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Mosaïque Salsa

22.Performances scéniques en salsa, quels secrets pour marquer le public ?

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31min |24/03/2025
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31min |24/03/2025
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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Esteban pour plonger dans les coulisses des compétitions et des shows en salsa.

Il partage son regard sur ces deux univers, entre rigueur technique et liberté artistique, en expliquant comment choisir une chanson, imaginer une chorégraphie, ou encore gérer une équipe de danseurs.

Esteban aborde aussi la motivation, la gestion du stress, et l’importance de se lancer dans l’aventure avec audace et passion.

Un échange captivant sur la performance, la créativité et le dépassement de soi. Merci à lui pour cet échange !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bienvenue dans Mosaique Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Cette fois, c'est à Paris que je suis allée retrouver Esteban pour parler compétition, show et esprit d'équipe. Entre contraintes techniques, liberté artistique et travail en team, il partage son expérience et ses conseils pour créer des shows qui marquent les esprits. Tu n'as plus qu'à t'installer confortablement pour découvrir avec nous les coulisses des performances en salsa.

  • Speaker #1

    Bonjour Esteban.

  • Orateur #2

    Bonjour Mosaïque Salsa.

  • Speaker #1

    Ce que je te propose avant qu'on commence, c'est que tu te présentes.

  • Orateur #2

    Donc Esteban Vinceslasgaglio, 20 ans, originaire de Monaco, avec des origines de Martinique. Je fais de la danse depuis l'âge de 5 ans, donc ça va faire 15 ans. et je fais de la compétition depuis l'âge de 6 ans, donc ça va faire 14 ans. J'ai commencé par la danse sportive, jazz, contemporain, et maintenant SBK.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivé si tôt, si vite dans la compétition ?

  • Orateur #2

    En fait, c'était une école où le cours de danse sportive était porté sur la compétition.

  • Speaker #1

    Ah,alors c'était en compétition sur les danses sportives.

  • Orateur #2

    C'est ça, c'est ça. C'est qu'en fait, on s'entraînait dans le but de faire des compétitions, et du coup, c'est venu de manière assez logique. Sauf que là, ça c'est allé assez vite. J'ai commencé en octobre et l'année d'après, j'étais en compétition.

  • Speaker #1

    C'est le thème dont on va parler aujourd'hui, la compétition. Mais juste avant, j'avais une question. Là-dedans, comment tu es arrivé dans la salsa ?

  • Orateur #2

    Dans la salsa, en fait, dans l'école où j'ai appris où j'ai commencé, il y avait donc danse sportive, jazz contemporain et SBK. Du coup, vu que j'étais un peu hyperactif. On m'a mis dans tous les cours. La SBK c'était au même niveau que le jazz ou le contemporain, c'était un cours comme un autre en fait.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu pratiques encore le reste ?

  • Orateur #2

    La danse sportive, beaucoup moins. Alors je sais toujours la danser bien sûr, mais je ne l'entraîne plus. Le jazz, j'essaye toujours un petit peu de continuer le jazz contemporain sur des petits projets vidéo. En plus ça fait un peu partie de mon style que j'essaie d'importer dans la salsa. Et la SBK, bon sauf le K. Bien sûr, parce que c'est le milieu, mais SB.

  • Speaker #1

    On en revient au milieu de la compétition. Dans la danse, c'est quoi pour toi la différence entre quelque chose que tu vas présenter en compétition et un autre show, ou même en société ?

  • Orateur #2

    Alors, la différence d'un show compétition et, on va dire, festival ou soirée, c'est que les shows de compétition, ils sont formatés. Donc, déjà, il y a un jury, donc ils attendent certains points techniques, certains points musicals, certains points artistiques même. Il y a un format aussi hors de la danse, c'est-à-dire la durée de la musique, la tenue. Elle n'est pas imposée, mais il y a beaucoup de choses qui sont interdites. Par exemple, les filles sont obligées d'être en talons, coiffées, maquillées. Donc, c'est un format, on va dire, alors que le milieu artistique des artistes, c'est justement beaucoup plus artistique, beaucoup plus… il y a moins de cases, il y a moins de cases à remplir et plus de propositions. Et après, le social, complètement un monde différent, puisque le social, pour moi, c'est de là où part la salsa, en fait. C'est vraiment la passion, l'échange, la musique, le rapport. Donc voilà, pour moi, c'est trois mondes différents.

  • Speaker #1

    Et toi quand tu danses, En termes d'énergie, de technique, de ce que tu vas proposer, tu mets une grande différence dans ces trois moment-là?

  • Orateur #2

    Alors oui, je sépare vraiment les trois moments, mais ils sont aussi complémentaires, évidemment, parce que ça fait partie du milieu. Donc par exemple, les shows de compétition, même si aujourd'hui j'essaie de faire des choix un peu plus artistiques, plus de propositions, par exemple, je ne vais pas m'en tirer dans un show de 7 minutes, parce que j'ai été formaté à faire des shows de 1 minute 30/ 2 minutes toute ma vie, ma petite vie. Du coup, aujourd'hui, je peux dépasser de 3 minutes, maximum 4 minutes, mais vraiment, je vais être dans des grands... Dans des grands shows.

  • Speaker #1

    Tu gardes un peu le format de la compet'.

  • Orateur #2

    C'est ça.Et même niveau création, en fait, je ne suis pas à l'aise dans... Enfin, c'est pas que je ne suis pas à l'aise, mais je ne saurais pas faire sans ce côté explosif, ce côté demandeur et tout. Et après, dans le social, pareil, ça se complète puisque, vu que la compétition ou même le show, ça demande beaucoup de technique. Les danseurs de show sont souvent réputés pour être plus agréables et plus techniquement bons. Après, ce n'est pas toujours le cas, il y a des exceptions. Il y a des danseurs de social qui sont très très bons techniquement.

  • Speaker #1

    Parfois aussi ce qu'on peut sentir c'est que les danseurs qui font beaucoup de show, ils vont avoir une énergie qui est un peu différente de ceux qui en font pas.Tu vois ce que je veux dire ?

  • Orateur #2

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Oui, dans le sens que les danseurs solos, souvent, sont plus dans le partage. Il va y avoir moins de complexité dans les passes, moins de technique vraiment de partner work, mais beaucoup plus dans la vibe, dans le flow, dans l'échange. Alors que souvent, ceux qui sont très techniques en partenaire work, ça va être très... très propre, mais souvent du coup ça manque un peu de flow. Bon, il faut essayer de se trouver un bon équilibre.

  • Speaker #1

    Est-ce que là, actuellement, tu es en train de préparer une ou plusieurs compétitions ?

  • Orateur #2

    Là, actuellement, je suis en hésitation entre continuer la compétition ou pas. Donc pour l'instant, je penche plus sur ne pas continuer, du moins faire une petite pause, voir ce qui arrive quoi. Mais voilà, par contre des shows en préparation...Y'en a plein. En fait pourquoi, ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure dans le sens que la compétition, ça sert à formater. Donc pour moi, je ne renie pas du tout la compétition. C'est vraiment quelque chose de très, très bien. Mais ça sert vraiment à donner une base, à donner un format de base, entre guillemets. Mais par exemple, moi qui en fais depuis, qui ai connu que ça en fait, maintenant, j'ai envie de décorer autour de juste ce format compétition "dur dur, faut y aller, faut y aller". Je parle pas du mental, je parle vraiment du côté artistique, du côté décoré, ramener sa touche, sa personnalité, parce qu'en compétition, même si chacun essaye d'avoir une touche, c'est quand même très... on reconnaît le style compétition. C'est-à-dire que quand même on va en festival et qu'on voit un couple ou un solo de compétition, on sait qui vient de la compétition, c'est très joli. Mais voilà, donc là j'essaye de sortir un petit peu de ce cadre, d'essayer de prendre plus de liberté artistique, aussi les contraintes budgétaires, parce que les compétitions, c'est quand même un budget, il faut se déplacer, il faut payer le pass, il faut payer le passage. C'est tout un système qui demande de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    De manière générale, quand tu fais une chorégraphie, sur le côté créatif, comment tu choisis ton thème ou le concept de ta chorégraphie ?

  • Orateur #2

    Alors, c'est assez vague, dans le sens que un rien peut m'inspirer. Comme je peux avoir une idée, par exemple, d'écouter une musique et j'ai déjà la choré dans la tête. Ou j'ai juste une idée de costume, une idée d'ambiance, de vibe que je voudrais créer. Et autour, je cherche la musique qui va, les mouvements qui vont et tout. Donc c'est vraiment très... Ca peut partir de n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Dans ton téléphone, t'as une liste comme ça de...de choses en attente, tu te dis, j'aimerais faire ça, ça et ça ?

  • Orateur #2

    Franchement, non, ça reste dans ma tête. Dans mon téléphone, j'ai une playlist "show ?". Pour la musique, je me dis, pourquoi pas ? Après, tout ce qui est autre inspiration, je me laisse aller. Si ça mûrit, ça veut dire qu'il y a du potentiel. Si je l'oublie, ça veut dire que ce n'est peut-être pas... Ou peut-être plus tard, ça reviendra. Je me prends pas trop la tête sur ça.

  • Speaker #1

    Donc dans ta tête des costumes, une musique qui te plait et donc des mouvements qui en découlent. Et pour les costumes, comment tu fais pour les choisir ? Parce que tu en choisis pour toi, mais quand tu entraînes une team, tu choisis aussi pour les gens qui entraînent.

  • Orateur #2

    Ouais, c'est ça. Moi, j'ai toujours eu une passion déjà pour le stylisme. Quand j'étais petit, je voulais être styliste, je dessinais plein de robes et tout. Aujourd'hui, en rapport avec la danse, c'est surtout parce que le costume, ça va être l'interaction la plus simple entre le public et le danseur. Quand on voit un costume, on sait déjà à peu près de quoi ça va parler. C'est vraiment le "bonjour". Je suis habillé comme ça, ça veut dire que je vais danser ce style-là. Mais pas toujours. Mais pour moi, le costume, ça doit représenter ça aussi. Et donc voilà, j'essaye de m'inspirer de ce que je veux créer, l'ambiance que je veux créer, parce que j'essaie toujours de raconter une histoire, même si l'histoire n'est pas visuellement...voilà. Dans ma tête, il y a une histoire. Et puis, par exemple, pour des teams, je leur explique ce que j'ai vu, quelle ambiance on va créer, quelle histoire ça raconte. Déjà, la musique, les paroles, il faut un peu rester connecté. Donc voilà, le costume découle de ça, de l'ambiance.

  • Speaker #1

    Tu fais un dessin ?

  • Orateur #2

    Je dessine, oui, j'ai un croquis. A l'époque, aujourd'hui, je n'en ai plus malheureusement, mais j'avais un papier avec juste la silhouette, une silhouette homme, une silhouette femme, et je dessinais dessus. Et souvent, les couturiers ou couturières que je rencontre, ils sont assez surpris. Parce que j'arrive, j'ai vraiment quelque chose de carré. Après, je prends toujours ce qu'ils ont à me dire parce que c'est eux les professionnels. Mais j'arrive toujours avec quelque chose de précis et carré.

  • Speaker #1

    Oui,des fois en terme de matière, d'extensibilité, y'a des choses qui peuvent être apportées en plus.

  • Orateur #2

    Ou en moins, haha.

  • Speaker #1

    Par curiosité, tu continues à travailler avec un ou une couturière à Nice ? Tu as trouvé des gens ici ?

  • Orateur #2

    J'ai trouvé une couturière ici et j'avais deux couturières dans le sud. Une qui ont arrêté pendant le Covid. C'était deux sœurs. Et après, j'en ai une autre sur Nice. Et elle, oui, on est toujours en contact. On a fait les deux costumes que j'ai en couple avec elle. Et après, en solo, vu que je suis sur Paris, c'est plus simple d'être sur Paris.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est quand même très niche comme demande et c'est pas toujours facile de trouver des gens qui sont capables et formés et qui ont envie aussi.

  • Orateur #2

    C'est ça. Franchement, c'est une des parties les plus compliquées. La conception du costume, parce que il faut trouver des gens qui soient capables de faire ça, de répondre à nos attentes. Parce que c'est pas de la GRS. C'est pas non plus une robe de mariée, c'est pas du classique, c'est du patinage, c'est vraiment spécial. Donc oui, il faut arriver à trouver.

  • Speaker #1

    Et là, tu parlais de ta playlist "show ?" C'est quoi pour toi une bonne chanson pour faire un show ? Ou en tout cas, qu'est-ce qui te va t'inspirer ?

  • Orateur #2

    Ça dépend. Parce que du coup, pour moi, un show de compétition, il doit être assez complet. C'est-à-dire qu'on doit pouvoir lire la musique, une intro. une bonne première partie dynamique. Souvent il y a une troisième partie un peu plus douce et une conclusion qui pète. Pour moi ça c'est vraiment le format compétition des shows.

  • Speaker #1

    Parce que comme t'es limité en temps, j'imagine qu'il faut beaucoup retravailler la musique, et réussir à faire ce montage là.

  • Orateur #2

    C'est ça. Aujourd'hui franchement j'ai beaucoup moins de mal à monter les musiques parce que dès que je les écoute je vois là je coupe, là je coupe, enfin ça j'enlève, ça ça se répète, c'est comme ça. Mais le processus, quand j'ai commencé à couper mes propres en musique, que ma coach a arrêté de travailler la coupe. C'était compliqué. La transition était floue.

  • Speaker #1

    Tu étais obligé de développer plein de compétences ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est ça. Bientôt, je vais me mettre à la couture haha.

  • Speaker #1

    Eh oui haha, ok, donc ça, c'est plutôt pour les compètes.

  • Orateur #2

    C'est ça, oui. Et pour le choix artistique, je trouve qu'il faut prioriser déjà l'originalité du son. Ou totalement l'inverse, c'est-à-dire un son très connu, mais sur lequel on va proposer quelque chose de totalement différent.

  • Speaker #1

    En fait, une des émotions que tu cherches à provoquer chez les spéctateurs, c'est la surprise ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est la surprise et c'est aussi dans le sens de marquer, de se dire, ah bizarre qu'il ait fait ça, mais ce bizarre dans le sens, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, ce n'est pas que je n'ai non plus surkiffé, mais... Il y a eu une proposition. Pour moi, c'est vraiment ça, la recherche artistique dans la danse, en général.

  • Speaker #1

    Et on a commencé à parler de team. Là, tu as monté Meraki l'année dernière. Est-ce que c'était ta première expérience de team que tu as menée en compétition ?

  • Orateur #2

    Alors que je crée moi ? Oui c'était ma première team. Par contre, moi, j'ai été formé dans une team. Du coup, la team jeune de... de Ramark à l'époque à Monaco. Donc le travail de team, entre guillemets, en tant que danseur, je vois ce que c'est. Après en tant que leader, du coup, c'est encore différent, mais c'est pour ça que je fais ça aussi, pour se challenger. Et donc voilà.

  • Speaker #1

    Je t'ai demandée comment les chansons sont arrivées dans ta playlist, alors maintenant comment les danseurs sont arrivés dans ta team ?

  • Orateur #2

    D'ailleurs, au sujet de, juste je fais une petite aparté, de la musique du coup de Meraki, du premier show de Meraki, là j'ai voulu faire sur du Celia Cruz. Parce que ma première choré avec donc Dramark en team, c'était sur du Celia Cruz. Donc c'était un petit clin d'oeil. Et donc, les danseurs. Au début je voulais que des danseurs sur Paris, parce que je suis calé sur Paris, c'est beaucoup plus simple pour prendre une team. Et ce que je cherchais c'était un potentiel déjà physique, enfin technique, dans le sens que il n'y ait pas trop de mauvaises habitudes socials, parce qu'à Paris, les gens sont très très socials. Même s'il y a de plus en plus qui commencent à avoir des formations, des shows, des teams, des trucs comme ça. Mais bon, c'est quand même une majorité de danseurs socials dans la salsa. Donc ce que je cherchais, c'était ce côté technique de corps, conscience aussi de corps et conscience aussi psychologique et avoir un moral et avoir une réflexion de se dire « Ok, là on va amener la danse à un step supérieur, donc je m'y mets. » Donc voilà, moi je fais ça depuis que j'ai 5 ans, 6 ans mais il y a des gens qui dansent depuis 10 ans qui n'ont jamais poussé la danse à ce stade d'exigence et donc il faut voir s'ils en sont capables psychologiquement.

  • Speaker #1

    Toi tu te rends compte que toi comme tu as baigné dedans depuis tout petit, tu as pas toujours le même état d'esprit que d'autres danseurs?

  • Orateur #2

    De plus en plus parce que d'une vue je pensais je me suis dit bon oui moi je suis compétition donc il faut y aller mais je pensais pas à ce point être énervé comme ça dans mon cerveau comparé à d'autres danseurs mais bon je le vis bien.

  • Speaker #1

    Donc sur l'état d'esprit, la capacité technique et physique est-ce que c'est que des danseurs que tu connaissais personnellement ?

  • Orateur #2

    Alors personnellement non mais oui je les avais déjà vus, je les avais déjà tous vus danser que ce soit en vidéo ou quoi. Et du coup, après, j'ai dû étendre la recherche hors Paris. Hors Méditerranée, même. Et bon, aujourd'hui, ils sont tous sur Paris, ceux qui font partie de la team. Donc, c'est cool, quoi. Mais ouais, donc, c'était des feelings, on va dire. Des feelings, des choses qui dégageaient, des choses... Rien que des fois, quand on parle, on va dire, pas beaucoup, autour d'un verre dans une soirée sociale ou quoi. Déjà, je sens, j'interprète un petit peu la personne.

  • Speaker #1

    Et à combien de temps t'as mis à concrétiser ce projet ? En tout cas, entre la première fois où tu t'es dit « je vais monter ma team » et le moment où ça y est, tout le monde avait dit oui. Il s'est passé combien de temps ?

  • Orateur #2

    Alors, j'ai monté la team en montant la musique. C'est-à-dire que je me suis dit, c'était l'été du coup 2023, où je me suis dit, là j'ai envie de faire une team, j'avais envie de faire un projet partner work, où j'étais le leader en fait. J'étais vraiment la personne qui motivait, qui tirait, qui créait aussi, sur le côté création. Et du coup, dans la foulée, j'ai monté la musique. Après, j'ai commencé à contacter des gens sur Instagram, Facebook, et j'ai commencé à monter la choré en septembre, à la rentrée. Et le premier entraînement qu'on a fait tous ensemble, C'était en décembre. Donc, on va dire de septembre à décembre, il y a eu le partage, le partage de la choré, de la musique, du mindset, de la team. Ça a été assez vite parce que, en fait, ça s'est fait assez, pas naturellement, mais au fur et à mesure que je partageais, au fur et à mesure que ça se concrétisait. Et en décembre, le premier training, là, quand ça s'est physiquement concrétisé, je me suis dit ok bah let's go.

  • Speaker #1

    Et là, quand tu leads une team comme ça, comment tu fais quand il y a des différences de niveau? Alors peut-être qu'elles n'étaient pas très importantes, mais pour pouvoir faire progresser, faire évoluer quelqu'un de manière individuelle et garder la cohésion de groupe. Comment tu t'y prends ?

  • Orateur #2

    Alors déjà aujourd'hui, enfin depuis la rentrée de septembre, j'ai séparé la team pro et semi-pro. C'est-à-dire qu'il y a un niveau, on va dire, de formation. ou c'est quand même beaucoup plus que des amateurs que des inters, c'est des inters confirmés, que je tire, que je tire, que je pousse, que je pousse, pour un jour venir dans la pro, ou pas, qu'ils aillent ailleurs, mais dans le sens de les élever techniquement et artistiquement. Et après, il y a le côté... Donc dans la pro, c'est même pas en fait, qu'on n'avait pas tous le même niveau de technique, on n'avait pas tous la même technique, ça partait déjà de là. Donc moi, j'essaye de verbaliser beaucoup. beaucoup de métaphores, beaucoup trop d'ailleurs,beaucoup de méthaphores, mais après je pars du principe aussi que le travail il se fait dans sa tête, c'est-à-dire que je donne les clés, si tu veux ouvrir la porte, vas-y, tu veux rester derrière la porte, du coup tu t'en vas, tu restes derrière la porte, ciao ciao quoi ! Mais après je sais qu'il y a d'autres pédagogies... Il y en a où on tire beaucoup plus, on explique pas à pas et tout. Mais en fait, je trouve que c'est un peu comme l'éducation. Un peu comme l'éducation. Si on cocoonne trop un enfant ou quelqu'un en formation ou quelqu'un qui tente d'apprendre quelque chose, le jour où on le lâche, il ne sait plus rien faire parce qu'en fait, il n'a pas appris à lui-même conscientiser la chose. Donc moi, je pense que c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, j'arrive à faire tout ce que j'entreprends ou à entreprendre plutôt tout ce que j'entreprends parce qu'on m'a dit « fais-ci » , on m'a expliqué comment. Mais après, c'est à moi de me débrouiller et de trouver le chemin dans mon corps et dans ma tête. Ouais, c'est ça. L'autonomisation et le côté... c'est toi le danseur, c'est ton corps, c'est ta tête. Quand tu rentres dans une salle de danse, on y est huit, en vrai, t'es seul. Même si tu danses avec une personne, t'es seul. C'est comme ça que je travaille l'uniformisation de la team.

  • Speaker #1

    Et un peu en lien, comment tu travailles la synchro ?

  • Orateur #2

    La synchro, des fois, je m'enlève de la team. Je les regarde, je leur dis ça, ça va pas. Après, vu que la choré, c'est moi qui l'ai créée, dans ma tête, elle est précise, donc on fait souvent des one-by-one, donc un couple par un couple. Et donc si le couple, par exemple, à 4 n'a pas fait ça, je le vois. Donc je leur dis, et après, vraiment, vers les dernières répétitions, on filme, on filme, et après on regarde, et eux-mêmes se disent "ah là, j'ai pas fait ça". Ils sont autonomes.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères l'aspect motivation ?

  • Orateur #2

    Dans la pro, on va dire que je dois motiver quand même, je motive l'équipe, je donne des objectifs. Mais dans la pro, je parle du concept qu'on est sa propre source de motivation. Après, la semi-pro, c'est encore différent parce qu'il faut leur donner cette envie de réfléchir de cette manière. Cette envie de se dire, ok, je suis au point A, je vais aller au point D, je vais passer par BC. Je vais au point A, j'arrive au point D parce qu'on m'a tiré jusque là-bas. Donc, moi, j'essaye de leur montrer où aller, de leur montrer le chemin. Et après, c'est à eux de le prendre ou pas. Et c'est ça aussi qui forge. Quand on te met en difficulté, quand on te met dans le rouge, c'est à ce moment-là où tu te dis, je dois sortir de cette noyade. Et c'est là où tu vas créer une force physique et mentale.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la pression du show ou de la compète ? Là dans cette expérience que tu as eue avec Meraki. Déjà, toi, individuellement, comment tu gères le stress ? Et comment tu l'as géré justement avec la team que tu as emmené ?

  • Orateur #2

    Alors, le stress, je ne sais pas si on peut appeler ça du stress que j'ai. C'est plus une pression dans le sens que c'est deux minutes qui vont représenter six mois de travail. Donc, voilà, c'est plus une adrénaline. C'est le moment où il faut tout donner. Après, ce que je conseille souvent au niveau du stress, c'est que le stress est là, il ferme l'énergie, il ferme tout. Et moi, je dis en fait de le faire descendre, de le mettre dans les jambes. Et là, le stress, c'est un bon stress, c'est un stress de moteur. Et au niveau de la team, je n'étais pas stressé, mais ce titre-là, je le voulais vraiment. Parce que je voulais, vu que c'était Baby Meraki, je voulais qu'il y ait une petite validation, une première validation. Champion de France, c'est fait, un petit CV, une ligne, mais voilà.

  • Speaker #1

    Sur un premier essai, une première team tu voulais direct, c'est ton objectif dès le départ ?

  • Orateur #2

    La compétition, je ne sais pas si c'était l'objectif dès le départ vraiment d'être en compétition. Une fois que je me suis lancé, il fallait qu'on y aille. En fait, je ne voulais pas non plus brusquer les choses, accélérer trop les choses. On était tous à distance, donc c'était déjà compliqué. Mais quand j'ai vu les premiers trainings comment ça se passer, je me suis dit, let's go, on y va, j'en sélectionne cinq et moi, et voilà, on est parti. Et à partir de ce moment-là, il faut gagner.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux personnalités, est-ce que ça être difficile de gérer les différentes personnalités ou est-ce que le choix a fait que finalement, c'était plutôt homogène, ça s'est bien passé ? Parce que cette place de leader, du coup, elle implique aussi de gérer parfois... Pas forcément les tensions, mais juste les personnalités différentes ?

  • Orateur #2

    Franchement, je ne sais comment, mais tout s'est bien... Les étoiles se sont bien alignées, parce que ce n'était pas forcément des gens qui avaient vécu des formations ou qui avaient déjà dansé à ce niveau-là ensemble. C'est des bonnes personnes aussi. Non, non, c'est des bons gens, comme je dis. Mais après, quand on rentre en training, la personnalité, elle disparaît. Il y a juste le danseur qui taff, le côté pro et après bien évidemment c'est plus agréable si on s'entend tous ensemble mais vu que pro implique travail t'es pas obligé de t'entendre avec tes collègues de travail moi je pars du principe que voilà. Après en dehors de la team ce que je leur dis toujours c'est que s'ils ont besoin de m'appeler, s'ils ont besoin d'envoyer un message ou quoi je suis toujours dispo, parce qu'il y a le côté humain aussi dans la danse parce que la danse c'est prenant aussi physiquement et mentalement donc pendant le training il n'y a pas de question de nanana, mais après, avant, autour, on est là.

  • Speaker #1

    Il y a un temps pour tout. On ne sait pas encore si il va y avoir un autre projet de compétition, mais du coup, maintenant tu continues sur des projets de show ?

  • Orateur #2

    Oui, totalement. Ça va vraiment développer le côté artistique, ça va aller donner des cours en festival, en soirée même, devenir une team artistique.

  • Speaker #1

    Et là actuellement vous êtes combien dans la team ?

  • Orateur #2

    Dans la team pro, on y est 8. 6 qui font le show pour l'instant, le nouveau show pour l'instant personne ne le fait enfin il n'a pas encore été présenté donc voilà. Mais le show actuel il y en a 6 qui le performent et voilà. Et la semi-pro ils sont 11/12. Ca fait longtemps que je ne les ai pas vus. Il y a un show prévu le 9 mars donc ce sera un show spécial en mon nom, parce que ça va être mon anniversaire. Du coup, là je vais présenter toutes mes teams. J'ai inventé toutes les chorégraphies, donc c'est full shine, la semi-pro du coup, et la pro, un nouveau solo. Et il va y avoir un cinquième show, mais pour l'instant, on verra. Donc voilà, Esteban Takeover.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais des conseils pour quelqu'un qui voudrait soit monter sa team, soit se lancer dans la compétition ?

  • Orateur #2

    Alors, pour monter sa team, mon conseil c'est beaucoup de visualisation. Beaucoup de "qu'est-ce que tu attends de la team ?", "Qu'est-ce que tu comptes proposer avec cette team ?", "Quelles sont les caractéristiques de la team que tu comptes proposer ?". Bien définir le projet.Que dans sa tête, l'aspect extérieur de la team soit défini. Après, bon, surtout quand on débute, tout est malléable. C'est encore modifiable. Je pense que même au bout de 11, 12 ans, on peut toujours modifier l'aspect d'une team. Mais voilà, pour éviter de se perdre. Parce que quand on crée une team, on n'est plus seul, on n'est plus deux. Il y a des gens, entre guillemets, qui comptent sur nous. Il y a des gens qui ont remis un peu leur travail entre nos mains. Donc il y a quand même une responsabilité à avoir. Donc il faut être assez carré dans nos objectifs et dans les caractéristiques, encore une fois. Et pour quelqu'un qui veut se lancer en compétition, savoir pourquoi tu le fais. Trouver sa motivation, si c'est personnel, du style si je veux me challenger, si c'est manger quelqu'un, ou si c'est juste une expérience, voir ce que c'est, ou si c'est aussi développer le milieu, développer le milieu de la compétition. Ca ouais j'en ai entendu pas mal qui m'ont parlé de ça, donc je trouve ça sympa et un conseil pour se lancer en compétition ce serait en fait y aller soit tu te jettes et tu te mets vraiment à fond ou soit on n'y va pas je pense que c'est un peu comme ça dans la vie en général. Si tu veux aller faire de la compétition mets toi dans cet esprit compétition, même si bon c'est une compétition de salsa. Les gens, ils ont la vision de la salsa, disco-disco, sur la plage, ils vont confondre ça avec la zumba. En vrai, quand il y a le mot compétition, il y a un mindset à avoir, il y a quelque chose de carré, quelque chose de sportif dans la salsa. Et que si les gens y vont en mode, oui, juste j'ai envie de faire une compétition, je ne dis pas qu'il ne faut pas s'amuser, mais si on est là juste pour le fun, en fait ça décrédibilise déjà la compétition salsa, qui en plus est en plein essor, donc on va essayer de faire un effort. Et au final on ne peut pas dire qu'on a vraiment fait une compétition, parce que la compétition ce n'est pas juste les deux minutes où tu es sur scène, c'est toute une préparation, c'est des mois d'entraînements, des mois de sport, de nutrition, de mindset, de visualisation, c'est tout un ensemble. Donc voilà c'est mes conseils.

  • Speaker #1

    Ok, merci. J'ai une dernière question pour toi Esteban. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris grâce à la Salsa et qui te sert dans ta vie ?

  • Pour moi, tout. La danse, c'est une personne à part entière de mon éducation, que ce soit la salsa ou en général. Déjà, l'ouverture d'esprit, être ouvert à des choses qu'on ne connaît pas, des choses qu'on aime pas forcément. Ce qui mène aussi au respect, au respect de l'autre, qui mène aussi au respect de la femme du coup. Parce qu'on danse... en général, pas tout le temps, mais du coup avec les femmes. Donc quand on danse avec des filles, du coup depuis l'âge de 6 ans, on va dire qu'il y a des choses qui nous paraissent évidentes, qui pour certains hommes d'aujourd'hui, bon, voilà. Après, ça nous apprend aussi la discipline, pareil, la discipline, le fait de se surpasser tous les jours, de savoir gérer le stress, l'angoisse, la fatigue. Voilà, pour moi la danse ça m'a quasiment tout appris. Je dénigre pas l'école attention, mais la danse, ça apprend comment être humain.

  • Speaker #1

    Merci Esteban. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il t'a plu. Moi, c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la physiologie du corps et de la préparation physique au service de la salsa. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast. Partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire. Ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Esteban pour plonger dans les coulisses des compétitions et des shows en salsa.

Il partage son regard sur ces deux univers, entre rigueur technique et liberté artistique, en expliquant comment choisir une chanson, imaginer une chorégraphie, ou encore gérer une équipe de danseurs.

Esteban aborde aussi la motivation, la gestion du stress, et l’importance de se lancer dans l’aventure avec audace et passion.

Un échange captivant sur la performance, la créativité et le dépassement de soi. Merci à lui pour cet échange !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bienvenue dans Mosaique Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Cette fois, c'est à Paris que je suis allée retrouver Esteban pour parler compétition, show et esprit d'équipe. Entre contraintes techniques, liberté artistique et travail en team, il partage son expérience et ses conseils pour créer des shows qui marquent les esprits. Tu n'as plus qu'à t'installer confortablement pour découvrir avec nous les coulisses des performances en salsa.

  • Speaker #1

    Bonjour Esteban.

  • Orateur #2

    Bonjour Mosaïque Salsa.

  • Speaker #1

    Ce que je te propose avant qu'on commence, c'est que tu te présentes.

  • Orateur #2

    Donc Esteban Vinceslasgaglio, 20 ans, originaire de Monaco, avec des origines de Martinique. Je fais de la danse depuis l'âge de 5 ans, donc ça va faire 15 ans. et je fais de la compétition depuis l'âge de 6 ans, donc ça va faire 14 ans. J'ai commencé par la danse sportive, jazz, contemporain, et maintenant SBK.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivé si tôt, si vite dans la compétition ?

  • Orateur #2

    En fait, c'était une école où le cours de danse sportive était porté sur la compétition.

  • Speaker #1

    Ah,alors c'était en compétition sur les danses sportives.

  • Orateur #2

    C'est ça, c'est ça. C'est qu'en fait, on s'entraînait dans le but de faire des compétitions, et du coup, c'est venu de manière assez logique. Sauf que là, ça c'est allé assez vite. J'ai commencé en octobre et l'année d'après, j'étais en compétition.

  • Speaker #1

    C'est le thème dont on va parler aujourd'hui, la compétition. Mais juste avant, j'avais une question. Là-dedans, comment tu es arrivé dans la salsa ?

  • Orateur #2

    Dans la salsa, en fait, dans l'école où j'ai appris où j'ai commencé, il y avait donc danse sportive, jazz contemporain et SBK. Du coup, vu que j'étais un peu hyperactif. On m'a mis dans tous les cours. La SBK c'était au même niveau que le jazz ou le contemporain, c'était un cours comme un autre en fait.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu pratiques encore le reste ?

  • Orateur #2

    La danse sportive, beaucoup moins. Alors je sais toujours la danser bien sûr, mais je ne l'entraîne plus. Le jazz, j'essaye toujours un petit peu de continuer le jazz contemporain sur des petits projets vidéo. En plus ça fait un peu partie de mon style que j'essaie d'importer dans la salsa. Et la SBK, bon sauf le K. Bien sûr, parce que c'est le milieu, mais SB.

  • Speaker #1

    On en revient au milieu de la compétition. Dans la danse, c'est quoi pour toi la différence entre quelque chose que tu vas présenter en compétition et un autre show, ou même en société ?

  • Orateur #2

    Alors, la différence d'un show compétition et, on va dire, festival ou soirée, c'est que les shows de compétition, ils sont formatés. Donc, déjà, il y a un jury, donc ils attendent certains points techniques, certains points musicals, certains points artistiques même. Il y a un format aussi hors de la danse, c'est-à-dire la durée de la musique, la tenue. Elle n'est pas imposée, mais il y a beaucoup de choses qui sont interdites. Par exemple, les filles sont obligées d'être en talons, coiffées, maquillées. Donc, c'est un format, on va dire, alors que le milieu artistique des artistes, c'est justement beaucoup plus artistique, beaucoup plus… il y a moins de cases, il y a moins de cases à remplir et plus de propositions. Et après, le social, complètement un monde différent, puisque le social, pour moi, c'est de là où part la salsa, en fait. C'est vraiment la passion, l'échange, la musique, le rapport. Donc voilà, pour moi, c'est trois mondes différents.

  • Speaker #1

    Et toi quand tu danses, En termes d'énergie, de technique, de ce que tu vas proposer, tu mets une grande différence dans ces trois moment-là?

  • Orateur #2

    Alors oui, je sépare vraiment les trois moments, mais ils sont aussi complémentaires, évidemment, parce que ça fait partie du milieu. Donc par exemple, les shows de compétition, même si aujourd'hui j'essaie de faire des choix un peu plus artistiques, plus de propositions, par exemple, je ne vais pas m'en tirer dans un show de 7 minutes, parce que j'ai été formaté à faire des shows de 1 minute 30/ 2 minutes toute ma vie, ma petite vie. Du coup, aujourd'hui, je peux dépasser de 3 minutes, maximum 4 minutes, mais vraiment, je vais être dans des grands... Dans des grands shows.

  • Speaker #1

    Tu gardes un peu le format de la compet'.

  • Orateur #2

    C'est ça.Et même niveau création, en fait, je ne suis pas à l'aise dans... Enfin, c'est pas que je ne suis pas à l'aise, mais je ne saurais pas faire sans ce côté explosif, ce côté demandeur et tout. Et après, dans le social, pareil, ça se complète puisque, vu que la compétition ou même le show, ça demande beaucoup de technique. Les danseurs de show sont souvent réputés pour être plus agréables et plus techniquement bons. Après, ce n'est pas toujours le cas, il y a des exceptions. Il y a des danseurs de social qui sont très très bons techniquement.

  • Speaker #1

    Parfois aussi ce qu'on peut sentir c'est que les danseurs qui font beaucoup de show, ils vont avoir une énergie qui est un peu différente de ceux qui en font pas.Tu vois ce que je veux dire ?

  • Orateur #2

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Oui, dans le sens que les danseurs solos, souvent, sont plus dans le partage. Il va y avoir moins de complexité dans les passes, moins de technique vraiment de partner work, mais beaucoup plus dans la vibe, dans le flow, dans l'échange. Alors que souvent, ceux qui sont très techniques en partenaire work, ça va être très... très propre, mais souvent du coup ça manque un peu de flow. Bon, il faut essayer de se trouver un bon équilibre.

  • Speaker #1

    Est-ce que là, actuellement, tu es en train de préparer une ou plusieurs compétitions ?

  • Orateur #2

    Là, actuellement, je suis en hésitation entre continuer la compétition ou pas. Donc pour l'instant, je penche plus sur ne pas continuer, du moins faire une petite pause, voir ce qui arrive quoi. Mais voilà, par contre des shows en préparation...Y'en a plein. En fait pourquoi, ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure dans le sens que la compétition, ça sert à formater. Donc pour moi, je ne renie pas du tout la compétition. C'est vraiment quelque chose de très, très bien. Mais ça sert vraiment à donner une base, à donner un format de base, entre guillemets. Mais par exemple, moi qui en fais depuis, qui ai connu que ça en fait, maintenant, j'ai envie de décorer autour de juste ce format compétition "dur dur, faut y aller, faut y aller". Je parle pas du mental, je parle vraiment du côté artistique, du côté décoré, ramener sa touche, sa personnalité, parce qu'en compétition, même si chacun essaye d'avoir une touche, c'est quand même très... on reconnaît le style compétition. C'est-à-dire que quand même on va en festival et qu'on voit un couple ou un solo de compétition, on sait qui vient de la compétition, c'est très joli. Mais voilà, donc là j'essaye de sortir un petit peu de ce cadre, d'essayer de prendre plus de liberté artistique, aussi les contraintes budgétaires, parce que les compétitions, c'est quand même un budget, il faut se déplacer, il faut payer le pass, il faut payer le passage. C'est tout un système qui demande de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    De manière générale, quand tu fais une chorégraphie, sur le côté créatif, comment tu choisis ton thème ou le concept de ta chorégraphie ?

  • Orateur #2

    Alors, c'est assez vague, dans le sens que un rien peut m'inspirer. Comme je peux avoir une idée, par exemple, d'écouter une musique et j'ai déjà la choré dans la tête. Ou j'ai juste une idée de costume, une idée d'ambiance, de vibe que je voudrais créer. Et autour, je cherche la musique qui va, les mouvements qui vont et tout. Donc c'est vraiment très... Ca peut partir de n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Dans ton téléphone, t'as une liste comme ça de...de choses en attente, tu te dis, j'aimerais faire ça, ça et ça ?

  • Orateur #2

    Franchement, non, ça reste dans ma tête. Dans mon téléphone, j'ai une playlist "show ?". Pour la musique, je me dis, pourquoi pas ? Après, tout ce qui est autre inspiration, je me laisse aller. Si ça mûrit, ça veut dire qu'il y a du potentiel. Si je l'oublie, ça veut dire que ce n'est peut-être pas... Ou peut-être plus tard, ça reviendra. Je me prends pas trop la tête sur ça.

  • Speaker #1

    Donc dans ta tête des costumes, une musique qui te plait et donc des mouvements qui en découlent. Et pour les costumes, comment tu fais pour les choisir ? Parce que tu en choisis pour toi, mais quand tu entraînes une team, tu choisis aussi pour les gens qui entraînent.

  • Orateur #2

    Ouais, c'est ça. Moi, j'ai toujours eu une passion déjà pour le stylisme. Quand j'étais petit, je voulais être styliste, je dessinais plein de robes et tout. Aujourd'hui, en rapport avec la danse, c'est surtout parce que le costume, ça va être l'interaction la plus simple entre le public et le danseur. Quand on voit un costume, on sait déjà à peu près de quoi ça va parler. C'est vraiment le "bonjour". Je suis habillé comme ça, ça veut dire que je vais danser ce style-là. Mais pas toujours. Mais pour moi, le costume, ça doit représenter ça aussi. Et donc voilà, j'essaye de m'inspirer de ce que je veux créer, l'ambiance que je veux créer, parce que j'essaie toujours de raconter une histoire, même si l'histoire n'est pas visuellement...voilà. Dans ma tête, il y a une histoire. Et puis, par exemple, pour des teams, je leur explique ce que j'ai vu, quelle ambiance on va créer, quelle histoire ça raconte. Déjà, la musique, les paroles, il faut un peu rester connecté. Donc voilà, le costume découle de ça, de l'ambiance.

  • Speaker #1

    Tu fais un dessin ?

  • Orateur #2

    Je dessine, oui, j'ai un croquis. A l'époque, aujourd'hui, je n'en ai plus malheureusement, mais j'avais un papier avec juste la silhouette, une silhouette homme, une silhouette femme, et je dessinais dessus. Et souvent, les couturiers ou couturières que je rencontre, ils sont assez surpris. Parce que j'arrive, j'ai vraiment quelque chose de carré. Après, je prends toujours ce qu'ils ont à me dire parce que c'est eux les professionnels. Mais j'arrive toujours avec quelque chose de précis et carré.

  • Speaker #1

    Oui,des fois en terme de matière, d'extensibilité, y'a des choses qui peuvent être apportées en plus.

  • Orateur #2

    Ou en moins, haha.

  • Speaker #1

    Par curiosité, tu continues à travailler avec un ou une couturière à Nice ? Tu as trouvé des gens ici ?

  • Orateur #2

    J'ai trouvé une couturière ici et j'avais deux couturières dans le sud. Une qui ont arrêté pendant le Covid. C'était deux sœurs. Et après, j'en ai une autre sur Nice. Et elle, oui, on est toujours en contact. On a fait les deux costumes que j'ai en couple avec elle. Et après, en solo, vu que je suis sur Paris, c'est plus simple d'être sur Paris.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est quand même très niche comme demande et c'est pas toujours facile de trouver des gens qui sont capables et formés et qui ont envie aussi.

  • Orateur #2

    C'est ça. Franchement, c'est une des parties les plus compliquées. La conception du costume, parce que il faut trouver des gens qui soient capables de faire ça, de répondre à nos attentes. Parce que c'est pas de la GRS. C'est pas non plus une robe de mariée, c'est pas du classique, c'est du patinage, c'est vraiment spécial. Donc oui, il faut arriver à trouver.

  • Speaker #1

    Et là, tu parlais de ta playlist "show ?" C'est quoi pour toi une bonne chanson pour faire un show ? Ou en tout cas, qu'est-ce qui te va t'inspirer ?

  • Orateur #2

    Ça dépend. Parce que du coup, pour moi, un show de compétition, il doit être assez complet. C'est-à-dire qu'on doit pouvoir lire la musique, une intro. une bonne première partie dynamique. Souvent il y a une troisième partie un peu plus douce et une conclusion qui pète. Pour moi ça c'est vraiment le format compétition des shows.

  • Speaker #1

    Parce que comme t'es limité en temps, j'imagine qu'il faut beaucoup retravailler la musique, et réussir à faire ce montage là.

  • Orateur #2

    C'est ça. Aujourd'hui franchement j'ai beaucoup moins de mal à monter les musiques parce que dès que je les écoute je vois là je coupe, là je coupe, enfin ça j'enlève, ça ça se répète, c'est comme ça. Mais le processus, quand j'ai commencé à couper mes propres en musique, que ma coach a arrêté de travailler la coupe. C'était compliqué. La transition était floue.

  • Speaker #1

    Tu étais obligé de développer plein de compétences ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est ça. Bientôt, je vais me mettre à la couture haha.

  • Speaker #1

    Eh oui haha, ok, donc ça, c'est plutôt pour les compètes.

  • Orateur #2

    C'est ça, oui. Et pour le choix artistique, je trouve qu'il faut prioriser déjà l'originalité du son. Ou totalement l'inverse, c'est-à-dire un son très connu, mais sur lequel on va proposer quelque chose de totalement différent.

  • Speaker #1

    En fait, une des émotions que tu cherches à provoquer chez les spéctateurs, c'est la surprise ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est la surprise et c'est aussi dans le sens de marquer, de se dire, ah bizarre qu'il ait fait ça, mais ce bizarre dans le sens, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, ce n'est pas que je n'ai non plus surkiffé, mais... Il y a eu une proposition. Pour moi, c'est vraiment ça, la recherche artistique dans la danse, en général.

  • Speaker #1

    Et on a commencé à parler de team. Là, tu as monté Meraki l'année dernière. Est-ce que c'était ta première expérience de team que tu as menée en compétition ?

  • Orateur #2

    Alors que je crée moi ? Oui c'était ma première team. Par contre, moi, j'ai été formé dans une team. Du coup, la team jeune de... de Ramark à l'époque à Monaco. Donc le travail de team, entre guillemets, en tant que danseur, je vois ce que c'est. Après en tant que leader, du coup, c'est encore différent, mais c'est pour ça que je fais ça aussi, pour se challenger. Et donc voilà.

  • Speaker #1

    Je t'ai demandée comment les chansons sont arrivées dans ta playlist, alors maintenant comment les danseurs sont arrivés dans ta team ?

  • Orateur #2

    D'ailleurs, au sujet de, juste je fais une petite aparté, de la musique du coup de Meraki, du premier show de Meraki, là j'ai voulu faire sur du Celia Cruz. Parce que ma première choré avec donc Dramark en team, c'était sur du Celia Cruz. Donc c'était un petit clin d'oeil. Et donc, les danseurs. Au début je voulais que des danseurs sur Paris, parce que je suis calé sur Paris, c'est beaucoup plus simple pour prendre une team. Et ce que je cherchais c'était un potentiel déjà physique, enfin technique, dans le sens que il n'y ait pas trop de mauvaises habitudes socials, parce qu'à Paris, les gens sont très très socials. Même s'il y a de plus en plus qui commencent à avoir des formations, des shows, des teams, des trucs comme ça. Mais bon, c'est quand même une majorité de danseurs socials dans la salsa. Donc ce que je cherchais, c'était ce côté technique de corps, conscience aussi de corps et conscience aussi psychologique et avoir un moral et avoir une réflexion de se dire « Ok, là on va amener la danse à un step supérieur, donc je m'y mets. » Donc voilà, moi je fais ça depuis que j'ai 5 ans, 6 ans mais il y a des gens qui dansent depuis 10 ans qui n'ont jamais poussé la danse à ce stade d'exigence et donc il faut voir s'ils en sont capables psychologiquement.

  • Speaker #1

    Toi tu te rends compte que toi comme tu as baigné dedans depuis tout petit, tu as pas toujours le même état d'esprit que d'autres danseurs?

  • Orateur #2

    De plus en plus parce que d'une vue je pensais je me suis dit bon oui moi je suis compétition donc il faut y aller mais je pensais pas à ce point être énervé comme ça dans mon cerveau comparé à d'autres danseurs mais bon je le vis bien.

  • Speaker #1

    Donc sur l'état d'esprit, la capacité technique et physique est-ce que c'est que des danseurs que tu connaissais personnellement ?

  • Orateur #2

    Alors personnellement non mais oui je les avais déjà vus, je les avais déjà tous vus danser que ce soit en vidéo ou quoi. Et du coup, après, j'ai dû étendre la recherche hors Paris. Hors Méditerranée, même. Et bon, aujourd'hui, ils sont tous sur Paris, ceux qui font partie de la team. Donc, c'est cool, quoi. Mais ouais, donc, c'était des feelings, on va dire. Des feelings, des choses qui dégageaient, des choses... Rien que des fois, quand on parle, on va dire, pas beaucoup, autour d'un verre dans une soirée sociale ou quoi. Déjà, je sens, j'interprète un petit peu la personne.

  • Speaker #1

    Et à combien de temps t'as mis à concrétiser ce projet ? En tout cas, entre la première fois où tu t'es dit « je vais monter ma team » et le moment où ça y est, tout le monde avait dit oui. Il s'est passé combien de temps ?

  • Orateur #2

    Alors, j'ai monté la team en montant la musique. C'est-à-dire que je me suis dit, c'était l'été du coup 2023, où je me suis dit, là j'ai envie de faire une team, j'avais envie de faire un projet partner work, où j'étais le leader en fait. J'étais vraiment la personne qui motivait, qui tirait, qui créait aussi, sur le côté création. Et du coup, dans la foulée, j'ai monté la musique. Après, j'ai commencé à contacter des gens sur Instagram, Facebook, et j'ai commencé à monter la choré en septembre, à la rentrée. Et le premier entraînement qu'on a fait tous ensemble, C'était en décembre. Donc, on va dire de septembre à décembre, il y a eu le partage, le partage de la choré, de la musique, du mindset, de la team. Ça a été assez vite parce que, en fait, ça s'est fait assez, pas naturellement, mais au fur et à mesure que je partageais, au fur et à mesure que ça se concrétisait. Et en décembre, le premier training, là, quand ça s'est physiquement concrétisé, je me suis dit ok bah let's go.

  • Speaker #1

    Et là, quand tu leads une team comme ça, comment tu fais quand il y a des différences de niveau? Alors peut-être qu'elles n'étaient pas très importantes, mais pour pouvoir faire progresser, faire évoluer quelqu'un de manière individuelle et garder la cohésion de groupe. Comment tu t'y prends ?

  • Orateur #2

    Alors déjà aujourd'hui, enfin depuis la rentrée de septembre, j'ai séparé la team pro et semi-pro. C'est-à-dire qu'il y a un niveau, on va dire, de formation. ou c'est quand même beaucoup plus que des amateurs que des inters, c'est des inters confirmés, que je tire, que je tire, que je pousse, que je pousse, pour un jour venir dans la pro, ou pas, qu'ils aillent ailleurs, mais dans le sens de les élever techniquement et artistiquement. Et après, il y a le côté... Donc dans la pro, c'est même pas en fait, qu'on n'avait pas tous le même niveau de technique, on n'avait pas tous la même technique, ça partait déjà de là. Donc moi, j'essaye de verbaliser beaucoup. beaucoup de métaphores, beaucoup trop d'ailleurs,beaucoup de méthaphores, mais après je pars du principe aussi que le travail il se fait dans sa tête, c'est-à-dire que je donne les clés, si tu veux ouvrir la porte, vas-y, tu veux rester derrière la porte, du coup tu t'en vas, tu restes derrière la porte, ciao ciao quoi ! Mais après je sais qu'il y a d'autres pédagogies... Il y en a où on tire beaucoup plus, on explique pas à pas et tout. Mais en fait, je trouve que c'est un peu comme l'éducation. Un peu comme l'éducation. Si on cocoonne trop un enfant ou quelqu'un en formation ou quelqu'un qui tente d'apprendre quelque chose, le jour où on le lâche, il ne sait plus rien faire parce qu'en fait, il n'a pas appris à lui-même conscientiser la chose. Donc moi, je pense que c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, j'arrive à faire tout ce que j'entreprends ou à entreprendre plutôt tout ce que j'entreprends parce qu'on m'a dit « fais-ci » , on m'a expliqué comment. Mais après, c'est à moi de me débrouiller et de trouver le chemin dans mon corps et dans ma tête. Ouais, c'est ça. L'autonomisation et le côté... c'est toi le danseur, c'est ton corps, c'est ta tête. Quand tu rentres dans une salle de danse, on y est huit, en vrai, t'es seul. Même si tu danses avec une personne, t'es seul. C'est comme ça que je travaille l'uniformisation de la team.

  • Speaker #1

    Et un peu en lien, comment tu travailles la synchro ?

  • Orateur #2

    La synchro, des fois, je m'enlève de la team. Je les regarde, je leur dis ça, ça va pas. Après, vu que la choré, c'est moi qui l'ai créée, dans ma tête, elle est précise, donc on fait souvent des one-by-one, donc un couple par un couple. Et donc si le couple, par exemple, à 4 n'a pas fait ça, je le vois. Donc je leur dis, et après, vraiment, vers les dernières répétitions, on filme, on filme, et après on regarde, et eux-mêmes se disent "ah là, j'ai pas fait ça". Ils sont autonomes.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères l'aspect motivation ?

  • Orateur #2

    Dans la pro, on va dire que je dois motiver quand même, je motive l'équipe, je donne des objectifs. Mais dans la pro, je parle du concept qu'on est sa propre source de motivation. Après, la semi-pro, c'est encore différent parce qu'il faut leur donner cette envie de réfléchir de cette manière. Cette envie de se dire, ok, je suis au point A, je vais aller au point D, je vais passer par BC. Je vais au point A, j'arrive au point D parce qu'on m'a tiré jusque là-bas. Donc, moi, j'essaye de leur montrer où aller, de leur montrer le chemin. Et après, c'est à eux de le prendre ou pas. Et c'est ça aussi qui forge. Quand on te met en difficulté, quand on te met dans le rouge, c'est à ce moment-là où tu te dis, je dois sortir de cette noyade. Et c'est là où tu vas créer une force physique et mentale.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la pression du show ou de la compète ? Là dans cette expérience que tu as eue avec Meraki. Déjà, toi, individuellement, comment tu gères le stress ? Et comment tu l'as géré justement avec la team que tu as emmené ?

  • Orateur #2

    Alors, le stress, je ne sais pas si on peut appeler ça du stress que j'ai. C'est plus une pression dans le sens que c'est deux minutes qui vont représenter six mois de travail. Donc, voilà, c'est plus une adrénaline. C'est le moment où il faut tout donner. Après, ce que je conseille souvent au niveau du stress, c'est que le stress est là, il ferme l'énergie, il ferme tout. Et moi, je dis en fait de le faire descendre, de le mettre dans les jambes. Et là, le stress, c'est un bon stress, c'est un stress de moteur. Et au niveau de la team, je n'étais pas stressé, mais ce titre-là, je le voulais vraiment. Parce que je voulais, vu que c'était Baby Meraki, je voulais qu'il y ait une petite validation, une première validation. Champion de France, c'est fait, un petit CV, une ligne, mais voilà.

  • Speaker #1

    Sur un premier essai, une première team tu voulais direct, c'est ton objectif dès le départ ?

  • Orateur #2

    La compétition, je ne sais pas si c'était l'objectif dès le départ vraiment d'être en compétition. Une fois que je me suis lancé, il fallait qu'on y aille. En fait, je ne voulais pas non plus brusquer les choses, accélérer trop les choses. On était tous à distance, donc c'était déjà compliqué. Mais quand j'ai vu les premiers trainings comment ça se passer, je me suis dit, let's go, on y va, j'en sélectionne cinq et moi, et voilà, on est parti. Et à partir de ce moment-là, il faut gagner.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux personnalités, est-ce que ça être difficile de gérer les différentes personnalités ou est-ce que le choix a fait que finalement, c'était plutôt homogène, ça s'est bien passé ? Parce que cette place de leader, du coup, elle implique aussi de gérer parfois... Pas forcément les tensions, mais juste les personnalités différentes ?

  • Orateur #2

    Franchement, je ne sais comment, mais tout s'est bien... Les étoiles se sont bien alignées, parce que ce n'était pas forcément des gens qui avaient vécu des formations ou qui avaient déjà dansé à ce niveau-là ensemble. C'est des bonnes personnes aussi. Non, non, c'est des bons gens, comme je dis. Mais après, quand on rentre en training, la personnalité, elle disparaît. Il y a juste le danseur qui taff, le côté pro et après bien évidemment c'est plus agréable si on s'entend tous ensemble mais vu que pro implique travail t'es pas obligé de t'entendre avec tes collègues de travail moi je pars du principe que voilà. Après en dehors de la team ce que je leur dis toujours c'est que s'ils ont besoin de m'appeler, s'ils ont besoin d'envoyer un message ou quoi je suis toujours dispo, parce qu'il y a le côté humain aussi dans la danse parce que la danse c'est prenant aussi physiquement et mentalement donc pendant le training il n'y a pas de question de nanana, mais après, avant, autour, on est là.

  • Speaker #1

    Il y a un temps pour tout. On ne sait pas encore si il va y avoir un autre projet de compétition, mais du coup, maintenant tu continues sur des projets de show ?

  • Orateur #2

    Oui, totalement. Ça va vraiment développer le côté artistique, ça va aller donner des cours en festival, en soirée même, devenir une team artistique.

  • Speaker #1

    Et là actuellement vous êtes combien dans la team ?

  • Orateur #2

    Dans la team pro, on y est 8. 6 qui font le show pour l'instant, le nouveau show pour l'instant personne ne le fait enfin il n'a pas encore été présenté donc voilà. Mais le show actuel il y en a 6 qui le performent et voilà. Et la semi-pro ils sont 11/12. Ca fait longtemps que je ne les ai pas vus. Il y a un show prévu le 9 mars donc ce sera un show spécial en mon nom, parce que ça va être mon anniversaire. Du coup, là je vais présenter toutes mes teams. J'ai inventé toutes les chorégraphies, donc c'est full shine, la semi-pro du coup, et la pro, un nouveau solo. Et il va y avoir un cinquième show, mais pour l'instant, on verra. Donc voilà, Esteban Takeover.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais des conseils pour quelqu'un qui voudrait soit monter sa team, soit se lancer dans la compétition ?

  • Orateur #2

    Alors, pour monter sa team, mon conseil c'est beaucoup de visualisation. Beaucoup de "qu'est-ce que tu attends de la team ?", "Qu'est-ce que tu comptes proposer avec cette team ?", "Quelles sont les caractéristiques de la team que tu comptes proposer ?". Bien définir le projet.Que dans sa tête, l'aspect extérieur de la team soit défini. Après, bon, surtout quand on débute, tout est malléable. C'est encore modifiable. Je pense que même au bout de 11, 12 ans, on peut toujours modifier l'aspect d'une team. Mais voilà, pour éviter de se perdre. Parce que quand on crée une team, on n'est plus seul, on n'est plus deux. Il y a des gens, entre guillemets, qui comptent sur nous. Il y a des gens qui ont remis un peu leur travail entre nos mains. Donc il y a quand même une responsabilité à avoir. Donc il faut être assez carré dans nos objectifs et dans les caractéristiques, encore une fois. Et pour quelqu'un qui veut se lancer en compétition, savoir pourquoi tu le fais. Trouver sa motivation, si c'est personnel, du style si je veux me challenger, si c'est manger quelqu'un, ou si c'est juste une expérience, voir ce que c'est, ou si c'est aussi développer le milieu, développer le milieu de la compétition. Ca ouais j'en ai entendu pas mal qui m'ont parlé de ça, donc je trouve ça sympa et un conseil pour se lancer en compétition ce serait en fait y aller soit tu te jettes et tu te mets vraiment à fond ou soit on n'y va pas je pense que c'est un peu comme ça dans la vie en général. Si tu veux aller faire de la compétition mets toi dans cet esprit compétition, même si bon c'est une compétition de salsa. Les gens, ils ont la vision de la salsa, disco-disco, sur la plage, ils vont confondre ça avec la zumba. En vrai, quand il y a le mot compétition, il y a un mindset à avoir, il y a quelque chose de carré, quelque chose de sportif dans la salsa. Et que si les gens y vont en mode, oui, juste j'ai envie de faire une compétition, je ne dis pas qu'il ne faut pas s'amuser, mais si on est là juste pour le fun, en fait ça décrédibilise déjà la compétition salsa, qui en plus est en plein essor, donc on va essayer de faire un effort. Et au final on ne peut pas dire qu'on a vraiment fait une compétition, parce que la compétition ce n'est pas juste les deux minutes où tu es sur scène, c'est toute une préparation, c'est des mois d'entraînements, des mois de sport, de nutrition, de mindset, de visualisation, c'est tout un ensemble. Donc voilà c'est mes conseils.

  • Speaker #1

    Ok, merci. J'ai une dernière question pour toi Esteban. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris grâce à la Salsa et qui te sert dans ta vie ?

  • Pour moi, tout. La danse, c'est une personne à part entière de mon éducation, que ce soit la salsa ou en général. Déjà, l'ouverture d'esprit, être ouvert à des choses qu'on ne connaît pas, des choses qu'on aime pas forcément. Ce qui mène aussi au respect, au respect de l'autre, qui mène aussi au respect de la femme du coup. Parce qu'on danse... en général, pas tout le temps, mais du coup avec les femmes. Donc quand on danse avec des filles, du coup depuis l'âge de 6 ans, on va dire qu'il y a des choses qui nous paraissent évidentes, qui pour certains hommes d'aujourd'hui, bon, voilà. Après, ça nous apprend aussi la discipline, pareil, la discipline, le fait de se surpasser tous les jours, de savoir gérer le stress, l'angoisse, la fatigue. Voilà, pour moi la danse ça m'a quasiment tout appris. Je dénigre pas l'école attention, mais la danse, ça apprend comment être humain.

  • Speaker #1

    Merci Esteban. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il t'a plu. Moi, c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la physiologie du corps et de la préparation physique au service de la salsa. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast. Partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire. Ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

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Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Esteban pour plonger dans les coulisses des compétitions et des shows en salsa.

Il partage son regard sur ces deux univers, entre rigueur technique et liberté artistique, en expliquant comment choisir une chanson, imaginer une chorégraphie, ou encore gérer une équipe de danseurs.

Esteban aborde aussi la motivation, la gestion du stress, et l’importance de se lancer dans l’aventure avec audace et passion.

Un échange captivant sur la performance, la créativité et le dépassement de soi. Merci à lui pour cet échange !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bienvenue dans Mosaique Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Cette fois, c'est à Paris que je suis allée retrouver Esteban pour parler compétition, show et esprit d'équipe. Entre contraintes techniques, liberté artistique et travail en team, il partage son expérience et ses conseils pour créer des shows qui marquent les esprits. Tu n'as plus qu'à t'installer confortablement pour découvrir avec nous les coulisses des performances en salsa.

  • Speaker #1

    Bonjour Esteban.

  • Orateur #2

    Bonjour Mosaïque Salsa.

  • Speaker #1

    Ce que je te propose avant qu'on commence, c'est que tu te présentes.

  • Orateur #2

    Donc Esteban Vinceslasgaglio, 20 ans, originaire de Monaco, avec des origines de Martinique. Je fais de la danse depuis l'âge de 5 ans, donc ça va faire 15 ans. et je fais de la compétition depuis l'âge de 6 ans, donc ça va faire 14 ans. J'ai commencé par la danse sportive, jazz, contemporain, et maintenant SBK.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivé si tôt, si vite dans la compétition ?

  • Orateur #2

    En fait, c'était une école où le cours de danse sportive était porté sur la compétition.

  • Speaker #1

    Ah,alors c'était en compétition sur les danses sportives.

  • Orateur #2

    C'est ça, c'est ça. C'est qu'en fait, on s'entraînait dans le but de faire des compétitions, et du coup, c'est venu de manière assez logique. Sauf que là, ça c'est allé assez vite. J'ai commencé en octobre et l'année d'après, j'étais en compétition.

  • Speaker #1

    C'est le thème dont on va parler aujourd'hui, la compétition. Mais juste avant, j'avais une question. Là-dedans, comment tu es arrivé dans la salsa ?

  • Orateur #2

    Dans la salsa, en fait, dans l'école où j'ai appris où j'ai commencé, il y avait donc danse sportive, jazz contemporain et SBK. Du coup, vu que j'étais un peu hyperactif. On m'a mis dans tous les cours. La SBK c'était au même niveau que le jazz ou le contemporain, c'était un cours comme un autre en fait.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu pratiques encore le reste ?

  • Orateur #2

    La danse sportive, beaucoup moins. Alors je sais toujours la danser bien sûr, mais je ne l'entraîne plus. Le jazz, j'essaye toujours un petit peu de continuer le jazz contemporain sur des petits projets vidéo. En plus ça fait un peu partie de mon style que j'essaie d'importer dans la salsa. Et la SBK, bon sauf le K. Bien sûr, parce que c'est le milieu, mais SB.

  • Speaker #1

    On en revient au milieu de la compétition. Dans la danse, c'est quoi pour toi la différence entre quelque chose que tu vas présenter en compétition et un autre show, ou même en société ?

  • Orateur #2

    Alors, la différence d'un show compétition et, on va dire, festival ou soirée, c'est que les shows de compétition, ils sont formatés. Donc, déjà, il y a un jury, donc ils attendent certains points techniques, certains points musicals, certains points artistiques même. Il y a un format aussi hors de la danse, c'est-à-dire la durée de la musique, la tenue. Elle n'est pas imposée, mais il y a beaucoup de choses qui sont interdites. Par exemple, les filles sont obligées d'être en talons, coiffées, maquillées. Donc, c'est un format, on va dire, alors que le milieu artistique des artistes, c'est justement beaucoup plus artistique, beaucoup plus… il y a moins de cases, il y a moins de cases à remplir et plus de propositions. Et après, le social, complètement un monde différent, puisque le social, pour moi, c'est de là où part la salsa, en fait. C'est vraiment la passion, l'échange, la musique, le rapport. Donc voilà, pour moi, c'est trois mondes différents.

  • Speaker #1

    Et toi quand tu danses, En termes d'énergie, de technique, de ce que tu vas proposer, tu mets une grande différence dans ces trois moment-là?

  • Orateur #2

    Alors oui, je sépare vraiment les trois moments, mais ils sont aussi complémentaires, évidemment, parce que ça fait partie du milieu. Donc par exemple, les shows de compétition, même si aujourd'hui j'essaie de faire des choix un peu plus artistiques, plus de propositions, par exemple, je ne vais pas m'en tirer dans un show de 7 minutes, parce que j'ai été formaté à faire des shows de 1 minute 30/ 2 minutes toute ma vie, ma petite vie. Du coup, aujourd'hui, je peux dépasser de 3 minutes, maximum 4 minutes, mais vraiment, je vais être dans des grands... Dans des grands shows.

  • Speaker #1

    Tu gardes un peu le format de la compet'.

  • Orateur #2

    C'est ça.Et même niveau création, en fait, je ne suis pas à l'aise dans... Enfin, c'est pas que je ne suis pas à l'aise, mais je ne saurais pas faire sans ce côté explosif, ce côté demandeur et tout. Et après, dans le social, pareil, ça se complète puisque, vu que la compétition ou même le show, ça demande beaucoup de technique. Les danseurs de show sont souvent réputés pour être plus agréables et plus techniquement bons. Après, ce n'est pas toujours le cas, il y a des exceptions. Il y a des danseurs de social qui sont très très bons techniquement.

  • Speaker #1

    Parfois aussi ce qu'on peut sentir c'est que les danseurs qui font beaucoup de show, ils vont avoir une énergie qui est un peu différente de ceux qui en font pas.Tu vois ce que je veux dire ?

  • Orateur #2

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Oui, dans le sens que les danseurs solos, souvent, sont plus dans le partage. Il va y avoir moins de complexité dans les passes, moins de technique vraiment de partner work, mais beaucoup plus dans la vibe, dans le flow, dans l'échange. Alors que souvent, ceux qui sont très techniques en partenaire work, ça va être très... très propre, mais souvent du coup ça manque un peu de flow. Bon, il faut essayer de se trouver un bon équilibre.

  • Speaker #1

    Est-ce que là, actuellement, tu es en train de préparer une ou plusieurs compétitions ?

  • Orateur #2

    Là, actuellement, je suis en hésitation entre continuer la compétition ou pas. Donc pour l'instant, je penche plus sur ne pas continuer, du moins faire une petite pause, voir ce qui arrive quoi. Mais voilà, par contre des shows en préparation...Y'en a plein. En fait pourquoi, ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure dans le sens que la compétition, ça sert à formater. Donc pour moi, je ne renie pas du tout la compétition. C'est vraiment quelque chose de très, très bien. Mais ça sert vraiment à donner une base, à donner un format de base, entre guillemets. Mais par exemple, moi qui en fais depuis, qui ai connu que ça en fait, maintenant, j'ai envie de décorer autour de juste ce format compétition "dur dur, faut y aller, faut y aller". Je parle pas du mental, je parle vraiment du côté artistique, du côté décoré, ramener sa touche, sa personnalité, parce qu'en compétition, même si chacun essaye d'avoir une touche, c'est quand même très... on reconnaît le style compétition. C'est-à-dire que quand même on va en festival et qu'on voit un couple ou un solo de compétition, on sait qui vient de la compétition, c'est très joli. Mais voilà, donc là j'essaye de sortir un petit peu de ce cadre, d'essayer de prendre plus de liberté artistique, aussi les contraintes budgétaires, parce que les compétitions, c'est quand même un budget, il faut se déplacer, il faut payer le pass, il faut payer le passage. C'est tout un système qui demande de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    De manière générale, quand tu fais une chorégraphie, sur le côté créatif, comment tu choisis ton thème ou le concept de ta chorégraphie ?

  • Orateur #2

    Alors, c'est assez vague, dans le sens que un rien peut m'inspirer. Comme je peux avoir une idée, par exemple, d'écouter une musique et j'ai déjà la choré dans la tête. Ou j'ai juste une idée de costume, une idée d'ambiance, de vibe que je voudrais créer. Et autour, je cherche la musique qui va, les mouvements qui vont et tout. Donc c'est vraiment très... Ca peut partir de n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Dans ton téléphone, t'as une liste comme ça de...de choses en attente, tu te dis, j'aimerais faire ça, ça et ça ?

  • Orateur #2

    Franchement, non, ça reste dans ma tête. Dans mon téléphone, j'ai une playlist "show ?". Pour la musique, je me dis, pourquoi pas ? Après, tout ce qui est autre inspiration, je me laisse aller. Si ça mûrit, ça veut dire qu'il y a du potentiel. Si je l'oublie, ça veut dire que ce n'est peut-être pas... Ou peut-être plus tard, ça reviendra. Je me prends pas trop la tête sur ça.

  • Speaker #1

    Donc dans ta tête des costumes, une musique qui te plait et donc des mouvements qui en découlent. Et pour les costumes, comment tu fais pour les choisir ? Parce que tu en choisis pour toi, mais quand tu entraînes une team, tu choisis aussi pour les gens qui entraînent.

  • Orateur #2

    Ouais, c'est ça. Moi, j'ai toujours eu une passion déjà pour le stylisme. Quand j'étais petit, je voulais être styliste, je dessinais plein de robes et tout. Aujourd'hui, en rapport avec la danse, c'est surtout parce que le costume, ça va être l'interaction la plus simple entre le public et le danseur. Quand on voit un costume, on sait déjà à peu près de quoi ça va parler. C'est vraiment le "bonjour". Je suis habillé comme ça, ça veut dire que je vais danser ce style-là. Mais pas toujours. Mais pour moi, le costume, ça doit représenter ça aussi. Et donc voilà, j'essaye de m'inspirer de ce que je veux créer, l'ambiance que je veux créer, parce que j'essaie toujours de raconter une histoire, même si l'histoire n'est pas visuellement...voilà. Dans ma tête, il y a une histoire. Et puis, par exemple, pour des teams, je leur explique ce que j'ai vu, quelle ambiance on va créer, quelle histoire ça raconte. Déjà, la musique, les paroles, il faut un peu rester connecté. Donc voilà, le costume découle de ça, de l'ambiance.

  • Speaker #1

    Tu fais un dessin ?

  • Orateur #2

    Je dessine, oui, j'ai un croquis. A l'époque, aujourd'hui, je n'en ai plus malheureusement, mais j'avais un papier avec juste la silhouette, une silhouette homme, une silhouette femme, et je dessinais dessus. Et souvent, les couturiers ou couturières que je rencontre, ils sont assez surpris. Parce que j'arrive, j'ai vraiment quelque chose de carré. Après, je prends toujours ce qu'ils ont à me dire parce que c'est eux les professionnels. Mais j'arrive toujours avec quelque chose de précis et carré.

  • Speaker #1

    Oui,des fois en terme de matière, d'extensibilité, y'a des choses qui peuvent être apportées en plus.

  • Orateur #2

    Ou en moins, haha.

  • Speaker #1

    Par curiosité, tu continues à travailler avec un ou une couturière à Nice ? Tu as trouvé des gens ici ?

  • Orateur #2

    J'ai trouvé une couturière ici et j'avais deux couturières dans le sud. Une qui ont arrêté pendant le Covid. C'était deux sœurs. Et après, j'en ai une autre sur Nice. Et elle, oui, on est toujours en contact. On a fait les deux costumes que j'ai en couple avec elle. Et après, en solo, vu que je suis sur Paris, c'est plus simple d'être sur Paris.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est quand même très niche comme demande et c'est pas toujours facile de trouver des gens qui sont capables et formés et qui ont envie aussi.

  • Orateur #2

    C'est ça. Franchement, c'est une des parties les plus compliquées. La conception du costume, parce que il faut trouver des gens qui soient capables de faire ça, de répondre à nos attentes. Parce que c'est pas de la GRS. C'est pas non plus une robe de mariée, c'est pas du classique, c'est du patinage, c'est vraiment spécial. Donc oui, il faut arriver à trouver.

  • Speaker #1

    Et là, tu parlais de ta playlist "show ?" C'est quoi pour toi une bonne chanson pour faire un show ? Ou en tout cas, qu'est-ce qui te va t'inspirer ?

  • Orateur #2

    Ça dépend. Parce que du coup, pour moi, un show de compétition, il doit être assez complet. C'est-à-dire qu'on doit pouvoir lire la musique, une intro. une bonne première partie dynamique. Souvent il y a une troisième partie un peu plus douce et une conclusion qui pète. Pour moi ça c'est vraiment le format compétition des shows.

  • Speaker #1

    Parce que comme t'es limité en temps, j'imagine qu'il faut beaucoup retravailler la musique, et réussir à faire ce montage là.

  • Orateur #2

    C'est ça. Aujourd'hui franchement j'ai beaucoup moins de mal à monter les musiques parce que dès que je les écoute je vois là je coupe, là je coupe, enfin ça j'enlève, ça ça se répète, c'est comme ça. Mais le processus, quand j'ai commencé à couper mes propres en musique, que ma coach a arrêté de travailler la coupe. C'était compliqué. La transition était floue.

  • Speaker #1

    Tu étais obligé de développer plein de compétences ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est ça. Bientôt, je vais me mettre à la couture haha.

  • Speaker #1

    Eh oui haha, ok, donc ça, c'est plutôt pour les compètes.

  • Orateur #2

    C'est ça, oui. Et pour le choix artistique, je trouve qu'il faut prioriser déjà l'originalité du son. Ou totalement l'inverse, c'est-à-dire un son très connu, mais sur lequel on va proposer quelque chose de totalement différent.

  • Speaker #1

    En fait, une des émotions que tu cherches à provoquer chez les spéctateurs, c'est la surprise ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est la surprise et c'est aussi dans le sens de marquer, de se dire, ah bizarre qu'il ait fait ça, mais ce bizarre dans le sens, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, ce n'est pas que je n'ai non plus surkiffé, mais... Il y a eu une proposition. Pour moi, c'est vraiment ça, la recherche artistique dans la danse, en général.

  • Speaker #1

    Et on a commencé à parler de team. Là, tu as monté Meraki l'année dernière. Est-ce que c'était ta première expérience de team que tu as menée en compétition ?

  • Orateur #2

    Alors que je crée moi ? Oui c'était ma première team. Par contre, moi, j'ai été formé dans une team. Du coup, la team jeune de... de Ramark à l'époque à Monaco. Donc le travail de team, entre guillemets, en tant que danseur, je vois ce que c'est. Après en tant que leader, du coup, c'est encore différent, mais c'est pour ça que je fais ça aussi, pour se challenger. Et donc voilà.

  • Speaker #1

    Je t'ai demandée comment les chansons sont arrivées dans ta playlist, alors maintenant comment les danseurs sont arrivés dans ta team ?

  • Orateur #2

    D'ailleurs, au sujet de, juste je fais une petite aparté, de la musique du coup de Meraki, du premier show de Meraki, là j'ai voulu faire sur du Celia Cruz. Parce que ma première choré avec donc Dramark en team, c'était sur du Celia Cruz. Donc c'était un petit clin d'oeil. Et donc, les danseurs. Au début je voulais que des danseurs sur Paris, parce que je suis calé sur Paris, c'est beaucoup plus simple pour prendre une team. Et ce que je cherchais c'était un potentiel déjà physique, enfin technique, dans le sens que il n'y ait pas trop de mauvaises habitudes socials, parce qu'à Paris, les gens sont très très socials. Même s'il y a de plus en plus qui commencent à avoir des formations, des shows, des teams, des trucs comme ça. Mais bon, c'est quand même une majorité de danseurs socials dans la salsa. Donc ce que je cherchais, c'était ce côté technique de corps, conscience aussi de corps et conscience aussi psychologique et avoir un moral et avoir une réflexion de se dire « Ok, là on va amener la danse à un step supérieur, donc je m'y mets. » Donc voilà, moi je fais ça depuis que j'ai 5 ans, 6 ans mais il y a des gens qui dansent depuis 10 ans qui n'ont jamais poussé la danse à ce stade d'exigence et donc il faut voir s'ils en sont capables psychologiquement.

  • Speaker #1

    Toi tu te rends compte que toi comme tu as baigné dedans depuis tout petit, tu as pas toujours le même état d'esprit que d'autres danseurs?

  • Orateur #2

    De plus en plus parce que d'une vue je pensais je me suis dit bon oui moi je suis compétition donc il faut y aller mais je pensais pas à ce point être énervé comme ça dans mon cerveau comparé à d'autres danseurs mais bon je le vis bien.

  • Speaker #1

    Donc sur l'état d'esprit, la capacité technique et physique est-ce que c'est que des danseurs que tu connaissais personnellement ?

  • Orateur #2

    Alors personnellement non mais oui je les avais déjà vus, je les avais déjà tous vus danser que ce soit en vidéo ou quoi. Et du coup, après, j'ai dû étendre la recherche hors Paris. Hors Méditerranée, même. Et bon, aujourd'hui, ils sont tous sur Paris, ceux qui font partie de la team. Donc, c'est cool, quoi. Mais ouais, donc, c'était des feelings, on va dire. Des feelings, des choses qui dégageaient, des choses... Rien que des fois, quand on parle, on va dire, pas beaucoup, autour d'un verre dans une soirée sociale ou quoi. Déjà, je sens, j'interprète un petit peu la personne.

  • Speaker #1

    Et à combien de temps t'as mis à concrétiser ce projet ? En tout cas, entre la première fois où tu t'es dit « je vais monter ma team » et le moment où ça y est, tout le monde avait dit oui. Il s'est passé combien de temps ?

  • Orateur #2

    Alors, j'ai monté la team en montant la musique. C'est-à-dire que je me suis dit, c'était l'été du coup 2023, où je me suis dit, là j'ai envie de faire une team, j'avais envie de faire un projet partner work, où j'étais le leader en fait. J'étais vraiment la personne qui motivait, qui tirait, qui créait aussi, sur le côté création. Et du coup, dans la foulée, j'ai monté la musique. Après, j'ai commencé à contacter des gens sur Instagram, Facebook, et j'ai commencé à monter la choré en septembre, à la rentrée. Et le premier entraînement qu'on a fait tous ensemble, C'était en décembre. Donc, on va dire de septembre à décembre, il y a eu le partage, le partage de la choré, de la musique, du mindset, de la team. Ça a été assez vite parce que, en fait, ça s'est fait assez, pas naturellement, mais au fur et à mesure que je partageais, au fur et à mesure que ça se concrétisait. Et en décembre, le premier training, là, quand ça s'est physiquement concrétisé, je me suis dit ok bah let's go.

  • Speaker #1

    Et là, quand tu leads une team comme ça, comment tu fais quand il y a des différences de niveau? Alors peut-être qu'elles n'étaient pas très importantes, mais pour pouvoir faire progresser, faire évoluer quelqu'un de manière individuelle et garder la cohésion de groupe. Comment tu t'y prends ?

  • Orateur #2

    Alors déjà aujourd'hui, enfin depuis la rentrée de septembre, j'ai séparé la team pro et semi-pro. C'est-à-dire qu'il y a un niveau, on va dire, de formation. ou c'est quand même beaucoup plus que des amateurs que des inters, c'est des inters confirmés, que je tire, que je tire, que je pousse, que je pousse, pour un jour venir dans la pro, ou pas, qu'ils aillent ailleurs, mais dans le sens de les élever techniquement et artistiquement. Et après, il y a le côté... Donc dans la pro, c'est même pas en fait, qu'on n'avait pas tous le même niveau de technique, on n'avait pas tous la même technique, ça partait déjà de là. Donc moi, j'essaye de verbaliser beaucoup. beaucoup de métaphores, beaucoup trop d'ailleurs,beaucoup de méthaphores, mais après je pars du principe aussi que le travail il se fait dans sa tête, c'est-à-dire que je donne les clés, si tu veux ouvrir la porte, vas-y, tu veux rester derrière la porte, du coup tu t'en vas, tu restes derrière la porte, ciao ciao quoi ! Mais après je sais qu'il y a d'autres pédagogies... Il y en a où on tire beaucoup plus, on explique pas à pas et tout. Mais en fait, je trouve que c'est un peu comme l'éducation. Un peu comme l'éducation. Si on cocoonne trop un enfant ou quelqu'un en formation ou quelqu'un qui tente d'apprendre quelque chose, le jour où on le lâche, il ne sait plus rien faire parce qu'en fait, il n'a pas appris à lui-même conscientiser la chose. Donc moi, je pense que c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, j'arrive à faire tout ce que j'entreprends ou à entreprendre plutôt tout ce que j'entreprends parce qu'on m'a dit « fais-ci » , on m'a expliqué comment. Mais après, c'est à moi de me débrouiller et de trouver le chemin dans mon corps et dans ma tête. Ouais, c'est ça. L'autonomisation et le côté... c'est toi le danseur, c'est ton corps, c'est ta tête. Quand tu rentres dans une salle de danse, on y est huit, en vrai, t'es seul. Même si tu danses avec une personne, t'es seul. C'est comme ça que je travaille l'uniformisation de la team.

  • Speaker #1

    Et un peu en lien, comment tu travailles la synchro ?

  • Orateur #2

    La synchro, des fois, je m'enlève de la team. Je les regarde, je leur dis ça, ça va pas. Après, vu que la choré, c'est moi qui l'ai créée, dans ma tête, elle est précise, donc on fait souvent des one-by-one, donc un couple par un couple. Et donc si le couple, par exemple, à 4 n'a pas fait ça, je le vois. Donc je leur dis, et après, vraiment, vers les dernières répétitions, on filme, on filme, et après on regarde, et eux-mêmes se disent "ah là, j'ai pas fait ça". Ils sont autonomes.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères l'aspect motivation ?

  • Orateur #2

    Dans la pro, on va dire que je dois motiver quand même, je motive l'équipe, je donne des objectifs. Mais dans la pro, je parle du concept qu'on est sa propre source de motivation. Après, la semi-pro, c'est encore différent parce qu'il faut leur donner cette envie de réfléchir de cette manière. Cette envie de se dire, ok, je suis au point A, je vais aller au point D, je vais passer par BC. Je vais au point A, j'arrive au point D parce qu'on m'a tiré jusque là-bas. Donc, moi, j'essaye de leur montrer où aller, de leur montrer le chemin. Et après, c'est à eux de le prendre ou pas. Et c'est ça aussi qui forge. Quand on te met en difficulté, quand on te met dans le rouge, c'est à ce moment-là où tu te dis, je dois sortir de cette noyade. Et c'est là où tu vas créer une force physique et mentale.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la pression du show ou de la compète ? Là dans cette expérience que tu as eue avec Meraki. Déjà, toi, individuellement, comment tu gères le stress ? Et comment tu l'as géré justement avec la team que tu as emmené ?

  • Orateur #2

    Alors, le stress, je ne sais pas si on peut appeler ça du stress que j'ai. C'est plus une pression dans le sens que c'est deux minutes qui vont représenter six mois de travail. Donc, voilà, c'est plus une adrénaline. C'est le moment où il faut tout donner. Après, ce que je conseille souvent au niveau du stress, c'est que le stress est là, il ferme l'énergie, il ferme tout. Et moi, je dis en fait de le faire descendre, de le mettre dans les jambes. Et là, le stress, c'est un bon stress, c'est un stress de moteur. Et au niveau de la team, je n'étais pas stressé, mais ce titre-là, je le voulais vraiment. Parce que je voulais, vu que c'était Baby Meraki, je voulais qu'il y ait une petite validation, une première validation. Champion de France, c'est fait, un petit CV, une ligne, mais voilà.

  • Speaker #1

    Sur un premier essai, une première team tu voulais direct, c'est ton objectif dès le départ ?

  • Orateur #2

    La compétition, je ne sais pas si c'était l'objectif dès le départ vraiment d'être en compétition. Une fois que je me suis lancé, il fallait qu'on y aille. En fait, je ne voulais pas non plus brusquer les choses, accélérer trop les choses. On était tous à distance, donc c'était déjà compliqué. Mais quand j'ai vu les premiers trainings comment ça se passer, je me suis dit, let's go, on y va, j'en sélectionne cinq et moi, et voilà, on est parti. Et à partir de ce moment-là, il faut gagner.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux personnalités, est-ce que ça être difficile de gérer les différentes personnalités ou est-ce que le choix a fait que finalement, c'était plutôt homogène, ça s'est bien passé ? Parce que cette place de leader, du coup, elle implique aussi de gérer parfois... Pas forcément les tensions, mais juste les personnalités différentes ?

  • Orateur #2

    Franchement, je ne sais comment, mais tout s'est bien... Les étoiles se sont bien alignées, parce que ce n'était pas forcément des gens qui avaient vécu des formations ou qui avaient déjà dansé à ce niveau-là ensemble. C'est des bonnes personnes aussi. Non, non, c'est des bons gens, comme je dis. Mais après, quand on rentre en training, la personnalité, elle disparaît. Il y a juste le danseur qui taff, le côté pro et après bien évidemment c'est plus agréable si on s'entend tous ensemble mais vu que pro implique travail t'es pas obligé de t'entendre avec tes collègues de travail moi je pars du principe que voilà. Après en dehors de la team ce que je leur dis toujours c'est que s'ils ont besoin de m'appeler, s'ils ont besoin d'envoyer un message ou quoi je suis toujours dispo, parce qu'il y a le côté humain aussi dans la danse parce que la danse c'est prenant aussi physiquement et mentalement donc pendant le training il n'y a pas de question de nanana, mais après, avant, autour, on est là.

  • Speaker #1

    Il y a un temps pour tout. On ne sait pas encore si il va y avoir un autre projet de compétition, mais du coup, maintenant tu continues sur des projets de show ?

  • Orateur #2

    Oui, totalement. Ça va vraiment développer le côté artistique, ça va aller donner des cours en festival, en soirée même, devenir une team artistique.

  • Speaker #1

    Et là actuellement vous êtes combien dans la team ?

  • Orateur #2

    Dans la team pro, on y est 8. 6 qui font le show pour l'instant, le nouveau show pour l'instant personne ne le fait enfin il n'a pas encore été présenté donc voilà. Mais le show actuel il y en a 6 qui le performent et voilà. Et la semi-pro ils sont 11/12. Ca fait longtemps que je ne les ai pas vus. Il y a un show prévu le 9 mars donc ce sera un show spécial en mon nom, parce que ça va être mon anniversaire. Du coup, là je vais présenter toutes mes teams. J'ai inventé toutes les chorégraphies, donc c'est full shine, la semi-pro du coup, et la pro, un nouveau solo. Et il va y avoir un cinquième show, mais pour l'instant, on verra. Donc voilà, Esteban Takeover.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais des conseils pour quelqu'un qui voudrait soit monter sa team, soit se lancer dans la compétition ?

  • Orateur #2

    Alors, pour monter sa team, mon conseil c'est beaucoup de visualisation. Beaucoup de "qu'est-ce que tu attends de la team ?", "Qu'est-ce que tu comptes proposer avec cette team ?", "Quelles sont les caractéristiques de la team que tu comptes proposer ?". Bien définir le projet.Que dans sa tête, l'aspect extérieur de la team soit défini. Après, bon, surtout quand on débute, tout est malléable. C'est encore modifiable. Je pense que même au bout de 11, 12 ans, on peut toujours modifier l'aspect d'une team. Mais voilà, pour éviter de se perdre. Parce que quand on crée une team, on n'est plus seul, on n'est plus deux. Il y a des gens, entre guillemets, qui comptent sur nous. Il y a des gens qui ont remis un peu leur travail entre nos mains. Donc il y a quand même une responsabilité à avoir. Donc il faut être assez carré dans nos objectifs et dans les caractéristiques, encore une fois. Et pour quelqu'un qui veut se lancer en compétition, savoir pourquoi tu le fais. Trouver sa motivation, si c'est personnel, du style si je veux me challenger, si c'est manger quelqu'un, ou si c'est juste une expérience, voir ce que c'est, ou si c'est aussi développer le milieu, développer le milieu de la compétition. Ca ouais j'en ai entendu pas mal qui m'ont parlé de ça, donc je trouve ça sympa et un conseil pour se lancer en compétition ce serait en fait y aller soit tu te jettes et tu te mets vraiment à fond ou soit on n'y va pas je pense que c'est un peu comme ça dans la vie en général. Si tu veux aller faire de la compétition mets toi dans cet esprit compétition, même si bon c'est une compétition de salsa. Les gens, ils ont la vision de la salsa, disco-disco, sur la plage, ils vont confondre ça avec la zumba. En vrai, quand il y a le mot compétition, il y a un mindset à avoir, il y a quelque chose de carré, quelque chose de sportif dans la salsa. Et que si les gens y vont en mode, oui, juste j'ai envie de faire une compétition, je ne dis pas qu'il ne faut pas s'amuser, mais si on est là juste pour le fun, en fait ça décrédibilise déjà la compétition salsa, qui en plus est en plein essor, donc on va essayer de faire un effort. Et au final on ne peut pas dire qu'on a vraiment fait une compétition, parce que la compétition ce n'est pas juste les deux minutes où tu es sur scène, c'est toute une préparation, c'est des mois d'entraînements, des mois de sport, de nutrition, de mindset, de visualisation, c'est tout un ensemble. Donc voilà c'est mes conseils.

  • Speaker #1

    Ok, merci. J'ai une dernière question pour toi Esteban. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris grâce à la Salsa et qui te sert dans ta vie ?

  • Pour moi, tout. La danse, c'est une personne à part entière de mon éducation, que ce soit la salsa ou en général. Déjà, l'ouverture d'esprit, être ouvert à des choses qu'on ne connaît pas, des choses qu'on aime pas forcément. Ce qui mène aussi au respect, au respect de l'autre, qui mène aussi au respect de la femme du coup. Parce qu'on danse... en général, pas tout le temps, mais du coup avec les femmes. Donc quand on danse avec des filles, du coup depuis l'âge de 6 ans, on va dire qu'il y a des choses qui nous paraissent évidentes, qui pour certains hommes d'aujourd'hui, bon, voilà. Après, ça nous apprend aussi la discipline, pareil, la discipline, le fait de se surpasser tous les jours, de savoir gérer le stress, l'angoisse, la fatigue. Voilà, pour moi la danse ça m'a quasiment tout appris. Je dénigre pas l'école attention, mais la danse, ça apprend comment être humain.

  • Speaker #1

    Merci Esteban. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il t'a plu. Moi, c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la physiologie du corps et de la préparation physique au service de la salsa. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast. Partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire. Ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

Description

Dans ce nouvel épisode, je reçois Esteban pour plonger dans les coulisses des compétitions et des shows en salsa.

Il partage son regard sur ces deux univers, entre rigueur technique et liberté artistique, en expliquant comment choisir une chanson, imaginer une chorégraphie, ou encore gérer une équipe de danseurs.

Esteban aborde aussi la motivation, la gestion du stress, et l’importance de se lancer dans l’aventure avec audace et passion.

Un échange captivant sur la performance, la créativité et le dépassement de soi. Merci à lui pour cet échange !


Musique : Dolce - Cushy


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bienvenue dans Mosaique Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Cette fois, c'est à Paris que je suis allée retrouver Esteban pour parler compétition, show et esprit d'équipe. Entre contraintes techniques, liberté artistique et travail en team, il partage son expérience et ses conseils pour créer des shows qui marquent les esprits. Tu n'as plus qu'à t'installer confortablement pour découvrir avec nous les coulisses des performances en salsa.

  • Speaker #1

    Bonjour Esteban.

  • Orateur #2

    Bonjour Mosaïque Salsa.

  • Speaker #1

    Ce que je te propose avant qu'on commence, c'est que tu te présentes.

  • Orateur #2

    Donc Esteban Vinceslasgaglio, 20 ans, originaire de Monaco, avec des origines de Martinique. Je fais de la danse depuis l'âge de 5 ans, donc ça va faire 15 ans. et je fais de la compétition depuis l'âge de 6 ans, donc ça va faire 14 ans. J'ai commencé par la danse sportive, jazz, contemporain, et maintenant SBK.

  • Speaker #1

    Comment tu es arrivé si tôt, si vite dans la compétition ?

  • Orateur #2

    En fait, c'était une école où le cours de danse sportive était porté sur la compétition.

  • Speaker #1

    Ah,alors c'était en compétition sur les danses sportives.

  • Orateur #2

    C'est ça, c'est ça. C'est qu'en fait, on s'entraînait dans le but de faire des compétitions, et du coup, c'est venu de manière assez logique. Sauf que là, ça c'est allé assez vite. J'ai commencé en octobre et l'année d'après, j'étais en compétition.

  • Speaker #1

    C'est le thème dont on va parler aujourd'hui, la compétition. Mais juste avant, j'avais une question. Là-dedans, comment tu es arrivé dans la salsa ?

  • Orateur #2

    Dans la salsa, en fait, dans l'école où j'ai appris où j'ai commencé, il y avait donc danse sportive, jazz contemporain et SBK. Du coup, vu que j'étais un peu hyperactif. On m'a mis dans tous les cours. La SBK c'était au même niveau que le jazz ou le contemporain, c'était un cours comme un autre en fait.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui tu pratiques encore le reste ?

  • Orateur #2

    La danse sportive, beaucoup moins. Alors je sais toujours la danser bien sûr, mais je ne l'entraîne plus. Le jazz, j'essaye toujours un petit peu de continuer le jazz contemporain sur des petits projets vidéo. En plus ça fait un peu partie de mon style que j'essaie d'importer dans la salsa. Et la SBK, bon sauf le K. Bien sûr, parce que c'est le milieu, mais SB.

  • Speaker #1

    On en revient au milieu de la compétition. Dans la danse, c'est quoi pour toi la différence entre quelque chose que tu vas présenter en compétition et un autre show, ou même en société ?

  • Orateur #2

    Alors, la différence d'un show compétition et, on va dire, festival ou soirée, c'est que les shows de compétition, ils sont formatés. Donc, déjà, il y a un jury, donc ils attendent certains points techniques, certains points musicals, certains points artistiques même. Il y a un format aussi hors de la danse, c'est-à-dire la durée de la musique, la tenue. Elle n'est pas imposée, mais il y a beaucoup de choses qui sont interdites. Par exemple, les filles sont obligées d'être en talons, coiffées, maquillées. Donc, c'est un format, on va dire, alors que le milieu artistique des artistes, c'est justement beaucoup plus artistique, beaucoup plus… il y a moins de cases, il y a moins de cases à remplir et plus de propositions. Et après, le social, complètement un monde différent, puisque le social, pour moi, c'est de là où part la salsa, en fait. C'est vraiment la passion, l'échange, la musique, le rapport. Donc voilà, pour moi, c'est trois mondes différents.

  • Speaker #1

    Et toi quand tu danses, En termes d'énergie, de technique, de ce que tu vas proposer, tu mets une grande différence dans ces trois moment-là?

  • Orateur #2

    Alors oui, je sépare vraiment les trois moments, mais ils sont aussi complémentaires, évidemment, parce que ça fait partie du milieu. Donc par exemple, les shows de compétition, même si aujourd'hui j'essaie de faire des choix un peu plus artistiques, plus de propositions, par exemple, je ne vais pas m'en tirer dans un show de 7 minutes, parce que j'ai été formaté à faire des shows de 1 minute 30/ 2 minutes toute ma vie, ma petite vie. Du coup, aujourd'hui, je peux dépasser de 3 minutes, maximum 4 minutes, mais vraiment, je vais être dans des grands... Dans des grands shows.

  • Speaker #1

    Tu gardes un peu le format de la compet'.

  • Orateur #2

    C'est ça.Et même niveau création, en fait, je ne suis pas à l'aise dans... Enfin, c'est pas que je ne suis pas à l'aise, mais je ne saurais pas faire sans ce côté explosif, ce côté demandeur et tout. Et après, dans le social, pareil, ça se complète puisque, vu que la compétition ou même le show, ça demande beaucoup de technique. Les danseurs de show sont souvent réputés pour être plus agréables et plus techniquement bons. Après, ce n'est pas toujours le cas, il y a des exceptions. Il y a des danseurs de social qui sont très très bons techniquement.

  • Speaker #1

    Parfois aussi ce qu'on peut sentir c'est que les danseurs qui font beaucoup de show, ils vont avoir une énergie qui est un peu différente de ceux qui en font pas.Tu vois ce que je veux dire ?

  • Orateur #2

    Oui, je vois ce que tu veux dire. Oui, dans le sens que les danseurs solos, souvent, sont plus dans le partage. Il va y avoir moins de complexité dans les passes, moins de technique vraiment de partner work, mais beaucoup plus dans la vibe, dans le flow, dans l'échange. Alors que souvent, ceux qui sont très techniques en partenaire work, ça va être très... très propre, mais souvent du coup ça manque un peu de flow. Bon, il faut essayer de se trouver un bon équilibre.

  • Speaker #1

    Est-ce que là, actuellement, tu es en train de préparer une ou plusieurs compétitions ?

  • Orateur #2

    Là, actuellement, je suis en hésitation entre continuer la compétition ou pas. Donc pour l'instant, je penche plus sur ne pas continuer, du moins faire une petite pause, voir ce qui arrive quoi. Mais voilà, par contre des shows en préparation...Y'en a plein. En fait pourquoi, ça rejoint un peu ce que je disais tout à l'heure dans le sens que la compétition, ça sert à formater. Donc pour moi, je ne renie pas du tout la compétition. C'est vraiment quelque chose de très, très bien. Mais ça sert vraiment à donner une base, à donner un format de base, entre guillemets. Mais par exemple, moi qui en fais depuis, qui ai connu que ça en fait, maintenant, j'ai envie de décorer autour de juste ce format compétition "dur dur, faut y aller, faut y aller". Je parle pas du mental, je parle vraiment du côté artistique, du côté décoré, ramener sa touche, sa personnalité, parce qu'en compétition, même si chacun essaye d'avoir une touche, c'est quand même très... on reconnaît le style compétition. C'est-à-dire que quand même on va en festival et qu'on voit un couple ou un solo de compétition, on sait qui vient de la compétition, c'est très joli. Mais voilà, donc là j'essaye de sortir un petit peu de ce cadre, d'essayer de prendre plus de liberté artistique, aussi les contraintes budgétaires, parce que les compétitions, c'est quand même un budget, il faut se déplacer, il faut payer le pass, il faut payer le passage. C'est tout un système qui demande de l'argent aussi.

  • Speaker #1

    De manière générale, quand tu fais une chorégraphie, sur le côté créatif, comment tu choisis ton thème ou le concept de ta chorégraphie ?

  • Orateur #2

    Alors, c'est assez vague, dans le sens que un rien peut m'inspirer. Comme je peux avoir une idée, par exemple, d'écouter une musique et j'ai déjà la choré dans la tête. Ou j'ai juste une idée de costume, une idée d'ambiance, de vibe que je voudrais créer. Et autour, je cherche la musique qui va, les mouvements qui vont et tout. Donc c'est vraiment très... Ca peut partir de n'importe quoi.

  • Speaker #1

    Dans ton téléphone, t'as une liste comme ça de...de choses en attente, tu te dis, j'aimerais faire ça, ça et ça ?

  • Orateur #2

    Franchement, non, ça reste dans ma tête. Dans mon téléphone, j'ai une playlist "show ?". Pour la musique, je me dis, pourquoi pas ? Après, tout ce qui est autre inspiration, je me laisse aller. Si ça mûrit, ça veut dire qu'il y a du potentiel. Si je l'oublie, ça veut dire que ce n'est peut-être pas... Ou peut-être plus tard, ça reviendra. Je me prends pas trop la tête sur ça.

  • Speaker #1

    Donc dans ta tête des costumes, une musique qui te plait et donc des mouvements qui en découlent. Et pour les costumes, comment tu fais pour les choisir ? Parce que tu en choisis pour toi, mais quand tu entraînes une team, tu choisis aussi pour les gens qui entraînent.

  • Orateur #2

    Ouais, c'est ça. Moi, j'ai toujours eu une passion déjà pour le stylisme. Quand j'étais petit, je voulais être styliste, je dessinais plein de robes et tout. Aujourd'hui, en rapport avec la danse, c'est surtout parce que le costume, ça va être l'interaction la plus simple entre le public et le danseur. Quand on voit un costume, on sait déjà à peu près de quoi ça va parler. C'est vraiment le "bonjour". Je suis habillé comme ça, ça veut dire que je vais danser ce style-là. Mais pas toujours. Mais pour moi, le costume, ça doit représenter ça aussi. Et donc voilà, j'essaye de m'inspirer de ce que je veux créer, l'ambiance que je veux créer, parce que j'essaie toujours de raconter une histoire, même si l'histoire n'est pas visuellement...voilà. Dans ma tête, il y a une histoire. Et puis, par exemple, pour des teams, je leur explique ce que j'ai vu, quelle ambiance on va créer, quelle histoire ça raconte. Déjà, la musique, les paroles, il faut un peu rester connecté. Donc voilà, le costume découle de ça, de l'ambiance.

  • Speaker #1

    Tu fais un dessin ?

  • Orateur #2

    Je dessine, oui, j'ai un croquis. A l'époque, aujourd'hui, je n'en ai plus malheureusement, mais j'avais un papier avec juste la silhouette, une silhouette homme, une silhouette femme, et je dessinais dessus. Et souvent, les couturiers ou couturières que je rencontre, ils sont assez surpris. Parce que j'arrive, j'ai vraiment quelque chose de carré. Après, je prends toujours ce qu'ils ont à me dire parce que c'est eux les professionnels. Mais j'arrive toujours avec quelque chose de précis et carré.

  • Speaker #1

    Oui,des fois en terme de matière, d'extensibilité, y'a des choses qui peuvent être apportées en plus.

  • Orateur #2

    Ou en moins, haha.

  • Speaker #1

    Par curiosité, tu continues à travailler avec un ou une couturière à Nice ? Tu as trouvé des gens ici ?

  • Orateur #2

    J'ai trouvé une couturière ici et j'avais deux couturières dans le sud. Une qui ont arrêté pendant le Covid. C'était deux sœurs. Et après, j'en ai une autre sur Nice. Et elle, oui, on est toujours en contact. On a fait les deux costumes que j'ai en couple avec elle. Et après, en solo, vu que je suis sur Paris, c'est plus simple d'être sur Paris.

  • Speaker #1

    Parce que ça, c'est quand même très niche comme demande et c'est pas toujours facile de trouver des gens qui sont capables et formés et qui ont envie aussi.

  • Orateur #2

    C'est ça. Franchement, c'est une des parties les plus compliquées. La conception du costume, parce que il faut trouver des gens qui soient capables de faire ça, de répondre à nos attentes. Parce que c'est pas de la GRS. C'est pas non plus une robe de mariée, c'est pas du classique, c'est du patinage, c'est vraiment spécial. Donc oui, il faut arriver à trouver.

  • Speaker #1

    Et là, tu parlais de ta playlist "show ?" C'est quoi pour toi une bonne chanson pour faire un show ? Ou en tout cas, qu'est-ce qui te va t'inspirer ?

  • Orateur #2

    Ça dépend. Parce que du coup, pour moi, un show de compétition, il doit être assez complet. C'est-à-dire qu'on doit pouvoir lire la musique, une intro. une bonne première partie dynamique. Souvent il y a une troisième partie un peu plus douce et une conclusion qui pète. Pour moi ça c'est vraiment le format compétition des shows.

  • Speaker #1

    Parce que comme t'es limité en temps, j'imagine qu'il faut beaucoup retravailler la musique, et réussir à faire ce montage là.

  • Orateur #2

    C'est ça. Aujourd'hui franchement j'ai beaucoup moins de mal à monter les musiques parce que dès que je les écoute je vois là je coupe, là je coupe, enfin ça j'enlève, ça ça se répète, c'est comme ça. Mais le processus, quand j'ai commencé à couper mes propres en musique, que ma coach a arrêté de travailler la coupe. C'était compliqué. La transition était floue.

  • Speaker #1

    Tu étais obligé de développer plein de compétences ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est ça. Bientôt, je vais me mettre à la couture haha.

  • Speaker #1

    Eh oui haha, ok, donc ça, c'est plutôt pour les compètes.

  • Orateur #2

    C'est ça, oui. Et pour le choix artistique, je trouve qu'il faut prioriser déjà l'originalité du son. Ou totalement l'inverse, c'est-à-dire un son très connu, mais sur lequel on va proposer quelque chose de totalement différent.

  • Speaker #1

    En fait, une des émotions que tu cherches à provoquer chez les spéctateurs, c'est la surprise ?

  • Orateur #2

    Oui, c'est la surprise et c'est aussi dans le sens de marquer, de se dire, ah bizarre qu'il ait fait ça, mais ce bizarre dans le sens, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, ce n'est pas que je n'ai non plus surkiffé, mais... Il y a eu une proposition. Pour moi, c'est vraiment ça, la recherche artistique dans la danse, en général.

  • Speaker #1

    Et on a commencé à parler de team. Là, tu as monté Meraki l'année dernière. Est-ce que c'était ta première expérience de team que tu as menée en compétition ?

  • Orateur #2

    Alors que je crée moi ? Oui c'était ma première team. Par contre, moi, j'ai été formé dans une team. Du coup, la team jeune de... de Ramark à l'époque à Monaco. Donc le travail de team, entre guillemets, en tant que danseur, je vois ce que c'est. Après en tant que leader, du coup, c'est encore différent, mais c'est pour ça que je fais ça aussi, pour se challenger. Et donc voilà.

  • Speaker #1

    Je t'ai demandée comment les chansons sont arrivées dans ta playlist, alors maintenant comment les danseurs sont arrivés dans ta team ?

  • Orateur #2

    D'ailleurs, au sujet de, juste je fais une petite aparté, de la musique du coup de Meraki, du premier show de Meraki, là j'ai voulu faire sur du Celia Cruz. Parce que ma première choré avec donc Dramark en team, c'était sur du Celia Cruz. Donc c'était un petit clin d'oeil. Et donc, les danseurs. Au début je voulais que des danseurs sur Paris, parce que je suis calé sur Paris, c'est beaucoup plus simple pour prendre une team. Et ce que je cherchais c'était un potentiel déjà physique, enfin technique, dans le sens que il n'y ait pas trop de mauvaises habitudes socials, parce qu'à Paris, les gens sont très très socials. Même s'il y a de plus en plus qui commencent à avoir des formations, des shows, des teams, des trucs comme ça. Mais bon, c'est quand même une majorité de danseurs socials dans la salsa. Donc ce que je cherchais, c'était ce côté technique de corps, conscience aussi de corps et conscience aussi psychologique et avoir un moral et avoir une réflexion de se dire « Ok, là on va amener la danse à un step supérieur, donc je m'y mets. » Donc voilà, moi je fais ça depuis que j'ai 5 ans, 6 ans mais il y a des gens qui dansent depuis 10 ans qui n'ont jamais poussé la danse à ce stade d'exigence et donc il faut voir s'ils en sont capables psychologiquement.

  • Speaker #1

    Toi tu te rends compte que toi comme tu as baigné dedans depuis tout petit, tu as pas toujours le même état d'esprit que d'autres danseurs?

  • Orateur #2

    De plus en plus parce que d'une vue je pensais je me suis dit bon oui moi je suis compétition donc il faut y aller mais je pensais pas à ce point être énervé comme ça dans mon cerveau comparé à d'autres danseurs mais bon je le vis bien.

  • Speaker #1

    Donc sur l'état d'esprit, la capacité technique et physique est-ce que c'est que des danseurs que tu connaissais personnellement ?

  • Orateur #2

    Alors personnellement non mais oui je les avais déjà vus, je les avais déjà tous vus danser que ce soit en vidéo ou quoi. Et du coup, après, j'ai dû étendre la recherche hors Paris. Hors Méditerranée, même. Et bon, aujourd'hui, ils sont tous sur Paris, ceux qui font partie de la team. Donc, c'est cool, quoi. Mais ouais, donc, c'était des feelings, on va dire. Des feelings, des choses qui dégageaient, des choses... Rien que des fois, quand on parle, on va dire, pas beaucoup, autour d'un verre dans une soirée sociale ou quoi. Déjà, je sens, j'interprète un petit peu la personne.

  • Speaker #1

    Et à combien de temps t'as mis à concrétiser ce projet ? En tout cas, entre la première fois où tu t'es dit « je vais monter ma team » et le moment où ça y est, tout le monde avait dit oui. Il s'est passé combien de temps ?

  • Orateur #2

    Alors, j'ai monté la team en montant la musique. C'est-à-dire que je me suis dit, c'était l'été du coup 2023, où je me suis dit, là j'ai envie de faire une team, j'avais envie de faire un projet partner work, où j'étais le leader en fait. J'étais vraiment la personne qui motivait, qui tirait, qui créait aussi, sur le côté création. Et du coup, dans la foulée, j'ai monté la musique. Après, j'ai commencé à contacter des gens sur Instagram, Facebook, et j'ai commencé à monter la choré en septembre, à la rentrée. Et le premier entraînement qu'on a fait tous ensemble, C'était en décembre. Donc, on va dire de septembre à décembre, il y a eu le partage, le partage de la choré, de la musique, du mindset, de la team. Ça a été assez vite parce que, en fait, ça s'est fait assez, pas naturellement, mais au fur et à mesure que je partageais, au fur et à mesure que ça se concrétisait. Et en décembre, le premier training, là, quand ça s'est physiquement concrétisé, je me suis dit ok bah let's go.

  • Speaker #1

    Et là, quand tu leads une team comme ça, comment tu fais quand il y a des différences de niveau? Alors peut-être qu'elles n'étaient pas très importantes, mais pour pouvoir faire progresser, faire évoluer quelqu'un de manière individuelle et garder la cohésion de groupe. Comment tu t'y prends ?

  • Orateur #2

    Alors déjà aujourd'hui, enfin depuis la rentrée de septembre, j'ai séparé la team pro et semi-pro. C'est-à-dire qu'il y a un niveau, on va dire, de formation. ou c'est quand même beaucoup plus que des amateurs que des inters, c'est des inters confirmés, que je tire, que je tire, que je pousse, que je pousse, pour un jour venir dans la pro, ou pas, qu'ils aillent ailleurs, mais dans le sens de les élever techniquement et artistiquement. Et après, il y a le côté... Donc dans la pro, c'est même pas en fait, qu'on n'avait pas tous le même niveau de technique, on n'avait pas tous la même technique, ça partait déjà de là. Donc moi, j'essaye de verbaliser beaucoup. beaucoup de métaphores, beaucoup trop d'ailleurs,beaucoup de méthaphores, mais après je pars du principe aussi que le travail il se fait dans sa tête, c'est-à-dire que je donne les clés, si tu veux ouvrir la porte, vas-y, tu veux rester derrière la porte, du coup tu t'en vas, tu restes derrière la porte, ciao ciao quoi ! Mais après je sais qu'il y a d'autres pédagogies... Il y en a où on tire beaucoup plus, on explique pas à pas et tout. Mais en fait, je trouve que c'est un peu comme l'éducation. Un peu comme l'éducation. Si on cocoonne trop un enfant ou quelqu'un en formation ou quelqu'un qui tente d'apprendre quelque chose, le jour où on le lâche, il ne sait plus rien faire parce qu'en fait, il n'a pas appris à lui-même conscientiser la chose. Donc moi, je pense que c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, j'arrive à faire tout ce que j'entreprends ou à entreprendre plutôt tout ce que j'entreprends parce qu'on m'a dit « fais-ci » , on m'a expliqué comment. Mais après, c'est à moi de me débrouiller et de trouver le chemin dans mon corps et dans ma tête. Ouais, c'est ça. L'autonomisation et le côté... c'est toi le danseur, c'est ton corps, c'est ta tête. Quand tu rentres dans une salle de danse, on y est huit, en vrai, t'es seul. Même si tu danses avec une personne, t'es seul. C'est comme ça que je travaille l'uniformisation de la team.

  • Speaker #1

    Et un peu en lien, comment tu travailles la synchro ?

  • Orateur #2

    La synchro, des fois, je m'enlève de la team. Je les regarde, je leur dis ça, ça va pas. Après, vu que la choré, c'est moi qui l'ai créée, dans ma tête, elle est précise, donc on fait souvent des one-by-one, donc un couple par un couple. Et donc si le couple, par exemple, à 4 n'a pas fait ça, je le vois. Donc je leur dis, et après, vraiment, vers les dernières répétitions, on filme, on filme, et après on regarde, et eux-mêmes se disent "ah là, j'ai pas fait ça". Ils sont autonomes.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères l'aspect motivation ?

  • Orateur #2

    Dans la pro, on va dire que je dois motiver quand même, je motive l'équipe, je donne des objectifs. Mais dans la pro, je parle du concept qu'on est sa propre source de motivation. Après, la semi-pro, c'est encore différent parce qu'il faut leur donner cette envie de réfléchir de cette manière. Cette envie de se dire, ok, je suis au point A, je vais aller au point D, je vais passer par BC. Je vais au point A, j'arrive au point D parce qu'on m'a tiré jusque là-bas. Donc, moi, j'essaye de leur montrer où aller, de leur montrer le chemin. Et après, c'est à eux de le prendre ou pas. Et c'est ça aussi qui forge. Quand on te met en difficulté, quand on te met dans le rouge, c'est à ce moment-là où tu te dis, je dois sortir de cette noyade. Et c'est là où tu vas créer une force physique et mentale.

  • Speaker #1

    Et par rapport à la pression du show ou de la compète ? Là dans cette expérience que tu as eue avec Meraki. Déjà, toi, individuellement, comment tu gères le stress ? Et comment tu l'as géré justement avec la team que tu as emmené ?

  • Orateur #2

    Alors, le stress, je ne sais pas si on peut appeler ça du stress que j'ai. C'est plus une pression dans le sens que c'est deux minutes qui vont représenter six mois de travail. Donc, voilà, c'est plus une adrénaline. C'est le moment où il faut tout donner. Après, ce que je conseille souvent au niveau du stress, c'est que le stress est là, il ferme l'énergie, il ferme tout. Et moi, je dis en fait de le faire descendre, de le mettre dans les jambes. Et là, le stress, c'est un bon stress, c'est un stress de moteur. Et au niveau de la team, je n'étais pas stressé, mais ce titre-là, je le voulais vraiment. Parce que je voulais, vu que c'était Baby Meraki, je voulais qu'il y ait une petite validation, une première validation. Champion de France, c'est fait, un petit CV, une ligne, mais voilà.

  • Speaker #1

    Sur un premier essai, une première team tu voulais direct, c'est ton objectif dès le départ ?

  • Orateur #2

    La compétition, je ne sais pas si c'était l'objectif dès le départ vraiment d'être en compétition. Une fois que je me suis lancé, il fallait qu'on y aille. En fait, je ne voulais pas non plus brusquer les choses, accélérer trop les choses. On était tous à distance, donc c'était déjà compliqué. Mais quand j'ai vu les premiers trainings comment ça se passer, je me suis dit, let's go, on y va, j'en sélectionne cinq et moi, et voilà, on est parti. Et à partir de ce moment-là, il faut gagner.

  • Speaker #1

    Et par rapport aux personnalités, est-ce que ça être difficile de gérer les différentes personnalités ou est-ce que le choix a fait que finalement, c'était plutôt homogène, ça s'est bien passé ? Parce que cette place de leader, du coup, elle implique aussi de gérer parfois... Pas forcément les tensions, mais juste les personnalités différentes ?

  • Orateur #2

    Franchement, je ne sais comment, mais tout s'est bien... Les étoiles se sont bien alignées, parce que ce n'était pas forcément des gens qui avaient vécu des formations ou qui avaient déjà dansé à ce niveau-là ensemble. C'est des bonnes personnes aussi. Non, non, c'est des bons gens, comme je dis. Mais après, quand on rentre en training, la personnalité, elle disparaît. Il y a juste le danseur qui taff, le côté pro et après bien évidemment c'est plus agréable si on s'entend tous ensemble mais vu que pro implique travail t'es pas obligé de t'entendre avec tes collègues de travail moi je pars du principe que voilà. Après en dehors de la team ce que je leur dis toujours c'est que s'ils ont besoin de m'appeler, s'ils ont besoin d'envoyer un message ou quoi je suis toujours dispo, parce qu'il y a le côté humain aussi dans la danse parce que la danse c'est prenant aussi physiquement et mentalement donc pendant le training il n'y a pas de question de nanana, mais après, avant, autour, on est là.

  • Speaker #1

    Il y a un temps pour tout. On ne sait pas encore si il va y avoir un autre projet de compétition, mais du coup, maintenant tu continues sur des projets de show ?

  • Orateur #2

    Oui, totalement. Ça va vraiment développer le côté artistique, ça va aller donner des cours en festival, en soirée même, devenir une team artistique.

  • Speaker #1

    Et là actuellement vous êtes combien dans la team ?

  • Orateur #2

    Dans la team pro, on y est 8. 6 qui font le show pour l'instant, le nouveau show pour l'instant personne ne le fait enfin il n'a pas encore été présenté donc voilà. Mais le show actuel il y en a 6 qui le performent et voilà. Et la semi-pro ils sont 11/12. Ca fait longtemps que je ne les ai pas vus. Il y a un show prévu le 9 mars donc ce sera un show spécial en mon nom, parce que ça va être mon anniversaire. Du coup, là je vais présenter toutes mes teams. J'ai inventé toutes les chorégraphies, donc c'est full shine, la semi-pro du coup, et la pro, un nouveau solo. Et il va y avoir un cinquième show, mais pour l'instant, on verra. Donc voilà, Esteban Takeover.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu aurais des conseils pour quelqu'un qui voudrait soit monter sa team, soit se lancer dans la compétition ?

  • Orateur #2

    Alors, pour monter sa team, mon conseil c'est beaucoup de visualisation. Beaucoup de "qu'est-ce que tu attends de la team ?", "Qu'est-ce que tu comptes proposer avec cette team ?", "Quelles sont les caractéristiques de la team que tu comptes proposer ?". Bien définir le projet.Que dans sa tête, l'aspect extérieur de la team soit défini. Après, bon, surtout quand on débute, tout est malléable. C'est encore modifiable. Je pense que même au bout de 11, 12 ans, on peut toujours modifier l'aspect d'une team. Mais voilà, pour éviter de se perdre. Parce que quand on crée une team, on n'est plus seul, on n'est plus deux. Il y a des gens, entre guillemets, qui comptent sur nous. Il y a des gens qui ont remis un peu leur travail entre nos mains. Donc il y a quand même une responsabilité à avoir. Donc il faut être assez carré dans nos objectifs et dans les caractéristiques, encore une fois. Et pour quelqu'un qui veut se lancer en compétition, savoir pourquoi tu le fais. Trouver sa motivation, si c'est personnel, du style si je veux me challenger, si c'est manger quelqu'un, ou si c'est juste une expérience, voir ce que c'est, ou si c'est aussi développer le milieu, développer le milieu de la compétition. Ca ouais j'en ai entendu pas mal qui m'ont parlé de ça, donc je trouve ça sympa et un conseil pour se lancer en compétition ce serait en fait y aller soit tu te jettes et tu te mets vraiment à fond ou soit on n'y va pas je pense que c'est un peu comme ça dans la vie en général. Si tu veux aller faire de la compétition mets toi dans cet esprit compétition, même si bon c'est une compétition de salsa. Les gens, ils ont la vision de la salsa, disco-disco, sur la plage, ils vont confondre ça avec la zumba. En vrai, quand il y a le mot compétition, il y a un mindset à avoir, il y a quelque chose de carré, quelque chose de sportif dans la salsa. Et que si les gens y vont en mode, oui, juste j'ai envie de faire une compétition, je ne dis pas qu'il ne faut pas s'amuser, mais si on est là juste pour le fun, en fait ça décrédibilise déjà la compétition salsa, qui en plus est en plein essor, donc on va essayer de faire un effort. Et au final on ne peut pas dire qu'on a vraiment fait une compétition, parce que la compétition ce n'est pas juste les deux minutes où tu es sur scène, c'est toute une préparation, c'est des mois d'entraînements, des mois de sport, de nutrition, de mindset, de visualisation, c'est tout un ensemble. Donc voilà c'est mes conseils.

  • Speaker #1

    Ok, merci. J'ai une dernière question pour toi Esteban. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris grâce à la Salsa et qui te sert dans ta vie ?

  • Pour moi, tout. La danse, c'est une personne à part entière de mon éducation, que ce soit la salsa ou en général. Déjà, l'ouverture d'esprit, être ouvert à des choses qu'on ne connaît pas, des choses qu'on aime pas forcément. Ce qui mène aussi au respect, au respect de l'autre, qui mène aussi au respect de la femme du coup. Parce qu'on danse... en général, pas tout le temps, mais du coup avec les femmes. Donc quand on danse avec des filles, du coup depuis l'âge de 6 ans, on va dire qu'il y a des choses qui nous paraissent évidentes, qui pour certains hommes d'aujourd'hui, bon, voilà. Après, ça nous apprend aussi la discipline, pareil, la discipline, le fait de se surpasser tous les jours, de savoir gérer le stress, l'angoisse, la fatigue. Voilà, pour moi la danse ça m'a quasiment tout appris. Je dénigre pas l'école attention, mais la danse, ça apprend comment être humain.

  • Speaker #1

    Merci Esteban. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il t'a plu. Moi, c'est Manon et on se retrouve dans 15 jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de la physiologie du corps et de la préparation physique au service de la salsa. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast. Partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire. Ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !

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