- Speaker #0
Bonjour à tous, je suis Adeline, femme, entrepreneur et passionnée par la santé et le bien-être féminin. Ma philosophie, le savoir c'est le pouvoir, et quoi de plus puissant que de connaître son propre corps, comprendre son fonctionnement et maîtriser les réflexes préventifs à adopter pour véritablement prendre le contrôle de sa santé et de son bien-être en tant que femme. C'est au travers de discussions franches avec d'autres femmes, amies, proches ou encore collègues, mais également avec des professionnels de santé que j'ai pensé pourquoi ne pas partager ces situations, ces découvertes et autres pépites de la vraie vie avec vous toutes et tous. Bienvenue sur Naviguer sa féminité, le podcast où nous allons partager connaissances, informations et expériences pour que nous puissions toutes prendre le contrôle de notre santé et de notre bien-être tout au long de nos vies de femme. Alors c'est parti ! Nous l'avons maintenant évoqué dans plusieurs épisodes, les hormones sont les messagers du corps qui vont régir plusieurs fonctions. La croissance, le développement, la reproduction, l'humeur ou encore même le métabolisme. Ces hormones sont sécrétées dans le corps par ce qu'on appelle des glandes endocrines, dont la thyroïde fait partie. La thyroïde est une glande en forme de papillon située à l'avant du cou qui va produire les hormones thyroïdiennes. Ces hormones vont notamment influencer la fréquence cardiaque, le métabolisme, la croissance, la température corporelle ou encore la fertilité. Dans cet épisode, je vous propose de découvrir le parcours de Charlène. Charlène a été diagnostiquée souffrant d'hypothyroïdie d'Hashimoto à l'âge de 15 ans. Cette maladie auto-immune correspond à un dysfonctionnement de la thyroïde, dont la conséquence est une faible production d'hormones par la glande thyroïde, et touche 1 à 2% de la population française, principalement les femmes. Charlène va donc nous raconter comment elle vit aujourd'hui avec cette maladie chronique, ses conséquences sur son quotidien et les implications qu'elle a pu avoir sur son parcours pour devenir maman. Bonne écoute ! Hello Charlène !
- Speaker #1
Bonjour Adeline !
- Speaker #0
Je suis ravie de t'avoir sur ce nouvel épisode de Naviguer sa féminité. Aujourd'hui on va se parler de ton parcours et de ton expérience puisque tu as été diagnostiquée il y a maintenant 20 ans déjà avec la pathologie... de l'hypothyroïdie d'Hashimoto. C'est très compliqué à dire et il se peut que je bute sur le mot de temps en temps. Tu vas nous expliquer un petit peu aujourd'hui tout ton parcours du diagnostic au traitement, l'influence que ça peut encore avoir aujourd'hui sur ton quotidien. Mais avant de démarrer, ce que je te propose, c'est que tu puisses te présenter aux personnes qui nous écoutent.
- Speaker #1
Ça marche. Donc moi, c'est Charlène. J'ai bientôt 35 ans. Je suis entrepreneur et j'ai... Deux beaux enfants de 3 ans et de 5 mois.
- Speaker #0
Super ! Est-ce que tu peux du coup nous raconter un petit peu par rapport à ta pathologie, ce qui t'a, ce qui a éveillé des soupçons chez toi, comment est-ce que les symptômes sont apparus, quel type de symptômes et qu'est-ce qui t'a finalement amené à aller consulter un médecin ?
- Speaker #1
Alors pour moi c'est assez particulier en fait parce qu'on m'a diagnostiqué très tôt, alors qu'habituellement voilà... Ça se déclare plutôt vers 40-50 ans. Et donc quand j'avais 15 ans, je souffrais très régulièrement de parotidite, d'inflammation des parotides qui sont les glands de salivaire qui sont un peu sur le côté dans le cou.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Et ce qui m'a amenée à aller faire une échographie avec un radiologue qui voulait voir un petit peu ce qui se passait dans les parotides. Et en observant mon cou... il trouvait un peu que cette zone là autour de la thyroïde avait l'air d'un goître et du coup il est passé aussi en fait sur la zone où il a trouvé que c'était vraiment étrange, que la thyroïde n'était pas comme elle devrait l'être, elle était un peu atrophiée d'une certaine manière et donc il m'a envoyé du coup faire des prises de sang pour mesurer du coup bah tout un tas de choses comme la TSH, la T3 et la T4 pour voir si jamais j'avais un problème de thyroïde. D'accord.
- Speaker #0
Ce que tu viens de citer, c'est ces fameuses hormones qui sont sécrétées par la thyroïde.
- Speaker #1
Ce sont des indicateurs qui peuvent montrer qu'il y a un problème hormonal.
- Speaker #0
D'accord, ok.
- Speaker #1
Donc, je suis tout simplement allée chez mon médecin traitant, j'ai fait les prises de sang et ça a montré que j'avais une hypothyroïdie. Ça peut être ces trois choses-là. Et au-delà de ça, ils font aussi des tests pour savoir du coup quelle est la cause de l'hypothyroïdie, parce qu'il peut y en avoir plusieurs. Et en fait, ça a aussi révélé... que du coup je fabriquais des anticorps contre moi-même. Et c'est ça en fait la spécificité de la maladie découverte par Hashimoto.
- Speaker #0
D'accord, c'est en fait une maladie auto-immune. C'est ton corps qui réagit contre ton corps finalement.
- Speaker #1
C'est ça, et qui génère ça. Et en fait, c'est tout simple, la maladie ne fait que progresser généralement négativement, puisqu'en fait les anticorps que l'on produit contre soi-même viennent s'attaquer à la thyroïde. et vient la grignoter un peu petit à petit jusqu'à ce qu'en fait elle soit limite inexistante ou en tout cas que son action en termes de production d'hormones soit vraiment inexistante.
- Speaker #0
D'accord. Et donc du coup, de ce que je comprends de par ton parcours, c'est que finalement c'est un peu un malentendu ou en tout cas un effet d'opportunité qui a permis finalement le diagnostic de cette maladie, de cette pathologie. Est-ce que tu avais d'autres symptômes qui sont typiques ? des symptômes d'une hypothyroïdie ou pas vraiment ?
- Speaker #1
C'est assez compliqué de savoir, mais les symptômes classiques de l'hypothyroïdie d'Hashimoto, c'est une fatigue chronique, de la prise de poids, de la dépression, il y a aussi des règles irrégulières, il y a d'autres symptômes également, mais le plus courant c'est vraiment la fatigue. Et en fait, quand on a 15 ans et qu'on a peut-être probablement toujours eu cette maladie ou depuis très jeune, c'est assez difficile de se dire est-ce qu'en fait je suis plus fatiguée que d'habitude ou est-ce que je n'ai pas toujours été comme ça en fait ? C'est hyper difficile. C'est assez difficile. Donc c'est dans mon cas en fait, j'arrivais à vivre quand même convenablement, à faire tout plein d'activités. J'étais hyper sportive, ça se passait quand même bien. Enfin, je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment souffert de conséquences directes de l'hypothyroïdie. En revanche, chez plein de femmes qui ont ce problème-là, ça peut se passer vraiment différemment et de manière un peu plus violente, notamment sur la prise de poids, des femmes qui font le yo-yo qui n'arrivent pas du tout à se stabiliser, mais aussi de la dépression. Les conséquences peuvent être vraiment beaucoup plus douloureuses. Oui,
- Speaker #0
beaucoup plus lourdes. Et du coup, comment est-ce que tu as vécu, toi, l'élaboration de ce diagnostic ? Et est-ce qu'on t'a donné toutes les clés pour comprendre ce qu'était cette pathologie ? Comment t'allais vivre avec ? Quelles étaient les solutions ? Est-ce que tu t'es sentie bien encadrée ? Ou au contraire, est-ce que c'est une nouvelle qui t'a un petit peu paniquée ? Et pourquoi ?
- Speaker #1
C'est sûr que quand on nous apprend ça, on se pose un peu des questions, surtout à 15 ans. Mais il s'avère que mon médecin traitant de l'époque était un super médecin et qu'il m'a vraiment tout expliqué. Et il m'a... Aussi beaucoup rassuré dans le sens où on peut vivre très bien avec cette maladie parce qu'il y a un traitement qui permet de vivre avec la maladie sereinement. En fait, ça va venir remplacer les hormones que produirait normalement la thyroïde. Le médicament qui est couramment utilisé, c'est du lévothyrox. Et grâce à ça, on peut vraiment vivre avec la maladie. Il faut savoir qu'on ne peut pas guérir de cette maladie. on l'a, dès qu'on l'a, on l'a généralement toute sa vie. Même s'il peut y avoir des moments où la maladie s'accentue, où elle diminue, et du coup qui amène à ce qu'on ait des traitements, un dosage en fait de l'évothyrox différent. Ça peut fluctuer vraiment en fonction de la vie, des événements, etc.
- Speaker #0
Ok. Et du coup, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur la manière dont tu vis cette pathologie au quotidien, qu'est-ce que ça implique ? Là tu parlais typiquement du traitement, est-ce que c'est un traitement que tu es obligé de prendre tous les jours ? A quelle fréquence est-ce que tu es censé faire des examens, voir des médecins ? Comment ça se passe ? Et quel médecin est-ce que tu vois aussi pour ce genre de problématique ?
- Speaker #1
Alors en ce qui concerne le traitement, c'est en effet un traitement quotidien. En fait on prend la dose qui nous est indiquée par notre endocrinologue chaque matin à jeun. Et donc ça se prend tous les jours.
- Speaker #0
Et à quelle fréquence est-ce que tu revois ton spécialiste ?
- Speaker #1
Est-ce que tu fais des examens ? Quand on est bien réglé en termes de dosage et qu'il y a un bon équilibre des hormones, le rythme de fréquentation de l'endocrinologue est beaucoup plus réduit. Mais quand on est encore dans un stade où on se cherche, généralement on fait des prises de sang tous les mois et demi pour regarder quel aura été l'impact de... de l'augmentation ou de la diminution du traitement sur la production thyroïdienne.
- Speaker #0
D'accord. Alors Charlène, du coup, tu disais en introduction que tu es aujourd'hui l'heureuse maman de deux enfants. Est-ce que tu peux nous dire si cette pathologie, elle a une influence ou a eu une influence sur ton parcours pour devenir maman ?
- Speaker #1
Eh bien oui, elle a eu une influence. J'ai fait une fausse couche avant mon premier enfant et je pense que la maladie en est la cause. Il faut savoir que le risque de fausse couche est accru lorsqu'on est atteint de la maladie d'hypothyroïdie d'Hashimoto. Pourquoi je pense ça ? Tout simplement parce que le jour où j'ai fait ma fausse couche, donc dans les trois premières, c'était une fausse couche assez précoce, au bout de trois semaines, j'ai tout de suite fait un bilan thyroïdien qui a montré qu'en fait c'était absolument... énorme, j'étais totalement déréglée, mais à un point hyper important.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Ce qui, au final, ça ne m'étonnait pas vraiment, parce que ça faisait des mois que je n'étais pas vraiment allée voir un endocrinologue, et que je n'avais pas fait un suivi régulier, parce que j'étais en voyage, etc. Et donc, en faisant mes recherches, j'ai donc pu voir que c'était assez fréquent finalement de faire des fausses couches quand on a cette maladie, et qui n'est pas spécialement bien régulée, enfin régulée. Et quand je suis donc allée voir l'endocrino pour pouvoir discuter de tout ça avec elle, elle m'a du coup appris que c'était hyper important de venir booster les hormones au tout début de la grossesse. Et d'ailleurs pendant toute la grossesse, le traitement ne fait qu'augmenter de mois en mois. Parce qu'en fait, ces hormones sont vraiment cruciales pour le fœtus qui ne produit pas encore d'hormones lui-même.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Il faut savoir que ça va contribuer du coup au développement du cerveau. Et du coup, les bébés dont la mère souffre et n'est pas vraiment traitée vont parfois avoir des maladies neurologiques, des retards neurologiques importants à la naissance et quand les enfants vont grandir. Entre autres choses, ça peut aussi provoquer d'autres types de... de problèmes comme des bébés qui grandissent moins vite, des naissances prématurées. Donc c'est vraiment quelque chose à ne pas prendre à la légère. Et c'est vrai que j'aurais aimé savoir tout ça avant d'entreprendre une grossesse, parce que je n'aurais pas fait l'erreur. Je serais allée voir en amont un médecin pour pouvoir réadapter le traitement et le booster directement dès que j'étais tombée enceinte. Et c'est quelque chose qui m'a vraiment... Vous imaginez quoi, faire une fausse couche c'est jamais agréable. Donc, forte de ce constat et de tout ce que j'ai appris à ce moment-là, évidemment ensuite ça a été beaucoup plus facile pour mes deux grossesses suivantes. Dans ce cas-là, je me suis pris en main, je suis allée voir tout de suite l'endocrino et ça a roulé.
- Speaker #0
D'accord. Il y a aussi aujourd'hui, on le sait, une corrélation. entre cette pathologie-là et des problématiques de fertilité. Trois, pour le coup, sous l'angle fertilité, ça n'a pas été effectivement une problématique. Et même si aujourd'hui, on va dire d'un point de vue scientifique, c'est encore difficile pour les professionnels de santé d'expliquer véritablement le lien, il y a quand même une observation qui est faite sur un lien de corrélation entre cette pathologie et un risque de rencontrer des problèmes de fertilité qui accrue. Est-ce que, Charlène, tu aurais des conseils particuliers à donner à des personnes qui vivent aujourd'hui avec cette pathologie ou qui souffrent peut-être de symptômes qui sont un peu des symptômes typiques de cette pathologie ?
- Speaker #1
Moi, le conseil que je donnerais, c'est vraiment d'écouter son corps, dans le sens où, si jamais vous êtes soudainement très fatigué, ou vous avez une prise de poids qui est inexpliquée, ou quelque chose qui est... Inhabituel, vraiment ne pas hésiter à aller consulter un médecin et potentiellement faire des prises de sang pour tester un peu les hormones thyroïdiennes pour écarter cette hypothèse ou alors se faire traiter s'il y a besoin. Puisque c'est comme je le disais tout à l'heure, c'est vraiment une maladie qui peut subvenir à différentes étapes de la vie. Et une fois qu'on est traité, ça se passe bien. Donc voilà, essayez vraiment de vous écouter.
- Speaker #0
Super. Écoute, Charlène, je te remercie. Merci beaucoup d'avoir participé et d'avoir partagé ton histoire sur le podcast. Si certains de nos auditeurs ont des questions à te poser, est-ce qu'on peut te contacter sur tes réseaux professionnels ?
- Speaker #1
Bien sûr, je ne suis pas une professionnelle de la maladie, mais je serais heureuse d'accompagner les personnes qui souffrent de ce problème, d'être une oreille attentive, il n'y a pas de souci.
- Speaker #0
Super, je partagerai ton contact, ton profil LinkedIn du coup. en description de l'épisode pour les personnes qui souhaiteraient en savoir un petit peu plus. Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci à toi, Léa.
- Speaker #0
Et à très vite.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
Si vous avez la sensation d'avoir découvert quelque chose de nouveau sur vous-même, votre corps ou votre santé aujourd'hui, je vous encourage vraiment à partager cet épisode avec les femmes qui vous entourent. votre expérience et vos réflexions pourraient faire toute la différence dans la vie de quelqu'un d'autre. Pensez à vous abonner pour ne pas passer à côté du prochain épisode et si vous avez envie de donner un coup de boost à ce podcast, n'hésitez pas à nous laisser 5 étoiles. A très vite !