- Speaker #0
Bienvenue dans Mosaïque Salsa, le podcast qui t'emmène au cœur de la salsa et de toutes ses facettes. Dans cet épisode, j'accueille Venance pour parler d'un sujet essentiel, la préparation physique et la récupération dans la danse. Comment mieux comprendre son corps pour améliorer ses performances ? Quels outils peuvent nous aider à mieux récupérer après avoir dansé toute la nuit ? Venance nous partage plusieurs outils pour prendre soin de notre bien-être physique et mental, aussi bien sur la piste que dans la vie de tous les jours. C'est à Paris que nous nous sommes retrouvés pour cette discussion. Alors toi aussi, installe-toi confortablement et bonne écoute !
- Speaker #1
Bonjour Venance !
- Speaker #2
Bonjour Manon !
- Speaker #1
Avant qu'on commence, est-ce que tu peux te laisser te présenter ?
- Speaker #2
Ouille ouille, bon Christian, dès le début comme ça, je te présenterais, t'es pas gentille ! Je m'appelle Venance, je suis un grand passionné de salsa. Passion parce que ça n'a jamais été mon activité principale, contrairement à ce que beaucoup de monde pense ou a pensé en mon nom. Je suis ingénieur en électronique, je travaille dans le système de sécurité, et la salsa a pris beaucoup beaucoup de place dans ma vie. Beaucoup moins aujourd'hui, mais c'est monté très vite, depuis que j'ai commencé mes premiers cours en cubaine par l'ENA, dans une association à Bois-Colombes, en 2002. C'était y'a 22 ans, puis c'est monté en flêche jusqu'à prof de danse en 2018, et la présentation au show avec Palamambo.
- Speaker #1
C'etait la dernière,c'est ça, c'était au PISC ?
- Speaker #2
Voilà c'était au PISC 2018, on a décidé avec Kristel d'arreter là après plusieurs années, c'était remplie d'émotion ce jour-là. Depuis, au fur et à mesure, parce que je donnais aussi des cours de salsa à Blois, et d'autres endroits à Paris. Et au fur et à mesure,progressivement j'ai arrêté. Aujourd'hui, je n'ai plus d'activité de cours ou de chorégraphie salsa. Mais voilà, je suis très grand passionné de salsa. Alors souvent quand on me pose la question, je me souviens à l'époque j'aimais bien dire professeur de danse, chorégraphe, danseur, tous ces petits trucs là et parce qu'il y a toujours une envie de se positionner par rapport au reste et tout et de se rendre gros aussi certainement quoi. Aujourd'hui ça me fait rire.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu dis alors aujourd'hui ?
- Speaker #2
Je dis passionné de salsa.
- Speaker #1
Passionné de salsa.
- Speaker #2
J'ai du mal à dire autre chose parce que finalement, c'est plus mon activité. Je le fais plus pour le plaisir de danser, de rencontrer des amis. Et cette passion que j'ai pour cette danse-là qui ne s'arrête pas, j'ai l'impression que j'ai dû faire ça dans une autre vie parce que c'est pas possible. J'arrête une semaine, deux semaines, et puis quand j'y retourne, je me dis que « Waouh ! Pourquoi j'ai arrêté aussi longtemps ? » Et à vrai dire, quand j'y pense, c'est drôle, mais j'ai l'impression que depuis que j'ai commencé la salsa, je n'ai jamais arrêté plus de quatre semaines. Jamais. Quand j'y pense, c'est... Et quatre semaines, c'est des vacances, je me souviens. C'était, je suis parti dans mon pays d'origine, le Congo, en vacances, pendant quatre semaines. Les autres coupures. Voilà, les autres coupures, c'est une semaine ou deux semaines en vacances à des endroits où il n'y a pas forcément de salsa et t'as envie d'arrêter totalement. Voilà. Sans parler du Covid.
- Speaker #1
Je repense à ce que tu disais, par rapport au fait que c'était pas ton activité principale ? Est-ce que quand, avec Palamambo ou ces projets qui ont pris beaucoup de place à un moment donné, à ce moment-là, t'étais encore en pleine activité professionnelle ?
- Speaker #2
Ah oui !
- Speaker #1
T'as jamais réduit au profit de la salsa ?
- Speaker #2
Non, non, non.La question s'est posée...
- Speaker #1
Ça a dû avoir une période, enfin une longue periode quand même, très très très chargée.
- Speaker #2
Alors, je vais prendre une année comme ça au hasard, en 2008 par exemple. Quand j'avais un anniversaire ou un truc comme ça organisé, des amis et tout, il fallait que je sois averti un mois à l'avance. Parce que tous les week-ends, j'avais un week-end familial, un week-end de gros entrainement éventuellement avec la troupe de danse en 2005 et 2008. Un ou deux week-ends de festival en troupe. Voilà. Et donc en fait, tous les mois, et comme on était bookés six mois à un an à l'avance, donc ça faisait que je savais, j'avais mon programme en tête sur six mois à l'avance. Plus dans la semaine, deux, trois cours dans la semaine, plus les entraînements avec la troupe de danse. C'est quand on est en troupe de danse, il faut s'entraîner, pour la synchro et toutes ces choses-là. Et pour l'énergie du groupe, j'ai eu des périodes très, très, très intenses. Et heureusement que j'ai une spécialité dans mon domaine qui fait que je gère un peu de mon temps de travail.
- Speaker #1
Aujourd'hui ensemble on va parler de condition physique, récupération, pourquoi c'est important pour toi et comment tu es venu t'intéresser à ces aspects là ?
- Speaker #2
En fait c'est important pour moi parce que quand j'étais ado j'ai fait beaucoup de sport, j'ai fait notamment du tennis, j'ai beaucoup fait du tennis, et puis ensuite avec mes études supérieures, j'ai arrêté l'activité sportive, je me suis mis plutôt aux études avec un petit peu de sport comme ça, mais sans plus, et j'ai toujours été relativement fit. Et ensuite, quand j'ai commencé à danser la salsa, donc c'était vraiment de la distraction pour moi, Kristel m'a proposé d'intégrer ...compagnie qui allait se créer avec Calix en 2004. Donc j'ai intégré ça et en fait j'ai commencé à danser une salsa un peu différente parce que c'était de l'afro. Voilà, donc on a commencé par un premier show gladiator d'afro, et c'était énergivore. Donc là, ça m'a fait du sport en fait. Donc j'ai fait ça, et en fait la danse, en plus la danse avec Kristel, en troupe,c'était très sport, parce que il fallait essayer d'arriver à son niveau. Mettre de l'énergie ! Mettre de l'énergie ! Voilà, c'était souvent le challenge ça, quelque soit la chorégraphie. Et Kristel, elle le fait quasi sans effort, et nous il fallait qu'on rame derrière, il fallait qu'on fasse le nécessaire. Donc ça a été beaucoup de sport en fait finalement, beaucoup de danse et tout. C'était vraiment comme ça que se présentait la danse pour moi, en chorégraphie. Il fallait mettre de l'énergie, et on ressortait jamais, ou quasiment jamais de scène avec le sourire en respirant en disant coucou. Non non tu sors comme ça des scènes, ça veut dire que tu n'as rien donné. Pour nous c'était un principe de base.
- Speaker #1
Le principe c'est de sortir essoufflé,à bout de souffle.
- Speaker #2
Voilà c'est à dire sortir, avoir tout donné. Mais quand on dit tout donner c'est pas avoir gardé un petit peu d'énergie pour pouvoir discuter un petit peu, parler du show. Non non non, c'est à dire après le show il fallait avoir tout donné. En plus les shows étaient chorégraphiés comme ça, ça montait en puissance pour arriver en apothéose et là,boom! Voilà c'était ça la plupart du temps. Et donc ça faisait une activité sportive. Donc j'ai fait ça pendant toutes ces années et en fait ça fait beaucoup de sport en réalité. Et quand on a arrêté en 2016, j'ai découvert la course à pied,comme ça un petit peu avec les collègues au boulot. Et évidemment, entre mecs, il y a un collègue qui dit un jour, les gars, marathon de Paris 2018, cap ou pas cap ? eh ben on a tous dit "Cap" hahaha. Ca s'est mal fini parce que on s'est tous retrouvés... Tu sais tu dis "cap", et puis tu rentres chez toi, tu dis non, mais je rigolais. Alors en mode tu te dis je rigolais et tout. Et il dit, on y va les gars, première séance d'entraînement. Et tu vois, tout le monde suit, tu tc dis, je ne vais pas rester. Donc, tu suis aussi avec tout le monde. Et donc, c'est comme ça, on s'est entraîné, machin et tout. Et on a fait une très belle expérience. en fait comme le marathon c'est quelque chose que j'avais toujours envie de faire et que à ce moment là ça se présentait et qu'il fallait faire, la peur de ce truc immense, que tout le monde pense immense, moi je ne le pense plus aujourd'hui, a fait qu'il fallait s'entraîner sérieusement. Et en fait cet entraînement a emmené une forme d'addiction à la course à pied, et donc l'addiction à l'effort, au mental, à la volonté d'y aller toujours. Et en fait cette combinaison de trucs m'a emmené au sport et à l'endurance. Et c'est là que je me suis rendu compte que la danse, avec ce que j'avais comme rythme, c'était un sport et il fallait à long terme entretenir quelque chose de physique. Et en réalité, je vois beaucoup de monde, certains artistes, des grands noms comme, je ne sais pas, comme Fernando Sosa, ou même comme Léon, comme Léon Rose aussi. Ils sont là, moi quand j'ai commencé à danser en 2002, quand j'ai fait les premiers cours en 2004, je voyais sur scène Léon Rose, je voyais sur scène Fernando Sosa. Et aujourd'hui, 20 ans après, ils y sont toujours. Voilà, et on voit qu'ils ont une condition physique et ça demande de s'entretenir physiquement. C'est là où je vois le rapport à la condition physique et tout.
- Speaker #1
Tu t'y es intéressé au moment de préparer le marathon ou c'était déjà dans ta pratique avant ?
- Speaker #2
Je pense que c'était déjà dans ma pratique mais pas de manière vraiment très consciente.
- Speaker #1
D'accord,développé mais peut-être pas de manière aussi profonde ?
- Speaker #2
Voilà, parce que la pratique de la course à pied m'a obligé à regarder tous les paramètres et donc à m'intéresser encore plus, je m'intéressais déjà à la nutrition, à la capacité à tenir longtemps. Donc en fait, tout ça s'est combiné et donc quand on regarde ses paramètres, il y a la respiration qui vient aussi.
- Speaker #1
On va en parler aussi. Et finalement, cette passion pour la course, elle est arrivée aussi sur le moment pour remplacer la salsa, où ça a fait un super relais.
- Speaker #2
Exactement, exactement. Parce que petit à petit, ça a pris beaucoup de place. Et ça prend, ça prend beaucoup de place hein. Imagine, par exemple, là je vise juste un marathon au mois d'avril, il me faut trois mois de préparation pour atteindre les objectifs que je me suis fixés. Et du coup, trois mois de préparation, c'est quatre, cinq sorties par semaine. Et ça... sur trois mois donc ça demande d'anticiper beaucoup de choses, anticiper un planning et préparer aux petits onions tous les paramètres pour être content quoi.
- Speaker #1
Tu commençais à parler de respiration, on va commencer par ça, est-ce que toi tu travailles avec des techniques spécifiques de respiration ?
- Speaker #2
Alors en fait c'est drôle parce qu'il y a un paramètre qu'on appelle le vo2max, c'est la capacité, en gros, en résumé c'est la capacité de notre cage thoracique à simuler de l'oxygène. En fait, ce paramètre-là, et d'ailleurs, j'ai vu ça dans des podcasts où on parle de longévité et tout, un paramètre de longévité. C'est-à-dire qu'il y a des courbes qui montrent comment notre capacité à assimiler l'oxygène diminue dans le temps. En fait, selon où on se trouve sur la courbe, ça prédit notre longévité. Et ce qui est drôle, c'est que les gens, par exemple, qui ont subi une greffe des poumons, avec des poumons de sportifs, donc des poumons avec plus grosse capacité d'oxygène, en fait, ils ont une longévité qui est autant augmentée, quel que soit le style de vie. Quel que soit le style de vie, la capacité à avoir un vo2max le plus élevé, prédit une plus grande longévité.
- Speaker #1
Et donc c'est quelque chose qui s'entraîne ?
- Speaker #2
C'est quelque chose en plus qui s'entraîne, qui s'arrange. Voilà, s'arrange avec des exercices spécifiques. Et moi je suis tombé un peu par hasard, il y a plusieurs années, c'était en début 2019, sur la méthode Wim Hof, sur Ice Mind, c'est le mec qui a tous les records du monde sur le froid, et le mec dans un bassin de glaçons, avec de l'eau remplie juste au niveau, au-dessus des épaules, il reste deux heures.
- Speaker #1
Ok, une immersion pour l'eau glacée.
- Speaker #2
Une immersion dans un grand bol de glaçons avec de l'eau pour maintenir la température à 0°C ou à peu près 0°C. Le mec, il y reste deux heures. Il survit à ça. Parce qu'il a développé une technique de respiration, qu'il a appris de moines tibétains, de yoga, notamment. Et alors je ne suis pas formé, j'ai suivi des stages pour apprendre cette méthode-là. Pour me former à cette méthode-là de respiration. qui consiste à des inspirations, des expirations, etc. Avec des phases de rétention d'air. Et en fait, ces phases de rétention permettent de pouvoir habituer ton corps de plus en plus, tolérer des taux élevés de gaz carbonique. C'est la différence dans ta capacité à absorber de l'oxygène. C'est qu'à un certain niveau de gaz carbonique dans le corps, ton corps déclenche des alertes. Donc notamment des signes de panique. Tu mets ton corps en stress. Il développe un stress. Dès qu'il atteint le niveau ultime, le cerveau fait un shutdown pour te faire t'évanouir et que le corps prenne le relais et que le système parasympathique reprenne le dessus et respire. C'est pour ça qu'on ne peut pas s'étouffer tout seul. Le pire, c'est qu'on perd connaissance et que le corps rerespire derrière. Et ça, c'est le niveau gaz carbonique qui déclenche les différents seuils d'alertes. En fait, en travaillant avec des exercices de retention et tout ça. On augmente la tolérance au gaz carbonique et on apprend au corps à fonctionner avec moins d'oxygène.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Voilà. Et donc ça c'est un phénomène doux comme ça.
- Speaker #1
Si je comprends bien, c'est une technique de respiration avec des inspirations et des expirations entrecoupées de périodes d'apnée qui petit à petit, tu viens baisser ton seuil,enfin augmenter ton seuil en tout cas pour une consommation qui est fonctionnelle.
- Speaker #2
Exactement. Exactement. Et donc ça baisse le seuil et ça apprend à ton corps à fonctionner avec moins d'oxygène. Voilà. Pour moi c'est un peu le travail que font les athlètes quand ils vont travailler en haute altitude, c'est à dire qu'ils vont dans des régions où à très haute altitude le taux d'oxygène est moins élevé du coup le corps, quand il se trouve dans cette condition là, il travaille avec moins d'oxygène et par conséquent ce qu'il fait, c'est qu'il va produire plus de globules rouges pour pouvoir essayer de capter plus d'oxygène donc en fait tu te surtends internement.
- Speaker #1
En fait tu viens carrément joue sur la physiologie du corps exactement,
- Speaker #2
Voilà c'est comme ça qu'il fait pour pouvoir tolérer des niveaux de gaz carbonique plus élevé, en multipliant le nombre de globules rouges pour pouvoir prendre, capter le maximum d'oxygène disponible.
- Speaker #1
Ok. Et donc ça, cette technique-là, tu la pratiques, est-ce que c'est une pratique quotidienne ? Est-ce que c'est sur des phases d'entraînements particulières ?
- Speaker #2
Quand j'ai commencé, je la pratiquais quotidiennement. Et maintenant, je la pratique plus en période d'entraînement, par rapport à la préparation des compétitions. Je la pratique à ce moment là, mais en règle générale..ou alors quand je me sens dans une période un peu fatigué ou par exemple comme là en hiver et qu'il y a beaucoup de monde qui commence à tomber malade, il y a de la grippe par-ci etc. Je sais que c'est une technique qui est très efficace pour éviter aussi les infections bactérielles et tout. Du coup je la pratique aussi de mon côté régulièrement pour pouvoir augmenter aussi... Il faut savoir qu'il y a un scientifique qui le dit, la présence d'oxygène est l'absence de maladie. Donc plus tu es capable de prendre de l'oxygène, moins tu es susceptible de tomber malade.
- Speaker #1
Quand tu pratiques, c'est combien de temps ?
- Speaker #2
C'est un quart d'heure.
- Speaker #1
D'accord. Donc c'est quelque chose qui s'intègre facilement, on va dire, dans une routine, dans un quotidien. C'est accessible.
- Speaker #2
C'est accessible à tout le monde.
- Speaker #1
Si on se donne les moyens de le mettre en place, on ne parle pas de deux heures d'affilée.
- Speaker #2
Non, non,non. C'est accessible à tout le monde. Et dans la phase de rétention, il y a un côté méditatif aussi, où on apprend à calmer son corps avec cela. Et puis c'est notamment comme ça que Wim Hof fait pour pouvoir aller ensuite dans des bains glacés. C'est-à-dire que dans cette phase-là, tu calmes ton système nerveux et ça te permet aussi de conditionner ton mental pour faire accomplir des choses qui te paraissaient ... En fait, quand tu sors de ta séance de respiration, tout devient possible pour toi. On te dit, l'eau est à 0°C, oui et alors. J'y vais. Chose que tu n'aurais pas pu faire un quart d'heure plus tôt. Un quart d'heure plus tôt tu mets le doigt tu fais « oh putain, je vais mourir » . Et là après, tu fais tes exercices de respiration, tu es tellement bien et zen que tu peux y aller.
- Speaker #1
Et pour toi, ce type de technique, ou cette technique-là en tout cas, elle pourrait être utile à tout danseur, on va dire, tout venant, je ne sais pas comment dire, ou plus spécifiquement quand on prépare un show,qu'est-ce que tu en penses ?
- Speaker #2
En fait, c'est vrai que moi, je ne vois pas forcément la salsa que du côté de tout le monde, en touriste. Moi, je vois bien la salsa parce que je l'ai vécu du côté artistique et de la longévité dans le milieu. C'est vrai que j'ai plutôt ce regard-là. Moi je pense que ça s'adresse plus, en fait, à des danseurs qui veulent en faire quelque chose à plus ou moins long terme.
- Speaker #1
Sur un niveau plus intense.
- Speaker #2
Oui voilà, pour le monsieur lambda, je pense que ça peut être très très utile aussi. Pourquoi ? Parce qu'en fait, il y a des stats qui disent que 95% des gens, de plus de 30 ans, ne feront plus jamais une course à pied. Voilà, ça veut dire qu'il y a beaucoup de gens qui vont laisser l'activité sportive de côté, à partir de cette période.
- Speaker #1
Pourtant 30 ans c'est jeune.
- Speaker #2
Et pourtant 30 ans c'est jeune, Il y a beaucoup de gens qui ne vont plus jamais s'exercer physiquement, sauf s'ils ont un problème médical et qu'on leur dit qu'il va falloir s'y mettre. Donc mentalement, il y a beaucoup de gens pour qui l'effort, le sport, c'est plus possible. Et en fait, souvent on dit, ah mais je fais de la salsa, je danse, donc ça va. D'accord, sauf que du coup, moi j'ai le sentiment que si on associe, par exemple des exercices respiratoires à de la danse, aussi même si on en fait comme ça de temps en temps, c'est un plus qu'on rajoute à son activité.
- Speaker #1
Oui,ça complète en fait.
- Speaker #2
Ça peut compléter aussi le côté sportif, les différents piliers nécessaires. Il y a quatre ou cinq piliers pour la bonne santé. Le sport, l'alimentation, la gestion du stress, la méditation, et toutes ces choses-là, ça complète un peu le côté sport, pour pouvoir arriver à quelque chose de... on peut optimiser un peu la santé. Je m'intéresse beaucoup aussi à Safia Mimouni, qui a fait beaucoup de choses aussi. Le métabolisme humain... Pour monsieur lambda, ça peut être utile aussi pour pouvoir optimiser sa santé, mais pour un danseur qui fait quelque chose à plus de moins semi ou pro, c'est quelque chose qui permet de tenir sur la durée et dans le temps.
- Speaker #1
Est-ce que tu as l'impression que c'est une pratique, celle-ci ou d'autres pratiques de respiration, parce qu'il y a plusieurs techniques, mais qui est répandue, justement, par des artistes et performants ?
- Speaker #2
J'en ai jamais parlé avec personne, et je ne pense pas tant que ça, même si je pense que quelques-uns, peut-être, doivent avoir découvert des choses.
- Speaker #1
De la petite expérience que j'ai, je n'ai pas trop le souvenir d'avoir vu, je ne sais pas, quelqu'un faire des exercices de respiration dans les loges. A mon niveau, mais ça me parait pas encore très développé.
- Speaker #2
Non, non. Et tu vois, j'aime bien conseiller, par exemple, comme j'ai fait la dernière fois, on répète avec des filles, j'aime bien conseiller un exercice. Tout le monde connaît la respiration en carré, c'est-à-dire 4 inspirations, 4 temps d'inspiration, 4 temps d'apnée, 4 temps d'expiration, 4 temps d'apnée, etc. D'accord ? On appelle ça la courbe d'oxygène. Tout le monde connaît ça. Quand on est en stress élevé, la respiration s'accélère, le cœur s'accélère. d'accord ? Physiologiquement, ce qui se passe, c'est que la respiration, elle est écourtée, d'accord ? Et du coup, le cœur va vouloir compenser, parce qu'on a le stress dans la tête, donc on commence à écourter sa respiration, et le cœur pour pouvoir compenser ce petit apport d'oxygène trop bref, il accélère. Il accélère pourquoi ? Parce qu'il va faire des échanges plus élevés dans le sang, et donc du coup, il a besoin de faire ça. Et ensuite, on sent le cœur qui accélère, on se dit, ah mais voilà, donc j'ai raison d'avoir peur, et donc ça entretient le mental et on rentre dans un cercle vicieux comme ça où tout s'enchaîne, et donc on ne sait plus est-ce que c'était le coeur, est-ce que c'était la respiration. La fréquence cardiaque permet de pouvoir redescendre le niveau. Donc la respiration devient plus équilibrée et du coup le coeur dit tout va bien, donc il ralentit.
- Speaker #1
En fait le calme du corps envoie au cerveau le message que c'est ok, tout va bien. Et finalement tu peux destresser.
- Speaker #2
Oui,exactement. Il y a une technique qui s'appelle le soupir physiologique, qui apparemment, il y a des gens qui en parlent notamment Andrew Huberman sur YouTube, on peut trouver ça, qui parle du soupir physiologique. En fait, c'est une respiration, apparemment, c'est quelque chose qui est scientifiquement prouvé, qui est le plus efficace et le plus immédiat. Ça s'appelle le soupir physiologique, ça consiste à faire une grande respiration, bloquer pendant une ou deux secondes, de refaire une autre respiration par-dessus, jusqu'au bout, d'attendre un petit peu, deux, trois secondes, ensuite de faire une longue expiration. Voilà. Et de refaire ça quatre, cinq fois. Et immédiatement... Le cœur, ça calme immédiatement. Et c'est quelque chose qui pourrait être très pratique, par exemple, avant d'aller sur scène.
- Speaker #1
Oui,c'est le conseil que tu nous avais donné.
- Speaker #2
Exactement. C'est quelque chose, tu le fais au moment où tu en as besoin, ça te calme tout de suite et tu y vas. Parce que ce stress-là qui monte avant d'aller sur scène, il peut parfois, certaines personnes voient...
- Speaker #1
Quand on dépasse un certain seuil, il n'est plus productif. C'est bien d'avoir le coup de boost du stress, mais il ne faut pas que ce soit trop élevé. Que ça fasse perdre ses moyens.
- Speaker #2
Exactement. Après chacun sa technique, il y a des gens qui s'isolent avec un casque, il y en a qui vont faire quelques mouvements, il y en a qui vont faire des pompes, chacun sa technique. Mais ça c'est une technique de respiration qui peut être pratiquée n'importe où, dans n'importe quelle condition et qui marche. Ca c'est un conseil que j'aimerai donner, qui est facile.
- Speaker #1
Oui, qui est facile. La respiration c'est un outil qui est trop chouette parce qu'on l'a tout le temps avec nous. En fait on peut l'utiliser n'importe quand, de manière aussi plus ou moins discrète quand on est entouré. Souvent c'est plus facile de faire un exercice de respiration que de faire trois petits sauts. Enfin, socialement parlant, l'expiration c'est hyper facile, c'est magique.
- Speaker #2
Et en plus, il y a un truc aussi par rapport au rythme cardiaque, c'est quand on inspire, comme on fait rentrer de l'oxygène, le cœur il accélère un petit peu pour pouvoir échanger plus de sang avec l'oxygène. Et en fait, quand on expire, le cœur ralentit. Donc il y a cette différence-là. C'est pour ça que dans ces exercices-là, la phase d'expiration est plus lente. Pour pouvoir ralentir le coeur et calmer le système parasympathique. Et ça, c'est vachement efficace. Ça ne change rien à ce qu'on a à faire. Ça permet d'avoir plus de clarté et aller vraiment franchement au but sans être parasité par la peur, par le stress, par des choses comme ça.
- Speaker #1
Tu m'as dit que t'avais aussi des choses à dire sur la thérapie par le chaud et par le froid ?
- Speaker #2
Oui, oui. Justement, c'est dans cette histoire de longévité, dans une activité sportive assez... par exemple dans la danse, dans une activité scénique à long terme. En fait, il y a des façons de faire. J'ai eu une discussion, je vais faire une petite aparté, j'ai eu une discussion avec Falco, c'était à Madrid l'année dernière, parce qu'il sait que je suis coureur runner, donc je fais des marathons et tout. Et donc il voulait savoir comment on fait un show sur scène, c'est 3-4 minutes, 5 minutes max, c'est rare d'avoir des shows aussi longs. Et quand il y a quelque chose de très dynamique et tout, ça demande d'avoir un cardio qui tienne la route. Donc il m'a parlé du fait de s'entraîner sur des choses comme ça, rapidement, et vite, faire un peu de cardio. Et il m'a demandé ce que j'en pensait, si c'était efficace. Mais en fait, il y a plusieurs aspects à ça. Je ne sais pas pourquoi je vais te parler de ça au lieu de parler de... Mais bon, bref, oui c'était pour parler du fait qu'il y a un besoin de pouvoir avoir des outils pour pouvoir tenir sur des efforts même courts. Voilà. Par rapport à la course à pied, l'idée que j'ai partagée, c'est que tout est utile. Faire du fractionné, des efforts comme ça pour faire travailler le cœur, qu'il puisse tenir comme ça, mais il faut aussi faire un petit travail d'endurance, c'est-à-dire des courses, lui il parlait de courir rapidement, mais non il faut qu'il enchaine avec des courses lentes, tranquilles, qui durent une heure, mais arrivent très bas pour pouvoir maintenir le cœur à un niveau pas trop élevé, et pour travailler l'endurance. Il s'agit pas juste de tenir pendant les 5 minutes de cardio, mais il faut, à la fin, quand on sort, on ait une capacité d'endurance qui fasse que tout va bien. Après, cet effort. Et en fait, la thérapie par le chaud et par le froid, déjà par le froid, au niveau sportif, ça fait longtemps déjà que les sportifs prennent un bain froid pour pouvoir calmer. L'idée, au départ, c'était de calmer le niveau d'inflammation. Parce que on a fait de l'exercice dû à l'effort physique. Mais en fait, on s'est rendu compte récemment que ça ne contribue qu'à 15% de la récupération, le phénomène du froid. Après l'effort, le froid, 15% ça va être calmé.
- Speaker #1
Ce qui est déjà pas mal.
- Speaker #2
Qui est déjà pas mal. Mais en fait, l'autre partie, c'est que quand on a un choc de froid, le corps va produire, le froid va produire ce qu'on appelle des protéines de choc de froid. Et ces protéines de choc, c'est comme des hormones. c'est ce qu'ils vont passer dans le sang et qui vont aider rapidement à la reconstitution musculaire. Donc, ils vont vraiment aider à reconstruire les muscles, les tissus, qui vont aider à reconstruire ceux qui sont dégradés, à éviter qu'il y en ait trop qui se dégradent, et à construire de nouveau une nouvelle matrice pour que le corps puisse récupérer au maximum. Et en fait, le froid, il a vraiment cette capacité-là.
- Speaker #1
Donc,quand tu parles de thérapie par froid, c'est vraiment les bains glacés, en fait, post-effort.
- Speaker #2
Voilà. Pour la récupération.
- Speaker #1
Et la différence avec le chaud? A quel moment c'est intéressant le chaud ?
- Speaker #2
Alors on s'est rendu compte aussi depuis, parce qu'en fait la science sur ces domaines-là évolue très rapidement, c'est rendu compte il n'y a même pas 10-15 ans que le chaud avait le même phénomène. C'est-à-dire que le fait d'aller par exemple dans un sauna, le froid va produire des protéines de choc de chaud. De la même manière.
- Speaker #1
De la même manière. Ça pour les frileux, c'est une bonne nouvelle.
- Speaker #2
Oui, qui a exactement le même rôle. C'est-à-dire qu'il va aider à la reconstitution des muscles, des tissus rapides.
- Speaker #1
Et ça, c'est des pratiques, quand on a un entraînement intensif, qui doivent être faites après chaque entraînement ?
- Speaker #2
Oui, ça peut être fait après chaque entraînement. Donc immédiatement ou quelques temps après, mais ça peut être aussi fait plus ou moins quotidiennement, en dehors des entraînements, parce que ça aide aussi à la récupération, à diminuer le niveau d'inflammation dans le corps. C'est une pratique qui peut être faite aussi de manière courante.
- Speaker #1
D'accord. Et du coup, par rapport au froid, au chaud, est-ce qu'il y a des équipements ou des choses que tu recommandes, toi, ou en tout cas qui sont accessibles pour chacun ?
- Speaker #2
Alors, pour le froid... Il y a différentes choses. Soit, moi, par exemple, ce que je fais, à la sortie d'un marathon, je vais en chambre de cryo. C'est des chambres où tu passes trois minutes à moins 110 ou 115 degrés.
- Speaker #1
Et tu trouves ça dans quelle structure ?
- Speaker #2
Dans des centres qui font ça. Les centres de cryothérapie, tu fais ça. On peut donner un exemple vraiment concret. La dernière fois que je l'ai fait, mon dernier marathon. On était 5 collègues, on voulait aller le faire, donc à la sortie du marathon, je suis parti avec un autre, on est partis tous les deux, au centre de cryothérapie, on a passé le truc, et en fait j'arrive au centre, en boitillant, parce que tu sors du marathon, tu boitilles un petit peu, t'as mal partout, tu sais pas trop, t'as les muscles qui sont un peu redessinés et tout. tu essaies de descendre en squat c'est juste impossible, c'est trop douloureux. Tu rentres dans la chambre, 3 minutes après tu sors de là, tu fais ton squat. C'est aussi miraculeux que ça. Et c'était, les marathons en général c'est les dimanches. Le lundi, on s'est retrouvé au boulot. Lui et moi, de tous, nous étions les seuls à avoir remis nos baskets pour aller refaire un petit run de décrassage de 5 km.
- Speaker #1
Vraiment,ça c'est une habitude obligatoire,après le marathon.
- Speaker #2
Ah oui, pour moi c'est obligatoire. Il y a une autre chose que je fais aussi pour le froid, c'est le matin,régulièrement, autant que les exercices de respiration, quand il y a des périodes comme ça, où c'est un peu brut, mais moi je prends régulièrement une douche froide le matin. Ça permet de pouvoir me faire me réveiller, me sentir réveillé le matin, et tout. Et puis il y a un tel bénéfice, on trouve ça sur internet, augmentation de l'hormone de croissance, la diminution du taux d'inflamation dans le corps, et toutes ces choses-là. Et en plus, il y a un autre bénéfice dont on ne se rend pas compte forcément, c'est que quand on prend une douche froide, assez rapidement, quand on prend une douche froide c'est pas on s'y met pendant 10 minutes, non, c'est 2-3 minutes. En plus, ça fait une économie d'eau. On est moins tenté de rester. Et en fait, la mesure d'une calorie, parce qu'on parle de calories souvent, une calorie, ça équivaut à l'énergie qu'il faut pour pouvoir augmenter d'un degré un centimètre cube d'eau. Ça, c'est la mesure d'une calorie scientifique. D'accord ? Quand tu passes comme ça dans l'eau, ton corps prend cette charge et du coup, il se réchauffe de l'intérieur. Et qu'est-ce qui fait que quand il fait ça, il produit de l'énergie pour pouvoir faire remonter ton corps à bonne température ? De la calorie. Donc c'est un truc qui est très efficace aussi pour raffermir la peau, mais aussi quand on en a besoin pour pouvoir perdre des calories.
- Speaker #1
Ça commence deja sur cette étape-là.
- Speaker #2
Ah oui, oui, oui ! C'est impressionnant, ça sert à beaucoup de choses en fait. Ça sert à la peau, ça sert au poids, ça sert au moment de croissance, ça sert au réveil, ça sert à l'humeur. On fait dans le cerveau ce qu'on appelle BDNF, Brain Derived Neurotrophic Factor. Et ce truc-là aussi, ça permet d'augmenter la humeur. Parce qu'en fait, tu rentres dans ce truc un peu contraignant, un peu difficile. Quand tu sors de là, le bien-être que ça te fait, ça fait monter toutes ces choses-là. Donc ça, c'est pour le froid, c'est facile. C'est facile à faire, on peut le faire. C'est fini, quand c'est difficile on fait une pause. On passe un quart d'heure avant avec des exercices de respiration. Et là, on est conditionné. Et puis, on peut aller dans l'eau. C'est beaucoup plus facile que ça. Moi, je l'ai fait pendant longtemps. Et puis, un jour, je ne me souviens pas. Je suis allé directement dans l'eau. Je me suis dit, je peux le faire sans exercices de respiration. Maintenant quand j'ai besoin, j'y vais directement. Je me suis habitué à ça. Ça, c'est pour le froid. Et puis, pour le chaud, un sauna. Quand on peut, classique. Et d'ailleurs, ce qui est drôle, c'est que dans les pays où ils font beaucoup de sauna, les statistiques de santé sont très bonnes. Parce que c'est une habitude, en fait, scientifiquement, il est même prouvé que quand ils font des études, ils prennent des gens et leur font faire une séance de sauna par semaine, l'autre deux séances, l'autre trois séances, l'autre quatres séances, et les résultats sont proportionnels au nombre de séances de sauna par semaine. C'est impressionnant, quoi. On est capable de mesurer les facteurs d'inflammation, tous ces paramètres-là, on voit que tous les paramètres vont vraiment s'améliorer avec le nombre croissants de séances de sauna. Et pour ça, si on n'a pas de sauna, il y a un truc qui existe depuis quelques années et qui est super bien, ce sont des couvertures chauffantes infrarouges. Parce que les saunas en salle, c'est de la chaleur qui est directement projetée sur la peau, et donc le corps sent ça et puis hop, il produit des protéines du choc. Mais le sauna infrarouge, il va produire la chaleur sous la peau. Et c'est le même résultat, mais en fait finalement, c'est quelque chose qui est bien parce que...C'est une couverture,tu t'enroule dedans. Tu as une fermeture, un truc comme ça. Donc tu peux décider d'y mettre soit un membre, soit tout le corps, soit tu laisses la tête à l'extérieur ou à l'intérieur. C'est beaucoup plus pratique. Et puis tu le ranges dans un coin, tu as le sauna chez toi 24h sur 24h. Il y a des choses à faire à la maison. Et ça pareil, faire ça, la chaleur, le corps, il va essayer de te remettre à température. Parce que si tu montes tu vas à un certain degré, il va produire des calories. Il va chauffer, il va te faire extraire des toxines. Donc tu vas suer, tu peux perdre du poids. Et puis ça va te faire une stimulation. La chaleur va pousser le coeur à pouvoir augmenter la circulation du sang, et bien là, tu vas aussi augmenter ta capacité à tolérer le gaz carbonique, et tu vas avoir une augmentation de ton cardio. Parce que le cardio, il va...
- Speaker #1
Le coeur va s'alimenter de manière positive.
- Speaker #2
Exactement. Donc, sans trop faire d'efforts, en fait, tu peux avoir comme ça des petites routines qui te permettent de t'entretenir physiquement et tenir soit pour une activité sportive ou de danse, soit même pour tous les jours, pour être en forme.
- Speaker #1
La santé de manière générale.
- Speaker #2
Exactement. Et je peux te garantir qu'avec ça, l'hiver passe, tu vois les gens tomber malades autour de toi, et toi, tout va bien. Tu vas avoir une petite crise, tu vas avoir un petit truc, ça va durer trois jours, et tout va bien. Pendant que des fois y'en qui restent une semaine, deux semaines au lit. Moi, c'est ma pratique depuis plusieurs années, et je suis vraiment content du résultat.
- Speaker #1
Est-ce que sur ces sujets-là, sur celui de la récupération, de la préparation physique, il y a quelque chose qu'on n'aurait pas abordé, que tu aurais envie de rajouter ?
- Speaker #2
Je pourrais rajouter tant de choses ! Je pourrais rentrer même plus en détail sur les choses. Par exemple, par rapport à la respiration, je pourrais parler de la différence entre la respiration par la bouche et par le nez. Ça, c'est un truc qui est super important dont on se rend pas compte. En fait, on devrait même commencer par là. C'est respirer par le nez. La bouche ne devrait servir qu'à parler, comme on le fait là, ou à manger. Pas respirer. Pourquoi ? Parce que, je donne un exemple comme ça. Je n'ai pas exactement les chiffres en tête, mais tu vois, par exemple, quand tu es l'extérieur, et qu'il fait 0°C, tu respires par la bouche. Tu vois le circuit de la respiration, 0° à l'entrée de la bouche, on va dire 3-4° au niveau de la gorge, 15° au niveau des poumons. Ces 15°, tes poumons doivent se débrouiller à recevoir de l'air à 15°. Et ensuite, ils vont prendre ça, ça part dans les alvéoles, pour se transférer sur les globules rouges et tout ça. Et en fait, tu vois, il y a déjà un problème de température. Donc le corps va réchauffer, tu respires par le nez, le même air à 0°, ça arrive. dans le nez, il y a un tas de circuits de filtrage et tout ça là, et d'humidification de l'air, qui fait que l'air arrive au bout là-bas, je donne des chiffres, je ne suis pas trop sûr, il faut que je les revérifie, mais genre, ça passe de 0 à 15 degrés au bout là-bas. Ensuite, ça arrive dans la gorge à 20 degrés, et ça arrive dans les poumons à 28 degrés. Et en fait, le corps a moins de travail à faire, il est plus efficace. Dans les cavités nasales, on a la production d'un gaz qu'ils ont découvert, qui a reçu un prix Nobel, peut-être en 2000, je ne sais plus, qu'on appelle l'oxyde nitrique. C'est un gaz qui est antibactérien, antiviral, que tu produis dans tes narines quand tu respires, tu mélanges à l'air et qui va dans les poumons. Et ce gaz a aussi des propriétés vasodilatateurs, c'est-à-dire que ça va rentrer dans les poumons, ça va détruire toutes les bactéries et les virus qui sont passés dans l'air quand tu as respiré, donc de la personne malade, peut-être qui a éternué. Et ensuite, ça rentre dans les poumons, ça va faire de la vasodilatation des poumons pour que les poumons puissent s'ouvrir et récupérer un maximum d'oxygène qui est transmis dans le sang et qui passe dans les vaisseaux et qui aussi se dilate pour pouvoir permettre un meilleur flux. Donc, je peux te parler de ça aussi. Je peux te parler aussi de l'échange entre l'oxygène et le sang dans les globules rouges, dans les fonds des poumons. Parce que quand tu respires par le nez, tu as tendance à inspirer plus et plus profondément dans les poumons. Quand tu respires par la bouche, ça veux dire que ça reste quasiment à la mi-poumon. Par contre, quand tu respires par le nez, ça t'oblige à respirer beaucoup plus profondément. Et comme à cause de la gravité, le sang, il y a plus de sang qui circule en dessous, à la base des poumons. Donc, du coup, c'est là où il y aura plus d'échange avec l'oxygène. Donc ça c'est aussi un avantage de respirer par le nez. Je peux parler de ça comme je peux parler aussi des pratiques d'alimentation, de comment optimiser l'alimentation par rapport au sport, par rapport à la danse et tout ça.
- Speaker #1
Ce que je retiens, c'est qu'il y a plein de petites choses, ou de grandes choses, mais en tout cas, il y a plein de petites habitudes qui, intégrées à une routine quotidienne, sont possibles et peuvent vraiment implanter un changement très positif pour la santé en général. Et être au service des performances sportives et plus spécifiquement de la danse.
- Speaker #2
Voilà, parce que, comme on dit... Une personne en bonne santé a plein de projets. Une personne en mauvaise santé a qu'un seul projet, sa santé.
- Speaker #1
J'ai une dernière question pour toi, Venance. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu as appris par la salsa dont tu te sers dans ta vie plus générale, au quotidien ?
- Speaker #2
La salsa a pris beaucoup de place dans ma vie depuis plus de 20 ans. Je pense que ça a changé la trajectoire de ma vie. Si je ne l'avais pas découvert, je pense que je serai en train de faire d'autres choses, mais ça a changé beaucoup de choses. J'ai appris le monde de l'artistique parce que j'ai fait plein de choses dans la salsa. Dans le côté artistique, dans le côté scènique...j'ai vraiment appris beaucoup de choses grace à la salsa, j'ai beaucoup voyagé, c'est impressionnant le nombre de villes, de villages en France et à l'étranger, que j'ai visité, j'ai rencontré tout le monde, pour pas que les compter c'est incroyable le nombre de personnes, il y a plein de gens encore qui me disent bonjour, qui m'appellent par mon prénom, mais je ne sais pas, qui ils sont, je ne sais pas si je les ai vraiment connu ou pas. Il y a toujours ce petit doute-là qui arrive à un moment. Est-ce qu'on a été amis au point où ça serait grave que je ne connaisse pas ton prénom. Il y a toujours cette doute-là. Ça m'a permis de m'ouvrir au monde, de rencontrer plein de monde. Et ça m'a permis aussi d'expérimenter une forme de créativité instantanée par rapport au social. J'adore le social et j'aime bien ce côté où tu entames une danse. C'est comme si tu proposais un voyage avec quelqu'un et puis tu rentres dans un univers et en fonction de comment la personne répond à ta proposition, comment elle réagit à mes impulsions, à mon guidage, on va construire un truc. J'ai l'impression qu'à chaque fois ça n'est jamais la même danse. Ça permet de construire ce truc-là que vraiment j'adore. Et que je retrouve systématiquement chaque fois que j'arrête de danser et que je reprends.
- Speaker #1
Merci, Venance.
- Speaker #2
Merci, Manon. C'était vraiment un plaisir d'échanger avec toi.
- Speaker #1
J'ai appris tant de choses. C'était hyper intéressant. Merci beaucoup.
- Speaker #2
Merci, merci à toi pour cette opportunité d'exprimer ces choses-là qui ne sont pas très courantes mais qui me paraissent vraiment pas moins importantes.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il t'a plu. Moi, c'est Manon et on se retrouve dans quinze jours avec un nouvel invité. Nous discuterons ensemble de toute la dynamique autour des ateliers chorégraphiques. En attendant, n'hésite pas à soutenir le podcast. Partage l'épisode autour de toi ou laisse un commentaire, ça aide énormément. Et si tu veux découvrir les bonus de l'épisode, rendez-vous sur Instagram. A bientôt !