-  SandrineBonjour,  G'day comme on dit en Australie.  Bienvenue dans le 16e épisode du podcast Voyages au bout du monde avec Antipodes Travel.  Je m'appelle Sandrine et j'habite en Océanie depuis plus de 20 ans et j'ai créé ce podcast pour vous aider à préparer votre séjour en Nouvelle-Zélande et en Australie.  Dans chaque épisode,  je vous fais découvrir une région,  je vous emmène hors des sentiers battus  et je partage avec mes invités l'actualité de ces deux destinations.  Aujourd'hui,  je vous emmène dans le nord de l'Etat du Queensland,  dans la région de Cairns,  pour vous faire vivre deux expériences aborigènes.  Mon premier invité,  Dale Mundraby,  est un propriétaire traditionnel Mandingalbay Yidinji.  Il partage sa vision du tourisme et vous invite à une immersion dans sa culture avec Mandigalbay Authentic Indigenous Tours.  Gladys est ma deuxième invitée.  On a organisé son voyage avec ses amis, et elle nous raconte son expérience de pêche à la lance avec un guide aborigène,  avec Kuku Yalanji Cultural Habitat Tours.  Et elle nous dira comment ce tour s'est terminé par un festin de fruits de mer !  Après ces deux interviews,  je vous donnerai d'autres idées de tours et d'expériences pour appréhender cette culture millénaire et si complexe.  Dans la rubrique des animaux d'Australie,  on retrouve Yoann,  guide photographe et cofondateur d'Antipodes Travel.  Et en fait,  je ne sais pas si je vous l'ai dit,  mais c'est mon mari aussi !  Eh bien,  Yoann nous dit tout sur le crocodile,  cet animal emblématique d'une partie de l'Australie qui fascine tant les voyageurs.  Et on termine par mon coup de cœur,  qui est en fait notre coup de cœur avec Yoann,  et c'est un tour aborigène qu'on a fait dans le Parc National de Kakadu.  Je suis ravie de vous retrouver pour ce 16e épisode.  C'est parti !  
J'ai eu la chance de rencontrer Dale de Mandigalbay Authentic Indigenous Tours lors d'un salon professionnel du tourisme qui s'appelle l'ATE à Brisbane en mai dernier.  Je lui ai demandé quelle était sa vision du tourisme aborigène et comment se passe le tour qu'il organise au départ de Cairns.  Alors,  c'est la première fois que je fais une interview en anglais pour ce podcast et que je la double en français.  Donc,  il y a quelques petites imperfections,  mais je voulais quand même vous faire entendre un peu l'accent local. 
-  Dale/SandrineBienvenue à l'ATE 2025. Je m'appelle... Dale Mundraby, je suis propriétaire traditionnel Mandingalbay Yidinji et je viens de la région du Far North Queensland à l'est de Cairns. On gère une entreprise touristique qui s'appelle Mandingalbay Authentic Indigenous Tours. Eh bien, le nom dit tout,  on est authentique,  réel et sans prétention.  On met en valeur et on présente notre culture,  notre pays et en tant que peuple,  notre lien avec ce pays.  Il y a parfois de la confusion sur le sens du mot « connexion » ,  mais voilà comment on l'explique.  C'est notre relation avec l'environnement,  et l'environnement,  c'est la végétation,  l'eau salée,  l'eau douce et les animaux.  Depuis des générations,  on a des valeurs et des croyances,  tant spirituelles que physiques,  qui sont liées à notre pays.  Et grâce à ces valeurs on a pu préserver notre identité en tant que peuple  appartenant à une région donnée.  Et ce qu'on dit,  c'est qu'on appartient à ce pays et ce pays nous appartient.  Et dans cette optique et dans le Far North Queensland,  on considère le tourisme comme un secteur économique à valeur ajoutée auquel on intègre l'expérience culturelle.  En 2019,  on a développé plusieurs projets d'infrastructures.  Notamment un bateau de 42 places et des infrastructures dans les zones humides,  au cœur même des mangroves.  Ce projet assez spectaculaire,  conçu par des architectes,  a d'ailleurs remporté de nombreux prix.  Et c'est pour présenter notre culture,  on a donc mis en place cette compagnie qui s'appelle 
-  DaleMandingalbay Authentic Indigenous Tours 
-  Dale/SandrineEt elle propose deux tours dont on fait la promotion non seulement dans notre région,  mais aussi dans le monde entier.  Alors,  est-ce que tu peux nous décrire ces tours,  Dale ?  Oui,  bien sûr.  Alors,  la première excursion,  elle est très populaire.  C'est une expérience écologique immersive.  On part de la marina de Cairns,  on traverse la crique et on remonte à un ruisseau qui s'appelle Hills Creek.  C'est un ruisseau qui coule depuis la colline,  d'où son nom puisque Hill veut dire colline.  Et puis on débarque dans un endroit qui s'appelle East Trinity Reserve.  C'est une zone protégée autochtone.  Il n'y en a que 82 en Australie et on est le numéro 50.  Cela veut dire qu'on a pu créer sur nos terres une zone protégée et qu'on travaille avec d'autres agences et aussi avec nos voisins pour gérer et protéger nos terres.  Mais ce qui veut dire aussi,  c'est qu'on met en avant et qu'on protège notre culture.  Avec la visite immersive,  on va toucher,  ressentir et respirer un sentier de randonnée.  On appelle ce sentier le Mayi Bugan.  On va vous proposer des fruits de saison et un délicieux damper qui est préparé par les jeunes filles.  Et vous serez de retour à Cairns en moins de trois heures.  Le deuxième tour qu'on propose,  il s'appelle  Mortel après la tombée de la nuit.  Ça fait peur,  ça,  Dave,  non ?  Mais non,  on ne parle pas de crocodiles ou de serpents vénéneux,  mais plutôt de cette région impressionnante du nord du Queensland.  Alors le tour inclut une croisière au coucher du soleil sur l'eau,  avant de remonter Hills Creek pour rejoindre notre base.  C'est un bâtiment construit par des architectes sous la forme du Yulu,  la raie pastenague qui est notre totem.  Et là,  on propose une expérience culinaire et culturelle. En deux heures,  ça devient complètement nuit et vous rentrez à Cairns qui est tout illuminé. Le tour commence à 17h30 et finit à 19h30.  Donc notre vision,  notre objectif,  c'est de créer des emplois,  de promouvoir notre culture,  mais aussi de la présenter au monde entier pour que les gens sachent qui on est,  ce qu'on fait,  et qu'on puisse tous travailler ensemble dans ce magnifique pays et ce monde.  Bon voyage,  parlez de nous autour de vous et j'espère à très bientôt !  Une expérience qu'on conseille souvent si vous venez dans la région de Cairns,  c'est une sortie avec un guide aborigène avec Kuku Yalanji Cultural Habitat Tours.  J'ai inclus cette expérience dans le programme de Gladys et de ses amis qui sont venus passer quelques semaines en Australie avec nous.  Et elle a tellement aimé cette expérience que j'avais envie d'avoir son témoignage dans ce podcast.  Et donc elle va partager son ressenti lors de cette sortie dans la mangrove qui,  vous allez l'entendre,  se termine par une dégustation de fruits de mer. 
-  SandrineBonjour Gladys !  Bonjour Sandrine, alors tu as eu l'occasion de participer à cette excursion avec trois amis,  ça a été un coup de cœur je crois ? 
-  GladysOui tout à fait,  comme tu nous l'as présenté et décrit,  on avait vraiment envie de partager une activité avec un aborigène,  pour connaître un peu les traditions et puis découvrir de manière différente  l'Australie,  avec quelqu'un vraiment du pays.  C'était une très chouette activité qu'on a partagée,  effectivement. 
-  SandrineDonc,  vous partez un tout petit peu au nord de Port Douglas,  donc dans le Queensland.  Le rendez-vous était sur la plage,  je crois. 
-  GladysOui,  on avait rendez-vous sur la plage,  mais en fait,  on l'a retrouvée devant sa maison.  On est parti à pied et on a traversé un espace boisé de mangroves.  Et donc,  ensuite...  la plage était devant nous,  un espace immense de plage avec la mangrove qui l'entourait. 
-  SandrineDonc il fallait venir en tongs ou en bottes ou pieds nus ? 
-  GladysIl nous a conseillé de rester pieds nus,  mais on pouvait effectivement porter des bottes ou des chaussures de rivière.  C'est ce que j'ai fait,  j'ai gardé les chaussures de rivière,  le contact avec la boue est particulier. 
-  SandrineEt alors qu'est-ce que vous avez appris pendant cette excursion ? 
-  GladysEh bien écoute,  on est parti à pied avec notre pique pour pêcher les crabes.  Une lance en bois avec un pique en fer au bout.  Il nous a expliqué le geste à faire assez rapide et sec  pour pouvoir embrocher les crabes et les pêcher. Donc il nous a fait une démonstration.  Voilà dès qu'il voyait donc il a bien le coup de main on va dire qu'il ne rate pas ! Nous au début on était hésitant et on en a raté plusieurs mais lui il faisait mouche à chaque fois ! Et alors nos éditeurs aimeraient vraiment savoir si vous avez réussi à attraper des crabes ? Oui tout à fait on a eu vraiment de la chance d'en  voir d'assez nombreux. Chacun on en a pêché plusieurs voilà, on a réussi à en avoir plusieurs.  On leur courait après ou même des fois ils se défendaient,  ils s'agrippaient à la lance et du coup avec leur pince ils se défendaient vraiment,  ils se défendaient.  Et du coup on a rempli notre seau,  donc on a fait quand même trois heures de marche sur la plage,  donc on avait de l'eau à peu près jusqu'au genou.  Marcher trois heures sous un plein soleil.  Bien prévoir la protection solaire.  Le soleil cognait.  Le fait d'avoir les pieds dans l'eau,  on ne se rendait pas forcément compte de la puissance du soleil.  Les bobs,  les lunettes,  et se couvrir aussi les bras.  On a marché trois heures à la recherche des crabes dans cette eau. 
-  SandrineIl vous racontait,  j'imagine, des histoires... 
-  GladysOui il nous expliquait un peu des histoires de sa tribu, que ben lui toute sa famille pêche encore comme ça voilà il propose aussi cette activité. On a rencontré sa nièce, sa  soeur, voilà qui accompagnait d'autres groupes. Le fait de marcher donc c'était un espace quand même boueux, c'était pas du sable c'était quand même les pieds dans la boue  et on est revenu par le bord de la mangrove. Il nous expliquait aussi comment on pouvait pêcher les huîtres parce qu'il y a beaucoup d'huîtres qui se collent donc sur les racines de la mangrove donc on a pris quelques-unes et puis après donc ce qui est très chouette c'est qu'on va donc  on a gardé effectivement les plus gros crabes. Les autres on les a relâchés, il nous a expliqué qu'en fait ils régénéraient  leur carapace,  le fait de les avoir blessés avec les lances,  n'empêchait pas qu'ils pouvaient régénérer le trou qui avait été fait.  Et donc ils repartaient dans l'eau,  vivant.  Et on a gardé certains d'entre eux.  Et puis après on est allé chez lui pour préparer les crabes. 
-  SandrineDonc dans sa maison ? 
-  GladysDans sa maison,  il y avait sa famille.  Ses parents,  ses soeurs,  ses neveux et nièces qui étaient attablés. 
-  SandrineVous avez pu avoir un vrai échange avec eux. 
-  GladysExactement,  oui,  on est allé dans la cuisine et il nous a expliqué comment il allait les préparer.  Tout ce dont il avait besoin,  il l'a trouvé dans le jardin.  La citronnelle,  l'huile de coco,  toutes les herbes aromatiques étaient dans son jardin.  Donc il les a cueillies,  le citron.  Et après,  il a préparé ça dans la cuisine,  dans la poêle. 
-  SandrineVous avez fait un masterchef ? 
-  GladysOui !  En tout cas,  on l'a laissé,  il nous a fait une sauce qui accompagnait le crabe.  Voilà,  on a eu deux saladiers de crabes et on s'est attablé avec sa famille et on a dégusté les crabes avec du pain fait maison pour saucer.  Très important ! 
-  SandrineLes Français que vous êtes,  ont dû être ravis !  Je ne suis pas sûre que les touristes d'autres nationalités soient restés si longtemps à table. 
-  GladysNon,  non,  exactement.  Il y a un groupe qui...  mangeait les crabes à l'extérieur et ils sont restés 10 minutes mais nous on a dû rester une bonne heure jusqu'à manger toute la sauce ! 
Et si tu avais un souvenir particulier de cette excursion ?  c'est le moment partagé à table avec sa famille et il nous a présenté il y avait beaucoup de photos il a présenté toutes les générations même ses grands-parents qui étaient en photo et tous les anniversaires sont sur le calendrier c'était vraiment le contact direct  Voilà,  avec un autochtone,  et ça c'était...  c'est un très très beau souvenir.  Et les crabes étaient délicieux aussi ! 
-  SandrineMerci beaucoup Gladys pour ton témoignage. 
-  GladysMerci Sandrine. 
-  SandrineJe suis sûre que Gladys vous a donné envie de participer à cette expérience.  Mais je vous rassure...  Vous pouvez aussi découvrir la culture aborigène sans forcément marcher pieds nus dans la mangrove.  J'ai sélectionné quelques excursions pour toutes les personnes qui souhaitent en savoir plus sur cette culture fascinante.  Savez-vous d'ailleurs que les premiers peuples aborigènes sont arrivés en Australie il y a au moins 60 000 ans ?  Leur culture est considérée comme la plus ancienne culture vivante au monde.  Et ce qui la rend unique,  c'est pas seulement son ancienneté,  mais c'est aussi le fait qu'elle soit continue.  Les traditions,  les langues,  il y a environ 120 langues qui sont encore parlées en Australie,  les savoirs spirituels et les pratiques artistiques,  elles ont été transmises de génération en génération sans grande rupture.  Ça a été transmis à travers les histoires et les cérémonies.  Donc ça en fait évidemment une culture extrêmement riche et complexe aussi,  avec une profonde connexion à la nature et au temps du rêve,  le fameux Dreamtime.  Vous entendrez certainement ce terme pendant votre voyage.  En résumé,  mais vraiment en résumé,  c'est une vision du monde où la Terre,  les animaux et les humains sont profondément liés.  Et chaque montagne,  chaque rivière,  chaque étoile raconte une histoire.  C'est ça,  le Dreamtime.  Mais bon,  il faudrait bien plus qu'un épisode pour expliquer le concept.  Le mieux pour commencer à appréhender cette culture,  c'est de participer à une expérience avec un guide aborigène.  Alors un conseil,  il vaut quand même mieux pouvoir comprendre l'anglais,  sinon vous perdrez beaucoup d'informations.  Malheureusement,  il n'y a pas de guide aborigène qui parle français.  En tout cas,  moi je n'en connais pas.  Mais si vous en rencontrez un,  donnez-moi son contact !  Alors ces expériences vont vous permettre d'avoir accès à des légendes,  des danses,  de la musique, une démonstration de didgeridoo,  de boomerang,  une cérémonie du feu,  beaucoup d'explications bien sûr sur la faune,  sur la flore.  Et chacune de ces expériences va enrichir votre voyage et vous verrez ensuite votre environnement certainement d'une autre façon.  Si vous restez dans les grandes villes,  vous avez plusieurs options pour une première familiarisation avec la culture aborigène.  Souvent il s'agit de tours à pied,  donc une heure ou deux heures avec un guide qui va vous expliquer l'histoire des lieux,  comment vivait son peuple dans la région, avant  et après l'arrivée des Européens.  Les jardins botaniques aussi souvent organisent des visites avec un guide local,  cette fois plus axées bien sûr sur les plantes et sur leur utilisation par les Aborigènes,  que ce soit pour cuisiner ou soigner.  Vous pouvez aussi choisir une activité comme une croisière ou une sortie en kayak,  mais organisée par un prestataire aborigène.  Par exemple à Sydney,  je conseille la croisière de deux heures dans la baie avec Tribal Warrior,  qui inclut aussi la visite de Clark Island.  Et puis aussi une sortie en kayak près d'Eden,  au sud de Sydney,  avec le prestataire Navigate Expeditions.  Donc vous combinez une activité sportive avec des explications données par un guide aborigène.  À Adelaide,  vous pouvez aussi participer à des expériences culturelles,  comme un atelier de tressage,  en plus d'une visite de la ville et des jardins.  Plus vous vous éloignez des villes,  plus vous aurez accès à des expériences authentiques,  parfois moins bien organisées,  mais encore plus enrichissantes.  Moi,  je me souviens d'une sortie avec un guide aborigène qui m'avait beaucoup marquée.  Et mes enfants s'en souviennent encore.  C'était près de Cooktown et le guide faisait appel à tous nos sens.  On a goûté,  touché,  senti,  écouté.  Et on a compris tellement de choses.  Alors,  c'est vrai que c'est une culture tellement complexe.  Elle ne se comprend pas juste après avoir passé quelques heures avec un guide.  Mais à chaque fois,  en fait,  vous apprendrez certaines choses.  C'est un peu comme des couches de connaissances qui permettent de mieux appréhender cette culture.  On a beaucoup aimé aussi à Katherine Gorge dans le territoire du Nord.  Nitmiluk Tours propose une nouvelle expérience qui s'appelle « Sur les traces de nos ancêtres »  qu'on peut combiner avec la sortie en bateau dans les fameuses gorges de Katherine.  Dans le Centre Rouge à Ayers Rock,  je conseille l'excursion à la journée avec la famille Uluru sur ces terres ancestrales Patji et c'est organisé par le prestataire SEIT.  La culture aborigène s'exprime aussi bien sûr par l'art.  Alors vous avez certainement déjà vu des peintures composées de points,  ces motifs colorés et un peu hypnotiques qui viennent du désert central australien.  Mais en réalité,  l'art aborigène est bien plus vaste et diversifié.  Chaque région,  chaque peuple possède ses propres styles,  ses matériaux et ses symboles.  Mon conseil,  c'est de pousser la porte d'une galerie d'art aborigène.  Osez,  observez,  posez des questions.  Moi,  j'ai particulièrement aimé la galerie Yubu Napa à Alice Springs.  et aussi celle du Centre culturel d'Uluru.  Car les artistes sont présents et vous pouvez échanger avec eux,  en plus bien sûr de les voir travailler.  Dans le parc de Kakadu,  je me souviens d'artistes qui peignaient et qui vendaient leurs toiles au bord d'une rivière.  On a pu discuter avec eux,  même si leur anglais n'était pas toujours facile à comprendre.  Et mon anglais à moi,  il a toujours une empreinte française indélébile !  Mais enfin,  on s'est compris et on leur a acheté une peinture qui du coup avait beaucoup plus de valeur et de sens,  par le fait qu'on avait vu sa réalisation sur place et puis on avait mieux compris sa signification.  Si cette forme artistique vous intéresse,  sachez qu'il est possible de participer à un cours de peinture aborigène dans de plus en plus de lieux.  Avant,  on réservait Maruku Art,  qui se trouvait dans le village de Yulara à Ayers Rock,  mais cette expérience n'existe plus pour le moment.  Mais il y a une alternative,  organisée par le prestataire SEIT,  qui combine le transfert jusqu'au centre culturel au cœur du parc national,  la visite,  et un cours de peinture avec des artistes locaux.  Bien sûr,  il est impossible de lister toutes les expériences aborigènes qui existent en Australie,  mais on est là pour vous conseiller,  n'hésitez pas à nous contacter,  on inclura une de ces expériences dans votre voyage.  Je vous rappelle notre email,  voyages@antipodes-travel.com. Ah,  et puis j'ai oublié,  la culture aborigène se transmet aussi par les papilles,  alors n'hésitez pas à goûter au bush tucker,  j'en parle dans l'épisode 4 de ce podcast.  
Alors de quel animal sympathique tu vas nous parler Yoann aujourd'hui ? 
-  YoannAujourd'hui il n'y a pas d'animal sympathique au programme,  non non non non On met de côté les mignons koalas,  les adorables kangourous.  On va parler du plus gros reptile du monde et il vit en Australie,  c'est le crocodile marin.  C'est un animal de taille très imposante,  de 5 à 7 mètres de long quand même,  jusqu'à une tonne.  Et tu sais qu'il peut vivre jusqu'à 70 ans,  ces crocodiles. 
-  SandrineDonc il y a des grands-pères crocodiles ! 
-  YoannSûrement,  arrière-grand-père probablement aussi.  Donc il mange des oiseaux,  des cochons sauvages,  des cerfs,  des mignons kangourous,  et aussi des vaches et des buffles sauvages. 
-  SandrineAlors est-ce qu'on en trouve dans toute l'Australie,  ces crocodiles ? 
-  YoannNon,  on ne les trouve que dans la partie nord de l'Australie,  dans le Queensland,  le territoire du Nord,  l'Australie occidentale.  En fait,  on les trouve au-dessus d'une ligne qui passe à peu près par Brisbane,  enfin un peu au-dessus de Brisbane,  et Broome,  sur la côte ouest.  Donc en fait,  il n'y a pas de crocodile à Melbourne,  Sydney ou Perth.  Alors attention,  parce que son nom de crocodile marin est un peu trompeur.  On l'appelle "Salties" en Australie,  "Salt" c'est le sel.  Parce qu'on le trouve effectivement sur les plages ou dans la mer,  mais aussi dans les rivières ou les lacs d'eau douce.  Attention,  vigilance,  et parfois même à des dizaines de kilomètres de l'océan. 
-  SandrineAlors,  comment ils font pour se retrouver si loin de la mer ? 
-  YoannC'est une bonne question.  Ils prennent l'avion !  À la saison des pluies entre novembre et avril,  les crues sont vraiment importantes et nombreuses.  Et ça permet aux crocodiles de profiter un petit peu de cette montée des eaux pour nager et s'engager vers l'intérieur des terres. 
-  SandrineEn fait,  ils font du tourisme,  quoi. 
-  YoannOui,  en quelque sorte,  du tourisme gratuit. 
-  SandrineDu tourisme fluvial. 
-  YoannDu tourisme fluvial.  Et on trouve un peu des traces de leur passage.  Après la saison des pluies,  dans des régions comme à Litchfield National Park,  dans le territoire du Nord,  il y a des zones où dans les guides,  vous verrez,  c'est marqué,  vous pouvez vous baigner.  Et vous arrivez là au mois d'avril ou au mois de mai,  à la fin de la saison des pluies,  et puis il y a une cage avec un panneau qui dit,  "attention,  peut-être crocodile",  il ne faut pas s'y baigner.  Et en fait,  ils le font à chaque saison.  Quand on n'est pas sûr s'il y a un crocodile qui en a profité des crues pour arriver jusque là,  ils mettent une cage et ils attendent quelques semaines.  Et puis si au bout de quelques semaines,  il n'y a pas de crocodile pris,  probablement il n'y en a pas. 
-  SandrineIl faut bien suivre les panneaux en tout cas. 
-  YoannToujours suivre les consignes. 
-  SandrineEst-ce qu'ils sont nombreux les crocodiles en Australie ? 
-  YoannIls sont de plus en plus nombreux en fait.  Ils ont failli disparaître dans les années 70.  Il n'y en restait que 3000 environ dans tout le pays à cause de la surchasse.  Et aujourd'hui ils sont protégés et on en dénombre entre 100 et 200 000.  Notamment dans le parc national de Kakadu,  rien que là on en compte environ 10 000. 
-  SandrineAlors ils étaient chassés notamment pour l'utilisation qu'on en faisait dans l'industrie du luxe,  c'est toujours le cas ? 
-  YoannC'est toujours le cas,  mais ils ne sont plus chassés.  Ils sont élevés dans des fermes à crocodiles.  Il y a de nombreuses fermes dans les parties nord du pays qui sont tenues par les grandes marques du luxe françaises d'ailleurs.  Est-ce que tu sais combien il faut de peaux de crocodile pour faire un sac à main ? 
-  SandrineAlors,  je n'en ai jamais eu,  mais j'imagine qu'il en faut au moins un,  voire deux. 
-  YoannIl en faut trois ou quatre.  On n'utilise que la partie du ventre,  qui est la partie la plus belle,  si on veut,  ou la plus tendre. 
-  SandrineJ'ai l'impression qu'on peut les voir facilement,  ces crocodiles. 
-  YoannOn les voit très facilement avec un tour organisé.  On monte dans un bateau et on part pendant une heure ou deux sur une rivière.  D'ailleurs,  on a fait cette expérience plusieurs fois.  C'est vraiment intéressant parce qu'on voit des crocodiles de toutes les tailles.  On apprend des tas de choses sur ces animaux.  Ce ne sont pas juste des statues,  parce qu'ils ne sont pas très actifs quand on va les voir.  Ce qui est tant mieux pour faire de la photo d'ailleurs. 
-  SandrineD'ailleurs des fois on ne les voit pas tout de suite. 
-  YoannMais eux ils nous voient. 
-  SandrineEt eux ils nous voient,  c'est sûr. 
-  YoannEn tout cas c'est sûr qu'il vaut mieux prendre un tour accompagné parce qu'essayer d'y aller seul c'est très risqué.  D'abord ils vivent dans un milieu inhospitalier,  c'est marécageux,  c'est de la mangrove.  Et puis on a le risque aussi de s'approcher trop proche du bord.  Et les crocodiles ont la faculté de pouvoir descendre les battements de leur cœur à un seul battement,  un,  deux battements  par minute seulement,  donc c'est très très très faible,  et ils restent immobiles au fond de l'eau.  Eux,  ils vous voient,  vous ne les voyez pas,  vous ne voyez pas que ça bouge,  donc on s'approche et il y a des dangers.  Donc on dénombre quand même une à deux attaques mortelles par an en Australie,  mais si vous suivez les consignes,  et si vous allez avec un tour guidé,  aucun risque. 
-  SandrineEt est-ce qu'il y a une meilleure période pour les observer ces crocodiles ? 
-  YoannAlors on les voit toute l'année,  mais la période hivernale,  juin-juillet en Australie,  C'est peut-être un peu plus propice parce que ce sont des animaux qui sont hétérothermes,  donc ils ont besoin de se réchauffer.  L'hiver,  c'est l'époque où il fait un peu plus froid.  Ils ont besoin de se réchauffer,  donc ils se mettent sur la berge.  Hétérotherme,  ça veut dire que la température de leur... 
-  SandrineOui,  explique-nous. Parce que pour toi,  c'est facile. 
-  YoannJ'ai vu dans ton regard quelque chose. Un grand point d'interrogation. 
-  SandrineMais chers auditeurs,  est-ce que vous,  vous savez ce que ça veut dire hétérotherme ?  Bon alors il y a bien un avantage à être hétérotherme ? 
-  YoannAlors hétérotherme,  ça veut dire que la température corporelle fluctue avec la température ambiante.  Donc ce sont,  on appelle ça des animaux à sang froid,  à tort,  mais en fait ils utilisent le soleil pour se réchauffer le cerveau et puis après devenir un peu plus actifs.  Donc forcément en hiver,  quand c'est un peu moins chaud,  ils ont besoin de plus de soleil et on a plus de chances de les voir.  Mais on les voit en fait toute l'année.  Est-ce que tu sais que d'être hétérotherme,  ça a aussi un avantage ?  c'est qu'en fait,  ils consomment beaucoup moins de nourriture qu'un mammifère,  par exemple.  Un mammifère de la même taille,  il consommerait  10 fois plus de nourriture parce qu'il doit produire sa propre chaleur. Pas le crocodile.  Et à propos de température,  d'ailleurs,  tu sais que la température d'incubation,  elle va conditionner le sexe des crocodiles ? 
-  SandrineAh bon ? 
-  YoannAlors, si...  Attention.  C'est plein de chiffres qui arrivent.  Attention,  attention,  accrochez-vous.  Entre 28 et 30 degrés d'incubation,  c'est  100% de femelles qui vont naître.  À 31 degrés pile,  c'est la moitié femelle,  moitié mâle.  Et 32 degrés,  c'est 100%  des mâles qui vont naître.  Etonnant ! 
-  SandrineC'était le moment scientifique de l'émission,  Yoann.  Alors,  on a parlé du crocodile marin,  mais je crois qu'il y a un autre type de crocodile ? 
-  YoannEh oui,  on oublie souvent qu'en Australie,  il n'y a pas qu'une seule espèce de crocodile,  il y a aussi le crocodile d'eau douce.  Alors,  on a parlé du "salty",  le crocodile marin,  mais il y a le "freshy",  qui est le crocodile d'eau douce,  et qui,  lui,  ne vit pas en mer,  il ne vit pas dans l'eau salée,  il vit vraiment dans les rivières et dans les plans d'eau.  Alors,  il est beaucoup plus discret,  beaucoup plus timide,  beaucoup moins agressif.  Ce qui fait qu'il y a des Australiens qui nagent dans les rivières ou dans les lacs où il y a parfois des freshies qui se reposent.  Mais je ne le conseille pas quand même.  Je ne le conseille pas parce qu'il ressemble quand même évidemment à un crocodile,  ça c'est sûr.  Mais il a une gueule beaucoup plus allongée,  il fait plus fin que le crocodile marin.  Il est plus petit,  mais comme je disais,  il est moins agressif. 
-  SandrineOn en a vu quand on était dans les gorges de Katherine,  on avait fait cette croisière.  Il y avait donc le freshie,  mais il y avait aussi les salties,  ils peuvent se retrouver ensemble. 
-  YoannIls peuvent vivre dans les mêmes rivières,  alors autant dire que généralement c'est le salty qui gagne,  c'est lui le patron ! 
-  SandrineEt bien pour terminer sur ce sujet des crocodiles,  il faut quand même qu'on rassure nos auditeurs.  Il faut le rappeler,  il n'y a pas de crocodiles partout. 
-  YoannEt surtout vous faites un tour accompagné,  je suis à peu près sûr que vous repartirez enchanté et avec un petit peu d'amour,  peut-être même beaucoup comme moi,  pour ces animaux. 
-  SandrinePour terminer cette émission,  je voulais vous partager un coup de cœur,  un coup de cœur en commun et en famille.  On est allés faire cette expérience aborigène dans le parc national de Kakadu,  où on devait aller sur la terre d'Arnhem,  où on peut avoir accès avec un permis uniquement.  Et il se trouvait que c'était après la saison des pluies,  mais il y avait encore pas mal d'eau,  il y avait des routes coupées,  et on n'a pas pu aller vraiment jusque dans la communauté aborigène on était censé aller.  Mais on a vécu une expérience extraordinaire avec ce guide qui nous a notamment amenés près d'un bilabong et on a vu... 
-  YoannDes crocodiles ! 
-  SandrineDes bébés crocodiles. 
-  YoannÇa c'était exceptionnel.  Ils nous en avaient vaguement évoqué et puis ils étaient toujours là et c'était vraiment étonnant.  Il y en avait deux.  Ils avaient l'air d'être montés l'un sur l'autre.  Ils ne jouaient pas beaucoup,  ils étaient assez statiques mais on avait envie d'aller les toucher,  mais peut-être que la maman n'était pas très loin.  On sait comment ils sont,  les crocodiles. 
-  SandrineMaintenant,  on est calés sur les crocodiles.  On sait qu'il ne faut pas trop s'approcher. 
-  YoannIls devaient faire la taille de la main un petit peu plus,  peut-être. 
-  SandrineMais c'est vrai que c'était,  là,  on a vu en l'occurrence des crocodiles,  mais c'était la richesse de cette sortie avec ce guide aborigène.  On était un tout petit groupe et il nous a montré des peintures rupestres,  mais vraiment cachées.  Si on n'avait pas de guide,  on ne les aurait jamais trouvées. 
-  YoannEnfin,  il y en a énormément.  c'est ça qui est aussi qui...  Ce qui m'a surpris dans cette sortie,  c'est qu'on en voit beaucoup,  mais sans guide,  c'est difficile de s'y approcher et puis de les comprendre en plus. 
-  SandrineLà,  il donnait beaucoup d'explications et puis il nous a aussi amené dans un lieu assez extraordinaire qui t'a particulièrement interpellé,  je crois. 
-  YoannBen oui,  on s'est retrouvé face à une falaise et puis il nous a demandé,  "vous ne voyez pas quelque chose de particulier ?"  Bon,  il n'y avait rien pour moi d'étrange,  mais en fait,  il nous a montré des bâtons,  des javelots en fait,  qui étaient situés très très haut dans la falaise.  Et c'était un rite que faisaient les aborigènes,  je crois que c'était pour passer à l'âge adulte. 
-  SandrineC'était les jeunes. 
-  YoannLes jeunes,  oui,  qui devaient lancer le plus haut possible un javelot,  et ils sont vraiment très hauts.  Et certains étaient là depuis plusieurs centaines d'années,  si hauts perchés,  là,  et qui nous regardaient depuis tant d'histoires.  Et c'était rigolo parce que finalement,  les peintures,  comme tu dis,  aborigènes,  elles sont là aussi depuis des milliers d'années.  On a l'habitude de les voir,  mais ça,  ces morceaux de bois qui retraçaient cette histoire étonnante des aborigènes,  c'était assez étonnant. 
-  SandrineCette excursion a été organisée par Kakadu Cultural Tours.  Cet épisode australien se termine.  Merci beaucoup d'avoir voyagé en ma compagnie.  Vous pourrez retrouver les références de cet épisode dans les notes.  Et je tiens à remercier chaleureusement Dale et Gladys pour leur témoignage.  Et à Yoann,  bien sûr,  pour sa participation sur les crocodiles.  Si vous voulez profiter de l'expertise de toute l'équipe d'Antipodes Travel pour organiser votre séjour en Australie,  rendez-vous sur notre site www.antipodes-travel.com.  Et si ce podcast vous a plu,  alors n'hésitez pas à vous abonner,  à le partager autour de vous et laissez-nous 5 étoiles ou un commentaire,  ça nous fera très très plaisir.  Allez,  on se retrouve bientôt pour un prochain épisode.