- Speaker #0
Le conseil c'était qu'au bout d'une dizaine d'années d'expérience professionnelle, à aucun moment j'avais fait un choix de cœur. On veut travailler en extérieur, on veut travailler sur un produit alimentaire. L'huître était une des réponses à cette question-là.
- Speaker #1
Changer de cap, c'est embrasser l'avenir avec audace. Et si vous vous inspiriez de celles et ceux qui ont osé franchir le pas vers une nouvelle vie professionnelle ? Bienvenue dans Nouveau Cap, le podcast idéal qui explore les parcours de reconversion professionnelle. Je suis Pauline et je serai votre passeuse d'histoire dans cette aventure palpitante. Aujourd'hui, dans Nouveau Cap, je me trouve à Local Mandon, près de la merveilleuse Ria d'Ethel, dans le Morbihan. J'ai le plaisir de rencontrer Étienne Damrose, et je suis dans un endroit dont l'odeur me rend très très très heureuse, une exploitation austréicole, donc un endroit où on mange des huîtres. Bonjour ! Oh, c'est beau tout ! T'as eu ce qu'il y a en vrai là ? Ah ouais, c'est un rêve ! Ah waouh, c'est beau ! Bonjour Étienne !
- Speaker #0
Bonjour.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous faire juste un point sur toi, que les gens puissent se figurer un peu qui tu es, ta situation personnelle, ce que tu fais dans la vie ?
- Speaker #0
Alors, je suis Étienne Damerose. Je suis ostréiculteur depuis trois ans. J'ai 38 ans. Je me suis reconverti il y a de ça, du coup, trois ans dans l'ostréiculture.
- Speaker #1
Alors, tu faisais quoi avant ?
- Speaker #0
Avant, je travaillais dans l'eau et dans l'assainissement, dans l'ingénierie de projet, l'ingénierie commerciale et l'innovation.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous faire un petit tour de ta carrière ?
- Speaker #0
À la base, j'ai une formation d'ingénieur agronome et au terme de ma scolarité, je suis rentré chez Suez en tant qu'ingénieur d'études pour faire l'étude hydraulique, donc dans les réseaux d'assainissement. Ensuite, je suis passé dans l'exploitation à la Cvesc, dans les Hauts-de-Seine, où là, on était plutôt sur des thématiques innovation. Et ensuite, je suis passé un petit peu à la défense. pendant trois ans en tant que chef de projet d'offres commerciales.
- Speaker #1
Ok, et alors ça, c'était une vocation ?
- Speaker #0
Personnellement, j'ai toujours du mal à faire des choix. J'ai fait une prépa bio parce que c'est ce qui enfermait pas le moins. Après, j'ai fait une école d'agronomie parce que ça permettait de faire encore plein de choses à la sortie. Puis après, j'ai eu une opportunité pour rentrer chez Suez. Donc je suis rentré, et puis après j'ai eu des opportunités à droite, à gauche. Mais le constat, c'était qu'au bout d'une dizaine d'années d'expérience professionnelle, à aucun moment j'avais fait un choix de cœur. C'est que c'était systématiquement des choix de raison, des opportunités saisies.
- Speaker #1
C'est intéressant, tu me permets de faire la transition vers le déclic. Qu'est-ce qui a été un déclic pour toi ? À quel moment tu te dis, tiens, j'ai un rêve et j'aimerais aller vers ce rêve ?
- Speaker #0
Je pense que le gros déclencheur comme... pour beaucoup de gens dans mon cas, surtout à cette époque-ci, c'est qu'avec le Covid, se retrouver confiné à la maison, devoir faire du télétravail à 100%, passer 10 heures par jour pendant 5 jours par semaine sur une chaise devant un écran, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout épanouissant personnellement, ni professionnellement, ni physiquement, ni socialement, parce qu'on ne contribue plus les gens. Je ressentais vraiment une forme d'insatisfaction de la façon de travailler à ce moment-là.
- Speaker #1
Et là, il y a une méthode qui t'a aidé à cheminer, dont on a parlé un petit peu tous les deux, c'est la méthode Ikigai. Est-ce que tu peux nous en parler, nous expliquer un peu en quoi ça t'a aidé ?
- Speaker #0
La méthode Ikigai, c'est une philosophie japonaise qui aide à trouver le meilleur équilibre personnel. Ça permet d'identifier avec une méthode très simple ce qu'on aime faire, ce à quoi on est bon. ce qui nous permet de gagner de l'argent et ce qui est bon pour les autres aussi. Ça permet de trouver la solution, la solution un petit peu magique qui permet de répondre au mieux à ces quatre questions. Et du coup, c'est un peu comme un trèfle à quatre feuilles. Il faut être au cœur du trèfle à quatre feuilles pour être le plus à l'équilibre personnellement. Donc,
- Speaker #1
tu fais ce chemin, tu processes donc sur qu'est-ce que j'aimerais faire de ma vie. Et là, qu'est-ce qui se passe ?
- Speaker #0
Il n'y a pas de moment de révélation, il n'y a pas vraiment d'épiphanie. On se dit, c'est absolument ça qu'on veut faire. En gros, ce qui ressort de cette réflexion personnelle, c'était, on veut travailler en extérieur, on veut travailler sur un produit alimentaire. Moi, je suis petit-fils de paysan laitier, mes grands-parents ont toujours produit du lait, de la viande. Ils vivaient à leur compte, ils vivaient dehors. Et je me dis que c'est un super exemple de vie. En gros, ce qu'on s'est dit, avec Coralie et avec ma femme, c'est qu'il faut qu'on ait un modèle de production agricole. produisent de l'alimentaire. Il faut qu'on fasse quelque chose de nommant. L'huître était une des réponses à cette question-là. Parce qu'en plus de ce côté production alimentaire, on ajoute un côté produit à valeur ajoutée. produits de luxe, produits de plaisir. On ajoute un cadre de vie, qui est la vie au bord de la mer, qui est quand même assez agréable au quotidien. Mais il y a aussi un côté migration climatique. On va habiter au bord de la mer parce qu'on sait que c'est des zones qui sont plus tempérées, y compris en phase de canicule. Il y a un côté aussi pour nos enfants, on veut leur donner le meilleur cadre de vie possible.
- Speaker #1
Et oui, il faut le dire parce qu'à cette époque-là, vous vivez en région parisienne. Et donc, pourquoi la Bretagne ?
- Speaker #0
En fait, la réponse, elle est super simple, c'est que la Bretagne, c'est super beau. La Bretagne, c'est une région qui est vraiment magnifique. Je ne suis pas breton d'origine, je viens de l'Est de la France, Corlie n'est pas bretonne non plus, mais la Bretagne, c'est un pays qui est vraiment magnifique. Ce n'est pas juste une zone touristique qui va mourir en hiver pour en renaître au printemps. C'est une région qui se vide toute l'année et qui, en plus, est super belle.
- Speaker #1
Tu m'as convaincue, vraiment, j'ai envie de déménager.
- Speaker #0
Les coquilles mortes, d'huîtres qu'on a triées aujourd'hui, qu'on allait chercher à la marée ce matin, C'est un processus d'élevage sur un mollusque, donc forcément, il y a un peu de pertes.
- Speaker #1
Ça y est, il y a l'idée, il y a l'envie. Vous êtes prêts, mais après, qu'est-ce qu'on fait quand on est prêts ?
- Speaker #0
Une fois qu'on a fait ce choix de l'ostériculture, on a commencé à se renseigner, à rencontrer des ostriculteurs qui nous ont parlé justement de leur quotidien, de ce que c'était que produire une huître, des contraintes. Et du coup, ils nous ont dit, venez ! En fait, venez, venez passer une journée, venez passer une semaine, venez faire un stage. Et c'est ce qu'on a fait. Et du coup, c'est là qu'on a pu commencer à savoir ce que c'était que mettre les pieds dans la vase en botte et réussir à essayer de sortir les pieds, soulever une poche d'huître de 15 kilos. Et on voulait rencontrer le plus de monde possible pour acquérir une façon de travailler qui soit la nôtre et qui soit surtout inspirée de tous les gens qu'on a pu rencontrer. Au travers de ces différentes rencontres, on a aussi pu visiter différentes exploitations austriacales qui étaient en vente. Et c'est là que tout s'est joué. Ce qu'il faut dire, c'est qu'à l'époque, on était encore tous les deux en CDI dans nos boulots respectifs. On n'était pas malheureux, même plutôt heureux. Mais il y a eu cette espèce d'alignement des planètes. Et là, au mois d'avril 2021, on était tous les deux motivés. On tombe sur une exploitation en vente qui Ausha absolument toutes les cases, qui était une petite exploitation avec un fort potentiel dans un endroit complètement incroyable. C'était là, pour moi, le moment de révélation principale. On s'est regardé et on s'est dit, est-ce qu'on y va ou est-ce qu'on n'y va pas ? La reconversion, c'est ça, c'est ce moment où on accepte de sauter dans le vide, de renoncer à ce qu'on a construit jusqu'à maintenant et on décide de tourner la page et de passer à un nouveau chapitre.
- Speaker #1
À partir de là, vous décidez de vous lancer, de toute façon là j'en suis sûre puisqu'on est à l'endroit que vous avez visité et que finalement vous avez acheté. Mais comment on démissionne comme ça du jour au lendemain parce que j'imagine qu'il faut quand même aller vite si on achète une exploitation ? En plus de ça, comment tu trouves les fonds ? Comment tu te formes ?
- Speaker #0
Déjà, la première chose c'est qu'on avait cette chance de travailler, Coralie et moi, avec des employeurs qui étaient à l'écoute de ce qu'on disait. Donc, dès le début 2021, quand on a commencé à réfléchir sur ce projet, on en a parlé. Au début, évidemment, le premier entretien avec l'employeur, il nous regardait avec des grands yeux. Mais qu'est-ce que vous faites ? Vous êtes complètement tarés. Restez avec nous. C'était assez marrant parce que, corrélément, on avait des managers à peu près dans le même format qui ont adopté un peu le projet, qui se le sont approprié et qui l'ont vécu aussi un petit peu par procuration. Et ça, c'était... En tout cas, ça, personnellement, c'est hyper touchant. Au moment où on a choisi de franchir ce cap avec Coralie, ils étaient déjà informés. Ça nous a permis de leur remettre une démission alors qu'ils avaient déjà commencé à préparer la suite pour la place qu'on occupait dans l'entreprise à cette époque-là. Je pense que c'est ce qui nous a permis de sortir le plus proprement possible et dans des bonnes conditions dans la préparation du projet. Donc là, on revient plutôt sur un plan personnel. Avant de poser notre démission... On a tous les deux monté un dossier pour bénéficier de l'ACRE, l'Aide à la Création ou à la Reprise d'Entreprise de France Travaille. On a été accompagnés par l'APEC, l'Association pour l'Emploi des Cadres, qui nous ont accompagnés sur le montage d'un dossier pour pouvoir bénéficier de cette aide. Et pour nous, c'était indispensable dans la création de l'entreprise. Parce que ça nous a permis de sécuriser notre revenu familial, revenu personnel, sur une durée de quasiment de deux ans. Et franchement, c'est indispensable. Si on n'avait pas eu ce filet de sécurité économique, on n'y serait pas allé. Donc on a monté ce dossier, et là c'est très important, avant de poser notre démission. C'est vraiment important, parce que quand la démission est posée avant le dépôt du dossier, ça ne marche pas. Et du coup, ça nous a permis de vivre de façon assez sécurisée sur les deux ans qu'on suivit notre démission, en touchant le chômage, malgré le fait que ce soit une démission, entre guillemets, simple.
- Speaker #1
Et comment vous vous êtes formés au métier tous les deux ?
- Speaker #0
En se renseignant, du coup, dès le début d'année, on a eu le temps de rencontrer aussi les différents acteurs, y compris dans la partie formation. Pour devenir ostréiculteur, c'est 4 à 5 mois de durée de formation au total. On a une formation sur 3 mois. qui permet d'être titulaire de parc en mer, de domaine public maritime, donc d'être ostréiculteur, et qui est indispensable. Et ensuite, on a des formations qui sont plus courtes, qui vont durer entre une semaine et un mois, principalement pour la navigation. Parce que du coup, on a aujourd'hui un bateau qui est ce qu'on appelle armé aux cultures marines. C'est un bateau qui sert à faire de la conchiculture. C'est comme un permis bateau, en fait. Et ensuite, on a aussi des formations pour, vu qu'on a une dégustation, qu'on sert à manger à des gens, on a des formations hygiène, licence petite restauration qui sont indispensables pour le vin blanc, notamment.
- Speaker #1
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, il est donc à consommer avec modération.
- Speaker #0
Les races de dégustation, qui est là en été, on a une cinquantaine de couverts, et on tourne en été à la fois le midi et le soir en 7 jours sur 7.
- Speaker #1
Alors, tu as eu droit au DIF ? Est-ce que tu peux nous expliquer ce que c'est ?
- Speaker #0
Le DIF, c'est le droit individuel à la formation, qui est devenu le CPF, le compte personnel pour la formation, je crois. Du coup, avec 10 ans d'expérience dans nos entreprises, on en a utilisé un petit peu dans notre vie professionnelle. Mais en gros, on avait des CPF qui étaient pleins et ça nous a permis de financer toutes nos formations. On n'a pas dépensé un centime personnel pour la formation. Et ça,
- Speaker #1
c'est cool.
- Speaker #0
C'est vraiment cool, oui.
- Speaker #1
Ok, donc tu as fait tout ça sur les aides que tu as reçues. Est-ce que tu peux me dire combien tu as reçu d'aides et est-ce que vous avez investi ? Tout l'argent que vous aviez de côté ?
- Speaker #0
Pour racheter une exploitation austréicole comme celle dans laquelle on est, c'est un projet entre 300 et 400 000 euros, à peu près. On a monté un business plan, on a mis en avant nos qualités, on est allé voir les trois banques qui financent les projets austréicoles dans la région, et on est allé les voir avec des arguments solides. Et bêtement, on a fait un PowerPoint avec... avec nos CV, avec notre expérience, avec ce qu'on souhaitait faire de l'exploitation, avec un prévisionnel sur trois ans. Je pense qu'on a marqué des points auprès des banquiers parce que les trois nous ont suivis, en tout cas acceptés de nous suivre. Et ça aussi, d'un point de vue personnel, quand on monte un projet et qu'on a l'impression de se mettre en risque, si on voit que trois banquiers, dont le métier, c'est de ne pas aimer le risque, nous suivent, c'est que ce n'est pas si risqué que ça, donc on peut y aller. On a été obligé de mettre qu'une part, on va dire 25% du montant de l'investissement initial avec notre économie personnelle. On avait eu la chance de construire une épargne un petit peu avant et qu'on a pu utiliser pour lancer ce projet. Et ensuite... sur l'aide à la création, reprise, entreprise, en fait, on ne s'en est pas servi pour financer directement l'entreprise, on s'en est servi pour faire subvenir notre foyer familial. C'est-à-dire que pendant ces deux ans, l'entreprise n'a pas dégagé de revenus pour nous, parce qu'on a fait le choix aussi de réinjecter tous les revenus dans l'entreprise en réinvestissant. pas se dégager à nous personnellement de revenus parce qu'on avait ce filet de sécurité-là, qu'on n'avait pas la nécessité de retirer un revenu. On était autour des 2000 euros par mois, par personne.
- Speaker #1
Et donc vous perdiez beaucoup quand même par rapport à ce que vous gagniez avant ?
- Speaker #0
Alors oui, effectivement, c'était une grosse perte. On n'est pas des gens dépensiers. Déjà, on ressent beaucoup moins le besoin de partir en vacances. Quand on peut aller prendre le goûter sur la plage, on a moins envie de vacances. C'est comme ça. Je ne sais pas si je devrais dire ça, mais on se rend compte qu'on gagnait trop d'argent avant pour notre style de vie, pour nos besoins. Et ça fait aussi partie de la réflexion au début. C'est que faire des boulots, certes intéressants, mais très chronophages et très stressants pour gagner trop d'argent que ce dont on a besoin, ce n'est pas un équilibre de vie. En tout cas pour nous, chacun fait ce qu'il veut, mais ça sert à rien de courir après les augmentations si c'est à la fin pour être malheureux.
- Speaker #1
Ici, vous êtes beaucoup plus heureux sur votre exploitation et votre nouveau mode de vie ?
- Speaker #0
C'est un format audio, donc on ne peut pas voir l'environnement dans lequel on est en train de faire l'enregistrement, mais oui, le cadre de vie ici est mille fois meilleur. On a la chance d'être vraiment isolés au bout du monde. On est tout seuls, il n'y a pas de circulation, il n'y a pas de bateau, quelques chiens quand même. Et le fait de travailler pour soi au quotidien, on travaille beaucoup plus. Concrètement, on travaille beaucoup plus. À partir du moment où on travaille pour nous, on n'a pas l'impression de travailler. Quand on se lève le matin, on ne va pas au boulot, on va faire notre vie.
- Speaker #1
Et tu l'as dit, il y a ta compagne, tu as beaucoup parlé d'elle, on voit que vous êtes très soudés dans ce projet. Vous avez deux enfants, c'est ça ? Et eux, comment ils l'ont vécu ?
- Speaker #0
C'est là où c'est terrible, c'est qu'on a l'impression qu'ils ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont aujourd'hui. On a déménagé quand ils avaient 6 ans et 3 ans. Donc ça fait trois ans, ils sont encore un petit peu jeunes. Et aujourd'hui, ils ne se rendent pas forcément compte de la différence du mode de vie qu'on a aujourd'hui par rapport à ce qu'on avait avant. Mais aujourd'hui, on passe plus de temps avec eux concrètement, parce que beaucoup moins de transport, parce que des journées quand même moins longues. Tout à l'heure, j'ai dit qu'on travaillait plus, mais aujourd'hui, les journées sont moins longues. Mais c'est juste que le samedi, dimanche, ça arrive souvent qu'on travaille aussi.
- Speaker #1
C'est aussi ça le commerce.
- Speaker #0
C'est expliqué par nationales. C'est nos 8. On s'est lancé dans ce progrès-là en début du printemps. Et du coup, on a transformé une partie de notre production en rillettes, en velouté et en huîtres fumées. C'est la conserverie qui nous fait la transformation des rillettes.
- Speaker #1
Ce que tu fais aujourd'hui, est-ce que ça correspond exactement à ce dont tu avais rêvé avec Coralie ?
- Speaker #0
Concrètement, oui, ça correspond. Même si je pensais que l'accélération aurait été un peu plus forte, on arriverait à mener nos projets d'amélioration un peu plus rapidement. C'est bien aussi que ça n'aille pas trop vite parce que ça apprend la patience. Ça apprend aussi que quand on a son entreprise, ce n'est pas des budgets illimités. On est obligé de faire des choix et de maintenir d'abord la viabilité de l'entreprise avant de mener des projets qui nous font plaisir. Mais c'est aussi ça la vie d'entrepreneur.
- Speaker #1
Tu as choisi avec Coralie d'élever des huîtres naturelles. Donc ça veut dire né et élevé en mer avec une vraie démarche de biodiversité. Est-ce que tu peux nous dire pourquoi ?
- Speaker #0
Aujourd'hui, il y a encore beaucoup d'ostréiculteurs qui travaillent avec des écloseries. C'est des laboratoires dans lesquels on va faire se reproduire entre elles des huîtres dans des conditions qui sont artificialisées. Alors c'est vrai que ça permettra de faire une sélection sur des critères humains, c'est-à-dire les sélectionner sur la forme, sur la couleur, sur la chair, sur la couleur de la nacre à l'intérieur, sur plein de critères esthétiques. Mais au détriment... de la biodiversité déjà, de la diversité génétique de la population, et des résistances que développe une huître, par exemple au réchauffement climatique.
- Speaker #1
C'est très clair. Est-ce que vous arrivez à vous dégager un salaire maintenant ?
- Speaker #0
C'est encore un tout petit peu tôt. On a passé la barre des deux ans d'exploitation. On a eu quelques surprises, on a dû s'endetter un peu plus que ce qui était prévu au début. Et donc là, à la fin de notre troisième exercice, on aura remboursé les échéances supplémentaires. qu'on n'avait pas forcément prévues. Et du coup, on devrait pouvoir se dégager un salaire à partir de la fin d'année 2024.
- Speaker #1
C'est la question de fin d'épisode, c'est parti. Alors Etienne, ton conseil aux personnes qui nous écoutent là maintenant et qui hésitent à se lancer dans un projet, qu'est-ce que ce serait ton conseil à toi pour dire à ces gens-là, allez-y, ça va aller ?
- Speaker #0
L'analogie que j'ai envie d'utiliser, c'est celle du saut en parachute. Ça reste des sensations fortes. Mais il ne faut pas y aller si on n'a pas envie déjà de sauter en parachute, sinon on va très mal vivre la chute libre. Et comme tout sauteur en parachute, c'est de préparer son saut, c'est d'avoir un parachute qui soit le mieux plié possible, etc. Donc en gros, un projet qui soit bien préparé. de mesurer le plus possible de paramètres. Mais à un moment donné, si on a envie de sauter, qu'on est prêt à sauter, il faut sauter.
- Speaker #1
J'adore, j'ai envie de finir l'épisode comme ça, vraiment. T'es un peu un poète, Étienne, finalement. Bon, maintenant, je te propose qu'on aille manger des huiles, peut-être.
- Speaker #0
C'est parti.
- Speaker #1
Merci beaucoup, à très vite, Étienne. Numéro 2, c'est plus gros. Ouais. J'aime bien quand elles sont laiteuses. C'est bon, les laiteuses ?
- Speaker #0
Moi, j'aime bien. On est à une époque de l'année où les litres, elles sont bien charmées, elles vont commencer à passer arrêt.
- Speaker #1
Merci à toutes et à tous d'avoir écouté cet épisode de Nouveau Cap. J'espère que vous avez passé un beau moment. Ce podcast vous est proposé par IDEO, le service public de l'orientation en Bretagne. IDEO vous accompagne dans vos aventures professionnelles, que vous soyez collégien, lycéen, apprenti, étudiant et adulte en recherche d'emploi ou en reconversion. Le site ideo.bretagne.bzh vous offre des informations essentielles sur les métiers, les formations, les aides, les financements et les lieux d'information. N'oubliez pas que chaque pas vers le changement est une occasion de grandir et de se réaliser pleinement. Alors restez à l'écoute pour de nouvelles histoires inspirantes sur Nouveau Cap.