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Nouveau Jour

Vivre ses émotions différemment

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42min |09/06/2025
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42min |09/06/2025
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Description

Tu as l’impression d’être incompris.e quand tu exprimes tes émotions, que ce soit en amour, en amitié, ou en famille ?


Dans cet épisode à deux voix, on explore comment vivre ses émotions différemment pour mieux cohabiter :

- Nos profils émotionnels contrastés : intensité féroce versus stabilité apaisée

- Exemples de tensions au quotidien et malentendus fréquents

- Leçons apprises pour transformer ces différences en source de complicité

- Outils de communication et rituels d’écoute pour valider l’émotion de l’autre sans juger


Comprendre que ni hypersensibilité ni retenue ne sont des erreurs, mais deux manières légitimes de ressentir.


Un épisode pour enrichir tes relations par une meilleure gestion des émotions, quel que soit le contexte. Écoute maintenant et découvre comment tes émotions peuvent devenir un vrai levier de connexion.


Merci d’avoir écouté Nouveau Jour, ton podcast développement personnel et coaching de vie pour sortir du flou mental et retrouver ta clarté intérieure.

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À très vite pour un nouveau rendez-vous en 100/10 !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On est good ?

  • Speaker #1

    Ouais, bien.

  • Speaker #0

    Super. Et bah bonjour à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast Nouveau Jour sous un format à nouveau un petit peu particulier parce qu'aujourd'hui j'accueille quelqu'un et pas des moindres, quelqu'un qui partage mon quotidien, qui partage littéralement ma vie. Et donc j'ai nommé

  • Speaker #1

    Anthony. Bonjour tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc Anthony, vous l'aurez compris, est mon copain. On s'est dit que ce serait intéressant de faire un épisode ensemble sur un sujet qui... Nous sépare, je dirais, à un sujet sur lequel on est bien différents, que je pense beaucoup de couples, même de relations rencontrent, à savoir vivre ces émotions, parce que je pense qu'on a des émotions qui sont vraiment très différentes, en tout cas on les vit pas du tout de la même manière, et on s'est dit que ce serait intéressant de discuter de ça ensemble aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. On va vous en parler plus en détail, mais on a souvent eu des discussions par rapport à notre gestion des émotions et comment on les ressentait, et on disait que ça pouvait être intéressant de débattre un peu dans ce podcast pour voir si... il y a d'autres personnes qui partagent cette vision des choses ou si on est un cas un peu à part, ça peut être aussi une piste, mais voilà, on a déjà un peu traité le sujet, donc ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    À aucun moment on veut que ce soit une différence genrée, en mode Anthony représente les hommes et moi je représente les femmes, pas du tout, on est plus à se dire on est deux personnes qui vivent nos émotions très différemment et c'est pour ça qu'on a envie d'en parler parce que je pense que de manière générale dans notre relation, ça avait pu poser des problèmes à un moment. des petites tensions plus que des problèmes. Je sais qu'autour de moi, j'ai des amis aussi qui vivent leurs émotions bien plus différemment que je les vis. Et que ça peut, dans certains couples, effectivement, ou même certaines relations, être un peu challengeant.

  • Speaker #1

    Donc, pour vous donner un peu de contexte, Hélène et moi, on est ensemble depuis bientôt un an et demi. Et ça fait du coup presque un an qu'on habite ensemble. On s'est rencontrés en région parisienne. Et ensuite, on a décidé de changer de vie parce qu'on avait chacun des projets personnels. On a emménagé du coup à Lille et ça se passe super bien. entre entrepreneurs tous les deux, on a nos projets. Et du coup, on passe quand même pas mal de temps à la maison ensemble. Du coup, ça peut parfois justement créer des discussions ou même des tensions, des choses à éclaircir.

  • Speaker #0

    Autrement dit, on passe beaucoup trop de temps ensemble, on ne se supporte plus. Non, pas du tout. Je pense que de base, on a des terrains émotionnels qui sont bien différents, mais avec l'entrepreneuriat, vu que c'est des projets qui sont très perso, qui sont très challengeants, je pense qu'on est, en tout cas personnellement, je me sens d'autant plus... soumis à des émotions fortes et j'ai l'impression de vivre des hauts et des bas qui sont d'autant plus anxiogènes, qui sont d'autant plus intenses. Et du coup, si on met directement les pieds dans le plat, comment est-ce que tu vis tes émotions aujourd'hui ? Qu'est-ce que ça représente les émotions pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est à vous qu'avant qu'on se rencontre et que du coup, c'est cette approche vraiment de l'individu dans sa globalité avec les émotions, vraiment faire attention à ce qui se passe dans nos têtes. Moi, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de comment mes émotions influent mon quotidien. Pour moi, mes émotions, c'est vraiment quelque chose, on va dire, que je subis, mais aussi que j'accepte dans le sens où je ne vais jamais chercher à les contrôler, à les diminuer ou à les augmenter. Elles sont là, c'est comme ça, j'ai appris à vivre avec. Et c'est vrai que du coup, pour nous deux, ça a pu créer des différences dans nos manières de voir les choses. Et c'est là que j'ai commencé un peu à remettre en question cette vision des émotions. sur déjà ma manière de les vivre et ma manière de les incorporer dans ma vie, de manière à ce qu'elles soient plus utiles finalement que juste quelque chose qui se rajoute sur mes épaules en plus des divers événements qui sont autour.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta perception des émotions ? Parce que là, tu me parlais d'utilité. Est-ce que tu vois ça comme quelque chose qui t'apporte un message, quelque chose qui est bénéfique à te connaître toi-même, comprendre ton quotidien ? Ou est-ce que c'est vraiment... C'est là, quoi.

  • Speaker #1

    C'est un peu ce que je pensais au début, dans le sens où c'est là. Je voyais les émotions comme une conséquence des choses qui se passent autour de nous. Ressentir de la colère, de la joie, de la tristesse, en général, c'est forcément lié à quelque chose qu'on pense nous-mêmes, parce qu'on a une idée qui nous vient, soit un événement extérieur. Et je me disais juste, c'est là, c'est comme ça, et je dois dealer avec ça. Maintenant, je le vois plus comme une manière de comprendre comment je fonctionne et une manière d'aborder les choses. d'une certaine manière. Si, par exemple, je vois qu'un événement me provoque de la tristesse, déjà, je vais subir l'émotion en général parce qu'on ne peut pas réfléchir dans les premières secondes. Mais ensuite, ça me permet, par exemple, le soir, d'y repenser et de me dire, OK, mais... pourquoi ce truc-là a provoqué ça chez moi. Donc oui, ça permet d'avoir un peu une remise en question un peu permanente, mais surtout de faire le point sur son état et de se dire, est-ce que c'est OK pour moi à ce moment-là de ressentir telle émotion ou est-ce que ce serait bien que je travaille un peu parce que je n'ai pas envie que ce soit aussi désagréable la prochaine fois.

  • Speaker #0

    Ce qui m'intrigue beaucoup, c'est justement la période, la manière dont tu vivais tes émotions avant notre relation, la période avant Hélène. Comment ça se fait que tu les vivais aussi peu ? Est-ce que tu sais pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est déjà mon tempérament un peu inné et comment j'ai grandi. En plus, avant que je te rende compte, j'étais vraiment dans un truc très solitaire, beaucoup axé sur mon travail. Quand je suis au travail, je mets un masque, en fait. C'est-à-dire que pour moi, je n'ai pas à ressentir d'émotions particulières. Je dois vraiment laisser le professionnel prendre le dessus. Et donc, ça arrivait que des fois, le soir, je rentre et que je me prenne un peu cette décharge de tout ce qui se passait dans la journée. Mais pour moi, ce n'était pas un sujet, en fait. Je me disais juste, aujourd'hui, c'était une journée avec. Et l'autre, c'était une journée sans. Mais c'est tout. Je laissais juste le flot, la vie couler comme ça.

  • Speaker #0

    Et quand en fin de journée, tu les ressentais, tu ressentais un petit peu le poids de ta journée, est-ce que c'était quelque chose que c'était OK pour toi ? Est-ce que tu le vivais correctement ou tu avais plus tendance à faire un peu l'autruche sur ce que tu pouvais ressentir et te dire ça va passer ?

  • Speaker #1

    En fait, je n'avais pas envie de gérer ça. Dès que j'arrivais chez moi, je me plongeais direct dans des distractions, des choses qui me plaisaient. Ça pouvait être... regarder une série, jouer un jeu vidéo, faire la cuisine, n'importe quoi. Ces choses-là qui sont intéressantes pour moi masquaient toutes les émotions. C'était très rare que ça reprenne le dessus et que je ne sois pas capable de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Donc c'était complètement inconscient en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était inconscient. C'est juste que je rentrais du travail ou d'être avec des amis ou n'importe quoi. Alors si c'était une émotion positive, j'en profitais. Bien sûr, j'étais là, super mood. Mais si c'était négatif, je me disais juste, bon, on va faire autre chose. en gros. On va penser à autre chose, et ça passait. Quand c'est des situations qui ne me touchent que moi personnellement, vraiment j'arrive à passer à autre chose hyper rapidement. Ce qui va plus me déranger, c'est ce côté un peu empathique, de si moi j'ai fait quelque chose ou qu'il y a eu un événement qui a fait du mal à une personne par exemple, là ça risque de me travailler un peu plus. Et là je vais y réfléchir pendant la soirée, comment je peux essayer de régler ça, comment je peux améliorer les choses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette manière de voir les choses, c'était vraiment propre à ta personnalité ? Ou est-ce que c'était plus des injonctions ou ton éducation qui ont fait que tu t'as complètement coupé, toi, et tes émotions ?

  • Speaker #1

    Avant qu'on se rencontre, au début de notre relation, je t'aurais dit que c'était ma personnalité. Maintenant, avec toutes les discussions qu'on a eues et un peu ta vision des choses, je me dis qu'il y a peut-être des choses qui viennent du passé, les événements qui m'ont construit ce que j'ai vécu. Je vous rassure, je n'ai pas vécu des choses horribles. Ce n'est pas du tout le cas. Mais c'est plus ma manière de gérer mes émotions et surtout mes réactions. C'est plus ça. Je ne sais pas exactement ce qu'est une injonction. j'imagine que c'est quelque chose qu'on pense, qui est ancré en nous. Ouais, ça en fait forcément partie avec l'enfance, l'adolescence, etc. Ta manière de dealer avec les situations.

  • Speaker #0

    Parce que typiquement, pour l'exemple des injonctions, est-ce que tu te disais « je suis un homme, je ne peux pas pleurer » ou « je suis un homme, je ne peux pas être triste » ?

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas vécu comme ça non plus à 100%. Pas dans une famille qui me disait « tu es un garçon, tu ne pleures pas » ou « tu n'es pas triste » . Je dirais que ça ne vient pas trop de ma famille, mais plus de mes fréquentations, que ce soit en primaire, au collège, etc. En général, les garçons restent avec les garçons, les filles restent avec les filles, parce que les filles, c'est Burke. Et c'est bête, mais je pense qu'il y a vraiment ce truc d'un groupe de garçons va un peu s'engrainer dans ce truc-là, d'être un peu casse-cou, tout ça. On va se dire, c'est la honte de pleurer devant ses potes, ou de montrer qu'on est triste, etc. Et ça me faisait penser à ça, la dernière fois, je me disais, quand mes amis, ou n'importe qui dans la vie, me voient et me demandent « Ah, ça va ? » , vraiment, je réponds « ça va » de manière systématique. J'arrive toujours pour boire un café avec un ami ou quoi, dans un mood, voilà, genre ça va, il n'y a pas de problème. Et peut-être qu'on va discuter et que ça va creuser des choses, mais je ne vais jamais arriver dans un truc en disant « Ah non, vraiment, en ce moment, ça ne va pas, il y a ça, ça, ça. » Donc ouais, on se renferme un petit peu. Et pour répondre à ta question de « Est-ce que c'est parce que je suis un garçon ? » Je pense que ça joue un peu, mais c'est plus l'effet de société qui fait ça, plus que la famille dans laquelle j'ai grandi.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'empêche de dire « ça ne va pas » ?

  • Speaker #1

    pour moi personnellement en tout cas c'est le côté empathique même si ça va pas dans ma tête je me dis je vais passer un moment avec un ami donc c'est censé aller mieux de base je pars de ce postulat je sais pas si ça se dit mais je pars de ce postulat et surtout que j'ai pas envie de lui partager ça quoi ça se trouve lui il va super bien et à aucun moment j'ai envie de lui dire non mec j'ai besoin de toi pour x ou y raison pour moi ces situations où tu finis par dire à ton meilleur ami dans mon cas personnellement en mode ça va pas ça va être Un truc très informel, où on va passer du temps ensemble en soirée, un week-end complet, on va se retrouver, voilà. Mais quand c'est ponctuel, non, j'ai pas envie de partager ça, de tout de suite mettre une ambiance de « on va se centrer sur moi parce que moi je vais pas bien » et la nature.

  • Speaker #0

    Parce que t'as l'impression que les émotions, du coup, qui soient désagréables, viennent écraser l'autre, viennent monopoliser l'attention et sont quelque chose, du coup, de négatif dans une relation ?

  • Speaker #1

    Surtout que je me dis, est-ce que vraiment j'ai le droit de prendre la priorité comme ça ? Parce que je vais à la rencontre d'un ami, ça se trouve, lui, il se dit, ah super, je vais voir Anto, j'ai plein de choses à lui dire, plein de nouvelles. Si moi, j'arrive déjà en mettant une ambiance de, ouais, non, en ce moment, ça va pas, au taf, c'est relou, avec Hélène, ça se passe mal et tout, je me dis, bah, en fait, je lui coupe. la priorité au lieu de plutôt découvrir où la discussion va nous mener et essayer de trouver ma place à un moment donné. Et donc des fois, il y a des moments où effectivement ça ne va pas, mais c'est pas que je ne peux pas en placer une, mais je n'ai pas un peu ce créneau pour rentrer dans la discussion parce que ce n'est pas le moment. Donc oui, on va dire que instinctivement, mes émotions, je les garde pour moi, mon état d'esprit, je les garde pour moi. Quand je peux leur trouver une petite place, je le fais.

  • Speaker #0

    Mais est-ce qu'à l'inverse, si ton pote venait et disait « écoute, j'ai des problèmes dans mon couple en ce moment, ou au niveau du taf ça ne va pas du tout, et je ne suis pas dans un super mood » , est-ce que toi tu le verrais comme quelque chose d'écrasant ? Ou est-ce qu'au contraire, tu accueillerais son émotion parce que tu serais super... Ce serait cool qu'il t'en parle, parce que c'est quand même une preuve de confiance mutuelle.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est assez paradoxal, c'est que moi mon meilleur ami vient et me dit « ça ne va pas » , au contraire, je vais être une oreille hyper attentive. C'est pour ça que je disais « c'est vraiment dans mon cas » . Parce que pour revenir un peu sur le passé, la famille, etc., il y avait certaines situations, en tout cas quand j'étais petit, où il ne fallait pas déranger. Peu importe comment je me sentais, les émotions, on va dire, infantiles, qui sont beaucoup la frustration, l'excitation, les choses comme ça, il fallait que je les contienne. Donc, je pense que c'est rester à l'âge adulte, en mode, essaye de ne pas déranger les gens, reste un peu dans ton coin. Si tu arrives à trouver une petite opportunité de... d'en parler ou de montrer un sentiment vas-y, mais de base, ton état par défaut, c'est ne dérange pas et fais ton truc dans ton coin.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui justement, tu dis que tu les vis plus tes émotions, qu'est-ce qu'elles t'apportent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Déjà ce qui est agréable, c'est de t'avoir toi, parce que je peux les partager déjà avec toi au quotidien. Et quand ça va pas, tu vas instinctivement me demander qu'est-ce qu'il y a, etc. Donc en fait, j'ai pas forcément besoin de chercher à me faufiler. Je pense que c'est quand même un peu plus agréable. Après, j'ai quand même pas remarqué de changement notoire en un an et demi sur ma manière de m'exprimer. J'ai l'impression d'être toujours un petit peu pareil, peut-être avec un peu plus de facilité dans mon cadre privé, avec toi, avec mes parents, avec mes amis très proches, mais dès que je sors de cette bulle confortable et que je me confronte à la vie professionnelle ou aux gens que je ne connais pas, là je remets un peu cette armure qui fait qu'en fait Anto, il est lisse. J'ai un peu cette image-là de quelqu'un de lisse qui s'énerve. pas, qui n'en fait pas des caisses.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui change par rapport à ce que tu disais avant, c'est plus que tu prends plus de recul. Avant, tu faisais plus l'autrui, justement, c'est ce que tu disais. Et aujourd'hui, tu vas plus te dire « Ok, là, je me rends compte que j'ai été triste à ce moment-là. Qu'est-ce que ça dit ? »

  • Speaker #1

    Oui, typiquement. Et une des émotions que je refoule souvent et que je n'exprime d'ailleurs jamais, c'est tout ce qui va être la colère, l'agacement, l'énervement. Quelqu'un qui te fait quelque chose de désagréable ou qui te dit quelque chose de désagréable, je suis le premier partisans de... Il faut lui en mettre une, tu vois. Mais même verbalement, lui montrer en fait qu'on n'est pas content, que ce n'est pas OK, que là, tu m'as manqué de respect. Et pourtant, je suis le premier à ne rien faire, à vraiment ne rien dire et à laisser le truc couler en me disant, vas-y, ça n'en vaut pas la peine, de toute façon, tu vas rentrer chez toi, la situation, elle va partir. Et après, tu es là, tu vas prendre ta douche ou tu te retrouves dans ton nu, tu te dis, ah, j'aurais dû lui dire ça, ça, ça. Tu te fais vraiment le scénario inverse, tu te dis, mais qu'est-ce que je suis bête, j'aurais dû faire ça, ça, ça. Et ouais, il faut... Enfin, moi, en tout cas, il faut que je travaille sur ça. Il faut que j'exprime quand même un minimum ce que je ressens, parce que sinon, tu peux marcher dessus pour tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et le positif ? Parce que là, c'est quelque chose d'assez désagréable, finalement, la colère, la frustration. Est-ce qu'à l'inverse, tu as le sentiment que le positif,

  • Speaker #1

    tu l'exprimes ? Non, pas spécialement, parce que même tout ce qui va être la joie, l'excitation, c'est pareil, je suis quand même très très contenu. On en avait déjà parlé, mais je vois un peu l'état émotionnel comme une courbe sinusoïdale. avec des hauts, des bas, donc les sentiments positifs en haut, les sentiments négatifs en bas, et tu vas avoir du coup des personnes qui sont très libres sur leurs émotions, où cette courbe en fait va faire des énormes vagues.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, typiquement toi, c'est-à-dire que quand tu vas être contente, même si tu ne le fais pas forcément, tu sens que tu as envie d'aller au bout de la joie, vraiment de sauter partout, de dire c'est une situation trop bien, ça fait plaisir, et à l'inverse quand tu es triste, tu aimerais pouvoir te lâcher complètement, sans parler de pleurer, mais juste vivre l'émotion à fond. Moi, je sais que ce n'est pas un truc que je ressens parce que ma sinusoïde est très faible. Je vais avoir, on va dire, cet état qui est neutre, donc le zéro. Et quand je vais être heureux, je vais être un peu heureux Et quand je vais être triste, je vais être un peu triste. Donc, pour les émotions positives, en vrai, c'est chiant. Parce que je ne peux pas vivre ma joie à fond. Par contre, pour les émotions négatives, c'est plutôt un avantage. Je ne suis jamais très triste. Je ne suis jamais très en colère. On va continuer sur cette histoire de sinusoïde, parce que je pense que ça intéresse aussi les gens, des deux extrêmes. Moi, je suis très contenu, mais toi, du coup, tu ne l'es pas. Donc, est-ce que tu peux dire un peu comment toi, tu ressens tes émotions, typiquement une situation agréable ou très triste ? Qu'est-ce qui va se passer à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    C'est un peu ce que tu disais, c'est très haut et très bas. Donc les émotions très fortes, je vais les vivre un peu comme de l'émerveillement. Quand j'ai une bonne nouvelle, j'ai l'impression de vibrer. Il y a plein de choses qui se passent à l'intérieur de moi et comme si ça devait sortir. Et j'ai envie de partager ce truc parce qu'à l'intérieur de moi, il se passe tellement de choses que j'ai besoin que ça sorte. Et c'est pour ça que je vais venir t'en parler, un peu trépignée, toute contente et tout. Et au contraire, les moments plus de down. J'ai l'impression d'être au fond d'un trou à ce moment-là. Si on imagine un peu le truc là visuellement, j'ai l'impression que si je lève la tête, j'ai toute une montagne à remonter. C'est toutes les petites galères, les choses comme ça. Et j'ai l'impression que tout s'accumule. En gros, c'est un truc qui va venir déclencher ce petit sentiment que je ne me sens pas bien. Et après, en fait, ça va faire une sorte de boucle où je vais penser à toutes les choses négatives. Je pense que je vais rentrer dans un cercle un peu anxieux. Et il y a plein, plein de choses qui vont venir s'accumuler. J'en viens à penser à plein, plein de choses négatives. et c'est pour ça que ça prend une place prédominante.

  • Speaker #1

    D'après ce que tu dis, j'ai plusieurs questions. Je comprends qu'il y a un effet boule de neige. Ça part d'un petit truc qui ensuite devient une énorme boule de neige qui devient très compliquée à pousser. Est-ce que c'est quelque chose que tu conscientises dans le sens où c'est volontaire ? Comme quand tu es triste, on va écouter de la musique triste. Parce qu'on se dit que ça nous fait du bien. Est-ce que le fait que tu sois triste et que tu repenses à plein d'autres choses, tu la crées toi-même cette boule de neige ? Ou est-ce que vraiment tu es spectatrice de ça et tu subis à 100% ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis bi. Parce que je ne me dis pas, je vais mal et j'ai envie d'aller encore moins bien. Typiquement, en ce moment, le boulot, c'est quelque chose qui est assez anxiogène pour moi. Et je me dis, mince, si j'ai reçu un non quand j'ai discuté avec cette personne-là, purée, mais en fait, c'est une catastrophe parce que ça se trouve, je n'ai jamais pouvoir vivre de mon activité. Ça se trouve, je vais finir à vie sous un pont. Et puis, je vais finir, tu vois, genre que des choses, mais de pire en pire. Et souvent, je le prends très à cœur. Et c'est ça qui m'affecte beaucoup, c'est que... ce non que je vais pouvoir me prendre parce que la personne n'est pas intéressée ou quoi que ce soit, je vais le prendre personnellement. Je vais me dire, en fait, c'est moi qui suis nulle, je n'intéresse pas les gens. Et du coup, ça va emmener dans ce cercle vicieux où je vais me remettre en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, comment tu sors de cette situation ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    En gros, ma vraie question, c'est, est-ce que tu utilises la manière de laisser le temps faire et de continuer ta vie et de se dire, ok, ça va passer ? Ou est-ce que tu es plutôt proactive en se disant, ok, je vais plutôt essayer d'aller provoquer quelque chose de positif ? Comment tu gères ? Est-ce que tu es plutôt proactive ou est-ce que tu laisses le temps passer ?

  • Speaker #0

    Je dirais que fut un temps, c'était plus, je laissais le temps passer et du coup, ça pouvait durer très très longtemps. C'est comme ça où justement, ça avait fait des gros pics de tension entre nous parce que j'en venais à vivre ça pendant des heures sans arriver à sortir de ça. Et à partir du moment où on a commencé à en discuter et où je voyais que ça avait effectivement un gros impact dans le fait qu'on vit ensemble et au quotidien c'est pas ouf, j'ai commencé à me dire non mais une émotion ça dure trois minutes, parce que factuellement c'est ça, et le fait que ça dure plus longtemps c'est parce qu'on l'engraine. Et justement c'est typiquement ce que je faisais, c'est je l'engrainais avec des pensées négatives. C'est plus maintenant de prendre du recul, de garder en tête que c'est vraiment temporaire et de pas faire en sorte de l'engrainer. Souvent juste de m'isoler dans un coin ça aide beaucoup. Et après, je vais avoir ce moment où ça descend, où je vais venir te voir, par exemple, et je vais demander un câlin parce que finalement, c'est ce dont j'ai besoin à ce moment-là. C'est me sentir rassurée, c'est sentir que je suis entourée, que je ne suis pas seule. Ça va faire passer l'émotion et ça va venir me calmer.

  • Speaker #1

    Pour la plupart de tes émotions, est-ce que tu as besoin de les partager ? Soit pour les vivre pleinement, on va dire pour les choses positives, soit pour aider à ce que les choses négatives aillent mieux. Est-ce que c'est quelque chose qui est fondamental pour toi d'avoir quelqu'un, que ce soit un ami, ton compagnon, tes parents ? où il faut que tu partages ça ?

  • Speaker #0

    J'allais te dire non, mais en fait si carrément, quand il m'arrive quelque chose de super cool dans la vie, directement je vais prendre mon téléphone et je vais appeler ma mère, je vais t'appeler toi, je vais faire une vidéo sur Snap en mode « Ah purée, vous ne savez pas ce qui m'est arrivé » . J'ai besoin de le partager. Donc je pense que pour le positif, c'est ça. Après pour le négatif, je pense qu'au contraire, j'ai plus tendance à me mettre dans ma bulle. Peut-être que ça touche à ce que tu disais avant, ne pas déranger. Et justement, s'il y a des personnes sur mon chemin, je sais que ça peut déborder. Et c'est pour ça que des fois, tu pouvais t'en prendre plein la tronche. Je ne sais pas, c'est tellement là que je n'arrive pas à le gérer. Sur le moment, je n'ai pas envie que ça touche, mais je ne sais tellement pas comment le gérer qu'en fait, ça en vient à déborder. Oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, ça, c'est des discussions qu'on a déjà eues et qui ont pu créer des tensions, notamment pour les choses positives, comme la joie et l'excitation. Parce qu'avec Hélène, du coup, on a déjà vécu des choses qui sont censées être très cool. Et Hélène, du coup, me disait « mais je ne comprends pas, parce que moi, je vis le truc à fond, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'ai envie de sauter partout, et toi, tu es là en mode « c'est cool » . » Il y a eu des tensions par rapport à ça, parce qu'elle avait l'impression, enfin, tu vas développer là-dessus, mais qu'en gros, je te bridais, et que du coup, je t'empêchais de vivre les choses à 100%.

  • Speaker #0

    De fou ! Mais tu sais quoi, ça me fait penser, là encore récemment... Quand j'ai fait une vente et que j'étais super contente et que je suis venue te voir en mode « Oh, j'ai fait ça et tout, c'est trop cool et tout ! » Et du coup, j'étais littéralement en train de trépigner sur place et d'être toute contente. Et toi, tu m'as juste regardée et tu m'as dit « Oh, c'est bien, félicitations ! » et tout. Et donc, après, on s'est dit « Bon, on va aller au resto et tout ce soir. » Mais sur le moment, en fait, ta réaction n'était tellement pas dans l'émerveillement comme ce que je pouvais imaginer et ce que moi, j'attendais, enfin, l'état dans lequel j'étais, que je me... En fait, je sentais que c'était normalisé. Comme si un peu ce que je venais de faire, ma petite victoire que je venais d'avoir, elle était hyper banalisée, normalisée. Et je me suis dit, mais non, il faut se réjouir des petites choses. Et oui, ça m'avait vachement affectée sur le moment.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais ça revient sur comment on vit les choses chacun. C'est-à-dire que sur le moment, effectivement, pour toi, tu trépignais, c'était vraiment un truc de ouf. Et pour moi aussi, c'était vraiment une super victoire pour toi. Et j'étais foncièrement content. C'est juste que, alors je ne sais pas si c'est ma manière de faire les choses. ou quoi, mais même dans ma tête, je suis vite passé à autre chose. En mode, je me suis dit, ah, c'est super cool et tout, nanana. J'ai commencé à me faire les scénarios de, ah tiens, tu vas commencer à avoir plus de clients, comment elle va gérer tout ça. Et après, voilà, c'était fini, quoi. C'était fini. J'ai pas gardé cette émotion très longtemps.

  • Speaker #0

    Alors que moi, au contraire, tu as j'y repensais toute la journée. Parce que je sais que typiquement, avec ma meilleure copine, on en aurait reparlé pendant toute la journée. On aurait toute la journée été dans ce sentiment d'émerveillement, en mode, oh purée, tu te rends compte que... Et en fait, de me rendre compte juste que t'es... pas ma copine. Finalement, tu as ta personnalité à part entière. C'était bizarre pour moi parce que je ne m'attendais pas du tout à avoir quelqu'un qui passe directement à autre chose.

  • Speaker #1

    Je comprends que ça puisse surprendre. Après, comme tu dis, il n'y a pas d'explication rationnelle sur la manière de voir les choses parce que même pour ce qui me concerne personnellement, même ce qui serait censé me rendre très heureux dans un état d'euphorie pendant plusieurs heures, plusieurs jours, avoir envie de le partager à la terre entière.

  • Speaker #0

    chez moi ça n'existe pas quoi si je suis avec un pote ou avec toi je vais partager rapidement et hop je suis passé à autre chose et peut-être que justement là on peut switcher sur la deuxième partie sur comment est ce que on gère ça dans notre couple était du coup compliqué à un moment parce que justement on vivait pas les choses de la même manière et que j'avais l'impression que tu étais peut-être un peu trop platonique à mon goût enfin en tout cas que sur la partie émotionnelle justement je me retrouvais pas et que je me disais mais mince je comprends pas enfin il s'émerveille pas genre les petites choses comme ça ce qu'on passe comme moment ensemble où moi, je trouve ça incroyable. Et bien, toi, tu ne partages pas ça. Donc, tu sais, c'est frustrant parce que moi, je me disais, ben, mince, ça se trouve, il ne passe pas un bon moment. Ça se trouve, il ne m'aime pas autant que moi, je l'aime. Enfin, tu sais, j'en étais venue à me poser un peu ce genre de questions. Comment est-ce que, selon toi, en tout cas de ton point de vue, on a réussi à trouver notre équilibre aujourd'hui ? Parce que j'ai l'impression qu'on est quand même de plus en plus stable à ce niveau-là. Comment est-ce que, pour toi, on a réussi à trouver cette stabilité entre toi qui évit peu tes émotions et moi qui les vis très intensément ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est par rapport à toutes les discussions qu'on a eues. En fait, on est passé par des choses qui sont désagréables, mais qui sont nécessaires. Typiquement, ces tensions, on les a eues dans moult situations. Sauf qu'au lieu de faire l'autruche ou de simplement envoyer balader en mode « Ah, mais c'est pas un mec pour moi » ou « Hélène, elle est relou, elle est toujours dans l'excès » , c'est plutôt « Ok, on va se poser » .

  • Speaker #0

    dans un climat qui est souvent pas très agréable pour démarrer la discussion. Et surtout, on a appris à s'écouter, de se dire « Ok, je te partage mon point de vue sur comment j'ai vécu la chose. » Donc là, tu vois, effectivement, je n'ai pas sauté au plafond, mais ça ne veut pas dire que je n'étais pas content. J'ai pensé ça, ça, ça. Et toi, à l'inverse, tu me dis « Oui, mais non, j'attendais à ce que… » Et donc, au final, c'est plus accepter comment l'autre voit les choses sans vouloir lui imposer finalement. Rien n'empêche quand même de faire quelques efforts. Maintenant, par exemple, je suis conscient que ce serait complètement déplacé de ma part de te dire en mode ouais c'est cool Donc je vais quand même essayer de rentrer un peu dans ton mood, mais toi c'est pareil, tu sais que tu ne vas pas forcément me tenir par la main et sauter sur place parce qu'en fait ça va me déranger. Donc c'est plus ça, essayer de faire des compromis, se mettre à la place de l'autre et de se dire, c'est ok, ça ne veut pas dire qu'il passe un mauvais moment, c'est juste qu'il ne l'exprime pas de la même manière que moi.

  • Speaker #1

    La communication, ça a été la clé et surtout de se dire, je vais arrêter de vouloir façonner l'autre à ma manière et imaginer qu'il va réagir exactement de la manière dont j'aimerais et de se dire, en fait j'accepte. qu'il réagisse différemment. C'est pas pour autant qu'il m'aime moins, c'est pas pour autant que la relation est moins importante à ses yeux. En fait, quand tu prends sous ce prisme-là, je trouve de se dire, c'est pas personnellement que je dois le prendre, mais c'est juste tel qu'il est, quoi. Genre, t'arrêtes de se focaliser, de se dire, mince, il réagit pas comme je veux, juste, tu dis, bah, c'est lui, quoi. Genre, comme tu vas pas essayer de changer un pote ou une amie, peut-être qu'on a plus cette tendance à vouloir changer la personne avec laquelle on est. Surtout, nous, les femmes, on se dit, mais passer dans cette phase d'acceptation et de se dire, je ne vais pas changer l'autre parce que dans tous les cas, c'est peine perdue.

  • Speaker #0

    Ah oui, et pour revenir sur ce truc de vouloir changer un peu la personne avec qui on vit, je pense que c'est humain. Pour les personnes qui vont avoir, plutôt jeunes, la première expérience de vivre avec quelqu'un, donc moi, c'est la première fois que je vis avec quelqu'un, en tout cas, qu'elle aime, et bien oui, ça peut surprendre de se dire, ok, mais on s'est connus au début, dans la phase de flirt, on apprenait à se découvrir. souvent c'est le moment où les défauts, on les occulte un petit peu, enfin même pas un petit peu, c'est qu'on ne les voit pas du tout, parce qu'on ne se voit que dans des cadres de découverte, chaque date en fait c'est des nouvelles questions, en mode comment tu vois ça, qu'est-ce que t'aimes et tout, et les défauts en fait on les occulte inconsciemment je pense, parce qu'on n'a pas envie de les voir. Je pense que ça peut être intéressant de faire l'effort de ne pas être aveugle, parce que cette discussion on l'a eu il n'y a pas longtemps avec Hélène, où j'ai fini par lui dire des trucs du style ouais mais là en fait t'as envie de me changer et c'est hors de question tu vois parce qu'il y a des choses qui font partie de ma personnalité on parle pas de ah il faudrait que tu fasses un peu plus la vaisselle ou que tu m'aides à faire ça ou qu'on aille faire les courses ensemble ça c'est des trucs du quotidien et c'est des efforts à faire c'était plus justement sur ma manière de gérer les choses où tu commençais à empiéter un peu dessus et moi je t'ai dit bah non en fait c'est pas faisable et surtout je t'ai dit mais je suis comme ça depuis le début en fait et c'est juste de pas être aveugle et se dire ça se trouve la personne Elle a toujours été comme ça. C'est juste que maintenant, avec la routine, le temps qui passe, les défauts ressortent un petit peu. C'est important de les accepter pour justement se dire « En fait, cette personne, je l'aime pour qui elle est. » Et c'est OK qu'on soit différent. Et souvent, ça apporte des choses hyper positives d'être différent. Typiquement, toi, tu me pousses à voir les choses d'une manière un peu plus exponentielle. Parce que j'ai le droit finalement d'être triste. J'ai le droit d'être content. Je n'ai pas peur de te déranger. Et à l'inverse, toi, tu me disais, des fois, ça te permet aussi de moins avoir le cafard ou de pas trop faire des plans sur la comète, parce que je suis un peu la voix de la raison, un peu terre à terre, qui dit, oui, mais attends, on va redescendre un petit peu, parce qu'il y a ça, ça, ça, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    Quand on en vient à sortir de cette honeymoon phase-là et de voir qu'en fait, non, la personne, elle n'est pas comme on l'avait projetée, ça fait mal aux fesses, parce que tu te dis, OK, est-ce que je tolère et est-ce que je me retrouve dans ces traits de personnalité qui ne me correspondent pas ? Je ne me suis pas posé cette question, mais je me suis dit quand même, est-ce que je suis heureuse malgré le fait que tu ne vives pas tes émotions pleinement ? Et la réponse était oui, évidemment, parce que ce n'est pas quelque chose qui va obstruer mon bonheur. Mais effectivement, c'est le genre de question qu'on peut être amené à se poser, alors que ce soit vis-à-vis des émotions, mais que ce soit vis-à-vis de tous les red flags qu'on peut retrouver dans une relation. Se dire, est-ce que le fait que cette personne ait ce trait de personnalité, ça va obstruer ? et ça va venir amoindrir ce que je peux ressentir, la manière dont je peux vivre au quotidien, est-ce que je vais moins bien me sentir ? En répondant oui à cette question, oui, ça va amoindrir mon bonheur. Pour moi, là, il y a des questions à se poser qui sont vraiment de l'ordre est-ce que la relation vaut le coup, finalement ? Alors évidemment, il ne faut pas se réduire qu'à ça, mais pour moi, c'est effectivement un facteur. Alors qu'au contraire, se dire non, c'est qui il est, et chacun est comme il est, et surtout, le prince charmant n'existe pas. Moi, c'était un peu la désillusion, parce que je pense que j'ai grandi, mais pendant... une vingtaine d'années avec le prince Charmin existe et il va comprendre toutes mes émotions et compagnie et de me dire que non, en fait, t'es pas dans ma tête, tu ne vas pas t'adapter exactement comme moi je le souhaite. Ça a été une prise de conscience là assez récente et finalement, ça rend, je trouve, la relation d'autant plus belle parce qu'on se dit, finalement, ça fait son authenticité, son unicité et encore heureux, en fait, que t'as des petits défauts parce que si t'étais parfait, mais purée, la pression que ça se met aussi sur l'autre personne.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on se disait la dernière fois. Il n'y a pas que le couple, en fait, dans la vie. Il ne faut pas chercher la personne idéale qui va combler tous les aspects un peu de nos vies et de ce qu'on attend. Ce n'est pas pour rien qu'il y a les amis, qu'il y a la famille, qu'il y a même les animaux. Il y a le cadre professionnel, en fait. Dans chaque personne, on va trouver quelque chose. On veut partager quelque chose avec telle personne. Moi, je sais que ma manière d'être avec mon meilleur ami va être quasiment la même qu'avec toi. C'est plus ma manière de m'exprimer. au niveau de ma joie, de ma tristesse, va être différente. Mais parce que je sais qu'avec lui, je préfère être comme ça et avec toi comme ça.

  • Speaker #1

    Et chaque relation, effectivement, apporte des choses différentes. Parce qu'on imagine que la relation amoureuse doit tout nous apporter. Mais finalement pas, parce que tu as ce côté émerveillement, etc. Je le retrouve dans mes relations amicales. Parce que justement, j'ai surtout des relations amicales avec des femmes. Et du coup, j'ai ce côté trop bien, etc. Assez merveilleux un peu de tout. Et ça vient compenser justement le fait que toi, tu l'es moins. Et je pense que le moment où je le ressentais vraiment, là, il y a quelques mois, où ça commençait à être un peu pesant pour moi, c'est parce que justement, le fait qu'on ait déménagé à Lille, j'ai moins l'occasion de vivre cet émerveillement et cette énergie qui rayonne dans tous les sens avec mes amis, justement parce que je les vois moins. De ne pas la vivre au quotidien, je ressentais son absence. Et finalement, tu vois, de me dire, OK, en fait, ce n'est pas une histoire de problème relationnel. mais c'est plus, en fait, il faut quand même que je m'autorise à la vivre quand je suis avec toi. Maintenant, en fait, je trouve que l'émotion est beaucoup plus stable.

  • Speaker #0

    Donc moi, j'avais envie de te relancer sur un sujet. Tout à l'heure, au début du podcast, tu m'as demandé si le fait d'être un garçon et ma construction sociale jouait sur ma manière de gérer les émotions. Je reste persuadé que oui, même si je n'ai pas d'exemple concret à donner, parce que je pense que même chaque garçon a une éducation différente, mais on voit quand même très rarement dans... dans nos influences extérieures, que ce soit du coup le cinéma, les jeux vidéo, les bouquins, un garçon qui pleure, un garçon qui se plaint, un garçon qui est triste, c'est bête, mais du coup ça nous conditionne un petit peu. Et donc peut-être que moi je suis resté dans ce truc-là de tout gérer tout seul, de ne pas avoir envie de le partager parce que c'est mon problème à moi, que je suis un garçon, que je suis fort et tout, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Et à l'inverse, toi tu me disais que tes émotions, tu avais besoin de les partager, comme si tu avais besoin d'avoir un soutien dans ta joie, un soutien dans ta tristesse. Est-ce que tu penses que c'est lié au fait d'être une femme ? Ou est-ce que c'est vraiment propre à toi ? Comment tu as grandi ?

  • Speaker #1

    C'est assez nuancé ce que je vais te dire parce que jusqu'à mes 20 ans, mes émotions, je ne les vivais pas. Au contraire, j'étais beaucoup à les obstruer parce que j'ai grandi dans une famille comme ça où les émotions n'étaient pas du tout un sujet qu'on mettait en avant. En fait, je vivais un peu dans les extrêmes où mes parents, par exemple, ne sont pas des personnes qui expriment beaucoup leurs émotions. Et à l'inverse, mon frère faisait beaucoup de vagues. Et donc, je me disais, les émotions, quand elles sont exprimées, c'est quelque chose qui prend de la place et qui dérange. Et donc, j'en étais venue à vouloir me faire toute petite, à ne pas déranger. Et en plus, je ne sais pas, après, je me suis cachée derrière une étiquette où j'étais, je suis lion, en signe astro. Et du coup, le lion, il est charismatique, il ne montre pas ses émotions. Enfin, c'est très, très fier. Et du coup, j'en suis venue à mettre cette casquette-là de je n'ai pas envie de laisser les autres m'impacter. Et donc, je vais rester dans ce truc de je me gère moi, je gère l'intégralité de ma personne et dont mes émotions. Donc, jusqu'à ce moment-là, je ne dirais pas que c'était une construction sociale, si ce n'est le fait qu'effectivement, j'avais pu voir des femmes, des filles autour de moi qui vivaient des émotions extrêmes ou je ne sais pas, tu vois, mais en tout cas, on les voyait, leurs émotions. Et souvent, c'était critiqué. C'était justement, on fait des caisses, oh purée, c'est mystérique. Enfin, tu sais, tous les mots qui vont avec, c'est une grosse folle. Vraiment, des choses comme ça, je te vois sourire en plus. Et donc, je voyais vraiment les émotions comme quelque chose de dérangeant, qui débordait.

  • Speaker #0

    Tu dis déjà que ça t'a suivi à peu près jusqu'à tes 20 ans. Je connais un peu ton passé, du coup, à être très impliqué dans tes études, très impliqué dans le sport, etc. Donc, en fait, tu étais hyper focus. On pourrait avoir un peu cette image de... cette nouvelle vision de la femme entrepreneur, chef d'entreprise, finalement quelqu'un de froid, qui ne montre pas ses émotions, parce qu'elle se dit, si je les montre, ça va être une faiblesse, ça va être une entrave à ma carrière, que ce soit sportive ou professionnelle. Est-ce que c'était cette vision-là que tu avais, cette image de la femme forte ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Parce que je pense que, en tout cas, je définis ma mère comme quelqu'un de fort, et je voulais justement être dans ces cases-là. donc ça touche à au côté professionnel, elle avait un très bon poste et tout. Donc rentrer, effectivement, suivre ce chemin-là. Et aussi, pour moi, la femme fort, justement, c'est quelqu'un qui ne montre pas ses émotions, qui ne se laisse pas impacter par ce que les hommes peuvent penser, etc. Et effectivement, j'en étais venue à du coup me mettre dans ce cliché-là, de me dire, je ne vais pas laisser les autres m'impacter, et donc les émotions, je ne vais pas les ressentir. En tout cas, je vais les ressentir, mais je ne vais pas les montrer.

  • Speaker #0

    Donc finalement, c'est un peu un biais, je pense qu'on a tous. En tout cas, moi, je l'ai et j'y travaille. Mais c'est de se dire qu'en fait, montrer ses émotions, c'est aussi montrer ses faiblesses. Parce que moi, en tant que garçon, en tout cas, ma vision que j'ai d'être un garçon, c'est que déjà sur le plan professionnel, si je montre que je suis en colère, que je suis triste, que je suis joie ou n'importe quoi, je me dis que c'est un truc que les gens vont exploiter. Dans un couple, je me dis, si je montre que je suis triste, que je pleure ou que je craque, ma copine va me dire, non mais je ne peux pas compter sur toi, tu es censé être l'homme. C'est vraiment des trucs intrinsèques. Et peut-être que toi, jusqu'à tes 20 ans, tu avais un peu cette vision qu'on va plus associer masculine. Mais maintenant, il y a aussi beaucoup de femmes qui sont dans cette vision-là, c'est être faible que de montrer ses émotions.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, aujourd'hui, d'entendre dire ça, ça me rend zinzin. C'est un peu renier une part de qui on est que de ne pas vivre ses émotions. Parce que justement, maintenant que j'ai appris à vivre mes émotions, à accepter que c'était OK de les ressentir, je ne suis pas d'accord avec le fait de se dire que c'est quelque chose de faible que de montrer ses émotions. Vraiment pas.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis totalement d'accord. Ce que je me dis aussi, c'est que quand je regarde autour de moi, je trouve que les personnes qui m'inspirent, que je vais trouver charismatiques, etc. Je ne parle pas de personnalité publique, vraiment des gens de mon quotidien. En fait, ces personnes charismatiques qui arrivent à t'emmener dans leur vision des choses, dans leur mood et tout, c'est des gens qui expriment leurs émotions. Quand ils ont envie d'être énervés, ils le sont. Quand ils ont envie d'être contents, ils le sont. Des fois, on peut se dire que c'est un peu extrême et tout. Mais quand tu combines tout ça, ça en fait une personne qui rayonne et qui a du charisme. Et c'est bête, mais j'aspire à ça. Sauf que je me dis, en fait, là, actuellement, je ne le suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est là, justement, une histoire d'authenticité. C'est que ces personnes qui s'autorisent à vivre leurs émotions, elles ne se disent pas si c'est quelque chose de positif ou de négatif. C'est juste, c'est là. donc je vais l'exprimer parce que j'ai pas besoin de me mettre de filtre. Alors que nous, on en est très à se dire, oui, mais tu vois, à questionner, genre on va complètement overthinker le truc, de se dire, ah mais est-ce que là, si je montre que je suis faible ou que ça m'attriste, ou que quoi que ce soit, est-ce que quelqu'un va utiliser contre moi ? Est-ce que quelqu'un va se moquer de moi ? Est-ce que ça va faire de moi quelqu'un qui est vulnérable ou quoi ? Et du coup, on va justement avoir tellement de tendance à overthinker le truc, qu'en fait, on va plus être nous-mêmes. on va penser à ce qu'on va faire ou à ce qu'on va dire, à comment on va réagir. Alors que non, finalement, pour moi, les personnes charismatiques, c'est celles qui sont authentiques et qui se disent juste c'est là, c'est là, je le vis et c'est comme ça, ça fait partie de moi, c'est partie de ma personnalité. Et si quelqu'un a quelque chose à redire, il s'en va. Il sait qu'il n'est juste pas le bienvenu.

  • Speaker #0

    Pour moi, en tout cas, c'est un but à atteindre, que ce soit en couple, avec des amis, professionnellement, d'être le plus authentique possible et de rayonner comme ça, de montrer qu'on est quelqu'un sur qui on peut compter, avec qui on peut partager des choses, peut être aussi vulnérable.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et surtout de se dire, j'accepte aussi l'autre dans son intégralité, avec ses émotions et tout, et de ne pas se dire, parce qu'il vit cette émotion-là, il est en train de me déranger, je me sens mal à l'aise, de se dire, l'autre, il est tout aussi légitime que moi de vivre ses émotions. Et j'accepte, si à un moment, il vient me voir qu'on boit un verre et qu'il n'est pas bien, j'accepte qu'il me partage ses mots, etc. Ça fait de toi d'autant plus une belle personne que d'accepter l'autre tel qu'il est.

  • Speaker #0

    et en plus, c'est bête, mais nous les... je mets les garçons, mais maintenant, il y a beaucoup de filles comme ça qui regardent des animés, qui jouent à des jeux vidéo. Quand on regarde les personnages sur qui on prend exemple et sur tous ceux qui nous font vibrer, c'est ce genre de personnes. Ce n'est pas celui qui a le plus de caractère, qui ne montre rien. Souvent, c'est des gens qui sont très complets et on se dit « J'aimerais bien être comme lui. » Tu le vois être vulnérable, tu vois pleurer des fois. C'est un truc qu'il faut travailler. Il faut déjà le conscientiser.

  • Speaker #1

    Moi, de mon côté, si j'avais un peu un mot de la fin, ce serait Merci. Juste autorisez-vous à vivre vos émotions, quelles qu'elles soient, et ne sentez pas que c'est tabou. Alors peut-être que ce qui vous dérange, c'est l'intensité avec laquelle vous la vivez. Et ça, ça peut se travailler justement. C'est beaucoup d'introspection, beaucoup de discussion aussi avec son partenaire, avec ses amis et tout. Mais finalement, les émotions, ce n'est pas du tout quelque chose de négatif. Au contraire, ça nous apprend des choses sur ce qui va pour nous, ce qui ne va pas, sur le chemin à prendre. Est-ce que c'est le bon pour nous ? Est-ce que ça résonne juste ou pas ? Et c'est autant de choses qu'il faut écouter pour arriver à savoir ce qui vibre pour nous et ce qui est juste.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je pense que c'est l'indicateur le plus important pour savoir justement si ce qu'on fait, c'est bien. Je suis dans tel travail et ça me provoque ça. OK, le salaire est sympa. Je me vois bien faire carrière là-dedans. Mais est-ce qu'au fond de moi, y aller avec une boule au ventre tous les matins, c'est OK ? Donc non, c'est un indicateur qu'il faut prendre hyper en compte et pas l'occulter parce que ça finit toujours par craquer.

  • Speaker #1

    Si tu ne le traites pas maintenant, à un moment, ça va lâcher. Il vaut mieux le prendre quand c'est juste de la petite colère, de la petite frustration en fin de journée, de se dire « Ok, là, je commence à voir qu'il y a un signe de quelque chose » , parce que typiquement, le corps nous parle. Mais il ne faut pas attendre d'être au bord du gouffre, à deux doigts du burn-out, parce que là, à ce moment-là, il sera vraiment... Ce n'est pas qu'il sera trop tard, mais c'est qu'on aura poussé le bouchon vraiment très loin.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toi, en tant que professionnel et pour conclure ce podcast, est-ce que tu aurais une petite clé, un petit tip de choses à faire, on va dire quotidiennement, sur voilà et je ressens une émotion. qu'est-ce que je peux faire soit sur l'instant T, soit au moment où je suis dans la douche et me faire le scénario, pour avoir une sorte d'analyse.

  • Speaker #1

    Essayer de la comprendre, de se dire d'où elle vient. Là, je ne sais pas ce qui m'est venu, c'est les cinq pourquoi. C'est plus un outil de management, mais de se dire, j'ai ressenti cette émotion, pourquoi ? Parce que mon copain m'a frustrée. Pourquoi il m'a frustrée ? Parce qu'il n'a pas réussi, parce qu'il n'a pas réagi de la manière dont je voulais. Pourquoi il n'a pas réagi ? Creuser, pour arriver à se rendre compte que l'origine du problème, c'est peut-être que j'avais une certaine attente vis-à-vis de lui, et donc c'est une histoire de projection. Mais de comprendre d'où ça vient, et de surtout pas faire l'autruche.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Non, mais j'essaierai cette technique.

  • Speaker #1

    Le dernier, pourquoi en gros, l'idée c'est de comprendre le message derrière. Tu rentres de ta journée de taf, t'es épuisé, et t'es vraiment frustré et compagnie. Est-ce que c'est les personnes qui t'entourent qui sont à l'origine de cette frustration ? Est-ce que c'est ton métier en lui-même ? En fait, c'est se dire, il y a un message derrière toute émotion qui existe, qu'on ressent. Quel est ce message ? On peut se dire, est-ce que je vais comprendre le bon message ? En fait, tu sentiras si ça sonne juste quand tu te diras, ok, j'ai vécu cette émotion parce que si. Est-ce que ça sonne juste ? Est-ce que c'est vraiment ça ? Oui, non. Si c'est non, tu verras que tu continueras à creuser parce que tu diras, ça ne résonne pas, ça ne vibre pas juste.

  • Speaker #0

    Au final, on rentre dans un état d'anthrospection qui est un peu extrême, extrême dans le bon sens, d'aller au bout des choses, parce qu'en 5 pourquoi tu peux aller loin Le premier, c'est « Ah, ma copine m'a frustré parce que nanana » . Tu arrives au cinquième ou sixième « Pourquoi ? Ah, parce qu'un jour, j'ai perdu au foot contre une fille » .

  • Speaker #1

    Et ouais, c'est dérangeant, mais en même temps, une fois que tu as trouvé la cause racine, tu arrives justement à réagir autrement, à te dire « Ok, ce n'est pas parce que j'ai vécu ce souvenir comme un échec que ça en était vraiment un » . Et en fait, tu trouves justement ce changement de paradigme, cet autre point de vue qui est nécessaire pour arriver à apporter un peu d'objectivité à la relation. Enfin, en relation à la situation.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop se prendre la tête non plus. Ce n'est pas un truc que demain, après avoir écouté le podcast, même si ce qu'on vous a dit, ça vous parle, il ne faut pas vous dire qu'il faut absolument que je traite tout ça, que je devienne quelqu'un d'authentique en 24 heures, parce que pour l'instant, Hélène et moi, on ne l'est pas encore. On y travaille, c'est juste qu'on vit avec. Mais voilà, des petits outils. Le fait de ne pas occulter ses émotions, je pense que vraiment, c'est important de déjà les accepter, de se dire que c'est OK, et apprendre à les vivre. parce que, en tout cas pour mon cas, j'ai vraiment un apprentissage. sur comment les vivre, toujours avec mes valeurs de faire de mal à personne, déranger personne et être aligné avec moi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça, et garder en tête que ça assainit vos relations dans tous les cas. C'est bénéfique pour vous, mais c'est aussi bénéfique pour toutes les personnes qui vivent avec vous, mais que ce soit au quotidien ou que ce soit juste vos relations amicales, vos amis, votre famille, etc. Au moins, il y a une compréhension mutuelle et une confiance mutuelle qui se crée par le fait d'échanger, d'accepter de l'autre avec ses émotions et tel qu'il est.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce que ça rentre dans le cadre de la sincérité et quand on a quelqu'un qui même émotionnellement est sincère, on lui fait confiance, on a envie de partager des choses. Ça peut être que de bénéfique de se dire que la personne ne porte pas un masque, il n'y aura pas un double discours.

  • Speaker #1

    La relation n'en sera que plus belle. Merci beaucoup Anthony pour ce moment ensemble.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On va pouvoir aller manger.

  • Speaker #0

    On va faire la cuisine.

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, vraiment, c'était très sympa.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça très très fun à faire. J'ai passé un très bon moment. Donc, peut-être qu'on en refera un à l'occasion si on a d'autres sujets qui nous viennent en tête.

  • Speaker #1

    Et même si vous, vous avez des sujets relationnels qui vous tiennent à cœur, peut-être des situations que vous ne comprenez pas avec vos amis, votre famille, votre compagnon, votre compagne, n'hésitez pas à nous en parler, m'écrire sur Instagram, ou même laisser un petit commentaire parce que ce sera carrément l'occasion qu'on en fasse un épisode ou quoi que ce soit. Vous savez que c'est mon dada, ce genre de discussion.

  • Speaker #0

    Avec notre vécu. et ce sera plus sous forme de débat comme ici que d'apporter une vérité générale parce que dans tous les cas on ne l'a pas on vous fait des gros bisous à la semaine prochaine

Description

Tu as l’impression d’être incompris.e quand tu exprimes tes émotions, que ce soit en amour, en amitié, ou en famille ?


Dans cet épisode à deux voix, on explore comment vivre ses émotions différemment pour mieux cohabiter :

- Nos profils émotionnels contrastés : intensité féroce versus stabilité apaisée

- Exemples de tensions au quotidien et malentendus fréquents

- Leçons apprises pour transformer ces différences en source de complicité

- Outils de communication et rituels d’écoute pour valider l’émotion de l’autre sans juger


Comprendre que ni hypersensibilité ni retenue ne sont des erreurs, mais deux manières légitimes de ressentir.


Un épisode pour enrichir tes relations par une meilleure gestion des émotions, quel que soit le contexte. Écoute maintenant et découvre comment tes émotions peuvent devenir un vrai levier de connexion.


Merci d’avoir écouté Nouveau Jour, ton podcast développement personnel et coaching de vie pour sortir du flou mental et retrouver ta clarté intérieure.

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À très vite pour un nouveau rendez-vous en 100/10 !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On est good ?

  • Speaker #1

    Ouais, bien.

  • Speaker #0

    Super. Et bah bonjour à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast Nouveau Jour sous un format à nouveau un petit peu particulier parce qu'aujourd'hui j'accueille quelqu'un et pas des moindres, quelqu'un qui partage mon quotidien, qui partage littéralement ma vie. Et donc j'ai nommé

  • Speaker #1

    Anthony. Bonjour tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc Anthony, vous l'aurez compris, est mon copain. On s'est dit que ce serait intéressant de faire un épisode ensemble sur un sujet qui... Nous sépare, je dirais, à un sujet sur lequel on est bien différents, que je pense beaucoup de couples, même de relations rencontrent, à savoir vivre ces émotions, parce que je pense qu'on a des émotions qui sont vraiment très différentes, en tout cas on les vit pas du tout de la même manière, et on s'est dit que ce serait intéressant de discuter de ça ensemble aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. On va vous en parler plus en détail, mais on a souvent eu des discussions par rapport à notre gestion des émotions et comment on les ressentait, et on disait que ça pouvait être intéressant de débattre un peu dans ce podcast pour voir si... il y a d'autres personnes qui partagent cette vision des choses ou si on est un cas un peu à part, ça peut être aussi une piste, mais voilà, on a déjà un peu traité le sujet, donc ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    À aucun moment on veut que ce soit une différence genrée, en mode Anthony représente les hommes et moi je représente les femmes, pas du tout, on est plus à se dire on est deux personnes qui vivent nos émotions très différemment et c'est pour ça qu'on a envie d'en parler parce que je pense que de manière générale dans notre relation, ça avait pu poser des problèmes à un moment. des petites tensions plus que des problèmes. Je sais qu'autour de moi, j'ai des amis aussi qui vivent leurs émotions bien plus différemment que je les vis. Et que ça peut, dans certains couples, effectivement, ou même certaines relations, être un peu challengeant.

  • Speaker #1

    Donc, pour vous donner un peu de contexte, Hélène et moi, on est ensemble depuis bientôt un an et demi. Et ça fait du coup presque un an qu'on habite ensemble. On s'est rencontrés en région parisienne. Et ensuite, on a décidé de changer de vie parce qu'on avait chacun des projets personnels. On a emménagé du coup à Lille et ça se passe super bien. entre entrepreneurs tous les deux, on a nos projets. Et du coup, on passe quand même pas mal de temps à la maison ensemble. Du coup, ça peut parfois justement créer des discussions ou même des tensions, des choses à éclaircir.

  • Speaker #0

    Autrement dit, on passe beaucoup trop de temps ensemble, on ne se supporte plus. Non, pas du tout. Je pense que de base, on a des terrains émotionnels qui sont bien différents, mais avec l'entrepreneuriat, vu que c'est des projets qui sont très perso, qui sont très challengeants, je pense qu'on est, en tout cas personnellement, je me sens d'autant plus... soumis à des émotions fortes et j'ai l'impression de vivre des hauts et des bas qui sont d'autant plus anxiogènes, qui sont d'autant plus intenses. Et du coup, si on met directement les pieds dans le plat, comment est-ce que tu vis tes émotions aujourd'hui ? Qu'est-ce que ça représente les émotions pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est à vous qu'avant qu'on se rencontre et que du coup, c'est cette approche vraiment de l'individu dans sa globalité avec les émotions, vraiment faire attention à ce qui se passe dans nos têtes. Moi, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de comment mes émotions influent mon quotidien. Pour moi, mes émotions, c'est vraiment quelque chose, on va dire, que je subis, mais aussi que j'accepte dans le sens où je ne vais jamais chercher à les contrôler, à les diminuer ou à les augmenter. Elles sont là, c'est comme ça, j'ai appris à vivre avec. Et c'est vrai que du coup, pour nous deux, ça a pu créer des différences dans nos manières de voir les choses. Et c'est là que j'ai commencé un peu à remettre en question cette vision des émotions. sur déjà ma manière de les vivre et ma manière de les incorporer dans ma vie, de manière à ce qu'elles soient plus utiles finalement que juste quelque chose qui se rajoute sur mes épaules en plus des divers événements qui sont autour.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta perception des émotions ? Parce que là, tu me parlais d'utilité. Est-ce que tu vois ça comme quelque chose qui t'apporte un message, quelque chose qui est bénéfique à te connaître toi-même, comprendre ton quotidien ? Ou est-ce que c'est vraiment... C'est là, quoi.

  • Speaker #1

    C'est un peu ce que je pensais au début, dans le sens où c'est là. Je voyais les émotions comme une conséquence des choses qui se passent autour de nous. Ressentir de la colère, de la joie, de la tristesse, en général, c'est forcément lié à quelque chose qu'on pense nous-mêmes, parce qu'on a une idée qui nous vient, soit un événement extérieur. Et je me disais juste, c'est là, c'est comme ça, et je dois dealer avec ça. Maintenant, je le vois plus comme une manière de comprendre comment je fonctionne et une manière d'aborder les choses. d'une certaine manière. Si, par exemple, je vois qu'un événement me provoque de la tristesse, déjà, je vais subir l'émotion en général parce qu'on ne peut pas réfléchir dans les premières secondes. Mais ensuite, ça me permet, par exemple, le soir, d'y repenser et de me dire, OK, mais... pourquoi ce truc-là a provoqué ça chez moi. Donc oui, ça permet d'avoir un peu une remise en question un peu permanente, mais surtout de faire le point sur son état et de se dire, est-ce que c'est OK pour moi à ce moment-là de ressentir telle émotion ou est-ce que ce serait bien que je travaille un peu parce que je n'ai pas envie que ce soit aussi désagréable la prochaine fois.

  • Speaker #0

    Ce qui m'intrigue beaucoup, c'est justement la période, la manière dont tu vivais tes émotions avant notre relation, la période avant Hélène. Comment ça se fait que tu les vivais aussi peu ? Est-ce que tu sais pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est déjà mon tempérament un peu inné et comment j'ai grandi. En plus, avant que je te rende compte, j'étais vraiment dans un truc très solitaire, beaucoup axé sur mon travail. Quand je suis au travail, je mets un masque, en fait. C'est-à-dire que pour moi, je n'ai pas à ressentir d'émotions particulières. Je dois vraiment laisser le professionnel prendre le dessus. Et donc, ça arrivait que des fois, le soir, je rentre et que je me prenne un peu cette décharge de tout ce qui se passait dans la journée. Mais pour moi, ce n'était pas un sujet, en fait. Je me disais juste, aujourd'hui, c'était une journée avec. Et l'autre, c'était une journée sans. Mais c'est tout. Je laissais juste le flot, la vie couler comme ça.

  • Speaker #0

    Et quand en fin de journée, tu les ressentais, tu ressentais un petit peu le poids de ta journée, est-ce que c'était quelque chose que c'était OK pour toi ? Est-ce que tu le vivais correctement ou tu avais plus tendance à faire un peu l'autruche sur ce que tu pouvais ressentir et te dire ça va passer ?

  • Speaker #1

    En fait, je n'avais pas envie de gérer ça. Dès que j'arrivais chez moi, je me plongeais direct dans des distractions, des choses qui me plaisaient. Ça pouvait être... regarder une série, jouer un jeu vidéo, faire la cuisine, n'importe quoi. Ces choses-là qui sont intéressantes pour moi masquaient toutes les émotions. C'était très rare que ça reprenne le dessus et que je ne sois pas capable de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Donc c'était complètement inconscient en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était inconscient. C'est juste que je rentrais du travail ou d'être avec des amis ou n'importe quoi. Alors si c'était une émotion positive, j'en profitais. Bien sûr, j'étais là, super mood. Mais si c'était négatif, je me disais juste, bon, on va faire autre chose. en gros. On va penser à autre chose, et ça passait. Quand c'est des situations qui ne me touchent que moi personnellement, vraiment j'arrive à passer à autre chose hyper rapidement. Ce qui va plus me déranger, c'est ce côté un peu empathique, de si moi j'ai fait quelque chose ou qu'il y a eu un événement qui a fait du mal à une personne par exemple, là ça risque de me travailler un peu plus. Et là je vais y réfléchir pendant la soirée, comment je peux essayer de régler ça, comment je peux améliorer les choses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette manière de voir les choses, c'était vraiment propre à ta personnalité ? Ou est-ce que c'était plus des injonctions ou ton éducation qui ont fait que tu t'as complètement coupé, toi, et tes émotions ?

  • Speaker #1

    Avant qu'on se rencontre, au début de notre relation, je t'aurais dit que c'était ma personnalité. Maintenant, avec toutes les discussions qu'on a eues et un peu ta vision des choses, je me dis qu'il y a peut-être des choses qui viennent du passé, les événements qui m'ont construit ce que j'ai vécu. Je vous rassure, je n'ai pas vécu des choses horribles. Ce n'est pas du tout le cas. Mais c'est plus ma manière de gérer mes émotions et surtout mes réactions. C'est plus ça. Je ne sais pas exactement ce qu'est une injonction. j'imagine que c'est quelque chose qu'on pense, qui est ancré en nous. Ouais, ça en fait forcément partie avec l'enfance, l'adolescence, etc. Ta manière de dealer avec les situations.

  • Speaker #0

    Parce que typiquement, pour l'exemple des injonctions, est-ce que tu te disais « je suis un homme, je ne peux pas pleurer » ou « je suis un homme, je ne peux pas être triste » ?

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas vécu comme ça non plus à 100%. Pas dans une famille qui me disait « tu es un garçon, tu ne pleures pas » ou « tu n'es pas triste » . Je dirais que ça ne vient pas trop de ma famille, mais plus de mes fréquentations, que ce soit en primaire, au collège, etc. En général, les garçons restent avec les garçons, les filles restent avec les filles, parce que les filles, c'est Burke. Et c'est bête, mais je pense qu'il y a vraiment ce truc d'un groupe de garçons va un peu s'engrainer dans ce truc-là, d'être un peu casse-cou, tout ça. On va se dire, c'est la honte de pleurer devant ses potes, ou de montrer qu'on est triste, etc. Et ça me faisait penser à ça, la dernière fois, je me disais, quand mes amis, ou n'importe qui dans la vie, me voient et me demandent « Ah, ça va ? » , vraiment, je réponds « ça va » de manière systématique. J'arrive toujours pour boire un café avec un ami ou quoi, dans un mood, voilà, genre ça va, il n'y a pas de problème. Et peut-être qu'on va discuter et que ça va creuser des choses, mais je ne vais jamais arriver dans un truc en disant « Ah non, vraiment, en ce moment, ça ne va pas, il y a ça, ça, ça. » Donc ouais, on se renferme un petit peu. Et pour répondre à ta question de « Est-ce que c'est parce que je suis un garçon ? » Je pense que ça joue un peu, mais c'est plus l'effet de société qui fait ça, plus que la famille dans laquelle j'ai grandi.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'empêche de dire « ça ne va pas » ?

  • Speaker #1

    pour moi personnellement en tout cas c'est le côté empathique même si ça va pas dans ma tête je me dis je vais passer un moment avec un ami donc c'est censé aller mieux de base je pars de ce postulat je sais pas si ça se dit mais je pars de ce postulat et surtout que j'ai pas envie de lui partager ça quoi ça se trouve lui il va super bien et à aucun moment j'ai envie de lui dire non mec j'ai besoin de toi pour x ou y raison pour moi ces situations où tu finis par dire à ton meilleur ami dans mon cas personnellement en mode ça va pas ça va être Un truc très informel, où on va passer du temps ensemble en soirée, un week-end complet, on va se retrouver, voilà. Mais quand c'est ponctuel, non, j'ai pas envie de partager ça, de tout de suite mettre une ambiance de « on va se centrer sur moi parce que moi je vais pas bien » et la nature.

  • Speaker #0

    Parce que t'as l'impression que les émotions, du coup, qui soient désagréables, viennent écraser l'autre, viennent monopoliser l'attention et sont quelque chose, du coup, de négatif dans une relation ?

  • Speaker #1

    Surtout que je me dis, est-ce que vraiment j'ai le droit de prendre la priorité comme ça ? Parce que je vais à la rencontre d'un ami, ça se trouve, lui, il se dit, ah super, je vais voir Anto, j'ai plein de choses à lui dire, plein de nouvelles. Si moi, j'arrive déjà en mettant une ambiance de, ouais, non, en ce moment, ça va pas, au taf, c'est relou, avec Hélène, ça se passe mal et tout, je me dis, bah, en fait, je lui coupe. la priorité au lieu de plutôt découvrir où la discussion va nous mener et essayer de trouver ma place à un moment donné. Et donc des fois, il y a des moments où effectivement ça ne va pas, mais c'est pas que je ne peux pas en placer une, mais je n'ai pas un peu ce créneau pour rentrer dans la discussion parce que ce n'est pas le moment. Donc oui, on va dire que instinctivement, mes émotions, je les garde pour moi, mon état d'esprit, je les garde pour moi. Quand je peux leur trouver une petite place, je le fais.

  • Speaker #0

    Mais est-ce qu'à l'inverse, si ton pote venait et disait « écoute, j'ai des problèmes dans mon couple en ce moment, ou au niveau du taf ça ne va pas du tout, et je ne suis pas dans un super mood » , est-ce que toi tu le verrais comme quelque chose d'écrasant ? Ou est-ce qu'au contraire, tu accueillerais son émotion parce que tu serais super... Ce serait cool qu'il t'en parle, parce que c'est quand même une preuve de confiance mutuelle.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est assez paradoxal, c'est que moi mon meilleur ami vient et me dit « ça ne va pas » , au contraire, je vais être une oreille hyper attentive. C'est pour ça que je disais « c'est vraiment dans mon cas » . Parce que pour revenir un peu sur le passé, la famille, etc., il y avait certaines situations, en tout cas quand j'étais petit, où il ne fallait pas déranger. Peu importe comment je me sentais, les émotions, on va dire, infantiles, qui sont beaucoup la frustration, l'excitation, les choses comme ça, il fallait que je les contienne. Donc, je pense que c'est rester à l'âge adulte, en mode, essaye de ne pas déranger les gens, reste un peu dans ton coin. Si tu arrives à trouver une petite opportunité de... d'en parler ou de montrer un sentiment vas-y, mais de base, ton état par défaut, c'est ne dérange pas et fais ton truc dans ton coin.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui justement, tu dis que tu les vis plus tes émotions, qu'est-ce qu'elles t'apportent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Déjà ce qui est agréable, c'est de t'avoir toi, parce que je peux les partager déjà avec toi au quotidien. Et quand ça va pas, tu vas instinctivement me demander qu'est-ce qu'il y a, etc. Donc en fait, j'ai pas forcément besoin de chercher à me faufiler. Je pense que c'est quand même un peu plus agréable. Après, j'ai quand même pas remarqué de changement notoire en un an et demi sur ma manière de m'exprimer. J'ai l'impression d'être toujours un petit peu pareil, peut-être avec un peu plus de facilité dans mon cadre privé, avec toi, avec mes parents, avec mes amis très proches, mais dès que je sors de cette bulle confortable et que je me confronte à la vie professionnelle ou aux gens que je ne connais pas, là je remets un peu cette armure qui fait qu'en fait Anto, il est lisse. J'ai un peu cette image-là de quelqu'un de lisse qui s'énerve. pas, qui n'en fait pas des caisses.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui change par rapport à ce que tu disais avant, c'est plus que tu prends plus de recul. Avant, tu faisais plus l'autrui, justement, c'est ce que tu disais. Et aujourd'hui, tu vas plus te dire « Ok, là, je me rends compte que j'ai été triste à ce moment-là. Qu'est-ce que ça dit ? »

  • Speaker #1

    Oui, typiquement. Et une des émotions que je refoule souvent et que je n'exprime d'ailleurs jamais, c'est tout ce qui va être la colère, l'agacement, l'énervement. Quelqu'un qui te fait quelque chose de désagréable ou qui te dit quelque chose de désagréable, je suis le premier partisans de... Il faut lui en mettre une, tu vois. Mais même verbalement, lui montrer en fait qu'on n'est pas content, que ce n'est pas OK, que là, tu m'as manqué de respect. Et pourtant, je suis le premier à ne rien faire, à vraiment ne rien dire et à laisser le truc couler en me disant, vas-y, ça n'en vaut pas la peine, de toute façon, tu vas rentrer chez toi, la situation, elle va partir. Et après, tu es là, tu vas prendre ta douche ou tu te retrouves dans ton nu, tu te dis, ah, j'aurais dû lui dire ça, ça, ça. Tu te fais vraiment le scénario inverse, tu te dis, mais qu'est-ce que je suis bête, j'aurais dû faire ça, ça, ça. Et ouais, il faut... Enfin, moi, en tout cas, il faut que je travaille sur ça. Il faut que j'exprime quand même un minimum ce que je ressens, parce que sinon, tu peux marcher dessus pour tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et le positif ? Parce que là, c'est quelque chose d'assez désagréable, finalement, la colère, la frustration. Est-ce qu'à l'inverse, tu as le sentiment que le positif,

  • Speaker #1

    tu l'exprimes ? Non, pas spécialement, parce que même tout ce qui va être la joie, l'excitation, c'est pareil, je suis quand même très très contenu. On en avait déjà parlé, mais je vois un peu l'état émotionnel comme une courbe sinusoïdale. avec des hauts, des bas, donc les sentiments positifs en haut, les sentiments négatifs en bas, et tu vas avoir du coup des personnes qui sont très libres sur leurs émotions, où cette courbe en fait va faire des énormes vagues.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, typiquement toi, c'est-à-dire que quand tu vas être contente, même si tu ne le fais pas forcément, tu sens que tu as envie d'aller au bout de la joie, vraiment de sauter partout, de dire c'est une situation trop bien, ça fait plaisir, et à l'inverse quand tu es triste, tu aimerais pouvoir te lâcher complètement, sans parler de pleurer, mais juste vivre l'émotion à fond. Moi, je sais que ce n'est pas un truc que je ressens parce que ma sinusoïde est très faible. Je vais avoir, on va dire, cet état qui est neutre, donc le zéro. Et quand je vais être heureux, je vais être un peu heureux Et quand je vais être triste, je vais être un peu triste. Donc, pour les émotions positives, en vrai, c'est chiant. Parce que je ne peux pas vivre ma joie à fond. Par contre, pour les émotions négatives, c'est plutôt un avantage. Je ne suis jamais très triste. Je ne suis jamais très en colère. On va continuer sur cette histoire de sinusoïde, parce que je pense que ça intéresse aussi les gens, des deux extrêmes. Moi, je suis très contenu, mais toi, du coup, tu ne l'es pas. Donc, est-ce que tu peux dire un peu comment toi, tu ressens tes émotions, typiquement une situation agréable ou très triste ? Qu'est-ce qui va se passer à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    C'est un peu ce que tu disais, c'est très haut et très bas. Donc les émotions très fortes, je vais les vivre un peu comme de l'émerveillement. Quand j'ai une bonne nouvelle, j'ai l'impression de vibrer. Il y a plein de choses qui se passent à l'intérieur de moi et comme si ça devait sortir. Et j'ai envie de partager ce truc parce qu'à l'intérieur de moi, il se passe tellement de choses que j'ai besoin que ça sorte. Et c'est pour ça que je vais venir t'en parler, un peu trépignée, toute contente et tout. Et au contraire, les moments plus de down. J'ai l'impression d'être au fond d'un trou à ce moment-là. Si on imagine un peu le truc là visuellement, j'ai l'impression que si je lève la tête, j'ai toute une montagne à remonter. C'est toutes les petites galères, les choses comme ça. Et j'ai l'impression que tout s'accumule. En gros, c'est un truc qui va venir déclencher ce petit sentiment que je ne me sens pas bien. Et après, en fait, ça va faire une sorte de boucle où je vais penser à toutes les choses négatives. Je pense que je vais rentrer dans un cercle un peu anxieux. Et il y a plein, plein de choses qui vont venir s'accumuler. J'en viens à penser à plein, plein de choses négatives. et c'est pour ça que ça prend une place prédominante.

  • Speaker #1

    D'après ce que tu dis, j'ai plusieurs questions. Je comprends qu'il y a un effet boule de neige. Ça part d'un petit truc qui ensuite devient une énorme boule de neige qui devient très compliquée à pousser. Est-ce que c'est quelque chose que tu conscientises dans le sens où c'est volontaire ? Comme quand tu es triste, on va écouter de la musique triste. Parce qu'on se dit que ça nous fait du bien. Est-ce que le fait que tu sois triste et que tu repenses à plein d'autres choses, tu la crées toi-même cette boule de neige ? Ou est-ce que vraiment tu es spectatrice de ça et tu subis à 100% ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis bi. Parce que je ne me dis pas, je vais mal et j'ai envie d'aller encore moins bien. Typiquement, en ce moment, le boulot, c'est quelque chose qui est assez anxiogène pour moi. Et je me dis, mince, si j'ai reçu un non quand j'ai discuté avec cette personne-là, purée, mais en fait, c'est une catastrophe parce que ça se trouve, je n'ai jamais pouvoir vivre de mon activité. Ça se trouve, je vais finir à vie sous un pont. Et puis, je vais finir, tu vois, genre que des choses, mais de pire en pire. Et souvent, je le prends très à cœur. Et c'est ça qui m'affecte beaucoup, c'est que... ce non que je vais pouvoir me prendre parce que la personne n'est pas intéressée ou quoi que ce soit, je vais le prendre personnellement. Je vais me dire, en fait, c'est moi qui suis nulle, je n'intéresse pas les gens. Et du coup, ça va emmener dans ce cercle vicieux où je vais me remettre en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, comment tu sors de cette situation ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    En gros, ma vraie question, c'est, est-ce que tu utilises la manière de laisser le temps faire et de continuer ta vie et de se dire, ok, ça va passer ? Ou est-ce que tu es plutôt proactive en se disant, ok, je vais plutôt essayer d'aller provoquer quelque chose de positif ? Comment tu gères ? Est-ce que tu es plutôt proactive ou est-ce que tu laisses le temps passer ?

  • Speaker #0

    Je dirais que fut un temps, c'était plus, je laissais le temps passer et du coup, ça pouvait durer très très longtemps. C'est comme ça où justement, ça avait fait des gros pics de tension entre nous parce que j'en venais à vivre ça pendant des heures sans arriver à sortir de ça. Et à partir du moment où on a commencé à en discuter et où je voyais que ça avait effectivement un gros impact dans le fait qu'on vit ensemble et au quotidien c'est pas ouf, j'ai commencé à me dire non mais une émotion ça dure trois minutes, parce que factuellement c'est ça, et le fait que ça dure plus longtemps c'est parce qu'on l'engraine. Et justement c'est typiquement ce que je faisais, c'est je l'engrainais avec des pensées négatives. C'est plus maintenant de prendre du recul, de garder en tête que c'est vraiment temporaire et de pas faire en sorte de l'engrainer. Souvent juste de m'isoler dans un coin ça aide beaucoup. Et après, je vais avoir ce moment où ça descend, où je vais venir te voir, par exemple, et je vais demander un câlin parce que finalement, c'est ce dont j'ai besoin à ce moment-là. C'est me sentir rassurée, c'est sentir que je suis entourée, que je ne suis pas seule. Ça va faire passer l'émotion et ça va venir me calmer.

  • Speaker #1

    Pour la plupart de tes émotions, est-ce que tu as besoin de les partager ? Soit pour les vivre pleinement, on va dire pour les choses positives, soit pour aider à ce que les choses négatives aillent mieux. Est-ce que c'est quelque chose qui est fondamental pour toi d'avoir quelqu'un, que ce soit un ami, ton compagnon, tes parents ? où il faut que tu partages ça ?

  • Speaker #0

    J'allais te dire non, mais en fait si carrément, quand il m'arrive quelque chose de super cool dans la vie, directement je vais prendre mon téléphone et je vais appeler ma mère, je vais t'appeler toi, je vais faire une vidéo sur Snap en mode « Ah purée, vous ne savez pas ce qui m'est arrivé » . J'ai besoin de le partager. Donc je pense que pour le positif, c'est ça. Après pour le négatif, je pense qu'au contraire, j'ai plus tendance à me mettre dans ma bulle. Peut-être que ça touche à ce que tu disais avant, ne pas déranger. Et justement, s'il y a des personnes sur mon chemin, je sais que ça peut déborder. Et c'est pour ça que des fois, tu pouvais t'en prendre plein la tronche. Je ne sais pas, c'est tellement là que je n'arrive pas à le gérer. Sur le moment, je n'ai pas envie que ça touche, mais je ne sais tellement pas comment le gérer qu'en fait, ça en vient à déborder. Oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, ça, c'est des discussions qu'on a déjà eues et qui ont pu créer des tensions, notamment pour les choses positives, comme la joie et l'excitation. Parce qu'avec Hélène, du coup, on a déjà vécu des choses qui sont censées être très cool. Et Hélène, du coup, me disait « mais je ne comprends pas, parce que moi, je vis le truc à fond, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'ai envie de sauter partout, et toi, tu es là en mode « c'est cool » . » Il y a eu des tensions par rapport à ça, parce qu'elle avait l'impression, enfin, tu vas développer là-dessus, mais qu'en gros, je te bridais, et que du coup, je t'empêchais de vivre les choses à 100%.

  • Speaker #0

    De fou ! Mais tu sais quoi, ça me fait penser, là encore récemment... Quand j'ai fait une vente et que j'étais super contente et que je suis venue te voir en mode « Oh, j'ai fait ça et tout, c'est trop cool et tout ! » Et du coup, j'étais littéralement en train de trépigner sur place et d'être toute contente. Et toi, tu m'as juste regardée et tu m'as dit « Oh, c'est bien, félicitations ! » et tout. Et donc, après, on s'est dit « Bon, on va aller au resto et tout ce soir. » Mais sur le moment, en fait, ta réaction n'était tellement pas dans l'émerveillement comme ce que je pouvais imaginer et ce que moi, j'attendais, enfin, l'état dans lequel j'étais, que je me... En fait, je sentais que c'était normalisé. Comme si un peu ce que je venais de faire, ma petite victoire que je venais d'avoir, elle était hyper banalisée, normalisée. Et je me suis dit, mais non, il faut se réjouir des petites choses. Et oui, ça m'avait vachement affectée sur le moment.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais ça revient sur comment on vit les choses chacun. C'est-à-dire que sur le moment, effectivement, pour toi, tu trépignais, c'était vraiment un truc de ouf. Et pour moi aussi, c'était vraiment une super victoire pour toi. Et j'étais foncièrement content. C'est juste que, alors je ne sais pas si c'est ma manière de faire les choses. ou quoi, mais même dans ma tête, je suis vite passé à autre chose. En mode, je me suis dit, ah, c'est super cool et tout, nanana. J'ai commencé à me faire les scénarios de, ah tiens, tu vas commencer à avoir plus de clients, comment elle va gérer tout ça. Et après, voilà, c'était fini, quoi. C'était fini. J'ai pas gardé cette émotion très longtemps.

  • Speaker #0

    Alors que moi, au contraire, tu as j'y repensais toute la journée. Parce que je sais que typiquement, avec ma meilleure copine, on en aurait reparlé pendant toute la journée. On aurait toute la journée été dans ce sentiment d'émerveillement, en mode, oh purée, tu te rends compte que... Et en fait, de me rendre compte juste que t'es... pas ma copine. Finalement, tu as ta personnalité à part entière. C'était bizarre pour moi parce que je ne m'attendais pas du tout à avoir quelqu'un qui passe directement à autre chose.

  • Speaker #1

    Je comprends que ça puisse surprendre. Après, comme tu dis, il n'y a pas d'explication rationnelle sur la manière de voir les choses parce que même pour ce qui me concerne personnellement, même ce qui serait censé me rendre très heureux dans un état d'euphorie pendant plusieurs heures, plusieurs jours, avoir envie de le partager à la terre entière.

  • Speaker #0

    chez moi ça n'existe pas quoi si je suis avec un pote ou avec toi je vais partager rapidement et hop je suis passé à autre chose et peut-être que justement là on peut switcher sur la deuxième partie sur comment est ce que on gère ça dans notre couple était du coup compliqué à un moment parce que justement on vivait pas les choses de la même manière et que j'avais l'impression que tu étais peut-être un peu trop platonique à mon goût enfin en tout cas que sur la partie émotionnelle justement je me retrouvais pas et que je me disais mais mince je comprends pas enfin il s'émerveille pas genre les petites choses comme ça ce qu'on passe comme moment ensemble où moi, je trouve ça incroyable. Et bien, toi, tu ne partages pas ça. Donc, tu sais, c'est frustrant parce que moi, je me disais, ben, mince, ça se trouve, il ne passe pas un bon moment. Ça se trouve, il ne m'aime pas autant que moi, je l'aime. Enfin, tu sais, j'en étais venue à me poser un peu ce genre de questions. Comment est-ce que, selon toi, en tout cas de ton point de vue, on a réussi à trouver notre équilibre aujourd'hui ? Parce que j'ai l'impression qu'on est quand même de plus en plus stable à ce niveau-là. Comment est-ce que, pour toi, on a réussi à trouver cette stabilité entre toi qui évit peu tes émotions et moi qui les vis très intensément ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est par rapport à toutes les discussions qu'on a eues. En fait, on est passé par des choses qui sont désagréables, mais qui sont nécessaires. Typiquement, ces tensions, on les a eues dans moult situations. Sauf qu'au lieu de faire l'autruche ou de simplement envoyer balader en mode « Ah, mais c'est pas un mec pour moi » ou « Hélène, elle est relou, elle est toujours dans l'excès » , c'est plutôt « Ok, on va se poser » .

  • Speaker #0

    dans un climat qui est souvent pas très agréable pour démarrer la discussion. Et surtout, on a appris à s'écouter, de se dire « Ok, je te partage mon point de vue sur comment j'ai vécu la chose. » Donc là, tu vois, effectivement, je n'ai pas sauté au plafond, mais ça ne veut pas dire que je n'étais pas content. J'ai pensé ça, ça, ça. Et toi, à l'inverse, tu me dis « Oui, mais non, j'attendais à ce que… » Et donc, au final, c'est plus accepter comment l'autre voit les choses sans vouloir lui imposer finalement. Rien n'empêche quand même de faire quelques efforts. Maintenant, par exemple, je suis conscient que ce serait complètement déplacé de ma part de te dire en mode ouais c'est cool Donc je vais quand même essayer de rentrer un peu dans ton mood, mais toi c'est pareil, tu sais que tu ne vas pas forcément me tenir par la main et sauter sur place parce qu'en fait ça va me déranger. Donc c'est plus ça, essayer de faire des compromis, se mettre à la place de l'autre et de se dire, c'est ok, ça ne veut pas dire qu'il passe un mauvais moment, c'est juste qu'il ne l'exprime pas de la même manière que moi.

  • Speaker #1

    La communication, ça a été la clé et surtout de se dire, je vais arrêter de vouloir façonner l'autre à ma manière et imaginer qu'il va réagir exactement de la manière dont j'aimerais et de se dire, en fait j'accepte. qu'il réagisse différemment. C'est pas pour autant qu'il m'aime moins, c'est pas pour autant que la relation est moins importante à ses yeux. En fait, quand tu prends sous ce prisme-là, je trouve de se dire, c'est pas personnellement que je dois le prendre, mais c'est juste tel qu'il est, quoi. Genre, t'arrêtes de se focaliser, de se dire, mince, il réagit pas comme je veux, juste, tu dis, bah, c'est lui, quoi. Genre, comme tu vas pas essayer de changer un pote ou une amie, peut-être qu'on a plus cette tendance à vouloir changer la personne avec laquelle on est. Surtout, nous, les femmes, on se dit, mais passer dans cette phase d'acceptation et de se dire, je ne vais pas changer l'autre parce que dans tous les cas, c'est peine perdue.

  • Speaker #0

    Ah oui, et pour revenir sur ce truc de vouloir changer un peu la personne avec qui on vit, je pense que c'est humain. Pour les personnes qui vont avoir, plutôt jeunes, la première expérience de vivre avec quelqu'un, donc moi, c'est la première fois que je vis avec quelqu'un, en tout cas, qu'elle aime, et bien oui, ça peut surprendre de se dire, ok, mais on s'est connus au début, dans la phase de flirt, on apprenait à se découvrir. souvent c'est le moment où les défauts, on les occulte un petit peu, enfin même pas un petit peu, c'est qu'on ne les voit pas du tout, parce qu'on ne se voit que dans des cadres de découverte, chaque date en fait c'est des nouvelles questions, en mode comment tu vois ça, qu'est-ce que t'aimes et tout, et les défauts en fait on les occulte inconsciemment je pense, parce qu'on n'a pas envie de les voir. Je pense que ça peut être intéressant de faire l'effort de ne pas être aveugle, parce que cette discussion on l'a eu il n'y a pas longtemps avec Hélène, où j'ai fini par lui dire des trucs du style ouais mais là en fait t'as envie de me changer et c'est hors de question tu vois parce qu'il y a des choses qui font partie de ma personnalité on parle pas de ah il faudrait que tu fasses un peu plus la vaisselle ou que tu m'aides à faire ça ou qu'on aille faire les courses ensemble ça c'est des trucs du quotidien et c'est des efforts à faire c'était plus justement sur ma manière de gérer les choses où tu commençais à empiéter un peu dessus et moi je t'ai dit bah non en fait c'est pas faisable et surtout je t'ai dit mais je suis comme ça depuis le début en fait et c'est juste de pas être aveugle et se dire ça se trouve la personne Elle a toujours été comme ça. C'est juste que maintenant, avec la routine, le temps qui passe, les défauts ressortent un petit peu. C'est important de les accepter pour justement se dire « En fait, cette personne, je l'aime pour qui elle est. » Et c'est OK qu'on soit différent. Et souvent, ça apporte des choses hyper positives d'être différent. Typiquement, toi, tu me pousses à voir les choses d'une manière un peu plus exponentielle. Parce que j'ai le droit finalement d'être triste. J'ai le droit d'être content. Je n'ai pas peur de te déranger. Et à l'inverse, toi, tu me disais, des fois, ça te permet aussi de moins avoir le cafard ou de pas trop faire des plans sur la comète, parce que je suis un peu la voix de la raison, un peu terre à terre, qui dit, oui, mais attends, on va redescendre un petit peu, parce qu'il y a ça, ça, ça, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    Quand on en vient à sortir de cette honeymoon phase-là et de voir qu'en fait, non, la personne, elle n'est pas comme on l'avait projetée, ça fait mal aux fesses, parce que tu te dis, OK, est-ce que je tolère et est-ce que je me retrouve dans ces traits de personnalité qui ne me correspondent pas ? Je ne me suis pas posé cette question, mais je me suis dit quand même, est-ce que je suis heureuse malgré le fait que tu ne vives pas tes émotions pleinement ? Et la réponse était oui, évidemment, parce que ce n'est pas quelque chose qui va obstruer mon bonheur. Mais effectivement, c'est le genre de question qu'on peut être amené à se poser, alors que ce soit vis-à-vis des émotions, mais que ce soit vis-à-vis de tous les red flags qu'on peut retrouver dans une relation. Se dire, est-ce que le fait que cette personne ait ce trait de personnalité, ça va obstruer ? et ça va venir amoindrir ce que je peux ressentir, la manière dont je peux vivre au quotidien, est-ce que je vais moins bien me sentir ? En répondant oui à cette question, oui, ça va amoindrir mon bonheur. Pour moi, là, il y a des questions à se poser qui sont vraiment de l'ordre est-ce que la relation vaut le coup, finalement ? Alors évidemment, il ne faut pas se réduire qu'à ça, mais pour moi, c'est effectivement un facteur. Alors qu'au contraire, se dire non, c'est qui il est, et chacun est comme il est, et surtout, le prince charmant n'existe pas. Moi, c'était un peu la désillusion, parce que je pense que j'ai grandi, mais pendant... une vingtaine d'années avec le prince Charmin existe et il va comprendre toutes mes émotions et compagnie et de me dire que non, en fait, t'es pas dans ma tête, tu ne vas pas t'adapter exactement comme moi je le souhaite. Ça a été une prise de conscience là assez récente et finalement, ça rend, je trouve, la relation d'autant plus belle parce qu'on se dit, finalement, ça fait son authenticité, son unicité et encore heureux, en fait, que t'as des petits défauts parce que si t'étais parfait, mais purée, la pression que ça se met aussi sur l'autre personne.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on se disait la dernière fois. Il n'y a pas que le couple, en fait, dans la vie. Il ne faut pas chercher la personne idéale qui va combler tous les aspects un peu de nos vies et de ce qu'on attend. Ce n'est pas pour rien qu'il y a les amis, qu'il y a la famille, qu'il y a même les animaux. Il y a le cadre professionnel, en fait. Dans chaque personne, on va trouver quelque chose. On veut partager quelque chose avec telle personne. Moi, je sais que ma manière d'être avec mon meilleur ami va être quasiment la même qu'avec toi. C'est plus ma manière de m'exprimer. au niveau de ma joie, de ma tristesse, va être différente. Mais parce que je sais qu'avec lui, je préfère être comme ça et avec toi comme ça.

  • Speaker #1

    Et chaque relation, effectivement, apporte des choses différentes. Parce qu'on imagine que la relation amoureuse doit tout nous apporter. Mais finalement pas, parce que tu as ce côté émerveillement, etc. Je le retrouve dans mes relations amicales. Parce que justement, j'ai surtout des relations amicales avec des femmes. Et du coup, j'ai ce côté trop bien, etc. Assez merveilleux un peu de tout. Et ça vient compenser justement le fait que toi, tu l'es moins. Et je pense que le moment où je le ressentais vraiment, là, il y a quelques mois, où ça commençait à être un peu pesant pour moi, c'est parce que justement, le fait qu'on ait déménagé à Lille, j'ai moins l'occasion de vivre cet émerveillement et cette énergie qui rayonne dans tous les sens avec mes amis, justement parce que je les vois moins. De ne pas la vivre au quotidien, je ressentais son absence. Et finalement, tu vois, de me dire, OK, en fait, ce n'est pas une histoire de problème relationnel. mais c'est plus, en fait, il faut quand même que je m'autorise à la vivre quand je suis avec toi. Maintenant, en fait, je trouve que l'émotion est beaucoup plus stable.

  • Speaker #0

    Donc moi, j'avais envie de te relancer sur un sujet. Tout à l'heure, au début du podcast, tu m'as demandé si le fait d'être un garçon et ma construction sociale jouait sur ma manière de gérer les émotions. Je reste persuadé que oui, même si je n'ai pas d'exemple concret à donner, parce que je pense que même chaque garçon a une éducation différente, mais on voit quand même très rarement dans... dans nos influences extérieures, que ce soit du coup le cinéma, les jeux vidéo, les bouquins, un garçon qui pleure, un garçon qui se plaint, un garçon qui est triste, c'est bête, mais du coup ça nous conditionne un petit peu. Et donc peut-être que moi je suis resté dans ce truc-là de tout gérer tout seul, de ne pas avoir envie de le partager parce que c'est mon problème à moi, que je suis un garçon, que je suis fort et tout, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Et à l'inverse, toi tu me disais que tes émotions, tu avais besoin de les partager, comme si tu avais besoin d'avoir un soutien dans ta joie, un soutien dans ta tristesse. Est-ce que tu penses que c'est lié au fait d'être une femme ? Ou est-ce que c'est vraiment propre à toi ? Comment tu as grandi ?

  • Speaker #1

    C'est assez nuancé ce que je vais te dire parce que jusqu'à mes 20 ans, mes émotions, je ne les vivais pas. Au contraire, j'étais beaucoup à les obstruer parce que j'ai grandi dans une famille comme ça où les émotions n'étaient pas du tout un sujet qu'on mettait en avant. En fait, je vivais un peu dans les extrêmes où mes parents, par exemple, ne sont pas des personnes qui expriment beaucoup leurs émotions. Et à l'inverse, mon frère faisait beaucoup de vagues. Et donc, je me disais, les émotions, quand elles sont exprimées, c'est quelque chose qui prend de la place et qui dérange. Et donc, j'en étais venue à vouloir me faire toute petite, à ne pas déranger. Et en plus, je ne sais pas, après, je me suis cachée derrière une étiquette où j'étais, je suis lion, en signe astro. Et du coup, le lion, il est charismatique, il ne montre pas ses émotions. Enfin, c'est très, très fier. Et du coup, j'en suis venue à mettre cette casquette-là de je n'ai pas envie de laisser les autres m'impacter. Et donc, je vais rester dans ce truc de je me gère moi, je gère l'intégralité de ma personne et dont mes émotions. Donc, jusqu'à ce moment-là, je ne dirais pas que c'était une construction sociale, si ce n'est le fait qu'effectivement, j'avais pu voir des femmes, des filles autour de moi qui vivaient des émotions extrêmes ou je ne sais pas, tu vois, mais en tout cas, on les voyait, leurs émotions. Et souvent, c'était critiqué. C'était justement, on fait des caisses, oh purée, c'est mystérique. Enfin, tu sais, tous les mots qui vont avec, c'est une grosse folle. Vraiment, des choses comme ça, je te vois sourire en plus. Et donc, je voyais vraiment les émotions comme quelque chose de dérangeant, qui débordait.

  • Speaker #0

    Tu dis déjà que ça t'a suivi à peu près jusqu'à tes 20 ans. Je connais un peu ton passé, du coup, à être très impliqué dans tes études, très impliqué dans le sport, etc. Donc, en fait, tu étais hyper focus. On pourrait avoir un peu cette image de... cette nouvelle vision de la femme entrepreneur, chef d'entreprise, finalement quelqu'un de froid, qui ne montre pas ses émotions, parce qu'elle se dit, si je les montre, ça va être une faiblesse, ça va être une entrave à ma carrière, que ce soit sportive ou professionnelle. Est-ce que c'était cette vision-là que tu avais, cette image de la femme forte ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Parce que je pense que, en tout cas, je définis ma mère comme quelqu'un de fort, et je voulais justement être dans ces cases-là. donc ça touche à au côté professionnel, elle avait un très bon poste et tout. Donc rentrer, effectivement, suivre ce chemin-là. Et aussi, pour moi, la femme fort, justement, c'est quelqu'un qui ne montre pas ses émotions, qui ne se laisse pas impacter par ce que les hommes peuvent penser, etc. Et effectivement, j'en étais venue à du coup me mettre dans ce cliché-là, de me dire, je ne vais pas laisser les autres m'impacter, et donc les émotions, je ne vais pas les ressentir. En tout cas, je vais les ressentir, mais je ne vais pas les montrer.

  • Speaker #0

    Donc finalement, c'est un peu un biais, je pense qu'on a tous. En tout cas, moi, je l'ai et j'y travaille. Mais c'est de se dire qu'en fait, montrer ses émotions, c'est aussi montrer ses faiblesses. Parce que moi, en tant que garçon, en tout cas, ma vision que j'ai d'être un garçon, c'est que déjà sur le plan professionnel, si je montre que je suis en colère, que je suis triste, que je suis joie ou n'importe quoi, je me dis que c'est un truc que les gens vont exploiter. Dans un couple, je me dis, si je montre que je suis triste, que je pleure ou que je craque, ma copine va me dire, non mais je ne peux pas compter sur toi, tu es censé être l'homme. C'est vraiment des trucs intrinsèques. Et peut-être que toi, jusqu'à tes 20 ans, tu avais un peu cette vision qu'on va plus associer masculine. Mais maintenant, il y a aussi beaucoup de femmes qui sont dans cette vision-là, c'est être faible que de montrer ses émotions.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, aujourd'hui, d'entendre dire ça, ça me rend zinzin. C'est un peu renier une part de qui on est que de ne pas vivre ses émotions. Parce que justement, maintenant que j'ai appris à vivre mes émotions, à accepter que c'était OK de les ressentir, je ne suis pas d'accord avec le fait de se dire que c'est quelque chose de faible que de montrer ses émotions. Vraiment pas.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis totalement d'accord. Ce que je me dis aussi, c'est que quand je regarde autour de moi, je trouve que les personnes qui m'inspirent, que je vais trouver charismatiques, etc. Je ne parle pas de personnalité publique, vraiment des gens de mon quotidien. En fait, ces personnes charismatiques qui arrivent à t'emmener dans leur vision des choses, dans leur mood et tout, c'est des gens qui expriment leurs émotions. Quand ils ont envie d'être énervés, ils le sont. Quand ils ont envie d'être contents, ils le sont. Des fois, on peut se dire que c'est un peu extrême et tout. Mais quand tu combines tout ça, ça en fait une personne qui rayonne et qui a du charisme. Et c'est bête, mais j'aspire à ça. Sauf que je me dis, en fait, là, actuellement, je ne le suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est là, justement, une histoire d'authenticité. C'est que ces personnes qui s'autorisent à vivre leurs émotions, elles ne se disent pas si c'est quelque chose de positif ou de négatif. C'est juste, c'est là. donc je vais l'exprimer parce que j'ai pas besoin de me mettre de filtre. Alors que nous, on en est très à se dire, oui, mais tu vois, à questionner, genre on va complètement overthinker le truc, de se dire, ah mais est-ce que là, si je montre que je suis faible ou que ça m'attriste, ou que quoi que ce soit, est-ce que quelqu'un va utiliser contre moi ? Est-ce que quelqu'un va se moquer de moi ? Est-ce que ça va faire de moi quelqu'un qui est vulnérable ou quoi ? Et du coup, on va justement avoir tellement de tendance à overthinker le truc, qu'en fait, on va plus être nous-mêmes. on va penser à ce qu'on va faire ou à ce qu'on va dire, à comment on va réagir. Alors que non, finalement, pour moi, les personnes charismatiques, c'est celles qui sont authentiques et qui se disent juste c'est là, c'est là, je le vis et c'est comme ça, ça fait partie de moi, c'est partie de ma personnalité. Et si quelqu'un a quelque chose à redire, il s'en va. Il sait qu'il n'est juste pas le bienvenu.

  • Speaker #0

    Pour moi, en tout cas, c'est un but à atteindre, que ce soit en couple, avec des amis, professionnellement, d'être le plus authentique possible et de rayonner comme ça, de montrer qu'on est quelqu'un sur qui on peut compter, avec qui on peut partager des choses, peut être aussi vulnérable.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et surtout de se dire, j'accepte aussi l'autre dans son intégralité, avec ses émotions et tout, et de ne pas se dire, parce qu'il vit cette émotion-là, il est en train de me déranger, je me sens mal à l'aise, de se dire, l'autre, il est tout aussi légitime que moi de vivre ses émotions. Et j'accepte, si à un moment, il vient me voir qu'on boit un verre et qu'il n'est pas bien, j'accepte qu'il me partage ses mots, etc. Ça fait de toi d'autant plus une belle personne que d'accepter l'autre tel qu'il est.

  • Speaker #0

    et en plus, c'est bête, mais nous les... je mets les garçons, mais maintenant, il y a beaucoup de filles comme ça qui regardent des animés, qui jouent à des jeux vidéo. Quand on regarde les personnages sur qui on prend exemple et sur tous ceux qui nous font vibrer, c'est ce genre de personnes. Ce n'est pas celui qui a le plus de caractère, qui ne montre rien. Souvent, c'est des gens qui sont très complets et on se dit « J'aimerais bien être comme lui. » Tu le vois être vulnérable, tu vois pleurer des fois. C'est un truc qu'il faut travailler. Il faut déjà le conscientiser.

  • Speaker #1

    Moi, de mon côté, si j'avais un peu un mot de la fin, ce serait Merci. Juste autorisez-vous à vivre vos émotions, quelles qu'elles soient, et ne sentez pas que c'est tabou. Alors peut-être que ce qui vous dérange, c'est l'intensité avec laquelle vous la vivez. Et ça, ça peut se travailler justement. C'est beaucoup d'introspection, beaucoup de discussion aussi avec son partenaire, avec ses amis et tout. Mais finalement, les émotions, ce n'est pas du tout quelque chose de négatif. Au contraire, ça nous apprend des choses sur ce qui va pour nous, ce qui ne va pas, sur le chemin à prendre. Est-ce que c'est le bon pour nous ? Est-ce que ça résonne juste ou pas ? Et c'est autant de choses qu'il faut écouter pour arriver à savoir ce qui vibre pour nous et ce qui est juste.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je pense que c'est l'indicateur le plus important pour savoir justement si ce qu'on fait, c'est bien. Je suis dans tel travail et ça me provoque ça. OK, le salaire est sympa. Je me vois bien faire carrière là-dedans. Mais est-ce qu'au fond de moi, y aller avec une boule au ventre tous les matins, c'est OK ? Donc non, c'est un indicateur qu'il faut prendre hyper en compte et pas l'occulter parce que ça finit toujours par craquer.

  • Speaker #1

    Si tu ne le traites pas maintenant, à un moment, ça va lâcher. Il vaut mieux le prendre quand c'est juste de la petite colère, de la petite frustration en fin de journée, de se dire « Ok, là, je commence à voir qu'il y a un signe de quelque chose » , parce que typiquement, le corps nous parle. Mais il ne faut pas attendre d'être au bord du gouffre, à deux doigts du burn-out, parce que là, à ce moment-là, il sera vraiment... Ce n'est pas qu'il sera trop tard, mais c'est qu'on aura poussé le bouchon vraiment très loin.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toi, en tant que professionnel et pour conclure ce podcast, est-ce que tu aurais une petite clé, un petit tip de choses à faire, on va dire quotidiennement, sur voilà et je ressens une émotion. qu'est-ce que je peux faire soit sur l'instant T, soit au moment où je suis dans la douche et me faire le scénario, pour avoir une sorte d'analyse.

  • Speaker #1

    Essayer de la comprendre, de se dire d'où elle vient. Là, je ne sais pas ce qui m'est venu, c'est les cinq pourquoi. C'est plus un outil de management, mais de se dire, j'ai ressenti cette émotion, pourquoi ? Parce que mon copain m'a frustrée. Pourquoi il m'a frustrée ? Parce qu'il n'a pas réussi, parce qu'il n'a pas réagi de la manière dont je voulais. Pourquoi il n'a pas réagi ? Creuser, pour arriver à se rendre compte que l'origine du problème, c'est peut-être que j'avais une certaine attente vis-à-vis de lui, et donc c'est une histoire de projection. Mais de comprendre d'où ça vient, et de surtout pas faire l'autruche.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Non, mais j'essaierai cette technique.

  • Speaker #1

    Le dernier, pourquoi en gros, l'idée c'est de comprendre le message derrière. Tu rentres de ta journée de taf, t'es épuisé, et t'es vraiment frustré et compagnie. Est-ce que c'est les personnes qui t'entourent qui sont à l'origine de cette frustration ? Est-ce que c'est ton métier en lui-même ? En fait, c'est se dire, il y a un message derrière toute émotion qui existe, qu'on ressent. Quel est ce message ? On peut se dire, est-ce que je vais comprendre le bon message ? En fait, tu sentiras si ça sonne juste quand tu te diras, ok, j'ai vécu cette émotion parce que si. Est-ce que ça sonne juste ? Est-ce que c'est vraiment ça ? Oui, non. Si c'est non, tu verras que tu continueras à creuser parce que tu diras, ça ne résonne pas, ça ne vibre pas juste.

  • Speaker #0

    Au final, on rentre dans un état d'anthrospection qui est un peu extrême, extrême dans le bon sens, d'aller au bout des choses, parce qu'en 5 pourquoi tu peux aller loin Le premier, c'est « Ah, ma copine m'a frustré parce que nanana » . Tu arrives au cinquième ou sixième « Pourquoi ? Ah, parce qu'un jour, j'ai perdu au foot contre une fille » .

  • Speaker #1

    Et ouais, c'est dérangeant, mais en même temps, une fois que tu as trouvé la cause racine, tu arrives justement à réagir autrement, à te dire « Ok, ce n'est pas parce que j'ai vécu ce souvenir comme un échec que ça en était vraiment un » . Et en fait, tu trouves justement ce changement de paradigme, cet autre point de vue qui est nécessaire pour arriver à apporter un peu d'objectivité à la relation. Enfin, en relation à la situation.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop se prendre la tête non plus. Ce n'est pas un truc que demain, après avoir écouté le podcast, même si ce qu'on vous a dit, ça vous parle, il ne faut pas vous dire qu'il faut absolument que je traite tout ça, que je devienne quelqu'un d'authentique en 24 heures, parce que pour l'instant, Hélène et moi, on ne l'est pas encore. On y travaille, c'est juste qu'on vit avec. Mais voilà, des petits outils. Le fait de ne pas occulter ses émotions, je pense que vraiment, c'est important de déjà les accepter, de se dire que c'est OK, et apprendre à les vivre. parce que, en tout cas pour mon cas, j'ai vraiment un apprentissage. sur comment les vivre, toujours avec mes valeurs de faire de mal à personne, déranger personne et être aligné avec moi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça, et garder en tête que ça assainit vos relations dans tous les cas. C'est bénéfique pour vous, mais c'est aussi bénéfique pour toutes les personnes qui vivent avec vous, mais que ce soit au quotidien ou que ce soit juste vos relations amicales, vos amis, votre famille, etc. Au moins, il y a une compréhension mutuelle et une confiance mutuelle qui se crée par le fait d'échanger, d'accepter de l'autre avec ses émotions et tel qu'il est.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce que ça rentre dans le cadre de la sincérité et quand on a quelqu'un qui même émotionnellement est sincère, on lui fait confiance, on a envie de partager des choses. Ça peut être que de bénéfique de se dire que la personne ne porte pas un masque, il n'y aura pas un double discours.

  • Speaker #1

    La relation n'en sera que plus belle. Merci beaucoup Anthony pour ce moment ensemble.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On va pouvoir aller manger.

  • Speaker #0

    On va faire la cuisine.

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, vraiment, c'était très sympa.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça très très fun à faire. J'ai passé un très bon moment. Donc, peut-être qu'on en refera un à l'occasion si on a d'autres sujets qui nous viennent en tête.

  • Speaker #1

    Et même si vous, vous avez des sujets relationnels qui vous tiennent à cœur, peut-être des situations que vous ne comprenez pas avec vos amis, votre famille, votre compagnon, votre compagne, n'hésitez pas à nous en parler, m'écrire sur Instagram, ou même laisser un petit commentaire parce que ce sera carrément l'occasion qu'on en fasse un épisode ou quoi que ce soit. Vous savez que c'est mon dada, ce genre de discussion.

  • Speaker #0

    Avec notre vécu. et ce sera plus sous forme de débat comme ici que d'apporter une vérité générale parce que dans tous les cas on ne l'a pas on vous fait des gros bisous à la semaine prochaine

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Tu as l’impression d’être incompris.e quand tu exprimes tes émotions, que ce soit en amour, en amitié, ou en famille ?


Dans cet épisode à deux voix, on explore comment vivre ses émotions différemment pour mieux cohabiter :

- Nos profils émotionnels contrastés : intensité féroce versus stabilité apaisée

- Exemples de tensions au quotidien et malentendus fréquents

- Leçons apprises pour transformer ces différences en source de complicité

- Outils de communication et rituels d’écoute pour valider l’émotion de l’autre sans juger


Comprendre que ni hypersensibilité ni retenue ne sont des erreurs, mais deux manières légitimes de ressentir.


Un épisode pour enrichir tes relations par une meilleure gestion des émotions, quel que soit le contexte. Écoute maintenant et découvre comment tes émotions peuvent devenir un vrai levier de connexion.


Merci d’avoir écouté Nouveau Jour, ton podcast développement personnel et coaching de vie pour sortir du flou mental et retrouver ta clarté intérieure.

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  • Speaker #0

    On est good ?

  • Speaker #1

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  • Speaker #0

    Super. Et bah bonjour à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast Nouveau Jour sous un format à nouveau un petit peu particulier parce qu'aujourd'hui j'accueille quelqu'un et pas des moindres, quelqu'un qui partage mon quotidien, qui partage littéralement ma vie. Et donc j'ai nommé

  • Speaker #1

    Anthony. Bonjour tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc Anthony, vous l'aurez compris, est mon copain. On s'est dit que ce serait intéressant de faire un épisode ensemble sur un sujet qui... Nous sépare, je dirais, à un sujet sur lequel on est bien différents, que je pense beaucoup de couples, même de relations rencontrent, à savoir vivre ces émotions, parce que je pense qu'on a des émotions qui sont vraiment très différentes, en tout cas on les vit pas du tout de la même manière, et on s'est dit que ce serait intéressant de discuter de ça ensemble aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. On va vous en parler plus en détail, mais on a souvent eu des discussions par rapport à notre gestion des émotions et comment on les ressentait, et on disait que ça pouvait être intéressant de débattre un peu dans ce podcast pour voir si... il y a d'autres personnes qui partagent cette vision des choses ou si on est un cas un peu à part, ça peut être aussi une piste, mais voilà, on a déjà un peu traité le sujet, donc ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    À aucun moment on veut que ce soit une différence genrée, en mode Anthony représente les hommes et moi je représente les femmes, pas du tout, on est plus à se dire on est deux personnes qui vivent nos émotions très différemment et c'est pour ça qu'on a envie d'en parler parce que je pense que de manière générale dans notre relation, ça avait pu poser des problèmes à un moment. des petites tensions plus que des problèmes. Je sais qu'autour de moi, j'ai des amis aussi qui vivent leurs émotions bien plus différemment que je les vis. Et que ça peut, dans certains couples, effectivement, ou même certaines relations, être un peu challengeant.

  • Speaker #1

    Donc, pour vous donner un peu de contexte, Hélène et moi, on est ensemble depuis bientôt un an et demi. Et ça fait du coup presque un an qu'on habite ensemble. On s'est rencontrés en région parisienne. Et ensuite, on a décidé de changer de vie parce qu'on avait chacun des projets personnels. On a emménagé du coup à Lille et ça se passe super bien. entre entrepreneurs tous les deux, on a nos projets. Et du coup, on passe quand même pas mal de temps à la maison ensemble. Du coup, ça peut parfois justement créer des discussions ou même des tensions, des choses à éclaircir.

  • Speaker #0

    Autrement dit, on passe beaucoup trop de temps ensemble, on ne se supporte plus. Non, pas du tout. Je pense que de base, on a des terrains émotionnels qui sont bien différents, mais avec l'entrepreneuriat, vu que c'est des projets qui sont très perso, qui sont très challengeants, je pense qu'on est, en tout cas personnellement, je me sens d'autant plus... soumis à des émotions fortes et j'ai l'impression de vivre des hauts et des bas qui sont d'autant plus anxiogènes, qui sont d'autant plus intenses. Et du coup, si on met directement les pieds dans le plat, comment est-ce que tu vis tes émotions aujourd'hui ? Qu'est-ce que ça représente les émotions pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est à vous qu'avant qu'on se rencontre et que du coup, c'est cette approche vraiment de l'individu dans sa globalité avec les émotions, vraiment faire attention à ce qui se passe dans nos têtes. Moi, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de comment mes émotions influent mon quotidien. Pour moi, mes émotions, c'est vraiment quelque chose, on va dire, que je subis, mais aussi que j'accepte dans le sens où je ne vais jamais chercher à les contrôler, à les diminuer ou à les augmenter. Elles sont là, c'est comme ça, j'ai appris à vivre avec. Et c'est vrai que du coup, pour nous deux, ça a pu créer des différences dans nos manières de voir les choses. Et c'est là que j'ai commencé un peu à remettre en question cette vision des émotions. sur déjà ma manière de les vivre et ma manière de les incorporer dans ma vie, de manière à ce qu'elles soient plus utiles finalement que juste quelque chose qui se rajoute sur mes épaules en plus des divers événements qui sont autour.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta perception des émotions ? Parce que là, tu me parlais d'utilité. Est-ce que tu vois ça comme quelque chose qui t'apporte un message, quelque chose qui est bénéfique à te connaître toi-même, comprendre ton quotidien ? Ou est-ce que c'est vraiment... C'est là, quoi.

  • Speaker #1

    C'est un peu ce que je pensais au début, dans le sens où c'est là. Je voyais les émotions comme une conséquence des choses qui se passent autour de nous. Ressentir de la colère, de la joie, de la tristesse, en général, c'est forcément lié à quelque chose qu'on pense nous-mêmes, parce qu'on a une idée qui nous vient, soit un événement extérieur. Et je me disais juste, c'est là, c'est comme ça, et je dois dealer avec ça. Maintenant, je le vois plus comme une manière de comprendre comment je fonctionne et une manière d'aborder les choses. d'une certaine manière. Si, par exemple, je vois qu'un événement me provoque de la tristesse, déjà, je vais subir l'émotion en général parce qu'on ne peut pas réfléchir dans les premières secondes. Mais ensuite, ça me permet, par exemple, le soir, d'y repenser et de me dire, OK, mais... pourquoi ce truc-là a provoqué ça chez moi. Donc oui, ça permet d'avoir un peu une remise en question un peu permanente, mais surtout de faire le point sur son état et de se dire, est-ce que c'est OK pour moi à ce moment-là de ressentir telle émotion ou est-ce que ce serait bien que je travaille un peu parce que je n'ai pas envie que ce soit aussi désagréable la prochaine fois.

  • Speaker #0

    Ce qui m'intrigue beaucoup, c'est justement la période, la manière dont tu vivais tes émotions avant notre relation, la période avant Hélène. Comment ça se fait que tu les vivais aussi peu ? Est-ce que tu sais pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est déjà mon tempérament un peu inné et comment j'ai grandi. En plus, avant que je te rende compte, j'étais vraiment dans un truc très solitaire, beaucoup axé sur mon travail. Quand je suis au travail, je mets un masque, en fait. C'est-à-dire que pour moi, je n'ai pas à ressentir d'émotions particulières. Je dois vraiment laisser le professionnel prendre le dessus. Et donc, ça arrivait que des fois, le soir, je rentre et que je me prenne un peu cette décharge de tout ce qui se passait dans la journée. Mais pour moi, ce n'était pas un sujet, en fait. Je me disais juste, aujourd'hui, c'était une journée avec. Et l'autre, c'était une journée sans. Mais c'est tout. Je laissais juste le flot, la vie couler comme ça.

  • Speaker #0

    Et quand en fin de journée, tu les ressentais, tu ressentais un petit peu le poids de ta journée, est-ce que c'était quelque chose que c'était OK pour toi ? Est-ce que tu le vivais correctement ou tu avais plus tendance à faire un peu l'autruche sur ce que tu pouvais ressentir et te dire ça va passer ?

  • Speaker #1

    En fait, je n'avais pas envie de gérer ça. Dès que j'arrivais chez moi, je me plongeais direct dans des distractions, des choses qui me plaisaient. Ça pouvait être... regarder une série, jouer un jeu vidéo, faire la cuisine, n'importe quoi. Ces choses-là qui sont intéressantes pour moi masquaient toutes les émotions. C'était très rare que ça reprenne le dessus et que je ne sois pas capable de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Donc c'était complètement inconscient en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était inconscient. C'est juste que je rentrais du travail ou d'être avec des amis ou n'importe quoi. Alors si c'était une émotion positive, j'en profitais. Bien sûr, j'étais là, super mood. Mais si c'était négatif, je me disais juste, bon, on va faire autre chose. en gros. On va penser à autre chose, et ça passait. Quand c'est des situations qui ne me touchent que moi personnellement, vraiment j'arrive à passer à autre chose hyper rapidement. Ce qui va plus me déranger, c'est ce côté un peu empathique, de si moi j'ai fait quelque chose ou qu'il y a eu un événement qui a fait du mal à une personne par exemple, là ça risque de me travailler un peu plus. Et là je vais y réfléchir pendant la soirée, comment je peux essayer de régler ça, comment je peux améliorer les choses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette manière de voir les choses, c'était vraiment propre à ta personnalité ? Ou est-ce que c'était plus des injonctions ou ton éducation qui ont fait que tu t'as complètement coupé, toi, et tes émotions ?

  • Speaker #1

    Avant qu'on se rencontre, au début de notre relation, je t'aurais dit que c'était ma personnalité. Maintenant, avec toutes les discussions qu'on a eues et un peu ta vision des choses, je me dis qu'il y a peut-être des choses qui viennent du passé, les événements qui m'ont construit ce que j'ai vécu. Je vous rassure, je n'ai pas vécu des choses horribles. Ce n'est pas du tout le cas. Mais c'est plus ma manière de gérer mes émotions et surtout mes réactions. C'est plus ça. Je ne sais pas exactement ce qu'est une injonction. j'imagine que c'est quelque chose qu'on pense, qui est ancré en nous. Ouais, ça en fait forcément partie avec l'enfance, l'adolescence, etc. Ta manière de dealer avec les situations.

  • Speaker #0

    Parce que typiquement, pour l'exemple des injonctions, est-ce que tu te disais « je suis un homme, je ne peux pas pleurer » ou « je suis un homme, je ne peux pas être triste » ?

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas vécu comme ça non plus à 100%. Pas dans une famille qui me disait « tu es un garçon, tu ne pleures pas » ou « tu n'es pas triste » . Je dirais que ça ne vient pas trop de ma famille, mais plus de mes fréquentations, que ce soit en primaire, au collège, etc. En général, les garçons restent avec les garçons, les filles restent avec les filles, parce que les filles, c'est Burke. Et c'est bête, mais je pense qu'il y a vraiment ce truc d'un groupe de garçons va un peu s'engrainer dans ce truc-là, d'être un peu casse-cou, tout ça. On va se dire, c'est la honte de pleurer devant ses potes, ou de montrer qu'on est triste, etc. Et ça me faisait penser à ça, la dernière fois, je me disais, quand mes amis, ou n'importe qui dans la vie, me voient et me demandent « Ah, ça va ? » , vraiment, je réponds « ça va » de manière systématique. J'arrive toujours pour boire un café avec un ami ou quoi, dans un mood, voilà, genre ça va, il n'y a pas de problème. Et peut-être qu'on va discuter et que ça va creuser des choses, mais je ne vais jamais arriver dans un truc en disant « Ah non, vraiment, en ce moment, ça ne va pas, il y a ça, ça, ça. » Donc ouais, on se renferme un petit peu. Et pour répondre à ta question de « Est-ce que c'est parce que je suis un garçon ? » Je pense que ça joue un peu, mais c'est plus l'effet de société qui fait ça, plus que la famille dans laquelle j'ai grandi.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'empêche de dire « ça ne va pas » ?

  • Speaker #1

    pour moi personnellement en tout cas c'est le côté empathique même si ça va pas dans ma tête je me dis je vais passer un moment avec un ami donc c'est censé aller mieux de base je pars de ce postulat je sais pas si ça se dit mais je pars de ce postulat et surtout que j'ai pas envie de lui partager ça quoi ça se trouve lui il va super bien et à aucun moment j'ai envie de lui dire non mec j'ai besoin de toi pour x ou y raison pour moi ces situations où tu finis par dire à ton meilleur ami dans mon cas personnellement en mode ça va pas ça va être Un truc très informel, où on va passer du temps ensemble en soirée, un week-end complet, on va se retrouver, voilà. Mais quand c'est ponctuel, non, j'ai pas envie de partager ça, de tout de suite mettre une ambiance de « on va se centrer sur moi parce que moi je vais pas bien » et la nature.

  • Speaker #0

    Parce que t'as l'impression que les émotions, du coup, qui soient désagréables, viennent écraser l'autre, viennent monopoliser l'attention et sont quelque chose, du coup, de négatif dans une relation ?

  • Speaker #1

    Surtout que je me dis, est-ce que vraiment j'ai le droit de prendre la priorité comme ça ? Parce que je vais à la rencontre d'un ami, ça se trouve, lui, il se dit, ah super, je vais voir Anto, j'ai plein de choses à lui dire, plein de nouvelles. Si moi, j'arrive déjà en mettant une ambiance de, ouais, non, en ce moment, ça va pas, au taf, c'est relou, avec Hélène, ça se passe mal et tout, je me dis, bah, en fait, je lui coupe. la priorité au lieu de plutôt découvrir où la discussion va nous mener et essayer de trouver ma place à un moment donné. Et donc des fois, il y a des moments où effectivement ça ne va pas, mais c'est pas que je ne peux pas en placer une, mais je n'ai pas un peu ce créneau pour rentrer dans la discussion parce que ce n'est pas le moment. Donc oui, on va dire que instinctivement, mes émotions, je les garde pour moi, mon état d'esprit, je les garde pour moi. Quand je peux leur trouver une petite place, je le fais.

  • Speaker #0

    Mais est-ce qu'à l'inverse, si ton pote venait et disait « écoute, j'ai des problèmes dans mon couple en ce moment, ou au niveau du taf ça ne va pas du tout, et je ne suis pas dans un super mood » , est-ce que toi tu le verrais comme quelque chose d'écrasant ? Ou est-ce qu'au contraire, tu accueillerais son émotion parce que tu serais super... Ce serait cool qu'il t'en parle, parce que c'est quand même une preuve de confiance mutuelle.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est assez paradoxal, c'est que moi mon meilleur ami vient et me dit « ça ne va pas » , au contraire, je vais être une oreille hyper attentive. C'est pour ça que je disais « c'est vraiment dans mon cas » . Parce que pour revenir un peu sur le passé, la famille, etc., il y avait certaines situations, en tout cas quand j'étais petit, où il ne fallait pas déranger. Peu importe comment je me sentais, les émotions, on va dire, infantiles, qui sont beaucoup la frustration, l'excitation, les choses comme ça, il fallait que je les contienne. Donc, je pense que c'est rester à l'âge adulte, en mode, essaye de ne pas déranger les gens, reste un peu dans ton coin. Si tu arrives à trouver une petite opportunité de... d'en parler ou de montrer un sentiment vas-y, mais de base, ton état par défaut, c'est ne dérange pas et fais ton truc dans ton coin.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui justement, tu dis que tu les vis plus tes émotions, qu'est-ce qu'elles t'apportent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Déjà ce qui est agréable, c'est de t'avoir toi, parce que je peux les partager déjà avec toi au quotidien. Et quand ça va pas, tu vas instinctivement me demander qu'est-ce qu'il y a, etc. Donc en fait, j'ai pas forcément besoin de chercher à me faufiler. Je pense que c'est quand même un peu plus agréable. Après, j'ai quand même pas remarqué de changement notoire en un an et demi sur ma manière de m'exprimer. J'ai l'impression d'être toujours un petit peu pareil, peut-être avec un peu plus de facilité dans mon cadre privé, avec toi, avec mes parents, avec mes amis très proches, mais dès que je sors de cette bulle confortable et que je me confronte à la vie professionnelle ou aux gens que je ne connais pas, là je remets un peu cette armure qui fait qu'en fait Anto, il est lisse. J'ai un peu cette image-là de quelqu'un de lisse qui s'énerve. pas, qui n'en fait pas des caisses.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui change par rapport à ce que tu disais avant, c'est plus que tu prends plus de recul. Avant, tu faisais plus l'autrui, justement, c'est ce que tu disais. Et aujourd'hui, tu vas plus te dire « Ok, là, je me rends compte que j'ai été triste à ce moment-là. Qu'est-ce que ça dit ? »

  • Speaker #1

    Oui, typiquement. Et une des émotions que je refoule souvent et que je n'exprime d'ailleurs jamais, c'est tout ce qui va être la colère, l'agacement, l'énervement. Quelqu'un qui te fait quelque chose de désagréable ou qui te dit quelque chose de désagréable, je suis le premier partisans de... Il faut lui en mettre une, tu vois. Mais même verbalement, lui montrer en fait qu'on n'est pas content, que ce n'est pas OK, que là, tu m'as manqué de respect. Et pourtant, je suis le premier à ne rien faire, à vraiment ne rien dire et à laisser le truc couler en me disant, vas-y, ça n'en vaut pas la peine, de toute façon, tu vas rentrer chez toi, la situation, elle va partir. Et après, tu es là, tu vas prendre ta douche ou tu te retrouves dans ton nu, tu te dis, ah, j'aurais dû lui dire ça, ça, ça. Tu te fais vraiment le scénario inverse, tu te dis, mais qu'est-ce que je suis bête, j'aurais dû faire ça, ça, ça. Et ouais, il faut... Enfin, moi, en tout cas, il faut que je travaille sur ça. Il faut que j'exprime quand même un minimum ce que je ressens, parce que sinon, tu peux marcher dessus pour tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et le positif ? Parce que là, c'est quelque chose d'assez désagréable, finalement, la colère, la frustration. Est-ce qu'à l'inverse, tu as le sentiment que le positif,

  • Speaker #1

    tu l'exprimes ? Non, pas spécialement, parce que même tout ce qui va être la joie, l'excitation, c'est pareil, je suis quand même très très contenu. On en avait déjà parlé, mais je vois un peu l'état émotionnel comme une courbe sinusoïdale. avec des hauts, des bas, donc les sentiments positifs en haut, les sentiments négatifs en bas, et tu vas avoir du coup des personnes qui sont très libres sur leurs émotions, où cette courbe en fait va faire des énormes vagues.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, typiquement toi, c'est-à-dire que quand tu vas être contente, même si tu ne le fais pas forcément, tu sens que tu as envie d'aller au bout de la joie, vraiment de sauter partout, de dire c'est une situation trop bien, ça fait plaisir, et à l'inverse quand tu es triste, tu aimerais pouvoir te lâcher complètement, sans parler de pleurer, mais juste vivre l'émotion à fond. Moi, je sais que ce n'est pas un truc que je ressens parce que ma sinusoïde est très faible. Je vais avoir, on va dire, cet état qui est neutre, donc le zéro. Et quand je vais être heureux, je vais être un peu heureux Et quand je vais être triste, je vais être un peu triste. Donc, pour les émotions positives, en vrai, c'est chiant. Parce que je ne peux pas vivre ma joie à fond. Par contre, pour les émotions négatives, c'est plutôt un avantage. Je ne suis jamais très triste. Je ne suis jamais très en colère. On va continuer sur cette histoire de sinusoïde, parce que je pense que ça intéresse aussi les gens, des deux extrêmes. Moi, je suis très contenu, mais toi, du coup, tu ne l'es pas. Donc, est-ce que tu peux dire un peu comment toi, tu ressens tes émotions, typiquement une situation agréable ou très triste ? Qu'est-ce qui va se passer à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    C'est un peu ce que tu disais, c'est très haut et très bas. Donc les émotions très fortes, je vais les vivre un peu comme de l'émerveillement. Quand j'ai une bonne nouvelle, j'ai l'impression de vibrer. Il y a plein de choses qui se passent à l'intérieur de moi et comme si ça devait sortir. Et j'ai envie de partager ce truc parce qu'à l'intérieur de moi, il se passe tellement de choses que j'ai besoin que ça sorte. Et c'est pour ça que je vais venir t'en parler, un peu trépignée, toute contente et tout. Et au contraire, les moments plus de down. J'ai l'impression d'être au fond d'un trou à ce moment-là. Si on imagine un peu le truc là visuellement, j'ai l'impression que si je lève la tête, j'ai toute une montagne à remonter. C'est toutes les petites galères, les choses comme ça. Et j'ai l'impression que tout s'accumule. En gros, c'est un truc qui va venir déclencher ce petit sentiment que je ne me sens pas bien. Et après, en fait, ça va faire une sorte de boucle où je vais penser à toutes les choses négatives. Je pense que je vais rentrer dans un cercle un peu anxieux. Et il y a plein, plein de choses qui vont venir s'accumuler. J'en viens à penser à plein, plein de choses négatives. et c'est pour ça que ça prend une place prédominante.

  • Speaker #1

    D'après ce que tu dis, j'ai plusieurs questions. Je comprends qu'il y a un effet boule de neige. Ça part d'un petit truc qui ensuite devient une énorme boule de neige qui devient très compliquée à pousser. Est-ce que c'est quelque chose que tu conscientises dans le sens où c'est volontaire ? Comme quand tu es triste, on va écouter de la musique triste. Parce qu'on se dit que ça nous fait du bien. Est-ce que le fait que tu sois triste et que tu repenses à plein d'autres choses, tu la crées toi-même cette boule de neige ? Ou est-ce que vraiment tu es spectatrice de ça et tu subis à 100% ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis bi. Parce que je ne me dis pas, je vais mal et j'ai envie d'aller encore moins bien. Typiquement, en ce moment, le boulot, c'est quelque chose qui est assez anxiogène pour moi. Et je me dis, mince, si j'ai reçu un non quand j'ai discuté avec cette personne-là, purée, mais en fait, c'est une catastrophe parce que ça se trouve, je n'ai jamais pouvoir vivre de mon activité. Ça se trouve, je vais finir à vie sous un pont. Et puis, je vais finir, tu vois, genre que des choses, mais de pire en pire. Et souvent, je le prends très à cœur. Et c'est ça qui m'affecte beaucoup, c'est que... ce non que je vais pouvoir me prendre parce que la personne n'est pas intéressée ou quoi que ce soit, je vais le prendre personnellement. Je vais me dire, en fait, c'est moi qui suis nulle, je n'intéresse pas les gens. Et du coup, ça va emmener dans ce cercle vicieux où je vais me remettre en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, comment tu sors de cette situation ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    En gros, ma vraie question, c'est, est-ce que tu utilises la manière de laisser le temps faire et de continuer ta vie et de se dire, ok, ça va passer ? Ou est-ce que tu es plutôt proactive en se disant, ok, je vais plutôt essayer d'aller provoquer quelque chose de positif ? Comment tu gères ? Est-ce que tu es plutôt proactive ou est-ce que tu laisses le temps passer ?

  • Speaker #0

    Je dirais que fut un temps, c'était plus, je laissais le temps passer et du coup, ça pouvait durer très très longtemps. C'est comme ça où justement, ça avait fait des gros pics de tension entre nous parce que j'en venais à vivre ça pendant des heures sans arriver à sortir de ça. Et à partir du moment où on a commencé à en discuter et où je voyais que ça avait effectivement un gros impact dans le fait qu'on vit ensemble et au quotidien c'est pas ouf, j'ai commencé à me dire non mais une émotion ça dure trois minutes, parce que factuellement c'est ça, et le fait que ça dure plus longtemps c'est parce qu'on l'engraine. Et justement c'est typiquement ce que je faisais, c'est je l'engrainais avec des pensées négatives. C'est plus maintenant de prendre du recul, de garder en tête que c'est vraiment temporaire et de pas faire en sorte de l'engrainer. Souvent juste de m'isoler dans un coin ça aide beaucoup. Et après, je vais avoir ce moment où ça descend, où je vais venir te voir, par exemple, et je vais demander un câlin parce que finalement, c'est ce dont j'ai besoin à ce moment-là. C'est me sentir rassurée, c'est sentir que je suis entourée, que je ne suis pas seule. Ça va faire passer l'émotion et ça va venir me calmer.

  • Speaker #1

    Pour la plupart de tes émotions, est-ce que tu as besoin de les partager ? Soit pour les vivre pleinement, on va dire pour les choses positives, soit pour aider à ce que les choses négatives aillent mieux. Est-ce que c'est quelque chose qui est fondamental pour toi d'avoir quelqu'un, que ce soit un ami, ton compagnon, tes parents ? où il faut que tu partages ça ?

  • Speaker #0

    J'allais te dire non, mais en fait si carrément, quand il m'arrive quelque chose de super cool dans la vie, directement je vais prendre mon téléphone et je vais appeler ma mère, je vais t'appeler toi, je vais faire une vidéo sur Snap en mode « Ah purée, vous ne savez pas ce qui m'est arrivé » . J'ai besoin de le partager. Donc je pense que pour le positif, c'est ça. Après pour le négatif, je pense qu'au contraire, j'ai plus tendance à me mettre dans ma bulle. Peut-être que ça touche à ce que tu disais avant, ne pas déranger. Et justement, s'il y a des personnes sur mon chemin, je sais que ça peut déborder. Et c'est pour ça que des fois, tu pouvais t'en prendre plein la tronche. Je ne sais pas, c'est tellement là que je n'arrive pas à le gérer. Sur le moment, je n'ai pas envie que ça touche, mais je ne sais tellement pas comment le gérer qu'en fait, ça en vient à déborder. Oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, ça, c'est des discussions qu'on a déjà eues et qui ont pu créer des tensions, notamment pour les choses positives, comme la joie et l'excitation. Parce qu'avec Hélène, du coup, on a déjà vécu des choses qui sont censées être très cool. Et Hélène, du coup, me disait « mais je ne comprends pas, parce que moi, je vis le truc à fond, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'ai envie de sauter partout, et toi, tu es là en mode « c'est cool » . » Il y a eu des tensions par rapport à ça, parce qu'elle avait l'impression, enfin, tu vas développer là-dessus, mais qu'en gros, je te bridais, et que du coup, je t'empêchais de vivre les choses à 100%.

  • Speaker #0

    De fou ! Mais tu sais quoi, ça me fait penser, là encore récemment... Quand j'ai fait une vente et que j'étais super contente et que je suis venue te voir en mode « Oh, j'ai fait ça et tout, c'est trop cool et tout ! » Et du coup, j'étais littéralement en train de trépigner sur place et d'être toute contente. Et toi, tu m'as juste regardée et tu m'as dit « Oh, c'est bien, félicitations ! » et tout. Et donc, après, on s'est dit « Bon, on va aller au resto et tout ce soir. » Mais sur le moment, en fait, ta réaction n'était tellement pas dans l'émerveillement comme ce que je pouvais imaginer et ce que moi, j'attendais, enfin, l'état dans lequel j'étais, que je me... En fait, je sentais que c'était normalisé. Comme si un peu ce que je venais de faire, ma petite victoire que je venais d'avoir, elle était hyper banalisée, normalisée. Et je me suis dit, mais non, il faut se réjouir des petites choses. Et oui, ça m'avait vachement affectée sur le moment.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais ça revient sur comment on vit les choses chacun. C'est-à-dire que sur le moment, effectivement, pour toi, tu trépignais, c'était vraiment un truc de ouf. Et pour moi aussi, c'était vraiment une super victoire pour toi. Et j'étais foncièrement content. C'est juste que, alors je ne sais pas si c'est ma manière de faire les choses. ou quoi, mais même dans ma tête, je suis vite passé à autre chose. En mode, je me suis dit, ah, c'est super cool et tout, nanana. J'ai commencé à me faire les scénarios de, ah tiens, tu vas commencer à avoir plus de clients, comment elle va gérer tout ça. Et après, voilà, c'était fini, quoi. C'était fini. J'ai pas gardé cette émotion très longtemps.

  • Speaker #0

    Alors que moi, au contraire, tu as j'y repensais toute la journée. Parce que je sais que typiquement, avec ma meilleure copine, on en aurait reparlé pendant toute la journée. On aurait toute la journée été dans ce sentiment d'émerveillement, en mode, oh purée, tu te rends compte que... Et en fait, de me rendre compte juste que t'es... pas ma copine. Finalement, tu as ta personnalité à part entière. C'était bizarre pour moi parce que je ne m'attendais pas du tout à avoir quelqu'un qui passe directement à autre chose.

  • Speaker #1

    Je comprends que ça puisse surprendre. Après, comme tu dis, il n'y a pas d'explication rationnelle sur la manière de voir les choses parce que même pour ce qui me concerne personnellement, même ce qui serait censé me rendre très heureux dans un état d'euphorie pendant plusieurs heures, plusieurs jours, avoir envie de le partager à la terre entière.

  • Speaker #0

    chez moi ça n'existe pas quoi si je suis avec un pote ou avec toi je vais partager rapidement et hop je suis passé à autre chose et peut-être que justement là on peut switcher sur la deuxième partie sur comment est ce que on gère ça dans notre couple était du coup compliqué à un moment parce que justement on vivait pas les choses de la même manière et que j'avais l'impression que tu étais peut-être un peu trop platonique à mon goût enfin en tout cas que sur la partie émotionnelle justement je me retrouvais pas et que je me disais mais mince je comprends pas enfin il s'émerveille pas genre les petites choses comme ça ce qu'on passe comme moment ensemble où moi, je trouve ça incroyable. Et bien, toi, tu ne partages pas ça. Donc, tu sais, c'est frustrant parce que moi, je me disais, ben, mince, ça se trouve, il ne passe pas un bon moment. Ça se trouve, il ne m'aime pas autant que moi, je l'aime. Enfin, tu sais, j'en étais venue à me poser un peu ce genre de questions. Comment est-ce que, selon toi, en tout cas de ton point de vue, on a réussi à trouver notre équilibre aujourd'hui ? Parce que j'ai l'impression qu'on est quand même de plus en plus stable à ce niveau-là. Comment est-ce que, pour toi, on a réussi à trouver cette stabilité entre toi qui évit peu tes émotions et moi qui les vis très intensément ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est par rapport à toutes les discussions qu'on a eues. En fait, on est passé par des choses qui sont désagréables, mais qui sont nécessaires. Typiquement, ces tensions, on les a eues dans moult situations. Sauf qu'au lieu de faire l'autruche ou de simplement envoyer balader en mode « Ah, mais c'est pas un mec pour moi » ou « Hélène, elle est relou, elle est toujours dans l'excès » , c'est plutôt « Ok, on va se poser » .

  • Speaker #0

    dans un climat qui est souvent pas très agréable pour démarrer la discussion. Et surtout, on a appris à s'écouter, de se dire « Ok, je te partage mon point de vue sur comment j'ai vécu la chose. » Donc là, tu vois, effectivement, je n'ai pas sauté au plafond, mais ça ne veut pas dire que je n'étais pas content. J'ai pensé ça, ça, ça. Et toi, à l'inverse, tu me dis « Oui, mais non, j'attendais à ce que… » Et donc, au final, c'est plus accepter comment l'autre voit les choses sans vouloir lui imposer finalement. Rien n'empêche quand même de faire quelques efforts. Maintenant, par exemple, je suis conscient que ce serait complètement déplacé de ma part de te dire en mode ouais c'est cool Donc je vais quand même essayer de rentrer un peu dans ton mood, mais toi c'est pareil, tu sais que tu ne vas pas forcément me tenir par la main et sauter sur place parce qu'en fait ça va me déranger. Donc c'est plus ça, essayer de faire des compromis, se mettre à la place de l'autre et de se dire, c'est ok, ça ne veut pas dire qu'il passe un mauvais moment, c'est juste qu'il ne l'exprime pas de la même manière que moi.

  • Speaker #1

    La communication, ça a été la clé et surtout de se dire, je vais arrêter de vouloir façonner l'autre à ma manière et imaginer qu'il va réagir exactement de la manière dont j'aimerais et de se dire, en fait j'accepte. qu'il réagisse différemment. C'est pas pour autant qu'il m'aime moins, c'est pas pour autant que la relation est moins importante à ses yeux. En fait, quand tu prends sous ce prisme-là, je trouve de se dire, c'est pas personnellement que je dois le prendre, mais c'est juste tel qu'il est, quoi. Genre, t'arrêtes de se focaliser, de se dire, mince, il réagit pas comme je veux, juste, tu dis, bah, c'est lui, quoi. Genre, comme tu vas pas essayer de changer un pote ou une amie, peut-être qu'on a plus cette tendance à vouloir changer la personne avec laquelle on est. Surtout, nous, les femmes, on se dit, mais passer dans cette phase d'acceptation et de se dire, je ne vais pas changer l'autre parce que dans tous les cas, c'est peine perdue.

  • Speaker #0

    Ah oui, et pour revenir sur ce truc de vouloir changer un peu la personne avec qui on vit, je pense que c'est humain. Pour les personnes qui vont avoir, plutôt jeunes, la première expérience de vivre avec quelqu'un, donc moi, c'est la première fois que je vis avec quelqu'un, en tout cas, qu'elle aime, et bien oui, ça peut surprendre de se dire, ok, mais on s'est connus au début, dans la phase de flirt, on apprenait à se découvrir. souvent c'est le moment où les défauts, on les occulte un petit peu, enfin même pas un petit peu, c'est qu'on ne les voit pas du tout, parce qu'on ne se voit que dans des cadres de découverte, chaque date en fait c'est des nouvelles questions, en mode comment tu vois ça, qu'est-ce que t'aimes et tout, et les défauts en fait on les occulte inconsciemment je pense, parce qu'on n'a pas envie de les voir. Je pense que ça peut être intéressant de faire l'effort de ne pas être aveugle, parce que cette discussion on l'a eu il n'y a pas longtemps avec Hélène, où j'ai fini par lui dire des trucs du style ouais mais là en fait t'as envie de me changer et c'est hors de question tu vois parce qu'il y a des choses qui font partie de ma personnalité on parle pas de ah il faudrait que tu fasses un peu plus la vaisselle ou que tu m'aides à faire ça ou qu'on aille faire les courses ensemble ça c'est des trucs du quotidien et c'est des efforts à faire c'était plus justement sur ma manière de gérer les choses où tu commençais à empiéter un peu dessus et moi je t'ai dit bah non en fait c'est pas faisable et surtout je t'ai dit mais je suis comme ça depuis le début en fait et c'est juste de pas être aveugle et se dire ça se trouve la personne Elle a toujours été comme ça. C'est juste que maintenant, avec la routine, le temps qui passe, les défauts ressortent un petit peu. C'est important de les accepter pour justement se dire « En fait, cette personne, je l'aime pour qui elle est. » Et c'est OK qu'on soit différent. Et souvent, ça apporte des choses hyper positives d'être différent. Typiquement, toi, tu me pousses à voir les choses d'une manière un peu plus exponentielle. Parce que j'ai le droit finalement d'être triste. J'ai le droit d'être content. Je n'ai pas peur de te déranger. Et à l'inverse, toi, tu me disais, des fois, ça te permet aussi de moins avoir le cafard ou de pas trop faire des plans sur la comète, parce que je suis un peu la voix de la raison, un peu terre à terre, qui dit, oui, mais attends, on va redescendre un petit peu, parce qu'il y a ça, ça, ça, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    Quand on en vient à sortir de cette honeymoon phase-là et de voir qu'en fait, non, la personne, elle n'est pas comme on l'avait projetée, ça fait mal aux fesses, parce que tu te dis, OK, est-ce que je tolère et est-ce que je me retrouve dans ces traits de personnalité qui ne me correspondent pas ? Je ne me suis pas posé cette question, mais je me suis dit quand même, est-ce que je suis heureuse malgré le fait que tu ne vives pas tes émotions pleinement ? Et la réponse était oui, évidemment, parce que ce n'est pas quelque chose qui va obstruer mon bonheur. Mais effectivement, c'est le genre de question qu'on peut être amené à se poser, alors que ce soit vis-à-vis des émotions, mais que ce soit vis-à-vis de tous les red flags qu'on peut retrouver dans une relation. Se dire, est-ce que le fait que cette personne ait ce trait de personnalité, ça va obstruer ? et ça va venir amoindrir ce que je peux ressentir, la manière dont je peux vivre au quotidien, est-ce que je vais moins bien me sentir ? En répondant oui à cette question, oui, ça va amoindrir mon bonheur. Pour moi, là, il y a des questions à se poser qui sont vraiment de l'ordre est-ce que la relation vaut le coup, finalement ? Alors évidemment, il ne faut pas se réduire qu'à ça, mais pour moi, c'est effectivement un facteur. Alors qu'au contraire, se dire non, c'est qui il est, et chacun est comme il est, et surtout, le prince charmant n'existe pas. Moi, c'était un peu la désillusion, parce que je pense que j'ai grandi, mais pendant... une vingtaine d'années avec le prince Charmin existe et il va comprendre toutes mes émotions et compagnie et de me dire que non, en fait, t'es pas dans ma tête, tu ne vas pas t'adapter exactement comme moi je le souhaite. Ça a été une prise de conscience là assez récente et finalement, ça rend, je trouve, la relation d'autant plus belle parce qu'on se dit, finalement, ça fait son authenticité, son unicité et encore heureux, en fait, que t'as des petits défauts parce que si t'étais parfait, mais purée, la pression que ça se met aussi sur l'autre personne.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on se disait la dernière fois. Il n'y a pas que le couple, en fait, dans la vie. Il ne faut pas chercher la personne idéale qui va combler tous les aspects un peu de nos vies et de ce qu'on attend. Ce n'est pas pour rien qu'il y a les amis, qu'il y a la famille, qu'il y a même les animaux. Il y a le cadre professionnel, en fait. Dans chaque personne, on va trouver quelque chose. On veut partager quelque chose avec telle personne. Moi, je sais que ma manière d'être avec mon meilleur ami va être quasiment la même qu'avec toi. C'est plus ma manière de m'exprimer. au niveau de ma joie, de ma tristesse, va être différente. Mais parce que je sais qu'avec lui, je préfère être comme ça et avec toi comme ça.

  • Speaker #1

    Et chaque relation, effectivement, apporte des choses différentes. Parce qu'on imagine que la relation amoureuse doit tout nous apporter. Mais finalement pas, parce que tu as ce côté émerveillement, etc. Je le retrouve dans mes relations amicales. Parce que justement, j'ai surtout des relations amicales avec des femmes. Et du coup, j'ai ce côté trop bien, etc. Assez merveilleux un peu de tout. Et ça vient compenser justement le fait que toi, tu l'es moins. Et je pense que le moment où je le ressentais vraiment, là, il y a quelques mois, où ça commençait à être un peu pesant pour moi, c'est parce que justement, le fait qu'on ait déménagé à Lille, j'ai moins l'occasion de vivre cet émerveillement et cette énergie qui rayonne dans tous les sens avec mes amis, justement parce que je les vois moins. De ne pas la vivre au quotidien, je ressentais son absence. Et finalement, tu vois, de me dire, OK, en fait, ce n'est pas une histoire de problème relationnel. mais c'est plus, en fait, il faut quand même que je m'autorise à la vivre quand je suis avec toi. Maintenant, en fait, je trouve que l'émotion est beaucoup plus stable.

  • Speaker #0

    Donc moi, j'avais envie de te relancer sur un sujet. Tout à l'heure, au début du podcast, tu m'as demandé si le fait d'être un garçon et ma construction sociale jouait sur ma manière de gérer les émotions. Je reste persuadé que oui, même si je n'ai pas d'exemple concret à donner, parce que je pense que même chaque garçon a une éducation différente, mais on voit quand même très rarement dans... dans nos influences extérieures, que ce soit du coup le cinéma, les jeux vidéo, les bouquins, un garçon qui pleure, un garçon qui se plaint, un garçon qui est triste, c'est bête, mais du coup ça nous conditionne un petit peu. Et donc peut-être que moi je suis resté dans ce truc-là de tout gérer tout seul, de ne pas avoir envie de le partager parce que c'est mon problème à moi, que je suis un garçon, que je suis fort et tout, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Et à l'inverse, toi tu me disais que tes émotions, tu avais besoin de les partager, comme si tu avais besoin d'avoir un soutien dans ta joie, un soutien dans ta tristesse. Est-ce que tu penses que c'est lié au fait d'être une femme ? Ou est-ce que c'est vraiment propre à toi ? Comment tu as grandi ?

  • Speaker #1

    C'est assez nuancé ce que je vais te dire parce que jusqu'à mes 20 ans, mes émotions, je ne les vivais pas. Au contraire, j'étais beaucoup à les obstruer parce que j'ai grandi dans une famille comme ça où les émotions n'étaient pas du tout un sujet qu'on mettait en avant. En fait, je vivais un peu dans les extrêmes où mes parents, par exemple, ne sont pas des personnes qui expriment beaucoup leurs émotions. Et à l'inverse, mon frère faisait beaucoup de vagues. Et donc, je me disais, les émotions, quand elles sont exprimées, c'est quelque chose qui prend de la place et qui dérange. Et donc, j'en étais venue à vouloir me faire toute petite, à ne pas déranger. Et en plus, je ne sais pas, après, je me suis cachée derrière une étiquette où j'étais, je suis lion, en signe astro. Et du coup, le lion, il est charismatique, il ne montre pas ses émotions. Enfin, c'est très, très fier. Et du coup, j'en suis venue à mettre cette casquette-là de je n'ai pas envie de laisser les autres m'impacter. Et donc, je vais rester dans ce truc de je me gère moi, je gère l'intégralité de ma personne et dont mes émotions. Donc, jusqu'à ce moment-là, je ne dirais pas que c'était une construction sociale, si ce n'est le fait qu'effectivement, j'avais pu voir des femmes, des filles autour de moi qui vivaient des émotions extrêmes ou je ne sais pas, tu vois, mais en tout cas, on les voyait, leurs émotions. Et souvent, c'était critiqué. C'était justement, on fait des caisses, oh purée, c'est mystérique. Enfin, tu sais, tous les mots qui vont avec, c'est une grosse folle. Vraiment, des choses comme ça, je te vois sourire en plus. Et donc, je voyais vraiment les émotions comme quelque chose de dérangeant, qui débordait.

  • Speaker #0

    Tu dis déjà que ça t'a suivi à peu près jusqu'à tes 20 ans. Je connais un peu ton passé, du coup, à être très impliqué dans tes études, très impliqué dans le sport, etc. Donc, en fait, tu étais hyper focus. On pourrait avoir un peu cette image de... cette nouvelle vision de la femme entrepreneur, chef d'entreprise, finalement quelqu'un de froid, qui ne montre pas ses émotions, parce qu'elle se dit, si je les montre, ça va être une faiblesse, ça va être une entrave à ma carrière, que ce soit sportive ou professionnelle. Est-ce que c'était cette vision-là que tu avais, cette image de la femme forte ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Parce que je pense que, en tout cas, je définis ma mère comme quelqu'un de fort, et je voulais justement être dans ces cases-là. donc ça touche à au côté professionnel, elle avait un très bon poste et tout. Donc rentrer, effectivement, suivre ce chemin-là. Et aussi, pour moi, la femme fort, justement, c'est quelqu'un qui ne montre pas ses émotions, qui ne se laisse pas impacter par ce que les hommes peuvent penser, etc. Et effectivement, j'en étais venue à du coup me mettre dans ce cliché-là, de me dire, je ne vais pas laisser les autres m'impacter, et donc les émotions, je ne vais pas les ressentir. En tout cas, je vais les ressentir, mais je ne vais pas les montrer.

  • Speaker #0

    Donc finalement, c'est un peu un biais, je pense qu'on a tous. En tout cas, moi, je l'ai et j'y travaille. Mais c'est de se dire qu'en fait, montrer ses émotions, c'est aussi montrer ses faiblesses. Parce que moi, en tant que garçon, en tout cas, ma vision que j'ai d'être un garçon, c'est que déjà sur le plan professionnel, si je montre que je suis en colère, que je suis triste, que je suis joie ou n'importe quoi, je me dis que c'est un truc que les gens vont exploiter. Dans un couple, je me dis, si je montre que je suis triste, que je pleure ou que je craque, ma copine va me dire, non mais je ne peux pas compter sur toi, tu es censé être l'homme. C'est vraiment des trucs intrinsèques. Et peut-être que toi, jusqu'à tes 20 ans, tu avais un peu cette vision qu'on va plus associer masculine. Mais maintenant, il y a aussi beaucoup de femmes qui sont dans cette vision-là, c'est être faible que de montrer ses émotions.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, aujourd'hui, d'entendre dire ça, ça me rend zinzin. C'est un peu renier une part de qui on est que de ne pas vivre ses émotions. Parce que justement, maintenant que j'ai appris à vivre mes émotions, à accepter que c'était OK de les ressentir, je ne suis pas d'accord avec le fait de se dire que c'est quelque chose de faible que de montrer ses émotions. Vraiment pas.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis totalement d'accord. Ce que je me dis aussi, c'est que quand je regarde autour de moi, je trouve que les personnes qui m'inspirent, que je vais trouver charismatiques, etc. Je ne parle pas de personnalité publique, vraiment des gens de mon quotidien. En fait, ces personnes charismatiques qui arrivent à t'emmener dans leur vision des choses, dans leur mood et tout, c'est des gens qui expriment leurs émotions. Quand ils ont envie d'être énervés, ils le sont. Quand ils ont envie d'être contents, ils le sont. Des fois, on peut se dire que c'est un peu extrême et tout. Mais quand tu combines tout ça, ça en fait une personne qui rayonne et qui a du charisme. Et c'est bête, mais j'aspire à ça. Sauf que je me dis, en fait, là, actuellement, je ne le suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est là, justement, une histoire d'authenticité. C'est que ces personnes qui s'autorisent à vivre leurs émotions, elles ne se disent pas si c'est quelque chose de positif ou de négatif. C'est juste, c'est là. donc je vais l'exprimer parce que j'ai pas besoin de me mettre de filtre. Alors que nous, on en est très à se dire, oui, mais tu vois, à questionner, genre on va complètement overthinker le truc, de se dire, ah mais est-ce que là, si je montre que je suis faible ou que ça m'attriste, ou que quoi que ce soit, est-ce que quelqu'un va utiliser contre moi ? Est-ce que quelqu'un va se moquer de moi ? Est-ce que ça va faire de moi quelqu'un qui est vulnérable ou quoi ? Et du coup, on va justement avoir tellement de tendance à overthinker le truc, qu'en fait, on va plus être nous-mêmes. on va penser à ce qu'on va faire ou à ce qu'on va dire, à comment on va réagir. Alors que non, finalement, pour moi, les personnes charismatiques, c'est celles qui sont authentiques et qui se disent juste c'est là, c'est là, je le vis et c'est comme ça, ça fait partie de moi, c'est partie de ma personnalité. Et si quelqu'un a quelque chose à redire, il s'en va. Il sait qu'il n'est juste pas le bienvenu.

  • Speaker #0

    Pour moi, en tout cas, c'est un but à atteindre, que ce soit en couple, avec des amis, professionnellement, d'être le plus authentique possible et de rayonner comme ça, de montrer qu'on est quelqu'un sur qui on peut compter, avec qui on peut partager des choses, peut être aussi vulnérable.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et surtout de se dire, j'accepte aussi l'autre dans son intégralité, avec ses émotions et tout, et de ne pas se dire, parce qu'il vit cette émotion-là, il est en train de me déranger, je me sens mal à l'aise, de se dire, l'autre, il est tout aussi légitime que moi de vivre ses émotions. Et j'accepte, si à un moment, il vient me voir qu'on boit un verre et qu'il n'est pas bien, j'accepte qu'il me partage ses mots, etc. Ça fait de toi d'autant plus une belle personne que d'accepter l'autre tel qu'il est.

  • Speaker #0

    et en plus, c'est bête, mais nous les... je mets les garçons, mais maintenant, il y a beaucoup de filles comme ça qui regardent des animés, qui jouent à des jeux vidéo. Quand on regarde les personnages sur qui on prend exemple et sur tous ceux qui nous font vibrer, c'est ce genre de personnes. Ce n'est pas celui qui a le plus de caractère, qui ne montre rien. Souvent, c'est des gens qui sont très complets et on se dit « J'aimerais bien être comme lui. » Tu le vois être vulnérable, tu vois pleurer des fois. C'est un truc qu'il faut travailler. Il faut déjà le conscientiser.

  • Speaker #1

    Moi, de mon côté, si j'avais un peu un mot de la fin, ce serait Merci. Juste autorisez-vous à vivre vos émotions, quelles qu'elles soient, et ne sentez pas que c'est tabou. Alors peut-être que ce qui vous dérange, c'est l'intensité avec laquelle vous la vivez. Et ça, ça peut se travailler justement. C'est beaucoup d'introspection, beaucoup de discussion aussi avec son partenaire, avec ses amis et tout. Mais finalement, les émotions, ce n'est pas du tout quelque chose de négatif. Au contraire, ça nous apprend des choses sur ce qui va pour nous, ce qui ne va pas, sur le chemin à prendre. Est-ce que c'est le bon pour nous ? Est-ce que ça résonne juste ou pas ? Et c'est autant de choses qu'il faut écouter pour arriver à savoir ce qui vibre pour nous et ce qui est juste.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je pense que c'est l'indicateur le plus important pour savoir justement si ce qu'on fait, c'est bien. Je suis dans tel travail et ça me provoque ça. OK, le salaire est sympa. Je me vois bien faire carrière là-dedans. Mais est-ce qu'au fond de moi, y aller avec une boule au ventre tous les matins, c'est OK ? Donc non, c'est un indicateur qu'il faut prendre hyper en compte et pas l'occulter parce que ça finit toujours par craquer.

  • Speaker #1

    Si tu ne le traites pas maintenant, à un moment, ça va lâcher. Il vaut mieux le prendre quand c'est juste de la petite colère, de la petite frustration en fin de journée, de se dire « Ok, là, je commence à voir qu'il y a un signe de quelque chose » , parce que typiquement, le corps nous parle. Mais il ne faut pas attendre d'être au bord du gouffre, à deux doigts du burn-out, parce que là, à ce moment-là, il sera vraiment... Ce n'est pas qu'il sera trop tard, mais c'est qu'on aura poussé le bouchon vraiment très loin.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toi, en tant que professionnel et pour conclure ce podcast, est-ce que tu aurais une petite clé, un petit tip de choses à faire, on va dire quotidiennement, sur voilà et je ressens une émotion. qu'est-ce que je peux faire soit sur l'instant T, soit au moment où je suis dans la douche et me faire le scénario, pour avoir une sorte d'analyse.

  • Speaker #1

    Essayer de la comprendre, de se dire d'où elle vient. Là, je ne sais pas ce qui m'est venu, c'est les cinq pourquoi. C'est plus un outil de management, mais de se dire, j'ai ressenti cette émotion, pourquoi ? Parce que mon copain m'a frustrée. Pourquoi il m'a frustrée ? Parce qu'il n'a pas réussi, parce qu'il n'a pas réagi de la manière dont je voulais. Pourquoi il n'a pas réagi ? Creuser, pour arriver à se rendre compte que l'origine du problème, c'est peut-être que j'avais une certaine attente vis-à-vis de lui, et donc c'est une histoire de projection. Mais de comprendre d'où ça vient, et de surtout pas faire l'autruche.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Non, mais j'essaierai cette technique.

  • Speaker #1

    Le dernier, pourquoi en gros, l'idée c'est de comprendre le message derrière. Tu rentres de ta journée de taf, t'es épuisé, et t'es vraiment frustré et compagnie. Est-ce que c'est les personnes qui t'entourent qui sont à l'origine de cette frustration ? Est-ce que c'est ton métier en lui-même ? En fait, c'est se dire, il y a un message derrière toute émotion qui existe, qu'on ressent. Quel est ce message ? On peut se dire, est-ce que je vais comprendre le bon message ? En fait, tu sentiras si ça sonne juste quand tu te diras, ok, j'ai vécu cette émotion parce que si. Est-ce que ça sonne juste ? Est-ce que c'est vraiment ça ? Oui, non. Si c'est non, tu verras que tu continueras à creuser parce que tu diras, ça ne résonne pas, ça ne vibre pas juste.

  • Speaker #0

    Au final, on rentre dans un état d'anthrospection qui est un peu extrême, extrême dans le bon sens, d'aller au bout des choses, parce qu'en 5 pourquoi tu peux aller loin Le premier, c'est « Ah, ma copine m'a frustré parce que nanana » . Tu arrives au cinquième ou sixième « Pourquoi ? Ah, parce qu'un jour, j'ai perdu au foot contre une fille » .

  • Speaker #1

    Et ouais, c'est dérangeant, mais en même temps, une fois que tu as trouvé la cause racine, tu arrives justement à réagir autrement, à te dire « Ok, ce n'est pas parce que j'ai vécu ce souvenir comme un échec que ça en était vraiment un » . Et en fait, tu trouves justement ce changement de paradigme, cet autre point de vue qui est nécessaire pour arriver à apporter un peu d'objectivité à la relation. Enfin, en relation à la situation.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop se prendre la tête non plus. Ce n'est pas un truc que demain, après avoir écouté le podcast, même si ce qu'on vous a dit, ça vous parle, il ne faut pas vous dire qu'il faut absolument que je traite tout ça, que je devienne quelqu'un d'authentique en 24 heures, parce que pour l'instant, Hélène et moi, on ne l'est pas encore. On y travaille, c'est juste qu'on vit avec. Mais voilà, des petits outils. Le fait de ne pas occulter ses émotions, je pense que vraiment, c'est important de déjà les accepter, de se dire que c'est OK, et apprendre à les vivre. parce que, en tout cas pour mon cas, j'ai vraiment un apprentissage. sur comment les vivre, toujours avec mes valeurs de faire de mal à personne, déranger personne et être aligné avec moi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça, et garder en tête que ça assainit vos relations dans tous les cas. C'est bénéfique pour vous, mais c'est aussi bénéfique pour toutes les personnes qui vivent avec vous, mais que ce soit au quotidien ou que ce soit juste vos relations amicales, vos amis, votre famille, etc. Au moins, il y a une compréhension mutuelle et une confiance mutuelle qui se crée par le fait d'échanger, d'accepter de l'autre avec ses émotions et tel qu'il est.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce que ça rentre dans le cadre de la sincérité et quand on a quelqu'un qui même émotionnellement est sincère, on lui fait confiance, on a envie de partager des choses. Ça peut être que de bénéfique de se dire que la personne ne porte pas un masque, il n'y aura pas un double discours.

  • Speaker #1

    La relation n'en sera que plus belle. Merci beaucoup Anthony pour ce moment ensemble.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On va pouvoir aller manger.

  • Speaker #0

    On va faire la cuisine.

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, vraiment, c'était très sympa.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça très très fun à faire. J'ai passé un très bon moment. Donc, peut-être qu'on en refera un à l'occasion si on a d'autres sujets qui nous viennent en tête.

  • Speaker #1

    Et même si vous, vous avez des sujets relationnels qui vous tiennent à cœur, peut-être des situations que vous ne comprenez pas avec vos amis, votre famille, votre compagnon, votre compagne, n'hésitez pas à nous en parler, m'écrire sur Instagram, ou même laisser un petit commentaire parce que ce sera carrément l'occasion qu'on en fasse un épisode ou quoi que ce soit. Vous savez que c'est mon dada, ce genre de discussion.

  • Speaker #0

    Avec notre vécu. et ce sera plus sous forme de débat comme ici que d'apporter une vérité générale parce que dans tous les cas on ne l'a pas on vous fait des gros bisous à la semaine prochaine

Description

Tu as l’impression d’être incompris.e quand tu exprimes tes émotions, que ce soit en amour, en amitié, ou en famille ?


Dans cet épisode à deux voix, on explore comment vivre ses émotions différemment pour mieux cohabiter :

- Nos profils émotionnels contrastés : intensité féroce versus stabilité apaisée

- Exemples de tensions au quotidien et malentendus fréquents

- Leçons apprises pour transformer ces différences en source de complicité

- Outils de communication et rituels d’écoute pour valider l’émotion de l’autre sans juger


Comprendre que ni hypersensibilité ni retenue ne sont des erreurs, mais deux manières légitimes de ressentir.


Un épisode pour enrichir tes relations par une meilleure gestion des émotions, quel que soit le contexte. Écoute maintenant et découvre comment tes émotions peuvent devenir un vrai levier de connexion.


Merci d’avoir écouté Nouveau Jour, ton podcast développement personnel et coaching de vie pour sortir du flou mental et retrouver ta clarté intérieure.

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À très vite pour un nouveau rendez-vous en 100/10 !


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    On est good ?

  • Speaker #1

    Ouais, bien.

  • Speaker #0

    Super. Et bah bonjour à tous et bienvenue pour ce nouvel épisode du podcast Nouveau Jour sous un format à nouveau un petit peu particulier parce qu'aujourd'hui j'accueille quelqu'un et pas des moindres, quelqu'un qui partage mon quotidien, qui partage littéralement ma vie. Et donc j'ai nommé

  • Speaker #1

    Anthony. Bonjour tout le monde.

  • Speaker #0

    Donc Anthony, vous l'aurez compris, est mon copain. On s'est dit que ce serait intéressant de faire un épisode ensemble sur un sujet qui... Nous sépare, je dirais, à un sujet sur lequel on est bien différents, que je pense beaucoup de couples, même de relations rencontrent, à savoir vivre ces émotions, parce que je pense qu'on a des émotions qui sont vraiment très différentes, en tout cas on les vit pas du tout de la même manière, et on s'est dit que ce serait intéressant de discuter de ça ensemble aujourd'hui.

  • Speaker #1

    C'est ça, ouais. On va vous en parler plus en détail, mais on a souvent eu des discussions par rapport à notre gestion des émotions et comment on les ressentait, et on disait que ça pouvait être intéressant de débattre un peu dans ce podcast pour voir si... il y a d'autres personnes qui partagent cette vision des choses ou si on est un cas un peu à part, ça peut être aussi une piste, mais voilà, on a déjà un peu traité le sujet, donc ça peut être intéressant.

  • Speaker #0

    À aucun moment on veut que ce soit une différence genrée, en mode Anthony représente les hommes et moi je représente les femmes, pas du tout, on est plus à se dire on est deux personnes qui vivent nos émotions très différemment et c'est pour ça qu'on a envie d'en parler parce que je pense que de manière générale dans notre relation, ça avait pu poser des problèmes à un moment. des petites tensions plus que des problèmes. Je sais qu'autour de moi, j'ai des amis aussi qui vivent leurs émotions bien plus différemment que je les vis. Et que ça peut, dans certains couples, effectivement, ou même certaines relations, être un peu challengeant.

  • Speaker #1

    Donc, pour vous donner un peu de contexte, Hélène et moi, on est ensemble depuis bientôt un an et demi. Et ça fait du coup presque un an qu'on habite ensemble. On s'est rencontrés en région parisienne. Et ensuite, on a décidé de changer de vie parce qu'on avait chacun des projets personnels. On a emménagé du coup à Lille et ça se passe super bien. entre entrepreneurs tous les deux, on a nos projets. Et du coup, on passe quand même pas mal de temps à la maison ensemble. Du coup, ça peut parfois justement créer des discussions ou même des tensions, des choses à éclaircir.

  • Speaker #0

    Autrement dit, on passe beaucoup trop de temps ensemble, on ne se supporte plus. Non, pas du tout. Je pense que de base, on a des terrains émotionnels qui sont bien différents, mais avec l'entrepreneuriat, vu que c'est des projets qui sont très perso, qui sont très challengeants, je pense qu'on est, en tout cas personnellement, je me sens d'autant plus... soumis à des émotions fortes et j'ai l'impression de vivre des hauts et des bas qui sont d'autant plus anxiogènes, qui sont d'autant plus intenses. Et du coup, si on met directement les pieds dans le plat, comment est-ce que tu vis tes émotions aujourd'hui ? Qu'est-ce que ça représente les émotions pour toi ?

  • Speaker #1

    C'est à vous qu'avant qu'on se rencontre et que du coup, c'est cette approche vraiment de l'individu dans sa globalité avec les émotions, vraiment faire attention à ce qui se passe dans nos têtes. Moi, je ne m'étais jamais vraiment posé la question de comment mes émotions influent mon quotidien. Pour moi, mes émotions, c'est vraiment quelque chose, on va dire, que je subis, mais aussi que j'accepte dans le sens où je ne vais jamais chercher à les contrôler, à les diminuer ou à les augmenter. Elles sont là, c'est comme ça, j'ai appris à vivre avec. Et c'est vrai que du coup, pour nous deux, ça a pu créer des différences dans nos manières de voir les choses. Et c'est là que j'ai commencé un peu à remettre en question cette vision des émotions. sur déjà ma manière de les vivre et ma manière de les incorporer dans ma vie, de manière à ce qu'elles soient plus utiles finalement que juste quelque chose qui se rajoute sur mes épaules en plus des divers événements qui sont autour.

  • Speaker #0

    C'est quoi ta perception des émotions ? Parce que là, tu me parlais d'utilité. Est-ce que tu vois ça comme quelque chose qui t'apporte un message, quelque chose qui est bénéfique à te connaître toi-même, comprendre ton quotidien ? Ou est-ce que c'est vraiment... C'est là, quoi.

  • Speaker #1

    C'est un peu ce que je pensais au début, dans le sens où c'est là. Je voyais les émotions comme une conséquence des choses qui se passent autour de nous. Ressentir de la colère, de la joie, de la tristesse, en général, c'est forcément lié à quelque chose qu'on pense nous-mêmes, parce qu'on a une idée qui nous vient, soit un événement extérieur. Et je me disais juste, c'est là, c'est comme ça, et je dois dealer avec ça. Maintenant, je le vois plus comme une manière de comprendre comment je fonctionne et une manière d'aborder les choses. d'une certaine manière. Si, par exemple, je vois qu'un événement me provoque de la tristesse, déjà, je vais subir l'émotion en général parce qu'on ne peut pas réfléchir dans les premières secondes. Mais ensuite, ça me permet, par exemple, le soir, d'y repenser et de me dire, OK, mais... pourquoi ce truc-là a provoqué ça chez moi. Donc oui, ça permet d'avoir un peu une remise en question un peu permanente, mais surtout de faire le point sur son état et de se dire, est-ce que c'est OK pour moi à ce moment-là de ressentir telle émotion ou est-ce que ce serait bien que je travaille un peu parce que je n'ai pas envie que ce soit aussi désagréable la prochaine fois.

  • Speaker #0

    Ce qui m'intrigue beaucoup, c'est justement la période, la manière dont tu vivais tes émotions avant notre relation, la période avant Hélène. Comment ça se fait que tu les vivais aussi peu ? Est-ce que tu sais pourquoi ?

  • Speaker #1

    C'est déjà mon tempérament un peu inné et comment j'ai grandi. En plus, avant que je te rende compte, j'étais vraiment dans un truc très solitaire, beaucoup axé sur mon travail. Quand je suis au travail, je mets un masque, en fait. C'est-à-dire que pour moi, je n'ai pas à ressentir d'émotions particulières. Je dois vraiment laisser le professionnel prendre le dessus. Et donc, ça arrivait que des fois, le soir, je rentre et que je me prenne un peu cette décharge de tout ce qui se passait dans la journée. Mais pour moi, ce n'était pas un sujet, en fait. Je me disais juste, aujourd'hui, c'était une journée avec. Et l'autre, c'était une journée sans. Mais c'est tout. Je laissais juste le flot, la vie couler comme ça.

  • Speaker #0

    Et quand en fin de journée, tu les ressentais, tu ressentais un petit peu le poids de ta journée, est-ce que c'était quelque chose que c'était OK pour toi ? Est-ce que tu le vivais correctement ou tu avais plus tendance à faire un peu l'autruche sur ce que tu pouvais ressentir et te dire ça va passer ?

  • Speaker #1

    En fait, je n'avais pas envie de gérer ça. Dès que j'arrivais chez moi, je me plongeais direct dans des distractions, des choses qui me plaisaient. Ça pouvait être... regarder une série, jouer un jeu vidéo, faire la cuisine, n'importe quoi. Ces choses-là qui sont intéressantes pour moi masquaient toutes les émotions. C'était très rare que ça reprenne le dessus et que je ne sois pas capable de faire autre chose.

  • Speaker #0

    Donc c'était complètement inconscient en fait ?

  • Speaker #1

    Oui, c'était inconscient. C'est juste que je rentrais du travail ou d'être avec des amis ou n'importe quoi. Alors si c'était une émotion positive, j'en profitais. Bien sûr, j'étais là, super mood. Mais si c'était négatif, je me disais juste, bon, on va faire autre chose. en gros. On va penser à autre chose, et ça passait. Quand c'est des situations qui ne me touchent que moi personnellement, vraiment j'arrive à passer à autre chose hyper rapidement. Ce qui va plus me déranger, c'est ce côté un peu empathique, de si moi j'ai fait quelque chose ou qu'il y a eu un événement qui a fait du mal à une personne par exemple, là ça risque de me travailler un peu plus. Et là je vais y réfléchir pendant la soirée, comment je peux essayer de régler ça, comment je peux améliorer les choses.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses que cette manière de voir les choses, c'était vraiment propre à ta personnalité ? Ou est-ce que c'était plus des injonctions ou ton éducation qui ont fait que tu t'as complètement coupé, toi, et tes émotions ?

  • Speaker #1

    Avant qu'on se rencontre, au début de notre relation, je t'aurais dit que c'était ma personnalité. Maintenant, avec toutes les discussions qu'on a eues et un peu ta vision des choses, je me dis qu'il y a peut-être des choses qui viennent du passé, les événements qui m'ont construit ce que j'ai vécu. Je vous rassure, je n'ai pas vécu des choses horribles. Ce n'est pas du tout le cas. Mais c'est plus ma manière de gérer mes émotions et surtout mes réactions. C'est plus ça. Je ne sais pas exactement ce qu'est une injonction. j'imagine que c'est quelque chose qu'on pense, qui est ancré en nous. Ouais, ça en fait forcément partie avec l'enfance, l'adolescence, etc. Ta manière de dealer avec les situations.

  • Speaker #0

    Parce que typiquement, pour l'exemple des injonctions, est-ce que tu te disais « je suis un homme, je ne peux pas pleurer » ou « je suis un homme, je ne peux pas être triste » ?

  • Speaker #1

    Je ne l'ai pas vécu comme ça non plus à 100%. Pas dans une famille qui me disait « tu es un garçon, tu ne pleures pas » ou « tu n'es pas triste » . Je dirais que ça ne vient pas trop de ma famille, mais plus de mes fréquentations, que ce soit en primaire, au collège, etc. En général, les garçons restent avec les garçons, les filles restent avec les filles, parce que les filles, c'est Burke. Et c'est bête, mais je pense qu'il y a vraiment ce truc d'un groupe de garçons va un peu s'engrainer dans ce truc-là, d'être un peu casse-cou, tout ça. On va se dire, c'est la honte de pleurer devant ses potes, ou de montrer qu'on est triste, etc. Et ça me faisait penser à ça, la dernière fois, je me disais, quand mes amis, ou n'importe qui dans la vie, me voient et me demandent « Ah, ça va ? » , vraiment, je réponds « ça va » de manière systématique. J'arrive toujours pour boire un café avec un ami ou quoi, dans un mood, voilà, genre ça va, il n'y a pas de problème. Et peut-être qu'on va discuter et que ça va creuser des choses, mais je ne vais jamais arriver dans un truc en disant « Ah non, vraiment, en ce moment, ça ne va pas, il y a ça, ça, ça. » Donc ouais, on se renferme un petit peu. Et pour répondre à ta question de « Est-ce que c'est parce que je suis un garçon ? » Je pense que ça joue un peu, mais c'est plus l'effet de société qui fait ça, plus que la famille dans laquelle j'ai grandi.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui t'empêche de dire « ça ne va pas » ?

  • Speaker #1

    pour moi personnellement en tout cas c'est le côté empathique même si ça va pas dans ma tête je me dis je vais passer un moment avec un ami donc c'est censé aller mieux de base je pars de ce postulat je sais pas si ça se dit mais je pars de ce postulat et surtout que j'ai pas envie de lui partager ça quoi ça se trouve lui il va super bien et à aucun moment j'ai envie de lui dire non mec j'ai besoin de toi pour x ou y raison pour moi ces situations où tu finis par dire à ton meilleur ami dans mon cas personnellement en mode ça va pas ça va être Un truc très informel, où on va passer du temps ensemble en soirée, un week-end complet, on va se retrouver, voilà. Mais quand c'est ponctuel, non, j'ai pas envie de partager ça, de tout de suite mettre une ambiance de « on va se centrer sur moi parce que moi je vais pas bien » et la nature.

  • Speaker #0

    Parce que t'as l'impression que les émotions, du coup, qui soient désagréables, viennent écraser l'autre, viennent monopoliser l'attention et sont quelque chose, du coup, de négatif dans une relation ?

  • Speaker #1

    Surtout que je me dis, est-ce que vraiment j'ai le droit de prendre la priorité comme ça ? Parce que je vais à la rencontre d'un ami, ça se trouve, lui, il se dit, ah super, je vais voir Anto, j'ai plein de choses à lui dire, plein de nouvelles. Si moi, j'arrive déjà en mettant une ambiance de, ouais, non, en ce moment, ça va pas, au taf, c'est relou, avec Hélène, ça se passe mal et tout, je me dis, bah, en fait, je lui coupe. la priorité au lieu de plutôt découvrir où la discussion va nous mener et essayer de trouver ma place à un moment donné. Et donc des fois, il y a des moments où effectivement ça ne va pas, mais c'est pas que je ne peux pas en placer une, mais je n'ai pas un peu ce créneau pour rentrer dans la discussion parce que ce n'est pas le moment. Donc oui, on va dire que instinctivement, mes émotions, je les garde pour moi, mon état d'esprit, je les garde pour moi. Quand je peux leur trouver une petite place, je le fais.

  • Speaker #0

    Mais est-ce qu'à l'inverse, si ton pote venait et disait « écoute, j'ai des problèmes dans mon couple en ce moment, ou au niveau du taf ça ne va pas du tout, et je ne suis pas dans un super mood » , est-ce que toi tu le verrais comme quelque chose d'écrasant ? Ou est-ce qu'au contraire, tu accueillerais son émotion parce que tu serais super... Ce serait cool qu'il t'en parle, parce que c'est quand même une preuve de confiance mutuelle.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est assez paradoxal, c'est que moi mon meilleur ami vient et me dit « ça ne va pas » , au contraire, je vais être une oreille hyper attentive. C'est pour ça que je disais « c'est vraiment dans mon cas » . Parce que pour revenir un peu sur le passé, la famille, etc., il y avait certaines situations, en tout cas quand j'étais petit, où il ne fallait pas déranger. Peu importe comment je me sentais, les émotions, on va dire, infantiles, qui sont beaucoup la frustration, l'excitation, les choses comme ça, il fallait que je les contienne. Donc, je pense que c'est rester à l'âge adulte, en mode, essaye de ne pas déranger les gens, reste un peu dans ton coin. Si tu arrives à trouver une petite opportunité de... d'en parler ou de montrer un sentiment vas-y, mais de base, ton état par défaut, c'est ne dérange pas et fais ton truc dans ton coin.

  • Speaker #0

    Et aujourd'hui justement, tu dis que tu les vis plus tes émotions, qu'est-ce qu'elles t'apportent au quotidien ?

  • Speaker #1

    Déjà ce qui est agréable, c'est de t'avoir toi, parce que je peux les partager déjà avec toi au quotidien. Et quand ça va pas, tu vas instinctivement me demander qu'est-ce qu'il y a, etc. Donc en fait, j'ai pas forcément besoin de chercher à me faufiler. Je pense que c'est quand même un peu plus agréable. Après, j'ai quand même pas remarqué de changement notoire en un an et demi sur ma manière de m'exprimer. J'ai l'impression d'être toujours un petit peu pareil, peut-être avec un peu plus de facilité dans mon cadre privé, avec toi, avec mes parents, avec mes amis très proches, mais dès que je sors de cette bulle confortable et que je me confronte à la vie professionnelle ou aux gens que je ne connais pas, là je remets un peu cette armure qui fait qu'en fait Anto, il est lisse. J'ai un peu cette image-là de quelqu'un de lisse qui s'énerve. pas, qui n'en fait pas des caisses.

  • Speaker #0

    En fait, ce qui change par rapport à ce que tu disais avant, c'est plus que tu prends plus de recul. Avant, tu faisais plus l'autrui, justement, c'est ce que tu disais. Et aujourd'hui, tu vas plus te dire « Ok, là, je me rends compte que j'ai été triste à ce moment-là. Qu'est-ce que ça dit ? »

  • Speaker #1

    Oui, typiquement. Et une des émotions que je refoule souvent et que je n'exprime d'ailleurs jamais, c'est tout ce qui va être la colère, l'agacement, l'énervement. Quelqu'un qui te fait quelque chose de désagréable ou qui te dit quelque chose de désagréable, je suis le premier partisans de... Il faut lui en mettre une, tu vois. Mais même verbalement, lui montrer en fait qu'on n'est pas content, que ce n'est pas OK, que là, tu m'as manqué de respect. Et pourtant, je suis le premier à ne rien faire, à vraiment ne rien dire et à laisser le truc couler en me disant, vas-y, ça n'en vaut pas la peine, de toute façon, tu vas rentrer chez toi, la situation, elle va partir. Et après, tu es là, tu vas prendre ta douche ou tu te retrouves dans ton nu, tu te dis, ah, j'aurais dû lui dire ça, ça, ça. Tu te fais vraiment le scénario inverse, tu te dis, mais qu'est-ce que je suis bête, j'aurais dû faire ça, ça, ça. Et ouais, il faut... Enfin, moi, en tout cas, il faut que je travaille sur ça. Il faut que j'exprime quand même un minimum ce que je ressens, parce que sinon, tu peux marcher dessus pour tout et n'importe quoi.

  • Speaker #0

    Et le positif ? Parce que là, c'est quelque chose d'assez désagréable, finalement, la colère, la frustration. Est-ce qu'à l'inverse, tu as le sentiment que le positif,

  • Speaker #1

    tu l'exprimes ? Non, pas spécialement, parce que même tout ce qui va être la joie, l'excitation, c'est pareil, je suis quand même très très contenu. On en avait déjà parlé, mais je vois un peu l'état émotionnel comme une courbe sinusoïdale. avec des hauts, des bas, donc les sentiments positifs en haut, les sentiments négatifs en bas, et tu vas avoir du coup des personnes qui sont très libres sur leurs émotions, où cette courbe en fait va faire des énormes vagues.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Oui, typiquement toi, c'est-à-dire que quand tu vas être contente, même si tu ne le fais pas forcément, tu sens que tu as envie d'aller au bout de la joie, vraiment de sauter partout, de dire c'est une situation trop bien, ça fait plaisir, et à l'inverse quand tu es triste, tu aimerais pouvoir te lâcher complètement, sans parler de pleurer, mais juste vivre l'émotion à fond. Moi, je sais que ce n'est pas un truc que je ressens parce que ma sinusoïde est très faible. Je vais avoir, on va dire, cet état qui est neutre, donc le zéro. Et quand je vais être heureux, je vais être un peu heureux Et quand je vais être triste, je vais être un peu triste. Donc, pour les émotions positives, en vrai, c'est chiant. Parce que je ne peux pas vivre ma joie à fond. Par contre, pour les émotions négatives, c'est plutôt un avantage. Je ne suis jamais très triste. Je ne suis jamais très en colère. On va continuer sur cette histoire de sinusoïde, parce que je pense que ça intéresse aussi les gens, des deux extrêmes. Moi, je suis très contenu, mais toi, du coup, tu ne l'es pas. Donc, est-ce que tu peux dire un peu comment toi, tu ressens tes émotions, typiquement une situation agréable ou très triste ? Qu'est-ce qui va se passer à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    C'est un peu ce que tu disais, c'est très haut et très bas. Donc les émotions très fortes, je vais les vivre un peu comme de l'émerveillement. Quand j'ai une bonne nouvelle, j'ai l'impression de vibrer. Il y a plein de choses qui se passent à l'intérieur de moi et comme si ça devait sortir. Et j'ai envie de partager ce truc parce qu'à l'intérieur de moi, il se passe tellement de choses que j'ai besoin que ça sorte. Et c'est pour ça que je vais venir t'en parler, un peu trépignée, toute contente et tout. Et au contraire, les moments plus de down. J'ai l'impression d'être au fond d'un trou à ce moment-là. Si on imagine un peu le truc là visuellement, j'ai l'impression que si je lève la tête, j'ai toute une montagne à remonter. C'est toutes les petites galères, les choses comme ça. Et j'ai l'impression que tout s'accumule. En gros, c'est un truc qui va venir déclencher ce petit sentiment que je ne me sens pas bien. Et après, en fait, ça va faire une sorte de boucle où je vais penser à toutes les choses négatives. Je pense que je vais rentrer dans un cercle un peu anxieux. Et il y a plein, plein de choses qui vont venir s'accumuler. J'en viens à penser à plein, plein de choses négatives. et c'est pour ça que ça prend une place prédominante.

  • Speaker #1

    D'après ce que tu dis, j'ai plusieurs questions. Je comprends qu'il y a un effet boule de neige. Ça part d'un petit truc qui ensuite devient une énorme boule de neige qui devient très compliquée à pousser. Est-ce que c'est quelque chose que tu conscientises dans le sens où c'est volontaire ? Comme quand tu es triste, on va écouter de la musique triste. Parce qu'on se dit que ça nous fait du bien. Est-ce que le fait que tu sois triste et que tu repenses à plein d'autres choses, tu la crées toi-même cette boule de neige ? Ou est-ce que vraiment tu es spectatrice de ça et tu subis à 100% ?

  • Speaker #0

    Je pense que je suis bi. Parce que je ne me dis pas, je vais mal et j'ai envie d'aller encore moins bien. Typiquement, en ce moment, le boulot, c'est quelque chose qui est assez anxiogène pour moi. Et je me dis, mince, si j'ai reçu un non quand j'ai discuté avec cette personne-là, purée, mais en fait, c'est une catastrophe parce que ça se trouve, je n'ai jamais pouvoir vivre de mon activité. Ça se trouve, je vais finir à vie sous un pont. Et puis, je vais finir, tu vois, genre que des choses, mais de pire en pire. Et souvent, je le prends très à cœur. Et c'est ça qui m'affecte beaucoup, c'est que... ce non que je vais pouvoir me prendre parce que la personne n'est pas intéressée ou quoi que ce soit, je vais le prendre personnellement. Je vais me dire, en fait, c'est moi qui suis nulle, je n'intéresse pas les gens. Et du coup, ça va emmener dans ce cercle vicieux où je vais me remettre en question.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, comment tu sors de cette situation ?

  • Speaker #0

    Bonne question.

  • Speaker #1

    En gros, ma vraie question, c'est, est-ce que tu utilises la manière de laisser le temps faire et de continuer ta vie et de se dire, ok, ça va passer ? Ou est-ce que tu es plutôt proactive en se disant, ok, je vais plutôt essayer d'aller provoquer quelque chose de positif ? Comment tu gères ? Est-ce que tu es plutôt proactive ou est-ce que tu laisses le temps passer ?

  • Speaker #0

    Je dirais que fut un temps, c'était plus, je laissais le temps passer et du coup, ça pouvait durer très très longtemps. C'est comme ça où justement, ça avait fait des gros pics de tension entre nous parce que j'en venais à vivre ça pendant des heures sans arriver à sortir de ça. Et à partir du moment où on a commencé à en discuter et où je voyais que ça avait effectivement un gros impact dans le fait qu'on vit ensemble et au quotidien c'est pas ouf, j'ai commencé à me dire non mais une émotion ça dure trois minutes, parce que factuellement c'est ça, et le fait que ça dure plus longtemps c'est parce qu'on l'engraine. Et justement c'est typiquement ce que je faisais, c'est je l'engrainais avec des pensées négatives. C'est plus maintenant de prendre du recul, de garder en tête que c'est vraiment temporaire et de pas faire en sorte de l'engrainer. Souvent juste de m'isoler dans un coin ça aide beaucoup. Et après, je vais avoir ce moment où ça descend, où je vais venir te voir, par exemple, et je vais demander un câlin parce que finalement, c'est ce dont j'ai besoin à ce moment-là. C'est me sentir rassurée, c'est sentir que je suis entourée, que je ne suis pas seule. Ça va faire passer l'émotion et ça va venir me calmer.

  • Speaker #1

    Pour la plupart de tes émotions, est-ce que tu as besoin de les partager ? Soit pour les vivre pleinement, on va dire pour les choses positives, soit pour aider à ce que les choses négatives aillent mieux. Est-ce que c'est quelque chose qui est fondamental pour toi d'avoir quelqu'un, que ce soit un ami, ton compagnon, tes parents ? où il faut que tu partages ça ?

  • Speaker #0

    J'allais te dire non, mais en fait si carrément, quand il m'arrive quelque chose de super cool dans la vie, directement je vais prendre mon téléphone et je vais appeler ma mère, je vais t'appeler toi, je vais faire une vidéo sur Snap en mode « Ah purée, vous ne savez pas ce qui m'est arrivé » . J'ai besoin de le partager. Donc je pense que pour le positif, c'est ça. Après pour le négatif, je pense qu'au contraire, j'ai plus tendance à me mettre dans ma bulle. Peut-être que ça touche à ce que tu disais avant, ne pas déranger. Et justement, s'il y a des personnes sur mon chemin, je sais que ça peut déborder. Et c'est pour ça que des fois, tu pouvais t'en prendre plein la tronche. Je ne sais pas, c'est tellement là que je n'arrive pas à le gérer. Sur le moment, je n'ai pas envie que ça touche, mais je ne sais tellement pas comment le gérer qu'en fait, ça en vient à déborder. Oui,

  • Speaker #1

    donc finalement, ça, c'est des discussions qu'on a déjà eues et qui ont pu créer des tensions, notamment pour les choses positives, comme la joie et l'excitation. Parce qu'avec Hélène, du coup, on a déjà vécu des choses qui sont censées être très cool. Et Hélène, du coup, me disait « mais je ne comprends pas, parce que moi, je vis le truc à fond, j'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'ai envie de sauter partout, et toi, tu es là en mode « c'est cool » . » Il y a eu des tensions par rapport à ça, parce qu'elle avait l'impression, enfin, tu vas développer là-dessus, mais qu'en gros, je te bridais, et que du coup, je t'empêchais de vivre les choses à 100%.

  • Speaker #0

    De fou ! Mais tu sais quoi, ça me fait penser, là encore récemment... Quand j'ai fait une vente et que j'étais super contente et que je suis venue te voir en mode « Oh, j'ai fait ça et tout, c'est trop cool et tout ! » Et du coup, j'étais littéralement en train de trépigner sur place et d'être toute contente. Et toi, tu m'as juste regardée et tu m'as dit « Oh, c'est bien, félicitations ! » et tout. Et donc, après, on s'est dit « Bon, on va aller au resto et tout ce soir. » Mais sur le moment, en fait, ta réaction n'était tellement pas dans l'émerveillement comme ce que je pouvais imaginer et ce que moi, j'attendais, enfin, l'état dans lequel j'étais, que je me... En fait, je sentais que c'était normalisé. Comme si un peu ce que je venais de faire, ma petite victoire que je venais d'avoir, elle était hyper banalisée, normalisée. Et je me suis dit, mais non, il faut se réjouir des petites choses. Et oui, ça m'avait vachement affectée sur le moment.

  • Speaker #1

    Oui, je comprends, mais ça revient sur comment on vit les choses chacun. C'est-à-dire que sur le moment, effectivement, pour toi, tu trépignais, c'était vraiment un truc de ouf. Et pour moi aussi, c'était vraiment une super victoire pour toi. Et j'étais foncièrement content. C'est juste que, alors je ne sais pas si c'est ma manière de faire les choses. ou quoi, mais même dans ma tête, je suis vite passé à autre chose. En mode, je me suis dit, ah, c'est super cool et tout, nanana. J'ai commencé à me faire les scénarios de, ah tiens, tu vas commencer à avoir plus de clients, comment elle va gérer tout ça. Et après, voilà, c'était fini, quoi. C'était fini. J'ai pas gardé cette émotion très longtemps.

  • Speaker #0

    Alors que moi, au contraire, tu as j'y repensais toute la journée. Parce que je sais que typiquement, avec ma meilleure copine, on en aurait reparlé pendant toute la journée. On aurait toute la journée été dans ce sentiment d'émerveillement, en mode, oh purée, tu te rends compte que... Et en fait, de me rendre compte juste que t'es... pas ma copine. Finalement, tu as ta personnalité à part entière. C'était bizarre pour moi parce que je ne m'attendais pas du tout à avoir quelqu'un qui passe directement à autre chose.

  • Speaker #1

    Je comprends que ça puisse surprendre. Après, comme tu dis, il n'y a pas d'explication rationnelle sur la manière de voir les choses parce que même pour ce qui me concerne personnellement, même ce qui serait censé me rendre très heureux dans un état d'euphorie pendant plusieurs heures, plusieurs jours, avoir envie de le partager à la terre entière.

  • Speaker #0

    chez moi ça n'existe pas quoi si je suis avec un pote ou avec toi je vais partager rapidement et hop je suis passé à autre chose et peut-être que justement là on peut switcher sur la deuxième partie sur comment est ce que on gère ça dans notre couple était du coup compliqué à un moment parce que justement on vivait pas les choses de la même manière et que j'avais l'impression que tu étais peut-être un peu trop platonique à mon goût enfin en tout cas que sur la partie émotionnelle justement je me retrouvais pas et que je me disais mais mince je comprends pas enfin il s'émerveille pas genre les petites choses comme ça ce qu'on passe comme moment ensemble où moi, je trouve ça incroyable. Et bien, toi, tu ne partages pas ça. Donc, tu sais, c'est frustrant parce que moi, je me disais, ben, mince, ça se trouve, il ne passe pas un bon moment. Ça se trouve, il ne m'aime pas autant que moi, je l'aime. Enfin, tu sais, j'en étais venue à me poser un peu ce genre de questions. Comment est-ce que, selon toi, en tout cas de ton point de vue, on a réussi à trouver notre équilibre aujourd'hui ? Parce que j'ai l'impression qu'on est quand même de plus en plus stable à ce niveau-là. Comment est-ce que, pour toi, on a réussi à trouver cette stabilité entre toi qui évit peu tes émotions et moi qui les vis très intensément ?

  • Speaker #1

    Pour moi, c'est par rapport à toutes les discussions qu'on a eues. En fait, on est passé par des choses qui sont désagréables, mais qui sont nécessaires. Typiquement, ces tensions, on les a eues dans moult situations. Sauf qu'au lieu de faire l'autruche ou de simplement envoyer balader en mode « Ah, mais c'est pas un mec pour moi » ou « Hélène, elle est relou, elle est toujours dans l'excès » , c'est plutôt « Ok, on va se poser » .

  • Speaker #0

    dans un climat qui est souvent pas très agréable pour démarrer la discussion. Et surtout, on a appris à s'écouter, de se dire « Ok, je te partage mon point de vue sur comment j'ai vécu la chose. » Donc là, tu vois, effectivement, je n'ai pas sauté au plafond, mais ça ne veut pas dire que je n'étais pas content. J'ai pensé ça, ça, ça. Et toi, à l'inverse, tu me dis « Oui, mais non, j'attendais à ce que… » Et donc, au final, c'est plus accepter comment l'autre voit les choses sans vouloir lui imposer finalement. Rien n'empêche quand même de faire quelques efforts. Maintenant, par exemple, je suis conscient que ce serait complètement déplacé de ma part de te dire en mode ouais c'est cool Donc je vais quand même essayer de rentrer un peu dans ton mood, mais toi c'est pareil, tu sais que tu ne vas pas forcément me tenir par la main et sauter sur place parce qu'en fait ça va me déranger. Donc c'est plus ça, essayer de faire des compromis, se mettre à la place de l'autre et de se dire, c'est ok, ça ne veut pas dire qu'il passe un mauvais moment, c'est juste qu'il ne l'exprime pas de la même manière que moi.

  • Speaker #1

    La communication, ça a été la clé et surtout de se dire, je vais arrêter de vouloir façonner l'autre à ma manière et imaginer qu'il va réagir exactement de la manière dont j'aimerais et de se dire, en fait j'accepte. qu'il réagisse différemment. C'est pas pour autant qu'il m'aime moins, c'est pas pour autant que la relation est moins importante à ses yeux. En fait, quand tu prends sous ce prisme-là, je trouve de se dire, c'est pas personnellement que je dois le prendre, mais c'est juste tel qu'il est, quoi. Genre, t'arrêtes de se focaliser, de se dire, mince, il réagit pas comme je veux, juste, tu dis, bah, c'est lui, quoi. Genre, comme tu vas pas essayer de changer un pote ou une amie, peut-être qu'on a plus cette tendance à vouloir changer la personne avec laquelle on est. Surtout, nous, les femmes, on se dit, mais passer dans cette phase d'acceptation et de se dire, je ne vais pas changer l'autre parce que dans tous les cas, c'est peine perdue.

  • Speaker #0

    Ah oui, et pour revenir sur ce truc de vouloir changer un peu la personne avec qui on vit, je pense que c'est humain. Pour les personnes qui vont avoir, plutôt jeunes, la première expérience de vivre avec quelqu'un, donc moi, c'est la première fois que je vis avec quelqu'un, en tout cas, qu'elle aime, et bien oui, ça peut surprendre de se dire, ok, mais on s'est connus au début, dans la phase de flirt, on apprenait à se découvrir. souvent c'est le moment où les défauts, on les occulte un petit peu, enfin même pas un petit peu, c'est qu'on ne les voit pas du tout, parce qu'on ne se voit que dans des cadres de découverte, chaque date en fait c'est des nouvelles questions, en mode comment tu vois ça, qu'est-ce que t'aimes et tout, et les défauts en fait on les occulte inconsciemment je pense, parce qu'on n'a pas envie de les voir. Je pense que ça peut être intéressant de faire l'effort de ne pas être aveugle, parce que cette discussion on l'a eu il n'y a pas longtemps avec Hélène, où j'ai fini par lui dire des trucs du style ouais mais là en fait t'as envie de me changer et c'est hors de question tu vois parce qu'il y a des choses qui font partie de ma personnalité on parle pas de ah il faudrait que tu fasses un peu plus la vaisselle ou que tu m'aides à faire ça ou qu'on aille faire les courses ensemble ça c'est des trucs du quotidien et c'est des efforts à faire c'était plus justement sur ma manière de gérer les choses où tu commençais à empiéter un peu dessus et moi je t'ai dit bah non en fait c'est pas faisable et surtout je t'ai dit mais je suis comme ça depuis le début en fait et c'est juste de pas être aveugle et se dire ça se trouve la personne Elle a toujours été comme ça. C'est juste que maintenant, avec la routine, le temps qui passe, les défauts ressortent un petit peu. C'est important de les accepter pour justement se dire « En fait, cette personne, je l'aime pour qui elle est. » Et c'est OK qu'on soit différent. Et souvent, ça apporte des choses hyper positives d'être différent. Typiquement, toi, tu me pousses à voir les choses d'une manière un peu plus exponentielle. Parce que j'ai le droit finalement d'être triste. J'ai le droit d'être content. Je n'ai pas peur de te déranger. Et à l'inverse, toi, tu me disais, des fois, ça te permet aussi de moins avoir le cafard ou de pas trop faire des plans sur la comète, parce que je suis un peu la voix de la raison, un peu terre à terre, qui dit, oui, mais attends, on va redescendre un petit peu, parce qu'il y a ça, ça, ça, mais c'est OK.

  • Speaker #1

    Quand on en vient à sortir de cette honeymoon phase-là et de voir qu'en fait, non, la personne, elle n'est pas comme on l'avait projetée, ça fait mal aux fesses, parce que tu te dis, OK, est-ce que je tolère et est-ce que je me retrouve dans ces traits de personnalité qui ne me correspondent pas ? Je ne me suis pas posé cette question, mais je me suis dit quand même, est-ce que je suis heureuse malgré le fait que tu ne vives pas tes émotions pleinement ? Et la réponse était oui, évidemment, parce que ce n'est pas quelque chose qui va obstruer mon bonheur. Mais effectivement, c'est le genre de question qu'on peut être amené à se poser, alors que ce soit vis-à-vis des émotions, mais que ce soit vis-à-vis de tous les red flags qu'on peut retrouver dans une relation. Se dire, est-ce que le fait que cette personne ait ce trait de personnalité, ça va obstruer ? et ça va venir amoindrir ce que je peux ressentir, la manière dont je peux vivre au quotidien, est-ce que je vais moins bien me sentir ? En répondant oui à cette question, oui, ça va amoindrir mon bonheur. Pour moi, là, il y a des questions à se poser qui sont vraiment de l'ordre est-ce que la relation vaut le coup, finalement ? Alors évidemment, il ne faut pas se réduire qu'à ça, mais pour moi, c'est effectivement un facteur. Alors qu'au contraire, se dire non, c'est qui il est, et chacun est comme il est, et surtout, le prince charmant n'existe pas. Moi, c'était un peu la désillusion, parce que je pense que j'ai grandi, mais pendant... une vingtaine d'années avec le prince Charmin existe et il va comprendre toutes mes émotions et compagnie et de me dire que non, en fait, t'es pas dans ma tête, tu ne vas pas t'adapter exactement comme moi je le souhaite. Ça a été une prise de conscience là assez récente et finalement, ça rend, je trouve, la relation d'autant plus belle parce qu'on se dit, finalement, ça fait son authenticité, son unicité et encore heureux, en fait, que t'as des petits défauts parce que si t'étais parfait, mais purée, la pression que ça se met aussi sur l'autre personne.

  • Speaker #0

    C'est ce qu'on se disait la dernière fois. Il n'y a pas que le couple, en fait, dans la vie. Il ne faut pas chercher la personne idéale qui va combler tous les aspects un peu de nos vies et de ce qu'on attend. Ce n'est pas pour rien qu'il y a les amis, qu'il y a la famille, qu'il y a même les animaux. Il y a le cadre professionnel, en fait. Dans chaque personne, on va trouver quelque chose. On veut partager quelque chose avec telle personne. Moi, je sais que ma manière d'être avec mon meilleur ami va être quasiment la même qu'avec toi. C'est plus ma manière de m'exprimer. au niveau de ma joie, de ma tristesse, va être différente. Mais parce que je sais qu'avec lui, je préfère être comme ça et avec toi comme ça.

  • Speaker #1

    Et chaque relation, effectivement, apporte des choses différentes. Parce qu'on imagine que la relation amoureuse doit tout nous apporter. Mais finalement pas, parce que tu as ce côté émerveillement, etc. Je le retrouve dans mes relations amicales. Parce que justement, j'ai surtout des relations amicales avec des femmes. Et du coup, j'ai ce côté trop bien, etc. Assez merveilleux un peu de tout. Et ça vient compenser justement le fait que toi, tu l'es moins. Et je pense que le moment où je le ressentais vraiment, là, il y a quelques mois, où ça commençait à être un peu pesant pour moi, c'est parce que justement, le fait qu'on ait déménagé à Lille, j'ai moins l'occasion de vivre cet émerveillement et cette énergie qui rayonne dans tous les sens avec mes amis, justement parce que je les vois moins. De ne pas la vivre au quotidien, je ressentais son absence. Et finalement, tu vois, de me dire, OK, en fait, ce n'est pas une histoire de problème relationnel. mais c'est plus, en fait, il faut quand même que je m'autorise à la vivre quand je suis avec toi. Maintenant, en fait, je trouve que l'émotion est beaucoup plus stable.

  • Speaker #0

    Donc moi, j'avais envie de te relancer sur un sujet. Tout à l'heure, au début du podcast, tu m'as demandé si le fait d'être un garçon et ma construction sociale jouait sur ma manière de gérer les émotions. Je reste persuadé que oui, même si je n'ai pas d'exemple concret à donner, parce que je pense que même chaque garçon a une éducation différente, mais on voit quand même très rarement dans... dans nos influences extérieures, que ce soit du coup le cinéma, les jeux vidéo, les bouquins, un garçon qui pleure, un garçon qui se plaint, un garçon qui est triste, c'est bête, mais du coup ça nous conditionne un petit peu. Et donc peut-être que moi je suis resté dans ce truc-là de tout gérer tout seul, de ne pas avoir envie de le partager parce que c'est mon problème à moi, que je suis un garçon, que je suis fort et tout, même si ça ne veut pas dire grand-chose. Et à l'inverse, toi tu me disais que tes émotions, tu avais besoin de les partager, comme si tu avais besoin d'avoir un soutien dans ta joie, un soutien dans ta tristesse. Est-ce que tu penses que c'est lié au fait d'être une femme ? Ou est-ce que c'est vraiment propre à toi ? Comment tu as grandi ?

  • Speaker #1

    C'est assez nuancé ce que je vais te dire parce que jusqu'à mes 20 ans, mes émotions, je ne les vivais pas. Au contraire, j'étais beaucoup à les obstruer parce que j'ai grandi dans une famille comme ça où les émotions n'étaient pas du tout un sujet qu'on mettait en avant. En fait, je vivais un peu dans les extrêmes où mes parents, par exemple, ne sont pas des personnes qui expriment beaucoup leurs émotions. Et à l'inverse, mon frère faisait beaucoup de vagues. Et donc, je me disais, les émotions, quand elles sont exprimées, c'est quelque chose qui prend de la place et qui dérange. Et donc, j'en étais venue à vouloir me faire toute petite, à ne pas déranger. Et en plus, je ne sais pas, après, je me suis cachée derrière une étiquette où j'étais, je suis lion, en signe astro. Et du coup, le lion, il est charismatique, il ne montre pas ses émotions. Enfin, c'est très, très fier. Et du coup, j'en suis venue à mettre cette casquette-là de je n'ai pas envie de laisser les autres m'impacter. Et donc, je vais rester dans ce truc de je me gère moi, je gère l'intégralité de ma personne et dont mes émotions. Donc, jusqu'à ce moment-là, je ne dirais pas que c'était une construction sociale, si ce n'est le fait qu'effectivement, j'avais pu voir des femmes, des filles autour de moi qui vivaient des émotions extrêmes ou je ne sais pas, tu vois, mais en tout cas, on les voyait, leurs émotions. Et souvent, c'était critiqué. C'était justement, on fait des caisses, oh purée, c'est mystérique. Enfin, tu sais, tous les mots qui vont avec, c'est une grosse folle. Vraiment, des choses comme ça, je te vois sourire en plus. Et donc, je voyais vraiment les émotions comme quelque chose de dérangeant, qui débordait.

  • Speaker #0

    Tu dis déjà que ça t'a suivi à peu près jusqu'à tes 20 ans. Je connais un peu ton passé, du coup, à être très impliqué dans tes études, très impliqué dans le sport, etc. Donc, en fait, tu étais hyper focus. On pourrait avoir un peu cette image de... cette nouvelle vision de la femme entrepreneur, chef d'entreprise, finalement quelqu'un de froid, qui ne montre pas ses émotions, parce qu'elle se dit, si je les montre, ça va être une faiblesse, ça va être une entrave à ma carrière, que ce soit sportive ou professionnelle. Est-ce que c'était cette vision-là que tu avais, cette image de la femme forte ?

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Parce que je pense que, en tout cas, je définis ma mère comme quelqu'un de fort, et je voulais justement être dans ces cases-là. donc ça touche à au côté professionnel, elle avait un très bon poste et tout. Donc rentrer, effectivement, suivre ce chemin-là. Et aussi, pour moi, la femme fort, justement, c'est quelqu'un qui ne montre pas ses émotions, qui ne se laisse pas impacter par ce que les hommes peuvent penser, etc. Et effectivement, j'en étais venue à du coup me mettre dans ce cliché-là, de me dire, je ne vais pas laisser les autres m'impacter, et donc les émotions, je ne vais pas les ressentir. En tout cas, je vais les ressentir, mais je ne vais pas les montrer.

  • Speaker #0

    Donc finalement, c'est un peu un biais, je pense qu'on a tous. En tout cas, moi, je l'ai et j'y travaille. Mais c'est de se dire qu'en fait, montrer ses émotions, c'est aussi montrer ses faiblesses. Parce que moi, en tant que garçon, en tout cas, ma vision que j'ai d'être un garçon, c'est que déjà sur le plan professionnel, si je montre que je suis en colère, que je suis triste, que je suis joie ou n'importe quoi, je me dis que c'est un truc que les gens vont exploiter. Dans un couple, je me dis, si je montre que je suis triste, que je pleure ou que je craque, ma copine va me dire, non mais je ne peux pas compter sur toi, tu es censé être l'homme. C'est vraiment des trucs intrinsèques. Et peut-être que toi, jusqu'à tes 20 ans, tu avais un peu cette vision qu'on va plus associer masculine. Mais maintenant, il y a aussi beaucoup de femmes qui sont dans cette vision-là, c'est être faible que de montrer ses émotions.

  • Speaker #1

    Mais tu vois, aujourd'hui, d'entendre dire ça, ça me rend zinzin. C'est un peu renier une part de qui on est que de ne pas vivre ses émotions. Parce que justement, maintenant que j'ai appris à vivre mes émotions, à accepter que c'était OK de les ressentir, je ne suis pas d'accord avec le fait de se dire que c'est quelque chose de faible que de montrer ses émotions. Vraiment pas.

  • Speaker #0

    Non, mais je suis totalement d'accord. Ce que je me dis aussi, c'est que quand je regarde autour de moi, je trouve que les personnes qui m'inspirent, que je vais trouver charismatiques, etc. Je ne parle pas de personnalité publique, vraiment des gens de mon quotidien. En fait, ces personnes charismatiques qui arrivent à t'emmener dans leur vision des choses, dans leur mood et tout, c'est des gens qui expriment leurs émotions. Quand ils ont envie d'être énervés, ils le sont. Quand ils ont envie d'être contents, ils le sont. Des fois, on peut se dire que c'est un peu extrême et tout. Mais quand tu combines tout ça, ça en fait une personne qui rayonne et qui a du charisme. Et c'est bête, mais j'aspire à ça. Sauf que je me dis, en fait, là, actuellement, je ne le suis pas du tout.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est là, justement, une histoire d'authenticité. C'est que ces personnes qui s'autorisent à vivre leurs émotions, elles ne se disent pas si c'est quelque chose de positif ou de négatif. C'est juste, c'est là. donc je vais l'exprimer parce que j'ai pas besoin de me mettre de filtre. Alors que nous, on en est très à se dire, oui, mais tu vois, à questionner, genre on va complètement overthinker le truc, de se dire, ah mais est-ce que là, si je montre que je suis faible ou que ça m'attriste, ou que quoi que ce soit, est-ce que quelqu'un va utiliser contre moi ? Est-ce que quelqu'un va se moquer de moi ? Est-ce que ça va faire de moi quelqu'un qui est vulnérable ou quoi ? Et du coup, on va justement avoir tellement de tendance à overthinker le truc, qu'en fait, on va plus être nous-mêmes. on va penser à ce qu'on va faire ou à ce qu'on va dire, à comment on va réagir. Alors que non, finalement, pour moi, les personnes charismatiques, c'est celles qui sont authentiques et qui se disent juste c'est là, c'est là, je le vis et c'est comme ça, ça fait partie de moi, c'est partie de ma personnalité. Et si quelqu'un a quelque chose à redire, il s'en va. Il sait qu'il n'est juste pas le bienvenu.

  • Speaker #0

    Pour moi, en tout cas, c'est un but à atteindre, que ce soit en couple, avec des amis, professionnellement, d'être le plus authentique possible et de rayonner comme ça, de montrer qu'on est quelqu'un sur qui on peut compter, avec qui on peut partager des choses, peut être aussi vulnérable.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et surtout de se dire, j'accepte aussi l'autre dans son intégralité, avec ses émotions et tout, et de ne pas se dire, parce qu'il vit cette émotion-là, il est en train de me déranger, je me sens mal à l'aise, de se dire, l'autre, il est tout aussi légitime que moi de vivre ses émotions. Et j'accepte, si à un moment, il vient me voir qu'on boit un verre et qu'il n'est pas bien, j'accepte qu'il me partage ses mots, etc. Ça fait de toi d'autant plus une belle personne que d'accepter l'autre tel qu'il est.

  • Speaker #0

    et en plus, c'est bête, mais nous les... je mets les garçons, mais maintenant, il y a beaucoup de filles comme ça qui regardent des animés, qui jouent à des jeux vidéo. Quand on regarde les personnages sur qui on prend exemple et sur tous ceux qui nous font vibrer, c'est ce genre de personnes. Ce n'est pas celui qui a le plus de caractère, qui ne montre rien. Souvent, c'est des gens qui sont très complets et on se dit « J'aimerais bien être comme lui. » Tu le vois être vulnérable, tu vois pleurer des fois. C'est un truc qu'il faut travailler. Il faut déjà le conscientiser.

  • Speaker #1

    Moi, de mon côté, si j'avais un peu un mot de la fin, ce serait Merci. Juste autorisez-vous à vivre vos émotions, quelles qu'elles soient, et ne sentez pas que c'est tabou. Alors peut-être que ce qui vous dérange, c'est l'intensité avec laquelle vous la vivez. Et ça, ça peut se travailler justement. C'est beaucoup d'introspection, beaucoup de discussion aussi avec son partenaire, avec ses amis et tout. Mais finalement, les émotions, ce n'est pas du tout quelque chose de négatif. Au contraire, ça nous apprend des choses sur ce qui va pour nous, ce qui ne va pas, sur le chemin à prendre. Est-ce que c'est le bon pour nous ? Est-ce que ça résonne juste ou pas ? Et c'est autant de choses qu'il faut écouter pour arriver à savoir ce qui vibre pour nous et ce qui est juste.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je pense que c'est l'indicateur le plus important pour savoir justement si ce qu'on fait, c'est bien. Je suis dans tel travail et ça me provoque ça. OK, le salaire est sympa. Je me vois bien faire carrière là-dedans. Mais est-ce qu'au fond de moi, y aller avec une boule au ventre tous les matins, c'est OK ? Donc non, c'est un indicateur qu'il faut prendre hyper en compte et pas l'occulter parce que ça finit toujours par craquer.

  • Speaker #1

    Si tu ne le traites pas maintenant, à un moment, ça va lâcher. Il vaut mieux le prendre quand c'est juste de la petite colère, de la petite frustration en fin de journée, de se dire « Ok, là, je commence à voir qu'il y a un signe de quelque chose » , parce que typiquement, le corps nous parle. Mais il ne faut pas attendre d'être au bord du gouffre, à deux doigts du burn-out, parce que là, à ce moment-là, il sera vraiment... Ce n'est pas qu'il sera trop tard, mais c'est qu'on aura poussé le bouchon vraiment très loin.

  • Speaker #0

    Mais du coup, toi, en tant que professionnel et pour conclure ce podcast, est-ce que tu aurais une petite clé, un petit tip de choses à faire, on va dire quotidiennement, sur voilà et je ressens une émotion. qu'est-ce que je peux faire soit sur l'instant T, soit au moment où je suis dans la douche et me faire le scénario, pour avoir une sorte d'analyse.

  • Speaker #1

    Essayer de la comprendre, de se dire d'où elle vient. Là, je ne sais pas ce qui m'est venu, c'est les cinq pourquoi. C'est plus un outil de management, mais de se dire, j'ai ressenti cette émotion, pourquoi ? Parce que mon copain m'a frustrée. Pourquoi il m'a frustrée ? Parce qu'il n'a pas réussi, parce qu'il n'a pas réagi de la manière dont je voulais. Pourquoi il n'a pas réagi ? Creuser, pour arriver à se rendre compte que l'origine du problème, c'est peut-être que j'avais une certaine attente vis-à-vis de lui, et donc c'est une histoire de projection. Mais de comprendre d'où ça vient, et de surtout pas faire l'autruche.

  • Speaker #0

    Ok.

  • Speaker #1

    Ok.

  • Speaker #0

    Non, mais j'essaierai cette technique.

  • Speaker #1

    Le dernier, pourquoi en gros, l'idée c'est de comprendre le message derrière. Tu rentres de ta journée de taf, t'es épuisé, et t'es vraiment frustré et compagnie. Est-ce que c'est les personnes qui t'entourent qui sont à l'origine de cette frustration ? Est-ce que c'est ton métier en lui-même ? En fait, c'est se dire, il y a un message derrière toute émotion qui existe, qu'on ressent. Quel est ce message ? On peut se dire, est-ce que je vais comprendre le bon message ? En fait, tu sentiras si ça sonne juste quand tu te diras, ok, j'ai vécu cette émotion parce que si. Est-ce que ça sonne juste ? Est-ce que c'est vraiment ça ? Oui, non. Si c'est non, tu verras que tu continueras à creuser parce que tu diras, ça ne résonne pas, ça ne vibre pas juste.

  • Speaker #0

    Au final, on rentre dans un état d'anthrospection qui est un peu extrême, extrême dans le bon sens, d'aller au bout des choses, parce qu'en 5 pourquoi tu peux aller loin Le premier, c'est « Ah, ma copine m'a frustré parce que nanana » . Tu arrives au cinquième ou sixième « Pourquoi ? Ah, parce qu'un jour, j'ai perdu au foot contre une fille » .

  • Speaker #1

    Et ouais, c'est dérangeant, mais en même temps, une fois que tu as trouvé la cause racine, tu arrives justement à réagir autrement, à te dire « Ok, ce n'est pas parce que j'ai vécu ce souvenir comme un échec que ça en était vraiment un » . Et en fait, tu trouves justement ce changement de paradigme, cet autre point de vue qui est nécessaire pour arriver à apporter un peu d'objectivité à la relation. Enfin, en relation à la situation.

  • Speaker #0

    Il ne faut pas trop se prendre la tête non plus. Ce n'est pas un truc que demain, après avoir écouté le podcast, même si ce qu'on vous a dit, ça vous parle, il ne faut pas vous dire qu'il faut absolument que je traite tout ça, que je devienne quelqu'un d'authentique en 24 heures, parce que pour l'instant, Hélène et moi, on ne l'est pas encore. On y travaille, c'est juste qu'on vit avec. Mais voilà, des petits outils. Le fait de ne pas occulter ses émotions, je pense que vraiment, c'est important de déjà les accepter, de se dire que c'est OK, et apprendre à les vivre. parce que, en tout cas pour mon cas, j'ai vraiment un apprentissage. sur comment les vivre, toujours avec mes valeurs de faire de mal à personne, déranger personne et être aligné avec moi-même.

  • Speaker #1

    C'est ça, et garder en tête que ça assainit vos relations dans tous les cas. C'est bénéfique pour vous, mais c'est aussi bénéfique pour toutes les personnes qui vivent avec vous, mais que ce soit au quotidien ou que ce soit juste vos relations amicales, vos amis, votre famille, etc. Au moins, il y a une compréhension mutuelle et une confiance mutuelle qui se crée par le fait d'échanger, d'accepter de l'autre avec ses émotions et tel qu'il est.

  • Speaker #0

    Tout à fait, parce que ça rentre dans le cadre de la sincérité et quand on a quelqu'un qui même émotionnellement est sincère, on lui fait confiance, on a envie de partager des choses. Ça peut être que de bénéfique de se dire que la personne ne porte pas un masque, il n'y aura pas un double discours.

  • Speaker #1

    La relation n'en sera que plus belle. Merci beaucoup Anthony pour ce moment ensemble.

  • Speaker #0

    Avec plaisir.

  • Speaker #1

    On va pouvoir aller manger.

  • Speaker #0

    On va faire la cuisine.

  • Speaker #1

    J'espère que cet épisode vous a plu. En tout cas, vraiment, c'était très sympa.

  • Speaker #0

    Je trouvais ça très très fun à faire. J'ai passé un très bon moment. Donc, peut-être qu'on en refera un à l'occasion si on a d'autres sujets qui nous viennent en tête.

  • Speaker #1

    Et même si vous, vous avez des sujets relationnels qui vous tiennent à cœur, peut-être des situations que vous ne comprenez pas avec vos amis, votre famille, votre compagnon, votre compagne, n'hésitez pas à nous en parler, m'écrire sur Instagram, ou même laisser un petit commentaire parce que ce sera carrément l'occasion qu'on en fasse un épisode ou quoi que ce soit. Vous savez que c'est mon dada, ce genre de discussion.

  • Speaker #0

    Avec notre vécu. et ce sera plus sous forme de débat comme ici que d'apporter une vérité générale parce que dans tous les cas on ne l'a pas on vous fait des gros bisous à la semaine prochaine

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