- Speaker #0
Bienvenue dans un nouvel épisode de Memepreneur Podcast, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs, à leurs rêves, à leurs défis, leurs réussites et parfois leurs tempêtes. Aujourd'hui, je reçois une femme aux mille vies, aux mille savoirs, Céline Picherot, sophrologue, doula, enseignante de yoga, accompagnante du féminin et maman solo du petit garçon nommé Ernest. Un parcours riche. une passion contagieuse pour le sport et une vie rythmée par la transmission, le soin et l'engagement. C'est parti pour un échange à cœur ouvert avec une femme qui prend soin des autres. Alors bienvenue Céline.
- Speaker #1
Merci de m'accueillir.
- Speaker #0
Merci d'être là.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Est-ce que déjà tu peux te présenter même si on a déjà dit beaucoup ?
- Speaker #1
Ouais, t'en as dit beaucoup.
- Speaker #0
Tu peux te présenter, t'es un petit garçon aussi.
- Speaker #1
Ouais. Du coup, je suis Céline, j'ai 33 ans. je suis la maman d'Ernest qui a eu 3 ans il n'y a pas longtemps je suis effectivement entrepreneur, sophrologue doula, j'ai plein de casquettes que je combine au fur et à mesure de mes accompagnements pour être toujours centrée sur la personne très bien et est-ce que tu as toujours voulu être maman ? d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours eu comme tout premier cadeau de Noël j'ai eu une poupée qui s'appelait Lisa ... Il s'appelait Lisa comme le bébé qui était né dans l'appartement au-dessus de ma nounou. Et du coup, ça a toujours été une évidence qu'un jour, je serai maman. Je ne me suis jamais posé la question dans le sens contraire, en fait.
- Speaker #0
Et entrepreneur, est-ce que tu savais un jour que tu serais amenée à l'être ? Parce que ça me semble que ta famille n'est pas entrepreneur.
- Speaker #1
Alors, dans ma famille, personne n'est entrepreneur en tant que tel. Mon papa a eu une expérience d'entrepreneuriat. Mais j'étais petite, donc moi, je ne m'en souviens pas des masses. Je lui ai redemandé avant le podcast, je lui ai dit, mais au fait, tu avais fait de l'entreprise, toi ? Il m'a dit, oui, effectivement, ça a duré six ans avant que ça se casse la figure. Il y a eu des grèves en 95, je crois. Donc voilà, il y a eu une petite expérience quand même. Et alors, je ne savais pas que ça s'appelait l'auto-entreprise. Je ne savais pas que c'était de l'entrepreneuriat. En revanche, je savais que je ne voulais pas de patron au-dessus de ma tête. Ça, ça a toujours été clair. Tous les métiers que j'ai voulu faire, il n'y avait jamais personne au-dessus de moi.
- Speaker #0
Et comment t'en es arrivée justement dans l'entrepreneuriat ? Est-ce que la maternité déjà, ça a été un déclic ?
- Speaker #1
Non, puisque du coup, j'ai été entrepreneur avant d'être maman. Mais je te dis, depuis toujours, je me suis lancée à la base dans des études d'orthophonie. Donc quand t'es orthophoniste, t'as moins d'être en salariat, ce qui est assez peu courant. T'es en auto-entreprise quelque part, puisque t'es en libéral et tu t'occupes de toi-même et de ton cabinet. Donc voilà, je pense que ça a toujours été une évidence que je serais libre. Et je pense qu'Anaïs dirait que c'est dans mon thème astral, mais...
- Speaker #0
Anaïs qu'on reçoit jeudi.
- Speaker #1
Mais voilà, ça a toujours été une évidence que je serais libre dans ma façon de travailler et que personne n'allait me dicter des règles de comment faire, combien de temps.
- Speaker #0
Comment tu as switché de l'orthophoniste à être focus 100% sur la femme au final ?
- Speaker #1
Je ne reçois pas que des femmes quand même. J'ai quelques sportifs hommes. J'ai aussi quelques hommes qui viennent consulter pour d'autres problématiques. Mais mon parcours de vie et de manière générale, je trouvais que c'était très intéressant. de s'occuper de la femme parce que je voyais bien qu'il y avait quand même quelques petits soucis de ce côté-là dans la société. Je voyais que ma maman, elle ne prenait pas forcément toujours le temps de prendre soin d'elle. Donc, j'avais vraiment envie de partir là-dessus. Et en fait, ça me semblait naturel de tracer cette route-là sans trop me poser de questions là-dessus.
- Speaker #0
Et c'est comme ça que tu as découvert d'abord la sophrologie ?
- Speaker #1
Oui. En fait, quand du coup j'ai arrêté mes études d'orthophonie, c'est parce que j'ai fait une grosse dépression à l'école, parce que je ne rentrais pas dans le moule et justement dans ce qu'on me demandait de faire, je n'arrivais pas à l'appliquer parce que j'étais déjà centrée sur la personne. Et du coup, j'ai décidé de reprendre des études parce que je voulais quand même avoir un bagage. Alors études, tout degré confondu d'études et d'apprentissage. Mais je ne voulais pas retourner à l'école puisque je savais que tout ce qui était examen, oraux, de faire un mémoire, de remplir des stages et tout, pour moi, je n'en avais plus la capacité, en tout cas physique et mentale, de répondre à tout ça. Et donc, je me suis tournée vers une formation en sophrologie. Parce que c'était un rythme sympa, trois jours par mois sur deux ans. Donc, ça a laissé vraiment le temps d'intégrer entre chaque session.
- Speaker #0
C'est quand même, il faut quand même rappeler que c'est un gros rythme pour une école de sophrologie.
- Speaker #1
Oui, c'est un rythme.
- Speaker #0
Il y a beaucoup de formations en sophro. On peut même, limite, acheter son diplôme sur Internet. Oui,
- Speaker #1
il va aussi s'installer son diplôme. Il y en a un, comme c'est une profession non réglementée. Mais j'ai choisi quand même une école où c'était structuré, où il y avait vraiment un... Un gros suivi et une grosse formation qui répondait à certains critères aussi pas trop protocolaires, dans le sens où c'est moi une sophrologie humaniste, donc vraiment tournée, centrée sur la personne.
- Speaker #0
Ok. Et Ernest, il est arrivé quand dans ce parcours ?
- Speaker #1
Ernest, alors moi j'ai commencé ma formation en sopho en janvier 2018. J'ai terminé en décembre 2019, donc ça faisait bien 12 mois consécutifs. Enfin, 24 mois du coup, deux ans quoi, me perdant les comptes. Et après ça, je me suis déclarée à l'URSSAF parce que je devais avoir mon diplôme début avril 2020. Donc je me suis déclarée fin février 2020 en me disant, comme ça je suis déjà prête, il me reste juste à recevoir mon papier et je peux lancer tout ça. Et on a été confinés.
- Speaker #0
Et le Covid est arrivé, c'est ce que j'allais dire.
- Speaker #1
Voilà, c'est vraiment bien. Vraiment. Et Ernest, lui, est arrivé deux ans après mon lancement officiel. Donc, je me suis lancée vraiment en cabinet en juin 2020. Et Ernest est arrivé en juin 2022.
- Speaker #0
Et tu t'es beaucoup, à ce moment-là, spécialisée autour, justement, de la maternité.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et est-ce que le fait de devenir maman, c'est ça aussi qui t'a... orientée ou de toute façon ça a toujours été une passion ?
- Speaker #1
Ça a toujours été parce que déjà au lycée quand on devait choisir une voix, je voulais être sage-femme. Ma maman m'a dit t'es un peu trop sensible pour être sage-femme, des fois il y a des choses qui se passent pas très bien, je suis pas sûre que tu le supportes. Donc j'ai écouté ma maman, je suis partie en orthophonie. En orthophonie je voulais me spécialiser en néonatalogie, en néonate ouais. pour m'occuper notamment des bébés prématurés parce que je savais qu'il y avait beaucoup de choses à faire mais qu'il n'y avait pas forcément de gens qui développaient ce milieu-là. Et on n'en entend pas forcément parler. Et il y a très peu d'orthophonistes. En tout cas, à l'époque, je ne sais pas comment c'était maintenant. Mais en tout cas, quand moi je m'y intéressais, il y avait peu de gens qui proposaient ça. Et du coup, en sofro, je suis retournée. C'est toujours un petit truc qui vient me rappeler, me ramener quand même à la périnate.
- Speaker #0
Et après, tu es devenue doula aussi. Oui. Donc là, complètement centrée sur la femme enceinte. Et tu fais également les transmissions pour le Rebozo. Oui. Est-ce que déjà, tu peux un peu réexpliquer pour les auditeurs qui ne connaissent pas ce que c'est le Rebozo ?
- Speaker #1
Oui. Alors, il y a plusieurs façons d'utiliser le Rebozo. Le Rebozo, c'est déjà le nom du tissu qu'on utilise. Ensuite, il y a les soins Rebozo où on va bercer, envelopper, masser avec le tissu. Mais il y a aussi le soin rituel Rebozo que là, effectivement, je transmets. Ce soin-là, approuvé ou pas ?
- Speaker #0
Complètement approuvé. Et j'espère bien le recommencer pour le troisième.
- Speaker #1
Et tu as testé aussi un soin prénatal au Rebozo.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Mais du coup, le soin rituel Rebozo, c'est un soin donné par deux femmes pour une femme qui dure trois heures. Deux heures et demie à trois heures en comptant les temps d'accueil et temps de clôture. Et c'est un soin qui a vraiment un côté rituel qu'on respecte, qui est sacré, avec des étapes. Parce que c'est un soin d'étape, de transition. Un soin qu'on dit vie mort vie, donc on vient avec une intention. qu'on célèbre et qu'on transforme pendant le soin, le côté un peu mort de ce qu'on laisse dans le vivant d'avant, pour ouvrir sur une autre étape.
- Speaker #0
Et toi, tu as découvert ça comment ? Aujourd'hui, ça commence à me commencer un peu à en parler, mais toi, tu étais vraiment aux prémices quand tu t'es lancée ?
- Speaker #1
Aux prémices, pas forcément, mais en tout cas, quand même avant que ça se démocratise sur les réseaux sociaux et tout ça. Et en fait... Purement par hasard. Je ne saurais même plus exactement dire comment j'en suis arrivée là. Mes coups de cœur. Mes gros coups de cœur pour le soin parce qu'il y avait vraiment un truc de sens derrière.
- Speaker #0
Ok. Et tu as quand même plein de casquettes différentes.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Tu fais également l'accompagnement pour les sportifs.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Comment tu en es venue à travailler justement aussi avec les sportifs ?
- Speaker #1
Eh bien, du coup, pendant la formation de Sofro, on avait donc tous nos week-ends obligatoires et on en avait un de spécialisation qu'on pouvait choisir. Et parmi tous ceux qui nous étaient proposés, il y avait l'obstétrique qui, du coup, m'appelait pas mal, mais il y avait aussi le côté prépa mentale et sportive que j'ai préféré faire. dans ce qui était obligatoire, mais dans le choix. Et donc, j'ai découvert, enfin découvert, j'ai ouvert mon fond de compétence à un domaine vraiment incroyable et qui finalement n'est pas si éloigné de la prépa obstétrique qu'on peut avoir aussi en sofro. Du coup, les deux se retrouvent quand même pas mal.
- Speaker #0
Tu arrives à faire des passerelles, justement.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
quand même. Est-ce que ton regard de maman, ça a un peu changé aussi ta pratique ou en tout cas dans ces domaines, même déjà ta pratique sportive au quotidien ? Il me semble que tu fais pas mal de sport aussi.
- Speaker #1
Je fais pas mal de sport. Ça n'a pas forcément changé ma façon de travailler. Je pense que c'est une casquette en plus pour comprendre. Mais pour autant, comme je dis toujours, on n'est pas obligé de vivre quelque chose pour l'entendre et l'accueillir. Du coup, en tant que praticien en tout cas. Donc c'est un peu comme dire, on est oncologue parce qu'on a eu un cancer. Mais je pense que ça enrichit malgré tout ma façon de faire, mais je ne le mets pas en avant.
- Speaker #0
Et comment tu fais pour t'organiser ? Parce qu'il faut aussi le rappeler, t'es maman solo. C'est une charge mentale qui est juste... énorme, surtout quand en plus on est entrepreneur. C'est une charge, un stress supplémentaire. Comment tu fais pour t'y retrouver, pour t'organiser au quotidien ? C'est quoi une journée dans la vie de
- Speaker #1
Céline ? Une journée dans la vie de Céline ? Alors déjà, c'est une journée qui est organisée autour d'un planning avec le papa d'Ernest, que je dois lui rappeler de temps en temps histoire d'en ajouter sur la charge mentale. Après, comme c'est des semaines, des jours fixes de garde, pareil, je m'organise autour de ça. Et ensuite, moi, ce qui me sauve beaucoup, c'est d'avoir un agenda papier parce que j'ai besoin de voir où sont les trous, où sont les temps forts de mes journées, de mes semaines, où sont les rendez-vous. Et ça me permet de vraiment tenir cette organisation-là. Ensuite, pour ajouter l'organisation sportive à tout ça, je cours. beaucoup du coup, c'est surtout ça mon sport ça je l'organise en fonction des trous qui me restent je le cale, c'est pas au centre de comment je m'organise dans le sens où je cale pas mes journées autour du sport mais c'est le sport qui vient compléter mes journées.
- Speaker #0
Donc on peut dire un peu que tu le fais passer en second plan quand même.
- Speaker #1
Oui après je le fais passer en second plan dans la façon d'organiser mais pour autant ça fait partie de mes priorités priorités ouais Oui.
- Speaker #0
Et tu arrives aussi à prendre soin de toi, à avoir des moments sans rien, à part le sport ?
- Speaker #1
Oui, j'arrive à me poser des fois et à juste profiter ou aller me balader et juste me balader, pas me balader pour courir ou me balader pour marcher vite.
- Speaker #0
Est-ce que tu as des astuces à donner justement à toutes ces mamans qui entreprennent et qui n'arrivent pas du coup à s'autoriser ? Parce que je pense que c'est ça aussi le secret. c'est s'autoriser à prendre soin de soi. Est-ce que tu as des astuces, des conseils à leur donner ?
- Speaker #1
Je n'ai pas forcément d'astuces ou de conseils, puisque le but, c'est de faire comme on peut, dans le temps qui nous est imparti, parce qu'on n'a que 24 heures dans une journée. C'est, je pense, essentiel de prendre soin de son sommeil, ou en tout cas... Le plus possible, toujours dans les capacités de l'instant. Ça, c'est un truc vraiment en sofro. On fait toujours, il n'y a pas d'échec ou de réussite. C'est vraiment ce qui est possible de faire dans l'instant, dans les conditions de l'instanté. Maintenant, en termes de conseils, tant que notre carafe n'est pas pleine, on ne peut pas remplir le verre des autres. Donc, si on ne prend pas soin de nous, personne déjà le fera forcément. Et ensuite, on ne pourra pas aider les autres. Donc ça, je pense que c'est une priorité, c'est un mindset à changer et à prendre en compte. Maintenant, ce n'est pas un conseil en tant que tel non plus ou un tip, c'est vraiment de penser à comment est-ce que je peux faire pour continuer de fonctionner si je n'ai pas mes batteries qui sont pleines, si mes batteries sont vides. Du coup, il faut que je remplisse.
- Speaker #0
Si je reformule, c'est un peu... Notre entreprise, c'est défini par notre énergie. Si on n'a pas d'énergie, notre entreprise, elle ne peut pas être viable.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
il y a aussi ça à prendre en compte dans la balance. Ce n'est pas juste être dans le faire. Et l'être est aussi important, encore plus quand on est entrepreneur et encore plus quand on est maman.
- Speaker #1
Et je pense que, en tout cas, moi, ça m'arrive, mais je sais que pour en discuter avec d'autres entrepreneurs, quel que soit le milieu, quand on n'est pas au taquet parce qu'on n'a pas l'énergie, au final, c'est ce qu'on dégage aussi, je pense, au reste du monde et aux clients potentiels. Et du coup, on a moins de monde. et je pense que Dans ces moments-là, c'est important d'essayer de justement retourner la situation en disant, « Ok, j'ai peut-être moins de monde, mais c'est peut-être pour me recentrer sur moi, pour mieux repartir, rebondir, et du coup y retourner. »
- Speaker #0
C'est vrai. Et c'est vrai aussi qu'inconsciemment, je pense qu'il y a des choix du praticien, il se fait aussi en fonction de, voilà, est-ce que l'énergie, elle matche ou pas avec la personne. Et ce n'est pas forcément tout le temps une question de travailler ses réseaux. D'ailleurs, on va y revenir. Ouais. Toi, tu es très présente aussi sur les réseaux sociaux.
- Speaker #1
J'essaye.
- Speaker #0
justement est-ce que c'est quelque chose que tu délègues ou que tu fais tout toi-même ? non je fais tout moi-même et justement comment tu arrives à organiser ça ? début de semaine tu te fixes ton plan éditorial ou tu fais vraiment au fil ?
- Speaker #1
non j'avais ça à la base parce que je comprenais à peu près les algorithmes quand ça avait commencé vraiment à popper sur les réseaux notamment sur Instagram mais maintenant comme je ne comprends plus rien aux réseaux sens. vraiment quand t'as plein d'abonnés et que t'as 30 likes tu comprends plus rien à un moment donné et du coup je préfère faire au feeling faire des choses qui ont du sens pour moi au moment où j'ai envie de le poster plutôt que de me prendre pour rester dans ce truc aussi de l'authenticité en fait tant pis si c'est pas vu par un milliard de personnes, si ça fait pas le buzz le but c'est que les gens qui ont besoin que ça pop dans leur truc ça popera et ce sera ok
- Speaker #0
Il n'y a jamais rien que tu as voulu déléguer ?
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
Par envie, par besoin ou par nécessité ?
- Speaker #1
Déjà parce que financièrement, ça a un coût. Et qu'aujourd'hui, pour être transparente, et moi, je n'ai pas de tabou du tout sur l'argent, ce n'est pas un truc que je peux me permettre. Même si certains diront, oui, mais c'est de l'investissement pour plus tard. Moi, le retour sur investissement, pour moi, il n'est pas assez grand pour que je... que j'ai envie de me le permettre. Ensuite, par authenticité, parce que j'ai du mal à concevoir que ce qui va être publié, en tout cas pour la façon que moi j'ai de pratiquer, que quelqu'un puisse le faire et le faire vibrer et vivre pour moi. Voilà, il y a des structures pour lesquelles ça marche très bien, pour lesquelles c'est complètement OK, notamment quand on vend des produits et tout ça. Maintenant, sur un service à la personne, j'ai du mal à voir... quelle énergie ça pourrait amener.
- Speaker #0
Surtout qu'on rappelle que tu es vraiment 100% en physique, ou en tout cas en visio, il n'y a pas de produit digital.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
du coup,
- Speaker #1
je ne vends pas de matériel, de concret, de palpable. C'est vraiment de la personne à la personne. Et j'ai envie que même à travers mes publications, ce soit moi et que ça se sente.
- Speaker #0
Du coup, tu n'étais pas du tout formée à la communication. Non. Tu as développé IT réseau toute seule. Oui. Comment, en fait, tu t'es plongée dedans et ça t'a attirée, la communication, les réseaux sociaux ?
- Speaker #1
Après, il y a une part de créativité dans les postes que j'aime bien, parce que j'ai quand même un côté un peu créatif. Je dessine, je fais pas mal de choses. J'aime beaucoup la photo aussi, même si j'y consacre beaucoup moins de temps aujourd'hui. Du coup, j'avais ce côté création. et ce côté visuel qui me parlait beaucoup. Et j'aime beaucoup aussi tout ce qui est écriture, texte. Quand j'étais plus jeune, je pensais notamment à écrire un livre. J'avais plein de débuts de scénarios et tout. J'ai encore les papiers dans un carnet.
- Speaker #0
Peut-être une autre casquette,
- Speaker #1
un jour peut-être, quand j'aurai le temps. Mais ça a toujours été un truc que j'ai bien aimé, raconter des histoires ou raconter des choses, les mettre en forme. la langue française. Donc,
- Speaker #0
un peu la notion de curiosité, créativité et plaisir dans ce que tu fais comme boussole aussi dans ton activité, dans ta communication.
- Speaker #1
Oui, et puis le fait de partager, en fait. Il y a des posts aussi où c'est un truc que j'ai entendu dans un podcast, que j'ai lu dans un livre ou qu'on m'a dit. Tu vois, le coup de la carafe vide pour remplir les verres, ça ne va pas. C'est une copine qui me l'a dit. J'en ai fait un post aussi. Je lui ai demandé avant si c'était ok que je le partage. Mais le but, c'est de transmettre, de partager. Et pour moi, tout peut se transmettre et se partager. Et c'est que des petits trucs de pissenlit qui partent avec le vent. Et un jour, ça fera un autre pissenlit.
- Speaker #0
qui lui-même fera les pses graines qui vont voler et se semer plus loin donc pas vraiment peur de déléguer au final vraiment plutôt animé par ce que tu disais partage créativité c'est parce que j'aime bien le faire aussi donc du coup ça me prend pas tellement de temps ou d'énergie puisque ça me nourrit aussi donc voilà j'ai pas de nécessité à déléguer j'aime bien définir les entrepreneurs autour de 5 blessures je sais pas si t'en as entendu un peu j'ai un peu évalué ton pote test et du coup la peur de déléguer ça fait partie des 5 blessures et il y en a 4 autres ensuite on a la peur de l'échec est-ce que c'est quelque chose que t'as vécu ou que tu vis encore et comment ça se matérialise ou comment tu l'as dépassé c'est vachement intéressant de voir comment on peut dépasser parce qu'au final je pense que on les a toutes ces blessures et en tant qu'entrepreneur on les dépasse tous à un moment donné, même si elles finissent par revenir ?
- Speaker #1
Eh bien, je n'ai pas non plus tellement la peur de l'échec. Ok,
- Speaker #0
trop bien.
- Speaker #1
Notamment parce que j'ai un parcours qui montre quand même qu'il y a eu des hauts et des bas. Et quand je suis rentrée dans la formation en sophro, Jacqueline, qui était la directrice de cette école-là, une des premières choses qu'elle nous a transmises, c'était « il n'y a pas d'échec » . Ok. Il n'y a que des apprentissages. C'est Nelson Mandela qui dit ça. Soit je réussis, soit j'apprends. Et du coup, on est vraiment rentré dans ce truc de, effectivement, même quand il y a un moins bien, ou que ça n'amène pas à ce qu'on voulait, ce qu'on avait visé, il y a quand même des leçons à en tirer. Et quelles sont-elles ? Et comment est-ce que je fais pour m'en servir pour mener éventuellement à une réussite ou à un nouvel apprentissage ? Mais du coup, je n'ai pas tellement la peur de l'échec.
- Speaker #0
Dans le sens où... Dans la zone magnétiste, en tout cas, pour le dépasser. Oui,
- Speaker #1
après, je ne dis pas que c'est facile d'accueillir tout ce que ça amène comme émotions, comme remise en question, comme doute aussi. Mais pour autant, je me sers tout le temps de ce que j'ai appris. Et tu vois, l'orthophonie, ça pourrait être vu comme un échec. Il y a plein de gens auxquels je partage mon parcours qui me disent « Ah ouais, t'as arrêté trois mois avant ton diplôme ? » C'est dommage quand même. T'as pas imaginé reprendre pour juste avoir ton diplôme. Et en fait, je réponds que non, parce que l'énergie, ça me demanderait, ou que ça m'aurait demandé de retourner. Ça aurait été tellement pas respecté, ce que moi j'étais et comment je le vivais, et ce que ça m'a coûté aussi en termes de santé mentale, que c'était plus bénéfique d'échouer et d'apprendre que, effectivement, c'était pas aligné avec mes valeurs que de réussir un diplôme qui n'avait pas de sens.
- Speaker #0
Tu viens de mettre le doigt sur quelque chose de super important, c'est au final, c'est les autres qui projettent aussi leur propre peur. Parfois, nous, on n'a pas du tout la vision que c'est un échec, c'est juste un apprentissage. Mais la vision de l'échec, elle fait tellement peur, elle est tellement ancrée, surtout en France, qu'au final, les autres le projettent énormément à chaque fois sur nous. Et dans l'entrepreneuriat, je pense que c'est une leçon qu'il faut garder quand même en tête, c'est que les autres, dans tous les cas, quoi qu'on fasse, projeteront toujours, toujours, toujours leur propre peur aussi.
- Speaker #1
Il y a cette phrase, la vie des autres n'est que la vie des autres. Je pense que ça dit tout, c'est qu'il n'y a pas d'échec tant que toi tu y mets du sens et que tu rebondis ou pas. Et que ça te permet d'avancer et de voir comment soit faire autrement, soit faire mieux. Mais on est dans une culture de la performance et tant que tu réussis... pas et que t'as pas les bons diplômes et les bonnes personnes et tout ça.
- Speaker #0
Et les résultats attendus.
- Speaker #1
Et les résultats, et bien du coup, t'es en échec alors qu'en fait pas du tout.
- Speaker #0
Alors qu'en fait, ouais, complètement pas du tout. La deuxième peur, c'était, enfin la deuxième blessure, c'était le syndrome de l'imposteur. Alors est-ce que celle-là,
- Speaker #1
celle-là, je l'ai bien,
- Speaker #0
je pense que c'est là, comme 70% des mamans entrepreneurs.
- Speaker #1
Ouais, ouais, j'ai toujours, pour le coup, cette peur de pas être la bonne personne, de... pas être assez formée, de ne pas avoir le droit d'eux. Ça, c'est quelque chose que je ressens pour le coup, beaucoup.
- Speaker #0
Et comment tu la travailles, cette peur ? Tu l'as quand même déjà bien identifiée aussi.
- Speaker #1
Comme j'ai un mental de challenge qu'on retrouve entre autres dans le sport, en fait, je me pose deux secondes la question. Soit j'y vais parce que je sais qu'en termes d'énergie, ça ne va pas trop me coûter. Et donc je le fais, parce que mon cerveau me dit, go, tant pis, au pire, tu échoues, mais encore un coup, ce ne sera pas un échec. Au pire du pire, tu vas perdre du temps, et ce ne sera pas non plus une perte de temps. Tu vois, il y a tout ce truc où je déconstruis au fur et à mesure. Et si je vois que vraiment, ça me fait trop peur, que c'est pas un truc qui va me permettre d'avancer, qui va vraiment me faire trop de mal, pour le coup, j'y vais pas. Si je vois que cette peur, en tout cas, cette sensation d'illégitimité, elle est trop grande, j'ai ce truc de... Ok, non.
- Speaker #0
Ok, donc en gros, c'est un... Déjà, c'était un peu une boussole intérieure, ton ressenti. Tu es quand même ultra connectée à tes ressentis. Et ça, je pense que tu as quand même pas mal d'outils que tu as acquis, non seulement avec la Sofro, parce que la Sofro est tournée justement sur cet apprentissage des ressentis, et également sur ton mental de sportive. Et les deux, en fait, ça a fait une belle boussole intérieure, j'ai l'impression.
- Speaker #1
Là, tu vois, on m'avait demandé d'intervenir dans un webinaire et tout. La pression qu'on me mettait et la charge qu'on me demandait, déjà, je n'avais pas l'impression d'être forcément la mieux placée pour intervenir. Et ça me demandait tellement d'efforts, d'énergie pour le caler dans mon agenda que j'ai fini par dire, je pense que je ne suis pas la bonne personne.
- Speaker #0
Là, tu as analysé aussi par rapport à ce que ça allait te rapporter, je suppose ?
- Speaker #1
Même pas.
- Speaker #0
Même pas ?
- Speaker #1
Non, c'est vraiment... S'aime. intérieurement, rien que d'y penser, ça me mettait une boule au ventre, ça me bloquait même au niveau de la gorge. Pour moi, c'est signe de faut pas y aller.
- Speaker #0
Donc ultra connectée à chaque fois à tes ressentis et pas du tout... Là, c'est vrai qu'on n'est pas du tout dans une peur de l'échec. On est vraiment dans...
- Speaker #1
Je me dis pas, ça aurait pu me rapporter des gens, ça aurait pu me faire de la visibilité. J'aurais dû me forcer. Moi, à partir du moment où je me force, c'est que c'est pas juste pour moi.
- Speaker #0
C'est une belle leçon sur... T'apprentissage. Il y avait une troisième peur, après une troisième blessure, c'était le fait de se comparer sans cesse aux autres. Alors, est-ce que ça, je suis là ?
- Speaker #1
Ça, je l'ai bien aussi. Mais encore un coup, on est dans une société où on est dans la performance et dans la comparaison. Donc déjà, quand tu es sur les réseaux sociaux, tu ne vois que ça. En plus, il y a toujours un moment où tu veux sortir un truc. Et justement, quelqu'un sort la même chose au même moment. C'est tout. Et j'essaie de me sortir de cette comparaison, mais c'est dur à faire.
- Speaker #0
Alors qu'au final, chaque personne a sa propre énergie aussi. Ce n'est pas que je te mets en valeur de la même manière. Ce n'est pas la même orientation.
- Speaker #1
Elle n'a pas la même énergie, pas la même authenticité. Et qu'il y a des gens avec qui ça matche, des gens avec qui ça ne matche pas. Et que, en plus, paradoxalement, j'ai vraiment ce truc intérieur de me dire « Non, mais il n'y a pas de concurrence. Il y a de la place pour tout le monde. » Et pour autant, la comparaison, on reste quand même dans un système très comparatif. Mais après, on l'a hérité aussi de l'école. Je sais qu'actuellement, ce n'est plus tout à fait la même chose. Mais nous, quand on était à l'école, c'était « Ah, tu n'as eu que 12, parce que machin, lui, il a eu 14. »
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Voilà. Moi,
- Speaker #0
j'ai eu 90.
- Speaker #1
C'est ça. Et les milléniaux, c'est ça. Mais je me souviens de mes parents qui étaient là. Et les autres, ils ont eu combien ? Ah ouais, mais non, les gars, j'ai bossé, je suis nulle en maths, j'ai eu 13. En fait, c'est une bonne note pour moi. Objectivement, c'est génial. Et non, les autres, ils ont eu combien ? Ah, Pierre ou Paul ou Jacques, ils ont eu 17. Bah, t'aurais pu faire mieux.
- Speaker #0
Ouais, ça dépend au final du cadre de référence. C'est ça. La référence, celle qui est ajustée en fonction du sujet à chaque fois.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Ça, c'est important aussi, c'est vrai, dans l'entrepreneuriat. c'est un milieu qui est ultra compétitif. Donc, on va retrouver, en effet, des sophrologues à chaque coin de rue,
- Speaker #1
mais c'est pas les mêmes... On n'a pas tous la même énergie, pas tous... Non,
- Speaker #0
pas les mêmes impacts, pas les mêmes discours, pas les mêmes énergies, en effet.
- Speaker #1
Après, dans la maternité, on le retrouve beaucoup aussi, comme là, on est un peu sur un podcast, évidemment, s'il y va. Il y a vraiment ce truc de... Ah, ben moi, il a marché à 11 mois. Ben oui, mais le mien, il n'a pas envie de marcher. Ben, c'est fou, enfin... Ça ne lui sert pas pour le moment. À côté de ça, il développe d'autres trucs. Il y a vraiment ce paradoxe entre ma casquette d'entrepreneur qui a tendance à se comparer sur les réseaux et malgré tout, le fait de savoir que personne n'est comparable. Même des jumeaux ne sont pas comparables. Même des gens qu'on fait évoluer exactement de la même façon ne sont pas comparables.
- Speaker #0
La maternité a apporté un peu de douceur dans son niveau de performance.
- Speaker #1
Mais ça me percute. Je me souviens qu'effectivement, Ernest a marché. que, à 15 mois,
- Speaker #0
C'est vraiment normal. En fait,
- Speaker #1
dans la fac de la norme, c'est complètement normal. Et en fait, les gens, pour eux, s'il y a 10 mois, 12 mois, tu ne marches pas, c'est que tu ne marcheras jamais. J'étais là, non, en fait, tout va bien. C'est OK.
- Speaker #0
Justement, ce qui n'est pas OK, c'est de mettre aussi trop de pression sur les enfants, trop de performance. En effet, dans cette comparaison, c'est vrai qu'avec les réseaux sociaux, dans la maternité, il y a une comparaison qui est extrême. Tout le monde montre ses enfants parfaits, tout le temps bien habillés, ils sont super bien rangés. Ça met au final une préoccupation presque insupportable pour beaucoup de mamans. Surtout les mamans quand elles sont isolées. Et ça peut engendrer des troubles mentaux qui sont quand même graves, qui ne sont pas du tout insignifiants. D'ailleurs, en parlant de ça, en parlant du fait d'être entourée, est-ce que toi, tu as... tu as un bon entourage. Parce qu'en tant que maman solo, c'est compliqué. On sait que les mamans solo, elles sont souvent déjà précarisées. Et souvent, elles n'ont pas un entourage qui est forcément très présent. Et ça, en effet, ça peut encore plus précariser les mamans solo dans tous les domaines. Est-ce que tu as la sensation aujourd'hui d'être soutenue ? Comment tu t'organises aussi avec l'entourage ? Parce que je suppose qu'il y a quand même une délégation. à trouver pour pouvoir t'organiser et justement rester pleine d'énergie dans tous tes domaines.
- Speaker #1
Du coup, moi, je ne suis pas du Nord. Donc, ma famille, il n'y a pas grand monde dans le coin. Mon village, c'est essentiellement mes amis qui sont essentiellement des amis entrepreneurs. J'ai très peu de gens salariés dans mon entourage proche. Ça me permet quand même de... En tout cas, quand je demande de l'aide, je sais que je peux en avoir. Il faut peut-être... parfois frappé à plusieurs portes mais pour autant j'ai quand même des retours et j'ai un village assez soudé j'ai accepté un remplacement en yoga j'ai demandé à une copine elle garderait à Yannest le temps de ce moment là, ce qui me permet moi de ne pas avoir à payer une baby-sitter pour aller donner un cours de yoga qui va être en plus taxé par l'Ursa où au final je gagnerais rien à part m'être déplacée pendant une heure, donc j'ai un bon entourage autour de moi
- Speaker #0
Tu trouves qu'il n'y a pas assez d'aide qui est apportée justement aux mamans qui sont seules et qui sont dans l'entrepreneuriat ?
- Speaker #1
Ça fait vraiment une double casquette. Je ne sais pas s'il y en a vraiment beaucoup des mamans solo et full entreprise perso. Maintenant, j'avoue que j'ai déjà pensé à faire des trucs en mode, c'est une espèce de garderie. de faire des roulements. À ce moment-là, c'est toi qui gardes les trois enfants. Tu t'en sors comme tu peux. De toute façon, on ne peut pas faire mieux que ce qu'on est en train de faire. Pendant ce temps-là, l'autre bosse full sur son projet ou sur la séance ou sur le client qu'elle doit recevoir.
- Speaker #0
Des regroupements de mamans solo.
- Speaker #1
Oui, ou de mamans en tout cours. Parce qu'il y a des moments où on n'a pas le choix et on doit accueillir ce client. On doit rendre ce projet, on doit clôturer un truc. Et le fait de s'entourer, de s'aider, ça permet quand même de bien soulager. Oui,
- Speaker #0
complètement. Je pense qu'il y a de la demande. J'ai vu passer un concept un peu comme ça, où c'est des centres bien-être, alors ce n'est pas du tout dans le Nord, qui proposent garderie gratuitement pour les enfants. Oui. Donc là, c'est inversé, du coup. C'est plutôt pour les mamans qui ont envie de prendre soin d'elles, mais qui n'ont pas non plus cette capacité. parce qu'elles ne peuvent pas déléguer, elles ne sont pas d'entourage pour. Et donc du coup, je pense que dans les deux sens, il y a quelque chose à faire qui n'est pas du tout aujourd'hui creusé. Les mamans sont très isolées quand même dans cette société, plus dans le village qui, malheureusement, aide, qui soutient. Ça,
- Speaker #1
c'est dommage. Mais je sais qu'on est plusieurs à y réfléchir et en tout cas à s'entraider, à partager ces valeurs-là. Je continue de croire avec optimisme qu'on arrivera à faire un truc à un moment donné.
- Speaker #0
Trouver un équilibre et que chacun s'y retrouve aussi du coup de s'en parler financièrement. Oui. Parce que c'est la dernière peur, on l'est sûre, on va dire, des entrepreneurs, c'est la peur de l'argent. Oui. Dans les deux sens du terme, alors, la peur de gagner de l'argent, ça peut faire peur pour certaines personnes parce qu'elles n'arrivent pas à se projeter. Mais le plus souvent, c'est quand même la peur de manquer d'argent qui est... omniprésent dans la charge mentale de l'entrepreneur. Encore plus dans ta situation, puisqu'il n'y a pas de filet de sécurité, il n'y a pas de conjoint. Souvent, j'aime bien demander le conjoint, il fait quoi comme activité ? Le conjoint, souvent, il est salarié, donc il donne un cadre de... De sécurité minimum dans la famille. Très, très rare quand même que les deux, en tout cas, soient entrepreneurs. Mais alors, en plus, quand on est dans ta situation, comment on la gère, cette peur de...
- Speaker #1
Des portes pas faciles. Alors, gagner de l'argent, je l'avais un peu au début parce que j'avais ce côté, je vais quand même pas demander autant pour ce que j'ai fait. Mais du coup, tu vois, ça rejoint un peu ce truc de la légitimité. j'étais en mode bain En fait, ce que je fais, c'est normal. Pourquoi est-ce qu'on me paierait pour ça ? Donc, j'avais un peu ce truc, cette peur à la fin de la séance de dire, ah bah, vous me devez tant. Ça me mettait vraiment en grand inconfort. Pareil, quand je faisais des devis pour des entreprises, où je calculais mille fois à me demander, est-ce que c'est juste ? Est-ce que vraiment, ils vont accepter tel montant ? Enfin, ça, c'était dur. Maintenant, forcément, sans filet de sécurité, sans... Même s'il y a la pension alimentaire, ce n'est pas non plus ce qui permet de vivre. Il y a certes les aides, mais c'est pareil, ce n'est pas sur ça que tu vis, encore plus quand tu travailles.
- Speaker #0
En tant qu'entrepreneur, tes revenus fluctuent moins avec moi, donc tu ne peux pas médialiser ce que tu vas gagner.
- Speaker #1
C'est ça. Et du coup, la peur de l'argent en tant que telle, elle n'est pas vraiment présente dans le sens où je me dis toujours que ça va aller. J'ai toujours ce truc de... Ça va aller. Maintenant, j'ai quand même cette peur dans le sens où par moments, c'est un peu plus ric-rac. Et du coup, je panique un peu en me disant, j'espère que le mois prochain, ça va aller. Donc, j'essaie de lisser, ce qui fait qu'en lissant sur l'année, je compte aussi partir en vacances, tout ça. Parce que je compte quand même offrir une vie normale, on va dire, à mon enfant. Ça amène du coup des peurs pour lisser. éventuellement de manquer à un moment donné, et s'il y a manque, comment est-ce que je fais pour remplir ? Donc j'ai une trésorerie à laquelle je ne touche pas, parce que c'est vraiment le panier de secours. Mais à côté de ça, du coup, pour garder le panier de secours plein, j'évite de me faire trop plaisir. Donc chaque achat est toujours un peu aussi conscientisé. Est-ce que j'en ai vraiment besoin ? Est-ce que Ernest en a besoin ? Est-ce que c'est nécessaire même écologiquement de l'acheter neuf ? Ou est-ce que je fais du seconde main ? Donc tout est un peu... calculé comme ça.
- Speaker #0
Et ça, du coup, cette façon pragmatique de gérer au quotidien les choses, c'est ça qui t'aide un petit peu à dépasser cette peur de manquer de l'argent ? Il y a aussi ton mindset, au final, qui a été... Du coup,
- Speaker #1
ça me permet de me dire en vrai, ça va aller. Et si vraiment ça ne va pas, j'irai chercher autrement. Je me débrouillerai pour aller Moi, à la rencontre des gens, ou s'il faut que je prenne un petit boulot à côté pendant un temps temporaire, je le prendrais. Là-dessus, je m'en sers toujours comme apprentissage.
- Speaker #0
Oui, donc à chaque fois, on voit que tu as quand même un mental qui est ultra conditionné et qui est quand même optimisé aussi pour l'entrepreneuriat. On ne va pas se mentir, l'entrepreneuriat, si on s'arrête à la première difficulté, on n'a pas le mental pour être en entreprise. Et c'est OK, tout le monde n'est pas fait pour l'être, il faut quand même le rappeler. Et du coup, ce mental, tu penses que le sport, ça l'a aussi façonné ce mindset que tu as aujourd'hui ? Qu'est-ce qui a pu le façonner aujourd'hui, le créer ?
- Speaker #1
Ce qui a pu le façonner, déjà de base, je pense que mon environnement familial, même si on n'est pas entrepreneur. ça a quand même facilité dans le sens où je suis issue d'une famille protestante. Enfin, en tout cas, du côté de mon papa, ils sont protestants. Et du coup, il y a vraiment cette valeur travail qui est très importante. Parce que dans le protestantisme, il y a une branche dans laquelle, si tu ne travailles pas, tu ne vas pas au paradis, en gros. Même si nous, on n'est plus croyants et pas dans le protestantisme, on a quand même cette valeur de, si tu veux t'en sortir, si tu veux que ça marche, il faut fournir les efforts qui vont avec. Et c'est la même chose dans le sport. Si tu ne t'entraînes pas, il n'y a pas de résultat.
- Speaker #0
En gros, si on reformule en termes de croyances positives, rien n'arrive par hasard. L'effort finit toujours par payer.
- Speaker #1
Oui, parce que je pense que même dans le cas du hasard, il n'y a pas vraiment de hasard. C'est quand même qu'il y a quelque chose à la source. C'est comme les gens qui gagnent au loto. 100% des gens qui ont gagné au loto ont joué. Oui, il y a une part de hasard. Il y a une part de chance, de rencontre, de c'était le bon timing, mais il y a quand même eu une action à la baisse.
- Speaker #0
Ok, donc être tout le temps dans l'action. Concrètement, comment tu arrives à travailler, à continuer à travailler avec ce mental au quotidien, en gérant tout, avec toutes tes casquettes ? Est-ce que tu as des astuces, parfois des choses qui t'ont aidé ? Est-ce que tu as aussi des témoignages de situations qui ont été plus complexes ?
- Speaker #1
Oui. Déjà, j'ai appris pour le coup à lâcher prise. C'est un peu... C'est paradoxal pour une sophrologue, puisque l'image qu'on renvoie, c'est qu'on est tout le temps zen et tout le temps, ok, ça va passer. Alors qu'en fait, pas du tout. Je pense que je suis la sophrologue la plus stressée de la Terre. Mais j'ai appris, par exemple, les tâches ménagères. Franchement, moi, j'ai été conditionnée toute ma vie dans ma famille à faire tous les dimanches matins du ménage, tout est clean. En plus, chez mes parents, il y a un milliard de bibelots. Moi, j'ai appris à dire. Franchement, cette semaine, si je n'ai pas le temps, ce n'est pas grave. Si tout n'est pas complètement clean et propre, mais qu'à côté de ça, j'ai eu du temps de qualité, soit pour travailler, soit pour être avec Ernest, j'ai gagné beaucoup plus qu'un seul parfaitement clean, parfaitement rangé. Là-dessus, j'ai appris à changer un peu. Et après, ça demande effectivement une organisation. Et une optimisation du temps au max, quoi. En faisant appel, des fois, aux copines.
- Speaker #0
Il y a un moment où tu t'es sentie dépassée dans ton quotidien, aussi ?
- Speaker #1
Ça m'est arrivé un peu en postpartum, un peu immédiat. Mais je pense que j'étais aussi très vulnérable, puisque du coup, c'était pas forcément la meilleure période. Enfin, ça dépend pourquoi. Mais en tout cas, en termes de charge mentale, c'était pas la meilleure période. Et je me suis sentie dépassée, surtout... pour le côté financier. Parce que quand tu es en auto-entreprise, il y a des choses qu'on n'a pas, contrairement aux salariés. Et ça, ça m'a vraiment mis une grosse pression. Alors que j'étais encore dans la sécurité d'un foyer, d'un couple. Et ça, ça m'a mis une grosse... Je me suis pris une grosse vague. J'ai un peu bu la tasse.
- Speaker #0
C'est vrai qu'on le rappelle, et on en parlait avec beaucoup de mamans qui ont entrepreneurs qui vivent ce moment de postpartum, il est vraiment anxiogène parce que, allez, on va dire 99% des femmes n'arrivent pas à couper, en fait, avec le travail. Et ce n'est pas qu'elles n'arrivent pas, en fait, c'est qu'elles ne peuvent pas. Et ce n'est pas forcément du travail qui va être lucratif, qui va rapporter, etc. Mais, en tout cas, c'est tout le travail de l'ombre pour pouvoir préparer la reprise, qui est juste énergivore et... extrêmement anxiogènes au final et qui empêchent les femmes entrepreneurs aujourd'hui de couper réellement. Alors, il y a une réévaluation des congés, des indemnisations qui a été faite, mais aujourd'hui, il y a quand même un non-sens de ce côté-là. Le nombre de femmes qui sont en train de commencer l'allaitement et répondre à leurs mails.
- Speaker #1
J'ai hâte. Ou d'être sur les réseaux pour... Parce que là, pour le coup, il y avait cette... peur de « ah bah si je suis plus visible, on va m'oublier » . Et du coup, quand je vais reprendre, j'aurai personne. C'est ce qui ne s'est pas passé. Alors, à savoir, est-ce que c'est parce que je suis restée quand même un peu active ou pas ? Ça, on ne le saura pas. Mais il y a quand même cette peur-là qui est là. Ou de se dire « bah en fait, si elle est devenue maman, elle aura peut-être moins de temps à me consacrer, du coup, je vais aller voir quelqu'un d'autre » . Il y a vraiment ces trucs-là qui tournent un peu. Et effectivement, une fois que tu es dans l'entrepreneuriat, Que tu sois maman en postpartum ou juste entrepreneur, tu ne peux pas ne pas penser à ton entreprise. C'est le soir à 22h, ah tiens, j'ai une idée, il y a un truc qui vient de popper, il faut que j'en parle sur LinkedIn, sur machin, sur truc. C'est, t'es en vacances, oh putain, c'est le premier du mois, il faut que je fasse ma déclaration URSAF. Même ça, en fait, t'es en postpartum, il faut quand même que tu continues de déclarer que t'as pas fait de chiffre d'affaires. Enfin, en fait, c'est tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps.
- Speaker #0
Ça n'arrête jamais.
- Speaker #1
Ça n'arrête jamais.
- Speaker #0
Et pourtant, on continue.
- Speaker #1
Et on continue. Je pense qu'il y a un petit côté un peu sadomaso quand même dans l'autant reprise.
- Speaker #0
Un peu reprise, complètement. C'est savoir poser, encore une fois, son cadre et ses références aussi. Et ça invite aussi à savoir poser ses limites, à savoir dire non. Est-ce que c'est des choses que tu as du mal à faire, toi ?
- Speaker #1
J'avais beaucoup de mal à dire non avant. Mais depuis quelques années, je pense que la première fois que j'ai dit non à quelqu'un, Je m'en souviens très bien parce que je me suis pris une vague de « waouh » . La personne n'était pas prête à ce que je lui dise non, en fait. Je venais de me former en yin yoga, j'avais passé une semaine. d'intériorisation, d'intégration, à avoir vécu des choses déjà pour moi. Et c'était une copine à l'époque qui m'a sollicité pour venir décharger son chagrin d'amour. Et je lui ai dit là,
- Speaker #0
non. Je ne suis pas capable.
- Speaker #1
Là, je ne suis pas en mesure de le recevoir parce que je n'ai pas l'énergie pour. Et en fait, je me souviens très bien d'avoir dit non et que ça a été très mal pris, très mal reçu. Ou du coup, d'un coup, j'étais la méchante parce que j'avais dit non. alors que je suis la personne qui disait tout le temps oui, même quand ça lui coûtait.
- Speaker #0
Et oui, c'est en gros les projections, ces blessures de rejet qu'elle projette. Bien sûr.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que du coup, ça a été très dur de se dire, ah ouais, j'ai dit non et je me prends ça, c'est pas fou. Mais du coup, maintenant, je dis plus facilement non. Tu vois, c'est comme je te disais, est-ce que c'est juste pour moi ou pas ? Est-ce que ça vibre ou est-ce que je me sens forcée ? Si je me sens forcée, je dis non.
- Speaker #0
Et tu penses que la maternité, ça... intensifier le fait de cette capacité à poser tes limites et à préserver ton énergie. On rappelle, si t'as pas d'énergie, on l'a dit, toi, tu l'as pas pour l'entreprise, mais tu l'as pas non plus pour ton enfant, finalement.
- Speaker #1
Ça, j'ai appris à dire non aussi, par exemple, le mercredi, c'est mon jour off avec Ernest. À part de rares exceptions, je ne suis pas sur mon compte pro.
- Speaker #0
Et ça, ça a été dur de coup.
- Speaker #1
Ouais, pareil. Un jour pendant la semaine, ça veut dire que je suis pas présente. Qu'est-ce qui se passe pendant ce jour-là ? Est-ce qu'il y a le côté comparaison ? Ouais, mais du coup, les autres qui n'ont pas d'enfants ou qui sont dispo ou qui ne veulent pas couper, elles, elles sont présentes. Est-ce que du coup, elles ne vont pas me voler des clients ? Mais du coup, est-ce qu'en étant plus présente, les clients vont la voir, elles ? Enfin, voilà, ça tourne toujours. Maintenant, je me suis imposé ce mercredi off pour Ernest pour qu'il apprenne, lui aussi, du coup, qu'on a le droit de couper, on a le droit de dire non et qu'on a le droit d'être juste en... présence.
- Speaker #0
Et Ernest, il en pense quoi de ton travail ? Est-ce qu'il sait déjà comment il décrit ton travail ? Parce que t'as tellement de casquettes que...
- Speaker #1
Alors il sait...
- Speaker #0
À trois ans, on rappelle.
- Speaker #1
À trois ans, c'est compliqué d'expliquer ce que tu fais quand t'as pas un métier complètement palpable.
- Speaker #0
On en est gaz aussi.
- Speaker #1
C'est vrai que dire que t'es pompier, c'est sûrement plus facile à faire comprendre à un enfant de trois ans, qui adore les pompiers, que chez maman, les sophrologues. du coup lui il sait que je fais souffler les jambes parce que je lui demande beaucoup de souffler et de faire comme le travail de maman et il sait que je masse parce que du coup je le masse aussi beaucoup et notamment quand il grandit et qu'il me demande maman je veux avoir un massage du dos ou des jambes il te réclame déjà des massages c'est excellent ou quand il se fait mal il me dit maman il faut masser à cet endroit là j'ai mal ça vous rapproche aussi au final
- Speaker #0
ton métier, l'entrepreneuriat vous rapproche, ça crée cette connexion aussi et qu'est-ce que t'aimerais bien lui transmettre à Ernest justement dans toute ton expérience pas que pro mais vraiment globale je pense que ce qui est important pour moi c'est de se respecter soi,
- Speaker #1
de nouveau si ça vibre pas, on n'y va pas si ça nous demande de nous forcer c'est que c'est pas juste et que se forcer à être un carré dans un rond, ça sert à rien
- Speaker #0
C'est très beau et très bien résumé. J'aime bien les images. Et par rapport à l'entrepreneuriat, si demain il dit, j'ai envie d'entreprendre...
- Speaker #1
Eh ben, go ! Franchement, mec, go ! Vas-y, au pire, ça se passe pas bien ou pas comme prévu, et t'apprendras, et tu feras autrement, ou tu retourneras dans le salariat. Go ! Franchement,
- Speaker #0
on m'entale de...
- Speaker #1
Mais ouais ! Mais ça, je sais que même, tu vois, j'ai des copines, dont un peu toi, qui parfois me disent... Ah, j'ai... telle idée et tout, mais bon, j'ai un peu peur. Franchement, vas-y. Qu'est-ce que tu risques ? Franchement, rien ?
- Speaker #0
C'est vrai. J'aime beaucoup cette façon de voir les choses. Et toi, qu'est-ce que l'entrepreneuriat, ça t'a appris sur toi-même ?
- Speaker #1
Que j'étais contente d'être libre, que j'étais contente d'être à mon service dans le sens à la fois professionnel mais aussi personnel, dans le sens où le côté personnel, je suis à mon service parce que J'ai le temps de prendre le temps. J'ai le temps d'être avec moi-même. J'ai le temps de décider est-ce que là, j'ai envie d'être suractivée ou d'être en retrait. J'ai le temps de fonctionner. Les gens qui travaillent dans le salariat et qui n'ont que cinq semaines de vacances, qu'ils doivent prendre plus ou moins à des moments parce qu'un patron leur dit oui ou non, pour moi, ça n'a pas de sens. parce que tu ne peux pas tenir sur une longue période sans prendre de repos. Et si tu demandes le repos, soit c'est parce que tu fais un or et maladie, soit parce que tu poses un RTT, mais du coup, ce n'est pas forcément le moment où tu as envie d'en profiter, c'est juste parce que tu es épuisé. Et en fait, moi, je suis contente d'avoir cette liberté de me dire, en fait, avant de m'épuiser, là, je vais ralentir. Je vais fermer des créneaux, je vais aller me balader à la mer. Et tant pis, la semaine suivante, je fais une journée de 8 heures. Mais c'est OK, parce que j'aurai l'énergie.
- Speaker #0
Tu penses qu'on est cyclique aussi ? Que notre énergie, elle marche selon notre cycle ? Ouais. C'est quelque chose que tu étudies aussi par rapport... justement à savoir quelles sont tes phases créatives, tes phases où tu as besoin d'être un peu plus en retrait,
- Speaker #1
etc. Déjà, on est des êtres cycliques jour-nuit, déjà rien que ça. Normalement, on n'est pas fait pour travailler la nuit. C'est un gros problème en entreprise ou même juste dans le médical quand tu es obligé de prendre soin d'autres gens la nuit. C'est un gros problème pour le rythme naturel de l'être humain. Après, on est cyclique par rapport aux saisons. De manière générale, on sait tous qu'on a moins d'énergie en automne et en hiver. Du coup, c'est un peu ce qu'on peut mettre en avant à ces moments-là, et notamment de ralentir, de prendre le temps, peut-être de faire de moins grosses journées, peut-être de se coucher plus tôt, de prendre soin de soi. Et en tant que femme, on est des êtres ultra-cycliques, beaucoup plus que les hommes, pour le coup, notamment avec les règles. Et effectivement, en fonction de la période du mois, on n'a pas la même énergie. et moi je sais que les périodes Un peu de SPM, mais je ne le subis plus trop. Donc, ce que j'ai aussi pas mal à le régler. Mais les règles, moi, les trois premiers jours, je ne fais quasiment rien. Déjà, je m'allège l'agenda. Oui,
- Speaker #0
c'est ce que j'avais te demandé. C'est prévu dans ton agenda.
- Speaker #1
C'est à peu près plus ou moins prévu parce que j'allège. Maintenant, on reste des êtres cycliques, pas parfaitement cycliques. Donc, des fois, on a des surprises d'un cycle à l'autre. Mais si c'est possible, clairement, j'en fais le moins possible, au moins les trois premiers jours des règles, parce que clairement, sinon c'est trop coûteux. Et puis on ne démarre pas bien le cycle suivant.
- Speaker #0
Donc ça fait partie aussi de tes secrets pour garder l'énergie.
- Speaker #1
En fait, c'est un truc qu'on devrait faire naturellement, que dans des tribus ils font, que dans les traditions ancestrales on fait, mais que nous on a oublié de nouveau dans ce truc de performance. Il y a des femmes pour qui ça ne coûte rien du tout parce qu'elles sont en pleine énergie pendant le SPM ou pendant les règles. Mais il y en a tellement d'autres pour lesquelles c'est compliqué. Et quand tu es en entreprise, de nouveau, tu n'as pas le temps. On ne te demande pas de t'arrêter parce que tu es à ton premier jour de règles, que c'est abondant, que c'est fatigant, que tu es à la limite de l'anémie.
- Speaker #0
Ça reste des tabous.
- Speaker #1
Ça reste des tabous. Tu ne peux pas dire, là, j'ai mes règles. En plus, généralement, tu te prends un, c'est bon, tu as tes règles. oui, et alors ?
- Speaker #0
Et tu disais tout à l'heure que tu étais quand même entourée de beaucoup de femmes entrepreneurs. Qu'est-ce qu'elles te transmettent, elles aussi, au quotidien ? Tu transmets beaucoup aux autres ce qu'elles t'apportent au quotidien.
- Speaker #1
Elles me permettent de relativiser, effectivement, dans les petits moments de panique. J'ai moins de clients. Oui, mais c'est pour prendre soin de toi. Tu l'as dit. Ah ouais, c'est vrai. Ça me fait des petits post-it de rappel. Et après, de partager sur, justement, cette difficulté. de trouver des gens, de trouver des clients, de rester visible, de s'apporter mutuellement aussi des recommandations, parce que c'est important, et moi c'est un truc qui me fait vibrer aussi, de dire je ne suis peut-être pas la bonne personne, par contre s'il y a telle personne qui, elle, pourra t'aider et de recommander la bonne personne. Et en tout cas dans le cercle que moi j'ai et que j'essaie d'entretenir. Il y a vraiment ce principe de non-concurrence, c'est-à-dire que même quand on fait des choses qui se rapprochent ou qui sont similaires, on ne fait pas les mêmes choses. Et donc, on entretient ce truc de on ne se tire pas dessus.
- Speaker #0
Donc, c'est Rorité qui, au final, continue à booster l'énergie collective aussi et individuelle.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et si tu avais une baguette magique, qu'est-ce que tu changerais aujourd'hui dans ta vie de maman entrepreneur ?
- Speaker #1
Malgré tout, mon compte en banque. Non, sinon, si j'avais une baguette magique, peut-être allonger un petit peu les journées. Encore, je ne suis même pas sûre. Je ne suis pas sûre que je changerais grand-chose à mon quotidien.
- Speaker #0
C'est bien, c'est une belle chose aussi de se sentir pleine de gratitude, reconnaissante.
- Speaker #1
C'est pas toujours facile, mais c'est intéressant d'être content quand ce n'est pas facile aussi.
- Speaker #0
Ça se travaille aussi.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Et d'ailleurs, quels sont tes rêves pour la suite ?
- Speaker #1
Pour la suite ? Pour la formation ? Non, pour l'instant, je calme les formations, déjà parce que ça a un coût, et aussi parce que je suis déjà, je pense, assez pleinement formée dans ce que moi, j'ai envie de proposer. Après, développer un peu plus, ça, c'est jamais... jamais finie. J'aimerais quand même toucher un public un peu plus d'entreprise aussi, justement pour sensibiliser l'environnement féminin à ce qui n'est pas juste, à lever certains tabous, à bouger un peu les lignes aussi dans ces mondes un peu trocases.
- Speaker #0
Ça fait peut-être donner à d'autres femmes l'envie d'entreprendre.
- Speaker #1
Oui ! Après, comme tu dis, on n'est pas tous faits pour ça et on n'a pas tous l'énergie pour et ce n'est pas forcément toujours le bon moment. Et je pense que du coup, intervenir en entreprise et prendre soin de soi aussi au sein de l'entreprise en tant qu'individu et pas juste en tant que grosse machine infernale, c'est hyper important. Parce qu'à mes yeux, autant à l'échelle d'autant entrepreneur qui va bien et son entreprise va bien, des salariés qui vont bien, c'est des entreprises qui vont bien.
- Speaker #0
Complètement. Et est-ce que tu as des conseils à donner ? à une maman, justement, qui est solo, et qui a envie d'entreprendre.
- Speaker #1
D'y aller.
- Speaker #0
D'y aller,
- Speaker #1
ouais. Et si vraiment elle a besoin d'être sécurisée, trouver peut-être un juste milieu entre un temps et son entreprise, pour déjà se faire peut-être une première idée de comment est-ce qu'elle veut développer, si elle a besoin de son filet. Voilà. Si elle a été salariée avant, il y a aussi des... On peut se faire encadrer notamment par la BGE, mais aussi par France Travail pour... lancer le truc de manière sécurisée un minimum.
- Speaker #0
Il y a aussi des dispositifs CCI.
- Speaker #1
Ouais, il y a plein de trucs en vrai qu'il faut creuser et de persévérer. En fait, je pense que c'est ça aussi dans l'entreprise et je le voyais avec mes camarades de promo en Sofros et qu'il y en a beaucoup qui, au bout de trois mois, ont abandonné en se disant « ça sert à rien, il n'y a pas de client » . « Qu'est-ce que tu as fait pour aller chercher tes clients ? Est-ce que tu t'es mis en avant ? Est-ce que tu as bossé ? Est-ce que tu as persévéré ? Est-ce que tu es juste en train d'attendre. C'est tout un truc à acquérir.
- Speaker #0
Peut-être noter les actions qu'on met en place et avoir une visibilité sur ces actions.
- Speaker #1
C'est ça, et de faire des plans à plus ou moins long terme. Là, j'ai envie que j'ai au moins trois clients par semaine. Déjà, en débutant, c'est beaucoup. Il faut les trouver, il faut les entretenir aussi. Il faut trouver le temps de faire leur récap' s'il y a des récaps à faire. Mais c'est surtout de persévérer et pas de se dire « ça ne marche pas » .
- Speaker #0
toi tu fais aussi c'est vrai qu'on n'en a pas forcément parlé du yoga tu es enseignante en yoga tu interviens aussi à la maison des aidants tout ça c'est des choses que tu avais visualisé on parle souvent qu'il faut avoir une visualisation de sa société en tout cas une vision plutôt claire à court terme 3, 5 et parfois plus années comment toi dessus tu étais un peu où tu marches vraiment avec cette boussole intérieure. Tu connais quand même les grandes lignes.
- Speaker #1
Je connais les grandes lignes, on va dire, de là où j'ai envie d'aller, de un peu le chiffre d'affaires que j'ai envie de faire quand même à l'année, un peu tous les ans, mais aussi sur 3 et 5 ans. Le Yin Yoga, je me suis d'abord formée pour moi parce que je trouvais ça intéressant et très... Très en complément de la sofro, d'accueillir l'instant présent, la respiration.
- Speaker #0
Très inconfortable au début aussi.
- Speaker #1
Il faut trouver le confort dans l'inconfort, et ce qui est très sofro aussi, parce que la sofro, les gens voient que c'est de la détente, en fait pas du tout, on bosse. Parfois ça peut être très intense et très inconfortable. Du coup le yin yoga, je l'avais d'abord fait pour moi, et ensuite j'ai démarché les salles de yoga. Maintenant c'est un marché qui est un peu saturé, en tout cas sur la métropole lilloise. J'ai un cours par semaine et ça me va très bien. C'est un cours qui est du coup sécurisant financièrement parce que j'ai une rentrée financière stable, à un horaire qui me convient, que je peux gérer avec Ernest. Donc, c'est cool. Et la maison des aidants, figure-toi que c'est la bonne opportunité qui a surgi, mais qui a surgi parce que j'ai mis en place aussi des trucs. Et en fait, pour l'anecdote, pendant mes Mon année de grossesse, donc de... Si je calcule bien, en septembre 2021, je me suis inscrite à des cours de sophro pour les sophros, avec une ancienne prof. Alors, elle n'aime pas que je dise ma prof, mais pour moi, ça restera ma prof. Elle dit qu'on est collègues maintenant. Et du coup, Laurie, de son prénom, propose des séances de sophro pour les sophros, ce qui nous permet de continuer de vivre la sophrologie. C'est une fois par mois. C'est hyper enrichissant parce qu'aussi, on va plus loin que ce qu'on fait avec des clients qui arrivent tout juste et qui n'ont pas de pratique derrière eux.
- Speaker #0
Et en fait, dans ce groupe, il y avait une des personnes qui participait, qui était psychologue et sophrologue, qui travaillait à la maison des aidants et qui, en fait, a quitté son poste en 2022. Si je ne me trompe pas, je crois en juillet 2022. Et moi, j'ai rencontré, du coup, elle a donné l'opportunité qu'une sophrologue du groupe la remplace. face à la prestation. Et moi, j'ai dit, en fait, trop bien. C'est un monde nouveau en plus, parce que ça n'a rien à voir avec la périnate ou avec le sport. Malgré tout, c'est un monde que j'ai déjà côtoyé en orthophonie. Du coup, ça m'intéressait beaucoup. Et puis, de nouveau, stabilité financière, c'était quand même le truc qui appelait un peu. Et j'ai rencontré la directrice de la maison des aidants le 2 juin et j'ai accouché le 25 juin. Donc, je suis arrivée genre... pleinement enceinte et en lui disant, en fait, à partir de septembre, je reprends parce que je laisse passer l'été, c'est mes mois de congé mat, mais moi, le 5 septembre, j'ai plus d'aide, j'ai plus rien, donc je suis dispo et donc ça s'est fait comme ça.
- Speaker #1
Donc une belle opportunité qui s'est créée.
- Speaker #0
Une opportunité qui s'est créée, mais parce que je mets aussi des choses en action, notamment pour moi parce que cette heure de sofro par mois, enfin, heure et demie même. c'est un moyen de remplir ma carafe. C'est un moyen de continuer de pratiquer. C'est un moyen de continuer d'ouvrir aussi ma pratique, même pour les aidants, parce que généralement, je vis une séance et dans la foulée, quand je vois les aidants, je fais « Ah, j'ai fait un truc, moi, lundi, en sofro, c'était génial. Du coup, je vais l'adapter pour que vous puissiez le vivre aussi. »
- Speaker #1
Et justement, aujourd'hui, tu as cette vision d'aller dans trois ans. J'aimerais bien, tu parlais d'être en entreprise. à d'autres projet que tu as envie de mettre en place où tu marches un peu à l'opportunité enfin ouais c'est ça l'opportunité ce qui te parle,
- Speaker #0
ce qui t'anime aussi je fais essentiellement avec ma boussole de ça m'anime ça m'anime pas et pour le moment le but principal effectivement ce serait de développer l'entreprise voilà et avec toutes tes casquettes comment tu fais pour garder ta communication claire alignée Ça, c'est compliqué. J'ai envie de parler de mille trucs. Et en même temps, toutes mes casquettes vont ensemble. Donc, je pense que là-dessus, ça reste un minimum clair. Et quand je propose des choses qui ne sont pas forcément très claires, comme ça reste aligné, j'en échange parfois en message privé ou avec les autres et ça passe.
- Speaker #1
Si tu devais te résumer en une phrase, tu crois que ça serait possible ou ça serait compliqué ? Non,
- Speaker #0
c'est compliqué.
- Speaker #1
Je ne vais pas te donner cet exercice à revoir, parce que je sais que ce n'est pas évident. Est-ce qu'avant de passer aux petites questions, on va dire bodice, un peu plus surprise, est-ce que tu peux nous parler d'un moment peut-être qui t'a marqué personnellement ou professionnellement ?
- Speaker #0
C'est compliqué. Un moment qui m'a marquée quand même professionnellement, on va dire, mais en même temps personnellement, c'est que du coup, je me suis lancée dans l'auto-entreprise juste avant le confinement. Et j'avais ouvert mon compte Instagram encore un mois avant, donc janvier 2020. Et quand je devais être diplômée, donc c'était avril 2020. on n'a pas pu le faire. Et donc, je n'ai pas pu être reçue, notamment par Laurie, dont je parlais tout à l'heure, pour faire le débrief de mon rapport de stage. Mais j'ai été débriefée fin mai pour pouvoir faire mon oral de présentation de stage où je suis intervenue dans le lycée sportif de Lille.
- Speaker #1
D'accord. Donc,
- Speaker #0
j'ai fait mon stage avec les gros sportifs, les jeunes athlètes sportifs. Et en fait, en arrivant, la directrice de... de la formation m'a un peu sauté dessus en me disant, alors comme ça, on se déclare déjà sophrologue alors qu'on n'a pas son diplôme ? Et en fait, ça m'a...
- Speaker #1
Elle avait vu tes réseaux.
- Speaker #0
Elle avait vu les réseaux et que je communiquais déjà sur la sophrologie pour commencer un peu le business. Moi, mon but, c'était de me lancer direct.
- Speaker #1
Tu avais déjà les connaissances.
- Speaker #0
Et en fait, ça, ça m'a vraiment percutée parce que...
- Speaker #1
Tu as eu peur de légitimité. Voilà,
- Speaker #0
je venais un peu alimenter ça. En sachant que, de nouveau, tu peux t'installer comme sophrologue, dans plein d'autres professions, sans aucune formation, puisque ce n'est pas réglementé. Personne ne vérifie.
- Speaker #1
Bien sûr.
- Speaker #0
Et moi, je sais que je suis bien formée, mais il y en a plein d'autres où ce n'est pas forcément le cas. Et ça, ça m'a vraiment percutée. Mais par contre, une fois qu'elle a refermé la porte et que je suis allée m'installer dans le bureau avec Laurie pour débriefer de mon... De mon rapport de stage, Laurie m'a dit « Oui, mais c'est bon, tu le fais bien ! » Du coup, ça a un peu contrebalancé, mais c'est vrai que sur le moment, ça a été un gros moment de « Ouais, mince ! Est-ce que j'ai le droit ? Est-ce que je n'ai pas le droit ? Est-ce que je suis compétente ou pas ? Est-ce que je suis légitime à ? Est-ce que vraiment c'est ma place ? » Ça,
- Speaker #1
ça m'a un peu perturbée. Et un moment où tu as été particulièrement fière dans ton parcours ?
- Speaker #0
Un peu tous les jours, de me dire que j'y arrive. Même si ce n'est pas facile, j'y arrive.
- Speaker #1
Et avec Ernest, un moment dont tu es particulièrement fière ?
- Speaker #0
Il y en a plein. À chaque fois qu'il fait un truc cool ou que je vois que ce qu'on a mis en place, tant dans le cadre, tant dans la sécurisation émotionnelle, et qu'en fait, il le fait, il prend, il saisit cette opportunité-là, ou que lui-même, il est fier de lui. Des fois, il fait des trucs où je lui avais un peu... tramer le truc en mode prends un peu cette direction là pour voir quand il s'en sort et tout et que je vois qu'il est content et je lui dis alors t'es fière de toi et qu'il me répond ouais je suis trop fière voilà le maman est tchmeuse au mauvais c'est normal,
- Speaker #1
merci c'est beau partage alors maintenant si on devait donner juste un seul mot qui résume ta maternité, comment tu la définirais ? juste un mot Le plus rapidement possible,
- Speaker #0
peut-être.
- Speaker #1
Magique. Magique. Un mot qui résume ton entrepreneuriat ?
- Speaker #0
Intense.
- Speaker #1
Intense. Ton rituel du matin préféré ?
- Speaker #0
Ouvrir mon volet.
- Speaker #1
OK. Ton outil indispensable au quotidien ? Hors téléphone.
- Speaker #0
Ouais, mon agenda papier.
- Speaker #1
Une chose que tu dis souvent à Ernest ?
- Speaker #0
Souffle.
- Speaker #1
Une chose, moi aussi je le dis beaucoup, mon fils, une chose que tu aurais aimé qu'on te dise avant de devenir maman ?
- Speaker #0
Ça, j'en ai pas, tu vois. T'es vrai ? Ouais. Comme j'aime bien découvrir...
- Speaker #1
Pas ça va être la galère, mais tu vas t'en sortir à merveille.
- Speaker #0
Non, parce que tout le monde dit ça et que les galères des uns ne sont pas les galères des autres. Du coup, moi on m'a dit, dors pendant que t'as encore le temps, pendant que j'étais enceinte,
- Speaker #1
je touche du bois.
- Speaker #0
jamais connu une galère vraie et véritable avec Ernest en termes de sommeil. Je galère sur d'autres trucs, mais pas sur le sommeil. Si on en parle en simple,
- Speaker #1
le sommeil,
- Speaker #0
c'est pas non plus le moment où tu dors le millivial avec la chaleur. N'en parlons pas.
- Speaker #1
Là, je peux témoigner. C'est assez compliqué. Si tu pouvais t'offrir 24 heures rien que pour toi, qu'est-ce que tu ferais ?
- Speaker #0
Je le fais déjà. Ça m'arrive. C'est un peu... Quelque part, la chance du côté maman solo, c'est-à-dire que j'ai aussi des vrais moments off, normalement, quand il est avec son papa et je vais au spa.
- Speaker #1
Tu as raison de remplir à chaque fois ta carafe d'énergie, comme tu dis. Ce que tu as désappris aussi depuis que t'es maman ?
- Speaker #0
Justement, bien lâcher prise parce que tout ne peut pas être parfait et qu'on peut laisser aller et ça va, ça se passe bien quand même.
- Speaker #1
Et ce que tu n'aurais jamais imaginé faire et que tu fais aujourd'hui ?
- Speaker #0
Tout ce que je fais.
- Speaker #1
C'est vrai ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Tu te dis que tu n'aurais jamais pensé que tu étais capable de faire tout ça ?
- Speaker #0
Alors, capable, je pense que si ça, je m'en sentais capable. Maintenant, de réussir, même quand ça va moins bien, ça, j'en étais moins sûre.
- Speaker #1
Et la dernière fois que tu as pleuré ?
- Speaker #0
À la fête des mères. Il m'a fait ma fête, mais non, non, il m'a fait ma fête toute la journée. Là, c'était le moment de dur et où effectivement, le relais aurait été nécessaire. Mais bon, c'est passé.
- Speaker #1
Mais le relais est arrivé bien après.
- Speaker #0
Oui, bien après, mais trop tard. Et en même temps, j'ai appelé ma propre maman en disant, écoute, c'est trop dur. Et c'est tout. J'ai pleuré, j'ai expliqué à Ernest pourquoi je pleurais, que ce n'était pas juste pour moi. Et en même temps, ben... Lui, c'était sa journée où c'était juste d'être comme ça. Donc, il a fallu trouver une énergie où on pouvait fonctionner ensemble. Mais voilà, ça arrive de pleurer. Je lui apprends qu'on peut pleurer aussi.
- Speaker #1
Oui, complètement. Voilà, aucune honte à pleurer. Et alors, si on pouvait jouer au jeu des contraires.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Tu es plutôt matin ou soir ?
- Speaker #0
Plutôt matin.
- Speaker #1
OK. Est-ce que tu es plutôt silence ou musique ? Silence. Yoga ou running ?
- Speaker #0
En ce moment, running.
- Speaker #1
Insta ou la vraie vie ?
- Speaker #0
La vraie vie.
- Speaker #1
Organisation millimétrée ou freestyle ?
- Speaker #0
Freestyle.
- Speaker #1
C'est vrai ? Oui. Méditation ou fourrir ?
- Speaker #0
C'est dur ça, les deux peuvent aller ensemble, non ?
- Speaker #1
Oui, je pense. Il y a un concept derrière, je pense.
- Speaker #0
Oui, il y a le yoga du rire. Moi, je pense que le fait justement d'observer les émotions, quelles qu'elles soient, agréables ou désagréables, c'est de la méditation. C'est vrai. Il faut être en train d'observer que là, on passe un moment ultra confort où ça peut te permettre de rigoler et tout. Au final, c'est de la méditation aussi. C'est vrai aussi. Ça va ensemble.
- Speaker #1
Ça va ensemble. Solo ou entouré ?
- Speaker #0
Entouré.
- Speaker #1
Laisser faire ou tout gérer. Ça dépend de quoi ?
- Speaker #0
Ça dépend des thématiques. Ça dépend de...
- Speaker #1
Planifier ou improviser.
- Speaker #0
Je dirais que je planifie en acceptant l'improvisation. Ce côté un peu freestyle. C'est un peu comme l'accouchement où les femmes viennent pour préparer leur accouchement. Moi, je leur dis ok, on va... préparer au mieux. Maintenant, il y a tellement de paramètres qu'on ne maîtrise pas qu'en fait, il faut accepter l'imprévu.
- Speaker #1
Il y a une citation en anglais qui dit « Be prepared to unexpected » . Préparer pour l'imprévu.
- Speaker #0
Au final,
- Speaker #1
ça résume bien même le sens de la vie.
- Speaker #0
Du coup, tu vois, quand je planifie une sortie avec Ernest, je sais qu'on va y aller, je sais qu'on va le faire. Maintenant, à quel moment on part ? À moins qu'on ait vraiment rendez-vous, je ne me prends pas la tête. à quelle heure on arrive, tant pis s'il y a des bouchons. En fait, il y a l'imprévu. Il y a les trucs qu'on ne maîtrise pas, les paramètres qui ne nous appartiennent pas. Et j'essaie de ne pas me fâcher contre les choses qu'on ne, de toute façon, ne maîtrise pas.
- Speaker #1
Donc être dans ce lâcher-prise aussi.
- Speaker #0
Ouais, c'est pour ça le côté freestyle. On a oublié la crème solaire, mais c'est pas grave, on va aller à la pharmacie.
- Speaker #1
On va en racheter une,
- Speaker #0
tant pis.
- Speaker #1
Alors, cette interview, malheureusement, touche à sa fin. Avant, j'ai quand même... Encore quelques petites questions, plutôt en mode confidence. Est-ce que tu pourrais peut-être nous parler d'une rencontre qui a changé ta vie ?
- Speaker #0
Je pense que la directrice de l'école dans laquelle je me suis formée en sophro, elle a quand même bien changé ma vie. Jacqueline, qui est sophrologue, mais qui est aussi psychothérapeute, mais très fine. Quand tu t'inscrivais dans cette formation, tu avais d'abord un entretien. Et en fait, moi, je suis arrivée huit mois après avoir complètement pété les plombs à l'école d'ortho. Et je me suis dit, je ne vais pas dire que justement, en termes de santé mentale, c'était un peu cata et que je suis en train de remonter la pente. Et en fait, je lui ai parlé cinq minutes pour lui expliquer qui j'étais. Et elle m'a regardée, elle m'a arrêtée. Elle m'a dit non, mais qu'est-ce qui t'est arrivé de si important pour qu'à 25 ans, tu sois là devant moi ? Et là... j'ai chialé, j'ai tout déballé et en fait j'ai été prise dans la formation parce qu'elle laissait sa chance à chaque parcours et elle me l'a dit à la fin, t'as déjà un gros parcours t'as déjà dû faire des choix très importants et presque vitaux pour certains moments de ta vie donc bienvenue, je te reviens voilà, j'étais la plus jeune de ma formation c'est vrai ? Ouais
- Speaker #1
Si tu as une citation, un mantra ou une phrase qui t'aide peut-être dans les moments difficiles.
- Speaker #0
Tu vois, on le disait tout à l'heure avec Nelson Mandela, c'est je ne terre jamais, soit j'apprends, soit je réussis.
- Speaker #1
Et enfin, quel est ton rêve un peu fou, alors pas forcément pro, que tu n'as pas encore réalisé ?
- Speaker #0
Partir vivre loin de tout.
- Speaker #1
À la montagne, par exemple.
- Speaker #0
Par exemple, ce serait vraiment le rêve ultime, parce que je ne suis pas faite pour la ville. Pour le moment, c'est nécessaire sur le plan matériel et financier, mais peut-être plus tard. Plus tard, oui. Mais ça reste le rêve.
- Speaker #1
Eh bien, merci Céline.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Pour ce moment de sincérité rare, ton énergie, ta force, mais aussi ta douceur nous montrent que l'on peut entreprendre en restant humaine, ancrée et engagée. Pour les auditrices qui te découvrent aujourd'hui, peut-être que tu peux rappeler où on te retrouve.
- Speaker #0
Ouais, du coup, sur les réseaux sociaux Instagram, c'est arrobase daily, D-A-I-L-Y, tiré du bas, le underscore, sophro.doula. Et sinon, juste en cherchant Céline Picherot sur les autres réseaux, on me retrouve facilement.
- Speaker #1
Alors n'oubliez pas, derrière chaque maman entrepreneur, il y a une femme qui mérite qu'on prenne soin d'elle. Je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Memepreneur, car on se retrouve tous les mardis pour un épisode en interview et tous les derniers mardis de chaque mois. pour un épisode en solo. Et tous les mercredis, on se retrouve également pour la newsletter. À très bientôt !