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NOLDY IS TRENDY

"Connaitre son style personnel, la mode se démode, mais le style jamais" - Nathalie, Noldy

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54min |11/03/2025
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Description

L’ART DE L’ENTRETIEN : ENTRE PSYCHOLOGIE, CRÉATIVITÉ ET TEMPS


L’entretien de recrutement n’est pas un test, ce n’est pas une suite de réponses préfabriquées.
C’est une rencontre, un échange où l’on cherche, de part et d’autre, la bonne connexion.


💼 L’entreprise a un problème : elle cherche la bonne personne.
🎯 Le candidat a un problème : il cherche le bon projet.

Et entre les deux ? Un dialogue à construire.


Dans cet épisode, j’ai l’honneur de recevoir une DRH visionnaire, psychologue du travail et éternelle étudiante.
Elle nous parle d’adaptabilité, de curiosité, de créativité et de cette citation de Gabrielle Chanel :
👉 « La mode se démode, mais le style jamais. »


Parce qu’au-delà des compétences, c’est notre singularité qui marque les esprits.


💡 AU PROGRAMME :

🔹 Comment aborder un entretien comme un moment d’échange et non un examen ?
🔹 Pourquoi le temps peut être un allié et non un ennemi ?
🔹 Les 4 grands styles de créativité et comment identifier le vôtre.
🔹 Pourquoi apprendre ne s’arrête jamais et comment rester vivant dans son job.
🔹 L’intergénérationnel : un secret de performance que trop de gens sous-estiment.


💡 J’ai adoré interviewer Nathalie.
Parce qu’elle ne se contente pas de donner des conseils. Elle invite à repenser notre rapport au travail, à la carrière, au temps.


📩 Quel est votre style professionnel ?
Comment faites-vous de chaque rencontre une vraie opportunité ? Dites-moi en commentaire !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #1

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire « j'avais envie de vous dire que… » et « vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? » Ça, j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc, ce n'est jamais parfait, c'est humain. C'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en relation, en connexion. Non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important, bien évidemment, d'échanger des choses factuelles. Mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante. et aussi efficace, parce qu'à la fois, on a une décision à prendre. Et ça, c'est comme ça. Il y a une décision à prendre. Oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Dans cette émission, j'ai le très grand plaisir de recevoir Nathalie, une NOLDI accomplie. Avec sa carte d'étudiante en poche et son expérience en tant que DRH de renom, elle cultive la psychologie et la créativité comme personne. Aujourd'hui, elle va nous livrer les clés pour piloter le temps, avoir un projet clair, trouver la bonne adaptation. et partager quelques-uns de ses secrets de DRH, comment réussir un entretien ou continuer à se développer dans son entreprise, quel que soit son âge. Bonjour Nathalie, je suis absolument ravie de te recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, moi je suis ravie d'être là. Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux commencer par la traditionnelle question, à savoir est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors avec plaisir également, donc Nathalie Lemel. Je suis plein de choses, alors je vais essayer de le faire un peu linéaire mais pas trop. Donc d'abord je suis mariée, je suis la maman d'une fille dont je suis très fière, du mari aussi, il faut bien le dire. Je suis DRH dans une grande maison de haute couture, Place Vendôme. J'ai une double formation, donc une formation de psychologue du travail et un master spécialisé à l'ESSEC. Je dis ça parce que ça sera peut-être important à un moment donné de parler de la psychologie. Je suis née au Mans. et je suis parisienne depuis très longtemps et j'ai X ans, c'est-à-dire que je suis bien dans la catégorie des Nold.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Est-ce que tu peux nous dire aussi ce qui t'a donné envie de participer à cette émission ?

  • Speaker #1

    La curiosité en fait. Je trouve que le sujet est intéressant, il est peut-être sans fond ou encore sans forme, mais il est très intéressant, très actuel, très contemporain, il le sera encore de plus en plus. Et je pense qu'on a la foi de... de la pensée à trouver, des actions, de la motivation, des questionnements, du doute, enfin plein de trucs.

  • Speaker #0

    Quand tu étais toute petite, tu avais quoi dans ta tête ? Tu avais quoi comme envie ? Nathalie, comment tu te prêcherais ?

  • Speaker #1

    Quand j'étais toute petite, je crois que j'avais plein de trucs dans ma tête, j'avais plein de questions. Et ma mère s'en souvient sans doute encore parce qu'elle me dit que mon livre préféré, c'est un bouquin qu'elle m'avait offert qui s'appelle « Dis pourquoi ? » parce que ça répond à des questions, parce qu'il paraît que je disais tout le temps, ou je demandais tout le temps « Pourquoi ? » . Donc j'avais plein de questions. J'étais une petite fille à la fois introvertie, curieuse, expansive, un peu des deux, avec les yeux grands ouverts et beaucoup de questionnements sur le monde.

  • Speaker #0

    Et ce, tu es DRH depuis de nombreuses années, tu as bâti une superbe carrière. Qu'est-ce qui t'a amenée là ? Quel a été le chemin entre la petite fille et la directrice des ressources humaines ?

  • Speaker #1

    Peut-être, quand j'étais petite, ce que je voulais faire, il y avait deux choses qui m'attiraient énormément, je voulais être psychologue ou journaliste. Je crois que je ne savais pas très bien ce que ça voulait dire, mais je trouvais que ça claquait un peu, c'était pas mal. Et je crois que ce que je voulais, c'était comprendre, déchiffrer le monde, comprendre les humains, comprendre les comportements, comprendre ce qu'il y a derrière, un peu l'autre côté du miroir. Je crois que c'est ça, vraiment. Et puis, après ce métier de dérage, il tombe sous le sens. C'est-à-dire que c'est ce goût de la relation humaine, c'est ce goût de trouver forcément peut-être la juste place d'une personne dans un endroit à un moment donné, mais aussi voir en la personne quelque chose d'assez prêt à fleurir. C'est ça qui m'intéresse. C'est de voir ce qui est prêt à fleurir, ce qui est prêt à sortir, ce qui est prêt à émerger, et de trouver les conditions ou la mise en condition pour que ça puisse émerger. Ça, j'adore ça en fait.

  • Speaker #0

    Ça transparaît. Et comment est-ce que tu fais, j'allais te dire, quand on exerce un métier depuis un certain temps, pour être toujours au goût du jour, à la page, qui est un métier en profonde transformation, comment est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que DRH c'est un métier en profonde transformation, d'abord par rapport à l'organisation du travail, comment on travaille en collectivité, le sens du travail, le rapport au travail. C'est aussi un métier qui bouge beaucoup parce que les métiers changent, les personnes changent. Donc comment je fais pour rester à la page ? J'espère déjà que je reste à la bonne page. Je fais plein de choses en fait. Je suis à la fois intervenante dans les écoles, donc je vais voir des gens très jeunes. J'accueille des stagiaires d'observation, donc ils ont 16 ans. Et dans une entreprise, aujourd'hui, on est cinq générations à travailler, c'est assez génial. Et puis, il y a des métiers nouveaux, donc je vais m'intéresser à ce que c'est que les métiers nouveaux, ce qu'on dit sur le marché, les tendances. Et puis, cette capacité, quand je donne des cours, à me dire, mais en fait, pourquoi je dis ça ou comment je fais ça ou comment je pourrais le faire ? Formaliser une action, en fait, me permet de m'interroger, d'échanger, de rencontrer, de formaliser différemment. Je crois que c'est comme ça que je fais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à donner des cours ? Je sens une passion, je sens que tu as tellement envie de transmettre et que tu as l'air de trouver beaucoup d'épanouissement dans cette partie. Comment tu es arrivée là ?

  • Speaker #1

    Parce que je crois que la première fois, on me l'a demandé et je me suis dit « non, mon Dieu, je n'arriverai jamais à le faire » . Et puis après, je me suis dit « pourquoi pas ? » . Et en fait, c'est un vrai plaisir. C'est un vrai plaisir de transmettre, de présenter, d'organiser en fait, d'organiser une pensée et trouver un fil, un fil qui va inspirer, un fil qui va changer peut-être quelque chose quelque part. Donc c'est extrêmement plaisant, oui c'est extrêmement plaisant. Et puis enseigner, ça veut dire qu'à chaque fois on rencontre des personnes nouvelles, des générations nouvelles, ce que je disais tout à l'heure. Une façon d'aborder les choses de manière différente, donc c'est une façon de se revisiter soi-même en fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu leur enseignes ? Quels sont tes domaines de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oh là, alors j'ai les ressources humaines forcément, parce que c'est à la fois une technique et une posture. Donc je donne des cours sur les ressources humaines, sur le coaching. auprès des psychologues qui sont le coaching c'est comment effectivement on fait grandir quelqu'un à l'intérieur de lui-même dans une situation donnée et je suis aussi professeur sur quelque chose que j'adore en fait intervenante sur un sujet que j'adore dans une école d'art de mode qui est comment on trouve notre identité créative donc aider des étudiants qui ont une vingtaine d'années qui vont se dédier à un métier créatif ils vont être designers en général dans la mode quelle est leur source de créativité et comment cette créativité-là, ils peuvent l'apprivoiser, ils peuvent la faire exploser, ils peuvent l'exprimer. Et la créativité, c'est mon grand sujet. La réflexion sur la créativité,

  • Speaker #0

    c'est mon grand sujet. Et tu les amènes à raconter leur histoire pour qu'ils soient crédibles dans ce qu'ils vont proposer, j'allais dire, en tant que professionnels ?

  • Speaker #1

    Je les amène à faire un voyage en deux temps. C'est effectivement dire Qu'est-ce que tu vas proposer, toi, étudiant, quand tu seras plus grand ? Est-ce que tu vas proposer une nouvelle marque, un nouveau produit, une nouvelle empreinte dans l'univers dans lequel tu travailleras ? Généralement, la mode, je l'ai dit. Et qu'est-ce que tu vas sortir de toi, de ton expérience, de ton histoire, de ta sensibilité, de ce qui te source toi-même, ce que tu aimes, ce que tu détestes, ce qui te gêne ? Comment ton identité créative, elle va émerger ? Et je leur donne aussi des points de repère, parce que la créativité, en fait, c'est quelque chose qui est... Ce n'est pas l'innovation, ce n'est pas quelque chose de fini. La créativité, c'est en fait l'énergie, la tension psychologique, ça se dit comme ça, qui va faire que tu vas avoir envie de changer le monde, envie de transformer le monde. Et ça, en fait, il y a plusieurs motivations dans le sens de vouloir transformer le monde. Et c'est ça, je les connecte en fait à cette énergie-là, à ce flot-là. Il y a quatre énergies spécifiques. relatives à la créativité, mais j'en parlerai peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    Et ils ont l'habitude, j'allais dire, d'être connectés à ce flot-là en particulier. Est-ce que c'est disruptif, innovant ce que tu proposes ? Est-ce que c'est beaucoup vu ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en France, on n'a pas d'école de la créativité, ce qui existe aux États-Unis, mais en France, on n'apprend pas ça. On apprend des techniques créatives, c'est-à-dire dire plus, faire plus, mais on n'apprend pas à aller chercher en soi-même quelle est notre énergie, quelle est notre pulsion créative. Donc ça, ça ne s'enseigne pas vraiment. Je crois qu'il n'y a que les psychologues qui peuvent aller sur ce sujet-là. Et donc, ils sont très étonnés. Au début, peut-être un peu réticents. Puis après, on s'amadoue, on travaille, on y va. Ils y vont, en fait. Et ils voient que c'est agréable. Et ils vont aller chercher... Bon, je les amène avec certaines techniques. Ils vont aller chercher ce qui fait leur unicité, en fait. Ce qui fait leur unicité, ce qui fait leur hypséité. Ça, c'est un mot assez joli. qui vient des psys, c'est-à-dire notre identité personnelle profonde et notre singularité. Donc ils vont aller chercher ça avec ce qui est très entraînant, et puis ce qui peut les bloquer, et en prendre conscience. Ça veut dire donner un rythme, donner une couleur, donner une forme, donner un projet à leur créativité. Donc ils terminent après, c'est très concret, parce qu'il faut que ce soit concret un cours quand on enseigne ou quand on intervient, il faut qu'à la fin ce soit concret parce que c'est noté, il faut des notes. Donc je leur fais produire un book qui s'appelle « My Creative ID » , donc qu'est-ce qui fait leur identité créative. Donc là ils parlent de leurs émotions, ils vont parler de leur flow, ils vont parler de ce à quoi ils ont envie de contribuer pour changer le monde, ils vont avoir trouvé ça, leur processus créatif. ils vont trouver tous ces éléments qui les constituent. Et là, je reçois des choses merveilleuses et je donne des notes merveilleuses.

  • Speaker #0

    Et toi, tu emploies du coup ce mot « je reçois des choses merveilleuses » , tu leur transmets énormément sur ce processus d'identification, de créativité. Qu'est-ce qu'ils te transmettent ? Toi, tu repars avec quoi ?

  • Speaker #1

    J'adore cette question, c'est une jolie question Mathilde. Je repars nourrie, moi ça me nourrit quand je débloque quelque chose ou quand je trouve quelque chose et que je vais innerver quelque chose. Peut-être énerver des fois. Mais innerver quelque chose, c'est ça cette idée en fait, de pouvoir grandir, de pouvoir s'épanouir. Donc je repars avec ça quand je vois à un moment donné que ça, ça sort et qu'il y a un blocage ou quelque chose qui va se lever et qui va donner ce jaillissement. Alors ça peut être un jaillissement très fort ou une petite source, on s'en fiche, au moment que ça émerge. Donc je repars avec ça et puis je repars avec leur confiance. avec le moment d'échange qu'on a échangé, avec ce qu'ils m'ont appris aussi en me disant « Tiens, ça c'est intéressant, je ne l'avais pas pensé comme ça ou je ne l'avais jamais vu présenté comme ça. » Et c'est la partie de la richesse humaine et de la relation humaine et de la confiance qu'on peut instaurer entre différentes générations aussi. Ils ont 20 ans, moi j'ai plusieurs fois 20 ans à l'intérieur de moi-même, donc au début ils doivent se dire un peu d'impression, c'est un truc, c'est qui, c'est quoi. Et puis, travaillant dans la mode, dans le luxe et tout, on impressionne toujours un peu. Et puis, en fait, c'est plusieurs fois 20 ans en mois, je vais en parler aussi, où je vais amener cette possibilité. Ils vont voir qu'effectivement, il y a plusieurs couches dans une personne. Et ça, c'est intéressant aussi à dévoiler sans embarrasser, mais de dire qu'en fait, on sait ce que c'est que d'avoir 20 ans, 30 ans, 40 ans et au-delà.

  • Speaker #0

    On est un peu passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça qui est génial. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, c'est génial. Et puis moi, ce que je lis, ce que je comprends, c'est qu'effectivement, tu y vas pour transmettre, c'est ton titre, ta légitimité et ton expérience, mais tu vas aussi chercher quelque chose. Et ça te donne, j'imagine que tu arrives ou que tu poses une forme de posture d'égal à égal qui fait qu'eux aussi ont envie de contribuer et que ça doit être absolument formidable. Et je trouve que c'est ça qui est génial dans l'intergénérationnel. Ce n'est pas uniquement du descendant, c'est autant du descendant que de l'ascendant. Et on arrive à vraiment... progresser ensemble.

  • Speaker #1

    L'intergénérationnel il est magique à partir du moment où tu choisis soit de donner, soit de transmettre. Moi si on dit transmettre, je le ferai pas. J'ai pas envie de transmettre forcément, systématiquement. J'ai pas envie de transmettre n'importe comment et à n'importe qui. Il faut que je trouve mon fil de transmission, mon fil de générosité, mon fil d'aisance. mon fil de me sentir pertinente aussi. Et je pense que pareil, dans l'intergénérationnel, les gens plus jeunes, ils ont envie de prendre des choses, de donner des choses, mais pas à n'importe qui, pas n'importe comment. Ça ne se vole pas, ça, ce qu'on a à donner. Ça se cherche, ça se quête, ça se mérite, mais dans le sens du passage, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super vrai. Et tu as commencé à toucher du doigt, à énoncer tout à l'heure. ton expertise sur le sujet de la psychologie. Est-ce que tu veux aussi nous en dire quelques mots ? J'ai le sentiment que c'est très structurant et très présent dans tout le développement de ton parcours et dans ce que tu proposes aux autres.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que la psychologie qui est quelque chose que... Je suis psychologue, donc je l'ai dit, je suis diplômée psychologue. Et après, j'ai un peu oublié que j'étais psychologue, puisque ESSEC, puisque entreprise,

  • Speaker #0

    puisque DRM.

  • Speaker #1

    Donc d'abord psychologie. D'abord psychologie. Et qu'est-ce qui fait que... Psychologie du travail.

  • Speaker #0

    Tu as exercé en tant que psychologue du travail ?

  • Speaker #1

    Non, jamais, en fait. Sauf dans l'entreprise. En tant que dans l'entreprise, on est psychologue du travail. Mais on ne dit pas forcément qu'on est psychologue. Parce qu'on ne va pas jusqu'à la psychologie, on ne va pas jusqu'à l'accompagnement. Par contre, ce qu'on garde de la psychologie, c'est l'écoute. C'est l'écoute et la posture. On n'oublie jamais ça. Donc, je reviens à cette identité de psychologue aujourd'hui. Est-ce que je... Je travaille sur un sujet qui m'importe beaucoup, qui est la psychologie de la créativité. Moi je travaille dans des industries créatives, donc en tant que DRH, dans de très jolies maisons. J'ai eu la chance de travailler dans de très belles maisons, donc dans l'univers de la mode, du parfum, de la joaillerie. Et je me suis toujours intéressée au qu'est-ce qui rend les gens créatifs et comment non seulement dans les directions artistiques, mais aussi dans les autres métiers, les gens peuvent être créatifs et nourrir cette créativité. La créativité, c'est un petit chat, je veux dire, ça disparaît dès qu'on l'appelle. Mais si on l'attire doucement, sereinement, ça vient, ça se nourrit aussi la créativité. Donc ça se nourrit avec de la culture, avec de la curiosité, avec tout ça. Donc je me suis intéressée à... Qu'est-ce que c'est qu'être créatif ? Comment nourrir cette créativité ? Comment repérer les créatifs ? Et comment leur donner les conditions de la créativité, dans une organisation, mais aussi en tant que personne ? Donc aujourd'hui, je suis étudiante, donc ça c'est quelque chose qui est peut-être intéressant aussi à dire, on peut être étudiant à n'importe quel âge, et ça c'est formidable, j'ai ma carte d'étudiant, c'est quelque chose d'assez rigolo dans mon sac. Je suis doctorante, je prépare une thèse sur la psychologie de la créativité. Je m'intéresse à ce qui fait, qu'est-ce que c'est que cette créativité, cette pulsion créative, et comment lui donner une forme dans le travail, et comment faire en sorte que chacune des personnes dans les organisations puisse être plus créative, et libérer cette créativité. Mais on peut être créatif quand on est directeur artistique, designer, mais on peut être créatif quand on est comptable. La façon, c'est de trouver pourquoi et en quoi on peut être créatif, quelle est notre forme de créativité, et rendre un bilan comptable créatif, non pas dans les chiffres, mais la façon de l'aborder, la façon de le communiquer, la façon de mettre de la richesse à l'intérieur de la spécificité.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très intéressant, évidemment, ce concept de créativité, mais qu'effectivement,

  • Speaker #1

    je n'avais pas visualisé.

  • Speaker #0

    pour un certain nombre de métiers, comment est-ce qu'on peut révéler notre créativité ou en tout cas, travailler-tu ? Est-ce que tu as quelques clés à nous donner ?

  • Speaker #1

    Alors, quelques clés... Alors comment... Alors, quelques... D'abord, trouver quel est son style propre de créativité. C'est important, il y en a quatre grands. Donc, il y a des gens qui sont faits pour donner du sens au monde, en fait. Trouver du sens, c'est donner une voix. Donc ça, ça va donner généralement des leaders, des hommes politiques, des chefs d'entreprise. Ils ont envie de trouver le sens et d'emmener les autres. Après, on a une autre catégorie qui est ceux qui veulent embellir le monde, mettre de la beauté. Donc ça, ça va faire des artistes, généralement. Des artistes, ils veulent mettre de la beauté, ils voient tout ce qui est beau, ils veulent reproduire cette beauté, partager cette beauté. Après, il y a des gens qui veulent soigner, éduquer le monde. Donc on va trouver forcément des médecins, des enseignants, peut-être des psys. et donc on va vouloir accompagner et apporter du mieux-être, préserver, des choses comme ça. Et puis après, on a des gens qui veulent comprendre le monde, sortir du chaos. Donc ça, ça va donner des scientifiques. C'est quoi les grandes lois de la nature ? Comment on va les modéliser ? Comment on va les reproduire ? Donc d'abord, trouver cette forme de créativité. Qu'est-ce qu'on a en nous, fondamentalement, qui fait qu'on a envie d'être plutôt l'un des quatre ? Alors on peut en composer deux. Moi, par exemple, j'aime éduquer, soigner, j'aime embellir. Donc, je sais que j'ai les deux, c'est comme ça. Alors, comment ça vient ? Ça vient parce que peut-être quand on est petit, c'est quelque chose, un environnement dans lequel on a été baigné, ou peut-être c'est ce dont on a manqué. Donc, ça, c'est une petite réflexion à avoir. Donc, les amener à avoir cette forme de réflexion sur quel est mon flot à moi, dans quoi je suis bien, dans quoi je vais effectivement libérer cette créativité. Puis après, la créativité, on l'exprime avec un violon, un pinceau, un tableau, une intelligence artificielle, un raisonnement mathématique, on s'en fiche, peu importe son outil. Donc ça, trouver ce flot. Et puis la deuxième chose, c'est la nourrir, cette créativité, il faut tout le temps la nourrir. La nourrir parce qu'on est curieux, parce qu'on cherche à comprendre comment ça marche, parce qu'on écoute, parce qu'on parle aussi, parce qu'à un moment donné, on élabore un raisonnement. Donc je dis souvent à des... des personnes qui peuvent être créatives, d'être aussi des communicants. On peut être un très bon créatif, mais si on ne communique pas, personne ne saura jamais rien. Donc il faut passer avec une voie de communication qui est la nôtre, mais il faut s'exprimer, il faut dire les choses, il faut apprendre à parler, à écrire, à faire ce qu'on veut, mais il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Est-ce que la communication, du coup, je rebondis sur tes propos, c'est peut-être une compétence à développer ? à tout âge, peu importe le moment de sa carrière, pour se vendre, pour se présenter, pour convaincre. En tant que DRH, tu es quand même aux premières loges pour être témoin de ça. Qu'est-ce que tu dirais sur le sujet de la communication ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu as raison, il est fondamental. Il est fondamental parce qu'il est une vraie base du talent. En fait, aujourd'hui, on a des compétences, mais il faut qu'on ait des talents. Donc les talents, la créativité en fait partie. L'adaptabilité, la polyvalence, en fait c'est les trois compétences transverses qu'on peut chercher dans tout type d'emploi aujourd'hui. Je parle en tant que DRH, on connaît bien ça. Et la communication, elle fait partie de tout ça, elle est vraiment transverse. Donc la communication, elle est la relation à l'autre, la relation à soi, et puis la relation à un outil à un moment donné, à quelque chose qui va permettre de s'exprimer. Et puis on est dans une société de communication, donc elle est... D'abord visuelle, elle est auditive aussi, donc il faut communiquer, communiquer c'est mettre en commun, donc c'est le base de la relation à l'autre. Une mise en communauté.

  • Speaker #0

    C'est vrai, communiquer, c'est mettre en commun. C'est important de se le rappeler. Qu'est-ce qui fait que tu es... Moi, j'aime penser qu'au fil des années, on a de plus en plus d'expérience, et donc potentiellement, si on travaille bien, on est quand même un peu meilleur, en tout cas chaque jour que la veille. Qu'est-ce qui fait que toi, tu es une encore meilleure DRH aujourd'hui, que tu n'as plus l'aide il y a 5 ans, il y a 10 ans ? Qu'est-ce que tu as développé ? Qu'est-ce que tu apportes en plus ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je suis encore meilleure, peut-être plus adaptée, ou en tout cas, il faut la notion de meilleure, je ne suis pas sûre, mais quelque chose d'adapté en fait. Je préfère ce concept-là, pour qui que ce soit ou que ce soit. On va toujours être adapté à un endroit, un environnement, et c'est ça qui fait qu'on est bon, enfin en tout cas qu'on est efficace, qu'on fonctionne. Je pense qu'on perd des choses, avec l'âge, on perd des choses. Une certaine nécessité de se mettre en scène ou de se mettre en avant. Donc on a peut-être une posture un peu plus en retrait. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas de présence, mais ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'en rajouter. On n'a pas besoin d'être le premier sur le terrain. Donc on apprend à mettre d'autres sur les terrains, à les accompagner sur ce terrain. Donc on perd ça, et pourquoi pas. Et ça c'est intéressant d'avoir cette position qui peut être un peu plus en arrière. sans perdre ce que je dis tout à l'heure, cette assurance aussi. On gagne beaucoup en écoute, ça c'est très clair, on fait de mouliner très vite, en fait on mouline très vite et l'expérience ça fait qu'on a un certain nombre de réflexes. Ça fait aussi que parfois on est perdu parce que c'est nouveau et que peut-être on va moins vite et ça c'est pas une légende, on peut aller moins vite aussi pour prendre de nouveaux concepts ou de nouvelles technicités et ça c'est vrai. Ok, on n'est pas né, moi je suis pas né avec un ordinateur ou un téléphone portable à la main. Donc... Ok, on va peut-être avoir un temps d'adaptation, on va peut-être avoir un moment d'interrogation, donc on peut se faire accompagner, ou il faut poser des questions en fait quand on sait pas ce que c'est. Et puis après on va assimiler évidemment, donc il y a des choses sur lesquelles on va beaucoup plus vite parce qu'on a des réflexes et qu'on sait, on évite les pièges humains. Donc ça c'est intéressant aussi. Et puis je pense qu'on a de la générosité. On développe de la générosité, c'est-à-dire qu'on n'a pas peur de se faire piquer les idées ou de se faire piquer le truc, ok c'est bon. On s'en fiche de tout ça, donc on a cette générosité-là, on partage et on invite à partager. Ok,

  • Speaker #0

    j'aime le mot de générosité. Est-ce que tu as senti, toi, un moment dans ta carrière que tu as pu être discriminée, moins valorisée parce que tu gagnais en âge ? Est-ce que ça a été une réalité à un moment pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas comme ça, je dirais qu'il faut toujours être un peu vigilant sur... Ne pas tomber dans ces pièges de l'âge ou de la catégorisation de l'âge, même s'il existe, parce que chacun porte un regard sur l'autre et peut avoir tendance à catégoriser. Je ne pense pas que ça m'ait jamais gênée ou empêchée. C'est une réalité, je ne la nie pas non plus. Donc ça veut dire qu'à un moment donné, l'âge fait qu'on va avoir un certain nombre d'attentes. Donc on ne va peut-être pas imaginer que... On est aussi sensible ou parfois timide ou parfois réservé parce qu'on est plus expérimenté, plus âgé. Alors pourtant, ça existe. On reste tout autant sensible. On reste tout autant dans cette forme de fragilité-là. Donc, je ne dirais pas que ça m'a gênée ou que ça m'a interrompue. Je ne le dirais pas comme ça. Mais en tout cas, on a droit d'exprimer encore toutes ces palettes-là. Et l'ambition. on a aussi de l'ambition, de l'envie de développement. Donc moi j'essaie tout le temps, en tant que DRH, d'être toujours dans cette ambition, dans l'accompagnement des personnes sur cette ambition, pas penser qu'à un certain âge, elle n'a plus d'ambition. Ce n'est pas vrai, ça voudrait dire qu'il n'y a plus de projet de vie. Ça c'est absolument faux. Elle peut être différente, elle peut être plus souterraine, elle peut être moins exprimée, en tout cas il faut aller la chercher, mais elle est vraie, c'est une énergie de vie, ça l'ambition.

  • Speaker #0

    Quelle est la qualité qui t'a le... plus servi pour l'instant pour te développer dans ta carrière ou pour atteindre ce que tu avais envie d'atteindre ? Quelle est la qualité chez toi qui a été porteuse ?

  • Speaker #1

    Je vais en dire deux. La persévérance avec l'exigence. C'est deux choses, persévérance et exigence. Dans l'univers de la mode et du luxe, c'est important d'avoir ce niveau d'exigence. C'est normal, c'est ce qu'on va aussi donner à nos clients, donc moi, mes talents dans mon métier. Et l'écoute, c'est-à-dire la captation, l'interrogation, ça je pense.

  • Speaker #0

    Et l'écoute, j'ai le sentiment, tu disais quand j'étais petite, je pensais au journalisme, à la psychologie sans trop savoir, parce que quand on est tout jeune, on ne sait pas forcément. Mais du coup, la notion d'écoute, elle était quand même présente depuis toujours.

  • Speaker #1

    Elle était présente, elle a toujours été présente en fait. Je crois que j'ai toujours écouté et regardé mon environnement. Plus que m'exprimer en fait en étant petite, j'ai appris la parole et la communication ou la facilité de la communication de manière progressive. Donc l'écoute c'est une grande ouverture en fait sur le monde, c'est une forme d'intériorité. Moi j'ai besoin de moments d'écoute, de repli. Donc je suis à la fois très intérieure et très expressive, très sociale, mais les deux. En fait, j'ai vraiment besoin de ces deux moments. Ça, c'est important de se connaître aussi là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu prends, tu as de toute évidence une vie super remplie, tu as un très joli job, tu transmets, tu es doctorante. Comment est-ce que tu prends des bouffées de respiration ? Comment est-ce que tu recharges ton énergie pour continuer de conquérir ?

  • Speaker #1

    Comment ? Alors...

  • Speaker #0

    Sans me stresser par rapport au temps, moi j'ai un rapport au temps qui est particulier. Et en pensant que le temps, il y a une figure que j'aime bien qui est Dali. Voilà, parce que peut-être je bosse dans une boîte où le surréalisme est important. Et je trouve que j'adore ce mot de surréalisme. La créativité, c'est du surréalisme en fait. C'est au-delà de la réalité. Donc ça, c'est extraordinaire. Donc j'aime beaucoup Dali qui en fait peint plein de choses. On le sait, très créatif, on le sait. Il a... Pain, en fait, c'est montre molle. Et ces montres molles, moi, j'aime beaucoup ce symbole parce que le temps, en fait, il est mou, on a toujours l'impression qu'il est dur, qu'il est sévère, qu'il est linéaire, qu'il vous contraint. Oui, c'est vrai pour une part. Mais en fait, il y a plein de moments dans le temps où il ne va pas se passer ce qu'on a prévu. Le bus est en avance, le bus est en retard, la personne qu'on est en train d'interroger est peut-être plus rapide ou... plus lente que ce qu'on a prévu. Donc ça va créer des petits mouvements dans le temps. Donc moi j'arrive à faire plein de choses en même temps parce qu'il y a des petits ventres mous, des petits temps mous dans le temps. Et c'est ça sur lequel il faut toujours compter. Donc il y a des moments où ça tend, mais il y a plein de moments où c'est un peu... Donc ok, on va s'adapter, on va faire autrement, on va prendre ce petit creux pour faire autre chose. Donc ce rapport au temps peut être un peu différent, comme ça, un peu... Alors bon, je sais tenir mes plannings, mais j'ai confiance dans le temps. J'ai lu « À la recherche du temps perdu » , donc c'est quand même ce rapport au temps, il est très présent chez moi. J'adore Proust et ce rapport à cette boucle du temps. Peut-être qu'on jette dans le temps et qu'on récupère dans le temps, ou ce qu'on a jeté dans le temps, on va le récupérer à un moment donné. J'aime bien aussi ces boucles. Mais là, je vais devenir hyper intello. Bon, ce n'est pas grave, c'est moi aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas t'exprimer, Nathalie.

  • Speaker #0

    C'est toi aussi.

  • Speaker #1

    Je sens qu'il y a beaucoup de choses dans ta tête.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et l'autre part de la question que j'ai peut-être oubliée.

  • Speaker #1

    L'autre part de la question que tu as peut-être oubliée. Je te demandais comment tes temps de respiration. Est-ce que tu allais plus dire qu'il y a du sport aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, je lis beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu lis beaucoup ?

  • Speaker #0

    Je lis beaucoup. La littérature, la lecture, c'est un temps... Je lis depuis toujours. et j'ai envahi mes maisons avec des livres partout. Donc tu lis partout,

  • Speaker #1

    tu fais toi dans les transports, tu vas dans un café ?

  • Speaker #0

    Oui, je fais des copains, peut-être pas lors d'un dîner ou des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai que c'est étrange que les gens arrivent avec leurs livres et se mettent à table, mais on peut trouver de nouveaux concepts.

  • Speaker #0

    Mais on peut effectivement faire un concept. Non,

  • Speaker #1

    je pense que pendant des vacances longues ou un week-end, ou en tout cas ces temps de lecture sont importants.

  • Speaker #0

    Dès que je peux, je glisse un livre, effectivement. Un vrai livre, un objet. on a essayé de faire une liseuse on m'en a offert une, merci Pascal c'est mon ami il m'a offert un livre mais je ne m'en suis jamais ravie mais tu préfères les vrais livres j'adore l'objet des livres donc effectivement et le sport donc ça le sport parce que le sport c'est l'hygiène du corps comme la créativité c'est peut-être l'hygiène du mental j'en sais rien mais le sport c'est fondamental il faut avoir cette énergie moi je fais deux sports donc un le yoga qui a un jeu un yoga assez dynamique qui permet cet alignement corps esprit mental et tout ça toute cette énergie là et je fais un sport qu'on connaît peut-être moins mais qui est très intéressant aussi qui est le pentathlon moderne en fait c'est cinq sports je le dis oui tu le dis parce que moi je les découvre et je pense que d'autres seront contents de le découvrir donc le pentathlon moderne moderne donc pinta 5 Donc c'est la course, les scrims, l'équitation, la natation et le tir. Donc ça veut dire que ça fait des athlètes assez complets. Mais en fait on ne fait rien de bien, mais on essaie de tout faire. Et ça j'adore ce truc, on n'est pas des spécialistes, mais voilà, on est capable de faire. On est capable de faire et on fait tout. Voilà, pas de manière excellente, sinon on serait effectivement dans une spécialité. Mais par contre, on n'a peur de rien et on fait assez bien.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as du temps toutes les semaines, régulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je… Tu as des temps de sport ?

  • Speaker #1

    Dans ton temps ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, alors je ne vais pas monter toutes les semaines, je ne peux pas, parce que je vis à Paris et que ce n'est pas possible. Mais oui, bien sûr, je vais toujours glisser un moment de sport. Et il faut penser à cette... Oui, ça, notre corps, il doit être présent, il fait partie aussi de notre existence. Et quel que soit notre âge, si on veut garder cette souplesse à la fois physique et d'esprit, il faut le travailler, alors pas avec dureté, il faut le travailler avec plaisir et régularité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'allais dire, pour le coup, presque peu importe l'âge, moi j'entends beaucoup de personnes qui disent « mais attends, mais tu ne te rends pas compte, mais je ne peux pas, mais je n'ai pas le temps, mais où est-ce que je caserais ça ? » et qui du coup, je trouve, à un moment sont en descente d'énergie, parce qu'en fait tout est tellement pompé, mais jamais finalement dans une source qui rejaillit, que c'est hyper dommage. Et trouver du temps pour s'offrir soit un espace de créativité, soit du sport, c'est aussi se donner une chance de se renouveler.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je reviens à cette idée, il faut faire du temps un ami, un ami dans sa longueur, parce qu'effectivement on vieillit, donc on prend du temps, on entasse du temps à l'intérieur de nous-mêmes, donc il faut prendre ça comme un ami. Et puis il faut prendre le temps aussi avec ce que je disais tout à l'heure, cette souplesse, cette modularité qui est possible. Donc dire j'ai pas le temps, ça veut dire qu'on ne veut pas se donner le temps. Alors oui il y a des contraintes objectives, c'est vrai que... En prenant de l'âge, nos enfants, moi ma fille n'est plus à la maison, donc j'ai plus de temps, je ne m'occupe pas de jeunes enfants, donc effectivement je vais récupérer un temps à moi. C'est aussi délicieux, c'est un autre temps, c'est délicieux d'avoir des enfants, c'est délicieux d'élever des enfants, c'est délicieux aussi de les voir grandir ailleurs et de récupérer ce temps pour soi, c'est un autre rapport au temps. Donc il faut avoir cette... Ouais, cette générosité aussi envers le temps, mais on a toujours le temps. Il suffit de trouver le bon moment. Et puis peut-être après, se dire que le temps, c'est comme une orange, on en prend un quartier de temps en temps, et qu'effectivement, on reste dans le cadre de son orange. On n'essaie pas non plus d'être le plus beau qu'on est.

  • Speaker #1

    Plusieurs fois, je reviens à ta carrière, tu as changé d'entreprise, tu as travaillé dans de superbes maisons. Comment tu t'es vendue ? Comment t'as donné envie ? Est-ce que tu as des bribes de conseils ? Je suis obligée d'aller te gratter là-dessus. En plus, parce que tu es DRH et je suis persuadée que tu as plein de conseils qu'on entend et qu'on entend moins.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aime bien, je vais parler de l'entretien de recrutement parce que c'est quand même le moment, effectivement, qui permet dans la communication de dire qui on est, ce qu'on veut, là où on vit d'aller et ce qu'on vaut. Pour moi, l'entretien de recrutement, et c'est comme ça que je le vis et que je le pratique depuis un certain nombre de temps, c'est vraiment de se dire, pour le candidat, comme pour le DRH ou la personne qui conduit l'entretien, c'est de se dire qu'en fait on a quelque chose en commun, et de se dire qu'on va vivre un bon moment ensemble, comme on est en train de le faire là, on a quelque chose en commun, on a envie de partager quelque chose en commun, et de se dire que c'est un bon moment, que le recruteur, il a un problème. il doit pourvoir un poste, le candidat il a un problème, il cherche un job, ok, on met ce problème en commun et on va essayer de trouver une solution. Et donc la solution elle est, est-ce que le candidat est adapté au poste, est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc à partir de là on échange, on échange sur des choses factuelles, techniques, les compétences, le salaire, les besoins, la disponibilité, et après on va échanger aussi sur Des envies, des passants, des façons de fonctionner pour se dire quelle est la personne. Est-ce que la personne est adaptée ? J'aime bien ce mot.

  • Speaker #1

    Tu l'as utilisé beaucoup, adaptée.

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que la personne est adaptée au poste ? Est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc, c'est peut-être ce premier conseil phénoménal et intégral de dire, il faut imaginer l'entretien de recrutement comme un bon moment et quelque chose qu'on va vivre ensemble. Et après,

  • Speaker #1

    c'était... Et non, et après, j'allais te dire, quels sont les conseils, peut-être les petites recommandations ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Qu'est-ce qu'il ne faudrait pas faire ?

  • Speaker #0

    Et qui peuvent donner quelques clés aux autres qui nous regardent.

  • Speaker #1

    Je viens à un entretien, je me prépare pour un entretien de recrutement. Je vais passer un entretien avec Nathalie.

  • Speaker #0

    Le mot est très juste, tu le prépares. Tu le prépares et après tu le vis. Tu vis ce bon moment, mais tu le prépares. Tu le prépares, évidemment, tu prends de l'information sur l'entreprise ou l'organisation que tu as envie de rejoindre. Tu prends de l'information sur l'environnement, ton secteur. Tu prends de l'information sur le métier. Tu peux aller voir LinkedIn et regarder effectivement des gens ou interroger des gens qui travaillent dans ce secteur. Tu vas essayer de comprendre quel est le cycle de vie d'un produit dans une entreprise, dans l'organisation que tu veux rejoindre. Tu fais travailler tes neurones, ça c'est le minimum en fait, à un moment donné d'être vivant, de s'interroger, d'avoir envie. Plus tu as envie, plus tu donnes envie. C'est aussi le truc basique. Tu vas préparer et tu vas préparer aussi, tu as ton CV, tu as ton parcours, mais il faut avoir une présentation de ton parcours intelligemment, c'est-à-dire le présenter de manière à se dire, voilà ce qui va matcher avec le poste ou ce qui est intéressant pour mon interlocuteur. Je ne vais pas lui faire le truc tout linéaire, qui est énervant, qui est agaçant, qui est, bon, j'ai préparé mes qualités, mes défauts, mon truc, mon truc, je vais faire par date et tout. C'est un petit peu énervant, donc on peut le préparer un petit peu différemment, en mettant en avant des choses qui vont être adaptées à la situation, qui vont être adaptées au poste, qui vont être... Parler de soi, c'est aussi un truc intéressant. Et puis aujourd'hui, peut-être ce qui est important, moi je ne lis pas les CV de manière linéaire, c'est-à-dire quand on était petit, quand on a fait ses études, et puis là où on est aujourd'hui. Alors évidemment, on va faire un certain nombre de passages en revue. Moi, je suis obligée de réduire l'incertitude qui est la rencontre avec quelqu'un. Donc, je suis obligée de passer en revue un certain nombre de choses pour avoir une idée, pour prendre une décision qui va être oui ou non, qui est importante. Donc, je vais lire le CV aujourd'hui, alors bien sûr avec cette linéarité, mais aussi beaucoup en transverse. Aujourd'hui, les gens sont des switchers, des slasheurs, des slalomeurs, enfin tout ce qu'on peut imaginer, ils font ça. pendant qu'ils font ça, pendant qu'ils font ça. Et ça, ça m'intéresse, parce que ça, ça constitue le talent. Pendant qu'on travaille, on fait peut-être quelque chose à côté, on a une activité artistique, sportive, associative, militante, tout ça, ça va m'intéresser, tout ça, ça va constituer le talent. Donc les gens, un candidat peut préparer aussi ça, pas trop, de manière pas trop rigide, et vouloir placer toutes les choses. Mais parce que moi, ça m'intéressait, ça m'intéressait ce parcours linéaire, horizontal. Ça, c'est vertical, donc horizontal et vertical. Je me trompe tout le temps. C'est toujours, voilà, je sais. Voilà, mais les deux sont importants.

  • Speaker #1

    Comment on dit souvent ou moi, j'ai souvent entendu. Oh là là, évidemment, on se fait une première impression quand même. dans les quelques premières secondes et en général dans les quelques premières secondes, il y a le moment où on va l'un vers l'autre et où on se salue. Est-ce qu'il faut se serrer la main ? Est-ce qu'il faut assumer une certaine poigne ? Est-ce qu'il faut rester à distance ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?

  • Speaker #0

    On n'est pas obligé de se serrer la main. Moi, je trouve que ça, c'est vraiment un point de vue personnel, mais je trouve que se serrer la main, c'est un peu marqué par une certaine génération aussi. Donc, on n'est pas obligé de se serrer la main. On peut se faire un salut de plein d'autres façons. En plus, le Covid a mis un peu à l'écart cette tentation de se serrer la main. J'en vois de moins en moins, en fait, des poignées de main. Bon, après, on fait comme on est à l'aise, mais je trouve... Bon, voilà, ce n'est pas utile, ça, et on peut avoir un salut autrement. Donc, oui, c'est vrai qu'on se fait vite une idée, mais pas vite une idée pour le poste, pas vite une idée comme recruteur, mais on se fait vite une idée d'une énergie, d'un passage. D'une façon, et moi je vais essayer de trouver le meilleur passage pour la personne, pour l'aider à exprimer ce qu'elle peut exprimer. Donc soit en laissant faire, soit en étant un peu, en intervenant un peu à un moment donné, de manière un peu comme ça, pour casser quelque chose qui s'installerait, qui serait un peu, bon voilà, la personne elle répète tout le temps la même chose. Donc d'aller chercher quelque chose ailleurs, autre part, peut-être toujours cet autre côté du miroir dont on a déjà parlé. qui est souvent intéressant, l'impromptu c'est souvent intéressant. C'est vrai qu'on a tout de suite une idée pour te reprendre dans les premières minutes de la façon de communiquer, des formes de capteurs qui sont les capteurs les plus dominants. Et puis après, d'aller explorer en fait. C'est une exploration aussi, c'est une rencontre, on revient à la relation humaine, on revient à la rencontre, on revient à cette richesse-là. Il faut toujours le vivre comme un joli moment, c'est un joli moment à partager ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu apprécies quand la personne qui vient passer un entretien te pose des questions ? Oui, j'adore.

  • Speaker #0

    Mais j'aime bien des belles questions, enfin des belles questions, je m'entends. Des questions imprévues, je trouve qu'elles sont jolies, parce qu'on a souvent des questions sur... C'est important pour les personnes qui viennent chercher un emploi de se dire, mais comment va être mon bureau, qui vont être mes collègues du bureau d'à côté ? Quelle est la culture de l'entreprise ? Est-ce que les gens déjeunent ensemble ? Est-ce qu'il y a des moments communs ? C'est quoi les moments communs ? Les grandes réunions de l'année ? Des choses comme ça. Je trouve que c'est des choses intéressantes aussi pour prendre une température de la vie dans l'entreprise. Je préfère ça plutôt qu'on me demande le nombre de tickets restaurant. Je ne sais pas trop quoi. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #1

    Ça n'est pas très vendeur.

  • Speaker #0

    Je peux répondre, bien sûr, sur la carte restaurant. Bien sûr, je le fais avec grand plaisir. Bon, ça fait partie de la matérialité qui est importante. Mais j'aime bien aussi les questions un peu différentes, en fait, où je me dis, tiens, c'est ouvert, ça capte, ça vibre.

  • Speaker #1

    Bon, et puis, ça veut dire qu'il y a de l'intérêt. Ça veut dire que la personne se projette.

  • Speaker #0

    Exactement. Et qu'elle n'est pas... pas, j'entends qu'on a une focalisation et qu'on veut donner toujours l'image du meilleur de soi-même mais peut-être que c'est pas l'image du meilleur de soi-même qu'on doit donner, c'est une image ouverte en fait. Je sais que c'est pas facile et ça c'est quelque chose et c'est peut-être une assurance qu'on prend effectivement avec l'âge. On a on s'éloigne en fait d'un certain nombre de choses que je disais tout à l'heure et peut-être qu'on a plus cette assurance là d'oser être nous-mêmes que enfin quoi que la jeune génération, il y en a qui le font très très bien. Très très bien, et ça c'est génial. Ça s'est vraiment libéré d'un certain nombre de carcans. On a tout de suite un échange qui peut être très joyeux, très immédiat en fait. Et ça je trouve que la génération du moment, elle s'intéresse beaucoup à l'image, elle se voit en fait, elle se regarde. Donc elle a quelque chose de très spontané, de très généreux. Et ça c'est très sympa, ça fait des entretiens très sympas.

  • Speaker #1

    Parce que ça crée tout de suite une connexion ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on peut y aller tout de suite, parce qu'on va vite, ça connecte tout de suite. Et c'est une génération qui est très connectée, très dans la connexion, avec plein de choses, plein d'interrogations. Donc on peut aller très vite dans cet univers-là, cette exploration-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #0

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire j'avais envie de vous dire que et vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? Ça j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc c'est jamais parfait, c'est humain, c'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en... en relation, en connexion, non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important bien évidemment d'échanger des choses factuelles, mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante et aussi efficace, parce qu'à la fois on a une décision à prendre, et ça c'est comme ça, il y a une décision à prendre, oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnerais ? Pardon, ce sera la dernière question sur les conseils, mais j'ai trop besoin d'exploiter le projet d'ERA qui a vraiment une valeur extraordinaire. On a parlé de ceux qui viendraient en entretien de recrutement et ceux qui sont déjà dans l'entreprise et qui ont une soif de se développer, d'apprendre, de faire d'autres métiers, qui sont déjà nulles, qui ont 45, 55, plus. Quel conseil tu leur donnes ? J'allais dire pour continuer de donner envie, pour que l'organisation continue de les projeter dans une forme de développement.

  • Speaker #0

    Parler de leurs ambitions. parler de leur envie, parler de leur projet d'après. Parce qu'on a des projets d'après, donc en parler, les incarner. Ne pas parler de son âge ou ne pas dire forcément son âge, avec les petites frasquitudes, genre « ah ben non, moi mon âge » ou des choses comme ça. Non, ça, ça ne doit pas exister, parce que c'est… OK, bon, il n'y a pas de raison d'être là. ou de s'introduire à soi-même, il n'y a pas de raison d'être là. Donc parler de ses projets, parler de ses ambitions, parler de ses difficultés aussi à un moment donné, de peut-être besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'une compréhension, d'un échange. Ne pas hésiter à venir voir son DRH, ça c'est formidable. Et puis de... Oui, de voir son prochain passage et puis de travailler avec de la qualité, observer comment les autres travaillent aussi. Est-ce qu'effectivement il y a des outils nouveaux ? Est-ce qu'il y a une façon de s'adresser nouveau ? Aller interroger ça, rester dans ce mouvement-là et puis se fier aussi à ce qu'on a déjà acquis. Ce n'est pas la peine, il ne faut pas toujours ramener ce qu'on a déjà appris parce que ça se transforme aussi. Mais ne pas hésiter non plus à aller chercher des éléments qui nous ont déjà permis de prendre des décisions. Je veux dire, on sait prendre des décisions à un moment donné, on sait aller chercher ça. Je pense qu'aussi, avec l'âge, on est des managers qui se connaissent. Donc ça, c'est intéressant aussi d'aller, quand on a des équipes, d'aller chercher aussi cette capacité à manager, à entraîner les autres, à mettre en forme qu'un projet, qu'il se soit des moyens humains, des moyens techniques, à les mobiliser.

  • Speaker #1

    Tu as une équipe aujourd'hui qui est intergénérationnelle ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai une équipe qui est intergénérationnelle, petite mon équipe mais je l'adore. J'ai toujours adoré aussi bien mes boss, mes pairs que mon équipe. Moi ça me donne une énergie de... Voilà, donc ma dernière recrue, elle a 22 ans. Je suis allée hier dans une école de mode, une grande école de mode. Et c'était la première fois qu'elle est là-bas. J'ai adoré en fait pour repérer des talents, pour faire du talent scouting. J'ai adoré son regard sur cette école. C'est la première fois qu'elle voyait tout, ça a été émerveillé. Moi, ça m'a énormément nourrie, c'était un très bon moment. Et la personne qui est dans mon équipe, qui est plus âgée, est une quinquat. Et puis, j'ai quelqu'un entre deux. Donc, oui, j'adore ça. Je trouve que c'est des énergies incroyables. Donc, des moments de vie aussi différents qu'il faut savoir accompagner. moment de vie, à son ambition, son projet, ses limites, ses ressources. Donc oui, oui, j'avais jamais pensé à ça d'ailleurs, merci Mathilde, mais elle est très internationale.

  • Speaker #1

    Mais ça c'est super, et j'imagine que, je crois comprendre que c'est majoritairement féminin ?

  • Speaker #0

    Alors oui, alors, c'est féminin, l'univers de la mode et du luxe est assez féminin, il faut bien le dire. Donc je milite aussi pour... que le masculin, alors je sais que le genre et ceci cela, mais bon voilà, pour qu'on ait aussi plus d'hommes qui soient représentés, mais c'est un univers plutôt féminin. Les ressources humaines sont un univers aussi féminin, donc ça c'est dommage parce qu'on sait que les univers féminins, en fait parfois, c'est encore vrai même si, je vais parler des salaires. On sait que plus l'univers est féminin, plus les niveaux de salaire ont tendance à être moyens ou baissés. Les jeunes générations font très bien ça, elles militent beaucoup là-dessus, et ça je suis très militante aussi là-dessus. Mais on sait que plus un univers professionnel est féminin, moins il est rémunéré, enfin globalement, en moyenne. Donc ça il faut le combattre, soit effectivement en étant très ouvert au genre, et faire rentrer des hommes, parce qu'ils sont plus à l'aise avec cette dimension matérielle qu'est l'argent, et demander des salaires. Mais je trouve que les jeunes femmes... ont bien intégré ça. Ou les femmes qui sont plus expérimentées, qui sont effectivement à fond sur ce sujet.

  • Speaker #1

    Et les femmes de ton équipe, aujourd'hui, elles se disent « Ah, mais c'est génial ! » Finalement, on travaille avec des personnes de toutes les générations. Sans doute que ça nous apporte une lecture des compétences qui sont différentes. Est-ce qu'elles ont conscience de cette chance ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. On n'en parle pas parce que c'est tellement évident qu'on ne le dit pas. Ce n'est pas un sujet. C'est surtout qu'on est... Moi, je recrute beaucoup des énergies, en fait. Donc, on a des énergies qui sont compatibles. Donc, avec des temps lents, concentrés, ça fait partie des métiers. Et puis, des temps beaucoup plus énergiques où on est dans la réactivité, on est dans la réponse à toutes les questions qu'on peut nous poser, dans la décision. Donc, je ne sais pas si on le pense en termes d'intergénérationnel, mais c'est évident qu'on sait qu'on vit ça, on partage dans cette énergie-là. Et oui, je crois que je vais les interroger quand je vais rentrer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous partager un film ou une citation ou quelque chose que tu aimes ?

  • Speaker #0

    Il y a une réplique dans un film, je suis très cinéphile, c'est Scarlett O'Hara dans Autant n'emporte le vent. C'est très lointain, on s'en fiche. C'est un livre aussi, qui dit à la fin, qui dit en l'enfin, mais surtout demain est un autre jour. Et moi j'adore ça, demain est un autre jour. Alors elle le dit, elle est un peu en colère, moi je ne veux pas dire ça. Je veux dire que demain, ouais, super, youpi, c'est un autre jour. Donc ça, j'adore, ça, ce rapport au temps. Et puis, peut-être une autre phrase que j'aime beaucoup, qui vient de Gabrielle Chanel, qui est forcément un personnage que j'aime beaucoup et avec lequel j'ai beaucoup travaillé. Et elle a dit quelque chose qui est très beau, et ça peut faire une relation avec Lénold, qui est de dire, en fait, la mode se démode. et le style jamais. En fait, je crois qu'il faut connaître ce style personnel et on n'est jamais démodé. On est toujours contemporain, vivant et énergique.

  • Speaker #1

    Ça, c'est chouette. Tu sais que j'aime particulièrement celle-là. Est-ce que il y a un livre que tu as envie de nous recommander ? Tu nous as parlé de ton amour pour les livres, les vrais livres.

  • Speaker #0

    C'est si difficile de faire un choix parmi les livres comme c'est difficile de faire un choix parmi ses amis ou parmi ses femmes. Mais j'en ai un quand même qui me vient comme ça, que je trouve très intéressant, qui s'appelle l'homme D, comme un D, joué au D. Le type qu'il a écrit s'appelle Luke Reinhardt, c'est un américain, je ne sais plus en quelle année, ce n'est pas grave, c'est assez récent, qui en fait, lui, il ne veut plus agir de manière, avec un comportement déterminé. vis-à-vis des décisions qu'il doit prendre, vis-à-vis des relations qu'il a avec les autres, vis-à-vis de son entourage et tout ça. Donc il dit qu'à chaque fois qu'il doit prendre une décision, il va le jouer au dé. Et chaque face d'un dé correspond à oui, non, peut-être, tout de suite, jamais, enfin bon, des comportements. Donc quand on lui pose une question, il joue au dé, en fait, la réponse. Donc ça va emmener dans sa vie personnelle, professionnelle, dans son environnement, des choses absolument phénoménales. Et explorer en lui des attitudes absolument phénoménales. Donc avec des hauts, des bas, mais une jolie exploration, une jolie interrogation. Donc je trouve ça très intéressant sur... sur le fait de se dire voilà comment certaines fois on peut être un peu différent bon c'est un livre que je recommande voilà ok ok je sais que tu vas le lire je vais le lire bien sûr que je vais le lire tu demain soir tu peux inviter qui tu veux à ta table Qui t'as envie d'inviter alors d'abord qu'est ce que je mets sur ma table alors je mets des super bonnes choses à manger ce que j'ai j'adore manger Je mets un très bon bourgogne blanc parce que j'adore le bourgogne blanc. Je mets un peu d'eau, évidemment. Je n'ai pas de nom qui me vienne comme ça parce que j'en aurais peut-être trop, mais j'aimerais avoir un mélange de timide et d'arrogant. J'aimerais avoir ce bouquet-là. Parce que c'est toujours joli, en fait, quand la timidité rencontre l'assurance et que ça se régule, en fait. J'aimerais avoir un mélange d'artistes et d'intellos, d'artistes ou de scientifiques. J'ai des copains polytechniciens et j'ai des copains artistes, alors ça c'est extraordinaire. J'aime bien ce mélange-là. J'aimerais bien sûr avoir des jeunes et des vieux, et toute la gamme de couleurs à l'intérieur. Voilà, ça, ça serait ma table. Alors ça peut être un peu nombreux.

  • Speaker #1

    Ça peut être une grande table, mais en même temps c'est super sympa les grandes tablées.

  • Speaker #0

    J'adore. Trop bien.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avant de conclure, Nathalie, il y a quelque chose que tu n'as pas encore dit, que tu as envie de dire ?

  • Speaker #0

    Ça, tu me l'as piqué. Je te l'ai piqué ? Oui, c'est ce que je dis aux entretiens, à la fin de mes entretiens. Ok, je te la rends. Qu'est-ce que j'ai ? Non. Qu'est-ce que je n'ai pas dit que j'aurais envie de dire ? Non. Ton interview est très bien parce que je crois que j'ai vraiment dit ce que j'avais à dire.

  • Speaker #1

    Tu as dit plein de choses passionnantes.

  • Speaker #0

    Et peut-être reboucler sur l'énolde et pourquoi on est là. Ça m'a encore fait mouliner et ça m'a encore plus envie de réfléchir à ce concept et d'y contribuer. Je reviens sur le début. de dire « ouais, je vais être encore plus vigilant à comment le nourrir, comment lui donner plus de forme encore et plus de force. » Donc merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci Dantali, merci d'avoir accepté, merci d'avoir participé. J'étais super heureuse de t'avoir. Je te dis à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #1

    A très bientôt. Merci de nous avoir suivis. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le, commentez-le, mettez des étoiles, abonnez-vous,

  • Speaker #0

    je compte sur vous.

Description

L’ART DE L’ENTRETIEN : ENTRE PSYCHOLOGIE, CRÉATIVITÉ ET TEMPS


L’entretien de recrutement n’est pas un test, ce n’est pas une suite de réponses préfabriquées.
C’est une rencontre, un échange où l’on cherche, de part et d’autre, la bonne connexion.


💼 L’entreprise a un problème : elle cherche la bonne personne.
🎯 Le candidat a un problème : il cherche le bon projet.

Et entre les deux ? Un dialogue à construire.


Dans cet épisode, j’ai l’honneur de recevoir une DRH visionnaire, psychologue du travail et éternelle étudiante.
Elle nous parle d’adaptabilité, de curiosité, de créativité et de cette citation de Gabrielle Chanel :
👉 « La mode se démode, mais le style jamais. »


Parce qu’au-delà des compétences, c’est notre singularité qui marque les esprits.


💡 AU PROGRAMME :

🔹 Comment aborder un entretien comme un moment d’échange et non un examen ?
🔹 Pourquoi le temps peut être un allié et non un ennemi ?
🔹 Les 4 grands styles de créativité et comment identifier le vôtre.
🔹 Pourquoi apprendre ne s’arrête jamais et comment rester vivant dans son job.
🔹 L’intergénérationnel : un secret de performance que trop de gens sous-estiment.


💡 J’ai adoré interviewer Nathalie.
Parce qu’elle ne se contente pas de donner des conseils. Elle invite à repenser notre rapport au travail, à la carrière, au temps.


📩 Quel est votre style professionnel ?
Comment faites-vous de chaque rencontre une vraie opportunité ? Dites-moi en commentaire !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #1

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire « j'avais envie de vous dire que… » et « vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? » Ça, j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc, ce n'est jamais parfait, c'est humain. C'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en relation, en connexion. Non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important, bien évidemment, d'échanger des choses factuelles. Mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante. et aussi efficace, parce qu'à la fois, on a une décision à prendre. Et ça, c'est comme ça. Il y a une décision à prendre. Oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Dans cette émission, j'ai le très grand plaisir de recevoir Nathalie, une NOLDI accomplie. Avec sa carte d'étudiante en poche et son expérience en tant que DRH de renom, elle cultive la psychologie et la créativité comme personne. Aujourd'hui, elle va nous livrer les clés pour piloter le temps, avoir un projet clair, trouver la bonne adaptation. et partager quelques-uns de ses secrets de DRH, comment réussir un entretien ou continuer à se développer dans son entreprise, quel que soit son âge. Bonjour Nathalie, je suis absolument ravie de te recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, moi je suis ravie d'être là. Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux commencer par la traditionnelle question, à savoir est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors avec plaisir également, donc Nathalie Lemel. Je suis plein de choses, alors je vais essayer de le faire un peu linéaire mais pas trop. Donc d'abord je suis mariée, je suis la maman d'une fille dont je suis très fière, du mari aussi, il faut bien le dire. Je suis DRH dans une grande maison de haute couture, Place Vendôme. J'ai une double formation, donc une formation de psychologue du travail et un master spécialisé à l'ESSEC. Je dis ça parce que ça sera peut-être important à un moment donné de parler de la psychologie. Je suis née au Mans. et je suis parisienne depuis très longtemps et j'ai X ans, c'est-à-dire que je suis bien dans la catégorie des Nold.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Est-ce que tu peux nous dire aussi ce qui t'a donné envie de participer à cette émission ?

  • Speaker #1

    La curiosité en fait. Je trouve que le sujet est intéressant, il est peut-être sans fond ou encore sans forme, mais il est très intéressant, très actuel, très contemporain, il le sera encore de plus en plus. Et je pense qu'on a la foi de... de la pensée à trouver, des actions, de la motivation, des questionnements, du doute, enfin plein de trucs.

  • Speaker #0

    Quand tu étais toute petite, tu avais quoi dans ta tête ? Tu avais quoi comme envie ? Nathalie, comment tu te prêcherais ?

  • Speaker #1

    Quand j'étais toute petite, je crois que j'avais plein de trucs dans ma tête, j'avais plein de questions. Et ma mère s'en souvient sans doute encore parce qu'elle me dit que mon livre préféré, c'est un bouquin qu'elle m'avait offert qui s'appelle « Dis pourquoi ? » parce que ça répond à des questions, parce qu'il paraît que je disais tout le temps, ou je demandais tout le temps « Pourquoi ? » . Donc j'avais plein de questions. J'étais une petite fille à la fois introvertie, curieuse, expansive, un peu des deux, avec les yeux grands ouverts et beaucoup de questionnements sur le monde.

  • Speaker #0

    Et ce, tu es DRH depuis de nombreuses années, tu as bâti une superbe carrière. Qu'est-ce qui t'a amenée là ? Quel a été le chemin entre la petite fille et la directrice des ressources humaines ?

  • Speaker #1

    Peut-être, quand j'étais petite, ce que je voulais faire, il y avait deux choses qui m'attiraient énormément, je voulais être psychologue ou journaliste. Je crois que je ne savais pas très bien ce que ça voulait dire, mais je trouvais que ça claquait un peu, c'était pas mal. Et je crois que ce que je voulais, c'était comprendre, déchiffrer le monde, comprendre les humains, comprendre les comportements, comprendre ce qu'il y a derrière, un peu l'autre côté du miroir. Je crois que c'est ça, vraiment. Et puis, après ce métier de dérage, il tombe sous le sens. C'est-à-dire que c'est ce goût de la relation humaine, c'est ce goût de trouver forcément peut-être la juste place d'une personne dans un endroit à un moment donné, mais aussi voir en la personne quelque chose d'assez prêt à fleurir. C'est ça qui m'intéresse. C'est de voir ce qui est prêt à fleurir, ce qui est prêt à sortir, ce qui est prêt à émerger, et de trouver les conditions ou la mise en condition pour que ça puisse émerger. Ça, j'adore ça en fait.

  • Speaker #0

    Ça transparaît. Et comment est-ce que tu fais, j'allais te dire, quand on exerce un métier depuis un certain temps, pour être toujours au goût du jour, à la page, qui est un métier en profonde transformation, comment est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que DRH c'est un métier en profonde transformation, d'abord par rapport à l'organisation du travail, comment on travaille en collectivité, le sens du travail, le rapport au travail. C'est aussi un métier qui bouge beaucoup parce que les métiers changent, les personnes changent. Donc comment je fais pour rester à la page ? J'espère déjà que je reste à la bonne page. Je fais plein de choses en fait. Je suis à la fois intervenante dans les écoles, donc je vais voir des gens très jeunes. J'accueille des stagiaires d'observation, donc ils ont 16 ans. Et dans une entreprise, aujourd'hui, on est cinq générations à travailler, c'est assez génial. Et puis, il y a des métiers nouveaux, donc je vais m'intéresser à ce que c'est que les métiers nouveaux, ce qu'on dit sur le marché, les tendances. Et puis, cette capacité, quand je donne des cours, à me dire, mais en fait, pourquoi je dis ça ou comment je fais ça ou comment je pourrais le faire ? Formaliser une action, en fait, me permet de m'interroger, d'échanger, de rencontrer, de formaliser différemment. Je crois que c'est comme ça que je fais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à donner des cours ? Je sens une passion, je sens que tu as tellement envie de transmettre et que tu as l'air de trouver beaucoup d'épanouissement dans cette partie. Comment tu es arrivée là ?

  • Speaker #1

    Parce que je crois que la première fois, on me l'a demandé et je me suis dit « non, mon Dieu, je n'arriverai jamais à le faire » . Et puis après, je me suis dit « pourquoi pas ? » . Et en fait, c'est un vrai plaisir. C'est un vrai plaisir de transmettre, de présenter, d'organiser en fait, d'organiser une pensée et trouver un fil, un fil qui va inspirer, un fil qui va changer peut-être quelque chose quelque part. Donc c'est extrêmement plaisant, oui c'est extrêmement plaisant. Et puis enseigner, ça veut dire qu'à chaque fois on rencontre des personnes nouvelles, des générations nouvelles, ce que je disais tout à l'heure. Une façon d'aborder les choses de manière différente, donc c'est une façon de se revisiter soi-même en fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu leur enseignes ? Quels sont tes domaines de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oh là, alors j'ai les ressources humaines forcément, parce que c'est à la fois une technique et une posture. Donc je donne des cours sur les ressources humaines, sur le coaching. auprès des psychologues qui sont le coaching c'est comment effectivement on fait grandir quelqu'un à l'intérieur de lui-même dans une situation donnée et je suis aussi professeur sur quelque chose que j'adore en fait intervenante sur un sujet que j'adore dans une école d'art de mode qui est comment on trouve notre identité créative donc aider des étudiants qui ont une vingtaine d'années qui vont se dédier à un métier créatif ils vont être designers en général dans la mode quelle est leur source de créativité et comment cette créativité-là, ils peuvent l'apprivoiser, ils peuvent la faire exploser, ils peuvent l'exprimer. Et la créativité, c'est mon grand sujet. La réflexion sur la créativité,

  • Speaker #0

    c'est mon grand sujet. Et tu les amènes à raconter leur histoire pour qu'ils soient crédibles dans ce qu'ils vont proposer, j'allais dire, en tant que professionnels ?

  • Speaker #1

    Je les amène à faire un voyage en deux temps. C'est effectivement dire Qu'est-ce que tu vas proposer, toi, étudiant, quand tu seras plus grand ? Est-ce que tu vas proposer une nouvelle marque, un nouveau produit, une nouvelle empreinte dans l'univers dans lequel tu travailleras ? Généralement, la mode, je l'ai dit. Et qu'est-ce que tu vas sortir de toi, de ton expérience, de ton histoire, de ta sensibilité, de ce qui te source toi-même, ce que tu aimes, ce que tu détestes, ce qui te gêne ? Comment ton identité créative, elle va émerger ? Et je leur donne aussi des points de repère, parce que la créativité, en fait, c'est quelque chose qui est... Ce n'est pas l'innovation, ce n'est pas quelque chose de fini. La créativité, c'est en fait l'énergie, la tension psychologique, ça se dit comme ça, qui va faire que tu vas avoir envie de changer le monde, envie de transformer le monde. Et ça, en fait, il y a plusieurs motivations dans le sens de vouloir transformer le monde. Et c'est ça, je les connecte en fait à cette énergie-là, à ce flot-là. Il y a quatre énergies spécifiques. relatives à la créativité, mais j'en parlerai peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    Et ils ont l'habitude, j'allais dire, d'être connectés à ce flot-là en particulier. Est-ce que c'est disruptif, innovant ce que tu proposes ? Est-ce que c'est beaucoup vu ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en France, on n'a pas d'école de la créativité, ce qui existe aux États-Unis, mais en France, on n'apprend pas ça. On apprend des techniques créatives, c'est-à-dire dire plus, faire plus, mais on n'apprend pas à aller chercher en soi-même quelle est notre énergie, quelle est notre pulsion créative. Donc ça, ça ne s'enseigne pas vraiment. Je crois qu'il n'y a que les psychologues qui peuvent aller sur ce sujet-là. Et donc, ils sont très étonnés. Au début, peut-être un peu réticents. Puis après, on s'amadoue, on travaille, on y va. Ils y vont, en fait. Et ils voient que c'est agréable. Et ils vont aller chercher... Bon, je les amène avec certaines techniques. Ils vont aller chercher ce qui fait leur unicité, en fait. Ce qui fait leur unicité, ce qui fait leur hypséité. Ça, c'est un mot assez joli. qui vient des psys, c'est-à-dire notre identité personnelle profonde et notre singularité. Donc ils vont aller chercher ça avec ce qui est très entraînant, et puis ce qui peut les bloquer, et en prendre conscience. Ça veut dire donner un rythme, donner une couleur, donner une forme, donner un projet à leur créativité. Donc ils terminent après, c'est très concret, parce qu'il faut que ce soit concret un cours quand on enseigne ou quand on intervient, il faut qu'à la fin ce soit concret parce que c'est noté, il faut des notes. Donc je leur fais produire un book qui s'appelle « My Creative ID » , donc qu'est-ce qui fait leur identité créative. Donc là ils parlent de leurs émotions, ils vont parler de leur flow, ils vont parler de ce à quoi ils ont envie de contribuer pour changer le monde, ils vont avoir trouvé ça, leur processus créatif. ils vont trouver tous ces éléments qui les constituent. Et là, je reçois des choses merveilleuses et je donne des notes merveilleuses.

  • Speaker #0

    Et toi, tu emploies du coup ce mot « je reçois des choses merveilleuses » , tu leur transmets énormément sur ce processus d'identification, de créativité. Qu'est-ce qu'ils te transmettent ? Toi, tu repars avec quoi ?

  • Speaker #1

    J'adore cette question, c'est une jolie question Mathilde. Je repars nourrie, moi ça me nourrit quand je débloque quelque chose ou quand je trouve quelque chose et que je vais innerver quelque chose. Peut-être énerver des fois. Mais innerver quelque chose, c'est ça cette idée en fait, de pouvoir grandir, de pouvoir s'épanouir. Donc je repars avec ça quand je vois à un moment donné que ça, ça sort et qu'il y a un blocage ou quelque chose qui va se lever et qui va donner ce jaillissement. Alors ça peut être un jaillissement très fort ou une petite source, on s'en fiche, au moment que ça émerge. Donc je repars avec ça et puis je repars avec leur confiance. avec le moment d'échange qu'on a échangé, avec ce qu'ils m'ont appris aussi en me disant « Tiens, ça c'est intéressant, je ne l'avais pas pensé comme ça ou je ne l'avais jamais vu présenté comme ça. » Et c'est la partie de la richesse humaine et de la relation humaine et de la confiance qu'on peut instaurer entre différentes générations aussi. Ils ont 20 ans, moi j'ai plusieurs fois 20 ans à l'intérieur de moi-même, donc au début ils doivent se dire un peu d'impression, c'est un truc, c'est qui, c'est quoi. Et puis, travaillant dans la mode, dans le luxe et tout, on impressionne toujours un peu. Et puis, en fait, c'est plusieurs fois 20 ans en mois, je vais en parler aussi, où je vais amener cette possibilité. Ils vont voir qu'effectivement, il y a plusieurs couches dans une personne. Et ça, c'est intéressant aussi à dévoiler sans embarrasser, mais de dire qu'en fait, on sait ce que c'est que d'avoir 20 ans, 30 ans, 40 ans et au-delà.

  • Speaker #0

    On est un peu passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça qui est génial. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, c'est génial. Et puis moi, ce que je lis, ce que je comprends, c'est qu'effectivement, tu y vas pour transmettre, c'est ton titre, ta légitimité et ton expérience, mais tu vas aussi chercher quelque chose. Et ça te donne, j'imagine que tu arrives ou que tu poses une forme de posture d'égal à égal qui fait qu'eux aussi ont envie de contribuer et que ça doit être absolument formidable. Et je trouve que c'est ça qui est génial dans l'intergénérationnel. Ce n'est pas uniquement du descendant, c'est autant du descendant que de l'ascendant. Et on arrive à vraiment... progresser ensemble.

  • Speaker #1

    L'intergénérationnel il est magique à partir du moment où tu choisis soit de donner, soit de transmettre. Moi si on dit transmettre, je le ferai pas. J'ai pas envie de transmettre forcément, systématiquement. J'ai pas envie de transmettre n'importe comment et à n'importe qui. Il faut que je trouve mon fil de transmission, mon fil de générosité, mon fil d'aisance. mon fil de me sentir pertinente aussi. Et je pense que pareil, dans l'intergénérationnel, les gens plus jeunes, ils ont envie de prendre des choses, de donner des choses, mais pas à n'importe qui, pas n'importe comment. Ça ne se vole pas, ça, ce qu'on a à donner. Ça se cherche, ça se quête, ça se mérite, mais dans le sens du passage, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super vrai. Et tu as commencé à toucher du doigt, à énoncer tout à l'heure. ton expertise sur le sujet de la psychologie. Est-ce que tu veux aussi nous en dire quelques mots ? J'ai le sentiment que c'est très structurant et très présent dans tout le développement de ton parcours et dans ce que tu proposes aux autres.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que la psychologie qui est quelque chose que... Je suis psychologue, donc je l'ai dit, je suis diplômée psychologue. Et après, j'ai un peu oublié que j'étais psychologue, puisque ESSEC, puisque entreprise,

  • Speaker #0

    puisque DRM.

  • Speaker #1

    Donc d'abord psychologie. D'abord psychologie. Et qu'est-ce qui fait que... Psychologie du travail.

  • Speaker #0

    Tu as exercé en tant que psychologue du travail ?

  • Speaker #1

    Non, jamais, en fait. Sauf dans l'entreprise. En tant que dans l'entreprise, on est psychologue du travail. Mais on ne dit pas forcément qu'on est psychologue. Parce qu'on ne va pas jusqu'à la psychologie, on ne va pas jusqu'à l'accompagnement. Par contre, ce qu'on garde de la psychologie, c'est l'écoute. C'est l'écoute et la posture. On n'oublie jamais ça. Donc, je reviens à cette identité de psychologue aujourd'hui. Est-ce que je... Je travaille sur un sujet qui m'importe beaucoup, qui est la psychologie de la créativité. Moi je travaille dans des industries créatives, donc en tant que DRH, dans de très jolies maisons. J'ai eu la chance de travailler dans de très belles maisons, donc dans l'univers de la mode, du parfum, de la joaillerie. Et je me suis toujours intéressée au qu'est-ce qui rend les gens créatifs et comment non seulement dans les directions artistiques, mais aussi dans les autres métiers, les gens peuvent être créatifs et nourrir cette créativité. La créativité, c'est un petit chat, je veux dire, ça disparaît dès qu'on l'appelle. Mais si on l'attire doucement, sereinement, ça vient, ça se nourrit aussi la créativité. Donc ça se nourrit avec de la culture, avec de la curiosité, avec tout ça. Donc je me suis intéressée à... Qu'est-ce que c'est qu'être créatif ? Comment nourrir cette créativité ? Comment repérer les créatifs ? Et comment leur donner les conditions de la créativité, dans une organisation, mais aussi en tant que personne ? Donc aujourd'hui, je suis étudiante, donc ça c'est quelque chose qui est peut-être intéressant aussi à dire, on peut être étudiant à n'importe quel âge, et ça c'est formidable, j'ai ma carte d'étudiant, c'est quelque chose d'assez rigolo dans mon sac. Je suis doctorante, je prépare une thèse sur la psychologie de la créativité. Je m'intéresse à ce qui fait, qu'est-ce que c'est que cette créativité, cette pulsion créative, et comment lui donner une forme dans le travail, et comment faire en sorte que chacune des personnes dans les organisations puisse être plus créative, et libérer cette créativité. Mais on peut être créatif quand on est directeur artistique, designer, mais on peut être créatif quand on est comptable. La façon, c'est de trouver pourquoi et en quoi on peut être créatif, quelle est notre forme de créativité, et rendre un bilan comptable créatif, non pas dans les chiffres, mais la façon de l'aborder, la façon de le communiquer, la façon de mettre de la richesse à l'intérieur de la spécificité.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très intéressant, évidemment, ce concept de créativité, mais qu'effectivement,

  • Speaker #1

    je n'avais pas visualisé.

  • Speaker #0

    pour un certain nombre de métiers, comment est-ce qu'on peut révéler notre créativité ou en tout cas, travailler-tu ? Est-ce que tu as quelques clés à nous donner ?

  • Speaker #1

    Alors, quelques clés... Alors comment... Alors, quelques... D'abord, trouver quel est son style propre de créativité. C'est important, il y en a quatre grands. Donc, il y a des gens qui sont faits pour donner du sens au monde, en fait. Trouver du sens, c'est donner une voix. Donc ça, ça va donner généralement des leaders, des hommes politiques, des chefs d'entreprise. Ils ont envie de trouver le sens et d'emmener les autres. Après, on a une autre catégorie qui est ceux qui veulent embellir le monde, mettre de la beauté. Donc ça, ça va faire des artistes, généralement. Des artistes, ils veulent mettre de la beauté, ils voient tout ce qui est beau, ils veulent reproduire cette beauté, partager cette beauté. Après, il y a des gens qui veulent soigner, éduquer le monde. Donc on va trouver forcément des médecins, des enseignants, peut-être des psys. et donc on va vouloir accompagner et apporter du mieux-être, préserver, des choses comme ça. Et puis après, on a des gens qui veulent comprendre le monde, sortir du chaos. Donc ça, ça va donner des scientifiques. C'est quoi les grandes lois de la nature ? Comment on va les modéliser ? Comment on va les reproduire ? Donc d'abord, trouver cette forme de créativité. Qu'est-ce qu'on a en nous, fondamentalement, qui fait qu'on a envie d'être plutôt l'un des quatre ? Alors on peut en composer deux. Moi, par exemple, j'aime éduquer, soigner, j'aime embellir. Donc, je sais que j'ai les deux, c'est comme ça. Alors, comment ça vient ? Ça vient parce que peut-être quand on est petit, c'est quelque chose, un environnement dans lequel on a été baigné, ou peut-être c'est ce dont on a manqué. Donc, ça, c'est une petite réflexion à avoir. Donc, les amener à avoir cette forme de réflexion sur quel est mon flot à moi, dans quoi je suis bien, dans quoi je vais effectivement libérer cette créativité. Puis après, la créativité, on l'exprime avec un violon, un pinceau, un tableau, une intelligence artificielle, un raisonnement mathématique, on s'en fiche, peu importe son outil. Donc ça, trouver ce flot. Et puis la deuxième chose, c'est la nourrir, cette créativité, il faut tout le temps la nourrir. La nourrir parce qu'on est curieux, parce qu'on cherche à comprendre comment ça marche, parce qu'on écoute, parce qu'on parle aussi, parce qu'à un moment donné, on élabore un raisonnement. Donc je dis souvent à des... des personnes qui peuvent être créatives, d'être aussi des communicants. On peut être un très bon créatif, mais si on ne communique pas, personne ne saura jamais rien. Donc il faut passer avec une voie de communication qui est la nôtre, mais il faut s'exprimer, il faut dire les choses, il faut apprendre à parler, à écrire, à faire ce qu'on veut, mais il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Est-ce que la communication, du coup, je rebondis sur tes propos, c'est peut-être une compétence à développer ? à tout âge, peu importe le moment de sa carrière, pour se vendre, pour se présenter, pour convaincre. En tant que DRH, tu es quand même aux premières loges pour être témoin de ça. Qu'est-ce que tu dirais sur le sujet de la communication ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu as raison, il est fondamental. Il est fondamental parce qu'il est une vraie base du talent. En fait, aujourd'hui, on a des compétences, mais il faut qu'on ait des talents. Donc les talents, la créativité en fait partie. L'adaptabilité, la polyvalence, en fait c'est les trois compétences transverses qu'on peut chercher dans tout type d'emploi aujourd'hui. Je parle en tant que DRH, on connaît bien ça. Et la communication, elle fait partie de tout ça, elle est vraiment transverse. Donc la communication, elle est la relation à l'autre, la relation à soi, et puis la relation à un outil à un moment donné, à quelque chose qui va permettre de s'exprimer. Et puis on est dans une société de communication, donc elle est... D'abord visuelle, elle est auditive aussi, donc il faut communiquer, communiquer c'est mettre en commun, donc c'est le base de la relation à l'autre. Une mise en communauté.

  • Speaker #0

    C'est vrai, communiquer, c'est mettre en commun. C'est important de se le rappeler. Qu'est-ce qui fait que tu es... Moi, j'aime penser qu'au fil des années, on a de plus en plus d'expérience, et donc potentiellement, si on travaille bien, on est quand même un peu meilleur, en tout cas chaque jour que la veille. Qu'est-ce qui fait que toi, tu es une encore meilleure DRH aujourd'hui, que tu n'as plus l'aide il y a 5 ans, il y a 10 ans ? Qu'est-ce que tu as développé ? Qu'est-ce que tu apportes en plus ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je suis encore meilleure, peut-être plus adaptée, ou en tout cas, il faut la notion de meilleure, je ne suis pas sûre, mais quelque chose d'adapté en fait. Je préfère ce concept-là, pour qui que ce soit ou que ce soit. On va toujours être adapté à un endroit, un environnement, et c'est ça qui fait qu'on est bon, enfin en tout cas qu'on est efficace, qu'on fonctionne. Je pense qu'on perd des choses, avec l'âge, on perd des choses. Une certaine nécessité de se mettre en scène ou de se mettre en avant. Donc on a peut-être une posture un peu plus en retrait. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas de présence, mais ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'en rajouter. On n'a pas besoin d'être le premier sur le terrain. Donc on apprend à mettre d'autres sur les terrains, à les accompagner sur ce terrain. Donc on perd ça, et pourquoi pas. Et ça c'est intéressant d'avoir cette position qui peut être un peu plus en arrière. sans perdre ce que je dis tout à l'heure, cette assurance aussi. On gagne beaucoup en écoute, ça c'est très clair, on fait de mouliner très vite, en fait on mouline très vite et l'expérience ça fait qu'on a un certain nombre de réflexes. Ça fait aussi que parfois on est perdu parce que c'est nouveau et que peut-être on va moins vite et ça c'est pas une légende, on peut aller moins vite aussi pour prendre de nouveaux concepts ou de nouvelles technicités et ça c'est vrai. Ok, on n'est pas né, moi je suis pas né avec un ordinateur ou un téléphone portable à la main. Donc... Ok, on va peut-être avoir un temps d'adaptation, on va peut-être avoir un moment d'interrogation, donc on peut se faire accompagner, ou il faut poser des questions en fait quand on sait pas ce que c'est. Et puis après on va assimiler évidemment, donc il y a des choses sur lesquelles on va beaucoup plus vite parce qu'on a des réflexes et qu'on sait, on évite les pièges humains. Donc ça c'est intéressant aussi. Et puis je pense qu'on a de la générosité. On développe de la générosité, c'est-à-dire qu'on n'a pas peur de se faire piquer les idées ou de se faire piquer le truc, ok c'est bon. On s'en fiche de tout ça, donc on a cette générosité-là, on partage et on invite à partager. Ok,

  • Speaker #0

    j'aime le mot de générosité. Est-ce que tu as senti, toi, un moment dans ta carrière que tu as pu être discriminée, moins valorisée parce que tu gagnais en âge ? Est-ce que ça a été une réalité à un moment pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas comme ça, je dirais qu'il faut toujours être un peu vigilant sur... Ne pas tomber dans ces pièges de l'âge ou de la catégorisation de l'âge, même s'il existe, parce que chacun porte un regard sur l'autre et peut avoir tendance à catégoriser. Je ne pense pas que ça m'ait jamais gênée ou empêchée. C'est une réalité, je ne la nie pas non plus. Donc ça veut dire qu'à un moment donné, l'âge fait qu'on va avoir un certain nombre d'attentes. Donc on ne va peut-être pas imaginer que... On est aussi sensible ou parfois timide ou parfois réservé parce qu'on est plus expérimenté, plus âgé. Alors pourtant, ça existe. On reste tout autant sensible. On reste tout autant dans cette forme de fragilité-là. Donc, je ne dirais pas que ça m'a gênée ou que ça m'a interrompue. Je ne le dirais pas comme ça. Mais en tout cas, on a droit d'exprimer encore toutes ces palettes-là. Et l'ambition. on a aussi de l'ambition, de l'envie de développement. Donc moi j'essaie tout le temps, en tant que DRH, d'être toujours dans cette ambition, dans l'accompagnement des personnes sur cette ambition, pas penser qu'à un certain âge, elle n'a plus d'ambition. Ce n'est pas vrai, ça voudrait dire qu'il n'y a plus de projet de vie. Ça c'est absolument faux. Elle peut être différente, elle peut être plus souterraine, elle peut être moins exprimée, en tout cas il faut aller la chercher, mais elle est vraie, c'est une énergie de vie, ça l'ambition.

  • Speaker #0

    Quelle est la qualité qui t'a le... plus servi pour l'instant pour te développer dans ta carrière ou pour atteindre ce que tu avais envie d'atteindre ? Quelle est la qualité chez toi qui a été porteuse ?

  • Speaker #1

    Je vais en dire deux. La persévérance avec l'exigence. C'est deux choses, persévérance et exigence. Dans l'univers de la mode et du luxe, c'est important d'avoir ce niveau d'exigence. C'est normal, c'est ce qu'on va aussi donner à nos clients, donc moi, mes talents dans mon métier. Et l'écoute, c'est-à-dire la captation, l'interrogation, ça je pense.

  • Speaker #0

    Et l'écoute, j'ai le sentiment, tu disais quand j'étais petite, je pensais au journalisme, à la psychologie sans trop savoir, parce que quand on est tout jeune, on ne sait pas forcément. Mais du coup, la notion d'écoute, elle était quand même présente depuis toujours.

  • Speaker #1

    Elle était présente, elle a toujours été présente en fait. Je crois que j'ai toujours écouté et regardé mon environnement. Plus que m'exprimer en fait en étant petite, j'ai appris la parole et la communication ou la facilité de la communication de manière progressive. Donc l'écoute c'est une grande ouverture en fait sur le monde, c'est une forme d'intériorité. Moi j'ai besoin de moments d'écoute, de repli. Donc je suis à la fois très intérieure et très expressive, très sociale, mais les deux. En fait, j'ai vraiment besoin de ces deux moments. Ça, c'est important de se connaître aussi là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu prends, tu as de toute évidence une vie super remplie, tu as un très joli job, tu transmets, tu es doctorante. Comment est-ce que tu prends des bouffées de respiration ? Comment est-ce que tu recharges ton énergie pour continuer de conquérir ?

  • Speaker #1

    Comment ? Alors...

  • Speaker #0

    Sans me stresser par rapport au temps, moi j'ai un rapport au temps qui est particulier. Et en pensant que le temps, il y a une figure que j'aime bien qui est Dali. Voilà, parce que peut-être je bosse dans une boîte où le surréalisme est important. Et je trouve que j'adore ce mot de surréalisme. La créativité, c'est du surréalisme en fait. C'est au-delà de la réalité. Donc ça, c'est extraordinaire. Donc j'aime beaucoup Dali qui en fait peint plein de choses. On le sait, très créatif, on le sait. Il a... Pain, en fait, c'est montre molle. Et ces montres molles, moi, j'aime beaucoup ce symbole parce que le temps, en fait, il est mou, on a toujours l'impression qu'il est dur, qu'il est sévère, qu'il est linéaire, qu'il vous contraint. Oui, c'est vrai pour une part. Mais en fait, il y a plein de moments dans le temps où il ne va pas se passer ce qu'on a prévu. Le bus est en avance, le bus est en retard, la personne qu'on est en train d'interroger est peut-être plus rapide ou... plus lente que ce qu'on a prévu. Donc ça va créer des petits mouvements dans le temps. Donc moi j'arrive à faire plein de choses en même temps parce qu'il y a des petits ventres mous, des petits temps mous dans le temps. Et c'est ça sur lequel il faut toujours compter. Donc il y a des moments où ça tend, mais il y a plein de moments où c'est un peu... Donc ok, on va s'adapter, on va faire autrement, on va prendre ce petit creux pour faire autre chose. Donc ce rapport au temps peut être un peu différent, comme ça, un peu... Alors bon, je sais tenir mes plannings, mais j'ai confiance dans le temps. J'ai lu « À la recherche du temps perdu » , donc c'est quand même ce rapport au temps, il est très présent chez moi. J'adore Proust et ce rapport à cette boucle du temps. Peut-être qu'on jette dans le temps et qu'on récupère dans le temps, ou ce qu'on a jeté dans le temps, on va le récupérer à un moment donné. J'aime bien aussi ces boucles. Mais là, je vais devenir hyper intello. Bon, ce n'est pas grave, c'est moi aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas t'exprimer, Nathalie.

  • Speaker #0

    C'est toi aussi.

  • Speaker #1

    Je sens qu'il y a beaucoup de choses dans ta tête.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et l'autre part de la question que j'ai peut-être oubliée.

  • Speaker #1

    L'autre part de la question que tu as peut-être oubliée. Je te demandais comment tes temps de respiration. Est-ce que tu allais plus dire qu'il y a du sport aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, je lis beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu lis beaucoup ?

  • Speaker #0

    Je lis beaucoup. La littérature, la lecture, c'est un temps... Je lis depuis toujours. et j'ai envahi mes maisons avec des livres partout. Donc tu lis partout,

  • Speaker #1

    tu fais toi dans les transports, tu vas dans un café ?

  • Speaker #0

    Oui, je fais des copains, peut-être pas lors d'un dîner ou des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai que c'est étrange que les gens arrivent avec leurs livres et se mettent à table, mais on peut trouver de nouveaux concepts.

  • Speaker #0

    Mais on peut effectivement faire un concept. Non,

  • Speaker #1

    je pense que pendant des vacances longues ou un week-end, ou en tout cas ces temps de lecture sont importants.

  • Speaker #0

    Dès que je peux, je glisse un livre, effectivement. Un vrai livre, un objet. on a essayé de faire une liseuse on m'en a offert une, merci Pascal c'est mon ami il m'a offert un livre mais je ne m'en suis jamais ravie mais tu préfères les vrais livres j'adore l'objet des livres donc effectivement et le sport donc ça le sport parce que le sport c'est l'hygiène du corps comme la créativité c'est peut-être l'hygiène du mental j'en sais rien mais le sport c'est fondamental il faut avoir cette énergie moi je fais deux sports donc un le yoga qui a un jeu un yoga assez dynamique qui permet cet alignement corps esprit mental et tout ça toute cette énergie là et je fais un sport qu'on connaît peut-être moins mais qui est très intéressant aussi qui est le pentathlon moderne en fait c'est cinq sports je le dis oui tu le dis parce que moi je les découvre et je pense que d'autres seront contents de le découvrir donc le pentathlon moderne moderne donc pinta 5 Donc c'est la course, les scrims, l'équitation, la natation et le tir. Donc ça veut dire que ça fait des athlètes assez complets. Mais en fait on ne fait rien de bien, mais on essaie de tout faire. Et ça j'adore ce truc, on n'est pas des spécialistes, mais voilà, on est capable de faire. On est capable de faire et on fait tout. Voilà, pas de manière excellente, sinon on serait effectivement dans une spécialité. Mais par contre, on n'a peur de rien et on fait assez bien.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as du temps toutes les semaines, régulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je… Tu as des temps de sport ?

  • Speaker #1

    Dans ton temps ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, alors je ne vais pas monter toutes les semaines, je ne peux pas, parce que je vis à Paris et que ce n'est pas possible. Mais oui, bien sûr, je vais toujours glisser un moment de sport. Et il faut penser à cette... Oui, ça, notre corps, il doit être présent, il fait partie aussi de notre existence. Et quel que soit notre âge, si on veut garder cette souplesse à la fois physique et d'esprit, il faut le travailler, alors pas avec dureté, il faut le travailler avec plaisir et régularité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'allais dire, pour le coup, presque peu importe l'âge, moi j'entends beaucoup de personnes qui disent « mais attends, mais tu ne te rends pas compte, mais je ne peux pas, mais je n'ai pas le temps, mais où est-ce que je caserais ça ? » et qui du coup, je trouve, à un moment sont en descente d'énergie, parce qu'en fait tout est tellement pompé, mais jamais finalement dans une source qui rejaillit, que c'est hyper dommage. Et trouver du temps pour s'offrir soit un espace de créativité, soit du sport, c'est aussi se donner une chance de se renouveler.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je reviens à cette idée, il faut faire du temps un ami, un ami dans sa longueur, parce qu'effectivement on vieillit, donc on prend du temps, on entasse du temps à l'intérieur de nous-mêmes, donc il faut prendre ça comme un ami. Et puis il faut prendre le temps aussi avec ce que je disais tout à l'heure, cette souplesse, cette modularité qui est possible. Donc dire j'ai pas le temps, ça veut dire qu'on ne veut pas se donner le temps. Alors oui il y a des contraintes objectives, c'est vrai que... En prenant de l'âge, nos enfants, moi ma fille n'est plus à la maison, donc j'ai plus de temps, je ne m'occupe pas de jeunes enfants, donc effectivement je vais récupérer un temps à moi. C'est aussi délicieux, c'est un autre temps, c'est délicieux d'avoir des enfants, c'est délicieux d'élever des enfants, c'est délicieux aussi de les voir grandir ailleurs et de récupérer ce temps pour soi, c'est un autre rapport au temps. Donc il faut avoir cette... Ouais, cette générosité aussi envers le temps, mais on a toujours le temps. Il suffit de trouver le bon moment. Et puis peut-être après, se dire que le temps, c'est comme une orange, on en prend un quartier de temps en temps, et qu'effectivement, on reste dans le cadre de son orange. On n'essaie pas non plus d'être le plus beau qu'on est.

  • Speaker #1

    Plusieurs fois, je reviens à ta carrière, tu as changé d'entreprise, tu as travaillé dans de superbes maisons. Comment tu t'es vendue ? Comment t'as donné envie ? Est-ce que tu as des bribes de conseils ? Je suis obligée d'aller te gratter là-dessus. En plus, parce que tu es DRH et je suis persuadée que tu as plein de conseils qu'on entend et qu'on entend moins.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aime bien, je vais parler de l'entretien de recrutement parce que c'est quand même le moment, effectivement, qui permet dans la communication de dire qui on est, ce qu'on veut, là où on vit d'aller et ce qu'on vaut. Pour moi, l'entretien de recrutement, et c'est comme ça que je le vis et que je le pratique depuis un certain nombre de temps, c'est vraiment de se dire, pour le candidat, comme pour le DRH ou la personne qui conduit l'entretien, c'est de se dire qu'en fait on a quelque chose en commun, et de se dire qu'on va vivre un bon moment ensemble, comme on est en train de le faire là, on a quelque chose en commun, on a envie de partager quelque chose en commun, et de se dire que c'est un bon moment, que le recruteur, il a un problème. il doit pourvoir un poste, le candidat il a un problème, il cherche un job, ok, on met ce problème en commun et on va essayer de trouver une solution. Et donc la solution elle est, est-ce que le candidat est adapté au poste, est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc à partir de là on échange, on échange sur des choses factuelles, techniques, les compétences, le salaire, les besoins, la disponibilité, et après on va échanger aussi sur Des envies, des passants, des façons de fonctionner pour se dire quelle est la personne. Est-ce que la personne est adaptée ? J'aime bien ce mot.

  • Speaker #1

    Tu l'as utilisé beaucoup, adaptée.

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que la personne est adaptée au poste ? Est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc, c'est peut-être ce premier conseil phénoménal et intégral de dire, il faut imaginer l'entretien de recrutement comme un bon moment et quelque chose qu'on va vivre ensemble. Et après,

  • Speaker #1

    c'était... Et non, et après, j'allais te dire, quels sont les conseils, peut-être les petites recommandations ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Qu'est-ce qu'il ne faudrait pas faire ?

  • Speaker #0

    Et qui peuvent donner quelques clés aux autres qui nous regardent.

  • Speaker #1

    Je viens à un entretien, je me prépare pour un entretien de recrutement. Je vais passer un entretien avec Nathalie.

  • Speaker #0

    Le mot est très juste, tu le prépares. Tu le prépares et après tu le vis. Tu vis ce bon moment, mais tu le prépares. Tu le prépares, évidemment, tu prends de l'information sur l'entreprise ou l'organisation que tu as envie de rejoindre. Tu prends de l'information sur l'environnement, ton secteur. Tu prends de l'information sur le métier. Tu peux aller voir LinkedIn et regarder effectivement des gens ou interroger des gens qui travaillent dans ce secteur. Tu vas essayer de comprendre quel est le cycle de vie d'un produit dans une entreprise, dans l'organisation que tu veux rejoindre. Tu fais travailler tes neurones, ça c'est le minimum en fait, à un moment donné d'être vivant, de s'interroger, d'avoir envie. Plus tu as envie, plus tu donnes envie. C'est aussi le truc basique. Tu vas préparer et tu vas préparer aussi, tu as ton CV, tu as ton parcours, mais il faut avoir une présentation de ton parcours intelligemment, c'est-à-dire le présenter de manière à se dire, voilà ce qui va matcher avec le poste ou ce qui est intéressant pour mon interlocuteur. Je ne vais pas lui faire le truc tout linéaire, qui est énervant, qui est agaçant, qui est, bon, j'ai préparé mes qualités, mes défauts, mon truc, mon truc, je vais faire par date et tout. C'est un petit peu énervant, donc on peut le préparer un petit peu différemment, en mettant en avant des choses qui vont être adaptées à la situation, qui vont être adaptées au poste, qui vont être... Parler de soi, c'est aussi un truc intéressant. Et puis aujourd'hui, peut-être ce qui est important, moi je ne lis pas les CV de manière linéaire, c'est-à-dire quand on était petit, quand on a fait ses études, et puis là où on est aujourd'hui. Alors évidemment, on va faire un certain nombre de passages en revue. Moi, je suis obligée de réduire l'incertitude qui est la rencontre avec quelqu'un. Donc, je suis obligée de passer en revue un certain nombre de choses pour avoir une idée, pour prendre une décision qui va être oui ou non, qui est importante. Donc, je vais lire le CV aujourd'hui, alors bien sûr avec cette linéarité, mais aussi beaucoup en transverse. Aujourd'hui, les gens sont des switchers, des slasheurs, des slalomeurs, enfin tout ce qu'on peut imaginer, ils font ça. pendant qu'ils font ça, pendant qu'ils font ça. Et ça, ça m'intéresse, parce que ça, ça constitue le talent. Pendant qu'on travaille, on fait peut-être quelque chose à côté, on a une activité artistique, sportive, associative, militante, tout ça, ça va m'intéresser, tout ça, ça va constituer le talent. Donc les gens, un candidat peut préparer aussi ça, pas trop, de manière pas trop rigide, et vouloir placer toutes les choses. Mais parce que moi, ça m'intéressait, ça m'intéressait ce parcours linéaire, horizontal. Ça, c'est vertical, donc horizontal et vertical. Je me trompe tout le temps. C'est toujours, voilà, je sais. Voilà, mais les deux sont importants.

  • Speaker #1

    Comment on dit souvent ou moi, j'ai souvent entendu. Oh là là, évidemment, on se fait une première impression quand même. dans les quelques premières secondes et en général dans les quelques premières secondes, il y a le moment où on va l'un vers l'autre et où on se salue. Est-ce qu'il faut se serrer la main ? Est-ce qu'il faut assumer une certaine poigne ? Est-ce qu'il faut rester à distance ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?

  • Speaker #0

    On n'est pas obligé de se serrer la main. Moi, je trouve que ça, c'est vraiment un point de vue personnel, mais je trouve que se serrer la main, c'est un peu marqué par une certaine génération aussi. Donc, on n'est pas obligé de se serrer la main. On peut se faire un salut de plein d'autres façons. En plus, le Covid a mis un peu à l'écart cette tentation de se serrer la main. J'en vois de moins en moins, en fait, des poignées de main. Bon, après, on fait comme on est à l'aise, mais je trouve... Bon, voilà, ce n'est pas utile, ça, et on peut avoir un salut autrement. Donc, oui, c'est vrai qu'on se fait vite une idée, mais pas vite une idée pour le poste, pas vite une idée comme recruteur, mais on se fait vite une idée d'une énergie, d'un passage. D'une façon, et moi je vais essayer de trouver le meilleur passage pour la personne, pour l'aider à exprimer ce qu'elle peut exprimer. Donc soit en laissant faire, soit en étant un peu, en intervenant un peu à un moment donné, de manière un peu comme ça, pour casser quelque chose qui s'installerait, qui serait un peu, bon voilà, la personne elle répète tout le temps la même chose. Donc d'aller chercher quelque chose ailleurs, autre part, peut-être toujours cet autre côté du miroir dont on a déjà parlé. qui est souvent intéressant, l'impromptu c'est souvent intéressant. C'est vrai qu'on a tout de suite une idée pour te reprendre dans les premières minutes de la façon de communiquer, des formes de capteurs qui sont les capteurs les plus dominants. Et puis après, d'aller explorer en fait. C'est une exploration aussi, c'est une rencontre, on revient à la relation humaine, on revient à la rencontre, on revient à cette richesse-là. Il faut toujours le vivre comme un joli moment, c'est un joli moment à partager ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu apprécies quand la personne qui vient passer un entretien te pose des questions ? Oui, j'adore.

  • Speaker #0

    Mais j'aime bien des belles questions, enfin des belles questions, je m'entends. Des questions imprévues, je trouve qu'elles sont jolies, parce qu'on a souvent des questions sur... C'est important pour les personnes qui viennent chercher un emploi de se dire, mais comment va être mon bureau, qui vont être mes collègues du bureau d'à côté ? Quelle est la culture de l'entreprise ? Est-ce que les gens déjeunent ensemble ? Est-ce qu'il y a des moments communs ? C'est quoi les moments communs ? Les grandes réunions de l'année ? Des choses comme ça. Je trouve que c'est des choses intéressantes aussi pour prendre une température de la vie dans l'entreprise. Je préfère ça plutôt qu'on me demande le nombre de tickets restaurant. Je ne sais pas trop quoi. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #1

    Ça n'est pas très vendeur.

  • Speaker #0

    Je peux répondre, bien sûr, sur la carte restaurant. Bien sûr, je le fais avec grand plaisir. Bon, ça fait partie de la matérialité qui est importante. Mais j'aime bien aussi les questions un peu différentes, en fait, où je me dis, tiens, c'est ouvert, ça capte, ça vibre.

  • Speaker #1

    Bon, et puis, ça veut dire qu'il y a de l'intérêt. Ça veut dire que la personne se projette.

  • Speaker #0

    Exactement. Et qu'elle n'est pas... pas, j'entends qu'on a une focalisation et qu'on veut donner toujours l'image du meilleur de soi-même mais peut-être que c'est pas l'image du meilleur de soi-même qu'on doit donner, c'est une image ouverte en fait. Je sais que c'est pas facile et ça c'est quelque chose et c'est peut-être une assurance qu'on prend effectivement avec l'âge. On a on s'éloigne en fait d'un certain nombre de choses que je disais tout à l'heure et peut-être qu'on a plus cette assurance là d'oser être nous-mêmes que enfin quoi que la jeune génération, il y en a qui le font très très bien. Très très bien, et ça c'est génial. Ça s'est vraiment libéré d'un certain nombre de carcans. On a tout de suite un échange qui peut être très joyeux, très immédiat en fait. Et ça je trouve que la génération du moment, elle s'intéresse beaucoup à l'image, elle se voit en fait, elle se regarde. Donc elle a quelque chose de très spontané, de très généreux. Et ça c'est très sympa, ça fait des entretiens très sympas.

  • Speaker #1

    Parce que ça crée tout de suite une connexion ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on peut y aller tout de suite, parce qu'on va vite, ça connecte tout de suite. Et c'est une génération qui est très connectée, très dans la connexion, avec plein de choses, plein d'interrogations. Donc on peut aller très vite dans cet univers-là, cette exploration-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #0

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire j'avais envie de vous dire que et vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? Ça j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc c'est jamais parfait, c'est humain, c'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en... en relation, en connexion, non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important bien évidemment d'échanger des choses factuelles, mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante et aussi efficace, parce qu'à la fois on a une décision à prendre, et ça c'est comme ça, il y a une décision à prendre, oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnerais ? Pardon, ce sera la dernière question sur les conseils, mais j'ai trop besoin d'exploiter le projet d'ERA qui a vraiment une valeur extraordinaire. On a parlé de ceux qui viendraient en entretien de recrutement et ceux qui sont déjà dans l'entreprise et qui ont une soif de se développer, d'apprendre, de faire d'autres métiers, qui sont déjà nulles, qui ont 45, 55, plus. Quel conseil tu leur donnes ? J'allais dire pour continuer de donner envie, pour que l'organisation continue de les projeter dans une forme de développement.

  • Speaker #0

    Parler de leurs ambitions. parler de leur envie, parler de leur projet d'après. Parce qu'on a des projets d'après, donc en parler, les incarner. Ne pas parler de son âge ou ne pas dire forcément son âge, avec les petites frasquitudes, genre « ah ben non, moi mon âge » ou des choses comme ça. Non, ça, ça ne doit pas exister, parce que c'est… OK, bon, il n'y a pas de raison d'être là. ou de s'introduire à soi-même, il n'y a pas de raison d'être là. Donc parler de ses projets, parler de ses ambitions, parler de ses difficultés aussi à un moment donné, de peut-être besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'une compréhension, d'un échange. Ne pas hésiter à venir voir son DRH, ça c'est formidable. Et puis de... Oui, de voir son prochain passage et puis de travailler avec de la qualité, observer comment les autres travaillent aussi. Est-ce qu'effectivement il y a des outils nouveaux ? Est-ce qu'il y a une façon de s'adresser nouveau ? Aller interroger ça, rester dans ce mouvement-là et puis se fier aussi à ce qu'on a déjà acquis. Ce n'est pas la peine, il ne faut pas toujours ramener ce qu'on a déjà appris parce que ça se transforme aussi. Mais ne pas hésiter non plus à aller chercher des éléments qui nous ont déjà permis de prendre des décisions. Je veux dire, on sait prendre des décisions à un moment donné, on sait aller chercher ça. Je pense qu'aussi, avec l'âge, on est des managers qui se connaissent. Donc ça, c'est intéressant aussi d'aller, quand on a des équipes, d'aller chercher aussi cette capacité à manager, à entraîner les autres, à mettre en forme qu'un projet, qu'il se soit des moyens humains, des moyens techniques, à les mobiliser.

  • Speaker #1

    Tu as une équipe aujourd'hui qui est intergénérationnelle ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai une équipe qui est intergénérationnelle, petite mon équipe mais je l'adore. J'ai toujours adoré aussi bien mes boss, mes pairs que mon équipe. Moi ça me donne une énergie de... Voilà, donc ma dernière recrue, elle a 22 ans. Je suis allée hier dans une école de mode, une grande école de mode. Et c'était la première fois qu'elle est là-bas. J'ai adoré en fait pour repérer des talents, pour faire du talent scouting. J'ai adoré son regard sur cette école. C'est la première fois qu'elle voyait tout, ça a été émerveillé. Moi, ça m'a énormément nourrie, c'était un très bon moment. Et la personne qui est dans mon équipe, qui est plus âgée, est une quinquat. Et puis, j'ai quelqu'un entre deux. Donc, oui, j'adore ça. Je trouve que c'est des énergies incroyables. Donc, des moments de vie aussi différents qu'il faut savoir accompagner. moment de vie, à son ambition, son projet, ses limites, ses ressources. Donc oui, oui, j'avais jamais pensé à ça d'ailleurs, merci Mathilde, mais elle est très internationale.

  • Speaker #1

    Mais ça c'est super, et j'imagine que, je crois comprendre que c'est majoritairement féminin ?

  • Speaker #0

    Alors oui, alors, c'est féminin, l'univers de la mode et du luxe est assez féminin, il faut bien le dire. Donc je milite aussi pour... que le masculin, alors je sais que le genre et ceci cela, mais bon voilà, pour qu'on ait aussi plus d'hommes qui soient représentés, mais c'est un univers plutôt féminin. Les ressources humaines sont un univers aussi féminin, donc ça c'est dommage parce qu'on sait que les univers féminins, en fait parfois, c'est encore vrai même si, je vais parler des salaires. On sait que plus l'univers est féminin, plus les niveaux de salaire ont tendance à être moyens ou baissés. Les jeunes générations font très bien ça, elles militent beaucoup là-dessus, et ça je suis très militante aussi là-dessus. Mais on sait que plus un univers professionnel est féminin, moins il est rémunéré, enfin globalement, en moyenne. Donc ça il faut le combattre, soit effectivement en étant très ouvert au genre, et faire rentrer des hommes, parce qu'ils sont plus à l'aise avec cette dimension matérielle qu'est l'argent, et demander des salaires. Mais je trouve que les jeunes femmes... ont bien intégré ça. Ou les femmes qui sont plus expérimentées, qui sont effectivement à fond sur ce sujet.

  • Speaker #1

    Et les femmes de ton équipe, aujourd'hui, elles se disent « Ah, mais c'est génial ! » Finalement, on travaille avec des personnes de toutes les générations. Sans doute que ça nous apporte une lecture des compétences qui sont différentes. Est-ce qu'elles ont conscience de cette chance ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. On n'en parle pas parce que c'est tellement évident qu'on ne le dit pas. Ce n'est pas un sujet. C'est surtout qu'on est... Moi, je recrute beaucoup des énergies, en fait. Donc, on a des énergies qui sont compatibles. Donc, avec des temps lents, concentrés, ça fait partie des métiers. Et puis, des temps beaucoup plus énergiques où on est dans la réactivité, on est dans la réponse à toutes les questions qu'on peut nous poser, dans la décision. Donc, je ne sais pas si on le pense en termes d'intergénérationnel, mais c'est évident qu'on sait qu'on vit ça, on partage dans cette énergie-là. Et oui, je crois que je vais les interroger quand je vais rentrer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous partager un film ou une citation ou quelque chose que tu aimes ?

  • Speaker #0

    Il y a une réplique dans un film, je suis très cinéphile, c'est Scarlett O'Hara dans Autant n'emporte le vent. C'est très lointain, on s'en fiche. C'est un livre aussi, qui dit à la fin, qui dit en l'enfin, mais surtout demain est un autre jour. Et moi j'adore ça, demain est un autre jour. Alors elle le dit, elle est un peu en colère, moi je ne veux pas dire ça. Je veux dire que demain, ouais, super, youpi, c'est un autre jour. Donc ça, j'adore, ça, ce rapport au temps. Et puis, peut-être une autre phrase que j'aime beaucoup, qui vient de Gabrielle Chanel, qui est forcément un personnage que j'aime beaucoup et avec lequel j'ai beaucoup travaillé. Et elle a dit quelque chose qui est très beau, et ça peut faire une relation avec Lénold, qui est de dire, en fait, la mode se démode. et le style jamais. En fait, je crois qu'il faut connaître ce style personnel et on n'est jamais démodé. On est toujours contemporain, vivant et énergique.

  • Speaker #1

    Ça, c'est chouette. Tu sais que j'aime particulièrement celle-là. Est-ce que il y a un livre que tu as envie de nous recommander ? Tu nous as parlé de ton amour pour les livres, les vrais livres.

  • Speaker #0

    C'est si difficile de faire un choix parmi les livres comme c'est difficile de faire un choix parmi ses amis ou parmi ses femmes. Mais j'en ai un quand même qui me vient comme ça, que je trouve très intéressant, qui s'appelle l'homme D, comme un D, joué au D. Le type qu'il a écrit s'appelle Luke Reinhardt, c'est un américain, je ne sais plus en quelle année, ce n'est pas grave, c'est assez récent, qui en fait, lui, il ne veut plus agir de manière, avec un comportement déterminé. vis-à-vis des décisions qu'il doit prendre, vis-à-vis des relations qu'il a avec les autres, vis-à-vis de son entourage et tout ça. Donc il dit qu'à chaque fois qu'il doit prendre une décision, il va le jouer au dé. Et chaque face d'un dé correspond à oui, non, peut-être, tout de suite, jamais, enfin bon, des comportements. Donc quand on lui pose une question, il joue au dé, en fait, la réponse. Donc ça va emmener dans sa vie personnelle, professionnelle, dans son environnement, des choses absolument phénoménales. Et explorer en lui des attitudes absolument phénoménales. Donc avec des hauts, des bas, mais une jolie exploration, une jolie interrogation. Donc je trouve ça très intéressant sur... sur le fait de se dire voilà comment certaines fois on peut être un peu différent bon c'est un livre que je recommande voilà ok ok je sais que tu vas le lire je vais le lire bien sûr que je vais le lire tu demain soir tu peux inviter qui tu veux à ta table Qui t'as envie d'inviter alors d'abord qu'est ce que je mets sur ma table alors je mets des super bonnes choses à manger ce que j'ai j'adore manger Je mets un très bon bourgogne blanc parce que j'adore le bourgogne blanc. Je mets un peu d'eau, évidemment. Je n'ai pas de nom qui me vienne comme ça parce que j'en aurais peut-être trop, mais j'aimerais avoir un mélange de timide et d'arrogant. J'aimerais avoir ce bouquet-là. Parce que c'est toujours joli, en fait, quand la timidité rencontre l'assurance et que ça se régule, en fait. J'aimerais avoir un mélange d'artistes et d'intellos, d'artistes ou de scientifiques. J'ai des copains polytechniciens et j'ai des copains artistes, alors ça c'est extraordinaire. J'aime bien ce mélange-là. J'aimerais bien sûr avoir des jeunes et des vieux, et toute la gamme de couleurs à l'intérieur. Voilà, ça, ça serait ma table. Alors ça peut être un peu nombreux.

  • Speaker #1

    Ça peut être une grande table, mais en même temps c'est super sympa les grandes tablées.

  • Speaker #0

    J'adore. Trop bien.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avant de conclure, Nathalie, il y a quelque chose que tu n'as pas encore dit, que tu as envie de dire ?

  • Speaker #0

    Ça, tu me l'as piqué. Je te l'ai piqué ? Oui, c'est ce que je dis aux entretiens, à la fin de mes entretiens. Ok, je te la rends. Qu'est-ce que j'ai ? Non. Qu'est-ce que je n'ai pas dit que j'aurais envie de dire ? Non. Ton interview est très bien parce que je crois que j'ai vraiment dit ce que j'avais à dire.

  • Speaker #1

    Tu as dit plein de choses passionnantes.

  • Speaker #0

    Et peut-être reboucler sur l'énolde et pourquoi on est là. Ça m'a encore fait mouliner et ça m'a encore plus envie de réfléchir à ce concept et d'y contribuer. Je reviens sur le début. de dire « ouais, je vais être encore plus vigilant à comment le nourrir, comment lui donner plus de forme encore et plus de force. » Donc merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci Dantali, merci d'avoir accepté, merci d'avoir participé. J'étais super heureuse de t'avoir. Je te dis à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #1

    A très bientôt. Merci de nous avoir suivis. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le, commentez-le, mettez des étoiles, abonnez-vous,

  • Speaker #0

    je compte sur vous.

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L’ART DE L’ENTRETIEN : ENTRE PSYCHOLOGIE, CRÉATIVITÉ ET TEMPS


L’entretien de recrutement n’est pas un test, ce n’est pas une suite de réponses préfabriquées.
C’est une rencontre, un échange où l’on cherche, de part et d’autre, la bonne connexion.


💼 L’entreprise a un problème : elle cherche la bonne personne.
🎯 Le candidat a un problème : il cherche le bon projet.

Et entre les deux ? Un dialogue à construire.


Dans cet épisode, j’ai l’honneur de recevoir une DRH visionnaire, psychologue du travail et éternelle étudiante.
Elle nous parle d’adaptabilité, de curiosité, de créativité et de cette citation de Gabrielle Chanel :
👉 « La mode se démode, mais le style jamais. »


Parce qu’au-delà des compétences, c’est notre singularité qui marque les esprits.


💡 AU PROGRAMME :

🔹 Comment aborder un entretien comme un moment d’échange et non un examen ?
🔹 Pourquoi le temps peut être un allié et non un ennemi ?
🔹 Les 4 grands styles de créativité et comment identifier le vôtre.
🔹 Pourquoi apprendre ne s’arrête jamais et comment rester vivant dans son job.
🔹 L’intergénérationnel : un secret de performance que trop de gens sous-estiment.


💡 J’ai adoré interviewer Nathalie.
Parce qu’elle ne se contente pas de donner des conseils. Elle invite à repenser notre rapport au travail, à la carrière, au temps.


📩 Quel est votre style professionnel ?
Comment faites-vous de chaque rencontre une vraie opportunité ? Dites-moi en commentaire !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #1

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire « j'avais envie de vous dire que… » et « vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? » Ça, j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc, ce n'est jamais parfait, c'est humain. C'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en relation, en connexion. Non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important, bien évidemment, d'échanger des choses factuelles. Mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante. et aussi efficace, parce qu'à la fois, on a une décision à prendre. Et ça, c'est comme ça. Il y a une décision à prendre. Oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Dans cette émission, j'ai le très grand plaisir de recevoir Nathalie, une NOLDI accomplie. Avec sa carte d'étudiante en poche et son expérience en tant que DRH de renom, elle cultive la psychologie et la créativité comme personne. Aujourd'hui, elle va nous livrer les clés pour piloter le temps, avoir un projet clair, trouver la bonne adaptation. et partager quelques-uns de ses secrets de DRH, comment réussir un entretien ou continuer à se développer dans son entreprise, quel que soit son âge. Bonjour Nathalie, je suis absolument ravie de te recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, moi je suis ravie d'être là. Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux commencer par la traditionnelle question, à savoir est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors avec plaisir également, donc Nathalie Lemel. Je suis plein de choses, alors je vais essayer de le faire un peu linéaire mais pas trop. Donc d'abord je suis mariée, je suis la maman d'une fille dont je suis très fière, du mari aussi, il faut bien le dire. Je suis DRH dans une grande maison de haute couture, Place Vendôme. J'ai une double formation, donc une formation de psychologue du travail et un master spécialisé à l'ESSEC. Je dis ça parce que ça sera peut-être important à un moment donné de parler de la psychologie. Je suis née au Mans. et je suis parisienne depuis très longtemps et j'ai X ans, c'est-à-dire que je suis bien dans la catégorie des Nold.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Est-ce que tu peux nous dire aussi ce qui t'a donné envie de participer à cette émission ?

  • Speaker #1

    La curiosité en fait. Je trouve que le sujet est intéressant, il est peut-être sans fond ou encore sans forme, mais il est très intéressant, très actuel, très contemporain, il le sera encore de plus en plus. Et je pense qu'on a la foi de... de la pensée à trouver, des actions, de la motivation, des questionnements, du doute, enfin plein de trucs.

  • Speaker #0

    Quand tu étais toute petite, tu avais quoi dans ta tête ? Tu avais quoi comme envie ? Nathalie, comment tu te prêcherais ?

  • Speaker #1

    Quand j'étais toute petite, je crois que j'avais plein de trucs dans ma tête, j'avais plein de questions. Et ma mère s'en souvient sans doute encore parce qu'elle me dit que mon livre préféré, c'est un bouquin qu'elle m'avait offert qui s'appelle « Dis pourquoi ? » parce que ça répond à des questions, parce qu'il paraît que je disais tout le temps, ou je demandais tout le temps « Pourquoi ? » . Donc j'avais plein de questions. J'étais une petite fille à la fois introvertie, curieuse, expansive, un peu des deux, avec les yeux grands ouverts et beaucoup de questionnements sur le monde.

  • Speaker #0

    Et ce, tu es DRH depuis de nombreuses années, tu as bâti une superbe carrière. Qu'est-ce qui t'a amenée là ? Quel a été le chemin entre la petite fille et la directrice des ressources humaines ?

  • Speaker #1

    Peut-être, quand j'étais petite, ce que je voulais faire, il y avait deux choses qui m'attiraient énormément, je voulais être psychologue ou journaliste. Je crois que je ne savais pas très bien ce que ça voulait dire, mais je trouvais que ça claquait un peu, c'était pas mal. Et je crois que ce que je voulais, c'était comprendre, déchiffrer le monde, comprendre les humains, comprendre les comportements, comprendre ce qu'il y a derrière, un peu l'autre côté du miroir. Je crois que c'est ça, vraiment. Et puis, après ce métier de dérage, il tombe sous le sens. C'est-à-dire que c'est ce goût de la relation humaine, c'est ce goût de trouver forcément peut-être la juste place d'une personne dans un endroit à un moment donné, mais aussi voir en la personne quelque chose d'assez prêt à fleurir. C'est ça qui m'intéresse. C'est de voir ce qui est prêt à fleurir, ce qui est prêt à sortir, ce qui est prêt à émerger, et de trouver les conditions ou la mise en condition pour que ça puisse émerger. Ça, j'adore ça en fait.

  • Speaker #0

    Ça transparaît. Et comment est-ce que tu fais, j'allais te dire, quand on exerce un métier depuis un certain temps, pour être toujours au goût du jour, à la page, qui est un métier en profonde transformation, comment est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que DRH c'est un métier en profonde transformation, d'abord par rapport à l'organisation du travail, comment on travaille en collectivité, le sens du travail, le rapport au travail. C'est aussi un métier qui bouge beaucoup parce que les métiers changent, les personnes changent. Donc comment je fais pour rester à la page ? J'espère déjà que je reste à la bonne page. Je fais plein de choses en fait. Je suis à la fois intervenante dans les écoles, donc je vais voir des gens très jeunes. J'accueille des stagiaires d'observation, donc ils ont 16 ans. Et dans une entreprise, aujourd'hui, on est cinq générations à travailler, c'est assez génial. Et puis, il y a des métiers nouveaux, donc je vais m'intéresser à ce que c'est que les métiers nouveaux, ce qu'on dit sur le marché, les tendances. Et puis, cette capacité, quand je donne des cours, à me dire, mais en fait, pourquoi je dis ça ou comment je fais ça ou comment je pourrais le faire ? Formaliser une action, en fait, me permet de m'interroger, d'échanger, de rencontrer, de formaliser différemment. Je crois que c'est comme ça que je fais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à donner des cours ? Je sens une passion, je sens que tu as tellement envie de transmettre et que tu as l'air de trouver beaucoup d'épanouissement dans cette partie. Comment tu es arrivée là ?

  • Speaker #1

    Parce que je crois que la première fois, on me l'a demandé et je me suis dit « non, mon Dieu, je n'arriverai jamais à le faire » . Et puis après, je me suis dit « pourquoi pas ? » . Et en fait, c'est un vrai plaisir. C'est un vrai plaisir de transmettre, de présenter, d'organiser en fait, d'organiser une pensée et trouver un fil, un fil qui va inspirer, un fil qui va changer peut-être quelque chose quelque part. Donc c'est extrêmement plaisant, oui c'est extrêmement plaisant. Et puis enseigner, ça veut dire qu'à chaque fois on rencontre des personnes nouvelles, des générations nouvelles, ce que je disais tout à l'heure. Une façon d'aborder les choses de manière différente, donc c'est une façon de se revisiter soi-même en fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu leur enseignes ? Quels sont tes domaines de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oh là, alors j'ai les ressources humaines forcément, parce que c'est à la fois une technique et une posture. Donc je donne des cours sur les ressources humaines, sur le coaching. auprès des psychologues qui sont le coaching c'est comment effectivement on fait grandir quelqu'un à l'intérieur de lui-même dans une situation donnée et je suis aussi professeur sur quelque chose que j'adore en fait intervenante sur un sujet que j'adore dans une école d'art de mode qui est comment on trouve notre identité créative donc aider des étudiants qui ont une vingtaine d'années qui vont se dédier à un métier créatif ils vont être designers en général dans la mode quelle est leur source de créativité et comment cette créativité-là, ils peuvent l'apprivoiser, ils peuvent la faire exploser, ils peuvent l'exprimer. Et la créativité, c'est mon grand sujet. La réflexion sur la créativité,

  • Speaker #0

    c'est mon grand sujet. Et tu les amènes à raconter leur histoire pour qu'ils soient crédibles dans ce qu'ils vont proposer, j'allais dire, en tant que professionnels ?

  • Speaker #1

    Je les amène à faire un voyage en deux temps. C'est effectivement dire Qu'est-ce que tu vas proposer, toi, étudiant, quand tu seras plus grand ? Est-ce que tu vas proposer une nouvelle marque, un nouveau produit, une nouvelle empreinte dans l'univers dans lequel tu travailleras ? Généralement, la mode, je l'ai dit. Et qu'est-ce que tu vas sortir de toi, de ton expérience, de ton histoire, de ta sensibilité, de ce qui te source toi-même, ce que tu aimes, ce que tu détestes, ce qui te gêne ? Comment ton identité créative, elle va émerger ? Et je leur donne aussi des points de repère, parce que la créativité, en fait, c'est quelque chose qui est... Ce n'est pas l'innovation, ce n'est pas quelque chose de fini. La créativité, c'est en fait l'énergie, la tension psychologique, ça se dit comme ça, qui va faire que tu vas avoir envie de changer le monde, envie de transformer le monde. Et ça, en fait, il y a plusieurs motivations dans le sens de vouloir transformer le monde. Et c'est ça, je les connecte en fait à cette énergie-là, à ce flot-là. Il y a quatre énergies spécifiques. relatives à la créativité, mais j'en parlerai peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    Et ils ont l'habitude, j'allais dire, d'être connectés à ce flot-là en particulier. Est-ce que c'est disruptif, innovant ce que tu proposes ? Est-ce que c'est beaucoup vu ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en France, on n'a pas d'école de la créativité, ce qui existe aux États-Unis, mais en France, on n'apprend pas ça. On apprend des techniques créatives, c'est-à-dire dire plus, faire plus, mais on n'apprend pas à aller chercher en soi-même quelle est notre énergie, quelle est notre pulsion créative. Donc ça, ça ne s'enseigne pas vraiment. Je crois qu'il n'y a que les psychologues qui peuvent aller sur ce sujet-là. Et donc, ils sont très étonnés. Au début, peut-être un peu réticents. Puis après, on s'amadoue, on travaille, on y va. Ils y vont, en fait. Et ils voient que c'est agréable. Et ils vont aller chercher... Bon, je les amène avec certaines techniques. Ils vont aller chercher ce qui fait leur unicité, en fait. Ce qui fait leur unicité, ce qui fait leur hypséité. Ça, c'est un mot assez joli. qui vient des psys, c'est-à-dire notre identité personnelle profonde et notre singularité. Donc ils vont aller chercher ça avec ce qui est très entraînant, et puis ce qui peut les bloquer, et en prendre conscience. Ça veut dire donner un rythme, donner une couleur, donner une forme, donner un projet à leur créativité. Donc ils terminent après, c'est très concret, parce qu'il faut que ce soit concret un cours quand on enseigne ou quand on intervient, il faut qu'à la fin ce soit concret parce que c'est noté, il faut des notes. Donc je leur fais produire un book qui s'appelle « My Creative ID » , donc qu'est-ce qui fait leur identité créative. Donc là ils parlent de leurs émotions, ils vont parler de leur flow, ils vont parler de ce à quoi ils ont envie de contribuer pour changer le monde, ils vont avoir trouvé ça, leur processus créatif. ils vont trouver tous ces éléments qui les constituent. Et là, je reçois des choses merveilleuses et je donne des notes merveilleuses.

  • Speaker #0

    Et toi, tu emploies du coup ce mot « je reçois des choses merveilleuses » , tu leur transmets énormément sur ce processus d'identification, de créativité. Qu'est-ce qu'ils te transmettent ? Toi, tu repars avec quoi ?

  • Speaker #1

    J'adore cette question, c'est une jolie question Mathilde. Je repars nourrie, moi ça me nourrit quand je débloque quelque chose ou quand je trouve quelque chose et que je vais innerver quelque chose. Peut-être énerver des fois. Mais innerver quelque chose, c'est ça cette idée en fait, de pouvoir grandir, de pouvoir s'épanouir. Donc je repars avec ça quand je vois à un moment donné que ça, ça sort et qu'il y a un blocage ou quelque chose qui va se lever et qui va donner ce jaillissement. Alors ça peut être un jaillissement très fort ou une petite source, on s'en fiche, au moment que ça émerge. Donc je repars avec ça et puis je repars avec leur confiance. avec le moment d'échange qu'on a échangé, avec ce qu'ils m'ont appris aussi en me disant « Tiens, ça c'est intéressant, je ne l'avais pas pensé comme ça ou je ne l'avais jamais vu présenté comme ça. » Et c'est la partie de la richesse humaine et de la relation humaine et de la confiance qu'on peut instaurer entre différentes générations aussi. Ils ont 20 ans, moi j'ai plusieurs fois 20 ans à l'intérieur de moi-même, donc au début ils doivent se dire un peu d'impression, c'est un truc, c'est qui, c'est quoi. Et puis, travaillant dans la mode, dans le luxe et tout, on impressionne toujours un peu. Et puis, en fait, c'est plusieurs fois 20 ans en mois, je vais en parler aussi, où je vais amener cette possibilité. Ils vont voir qu'effectivement, il y a plusieurs couches dans une personne. Et ça, c'est intéressant aussi à dévoiler sans embarrasser, mais de dire qu'en fait, on sait ce que c'est que d'avoir 20 ans, 30 ans, 40 ans et au-delà.

  • Speaker #0

    On est un peu passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça qui est génial. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, c'est génial. Et puis moi, ce que je lis, ce que je comprends, c'est qu'effectivement, tu y vas pour transmettre, c'est ton titre, ta légitimité et ton expérience, mais tu vas aussi chercher quelque chose. Et ça te donne, j'imagine que tu arrives ou que tu poses une forme de posture d'égal à égal qui fait qu'eux aussi ont envie de contribuer et que ça doit être absolument formidable. Et je trouve que c'est ça qui est génial dans l'intergénérationnel. Ce n'est pas uniquement du descendant, c'est autant du descendant que de l'ascendant. Et on arrive à vraiment... progresser ensemble.

  • Speaker #1

    L'intergénérationnel il est magique à partir du moment où tu choisis soit de donner, soit de transmettre. Moi si on dit transmettre, je le ferai pas. J'ai pas envie de transmettre forcément, systématiquement. J'ai pas envie de transmettre n'importe comment et à n'importe qui. Il faut que je trouve mon fil de transmission, mon fil de générosité, mon fil d'aisance. mon fil de me sentir pertinente aussi. Et je pense que pareil, dans l'intergénérationnel, les gens plus jeunes, ils ont envie de prendre des choses, de donner des choses, mais pas à n'importe qui, pas n'importe comment. Ça ne se vole pas, ça, ce qu'on a à donner. Ça se cherche, ça se quête, ça se mérite, mais dans le sens du passage, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super vrai. Et tu as commencé à toucher du doigt, à énoncer tout à l'heure. ton expertise sur le sujet de la psychologie. Est-ce que tu veux aussi nous en dire quelques mots ? J'ai le sentiment que c'est très structurant et très présent dans tout le développement de ton parcours et dans ce que tu proposes aux autres.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que la psychologie qui est quelque chose que... Je suis psychologue, donc je l'ai dit, je suis diplômée psychologue. Et après, j'ai un peu oublié que j'étais psychologue, puisque ESSEC, puisque entreprise,

  • Speaker #0

    puisque DRM.

  • Speaker #1

    Donc d'abord psychologie. D'abord psychologie. Et qu'est-ce qui fait que... Psychologie du travail.

  • Speaker #0

    Tu as exercé en tant que psychologue du travail ?

  • Speaker #1

    Non, jamais, en fait. Sauf dans l'entreprise. En tant que dans l'entreprise, on est psychologue du travail. Mais on ne dit pas forcément qu'on est psychologue. Parce qu'on ne va pas jusqu'à la psychologie, on ne va pas jusqu'à l'accompagnement. Par contre, ce qu'on garde de la psychologie, c'est l'écoute. C'est l'écoute et la posture. On n'oublie jamais ça. Donc, je reviens à cette identité de psychologue aujourd'hui. Est-ce que je... Je travaille sur un sujet qui m'importe beaucoup, qui est la psychologie de la créativité. Moi je travaille dans des industries créatives, donc en tant que DRH, dans de très jolies maisons. J'ai eu la chance de travailler dans de très belles maisons, donc dans l'univers de la mode, du parfum, de la joaillerie. Et je me suis toujours intéressée au qu'est-ce qui rend les gens créatifs et comment non seulement dans les directions artistiques, mais aussi dans les autres métiers, les gens peuvent être créatifs et nourrir cette créativité. La créativité, c'est un petit chat, je veux dire, ça disparaît dès qu'on l'appelle. Mais si on l'attire doucement, sereinement, ça vient, ça se nourrit aussi la créativité. Donc ça se nourrit avec de la culture, avec de la curiosité, avec tout ça. Donc je me suis intéressée à... Qu'est-ce que c'est qu'être créatif ? Comment nourrir cette créativité ? Comment repérer les créatifs ? Et comment leur donner les conditions de la créativité, dans une organisation, mais aussi en tant que personne ? Donc aujourd'hui, je suis étudiante, donc ça c'est quelque chose qui est peut-être intéressant aussi à dire, on peut être étudiant à n'importe quel âge, et ça c'est formidable, j'ai ma carte d'étudiant, c'est quelque chose d'assez rigolo dans mon sac. Je suis doctorante, je prépare une thèse sur la psychologie de la créativité. Je m'intéresse à ce qui fait, qu'est-ce que c'est que cette créativité, cette pulsion créative, et comment lui donner une forme dans le travail, et comment faire en sorte que chacune des personnes dans les organisations puisse être plus créative, et libérer cette créativité. Mais on peut être créatif quand on est directeur artistique, designer, mais on peut être créatif quand on est comptable. La façon, c'est de trouver pourquoi et en quoi on peut être créatif, quelle est notre forme de créativité, et rendre un bilan comptable créatif, non pas dans les chiffres, mais la façon de l'aborder, la façon de le communiquer, la façon de mettre de la richesse à l'intérieur de la spécificité.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très intéressant, évidemment, ce concept de créativité, mais qu'effectivement,

  • Speaker #1

    je n'avais pas visualisé.

  • Speaker #0

    pour un certain nombre de métiers, comment est-ce qu'on peut révéler notre créativité ou en tout cas, travailler-tu ? Est-ce que tu as quelques clés à nous donner ?

  • Speaker #1

    Alors, quelques clés... Alors comment... Alors, quelques... D'abord, trouver quel est son style propre de créativité. C'est important, il y en a quatre grands. Donc, il y a des gens qui sont faits pour donner du sens au monde, en fait. Trouver du sens, c'est donner une voix. Donc ça, ça va donner généralement des leaders, des hommes politiques, des chefs d'entreprise. Ils ont envie de trouver le sens et d'emmener les autres. Après, on a une autre catégorie qui est ceux qui veulent embellir le monde, mettre de la beauté. Donc ça, ça va faire des artistes, généralement. Des artistes, ils veulent mettre de la beauté, ils voient tout ce qui est beau, ils veulent reproduire cette beauté, partager cette beauté. Après, il y a des gens qui veulent soigner, éduquer le monde. Donc on va trouver forcément des médecins, des enseignants, peut-être des psys. et donc on va vouloir accompagner et apporter du mieux-être, préserver, des choses comme ça. Et puis après, on a des gens qui veulent comprendre le monde, sortir du chaos. Donc ça, ça va donner des scientifiques. C'est quoi les grandes lois de la nature ? Comment on va les modéliser ? Comment on va les reproduire ? Donc d'abord, trouver cette forme de créativité. Qu'est-ce qu'on a en nous, fondamentalement, qui fait qu'on a envie d'être plutôt l'un des quatre ? Alors on peut en composer deux. Moi, par exemple, j'aime éduquer, soigner, j'aime embellir. Donc, je sais que j'ai les deux, c'est comme ça. Alors, comment ça vient ? Ça vient parce que peut-être quand on est petit, c'est quelque chose, un environnement dans lequel on a été baigné, ou peut-être c'est ce dont on a manqué. Donc, ça, c'est une petite réflexion à avoir. Donc, les amener à avoir cette forme de réflexion sur quel est mon flot à moi, dans quoi je suis bien, dans quoi je vais effectivement libérer cette créativité. Puis après, la créativité, on l'exprime avec un violon, un pinceau, un tableau, une intelligence artificielle, un raisonnement mathématique, on s'en fiche, peu importe son outil. Donc ça, trouver ce flot. Et puis la deuxième chose, c'est la nourrir, cette créativité, il faut tout le temps la nourrir. La nourrir parce qu'on est curieux, parce qu'on cherche à comprendre comment ça marche, parce qu'on écoute, parce qu'on parle aussi, parce qu'à un moment donné, on élabore un raisonnement. Donc je dis souvent à des... des personnes qui peuvent être créatives, d'être aussi des communicants. On peut être un très bon créatif, mais si on ne communique pas, personne ne saura jamais rien. Donc il faut passer avec une voie de communication qui est la nôtre, mais il faut s'exprimer, il faut dire les choses, il faut apprendre à parler, à écrire, à faire ce qu'on veut, mais il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Est-ce que la communication, du coup, je rebondis sur tes propos, c'est peut-être une compétence à développer ? à tout âge, peu importe le moment de sa carrière, pour se vendre, pour se présenter, pour convaincre. En tant que DRH, tu es quand même aux premières loges pour être témoin de ça. Qu'est-ce que tu dirais sur le sujet de la communication ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu as raison, il est fondamental. Il est fondamental parce qu'il est une vraie base du talent. En fait, aujourd'hui, on a des compétences, mais il faut qu'on ait des talents. Donc les talents, la créativité en fait partie. L'adaptabilité, la polyvalence, en fait c'est les trois compétences transverses qu'on peut chercher dans tout type d'emploi aujourd'hui. Je parle en tant que DRH, on connaît bien ça. Et la communication, elle fait partie de tout ça, elle est vraiment transverse. Donc la communication, elle est la relation à l'autre, la relation à soi, et puis la relation à un outil à un moment donné, à quelque chose qui va permettre de s'exprimer. Et puis on est dans une société de communication, donc elle est... D'abord visuelle, elle est auditive aussi, donc il faut communiquer, communiquer c'est mettre en commun, donc c'est le base de la relation à l'autre. Une mise en communauté.

  • Speaker #0

    C'est vrai, communiquer, c'est mettre en commun. C'est important de se le rappeler. Qu'est-ce qui fait que tu es... Moi, j'aime penser qu'au fil des années, on a de plus en plus d'expérience, et donc potentiellement, si on travaille bien, on est quand même un peu meilleur, en tout cas chaque jour que la veille. Qu'est-ce qui fait que toi, tu es une encore meilleure DRH aujourd'hui, que tu n'as plus l'aide il y a 5 ans, il y a 10 ans ? Qu'est-ce que tu as développé ? Qu'est-ce que tu apportes en plus ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je suis encore meilleure, peut-être plus adaptée, ou en tout cas, il faut la notion de meilleure, je ne suis pas sûre, mais quelque chose d'adapté en fait. Je préfère ce concept-là, pour qui que ce soit ou que ce soit. On va toujours être adapté à un endroit, un environnement, et c'est ça qui fait qu'on est bon, enfin en tout cas qu'on est efficace, qu'on fonctionne. Je pense qu'on perd des choses, avec l'âge, on perd des choses. Une certaine nécessité de se mettre en scène ou de se mettre en avant. Donc on a peut-être une posture un peu plus en retrait. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas de présence, mais ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'en rajouter. On n'a pas besoin d'être le premier sur le terrain. Donc on apprend à mettre d'autres sur les terrains, à les accompagner sur ce terrain. Donc on perd ça, et pourquoi pas. Et ça c'est intéressant d'avoir cette position qui peut être un peu plus en arrière. sans perdre ce que je dis tout à l'heure, cette assurance aussi. On gagne beaucoup en écoute, ça c'est très clair, on fait de mouliner très vite, en fait on mouline très vite et l'expérience ça fait qu'on a un certain nombre de réflexes. Ça fait aussi que parfois on est perdu parce que c'est nouveau et que peut-être on va moins vite et ça c'est pas une légende, on peut aller moins vite aussi pour prendre de nouveaux concepts ou de nouvelles technicités et ça c'est vrai. Ok, on n'est pas né, moi je suis pas né avec un ordinateur ou un téléphone portable à la main. Donc... Ok, on va peut-être avoir un temps d'adaptation, on va peut-être avoir un moment d'interrogation, donc on peut se faire accompagner, ou il faut poser des questions en fait quand on sait pas ce que c'est. Et puis après on va assimiler évidemment, donc il y a des choses sur lesquelles on va beaucoup plus vite parce qu'on a des réflexes et qu'on sait, on évite les pièges humains. Donc ça c'est intéressant aussi. Et puis je pense qu'on a de la générosité. On développe de la générosité, c'est-à-dire qu'on n'a pas peur de se faire piquer les idées ou de se faire piquer le truc, ok c'est bon. On s'en fiche de tout ça, donc on a cette générosité-là, on partage et on invite à partager. Ok,

  • Speaker #0

    j'aime le mot de générosité. Est-ce que tu as senti, toi, un moment dans ta carrière que tu as pu être discriminée, moins valorisée parce que tu gagnais en âge ? Est-ce que ça a été une réalité à un moment pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas comme ça, je dirais qu'il faut toujours être un peu vigilant sur... Ne pas tomber dans ces pièges de l'âge ou de la catégorisation de l'âge, même s'il existe, parce que chacun porte un regard sur l'autre et peut avoir tendance à catégoriser. Je ne pense pas que ça m'ait jamais gênée ou empêchée. C'est une réalité, je ne la nie pas non plus. Donc ça veut dire qu'à un moment donné, l'âge fait qu'on va avoir un certain nombre d'attentes. Donc on ne va peut-être pas imaginer que... On est aussi sensible ou parfois timide ou parfois réservé parce qu'on est plus expérimenté, plus âgé. Alors pourtant, ça existe. On reste tout autant sensible. On reste tout autant dans cette forme de fragilité-là. Donc, je ne dirais pas que ça m'a gênée ou que ça m'a interrompue. Je ne le dirais pas comme ça. Mais en tout cas, on a droit d'exprimer encore toutes ces palettes-là. Et l'ambition. on a aussi de l'ambition, de l'envie de développement. Donc moi j'essaie tout le temps, en tant que DRH, d'être toujours dans cette ambition, dans l'accompagnement des personnes sur cette ambition, pas penser qu'à un certain âge, elle n'a plus d'ambition. Ce n'est pas vrai, ça voudrait dire qu'il n'y a plus de projet de vie. Ça c'est absolument faux. Elle peut être différente, elle peut être plus souterraine, elle peut être moins exprimée, en tout cas il faut aller la chercher, mais elle est vraie, c'est une énergie de vie, ça l'ambition.

  • Speaker #0

    Quelle est la qualité qui t'a le... plus servi pour l'instant pour te développer dans ta carrière ou pour atteindre ce que tu avais envie d'atteindre ? Quelle est la qualité chez toi qui a été porteuse ?

  • Speaker #1

    Je vais en dire deux. La persévérance avec l'exigence. C'est deux choses, persévérance et exigence. Dans l'univers de la mode et du luxe, c'est important d'avoir ce niveau d'exigence. C'est normal, c'est ce qu'on va aussi donner à nos clients, donc moi, mes talents dans mon métier. Et l'écoute, c'est-à-dire la captation, l'interrogation, ça je pense.

  • Speaker #0

    Et l'écoute, j'ai le sentiment, tu disais quand j'étais petite, je pensais au journalisme, à la psychologie sans trop savoir, parce que quand on est tout jeune, on ne sait pas forcément. Mais du coup, la notion d'écoute, elle était quand même présente depuis toujours.

  • Speaker #1

    Elle était présente, elle a toujours été présente en fait. Je crois que j'ai toujours écouté et regardé mon environnement. Plus que m'exprimer en fait en étant petite, j'ai appris la parole et la communication ou la facilité de la communication de manière progressive. Donc l'écoute c'est une grande ouverture en fait sur le monde, c'est une forme d'intériorité. Moi j'ai besoin de moments d'écoute, de repli. Donc je suis à la fois très intérieure et très expressive, très sociale, mais les deux. En fait, j'ai vraiment besoin de ces deux moments. Ça, c'est important de se connaître aussi là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu prends, tu as de toute évidence une vie super remplie, tu as un très joli job, tu transmets, tu es doctorante. Comment est-ce que tu prends des bouffées de respiration ? Comment est-ce que tu recharges ton énergie pour continuer de conquérir ?

  • Speaker #1

    Comment ? Alors...

  • Speaker #0

    Sans me stresser par rapport au temps, moi j'ai un rapport au temps qui est particulier. Et en pensant que le temps, il y a une figure que j'aime bien qui est Dali. Voilà, parce que peut-être je bosse dans une boîte où le surréalisme est important. Et je trouve que j'adore ce mot de surréalisme. La créativité, c'est du surréalisme en fait. C'est au-delà de la réalité. Donc ça, c'est extraordinaire. Donc j'aime beaucoup Dali qui en fait peint plein de choses. On le sait, très créatif, on le sait. Il a... Pain, en fait, c'est montre molle. Et ces montres molles, moi, j'aime beaucoup ce symbole parce que le temps, en fait, il est mou, on a toujours l'impression qu'il est dur, qu'il est sévère, qu'il est linéaire, qu'il vous contraint. Oui, c'est vrai pour une part. Mais en fait, il y a plein de moments dans le temps où il ne va pas se passer ce qu'on a prévu. Le bus est en avance, le bus est en retard, la personne qu'on est en train d'interroger est peut-être plus rapide ou... plus lente que ce qu'on a prévu. Donc ça va créer des petits mouvements dans le temps. Donc moi j'arrive à faire plein de choses en même temps parce qu'il y a des petits ventres mous, des petits temps mous dans le temps. Et c'est ça sur lequel il faut toujours compter. Donc il y a des moments où ça tend, mais il y a plein de moments où c'est un peu... Donc ok, on va s'adapter, on va faire autrement, on va prendre ce petit creux pour faire autre chose. Donc ce rapport au temps peut être un peu différent, comme ça, un peu... Alors bon, je sais tenir mes plannings, mais j'ai confiance dans le temps. J'ai lu « À la recherche du temps perdu » , donc c'est quand même ce rapport au temps, il est très présent chez moi. J'adore Proust et ce rapport à cette boucle du temps. Peut-être qu'on jette dans le temps et qu'on récupère dans le temps, ou ce qu'on a jeté dans le temps, on va le récupérer à un moment donné. J'aime bien aussi ces boucles. Mais là, je vais devenir hyper intello. Bon, ce n'est pas grave, c'est moi aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas t'exprimer, Nathalie.

  • Speaker #0

    C'est toi aussi.

  • Speaker #1

    Je sens qu'il y a beaucoup de choses dans ta tête.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et l'autre part de la question que j'ai peut-être oubliée.

  • Speaker #1

    L'autre part de la question que tu as peut-être oubliée. Je te demandais comment tes temps de respiration. Est-ce que tu allais plus dire qu'il y a du sport aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, je lis beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu lis beaucoup ?

  • Speaker #0

    Je lis beaucoup. La littérature, la lecture, c'est un temps... Je lis depuis toujours. et j'ai envahi mes maisons avec des livres partout. Donc tu lis partout,

  • Speaker #1

    tu fais toi dans les transports, tu vas dans un café ?

  • Speaker #0

    Oui, je fais des copains, peut-être pas lors d'un dîner ou des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai que c'est étrange que les gens arrivent avec leurs livres et se mettent à table, mais on peut trouver de nouveaux concepts.

  • Speaker #0

    Mais on peut effectivement faire un concept. Non,

  • Speaker #1

    je pense que pendant des vacances longues ou un week-end, ou en tout cas ces temps de lecture sont importants.

  • Speaker #0

    Dès que je peux, je glisse un livre, effectivement. Un vrai livre, un objet. on a essayé de faire une liseuse on m'en a offert une, merci Pascal c'est mon ami il m'a offert un livre mais je ne m'en suis jamais ravie mais tu préfères les vrais livres j'adore l'objet des livres donc effectivement et le sport donc ça le sport parce que le sport c'est l'hygiène du corps comme la créativité c'est peut-être l'hygiène du mental j'en sais rien mais le sport c'est fondamental il faut avoir cette énergie moi je fais deux sports donc un le yoga qui a un jeu un yoga assez dynamique qui permet cet alignement corps esprit mental et tout ça toute cette énergie là et je fais un sport qu'on connaît peut-être moins mais qui est très intéressant aussi qui est le pentathlon moderne en fait c'est cinq sports je le dis oui tu le dis parce que moi je les découvre et je pense que d'autres seront contents de le découvrir donc le pentathlon moderne moderne donc pinta 5 Donc c'est la course, les scrims, l'équitation, la natation et le tir. Donc ça veut dire que ça fait des athlètes assez complets. Mais en fait on ne fait rien de bien, mais on essaie de tout faire. Et ça j'adore ce truc, on n'est pas des spécialistes, mais voilà, on est capable de faire. On est capable de faire et on fait tout. Voilà, pas de manière excellente, sinon on serait effectivement dans une spécialité. Mais par contre, on n'a peur de rien et on fait assez bien.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as du temps toutes les semaines, régulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je… Tu as des temps de sport ?

  • Speaker #1

    Dans ton temps ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, alors je ne vais pas monter toutes les semaines, je ne peux pas, parce que je vis à Paris et que ce n'est pas possible. Mais oui, bien sûr, je vais toujours glisser un moment de sport. Et il faut penser à cette... Oui, ça, notre corps, il doit être présent, il fait partie aussi de notre existence. Et quel que soit notre âge, si on veut garder cette souplesse à la fois physique et d'esprit, il faut le travailler, alors pas avec dureté, il faut le travailler avec plaisir et régularité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'allais dire, pour le coup, presque peu importe l'âge, moi j'entends beaucoup de personnes qui disent « mais attends, mais tu ne te rends pas compte, mais je ne peux pas, mais je n'ai pas le temps, mais où est-ce que je caserais ça ? » et qui du coup, je trouve, à un moment sont en descente d'énergie, parce qu'en fait tout est tellement pompé, mais jamais finalement dans une source qui rejaillit, que c'est hyper dommage. Et trouver du temps pour s'offrir soit un espace de créativité, soit du sport, c'est aussi se donner une chance de se renouveler.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je reviens à cette idée, il faut faire du temps un ami, un ami dans sa longueur, parce qu'effectivement on vieillit, donc on prend du temps, on entasse du temps à l'intérieur de nous-mêmes, donc il faut prendre ça comme un ami. Et puis il faut prendre le temps aussi avec ce que je disais tout à l'heure, cette souplesse, cette modularité qui est possible. Donc dire j'ai pas le temps, ça veut dire qu'on ne veut pas se donner le temps. Alors oui il y a des contraintes objectives, c'est vrai que... En prenant de l'âge, nos enfants, moi ma fille n'est plus à la maison, donc j'ai plus de temps, je ne m'occupe pas de jeunes enfants, donc effectivement je vais récupérer un temps à moi. C'est aussi délicieux, c'est un autre temps, c'est délicieux d'avoir des enfants, c'est délicieux d'élever des enfants, c'est délicieux aussi de les voir grandir ailleurs et de récupérer ce temps pour soi, c'est un autre rapport au temps. Donc il faut avoir cette... Ouais, cette générosité aussi envers le temps, mais on a toujours le temps. Il suffit de trouver le bon moment. Et puis peut-être après, se dire que le temps, c'est comme une orange, on en prend un quartier de temps en temps, et qu'effectivement, on reste dans le cadre de son orange. On n'essaie pas non plus d'être le plus beau qu'on est.

  • Speaker #1

    Plusieurs fois, je reviens à ta carrière, tu as changé d'entreprise, tu as travaillé dans de superbes maisons. Comment tu t'es vendue ? Comment t'as donné envie ? Est-ce que tu as des bribes de conseils ? Je suis obligée d'aller te gratter là-dessus. En plus, parce que tu es DRH et je suis persuadée que tu as plein de conseils qu'on entend et qu'on entend moins.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aime bien, je vais parler de l'entretien de recrutement parce que c'est quand même le moment, effectivement, qui permet dans la communication de dire qui on est, ce qu'on veut, là où on vit d'aller et ce qu'on vaut. Pour moi, l'entretien de recrutement, et c'est comme ça que je le vis et que je le pratique depuis un certain nombre de temps, c'est vraiment de se dire, pour le candidat, comme pour le DRH ou la personne qui conduit l'entretien, c'est de se dire qu'en fait on a quelque chose en commun, et de se dire qu'on va vivre un bon moment ensemble, comme on est en train de le faire là, on a quelque chose en commun, on a envie de partager quelque chose en commun, et de se dire que c'est un bon moment, que le recruteur, il a un problème. il doit pourvoir un poste, le candidat il a un problème, il cherche un job, ok, on met ce problème en commun et on va essayer de trouver une solution. Et donc la solution elle est, est-ce que le candidat est adapté au poste, est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc à partir de là on échange, on échange sur des choses factuelles, techniques, les compétences, le salaire, les besoins, la disponibilité, et après on va échanger aussi sur Des envies, des passants, des façons de fonctionner pour se dire quelle est la personne. Est-ce que la personne est adaptée ? J'aime bien ce mot.

  • Speaker #1

    Tu l'as utilisé beaucoup, adaptée.

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que la personne est adaptée au poste ? Est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc, c'est peut-être ce premier conseil phénoménal et intégral de dire, il faut imaginer l'entretien de recrutement comme un bon moment et quelque chose qu'on va vivre ensemble. Et après,

  • Speaker #1

    c'était... Et non, et après, j'allais te dire, quels sont les conseils, peut-être les petites recommandations ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Qu'est-ce qu'il ne faudrait pas faire ?

  • Speaker #0

    Et qui peuvent donner quelques clés aux autres qui nous regardent.

  • Speaker #1

    Je viens à un entretien, je me prépare pour un entretien de recrutement. Je vais passer un entretien avec Nathalie.

  • Speaker #0

    Le mot est très juste, tu le prépares. Tu le prépares et après tu le vis. Tu vis ce bon moment, mais tu le prépares. Tu le prépares, évidemment, tu prends de l'information sur l'entreprise ou l'organisation que tu as envie de rejoindre. Tu prends de l'information sur l'environnement, ton secteur. Tu prends de l'information sur le métier. Tu peux aller voir LinkedIn et regarder effectivement des gens ou interroger des gens qui travaillent dans ce secteur. Tu vas essayer de comprendre quel est le cycle de vie d'un produit dans une entreprise, dans l'organisation que tu veux rejoindre. Tu fais travailler tes neurones, ça c'est le minimum en fait, à un moment donné d'être vivant, de s'interroger, d'avoir envie. Plus tu as envie, plus tu donnes envie. C'est aussi le truc basique. Tu vas préparer et tu vas préparer aussi, tu as ton CV, tu as ton parcours, mais il faut avoir une présentation de ton parcours intelligemment, c'est-à-dire le présenter de manière à se dire, voilà ce qui va matcher avec le poste ou ce qui est intéressant pour mon interlocuteur. Je ne vais pas lui faire le truc tout linéaire, qui est énervant, qui est agaçant, qui est, bon, j'ai préparé mes qualités, mes défauts, mon truc, mon truc, je vais faire par date et tout. C'est un petit peu énervant, donc on peut le préparer un petit peu différemment, en mettant en avant des choses qui vont être adaptées à la situation, qui vont être adaptées au poste, qui vont être... Parler de soi, c'est aussi un truc intéressant. Et puis aujourd'hui, peut-être ce qui est important, moi je ne lis pas les CV de manière linéaire, c'est-à-dire quand on était petit, quand on a fait ses études, et puis là où on est aujourd'hui. Alors évidemment, on va faire un certain nombre de passages en revue. Moi, je suis obligée de réduire l'incertitude qui est la rencontre avec quelqu'un. Donc, je suis obligée de passer en revue un certain nombre de choses pour avoir une idée, pour prendre une décision qui va être oui ou non, qui est importante. Donc, je vais lire le CV aujourd'hui, alors bien sûr avec cette linéarité, mais aussi beaucoup en transverse. Aujourd'hui, les gens sont des switchers, des slasheurs, des slalomeurs, enfin tout ce qu'on peut imaginer, ils font ça. pendant qu'ils font ça, pendant qu'ils font ça. Et ça, ça m'intéresse, parce que ça, ça constitue le talent. Pendant qu'on travaille, on fait peut-être quelque chose à côté, on a une activité artistique, sportive, associative, militante, tout ça, ça va m'intéresser, tout ça, ça va constituer le talent. Donc les gens, un candidat peut préparer aussi ça, pas trop, de manière pas trop rigide, et vouloir placer toutes les choses. Mais parce que moi, ça m'intéressait, ça m'intéressait ce parcours linéaire, horizontal. Ça, c'est vertical, donc horizontal et vertical. Je me trompe tout le temps. C'est toujours, voilà, je sais. Voilà, mais les deux sont importants.

  • Speaker #1

    Comment on dit souvent ou moi, j'ai souvent entendu. Oh là là, évidemment, on se fait une première impression quand même. dans les quelques premières secondes et en général dans les quelques premières secondes, il y a le moment où on va l'un vers l'autre et où on se salue. Est-ce qu'il faut se serrer la main ? Est-ce qu'il faut assumer une certaine poigne ? Est-ce qu'il faut rester à distance ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?

  • Speaker #0

    On n'est pas obligé de se serrer la main. Moi, je trouve que ça, c'est vraiment un point de vue personnel, mais je trouve que se serrer la main, c'est un peu marqué par une certaine génération aussi. Donc, on n'est pas obligé de se serrer la main. On peut se faire un salut de plein d'autres façons. En plus, le Covid a mis un peu à l'écart cette tentation de se serrer la main. J'en vois de moins en moins, en fait, des poignées de main. Bon, après, on fait comme on est à l'aise, mais je trouve... Bon, voilà, ce n'est pas utile, ça, et on peut avoir un salut autrement. Donc, oui, c'est vrai qu'on se fait vite une idée, mais pas vite une idée pour le poste, pas vite une idée comme recruteur, mais on se fait vite une idée d'une énergie, d'un passage. D'une façon, et moi je vais essayer de trouver le meilleur passage pour la personne, pour l'aider à exprimer ce qu'elle peut exprimer. Donc soit en laissant faire, soit en étant un peu, en intervenant un peu à un moment donné, de manière un peu comme ça, pour casser quelque chose qui s'installerait, qui serait un peu, bon voilà, la personne elle répète tout le temps la même chose. Donc d'aller chercher quelque chose ailleurs, autre part, peut-être toujours cet autre côté du miroir dont on a déjà parlé. qui est souvent intéressant, l'impromptu c'est souvent intéressant. C'est vrai qu'on a tout de suite une idée pour te reprendre dans les premières minutes de la façon de communiquer, des formes de capteurs qui sont les capteurs les plus dominants. Et puis après, d'aller explorer en fait. C'est une exploration aussi, c'est une rencontre, on revient à la relation humaine, on revient à la rencontre, on revient à cette richesse-là. Il faut toujours le vivre comme un joli moment, c'est un joli moment à partager ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu apprécies quand la personne qui vient passer un entretien te pose des questions ? Oui, j'adore.

  • Speaker #0

    Mais j'aime bien des belles questions, enfin des belles questions, je m'entends. Des questions imprévues, je trouve qu'elles sont jolies, parce qu'on a souvent des questions sur... C'est important pour les personnes qui viennent chercher un emploi de se dire, mais comment va être mon bureau, qui vont être mes collègues du bureau d'à côté ? Quelle est la culture de l'entreprise ? Est-ce que les gens déjeunent ensemble ? Est-ce qu'il y a des moments communs ? C'est quoi les moments communs ? Les grandes réunions de l'année ? Des choses comme ça. Je trouve que c'est des choses intéressantes aussi pour prendre une température de la vie dans l'entreprise. Je préfère ça plutôt qu'on me demande le nombre de tickets restaurant. Je ne sais pas trop quoi. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #1

    Ça n'est pas très vendeur.

  • Speaker #0

    Je peux répondre, bien sûr, sur la carte restaurant. Bien sûr, je le fais avec grand plaisir. Bon, ça fait partie de la matérialité qui est importante. Mais j'aime bien aussi les questions un peu différentes, en fait, où je me dis, tiens, c'est ouvert, ça capte, ça vibre.

  • Speaker #1

    Bon, et puis, ça veut dire qu'il y a de l'intérêt. Ça veut dire que la personne se projette.

  • Speaker #0

    Exactement. Et qu'elle n'est pas... pas, j'entends qu'on a une focalisation et qu'on veut donner toujours l'image du meilleur de soi-même mais peut-être que c'est pas l'image du meilleur de soi-même qu'on doit donner, c'est une image ouverte en fait. Je sais que c'est pas facile et ça c'est quelque chose et c'est peut-être une assurance qu'on prend effectivement avec l'âge. On a on s'éloigne en fait d'un certain nombre de choses que je disais tout à l'heure et peut-être qu'on a plus cette assurance là d'oser être nous-mêmes que enfin quoi que la jeune génération, il y en a qui le font très très bien. Très très bien, et ça c'est génial. Ça s'est vraiment libéré d'un certain nombre de carcans. On a tout de suite un échange qui peut être très joyeux, très immédiat en fait. Et ça je trouve que la génération du moment, elle s'intéresse beaucoup à l'image, elle se voit en fait, elle se regarde. Donc elle a quelque chose de très spontané, de très généreux. Et ça c'est très sympa, ça fait des entretiens très sympas.

  • Speaker #1

    Parce que ça crée tout de suite une connexion ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on peut y aller tout de suite, parce qu'on va vite, ça connecte tout de suite. Et c'est une génération qui est très connectée, très dans la connexion, avec plein de choses, plein d'interrogations. Donc on peut aller très vite dans cet univers-là, cette exploration-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #0

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire j'avais envie de vous dire que et vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? Ça j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc c'est jamais parfait, c'est humain, c'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en... en relation, en connexion, non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important bien évidemment d'échanger des choses factuelles, mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante et aussi efficace, parce qu'à la fois on a une décision à prendre, et ça c'est comme ça, il y a une décision à prendre, oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnerais ? Pardon, ce sera la dernière question sur les conseils, mais j'ai trop besoin d'exploiter le projet d'ERA qui a vraiment une valeur extraordinaire. On a parlé de ceux qui viendraient en entretien de recrutement et ceux qui sont déjà dans l'entreprise et qui ont une soif de se développer, d'apprendre, de faire d'autres métiers, qui sont déjà nulles, qui ont 45, 55, plus. Quel conseil tu leur donnes ? J'allais dire pour continuer de donner envie, pour que l'organisation continue de les projeter dans une forme de développement.

  • Speaker #0

    Parler de leurs ambitions. parler de leur envie, parler de leur projet d'après. Parce qu'on a des projets d'après, donc en parler, les incarner. Ne pas parler de son âge ou ne pas dire forcément son âge, avec les petites frasquitudes, genre « ah ben non, moi mon âge » ou des choses comme ça. Non, ça, ça ne doit pas exister, parce que c'est… OK, bon, il n'y a pas de raison d'être là. ou de s'introduire à soi-même, il n'y a pas de raison d'être là. Donc parler de ses projets, parler de ses ambitions, parler de ses difficultés aussi à un moment donné, de peut-être besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'une compréhension, d'un échange. Ne pas hésiter à venir voir son DRH, ça c'est formidable. Et puis de... Oui, de voir son prochain passage et puis de travailler avec de la qualité, observer comment les autres travaillent aussi. Est-ce qu'effectivement il y a des outils nouveaux ? Est-ce qu'il y a une façon de s'adresser nouveau ? Aller interroger ça, rester dans ce mouvement-là et puis se fier aussi à ce qu'on a déjà acquis. Ce n'est pas la peine, il ne faut pas toujours ramener ce qu'on a déjà appris parce que ça se transforme aussi. Mais ne pas hésiter non plus à aller chercher des éléments qui nous ont déjà permis de prendre des décisions. Je veux dire, on sait prendre des décisions à un moment donné, on sait aller chercher ça. Je pense qu'aussi, avec l'âge, on est des managers qui se connaissent. Donc ça, c'est intéressant aussi d'aller, quand on a des équipes, d'aller chercher aussi cette capacité à manager, à entraîner les autres, à mettre en forme qu'un projet, qu'il se soit des moyens humains, des moyens techniques, à les mobiliser.

  • Speaker #1

    Tu as une équipe aujourd'hui qui est intergénérationnelle ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai une équipe qui est intergénérationnelle, petite mon équipe mais je l'adore. J'ai toujours adoré aussi bien mes boss, mes pairs que mon équipe. Moi ça me donne une énergie de... Voilà, donc ma dernière recrue, elle a 22 ans. Je suis allée hier dans une école de mode, une grande école de mode. Et c'était la première fois qu'elle est là-bas. J'ai adoré en fait pour repérer des talents, pour faire du talent scouting. J'ai adoré son regard sur cette école. C'est la première fois qu'elle voyait tout, ça a été émerveillé. Moi, ça m'a énormément nourrie, c'était un très bon moment. Et la personne qui est dans mon équipe, qui est plus âgée, est une quinquat. Et puis, j'ai quelqu'un entre deux. Donc, oui, j'adore ça. Je trouve que c'est des énergies incroyables. Donc, des moments de vie aussi différents qu'il faut savoir accompagner. moment de vie, à son ambition, son projet, ses limites, ses ressources. Donc oui, oui, j'avais jamais pensé à ça d'ailleurs, merci Mathilde, mais elle est très internationale.

  • Speaker #1

    Mais ça c'est super, et j'imagine que, je crois comprendre que c'est majoritairement féminin ?

  • Speaker #0

    Alors oui, alors, c'est féminin, l'univers de la mode et du luxe est assez féminin, il faut bien le dire. Donc je milite aussi pour... que le masculin, alors je sais que le genre et ceci cela, mais bon voilà, pour qu'on ait aussi plus d'hommes qui soient représentés, mais c'est un univers plutôt féminin. Les ressources humaines sont un univers aussi féminin, donc ça c'est dommage parce qu'on sait que les univers féminins, en fait parfois, c'est encore vrai même si, je vais parler des salaires. On sait que plus l'univers est féminin, plus les niveaux de salaire ont tendance à être moyens ou baissés. Les jeunes générations font très bien ça, elles militent beaucoup là-dessus, et ça je suis très militante aussi là-dessus. Mais on sait que plus un univers professionnel est féminin, moins il est rémunéré, enfin globalement, en moyenne. Donc ça il faut le combattre, soit effectivement en étant très ouvert au genre, et faire rentrer des hommes, parce qu'ils sont plus à l'aise avec cette dimension matérielle qu'est l'argent, et demander des salaires. Mais je trouve que les jeunes femmes... ont bien intégré ça. Ou les femmes qui sont plus expérimentées, qui sont effectivement à fond sur ce sujet.

  • Speaker #1

    Et les femmes de ton équipe, aujourd'hui, elles se disent « Ah, mais c'est génial ! » Finalement, on travaille avec des personnes de toutes les générations. Sans doute que ça nous apporte une lecture des compétences qui sont différentes. Est-ce qu'elles ont conscience de cette chance ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. On n'en parle pas parce que c'est tellement évident qu'on ne le dit pas. Ce n'est pas un sujet. C'est surtout qu'on est... Moi, je recrute beaucoup des énergies, en fait. Donc, on a des énergies qui sont compatibles. Donc, avec des temps lents, concentrés, ça fait partie des métiers. Et puis, des temps beaucoup plus énergiques où on est dans la réactivité, on est dans la réponse à toutes les questions qu'on peut nous poser, dans la décision. Donc, je ne sais pas si on le pense en termes d'intergénérationnel, mais c'est évident qu'on sait qu'on vit ça, on partage dans cette énergie-là. Et oui, je crois que je vais les interroger quand je vais rentrer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous partager un film ou une citation ou quelque chose que tu aimes ?

  • Speaker #0

    Il y a une réplique dans un film, je suis très cinéphile, c'est Scarlett O'Hara dans Autant n'emporte le vent. C'est très lointain, on s'en fiche. C'est un livre aussi, qui dit à la fin, qui dit en l'enfin, mais surtout demain est un autre jour. Et moi j'adore ça, demain est un autre jour. Alors elle le dit, elle est un peu en colère, moi je ne veux pas dire ça. Je veux dire que demain, ouais, super, youpi, c'est un autre jour. Donc ça, j'adore, ça, ce rapport au temps. Et puis, peut-être une autre phrase que j'aime beaucoup, qui vient de Gabrielle Chanel, qui est forcément un personnage que j'aime beaucoup et avec lequel j'ai beaucoup travaillé. Et elle a dit quelque chose qui est très beau, et ça peut faire une relation avec Lénold, qui est de dire, en fait, la mode se démode. et le style jamais. En fait, je crois qu'il faut connaître ce style personnel et on n'est jamais démodé. On est toujours contemporain, vivant et énergique.

  • Speaker #1

    Ça, c'est chouette. Tu sais que j'aime particulièrement celle-là. Est-ce que il y a un livre que tu as envie de nous recommander ? Tu nous as parlé de ton amour pour les livres, les vrais livres.

  • Speaker #0

    C'est si difficile de faire un choix parmi les livres comme c'est difficile de faire un choix parmi ses amis ou parmi ses femmes. Mais j'en ai un quand même qui me vient comme ça, que je trouve très intéressant, qui s'appelle l'homme D, comme un D, joué au D. Le type qu'il a écrit s'appelle Luke Reinhardt, c'est un américain, je ne sais plus en quelle année, ce n'est pas grave, c'est assez récent, qui en fait, lui, il ne veut plus agir de manière, avec un comportement déterminé. vis-à-vis des décisions qu'il doit prendre, vis-à-vis des relations qu'il a avec les autres, vis-à-vis de son entourage et tout ça. Donc il dit qu'à chaque fois qu'il doit prendre une décision, il va le jouer au dé. Et chaque face d'un dé correspond à oui, non, peut-être, tout de suite, jamais, enfin bon, des comportements. Donc quand on lui pose une question, il joue au dé, en fait, la réponse. Donc ça va emmener dans sa vie personnelle, professionnelle, dans son environnement, des choses absolument phénoménales. Et explorer en lui des attitudes absolument phénoménales. Donc avec des hauts, des bas, mais une jolie exploration, une jolie interrogation. Donc je trouve ça très intéressant sur... sur le fait de se dire voilà comment certaines fois on peut être un peu différent bon c'est un livre que je recommande voilà ok ok je sais que tu vas le lire je vais le lire bien sûr que je vais le lire tu demain soir tu peux inviter qui tu veux à ta table Qui t'as envie d'inviter alors d'abord qu'est ce que je mets sur ma table alors je mets des super bonnes choses à manger ce que j'ai j'adore manger Je mets un très bon bourgogne blanc parce que j'adore le bourgogne blanc. Je mets un peu d'eau, évidemment. Je n'ai pas de nom qui me vienne comme ça parce que j'en aurais peut-être trop, mais j'aimerais avoir un mélange de timide et d'arrogant. J'aimerais avoir ce bouquet-là. Parce que c'est toujours joli, en fait, quand la timidité rencontre l'assurance et que ça se régule, en fait. J'aimerais avoir un mélange d'artistes et d'intellos, d'artistes ou de scientifiques. J'ai des copains polytechniciens et j'ai des copains artistes, alors ça c'est extraordinaire. J'aime bien ce mélange-là. J'aimerais bien sûr avoir des jeunes et des vieux, et toute la gamme de couleurs à l'intérieur. Voilà, ça, ça serait ma table. Alors ça peut être un peu nombreux.

  • Speaker #1

    Ça peut être une grande table, mais en même temps c'est super sympa les grandes tablées.

  • Speaker #0

    J'adore. Trop bien.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avant de conclure, Nathalie, il y a quelque chose que tu n'as pas encore dit, que tu as envie de dire ?

  • Speaker #0

    Ça, tu me l'as piqué. Je te l'ai piqué ? Oui, c'est ce que je dis aux entretiens, à la fin de mes entretiens. Ok, je te la rends. Qu'est-ce que j'ai ? Non. Qu'est-ce que je n'ai pas dit que j'aurais envie de dire ? Non. Ton interview est très bien parce que je crois que j'ai vraiment dit ce que j'avais à dire.

  • Speaker #1

    Tu as dit plein de choses passionnantes.

  • Speaker #0

    Et peut-être reboucler sur l'énolde et pourquoi on est là. Ça m'a encore fait mouliner et ça m'a encore plus envie de réfléchir à ce concept et d'y contribuer. Je reviens sur le début. de dire « ouais, je vais être encore plus vigilant à comment le nourrir, comment lui donner plus de forme encore et plus de force. » Donc merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci Dantali, merci d'avoir accepté, merci d'avoir participé. J'étais super heureuse de t'avoir. Je te dis à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #1

    A très bientôt. Merci de nous avoir suivis. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le, commentez-le, mettez des étoiles, abonnez-vous,

  • Speaker #0

    je compte sur vous.

Description

L’ART DE L’ENTRETIEN : ENTRE PSYCHOLOGIE, CRÉATIVITÉ ET TEMPS


L’entretien de recrutement n’est pas un test, ce n’est pas une suite de réponses préfabriquées.
C’est une rencontre, un échange où l’on cherche, de part et d’autre, la bonne connexion.


💼 L’entreprise a un problème : elle cherche la bonne personne.
🎯 Le candidat a un problème : il cherche le bon projet.

Et entre les deux ? Un dialogue à construire.


Dans cet épisode, j’ai l’honneur de recevoir une DRH visionnaire, psychologue du travail et éternelle étudiante.
Elle nous parle d’adaptabilité, de curiosité, de créativité et de cette citation de Gabrielle Chanel :
👉 « La mode se démode, mais le style jamais. »


Parce qu’au-delà des compétences, c’est notre singularité qui marque les esprits.


💡 AU PROGRAMME :

🔹 Comment aborder un entretien comme un moment d’échange et non un examen ?
🔹 Pourquoi le temps peut être un allié et non un ennemi ?
🔹 Les 4 grands styles de créativité et comment identifier le vôtre.
🔹 Pourquoi apprendre ne s’arrête jamais et comment rester vivant dans son job.
🔹 L’intergénérationnel : un secret de performance que trop de gens sous-estiment.


💡 J’ai adoré interviewer Nathalie.
Parce qu’elle ne se contente pas de donner des conseils. Elle invite à repenser notre rapport au travail, à la carrière, au temps.


📩 Quel est votre style professionnel ?
Comment faites-vous de chaque rencontre une vraie opportunité ? Dites-moi en commentaire !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #1

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire « j'avais envie de vous dire que… » et « vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? » Ça, j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc, ce n'est jamais parfait, c'est humain. C'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en relation, en connexion. Non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important, bien évidemment, d'échanger des choses factuelles. Mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante. et aussi efficace, parce qu'à la fois, on a une décision à prendre. Et ça, c'est comme ça. Il y a une décision à prendre. Oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #0

    Dans cette émission, j'ai le très grand plaisir de recevoir Nathalie, une NOLDI accomplie. Avec sa carte d'étudiante en poche et son expérience en tant que DRH de renom, elle cultive la psychologie et la créativité comme personne. Aujourd'hui, elle va nous livrer les clés pour piloter le temps, avoir un projet clair, trouver la bonne adaptation. et partager quelques-uns de ses secrets de DRH, comment réussir un entretien ou continuer à se développer dans son entreprise, quel que soit son âge. Bonjour Nathalie, je suis absolument ravie de te recevoir.

  • Speaker #1

    Bonjour Mathilde, moi je suis ravie d'être là. Super.

  • Speaker #0

    Est-ce que je peux commencer par la traditionnelle question, à savoir est-ce que tu veux bien te présenter ?

  • Speaker #1

    Alors avec plaisir également, donc Nathalie Lemel. Je suis plein de choses, alors je vais essayer de le faire un peu linéaire mais pas trop. Donc d'abord je suis mariée, je suis la maman d'une fille dont je suis très fière, du mari aussi, il faut bien le dire. Je suis DRH dans une grande maison de haute couture, Place Vendôme. J'ai une double formation, donc une formation de psychologue du travail et un master spécialisé à l'ESSEC. Je dis ça parce que ça sera peut-être important à un moment donné de parler de la psychologie. Je suis née au Mans. et je suis parisienne depuis très longtemps et j'ai X ans, c'est-à-dire que je suis bien dans la catégorie des Nold.

  • Speaker #0

    Merci pour cette présentation. Est-ce que tu peux nous dire aussi ce qui t'a donné envie de participer à cette émission ?

  • Speaker #1

    La curiosité en fait. Je trouve que le sujet est intéressant, il est peut-être sans fond ou encore sans forme, mais il est très intéressant, très actuel, très contemporain, il le sera encore de plus en plus. Et je pense qu'on a la foi de... de la pensée à trouver, des actions, de la motivation, des questionnements, du doute, enfin plein de trucs.

  • Speaker #0

    Quand tu étais toute petite, tu avais quoi dans ta tête ? Tu avais quoi comme envie ? Nathalie, comment tu te prêcherais ?

  • Speaker #1

    Quand j'étais toute petite, je crois que j'avais plein de trucs dans ma tête, j'avais plein de questions. Et ma mère s'en souvient sans doute encore parce qu'elle me dit que mon livre préféré, c'est un bouquin qu'elle m'avait offert qui s'appelle « Dis pourquoi ? » parce que ça répond à des questions, parce qu'il paraît que je disais tout le temps, ou je demandais tout le temps « Pourquoi ? » . Donc j'avais plein de questions. J'étais une petite fille à la fois introvertie, curieuse, expansive, un peu des deux, avec les yeux grands ouverts et beaucoup de questionnements sur le monde.

  • Speaker #0

    Et ce, tu es DRH depuis de nombreuses années, tu as bâti une superbe carrière. Qu'est-ce qui t'a amenée là ? Quel a été le chemin entre la petite fille et la directrice des ressources humaines ?

  • Speaker #1

    Peut-être, quand j'étais petite, ce que je voulais faire, il y avait deux choses qui m'attiraient énormément, je voulais être psychologue ou journaliste. Je crois que je ne savais pas très bien ce que ça voulait dire, mais je trouvais que ça claquait un peu, c'était pas mal. Et je crois que ce que je voulais, c'était comprendre, déchiffrer le monde, comprendre les humains, comprendre les comportements, comprendre ce qu'il y a derrière, un peu l'autre côté du miroir. Je crois que c'est ça, vraiment. Et puis, après ce métier de dérage, il tombe sous le sens. C'est-à-dire que c'est ce goût de la relation humaine, c'est ce goût de trouver forcément peut-être la juste place d'une personne dans un endroit à un moment donné, mais aussi voir en la personne quelque chose d'assez prêt à fleurir. C'est ça qui m'intéresse. C'est de voir ce qui est prêt à fleurir, ce qui est prêt à sortir, ce qui est prêt à émerger, et de trouver les conditions ou la mise en condition pour que ça puisse émerger. Ça, j'adore ça en fait.

  • Speaker #0

    Ça transparaît. Et comment est-ce que tu fais, j'allais te dire, quand on exerce un métier depuis un certain temps, pour être toujours au goût du jour, à la page, qui est un métier en profonde transformation, comment est-ce que tu fais toi ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que DRH c'est un métier en profonde transformation, d'abord par rapport à l'organisation du travail, comment on travaille en collectivité, le sens du travail, le rapport au travail. C'est aussi un métier qui bouge beaucoup parce que les métiers changent, les personnes changent. Donc comment je fais pour rester à la page ? J'espère déjà que je reste à la bonne page. Je fais plein de choses en fait. Je suis à la fois intervenante dans les écoles, donc je vais voir des gens très jeunes. J'accueille des stagiaires d'observation, donc ils ont 16 ans. Et dans une entreprise, aujourd'hui, on est cinq générations à travailler, c'est assez génial. Et puis, il y a des métiers nouveaux, donc je vais m'intéresser à ce que c'est que les métiers nouveaux, ce qu'on dit sur le marché, les tendances. Et puis, cette capacité, quand je donne des cours, à me dire, mais en fait, pourquoi je dis ça ou comment je fais ça ou comment je pourrais le faire ? Formaliser une action, en fait, me permet de m'interroger, d'échanger, de rencontrer, de formaliser différemment. Je crois que c'est comme ça que je fais.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'a amenée à donner des cours ? Je sens une passion, je sens que tu as tellement envie de transmettre et que tu as l'air de trouver beaucoup d'épanouissement dans cette partie. Comment tu es arrivée là ?

  • Speaker #1

    Parce que je crois que la première fois, on me l'a demandé et je me suis dit « non, mon Dieu, je n'arriverai jamais à le faire » . Et puis après, je me suis dit « pourquoi pas ? » . Et en fait, c'est un vrai plaisir. C'est un vrai plaisir de transmettre, de présenter, d'organiser en fait, d'organiser une pensée et trouver un fil, un fil qui va inspirer, un fil qui va changer peut-être quelque chose quelque part. Donc c'est extrêmement plaisant, oui c'est extrêmement plaisant. Et puis enseigner, ça veut dire qu'à chaque fois on rencontre des personnes nouvelles, des générations nouvelles, ce que je disais tout à l'heure. Une façon d'aborder les choses de manière différente, donc c'est une façon de se revisiter soi-même en fait.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu leur enseignes ? Quels sont tes domaines de prédilection ?

  • Speaker #1

    Oh là, alors j'ai les ressources humaines forcément, parce que c'est à la fois une technique et une posture. Donc je donne des cours sur les ressources humaines, sur le coaching. auprès des psychologues qui sont le coaching c'est comment effectivement on fait grandir quelqu'un à l'intérieur de lui-même dans une situation donnée et je suis aussi professeur sur quelque chose que j'adore en fait intervenante sur un sujet que j'adore dans une école d'art de mode qui est comment on trouve notre identité créative donc aider des étudiants qui ont une vingtaine d'années qui vont se dédier à un métier créatif ils vont être designers en général dans la mode quelle est leur source de créativité et comment cette créativité-là, ils peuvent l'apprivoiser, ils peuvent la faire exploser, ils peuvent l'exprimer. Et la créativité, c'est mon grand sujet. La réflexion sur la créativité,

  • Speaker #0

    c'est mon grand sujet. Et tu les amènes à raconter leur histoire pour qu'ils soient crédibles dans ce qu'ils vont proposer, j'allais dire, en tant que professionnels ?

  • Speaker #1

    Je les amène à faire un voyage en deux temps. C'est effectivement dire Qu'est-ce que tu vas proposer, toi, étudiant, quand tu seras plus grand ? Est-ce que tu vas proposer une nouvelle marque, un nouveau produit, une nouvelle empreinte dans l'univers dans lequel tu travailleras ? Généralement, la mode, je l'ai dit. Et qu'est-ce que tu vas sortir de toi, de ton expérience, de ton histoire, de ta sensibilité, de ce qui te source toi-même, ce que tu aimes, ce que tu détestes, ce qui te gêne ? Comment ton identité créative, elle va émerger ? Et je leur donne aussi des points de repère, parce que la créativité, en fait, c'est quelque chose qui est... Ce n'est pas l'innovation, ce n'est pas quelque chose de fini. La créativité, c'est en fait l'énergie, la tension psychologique, ça se dit comme ça, qui va faire que tu vas avoir envie de changer le monde, envie de transformer le monde. Et ça, en fait, il y a plusieurs motivations dans le sens de vouloir transformer le monde. Et c'est ça, je les connecte en fait à cette énergie-là, à ce flot-là. Il y a quatre énergies spécifiques. relatives à la créativité, mais j'en parlerai peut-être plus tard.

  • Speaker #0

    Et ils ont l'habitude, j'allais dire, d'être connectés à ce flot-là en particulier. Est-ce que c'est disruptif, innovant ce que tu proposes ? Est-ce que c'est beaucoup vu ?

  • Speaker #1

    Non, parce qu'en France, on n'a pas d'école de la créativité, ce qui existe aux États-Unis, mais en France, on n'apprend pas ça. On apprend des techniques créatives, c'est-à-dire dire plus, faire plus, mais on n'apprend pas à aller chercher en soi-même quelle est notre énergie, quelle est notre pulsion créative. Donc ça, ça ne s'enseigne pas vraiment. Je crois qu'il n'y a que les psychologues qui peuvent aller sur ce sujet-là. Et donc, ils sont très étonnés. Au début, peut-être un peu réticents. Puis après, on s'amadoue, on travaille, on y va. Ils y vont, en fait. Et ils voient que c'est agréable. Et ils vont aller chercher... Bon, je les amène avec certaines techniques. Ils vont aller chercher ce qui fait leur unicité, en fait. Ce qui fait leur unicité, ce qui fait leur hypséité. Ça, c'est un mot assez joli. qui vient des psys, c'est-à-dire notre identité personnelle profonde et notre singularité. Donc ils vont aller chercher ça avec ce qui est très entraînant, et puis ce qui peut les bloquer, et en prendre conscience. Ça veut dire donner un rythme, donner une couleur, donner une forme, donner un projet à leur créativité. Donc ils terminent après, c'est très concret, parce qu'il faut que ce soit concret un cours quand on enseigne ou quand on intervient, il faut qu'à la fin ce soit concret parce que c'est noté, il faut des notes. Donc je leur fais produire un book qui s'appelle « My Creative ID » , donc qu'est-ce qui fait leur identité créative. Donc là ils parlent de leurs émotions, ils vont parler de leur flow, ils vont parler de ce à quoi ils ont envie de contribuer pour changer le monde, ils vont avoir trouvé ça, leur processus créatif. ils vont trouver tous ces éléments qui les constituent. Et là, je reçois des choses merveilleuses et je donne des notes merveilleuses.

  • Speaker #0

    Et toi, tu emploies du coup ce mot « je reçois des choses merveilleuses » , tu leur transmets énormément sur ce processus d'identification, de créativité. Qu'est-ce qu'ils te transmettent ? Toi, tu repars avec quoi ?

  • Speaker #1

    J'adore cette question, c'est une jolie question Mathilde. Je repars nourrie, moi ça me nourrit quand je débloque quelque chose ou quand je trouve quelque chose et que je vais innerver quelque chose. Peut-être énerver des fois. Mais innerver quelque chose, c'est ça cette idée en fait, de pouvoir grandir, de pouvoir s'épanouir. Donc je repars avec ça quand je vois à un moment donné que ça, ça sort et qu'il y a un blocage ou quelque chose qui va se lever et qui va donner ce jaillissement. Alors ça peut être un jaillissement très fort ou une petite source, on s'en fiche, au moment que ça émerge. Donc je repars avec ça et puis je repars avec leur confiance. avec le moment d'échange qu'on a échangé, avec ce qu'ils m'ont appris aussi en me disant « Tiens, ça c'est intéressant, je ne l'avais pas pensé comme ça ou je ne l'avais jamais vu présenté comme ça. » Et c'est la partie de la richesse humaine et de la relation humaine et de la confiance qu'on peut instaurer entre différentes générations aussi. Ils ont 20 ans, moi j'ai plusieurs fois 20 ans à l'intérieur de moi-même, donc au début ils doivent se dire un peu d'impression, c'est un truc, c'est qui, c'est quoi. Et puis, travaillant dans la mode, dans le luxe et tout, on impressionne toujours un peu. Et puis, en fait, c'est plusieurs fois 20 ans en mois, je vais en parler aussi, où je vais amener cette possibilité. Ils vont voir qu'effectivement, il y a plusieurs couches dans une personne. Et ça, c'est intéressant aussi à dévoiler sans embarrasser, mais de dire qu'en fait, on sait ce que c'est que d'avoir 20 ans, 30 ans, 40 ans et au-delà.

  • Speaker #0

    On est un peu passé par là.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça qui est génial. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, c'est génial. Et puis moi, ce que je lis, ce que je comprends, c'est qu'effectivement, tu y vas pour transmettre, c'est ton titre, ta légitimité et ton expérience, mais tu vas aussi chercher quelque chose. Et ça te donne, j'imagine que tu arrives ou que tu poses une forme de posture d'égal à égal qui fait qu'eux aussi ont envie de contribuer et que ça doit être absolument formidable. Et je trouve que c'est ça qui est génial dans l'intergénérationnel. Ce n'est pas uniquement du descendant, c'est autant du descendant que de l'ascendant. Et on arrive à vraiment... progresser ensemble.

  • Speaker #1

    L'intergénérationnel il est magique à partir du moment où tu choisis soit de donner, soit de transmettre. Moi si on dit transmettre, je le ferai pas. J'ai pas envie de transmettre forcément, systématiquement. J'ai pas envie de transmettre n'importe comment et à n'importe qui. Il faut que je trouve mon fil de transmission, mon fil de générosité, mon fil d'aisance. mon fil de me sentir pertinente aussi. Et je pense que pareil, dans l'intergénérationnel, les gens plus jeunes, ils ont envie de prendre des choses, de donner des choses, mais pas à n'importe qui, pas n'importe comment. Ça ne se vole pas, ça, ce qu'on a à donner. Ça se cherche, ça se quête, ça se mérite, mais dans le sens du passage, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est super vrai. Et tu as commencé à toucher du doigt, à énoncer tout à l'heure. ton expertise sur le sujet de la psychologie. Est-ce que tu veux aussi nous en dire quelques mots ? J'ai le sentiment que c'est très structurant et très présent dans tout le développement de ton parcours et dans ce que tu proposes aux autres.

  • Speaker #1

    Oui, je crois que la psychologie qui est quelque chose que... Je suis psychologue, donc je l'ai dit, je suis diplômée psychologue. Et après, j'ai un peu oublié que j'étais psychologue, puisque ESSEC, puisque entreprise,

  • Speaker #0

    puisque DRM.

  • Speaker #1

    Donc d'abord psychologie. D'abord psychologie. Et qu'est-ce qui fait que... Psychologie du travail.

  • Speaker #0

    Tu as exercé en tant que psychologue du travail ?

  • Speaker #1

    Non, jamais, en fait. Sauf dans l'entreprise. En tant que dans l'entreprise, on est psychologue du travail. Mais on ne dit pas forcément qu'on est psychologue. Parce qu'on ne va pas jusqu'à la psychologie, on ne va pas jusqu'à l'accompagnement. Par contre, ce qu'on garde de la psychologie, c'est l'écoute. C'est l'écoute et la posture. On n'oublie jamais ça. Donc, je reviens à cette identité de psychologue aujourd'hui. Est-ce que je... Je travaille sur un sujet qui m'importe beaucoup, qui est la psychologie de la créativité. Moi je travaille dans des industries créatives, donc en tant que DRH, dans de très jolies maisons. J'ai eu la chance de travailler dans de très belles maisons, donc dans l'univers de la mode, du parfum, de la joaillerie. Et je me suis toujours intéressée au qu'est-ce qui rend les gens créatifs et comment non seulement dans les directions artistiques, mais aussi dans les autres métiers, les gens peuvent être créatifs et nourrir cette créativité. La créativité, c'est un petit chat, je veux dire, ça disparaît dès qu'on l'appelle. Mais si on l'attire doucement, sereinement, ça vient, ça se nourrit aussi la créativité. Donc ça se nourrit avec de la culture, avec de la curiosité, avec tout ça. Donc je me suis intéressée à... Qu'est-ce que c'est qu'être créatif ? Comment nourrir cette créativité ? Comment repérer les créatifs ? Et comment leur donner les conditions de la créativité, dans une organisation, mais aussi en tant que personne ? Donc aujourd'hui, je suis étudiante, donc ça c'est quelque chose qui est peut-être intéressant aussi à dire, on peut être étudiant à n'importe quel âge, et ça c'est formidable, j'ai ma carte d'étudiant, c'est quelque chose d'assez rigolo dans mon sac. Je suis doctorante, je prépare une thèse sur la psychologie de la créativité. Je m'intéresse à ce qui fait, qu'est-ce que c'est que cette créativité, cette pulsion créative, et comment lui donner une forme dans le travail, et comment faire en sorte que chacune des personnes dans les organisations puisse être plus créative, et libérer cette créativité. Mais on peut être créatif quand on est directeur artistique, designer, mais on peut être créatif quand on est comptable. La façon, c'est de trouver pourquoi et en quoi on peut être créatif, quelle est notre forme de créativité, et rendre un bilan comptable créatif, non pas dans les chiffres, mais la façon de l'aborder, la façon de le communiquer, la façon de mettre de la richesse à l'intérieur de la spécificité.

  • Speaker #0

    Je trouve ça très intéressant, évidemment, ce concept de créativité, mais qu'effectivement,

  • Speaker #1

    je n'avais pas visualisé.

  • Speaker #0

    pour un certain nombre de métiers, comment est-ce qu'on peut révéler notre créativité ou en tout cas, travailler-tu ? Est-ce que tu as quelques clés à nous donner ?

  • Speaker #1

    Alors, quelques clés... Alors comment... Alors, quelques... D'abord, trouver quel est son style propre de créativité. C'est important, il y en a quatre grands. Donc, il y a des gens qui sont faits pour donner du sens au monde, en fait. Trouver du sens, c'est donner une voix. Donc ça, ça va donner généralement des leaders, des hommes politiques, des chefs d'entreprise. Ils ont envie de trouver le sens et d'emmener les autres. Après, on a une autre catégorie qui est ceux qui veulent embellir le monde, mettre de la beauté. Donc ça, ça va faire des artistes, généralement. Des artistes, ils veulent mettre de la beauté, ils voient tout ce qui est beau, ils veulent reproduire cette beauté, partager cette beauté. Après, il y a des gens qui veulent soigner, éduquer le monde. Donc on va trouver forcément des médecins, des enseignants, peut-être des psys. et donc on va vouloir accompagner et apporter du mieux-être, préserver, des choses comme ça. Et puis après, on a des gens qui veulent comprendre le monde, sortir du chaos. Donc ça, ça va donner des scientifiques. C'est quoi les grandes lois de la nature ? Comment on va les modéliser ? Comment on va les reproduire ? Donc d'abord, trouver cette forme de créativité. Qu'est-ce qu'on a en nous, fondamentalement, qui fait qu'on a envie d'être plutôt l'un des quatre ? Alors on peut en composer deux. Moi, par exemple, j'aime éduquer, soigner, j'aime embellir. Donc, je sais que j'ai les deux, c'est comme ça. Alors, comment ça vient ? Ça vient parce que peut-être quand on est petit, c'est quelque chose, un environnement dans lequel on a été baigné, ou peut-être c'est ce dont on a manqué. Donc, ça, c'est une petite réflexion à avoir. Donc, les amener à avoir cette forme de réflexion sur quel est mon flot à moi, dans quoi je suis bien, dans quoi je vais effectivement libérer cette créativité. Puis après, la créativité, on l'exprime avec un violon, un pinceau, un tableau, une intelligence artificielle, un raisonnement mathématique, on s'en fiche, peu importe son outil. Donc ça, trouver ce flot. Et puis la deuxième chose, c'est la nourrir, cette créativité, il faut tout le temps la nourrir. La nourrir parce qu'on est curieux, parce qu'on cherche à comprendre comment ça marche, parce qu'on écoute, parce qu'on parle aussi, parce qu'à un moment donné, on élabore un raisonnement. Donc je dis souvent à des... des personnes qui peuvent être créatives, d'être aussi des communicants. On peut être un très bon créatif, mais si on ne communique pas, personne ne saura jamais rien. Donc il faut passer avec une voie de communication qui est la nôtre, mais il faut s'exprimer, il faut dire les choses, il faut apprendre à parler, à écrire, à faire ce qu'on veut, mais il faut l'exprimer.

  • Speaker #0

    Est-ce que la communication, du coup, je rebondis sur tes propos, c'est peut-être une compétence à développer ? à tout âge, peu importe le moment de sa carrière, pour se vendre, pour se présenter, pour convaincre. En tant que DRH, tu es quand même aux premières loges pour être témoin de ça. Qu'est-ce que tu dirais sur le sujet de la communication ?

  • Speaker #1

    Je crois que tu as raison, il est fondamental. Il est fondamental parce qu'il est une vraie base du talent. En fait, aujourd'hui, on a des compétences, mais il faut qu'on ait des talents. Donc les talents, la créativité en fait partie. L'adaptabilité, la polyvalence, en fait c'est les trois compétences transverses qu'on peut chercher dans tout type d'emploi aujourd'hui. Je parle en tant que DRH, on connaît bien ça. Et la communication, elle fait partie de tout ça, elle est vraiment transverse. Donc la communication, elle est la relation à l'autre, la relation à soi, et puis la relation à un outil à un moment donné, à quelque chose qui va permettre de s'exprimer. Et puis on est dans une société de communication, donc elle est... D'abord visuelle, elle est auditive aussi, donc il faut communiquer, communiquer c'est mettre en commun, donc c'est le base de la relation à l'autre. Une mise en communauté.

  • Speaker #0

    C'est vrai, communiquer, c'est mettre en commun. C'est important de se le rappeler. Qu'est-ce qui fait que tu es... Moi, j'aime penser qu'au fil des années, on a de plus en plus d'expérience, et donc potentiellement, si on travaille bien, on est quand même un peu meilleur, en tout cas chaque jour que la veille. Qu'est-ce qui fait que toi, tu es une encore meilleure DRH aujourd'hui, que tu n'as plus l'aide il y a 5 ans, il y a 10 ans ? Qu'est-ce que tu as développé ? Qu'est-ce que tu apportes en plus ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si je suis encore meilleure, peut-être plus adaptée, ou en tout cas, il faut la notion de meilleure, je ne suis pas sûre, mais quelque chose d'adapté en fait. Je préfère ce concept-là, pour qui que ce soit ou que ce soit. On va toujours être adapté à un endroit, un environnement, et c'est ça qui fait qu'on est bon, enfin en tout cas qu'on est efficace, qu'on fonctionne. Je pense qu'on perd des choses, avec l'âge, on perd des choses. Une certaine nécessité de se mettre en scène ou de se mettre en avant. Donc on a peut-être une posture un peu plus en retrait. Ça ne veut pas dire pour autant qu'on n'a pas de présence, mais ça veut dire qu'on n'a pas besoin d'en rajouter. On n'a pas besoin d'être le premier sur le terrain. Donc on apprend à mettre d'autres sur les terrains, à les accompagner sur ce terrain. Donc on perd ça, et pourquoi pas. Et ça c'est intéressant d'avoir cette position qui peut être un peu plus en arrière. sans perdre ce que je dis tout à l'heure, cette assurance aussi. On gagne beaucoup en écoute, ça c'est très clair, on fait de mouliner très vite, en fait on mouline très vite et l'expérience ça fait qu'on a un certain nombre de réflexes. Ça fait aussi que parfois on est perdu parce que c'est nouveau et que peut-être on va moins vite et ça c'est pas une légende, on peut aller moins vite aussi pour prendre de nouveaux concepts ou de nouvelles technicités et ça c'est vrai. Ok, on n'est pas né, moi je suis pas né avec un ordinateur ou un téléphone portable à la main. Donc... Ok, on va peut-être avoir un temps d'adaptation, on va peut-être avoir un moment d'interrogation, donc on peut se faire accompagner, ou il faut poser des questions en fait quand on sait pas ce que c'est. Et puis après on va assimiler évidemment, donc il y a des choses sur lesquelles on va beaucoup plus vite parce qu'on a des réflexes et qu'on sait, on évite les pièges humains. Donc ça c'est intéressant aussi. Et puis je pense qu'on a de la générosité. On développe de la générosité, c'est-à-dire qu'on n'a pas peur de se faire piquer les idées ou de se faire piquer le truc, ok c'est bon. On s'en fiche de tout ça, donc on a cette générosité-là, on partage et on invite à partager. Ok,

  • Speaker #0

    j'aime le mot de générosité. Est-ce que tu as senti, toi, un moment dans ta carrière que tu as pu être discriminée, moins valorisée parce que tu gagnais en âge ? Est-ce que ça a été une réalité à un moment pour toi ou pas ?

  • Speaker #1

    Je ne le dirais pas comme ça, je dirais qu'il faut toujours être un peu vigilant sur... Ne pas tomber dans ces pièges de l'âge ou de la catégorisation de l'âge, même s'il existe, parce que chacun porte un regard sur l'autre et peut avoir tendance à catégoriser. Je ne pense pas que ça m'ait jamais gênée ou empêchée. C'est une réalité, je ne la nie pas non plus. Donc ça veut dire qu'à un moment donné, l'âge fait qu'on va avoir un certain nombre d'attentes. Donc on ne va peut-être pas imaginer que... On est aussi sensible ou parfois timide ou parfois réservé parce qu'on est plus expérimenté, plus âgé. Alors pourtant, ça existe. On reste tout autant sensible. On reste tout autant dans cette forme de fragilité-là. Donc, je ne dirais pas que ça m'a gênée ou que ça m'a interrompue. Je ne le dirais pas comme ça. Mais en tout cas, on a droit d'exprimer encore toutes ces palettes-là. Et l'ambition. on a aussi de l'ambition, de l'envie de développement. Donc moi j'essaie tout le temps, en tant que DRH, d'être toujours dans cette ambition, dans l'accompagnement des personnes sur cette ambition, pas penser qu'à un certain âge, elle n'a plus d'ambition. Ce n'est pas vrai, ça voudrait dire qu'il n'y a plus de projet de vie. Ça c'est absolument faux. Elle peut être différente, elle peut être plus souterraine, elle peut être moins exprimée, en tout cas il faut aller la chercher, mais elle est vraie, c'est une énergie de vie, ça l'ambition.

  • Speaker #0

    Quelle est la qualité qui t'a le... plus servi pour l'instant pour te développer dans ta carrière ou pour atteindre ce que tu avais envie d'atteindre ? Quelle est la qualité chez toi qui a été porteuse ?

  • Speaker #1

    Je vais en dire deux. La persévérance avec l'exigence. C'est deux choses, persévérance et exigence. Dans l'univers de la mode et du luxe, c'est important d'avoir ce niveau d'exigence. C'est normal, c'est ce qu'on va aussi donner à nos clients, donc moi, mes talents dans mon métier. Et l'écoute, c'est-à-dire la captation, l'interrogation, ça je pense.

  • Speaker #0

    Et l'écoute, j'ai le sentiment, tu disais quand j'étais petite, je pensais au journalisme, à la psychologie sans trop savoir, parce que quand on est tout jeune, on ne sait pas forcément. Mais du coup, la notion d'écoute, elle était quand même présente depuis toujours.

  • Speaker #1

    Elle était présente, elle a toujours été présente en fait. Je crois que j'ai toujours écouté et regardé mon environnement. Plus que m'exprimer en fait en étant petite, j'ai appris la parole et la communication ou la facilité de la communication de manière progressive. Donc l'écoute c'est une grande ouverture en fait sur le monde, c'est une forme d'intériorité. Moi j'ai besoin de moments d'écoute, de repli. Donc je suis à la fois très intérieure et très expressive, très sociale, mais les deux. En fait, j'ai vraiment besoin de ces deux moments. Ça, c'est important de se connaître aussi là-dessus.

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu prends, tu as de toute évidence une vie super remplie, tu as un très joli job, tu transmets, tu es doctorante. Comment est-ce que tu prends des bouffées de respiration ? Comment est-ce que tu recharges ton énergie pour continuer de conquérir ?

  • Speaker #1

    Comment ? Alors...

  • Speaker #0

    Sans me stresser par rapport au temps, moi j'ai un rapport au temps qui est particulier. Et en pensant que le temps, il y a une figure que j'aime bien qui est Dali. Voilà, parce que peut-être je bosse dans une boîte où le surréalisme est important. Et je trouve que j'adore ce mot de surréalisme. La créativité, c'est du surréalisme en fait. C'est au-delà de la réalité. Donc ça, c'est extraordinaire. Donc j'aime beaucoup Dali qui en fait peint plein de choses. On le sait, très créatif, on le sait. Il a... Pain, en fait, c'est montre molle. Et ces montres molles, moi, j'aime beaucoup ce symbole parce que le temps, en fait, il est mou, on a toujours l'impression qu'il est dur, qu'il est sévère, qu'il est linéaire, qu'il vous contraint. Oui, c'est vrai pour une part. Mais en fait, il y a plein de moments dans le temps où il ne va pas se passer ce qu'on a prévu. Le bus est en avance, le bus est en retard, la personne qu'on est en train d'interroger est peut-être plus rapide ou... plus lente que ce qu'on a prévu. Donc ça va créer des petits mouvements dans le temps. Donc moi j'arrive à faire plein de choses en même temps parce qu'il y a des petits ventres mous, des petits temps mous dans le temps. Et c'est ça sur lequel il faut toujours compter. Donc il y a des moments où ça tend, mais il y a plein de moments où c'est un peu... Donc ok, on va s'adapter, on va faire autrement, on va prendre ce petit creux pour faire autre chose. Donc ce rapport au temps peut être un peu différent, comme ça, un peu... Alors bon, je sais tenir mes plannings, mais j'ai confiance dans le temps. J'ai lu « À la recherche du temps perdu » , donc c'est quand même ce rapport au temps, il est très présent chez moi. J'adore Proust et ce rapport à cette boucle du temps. Peut-être qu'on jette dans le temps et qu'on récupère dans le temps, ou ce qu'on a jeté dans le temps, on va le récupérer à un moment donné. J'aime bien aussi ces boucles. Mais là, je vais devenir hyper intello. Bon, ce n'est pas grave, c'est moi aussi.

  • Speaker #1

    Tu vas t'exprimer, Nathalie.

  • Speaker #0

    C'est toi aussi.

  • Speaker #1

    Je sens qu'il y a beaucoup de choses dans ta tête.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Et l'autre part de la question que j'ai peut-être oubliée.

  • Speaker #1

    L'autre part de la question que tu as peut-être oubliée. Je te demandais comment tes temps de respiration. Est-ce que tu allais plus dire qu'il y a du sport aussi ?

  • Speaker #0

    Alors, je lis beaucoup.

  • Speaker #1

    Tu lis beaucoup ?

  • Speaker #0

    Je lis beaucoup. La littérature, la lecture, c'est un temps... Je lis depuis toujours. et j'ai envahi mes maisons avec des livres partout. Donc tu lis partout,

  • Speaker #1

    tu fais toi dans les transports, tu vas dans un café ?

  • Speaker #0

    Oui, je fais des copains, peut-être pas lors d'un dîner ou des choses comme ça.

  • Speaker #1

    Non, c'est vrai que c'est étrange que les gens arrivent avec leurs livres et se mettent à table, mais on peut trouver de nouveaux concepts.

  • Speaker #0

    Mais on peut effectivement faire un concept. Non,

  • Speaker #1

    je pense que pendant des vacances longues ou un week-end, ou en tout cas ces temps de lecture sont importants.

  • Speaker #0

    Dès que je peux, je glisse un livre, effectivement. Un vrai livre, un objet. on a essayé de faire une liseuse on m'en a offert une, merci Pascal c'est mon ami il m'a offert un livre mais je ne m'en suis jamais ravie mais tu préfères les vrais livres j'adore l'objet des livres donc effectivement et le sport donc ça le sport parce que le sport c'est l'hygiène du corps comme la créativité c'est peut-être l'hygiène du mental j'en sais rien mais le sport c'est fondamental il faut avoir cette énergie moi je fais deux sports donc un le yoga qui a un jeu un yoga assez dynamique qui permet cet alignement corps esprit mental et tout ça toute cette énergie là et je fais un sport qu'on connaît peut-être moins mais qui est très intéressant aussi qui est le pentathlon moderne en fait c'est cinq sports je le dis oui tu le dis parce que moi je les découvre et je pense que d'autres seront contents de le découvrir donc le pentathlon moderne moderne donc pinta 5 Donc c'est la course, les scrims, l'équitation, la natation et le tir. Donc ça veut dire que ça fait des athlètes assez complets. Mais en fait on ne fait rien de bien, mais on essaie de tout faire. Et ça j'adore ce truc, on n'est pas des spécialistes, mais voilà, on est capable de faire. On est capable de faire et on fait tout. Voilà, pas de manière excellente, sinon on serait effectivement dans une spécialité. Mais par contre, on n'a peur de rien et on fait assez bien.

  • Speaker #1

    Et donc, tu as du temps toutes les semaines, régulièrement ?

  • Speaker #0

    Oui, alors je… Tu as des temps de sport ?

  • Speaker #1

    Dans ton temps ? Oui,

  • Speaker #0

    oui, alors je ne vais pas monter toutes les semaines, je ne peux pas, parce que je vis à Paris et que ce n'est pas possible. Mais oui, bien sûr, je vais toujours glisser un moment de sport. Et il faut penser à cette... Oui, ça, notre corps, il doit être présent, il fait partie aussi de notre existence. Et quel que soit notre âge, si on veut garder cette souplesse à la fois physique et d'esprit, il faut le travailler, alors pas avec dureté, il faut le travailler avec plaisir et régularité.

  • Speaker #1

    Oui, et puis j'allais dire, pour le coup, presque peu importe l'âge, moi j'entends beaucoup de personnes qui disent « mais attends, mais tu ne te rends pas compte, mais je ne peux pas, mais je n'ai pas le temps, mais où est-ce que je caserais ça ? » et qui du coup, je trouve, à un moment sont en descente d'énergie, parce qu'en fait tout est tellement pompé, mais jamais finalement dans une source qui rejaillit, que c'est hyper dommage. Et trouver du temps pour s'offrir soit un espace de créativité, soit du sport, c'est aussi se donner une chance de se renouveler.

  • Speaker #0

    C'est pour ça que je reviens à cette idée, il faut faire du temps un ami, un ami dans sa longueur, parce qu'effectivement on vieillit, donc on prend du temps, on entasse du temps à l'intérieur de nous-mêmes, donc il faut prendre ça comme un ami. Et puis il faut prendre le temps aussi avec ce que je disais tout à l'heure, cette souplesse, cette modularité qui est possible. Donc dire j'ai pas le temps, ça veut dire qu'on ne veut pas se donner le temps. Alors oui il y a des contraintes objectives, c'est vrai que... En prenant de l'âge, nos enfants, moi ma fille n'est plus à la maison, donc j'ai plus de temps, je ne m'occupe pas de jeunes enfants, donc effectivement je vais récupérer un temps à moi. C'est aussi délicieux, c'est un autre temps, c'est délicieux d'avoir des enfants, c'est délicieux d'élever des enfants, c'est délicieux aussi de les voir grandir ailleurs et de récupérer ce temps pour soi, c'est un autre rapport au temps. Donc il faut avoir cette... Ouais, cette générosité aussi envers le temps, mais on a toujours le temps. Il suffit de trouver le bon moment. Et puis peut-être après, se dire que le temps, c'est comme une orange, on en prend un quartier de temps en temps, et qu'effectivement, on reste dans le cadre de son orange. On n'essaie pas non plus d'être le plus beau qu'on est.

  • Speaker #1

    Plusieurs fois, je reviens à ta carrière, tu as changé d'entreprise, tu as travaillé dans de superbes maisons. Comment tu t'es vendue ? Comment t'as donné envie ? Est-ce que tu as des bribes de conseils ? Je suis obligée d'aller te gratter là-dessus. En plus, parce que tu es DRH et je suis persuadée que tu as plein de conseils qu'on entend et qu'on entend moins.

  • Speaker #0

    Alors, moi, ce que j'aime bien, je vais parler de l'entretien de recrutement parce que c'est quand même le moment, effectivement, qui permet dans la communication de dire qui on est, ce qu'on veut, là où on vit d'aller et ce qu'on vaut. Pour moi, l'entretien de recrutement, et c'est comme ça que je le vis et que je le pratique depuis un certain nombre de temps, c'est vraiment de se dire, pour le candidat, comme pour le DRH ou la personne qui conduit l'entretien, c'est de se dire qu'en fait on a quelque chose en commun, et de se dire qu'on va vivre un bon moment ensemble, comme on est en train de le faire là, on a quelque chose en commun, on a envie de partager quelque chose en commun, et de se dire que c'est un bon moment, que le recruteur, il a un problème. il doit pourvoir un poste, le candidat il a un problème, il cherche un job, ok, on met ce problème en commun et on va essayer de trouver une solution. Et donc la solution elle est, est-ce que le candidat est adapté au poste, est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc à partir de là on échange, on échange sur des choses factuelles, techniques, les compétences, le salaire, les besoins, la disponibilité, et après on va échanger aussi sur Des envies, des passants, des façons de fonctionner pour se dire quelle est la personne. Est-ce que la personne est adaptée ? J'aime bien ce mot.

  • Speaker #1

    Tu l'as utilisé beaucoup, adaptée.

  • Speaker #0

    Exactement. Est-ce que la personne est adaptée au poste ? Est-ce que le poste est adapté à la personne ? Donc, c'est peut-être ce premier conseil phénoménal et intégral de dire, il faut imaginer l'entretien de recrutement comme un bon moment et quelque chose qu'on va vivre ensemble. Et après,

  • Speaker #1

    c'était... Et non, et après, j'allais te dire, quels sont les conseils, peut-être les petites recommandations ? Qu'est-ce qu'il faudrait faire ? Qu'est-ce qu'il ne faudrait pas faire ?

  • Speaker #0

    Et qui peuvent donner quelques clés aux autres qui nous regardent.

  • Speaker #1

    Je viens à un entretien, je me prépare pour un entretien de recrutement. Je vais passer un entretien avec Nathalie.

  • Speaker #0

    Le mot est très juste, tu le prépares. Tu le prépares et après tu le vis. Tu vis ce bon moment, mais tu le prépares. Tu le prépares, évidemment, tu prends de l'information sur l'entreprise ou l'organisation que tu as envie de rejoindre. Tu prends de l'information sur l'environnement, ton secteur. Tu prends de l'information sur le métier. Tu peux aller voir LinkedIn et regarder effectivement des gens ou interroger des gens qui travaillent dans ce secteur. Tu vas essayer de comprendre quel est le cycle de vie d'un produit dans une entreprise, dans l'organisation que tu veux rejoindre. Tu fais travailler tes neurones, ça c'est le minimum en fait, à un moment donné d'être vivant, de s'interroger, d'avoir envie. Plus tu as envie, plus tu donnes envie. C'est aussi le truc basique. Tu vas préparer et tu vas préparer aussi, tu as ton CV, tu as ton parcours, mais il faut avoir une présentation de ton parcours intelligemment, c'est-à-dire le présenter de manière à se dire, voilà ce qui va matcher avec le poste ou ce qui est intéressant pour mon interlocuteur. Je ne vais pas lui faire le truc tout linéaire, qui est énervant, qui est agaçant, qui est, bon, j'ai préparé mes qualités, mes défauts, mon truc, mon truc, je vais faire par date et tout. C'est un petit peu énervant, donc on peut le préparer un petit peu différemment, en mettant en avant des choses qui vont être adaptées à la situation, qui vont être adaptées au poste, qui vont être... Parler de soi, c'est aussi un truc intéressant. Et puis aujourd'hui, peut-être ce qui est important, moi je ne lis pas les CV de manière linéaire, c'est-à-dire quand on était petit, quand on a fait ses études, et puis là où on est aujourd'hui. Alors évidemment, on va faire un certain nombre de passages en revue. Moi, je suis obligée de réduire l'incertitude qui est la rencontre avec quelqu'un. Donc, je suis obligée de passer en revue un certain nombre de choses pour avoir une idée, pour prendre une décision qui va être oui ou non, qui est importante. Donc, je vais lire le CV aujourd'hui, alors bien sûr avec cette linéarité, mais aussi beaucoup en transverse. Aujourd'hui, les gens sont des switchers, des slasheurs, des slalomeurs, enfin tout ce qu'on peut imaginer, ils font ça. pendant qu'ils font ça, pendant qu'ils font ça. Et ça, ça m'intéresse, parce que ça, ça constitue le talent. Pendant qu'on travaille, on fait peut-être quelque chose à côté, on a une activité artistique, sportive, associative, militante, tout ça, ça va m'intéresser, tout ça, ça va constituer le talent. Donc les gens, un candidat peut préparer aussi ça, pas trop, de manière pas trop rigide, et vouloir placer toutes les choses. Mais parce que moi, ça m'intéressait, ça m'intéressait ce parcours linéaire, horizontal. Ça, c'est vertical, donc horizontal et vertical. Je me trompe tout le temps. C'est toujours, voilà, je sais. Voilà, mais les deux sont importants.

  • Speaker #1

    Comment on dit souvent ou moi, j'ai souvent entendu. Oh là là, évidemment, on se fait une première impression quand même. dans les quelques premières secondes et en général dans les quelques premières secondes, il y a le moment où on va l'un vers l'autre et où on se salue. Est-ce qu'il faut se serrer la main ? Est-ce qu'il faut assumer une certaine poigne ? Est-ce qu'il faut rester à distance ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?

  • Speaker #0

    On n'est pas obligé de se serrer la main. Moi, je trouve que ça, c'est vraiment un point de vue personnel, mais je trouve que se serrer la main, c'est un peu marqué par une certaine génération aussi. Donc, on n'est pas obligé de se serrer la main. On peut se faire un salut de plein d'autres façons. En plus, le Covid a mis un peu à l'écart cette tentation de se serrer la main. J'en vois de moins en moins, en fait, des poignées de main. Bon, après, on fait comme on est à l'aise, mais je trouve... Bon, voilà, ce n'est pas utile, ça, et on peut avoir un salut autrement. Donc, oui, c'est vrai qu'on se fait vite une idée, mais pas vite une idée pour le poste, pas vite une idée comme recruteur, mais on se fait vite une idée d'une énergie, d'un passage. D'une façon, et moi je vais essayer de trouver le meilleur passage pour la personne, pour l'aider à exprimer ce qu'elle peut exprimer. Donc soit en laissant faire, soit en étant un peu, en intervenant un peu à un moment donné, de manière un peu comme ça, pour casser quelque chose qui s'installerait, qui serait un peu, bon voilà, la personne elle répète tout le temps la même chose. Donc d'aller chercher quelque chose ailleurs, autre part, peut-être toujours cet autre côté du miroir dont on a déjà parlé. qui est souvent intéressant, l'impromptu c'est souvent intéressant. C'est vrai qu'on a tout de suite une idée pour te reprendre dans les premières minutes de la façon de communiquer, des formes de capteurs qui sont les capteurs les plus dominants. Et puis après, d'aller explorer en fait. C'est une exploration aussi, c'est une rencontre, on revient à la relation humaine, on revient à la rencontre, on revient à cette richesse-là. Il faut toujours le vivre comme un joli moment, c'est un joli moment à partager ça.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu apprécies quand la personne qui vient passer un entretien te pose des questions ? Oui, j'adore.

  • Speaker #0

    Mais j'aime bien des belles questions, enfin des belles questions, je m'entends. Des questions imprévues, je trouve qu'elles sont jolies, parce qu'on a souvent des questions sur... C'est important pour les personnes qui viennent chercher un emploi de se dire, mais comment va être mon bureau, qui vont être mes collègues du bureau d'à côté ? Quelle est la culture de l'entreprise ? Est-ce que les gens déjeunent ensemble ? Est-ce qu'il y a des moments communs ? C'est quoi les moments communs ? Les grandes réunions de l'année ? Des choses comme ça. Je trouve que c'est des choses intéressantes aussi pour prendre une température de la vie dans l'entreprise. Je préfère ça plutôt qu'on me demande le nombre de tickets restaurant. Je ne sais pas trop quoi. Non mais c'est vrai !

  • Speaker #1

    Ça n'est pas très vendeur.

  • Speaker #0

    Je peux répondre, bien sûr, sur la carte restaurant. Bien sûr, je le fais avec grand plaisir. Bon, ça fait partie de la matérialité qui est importante. Mais j'aime bien aussi les questions un peu différentes, en fait, où je me dis, tiens, c'est ouvert, ça capte, ça vibre.

  • Speaker #1

    Bon, et puis, ça veut dire qu'il y a de l'intérêt. Ça veut dire que la personne se projette.

  • Speaker #0

    Exactement. Et qu'elle n'est pas... pas, j'entends qu'on a une focalisation et qu'on veut donner toujours l'image du meilleur de soi-même mais peut-être que c'est pas l'image du meilleur de soi-même qu'on doit donner, c'est une image ouverte en fait. Je sais que c'est pas facile et ça c'est quelque chose et c'est peut-être une assurance qu'on prend effectivement avec l'âge. On a on s'éloigne en fait d'un certain nombre de choses que je disais tout à l'heure et peut-être qu'on a plus cette assurance là d'oser être nous-mêmes que enfin quoi que la jeune génération, il y en a qui le font très très bien. Très très bien, et ça c'est génial. Ça s'est vraiment libéré d'un certain nombre de carcans. On a tout de suite un échange qui peut être très joyeux, très immédiat en fait. Et ça je trouve que la génération du moment, elle s'intéresse beaucoup à l'image, elle se voit en fait, elle se regarde. Donc elle a quelque chose de très spontané, de très généreux. Et ça c'est très sympa, ça fait des entretiens très sympas.

  • Speaker #1

    Parce que ça crée tout de suite une connexion ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on peut y aller tout de suite, parce qu'on va vite, ça connecte tout de suite. Et c'est une génération qui est très connectée, très dans la connexion, avec plein de choses, plein d'interrogations. Donc on peut aller très vite dans cet univers-là, cette exploration-là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui est rédhibitoire en entretien ?

  • Speaker #0

    Oh, ça c'est dur, je vais en stresser plein si je dis ça. Qu'est-ce qui est rédhibitoire ? Vouloir absolument placer ce qu'on a envie de placer au départ, parce que la vie, ce n'est pas ça. On peut à la fin dire j'avais envie de vous dire que et vous ne m'avez pas laissé le dire, est-ce que je peux le dire ? Ça j'adore quand on me dit des choses comme ça. Mais vouloir le placer au bon moment, il n'y a pas d'exercice parfait dans un entretien de recrutement. C'est encore une fois une réduction d'incertitude de part et d'autre. Donc c'est jamais parfait, c'est humain, c'est subjectif parce que c'est un sujet qui parle à un autre sujet. Ce n'est pas objectif, ce n'est pas un objet qui parle à un autre objet. Ce n'est pas deux objets qui rentrent en... en relation, en connexion, non, c'est deux sujets qui se parlent, deux êtres humains. Donc c'est important bien évidemment d'échanger des choses factuelles, mais le rédhibitoire serait vraiment de vouloir coller à ce qu'on pense être un entretien de recrutement. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on peut le faire de manière formidable, de manière intéressante et aussi efficace, parce qu'à la fois on a une décision à prendre, et ça c'est comme ça, il y a une décision à prendre, oui, non, de part et d'autre.

  • Speaker #1

    Quel conseil tu donnerais ? Pardon, ce sera la dernière question sur les conseils, mais j'ai trop besoin d'exploiter le projet d'ERA qui a vraiment une valeur extraordinaire. On a parlé de ceux qui viendraient en entretien de recrutement et ceux qui sont déjà dans l'entreprise et qui ont une soif de se développer, d'apprendre, de faire d'autres métiers, qui sont déjà nulles, qui ont 45, 55, plus. Quel conseil tu leur donnes ? J'allais dire pour continuer de donner envie, pour que l'organisation continue de les projeter dans une forme de développement.

  • Speaker #0

    Parler de leurs ambitions. parler de leur envie, parler de leur projet d'après. Parce qu'on a des projets d'après, donc en parler, les incarner. Ne pas parler de son âge ou ne pas dire forcément son âge, avec les petites frasquitudes, genre « ah ben non, moi mon âge » ou des choses comme ça. Non, ça, ça ne doit pas exister, parce que c'est… OK, bon, il n'y a pas de raison d'être là. ou de s'introduire à soi-même, il n'y a pas de raison d'être là. Donc parler de ses projets, parler de ses ambitions, parler de ses difficultés aussi à un moment donné, de peut-être besoin d'une formation, d'un accompagnement, d'une compréhension, d'un échange. Ne pas hésiter à venir voir son DRH, ça c'est formidable. Et puis de... Oui, de voir son prochain passage et puis de travailler avec de la qualité, observer comment les autres travaillent aussi. Est-ce qu'effectivement il y a des outils nouveaux ? Est-ce qu'il y a une façon de s'adresser nouveau ? Aller interroger ça, rester dans ce mouvement-là et puis se fier aussi à ce qu'on a déjà acquis. Ce n'est pas la peine, il ne faut pas toujours ramener ce qu'on a déjà appris parce que ça se transforme aussi. Mais ne pas hésiter non plus à aller chercher des éléments qui nous ont déjà permis de prendre des décisions. Je veux dire, on sait prendre des décisions à un moment donné, on sait aller chercher ça. Je pense qu'aussi, avec l'âge, on est des managers qui se connaissent. Donc ça, c'est intéressant aussi d'aller, quand on a des équipes, d'aller chercher aussi cette capacité à manager, à entraîner les autres, à mettre en forme qu'un projet, qu'il se soit des moyens humains, des moyens techniques, à les mobiliser.

  • Speaker #1

    Tu as une équipe aujourd'hui qui est intergénérationnelle ?

  • Speaker #0

    Alors j'ai une équipe qui est intergénérationnelle, petite mon équipe mais je l'adore. J'ai toujours adoré aussi bien mes boss, mes pairs que mon équipe. Moi ça me donne une énergie de... Voilà, donc ma dernière recrue, elle a 22 ans. Je suis allée hier dans une école de mode, une grande école de mode. Et c'était la première fois qu'elle est là-bas. J'ai adoré en fait pour repérer des talents, pour faire du talent scouting. J'ai adoré son regard sur cette école. C'est la première fois qu'elle voyait tout, ça a été émerveillé. Moi, ça m'a énormément nourrie, c'était un très bon moment. Et la personne qui est dans mon équipe, qui est plus âgée, est une quinquat. Et puis, j'ai quelqu'un entre deux. Donc, oui, j'adore ça. Je trouve que c'est des énergies incroyables. Donc, des moments de vie aussi différents qu'il faut savoir accompagner. moment de vie, à son ambition, son projet, ses limites, ses ressources. Donc oui, oui, j'avais jamais pensé à ça d'ailleurs, merci Mathilde, mais elle est très internationale.

  • Speaker #1

    Mais ça c'est super, et j'imagine que, je crois comprendre que c'est majoritairement féminin ?

  • Speaker #0

    Alors oui, alors, c'est féminin, l'univers de la mode et du luxe est assez féminin, il faut bien le dire. Donc je milite aussi pour... que le masculin, alors je sais que le genre et ceci cela, mais bon voilà, pour qu'on ait aussi plus d'hommes qui soient représentés, mais c'est un univers plutôt féminin. Les ressources humaines sont un univers aussi féminin, donc ça c'est dommage parce qu'on sait que les univers féminins, en fait parfois, c'est encore vrai même si, je vais parler des salaires. On sait que plus l'univers est féminin, plus les niveaux de salaire ont tendance à être moyens ou baissés. Les jeunes générations font très bien ça, elles militent beaucoup là-dessus, et ça je suis très militante aussi là-dessus. Mais on sait que plus un univers professionnel est féminin, moins il est rémunéré, enfin globalement, en moyenne. Donc ça il faut le combattre, soit effectivement en étant très ouvert au genre, et faire rentrer des hommes, parce qu'ils sont plus à l'aise avec cette dimension matérielle qu'est l'argent, et demander des salaires. Mais je trouve que les jeunes femmes... ont bien intégré ça. Ou les femmes qui sont plus expérimentées, qui sont effectivement à fond sur ce sujet.

  • Speaker #1

    Et les femmes de ton équipe, aujourd'hui, elles se disent « Ah, mais c'est génial ! » Finalement, on travaille avec des personnes de toutes les générations. Sans doute que ça nous apporte une lecture des compétences qui sont différentes. Est-ce qu'elles ont conscience de cette chance ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. On n'en parle pas parce que c'est tellement évident qu'on ne le dit pas. Ce n'est pas un sujet. C'est surtout qu'on est... Moi, je recrute beaucoup des énergies, en fait. Donc, on a des énergies qui sont compatibles. Donc, avec des temps lents, concentrés, ça fait partie des métiers. Et puis, des temps beaucoup plus énergiques où on est dans la réactivité, on est dans la réponse à toutes les questions qu'on peut nous poser, dans la décision. Donc, je ne sais pas si on le pense en termes d'intergénérationnel, mais c'est évident qu'on sait qu'on vit ça, on partage dans cette énergie-là. Et oui, je crois que je vais les interroger quand je vais rentrer.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux nous partager un film ou une citation ou quelque chose que tu aimes ?

  • Speaker #0

    Il y a une réplique dans un film, je suis très cinéphile, c'est Scarlett O'Hara dans Autant n'emporte le vent. C'est très lointain, on s'en fiche. C'est un livre aussi, qui dit à la fin, qui dit en l'enfin, mais surtout demain est un autre jour. Et moi j'adore ça, demain est un autre jour. Alors elle le dit, elle est un peu en colère, moi je ne veux pas dire ça. Je veux dire que demain, ouais, super, youpi, c'est un autre jour. Donc ça, j'adore, ça, ce rapport au temps. Et puis, peut-être une autre phrase que j'aime beaucoup, qui vient de Gabrielle Chanel, qui est forcément un personnage que j'aime beaucoup et avec lequel j'ai beaucoup travaillé. Et elle a dit quelque chose qui est très beau, et ça peut faire une relation avec Lénold, qui est de dire, en fait, la mode se démode. et le style jamais. En fait, je crois qu'il faut connaître ce style personnel et on n'est jamais démodé. On est toujours contemporain, vivant et énergique.

  • Speaker #1

    Ça, c'est chouette. Tu sais que j'aime particulièrement celle-là. Est-ce que il y a un livre que tu as envie de nous recommander ? Tu nous as parlé de ton amour pour les livres, les vrais livres.

  • Speaker #0

    C'est si difficile de faire un choix parmi les livres comme c'est difficile de faire un choix parmi ses amis ou parmi ses femmes. Mais j'en ai un quand même qui me vient comme ça, que je trouve très intéressant, qui s'appelle l'homme D, comme un D, joué au D. Le type qu'il a écrit s'appelle Luke Reinhardt, c'est un américain, je ne sais plus en quelle année, ce n'est pas grave, c'est assez récent, qui en fait, lui, il ne veut plus agir de manière, avec un comportement déterminé. vis-à-vis des décisions qu'il doit prendre, vis-à-vis des relations qu'il a avec les autres, vis-à-vis de son entourage et tout ça. Donc il dit qu'à chaque fois qu'il doit prendre une décision, il va le jouer au dé. Et chaque face d'un dé correspond à oui, non, peut-être, tout de suite, jamais, enfin bon, des comportements. Donc quand on lui pose une question, il joue au dé, en fait, la réponse. Donc ça va emmener dans sa vie personnelle, professionnelle, dans son environnement, des choses absolument phénoménales. Et explorer en lui des attitudes absolument phénoménales. Donc avec des hauts, des bas, mais une jolie exploration, une jolie interrogation. Donc je trouve ça très intéressant sur... sur le fait de se dire voilà comment certaines fois on peut être un peu différent bon c'est un livre que je recommande voilà ok ok je sais que tu vas le lire je vais le lire bien sûr que je vais le lire tu demain soir tu peux inviter qui tu veux à ta table Qui t'as envie d'inviter alors d'abord qu'est ce que je mets sur ma table alors je mets des super bonnes choses à manger ce que j'ai j'adore manger Je mets un très bon bourgogne blanc parce que j'adore le bourgogne blanc. Je mets un peu d'eau, évidemment. Je n'ai pas de nom qui me vienne comme ça parce que j'en aurais peut-être trop, mais j'aimerais avoir un mélange de timide et d'arrogant. J'aimerais avoir ce bouquet-là. Parce que c'est toujours joli, en fait, quand la timidité rencontre l'assurance et que ça se régule, en fait. J'aimerais avoir un mélange d'artistes et d'intellos, d'artistes ou de scientifiques. J'ai des copains polytechniciens et j'ai des copains artistes, alors ça c'est extraordinaire. J'aime bien ce mélange-là. J'aimerais bien sûr avoir des jeunes et des vieux, et toute la gamme de couleurs à l'intérieur. Voilà, ça, ça serait ma table. Alors ça peut être un peu nombreux.

  • Speaker #1

    Ça peut être une grande table, mais en même temps c'est super sympa les grandes tablées.

  • Speaker #0

    J'adore. Trop bien.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'avant de conclure, Nathalie, il y a quelque chose que tu n'as pas encore dit, que tu as envie de dire ?

  • Speaker #0

    Ça, tu me l'as piqué. Je te l'ai piqué ? Oui, c'est ce que je dis aux entretiens, à la fin de mes entretiens. Ok, je te la rends. Qu'est-ce que j'ai ? Non. Qu'est-ce que je n'ai pas dit que j'aurais envie de dire ? Non. Ton interview est très bien parce que je crois que j'ai vraiment dit ce que j'avais à dire.

  • Speaker #1

    Tu as dit plein de choses passionnantes.

  • Speaker #0

    Et peut-être reboucler sur l'énolde et pourquoi on est là. Ça m'a encore fait mouliner et ça m'a encore plus envie de réfléchir à ce concept et d'y contribuer. Je reviens sur le début. de dire « ouais, je vais être encore plus vigilant à comment le nourrir, comment lui donner plus de forme encore et plus de force. » Donc merci pour ça.

  • Speaker #1

    Merci Dantali, merci d'avoir accepté, merci d'avoir participé. J'étais super heureuse de t'avoir. Je te dis à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup, à bientôt.

  • Speaker #1

    A très bientôt. Merci de nous avoir suivis. Si vous avez aimé cet épisode, partagez-le, commentez-le, mettez des étoiles, abonnez-vous,

  • Speaker #0

    je compte sur vous.

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