Speaker #0L'épisode que vous vous apprêtez à écouter aujourd'hui n'a rien à voir avec les précédents. Plus qu'un cri du cœur, il est un appel à réagir. Peut-être ne serez-vous pas du tout d'accord avec moi, peut-être même serez-vous choqué, ou alors peut-être serez-vous complètement d'accord avec moi, mais quoi qu'il en soit, et quelle que soit votre opinion, je serai toujours ravie de vous lire. le 25 mai dernier, la première ministre italienne Georgia Meloni et son homologue danoise Mette Frederiksen se sont rencontrées à Rome et elles ont fait une déclaration commune dans laquelle elles demandent que soit réexaminée la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH), en vue de la modifier, pour donner plus de pouvoir au gouvernement. Plus de pouvoir pour faire quoi ? Pour permettre aux États de l'UE de durcir leur politique migratoire. Cette info m'a fait froid dans le dos. Pourtant, ça fait déjà plusieurs années qu'un vent froid souffle sur nos sociétés, qui n'auront bientôt plus de démocratique que leur nom. Les bouleversements en cours dans le monde sont déjà là. Ils sont de toute nature, écologiques, culturels, sociétaux, politiques. Ils ont déjà provoqué des guerres, des famines, la répression, la pauvreté, l'émigration. Mais quand allons-nous comprendre que nous courons tous un vrai danger de voir toutes nos libertés anéanties, alors que notre écosystème et notre environnement naturel sont déjà détruits ? Quand allons-nous enfin comprendre qu'une injustice faite à un seul est un risque pour nous tous ? Le véritable enjeu aujourd'hui est de savoir comment faire pour préparer nos enfants à vivre dans un monde qui change très vite, qui est chaotique, inconnu et potentiellement dangereux. L'action politique n'est plus, à mon avis aujourd'hui, une option viable. Pour inverser le sens du vent, c'est individuellement qu'il nous faut changer. et avant tout au sein des familles. Ce que je crois aujourd'hui, c'est que le monde de nos enfants, quand ils seront adultes, sera déstructuré, fluctuant, incertain. Il l'est déjà d'ailleurs. Et c'est important de le comprendre et d'en prendre aujourd'hui même au mieux la mesure. C'est que ce n'est pas avec des vieilles recettes qu'on va préparer nos enfants à vivre dans le monde qui sera le leur. Et que... Apprendre à connaître le monde de l'autre permet de ne plus avoir peur de lui et de mieux se connaître soi-même. Parce que ce qui me révolte c'est l'étroitesse d'esprit, le repli sur soi face à l'inconnu, la haine et le rejet comme réponse à la peur. Parce que j'en ai marre de voir des parents qui imposent à leurs enfants leur vision du monde, de voir des parents qui jugent leurs enfants sans prendre la peine de comprendre. Des parents qui pensent qu'un enfant ne sait pas ce qui est bien pour lui et qu'il n'est pas capable de faire des choix pertinents pour lui-même. Parce que j'en ai marre de voir les enfants qui choisissent leur parcours d'études ou professionnels par défaut. Parce que j'en ai marre d'entendre des parents qui me disent en consultation « ça ne m'a pas tué donc ça ne le tuera pas non plus » ou qui me disent « je veux un rendez-vous pour mon enfant parce qu'il a un problème » . Pour toutes ces raisons, je veux changer. Les parents inflexibles sur les principes, les familles qui ne se parlent plus, les enfants résiliés avant d'avoir vécu, les enfants qui subissent le choix de la société, les personnes qui pensent qu'aucun autre chemin n'est possible. Le truc que je crois profondément, et avec lequel tout le monde n'est peut-être pas d'accord, c'est que, pour préparer l'avenir de nos enfants, et le nôtre, dans un monde incertain, fluctuant, Il faut changer de paradigme, c'est-à-dire faire un 180 degrés dans notre tête, dans nos comportements et dans nos valeurs de société, et que la cellule familiale est le lieu idéal pour préparer l'avenir de nos enfants en expérimentant ce 180. C'est pourquoi j'affirme haut et fort aujourd'hui que, dans ma vie privée et avec les dizaines de familles que j'accompagne dans mon métier tous les jours, Ce qui me guide au quotidien, c'est une quête de changement. Je veux aider les familles. à développer leurs ressources et celles de leurs enfants pour vivre bien dans un monde fluctuant et potentiellement dangereux en faisant tomber les barrières de la certitude et de l'individualité pour les remplacer par les forces du lien et du partage je veux créer du lien familial pour créer du lien social