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Nouveaux Chemins

Rater son couple, mode d'emploi

Rater son couple, mode d'emploi

12min |06/03/2025|

10

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12min |06/03/2025|

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Description

Le vie de couple, c'est pas facile, 😉

Alors autant mettre toutes les chances de son cĂŽtĂ© pour que ça marche bien ! 🧡


Parce qu'on croit toujours que l'on fait tout pour que ça marche, 👍

Alors que, souvent, ce qu'on fait va nous faire rater notre couple ! đŸ˜Ș



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, vous Ă©coutez un Ă©pisode qui s'appelle « Rater son couple, mode d'emploi » . Mais je suis quasiment sĂ»re que vous ne voulez pas rater votre couple. Je pense plutĂŽt que vous voulez avoir des billes pour ne pas le rater. Et c'est bien lĂ  tout le paradoxe. La plupart du temps, on veut faire tout pour que ça marche, mais on fait tout pour que ça ne marche pas. Dans cet Ă©pisode, je mets en Ă©vidence ce que peut-ĂȘtre vous faites et qui. alors que ce n'est pas du tout votre volontĂ©, va vous faire rater votre couple. Nouveaux chemins. Le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simond, saison 3, Ă©pisode 29. Je vous raconte une histoire que j'ai entendue maintes et maintes fois dans mon cabinet. Alors, madame a dit Ă  monsieur, il y a trois jours, que ce soir elle rentrera tard parce qu'elle a une rĂ©union importante au boulot qui ne finira pas avant 18h. Donc, il faudra que monsieur passe au drive rĂ©cupĂ©rer les courses qu'elle a commandĂ©es en ligne. Il semble qu'il ait dit ok. Le matin, en partant travailler, elle rappelle Ă  son mari qu'il n'oublie pas les courses. Et lĂ , il lui rĂ©pond « Quoi ? Quelles courses ? » Donc, bien sĂ»r, ça l'Ă©nerve et elle lui dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, de toute façon, on ne peut pas compter sur toi. » Ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Madame part au travail et sur le trajet, elle rumine. "Ma parole, il fait jamais attention Ă  moi, ça l'intĂ©resse pas, tout ce qui compte, de toute façon, c'est lui, et puis c'est un Ă©goĂŻste, il se laisse vivre et il est jamais prĂ©sent pour me rendre un service". Pendant ce temps-lĂ , monsieur, lui aussi, il rumine. "Oh lĂ  lĂ , elle s'Ă©nerve tout le temps, pour un rien, j'en ai marre qu'elle m'engueule tout le temps, oh lĂ  lĂ , on dirait que je suis juste bon Ă  ramener de l'argent". Et c'est comme ça que deux boules de colĂšre sont parties chacune de leur cĂŽtĂ© pour la journĂ©e. Et si ce genre de dispute se reproduit, ça imprime dans la tĂȘte de madame que son mari n'est pas une personne sur laquelle elle peut compter. Et dans la tĂȘte du mari, que sa femme ne s'intĂ©resse qu'Ă  l'argent qu'il ramĂšne dans le foyer. Ils sont donc tous les deux en colĂšre. Sous l'effet de cette colĂšre, il est probable que les disputes deviennent de plus en plus fortes, que les attitudes soient de plus en plus agressives et les mots prononcĂ©s de plus en plus blessants. Et puis pour les deux, il va y avoir aussi de la tristesse. La tristesse pousse au fatalisme. Puisque je ne peux pas compter sur mon mari, j'arrĂȘte de lui demander quoi que ce soit, je ne l'inclus plus dans ce que je fais. et aussi du repli sur soi. Puisque pour ma femme je ne fais rien de bien et qu'elle m'engueule tout le temps, je ne dis plus rien, je la laisse faire et je la laisse dire tout ce qu'elle veut. Le problĂšme, c'est que ce dĂ©sengagement de l'un est compris par l'autre comme un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour lui ou pour elle, et un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la vie de couple, voire mĂȘme pour la vie de famille, ce qui renforce la colĂšre, la tristesse et le repli sur soi. et le jugement nĂ©gatif que chacun des conjoints a de l'autre. Ils sont tristes tous les deux, elle parce qu'elle se sent seule et lui parce qu'il se sent rejetĂ©. C'est ce que John Gottman appelle la submersion Ă©motionnelle. C'est un coup d'Ă©tat Ă©motionnel permanent. Les conjoints ne perçoivent plus que le jugement nĂ©gatif de l'autre et ils y rĂ©pondent tout le temps de la mĂȘme façon. Dans tout ce que fait l'autre, il trouve des preuves de l'opinion nĂ©gative qui se sont forgĂ©es de l'autre. Et mĂȘme si vous dites Ă  votre conjoint « ChĂ©ri, je voudrais qu'on parle » , lui ou elle va penser « Waouh, ça recommence ! Il ou elle me provoque". Parce qu'il est submergĂ© par ses Ă©motions et emprisonnĂ© par son jugement nĂ©gatif. Je me sens attaquĂ©, critiquĂ© et comme c'est injuste, je suis trĂšs en colĂšre. Et si ça perdure, je pense, c'est impossible de faire autrement, et ça me rend triste. Ma tristesse me pousse au fatalisme, donc je laisse pourrir la relation, la vie devient un enfer, et on finit par divorcer. Souvenez-vous de ce qu'a dit la femme Ă  son mari avant de partir au boulot. Elle lui a dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi. » Mais elle aurait pu lui dire « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. Je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle. » Est-ce que vous voyez la diffĂ©rence ? Dans les deux cas, la femme dit son dĂ©saccord et c'est normal, il faut pouvoir le dire quand on n'est pas d'accord. Quand elle dit « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. » Elle met en cause l'action. Elle critique ce qu'il a fait. Il a oubliĂ© ce qu'elle lui a dit. Et elle exprime aussi ce que ça a produit Ă©motionnellement chez elle. Et quand elle ajoute « je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle » , elle propose une solution. Elle fait comprendre Ă  son mari qu'il y a une solution pour que le problĂšme disparaisse. Alors que quand elle dit « c'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi » , Elle met en cause la personnalitĂ© de son mari et elle n'exprime pas ce qu'elle a ressenti. En plus, elle laisse entendre trĂšs clairement que 1. le problĂšme vient de lui et 2. il n'y a pas de solution puisqu'il est comme ça. Son mari se sent alors attaquĂ©, mis en accusation pour ce qu'il est, pour la personne qu'il est et il ne comprend pas le mal que ça fait Ă  sa compagne. Et il croit que, quoi qu'il fasse, il n'y a aucune chance pour que ça s'arrange. Les critiques directes mettant en cause la nature mĂȘme d'une personne provoquent quasi toujours une rĂ©action violente de dĂ©fense, de justification, et dĂ©truisent aussi sur le long terme la confiance, le sentiment de sĂ©curitĂ© et l'engagement. À ce stade, la femme pourrait dire Ă  une amie Ă  laquelle elle se confierait, par exemple, « Je lui ai dĂ©jĂ  dit » . Mais elle ne lui a pas dit ce que ça lui fait, Ă  savoir que ça la rend triste ou toute autre Ă©motion qu'elle ressent. Elle lui a dit ce qu'elle en pense. Et surtout, elle a fait du comportement un trait de personnalitĂ©. Mais un ĂȘtre humain, ce n'est pas uniquement ce qu'il fait. On peut souffrir d'un comportement inappropriĂ© de son conjoint, mais l'aimer quand mĂȘme ou l'aimer encore. Alors, c'est quoi la solution ? Le plus urgent, c'est d'exprimer ses Ă©motions et non son jugement, qui, cela dit au passage, sera toujours un jugement hĂątif, en rĂ©action Ă  un Ă©vĂ©nement, et donc tout sauf rĂ©flĂ©chi. Donc, il est urgent d'exprimer ses Ă©motions, mais aussi d'exprimer ses besoins. de ne pas confondre ce que je ressens et ce que je pense de lui ou d'elle. Exprimer ses Ă©motions suffit en gĂ©nĂ©ral Ă  les faire baisser en intensitĂ©. Souvent, les personnes disent « Ah, ben dis donc, ça m'a fait du bien de dire ce que j'avais sur le cƓur. » On a tous expĂ©rimentĂ© que pleurer ou crier, ça soulage. Exprimer ses besoins, par contre, permet Ă  l'autre de comprendre ce qu'il pourrait faire pour rĂ©parer ce qui a fait du mal. Mais en fait, ça ne suffit pas non plus. On a aussi besoin d'ĂȘtre Ă©coutĂ©. Écouter permet de mieux comprendre. Alors, pour exprimer ses Ă©motions, pour exprimer aussi ses besoins, et pour Ă©couter, entendre et comprendre, j'ai deux exercices trĂšs efficaces Ă  vous proposer. Le premier, c'est celui qui s'appelle la chaire vespĂ©rale. ; Dans un endroit calme, en Ă©tant sĂ»r de ne pas te dĂ©ranger, vous mettez un minuteur en marche, par exemple sur 5 minutes. Vous vous mettez debout face Ă  votre conjoint qui lui ou elle est assis et vous vous plaignez de tout ce que vous avez Ă  vous plaindre. Vous dites tout ce que vous voulez, tout ce que vous avez sur le cƓur pendant les 5 minutes du minuteur. LĂ , vous devez exprimer ce que vous ressentez. ce qui vous a fait souffrir, tout ce que vous avez Ă  dire Ă  votre conjoint. Le conjoint, lui, il ne dit pas un mot. Quand le temps imparti est terminĂ©, on s'arrĂȘte, on n'en discute plus du tout jusqu'au lendemain. On passe vraiment Ă  autre chose. Et le lendemain, c'est l'autre conjoint qui prend la place. Et qui va avoir lui aussi cinq minutes pour exprimer tout ce qu'il a sur le cƓur. Dans les mĂȘmes conditions, pendant que lui parle, vous, vous ne dites rien, vous n'exprimez rien. Cet exercice permet Ă  chacun de dire ce qu'il a sur le cƓur sans entrer dans la polĂ©mique ou la justification puisque l'autre ne doit rien la dire. Ça permet aussi Ă  l'autre d'entendre des choses que peut-ĂȘtre il n'aurait pas voulu entendre. Mais le jeu consiste justement Ă  ĂȘtre d'accord pour entendre. Donc ça lui permet d'entendre et Ă©ventuellement de bien comprendre. Il a aussi 24 heures mĂ©ditĂ© ce que son conjoint lui a dit. pour que ça fasse son chemin Ă  l'intĂ©rieur de lui et que peut-ĂȘtre il puisse avoir quelque chose de moins Ă©motionnel Ă  rĂ©pondre. L'autre exercice est celui du miroir. C'est une autre façon, trĂšs efficace elle aussi, mais pas facile je dois dire, de se mettre Ă  la place de l'autre pour comprendre ses Ă©motions et ses rĂ©actions : Un des deux conjoints fait le miroir, c'est-Ă -dire qu'il reformule avec ses mots Ă  lui La plainte de son conjoint. Donc le miroir doit recommencer jusqu'Ă  ce que l'autre se reconnaisse dans cette formulation. C'est une façon pour celui qui reformule d'intĂ©grer le point de vue de l'autre, de le comprendre parfaitement. Pour celui qui s'est reconnu dans le miroir, c'est le sentiment d'ĂȘtre compris. Et pour les deux, c'est l'assurance d'ĂȘtre dans l'harmonie, d'ĂȘtre ensemble, puisque l'un se reflĂšte dans le miroir de l'autre. Ainsi, symboliquement, nous sommes tous les deux en accord, en harmonie, mais mĂȘme plus que symboliquement. Nous le sommes vraiment, puisque celui qui s'est exprimĂ© a pu le faire, a Ă©tĂ© entendu, et celui qui a reformulĂ© montre qu'il a parfaitement compris, parfaitement intĂ©grĂ© le propos de son conjoint. L'harmonie au sein du couple dĂ©pend de la maniĂšre dont chacun exprime ses ressentis et ses attentes. On n'est pas obligĂ© de partager le point de vue de son conjoint, mais on est obligĂ© de l'entendre et de le prendre en compte si on veut une relation harmonieuse et qui dure. Nouveaux chemins est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simond, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, n'hĂ©sitez pas Ă  laisser des commentaires, des Ă©toiles, Ă  le partager et Ă  vous abonner. Rendez-vous dans trois semaines pour le prochain Ă©pisode.

Description

Le vie de couple, c'est pas facile, 😉

Alors autant mettre toutes les chances de son cĂŽtĂ© pour que ça marche bien ! 🧡


Parce qu'on croit toujours que l'on fait tout pour que ça marche, 👍

Alors que, souvent, ce qu'on fait va nous faire rater notre couple ! đŸ˜Ș



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, vous Ă©coutez un Ă©pisode qui s'appelle « Rater son couple, mode d'emploi » . Mais je suis quasiment sĂ»re que vous ne voulez pas rater votre couple. Je pense plutĂŽt que vous voulez avoir des billes pour ne pas le rater. Et c'est bien lĂ  tout le paradoxe. La plupart du temps, on veut faire tout pour que ça marche, mais on fait tout pour que ça ne marche pas. Dans cet Ă©pisode, je mets en Ă©vidence ce que peut-ĂȘtre vous faites et qui. alors que ce n'est pas du tout votre volontĂ©, va vous faire rater votre couple. Nouveaux chemins. Le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simond, saison 3, Ă©pisode 29. Je vous raconte une histoire que j'ai entendue maintes et maintes fois dans mon cabinet. Alors, madame a dit Ă  monsieur, il y a trois jours, que ce soir elle rentrera tard parce qu'elle a une rĂ©union importante au boulot qui ne finira pas avant 18h. Donc, il faudra que monsieur passe au drive rĂ©cupĂ©rer les courses qu'elle a commandĂ©es en ligne. Il semble qu'il ait dit ok. Le matin, en partant travailler, elle rappelle Ă  son mari qu'il n'oublie pas les courses. Et lĂ , il lui rĂ©pond « Quoi ? Quelles courses ? » Donc, bien sĂ»r, ça l'Ă©nerve et elle lui dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, de toute façon, on ne peut pas compter sur toi. » Ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Madame part au travail et sur le trajet, elle rumine. "Ma parole, il fait jamais attention Ă  moi, ça l'intĂ©resse pas, tout ce qui compte, de toute façon, c'est lui, et puis c'est un Ă©goĂŻste, il se laisse vivre et il est jamais prĂ©sent pour me rendre un service". Pendant ce temps-lĂ , monsieur, lui aussi, il rumine. "Oh lĂ  lĂ , elle s'Ă©nerve tout le temps, pour un rien, j'en ai marre qu'elle m'engueule tout le temps, oh lĂ  lĂ , on dirait que je suis juste bon Ă  ramener de l'argent". Et c'est comme ça que deux boules de colĂšre sont parties chacune de leur cĂŽtĂ© pour la journĂ©e. Et si ce genre de dispute se reproduit, ça imprime dans la tĂȘte de madame que son mari n'est pas une personne sur laquelle elle peut compter. Et dans la tĂȘte du mari, que sa femme ne s'intĂ©resse qu'Ă  l'argent qu'il ramĂšne dans le foyer. Ils sont donc tous les deux en colĂšre. Sous l'effet de cette colĂšre, il est probable que les disputes deviennent de plus en plus fortes, que les attitudes soient de plus en plus agressives et les mots prononcĂ©s de plus en plus blessants. Et puis pour les deux, il va y avoir aussi de la tristesse. La tristesse pousse au fatalisme. Puisque je ne peux pas compter sur mon mari, j'arrĂȘte de lui demander quoi que ce soit, je ne l'inclus plus dans ce que je fais. et aussi du repli sur soi. Puisque pour ma femme je ne fais rien de bien et qu'elle m'engueule tout le temps, je ne dis plus rien, je la laisse faire et je la laisse dire tout ce qu'elle veut. Le problĂšme, c'est que ce dĂ©sengagement de l'un est compris par l'autre comme un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour lui ou pour elle, et un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la vie de couple, voire mĂȘme pour la vie de famille, ce qui renforce la colĂšre, la tristesse et le repli sur soi. et le jugement nĂ©gatif que chacun des conjoints a de l'autre. Ils sont tristes tous les deux, elle parce qu'elle se sent seule et lui parce qu'il se sent rejetĂ©. C'est ce que John Gottman appelle la submersion Ă©motionnelle. C'est un coup d'Ă©tat Ă©motionnel permanent. Les conjoints ne perçoivent plus que le jugement nĂ©gatif de l'autre et ils y rĂ©pondent tout le temps de la mĂȘme façon. Dans tout ce que fait l'autre, il trouve des preuves de l'opinion nĂ©gative qui se sont forgĂ©es de l'autre. Et mĂȘme si vous dites Ă  votre conjoint « ChĂ©ri, je voudrais qu'on parle » , lui ou elle va penser « Waouh, ça recommence ! Il ou elle me provoque". Parce qu'il est submergĂ© par ses Ă©motions et emprisonnĂ© par son jugement nĂ©gatif. Je me sens attaquĂ©, critiquĂ© et comme c'est injuste, je suis trĂšs en colĂšre. Et si ça perdure, je pense, c'est impossible de faire autrement, et ça me rend triste. Ma tristesse me pousse au fatalisme, donc je laisse pourrir la relation, la vie devient un enfer, et on finit par divorcer. Souvenez-vous de ce qu'a dit la femme Ă  son mari avant de partir au boulot. Elle lui a dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi. » Mais elle aurait pu lui dire « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. Je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle. » Est-ce que vous voyez la diffĂ©rence ? Dans les deux cas, la femme dit son dĂ©saccord et c'est normal, il faut pouvoir le dire quand on n'est pas d'accord. Quand elle dit « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. » Elle met en cause l'action. Elle critique ce qu'il a fait. Il a oubliĂ© ce qu'elle lui a dit. Et elle exprime aussi ce que ça a produit Ă©motionnellement chez elle. Et quand elle ajoute « je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle » , elle propose une solution. Elle fait comprendre Ă  son mari qu'il y a une solution pour que le problĂšme disparaisse. Alors que quand elle dit « c'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi » , Elle met en cause la personnalitĂ© de son mari et elle n'exprime pas ce qu'elle a ressenti. En plus, elle laisse entendre trĂšs clairement que 1. le problĂšme vient de lui et 2. il n'y a pas de solution puisqu'il est comme ça. Son mari se sent alors attaquĂ©, mis en accusation pour ce qu'il est, pour la personne qu'il est et il ne comprend pas le mal que ça fait Ă  sa compagne. Et il croit que, quoi qu'il fasse, il n'y a aucune chance pour que ça s'arrange. Les critiques directes mettant en cause la nature mĂȘme d'une personne provoquent quasi toujours une rĂ©action violente de dĂ©fense, de justification, et dĂ©truisent aussi sur le long terme la confiance, le sentiment de sĂ©curitĂ© et l'engagement. À ce stade, la femme pourrait dire Ă  une amie Ă  laquelle elle se confierait, par exemple, « Je lui ai dĂ©jĂ  dit » . Mais elle ne lui a pas dit ce que ça lui fait, Ă  savoir que ça la rend triste ou toute autre Ă©motion qu'elle ressent. Elle lui a dit ce qu'elle en pense. Et surtout, elle a fait du comportement un trait de personnalitĂ©. Mais un ĂȘtre humain, ce n'est pas uniquement ce qu'il fait. On peut souffrir d'un comportement inappropriĂ© de son conjoint, mais l'aimer quand mĂȘme ou l'aimer encore. Alors, c'est quoi la solution ? Le plus urgent, c'est d'exprimer ses Ă©motions et non son jugement, qui, cela dit au passage, sera toujours un jugement hĂątif, en rĂ©action Ă  un Ă©vĂ©nement, et donc tout sauf rĂ©flĂ©chi. Donc, il est urgent d'exprimer ses Ă©motions, mais aussi d'exprimer ses besoins. de ne pas confondre ce que je ressens et ce que je pense de lui ou d'elle. Exprimer ses Ă©motions suffit en gĂ©nĂ©ral Ă  les faire baisser en intensitĂ©. Souvent, les personnes disent « Ah, ben dis donc, ça m'a fait du bien de dire ce que j'avais sur le cƓur. » On a tous expĂ©rimentĂ© que pleurer ou crier, ça soulage. Exprimer ses besoins, par contre, permet Ă  l'autre de comprendre ce qu'il pourrait faire pour rĂ©parer ce qui a fait du mal. Mais en fait, ça ne suffit pas non plus. On a aussi besoin d'ĂȘtre Ă©coutĂ©. Écouter permet de mieux comprendre. Alors, pour exprimer ses Ă©motions, pour exprimer aussi ses besoins, et pour Ă©couter, entendre et comprendre, j'ai deux exercices trĂšs efficaces Ă  vous proposer. Le premier, c'est celui qui s'appelle la chaire vespĂ©rale. ; Dans un endroit calme, en Ă©tant sĂ»r de ne pas te dĂ©ranger, vous mettez un minuteur en marche, par exemple sur 5 minutes. Vous vous mettez debout face Ă  votre conjoint qui lui ou elle est assis et vous vous plaignez de tout ce que vous avez Ă  vous plaindre. Vous dites tout ce que vous voulez, tout ce que vous avez sur le cƓur pendant les 5 minutes du minuteur. LĂ , vous devez exprimer ce que vous ressentez. ce qui vous a fait souffrir, tout ce que vous avez Ă  dire Ă  votre conjoint. Le conjoint, lui, il ne dit pas un mot. Quand le temps imparti est terminĂ©, on s'arrĂȘte, on n'en discute plus du tout jusqu'au lendemain. On passe vraiment Ă  autre chose. Et le lendemain, c'est l'autre conjoint qui prend la place. Et qui va avoir lui aussi cinq minutes pour exprimer tout ce qu'il a sur le cƓur. Dans les mĂȘmes conditions, pendant que lui parle, vous, vous ne dites rien, vous n'exprimez rien. Cet exercice permet Ă  chacun de dire ce qu'il a sur le cƓur sans entrer dans la polĂ©mique ou la justification puisque l'autre ne doit rien la dire. Ça permet aussi Ă  l'autre d'entendre des choses que peut-ĂȘtre il n'aurait pas voulu entendre. Mais le jeu consiste justement Ă  ĂȘtre d'accord pour entendre. Donc ça lui permet d'entendre et Ă©ventuellement de bien comprendre. Il a aussi 24 heures mĂ©ditĂ© ce que son conjoint lui a dit. pour que ça fasse son chemin Ă  l'intĂ©rieur de lui et que peut-ĂȘtre il puisse avoir quelque chose de moins Ă©motionnel Ă  rĂ©pondre. L'autre exercice est celui du miroir. C'est une autre façon, trĂšs efficace elle aussi, mais pas facile je dois dire, de se mettre Ă  la place de l'autre pour comprendre ses Ă©motions et ses rĂ©actions : Un des deux conjoints fait le miroir, c'est-Ă -dire qu'il reformule avec ses mots Ă  lui La plainte de son conjoint. Donc le miroir doit recommencer jusqu'Ă  ce que l'autre se reconnaisse dans cette formulation. C'est une façon pour celui qui reformule d'intĂ©grer le point de vue de l'autre, de le comprendre parfaitement. Pour celui qui s'est reconnu dans le miroir, c'est le sentiment d'ĂȘtre compris. Et pour les deux, c'est l'assurance d'ĂȘtre dans l'harmonie, d'ĂȘtre ensemble, puisque l'un se reflĂšte dans le miroir de l'autre. Ainsi, symboliquement, nous sommes tous les deux en accord, en harmonie, mais mĂȘme plus que symboliquement. Nous le sommes vraiment, puisque celui qui s'est exprimĂ© a pu le faire, a Ă©tĂ© entendu, et celui qui a reformulĂ© montre qu'il a parfaitement compris, parfaitement intĂ©grĂ© le propos de son conjoint. L'harmonie au sein du couple dĂ©pend de la maniĂšre dont chacun exprime ses ressentis et ses attentes. On n'est pas obligĂ© de partager le point de vue de son conjoint, mais on est obligĂ© de l'entendre et de le prendre en compte si on veut une relation harmonieuse et qui dure. Nouveaux chemins est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simond, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, n'hĂ©sitez pas Ă  laisser des commentaires, des Ă©toiles, Ă  le partager et Ă  vous abonner. Rendez-vous dans trois semaines pour le prochain Ă©pisode.

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Le vie de couple, c'est pas facile, 😉

Alors autant mettre toutes les chances de son cĂŽtĂ© pour que ça marche bien ! 🧡


Parce qu'on croit toujours que l'on fait tout pour que ça marche, 👍

Alors que, souvent, ce qu'on fait va nous faire rater notre couple ! đŸ˜Ș



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Aujourd'hui, vous Ă©coutez un Ă©pisode qui s'appelle « Rater son couple, mode d'emploi » . Mais je suis quasiment sĂ»re que vous ne voulez pas rater votre couple. Je pense plutĂŽt que vous voulez avoir des billes pour ne pas le rater. Et c'est bien lĂ  tout le paradoxe. La plupart du temps, on veut faire tout pour que ça marche, mais on fait tout pour que ça ne marche pas. Dans cet Ă©pisode, je mets en Ă©vidence ce que peut-ĂȘtre vous faites et qui. alors que ce n'est pas du tout votre volontĂ©, va vous faire rater votre couple. Nouveaux chemins. Le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simond, saison 3, Ă©pisode 29. Je vous raconte une histoire que j'ai entendue maintes et maintes fois dans mon cabinet. Alors, madame a dit Ă  monsieur, il y a trois jours, que ce soir elle rentrera tard parce qu'elle a une rĂ©union importante au boulot qui ne finira pas avant 18h. Donc, il faudra que monsieur passe au drive rĂ©cupĂ©rer les courses qu'elle a commandĂ©es en ligne. Il semble qu'il ait dit ok. Le matin, en partant travailler, elle rappelle Ă  son mari qu'il n'oublie pas les courses. Et lĂ , il lui rĂ©pond « Quoi ? Quelles courses ? » Donc, bien sĂ»r, ça l'Ă©nerve et elle lui dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, de toute façon, on ne peut pas compter sur toi. » Ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Madame part au travail et sur le trajet, elle rumine. "Ma parole, il fait jamais attention Ă  moi, ça l'intĂ©resse pas, tout ce qui compte, de toute façon, c'est lui, et puis c'est un Ă©goĂŻste, il se laisse vivre et il est jamais prĂ©sent pour me rendre un service". Pendant ce temps-lĂ , monsieur, lui aussi, il rumine. "Oh lĂ  lĂ , elle s'Ă©nerve tout le temps, pour un rien, j'en ai marre qu'elle m'engueule tout le temps, oh lĂ  lĂ , on dirait que je suis juste bon Ă  ramener de l'argent". Et c'est comme ça que deux boules de colĂšre sont parties chacune de leur cĂŽtĂ© pour la journĂ©e. Et si ce genre de dispute se reproduit, ça imprime dans la tĂȘte de madame que son mari n'est pas une personne sur laquelle elle peut compter. Et dans la tĂȘte du mari, que sa femme ne s'intĂ©resse qu'Ă  l'argent qu'il ramĂšne dans le foyer. Ils sont donc tous les deux en colĂšre. Sous l'effet de cette colĂšre, il est probable que les disputes deviennent de plus en plus fortes, que les attitudes soient de plus en plus agressives et les mots prononcĂ©s de plus en plus blessants. Et puis pour les deux, il va y avoir aussi de la tristesse. La tristesse pousse au fatalisme. Puisque je ne peux pas compter sur mon mari, j'arrĂȘte de lui demander quoi que ce soit, je ne l'inclus plus dans ce que je fais. et aussi du repli sur soi. Puisque pour ma femme je ne fais rien de bien et qu'elle m'engueule tout le temps, je ne dis plus rien, je la laisse faire et je la laisse dire tout ce qu'elle veut. Le problĂšme, c'est que ce dĂ©sengagement de l'un est compris par l'autre comme un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour lui ou pour elle, et un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la vie de couple, voire mĂȘme pour la vie de famille, ce qui renforce la colĂšre, la tristesse et le repli sur soi. et le jugement nĂ©gatif que chacun des conjoints a de l'autre. Ils sont tristes tous les deux, elle parce qu'elle se sent seule et lui parce qu'il se sent rejetĂ©. C'est ce que John Gottman appelle la submersion Ă©motionnelle. C'est un coup d'Ă©tat Ă©motionnel permanent. Les conjoints ne perçoivent plus que le jugement nĂ©gatif de l'autre et ils y rĂ©pondent tout le temps de la mĂȘme façon. Dans tout ce que fait l'autre, il trouve des preuves de l'opinion nĂ©gative qui se sont forgĂ©es de l'autre. Et mĂȘme si vous dites Ă  votre conjoint « ChĂ©ri, je voudrais qu'on parle » , lui ou elle va penser « Waouh, ça recommence ! Il ou elle me provoque". Parce qu'il est submergĂ© par ses Ă©motions et emprisonnĂ© par son jugement nĂ©gatif. Je me sens attaquĂ©, critiquĂ© et comme c'est injuste, je suis trĂšs en colĂšre. Et si ça perdure, je pense, c'est impossible de faire autrement, et ça me rend triste. Ma tristesse me pousse au fatalisme, donc je laisse pourrir la relation, la vie devient un enfer, et on finit par divorcer. Souvenez-vous de ce qu'a dit la femme Ă  son mari avant de partir au boulot. Elle lui a dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi. » Mais elle aurait pu lui dire « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. Je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle. » Est-ce que vous voyez la diffĂ©rence ? Dans les deux cas, la femme dit son dĂ©saccord et c'est normal, il faut pouvoir le dire quand on n'est pas d'accord. Quand elle dit « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. » Elle met en cause l'action. Elle critique ce qu'il a fait. Il a oubliĂ© ce qu'elle lui a dit. Et elle exprime aussi ce que ça a produit Ă©motionnellement chez elle. Et quand elle ajoute « je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle » , elle propose une solution. Elle fait comprendre Ă  son mari qu'il y a une solution pour que le problĂšme disparaisse. Alors que quand elle dit « c'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi » , Elle met en cause la personnalitĂ© de son mari et elle n'exprime pas ce qu'elle a ressenti. En plus, elle laisse entendre trĂšs clairement que 1. le problĂšme vient de lui et 2. il n'y a pas de solution puisqu'il est comme ça. Son mari se sent alors attaquĂ©, mis en accusation pour ce qu'il est, pour la personne qu'il est et il ne comprend pas le mal que ça fait Ă  sa compagne. Et il croit que, quoi qu'il fasse, il n'y a aucune chance pour que ça s'arrange. Les critiques directes mettant en cause la nature mĂȘme d'une personne provoquent quasi toujours une rĂ©action violente de dĂ©fense, de justification, et dĂ©truisent aussi sur le long terme la confiance, le sentiment de sĂ©curitĂ© et l'engagement. À ce stade, la femme pourrait dire Ă  une amie Ă  laquelle elle se confierait, par exemple, « Je lui ai dĂ©jĂ  dit » . Mais elle ne lui a pas dit ce que ça lui fait, Ă  savoir que ça la rend triste ou toute autre Ă©motion qu'elle ressent. Elle lui a dit ce qu'elle en pense. Et surtout, elle a fait du comportement un trait de personnalitĂ©. Mais un ĂȘtre humain, ce n'est pas uniquement ce qu'il fait. On peut souffrir d'un comportement inappropriĂ© de son conjoint, mais l'aimer quand mĂȘme ou l'aimer encore. Alors, c'est quoi la solution ? Le plus urgent, c'est d'exprimer ses Ă©motions et non son jugement, qui, cela dit au passage, sera toujours un jugement hĂątif, en rĂ©action Ă  un Ă©vĂ©nement, et donc tout sauf rĂ©flĂ©chi. Donc, il est urgent d'exprimer ses Ă©motions, mais aussi d'exprimer ses besoins. de ne pas confondre ce que je ressens et ce que je pense de lui ou d'elle. Exprimer ses Ă©motions suffit en gĂ©nĂ©ral Ă  les faire baisser en intensitĂ©. Souvent, les personnes disent « Ah, ben dis donc, ça m'a fait du bien de dire ce que j'avais sur le cƓur. » On a tous expĂ©rimentĂ© que pleurer ou crier, ça soulage. Exprimer ses besoins, par contre, permet Ă  l'autre de comprendre ce qu'il pourrait faire pour rĂ©parer ce qui a fait du mal. Mais en fait, ça ne suffit pas non plus. On a aussi besoin d'ĂȘtre Ă©coutĂ©. Écouter permet de mieux comprendre. Alors, pour exprimer ses Ă©motions, pour exprimer aussi ses besoins, et pour Ă©couter, entendre et comprendre, j'ai deux exercices trĂšs efficaces Ă  vous proposer. Le premier, c'est celui qui s'appelle la chaire vespĂ©rale. ; Dans un endroit calme, en Ă©tant sĂ»r de ne pas te dĂ©ranger, vous mettez un minuteur en marche, par exemple sur 5 minutes. Vous vous mettez debout face Ă  votre conjoint qui lui ou elle est assis et vous vous plaignez de tout ce que vous avez Ă  vous plaindre. Vous dites tout ce que vous voulez, tout ce que vous avez sur le cƓur pendant les 5 minutes du minuteur. LĂ , vous devez exprimer ce que vous ressentez. ce qui vous a fait souffrir, tout ce que vous avez Ă  dire Ă  votre conjoint. Le conjoint, lui, il ne dit pas un mot. Quand le temps imparti est terminĂ©, on s'arrĂȘte, on n'en discute plus du tout jusqu'au lendemain. On passe vraiment Ă  autre chose. Et le lendemain, c'est l'autre conjoint qui prend la place. Et qui va avoir lui aussi cinq minutes pour exprimer tout ce qu'il a sur le cƓur. Dans les mĂȘmes conditions, pendant que lui parle, vous, vous ne dites rien, vous n'exprimez rien. Cet exercice permet Ă  chacun de dire ce qu'il a sur le cƓur sans entrer dans la polĂ©mique ou la justification puisque l'autre ne doit rien la dire. Ça permet aussi Ă  l'autre d'entendre des choses que peut-ĂȘtre il n'aurait pas voulu entendre. Mais le jeu consiste justement Ă  ĂȘtre d'accord pour entendre. Donc ça lui permet d'entendre et Ă©ventuellement de bien comprendre. Il a aussi 24 heures mĂ©ditĂ© ce que son conjoint lui a dit. pour que ça fasse son chemin Ă  l'intĂ©rieur de lui et que peut-ĂȘtre il puisse avoir quelque chose de moins Ă©motionnel Ă  rĂ©pondre. L'autre exercice est celui du miroir. C'est une autre façon, trĂšs efficace elle aussi, mais pas facile je dois dire, de se mettre Ă  la place de l'autre pour comprendre ses Ă©motions et ses rĂ©actions : Un des deux conjoints fait le miroir, c'est-Ă -dire qu'il reformule avec ses mots Ă  lui La plainte de son conjoint. Donc le miroir doit recommencer jusqu'Ă  ce que l'autre se reconnaisse dans cette formulation. C'est une façon pour celui qui reformule d'intĂ©grer le point de vue de l'autre, de le comprendre parfaitement. Pour celui qui s'est reconnu dans le miroir, c'est le sentiment d'ĂȘtre compris. Et pour les deux, c'est l'assurance d'ĂȘtre dans l'harmonie, d'ĂȘtre ensemble, puisque l'un se reflĂšte dans le miroir de l'autre. Ainsi, symboliquement, nous sommes tous les deux en accord, en harmonie, mais mĂȘme plus que symboliquement. Nous le sommes vraiment, puisque celui qui s'est exprimĂ© a pu le faire, a Ă©tĂ© entendu, et celui qui a reformulĂ© montre qu'il a parfaitement compris, parfaitement intĂ©grĂ© le propos de son conjoint. L'harmonie au sein du couple dĂ©pend de la maniĂšre dont chacun exprime ses ressentis et ses attentes. On n'est pas obligĂ© de partager le point de vue de son conjoint, mais on est obligĂ© de l'entendre et de le prendre en compte si on veut une relation harmonieuse et qui dure. Nouveaux chemins est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simond, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, n'hĂ©sitez pas Ă  laisser des commentaires, des Ă©toiles, Ă  le partager et Ă  vous abonner. Rendez-vous dans trois semaines pour le prochain Ă©pisode.

Description

Le vie de couple, c'est pas facile, 😉

Alors autant mettre toutes les chances de son cĂŽtĂ© pour que ça marche bien ! 🧡


Parce qu'on croit toujours que l'on fait tout pour que ça marche, 👍

Alors que, souvent, ce qu'on fait va nous faire rater notre couple ! đŸ˜Ș



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Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, vous Ă©coutez un Ă©pisode qui s'appelle « Rater son couple, mode d'emploi » . Mais je suis quasiment sĂ»re que vous ne voulez pas rater votre couple. Je pense plutĂŽt que vous voulez avoir des billes pour ne pas le rater. Et c'est bien lĂ  tout le paradoxe. La plupart du temps, on veut faire tout pour que ça marche, mais on fait tout pour que ça ne marche pas. Dans cet Ă©pisode, je mets en Ă©vidence ce que peut-ĂȘtre vous faites et qui. alors que ce n'est pas du tout votre volontĂ©, va vous faire rater votre couple. Nouveaux chemins. Le podcast qui vous rĂ©vĂšle les ressorts psychologiques d'une vie Ă©panouie par Laurence Simond, saison 3, Ă©pisode 29. Je vous raconte une histoire que j'ai entendue maintes et maintes fois dans mon cabinet. Alors, madame a dit Ă  monsieur, il y a trois jours, que ce soir elle rentrera tard parce qu'elle a une rĂ©union importante au boulot qui ne finira pas avant 18h. Donc, il faudra que monsieur passe au drive rĂ©cupĂ©rer les courses qu'elle a commandĂ©es en ligne. Il semble qu'il ait dit ok. Le matin, en partant travailler, elle rappelle Ă  son mari qu'il n'oublie pas les courses. Et lĂ , il lui rĂ©pond « Quoi ? Quelles courses ? » Donc, bien sĂ»r, ça l'Ă©nerve et elle lui dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, de toute façon, on ne peut pas compter sur toi. » Ensuite, qu'est-ce qui se passe ? Madame part au travail et sur le trajet, elle rumine. "Ma parole, il fait jamais attention Ă  moi, ça l'intĂ©resse pas, tout ce qui compte, de toute façon, c'est lui, et puis c'est un Ă©goĂŻste, il se laisse vivre et il est jamais prĂ©sent pour me rendre un service". Pendant ce temps-lĂ , monsieur, lui aussi, il rumine. "Oh lĂ  lĂ , elle s'Ă©nerve tout le temps, pour un rien, j'en ai marre qu'elle m'engueule tout le temps, oh lĂ  lĂ , on dirait que je suis juste bon Ă  ramener de l'argent". Et c'est comme ça que deux boules de colĂšre sont parties chacune de leur cĂŽtĂ© pour la journĂ©e. Et si ce genre de dispute se reproduit, ça imprime dans la tĂȘte de madame que son mari n'est pas une personne sur laquelle elle peut compter. Et dans la tĂȘte du mari, que sa femme ne s'intĂ©resse qu'Ă  l'argent qu'il ramĂšne dans le foyer. Ils sont donc tous les deux en colĂšre. Sous l'effet de cette colĂšre, il est probable que les disputes deviennent de plus en plus fortes, que les attitudes soient de plus en plus agressives et les mots prononcĂ©s de plus en plus blessants. Et puis pour les deux, il va y avoir aussi de la tristesse. La tristesse pousse au fatalisme. Puisque je ne peux pas compter sur mon mari, j'arrĂȘte de lui demander quoi que ce soit, je ne l'inclus plus dans ce que je fais. et aussi du repli sur soi. Puisque pour ma femme je ne fais rien de bien et qu'elle m'engueule tout le temps, je ne dis plus rien, je la laisse faire et je la laisse dire tout ce qu'elle veut. Le problĂšme, c'est que ce dĂ©sengagement de l'un est compris par l'autre comme un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour lui ou pour elle, et un dĂ©sintĂ©rĂȘt pour la vie de couple, voire mĂȘme pour la vie de famille, ce qui renforce la colĂšre, la tristesse et le repli sur soi. et le jugement nĂ©gatif que chacun des conjoints a de l'autre. Ils sont tristes tous les deux, elle parce qu'elle se sent seule et lui parce qu'il se sent rejetĂ©. C'est ce que John Gottman appelle la submersion Ă©motionnelle. C'est un coup d'Ă©tat Ă©motionnel permanent. Les conjoints ne perçoivent plus que le jugement nĂ©gatif de l'autre et ils y rĂ©pondent tout le temps de la mĂȘme façon. Dans tout ce que fait l'autre, il trouve des preuves de l'opinion nĂ©gative qui se sont forgĂ©es de l'autre. Et mĂȘme si vous dites Ă  votre conjoint « ChĂ©ri, je voudrais qu'on parle » , lui ou elle va penser « Waouh, ça recommence ! Il ou elle me provoque". Parce qu'il est submergĂ© par ses Ă©motions et emprisonnĂ© par son jugement nĂ©gatif. Je me sens attaquĂ©, critiquĂ© et comme c'est injuste, je suis trĂšs en colĂšre. Et si ça perdure, je pense, c'est impossible de faire autrement, et ça me rend triste. Ma tristesse me pousse au fatalisme, donc je laisse pourrir la relation, la vie devient un enfer, et on finit par divorcer. Souvenez-vous de ce qu'a dit la femme Ă  son mari avant de partir au boulot. Elle lui a dit « C'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi. » Mais elle aurait pu lui dire « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. Je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle. » Est-ce que vous voyez la diffĂ©rence ? Dans les deux cas, la femme dit son dĂ©saccord et c'est normal, il faut pouvoir le dire quand on n'est pas d'accord. Quand elle dit « Quand tu oublies ce que je te dis, j'ai l'impression que je ne compte pas pour toi et ça me rend triste. » Elle met en cause l'action. Elle critique ce qu'il a fait. Il a oubliĂ© ce qu'elle lui a dit. Et elle exprime aussi ce que ça a produit Ă©motionnellement chez elle. Et quand elle ajoute « je prĂ©fĂ©rerais que tu me dises si tu es disponible pour que je te parle » , elle propose une solution. Elle fait comprendre Ă  son mari qu'il y a une solution pour que le problĂšme disparaisse. Alors que quand elle dit « c'est toujours pareil avec toi, tu m'Ă©coutes jamais, on ne peut pas compter sur toi » , Elle met en cause la personnalitĂ© de son mari et elle n'exprime pas ce qu'elle a ressenti. En plus, elle laisse entendre trĂšs clairement que 1. le problĂšme vient de lui et 2. il n'y a pas de solution puisqu'il est comme ça. Son mari se sent alors attaquĂ©, mis en accusation pour ce qu'il est, pour la personne qu'il est et il ne comprend pas le mal que ça fait Ă  sa compagne. Et il croit que, quoi qu'il fasse, il n'y a aucune chance pour que ça s'arrange. Les critiques directes mettant en cause la nature mĂȘme d'une personne provoquent quasi toujours une rĂ©action violente de dĂ©fense, de justification, et dĂ©truisent aussi sur le long terme la confiance, le sentiment de sĂ©curitĂ© et l'engagement. À ce stade, la femme pourrait dire Ă  une amie Ă  laquelle elle se confierait, par exemple, « Je lui ai dĂ©jĂ  dit » . Mais elle ne lui a pas dit ce que ça lui fait, Ă  savoir que ça la rend triste ou toute autre Ă©motion qu'elle ressent. Elle lui a dit ce qu'elle en pense. Et surtout, elle a fait du comportement un trait de personnalitĂ©. Mais un ĂȘtre humain, ce n'est pas uniquement ce qu'il fait. On peut souffrir d'un comportement inappropriĂ© de son conjoint, mais l'aimer quand mĂȘme ou l'aimer encore. Alors, c'est quoi la solution ? Le plus urgent, c'est d'exprimer ses Ă©motions et non son jugement, qui, cela dit au passage, sera toujours un jugement hĂątif, en rĂ©action Ă  un Ă©vĂ©nement, et donc tout sauf rĂ©flĂ©chi. Donc, il est urgent d'exprimer ses Ă©motions, mais aussi d'exprimer ses besoins. de ne pas confondre ce que je ressens et ce que je pense de lui ou d'elle. Exprimer ses Ă©motions suffit en gĂ©nĂ©ral Ă  les faire baisser en intensitĂ©. Souvent, les personnes disent « Ah, ben dis donc, ça m'a fait du bien de dire ce que j'avais sur le cƓur. » On a tous expĂ©rimentĂ© que pleurer ou crier, ça soulage. Exprimer ses besoins, par contre, permet Ă  l'autre de comprendre ce qu'il pourrait faire pour rĂ©parer ce qui a fait du mal. Mais en fait, ça ne suffit pas non plus. On a aussi besoin d'ĂȘtre Ă©coutĂ©. Écouter permet de mieux comprendre. Alors, pour exprimer ses Ă©motions, pour exprimer aussi ses besoins, et pour Ă©couter, entendre et comprendre, j'ai deux exercices trĂšs efficaces Ă  vous proposer. Le premier, c'est celui qui s'appelle la chaire vespĂ©rale. ; Dans un endroit calme, en Ă©tant sĂ»r de ne pas te dĂ©ranger, vous mettez un minuteur en marche, par exemple sur 5 minutes. Vous vous mettez debout face Ă  votre conjoint qui lui ou elle est assis et vous vous plaignez de tout ce que vous avez Ă  vous plaindre. Vous dites tout ce que vous voulez, tout ce que vous avez sur le cƓur pendant les 5 minutes du minuteur. LĂ , vous devez exprimer ce que vous ressentez. ce qui vous a fait souffrir, tout ce que vous avez Ă  dire Ă  votre conjoint. Le conjoint, lui, il ne dit pas un mot. Quand le temps imparti est terminĂ©, on s'arrĂȘte, on n'en discute plus du tout jusqu'au lendemain. On passe vraiment Ă  autre chose. Et le lendemain, c'est l'autre conjoint qui prend la place. Et qui va avoir lui aussi cinq minutes pour exprimer tout ce qu'il a sur le cƓur. Dans les mĂȘmes conditions, pendant que lui parle, vous, vous ne dites rien, vous n'exprimez rien. Cet exercice permet Ă  chacun de dire ce qu'il a sur le cƓur sans entrer dans la polĂ©mique ou la justification puisque l'autre ne doit rien la dire. Ça permet aussi Ă  l'autre d'entendre des choses que peut-ĂȘtre il n'aurait pas voulu entendre. Mais le jeu consiste justement Ă  ĂȘtre d'accord pour entendre. Donc ça lui permet d'entendre et Ă©ventuellement de bien comprendre. Il a aussi 24 heures mĂ©ditĂ© ce que son conjoint lui a dit. pour que ça fasse son chemin Ă  l'intĂ©rieur de lui et que peut-ĂȘtre il puisse avoir quelque chose de moins Ă©motionnel Ă  rĂ©pondre. L'autre exercice est celui du miroir. C'est une autre façon, trĂšs efficace elle aussi, mais pas facile je dois dire, de se mettre Ă  la place de l'autre pour comprendre ses Ă©motions et ses rĂ©actions : Un des deux conjoints fait le miroir, c'est-Ă -dire qu'il reformule avec ses mots Ă  lui La plainte de son conjoint. Donc le miroir doit recommencer jusqu'Ă  ce que l'autre se reconnaisse dans cette formulation. C'est une façon pour celui qui reformule d'intĂ©grer le point de vue de l'autre, de le comprendre parfaitement. Pour celui qui s'est reconnu dans le miroir, c'est le sentiment d'ĂȘtre compris. Et pour les deux, c'est l'assurance d'ĂȘtre dans l'harmonie, d'ĂȘtre ensemble, puisque l'un se reflĂšte dans le miroir de l'autre. Ainsi, symboliquement, nous sommes tous les deux en accord, en harmonie, mais mĂȘme plus que symboliquement. Nous le sommes vraiment, puisque celui qui s'est exprimĂ© a pu le faire, a Ă©tĂ© entendu, et celui qui a reformulĂ© montre qu'il a parfaitement compris, parfaitement intĂ©grĂ© le propos de son conjoint. L'harmonie au sein du couple dĂ©pend de la maniĂšre dont chacun exprime ses ressentis et ses attentes. On n'est pas obligĂ© de partager le point de vue de son conjoint, mais on est obligĂ© de l'entendre et de le prendre en compte si on veut une relation harmonieuse et qui dure. Nouveaux chemins est un podcast conçu, Ă©crit et rĂ©alisĂ© par Laurence Simond, psychopraticienne en thĂ©rapie systĂ©mique de l'Ă©cole de Palo Alto. Vous pouvez l'Ă©couter sur votre application favorite. Et pour le soutenir, n'hĂ©sitez pas Ă  laisser des commentaires, des Ă©toiles, Ă  le partager et Ă  vous abonner. Rendez-vous dans trois semaines pour le prochain Ă©pisode.

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