- Speaker #0
Du 2 au 4 juillet 2024, lieu à Marseille, le Moodle Mood FR 2024. Entre conférences, ateliers, quiz, découvertes de la ville et une nouvelle victoire des Bleus face au Diable Rouge de la Belgique, Novagoji a baladé son micro. En découle 5 entretiens où plusieurs questionnements ont été avancés. Comme Qu'est-ce que Moodle ? Qu'est-ce que le Moodle Mood ? Comment engager une communauté ? Bref, que vous soyez mouette, moussaillon, fan de l'OM, ou même motard du midi nommé Marie, Momo, Marcel ou même Montecristo, bienvenue dans NovaGogy, le podcast des innovations pédagogiques de CY Alliance. Épisode bonus, Moodle Mood à Marseille, avec comme premier invité Marie Achour. Bonne rentrée et bonne écoute.
- Speaker #1
Bonjour, bonjour, merci de m'avoir invitée à Nova Goji. Eh bien oui, comme tu l'as dit, je m'appelle Maria Shaw, je suis la directrice de produits global pour Moodle HQ. Et Moodle, c'est la petite compagnie qui crée la plateforme d'éducation en ligne que nous sommes tous ici pour célébrer. Et en fait, un Moodle Moodle, c'est une rencontre de Moodler. Ici, on le fait en France, donc c'est le monde francophone de Moodle. Les gens qui sont ici, c'est des utilisateurs, des ingénieurs, des développeurs, des administrateurs de la plateforme Moodle. Ils viennent ici pour se retrouver, passer du bon temps ensemble et apprendre comment les gens autour d'eux utilisent Moodle, qu'est-ce qu'ils font avec Moodle et peut-être leur donner des idées pour améliorer leur utilisation de la plateforme qui en fait pour beaucoup de monde qui sont ici, c'est leur profession.
- Speaker #0
Et Moodle, ça peut être utilisé par quel type de profil ? C'est plus des professionnels ou c'est plus des écoles ? C'est des jeunes ? C'est des...
- Speaker #1
Fondes. En fait, Moodle, c'est la plateforme d'éducation en ligne la plus utilisée du monde. C'est une plateforme qui permet aux éducateurs ou aux institutions éducatives de publier en ligne des cours. Des cours qui peuvent inclure des comptes. que ce soit des vidéos, du contenu de texte, des images. Et ce contenu, il peut être revisé par un étudiant. Et ensuite, l'étudiant peut être demandé de soumettre un devoir, de faire un quiz pour évaluer comment l'étudiant a appris le matériel qui est présenté. Et tout ça en ligne, en utilisant l'Internet ou en réseau privé pour les endroits où il n'y a pas beaucoup d'Internet. Comme Moodle est beaucoup utilisé dans des pays où l'Internet n'est pas très, très disponible.
- Speaker #0
Ah, donc on a la possibilité d'utiliser Moodle en ligne et aussi hors ligne.
- Speaker #1
Oui, exactement. Et surtout, notre application mobile permet aux étudiants d'aller à l'école, downloader tout le contenu, leurs activités, leurs examens sur leur téléphone quand ils sont à l'école, et rentrer chez eux et faire tout leur travail sans avoir besoin d'accès à l'Internet, qui est un... Un scénario très, très, très, très commun dans une grande partie de la planète.
- Speaker #0
Ah, donc ça, ça parle du fait que, pour vous, Moodle et l'apprentissage, c'est quelque chose qui doit être ouvert et accessible à un maximum de personnes.
- Speaker #1
Oui, exactement. En fait, on a un manifesto à Moodle qui dit que nous, on croit que l'apprentissage, donc pas juste l'éducation formelle, mais ce besoin d'apprendre des choses nouvelles, ça devrait être un droit et pas un privilège. Les gens devraient pouvoir le faire, même s'ils n'ont pas beaucoup d'argent, pas beaucoup d'accès à la technologie, pas beaucoup d'accès aux écoles, parce que peut-être qu'ils habitent dans un lieu très éloigné. Mais quand même, on veut que Moodle soit accessible pour tous, mais on veut aussi que ce soit la meilleure plateforme du monde. Alors, les plus grandes universités utilisent Moodle. Ici, en France, à peu près 100 des universités utilisent Moodle d'une façon ou d'une autre. Donc, les plus grandes écoles du monde utilisent la plateforme Moodle parce qu'on a des capacités, des fonctionnalités qui permettent aux enseignants de faire des choses que les autres ne peuvent pas faire. Des fonctions, surtout les universités qui sont très fortes en recherche, en science, en maths, l'enseignement en ligne, si on n'utilise pas Moodle, ça ne se fait pas. pour ces domaines-là.
- Speaker #0
Et donc, moi, si par exemple, je crée une nouvelle université demain, je ne sais pas, l'université Novagoji par exemple, et que j'ai envie d'installer Moodle, comment je fais ? Je dois payer combien ? Et je dois avoir qui pour l'installer ?
- Speaker #1
Ben, c'est gratuit. Une de nos grandes philosophies, c'est qu'on veut offrir Moodle au monde entier. Donc, le logiciel lui-même est gratuit. Tu peux le downloader de notre site Moodle.org et y accéder quand tu veux. Ce que tu as besoin, c'est un petit peu d'expertise technique. Il faut savoir installer un serveur, les bases de données, gérer une installation comme ça. Et donc, bien sûr, les grandes universités, les grandes écoles, ils ont des gens qui s'y connaissent dans le monde technique. Mais si on est un petit peu plus petit ou on n'a pas cette connaissance, on peut accéder à des services de gens qui supportent les installations de Moodle ou qui hébergent les installations de Moodle. Même Moodle HQ, on a un service qui s'appelle Moodle Cloud où on héberge une installation de Moodle que quelqu'un peut utiliser. Tout ce que vous avez besoin, c'est une carte de crédit. pour payer quelques dollars par mois parce que le coût d'hébergement, on le charge quand même. On ne charge pas pour le logiciel, mais le coût d'hébergement parce que ça nous coûte quelque chose. Et puis, si vous n'utilisez pas Moodle HQ ou Moodle Cloud, il y a des centaines, en fait des milliers de prestataires qui peuvent offrir les services pour les gens qui n'ont peut-être pas les moyens d'organiser un Moodle à l'interne.
- Speaker #0
Donc, ça veut dire que Moodle, c'est un logiciel libre. Oui,
- Speaker #1
c'est un logiciel ouvert et libre. Et en fait, cette ouverture, cette invitation qu'on a donnée au monde de dire, Eh, vous avez un petit logiciel gratuit, libre, faites ce que vous voulez avec. C'est ce qui a permis à Moodle de devenir ce qu'il est, la meilleure et la plus utilisée plateforme LMS du monde. Et... parce que c'est ces utilisateurs globaux qui contribuent au développement de Moodle. Moodle a 20 ans. Je crois que le software lui-même, il a 24 ans, mais en tant que base un peu plus formelle, à peu près 20 ans. Et ça fait donc 20 ans qu'il y a une grosse communauté tout autour de la planète qui a contribué des nouveaux fonctionnements, des nouvelles... des nouveaux avantages, des nouvelles activités, des idées, du code qui a traduit la plateforme et qui donc a créé une plateforme pleine d'idées, celle du monde entier, qui chaque idée aide les enseignants et les étudiants à avoir une expérience éducative de plus en plus enrichissante.
- Speaker #0
Et d'où ça vient Moodle et comment est-ce que toi tu es arrivée ?
- Speaker #1
Oui, ça vient de notre fondateur qui s'appelle Martin Dougiamis. Martin, quand il était petit, il habitait en Australie occidentale, mais presque dans le désert, très, très loin d'une grande ville, très, très loin d'une école.
- Speaker #0
Il ne venait pas de la Silicon Valley, comme...
- Speaker #1
Alors, il fallait qu'il fasse ses études en utilisant des radios, CB, les téléphones et tout. Donc, c'était très, très, très difficile comme expérience. Et quand il s'apprêtait à aller à l'université, il est venu en grande ville, à Perth. et a fait ses études en informatique. Et il s'est dit, moi, je veux plus qu'il y ait des jeunes dans le monde comme ça qui doivent faire leur éducation à distance de façon si compliquée et si difficile. Et en fait, vraiment pas très efficace. Il n'y avait pas de bons résultats, en fait. Et donc, il a inventé Moodle pour essayer de régler ce problème. Et quand il l'a inventé... Il ne l'a pas gardé pour lui-même, il l'a donné au monde et il a dit j'ai commencé un petit projet, je crois que c'est une bonne idée, est-ce qu'il y en a d'autres qui veulent m'aider ? Et tout de suite, il y a des centaines de personnes qui ont reconnu la valeur de cette idée et se sont mis à travailler sur Moodle avec Martin. Et moi, ça fait deux ans et demi, presque trois maintenant, que je travaille avec Moodle et je suis la directrice globale de produits. Donc, ça veut dire que je gère les équipes qui... Dans la compagnie de Moodle, créer, inventer et soutenir en fait la plateforme de base de Moodle. Et la plateforme de base, c'est la plateforme que la communauté ensuite utilise pour améliorer, étendre, personnaliser leur version de Moodle qu'ils utilisent dans leur contexte.
- Speaker #0
Et alors moi par exemple, si j'ai envie de créer des plugins, et les installer sur Moodle, comment est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que vous, de votre côté ? Vous vérifiez qu'ils fonctionnent ou il y a une certaine liberté ?
- Speaker #1
Une des choses qu'on ne peut pas se permettre de faire en tant que la plateforme la plus utilisée du monde est en fait un système essentiel pour beaucoup d'institutions éducatives, mais pas seulement les institutions comme les universités ou les écoles. Aussi, les boîtes de gestion, les compagnies utilisent beaucoup, beaucoup Moodle pour entraîner leurs employés. Donc, c'est un système critique. Ce que ça veut dire, c'est qu'il faut que notre système ait de la qualité, qu'il soit sécure. Et donc, il faut qu'on s'assure que toutes ces choses-là, qui sont des principes de base, soient adhérées. Et si c'est quelque chose que Moodle HQ fait, on a des standards très, très, très exigeants pour la qualité de notre logiciel. Bon, l'histoire de plug-in, c'est un petit peu différent. Le monde entier peut créer des plug-ins. Et on a un plugin directory qui se trouve sur Moodle.org où on publie les plugins qui nous sont soumises. Et donc, les gens peuvent utiliser les plugins que d'autres ont inventés avec leur système Moodle. Mais quand même, avant qu'on publie ces plugins, on les fait vérifier. Alors, on a des développeurs de Moodle HQ qui vérifient les plugins, qui s'assurent qu'ils soient bien, qu'ils marchent bien. Et ensuite, on les met sur le directeur. Une fois qu'ils sont sur le directory par exemple, c'est là que ça s'arrête. Donc, c'est vraiment aux fournisseurs de plugins de s'assurer qu'ils sont à jour, bien faits, bien maintenus. Et ensuite, c'est ça en fait l'écosystème. Si on le contrôle trop, il arrête de marcher.
- Speaker #0
Si tu as une dernière chose à nous dire, est-ce qu'on peut avoir en avant-première l'année prochaine ou je dois attendre comme tout le monde ?
- Speaker #1
Pour le Moodle Mood pour l'année prochaine ? Oui. Moi, je ne sais pas. Ils ne me disent rien. Je suis seulement la directive globale de produits, mais ils ne me disent rien.
- Speaker #0
Bon, j'en ai tenté. Merci beaucoup.
- Speaker #1
Ça fait plaisir. Ça fait vraiment plaisir de passer du temps avec toi.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci.
- Speaker #0
Pour la première partie de l'épisode, on a eu le plaisir d'avoir Maria Chour, qui travaille sur Moodle et qui nous a expliqué ce qu'est Moodle, d'où ça vient et quelles en sont ses origines. Avec nous, on a décidé d'avoir une nouvelle personne qui vient se présenter et nous expliquer ce qu'est le Moodle Mood.
- Speaker #2
Je m'appelle Nicolas Martignoni, je suis le président de l'association Moodle Mood.fr qui encadre l'organisation des Moodle Mood francophones depuis 2013.
- Speaker #0
Et d'où ça vient ce Moodle Mood FR ? Est-ce que c'est une idée qui vient de votre côté ?
- Speaker #2
Moodle Mood d'abord, c'est le mot Mood qui en anglais, en vieil anglais, en saxon, veut dire une réunion de personnes qui discutent sur des différentes thématiques.
- Speaker #0
Comme une sorte de forum ou quelque chose qui ressemblerait ?
- Speaker #2
Directement, en présence. Enfin,
- Speaker #0
je parle de forum, je pense pas au forum en ligne, je parle de forum... Forum romain.
- Speaker #2
Oui, oui. Tout à fait, c'est ça en fait, effectivement, c'est une forme de forum antique, mais à l'ère moderne. Et on a commencé avec la communauté francophone, déjà dans les années, début des années 2000, donc en 2005, on a organisé le premier Moodle Mood francophone, sous, sur ce format, une espèce de, effectivement, forum, grand forum, en présence. avec les membres de la communauté francophone.
- Speaker #0
Et alors, avant d'aller plus en profondeur sur le Moodle Moodle, est-ce que vous pouvez vous présenter et dire quel est votre lien avec la pédagogie ?
- Speaker #2
Ah, mon lien avec la pédagogie, je suis un simple enseignant de mathématiques en lycée. J'habite la Suisse, comme sans doute mon accent le dévoile. J'ai aussi dirigé une cellule TIS dans une institution helvétique il y a quelques années. Maintenant, je suis revenu à l'enseignement parce que je trouve que c'est là que c'est le plus intéressant et le plus pertinent pour mon développement personnel. Même si je suis plutôt au terme de ma vie professionnelle maintenant. Donc j'ai été confronté très très vite à... parce que les questions d'enseignement en ligne se sont présentées à moi il y a un peu plus de 20 ans, 25 ans même peut-être, tout début des années 2000. Et je suis tombé sur la plateforme Moodle à cette époque. qui m'a tout de suite semblé extrêmement intéressant pour plusieurs raisons. La première, c'est que c'est un logiciel libre et gratuit, comme sans doute Marie vous l'a présenté tout à l'heure. Et puis, surtout parce que c'est un outil qui ne contraint pas la pédagogie. C'est un outil qui s'adapte à n'importe quel style de pédagogie. Si vous avez envie de faire un enseignement plus frontal, vous allez... vous y retrouvez dans Moodle, si vous voulez faire quelque chose d'extrêmement participatif, vous allez aussi vous y retrouver. Et ça, je trouve au niveau pédagogique le grand intérêt de Moodle de ne pas vous contraindre dans un style fermé.
- Speaker #0
Moodle, ça nous permet d'avoir... Alors, je marche beaucoup par allégorie. Alors, je ne sais pas si c'est un défaut, mais c'est une manière de fonctionner. Moodle, ça serait une sorte de squelette et après chacun a construit le corps qui lui convient ou c'est pas exactement ça ?
- Speaker #2
On peut voir ça comme ceci, je dirais plutôt une coquille. Une coquille dans laquelle vous pouvez modeler. Ça nécessite quand même un petit peu de formation et de compétence, parce que c'est relativement... Vu les grandes flexibilités, avec la flexibilité aussi arrive un peu la complexité. Et donc, avec une formation, et c'est pour ça qu'on a des ingénieurs pédagogiques maintenant qui nous aident, nous les enseignants, à utiliser de tels outils, et bien avec cette grande flexibilité, on arrive à modeler l'intérieur de sa coquille de sorte qu'elle convienne à son style d'enseignement.
- Speaker #0
L'une des forces de Moodle, c'est la communauté. Alors, comment est-ce qu'elle fonctionne, cette communauté ? Est-ce qu'il y a des liens sur lesquels je peux trouver, par exemple, si j'ai un questionnement, où est-ce que je peux me rendre pour trouver des réponses à mes différents questions ? questionnement. Et comment est-ce qu'elle fonctionne ? Est-ce qu'elle fonctionne de manière organique ? Elle a ses propres points, elle a ses propres forums ou Moodle avec Moodle Moodle FR essaye d'organiser des choses pour cela ?
- Speaker #2
C'est une excellente question. Oui, d'abord oui, Moodle est la très grande force Moodle, c'est sa communauté internationale. Là, je vais parler spécifiquement, plus spécifiquement de la communauté francophone, mais la communauté mondiale de Moodle est une ressource extraordinaire, c'est une communauté d'une vivacité, d'une tenue vraiment exemplaire. Et pour ce qui est de la communauté francophone, on retrouve avec des proportions légèrement plus modestes, mais c'est une des communautés qui est au niveau linguistique, à part la communauté anglophone, la plus vivace et son organisation, je dirais semi-organique. Ça a commencé, comme je le disais tout à l'heure, il y a environ 20-25 ans. Et à cette époque, il n'y a pas de hiérarchie qui s'est mise en place. Comme vous l'avez vu ici, cette conférence, c'est une conférence qui est très horizontale. Même si, effectivement, il faut quand même des personnes qui se chargent de l'organisation. Mais l'idée, c'est l'accessibilité. Chaque personne, c'est très égalitaire. Et donc, c'est, disons, semi-organique. C'est-à-dire, par exemple, Moodle, l'entreprise Moodle, dont Marie est représentante, met à disposition de la communauté des forums. C'est une instance Moodle elle-même, ce qui est très intéressant parce que ça permet aussi aux personnes de la communauté d'utiliser une plateforme qu'ils utilisent eux-mêmes pour leur formation. Et dans cet assainement, l'adresse c'est moodle.org. Et là, on a un espace qui nous est entièrement... dédié et qui est sous notre propre responsabilité. Je suis un des animateurs de cette plateforme, un des modérateurs de cette plateforme et j'ai tous les droits administratifs sur cette plateforme. Nous de l'HQ nous fiches la paix, si je peux dire ça comme ça de manière, nous donne une autonomie complète, véritablement complète sur cette plateforme et donc nous avons la possibilité de nous organiser comme nous avons envie. Et toutes les communautés linguistiques sont organisées de cette façon. Par exemple, Moodle en allemand, c'est la même chose pour la communauté germanophone ou Moodle en espagnol ou en portugais, etc.
- Speaker #0
Mais ça, c'est quelque chose qui est essentiel pour le fonctionnement de Moodle, d'avoir une liberté pour les différentes communautés. Je sais que c'est ce qui est à chaque fois discuté avec les différentes personnes que j'ai croisées au Moodle Moodle. à avoir cette liberté que Moodle nous donne des structures mais après nous laisse... alors je ne veux pas dire nous laisse faire n'importe quoi parce que on en a parlé s'il y a des plugins qui sont installés et qui ont des failles de sécurité ou des choses comme ça, ils ne sont pas acceptés. Mais l'émulation est encouragée. Et elle n'est pas encouragée en restreignant les personnes, mais en leur donnant de la liberté.
- Speaker #2
C'est tout à fait exact. C'est justement ce côté organique. C'est extrêmement important d'avoir cette liberté. Et puis, je crois que ça cadre très, très bien avec cette philosophie de Moodle, de l'ouverture de la bienveillance au sens profond du terme entre... participent tous les participants à la communauté et moi même qui suis le leader de la communauté francophone depuis 25 ans ben ben ici vous avez constaté il n'y a pas de hiérarchie il y a L'accessibilité de toutes les personnes est équivalente si quelqu'un veut discuter poser des questions tout le monde est accessible et je pense que c'est vraiment extrêmement sain de conserver cette horizontalité même si évidemment il faut Il faut quand même des responsables qui de temps en temps cadrent, et notamment par exemple pour l'organisation des Moulins-le-Moutre francophones, l'association dont je suis président, cadre, mais de manière extrêmement participative, de manière en coopération avec l'organisation locale, pour que la convivialité de nos conférences, pour la qualité des conférences qui sont données, pour que le cadre général soit le plus convivial, le plus propice à l'apprentissage. Moi, je suis convaincu que le fait que les parties conviviales soient de bonne qualité font que, comme les gens sont bien, sont à l'aise, ils apprennent mieux, ils apprennent plus. Et les conférenciers, quand on est bien, on fait des meilleures conférences.
- Speaker #0
Alors, je vais poser deux petites dernières questions. La première, c'est... Comment explique-t-on le succès des Moodle Mood ? Parce que là, en 7 heures, tous les billets ont été vendus, alors que Taylor Swift n'était pas présente pour le Moodle Mood cette année. Mais en 7 heures, tout est parti. Et deuxième question, c'est si je veux être demain intervenant ou conférencier au Moodle Mood, comment est-ce que ça fonctionne ? Qui est-ce que je contacte et qui est-ce qui valide ?
- Speaker #2
D'abord pour la première question, ce succès pour nous a été d'abord… Une grande joie, un bonheur, c'était incroyable parce que nous on ne s'attendait pas à ce qu'on ait un tel succès. C'est aussi un énorme défi parce que, évidemment, comme les places sont limitées, il y a une certaine frustration qui a été ressentie par les gens qui n'ont pas pu se déplacer ici. Je pense que le succès de notre événement, c'est essentiellement sa convivialité. Toutes les personnes qui viennent ici pour la première fois disent mais votre conférence, ce n'est pas une conférence comme les autres C'est une conférence où on met l'accent sur justement cette horizontalité, sur cette convivialité, sur les moments d'échange. On a du temps pour échanger, on donne du temps aux participants pour échanger, pour réseauter en personne. Et je crois que c'est ce succès qui fait ça. Nous avons par exemple une condition que nous voulons conserver pour ces Moodle Moodle. Ce n'est pas augmenter. Ce serait facile de dire qu'on fait une jauge de 2000 personnes. Mais je suis convaincu qu'avec une jauge de 2000 personnes, qu'est-ce qui va se passer ? La convivialité qui est celle-ci, on va faire quelque chose de beaucoup plus pyramidal ou hiérarchique. Et tout le monde ne pourrait plus participer à tout. Et je suis convaincu que ça... ça péjorerait, ça rendrait les choses beaucoup moins bonnes pour notre conférence. Je suis convaincu que c'est cette convivialité qui fait les succès de notre conférence. La qualité des conférences et la convivialité. Et puis, vous me demandiez également comment on fait pour intervenir en tant que conférencier. Chaque année, lors de la... lors de l'organisation, en début d'année, comme nos congrès ont lieu début juillet, autour du mois de fin janvier, début février, il y a un appel à contribution qui est fait. Et n'importe quelle personne qui utilise Moodle, parce que, évidemment, nos conférences sont centrées sur Moodle, n'importe quelle conférencier peut faire acte de candidature. Nous sommes très friands des retours d'expérience. Nous apprécions beaucoup d'enseignants qui n'osent pas trop se dire Ah, mais ce que je fais, c'est pas… Souvent, on a des… pépites, des gens qui ne se rendent pas compte que ce qu'ils font, c'est novateur, simple. On a aussi des gros trucs, mais les petites pépites, elles sont très, très riches. Et ben voilà, nous, lorsque le comité de programme se réunit en avril pour confectionner le programme, on tient compte aussi de la qualité de ces petites pépites ou de ces gros trucs, ou non. Et puis voilà, la sélection se fait. Et donc, c'est de nouveau quelque chose de très démocratique. Finalement, tout le monde a sa chance.
- Speaker #0
C'est presque fini. J'ai juste la dernière question. Comment est-ce que les villes sont sélectionnées ? Parce que là, on est à Marseille. Et quelle sera la prochaine ville du Moodle Mood ?
- Speaker #2
Je vais pas vous pardonner le scoop maintenant parce que la prochaine ville sera annoncée tout à l'heure à midi et demi lors de la prochaine conférence plénière, la dernière conférence plénière. Le processus de sélection est finalement assez simple. Les institutions qui désirent candidater s'adressent au comité de programme, au conseil d'administration de l'association. Et il y a un cahier des charges qui est très précis. qui nécessite notamment que l'institution soutienne profondément, vraiment avec toute sa force, l'équipe qui se met au service de la communauté pour organiser ceci. Comme vous l'avez vu, c'est un gros événement, ça nécessite du personnel. Il faut que l'organisation, l'institution qui héberge ça, soit derrière. Et ça, pour nous, c'est le point principal. Mais après, voilà, tout... Toute institution qui a les capacités pour accueillir 5 à 600 personnes, donner à manger à 5 ou 600 personnes très rapidement pendant l'heure de midi, est bienvenue pour poser sa candidature. D'ailleurs, nous attendons des candidatures pour 2026, 2027 et au-delà.
- Speaker #0
Tous les établissements francophones du Québec, de Suisse, du Luxembourg, de France, de Belgique, même... Peut-être en Afrique aussi, peuvent poser leur candidature.
- Speaker #2
Nous avons déjà eu un Moodle Mood en Tunisie en
- Speaker #0
2011. Merci beaucoup.
- Speaker #2
Je vous en prie.
- Speaker #0
Et à très bientôt. Au revoir.
- Speaker #2
Au revoir.
- Speaker #0
On est de retour une nouvelle fois dans NovaGogy, le podcast des innovations pédagogiques de CY Alliance. Et avec nous on a Patrick Lemaire. D'abord, qui êtes-vous Patrick Lemaire et que faites-vous au MoodleMoot ?
- Speaker #1
Alors je suis ce qu'on appelle un indépendant, c'est-à-dire que j'ai été longtemps au service d'une université dans le cadre d'un service TIS. Et puis j'ai pris mon indépendance il y a quelques années, toujours autour de Moodle. Moodle, c'est... L'environnement que je connais depuis maintenant, c'est en 2008. J'ai installé les plateformes Moodle, je les ai administrées, je les ai configurées, j'ai formé à l'utilisation de ces plateformes. Et puis depuis 2019, je suis indépendant, je propose des services, des prestations autour de Moodle toujours. Et depuis quelques années maintenant, je suis régulièrement les Moodle Moodle. Je suis un habitué du Moodle Moodle. Et très récemment, j'ai été enrôlé dans l'association Moodle Moodle.fr qui organise chaque année ces événements.
- Speaker #0
Ok. Alors là, je viens de me remarquer qu'on a parlé plusieurs fois de TIS dans l'épisode et en amont. Et en fait, à chaque fois, j'essaye d'être pédagogue et de réexpliquer. Donc TIS, c'est...
- Speaker #1
Technologie de l'information et de la communication pour l'enseignement.
- Speaker #0
C'est parce qu'on essaye d'être ouvert et de montrer à un maximum de personnes et des définitions qui permettent d'être d'accord sur la thématique. Et donc... Vous avez connu le Moodle Moodle par quel biais ? Est-ce que vous êtes quelqu'un qui...
- Speaker #1
En fait, la communauté Moodle, francophone mais aussi internationale, dispose d'outils, d'espaces, d'expressions, de partages. C'est ce qui fait d'ailleurs toute sa force. C'est le côté très collectif et ouvert au partage de cette communauté. Et au sein de ces outils, de ces outils de communication, de forum, on fait souvent la promotion, l'information de ces événements. qui sont du coup une occasion de nous rencontrer physiquement, au moins une fois dans l'année. D'ailleurs, c'est amusant parce que lors de ces rencontres, j'ai souvent des gens qui me disent Ah, je suis content de vous voir en vrai parce qu'on a parfois échangé sur les forums, sur des problématiques techniques ou pédagogiques, toujours autour de l'utilisation de Moodle, bien évidemment. Et c'est l'occasion de se rencontrer, de discuter. En fait, il y a une grande part d'informel dans les Moodle Mood, puisqu'on échange entre deux conférences sur des thématiques, sur des sujets qui nous habitent, parfois qui nous motivent aussi beaucoup. Quand on ressort de ces Moodle Moodle, on est galvanisé par les événements et on a tout de suite envie de se replonger à la fois dans la communauté, mais aussi dans nos plateformes.
- Speaker #0
C'est l'un des sujets qui a été discuté dans le podcast et avec lesquels j'ai pu discuter avec différentes personnes. On parle de l'aspect technique de Moodle qui est essentiel, mais on parle énormément de la communauté
- Speaker #1
Moodle. Je pense que c'est une des forces de cet outil, de cet outil open source. Donc, en fait, n'importe qui peut le télécharger et l'installer. On a aussi énormément de documentations qui sont disponibles, beaucoup de tutoriels qui sont disponibles. Donc quelqu'un qui est motivé, et c'est d'ailleurs comme ça que tout le monde commence. Moi j'ai commencé comme ça, en installant, en téléchargeant, en allant chercher la documentation. Mais effectivement ce qui va faire la différence, je ne vais pas dire entre le bon Moodler et le mauvais Moodler, mais c'est effectivement le degré d'expertise et l'habitude qu'il va avoir. Et cette expertise, elle se développe aussi par les pairs, c'est-à-dire qu'on va échanger. Si on reste seul dans son coin, effectivement on est... confrontés à un certain nombre de situations, mais si on échange avec nos homologues, nos camarades, on est confronté à d'autres situations qu'on va peut-être rencontrer dans une autre temporalité. Et donc, ça nous prépare à ce type de problème avant qu'il n'arrive. Donc, on développe cette expertise entre nous. C'est toujours très apprécié. Et y compris, moi, je m'enrichis quand je réponds sur le forum. Déjà parce que ça me permet effectivement d'essayer de comprendre celui qui pose la question. même si j'en pose aussi moi-même, et du coup de le faire accoucher de sa problématique, ce qui est des fois souvent assez compliqué. Et en fait, on apprend beaucoup en répondant aux autres personnes, donc on s'enrichit en partageant.
- Speaker #0
Et donc ça, c'est l'une des caractéristiques des forums de Moodle, qui sont disponibles pour tout le monde. Si vous avez une question, n'hésitez pas à répondre. Moi, je sais que... A chaque fois que j'ai une question concernant Moodle, il y a déjà quelqu'un qui se l'est posée dans un forum, du coup je peux vérifier les réponses. Et même quand je ne suis pas sûr de l'avoir trouvée, on me répond Ah, il y a déjà une personne qui a trouvé, voici le lien Donc ça c'est quand même quelque chose de très fort dans la communauté Moodle. Je crois que c'est même philosophique à Moodle, parce qu'on a parlé de libre de droit, on a parlé de communauté, on a parlé d'apprentissage libre, c'est quelque chose de philosophique. technique et de...
- Speaker #1
Oui, je pense que ce qui anime la communauté, c'est vraiment le partage. Partage aussi, une certaine ouverture d'esprit. On essaye, effectivement, alors, tout à l'heure, vous citiez le fait qu'il y a une grosse composante technique dans Moodle. C'est indéniable. Il faut quand même avoir une certaine maîtrise technique quand on veut rentrer dans le détail. Mais après, l'outil est quand même conçu pour être accessible à des gens qui ne sont pas des informaticiens pur sucre. Alors, c'est souvent d'ailleurs une... Non pas un clivage, mais une distance qui peut être mise par certains en disant moi j'installe Moodle, mais je suis nul en technique, je ne suis pas informaticien Là, c'est souvent les phrases qu'on voit. Il n'y a pas besoin d'être informaticien. L'aide qu'on va aller retrouver sur nos forums, c'est justement pour des questions qui sont assez particulières, assez pointues et qui effectivement nécessitent parfois un petit peu de compétence. Mais l'intérêt, c'est qu'à la base, on peut ne pas être informaticien et installer et gérer du Moodle. Il n'y a aucun souci là-dessus. On trouve l'aide, on se complète en fait, parce qu'il y a d'autres personnes qui sont peut-être plus une composante technique, mais qui sont un peu plus déficients, on va dire, sur la pédagogie, sur l'utilisation des outils. Et donc c'est vraiment cette mutualisation, cette capitalisation, et en effet je vous rejoins sur Moodle, je pense que c'est assez particulier cet esprit, cette philosophie du partage, cette ouverture qui est voulue d'ailleurs par le créateur de Moodle. A l'origine, toute la partie publication des contenus pédagogiques était très ouverte, il n'y avait pas de notion de clé d'inscription, de verrouillage, c'était vraiment quelque chose de très ouvert. Ça a été rajouté pour répondre à des problématiques très concrètes, notamment dans le monde de l'enseignement supérieur, mais pas que. Mais la philosophie première de Moodle, c'était vraiment de laisser l'accès le plus libre possible à la connaissance et à la pédagogie.
- Speaker #0
Et chaque année, on est traversé au Moodle Moodle par des questions qui sont posées en dehors de la société. Et cette année, l'une des grosses thématiques, c'était l'intelligence artificielle. Genre, bafouille, peut-être qu'une machine aurait mieux dit cela que moi. Qu'est-ce que l'intelligence artificielle ? Intelligence artificielle c'est un bon terme pour définir ce...
- Speaker #1
Alors effectivement, je pense qu'il faut peut-être faire la distinction entre l'appellation grand public. Effectivement, là souvent, on a des raccourcis qui sont utilisés pour désigner un certain nombre de technologies, pour les rendre aussi plus accessibles et compréhensibles. Le souci étant, c'est qu'effectivement, le mot intelligence artificielle laisse penser que cette technologie, qui est quand même assez jeune... et presque humaine, c'est-à-dire qu'on lui prête un caractère humain. De mon point de vue, ça reste effectivement un point de vue, c'est certainement exagéré, il y a un petit côté commercial, puisque la plupart du temps les solutions sont adossées à des sociétés qui ont un business model. De ce fait, je pense plus que c'est un packaging. Pour moi, tout ce qu'on désigne actuellement par intelligence artificielle, ce sont des automates statistiques qui prédisent Quelle va être la suite de mots ? Parce qu'actuellement, c'est surtout basé sur le langage, sur la partie écrite notamment. Et donc, c'est un outil statistique qui va prédire quels mots je vais mettre derrière soleil. Si j'ai réalisé un prompt en disant, fais-moi un poème sur l'été, le mot soleil va certainement sortir. Après, on risque d'avoir plage, on risque d'avoir mouette. Voilà, donc ce sont basés sur des statistiques. Ce qui peut être, je pense que c'est le propre de l'homme aussi, c'est de... d'humaniser énormément de concepts ou d'objets, on lui prête presque une conscience, parce qu'on a l'impression que ce qui nous répond en face est de l'ordre de l'humain. Le dialogue, c'est quand même aussi un peu le propre de l'homme, d'échanger comme ça oralement. Et on a l'impression que l'outil devient humain, possède une conscience, et c'est là où on dérape. Et donc c'est là où l'appellation intelligence artificielle est certainement largement exagérée. Moi, j'aurais pu tendance à parler de... d'outils génératifs, d'intelligence générative. Encore, ce n'est pas... Pour moi, ce n'est pas de l'intelligence artificielle.
- Speaker #0
Et l'intelligence, c'est quelque chose qui est extrêmement complexe à... Discuter dessus, c'est extrêmement complexe, parce que l'un des ressorts de la notation dans l'enseignement supérieur, c'est qu'on dit que les notes, ça permet d'évaluer une partie d'intelligence, alors que... Quel est votre avis sur ce sujet ?
- Speaker #1
Déjà, effectivement, il faudrait se mettre d'accord sur la définition de l'intelligence, parce que même les spécialistes ne sont pas d'accord là-dessus, y compris d'ailleurs sur les outils de mesure, les tests Binet-Stamford et autres qui évaluent le QI, le quotient intellectuel, sont très critiqués, et heureusement d'ailleurs. On parle maintenant de plusieurs registres d'intelligence, intelligence sociale, intelligence mathématique et autres. Donc effectivement, l'intelligence est très complexe. Et encore. à mon avis beaucoup d'avancées là-dessus. Donc là effectivement sur les outils auxquels on prête de l'intelligence artificielle, moi je pense qu'on est plus sur un outil qui est capable d'analyser une quantité de données. Pour moi en fait c'est un outil qui nous permet de voir dans la masse de data ce que l'homme n'est pas capable de faire. On a des limites physiologiques, ce qui fait que globalement on ne peut pas appréhender une grande quantité d'informations d'une seule fois. Là, ces outils-là nous le permettent. C'est un peu comme une longue vue, en fait. La longue vue vous permet de voir plus loin, parce que l'œil est limité. Et bien là, on est sur un outil qui nous permet de voir plus loin dans la data, d'apercevoir, de distinguer certaines choses qu'on ne serait pas capable de distinguer de façon humaine et seule. Donc l'outil nous aide. Mais encore une fois, c'est un outil.
- Speaker #0
Donc, il faut toujours une passe dessus des humains pour évaluer ou prendre une décision concernant cette chose. Parce que là, avec l'image de la longue vue, on voit quelque chose au loin. Mais après, il faut toujours qu'il y ait un humain qui dise, c'est une île ou un caillou.
- Speaker #1
Exactement. Il y a une interprétation du résultat. Et cette interprétation est d'autant plus importante. C'est que l'outil n'a pas de conscience. Donc, ce qu'il nous présente, il n'est pas capable de l'analyser. Tout comme on pourrait se poser la question, est-ce que les intelligences génératives de type DALI ou Stable Diffusion ou Mid-Journée, qui sont en fait des générateurs d'images, de contenus, est-ce que c'est de l'art ? En fait, c'est une vaste question. L'art, c'est quand même d'essayer de transmettre une émotion, alors qu'en fait, l'outil ne fait que répondre à une commande, un prompt. On lui passe une commande et il y répond, encore une fois, de façon statistique. en se basant sur un jeu de données qu'aucun humain ne serait capable de retenir. Et donc, il va composer à partir d'œuvres existantes. Mais ce n'est pas de l'art au sens de la définition, puisque l'outil ne cherche pas à transmettre une émotion ou un sentiment.
- Speaker #0
Il y a aussi la question de, parce qu'il y a des discussions, des sujets qui ont été dits, sur le fait d'améliorer les artistes. Et la question, c'est, est-ce que des artistes ont besoin d'être parfaits ? Est-ce que les aspérités ne font pas partie du... processus de création.
- Speaker #1
Exactement, le défaut pour moi c'est aussi le propre de l'homme. On parle aussi des hallucinations. Vous voyez encore le terme hallucination, on lui prête un sens humain. En fait l'algorithme se trompe, voire il bug un peu, mais on pourrait dire qu'il bug. Mais en fait pas qu'il hallucine. Hallucine c'est vraiment prêter un sentiment humain, une espèce de dysfonctionnement cérébral. C'est pas une hallucination. Pour lui ça paraît totalement cohérent la réponse qu'il donne. Parce que statistiquement, c'est cohérent. Donc ça répond encore une fois à un problème, à un programme. Par contre, là, ce que vous évoquez sur le fait d'améliorer les compositions des artistes, je ne suis pas sûr que c'est... En fait, c'est comme sur une palette, vous rajoutez une couleur, une couleur n'existait pas avant, vous avez une couleur supplémentaire. Vous l'utilisez, vous ne l'utilisez pas, ça vous regarde, ça vous donne une palette supplémentaire. Donc peut-être qu'il ne faut pas faire l'impasse et avoir un rejet total de ces nouveaux outils. Mais... Ce n'est pas une obligation, ça ne vous rendra pas meilleur. Il y a certains artistes qui vont certainement continuer sans intelligence artificielle. Ils ne seront pas pour autant moins bons, ils seront juste différents. Ils auront moins de palettes éventuellement sur leur choix, mais ça restera des artistes.
- Speaker #0
Oui, le sujet, ce n'est pas d'empêcher l'utilisation de ces outils, mais c'est de repenser leur utilisation et pas les voir comme des outils magiques.
- Speaker #1
C'est ça. Encore une fois, c'est un outil. Vous savez, dans le monde du développement informatique, le fameux codage, les développeurs, il y a cette question du est-ce qu'il faut ou pas utiliser l'intelligence générative ? Parce qu'effectivement, c'est probablement un des domaines dans lequel il y a une certaine productivité qui est associée à ces outils. Ça permet de générer du code très rapidement. Maintenant, la question c'est est-ce que c'est du bon code ou pas ? Là aussi, il y a des analystes qui se font de plus en plus, disant qu'il y a un biais. C'est-à-dire que... Tout à l'heure, on parlait des fameuses hallucinations, des dysfonctionnements, des réponses proposées. En fait, on risque de confirmer ce bug à chaque fois, puisque tout le code qui va être produit par les intelligences artificielles vont suivre à peu près les mêmes règles statistiques. Effectivement, il y a plusieurs modèles d'apprentissage dans les IA, mais on risque d'avoir ce type de dysfonctionnement, ou en tout cas de problématiques récurrentes qui vont s'installer. Et puis il y a un autre souci, c'est que... L'intelligence artificielle a besoin de se nourrir de données pour proposer des solutions. Et peut-être que dans quelques années, on aura le souci que l'intelligence artificielle va se nourrir de ses propres données, de ce qu'elle a généré. Donc si elle génère elle-même des erreurs, des aberrations, elle va se nourrir de ces aberrations et ça va la renforcer. Donc ça, ça pourrait être problématique. Dans le codage, là aussi, c'est une question d'opinion. Moi, j'utilise par exemple, quand je fais du développement, les intelligences génératives. pour m'aider, pour me faciliter un certain nombre de tâches qui sont laborieuses et qui va me libérer du temps sur d'autres tâches où là, par contre, je vais être beaucoup plus critique et je ne confierai pas le soin à l'intelligence artificielle de me générer le code complet. Je préfère en garder la maîtrise.
- Speaker #0
On est sur la suite de Novagogy au Moodle Mood. Là, cette fois-ci, on a la chance d'avoir une personne qui fait à peu près la même chose que nous, même qu'il le fait depuis... plus de temps et qui a été l'une des inspirations de NovaGoji par son travail, c'est Julien Maurice, c'est ça ? Oui,
- Speaker #2
c'est ça.
- Speaker #0
Alors, est-ce que tu peux te présenter, s'il te plaît, déjà ?
- Speaker #2
Oui. Alors, aujourd'hui, je travaille à l'Institut Minitelcom Business School. C'est une école de commerce. Je m'occupe d'un service de pédagogie, un petit service de trois personnes. et à côté de ça je produis un peu de contenu notamment effectivement des podcasts comme comme tu en as parlé donc on peut écouter mes productions sur le pédago cast c'est le nom du podcast j'ai également une chaîne youtube en fait où là je vais plutôt mettre sur des tutoriels sur des réflexions plus courte je dirais là d'un récemment j'ai tué notamment un avatar aussi pour faire des vidéos et donc ça c'est le pédago tube Et puis voilà, les personnes peuvent également s'inscrire. Alors, forcément, j'en envoie pas beaucoup, mais sur une pédagogie news, enfin une newsletter, entre guillemets. Mais voilà, donc ça me permet à la fois d'avoir un pied, on va dire, dans le milieu, vraiment dans une école, dans une structure. Donc, je suis vraiment face aux vraies problématiques liées à la pédagogie, au numérique, comment faire en sorte que les enseignants développent leur pédagogie, via notamment le numérique, mais pas seulement d'ailleurs. Et puis en même temps, ce côté un peu production de contenu qui me permet de m'épanouir aussi dans ce rôle. Toi, tu sais bien que c'est quelque chose d'épanouissant. C'est là qu'on apprend aussi. Pour moi, c'est un vrai acte d'apprentissage justement pour produire du contenu et ça me permet de monter aussi en compétence.
- Speaker #0
C'est une des thématiques du socio-constructivisme où on peut apprendre par les relations sociales qu'on se fait au sein, le moodle-moodle. D'ailleurs, qu'est-ce que tu fais au moodle-moodle ?
- Speaker #2
Alors, le moodle-moodle, ça fait un bout. tant que j'y suis, c'est vrai que je pense que ça fait au moins 15 ans que je viens. Ah oui ! C'est vraiment un rendez-vous que j'essaie de ne pas manquer, alors parfois je le manque, mais j'essaie de venir quand même tous les ans quand je peux. En fait, moi c'est tout simplement parce que j'avais commencé en tant qu'ingénieur pédagogique, c'était mon métier de base, là aujourd'hui je suis responsable du service, mais je suis quand même ingénieur pédagogique de base de toute façon. et finalement dans mon école on utilisait Moodle c'était simplement pour me former pour apprendre et c'est vrai que ce qui est intéressant c'est que ça a été aussi le début Moodle de ma production de contenu sur le web ce que j'avais créé à l'époque ça date une série qui s'appelait Moodle en deux minutes et puis c'est quelque chose d'ailleurs on m'en parle encore aujourd'hui parce que bon des gens continuent de consulter ces vidéos là Et à l'époque, il n'y avait pas grand-chose en tutoriel. Et donc, j'avais commencé à faire une chaîne à l'époque sur Dailymotion, pour dire que ça date, et que j'ai transféré après sur YouTube. Mais voilà, c'est pour ça qu'en fait, je suis au Moodle Mood parce que j'étais vraiment dans cette communauté. Et j'étais très actif à un moment donné également sur les forums. Là, je le suis moins aujourd'hui. Mais voilà, ça faisait vraiment partie de mon ADN d'origine, entre guillemets, d'ingénieur pédagogique. C'était mon outil phare, entre guillemets, qui me permettait de déployer aussi ma... ma pédagogie avec les enseignants.
- Speaker #0
Et là, tu viens de parler de l'une des choses qui est essentielle avec Moodle, c'est que c'est la communauté qui fournit les tutoriels, les documentations pour pouvoir utiliser les outils. Toi, comment est-ce que tu t'es lancé dans cette démarche et qu'est-ce que tu penses de cette démarche ?
- Speaker #2
Oui, alors c'est intéressant. Alors, c'est vrai qu'à la base, Moodle, c'est open source, en fait. Donc, c'est un peu cette philosophie de la gratuité, entre guillemets, du partage, etc. Euh... Et au tout départ, il n'y avait justement pas ces questions de model partner qu'on a aujourd'hui, qui ont maintenant des business models, etc. C'était plus vraiment quelque chose de communautaire à 100%, je dirais. Je trouvais ça intéressant. La différence par rapport à aujourd'hui, c'est qu'à cette époque-là, au départ, c'était plutôt selon moi du bricolage. Il y avait beaucoup de bricolage, mais c'était des passionnés. C'était un peu... Trouver le petit hack qui va permettre, je ne sais pas, via le glossaire, de créer une bibliothèque de vidéos, par exemple. On allait détourner un outil pour répondre à un besoin très précis. Dans les forums, il y avait des tas de petits hacks, des petites lignes de code. C'était vraiment une époque assez sympa pour tous les gens qui adorent ce côté-là, ce côté je mets les mains dans le cambouis, je développe ma petite solution, je bricole quelque chose qui fonctionne Donc ça, c'était le côté innovation qui était super intéressant. L'inconvénient par rapport à ces solutions-là, c'est que souvent, ce n'était pas des choses pérennes. C'est-à-dire qu'il y avait des tas de plugins qui n'étaient pas mis à jour. C'est encore le cas aujourd'hui d'ailleurs. Et du coup, je trouve qu'aujourd'hui, le fait que ce soit structuré maintenant avec peut-être un modèle économique plus solide avec des Moodle Partners et surtout notamment aujourd'hui avec la présence d'EdTech, parce qu'avant, on est à côté d'ailleurs de la salle où il y a l'EdTech. Avant, EdTech, c'était un gros mot même. même par rapport à la communauté Moodle, de dire oui je me demande à une entreprise privée, je la paye et puis elle me fournit un service, c'est quelque chose qu'on avait du mal à faire en fait. Et aujourd'hui ce n'est pas le cas, donc je trouve que l'écosystème s'enrichit, donc il y a toujours cet aspect communautaire qui est très fort dans Moodle, de partage d'échanges comme on le voit aujourd'hui. Il y a après tout le volet économique avec les Moodle Partners etc. qui fonctionne bien et tant mieux, je pense que ça permet que l'outil soit solide et pérenne on va dire. Et puis à côté de ça, pour moi, il y a l'autre monde des head tech aussi, qui pour moi est central aujourd'hui, qui permet d'apporter la brique à l'édifice. Je pense notamment à Challenge.me qui met en place une solution d'évaluation par les paires intégrée dans Moodle, qui vraiment marche super bien. Je pense à Ubicast, par exemple, pour la vidéo. Je pense à Knowledge pour créer des modules en H5P qui vont être intégrés dans Moodle. Voilà, des thès qui vont apporter vraiment leur petit plus. Et je trouve que voilà, tous ces écosystèmes-là, moi, je trouve que c'est une bonne chose. Et du coup, voilà, mais c'est parti effectivement à la base vraiment d'un aspect très communautaire. Et maintenant, ça s'ouvre à d'autres modèles, entre guillemets.
- Speaker #0
Mais il y a toujours des aspects de personnes qui sont dans leur... Enfin, je dirais dans leur coin, il y a toujours des équipes, mais qui développent des petits outils, des petits plugins qui sont des fois pour des demandes spécifiques qui sont... dans un seul établissement et qui n'arrivent pas à trouver forcément des solutions, alors qu'ils n'arrivent pas à trouver forcément des solutions, qu'ils n'arrivent pas à trouver des solutions adaptées à leurs demandes précises, parce que moi, j'ai l'impression qu'il y a toujours des solutions sur Moodle. C'est quelque chose que je trouve assez phénoménal, c'est que quand j'ai un questionnement, il y a toujours quelqu'un qui va me trouver des solutions. Alors peut-être des fois, c'est moi qui ai mal posé le problème et on m'aide à avoir une réflexion sur comment est-ce que je peux le repenser et avoir des solutions qui seront un peu plus...
- Speaker #2
pérenne mais il y a toujours cet aspect organique qui a je ne sais pas s'il y a d'autres LMS qui permettent ça non c'est bah on va dire c'est une force et en même temps un inconvénient parce que du coup c'est vrai que Moodle du coup c'est un peu parfois une usine à gaz aussi parce que du coup il y a des tas de choses qui sont développées à droite à gauche on a peut-être tendance à vouloir après télécharger trop de plugins quand on débute on va être un petit peu sur les effets waouh etc Alors que d'autres LMS s'orientent plus vers un produit plus fermé, mais avec un usage mieux défini, et du coup c'est plus simple parfois pour les utilisateurs de s'y retrouver. Donc je pense qu'il faut faire attention aussi avec cette tendance peut-être qui serait de développer pour chaque petit besoin son petit outil. Moi de mon point de vue, ce n'est pas forcément une bonne stratégie, sauf si vraiment on a un besoin très précis. auxquels il faut répondre, dans ce cas là on développe un plugin ou on peut demander d'ailleurs à des moodle partner de le faire ou des personnes qui vont suivre à peine l'évolution du plugin.
- Speaker #0
Et toi du coup tu nous as parlé au début des contenus que tu faisais, que tu faisais beaucoup de création de contenus, comment est-ce que tu choisis le type de médium que tu utilises et pourquoi est-ce que tu les utilises et est-ce que tu trouves des différences dans déjà la création de contenus et dans la réception des contenus ?
- Speaker #2
Ouais, en fait, après moi je produis du contenu mais je dirais que c'est plutôt de manière un peu spontanée on va dire, j'ai pas forcément de de ligne éditoriale j'ai un calendrier, d'ailleurs c'est peut-être quelque chose que je devrais développer mais, sauf qu'aujourd'hui par exemple je vais faire, typiquement pour répondre à ta question je vais faire des podcasts quand je vais rencontrer des gens en général je vais leur dire bah tiens c'est intéressant ça te dit que je t'invite à un podcast bah ouais ok, et souvent ça va être dans ce cadre là que je vais faire un podcast parfois c'est des gens qui peuvent me demander m'interpeller sur LinkedIn et qu'ils veulent enregistrer quelque chose, si je trouve que c'est intéressant, pourquoi pas, je dis ouais ok, on peut se faire un podcast, etc. Je collabore également avec Challenge Me, actuellement, pour faire des podcasts, ça s'appelle Pierre Power sur l'évaluation par les pairs. Donc là, c'est lui qui me trouve les intervenants et là, j'enregistre des podcasts, ça c'est intéressant. Après voilà, pour cet aspect podcast, je trouve que c'est vraiment le côté rencontrer des gens, discuter, c'est pas des podcasts très préparés, je sais qu'il y a des personnes dans... dans mon domaine qui font des podcasts beaucoup plus préparés avec moi c'est plutôt de la discussion on va dire donc moi ça me plaît bien comme ça pour l'instant puis voilà bon apparemment c'est ça plaît aussi aux auditeurs donc voilà pour les pour les podcasts moi je suis très consommateur de podcasts même des longs podcasts tu vois c'est quelque chose qui me dérange pas du tout enfin je suis vraiment vraiment adepte de ce format là que ce soit l'audio en général me plaît beaucoup de base c'est le podcast quand même un média qui ne demande pas une captation totale enfin on n'a pas
- Speaker #0
on peut faire la vaisselle, on peut conduire, on peut pas conduire en regardant une vidéo YouTube.
- Speaker #2
Ouais c'est ça, et d'ailleurs moi même j'utilise YouTube de manière un peu détournée maintenant, souvent je m'écoute des vidéos YouTube comme des podcasts parce que j'ai le premium, donc je peux mettre mon téléphone en loquet et je m'écoute la vidéo YouTube maintenant de cette manière-là, même si j'ai pas l'image, et souvent on arrive à comprendre rien qu'avec le son, mais comme tu dis c'est vrai que ça évite d'être... on va dire, que tous ces sens soient sollicités et puis qu'on, voilà, qu'on doive effectivement regarder un écran, etc. Et même en marchant, c'est le top en marchant, moi j'aime bien faire des petites randonnées en écoutant des choses et même du coup maintenant j'écoute aussi beaucoup de livres audio par exemple, c'est des usages que j'ai aussi, j'en lis aussi, mais voilà, donc par rapport à l'audio. Après moi j'ai une chaîne YouTube donc le PédagoTube où là c'est plus des choses plus courtes, ça peut être des vidéos sur des outils, ça peut être des réflexions.
- Speaker #0
Est-ce que dans les apprentissages, toi tu arrives à convaincre des profs d'utiliser le podcast parce que c'est quand même un média qui peut paraître pas sérieux si on s'en approche pas au début, on se dit juste on écoute la radio. Alors est-ce que le podcast c'est de la radio et est-ce qu'on peut l'utiliser dans l'enseignement ?
- Speaker #2
C'est une bonne question. J'avais fait d'ailleurs, pour info, j'ai également une plateforme de formation, j'ai quelques formations que je vends en catalogue qui s'appelle la Pédago School et dessus j'ai justement une formation qui s'appelle PodCour Creator, je l'appelle comme ça. J'imaginais appeler ce format-là le podcourt. Ce n'est pas forcément quelque chose qu'on appelle. On appelle ça plutôt les podcasts podagogiques. C'est plutôt ce mot-là qui revient. Et moi, c'est quelque chose auquel je crois, mais c'est assez long à se développer. Moi, je sais que j'ai une enseignante qui le fait dans mon établissement, qui enregistre des podcasts sur les mémoires de recherche. Elle s'appelle Aurélie Ludézère, pour les personnes que ça intéresse. Elle fait écouter ça à ses étudiants, donc elle s'en sert de cette manière-là. Par contre, un usage que j'ai déjà expérimenté, c'est d'enregistrer des podcasts avec des étudiants en cours, avec un roadcaster pro, notamment une table de mixage, une table vraiment de podcast, disons qu'ils avaient des micros, des casques, etc. Et l'ensemble des étudiants est autour des personnes qui sont en train d'enregistrer le podcast, et après peuvent poser des questions, donc ça fait d'une pierre deux coups. À la fois, il y a ceux qui créent le podcast, ceux qui l'écoutent. Après on les met en ligne, et d'ailleurs c'est comme ça que j'avais commencé le Pédagogast à la base notamment. Et donc ça c'est un usage pédagogique qui est intéressant. Mais effectivement, moi j'y crois, mais je remarque que la vidéo reste quand même le média, on va dire, le plus utilisé pour la pédagogie. Sans doute pour une question de valeur perçue aussi, parce que le fait d'avoir un audio, peut-être qu'on se dit, il y a juste un audio, je ne vais pas m'inscrire à ce MOOC, c'est que de l'audio par exemple. Je me... Alors, c'est de la vidéo, on a une valeur par dessus qui est supérieure quand il y a de la vidéo, ce qui n'est peut-être d'ailleurs pas justifié en termes de pédagogie, du tout. Mais voilà, il faut forcer de constater que même s'il y a des initiatives et que ça se développe, l'écoute du podcast se développe de plus en plus, mais pour les cours, ça se développe aussi, mais la vidéo reste quand même majoritaire.
- Speaker #0
C'est vrai, la vidéo, c'est un podcast amélioré, il y a un truc en plus, c'est perçu de cette manière, en gros.
- Speaker #2
Ouais, c'est ça, c'est la notion de valeur perçue qui est à mon avis supérieure dans la vidéo. Et du coup, quand on monte un projet de MOOC ou autre, il y aura toujours cet aspect, bon ok, on va faire de la vidéo, on va monter sur un fond vert, on va faire des choses. Peut-être que ce serait aussi simple d'avoir un podcast. D'ailleurs, nous on a des MOOC, il y a des podcasts, on varie un peu les choses. Mais effectivement, à mon avis, c'est quelque chose qui va évoluer. Et puis même ce qui est chouette avec le podcast, c'est que du coup, C'est beaucoup plus simple à réaliser, en gros c'est un facteur 10 je pense en termes de temps. Il n'y a pas à se recoiffer, il n'y a pas à se dire tiens je suis filmé. Et même pour les enseignants c'est beaucoup plus libre, c'est la voix uniquement. Et puis en termes aussi même d'écologie, la bande passante que ça prend est beaucoup plus restreinte aussi. Donc sur un aspect aussi entre guillemets développement durable c'est intéressant. Il y a plein d'aspects qui sont intéressants sur le podcast. Et moi, ce que je conseille par rapport au podcourt, la méthode que je conseille, c'est simplement, on a un podcast et un support, et on dit aux personnes, ouvrez le support, suivez au fur et à mesure. Et puis dans le podcast, on dit, je passe à la page suivante, comme vous pouvez le voir, etc. On peut très bien imaginer deux supports dissociés. Donc c'est plus léger, ou je ne sais pas, si les gens ont une mauvaise connexion, ça leur permet de consulter aussi rapidement la chose. Donc il y a des tas d'avantages. Mais je trouve qu'aujourd'hui, quand même, ça prend, mais ce n'est pas non plus une explosion du podcast pédagogique.
- Speaker #0
Ok, c'est tout pour moi en termes de questions. S'il y a quelque chose que tu voulais rajouter, tu m'en parles.
- Speaker #2
Écoute, merci en tout cas. C'est vrai qu'on a fait le tour de pas mal de sujets au final.
- Speaker #1
Je ne sais pas si je pense qu'on a fait plus de choses qu'un quart d'heure.
- Speaker #0
On a fait 17 minutes et demie.
- Speaker #2
On est resté à peu près dans ce que tu voulais. En tout cas, merci beaucoup pour cette interview. C'était intéressant de pouvoir donner mon point de vue sur le Moodle Mood et tous les sujets annexes.
- Speaker #0
Bienvenue dans cette nouvelle partie de Nova Goji au Moodle Mood 2024 à Marseille. On rencontre des personnes à chaque fois intéressantes et à chaque fois ultra pertinentes sur leurs différentes thématiques. Alors les rencontres se font lors des ateliers, lors des présentations. Et là, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a une personne que j'ai trouvée extrêmement intéressante, d'abord dans une présentation et après dans une solution qu'elle proposait. Elle va nous en parler, mais avant tout, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît pour les auditoristes du POCAT ?
- Speaker #3
Bonjour Aristide, merci pour cette invitation à échanger ensemble. Je m'appelle Nejma Belkdim, je suis cofondatrice et directrice produit de Knowledge AI. Mon cœur de métier, c'est les sciences cognitives appliquées à l'apprentissage avec les nouvelles technologies. On a développé une solution à destination des enseignants pour les aider dans leur conception pédagogique.
- Speaker #0
Qu'est-ce que c'est que les sciences cognitives ? Parce que j'en entends beaucoup parler, il y en a beaucoup qui parlent dans l'éducation, qui disent que c'est très bien pour les sciences cognitives. Mais... Comment est-ce que tu pourrais le définir ?
- Speaker #3
Alors déjà, je pense que c'est important de rappeler que les sciences cognitives, c'est un regroupement de sous-disciplines. Et on retrouve la psychologie cognitive, on retrouve aussi la linguistique et d'autres sous-disciplines qui vont participer à avoir, je dirais, une meilleure connaissance, entre autres, notamment du fonctionnement du cerveau, par exemple. Et donc, ce sont des disciplines qui vont nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement humain, mais aussi le fonctionnement humain en interaction avec son environnement. Et aussi, tout simplement, comment par exemple développer un bon produit pour un enseignant, pour un utilisateur, dans un contexte d'apprentissage par exemple.
- Speaker #0
Alors on va reparler de ces solutions et des choses qui peuvent être mises en place, mais j'aimerais bien savoir, parce que là on est au Moodle Moodle, donc tout a un lien avec Moodle, tout est autour de Moodle, et toi comment est-ce que tu es arrivé autour de Moodle ?
- Speaker #3
Alors la première relation que j'ai eu avec Moodle, ça a été en tant qu'étudiante mais aussi en tant qu'ingénieur pédagogique. Et donc j'ai fait de la conception pédagogique à l'université et c'était l'université utilisée Moodle. Et dans Moodle, on avait plusieurs activités, notamment l'activité H5P. Et c'est dans ce contexte-là que j'ai eu mon premier toucher à Moodle. Et aujourd'hui, on a complètement eu une approche d'intégration dans Moodle. Avec la solution Knowledge, on souhaite se greffer dans l'écosystème existant, dans l'écosystème numérique que connaît l'enseignant.
- Speaker #0
Alors ça, c'est intéressant que tu nous parles de H5P, parce que H5P, c'est un exemple de ce qui peut être fait avec Moodle en termes de communauté. H5P, à la base, c'était un plugin qui était externe à Moodle et après qui a été intégré dans les dernières versions de Moodle. Est-ce que tu veux en parler, des différentes activités qui sont possibles à H5P ? Pourquoi est-ce que tu t'es tournée vers ça ?
- Speaker #3
Alors, on s'est tournée vers H5P parce que, comme tu l'as dit, ce sont des activités qui ont été développées par une communauté. C'est de l'open source, par une communauté venue du monde entier et qui ont réfléchi à comment créer des activités efficaces et engageantes pour l'apprentissage. Et ces activités-là ont été éprouvées par la recherche. Donc si tu fais un test que tu vas sur Google Scholar, je vous invite à le faire, à aller sur Google Scholar, ce ne sera pas une revue de la littérature, et à taper H5P et efficacité sur l'apprentissage ou rétention, vous allez trouver pléthore de papiers de recherche, de chercheurs du monde entier qui ont essayé d'évaluer l'efficacité, la pertinence de l'usage de ces activités-là dans le cadre de l'apprentissage. Et ce qu'on voit, c'est que c'est extrêmement efficace. Beaucoup diront que les activités H5P ne sont pas très sexy. C'est vrai que ce n'est pas en termes d'esthétisme, on voit des choses bien plus jolies. Néanmoins, ce sont des activités qui respectent les ressources attentionnelles des apprenants et surtout qui respectent aussi l'intérêt, en tout cas qui apporte de la valeur sur le plan d'apprentissage grâce à l'interaction qu'elles permettent.
- Speaker #0
Les interactions permettent d'avoir un meilleur apprentissage. Parce que moi, j'avais cru entendre... Les personnes qu'on pouvait apprendre tout seul et qu'il y avait besoin de personnes pour s'élever.
- Speaker #3
Alors il y a l'interaction avec un objet qui n'est pas humain, donc là en l'occurrence c'est l'activité H5P, et l'interaction avec l'autre. L'interaction en fait, si on prend le modèle par exemple, il y a un modèle qui s'appelle ICAP, Interaction Constructif Actif Passif, et c'est un modèle qui est intéressant parce qu'il présente l'engagement cognitif comme un continuum qu'on va pouvoir observer grâce au comportement. Et un des comportements c'est l'interaction. Donc on peut estimer que lorsqu'il y a une interaction, on va au moins amener probablement un engagement cognitif. Donc c'est l'interaction par le clic, par le fait de devoir générer une réponse, ça va permettre un effort cognitif qui ne va pas être inintéressant pour l'apprentissage. L'objectif c'est d'aller vers un engagement cognitif qui est beaucoup plus important, et l'interaction est un moyen de permettre ça.
- Speaker #0
Et vous, qu'est-ce que vous proposez avec Knowledge pour permettre... Alors je ne sais pas si c'est avoir une meilleure efficacité dans l'apprentissage, si c'est la bonne manière de présenter la chose. Mais qu'est-ce que vous proposez pour que apprendre soit quelque chose de pas forcément contraignant pour les apprenantes et apprenants ?
- Speaker #3
Alors avec Nolèges, l'objectif est double. On vise les enseignants pour leur permettre de concevoir ces activités-là, qui sont engageantes. Et d'autre part, on veut permettre à l'apprenant de s'engager davantage et d'être dans une posture autonome et de contrôle. On va pouvoir lui permettre de se mettre dans, en tout cas faire émerger un travail de métacognition que tout le monde cherche à mettre en place. grâce à des activités où il va être en autonomie, on va être sur de l'évaluation plutôt formative et pas juste notée pour noter. Dans le cadre du H5P et des activités qu'on génère, l'erreur est favorable à l'apprentissage. L'erreur n'est pas là pour sanctionner, mais vraiment pour venir mettre à jour la connaissance ou bien la consolider. Et donc ça, c'est vraiment un positionnement qu'on a avec les activités H5P.
- Speaker #0
Ok, donc on a de l'évaluation pour se positionner personnellement, pas pour se positionner pour une note de fin d'année. Enfin, une note de fin d'année, une note qui sera évaluée et qui aura une conséquence pour le reste de sa scolarité, mais pour soi-même.
- Speaker #3
En tout cas, les activités ont été pensées comme ça. Donc beaucoup des activités, par exemple les activités flashcards, c'est extrêmement efficace les flashcards. On lit la question, on génère la réponse et on retourne la carte. C'est très simple, c'est vieux comme le monde et c'est très efficace. Il n'y a pas de notes, mais ce qu'on voit, c'est que les élèves, les étudiants se... positionnent de toute façon dans des objectifs de performance et qu'ils sont contents d'utiliser knowledge parce que ça leur permet d'avoir de bonnes notes et ça c'est le retour que nous ont fait les enseignants c'est ce qu'on pourrait appeler un objectif externe qui va permettre une forme de motivation on n'est pas du tout sur la motivation intrinsèque complètement en pur mais ça va permettre en tout cas de les engager au moins et de performer.
- Speaker #0
Donc au knowledge, comment est-ce que ça fonctionne ? Un plugin que j'installe et qu'est-ce que je fais si moi je suis prof et que j'aimerais bien l'utiliser pour mes étudiantes et étudiants ?
- Speaker #3
Alors c'est un plugin qui s'installe dans Moodle et c'est un outil, ce qu'on appelle un outil auteur. Donc ce n'est pas une plateforme, c'est vraiment un outil à destination de l'enseignant et seul l'enseignant verra cette plateforme. Les élèves, les étudiants ne viendront pas sur la plateforme. Et ce qu'on va, c'est très simple, donc j'ai enseigné la psychologie cognitive à la fac, j'ai un TD, j'ai des élèves qui viennent en classe. Et en amont de la classe, par exemple, je vais aller récupérer un de mes cours ou une vidéo YouTube sur le fonctionnement du cerveau. Je vais prendre cette vidéo, l'intégrer dans nos lèges et je vais pouvoir générer une dizaine d'activités interactives, un glossaire. La vidéo, on va la rendre interactive, on va ajouter des éléments d'interaction dans la vidéo, des questions, des concepts clés qui vont apparaître et tout un tas d'activités. Ce qu'on va surtout permettre, c'est de pouvoir tout modifier. En fait, on garde vraiment l'humain dans la boucle. Et c'est extrêmement important justement pour l'adoption de cette technologie, l'adoption de l'IA générative dans un contexte d'enseignement.
- Speaker #0
Donc pour la vidéo interactive, ça veut dire que je regarde une vidéo qui parle, je ne sais pas, qu'est-ce qu'on pourrait prendre comme thématique. On est à Marseille, on regarde une vidéo qui parle de mouettes et à un moment elle va s'arrêter et j'aurai une définition qui va apparaître, c'est ça ?
- Speaker #3
Exactement. Et une définition qui va apparaître et ce sera la définition que donnera la personne dans la vidéo. Et c'est extrêmement important parce que... on va respecter ce niveau de langage, ce niveau de complexité, et on va aussi éliminer les phénomènes d'hallucinations, donc les erreurs ou les fabulations qu'on peut retrouver sur ChatGPT. Ok.
- Speaker #0
Alors, on a eu une discussion avec une personne tout à l'heure qui parlait que l'hallucination, c'est plus quelque chose qui serait humain, mais que les machines, elles n'auraient pas forcément des hallucinations.
- Speaker #3
Je pense que c'est une question d'intention. C'est-à-dire que, j'imagine, de ce que tu me dis, je suppose, Ce que voulait dire la personne c'est que les hallucinations, nous on appelle ça une hallucination, et que finalement un humain quand il hallucine, c'est-à-dire quand il bullshit, il le fait de façon intentionnelle. Quand une IA bullshit, elle ne le fait pas de façon attentionnelle. C'est de la pure, on est sur de la mathématique pure, ça génère et ça génère.
- Speaker #0
Là on va arriver sur la fin de l'entretien. Est-ce qu'il y a quelque chose que toi tu as remarqué dans le Moodle Mood ?
- Speaker #3
Alors c'est ma première fois au Moodle Moodle et je dirais que ce que j'ai remarqué, c'est ce sentiment fort de communauté et d'engagement qu'on retrouve chez les enseignants, chez les concepteurs pédagogiques, chez tout ce cœur de la pédagogie qu'on retrouve dans différentes institutions et ce sentiment de communauté et de contribution pour le bien commun et le bien de tous. C'est quelque chose qu'on ressent de façon très forte au Moodle Moodle. Et c'est très convivial, c'est très accessible. On a des échanges qui sont extrêmement précieux et qui nous permettent, nous, notamment en tant qu'entreprise, d'avoir des retours et une perception aussi de la réalité terrain qui est autre que celle qu'on peut avoir notamment lors d'ateliers. Et c'est aussi l'occasion de pouvoir voir, nous en tout cas, nos utilisateurs parler de la solution avec leurs mots, parler du bien de la solution, parler de ce qui fonctionne, de ce qui ne fonctionne pas. Et c'est un vrai plaisir. C'est vraiment un espace bienveillant d'échange qui est forcément important aujourd'hui.
- Speaker #0
Ok. Et alors, je viens de penser à une dernière question parce qu'on t'a vu discuter devant 500 personnes. Qu'est-ce que ça fait de discuter devant 500 personnes en direct ? Et comment est-ce qu'on fait pour pouvoir proposer une communication au Moodle Mood ?
- Speaker #3
Alors, parler devant, face à 500 personnes, c'est une question, je dirais que c'est une question d'habitude. La première fois, tu as très très très peur. La deuxième fois, tu as encore peur. Et en fait, tu es toujours stressé, globalement, des fois plus, des fois un peu moins. Et puis en fait, les gens sont là pour écouter le message que tu as à partager. Et généralement, quand tu parles à 500 personnes, il y a 500 personnes qui sont devant toi, qui sont venues, qui attendent, et il faut leur donner une information qui est utile pour eux. C'est ça, il faut penser à ce que tu veux leur transmettre, qu'est-ce que tu veux donner. C'est important. Et ensuite, la deuxième question, c'était comment on communique au Moodle Mood ?
- Speaker #0
Comment on fait une demande de communication ? Qui est-ce qui la valide ? Quand est-ce qu'on doit le faire ? Est-ce qu'on a un délai pour donner les...
- Speaker #3
J'en ai aucune. J'ai Caroline qui est excellente, qui est super dans l'équipe, qui a géré tout. Chacun son genre d'expertise. C'est vrai que je ne sais absolument pas, mais en tout cas, il y a des opportunités pour parler, pour présenter son message et présenter sa solution.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #3
Merci à toi.
- Speaker #0
Ça nous a fait plaisir. Je pense que tu seras la dernière. Après, peut-être qu'il y aura d'autres personnes qui vont être à nous parler. Mais merci beaucoup pour cet entretien. Bonne route, bonnes vacances. Merci. Et à très bientôt.
- Speaker #3
Avec plaisir.
- Speaker #1
Bye bye.