- Vivien
Patrice, salut.
- Patrice Dussault
Salut Vivien.
- Vivien
Merci, merci beaucoup. Je ne vais pas dire pour ta présence parce que tu es de l'autre côté, ta présence virtuelle parce que tu es de l'autre côté de l'océan. Je ne vais pas dire où exactement pour le moment pour te laisser toi. te présenter. Donc, si tu peux nous dire en quelques mots ce que tu fais, ton parcours, pour que les auditeurs comprennent un petit peu ta philosophie, ta vision et ce que tu vas nous dire. Je te laisse la parole.
- Patrice Dussault
Parfait, merci beaucoup. Premièrement, merci pour l'invitation. Je suis très heureux d'être ici sur ton podcast et de pouvoir partager vision et mon parcours. Oui, je m'appelle Patrice Dussault, je suis traducteur, rédacteur, créateur de contenu, réviseur. et je travaille de l'anglais vers le français, je fais de la rédaction en anglais et surtout en français. Oui, je suis québécois comme vous devinez à mon accent et j'habite dans une belle région du Québec qui s'appelle la Montérégie. J'habite à 30 minutes au sud de Montréal, alors vous allez pouvoir visualiser facilement. Et voilà, je suis ici pour vous parler de mon travail en lien avec l'industrie automobile et d'où me vient cette passion-là. Premièrement, je suis né un nombre non divulgué d'années de cela. Et chez mes parents, qui sont tous les deux Québécois, étaient très tournés vers l'Europe et la culture et la musique et la littérature. Ma mère est moitié italienne et son père, c'était un Italien anglophone de Montréal, tandis que mon père est d'ascendance bretonne, entre autres. et alors voilà, j'ai grandi Exposé à trois cultures, trois langues et très, très important, à trois cuisines. Et j'ai énormément mangé dans ma vie. Et voilà, alors j'ai été en grande distance, c'était la musique européenne, c'était surtout la musique classique du 18e, 19e siècle, mais aussi des chanteurs français comme Frida Boccarat, Nana Mouskouri. Sinon, il y avait les Québécois comme Jean-Pierre Ferland et que vous connaissez en France, évidemment, Ginette Renaud. Mes premiers contacts avec l'automobile, ça ne s'est pas fait par l'entremise de mes parents parce que mes parents, ce n'est pas des fans d'auto. Mes parents privilégiaient le confort et la sécurité, le fait d'arriver à bon port en famille. Alors, on avait des bonnes voitures, mais rien d'excitant ou rien à faire tourner les têtes. C'est plutôt les fins de semaine au chalet avec mon grand-papa italien. qui m'intéressait à l'auto, lui il aimait les voitures de luxe.
- Vivien
D'accord.
- Patrice Dussault
Et puis il venait tous les vendredis, après-midi, quand j'étais à l'école primaire, il venait me chercher après l'école, donc je marchais d'école à la maison, ma mère m'attendait, ma valise était toute prête et j'avais un ensemble tout prêt, plié sur mon lit pour que je puisse me changer avant le voyage de 90 minutes. Et puis pour être beau dans la voiture, et mon grand-père, ça c'est avant la réglementation qui rend le port de la ceinture de sécurité obligatoire. Mon grand-père m'assoyait sur une valise sur la banquette arrière parce que j'étais petit pour que je puisse bien voir en avant. Extrêmement dangereux et ne faites pas ça à la maison. J'entrais dans la voiture, je reconnaissais l'odeur du cuir, je voyais son tableau de bord en bois, je trouvais ça beau et ça m'a toujours attiré. Puis j'aimais ça, puis ces voitures glissaient doucement sur la route jusqu'à ce qu'on arrive au chalet. Et puis, on a fait ça presque toutes les fins de semaine pendant la majeure partie de mon enfance. Et ça a été mon premier contact, mon premier coup de foudre pour l'automobile. J'ai beaucoup, j'en ai toujours gardé un excellent souvenir, une conversation avec mes grands-parents, comme l'odeur du cuir, etc. Et puis, voilà, une fois arrivé à destination, c'est un chanel au nord de Montréal, dans une région qui s'appelle l'Annaudière. Et c'est en altitude, donc il y a surtout des conifères. Et puis, on ouvrait les portes et ça ne sentait plus du tout la même chose qu'en ville. Et ça sentait la gomme de pin et toutes ces choses-là, l'épinette, le sapin. Alors j'adorais ça. Ça a été mon premier contact avec l'automobile.
- Vivien
D'accord.
- Patrice Dussault
Ouais, voilà. Et puis voilà, en grandissant, au début j'avais plus de facilité pour les mathématiques à l'école primaire et les sciences au secondaire, jusqu'à ce que j'attrape le coup de foudre pour la langue. Et ces règles et la composition, j'ai beaucoup aimé ça. Je vais y revenir pour répondre à ta deuxième question plus tard. Plus tard, je me suis inscrit, après mes études, je me suis inscrit à la Société des historiens automobiles qui s'appelle Society of Automotive Historians. C'est une société américaine qui a son siège près du lac Michigan. Et voilà, j'ai été guide de musée dans le cadre d'une exposition sur l'histoire du design automobile comme forme d'art. Et puis, c'était à l'été 1995. J'y avais été invité par la direction du musée parce que je siège au conseil d'administration d'un club automobile à Montréal qui s'appelle Voiture européenne d'autrefois. Encore une fois, j'étais attiré vers l'Europe. et pour me m'engager dans le milieu d'automobiles, j'ai choisi ce club-là plutôt que d'autres qui sont plus tournés vers les voitures américaines. Je n'ai absolument rien contre les voitures américaines, j'aime ça aussi, mais j'ai toujours eu cette attirance, cette préférence-là pour des voitures françaises, italiennes, allemandes, britanniques,
- Vivien
entre autres. Est-ce que c'est du fait de la voiture qu'avait ton grand-père justement quand il t'emmenait ou pas du tout ? Qu'est-ce que c'était comme voiture si tu t'en souviens ?
- Patrice Dussault
Oui, je m'en souviens. C'était une, bien, celle dont je me souviens le plus, on passait plus de temps avec, c'était une Mercury Grand Marquis. Mercury, c'est, ouais, voilà, avec toutes les options. Et puis, une grande berline, au Québec, on appelait ça un bateau, de par ses dimensions. Et voilà, c'est vers la fin des années 70, j'étais petit. Et voilà, Mercury grand marqué, une espèce de truc avec le toit landau. recouvert de cuir. Oui,
- Vivien
des limousines aussi non ? Ce n'est pas des limousines ça ?
- Patrice Dussault
Oui, il y en a qui étaient des limousines. Lui, ce n'était pas une limousine, c'était une berline. Mais pas un châssis allongé, c'était le châssis régulier. Et puis, j'aurais aimé ça une limousine, mais quand même. Mais il y avait cette particularité-là, c'est qu'on faisait, parce que c'était supposé être haut de gamme, on recouvrait le toit de cuir ou de vinyle. On en faisait la forme d'un landau et puis c'était un piège à humidité. Évidemment, exposé aux quatre saisons du Québec, un pays nordique, vous imaginez que c'est pas très bon pour les toits. Quand la voiture était neuve, c'était très beau, mais comme mon grand-père avait un souci de l'entretien, tout ce qu'il faisait, sa garde-robe, il avait son propre tailleur, un italien de Montréal. Il faisait faire sa garde-robe sur mesure ou en entier. Il faisait, pour sa voiture, c'était le même soin, l'entretien maniaque. Et puis donc, je n'ai jamais vu de rouille sur sa voiture, mais j'imagine que sur beaucoup de voitures, le toit landau, ça ne devait pas être génial.
- Vivien
Je te l'accorde.
- Patrice Dussault
Oui. Et c'est ça. Alors, je suis resté jeune adulte. J'ai commencé à fréquenter les concours d'élégance. Il y en a quelques-uns au Québec. Le plus grand du Canada est dans une municipalité qui s'appelle Granby. C'est à une heure au sud de Montréal, sud-sud-est de Montréal. Mais je suis allé aux États-Unis. Entre autres, j'aime beaucoup celui qui s'appelle British Invasion. C'est un concours de voitures britanniques, comme son nom l'indique, qui est organisé dans la municipalité de Stowe, dans l'État du Vermont. OK. Et voilà, c'est magnifique. Il y a beaucoup… L'ambassadeur du Royaume-Uni aux États-Unis se pointe. Il a sa propre voiture. Il y a un concours d'élégance avec Juge. Il y a de la cuisine anglaise. C'est un petit village qui est marqué par la culture britannique et européenne. Il y a des restaurants spécialisés britanniques et autrichiens parce que c'est aussi à Stowe que la famille Fondtrap du célèbre film s'est installée après avoir fui l'Autriche nazie dans les années 40. Il y a aussi un match de polo en marge du... C'est hyper britannique et européen. Et puis, j'aimais ça. Ça me permettait, je trouvais ça hyper immersif. Puis, je rencontrais des gens. Et puis, comme j'ai grandi et bilingue et tout, voyager, ça me facilitait beaucoup les voyages. J'ai aimé ça. Et puis, c'est ça qui m'a attiré vers, même si j'ai bifurqué ici et là, en grandissant, en étudiant, en travaillant, j'ai toujours fini par sentir l'appel de l'automobile. Puis, je n'ai jamais été capable d'y résister. De sorte qu'aujourd'hui, c'est ma spécialisation principale en tant que traducteur et créateur de contenu.
- Vivien
Donc, on sait ce qui t'a amené à l'automobile. Et alors, juste pour comprendre un petit peu, tes clients ou ton univers, l'écosystème avec lequel tu travailles, bon, c'est l'automobile, mais est-ce qu'il y a une niche dans l'automobile ? Ou est-ce que, enfin, dis-nous un petit peu, voilà, tes missions et avec qui tu travailles.
- Patrice Dussault
La première fois, mon premier contact en tant que traducteur et créateur de contenu, Avec l'automobile, ça a été par l'entremise d'une agence de traduction de Montréal qui appartient à un de mes amis. Il m'a dit, Patrice, je sais que tu es un passionné et tout, puis un nouveau client, c'est Saab en Suède. Et puis, est-ce que ça t'intéresse ? Oui, ça m'intéresse. Alors, envoie-moi tout ce que tu veux, je le prends. Et puis, ça a été le début d'une belle aventure, mais une aventure qui a fini par couper court quand Saab, malheureusement, a fait faillite. et qu'aucune... ni entreprise n'a été capable de le relancer. Mais ça a été mon premier contact et avant que SAB ne disparaisse, par l'entremise d'un autre bureau, d'une autre agence de traduction de Montréal, j'ai pu commencer à servir un groupe d'instituts de recherche du Canada, d'une autre province, qui est la province de l'Ontario, c'est juste à l'ouest du Québec. Et puis, c'est un institut anglophone qui souhaitait élargir son lectorat à tous les francophones du Canada et de l'Europe. Et puis, ce groupe d'instituts de recherche se spécialise dans le marché du travail de l'industrie automobile canadienne. Je me dis, ah, mais c'est parfait, c'est dans mes cordes. Au moins, ça me permet de maintenir le pied dans l'industrie automobile avant de cibler plus précisément. Et je travaille pour ce groupe d'instituts de recherche-là depuis neuf ans. Le boîte de traduction a fermé ses portes un certain moment donné quand le propriétaire a pris sa retraite parce qu'il était septuagénaire. Mais avant de partir, il dit, moi, je ne peux pas vendre mon agence, elle est trop petite. Et puis, les clients ont tendance à suivre le propriétaire. Mais il dit, je vais te donner trois de mes clients directs, dont ce groupe d'instituts de recherche. Alors, ils ont, puis j'ai pris contact avec ces gens-là, ils ont décidé de rester avec moi et c'est un client direct aujourd'hui. J'en suis très heureux parce qu'ils effectuent des recherches sur le marché du travail automobile. Ils publient des rapports, des rapports régionaux, des rapports sur les tendances, les évolutions dans le marché du travail. Ensuite, les effets de l'évolution technologique sur le marché du travail. Ensuite... Ensuite, l'effet de la création de nouveaux postes pour accueillir de nouvelles technologies, ça a été les automatisations. Aujourd'hui, c'est l'IA, etc. Ils ont même inventé quelque chose qui, à ma connaissance, n'existe pas ailleurs. Ce sont des matrices de transfert des compétences pour aider les employeurs à conserver leurs employés et plutôt que de les mettre à la porte. Ce qui est difficile psychologiquement, très coûteux, il faut réembaucher et il y a des coûts de formation. On offre une formation d'appoint pour permettre à des employés déjà en poste d'accéder à un poste nouveau. Donc, c'est du perfectionnement ou c'est un ajout de compétences. Et puis, ils ont mis au point toute une série de grilles qui permettent d'établir une comparaison et un taux de correspondance, un pourcentage de correspondance entre deux descriptions de poste ou deux descriptions de travail. plus ou moins correspondantes et puis ça sert, les entreprises canadiennes s'en servent beaucoup. Et puis avant que je publie leur site web, tout leur rapport depuis les neuf dernières années ou dix dernières années, leur lectorat n'était composé que d'anglophones du Canada, c'est-à-dire des établissements d'enseignement, des employeurs, des décideurs du gouvernement et des employés ou des dirigeants de syndicats. et quelques... une minorité de lecteurs ou de chercheurs qui utilisaient leur abat venait des États-Unis. Aujourd'hui, leur lectorat se compose de tout, même joie, mais également de toute la partie francophone du Canada et la partie francophone de l'Europe. Et ils ont cette visibilité-là et voilà. Alors, ça a été ça. Je suis très fier de ça parce que, un, À un moment donné, il y a quelques années, j'ai dû traduire trois douzaines de titres de poste parce qu'il y avait trois douzaines de nouveaux postes qui n'existaient pas avant. Le titre n'existait pas, la description du travail n'existait pas non plus. Alors, j'ai dû faire des recherches, de la réflexion, de l'analyse comparative pour la structure du nom du poste, etc. Et j'ai créé 36 titres de poste qui aujourd'hui sont utilisés dans l'industrie, dans sa partie francophone. Alors ça, j'aime beaucoup ça. Et puis, ça a renforcé mon lien avec l'industrie automobile et j'aime beaucoup. Alors ça m'a permis aussi de rester à la fin point de ce qui se fait en conception et en construction ou en assemblage d'automobiles.
- Vivien
Du coup, je rebondis sur ce que tu viens de dire et j'ai une question. Concrètement, en fait, quelles sont les méthodes que tu utilises pour faire ces traductions ? Parce que des fois, c'est super technique et c'est vrai que... On n'a pas forcément les termes. Et d'ailleurs, même en France, tu le sais, on utilise beaucoup, beaucoup, beaucoup de termes anglais parce qu'on n'arrive pas à le traduire ou alors la traduction n'est pas optimale et on ne comprend pas vraiment le sens premier. Et voilà, en fait, comment tu fais pour la partie technique, pour le storytelling, parce qu'il y a aussi beaucoup de storytelling dans ce que tu traduis. Alors, je ne parle pas de ce que tu viens de dénoncer, mais en général. Est-ce que tu peux nous en dire plus là-dessus ?
- Patrice Dussault
Mon vocabulaire, je l'ai... Je l'ai acquis au fil de mes lectures parce que je lis des magazines et j'achète des livres que je garde dans la bibliothèque qui est derrière moi depuis, je dirais, la fin des années 80 au début des années 90. Et j'ai des livres plus techniques, plus marketing, plus historiques, etc. Et mon vocabulaire vient en très grande partie de là. J'ai aussi pu acquérir un certain nombre de lexiques que j'ai versés dans ma banque Termino depuis que je me suis établi à mon compte en traduction en 1999. j'ai commencé à bâtir ma propre banque de termes et à laquelle j'ai donné un nom amusant pour, parce que c'est mon propre dictionnaire, alors je l'appelle le petit Patrice. Et puis, c'est ça, et dans le petit Patrice, il y a 268 000 entrées, dont près de 30 000 dans le domaine automobile. C'est le fruit de mes lectures, de mes recherches, de mes échanges avec les clients ou de mes échanges avec des collègues. Et voilà, alors je me tiens au courant. Et aussi, c'est des échanges sur place, en personne, avec des gens quand je vais dans des concours d'élégance ou des expositions automobiles et je rencontre des exposants ou des constructeurs ou leurs représentants et tout. Et je pose des questions et voilà. Et encore aujourd'hui, dans LinkedIn, j'échange tous les jours avec des collègues de notre industrie, qu'ils soient en France, en Allemagne, au Royaume-Uni ou ailleurs. et des fois c'est plus technique. Par exemple, il y a une... expert de conseil de l'Allemagne qui s'appelle Laura Kukuk, K-U-K-U-K. Elle fait de l'expertise de voitures de collection en utilisant des méthodes scientifiques uniquement. Composition de l'huile à moteur, composition de la peinture, épaisseur de la peinture, il y a des tests chimiques, il y a des tests de résonance magnétique, etc. Et puis, j'ai des conversations avec elle et je la lis aussi, je lis ses billets. Alors, je me tiens toujours à jour et je mets mes trouvailles à chaque fois dans le Petit Patrice. C'est comme ça que j'absorbe le vocabulaire. C'est sûr que je ne suis pas mécanicien et je ne suis même pas manuel moi-même. Il y a un atelier de préparation pas loin de chez moi. Il travaille à qui je confie ma voiture et qui fait le travail mécanique pour moi. Je ne maîtrise pas les noms d'outils et je ne maîtrise pas le nom de toutes les pièces non plus. Je ne peux pas faire de traduction technique pour une firme d'ingénierie et je ne peux pas faire de traduction sur les travaux de mécanique, par exemple, mais sur l'histoire, la course, etc., le design, les matériaux, les sous-ensembles. C'est sûr que je connais les suspensions triangulées, les différents systèmes et tous les disques perforés. Bon, tout ça, ça va. Mais quand ça devient très, très détaillé. dans le détail. On est rendu à nommer des outils ou des pièces, des noms de vis ou je ne sais pas quoi. Je ne connais rien là-dedans. Et puis, je n'ai jamais eu les mains graisseuses. Malheureusement, je vois des gens qui prennent énormément de plaisir à travailler dans leur voiture et à faire de la mécanique et l'entretenir eux-mêmes. Et puis moi, je n'ai jamais pu faire ça parce que je ne suis pas très habile, malheureusement. Mais voilà. Alors, mon vocabulaire, je le conserve dans ma banque terminologique parce que c'est ma mémoire. Et puis, Et puis, je m'en sers quand je travaille pour mes clients.
- Vivien
D'accord, OK. Et alors, justement, là, tu parlais du petit Patrice. Je reprends parce que j'ai compris qu'il y avait un copyright dessus. Est-ce que, bon, aujourd'hui, on est en 2025, ChatGPT, tous les LLM, toute l'IA fait partie de notre quotidien. Et est-ce que toi, justement, tu t'en sers dans tes traductions ou même pour apprendre des nouveaux mots, comme tu disais, parce que tu ne connais pas tout le vocabulaire et il y a des choses qui évoluent, qui changent tout le temps, ou est-ce que c'est un truc... dont tu ne parles pas, qui n'est pas un outil pour toi ? Dis-nous-en un petit peu plus là-dessus.
- Patrice Dussault
D'accord. Oui, Léa, c'est la question des dernières années. Et je m'en sers comme outil de recherche en marketing. Et puis, ChatGPT est pratique pour faire du débélage d'idées. Et Perplexity est pratique pour faire de la recherche et me donner des résultats un peu plus concrets avec ces sources bibliographiques. que je dois vérifier de toute façon. Je ne m'en sers à peu près jamais en traduction parce que mes clients me paient pour respecter leur style de guide, leur guide de style, pardon, adapter le ton aux circonstances, etc. Et puis, quand ils n'ont pas de guide de style, alors c'est le style Patrice qui convient bien à la voiture de luxe ou à l'industrie du luxe en général. Ça convient bien aussi aux rapports de recherche. J'ai aussi comme client un... Un institut de recherche qui est attaché à une université d'une autre province canadienne, l'université de Waterloo. Et non, ce n'est pas au Pays-Bas. Et voilà. Alors, oui, c'est ça. L'IA, je m'en sers comme outil de recherche. Pas outil de recherche terminologique. Je vais citer une de mes amies de longue date qui est terminologue dans un des plus grands bureaux de l'histoire du Canada. Et je lui demandais, on a dîné, soupé ensemble l'automne dernier. et elle me disait... Je lui demandais, est-ce que tu utilises l'IA ? Ton antirecherche a dit, jamais, jamais, jamais. Je fais tout moi-même à la main. Je contre-vérifie tout moi-même avant de livrer quoi que ce soit au client. Je ne permets à aucune erreur de se glisser. Et puis, c'est pour ça. Oui, voilà. Alors, que ce soit la recherche des derniers termes, non. J'aime mieux faire des recherches. Et puis, j'ai l'habitude, bon, à part le petit Patrice, je vais dans des... Je peux faire des recherches dans Internet. Évidemment, je demande à Google. et j'ai appris à l'université à croiser les sources pour m'assurer du sérieux ou du bien fondé d'une réponse. Et sinon, je peux toujours demander maintenant dans LinkedIn à des collègues. Vous êtes francophone et comment dites-vous dans le domaine très précis de tel truc ? Alors, c'est comme ça que je m'y prends. Et non, c'est ça, je ne fais pas de premier jet d'intelligence artificielle, de sortie machine pour accélérer le travail que je vais réviser ensuite, parce que de toute façon... Il faut tout vérifier, toutes les expressions consacrées, tous les noms propres, toutes les adresses, toutes les coordonnées, etc. On ne sait pas s'il y a une hallucination, un oubli ou quelque chose. Alors, c'est plus rapide de traduire à partir d'une page blanche que de tout revérifier. Et au moins, je suis sûr de mon premier jet.
- Vivien
D'accord. Ok. Très intéressant. Et du coup, justement, tout à l'heure, tu parlais du style de tes clients. Donc j'imagine que c'est le ton, le tone of voice, le positionnement, etc. Donc ça en fait, comment... Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ? Je prends BMW, Mercedes, Porsche, peu importe, la marque, ou Ferrari, ou Fiat, on s'en fiche. Il te dit, nous, on a un positionnement plus accessible, donc on parle plutôt comme ça, on tutoie nos clients. Qu'est-ce qui te donne les billes et comment tu qualifies la façon dont tu vas traduire ?
- Patrice Dussault
Comme tu dis, le guide de style varie d'un constructeur à un autre selon le positionnement marketing. Rolls-Royce est un guide hyper fouillé, très détaillé qui est à peu près épais comme ça. Et même si c'est en format PDF, c'est très grand. Et puis voilà, pour les marques plus accessibles, comme tu dis, il y a un ensemble de règles. Et puis souvent, ces règles-là s'accompagnent d'exemples pour aider à guider la traductrice ou le traducteur ou le rédacteur, rédactrice. Et puis, ça nous aide. Et il y a souvent des tableaux. Et puis, comme tu dis, dans les marques plus accessibles, on a tendance à employer le tutoiement en français. Et entre autres, il y a le ton qui est accessible. On ne sent pas de distance dans la façon de s'adresser aux gens. On ne sent pas de, comment je dirais, il y a aussi une différence entre l'Europe et de ce côté-ci de l'Atlantique, ce qu'on fait de ce côté-ci de l'Atlantique. J'ai remarqué, par exemple, publicité, communication, que ce soit à la télé ou sur les différents médias sociaux. Ici, les constructeurs américains sont très, très présents. Alors, toutes les marques de GM, Ford et Chrysler, il y en a partout. Et parce que les usines sont près d'ici, il y en a dans la région de Montréal, il y en a au Québec, en Ontario, surtout pour le Canada, et dans le nord des États-Unis, autour des Grands Lacs. Donc, les usines sont près de la région où j'habite. et c'est facile de les distribuer ici. La publicité fait beaucoup... Il y a la publicité qui s'adresse à un public très traditionnel, que ce soit souvent qui achète des Jeeps ou des VUS que vous appelez SUV chez vous. Et puis les gros pick-up qui vont dans la boue, la forêt, etc. Et puis dans cette publicité-là, la voie est assez uniforme, peu importe le constructeur. C'est une voix d'homme, une voix virile, affirmée, forte. Et on montre un véhicule en train de se couvrir de boue. Et puis, un propriétaire, à la part du temps, un homme qui est content de sortir de son véhicule, mettre les deux pieds dans la boue. Et puis, voilà, c'est un message très simple. On tutoie. On s'adresse à un acheteur qui est très bien défini, à une cible qu'on connaît très bien. Et c'est traditionnel. Ça, il n'y a pas beaucoup d'évolution à cet égard-là. Aux familles plus jeunes... plus axés techno, on vend les voitures électriques. Le message demeure assez accessible, il n'y a pas de distance dans la voix, ni dans le ton. Et on s'adresse beaucoup aux familles assez jeunes, on essaie de vendre un futur magnifique auquel les gens peuvent participer dès aujourd'hui. qui font le saut vers l'électrique. Puis on explique pourquoi c'est facile de saut vers l'électrique. Parce que... L'autonomie est en progression parce qu'on a des modes de financement avantageux, on a des modèles d'entrée de gamme qui sont relativement accessibles, etc. Alors, on met l'accent sur des arguments plus technologiques et plus financiers, mais qui demeurent assez simples. Il n'y a jamais de complications. Les marques de luxe, si on ne les voit pas beaucoup, à la télé, il n'y a pas de publicité de Porsche, de Mercedes un peu, Audi un peu. Et puis, c'est à peu près tout le plus haut, le Porsche Maserati, on ne voit rien dans le très haut de gamme. Dans les magazines de luxe, ici, on les voit. On les voit aux côtés des publicités de montres de luxe, puisque c'est le même marché, les mêmes acheteuses et les mêmes acheteurs. Là, on les voit. Dans les médias sociaux, on a tendance peut-être à des fins d'uniformisation, de cohérence. On réutilise les messages qu'on voit à la télé et je vois les messages de gros pick-up dans la boue de la télé. Je les retrouve dans Instagram, par exemple. Et dans l'électrique, je revois aussi le message qui… Je suis toujours en Amérique du Nord. Et voilà. Et je retrouve les messages des voitures électriques d'entrée de gamme qui s'adressent aux jeunes familles qui ont une conscience environnementale et qui ont peur de l'électrique et on essaie de rassurer, on mousse énormément les ventes. On fait comme si les ventes n'avaient ni plafonné ni reculé parce que le Canada a retiré les mesures incitatives, les aides à l'achat à peu près en même temps que la France, l'Allemagne. Et alors, les ventes ont tout de suite plafonné, ça a baissé et c'est un autre problème pour l'industrie automobile canadienne. Ça, ça pourrait faire l'objet d'une autre question. Je ne veux pas sortir du cadre de ta question. Mais voilà, en Europe, c'est très varié. Je trouve que les constructeurs ont une... On a chacun une voix très bien définie. Pas seulement bas de gamme, moyenne gamme, haut de gamme, mais à l'intérieur, sur le même étage, si tu veux. Et puis, c'est sûr que BMW a une voie qui est différente de celle d'Audi, mais qui est très différente de celle de Porsche. Puis les Britanniques ont différentes voies, mais ça dépend encore. Des fois, c'est parce que même à prix comparable, il y a une marque comme Aston Martin qui vend la voiture la plus chic, la haute couture. le Faberge de la voiture de sport ou de grand tourisme selon les modèles. Et puis dans la même gamme de prix, on retrouve des voitures comme Radical ou d'autres marques qui font des voitures de fin de semaine pour faire de la piste dans son country club automobile privé. Mais la voie est complètement différente et le message est complètement différent. C'est sûr parce que ce n'est pas le même usage, mais le prix est à peu près comparable et on s'adresse à des gens qui ont à peu près la même bourse.
- Vivien
Donc selon toi, la même marque communique différemment ? Qu'on soit aux Etats-Unis, au Canada, qu'en Europe, ou c'est la même chose ? Si je prends l'exemple, tu disais tout à l'heure BMW et Mercedes, nous on a une vision, alors c'est peut-être un message un peu ancien que je vais donner, mais nous on avait la vision, la BMW c'était la personne qui voulait conduire, et Mercedes c'est celui qui voulait être conduit. Oui, effectivement. Est-ce que c'est la même chose pour vous ? Est-ce que tu ressens ça dans ton quotidien ? Que la marque, peu importe, peut-être pas comparé de l'Asie, mais en tout cas en Occident, est-ce que le message est le même qu'on soit aux États-Unis, au Canada, au Québec, etc. Ou qu'on soit en France, en Italie, en Europe ?
- Patrice Dussault
Oui, c'est vrai que le message a tendance à être uniforme. Surtout dans l'industrie du luxe, la culture est axée sur le produit et l'image de marque du produit, du constructeur. tandis que dans le moins haut de gamme, C'est l'identité culturelle qui prime. Alors, pour vendre une Honda Civic ou une Mitsubishi ou peu importe, on adapte le message à la culture de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Canada, etc. Les messages sont complètement différents. Plus on monte en gamme, plus le message tend à être uniforme. Et tu as raison, BMW, ici comme en Europe, a utilisé longtemps le slogan « the ultimate driving machine » . Et puis, on avait ça au Canada et aux États-Unis aussi. et puis c'est resté. Par contre, Mercedes n'utilisait pas ça, mais comme la gamme Mercedes est très large, aussi large que celle de BMW, il y a des voitures dans lesquelles on ne peut pas se faire conduire de toute façon, et bien sûr, il y a la classe S, et voilà, dans lesquelles on se fait conduire. Par contre, Mercedes et BMW ont toutes deux... une division qui fabrique des voitures de sport exotiques AMG chez Mercedes et M Motorsport chez BMW. Ce sont des voitures dans lesquelles on ne se fait pas conduire évidemment. Alors, pour avoir essayé la GLC 43 AMG de mon frère, je ne me ferais pas conduire dedans, je voudrais toujours rester au volant. Et puis, voilà. Mercedes a introduit le plaisir de conduire et on le voit un peu dans la publicité ici, mais ce n'est pas marqué autant que BMW. Même sur les modèles sport, en fait, AMG n'annonce pas, ne fait pas de publicité ici, on ne le voit pas. On voit seulement la marque Mercedes, on ne voit pas MyBark qui est dans l'ultra luxe et on ne voit pas AMG non plus. Puis même chose chez BMW, il n'y a pas de publicité de M ici. Alors, mais tu as raison, cette distinction-là. Elle est moins frappante qu'autrefois, mais BMW continue d'inciter sur le plaisir de conduire, tandis que Mercedes, sans mettre de l'avant le fait qu'on peut s'y faire conduire, surtout dans les modèles plus grands et Maybach, met plutôt l'accent sur la qualité, la qualité de composants, de l'assemblage, le luxe, le prestige, le patrimoine ou l'héritage. Et puis voilà, alors je dirais que c'est plutôt ça.
- Vivien
Dans la continuité, s'il y a vraiment, enfin si tu en as déjà, est-ce qu'il y a des tendances que tu observes dans les communicants ?
- Patrice Dussault
Oui, j'observe des grandes tendances parce que le marché est de plus en plus difficile et les constructeurs sont forcés à communiquer de façon mieux ciblée et plus intime avec un auditoire cible qui est mieux défini. On s'adresse à une personne. à une personne type qui représente X milliers ou X millions d'acheteurs et on ne s'adresse pas à d'autres personnes. Mais ça dépend encore une fois du constructeur. J'ai remarqué que chez les généralistes, qui sont de grandes multinationales, je remarque surtout de mon côté de l'Atlantique, les efforts déployés pour attirer les consommatrices, les consommateurs vers la nouveauté de l'électrique, j'en ai parlé tout à l'heure. La voiture électrique qui est présentée comme une chance de participer à un futur radieux dès 2025 si on passe à l'électrique. Même si les ventes stagnent ou ralentissent, on garde le même ton joyeux, optimiste, on ne change pas le message. Quant au format, je ne constate pas d'innovation, comme je te disais tout à l'heure, c'est des publicités traditionnelles à la télé comme dans Instagram. Il faudrait que je te dise aussi qu'en dehors de LinkedIn, j'ai seulement un compte Instagram, je n'ai aucun autre compte de médias sociaux. Alors, je ne peux pas te répondre de façon fiable au sujet des autres médias sociaux. Chez les petits constructeurs, surtout dans l'ultra luxe ou la voiture ultra sportive, puis je pensais tout à l'heure, je parlais aussi tout à l'heure des voitures de piste, les communications, là, je trouve qu'elles suivent l'évolution du marketing et des partenariats de marques. Donc, elles sont à la paix. page, dans les médias sociaux, dans le contenu immersif et même sur place lors d'événements. Je vois que la façon de raconter des histoires s'est personnalisée et qu'elle est maintenant centrée sur l'acheteuse ou l'acheteur des personnes qui sont des connaisseurs, mais aussi centrée sur les valeurs que partagent les constructeurs avec les collectionneurs et les amateurs ou les passionnés qui achètent leurs produits ou qui rêvent d'acheter leurs produits. Les communications font encore intervenir aujourd'hui des vedettes comme entités, que ce soit des joueurs de tennis, des pilotes de Formule 1 ou peu importe, mais le discours est narratif et personnel, même s'il y a une espèce de... On essaie de ne pas créer de distance, mais dans l'Ultralux, il y en a toujours une quand même, même si on ne fait pas exprès pour insister sur la distance. Les constructeurs jouent sur l'identification à la marque, sur l'appartenance à une sorte de famille. Tous les fans de Koenigsegg, tous les fans de Pagani, etc., on est des passionnés. On a tous les moyens de payer 3 millions d'euros pour une voiture neuve. Et puis, on a exactement les mêmes valeurs parce qu'on croit en ceci ou cela ou cela. On se reconnaît dans la voiture quand on s'assoit dedans, on appuie sur le bouton et tous les cadrans de votre Pagani s'ouvrent, se mettent à bouger, toutes les aiguilles bougent en même temps et on voit une partie du mécanisme derrière le tableau de bord et qui rappelle le mouvement d'une montre suisse. Alors, c'est tout ça, c'est cette identification-là, ce plaisir très tactile de la voiture de grand luxe. Je remarque aussi les activations. Puisque tu es une agence de marketing, on va parler d'activation. Les activations de collaboration et les activations de commandite qui ont lieu sur place, évidemment, dans le cadre d'événements comme les courses automobiles, il y en a beaucoup en Formule 1, évidemment, mais aussi en endurance et dans d'autres séries. Il y en a dans les salons d'auto et les concours d'élégance. Ces activations-là, comme tu sais, prennent la forme de kiosques. Je pense que vous êtes à Tannes chez vous. Des kiosques interactifs où les clients, les prospects ont la chance de faire l'expérience d'un produit qui est associé à la marque. Et le but, évidemment, c'est de renforcer l'immersion. J'ai un exemple pour toi ici. Le célèbre carrossier italien Touring Superleggera s'est associé à la marque de machines espresso italiennes Fama. Et il a installé un comptoir de dégustation Fama à l'intérieur de son kiosque de voiture. et les gens peuvent s'asseoir. Prendre le temps de déguster un café, lire de la documentation sur Feynman ou sur Touring et jaser avec des représentants de Touring ou de la marque de machines à espresso. Et puis, je connais une... En fait, je t'ai parlé tout à l'heure de l'experte en voiture de collection qui est Laura Koukouk. Elle est aussi juge de concours. Et puis, justement, on discutait l'évolution du marketing en automobile ensemble. Et puis, je lui parlais des activations, puis elle me demandait mon avis, puis j'ai dit oui, j'ai donné l'exemple de Touring, puis elle me dit, ben justement, j'ai adoré ça, c'est super bien fait, je peux te confirmer. Touring avait un kiosque au dernier salon rétromobile à Paris, je me suis assis, j'ai bu le café, l'expérience est très réussie, l'association des deux marques est très réussie, ça colle, et puis ça m'a donné une occasion de m'asseoir parce que cette journée-là était très longue et j'étais fatigué. Et j'ai pu reposer mes jambes. Alors maintenant, j'associe le bien-être du repos et du repos bien mérité aux deux marques qui se croisaient dans ce kiosque-là. Alors oui, les activations, ça marche partout en Formule 1. Les marques de sneakers, les marques de vêtements, etc. Il y a le couple Charles Leclerc et Alexandra Saint-Bleu, etc. Qui sont des grandes vedettes dans Internet. qui attirent l'attention sur leurs commanditaires. Voilà. En ce qui concerne les marques de course automobile, c'est la même chose. C'est les dernières tendances du marketing et de la rédaction narrative auxquelles on ajoute des techniques de construction d'images de marques personnelles pour les patronnes et les patrons d'écuries et les pilotes. Les conversations, les citations, le quotidien des personnes alimentent les biais dans les médias sociaux. Ça va jusqu'à LinkedIn dans une certaine mesure, mais je le vois bien dans Instagram. C'est hyper immersif, puis je trouve que ça multiplie l'effet d'identification à la marque.
- Vivien
D'accord. Donc pour toi, en fait, parce que c'est vrai que les marques, les grandes marques, tout le monde les connaît, on va dire, mais là, c'est vrai qu'il y a une tendance vers le personal branding, comme tu disais, où en gros, le CEO, le patron, le dirigeant, on l'appelle comme on veut, de la marque, a besoin, lui, de communiquer en son nom pour créer de l'immersion et peut-être des messages plus personnalisés pour faire la différence, justement, parce que c'est vrai qu'on a un champ aujourd'hui d'acteurs. Ce que tu appelles activation, en France, on ne dit pas trop activation. C'est plus pour les gens, les marketeurs. On appelle ça de la publicité, tout simplement. Parce que c'est... Bon, bref, c'est la parenthèse. Mais je pense que le personal branding, et je te rejoins à 200% là-dessus, c'est qu'aujourd'hui, on parle de l'automobile parce que c'est le sujet, c'est notre podcast. Mais même au-delà de l'automobile, on le voit, toutes les grandes marques mettent en avant maintenant leur CEO, leur PDG. On les connaît presque tous. Alors qu'avant, Jeff Bezos, tout le monde le connaît. Mais je pense que si Amazon avait été créé il y a 50 ans, personne n'aurait le nom. Alors peut-être pas, parce qu'Amazon c'est quand même énorme, mais tu vois ce que je veux dire, c'est qu'on ne saurait pas à quoi il ressemble, comment il s'habille, il fait du sport, machin. Et c'est vrai que le personal branding est à tous les niveaux, même pour des plus petits groupes, des plus petits mondes. Les inter-automobiles ou des gens qui font de la niche dans la niche, ils ont besoin de se mettre en avant et de parler d'eux. Et je prends l'exemple notamment de LinkedIn. Je ne sais pas si toi tu as une page entreprise, mais en fait la différence entre un poste fait sur une page entreprise et un poste fait sur un profil personnel, il est énorme. Tu n'as pas du tout le même reach, la même portée organique pour atteindre ton audience. Et ça, je pense que ça va dans le sens justement du personal branding où les gens veulent de l'humain, en plus avec l'IA, parce qu'on en a marre de... de l'IA qu'on voit partout. Moi, c'est ce que je dis aux clients de mon agence, c'est que vous avez des très, très belles voitures, c'est génial. On adore voir des voitures, mais au bout d'un moment, désolé, on en a marre. C'est-à-dire que quand je vois, moi, un post Instagram avec mon équipe, on regarde ça et on se dit, ah, OK, bon, il y a des voitures, OK, bon, il n'y a que des voitures. Mais en fait, nous, ce qu'on voudrait voir, c'est le staff, l'historique, le transport de la voiture, le client qui a réceptionné la voiture qui est super content. Et voilà, on a besoin de ça. J'ai élargi un peu notre conversation, mais c'est vrai qu'on a besoin de retrouver de l'humain dans toutes ces marques, tout ce flux de flots d'activation, de pubs, etc. Parce qu'on en a marre. Et on revient un peu aux bases des réseaux sociaux. Enfin, du réseau social, c'est le mot social. C'est ça qu'on a besoin aujourd'hui. Et oui, je te rejoins entièrement sur ce que tu viens de dire.
- Patrice Dussault
Oui, tu as raison. C'est une chose qu'Aston Martin, si tu me permets, réussit très, très bien. raconte l'histoire de, et puis je connais bien son historien attitré qui est Steve Waddingham, qui est un poste salarié au sein d'Aston Martin. Et puis, il raconte l'histoire de propriétaires, des histoires de familles qui se passent des Aston d'une génération à une autre. Aston Martin raconte l'histoire d'employés qui sont en poste depuis 20, 30, 40, 50 ans. Aussi, des histoires de, qu'est-ce qu'il y avait ? Des fois, c'est une personne qui... Il a beaucoup de difficultés et il s'est trouvé une famille chez Aston Martin. Il a l'histoire des pilotes, il a l'histoire des mécanos. Ça, il le joue très bien. Et puis, comme tu disais, il a des PDG d'équipe de Formule 1, comme James Valls chez Williams, qui est un des maîtres là-dedans. Il maîtrise complètement sa rédaction narrative. Et il est génial pour vendre ses idées aux commanditaires et créer des rapprochements. Sinon, il y a bien sûr, voyons, j'ai un blanc de mémoire, mais celui de McLaren, Zach Brown.
- Vivien
Oui,
- Patrice Dussault
Zak Brown, c'est un Américain. Lui aussi, il est très fort sur les médias sociaux, il comprend la dynamique et il sait s'adresser aux fans comme il sait s'adresser aux commanditaires. Il réussit, comme tu le dis, il fait exactement ce qu'il faut faire.
- Vivien
Oui, c'est des vrais personnages, même Toto Wolff chez Mercedes, c'est vrai que voilà, c'est lui quoi. Toto Wolff, Mercedes, ça va de pair, c'est vrai.
- Patrice Dussault
Oui.
- Vivien
Ok, pour finir sur une question un peu plus fun, un peu plus légère, est-ce que tu as une anecdote, quelque chose d'insolite ? Alors je ne sais pas que ce soit une traduction, quelque chose qui est un peu anecdotique, qui concerne l'automobile bien sûr, mais qui fait partie intégrante de nos vies, que tout le monde peut comprendre.
- Patrice Dussault
J'étais à la fin des études, j'avais une Golf GTI préparée. Et puis je commençais à fréquenter une fille, c'était ma nouvelle petite amie. Et puis un soir, on va chercher l'auto qui est dans un stationnement intérieur. Et puis on monte dans la voiture, j'étais préparé et tout, je ne connais rien de ça, je ne dis pas un mot. À un certain moment donné, avant de sortir complètement du garage, je voulais profiter de l'écho des murs et du plafond. J'ai dit, ouvre ta fenêtre, je vais te faire écouter la musique du motard. Et heureusement pour moi, je ne sais pas pourquoi je me suis arrêté et j'ai fait ça, j'écoute le son. Et puis elle a ouvert sa porte et elle a écouté le son. Et heureusement pour moi, elle avait le sens de l'humour, elle a trouvé ça très drôle et elle m'en a parlé des années plus tard. L'automobile, la passion, les voitures de sport ont toujours été une passion pour moi. Et puis ça ne m'a jamais quitté.
- Vivien
Ok, très bien. Comme tu le vois. Bravo, bravo en tout cas. pour tout ce que tu nous as dit, cet échange. C'était très intéressant d'avoir une vision de quelqu'un qui travaille dans ce secteur-là, d'un autre pays en plus, c'est génial. Parce que c'est vrai que pour l'heure, j'ai échangé avec beaucoup de gens qui sont plus vendeurs automobiles ou vraiment dans l'industrie directe B2C. Toi, tu es plus dans le B2B. Et je te remercie beaucoup en tout cas pour cet échange. Et puis j'espère qu'on aura l'occasion de se voir Alors, peu importe le continent, mais qu'on arriverait un jour à se croiser, ce serait cool.
- Patrice Dussault
J'aimerais beaucoup ça, à Retromobile ou à une autre occasion, à Goodwoods. J'aimerais beaucoup ça, mais c'est à moi de te remercier. C'est une belle occasion que j'ai eue. Je suis très heureux de t'avoir rencontré et je voulais m'adresser au marché francophone d'Europe et au français. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui et ça a été hyper agréable.
- Vivien
Bon, très bien. Écoute, merci beaucoup, Patrice, et puis bon courage et peut-être à bientôt.
- Patrice Dussault
À bientôt.