seras stressée. Du coup, c'est encore le show, plus il est pris en avance, plus tu as les costumes en avance, plus tu peux arriver sur scène en disant « Ok, en fait, ma choré, je la connais, je l'ai finie au mois de juin, ça fait deux mois que je suis dessus. » Le costume, je l'ai essayé quatre fois chez moi. Je n'ai pas de problème de sous-vêtements. Les bijoux, ils sont essayés.

  • Speaker #1

    Là,tu parles de l'autonomie aussi, que ça demande quand on est dans des ateliers chorégraphiques.

  • Speaker #2

    D'essayer que les filles arrivent petit à petit à être autonomes, de leur donner. Après, je donne un maximum d'infos en amont pour qu'elles aient tout, qu'elles soient presque prêtes à tout. Genre, s'il y a ça, tu fais ça. S'il t'arrive ça, tu fais ça. Vu qu'il y a des filles qui font depuis plusieurs années, j'essaie de faire en sorte qu'elles s'entraident. Il y a un peu ce truc où je veux quand même que tu sois autonome parce que si finalement dans les loges, c'est toujours les mêmes qui coiffent et tout, c'est celles qui coiffent qui se mettent en stress et en galère. Mais qu'en fait, s'il y en a une qui n'a jamais fait, OK, tu vas l'aider, tu ne la laisses pas en galère avec son faux-cil de travers. En fait, on a un groupe de filles et je trouve que l'atelier, vu qu'il n'y a pas de... Le but, ce n'est pas d'être la meilleure devant, surtout que je ne fonctionne pas du tout comme ça. Donc je pense qu'il n'y a pas de concurrence. En tout cas, par exemple, une fois, je ne l'ai jamais ressenti. Donc en fait, c'est OK d'aller aider ta copine dans les loges. Elle est en galère. En fait, si elle est en galère, qu'elle monte pas sur scène, en fait, le groupe est dans la merde. Donc va l'aider. Et je pense que même s'il y en a qui sont plus stressées, on arrive à ce qu'elles s'entraident les unes les autres. Mais moi, je suis toujours une grosse paniquée avant de monter sur scène. J'essaye au maximum. J'essaye au maximum, mais c'est vrai que tu stresses pour le groupe, tu stresses pour que la musique va bien démarrer. Est-ce que le sol est OK ?

  • Speaker #1

    Et pour le coup, toi, contrairement à celles qui montent sur scène, c'est ton travail. Donc c'est aussi montrer le fruit de son travail, c'est important.

  • Speaker #2

    Ouais. Surtout quand il y a des musiques, des années où j'ai pris des musiques pas salsa, ça, où tu te dis...Allez, est-ce que ça va plaire ? Est-ce que les gens ne vont pas se dire c'est quoi ou pourquoi elles ont fait ça ? Donc il y a le stress de tu danses, tu stresses pour les filles, tu stresses pour toi, parce que même si c'est ta choré, tu peux toujours te louper, enfin tu peux toujours te louper ce petit truc. Est-ce qu'il y en a une que tu vas taper ? Est-ce que les placements vont fonctionner ? Est-ce que la musique va plaire ? Est-ce que la choré va plaire ? Et c'est beaucoup plus stressant finalement pour aussi faire partie de team où du coup là, ce n'est pas du tout moi qui gère. C'est pas mes chorégraphies, c'est moins... on me dit de faire ça, je le fais. C'est vrai que le stress, c'est pas du tout le même. T'arrives sur scène, tu veux ne pas décevoir la personne qui drive la team, tu veux ne pas décevoir le groupe, tu veux pas décevoir ton cavalier, mais je trouve que t'as pas cette pression de... C'est pas ta chorégraphie, c'est pas... Tu t'enlèves un petit stress, au final, tu penses à ton placement, mais tu penses pas au placement des 30 filles derrière. Donc ouais, pas le même stress.

  • Speaker #1

    C'est quoi ton plus grand défi, toi ? Qu'aucune ne sorte en pleurs du show. Je pense que ça, c'est vraiment le truc de... Moi, ça me met un petit coup de poignard dans le ventre quand il y en a une. Ça arrive. Ça arrive, une qui va sortir de scène en pleurs, en disant « C'était horrible, j'ai fait de la merde. » Et tu veux la réconforter, mais en même temps, t'as pas vu. Tu veux réconforter, tu dis « Si ça se trouve, elle a vraiment fait de la merde. » Donc tu peux pas lui dire « Ne t'inquiète, ça s'est pas vu. » J'en sais rien. Mais en fait, je fais ça tellement douloureux de se dire, elle a tout donné encore une fois c'est amateur, t'essayes de tout préparer pour les mettre en bonne condition et en fait des fois t'en as qui sortent mais mal quoi. C'est tellement pas le but, c'est tout l'opposé quoi et ouais ça c'est mon plus gros défi, en fait petit à petit ce que j'aimerais c'est ne plus jamais avoir ça, d'avoir juste la fille qui sort de scène et qui dit bon je me suis foirée mais c'est ok, pas en mode je m'en fiche, c'est pas du tout ça mais en mode j'ai rattrapé et tout le reste c'était bon, et en fait de dédramatiser. Et je pense que c'est un truc qui me tient vachement à cœur, parce qu'au final c'est quelque chose où moi dans mes shows aussi perso, j'ai un peu de mal encore à travailler sur ça, et quand des fois je me rends compte à quel point ça peut m'assassiner en fait, je me vois finir un show et dire « Ok je rentre chez moi, c'était horrible » et j'ai tellement pas envie qu'elle ressente ça. Peu importe le niveau en fait, que tu fasses un atelier choré, que tu fasses un show semi-pro, un show pro, une compète, Je trouve que c'est horrible de sortir et de ressentir ça. Et c'est pour ça que tu essayes de dire en répète, tu te trompes, rattrape, souris. Fais en sorte que quand tu sors de scène, même s'il y a eu un couac, ce que je leur dis souvent, c'est que si tu te trompes, en fait, donne l'impression que c'est toutes les autres qui se sont trompées. Même si elles sont 25 autour de toi et que toi, tu fais autre chose, il faut vraiment que tu sois sûre de ta bêtise. Ça donne vraiment l'impression que, ah, mais elles ne m'ont pas suivie. C'est elles qui se sont trompées. Et ouais, c'est ça que je veux éviter le plus. Mais ça arrive de moins en moins. Ça arrive de moins en moins et je trouve que récemment, il y a quand même un peu ce truc de aussi, tu sors de scène, tu prends l'énergie et essaye de ne pas tout de suite parler. Enfin, de ne pas tout de suite dire, je me suis trompée là. Genre, attends. C'est un biais cognitif. Tu vas focaliser sur les deux secondes d'erreur. Mais en fait, la chanson dure trois minutes. Et en plus, là où on a une force, c'est que c'est des shows de team. Des fois, l'erreur, vraiment, si on ne me l'avait pas dit... Les yeux ne se posent pas sur tout le monde en même temps. Il y a plein de filles qui me disent « Ah, tu verras, je me suis trompée là. » Elles me le disent en sortant de show. J'oublie. Tu regardes la vidéo le lendemain, tu ne vois rien. Et elles te redisent la semaine d'après quand tu leur vois « Ah, tu as vu, j'ai tourné dans le mauvais sens. » Je dis « Mais je n'ai même pas vu. » Qu'est-ce que tu dirais à une danseuse qui a envie de faire un atelier choré mais qui hésite à se lancer ? Il ne faut pas hésiter. C'est les messages que je reçois. Des fois, je reçois des trucs qui me font mal au cœur. Est-ce que j'ai envie de le faire, mais je suis trop vieille ? J'ai envie de le faire, mais je suis trop grosse ? J'ai envie de le faire, mais je lis les messages. Je ne comprends même pas la question. Je ne sais même pas pourquoi tu hésites. Les seules hésitations, ça serait j'ai envie de faire un atelier, mais dans trois mois, je pars à l'étranger. Ok. Ok je comprends que t'hésites ça risque d'être compliqué mais en fait pour moi je vois même pas l'hésitation en fait si t'as envie de le faire, fais le c'est un atelier choré c'est ok et voilà en fait après peut-être les ateliers choré il y en a quand même plein de voir quel... pas projet mais en termes d'orga lequel te conviendrait mieux dans ta vie aussi parce qu'encore une fois là on est face à des amatrices qui ont des travails et tout en fait. Sois sûre que ça rentre dans ton rythme de vie de travail et que tu ne sois pas débordée par ça. En fait que ce soit un plus dans ta vie un bonus un truc cool, les strass, les paillettes et tout mais que tu ne dises pas « Oh là là, gestion compliquée » . Et du coup, quel conseil ou qu'est-ce que tu dirais à une prof ou un prof de danse qui aimerait monter sa team, faire son propre atelier choré, mais qui hésite ? Bon courage ! Bon courage ! Il faut bien réfléchir, bien tout poser sur papier. Et ce n'est pas un cours. Tu ne t'engages pas pour un an. tu t'engages pour deux ans. Pour réfléchir à tout, tu veux le faire, mais du coup, qu'est-ce que tu leur proposes concrètement ? Où est-ce qu'elles peuvent danser ? Comment est-ce que tu veux danser avec ? Réfléchir à tout. En fait, d'être prêt à toutes les questions et d'être prêt aussi, au final, à te dire que tu crées une chorégraphie, mais que les trois quarts de ton temps, ça va être de faire des placements, de gérer des femmes avec leur stress, et que pour moi, ce n'est pas juste un cours. C'est que si tu as juste envie de donner des cours de danse, quand je dis juste, ce n'est pas négatif, mais je vois la différence des cours de Lady Staling que je donne. C'est ça. De ton activité. Les cours de Lady Styling, soit tu as des routines, soit tu crées un nouveau cours la semaine d'après. Mais voilà, tu proposes un cours, tu t'en vas. L'atelier choré, tu sors de la salle à 17h, mais en fait, tu as encore 5 heures de travail derrière. Tu as des tonnes de messages. C'est une organisation sur l'année. Tu dois réfléchir à tout. C'est du coup, un travail passion. Que si t'es à 80 filles, si potentiellement un quart des filles t'envoient un message par semaine, t'as 20 messages. Et on sait que je suis très bonne en gestion de mon téléphone, que je réponds hyper rapidement. C'est vraiment ma grosse qualité. C'est ça, mais c'est... En fait, vu qu'on danse dans le format, on apprend une chorégraphie, on la danse l'année d'après. Donc l'année où j'apprends une choré, on danse encore la chorégraphie de l'année précédente. Donc du coup... sur une année. Il y a une nouvelle choré et le show. Donc, il y a des filles qui sont différentes. Il faut gérer aussi les costumes, les placements, les contretemps de "finalement, je suis malade", il faut changer les placements en laisse-minute. Les heureux événements de, en fait, je ne peux pas le dire tout de suite, mais je suis enceinte, je ne rentre plus dans le costume, je fais comment, mais je ne veux pas que les autres le sachent. OK, on va trouver des solutions. Les orga, il faut contacter les orga pour finalement envoyer des filles pour danser. Puis elles, elles vont danser toute seule, mais tu as un autre groupe qui gère. C'est, en fait, ma vie aujourd'hui tourne quand même autour des ateliers. En termes de gestion de mon temps, et j'adore, et je trouve ça trop bien, mais par contre, j'ai pas une journée off concernant les ateliers. Même si je pars en vacances, je prends mon carnet de placement, parce qu'à tout moment, il faut que je revois un placement, il y a un truc que j'ai pas fait, il faut le faire, parce qu'elles sont nombreuses et il y a plusieurs villes. C'est ma grosse occupation. Et là, du coup, t'as parlé de plein d'autres compétences. que tu as dû développer ou en tout cas qui font partie du package c'est-à-dire l'organisation c'est sûr mais en plus de tout le travail chorégraphique et de transmission et de gestion du stress ce que tu as évoqué il y a c'est ça le côté événementiel contacter les organisateurs gérer les costumes et gérer les imprévus en fait et les réseaux aussi sociaux parce que tu relayes aussi des dates et que ça fait beaucoup de tâches annexes mais qui prennent beaucoup de temps, il faut vraiment être complet. Après, encore une fois, je me dis qu'année après année, tous les points, tous les éléments où je ne suis pas bonne, ils évoluent. Encore une fois, les premières années, tu te lances dans des costumes. Quand il y a les étés, je crois, je ne sais plus, à un moment donné, 25-30 filles, je voulais tellement tout faire toute seule parce que je voulais que tout soit... comme je l'ai imaginé, parfait, je strassais les costumes pour tout le monde. Donc je passais mon été à strasser 30 jupes. Et encore une fois, j'ai aucun regret. Limite, des fois, je suis nostalgique ou je me dis l'été va arriver. Je me dis, putain, j'ai rien à strasser. Donnez-moi des choses à strasser. Tout ceux qui ont besoin, Nelly est disponible l'été pour strasser vos jupes haha. Tout ce que vous voulez. Mais tu veux tellement tout faire et après tu te rends compte que finalement l'année d'après, elles sont 50. Non, en fait, tu ne vas pas pouvoir strasser 50 jupes. il faut se rendre à l'évidence. Donc, tu essayes de dire qu'en fait, là, tu t'es mis en stress parce que tu leur as donné leur costume au dernier moment, parce que tu n'as pas fini de strasser. Comment tu fais l'année d'après ? Et je pense qu'encore une fois, c'est le truc de l'expérience. J'ai participé à des ateliers choré, mais je n'avais pas suffisamment la tête dans l'orga. Donc, je pense que je n'ai pas été moi formée au comment. Je me dis que peut-être, il y a des filles qui font des ateliers avec moi depuis des années. et peut-être qu'un jour, elles diront... en fait moi aussi j'ai trop envie de faire ça et je me dirais ok trop bien genre cette fille là ça fait des années qu'elle le fait je peux peut-être lui donner toutes les infos que j'ai et en fait vas-y fais-le dans ta ville et trop bien tu vois genre tu t'enlèves tout le truc de "Tiens, comment on fait ça ?" Parce qu'en vrai, vu que j'écris tout, je pense que je peux même retrouver la gestion d'un costume d'il y a 5 ans. En fait, il faudrait limite un petit pack de, comme tu disais, quelqu'un qui veut se lancer. Bah tiens, en fait, tu veux gérer les costumes, c'est comme ça. Tu te rends compte d'année en année qu'au début, tu as 10 costumes, donc tu vas acheter à Etam un body, à Calzedonia un pantalon et c'est trop bien. Chacune se gère dans les tailles. Et puis en fait, là, elles sont 50. Tu te rends compte que si en fait, elles vont tout acheter là, il va peut-être manquer des tailles, c'est plus bon. Tu veux commander sur Internet, mais en fait, tu es limité à 50. Après, il faut payer des frais de douane. Et après, tu commandes sur un site et tu ne reçois pas les mêmes tissus. Et en fait, petit à petit, les problèmes sont différents. Avec la quantité. Les bijoux, tu te dis, tiens, c'est facile 80 boucles d'oreilles. En fait, c'est horrible 80 boucles d'oreilles. Tu n'as aucun site qui te... sites en prix accessible qui sont ok pour 80 ou alors tu passes comme si tu faisais du commerce de la revente de boucles d'oreilles et là aussi où je pense que c'est la différence avec un atelier et le côté semi-pro, il y a des choses que je veux gérer en fait, je sais aussi sur certaines années où tu leur dis tiens les filles allez acheter dans telle boutique telle boucle d'oreille, t'en as une ou deux qui vont m'acheter la mauvaise couleur. Donc derrière ça te demande presque plus de temps de rattraper. Exactement. Donc il y a des choses que je veux gérer parce que je vais gagner en temps. Et au final, en vrai, j'aime quand même le faire. Et je me dis qu'elles, en fait, elles n'ont pas à faire ça. Elles, elles ont à apprendre leur chorégraphie. Et tu leur donnes, c'est dans le package en fait. Elles n'ont pas à réfléchir à comment va être le costume, quel soutien-gorge je dois mettre. En fait, ce costume-là, vu que je suis une femme, je sais qu'en termes de soutien-gorge, potentiellement, tu peux trouver ça, ça, ça qui va avec. En fait, voilà. pas que tu te débrouilles, mais de leur enlever un max de charge de travail pour un atelier choré. Je trouve que tu différencies d'une team semi-pro et des costumes. C'est tout un... C'est un gros travail. Pareil, je pense que sur les années, on m'a donné des costumes où on te donne ton costume, on te dit, allez, tu danses avec ça et le show est dans une heure. Je pense qu'il y en a certains aussi qui oublient que... En fait, nous, on reste... Enfin, je dis nous, parce que c'était des ateliers, par exemple, mixtes, où tu avais des hommes ou des ateliers couples. En fait, on est des femmes et pour moi, le corps... est quand même encore aujourd'hui un gros sujet pour les femmes. Je pense que beaucoup de filles pour les ateliers de chorégraphie hésitent parce que ça va être quoi le costume ? Moi, je ne peux pas monter sur scène où on voit mes jambes, où je ne veux pas qu'on voit mon ventre. Du coup, j'essaye aussi que le costume ne soit pas un problème. Un peu comme si, pour dédramatiser le truc, et c'est aussi pour ça que le costume, j'essaye de l'amener un peu en mode « Tiens les filles, c'est trop cool le costume, c'est très beau! » Un peu comme pour un enfant où t'en fais des caisses, genre... Tu vas voir, demain, on fait une sortie, c'est trop bien. J'essaie d'arriver en mode, j'en fais des caisses sur le costume et sans leur laisser le choix, et c'est " tiens, c'est ça. Et t'inquiète, tu verras, tu seras bien dedans." Et une fois que tu seras maquillée, ouais. Fais-moi confiance, le but, c'est pas de te mettre sur scène en mode tu seras pas à l'aise ou... Encore une fois, c'est une chorégraphie de groupe. Le but, c'est pas qu'ils en aient 10 qui soient méga bonnes dans leur costume et de me dire qu'il y en a 5 que je laisse mal à l'aise dans un costume qui ne leur va pas et que je les mets derrière. clairement pas le but. Donc s'il y en a une qui se trouve pas belle dans son costume, ça, il faut faire le travail mental. Mais s'il y en a une où je trouve qu'elle est pas belle dans son costume, dans le sens où, en fait, ça lui va pas, ça taille pas bien sur elle, on lui voit la moitié du soutif, ben en fait, c'est le groupe qui sera pas beau. Enfin, c'est... Encore une fois, c'est pas juste elle qui sera pas belle dans son costume. Et quand je dis pas belle, c'est qu'il ne lui va pas. Tu peux pas mettre des costumes de la même manière à tout le monde. Encore une fois, on n'est pas des petits enfants à la MJC là. Le but, c'est d'avoir un costume qui reste élégant, de ne pas mettre des trucs vulgaires sur des filles trop jeunes, parce que j'avais aussi eu des ateliers où j'avais eu des filles très jeunes. Tu ne vas pas les mettre les seins à l'air sur scène. Et d'un autre côté, j'essaye toujours de leur dire qu'en fait, tu arrives sur scène, du coup, tu dois rentrer dans un personnage qui va avec la chorégraphie et que peut-être que tu n'as pas l'habitude de te coiffer comme ça, peut-être que tu n'as pas l'habitude de mettre des bodys, mais t'inquiète, en fait, c'est un peu le monde du spectacle et ça va aller. Tant qu'en fait, ça te va, que t'es bien dedans, et que moi, je trouve que t'es bien dedans, vas-y, fais confiance. Et on a des strass, on a des paillettes, on aime ça, ça nous rend belle. Oui, voilà. Tu mets des strass sur n'importe quoi et ça passe... Sur un jogging Décathlon, des strass, ça passe. Ça fait le job. Oui, ça fait le job. Je pense que c'est aussi le fait de danser dans une compagnie cabaret à côté. Où là c'est vraiment le but, tu apprends des shows, tu vas dans un restaurant, tu danses, on te prête des costumes que tu as. 5 minutes avant, on te le donne, on te dit que de toute façon, il faut rentrer dedans et qu'au pire, tu as une boîte d'épingles à nourrice et que tu te débrouilles. Après, moi, c'est mon métier, donc j'accepte le deal. Potentiellement, je ne suis pas à l'aise dedans ou j'ai peur que ça craque, mais en fait, j'avais qu'à prévoir suffisamment d'épingles à nourrice. C'est une autre... fin, voilà. Ce n'est pas ce que je demande à des filles d'atelier. Mais par contre, de faire ça, je me dis, OK, en fait, là, ça se passe comme ça. encore une fois qu'est-ce que je peux gérer pour le basculer sur quelque chose d'amateur. Et des fois, en fait, j'ai vu des costumes et je me suis dit « Ah non, mais horrible, je ne peux pas mettre ça ? » En fait, tu vois le show, tu te dis « Ah, c'est stylé ! » Donc en fait, fais confiance à la personne qui t'a dit « Mets ce costume-là, ça sera beau. » Et ouais, peut-être que ça ne te met pas hyper en valeur, peut-être que ça te fait des plus grosses cuisses que celle d'à côté, mais en fait, l'effet de groupe est beau. Et peut-être que le costume sur le show d'après, toi, tu vas être trop belle dessus, et la fille d'à côté, ça lui ira peut-être un peu moins bien. Mais sur l'effet de groupe , c'est top. J'ai une dernière question pour toi, Nelly. Je dis dernière parce qu'on a explosé le timing. On a trop parlé. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris par la salsa qui te sert dans ta vie ? C'est dur, ça. Je pense à donner l'impression, je dirais, que tu as confiance en toi. Et quand je dis donner l'impression, c'est qu'en fait, même si t'es mal à l'aise dans certaines situations, en fait, je pense dans la vie de tous les jours, moi, d'arriver en cours, il y a des fois où je suis hyper stressée. Et mes premiers cours, genre de septembre, où je dois faire découvrir la musique aux filles, je pense qu'elles ne s'imaginent pas que, genre la semaine d'avant, j'en dors pas. Je suis prête à me dire, est-ce que je rechange tout ? Je suis une grosse paniquée de vouloir... plaire en fait et de vouloir plaire aux filles de me dire que je veux qu'elles aiment la musique autant que moi et du coup d'arriver un peu avec un masque en faisant semblant que t'es hyper sereine un peu comme je disais pour les costumes je suis toujours en panique quand j'arrive avec mon costume en me disant les filles ça va être ça c'est trop bien mais de théâtraliser un peu le truc en faisant genre que tout est ok alors qu'en fait à l'intérieur t'as le ventre qui est noué t'as des cernes comme ça ça fait une semaine que tu dors pas parce que tu t'es stressée pour une musique. Et dans la vie de tous les jours, c'est tout con, mais des fois, tu dois aller au guichet de la gare demander un truc et t'es ado, t'as peur, t'oses pas. Et c'est un peu ce truc de aller, prends confiance. C'est de donner l'impression que je suis sûre de moi. Alors que... Ça noue le ventre, quoi. Merci Nelly. Merci à toi. C'était trop bien. Merci d'avoir écouté cet épisode, j'espère qu'il t'a plu. Moi c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la place des femmes dans le milieu de la salsa. Après avoir parlé aujourd'hui de confiance, de scène et de solidarité entre danseuses, tu verras que ce prochain épisode prolonge la réflexion autrement. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast, partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire, ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

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