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#15 - Robin Roumengas, démocratiser l'accès à la science cover
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MUTANT[S]

#15 - Robin Roumengas, démocratiser l'accès à la science

#15 - Robin Roumengas, démocratiser l'accès à la science

19min |06/12/2025
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#15 - Robin Roumengas, démocratiser l'accès à la science

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19min |06/12/2025
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Description

Episode 15 - Et si faciliter l'accès à l'information scientifique permettait à la société de mieux prendre en compte les preuves disponibles pour prendre de meilleures décisions ? C'est le pari de Robin Roumengas, CEO fondateur de Juisci qui apporte chaque jour le "jus de science" aux professionnels de santé et acteurs du secteur.


Ensemble nous abordons dans cet épisode son parcours de 10 ans à l'étranger, ce qu'il a appris en Chine et aux Etats-Unis avant de revenir entreprendre en France, et comment cela lui a permis de développer une solution digitale qui s'adresse aux experts de la santé comme aux associations de patients voir même au grand public. Ses collaborations en particulier avec les sociétés savantes sont source d'innovation permanente pour que les publications scientifiques et l'information soit de plus en plus facile d'accès tout en garantissant un environnement fiable et personnalisé.


Dans un contexte où les infox en santé se multiplient et où il devient de plus en plus difficile de trouver des informations fiables, l'intelligence artificielle est autant un risque qu'une opportunité - l'orientation dépend en partie de notre responsabilité individuelle et collective sur la pertinence de nos usages.


Découvrez cet épisode et pour approfondir abonnez vous à la newsletter MUTANT[S] la news pour écouter - lire- agir sur www.archen.info


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'ARCHEN. J'accompagne les managers et leurs équipes face aux changements pour challenger leur statu quo et leur permettre d'innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé. Et pour approfondir le décryptage que nous vous proposons, abonnez-vous à la newsletter Mutant la News. sur mon profil LinkedIn ou sur www.archen.info. Aujourd'hui, je reçois Robin Roumangas, CEO fondateur de Juicy. Ensemble, nous allons parler de démocratisation de la science, de responsabilité collective et de l'obsolescence de PubMed. C'est parti ! Bonjour Robin !

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile !

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans les locaux de l'entreprise dont tu es CEO et co-fondateur, Juicy, pour ne pas la nommer. Est-ce que tu peux d'abord me résumer la mission de Juicy en une phrase ?

  • Speaker #0

    Alors Juicy, c'est facile, c'est votre jute science quotidien pour rester à jour des dernières publications. On est parti de deux constats. Le premier, c'est que la recherche scientifique évolue à une vitesse folle. La deuxième, c'est que pour accéder à cette recherche scientifique qui est véritablement essentielle pour plein d'organisations de santé, c'est encore très compliqué. Donc la mission de Juicy, c'est de démocratiser la littérature scientifique pour toutes les personnes qui en ont besoin, et d'abord les professionnels de santé.

  • Speaker #1

    C'est une sacrée mission. Étant donné qu'aujourd'hui, de façon générale, on souffre quand même beaucoup d'infodémie, de polarisation de débats, de désinformation, d'un FOX, pourquoi en particulier pour toi l'accès à la science serait si difficile, même dans un monde de santé, donc de science qui est le nôtre ?

  • Speaker #0

    Pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on est tous de plus en plus occupés et l'intelligence artificielle ne va pas aider. C'est des gains de productivité, mais c'est également plus de travail. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tout le monde le ressent. Je ne sais pas si on peut lier directement ça à l'intelligence artificielle ou au contexte économique, peut-être un petit peu les deux. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que tout s'accélère et on est tous occupés. Donc ça, c'est une chose. Qui dit occupé, dit moins de temps pour réaliser sa veille de la littérature scientifique. Et de l'autre côté, la littérature, comme je le disais, elle évolue très très rapidement avec des milliers de nouvelles publications tous les jours. Et ce n'est pas uniquement un problème de quantité, c'est aussi un problème de qualité. Et donc l'accès, ça passe aussi par trouver des publications qui sont actualisées, qui sont fiables, mais qui sont également pertinentes et personnalisées pour soi. Et donc dans ce contexte-là, il est important de créer des environnements, des solutions, pour rendre plus accessible la science, et rendre plus accessible la science, c'est la rendre plus personnalisée, plus fiable, plus actualisée. à travers des formats qui sont adaptés aujourd'hui au quotidien de l'ensemble des professionnels du secteur qui sont les premiers à bénéficier de cette littérature scientifique.

  • Speaker #1

    C'est clair, grande, vaste mission. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'attaquer à cette problématique ?

  • Speaker #0

    Personnellement, c'est un d'avoir fait le constat que des plateformes comme PubMed aujourd'hui ne font pas le job parce qu'elles ne sont pas adaptées aux besoins des professionnels qui sont les plus à même d'interpréter ce contenu. mais c'est également des expériences et des rencontres. J'ai eu la chance de passer près de dix ans à l'étranger, notamment en Chine et aux États-Unis. Et lorsque la crise du Covid est arrivée aux États-Unis, ça a débloqué plein de choses à fort impact à faire dans la santé. Et quelques mois précédemment à cette crise, j'ai rencontré un docteur qui s'appelle le docteur David Lu, et on partageait ce même constat. Lorsque le Covid est arrivé, tout ça a accéléré ce besoin d'accéder à la littérature scientifique, de pouvoir la processiser, la traiter. mais également l'activer directement pour la mettre soit au service des patients, soit pour accélérer un certain nombre d'études, soit pour injecter ça dans l'innovation. Et donc, c'est à ce moment que ça a fait clic entre nous pour se dire, on a besoin d'une solution qui permet véritablement de disséminer de manière plus efficiente et efficace la littérature scientifique vers les professionnels.

  • Speaker #1

    Tu évoquais justement dans ce que tu disais le fait que PubMed n'est pas la réponse ou n'est plus la réponse. Pourtant, ça reste la référence un peu systématique pour toute personne qui va chercher des publications scientifiques. C'est quoi la promesse de Juicy pour un acteur de santé et comment ça fonctionne par rapport à PubMed, si on prend ça comme référence ?

  • Speaker #0

    La différence, c'est créer une solution qui infuse dans votre quotidien et qui vous fait gagner du temps plutôt que vous prendre du temps. Aujourd'hui, lorsqu'on discute, que ce soit avec des professionnels de santé directement, ou avec le bureau de Société Savante ou des équipes au sein d'entreprises des sciences de la vie, la réponse est toujours la même, c'est que... Ils n'ont pas le temps d'aller sur PubMed pour chercher pendant des heures les dernières publications. Une fois qu'ils les ont trouvées, les lire dans des formats PDF qui sont extrêmement longs et plutôt arides, et ensuite pouvoir les partager, les commenter pour véritablement infuser un certain nombre d'initiatives. Donc l'idée de Juicy, c'est de créer un endroit, une solution qui est fiable. On ne se pose pas la question de savoir si on peut véritablement se fier à ce contenu ou pas. mais également dans un format qui est adapté au quotidien. Donc ça, ça passe par toute une pipeline qui est alimentée par l'intelligence artificielle, qu'on vient combiner à notre expertise médicale, qui vient superviser l'ensemble de la pipeline, et qui vise à fournir un contenu qui est digéré, qui est personnalisé et qui est adapté aux besoins de chacun. Donc concrètement, on a par exemple une application mobile, que j'invite tout le monde à télécharger, au moins... la version publique et gratuite dans laquelle on couvre plus de 40 spécialités médicales et on va retrouver donc un certain nombre de publications qui ont été digérées qui ont été transformées en audio également ou en vidéo qui sont des formats qui sont extrêmement adaptés aujourd'hui pour pouvoir rester à jour lorsque par exemple on est dans le métro ou lorsqu'on prend une pause déjeuner en écoutant ces trois digest de sciences tous les jours.

  • Speaker #1

    D'accord c'est presque un peu combiné avec Notebook LM en fait déjà.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, un peu comme Notebook, on était le week-end dernier aux Journées francophones de radiologie avec notre partenaire, la Société française de radiologie. Et donc, on a présenté une innovation. On a transformé une publication qui venait du professeur Lederlin, qui était le président des GFR cette année, dans un podcast immersif. On a des experts qui viennent commenter une publication récente. Et donc, on passe d'un format qui existe quelque part sur Internet. peu de gens trouvent et qui est relativement aride, donc quelque chose qui est personnalisé et extrêmement engageant et qui incite l'ensemble des radiologues à poursuivre l'expérience des GFR, même après.

  • Speaker #1

    Il y a un sujet qui me titille un peu, donc je vais te challenger, je suis désolée, mais tu faisais le comparatif justement, en pubmed on va proactivement chercher quelque chose et on peut y passer beaucoup de temps parce que on ne sait pas toujours précisément ce qu'on cherche, justement. Là où Juicy vient plutôt proactivement nous donner quelque chose de personnalisé qui correspond à notre besoin, ça me donne un peu l'impression, si je fais le parallèle avec les réseaux sociaux, d'un algorithme qui nous envoie ce qui confirme déjà un peu nos croyances, nos intérêts. Est-ce qu'on ne risque pas de passer à côté de quelque chose avec ce type de système-là ?

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Et on compense ça à travers différentes fonctionnalités au sein de la solution qui te permet de consommer ce contenu-là de différentes manières. Par exemple, si tu vas sur la page « À découvrir » , tu vas pouvoir naviguer à travers les spécialités et à travers les formats le contenu que tu souhaites. Et donc là, l'idée, au contraire, c'est d'ouvrir les chakras. Aujourd'hui, on est dans une médecine qui est hyper spécialisée, qui peut nous enfermer. Sur cette page « À découvrir » , l'idée, c'est davantage de créer des liens entre les sous-spécialités, voire les spécialités, pour ouvrir les perspectives. Si tu vas sur la fonctionnalité « Pour vous » , où là, tu as en effet un algorithme de recommandation qui va te recommander du contenu. Cet algorithme va prendre en compte tes intérêts, ta profession, tes habitudes de consommation de contenu. Mais on va également le connecter à d'autres profils qui te ressemblent de près ou de loin pour jamais t'enfermer dans un couloir de contenu comme aujourd'hui on peut en avoir sur YouTube. Et puis enfin, tu peux avoir par exemple une barre de recherche où là tu tapes par mot-clé, tu filtres, qui est plus en lien avec PubMed, c'est-à-dire qui est davantage dans la recherche proactive. mais qui nous semblent nécessaires. Et donc, c'est cette combinaison des différents modes de consommation de contenu qui permet de garder cet équilibre entre personnalisation et en même temps, réouverture de perspective à partir de différents critères.

  • Speaker #1

    Ok, bon, c'est bon, tu as répondu à la question. Alors, tu as tout juste. Est-ce que, donc on parle beaucoup d'IA, du coup, dans le Jussi et puis de façon générale, est-ce que le fait d'embarquer de l'IA dans votre offre, Est-ce que ça crée des blocages ou des freins ? Est-ce que tu ressembles ça auprès des professionnels de santé ? Est-ce qu'ils sont frileux à accueillir cette offre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça va dépendre. Déjà, il y a une adoption qui est assez rapide, parce que l'adoption aujourd'hui versus il y a un ou deux ans, quand par exemple chaque GPT venait de sortir, elle n'est plus du tout la même. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de professionnels de santé, mais également d'équipes et d'employés dans des organisations de santé qui utilisent l'intelligence artificielle au quotidien. Une fois qu'on a dit ça, il y a évidemment des courbes d'adoption. Et ce qu'on remarque, c'est que ces courbes d'adoption, elles peuvent changer d'une spécialité à une autre. Par exemple, si on prend les radiologues, qui sont déjà très habitués au quotidien à interagir avec de la technologie, leur adoption de l'intelligence artificielle est plus rapide. C'est vrai également avec les urologues. Il y a d'autres spécialités qui sont moins confrontées à cet environnement technologique de manière pratique et donc qui mettent un petit peu plus de temps également à adopter ce genre de techno. Je pense qu'il y a également un effet générationnel. On a un partenariat par exemple avec l'ISNI, l'Intersyndicale Nationale des Internes, qui représente les internes en France. Les internes sont très friands de ce type de technologie parce qu'ils voient tout de suite la valeur en termes de gain de temps, en termes de productivité, en termes de gestion des connaissances. et ils ont beaucoup d'appétit par rapport à la connaissance. Donc tout ça évidemment évolue, et nous notre perspective c'est que l'IA c'est super, mais il faut toujours que ça soit supervisé par une expertise médicale. Et ça on l'applique aussi bien en interne qu'en externe, comme je le disais notre IA aujourd'hui, elle permet d'automatiser et de personnaliser la veille de la littérature scientifique de bout en bout, pour autant... elle est supervisée, elle est monitorée par une équipe médicale qu'on a en interne. Et ça, à nos yeux, c'est très important pour maintenir à la fois la fiabilité, mais également la pertinence des contenus à tout instant.

  • Speaker #1

    La fameuse garantie humaine de l'IA.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu parlais des radiologues. Est-ce que tu as soit un autre exemple un peu de success stories, ou à l'inverse, avec une profession qui partait peut-être d'un peu plus long en termes d'adoption de tech, une histoire à nous raconter ?

  • Speaker #0

    Oui, on peut par exemple parler des pharmaciens. Les pharmaciens, ils ont également un vrai besoin d'accéder à la littérature scientifique et de mettre à jour leurs connaissances. Les barrières principales en France, par exemple, auxquelles ils font face, c'est un, évidemment le temps. Quand on est pharmacien, on n'a pas le temps, pas forcément l'énergie d'aller sur PubMed quand on rentre à la maison à 21h. Deux, la langue. Le fait que la littérature scientifique soit principalement en anglais, c'est une vraie barrière. Et trois, les intégrations techniques avec des logiciels qu'ils peuvent déjà utiliser. Joussi, ça permet de répondre à l'ensemble de ces points de douleur. Et donc, on a un vrai engouement aujourd'hui d'une communauté de pharmaciens. On était par exemple au FIP, qui est un congrès international de pharmaciens au Danemark il y a quelques semaines, avec notre partenaire Ausha. Et c'était incroyable de voir l'engouement par rapport à cette littérature scientifique et comment est-ce qu'on peut leur amener une connaissance qui est objective et actualisée. Un autre exemple, c'est en santé animale avec les vétérinaires. C'est exactement le même sujet. Et sur n'importe quel type d'animaux. Ça va des Ausha et des chiens jusqu'aux bovins. Et là aussi, apporter la littérature scientifique pour les aider à rester à jour et pouvoir rester sachant et actualiser leur connaissance de manière continue, c'est extrêmement important. Donc ça, c'est le côté communautaire. Et puis, je partage plusieurs stories. Après, on a des super histoires, que ce soit avec Biocodex, par exemple, qu'on soutient depuis des années maintenant sur les épilepsies rares, qui sont des formes très fortes d'épilepsie, notamment chez les jeunes enfants. On les aide à disséminer les connaissances auprès des neuropédiatres dans toute l'Europe pour pouvoir derrière mieux soutenir ces patients. On va lancer une collaboration avec la fondation... Sanofi sur les cancers de l'enfance, qui sont une ère où les investissements sont relativement faibles, mais pour autant où l'impact est énorme. Et donc, on est très heureux de pouvoir s'associer avec Sanofi pour mener ce genre d'initiative.

  • Speaker #1

    On ne va pas faire tout le catalogue client de Juicy. Non, mais super, ça permet de voir l'étendue un peu de ce qui est possible et ce que vous faites déjà aujourd'hui. Tu l'as évoqué tout à l'heure, tu as vécu à l'étranger, en Chine, aux États-Unis. Est-ce que ces expériences t'ont donné un point de vue, enfin une opinion sur la culture française et en particulier la culture dans le monde de la santé qui te donne espoir pour notre capacité à adopter les changements qui sont nécessaires aujourd'hui ? Quel regard tu peux nous donner comme ça en comparaison de la Chine et des États-Unis ?

  • Speaker #0

    Mes premières expériences professionnelles, elles sont à l'étranger. J'ai d'abord appris à travailler à l'étranger pour ensuite revenir en France. Ce qui était incroyable en Chine, c'est cette dynamique et cette vélocité d'évolution où la croissance est presque tangible, concrète, on peut presque la toucher du doigt. Et donc ça crée une vraie volonté de rentrer dans ce courant pour faire plein de choses avec toujours cet état d'esprit de faire, quitte à corriger ensuite, mais toujours faire. et construire, etc. Et aujourd'hui, la Chine, c'est... Le premier pays en termes de digitalisation. L'ensemble des interactions de la société sont digitalisées. Il y a ce concept des super apps qui réunissent énormément de services avec un niveau de performance et de service qui est assez incroyable. Donc ça, à découvrir, c'était juste génial. Comment créer de vraies expériences numériques qui apportent de la valeur pour la communauté médicale au sens large et pour les patients. Et puis aux États-Unis, il y a vraiment cette culture du risque. être capable de prendre des risques et derrière, de pouvoir cranter et construire un certain nombre de choses avec toujours une énorme positivité.

  • Speaker #1

    You can do it.

  • Speaker #0

    Donc, quand je suis rentré en France, j'avais un peu ce double bagage que j'ai appris à l'étranger. Maintenant, la France est un pays extraordinaire pour entreprendre, pour plein de raisons. Un, parce qu'on a un... terreau et un écosystème qui permet de faciliter la mise en place au tout début du projet les premières les premières graines que ce soit avec la bpi pour avoir une petite subvention que ce soit à travers les réseaux ou les accélérateurs et d'ailleurs il ya plein d'accélérateurs qui se sont créés depuis dans la santé à paris en france de manière générale et puis là où j'étais extrêmement étonné en rentrant à paris c'est à quel point La France s'est internationalisée aussi. Et aujourd'hui, chez Joussi, on est une trentaine. On a plein de nationalités différentes dans notre bureau à Paris. Et ça, c'est une vraie fierté, ce qui nous permet également d'adresser des enjeux pour des clients à l'international. Mais c'est une ville aujourd'hui qui est... C'est une ville-monde qui est vraiment au cœur de l'écosystème, des startups, de l'entreprenariat, de la tech, de l'IA évidemment, puisqu'on a des vrais talents en termes d'ingénierie et de data science. Donc extrêmement content et fier d'avoir pu lancer une nouvelle entreprise.

  • Speaker #1

    On n'a pas à rougir alors ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    On approche de la fin de l'entretien. Si cette mission de démocratiser l'accès à la science de Jules C. réussit, ça ressemblerait à quoi l'accès à la science dans 5 ans pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est ça ce qu'on vit, c'est assez extraordinaire avec les LLM. parce que la manière dont on interagit et accède à l'information est complètement en train de changer. Hier, pour une organisation, une entreprise ou même un individu, on pourrait gagner en visibilité sur Internet. Ça passait principalement par les index des moteurs de recherche et faire du SEO et du SIA. Aujourd'hui, qu'on soit individu, citoyen, professionnel de santé, patient, on pose de plus en plus de questions au LLM, type chat GPT. Or, si LLM... afficher une réponse, ils vont d'abord puiser dans ce qu'on appelle des hard references, c'est-à-dire des sources d'autorité avec du contenu qui a du poids. Et les contenus qui ont le plus de poids aujourd'hui, c'est les publications. Donc ça, c'est une énorme opportunité pour enfin décloisonner et accélérer la dissémination de la littérature scientifique à travers ce type de technologie. Et nous, notre conviction chez Joussi, c'est que si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions. Donc on veut véritablement se positionner comme acteur de cette dissémination de la littérature scientifique en utilisant ces technologies qui représentent une vraie opportunité. Maintenant, il faut évidemment bien le faire. L'IA, ça peut être utilisé aussi bien pour de la désinformation. D'ailleurs, on le voit dans les cercles scientifiques. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a des publications parfois qui sont publiées où on retrouve même les promptes qui ont été utilisées sur les plateformes de l'ALM. Mais ça peut évidemment être utilisé pour lutter également contre cette désinformation à partir du moment où c'est bien calibré, bien entraîné, avec un certain nombre de garde-fous techniques, mais également, et c'est vraiment ce qu'on pense, une supervision humaine.

  • Speaker #1

    Merci pour cet espoir, en fait. Mais en même temps, on voit bien que c'est un peu notre responsabilité à tous de choisir le chemin qu'on prend. Il peut être vertueux ou non.

  • Speaker #0

    Oui, responsabilité individuelle et je pense responsabilité partagée. entre les différentes entreprises, institutions et organisations de l'écosystème, des startups jusqu'aux autorités publiques, pouvoir partager cette responsabilité commune autour de ces nouvelles technologies afin de pouvoir disséminer des informations qui créent véritablement un impact.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces messages positifs, Robin. Merci pour ton temps et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Cécile. À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant Online News, à laquelle vous pouvez vous abonner, sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info. À très bientôt !

Description

Episode 15 - Et si faciliter l'accès à l'information scientifique permettait à la société de mieux prendre en compte les preuves disponibles pour prendre de meilleures décisions ? C'est le pari de Robin Roumengas, CEO fondateur de Juisci qui apporte chaque jour le "jus de science" aux professionnels de santé et acteurs du secteur.


Ensemble nous abordons dans cet épisode son parcours de 10 ans à l'étranger, ce qu'il a appris en Chine et aux Etats-Unis avant de revenir entreprendre en France, et comment cela lui a permis de développer une solution digitale qui s'adresse aux experts de la santé comme aux associations de patients voir même au grand public. Ses collaborations en particulier avec les sociétés savantes sont source d'innovation permanente pour que les publications scientifiques et l'information soit de plus en plus facile d'accès tout en garantissant un environnement fiable et personnalisé.


Dans un contexte où les infox en santé se multiplient et où il devient de plus en plus difficile de trouver des informations fiables, l'intelligence artificielle est autant un risque qu'une opportunité - l'orientation dépend en partie de notre responsabilité individuelle et collective sur la pertinence de nos usages.


Découvrez cet épisode et pour approfondir abonnez vous à la newsletter MUTANT[S] la news pour écouter - lire- agir sur www.archen.info


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'ARCHEN. J'accompagne les managers et leurs équipes face aux changements pour challenger leur statu quo et leur permettre d'innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé. Et pour approfondir le décryptage que nous vous proposons, abonnez-vous à la newsletter Mutant la News. sur mon profil LinkedIn ou sur www.archen.info. Aujourd'hui, je reçois Robin Roumangas, CEO fondateur de Juicy. Ensemble, nous allons parler de démocratisation de la science, de responsabilité collective et de l'obsolescence de PubMed. C'est parti ! Bonjour Robin !

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile !

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans les locaux de l'entreprise dont tu es CEO et co-fondateur, Juicy, pour ne pas la nommer. Est-ce que tu peux d'abord me résumer la mission de Juicy en une phrase ?

  • Speaker #0

    Alors Juicy, c'est facile, c'est votre jute science quotidien pour rester à jour des dernières publications. On est parti de deux constats. Le premier, c'est que la recherche scientifique évolue à une vitesse folle. La deuxième, c'est que pour accéder à cette recherche scientifique qui est véritablement essentielle pour plein d'organisations de santé, c'est encore très compliqué. Donc la mission de Juicy, c'est de démocratiser la littérature scientifique pour toutes les personnes qui en ont besoin, et d'abord les professionnels de santé.

  • Speaker #1

    C'est une sacrée mission. Étant donné qu'aujourd'hui, de façon générale, on souffre quand même beaucoup d'infodémie, de polarisation de débats, de désinformation, d'un FOX, pourquoi en particulier pour toi l'accès à la science serait si difficile, même dans un monde de santé, donc de science qui est le nôtre ?

  • Speaker #0

    Pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on est tous de plus en plus occupés et l'intelligence artificielle ne va pas aider. C'est des gains de productivité, mais c'est également plus de travail. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tout le monde le ressent. Je ne sais pas si on peut lier directement ça à l'intelligence artificielle ou au contexte économique, peut-être un petit peu les deux. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que tout s'accélère et on est tous occupés. Donc ça, c'est une chose. Qui dit occupé, dit moins de temps pour réaliser sa veille de la littérature scientifique. Et de l'autre côté, la littérature, comme je le disais, elle évolue très très rapidement avec des milliers de nouvelles publications tous les jours. Et ce n'est pas uniquement un problème de quantité, c'est aussi un problème de qualité. Et donc l'accès, ça passe aussi par trouver des publications qui sont actualisées, qui sont fiables, mais qui sont également pertinentes et personnalisées pour soi. Et donc dans ce contexte-là, il est important de créer des environnements, des solutions, pour rendre plus accessible la science, et rendre plus accessible la science, c'est la rendre plus personnalisée, plus fiable, plus actualisée. à travers des formats qui sont adaptés aujourd'hui au quotidien de l'ensemble des professionnels du secteur qui sont les premiers à bénéficier de cette littérature scientifique.

  • Speaker #1

    C'est clair, grande, vaste mission. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'attaquer à cette problématique ?

  • Speaker #0

    Personnellement, c'est un d'avoir fait le constat que des plateformes comme PubMed aujourd'hui ne font pas le job parce qu'elles ne sont pas adaptées aux besoins des professionnels qui sont les plus à même d'interpréter ce contenu. mais c'est également des expériences et des rencontres. J'ai eu la chance de passer près de dix ans à l'étranger, notamment en Chine et aux États-Unis. Et lorsque la crise du Covid est arrivée aux États-Unis, ça a débloqué plein de choses à fort impact à faire dans la santé. Et quelques mois précédemment à cette crise, j'ai rencontré un docteur qui s'appelle le docteur David Lu, et on partageait ce même constat. Lorsque le Covid est arrivé, tout ça a accéléré ce besoin d'accéder à la littérature scientifique, de pouvoir la processiser, la traiter. mais également l'activer directement pour la mettre soit au service des patients, soit pour accélérer un certain nombre d'études, soit pour injecter ça dans l'innovation. Et donc, c'est à ce moment que ça a fait clic entre nous pour se dire, on a besoin d'une solution qui permet véritablement de disséminer de manière plus efficiente et efficace la littérature scientifique vers les professionnels.

  • Speaker #1

    Tu évoquais justement dans ce que tu disais le fait que PubMed n'est pas la réponse ou n'est plus la réponse. Pourtant, ça reste la référence un peu systématique pour toute personne qui va chercher des publications scientifiques. C'est quoi la promesse de Juicy pour un acteur de santé et comment ça fonctionne par rapport à PubMed, si on prend ça comme référence ?

  • Speaker #0

    La différence, c'est créer une solution qui infuse dans votre quotidien et qui vous fait gagner du temps plutôt que vous prendre du temps. Aujourd'hui, lorsqu'on discute, que ce soit avec des professionnels de santé directement, ou avec le bureau de Société Savante ou des équipes au sein d'entreprises des sciences de la vie, la réponse est toujours la même, c'est que... Ils n'ont pas le temps d'aller sur PubMed pour chercher pendant des heures les dernières publications. Une fois qu'ils les ont trouvées, les lire dans des formats PDF qui sont extrêmement longs et plutôt arides, et ensuite pouvoir les partager, les commenter pour véritablement infuser un certain nombre d'initiatives. Donc l'idée de Juicy, c'est de créer un endroit, une solution qui est fiable. On ne se pose pas la question de savoir si on peut véritablement se fier à ce contenu ou pas. mais également dans un format qui est adapté au quotidien. Donc ça, ça passe par toute une pipeline qui est alimentée par l'intelligence artificielle, qu'on vient combiner à notre expertise médicale, qui vient superviser l'ensemble de la pipeline, et qui vise à fournir un contenu qui est digéré, qui est personnalisé et qui est adapté aux besoins de chacun. Donc concrètement, on a par exemple une application mobile, que j'invite tout le monde à télécharger, au moins... la version publique et gratuite dans laquelle on couvre plus de 40 spécialités médicales et on va retrouver donc un certain nombre de publications qui ont été digérées qui ont été transformées en audio également ou en vidéo qui sont des formats qui sont extrêmement adaptés aujourd'hui pour pouvoir rester à jour lorsque par exemple on est dans le métro ou lorsqu'on prend une pause déjeuner en écoutant ces trois digest de sciences tous les jours.

  • Speaker #1

    D'accord c'est presque un peu combiné avec Notebook LM en fait déjà.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, un peu comme Notebook, on était le week-end dernier aux Journées francophones de radiologie avec notre partenaire, la Société française de radiologie. Et donc, on a présenté une innovation. On a transformé une publication qui venait du professeur Lederlin, qui était le président des GFR cette année, dans un podcast immersif. On a des experts qui viennent commenter une publication récente. Et donc, on passe d'un format qui existe quelque part sur Internet. peu de gens trouvent et qui est relativement aride, donc quelque chose qui est personnalisé et extrêmement engageant et qui incite l'ensemble des radiologues à poursuivre l'expérience des GFR, même après.

  • Speaker #1

    Il y a un sujet qui me titille un peu, donc je vais te challenger, je suis désolée, mais tu faisais le comparatif justement, en pubmed on va proactivement chercher quelque chose et on peut y passer beaucoup de temps parce que on ne sait pas toujours précisément ce qu'on cherche, justement. Là où Juicy vient plutôt proactivement nous donner quelque chose de personnalisé qui correspond à notre besoin, ça me donne un peu l'impression, si je fais le parallèle avec les réseaux sociaux, d'un algorithme qui nous envoie ce qui confirme déjà un peu nos croyances, nos intérêts. Est-ce qu'on ne risque pas de passer à côté de quelque chose avec ce type de système-là ?

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Et on compense ça à travers différentes fonctionnalités au sein de la solution qui te permet de consommer ce contenu-là de différentes manières. Par exemple, si tu vas sur la page « À découvrir » , tu vas pouvoir naviguer à travers les spécialités et à travers les formats le contenu que tu souhaites. Et donc là, l'idée, au contraire, c'est d'ouvrir les chakras. Aujourd'hui, on est dans une médecine qui est hyper spécialisée, qui peut nous enfermer. Sur cette page « À découvrir » , l'idée, c'est davantage de créer des liens entre les sous-spécialités, voire les spécialités, pour ouvrir les perspectives. Si tu vas sur la fonctionnalité « Pour vous » , où là, tu as en effet un algorithme de recommandation qui va te recommander du contenu. Cet algorithme va prendre en compte tes intérêts, ta profession, tes habitudes de consommation de contenu. Mais on va également le connecter à d'autres profils qui te ressemblent de près ou de loin pour jamais t'enfermer dans un couloir de contenu comme aujourd'hui on peut en avoir sur YouTube. Et puis enfin, tu peux avoir par exemple une barre de recherche où là tu tapes par mot-clé, tu filtres, qui est plus en lien avec PubMed, c'est-à-dire qui est davantage dans la recherche proactive. mais qui nous semblent nécessaires. Et donc, c'est cette combinaison des différents modes de consommation de contenu qui permet de garder cet équilibre entre personnalisation et en même temps, réouverture de perspective à partir de différents critères.

  • Speaker #1

    Ok, bon, c'est bon, tu as répondu à la question. Alors, tu as tout juste. Est-ce que, donc on parle beaucoup d'IA, du coup, dans le Jussi et puis de façon générale, est-ce que le fait d'embarquer de l'IA dans votre offre, Est-ce que ça crée des blocages ou des freins ? Est-ce que tu ressembles ça auprès des professionnels de santé ? Est-ce qu'ils sont frileux à accueillir cette offre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça va dépendre. Déjà, il y a une adoption qui est assez rapide, parce que l'adoption aujourd'hui versus il y a un ou deux ans, quand par exemple chaque GPT venait de sortir, elle n'est plus du tout la même. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de professionnels de santé, mais également d'équipes et d'employés dans des organisations de santé qui utilisent l'intelligence artificielle au quotidien. Une fois qu'on a dit ça, il y a évidemment des courbes d'adoption. Et ce qu'on remarque, c'est que ces courbes d'adoption, elles peuvent changer d'une spécialité à une autre. Par exemple, si on prend les radiologues, qui sont déjà très habitués au quotidien à interagir avec de la technologie, leur adoption de l'intelligence artificielle est plus rapide. C'est vrai également avec les urologues. Il y a d'autres spécialités qui sont moins confrontées à cet environnement technologique de manière pratique et donc qui mettent un petit peu plus de temps également à adopter ce genre de techno. Je pense qu'il y a également un effet générationnel. On a un partenariat par exemple avec l'ISNI, l'Intersyndicale Nationale des Internes, qui représente les internes en France. Les internes sont très friands de ce type de technologie parce qu'ils voient tout de suite la valeur en termes de gain de temps, en termes de productivité, en termes de gestion des connaissances. et ils ont beaucoup d'appétit par rapport à la connaissance. Donc tout ça évidemment évolue, et nous notre perspective c'est que l'IA c'est super, mais il faut toujours que ça soit supervisé par une expertise médicale. Et ça on l'applique aussi bien en interne qu'en externe, comme je le disais notre IA aujourd'hui, elle permet d'automatiser et de personnaliser la veille de la littérature scientifique de bout en bout, pour autant... elle est supervisée, elle est monitorée par une équipe médicale qu'on a en interne. Et ça, à nos yeux, c'est très important pour maintenir à la fois la fiabilité, mais également la pertinence des contenus à tout instant.

  • Speaker #1

    La fameuse garantie humaine de l'IA.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu parlais des radiologues. Est-ce que tu as soit un autre exemple un peu de success stories, ou à l'inverse, avec une profession qui partait peut-être d'un peu plus long en termes d'adoption de tech, une histoire à nous raconter ?

  • Speaker #0

    Oui, on peut par exemple parler des pharmaciens. Les pharmaciens, ils ont également un vrai besoin d'accéder à la littérature scientifique et de mettre à jour leurs connaissances. Les barrières principales en France, par exemple, auxquelles ils font face, c'est un, évidemment le temps. Quand on est pharmacien, on n'a pas le temps, pas forcément l'énergie d'aller sur PubMed quand on rentre à la maison à 21h. Deux, la langue. Le fait que la littérature scientifique soit principalement en anglais, c'est une vraie barrière. Et trois, les intégrations techniques avec des logiciels qu'ils peuvent déjà utiliser. Joussi, ça permet de répondre à l'ensemble de ces points de douleur. Et donc, on a un vrai engouement aujourd'hui d'une communauté de pharmaciens. On était par exemple au FIP, qui est un congrès international de pharmaciens au Danemark il y a quelques semaines, avec notre partenaire Ausha. Et c'était incroyable de voir l'engouement par rapport à cette littérature scientifique et comment est-ce qu'on peut leur amener une connaissance qui est objective et actualisée. Un autre exemple, c'est en santé animale avec les vétérinaires. C'est exactement le même sujet. Et sur n'importe quel type d'animaux. Ça va des Ausha et des chiens jusqu'aux bovins. Et là aussi, apporter la littérature scientifique pour les aider à rester à jour et pouvoir rester sachant et actualiser leur connaissance de manière continue, c'est extrêmement important. Donc ça, c'est le côté communautaire. Et puis, je partage plusieurs stories. Après, on a des super histoires, que ce soit avec Biocodex, par exemple, qu'on soutient depuis des années maintenant sur les épilepsies rares, qui sont des formes très fortes d'épilepsie, notamment chez les jeunes enfants. On les aide à disséminer les connaissances auprès des neuropédiatres dans toute l'Europe pour pouvoir derrière mieux soutenir ces patients. On va lancer une collaboration avec la fondation... Sanofi sur les cancers de l'enfance, qui sont une ère où les investissements sont relativement faibles, mais pour autant où l'impact est énorme. Et donc, on est très heureux de pouvoir s'associer avec Sanofi pour mener ce genre d'initiative.

  • Speaker #1

    On ne va pas faire tout le catalogue client de Juicy. Non, mais super, ça permet de voir l'étendue un peu de ce qui est possible et ce que vous faites déjà aujourd'hui. Tu l'as évoqué tout à l'heure, tu as vécu à l'étranger, en Chine, aux États-Unis. Est-ce que ces expériences t'ont donné un point de vue, enfin une opinion sur la culture française et en particulier la culture dans le monde de la santé qui te donne espoir pour notre capacité à adopter les changements qui sont nécessaires aujourd'hui ? Quel regard tu peux nous donner comme ça en comparaison de la Chine et des États-Unis ?

  • Speaker #0

    Mes premières expériences professionnelles, elles sont à l'étranger. J'ai d'abord appris à travailler à l'étranger pour ensuite revenir en France. Ce qui était incroyable en Chine, c'est cette dynamique et cette vélocité d'évolution où la croissance est presque tangible, concrète, on peut presque la toucher du doigt. Et donc ça crée une vraie volonté de rentrer dans ce courant pour faire plein de choses avec toujours cet état d'esprit de faire, quitte à corriger ensuite, mais toujours faire. et construire, etc. Et aujourd'hui, la Chine, c'est... Le premier pays en termes de digitalisation. L'ensemble des interactions de la société sont digitalisées. Il y a ce concept des super apps qui réunissent énormément de services avec un niveau de performance et de service qui est assez incroyable. Donc ça, à découvrir, c'était juste génial. Comment créer de vraies expériences numériques qui apportent de la valeur pour la communauté médicale au sens large et pour les patients. Et puis aux États-Unis, il y a vraiment cette culture du risque. être capable de prendre des risques et derrière, de pouvoir cranter et construire un certain nombre de choses avec toujours une énorme positivité.

  • Speaker #1

    You can do it.

  • Speaker #0

    Donc, quand je suis rentré en France, j'avais un peu ce double bagage que j'ai appris à l'étranger. Maintenant, la France est un pays extraordinaire pour entreprendre, pour plein de raisons. Un, parce qu'on a un... terreau et un écosystème qui permet de faciliter la mise en place au tout début du projet les premières les premières graines que ce soit avec la bpi pour avoir une petite subvention que ce soit à travers les réseaux ou les accélérateurs et d'ailleurs il ya plein d'accélérateurs qui se sont créés depuis dans la santé à paris en france de manière générale et puis là où j'étais extrêmement étonné en rentrant à paris c'est à quel point La France s'est internationalisée aussi. Et aujourd'hui, chez Joussi, on est une trentaine. On a plein de nationalités différentes dans notre bureau à Paris. Et ça, c'est une vraie fierté, ce qui nous permet également d'adresser des enjeux pour des clients à l'international. Mais c'est une ville aujourd'hui qui est... C'est une ville-monde qui est vraiment au cœur de l'écosystème, des startups, de l'entreprenariat, de la tech, de l'IA évidemment, puisqu'on a des vrais talents en termes d'ingénierie et de data science. Donc extrêmement content et fier d'avoir pu lancer une nouvelle entreprise.

  • Speaker #1

    On n'a pas à rougir alors ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    On approche de la fin de l'entretien. Si cette mission de démocratiser l'accès à la science de Jules C. réussit, ça ressemblerait à quoi l'accès à la science dans 5 ans pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est ça ce qu'on vit, c'est assez extraordinaire avec les LLM. parce que la manière dont on interagit et accède à l'information est complètement en train de changer. Hier, pour une organisation, une entreprise ou même un individu, on pourrait gagner en visibilité sur Internet. Ça passait principalement par les index des moteurs de recherche et faire du SEO et du SIA. Aujourd'hui, qu'on soit individu, citoyen, professionnel de santé, patient, on pose de plus en plus de questions au LLM, type chat GPT. Or, si LLM... afficher une réponse, ils vont d'abord puiser dans ce qu'on appelle des hard references, c'est-à-dire des sources d'autorité avec du contenu qui a du poids. Et les contenus qui ont le plus de poids aujourd'hui, c'est les publications. Donc ça, c'est une énorme opportunité pour enfin décloisonner et accélérer la dissémination de la littérature scientifique à travers ce type de technologie. Et nous, notre conviction chez Joussi, c'est que si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions. Donc on veut véritablement se positionner comme acteur de cette dissémination de la littérature scientifique en utilisant ces technologies qui représentent une vraie opportunité. Maintenant, il faut évidemment bien le faire. L'IA, ça peut être utilisé aussi bien pour de la désinformation. D'ailleurs, on le voit dans les cercles scientifiques. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a des publications parfois qui sont publiées où on retrouve même les promptes qui ont été utilisées sur les plateformes de l'ALM. Mais ça peut évidemment être utilisé pour lutter également contre cette désinformation à partir du moment où c'est bien calibré, bien entraîné, avec un certain nombre de garde-fous techniques, mais également, et c'est vraiment ce qu'on pense, une supervision humaine.

  • Speaker #1

    Merci pour cet espoir, en fait. Mais en même temps, on voit bien que c'est un peu notre responsabilité à tous de choisir le chemin qu'on prend. Il peut être vertueux ou non.

  • Speaker #0

    Oui, responsabilité individuelle et je pense responsabilité partagée. entre les différentes entreprises, institutions et organisations de l'écosystème, des startups jusqu'aux autorités publiques, pouvoir partager cette responsabilité commune autour de ces nouvelles technologies afin de pouvoir disséminer des informations qui créent véritablement un impact.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces messages positifs, Robin. Merci pour ton temps et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Cécile. À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant Online News, à laquelle vous pouvez vous abonner, sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info. À très bientôt !

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Description

Episode 15 - Et si faciliter l'accès à l'information scientifique permettait à la société de mieux prendre en compte les preuves disponibles pour prendre de meilleures décisions ? C'est le pari de Robin Roumengas, CEO fondateur de Juisci qui apporte chaque jour le "jus de science" aux professionnels de santé et acteurs du secteur.


Ensemble nous abordons dans cet épisode son parcours de 10 ans à l'étranger, ce qu'il a appris en Chine et aux Etats-Unis avant de revenir entreprendre en France, et comment cela lui a permis de développer une solution digitale qui s'adresse aux experts de la santé comme aux associations de patients voir même au grand public. Ses collaborations en particulier avec les sociétés savantes sont source d'innovation permanente pour que les publications scientifiques et l'information soit de plus en plus facile d'accès tout en garantissant un environnement fiable et personnalisé.


Dans un contexte où les infox en santé se multiplient et où il devient de plus en plus difficile de trouver des informations fiables, l'intelligence artificielle est autant un risque qu'une opportunité - l'orientation dépend en partie de notre responsabilité individuelle et collective sur la pertinence de nos usages.


Découvrez cet épisode et pour approfondir abonnez vous à la newsletter MUTANT[S] la news pour écouter - lire- agir sur www.archen.info


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'ARCHEN. J'accompagne les managers et leurs équipes face aux changements pour challenger leur statu quo et leur permettre d'innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé. Et pour approfondir le décryptage que nous vous proposons, abonnez-vous à la newsletter Mutant la News. sur mon profil LinkedIn ou sur www.archen.info. Aujourd'hui, je reçois Robin Roumangas, CEO fondateur de Juicy. Ensemble, nous allons parler de démocratisation de la science, de responsabilité collective et de l'obsolescence de PubMed. C'est parti ! Bonjour Robin !

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile !

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans les locaux de l'entreprise dont tu es CEO et co-fondateur, Juicy, pour ne pas la nommer. Est-ce que tu peux d'abord me résumer la mission de Juicy en une phrase ?

  • Speaker #0

    Alors Juicy, c'est facile, c'est votre jute science quotidien pour rester à jour des dernières publications. On est parti de deux constats. Le premier, c'est que la recherche scientifique évolue à une vitesse folle. La deuxième, c'est que pour accéder à cette recherche scientifique qui est véritablement essentielle pour plein d'organisations de santé, c'est encore très compliqué. Donc la mission de Juicy, c'est de démocratiser la littérature scientifique pour toutes les personnes qui en ont besoin, et d'abord les professionnels de santé.

  • Speaker #1

    C'est une sacrée mission. Étant donné qu'aujourd'hui, de façon générale, on souffre quand même beaucoup d'infodémie, de polarisation de débats, de désinformation, d'un FOX, pourquoi en particulier pour toi l'accès à la science serait si difficile, même dans un monde de santé, donc de science qui est le nôtre ?

  • Speaker #0

    Pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on est tous de plus en plus occupés et l'intelligence artificielle ne va pas aider. C'est des gains de productivité, mais c'est également plus de travail. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tout le monde le ressent. Je ne sais pas si on peut lier directement ça à l'intelligence artificielle ou au contexte économique, peut-être un petit peu les deux. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que tout s'accélère et on est tous occupés. Donc ça, c'est une chose. Qui dit occupé, dit moins de temps pour réaliser sa veille de la littérature scientifique. Et de l'autre côté, la littérature, comme je le disais, elle évolue très très rapidement avec des milliers de nouvelles publications tous les jours. Et ce n'est pas uniquement un problème de quantité, c'est aussi un problème de qualité. Et donc l'accès, ça passe aussi par trouver des publications qui sont actualisées, qui sont fiables, mais qui sont également pertinentes et personnalisées pour soi. Et donc dans ce contexte-là, il est important de créer des environnements, des solutions, pour rendre plus accessible la science, et rendre plus accessible la science, c'est la rendre plus personnalisée, plus fiable, plus actualisée. à travers des formats qui sont adaptés aujourd'hui au quotidien de l'ensemble des professionnels du secteur qui sont les premiers à bénéficier de cette littérature scientifique.

  • Speaker #1

    C'est clair, grande, vaste mission. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'attaquer à cette problématique ?

  • Speaker #0

    Personnellement, c'est un d'avoir fait le constat que des plateformes comme PubMed aujourd'hui ne font pas le job parce qu'elles ne sont pas adaptées aux besoins des professionnels qui sont les plus à même d'interpréter ce contenu. mais c'est également des expériences et des rencontres. J'ai eu la chance de passer près de dix ans à l'étranger, notamment en Chine et aux États-Unis. Et lorsque la crise du Covid est arrivée aux États-Unis, ça a débloqué plein de choses à fort impact à faire dans la santé. Et quelques mois précédemment à cette crise, j'ai rencontré un docteur qui s'appelle le docteur David Lu, et on partageait ce même constat. Lorsque le Covid est arrivé, tout ça a accéléré ce besoin d'accéder à la littérature scientifique, de pouvoir la processiser, la traiter. mais également l'activer directement pour la mettre soit au service des patients, soit pour accélérer un certain nombre d'études, soit pour injecter ça dans l'innovation. Et donc, c'est à ce moment que ça a fait clic entre nous pour se dire, on a besoin d'une solution qui permet véritablement de disséminer de manière plus efficiente et efficace la littérature scientifique vers les professionnels.

  • Speaker #1

    Tu évoquais justement dans ce que tu disais le fait que PubMed n'est pas la réponse ou n'est plus la réponse. Pourtant, ça reste la référence un peu systématique pour toute personne qui va chercher des publications scientifiques. C'est quoi la promesse de Juicy pour un acteur de santé et comment ça fonctionne par rapport à PubMed, si on prend ça comme référence ?

  • Speaker #0

    La différence, c'est créer une solution qui infuse dans votre quotidien et qui vous fait gagner du temps plutôt que vous prendre du temps. Aujourd'hui, lorsqu'on discute, que ce soit avec des professionnels de santé directement, ou avec le bureau de Société Savante ou des équipes au sein d'entreprises des sciences de la vie, la réponse est toujours la même, c'est que... Ils n'ont pas le temps d'aller sur PubMed pour chercher pendant des heures les dernières publications. Une fois qu'ils les ont trouvées, les lire dans des formats PDF qui sont extrêmement longs et plutôt arides, et ensuite pouvoir les partager, les commenter pour véritablement infuser un certain nombre d'initiatives. Donc l'idée de Juicy, c'est de créer un endroit, une solution qui est fiable. On ne se pose pas la question de savoir si on peut véritablement se fier à ce contenu ou pas. mais également dans un format qui est adapté au quotidien. Donc ça, ça passe par toute une pipeline qui est alimentée par l'intelligence artificielle, qu'on vient combiner à notre expertise médicale, qui vient superviser l'ensemble de la pipeline, et qui vise à fournir un contenu qui est digéré, qui est personnalisé et qui est adapté aux besoins de chacun. Donc concrètement, on a par exemple une application mobile, que j'invite tout le monde à télécharger, au moins... la version publique et gratuite dans laquelle on couvre plus de 40 spécialités médicales et on va retrouver donc un certain nombre de publications qui ont été digérées qui ont été transformées en audio également ou en vidéo qui sont des formats qui sont extrêmement adaptés aujourd'hui pour pouvoir rester à jour lorsque par exemple on est dans le métro ou lorsqu'on prend une pause déjeuner en écoutant ces trois digest de sciences tous les jours.

  • Speaker #1

    D'accord c'est presque un peu combiné avec Notebook LM en fait déjà.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, un peu comme Notebook, on était le week-end dernier aux Journées francophones de radiologie avec notre partenaire, la Société française de radiologie. Et donc, on a présenté une innovation. On a transformé une publication qui venait du professeur Lederlin, qui était le président des GFR cette année, dans un podcast immersif. On a des experts qui viennent commenter une publication récente. Et donc, on passe d'un format qui existe quelque part sur Internet. peu de gens trouvent et qui est relativement aride, donc quelque chose qui est personnalisé et extrêmement engageant et qui incite l'ensemble des radiologues à poursuivre l'expérience des GFR, même après.

  • Speaker #1

    Il y a un sujet qui me titille un peu, donc je vais te challenger, je suis désolée, mais tu faisais le comparatif justement, en pubmed on va proactivement chercher quelque chose et on peut y passer beaucoup de temps parce que on ne sait pas toujours précisément ce qu'on cherche, justement. Là où Juicy vient plutôt proactivement nous donner quelque chose de personnalisé qui correspond à notre besoin, ça me donne un peu l'impression, si je fais le parallèle avec les réseaux sociaux, d'un algorithme qui nous envoie ce qui confirme déjà un peu nos croyances, nos intérêts. Est-ce qu'on ne risque pas de passer à côté de quelque chose avec ce type de système-là ?

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Et on compense ça à travers différentes fonctionnalités au sein de la solution qui te permet de consommer ce contenu-là de différentes manières. Par exemple, si tu vas sur la page « À découvrir » , tu vas pouvoir naviguer à travers les spécialités et à travers les formats le contenu que tu souhaites. Et donc là, l'idée, au contraire, c'est d'ouvrir les chakras. Aujourd'hui, on est dans une médecine qui est hyper spécialisée, qui peut nous enfermer. Sur cette page « À découvrir » , l'idée, c'est davantage de créer des liens entre les sous-spécialités, voire les spécialités, pour ouvrir les perspectives. Si tu vas sur la fonctionnalité « Pour vous » , où là, tu as en effet un algorithme de recommandation qui va te recommander du contenu. Cet algorithme va prendre en compte tes intérêts, ta profession, tes habitudes de consommation de contenu. Mais on va également le connecter à d'autres profils qui te ressemblent de près ou de loin pour jamais t'enfermer dans un couloir de contenu comme aujourd'hui on peut en avoir sur YouTube. Et puis enfin, tu peux avoir par exemple une barre de recherche où là tu tapes par mot-clé, tu filtres, qui est plus en lien avec PubMed, c'est-à-dire qui est davantage dans la recherche proactive. mais qui nous semblent nécessaires. Et donc, c'est cette combinaison des différents modes de consommation de contenu qui permet de garder cet équilibre entre personnalisation et en même temps, réouverture de perspective à partir de différents critères.

  • Speaker #1

    Ok, bon, c'est bon, tu as répondu à la question. Alors, tu as tout juste. Est-ce que, donc on parle beaucoup d'IA, du coup, dans le Jussi et puis de façon générale, est-ce que le fait d'embarquer de l'IA dans votre offre, Est-ce que ça crée des blocages ou des freins ? Est-ce que tu ressembles ça auprès des professionnels de santé ? Est-ce qu'ils sont frileux à accueillir cette offre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça va dépendre. Déjà, il y a une adoption qui est assez rapide, parce que l'adoption aujourd'hui versus il y a un ou deux ans, quand par exemple chaque GPT venait de sortir, elle n'est plus du tout la même. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de professionnels de santé, mais également d'équipes et d'employés dans des organisations de santé qui utilisent l'intelligence artificielle au quotidien. Une fois qu'on a dit ça, il y a évidemment des courbes d'adoption. Et ce qu'on remarque, c'est que ces courbes d'adoption, elles peuvent changer d'une spécialité à une autre. Par exemple, si on prend les radiologues, qui sont déjà très habitués au quotidien à interagir avec de la technologie, leur adoption de l'intelligence artificielle est plus rapide. C'est vrai également avec les urologues. Il y a d'autres spécialités qui sont moins confrontées à cet environnement technologique de manière pratique et donc qui mettent un petit peu plus de temps également à adopter ce genre de techno. Je pense qu'il y a également un effet générationnel. On a un partenariat par exemple avec l'ISNI, l'Intersyndicale Nationale des Internes, qui représente les internes en France. Les internes sont très friands de ce type de technologie parce qu'ils voient tout de suite la valeur en termes de gain de temps, en termes de productivité, en termes de gestion des connaissances. et ils ont beaucoup d'appétit par rapport à la connaissance. Donc tout ça évidemment évolue, et nous notre perspective c'est que l'IA c'est super, mais il faut toujours que ça soit supervisé par une expertise médicale. Et ça on l'applique aussi bien en interne qu'en externe, comme je le disais notre IA aujourd'hui, elle permet d'automatiser et de personnaliser la veille de la littérature scientifique de bout en bout, pour autant... elle est supervisée, elle est monitorée par une équipe médicale qu'on a en interne. Et ça, à nos yeux, c'est très important pour maintenir à la fois la fiabilité, mais également la pertinence des contenus à tout instant.

  • Speaker #1

    La fameuse garantie humaine de l'IA.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu parlais des radiologues. Est-ce que tu as soit un autre exemple un peu de success stories, ou à l'inverse, avec une profession qui partait peut-être d'un peu plus long en termes d'adoption de tech, une histoire à nous raconter ?

  • Speaker #0

    Oui, on peut par exemple parler des pharmaciens. Les pharmaciens, ils ont également un vrai besoin d'accéder à la littérature scientifique et de mettre à jour leurs connaissances. Les barrières principales en France, par exemple, auxquelles ils font face, c'est un, évidemment le temps. Quand on est pharmacien, on n'a pas le temps, pas forcément l'énergie d'aller sur PubMed quand on rentre à la maison à 21h. Deux, la langue. Le fait que la littérature scientifique soit principalement en anglais, c'est une vraie barrière. Et trois, les intégrations techniques avec des logiciels qu'ils peuvent déjà utiliser. Joussi, ça permet de répondre à l'ensemble de ces points de douleur. Et donc, on a un vrai engouement aujourd'hui d'une communauté de pharmaciens. On était par exemple au FIP, qui est un congrès international de pharmaciens au Danemark il y a quelques semaines, avec notre partenaire Ausha. Et c'était incroyable de voir l'engouement par rapport à cette littérature scientifique et comment est-ce qu'on peut leur amener une connaissance qui est objective et actualisée. Un autre exemple, c'est en santé animale avec les vétérinaires. C'est exactement le même sujet. Et sur n'importe quel type d'animaux. Ça va des Ausha et des chiens jusqu'aux bovins. Et là aussi, apporter la littérature scientifique pour les aider à rester à jour et pouvoir rester sachant et actualiser leur connaissance de manière continue, c'est extrêmement important. Donc ça, c'est le côté communautaire. Et puis, je partage plusieurs stories. Après, on a des super histoires, que ce soit avec Biocodex, par exemple, qu'on soutient depuis des années maintenant sur les épilepsies rares, qui sont des formes très fortes d'épilepsie, notamment chez les jeunes enfants. On les aide à disséminer les connaissances auprès des neuropédiatres dans toute l'Europe pour pouvoir derrière mieux soutenir ces patients. On va lancer une collaboration avec la fondation... Sanofi sur les cancers de l'enfance, qui sont une ère où les investissements sont relativement faibles, mais pour autant où l'impact est énorme. Et donc, on est très heureux de pouvoir s'associer avec Sanofi pour mener ce genre d'initiative.

  • Speaker #1

    On ne va pas faire tout le catalogue client de Juicy. Non, mais super, ça permet de voir l'étendue un peu de ce qui est possible et ce que vous faites déjà aujourd'hui. Tu l'as évoqué tout à l'heure, tu as vécu à l'étranger, en Chine, aux États-Unis. Est-ce que ces expériences t'ont donné un point de vue, enfin une opinion sur la culture française et en particulier la culture dans le monde de la santé qui te donne espoir pour notre capacité à adopter les changements qui sont nécessaires aujourd'hui ? Quel regard tu peux nous donner comme ça en comparaison de la Chine et des États-Unis ?

  • Speaker #0

    Mes premières expériences professionnelles, elles sont à l'étranger. J'ai d'abord appris à travailler à l'étranger pour ensuite revenir en France. Ce qui était incroyable en Chine, c'est cette dynamique et cette vélocité d'évolution où la croissance est presque tangible, concrète, on peut presque la toucher du doigt. Et donc ça crée une vraie volonté de rentrer dans ce courant pour faire plein de choses avec toujours cet état d'esprit de faire, quitte à corriger ensuite, mais toujours faire. et construire, etc. Et aujourd'hui, la Chine, c'est... Le premier pays en termes de digitalisation. L'ensemble des interactions de la société sont digitalisées. Il y a ce concept des super apps qui réunissent énormément de services avec un niveau de performance et de service qui est assez incroyable. Donc ça, à découvrir, c'était juste génial. Comment créer de vraies expériences numériques qui apportent de la valeur pour la communauté médicale au sens large et pour les patients. Et puis aux États-Unis, il y a vraiment cette culture du risque. être capable de prendre des risques et derrière, de pouvoir cranter et construire un certain nombre de choses avec toujours une énorme positivité.

  • Speaker #1

    You can do it.

  • Speaker #0

    Donc, quand je suis rentré en France, j'avais un peu ce double bagage que j'ai appris à l'étranger. Maintenant, la France est un pays extraordinaire pour entreprendre, pour plein de raisons. Un, parce qu'on a un... terreau et un écosystème qui permet de faciliter la mise en place au tout début du projet les premières les premières graines que ce soit avec la bpi pour avoir une petite subvention que ce soit à travers les réseaux ou les accélérateurs et d'ailleurs il ya plein d'accélérateurs qui se sont créés depuis dans la santé à paris en france de manière générale et puis là où j'étais extrêmement étonné en rentrant à paris c'est à quel point La France s'est internationalisée aussi. Et aujourd'hui, chez Joussi, on est une trentaine. On a plein de nationalités différentes dans notre bureau à Paris. Et ça, c'est une vraie fierté, ce qui nous permet également d'adresser des enjeux pour des clients à l'international. Mais c'est une ville aujourd'hui qui est... C'est une ville-monde qui est vraiment au cœur de l'écosystème, des startups, de l'entreprenariat, de la tech, de l'IA évidemment, puisqu'on a des vrais talents en termes d'ingénierie et de data science. Donc extrêmement content et fier d'avoir pu lancer une nouvelle entreprise.

  • Speaker #1

    On n'a pas à rougir alors ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    On approche de la fin de l'entretien. Si cette mission de démocratiser l'accès à la science de Jules C. réussit, ça ressemblerait à quoi l'accès à la science dans 5 ans pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est ça ce qu'on vit, c'est assez extraordinaire avec les LLM. parce que la manière dont on interagit et accède à l'information est complètement en train de changer. Hier, pour une organisation, une entreprise ou même un individu, on pourrait gagner en visibilité sur Internet. Ça passait principalement par les index des moteurs de recherche et faire du SEO et du SIA. Aujourd'hui, qu'on soit individu, citoyen, professionnel de santé, patient, on pose de plus en plus de questions au LLM, type chat GPT. Or, si LLM... afficher une réponse, ils vont d'abord puiser dans ce qu'on appelle des hard references, c'est-à-dire des sources d'autorité avec du contenu qui a du poids. Et les contenus qui ont le plus de poids aujourd'hui, c'est les publications. Donc ça, c'est une énorme opportunité pour enfin décloisonner et accélérer la dissémination de la littérature scientifique à travers ce type de technologie. Et nous, notre conviction chez Joussi, c'est que si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions. Donc on veut véritablement se positionner comme acteur de cette dissémination de la littérature scientifique en utilisant ces technologies qui représentent une vraie opportunité. Maintenant, il faut évidemment bien le faire. L'IA, ça peut être utilisé aussi bien pour de la désinformation. D'ailleurs, on le voit dans les cercles scientifiques. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a des publications parfois qui sont publiées où on retrouve même les promptes qui ont été utilisées sur les plateformes de l'ALM. Mais ça peut évidemment être utilisé pour lutter également contre cette désinformation à partir du moment où c'est bien calibré, bien entraîné, avec un certain nombre de garde-fous techniques, mais également, et c'est vraiment ce qu'on pense, une supervision humaine.

  • Speaker #1

    Merci pour cet espoir, en fait. Mais en même temps, on voit bien que c'est un peu notre responsabilité à tous de choisir le chemin qu'on prend. Il peut être vertueux ou non.

  • Speaker #0

    Oui, responsabilité individuelle et je pense responsabilité partagée. entre les différentes entreprises, institutions et organisations de l'écosystème, des startups jusqu'aux autorités publiques, pouvoir partager cette responsabilité commune autour de ces nouvelles technologies afin de pouvoir disséminer des informations qui créent véritablement un impact.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces messages positifs, Robin. Merci pour ton temps et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Cécile. À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant Online News, à laquelle vous pouvez vous abonner, sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info. À très bientôt !

Description

Episode 15 - Et si faciliter l'accès à l'information scientifique permettait à la société de mieux prendre en compte les preuves disponibles pour prendre de meilleures décisions ? C'est le pari de Robin Roumengas, CEO fondateur de Juisci qui apporte chaque jour le "jus de science" aux professionnels de santé et acteurs du secteur.


Ensemble nous abordons dans cet épisode son parcours de 10 ans à l'étranger, ce qu'il a appris en Chine et aux Etats-Unis avant de revenir entreprendre en France, et comment cela lui a permis de développer une solution digitale qui s'adresse aux experts de la santé comme aux associations de patients voir même au grand public. Ses collaborations en particulier avec les sociétés savantes sont source d'innovation permanente pour que les publications scientifiques et l'information soit de plus en plus facile d'accès tout en garantissant un environnement fiable et personnalisé.


Dans un contexte où les infox en santé se multiplient et où il devient de plus en plus difficile de trouver des informations fiables, l'intelligence artificielle est autant un risque qu'une opportunité - l'orientation dépend en partie de notre responsabilité individuelle et collective sur la pertinence de nos usages.


Découvrez cet épisode et pour approfondir abonnez vous à la newsletter MUTANT[S] la news pour écouter - lire- agir sur www.archen.info


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions.

  • Speaker #1

    Bonjour, vous écoutez Mutant. Je suis Cécile Gillet-Giraud, la créatrice de ce podcast et la fondatrice d'ARCHEN. J'accompagne les managers et leurs équipes face aux changements pour challenger leur statu quo et leur permettre d'innover dans leurs habitudes de travail. Ici, avec chacun de mes invités, nous interrogeons un aspect de transformation du monde de la santé. Et pour approfondir le décryptage que nous vous proposons, abonnez-vous à la newsletter Mutant la News. sur mon profil LinkedIn ou sur www.archen.info. Aujourd'hui, je reçois Robin Roumangas, CEO fondateur de Juicy. Ensemble, nous allons parler de démocratisation de la science, de responsabilité collective et de l'obsolescence de PubMed. C'est parti ! Bonjour Robin !

  • Speaker #0

    Bonjour Cécile !

  • Speaker #1

    Merci de m'accueillir dans les locaux de l'entreprise dont tu es CEO et co-fondateur, Juicy, pour ne pas la nommer. Est-ce que tu peux d'abord me résumer la mission de Juicy en une phrase ?

  • Speaker #0

    Alors Juicy, c'est facile, c'est votre jute science quotidien pour rester à jour des dernières publications. On est parti de deux constats. Le premier, c'est que la recherche scientifique évolue à une vitesse folle. La deuxième, c'est que pour accéder à cette recherche scientifique qui est véritablement essentielle pour plein d'organisations de santé, c'est encore très compliqué. Donc la mission de Juicy, c'est de démocratiser la littérature scientifique pour toutes les personnes qui en ont besoin, et d'abord les professionnels de santé.

  • Speaker #1

    C'est une sacrée mission. Étant donné qu'aujourd'hui, de façon générale, on souffre quand même beaucoup d'infodémie, de polarisation de débats, de désinformation, d'un FOX, pourquoi en particulier pour toi l'accès à la science serait si difficile, même dans un monde de santé, donc de science qui est le nôtre ?

  • Speaker #0

    Pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'on est tous de plus en plus occupés et l'intelligence artificielle ne va pas aider. C'est des gains de productivité, mais c'est également plus de travail. Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que tout le monde le ressent. Je ne sais pas si on peut lier directement ça à l'intelligence artificielle ou au contexte économique, peut-être un petit peu les deux. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que tout s'accélère et on est tous occupés. Donc ça, c'est une chose. Qui dit occupé, dit moins de temps pour réaliser sa veille de la littérature scientifique. Et de l'autre côté, la littérature, comme je le disais, elle évolue très très rapidement avec des milliers de nouvelles publications tous les jours. Et ce n'est pas uniquement un problème de quantité, c'est aussi un problème de qualité. Et donc l'accès, ça passe aussi par trouver des publications qui sont actualisées, qui sont fiables, mais qui sont également pertinentes et personnalisées pour soi. Et donc dans ce contexte-là, il est important de créer des environnements, des solutions, pour rendre plus accessible la science, et rendre plus accessible la science, c'est la rendre plus personnalisée, plus fiable, plus actualisée. à travers des formats qui sont adaptés aujourd'hui au quotidien de l'ensemble des professionnels du secteur qui sont les premiers à bénéficier de cette littérature scientifique.

  • Speaker #1

    C'est clair, grande, vaste mission. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'attaquer à cette problématique ?

  • Speaker #0

    Personnellement, c'est un d'avoir fait le constat que des plateformes comme PubMed aujourd'hui ne font pas le job parce qu'elles ne sont pas adaptées aux besoins des professionnels qui sont les plus à même d'interpréter ce contenu. mais c'est également des expériences et des rencontres. J'ai eu la chance de passer près de dix ans à l'étranger, notamment en Chine et aux États-Unis. Et lorsque la crise du Covid est arrivée aux États-Unis, ça a débloqué plein de choses à fort impact à faire dans la santé. Et quelques mois précédemment à cette crise, j'ai rencontré un docteur qui s'appelle le docteur David Lu, et on partageait ce même constat. Lorsque le Covid est arrivé, tout ça a accéléré ce besoin d'accéder à la littérature scientifique, de pouvoir la processiser, la traiter. mais également l'activer directement pour la mettre soit au service des patients, soit pour accélérer un certain nombre d'études, soit pour injecter ça dans l'innovation. Et donc, c'est à ce moment que ça a fait clic entre nous pour se dire, on a besoin d'une solution qui permet véritablement de disséminer de manière plus efficiente et efficace la littérature scientifique vers les professionnels.

  • Speaker #1

    Tu évoquais justement dans ce que tu disais le fait que PubMed n'est pas la réponse ou n'est plus la réponse. Pourtant, ça reste la référence un peu systématique pour toute personne qui va chercher des publications scientifiques. C'est quoi la promesse de Juicy pour un acteur de santé et comment ça fonctionne par rapport à PubMed, si on prend ça comme référence ?

  • Speaker #0

    La différence, c'est créer une solution qui infuse dans votre quotidien et qui vous fait gagner du temps plutôt que vous prendre du temps. Aujourd'hui, lorsqu'on discute, que ce soit avec des professionnels de santé directement, ou avec le bureau de Société Savante ou des équipes au sein d'entreprises des sciences de la vie, la réponse est toujours la même, c'est que... Ils n'ont pas le temps d'aller sur PubMed pour chercher pendant des heures les dernières publications. Une fois qu'ils les ont trouvées, les lire dans des formats PDF qui sont extrêmement longs et plutôt arides, et ensuite pouvoir les partager, les commenter pour véritablement infuser un certain nombre d'initiatives. Donc l'idée de Juicy, c'est de créer un endroit, une solution qui est fiable. On ne se pose pas la question de savoir si on peut véritablement se fier à ce contenu ou pas. mais également dans un format qui est adapté au quotidien. Donc ça, ça passe par toute une pipeline qui est alimentée par l'intelligence artificielle, qu'on vient combiner à notre expertise médicale, qui vient superviser l'ensemble de la pipeline, et qui vise à fournir un contenu qui est digéré, qui est personnalisé et qui est adapté aux besoins de chacun. Donc concrètement, on a par exemple une application mobile, que j'invite tout le monde à télécharger, au moins... la version publique et gratuite dans laquelle on couvre plus de 40 spécialités médicales et on va retrouver donc un certain nombre de publications qui ont été digérées qui ont été transformées en audio également ou en vidéo qui sont des formats qui sont extrêmement adaptés aujourd'hui pour pouvoir rester à jour lorsque par exemple on est dans le métro ou lorsqu'on prend une pause déjeuner en écoutant ces trois digest de sciences tous les jours.

  • Speaker #1

    D'accord c'est presque un peu combiné avec Notebook LM en fait déjà.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, un peu comme Notebook, on était le week-end dernier aux Journées francophones de radiologie avec notre partenaire, la Société française de radiologie. Et donc, on a présenté une innovation. On a transformé une publication qui venait du professeur Lederlin, qui était le président des GFR cette année, dans un podcast immersif. On a des experts qui viennent commenter une publication récente. Et donc, on passe d'un format qui existe quelque part sur Internet. peu de gens trouvent et qui est relativement aride, donc quelque chose qui est personnalisé et extrêmement engageant et qui incite l'ensemble des radiologues à poursuivre l'expérience des GFR, même après.

  • Speaker #1

    Il y a un sujet qui me titille un peu, donc je vais te challenger, je suis désolée, mais tu faisais le comparatif justement, en pubmed on va proactivement chercher quelque chose et on peut y passer beaucoup de temps parce que on ne sait pas toujours précisément ce qu'on cherche, justement. Là où Juicy vient plutôt proactivement nous donner quelque chose de personnalisé qui correspond à notre besoin, ça me donne un peu l'impression, si je fais le parallèle avec les réseaux sociaux, d'un algorithme qui nous envoie ce qui confirme déjà un peu nos croyances, nos intérêts. Est-ce qu'on ne risque pas de passer à côté de quelque chose avec ce type de système-là ?

  • Speaker #0

    C'est un très bon point. Et on compense ça à travers différentes fonctionnalités au sein de la solution qui te permet de consommer ce contenu-là de différentes manières. Par exemple, si tu vas sur la page « À découvrir » , tu vas pouvoir naviguer à travers les spécialités et à travers les formats le contenu que tu souhaites. Et donc là, l'idée, au contraire, c'est d'ouvrir les chakras. Aujourd'hui, on est dans une médecine qui est hyper spécialisée, qui peut nous enfermer. Sur cette page « À découvrir » , l'idée, c'est davantage de créer des liens entre les sous-spécialités, voire les spécialités, pour ouvrir les perspectives. Si tu vas sur la fonctionnalité « Pour vous » , où là, tu as en effet un algorithme de recommandation qui va te recommander du contenu. Cet algorithme va prendre en compte tes intérêts, ta profession, tes habitudes de consommation de contenu. Mais on va également le connecter à d'autres profils qui te ressemblent de près ou de loin pour jamais t'enfermer dans un couloir de contenu comme aujourd'hui on peut en avoir sur YouTube. Et puis enfin, tu peux avoir par exemple une barre de recherche où là tu tapes par mot-clé, tu filtres, qui est plus en lien avec PubMed, c'est-à-dire qui est davantage dans la recherche proactive. mais qui nous semblent nécessaires. Et donc, c'est cette combinaison des différents modes de consommation de contenu qui permet de garder cet équilibre entre personnalisation et en même temps, réouverture de perspective à partir de différents critères.

  • Speaker #1

    Ok, bon, c'est bon, tu as répondu à la question. Alors, tu as tout juste. Est-ce que, donc on parle beaucoup d'IA, du coup, dans le Jussi et puis de façon générale, est-ce que le fait d'embarquer de l'IA dans votre offre, Est-ce que ça crée des blocages ou des freins ? Est-ce que tu ressembles ça auprès des professionnels de santé ? Est-ce qu'ils sont frileux à accueillir cette offre ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça va dépendre. Déjà, il y a une adoption qui est assez rapide, parce que l'adoption aujourd'hui versus il y a un ou deux ans, quand par exemple chaque GPT venait de sortir, elle n'est plus du tout la même. Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de professionnels de santé, mais également d'équipes et d'employés dans des organisations de santé qui utilisent l'intelligence artificielle au quotidien. Une fois qu'on a dit ça, il y a évidemment des courbes d'adoption. Et ce qu'on remarque, c'est que ces courbes d'adoption, elles peuvent changer d'une spécialité à une autre. Par exemple, si on prend les radiologues, qui sont déjà très habitués au quotidien à interagir avec de la technologie, leur adoption de l'intelligence artificielle est plus rapide. C'est vrai également avec les urologues. Il y a d'autres spécialités qui sont moins confrontées à cet environnement technologique de manière pratique et donc qui mettent un petit peu plus de temps également à adopter ce genre de techno. Je pense qu'il y a également un effet générationnel. On a un partenariat par exemple avec l'ISNI, l'Intersyndicale Nationale des Internes, qui représente les internes en France. Les internes sont très friands de ce type de technologie parce qu'ils voient tout de suite la valeur en termes de gain de temps, en termes de productivité, en termes de gestion des connaissances. et ils ont beaucoup d'appétit par rapport à la connaissance. Donc tout ça évidemment évolue, et nous notre perspective c'est que l'IA c'est super, mais il faut toujours que ça soit supervisé par une expertise médicale. Et ça on l'applique aussi bien en interne qu'en externe, comme je le disais notre IA aujourd'hui, elle permet d'automatiser et de personnaliser la veille de la littérature scientifique de bout en bout, pour autant... elle est supervisée, elle est monitorée par une équipe médicale qu'on a en interne. Et ça, à nos yeux, c'est très important pour maintenir à la fois la fiabilité, mais également la pertinence des contenus à tout instant.

  • Speaker #1

    La fameuse garantie humaine de l'IA.

  • Speaker #0

    Absolument.

  • Speaker #1

    Tu parlais des radiologues. Est-ce que tu as soit un autre exemple un peu de success stories, ou à l'inverse, avec une profession qui partait peut-être d'un peu plus long en termes d'adoption de tech, une histoire à nous raconter ?

  • Speaker #0

    Oui, on peut par exemple parler des pharmaciens. Les pharmaciens, ils ont également un vrai besoin d'accéder à la littérature scientifique et de mettre à jour leurs connaissances. Les barrières principales en France, par exemple, auxquelles ils font face, c'est un, évidemment le temps. Quand on est pharmacien, on n'a pas le temps, pas forcément l'énergie d'aller sur PubMed quand on rentre à la maison à 21h. Deux, la langue. Le fait que la littérature scientifique soit principalement en anglais, c'est une vraie barrière. Et trois, les intégrations techniques avec des logiciels qu'ils peuvent déjà utiliser. Joussi, ça permet de répondre à l'ensemble de ces points de douleur. Et donc, on a un vrai engouement aujourd'hui d'une communauté de pharmaciens. On était par exemple au FIP, qui est un congrès international de pharmaciens au Danemark il y a quelques semaines, avec notre partenaire Ausha. Et c'était incroyable de voir l'engouement par rapport à cette littérature scientifique et comment est-ce qu'on peut leur amener une connaissance qui est objective et actualisée. Un autre exemple, c'est en santé animale avec les vétérinaires. C'est exactement le même sujet. Et sur n'importe quel type d'animaux. Ça va des Ausha et des chiens jusqu'aux bovins. Et là aussi, apporter la littérature scientifique pour les aider à rester à jour et pouvoir rester sachant et actualiser leur connaissance de manière continue, c'est extrêmement important. Donc ça, c'est le côté communautaire. Et puis, je partage plusieurs stories. Après, on a des super histoires, que ce soit avec Biocodex, par exemple, qu'on soutient depuis des années maintenant sur les épilepsies rares, qui sont des formes très fortes d'épilepsie, notamment chez les jeunes enfants. On les aide à disséminer les connaissances auprès des neuropédiatres dans toute l'Europe pour pouvoir derrière mieux soutenir ces patients. On va lancer une collaboration avec la fondation... Sanofi sur les cancers de l'enfance, qui sont une ère où les investissements sont relativement faibles, mais pour autant où l'impact est énorme. Et donc, on est très heureux de pouvoir s'associer avec Sanofi pour mener ce genre d'initiative.

  • Speaker #1

    On ne va pas faire tout le catalogue client de Juicy. Non, mais super, ça permet de voir l'étendue un peu de ce qui est possible et ce que vous faites déjà aujourd'hui. Tu l'as évoqué tout à l'heure, tu as vécu à l'étranger, en Chine, aux États-Unis. Est-ce que ces expériences t'ont donné un point de vue, enfin une opinion sur la culture française et en particulier la culture dans le monde de la santé qui te donne espoir pour notre capacité à adopter les changements qui sont nécessaires aujourd'hui ? Quel regard tu peux nous donner comme ça en comparaison de la Chine et des États-Unis ?

  • Speaker #0

    Mes premières expériences professionnelles, elles sont à l'étranger. J'ai d'abord appris à travailler à l'étranger pour ensuite revenir en France. Ce qui était incroyable en Chine, c'est cette dynamique et cette vélocité d'évolution où la croissance est presque tangible, concrète, on peut presque la toucher du doigt. Et donc ça crée une vraie volonté de rentrer dans ce courant pour faire plein de choses avec toujours cet état d'esprit de faire, quitte à corriger ensuite, mais toujours faire. et construire, etc. Et aujourd'hui, la Chine, c'est... Le premier pays en termes de digitalisation. L'ensemble des interactions de la société sont digitalisées. Il y a ce concept des super apps qui réunissent énormément de services avec un niveau de performance et de service qui est assez incroyable. Donc ça, à découvrir, c'était juste génial. Comment créer de vraies expériences numériques qui apportent de la valeur pour la communauté médicale au sens large et pour les patients. Et puis aux États-Unis, il y a vraiment cette culture du risque. être capable de prendre des risques et derrière, de pouvoir cranter et construire un certain nombre de choses avec toujours une énorme positivité.

  • Speaker #1

    You can do it.

  • Speaker #0

    Donc, quand je suis rentré en France, j'avais un peu ce double bagage que j'ai appris à l'étranger. Maintenant, la France est un pays extraordinaire pour entreprendre, pour plein de raisons. Un, parce qu'on a un... terreau et un écosystème qui permet de faciliter la mise en place au tout début du projet les premières les premières graines que ce soit avec la bpi pour avoir une petite subvention que ce soit à travers les réseaux ou les accélérateurs et d'ailleurs il ya plein d'accélérateurs qui se sont créés depuis dans la santé à paris en france de manière générale et puis là où j'étais extrêmement étonné en rentrant à paris c'est à quel point La France s'est internationalisée aussi. Et aujourd'hui, chez Joussi, on est une trentaine. On a plein de nationalités différentes dans notre bureau à Paris. Et ça, c'est une vraie fierté, ce qui nous permet également d'adresser des enjeux pour des clients à l'international. Mais c'est une ville aujourd'hui qui est... C'est une ville-monde qui est vraiment au cœur de l'écosystème, des startups, de l'entreprenariat, de la tech, de l'IA évidemment, puisqu'on a des vrais talents en termes d'ingénierie et de data science. Donc extrêmement content et fier d'avoir pu lancer une nouvelle entreprise.

  • Speaker #1

    On n'a pas à rougir alors ?

  • Speaker #0

    Non, pas du tout.

  • Speaker #1

    On approche de la fin de l'entretien. Si cette mission de démocratiser l'accès à la science de Jules C. réussit, ça ressemblerait à quoi l'accès à la science dans 5 ans pour toi ?

  • Speaker #0

    C'est ça ce qu'on vit, c'est assez extraordinaire avec les LLM. parce que la manière dont on interagit et accède à l'information est complètement en train de changer. Hier, pour une organisation, une entreprise ou même un individu, on pourrait gagner en visibilité sur Internet. Ça passait principalement par les index des moteurs de recherche et faire du SEO et du SIA. Aujourd'hui, qu'on soit individu, citoyen, professionnel de santé, patient, on pose de plus en plus de questions au LLM, type chat GPT. Or, si LLM... afficher une réponse, ils vont d'abord puiser dans ce qu'on appelle des hard references, c'est-à-dire des sources d'autorité avec du contenu qui a du poids. Et les contenus qui ont le plus de poids aujourd'hui, c'est les publications. Donc ça, c'est une énorme opportunité pour enfin décloisonner et accélérer la dissémination de la littérature scientifique à travers ce type de technologie. Et nous, notre conviction chez Joussi, c'est que si la société de demain prenait davantage de décisions basées et fondées sur des preuves scientifiques, elle prendrait des meilleures décisions. Donc on veut véritablement se positionner comme acteur de cette dissémination de la littérature scientifique en utilisant ces technologies qui représentent une vraie opportunité. Maintenant, il faut évidemment bien le faire. L'IA, ça peut être utilisé aussi bien pour de la désinformation. D'ailleurs, on le voit dans les cercles scientifiques. On s'aperçoit aujourd'hui qu'il y a des publications parfois qui sont publiées où on retrouve même les promptes qui ont été utilisées sur les plateformes de l'ALM. Mais ça peut évidemment être utilisé pour lutter également contre cette désinformation à partir du moment où c'est bien calibré, bien entraîné, avec un certain nombre de garde-fous techniques, mais également, et c'est vraiment ce qu'on pense, une supervision humaine.

  • Speaker #1

    Merci pour cet espoir, en fait. Mais en même temps, on voit bien que c'est un peu notre responsabilité à tous de choisir le chemin qu'on prend. Il peut être vertueux ou non.

  • Speaker #0

    Oui, responsabilité individuelle et je pense responsabilité partagée. entre les différentes entreprises, institutions et organisations de l'écosystème, des startups jusqu'aux autorités publiques, pouvoir partager cette responsabilité commune autour de ces nouvelles technologies afin de pouvoir disséminer des informations qui créent véritablement un impact.

  • Speaker #1

    Merci pour tous ces messages positifs, Robin. Merci pour ton temps et à bientôt.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, Cécile. À très bientôt.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté ce nouvel épisode de Mutant. Pour continuer l'échange ensemble, retrouvons-nous sur Mutant Online News, à laquelle vous pouvez vous abonner, sur mon profil LinkedIn ou sur le site www.arken.info. À très bientôt !

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