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Mumpreneur

#8 - CUP, maternité & entrepreneuriat : la recette de Lulu Magic Food

#8 - CUP, maternité & entrepreneuriat : la recette de Lulu Magic Food

1h04 |08/07/2025
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#8 - CUP, maternité & entrepreneuriat : la recette de Lulu Magic Food

#8 - CUP, maternité & entrepreneuriat : la recette de Lulu Magic Food

1h04 |08/07/2025
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Description

Dans cet épisode, je tends le micro à Lucile, alias Lulu Magic Food : pâtissière passionnée, fondatrice du Coffee shop éco-engagé CUP à Lille, et maman de la petite Billie 🌿


Lucile nous partage son parcours sincère, de la reconversion à la création de son propre lieu, en passant par les bouleversements de la maternité. On parle d’entrepreneuriat féminin, de charge mentale, d’équilibre pro/perso (ou de déséquilibre parfois…), de créativité, de gestion des réseaux sociaux, mais aussi de vulnérabilités.


Un échange lumineux, sans filtre, pour toutes celles qui cherchent à entreprendre avec sens, douceur et intuition 💫


💬 Au programme :

  • Comment elle a mis l'entrepreneuriat au service de sa maternité

  • La naissance de son projet passion CUP

  • Organisation, charge mentale & délégation

  • La puissance du soutien

  • Les 5 blessures de l’entrepreneure (échec, imposteur, comparaison, argent, délégation…)

  • L’importance de transmettre à sa fille


🎙️ Un épisode vrai, doux, inspirant — à écouter avec un cookie 🍪


Pour en savoir plus sur Lulu Magic Food, tu peux la retrouver sur instagram ici : https://www.instagram.com/lulumagicfood/?hl=fr

et son café CUP à Lille ici : https://www.instagram.com/cup.lille/?hl=fr

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N'oublie pas de t'inscrire à la newsletter ici : https://margareth-hypnose-pro.systeme.io/mumpreneur

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🎧 Épisode disponible sur Youtube ici : https://youtu.be/qh3TBQCzbyc


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🎙️Episode chaque mardi : interview d'entrepreneuse maman (et épisode solo chaque dernier mardi du mois).

✉️ Newsletter chaque mercredi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode de Memepreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs passionnées et résilientes. Je suis Margareth Piette-Cuenca, maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Chaque mardi, on plonge dans une interview inspirante avec le parcours audacieux et engagé d'une maman entrepreneur. Et on se retrouve tous les mercredis via la newsletter. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode de Mumpreneur Podcast, je reçois une invitée qui incarne à merveille l'esprit du podcast. Une maman créative, une entrepreneur passionnée et une femme engagée dans un projet aussi gourmand que responsable. Elle s'appelle Lucile, mais vous la connaissez sûrement sous le nom de Lulu Magic Food. Elle a ouvert Cup, un mini café en plein cœur du Vieux-Lille, tout en jonglant avec son rôle... de maman, d'une petite Billie. Ensemble, on va parler maternité, pâtisserie, engagement éco-responsable, mais aussi de charge mentale, d'organisation et de transmission. Un échange plein de douceur et de vérité, alors bonne écoute. Alors bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Enregistrement. Est-ce que déjà tu peux te présenter en quelques mots et puis peut-être aussi présenter ta fille, la relation que vous avez ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Lucille,

  • Speaker #0

    j'ai 33 ans,

  • Speaker #1

    je suis donc gérante d'un coffee shop comme tu l'as dit. C'est une reconversion, ce n'est pas le métier que je faisais à la base et j'ai ouvert Cup il y a deux ans. Et je suis donc maman de Billy qui va avoir trois ans en juillet. Donc j'ai ouvert Cup quand Billy avait un peu plus de six mois, sept mois, quelque chose comme ça. Voilà. Et je suis une maman très proche de cette fille. J'adore être maman, c'est vraiment un rôle que j'aime. J'adore aussi être gérante de mon café.

  • Speaker #0

    Et juste avant, tu étais juriste.

  • Speaker #1

    C'est ça. En tout cas, j'ai fait des études de droit. Donc, je suis juriste par le diplôme. Je n'ai pas réellement exercé comme juriste. J'ai assez vite pris un virage. J'ai bossé pendant sept ans dans la même entreprise. D'accord. J'ai développé en parallèle ma passion de la pâtisserie, sachant que c'était une entreprise alimentaire. Donc, je baignais déjà un petit peu. là-dedans. Et après, grâce à la force des réseaux et de la passion, j'ai fini par ouvrir mon petit commerce.

  • Speaker #0

    Et t'as ouvert justement ton café. J'avais entendu dans une autre interview, t'as attendu en fait d'avoir ta petite fille, qu'elle soit assez grande parce que tu voulais pas vivre le métier de commerçante enceinte.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, disons qu'au moment où j'ai commencé à vraiment vouloir ouvrir mon propre commerce, j'avais du coup 20... 28, 29 ans, voire proche de la trentaine. Donc, c'était pile le moment où je commençais aussi à parler enfant avec mon conjoint. Donc, je me suis dit, si je peux faire au moins un congé mat en étant salariée, bénef. En vrai, on ne va pas se mentir. C'est quand même plus confortable, plus rassurant, plus tout. Il se trouve que j'ai eu une grossesse superbe et que je n'ai pas eu besoin de prendre des arrêts ou quoi que ce soit et que je suis allée au bout. Mais j'ai eu de la chance sur ça. Et c'était hyper rassurant. Donc, je trouvais ça bien de faire ça dans cet ordre, en effet. et du coup c'est exactement ce que j'ai fait j'ai pris mon congé mat puisque j'étais enceinte et j'ai quitté l'entreprise dans la foulée

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité ça a été quand même un déclic pour te lancer vraiment à 100% dans ton projet

  • Speaker #1

    Non parce que c'est presque plutôt l'inverse, c'est de me dire ok j'ai mon projet là qui commence à vraiment me titiller, j'ai envie de le mener à bien, donc il faut vraiment qu'on envisage la maternité je pense maintenant parce qu'après c'est vrai qu'en tout cas nous on était bien aussi comme couple On avait un désir d'enfant, c'est sûr. Mais je veux dire, en soi, ça ne urgeait pas, outre l'horloge biologique, tu vois. On a aussi un peu rationalisé en se disant, bon, sur le plan de nos carrières, c'est maintenant le bon moment. Sinon, moi, ça repose derrière mon projet. Et je trouvais ça aussi important de ne pas louper le coche, que ce soit pour la maternité ou pour mon projet. Les deux.

  • Speaker #0

    Donc, tu as essayé de combiner pour que ce soit le bon moment pour la maternité.

  • Speaker #1

    Et j'ai eu la chance que ça se fasse hyper bien, parce que je suis tombée enceinte très rapidement. donc du coup c'est... On a complété le timing comme on l'avait espéré.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'avais vu presque un mois après. Je décide d'aller tenter cette expérience.

  • Speaker #1

    Hyper chanceux. Du coup, ça s'est coupé juste comme il fallait. Et comme je te disais, j'ai pu partir de mon entreprise suite au congé. Ça m'a ouvert une porte de sortie parce que je voulais partir, mais je ne voulais pas vraiment partir. Donc voilà, ça s'est fait nickel.

  • Speaker #0

    Tu voulais partir et pas vraiment partir. Est-ce qu'il y avait aussi des peurs derrière ? Oui. L'échec, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est sûr. En fait, tu quittes quand même, quand je disais ce que moi, j'ai toujours trouvé être inconfort. Moi, le salariat, ce n'est pas un gros mot. Je trouve ça cool. Je trouve qu'en France, on a quand même des choses qui sont superbes pour les salariés. Totalement. Donc je quittais le salarié parce que j'avais envie de créer, parce que j'avais envie de... de faire mon truc, mais pas parce que je voulais être mon patron. Tu vois, ce n'était pas dans cette démarche-là. Et après, outre du coup les craintes de perdre un confort, je veux dire, comme je disais, les arrêts maladie, tout ça, c'est quelque chose qui n'existe pas vraiment quand tu es gérant d'un commerce. Et à côté de ça, il y avait aussi beaucoup d'affects puisque j'étais dans une entreprise familiale où je bossais avec des gens dont je suis très proche. Donc, je partais un peu aussi avec la petite larme, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ton envie, justement, d'entreprendre ? Tu l'as situé, ça arrivait quand en fait ? Tu situais ce moment,

  • Speaker #1

    il arrivait à... Alors j'ai toujours eu dans un coin de tête l'idée du coffee shop, du salon de thé. Plutôt même à l'époque, je disais plutôt salon de thé parce qu'il y a 10-15 ans, on ne parlait pas encore trop de coffee shop et surtout pas en France. Donc je disais salon de thé. Mais je dessinais déjà un peu des devantures sur mes cahiers de droit. Donc ça remonte quand même. Mais à la fois, ça n'a jamais été un plan de carrière. C'était plus, je ne sais pas, il y en a qui seraient chanteuses. Moi, c'était ça. Mais j'ai pas trop de... Je ne me rappelle pas du moment où j'ai dit « je vais faire ça » . C'est plus « je ne sais pas quoi faire d'autre, il n'y a que ça qui me donne envie, il n'y a que ça dont je me sens capable, je vais faire ça » .

  • Speaker #0

    Donc c'est la petite graine qui s'était plantée à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ta petite, tu l'as laissée immergée, que tu es dans le salariat. Tout à fait. Et c'est quand le moment de bascule où ça a switché, je suppose avec tes formations aussi, tu t'es lancée ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que oui, tu mets le doigt sur quelque chose que moi-même, je n'ai pas forcément réalisé, mais en passant, CAP pâtissier en candidat libre, chose que j'ai faite en étant salariée. C'est vrai que ça a pris un autre angle, un autre tournant. Encore une fois, je n'ai pas passé le CAP pâtissier en me disant « comme ça, après, je pourrais ouvrir » . Je me disais « si j'ouvre un jour, ça me servira d'avoir le CAP » . Mais tu vois, ce n'était pas à ce point calculé. Mais en effet, le fait d'obtenir un diplôme dans le domaine de la pâtisserie m'a poussée vers le projet toujours un peu plus. Et encore une fois, la force des réseaux. Franchement, ça, je ne peux pas passer à côté. Le fait d'avoir un Instagram sur la pâtisserie, que qui était tout à fait amateur. Pareil, rien n'était réfléchi. Mais du coup, tu as un peu des clients, on commence à parler de toi, les gens savent un peu qui tu es, donc ça te donne confiance aussi pour ton projet derrière.

  • Speaker #0

    Et cet Instagram, tu l'avais ouvert quand en fait ? Au tout début, quand tu es allée ?

  • Speaker #1

    Quelques années avant. Je ne sais jamais la date quand on me demande, mais bien avant le CAP, oui. Et je l'ai créé quand j'ai été embauchée pour la première fois comme prestat cuisinière, pâtissière, truc de forme. La première fois que j'ai été embauchée. pour faire de la cuisine. Je me suis dit, OK, on va faire un truc du coup un peu plus pro, une page publique du moins sur laquelle je pourrais montrer ce que je fais et sur laquelle les gens pourront me contacter.

  • Speaker #0

    Et ça a tout de suite pris.

  • Speaker #1

    Oui et non. Alors, tu vois, aujourd'hui, encore ce compte dont je parle, le Magic Food, il a 7000 abonnés, ce qui est rien par rapport à certains comptes. Mais moi, ça m'a suffi en fait à avoir la bonne clientèle. Peut-être que c'est peu, mais en tout cas, c'est bien ciblé je crois et Comme j'ai eu la chance que Lil Baymat, qui est une influence studioise très suivie, parle de moi au tout début, ça m'a donné l'impulsion dès le début.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, ça reste ton canal de communication principal.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    Donc, tu gères tout, toute seule. Tu délègues pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. C'est un compte. En fait, j'ai deux comptes. J'ai le compte Cup pour le coffee shop qui est un peu plus pro, un peu plus neutre. Et le compte Magic Food qui est devenu un peu le compte coulisse où je montre la vie d'entrepreneur. ça parle musique ça parle de maman aussi ça parle musique ça parle food ça parle lieu aussi à bonnes adresses et qui est extrêmement spontanée donc en fait jamais de la vie je pourrais déléguer ça et j'en ai pas du tout envie en plus c'est pas pesant pour moi c'est quelque chose que j'aime bien faire mais

  • Speaker #0

    justement ça demande quand même beaucoup d'organisation ça demande du temps maman entrepreneur tu gères deux comptes Instagram t'as décidé de rien déléguer en tout cas dans cette partie de communication tout à fait Après, aujourd'hui, tu as, il me semble, un salarié en apprentissage.

  • Speaker #1

    Oui, un apprentissage pâtissier.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, en fait, pour t'organiser au quotidien ? J'ai du retard.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, s'il y a ici des gens qui m'ont déjà écrit, qui écoutent, ils savent que je mets longtemps à répondre aux messages. Après, ce n'est pas très grave parce que c'est des messages de réaction, à des stories, tu vois, pour rigoler. Donc, il n'y a pas d'urgence. Mais oui, en effet, je réponds tardivement. Donc non, je gère. Pas extrêmement bien. Enfin, s'il n'y a pas d'orgasme, j'essaie tous les soirs de gérer un peu les réponses. Je ne suis pas une superstar, je n'en ai pas plus de 150 par jour. Mais si ce n'est ne serait-ce que 20 ou 30, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais comment tu gères aussi avec ta vie de maman ? Comment c'est une journée dans la vie de Lulu ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui est aussi très présent. On est moite-moite dans la gestion des matins, des soirs. Donc, on se répartit la semaine.

  • Speaker #0

    Il est entrepreneur aussi.

  • Speaker #1

    Il est redevenu salarié. Il a été entrepreneur avant que moi je le sois. Et il est devenu salarié à peu près quand moi je suis devenue entrepreneur. Ça c'est bien goupillé. Donc on se répartit les jours et un jour où c'est moi... Je me lève, je me prépare du coup bien avant, tu sais ce que c'est. Ensuite, je m'occupe de Billy. Si je l'emmène à la crèche, je l'emmène. J'arrive au travail et j'ai la chance, ou en tout cas j'ai fait le choix, d'ouvrir cup de 9h à 17h. Ce qui veut dire qu'on y est avant, mon apprenti et moi, et qu'on en part après. Mais ça reste un horaire de bureau, selon la charge de travail qu'il me reste à faire le soir en partant. je peux aller chercher Billy. C'est quelque chose qui est possible en termes d'horaire. Donc voilà, j'ai aussi choisi, moi, mon mode de travail pour l'adapter à mon mode de vie.

  • Speaker #0

    Et je pense que la Billy, elle va rentrer en maternelle.

  • Speaker #1

    Oui, elle va rentrer à l'école. Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va être encore d'autres horaires.

  • Speaker #1

    Eh bien oui, mais elle va aller à l'école à 100 mètres de CUP. Trop bien. On a fait en fonction du lieu. On a fait un choix d'école qui nous plaisait, mais aussi d'une géolocalisation qui nous plaisait. Et donc, en fait, là, l'histoire, c'est que... Ce qu'on imagine être, c'est Billy venir en travail avec maman tous les matins. Billy mange son petit oeuf à la coque pendant que maman travaille ses prêpes avant d'ouvrir. L'idée, c'est que je l'emmène à l'école juste avant d'ouvrir. Pour le soir, ce sera soit un petit peu de garderie ou soit j'aurai la chance qu'une maman voisine, cliente devenue amie dont les enfants vont à la même école, me la dépose au retour.

  • Speaker #0

    Au final, ça devrait super bien s'organiser.

  • Speaker #1

    Pour quelqu'un qui est entrepreneur, commerçant et maman, je trouve que je m'en sors vraiment pas mal.

  • Speaker #0

    Complètement. Carrément. Tout est super fluide. Toi, tu as pris le parti de travailler le mercredi, de ne pas prendre tes mercredis.

  • Speaker #1

    Oui. Pour l'instant, après, je n'ai aucune expérience de l'école. Pour parler pratico-pratique, Billy ira à la crèche le mercredi. Son ancienne crèche, en fait, ils proposent de la périscolaire. OK. Donc, pareil, là, je touche du bois,

  • Speaker #0

    mais pour l'instant,

  • Speaker #1

    on est chanceux. Je te le souhaite. Après, à voir si à un moment donné, j'arrive à trouver quelqu'un avec qui je laisse vraiment la boutique le mercredi après, pour moi, passer du temps avec Billy. C'est le genre de choses auxquelles j'aspire. Moi, j'ai une maman qui est professeure de collège. Donc, tu vois, j'ai connu la maman présente. Donc, j'aimerais bien aussi incarner ça. Après, je ne travaille pas le week-end. Enfin, je travaille à la maison, mais je ne travaille pas... La boutique n'est pas ouverte le samedi et le dimanche.

  • Speaker #0

    Et on rappelle que c'est ok aussi de travailler le mercredi. Carrément.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'actuellement, ce n'est pas trop un sujet. Mais si, à un moment, je peux me payer ce luxe, parce que j'estime que c'est un luxe, je le ferai avec grand plaisir. Mais voilà, ça ne me traquaisse pas, puisque je suis déjà là tous les week-ends. Trop bien.

  • Speaker #0

    Elle a de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... J'ai conçu, moi, mon business en fonction de ma vie perso, parce que c'est comme ça que je vois le travail, en fait. Le travail sert la vie perso, pas l'inverse. J'espère, j'aspire à ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et justement, comment, en parlant de vie perso, comment toi tu t'organises pour avoir du temps pour toi et aussi du temps pour ton couple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça c'est vrai que l'enfant grandissant, on trouve, parfois les gens disent que le bébé est plus difficile à gérer. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je trouve qu'en grandissant, là quand même, il y a plus de présence, on peut faire plus d'activités, donc on leur consacre plus de temps aussi. Trouver du temps. perso, comme je disais, j'ai la chance d'avoir un conjoint hyper présent. Donc si je lui dis jeudi, je ne suis pas là parce que je bois des verres avec les copines, il n'y a pas de sujet en fait. Si lui il est dispo, il gère. Donc je peux carrément m'octroyer ce genre de soirée et je le fais au moins une fois par semaine. Et le couple, on y travaille. En fait, faire garder un enfant un week-end complet, c'est forcément plus difficile que juste une soirée. Mais ça va. Franchement, on arrive quand même, on a la chance d'avoir mes parents qui sont présents à Lille. Ok. les parents de mon conjoint qui sont sur la côte d'Opal, mais qui sont aussi toujours OK de la garder deux, trois jours. Donc, après, je pense que comme tout couple, on trouve toujours que ça manque. On se fait tous avaler par la vie. Il faut sortir le linge.

  • Speaker #0

    Le quotidien qui rate. Voilà,

  • Speaker #1

    le quotidien qui fait qu'à 21h, tu commences à vraiment te poser.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives quand même régulièrement à avoir des moments de parenthèse en couple et aussi toute seule. Ouais,

  • Speaker #1

    franchement, je trouve. Alors, dernièrement, j'ai beaucoup dit qu'on se faisait avaler par la vie. Donc, j'ai dû le ressentir. Et ça vaut pour, je le vois autour de moi, ça vaut pour mes amis, ça vaut pour tout le monde. Je trouve que quand même, on se fait avaler. Et c'est dur de faire des vraies choses et de ne pas enchaîner les corvées et tout ça. Mais encore une fois, on s'en sort plutôt bien, je pense.

  • Speaker #0

    Très certainement aussi parce qu'on est en fin d'année. Là aussi, quand on enregistre cet épisode, on est sur la moitié juin. Le mois de juin,

  • Speaker #1

    c'est souvent un mois assez challengeant.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Pour le commerce comme pour la vie familiale.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est vrai. parce qu'il y a eu les jours fériés, mais moi, j'ouvre les jours fériés. J'ai fait ce choix-là. Donc, en fait, je n'ai pas eu les 3-4 jours d'affilée pour un peu se profiter, se poser, tout ça. Donc là, j'avoue, j'espère aux vacances.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure, tu disais que tu avais un apprenti. Oui. C'est arrivé quand au niveau de l'organisation de Cup ?

  • Speaker #1

    Vite.

  • Speaker #0

    Très vite,

  • Speaker #1

    oui. J'ai ouvert Cup toute seule, vraiment toute seule. Donc, j'étais seule pour faire la prod, l'administratif, la gestion, le service, tout. C'est exactement comme ça que j'avais conçu mon business. Et c'est ça que je veux faire. Je veux être là, je veux être dans l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Tu t'étais fait accompagner d'ailleurs pour ouvrir ?

  • Speaker #1

    Oui, par mon cabinet comptable. Mais il y a beaucoup de choses super qui existent, comme la BGE. La BGE, initiative aussi, qui, moi, m'a fait un prêt à taux zéro, un prêt d'honneur. Mais je n'ai pas profité de leur accompagnement parce que ça s'est fait très vite. Donc, je n'ai pas eu le temps d'avoir ce genre d'aide. Mais en effet, ça existe. Moi, je m'en suis sortie sans, peut-être par mon expérience et parce que mon commerce est petit. quoi qu'il en soit au début j'ai tout fait toute seule et là aussi j'ai eu la chance qu'il y ait des gens assez vite donc au bout de deux mois j'ai dit ok il me faut quelqu'un parce que les premières semaines voire mois, bah oui ça a assez bien marché et aussi moi j'avais j'étais pas rodée en fait, j'apprenais aussi sur le tas donc je faisais des journées au début de 6h-23h quoi j'y étais à 6h du matin et je restais jusqu'à 23h parce qu'il fallait toujours produire j'avais jamais assez Et en parallèle de ça, quand tu viens d'ouvrir, tu es encore un peu dans les trucs de pré-bancaire et tout. Voilà, donc au début, très, très intense. On le sait, tout le monde le dit, les débuts, c'est intense. Mais je me suis dit, bon, c'est vrai qu'un apprenti, ça revient assez peu cher par rapport à l'aide que ça peut t'apporter grâce aux aides de l'État. Crache pas dans la soupe, en fait. N'aie pas peur de déléguer, parce que ça, c'est un sujet. Et n'aie pas peur que quelqu'un entre dans ton univers. Et en fait, j'avais peur que ça me prie une forme de liberté. de devoir expliquer. De devoir... En fait, d'avoir quelqu'un dans mon espace qui, en plus, est très petit shake-up. J'avais un peu peur de ça. Et en fait, à l'instant où Eutime, qui est mon apprenti actuel, a mis un pied chez moi, ça a été le soulagement, la révélation. Eutime est une pépite. Donc,

  • Speaker #0

    voilà. C'était jamais évident de déléguer pour ces raisons-là et aussi d'un point de vue financier parce qu'au début, carrément, on n'a pas cette visibilité sur est-ce que je vais être assez rentable Exactement le payer. et me payer.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, comme je vois que finalement j'ai réussi, j'oublie qu'à un moment donné, ça m'a vraiment contrarié de me dire est-ce que ça va le faire ? Si tu veux que je fasse le truc de maman, tu peux. Non, je voulais juste...

  • Speaker #0

    Pas de soucis, ne te sois pas inquiète, je vous le couperai.

  • Speaker #1

    Je pensais que j'avais mis en avion.

  • Speaker #0

    Pas de soucis, pardon. On n'est pas en direct, ça va bien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et oui, tu disais tout à l'heure, ton conjoint, il avait commencé, en tout cas, il a eu une expérience aussi entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette expérience, ça t'a aidé aussi ? Ça t'a apporté ? Il a pu te soutenir dans ton projet ? Ou il t'a vraiment laissé te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, alors étonnamment, pas trop. Il n'est pas intervenu sur ce plan-là parce qu'en fait, c'était deux métiers différents. Lui, il était disquaire, donc il vendait des vinyles. Moi, c'est un métier qui est commerçant, mais aussi artisanal. Et en fait, c'est vrai que je ne me rappelle pas qu'il m'ait spécialement donné des conseils ou quoi que ce soit. Par contre, il était dans le soutien. Vraiment ? Donc, c'est une autre forme. Je pense que lui, il ne se sentait peut-être pas légitime aussi. Tu vois, il se dit, j'ai été commerçant trois ans, elle n'a rien à apprendre de moi. Et je crois qu'il me faisait aussi beaucoup confiance. Donc, à aucun moment, il ne s'est senti le rôle de celui qu'il doit conseiller. Par contre, il a été le rôle de celui qu'il soutient. Carrément. tu vois quand je faisais 6h-23h les conduites, les trucs, les machins, le pédiafe les trucs, ça n'a jamais été moi quoi Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais te demander. Parce que vous disiez, elle avait...

  • Speaker #1

    J'ai ouvert le 1er mai, donc oui, elle avait 9 mois, c'est ça, quand j'ai ouvert.

  • Speaker #0

    Oui, et comment on entreprend en bossant 6h, 1h, 3h ? Une petite de 9 mois, ça devait être aussi intense aussi.

  • Speaker #1

    Bah oui, j'étais tellement dans une intensité et un tourbillon que je crois que je n'avais pas de recul à ce moment-là non plus. C'était pas plus mal, je pense. Mais oui, c'est lui qui a tout géré à ce moment-là. J'étais là le week-end, heureusement. Mais encore maintenant, tout ce qui est en journée, visite de pédiatre ou alors allô à la lavaricelle, il faut qu'elle dégage. Ça, c'est lui.

  • Speaker #0

    C'est des horaires qui ne sont pas compressibles quand on est commerçant. Non,

  • Speaker #1

    c'est moi qui tiens la boutique. Soit je ferme la boutique et j'y vais, ce que j'ai déjà fait les fois où mon conjoint ne pouvait vraiment pas y aller. Mais sinon, c'est plutôt lui qui est dans une grosse entreprise, donc ils ont des jours enfants malades, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Tu parlais de soutien de ton conjoint. Le soutien de l'entourage, il est aussi ultra important. Et d'autres entrepreneurs également.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    savoir bien s'entourer, c'est un des conseils qui revient le plus fréquemment ici dans ce podcast, mais en tout cas, ce que j'entends aussi également. de maman entrepreneur. Toi, tu as réussi à constituer un petit peu ton noyau de soutien. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. Encore une fois, ce n'était pas du tout réfléchi. Ça s'est fait naturellement, mais les années d'avant, où moi j'avais une passion pâtisserie, une passion café, coffee shop, donc j'ai fréquenté tous les commerces indépendants qui ouvraient. J'ai rencontré celles et ceux qui les avaient ouverts. Et parfois, des amitiés se sont créées. Donc en fait, c'est des gens sur qui j'ai pu compter quand j'ai... commencé l'ouverture de CUP, qui ont répondu à des questions, qui m'ont donné des conseils, dans la bienveillance, alors que certains pourraient y avoir une concurrence, mais ça n'a jamais été le cas entre nous. Et oui, c'est précieux, non seulement en termes pratiques, parce que tu obtiens des informations claires et nettes, mais aussi psychologiquement, en fait. Sur le plan psychologique,

  • Speaker #0

    sur le plan émotionnel,

  • Speaker #1

    c'est essentiel. Et puis t'as des modèles aussi, tu te dis, au moment où toi tu doutes de pourquoi t'es en train de t'endetter pour travailler, Tu vois les voisins et tu te dis, si eux l'ont fait, ils ne sont pas complètement timbrés, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison et que ça en vaut le coup, etc. Donc oui, c'est très important. C'est ça sur le côté pratico-pratique, déjà, parce que tout ne se lit pas sur Internet. Et sur le plan moral.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça t'aide encore aujourd'hui justement sur ce soutien ?

  • Speaker #1

    Carrément, en fait, c'est riche, c'est précieux. Même si aujourd'hui, ça ne m'apporte plus des connaissances, peut-être. Tous les jours, je suis contente de voir les stories d'une Silvana, etc., et de me dire qu'on est ensemble, en fait. On sait qu'on est présents les uns pour les autres, et je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais vu, là, que tu avais fêté les deux ans de cup. Oui. C'est ça, hein ? Oui. Et avec les différents commerces de, justement, des bouchers où tu es située, eh bien, vous avez pu, justement, vous soutenir, vous réunir. Oui. Ça, c'est vraiment chouette d'avoir ces partenariats qui se créent.

  • Speaker #1

    Puis des collègues. Avant, quand t'es entrepreneur, t'as pas de collègues, en fait.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    t'as vraiment très... T'as pas la machine à café pour raconter ta life. Alors oui, moi, j'ai la machine à café, mais j'avais pas les collègues avec qui raconter la life. Donc ouais, c'est très précieux d'avoir un réseau un peu plus longtemps. Quand je parle, par exemple, de Sylvana, la biche, le renard, ma copine Candice et des gens qui sont là au quotidien, comme ma voisine Constance. Oui, exactement. Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, le lieu de CUP ? Il est quand même ultra stratégique. C'est un lieu qui est passant. C'est dans des rues très commerçantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec justement un bon réseau d'entrepreneurs très solidaires. Tu savais que tu voulais trouver ton local exactement à cet emplacement-là ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas du tout le trouver à cet emplacement-là. Oui, non. Moi, je voulais m'installer à Eura Technologies. Moi, j'habite Bois-Blanc, donc c'est le même quartier. J'adore ce quartier. Il est en... progression, donc j'avais envie de mettre ma pierre à l'édifice dans la construction de ce quartier. En plus, je voulais pas travailler le week-end, pour raisons familiales qu'on a tous bien compris. Donc c'est parfait puisque c'est un quartier de bureau. Donc moi j'étais sur ça, Euratech. Et en fait, au moment où j'ai quitté mon emploi, j'ai rencontré Constance, ma voisine du coup actuelle, qui m'a dit, bah attends, le local à côté de moi, il est à vendre, le bail est à vendre, vas-y viens, et tout. Et ça s'est fait comme ça, en gros. donc le local m'a trouvé moi j'aurais pas cherché dans le vieux île franchement déjà c'est trop cher puis je recherchais pas une clientèle de touristes, tu vois moi la rue Esquermoise on me donne un local, je le prends pas c'est pas du tout ce que je recherche bah oui et moi je voulais un truc un peu d'habitué et en fait la rue des bouchers elle a cette magie là donc pour les lillois ils savent, pour les non lillois c'est une rue qui est Oui. perpendiculaire à la rue la plus touristique de l'île. Et en fait, à 20 mètres d'écart, on a une rue extrêmement touristique et une rue de petits villages, mais par laquelle peuvent aussi passer les touristes. Donc c'est tout pile ce qu'il fallait pour moi, en fait. J'ai moitié touriste, moitié habituée. C'est juste génial. Mais en effet, c'était un pari. Je ne pouvais pas trop le savoir avant. J'ai eu de la chance.

  • Speaker #0

    C'est une opportunité, mais au final, quand on est entrepreneur, les opportunités, on les crée aussi. C'est ça, c'est ce que j'aime savoir,

  • Speaker #1

    en vrai. Et la question de l'emplacement, tout le monde dit que c'est le critère numéro un. C'est vrai. Maintenant, quelque chose qui est fait avec le cœur, qui est bien fait, je pense que ça peut marcher presque n'importe où. Il y a quand même beaucoup d'exemples qui le prouvent aussi. C'est vrai. Il ne suffit pas d'être grand place pour marcher, et bien au contraire d'ailleurs, je pense. Et la rue des bouchées, elle a changé. moi j'y suis que depuis deux ans et déjà ça change elle est de mieux en mieux, il n'y a que des trucs sympas qui s'installent ouais carrément comme quoi ça peut en fait les uns les autres peuvent se nourrir et créer une différence tu disais juste avant entreprendre avec le coeur comment est-ce que tu as voulu mettre

  • Speaker #0

    Dans le cup, tu as essayé de mettre toutes tes valeurs aussi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tes valeurs aussi co-responsables. Est-ce que tu peux parler de tous tes engagements ?

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, tout est fait maison. Ça, c'est plus une valeur de transparence co-responsable. Mais en tout cas, ça nous amène à bosser avec des producteurs aussi, des artisans.

  • Speaker #0

    Et je les ai choisis comment, tes producteurs ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais grâce à ce que j'avais vu chez les autres. Par exemple, Sylvana, etc., qui met toujours en avant ses... ses partenaires de travail. Donc, j'avais déjà des noms en tête. Après, il y en a d'autres que j'ai connus grâce à la magie d'Instagram ou qui se sont présentés à moi. Donc, je bosse avec Vianney de Groson qui est un boulanger du Vieux-Lille. Pour les légumes, je bosse en partie avec Entre-Dunions qui fait l'intermédiaire entre le commerçant et le producteur qui est à moins de 40 km de Lille. Donc, c'est de l'ultra-local. Donc, ça, c'est super. Après, je suis amenée aussi à bosser Et... parfois avec des bananes, des produits exotiques. Donc là, pour le coup, ce n'est pas du tout irréprochable. Ça s'éloigne un petit peu de ma valeur initiale. Mais aussi, moi, ma ligne de conduite, c'est de me dire, de faire comme je le sens, comme j'en ai envie, et de placer moi-même mon curseur de ce qui est bien, pas bien, à quel degré ce n'est pas éco-responsable. Mais j'ai quand même envie de servir ce produit-là. Par exemple, tu vois, je prends des bananes, ça me permet de faire un banana bread qui est vegan.

  • Speaker #0

    Donc tu vois,

  • Speaker #1

    moi mon seul mot d'ordre, c'est de pouvoir transporter avec le client. C'est tout ce qui m'importe. Pardon,

  • Speaker #0

    mais ces notions éco-responsables, elles étaient ultra importantes déjà quand tu as lancé ton projet au final. Oui,

  • Speaker #1

    je savais que tu voulais lancer des eaux plein air, respecter les saisons au maximum. Encore une fois, ce qui me guide, c'est de pouvoir dire aux gens S'ils me posent des questions, ça, ça vient d'où ? Ça, ça fait comment ? Et ton œuf, il est comment ? Je veux pouvoir répondre sans être gênée, en fait. Et mentir n'est pas une option. Donc voilà, ça a toujours été d'être droite dans mes bottes, même si je dois dire, bah oui, j'ai pris de la banane qui est venue en avion du bout du monde. Voilà, je suis OK avec ça. Et après, je ne sais pas si on considère que c'est éco-responsable, mais je pense que oui, d'avoir un choix toujours vegan. Et là, on est plus sur l'inclusion, mais d'avoir aussi un choix sans gluten, tout le temps. Il y a toujours beaucoup d'options chez moi qui sont soit l'un, soit l'autre, soit les deux.

  • Speaker #0

    Donc, éco-responsable et inclusif, ça,

  • Speaker #1

    j'essaye.

  • Speaker #0

    C'est aussi dès le début, parce que c'est évident. Dès le début. C'est rare.

  • Speaker #1

    Dès le début, je ne sais pas trop ce qui m'a motivée pour le sans-gluten, mais juste, j'ai pris conscience que beaucoup de gens commençaient à manger sans-gluten. Et le vegan, en fait, c'est parce que j'ai toujours beaucoup défendu la cause animale. Je suis un peu moins extrême en vieillissant, en grandissant, en vieillissant, disons les mots. Donc voilà, c'est une cause que j'ai un peu laissée de côté parce que j'ai plus le temps et peut-être que je suis moins impliquée et que ça me tient moins à cœur. Mais en tout cas, plus jeune, je suis devenue végétarienne très très jeune. C'était vraiment une cause que j'ai beaucoup beaucoup défendue. Donc pour moi, c'était évident d'être non seulement végétarien, mais aussi d'avoir des choix véganes. Donc Cap est végétarien. Il n'y a pas de viande, jamais. Pas de poisson non plus. Par contre, beaucoup de produits laitiers, etc. donc c'est pour ça que je tiens à proposer aussi une offre vegan

  • Speaker #0

    Et ça, dans ton modèle économique, tu avais réfléchi dès le début, ça s'intégrerait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais vu ça comme une contrainte, en tout cas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, mais je ne me présente jamais non plus comme un restaurant végétarien. Ok. Si tu vas sur ma page Instagram, par exemple, c'est écrit « options végé et vegan et sans gluten » , mais je ne veux pas qu'on me mette dans une catégorie.

  • Speaker #0

    Ok. Et pourquoi, justement, ce choix ?

  • Speaker #1

    Parce que je trouve que c'est réducteur, en fait, même si c'est quelque chose qui peut attirer. Les gens qui recherchent du végétarien, ça peut aussi dissuader tous les autres qui pensent que végétarien, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Après, ça arrive qu'on me dise, du coup, il n'y a jamais de jambon dans vos sandwiches, par exemple.

  • Speaker #0

    Ok. Et je lui dis,

  • Speaker #1

    bon, non.

  • Speaker #0

    Et ça t'invite aussi à être ultra créative.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends qu'on puisse le voir comme ça, ça me plate. Mais en fait, moi, je ne sais même plus cuisiner la viande. Donc, tu vois, pour moi, c'est plus simple. Bon, après, si je pourrais mettre un petit jambon dans un sandwich, c'est facile, ça étoffe le truc. que ça ne te coûte pas forcément plus cher à produire. Donc c'est vrai qu'en faisant du végétarien, tu te mets quelques barrières. Mais moi, c'est ma cuisine en fait. Donc pour moi, c'est instinctif. Donc ça ne me va pas comme ça.

  • Speaker #0

    J'allais te demander où tu trouves toute cette créativité ?

  • Speaker #1

    Je suis inspirée par tout. Mais ce que je vois évidemment sur les réseaux, ce que je goûte partout, que ce soit en France ou dans mes voyages. Parfois, je suis inspirée par la musique aussi. Je l'ai été aussi plus avant d'ouvrir Cup. tout mon contenu sur Instagram dépendait beaucoup de musique.

  • Speaker #0

    je suis inspirée par tout donc cette créativité on la retrouve aussi beaucoup surtout sur tes Instagram c'est un univers ultra marqué et différenciant,

  • Speaker #1

    c'est ça qui est chouette aussi du coup je m'en rends pas compte mais si tu le dis avec tes yeux extérieurs je le crois volontiers et tes inspirations sur Insta aujourd'hui ça vient d'où ?

  • Speaker #0

    tu parlais là de la musique comment on fait pour poster régulièrement et avoir toujours des idées inépuisables ?

  • Speaker #1

    franchement j'en sais rien et Je dois quand même admettre qu'avant, mon contenu était très axé cuisine et pâtisserie. Je proposais des recettes que j'inventais et tout. Donc là, j'avais vraiment une créativité qui venait de, je ne sais pas, je ne sais pas, de ce que je vois autour de moi, je ne sais pas trop. Aujourd'hui, ma créativité ou mon contenu, en tout cas, il vient de ce que je vis. Je suis plus dans raconter le quotidien, montrer ce qu'on fait, mais du coup, je suis moins dans la proposition de recettes, etc. En fait, le quotidien me nourrit. C'est sûr que quand tu as un commerce et que tu vas passer... X nombre de personnes par jour, tu as des choses à raconter.

  • Speaker #0

    Et la maternité, est-ce que ça te nourrit aussi justement dans cette créativité ou en tout cas dans ce que tu proposes en ton commerce ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tu vois, c'est une bonne question que je ne me suis jamais posée. Et je ne sais pas si ça me donne des idées. Est-ce que ça me pousse à certaines choses pour cup ? Je ne sais pas. Franchement, il faudrait demander aux mamans qui viennent. Après, en fait, moi, je suis quand même limitée par mon lieu. Sinon, j'aimerais bien vraiment penser à des sous pour des enfants, mais je suis quand même limitée par mon peu de place. Donc, je ne peux pas vraiment, vraiment penser maman. Évidemment que j'ai prévu un matelas allongé. Quand j'ai ouvert, il fallait que j'ai un matelas allongé à proposer aux mamans. Même si je n'ai pas d'espace dans les toilettes, il y a le matelas, on peut bidouiller. Donc, j'ai quand même toujours un petit axe maman, mais je ne peux pas avoir de chaise haute, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Mais en termes de transmission, est-ce que ce que tu crées, par exemple, c'est des valeurs ? Des valeurs qu'on retrouve chez Cubs, c'est des valeurs que tu as envie de transmettre à ta fille ?

  • Speaker #1

    Ah bah ouais, ça c'est clair. Bon déjà, l'amour de la cuisine, elle l'a, ça y est. C'est vrai, c'est bon. Elle est fan. Déjà, elle est épicurienne. Je trouve ça un peu ouf. Et elle adore cuisiner, donc ça je transmets. Le moment de partage, le fait de faire aussi ce que tu manges. Enfin, elle mange pas, peu, voire pas. de choses préparées. On fait quasiment tout, je crois. Le fait de cueillir aussi, tu vois, on l'emmène beaucoup en cueillette. Donc oui, ça, je transmets carrément le côté artisanal, le côté convivial et le côté épicurien de boire le café, prendre un petit moment, se poser, aller faire un petit déjeuner au parc. Tu vois, tout ça, c'est des choses que j'ai vraiment envie de transmettre.

  • Speaker #0

    Et si Flutter, elle te disait qu'elle voulait devenir entrepreneur,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que tu pourrais lui dire ? La première réaction, c'est tout de suite « Quoi ? Non ! » Parce qu'en fait, être entrepreneur, c'est quand même des risques, c'est quand même des contrariétés et c'est quand même une charge mentale qui est différente d'être salarié. Et encore une fois, je ne dis pas que le salariat, c'est facile et que c'est plus facile qu'être entrepreneur, mais en tout cas, c'est différent. Donc c'est vrai que si elle me disait ça, ça me ferait peur en fait. J'aurais envie qu'elle ait la sécurité, qu'elle ait la stabilité. Quel est le loisir d'avoir un congé maternel ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Est-ce que je la pousserai dans cette voie-là ? Pas sûr. Maintenant, si elle me dit qu'elle a envie de créer, je trouve ça beau, en vrai, aussi.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet aussi.

  • Speaker #1

    Ça dépend du projet, exactement. Mais en tout cas, créer avec un commerce, je trouve que la distinction entre entrepreneur libéral et entrepreneur commerçant, il y a quand même une grosse différence à faire parce que le fait d'avoir un lieu physique qui est ouvert au public, c'est une grosse pression, moi, je trouve.

  • Speaker #0

    C'est une contrainte ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un contrat. Tu as un loyer, même si tu as un cabinet de médecin, tu as un loyer qui tombe aussi. Mais quand tu as un commerce, tu dois quand même ouvrir à des horaires fixes.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tu peux décider de ne pas ouvrir et c'est ton problème. Sauf qu'au bout d'un moment, il y a un sentiment de déception pour le client. Donc, ce n'est pas bon non plus. Après, tu as tout ce qui est les obligations. Tu as les assurances de dire s'il y a un accident, c'est pour ma pomme. Je trouve que ça, c'est quand même une charge mentale qui est spécifique Au fait d'avoir un commerce.

  • Speaker #0

    Et c'est des horaires qui ne sont pas, ce qu'on disait tout à l'heure, compréhensibles. C'est-à-dire qu'en effet, quand tu as une activité de service, par exemple, tu vas rebosser le soir, tu peux bosser ce soir. Si un matin, je ne conseille pas forcément, mais si un matin, c'est compliqué de se lever, tu te dis, allez, je me recouche une heure.

  • Speaker #1

    Voilà, moi,

  • Speaker #0

    je prenais ma boite au réveillon. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux faire un petit déj avec mon enfant.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est sûr. Comme je dis, je dois ouvrir. Non, si je décide d'ouvrir à 11h au lieu de 9h, je peux. Personne ne m'interdit, il ne va rien se passer de grave. Mais tu crées une expérience qui n'est pas la bonne. Donc en fait, tu as quand même cette pression d'être là. Et après, encore une fois, c' moi, d'être dans l'opérationnel. Il y a des gens qui arrivent à faire un commerce dans lequel ils ne sont jamais et ils mettent des gens. Ça existe aussi, c'est juste pas ce que moi, je voulais faire.

  • Speaker #0

    Tu veux non plus encore aujourd'hui ? Non,

  • Speaker #1

    toujours pas.

  • Speaker #0

    Tu veux rester dans cette opération ?

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Après, tu as plein de raisons qui font que tu peux vouloir ne pas déléguer, que ce soit le problème de confiance, le problème financier aussi, bien évidemment. Si tu dois te payer alors que tu n'y es pas, ça devient autre chose que de payer pour ton propre travail.

  • Speaker #0

    C'est assez tabou de parler d'argent, mais tu as réussi à te payer assez rapidement, toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai eu la chance, comme CUP a ouvert très vite après que je sois au chômage, j'ai pu bénéficier du chômage pendant encore un an et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pendant l'ouverture de CUP, donc ça, c'est aussi très bien fait en France.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Donc, j'ai eu un salaire qui tombait tous les mois, alors qui n'était pas très important, mais en tout cas, il avait le mérite d'exister. Et du coup, j'ai dû et pu, par chance, commencer à me payer là en janvier. de 2025. Avant ça, je n'avais pas besoin de me payer. C'était Pôle emploi. Mais du coup, ça m'a permis de constituer une trésorerie qui, aujourd'hui, me permet de me payer.

  • Speaker #0

    Tu as pu, comme ça, réinjecter aussi dans ton entreprise pour tes besoins au fonds de roulement.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est à dire au maximum sur la durée.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Mais en tout cas, oui, aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir me payer avec mon entreprise. Et en fait, que de demander de plus. Moi, je voulais mon idée de base. Tu l'oublies parfois quand tu es dans les contraintes du quotidien, les choses qui ne vont pas, qu'il faut gérer et tout. Mais mon idée de base était, je vais faire un truc que j'aime et ça va me permettre de vivre. C'est tout ce que je demandais.

  • Speaker #0

    C'est une grande fierté.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    On commence à se verser son premier salaire.

  • Speaker #1

    Franchement, oui. On entend beaucoup de témoignages un peu moins positifs, ce que je comprends. Ou on entend qu'on ne peut pas se payer. Et ça existe carrément. On a tous des situations différentes et des raisons différentes. Mais du coup, oui, c'est d'autant plus une fierté de se dire, et je touche du bois dès je le dis pour que c'est dur, que le monde me tombe sur la tête et que tout s'arrête du jour au lendemain. Mais actuellement, je peux me rémunérer. Je reste commerçante-restauratrice, donc clairement, on n'est pas sur des très grosses sommes. Mais en tout cas, ça me permet de vivre. Mon enfant est bien nourri, mon enfant est heureux. Ma maison est payée. Voilà quoi, tout va bien.

  • Speaker #0

    Ça nous permet justement de faire cette transition vers les peurs, les différentes peurs. parce que quand on est entrepreneur, est-ce qu'on est submergé par toutes ces peurs ? Il y a la peur de l'échec,

  • Speaker #1

    par exemple. Oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on se lance, une fois qu'on s'est lancé, souvent, elle disparaît. Toi, ça a été le cas au début, cette peur de l'échec. Comment tu l'as vécu ? Comment tu l'as traversé et dépassé ?

  • Speaker #1

    Alors, peur de l'échec, ce n'est pas la peur la plus exacte me concernant, parce que je crois que j'ai un caractère très fonceur. mais même dans le sens où je ne sais pas faire marche arrière. Ce qui est l'inverse de raisonnable. C'est-à-dire que même si j'avais constaté que mon business allait être foireux, je pense que je l'aurais fait quand même. Parce que j'étais lancée et que je n'aurais pas su faire marche arrière. Donc voilà, ça n'a aucun sens, mais je pense que je suis comme ça. Donc peur de l'échec...

  • Speaker #0

    Parce que tu avais peut-être besoin de... prouver quelque chose ou en tout cas d'apprendre quelque chose de cette expérience ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    j'étais dedans, j'avais envie d'aller au bout, je ne me voyais pas dire j'ai rencontré les banques et ci et ça et en fait non parce que je ne suis pas sûre. Ça ne me ressemble pas en fait. Quitte à ne pas réussir, je vais quand même le faire je pense.

  • Speaker #0

    Vous avez des noms des banques au début ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai été facilement suivie par les banques parce que je ne demandais pas une grosse somme et parce que j'avais quand même un bagage études de droit, CAP, expérience, communauté Instagram. aussi petite soit-elle à chaque fois ils m'en ont parlé les banques donc j'ai pas eu de difficultés et tout donc peur de l'échec bah pas trop tu vois parce que en fait si ça s'arrête le fait que ça n'ait pas marché c'est

  • Speaker #0

    quelque chose avec lequel tu peux te dealer c'est plus les conséquences les dettes et tout je trouve ça dur et ça s'est pas réveillé en tout cas quand t'es devenue maman justement

  • Speaker #1

    Non, par contre, tu vois, moi, ce qui m'a coûté, c'est le côté, je vais aller m'investir, donc moi, mon temps et mon argent dans un projet. Et mon bébé, je vais aller le mettre à la crèche pour mener à bien ce projet. Et ça, j'ai eu du mal à comprendre cette séparation et à comprendre à quoi ça arrivait. Il faut quand même savoir qu'au début, j'ai payé pour travailler en quelque sorte. J'ai fait un emprunt, j'ai investi mes économies. Donc à ce stade, je paye pour travailler. Et je vais aussi... Tout ça pourrait faire gagner de l'argent qui va servir à la fin à payer un peu ton mode de garde. Tu vois, je voyais les choses comme ça. Je n'arrivais plus à comprendre le sens de pourquoi on travaille et faire rire de son enfant, alors que je n'ai jamais pensé être une maman au foyer. Tu vois, ça ne me ressemble pas. J'ai besoin d'activité. Mais à ce moment-là, je voyais plus clair. J'avais mon enfant qui avait, au moment où il est entré à la crèche, elle avait cinq mois. Et moi, c'est le moment où j'étais en plein dans les demandes de prêts, les trucs, les bazars. Et là, je voyais plus clair. En fait, on m'a pris mon cœur de maman et on m'a mis sur la table et on m'a dit, tu dégages et tu fais un truc d'entrepreneur. Là, ça a été un peu rude.

  • Speaker #0

    Beaucoup de culpabilité aussi à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, après, je l'ai mise à la crèche et ce n'était pas du tout le problème de la confier. c'était vraiment sur le sens de la vie À quoi ça rime ?

  • Speaker #0

    Et ça t'a permis de faire le point aussi à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que tu te projettes pas de la même manière quand t'es pas encore maman. Tu vois, moi j'imaginais, j'ai mon bébé, je m'en occupe les 3-4 premiers mois, trop cool, elle va à la crèche, easy, je me remets au boulot. Et en fait, c'était hyper différent. Et pourtant, vraiment, Dieu sait que je suis pas une mère louve. Enfin, j'avais envie de travailler, c'est vraiment pas la question. Mais devenir entrepreneur, pile au moment où... où tu dois lâcher ton bébé ou alors où tu deviens maman, j'avoue, ce n'était pas le meilleur timing.

  • Speaker #0

    C'est ton identité qui est complètement... C'est ça. ...dénue.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Question aussi sur qui je suis dans tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais carrément. Donc, si les gens peuvent éviter de faire exactement le pire de ce timing... Parce que tu vois, j'étais en congé mat, donc je m'occupais d'elle, sauf qu'en fait, j'avais des rendez-vous tout le temps, donc j'étais...

  • Speaker #0

    Ça flette. ...débrouillée.

  • Speaker #1

    Oui. et t'arrivais pas à être non plus au réseau sans investir avec elle tu vois là maintenant je me dis bah attends pourquoi je suis pas partie 3 semaines en vacances avec elle et tout pourquoi j'ai pas fait ça je travaillais pas en fait je travaillais grave donc bon timing pas idéal après c'était un cap à passer ça dure quelques jours t'as un peu le cafard et tout dans mon cas c'est passé assez vite et aujourd'hui c'est plus du tout une question c'est ce que tu nous partageais au début c'est que tout est organisé justement Oui. Pour que toi,

  • Speaker #0

    tu puisses t'y retrouver dans ta vie familiale de maman, justement. Et aussi dans ton projet. C'est important d'être animée par une passion au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Et un projet à la société aussi de la maternité. C'est sûr. Et dans mon cas aussi, je me suis dit, en tout cas, si c'est ça la vie qu'on doit mener, c'est-à-dire de faire garder ses enfants 10 heures par jour. C'est quand même énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est fou qu'on n'ait pas encore trouvé comment faire autrement. Moi, je trouve ça énorme. Je trouve ça très bizarre. On ne profite de nos enfants que le week-end. la semaine t'as pas le temps, c'est toujours le bain, le ci, le ça, vite, machin faut ça un peu rude, et donc je me suis dit si c'est vraiment ça qu'il faut faire, faut vraiment que j'aime ce que je fais, parce que si je la laisse 10h par jour pour faire un truc qui me saoule je vais péter un câble il en perd le sens au moins ça m'a poussé, au début ça m'a refroidi sur mon projet, et finalement après réflexion ça m'a poussé les deux pieds dedans en me disant, au moins tu vas kiffer et tu vas faire ton truc, et tu sauras pourquoi C'est comme ça que la vie est organisée.

  • Speaker #0

    Cette peur, en tout cas, tu as réussi à bien la mener, la dépasser.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu transformes. La contourner. La contourner, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et la deuxième, ce qu'on appelle blessure des entrepreneurs, c'est le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Ah oui, on a ça. Parlons-en.

  • Speaker #0

    C'est le plus courant. C'est les entrepreneurs. Oui, les entrepreneurs. Oui,

  • Speaker #1

    et je le vois autour de moi. Je l'entends dans tous les podcasts que j'écoute. Je l'entends, quoi. J'en ai parlé avec Marie du Café Augustin. Je l'ai entendu chez Valentina de Ginko. Bon, moi, je ne peux pas le restaurant parce que c'est bien ce truc. On l'a tous. 70%

  • Speaker #0

    des entreprises.

  • Speaker #1

    On l'a toutes. Et en plus, en tout cas, dans le cas de Marie et moi, par exemple, on n'est que quelques exemples parmi beaucoup. On est reconvertis et on est autodidactes en plus de ça. Donc, t'imagines. Dans tous les cas, j'ai mon CAP, mais je me suis formée toute seule. Donc, j'en suis très fière. Je l'ai eu sans faire de cours, mais je n'ai pas fait de cours. Donc, je ne suis pas formée vraiment. Je suis encore moins formée au métier de commerçante, restauratrice. Donc, on l'a toutes, je pense. Mais je trouve que c'est un bon moteur aussi, parfois. Le manque de confiance. Le manque de confiance. Quitte à ce qu'il soit là, autant en faire une force. Et je trouve que le manque de confiance en soi est un moteur puisqu'il est un... Il t'amène à jamais être sûre de toi, à jamais dire là, c'est bon, ce que je vends, c'est nickel. Je laisse comme ça et peut-être perdre ton client.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une remise en question perpétuelle.

  • Speaker #1

    Perpétuelle. Mais du coup, dans mon cas, je trouve ça plutôt porteur.

  • Speaker #0

    On rappelle quand même que ce syndrome, il est aussi valable pour les femmes salariées.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Oui, on en parlait l'autre jour avec, je crois que c'était Véronique Estienne de Belt. Et pour une proposition de poste similaire en tant que salariée, je pense qu'elle disait que les hommes Si ça devait faire 20% ou 30% du poste, ils y allaient. Ok. Les femmes, il fallait que ça soit 80%. Ah ouais, il faudrait être sûre.

  • Speaker #1

    Mais c'est peut-être encore pire dans le salariat parce qu'en fait, tu es jugée par tes N+, quoi. Ou N+, je ne sais pas combien.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    ce qui n'est pas le cas quand tu es entrepreneur. Nous, on a peur du jugement de nos pères et du client, je pense. Les salariés ont peur de tous les gars au-dessus, quoi. Et ça, c'est ça. Et même des collègues, en fait. Donc oui, c'est vrai qu'en fait, ça ne doit pas être simple non plus, du tout.

  • Speaker #0

    Les avis clients, du coup, pour toi, c'est super important.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qui drive tes choix.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai quand même aussi voulu faire ça pour me faire kiffer en faisant les gâteaux que j'aime et tout ça, et passer des bonnes journées en servant des cafés. J'ai aussi ce besoin d'avoir un impact positif dans la vie des gens. ce que je fais d'une manière aussi simple que de faire des gâteaux et des cafés, c'est pas un truc de ouf, mais j'ai quand même vraiment à cœur que les gens passent un bon moment. Donc si c'est pas le cas, ouais, c'est dur.

  • Speaker #0

    Donc tout est sur nous, sur de l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, parce que ce qu'on propose, c'est bon, c'est fait avec le cœur, etc. Mais on n'a pas non plus inventé le couteau à pop-up beurre, tu vois, on fait des trucs assez classiques, voilà. Par contre, j'envisage Club comme une expérience globale, oui. le lieu est atypique, la musique elle est pas laissée au hasard du tout l'accueil encore moins et c'est ce qui revient beaucoup dans les avis Google aussi, c'est ça c'est l'accueil, l'ambiance, l'atmosphère donc moi quand les gens me disent qu'il se dégage un truc un peu magique de cup,

  • Speaker #0

    c'est exactement tout ça que je veux entendre une expérience enchantée une parenthèse en tout cas ouais ouais ouais, carrément et c'est du coup, c'est comme ça où t'arrives à dépasser ce syndrome de l'imposteur Merci à vous. d'accent sur le positif et en t'aidant justement des remarques peut-être négatives Oui,

  • Speaker #1

    j'en ai eu très très peu j'ai eu genre 2, 3 peut-être avis Google pas ouf des Lillois un Lillois je crois et deux, je sais pas trop tu sais pas forcément qui a mis l'avis rude en vrai c'est un peu dur parce que tu dis la personne elle pourrait soit m'écrire en perso pour me le dire soit me le dire sur le moment parce qu'en plus je demande à 99% des gens si ça s'est bien passé rude mais pour chaque carte des 3 j'ai tiré un enseignement et j'ai retravaillé la recette ou tu vois encore une fois j'ai essayé de pour toi critique tu vois une fois elle me dit le chocolat chaud j'ai revu la recette du chocolat chaud en fait je me suis dit moi-même attends si elle dit ça mais ça fait 6 mois que je le sers ça se trouve ça fait 6 mois que je sers un mauvais chocolat chaud donc je me suis pas mal remise en question alors que peut-être pas du tout mais au moins j'ai retravaillé j'étais sûre de moi donc finalement mieux dans mes baskets par rapport à ce foutu chocolat chaud donc voilà bon pareil je crois qu'il faut je fais ce geste depuis tout à l'heure mais retourner de négatif en positif de toute façon t'as pas le choix pour le surmonter ouais c'est quand même lié au syndrome de l'imposteur bah non Pourtant, même les autres personnes que je connais avec qui on en parle, on est des gens de caractère. On est un peu grande gueule et tout, mais ça n'empêche pas. Il ne faut pas croire.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas du tout. C'est un projet de cœur.

  • Speaker #1

    Tu es ultra avec le projet aussi. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    La troisième blessure, c'était la peur de l'argent. Il y a deux peurs de l'argent. Il y a la peur, en effet, de ne pas en gagner suffisamment. Et il y a aussi la peur de gagner de l'argent. certaines personnes ça peut culturellement,

  • Speaker #1

    j'ai des expériences. Je n'ai pas peur de gagner de l'argent, mais ce n'est pas non plus mon goal. Comme je disais tout à l'heure, je voulais faire quelque chose que j'aime et que ça me permette de vivre. J'ai bien conscience qu'en ayant un café avec six places, je ne vais pas rouler sur l'or. Par contre, oui, j'ai eu peur au début en mettant mes économies, alors que j'ai un enfant en bas âge. Faire un emprunt, oui, j'ai eu peur de payer pour travailler. Oui, vraiment, ça oui. Et maintenant que je vois... que ça se passe bien, je suis rassurée. Mais j'ai quand même peur, comme je disais tout à l'heure, que le monde me tombe sur la tête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, encore aujourd'hui, même si t'arrives à te payer.

  • Speaker #1

    S'il y a un incendie dans l'immeuble, il se passe quoi ? Ça, c'est des choses auxquelles je pense et donc j'ai peur de ça et de dire que ça met toute une vie en péril pour un petit business. Donc oui, ça reste une peur.

  • Speaker #0

    C'est plus la peur du risque là plutôt que la peur...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'aimerais pas, je sais pas, j'imagine le pire, mais qu'on me dise vous devez rembourser le local, les murs, tu vois, t'imagines ? Là, on est en plein vieux lit, on est sur du 500 000 euros, je fais comment, quoi ? Donc ça, c'est... Mais peut-être que ça n'existe pas dans la vraie vie, je sais pas, peut-être qu'on rembourse jamais son local, que les assurances, parfois, fonctionnent, je sais pas, mais c'est quand même des choses auxquelles je pense, ouais, carrément. Après, j'ai aussi cette philosophie de me dire, l'agence... L'argent, ça se perd, ça se regagne. Si j'arrête Cup et que je pars avec zéro, j'arrête Cup, je repars avec zéro, je vais aller travailler, en fait. Et s'il faut bosser chez McDo, je bosserai chez McDo. Enfin,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, tu arrives un peu à dépasser ça grâce à des super croyances, au final, positives que tu tiens.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Et surtout, grâce à la croyance du mérite aussi, du travail. Le travail paye. Et si c'est un travail tout pourri mais qui doit te payer ton loyer, tu fais un travail tout pourri qui te paye ton loyer.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    voilà. Je prie ça pour faire quelque chose que j'aime. Mais j'aurai aussi toujours le courage de faire ce qu'il faut pour ne pas être à la rue, tout simplement.

  • Speaker #0

    La quatrième blessure, on en a parlé pas mal, c'est la peur de déléguer. Toi, tu l'as fait très rapidement.

  • Speaker #1

    Mais à quel prix ? Ça m'a beaucoup stressée de prendre un apprenti. Déléguer, ça me fait peur.

  • Speaker #0

    Encore aujourd'hui, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a la notion de contrôle.

  • Speaker #1

    Oui, je suis contrôle fric. Je n'ai pas peur de lire. Carrément contrôle fric, j'aime prévoir les choses, j'aime visualiser d'avance. Autant je suis très épicurienne, autant j'ai quand même besoin de contrôler. Et en fait, Cup me représente beaucoup, je représente beaucoup Cup. Donc, si quelqu'un renvoie une image qui n'est pas celle que je veux de Cup, pour moi c'est compliqué parce que c'est mon truc.

  • Speaker #0

    C'est un de tes bébés aussi.

  • Speaker #1

    C'est un de mes bébés. C'est pas que j'ai pas confiance aux gens, mais quand même. Il se trouve qu'on sait tous que le rapport de l'embauche, etc. est parfois délicat. Moi, jusqu'à présent, j'ai eu beaucoup de chance, mais ça me décevrait tellement, en fait, tu vois, d'avoir une mauvaise entente ou d'avoir un conflit avec quelqu'un avec qui je bosse. Ça me contrarierait beaucoup. D'autres choses m'ont contrarié moins, tu vois, je fais une journée pourrie. J'ai fait une journée où j'ai perdu de l'argent plutôt que d'en gagner. Je dors dessus et demain, c'est bon, quoi. Par contre, être en mésentente avec quelqu'un,

  • Speaker #0

    Avec qui tu partages ton quotidien.

  • Speaker #1

    Avec qui je partage mon quotidien, mais oui, plus que ta propre famille. Exactement. Voilà, donc c'est pour ça que j'ai voulu ouvrir tout petit en fait. Je voulais pas devoir... J'aime les gens, attention, j'ai pas de problème.

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas gérer une équipe en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est pas ce dont j'ai envie en tout cas. Je préfère gérer, de nettoyer moi-même les toilettes, mais de pas devoir gérer des problèmes humains qui vont me contrarier beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Et là, ton apprentissage, tu l'as choisi comment ? avec des critères spécifiques.

  • Speaker #1

    On se connaissait d'avant. On s'était rencontrés dans le cadre d'un tournage d'émission de pâtisserie. Et on se suivait sur Instagram. Donc, on se connaissait. Quand j'ai ouvert, il était là le premier jour. J'ai déjà un soutien de base. Alors qu'il n'était absolument pas question qu'on se rencontre dans le cadre du travail. Mais il était là, en fait. Donc, quand j'ai su qu'il était peut-être intéressé pour devenir cet apprenti que je cherchais, j'ai dit, OK, bon, en quoi, en fait ? Donc, voilà, beaucoup de chance. Et là, pour l'année prochaine, je recrute quelqu'un d'autre. Ah oui, une demoiselle. Oui, Tim. part vers d'autres expériences.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc j'aurais cru de quelqu'un d'autre, mais qui m'a l'air super. Je suis sûre que ça va bien se passer. Mais oui, déléguer, c'est pas facile. Et c'est là,

  • Speaker #0

    c'est quelqu'un aussi que tu connais ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Donc là, on part sur encore autre chose. Mais je me dis, bon, vas-y, un moment, grandis, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, là, on a parlé beaucoup de toutes les différentes peurs. Il y en a une dernière qui reste. C'est la comparaison. Est-ce que c'est quelque chose que tu fais régulièrement, le fait de te comparer à d'autres cafés ? Peut-être pas forcément sur la métropole lilloise, mais en tout cas peut-être à d'autres commerces qui ont l'air, je ne sais pas, qui respectent tes valeurs. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Je pense que je le fais, mais de manière saine, plus dans l'inspiration. Tu vois, si je peux ressembler un peu plus à un tel qui est vraiment 100% local. Oui. Voilà, c'est plutôt que je vais aller me nourrir des autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te met pas la pression.

  • Speaker #1

    Non, parce que je pense avoir la force de caractère de dire je fais les choses comme j'ai envie de les faire tant que je les trouve justes. Et en fait, je ne vais pas me laisser guider par des espèces de pensées communes. Et ça, je pense que c'est le bon côté d'être reconverti et autodidacte. C'est qu'on n'a pas été cadré par des trucs qu'on croit être les bons dans le métier. Nous, on fait les choses avec notre bon sens.

  • Speaker #0

    Ça se pourrait, il y en a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui se comparent avec les réseaux sociaux, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah oui, moi non, ça va ça.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va. Non, ça va.

  • Speaker #1

    Tant mieux. Ouais, ouais, ouais. En fait, comme je dis tant que je me sens droit dans mes bottes, juste. Et aussi le bon sens, mon dieu, le bon sens. Franchement, il y a beaucoup de gens qui manquent de bon sens. Je m'en rends compte en étant commerçante et en recevant parfois des gens qui n'ont pas de bon sens. Le bon sens est mort. Et donc, en fait, si tu fais des choses... Avec authenticité, avec bon sens. Je trouve que tu n'as pas besoin de te comparer aux autres. Donc,

  • Speaker #0

    tu as des exemples à partager ?

  • Speaker #1

    De manque de bon sens ? Oui,

  • Speaker #0

    par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, attention, c'est un peu rustre, mais aller aux toilettes et nettoyer derrière soi, pour moi, c'est du bon sens. Voilà, ce genre de choses. Ou le grand sujet de télétravailler dans un café, est-ce qu'on est pour, est-ce qu'on est contre ? Moi, je m'en fiche que tu télétravailles ou que tu appelles ta copine ou que tu sois en date. Par contre, j'ai trois places, tu ne peux pas prendre un espresso pendant cinq heures. Ça, pour moi, c'est du bon sens, en fait. Voilà, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, on est d'accord.

  • Speaker #1

    C'est bête, mais c'est le quotidien du commerçant.

  • Speaker #0

    C'est apprendre le bon sens, sensibiliser au bon sens.

  • Speaker #1

    Voir à la politesse, parfois, mais bon. Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup de problèmes, mais parfois, quand tu as ce genre de problème, c'est... Il faut rigoler. Il faut rigoler.

  • Speaker #0

    Et Vigée aime bien venir, du coup, dans ton café.

  • Speaker #1

    Ouais, ça y est. Elle est à l'âge où elle comprend, ouais. Ouais.

  • Speaker #0

    Tu pourrais partager un moment de complicité, peut-être que vous avez vécu ensemble autour de ton projet, entre rien.

  • Speaker #1

    Bon, déjà, elle était là quand j'ai fait les peintures et tout ça. Elle n'allait pas encore à la crèche, donc elle était là dans son petit transat à rebondir et tout. Donc ça, c'est des bons souvenirs, quand même. Et là, elle est en âge de comprendre. elle sait ce que je fais, elle le dit donc c'est trop mignon en fait, elle dit le travail de maman c'est à côté de Constance maman elle fait des cafés, elle fait des gâteaux moi j'aime bien les gâteaux, ça c'est mignon tu vois je me dis, elle a compris la vibe et comme je l'emmène beaucoup boire des cafés entre guillemets, dans d'autres endroits je pense qu'elle assimile ça à un moment de plaisir donc ça ça me fait plaisir et l'année prochaine il y en aura d'autant plus puisque je le disais elle sera là le matin et l'après avant et après l'école donc je pense qu'on va Merci. passer des bons moments ensemble. Et tu vois ce qui peut être une corvée de récupérer l'enfant, comment on fait la garderie, tout ça. Là encore, j'ai essayé de transformer ça en quelque chose de cool. Je pense qu'on aura des bons moments ensemble. Mais oui, je suis fière de ce que je fais et je suis fière qu'elles le comprennent. Carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire justement à la Lulu au tout début ? Celle qui commençait à penser à son projet entrepreneurial. Ouais.

  • Speaker #1

    Continue d'y aller, mais... tu as raison, t'inquiète, ça va aller. Le stress du début et tout ça passe, en fait, vraiment. Et on commence à prendre plaisir. Et même si à un moment donné, on perd de vue pourquoi on le fait, comment ça se fait qu'on fait ça et pourquoi je n'ai pas choisi la facilité, en vrai, si on ne choisit pas la facilité, c'est certainement qu'il y a un choix du cœur derrière, qu'il y a des bonnes raisons à un moment donné. Et aussi que rien n'est... rien n'est éternel, si jamais ça doit changer, s'il faut faire make-up et faire autre chose, tout est faisable. Je pense qu'il faut faire quand on a envie de le faire en se disant qu'on a toujours une porte de sortie.

  • Speaker #0

    Et peut-être prévoir cette porte de sortie ou pas, forcément, se laisser porter aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, tu vois, si je fais un cup de main, je n'ai pas la moindre idée de ce que je ferais d'autre. Donc ça, ça donne un peu le vertige. Maintenant, si il y a dix ans, tu m'avais dit que j'ouvrirais un café, je ne l'aurais pas cru. En fait, on ne peut jamais savoir ce qui vient. Donc, je pense qu'il faut aussi un peu laisser aller. Mais oui, si on peut prévoir une part de sortie, tant mieux. S'il y en a qui ont des plans B, trop bien. J'aimerais bien avoir un petit plan B au Kérou, tu vois.

  • Speaker #0

    En tout cas, toujours être au clair avec ses choix de cœur. Toujours être alignée avec ses choix de cœur.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi de les définir carrément.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, j'ajouterais, en ayant conscience, du coup, et je ne te parle pas d'argent, mais du coup... Sacrifice. Oui, et avoir un café, ça fait rêver beaucoup de gens. On me dit souvent que je fais un job de rêve et que j'ai réalisé mon rêve. C'est très vrai. Maintenant, il y a aussi énormément de... Il faut être prêt à s'investir.

  • Speaker #0

    Tu t'es donné les moyens.

  • Speaker #1

    J'y suis 10 heures par jour. J'y suis, je travaille. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je pense qu'il faut juste être consciente et savoir si on est prêt à faire les moins bons côtés pour avoir les bons.

  • Speaker #0

    C'est une belle leçon. Et qu'est-ce que tu aimerais pouvoir dire peut-être dans ces dernières questions de cette interview à Billy ? Qu'est-ce que tu aimerais pouvoir lui transmettre ?

  • Speaker #1

    J'espère que comme moi, elle saura se laisser guider par ce qui l'anime, qu'elle trouvera un bon équilibre entre ce qui doit être fait, c'est-à-dire avoir un métier, un métier rémunérateur. Si elle veut avoir un certain confort de vie, si elle dit qu'elle veut être nomade et... J'espère juste qu'elle sera exactement le bon mix entre avoir les pieds sur terre, mais aussi comprendre que la vie n'est pas que travailler, que d'être dans le dur, que d'être dans la douleur, qu'on peut être heureux et travailler. J'espère qu'elle réussira à être elle-même et que j'espère qu'on lui aura montré la voie en tout cas.

  • Speaker #0

    Une belle transmission. Tes prochains projets peut-être ? Eh bien, écoute, ce n'est pas très à la mode de dire ça, mais je n'en ai pas. Je veux juste que ça continue comme c'est. Oui, moi, ça me va bien. En fait, je suis heureuse dans ce que je fais. J'aimerais qu'on soit meilleur dans chaque chose qu'on fait. Toujours mieux, mais pas plus. Je n'ai pas envie d'ouvrir un deuxième. Je n'ai pas envie d'avoir plus grand. En plus, j'ai un projet de deuxième bébé dans les années à venir. Donc, ce n'est pas le moment de me dédoubler sur le plan pro. Je me dédoublerai en devenant maman pour la deuxième fois. donc voilà juste de rester de toujours s'améliorer mais de rester comme on est rester fidèle à ses valeurs tout à fait c'est un bel exemple aussi à transmettre bah oui de pas forcément voir plus gros moi je trouve que c'est pour les réalités d'autres exactement ouais ouais ouais carrément carrément déjà savourer savourer celles qu'on a tout

  • Speaker #1

    à fait c'est déjà bien complètement ouais peut-être pour terminer cette interview on peut faire un peu comme un portrait chinois ... qui était une pâtisserie.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu serais comme pâtisserie ? Pas très fun, je serais un cake citron.

  • Speaker #1

    Un cake citron ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, un cake citron qui paraît un peu basique et tout, mais qui en fait a beaucoup de caractère et qui n'est pas si facile à faire. Un cake citron.

  • Speaker #1

    Et si tu étais une chanson ?

  • Speaker #0

    Je vais dire If I Can Dream. de Elvis Presley, puisque j'ai l'obation Elvis, et que je trouve que cette chanson, elle prend au trip et qu'elle parle d'un monde meilleur et que, voilà, comme je disais, j'ai laissé un peu tomber toutes les causes que je défendais auparavant pour me mettre dans la vie pratico-pratique, de faire des gâteaux, etc. Donc voilà, c'est une chanson engagée que j'aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et un super pouvoir.

  • Speaker #0

    Ça, tu m'en avais parlé, du coup, j'ai réfléchi. Super pouvoir archi-nul. J'aimerais bien voir l'intérieur des maisons. j'aimerais bien vraiment voir l'intérieur des maisons parce que j'adore voir comment sont les maisons à l'intérieur mais aussi parce que je trouve que tous les autres super pouvoirs sont trop je veux dire si tu décides de pouvoir te téléporter bah oui mais bon à quoi ça sert si tu peux pas suivre derrière avec la vraie vie si tu décides de devenir millionnaire bah du coup tu peux tout faire les autres super pouvoirs sont trop super je préfère le colomb d'or bah merci on se partage

  • Speaker #1

    Peut-être que pour terminer ce podcast, tu peux nous rappeler où on peut te retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez me voir du lundi au vendredi chez Cup, aux 3 rues des Bouchers, à côté de ma grande copine Constanzaine qui est créatrice de bijoux, en face de mes copains de chez Barthes qui font des focaccia qui sont super. Comme nous l'avons bien compris pour l'instant, je suis là nuit et jour presque. Donc vous tomberez sur moi normalement ou sur une superbe pépite que j'aurais trouvée.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux.

  • Speaker #0

    je suis heureuse de le dire aussi sur l'île du Magic Food pour m'appartient un petit peu plus perso et sur cup.lille pour les infos liées au café et on rappelle que tes menus changent également toutes les semaines oui plusieurs fois par semaine même plusieurs fois on a peu de choix en

  • Speaker #1

    termes de salé en tout cas mais ça change plusieurs fois par semaine avec les produits maximum et au coco oui tout à fait tout à fait merci merci à toi merci beaucoup J'ai passé un super moment.

  • Speaker #0

    Moi aussi. Je suis ravie. Merci beaucoup vraiment de ton écoute et tout le reste.

  • Speaker #1

    Et j'ai hâte d'aller déguster les pâtisseries que tu nous as ramenées. À travers ton parcours, on a senti vraiment cette envie immense de créer, de transmettre, d'inspirer, tout en gardant les pieds sur terre et faire les choses avec sincérité. Parce que c'est la boussole principale ici. dans ton projet et c'est ultra inspirant. Et ce que tu nous offres à travers Cup, ce n'est pas qu'un lieu où on mange des gâteaux, c'est un espace de rencontre, d'humanité et d'engagement et ça, c'est super précieux. Et à toutes celles qui écoutent cet épisode, j'espère que vous repartirez reboostés, rassurés et peut-être même un peu réconciliés avec vos doutes parce que oui, on peut entreprendre à son rythme avec ses valeurs et ses failles aussi et c'est ça qui rend le chemin Merci. encore plus beau. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous et surtout à aller découvrir l'univers magique de Lulu, que ce soit sur Instagram ou en vrai sur Lule. A très vite pour un nouvel épisode de Même Preneur, le podcast où la maternité et l'entrepreneuriat se rencontrent. Et prenez soin de vous.

Description

Dans cet épisode, je tends le micro à Lucile, alias Lulu Magic Food : pâtissière passionnée, fondatrice du Coffee shop éco-engagé CUP à Lille, et maman de la petite Billie 🌿


Lucile nous partage son parcours sincère, de la reconversion à la création de son propre lieu, en passant par les bouleversements de la maternité. On parle d’entrepreneuriat féminin, de charge mentale, d’équilibre pro/perso (ou de déséquilibre parfois…), de créativité, de gestion des réseaux sociaux, mais aussi de vulnérabilités.


Un échange lumineux, sans filtre, pour toutes celles qui cherchent à entreprendre avec sens, douceur et intuition 💫


💬 Au programme :

  • Comment elle a mis l'entrepreneuriat au service de sa maternité

  • La naissance de son projet passion CUP

  • Organisation, charge mentale & délégation

  • La puissance du soutien

  • Les 5 blessures de l’entrepreneure (échec, imposteur, comparaison, argent, délégation…)

  • L’importance de transmettre à sa fille


🎙️ Un épisode vrai, doux, inspirant — à écouter avec un cookie 🍪


Pour en savoir plus sur Lulu Magic Food, tu peux la retrouver sur instagram ici : https://www.instagram.com/lulumagicfood/?hl=fr

et son café CUP à Lille ici : https://www.instagram.com/cup.lille/?hl=fr

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N'oublie pas de t'inscrire à la newsletter ici : https://margareth-hypnose-pro.systeme.io/mumpreneur

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🎧 Épisode disponible sur Youtube ici : https://youtu.be/qh3TBQCzbyc


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🎙️Episode chaque mardi : interview d'entrepreneuse maman (et épisode solo chaque dernier mardi du mois).

✉️ Newsletter chaque mercredi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode de Memepreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs passionnées et résilientes. Je suis Margareth Piette-Cuenca, maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Chaque mardi, on plonge dans une interview inspirante avec le parcours audacieux et engagé d'une maman entrepreneur. Et on se retrouve tous les mercredis via la newsletter. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode de Mumpreneur Podcast, je reçois une invitée qui incarne à merveille l'esprit du podcast. Une maman créative, une entrepreneur passionnée et une femme engagée dans un projet aussi gourmand que responsable. Elle s'appelle Lucile, mais vous la connaissez sûrement sous le nom de Lulu Magic Food. Elle a ouvert Cup, un mini café en plein cœur du Vieux-Lille, tout en jonglant avec son rôle... de maman, d'une petite Billie. Ensemble, on va parler maternité, pâtisserie, engagement éco-responsable, mais aussi de charge mentale, d'organisation et de transmission. Un échange plein de douceur et de vérité, alors bonne écoute. Alors bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Enregistrement. Est-ce que déjà tu peux te présenter en quelques mots et puis peut-être aussi présenter ta fille, la relation que vous avez ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Lucille,

  • Speaker #0

    j'ai 33 ans,

  • Speaker #1

    je suis donc gérante d'un coffee shop comme tu l'as dit. C'est une reconversion, ce n'est pas le métier que je faisais à la base et j'ai ouvert Cup il y a deux ans. Et je suis donc maman de Billy qui va avoir trois ans en juillet. Donc j'ai ouvert Cup quand Billy avait un peu plus de six mois, sept mois, quelque chose comme ça. Voilà. Et je suis une maman très proche de cette fille. J'adore être maman, c'est vraiment un rôle que j'aime. J'adore aussi être gérante de mon café.

  • Speaker #0

    Et juste avant, tu étais juriste.

  • Speaker #1

    C'est ça. En tout cas, j'ai fait des études de droit. Donc, je suis juriste par le diplôme. Je n'ai pas réellement exercé comme juriste. J'ai assez vite pris un virage. J'ai bossé pendant sept ans dans la même entreprise. D'accord. J'ai développé en parallèle ma passion de la pâtisserie, sachant que c'était une entreprise alimentaire. Donc, je baignais déjà un petit peu. là-dedans. Et après, grâce à la force des réseaux et de la passion, j'ai fini par ouvrir mon petit commerce.

  • Speaker #0

    Et t'as ouvert justement ton café. J'avais entendu dans une autre interview, t'as attendu en fait d'avoir ta petite fille, qu'elle soit assez grande parce que tu voulais pas vivre le métier de commerçante enceinte.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, disons qu'au moment où j'ai commencé à vraiment vouloir ouvrir mon propre commerce, j'avais du coup 20... 28, 29 ans, voire proche de la trentaine. Donc, c'était pile le moment où je commençais aussi à parler enfant avec mon conjoint. Donc, je me suis dit, si je peux faire au moins un congé mat en étant salariée, bénef. En vrai, on ne va pas se mentir. C'est quand même plus confortable, plus rassurant, plus tout. Il se trouve que j'ai eu une grossesse superbe et que je n'ai pas eu besoin de prendre des arrêts ou quoi que ce soit et que je suis allée au bout. Mais j'ai eu de la chance sur ça. Et c'était hyper rassurant. Donc, je trouvais ça bien de faire ça dans cet ordre, en effet. et du coup c'est exactement ce que j'ai fait j'ai pris mon congé mat puisque j'étais enceinte et j'ai quitté l'entreprise dans la foulée

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité ça a été quand même un déclic pour te lancer vraiment à 100% dans ton projet

  • Speaker #1

    Non parce que c'est presque plutôt l'inverse, c'est de me dire ok j'ai mon projet là qui commence à vraiment me titiller, j'ai envie de le mener à bien, donc il faut vraiment qu'on envisage la maternité je pense maintenant parce qu'après c'est vrai qu'en tout cas nous on était bien aussi comme couple On avait un désir d'enfant, c'est sûr. Mais je veux dire, en soi, ça ne urgeait pas, outre l'horloge biologique, tu vois. On a aussi un peu rationalisé en se disant, bon, sur le plan de nos carrières, c'est maintenant le bon moment. Sinon, moi, ça repose derrière mon projet. Et je trouvais ça aussi important de ne pas louper le coche, que ce soit pour la maternité ou pour mon projet. Les deux.

  • Speaker #0

    Donc, tu as essayé de combiner pour que ce soit le bon moment pour la maternité.

  • Speaker #1

    Et j'ai eu la chance que ça se fasse hyper bien, parce que je suis tombée enceinte très rapidement. donc du coup c'est... On a complété le timing comme on l'avait espéré.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'avais vu presque un mois après. Je décide d'aller tenter cette expérience.

  • Speaker #1

    Hyper chanceux. Du coup, ça s'est coupé juste comme il fallait. Et comme je te disais, j'ai pu partir de mon entreprise suite au congé. Ça m'a ouvert une porte de sortie parce que je voulais partir, mais je ne voulais pas vraiment partir. Donc voilà, ça s'est fait nickel.

  • Speaker #0

    Tu voulais partir et pas vraiment partir. Est-ce qu'il y avait aussi des peurs derrière ? Oui. L'échec, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est sûr. En fait, tu quittes quand même, quand je disais ce que moi, j'ai toujours trouvé être inconfort. Moi, le salariat, ce n'est pas un gros mot. Je trouve ça cool. Je trouve qu'en France, on a quand même des choses qui sont superbes pour les salariés. Totalement. Donc je quittais le salarié parce que j'avais envie de créer, parce que j'avais envie de... de faire mon truc, mais pas parce que je voulais être mon patron. Tu vois, ce n'était pas dans cette démarche-là. Et après, outre du coup les craintes de perdre un confort, je veux dire, comme je disais, les arrêts maladie, tout ça, c'est quelque chose qui n'existe pas vraiment quand tu es gérant d'un commerce. Et à côté de ça, il y avait aussi beaucoup d'affects puisque j'étais dans une entreprise familiale où je bossais avec des gens dont je suis très proche. Donc, je partais un peu aussi avec la petite larme, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ton envie, justement, d'entreprendre ? Tu l'as situé, ça arrivait quand en fait ? Tu situais ce moment,

  • Speaker #1

    il arrivait à... Alors j'ai toujours eu dans un coin de tête l'idée du coffee shop, du salon de thé. Plutôt même à l'époque, je disais plutôt salon de thé parce qu'il y a 10-15 ans, on ne parlait pas encore trop de coffee shop et surtout pas en France. Donc je disais salon de thé. Mais je dessinais déjà un peu des devantures sur mes cahiers de droit. Donc ça remonte quand même. Mais à la fois, ça n'a jamais été un plan de carrière. C'était plus, je ne sais pas, il y en a qui seraient chanteuses. Moi, c'était ça. Mais j'ai pas trop de... Je ne me rappelle pas du moment où j'ai dit « je vais faire ça » . C'est plus « je ne sais pas quoi faire d'autre, il n'y a que ça qui me donne envie, il n'y a que ça dont je me sens capable, je vais faire ça » .

  • Speaker #0

    Donc c'est la petite graine qui s'était plantée à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ta petite, tu l'as laissée immergée, que tu es dans le salariat. Tout à fait. Et c'est quand le moment de bascule où ça a switché, je suppose avec tes formations aussi, tu t'es lancée ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que oui, tu mets le doigt sur quelque chose que moi-même, je n'ai pas forcément réalisé, mais en passant, CAP pâtissier en candidat libre, chose que j'ai faite en étant salariée. C'est vrai que ça a pris un autre angle, un autre tournant. Encore une fois, je n'ai pas passé le CAP pâtissier en me disant « comme ça, après, je pourrais ouvrir » . Je me disais « si j'ouvre un jour, ça me servira d'avoir le CAP » . Mais tu vois, ce n'était pas à ce point calculé. Mais en effet, le fait d'obtenir un diplôme dans le domaine de la pâtisserie m'a poussée vers le projet toujours un peu plus. Et encore une fois, la force des réseaux. Franchement, ça, je ne peux pas passer à côté. Le fait d'avoir un Instagram sur la pâtisserie, que qui était tout à fait amateur. Pareil, rien n'était réfléchi. Mais du coup, tu as un peu des clients, on commence à parler de toi, les gens savent un peu qui tu es, donc ça te donne confiance aussi pour ton projet derrière.

  • Speaker #0

    Et cet Instagram, tu l'avais ouvert quand en fait ? Au tout début, quand tu es allée ?

  • Speaker #1

    Quelques années avant. Je ne sais jamais la date quand on me demande, mais bien avant le CAP, oui. Et je l'ai créé quand j'ai été embauchée pour la première fois comme prestat cuisinière, pâtissière, truc de forme. La première fois que j'ai été embauchée. pour faire de la cuisine. Je me suis dit, OK, on va faire un truc du coup un peu plus pro, une page publique du moins sur laquelle je pourrais montrer ce que je fais et sur laquelle les gens pourront me contacter.

  • Speaker #0

    Et ça a tout de suite pris.

  • Speaker #1

    Oui et non. Alors, tu vois, aujourd'hui, encore ce compte dont je parle, le Magic Food, il a 7000 abonnés, ce qui est rien par rapport à certains comptes. Mais moi, ça m'a suffi en fait à avoir la bonne clientèle. Peut-être que c'est peu, mais en tout cas, c'est bien ciblé je crois et Comme j'ai eu la chance que Lil Baymat, qui est une influence studioise très suivie, parle de moi au tout début, ça m'a donné l'impulsion dès le début.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, ça reste ton canal de communication principal.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    Donc, tu gères tout, toute seule. Tu délègues pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. C'est un compte. En fait, j'ai deux comptes. J'ai le compte Cup pour le coffee shop qui est un peu plus pro, un peu plus neutre. Et le compte Magic Food qui est devenu un peu le compte coulisse où je montre la vie d'entrepreneur. ça parle musique ça parle de maman aussi ça parle musique ça parle food ça parle lieu aussi à bonnes adresses et qui est extrêmement spontanée donc en fait jamais de la vie je pourrais déléguer ça et j'en ai pas du tout envie en plus c'est pas pesant pour moi c'est quelque chose que j'aime bien faire mais

  • Speaker #0

    justement ça demande quand même beaucoup d'organisation ça demande du temps maman entrepreneur tu gères deux comptes Instagram t'as décidé de rien déléguer en tout cas dans cette partie de communication tout à fait Après, aujourd'hui, tu as, il me semble, un salarié en apprentissage.

  • Speaker #1

    Oui, un apprentissage pâtissier.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, en fait, pour t'organiser au quotidien ? J'ai du retard.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, s'il y a ici des gens qui m'ont déjà écrit, qui écoutent, ils savent que je mets longtemps à répondre aux messages. Après, ce n'est pas très grave parce que c'est des messages de réaction, à des stories, tu vois, pour rigoler. Donc, il n'y a pas d'urgence. Mais oui, en effet, je réponds tardivement. Donc non, je gère. Pas extrêmement bien. Enfin, s'il n'y a pas d'orgasme, j'essaie tous les soirs de gérer un peu les réponses. Je ne suis pas une superstar, je n'en ai pas plus de 150 par jour. Mais si ce n'est ne serait-ce que 20 ou 30, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais comment tu gères aussi avec ta vie de maman ? Comment c'est une journée dans la vie de Lulu ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui est aussi très présent. On est moite-moite dans la gestion des matins, des soirs. Donc, on se répartit la semaine.

  • Speaker #0

    Il est entrepreneur aussi.

  • Speaker #1

    Il est redevenu salarié. Il a été entrepreneur avant que moi je le sois. Et il est devenu salarié à peu près quand moi je suis devenue entrepreneur. Ça c'est bien goupillé. Donc on se répartit les jours et un jour où c'est moi... Je me lève, je me prépare du coup bien avant, tu sais ce que c'est. Ensuite, je m'occupe de Billy. Si je l'emmène à la crèche, je l'emmène. J'arrive au travail et j'ai la chance, ou en tout cas j'ai fait le choix, d'ouvrir cup de 9h à 17h. Ce qui veut dire qu'on y est avant, mon apprenti et moi, et qu'on en part après. Mais ça reste un horaire de bureau, selon la charge de travail qu'il me reste à faire le soir en partant. je peux aller chercher Billy. C'est quelque chose qui est possible en termes d'horaire. Donc voilà, j'ai aussi choisi, moi, mon mode de travail pour l'adapter à mon mode de vie.

  • Speaker #0

    Et je pense que la Billy, elle va rentrer en maternelle.

  • Speaker #1

    Oui, elle va rentrer à l'école. Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va être encore d'autres horaires.

  • Speaker #1

    Eh bien oui, mais elle va aller à l'école à 100 mètres de CUP. Trop bien. On a fait en fonction du lieu. On a fait un choix d'école qui nous plaisait, mais aussi d'une géolocalisation qui nous plaisait. Et donc, en fait, là, l'histoire, c'est que... Ce qu'on imagine être, c'est Billy venir en travail avec maman tous les matins. Billy mange son petit oeuf à la coque pendant que maman travaille ses prêpes avant d'ouvrir. L'idée, c'est que je l'emmène à l'école juste avant d'ouvrir. Pour le soir, ce sera soit un petit peu de garderie ou soit j'aurai la chance qu'une maman voisine, cliente devenue amie dont les enfants vont à la même école, me la dépose au retour.

  • Speaker #0

    Au final, ça devrait super bien s'organiser.

  • Speaker #1

    Pour quelqu'un qui est entrepreneur, commerçant et maman, je trouve que je m'en sors vraiment pas mal.

  • Speaker #0

    Complètement. Carrément. Tout est super fluide. Toi, tu as pris le parti de travailler le mercredi, de ne pas prendre tes mercredis.

  • Speaker #1

    Oui. Pour l'instant, après, je n'ai aucune expérience de l'école. Pour parler pratico-pratique, Billy ira à la crèche le mercredi. Son ancienne crèche, en fait, ils proposent de la périscolaire. OK. Donc, pareil, là, je touche du bois,

  • Speaker #0

    mais pour l'instant,

  • Speaker #1

    on est chanceux. Je te le souhaite. Après, à voir si à un moment donné, j'arrive à trouver quelqu'un avec qui je laisse vraiment la boutique le mercredi après, pour moi, passer du temps avec Billy. C'est le genre de choses auxquelles j'aspire. Moi, j'ai une maman qui est professeure de collège. Donc, tu vois, j'ai connu la maman présente. Donc, j'aimerais bien aussi incarner ça. Après, je ne travaille pas le week-end. Enfin, je travaille à la maison, mais je ne travaille pas... La boutique n'est pas ouverte le samedi et le dimanche.

  • Speaker #0

    Et on rappelle que c'est ok aussi de travailler le mercredi. Carrément.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'actuellement, ce n'est pas trop un sujet. Mais si, à un moment, je peux me payer ce luxe, parce que j'estime que c'est un luxe, je le ferai avec grand plaisir. Mais voilà, ça ne me traquaisse pas, puisque je suis déjà là tous les week-ends. Trop bien.

  • Speaker #0

    Elle a de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... J'ai conçu, moi, mon business en fonction de ma vie perso, parce que c'est comme ça que je vois le travail, en fait. Le travail sert la vie perso, pas l'inverse. J'espère, j'aspire à ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et justement, comment, en parlant de vie perso, comment toi tu t'organises pour avoir du temps pour toi et aussi du temps pour ton couple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça c'est vrai que l'enfant grandissant, on trouve, parfois les gens disent que le bébé est plus difficile à gérer. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je trouve qu'en grandissant, là quand même, il y a plus de présence, on peut faire plus d'activités, donc on leur consacre plus de temps aussi. Trouver du temps. perso, comme je disais, j'ai la chance d'avoir un conjoint hyper présent. Donc si je lui dis jeudi, je ne suis pas là parce que je bois des verres avec les copines, il n'y a pas de sujet en fait. Si lui il est dispo, il gère. Donc je peux carrément m'octroyer ce genre de soirée et je le fais au moins une fois par semaine. Et le couple, on y travaille. En fait, faire garder un enfant un week-end complet, c'est forcément plus difficile que juste une soirée. Mais ça va. Franchement, on arrive quand même, on a la chance d'avoir mes parents qui sont présents à Lille. Ok. les parents de mon conjoint qui sont sur la côte d'Opal, mais qui sont aussi toujours OK de la garder deux, trois jours. Donc, après, je pense que comme tout couple, on trouve toujours que ça manque. On se fait tous avaler par la vie. Il faut sortir le linge.

  • Speaker #0

    Le quotidien qui rate. Voilà,

  • Speaker #1

    le quotidien qui fait qu'à 21h, tu commences à vraiment te poser.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives quand même régulièrement à avoir des moments de parenthèse en couple et aussi toute seule. Ouais,

  • Speaker #1

    franchement, je trouve. Alors, dernièrement, j'ai beaucoup dit qu'on se faisait avaler par la vie. Donc, j'ai dû le ressentir. Et ça vaut pour, je le vois autour de moi, ça vaut pour mes amis, ça vaut pour tout le monde. Je trouve que quand même, on se fait avaler. Et c'est dur de faire des vraies choses et de ne pas enchaîner les corvées et tout ça. Mais encore une fois, on s'en sort plutôt bien, je pense.

  • Speaker #0

    Très certainement aussi parce qu'on est en fin d'année. Là aussi, quand on enregistre cet épisode, on est sur la moitié juin. Le mois de juin,

  • Speaker #1

    c'est souvent un mois assez challengeant.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Pour le commerce comme pour la vie familiale.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est vrai. parce qu'il y a eu les jours fériés, mais moi, j'ouvre les jours fériés. J'ai fait ce choix-là. Donc, en fait, je n'ai pas eu les 3-4 jours d'affilée pour un peu se profiter, se poser, tout ça. Donc là, j'avoue, j'espère aux vacances.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure, tu disais que tu avais un apprenti. Oui. C'est arrivé quand au niveau de l'organisation de Cup ?

  • Speaker #1

    Vite.

  • Speaker #0

    Très vite,

  • Speaker #1

    oui. J'ai ouvert Cup toute seule, vraiment toute seule. Donc, j'étais seule pour faire la prod, l'administratif, la gestion, le service, tout. C'est exactement comme ça que j'avais conçu mon business. Et c'est ça que je veux faire. Je veux être là, je veux être dans l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Tu t'étais fait accompagner d'ailleurs pour ouvrir ?

  • Speaker #1

    Oui, par mon cabinet comptable. Mais il y a beaucoup de choses super qui existent, comme la BGE. La BGE, initiative aussi, qui, moi, m'a fait un prêt à taux zéro, un prêt d'honneur. Mais je n'ai pas profité de leur accompagnement parce que ça s'est fait très vite. Donc, je n'ai pas eu le temps d'avoir ce genre d'aide. Mais en effet, ça existe. Moi, je m'en suis sortie sans, peut-être par mon expérience et parce que mon commerce est petit. quoi qu'il en soit au début j'ai tout fait toute seule et là aussi j'ai eu la chance qu'il y ait des gens assez vite donc au bout de deux mois j'ai dit ok il me faut quelqu'un parce que les premières semaines voire mois, bah oui ça a assez bien marché et aussi moi j'avais j'étais pas rodée en fait, j'apprenais aussi sur le tas donc je faisais des journées au début de 6h-23h quoi j'y étais à 6h du matin et je restais jusqu'à 23h parce qu'il fallait toujours produire j'avais jamais assez Et en parallèle de ça, quand tu viens d'ouvrir, tu es encore un peu dans les trucs de pré-bancaire et tout. Voilà, donc au début, très, très intense. On le sait, tout le monde le dit, les débuts, c'est intense. Mais je me suis dit, bon, c'est vrai qu'un apprenti, ça revient assez peu cher par rapport à l'aide que ça peut t'apporter grâce aux aides de l'État. Crache pas dans la soupe, en fait. N'aie pas peur de déléguer, parce que ça, c'est un sujet. Et n'aie pas peur que quelqu'un entre dans ton univers. Et en fait, j'avais peur que ça me prie une forme de liberté. de devoir expliquer. De devoir... En fait, d'avoir quelqu'un dans mon espace qui, en plus, est très petit shake-up. J'avais un peu peur de ça. Et en fait, à l'instant où Eutime, qui est mon apprenti actuel, a mis un pied chez moi, ça a été le soulagement, la révélation. Eutime est une pépite. Donc,

  • Speaker #0

    voilà. C'était jamais évident de déléguer pour ces raisons-là et aussi d'un point de vue financier parce qu'au début, carrément, on n'a pas cette visibilité sur est-ce que je vais être assez rentable Exactement le payer. et me payer.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, comme je vois que finalement j'ai réussi, j'oublie qu'à un moment donné, ça m'a vraiment contrarié de me dire est-ce que ça va le faire ? Si tu veux que je fasse le truc de maman, tu peux. Non, je voulais juste...

  • Speaker #0

    Pas de soucis, ne te sois pas inquiète, je vous le couperai.

  • Speaker #1

    Je pensais que j'avais mis en avion.

  • Speaker #0

    Pas de soucis, pardon. On n'est pas en direct, ça va bien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et oui, tu disais tout à l'heure, ton conjoint, il avait commencé, en tout cas, il a eu une expérience aussi entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette expérience, ça t'a aidé aussi ? Ça t'a apporté ? Il a pu te soutenir dans ton projet ? Ou il t'a vraiment laissé te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, alors étonnamment, pas trop. Il n'est pas intervenu sur ce plan-là parce qu'en fait, c'était deux métiers différents. Lui, il était disquaire, donc il vendait des vinyles. Moi, c'est un métier qui est commerçant, mais aussi artisanal. Et en fait, c'est vrai que je ne me rappelle pas qu'il m'ait spécialement donné des conseils ou quoi que ce soit. Par contre, il était dans le soutien. Vraiment ? Donc, c'est une autre forme. Je pense que lui, il ne se sentait peut-être pas légitime aussi. Tu vois, il se dit, j'ai été commerçant trois ans, elle n'a rien à apprendre de moi. Et je crois qu'il me faisait aussi beaucoup confiance. Donc, à aucun moment, il ne s'est senti le rôle de celui qu'il doit conseiller. Par contre, il a été le rôle de celui qu'il soutient. Carrément. tu vois quand je faisais 6h-23h les conduites, les trucs, les machins, le pédiafe les trucs, ça n'a jamais été moi quoi Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais te demander. Parce que vous disiez, elle avait...

  • Speaker #1

    J'ai ouvert le 1er mai, donc oui, elle avait 9 mois, c'est ça, quand j'ai ouvert.

  • Speaker #0

    Oui, et comment on entreprend en bossant 6h, 1h, 3h ? Une petite de 9 mois, ça devait être aussi intense aussi.

  • Speaker #1

    Bah oui, j'étais tellement dans une intensité et un tourbillon que je crois que je n'avais pas de recul à ce moment-là non plus. C'était pas plus mal, je pense. Mais oui, c'est lui qui a tout géré à ce moment-là. J'étais là le week-end, heureusement. Mais encore maintenant, tout ce qui est en journée, visite de pédiatre ou alors allô à la lavaricelle, il faut qu'elle dégage. Ça, c'est lui.

  • Speaker #0

    C'est des horaires qui ne sont pas compressibles quand on est commerçant. Non,

  • Speaker #1

    c'est moi qui tiens la boutique. Soit je ferme la boutique et j'y vais, ce que j'ai déjà fait les fois où mon conjoint ne pouvait vraiment pas y aller. Mais sinon, c'est plutôt lui qui est dans une grosse entreprise, donc ils ont des jours enfants malades, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Tu parlais de soutien de ton conjoint. Le soutien de l'entourage, il est aussi ultra important. Et d'autres entrepreneurs également.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    savoir bien s'entourer, c'est un des conseils qui revient le plus fréquemment ici dans ce podcast, mais en tout cas, ce que j'entends aussi également. de maman entrepreneur. Toi, tu as réussi à constituer un petit peu ton noyau de soutien. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. Encore une fois, ce n'était pas du tout réfléchi. Ça s'est fait naturellement, mais les années d'avant, où moi j'avais une passion pâtisserie, une passion café, coffee shop, donc j'ai fréquenté tous les commerces indépendants qui ouvraient. J'ai rencontré celles et ceux qui les avaient ouverts. Et parfois, des amitiés se sont créées. Donc en fait, c'est des gens sur qui j'ai pu compter quand j'ai... commencé l'ouverture de CUP, qui ont répondu à des questions, qui m'ont donné des conseils, dans la bienveillance, alors que certains pourraient y avoir une concurrence, mais ça n'a jamais été le cas entre nous. Et oui, c'est précieux, non seulement en termes pratiques, parce que tu obtiens des informations claires et nettes, mais aussi psychologiquement, en fait. Sur le plan psychologique,

  • Speaker #0

    sur le plan émotionnel,

  • Speaker #1

    c'est essentiel. Et puis t'as des modèles aussi, tu te dis, au moment où toi tu doutes de pourquoi t'es en train de t'endetter pour travailler, Tu vois les voisins et tu te dis, si eux l'ont fait, ils ne sont pas complètement timbrés, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison et que ça en vaut le coup, etc. Donc oui, c'est très important. C'est ça sur le côté pratico-pratique, déjà, parce que tout ne se lit pas sur Internet. Et sur le plan moral.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça t'aide encore aujourd'hui justement sur ce soutien ?

  • Speaker #1

    Carrément, en fait, c'est riche, c'est précieux. Même si aujourd'hui, ça ne m'apporte plus des connaissances, peut-être. Tous les jours, je suis contente de voir les stories d'une Silvana, etc., et de me dire qu'on est ensemble, en fait. On sait qu'on est présents les uns pour les autres, et je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais vu, là, que tu avais fêté les deux ans de cup. Oui. C'est ça, hein ? Oui. Et avec les différents commerces de, justement, des bouchers où tu es située, eh bien, vous avez pu, justement, vous soutenir, vous réunir. Oui. Ça, c'est vraiment chouette d'avoir ces partenariats qui se créent.

  • Speaker #1

    Puis des collègues. Avant, quand t'es entrepreneur, t'as pas de collègues, en fait.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    t'as vraiment très... T'as pas la machine à café pour raconter ta life. Alors oui, moi, j'ai la machine à café, mais j'avais pas les collègues avec qui raconter la life. Donc ouais, c'est très précieux d'avoir un réseau un peu plus longtemps. Quand je parle, par exemple, de Sylvana, la biche, le renard, ma copine Candice et des gens qui sont là au quotidien, comme ma voisine Constance. Oui, exactement. Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, le lieu de CUP ? Il est quand même ultra stratégique. C'est un lieu qui est passant. C'est dans des rues très commerçantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec justement un bon réseau d'entrepreneurs très solidaires. Tu savais que tu voulais trouver ton local exactement à cet emplacement-là ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas du tout le trouver à cet emplacement-là. Oui, non. Moi, je voulais m'installer à Eura Technologies. Moi, j'habite Bois-Blanc, donc c'est le même quartier. J'adore ce quartier. Il est en... progression, donc j'avais envie de mettre ma pierre à l'édifice dans la construction de ce quartier. En plus, je voulais pas travailler le week-end, pour raisons familiales qu'on a tous bien compris. Donc c'est parfait puisque c'est un quartier de bureau. Donc moi j'étais sur ça, Euratech. Et en fait, au moment où j'ai quitté mon emploi, j'ai rencontré Constance, ma voisine du coup actuelle, qui m'a dit, bah attends, le local à côté de moi, il est à vendre, le bail est à vendre, vas-y viens, et tout. Et ça s'est fait comme ça, en gros. donc le local m'a trouvé moi j'aurais pas cherché dans le vieux île franchement déjà c'est trop cher puis je recherchais pas une clientèle de touristes, tu vois moi la rue Esquermoise on me donne un local, je le prends pas c'est pas du tout ce que je recherche bah oui et moi je voulais un truc un peu d'habitué et en fait la rue des bouchers elle a cette magie là donc pour les lillois ils savent, pour les non lillois c'est une rue qui est Oui. perpendiculaire à la rue la plus touristique de l'île. Et en fait, à 20 mètres d'écart, on a une rue extrêmement touristique et une rue de petits villages, mais par laquelle peuvent aussi passer les touristes. Donc c'est tout pile ce qu'il fallait pour moi, en fait. J'ai moitié touriste, moitié habituée. C'est juste génial. Mais en effet, c'était un pari. Je ne pouvais pas trop le savoir avant. J'ai eu de la chance.

  • Speaker #0

    C'est une opportunité, mais au final, quand on est entrepreneur, les opportunités, on les crée aussi. C'est ça, c'est ce que j'aime savoir,

  • Speaker #1

    en vrai. Et la question de l'emplacement, tout le monde dit que c'est le critère numéro un. C'est vrai. Maintenant, quelque chose qui est fait avec le cœur, qui est bien fait, je pense que ça peut marcher presque n'importe où. Il y a quand même beaucoup d'exemples qui le prouvent aussi. C'est vrai. Il ne suffit pas d'être grand place pour marcher, et bien au contraire d'ailleurs, je pense. Et la rue des bouchées, elle a changé. moi j'y suis que depuis deux ans et déjà ça change elle est de mieux en mieux, il n'y a que des trucs sympas qui s'installent ouais carrément comme quoi ça peut en fait les uns les autres peuvent se nourrir et créer une différence tu disais juste avant entreprendre avec le coeur comment est-ce que tu as voulu mettre

  • Speaker #0

    Dans le cup, tu as essayé de mettre toutes tes valeurs aussi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tes valeurs aussi co-responsables. Est-ce que tu peux parler de tous tes engagements ?

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, tout est fait maison. Ça, c'est plus une valeur de transparence co-responsable. Mais en tout cas, ça nous amène à bosser avec des producteurs aussi, des artisans.

  • Speaker #0

    Et je les ai choisis comment, tes producteurs ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais grâce à ce que j'avais vu chez les autres. Par exemple, Sylvana, etc., qui met toujours en avant ses... ses partenaires de travail. Donc, j'avais déjà des noms en tête. Après, il y en a d'autres que j'ai connus grâce à la magie d'Instagram ou qui se sont présentés à moi. Donc, je bosse avec Vianney de Groson qui est un boulanger du Vieux-Lille. Pour les légumes, je bosse en partie avec Entre-Dunions qui fait l'intermédiaire entre le commerçant et le producteur qui est à moins de 40 km de Lille. Donc, c'est de l'ultra-local. Donc, ça, c'est super. Après, je suis amenée aussi à bosser Et... parfois avec des bananes, des produits exotiques. Donc là, pour le coup, ce n'est pas du tout irréprochable. Ça s'éloigne un petit peu de ma valeur initiale. Mais aussi, moi, ma ligne de conduite, c'est de me dire, de faire comme je le sens, comme j'en ai envie, et de placer moi-même mon curseur de ce qui est bien, pas bien, à quel degré ce n'est pas éco-responsable. Mais j'ai quand même envie de servir ce produit-là. Par exemple, tu vois, je prends des bananes, ça me permet de faire un banana bread qui est vegan.

  • Speaker #0

    Donc tu vois,

  • Speaker #1

    moi mon seul mot d'ordre, c'est de pouvoir transporter avec le client. C'est tout ce qui m'importe. Pardon,

  • Speaker #0

    mais ces notions éco-responsables, elles étaient ultra importantes déjà quand tu as lancé ton projet au final. Oui,

  • Speaker #1

    je savais que tu voulais lancer des eaux plein air, respecter les saisons au maximum. Encore une fois, ce qui me guide, c'est de pouvoir dire aux gens S'ils me posent des questions, ça, ça vient d'où ? Ça, ça fait comment ? Et ton œuf, il est comment ? Je veux pouvoir répondre sans être gênée, en fait. Et mentir n'est pas une option. Donc voilà, ça a toujours été d'être droite dans mes bottes, même si je dois dire, bah oui, j'ai pris de la banane qui est venue en avion du bout du monde. Voilà, je suis OK avec ça. Et après, je ne sais pas si on considère que c'est éco-responsable, mais je pense que oui, d'avoir un choix toujours vegan. Et là, on est plus sur l'inclusion, mais d'avoir aussi un choix sans gluten, tout le temps. Il y a toujours beaucoup d'options chez moi qui sont soit l'un, soit l'autre, soit les deux.

  • Speaker #0

    Donc, éco-responsable et inclusif, ça,

  • Speaker #1

    j'essaye.

  • Speaker #0

    C'est aussi dès le début, parce que c'est évident. Dès le début. C'est rare.

  • Speaker #1

    Dès le début, je ne sais pas trop ce qui m'a motivée pour le sans-gluten, mais juste, j'ai pris conscience que beaucoup de gens commençaient à manger sans-gluten. Et le vegan, en fait, c'est parce que j'ai toujours beaucoup défendu la cause animale. Je suis un peu moins extrême en vieillissant, en grandissant, en vieillissant, disons les mots. Donc voilà, c'est une cause que j'ai un peu laissée de côté parce que j'ai plus le temps et peut-être que je suis moins impliquée et que ça me tient moins à cœur. Mais en tout cas, plus jeune, je suis devenue végétarienne très très jeune. C'était vraiment une cause que j'ai beaucoup beaucoup défendue. Donc pour moi, c'était évident d'être non seulement végétarien, mais aussi d'avoir des choix véganes. Donc Cap est végétarien. Il n'y a pas de viande, jamais. Pas de poisson non plus. Par contre, beaucoup de produits laitiers, etc. donc c'est pour ça que je tiens à proposer aussi une offre vegan

  • Speaker #0

    Et ça, dans ton modèle économique, tu avais réfléchi dès le début, ça s'intégrerait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais vu ça comme une contrainte, en tout cas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, mais je ne me présente jamais non plus comme un restaurant végétarien. Ok. Si tu vas sur ma page Instagram, par exemple, c'est écrit « options végé et vegan et sans gluten » , mais je ne veux pas qu'on me mette dans une catégorie.

  • Speaker #0

    Ok. Et pourquoi, justement, ce choix ?

  • Speaker #1

    Parce que je trouve que c'est réducteur, en fait, même si c'est quelque chose qui peut attirer. Les gens qui recherchent du végétarien, ça peut aussi dissuader tous les autres qui pensent que végétarien, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Après, ça arrive qu'on me dise, du coup, il n'y a jamais de jambon dans vos sandwiches, par exemple.

  • Speaker #0

    Ok. Et je lui dis,

  • Speaker #1

    bon, non.

  • Speaker #0

    Et ça t'invite aussi à être ultra créative.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends qu'on puisse le voir comme ça, ça me plate. Mais en fait, moi, je ne sais même plus cuisiner la viande. Donc, tu vois, pour moi, c'est plus simple. Bon, après, si je pourrais mettre un petit jambon dans un sandwich, c'est facile, ça étoffe le truc. que ça ne te coûte pas forcément plus cher à produire. Donc c'est vrai qu'en faisant du végétarien, tu te mets quelques barrières. Mais moi, c'est ma cuisine en fait. Donc pour moi, c'est instinctif. Donc ça ne me va pas comme ça.

  • Speaker #0

    J'allais te demander où tu trouves toute cette créativité ?

  • Speaker #1

    Je suis inspirée par tout. Mais ce que je vois évidemment sur les réseaux, ce que je goûte partout, que ce soit en France ou dans mes voyages. Parfois, je suis inspirée par la musique aussi. Je l'ai été aussi plus avant d'ouvrir Cup. tout mon contenu sur Instagram dépendait beaucoup de musique.

  • Speaker #0

    je suis inspirée par tout donc cette créativité on la retrouve aussi beaucoup surtout sur tes Instagram c'est un univers ultra marqué et différenciant,

  • Speaker #1

    c'est ça qui est chouette aussi du coup je m'en rends pas compte mais si tu le dis avec tes yeux extérieurs je le crois volontiers et tes inspirations sur Insta aujourd'hui ça vient d'où ?

  • Speaker #0

    tu parlais là de la musique comment on fait pour poster régulièrement et avoir toujours des idées inépuisables ?

  • Speaker #1

    franchement j'en sais rien et Je dois quand même admettre qu'avant, mon contenu était très axé cuisine et pâtisserie. Je proposais des recettes que j'inventais et tout. Donc là, j'avais vraiment une créativité qui venait de, je ne sais pas, je ne sais pas, de ce que je vois autour de moi, je ne sais pas trop. Aujourd'hui, ma créativité ou mon contenu, en tout cas, il vient de ce que je vis. Je suis plus dans raconter le quotidien, montrer ce qu'on fait, mais du coup, je suis moins dans la proposition de recettes, etc. En fait, le quotidien me nourrit. C'est sûr que quand tu as un commerce et que tu vas passer... X nombre de personnes par jour, tu as des choses à raconter.

  • Speaker #0

    Et la maternité, est-ce que ça te nourrit aussi justement dans cette créativité ou en tout cas dans ce que tu proposes en ton commerce ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tu vois, c'est une bonne question que je ne me suis jamais posée. Et je ne sais pas si ça me donne des idées. Est-ce que ça me pousse à certaines choses pour cup ? Je ne sais pas. Franchement, il faudrait demander aux mamans qui viennent. Après, en fait, moi, je suis quand même limitée par mon lieu. Sinon, j'aimerais bien vraiment penser à des sous pour des enfants, mais je suis quand même limitée par mon peu de place. Donc, je ne peux pas vraiment, vraiment penser maman. Évidemment que j'ai prévu un matelas allongé. Quand j'ai ouvert, il fallait que j'ai un matelas allongé à proposer aux mamans. Même si je n'ai pas d'espace dans les toilettes, il y a le matelas, on peut bidouiller. Donc, j'ai quand même toujours un petit axe maman, mais je ne peux pas avoir de chaise haute, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Mais en termes de transmission, est-ce que ce que tu crées, par exemple, c'est des valeurs ? Des valeurs qu'on retrouve chez Cubs, c'est des valeurs que tu as envie de transmettre à ta fille ?

  • Speaker #1

    Ah bah ouais, ça c'est clair. Bon déjà, l'amour de la cuisine, elle l'a, ça y est. C'est vrai, c'est bon. Elle est fan. Déjà, elle est épicurienne. Je trouve ça un peu ouf. Et elle adore cuisiner, donc ça je transmets. Le moment de partage, le fait de faire aussi ce que tu manges. Enfin, elle mange pas, peu, voire pas. de choses préparées. On fait quasiment tout, je crois. Le fait de cueillir aussi, tu vois, on l'emmène beaucoup en cueillette. Donc oui, ça, je transmets carrément le côté artisanal, le côté convivial et le côté épicurien de boire le café, prendre un petit moment, se poser, aller faire un petit déjeuner au parc. Tu vois, tout ça, c'est des choses que j'ai vraiment envie de transmettre.

  • Speaker #0

    Et si Flutter, elle te disait qu'elle voulait devenir entrepreneur,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que tu pourrais lui dire ? La première réaction, c'est tout de suite « Quoi ? Non ! » Parce qu'en fait, être entrepreneur, c'est quand même des risques, c'est quand même des contrariétés et c'est quand même une charge mentale qui est différente d'être salarié. Et encore une fois, je ne dis pas que le salariat, c'est facile et que c'est plus facile qu'être entrepreneur, mais en tout cas, c'est différent. Donc c'est vrai que si elle me disait ça, ça me ferait peur en fait. J'aurais envie qu'elle ait la sécurité, qu'elle ait la stabilité. Quel est le loisir d'avoir un congé maternel ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Est-ce que je la pousserai dans cette voie-là ? Pas sûr. Maintenant, si elle me dit qu'elle a envie de créer, je trouve ça beau, en vrai, aussi.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet aussi.

  • Speaker #1

    Ça dépend du projet, exactement. Mais en tout cas, créer avec un commerce, je trouve que la distinction entre entrepreneur libéral et entrepreneur commerçant, il y a quand même une grosse différence à faire parce que le fait d'avoir un lieu physique qui est ouvert au public, c'est une grosse pression, moi, je trouve.

  • Speaker #0

    C'est une contrainte ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un contrat. Tu as un loyer, même si tu as un cabinet de médecin, tu as un loyer qui tombe aussi. Mais quand tu as un commerce, tu dois quand même ouvrir à des horaires fixes.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tu peux décider de ne pas ouvrir et c'est ton problème. Sauf qu'au bout d'un moment, il y a un sentiment de déception pour le client. Donc, ce n'est pas bon non plus. Après, tu as tout ce qui est les obligations. Tu as les assurances de dire s'il y a un accident, c'est pour ma pomme. Je trouve que ça, c'est quand même une charge mentale qui est spécifique Au fait d'avoir un commerce.

  • Speaker #0

    Et c'est des horaires qui ne sont pas, ce qu'on disait tout à l'heure, compréhensibles. C'est-à-dire qu'en effet, quand tu as une activité de service, par exemple, tu vas rebosser le soir, tu peux bosser ce soir. Si un matin, je ne conseille pas forcément, mais si un matin, c'est compliqué de se lever, tu te dis, allez, je me recouche une heure.

  • Speaker #1

    Voilà, moi,

  • Speaker #0

    je prenais ma boite au réveillon. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux faire un petit déj avec mon enfant.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est sûr. Comme je dis, je dois ouvrir. Non, si je décide d'ouvrir à 11h au lieu de 9h, je peux. Personne ne m'interdit, il ne va rien se passer de grave. Mais tu crées une expérience qui n'est pas la bonne. Donc en fait, tu as quand même cette pression d'être là. Et après, encore une fois, c' moi, d'être dans l'opérationnel. Il y a des gens qui arrivent à faire un commerce dans lequel ils ne sont jamais et ils mettent des gens. Ça existe aussi, c'est juste pas ce que moi, je voulais faire.

  • Speaker #0

    Tu veux non plus encore aujourd'hui ? Non,

  • Speaker #1

    toujours pas.

  • Speaker #0

    Tu veux rester dans cette opération ?

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Après, tu as plein de raisons qui font que tu peux vouloir ne pas déléguer, que ce soit le problème de confiance, le problème financier aussi, bien évidemment. Si tu dois te payer alors que tu n'y es pas, ça devient autre chose que de payer pour ton propre travail.

  • Speaker #0

    C'est assez tabou de parler d'argent, mais tu as réussi à te payer assez rapidement, toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai eu la chance, comme CUP a ouvert très vite après que je sois au chômage, j'ai pu bénéficier du chômage pendant encore un an et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pendant l'ouverture de CUP, donc ça, c'est aussi très bien fait en France.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Donc, j'ai eu un salaire qui tombait tous les mois, alors qui n'était pas très important, mais en tout cas, il avait le mérite d'exister. Et du coup, j'ai dû et pu, par chance, commencer à me payer là en janvier. de 2025. Avant ça, je n'avais pas besoin de me payer. C'était Pôle emploi. Mais du coup, ça m'a permis de constituer une trésorerie qui, aujourd'hui, me permet de me payer.

  • Speaker #0

    Tu as pu, comme ça, réinjecter aussi dans ton entreprise pour tes besoins au fonds de roulement.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est à dire au maximum sur la durée.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Mais en tout cas, oui, aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir me payer avec mon entreprise. Et en fait, que de demander de plus. Moi, je voulais mon idée de base. Tu l'oublies parfois quand tu es dans les contraintes du quotidien, les choses qui ne vont pas, qu'il faut gérer et tout. Mais mon idée de base était, je vais faire un truc que j'aime et ça va me permettre de vivre. C'est tout ce que je demandais.

  • Speaker #0

    C'est une grande fierté.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    On commence à se verser son premier salaire.

  • Speaker #1

    Franchement, oui. On entend beaucoup de témoignages un peu moins positifs, ce que je comprends. Ou on entend qu'on ne peut pas se payer. Et ça existe carrément. On a tous des situations différentes et des raisons différentes. Mais du coup, oui, c'est d'autant plus une fierté de se dire, et je touche du bois dès je le dis pour que c'est dur, que le monde me tombe sur la tête et que tout s'arrête du jour au lendemain. Mais actuellement, je peux me rémunérer. Je reste commerçante-restauratrice, donc clairement, on n'est pas sur des très grosses sommes. Mais en tout cas, ça me permet de vivre. Mon enfant est bien nourri, mon enfant est heureux. Ma maison est payée. Voilà quoi, tout va bien.

  • Speaker #0

    Ça nous permet justement de faire cette transition vers les peurs, les différentes peurs. parce que quand on est entrepreneur, est-ce qu'on est submergé par toutes ces peurs ? Il y a la peur de l'échec,

  • Speaker #1

    par exemple. Oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on se lance, une fois qu'on s'est lancé, souvent, elle disparaît. Toi, ça a été le cas au début, cette peur de l'échec. Comment tu l'as vécu ? Comment tu l'as traversé et dépassé ?

  • Speaker #1

    Alors, peur de l'échec, ce n'est pas la peur la plus exacte me concernant, parce que je crois que j'ai un caractère très fonceur. mais même dans le sens où je ne sais pas faire marche arrière. Ce qui est l'inverse de raisonnable. C'est-à-dire que même si j'avais constaté que mon business allait être foireux, je pense que je l'aurais fait quand même. Parce que j'étais lancée et que je n'aurais pas su faire marche arrière. Donc voilà, ça n'a aucun sens, mais je pense que je suis comme ça. Donc peur de l'échec...

  • Speaker #0

    Parce que tu avais peut-être besoin de... prouver quelque chose ou en tout cas d'apprendre quelque chose de cette expérience ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    j'étais dedans, j'avais envie d'aller au bout, je ne me voyais pas dire j'ai rencontré les banques et ci et ça et en fait non parce que je ne suis pas sûre. Ça ne me ressemble pas en fait. Quitte à ne pas réussir, je vais quand même le faire je pense.

  • Speaker #0

    Vous avez des noms des banques au début ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai été facilement suivie par les banques parce que je ne demandais pas une grosse somme et parce que j'avais quand même un bagage études de droit, CAP, expérience, communauté Instagram. aussi petite soit-elle à chaque fois ils m'en ont parlé les banques donc j'ai pas eu de difficultés et tout donc peur de l'échec bah pas trop tu vois parce que en fait si ça s'arrête le fait que ça n'ait pas marché c'est

  • Speaker #0

    quelque chose avec lequel tu peux te dealer c'est plus les conséquences les dettes et tout je trouve ça dur et ça s'est pas réveillé en tout cas quand t'es devenue maman justement

  • Speaker #1

    Non, par contre, tu vois, moi, ce qui m'a coûté, c'est le côté, je vais aller m'investir, donc moi, mon temps et mon argent dans un projet. Et mon bébé, je vais aller le mettre à la crèche pour mener à bien ce projet. Et ça, j'ai eu du mal à comprendre cette séparation et à comprendre à quoi ça arrivait. Il faut quand même savoir qu'au début, j'ai payé pour travailler en quelque sorte. J'ai fait un emprunt, j'ai investi mes économies. Donc à ce stade, je paye pour travailler. Et je vais aussi... Tout ça pourrait faire gagner de l'argent qui va servir à la fin à payer un peu ton mode de garde. Tu vois, je voyais les choses comme ça. Je n'arrivais plus à comprendre le sens de pourquoi on travaille et faire rire de son enfant, alors que je n'ai jamais pensé être une maman au foyer. Tu vois, ça ne me ressemble pas. J'ai besoin d'activité. Mais à ce moment-là, je voyais plus clair. J'avais mon enfant qui avait, au moment où il est entré à la crèche, elle avait cinq mois. Et moi, c'est le moment où j'étais en plein dans les demandes de prêts, les trucs, les bazars. Et là, je voyais plus clair. En fait, on m'a pris mon cœur de maman et on m'a mis sur la table et on m'a dit, tu dégages et tu fais un truc d'entrepreneur. Là, ça a été un peu rude.

  • Speaker #0

    Beaucoup de culpabilité aussi à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, après, je l'ai mise à la crèche et ce n'était pas du tout le problème de la confier. c'était vraiment sur le sens de la vie À quoi ça rime ?

  • Speaker #0

    Et ça t'a permis de faire le point aussi à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que tu te projettes pas de la même manière quand t'es pas encore maman. Tu vois, moi j'imaginais, j'ai mon bébé, je m'en occupe les 3-4 premiers mois, trop cool, elle va à la crèche, easy, je me remets au boulot. Et en fait, c'était hyper différent. Et pourtant, vraiment, Dieu sait que je suis pas une mère louve. Enfin, j'avais envie de travailler, c'est vraiment pas la question. Mais devenir entrepreneur, pile au moment où... où tu dois lâcher ton bébé ou alors où tu deviens maman, j'avoue, ce n'était pas le meilleur timing.

  • Speaker #0

    C'est ton identité qui est complètement... C'est ça. ...dénue.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Question aussi sur qui je suis dans tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais carrément. Donc, si les gens peuvent éviter de faire exactement le pire de ce timing... Parce que tu vois, j'étais en congé mat, donc je m'occupais d'elle, sauf qu'en fait, j'avais des rendez-vous tout le temps, donc j'étais...

  • Speaker #0

    Ça flette. ...débrouillée.

  • Speaker #1

    Oui. et t'arrivais pas à être non plus au réseau sans investir avec elle tu vois là maintenant je me dis bah attends pourquoi je suis pas partie 3 semaines en vacances avec elle et tout pourquoi j'ai pas fait ça je travaillais pas en fait je travaillais grave donc bon timing pas idéal après c'était un cap à passer ça dure quelques jours t'as un peu le cafard et tout dans mon cas c'est passé assez vite et aujourd'hui c'est plus du tout une question c'est ce que tu nous partageais au début c'est que tout est organisé justement Oui. Pour que toi,

  • Speaker #0

    tu puisses t'y retrouver dans ta vie familiale de maman, justement. Et aussi dans ton projet. C'est important d'être animée par une passion au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Et un projet à la société aussi de la maternité. C'est sûr. Et dans mon cas aussi, je me suis dit, en tout cas, si c'est ça la vie qu'on doit mener, c'est-à-dire de faire garder ses enfants 10 heures par jour. C'est quand même énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est fou qu'on n'ait pas encore trouvé comment faire autrement. Moi, je trouve ça énorme. Je trouve ça très bizarre. On ne profite de nos enfants que le week-end. la semaine t'as pas le temps, c'est toujours le bain, le ci, le ça, vite, machin faut ça un peu rude, et donc je me suis dit si c'est vraiment ça qu'il faut faire, faut vraiment que j'aime ce que je fais, parce que si je la laisse 10h par jour pour faire un truc qui me saoule je vais péter un câble il en perd le sens au moins ça m'a poussé, au début ça m'a refroidi sur mon projet, et finalement après réflexion ça m'a poussé les deux pieds dedans en me disant, au moins tu vas kiffer et tu vas faire ton truc, et tu sauras pourquoi C'est comme ça que la vie est organisée.

  • Speaker #0

    Cette peur, en tout cas, tu as réussi à bien la mener, la dépasser.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu transformes. La contourner. La contourner, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et la deuxième, ce qu'on appelle blessure des entrepreneurs, c'est le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Ah oui, on a ça. Parlons-en.

  • Speaker #0

    C'est le plus courant. C'est les entrepreneurs. Oui, les entrepreneurs. Oui,

  • Speaker #1

    et je le vois autour de moi. Je l'entends dans tous les podcasts que j'écoute. Je l'entends, quoi. J'en ai parlé avec Marie du Café Augustin. Je l'ai entendu chez Valentina de Ginko. Bon, moi, je ne peux pas le restaurant parce que c'est bien ce truc. On l'a tous. 70%

  • Speaker #0

    des entreprises.

  • Speaker #1

    On l'a toutes. Et en plus, en tout cas, dans le cas de Marie et moi, par exemple, on n'est que quelques exemples parmi beaucoup. On est reconvertis et on est autodidactes en plus de ça. Donc, t'imagines. Dans tous les cas, j'ai mon CAP, mais je me suis formée toute seule. Donc, j'en suis très fière. Je l'ai eu sans faire de cours, mais je n'ai pas fait de cours. Donc, je ne suis pas formée vraiment. Je suis encore moins formée au métier de commerçante, restauratrice. Donc, on l'a toutes, je pense. Mais je trouve que c'est un bon moteur aussi, parfois. Le manque de confiance. Le manque de confiance. Quitte à ce qu'il soit là, autant en faire une force. Et je trouve que le manque de confiance en soi est un moteur puisqu'il est un... Il t'amène à jamais être sûre de toi, à jamais dire là, c'est bon, ce que je vends, c'est nickel. Je laisse comme ça et peut-être perdre ton client.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une remise en question perpétuelle.

  • Speaker #1

    Perpétuelle. Mais du coup, dans mon cas, je trouve ça plutôt porteur.

  • Speaker #0

    On rappelle quand même que ce syndrome, il est aussi valable pour les femmes salariées.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Oui, on en parlait l'autre jour avec, je crois que c'était Véronique Estienne de Belt. Et pour une proposition de poste similaire en tant que salariée, je pense qu'elle disait que les hommes Si ça devait faire 20% ou 30% du poste, ils y allaient. Ok. Les femmes, il fallait que ça soit 80%. Ah ouais, il faudrait être sûre.

  • Speaker #1

    Mais c'est peut-être encore pire dans le salariat parce qu'en fait, tu es jugée par tes N+, quoi. Ou N+, je ne sais pas combien.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    ce qui n'est pas le cas quand tu es entrepreneur. Nous, on a peur du jugement de nos pères et du client, je pense. Les salariés ont peur de tous les gars au-dessus, quoi. Et ça, c'est ça. Et même des collègues, en fait. Donc oui, c'est vrai qu'en fait, ça ne doit pas être simple non plus, du tout.

  • Speaker #0

    Les avis clients, du coup, pour toi, c'est super important.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qui drive tes choix.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai quand même aussi voulu faire ça pour me faire kiffer en faisant les gâteaux que j'aime et tout ça, et passer des bonnes journées en servant des cafés. J'ai aussi ce besoin d'avoir un impact positif dans la vie des gens. ce que je fais d'une manière aussi simple que de faire des gâteaux et des cafés, c'est pas un truc de ouf, mais j'ai quand même vraiment à cœur que les gens passent un bon moment. Donc si c'est pas le cas, ouais, c'est dur.

  • Speaker #0

    Donc tout est sur nous, sur de l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, parce que ce qu'on propose, c'est bon, c'est fait avec le cœur, etc. Mais on n'a pas non plus inventé le couteau à pop-up beurre, tu vois, on fait des trucs assez classiques, voilà. Par contre, j'envisage Club comme une expérience globale, oui. le lieu est atypique, la musique elle est pas laissée au hasard du tout l'accueil encore moins et c'est ce qui revient beaucoup dans les avis Google aussi, c'est ça c'est l'accueil, l'ambiance, l'atmosphère donc moi quand les gens me disent qu'il se dégage un truc un peu magique de cup,

  • Speaker #0

    c'est exactement tout ça que je veux entendre une expérience enchantée une parenthèse en tout cas ouais ouais ouais, carrément et c'est du coup, c'est comme ça où t'arrives à dépasser ce syndrome de l'imposteur Merci à vous. d'accent sur le positif et en t'aidant justement des remarques peut-être négatives Oui,

  • Speaker #1

    j'en ai eu très très peu j'ai eu genre 2, 3 peut-être avis Google pas ouf des Lillois un Lillois je crois et deux, je sais pas trop tu sais pas forcément qui a mis l'avis rude en vrai c'est un peu dur parce que tu dis la personne elle pourrait soit m'écrire en perso pour me le dire soit me le dire sur le moment parce qu'en plus je demande à 99% des gens si ça s'est bien passé rude mais pour chaque carte des 3 j'ai tiré un enseignement et j'ai retravaillé la recette ou tu vois encore une fois j'ai essayé de pour toi critique tu vois une fois elle me dit le chocolat chaud j'ai revu la recette du chocolat chaud en fait je me suis dit moi-même attends si elle dit ça mais ça fait 6 mois que je le sers ça se trouve ça fait 6 mois que je sers un mauvais chocolat chaud donc je me suis pas mal remise en question alors que peut-être pas du tout mais au moins j'ai retravaillé j'étais sûre de moi donc finalement mieux dans mes baskets par rapport à ce foutu chocolat chaud donc voilà bon pareil je crois qu'il faut je fais ce geste depuis tout à l'heure mais retourner de négatif en positif de toute façon t'as pas le choix pour le surmonter ouais c'est quand même lié au syndrome de l'imposteur bah non Pourtant, même les autres personnes que je connais avec qui on en parle, on est des gens de caractère. On est un peu grande gueule et tout, mais ça n'empêche pas. Il ne faut pas croire.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas du tout. C'est un projet de cœur.

  • Speaker #1

    Tu es ultra avec le projet aussi. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    La troisième blessure, c'était la peur de l'argent. Il y a deux peurs de l'argent. Il y a la peur, en effet, de ne pas en gagner suffisamment. Et il y a aussi la peur de gagner de l'argent. certaines personnes ça peut culturellement,

  • Speaker #1

    j'ai des expériences. Je n'ai pas peur de gagner de l'argent, mais ce n'est pas non plus mon goal. Comme je disais tout à l'heure, je voulais faire quelque chose que j'aime et que ça me permette de vivre. J'ai bien conscience qu'en ayant un café avec six places, je ne vais pas rouler sur l'or. Par contre, oui, j'ai eu peur au début en mettant mes économies, alors que j'ai un enfant en bas âge. Faire un emprunt, oui, j'ai eu peur de payer pour travailler. Oui, vraiment, ça oui. Et maintenant que je vois... que ça se passe bien, je suis rassurée. Mais j'ai quand même peur, comme je disais tout à l'heure, que le monde me tombe sur la tête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, encore aujourd'hui, même si t'arrives à te payer.

  • Speaker #1

    S'il y a un incendie dans l'immeuble, il se passe quoi ? Ça, c'est des choses auxquelles je pense et donc j'ai peur de ça et de dire que ça met toute une vie en péril pour un petit business. Donc oui, ça reste une peur.

  • Speaker #0

    C'est plus la peur du risque là plutôt que la peur...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'aimerais pas, je sais pas, j'imagine le pire, mais qu'on me dise vous devez rembourser le local, les murs, tu vois, t'imagines ? Là, on est en plein vieux lit, on est sur du 500 000 euros, je fais comment, quoi ? Donc ça, c'est... Mais peut-être que ça n'existe pas dans la vraie vie, je sais pas, peut-être qu'on rembourse jamais son local, que les assurances, parfois, fonctionnent, je sais pas, mais c'est quand même des choses auxquelles je pense, ouais, carrément. Après, j'ai aussi cette philosophie de me dire, l'agence... L'argent, ça se perd, ça se regagne. Si j'arrête Cup et que je pars avec zéro, j'arrête Cup, je repars avec zéro, je vais aller travailler, en fait. Et s'il faut bosser chez McDo, je bosserai chez McDo. Enfin,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, tu arrives un peu à dépasser ça grâce à des super croyances, au final, positives que tu tiens.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Et surtout, grâce à la croyance du mérite aussi, du travail. Le travail paye. Et si c'est un travail tout pourri mais qui doit te payer ton loyer, tu fais un travail tout pourri qui te paye ton loyer.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    voilà. Je prie ça pour faire quelque chose que j'aime. Mais j'aurai aussi toujours le courage de faire ce qu'il faut pour ne pas être à la rue, tout simplement.

  • Speaker #0

    La quatrième blessure, on en a parlé pas mal, c'est la peur de déléguer. Toi, tu l'as fait très rapidement.

  • Speaker #1

    Mais à quel prix ? Ça m'a beaucoup stressée de prendre un apprenti. Déléguer, ça me fait peur.

  • Speaker #0

    Encore aujourd'hui, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a la notion de contrôle.

  • Speaker #1

    Oui, je suis contrôle fric. Je n'ai pas peur de lire. Carrément contrôle fric, j'aime prévoir les choses, j'aime visualiser d'avance. Autant je suis très épicurienne, autant j'ai quand même besoin de contrôler. Et en fait, Cup me représente beaucoup, je représente beaucoup Cup. Donc, si quelqu'un renvoie une image qui n'est pas celle que je veux de Cup, pour moi c'est compliqué parce que c'est mon truc.

  • Speaker #0

    C'est un de tes bébés aussi.

  • Speaker #1

    C'est un de mes bébés. C'est pas que j'ai pas confiance aux gens, mais quand même. Il se trouve qu'on sait tous que le rapport de l'embauche, etc. est parfois délicat. Moi, jusqu'à présent, j'ai eu beaucoup de chance, mais ça me décevrait tellement, en fait, tu vois, d'avoir une mauvaise entente ou d'avoir un conflit avec quelqu'un avec qui je bosse. Ça me contrarierait beaucoup. D'autres choses m'ont contrarié moins, tu vois, je fais une journée pourrie. J'ai fait une journée où j'ai perdu de l'argent plutôt que d'en gagner. Je dors dessus et demain, c'est bon, quoi. Par contre, être en mésentente avec quelqu'un,

  • Speaker #0

    Avec qui tu partages ton quotidien.

  • Speaker #1

    Avec qui je partage mon quotidien, mais oui, plus que ta propre famille. Exactement. Voilà, donc c'est pour ça que j'ai voulu ouvrir tout petit en fait. Je voulais pas devoir... J'aime les gens, attention, j'ai pas de problème.

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas gérer une équipe en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est pas ce dont j'ai envie en tout cas. Je préfère gérer, de nettoyer moi-même les toilettes, mais de pas devoir gérer des problèmes humains qui vont me contrarier beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Et là, ton apprentissage, tu l'as choisi comment ? avec des critères spécifiques.

  • Speaker #1

    On se connaissait d'avant. On s'était rencontrés dans le cadre d'un tournage d'émission de pâtisserie. Et on se suivait sur Instagram. Donc, on se connaissait. Quand j'ai ouvert, il était là le premier jour. J'ai déjà un soutien de base. Alors qu'il n'était absolument pas question qu'on se rencontre dans le cadre du travail. Mais il était là, en fait. Donc, quand j'ai su qu'il était peut-être intéressé pour devenir cet apprenti que je cherchais, j'ai dit, OK, bon, en quoi, en fait ? Donc, voilà, beaucoup de chance. Et là, pour l'année prochaine, je recrute quelqu'un d'autre. Ah oui, une demoiselle. Oui, Tim. part vers d'autres expériences.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc j'aurais cru de quelqu'un d'autre, mais qui m'a l'air super. Je suis sûre que ça va bien se passer. Mais oui, déléguer, c'est pas facile. Et c'est là,

  • Speaker #0

    c'est quelqu'un aussi que tu connais ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Donc là, on part sur encore autre chose. Mais je me dis, bon, vas-y, un moment, grandis, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, là, on a parlé beaucoup de toutes les différentes peurs. Il y en a une dernière qui reste. C'est la comparaison. Est-ce que c'est quelque chose que tu fais régulièrement, le fait de te comparer à d'autres cafés ? Peut-être pas forcément sur la métropole lilloise, mais en tout cas peut-être à d'autres commerces qui ont l'air, je ne sais pas, qui respectent tes valeurs. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Je pense que je le fais, mais de manière saine, plus dans l'inspiration. Tu vois, si je peux ressembler un peu plus à un tel qui est vraiment 100% local. Oui. Voilà, c'est plutôt que je vais aller me nourrir des autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te met pas la pression.

  • Speaker #1

    Non, parce que je pense avoir la force de caractère de dire je fais les choses comme j'ai envie de les faire tant que je les trouve justes. Et en fait, je ne vais pas me laisser guider par des espèces de pensées communes. Et ça, je pense que c'est le bon côté d'être reconverti et autodidacte. C'est qu'on n'a pas été cadré par des trucs qu'on croit être les bons dans le métier. Nous, on fait les choses avec notre bon sens.

  • Speaker #0

    Ça se pourrait, il y en a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui se comparent avec les réseaux sociaux, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah oui, moi non, ça va ça.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va. Non, ça va.

  • Speaker #1

    Tant mieux. Ouais, ouais, ouais. En fait, comme je dis tant que je me sens droit dans mes bottes, juste. Et aussi le bon sens, mon dieu, le bon sens. Franchement, il y a beaucoup de gens qui manquent de bon sens. Je m'en rends compte en étant commerçante et en recevant parfois des gens qui n'ont pas de bon sens. Le bon sens est mort. Et donc, en fait, si tu fais des choses... Avec authenticité, avec bon sens. Je trouve que tu n'as pas besoin de te comparer aux autres. Donc,

  • Speaker #0

    tu as des exemples à partager ?

  • Speaker #1

    De manque de bon sens ? Oui,

  • Speaker #0

    par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, attention, c'est un peu rustre, mais aller aux toilettes et nettoyer derrière soi, pour moi, c'est du bon sens. Voilà, ce genre de choses. Ou le grand sujet de télétravailler dans un café, est-ce qu'on est pour, est-ce qu'on est contre ? Moi, je m'en fiche que tu télétravailles ou que tu appelles ta copine ou que tu sois en date. Par contre, j'ai trois places, tu ne peux pas prendre un espresso pendant cinq heures. Ça, pour moi, c'est du bon sens, en fait. Voilà, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, on est d'accord.

  • Speaker #1

    C'est bête, mais c'est le quotidien du commerçant.

  • Speaker #0

    C'est apprendre le bon sens, sensibiliser au bon sens.

  • Speaker #1

    Voir à la politesse, parfois, mais bon. Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup de problèmes, mais parfois, quand tu as ce genre de problème, c'est... Il faut rigoler. Il faut rigoler.

  • Speaker #0

    Et Vigée aime bien venir, du coup, dans ton café.

  • Speaker #1

    Ouais, ça y est. Elle est à l'âge où elle comprend, ouais. Ouais.

  • Speaker #0

    Tu pourrais partager un moment de complicité, peut-être que vous avez vécu ensemble autour de ton projet, entre rien.

  • Speaker #1

    Bon, déjà, elle était là quand j'ai fait les peintures et tout ça. Elle n'allait pas encore à la crèche, donc elle était là dans son petit transat à rebondir et tout. Donc ça, c'est des bons souvenirs, quand même. Et là, elle est en âge de comprendre. elle sait ce que je fais, elle le dit donc c'est trop mignon en fait, elle dit le travail de maman c'est à côté de Constance maman elle fait des cafés, elle fait des gâteaux moi j'aime bien les gâteaux, ça c'est mignon tu vois je me dis, elle a compris la vibe et comme je l'emmène beaucoup boire des cafés entre guillemets, dans d'autres endroits je pense qu'elle assimile ça à un moment de plaisir donc ça ça me fait plaisir et l'année prochaine il y en aura d'autant plus puisque je le disais elle sera là le matin et l'après avant et après l'école donc je pense qu'on va Merci. passer des bons moments ensemble. Et tu vois ce qui peut être une corvée de récupérer l'enfant, comment on fait la garderie, tout ça. Là encore, j'ai essayé de transformer ça en quelque chose de cool. Je pense qu'on aura des bons moments ensemble. Mais oui, je suis fière de ce que je fais et je suis fière qu'elles le comprennent. Carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire justement à la Lulu au tout début ? Celle qui commençait à penser à son projet entrepreneurial. Ouais.

  • Speaker #1

    Continue d'y aller, mais... tu as raison, t'inquiète, ça va aller. Le stress du début et tout ça passe, en fait, vraiment. Et on commence à prendre plaisir. Et même si à un moment donné, on perd de vue pourquoi on le fait, comment ça se fait qu'on fait ça et pourquoi je n'ai pas choisi la facilité, en vrai, si on ne choisit pas la facilité, c'est certainement qu'il y a un choix du cœur derrière, qu'il y a des bonnes raisons à un moment donné. Et aussi que rien n'est... rien n'est éternel, si jamais ça doit changer, s'il faut faire make-up et faire autre chose, tout est faisable. Je pense qu'il faut faire quand on a envie de le faire en se disant qu'on a toujours une porte de sortie.

  • Speaker #0

    Et peut-être prévoir cette porte de sortie ou pas, forcément, se laisser porter aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, tu vois, si je fais un cup de main, je n'ai pas la moindre idée de ce que je ferais d'autre. Donc ça, ça donne un peu le vertige. Maintenant, si il y a dix ans, tu m'avais dit que j'ouvrirais un café, je ne l'aurais pas cru. En fait, on ne peut jamais savoir ce qui vient. Donc, je pense qu'il faut aussi un peu laisser aller. Mais oui, si on peut prévoir une part de sortie, tant mieux. S'il y en a qui ont des plans B, trop bien. J'aimerais bien avoir un petit plan B au Kérou, tu vois.

  • Speaker #0

    En tout cas, toujours être au clair avec ses choix de cœur. Toujours être alignée avec ses choix de cœur.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi de les définir carrément.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, j'ajouterais, en ayant conscience, du coup, et je ne te parle pas d'argent, mais du coup... Sacrifice. Oui, et avoir un café, ça fait rêver beaucoup de gens. On me dit souvent que je fais un job de rêve et que j'ai réalisé mon rêve. C'est très vrai. Maintenant, il y a aussi énormément de... Il faut être prêt à s'investir.

  • Speaker #0

    Tu t'es donné les moyens.

  • Speaker #1

    J'y suis 10 heures par jour. J'y suis, je travaille. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je pense qu'il faut juste être consciente et savoir si on est prêt à faire les moins bons côtés pour avoir les bons.

  • Speaker #0

    C'est une belle leçon. Et qu'est-ce que tu aimerais pouvoir dire peut-être dans ces dernières questions de cette interview à Billy ? Qu'est-ce que tu aimerais pouvoir lui transmettre ?

  • Speaker #1

    J'espère que comme moi, elle saura se laisser guider par ce qui l'anime, qu'elle trouvera un bon équilibre entre ce qui doit être fait, c'est-à-dire avoir un métier, un métier rémunérateur. Si elle veut avoir un certain confort de vie, si elle dit qu'elle veut être nomade et... J'espère juste qu'elle sera exactement le bon mix entre avoir les pieds sur terre, mais aussi comprendre que la vie n'est pas que travailler, que d'être dans le dur, que d'être dans la douleur, qu'on peut être heureux et travailler. J'espère qu'elle réussira à être elle-même et que j'espère qu'on lui aura montré la voie en tout cas.

  • Speaker #0

    Une belle transmission. Tes prochains projets peut-être ? Eh bien, écoute, ce n'est pas très à la mode de dire ça, mais je n'en ai pas. Je veux juste que ça continue comme c'est. Oui, moi, ça me va bien. En fait, je suis heureuse dans ce que je fais. J'aimerais qu'on soit meilleur dans chaque chose qu'on fait. Toujours mieux, mais pas plus. Je n'ai pas envie d'ouvrir un deuxième. Je n'ai pas envie d'avoir plus grand. En plus, j'ai un projet de deuxième bébé dans les années à venir. Donc, ce n'est pas le moment de me dédoubler sur le plan pro. Je me dédoublerai en devenant maman pour la deuxième fois. donc voilà juste de rester de toujours s'améliorer mais de rester comme on est rester fidèle à ses valeurs tout à fait c'est un bel exemple aussi à transmettre bah oui de pas forcément voir plus gros moi je trouve que c'est pour les réalités d'autres exactement ouais ouais ouais carrément carrément déjà savourer savourer celles qu'on a tout

  • Speaker #1

    à fait c'est déjà bien complètement ouais peut-être pour terminer cette interview on peut faire un peu comme un portrait chinois ... qui était une pâtisserie.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu serais comme pâtisserie ? Pas très fun, je serais un cake citron.

  • Speaker #1

    Un cake citron ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, un cake citron qui paraît un peu basique et tout, mais qui en fait a beaucoup de caractère et qui n'est pas si facile à faire. Un cake citron.

  • Speaker #1

    Et si tu étais une chanson ?

  • Speaker #0

    Je vais dire If I Can Dream. de Elvis Presley, puisque j'ai l'obation Elvis, et que je trouve que cette chanson, elle prend au trip et qu'elle parle d'un monde meilleur et que, voilà, comme je disais, j'ai laissé un peu tomber toutes les causes que je défendais auparavant pour me mettre dans la vie pratico-pratique, de faire des gâteaux, etc. Donc voilà, c'est une chanson engagée que j'aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et un super pouvoir.

  • Speaker #0

    Ça, tu m'en avais parlé, du coup, j'ai réfléchi. Super pouvoir archi-nul. J'aimerais bien voir l'intérieur des maisons. j'aimerais bien vraiment voir l'intérieur des maisons parce que j'adore voir comment sont les maisons à l'intérieur mais aussi parce que je trouve que tous les autres super pouvoirs sont trop je veux dire si tu décides de pouvoir te téléporter bah oui mais bon à quoi ça sert si tu peux pas suivre derrière avec la vraie vie si tu décides de devenir millionnaire bah du coup tu peux tout faire les autres super pouvoirs sont trop super je préfère le colomb d'or bah merci on se partage

  • Speaker #1

    Peut-être que pour terminer ce podcast, tu peux nous rappeler où on peut te retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez me voir du lundi au vendredi chez Cup, aux 3 rues des Bouchers, à côté de ma grande copine Constanzaine qui est créatrice de bijoux, en face de mes copains de chez Barthes qui font des focaccia qui sont super. Comme nous l'avons bien compris pour l'instant, je suis là nuit et jour presque. Donc vous tomberez sur moi normalement ou sur une superbe pépite que j'aurais trouvée.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux.

  • Speaker #0

    je suis heureuse de le dire aussi sur l'île du Magic Food pour m'appartient un petit peu plus perso et sur cup.lille pour les infos liées au café et on rappelle que tes menus changent également toutes les semaines oui plusieurs fois par semaine même plusieurs fois on a peu de choix en

  • Speaker #1

    termes de salé en tout cas mais ça change plusieurs fois par semaine avec les produits maximum et au coco oui tout à fait tout à fait merci merci à toi merci beaucoup J'ai passé un super moment.

  • Speaker #0

    Moi aussi. Je suis ravie. Merci beaucoup vraiment de ton écoute et tout le reste.

  • Speaker #1

    Et j'ai hâte d'aller déguster les pâtisseries que tu nous as ramenées. À travers ton parcours, on a senti vraiment cette envie immense de créer, de transmettre, d'inspirer, tout en gardant les pieds sur terre et faire les choses avec sincérité. Parce que c'est la boussole principale ici. dans ton projet et c'est ultra inspirant. Et ce que tu nous offres à travers Cup, ce n'est pas qu'un lieu où on mange des gâteaux, c'est un espace de rencontre, d'humanité et d'engagement et ça, c'est super précieux. Et à toutes celles qui écoutent cet épisode, j'espère que vous repartirez reboostés, rassurés et peut-être même un peu réconciliés avec vos doutes parce que oui, on peut entreprendre à son rythme avec ses valeurs et ses failles aussi et c'est ça qui rend le chemin Merci. encore plus beau. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous et surtout à aller découvrir l'univers magique de Lulu, que ce soit sur Instagram ou en vrai sur Lule. A très vite pour un nouvel épisode de Même Preneur, le podcast où la maternité et l'entrepreneuriat se rencontrent. Et prenez soin de vous.

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Description

Dans cet épisode, je tends le micro à Lucile, alias Lulu Magic Food : pâtissière passionnée, fondatrice du Coffee shop éco-engagé CUP à Lille, et maman de la petite Billie 🌿


Lucile nous partage son parcours sincère, de la reconversion à la création de son propre lieu, en passant par les bouleversements de la maternité. On parle d’entrepreneuriat féminin, de charge mentale, d’équilibre pro/perso (ou de déséquilibre parfois…), de créativité, de gestion des réseaux sociaux, mais aussi de vulnérabilités.


Un échange lumineux, sans filtre, pour toutes celles qui cherchent à entreprendre avec sens, douceur et intuition 💫


💬 Au programme :

  • Comment elle a mis l'entrepreneuriat au service de sa maternité

  • La naissance de son projet passion CUP

  • Organisation, charge mentale & délégation

  • La puissance du soutien

  • Les 5 blessures de l’entrepreneure (échec, imposteur, comparaison, argent, délégation…)

  • L’importance de transmettre à sa fille


🎙️ Un épisode vrai, doux, inspirant — à écouter avec un cookie 🍪


Pour en savoir plus sur Lulu Magic Food, tu peux la retrouver sur instagram ici : https://www.instagram.com/lulumagicfood/?hl=fr

et son café CUP à Lille ici : https://www.instagram.com/cup.lille/?hl=fr

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N'oublie pas de t'inscrire à la newsletter ici : https://margareth-hypnose-pro.systeme.io/mumpreneur

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🎧 Épisode disponible sur Youtube ici : https://youtu.be/qh3TBQCzbyc


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🎙️Episode chaque mardi : interview d'entrepreneuse maman (et épisode solo chaque dernier mardi du mois).

✉️ Newsletter chaque mercredi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode de Memepreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs passionnées et résilientes. Je suis Margareth Piette-Cuenca, maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Chaque mardi, on plonge dans une interview inspirante avec le parcours audacieux et engagé d'une maman entrepreneur. Et on se retrouve tous les mercredis via la newsletter. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode de Mumpreneur Podcast, je reçois une invitée qui incarne à merveille l'esprit du podcast. Une maman créative, une entrepreneur passionnée et une femme engagée dans un projet aussi gourmand que responsable. Elle s'appelle Lucile, mais vous la connaissez sûrement sous le nom de Lulu Magic Food. Elle a ouvert Cup, un mini café en plein cœur du Vieux-Lille, tout en jonglant avec son rôle... de maman, d'une petite Billie. Ensemble, on va parler maternité, pâtisserie, engagement éco-responsable, mais aussi de charge mentale, d'organisation et de transmission. Un échange plein de douceur et de vérité, alors bonne écoute. Alors bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Enregistrement. Est-ce que déjà tu peux te présenter en quelques mots et puis peut-être aussi présenter ta fille, la relation que vous avez ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Lucille,

  • Speaker #0

    j'ai 33 ans,

  • Speaker #1

    je suis donc gérante d'un coffee shop comme tu l'as dit. C'est une reconversion, ce n'est pas le métier que je faisais à la base et j'ai ouvert Cup il y a deux ans. Et je suis donc maman de Billy qui va avoir trois ans en juillet. Donc j'ai ouvert Cup quand Billy avait un peu plus de six mois, sept mois, quelque chose comme ça. Voilà. Et je suis une maman très proche de cette fille. J'adore être maman, c'est vraiment un rôle que j'aime. J'adore aussi être gérante de mon café.

  • Speaker #0

    Et juste avant, tu étais juriste.

  • Speaker #1

    C'est ça. En tout cas, j'ai fait des études de droit. Donc, je suis juriste par le diplôme. Je n'ai pas réellement exercé comme juriste. J'ai assez vite pris un virage. J'ai bossé pendant sept ans dans la même entreprise. D'accord. J'ai développé en parallèle ma passion de la pâtisserie, sachant que c'était une entreprise alimentaire. Donc, je baignais déjà un petit peu. là-dedans. Et après, grâce à la force des réseaux et de la passion, j'ai fini par ouvrir mon petit commerce.

  • Speaker #0

    Et t'as ouvert justement ton café. J'avais entendu dans une autre interview, t'as attendu en fait d'avoir ta petite fille, qu'elle soit assez grande parce que tu voulais pas vivre le métier de commerçante enceinte.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, disons qu'au moment où j'ai commencé à vraiment vouloir ouvrir mon propre commerce, j'avais du coup 20... 28, 29 ans, voire proche de la trentaine. Donc, c'était pile le moment où je commençais aussi à parler enfant avec mon conjoint. Donc, je me suis dit, si je peux faire au moins un congé mat en étant salariée, bénef. En vrai, on ne va pas se mentir. C'est quand même plus confortable, plus rassurant, plus tout. Il se trouve que j'ai eu une grossesse superbe et que je n'ai pas eu besoin de prendre des arrêts ou quoi que ce soit et que je suis allée au bout. Mais j'ai eu de la chance sur ça. Et c'était hyper rassurant. Donc, je trouvais ça bien de faire ça dans cet ordre, en effet. et du coup c'est exactement ce que j'ai fait j'ai pris mon congé mat puisque j'étais enceinte et j'ai quitté l'entreprise dans la foulée

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité ça a été quand même un déclic pour te lancer vraiment à 100% dans ton projet

  • Speaker #1

    Non parce que c'est presque plutôt l'inverse, c'est de me dire ok j'ai mon projet là qui commence à vraiment me titiller, j'ai envie de le mener à bien, donc il faut vraiment qu'on envisage la maternité je pense maintenant parce qu'après c'est vrai qu'en tout cas nous on était bien aussi comme couple On avait un désir d'enfant, c'est sûr. Mais je veux dire, en soi, ça ne urgeait pas, outre l'horloge biologique, tu vois. On a aussi un peu rationalisé en se disant, bon, sur le plan de nos carrières, c'est maintenant le bon moment. Sinon, moi, ça repose derrière mon projet. Et je trouvais ça aussi important de ne pas louper le coche, que ce soit pour la maternité ou pour mon projet. Les deux.

  • Speaker #0

    Donc, tu as essayé de combiner pour que ce soit le bon moment pour la maternité.

  • Speaker #1

    Et j'ai eu la chance que ça se fasse hyper bien, parce que je suis tombée enceinte très rapidement. donc du coup c'est... On a complété le timing comme on l'avait espéré.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'avais vu presque un mois après. Je décide d'aller tenter cette expérience.

  • Speaker #1

    Hyper chanceux. Du coup, ça s'est coupé juste comme il fallait. Et comme je te disais, j'ai pu partir de mon entreprise suite au congé. Ça m'a ouvert une porte de sortie parce que je voulais partir, mais je ne voulais pas vraiment partir. Donc voilà, ça s'est fait nickel.

  • Speaker #0

    Tu voulais partir et pas vraiment partir. Est-ce qu'il y avait aussi des peurs derrière ? Oui. L'échec, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est sûr. En fait, tu quittes quand même, quand je disais ce que moi, j'ai toujours trouvé être inconfort. Moi, le salariat, ce n'est pas un gros mot. Je trouve ça cool. Je trouve qu'en France, on a quand même des choses qui sont superbes pour les salariés. Totalement. Donc je quittais le salarié parce que j'avais envie de créer, parce que j'avais envie de... de faire mon truc, mais pas parce que je voulais être mon patron. Tu vois, ce n'était pas dans cette démarche-là. Et après, outre du coup les craintes de perdre un confort, je veux dire, comme je disais, les arrêts maladie, tout ça, c'est quelque chose qui n'existe pas vraiment quand tu es gérant d'un commerce. Et à côté de ça, il y avait aussi beaucoup d'affects puisque j'étais dans une entreprise familiale où je bossais avec des gens dont je suis très proche. Donc, je partais un peu aussi avec la petite larme, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ton envie, justement, d'entreprendre ? Tu l'as situé, ça arrivait quand en fait ? Tu situais ce moment,

  • Speaker #1

    il arrivait à... Alors j'ai toujours eu dans un coin de tête l'idée du coffee shop, du salon de thé. Plutôt même à l'époque, je disais plutôt salon de thé parce qu'il y a 10-15 ans, on ne parlait pas encore trop de coffee shop et surtout pas en France. Donc je disais salon de thé. Mais je dessinais déjà un peu des devantures sur mes cahiers de droit. Donc ça remonte quand même. Mais à la fois, ça n'a jamais été un plan de carrière. C'était plus, je ne sais pas, il y en a qui seraient chanteuses. Moi, c'était ça. Mais j'ai pas trop de... Je ne me rappelle pas du moment où j'ai dit « je vais faire ça » . C'est plus « je ne sais pas quoi faire d'autre, il n'y a que ça qui me donne envie, il n'y a que ça dont je me sens capable, je vais faire ça » .

  • Speaker #0

    Donc c'est la petite graine qui s'était plantée à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ta petite, tu l'as laissée immergée, que tu es dans le salariat. Tout à fait. Et c'est quand le moment de bascule où ça a switché, je suppose avec tes formations aussi, tu t'es lancée ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que oui, tu mets le doigt sur quelque chose que moi-même, je n'ai pas forcément réalisé, mais en passant, CAP pâtissier en candidat libre, chose que j'ai faite en étant salariée. C'est vrai que ça a pris un autre angle, un autre tournant. Encore une fois, je n'ai pas passé le CAP pâtissier en me disant « comme ça, après, je pourrais ouvrir » . Je me disais « si j'ouvre un jour, ça me servira d'avoir le CAP » . Mais tu vois, ce n'était pas à ce point calculé. Mais en effet, le fait d'obtenir un diplôme dans le domaine de la pâtisserie m'a poussée vers le projet toujours un peu plus. Et encore une fois, la force des réseaux. Franchement, ça, je ne peux pas passer à côté. Le fait d'avoir un Instagram sur la pâtisserie, que qui était tout à fait amateur. Pareil, rien n'était réfléchi. Mais du coup, tu as un peu des clients, on commence à parler de toi, les gens savent un peu qui tu es, donc ça te donne confiance aussi pour ton projet derrière.

  • Speaker #0

    Et cet Instagram, tu l'avais ouvert quand en fait ? Au tout début, quand tu es allée ?

  • Speaker #1

    Quelques années avant. Je ne sais jamais la date quand on me demande, mais bien avant le CAP, oui. Et je l'ai créé quand j'ai été embauchée pour la première fois comme prestat cuisinière, pâtissière, truc de forme. La première fois que j'ai été embauchée. pour faire de la cuisine. Je me suis dit, OK, on va faire un truc du coup un peu plus pro, une page publique du moins sur laquelle je pourrais montrer ce que je fais et sur laquelle les gens pourront me contacter.

  • Speaker #0

    Et ça a tout de suite pris.

  • Speaker #1

    Oui et non. Alors, tu vois, aujourd'hui, encore ce compte dont je parle, le Magic Food, il a 7000 abonnés, ce qui est rien par rapport à certains comptes. Mais moi, ça m'a suffi en fait à avoir la bonne clientèle. Peut-être que c'est peu, mais en tout cas, c'est bien ciblé je crois et Comme j'ai eu la chance que Lil Baymat, qui est une influence studioise très suivie, parle de moi au tout début, ça m'a donné l'impulsion dès le début.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, ça reste ton canal de communication principal.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    Donc, tu gères tout, toute seule. Tu délègues pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. C'est un compte. En fait, j'ai deux comptes. J'ai le compte Cup pour le coffee shop qui est un peu plus pro, un peu plus neutre. Et le compte Magic Food qui est devenu un peu le compte coulisse où je montre la vie d'entrepreneur. ça parle musique ça parle de maman aussi ça parle musique ça parle food ça parle lieu aussi à bonnes adresses et qui est extrêmement spontanée donc en fait jamais de la vie je pourrais déléguer ça et j'en ai pas du tout envie en plus c'est pas pesant pour moi c'est quelque chose que j'aime bien faire mais

  • Speaker #0

    justement ça demande quand même beaucoup d'organisation ça demande du temps maman entrepreneur tu gères deux comptes Instagram t'as décidé de rien déléguer en tout cas dans cette partie de communication tout à fait Après, aujourd'hui, tu as, il me semble, un salarié en apprentissage.

  • Speaker #1

    Oui, un apprentissage pâtissier.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, en fait, pour t'organiser au quotidien ? J'ai du retard.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, s'il y a ici des gens qui m'ont déjà écrit, qui écoutent, ils savent que je mets longtemps à répondre aux messages. Après, ce n'est pas très grave parce que c'est des messages de réaction, à des stories, tu vois, pour rigoler. Donc, il n'y a pas d'urgence. Mais oui, en effet, je réponds tardivement. Donc non, je gère. Pas extrêmement bien. Enfin, s'il n'y a pas d'orgasme, j'essaie tous les soirs de gérer un peu les réponses. Je ne suis pas une superstar, je n'en ai pas plus de 150 par jour. Mais si ce n'est ne serait-ce que 20 ou 30, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais comment tu gères aussi avec ta vie de maman ? Comment c'est une journée dans la vie de Lulu ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui est aussi très présent. On est moite-moite dans la gestion des matins, des soirs. Donc, on se répartit la semaine.

  • Speaker #0

    Il est entrepreneur aussi.

  • Speaker #1

    Il est redevenu salarié. Il a été entrepreneur avant que moi je le sois. Et il est devenu salarié à peu près quand moi je suis devenue entrepreneur. Ça c'est bien goupillé. Donc on se répartit les jours et un jour où c'est moi... Je me lève, je me prépare du coup bien avant, tu sais ce que c'est. Ensuite, je m'occupe de Billy. Si je l'emmène à la crèche, je l'emmène. J'arrive au travail et j'ai la chance, ou en tout cas j'ai fait le choix, d'ouvrir cup de 9h à 17h. Ce qui veut dire qu'on y est avant, mon apprenti et moi, et qu'on en part après. Mais ça reste un horaire de bureau, selon la charge de travail qu'il me reste à faire le soir en partant. je peux aller chercher Billy. C'est quelque chose qui est possible en termes d'horaire. Donc voilà, j'ai aussi choisi, moi, mon mode de travail pour l'adapter à mon mode de vie.

  • Speaker #0

    Et je pense que la Billy, elle va rentrer en maternelle.

  • Speaker #1

    Oui, elle va rentrer à l'école. Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va être encore d'autres horaires.

  • Speaker #1

    Eh bien oui, mais elle va aller à l'école à 100 mètres de CUP. Trop bien. On a fait en fonction du lieu. On a fait un choix d'école qui nous plaisait, mais aussi d'une géolocalisation qui nous plaisait. Et donc, en fait, là, l'histoire, c'est que... Ce qu'on imagine être, c'est Billy venir en travail avec maman tous les matins. Billy mange son petit oeuf à la coque pendant que maman travaille ses prêpes avant d'ouvrir. L'idée, c'est que je l'emmène à l'école juste avant d'ouvrir. Pour le soir, ce sera soit un petit peu de garderie ou soit j'aurai la chance qu'une maman voisine, cliente devenue amie dont les enfants vont à la même école, me la dépose au retour.

  • Speaker #0

    Au final, ça devrait super bien s'organiser.

  • Speaker #1

    Pour quelqu'un qui est entrepreneur, commerçant et maman, je trouve que je m'en sors vraiment pas mal.

  • Speaker #0

    Complètement. Carrément. Tout est super fluide. Toi, tu as pris le parti de travailler le mercredi, de ne pas prendre tes mercredis.

  • Speaker #1

    Oui. Pour l'instant, après, je n'ai aucune expérience de l'école. Pour parler pratico-pratique, Billy ira à la crèche le mercredi. Son ancienne crèche, en fait, ils proposent de la périscolaire. OK. Donc, pareil, là, je touche du bois,

  • Speaker #0

    mais pour l'instant,

  • Speaker #1

    on est chanceux. Je te le souhaite. Après, à voir si à un moment donné, j'arrive à trouver quelqu'un avec qui je laisse vraiment la boutique le mercredi après, pour moi, passer du temps avec Billy. C'est le genre de choses auxquelles j'aspire. Moi, j'ai une maman qui est professeure de collège. Donc, tu vois, j'ai connu la maman présente. Donc, j'aimerais bien aussi incarner ça. Après, je ne travaille pas le week-end. Enfin, je travaille à la maison, mais je ne travaille pas... La boutique n'est pas ouverte le samedi et le dimanche.

  • Speaker #0

    Et on rappelle que c'est ok aussi de travailler le mercredi. Carrément.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'actuellement, ce n'est pas trop un sujet. Mais si, à un moment, je peux me payer ce luxe, parce que j'estime que c'est un luxe, je le ferai avec grand plaisir. Mais voilà, ça ne me traquaisse pas, puisque je suis déjà là tous les week-ends. Trop bien.

  • Speaker #0

    Elle a de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... J'ai conçu, moi, mon business en fonction de ma vie perso, parce que c'est comme ça que je vois le travail, en fait. Le travail sert la vie perso, pas l'inverse. J'espère, j'aspire à ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et justement, comment, en parlant de vie perso, comment toi tu t'organises pour avoir du temps pour toi et aussi du temps pour ton couple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça c'est vrai que l'enfant grandissant, on trouve, parfois les gens disent que le bébé est plus difficile à gérer. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je trouve qu'en grandissant, là quand même, il y a plus de présence, on peut faire plus d'activités, donc on leur consacre plus de temps aussi. Trouver du temps. perso, comme je disais, j'ai la chance d'avoir un conjoint hyper présent. Donc si je lui dis jeudi, je ne suis pas là parce que je bois des verres avec les copines, il n'y a pas de sujet en fait. Si lui il est dispo, il gère. Donc je peux carrément m'octroyer ce genre de soirée et je le fais au moins une fois par semaine. Et le couple, on y travaille. En fait, faire garder un enfant un week-end complet, c'est forcément plus difficile que juste une soirée. Mais ça va. Franchement, on arrive quand même, on a la chance d'avoir mes parents qui sont présents à Lille. Ok. les parents de mon conjoint qui sont sur la côte d'Opal, mais qui sont aussi toujours OK de la garder deux, trois jours. Donc, après, je pense que comme tout couple, on trouve toujours que ça manque. On se fait tous avaler par la vie. Il faut sortir le linge.

  • Speaker #0

    Le quotidien qui rate. Voilà,

  • Speaker #1

    le quotidien qui fait qu'à 21h, tu commences à vraiment te poser.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives quand même régulièrement à avoir des moments de parenthèse en couple et aussi toute seule. Ouais,

  • Speaker #1

    franchement, je trouve. Alors, dernièrement, j'ai beaucoup dit qu'on se faisait avaler par la vie. Donc, j'ai dû le ressentir. Et ça vaut pour, je le vois autour de moi, ça vaut pour mes amis, ça vaut pour tout le monde. Je trouve que quand même, on se fait avaler. Et c'est dur de faire des vraies choses et de ne pas enchaîner les corvées et tout ça. Mais encore une fois, on s'en sort plutôt bien, je pense.

  • Speaker #0

    Très certainement aussi parce qu'on est en fin d'année. Là aussi, quand on enregistre cet épisode, on est sur la moitié juin. Le mois de juin,

  • Speaker #1

    c'est souvent un mois assez challengeant.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Pour le commerce comme pour la vie familiale.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est vrai. parce qu'il y a eu les jours fériés, mais moi, j'ouvre les jours fériés. J'ai fait ce choix-là. Donc, en fait, je n'ai pas eu les 3-4 jours d'affilée pour un peu se profiter, se poser, tout ça. Donc là, j'avoue, j'espère aux vacances.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure, tu disais que tu avais un apprenti. Oui. C'est arrivé quand au niveau de l'organisation de Cup ?

  • Speaker #1

    Vite.

  • Speaker #0

    Très vite,

  • Speaker #1

    oui. J'ai ouvert Cup toute seule, vraiment toute seule. Donc, j'étais seule pour faire la prod, l'administratif, la gestion, le service, tout. C'est exactement comme ça que j'avais conçu mon business. Et c'est ça que je veux faire. Je veux être là, je veux être dans l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Tu t'étais fait accompagner d'ailleurs pour ouvrir ?

  • Speaker #1

    Oui, par mon cabinet comptable. Mais il y a beaucoup de choses super qui existent, comme la BGE. La BGE, initiative aussi, qui, moi, m'a fait un prêt à taux zéro, un prêt d'honneur. Mais je n'ai pas profité de leur accompagnement parce que ça s'est fait très vite. Donc, je n'ai pas eu le temps d'avoir ce genre d'aide. Mais en effet, ça existe. Moi, je m'en suis sortie sans, peut-être par mon expérience et parce que mon commerce est petit. quoi qu'il en soit au début j'ai tout fait toute seule et là aussi j'ai eu la chance qu'il y ait des gens assez vite donc au bout de deux mois j'ai dit ok il me faut quelqu'un parce que les premières semaines voire mois, bah oui ça a assez bien marché et aussi moi j'avais j'étais pas rodée en fait, j'apprenais aussi sur le tas donc je faisais des journées au début de 6h-23h quoi j'y étais à 6h du matin et je restais jusqu'à 23h parce qu'il fallait toujours produire j'avais jamais assez Et en parallèle de ça, quand tu viens d'ouvrir, tu es encore un peu dans les trucs de pré-bancaire et tout. Voilà, donc au début, très, très intense. On le sait, tout le monde le dit, les débuts, c'est intense. Mais je me suis dit, bon, c'est vrai qu'un apprenti, ça revient assez peu cher par rapport à l'aide que ça peut t'apporter grâce aux aides de l'État. Crache pas dans la soupe, en fait. N'aie pas peur de déléguer, parce que ça, c'est un sujet. Et n'aie pas peur que quelqu'un entre dans ton univers. Et en fait, j'avais peur que ça me prie une forme de liberté. de devoir expliquer. De devoir... En fait, d'avoir quelqu'un dans mon espace qui, en plus, est très petit shake-up. J'avais un peu peur de ça. Et en fait, à l'instant où Eutime, qui est mon apprenti actuel, a mis un pied chez moi, ça a été le soulagement, la révélation. Eutime est une pépite. Donc,

  • Speaker #0

    voilà. C'était jamais évident de déléguer pour ces raisons-là et aussi d'un point de vue financier parce qu'au début, carrément, on n'a pas cette visibilité sur est-ce que je vais être assez rentable Exactement le payer. et me payer.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, comme je vois que finalement j'ai réussi, j'oublie qu'à un moment donné, ça m'a vraiment contrarié de me dire est-ce que ça va le faire ? Si tu veux que je fasse le truc de maman, tu peux. Non, je voulais juste...

  • Speaker #0

    Pas de soucis, ne te sois pas inquiète, je vous le couperai.

  • Speaker #1

    Je pensais que j'avais mis en avion.

  • Speaker #0

    Pas de soucis, pardon. On n'est pas en direct, ça va bien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et oui, tu disais tout à l'heure, ton conjoint, il avait commencé, en tout cas, il a eu une expérience aussi entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette expérience, ça t'a aidé aussi ? Ça t'a apporté ? Il a pu te soutenir dans ton projet ? Ou il t'a vraiment laissé te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, alors étonnamment, pas trop. Il n'est pas intervenu sur ce plan-là parce qu'en fait, c'était deux métiers différents. Lui, il était disquaire, donc il vendait des vinyles. Moi, c'est un métier qui est commerçant, mais aussi artisanal. Et en fait, c'est vrai que je ne me rappelle pas qu'il m'ait spécialement donné des conseils ou quoi que ce soit. Par contre, il était dans le soutien. Vraiment ? Donc, c'est une autre forme. Je pense que lui, il ne se sentait peut-être pas légitime aussi. Tu vois, il se dit, j'ai été commerçant trois ans, elle n'a rien à apprendre de moi. Et je crois qu'il me faisait aussi beaucoup confiance. Donc, à aucun moment, il ne s'est senti le rôle de celui qu'il doit conseiller. Par contre, il a été le rôle de celui qu'il soutient. Carrément. tu vois quand je faisais 6h-23h les conduites, les trucs, les machins, le pédiafe les trucs, ça n'a jamais été moi quoi Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais te demander. Parce que vous disiez, elle avait...

  • Speaker #1

    J'ai ouvert le 1er mai, donc oui, elle avait 9 mois, c'est ça, quand j'ai ouvert.

  • Speaker #0

    Oui, et comment on entreprend en bossant 6h, 1h, 3h ? Une petite de 9 mois, ça devait être aussi intense aussi.

  • Speaker #1

    Bah oui, j'étais tellement dans une intensité et un tourbillon que je crois que je n'avais pas de recul à ce moment-là non plus. C'était pas plus mal, je pense. Mais oui, c'est lui qui a tout géré à ce moment-là. J'étais là le week-end, heureusement. Mais encore maintenant, tout ce qui est en journée, visite de pédiatre ou alors allô à la lavaricelle, il faut qu'elle dégage. Ça, c'est lui.

  • Speaker #0

    C'est des horaires qui ne sont pas compressibles quand on est commerçant. Non,

  • Speaker #1

    c'est moi qui tiens la boutique. Soit je ferme la boutique et j'y vais, ce que j'ai déjà fait les fois où mon conjoint ne pouvait vraiment pas y aller. Mais sinon, c'est plutôt lui qui est dans une grosse entreprise, donc ils ont des jours enfants malades, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Tu parlais de soutien de ton conjoint. Le soutien de l'entourage, il est aussi ultra important. Et d'autres entrepreneurs également.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    savoir bien s'entourer, c'est un des conseils qui revient le plus fréquemment ici dans ce podcast, mais en tout cas, ce que j'entends aussi également. de maman entrepreneur. Toi, tu as réussi à constituer un petit peu ton noyau de soutien. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. Encore une fois, ce n'était pas du tout réfléchi. Ça s'est fait naturellement, mais les années d'avant, où moi j'avais une passion pâtisserie, une passion café, coffee shop, donc j'ai fréquenté tous les commerces indépendants qui ouvraient. J'ai rencontré celles et ceux qui les avaient ouverts. Et parfois, des amitiés se sont créées. Donc en fait, c'est des gens sur qui j'ai pu compter quand j'ai... commencé l'ouverture de CUP, qui ont répondu à des questions, qui m'ont donné des conseils, dans la bienveillance, alors que certains pourraient y avoir une concurrence, mais ça n'a jamais été le cas entre nous. Et oui, c'est précieux, non seulement en termes pratiques, parce que tu obtiens des informations claires et nettes, mais aussi psychologiquement, en fait. Sur le plan psychologique,

  • Speaker #0

    sur le plan émotionnel,

  • Speaker #1

    c'est essentiel. Et puis t'as des modèles aussi, tu te dis, au moment où toi tu doutes de pourquoi t'es en train de t'endetter pour travailler, Tu vois les voisins et tu te dis, si eux l'ont fait, ils ne sont pas complètement timbrés, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison et que ça en vaut le coup, etc. Donc oui, c'est très important. C'est ça sur le côté pratico-pratique, déjà, parce que tout ne se lit pas sur Internet. Et sur le plan moral.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça t'aide encore aujourd'hui justement sur ce soutien ?

  • Speaker #1

    Carrément, en fait, c'est riche, c'est précieux. Même si aujourd'hui, ça ne m'apporte plus des connaissances, peut-être. Tous les jours, je suis contente de voir les stories d'une Silvana, etc., et de me dire qu'on est ensemble, en fait. On sait qu'on est présents les uns pour les autres, et je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais vu, là, que tu avais fêté les deux ans de cup. Oui. C'est ça, hein ? Oui. Et avec les différents commerces de, justement, des bouchers où tu es située, eh bien, vous avez pu, justement, vous soutenir, vous réunir. Oui. Ça, c'est vraiment chouette d'avoir ces partenariats qui se créent.

  • Speaker #1

    Puis des collègues. Avant, quand t'es entrepreneur, t'as pas de collègues, en fait.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    t'as vraiment très... T'as pas la machine à café pour raconter ta life. Alors oui, moi, j'ai la machine à café, mais j'avais pas les collègues avec qui raconter la life. Donc ouais, c'est très précieux d'avoir un réseau un peu plus longtemps. Quand je parle, par exemple, de Sylvana, la biche, le renard, ma copine Candice et des gens qui sont là au quotidien, comme ma voisine Constance. Oui, exactement. Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, le lieu de CUP ? Il est quand même ultra stratégique. C'est un lieu qui est passant. C'est dans des rues très commerçantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec justement un bon réseau d'entrepreneurs très solidaires. Tu savais que tu voulais trouver ton local exactement à cet emplacement-là ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas du tout le trouver à cet emplacement-là. Oui, non. Moi, je voulais m'installer à Eura Technologies. Moi, j'habite Bois-Blanc, donc c'est le même quartier. J'adore ce quartier. Il est en... progression, donc j'avais envie de mettre ma pierre à l'édifice dans la construction de ce quartier. En plus, je voulais pas travailler le week-end, pour raisons familiales qu'on a tous bien compris. Donc c'est parfait puisque c'est un quartier de bureau. Donc moi j'étais sur ça, Euratech. Et en fait, au moment où j'ai quitté mon emploi, j'ai rencontré Constance, ma voisine du coup actuelle, qui m'a dit, bah attends, le local à côté de moi, il est à vendre, le bail est à vendre, vas-y viens, et tout. Et ça s'est fait comme ça, en gros. donc le local m'a trouvé moi j'aurais pas cherché dans le vieux île franchement déjà c'est trop cher puis je recherchais pas une clientèle de touristes, tu vois moi la rue Esquermoise on me donne un local, je le prends pas c'est pas du tout ce que je recherche bah oui et moi je voulais un truc un peu d'habitué et en fait la rue des bouchers elle a cette magie là donc pour les lillois ils savent, pour les non lillois c'est une rue qui est Oui. perpendiculaire à la rue la plus touristique de l'île. Et en fait, à 20 mètres d'écart, on a une rue extrêmement touristique et une rue de petits villages, mais par laquelle peuvent aussi passer les touristes. Donc c'est tout pile ce qu'il fallait pour moi, en fait. J'ai moitié touriste, moitié habituée. C'est juste génial. Mais en effet, c'était un pari. Je ne pouvais pas trop le savoir avant. J'ai eu de la chance.

  • Speaker #0

    C'est une opportunité, mais au final, quand on est entrepreneur, les opportunités, on les crée aussi. C'est ça, c'est ce que j'aime savoir,

  • Speaker #1

    en vrai. Et la question de l'emplacement, tout le monde dit que c'est le critère numéro un. C'est vrai. Maintenant, quelque chose qui est fait avec le cœur, qui est bien fait, je pense que ça peut marcher presque n'importe où. Il y a quand même beaucoup d'exemples qui le prouvent aussi. C'est vrai. Il ne suffit pas d'être grand place pour marcher, et bien au contraire d'ailleurs, je pense. Et la rue des bouchées, elle a changé. moi j'y suis que depuis deux ans et déjà ça change elle est de mieux en mieux, il n'y a que des trucs sympas qui s'installent ouais carrément comme quoi ça peut en fait les uns les autres peuvent se nourrir et créer une différence tu disais juste avant entreprendre avec le coeur comment est-ce que tu as voulu mettre

  • Speaker #0

    Dans le cup, tu as essayé de mettre toutes tes valeurs aussi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tes valeurs aussi co-responsables. Est-ce que tu peux parler de tous tes engagements ?

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, tout est fait maison. Ça, c'est plus une valeur de transparence co-responsable. Mais en tout cas, ça nous amène à bosser avec des producteurs aussi, des artisans.

  • Speaker #0

    Et je les ai choisis comment, tes producteurs ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais grâce à ce que j'avais vu chez les autres. Par exemple, Sylvana, etc., qui met toujours en avant ses... ses partenaires de travail. Donc, j'avais déjà des noms en tête. Après, il y en a d'autres que j'ai connus grâce à la magie d'Instagram ou qui se sont présentés à moi. Donc, je bosse avec Vianney de Groson qui est un boulanger du Vieux-Lille. Pour les légumes, je bosse en partie avec Entre-Dunions qui fait l'intermédiaire entre le commerçant et le producteur qui est à moins de 40 km de Lille. Donc, c'est de l'ultra-local. Donc, ça, c'est super. Après, je suis amenée aussi à bosser Et... parfois avec des bananes, des produits exotiques. Donc là, pour le coup, ce n'est pas du tout irréprochable. Ça s'éloigne un petit peu de ma valeur initiale. Mais aussi, moi, ma ligne de conduite, c'est de me dire, de faire comme je le sens, comme j'en ai envie, et de placer moi-même mon curseur de ce qui est bien, pas bien, à quel degré ce n'est pas éco-responsable. Mais j'ai quand même envie de servir ce produit-là. Par exemple, tu vois, je prends des bananes, ça me permet de faire un banana bread qui est vegan.

  • Speaker #0

    Donc tu vois,

  • Speaker #1

    moi mon seul mot d'ordre, c'est de pouvoir transporter avec le client. C'est tout ce qui m'importe. Pardon,

  • Speaker #0

    mais ces notions éco-responsables, elles étaient ultra importantes déjà quand tu as lancé ton projet au final. Oui,

  • Speaker #1

    je savais que tu voulais lancer des eaux plein air, respecter les saisons au maximum. Encore une fois, ce qui me guide, c'est de pouvoir dire aux gens S'ils me posent des questions, ça, ça vient d'où ? Ça, ça fait comment ? Et ton œuf, il est comment ? Je veux pouvoir répondre sans être gênée, en fait. Et mentir n'est pas une option. Donc voilà, ça a toujours été d'être droite dans mes bottes, même si je dois dire, bah oui, j'ai pris de la banane qui est venue en avion du bout du monde. Voilà, je suis OK avec ça. Et après, je ne sais pas si on considère que c'est éco-responsable, mais je pense que oui, d'avoir un choix toujours vegan. Et là, on est plus sur l'inclusion, mais d'avoir aussi un choix sans gluten, tout le temps. Il y a toujours beaucoup d'options chez moi qui sont soit l'un, soit l'autre, soit les deux.

  • Speaker #0

    Donc, éco-responsable et inclusif, ça,

  • Speaker #1

    j'essaye.

  • Speaker #0

    C'est aussi dès le début, parce que c'est évident. Dès le début. C'est rare.

  • Speaker #1

    Dès le début, je ne sais pas trop ce qui m'a motivée pour le sans-gluten, mais juste, j'ai pris conscience que beaucoup de gens commençaient à manger sans-gluten. Et le vegan, en fait, c'est parce que j'ai toujours beaucoup défendu la cause animale. Je suis un peu moins extrême en vieillissant, en grandissant, en vieillissant, disons les mots. Donc voilà, c'est une cause que j'ai un peu laissée de côté parce que j'ai plus le temps et peut-être que je suis moins impliquée et que ça me tient moins à cœur. Mais en tout cas, plus jeune, je suis devenue végétarienne très très jeune. C'était vraiment une cause que j'ai beaucoup beaucoup défendue. Donc pour moi, c'était évident d'être non seulement végétarien, mais aussi d'avoir des choix véganes. Donc Cap est végétarien. Il n'y a pas de viande, jamais. Pas de poisson non plus. Par contre, beaucoup de produits laitiers, etc. donc c'est pour ça que je tiens à proposer aussi une offre vegan

  • Speaker #0

    Et ça, dans ton modèle économique, tu avais réfléchi dès le début, ça s'intégrerait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais vu ça comme une contrainte, en tout cas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, mais je ne me présente jamais non plus comme un restaurant végétarien. Ok. Si tu vas sur ma page Instagram, par exemple, c'est écrit « options végé et vegan et sans gluten » , mais je ne veux pas qu'on me mette dans une catégorie.

  • Speaker #0

    Ok. Et pourquoi, justement, ce choix ?

  • Speaker #1

    Parce que je trouve que c'est réducteur, en fait, même si c'est quelque chose qui peut attirer. Les gens qui recherchent du végétarien, ça peut aussi dissuader tous les autres qui pensent que végétarien, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Après, ça arrive qu'on me dise, du coup, il n'y a jamais de jambon dans vos sandwiches, par exemple.

  • Speaker #0

    Ok. Et je lui dis,

  • Speaker #1

    bon, non.

  • Speaker #0

    Et ça t'invite aussi à être ultra créative.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends qu'on puisse le voir comme ça, ça me plate. Mais en fait, moi, je ne sais même plus cuisiner la viande. Donc, tu vois, pour moi, c'est plus simple. Bon, après, si je pourrais mettre un petit jambon dans un sandwich, c'est facile, ça étoffe le truc. que ça ne te coûte pas forcément plus cher à produire. Donc c'est vrai qu'en faisant du végétarien, tu te mets quelques barrières. Mais moi, c'est ma cuisine en fait. Donc pour moi, c'est instinctif. Donc ça ne me va pas comme ça.

  • Speaker #0

    J'allais te demander où tu trouves toute cette créativité ?

  • Speaker #1

    Je suis inspirée par tout. Mais ce que je vois évidemment sur les réseaux, ce que je goûte partout, que ce soit en France ou dans mes voyages. Parfois, je suis inspirée par la musique aussi. Je l'ai été aussi plus avant d'ouvrir Cup. tout mon contenu sur Instagram dépendait beaucoup de musique.

  • Speaker #0

    je suis inspirée par tout donc cette créativité on la retrouve aussi beaucoup surtout sur tes Instagram c'est un univers ultra marqué et différenciant,

  • Speaker #1

    c'est ça qui est chouette aussi du coup je m'en rends pas compte mais si tu le dis avec tes yeux extérieurs je le crois volontiers et tes inspirations sur Insta aujourd'hui ça vient d'où ?

  • Speaker #0

    tu parlais là de la musique comment on fait pour poster régulièrement et avoir toujours des idées inépuisables ?

  • Speaker #1

    franchement j'en sais rien et Je dois quand même admettre qu'avant, mon contenu était très axé cuisine et pâtisserie. Je proposais des recettes que j'inventais et tout. Donc là, j'avais vraiment une créativité qui venait de, je ne sais pas, je ne sais pas, de ce que je vois autour de moi, je ne sais pas trop. Aujourd'hui, ma créativité ou mon contenu, en tout cas, il vient de ce que je vis. Je suis plus dans raconter le quotidien, montrer ce qu'on fait, mais du coup, je suis moins dans la proposition de recettes, etc. En fait, le quotidien me nourrit. C'est sûr que quand tu as un commerce et que tu vas passer... X nombre de personnes par jour, tu as des choses à raconter.

  • Speaker #0

    Et la maternité, est-ce que ça te nourrit aussi justement dans cette créativité ou en tout cas dans ce que tu proposes en ton commerce ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tu vois, c'est une bonne question que je ne me suis jamais posée. Et je ne sais pas si ça me donne des idées. Est-ce que ça me pousse à certaines choses pour cup ? Je ne sais pas. Franchement, il faudrait demander aux mamans qui viennent. Après, en fait, moi, je suis quand même limitée par mon lieu. Sinon, j'aimerais bien vraiment penser à des sous pour des enfants, mais je suis quand même limitée par mon peu de place. Donc, je ne peux pas vraiment, vraiment penser maman. Évidemment que j'ai prévu un matelas allongé. Quand j'ai ouvert, il fallait que j'ai un matelas allongé à proposer aux mamans. Même si je n'ai pas d'espace dans les toilettes, il y a le matelas, on peut bidouiller. Donc, j'ai quand même toujours un petit axe maman, mais je ne peux pas avoir de chaise haute, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Mais en termes de transmission, est-ce que ce que tu crées, par exemple, c'est des valeurs ? Des valeurs qu'on retrouve chez Cubs, c'est des valeurs que tu as envie de transmettre à ta fille ?

  • Speaker #1

    Ah bah ouais, ça c'est clair. Bon déjà, l'amour de la cuisine, elle l'a, ça y est. C'est vrai, c'est bon. Elle est fan. Déjà, elle est épicurienne. Je trouve ça un peu ouf. Et elle adore cuisiner, donc ça je transmets. Le moment de partage, le fait de faire aussi ce que tu manges. Enfin, elle mange pas, peu, voire pas. de choses préparées. On fait quasiment tout, je crois. Le fait de cueillir aussi, tu vois, on l'emmène beaucoup en cueillette. Donc oui, ça, je transmets carrément le côté artisanal, le côté convivial et le côté épicurien de boire le café, prendre un petit moment, se poser, aller faire un petit déjeuner au parc. Tu vois, tout ça, c'est des choses que j'ai vraiment envie de transmettre.

  • Speaker #0

    Et si Flutter, elle te disait qu'elle voulait devenir entrepreneur,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que tu pourrais lui dire ? La première réaction, c'est tout de suite « Quoi ? Non ! » Parce qu'en fait, être entrepreneur, c'est quand même des risques, c'est quand même des contrariétés et c'est quand même une charge mentale qui est différente d'être salarié. Et encore une fois, je ne dis pas que le salariat, c'est facile et que c'est plus facile qu'être entrepreneur, mais en tout cas, c'est différent. Donc c'est vrai que si elle me disait ça, ça me ferait peur en fait. J'aurais envie qu'elle ait la sécurité, qu'elle ait la stabilité. Quel est le loisir d'avoir un congé maternel ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Est-ce que je la pousserai dans cette voie-là ? Pas sûr. Maintenant, si elle me dit qu'elle a envie de créer, je trouve ça beau, en vrai, aussi.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet aussi.

  • Speaker #1

    Ça dépend du projet, exactement. Mais en tout cas, créer avec un commerce, je trouve que la distinction entre entrepreneur libéral et entrepreneur commerçant, il y a quand même une grosse différence à faire parce que le fait d'avoir un lieu physique qui est ouvert au public, c'est une grosse pression, moi, je trouve.

  • Speaker #0

    C'est une contrainte ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un contrat. Tu as un loyer, même si tu as un cabinet de médecin, tu as un loyer qui tombe aussi. Mais quand tu as un commerce, tu dois quand même ouvrir à des horaires fixes.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tu peux décider de ne pas ouvrir et c'est ton problème. Sauf qu'au bout d'un moment, il y a un sentiment de déception pour le client. Donc, ce n'est pas bon non plus. Après, tu as tout ce qui est les obligations. Tu as les assurances de dire s'il y a un accident, c'est pour ma pomme. Je trouve que ça, c'est quand même une charge mentale qui est spécifique Au fait d'avoir un commerce.

  • Speaker #0

    Et c'est des horaires qui ne sont pas, ce qu'on disait tout à l'heure, compréhensibles. C'est-à-dire qu'en effet, quand tu as une activité de service, par exemple, tu vas rebosser le soir, tu peux bosser ce soir. Si un matin, je ne conseille pas forcément, mais si un matin, c'est compliqué de se lever, tu te dis, allez, je me recouche une heure.

  • Speaker #1

    Voilà, moi,

  • Speaker #0

    je prenais ma boite au réveillon. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux faire un petit déj avec mon enfant.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est sûr. Comme je dis, je dois ouvrir. Non, si je décide d'ouvrir à 11h au lieu de 9h, je peux. Personne ne m'interdit, il ne va rien se passer de grave. Mais tu crées une expérience qui n'est pas la bonne. Donc en fait, tu as quand même cette pression d'être là. Et après, encore une fois, c' moi, d'être dans l'opérationnel. Il y a des gens qui arrivent à faire un commerce dans lequel ils ne sont jamais et ils mettent des gens. Ça existe aussi, c'est juste pas ce que moi, je voulais faire.

  • Speaker #0

    Tu veux non plus encore aujourd'hui ? Non,

  • Speaker #1

    toujours pas.

  • Speaker #0

    Tu veux rester dans cette opération ?

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Après, tu as plein de raisons qui font que tu peux vouloir ne pas déléguer, que ce soit le problème de confiance, le problème financier aussi, bien évidemment. Si tu dois te payer alors que tu n'y es pas, ça devient autre chose que de payer pour ton propre travail.

  • Speaker #0

    C'est assez tabou de parler d'argent, mais tu as réussi à te payer assez rapidement, toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai eu la chance, comme CUP a ouvert très vite après que je sois au chômage, j'ai pu bénéficier du chômage pendant encore un an et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pendant l'ouverture de CUP, donc ça, c'est aussi très bien fait en France.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Donc, j'ai eu un salaire qui tombait tous les mois, alors qui n'était pas très important, mais en tout cas, il avait le mérite d'exister. Et du coup, j'ai dû et pu, par chance, commencer à me payer là en janvier. de 2025. Avant ça, je n'avais pas besoin de me payer. C'était Pôle emploi. Mais du coup, ça m'a permis de constituer une trésorerie qui, aujourd'hui, me permet de me payer.

  • Speaker #0

    Tu as pu, comme ça, réinjecter aussi dans ton entreprise pour tes besoins au fonds de roulement.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est à dire au maximum sur la durée.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Mais en tout cas, oui, aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir me payer avec mon entreprise. Et en fait, que de demander de plus. Moi, je voulais mon idée de base. Tu l'oublies parfois quand tu es dans les contraintes du quotidien, les choses qui ne vont pas, qu'il faut gérer et tout. Mais mon idée de base était, je vais faire un truc que j'aime et ça va me permettre de vivre. C'est tout ce que je demandais.

  • Speaker #0

    C'est une grande fierté.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    On commence à se verser son premier salaire.

  • Speaker #1

    Franchement, oui. On entend beaucoup de témoignages un peu moins positifs, ce que je comprends. Ou on entend qu'on ne peut pas se payer. Et ça existe carrément. On a tous des situations différentes et des raisons différentes. Mais du coup, oui, c'est d'autant plus une fierté de se dire, et je touche du bois dès je le dis pour que c'est dur, que le monde me tombe sur la tête et que tout s'arrête du jour au lendemain. Mais actuellement, je peux me rémunérer. Je reste commerçante-restauratrice, donc clairement, on n'est pas sur des très grosses sommes. Mais en tout cas, ça me permet de vivre. Mon enfant est bien nourri, mon enfant est heureux. Ma maison est payée. Voilà quoi, tout va bien.

  • Speaker #0

    Ça nous permet justement de faire cette transition vers les peurs, les différentes peurs. parce que quand on est entrepreneur, est-ce qu'on est submergé par toutes ces peurs ? Il y a la peur de l'échec,

  • Speaker #1

    par exemple. Oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on se lance, une fois qu'on s'est lancé, souvent, elle disparaît. Toi, ça a été le cas au début, cette peur de l'échec. Comment tu l'as vécu ? Comment tu l'as traversé et dépassé ?

  • Speaker #1

    Alors, peur de l'échec, ce n'est pas la peur la plus exacte me concernant, parce que je crois que j'ai un caractère très fonceur. mais même dans le sens où je ne sais pas faire marche arrière. Ce qui est l'inverse de raisonnable. C'est-à-dire que même si j'avais constaté que mon business allait être foireux, je pense que je l'aurais fait quand même. Parce que j'étais lancée et que je n'aurais pas su faire marche arrière. Donc voilà, ça n'a aucun sens, mais je pense que je suis comme ça. Donc peur de l'échec...

  • Speaker #0

    Parce que tu avais peut-être besoin de... prouver quelque chose ou en tout cas d'apprendre quelque chose de cette expérience ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    j'étais dedans, j'avais envie d'aller au bout, je ne me voyais pas dire j'ai rencontré les banques et ci et ça et en fait non parce que je ne suis pas sûre. Ça ne me ressemble pas en fait. Quitte à ne pas réussir, je vais quand même le faire je pense.

  • Speaker #0

    Vous avez des noms des banques au début ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai été facilement suivie par les banques parce que je ne demandais pas une grosse somme et parce que j'avais quand même un bagage études de droit, CAP, expérience, communauté Instagram. aussi petite soit-elle à chaque fois ils m'en ont parlé les banques donc j'ai pas eu de difficultés et tout donc peur de l'échec bah pas trop tu vois parce que en fait si ça s'arrête le fait que ça n'ait pas marché c'est

  • Speaker #0

    quelque chose avec lequel tu peux te dealer c'est plus les conséquences les dettes et tout je trouve ça dur et ça s'est pas réveillé en tout cas quand t'es devenue maman justement

  • Speaker #1

    Non, par contre, tu vois, moi, ce qui m'a coûté, c'est le côté, je vais aller m'investir, donc moi, mon temps et mon argent dans un projet. Et mon bébé, je vais aller le mettre à la crèche pour mener à bien ce projet. Et ça, j'ai eu du mal à comprendre cette séparation et à comprendre à quoi ça arrivait. Il faut quand même savoir qu'au début, j'ai payé pour travailler en quelque sorte. J'ai fait un emprunt, j'ai investi mes économies. Donc à ce stade, je paye pour travailler. Et je vais aussi... Tout ça pourrait faire gagner de l'argent qui va servir à la fin à payer un peu ton mode de garde. Tu vois, je voyais les choses comme ça. Je n'arrivais plus à comprendre le sens de pourquoi on travaille et faire rire de son enfant, alors que je n'ai jamais pensé être une maman au foyer. Tu vois, ça ne me ressemble pas. J'ai besoin d'activité. Mais à ce moment-là, je voyais plus clair. J'avais mon enfant qui avait, au moment où il est entré à la crèche, elle avait cinq mois. Et moi, c'est le moment où j'étais en plein dans les demandes de prêts, les trucs, les bazars. Et là, je voyais plus clair. En fait, on m'a pris mon cœur de maman et on m'a mis sur la table et on m'a dit, tu dégages et tu fais un truc d'entrepreneur. Là, ça a été un peu rude.

  • Speaker #0

    Beaucoup de culpabilité aussi à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, après, je l'ai mise à la crèche et ce n'était pas du tout le problème de la confier. c'était vraiment sur le sens de la vie À quoi ça rime ?

  • Speaker #0

    Et ça t'a permis de faire le point aussi à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que tu te projettes pas de la même manière quand t'es pas encore maman. Tu vois, moi j'imaginais, j'ai mon bébé, je m'en occupe les 3-4 premiers mois, trop cool, elle va à la crèche, easy, je me remets au boulot. Et en fait, c'était hyper différent. Et pourtant, vraiment, Dieu sait que je suis pas une mère louve. Enfin, j'avais envie de travailler, c'est vraiment pas la question. Mais devenir entrepreneur, pile au moment où... où tu dois lâcher ton bébé ou alors où tu deviens maman, j'avoue, ce n'était pas le meilleur timing.

  • Speaker #0

    C'est ton identité qui est complètement... C'est ça. ...dénue.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Question aussi sur qui je suis dans tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais carrément. Donc, si les gens peuvent éviter de faire exactement le pire de ce timing... Parce que tu vois, j'étais en congé mat, donc je m'occupais d'elle, sauf qu'en fait, j'avais des rendez-vous tout le temps, donc j'étais...

  • Speaker #0

    Ça flette. ...débrouillée.

  • Speaker #1

    Oui. et t'arrivais pas à être non plus au réseau sans investir avec elle tu vois là maintenant je me dis bah attends pourquoi je suis pas partie 3 semaines en vacances avec elle et tout pourquoi j'ai pas fait ça je travaillais pas en fait je travaillais grave donc bon timing pas idéal après c'était un cap à passer ça dure quelques jours t'as un peu le cafard et tout dans mon cas c'est passé assez vite et aujourd'hui c'est plus du tout une question c'est ce que tu nous partageais au début c'est que tout est organisé justement Oui. Pour que toi,

  • Speaker #0

    tu puisses t'y retrouver dans ta vie familiale de maman, justement. Et aussi dans ton projet. C'est important d'être animée par une passion au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Et un projet à la société aussi de la maternité. C'est sûr. Et dans mon cas aussi, je me suis dit, en tout cas, si c'est ça la vie qu'on doit mener, c'est-à-dire de faire garder ses enfants 10 heures par jour. C'est quand même énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est fou qu'on n'ait pas encore trouvé comment faire autrement. Moi, je trouve ça énorme. Je trouve ça très bizarre. On ne profite de nos enfants que le week-end. la semaine t'as pas le temps, c'est toujours le bain, le ci, le ça, vite, machin faut ça un peu rude, et donc je me suis dit si c'est vraiment ça qu'il faut faire, faut vraiment que j'aime ce que je fais, parce que si je la laisse 10h par jour pour faire un truc qui me saoule je vais péter un câble il en perd le sens au moins ça m'a poussé, au début ça m'a refroidi sur mon projet, et finalement après réflexion ça m'a poussé les deux pieds dedans en me disant, au moins tu vas kiffer et tu vas faire ton truc, et tu sauras pourquoi C'est comme ça que la vie est organisée.

  • Speaker #0

    Cette peur, en tout cas, tu as réussi à bien la mener, la dépasser.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu transformes. La contourner. La contourner, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et la deuxième, ce qu'on appelle blessure des entrepreneurs, c'est le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Ah oui, on a ça. Parlons-en.

  • Speaker #0

    C'est le plus courant. C'est les entrepreneurs. Oui, les entrepreneurs. Oui,

  • Speaker #1

    et je le vois autour de moi. Je l'entends dans tous les podcasts que j'écoute. Je l'entends, quoi. J'en ai parlé avec Marie du Café Augustin. Je l'ai entendu chez Valentina de Ginko. Bon, moi, je ne peux pas le restaurant parce que c'est bien ce truc. On l'a tous. 70%

  • Speaker #0

    des entreprises.

  • Speaker #1

    On l'a toutes. Et en plus, en tout cas, dans le cas de Marie et moi, par exemple, on n'est que quelques exemples parmi beaucoup. On est reconvertis et on est autodidactes en plus de ça. Donc, t'imagines. Dans tous les cas, j'ai mon CAP, mais je me suis formée toute seule. Donc, j'en suis très fière. Je l'ai eu sans faire de cours, mais je n'ai pas fait de cours. Donc, je ne suis pas formée vraiment. Je suis encore moins formée au métier de commerçante, restauratrice. Donc, on l'a toutes, je pense. Mais je trouve que c'est un bon moteur aussi, parfois. Le manque de confiance. Le manque de confiance. Quitte à ce qu'il soit là, autant en faire une force. Et je trouve que le manque de confiance en soi est un moteur puisqu'il est un... Il t'amène à jamais être sûre de toi, à jamais dire là, c'est bon, ce que je vends, c'est nickel. Je laisse comme ça et peut-être perdre ton client.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une remise en question perpétuelle.

  • Speaker #1

    Perpétuelle. Mais du coup, dans mon cas, je trouve ça plutôt porteur.

  • Speaker #0

    On rappelle quand même que ce syndrome, il est aussi valable pour les femmes salariées.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Oui, on en parlait l'autre jour avec, je crois que c'était Véronique Estienne de Belt. Et pour une proposition de poste similaire en tant que salariée, je pense qu'elle disait que les hommes Si ça devait faire 20% ou 30% du poste, ils y allaient. Ok. Les femmes, il fallait que ça soit 80%. Ah ouais, il faudrait être sûre.

  • Speaker #1

    Mais c'est peut-être encore pire dans le salariat parce qu'en fait, tu es jugée par tes N+, quoi. Ou N+, je ne sais pas combien.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    ce qui n'est pas le cas quand tu es entrepreneur. Nous, on a peur du jugement de nos pères et du client, je pense. Les salariés ont peur de tous les gars au-dessus, quoi. Et ça, c'est ça. Et même des collègues, en fait. Donc oui, c'est vrai qu'en fait, ça ne doit pas être simple non plus, du tout.

  • Speaker #0

    Les avis clients, du coup, pour toi, c'est super important.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qui drive tes choix.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai quand même aussi voulu faire ça pour me faire kiffer en faisant les gâteaux que j'aime et tout ça, et passer des bonnes journées en servant des cafés. J'ai aussi ce besoin d'avoir un impact positif dans la vie des gens. ce que je fais d'une manière aussi simple que de faire des gâteaux et des cafés, c'est pas un truc de ouf, mais j'ai quand même vraiment à cœur que les gens passent un bon moment. Donc si c'est pas le cas, ouais, c'est dur.

  • Speaker #0

    Donc tout est sur nous, sur de l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, parce que ce qu'on propose, c'est bon, c'est fait avec le cœur, etc. Mais on n'a pas non plus inventé le couteau à pop-up beurre, tu vois, on fait des trucs assez classiques, voilà. Par contre, j'envisage Club comme une expérience globale, oui. le lieu est atypique, la musique elle est pas laissée au hasard du tout l'accueil encore moins et c'est ce qui revient beaucoup dans les avis Google aussi, c'est ça c'est l'accueil, l'ambiance, l'atmosphère donc moi quand les gens me disent qu'il se dégage un truc un peu magique de cup,

  • Speaker #0

    c'est exactement tout ça que je veux entendre une expérience enchantée une parenthèse en tout cas ouais ouais ouais, carrément et c'est du coup, c'est comme ça où t'arrives à dépasser ce syndrome de l'imposteur Merci à vous. d'accent sur le positif et en t'aidant justement des remarques peut-être négatives Oui,

  • Speaker #1

    j'en ai eu très très peu j'ai eu genre 2, 3 peut-être avis Google pas ouf des Lillois un Lillois je crois et deux, je sais pas trop tu sais pas forcément qui a mis l'avis rude en vrai c'est un peu dur parce que tu dis la personne elle pourrait soit m'écrire en perso pour me le dire soit me le dire sur le moment parce qu'en plus je demande à 99% des gens si ça s'est bien passé rude mais pour chaque carte des 3 j'ai tiré un enseignement et j'ai retravaillé la recette ou tu vois encore une fois j'ai essayé de pour toi critique tu vois une fois elle me dit le chocolat chaud j'ai revu la recette du chocolat chaud en fait je me suis dit moi-même attends si elle dit ça mais ça fait 6 mois que je le sers ça se trouve ça fait 6 mois que je sers un mauvais chocolat chaud donc je me suis pas mal remise en question alors que peut-être pas du tout mais au moins j'ai retravaillé j'étais sûre de moi donc finalement mieux dans mes baskets par rapport à ce foutu chocolat chaud donc voilà bon pareil je crois qu'il faut je fais ce geste depuis tout à l'heure mais retourner de négatif en positif de toute façon t'as pas le choix pour le surmonter ouais c'est quand même lié au syndrome de l'imposteur bah non Pourtant, même les autres personnes que je connais avec qui on en parle, on est des gens de caractère. On est un peu grande gueule et tout, mais ça n'empêche pas. Il ne faut pas croire.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas du tout. C'est un projet de cœur.

  • Speaker #1

    Tu es ultra avec le projet aussi. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    La troisième blessure, c'était la peur de l'argent. Il y a deux peurs de l'argent. Il y a la peur, en effet, de ne pas en gagner suffisamment. Et il y a aussi la peur de gagner de l'argent. certaines personnes ça peut culturellement,

  • Speaker #1

    j'ai des expériences. Je n'ai pas peur de gagner de l'argent, mais ce n'est pas non plus mon goal. Comme je disais tout à l'heure, je voulais faire quelque chose que j'aime et que ça me permette de vivre. J'ai bien conscience qu'en ayant un café avec six places, je ne vais pas rouler sur l'or. Par contre, oui, j'ai eu peur au début en mettant mes économies, alors que j'ai un enfant en bas âge. Faire un emprunt, oui, j'ai eu peur de payer pour travailler. Oui, vraiment, ça oui. Et maintenant que je vois... que ça se passe bien, je suis rassurée. Mais j'ai quand même peur, comme je disais tout à l'heure, que le monde me tombe sur la tête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, encore aujourd'hui, même si t'arrives à te payer.

  • Speaker #1

    S'il y a un incendie dans l'immeuble, il se passe quoi ? Ça, c'est des choses auxquelles je pense et donc j'ai peur de ça et de dire que ça met toute une vie en péril pour un petit business. Donc oui, ça reste une peur.

  • Speaker #0

    C'est plus la peur du risque là plutôt que la peur...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'aimerais pas, je sais pas, j'imagine le pire, mais qu'on me dise vous devez rembourser le local, les murs, tu vois, t'imagines ? Là, on est en plein vieux lit, on est sur du 500 000 euros, je fais comment, quoi ? Donc ça, c'est... Mais peut-être que ça n'existe pas dans la vraie vie, je sais pas, peut-être qu'on rembourse jamais son local, que les assurances, parfois, fonctionnent, je sais pas, mais c'est quand même des choses auxquelles je pense, ouais, carrément. Après, j'ai aussi cette philosophie de me dire, l'agence... L'argent, ça se perd, ça se regagne. Si j'arrête Cup et que je pars avec zéro, j'arrête Cup, je repars avec zéro, je vais aller travailler, en fait. Et s'il faut bosser chez McDo, je bosserai chez McDo. Enfin,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, tu arrives un peu à dépasser ça grâce à des super croyances, au final, positives que tu tiens.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Et surtout, grâce à la croyance du mérite aussi, du travail. Le travail paye. Et si c'est un travail tout pourri mais qui doit te payer ton loyer, tu fais un travail tout pourri qui te paye ton loyer.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    voilà. Je prie ça pour faire quelque chose que j'aime. Mais j'aurai aussi toujours le courage de faire ce qu'il faut pour ne pas être à la rue, tout simplement.

  • Speaker #0

    La quatrième blessure, on en a parlé pas mal, c'est la peur de déléguer. Toi, tu l'as fait très rapidement.

  • Speaker #1

    Mais à quel prix ? Ça m'a beaucoup stressée de prendre un apprenti. Déléguer, ça me fait peur.

  • Speaker #0

    Encore aujourd'hui, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a la notion de contrôle.

  • Speaker #1

    Oui, je suis contrôle fric. Je n'ai pas peur de lire. Carrément contrôle fric, j'aime prévoir les choses, j'aime visualiser d'avance. Autant je suis très épicurienne, autant j'ai quand même besoin de contrôler. Et en fait, Cup me représente beaucoup, je représente beaucoup Cup. Donc, si quelqu'un renvoie une image qui n'est pas celle que je veux de Cup, pour moi c'est compliqué parce que c'est mon truc.

  • Speaker #0

    C'est un de tes bébés aussi.

  • Speaker #1

    C'est un de mes bébés. C'est pas que j'ai pas confiance aux gens, mais quand même. Il se trouve qu'on sait tous que le rapport de l'embauche, etc. est parfois délicat. Moi, jusqu'à présent, j'ai eu beaucoup de chance, mais ça me décevrait tellement, en fait, tu vois, d'avoir une mauvaise entente ou d'avoir un conflit avec quelqu'un avec qui je bosse. Ça me contrarierait beaucoup. D'autres choses m'ont contrarié moins, tu vois, je fais une journée pourrie. J'ai fait une journée où j'ai perdu de l'argent plutôt que d'en gagner. Je dors dessus et demain, c'est bon, quoi. Par contre, être en mésentente avec quelqu'un,

  • Speaker #0

    Avec qui tu partages ton quotidien.

  • Speaker #1

    Avec qui je partage mon quotidien, mais oui, plus que ta propre famille. Exactement. Voilà, donc c'est pour ça que j'ai voulu ouvrir tout petit en fait. Je voulais pas devoir... J'aime les gens, attention, j'ai pas de problème.

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas gérer une équipe en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est pas ce dont j'ai envie en tout cas. Je préfère gérer, de nettoyer moi-même les toilettes, mais de pas devoir gérer des problèmes humains qui vont me contrarier beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Et là, ton apprentissage, tu l'as choisi comment ? avec des critères spécifiques.

  • Speaker #1

    On se connaissait d'avant. On s'était rencontrés dans le cadre d'un tournage d'émission de pâtisserie. Et on se suivait sur Instagram. Donc, on se connaissait. Quand j'ai ouvert, il était là le premier jour. J'ai déjà un soutien de base. Alors qu'il n'était absolument pas question qu'on se rencontre dans le cadre du travail. Mais il était là, en fait. Donc, quand j'ai su qu'il était peut-être intéressé pour devenir cet apprenti que je cherchais, j'ai dit, OK, bon, en quoi, en fait ? Donc, voilà, beaucoup de chance. Et là, pour l'année prochaine, je recrute quelqu'un d'autre. Ah oui, une demoiselle. Oui, Tim. part vers d'autres expériences.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc j'aurais cru de quelqu'un d'autre, mais qui m'a l'air super. Je suis sûre que ça va bien se passer. Mais oui, déléguer, c'est pas facile. Et c'est là,

  • Speaker #0

    c'est quelqu'un aussi que tu connais ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Donc là, on part sur encore autre chose. Mais je me dis, bon, vas-y, un moment, grandis, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, là, on a parlé beaucoup de toutes les différentes peurs. Il y en a une dernière qui reste. C'est la comparaison. Est-ce que c'est quelque chose que tu fais régulièrement, le fait de te comparer à d'autres cafés ? Peut-être pas forcément sur la métropole lilloise, mais en tout cas peut-être à d'autres commerces qui ont l'air, je ne sais pas, qui respectent tes valeurs. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Je pense que je le fais, mais de manière saine, plus dans l'inspiration. Tu vois, si je peux ressembler un peu plus à un tel qui est vraiment 100% local. Oui. Voilà, c'est plutôt que je vais aller me nourrir des autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te met pas la pression.

  • Speaker #1

    Non, parce que je pense avoir la force de caractère de dire je fais les choses comme j'ai envie de les faire tant que je les trouve justes. Et en fait, je ne vais pas me laisser guider par des espèces de pensées communes. Et ça, je pense que c'est le bon côté d'être reconverti et autodidacte. C'est qu'on n'a pas été cadré par des trucs qu'on croit être les bons dans le métier. Nous, on fait les choses avec notre bon sens.

  • Speaker #0

    Ça se pourrait, il y en a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui se comparent avec les réseaux sociaux, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah oui, moi non, ça va ça.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va. Non, ça va.

  • Speaker #1

    Tant mieux. Ouais, ouais, ouais. En fait, comme je dis tant que je me sens droit dans mes bottes, juste. Et aussi le bon sens, mon dieu, le bon sens. Franchement, il y a beaucoup de gens qui manquent de bon sens. Je m'en rends compte en étant commerçante et en recevant parfois des gens qui n'ont pas de bon sens. Le bon sens est mort. Et donc, en fait, si tu fais des choses... Avec authenticité, avec bon sens. Je trouve que tu n'as pas besoin de te comparer aux autres. Donc,

  • Speaker #0

    tu as des exemples à partager ?

  • Speaker #1

    De manque de bon sens ? Oui,

  • Speaker #0

    par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, attention, c'est un peu rustre, mais aller aux toilettes et nettoyer derrière soi, pour moi, c'est du bon sens. Voilà, ce genre de choses. Ou le grand sujet de télétravailler dans un café, est-ce qu'on est pour, est-ce qu'on est contre ? Moi, je m'en fiche que tu télétravailles ou que tu appelles ta copine ou que tu sois en date. Par contre, j'ai trois places, tu ne peux pas prendre un espresso pendant cinq heures. Ça, pour moi, c'est du bon sens, en fait. Voilà, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, on est d'accord.

  • Speaker #1

    C'est bête, mais c'est le quotidien du commerçant.

  • Speaker #0

    C'est apprendre le bon sens, sensibiliser au bon sens.

  • Speaker #1

    Voir à la politesse, parfois, mais bon. Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup de problèmes, mais parfois, quand tu as ce genre de problème, c'est... Il faut rigoler. Il faut rigoler.

  • Speaker #0

    Et Vigée aime bien venir, du coup, dans ton café.

  • Speaker #1

    Ouais, ça y est. Elle est à l'âge où elle comprend, ouais. Ouais.

  • Speaker #0

    Tu pourrais partager un moment de complicité, peut-être que vous avez vécu ensemble autour de ton projet, entre rien.

  • Speaker #1

    Bon, déjà, elle était là quand j'ai fait les peintures et tout ça. Elle n'allait pas encore à la crèche, donc elle était là dans son petit transat à rebondir et tout. Donc ça, c'est des bons souvenirs, quand même. Et là, elle est en âge de comprendre. elle sait ce que je fais, elle le dit donc c'est trop mignon en fait, elle dit le travail de maman c'est à côté de Constance maman elle fait des cafés, elle fait des gâteaux moi j'aime bien les gâteaux, ça c'est mignon tu vois je me dis, elle a compris la vibe et comme je l'emmène beaucoup boire des cafés entre guillemets, dans d'autres endroits je pense qu'elle assimile ça à un moment de plaisir donc ça ça me fait plaisir et l'année prochaine il y en aura d'autant plus puisque je le disais elle sera là le matin et l'après avant et après l'école donc je pense qu'on va Merci. passer des bons moments ensemble. Et tu vois ce qui peut être une corvée de récupérer l'enfant, comment on fait la garderie, tout ça. Là encore, j'ai essayé de transformer ça en quelque chose de cool. Je pense qu'on aura des bons moments ensemble. Mais oui, je suis fière de ce que je fais et je suis fière qu'elles le comprennent. Carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire justement à la Lulu au tout début ? Celle qui commençait à penser à son projet entrepreneurial. Ouais.

  • Speaker #1

    Continue d'y aller, mais... tu as raison, t'inquiète, ça va aller. Le stress du début et tout ça passe, en fait, vraiment. Et on commence à prendre plaisir. Et même si à un moment donné, on perd de vue pourquoi on le fait, comment ça se fait qu'on fait ça et pourquoi je n'ai pas choisi la facilité, en vrai, si on ne choisit pas la facilité, c'est certainement qu'il y a un choix du cœur derrière, qu'il y a des bonnes raisons à un moment donné. Et aussi que rien n'est... rien n'est éternel, si jamais ça doit changer, s'il faut faire make-up et faire autre chose, tout est faisable. Je pense qu'il faut faire quand on a envie de le faire en se disant qu'on a toujours une porte de sortie.

  • Speaker #0

    Et peut-être prévoir cette porte de sortie ou pas, forcément, se laisser porter aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, tu vois, si je fais un cup de main, je n'ai pas la moindre idée de ce que je ferais d'autre. Donc ça, ça donne un peu le vertige. Maintenant, si il y a dix ans, tu m'avais dit que j'ouvrirais un café, je ne l'aurais pas cru. En fait, on ne peut jamais savoir ce qui vient. Donc, je pense qu'il faut aussi un peu laisser aller. Mais oui, si on peut prévoir une part de sortie, tant mieux. S'il y en a qui ont des plans B, trop bien. J'aimerais bien avoir un petit plan B au Kérou, tu vois.

  • Speaker #0

    En tout cas, toujours être au clair avec ses choix de cœur. Toujours être alignée avec ses choix de cœur.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi de les définir carrément.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, j'ajouterais, en ayant conscience, du coup, et je ne te parle pas d'argent, mais du coup... Sacrifice. Oui, et avoir un café, ça fait rêver beaucoup de gens. On me dit souvent que je fais un job de rêve et que j'ai réalisé mon rêve. C'est très vrai. Maintenant, il y a aussi énormément de... Il faut être prêt à s'investir.

  • Speaker #0

    Tu t'es donné les moyens.

  • Speaker #1

    J'y suis 10 heures par jour. J'y suis, je travaille. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je pense qu'il faut juste être consciente et savoir si on est prêt à faire les moins bons côtés pour avoir les bons.

  • Speaker #0

    C'est une belle leçon. Et qu'est-ce que tu aimerais pouvoir dire peut-être dans ces dernières questions de cette interview à Billy ? Qu'est-ce que tu aimerais pouvoir lui transmettre ?

  • Speaker #1

    J'espère que comme moi, elle saura se laisser guider par ce qui l'anime, qu'elle trouvera un bon équilibre entre ce qui doit être fait, c'est-à-dire avoir un métier, un métier rémunérateur. Si elle veut avoir un certain confort de vie, si elle dit qu'elle veut être nomade et... J'espère juste qu'elle sera exactement le bon mix entre avoir les pieds sur terre, mais aussi comprendre que la vie n'est pas que travailler, que d'être dans le dur, que d'être dans la douleur, qu'on peut être heureux et travailler. J'espère qu'elle réussira à être elle-même et que j'espère qu'on lui aura montré la voie en tout cas.

  • Speaker #0

    Une belle transmission. Tes prochains projets peut-être ? Eh bien, écoute, ce n'est pas très à la mode de dire ça, mais je n'en ai pas. Je veux juste que ça continue comme c'est. Oui, moi, ça me va bien. En fait, je suis heureuse dans ce que je fais. J'aimerais qu'on soit meilleur dans chaque chose qu'on fait. Toujours mieux, mais pas plus. Je n'ai pas envie d'ouvrir un deuxième. Je n'ai pas envie d'avoir plus grand. En plus, j'ai un projet de deuxième bébé dans les années à venir. Donc, ce n'est pas le moment de me dédoubler sur le plan pro. Je me dédoublerai en devenant maman pour la deuxième fois. donc voilà juste de rester de toujours s'améliorer mais de rester comme on est rester fidèle à ses valeurs tout à fait c'est un bel exemple aussi à transmettre bah oui de pas forcément voir plus gros moi je trouve que c'est pour les réalités d'autres exactement ouais ouais ouais carrément carrément déjà savourer savourer celles qu'on a tout

  • Speaker #1

    à fait c'est déjà bien complètement ouais peut-être pour terminer cette interview on peut faire un peu comme un portrait chinois ... qui était une pâtisserie.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu serais comme pâtisserie ? Pas très fun, je serais un cake citron.

  • Speaker #1

    Un cake citron ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, un cake citron qui paraît un peu basique et tout, mais qui en fait a beaucoup de caractère et qui n'est pas si facile à faire. Un cake citron.

  • Speaker #1

    Et si tu étais une chanson ?

  • Speaker #0

    Je vais dire If I Can Dream. de Elvis Presley, puisque j'ai l'obation Elvis, et que je trouve que cette chanson, elle prend au trip et qu'elle parle d'un monde meilleur et que, voilà, comme je disais, j'ai laissé un peu tomber toutes les causes que je défendais auparavant pour me mettre dans la vie pratico-pratique, de faire des gâteaux, etc. Donc voilà, c'est une chanson engagée que j'aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et un super pouvoir.

  • Speaker #0

    Ça, tu m'en avais parlé, du coup, j'ai réfléchi. Super pouvoir archi-nul. J'aimerais bien voir l'intérieur des maisons. j'aimerais bien vraiment voir l'intérieur des maisons parce que j'adore voir comment sont les maisons à l'intérieur mais aussi parce que je trouve que tous les autres super pouvoirs sont trop je veux dire si tu décides de pouvoir te téléporter bah oui mais bon à quoi ça sert si tu peux pas suivre derrière avec la vraie vie si tu décides de devenir millionnaire bah du coup tu peux tout faire les autres super pouvoirs sont trop super je préfère le colomb d'or bah merci on se partage

  • Speaker #1

    Peut-être que pour terminer ce podcast, tu peux nous rappeler où on peut te retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez me voir du lundi au vendredi chez Cup, aux 3 rues des Bouchers, à côté de ma grande copine Constanzaine qui est créatrice de bijoux, en face de mes copains de chez Barthes qui font des focaccia qui sont super. Comme nous l'avons bien compris pour l'instant, je suis là nuit et jour presque. Donc vous tomberez sur moi normalement ou sur une superbe pépite que j'aurais trouvée.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux.

  • Speaker #0

    je suis heureuse de le dire aussi sur l'île du Magic Food pour m'appartient un petit peu plus perso et sur cup.lille pour les infos liées au café et on rappelle que tes menus changent également toutes les semaines oui plusieurs fois par semaine même plusieurs fois on a peu de choix en

  • Speaker #1

    termes de salé en tout cas mais ça change plusieurs fois par semaine avec les produits maximum et au coco oui tout à fait tout à fait merci merci à toi merci beaucoup J'ai passé un super moment.

  • Speaker #0

    Moi aussi. Je suis ravie. Merci beaucoup vraiment de ton écoute et tout le reste.

  • Speaker #1

    Et j'ai hâte d'aller déguster les pâtisseries que tu nous as ramenées. À travers ton parcours, on a senti vraiment cette envie immense de créer, de transmettre, d'inspirer, tout en gardant les pieds sur terre et faire les choses avec sincérité. Parce que c'est la boussole principale ici. dans ton projet et c'est ultra inspirant. Et ce que tu nous offres à travers Cup, ce n'est pas qu'un lieu où on mange des gâteaux, c'est un espace de rencontre, d'humanité et d'engagement et ça, c'est super précieux. Et à toutes celles qui écoutent cet épisode, j'espère que vous repartirez reboostés, rassurés et peut-être même un peu réconciliés avec vos doutes parce que oui, on peut entreprendre à son rythme avec ses valeurs et ses failles aussi et c'est ça qui rend le chemin Merci. encore plus beau. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous et surtout à aller découvrir l'univers magique de Lulu, que ce soit sur Instagram ou en vrai sur Lule. A très vite pour un nouvel épisode de Même Preneur, le podcast où la maternité et l'entrepreneuriat se rencontrent. Et prenez soin de vous.

Description

Dans cet épisode, je tends le micro à Lucile, alias Lulu Magic Food : pâtissière passionnée, fondatrice du Coffee shop éco-engagé CUP à Lille, et maman de la petite Billie 🌿


Lucile nous partage son parcours sincère, de la reconversion à la création de son propre lieu, en passant par les bouleversements de la maternité. On parle d’entrepreneuriat féminin, de charge mentale, d’équilibre pro/perso (ou de déséquilibre parfois…), de créativité, de gestion des réseaux sociaux, mais aussi de vulnérabilités.


Un échange lumineux, sans filtre, pour toutes celles qui cherchent à entreprendre avec sens, douceur et intuition 💫


💬 Au programme :

  • Comment elle a mis l'entrepreneuriat au service de sa maternité

  • La naissance de son projet passion CUP

  • Organisation, charge mentale & délégation

  • La puissance du soutien

  • Les 5 blessures de l’entrepreneure (échec, imposteur, comparaison, argent, délégation…)

  • L’importance de transmettre à sa fille


🎙️ Un épisode vrai, doux, inspirant — à écouter avec un cookie 🍪


Pour en savoir plus sur Lulu Magic Food, tu peux la retrouver sur instagram ici : https://www.instagram.com/lulumagicfood/?hl=fr

et son café CUP à Lille ici : https://www.instagram.com/cup.lille/?hl=fr

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N'oublie pas de t'inscrire à la newsletter ici : https://margareth-hypnose-pro.systeme.io/mumpreneur

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🎧 Épisode disponible sur Youtube ici : https://youtu.be/qh3TBQCzbyc


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🎙️Episode chaque mardi : interview d'entrepreneuse maman (et épisode solo chaque dernier mardi du mois).

✉️ Newsletter chaque mercredi


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans cet épisode de Memepreneur, le podcast qui donne la parole aux mamans entrepreneurs passionnées et résilientes. Je suis Margareth Piette-Cuenca, maman de deux enfants et bientôt trois, et je serai votre hôte pour cet épisode. Chaque mardi, on plonge dans une interview inspirante avec le parcours audacieux et engagé d'une maman entrepreneur. Et on se retrouve tous les mercredis via la newsletter. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode de Mumpreneur Podcast, je reçois une invitée qui incarne à merveille l'esprit du podcast. Une maman créative, une entrepreneur passionnée et une femme engagée dans un projet aussi gourmand que responsable. Elle s'appelle Lucile, mais vous la connaissez sûrement sous le nom de Lulu Magic Food. Elle a ouvert Cup, un mini café en plein cœur du Vieux-Lille, tout en jonglant avec son rôle... de maman, d'une petite Billie. Ensemble, on va parler maternité, pâtisserie, engagement éco-responsable, mais aussi de charge mentale, d'organisation et de transmission. Un échange plein de douceur et de vérité, alors bonne écoute. Alors bienvenue.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté.

  • Speaker #1

    C'est un plaisir.

  • Speaker #0

    Enregistrement. Est-ce que déjà tu peux te présenter en quelques mots et puis peut-être aussi présenter ta fille, la relation que vous avez ?

  • Speaker #1

    Oui, je m'appelle Lucille,

  • Speaker #0

    j'ai 33 ans,

  • Speaker #1

    je suis donc gérante d'un coffee shop comme tu l'as dit. C'est une reconversion, ce n'est pas le métier que je faisais à la base et j'ai ouvert Cup il y a deux ans. Et je suis donc maman de Billy qui va avoir trois ans en juillet. Donc j'ai ouvert Cup quand Billy avait un peu plus de six mois, sept mois, quelque chose comme ça. Voilà. Et je suis une maman très proche de cette fille. J'adore être maman, c'est vraiment un rôle que j'aime. J'adore aussi être gérante de mon café.

  • Speaker #0

    Et juste avant, tu étais juriste.

  • Speaker #1

    C'est ça. En tout cas, j'ai fait des études de droit. Donc, je suis juriste par le diplôme. Je n'ai pas réellement exercé comme juriste. J'ai assez vite pris un virage. J'ai bossé pendant sept ans dans la même entreprise. D'accord. J'ai développé en parallèle ma passion de la pâtisserie, sachant que c'était une entreprise alimentaire. Donc, je baignais déjà un petit peu. là-dedans. Et après, grâce à la force des réseaux et de la passion, j'ai fini par ouvrir mon petit commerce.

  • Speaker #0

    Et t'as ouvert justement ton café. J'avais entendu dans une autre interview, t'as attendu en fait d'avoir ta petite fille, qu'elle soit assez grande parce que tu voulais pas vivre le métier de commerçante enceinte.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, disons qu'au moment où j'ai commencé à vraiment vouloir ouvrir mon propre commerce, j'avais du coup 20... 28, 29 ans, voire proche de la trentaine. Donc, c'était pile le moment où je commençais aussi à parler enfant avec mon conjoint. Donc, je me suis dit, si je peux faire au moins un congé mat en étant salariée, bénef. En vrai, on ne va pas se mentir. C'est quand même plus confortable, plus rassurant, plus tout. Il se trouve que j'ai eu une grossesse superbe et que je n'ai pas eu besoin de prendre des arrêts ou quoi que ce soit et que je suis allée au bout. Mais j'ai eu de la chance sur ça. Et c'était hyper rassurant. Donc, je trouvais ça bien de faire ça dans cet ordre, en effet. et du coup c'est exactement ce que j'ai fait j'ai pris mon congé mat puisque j'étais enceinte et j'ai quitté l'entreprise dans la foulée

  • Speaker #0

    Et tu dirais que la maternité ça a été quand même un déclic pour te lancer vraiment à 100% dans ton projet

  • Speaker #1

    Non parce que c'est presque plutôt l'inverse, c'est de me dire ok j'ai mon projet là qui commence à vraiment me titiller, j'ai envie de le mener à bien, donc il faut vraiment qu'on envisage la maternité je pense maintenant parce qu'après c'est vrai qu'en tout cas nous on était bien aussi comme couple On avait un désir d'enfant, c'est sûr. Mais je veux dire, en soi, ça ne urgeait pas, outre l'horloge biologique, tu vois. On a aussi un peu rationalisé en se disant, bon, sur le plan de nos carrières, c'est maintenant le bon moment. Sinon, moi, ça repose derrière mon projet. Et je trouvais ça aussi important de ne pas louper le coche, que ce soit pour la maternité ou pour mon projet. Les deux.

  • Speaker #0

    Donc, tu as essayé de combiner pour que ce soit le bon moment pour la maternité.

  • Speaker #1

    Et j'ai eu la chance que ça se fasse hyper bien, parce que je suis tombée enceinte très rapidement. donc du coup c'est... On a complété le timing comme on l'avait espéré.

  • Speaker #0

    Trop bien. J'avais vu presque un mois après. Je décide d'aller tenter cette expérience.

  • Speaker #1

    Hyper chanceux. Du coup, ça s'est coupé juste comme il fallait. Et comme je te disais, j'ai pu partir de mon entreprise suite au congé. Ça m'a ouvert une porte de sortie parce que je voulais partir, mais je ne voulais pas vraiment partir. Donc voilà, ça s'est fait nickel.

  • Speaker #0

    Tu voulais partir et pas vraiment partir. Est-ce qu'il y avait aussi des peurs derrière ? Oui. L'échec, par exemple.

  • Speaker #1

    C'est sûr. En fait, tu quittes quand même, quand je disais ce que moi, j'ai toujours trouvé être inconfort. Moi, le salariat, ce n'est pas un gros mot. Je trouve ça cool. Je trouve qu'en France, on a quand même des choses qui sont superbes pour les salariés. Totalement. Donc je quittais le salarié parce que j'avais envie de créer, parce que j'avais envie de... de faire mon truc, mais pas parce que je voulais être mon patron. Tu vois, ce n'était pas dans cette démarche-là. Et après, outre du coup les craintes de perdre un confort, je veux dire, comme je disais, les arrêts maladie, tout ça, c'est quelque chose qui n'existe pas vraiment quand tu es gérant d'un commerce. Et à côté de ça, il y avait aussi beaucoup d'affects puisque j'étais dans une entreprise familiale où je bossais avec des gens dont je suis très proche. Donc, je partais un peu aussi avec la petite larme, tu vois.

  • Speaker #0

    Et ton envie, justement, d'entreprendre ? Tu l'as situé, ça arrivait quand en fait ? Tu situais ce moment,

  • Speaker #1

    il arrivait à... Alors j'ai toujours eu dans un coin de tête l'idée du coffee shop, du salon de thé. Plutôt même à l'époque, je disais plutôt salon de thé parce qu'il y a 10-15 ans, on ne parlait pas encore trop de coffee shop et surtout pas en France. Donc je disais salon de thé. Mais je dessinais déjà un peu des devantures sur mes cahiers de droit. Donc ça remonte quand même. Mais à la fois, ça n'a jamais été un plan de carrière. C'était plus, je ne sais pas, il y en a qui seraient chanteuses. Moi, c'était ça. Mais j'ai pas trop de... Je ne me rappelle pas du moment où j'ai dit « je vais faire ça » . C'est plus « je ne sais pas quoi faire d'autre, il n'y a que ça qui me donne envie, il n'y a que ça dont je me sens capable, je vais faire ça » .

  • Speaker #0

    Donc c'est la petite graine qui s'était plantée à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Ta petite, tu l'as laissée immergée, que tu es dans le salariat. Tout à fait. Et c'est quand le moment de bascule où ça a switché, je suppose avec tes formations aussi, tu t'es lancée ?

  • Speaker #1

    C'est vrai que oui, tu mets le doigt sur quelque chose que moi-même, je n'ai pas forcément réalisé, mais en passant, CAP pâtissier en candidat libre, chose que j'ai faite en étant salariée. C'est vrai que ça a pris un autre angle, un autre tournant. Encore une fois, je n'ai pas passé le CAP pâtissier en me disant « comme ça, après, je pourrais ouvrir » . Je me disais « si j'ouvre un jour, ça me servira d'avoir le CAP » . Mais tu vois, ce n'était pas à ce point calculé. Mais en effet, le fait d'obtenir un diplôme dans le domaine de la pâtisserie m'a poussée vers le projet toujours un peu plus. Et encore une fois, la force des réseaux. Franchement, ça, je ne peux pas passer à côté. Le fait d'avoir un Instagram sur la pâtisserie, que qui était tout à fait amateur. Pareil, rien n'était réfléchi. Mais du coup, tu as un peu des clients, on commence à parler de toi, les gens savent un peu qui tu es, donc ça te donne confiance aussi pour ton projet derrière.

  • Speaker #0

    Et cet Instagram, tu l'avais ouvert quand en fait ? Au tout début, quand tu es allée ?

  • Speaker #1

    Quelques années avant. Je ne sais jamais la date quand on me demande, mais bien avant le CAP, oui. Et je l'ai créé quand j'ai été embauchée pour la première fois comme prestat cuisinière, pâtissière, truc de forme. La première fois que j'ai été embauchée. pour faire de la cuisine. Je me suis dit, OK, on va faire un truc du coup un peu plus pro, une page publique du moins sur laquelle je pourrais montrer ce que je fais et sur laquelle les gens pourront me contacter.

  • Speaker #0

    Et ça a tout de suite pris.

  • Speaker #1

    Oui et non. Alors, tu vois, aujourd'hui, encore ce compte dont je parle, le Magic Food, il a 7000 abonnés, ce qui est rien par rapport à certains comptes. Mais moi, ça m'a suffi en fait à avoir la bonne clientèle. Peut-être que c'est peu, mais en tout cas, c'est bien ciblé je crois et Comme j'ai eu la chance que Lil Baymat, qui est une influence studioise très suivie, parle de moi au tout début, ça m'a donné l'impulsion dès le début.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui, ça reste ton canal de communication principal.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    Donc, tu gères tout, toute seule. Tu délègues pas du tout. Non,

  • Speaker #1

    pas du tout. C'est un compte. En fait, j'ai deux comptes. J'ai le compte Cup pour le coffee shop qui est un peu plus pro, un peu plus neutre. Et le compte Magic Food qui est devenu un peu le compte coulisse où je montre la vie d'entrepreneur. ça parle musique ça parle de maman aussi ça parle musique ça parle food ça parle lieu aussi à bonnes adresses et qui est extrêmement spontanée donc en fait jamais de la vie je pourrais déléguer ça et j'en ai pas du tout envie en plus c'est pas pesant pour moi c'est quelque chose que j'aime bien faire mais

  • Speaker #0

    justement ça demande quand même beaucoup d'organisation ça demande du temps maman entrepreneur tu gères deux comptes Instagram t'as décidé de rien déléguer en tout cas dans cette partie de communication tout à fait Après, aujourd'hui, tu as, il me semble, un salarié en apprentissage.

  • Speaker #1

    Oui, un apprentissage pâtissier.

  • Speaker #0

    Et comment tu fais, en fait, pour t'organiser au quotidien ? J'ai du retard.

  • Speaker #1

    Donc, du coup, s'il y a ici des gens qui m'ont déjà écrit, qui écoutent, ils savent que je mets longtemps à répondre aux messages. Après, ce n'est pas très grave parce que c'est des messages de réaction, à des stories, tu vois, pour rigoler. Donc, il n'y a pas d'urgence. Mais oui, en effet, je réponds tardivement. Donc non, je gère. Pas extrêmement bien. Enfin, s'il n'y a pas d'orgasme, j'essaie tous les soirs de gérer un peu les réponses. Je ne suis pas une superstar, je n'en ai pas plus de 150 par jour. Mais si ce n'est ne serait-ce que 20 ou 30, il faut le faire.

  • Speaker #0

    Mais comment tu gères aussi avec ta vie de maman ? Comment c'est une journée dans la vie de Lulu ?

  • Speaker #1

    Alors, j'ai la chance d'avoir un conjoint qui est aussi très présent. On est moite-moite dans la gestion des matins, des soirs. Donc, on se répartit la semaine.

  • Speaker #0

    Il est entrepreneur aussi.

  • Speaker #1

    Il est redevenu salarié. Il a été entrepreneur avant que moi je le sois. Et il est devenu salarié à peu près quand moi je suis devenue entrepreneur. Ça c'est bien goupillé. Donc on se répartit les jours et un jour où c'est moi... Je me lève, je me prépare du coup bien avant, tu sais ce que c'est. Ensuite, je m'occupe de Billy. Si je l'emmène à la crèche, je l'emmène. J'arrive au travail et j'ai la chance, ou en tout cas j'ai fait le choix, d'ouvrir cup de 9h à 17h. Ce qui veut dire qu'on y est avant, mon apprenti et moi, et qu'on en part après. Mais ça reste un horaire de bureau, selon la charge de travail qu'il me reste à faire le soir en partant. je peux aller chercher Billy. C'est quelque chose qui est possible en termes d'horaire. Donc voilà, j'ai aussi choisi, moi, mon mode de travail pour l'adapter à mon mode de vie.

  • Speaker #0

    Et je pense que la Billy, elle va rentrer en maternelle.

  • Speaker #1

    Oui, elle va rentrer à l'école. Tout à fait.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça va être encore d'autres horaires.

  • Speaker #1

    Eh bien oui, mais elle va aller à l'école à 100 mètres de CUP. Trop bien. On a fait en fonction du lieu. On a fait un choix d'école qui nous plaisait, mais aussi d'une géolocalisation qui nous plaisait. Et donc, en fait, là, l'histoire, c'est que... Ce qu'on imagine être, c'est Billy venir en travail avec maman tous les matins. Billy mange son petit oeuf à la coque pendant que maman travaille ses prêpes avant d'ouvrir. L'idée, c'est que je l'emmène à l'école juste avant d'ouvrir. Pour le soir, ce sera soit un petit peu de garderie ou soit j'aurai la chance qu'une maman voisine, cliente devenue amie dont les enfants vont à la même école, me la dépose au retour.

  • Speaker #0

    Au final, ça devrait super bien s'organiser.

  • Speaker #1

    Pour quelqu'un qui est entrepreneur, commerçant et maman, je trouve que je m'en sors vraiment pas mal.

  • Speaker #0

    Complètement. Carrément. Tout est super fluide. Toi, tu as pris le parti de travailler le mercredi, de ne pas prendre tes mercredis.

  • Speaker #1

    Oui. Pour l'instant, après, je n'ai aucune expérience de l'école. Pour parler pratico-pratique, Billy ira à la crèche le mercredi. Son ancienne crèche, en fait, ils proposent de la périscolaire. OK. Donc, pareil, là, je touche du bois,

  • Speaker #0

    mais pour l'instant,

  • Speaker #1

    on est chanceux. Je te le souhaite. Après, à voir si à un moment donné, j'arrive à trouver quelqu'un avec qui je laisse vraiment la boutique le mercredi après, pour moi, passer du temps avec Billy. C'est le genre de choses auxquelles j'aspire. Moi, j'ai une maman qui est professeure de collège. Donc, tu vois, j'ai connu la maman présente. Donc, j'aimerais bien aussi incarner ça. Après, je ne travaille pas le week-end. Enfin, je travaille à la maison, mais je ne travaille pas... La boutique n'est pas ouverte le samedi et le dimanche.

  • Speaker #0

    Et on rappelle que c'est ok aussi de travailler le mercredi. Carrément.

  • Speaker #1

    C'est pour ça qu'actuellement, ce n'est pas trop un sujet. Mais si, à un moment, je peux me payer ce luxe, parce que j'estime que c'est un luxe, je le ferai avec grand plaisir. Mais voilà, ça ne me traquaisse pas, puisque je suis déjà là tous les week-ends. Trop bien.

  • Speaker #0

    Elle a de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vraiment... J'ai conçu, moi, mon business en fonction de ma vie perso, parce que c'est comme ça que je vois le travail, en fait. Le travail sert la vie perso, pas l'inverse. J'espère, j'aspire à ça, en tout cas.

  • Speaker #0

    Et justement, comment, en parlant de vie perso, comment toi tu t'organises pour avoir du temps pour toi et aussi du temps pour ton couple ?

  • Speaker #1

    Oui, alors ça c'est vrai que l'enfant grandissant, on trouve, parfois les gens disent que le bébé est plus difficile à gérer. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je trouve qu'en grandissant, là quand même, il y a plus de présence, on peut faire plus d'activités, donc on leur consacre plus de temps aussi. Trouver du temps. perso, comme je disais, j'ai la chance d'avoir un conjoint hyper présent. Donc si je lui dis jeudi, je ne suis pas là parce que je bois des verres avec les copines, il n'y a pas de sujet en fait. Si lui il est dispo, il gère. Donc je peux carrément m'octroyer ce genre de soirée et je le fais au moins une fois par semaine. Et le couple, on y travaille. En fait, faire garder un enfant un week-end complet, c'est forcément plus difficile que juste une soirée. Mais ça va. Franchement, on arrive quand même, on a la chance d'avoir mes parents qui sont présents à Lille. Ok. les parents de mon conjoint qui sont sur la côte d'Opal, mais qui sont aussi toujours OK de la garder deux, trois jours. Donc, après, je pense que comme tout couple, on trouve toujours que ça manque. On se fait tous avaler par la vie. Il faut sortir le linge.

  • Speaker #0

    Le quotidien qui rate. Voilà,

  • Speaker #1

    le quotidien qui fait qu'à 21h, tu commences à vraiment te poser.

  • Speaker #0

    Mais tu arrives quand même régulièrement à avoir des moments de parenthèse en couple et aussi toute seule. Ouais,

  • Speaker #1

    franchement, je trouve. Alors, dernièrement, j'ai beaucoup dit qu'on se faisait avaler par la vie. Donc, j'ai dû le ressentir. Et ça vaut pour, je le vois autour de moi, ça vaut pour mes amis, ça vaut pour tout le monde. Je trouve que quand même, on se fait avaler. Et c'est dur de faire des vraies choses et de ne pas enchaîner les corvées et tout ça. Mais encore une fois, on s'en sort plutôt bien, je pense.

  • Speaker #0

    Très certainement aussi parce qu'on est en fin d'année. Là aussi, quand on enregistre cet épisode, on est sur la moitié juin. Le mois de juin,

  • Speaker #1

    c'est souvent un mois assez challengeant.

  • Speaker #0

    C'est vrai,

  • Speaker #1

    c'est vrai.

  • Speaker #0

    Pour le commerce comme pour la vie familiale.

  • Speaker #1

    Oui, oui, tout à fait. Oui, c'est vrai. parce qu'il y a eu les jours fériés, mais moi, j'ouvre les jours fériés. J'ai fait ce choix-là. Donc, en fait, je n'ai pas eu les 3-4 jours d'affilée pour un peu se profiter, se poser, tout ça. Donc là, j'avoue, j'espère aux vacances.

  • Speaker #0

    Et tout à l'heure, tu disais que tu avais un apprenti. Oui. C'est arrivé quand au niveau de l'organisation de Cup ?

  • Speaker #1

    Vite.

  • Speaker #0

    Très vite,

  • Speaker #1

    oui. J'ai ouvert Cup toute seule, vraiment toute seule. Donc, j'étais seule pour faire la prod, l'administratif, la gestion, le service, tout. C'est exactement comme ça que j'avais conçu mon business. Et c'est ça que je veux faire. Je veux être là, je veux être dans l'opérationnel.

  • Speaker #0

    Tu t'étais fait accompagner d'ailleurs pour ouvrir ?

  • Speaker #1

    Oui, par mon cabinet comptable. Mais il y a beaucoup de choses super qui existent, comme la BGE. La BGE, initiative aussi, qui, moi, m'a fait un prêt à taux zéro, un prêt d'honneur. Mais je n'ai pas profité de leur accompagnement parce que ça s'est fait très vite. Donc, je n'ai pas eu le temps d'avoir ce genre d'aide. Mais en effet, ça existe. Moi, je m'en suis sortie sans, peut-être par mon expérience et parce que mon commerce est petit. quoi qu'il en soit au début j'ai tout fait toute seule et là aussi j'ai eu la chance qu'il y ait des gens assez vite donc au bout de deux mois j'ai dit ok il me faut quelqu'un parce que les premières semaines voire mois, bah oui ça a assez bien marché et aussi moi j'avais j'étais pas rodée en fait, j'apprenais aussi sur le tas donc je faisais des journées au début de 6h-23h quoi j'y étais à 6h du matin et je restais jusqu'à 23h parce qu'il fallait toujours produire j'avais jamais assez Et en parallèle de ça, quand tu viens d'ouvrir, tu es encore un peu dans les trucs de pré-bancaire et tout. Voilà, donc au début, très, très intense. On le sait, tout le monde le dit, les débuts, c'est intense. Mais je me suis dit, bon, c'est vrai qu'un apprenti, ça revient assez peu cher par rapport à l'aide que ça peut t'apporter grâce aux aides de l'État. Crache pas dans la soupe, en fait. N'aie pas peur de déléguer, parce que ça, c'est un sujet. Et n'aie pas peur que quelqu'un entre dans ton univers. Et en fait, j'avais peur que ça me prie une forme de liberté. de devoir expliquer. De devoir... En fait, d'avoir quelqu'un dans mon espace qui, en plus, est très petit shake-up. J'avais un peu peur de ça. Et en fait, à l'instant où Eutime, qui est mon apprenti actuel, a mis un pied chez moi, ça a été le soulagement, la révélation. Eutime est une pépite. Donc,

  • Speaker #0

    voilà. C'était jamais évident de déléguer pour ces raisons-là et aussi d'un point de vue financier parce qu'au début, carrément, on n'a pas cette visibilité sur est-ce que je vais être assez rentable Exactement le payer. et me payer.

  • Speaker #1

    C'est vrai que maintenant, comme je vois que finalement j'ai réussi, j'oublie qu'à un moment donné, ça m'a vraiment contrarié de me dire est-ce que ça va le faire ? Si tu veux que je fasse le truc de maman, tu peux. Non, je voulais juste...

  • Speaker #0

    Pas de soucis, ne te sois pas inquiète, je vous le couperai.

  • Speaker #1

    Je pensais que j'avais mis en avion.

  • Speaker #0

    Pas de soucis, pardon. On n'est pas en direct, ça va bien.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Et oui, tu disais tout à l'heure, ton conjoint, il avait commencé, en tout cas, il a eu une expérience aussi entrepreneuriale.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Est-ce que cette expérience, ça t'a aidé aussi ? Ça t'a apporté ? Il a pu te soutenir dans ton projet ? Ou il t'a vraiment laissé te lancer ?

  • Speaker #1

    Oui, alors étonnamment, pas trop. Il n'est pas intervenu sur ce plan-là parce qu'en fait, c'était deux métiers différents. Lui, il était disquaire, donc il vendait des vinyles. Moi, c'est un métier qui est commerçant, mais aussi artisanal. Et en fait, c'est vrai que je ne me rappelle pas qu'il m'ait spécialement donné des conseils ou quoi que ce soit. Par contre, il était dans le soutien. Vraiment ? Donc, c'est une autre forme. Je pense que lui, il ne se sentait peut-être pas légitime aussi. Tu vois, il se dit, j'ai été commerçant trois ans, elle n'a rien à apprendre de moi. Et je crois qu'il me faisait aussi beaucoup confiance. Donc, à aucun moment, il ne s'est senti le rôle de celui qu'il doit conseiller. Par contre, il a été le rôle de celui qu'il soutient. Carrément. tu vois quand je faisais 6h-23h les conduites, les trucs, les machins, le pédiafe les trucs, ça n'a jamais été moi quoi Oui,

  • Speaker #0

    c'est ce que j'allais te demander. Parce que vous disiez, elle avait...

  • Speaker #1

    J'ai ouvert le 1er mai, donc oui, elle avait 9 mois, c'est ça, quand j'ai ouvert.

  • Speaker #0

    Oui, et comment on entreprend en bossant 6h, 1h, 3h ? Une petite de 9 mois, ça devait être aussi intense aussi.

  • Speaker #1

    Bah oui, j'étais tellement dans une intensité et un tourbillon que je crois que je n'avais pas de recul à ce moment-là non plus. C'était pas plus mal, je pense. Mais oui, c'est lui qui a tout géré à ce moment-là. J'étais là le week-end, heureusement. Mais encore maintenant, tout ce qui est en journée, visite de pédiatre ou alors allô à la lavaricelle, il faut qu'elle dégage. Ça, c'est lui.

  • Speaker #0

    C'est des horaires qui ne sont pas compressibles quand on est commerçant. Non,

  • Speaker #1

    c'est moi qui tiens la boutique. Soit je ferme la boutique et j'y vais, ce que j'ai déjà fait les fois où mon conjoint ne pouvait vraiment pas y aller. Mais sinon, c'est plutôt lui qui est dans une grosse entreprise, donc ils ont des jours enfants malades, tout ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Tu parlais de soutien de ton conjoint. Le soutien de l'entourage, il est aussi ultra important. Et d'autres entrepreneurs également.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    savoir bien s'entourer, c'est un des conseils qui revient le plus fréquemment ici dans ce podcast, mais en tout cas, ce que j'entends aussi également. de maman entrepreneur. Toi, tu as réussi à constituer un petit peu ton noyau de soutien. Oui,

  • Speaker #1

    carrément. Encore une fois, ce n'était pas du tout réfléchi. Ça s'est fait naturellement, mais les années d'avant, où moi j'avais une passion pâtisserie, une passion café, coffee shop, donc j'ai fréquenté tous les commerces indépendants qui ouvraient. J'ai rencontré celles et ceux qui les avaient ouverts. Et parfois, des amitiés se sont créées. Donc en fait, c'est des gens sur qui j'ai pu compter quand j'ai... commencé l'ouverture de CUP, qui ont répondu à des questions, qui m'ont donné des conseils, dans la bienveillance, alors que certains pourraient y avoir une concurrence, mais ça n'a jamais été le cas entre nous. Et oui, c'est précieux, non seulement en termes pratiques, parce que tu obtiens des informations claires et nettes, mais aussi psychologiquement, en fait. Sur le plan psychologique,

  • Speaker #0

    sur le plan émotionnel,

  • Speaker #1

    c'est essentiel. Et puis t'as des modèles aussi, tu te dis, au moment où toi tu doutes de pourquoi t'es en train de t'endetter pour travailler, Tu vois les voisins et tu te dis, si eux l'ont fait, ils ne sont pas complètement timbrés, c'est qu'il doit y avoir une bonne raison et que ça en vaut le coup, etc. Donc oui, c'est très important. C'est ça sur le côté pratico-pratique, déjà, parce que tout ne se lit pas sur Internet. Et sur le plan moral.

  • Speaker #0

    Et du coup, ça t'aide encore aujourd'hui justement sur ce soutien ?

  • Speaker #1

    Carrément, en fait, c'est riche, c'est précieux. Même si aujourd'hui, ça ne m'apporte plus des connaissances, peut-être. Tous les jours, je suis contente de voir les stories d'une Silvana, etc., et de me dire qu'on est ensemble, en fait. On sait qu'on est présents les uns pour les autres, et je pense que c'est important.

  • Speaker #0

    Oui, j'avais vu, là, que tu avais fêté les deux ans de cup. Oui. C'est ça, hein ? Oui. Et avec les différents commerces de, justement, des bouchers où tu es située, eh bien, vous avez pu, justement, vous soutenir, vous réunir. Oui. Ça, c'est vraiment chouette d'avoir ces partenariats qui se créent.

  • Speaker #1

    Puis des collègues. Avant, quand t'es entrepreneur, t'as pas de collègues, en fait.

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    t'as vraiment très... T'as pas la machine à café pour raconter ta life. Alors oui, moi, j'ai la machine à café, mais j'avais pas les collègues avec qui raconter la life. Donc ouais, c'est très précieux d'avoir un réseau un peu plus longtemps. Quand je parle, par exemple, de Sylvana, la biche, le renard, ma copine Candice et des gens qui sont là au quotidien, comme ma voisine Constance. Oui, exactement. Oui.

  • Speaker #0

    Et justement, le lieu de CUP ? Il est quand même ultra stratégique. C'est un lieu qui est passant. C'est dans des rues très commerçantes.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Avec justement un bon réseau d'entrepreneurs très solidaires. Tu savais que tu voulais trouver ton local exactement à cet emplacement-là ?

  • Speaker #1

    Je savais que je ne voulais pas du tout le trouver à cet emplacement-là. Oui, non. Moi, je voulais m'installer à Eura Technologies. Moi, j'habite Bois-Blanc, donc c'est le même quartier. J'adore ce quartier. Il est en... progression, donc j'avais envie de mettre ma pierre à l'édifice dans la construction de ce quartier. En plus, je voulais pas travailler le week-end, pour raisons familiales qu'on a tous bien compris. Donc c'est parfait puisque c'est un quartier de bureau. Donc moi j'étais sur ça, Euratech. Et en fait, au moment où j'ai quitté mon emploi, j'ai rencontré Constance, ma voisine du coup actuelle, qui m'a dit, bah attends, le local à côté de moi, il est à vendre, le bail est à vendre, vas-y viens, et tout. Et ça s'est fait comme ça, en gros. donc le local m'a trouvé moi j'aurais pas cherché dans le vieux île franchement déjà c'est trop cher puis je recherchais pas une clientèle de touristes, tu vois moi la rue Esquermoise on me donne un local, je le prends pas c'est pas du tout ce que je recherche bah oui et moi je voulais un truc un peu d'habitué et en fait la rue des bouchers elle a cette magie là donc pour les lillois ils savent, pour les non lillois c'est une rue qui est Oui. perpendiculaire à la rue la plus touristique de l'île. Et en fait, à 20 mètres d'écart, on a une rue extrêmement touristique et une rue de petits villages, mais par laquelle peuvent aussi passer les touristes. Donc c'est tout pile ce qu'il fallait pour moi, en fait. J'ai moitié touriste, moitié habituée. C'est juste génial. Mais en effet, c'était un pari. Je ne pouvais pas trop le savoir avant. J'ai eu de la chance.

  • Speaker #0

    C'est une opportunité, mais au final, quand on est entrepreneur, les opportunités, on les crée aussi. C'est ça, c'est ce que j'aime savoir,

  • Speaker #1

    en vrai. Et la question de l'emplacement, tout le monde dit que c'est le critère numéro un. C'est vrai. Maintenant, quelque chose qui est fait avec le cœur, qui est bien fait, je pense que ça peut marcher presque n'importe où. Il y a quand même beaucoup d'exemples qui le prouvent aussi. C'est vrai. Il ne suffit pas d'être grand place pour marcher, et bien au contraire d'ailleurs, je pense. Et la rue des bouchées, elle a changé. moi j'y suis que depuis deux ans et déjà ça change elle est de mieux en mieux, il n'y a que des trucs sympas qui s'installent ouais carrément comme quoi ça peut en fait les uns les autres peuvent se nourrir et créer une différence tu disais juste avant entreprendre avec le coeur comment est-ce que tu as voulu mettre

  • Speaker #0

    Dans le cup, tu as essayé de mettre toutes tes valeurs aussi.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tes valeurs aussi co-responsables. Est-ce que tu peux parler de tous tes engagements ?

  • Speaker #1

    Oui. Déjà, tout est fait maison. Ça, c'est plus une valeur de transparence co-responsable. Mais en tout cas, ça nous amène à bosser avec des producteurs aussi, des artisans.

  • Speaker #0

    Et je les ai choisis comment, tes producteurs ?

  • Speaker #1

    Je les connaissais grâce à ce que j'avais vu chez les autres. Par exemple, Sylvana, etc., qui met toujours en avant ses... ses partenaires de travail. Donc, j'avais déjà des noms en tête. Après, il y en a d'autres que j'ai connus grâce à la magie d'Instagram ou qui se sont présentés à moi. Donc, je bosse avec Vianney de Groson qui est un boulanger du Vieux-Lille. Pour les légumes, je bosse en partie avec Entre-Dunions qui fait l'intermédiaire entre le commerçant et le producteur qui est à moins de 40 km de Lille. Donc, c'est de l'ultra-local. Donc, ça, c'est super. Après, je suis amenée aussi à bosser Et... parfois avec des bananes, des produits exotiques. Donc là, pour le coup, ce n'est pas du tout irréprochable. Ça s'éloigne un petit peu de ma valeur initiale. Mais aussi, moi, ma ligne de conduite, c'est de me dire, de faire comme je le sens, comme j'en ai envie, et de placer moi-même mon curseur de ce qui est bien, pas bien, à quel degré ce n'est pas éco-responsable. Mais j'ai quand même envie de servir ce produit-là. Par exemple, tu vois, je prends des bananes, ça me permet de faire un banana bread qui est vegan.

  • Speaker #0

    Donc tu vois,

  • Speaker #1

    moi mon seul mot d'ordre, c'est de pouvoir transporter avec le client. C'est tout ce qui m'importe. Pardon,

  • Speaker #0

    mais ces notions éco-responsables, elles étaient ultra importantes déjà quand tu as lancé ton projet au final. Oui,

  • Speaker #1

    je savais que tu voulais lancer des eaux plein air, respecter les saisons au maximum. Encore une fois, ce qui me guide, c'est de pouvoir dire aux gens S'ils me posent des questions, ça, ça vient d'où ? Ça, ça fait comment ? Et ton œuf, il est comment ? Je veux pouvoir répondre sans être gênée, en fait. Et mentir n'est pas une option. Donc voilà, ça a toujours été d'être droite dans mes bottes, même si je dois dire, bah oui, j'ai pris de la banane qui est venue en avion du bout du monde. Voilà, je suis OK avec ça. Et après, je ne sais pas si on considère que c'est éco-responsable, mais je pense que oui, d'avoir un choix toujours vegan. Et là, on est plus sur l'inclusion, mais d'avoir aussi un choix sans gluten, tout le temps. Il y a toujours beaucoup d'options chez moi qui sont soit l'un, soit l'autre, soit les deux.

  • Speaker #0

    Donc, éco-responsable et inclusif, ça,

  • Speaker #1

    j'essaye.

  • Speaker #0

    C'est aussi dès le début, parce que c'est évident. Dès le début. C'est rare.

  • Speaker #1

    Dès le début, je ne sais pas trop ce qui m'a motivée pour le sans-gluten, mais juste, j'ai pris conscience que beaucoup de gens commençaient à manger sans-gluten. Et le vegan, en fait, c'est parce que j'ai toujours beaucoup défendu la cause animale. Je suis un peu moins extrême en vieillissant, en grandissant, en vieillissant, disons les mots. Donc voilà, c'est une cause que j'ai un peu laissée de côté parce que j'ai plus le temps et peut-être que je suis moins impliquée et que ça me tient moins à cœur. Mais en tout cas, plus jeune, je suis devenue végétarienne très très jeune. C'était vraiment une cause que j'ai beaucoup beaucoup défendue. Donc pour moi, c'était évident d'être non seulement végétarien, mais aussi d'avoir des choix véganes. Donc Cap est végétarien. Il n'y a pas de viande, jamais. Pas de poisson non plus. Par contre, beaucoup de produits laitiers, etc. donc c'est pour ça que je tiens à proposer aussi une offre vegan

  • Speaker #0

    Et ça, dans ton modèle économique, tu avais réfléchi dès le début, ça s'intégrerait ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu n'as jamais vu ça comme une contrainte, en tout cas ?

  • Speaker #1

    Pas du tout, mais je ne me présente jamais non plus comme un restaurant végétarien. Ok. Si tu vas sur ma page Instagram, par exemple, c'est écrit « options végé et vegan et sans gluten » , mais je ne veux pas qu'on me mette dans une catégorie.

  • Speaker #0

    Ok. Et pourquoi, justement, ce choix ?

  • Speaker #1

    Parce que je trouve que c'est réducteur, en fait, même si c'est quelque chose qui peut attirer. Les gens qui recherchent du végétarien, ça peut aussi dissuader tous les autres qui pensent que végétarien, c'est chiant.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Après, ça arrive qu'on me dise, du coup, il n'y a jamais de jambon dans vos sandwiches, par exemple.

  • Speaker #0

    Ok. Et je lui dis,

  • Speaker #1

    bon, non.

  • Speaker #0

    Et ça t'invite aussi à être ultra créative.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends qu'on puisse le voir comme ça, ça me plate. Mais en fait, moi, je ne sais même plus cuisiner la viande. Donc, tu vois, pour moi, c'est plus simple. Bon, après, si je pourrais mettre un petit jambon dans un sandwich, c'est facile, ça étoffe le truc. que ça ne te coûte pas forcément plus cher à produire. Donc c'est vrai qu'en faisant du végétarien, tu te mets quelques barrières. Mais moi, c'est ma cuisine en fait. Donc pour moi, c'est instinctif. Donc ça ne me va pas comme ça.

  • Speaker #0

    J'allais te demander où tu trouves toute cette créativité ?

  • Speaker #1

    Je suis inspirée par tout. Mais ce que je vois évidemment sur les réseaux, ce que je goûte partout, que ce soit en France ou dans mes voyages. Parfois, je suis inspirée par la musique aussi. Je l'ai été aussi plus avant d'ouvrir Cup. tout mon contenu sur Instagram dépendait beaucoup de musique.

  • Speaker #0

    je suis inspirée par tout donc cette créativité on la retrouve aussi beaucoup surtout sur tes Instagram c'est un univers ultra marqué et différenciant,

  • Speaker #1

    c'est ça qui est chouette aussi du coup je m'en rends pas compte mais si tu le dis avec tes yeux extérieurs je le crois volontiers et tes inspirations sur Insta aujourd'hui ça vient d'où ?

  • Speaker #0

    tu parlais là de la musique comment on fait pour poster régulièrement et avoir toujours des idées inépuisables ?

  • Speaker #1

    franchement j'en sais rien et Je dois quand même admettre qu'avant, mon contenu était très axé cuisine et pâtisserie. Je proposais des recettes que j'inventais et tout. Donc là, j'avais vraiment une créativité qui venait de, je ne sais pas, je ne sais pas, de ce que je vois autour de moi, je ne sais pas trop. Aujourd'hui, ma créativité ou mon contenu, en tout cas, il vient de ce que je vis. Je suis plus dans raconter le quotidien, montrer ce qu'on fait, mais du coup, je suis moins dans la proposition de recettes, etc. En fait, le quotidien me nourrit. C'est sûr que quand tu as un commerce et que tu vas passer... X nombre de personnes par jour, tu as des choses à raconter.

  • Speaker #0

    Et la maternité, est-ce que ça te nourrit aussi justement dans cette créativité ou en tout cas dans ce que tu proposes en ton commerce ?

  • Speaker #1

    Eh bien, tu vois, c'est une bonne question que je ne me suis jamais posée. Et je ne sais pas si ça me donne des idées. Est-ce que ça me pousse à certaines choses pour cup ? Je ne sais pas. Franchement, il faudrait demander aux mamans qui viennent. Après, en fait, moi, je suis quand même limitée par mon lieu. Sinon, j'aimerais bien vraiment penser à des sous pour des enfants, mais je suis quand même limitée par mon peu de place. Donc, je ne peux pas vraiment, vraiment penser maman. Évidemment que j'ai prévu un matelas allongé. Quand j'ai ouvert, il fallait que j'ai un matelas allongé à proposer aux mamans. Même si je n'ai pas d'espace dans les toilettes, il y a le matelas, on peut bidouiller. Donc, j'ai quand même toujours un petit axe maman, mais je ne peux pas avoir de chaise haute, des choses comme ça.

  • Speaker #0

    Mais en termes de transmission, est-ce que ce que tu crées, par exemple, c'est des valeurs ? Des valeurs qu'on retrouve chez Cubs, c'est des valeurs que tu as envie de transmettre à ta fille ?

  • Speaker #1

    Ah bah ouais, ça c'est clair. Bon déjà, l'amour de la cuisine, elle l'a, ça y est. C'est vrai, c'est bon. Elle est fan. Déjà, elle est épicurienne. Je trouve ça un peu ouf. Et elle adore cuisiner, donc ça je transmets. Le moment de partage, le fait de faire aussi ce que tu manges. Enfin, elle mange pas, peu, voire pas. de choses préparées. On fait quasiment tout, je crois. Le fait de cueillir aussi, tu vois, on l'emmène beaucoup en cueillette. Donc oui, ça, je transmets carrément le côté artisanal, le côté convivial et le côté épicurien de boire le café, prendre un petit moment, se poser, aller faire un petit déjeuner au parc. Tu vois, tout ça, c'est des choses que j'ai vraiment envie de transmettre.

  • Speaker #0

    Et si Flutter, elle te disait qu'elle voulait devenir entrepreneur,

  • Speaker #1

    qu'est-ce que tu pourrais lui dire ? La première réaction, c'est tout de suite « Quoi ? Non ! » Parce qu'en fait, être entrepreneur, c'est quand même des risques, c'est quand même des contrariétés et c'est quand même une charge mentale qui est différente d'être salarié. Et encore une fois, je ne dis pas que le salariat, c'est facile et que c'est plus facile qu'être entrepreneur, mais en tout cas, c'est différent. Donc c'est vrai que si elle me disait ça, ça me ferait peur en fait. J'aurais envie qu'elle ait la sécurité, qu'elle ait la stabilité. Quel est le loisir d'avoir un congé maternel ? Qu'est-ce qu'elle veut ? Est-ce que je la pousserai dans cette voie-là ? Pas sûr. Maintenant, si elle me dit qu'elle a envie de créer, je trouve ça beau, en vrai, aussi.

  • Speaker #0

    Ça dépend du projet aussi.

  • Speaker #1

    Ça dépend du projet, exactement. Mais en tout cas, créer avec un commerce, je trouve que la distinction entre entrepreneur libéral et entrepreneur commerçant, il y a quand même une grosse différence à faire parce que le fait d'avoir un lieu physique qui est ouvert au public, c'est une grosse pression, moi, je trouve.

  • Speaker #0

    C'est une contrainte ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est un contrat. Tu as un loyer, même si tu as un cabinet de médecin, tu as un loyer qui tombe aussi. Mais quand tu as un commerce, tu dois quand même ouvrir à des horaires fixes.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Tu peux décider de ne pas ouvrir et c'est ton problème. Sauf qu'au bout d'un moment, il y a un sentiment de déception pour le client. Donc, ce n'est pas bon non plus. Après, tu as tout ce qui est les obligations. Tu as les assurances de dire s'il y a un accident, c'est pour ma pomme. Je trouve que ça, c'est quand même une charge mentale qui est spécifique Au fait d'avoir un commerce.

  • Speaker #0

    Et c'est des horaires qui ne sont pas, ce qu'on disait tout à l'heure, compréhensibles. C'est-à-dire qu'en effet, quand tu as une activité de service, par exemple, tu vas rebosser le soir, tu peux bosser ce soir. Si un matin, je ne conseille pas forcément, mais si un matin, c'est compliqué de se lever, tu te dis, allez, je me recouche une heure.

  • Speaker #1

    Voilà, moi,

  • Speaker #0

    je prenais ma boite au réveillon. Oui,

  • Speaker #1

    mais je peux faire un petit déj avec mon enfant.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Oui, ça, c'est sûr. Comme je dis, je dois ouvrir. Non, si je décide d'ouvrir à 11h au lieu de 9h, je peux. Personne ne m'interdit, il ne va rien se passer de grave. Mais tu crées une expérience qui n'est pas la bonne. Donc en fait, tu as quand même cette pression d'être là. Et après, encore une fois, c' moi, d'être dans l'opérationnel. Il y a des gens qui arrivent à faire un commerce dans lequel ils ne sont jamais et ils mettent des gens. Ça existe aussi, c'est juste pas ce que moi, je voulais faire.

  • Speaker #0

    Tu veux non plus encore aujourd'hui ? Non,

  • Speaker #1

    toujours pas.

  • Speaker #0

    Tu veux rester dans cette opération ?

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Après, tu as plein de raisons qui font que tu peux vouloir ne pas déléguer, que ce soit le problème de confiance, le problème financier aussi, bien évidemment. Si tu dois te payer alors que tu n'y es pas, ça devient autre chose que de payer pour ton propre travail.

  • Speaker #0

    C'est assez tabou de parler d'argent, mais tu as réussi à te payer assez rapidement, toi ?

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai eu la chance, comme CUP a ouvert très vite après que je sois au chômage, j'ai pu bénéficier du chômage pendant encore un an et demi.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Pendant l'ouverture de CUP, donc ça, c'est aussi très bien fait en France.

  • Speaker #0

    Oui, complètement.

  • Speaker #1

    Oui, oui. Donc, j'ai eu un salaire qui tombait tous les mois, alors qui n'était pas très important, mais en tout cas, il avait le mérite d'exister. Et du coup, j'ai dû et pu, par chance, commencer à me payer là en janvier. de 2025. Avant ça, je n'avais pas besoin de me payer. C'était Pôle emploi. Mais du coup, ça m'a permis de constituer une trésorerie qui, aujourd'hui, me permet de me payer.

  • Speaker #0

    Tu as pu, comme ça, réinjecter aussi dans ton entreprise pour tes besoins au fonds de roulement.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est à dire au maximum sur la durée.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Mais en tout cas, oui, aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir me payer avec mon entreprise. Et en fait, que de demander de plus. Moi, je voulais mon idée de base. Tu l'oublies parfois quand tu es dans les contraintes du quotidien, les choses qui ne vont pas, qu'il faut gérer et tout. Mais mon idée de base était, je vais faire un truc que j'aime et ça va me permettre de vivre. C'est tout ce que je demandais.

  • Speaker #0

    C'est une grande fierté.

  • Speaker #1

    Carrément.

  • Speaker #0

    On commence à se verser son premier salaire.

  • Speaker #1

    Franchement, oui. On entend beaucoup de témoignages un peu moins positifs, ce que je comprends. Ou on entend qu'on ne peut pas se payer. Et ça existe carrément. On a tous des situations différentes et des raisons différentes. Mais du coup, oui, c'est d'autant plus une fierté de se dire, et je touche du bois dès je le dis pour que c'est dur, que le monde me tombe sur la tête et que tout s'arrête du jour au lendemain. Mais actuellement, je peux me rémunérer. Je reste commerçante-restauratrice, donc clairement, on n'est pas sur des très grosses sommes. Mais en tout cas, ça me permet de vivre. Mon enfant est bien nourri, mon enfant est heureux. Ma maison est payée. Voilà quoi, tout va bien.

  • Speaker #0

    Ça nous permet justement de faire cette transition vers les peurs, les différentes peurs. parce que quand on est entrepreneur, est-ce qu'on est submergé par toutes ces peurs ? Il y a la peur de l'échec,

  • Speaker #1

    par exemple. Oui.

  • Speaker #0

    Surtout quand on se lance, une fois qu'on s'est lancé, souvent, elle disparaît. Toi, ça a été le cas au début, cette peur de l'échec. Comment tu l'as vécu ? Comment tu l'as traversé et dépassé ?

  • Speaker #1

    Alors, peur de l'échec, ce n'est pas la peur la plus exacte me concernant, parce que je crois que j'ai un caractère très fonceur. mais même dans le sens où je ne sais pas faire marche arrière. Ce qui est l'inverse de raisonnable. C'est-à-dire que même si j'avais constaté que mon business allait être foireux, je pense que je l'aurais fait quand même. Parce que j'étais lancée et que je n'aurais pas su faire marche arrière. Donc voilà, ça n'a aucun sens, mais je pense que je suis comme ça. Donc peur de l'échec...

  • Speaker #0

    Parce que tu avais peut-être besoin de... prouver quelque chose ou en tout cas d'apprendre quelque chose de cette expérience ? Je ne sais pas,

  • Speaker #1

    j'étais dedans, j'avais envie d'aller au bout, je ne me voyais pas dire j'ai rencontré les banques et ci et ça et en fait non parce que je ne suis pas sûre. Ça ne me ressemble pas en fait. Quitte à ne pas réussir, je vais quand même le faire je pense.

  • Speaker #0

    Vous avez des noms des banques au début ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai été facilement suivie par les banques parce que je ne demandais pas une grosse somme et parce que j'avais quand même un bagage études de droit, CAP, expérience, communauté Instagram. aussi petite soit-elle à chaque fois ils m'en ont parlé les banques donc j'ai pas eu de difficultés et tout donc peur de l'échec bah pas trop tu vois parce que en fait si ça s'arrête le fait que ça n'ait pas marché c'est

  • Speaker #0

    quelque chose avec lequel tu peux te dealer c'est plus les conséquences les dettes et tout je trouve ça dur et ça s'est pas réveillé en tout cas quand t'es devenue maman justement

  • Speaker #1

    Non, par contre, tu vois, moi, ce qui m'a coûté, c'est le côté, je vais aller m'investir, donc moi, mon temps et mon argent dans un projet. Et mon bébé, je vais aller le mettre à la crèche pour mener à bien ce projet. Et ça, j'ai eu du mal à comprendre cette séparation et à comprendre à quoi ça arrivait. Il faut quand même savoir qu'au début, j'ai payé pour travailler en quelque sorte. J'ai fait un emprunt, j'ai investi mes économies. Donc à ce stade, je paye pour travailler. Et je vais aussi... Tout ça pourrait faire gagner de l'argent qui va servir à la fin à payer un peu ton mode de garde. Tu vois, je voyais les choses comme ça. Je n'arrivais plus à comprendre le sens de pourquoi on travaille et faire rire de son enfant, alors que je n'ai jamais pensé être une maman au foyer. Tu vois, ça ne me ressemble pas. J'ai besoin d'activité. Mais à ce moment-là, je voyais plus clair. J'avais mon enfant qui avait, au moment où il est entré à la crèche, elle avait cinq mois. Et moi, c'est le moment où j'étais en plein dans les demandes de prêts, les trucs, les bazars. Et là, je voyais plus clair. En fait, on m'a pris mon cœur de maman et on m'a mis sur la table et on m'a dit, tu dégages et tu fais un truc d'entrepreneur. Là, ça a été un peu rude.

  • Speaker #0

    Beaucoup de culpabilité aussi à ce moment-là ?

  • Speaker #1

    Oui, après, je l'ai mise à la crèche et ce n'était pas du tout le problème de la confier. c'était vraiment sur le sens de la vie À quoi ça rime ?

  • Speaker #0

    Et ça t'a permis de faire le point aussi à ce moment-là.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que tu te projettes pas de la même manière quand t'es pas encore maman. Tu vois, moi j'imaginais, j'ai mon bébé, je m'en occupe les 3-4 premiers mois, trop cool, elle va à la crèche, easy, je me remets au boulot. Et en fait, c'était hyper différent. Et pourtant, vraiment, Dieu sait que je suis pas une mère louve. Enfin, j'avais envie de travailler, c'est vraiment pas la question. Mais devenir entrepreneur, pile au moment où... où tu dois lâcher ton bébé ou alors où tu deviens maman, j'avoue, ce n'était pas le meilleur timing.

  • Speaker #0

    C'est ton identité qui est complètement... C'est ça. ...dénue.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Question aussi sur qui je suis dans tout ça.

  • Speaker #1

    Oui, mais carrément. Donc, si les gens peuvent éviter de faire exactement le pire de ce timing... Parce que tu vois, j'étais en congé mat, donc je m'occupais d'elle, sauf qu'en fait, j'avais des rendez-vous tout le temps, donc j'étais...

  • Speaker #0

    Ça flette. ...débrouillée.

  • Speaker #1

    Oui. et t'arrivais pas à être non plus au réseau sans investir avec elle tu vois là maintenant je me dis bah attends pourquoi je suis pas partie 3 semaines en vacances avec elle et tout pourquoi j'ai pas fait ça je travaillais pas en fait je travaillais grave donc bon timing pas idéal après c'était un cap à passer ça dure quelques jours t'as un peu le cafard et tout dans mon cas c'est passé assez vite et aujourd'hui c'est plus du tout une question c'est ce que tu nous partageais au début c'est que tout est organisé justement Oui. Pour que toi,

  • Speaker #0

    tu puisses t'y retrouver dans ta vie familiale de maman, justement. Et aussi dans ton projet. C'est important d'être animée par une passion au quotidien.

  • Speaker #1

    C'est sûr. Et un projet à la société aussi de la maternité. C'est sûr. Et dans mon cas aussi, je me suis dit, en tout cas, si c'est ça la vie qu'on doit mener, c'est-à-dire de faire garder ses enfants 10 heures par jour. C'est quand même énorme.

  • Speaker #0

    C'est énorme.

  • Speaker #1

    C'est fou qu'on n'ait pas encore trouvé comment faire autrement. Moi, je trouve ça énorme. Je trouve ça très bizarre. On ne profite de nos enfants que le week-end. la semaine t'as pas le temps, c'est toujours le bain, le ci, le ça, vite, machin faut ça un peu rude, et donc je me suis dit si c'est vraiment ça qu'il faut faire, faut vraiment que j'aime ce que je fais, parce que si je la laisse 10h par jour pour faire un truc qui me saoule je vais péter un câble il en perd le sens au moins ça m'a poussé, au début ça m'a refroidi sur mon projet, et finalement après réflexion ça m'a poussé les deux pieds dedans en me disant, au moins tu vas kiffer et tu vas faire ton truc, et tu sauras pourquoi C'est comme ça que la vie est organisée.

  • Speaker #0

    Cette peur, en tout cas, tu as réussi à bien la mener, la dépasser.

  • Speaker #1

    C'est ça, tu transformes. La contourner. La contourner, oui, exactement.

  • Speaker #0

    Et la deuxième, ce qu'on appelle blessure des entrepreneurs, c'est le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #1

    Ah oui, on a ça. Parlons-en.

  • Speaker #0

    C'est le plus courant. C'est les entrepreneurs. Oui, les entrepreneurs. Oui,

  • Speaker #1

    et je le vois autour de moi. Je l'entends dans tous les podcasts que j'écoute. Je l'entends, quoi. J'en ai parlé avec Marie du Café Augustin. Je l'ai entendu chez Valentina de Ginko. Bon, moi, je ne peux pas le restaurant parce que c'est bien ce truc. On l'a tous. 70%

  • Speaker #0

    des entreprises.

  • Speaker #1

    On l'a toutes. Et en plus, en tout cas, dans le cas de Marie et moi, par exemple, on n'est que quelques exemples parmi beaucoup. On est reconvertis et on est autodidactes en plus de ça. Donc, t'imagines. Dans tous les cas, j'ai mon CAP, mais je me suis formée toute seule. Donc, j'en suis très fière. Je l'ai eu sans faire de cours, mais je n'ai pas fait de cours. Donc, je ne suis pas formée vraiment. Je suis encore moins formée au métier de commerçante, restauratrice. Donc, on l'a toutes, je pense. Mais je trouve que c'est un bon moteur aussi, parfois. Le manque de confiance. Le manque de confiance. Quitte à ce qu'il soit là, autant en faire une force. Et je trouve que le manque de confiance en soi est un moteur puisqu'il est un... Il t'amène à jamais être sûre de toi, à jamais dire là, c'est bon, ce que je vends, c'est nickel. Je laisse comme ça et peut-être perdre ton client.

  • Speaker #0

    Donc, c'est une remise en question perpétuelle.

  • Speaker #1

    Perpétuelle. Mais du coup, dans mon cas, je trouve ça plutôt porteur.

  • Speaker #0

    On rappelle quand même que ce syndrome, il est aussi valable pour les femmes salariées.

  • Speaker #1

    Oui, j'imagine.

  • Speaker #0

    Oui, on en parlait l'autre jour avec, je crois que c'était Véronique Estienne de Belt. Et pour une proposition de poste similaire en tant que salariée, je pense qu'elle disait que les hommes Si ça devait faire 20% ou 30% du poste, ils y allaient. Ok. Les femmes, il fallait que ça soit 80%. Ah ouais, il faudrait être sûre.

  • Speaker #1

    Mais c'est peut-être encore pire dans le salariat parce qu'en fait, tu es jugée par tes N+, quoi. Ou N+, je ne sais pas combien.

  • Speaker #0

    Ah ouais,

  • Speaker #1

    ce qui n'est pas le cas quand tu es entrepreneur. Nous, on a peur du jugement de nos pères et du client, je pense. Les salariés ont peur de tous les gars au-dessus, quoi. Et ça, c'est ça. Et même des collègues, en fait. Donc oui, c'est vrai qu'en fait, ça ne doit pas être simple non plus, du tout.

  • Speaker #0

    Les avis clients, du coup, pour toi, c'est super important.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qui drive tes choix.

  • Speaker #1

    Moi, j'ai quand même aussi voulu faire ça pour me faire kiffer en faisant les gâteaux que j'aime et tout ça, et passer des bonnes journées en servant des cafés. J'ai aussi ce besoin d'avoir un impact positif dans la vie des gens. ce que je fais d'une manière aussi simple que de faire des gâteaux et des cafés, c'est pas un truc de ouf, mais j'ai quand même vraiment à cœur que les gens passent un bon moment. Donc si c'est pas le cas, ouais, c'est dur.

  • Speaker #0

    Donc tout est sur nous, sur de l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, carrément, parce que ce qu'on propose, c'est bon, c'est fait avec le cœur, etc. Mais on n'a pas non plus inventé le couteau à pop-up beurre, tu vois, on fait des trucs assez classiques, voilà. Par contre, j'envisage Club comme une expérience globale, oui. le lieu est atypique, la musique elle est pas laissée au hasard du tout l'accueil encore moins et c'est ce qui revient beaucoup dans les avis Google aussi, c'est ça c'est l'accueil, l'ambiance, l'atmosphère donc moi quand les gens me disent qu'il se dégage un truc un peu magique de cup,

  • Speaker #0

    c'est exactement tout ça que je veux entendre une expérience enchantée une parenthèse en tout cas ouais ouais ouais, carrément et c'est du coup, c'est comme ça où t'arrives à dépasser ce syndrome de l'imposteur Merci à vous. d'accent sur le positif et en t'aidant justement des remarques peut-être négatives Oui,

  • Speaker #1

    j'en ai eu très très peu j'ai eu genre 2, 3 peut-être avis Google pas ouf des Lillois un Lillois je crois et deux, je sais pas trop tu sais pas forcément qui a mis l'avis rude en vrai c'est un peu dur parce que tu dis la personne elle pourrait soit m'écrire en perso pour me le dire soit me le dire sur le moment parce qu'en plus je demande à 99% des gens si ça s'est bien passé rude mais pour chaque carte des 3 j'ai tiré un enseignement et j'ai retravaillé la recette ou tu vois encore une fois j'ai essayé de pour toi critique tu vois une fois elle me dit le chocolat chaud j'ai revu la recette du chocolat chaud en fait je me suis dit moi-même attends si elle dit ça mais ça fait 6 mois que je le sers ça se trouve ça fait 6 mois que je sers un mauvais chocolat chaud donc je me suis pas mal remise en question alors que peut-être pas du tout mais au moins j'ai retravaillé j'étais sûre de moi donc finalement mieux dans mes baskets par rapport à ce foutu chocolat chaud donc voilà bon pareil je crois qu'il faut je fais ce geste depuis tout à l'heure mais retourner de négatif en positif de toute façon t'as pas le choix pour le surmonter ouais c'est quand même lié au syndrome de l'imposteur bah non Pourtant, même les autres personnes que je connais avec qui on en parle, on est des gens de caractère. On est un peu grande gueule et tout, mais ça n'empêche pas. Il ne faut pas croire.

  • Speaker #0

    Ça n'empêche pas du tout. C'est un projet de cœur.

  • Speaker #1

    Tu es ultra avec le projet aussi. Oui, oui, oui.

  • Speaker #0

    La troisième blessure, c'était la peur de l'argent. Il y a deux peurs de l'argent. Il y a la peur, en effet, de ne pas en gagner suffisamment. Et il y a aussi la peur de gagner de l'argent. certaines personnes ça peut culturellement,

  • Speaker #1

    j'ai des expériences. Je n'ai pas peur de gagner de l'argent, mais ce n'est pas non plus mon goal. Comme je disais tout à l'heure, je voulais faire quelque chose que j'aime et que ça me permette de vivre. J'ai bien conscience qu'en ayant un café avec six places, je ne vais pas rouler sur l'or. Par contre, oui, j'ai eu peur au début en mettant mes économies, alors que j'ai un enfant en bas âge. Faire un emprunt, oui, j'ai eu peur de payer pour travailler. Oui, vraiment, ça oui. Et maintenant que je vois... que ça se passe bien, je suis rassurée. Mais j'ai quand même peur, comme je disais tout à l'heure, que le monde me tombe sur la tête.

  • Speaker #0

    Ah ouais, encore aujourd'hui, même si t'arrives à te payer.

  • Speaker #1

    S'il y a un incendie dans l'immeuble, il se passe quoi ? Ça, c'est des choses auxquelles je pense et donc j'ai peur de ça et de dire que ça met toute une vie en péril pour un petit business. Donc oui, ça reste une peur.

  • Speaker #0

    C'est plus la peur du risque là plutôt que la peur...

  • Speaker #1

    Oui, en fait, j'aimerais pas, je sais pas, j'imagine le pire, mais qu'on me dise vous devez rembourser le local, les murs, tu vois, t'imagines ? Là, on est en plein vieux lit, on est sur du 500 000 euros, je fais comment, quoi ? Donc ça, c'est... Mais peut-être que ça n'existe pas dans la vraie vie, je sais pas, peut-être qu'on rembourse jamais son local, que les assurances, parfois, fonctionnent, je sais pas, mais c'est quand même des choses auxquelles je pense, ouais, carrément. Après, j'ai aussi cette philosophie de me dire, l'agence... L'argent, ça se perd, ça se regagne. Si j'arrête Cup et que je pars avec zéro, j'arrête Cup, je repars avec zéro, je vais aller travailler, en fait. Et s'il faut bosser chez McDo, je bosserai chez McDo. Enfin,

  • Speaker #0

    voilà. Donc, tu arrives un peu à dépasser ça grâce à des super croyances, au final, positives que tu tiens.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. Et surtout, grâce à la croyance du mérite aussi, du travail. Le travail paye. Et si c'est un travail tout pourri mais qui doit te payer ton loyer, tu fais un travail tout pourri qui te paye ton loyer.

  • Speaker #0

    Enfin,

  • Speaker #1

    voilà. Je prie ça pour faire quelque chose que j'aime. Mais j'aurai aussi toujours le courage de faire ce qu'il faut pour ne pas être à la rue, tout simplement.

  • Speaker #0

    La quatrième blessure, on en a parlé pas mal, c'est la peur de déléguer. Toi, tu l'as fait très rapidement.

  • Speaker #1

    Mais à quel prix ? Ça m'a beaucoup stressée de prendre un apprenti. Déléguer, ça me fait peur.

  • Speaker #0

    Encore aujourd'hui, du coup ?

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Il y a la notion de contrôle.

  • Speaker #1

    Oui, je suis contrôle fric. Je n'ai pas peur de lire. Carrément contrôle fric, j'aime prévoir les choses, j'aime visualiser d'avance. Autant je suis très épicurienne, autant j'ai quand même besoin de contrôler. Et en fait, Cup me représente beaucoup, je représente beaucoup Cup. Donc, si quelqu'un renvoie une image qui n'est pas celle que je veux de Cup, pour moi c'est compliqué parce que c'est mon truc.

  • Speaker #0

    C'est un de tes bébés aussi.

  • Speaker #1

    C'est un de mes bébés. C'est pas que j'ai pas confiance aux gens, mais quand même. Il se trouve qu'on sait tous que le rapport de l'embauche, etc. est parfois délicat. Moi, jusqu'à présent, j'ai eu beaucoup de chance, mais ça me décevrait tellement, en fait, tu vois, d'avoir une mauvaise entente ou d'avoir un conflit avec quelqu'un avec qui je bosse. Ça me contrarierait beaucoup. D'autres choses m'ont contrarié moins, tu vois, je fais une journée pourrie. J'ai fait une journée où j'ai perdu de l'argent plutôt que d'en gagner. Je dors dessus et demain, c'est bon, quoi. Par contre, être en mésentente avec quelqu'un,

  • Speaker #0

    Avec qui tu partages ton quotidien.

  • Speaker #1

    Avec qui je partage mon quotidien, mais oui, plus que ta propre famille. Exactement. Voilà, donc c'est pour ça que j'ai voulu ouvrir tout petit en fait. Je voulais pas devoir... J'aime les gens, attention, j'ai pas de problème.

  • Speaker #0

    Tu ne voulais pas gérer une équipe en tout cas.

  • Speaker #1

    C'est pas ce dont j'ai envie en tout cas. Je préfère gérer, de nettoyer moi-même les toilettes, mais de pas devoir gérer des problèmes humains qui vont me contrarier beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Et là, ton apprentissage, tu l'as choisi comment ? avec des critères spécifiques.

  • Speaker #1

    On se connaissait d'avant. On s'était rencontrés dans le cadre d'un tournage d'émission de pâtisserie. Et on se suivait sur Instagram. Donc, on se connaissait. Quand j'ai ouvert, il était là le premier jour. J'ai déjà un soutien de base. Alors qu'il n'était absolument pas question qu'on se rencontre dans le cadre du travail. Mais il était là, en fait. Donc, quand j'ai su qu'il était peut-être intéressé pour devenir cet apprenti que je cherchais, j'ai dit, OK, bon, en quoi, en fait ? Donc, voilà, beaucoup de chance. Et là, pour l'année prochaine, je recrute quelqu'un d'autre. Ah oui, une demoiselle. Oui, Tim. part vers d'autres expériences.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc j'aurais cru de quelqu'un d'autre, mais qui m'a l'air super. Je suis sûre que ça va bien se passer. Mais oui, déléguer, c'est pas facile. Et c'est là,

  • Speaker #0

    c'est quelqu'un aussi que tu connais ?

  • Speaker #1

    Non, pas du tout. Donc là, on part sur encore autre chose. Mais je me dis, bon, vas-y, un moment, grandis, quoi.

  • Speaker #0

    Donc, là, on a parlé beaucoup de toutes les différentes peurs. Il y en a une dernière qui reste. C'est la comparaison. Est-ce que c'est quelque chose que tu fais régulièrement, le fait de te comparer à d'autres cafés ? Peut-être pas forcément sur la métropole lilloise, mais en tout cas peut-être à d'autres commerces qui ont l'air, je ne sais pas, qui respectent tes valeurs. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Je pense que je le fais, mais de manière saine, plus dans l'inspiration. Tu vois, si je peux ressembler un peu plus à un tel qui est vraiment 100% local. Oui. Voilà, c'est plutôt que je vais aller me nourrir des autres.

  • Speaker #0

    Ça ne te met pas la pression.

  • Speaker #1

    Non, parce que je pense avoir la force de caractère de dire je fais les choses comme j'ai envie de les faire tant que je les trouve justes. Et en fait, je ne vais pas me laisser guider par des espèces de pensées communes. Et ça, je pense que c'est le bon côté d'être reconverti et autodidacte. C'est qu'on n'a pas été cadré par des trucs qu'on croit être les bons dans le métier. Nous, on fait les choses avec notre bon sens.

  • Speaker #0

    Ça se pourrait, il y en a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui se comparent avec les réseaux sociaux, par exemple.

  • Speaker #1

    Ah oui, moi non, ça va ça.

  • Speaker #0

    Ouais, ça va. Non, ça va.

  • Speaker #1

    Tant mieux. Ouais, ouais, ouais. En fait, comme je dis tant que je me sens droit dans mes bottes, juste. Et aussi le bon sens, mon dieu, le bon sens. Franchement, il y a beaucoup de gens qui manquent de bon sens. Je m'en rends compte en étant commerçante et en recevant parfois des gens qui n'ont pas de bon sens. Le bon sens est mort. Et donc, en fait, si tu fais des choses... Avec authenticité, avec bon sens. Je trouve que tu n'as pas besoin de te comparer aux autres. Donc,

  • Speaker #0

    tu as des exemples à partager ?

  • Speaker #1

    De manque de bon sens ? Oui,

  • Speaker #0

    par exemple.

  • Speaker #1

    Alors, attention, c'est un peu rustre, mais aller aux toilettes et nettoyer derrière soi, pour moi, c'est du bon sens. Voilà, ce genre de choses. Ou le grand sujet de télétravailler dans un café, est-ce qu'on est pour, est-ce qu'on est contre ? Moi, je m'en fiche que tu télétravailles ou que tu appelles ta copine ou que tu sois en date. Par contre, j'ai trois places, tu ne peux pas prendre un espresso pendant cinq heures. Ça, pour moi, c'est du bon sens, en fait. Voilà, ce genre de choses.

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr, on est d'accord.

  • Speaker #1

    C'est bête, mais c'est le quotidien du commerçant.

  • Speaker #0

    C'est apprendre le bon sens, sensibiliser au bon sens.

  • Speaker #1

    Voir à la politesse, parfois, mais bon. Je ne sais pas, je n'ai pas beaucoup de problèmes, mais parfois, quand tu as ce genre de problème, c'est... Il faut rigoler. Il faut rigoler.

  • Speaker #0

    Et Vigée aime bien venir, du coup, dans ton café.

  • Speaker #1

    Ouais, ça y est. Elle est à l'âge où elle comprend, ouais. Ouais.

  • Speaker #0

    Tu pourrais partager un moment de complicité, peut-être que vous avez vécu ensemble autour de ton projet, entre rien.

  • Speaker #1

    Bon, déjà, elle était là quand j'ai fait les peintures et tout ça. Elle n'allait pas encore à la crèche, donc elle était là dans son petit transat à rebondir et tout. Donc ça, c'est des bons souvenirs, quand même. Et là, elle est en âge de comprendre. elle sait ce que je fais, elle le dit donc c'est trop mignon en fait, elle dit le travail de maman c'est à côté de Constance maman elle fait des cafés, elle fait des gâteaux moi j'aime bien les gâteaux, ça c'est mignon tu vois je me dis, elle a compris la vibe et comme je l'emmène beaucoup boire des cafés entre guillemets, dans d'autres endroits je pense qu'elle assimile ça à un moment de plaisir donc ça ça me fait plaisir et l'année prochaine il y en aura d'autant plus puisque je le disais elle sera là le matin et l'après avant et après l'école donc je pense qu'on va Merci. passer des bons moments ensemble. Et tu vois ce qui peut être une corvée de récupérer l'enfant, comment on fait la garderie, tout ça. Là encore, j'ai essayé de transformer ça en quelque chose de cool. Je pense qu'on aura des bons moments ensemble. Mais oui, je suis fière de ce que je fais et je suis fière qu'elles le comprennent. Carrément.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire justement à la Lulu au tout début ? Celle qui commençait à penser à son projet entrepreneurial. Ouais.

  • Speaker #1

    Continue d'y aller, mais... tu as raison, t'inquiète, ça va aller. Le stress du début et tout ça passe, en fait, vraiment. Et on commence à prendre plaisir. Et même si à un moment donné, on perd de vue pourquoi on le fait, comment ça se fait qu'on fait ça et pourquoi je n'ai pas choisi la facilité, en vrai, si on ne choisit pas la facilité, c'est certainement qu'il y a un choix du cœur derrière, qu'il y a des bonnes raisons à un moment donné. Et aussi que rien n'est... rien n'est éternel, si jamais ça doit changer, s'il faut faire make-up et faire autre chose, tout est faisable. Je pense qu'il faut faire quand on a envie de le faire en se disant qu'on a toujours une porte de sortie.

  • Speaker #0

    Et peut-être prévoir cette porte de sortie ou pas, forcément, se laisser porter aussi.

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, tu vois, si je fais un cup de main, je n'ai pas la moindre idée de ce que je ferais d'autre. Donc ça, ça donne un peu le vertige. Maintenant, si il y a dix ans, tu m'avais dit que j'ouvrirais un café, je ne l'aurais pas cru. En fait, on ne peut jamais savoir ce qui vient. Donc, je pense qu'il faut aussi un peu laisser aller. Mais oui, si on peut prévoir une part de sortie, tant mieux. S'il y en a qui ont des plans B, trop bien. J'aimerais bien avoir un petit plan B au Kérou, tu vois.

  • Speaker #0

    En tout cas, toujours être au clair avec ses choix de cœur. Toujours être alignée avec ses choix de cœur.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    Ça, c'est important aussi de les définir carrément.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, j'ajouterais, en ayant conscience, du coup, et je ne te parle pas d'argent, mais du coup... Sacrifice. Oui, et avoir un café, ça fait rêver beaucoup de gens. On me dit souvent que je fais un job de rêve et que j'ai réalisé mon rêve. C'est très vrai. Maintenant, il y a aussi énormément de... Il faut être prêt à s'investir.

  • Speaker #0

    Tu t'es donné les moyens.

  • Speaker #1

    J'y suis 10 heures par jour. J'y suis, je travaille. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Je pense qu'il faut juste être consciente et savoir si on est prêt à faire les moins bons côtés pour avoir les bons.

  • Speaker #0

    C'est une belle leçon. Et qu'est-ce que tu aimerais pouvoir dire peut-être dans ces dernières questions de cette interview à Billy ? Qu'est-ce que tu aimerais pouvoir lui transmettre ?

  • Speaker #1

    J'espère que comme moi, elle saura se laisser guider par ce qui l'anime, qu'elle trouvera un bon équilibre entre ce qui doit être fait, c'est-à-dire avoir un métier, un métier rémunérateur. Si elle veut avoir un certain confort de vie, si elle dit qu'elle veut être nomade et... J'espère juste qu'elle sera exactement le bon mix entre avoir les pieds sur terre, mais aussi comprendre que la vie n'est pas que travailler, que d'être dans le dur, que d'être dans la douleur, qu'on peut être heureux et travailler. J'espère qu'elle réussira à être elle-même et que j'espère qu'on lui aura montré la voie en tout cas.

  • Speaker #0

    Une belle transmission. Tes prochains projets peut-être ? Eh bien, écoute, ce n'est pas très à la mode de dire ça, mais je n'en ai pas. Je veux juste que ça continue comme c'est. Oui, moi, ça me va bien. En fait, je suis heureuse dans ce que je fais. J'aimerais qu'on soit meilleur dans chaque chose qu'on fait. Toujours mieux, mais pas plus. Je n'ai pas envie d'ouvrir un deuxième. Je n'ai pas envie d'avoir plus grand. En plus, j'ai un projet de deuxième bébé dans les années à venir. Donc, ce n'est pas le moment de me dédoubler sur le plan pro. Je me dédoublerai en devenant maman pour la deuxième fois. donc voilà juste de rester de toujours s'améliorer mais de rester comme on est rester fidèle à ses valeurs tout à fait c'est un bel exemple aussi à transmettre bah oui de pas forcément voir plus gros moi je trouve que c'est pour les réalités d'autres exactement ouais ouais ouais carrément carrément déjà savourer savourer celles qu'on a tout

  • Speaker #1

    à fait c'est déjà bien complètement ouais peut-être pour terminer cette interview on peut faire un peu comme un portrait chinois ... qui était une pâtisserie.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu serais comme pâtisserie ? Pas très fun, je serais un cake citron.

  • Speaker #1

    Un cake citron ?

  • Speaker #0

    Oui, tu vois, un cake citron qui paraît un peu basique et tout, mais qui en fait a beaucoup de caractère et qui n'est pas si facile à faire. Un cake citron.

  • Speaker #1

    Et si tu étais une chanson ?

  • Speaker #0

    Je vais dire If I Can Dream. de Elvis Presley, puisque j'ai l'obation Elvis, et que je trouve que cette chanson, elle prend au trip et qu'elle parle d'un monde meilleur et que, voilà, comme je disais, j'ai laissé un peu tomber toutes les causes que je défendais auparavant pour me mettre dans la vie pratico-pratique, de faire des gâteaux, etc. Donc voilà, c'est une chanson engagée que j'aime beaucoup.

  • Speaker #1

    Et un super pouvoir.

  • Speaker #0

    Ça, tu m'en avais parlé, du coup, j'ai réfléchi. Super pouvoir archi-nul. J'aimerais bien voir l'intérieur des maisons. j'aimerais bien vraiment voir l'intérieur des maisons parce que j'adore voir comment sont les maisons à l'intérieur mais aussi parce que je trouve que tous les autres super pouvoirs sont trop je veux dire si tu décides de pouvoir te téléporter bah oui mais bon à quoi ça sert si tu peux pas suivre derrière avec la vraie vie si tu décides de devenir millionnaire bah du coup tu peux tout faire les autres super pouvoirs sont trop super je préfère le colomb d'or bah merci on se partage

  • Speaker #1

    Peut-être que pour terminer ce podcast, tu peux nous rappeler où on peut te retrouver.

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez me voir du lundi au vendredi chez Cup, aux 3 rues des Bouchers, à côté de ma grande copine Constanzaine qui est créatrice de bijoux, en face de mes copains de chez Barthes qui font des focaccia qui sont super. Comme nous l'avons bien compris pour l'instant, je suis là nuit et jour presque. Donc vous tomberez sur moi normalement ou sur une superbe pépite que j'aurais trouvée.

  • Speaker #1

    Et sur les réseaux.

  • Speaker #0

    je suis heureuse de le dire aussi sur l'île du Magic Food pour m'appartient un petit peu plus perso et sur cup.lille pour les infos liées au café et on rappelle que tes menus changent également toutes les semaines oui plusieurs fois par semaine même plusieurs fois on a peu de choix en

  • Speaker #1

    termes de salé en tout cas mais ça change plusieurs fois par semaine avec les produits maximum et au coco oui tout à fait tout à fait merci merci à toi merci beaucoup J'ai passé un super moment.

  • Speaker #0

    Moi aussi. Je suis ravie. Merci beaucoup vraiment de ton écoute et tout le reste.

  • Speaker #1

    Et j'ai hâte d'aller déguster les pâtisseries que tu nous as ramenées. À travers ton parcours, on a senti vraiment cette envie immense de créer, de transmettre, d'inspirer, tout en gardant les pieds sur terre et faire les choses avec sincérité. Parce que c'est la boussole principale ici. dans ton projet et c'est ultra inspirant. Et ce que tu nous offres à travers Cup, ce n'est pas qu'un lieu où on mange des gâteaux, c'est un espace de rencontre, d'humanité et d'engagement et ça, c'est super précieux. Et à toutes celles qui écoutent cet épisode, j'espère que vous repartirez reboostés, rassurés et peut-être même un peu réconciliés avec vos doutes parce que oui, on peut entreprendre à son rythme avec ses valeurs et ses failles aussi et c'est ça qui rend le chemin Merci. encore plus beau. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager, à en parler autour de vous et surtout à aller découvrir l'univers magique de Lulu, que ce soit sur Instagram ou en vrai sur Lule. A très vite pour un nouvel épisode de Même Preneur, le podcast où la maternité et l'entrepreneuriat se rencontrent. Et prenez soin de vous.

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