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MUTANT[S]

#14 - Dr Solène Vo Quang, l'IA en exercice libéral

#14 - Dr Solène Vo Quang, l'IA en exercice libéral

17min |28/10/2025
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Description

L'intelligence artificielle peut-elle réconcilier les soignants avec le temps, la qualité de la relation et le bien-être des patients ?
Dans cet épisode de MUTANT[S], Cécile Gillet-Giraud reçoit le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice du cabinet Dr Solène et de la start-up HackYourCare.

Ensemble, elles explorent la transformation des parcours de soins à travers la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et une culture de la coopération entre praticiens qui reste à développer.


👉 Thèmes abordés :

  • L’usage de la réalité virtuelle en chirurgie stomatologique pour réduire le stress et la douleur des patients.

  • Les IA diagnostiques au service d’un dialogue plus clair entre soignant et patient.

  • Le rôle du praticien libéral comme entrepreneur de santé.

  • Les freins culturels à la coopération entre hôpital et cabinet libéral.

  • Comment identifier les bons outils tech testés et fiables dans un univers saturé de solutions.


🔍 Ce que vous allez retenir :

L’innovation médicale ne remplace pas l’humain, elle l’amplifie.
Une transformation réussie du système de santé passe par des parcours patients fluides, des outils utiles et une vraie culture de la collaboration.


Un épisode inspirant pour tous les soignants, entrepreneurs en santé, managers du secteur médical, et curieux des mutations du soin.


📩 Pour aller plus loin, abonnez-vous à la newsletter Mutant[s] sur www.archen.info ou suivez Cécile Gillet-Giraud sur LinkedIn.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'Archen. J'accompagne la transformation culturelle des organisations, notamment dans le secteur de la santé. J'aide les managers et leurs équipes à challenger leur statu quo et à innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, Nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé, nous décryptons ses impacts sur la façon de travailler et nous mettons en lumière le chemin qu'il reste à parcourir. Aujourd'hui, je reçois le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice et CEO de HackYourCare et du cabinet Dr Solène. Ensemble, nous allons parler de parcours patient, de dialogue de source et de coopération. C'est parti ! Bonjour Solène.

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Tu es chirurgienne stomatologue, tu es aussi entrepreneuse, fondatrice CEO de HackYourCare. Et avant d'entrer un peu plus dans le détail de tes activités, tu as récemment fait une intervention à la Fédération des médecins de France. Ton intervention était intitulée « Quelle place pour l'IA en médecine libérale ? » Alors ma première question, c'était « Qu'est-ce que tu leur as raconté ? »

  • Speaker #0

    Alors, le sujet c'était l'intelligence artificielle en médecine libérale. Et donc ils m'ont demandé de... d'expliquer, de témoigner du parcours de soins que j'ai créé dans le cabinet Dr Solène, qui est un cabinet libéral pour la chirurgie stomato. Et donc, comme j'utilise des outils d'IA, ils m'ont demandé d'apporter ce témoignage.

  • Speaker #1

    Tu utilises justement des outils d'intelligence artificielle, tu utilises aussi des protocoles de réalité virtuelle. Comment tu articules tout ça à ton cabinet ? Est-ce que c'est pour toi ? Est-ce que c'est pour le patient ?

  • Speaker #0

    Pour le cabinet, l'idée, c'est vraiment de fuitifier les parcours de soins. ont finalement été à la fois pour le praticien que je suis et les patients. La réalité virtuelle, pour le coup, c'est vraiment pour les patients parce que j'ai à cœur depuis plusieurs années de lutter contre la stomatophobie, vraiment la peur d'aller chez le dentiste, chez le stomatologue. Donc c'est comme ça que j'ai commencé finalement, c'est la première innovation que j'ai intégrée à mon parcours de soins. J'opère tous mes patients aujourd'hui sous réalité virtuelle. Je leur propose, évidemment, ce n'est pas obligatoire, mais à chaque fois que je leur parle de cette solution dans les consultations préopératoires, Ils sont toujours hyper intrigués. Certains maintenant viennent pour ça parce qu'ils se sont donné le mot. Et puis j'ai aussi sur Google pas mal de commentaires de patients sur mon activité en ce sens. Donc forcément, ça a commencé à attirer. Sur les réseaux sociaux aussi, je communique dessus. En tout cas, ils apprécient, ça fonctionne. La preuve, c'est qu'ils font des bons retours. Ça les déstresse. Donc c'est ça que vraiment j'ai commencé. Et après, ça m'a permis d'imaginer du avant et du après en termes de parcours de souffle.

  • Speaker #1

    Oui, tu viens de le mentionner, mais j'allais te poser la question de savoir ... C'est quoi l'intérêt pour le patient ? C'est la réduction du stress ? C'est de la réduction de douleur aussi ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y a la douleur aussi. C'est plutôt le stress à la base parce qu'il y a une phase d'induction 4-5 minutes environ avant. J'installe le casque. C'est même des lunettes parce qu'en stomato, je ne peux pas mettre de casque qui couvre la majorité du visage vu que j'opère en bouche. Il a fallu développer une solution spécifique pour le visage pour que je puisse avoir accès à la bouche. Et donc oui, l'idée, c'était vraiment de leur apporter une solution qui les détente, qui les déstresse, que les patients globalement sont stressés à partir de la veille de l'intervention, quand même. Certains, une semaine avant, une semaine, voire deux semaines avant, voire parfois déjà dès en sortant du premier rendez-vous. Donc ça, ça m'a permis d'apporter quelque chose déjà d'intriguant, parce qu'ils se disent « Ah, j'ai pas testé, je vais tester un nouveau truc » . Et en plus, quand ils arrivent, je leur fais passer ce protocole d'induction 4-5 minutes, donc ça les déstresse. Et moi, ça ne remplace pas l'anesthésie, d'accord ? Donc il n'y a pas, évidemment... Il y a une anesthésie à faire. J'ai pas mal de patients qui me disent, qui sentent. C'est un vrai dialogue, une adaptation du protocole. Pendant la réalité virtuelle, je sens certains patients à qui il faut que je parle en parallèle ou pas. Certains, il faut que je prévienne, je le sens. Après, il y a le langage du corps aussi du patient que moi, en tant que chirurgienne, je connais bien. Et ça me permet d'adapter mon protocole. Pour l'anesthésie, certains me disent que je ne fais pas mal ou qu'ils ont senti un peu. Je le sens en tout cas et je pense que ça a un vrai effet aussi sur le moment de l'anesthésie.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de t'entendre aussi comment tu parles de, tu utilises une technologie, mais toi, en tant que professionnel de soins, tu t'adaptes aussi en temps réel. Je me posais la question de savoir quelle est la part de l'outil dans ce parcours patient que tu réinventes et quelle est la part qui reste de l'humain dans la qualité du parcours de soins. Donc en fait, c'est vraiment une association des deux, enfin tech plus humain.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà, c'est ce qu'on appellera les... thérapie digitale, on va dire qu'on pourrait mettre ça dans la même catégorie. Là, en l'occurrence, je suis une solution qui a un dispositif médical. En tant que praticien, je ne peux pas utiliser non plus n'importe quoi de 1. Je pourrais, mais là, je sens qu'on est vraiment dans une ère où les patients Ils ont besoin aussi d'avoir un rapport avec le praticien qui leur apporte quelque chose, en qui ils ont confiance, sur le plan scientifique. Et donc c'est pour ça qu'on ne peut pas laisser une solution comme ça qui pourrait être achetée dans une caisse de VR. Au final, tout le monde peut l'acheter, en fait. Et tout le monde pourrait se mettre un film, on peut tous se mettre un film, par exemple être sous la mer, à la plage, avec des visuels incroyables, en fait. Et donc moi, j'utilise une solution médicale parce qu'il y a un vrai protocole de recherche qui a été développé par des anesthésistes. Et en fait, j'en parle à ma première consultation au patient. pour qu'ils puissent déjà avoir confiance et surtout que je reste l'humain, moi aussi, qui va participer aux soins, en fait. Parce qu'aujourd'hui, le risque de la technologie, c'est qu'il y a des choses, des IA, en effet, diagnostiques. J'utilise moi-même des IA diagnostiques pour mes radios, pour mes patients. Mais je ne leur donne pas, je ne leur rends pas le bilan comme ça aussi. Ça, c'est un autre exemple. Je vais leur expliquer grâce à un code couleur, parce que j'ai choisi moi-même ce que je voulais leur montrer de toute l'analyse Vialia. Moi, je choisis des moments. des fonctionnalités que j'utilise pour leur expliquer. Et en fait, ça, les patients, moi je l'ai vu, ils voient la différence entre leur rendre le document comme ça, où ils ne vont pas spécialement comprendre parfois l'importance ou la gravité d'une lésion que j'ai pu découvrir, parce que là, avec les codes couleurs, ils vont voir la taille, je vais leur expliquer sur l'écran. Donc pour moi, c'est vraiment un binôme, en tout cas dans ma spécialité en l'occurrence, c'est vraiment un binôme entre mon activité... humaine de médecin. Et en effet, c'est une technologie que je vais utiliser au compte-gouttes et pas de A à Z sans être là pour le patient.

  • Speaker #1

    Oui, avec un esprit critique étayé par ton expertise médicale, ton savoir, ton expérience. Alors toi, tu es résolument pro-tech, je vais dire ça comme ça. On voit bien que chez les professionnels de santé, l'adoption des technologies, mais en particulier de l'intelligence artificielle, même s'il y a plein de genres d'attributs, d'intelligence artificielle différente, on est bien d'accord, mais néanmoins, cette adoption, on sent qu'elle est assez hétérogène. Est-ce qu'on peut expliquer ça de façon très binaire en disant qu'en fait, dans les professionnels de santé, il y a des plutôt tech et d'autres qui sont plus humains ? Ou est-ce que toi, tu poses un regard différent sur cette hétérogénéité des professionnels de santé face à l'IA ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'il y a vraiment de tout et c'est très spécialité dépendant, en fait. Parce que j'ai... Merci. confrères, consoeurs, où il y a peut-être moins besoin d'innovation, d'outils pour pratiquer leur spécialité, et qui vont avoir moins besoin d'outils, donc tout simplement le côté humain va rester la priorité, sur le plan vraiment, par exemple, diagnostique. Après, sur la partie organisationnelle, qui est quand même méconnue de l'activité du médecin quand on est formé. On va plus le retrouver, ces besoins, on va les retrouver plus en libéral. Quand un praticien libéral est en fait un entrepreneur, il faut aujourd'hui dire ce que c'est. Un praticien qui s'installe dans un cabinet, c'est un entrepreneur. Et donc là, il va découvrir, et j'ai pas mal de groupes à conscience qui me contactent, justement pour la partie organisationnelle de la technologie. Comment s'organiser ? J'ai trop d'appels. En ce moment, dernièrement, j'ai reçu un message de Dermato à Bordeaux, qui ont un gros cabinet apparemment, Dermato à Ville. Je pense que tu es au courant, il y a très peu, c'est la folie les rendez-vous. En effet, il n'y en a pas beaucoup de dermatophores mes parents. Et donc, en fait, eux, ils ont une surcharge d'appels qu'ils n'arrivent plus à gérer. Elle me dit que maintenant, ils ne répondent plus au téléphone tellement ils ne savent pas comment gérer cet afflux de patients. Et donc, elle m'a demandé comment je peux gérer ça. J'aime bien tester les solutions et moi-même, je m'y intéresse. Alors, pas pour les mêmes raisons, mais sur la gestion des secrétarés un peu via des IA pour certains actes. Et donc ça, je leur ai proposé de les accompagner sur ça, si elles en avaient besoin, parce que je connais des outils. Après, il faut l'adapter à leurs besoins particuliers. C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, déjà pour des médecins qui ne sont pas forcément éparlevés dans la tech, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après, savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance. Il y a beaucoup de barrières quand même.

  • Speaker #1

    Tu vas bientôt vendre du... conseil à l'installation de tech au cabinet en fait ?

  • Speaker #0

    A la base c'était pas du tout mais là c'est vrai qu'en même temps ça me fait plaisir de voir qu'il y a des confrères-consoeurs qui s'y intéressent donc là je vais plutôt faire une formation déjà, ça me plaît mieux de faire ça sur ce modèle là parce que voilà je pense qu'après certains veulent que je les accompagne, je l'ai déjà fait pour des groupes de cliniques dentaires alors pas des libéraux mais finalement il y a des associations libéraux qui ressemblent mais je l'ai fait pour le groupe d'Antego déjà avant même à Curcaire c'était des choses que je faisais donc voilà je sais faire après je pense que la formation les gens faut déjà leur donner un aperçu il y a des choses à mettre en place tout seul sur des solutions existantes et il y a des logiciels métiers qui le font eux-mêmes à partir du moment où Le besoin est ressenti que je mets en relation le bon logiciel avec le bon besoin de mes confrères-consoeurs. Derrière, logiciels, normalement, ils ont de quoi installer.

  • Speaker #1

    On arrive aux deux questions que je pose à tous les intervenants de ce podcast. Quand on a préparé ensemble à la question « ce serait quoi pour toi une transformation réussie ? » , tu avais plein d'idées, tu avais plein de sujets, tu voulais refondre tous les parcours de patients, revoir la formation au management des procédés de santé. Aujourd'hui, si je te repose la question, ce serait quoi pour toi une transformation réussie du système de santé ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait de revoir l'ensemble des parcours de soins. Alors, c'est vrai que c'est mon sujet, donc pas très original, mais je m'y suis mise parce qu'il y a un besoin, en fait. Et donc, c'est vrai que là, je sens une... Et pourtant, je viens du milieu public, j'ai fait mon clinica, je sens qu'il y a vraiment une rupture entre le milieu privé et le milieu public, avec des difficultés de... communication, je ne parle pas des directions administratives et tout, je parlerais vraiment des soignants parce que c'est ça qui m'intéresse et que je connais. Des difficultés, oui, de travailler entre public et privé, entre les cabinets médicaux, où là, je sais que, par exemple, là, je fais des bilans de foyers infectieux buccodentaires grâce à l'AVECIA, avec mon outil notamment, ce qui me permet d'éduquer les patients, de faire des super comptes rendus sans rater des lésions. Et donc, c'est une solution qui est Merci. hyper pratiques pour des hospitaliers. J'ai eu quelques patients qui sont venus de leur propre chef me voir alors qu'ils étaient suivis à l'hôpital en cancéro. C'est compliqué parce que je leur ai fait leur compte rendu. J'ai envoyé au mail d'APHP, aux praticiens le compte rendu. Je me suis dit que c'est une bonne entrée en matière pour prendre contact et leur proposer un partenariat, une collaboration. Je suis toujours prête à les présenter comment je travaille dans les services. Je viens de ce milieu-là donc je sais comment ça se passe les staffs, etc. Et on n'a pas de répondant. Et la patiente, c'est rigolo, parce que fait l'intermédiaire dans ce cas. Et me dit, non, mais j'ai parlé de vous, de vos méthodes au professeur qui me suit. Il a dit que c'était super. Je lui ai donné vos coordonnées. Il va peut-être vous appeler, mais je ne sais pas. Bon, j'en doute un peu parce que, bon, professeur, voilà. Mais alors que je pourrais lui, en fait, lui faciliter la vie, ils n'ont pas de service de dentaire dans l'hôpital. et pour les patients il a besoin avant de mettre les chimios de faire des biens de foyer infectieux dentaire comme beaucoup d'autres praticiens en chair cardiaque, en chair orthopédique, rhumato pour tout ce qui est biphosphonate notamment et en fait il se passe rien, c'est juste la patiente qui m'a trouvé et maintenant elle va être suivie dans le cabinet par des confrères à moi mais je me dis mais c'est fou heureusement que cette patiente elle est Ça n'a pas été facile pour elle d'arriver là. Maintenant, elle est super contente. Elle en parle à d'autres patients quand elle est en chimio. Alors qu'en fait, ça pourrait être acté. Et c'est un petit exemple à petite échelle. Mais voilà, ce qui est dommage. Alors que moi, je ne demande que ça. Et je suis prête à aller même expliquer comment je travaille.

  • Speaker #1

    Et tu crois que de leur part, c'est quoi ? C'est du manque de temps ? C'est du manque de curiosité ? C'est un manque de tout ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'abord du manque de temps. Du manque de temps, oui, certainement. et peut-être d'organisation, ça pourrait être sa secrétaire moi j'ai demandé si ça allait être sa secrétaire je pouvais parler à sa secrétaire, je sais comment ça se passe je sais pas, ça... voilà, donc on se trouve que son prochain patient voilà, son prochain patient je suis pas sûre qu'il repense à moi il va lui dire, allez chercher allez voir un stomato ou un dentiste ou l'anesthésiste, parfois c'est l'anesthésiste qui va dire, pour les chirurgiens j'ai déjà échangé avec des anesthésistes pour des bilans de foyers infectieux dentaires par exemple Je leur ai envoyé le compte-rendu, et là, je vois que le monsieur, enfin le confrère, pensait que je parlais. C'était la patiente qui lui avait mis ce compte-rendu. Il m'a répondu en disant « Merci madame, veuillez l'apporter le jour de votre intervention » . Mais je ne suis pas la patiente, je l'avais mise en copie, pour lui montrer que c'est moi qui faisais le lien. Donc voilà. En face, visiblement, il n'y avait pas ces habitudes et pas d'effort non plus pour aller chercher. Moi, quand j'étais chez Vékin, j'étais trop contente d'avoir les médecins généralistes et médecins traitants au téléphone. C'est la base, en fait, quand on a un patient hospitalisé, aussi d'aller rechercher les infos. Surtout que là, moi, je viens à eux. En fait, c'est toujours plus compliqué d'aller... Souvent, on a plutôt des comptes rendus hospitaliers et derrière, c'est nous qui nous débrouillons avec. En fait, on a envie de les joindre et c'est compliqué. C'est ça qui est dommage, je trouve.

  • Speaker #1

    Comme quoi, la culture de la coopération entre professionnels de santé, entre public et privé, elle ne va pas de soi. J'ai aussi des contre-exemples, mais pas en dentaire, mais j'ai des contre-exemples dans d'autres... Mais on a encore aussi beaucoup cette impression-là que ce n'est pas fluide. Alors, dernière question, peut-être en lien avec ce que tu viens de partager, justement, quel message t'aimerais passer aux personnes qui vont nous écouter aujourd'hui ? pour qu'ils se mettent en marche vers ce changement désirable ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'adresse à différentes personnes, mais si vous êtes soignant, je pense qu'on est, je me mets à la place des soignants, ma casquette médecin, c'est qu'on a vraiment des idées et il y a plein de solutions qui existent. Je pense qu'aujourd'hui, avant de se dire, j'ai un besoin dans mon cabinet ou à l'hôpital. Il y a peut-être des solutions qui existent. Il y a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui bossent sur les solutions en santé. Donc, autant peut-être trouver où la techno et l'appliquer après à son cas d'usage. Moi, je pense que c'est la meilleure chose à faire parce que je trouve justement qu'il y a peut-être trop de solutions aujourd'hui et certaines ne résistent pas. Donc, je pense que je ferai ça du côté médical. Évidemment, je m'inscrirai aussi dans la communauté AcureCare parce qu'on fait beaucoup de veille et on permet justement aux soignants de comprendre le milieu des entrepreneurs, le milieu des entreprises quand ils vont aller faire des missions bien encadrées. de tests, de produits, ce genre de choses, parfois dans leur spécialité, donc ça permet de faire une veille aussi. Donc forcément, quand on est curieux, quand on a envie d'apprendre des choses, on va tomber un moment sur la solution pour son activité propre. Et pour les industriels, peut-être, je ne sais pas, il y a des personnes dans le milieu hospitalier également, dans l'administration. Je pense qu'il faut parler avec les soignants. Parce qu'on peut tous être entrepreneurs, tout le monde peut avoir une idée, mais les usagers sont les soignants et les patients. Donc voilà, je pense qu'il ne faut pas hésiter à d'emblée en parler vraiment, vraiment beaucoup. Moi, j'ai eu beaucoup de cas d'entrepreneurs qui disaient il ne faut pas trop que j'en parle, on va me piquer l'idée. Honnêtement, les idées, franchement, je pense qu'aujourd'hui, il y a tellement de trucs qui existent que je pense que quelqu'un a déjà essayé de faire ce que vous vouliez faire. Donc non, au contraire, la personne qui va vraiment aider, c'est le soignant. C'est un peu pour ça aussi que j'ai créé Curcare, ses pouvoirs connecter avec les bonnes personnes. Quel que soit l'origine, tout le monde peut avoir des idées, pas forcément d'entreprise, mais d'outils.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin. Merci beaucoup, Solène, pour ton temps aujourd'hui. Et puis à bientôt. Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant en la news, à laquelle vous pouvez vous abonner sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info A très bientôt !

Description

L'intelligence artificielle peut-elle réconcilier les soignants avec le temps, la qualité de la relation et le bien-être des patients ?
Dans cet épisode de MUTANT[S], Cécile Gillet-Giraud reçoit le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice du cabinet Dr Solène et de la start-up HackYourCare.

Ensemble, elles explorent la transformation des parcours de soins à travers la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et une culture de la coopération entre praticiens qui reste à développer.


👉 Thèmes abordés :

  • L’usage de la réalité virtuelle en chirurgie stomatologique pour réduire le stress et la douleur des patients.

  • Les IA diagnostiques au service d’un dialogue plus clair entre soignant et patient.

  • Le rôle du praticien libéral comme entrepreneur de santé.

  • Les freins culturels à la coopération entre hôpital et cabinet libéral.

  • Comment identifier les bons outils tech testés et fiables dans un univers saturé de solutions.


🔍 Ce que vous allez retenir :

L’innovation médicale ne remplace pas l’humain, elle l’amplifie.
Une transformation réussie du système de santé passe par des parcours patients fluides, des outils utiles et une vraie culture de la collaboration.


Un épisode inspirant pour tous les soignants, entrepreneurs en santé, managers du secteur médical, et curieux des mutations du soin.


📩 Pour aller plus loin, abonnez-vous à la newsletter Mutant[s] sur www.archen.info ou suivez Cécile Gillet-Giraud sur LinkedIn.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'Archen. J'accompagne la transformation culturelle des organisations, notamment dans le secteur de la santé. J'aide les managers et leurs équipes à challenger leur statu quo et à innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, Nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé, nous décryptons ses impacts sur la façon de travailler et nous mettons en lumière le chemin qu'il reste à parcourir. Aujourd'hui, je reçois le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice et CEO de HackYourCare et du cabinet Dr Solène. Ensemble, nous allons parler de parcours patient, de dialogue de source et de coopération. C'est parti ! Bonjour Solène.

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Tu es chirurgienne stomatologue, tu es aussi entrepreneuse, fondatrice CEO de HackYourCare. Et avant d'entrer un peu plus dans le détail de tes activités, tu as récemment fait une intervention à la Fédération des médecins de France. Ton intervention était intitulée « Quelle place pour l'IA en médecine libérale ? » Alors ma première question, c'était « Qu'est-ce que tu leur as raconté ? »

  • Speaker #0

    Alors, le sujet c'était l'intelligence artificielle en médecine libérale. Et donc ils m'ont demandé de... d'expliquer, de témoigner du parcours de soins que j'ai créé dans le cabinet Dr Solène, qui est un cabinet libéral pour la chirurgie stomato. Et donc, comme j'utilise des outils d'IA, ils m'ont demandé d'apporter ce témoignage.

  • Speaker #1

    Tu utilises justement des outils d'intelligence artificielle, tu utilises aussi des protocoles de réalité virtuelle. Comment tu articules tout ça à ton cabinet ? Est-ce que c'est pour toi ? Est-ce que c'est pour le patient ?

  • Speaker #0

    Pour le cabinet, l'idée, c'est vraiment de fuitifier les parcours de soins. ont finalement été à la fois pour le praticien que je suis et les patients. La réalité virtuelle, pour le coup, c'est vraiment pour les patients parce que j'ai à cœur depuis plusieurs années de lutter contre la stomatophobie, vraiment la peur d'aller chez le dentiste, chez le stomatologue. Donc c'est comme ça que j'ai commencé finalement, c'est la première innovation que j'ai intégrée à mon parcours de soins. J'opère tous mes patients aujourd'hui sous réalité virtuelle. Je leur propose, évidemment, ce n'est pas obligatoire, mais à chaque fois que je leur parle de cette solution dans les consultations préopératoires, Ils sont toujours hyper intrigués. Certains maintenant viennent pour ça parce qu'ils se sont donné le mot. Et puis j'ai aussi sur Google pas mal de commentaires de patients sur mon activité en ce sens. Donc forcément, ça a commencé à attirer. Sur les réseaux sociaux aussi, je communique dessus. En tout cas, ils apprécient, ça fonctionne. La preuve, c'est qu'ils font des bons retours. Ça les déstresse. Donc c'est ça que vraiment j'ai commencé. Et après, ça m'a permis d'imaginer du avant et du après en termes de parcours de souffle.

  • Speaker #1

    Oui, tu viens de le mentionner, mais j'allais te poser la question de savoir ... C'est quoi l'intérêt pour le patient ? C'est la réduction du stress ? C'est de la réduction de douleur aussi ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y a la douleur aussi. C'est plutôt le stress à la base parce qu'il y a une phase d'induction 4-5 minutes environ avant. J'installe le casque. C'est même des lunettes parce qu'en stomato, je ne peux pas mettre de casque qui couvre la majorité du visage vu que j'opère en bouche. Il a fallu développer une solution spécifique pour le visage pour que je puisse avoir accès à la bouche. Et donc oui, l'idée, c'était vraiment de leur apporter une solution qui les détente, qui les déstresse, que les patients globalement sont stressés à partir de la veille de l'intervention, quand même. Certains, une semaine avant, une semaine, voire deux semaines avant, voire parfois déjà dès en sortant du premier rendez-vous. Donc ça, ça m'a permis d'apporter quelque chose déjà d'intriguant, parce qu'ils se disent « Ah, j'ai pas testé, je vais tester un nouveau truc » . Et en plus, quand ils arrivent, je leur fais passer ce protocole d'induction 4-5 minutes, donc ça les déstresse. Et moi, ça ne remplace pas l'anesthésie, d'accord ? Donc il n'y a pas, évidemment... Il y a une anesthésie à faire. J'ai pas mal de patients qui me disent, qui sentent. C'est un vrai dialogue, une adaptation du protocole. Pendant la réalité virtuelle, je sens certains patients à qui il faut que je parle en parallèle ou pas. Certains, il faut que je prévienne, je le sens. Après, il y a le langage du corps aussi du patient que moi, en tant que chirurgienne, je connais bien. Et ça me permet d'adapter mon protocole. Pour l'anesthésie, certains me disent que je ne fais pas mal ou qu'ils ont senti un peu. Je le sens en tout cas et je pense que ça a un vrai effet aussi sur le moment de l'anesthésie.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de t'entendre aussi comment tu parles de, tu utilises une technologie, mais toi, en tant que professionnel de soins, tu t'adaptes aussi en temps réel. Je me posais la question de savoir quelle est la part de l'outil dans ce parcours patient que tu réinventes et quelle est la part qui reste de l'humain dans la qualité du parcours de soins. Donc en fait, c'est vraiment une association des deux, enfin tech plus humain.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà, c'est ce qu'on appellera les... thérapie digitale, on va dire qu'on pourrait mettre ça dans la même catégorie. Là, en l'occurrence, je suis une solution qui a un dispositif médical. En tant que praticien, je ne peux pas utiliser non plus n'importe quoi de 1. Je pourrais, mais là, je sens qu'on est vraiment dans une ère où les patients Ils ont besoin aussi d'avoir un rapport avec le praticien qui leur apporte quelque chose, en qui ils ont confiance, sur le plan scientifique. Et donc c'est pour ça qu'on ne peut pas laisser une solution comme ça qui pourrait être achetée dans une caisse de VR. Au final, tout le monde peut l'acheter, en fait. Et tout le monde pourrait se mettre un film, on peut tous se mettre un film, par exemple être sous la mer, à la plage, avec des visuels incroyables, en fait. Et donc moi, j'utilise une solution médicale parce qu'il y a un vrai protocole de recherche qui a été développé par des anesthésistes. Et en fait, j'en parle à ma première consultation au patient. pour qu'ils puissent déjà avoir confiance et surtout que je reste l'humain, moi aussi, qui va participer aux soins, en fait. Parce qu'aujourd'hui, le risque de la technologie, c'est qu'il y a des choses, des IA, en effet, diagnostiques. J'utilise moi-même des IA diagnostiques pour mes radios, pour mes patients. Mais je ne leur donne pas, je ne leur rends pas le bilan comme ça aussi. Ça, c'est un autre exemple. Je vais leur expliquer grâce à un code couleur, parce que j'ai choisi moi-même ce que je voulais leur montrer de toute l'analyse Vialia. Moi, je choisis des moments. des fonctionnalités que j'utilise pour leur expliquer. Et en fait, ça, les patients, moi je l'ai vu, ils voient la différence entre leur rendre le document comme ça, où ils ne vont pas spécialement comprendre parfois l'importance ou la gravité d'une lésion que j'ai pu découvrir, parce que là, avec les codes couleurs, ils vont voir la taille, je vais leur expliquer sur l'écran. Donc pour moi, c'est vraiment un binôme, en tout cas dans ma spécialité en l'occurrence, c'est vraiment un binôme entre mon activité... humaine de médecin. Et en effet, c'est une technologie que je vais utiliser au compte-gouttes et pas de A à Z sans être là pour le patient.

  • Speaker #1

    Oui, avec un esprit critique étayé par ton expertise médicale, ton savoir, ton expérience. Alors toi, tu es résolument pro-tech, je vais dire ça comme ça. On voit bien que chez les professionnels de santé, l'adoption des technologies, mais en particulier de l'intelligence artificielle, même s'il y a plein de genres d'attributs, d'intelligence artificielle différente, on est bien d'accord, mais néanmoins, cette adoption, on sent qu'elle est assez hétérogène. Est-ce qu'on peut expliquer ça de façon très binaire en disant qu'en fait, dans les professionnels de santé, il y a des plutôt tech et d'autres qui sont plus humains ? Ou est-ce que toi, tu poses un regard différent sur cette hétérogénéité des professionnels de santé face à l'IA ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'il y a vraiment de tout et c'est très spécialité dépendant, en fait. Parce que j'ai... Merci. confrères, consoeurs, où il y a peut-être moins besoin d'innovation, d'outils pour pratiquer leur spécialité, et qui vont avoir moins besoin d'outils, donc tout simplement le côté humain va rester la priorité, sur le plan vraiment, par exemple, diagnostique. Après, sur la partie organisationnelle, qui est quand même méconnue de l'activité du médecin quand on est formé. On va plus le retrouver, ces besoins, on va les retrouver plus en libéral. Quand un praticien libéral est en fait un entrepreneur, il faut aujourd'hui dire ce que c'est. Un praticien qui s'installe dans un cabinet, c'est un entrepreneur. Et donc là, il va découvrir, et j'ai pas mal de groupes à conscience qui me contactent, justement pour la partie organisationnelle de la technologie. Comment s'organiser ? J'ai trop d'appels. En ce moment, dernièrement, j'ai reçu un message de Dermato à Bordeaux, qui ont un gros cabinet apparemment, Dermato à Ville. Je pense que tu es au courant, il y a très peu, c'est la folie les rendez-vous. En effet, il n'y en a pas beaucoup de dermatophores mes parents. Et donc, en fait, eux, ils ont une surcharge d'appels qu'ils n'arrivent plus à gérer. Elle me dit que maintenant, ils ne répondent plus au téléphone tellement ils ne savent pas comment gérer cet afflux de patients. Et donc, elle m'a demandé comment je peux gérer ça. J'aime bien tester les solutions et moi-même, je m'y intéresse. Alors, pas pour les mêmes raisons, mais sur la gestion des secrétarés un peu via des IA pour certains actes. Et donc ça, je leur ai proposé de les accompagner sur ça, si elles en avaient besoin, parce que je connais des outils. Après, il faut l'adapter à leurs besoins particuliers. C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, déjà pour des médecins qui ne sont pas forcément éparlevés dans la tech, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après, savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance. Il y a beaucoup de barrières quand même.

  • Speaker #1

    Tu vas bientôt vendre du... conseil à l'installation de tech au cabinet en fait ?

  • Speaker #0

    A la base c'était pas du tout mais là c'est vrai qu'en même temps ça me fait plaisir de voir qu'il y a des confrères-consoeurs qui s'y intéressent donc là je vais plutôt faire une formation déjà, ça me plaît mieux de faire ça sur ce modèle là parce que voilà je pense qu'après certains veulent que je les accompagne, je l'ai déjà fait pour des groupes de cliniques dentaires alors pas des libéraux mais finalement il y a des associations libéraux qui ressemblent mais je l'ai fait pour le groupe d'Antego déjà avant même à Curcaire c'était des choses que je faisais donc voilà je sais faire après je pense que la formation les gens faut déjà leur donner un aperçu il y a des choses à mettre en place tout seul sur des solutions existantes et il y a des logiciels métiers qui le font eux-mêmes à partir du moment où Le besoin est ressenti que je mets en relation le bon logiciel avec le bon besoin de mes confrères-consoeurs. Derrière, logiciels, normalement, ils ont de quoi installer.

  • Speaker #1

    On arrive aux deux questions que je pose à tous les intervenants de ce podcast. Quand on a préparé ensemble à la question « ce serait quoi pour toi une transformation réussie ? » , tu avais plein d'idées, tu avais plein de sujets, tu voulais refondre tous les parcours de patients, revoir la formation au management des procédés de santé. Aujourd'hui, si je te repose la question, ce serait quoi pour toi une transformation réussie du système de santé ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait de revoir l'ensemble des parcours de soins. Alors, c'est vrai que c'est mon sujet, donc pas très original, mais je m'y suis mise parce qu'il y a un besoin, en fait. Et donc, c'est vrai que là, je sens une... Et pourtant, je viens du milieu public, j'ai fait mon clinica, je sens qu'il y a vraiment une rupture entre le milieu privé et le milieu public, avec des difficultés de... communication, je ne parle pas des directions administratives et tout, je parlerais vraiment des soignants parce que c'est ça qui m'intéresse et que je connais. Des difficultés, oui, de travailler entre public et privé, entre les cabinets médicaux, où là, je sais que, par exemple, là, je fais des bilans de foyers infectieux buccodentaires grâce à l'AVECIA, avec mon outil notamment, ce qui me permet d'éduquer les patients, de faire des super comptes rendus sans rater des lésions. Et donc, c'est une solution qui est Merci. hyper pratiques pour des hospitaliers. J'ai eu quelques patients qui sont venus de leur propre chef me voir alors qu'ils étaient suivis à l'hôpital en cancéro. C'est compliqué parce que je leur ai fait leur compte rendu. J'ai envoyé au mail d'APHP, aux praticiens le compte rendu. Je me suis dit que c'est une bonne entrée en matière pour prendre contact et leur proposer un partenariat, une collaboration. Je suis toujours prête à les présenter comment je travaille dans les services. Je viens de ce milieu-là donc je sais comment ça se passe les staffs, etc. Et on n'a pas de répondant. Et la patiente, c'est rigolo, parce que fait l'intermédiaire dans ce cas. Et me dit, non, mais j'ai parlé de vous, de vos méthodes au professeur qui me suit. Il a dit que c'était super. Je lui ai donné vos coordonnées. Il va peut-être vous appeler, mais je ne sais pas. Bon, j'en doute un peu parce que, bon, professeur, voilà. Mais alors que je pourrais lui, en fait, lui faciliter la vie, ils n'ont pas de service de dentaire dans l'hôpital. et pour les patients il a besoin avant de mettre les chimios de faire des biens de foyer infectieux dentaire comme beaucoup d'autres praticiens en chair cardiaque, en chair orthopédique, rhumato pour tout ce qui est biphosphonate notamment et en fait il se passe rien, c'est juste la patiente qui m'a trouvé et maintenant elle va être suivie dans le cabinet par des confrères à moi mais je me dis mais c'est fou heureusement que cette patiente elle est Ça n'a pas été facile pour elle d'arriver là. Maintenant, elle est super contente. Elle en parle à d'autres patients quand elle est en chimio. Alors qu'en fait, ça pourrait être acté. Et c'est un petit exemple à petite échelle. Mais voilà, ce qui est dommage. Alors que moi, je ne demande que ça. Et je suis prête à aller même expliquer comment je travaille.

  • Speaker #1

    Et tu crois que de leur part, c'est quoi ? C'est du manque de temps ? C'est du manque de curiosité ? C'est un manque de tout ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'abord du manque de temps. Du manque de temps, oui, certainement. et peut-être d'organisation, ça pourrait être sa secrétaire moi j'ai demandé si ça allait être sa secrétaire je pouvais parler à sa secrétaire, je sais comment ça se passe je sais pas, ça... voilà, donc on se trouve que son prochain patient voilà, son prochain patient je suis pas sûre qu'il repense à moi il va lui dire, allez chercher allez voir un stomato ou un dentiste ou l'anesthésiste, parfois c'est l'anesthésiste qui va dire, pour les chirurgiens j'ai déjà échangé avec des anesthésistes pour des bilans de foyers infectieux dentaires par exemple Je leur ai envoyé le compte-rendu, et là, je vois que le monsieur, enfin le confrère, pensait que je parlais. C'était la patiente qui lui avait mis ce compte-rendu. Il m'a répondu en disant « Merci madame, veuillez l'apporter le jour de votre intervention » . Mais je ne suis pas la patiente, je l'avais mise en copie, pour lui montrer que c'est moi qui faisais le lien. Donc voilà. En face, visiblement, il n'y avait pas ces habitudes et pas d'effort non plus pour aller chercher. Moi, quand j'étais chez Vékin, j'étais trop contente d'avoir les médecins généralistes et médecins traitants au téléphone. C'est la base, en fait, quand on a un patient hospitalisé, aussi d'aller rechercher les infos. Surtout que là, moi, je viens à eux. En fait, c'est toujours plus compliqué d'aller... Souvent, on a plutôt des comptes rendus hospitaliers et derrière, c'est nous qui nous débrouillons avec. En fait, on a envie de les joindre et c'est compliqué. C'est ça qui est dommage, je trouve.

  • Speaker #1

    Comme quoi, la culture de la coopération entre professionnels de santé, entre public et privé, elle ne va pas de soi. J'ai aussi des contre-exemples, mais pas en dentaire, mais j'ai des contre-exemples dans d'autres... Mais on a encore aussi beaucoup cette impression-là que ce n'est pas fluide. Alors, dernière question, peut-être en lien avec ce que tu viens de partager, justement, quel message t'aimerais passer aux personnes qui vont nous écouter aujourd'hui ? pour qu'ils se mettent en marche vers ce changement désirable ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'adresse à différentes personnes, mais si vous êtes soignant, je pense qu'on est, je me mets à la place des soignants, ma casquette médecin, c'est qu'on a vraiment des idées et il y a plein de solutions qui existent. Je pense qu'aujourd'hui, avant de se dire, j'ai un besoin dans mon cabinet ou à l'hôpital. Il y a peut-être des solutions qui existent. Il y a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui bossent sur les solutions en santé. Donc, autant peut-être trouver où la techno et l'appliquer après à son cas d'usage. Moi, je pense que c'est la meilleure chose à faire parce que je trouve justement qu'il y a peut-être trop de solutions aujourd'hui et certaines ne résistent pas. Donc, je pense que je ferai ça du côté médical. Évidemment, je m'inscrirai aussi dans la communauté AcureCare parce qu'on fait beaucoup de veille et on permet justement aux soignants de comprendre le milieu des entrepreneurs, le milieu des entreprises quand ils vont aller faire des missions bien encadrées. de tests, de produits, ce genre de choses, parfois dans leur spécialité, donc ça permet de faire une veille aussi. Donc forcément, quand on est curieux, quand on a envie d'apprendre des choses, on va tomber un moment sur la solution pour son activité propre. Et pour les industriels, peut-être, je ne sais pas, il y a des personnes dans le milieu hospitalier également, dans l'administration. Je pense qu'il faut parler avec les soignants. Parce qu'on peut tous être entrepreneurs, tout le monde peut avoir une idée, mais les usagers sont les soignants et les patients. Donc voilà, je pense qu'il ne faut pas hésiter à d'emblée en parler vraiment, vraiment beaucoup. Moi, j'ai eu beaucoup de cas d'entrepreneurs qui disaient il ne faut pas trop que j'en parle, on va me piquer l'idée. Honnêtement, les idées, franchement, je pense qu'aujourd'hui, il y a tellement de trucs qui existent que je pense que quelqu'un a déjà essayé de faire ce que vous vouliez faire. Donc non, au contraire, la personne qui va vraiment aider, c'est le soignant. C'est un peu pour ça aussi que j'ai créé Curcare, ses pouvoirs connecter avec les bonnes personnes. Quel que soit l'origine, tout le monde peut avoir des idées, pas forcément d'entreprise, mais d'outils.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin. Merci beaucoup, Solène, pour ton temps aujourd'hui. Et puis à bientôt. Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant en la news, à laquelle vous pouvez vous abonner sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info A très bientôt !

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Description

L'intelligence artificielle peut-elle réconcilier les soignants avec le temps, la qualité de la relation et le bien-être des patients ?
Dans cet épisode de MUTANT[S], Cécile Gillet-Giraud reçoit le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice du cabinet Dr Solène et de la start-up HackYourCare.

Ensemble, elles explorent la transformation des parcours de soins à travers la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et une culture de la coopération entre praticiens qui reste à développer.


👉 Thèmes abordés :

  • L’usage de la réalité virtuelle en chirurgie stomatologique pour réduire le stress et la douleur des patients.

  • Les IA diagnostiques au service d’un dialogue plus clair entre soignant et patient.

  • Le rôle du praticien libéral comme entrepreneur de santé.

  • Les freins culturels à la coopération entre hôpital et cabinet libéral.

  • Comment identifier les bons outils tech testés et fiables dans un univers saturé de solutions.


🔍 Ce que vous allez retenir :

L’innovation médicale ne remplace pas l’humain, elle l’amplifie.
Une transformation réussie du système de santé passe par des parcours patients fluides, des outils utiles et une vraie culture de la collaboration.


Un épisode inspirant pour tous les soignants, entrepreneurs en santé, managers du secteur médical, et curieux des mutations du soin.


📩 Pour aller plus loin, abonnez-vous à la newsletter Mutant[s] sur www.archen.info ou suivez Cécile Gillet-Giraud sur LinkedIn.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'Archen. J'accompagne la transformation culturelle des organisations, notamment dans le secteur de la santé. J'aide les managers et leurs équipes à challenger leur statu quo et à innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, Nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé, nous décryptons ses impacts sur la façon de travailler et nous mettons en lumière le chemin qu'il reste à parcourir. Aujourd'hui, je reçois le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice et CEO de HackYourCare et du cabinet Dr Solène. Ensemble, nous allons parler de parcours patient, de dialogue de source et de coopération. C'est parti ! Bonjour Solène.

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Tu es chirurgienne stomatologue, tu es aussi entrepreneuse, fondatrice CEO de HackYourCare. Et avant d'entrer un peu plus dans le détail de tes activités, tu as récemment fait une intervention à la Fédération des médecins de France. Ton intervention était intitulée « Quelle place pour l'IA en médecine libérale ? » Alors ma première question, c'était « Qu'est-ce que tu leur as raconté ? »

  • Speaker #0

    Alors, le sujet c'était l'intelligence artificielle en médecine libérale. Et donc ils m'ont demandé de... d'expliquer, de témoigner du parcours de soins que j'ai créé dans le cabinet Dr Solène, qui est un cabinet libéral pour la chirurgie stomato. Et donc, comme j'utilise des outils d'IA, ils m'ont demandé d'apporter ce témoignage.

  • Speaker #1

    Tu utilises justement des outils d'intelligence artificielle, tu utilises aussi des protocoles de réalité virtuelle. Comment tu articules tout ça à ton cabinet ? Est-ce que c'est pour toi ? Est-ce que c'est pour le patient ?

  • Speaker #0

    Pour le cabinet, l'idée, c'est vraiment de fuitifier les parcours de soins. ont finalement été à la fois pour le praticien que je suis et les patients. La réalité virtuelle, pour le coup, c'est vraiment pour les patients parce que j'ai à cœur depuis plusieurs années de lutter contre la stomatophobie, vraiment la peur d'aller chez le dentiste, chez le stomatologue. Donc c'est comme ça que j'ai commencé finalement, c'est la première innovation que j'ai intégrée à mon parcours de soins. J'opère tous mes patients aujourd'hui sous réalité virtuelle. Je leur propose, évidemment, ce n'est pas obligatoire, mais à chaque fois que je leur parle de cette solution dans les consultations préopératoires, Ils sont toujours hyper intrigués. Certains maintenant viennent pour ça parce qu'ils se sont donné le mot. Et puis j'ai aussi sur Google pas mal de commentaires de patients sur mon activité en ce sens. Donc forcément, ça a commencé à attirer. Sur les réseaux sociaux aussi, je communique dessus. En tout cas, ils apprécient, ça fonctionne. La preuve, c'est qu'ils font des bons retours. Ça les déstresse. Donc c'est ça que vraiment j'ai commencé. Et après, ça m'a permis d'imaginer du avant et du après en termes de parcours de souffle.

  • Speaker #1

    Oui, tu viens de le mentionner, mais j'allais te poser la question de savoir ... C'est quoi l'intérêt pour le patient ? C'est la réduction du stress ? C'est de la réduction de douleur aussi ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y a la douleur aussi. C'est plutôt le stress à la base parce qu'il y a une phase d'induction 4-5 minutes environ avant. J'installe le casque. C'est même des lunettes parce qu'en stomato, je ne peux pas mettre de casque qui couvre la majorité du visage vu que j'opère en bouche. Il a fallu développer une solution spécifique pour le visage pour que je puisse avoir accès à la bouche. Et donc oui, l'idée, c'était vraiment de leur apporter une solution qui les détente, qui les déstresse, que les patients globalement sont stressés à partir de la veille de l'intervention, quand même. Certains, une semaine avant, une semaine, voire deux semaines avant, voire parfois déjà dès en sortant du premier rendez-vous. Donc ça, ça m'a permis d'apporter quelque chose déjà d'intriguant, parce qu'ils se disent « Ah, j'ai pas testé, je vais tester un nouveau truc » . Et en plus, quand ils arrivent, je leur fais passer ce protocole d'induction 4-5 minutes, donc ça les déstresse. Et moi, ça ne remplace pas l'anesthésie, d'accord ? Donc il n'y a pas, évidemment... Il y a une anesthésie à faire. J'ai pas mal de patients qui me disent, qui sentent. C'est un vrai dialogue, une adaptation du protocole. Pendant la réalité virtuelle, je sens certains patients à qui il faut que je parle en parallèle ou pas. Certains, il faut que je prévienne, je le sens. Après, il y a le langage du corps aussi du patient que moi, en tant que chirurgienne, je connais bien. Et ça me permet d'adapter mon protocole. Pour l'anesthésie, certains me disent que je ne fais pas mal ou qu'ils ont senti un peu. Je le sens en tout cas et je pense que ça a un vrai effet aussi sur le moment de l'anesthésie.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de t'entendre aussi comment tu parles de, tu utilises une technologie, mais toi, en tant que professionnel de soins, tu t'adaptes aussi en temps réel. Je me posais la question de savoir quelle est la part de l'outil dans ce parcours patient que tu réinventes et quelle est la part qui reste de l'humain dans la qualité du parcours de soins. Donc en fait, c'est vraiment une association des deux, enfin tech plus humain.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà, c'est ce qu'on appellera les... thérapie digitale, on va dire qu'on pourrait mettre ça dans la même catégorie. Là, en l'occurrence, je suis une solution qui a un dispositif médical. En tant que praticien, je ne peux pas utiliser non plus n'importe quoi de 1. Je pourrais, mais là, je sens qu'on est vraiment dans une ère où les patients Ils ont besoin aussi d'avoir un rapport avec le praticien qui leur apporte quelque chose, en qui ils ont confiance, sur le plan scientifique. Et donc c'est pour ça qu'on ne peut pas laisser une solution comme ça qui pourrait être achetée dans une caisse de VR. Au final, tout le monde peut l'acheter, en fait. Et tout le monde pourrait se mettre un film, on peut tous se mettre un film, par exemple être sous la mer, à la plage, avec des visuels incroyables, en fait. Et donc moi, j'utilise une solution médicale parce qu'il y a un vrai protocole de recherche qui a été développé par des anesthésistes. Et en fait, j'en parle à ma première consultation au patient. pour qu'ils puissent déjà avoir confiance et surtout que je reste l'humain, moi aussi, qui va participer aux soins, en fait. Parce qu'aujourd'hui, le risque de la technologie, c'est qu'il y a des choses, des IA, en effet, diagnostiques. J'utilise moi-même des IA diagnostiques pour mes radios, pour mes patients. Mais je ne leur donne pas, je ne leur rends pas le bilan comme ça aussi. Ça, c'est un autre exemple. Je vais leur expliquer grâce à un code couleur, parce que j'ai choisi moi-même ce que je voulais leur montrer de toute l'analyse Vialia. Moi, je choisis des moments. des fonctionnalités que j'utilise pour leur expliquer. Et en fait, ça, les patients, moi je l'ai vu, ils voient la différence entre leur rendre le document comme ça, où ils ne vont pas spécialement comprendre parfois l'importance ou la gravité d'une lésion que j'ai pu découvrir, parce que là, avec les codes couleurs, ils vont voir la taille, je vais leur expliquer sur l'écran. Donc pour moi, c'est vraiment un binôme, en tout cas dans ma spécialité en l'occurrence, c'est vraiment un binôme entre mon activité... humaine de médecin. Et en effet, c'est une technologie que je vais utiliser au compte-gouttes et pas de A à Z sans être là pour le patient.

  • Speaker #1

    Oui, avec un esprit critique étayé par ton expertise médicale, ton savoir, ton expérience. Alors toi, tu es résolument pro-tech, je vais dire ça comme ça. On voit bien que chez les professionnels de santé, l'adoption des technologies, mais en particulier de l'intelligence artificielle, même s'il y a plein de genres d'attributs, d'intelligence artificielle différente, on est bien d'accord, mais néanmoins, cette adoption, on sent qu'elle est assez hétérogène. Est-ce qu'on peut expliquer ça de façon très binaire en disant qu'en fait, dans les professionnels de santé, il y a des plutôt tech et d'autres qui sont plus humains ? Ou est-ce que toi, tu poses un regard différent sur cette hétérogénéité des professionnels de santé face à l'IA ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'il y a vraiment de tout et c'est très spécialité dépendant, en fait. Parce que j'ai... Merci. confrères, consoeurs, où il y a peut-être moins besoin d'innovation, d'outils pour pratiquer leur spécialité, et qui vont avoir moins besoin d'outils, donc tout simplement le côté humain va rester la priorité, sur le plan vraiment, par exemple, diagnostique. Après, sur la partie organisationnelle, qui est quand même méconnue de l'activité du médecin quand on est formé. On va plus le retrouver, ces besoins, on va les retrouver plus en libéral. Quand un praticien libéral est en fait un entrepreneur, il faut aujourd'hui dire ce que c'est. Un praticien qui s'installe dans un cabinet, c'est un entrepreneur. Et donc là, il va découvrir, et j'ai pas mal de groupes à conscience qui me contactent, justement pour la partie organisationnelle de la technologie. Comment s'organiser ? J'ai trop d'appels. En ce moment, dernièrement, j'ai reçu un message de Dermato à Bordeaux, qui ont un gros cabinet apparemment, Dermato à Ville. Je pense que tu es au courant, il y a très peu, c'est la folie les rendez-vous. En effet, il n'y en a pas beaucoup de dermatophores mes parents. Et donc, en fait, eux, ils ont une surcharge d'appels qu'ils n'arrivent plus à gérer. Elle me dit que maintenant, ils ne répondent plus au téléphone tellement ils ne savent pas comment gérer cet afflux de patients. Et donc, elle m'a demandé comment je peux gérer ça. J'aime bien tester les solutions et moi-même, je m'y intéresse. Alors, pas pour les mêmes raisons, mais sur la gestion des secrétarés un peu via des IA pour certains actes. Et donc ça, je leur ai proposé de les accompagner sur ça, si elles en avaient besoin, parce que je connais des outils. Après, il faut l'adapter à leurs besoins particuliers. C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, déjà pour des médecins qui ne sont pas forcément éparlevés dans la tech, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après, savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance. Il y a beaucoup de barrières quand même.

  • Speaker #1

    Tu vas bientôt vendre du... conseil à l'installation de tech au cabinet en fait ?

  • Speaker #0

    A la base c'était pas du tout mais là c'est vrai qu'en même temps ça me fait plaisir de voir qu'il y a des confrères-consoeurs qui s'y intéressent donc là je vais plutôt faire une formation déjà, ça me plaît mieux de faire ça sur ce modèle là parce que voilà je pense qu'après certains veulent que je les accompagne, je l'ai déjà fait pour des groupes de cliniques dentaires alors pas des libéraux mais finalement il y a des associations libéraux qui ressemblent mais je l'ai fait pour le groupe d'Antego déjà avant même à Curcaire c'était des choses que je faisais donc voilà je sais faire après je pense que la formation les gens faut déjà leur donner un aperçu il y a des choses à mettre en place tout seul sur des solutions existantes et il y a des logiciels métiers qui le font eux-mêmes à partir du moment où Le besoin est ressenti que je mets en relation le bon logiciel avec le bon besoin de mes confrères-consoeurs. Derrière, logiciels, normalement, ils ont de quoi installer.

  • Speaker #1

    On arrive aux deux questions que je pose à tous les intervenants de ce podcast. Quand on a préparé ensemble à la question « ce serait quoi pour toi une transformation réussie ? » , tu avais plein d'idées, tu avais plein de sujets, tu voulais refondre tous les parcours de patients, revoir la formation au management des procédés de santé. Aujourd'hui, si je te repose la question, ce serait quoi pour toi une transformation réussie du système de santé ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait de revoir l'ensemble des parcours de soins. Alors, c'est vrai que c'est mon sujet, donc pas très original, mais je m'y suis mise parce qu'il y a un besoin, en fait. Et donc, c'est vrai que là, je sens une... Et pourtant, je viens du milieu public, j'ai fait mon clinica, je sens qu'il y a vraiment une rupture entre le milieu privé et le milieu public, avec des difficultés de... communication, je ne parle pas des directions administratives et tout, je parlerais vraiment des soignants parce que c'est ça qui m'intéresse et que je connais. Des difficultés, oui, de travailler entre public et privé, entre les cabinets médicaux, où là, je sais que, par exemple, là, je fais des bilans de foyers infectieux buccodentaires grâce à l'AVECIA, avec mon outil notamment, ce qui me permet d'éduquer les patients, de faire des super comptes rendus sans rater des lésions. Et donc, c'est une solution qui est Merci. hyper pratiques pour des hospitaliers. J'ai eu quelques patients qui sont venus de leur propre chef me voir alors qu'ils étaient suivis à l'hôpital en cancéro. C'est compliqué parce que je leur ai fait leur compte rendu. J'ai envoyé au mail d'APHP, aux praticiens le compte rendu. Je me suis dit que c'est une bonne entrée en matière pour prendre contact et leur proposer un partenariat, une collaboration. Je suis toujours prête à les présenter comment je travaille dans les services. Je viens de ce milieu-là donc je sais comment ça se passe les staffs, etc. Et on n'a pas de répondant. Et la patiente, c'est rigolo, parce que fait l'intermédiaire dans ce cas. Et me dit, non, mais j'ai parlé de vous, de vos méthodes au professeur qui me suit. Il a dit que c'était super. Je lui ai donné vos coordonnées. Il va peut-être vous appeler, mais je ne sais pas. Bon, j'en doute un peu parce que, bon, professeur, voilà. Mais alors que je pourrais lui, en fait, lui faciliter la vie, ils n'ont pas de service de dentaire dans l'hôpital. et pour les patients il a besoin avant de mettre les chimios de faire des biens de foyer infectieux dentaire comme beaucoup d'autres praticiens en chair cardiaque, en chair orthopédique, rhumato pour tout ce qui est biphosphonate notamment et en fait il se passe rien, c'est juste la patiente qui m'a trouvé et maintenant elle va être suivie dans le cabinet par des confrères à moi mais je me dis mais c'est fou heureusement que cette patiente elle est Ça n'a pas été facile pour elle d'arriver là. Maintenant, elle est super contente. Elle en parle à d'autres patients quand elle est en chimio. Alors qu'en fait, ça pourrait être acté. Et c'est un petit exemple à petite échelle. Mais voilà, ce qui est dommage. Alors que moi, je ne demande que ça. Et je suis prête à aller même expliquer comment je travaille.

  • Speaker #1

    Et tu crois que de leur part, c'est quoi ? C'est du manque de temps ? C'est du manque de curiosité ? C'est un manque de tout ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'abord du manque de temps. Du manque de temps, oui, certainement. et peut-être d'organisation, ça pourrait être sa secrétaire moi j'ai demandé si ça allait être sa secrétaire je pouvais parler à sa secrétaire, je sais comment ça se passe je sais pas, ça... voilà, donc on se trouve que son prochain patient voilà, son prochain patient je suis pas sûre qu'il repense à moi il va lui dire, allez chercher allez voir un stomato ou un dentiste ou l'anesthésiste, parfois c'est l'anesthésiste qui va dire, pour les chirurgiens j'ai déjà échangé avec des anesthésistes pour des bilans de foyers infectieux dentaires par exemple Je leur ai envoyé le compte-rendu, et là, je vois que le monsieur, enfin le confrère, pensait que je parlais. C'était la patiente qui lui avait mis ce compte-rendu. Il m'a répondu en disant « Merci madame, veuillez l'apporter le jour de votre intervention » . Mais je ne suis pas la patiente, je l'avais mise en copie, pour lui montrer que c'est moi qui faisais le lien. Donc voilà. En face, visiblement, il n'y avait pas ces habitudes et pas d'effort non plus pour aller chercher. Moi, quand j'étais chez Vékin, j'étais trop contente d'avoir les médecins généralistes et médecins traitants au téléphone. C'est la base, en fait, quand on a un patient hospitalisé, aussi d'aller rechercher les infos. Surtout que là, moi, je viens à eux. En fait, c'est toujours plus compliqué d'aller... Souvent, on a plutôt des comptes rendus hospitaliers et derrière, c'est nous qui nous débrouillons avec. En fait, on a envie de les joindre et c'est compliqué. C'est ça qui est dommage, je trouve.

  • Speaker #1

    Comme quoi, la culture de la coopération entre professionnels de santé, entre public et privé, elle ne va pas de soi. J'ai aussi des contre-exemples, mais pas en dentaire, mais j'ai des contre-exemples dans d'autres... Mais on a encore aussi beaucoup cette impression-là que ce n'est pas fluide. Alors, dernière question, peut-être en lien avec ce que tu viens de partager, justement, quel message t'aimerais passer aux personnes qui vont nous écouter aujourd'hui ? pour qu'ils se mettent en marche vers ce changement désirable ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'adresse à différentes personnes, mais si vous êtes soignant, je pense qu'on est, je me mets à la place des soignants, ma casquette médecin, c'est qu'on a vraiment des idées et il y a plein de solutions qui existent. Je pense qu'aujourd'hui, avant de se dire, j'ai un besoin dans mon cabinet ou à l'hôpital. Il y a peut-être des solutions qui existent. Il y a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui bossent sur les solutions en santé. Donc, autant peut-être trouver où la techno et l'appliquer après à son cas d'usage. Moi, je pense que c'est la meilleure chose à faire parce que je trouve justement qu'il y a peut-être trop de solutions aujourd'hui et certaines ne résistent pas. Donc, je pense que je ferai ça du côté médical. Évidemment, je m'inscrirai aussi dans la communauté AcureCare parce qu'on fait beaucoup de veille et on permet justement aux soignants de comprendre le milieu des entrepreneurs, le milieu des entreprises quand ils vont aller faire des missions bien encadrées. de tests, de produits, ce genre de choses, parfois dans leur spécialité, donc ça permet de faire une veille aussi. Donc forcément, quand on est curieux, quand on a envie d'apprendre des choses, on va tomber un moment sur la solution pour son activité propre. Et pour les industriels, peut-être, je ne sais pas, il y a des personnes dans le milieu hospitalier également, dans l'administration. Je pense qu'il faut parler avec les soignants. Parce qu'on peut tous être entrepreneurs, tout le monde peut avoir une idée, mais les usagers sont les soignants et les patients. Donc voilà, je pense qu'il ne faut pas hésiter à d'emblée en parler vraiment, vraiment beaucoup. Moi, j'ai eu beaucoup de cas d'entrepreneurs qui disaient il ne faut pas trop que j'en parle, on va me piquer l'idée. Honnêtement, les idées, franchement, je pense qu'aujourd'hui, il y a tellement de trucs qui existent que je pense que quelqu'un a déjà essayé de faire ce que vous vouliez faire. Donc non, au contraire, la personne qui va vraiment aider, c'est le soignant. C'est un peu pour ça aussi que j'ai créé Curcare, ses pouvoirs connecter avec les bonnes personnes. Quel que soit l'origine, tout le monde peut avoir des idées, pas forcément d'entreprise, mais d'outils.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin. Merci beaucoup, Solène, pour ton temps aujourd'hui. Et puis à bientôt. Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant en la news, à laquelle vous pouvez vous abonner sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info A très bientôt !

Description

L'intelligence artificielle peut-elle réconcilier les soignants avec le temps, la qualité de la relation et le bien-être des patients ?
Dans cet épisode de MUTANT[S], Cécile Gillet-Giraud reçoit le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice du cabinet Dr Solène et de la start-up HackYourCare.

Ensemble, elles explorent la transformation des parcours de soins à travers la réalité virtuelle, l’intelligence artificielle et une culture de la coopération entre praticiens qui reste à développer.


👉 Thèmes abordés :

  • L’usage de la réalité virtuelle en chirurgie stomatologique pour réduire le stress et la douleur des patients.

  • Les IA diagnostiques au service d’un dialogue plus clair entre soignant et patient.

  • Le rôle du praticien libéral comme entrepreneur de santé.

  • Les freins culturels à la coopération entre hôpital et cabinet libéral.

  • Comment identifier les bons outils tech testés et fiables dans un univers saturé de solutions.


🔍 Ce que vous allez retenir :

L’innovation médicale ne remplace pas l’humain, elle l’amplifie.
Une transformation réussie du système de santé passe par des parcours patients fluides, des outils utiles et une vraie culture de la collaboration.


Un épisode inspirant pour tous les soignants, entrepreneurs en santé, managers du secteur médical, et curieux des mutations du soin.


📩 Pour aller plus loin, abonnez-vous à la newsletter Mutant[s] sur www.archen.info ou suivez Cécile Gillet-Giraud sur LinkedIn.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'Archen. J'accompagne la transformation culturelle des organisations, notamment dans le secteur de la santé. J'aide les managers et leurs équipes à challenger leur statu quo et à innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, Nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé, nous décryptons ses impacts sur la façon de travailler et nous mettons en lumière le chemin qu'il reste à parcourir. Aujourd'hui, je reçois le Dr Solène Vo Quang, chirurgienne stomatologue, fondatrice et CEO de HackYourCare et du cabinet Dr Solène. Ensemble, nous allons parler de parcours patient, de dialogue de source et de coopération. C'est parti ! Bonjour Solène.

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile.

  • Speaker #1

    Tu es chirurgienne stomatologue, tu es aussi entrepreneuse, fondatrice CEO de HackYourCare. Et avant d'entrer un peu plus dans le détail de tes activités, tu as récemment fait une intervention à la Fédération des médecins de France. Ton intervention était intitulée « Quelle place pour l'IA en médecine libérale ? » Alors ma première question, c'était « Qu'est-ce que tu leur as raconté ? »

  • Speaker #0

    Alors, le sujet c'était l'intelligence artificielle en médecine libérale. Et donc ils m'ont demandé de... d'expliquer, de témoigner du parcours de soins que j'ai créé dans le cabinet Dr Solène, qui est un cabinet libéral pour la chirurgie stomato. Et donc, comme j'utilise des outils d'IA, ils m'ont demandé d'apporter ce témoignage.

  • Speaker #1

    Tu utilises justement des outils d'intelligence artificielle, tu utilises aussi des protocoles de réalité virtuelle. Comment tu articules tout ça à ton cabinet ? Est-ce que c'est pour toi ? Est-ce que c'est pour le patient ?

  • Speaker #0

    Pour le cabinet, l'idée, c'est vraiment de fuitifier les parcours de soins. ont finalement été à la fois pour le praticien que je suis et les patients. La réalité virtuelle, pour le coup, c'est vraiment pour les patients parce que j'ai à cœur depuis plusieurs années de lutter contre la stomatophobie, vraiment la peur d'aller chez le dentiste, chez le stomatologue. Donc c'est comme ça que j'ai commencé finalement, c'est la première innovation que j'ai intégrée à mon parcours de soins. J'opère tous mes patients aujourd'hui sous réalité virtuelle. Je leur propose, évidemment, ce n'est pas obligatoire, mais à chaque fois que je leur parle de cette solution dans les consultations préopératoires, Ils sont toujours hyper intrigués. Certains maintenant viennent pour ça parce qu'ils se sont donné le mot. Et puis j'ai aussi sur Google pas mal de commentaires de patients sur mon activité en ce sens. Donc forcément, ça a commencé à attirer. Sur les réseaux sociaux aussi, je communique dessus. En tout cas, ils apprécient, ça fonctionne. La preuve, c'est qu'ils font des bons retours. Ça les déstresse. Donc c'est ça que vraiment j'ai commencé. Et après, ça m'a permis d'imaginer du avant et du après en termes de parcours de souffle.

  • Speaker #1

    Oui, tu viens de le mentionner, mais j'allais te poser la question de savoir ... C'est quoi l'intérêt pour le patient ? C'est la réduction du stress ? C'est de la réduction de douleur aussi ?

  • Speaker #0

    Je dirais qu'il y a la douleur aussi. C'est plutôt le stress à la base parce qu'il y a une phase d'induction 4-5 minutes environ avant. J'installe le casque. C'est même des lunettes parce qu'en stomato, je ne peux pas mettre de casque qui couvre la majorité du visage vu que j'opère en bouche. Il a fallu développer une solution spécifique pour le visage pour que je puisse avoir accès à la bouche. Et donc oui, l'idée, c'était vraiment de leur apporter une solution qui les détente, qui les déstresse, que les patients globalement sont stressés à partir de la veille de l'intervention, quand même. Certains, une semaine avant, une semaine, voire deux semaines avant, voire parfois déjà dès en sortant du premier rendez-vous. Donc ça, ça m'a permis d'apporter quelque chose déjà d'intriguant, parce qu'ils se disent « Ah, j'ai pas testé, je vais tester un nouveau truc » . Et en plus, quand ils arrivent, je leur fais passer ce protocole d'induction 4-5 minutes, donc ça les déstresse. Et moi, ça ne remplace pas l'anesthésie, d'accord ? Donc il n'y a pas, évidemment... Il y a une anesthésie à faire. J'ai pas mal de patients qui me disent, qui sentent. C'est un vrai dialogue, une adaptation du protocole. Pendant la réalité virtuelle, je sens certains patients à qui il faut que je parle en parallèle ou pas. Certains, il faut que je prévienne, je le sens. Après, il y a le langage du corps aussi du patient que moi, en tant que chirurgienne, je connais bien. Et ça me permet d'adapter mon protocole. Pour l'anesthésie, certains me disent que je ne fais pas mal ou qu'ils ont senti un peu. Je le sens en tout cas et je pense que ça a un vrai effet aussi sur le moment de l'anesthésie.

  • Speaker #1

    C'est intéressant de t'entendre aussi comment tu parles de, tu utilises une technologie, mais toi, en tant que professionnel de soins, tu t'adaptes aussi en temps réel. Je me posais la question de savoir quelle est la part de l'outil dans ce parcours patient que tu réinventes et quelle est la part qui reste de l'humain dans la qualité du parcours de soins. Donc en fait, c'est vraiment une association des deux, enfin tech plus humain.

  • Speaker #0

    Oui, tout à fait. Voilà, c'est ce qu'on appellera les... thérapie digitale, on va dire qu'on pourrait mettre ça dans la même catégorie. Là, en l'occurrence, je suis une solution qui a un dispositif médical. En tant que praticien, je ne peux pas utiliser non plus n'importe quoi de 1. Je pourrais, mais là, je sens qu'on est vraiment dans une ère où les patients Ils ont besoin aussi d'avoir un rapport avec le praticien qui leur apporte quelque chose, en qui ils ont confiance, sur le plan scientifique. Et donc c'est pour ça qu'on ne peut pas laisser une solution comme ça qui pourrait être achetée dans une caisse de VR. Au final, tout le monde peut l'acheter, en fait. Et tout le monde pourrait se mettre un film, on peut tous se mettre un film, par exemple être sous la mer, à la plage, avec des visuels incroyables, en fait. Et donc moi, j'utilise une solution médicale parce qu'il y a un vrai protocole de recherche qui a été développé par des anesthésistes. Et en fait, j'en parle à ma première consultation au patient. pour qu'ils puissent déjà avoir confiance et surtout que je reste l'humain, moi aussi, qui va participer aux soins, en fait. Parce qu'aujourd'hui, le risque de la technologie, c'est qu'il y a des choses, des IA, en effet, diagnostiques. J'utilise moi-même des IA diagnostiques pour mes radios, pour mes patients. Mais je ne leur donne pas, je ne leur rends pas le bilan comme ça aussi. Ça, c'est un autre exemple. Je vais leur expliquer grâce à un code couleur, parce que j'ai choisi moi-même ce que je voulais leur montrer de toute l'analyse Vialia. Moi, je choisis des moments. des fonctionnalités que j'utilise pour leur expliquer. Et en fait, ça, les patients, moi je l'ai vu, ils voient la différence entre leur rendre le document comme ça, où ils ne vont pas spécialement comprendre parfois l'importance ou la gravité d'une lésion que j'ai pu découvrir, parce que là, avec les codes couleurs, ils vont voir la taille, je vais leur expliquer sur l'écran. Donc pour moi, c'est vraiment un binôme, en tout cas dans ma spécialité en l'occurrence, c'est vraiment un binôme entre mon activité... humaine de médecin. Et en effet, c'est une technologie que je vais utiliser au compte-gouttes et pas de A à Z sans être là pour le patient.

  • Speaker #1

    Oui, avec un esprit critique étayé par ton expertise médicale, ton savoir, ton expérience. Alors toi, tu es résolument pro-tech, je vais dire ça comme ça. On voit bien que chez les professionnels de santé, l'adoption des technologies, mais en particulier de l'intelligence artificielle, même s'il y a plein de genres d'attributs, d'intelligence artificielle différente, on est bien d'accord, mais néanmoins, cette adoption, on sent qu'elle est assez hétérogène. Est-ce qu'on peut expliquer ça de façon très binaire en disant qu'en fait, dans les professionnels de santé, il y a des plutôt tech et d'autres qui sont plus humains ? Ou est-ce que toi, tu poses un regard différent sur cette hétérogénéité des professionnels de santé face à l'IA ?

  • Speaker #0

    Oui, je pense qu'il y a vraiment de tout et c'est très spécialité dépendant, en fait. Parce que j'ai... Merci. confrères, consoeurs, où il y a peut-être moins besoin d'innovation, d'outils pour pratiquer leur spécialité, et qui vont avoir moins besoin d'outils, donc tout simplement le côté humain va rester la priorité, sur le plan vraiment, par exemple, diagnostique. Après, sur la partie organisationnelle, qui est quand même méconnue de l'activité du médecin quand on est formé. On va plus le retrouver, ces besoins, on va les retrouver plus en libéral. Quand un praticien libéral est en fait un entrepreneur, il faut aujourd'hui dire ce que c'est. Un praticien qui s'installe dans un cabinet, c'est un entrepreneur. Et donc là, il va découvrir, et j'ai pas mal de groupes à conscience qui me contactent, justement pour la partie organisationnelle de la technologie. Comment s'organiser ? J'ai trop d'appels. En ce moment, dernièrement, j'ai reçu un message de Dermato à Bordeaux, qui ont un gros cabinet apparemment, Dermato à Ville. Je pense que tu es au courant, il y a très peu, c'est la folie les rendez-vous. En effet, il n'y en a pas beaucoup de dermatophores mes parents. Et donc, en fait, eux, ils ont une surcharge d'appels qu'ils n'arrivent plus à gérer. Elle me dit que maintenant, ils ne répondent plus au téléphone tellement ils ne savent pas comment gérer cet afflux de patients. Et donc, elle m'a demandé comment je peux gérer ça. J'aime bien tester les solutions et moi-même, je m'y intéresse. Alors, pas pour les mêmes raisons, mais sur la gestion des secrétarés un peu via des IA pour certains actes. Et donc ça, je leur ai proposé de les accompagner sur ça, si elles en avaient besoin, parce que je connais des outils. Après, il faut l'adapter à leurs besoins particuliers. C'est ça qui est difficile en médecine, je pense. C'est d'identifier le besoin, déjà pour des médecins qui ne sont pas forcément éparlevés dans la tech, savoir que c'est possible de trouver une solution tech, et après, savoir laquelle a été testée, à laquelle on peut faire confiance. Il y a beaucoup de barrières quand même.

  • Speaker #1

    Tu vas bientôt vendre du... conseil à l'installation de tech au cabinet en fait ?

  • Speaker #0

    A la base c'était pas du tout mais là c'est vrai qu'en même temps ça me fait plaisir de voir qu'il y a des confrères-consoeurs qui s'y intéressent donc là je vais plutôt faire une formation déjà, ça me plaît mieux de faire ça sur ce modèle là parce que voilà je pense qu'après certains veulent que je les accompagne, je l'ai déjà fait pour des groupes de cliniques dentaires alors pas des libéraux mais finalement il y a des associations libéraux qui ressemblent mais je l'ai fait pour le groupe d'Antego déjà avant même à Curcaire c'était des choses que je faisais donc voilà je sais faire après je pense que la formation les gens faut déjà leur donner un aperçu il y a des choses à mettre en place tout seul sur des solutions existantes et il y a des logiciels métiers qui le font eux-mêmes à partir du moment où Le besoin est ressenti que je mets en relation le bon logiciel avec le bon besoin de mes confrères-consoeurs. Derrière, logiciels, normalement, ils ont de quoi installer.

  • Speaker #1

    On arrive aux deux questions que je pose à tous les intervenants de ce podcast. Quand on a préparé ensemble à la question « ce serait quoi pour toi une transformation réussie ? » , tu avais plein d'idées, tu avais plein de sujets, tu voulais refondre tous les parcours de patients, revoir la formation au management des procédés de santé. Aujourd'hui, si je te repose la question, ce serait quoi pour toi une transformation réussie du système de santé ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que ce serait de revoir l'ensemble des parcours de soins. Alors, c'est vrai que c'est mon sujet, donc pas très original, mais je m'y suis mise parce qu'il y a un besoin, en fait. Et donc, c'est vrai que là, je sens une... Et pourtant, je viens du milieu public, j'ai fait mon clinica, je sens qu'il y a vraiment une rupture entre le milieu privé et le milieu public, avec des difficultés de... communication, je ne parle pas des directions administratives et tout, je parlerais vraiment des soignants parce que c'est ça qui m'intéresse et que je connais. Des difficultés, oui, de travailler entre public et privé, entre les cabinets médicaux, où là, je sais que, par exemple, là, je fais des bilans de foyers infectieux buccodentaires grâce à l'AVECIA, avec mon outil notamment, ce qui me permet d'éduquer les patients, de faire des super comptes rendus sans rater des lésions. Et donc, c'est une solution qui est Merci. hyper pratiques pour des hospitaliers. J'ai eu quelques patients qui sont venus de leur propre chef me voir alors qu'ils étaient suivis à l'hôpital en cancéro. C'est compliqué parce que je leur ai fait leur compte rendu. J'ai envoyé au mail d'APHP, aux praticiens le compte rendu. Je me suis dit que c'est une bonne entrée en matière pour prendre contact et leur proposer un partenariat, une collaboration. Je suis toujours prête à les présenter comment je travaille dans les services. Je viens de ce milieu-là donc je sais comment ça se passe les staffs, etc. Et on n'a pas de répondant. Et la patiente, c'est rigolo, parce que fait l'intermédiaire dans ce cas. Et me dit, non, mais j'ai parlé de vous, de vos méthodes au professeur qui me suit. Il a dit que c'était super. Je lui ai donné vos coordonnées. Il va peut-être vous appeler, mais je ne sais pas. Bon, j'en doute un peu parce que, bon, professeur, voilà. Mais alors que je pourrais lui, en fait, lui faciliter la vie, ils n'ont pas de service de dentaire dans l'hôpital. et pour les patients il a besoin avant de mettre les chimios de faire des biens de foyer infectieux dentaire comme beaucoup d'autres praticiens en chair cardiaque, en chair orthopédique, rhumato pour tout ce qui est biphosphonate notamment et en fait il se passe rien, c'est juste la patiente qui m'a trouvé et maintenant elle va être suivie dans le cabinet par des confrères à moi mais je me dis mais c'est fou heureusement que cette patiente elle est Ça n'a pas été facile pour elle d'arriver là. Maintenant, elle est super contente. Elle en parle à d'autres patients quand elle est en chimio. Alors qu'en fait, ça pourrait être acté. Et c'est un petit exemple à petite échelle. Mais voilà, ce qui est dommage. Alors que moi, je ne demande que ça. Et je suis prête à aller même expliquer comment je travaille.

  • Speaker #1

    Et tu crois que de leur part, c'est quoi ? C'est du manque de temps ? C'est du manque de curiosité ? C'est un manque de tout ?

  • Speaker #0

    Je pense qu'il y a d'abord du manque de temps. Du manque de temps, oui, certainement. et peut-être d'organisation, ça pourrait être sa secrétaire moi j'ai demandé si ça allait être sa secrétaire je pouvais parler à sa secrétaire, je sais comment ça se passe je sais pas, ça... voilà, donc on se trouve que son prochain patient voilà, son prochain patient je suis pas sûre qu'il repense à moi il va lui dire, allez chercher allez voir un stomato ou un dentiste ou l'anesthésiste, parfois c'est l'anesthésiste qui va dire, pour les chirurgiens j'ai déjà échangé avec des anesthésistes pour des bilans de foyers infectieux dentaires par exemple Je leur ai envoyé le compte-rendu, et là, je vois que le monsieur, enfin le confrère, pensait que je parlais. C'était la patiente qui lui avait mis ce compte-rendu. Il m'a répondu en disant « Merci madame, veuillez l'apporter le jour de votre intervention » . Mais je ne suis pas la patiente, je l'avais mise en copie, pour lui montrer que c'est moi qui faisais le lien. Donc voilà. En face, visiblement, il n'y avait pas ces habitudes et pas d'effort non plus pour aller chercher. Moi, quand j'étais chez Vékin, j'étais trop contente d'avoir les médecins généralistes et médecins traitants au téléphone. C'est la base, en fait, quand on a un patient hospitalisé, aussi d'aller rechercher les infos. Surtout que là, moi, je viens à eux. En fait, c'est toujours plus compliqué d'aller... Souvent, on a plutôt des comptes rendus hospitaliers et derrière, c'est nous qui nous débrouillons avec. En fait, on a envie de les joindre et c'est compliqué. C'est ça qui est dommage, je trouve.

  • Speaker #1

    Comme quoi, la culture de la coopération entre professionnels de santé, entre public et privé, elle ne va pas de soi. J'ai aussi des contre-exemples, mais pas en dentaire, mais j'ai des contre-exemples dans d'autres... Mais on a encore aussi beaucoup cette impression-là que ce n'est pas fluide. Alors, dernière question, peut-être en lien avec ce que tu viens de partager, justement, quel message t'aimerais passer aux personnes qui vont nous écouter aujourd'hui ? pour qu'ils se mettent en marche vers ce changement désirable ?

  • Speaker #0

    Je dirais que ça s'adresse à différentes personnes, mais si vous êtes soignant, je pense qu'on est, je me mets à la place des soignants, ma casquette médecin, c'est qu'on a vraiment des idées et il y a plein de solutions qui existent. Je pense qu'aujourd'hui, avant de se dire, j'ai un besoin dans mon cabinet ou à l'hôpital. Il y a peut-être des solutions qui existent. Il y a quand même beaucoup d'entrepreneurs qui bossent sur les solutions en santé. Donc, autant peut-être trouver où la techno et l'appliquer après à son cas d'usage. Moi, je pense que c'est la meilleure chose à faire parce que je trouve justement qu'il y a peut-être trop de solutions aujourd'hui et certaines ne résistent pas. Donc, je pense que je ferai ça du côté médical. Évidemment, je m'inscrirai aussi dans la communauté AcureCare parce qu'on fait beaucoup de veille et on permet justement aux soignants de comprendre le milieu des entrepreneurs, le milieu des entreprises quand ils vont aller faire des missions bien encadrées. de tests, de produits, ce genre de choses, parfois dans leur spécialité, donc ça permet de faire une veille aussi. Donc forcément, quand on est curieux, quand on a envie d'apprendre des choses, on va tomber un moment sur la solution pour son activité propre. Et pour les industriels, peut-être, je ne sais pas, il y a des personnes dans le milieu hospitalier également, dans l'administration. Je pense qu'il faut parler avec les soignants. Parce qu'on peut tous être entrepreneurs, tout le monde peut avoir une idée, mais les usagers sont les soignants et les patients. Donc voilà, je pense qu'il ne faut pas hésiter à d'emblée en parler vraiment, vraiment beaucoup. Moi, j'ai eu beaucoup de cas d'entrepreneurs qui disaient il ne faut pas trop que j'en parle, on va me piquer l'idée. Honnêtement, les idées, franchement, je pense qu'aujourd'hui, il y a tellement de trucs qui existent que je pense que quelqu'un a déjà essayé de faire ce que vous vouliez faire. Donc non, au contraire, la personne qui va vraiment aider, c'est le soignant. C'est un peu pour ça aussi que j'ai créé Curcare, ses pouvoirs connecter avec les bonnes personnes. Quel que soit l'origine, tout le monde peut avoir des idées, pas forcément d'entreprise, mais d'outils.

  • Speaker #1

    C'est un bon mot de la fin. Merci beaucoup, Solène, pour ton temps aujourd'hui. Et puis à bientôt. Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant en la news, à laquelle vous pouvez vous abonner sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info A très bientôt !

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