Speaker #0Le SPM, acronyme de syndrome prémenstruel, est un phénomène qui touche des millions de femmes et qui pourtant est souvent mal compris. On estime que près de 48% des femmes en âge de procréer souffrent du syndrome prémenstruel et pour environ 20% d'entre elles, les symptômes sont suffisamment importants pour impacter leur vie quotidienne. Et contrairement à ce que certaines personnes peuvent encore penser ou suggérer, le SPM est une problématique de santé bien réelle. qui peut perturber la vie quotidienne et provoquer une gêne physique et ou une détresse émotionnelle significative. Dans cet épisode, je vous propose d'analyser ce qui caractérise le SPM et les solutions à envisager pour en atténuer les symptômes. Intéressons-nous d'abord à ce qu'est le syndrome prémenstruel. Le SPM est un ensemble de symptômes qui surviennent entre quelques heures et plusieurs jours avant les règles, en fonction des femmes et des cycles. Ces symptômes peuvent être d'ordre physique et se caractériser par des ballonnements, de la fatigue, des douleurs lombaires ou encore une sensation de tension au niveau de la poitrine, pour en citer quelques-uns. Mais ils peuvent aussi être d'ordre émotionnel en déclenchant de l'irritabilité, un sentiment de tristesse ou encore parfois de l'anxiété. Pour certaines femmes, leurs symptômes se traduisent par une combinaison des deux et là, c'est le jackpot. Quoi qu'il en soit, les symptômes du syndrome prémenstruel ne sont pas... passe en conséquence sur le quotidien des femmes qui en font l'expérience. Mais alors qu'est-ce qui déclenche ce phénomène ? La plupart des experts s'accordent pour dire que le SPM est en partie lié aux changements hormonaux du cycle menstruel et notamment aux fluctuations des oestrogènes et de la progestérone. Ces hormones affectent les neurotransmetteurs du cerveau comme la sérotonine qui peuvent influencer l'humeur, les émotions et le comportement. En revanche, on comprend encore assez mal aujourd'hui pourquoi certaines femmes sont plus touchées que d'autres et pourquoi individuellement certaines femmes y sont davantage sujettes à une période donnée de leur vie plutôt qu'une autre. Existe-t-il une forme sévère de SPM et comment la reconnaître ? Lorsque les symptômes qui touchent à l'humeur, aux émotions et le comportement deviennent plus sévères, on parle alors de TDPM, trouble dysphorique prémenstruel. On estime que 3 à 8% des femmes menstruées souffrent de TDPM. Cela dit, ces statistiques pourraient être sous-évaluées, puisque de nombreuses femmes ne cherchent pas à obtenir de l'aide pour apaiser leurs symptômes. Pour différencier le TDPM d'une forme de SPM plus classique, il se traduit essentiellement par une humeur dépressive et une intense tristesse pouvant aller jusqu'à déclencher des pensées suicidaires, de l'anxiété allant jusqu'au déclenchement de crises de panique, une instabilité émotionnelle marquée, ainsi qu'une diminution de l'intérêt pour les activités de la vie quotidienne. L'impact sur la vie des femmes qu'il touche est donc particulièrement marquant. En cas de suspicion, il est absolument essentiel de faire appel à un professionnel de santé pour poser un diagnostic. Y a-t-il des solutions pour réduire naturellement les symptômes du SPM ? Il n'y a aujourd'hui pas de traitement pour soigner le SPM. En revanche, il est possible de mettre en place certains gestes, certaines habitudes qui peuvent contribuer à en réduire significativement les symptômes. À commencer par le régime alimentaire. Manger plus de certains aliments et moins d'autres peut faire une énorme différence. Essayez donc de commencer par manger moins d'aliments salés, gras et sucrés et par boire moins de boissons caféinées et alcoolisées deux semaines avant vos règles. Essayez également d'intégrer au quotidien des vitamines et des minéraux essentiels tels que le calcium, le magnésium, la vitamine B6 ou encore les oméga-3. Mon conseil, suivez vos habitudes alimentaires et vos symptômes sur un carnet ou votre téléphone pour constater ce qui a tendance à accentuer les symptômes ou à l'inverse, à les atténuer. Ensuite, l'activité physique. Effectuer un minimum de 30 minutes de cardio par jour peut à la fois vous aider à booster votre humeur, mais aussi réduire les sensations de ballonnement en favorisant la digestion. Autre habitude essentielle, on fait de ses heures de sommeil une priorité. Dormir au moins 8 heures par nuit peut réduire le sentiment d'irritabilité. Et se réveiller et se coucher à la même heure chaque jour présente l'avantage supplémentaire de synchroniser votre horloge interne, de sorte que vous êtes moins susceptible d'être de mauvaise humeur tout au long de la journée. Et enfin, réduire son stress peut également faire une énorme différence. Pour ce faire, des activités telles que le yoga, la méditation ou encore la respiration profonde peuvent vous aider. Alors on vous aura peut-être déjà dit Oh là là, qu'est-ce que t'es lunatique cette semaine ! Ou en repensant à votre humeur et à vos émotions de la semaine dernière, vous vous direz mais pourquoi je me suis mise dans un état pareil ? Eh bien ces situations peuvent être la matérialisation de votre SPM. Si vous faites l'expérience de symptômes qui ont un impact sur votre quotidien et votre bien-être, qu'ils soient physiques ou psychiques, parlez-en à un professionnel de santé pour trouver des solutions adaptées. Et puis dernier conseil pour éviter l'incompréhension de votre entourage, n'hésitez pas à en parler ouvertement à vos proches, compagnons, amis, enfants, ça vous épargnera probablement quelques conflits inutiles. Pour plus d'infos sur le sujet, je vous laisse tous les liens en description de l'épisode.