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Mumpreneur

#5 - BALT.E : Monter un business éthique avec 4 enfants, le pari (réussi) de Véronique Estienne !

#5 - BALT.E : Monter un business éthique avec 4 enfants, le pari (réussi) de Véronique Estienne !

1h03 |18/06/2025
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#5 - BALT.E : Monter un business éthique avec 4 enfants, le pari (réussi) de Véronique Estienne !

#5 - BALT.E : Monter un business éthique avec 4 enfants, le pari (réussi) de Véronique Estienne !

1h03 |18/06/2025
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Description

Dans cet épisode de Mumpreneur, je reçois Véronique Estienne, fondatrice du concept-store engagé BALT.E – Belles Alternatives Engagées. Ancienne cadre dans la grande distribution textile, Véronique a tout quitté pour lancer une entreprise à impact positif, en accord avec ses valeurs profondes : l’écologie, l’éthique, la durabilité… le tout, en étant maman de 4 enfants.


🌿 Elle partage avec nous son parcours de reconversion, le lancement de BALT.E en plein cœur de la métropole lilloise, et comment elle a transformé une idée personnelle en un modèle de consommation responsable qui fait aujourd’hui référence.


💬 Au programme de l’épisode :

  • Comment elle a concilié maternité et entrepreneuriat dès les débuts

  • Comment elle a monté un business éthique en pleine pandémie

  • Le rôle de sa famille (et de son conjoint) dans le projet

  • Son engagement écologique : comment elle sélectionne ses marques et ses produits

  • La charge mentale, les peurs (échec, argent, comparaison…), la délégation

  • Ses conseils pour oser se lancer en tant que maman entrepreneure

  • Ce qu’elle souhaite transmettre à ses enfants… et aux autres femmes


🎯 Un témoignage à la fois sincère, inspirant, et profondément utile pour toutes celles qui veulent entreprendre sans renoncer à leur vie de famille — ni à leurs convictions.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment Véronique a su transformer ses défis en opportunités, et comment elle encourage toutes les mamans à prendre du temps pour elles, à ne pas hésiter à demander de l'aide et à se rappeler que l'équilibre est possible. Que vous soyez déjà entrepreneuse ou que vous envisagiez de le devenir, cet épisode de Mumpreneur vous inspirera à faire le premier pas vers la réalisation de vos rêves tout en restant fidèle à vos valeurs. Ne manquez pas cette conversation enrichissante qui pourrait bien changer votre perspective sur le parcours entrepreneurial !

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📍 Pour découvrir la boutique engagée de Véronique :
👉 www.boutique-balte.com
📲 Instagram : @boutiquebalte


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📌 3 chèques-cadeaux de 100€ chacun à gagner chez BALT.E !
Toutes les infos dans la campagne de crowdfunding de Mumpreneur 🎉 :

https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


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🎧 Épisode disponible sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Amazon Music, et toutes les plateformes d’écoute.

Et sur Youtube : https://youtu.be/tUVoh0GoUj4


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Mumpreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs qui façonnent le monde de demain. Je suis Margareth Piette-Cuenca, entrepreneur maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Rendez-vous chaque mardi pour un nouvel épisode du podcast et tous les mercredis pour la newsletter. N'oubliez pas aussi de suivre le podcast sur Instagram. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Véronique Estienne. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Margareth.

  • Speaker #0

    Véronique Estienne qui est fondatrice de BALT.E, Belle Alternative Engagée. Après une carrière dans la grande distribution textile, Véronique a ressenti le besoin de concilier ses valeurs personnelles avec sa vie professionnelle. Maman de quatre enfants, elle a lancé BALT en 2020, un concept store éco-responsable qui proposait produits durables pour toute la famille. Avec deux boutiques physiques dans la métropole d'Illoise et un e-shop, Balt est devenu une référence en matière de consommation responsable. Alors Véronique, est-ce que déjà tu peux te présenter et nous dire combien tu as d'enfants ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, j'ai déjà dit beaucoup de choses, mais... Moi j'ai 42 ans, donc j'ai 4 enfants, donc 4 garçons d'entre 8 et 16 ans. Voilà, j'habite avec mon conjoint depuis une vingtaine d'années.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as lancé BALT en 2020, ton plus jeune, il avait

  • Speaker #1

    4 ans. C'est ça, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et avant, c'était quoi ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai fait une quinzaine d'années dans le marketing client. Je suis passée en agence et chez l'annonceur, donc principalement dans la grande distribution textile, comme tu le disais tout à l'heure. Et effectivement, j'ai quitté en 2018 un poste de responsable marketing client. dans un des grands groupes du Nord, pour me consacrer à un projet entrepreneurial qui n'était pas clairement défini comme il l'est aujourd'hui. En tout cas, ce n'est pas exactement balte encore dans ma tête à ce moment-là. C'était un peu tôt aussi. Je pense que je n'étais pas forcément hyper prête. Donc, j'ai continué à faire un peu de consulting pour d'autres entreprises en parallèle. Et je me suis effectivement rendue compte que c'est difficile de se lancer, de créer son projet à 100% quand derrière, on est... on est à 100% dans un autre projet professionnel. Donc, c'est vrai que j'ai vraiment eu le déclic fin 2018, début 2019, quand on m'a proposé un CDI suite à une mission. Là, j'ai mon cœur qui s'est serré. Je me suis dit, non, mais en fait, ce n'est pas ça que je veux. Je veux me lancer et c'est peut-être maintenant qu'il faut que je le fasse.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as arrêté le consulting et tu t'es recentrée à 100% sur le projet BALT.E. Tu l'as menée.

  • Speaker #1

    Exactement. À partir de mi-2019, j'étais vraiment à 100% sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et en quoi tes compétences que tu avais accumulées pendant tes expériences professionnelles en entreprise, dans le salariat, comment tu as pu les retranscrire dans ton entreprise aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, au démarrage, je pense qu'il y avait quand même une structuration, une organisation que j'avais dans les autres métiers, mes métiers précédents. Je suis quelqu'un qui adore travailler les chiffres, qui aime bien écrire les projets. J'aime bien quand c'est clair, quand ma vision est comprise en tout cas. Et du coup, je pense que ça m'a beaucoup aidée au démarrage pour éclairer le projet. Je l'ai écrit comme un projet, comme si j'avais fait pour un autre client en fait, tu vois. Et je l'ai structuré. Ça m'a aidée moi aussi à structurer ce vers quoi j'avais envie. d'aller. C'est vrai que, tu vois, au démarrage, j'étais partie sur un autre type de projet qui était plutôt dans l'alimentaire, donc toujours orienté avec des valeurs, des co-responsabilités, d'éthique. C'était à l'époque un drive de vrac. Il n'y en avait pas, en fait, à l'époque. Il y a celui, le drive tout nu, qui a émergé à peu près au même moment. Et c'est vrai que c'était un projet qui correspondait à mes valeurs, en tout cas, à ce que j'avais envie de véhiculer dans mon projet professionnel. Et puis après, de fil en aiguille, ça s'est transformé en BALT, qui est plutôt un multi-univers concept store qui touche toute la famille, les idées cadeaux, pour revoir la consommation de façon plus générale, d'un point de vue éthique.

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité, justement, ton parcours dans la maternité, c'est ça aussi qui a orienté peut-être ton choix ? Ou ça a été en tout cas un déclic pour pouvoir rester dans l'entrepreneuriat et t'y mettre à 100% ? B.

  • Speaker #1

    Et oui, alors effectivement, chaque enfant, c'est marrant parce que c'est quelque chose que je nourris depuis longtemps. J'ai déjà créé une boîte en 2010 qui n'a pas fonctionné, en tout cas avec une amie. On n'a pas développé plus. C'était des événements de clatter. Donc, c'était déjà autour de... des créateurs locaux. Mais voilà, j'étais enceinte à l'époque de mon deuxième. C'était trop pour moi, je travaillais à temps plein et je pense que ce n'était pas le bon timing. On a réussi à se dire que ce n'était pas le bon timing et d'arrêter.

  • Speaker #0

    C'est important aussi de se le dire parce que enceinte, on n'est pas des surfemmes et parfois, ce n'est pas le bon moment pour entreprendre aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, je ne l'ai pas compris tout de suite. J'ai passé, je pense, les six premiers mois de la vie de mon deuxième à bosser comme une tarée. Et du coup, je me suis quand même rendu compte après coup que j'étais passée à côté de quelque chose. Ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas été une maman comme moi. J'avais envie de l'être à ce moment-là. J'avais l'impression d'avoir raté des moments qui étaient précieux et qui n'allaient pas se rattraper. Et du coup, voilà, j'ai un peu mis ce truc de côté, de me dire, c'est peut-être pas le bon timing pour moi. Et à chaque enfant, donc chaque naissance, etc., il y a toujours quelque chose. C'est des moments qui sont assez bénéfiques dans les réflexions, je trouve. Alors, ce n'est pas forcément simple parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais ça permet parfois de prendre un peu de recul aussi et de voir le parcours qu'on a eu de façon différente et de se poser les bonnes questions pour la suite. Et c'est vrai que voilà, donc 1, 2, 3, 4. Et au bout du quatrième enfant, c'est quelque chose que je sentais mûrir en moi. Et voilà, donc je pense qu'effectivement, la maternité... m'a fait me recentrer sur ce que j'avais vraiment envie de faire. Et les valeurs que j'ai développées au fur et à mesure, chaque enfant, avec aussi notre façon de consommer qui était différente, que je trouvais finalement à la fin un peu antinomique avec ce que je faisais dans mon métier dans la grande distribution de textiles. Tout ça, ça a fait qu'à un moment donné, ça a explosé en nous. Et puis, j'ai senti que c'était le bon moment.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend quand on a un enfant de 4 ans ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop. J'ai la chance d'avoir un conjoint qui est entrepreneur. Je pense quand même à contribuer pour beaucoup au fait que je me sois lancée plus sereinement, même si ça reste stressant et il y a plein de doutes. Je l'ai fait de façon plus sereine parce que je l'avais vu avant moi sur un autre métier. C'était à l'époque un métier de consultant. Il bossait de la maison chez les clients. Moi, du coup, ça engendrait quand même quelque chose de physique. C'est encore un peu différent aussi, le modèle physique, parce que ça demande beaucoup de temps et c'est du temps qu'on ne peut pas organiser autrement. Donc, je pense que ça, ça m'a beaucoup aidée. J'ai senti que j'ai été beaucoup soutenue.

  • Speaker #0

    Un conjoint comme pilier,

  • Speaker #1

    ça c'est essentiel. Exactement. Encore aujourd'hui, un conjoint ou quelqu'un d'autre, mais je pense que le fait de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, c'est essentiel en fait, ne pas être seule. C'est essentiel. Donc ça, ça m'a beaucoup aidée. Et puis, je pense que c'était plus fort que tout. En fait, je l'ai senti, c'était viscéral, en fait. Le fait de vouloir contribuer, de faire ma part, de contribuer à quelque chose, de me sentir utile, d'avoir un projet à moi, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend sereinement quand on est deux à être entrepreneur ? Parce que souvent, c'est aussi une problématique qui est intéressante. Dans beaucoup de couples, il y en a toujours... un qui choisit le salariat pour garder cette sécurité, justement, avoir une certaine sérénité ? Parce qu'on le rappelle, l'entrepreneuriat, c'est quand même un risque aussi financier qui est important. Et quand on a une famille, c'est encore plus angoissant. Ça peut vite être plus angoissant. Comment on entreprend sereinement quand on est deux entrepreneurs ? Est-ce que déjà, c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne pense pas que ce soit possible d'être complètement serein parce que l'entrepreneuriat, c'est aussi... plein de belles choses, mais ceci, plein de doutes et plein de montagnes russes. Et qu'avant d'y être, on s'imagine aussi plein de choses qui ne seront probablement pas la réalité une fois qu'on a lancé le projet. Mais en fait, c'était... Voilà, lui avait créé déjà depuis quelques années, ça faisait une dizaine d'années qu'il avait créé, donc il était plutôt en stabilité. Moi, c'était un peu mon moment. Voilà, j'étais arrivée à un niveau de poste qui me convenait. Voilà, j'ai démarré, j'étais hyper carriériste. Il y a... Il y a 20 ans, j'avais envie, j'avais des ambitions de grimper, etc. Puis au fur et à mesure, on grimpe et puis on atteint des niveaux de poste où on se dit, je n'ai pas besoin d'aller plus haut, ça me suffit. Puis en fait, ce n'est plus ça que j'ai envie. Donc en ça, ça m'a apporté aussi un peu de sérénité de me dire, je casse les codes, je suis alignée avec moi-même. Je n'ai plus envie d'un poste qui soit, en tout cas sur un LinkedIn, un titre hyper, hyper glorifiant, en tout cas. J'ai envie, moi, de m'écouter un peu plus. Et ça, ça m'a apporté beaucoup de sérénité à ce moment-là. Après, il est arrivé plein d'aléas parce qu'au moment de lancer la boîte, mon conjoint a décidé de reprendre une entreprise, donc de se relancer dans un nouveau challenge qui n'avait rien à voir. Donc, on s'est retrouvés quand même à deux. Et on l'est encore aujourd'hui au bout de cinq ans avec des, entre guillemets, nouvelles entreprises ou des nouveaux challenges.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi des nouvelles organisations à chaque fois que tu as dû vivre.

  • Speaker #1

    Ah bah, clairement. D'abord,

  • Speaker #0

    quand tu étais à la fois sur deux projets avec déjà des jeunes enfants. Ensuite, quand tu t'es mis vraiment dans ton projet à 100%. Et puis ensuite, quand ton conjoint, il a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure. C'est à chaque fois des orgas que tu dois revoir aussi.

  • Speaker #1

    Ah mais tout le temps. En fait, je pense que la clé, c'est d'être flexible. Quand on est maman entrepreneur avec un conjoint qui a aussi un rythme de dingue, parce qu'on parle d'entrepreneuriat, mais il y a aussi beaucoup de conjoints qui ont des salariés, en tout cas des rythmes en entreprise, qui sont aussi très impactants et très intenses. Donc, je pense que ça nécessite beaucoup de flexibilité, beaucoup d'organisation. Bon, après, à un moment donné, on va voir comment on peut faire et finalement, on se débrouille comme on peut. Mais oui, nous, on a eu des jeunes siopères, on a eu des nounous, on a eu aussi beaucoup d'aide. On n'a pas de parents dans le Nord, donc on n'a pas du tout pu compter sur notre famille, en tout cas pour nous aider pour les enfants. Mais voilà, on a trouvé nos ressources par ailleurs. Je pense qu'après, quand on est face à une situation, on finit toujours par trouver des ressources.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, comment tu t'organises ? C'est quoi une journée typique ? Alors, je sais qu'il n'y a pas de journée typique, mais tu devrais en décrire une.

  • Speaker #1

    Écoute, aujourd'hui, c'est un peu plus simple, je trouve, qu'au démarrage, parce que j'ai trouvé un équilibre et une organisation avec les boutiques qui est plus simple. C'est vrai que quand j'ai démarré, on était deux, parce que j'ai confondé, à l'époque, avec Sarah. Et c'est vrai qu'on était deux, on avait une boutique, ensuite une deuxième. On était 100% en boutique. Donc, qui dit boutique, dit rythme de commerçant et rythme de boutique. Et donc, tout ce qui est dans l'ombre, donc l'administratif, les commandes, tout le reste, quoi, ça se fait en dehors des boutiques. Donc, c'est vrai que le rythme est assez intense. Et ça a été une période où je me suis, moi, complètement oubliée. C'est vrai qu'il faut le démarrage. J'étais à 200% dans mon boulot. Et si je voulais avoir le peu de temps qui me restait avec mes enfants ou mon conjoint, à un moment donné, on n'existe plus en tant que femme, en fait. Mais là où, au fur et à mesure, on commence à comprendre, à s'organiser différemment, c'est passé par des phases qui étaient très difficiles aussi, tu vois, où je me suis dit, en fait, je ne peux plus, j'ai besoin moi aussi de me retrouver. Et je pense que ça, c'est hyper important, même quand on démarre une entreprise, de ne pas oublier de s'accorder des moments pour soi. Parce que si on se sent bien nous-mêmes, tout ira mieux, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment tu le fais aujourd'hui d'avoir des moments pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, ça a été un déclic à un moment donné où j'avais l'impression de ne plus respirer, d'être étouffée. Et donc, ça, c'est quand même fait dans la douleur, alors que ça aurait sans doute pu être anticipé. Mais tu sais, j'ai ce côté, depuis toujours, j'ai un petit côté de je vais y arriver toute seule. Voilà, il faut que je me prouve quelque chose. Bon, j'ai commencé quand même à en parler, à demander de l'aide, enfin de l'aide, à en échanger avec d'autres entrepreneurs, d'autres amis qui m'ont permis aussi de voir les choses d'un autre prisme. Et puis, j'ai commencé à courir. OK. Ça, c'est vraiment le sport qui a été opérateur. Exactement. La course, là, en ce moment, je marche beaucoup. Et en fait, je me rends compte que ça m'aide aussi à structurer mes idées dans mon projet aussi professionnel. Donc, je m'accorde ce temps-là. Je ne m'accorde pas beaucoup plus de temps.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps tous les jours,

  • Speaker #1

    André ? Là, j'essaye au maximum, on va dire deux, trois fois par semaine, de faire en tout cas, pas forcément courir ou faire une grosse activité sportive, mais en tout cas d'aller marcher, de prendre ce temps pour moi. Ce qui est beaucoup plus simple d'ailleurs aujourd'hui parce que j'ai des salariés quand même, une super équipe qui est formidable, sur qui je peux vraiment m'appuyer et qui me permet moi de me dégager un peu plus de temps.

  • Speaker #0

    On va revenir juste après justement sur ces salariés pour cette capacité à savoir déléguer qui n'est pas toujours aussi évidente. Juste en termes d'organisation, est-ce que tu as des outils ou des astuces ? Comment tu organises par exemple le planning avec ton conjoint ? Est-ce que c'est toi qui portes toute la charge mentale ? Est-ce que concrètement, factuellement, comment ça s'organise au quotidien ? Est-ce que tu as des aides,

  • Speaker #1

    des petites astuces ? Aujourd'hui, on n'a plus de nounou, on n'a plus rien. On a pris le parti de se débrouiller. On a la chance d'avoir deux ados qui sont assez autonomes, passé collège-lycée, ça change quand même. tout par rapport aux primaires. Et on en a donc plus que deux en primaire qui nécessitent une organisation, en tout cas logistique. Et ça, ça change quand même pas mal de choses. J'ai décidé de garder mon mercredi pour les enfants depuis quelques temps parce qu'on a réussi à s'organiser comme ça avec les boutiques.

  • Speaker #0

    Tu travailles le samedi en boutique ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille le samedi, beaucoup moins maintenant. Ça aussi, c'est un choix très récent. Ça date d'il y a quelques mois. Mais j'ai décidé de m'accorder plus de temps avec mes enfants, d'être plus présente. Et mon conjoint gère quand même super bien aussi. Il est présent. Il a une entreprise qui lui permet d'être plus flexible que moi. À certains moments, il peut s'organiser. En tout cas, il peut se rendre disponible plus facilement que moi quand je suis en présence boutique. Parce qu'à un moment donné, il y a des horaires. On ne peut pas dire à nos clients, on s'en va, on doit aller chercher un enfant. Donc ça, ça m'aide beaucoup. Ils m'aident aussi beaucoup plus à la maison. En fait, c'est par la force des choses. J'ai aussi accepté d'avoir une maison beaucoup moins propre. Je pense qu'il faut savoir, à un moment donné, lâcher prise sur certains sujets. Et puis, j'ai des enfants qui sont aussi hyper impliqués, qui comprennent, parce qu'ils nous ont vu évoluer dans ce milieu-là, qui nous ont vu mettre une organisation. parfois c'est pas toujours simple pour eux quand le samedi moi je vais bosser quand le soir finalement il y a un événement ou quelque chose qu'on doit organiser où on n'est pas présent, ils suivent ils sont cool pour ça je pense qu'on a la chance d'avoir une famille qui est plutôt zen

  • Speaker #0

    Vous êtes tous organisés parents, enfants, autour

  • Speaker #1

    Alors après c'est une organisation très au feeling quand même, il faut le dire On n'est pas non plus les rois de l'organisation, mais on s'adapte. Pour l'instant, il n'y a jamais eu de quoi qu'on n'a jamais oublié d'aller à la garderie chercher un enfant. Mais c'est vrai que c'est un peu parfois à la semaine, voire au jour le jour.

  • Speaker #0

    Tu parlais juste avant que tu avais essayé aussi fille au père, etc. C'est quoi ton expérience avec ça, justement ? On n'en parle pas assez et en fait, on n'ose pas aussi en parler, j'ai l'impression. alors que c'est essentiel de pouvoir avoir ce genre d'aide aussi aujourd'hui au quotidien. Comment ça se passe d'avoir une fille au père ?

  • Speaker #1

    Écoute, on avait surtout mis cette organisation dans nos vies, enfin moi, ma vie de salarié, qui était aussi très prenante. J'avais déjà une vie qui était très prenante, donc finalement, voilà quoi. Disons que je ne dormais pas avec mon boulot, mais c'était déjà très prenant. Avoir une jeune fille au père, c'est sûr que c'était formidable, parce qu'après, il faut accepter de vivre avec quelqu'un. chez soi, de l'intégrer comme un membre de la famille aussi à part entière, de lui laisser sa liberté tout en quand même l'intégrant dans notre quotidien. On a eu des expériences ratées, mais on a aussi eu des très belles expériences, puis c'est des rencontres. Je pense que c'est aussi un éveil aux autres qu'on a pu apporter à nos enfants. Culturellement, c'est hyper chouette parce qu'on partage des choses qui sont différentes. On a eu une équatorienne, on a eu une espagnole, on a eu une allemande.

  • Speaker #0

    Tu laisses des beaux souvenirs aussi pour les enfants qu'on considère un peu souvent les filles au père comme des grandes sœurs aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Après, il faut bien la choisir. Et pour ça, il faut être bien organisé. Nous, on avait préparé notre petite liste de questions, on a fait pas mal de visions en amont, etc. Il faut vraiment bien la choisir parce que ce n'est pas anodin non plus d'avoir quelqu'un qui vient chez soi, qui n'a pas forcément la même culture, pas forcément le même rythme de vie, qui doit s'adapter quand même aux règles de vie de la maison. Donc, tu vois, on avait fait la première fois qu'on a eu une fille au père. On n'avait pas du tout écrit les règles de la maison. On l'avait dit, on ne l'avait pas vraiment. Après, on l'a formalisé. C'était, tu acceptes le contrat, tu acceptes que ça se passe comme ça chez nous. Ça n'empêche pas qu'après, on met de la flexibilité, mais au moins, ça permet d'être OK de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le bon ratio entre organisation et en même temps lâcher prise, parce qu'il faut savoir lâcher prise pour faire... face à l'imprévu et accepter en effet qu'il y a des gens qui vivent.

  • Speaker #1

    C'est comme l'entrepreneuriat, c'est comme la vie de maman. Je crois que c'est un peu comme dans toutes les multivies qu'on a.

  • Speaker #0

    Et au niveau justement de ta vie entrepreneuriale, on parlait tout à l'heure du fait de savoir déléguer. C'est un grand moment, un grand cap quand on travaille. On parlait tout à l'heure en… off que la première année, tu étais encore le 24 décembre en train de livrer partout dans la métropole lilloise les cadeaux aux familles. Comment, à partir de quand, en fait, tu as commencé à avoir un salarié, tu as commencé à accepter aussi de déléguer, et comment ça s'est passé ? C'était quoi le décor ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous, quand on a créé, déjà, on était deux à l'époque. Maintenant, c'est plus le cas, je suis toute seule, mais... On était deux quand on l'a créé, donc c'est vrai que c'est aussi plus simple parce que tu répartis deux, de toute façon, les tâches, d'une certaine façon. Moi, je gardais quand même la partie orga, management, gestion, etc. Mais on a quand même une répartition des tâches. Donc, de base, tu dois quand même déjà apprendre à faire confiance. Ce qui n'est pas toujours simple, même dans la vie de salariat aussi, ce n'est pas toujours évident d'arriver à faire confiance et d'accepter que ce ne sera pas fait comme on a envie, comme nous on l'aurait fait en tout cas.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas pour autant que ce sera mal fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça, c'est un long chemin. Moi, j'avais du mal quand même avec ça, parce que je suis quand même quelqu'un qui est très dans le contrôle et qui a besoin de maîtriser, qui a besoin d'être souvent à l'initiative d'eux, et j'aime bien le jusqu'au boutisme. Et en fait, au début, tu prends sur toi. Tu te rends compte que finalement, ça fonctionne quand même bien. Et tu avances comme ça. Et puis en fait, on avait tellement de choses à faire. Il y avait tellement de sujets différents que finalement, tu vois, c'était plutôt un soulagement de ne pas avoir certaines tâches avec mon associé.

  • Speaker #0

    C'est quand tu commences à être un peu sous l'eau que tu te dis, là, il faut dévéguer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et aussi économiquement, ce n'est pas forcément tout le temps.

  • Speaker #1

    En fait, effectivement, c'est un juste milieu à trouver entre le financier qui n'est pas simple, parce que ça aussi, il faut le dire, ce n'est pas simple de le gérer, ce n'est pas simple pour une entreprise, ce n'est pas simple d'un point de vue personnel aussi, parce que nous, on a vu nos revenus complètement dégradés aussi. Donc, il faut aussi l'avoir en tête au moment de créer. Et après, déléguer, il faut trouver le bon moment. Nous, on a commencé par prendre une alternante. On n'avait qu'une boutique pendant deux ans. Donc, tu vois, on était deux, une alternante, c'était tout à fait jouable, en fait. On arrivait à se dégager un peu plus de temps. Et moi, ça me permettait de bosser aussi sur des sujets sur lesquels, en étant en présence commerce, tu ne peux pas bosser. En fait, tu bosses le soir. Et du coup, petit à petit, ça m'a accordé quand même un peu plus de temps le soir avec ma famille, malgré tout. Et puis après, on a ouvert la deuxième boutique qui a nécessité de toute façon l'embauche d'une salariée. t'apprends qu'il faut mettre une responsable de magasin qu'elle soit complètement autonome et que toi tu ne pourras pas être toujours derrière elle puisque tu as deux boutiques à un moment donné tu ne peux pas te démultiplier et là maintenant j'ai deux salariés donc une par boutique et une nana aussi qui est formidable qui vient nous aider en renfort aussi qui m'aide sur la com et qui m'aide en renfort boutique et là je...

  • Speaker #0

    En CDI,

  • Speaker #1

    freelance ? En freelance Et c'est super parce que là, du coup, ça m'apporte aussi une autre flexibilité. Donc, j'ai mes deux salariés qui sont super, qui bossent. Mais voilà, moi, j'essaie d'être là au moins une à deux journées par semaine. Donc, soit pour combler le manque parce qu'une est en RTT, une est en congé. Soit pour les voir aussi parce que c'est important aussi de garder le lien. Et ça, il ne faut pas le négliger non plus dans l'organisation quand on a multistructure, de ne pas perdre le lien avec tout le monde, de garder l'esprit d'équipe, même si on est tout... sur des missions un peu différentes et toutes en autonomie.

  • Speaker #0

    Et du coup, elles se connaissent aussi, je suppose. Tu fais des événements entre vous. En tout cas, tu essayes d'avoir des moments d'équipe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Alors, on essaie de le faire de temps en temps. Et puis, elles le font aussi naturellement, toutes seules. Donc, ça, c'est super chouette. Et puis, on a eu aussi la chance d'avoir Céline, qui nous a fait des renforts toute la fin d'année. Et qui est super. C'est une créatrice aussi. et qui cherchait justement à retrouver aussi le collectif, l'esprit d'équipe, le commerce, et qui nous a rejoints là en avril en CDI. Et c'est vrai qu'elle impulse quelque chose de dingue. Elle a une expérience, donc elle a plus de 50 ans. Je pense que ça joue l'expérience qu'elle a de maman. Elle a été nounou, elle a vécu plein de vies. Elle est créatrice, elle comprend. Moi, elle m'apporte beaucoup parce qu'elle m'apaise aussi beaucoup. Tu vois, des fois, quand tu as le tête dans le guidon, tu as parfois du mal à prendre du recul. Quand tu n'es plus associée parce qu'aujourd'hui, je suis toute seule, en fait, tu gardes souvent tout pour toi. Et d'avoir des salariés avec qui tu partages. Moi, je partage beaucoup avec les filles sur les ambitions, sur les difficultés aussi parfois. Il ne faut pas que ça devienne anxiogène, mais je trouve que c'est important aussi d'expliquer les difficultés qu'on peut rencontrer. Parce qu'on en rencontre forcément. Et je trouve qu'elles apportent un regard un peu différent, qui m'aide moi à aller de l'avant aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais à l'instant des difficultés. Est-ce que tu peux un peu aborder peut-être les difficultés principales que tu as pu rencontrer ? Tu m'avais dit en off que tu avais lancé justement en plein Covid, au final, la première boutique. Donc ça, ce n'est pas non plus...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a déjà commencé dans la difficulté. En fait, j'avais créé le projet, j'avais construit en tout cas le projet sur papier quand j'ai rencontré Sarah. à qui j'ai proposé de s'associer. On s'est associés toutes les deux. En 2019, on s'est dit oui. Début 2019, on a trouvé un local, on a signé, etc. Un local sur lequel il fallait un permis de construire. À l'époque, c'était un projet aussi d'investissement qu'on avait avec mon conjoint. qui n'a plus du tout été le cas un an plus tard. Mais bon, en tout cas, à l'époque, on avait la possibilité de le faire. Donc, c'est tout. On signe en janvier, ça prend un petit peu de temps, etc. avant de signer le compromis, machin. Et Sarah quitte son salariat fin mars, non, mi-mars, je pense que c'était le vendredi avant le confinement. Donc, on s'était dit à l'époque, super, lundi, on peut démarrer vraiment l'aventure à deux. Et là, confinement. Donc, ça a été à la fois un coup de massue et en même temps une vraie opportunité parce que ça nous a permis, parce que moi, j'avais écrit le projet, mais Sarah avait besoin de se l'approprier aussi. Je pense que ça lui a permis pendant le Covid de pouvoir travailler. Alors, on s'est fait aider par la BGE, en l'occurrence, que je conseille à tout le monde de se faire, même pour avoir un regard, même quand on a déjà écrit les choses et qu'on pense que tout est OK, d'aller voir un conseiller BGE ou CCI. C'est hyper important parce que ça va te donner aussi un... Un regard différent, ça va matcher avec d'autres entrepreneurs. Ça fait bénéficier d'un réseau, en fait. Donc, Sarah, du coup, a pu faire une formation BGE en parallèle. Et du coup, de nous aligner vraiment sur notre vision du projet.

  • Speaker #0

    Du coup, la vision, c'était une vision à court terme, à 3 ans, 5 ans ? Comment vous aviez un peu conçu ?

  • Speaker #1

    C'était une vision long terme. Moi, j'avais plutôt une vision sur les 5 ans. Ok. J'aime bien voir un peu plus loin. Et puis je le fais d'ailleurs, c'est un exercice que je fais tous les ans, de me reprojeter dans c'est quoi BALT ? Quels sont les nouveaux objectifs ? Où est-ce qu'on va ?

  • Speaker #0

    Donc la vision, elle évolue en permanence.

  • Speaker #1

    Mais c'est du coup, je pense aussi, mon expérience dans le marketing d'avant qui m'aide aussi à le structurer en fait. Ça, c'est hyper important. Et je m'oblige même toute seule à me faire des bilans, de les écrire. De temps en temps, j'y retourne, de m'écrire un peu comment la vision évolue. Comment BALT se développera demain ? C'est hyper important. Donc, on a vécu ça avec Sarah, donc COVID. Donc, finalement, opportunité malgré tout. Mon homme qui bossait super, enfin, qui bossait vraiment beaucoup. Moi, mine de rien, j'avais quand même les enfants à gérer. Donc, c'était un bon compromis. On avançait sur le projet, peut-être moins vite que ce qu'on aurait voulu, mais j'étais quand même plus disponible pour m'occuper de ma famille. Et moi, ça a été vraiment un moment où j'ai pris plaisir, tu vois. Après, c'est tout, on avance, on lance le site e-commerce. En décembre, on apprend refus de permis de construire, parce qu'il y avait un refus de permis de construire. Donc, du coup, flop, notre local, sur lequel vraiment on avait projeté beaucoup d'espoir, c'était la désillusion d'un coup. Donc, tu as deux choix, soit tu t'abandonnes, parce que là, clairement, franchement, à un moment donné, tu te dis, bon, en fait, finalement, on a lancé le site e-commerce, on n'a pas encore fait des investissements financiers hyper forts. On n'a pas de charge. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que là, ça faisait quand même plus d'un an qu'on y met une énergie de dingue pour un projet qui vient de faire flop. On y va, on n'y va pas. Tu as décidé d'y aller. Oui. Et moi, j'avais vraiment envie de ne pas lâcher. Donc, du coup, on est reparti en quête d'un nouveau local.

  • Speaker #0

    C'est là que tu restais alignée à

  • Speaker #1

    1000% avec ton projet. Exactement. On est reparti à la quête d'un nouveau local qu'on a trouvé forcément là, pour le coup, en location. Mais bon, c'était tout. De toute façon, en 2020, il n'y avait pas de locaux. Les gens, de toute façon, tout avait été stoppé. Donc, il y avait eu des aides qui permettaient à certains de survivre. Donc, finalement, il n'y avait rien sur le marché. Donc, on se disait, acheter, on commence à être un peu un an après en difficulté. On n'est plus dans la meilleure posture qu'on l'avait un an plus tôt. Et donc, on s'est dit, tant pis. Et puis, peut-être que le projet, il ne sera pas complet. Parce qu'il y avait aussi une autre branche, un autre projet qu'on n'a pas fait, qui était à la base un salon de thé. On était une boutique, salon de thé, dans le projet initial. Et après, la taille de la boutique, etc., le local qu'on a trouvé, faisait que ça n'allait plus. Et donc, on a réinventé un petit peu en disant, c'est tout, on garde le cœur d'activité qu'on voulait faire. La boutique, les événements, créer du lien avec les créateurs, créer du lien social, être un commerce de proximité. C'était ça, en fait, ce qu'on avait vraiment envie de faire. Donc, tant pis pour le salon de thé. Donc, on a ouvert finalement la première boutique qu'en juin 2021. D'accord. En fait, physiquement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas mal, ça nous a laissé quand même le temps de bien reconstruire le projet, aller chercher nos créateurs, nos marques. Il y a aussi plein d'autres sujets qui nous ont quand même bien occupés.

  • Speaker #0

    Et après, pour monter la deuxième boutique, pas de difficultés cette fois rencontrées pour celle de Viennose Tasks du coup ?

  • Speaker #1

    Alors pour la deuxième boutique, ça faisait deux ans, c'était ce qu'on avait écrit dans le projet à la base. Moi, j'avais vraiment envie de développer. L'idée, ce n'était pas de devenir une multinationale, mais c'était d'ouvrir quelques baltes en indépendance

  • Speaker #0

    Donc, ça faisait deux ans, c'était un peu la continuité. On a eu l'opportunité d'un local qui était hyper bien placé, beaucoup plus petit. C'était aussi une façon de voir le projet prendre une autre tournure, de se dire comment on peut tester finalement ce qu'on a mis en place dans un format plus pocket. Et là, ce qui a été un petit peu compliqué, ça a été plutôt dans notre désalignement, je pense, avec mon associé. où je pense qu'on n'était pas sur le même timing, en fait. Je pense que moi, j'avais envie d'aller vite. Et elle, elle avait peut-être besoin de plus de temps.

  • Speaker #1

    Donc, la même vision à court terme,

  • Speaker #0

    en tout cas. Oui, exactement. Et je pense que c'est quand même ce qui a commencé à mener vers la fin de notre association, parce que, alors on s'est désassociées en bon terme, mais on n'était plus alignées sur le cap, sur la vision de notre projet. Et comme on aime bien les challenges quand même, et qu'on a voulu franchement se tester jusqu'au bout. On a eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique éphémère aussi en décembre de la même année, donc 2023.

  • Speaker #1

    Sur la métropole lilloise ?

  • Speaker #0

    Oui, sur la métropole lilloise. On a eu en gros une semaine pour le faire. Pour aller 15 jours parce que le temps de se décider, etc. Mais vraiment une semaine pour être dans l'organisation logistique. Mais moi, je ne sais pas dire non. En fait, c'était trop excitant. C'est challengeant, j'adore le challenge. C'était aussi une façon de se dire on peut y arriver. Et on l'a fait. Et c'était super, non sans fatigue, parce que là, on a attaqué un mois de décembre 7 sur 7, où j'ai eu zéro jour de congé. Mais c'était une telle fierté d'avoir réussi à le faire, d'avoir mené de front ces trois boutiques. Voilà, c'était chouette. Et ça, on a pu le réussir que parce qu'on avait une super équipe aussi.

  • Speaker #1

    Donc à chaque fois aussi, si je l'ai entre les lignes, c'est à chaque fois que tu es inspirée, que tu as cette notion de challenge, il y a aussi cette... cette notion de vouloir aussi inspirer tes enfants.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Leur montrer l'aventure entrepreneuriale, ce que c'est, et que c'est important de s'écouter,

  • Speaker #0

    justement. Exactement. Moi, vraiment, je leur dis souvent, mais osez, en fait. Allez-y. Au pire, qu'est-ce qui va se passer ? Ok, ça ne marchera pas comme tu as envie, mais tu auras appris quelque chose. En fait, je trouve que... Moi, j'adore, j'ai le goût du challenge pour ça, en fait. C'est comme dans le sport ou dans... plein d'autres univers, par exemple, se donner des micro-challenges, se dire « tiens, je suis capable de faire un semi-marathon alors qu'on n'a jamais couru plus de 10 km » , se dire qu'on est capable de faire 50 bornes à pied alors qu'on marche très peu. Je trouve qu'il y a un côté, je ne sais pas, c'est une fierté personnelle qui se dégage quand tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que tu as envie de transmettre à tes enfants.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que mon conjoint, c'est la même chose. C'est le goût. Le goût d'essayer, le goût de partager, parce qu'on est beaucoup dans le partage. L'envie de se rendre utile, de faire quelque chose. On n'est pas dans l'immobilisme, ça c'est sûr. Mais c'est important, nos enfants, on veut leur montrer aussi qu'on est capable de se tromper. On se trompe beaucoup. Mais après, comment tu rebondis quand tu t'es trompé, c'est surtout ça aussi qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Et toutes les valeurs aussi de BALT, c'est aussi des valeurs que tu avais envie de transmettre justement à tes enfants. On peut peut-être revenir sur justement les valeurs, les belles alternatives engagées.

  • Speaker #0

    Ouais, vas-y. Et bien écoute, en fait, l'idée de BALT, déjà moi j'étais plus alignée avec ma façon de consommer, c'est ce que je te disais tout à l'heure par rapport à la grande distribution textile, etc. Où j'adorais mon métier, je n'ai jamais détesté, j'ai toujours aimé mon métier. Mes équipes, etc., c'était toujours formidable. Mais ça ne suffisait pas à me nourrir parce que j'avais envie de... Moi, à titre personnel, on consommait moins, on faisait attention. C'était quelque chose qui était devenu important. L'envie de faire sa part, tu vois. L'envie que mes enfants aussi ne soient pas dans la surconsommation. Ça, c'est quelque chose qui a vraiment émergé juste avant de monter BALT, en fait, qui était de plus en plus fort. avec Bals on avait vraiment envie de proposer une consommation différente, d'être travaillé avec des acteurs qui sont engagés d'un point de vue éthique, social. Alors, on travaille principalement avec des marques locales ou françaises, européennes. L'idée, c'était vraiment de prouver qu'on pouvait proposer des produits qui soient à la fois utiles, durables, pratiques. Et c'est vraiment les valeurs que j'avais aussi envie de transmettre chez mes enfants, en fait. C'est hyper important. On laisse quand même un monde qui est un peu compliqué en ce moment. Oui, on peut se dire qu'on n'est qu'une petite goutte, mais si on est plein de petites gouttes, peut-être que tous ensemble, on va faire un peu bouger les choses. Et ça, ça a été aussi un long chemin quand même, pour moi en tout cas, avant de lancer BALT, sur le désalignement entre créer un commerce et vouloir moins consommer. D'accord. Tu vois, moi, avant de créer BALT, ça a été... Alors, je me suis fait coacher quand même un peu. Et ça, franchement, j'incite tout le monde en tout cas à rencontrer des coachs qui vous aident à structurer vos idées et à clarifier. Moi, ça m'a beaucoup aidée d'un point de vue perso et d'un point de vue pro.

  • Speaker #1

    C'était coach business BGE,

  • Speaker #0

    CCI ? Non, là, je suis passée. Alors, j'avais un CPF, donc j'ai eu la chance de pouvoir l'utiliser. Mais c'est quelqu'un que je connais très bien, qui s'appelle Claire Le Couturier, que je conseille vraiment à tout le monde, qui est coach, ça s'appelle bien. Voilà, déjà, je trouve que ça veut tout dire. Et que j'avais déjà croisé dans mon parcours professionnel. Et qu'il y a une approche, en fait, à la fois perso, pro, dans les bilans de compétences, ou en tout cas pour t'aider à t'aligner sur ce que tu veux faire. qui est hyper intéressante, je trouve. Elle est très à l'écoute. Elle permet vraiment de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes et de savoir nos forces, nos faiblesses. Ce n'est pas toujours évident de vraiment bien les identifier. Il y a un peu de boulot à faire quand même, personnel. Mais moi, en tout cas, ça m'a permis de me réaligner avec ça et de comprendre qu'en fait, en voulant créer Belt, ce n'était pas juste un commerce que j'avais envie de créer. C'était du lien social, parce qu'on est vraiment sur un commerce de proximité. Et on le voit aujourd'hui, après quelques années d'existence, nos clients reviennent, on voit les familles grandir, on les voit enceintes, accouchées, se marier. Les gens nous racontent leur vie. Je trouve que c'est incroyable, en fait, ce qu'on peut créer dans les quartiers. Et c'était aussi de se dire, en fait, finalement, les gens ne vont pas arrêter de consommer. Mais comment on peut les aider à consommer en conscience ? va consommer en leur proposant des alternatives qui soient... plus belle, d'où le nom BALT, parce que c'était vraiment l'idée de chercher des alternatives à nos produits du quotidien qui soient plus jolis et plus engagés. Enfin, qui soient jolis et engagés. Parce qu'on a aussi beaucoup voulu démontrer qu'on peut faire plus écolo, mais tout en gardant que ça reste beau. Et que ça donne envie, que ça fasse plaisir. Parce que la notion de plaisir, elle est hyper importante. Elle est importante dans ce qu'on a envie de transmettre, elle est importante dans ce que nous, on a envie de vivre. Dans ma sélection de produits, c'est aussi beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un peu ta boussole au quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Elles nous sont de plaisir.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, ça t'aide aussi, je suppose, à choisir les créateurs avec qui tu as envie de travailler. Tu travailles, d'ailleurs, tu les choisis comment ? Est-ce que c'est un cahier des charges précis ou tu marches vraiment plutôt à l'instinct ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu de tout. En fait, pour tout te dire, aujourd'hui, on bosse quand même avec à peu près 200 marques. Oui. On a beaucoup de produits.

  • Speaker #1

    Et tu les as toutes sélectionnées.

  • Speaker #0

    Et je les ai toutes. toutes sélectionnées. Tout à fait. Après, ce qui est compliqué, je trouve, c'est qu'on est quand même dans l'ère de la nouveauté, du renouvellement. Donc, les clients sont quand même en demande de nouveautés, etc. Et en même temps, nous, notre volonté, c'est vraiment de pérenniser une relation avec les gens avec qui on travaille parce qu'il y a des humains derrière et qu'on les a sélectionnés aussi pour leurs valeurs qui sont communes avec les nôtres. Donc, voilà. Donc, oui, j'ai un cahier des charges. donc j'ai mes valeurs, il faut que ce soit Il faut que les matières utilisées soient plus saines. Par exemple, en cosmétique, tu vois, je sais, on n'ira pas se prostituer sur certains sujets. On a la fabrication locale qui est hyper importante pour nous. Mais ce n'est pas une fin en soi, parce qu'aujourd'hui, on se rend compte aussi que ce n'est pas forcément toujours, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus, entre guillemets, éthique ou écologique. Voilà, on pourra en reparler plus tard si tu veux. Mais c'est vrai que pour en avoir discuté avec d'autres marques qui fabriquent, par exemple au Portugal, Oui,

  • Speaker #1

    des alternatives qui soient intéressantes.

  • Speaker #0

    Exactement. Tu vois, j'en parlais avec Anne, la créatrice de la cerise sur le gâteau, qui est une des marques qu'on adore, qui me disait, bon, elle a créé sa marque, je pense, ça fait une vingtaine d'années à peu près, presque, qui me disait, mais en fait, nous, on fabrique au Portugal, alors qu'à la base, on voulait fabriquer en France. Mais en fait, tu étais confrontée à tellement de défis, d'un point de vue, ne serait-ce que usinage. C'est-à-dire qu'entre le tissu qui était tissé à un endroit, la fermeture à un autre. En fait, finalement, ton produit, il va drouiller tellement que finalement, ton impact écologique était quand même plus fort que de fabriquer dans le même bassin, au même endroit, l'intégralité de ton produit quand on est vraiment en bordure de la France.

  • Speaker #1

    Il y a des nombres de quantités. Les quantités aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Le volume. Après, il y a aussi des marques françaises qui font ça très, très bien et qui arrivent aujourd'hui. Il y a des super belles marques avec qui on adore travailler. qui arrivent à sortir du lot. Et c'est formidable de pouvoir réindustrialiser en France quand même tous ces types de produits. Voilà, bon bref. En tout cas, j'ai mon cahier des charges sur les engagements. Et aujourd'hui, c'est quand même typiquement, c'est un tableau Excel que je suis. où j'ai toutes mes marques, tous mes engagements, et je me dis quel est le poids de mes marques par rapport à chacun de mes engagements. Pour me dire à quel moment, pour éviter que je dérive déjà, pour me dire, moi j'ai quand même besoin d'avoir au moins 90% de mes produits qui soient français, voire 95 produits français-européens, tu vois. Sinon, il n'y aurait un désalignement avec notre éthique. Les gens viennent chez nous quand même parce que on a cette transparence et l'idée c'est qu'ils peuvent venir qui puissent venir les yeux fermés parce qu'ils ont confiance dans les choix de nos produits. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Justement, les personnes viennent, en tout cas, la première fois, elles viennent parce qu'elles savent que c'est des produits éthiques, c'est ce qu'elles recherchent. Au contraire, il y a tout un travail de sensibilisation qui est aussi à faire.

  • Speaker #0

    Alors, il y a vraiment de tout. Et d'ailleurs, on le savait, à un moment de Crébal, on s'est dit, nous, l'idée, c'est vraiment de rendre la consommation responsable, accessible à tous, quel que soit son niveau d'engagement, tu vois. l'idée c'était vraiment de se dire bah en fait par le biais des produits qu'on propose chez BALT, déjà, les gens vont prendre conscience d'une certaine façon qu'on peut mieux consommer. On essaye aussi de faire hyper attention au prix. Ça aussi, c'est important. Quand on prend de la fabrication française, parfois, c'est plus cher, mais on essaye vraiment d'avoir une accessibilité prix, malgré tout, qui puisse convenir à tous.

  • Speaker #1

    Et en travaillant en pédagogie aussi, je suppose.

  • Speaker #0

    Alors, comme on a la chance de parler beaucoup avec nos clients, ça nous aide aussi à aborder pas mal de sujets. Après, on se rend compte qu'on a vraiment des clientèles différentes. On a vraiment des clientèles qui viennent parce qu'elles savent que chez nous, elles vont trouver des produits plus responsables et donc elles viennent les yeux fermés, en toute confiance. Donc nous, à nous, de jamais faire un pas de côté, d'être toujours bien alignés avec ce qu'on annonce. Ça, c'est un vrai challenge aussi parce que franchement, les défis business aussi qu'on connaît avec des commerces aujourd'hui pourraient très bien faire des dérives dans des prises de décision. On pourrait très bien se dire, allez, on fait un pas de côté. Mais trahir les valeurs. Exactement.

  • Speaker #1

    Les valeurs des clients aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, on a des clients qui viennent pour ça. Et puis, on a des clients qui, aujourd'hui... D'ailleurs, on a des disparités entre les deux boutiques. C'est drôle. Qui viennent d'abord parce que les produits sont jolis. Et après, les valeurs éthiques, quand on arrive à leur transmettre, c'est un peu la cerise sur le gâteau, tu vois. Parce qu'il y a une histoire à raconter. Il y a un côté quand même social. C'est ça. On a vraiment tout type de clients.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce deuxième type de client qui est important aussi de sensibiliser.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, c'est important. Après, on sait aussi que valider, on n'a jamais prôné la perfection. Que ce soit nous, on n'est pas parfait dans ce qu'on fait. Nos clients ne sont pas non plus parfaits dans leur mode de consommation. On a tous des dérives. Moi, il y a des moments où j'essaie de faire attention, mais il y a des moments où on a des difficultés. Surtout quand on a quatre enfants, parce qu'il faut quand même toujours les habiller. C'est vrai. parfois quand même il y a des chemins où tu essaies de dire non j'y vais pas on marche par priorité et puis voilà et on marche par priorité donc c'est voilà après si nous moi je me dis en tout cas que si on arrive déjà à faire passer quelques messages et que ça peut aider les gens à se rendre compte qu'il est possible de se faire plaisir en consommant mieux on

  • Speaker #1

    aura déjà fait une partie du job tu vois et on va peut-être revenir sur les blessures de l'entrepreneuriat ouais Merci. j'avais identifié moi cinq blessures principales dans l'entrepreneuriat. On en a déjà abordé quelques-unes. Donc, il y avait tout ce qui était la peur de savoir déléguer, cette incapacité à déléguer. Donc, ça, on l'a déjà bien abordé. Il y avait la peur de l'argent. Donc, la peur de l'argent, c'est à la fois la peur de gagner de l'argent. Pour certaines personnes, ça peut faire peur, le succès, parce que ça rentre dans des croyances aussi. Ou ça peut être aussi cette... peur d'investir dans son projet parce qu'il y a toutes les insécurités financières. On a tout ce qui est comparaison accessible, on va revenir sur chacune d'entre elles, le fait de tout le temps se comparer à l'autre, aux autres entreprises qui sont un peu dans les mêmes secteurs d'activité alors que c'est pas forcément les mêmes ressources derrière ou c'est pas forcément aussi les mêmes niveaux de développement d'entreprise. Et on a le syndrome de l'imposteur, ce qui est le plus courant. Ça, qu'on traverse toutes, et la peur de l'échec. Alors, on va revenir sur chacune de ces peurs, si c'est OK pour toi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Et voir un peu comment tu les as traversées à la fois pour Balt et à la fois dans ta vie de maman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Des choses qui sont assez intéressantes à mettre en parallèle, je pense. Donc, si on commence par la peur de l'échec, déjà. Tu sais, c'est quelque chose qui t'a traversée dès le début. En tout cas, ça t'a au moins traversée une fois, je suppose.

  • Speaker #0

    Écoute, la peur de l'échec, je pense qu'effectivement, on le vit tous, mais à quel que soit le niveau, même quand on devient maman, on a peur de mal faire, on a peur de ne pas bien élever notre enfant. On part avec beaucoup de principes et puis finalement, se rend compte que il y en a peu qui tiennent sur le long terme. Tu vois, moi, je fais un petit pas de côté, mais je voyais quand j'ai eu mon premier enfant, j'étais enceinte, je disais mais il aura des couches lavables. Je lui ai acheté que des jouets en bois, machin. Je vais faire ci, je vais faire ça. Et en fait, une fois qu'il est là, on fait juste bien comme on peut, en fait. Et je trouve que l'entrepreneuriat, alors on peut se mettre des garde-fous, mais c'est un peu ça aussi, tu vois. Moi, j'ai eu peur en clé en balde, forcément, parce que je me suis dit et si ça ne fonctionne pas ? Et si, et si, et si, et si, et si ? et en fait... Avec tous les six, on n'avance pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pourtant, à chaque fois qu'il y a des difficultés, tu as su rebondir, tu as trouvé des ressources.

  • Speaker #0

    En fait, je pense qu'on a une capacité qu'on ignore. On est capable de bien plus que ce qu'on croit pouvoir faire. Je pense que l'échec, la peur de l'échec, c'est aussi une façon d'aller plus loin, de se nourrir, d'aller chercher ses ressources, de se dire « j'ai peur de l'échec, mais comment je le contourne ? » On n'en parle pas assez aussi des vrais échecs. Tu vois, moi, je trouve que... C'est aussi quelque chose, je pense qu'on pourrait désacraliser l'échec en parlant des échecs. Oui, totalement. Tu vois, je te parlais tout à l'heure, je fais parallèle avec un autre podcast qui n'a rien à voir avec le tien, mais je te parlais d'un podcast qui s'appelle Acte 2, par exemple, alors il y a quelques épisodes, il n'y en a pas beaucoup, que moi je trouve très intéressant, même quand une entreprise va bien, qu'une entreprise se développe, ou avant même de créer, ou quand on est au démarrage, je trouve que ça aborde des difficultés qu'on peut connaître en entreprise. personnelles ou professionnelles, qu'on a tendance à ignorer. Parce que quand on crée un projet, on est toujours en train de dire « Attends, tu fais ton business plan, tu vas faire tes objectifs, donc ça va bien fonctionner, tu vas trouver tes clients. » Et heureusement, parce que si tu n'as pas l'optimisme, je pense que tu n'y arrives pas non plus. C'est un vrai moteur quand même. Mais on te parle rarement du fait que tu vas rencontrer des difficultés, on les aborde, mais il y a des difficultés qu'on n'aborde pas du tout. Tu vois, moi, les difficultés... financières, par exemple, au bout de 5 ans qu'on peut connaître aujourd'hui, à certains moments, forcément, alors c'est les aléas du commerce, mais comment aujourd'hui tu trouves la ressource pour pouvoir les surmonter ? Les difficultés de communication ? Moi, je sais que on a beau se dire que par exemple avec mon associé, qu'on osera tout, d'avoir tout anticipé, les questions, en fait, il y a toujours ce même problème de communication comme dans un couple, en fait. Tu vois ? Tout ça, je trouve que c'est intéressant aussi de les aborder pour pouvoir désacraliser l'échec.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est culturel aussi, cette peur de l'échec ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une question culturelle, tu as raison. Et c'est vrai que je dis souvent que quand même en France, on n'a pas le droit à l'échec. Parce que typiquement dans l'entrepreneuriat, tu as créé une boîte, tu la loupes, plus personne ne te fait confiance. En tout cas, les banques ne réinvestissent pas forcément. Tu vois, alors que dans les pays anglo-saxons, c'est quand même, voilà, t'as raté ta boîte, enfin t'as raté. En plus, je déteste utiliser ce mot-là parce que ce n'est pas vraiment un échec, mais en tout cas, ça n'a pas perduré. Ça n'a pas abouti. Ça n'a pas abouti, comme tu l'aurais voulu. Néanmoins, c'est un point d'étape pour faire autre chose. Et je pense que tout ce que tu as appris te permet de rebondir et de faire encore mieux la fois d'après. Et je pense que les anglo-saxons, ça, ils ont vraiment compris. Parce que quand tu crées une deuxième boîte ou en tout cas un deuxième projet, quel qu'il soit, tu le feras différemment parce que tu connaîtras certains chemins. que peut-être tu n'avais pas en tête à l'époque. Telle expérience, Sophie. Oui. Alors, ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres. Mais je trouve que ça te permet, en tout cas, d'avoir une vision plus claire de la réalité pour pouvoir avancer au mieux.

  • Speaker #1

    Ça permet d'affiner sa vision.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    En effet, d'être peut-être moins optimiste, même si c'est important, l'optimisme dans les projets entrepreneuriaux. Et puis, oui, ça permet d'avancer au final aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce qu'il faut quand même bien savoir où tu mets les pieds, les trous. Parce que surtout, quand tu es maman, il y a plein de choses. On va parler de l'argent. Tu parlais de l'argent, je ne sais pas si je peux faire le temps d'en parler. L'argent aussi, c'est quelque chose... Moi, j'aime beaucoup parler avec des porteurs de projets, de gens, etc. Et c'est vrai que j'aborde quand même aussi des sujets en leur disant « Écoute, c'est super, pense aussi peut-être à... Est-ce que toi, d'un point de vue financier, comment tu te situes ? Est-ce que tu penses que c'est tenable ? » Parce que c'est un sujet qui est important, parce que même si on nourrit l'envie d'être entrepreneur, on a envie d'avoir un vrai projet, etc., il y a quand même une réalité économique. Totalement. Tu vois, moi, je le vois clairement aujourd'hui. Entre il y a 5-6 ans, quand j'avais une bonne situation financière, parce que ce n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui, il faut être clair. Même si une entreprise, visuellement, te paraît prospérer et fonctionne, il y a aussi des sacrifices personnels qui sont faits derrière, notamment d'un point de vue salaire. Et du coup, il y a 5-6 ans, on a choisi un rythme de vie qui allait avec notre niveau financier. Toutefois, sauf que quand... Quelques années plus tard, ton rythme financier a drastiquement baissé, mais ton rythme de vie n'a pas forcément baissé. Tes enfants vont dans les mêmes écoles, ta maison, c'est toujours le même prêt à devoir rembourser, etc. Même si tu changes des choses dans ta façon de consommer, il y a des charges qui sont incompressibles en fait. Et ça, si tu ne l'as pas en tête et que tu n'as pas un peu de bagage financier derrière qui t'aide à tenir. Après, il y a des boîtes, il y a des entrepreneurs qui réussissent tout de suite et tant mieux pour eux, tu vois. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais il y a la majorité des entrepreneurs qui passent par des choses compliquées financièrement.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ne peuvent pas se payer pendant plusieurs années. Moi, j'ai eu la chance d'arriver même à me payer un petit peu, mais assez vite, même si c'était moins d'un SMIC. Même psychologiquement, je trouve qu'il y a un côté qui est hyper important. Tu te payes 300 balles, tu te payes 300 balles, mais tu te payes quelque chose. Parce que même si tu adores ton projet et que c'est devenu une passion et que tu es investi à 300 %, à un moment donné, il faut quand même que tu puisses en vivre un petit peu. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a aussi la réalité de si tu veux faire perdurer ton entreprise. Là, j'écoutais encore une interview hier de la fondatrice des Secrets de Loli. qui disait qu'elle s'est payée en moins d'un SMIC ou 1700 euros jusque récemment, alors que son entreprise générait déjà des millions parce qu'elle réinvestissait dans son entreprise. Parce qu'au final, il y a aussi cette notion de « Ok, il faut que moi je puisse en vivre, mais il faut aussi que mon entreprise puisse continuer à grandir, sinon un jour tout va s'arrêter. » Il faut toujours avoir cette vision.

  • Speaker #0

    Oui, il faut toujours être flexible. Tu vois, tu as des gens qui, par exemple, tout de suite vont dire « Je vais me payer, je vais me payer. » Beaucoup. en tout cas beaucoup, je vais me payer raisonnablement, mais qui en fait, effectivement, peuvent vite planter parce qu'à un moment donné, ta boîte, elle a aussi besoin de temps aussi pour maturer, pour prospérer, etc. Moi, aujourd'hui, tu vois, moi, je n'ai aucun problème avec l'argent. Tu vois, je me paye 1600 euros par mois. Voilà, donc je me paye un SMIC, tu vois, l'équivalent d'un SMIC. Un peu plus quand même. Mais ce n'est que depuis deux, trois mois. C'est vraiment très récent. Et j'ai l'impression quand même de me... Je ne sais pas, c'est une certaine forme de reconnaissance sociale. travail C'est quand même aussi une façon de contribuer à la vie familiale, parce que ça aussi, c'est hyper compliqué, je trouve, dans le côté équilibre entre homme-femme, ce que tu ramènes comme argent dans le foyer, etc. Comment tu contribues quand tu as un boulot à 200%, donc tu es moins présent, mais en même temps, tu ramènes moins d'argent. Je trouve que ce sont des sujets qui ne sont pas forcément simples.

  • Speaker #1

    Au sein du couple.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut être clair aussi sur comment tu acceptes toi au conjoint. De soit apporter un peu plus le poids financier, soit de changer complètement ta façon de vivre. Parce qu'à un moment donné, il y a une réalité qu'ensemble, on gagne quand même un peu moins et qu'on a quatre enfants.

  • Speaker #1

    Une aventure entrepreneuriale, c'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est même pas que l'air.

  • Speaker #1

    C'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais moi, je le vois tout à fait comme ça. En fait, je n'aurais jamais créé BALT si je n'avais pas senti que c'était la famille derrière. Donc, c'est vraiment... On fait les vitrines ensemble. Le soir, mon conjoint, il m'aide des fois sur des trucs du site. Mes enfants m'aident à faire deux, trois trucs. Enfin, voilà, forcément, c'est ensemble.

  • Speaker #1

    Donc, au final, tu ne coupes jamais vraiment parce qu'il est en barque.

  • Speaker #0

    C'est impossible de couper. Moi, je ne connais pas beaucoup d'entrepreneurs qui arrivent à couper. Après, il y a couper et couper. Là, jusqu'à il y a à peu près six mois, j'arrivais vraiment pas à couper. C'est-à-dire que les vacances n'étaient pas vraiment des vacances, puisque oui, alors oui, tu changes d'endroit, tu souffles, etc. Mais ta tête, elle n'est jamais à l'arrêt. Donc déjà, ta tête n'est jamais à l'arrêt. Tu dors pour ton entreprise, tu vis pour ton entreprise, les sujets de conversation sont autour de ton entreprise. Enfin, ça devient fou. Là, tu vois, je suis partie une semaine la semaine dernière pour le mariage de ma belle-sœur. J'ai pensé, forcément, mais arrivé à déconnecter. Même les filles m'ont dit, Véro, c'est bizarre, tu ne me donnes pas beaucoup de nouvelles. Mais j'avais besoin aussi.

  • Speaker #1

    Une avancée.

  • Speaker #0

    C'est une avancée. Et c'est aussi une façon de se préserver. Parce que même si tu penses tout le temps, il faut vraiment arriver à couper de temps en temps. Pour les quatre premières années, je n'ai pas du tout coupé. Et je me suis fatiguée. Je me suis sentie, j'ai démarré en 2025 avec une énergie au plus bas, une fatigue. C'était dur.

  • Speaker #1

    Sur la santé mentale, qui peut être dramatique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est bleu. Exactement. Et puis tu nourris une certaine forme de culpabilité par rapport aux enfants, en l'occurrence, où tu es là, mais tu n'es pas là. Ta tête, elle n'est pas là. Du coup, tu n'as jamais l'impression d'être à 100% dans ce que tu fais, ni avec tes enfants, ni au boulot. Tu culpabilises tout le temps.

  • Speaker #1

    Et cette culpabilité, c'est syndrome aussi d'imposteur.

  • Speaker #0

    Ah bah, claro.

  • Speaker #1

    De ne se sentir pas à la hauteur, ni dans son entreprise, ni dans son rôle de maman, ni dans son rôle de femme, au final, au quotidien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Moi, je l'ai beaucoup nourri. je la nourris encore tu vois typiquement quand tu m'as proposé de faire le podcast je sais ce que je te disais tout à l'heure je me dis mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter ça va pas être intéressant enfin c'est parce que je pense qu'on a tendance nous les femmes en particulier quand tu lis un peu les études, etc. à sous-estimer ce qu'on est, ce qu'on vaut. On pense que tout le monde le fait, alors que ce n'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Et tout le monde pense en plus que tout le monde le fait facilement et mieux que nous.

  • Speaker #0

    Exactement. Pas du tout. Regarde, c'est comme... J'avais lu la dernière fois un truc, c'était sur les offres de poste, par exemple, les candidatures. Alors, je ne sais plus les pourcentages, il faudrait que je retrouve l'article, mais qui montrait quand même, c'était assez énorme, la différence de pourcentage, qu'une femme a besoin d'être sûre à 90% de savoir faire ce que le poste contient. Par rapport à un homme qui, lui, n'a que, je crois, 20 ou 30 % de ses capacités. Enfin, en tout cas, qui correspondent au type de poste. Il se dit qu'il va oser. Exactement. Il va y aller. Je pense que les femmes, on se met des barrières, on se met des freins. On a l'impression qu'on n'en est pas capable. Alors qu'en fait, il faut juste qu'on ose un peu plus. On ne se sent pas légitime. Alors que pourquoi ? Pourquoi on ne serait pas légitime, finalement ? Et comment, toi,

  • Speaker #1

    tu la dépasses ?

  • Speaker #0

    Tu vois, ce n'est pas facile. C'est quand même un challenge au quotidien. je ne l'ai toujours pas dépassé totalement non plus Mais je pense que c'est surtout quand tu comprends que finalement, tu n'as rien à prouver aux autres. En fait, je pense que ce qui ne t'aide pas, c'est la peur du regard de l'autre. Moi, je le nourris beaucoup parce que je disais tout à l'heure, moi, j'ai vraiment ce besoin d'être indépendante, de ne rien devoir à personne. Mais ça, c'est très lié à ma vie familiale et mon enfance, tu vois. De devoir me prouver que je suis capable toute seule d'y arriver, que même financièrement, d'être capable de subvenir aux besoins. d'être sur tous les fronts, parfaite, hyper bien organisée. Et en fait, pourquoi ? Pourquoi, Bessie ? Pour qui, exactement. Et tu vois, je pense que je n'ai pas encore fait totalement le chemin, mais je suis en train de me rendre compte qu'en fait, non, on a besoin des autres, déjà, bien plus que ce que je pensais. Et que finalement, on le fait pour soi, avant tout, et pas pour les autres, en fait. Et si déjà, moi, je suis heureuse avec ma création de Balte et mes enfants, combat. Pourquoi vouloir plus, tu vois ? Pourquoi attendre plus ? Alors, c'est plus facile à dire. Je pense que du coup, il faut, pour surpasser tout ça, il faut oser en parler.

  • Speaker #1

    Oser en parler à qui ? À des mamans entreprenantes ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Ça peut être n'importe qui. Ça peut être une amie parce qu'à un moment donné, t'oses dire que t'as des faiblesses. En tout cas, que tu considères avoir des faiblesses. Ça peut être effectivement se faire bien entourer d'un point de vue entrepreneurial. Tu vois, moi, j'ai assez vite rejoint un réseau d'entrepreneuses.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu as rejoint lequel ?

  • Speaker #0

    Bouge ta boîte. OK, trop bien. Donc, je suis restée quatre ans. Je viens juste de... Je suis partie là parce que là, j'ai la chance de devenir mentor chez Little Big Woman. Je vais te voir accompagner un porteur de... Mais c'est tout nouveau. Je n'ai même pas encore mon porteur de projet, tu vois. Mais je suis hyper emballée par cette nouvelle aventure. Mais bon, à un moment donné, tu ne peux pas être sur tous les fronts, tu vois. Mais j'ai rejoint Bouge ta boîte. Bouge ta boîte, moi, ça m'a aidée à me dire... t'es entourée de femmes qui n'ont pas du tout la même activité que toi, mais qui pour autant vivent les mêmes difficultés, tu vois, d'un point de vue familial, d'un point de vue de confiance en soi, etc. Parce que c'est pas toujours évident. Parce que quand t'es dans les montagnes russes et que t'es en haut, tout va bien, la confiance, elle est boostée. Mais quand t'es tout en bas, franchement, c'est difficile de sortir. Tu peux vite y rester, en tout cas. Si t'es pas un peu aidée, tu vois, et aider, c'est parfois, pas forcément toujours d'en parler, mais c'est... d'écouter les autres aussi. Je trouve qu'en ça, les podcasts sont formidables parce que les parcours des autres sont hyper inspirants et qu'il y a toujours des choses à apprendre des parcours des gens et que toi, tu transcris un peu par rapport à ta propre expérience, en fait. Tu vois ? Donc, ce groupe m'a permis...

  • Speaker #1

    C'est l'essence de même preneur aussi. C'était pouvoir inspirer sur les difficultés et de la maternité et de l'entrepreneuriat,

  • Speaker #0

    mais aussi les forces qu'ils y retrouvent dans tout ça. Ouais, exactement. Après, les forces, en étant maman, je pense qu'on développe une capacité qui n'est pas du tout la même que les autres, en fait. Je ne veux pas nous mettre une casquette de superwoman, mais quand même, à un moment donné, je pense que quand tu es maman, de base, tu développes une certaine forme de résilience, d'organisation quand même, malgré tout. Ça te fait l'efficacité. Exactement. Je pense qu'on va beaucoup plus vite que parfois d'autres personnes. ou même des papas, malgré tout, quand même, parce qu'on peut dire quand même ce qui est, on a beau avoir des papas formidables aujourd'hui, on garde quand même beaucoup de charge mentale pour nous, beaucoup d'organisation, où on se met, en tout cas, nous-mêmes, des barrières. On a du mal à lâcher prise sur certains sujets. Mais oui, je pense que moi, Balt, aujourd'hui, je n'aurais jamais été aussi efficace et aussi loin dans cette aventure si je n'avais pas été maman. Mais donc ça a été ta force aussi. Ah ben c'est ma force, et c'est ma force au quotidien. C'est ma force au quotidien parce que c'est aussi la fierté que je peux voir dans les yeux de mes enfants, c'est le fait de me dire que j'arrive à tout concilier, le fait que, même si c'est difficile, que mes enfants ne sont pas malheureux, que j'arrive à choisir mes priorités,

  • Speaker #1

    que,

  • Speaker #0

    tu vois, moi aujourd'hui, balte, j'accorde plus de temps à ma famille que je l'accordais il y a six mois. Voilà, parce qu'aujourd'hui je suis en capacité de le faire. mais c'est un temps pour tout et les enfants comprennent C'est comment aussi, les peu de moments que tu as avec ta vie de famille, tu crées plutôt des moments de qualité plutôt que de la quantité. Tu revois un peu ta vision des choses, sa façon de faire. Et puis moi, quand mes enfants me prennent dans les bras et qu'ils me disent qu'ils m'aiment, je trouve que c'est la plus belle des récompenses, en fait.

  • Speaker #1

    Et si demain, ils voulaient te demander des conseils pour entreprendre, justement ? Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour eux, entreprendre, alors moi, je leur dirais surtout de se faire confiance. Parce que c'est écouter, beaucoup. En fait, il y a plein de conseils à donner. Je pense que je les ai un peu tous abordés. C'est vraiment écouter les autres aussi. Enfin, demander d'être... Pas toujours écouter tout le monde. Mais en tout cas, savoir s'appuyer sur d'autres aussi. Parce que c'est important pour avancer. Et se respecter, beaucoup aussi. Je trouve que c'est important. De ne pas faire les mêmes erreurs que moi, d'être à 400% et de s'oublier. penser aussi un peu à soi. Et c'est pas une forme d'égoïsme, en fait. Moi, je reste assez convaincue que quand on prend du temps pour soi, on est beaucoup plus performant après. C'est difficile de l'accepter. Moi, j'ai encore du mal. C'est encore un chemin que je suis en train de faire.

  • Speaker #1

    Ça permet de mieux rebondir aussi.

  • Speaker #0

    Là, je me rends compte, tu vois, que j'arrive à prendre beaucoup plus de recul aujourd'hui en m'accordant plus de temps. Et finalement, ma vision est beaucoup plus claire de la suite, en fait. Et puis, d'y aller. et puis après il n'y aura pas d'échec il n'y aura que des étapes tu vois et c'est un peu ce que tu voudrais aussi transmettre à toutes les femmes qui veulent entreprendre bah en fait je pense que c'est ça en fait c'est exactement ça c'est la transmission l'échange se sentir alignée en fait tu vois se sentir respectée aussi se respecter soi-même c'est important je trouve que ça c'est important bien merci bah de rien merci pour ce beau partage c'était

  • Speaker #1

    ultra inspirant. Et t'es la preuve qu'on peut créer une entreprise qui est alignée avec ses valeurs, sans renoncer à sa vie de famille. Bien sûr, il y a des moments où on est plus dans l'entrepreneuriat ou des moments où on a envie de plus rééquilibrer, mais c'est un projet que t'as porté en famille au final et tu le fais pour la famille. Et j'ai une dernière question. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu peux peut-être dire les adresses ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, nos deux boutiques, on en a une sur Ville de l'Eldesque, rue Jean Jaurès, et on en a une à Mouveau, rue de Ville, en face du parc du Haut-Mont. Et après, on a un site internet, boutique Balte, vous nous trouvez sur Google, normalement on ressort pas mal. Et c'est surtout sur Instagram qu'on est aussi vivant, boutique Balte.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour nos auditrices, je vous invite également ici à aller faire tout. vos achats dans les boutiques Balte en ligne, sur place, du coup, comme tu viens de le dire, Villeneuve d'Ascq, Mouveau, pour faire le plein de belles alternatives utiles, durables et inspirantes. Merci, Véronique. Et puis, je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de Mumpreneur Podcast.

Description

Dans cet épisode de Mumpreneur, je reçois Véronique Estienne, fondatrice du concept-store engagé BALT.E – Belles Alternatives Engagées. Ancienne cadre dans la grande distribution textile, Véronique a tout quitté pour lancer une entreprise à impact positif, en accord avec ses valeurs profondes : l’écologie, l’éthique, la durabilité… le tout, en étant maman de 4 enfants.


🌿 Elle partage avec nous son parcours de reconversion, le lancement de BALT.E en plein cœur de la métropole lilloise, et comment elle a transformé une idée personnelle en un modèle de consommation responsable qui fait aujourd’hui référence.


💬 Au programme de l’épisode :

  • Comment elle a concilié maternité et entrepreneuriat dès les débuts

  • Comment elle a monté un business éthique en pleine pandémie

  • Le rôle de sa famille (et de son conjoint) dans le projet

  • Son engagement écologique : comment elle sélectionne ses marques et ses produits

  • La charge mentale, les peurs (échec, argent, comparaison…), la délégation

  • Ses conseils pour oser se lancer en tant que maman entrepreneure

  • Ce qu’elle souhaite transmettre à ses enfants… et aux autres femmes


🎯 Un témoignage à la fois sincère, inspirant, et profondément utile pour toutes celles qui veulent entreprendre sans renoncer à leur vie de famille — ni à leurs convictions.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment Véronique a su transformer ses défis en opportunités, et comment elle encourage toutes les mamans à prendre du temps pour elles, à ne pas hésiter à demander de l'aide et à se rappeler que l'équilibre est possible. Que vous soyez déjà entrepreneuse ou que vous envisagiez de le devenir, cet épisode de Mumpreneur vous inspirera à faire le premier pas vers la réalisation de vos rêves tout en restant fidèle à vos valeurs. Ne manquez pas cette conversation enrichissante qui pourrait bien changer votre perspective sur le parcours entrepreneurial !

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📍 Pour découvrir la boutique engagée de Véronique :
👉 www.boutique-balte.com
📲 Instagram : @boutiquebalte


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📌 3 chèques-cadeaux de 100€ chacun à gagner chez BALT.E !
Toutes les infos dans la campagne de crowdfunding de Mumpreneur 🎉 :

https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


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🎧 Épisode disponible sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Amazon Music, et toutes les plateformes d’écoute.

Et sur Youtube : https://youtu.be/tUVoh0GoUj4


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Mumpreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs qui façonnent le monde de demain. Je suis Margareth Piette-Cuenca, entrepreneur maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Rendez-vous chaque mardi pour un nouvel épisode du podcast et tous les mercredis pour la newsletter. N'oubliez pas aussi de suivre le podcast sur Instagram. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Véronique Estienne. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Margareth.

  • Speaker #0

    Véronique Estienne qui est fondatrice de BALT.E, Belle Alternative Engagée. Après une carrière dans la grande distribution textile, Véronique a ressenti le besoin de concilier ses valeurs personnelles avec sa vie professionnelle. Maman de quatre enfants, elle a lancé BALT en 2020, un concept store éco-responsable qui proposait produits durables pour toute la famille. Avec deux boutiques physiques dans la métropole d'Illoise et un e-shop, Balt est devenu une référence en matière de consommation responsable. Alors Véronique, est-ce que déjà tu peux te présenter et nous dire combien tu as d'enfants ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, j'ai déjà dit beaucoup de choses, mais... Moi j'ai 42 ans, donc j'ai 4 enfants, donc 4 garçons d'entre 8 et 16 ans. Voilà, j'habite avec mon conjoint depuis une vingtaine d'années.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as lancé BALT en 2020, ton plus jeune, il avait

  • Speaker #1

    4 ans. C'est ça, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et avant, c'était quoi ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai fait une quinzaine d'années dans le marketing client. Je suis passée en agence et chez l'annonceur, donc principalement dans la grande distribution textile, comme tu le disais tout à l'heure. Et effectivement, j'ai quitté en 2018 un poste de responsable marketing client. dans un des grands groupes du Nord, pour me consacrer à un projet entrepreneurial qui n'était pas clairement défini comme il l'est aujourd'hui. En tout cas, ce n'est pas exactement balte encore dans ma tête à ce moment-là. C'était un peu tôt aussi. Je pense que je n'étais pas forcément hyper prête. Donc, j'ai continué à faire un peu de consulting pour d'autres entreprises en parallèle. Et je me suis effectivement rendue compte que c'est difficile de se lancer, de créer son projet à 100% quand derrière, on est... on est à 100% dans un autre projet professionnel. Donc, c'est vrai que j'ai vraiment eu le déclic fin 2018, début 2019, quand on m'a proposé un CDI suite à une mission. Là, j'ai mon cœur qui s'est serré. Je me suis dit, non, mais en fait, ce n'est pas ça que je veux. Je veux me lancer et c'est peut-être maintenant qu'il faut que je le fasse.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as arrêté le consulting et tu t'es recentrée à 100% sur le projet BALT.E. Tu l'as menée.

  • Speaker #1

    Exactement. À partir de mi-2019, j'étais vraiment à 100% sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et en quoi tes compétences que tu avais accumulées pendant tes expériences professionnelles en entreprise, dans le salariat, comment tu as pu les retranscrire dans ton entreprise aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, au démarrage, je pense qu'il y avait quand même une structuration, une organisation que j'avais dans les autres métiers, mes métiers précédents. Je suis quelqu'un qui adore travailler les chiffres, qui aime bien écrire les projets. J'aime bien quand c'est clair, quand ma vision est comprise en tout cas. Et du coup, je pense que ça m'a beaucoup aidée au démarrage pour éclairer le projet. Je l'ai écrit comme un projet, comme si j'avais fait pour un autre client en fait, tu vois. Et je l'ai structuré. Ça m'a aidée moi aussi à structurer ce vers quoi j'avais envie. d'aller. C'est vrai que, tu vois, au démarrage, j'étais partie sur un autre type de projet qui était plutôt dans l'alimentaire, donc toujours orienté avec des valeurs, des co-responsabilités, d'éthique. C'était à l'époque un drive de vrac. Il n'y en avait pas, en fait, à l'époque. Il y a celui, le drive tout nu, qui a émergé à peu près au même moment. Et c'est vrai que c'était un projet qui correspondait à mes valeurs, en tout cas, à ce que j'avais envie de véhiculer dans mon projet professionnel. Et puis après, de fil en aiguille, ça s'est transformé en BALT, qui est plutôt un multi-univers concept store qui touche toute la famille, les idées cadeaux, pour revoir la consommation de façon plus générale, d'un point de vue éthique.

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité, justement, ton parcours dans la maternité, c'est ça aussi qui a orienté peut-être ton choix ? Ou ça a été en tout cas un déclic pour pouvoir rester dans l'entrepreneuriat et t'y mettre à 100% ? B.

  • Speaker #1

    Et oui, alors effectivement, chaque enfant, c'est marrant parce que c'est quelque chose que je nourris depuis longtemps. J'ai déjà créé une boîte en 2010 qui n'a pas fonctionné, en tout cas avec une amie. On n'a pas développé plus. C'était des événements de clatter. Donc, c'était déjà autour de... des créateurs locaux. Mais voilà, j'étais enceinte à l'époque de mon deuxième. C'était trop pour moi, je travaillais à temps plein et je pense que ce n'était pas le bon timing. On a réussi à se dire que ce n'était pas le bon timing et d'arrêter.

  • Speaker #0

    C'est important aussi de se le dire parce que enceinte, on n'est pas des surfemmes et parfois, ce n'est pas le bon moment pour entreprendre aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, je ne l'ai pas compris tout de suite. J'ai passé, je pense, les six premiers mois de la vie de mon deuxième à bosser comme une tarée. Et du coup, je me suis quand même rendu compte après coup que j'étais passée à côté de quelque chose. Ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas été une maman comme moi. J'avais envie de l'être à ce moment-là. J'avais l'impression d'avoir raté des moments qui étaient précieux et qui n'allaient pas se rattraper. Et du coup, voilà, j'ai un peu mis ce truc de côté, de me dire, c'est peut-être pas le bon timing pour moi. Et à chaque enfant, donc chaque naissance, etc., il y a toujours quelque chose. C'est des moments qui sont assez bénéfiques dans les réflexions, je trouve. Alors, ce n'est pas forcément simple parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais ça permet parfois de prendre un peu de recul aussi et de voir le parcours qu'on a eu de façon différente et de se poser les bonnes questions pour la suite. Et c'est vrai que voilà, donc 1, 2, 3, 4. Et au bout du quatrième enfant, c'est quelque chose que je sentais mûrir en moi. Et voilà, donc je pense qu'effectivement, la maternité... m'a fait me recentrer sur ce que j'avais vraiment envie de faire. Et les valeurs que j'ai développées au fur et à mesure, chaque enfant, avec aussi notre façon de consommer qui était différente, que je trouvais finalement à la fin un peu antinomique avec ce que je faisais dans mon métier dans la grande distribution de textiles. Tout ça, ça a fait qu'à un moment donné, ça a explosé en nous. Et puis, j'ai senti que c'était le bon moment.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend quand on a un enfant de 4 ans ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop. J'ai la chance d'avoir un conjoint qui est entrepreneur. Je pense quand même à contribuer pour beaucoup au fait que je me sois lancée plus sereinement, même si ça reste stressant et il y a plein de doutes. Je l'ai fait de façon plus sereine parce que je l'avais vu avant moi sur un autre métier. C'était à l'époque un métier de consultant. Il bossait de la maison chez les clients. Moi, du coup, ça engendrait quand même quelque chose de physique. C'est encore un peu différent aussi, le modèle physique, parce que ça demande beaucoup de temps et c'est du temps qu'on ne peut pas organiser autrement. Donc, je pense que ça, ça m'a beaucoup aidée. J'ai senti que j'ai été beaucoup soutenue.

  • Speaker #0

    Un conjoint comme pilier,

  • Speaker #1

    ça c'est essentiel. Exactement. Encore aujourd'hui, un conjoint ou quelqu'un d'autre, mais je pense que le fait de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, c'est essentiel en fait, ne pas être seule. C'est essentiel. Donc ça, ça m'a beaucoup aidée. Et puis, je pense que c'était plus fort que tout. En fait, je l'ai senti, c'était viscéral, en fait. Le fait de vouloir contribuer, de faire ma part, de contribuer à quelque chose, de me sentir utile, d'avoir un projet à moi, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend sereinement quand on est deux à être entrepreneur ? Parce que souvent, c'est aussi une problématique qui est intéressante. Dans beaucoup de couples, il y en a toujours... un qui choisit le salariat pour garder cette sécurité, justement, avoir une certaine sérénité ? Parce qu'on le rappelle, l'entrepreneuriat, c'est quand même un risque aussi financier qui est important. Et quand on a une famille, c'est encore plus angoissant. Ça peut vite être plus angoissant. Comment on entreprend sereinement quand on est deux entrepreneurs ? Est-ce que déjà, c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne pense pas que ce soit possible d'être complètement serein parce que l'entrepreneuriat, c'est aussi... plein de belles choses, mais ceci, plein de doutes et plein de montagnes russes. Et qu'avant d'y être, on s'imagine aussi plein de choses qui ne seront probablement pas la réalité une fois qu'on a lancé le projet. Mais en fait, c'était... Voilà, lui avait créé déjà depuis quelques années, ça faisait une dizaine d'années qu'il avait créé, donc il était plutôt en stabilité. Moi, c'était un peu mon moment. Voilà, j'étais arrivée à un niveau de poste qui me convenait. Voilà, j'ai démarré, j'étais hyper carriériste. Il y a... Il y a 20 ans, j'avais envie, j'avais des ambitions de grimper, etc. Puis au fur et à mesure, on grimpe et puis on atteint des niveaux de poste où on se dit, je n'ai pas besoin d'aller plus haut, ça me suffit. Puis en fait, ce n'est plus ça que j'ai envie. Donc en ça, ça m'a apporté aussi un peu de sérénité de me dire, je casse les codes, je suis alignée avec moi-même. Je n'ai plus envie d'un poste qui soit, en tout cas sur un LinkedIn, un titre hyper, hyper glorifiant, en tout cas. J'ai envie, moi, de m'écouter un peu plus. Et ça, ça m'a apporté beaucoup de sérénité à ce moment-là. Après, il est arrivé plein d'aléas parce qu'au moment de lancer la boîte, mon conjoint a décidé de reprendre une entreprise, donc de se relancer dans un nouveau challenge qui n'avait rien à voir. Donc, on s'est retrouvés quand même à deux. Et on l'est encore aujourd'hui au bout de cinq ans avec des, entre guillemets, nouvelles entreprises ou des nouveaux challenges.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi des nouvelles organisations à chaque fois que tu as dû vivre.

  • Speaker #1

    Ah bah, clairement. D'abord,

  • Speaker #0

    quand tu étais à la fois sur deux projets avec déjà des jeunes enfants. Ensuite, quand tu t'es mis vraiment dans ton projet à 100%. Et puis ensuite, quand ton conjoint, il a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure. C'est à chaque fois des orgas que tu dois revoir aussi.

  • Speaker #1

    Ah mais tout le temps. En fait, je pense que la clé, c'est d'être flexible. Quand on est maman entrepreneur avec un conjoint qui a aussi un rythme de dingue, parce qu'on parle d'entrepreneuriat, mais il y a aussi beaucoup de conjoints qui ont des salariés, en tout cas des rythmes en entreprise, qui sont aussi très impactants et très intenses. Donc, je pense que ça nécessite beaucoup de flexibilité, beaucoup d'organisation. Bon, après, à un moment donné, on va voir comment on peut faire et finalement, on se débrouille comme on peut. Mais oui, nous, on a eu des jeunes siopères, on a eu des nounous, on a eu aussi beaucoup d'aide. On n'a pas de parents dans le Nord, donc on n'a pas du tout pu compter sur notre famille, en tout cas pour nous aider pour les enfants. Mais voilà, on a trouvé nos ressources par ailleurs. Je pense qu'après, quand on est face à une situation, on finit toujours par trouver des ressources.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, comment tu t'organises ? C'est quoi une journée typique ? Alors, je sais qu'il n'y a pas de journée typique, mais tu devrais en décrire une.

  • Speaker #1

    Écoute, aujourd'hui, c'est un peu plus simple, je trouve, qu'au démarrage, parce que j'ai trouvé un équilibre et une organisation avec les boutiques qui est plus simple. C'est vrai que quand j'ai démarré, on était deux, parce que j'ai confondé, à l'époque, avec Sarah. Et c'est vrai qu'on était deux, on avait une boutique, ensuite une deuxième. On était 100% en boutique. Donc, qui dit boutique, dit rythme de commerçant et rythme de boutique. Et donc, tout ce qui est dans l'ombre, donc l'administratif, les commandes, tout le reste, quoi, ça se fait en dehors des boutiques. Donc, c'est vrai que le rythme est assez intense. Et ça a été une période où je me suis, moi, complètement oubliée. C'est vrai qu'il faut le démarrage. J'étais à 200% dans mon boulot. Et si je voulais avoir le peu de temps qui me restait avec mes enfants ou mon conjoint, à un moment donné, on n'existe plus en tant que femme, en fait. Mais là où, au fur et à mesure, on commence à comprendre, à s'organiser différemment, c'est passé par des phases qui étaient très difficiles aussi, tu vois, où je me suis dit, en fait, je ne peux plus, j'ai besoin moi aussi de me retrouver. Et je pense que ça, c'est hyper important, même quand on démarre une entreprise, de ne pas oublier de s'accorder des moments pour soi. Parce que si on se sent bien nous-mêmes, tout ira mieux, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment tu le fais aujourd'hui d'avoir des moments pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, ça a été un déclic à un moment donné où j'avais l'impression de ne plus respirer, d'être étouffée. Et donc, ça, c'est quand même fait dans la douleur, alors que ça aurait sans doute pu être anticipé. Mais tu sais, j'ai ce côté, depuis toujours, j'ai un petit côté de je vais y arriver toute seule. Voilà, il faut que je me prouve quelque chose. Bon, j'ai commencé quand même à en parler, à demander de l'aide, enfin de l'aide, à en échanger avec d'autres entrepreneurs, d'autres amis qui m'ont permis aussi de voir les choses d'un autre prisme. Et puis, j'ai commencé à courir. OK. Ça, c'est vraiment le sport qui a été opérateur. Exactement. La course, là, en ce moment, je marche beaucoup. Et en fait, je me rends compte que ça m'aide aussi à structurer mes idées dans mon projet aussi professionnel. Donc, je m'accorde ce temps-là. Je ne m'accorde pas beaucoup plus de temps.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps tous les jours,

  • Speaker #1

    André ? Là, j'essaye au maximum, on va dire deux, trois fois par semaine, de faire en tout cas, pas forcément courir ou faire une grosse activité sportive, mais en tout cas d'aller marcher, de prendre ce temps pour moi. Ce qui est beaucoup plus simple d'ailleurs aujourd'hui parce que j'ai des salariés quand même, une super équipe qui est formidable, sur qui je peux vraiment m'appuyer et qui me permet moi de me dégager un peu plus de temps.

  • Speaker #0

    On va revenir juste après justement sur ces salariés pour cette capacité à savoir déléguer qui n'est pas toujours aussi évidente. Juste en termes d'organisation, est-ce que tu as des outils ou des astuces ? Comment tu organises par exemple le planning avec ton conjoint ? Est-ce que c'est toi qui portes toute la charge mentale ? Est-ce que concrètement, factuellement, comment ça s'organise au quotidien ? Est-ce que tu as des aides,

  • Speaker #1

    des petites astuces ? Aujourd'hui, on n'a plus de nounou, on n'a plus rien. On a pris le parti de se débrouiller. On a la chance d'avoir deux ados qui sont assez autonomes, passé collège-lycée, ça change quand même. tout par rapport aux primaires. Et on en a donc plus que deux en primaire qui nécessitent une organisation, en tout cas logistique. Et ça, ça change quand même pas mal de choses. J'ai décidé de garder mon mercredi pour les enfants depuis quelques temps parce qu'on a réussi à s'organiser comme ça avec les boutiques.

  • Speaker #0

    Tu travailles le samedi en boutique ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille le samedi, beaucoup moins maintenant. Ça aussi, c'est un choix très récent. Ça date d'il y a quelques mois. Mais j'ai décidé de m'accorder plus de temps avec mes enfants, d'être plus présente. Et mon conjoint gère quand même super bien aussi. Il est présent. Il a une entreprise qui lui permet d'être plus flexible que moi. À certains moments, il peut s'organiser. En tout cas, il peut se rendre disponible plus facilement que moi quand je suis en présence boutique. Parce qu'à un moment donné, il y a des horaires. On ne peut pas dire à nos clients, on s'en va, on doit aller chercher un enfant. Donc ça, ça m'aide beaucoup. Ils m'aident aussi beaucoup plus à la maison. En fait, c'est par la force des choses. J'ai aussi accepté d'avoir une maison beaucoup moins propre. Je pense qu'il faut savoir, à un moment donné, lâcher prise sur certains sujets. Et puis, j'ai des enfants qui sont aussi hyper impliqués, qui comprennent, parce qu'ils nous ont vu évoluer dans ce milieu-là, qui nous ont vu mettre une organisation. parfois c'est pas toujours simple pour eux quand le samedi moi je vais bosser quand le soir finalement il y a un événement ou quelque chose qu'on doit organiser où on n'est pas présent, ils suivent ils sont cool pour ça je pense qu'on a la chance d'avoir une famille qui est plutôt zen

  • Speaker #0

    Vous êtes tous organisés parents, enfants, autour

  • Speaker #1

    Alors après c'est une organisation très au feeling quand même, il faut le dire On n'est pas non plus les rois de l'organisation, mais on s'adapte. Pour l'instant, il n'y a jamais eu de quoi qu'on n'a jamais oublié d'aller à la garderie chercher un enfant. Mais c'est vrai que c'est un peu parfois à la semaine, voire au jour le jour.

  • Speaker #0

    Tu parlais juste avant que tu avais essayé aussi fille au père, etc. C'est quoi ton expérience avec ça, justement ? On n'en parle pas assez et en fait, on n'ose pas aussi en parler, j'ai l'impression. alors que c'est essentiel de pouvoir avoir ce genre d'aide aussi aujourd'hui au quotidien. Comment ça se passe d'avoir une fille au père ?

  • Speaker #1

    Écoute, on avait surtout mis cette organisation dans nos vies, enfin moi, ma vie de salarié, qui était aussi très prenante. J'avais déjà une vie qui était très prenante, donc finalement, voilà quoi. Disons que je ne dormais pas avec mon boulot, mais c'était déjà très prenant. Avoir une jeune fille au père, c'est sûr que c'était formidable, parce qu'après, il faut accepter de vivre avec quelqu'un. chez soi, de l'intégrer comme un membre de la famille aussi à part entière, de lui laisser sa liberté tout en quand même l'intégrant dans notre quotidien. On a eu des expériences ratées, mais on a aussi eu des très belles expériences, puis c'est des rencontres. Je pense que c'est aussi un éveil aux autres qu'on a pu apporter à nos enfants. Culturellement, c'est hyper chouette parce qu'on partage des choses qui sont différentes. On a eu une équatorienne, on a eu une espagnole, on a eu une allemande.

  • Speaker #0

    Tu laisses des beaux souvenirs aussi pour les enfants qu'on considère un peu souvent les filles au père comme des grandes sœurs aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Après, il faut bien la choisir. Et pour ça, il faut être bien organisé. Nous, on avait préparé notre petite liste de questions, on a fait pas mal de visions en amont, etc. Il faut vraiment bien la choisir parce que ce n'est pas anodin non plus d'avoir quelqu'un qui vient chez soi, qui n'a pas forcément la même culture, pas forcément le même rythme de vie, qui doit s'adapter quand même aux règles de vie de la maison. Donc, tu vois, on avait fait la première fois qu'on a eu une fille au père. On n'avait pas du tout écrit les règles de la maison. On l'avait dit, on ne l'avait pas vraiment. Après, on l'a formalisé. C'était, tu acceptes le contrat, tu acceptes que ça se passe comme ça chez nous. Ça n'empêche pas qu'après, on met de la flexibilité, mais au moins, ça permet d'être OK de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le bon ratio entre organisation et en même temps lâcher prise, parce qu'il faut savoir lâcher prise pour faire... face à l'imprévu et accepter en effet qu'il y a des gens qui vivent.

  • Speaker #1

    C'est comme l'entrepreneuriat, c'est comme la vie de maman. Je crois que c'est un peu comme dans toutes les multivies qu'on a.

  • Speaker #0

    Et au niveau justement de ta vie entrepreneuriale, on parlait tout à l'heure du fait de savoir déléguer. C'est un grand moment, un grand cap quand on travaille. On parlait tout à l'heure en… off que la première année, tu étais encore le 24 décembre en train de livrer partout dans la métropole lilloise les cadeaux aux familles. Comment, à partir de quand, en fait, tu as commencé à avoir un salarié, tu as commencé à accepter aussi de déléguer, et comment ça s'est passé ? C'était quoi le décor ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous, quand on a créé, déjà, on était deux à l'époque. Maintenant, c'est plus le cas, je suis toute seule, mais... On était deux quand on l'a créé, donc c'est vrai que c'est aussi plus simple parce que tu répartis deux, de toute façon, les tâches, d'une certaine façon. Moi, je gardais quand même la partie orga, management, gestion, etc. Mais on a quand même une répartition des tâches. Donc, de base, tu dois quand même déjà apprendre à faire confiance. Ce qui n'est pas toujours simple, même dans la vie de salariat aussi, ce n'est pas toujours évident d'arriver à faire confiance et d'accepter que ce ne sera pas fait comme on a envie, comme nous on l'aurait fait en tout cas.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas pour autant que ce sera mal fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça, c'est un long chemin. Moi, j'avais du mal quand même avec ça, parce que je suis quand même quelqu'un qui est très dans le contrôle et qui a besoin de maîtriser, qui a besoin d'être souvent à l'initiative d'eux, et j'aime bien le jusqu'au boutisme. Et en fait, au début, tu prends sur toi. Tu te rends compte que finalement, ça fonctionne quand même bien. Et tu avances comme ça. Et puis en fait, on avait tellement de choses à faire. Il y avait tellement de sujets différents que finalement, tu vois, c'était plutôt un soulagement de ne pas avoir certaines tâches avec mon associé.

  • Speaker #0

    C'est quand tu commences à être un peu sous l'eau que tu te dis, là, il faut dévéguer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et aussi économiquement, ce n'est pas forcément tout le temps.

  • Speaker #1

    En fait, effectivement, c'est un juste milieu à trouver entre le financier qui n'est pas simple, parce que ça aussi, il faut le dire, ce n'est pas simple de le gérer, ce n'est pas simple pour une entreprise, ce n'est pas simple d'un point de vue personnel aussi, parce que nous, on a vu nos revenus complètement dégradés aussi. Donc, il faut aussi l'avoir en tête au moment de créer. Et après, déléguer, il faut trouver le bon moment. Nous, on a commencé par prendre une alternante. On n'avait qu'une boutique pendant deux ans. Donc, tu vois, on était deux, une alternante, c'était tout à fait jouable, en fait. On arrivait à se dégager un peu plus de temps. Et moi, ça me permettait de bosser aussi sur des sujets sur lesquels, en étant en présence commerce, tu ne peux pas bosser. En fait, tu bosses le soir. Et du coup, petit à petit, ça m'a accordé quand même un peu plus de temps le soir avec ma famille, malgré tout. Et puis après, on a ouvert la deuxième boutique qui a nécessité de toute façon l'embauche d'une salariée. t'apprends qu'il faut mettre une responsable de magasin qu'elle soit complètement autonome et que toi tu ne pourras pas être toujours derrière elle puisque tu as deux boutiques à un moment donné tu ne peux pas te démultiplier et là maintenant j'ai deux salariés donc une par boutique et une nana aussi qui est formidable qui vient nous aider en renfort aussi qui m'aide sur la com et qui m'aide en renfort boutique et là je...

  • Speaker #0

    En CDI,

  • Speaker #1

    freelance ? En freelance Et c'est super parce que là, du coup, ça m'apporte aussi une autre flexibilité. Donc, j'ai mes deux salariés qui sont super, qui bossent. Mais voilà, moi, j'essaie d'être là au moins une à deux journées par semaine. Donc, soit pour combler le manque parce qu'une est en RTT, une est en congé. Soit pour les voir aussi parce que c'est important aussi de garder le lien. Et ça, il ne faut pas le négliger non plus dans l'organisation quand on a multistructure, de ne pas perdre le lien avec tout le monde, de garder l'esprit d'équipe, même si on est tout... sur des missions un peu différentes et toutes en autonomie.

  • Speaker #0

    Et du coup, elles se connaissent aussi, je suppose. Tu fais des événements entre vous. En tout cas, tu essayes d'avoir des moments d'équipe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Alors, on essaie de le faire de temps en temps. Et puis, elles le font aussi naturellement, toutes seules. Donc, ça, c'est super chouette. Et puis, on a eu aussi la chance d'avoir Céline, qui nous a fait des renforts toute la fin d'année. Et qui est super. C'est une créatrice aussi. et qui cherchait justement à retrouver aussi le collectif, l'esprit d'équipe, le commerce, et qui nous a rejoints là en avril en CDI. Et c'est vrai qu'elle impulse quelque chose de dingue. Elle a une expérience, donc elle a plus de 50 ans. Je pense que ça joue l'expérience qu'elle a de maman. Elle a été nounou, elle a vécu plein de vies. Elle est créatrice, elle comprend. Moi, elle m'apporte beaucoup parce qu'elle m'apaise aussi beaucoup. Tu vois, des fois, quand tu as le tête dans le guidon, tu as parfois du mal à prendre du recul. Quand tu n'es plus associée parce qu'aujourd'hui, je suis toute seule, en fait, tu gardes souvent tout pour toi. Et d'avoir des salariés avec qui tu partages. Moi, je partage beaucoup avec les filles sur les ambitions, sur les difficultés aussi parfois. Il ne faut pas que ça devienne anxiogène, mais je trouve que c'est important aussi d'expliquer les difficultés qu'on peut rencontrer. Parce qu'on en rencontre forcément. Et je trouve qu'elles apportent un regard un peu différent, qui m'aide moi à aller de l'avant aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais à l'instant des difficultés. Est-ce que tu peux un peu aborder peut-être les difficultés principales que tu as pu rencontrer ? Tu m'avais dit en off que tu avais lancé justement en plein Covid, au final, la première boutique. Donc ça, ce n'est pas non plus...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a déjà commencé dans la difficulté. En fait, j'avais créé le projet, j'avais construit en tout cas le projet sur papier quand j'ai rencontré Sarah. à qui j'ai proposé de s'associer. On s'est associés toutes les deux. En 2019, on s'est dit oui. Début 2019, on a trouvé un local, on a signé, etc. Un local sur lequel il fallait un permis de construire. À l'époque, c'était un projet aussi d'investissement qu'on avait avec mon conjoint. qui n'a plus du tout été le cas un an plus tard. Mais bon, en tout cas, à l'époque, on avait la possibilité de le faire. Donc, c'est tout. On signe en janvier, ça prend un petit peu de temps, etc. avant de signer le compromis, machin. Et Sarah quitte son salariat fin mars, non, mi-mars, je pense que c'était le vendredi avant le confinement. Donc, on s'était dit à l'époque, super, lundi, on peut démarrer vraiment l'aventure à deux. Et là, confinement. Donc, ça a été à la fois un coup de massue et en même temps une vraie opportunité parce que ça nous a permis, parce que moi, j'avais écrit le projet, mais Sarah avait besoin de se l'approprier aussi. Je pense que ça lui a permis pendant le Covid de pouvoir travailler. Alors, on s'est fait aider par la BGE, en l'occurrence, que je conseille à tout le monde de se faire, même pour avoir un regard, même quand on a déjà écrit les choses et qu'on pense que tout est OK, d'aller voir un conseiller BGE ou CCI. C'est hyper important parce que ça va te donner aussi un... Un regard différent, ça va matcher avec d'autres entrepreneurs. Ça fait bénéficier d'un réseau, en fait. Donc, Sarah, du coup, a pu faire une formation BGE en parallèle. Et du coup, de nous aligner vraiment sur notre vision du projet.

  • Speaker #0

    Du coup, la vision, c'était une vision à court terme, à 3 ans, 5 ans ? Comment vous aviez un peu conçu ?

  • Speaker #1

    C'était une vision long terme. Moi, j'avais plutôt une vision sur les 5 ans. Ok. J'aime bien voir un peu plus loin. Et puis je le fais d'ailleurs, c'est un exercice que je fais tous les ans, de me reprojeter dans c'est quoi BALT ? Quels sont les nouveaux objectifs ? Où est-ce qu'on va ?

  • Speaker #0

    Donc la vision, elle évolue en permanence.

  • Speaker #1

    Mais c'est du coup, je pense aussi, mon expérience dans le marketing d'avant qui m'aide aussi à le structurer en fait. Ça, c'est hyper important. Et je m'oblige même toute seule à me faire des bilans, de les écrire. De temps en temps, j'y retourne, de m'écrire un peu comment la vision évolue. Comment BALT se développera demain ? C'est hyper important. Donc, on a vécu ça avec Sarah, donc COVID. Donc, finalement, opportunité malgré tout. Mon homme qui bossait super, enfin, qui bossait vraiment beaucoup. Moi, mine de rien, j'avais quand même les enfants à gérer. Donc, c'était un bon compromis. On avançait sur le projet, peut-être moins vite que ce qu'on aurait voulu, mais j'étais quand même plus disponible pour m'occuper de ma famille. Et moi, ça a été vraiment un moment où j'ai pris plaisir, tu vois. Après, c'est tout, on avance, on lance le site e-commerce. En décembre, on apprend refus de permis de construire, parce qu'il y avait un refus de permis de construire. Donc, du coup, flop, notre local, sur lequel vraiment on avait projeté beaucoup d'espoir, c'était la désillusion d'un coup. Donc, tu as deux choix, soit tu t'abandonnes, parce que là, clairement, franchement, à un moment donné, tu te dis, bon, en fait, finalement, on a lancé le site e-commerce, on n'a pas encore fait des investissements financiers hyper forts. On n'a pas de charge. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que là, ça faisait quand même plus d'un an qu'on y met une énergie de dingue pour un projet qui vient de faire flop. On y va, on n'y va pas. Tu as décidé d'y aller. Oui. Et moi, j'avais vraiment envie de ne pas lâcher. Donc, du coup, on est reparti en quête d'un nouveau local.

  • Speaker #0

    C'est là que tu restais alignée à

  • Speaker #1

    1000% avec ton projet. Exactement. On est reparti à la quête d'un nouveau local qu'on a trouvé forcément là, pour le coup, en location. Mais bon, c'était tout. De toute façon, en 2020, il n'y avait pas de locaux. Les gens, de toute façon, tout avait été stoppé. Donc, il y avait eu des aides qui permettaient à certains de survivre. Donc, finalement, il n'y avait rien sur le marché. Donc, on se disait, acheter, on commence à être un peu un an après en difficulté. On n'est plus dans la meilleure posture qu'on l'avait un an plus tôt. Et donc, on s'est dit, tant pis. Et puis, peut-être que le projet, il ne sera pas complet. Parce qu'il y avait aussi une autre branche, un autre projet qu'on n'a pas fait, qui était à la base un salon de thé. On était une boutique, salon de thé, dans le projet initial. Et après, la taille de la boutique, etc., le local qu'on a trouvé, faisait que ça n'allait plus. Et donc, on a réinventé un petit peu en disant, c'est tout, on garde le cœur d'activité qu'on voulait faire. La boutique, les événements, créer du lien avec les créateurs, créer du lien social, être un commerce de proximité. C'était ça, en fait, ce qu'on avait vraiment envie de faire. Donc, tant pis pour le salon de thé. Donc, on a ouvert finalement la première boutique qu'en juin 2021. D'accord. En fait, physiquement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas mal, ça nous a laissé quand même le temps de bien reconstruire le projet, aller chercher nos créateurs, nos marques. Il y a aussi plein d'autres sujets qui nous ont quand même bien occupés.

  • Speaker #0

    Et après, pour monter la deuxième boutique, pas de difficultés cette fois rencontrées pour celle de Viennose Tasks du coup ?

  • Speaker #1

    Alors pour la deuxième boutique, ça faisait deux ans, c'était ce qu'on avait écrit dans le projet à la base. Moi, j'avais vraiment envie de développer. L'idée, ce n'était pas de devenir une multinationale, mais c'était d'ouvrir quelques baltes en indépendance

  • Speaker #0

    Donc, ça faisait deux ans, c'était un peu la continuité. On a eu l'opportunité d'un local qui était hyper bien placé, beaucoup plus petit. C'était aussi une façon de voir le projet prendre une autre tournure, de se dire comment on peut tester finalement ce qu'on a mis en place dans un format plus pocket. Et là, ce qui a été un petit peu compliqué, ça a été plutôt dans notre désalignement, je pense, avec mon associé. où je pense qu'on n'était pas sur le même timing, en fait. Je pense que moi, j'avais envie d'aller vite. Et elle, elle avait peut-être besoin de plus de temps.

  • Speaker #1

    Donc, la même vision à court terme,

  • Speaker #0

    en tout cas. Oui, exactement. Et je pense que c'est quand même ce qui a commencé à mener vers la fin de notre association, parce que, alors on s'est désassociées en bon terme, mais on n'était plus alignées sur le cap, sur la vision de notre projet. Et comme on aime bien les challenges quand même, et qu'on a voulu franchement se tester jusqu'au bout. On a eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique éphémère aussi en décembre de la même année, donc 2023.

  • Speaker #1

    Sur la métropole lilloise ?

  • Speaker #0

    Oui, sur la métropole lilloise. On a eu en gros une semaine pour le faire. Pour aller 15 jours parce que le temps de se décider, etc. Mais vraiment une semaine pour être dans l'organisation logistique. Mais moi, je ne sais pas dire non. En fait, c'était trop excitant. C'est challengeant, j'adore le challenge. C'était aussi une façon de se dire on peut y arriver. Et on l'a fait. Et c'était super, non sans fatigue, parce que là, on a attaqué un mois de décembre 7 sur 7, où j'ai eu zéro jour de congé. Mais c'était une telle fierté d'avoir réussi à le faire, d'avoir mené de front ces trois boutiques. Voilà, c'était chouette. Et ça, on a pu le réussir que parce qu'on avait une super équipe aussi.

  • Speaker #1

    Donc à chaque fois aussi, si je l'ai entre les lignes, c'est à chaque fois que tu es inspirée, que tu as cette notion de challenge, il y a aussi cette... cette notion de vouloir aussi inspirer tes enfants.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Leur montrer l'aventure entrepreneuriale, ce que c'est, et que c'est important de s'écouter,

  • Speaker #0

    justement. Exactement. Moi, vraiment, je leur dis souvent, mais osez, en fait. Allez-y. Au pire, qu'est-ce qui va se passer ? Ok, ça ne marchera pas comme tu as envie, mais tu auras appris quelque chose. En fait, je trouve que... Moi, j'adore, j'ai le goût du challenge pour ça, en fait. C'est comme dans le sport ou dans... plein d'autres univers, par exemple, se donner des micro-challenges, se dire « tiens, je suis capable de faire un semi-marathon alors qu'on n'a jamais couru plus de 10 km » , se dire qu'on est capable de faire 50 bornes à pied alors qu'on marche très peu. Je trouve qu'il y a un côté, je ne sais pas, c'est une fierté personnelle qui se dégage quand tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que tu as envie de transmettre à tes enfants.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que mon conjoint, c'est la même chose. C'est le goût. Le goût d'essayer, le goût de partager, parce qu'on est beaucoup dans le partage. L'envie de se rendre utile, de faire quelque chose. On n'est pas dans l'immobilisme, ça c'est sûr. Mais c'est important, nos enfants, on veut leur montrer aussi qu'on est capable de se tromper. On se trompe beaucoup. Mais après, comment tu rebondis quand tu t'es trompé, c'est surtout ça aussi qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Et toutes les valeurs aussi de BALT, c'est aussi des valeurs que tu avais envie de transmettre justement à tes enfants. On peut peut-être revenir sur justement les valeurs, les belles alternatives engagées.

  • Speaker #0

    Ouais, vas-y. Et bien écoute, en fait, l'idée de BALT, déjà moi j'étais plus alignée avec ma façon de consommer, c'est ce que je te disais tout à l'heure par rapport à la grande distribution textile, etc. Où j'adorais mon métier, je n'ai jamais détesté, j'ai toujours aimé mon métier. Mes équipes, etc., c'était toujours formidable. Mais ça ne suffisait pas à me nourrir parce que j'avais envie de... Moi, à titre personnel, on consommait moins, on faisait attention. C'était quelque chose qui était devenu important. L'envie de faire sa part, tu vois. L'envie que mes enfants aussi ne soient pas dans la surconsommation. Ça, c'est quelque chose qui a vraiment émergé juste avant de monter BALT, en fait, qui était de plus en plus fort. avec Bals on avait vraiment envie de proposer une consommation différente, d'être travaillé avec des acteurs qui sont engagés d'un point de vue éthique, social. Alors, on travaille principalement avec des marques locales ou françaises, européennes. L'idée, c'était vraiment de prouver qu'on pouvait proposer des produits qui soient à la fois utiles, durables, pratiques. Et c'est vraiment les valeurs que j'avais aussi envie de transmettre chez mes enfants, en fait. C'est hyper important. On laisse quand même un monde qui est un peu compliqué en ce moment. Oui, on peut se dire qu'on n'est qu'une petite goutte, mais si on est plein de petites gouttes, peut-être que tous ensemble, on va faire un peu bouger les choses. Et ça, ça a été aussi un long chemin quand même, pour moi en tout cas, avant de lancer BALT, sur le désalignement entre créer un commerce et vouloir moins consommer. D'accord. Tu vois, moi, avant de créer BALT, ça a été... Alors, je me suis fait coacher quand même un peu. Et ça, franchement, j'incite tout le monde en tout cas à rencontrer des coachs qui vous aident à structurer vos idées et à clarifier. Moi, ça m'a beaucoup aidée d'un point de vue perso et d'un point de vue pro.

  • Speaker #1

    C'était coach business BGE,

  • Speaker #0

    CCI ? Non, là, je suis passée. Alors, j'avais un CPF, donc j'ai eu la chance de pouvoir l'utiliser. Mais c'est quelqu'un que je connais très bien, qui s'appelle Claire Le Couturier, que je conseille vraiment à tout le monde, qui est coach, ça s'appelle bien. Voilà, déjà, je trouve que ça veut tout dire. Et que j'avais déjà croisé dans mon parcours professionnel. Et qu'il y a une approche, en fait, à la fois perso, pro, dans les bilans de compétences, ou en tout cas pour t'aider à t'aligner sur ce que tu veux faire. qui est hyper intéressante, je trouve. Elle est très à l'écoute. Elle permet vraiment de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes et de savoir nos forces, nos faiblesses. Ce n'est pas toujours évident de vraiment bien les identifier. Il y a un peu de boulot à faire quand même, personnel. Mais moi, en tout cas, ça m'a permis de me réaligner avec ça et de comprendre qu'en fait, en voulant créer Belt, ce n'était pas juste un commerce que j'avais envie de créer. C'était du lien social, parce qu'on est vraiment sur un commerce de proximité. Et on le voit aujourd'hui, après quelques années d'existence, nos clients reviennent, on voit les familles grandir, on les voit enceintes, accouchées, se marier. Les gens nous racontent leur vie. Je trouve que c'est incroyable, en fait, ce qu'on peut créer dans les quartiers. Et c'était aussi de se dire, en fait, finalement, les gens ne vont pas arrêter de consommer. Mais comment on peut les aider à consommer en conscience ? va consommer en leur proposant des alternatives qui soient... plus belle, d'où le nom BALT, parce que c'était vraiment l'idée de chercher des alternatives à nos produits du quotidien qui soient plus jolis et plus engagés. Enfin, qui soient jolis et engagés. Parce qu'on a aussi beaucoup voulu démontrer qu'on peut faire plus écolo, mais tout en gardant que ça reste beau. Et que ça donne envie, que ça fasse plaisir. Parce que la notion de plaisir, elle est hyper importante. Elle est importante dans ce qu'on a envie de transmettre, elle est importante dans ce que nous, on a envie de vivre. Dans ma sélection de produits, c'est aussi beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un peu ta boussole au quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Elles nous sont de plaisir.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, ça t'aide aussi, je suppose, à choisir les créateurs avec qui tu as envie de travailler. Tu travailles, d'ailleurs, tu les choisis comment ? Est-ce que c'est un cahier des charges précis ou tu marches vraiment plutôt à l'instinct ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu de tout. En fait, pour tout te dire, aujourd'hui, on bosse quand même avec à peu près 200 marques. Oui. On a beaucoup de produits.

  • Speaker #1

    Et tu les as toutes sélectionnées.

  • Speaker #0

    Et je les ai toutes. toutes sélectionnées. Tout à fait. Après, ce qui est compliqué, je trouve, c'est qu'on est quand même dans l'ère de la nouveauté, du renouvellement. Donc, les clients sont quand même en demande de nouveautés, etc. Et en même temps, nous, notre volonté, c'est vraiment de pérenniser une relation avec les gens avec qui on travaille parce qu'il y a des humains derrière et qu'on les a sélectionnés aussi pour leurs valeurs qui sont communes avec les nôtres. Donc, voilà. Donc, oui, j'ai un cahier des charges. donc j'ai mes valeurs, il faut que ce soit Il faut que les matières utilisées soient plus saines. Par exemple, en cosmétique, tu vois, je sais, on n'ira pas se prostituer sur certains sujets. On a la fabrication locale qui est hyper importante pour nous. Mais ce n'est pas une fin en soi, parce qu'aujourd'hui, on se rend compte aussi que ce n'est pas forcément toujours, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus, entre guillemets, éthique ou écologique. Voilà, on pourra en reparler plus tard si tu veux. Mais c'est vrai que pour en avoir discuté avec d'autres marques qui fabriquent, par exemple au Portugal, Oui,

  • Speaker #1

    des alternatives qui soient intéressantes.

  • Speaker #0

    Exactement. Tu vois, j'en parlais avec Anne, la créatrice de la cerise sur le gâteau, qui est une des marques qu'on adore, qui me disait, bon, elle a créé sa marque, je pense, ça fait une vingtaine d'années à peu près, presque, qui me disait, mais en fait, nous, on fabrique au Portugal, alors qu'à la base, on voulait fabriquer en France. Mais en fait, tu étais confrontée à tellement de défis, d'un point de vue, ne serait-ce que usinage. C'est-à-dire qu'entre le tissu qui était tissé à un endroit, la fermeture à un autre. En fait, finalement, ton produit, il va drouiller tellement que finalement, ton impact écologique était quand même plus fort que de fabriquer dans le même bassin, au même endroit, l'intégralité de ton produit quand on est vraiment en bordure de la France.

  • Speaker #1

    Il y a des nombres de quantités. Les quantités aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Le volume. Après, il y a aussi des marques françaises qui font ça très, très bien et qui arrivent aujourd'hui. Il y a des super belles marques avec qui on adore travailler. qui arrivent à sortir du lot. Et c'est formidable de pouvoir réindustrialiser en France quand même tous ces types de produits. Voilà, bon bref. En tout cas, j'ai mon cahier des charges sur les engagements. Et aujourd'hui, c'est quand même typiquement, c'est un tableau Excel que je suis. où j'ai toutes mes marques, tous mes engagements, et je me dis quel est le poids de mes marques par rapport à chacun de mes engagements. Pour me dire à quel moment, pour éviter que je dérive déjà, pour me dire, moi j'ai quand même besoin d'avoir au moins 90% de mes produits qui soient français, voire 95 produits français-européens, tu vois. Sinon, il n'y aurait un désalignement avec notre éthique. Les gens viennent chez nous quand même parce que on a cette transparence et l'idée c'est qu'ils peuvent venir qui puissent venir les yeux fermés parce qu'ils ont confiance dans les choix de nos produits. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Justement, les personnes viennent, en tout cas, la première fois, elles viennent parce qu'elles savent que c'est des produits éthiques, c'est ce qu'elles recherchent. Au contraire, il y a tout un travail de sensibilisation qui est aussi à faire.

  • Speaker #0

    Alors, il y a vraiment de tout. Et d'ailleurs, on le savait, à un moment de Crébal, on s'est dit, nous, l'idée, c'est vraiment de rendre la consommation responsable, accessible à tous, quel que soit son niveau d'engagement, tu vois. l'idée c'était vraiment de se dire bah en fait par le biais des produits qu'on propose chez BALT, déjà, les gens vont prendre conscience d'une certaine façon qu'on peut mieux consommer. On essaye aussi de faire hyper attention au prix. Ça aussi, c'est important. Quand on prend de la fabrication française, parfois, c'est plus cher, mais on essaye vraiment d'avoir une accessibilité prix, malgré tout, qui puisse convenir à tous.

  • Speaker #1

    Et en travaillant en pédagogie aussi, je suppose.

  • Speaker #0

    Alors, comme on a la chance de parler beaucoup avec nos clients, ça nous aide aussi à aborder pas mal de sujets. Après, on se rend compte qu'on a vraiment des clientèles différentes. On a vraiment des clientèles qui viennent parce qu'elles savent que chez nous, elles vont trouver des produits plus responsables et donc elles viennent les yeux fermés, en toute confiance. Donc nous, à nous, de jamais faire un pas de côté, d'être toujours bien alignés avec ce qu'on annonce. Ça, c'est un vrai challenge aussi parce que franchement, les défis business aussi qu'on connaît avec des commerces aujourd'hui pourraient très bien faire des dérives dans des prises de décision. On pourrait très bien se dire, allez, on fait un pas de côté. Mais trahir les valeurs. Exactement.

  • Speaker #1

    Les valeurs des clients aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, on a des clients qui viennent pour ça. Et puis, on a des clients qui, aujourd'hui... D'ailleurs, on a des disparités entre les deux boutiques. C'est drôle. Qui viennent d'abord parce que les produits sont jolis. Et après, les valeurs éthiques, quand on arrive à leur transmettre, c'est un peu la cerise sur le gâteau, tu vois. Parce qu'il y a une histoire à raconter. Il y a un côté quand même social. C'est ça. On a vraiment tout type de clients.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce deuxième type de client qui est important aussi de sensibiliser.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, c'est important. Après, on sait aussi que valider, on n'a jamais prôné la perfection. Que ce soit nous, on n'est pas parfait dans ce qu'on fait. Nos clients ne sont pas non plus parfaits dans leur mode de consommation. On a tous des dérives. Moi, il y a des moments où j'essaie de faire attention, mais il y a des moments où on a des difficultés. Surtout quand on a quatre enfants, parce qu'il faut quand même toujours les habiller. C'est vrai. parfois quand même il y a des chemins où tu essaies de dire non j'y vais pas on marche par priorité et puis voilà et on marche par priorité donc c'est voilà après si nous moi je me dis en tout cas que si on arrive déjà à faire passer quelques messages et que ça peut aider les gens à se rendre compte qu'il est possible de se faire plaisir en consommant mieux on

  • Speaker #1

    aura déjà fait une partie du job tu vois et on va peut-être revenir sur les blessures de l'entrepreneuriat ouais Merci. j'avais identifié moi cinq blessures principales dans l'entrepreneuriat. On en a déjà abordé quelques-unes. Donc, il y avait tout ce qui était la peur de savoir déléguer, cette incapacité à déléguer. Donc, ça, on l'a déjà bien abordé. Il y avait la peur de l'argent. Donc, la peur de l'argent, c'est à la fois la peur de gagner de l'argent. Pour certaines personnes, ça peut faire peur, le succès, parce que ça rentre dans des croyances aussi. Ou ça peut être aussi cette... peur d'investir dans son projet parce qu'il y a toutes les insécurités financières. On a tout ce qui est comparaison accessible, on va revenir sur chacune d'entre elles, le fait de tout le temps se comparer à l'autre, aux autres entreprises qui sont un peu dans les mêmes secteurs d'activité alors que c'est pas forcément les mêmes ressources derrière ou c'est pas forcément aussi les mêmes niveaux de développement d'entreprise. Et on a le syndrome de l'imposteur, ce qui est le plus courant. Ça, qu'on traverse toutes, et la peur de l'échec. Alors, on va revenir sur chacune de ces peurs, si c'est OK pour toi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Et voir un peu comment tu les as traversées à la fois pour Balt et à la fois dans ta vie de maman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Des choses qui sont assez intéressantes à mettre en parallèle, je pense. Donc, si on commence par la peur de l'échec, déjà. Tu sais, c'est quelque chose qui t'a traversée dès le début. En tout cas, ça t'a au moins traversée une fois, je suppose.

  • Speaker #0

    Écoute, la peur de l'échec, je pense qu'effectivement, on le vit tous, mais à quel que soit le niveau, même quand on devient maman, on a peur de mal faire, on a peur de ne pas bien élever notre enfant. On part avec beaucoup de principes et puis finalement, se rend compte que il y en a peu qui tiennent sur le long terme. Tu vois, moi, je fais un petit pas de côté, mais je voyais quand j'ai eu mon premier enfant, j'étais enceinte, je disais mais il aura des couches lavables. Je lui ai acheté que des jouets en bois, machin. Je vais faire ci, je vais faire ça. Et en fait, une fois qu'il est là, on fait juste bien comme on peut, en fait. Et je trouve que l'entrepreneuriat, alors on peut se mettre des garde-fous, mais c'est un peu ça aussi, tu vois. Moi, j'ai eu peur en clé en balde, forcément, parce que je me suis dit et si ça ne fonctionne pas ? Et si, et si, et si, et si, et si ? et en fait... Avec tous les six, on n'avance pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pourtant, à chaque fois qu'il y a des difficultés, tu as su rebondir, tu as trouvé des ressources.

  • Speaker #0

    En fait, je pense qu'on a une capacité qu'on ignore. On est capable de bien plus que ce qu'on croit pouvoir faire. Je pense que l'échec, la peur de l'échec, c'est aussi une façon d'aller plus loin, de se nourrir, d'aller chercher ses ressources, de se dire « j'ai peur de l'échec, mais comment je le contourne ? » On n'en parle pas assez aussi des vrais échecs. Tu vois, moi, je trouve que... C'est aussi quelque chose, je pense qu'on pourrait désacraliser l'échec en parlant des échecs. Oui, totalement. Tu vois, je te parlais tout à l'heure, je fais parallèle avec un autre podcast qui n'a rien à voir avec le tien, mais je te parlais d'un podcast qui s'appelle Acte 2, par exemple, alors il y a quelques épisodes, il n'y en a pas beaucoup, que moi je trouve très intéressant, même quand une entreprise va bien, qu'une entreprise se développe, ou avant même de créer, ou quand on est au démarrage, je trouve que ça aborde des difficultés qu'on peut connaître en entreprise. personnelles ou professionnelles, qu'on a tendance à ignorer. Parce que quand on crée un projet, on est toujours en train de dire « Attends, tu fais ton business plan, tu vas faire tes objectifs, donc ça va bien fonctionner, tu vas trouver tes clients. » Et heureusement, parce que si tu n'as pas l'optimisme, je pense que tu n'y arrives pas non plus. C'est un vrai moteur quand même. Mais on te parle rarement du fait que tu vas rencontrer des difficultés, on les aborde, mais il y a des difficultés qu'on n'aborde pas du tout. Tu vois, moi, les difficultés... financières, par exemple, au bout de 5 ans qu'on peut connaître aujourd'hui, à certains moments, forcément, alors c'est les aléas du commerce, mais comment aujourd'hui tu trouves la ressource pour pouvoir les surmonter ? Les difficultés de communication ? Moi, je sais que on a beau se dire que par exemple avec mon associé, qu'on osera tout, d'avoir tout anticipé, les questions, en fait, il y a toujours ce même problème de communication comme dans un couple, en fait. Tu vois ? Tout ça, je trouve que c'est intéressant aussi de les aborder pour pouvoir désacraliser l'échec.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est culturel aussi, cette peur de l'échec ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une question culturelle, tu as raison. Et c'est vrai que je dis souvent que quand même en France, on n'a pas le droit à l'échec. Parce que typiquement dans l'entrepreneuriat, tu as créé une boîte, tu la loupes, plus personne ne te fait confiance. En tout cas, les banques ne réinvestissent pas forcément. Tu vois, alors que dans les pays anglo-saxons, c'est quand même, voilà, t'as raté ta boîte, enfin t'as raté. En plus, je déteste utiliser ce mot-là parce que ce n'est pas vraiment un échec, mais en tout cas, ça n'a pas perduré. Ça n'a pas abouti. Ça n'a pas abouti, comme tu l'aurais voulu. Néanmoins, c'est un point d'étape pour faire autre chose. Et je pense que tout ce que tu as appris te permet de rebondir et de faire encore mieux la fois d'après. Et je pense que les anglo-saxons, ça, ils ont vraiment compris. Parce que quand tu crées une deuxième boîte ou en tout cas un deuxième projet, quel qu'il soit, tu le feras différemment parce que tu connaîtras certains chemins. que peut-être tu n'avais pas en tête à l'époque. Telle expérience, Sophie. Oui. Alors, ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres. Mais je trouve que ça te permet, en tout cas, d'avoir une vision plus claire de la réalité pour pouvoir avancer au mieux.

  • Speaker #1

    Ça permet d'affiner sa vision.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    En effet, d'être peut-être moins optimiste, même si c'est important, l'optimisme dans les projets entrepreneuriaux. Et puis, oui, ça permet d'avancer au final aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce qu'il faut quand même bien savoir où tu mets les pieds, les trous. Parce que surtout, quand tu es maman, il y a plein de choses. On va parler de l'argent. Tu parlais de l'argent, je ne sais pas si je peux faire le temps d'en parler. L'argent aussi, c'est quelque chose... Moi, j'aime beaucoup parler avec des porteurs de projets, de gens, etc. Et c'est vrai que j'aborde quand même aussi des sujets en leur disant « Écoute, c'est super, pense aussi peut-être à... Est-ce que toi, d'un point de vue financier, comment tu te situes ? Est-ce que tu penses que c'est tenable ? » Parce que c'est un sujet qui est important, parce que même si on nourrit l'envie d'être entrepreneur, on a envie d'avoir un vrai projet, etc., il y a quand même une réalité économique. Totalement. Tu vois, moi, je le vois clairement aujourd'hui. Entre il y a 5-6 ans, quand j'avais une bonne situation financière, parce que ce n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui, il faut être clair. Même si une entreprise, visuellement, te paraît prospérer et fonctionne, il y a aussi des sacrifices personnels qui sont faits derrière, notamment d'un point de vue salaire. Et du coup, il y a 5-6 ans, on a choisi un rythme de vie qui allait avec notre niveau financier. Toutefois, sauf que quand... Quelques années plus tard, ton rythme financier a drastiquement baissé, mais ton rythme de vie n'a pas forcément baissé. Tes enfants vont dans les mêmes écoles, ta maison, c'est toujours le même prêt à devoir rembourser, etc. Même si tu changes des choses dans ta façon de consommer, il y a des charges qui sont incompressibles en fait. Et ça, si tu ne l'as pas en tête et que tu n'as pas un peu de bagage financier derrière qui t'aide à tenir. Après, il y a des boîtes, il y a des entrepreneurs qui réussissent tout de suite et tant mieux pour eux, tu vois. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais il y a la majorité des entrepreneurs qui passent par des choses compliquées financièrement.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ne peuvent pas se payer pendant plusieurs années. Moi, j'ai eu la chance d'arriver même à me payer un petit peu, mais assez vite, même si c'était moins d'un SMIC. Même psychologiquement, je trouve qu'il y a un côté qui est hyper important. Tu te payes 300 balles, tu te payes 300 balles, mais tu te payes quelque chose. Parce que même si tu adores ton projet et que c'est devenu une passion et que tu es investi à 300 %, à un moment donné, il faut quand même que tu puisses en vivre un petit peu. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a aussi la réalité de si tu veux faire perdurer ton entreprise. Là, j'écoutais encore une interview hier de la fondatrice des Secrets de Loli. qui disait qu'elle s'est payée en moins d'un SMIC ou 1700 euros jusque récemment, alors que son entreprise générait déjà des millions parce qu'elle réinvestissait dans son entreprise. Parce qu'au final, il y a aussi cette notion de « Ok, il faut que moi je puisse en vivre, mais il faut aussi que mon entreprise puisse continuer à grandir, sinon un jour tout va s'arrêter. » Il faut toujours avoir cette vision.

  • Speaker #0

    Oui, il faut toujours être flexible. Tu vois, tu as des gens qui, par exemple, tout de suite vont dire « Je vais me payer, je vais me payer. » Beaucoup. en tout cas beaucoup, je vais me payer raisonnablement, mais qui en fait, effectivement, peuvent vite planter parce qu'à un moment donné, ta boîte, elle a aussi besoin de temps aussi pour maturer, pour prospérer, etc. Moi, aujourd'hui, tu vois, moi, je n'ai aucun problème avec l'argent. Tu vois, je me paye 1600 euros par mois. Voilà, donc je me paye un SMIC, tu vois, l'équivalent d'un SMIC. Un peu plus quand même. Mais ce n'est que depuis deux, trois mois. C'est vraiment très récent. Et j'ai l'impression quand même de me... Je ne sais pas, c'est une certaine forme de reconnaissance sociale. travail C'est quand même aussi une façon de contribuer à la vie familiale, parce que ça aussi, c'est hyper compliqué, je trouve, dans le côté équilibre entre homme-femme, ce que tu ramènes comme argent dans le foyer, etc. Comment tu contribues quand tu as un boulot à 200%, donc tu es moins présent, mais en même temps, tu ramènes moins d'argent. Je trouve que ce sont des sujets qui ne sont pas forcément simples.

  • Speaker #1

    Au sein du couple.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut être clair aussi sur comment tu acceptes toi au conjoint. De soit apporter un peu plus le poids financier, soit de changer complètement ta façon de vivre. Parce qu'à un moment donné, il y a une réalité qu'ensemble, on gagne quand même un peu moins et qu'on a quatre enfants.

  • Speaker #1

    Une aventure entrepreneuriale, c'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est même pas que l'air.

  • Speaker #1

    C'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais moi, je le vois tout à fait comme ça. En fait, je n'aurais jamais créé BALT si je n'avais pas senti que c'était la famille derrière. Donc, c'est vraiment... On fait les vitrines ensemble. Le soir, mon conjoint, il m'aide des fois sur des trucs du site. Mes enfants m'aident à faire deux, trois trucs. Enfin, voilà, forcément, c'est ensemble.

  • Speaker #1

    Donc, au final, tu ne coupes jamais vraiment parce qu'il est en barque.

  • Speaker #0

    C'est impossible de couper. Moi, je ne connais pas beaucoup d'entrepreneurs qui arrivent à couper. Après, il y a couper et couper. Là, jusqu'à il y a à peu près six mois, j'arrivais vraiment pas à couper. C'est-à-dire que les vacances n'étaient pas vraiment des vacances, puisque oui, alors oui, tu changes d'endroit, tu souffles, etc. Mais ta tête, elle n'est jamais à l'arrêt. Donc déjà, ta tête n'est jamais à l'arrêt. Tu dors pour ton entreprise, tu vis pour ton entreprise, les sujets de conversation sont autour de ton entreprise. Enfin, ça devient fou. Là, tu vois, je suis partie une semaine la semaine dernière pour le mariage de ma belle-sœur. J'ai pensé, forcément, mais arrivé à déconnecter. Même les filles m'ont dit, Véro, c'est bizarre, tu ne me donnes pas beaucoup de nouvelles. Mais j'avais besoin aussi.

  • Speaker #1

    Une avancée.

  • Speaker #0

    C'est une avancée. Et c'est aussi une façon de se préserver. Parce que même si tu penses tout le temps, il faut vraiment arriver à couper de temps en temps. Pour les quatre premières années, je n'ai pas du tout coupé. Et je me suis fatiguée. Je me suis sentie, j'ai démarré en 2025 avec une énergie au plus bas, une fatigue. C'était dur.

  • Speaker #1

    Sur la santé mentale, qui peut être dramatique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est bleu. Exactement. Et puis tu nourris une certaine forme de culpabilité par rapport aux enfants, en l'occurrence, où tu es là, mais tu n'es pas là. Ta tête, elle n'est pas là. Du coup, tu n'as jamais l'impression d'être à 100% dans ce que tu fais, ni avec tes enfants, ni au boulot. Tu culpabilises tout le temps.

  • Speaker #1

    Et cette culpabilité, c'est syndrome aussi d'imposteur.

  • Speaker #0

    Ah bah, claro.

  • Speaker #1

    De ne se sentir pas à la hauteur, ni dans son entreprise, ni dans son rôle de maman, ni dans son rôle de femme, au final, au quotidien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Moi, je l'ai beaucoup nourri. je la nourris encore tu vois typiquement quand tu m'as proposé de faire le podcast je sais ce que je te disais tout à l'heure je me dis mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter ça va pas être intéressant enfin c'est parce que je pense qu'on a tendance nous les femmes en particulier quand tu lis un peu les études, etc. à sous-estimer ce qu'on est, ce qu'on vaut. On pense que tout le monde le fait, alors que ce n'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Et tout le monde pense en plus que tout le monde le fait facilement et mieux que nous.

  • Speaker #0

    Exactement. Pas du tout. Regarde, c'est comme... J'avais lu la dernière fois un truc, c'était sur les offres de poste, par exemple, les candidatures. Alors, je ne sais plus les pourcentages, il faudrait que je retrouve l'article, mais qui montrait quand même, c'était assez énorme, la différence de pourcentage, qu'une femme a besoin d'être sûre à 90% de savoir faire ce que le poste contient. Par rapport à un homme qui, lui, n'a que, je crois, 20 ou 30 % de ses capacités. Enfin, en tout cas, qui correspondent au type de poste. Il se dit qu'il va oser. Exactement. Il va y aller. Je pense que les femmes, on se met des barrières, on se met des freins. On a l'impression qu'on n'en est pas capable. Alors qu'en fait, il faut juste qu'on ose un peu plus. On ne se sent pas légitime. Alors que pourquoi ? Pourquoi on ne serait pas légitime, finalement ? Et comment, toi,

  • Speaker #1

    tu la dépasses ?

  • Speaker #0

    Tu vois, ce n'est pas facile. C'est quand même un challenge au quotidien. je ne l'ai toujours pas dépassé totalement non plus Mais je pense que c'est surtout quand tu comprends que finalement, tu n'as rien à prouver aux autres. En fait, je pense que ce qui ne t'aide pas, c'est la peur du regard de l'autre. Moi, je le nourris beaucoup parce que je disais tout à l'heure, moi, j'ai vraiment ce besoin d'être indépendante, de ne rien devoir à personne. Mais ça, c'est très lié à ma vie familiale et mon enfance, tu vois. De devoir me prouver que je suis capable toute seule d'y arriver, que même financièrement, d'être capable de subvenir aux besoins. d'être sur tous les fronts, parfaite, hyper bien organisée. Et en fait, pourquoi ? Pourquoi, Bessie ? Pour qui, exactement. Et tu vois, je pense que je n'ai pas encore fait totalement le chemin, mais je suis en train de me rendre compte qu'en fait, non, on a besoin des autres, déjà, bien plus que ce que je pensais. Et que finalement, on le fait pour soi, avant tout, et pas pour les autres, en fait. Et si déjà, moi, je suis heureuse avec ma création de Balte et mes enfants, combat. Pourquoi vouloir plus, tu vois ? Pourquoi attendre plus ? Alors, c'est plus facile à dire. Je pense que du coup, il faut, pour surpasser tout ça, il faut oser en parler.

  • Speaker #1

    Oser en parler à qui ? À des mamans entreprenantes ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Ça peut être n'importe qui. Ça peut être une amie parce qu'à un moment donné, t'oses dire que t'as des faiblesses. En tout cas, que tu considères avoir des faiblesses. Ça peut être effectivement se faire bien entourer d'un point de vue entrepreneurial. Tu vois, moi, j'ai assez vite rejoint un réseau d'entrepreneuses.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu as rejoint lequel ?

  • Speaker #0

    Bouge ta boîte. OK, trop bien. Donc, je suis restée quatre ans. Je viens juste de... Je suis partie là parce que là, j'ai la chance de devenir mentor chez Little Big Woman. Je vais te voir accompagner un porteur de... Mais c'est tout nouveau. Je n'ai même pas encore mon porteur de projet, tu vois. Mais je suis hyper emballée par cette nouvelle aventure. Mais bon, à un moment donné, tu ne peux pas être sur tous les fronts, tu vois. Mais j'ai rejoint Bouge ta boîte. Bouge ta boîte, moi, ça m'a aidée à me dire... t'es entourée de femmes qui n'ont pas du tout la même activité que toi, mais qui pour autant vivent les mêmes difficultés, tu vois, d'un point de vue familial, d'un point de vue de confiance en soi, etc. Parce que c'est pas toujours évident. Parce que quand t'es dans les montagnes russes et que t'es en haut, tout va bien, la confiance, elle est boostée. Mais quand t'es tout en bas, franchement, c'est difficile de sortir. Tu peux vite y rester, en tout cas. Si t'es pas un peu aidée, tu vois, et aider, c'est parfois, pas forcément toujours d'en parler, mais c'est... d'écouter les autres aussi. Je trouve qu'en ça, les podcasts sont formidables parce que les parcours des autres sont hyper inspirants et qu'il y a toujours des choses à apprendre des parcours des gens et que toi, tu transcris un peu par rapport à ta propre expérience, en fait. Tu vois ? Donc, ce groupe m'a permis...

  • Speaker #1

    C'est l'essence de même preneur aussi. C'était pouvoir inspirer sur les difficultés et de la maternité et de l'entrepreneuriat,

  • Speaker #0

    mais aussi les forces qu'ils y retrouvent dans tout ça. Ouais, exactement. Après, les forces, en étant maman, je pense qu'on développe une capacité qui n'est pas du tout la même que les autres, en fait. Je ne veux pas nous mettre une casquette de superwoman, mais quand même, à un moment donné, je pense que quand tu es maman, de base, tu développes une certaine forme de résilience, d'organisation quand même, malgré tout. Ça te fait l'efficacité. Exactement. Je pense qu'on va beaucoup plus vite que parfois d'autres personnes. ou même des papas, malgré tout, quand même, parce qu'on peut dire quand même ce qui est, on a beau avoir des papas formidables aujourd'hui, on garde quand même beaucoup de charge mentale pour nous, beaucoup d'organisation, où on se met, en tout cas, nous-mêmes, des barrières. On a du mal à lâcher prise sur certains sujets. Mais oui, je pense que moi, Balt, aujourd'hui, je n'aurais jamais été aussi efficace et aussi loin dans cette aventure si je n'avais pas été maman. Mais donc ça a été ta force aussi. Ah ben c'est ma force, et c'est ma force au quotidien. C'est ma force au quotidien parce que c'est aussi la fierté que je peux voir dans les yeux de mes enfants, c'est le fait de me dire que j'arrive à tout concilier, le fait que, même si c'est difficile, que mes enfants ne sont pas malheureux, que j'arrive à choisir mes priorités,

  • Speaker #1

    que,

  • Speaker #0

    tu vois, moi aujourd'hui, balte, j'accorde plus de temps à ma famille que je l'accordais il y a six mois. Voilà, parce qu'aujourd'hui je suis en capacité de le faire. mais c'est un temps pour tout et les enfants comprennent C'est comment aussi, les peu de moments que tu as avec ta vie de famille, tu crées plutôt des moments de qualité plutôt que de la quantité. Tu revois un peu ta vision des choses, sa façon de faire. Et puis moi, quand mes enfants me prennent dans les bras et qu'ils me disent qu'ils m'aiment, je trouve que c'est la plus belle des récompenses, en fait.

  • Speaker #1

    Et si demain, ils voulaient te demander des conseils pour entreprendre, justement ? Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour eux, entreprendre, alors moi, je leur dirais surtout de se faire confiance. Parce que c'est écouter, beaucoup. En fait, il y a plein de conseils à donner. Je pense que je les ai un peu tous abordés. C'est vraiment écouter les autres aussi. Enfin, demander d'être... Pas toujours écouter tout le monde. Mais en tout cas, savoir s'appuyer sur d'autres aussi. Parce que c'est important pour avancer. Et se respecter, beaucoup aussi. Je trouve que c'est important. De ne pas faire les mêmes erreurs que moi, d'être à 400% et de s'oublier. penser aussi un peu à soi. Et c'est pas une forme d'égoïsme, en fait. Moi, je reste assez convaincue que quand on prend du temps pour soi, on est beaucoup plus performant après. C'est difficile de l'accepter. Moi, j'ai encore du mal. C'est encore un chemin que je suis en train de faire.

  • Speaker #1

    Ça permet de mieux rebondir aussi.

  • Speaker #0

    Là, je me rends compte, tu vois, que j'arrive à prendre beaucoup plus de recul aujourd'hui en m'accordant plus de temps. Et finalement, ma vision est beaucoup plus claire de la suite, en fait. Et puis, d'y aller. et puis après il n'y aura pas d'échec il n'y aura que des étapes tu vois et c'est un peu ce que tu voudrais aussi transmettre à toutes les femmes qui veulent entreprendre bah en fait je pense que c'est ça en fait c'est exactement ça c'est la transmission l'échange se sentir alignée en fait tu vois se sentir respectée aussi se respecter soi-même c'est important je trouve que ça c'est important bien merci bah de rien merci pour ce beau partage c'était

  • Speaker #1

    ultra inspirant. Et t'es la preuve qu'on peut créer une entreprise qui est alignée avec ses valeurs, sans renoncer à sa vie de famille. Bien sûr, il y a des moments où on est plus dans l'entrepreneuriat ou des moments où on a envie de plus rééquilibrer, mais c'est un projet que t'as porté en famille au final et tu le fais pour la famille. Et j'ai une dernière question. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu peux peut-être dire les adresses ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, nos deux boutiques, on en a une sur Ville de l'Eldesque, rue Jean Jaurès, et on en a une à Mouveau, rue de Ville, en face du parc du Haut-Mont. Et après, on a un site internet, boutique Balte, vous nous trouvez sur Google, normalement on ressort pas mal. Et c'est surtout sur Instagram qu'on est aussi vivant, boutique Balte.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour nos auditrices, je vous invite également ici à aller faire tout. vos achats dans les boutiques Balte en ligne, sur place, du coup, comme tu viens de le dire, Villeneuve d'Ascq, Mouveau, pour faire le plein de belles alternatives utiles, durables et inspirantes. Merci, Véronique. Et puis, je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de Mumpreneur Podcast.

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Description

Dans cet épisode de Mumpreneur, je reçois Véronique Estienne, fondatrice du concept-store engagé BALT.E – Belles Alternatives Engagées. Ancienne cadre dans la grande distribution textile, Véronique a tout quitté pour lancer une entreprise à impact positif, en accord avec ses valeurs profondes : l’écologie, l’éthique, la durabilité… le tout, en étant maman de 4 enfants.


🌿 Elle partage avec nous son parcours de reconversion, le lancement de BALT.E en plein cœur de la métropole lilloise, et comment elle a transformé une idée personnelle en un modèle de consommation responsable qui fait aujourd’hui référence.


💬 Au programme de l’épisode :

  • Comment elle a concilié maternité et entrepreneuriat dès les débuts

  • Comment elle a monté un business éthique en pleine pandémie

  • Le rôle de sa famille (et de son conjoint) dans le projet

  • Son engagement écologique : comment elle sélectionne ses marques et ses produits

  • La charge mentale, les peurs (échec, argent, comparaison…), la délégation

  • Ses conseils pour oser se lancer en tant que maman entrepreneure

  • Ce qu’elle souhaite transmettre à ses enfants… et aux autres femmes


🎯 Un témoignage à la fois sincère, inspirant, et profondément utile pour toutes celles qui veulent entreprendre sans renoncer à leur vie de famille — ni à leurs convictions.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment Véronique a su transformer ses défis en opportunités, et comment elle encourage toutes les mamans à prendre du temps pour elles, à ne pas hésiter à demander de l'aide et à se rappeler que l'équilibre est possible. Que vous soyez déjà entrepreneuse ou que vous envisagiez de le devenir, cet épisode de Mumpreneur vous inspirera à faire le premier pas vers la réalisation de vos rêves tout en restant fidèle à vos valeurs. Ne manquez pas cette conversation enrichissante qui pourrait bien changer votre perspective sur le parcours entrepreneurial !

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📍 Pour découvrir la boutique engagée de Véronique :
👉 www.boutique-balte.com
📲 Instagram : @boutiquebalte


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📌 3 chèques-cadeaux de 100€ chacun à gagner chez BALT.E !
Toutes les infos dans la campagne de crowdfunding de Mumpreneur 🎉 :

https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


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🎧 Épisode disponible sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Amazon Music, et toutes les plateformes d’écoute.

Et sur Youtube : https://youtu.be/tUVoh0GoUj4


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Mumpreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs qui façonnent le monde de demain. Je suis Margareth Piette-Cuenca, entrepreneur maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Rendez-vous chaque mardi pour un nouvel épisode du podcast et tous les mercredis pour la newsletter. N'oubliez pas aussi de suivre le podcast sur Instagram. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Véronique Estienne. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Margareth.

  • Speaker #0

    Véronique Estienne qui est fondatrice de BALT.E, Belle Alternative Engagée. Après une carrière dans la grande distribution textile, Véronique a ressenti le besoin de concilier ses valeurs personnelles avec sa vie professionnelle. Maman de quatre enfants, elle a lancé BALT en 2020, un concept store éco-responsable qui proposait produits durables pour toute la famille. Avec deux boutiques physiques dans la métropole d'Illoise et un e-shop, Balt est devenu une référence en matière de consommation responsable. Alors Véronique, est-ce que déjà tu peux te présenter et nous dire combien tu as d'enfants ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, j'ai déjà dit beaucoup de choses, mais... Moi j'ai 42 ans, donc j'ai 4 enfants, donc 4 garçons d'entre 8 et 16 ans. Voilà, j'habite avec mon conjoint depuis une vingtaine d'années.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as lancé BALT en 2020, ton plus jeune, il avait

  • Speaker #1

    4 ans. C'est ça, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et avant, c'était quoi ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai fait une quinzaine d'années dans le marketing client. Je suis passée en agence et chez l'annonceur, donc principalement dans la grande distribution textile, comme tu le disais tout à l'heure. Et effectivement, j'ai quitté en 2018 un poste de responsable marketing client. dans un des grands groupes du Nord, pour me consacrer à un projet entrepreneurial qui n'était pas clairement défini comme il l'est aujourd'hui. En tout cas, ce n'est pas exactement balte encore dans ma tête à ce moment-là. C'était un peu tôt aussi. Je pense que je n'étais pas forcément hyper prête. Donc, j'ai continué à faire un peu de consulting pour d'autres entreprises en parallèle. Et je me suis effectivement rendue compte que c'est difficile de se lancer, de créer son projet à 100% quand derrière, on est... on est à 100% dans un autre projet professionnel. Donc, c'est vrai que j'ai vraiment eu le déclic fin 2018, début 2019, quand on m'a proposé un CDI suite à une mission. Là, j'ai mon cœur qui s'est serré. Je me suis dit, non, mais en fait, ce n'est pas ça que je veux. Je veux me lancer et c'est peut-être maintenant qu'il faut que je le fasse.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as arrêté le consulting et tu t'es recentrée à 100% sur le projet BALT.E. Tu l'as menée.

  • Speaker #1

    Exactement. À partir de mi-2019, j'étais vraiment à 100% sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et en quoi tes compétences que tu avais accumulées pendant tes expériences professionnelles en entreprise, dans le salariat, comment tu as pu les retranscrire dans ton entreprise aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, au démarrage, je pense qu'il y avait quand même une structuration, une organisation que j'avais dans les autres métiers, mes métiers précédents. Je suis quelqu'un qui adore travailler les chiffres, qui aime bien écrire les projets. J'aime bien quand c'est clair, quand ma vision est comprise en tout cas. Et du coup, je pense que ça m'a beaucoup aidée au démarrage pour éclairer le projet. Je l'ai écrit comme un projet, comme si j'avais fait pour un autre client en fait, tu vois. Et je l'ai structuré. Ça m'a aidée moi aussi à structurer ce vers quoi j'avais envie. d'aller. C'est vrai que, tu vois, au démarrage, j'étais partie sur un autre type de projet qui était plutôt dans l'alimentaire, donc toujours orienté avec des valeurs, des co-responsabilités, d'éthique. C'était à l'époque un drive de vrac. Il n'y en avait pas, en fait, à l'époque. Il y a celui, le drive tout nu, qui a émergé à peu près au même moment. Et c'est vrai que c'était un projet qui correspondait à mes valeurs, en tout cas, à ce que j'avais envie de véhiculer dans mon projet professionnel. Et puis après, de fil en aiguille, ça s'est transformé en BALT, qui est plutôt un multi-univers concept store qui touche toute la famille, les idées cadeaux, pour revoir la consommation de façon plus générale, d'un point de vue éthique.

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité, justement, ton parcours dans la maternité, c'est ça aussi qui a orienté peut-être ton choix ? Ou ça a été en tout cas un déclic pour pouvoir rester dans l'entrepreneuriat et t'y mettre à 100% ? B.

  • Speaker #1

    Et oui, alors effectivement, chaque enfant, c'est marrant parce que c'est quelque chose que je nourris depuis longtemps. J'ai déjà créé une boîte en 2010 qui n'a pas fonctionné, en tout cas avec une amie. On n'a pas développé plus. C'était des événements de clatter. Donc, c'était déjà autour de... des créateurs locaux. Mais voilà, j'étais enceinte à l'époque de mon deuxième. C'était trop pour moi, je travaillais à temps plein et je pense que ce n'était pas le bon timing. On a réussi à se dire que ce n'était pas le bon timing et d'arrêter.

  • Speaker #0

    C'est important aussi de se le dire parce que enceinte, on n'est pas des surfemmes et parfois, ce n'est pas le bon moment pour entreprendre aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, je ne l'ai pas compris tout de suite. J'ai passé, je pense, les six premiers mois de la vie de mon deuxième à bosser comme une tarée. Et du coup, je me suis quand même rendu compte après coup que j'étais passée à côté de quelque chose. Ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas été une maman comme moi. J'avais envie de l'être à ce moment-là. J'avais l'impression d'avoir raté des moments qui étaient précieux et qui n'allaient pas se rattraper. Et du coup, voilà, j'ai un peu mis ce truc de côté, de me dire, c'est peut-être pas le bon timing pour moi. Et à chaque enfant, donc chaque naissance, etc., il y a toujours quelque chose. C'est des moments qui sont assez bénéfiques dans les réflexions, je trouve. Alors, ce n'est pas forcément simple parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais ça permet parfois de prendre un peu de recul aussi et de voir le parcours qu'on a eu de façon différente et de se poser les bonnes questions pour la suite. Et c'est vrai que voilà, donc 1, 2, 3, 4. Et au bout du quatrième enfant, c'est quelque chose que je sentais mûrir en moi. Et voilà, donc je pense qu'effectivement, la maternité... m'a fait me recentrer sur ce que j'avais vraiment envie de faire. Et les valeurs que j'ai développées au fur et à mesure, chaque enfant, avec aussi notre façon de consommer qui était différente, que je trouvais finalement à la fin un peu antinomique avec ce que je faisais dans mon métier dans la grande distribution de textiles. Tout ça, ça a fait qu'à un moment donné, ça a explosé en nous. Et puis, j'ai senti que c'était le bon moment.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend quand on a un enfant de 4 ans ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop. J'ai la chance d'avoir un conjoint qui est entrepreneur. Je pense quand même à contribuer pour beaucoup au fait que je me sois lancée plus sereinement, même si ça reste stressant et il y a plein de doutes. Je l'ai fait de façon plus sereine parce que je l'avais vu avant moi sur un autre métier. C'était à l'époque un métier de consultant. Il bossait de la maison chez les clients. Moi, du coup, ça engendrait quand même quelque chose de physique. C'est encore un peu différent aussi, le modèle physique, parce que ça demande beaucoup de temps et c'est du temps qu'on ne peut pas organiser autrement. Donc, je pense que ça, ça m'a beaucoup aidée. J'ai senti que j'ai été beaucoup soutenue.

  • Speaker #0

    Un conjoint comme pilier,

  • Speaker #1

    ça c'est essentiel. Exactement. Encore aujourd'hui, un conjoint ou quelqu'un d'autre, mais je pense que le fait de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, c'est essentiel en fait, ne pas être seule. C'est essentiel. Donc ça, ça m'a beaucoup aidée. Et puis, je pense que c'était plus fort que tout. En fait, je l'ai senti, c'était viscéral, en fait. Le fait de vouloir contribuer, de faire ma part, de contribuer à quelque chose, de me sentir utile, d'avoir un projet à moi, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend sereinement quand on est deux à être entrepreneur ? Parce que souvent, c'est aussi une problématique qui est intéressante. Dans beaucoup de couples, il y en a toujours... un qui choisit le salariat pour garder cette sécurité, justement, avoir une certaine sérénité ? Parce qu'on le rappelle, l'entrepreneuriat, c'est quand même un risque aussi financier qui est important. Et quand on a une famille, c'est encore plus angoissant. Ça peut vite être plus angoissant. Comment on entreprend sereinement quand on est deux entrepreneurs ? Est-ce que déjà, c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne pense pas que ce soit possible d'être complètement serein parce que l'entrepreneuriat, c'est aussi... plein de belles choses, mais ceci, plein de doutes et plein de montagnes russes. Et qu'avant d'y être, on s'imagine aussi plein de choses qui ne seront probablement pas la réalité une fois qu'on a lancé le projet. Mais en fait, c'était... Voilà, lui avait créé déjà depuis quelques années, ça faisait une dizaine d'années qu'il avait créé, donc il était plutôt en stabilité. Moi, c'était un peu mon moment. Voilà, j'étais arrivée à un niveau de poste qui me convenait. Voilà, j'ai démarré, j'étais hyper carriériste. Il y a... Il y a 20 ans, j'avais envie, j'avais des ambitions de grimper, etc. Puis au fur et à mesure, on grimpe et puis on atteint des niveaux de poste où on se dit, je n'ai pas besoin d'aller plus haut, ça me suffit. Puis en fait, ce n'est plus ça que j'ai envie. Donc en ça, ça m'a apporté aussi un peu de sérénité de me dire, je casse les codes, je suis alignée avec moi-même. Je n'ai plus envie d'un poste qui soit, en tout cas sur un LinkedIn, un titre hyper, hyper glorifiant, en tout cas. J'ai envie, moi, de m'écouter un peu plus. Et ça, ça m'a apporté beaucoup de sérénité à ce moment-là. Après, il est arrivé plein d'aléas parce qu'au moment de lancer la boîte, mon conjoint a décidé de reprendre une entreprise, donc de se relancer dans un nouveau challenge qui n'avait rien à voir. Donc, on s'est retrouvés quand même à deux. Et on l'est encore aujourd'hui au bout de cinq ans avec des, entre guillemets, nouvelles entreprises ou des nouveaux challenges.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi des nouvelles organisations à chaque fois que tu as dû vivre.

  • Speaker #1

    Ah bah, clairement. D'abord,

  • Speaker #0

    quand tu étais à la fois sur deux projets avec déjà des jeunes enfants. Ensuite, quand tu t'es mis vraiment dans ton projet à 100%. Et puis ensuite, quand ton conjoint, il a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure. C'est à chaque fois des orgas que tu dois revoir aussi.

  • Speaker #1

    Ah mais tout le temps. En fait, je pense que la clé, c'est d'être flexible. Quand on est maman entrepreneur avec un conjoint qui a aussi un rythme de dingue, parce qu'on parle d'entrepreneuriat, mais il y a aussi beaucoup de conjoints qui ont des salariés, en tout cas des rythmes en entreprise, qui sont aussi très impactants et très intenses. Donc, je pense que ça nécessite beaucoup de flexibilité, beaucoup d'organisation. Bon, après, à un moment donné, on va voir comment on peut faire et finalement, on se débrouille comme on peut. Mais oui, nous, on a eu des jeunes siopères, on a eu des nounous, on a eu aussi beaucoup d'aide. On n'a pas de parents dans le Nord, donc on n'a pas du tout pu compter sur notre famille, en tout cas pour nous aider pour les enfants. Mais voilà, on a trouvé nos ressources par ailleurs. Je pense qu'après, quand on est face à une situation, on finit toujours par trouver des ressources.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, comment tu t'organises ? C'est quoi une journée typique ? Alors, je sais qu'il n'y a pas de journée typique, mais tu devrais en décrire une.

  • Speaker #1

    Écoute, aujourd'hui, c'est un peu plus simple, je trouve, qu'au démarrage, parce que j'ai trouvé un équilibre et une organisation avec les boutiques qui est plus simple. C'est vrai que quand j'ai démarré, on était deux, parce que j'ai confondé, à l'époque, avec Sarah. Et c'est vrai qu'on était deux, on avait une boutique, ensuite une deuxième. On était 100% en boutique. Donc, qui dit boutique, dit rythme de commerçant et rythme de boutique. Et donc, tout ce qui est dans l'ombre, donc l'administratif, les commandes, tout le reste, quoi, ça se fait en dehors des boutiques. Donc, c'est vrai que le rythme est assez intense. Et ça a été une période où je me suis, moi, complètement oubliée. C'est vrai qu'il faut le démarrage. J'étais à 200% dans mon boulot. Et si je voulais avoir le peu de temps qui me restait avec mes enfants ou mon conjoint, à un moment donné, on n'existe plus en tant que femme, en fait. Mais là où, au fur et à mesure, on commence à comprendre, à s'organiser différemment, c'est passé par des phases qui étaient très difficiles aussi, tu vois, où je me suis dit, en fait, je ne peux plus, j'ai besoin moi aussi de me retrouver. Et je pense que ça, c'est hyper important, même quand on démarre une entreprise, de ne pas oublier de s'accorder des moments pour soi. Parce que si on se sent bien nous-mêmes, tout ira mieux, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment tu le fais aujourd'hui d'avoir des moments pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, ça a été un déclic à un moment donné où j'avais l'impression de ne plus respirer, d'être étouffée. Et donc, ça, c'est quand même fait dans la douleur, alors que ça aurait sans doute pu être anticipé. Mais tu sais, j'ai ce côté, depuis toujours, j'ai un petit côté de je vais y arriver toute seule. Voilà, il faut que je me prouve quelque chose. Bon, j'ai commencé quand même à en parler, à demander de l'aide, enfin de l'aide, à en échanger avec d'autres entrepreneurs, d'autres amis qui m'ont permis aussi de voir les choses d'un autre prisme. Et puis, j'ai commencé à courir. OK. Ça, c'est vraiment le sport qui a été opérateur. Exactement. La course, là, en ce moment, je marche beaucoup. Et en fait, je me rends compte que ça m'aide aussi à structurer mes idées dans mon projet aussi professionnel. Donc, je m'accorde ce temps-là. Je ne m'accorde pas beaucoup plus de temps.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps tous les jours,

  • Speaker #1

    André ? Là, j'essaye au maximum, on va dire deux, trois fois par semaine, de faire en tout cas, pas forcément courir ou faire une grosse activité sportive, mais en tout cas d'aller marcher, de prendre ce temps pour moi. Ce qui est beaucoup plus simple d'ailleurs aujourd'hui parce que j'ai des salariés quand même, une super équipe qui est formidable, sur qui je peux vraiment m'appuyer et qui me permet moi de me dégager un peu plus de temps.

  • Speaker #0

    On va revenir juste après justement sur ces salariés pour cette capacité à savoir déléguer qui n'est pas toujours aussi évidente. Juste en termes d'organisation, est-ce que tu as des outils ou des astuces ? Comment tu organises par exemple le planning avec ton conjoint ? Est-ce que c'est toi qui portes toute la charge mentale ? Est-ce que concrètement, factuellement, comment ça s'organise au quotidien ? Est-ce que tu as des aides,

  • Speaker #1

    des petites astuces ? Aujourd'hui, on n'a plus de nounou, on n'a plus rien. On a pris le parti de se débrouiller. On a la chance d'avoir deux ados qui sont assez autonomes, passé collège-lycée, ça change quand même. tout par rapport aux primaires. Et on en a donc plus que deux en primaire qui nécessitent une organisation, en tout cas logistique. Et ça, ça change quand même pas mal de choses. J'ai décidé de garder mon mercredi pour les enfants depuis quelques temps parce qu'on a réussi à s'organiser comme ça avec les boutiques.

  • Speaker #0

    Tu travailles le samedi en boutique ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille le samedi, beaucoup moins maintenant. Ça aussi, c'est un choix très récent. Ça date d'il y a quelques mois. Mais j'ai décidé de m'accorder plus de temps avec mes enfants, d'être plus présente. Et mon conjoint gère quand même super bien aussi. Il est présent. Il a une entreprise qui lui permet d'être plus flexible que moi. À certains moments, il peut s'organiser. En tout cas, il peut se rendre disponible plus facilement que moi quand je suis en présence boutique. Parce qu'à un moment donné, il y a des horaires. On ne peut pas dire à nos clients, on s'en va, on doit aller chercher un enfant. Donc ça, ça m'aide beaucoup. Ils m'aident aussi beaucoup plus à la maison. En fait, c'est par la force des choses. J'ai aussi accepté d'avoir une maison beaucoup moins propre. Je pense qu'il faut savoir, à un moment donné, lâcher prise sur certains sujets. Et puis, j'ai des enfants qui sont aussi hyper impliqués, qui comprennent, parce qu'ils nous ont vu évoluer dans ce milieu-là, qui nous ont vu mettre une organisation. parfois c'est pas toujours simple pour eux quand le samedi moi je vais bosser quand le soir finalement il y a un événement ou quelque chose qu'on doit organiser où on n'est pas présent, ils suivent ils sont cool pour ça je pense qu'on a la chance d'avoir une famille qui est plutôt zen

  • Speaker #0

    Vous êtes tous organisés parents, enfants, autour

  • Speaker #1

    Alors après c'est une organisation très au feeling quand même, il faut le dire On n'est pas non plus les rois de l'organisation, mais on s'adapte. Pour l'instant, il n'y a jamais eu de quoi qu'on n'a jamais oublié d'aller à la garderie chercher un enfant. Mais c'est vrai que c'est un peu parfois à la semaine, voire au jour le jour.

  • Speaker #0

    Tu parlais juste avant que tu avais essayé aussi fille au père, etc. C'est quoi ton expérience avec ça, justement ? On n'en parle pas assez et en fait, on n'ose pas aussi en parler, j'ai l'impression. alors que c'est essentiel de pouvoir avoir ce genre d'aide aussi aujourd'hui au quotidien. Comment ça se passe d'avoir une fille au père ?

  • Speaker #1

    Écoute, on avait surtout mis cette organisation dans nos vies, enfin moi, ma vie de salarié, qui était aussi très prenante. J'avais déjà une vie qui était très prenante, donc finalement, voilà quoi. Disons que je ne dormais pas avec mon boulot, mais c'était déjà très prenant. Avoir une jeune fille au père, c'est sûr que c'était formidable, parce qu'après, il faut accepter de vivre avec quelqu'un. chez soi, de l'intégrer comme un membre de la famille aussi à part entière, de lui laisser sa liberté tout en quand même l'intégrant dans notre quotidien. On a eu des expériences ratées, mais on a aussi eu des très belles expériences, puis c'est des rencontres. Je pense que c'est aussi un éveil aux autres qu'on a pu apporter à nos enfants. Culturellement, c'est hyper chouette parce qu'on partage des choses qui sont différentes. On a eu une équatorienne, on a eu une espagnole, on a eu une allemande.

  • Speaker #0

    Tu laisses des beaux souvenirs aussi pour les enfants qu'on considère un peu souvent les filles au père comme des grandes sœurs aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Après, il faut bien la choisir. Et pour ça, il faut être bien organisé. Nous, on avait préparé notre petite liste de questions, on a fait pas mal de visions en amont, etc. Il faut vraiment bien la choisir parce que ce n'est pas anodin non plus d'avoir quelqu'un qui vient chez soi, qui n'a pas forcément la même culture, pas forcément le même rythme de vie, qui doit s'adapter quand même aux règles de vie de la maison. Donc, tu vois, on avait fait la première fois qu'on a eu une fille au père. On n'avait pas du tout écrit les règles de la maison. On l'avait dit, on ne l'avait pas vraiment. Après, on l'a formalisé. C'était, tu acceptes le contrat, tu acceptes que ça se passe comme ça chez nous. Ça n'empêche pas qu'après, on met de la flexibilité, mais au moins, ça permet d'être OK de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le bon ratio entre organisation et en même temps lâcher prise, parce qu'il faut savoir lâcher prise pour faire... face à l'imprévu et accepter en effet qu'il y a des gens qui vivent.

  • Speaker #1

    C'est comme l'entrepreneuriat, c'est comme la vie de maman. Je crois que c'est un peu comme dans toutes les multivies qu'on a.

  • Speaker #0

    Et au niveau justement de ta vie entrepreneuriale, on parlait tout à l'heure du fait de savoir déléguer. C'est un grand moment, un grand cap quand on travaille. On parlait tout à l'heure en… off que la première année, tu étais encore le 24 décembre en train de livrer partout dans la métropole lilloise les cadeaux aux familles. Comment, à partir de quand, en fait, tu as commencé à avoir un salarié, tu as commencé à accepter aussi de déléguer, et comment ça s'est passé ? C'était quoi le décor ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous, quand on a créé, déjà, on était deux à l'époque. Maintenant, c'est plus le cas, je suis toute seule, mais... On était deux quand on l'a créé, donc c'est vrai que c'est aussi plus simple parce que tu répartis deux, de toute façon, les tâches, d'une certaine façon. Moi, je gardais quand même la partie orga, management, gestion, etc. Mais on a quand même une répartition des tâches. Donc, de base, tu dois quand même déjà apprendre à faire confiance. Ce qui n'est pas toujours simple, même dans la vie de salariat aussi, ce n'est pas toujours évident d'arriver à faire confiance et d'accepter que ce ne sera pas fait comme on a envie, comme nous on l'aurait fait en tout cas.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas pour autant que ce sera mal fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça, c'est un long chemin. Moi, j'avais du mal quand même avec ça, parce que je suis quand même quelqu'un qui est très dans le contrôle et qui a besoin de maîtriser, qui a besoin d'être souvent à l'initiative d'eux, et j'aime bien le jusqu'au boutisme. Et en fait, au début, tu prends sur toi. Tu te rends compte que finalement, ça fonctionne quand même bien. Et tu avances comme ça. Et puis en fait, on avait tellement de choses à faire. Il y avait tellement de sujets différents que finalement, tu vois, c'était plutôt un soulagement de ne pas avoir certaines tâches avec mon associé.

  • Speaker #0

    C'est quand tu commences à être un peu sous l'eau que tu te dis, là, il faut dévéguer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et aussi économiquement, ce n'est pas forcément tout le temps.

  • Speaker #1

    En fait, effectivement, c'est un juste milieu à trouver entre le financier qui n'est pas simple, parce que ça aussi, il faut le dire, ce n'est pas simple de le gérer, ce n'est pas simple pour une entreprise, ce n'est pas simple d'un point de vue personnel aussi, parce que nous, on a vu nos revenus complètement dégradés aussi. Donc, il faut aussi l'avoir en tête au moment de créer. Et après, déléguer, il faut trouver le bon moment. Nous, on a commencé par prendre une alternante. On n'avait qu'une boutique pendant deux ans. Donc, tu vois, on était deux, une alternante, c'était tout à fait jouable, en fait. On arrivait à se dégager un peu plus de temps. Et moi, ça me permettait de bosser aussi sur des sujets sur lesquels, en étant en présence commerce, tu ne peux pas bosser. En fait, tu bosses le soir. Et du coup, petit à petit, ça m'a accordé quand même un peu plus de temps le soir avec ma famille, malgré tout. Et puis après, on a ouvert la deuxième boutique qui a nécessité de toute façon l'embauche d'une salariée. t'apprends qu'il faut mettre une responsable de magasin qu'elle soit complètement autonome et que toi tu ne pourras pas être toujours derrière elle puisque tu as deux boutiques à un moment donné tu ne peux pas te démultiplier et là maintenant j'ai deux salariés donc une par boutique et une nana aussi qui est formidable qui vient nous aider en renfort aussi qui m'aide sur la com et qui m'aide en renfort boutique et là je...

  • Speaker #0

    En CDI,

  • Speaker #1

    freelance ? En freelance Et c'est super parce que là, du coup, ça m'apporte aussi une autre flexibilité. Donc, j'ai mes deux salariés qui sont super, qui bossent. Mais voilà, moi, j'essaie d'être là au moins une à deux journées par semaine. Donc, soit pour combler le manque parce qu'une est en RTT, une est en congé. Soit pour les voir aussi parce que c'est important aussi de garder le lien. Et ça, il ne faut pas le négliger non plus dans l'organisation quand on a multistructure, de ne pas perdre le lien avec tout le monde, de garder l'esprit d'équipe, même si on est tout... sur des missions un peu différentes et toutes en autonomie.

  • Speaker #0

    Et du coup, elles se connaissent aussi, je suppose. Tu fais des événements entre vous. En tout cas, tu essayes d'avoir des moments d'équipe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Alors, on essaie de le faire de temps en temps. Et puis, elles le font aussi naturellement, toutes seules. Donc, ça, c'est super chouette. Et puis, on a eu aussi la chance d'avoir Céline, qui nous a fait des renforts toute la fin d'année. Et qui est super. C'est une créatrice aussi. et qui cherchait justement à retrouver aussi le collectif, l'esprit d'équipe, le commerce, et qui nous a rejoints là en avril en CDI. Et c'est vrai qu'elle impulse quelque chose de dingue. Elle a une expérience, donc elle a plus de 50 ans. Je pense que ça joue l'expérience qu'elle a de maman. Elle a été nounou, elle a vécu plein de vies. Elle est créatrice, elle comprend. Moi, elle m'apporte beaucoup parce qu'elle m'apaise aussi beaucoup. Tu vois, des fois, quand tu as le tête dans le guidon, tu as parfois du mal à prendre du recul. Quand tu n'es plus associée parce qu'aujourd'hui, je suis toute seule, en fait, tu gardes souvent tout pour toi. Et d'avoir des salariés avec qui tu partages. Moi, je partage beaucoup avec les filles sur les ambitions, sur les difficultés aussi parfois. Il ne faut pas que ça devienne anxiogène, mais je trouve que c'est important aussi d'expliquer les difficultés qu'on peut rencontrer. Parce qu'on en rencontre forcément. Et je trouve qu'elles apportent un regard un peu différent, qui m'aide moi à aller de l'avant aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais à l'instant des difficultés. Est-ce que tu peux un peu aborder peut-être les difficultés principales que tu as pu rencontrer ? Tu m'avais dit en off que tu avais lancé justement en plein Covid, au final, la première boutique. Donc ça, ce n'est pas non plus...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a déjà commencé dans la difficulté. En fait, j'avais créé le projet, j'avais construit en tout cas le projet sur papier quand j'ai rencontré Sarah. à qui j'ai proposé de s'associer. On s'est associés toutes les deux. En 2019, on s'est dit oui. Début 2019, on a trouvé un local, on a signé, etc. Un local sur lequel il fallait un permis de construire. À l'époque, c'était un projet aussi d'investissement qu'on avait avec mon conjoint. qui n'a plus du tout été le cas un an plus tard. Mais bon, en tout cas, à l'époque, on avait la possibilité de le faire. Donc, c'est tout. On signe en janvier, ça prend un petit peu de temps, etc. avant de signer le compromis, machin. Et Sarah quitte son salariat fin mars, non, mi-mars, je pense que c'était le vendredi avant le confinement. Donc, on s'était dit à l'époque, super, lundi, on peut démarrer vraiment l'aventure à deux. Et là, confinement. Donc, ça a été à la fois un coup de massue et en même temps une vraie opportunité parce que ça nous a permis, parce que moi, j'avais écrit le projet, mais Sarah avait besoin de se l'approprier aussi. Je pense que ça lui a permis pendant le Covid de pouvoir travailler. Alors, on s'est fait aider par la BGE, en l'occurrence, que je conseille à tout le monde de se faire, même pour avoir un regard, même quand on a déjà écrit les choses et qu'on pense que tout est OK, d'aller voir un conseiller BGE ou CCI. C'est hyper important parce que ça va te donner aussi un... Un regard différent, ça va matcher avec d'autres entrepreneurs. Ça fait bénéficier d'un réseau, en fait. Donc, Sarah, du coup, a pu faire une formation BGE en parallèle. Et du coup, de nous aligner vraiment sur notre vision du projet.

  • Speaker #0

    Du coup, la vision, c'était une vision à court terme, à 3 ans, 5 ans ? Comment vous aviez un peu conçu ?

  • Speaker #1

    C'était une vision long terme. Moi, j'avais plutôt une vision sur les 5 ans. Ok. J'aime bien voir un peu plus loin. Et puis je le fais d'ailleurs, c'est un exercice que je fais tous les ans, de me reprojeter dans c'est quoi BALT ? Quels sont les nouveaux objectifs ? Où est-ce qu'on va ?

  • Speaker #0

    Donc la vision, elle évolue en permanence.

  • Speaker #1

    Mais c'est du coup, je pense aussi, mon expérience dans le marketing d'avant qui m'aide aussi à le structurer en fait. Ça, c'est hyper important. Et je m'oblige même toute seule à me faire des bilans, de les écrire. De temps en temps, j'y retourne, de m'écrire un peu comment la vision évolue. Comment BALT se développera demain ? C'est hyper important. Donc, on a vécu ça avec Sarah, donc COVID. Donc, finalement, opportunité malgré tout. Mon homme qui bossait super, enfin, qui bossait vraiment beaucoup. Moi, mine de rien, j'avais quand même les enfants à gérer. Donc, c'était un bon compromis. On avançait sur le projet, peut-être moins vite que ce qu'on aurait voulu, mais j'étais quand même plus disponible pour m'occuper de ma famille. Et moi, ça a été vraiment un moment où j'ai pris plaisir, tu vois. Après, c'est tout, on avance, on lance le site e-commerce. En décembre, on apprend refus de permis de construire, parce qu'il y avait un refus de permis de construire. Donc, du coup, flop, notre local, sur lequel vraiment on avait projeté beaucoup d'espoir, c'était la désillusion d'un coup. Donc, tu as deux choix, soit tu t'abandonnes, parce que là, clairement, franchement, à un moment donné, tu te dis, bon, en fait, finalement, on a lancé le site e-commerce, on n'a pas encore fait des investissements financiers hyper forts. On n'a pas de charge. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que là, ça faisait quand même plus d'un an qu'on y met une énergie de dingue pour un projet qui vient de faire flop. On y va, on n'y va pas. Tu as décidé d'y aller. Oui. Et moi, j'avais vraiment envie de ne pas lâcher. Donc, du coup, on est reparti en quête d'un nouveau local.

  • Speaker #0

    C'est là que tu restais alignée à

  • Speaker #1

    1000% avec ton projet. Exactement. On est reparti à la quête d'un nouveau local qu'on a trouvé forcément là, pour le coup, en location. Mais bon, c'était tout. De toute façon, en 2020, il n'y avait pas de locaux. Les gens, de toute façon, tout avait été stoppé. Donc, il y avait eu des aides qui permettaient à certains de survivre. Donc, finalement, il n'y avait rien sur le marché. Donc, on se disait, acheter, on commence à être un peu un an après en difficulté. On n'est plus dans la meilleure posture qu'on l'avait un an plus tôt. Et donc, on s'est dit, tant pis. Et puis, peut-être que le projet, il ne sera pas complet. Parce qu'il y avait aussi une autre branche, un autre projet qu'on n'a pas fait, qui était à la base un salon de thé. On était une boutique, salon de thé, dans le projet initial. Et après, la taille de la boutique, etc., le local qu'on a trouvé, faisait que ça n'allait plus. Et donc, on a réinventé un petit peu en disant, c'est tout, on garde le cœur d'activité qu'on voulait faire. La boutique, les événements, créer du lien avec les créateurs, créer du lien social, être un commerce de proximité. C'était ça, en fait, ce qu'on avait vraiment envie de faire. Donc, tant pis pour le salon de thé. Donc, on a ouvert finalement la première boutique qu'en juin 2021. D'accord. En fait, physiquement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas mal, ça nous a laissé quand même le temps de bien reconstruire le projet, aller chercher nos créateurs, nos marques. Il y a aussi plein d'autres sujets qui nous ont quand même bien occupés.

  • Speaker #0

    Et après, pour monter la deuxième boutique, pas de difficultés cette fois rencontrées pour celle de Viennose Tasks du coup ?

  • Speaker #1

    Alors pour la deuxième boutique, ça faisait deux ans, c'était ce qu'on avait écrit dans le projet à la base. Moi, j'avais vraiment envie de développer. L'idée, ce n'était pas de devenir une multinationale, mais c'était d'ouvrir quelques baltes en indépendance

  • Speaker #0

    Donc, ça faisait deux ans, c'était un peu la continuité. On a eu l'opportunité d'un local qui était hyper bien placé, beaucoup plus petit. C'était aussi une façon de voir le projet prendre une autre tournure, de se dire comment on peut tester finalement ce qu'on a mis en place dans un format plus pocket. Et là, ce qui a été un petit peu compliqué, ça a été plutôt dans notre désalignement, je pense, avec mon associé. où je pense qu'on n'était pas sur le même timing, en fait. Je pense que moi, j'avais envie d'aller vite. Et elle, elle avait peut-être besoin de plus de temps.

  • Speaker #1

    Donc, la même vision à court terme,

  • Speaker #0

    en tout cas. Oui, exactement. Et je pense que c'est quand même ce qui a commencé à mener vers la fin de notre association, parce que, alors on s'est désassociées en bon terme, mais on n'était plus alignées sur le cap, sur la vision de notre projet. Et comme on aime bien les challenges quand même, et qu'on a voulu franchement se tester jusqu'au bout. On a eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique éphémère aussi en décembre de la même année, donc 2023.

  • Speaker #1

    Sur la métropole lilloise ?

  • Speaker #0

    Oui, sur la métropole lilloise. On a eu en gros une semaine pour le faire. Pour aller 15 jours parce que le temps de se décider, etc. Mais vraiment une semaine pour être dans l'organisation logistique. Mais moi, je ne sais pas dire non. En fait, c'était trop excitant. C'est challengeant, j'adore le challenge. C'était aussi une façon de se dire on peut y arriver. Et on l'a fait. Et c'était super, non sans fatigue, parce que là, on a attaqué un mois de décembre 7 sur 7, où j'ai eu zéro jour de congé. Mais c'était une telle fierté d'avoir réussi à le faire, d'avoir mené de front ces trois boutiques. Voilà, c'était chouette. Et ça, on a pu le réussir que parce qu'on avait une super équipe aussi.

  • Speaker #1

    Donc à chaque fois aussi, si je l'ai entre les lignes, c'est à chaque fois que tu es inspirée, que tu as cette notion de challenge, il y a aussi cette... cette notion de vouloir aussi inspirer tes enfants.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Leur montrer l'aventure entrepreneuriale, ce que c'est, et que c'est important de s'écouter,

  • Speaker #0

    justement. Exactement. Moi, vraiment, je leur dis souvent, mais osez, en fait. Allez-y. Au pire, qu'est-ce qui va se passer ? Ok, ça ne marchera pas comme tu as envie, mais tu auras appris quelque chose. En fait, je trouve que... Moi, j'adore, j'ai le goût du challenge pour ça, en fait. C'est comme dans le sport ou dans... plein d'autres univers, par exemple, se donner des micro-challenges, se dire « tiens, je suis capable de faire un semi-marathon alors qu'on n'a jamais couru plus de 10 km » , se dire qu'on est capable de faire 50 bornes à pied alors qu'on marche très peu. Je trouve qu'il y a un côté, je ne sais pas, c'est une fierté personnelle qui se dégage quand tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que tu as envie de transmettre à tes enfants.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que mon conjoint, c'est la même chose. C'est le goût. Le goût d'essayer, le goût de partager, parce qu'on est beaucoup dans le partage. L'envie de se rendre utile, de faire quelque chose. On n'est pas dans l'immobilisme, ça c'est sûr. Mais c'est important, nos enfants, on veut leur montrer aussi qu'on est capable de se tromper. On se trompe beaucoup. Mais après, comment tu rebondis quand tu t'es trompé, c'est surtout ça aussi qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Et toutes les valeurs aussi de BALT, c'est aussi des valeurs que tu avais envie de transmettre justement à tes enfants. On peut peut-être revenir sur justement les valeurs, les belles alternatives engagées.

  • Speaker #0

    Ouais, vas-y. Et bien écoute, en fait, l'idée de BALT, déjà moi j'étais plus alignée avec ma façon de consommer, c'est ce que je te disais tout à l'heure par rapport à la grande distribution textile, etc. Où j'adorais mon métier, je n'ai jamais détesté, j'ai toujours aimé mon métier. Mes équipes, etc., c'était toujours formidable. Mais ça ne suffisait pas à me nourrir parce que j'avais envie de... Moi, à titre personnel, on consommait moins, on faisait attention. C'était quelque chose qui était devenu important. L'envie de faire sa part, tu vois. L'envie que mes enfants aussi ne soient pas dans la surconsommation. Ça, c'est quelque chose qui a vraiment émergé juste avant de monter BALT, en fait, qui était de plus en plus fort. avec Bals on avait vraiment envie de proposer une consommation différente, d'être travaillé avec des acteurs qui sont engagés d'un point de vue éthique, social. Alors, on travaille principalement avec des marques locales ou françaises, européennes. L'idée, c'était vraiment de prouver qu'on pouvait proposer des produits qui soient à la fois utiles, durables, pratiques. Et c'est vraiment les valeurs que j'avais aussi envie de transmettre chez mes enfants, en fait. C'est hyper important. On laisse quand même un monde qui est un peu compliqué en ce moment. Oui, on peut se dire qu'on n'est qu'une petite goutte, mais si on est plein de petites gouttes, peut-être que tous ensemble, on va faire un peu bouger les choses. Et ça, ça a été aussi un long chemin quand même, pour moi en tout cas, avant de lancer BALT, sur le désalignement entre créer un commerce et vouloir moins consommer. D'accord. Tu vois, moi, avant de créer BALT, ça a été... Alors, je me suis fait coacher quand même un peu. Et ça, franchement, j'incite tout le monde en tout cas à rencontrer des coachs qui vous aident à structurer vos idées et à clarifier. Moi, ça m'a beaucoup aidée d'un point de vue perso et d'un point de vue pro.

  • Speaker #1

    C'était coach business BGE,

  • Speaker #0

    CCI ? Non, là, je suis passée. Alors, j'avais un CPF, donc j'ai eu la chance de pouvoir l'utiliser. Mais c'est quelqu'un que je connais très bien, qui s'appelle Claire Le Couturier, que je conseille vraiment à tout le monde, qui est coach, ça s'appelle bien. Voilà, déjà, je trouve que ça veut tout dire. Et que j'avais déjà croisé dans mon parcours professionnel. Et qu'il y a une approche, en fait, à la fois perso, pro, dans les bilans de compétences, ou en tout cas pour t'aider à t'aligner sur ce que tu veux faire. qui est hyper intéressante, je trouve. Elle est très à l'écoute. Elle permet vraiment de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes et de savoir nos forces, nos faiblesses. Ce n'est pas toujours évident de vraiment bien les identifier. Il y a un peu de boulot à faire quand même, personnel. Mais moi, en tout cas, ça m'a permis de me réaligner avec ça et de comprendre qu'en fait, en voulant créer Belt, ce n'était pas juste un commerce que j'avais envie de créer. C'était du lien social, parce qu'on est vraiment sur un commerce de proximité. Et on le voit aujourd'hui, après quelques années d'existence, nos clients reviennent, on voit les familles grandir, on les voit enceintes, accouchées, se marier. Les gens nous racontent leur vie. Je trouve que c'est incroyable, en fait, ce qu'on peut créer dans les quartiers. Et c'était aussi de se dire, en fait, finalement, les gens ne vont pas arrêter de consommer. Mais comment on peut les aider à consommer en conscience ? va consommer en leur proposant des alternatives qui soient... plus belle, d'où le nom BALT, parce que c'était vraiment l'idée de chercher des alternatives à nos produits du quotidien qui soient plus jolis et plus engagés. Enfin, qui soient jolis et engagés. Parce qu'on a aussi beaucoup voulu démontrer qu'on peut faire plus écolo, mais tout en gardant que ça reste beau. Et que ça donne envie, que ça fasse plaisir. Parce que la notion de plaisir, elle est hyper importante. Elle est importante dans ce qu'on a envie de transmettre, elle est importante dans ce que nous, on a envie de vivre. Dans ma sélection de produits, c'est aussi beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un peu ta boussole au quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Elles nous sont de plaisir.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, ça t'aide aussi, je suppose, à choisir les créateurs avec qui tu as envie de travailler. Tu travailles, d'ailleurs, tu les choisis comment ? Est-ce que c'est un cahier des charges précis ou tu marches vraiment plutôt à l'instinct ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu de tout. En fait, pour tout te dire, aujourd'hui, on bosse quand même avec à peu près 200 marques. Oui. On a beaucoup de produits.

  • Speaker #1

    Et tu les as toutes sélectionnées.

  • Speaker #0

    Et je les ai toutes. toutes sélectionnées. Tout à fait. Après, ce qui est compliqué, je trouve, c'est qu'on est quand même dans l'ère de la nouveauté, du renouvellement. Donc, les clients sont quand même en demande de nouveautés, etc. Et en même temps, nous, notre volonté, c'est vraiment de pérenniser une relation avec les gens avec qui on travaille parce qu'il y a des humains derrière et qu'on les a sélectionnés aussi pour leurs valeurs qui sont communes avec les nôtres. Donc, voilà. Donc, oui, j'ai un cahier des charges. donc j'ai mes valeurs, il faut que ce soit Il faut que les matières utilisées soient plus saines. Par exemple, en cosmétique, tu vois, je sais, on n'ira pas se prostituer sur certains sujets. On a la fabrication locale qui est hyper importante pour nous. Mais ce n'est pas une fin en soi, parce qu'aujourd'hui, on se rend compte aussi que ce n'est pas forcément toujours, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus, entre guillemets, éthique ou écologique. Voilà, on pourra en reparler plus tard si tu veux. Mais c'est vrai que pour en avoir discuté avec d'autres marques qui fabriquent, par exemple au Portugal, Oui,

  • Speaker #1

    des alternatives qui soient intéressantes.

  • Speaker #0

    Exactement. Tu vois, j'en parlais avec Anne, la créatrice de la cerise sur le gâteau, qui est une des marques qu'on adore, qui me disait, bon, elle a créé sa marque, je pense, ça fait une vingtaine d'années à peu près, presque, qui me disait, mais en fait, nous, on fabrique au Portugal, alors qu'à la base, on voulait fabriquer en France. Mais en fait, tu étais confrontée à tellement de défis, d'un point de vue, ne serait-ce que usinage. C'est-à-dire qu'entre le tissu qui était tissé à un endroit, la fermeture à un autre. En fait, finalement, ton produit, il va drouiller tellement que finalement, ton impact écologique était quand même plus fort que de fabriquer dans le même bassin, au même endroit, l'intégralité de ton produit quand on est vraiment en bordure de la France.

  • Speaker #1

    Il y a des nombres de quantités. Les quantités aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Le volume. Après, il y a aussi des marques françaises qui font ça très, très bien et qui arrivent aujourd'hui. Il y a des super belles marques avec qui on adore travailler. qui arrivent à sortir du lot. Et c'est formidable de pouvoir réindustrialiser en France quand même tous ces types de produits. Voilà, bon bref. En tout cas, j'ai mon cahier des charges sur les engagements. Et aujourd'hui, c'est quand même typiquement, c'est un tableau Excel que je suis. où j'ai toutes mes marques, tous mes engagements, et je me dis quel est le poids de mes marques par rapport à chacun de mes engagements. Pour me dire à quel moment, pour éviter que je dérive déjà, pour me dire, moi j'ai quand même besoin d'avoir au moins 90% de mes produits qui soient français, voire 95 produits français-européens, tu vois. Sinon, il n'y aurait un désalignement avec notre éthique. Les gens viennent chez nous quand même parce que on a cette transparence et l'idée c'est qu'ils peuvent venir qui puissent venir les yeux fermés parce qu'ils ont confiance dans les choix de nos produits. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Justement, les personnes viennent, en tout cas, la première fois, elles viennent parce qu'elles savent que c'est des produits éthiques, c'est ce qu'elles recherchent. Au contraire, il y a tout un travail de sensibilisation qui est aussi à faire.

  • Speaker #0

    Alors, il y a vraiment de tout. Et d'ailleurs, on le savait, à un moment de Crébal, on s'est dit, nous, l'idée, c'est vraiment de rendre la consommation responsable, accessible à tous, quel que soit son niveau d'engagement, tu vois. l'idée c'était vraiment de se dire bah en fait par le biais des produits qu'on propose chez BALT, déjà, les gens vont prendre conscience d'une certaine façon qu'on peut mieux consommer. On essaye aussi de faire hyper attention au prix. Ça aussi, c'est important. Quand on prend de la fabrication française, parfois, c'est plus cher, mais on essaye vraiment d'avoir une accessibilité prix, malgré tout, qui puisse convenir à tous.

  • Speaker #1

    Et en travaillant en pédagogie aussi, je suppose.

  • Speaker #0

    Alors, comme on a la chance de parler beaucoup avec nos clients, ça nous aide aussi à aborder pas mal de sujets. Après, on se rend compte qu'on a vraiment des clientèles différentes. On a vraiment des clientèles qui viennent parce qu'elles savent que chez nous, elles vont trouver des produits plus responsables et donc elles viennent les yeux fermés, en toute confiance. Donc nous, à nous, de jamais faire un pas de côté, d'être toujours bien alignés avec ce qu'on annonce. Ça, c'est un vrai challenge aussi parce que franchement, les défis business aussi qu'on connaît avec des commerces aujourd'hui pourraient très bien faire des dérives dans des prises de décision. On pourrait très bien se dire, allez, on fait un pas de côté. Mais trahir les valeurs. Exactement.

  • Speaker #1

    Les valeurs des clients aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, on a des clients qui viennent pour ça. Et puis, on a des clients qui, aujourd'hui... D'ailleurs, on a des disparités entre les deux boutiques. C'est drôle. Qui viennent d'abord parce que les produits sont jolis. Et après, les valeurs éthiques, quand on arrive à leur transmettre, c'est un peu la cerise sur le gâteau, tu vois. Parce qu'il y a une histoire à raconter. Il y a un côté quand même social. C'est ça. On a vraiment tout type de clients.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce deuxième type de client qui est important aussi de sensibiliser.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, c'est important. Après, on sait aussi que valider, on n'a jamais prôné la perfection. Que ce soit nous, on n'est pas parfait dans ce qu'on fait. Nos clients ne sont pas non plus parfaits dans leur mode de consommation. On a tous des dérives. Moi, il y a des moments où j'essaie de faire attention, mais il y a des moments où on a des difficultés. Surtout quand on a quatre enfants, parce qu'il faut quand même toujours les habiller. C'est vrai. parfois quand même il y a des chemins où tu essaies de dire non j'y vais pas on marche par priorité et puis voilà et on marche par priorité donc c'est voilà après si nous moi je me dis en tout cas que si on arrive déjà à faire passer quelques messages et que ça peut aider les gens à se rendre compte qu'il est possible de se faire plaisir en consommant mieux on

  • Speaker #1

    aura déjà fait une partie du job tu vois et on va peut-être revenir sur les blessures de l'entrepreneuriat ouais Merci. j'avais identifié moi cinq blessures principales dans l'entrepreneuriat. On en a déjà abordé quelques-unes. Donc, il y avait tout ce qui était la peur de savoir déléguer, cette incapacité à déléguer. Donc, ça, on l'a déjà bien abordé. Il y avait la peur de l'argent. Donc, la peur de l'argent, c'est à la fois la peur de gagner de l'argent. Pour certaines personnes, ça peut faire peur, le succès, parce que ça rentre dans des croyances aussi. Ou ça peut être aussi cette... peur d'investir dans son projet parce qu'il y a toutes les insécurités financières. On a tout ce qui est comparaison accessible, on va revenir sur chacune d'entre elles, le fait de tout le temps se comparer à l'autre, aux autres entreprises qui sont un peu dans les mêmes secteurs d'activité alors que c'est pas forcément les mêmes ressources derrière ou c'est pas forcément aussi les mêmes niveaux de développement d'entreprise. Et on a le syndrome de l'imposteur, ce qui est le plus courant. Ça, qu'on traverse toutes, et la peur de l'échec. Alors, on va revenir sur chacune de ces peurs, si c'est OK pour toi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Et voir un peu comment tu les as traversées à la fois pour Balt et à la fois dans ta vie de maman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Des choses qui sont assez intéressantes à mettre en parallèle, je pense. Donc, si on commence par la peur de l'échec, déjà. Tu sais, c'est quelque chose qui t'a traversée dès le début. En tout cas, ça t'a au moins traversée une fois, je suppose.

  • Speaker #0

    Écoute, la peur de l'échec, je pense qu'effectivement, on le vit tous, mais à quel que soit le niveau, même quand on devient maman, on a peur de mal faire, on a peur de ne pas bien élever notre enfant. On part avec beaucoup de principes et puis finalement, se rend compte que il y en a peu qui tiennent sur le long terme. Tu vois, moi, je fais un petit pas de côté, mais je voyais quand j'ai eu mon premier enfant, j'étais enceinte, je disais mais il aura des couches lavables. Je lui ai acheté que des jouets en bois, machin. Je vais faire ci, je vais faire ça. Et en fait, une fois qu'il est là, on fait juste bien comme on peut, en fait. Et je trouve que l'entrepreneuriat, alors on peut se mettre des garde-fous, mais c'est un peu ça aussi, tu vois. Moi, j'ai eu peur en clé en balde, forcément, parce que je me suis dit et si ça ne fonctionne pas ? Et si, et si, et si, et si, et si ? et en fait... Avec tous les six, on n'avance pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pourtant, à chaque fois qu'il y a des difficultés, tu as su rebondir, tu as trouvé des ressources.

  • Speaker #0

    En fait, je pense qu'on a une capacité qu'on ignore. On est capable de bien plus que ce qu'on croit pouvoir faire. Je pense que l'échec, la peur de l'échec, c'est aussi une façon d'aller plus loin, de se nourrir, d'aller chercher ses ressources, de se dire « j'ai peur de l'échec, mais comment je le contourne ? » On n'en parle pas assez aussi des vrais échecs. Tu vois, moi, je trouve que... C'est aussi quelque chose, je pense qu'on pourrait désacraliser l'échec en parlant des échecs. Oui, totalement. Tu vois, je te parlais tout à l'heure, je fais parallèle avec un autre podcast qui n'a rien à voir avec le tien, mais je te parlais d'un podcast qui s'appelle Acte 2, par exemple, alors il y a quelques épisodes, il n'y en a pas beaucoup, que moi je trouve très intéressant, même quand une entreprise va bien, qu'une entreprise se développe, ou avant même de créer, ou quand on est au démarrage, je trouve que ça aborde des difficultés qu'on peut connaître en entreprise. personnelles ou professionnelles, qu'on a tendance à ignorer. Parce que quand on crée un projet, on est toujours en train de dire « Attends, tu fais ton business plan, tu vas faire tes objectifs, donc ça va bien fonctionner, tu vas trouver tes clients. » Et heureusement, parce que si tu n'as pas l'optimisme, je pense que tu n'y arrives pas non plus. C'est un vrai moteur quand même. Mais on te parle rarement du fait que tu vas rencontrer des difficultés, on les aborde, mais il y a des difficultés qu'on n'aborde pas du tout. Tu vois, moi, les difficultés... financières, par exemple, au bout de 5 ans qu'on peut connaître aujourd'hui, à certains moments, forcément, alors c'est les aléas du commerce, mais comment aujourd'hui tu trouves la ressource pour pouvoir les surmonter ? Les difficultés de communication ? Moi, je sais que on a beau se dire que par exemple avec mon associé, qu'on osera tout, d'avoir tout anticipé, les questions, en fait, il y a toujours ce même problème de communication comme dans un couple, en fait. Tu vois ? Tout ça, je trouve que c'est intéressant aussi de les aborder pour pouvoir désacraliser l'échec.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est culturel aussi, cette peur de l'échec ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une question culturelle, tu as raison. Et c'est vrai que je dis souvent que quand même en France, on n'a pas le droit à l'échec. Parce que typiquement dans l'entrepreneuriat, tu as créé une boîte, tu la loupes, plus personne ne te fait confiance. En tout cas, les banques ne réinvestissent pas forcément. Tu vois, alors que dans les pays anglo-saxons, c'est quand même, voilà, t'as raté ta boîte, enfin t'as raté. En plus, je déteste utiliser ce mot-là parce que ce n'est pas vraiment un échec, mais en tout cas, ça n'a pas perduré. Ça n'a pas abouti. Ça n'a pas abouti, comme tu l'aurais voulu. Néanmoins, c'est un point d'étape pour faire autre chose. Et je pense que tout ce que tu as appris te permet de rebondir et de faire encore mieux la fois d'après. Et je pense que les anglo-saxons, ça, ils ont vraiment compris. Parce que quand tu crées une deuxième boîte ou en tout cas un deuxième projet, quel qu'il soit, tu le feras différemment parce que tu connaîtras certains chemins. que peut-être tu n'avais pas en tête à l'époque. Telle expérience, Sophie. Oui. Alors, ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres. Mais je trouve que ça te permet, en tout cas, d'avoir une vision plus claire de la réalité pour pouvoir avancer au mieux.

  • Speaker #1

    Ça permet d'affiner sa vision.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    En effet, d'être peut-être moins optimiste, même si c'est important, l'optimisme dans les projets entrepreneuriaux. Et puis, oui, ça permet d'avancer au final aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce qu'il faut quand même bien savoir où tu mets les pieds, les trous. Parce que surtout, quand tu es maman, il y a plein de choses. On va parler de l'argent. Tu parlais de l'argent, je ne sais pas si je peux faire le temps d'en parler. L'argent aussi, c'est quelque chose... Moi, j'aime beaucoup parler avec des porteurs de projets, de gens, etc. Et c'est vrai que j'aborde quand même aussi des sujets en leur disant « Écoute, c'est super, pense aussi peut-être à... Est-ce que toi, d'un point de vue financier, comment tu te situes ? Est-ce que tu penses que c'est tenable ? » Parce que c'est un sujet qui est important, parce que même si on nourrit l'envie d'être entrepreneur, on a envie d'avoir un vrai projet, etc., il y a quand même une réalité économique. Totalement. Tu vois, moi, je le vois clairement aujourd'hui. Entre il y a 5-6 ans, quand j'avais une bonne situation financière, parce que ce n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui, il faut être clair. Même si une entreprise, visuellement, te paraît prospérer et fonctionne, il y a aussi des sacrifices personnels qui sont faits derrière, notamment d'un point de vue salaire. Et du coup, il y a 5-6 ans, on a choisi un rythme de vie qui allait avec notre niveau financier. Toutefois, sauf que quand... Quelques années plus tard, ton rythme financier a drastiquement baissé, mais ton rythme de vie n'a pas forcément baissé. Tes enfants vont dans les mêmes écoles, ta maison, c'est toujours le même prêt à devoir rembourser, etc. Même si tu changes des choses dans ta façon de consommer, il y a des charges qui sont incompressibles en fait. Et ça, si tu ne l'as pas en tête et que tu n'as pas un peu de bagage financier derrière qui t'aide à tenir. Après, il y a des boîtes, il y a des entrepreneurs qui réussissent tout de suite et tant mieux pour eux, tu vois. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais il y a la majorité des entrepreneurs qui passent par des choses compliquées financièrement.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ne peuvent pas se payer pendant plusieurs années. Moi, j'ai eu la chance d'arriver même à me payer un petit peu, mais assez vite, même si c'était moins d'un SMIC. Même psychologiquement, je trouve qu'il y a un côté qui est hyper important. Tu te payes 300 balles, tu te payes 300 balles, mais tu te payes quelque chose. Parce que même si tu adores ton projet et que c'est devenu une passion et que tu es investi à 300 %, à un moment donné, il faut quand même que tu puisses en vivre un petit peu. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a aussi la réalité de si tu veux faire perdurer ton entreprise. Là, j'écoutais encore une interview hier de la fondatrice des Secrets de Loli. qui disait qu'elle s'est payée en moins d'un SMIC ou 1700 euros jusque récemment, alors que son entreprise générait déjà des millions parce qu'elle réinvestissait dans son entreprise. Parce qu'au final, il y a aussi cette notion de « Ok, il faut que moi je puisse en vivre, mais il faut aussi que mon entreprise puisse continuer à grandir, sinon un jour tout va s'arrêter. » Il faut toujours avoir cette vision.

  • Speaker #0

    Oui, il faut toujours être flexible. Tu vois, tu as des gens qui, par exemple, tout de suite vont dire « Je vais me payer, je vais me payer. » Beaucoup. en tout cas beaucoup, je vais me payer raisonnablement, mais qui en fait, effectivement, peuvent vite planter parce qu'à un moment donné, ta boîte, elle a aussi besoin de temps aussi pour maturer, pour prospérer, etc. Moi, aujourd'hui, tu vois, moi, je n'ai aucun problème avec l'argent. Tu vois, je me paye 1600 euros par mois. Voilà, donc je me paye un SMIC, tu vois, l'équivalent d'un SMIC. Un peu plus quand même. Mais ce n'est que depuis deux, trois mois. C'est vraiment très récent. Et j'ai l'impression quand même de me... Je ne sais pas, c'est une certaine forme de reconnaissance sociale. travail C'est quand même aussi une façon de contribuer à la vie familiale, parce que ça aussi, c'est hyper compliqué, je trouve, dans le côté équilibre entre homme-femme, ce que tu ramènes comme argent dans le foyer, etc. Comment tu contribues quand tu as un boulot à 200%, donc tu es moins présent, mais en même temps, tu ramènes moins d'argent. Je trouve que ce sont des sujets qui ne sont pas forcément simples.

  • Speaker #1

    Au sein du couple.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut être clair aussi sur comment tu acceptes toi au conjoint. De soit apporter un peu plus le poids financier, soit de changer complètement ta façon de vivre. Parce qu'à un moment donné, il y a une réalité qu'ensemble, on gagne quand même un peu moins et qu'on a quatre enfants.

  • Speaker #1

    Une aventure entrepreneuriale, c'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est même pas que l'air.

  • Speaker #1

    C'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais moi, je le vois tout à fait comme ça. En fait, je n'aurais jamais créé BALT si je n'avais pas senti que c'était la famille derrière. Donc, c'est vraiment... On fait les vitrines ensemble. Le soir, mon conjoint, il m'aide des fois sur des trucs du site. Mes enfants m'aident à faire deux, trois trucs. Enfin, voilà, forcément, c'est ensemble.

  • Speaker #1

    Donc, au final, tu ne coupes jamais vraiment parce qu'il est en barque.

  • Speaker #0

    C'est impossible de couper. Moi, je ne connais pas beaucoup d'entrepreneurs qui arrivent à couper. Après, il y a couper et couper. Là, jusqu'à il y a à peu près six mois, j'arrivais vraiment pas à couper. C'est-à-dire que les vacances n'étaient pas vraiment des vacances, puisque oui, alors oui, tu changes d'endroit, tu souffles, etc. Mais ta tête, elle n'est jamais à l'arrêt. Donc déjà, ta tête n'est jamais à l'arrêt. Tu dors pour ton entreprise, tu vis pour ton entreprise, les sujets de conversation sont autour de ton entreprise. Enfin, ça devient fou. Là, tu vois, je suis partie une semaine la semaine dernière pour le mariage de ma belle-sœur. J'ai pensé, forcément, mais arrivé à déconnecter. Même les filles m'ont dit, Véro, c'est bizarre, tu ne me donnes pas beaucoup de nouvelles. Mais j'avais besoin aussi.

  • Speaker #1

    Une avancée.

  • Speaker #0

    C'est une avancée. Et c'est aussi une façon de se préserver. Parce que même si tu penses tout le temps, il faut vraiment arriver à couper de temps en temps. Pour les quatre premières années, je n'ai pas du tout coupé. Et je me suis fatiguée. Je me suis sentie, j'ai démarré en 2025 avec une énergie au plus bas, une fatigue. C'était dur.

  • Speaker #1

    Sur la santé mentale, qui peut être dramatique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est bleu. Exactement. Et puis tu nourris une certaine forme de culpabilité par rapport aux enfants, en l'occurrence, où tu es là, mais tu n'es pas là. Ta tête, elle n'est pas là. Du coup, tu n'as jamais l'impression d'être à 100% dans ce que tu fais, ni avec tes enfants, ni au boulot. Tu culpabilises tout le temps.

  • Speaker #1

    Et cette culpabilité, c'est syndrome aussi d'imposteur.

  • Speaker #0

    Ah bah, claro.

  • Speaker #1

    De ne se sentir pas à la hauteur, ni dans son entreprise, ni dans son rôle de maman, ni dans son rôle de femme, au final, au quotidien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Moi, je l'ai beaucoup nourri. je la nourris encore tu vois typiquement quand tu m'as proposé de faire le podcast je sais ce que je te disais tout à l'heure je me dis mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter ça va pas être intéressant enfin c'est parce que je pense qu'on a tendance nous les femmes en particulier quand tu lis un peu les études, etc. à sous-estimer ce qu'on est, ce qu'on vaut. On pense que tout le monde le fait, alors que ce n'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Et tout le monde pense en plus que tout le monde le fait facilement et mieux que nous.

  • Speaker #0

    Exactement. Pas du tout. Regarde, c'est comme... J'avais lu la dernière fois un truc, c'était sur les offres de poste, par exemple, les candidatures. Alors, je ne sais plus les pourcentages, il faudrait que je retrouve l'article, mais qui montrait quand même, c'était assez énorme, la différence de pourcentage, qu'une femme a besoin d'être sûre à 90% de savoir faire ce que le poste contient. Par rapport à un homme qui, lui, n'a que, je crois, 20 ou 30 % de ses capacités. Enfin, en tout cas, qui correspondent au type de poste. Il se dit qu'il va oser. Exactement. Il va y aller. Je pense que les femmes, on se met des barrières, on se met des freins. On a l'impression qu'on n'en est pas capable. Alors qu'en fait, il faut juste qu'on ose un peu plus. On ne se sent pas légitime. Alors que pourquoi ? Pourquoi on ne serait pas légitime, finalement ? Et comment, toi,

  • Speaker #1

    tu la dépasses ?

  • Speaker #0

    Tu vois, ce n'est pas facile. C'est quand même un challenge au quotidien. je ne l'ai toujours pas dépassé totalement non plus Mais je pense que c'est surtout quand tu comprends que finalement, tu n'as rien à prouver aux autres. En fait, je pense que ce qui ne t'aide pas, c'est la peur du regard de l'autre. Moi, je le nourris beaucoup parce que je disais tout à l'heure, moi, j'ai vraiment ce besoin d'être indépendante, de ne rien devoir à personne. Mais ça, c'est très lié à ma vie familiale et mon enfance, tu vois. De devoir me prouver que je suis capable toute seule d'y arriver, que même financièrement, d'être capable de subvenir aux besoins. d'être sur tous les fronts, parfaite, hyper bien organisée. Et en fait, pourquoi ? Pourquoi, Bessie ? Pour qui, exactement. Et tu vois, je pense que je n'ai pas encore fait totalement le chemin, mais je suis en train de me rendre compte qu'en fait, non, on a besoin des autres, déjà, bien plus que ce que je pensais. Et que finalement, on le fait pour soi, avant tout, et pas pour les autres, en fait. Et si déjà, moi, je suis heureuse avec ma création de Balte et mes enfants, combat. Pourquoi vouloir plus, tu vois ? Pourquoi attendre plus ? Alors, c'est plus facile à dire. Je pense que du coup, il faut, pour surpasser tout ça, il faut oser en parler.

  • Speaker #1

    Oser en parler à qui ? À des mamans entreprenantes ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Ça peut être n'importe qui. Ça peut être une amie parce qu'à un moment donné, t'oses dire que t'as des faiblesses. En tout cas, que tu considères avoir des faiblesses. Ça peut être effectivement se faire bien entourer d'un point de vue entrepreneurial. Tu vois, moi, j'ai assez vite rejoint un réseau d'entrepreneuses.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu as rejoint lequel ?

  • Speaker #0

    Bouge ta boîte. OK, trop bien. Donc, je suis restée quatre ans. Je viens juste de... Je suis partie là parce que là, j'ai la chance de devenir mentor chez Little Big Woman. Je vais te voir accompagner un porteur de... Mais c'est tout nouveau. Je n'ai même pas encore mon porteur de projet, tu vois. Mais je suis hyper emballée par cette nouvelle aventure. Mais bon, à un moment donné, tu ne peux pas être sur tous les fronts, tu vois. Mais j'ai rejoint Bouge ta boîte. Bouge ta boîte, moi, ça m'a aidée à me dire... t'es entourée de femmes qui n'ont pas du tout la même activité que toi, mais qui pour autant vivent les mêmes difficultés, tu vois, d'un point de vue familial, d'un point de vue de confiance en soi, etc. Parce que c'est pas toujours évident. Parce que quand t'es dans les montagnes russes et que t'es en haut, tout va bien, la confiance, elle est boostée. Mais quand t'es tout en bas, franchement, c'est difficile de sortir. Tu peux vite y rester, en tout cas. Si t'es pas un peu aidée, tu vois, et aider, c'est parfois, pas forcément toujours d'en parler, mais c'est... d'écouter les autres aussi. Je trouve qu'en ça, les podcasts sont formidables parce que les parcours des autres sont hyper inspirants et qu'il y a toujours des choses à apprendre des parcours des gens et que toi, tu transcris un peu par rapport à ta propre expérience, en fait. Tu vois ? Donc, ce groupe m'a permis...

  • Speaker #1

    C'est l'essence de même preneur aussi. C'était pouvoir inspirer sur les difficultés et de la maternité et de l'entrepreneuriat,

  • Speaker #0

    mais aussi les forces qu'ils y retrouvent dans tout ça. Ouais, exactement. Après, les forces, en étant maman, je pense qu'on développe une capacité qui n'est pas du tout la même que les autres, en fait. Je ne veux pas nous mettre une casquette de superwoman, mais quand même, à un moment donné, je pense que quand tu es maman, de base, tu développes une certaine forme de résilience, d'organisation quand même, malgré tout. Ça te fait l'efficacité. Exactement. Je pense qu'on va beaucoup plus vite que parfois d'autres personnes. ou même des papas, malgré tout, quand même, parce qu'on peut dire quand même ce qui est, on a beau avoir des papas formidables aujourd'hui, on garde quand même beaucoup de charge mentale pour nous, beaucoup d'organisation, où on se met, en tout cas, nous-mêmes, des barrières. On a du mal à lâcher prise sur certains sujets. Mais oui, je pense que moi, Balt, aujourd'hui, je n'aurais jamais été aussi efficace et aussi loin dans cette aventure si je n'avais pas été maman. Mais donc ça a été ta force aussi. Ah ben c'est ma force, et c'est ma force au quotidien. C'est ma force au quotidien parce que c'est aussi la fierté que je peux voir dans les yeux de mes enfants, c'est le fait de me dire que j'arrive à tout concilier, le fait que, même si c'est difficile, que mes enfants ne sont pas malheureux, que j'arrive à choisir mes priorités,

  • Speaker #1

    que,

  • Speaker #0

    tu vois, moi aujourd'hui, balte, j'accorde plus de temps à ma famille que je l'accordais il y a six mois. Voilà, parce qu'aujourd'hui je suis en capacité de le faire. mais c'est un temps pour tout et les enfants comprennent C'est comment aussi, les peu de moments que tu as avec ta vie de famille, tu crées plutôt des moments de qualité plutôt que de la quantité. Tu revois un peu ta vision des choses, sa façon de faire. Et puis moi, quand mes enfants me prennent dans les bras et qu'ils me disent qu'ils m'aiment, je trouve que c'est la plus belle des récompenses, en fait.

  • Speaker #1

    Et si demain, ils voulaient te demander des conseils pour entreprendre, justement ? Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour eux, entreprendre, alors moi, je leur dirais surtout de se faire confiance. Parce que c'est écouter, beaucoup. En fait, il y a plein de conseils à donner. Je pense que je les ai un peu tous abordés. C'est vraiment écouter les autres aussi. Enfin, demander d'être... Pas toujours écouter tout le monde. Mais en tout cas, savoir s'appuyer sur d'autres aussi. Parce que c'est important pour avancer. Et se respecter, beaucoup aussi. Je trouve que c'est important. De ne pas faire les mêmes erreurs que moi, d'être à 400% et de s'oublier. penser aussi un peu à soi. Et c'est pas une forme d'égoïsme, en fait. Moi, je reste assez convaincue que quand on prend du temps pour soi, on est beaucoup plus performant après. C'est difficile de l'accepter. Moi, j'ai encore du mal. C'est encore un chemin que je suis en train de faire.

  • Speaker #1

    Ça permet de mieux rebondir aussi.

  • Speaker #0

    Là, je me rends compte, tu vois, que j'arrive à prendre beaucoup plus de recul aujourd'hui en m'accordant plus de temps. Et finalement, ma vision est beaucoup plus claire de la suite, en fait. Et puis, d'y aller. et puis après il n'y aura pas d'échec il n'y aura que des étapes tu vois et c'est un peu ce que tu voudrais aussi transmettre à toutes les femmes qui veulent entreprendre bah en fait je pense que c'est ça en fait c'est exactement ça c'est la transmission l'échange se sentir alignée en fait tu vois se sentir respectée aussi se respecter soi-même c'est important je trouve que ça c'est important bien merci bah de rien merci pour ce beau partage c'était

  • Speaker #1

    ultra inspirant. Et t'es la preuve qu'on peut créer une entreprise qui est alignée avec ses valeurs, sans renoncer à sa vie de famille. Bien sûr, il y a des moments où on est plus dans l'entrepreneuriat ou des moments où on a envie de plus rééquilibrer, mais c'est un projet que t'as porté en famille au final et tu le fais pour la famille. Et j'ai une dernière question. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu peux peut-être dire les adresses ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, nos deux boutiques, on en a une sur Ville de l'Eldesque, rue Jean Jaurès, et on en a une à Mouveau, rue de Ville, en face du parc du Haut-Mont. Et après, on a un site internet, boutique Balte, vous nous trouvez sur Google, normalement on ressort pas mal. Et c'est surtout sur Instagram qu'on est aussi vivant, boutique Balte.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour nos auditrices, je vous invite également ici à aller faire tout. vos achats dans les boutiques Balte en ligne, sur place, du coup, comme tu viens de le dire, Villeneuve d'Ascq, Mouveau, pour faire le plein de belles alternatives utiles, durables et inspirantes. Merci, Véronique. Et puis, je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de Mumpreneur Podcast.

Description

Dans cet épisode de Mumpreneur, je reçois Véronique Estienne, fondatrice du concept-store engagé BALT.E – Belles Alternatives Engagées. Ancienne cadre dans la grande distribution textile, Véronique a tout quitté pour lancer une entreprise à impact positif, en accord avec ses valeurs profondes : l’écologie, l’éthique, la durabilité… le tout, en étant maman de 4 enfants.


🌿 Elle partage avec nous son parcours de reconversion, le lancement de BALT.E en plein cœur de la métropole lilloise, et comment elle a transformé une idée personnelle en un modèle de consommation responsable qui fait aujourd’hui référence.


💬 Au programme de l’épisode :

  • Comment elle a concilié maternité et entrepreneuriat dès les débuts

  • Comment elle a monté un business éthique en pleine pandémie

  • Le rôle de sa famille (et de son conjoint) dans le projet

  • Son engagement écologique : comment elle sélectionne ses marques et ses produits

  • La charge mentale, les peurs (échec, argent, comparaison…), la délégation

  • Ses conseils pour oser se lancer en tant que maman entrepreneure

  • Ce qu’elle souhaite transmettre à ses enfants… et aux autres femmes


🎯 Un témoignage à la fois sincère, inspirant, et profondément utile pour toutes celles qui veulent entreprendre sans renoncer à leur vie de famille — ni à leurs convictions.


Écoutez cet épisode pour découvrir comment Véronique a su transformer ses défis en opportunités, et comment elle encourage toutes les mamans à prendre du temps pour elles, à ne pas hésiter à demander de l'aide et à se rappeler que l'équilibre est possible. Que vous soyez déjà entrepreneuse ou que vous envisagiez de le devenir, cet épisode de Mumpreneur vous inspirera à faire le premier pas vers la réalisation de vos rêves tout en restant fidèle à vos valeurs. Ne manquez pas cette conversation enrichissante qui pourrait bien changer votre perspective sur le parcours entrepreneurial !

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📍 Pour découvrir la boutique engagée de Véronique :
👉 www.boutique-balte.com
📲 Instagram : @boutiquebalte


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📌 3 chèques-cadeaux de 100€ chacun à gagner chez BALT.E !
Toutes les infos dans la campagne de crowdfunding de Mumpreneur 🎉 :

https://fr.ulule.com/mumpreneur-podcast/


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🎧 Épisode disponible sur Spotify, Apple Podcasts, Deezer, Amazon Music, et toutes les plateformes d’écoute.

Et sur Youtube : https://youtu.be/tUVoh0GoUj4


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans ce nouvel épisode de Mumpreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs qui façonnent le monde de demain. Je suis Margareth Piette-Cuenca, entrepreneur maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Rendez-vous chaque mardi pour un nouvel épisode du podcast et tous les mercredis pour la newsletter. N'oubliez pas aussi de suivre le podcast sur Instagram. Et aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Véronique Estienne. Bonjour Véronique.

  • Speaker #1

    Bonjour Margareth.

  • Speaker #0

    Véronique Estienne qui est fondatrice de BALT.E, Belle Alternative Engagée. Après une carrière dans la grande distribution textile, Véronique a ressenti le besoin de concilier ses valeurs personnelles avec sa vie professionnelle. Maman de quatre enfants, elle a lancé BALT en 2020, un concept store éco-responsable qui proposait produits durables pour toute la famille. Avec deux boutiques physiques dans la métropole d'Illoise et un e-shop, Balt est devenu une référence en matière de consommation responsable. Alors Véronique, est-ce que déjà tu peux te présenter et nous dire combien tu as d'enfants ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, j'ai déjà dit beaucoup de choses, mais... Moi j'ai 42 ans, donc j'ai 4 enfants, donc 4 garçons d'entre 8 et 16 ans. Voilà, j'habite avec mon conjoint depuis une vingtaine d'années.

  • Speaker #0

    Et du coup, quand tu as lancé BALT en 2020, ton plus jeune, il avait

  • Speaker #1

    4 ans. C'est ça, oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Et avant, c'était quoi ton parcours ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai fait une quinzaine d'années dans le marketing client. Je suis passée en agence et chez l'annonceur, donc principalement dans la grande distribution textile, comme tu le disais tout à l'heure. Et effectivement, j'ai quitté en 2018 un poste de responsable marketing client. dans un des grands groupes du Nord, pour me consacrer à un projet entrepreneurial qui n'était pas clairement défini comme il l'est aujourd'hui. En tout cas, ce n'est pas exactement balte encore dans ma tête à ce moment-là. C'était un peu tôt aussi. Je pense que je n'étais pas forcément hyper prête. Donc, j'ai continué à faire un peu de consulting pour d'autres entreprises en parallèle. Et je me suis effectivement rendue compte que c'est difficile de se lancer, de créer son projet à 100% quand derrière, on est... on est à 100% dans un autre projet professionnel. Donc, c'est vrai que j'ai vraiment eu le déclic fin 2018, début 2019, quand on m'a proposé un CDI suite à une mission. Là, j'ai mon cœur qui s'est serré. Je me suis dit, non, mais en fait, ce n'est pas ça que je veux. Je veux me lancer et c'est peut-être maintenant qu'il faut que je le fasse.

  • Speaker #0

    Donc là, tu as arrêté le consulting et tu t'es recentrée à 100% sur le projet BALT.E. Tu l'as menée.

  • Speaker #1

    Exactement. À partir de mi-2019, j'étais vraiment à 100% sur mon projet.

  • Speaker #0

    Et en quoi tes compétences que tu avais accumulées pendant tes expériences professionnelles en entreprise, dans le salariat, comment tu as pu les retranscrire dans ton entreprise aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Alors écoute, au démarrage, je pense qu'il y avait quand même une structuration, une organisation que j'avais dans les autres métiers, mes métiers précédents. Je suis quelqu'un qui adore travailler les chiffres, qui aime bien écrire les projets. J'aime bien quand c'est clair, quand ma vision est comprise en tout cas. Et du coup, je pense que ça m'a beaucoup aidée au démarrage pour éclairer le projet. Je l'ai écrit comme un projet, comme si j'avais fait pour un autre client en fait, tu vois. Et je l'ai structuré. Ça m'a aidée moi aussi à structurer ce vers quoi j'avais envie. d'aller. C'est vrai que, tu vois, au démarrage, j'étais partie sur un autre type de projet qui était plutôt dans l'alimentaire, donc toujours orienté avec des valeurs, des co-responsabilités, d'éthique. C'était à l'époque un drive de vrac. Il n'y en avait pas, en fait, à l'époque. Il y a celui, le drive tout nu, qui a émergé à peu près au même moment. Et c'est vrai que c'était un projet qui correspondait à mes valeurs, en tout cas, à ce que j'avais envie de véhiculer dans mon projet professionnel. Et puis après, de fil en aiguille, ça s'est transformé en BALT, qui est plutôt un multi-univers concept store qui touche toute la famille, les idées cadeaux, pour revoir la consommation de façon plus générale, d'un point de vue éthique.

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité, justement, ton parcours dans la maternité, c'est ça aussi qui a orienté peut-être ton choix ? Ou ça a été en tout cas un déclic pour pouvoir rester dans l'entrepreneuriat et t'y mettre à 100% ? B.

  • Speaker #1

    Et oui, alors effectivement, chaque enfant, c'est marrant parce que c'est quelque chose que je nourris depuis longtemps. J'ai déjà créé une boîte en 2010 qui n'a pas fonctionné, en tout cas avec une amie. On n'a pas développé plus. C'était des événements de clatter. Donc, c'était déjà autour de... des créateurs locaux. Mais voilà, j'étais enceinte à l'époque de mon deuxième. C'était trop pour moi, je travaillais à temps plein et je pense que ce n'était pas le bon timing. On a réussi à se dire que ce n'était pas le bon timing et d'arrêter.

  • Speaker #0

    C'est important aussi de se le dire parce que enceinte, on n'est pas des surfemmes et parfois, ce n'est pas le bon moment pour entreprendre aussi.

  • Speaker #1

    Exactement. Alors, je ne l'ai pas compris tout de suite. J'ai passé, je pense, les six premiers mois de la vie de mon deuxième à bosser comme une tarée. Et du coup, je me suis quand même rendu compte après coup que j'étais passée à côté de quelque chose. Ce n'était pas le bon moment. Je n'avais pas été une maman comme moi. J'avais envie de l'être à ce moment-là. J'avais l'impression d'avoir raté des moments qui étaient précieux et qui n'allaient pas se rattraper. Et du coup, voilà, j'ai un peu mis ce truc de côté, de me dire, c'est peut-être pas le bon timing pour moi. Et à chaque enfant, donc chaque naissance, etc., il y a toujours quelque chose. C'est des moments qui sont assez bénéfiques dans les réflexions, je trouve. Alors, ce n'est pas forcément simple parce qu'on n'a pas beaucoup de temps, mais ça permet parfois de prendre un peu de recul aussi et de voir le parcours qu'on a eu de façon différente et de se poser les bonnes questions pour la suite. Et c'est vrai que voilà, donc 1, 2, 3, 4. Et au bout du quatrième enfant, c'est quelque chose que je sentais mûrir en moi. Et voilà, donc je pense qu'effectivement, la maternité... m'a fait me recentrer sur ce que j'avais vraiment envie de faire. Et les valeurs que j'ai développées au fur et à mesure, chaque enfant, avec aussi notre façon de consommer qui était différente, que je trouvais finalement à la fin un peu antinomique avec ce que je faisais dans mon métier dans la grande distribution de textiles. Tout ça, ça a fait qu'à un moment donné, ça a explosé en nous. Et puis, j'ai senti que c'était le bon moment.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend quand on a un enfant de 4 ans ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas trop. J'ai la chance d'avoir un conjoint qui est entrepreneur. Je pense quand même à contribuer pour beaucoup au fait que je me sois lancée plus sereinement, même si ça reste stressant et il y a plein de doutes. Je l'ai fait de façon plus sereine parce que je l'avais vu avant moi sur un autre métier. C'était à l'époque un métier de consultant. Il bossait de la maison chez les clients. Moi, du coup, ça engendrait quand même quelque chose de physique. C'est encore un peu différent aussi, le modèle physique, parce que ça demande beaucoup de temps et c'est du temps qu'on ne peut pas organiser autrement. Donc, je pense que ça, ça m'a beaucoup aidée. J'ai senti que j'ai été beaucoup soutenue.

  • Speaker #0

    Un conjoint comme pilier,

  • Speaker #1

    ça c'est essentiel. Exactement. Encore aujourd'hui, un conjoint ou quelqu'un d'autre, mais je pense que le fait de pouvoir s'appuyer sur quelqu'un, c'est essentiel en fait, ne pas être seule. C'est essentiel. Donc ça, ça m'a beaucoup aidée. Et puis, je pense que c'était plus fort que tout. En fait, je l'ai senti, c'était viscéral, en fait. Le fait de vouloir contribuer, de faire ma part, de contribuer à quelque chose, de me sentir utile, d'avoir un projet à moi, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment on entreprend sereinement quand on est deux à être entrepreneur ? Parce que souvent, c'est aussi une problématique qui est intéressante. Dans beaucoup de couples, il y en a toujours... un qui choisit le salariat pour garder cette sécurité, justement, avoir une certaine sérénité ? Parce qu'on le rappelle, l'entrepreneuriat, c'est quand même un risque aussi financier qui est important. Et quand on a une famille, c'est encore plus angoissant. Ça peut vite être plus angoissant. Comment on entreprend sereinement quand on est deux entrepreneurs ? Est-ce que déjà, c'est possible ?

  • Speaker #1

    Alors, je ne pense pas que ce soit possible d'être complètement serein parce que l'entrepreneuriat, c'est aussi... plein de belles choses, mais ceci, plein de doutes et plein de montagnes russes. Et qu'avant d'y être, on s'imagine aussi plein de choses qui ne seront probablement pas la réalité une fois qu'on a lancé le projet. Mais en fait, c'était... Voilà, lui avait créé déjà depuis quelques années, ça faisait une dizaine d'années qu'il avait créé, donc il était plutôt en stabilité. Moi, c'était un peu mon moment. Voilà, j'étais arrivée à un niveau de poste qui me convenait. Voilà, j'ai démarré, j'étais hyper carriériste. Il y a... Il y a 20 ans, j'avais envie, j'avais des ambitions de grimper, etc. Puis au fur et à mesure, on grimpe et puis on atteint des niveaux de poste où on se dit, je n'ai pas besoin d'aller plus haut, ça me suffit. Puis en fait, ce n'est plus ça que j'ai envie. Donc en ça, ça m'a apporté aussi un peu de sérénité de me dire, je casse les codes, je suis alignée avec moi-même. Je n'ai plus envie d'un poste qui soit, en tout cas sur un LinkedIn, un titre hyper, hyper glorifiant, en tout cas. J'ai envie, moi, de m'écouter un peu plus. Et ça, ça m'a apporté beaucoup de sérénité à ce moment-là. Après, il est arrivé plein d'aléas parce qu'au moment de lancer la boîte, mon conjoint a décidé de reprendre une entreprise, donc de se relancer dans un nouveau challenge qui n'avait rien à voir. Donc, on s'est retrouvés quand même à deux. Et on l'est encore aujourd'hui au bout de cinq ans avec des, entre guillemets, nouvelles entreprises ou des nouveaux challenges.

  • Speaker #0

    Donc, c'est aussi des nouvelles organisations à chaque fois que tu as dû vivre.

  • Speaker #1

    Ah bah, clairement. D'abord,

  • Speaker #0

    quand tu étais à la fois sur deux projets avec déjà des jeunes enfants. Ensuite, quand tu t'es mis vraiment dans ton projet à 100%. Et puis ensuite, quand ton conjoint, il a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure. C'est à chaque fois des orgas que tu dois revoir aussi.

  • Speaker #1

    Ah mais tout le temps. En fait, je pense que la clé, c'est d'être flexible. Quand on est maman entrepreneur avec un conjoint qui a aussi un rythme de dingue, parce qu'on parle d'entrepreneuriat, mais il y a aussi beaucoup de conjoints qui ont des salariés, en tout cas des rythmes en entreprise, qui sont aussi très impactants et très intenses. Donc, je pense que ça nécessite beaucoup de flexibilité, beaucoup d'organisation. Bon, après, à un moment donné, on va voir comment on peut faire et finalement, on se débrouille comme on peut. Mais oui, nous, on a eu des jeunes siopères, on a eu des nounous, on a eu aussi beaucoup d'aide. On n'a pas de parents dans le Nord, donc on n'a pas du tout pu compter sur notre famille, en tout cas pour nous aider pour les enfants. Mais voilà, on a trouvé nos ressources par ailleurs. Je pense qu'après, quand on est face à une situation, on finit toujours par trouver des ressources.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, comment tu t'organises ? C'est quoi une journée typique ? Alors, je sais qu'il n'y a pas de journée typique, mais tu devrais en décrire une.

  • Speaker #1

    Écoute, aujourd'hui, c'est un peu plus simple, je trouve, qu'au démarrage, parce que j'ai trouvé un équilibre et une organisation avec les boutiques qui est plus simple. C'est vrai que quand j'ai démarré, on était deux, parce que j'ai confondé, à l'époque, avec Sarah. Et c'est vrai qu'on était deux, on avait une boutique, ensuite une deuxième. On était 100% en boutique. Donc, qui dit boutique, dit rythme de commerçant et rythme de boutique. Et donc, tout ce qui est dans l'ombre, donc l'administratif, les commandes, tout le reste, quoi, ça se fait en dehors des boutiques. Donc, c'est vrai que le rythme est assez intense. Et ça a été une période où je me suis, moi, complètement oubliée. C'est vrai qu'il faut le démarrage. J'étais à 200% dans mon boulot. Et si je voulais avoir le peu de temps qui me restait avec mes enfants ou mon conjoint, à un moment donné, on n'existe plus en tant que femme, en fait. Mais là où, au fur et à mesure, on commence à comprendre, à s'organiser différemment, c'est passé par des phases qui étaient très difficiles aussi, tu vois, où je me suis dit, en fait, je ne peux plus, j'ai besoin moi aussi de me retrouver. Et je pense que ça, c'est hyper important, même quand on démarre une entreprise, de ne pas oublier de s'accorder des moments pour soi. Parce que si on se sent bien nous-mêmes, tout ira mieux, en fait.

  • Speaker #0

    Et comment tu le fais aujourd'hui d'avoir des moments pour toi ?

  • Speaker #1

    Moi, ça a été un déclic à un moment donné où j'avais l'impression de ne plus respirer, d'être étouffée. Et donc, ça, c'est quand même fait dans la douleur, alors que ça aurait sans doute pu être anticipé. Mais tu sais, j'ai ce côté, depuis toujours, j'ai un petit côté de je vais y arriver toute seule. Voilà, il faut que je me prouve quelque chose. Bon, j'ai commencé quand même à en parler, à demander de l'aide, enfin de l'aide, à en échanger avec d'autres entrepreneurs, d'autres amis qui m'ont permis aussi de voir les choses d'un autre prisme. Et puis, j'ai commencé à courir. OK. Ça, c'est vraiment le sport qui a été opérateur. Exactement. La course, là, en ce moment, je marche beaucoup. Et en fait, je me rends compte que ça m'aide aussi à structurer mes idées dans mon projet aussi professionnel. Donc, je m'accorde ce temps-là. Je ne m'accorde pas beaucoup plus de temps.

  • Speaker #0

    Ça fait combien de temps tous les jours,

  • Speaker #1

    André ? Là, j'essaye au maximum, on va dire deux, trois fois par semaine, de faire en tout cas, pas forcément courir ou faire une grosse activité sportive, mais en tout cas d'aller marcher, de prendre ce temps pour moi. Ce qui est beaucoup plus simple d'ailleurs aujourd'hui parce que j'ai des salariés quand même, une super équipe qui est formidable, sur qui je peux vraiment m'appuyer et qui me permet moi de me dégager un peu plus de temps.

  • Speaker #0

    On va revenir juste après justement sur ces salariés pour cette capacité à savoir déléguer qui n'est pas toujours aussi évidente. Juste en termes d'organisation, est-ce que tu as des outils ou des astuces ? Comment tu organises par exemple le planning avec ton conjoint ? Est-ce que c'est toi qui portes toute la charge mentale ? Est-ce que concrètement, factuellement, comment ça s'organise au quotidien ? Est-ce que tu as des aides,

  • Speaker #1

    des petites astuces ? Aujourd'hui, on n'a plus de nounou, on n'a plus rien. On a pris le parti de se débrouiller. On a la chance d'avoir deux ados qui sont assez autonomes, passé collège-lycée, ça change quand même. tout par rapport aux primaires. Et on en a donc plus que deux en primaire qui nécessitent une organisation, en tout cas logistique. Et ça, ça change quand même pas mal de choses. J'ai décidé de garder mon mercredi pour les enfants depuis quelques temps parce qu'on a réussi à s'organiser comme ça avec les boutiques.

  • Speaker #0

    Tu travailles le samedi en boutique ?

  • Speaker #1

    Alors, je travaille le samedi, beaucoup moins maintenant. Ça aussi, c'est un choix très récent. Ça date d'il y a quelques mois. Mais j'ai décidé de m'accorder plus de temps avec mes enfants, d'être plus présente. Et mon conjoint gère quand même super bien aussi. Il est présent. Il a une entreprise qui lui permet d'être plus flexible que moi. À certains moments, il peut s'organiser. En tout cas, il peut se rendre disponible plus facilement que moi quand je suis en présence boutique. Parce qu'à un moment donné, il y a des horaires. On ne peut pas dire à nos clients, on s'en va, on doit aller chercher un enfant. Donc ça, ça m'aide beaucoup. Ils m'aident aussi beaucoup plus à la maison. En fait, c'est par la force des choses. J'ai aussi accepté d'avoir une maison beaucoup moins propre. Je pense qu'il faut savoir, à un moment donné, lâcher prise sur certains sujets. Et puis, j'ai des enfants qui sont aussi hyper impliqués, qui comprennent, parce qu'ils nous ont vu évoluer dans ce milieu-là, qui nous ont vu mettre une organisation. parfois c'est pas toujours simple pour eux quand le samedi moi je vais bosser quand le soir finalement il y a un événement ou quelque chose qu'on doit organiser où on n'est pas présent, ils suivent ils sont cool pour ça je pense qu'on a la chance d'avoir une famille qui est plutôt zen

  • Speaker #0

    Vous êtes tous organisés parents, enfants, autour

  • Speaker #1

    Alors après c'est une organisation très au feeling quand même, il faut le dire On n'est pas non plus les rois de l'organisation, mais on s'adapte. Pour l'instant, il n'y a jamais eu de quoi qu'on n'a jamais oublié d'aller à la garderie chercher un enfant. Mais c'est vrai que c'est un peu parfois à la semaine, voire au jour le jour.

  • Speaker #0

    Tu parlais juste avant que tu avais essayé aussi fille au père, etc. C'est quoi ton expérience avec ça, justement ? On n'en parle pas assez et en fait, on n'ose pas aussi en parler, j'ai l'impression. alors que c'est essentiel de pouvoir avoir ce genre d'aide aussi aujourd'hui au quotidien. Comment ça se passe d'avoir une fille au père ?

  • Speaker #1

    Écoute, on avait surtout mis cette organisation dans nos vies, enfin moi, ma vie de salarié, qui était aussi très prenante. J'avais déjà une vie qui était très prenante, donc finalement, voilà quoi. Disons que je ne dormais pas avec mon boulot, mais c'était déjà très prenant. Avoir une jeune fille au père, c'est sûr que c'était formidable, parce qu'après, il faut accepter de vivre avec quelqu'un. chez soi, de l'intégrer comme un membre de la famille aussi à part entière, de lui laisser sa liberté tout en quand même l'intégrant dans notre quotidien. On a eu des expériences ratées, mais on a aussi eu des très belles expériences, puis c'est des rencontres. Je pense que c'est aussi un éveil aux autres qu'on a pu apporter à nos enfants. Culturellement, c'est hyper chouette parce qu'on partage des choses qui sont différentes. On a eu une équatorienne, on a eu une espagnole, on a eu une allemande.

  • Speaker #0

    Tu laisses des beaux souvenirs aussi pour les enfants qu'on considère un peu souvent les filles au père comme des grandes sœurs aussi.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Après, il faut bien la choisir. Et pour ça, il faut être bien organisé. Nous, on avait préparé notre petite liste de questions, on a fait pas mal de visions en amont, etc. Il faut vraiment bien la choisir parce que ce n'est pas anodin non plus d'avoir quelqu'un qui vient chez soi, qui n'a pas forcément la même culture, pas forcément le même rythme de vie, qui doit s'adapter quand même aux règles de vie de la maison. Donc, tu vois, on avait fait la première fois qu'on a eu une fille au père. On n'avait pas du tout écrit les règles de la maison. On l'avait dit, on ne l'avait pas vraiment. Après, on l'a formalisé. C'était, tu acceptes le contrat, tu acceptes que ça se passe comme ça chez nous. Ça n'empêche pas qu'après, on met de la flexibilité, mais au moins, ça permet d'être OK de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Donc, c'est le bon ratio entre organisation et en même temps lâcher prise, parce qu'il faut savoir lâcher prise pour faire... face à l'imprévu et accepter en effet qu'il y a des gens qui vivent.

  • Speaker #1

    C'est comme l'entrepreneuriat, c'est comme la vie de maman. Je crois que c'est un peu comme dans toutes les multivies qu'on a.

  • Speaker #0

    Et au niveau justement de ta vie entrepreneuriale, on parlait tout à l'heure du fait de savoir déléguer. C'est un grand moment, un grand cap quand on travaille. On parlait tout à l'heure en… off que la première année, tu étais encore le 24 décembre en train de livrer partout dans la métropole lilloise les cadeaux aux familles. Comment, à partir de quand, en fait, tu as commencé à avoir un salarié, tu as commencé à accepter aussi de déléguer, et comment ça s'est passé ? C'était quoi le décor ?

  • Speaker #1

    Alors, écoute, nous, quand on a créé, déjà, on était deux à l'époque. Maintenant, c'est plus le cas, je suis toute seule, mais... On était deux quand on l'a créé, donc c'est vrai que c'est aussi plus simple parce que tu répartis deux, de toute façon, les tâches, d'une certaine façon. Moi, je gardais quand même la partie orga, management, gestion, etc. Mais on a quand même une répartition des tâches. Donc, de base, tu dois quand même déjà apprendre à faire confiance. Ce qui n'est pas toujours simple, même dans la vie de salariat aussi, ce n'est pas toujours évident d'arriver à faire confiance et d'accepter que ce ne sera pas fait comme on a envie, comme nous on l'aurait fait en tout cas.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas pour autant que ce sera mal fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ça, c'est un long chemin. Moi, j'avais du mal quand même avec ça, parce que je suis quand même quelqu'un qui est très dans le contrôle et qui a besoin de maîtriser, qui a besoin d'être souvent à l'initiative d'eux, et j'aime bien le jusqu'au boutisme. Et en fait, au début, tu prends sur toi. Tu te rends compte que finalement, ça fonctionne quand même bien. Et tu avances comme ça. Et puis en fait, on avait tellement de choses à faire. Il y avait tellement de sujets différents que finalement, tu vois, c'était plutôt un soulagement de ne pas avoir certaines tâches avec mon associé.

  • Speaker #0

    C'est quand tu commences à être un peu sous l'eau que tu te dis, là, il faut dévéguer.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et aussi économiquement, ce n'est pas forcément tout le temps.

  • Speaker #1

    En fait, effectivement, c'est un juste milieu à trouver entre le financier qui n'est pas simple, parce que ça aussi, il faut le dire, ce n'est pas simple de le gérer, ce n'est pas simple pour une entreprise, ce n'est pas simple d'un point de vue personnel aussi, parce que nous, on a vu nos revenus complètement dégradés aussi. Donc, il faut aussi l'avoir en tête au moment de créer. Et après, déléguer, il faut trouver le bon moment. Nous, on a commencé par prendre une alternante. On n'avait qu'une boutique pendant deux ans. Donc, tu vois, on était deux, une alternante, c'était tout à fait jouable, en fait. On arrivait à se dégager un peu plus de temps. Et moi, ça me permettait de bosser aussi sur des sujets sur lesquels, en étant en présence commerce, tu ne peux pas bosser. En fait, tu bosses le soir. Et du coup, petit à petit, ça m'a accordé quand même un peu plus de temps le soir avec ma famille, malgré tout. Et puis après, on a ouvert la deuxième boutique qui a nécessité de toute façon l'embauche d'une salariée. t'apprends qu'il faut mettre une responsable de magasin qu'elle soit complètement autonome et que toi tu ne pourras pas être toujours derrière elle puisque tu as deux boutiques à un moment donné tu ne peux pas te démultiplier et là maintenant j'ai deux salariés donc une par boutique et une nana aussi qui est formidable qui vient nous aider en renfort aussi qui m'aide sur la com et qui m'aide en renfort boutique et là je...

  • Speaker #0

    En CDI,

  • Speaker #1

    freelance ? En freelance Et c'est super parce que là, du coup, ça m'apporte aussi une autre flexibilité. Donc, j'ai mes deux salariés qui sont super, qui bossent. Mais voilà, moi, j'essaie d'être là au moins une à deux journées par semaine. Donc, soit pour combler le manque parce qu'une est en RTT, une est en congé. Soit pour les voir aussi parce que c'est important aussi de garder le lien. Et ça, il ne faut pas le négliger non plus dans l'organisation quand on a multistructure, de ne pas perdre le lien avec tout le monde, de garder l'esprit d'équipe, même si on est tout... sur des missions un peu différentes et toutes en autonomie.

  • Speaker #0

    Et du coup, elles se connaissent aussi, je suppose. Tu fais des événements entre vous. En tout cas, tu essayes d'avoir des moments d'équipe.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. Alors, on essaie de le faire de temps en temps. Et puis, elles le font aussi naturellement, toutes seules. Donc, ça, c'est super chouette. Et puis, on a eu aussi la chance d'avoir Céline, qui nous a fait des renforts toute la fin d'année. Et qui est super. C'est une créatrice aussi. et qui cherchait justement à retrouver aussi le collectif, l'esprit d'équipe, le commerce, et qui nous a rejoints là en avril en CDI. Et c'est vrai qu'elle impulse quelque chose de dingue. Elle a une expérience, donc elle a plus de 50 ans. Je pense que ça joue l'expérience qu'elle a de maman. Elle a été nounou, elle a vécu plein de vies. Elle est créatrice, elle comprend. Moi, elle m'apporte beaucoup parce qu'elle m'apaise aussi beaucoup. Tu vois, des fois, quand tu as le tête dans le guidon, tu as parfois du mal à prendre du recul. Quand tu n'es plus associée parce qu'aujourd'hui, je suis toute seule, en fait, tu gardes souvent tout pour toi. Et d'avoir des salariés avec qui tu partages. Moi, je partage beaucoup avec les filles sur les ambitions, sur les difficultés aussi parfois. Il ne faut pas que ça devienne anxiogène, mais je trouve que c'est important aussi d'expliquer les difficultés qu'on peut rencontrer. Parce qu'on en rencontre forcément. Et je trouve qu'elles apportent un regard un peu différent, qui m'aide moi à aller de l'avant aussi.

  • Speaker #0

    Tu parlais à l'instant des difficultés. Est-ce que tu peux un peu aborder peut-être les difficultés principales que tu as pu rencontrer ? Tu m'avais dit en off que tu avais lancé justement en plein Covid, au final, la première boutique. Donc ça, ce n'est pas non plus...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on a déjà commencé dans la difficulté. En fait, j'avais créé le projet, j'avais construit en tout cas le projet sur papier quand j'ai rencontré Sarah. à qui j'ai proposé de s'associer. On s'est associés toutes les deux. En 2019, on s'est dit oui. Début 2019, on a trouvé un local, on a signé, etc. Un local sur lequel il fallait un permis de construire. À l'époque, c'était un projet aussi d'investissement qu'on avait avec mon conjoint. qui n'a plus du tout été le cas un an plus tard. Mais bon, en tout cas, à l'époque, on avait la possibilité de le faire. Donc, c'est tout. On signe en janvier, ça prend un petit peu de temps, etc. avant de signer le compromis, machin. Et Sarah quitte son salariat fin mars, non, mi-mars, je pense que c'était le vendredi avant le confinement. Donc, on s'était dit à l'époque, super, lundi, on peut démarrer vraiment l'aventure à deux. Et là, confinement. Donc, ça a été à la fois un coup de massue et en même temps une vraie opportunité parce que ça nous a permis, parce que moi, j'avais écrit le projet, mais Sarah avait besoin de se l'approprier aussi. Je pense que ça lui a permis pendant le Covid de pouvoir travailler. Alors, on s'est fait aider par la BGE, en l'occurrence, que je conseille à tout le monde de se faire, même pour avoir un regard, même quand on a déjà écrit les choses et qu'on pense que tout est OK, d'aller voir un conseiller BGE ou CCI. C'est hyper important parce que ça va te donner aussi un... Un regard différent, ça va matcher avec d'autres entrepreneurs. Ça fait bénéficier d'un réseau, en fait. Donc, Sarah, du coup, a pu faire une formation BGE en parallèle. Et du coup, de nous aligner vraiment sur notre vision du projet.

  • Speaker #0

    Du coup, la vision, c'était une vision à court terme, à 3 ans, 5 ans ? Comment vous aviez un peu conçu ?

  • Speaker #1

    C'était une vision long terme. Moi, j'avais plutôt une vision sur les 5 ans. Ok. J'aime bien voir un peu plus loin. Et puis je le fais d'ailleurs, c'est un exercice que je fais tous les ans, de me reprojeter dans c'est quoi BALT ? Quels sont les nouveaux objectifs ? Où est-ce qu'on va ?

  • Speaker #0

    Donc la vision, elle évolue en permanence.

  • Speaker #1

    Mais c'est du coup, je pense aussi, mon expérience dans le marketing d'avant qui m'aide aussi à le structurer en fait. Ça, c'est hyper important. Et je m'oblige même toute seule à me faire des bilans, de les écrire. De temps en temps, j'y retourne, de m'écrire un peu comment la vision évolue. Comment BALT se développera demain ? C'est hyper important. Donc, on a vécu ça avec Sarah, donc COVID. Donc, finalement, opportunité malgré tout. Mon homme qui bossait super, enfin, qui bossait vraiment beaucoup. Moi, mine de rien, j'avais quand même les enfants à gérer. Donc, c'était un bon compromis. On avançait sur le projet, peut-être moins vite que ce qu'on aurait voulu, mais j'étais quand même plus disponible pour m'occuper de ma famille. Et moi, ça a été vraiment un moment où j'ai pris plaisir, tu vois. Après, c'est tout, on avance, on lance le site e-commerce. En décembre, on apprend refus de permis de construire, parce qu'il y avait un refus de permis de construire. Donc, du coup, flop, notre local, sur lequel vraiment on avait projeté beaucoup d'espoir, c'était la désillusion d'un coup. Donc, tu as deux choix, soit tu t'abandonnes, parce que là, clairement, franchement, à un moment donné, tu te dis, bon, en fait, finalement, on a lancé le site e-commerce, on n'a pas encore fait des investissements financiers hyper forts. On n'a pas de charge. Qu'est-ce qu'on fait ? Parce que là, ça faisait quand même plus d'un an qu'on y met une énergie de dingue pour un projet qui vient de faire flop. On y va, on n'y va pas. Tu as décidé d'y aller. Oui. Et moi, j'avais vraiment envie de ne pas lâcher. Donc, du coup, on est reparti en quête d'un nouveau local.

  • Speaker #0

    C'est là que tu restais alignée à

  • Speaker #1

    1000% avec ton projet. Exactement. On est reparti à la quête d'un nouveau local qu'on a trouvé forcément là, pour le coup, en location. Mais bon, c'était tout. De toute façon, en 2020, il n'y avait pas de locaux. Les gens, de toute façon, tout avait été stoppé. Donc, il y avait eu des aides qui permettaient à certains de survivre. Donc, finalement, il n'y avait rien sur le marché. Donc, on se disait, acheter, on commence à être un peu un an après en difficulté. On n'est plus dans la meilleure posture qu'on l'avait un an plus tôt. Et donc, on s'est dit, tant pis. Et puis, peut-être que le projet, il ne sera pas complet. Parce qu'il y avait aussi une autre branche, un autre projet qu'on n'a pas fait, qui était à la base un salon de thé. On était une boutique, salon de thé, dans le projet initial. Et après, la taille de la boutique, etc., le local qu'on a trouvé, faisait que ça n'allait plus. Et donc, on a réinventé un petit peu en disant, c'est tout, on garde le cœur d'activité qu'on voulait faire. La boutique, les événements, créer du lien avec les créateurs, créer du lien social, être un commerce de proximité. C'était ça, en fait, ce qu'on avait vraiment envie de faire. Donc, tant pis pour le salon de thé. Donc, on a ouvert finalement la première boutique qu'en juin 2021. D'accord. En fait, physiquement.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Mais c'était pas mal, ça nous a laissé quand même le temps de bien reconstruire le projet, aller chercher nos créateurs, nos marques. Il y a aussi plein d'autres sujets qui nous ont quand même bien occupés.

  • Speaker #0

    Et après, pour monter la deuxième boutique, pas de difficultés cette fois rencontrées pour celle de Viennose Tasks du coup ?

  • Speaker #1

    Alors pour la deuxième boutique, ça faisait deux ans, c'était ce qu'on avait écrit dans le projet à la base. Moi, j'avais vraiment envie de développer. L'idée, ce n'était pas de devenir une multinationale, mais c'était d'ouvrir quelques baltes en indépendance

  • Speaker #0

    Donc, ça faisait deux ans, c'était un peu la continuité. On a eu l'opportunité d'un local qui était hyper bien placé, beaucoup plus petit. C'était aussi une façon de voir le projet prendre une autre tournure, de se dire comment on peut tester finalement ce qu'on a mis en place dans un format plus pocket. Et là, ce qui a été un petit peu compliqué, ça a été plutôt dans notre désalignement, je pense, avec mon associé. où je pense qu'on n'était pas sur le même timing, en fait. Je pense que moi, j'avais envie d'aller vite. Et elle, elle avait peut-être besoin de plus de temps.

  • Speaker #1

    Donc, la même vision à court terme,

  • Speaker #0

    en tout cas. Oui, exactement. Et je pense que c'est quand même ce qui a commencé à mener vers la fin de notre association, parce que, alors on s'est désassociées en bon terme, mais on n'était plus alignées sur le cap, sur la vision de notre projet. Et comme on aime bien les challenges quand même, et qu'on a voulu franchement se tester jusqu'au bout. On a eu la chance de pouvoir ouvrir une boutique éphémère aussi en décembre de la même année, donc 2023.

  • Speaker #1

    Sur la métropole lilloise ?

  • Speaker #0

    Oui, sur la métropole lilloise. On a eu en gros une semaine pour le faire. Pour aller 15 jours parce que le temps de se décider, etc. Mais vraiment une semaine pour être dans l'organisation logistique. Mais moi, je ne sais pas dire non. En fait, c'était trop excitant. C'est challengeant, j'adore le challenge. C'était aussi une façon de se dire on peut y arriver. Et on l'a fait. Et c'était super, non sans fatigue, parce que là, on a attaqué un mois de décembre 7 sur 7, où j'ai eu zéro jour de congé. Mais c'était une telle fierté d'avoir réussi à le faire, d'avoir mené de front ces trois boutiques. Voilà, c'était chouette. Et ça, on a pu le réussir que parce qu'on avait une super équipe aussi.

  • Speaker #1

    Donc à chaque fois aussi, si je l'ai entre les lignes, c'est à chaque fois que tu es inspirée, que tu as cette notion de challenge, il y a aussi cette... cette notion de vouloir aussi inspirer tes enfants.

  • Speaker #0

    Moi aussi.

  • Speaker #1

    Leur montrer l'aventure entrepreneuriale, ce que c'est, et que c'est important de s'écouter,

  • Speaker #0

    justement. Exactement. Moi, vraiment, je leur dis souvent, mais osez, en fait. Allez-y. Au pire, qu'est-ce qui va se passer ? Ok, ça ne marchera pas comme tu as envie, mais tu auras appris quelque chose. En fait, je trouve que... Moi, j'adore, j'ai le goût du challenge pour ça, en fait. C'est comme dans le sport ou dans... plein d'autres univers, par exemple, se donner des micro-challenges, se dire « tiens, je suis capable de faire un semi-marathon alors qu'on n'a jamais couru plus de 10 km » , se dire qu'on est capable de faire 50 bornes à pied alors qu'on marche très peu. Je trouve qu'il y a un côté, je ne sais pas, c'est une fierté personnelle qui se dégage quand tu as réussi à le faire.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose que tu as envie de transmettre à tes enfants.

  • Speaker #0

    Oui, et je pense que mon conjoint, c'est la même chose. C'est le goût. Le goût d'essayer, le goût de partager, parce qu'on est beaucoup dans le partage. L'envie de se rendre utile, de faire quelque chose. On n'est pas dans l'immobilisme, ça c'est sûr. Mais c'est important, nos enfants, on veut leur montrer aussi qu'on est capable de se tromper. On se trompe beaucoup. Mais après, comment tu rebondis quand tu t'es trompé, c'est surtout ça aussi qui est intéressant.

  • Speaker #1

    Et toutes les valeurs aussi de BALT, c'est aussi des valeurs que tu avais envie de transmettre justement à tes enfants. On peut peut-être revenir sur justement les valeurs, les belles alternatives engagées.

  • Speaker #0

    Ouais, vas-y. Et bien écoute, en fait, l'idée de BALT, déjà moi j'étais plus alignée avec ma façon de consommer, c'est ce que je te disais tout à l'heure par rapport à la grande distribution textile, etc. Où j'adorais mon métier, je n'ai jamais détesté, j'ai toujours aimé mon métier. Mes équipes, etc., c'était toujours formidable. Mais ça ne suffisait pas à me nourrir parce que j'avais envie de... Moi, à titre personnel, on consommait moins, on faisait attention. C'était quelque chose qui était devenu important. L'envie de faire sa part, tu vois. L'envie que mes enfants aussi ne soient pas dans la surconsommation. Ça, c'est quelque chose qui a vraiment émergé juste avant de monter BALT, en fait, qui était de plus en plus fort. avec Bals on avait vraiment envie de proposer une consommation différente, d'être travaillé avec des acteurs qui sont engagés d'un point de vue éthique, social. Alors, on travaille principalement avec des marques locales ou françaises, européennes. L'idée, c'était vraiment de prouver qu'on pouvait proposer des produits qui soient à la fois utiles, durables, pratiques. Et c'est vraiment les valeurs que j'avais aussi envie de transmettre chez mes enfants, en fait. C'est hyper important. On laisse quand même un monde qui est un peu compliqué en ce moment. Oui, on peut se dire qu'on n'est qu'une petite goutte, mais si on est plein de petites gouttes, peut-être que tous ensemble, on va faire un peu bouger les choses. Et ça, ça a été aussi un long chemin quand même, pour moi en tout cas, avant de lancer BALT, sur le désalignement entre créer un commerce et vouloir moins consommer. D'accord. Tu vois, moi, avant de créer BALT, ça a été... Alors, je me suis fait coacher quand même un peu. Et ça, franchement, j'incite tout le monde en tout cas à rencontrer des coachs qui vous aident à structurer vos idées et à clarifier. Moi, ça m'a beaucoup aidée d'un point de vue perso et d'un point de vue pro.

  • Speaker #1

    C'était coach business BGE,

  • Speaker #0

    CCI ? Non, là, je suis passée. Alors, j'avais un CPF, donc j'ai eu la chance de pouvoir l'utiliser. Mais c'est quelqu'un que je connais très bien, qui s'appelle Claire Le Couturier, que je conseille vraiment à tout le monde, qui est coach, ça s'appelle bien. Voilà, déjà, je trouve que ça veut tout dire. Et que j'avais déjà croisé dans mon parcours professionnel. Et qu'il y a une approche, en fait, à la fois perso, pro, dans les bilans de compétences, ou en tout cas pour t'aider à t'aligner sur ce que tu veux faire. qui est hyper intéressante, je trouve. Elle est très à l'écoute. Elle permet vraiment de faire ressortir le meilleur de nous-mêmes et de savoir nos forces, nos faiblesses. Ce n'est pas toujours évident de vraiment bien les identifier. Il y a un peu de boulot à faire quand même, personnel. Mais moi, en tout cas, ça m'a permis de me réaligner avec ça et de comprendre qu'en fait, en voulant créer Belt, ce n'était pas juste un commerce que j'avais envie de créer. C'était du lien social, parce qu'on est vraiment sur un commerce de proximité. Et on le voit aujourd'hui, après quelques années d'existence, nos clients reviennent, on voit les familles grandir, on les voit enceintes, accouchées, se marier. Les gens nous racontent leur vie. Je trouve que c'est incroyable, en fait, ce qu'on peut créer dans les quartiers. Et c'était aussi de se dire, en fait, finalement, les gens ne vont pas arrêter de consommer. Mais comment on peut les aider à consommer en conscience ? va consommer en leur proposant des alternatives qui soient... plus belle, d'où le nom BALT, parce que c'était vraiment l'idée de chercher des alternatives à nos produits du quotidien qui soient plus jolis et plus engagés. Enfin, qui soient jolis et engagés. Parce qu'on a aussi beaucoup voulu démontrer qu'on peut faire plus écolo, mais tout en gardant que ça reste beau. Et que ça donne envie, que ça fasse plaisir. Parce que la notion de plaisir, elle est hyper importante. Elle est importante dans ce qu'on a envie de transmettre, elle est importante dans ce que nous, on a envie de vivre. Dans ma sélection de produits, c'est aussi beaucoup de plaisir.

  • Speaker #1

    C'est un peu ta boussole au quotidien.

  • Speaker #0

    Oui, exactement.

  • Speaker #1

    Elles nous sont de plaisir.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, ça t'aide aussi, je suppose, à choisir les créateurs avec qui tu as envie de travailler. Tu travailles, d'ailleurs, tu les choisis comment ? Est-ce que c'est un cahier des charges précis ou tu marches vraiment plutôt à l'instinct ?

  • Speaker #0

    Alors, il y a un peu de tout. En fait, pour tout te dire, aujourd'hui, on bosse quand même avec à peu près 200 marques. Oui. On a beaucoup de produits.

  • Speaker #1

    Et tu les as toutes sélectionnées.

  • Speaker #0

    Et je les ai toutes. toutes sélectionnées. Tout à fait. Après, ce qui est compliqué, je trouve, c'est qu'on est quand même dans l'ère de la nouveauté, du renouvellement. Donc, les clients sont quand même en demande de nouveautés, etc. Et en même temps, nous, notre volonté, c'est vraiment de pérenniser une relation avec les gens avec qui on travaille parce qu'il y a des humains derrière et qu'on les a sélectionnés aussi pour leurs valeurs qui sont communes avec les nôtres. Donc, voilà. Donc, oui, j'ai un cahier des charges. donc j'ai mes valeurs, il faut que ce soit Il faut que les matières utilisées soient plus saines. Par exemple, en cosmétique, tu vois, je sais, on n'ira pas se prostituer sur certains sujets. On a la fabrication locale qui est hyper importante pour nous. Mais ce n'est pas une fin en soi, parce qu'aujourd'hui, on se rend compte aussi que ce n'est pas forcément toujours, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de plus, entre guillemets, éthique ou écologique. Voilà, on pourra en reparler plus tard si tu veux. Mais c'est vrai que pour en avoir discuté avec d'autres marques qui fabriquent, par exemple au Portugal, Oui,

  • Speaker #1

    des alternatives qui soient intéressantes.

  • Speaker #0

    Exactement. Tu vois, j'en parlais avec Anne, la créatrice de la cerise sur le gâteau, qui est une des marques qu'on adore, qui me disait, bon, elle a créé sa marque, je pense, ça fait une vingtaine d'années à peu près, presque, qui me disait, mais en fait, nous, on fabrique au Portugal, alors qu'à la base, on voulait fabriquer en France. Mais en fait, tu étais confrontée à tellement de défis, d'un point de vue, ne serait-ce que usinage. C'est-à-dire qu'entre le tissu qui était tissé à un endroit, la fermeture à un autre. En fait, finalement, ton produit, il va drouiller tellement que finalement, ton impact écologique était quand même plus fort que de fabriquer dans le même bassin, au même endroit, l'intégralité de ton produit quand on est vraiment en bordure de la France.

  • Speaker #1

    Il y a des nombres de quantités. Les quantités aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Le volume. Après, il y a aussi des marques françaises qui font ça très, très bien et qui arrivent aujourd'hui. Il y a des super belles marques avec qui on adore travailler. qui arrivent à sortir du lot. Et c'est formidable de pouvoir réindustrialiser en France quand même tous ces types de produits. Voilà, bon bref. En tout cas, j'ai mon cahier des charges sur les engagements. Et aujourd'hui, c'est quand même typiquement, c'est un tableau Excel que je suis. où j'ai toutes mes marques, tous mes engagements, et je me dis quel est le poids de mes marques par rapport à chacun de mes engagements. Pour me dire à quel moment, pour éviter que je dérive déjà, pour me dire, moi j'ai quand même besoin d'avoir au moins 90% de mes produits qui soient français, voire 95 produits français-européens, tu vois. Sinon, il n'y aurait un désalignement avec notre éthique. Les gens viennent chez nous quand même parce que on a cette transparence et l'idée c'est qu'ils peuvent venir qui puissent venir les yeux fermés parce qu'ils ont confiance dans les choix de nos produits. Donc, c'est important.

  • Speaker #1

    Justement, les personnes viennent, en tout cas, la première fois, elles viennent parce qu'elles savent que c'est des produits éthiques, c'est ce qu'elles recherchent. Au contraire, il y a tout un travail de sensibilisation qui est aussi à faire.

  • Speaker #0

    Alors, il y a vraiment de tout. Et d'ailleurs, on le savait, à un moment de Crébal, on s'est dit, nous, l'idée, c'est vraiment de rendre la consommation responsable, accessible à tous, quel que soit son niveau d'engagement, tu vois. l'idée c'était vraiment de se dire bah en fait par le biais des produits qu'on propose chez BALT, déjà, les gens vont prendre conscience d'une certaine façon qu'on peut mieux consommer. On essaye aussi de faire hyper attention au prix. Ça aussi, c'est important. Quand on prend de la fabrication française, parfois, c'est plus cher, mais on essaye vraiment d'avoir une accessibilité prix, malgré tout, qui puisse convenir à tous.

  • Speaker #1

    Et en travaillant en pédagogie aussi, je suppose.

  • Speaker #0

    Alors, comme on a la chance de parler beaucoup avec nos clients, ça nous aide aussi à aborder pas mal de sujets. Après, on se rend compte qu'on a vraiment des clientèles différentes. On a vraiment des clientèles qui viennent parce qu'elles savent que chez nous, elles vont trouver des produits plus responsables et donc elles viennent les yeux fermés, en toute confiance. Donc nous, à nous, de jamais faire un pas de côté, d'être toujours bien alignés avec ce qu'on annonce. Ça, c'est un vrai challenge aussi parce que franchement, les défis business aussi qu'on connaît avec des commerces aujourd'hui pourraient très bien faire des dérives dans des prises de décision. On pourrait très bien se dire, allez, on fait un pas de côté. Mais trahir les valeurs. Exactement.

  • Speaker #1

    Les valeurs des clients aussi.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Et après, on a des clients qui viennent pour ça. Et puis, on a des clients qui, aujourd'hui... D'ailleurs, on a des disparités entre les deux boutiques. C'est drôle. Qui viennent d'abord parce que les produits sont jolis. Et après, les valeurs éthiques, quand on arrive à leur transmettre, c'est un peu la cerise sur le gâteau, tu vois. Parce qu'il y a une histoire à raconter. Il y a un côté quand même social. C'est ça. On a vraiment tout type de clients.

  • Speaker #1

    Du coup, c'est ce deuxième type de client qui est important aussi de sensibiliser.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Oui, c'est important. Après, on sait aussi que valider, on n'a jamais prôné la perfection. Que ce soit nous, on n'est pas parfait dans ce qu'on fait. Nos clients ne sont pas non plus parfaits dans leur mode de consommation. On a tous des dérives. Moi, il y a des moments où j'essaie de faire attention, mais il y a des moments où on a des difficultés. Surtout quand on a quatre enfants, parce qu'il faut quand même toujours les habiller. C'est vrai. parfois quand même il y a des chemins où tu essaies de dire non j'y vais pas on marche par priorité et puis voilà et on marche par priorité donc c'est voilà après si nous moi je me dis en tout cas que si on arrive déjà à faire passer quelques messages et que ça peut aider les gens à se rendre compte qu'il est possible de se faire plaisir en consommant mieux on

  • Speaker #1

    aura déjà fait une partie du job tu vois et on va peut-être revenir sur les blessures de l'entrepreneuriat ouais Merci. j'avais identifié moi cinq blessures principales dans l'entrepreneuriat. On en a déjà abordé quelques-unes. Donc, il y avait tout ce qui était la peur de savoir déléguer, cette incapacité à déléguer. Donc, ça, on l'a déjà bien abordé. Il y avait la peur de l'argent. Donc, la peur de l'argent, c'est à la fois la peur de gagner de l'argent. Pour certaines personnes, ça peut faire peur, le succès, parce que ça rentre dans des croyances aussi. Ou ça peut être aussi cette... peur d'investir dans son projet parce qu'il y a toutes les insécurités financières. On a tout ce qui est comparaison accessible, on va revenir sur chacune d'entre elles, le fait de tout le temps se comparer à l'autre, aux autres entreprises qui sont un peu dans les mêmes secteurs d'activité alors que c'est pas forcément les mêmes ressources derrière ou c'est pas forcément aussi les mêmes niveaux de développement d'entreprise. Et on a le syndrome de l'imposteur, ce qui est le plus courant. Ça, qu'on traverse toutes, et la peur de l'échec. Alors, on va revenir sur chacune de ces peurs, si c'est OK pour toi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    très bien. Et voir un peu comment tu les as traversées à la fois pour Balt et à la fois dans ta vie de maman.

  • Speaker #0

    OK.

  • Speaker #1

    Des choses qui sont assez intéressantes à mettre en parallèle, je pense. Donc, si on commence par la peur de l'échec, déjà. Tu sais, c'est quelque chose qui t'a traversée dès le début. En tout cas, ça t'a au moins traversée une fois, je suppose.

  • Speaker #0

    Écoute, la peur de l'échec, je pense qu'effectivement, on le vit tous, mais à quel que soit le niveau, même quand on devient maman, on a peur de mal faire, on a peur de ne pas bien élever notre enfant. On part avec beaucoup de principes et puis finalement, se rend compte que il y en a peu qui tiennent sur le long terme. Tu vois, moi, je fais un petit pas de côté, mais je voyais quand j'ai eu mon premier enfant, j'étais enceinte, je disais mais il aura des couches lavables. Je lui ai acheté que des jouets en bois, machin. Je vais faire ci, je vais faire ça. Et en fait, une fois qu'il est là, on fait juste bien comme on peut, en fait. Et je trouve que l'entrepreneuriat, alors on peut se mettre des garde-fous, mais c'est un peu ça aussi, tu vois. Moi, j'ai eu peur en clé en balde, forcément, parce que je me suis dit et si ça ne fonctionne pas ? Et si, et si, et si, et si, et si ? et en fait... Avec tous les six, on n'avance pas beaucoup.

  • Speaker #1

    Et pourtant, à chaque fois qu'il y a des difficultés, tu as su rebondir, tu as trouvé des ressources.

  • Speaker #0

    En fait, je pense qu'on a une capacité qu'on ignore. On est capable de bien plus que ce qu'on croit pouvoir faire. Je pense que l'échec, la peur de l'échec, c'est aussi une façon d'aller plus loin, de se nourrir, d'aller chercher ses ressources, de se dire « j'ai peur de l'échec, mais comment je le contourne ? » On n'en parle pas assez aussi des vrais échecs. Tu vois, moi, je trouve que... C'est aussi quelque chose, je pense qu'on pourrait désacraliser l'échec en parlant des échecs. Oui, totalement. Tu vois, je te parlais tout à l'heure, je fais parallèle avec un autre podcast qui n'a rien à voir avec le tien, mais je te parlais d'un podcast qui s'appelle Acte 2, par exemple, alors il y a quelques épisodes, il n'y en a pas beaucoup, que moi je trouve très intéressant, même quand une entreprise va bien, qu'une entreprise se développe, ou avant même de créer, ou quand on est au démarrage, je trouve que ça aborde des difficultés qu'on peut connaître en entreprise. personnelles ou professionnelles, qu'on a tendance à ignorer. Parce que quand on crée un projet, on est toujours en train de dire « Attends, tu fais ton business plan, tu vas faire tes objectifs, donc ça va bien fonctionner, tu vas trouver tes clients. » Et heureusement, parce que si tu n'as pas l'optimisme, je pense que tu n'y arrives pas non plus. C'est un vrai moteur quand même. Mais on te parle rarement du fait que tu vas rencontrer des difficultés, on les aborde, mais il y a des difficultés qu'on n'aborde pas du tout. Tu vois, moi, les difficultés... financières, par exemple, au bout de 5 ans qu'on peut connaître aujourd'hui, à certains moments, forcément, alors c'est les aléas du commerce, mais comment aujourd'hui tu trouves la ressource pour pouvoir les surmonter ? Les difficultés de communication ? Moi, je sais que on a beau se dire que par exemple avec mon associé, qu'on osera tout, d'avoir tout anticipé, les questions, en fait, il y a toujours ce même problème de communication comme dans un couple, en fait. Tu vois ? Tout ça, je trouve que c'est intéressant aussi de les aborder pour pouvoir désacraliser l'échec.

  • Speaker #1

    Tu penses que c'est culturel aussi, cette peur de l'échec ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a une question culturelle, tu as raison. Et c'est vrai que je dis souvent que quand même en France, on n'a pas le droit à l'échec. Parce que typiquement dans l'entrepreneuriat, tu as créé une boîte, tu la loupes, plus personne ne te fait confiance. En tout cas, les banques ne réinvestissent pas forcément. Tu vois, alors que dans les pays anglo-saxons, c'est quand même, voilà, t'as raté ta boîte, enfin t'as raté. En plus, je déteste utiliser ce mot-là parce que ce n'est pas vraiment un échec, mais en tout cas, ça n'a pas perduré. Ça n'a pas abouti. Ça n'a pas abouti, comme tu l'aurais voulu. Néanmoins, c'est un point d'étape pour faire autre chose. Et je pense que tout ce que tu as appris te permet de rebondir et de faire encore mieux la fois d'après. Et je pense que les anglo-saxons, ça, ils ont vraiment compris. Parce que quand tu crées une deuxième boîte ou en tout cas un deuxième projet, quel qu'il soit, tu le feras différemment parce que tu connaîtras certains chemins. que peut-être tu n'avais pas en tête à l'époque. Telle expérience, Sophie. Oui. Alors, ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas d'autres. Mais je trouve que ça te permet, en tout cas, d'avoir une vision plus claire de la réalité pour pouvoir avancer au mieux.

  • Speaker #1

    Ça permet d'affiner sa vision.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    En effet, d'être peut-être moins optimiste, même si c'est important, l'optimisme dans les projets entrepreneuriaux. Et puis, oui, ça permet d'avancer au final aussi.

  • Speaker #0

    Exactement. Parce qu'il faut quand même bien savoir où tu mets les pieds, les trous. Parce que surtout, quand tu es maman, il y a plein de choses. On va parler de l'argent. Tu parlais de l'argent, je ne sais pas si je peux faire le temps d'en parler. L'argent aussi, c'est quelque chose... Moi, j'aime beaucoup parler avec des porteurs de projets, de gens, etc. Et c'est vrai que j'aborde quand même aussi des sujets en leur disant « Écoute, c'est super, pense aussi peut-être à... Est-ce que toi, d'un point de vue financier, comment tu te situes ? Est-ce que tu penses que c'est tenable ? » Parce que c'est un sujet qui est important, parce que même si on nourrit l'envie d'être entrepreneur, on a envie d'avoir un vrai projet, etc., il y a quand même une réalité économique. Totalement. Tu vois, moi, je le vois clairement aujourd'hui. Entre il y a 5-6 ans, quand j'avais une bonne situation financière, parce que ce n'est pas tout à fait le cas aujourd'hui, il faut être clair. Même si une entreprise, visuellement, te paraît prospérer et fonctionne, il y a aussi des sacrifices personnels qui sont faits derrière, notamment d'un point de vue salaire. Et du coup, il y a 5-6 ans, on a choisi un rythme de vie qui allait avec notre niveau financier. Toutefois, sauf que quand... Quelques années plus tard, ton rythme financier a drastiquement baissé, mais ton rythme de vie n'a pas forcément baissé. Tes enfants vont dans les mêmes écoles, ta maison, c'est toujours le même prêt à devoir rembourser, etc. Même si tu changes des choses dans ta façon de consommer, il y a des charges qui sont incompressibles en fait. Et ça, si tu ne l'as pas en tête et que tu n'as pas un peu de bagage financier derrière qui t'aide à tenir. Après, il y a des boîtes, il y a des entrepreneurs qui réussissent tout de suite et tant mieux pour eux, tu vois. Oui, bien sûr.

  • Speaker #1

    Mais il y a la majorité des entrepreneurs qui passent par des choses compliquées financièrement.

  • Speaker #0

    Il y en a qui ne peuvent pas se payer pendant plusieurs années. Moi, j'ai eu la chance d'arriver même à me payer un petit peu, mais assez vite, même si c'était moins d'un SMIC. Même psychologiquement, je trouve qu'il y a un côté qui est hyper important. Tu te payes 300 balles, tu te payes 300 balles, mais tu te payes quelque chose. Parce que même si tu adores ton projet et que c'est devenu une passion et que tu es investi à 300 %, à un moment donné, il faut quand même que tu puisses en vivre un petit peu. Et puis,

  • Speaker #1

    il y a aussi la réalité de si tu veux faire perdurer ton entreprise. Là, j'écoutais encore une interview hier de la fondatrice des Secrets de Loli. qui disait qu'elle s'est payée en moins d'un SMIC ou 1700 euros jusque récemment, alors que son entreprise générait déjà des millions parce qu'elle réinvestissait dans son entreprise. Parce qu'au final, il y a aussi cette notion de « Ok, il faut que moi je puisse en vivre, mais il faut aussi que mon entreprise puisse continuer à grandir, sinon un jour tout va s'arrêter. » Il faut toujours avoir cette vision.

  • Speaker #0

    Oui, il faut toujours être flexible. Tu vois, tu as des gens qui, par exemple, tout de suite vont dire « Je vais me payer, je vais me payer. » Beaucoup. en tout cas beaucoup, je vais me payer raisonnablement, mais qui en fait, effectivement, peuvent vite planter parce qu'à un moment donné, ta boîte, elle a aussi besoin de temps aussi pour maturer, pour prospérer, etc. Moi, aujourd'hui, tu vois, moi, je n'ai aucun problème avec l'argent. Tu vois, je me paye 1600 euros par mois. Voilà, donc je me paye un SMIC, tu vois, l'équivalent d'un SMIC. Un peu plus quand même. Mais ce n'est que depuis deux, trois mois. C'est vraiment très récent. Et j'ai l'impression quand même de me... Je ne sais pas, c'est une certaine forme de reconnaissance sociale. travail C'est quand même aussi une façon de contribuer à la vie familiale, parce que ça aussi, c'est hyper compliqué, je trouve, dans le côté équilibre entre homme-femme, ce que tu ramènes comme argent dans le foyer, etc. Comment tu contribues quand tu as un boulot à 200%, donc tu es moins présent, mais en même temps, tu ramènes moins d'argent. Je trouve que ce sont des sujets qui ne sont pas forcément simples.

  • Speaker #1

    Au sein du couple.

  • Speaker #0

    Exactement. Il faut être clair aussi sur comment tu acceptes toi au conjoint. De soit apporter un peu plus le poids financier, soit de changer complètement ta façon de vivre. Parce qu'à un moment donné, il y a une réalité qu'ensemble, on gagne quand même un peu moins et qu'on a quatre enfants.

  • Speaker #1

    Une aventure entrepreneuriale, c'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais c'est même pas que l'air.

  • Speaker #1

    C'est un projet de famille.

  • Speaker #0

    Ah, mais moi, je le vois tout à fait comme ça. En fait, je n'aurais jamais créé BALT si je n'avais pas senti que c'était la famille derrière. Donc, c'est vraiment... On fait les vitrines ensemble. Le soir, mon conjoint, il m'aide des fois sur des trucs du site. Mes enfants m'aident à faire deux, trois trucs. Enfin, voilà, forcément, c'est ensemble.

  • Speaker #1

    Donc, au final, tu ne coupes jamais vraiment parce qu'il est en barque.

  • Speaker #0

    C'est impossible de couper. Moi, je ne connais pas beaucoup d'entrepreneurs qui arrivent à couper. Après, il y a couper et couper. Là, jusqu'à il y a à peu près six mois, j'arrivais vraiment pas à couper. C'est-à-dire que les vacances n'étaient pas vraiment des vacances, puisque oui, alors oui, tu changes d'endroit, tu souffles, etc. Mais ta tête, elle n'est jamais à l'arrêt. Donc déjà, ta tête n'est jamais à l'arrêt. Tu dors pour ton entreprise, tu vis pour ton entreprise, les sujets de conversation sont autour de ton entreprise. Enfin, ça devient fou. Là, tu vois, je suis partie une semaine la semaine dernière pour le mariage de ma belle-sœur. J'ai pensé, forcément, mais arrivé à déconnecter. Même les filles m'ont dit, Véro, c'est bizarre, tu ne me donnes pas beaucoup de nouvelles. Mais j'avais besoin aussi.

  • Speaker #1

    Une avancée.

  • Speaker #0

    C'est une avancée. Et c'est aussi une façon de se préserver. Parce que même si tu penses tout le temps, il faut vraiment arriver à couper de temps en temps. Pour les quatre premières années, je n'ai pas du tout coupé. Et je me suis fatiguée. Je me suis sentie, j'ai démarré en 2025 avec une énergie au plus bas, une fatigue. C'était dur.

  • Speaker #1

    Sur la santé mentale, qui peut être dramatique aussi.

  • Speaker #0

    Oui, et puis c'est bleu. Exactement. Et puis tu nourris une certaine forme de culpabilité par rapport aux enfants, en l'occurrence, où tu es là, mais tu n'es pas là. Ta tête, elle n'est pas là. Du coup, tu n'as jamais l'impression d'être à 100% dans ce que tu fais, ni avec tes enfants, ni au boulot. Tu culpabilises tout le temps.

  • Speaker #1

    Et cette culpabilité, c'est syndrome aussi d'imposteur.

  • Speaker #0

    Ah bah, claro.

  • Speaker #1

    De ne se sentir pas à la hauteur, ni dans son entreprise, ni dans son rôle de maman, ni dans son rôle de femme, au final, au quotidien.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais. Moi, je l'ai beaucoup nourri. je la nourris encore tu vois typiquement quand tu m'as proposé de faire le podcast je sais ce que je te disais tout à l'heure je me dis mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir raconter ça va pas être intéressant enfin c'est parce que je pense qu'on a tendance nous les femmes en particulier quand tu lis un peu les études, etc. à sous-estimer ce qu'on est, ce qu'on vaut. On pense que tout le monde le fait, alors que ce n'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Et tout le monde pense en plus que tout le monde le fait facilement et mieux que nous.

  • Speaker #0

    Exactement. Pas du tout. Regarde, c'est comme... J'avais lu la dernière fois un truc, c'était sur les offres de poste, par exemple, les candidatures. Alors, je ne sais plus les pourcentages, il faudrait que je retrouve l'article, mais qui montrait quand même, c'était assez énorme, la différence de pourcentage, qu'une femme a besoin d'être sûre à 90% de savoir faire ce que le poste contient. Par rapport à un homme qui, lui, n'a que, je crois, 20 ou 30 % de ses capacités. Enfin, en tout cas, qui correspondent au type de poste. Il se dit qu'il va oser. Exactement. Il va y aller. Je pense que les femmes, on se met des barrières, on se met des freins. On a l'impression qu'on n'en est pas capable. Alors qu'en fait, il faut juste qu'on ose un peu plus. On ne se sent pas légitime. Alors que pourquoi ? Pourquoi on ne serait pas légitime, finalement ? Et comment, toi,

  • Speaker #1

    tu la dépasses ?

  • Speaker #0

    Tu vois, ce n'est pas facile. C'est quand même un challenge au quotidien. je ne l'ai toujours pas dépassé totalement non plus Mais je pense que c'est surtout quand tu comprends que finalement, tu n'as rien à prouver aux autres. En fait, je pense que ce qui ne t'aide pas, c'est la peur du regard de l'autre. Moi, je le nourris beaucoup parce que je disais tout à l'heure, moi, j'ai vraiment ce besoin d'être indépendante, de ne rien devoir à personne. Mais ça, c'est très lié à ma vie familiale et mon enfance, tu vois. De devoir me prouver que je suis capable toute seule d'y arriver, que même financièrement, d'être capable de subvenir aux besoins. d'être sur tous les fronts, parfaite, hyper bien organisée. Et en fait, pourquoi ? Pourquoi, Bessie ? Pour qui, exactement. Et tu vois, je pense que je n'ai pas encore fait totalement le chemin, mais je suis en train de me rendre compte qu'en fait, non, on a besoin des autres, déjà, bien plus que ce que je pensais. Et que finalement, on le fait pour soi, avant tout, et pas pour les autres, en fait. Et si déjà, moi, je suis heureuse avec ma création de Balte et mes enfants, combat. Pourquoi vouloir plus, tu vois ? Pourquoi attendre plus ? Alors, c'est plus facile à dire. Je pense que du coup, il faut, pour surpasser tout ça, il faut oser en parler.

  • Speaker #1

    Oser en parler à qui ? À des mamans entreprenantes ?

  • Speaker #0

    Ouais, exactement. Ça peut être n'importe qui. Ça peut être une amie parce qu'à un moment donné, t'oses dire que t'as des faiblesses. En tout cas, que tu considères avoir des faiblesses. Ça peut être effectivement se faire bien entourer d'un point de vue entrepreneurial. Tu vois, moi, j'ai assez vite rejoint un réseau d'entrepreneuses.

  • Speaker #1

    Ouais. Tu as rejoint lequel ?

  • Speaker #0

    Bouge ta boîte. OK, trop bien. Donc, je suis restée quatre ans. Je viens juste de... Je suis partie là parce que là, j'ai la chance de devenir mentor chez Little Big Woman. Je vais te voir accompagner un porteur de... Mais c'est tout nouveau. Je n'ai même pas encore mon porteur de projet, tu vois. Mais je suis hyper emballée par cette nouvelle aventure. Mais bon, à un moment donné, tu ne peux pas être sur tous les fronts, tu vois. Mais j'ai rejoint Bouge ta boîte. Bouge ta boîte, moi, ça m'a aidée à me dire... t'es entourée de femmes qui n'ont pas du tout la même activité que toi, mais qui pour autant vivent les mêmes difficultés, tu vois, d'un point de vue familial, d'un point de vue de confiance en soi, etc. Parce que c'est pas toujours évident. Parce que quand t'es dans les montagnes russes et que t'es en haut, tout va bien, la confiance, elle est boostée. Mais quand t'es tout en bas, franchement, c'est difficile de sortir. Tu peux vite y rester, en tout cas. Si t'es pas un peu aidée, tu vois, et aider, c'est parfois, pas forcément toujours d'en parler, mais c'est... d'écouter les autres aussi. Je trouve qu'en ça, les podcasts sont formidables parce que les parcours des autres sont hyper inspirants et qu'il y a toujours des choses à apprendre des parcours des gens et que toi, tu transcris un peu par rapport à ta propre expérience, en fait. Tu vois ? Donc, ce groupe m'a permis...

  • Speaker #1

    C'est l'essence de même preneur aussi. C'était pouvoir inspirer sur les difficultés et de la maternité et de l'entrepreneuriat,

  • Speaker #0

    mais aussi les forces qu'ils y retrouvent dans tout ça. Ouais, exactement. Après, les forces, en étant maman, je pense qu'on développe une capacité qui n'est pas du tout la même que les autres, en fait. Je ne veux pas nous mettre une casquette de superwoman, mais quand même, à un moment donné, je pense que quand tu es maman, de base, tu développes une certaine forme de résilience, d'organisation quand même, malgré tout. Ça te fait l'efficacité. Exactement. Je pense qu'on va beaucoup plus vite que parfois d'autres personnes. ou même des papas, malgré tout, quand même, parce qu'on peut dire quand même ce qui est, on a beau avoir des papas formidables aujourd'hui, on garde quand même beaucoup de charge mentale pour nous, beaucoup d'organisation, où on se met, en tout cas, nous-mêmes, des barrières. On a du mal à lâcher prise sur certains sujets. Mais oui, je pense que moi, Balt, aujourd'hui, je n'aurais jamais été aussi efficace et aussi loin dans cette aventure si je n'avais pas été maman. Mais donc ça a été ta force aussi. Ah ben c'est ma force, et c'est ma force au quotidien. C'est ma force au quotidien parce que c'est aussi la fierté que je peux voir dans les yeux de mes enfants, c'est le fait de me dire que j'arrive à tout concilier, le fait que, même si c'est difficile, que mes enfants ne sont pas malheureux, que j'arrive à choisir mes priorités,

  • Speaker #1

    que,

  • Speaker #0

    tu vois, moi aujourd'hui, balte, j'accorde plus de temps à ma famille que je l'accordais il y a six mois. Voilà, parce qu'aujourd'hui je suis en capacité de le faire. mais c'est un temps pour tout et les enfants comprennent C'est comment aussi, les peu de moments que tu as avec ta vie de famille, tu crées plutôt des moments de qualité plutôt que de la quantité. Tu revois un peu ta vision des choses, sa façon de faire. Et puis moi, quand mes enfants me prennent dans les bras et qu'ils me disent qu'ils m'aiment, je trouve que c'est la plus belle des récompenses, en fait.

  • Speaker #1

    Et si demain, ils voulaient te demander des conseils pour entreprendre, justement ? Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ?

  • Speaker #0

    Écoute, pour eux, entreprendre, alors moi, je leur dirais surtout de se faire confiance. Parce que c'est écouter, beaucoup. En fait, il y a plein de conseils à donner. Je pense que je les ai un peu tous abordés. C'est vraiment écouter les autres aussi. Enfin, demander d'être... Pas toujours écouter tout le monde. Mais en tout cas, savoir s'appuyer sur d'autres aussi. Parce que c'est important pour avancer. Et se respecter, beaucoup aussi. Je trouve que c'est important. De ne pas faire les mêmes erreurs que moi, d'être à 400% et de s'oublier. penser aussi un peu à soi. Et c'est pas une forme d'égoïsme, en fait. Moi, je reste assez convaincue que quand on prend du temps pour soi, on est beaucoup plus performant après. C'est difficile de l'accepter. Moi, j'ai encore du mal. C'est encore un chemin que je suis en train de faire.

  • Speaker #1

    Ça permet de mieux rebondir aussi.

  • Speaker #0

    Là, je me rends compte, tu vois, que j'arrive à prendre beaucoup plus de recul aujourd'hui en m'accordant plus de temps. Et finalement, ma vision est beaucoup plus claire de la suite, en fait. Et puis, d'y aller. et puis après il n'y aura pas d'échec il n'y aura que des étapes tu vois et c'est un peu ce que tu voudrais aussi transmettre à toutes les femmes qui veulent entreprendre bah en fait je pense que c'est ça en fait c'est exactement ça c'est la transmission l'échange se sentir alignée en fait tu vois se sentir respectée aussi se respecter soi-même c'est important je trouve que ça c'est important bien merci bah de rien merci pour ce beau partage c'était

  • Speaker #1

    ultra inspirant. Et t'es la preuve qu'on peut créer une entreprise qui est alignée avec ses valeurs, sans renoncer à sa vie de famille. Bien sûr, il y a des moments où on est plus dans l'entrepreneuriat ou des moments où on a envie de plus rééquilibrer, mais c'est un projet que t'as porté en famille au final et tu le fais pour la famille. Et j'ai une dernière question. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Est-ce que tu peux peut-être dire les adresses ?

  • Speaker #0

    Ouais, alors du coup, nos deux boutiques, on en a une sur Ville de l'Eldesque, rue Jean Jaurès, et on en a une à Mouveau, rue de Ville, en face du parc du Haut-Mont. Et après, on a un site internet, boutique Balte, vous nous trouvez sur Google, normalement on ressort pas mal. Et c'est surtout sur Instagram qu'on est aussi vivant, boutique Balte.

  • Speaker #1

    Super, merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Et pour nos auditrices, je vous invite également ici à aller faire tout. vos achats dans les boutiques Balte en ligne, sur place, du coup, comme tu viens de le dire, Villeneuve d'Ascq, Mouveau, pour faire le plein de belles alternatives utiles, durables et inspirantes. Merci, Véronique. Et puis, je vous dis à très bientôt pour un prochain épisode de Mumpreneur Podcast.

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