- Speaker #0
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode d'Odyssée où j'ai le plaisir d'accueillir un ami, un partenaire, un collègue avec qui on travaille au Labo du Web avec Marvin. Donc c'est Gwen Dola. Bonjour Gwen.
- Speaker #1
Bonjour Eden. Bonjour à tous.
- Speaker #0
Comment tu vas ?
- Speaker #1
Très bien, aujourd'hui ça va. Malgré le mauvais temps dehors.
- Speaker #0
Ah ouais, moi je suis arrivé dans la brume.
- Speaker #1
Oui, ce matin, c'est très brumeux, effectivement. Ça change du climat qu'on avait il y a quelques temps. C'est clair,
- Speaker #0
ne serait-ce que la semaine dernière.
- Speaker #1
C'était super.
- Speaker #0
Soleil magnifique. Là, on est retombé dans un temps d'hiver, on va dire.
- Speaker #1
Ce n'est pas très grave, c'est comme ça, ça fait partie de la vie.
- Speaker #0
Gwen, moi, j'aime bien ta personnalité. Tu es quelqu'un de très calme. Tu aimes les voyages, tu aimes le sport, le rugby notamment. Tu aimes la bonne bouffe. t'as un bon vivant et puis t'as cette espèce de De coolitude, tu vois. Et ça, j'aime bien. Et j'aimerais qu'on puisse discuter de ça, du fait que tu sois entrepreneur depuis quelques années déjà, avec ton entreprise Feelgood e-commerce. Donc, tu aides les e-commerçants, en fait, à développer leur activité, à créer leur site Internet.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Exclusivement avec Shopify, si je ne dis pas de bêtises.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Et voilà, j'aimerais qu'on puisse discuter de ta vision de l'entrepreneuriat, tu vois, de l'équilibre, justement, vie pro, vie perso, etc. Et tout ça, en fait. Tous ces grands sujets qui concernent tous les entrepreneurs en général.
- Speaker #1
Ouais, ça marche. Bah écoute, discutons de ma coolitude.
- Speaker #0
Ok, let's go. Donc, tu vois, j'ai une première question. C'est voilà, qui est le personnage ? Qui est Gwen ?
- Speaker #1
Ouais, Gwen, il a 33 ans. Il est marié, pour la petite histoire, parce qu'on le verra, mais ma femme est très importante dans ma vie perso et dans ma vie professionnelle également. puisque les deux sont quand même assez proches quand on est entrepreneur. Et puis papa d'une petite Léna qui a bientôt 8 ans.
- Speaker #0
Et ouais, ça grandit, ça pousse.
- Speaker #1
Et oui.
- Speaker #0
Et du coup, là toi tu es entrepreneur, est-ce que tu peux parler aussi de ce que tu fais ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr.
- Speaker #0
Depuis combien de temps ?
- Speaker #1
Donc ça fait depuis décembre 2018, donc si mes calculs sont bons, un peu plus de 6 ans, grosso modo. que j'ai écrit ma société. Alors, j'ai eu diverses choses depuis, mais depuis quelques années, focus sur l'accompagnement des e-commerçants, que ce soit du conseil, mais également de la création de boutiques, uniquement sur Shopify. Et parfois, on va un petit peu plus loin avec de la prestat, type gestion des ads, etc. Mais que je garde pour certains clients. Ce n'est pas, on va dire, mon cœur de métier, même si c'est ce que je faisais auparavant. Et maintenant j'ai transité sur ça. Pourquoi ? Parce que je gravite dans le monde du e-commerce depuis plus de dix ans maintenant. Depuis mes études en fait tout simplement, j'étais en alternance et ma mission était de gérer des sites dans la boîte dans laquelle j'étais. Je suis ensuite parti dans une agence web, on reparlera peut-être de tout ça plus tard, pour laquelle je ne travaillais exclusivement que pour des e-commerceurs dans un tas d'univers différents. J'ai eu la volonté de vouloir me lancer et d'essayer de les accompagner. Plus ou moins de réussite au départ, on a beaucoup d'envie, de croyances, etc. Et puis après on se heurte un petit peu à la réalité aussi, et c'est parfois aussi ce qui nous remet en question. Donc ça c'était super. Et puis j'ai même été e-commerçant moi-même. en m'associant avec des entreprises, etc. Donc, c'est un univers que je connais bien. Et aujourd'hui, j'essaye d'accompagner du mieux que je peux les e-commerçants dans leur développement.
- Speaker #0
OK, OK, OK. Moi, ce que j'entends, c'est que tu as vraiment travaillé cette expertise, cette verticale sur le numérique, mais le numérique à travers du site web et du site web marchand.
- Speaker #1
Yes, exactement.
- Speaker #0
Aujourd'hui, c'est une vraie expertise que tu as.
- Speaker #1
Oui, alors, j'ai du mal à me considérer comme un expert. On verra, mais c'est peut-être... Parfois, mon défaut, je m'en mets tout le temps en question. Alors, ça peut être aussi un avantage. Mais parfois, ça me fait aussi douter de mes compétences, ce qui est un peu dommage, puisque je les ai finalement. Et puis, j'ai été e-commerceur moi-même, donc toutes les galères qu'on peut avoir en e-commerce, etc., toutes ces choses-là, je les connais. Donc, j'ai forcément de l'expérience, j'ai forcément des acquis. Mais on le verra, ça fait partie de mes points noirs et des points que je dois travailler.
- Speaker #0
On en a toujours des petits moments de doute ou de remise en question, c'est normal. Alors justement, est-ce qu'à travers ta... Ton activité, moi, ce que j'appelle la quête, est-ce que tu peux définir ton activité comme étant ta quête, ton but ultime à travers l'entrepreneuriat ? Est-ce que tu peux nous parler de pourquoi est-ce que tu entreprends ? Est-ce que tu as des volontés de liberté ? Qu'est-ce qui te motive en fait ?
- Speaker #1
Oui, alors j'entreprends, je vais peut-être parler de mon parcours avant, ça va nous aider à comprendre pourquoi j'ai commencé à entreprendre. Dès mes études, j'ai tout de suite compris que j'aimais, je ne vais pas dire diriger. parce que je suis quand même très à l'écoute des autres. Mais j'aimais bien gérer un projet, chapeauter les choses, etc. Tout en prenant en compte la vie des autres parce que c'est quand même ultra important pour évoluer. Mais j'aimais bien prendre le lead. C'était ma personnalité. Ensuite, j'ai travaillé dans une boîte en tant qu'alternant. J'ai été embauché, etc. C'était une plus ou moins grande entreprise locale. C'était une super expérience, mais dans ce type de boîte, dans ce type de structure, t'es cantonné à un rôle, et ce rôle, il peut être parfois limité. Et moi, je suis trop curieux, et j'ai envie de faire plein de choses dans ma vie pour m'imiter qu'à une seule tâche, tous les jours, et pour moi, c'était trop réverbatif, et clairement, je m'ennuyais. Et moi, dès que je m'ennuie, il faut que j'arrête. Donc, j'ai arrêté, j'ai eu une autre opportunité, je suis parti dans une agence web. Là, c'était super, parce que franchement, j'ai... J'avais plein de tâches à faire, c'était une toute petite structure, on était quatre ou cinq. Donc là tu touches à tout, si t'es curieux le patron était très accessible, donc tu travailles avec lui, t'apprends plein de choses etc. Et à un moment donné, bah en fait j'ai eu envie, je me suis dit mais en fait moi je vais faire ça tout seul quoi. J'ai envie de monter un truc. Pourquoi ? Alors pourquoi l'élément déclencheur c'était la naissance de ma fille. Pourquoi ? Parce que ma femme accouche. J'ai ma semaine où je peux rester avec elle et ma fille à la maison, voilà, ce qui est droit des hommes, qui était un peu moins que ce qu'on a aujourd'hui à l'époque. Et je vis très mal le retour au travail. Mais genre, très mal quoi. Pour moi c'est un crève-cœur, j'ai l'impression d'abandonner ma femme, c'est quand même pas simple non plus d'avoir un enfant, enfin voilà. J'ai l'impression de l'abandonner, j'ai l'impression d'abandonner ma fille. Et là, tout se remet en question. Je suis au boulot et c'est comme si je n'étais pas là. J'ai l'impression de passer 7 heures par jour à attendre de rentrer à la maison pour être avec eux. Donc je me dis, mais ça, il n'y a qu'un truc qui va pouvoir me le permettre. Deux, c'est soit je suis chômeur, ce qui ne m'intéresse pas trop, soit j'entreprends et je travaille de la maison et j'aménage mes horaires comme je veux. Bon, ça c'est sur le papier. Après, la réalité nous rattrape différemment. Mais j'ai créé ma boîte pour être tranquille et gérer mes horaires, gérer ma vie familiale comme je l'entends. Alors ça implique parfois, certes, j'ai la liberté et la chance aujourd'hui de pouvoir prendre des congés comme j'en ai envie, de pouvoir dire, bah là, non, tiens, je ne travaille pas ce mercredi après, ou ce vendredi après, parce que ma fille est malade, ou parce que j'ai envie de passer du temps avec ma femme et ma fille ce jour-là. Par contre, si j'ai des choses à rendre prochainement, je vais peut-être devoir travailler un samedi ou un dimanche, ou travailler tard le soir ou me lever plus tôt le matin, etc. Mais en tout cas, je suis libre et je fais ce que je veux. La priorité étant quand même de satisfaire ses clients derrière et de faire en sorte que la boîte tourne, certes, donc il y a quand même du travail à produire, mais à la vitesse et au rythme que j'ai envie de m'imposer. Si demain, j'ai envie d'avoir qu'un seul client et de gagner 1000 euros par mois, ça me regarde en fait.
- Speaker #0
Ah, bien sûr.
- Speaker #1
Maintenant, si j'ai envie de gagner 3 000, 6 000, 10 000, il va falloir que je travaille en conséquence. Mais j'ai cette liberté-là de pouvoir faire ce que je veux. Aujourd'hui, c'est ce qui m'intéresse dans le fait d'avoir mon entreprise.
- Speaker #0
Est-ce qu'aujourd'hui, tu considères avoir trouvé ton équilibre ? Tu parlais des revenus et tout ça. Est-ce qu'aujourd'hui, tu considères avoir atteint ton objectif de revenu ou est-ce que c'est encore en cours ? Ou en termes d'équilibre, est-ce que tu as trouvé vraiment du coup ce qui te convient ?
- Speaker #1
Globalement, je dirais que oui, je suis à l'équilibre. Ce qui n'était pas le cas les premières années où j'ai commencé. J'ai expliqué des plâtres comme tout le monde, etc. À une époque, je me suis même rendu compte que finalement, je bossais peut-être même plus que quand j'étais salarié. Donc heureusement aussi, ma femme m'a alerté là-dessus. L'importance de son soutien aussi dans tout ça. Je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais en réalité... Je pense que je ne me serais jamais lancé dans l'aventure si elle ne m'avait pas suivi. Donc son soutien, sa parole et ses conseils sont hyper importants. Je pense que sans elle, j'aurais peut-être même déjà probablement arrêté ce que je fais. Parce qu'elle m'aide dans les galères, etc. C'est vraiment un moteur et un soutien. Donc franchement, je ne peux que la remercier pour ça. Mais je dirais qu'aujourd'hui, j'ai trouvé un équilibre. Tant financièrement que sur le temps que je peux allouer à ma famille ou à mon entreprise, etc. Je pense avoir le bon rythme.
- Speaker #0
Ok. Comment est-ce que tu as soutenu ? Est-ce que c'est une phrase ? Des fois, il y a des moments un peu déclics. Quand tu dis, tu penses que je vais le faire ? Tu penses que je dois le faire ? Vas-y, fonce. Comment ça s'est passé pour toi, pour vous ?
- Speaker #1
Il y a eu plein de phrases, je dirais. Il y a eu des phrases, quand ça allait mal, un peu comme une claque. tu vois, qui te remettent les idées d'aplomb. Tu te dis, ben ouais, en fait... À quel moment ?
- Speaker #0
T'étais déjà entrepreneur ? Ouais,
- Speaker #1
j'étais déjà entrepreneur et il fallait arrêter de faire ou d'essayer de faire comme je faisais, etc. ou travailler avec les personnes avec lesquelles je travaillais. Et de repartir sur une base plus saine parce qu'en fait, mentalement, j'étais out. Financièrement, ça ne rapportait rien. Donc, quel était l'intérêt, tu vois, de se buter comme ça ? Et alors je sais plus quelle est la phrase exacte qu'elle m'a dit, mais grosso modo je me suis pris une claque. Et je me suis dit ok ouais, mais oui carrément elle a raison, on arrête tout et on recommence quoi. C'était des phrases comme ça, ça a été, je pense que pour entreprendre ça a été bah ok, oui ça lui faisait peur, comme moi ça me faisait peur. Mais si t'as envie de tenter l'aventure, tente. Et puis au pire si ça marche pas, bah tu vois on verra autre chose. Ma femme est assez positive dans la vie. assez simple dans ses envies tu vois dans enfin je sais pas comment l'expliquer mais elle est assez chill aussi sur le plus chill que moi d'ailleurs les apparences sont trompeuses mais mais ouais elle m'a dit bah écoute si tu as envie d'essayer essaye et puis on voit quoi ouais et je pense que franchement j'en serai pas là sans elle et aujourd'hui c'est plutôt un soutien de fierté Elle est fière de ce que je fais, elle m'encourage. Et c'est aussi mon moteur à continuer ça.
- Speaker #0
C'est vrai que tu soulèves quelque chose d'assez important, d'assez fondamental. Quand on entreprend, c'est l'entourage. Et c'est vrai que les quelques entrepreneurs que j'ai eus à ce micro dans Odyssée, c'est quelque chose qui revient relativement souvent. C'est le soutien d'un conjoint, d'une conjointe, à un moment dans cette aventure qu'on fait et qu'on tente. on n'a aucune garantie de succès.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
Et c'est vrai que si on a un rock, quelqu'un qui nous ancre, quelqu'un qui arrive à nous pousser, qui ont ces différents rôles, de moteur, d'encre, de rocher, ça aide profondément l'entrepreneur que tu es, que moi je suis aussi. J'ai aussi ma femme qui joue ce rôle, mais un truc de fou. Un truc de fou. Et c'est vrai que c'est assez... C'est fondamental finalement d'avoir quelqu'un qui nous soutient.
- Speaker #1
Je ne peux que partager ton avis. Très franchement, pour moi c'est indispensable. Je parle pour moi, mais c'est pour moi indispensable. Je dirais qu'il y a mon entourage proche et après il y a mon entourage entrepreneurial aussi. Mine de rien, ça a vachement influé sur l'entreprise que j'ai, etc. Je te dis, j'ai parfois été entouré des mauvaises personnes, alors des gens très bien, c'est pas le problème, mais qui n'avaient pas la même vision entrepreneuriale que moi etc. Et quand tu bosses avec eux, tu te sens pas toi même et ça marche pas tu vois. Donc ça, ça a été certaines erreurs qu'il a fallu corriger et aujourd'hui je pense que j'ai un entourage entrepreneurial qui me correspond un peu plus, des gars avec qui j'adore passer du temps, que ce soit toi, que ce soit Marvin, le labo, ces choses là. Pour moi, ça, c'est hyper important, hyper enrichissant. Et c'est super. Et puis mes potes, mes amis dans la vie aussi, qui apportent un certain soutien, un certain rôle. Et ça, c'est hyper gratifiant. Oui,
- Speaker #0
c'est clair. Quand tu parlais de vision, c'est quoi ta vision de l'entrepreneuriat ? Pour résumer, peut-être en une phrase ou pas. À quoi ça sert tout ça ?
- Speaker #1
C'est difficile à définir, mais moi, je dirais être libre. Pour moi, c'est ma vision. Mon objectif, ce n'est pas de gagner beaucoup d'argent. Ce n'est pas d'être riche. Au pire, je gagne en loto. Mais c'est très hasard de le nommer. On ne peut pas parier là-dessus, ce n'est pas un plan de carrière. Mais bon. Mais ce n'est pas d'être riche. Financièrement, c'est plutôt de se sentir bien dans la vie. Je pense que l'entrepreneuriat n'est pas fait pour tout le monde non plus. Ça peut être vraiment source de stress. Il faut vraiment trouver son équilibre. Je respecte les entrepreneurs qui entreprennent parce que demain, ils veulent être millionnaires, libres à eux. Et franchement, bravo s'ils y arrivent. Moi, ce n'est pas ma vision. Je sais le travail que ça implique, le manque de liberté aussi que ça implique derrière. Même si après, ils pourront être peut-être plus libres que moi, je le saurais. Mais moi, je veux passer du temps avec ma famille. Je veux qu'ils soient fiers de moi. Et le reste, ça m'importe assez peu en réalité. C'est une vision assez longue de l'entrepreneuriat. Non,
- Speaker #0
mais c'est super intéressant parce qu'en fait, si tu veux, on a ces images. C'est un peu des clichés de l'entrepreneur qui sort de sa lambeau, qui dit toi aussi tu veux gagner 10 000 euros par mois. Tu es aussi sur LinkedIn, donc tu vois bien les effets d'annonce, tout l'écosystème startup ou toute la culture startup autour des levées de fonds, des choses comme ça. Donc en fait, on voit des grands chiffres. Et forcément, tu as cet effet de comparaison. Écoute, moi, ce n'est pas encore ça. Il y a quand même cette influence extérieure qui peut-être aussi nous donne une mauvaise image de l'entrepreneuriat ou quelque chose de pas forcément réaliste ou un peu, je ne sais pas moi, surjoué peut-être.
- Speaker #1
Oui, alors je suis totalement d'accord avec toi. C'est même très intéressant ce que tu dis parce que, en gros, quand je me suis lancé, c'est vraiment la vision que j'avais de l'entrepreneuriat. Une image faussée qu'on voit sur les réseaux sociaux, l'entourage avec lequel je m'étais lancé, eux avaient aussi vraiment cette vision-là. Et en fait moi je ne m'y suis pas retrouvé tu vois. C'était pas mon style, c'était pas mon truc. Je ne suis pas le mec qui sort d'une lambeau tu vois, justement costard et tout. C'est pas mon délire. C'est sûr avoir de l'argent c'est sympa mais ça faisait pas tout dans la vie. Je te dis qu'à cette époque là franchement j'étais pas forcément très heureux d'un point de vue personnel franchement. Trop de stress, trop de problèmes à côté etc. Je ne voyais pas l'intérêt. Et je pense que tu as raison, il y a une image assez faussée, mais en même temps, le monde dans lequel on vit tourne beaucoup autour de la réussite professionnelle et de la réussite financière. Gagner beaucoup d'argent, c'est forcément réussir dans la vie. Maintenant, si tu es riche, mais que tu es malheureux dans la vie parce que personne ne t'aime, etc. Tu vois, moi ça me rend pas heureux. J'ai rencontré des gens, je suis parti, enfin j'ai fait plein de voyages, je l'évoquais tout à l'heure, enfin j'ai fait plein de voyages, j'en fais pas assez à mon goût mais bon voilà. Il faut bien bosser. Il faut bien bosser pour partir en voyage. Non mais ça c'est pareil, mais les voyages ça m'a aussi beaucoup ouvert les yeux sur plein de choses. Sur le sens de la vie, sur ce qu'on voit sur les réseaux sociaux versus la réalité. Aujourd'hui j'essaie vraiment de m'éloigner des réseaux sociaux parce que pour moi c'est un poison. On fausse beaucoup d'images et parfois ça te rend malheureux. Tu vois, dans ce que tu vois, toi tu vas voir des mecs qui partent tout le temps en voyage. Tu te dis putain mais c'est moi, c'est la vie de rêve et tout. Ouais mais on connaît pas leurs galères en fait. Ces gens là finalement ils ont aussi des galères comme toi. Il y a plein de choses, mais au cours de mes voyages, je me suis rendu compte qu'à chaque fois, les gens les plus heureux étaient les gens les plus simples. Je suis parti, même en Polynésie, j'ai rencontré des gens très pauvres, et franchement, ils étaient plus heureux que moi. Et tu te poses la question, ça remet plein de choses en question dans ta vie. Alors après, quand tu reviens ici, il faut quand même de l'argent pour arriver à vivre, etc. Mais ça fait réfléchir sur la manière dont tu prends certaines choses, parfois. au pied de la lettre et que ça te rend malade ou autre.
- Speaker #0
C'est des choses qui t'inspirent quand tu vois justement ces voyages, cette simplicité dans la vie des gens que tu as rencontrés, et je vois très bien de quoi tu parles. Est-ce que tu aspires en fait à cette même tranquillité d'esprit ?
- Speaker #1
Carrément, c'est mon objectif ultime. C'est d'être tranquille d'esprit, comme tu le dis. Franchement, ces gens-là, ils ont une chance et un bonheur pas possible. J'ai rencontré des gens ultra inspirants, pourtant ils n'avaient rien.
- Speaker #0
T'as un exemple ?
- Speaker #1
Ouais, j'en ai plein même. Mais je ne sais pas, je vais te donner un gars que je rencontre, c'est cet été en Polynésie. C'était mon rêve de partir là-bas, on fait notre voyage de noces avec ma femme. Et on est sur une île, en plus ce jour-là, il pleut. Tu pars le bout du monde dans l'endroit paradisais et ce jour là il pleut. C'est le seul jour de pluie qu'on a eu mais ce jour là il pleut. Et on va chez un mec qui est en fait un tailleur, enfin tu vois il est sculpteur.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Sur du bois marquisien et il sculpte des tiki. Et le gars a rien. En fait il te reçoit dans sa maison. Franchement sa maison c'est limite, il y a là un toit qui couvre de la pluie etc. Il n'y a pas grand chose, c'est le bazar partout. Je me souviens d'une image marquante mais il y a la tombe de sa mère dans le jardin parce que là bas ils enterrent leurs morts dans leur propriété. Ils ne sont pas obligés de les mettre au cimetière. Et d'ailleurs c'est une symbolique très forte de l'importance de la famille chez eux. Et en fait, le mec nous accueille avec rien. Et il est juste heureux d'être là, sur cette terre. Heureux de nous accueillir et de partager un moment avec nous. Et en fait, on discute. Il se trouve que j'ai des tatouages polynésiens, donc le mec voit mes tatouages. Lui, ça lui parle forcément, il connaît, il sait ce qu'il veut dire, etc. Et on se met à parler de ça. Et il est presque en pleurs.
- Speaker #0
Ah ouais ?
- Speaker #1
Juste d'être là avec nous et de partager ce moment. Et là, tu fais, mais moi, quel problème j'ai dans la vie ? Tout va bien, en fait. j'ai plein de choses et je vis ce moment etc lui il a rien et juste il kiffe et il est heureux et je pense que sur chaque île chaque jour j'ai rencontré des gens comme ça en Polynésie qui n'ont pas grand chose mais qui sont juste heureux parce que pas pollués par tout notre système même si les réseaux sociaux commencent à influencer un peu la donne et commencent à rendre un peu les jeunes malheureux aussi parfois là-bas tu vois parce qu'ils aspirent à de nouvelles choses, ils voient des gens euh... Voilà. Rêver, sortir tous les jours, avoir plus d'argent, etc.
- Speaker #0
C'est un peu une fenêtre sur le monde.
- Speaker #1
C'est ça. Et moi, je peux t'assurer que le pêcheur que tu croises sur son bateau, qui est au milieu de son lagon, qui est juste déjà magnifique, sans cette chance-là aussi, mais qui a juste son bateau et qui va à la pêche, non pas pour vendre son poisson, mais pour se le manger lui-même, en fait, il a besoin de quoi de plus dans la vie, finalement.
- Speaker #0
Il y a forcément une fable, mais il y a une image assez parlante. Je ne sais pas si tu vois. Ce truc du pêcheur, tu vois, qui pêche, et là t'as un espèce d'européen, d'occidental qui lui dit mais tu sais que tu peux pêcher plus, avoir un plus grand bateau, et pourquoi faire ? Bah voilà, pour faire plus d'argent, je crois. C'est ça, ouais.
- Speaker #1
C'est une vraie démonstration de ce qu'est la vie. Lui pêche pour se nourrir. Et en fait ça lui apporte beaucoup parce que c'est un moment très détente, très chill. Il est seul au milieu de la nature aussi, ça fait du bien tu vois. Et puis l'autre arrive avec son gros bateau, il te pêche tout ce qui passe etc. Lui d'ailleurs il ne reste plus grand chose à bouffer finalement, pour le revendre, voire faire du gâchis etc. Et en fait là tu te poses des questions sur la vie, la vie de tous les jours. Mais j'ai rencontré plein de trucs comme ça. Même au Maroc, je suis parti au Maroc, tu rencontres des gens, toi tu y es allé aussi, tu sais ce que c'est, il y a quand même pas mal de pauvreté, tu peux y être confronté, pourtant je peux te jurer qu'il y a des personnes qui sont très heureuses et bien plus heureuses que nous, on peut l'être avec tout le confort qu'on peut avoir. Des fois on se plaint pour des choses un peu inutiles, mais ça fait remettre en question et en tout cas c'est vrai que ça m'inspire beaucoup.
- Speaker #0
Écoute, moi je te rejoins sur le voyage, de toute façon on le sait, le voyage c'est formateur. Moi, c'est quand je suis parti, j'étais assez jeune, je suis parti, je dois avoir 20 ans, 21 ans, en Algérie, en petite Kabylie, dans le village de Elxor, dans la Wilaya de Bejaïa précisément. Et en fait, je suis allé en voyage humanitaire avec une association qui s'appelle Atelier Sans Frontières. Rapidement, en deux mots, ils récupèrent du matériel sportif et informatique en France. et ils travaillent c'est des ateliers d'insertion avec des gens qui sont éloignés de l'emploi donc ça leur permet de se former, d'apprendre un nouveau métier là en l'occurrence c'est réhabiliter, rénover le matériel sportif et informatique et avec des jeunes, dans des chantiers d'insertion ils partent dans certains pays du monde pour installer ce matériel et moi c'était à bon oeil c'est la mission locale qui à l'époque m'avait orienté là-bas Et dans ce village, on y est resté même pas quinze jours, une dizaine de jours. Et pareil, je me suis fait inviter par des gens que j'avais croisés comme ça. Et puis en plus, ça se fait comme ça.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #0
Voilà, ça se croise dans la rue. Bonjour, tu viens d'où ? Viens manger à la maison ce soir.
- Speaker #1
En fait, ces gens-là te donneraient tout alors qu'ils n'ont rien. Et ça, c'est ouf. Mais tu vois, il suffit de regarder des émissions comme Pékin Express. Pour ceux qui veulent regarder la télé. Ils voyagent toujours dans des pays très éloignés de notre civilisation, nous, très européanisé, occidental on va dire. Et moi ça me fascine à quel point les gens te prennent en stop. Ici tu veux faire du stop en France. C'est un peu galère, franchement, tu es suivi plus de refus que de gens qui vont te prendre. Tu as quand même des gens qui te prennent, mais tu peux attendre longtemps sur le bord de la route.
- Speaker #0
C'est normal, il y a un passif aussi, il y a les fournirais, les trucs comme ça.
- Speaker #1
C'est sûr que ça n'aide pas à avoir confiance. Mais encore une fois, les médias aussi jouent là-dedans et les réseaux sociaux, etc. nous influencent aussi sur toute notre manière. On voit toujours le négatif avant de voir le positif.
- Speaker #0
Quand tu vois l'autostoppeur à la machette, mon gars,
- Speaker #1
t'as pas envie de t'arrêter. Lui, on l'évite. Mais bon, en général, c'est pas celui-là le plus dangereux. C'est celui que t'avais pas estimé correctement. Et en fait, dans ces pays-là, ils te prennent en stop sans problème. Ils essuient peu de refus. Ils connaissent pas. Après, la caméra rassure, c'est clair. Mais ils te prennent. Le soir, ils doivent trouver une habitation pour dormir. Ils tombent toujours chez des gens. Les gens leur font à manger, ils ne les connaissent pas. Il y a la caméra, certes.
- Speaker #0
Attention, attention. Il n'y a pas un petit bifton qui est machin.
- Speaker #1
Techniquement, non. Je pense que la caméra influence les choses. Tu as une caméra, tu peux accueillir ces gens, etc. Mais en Polynésie, il nous arrivait des trucs comme ça. Je n'avais pas de caméra avec moi. Il y avait des îles où tu fais du stop. Les gens te prennent, tu montes à l'arrière du pick-up et tu pars avec eux, ils t'emmènent à la plage. Comme dans les films. Un truc de dingue. Et toi, tu kiffes. D'ailleurs, tu te crois dans Pékin Express, tu te dis « Ah si, je mets mon sac à dos, vite ! » C'est la course. Et on a croisé des gens sur un parking, on descendait d'une randonnée. Je leur dis « Bonjour, le gars me paye une bière. »
- Speaker #0
Waouh !
- Speaker #1
Kiffez-en en France. Ça ne m'est jamais arrivé. pourtant je dis bonjour aux gens pareil et ils m'ont payé une bière Le gars, tout de suite, m'a montré des photos de sa fille qui habite en France, qui est dans telle ville, machin. Après, il m'a montré les poissons qu'il venait de pêcher. Et puis, il m'a repayé une deuxième bière. Bon, je suis reparti un peu alcoolisé. Mais je suis resté une heure, une heure et demie avec eux. Et c'était un moment d'échange incroyable. Et les gars, je ne les connaissais pas.
- Speaker #0
Ouais, tu sais, je pense avoir une théorie. La théorie, c'est la solidarité dans l'adversité. Dans le sens où, quand tu vis ça, quand tu as vécu ça... Cette pauvreté, si tu veux, ou ce dénuement de biens matériels, t'as pas tout ça. Et tu sais ce que c'est que de taper 15 kilomètres à pied. Quand t'as le privilège d'avoir une voiture et que tu croises quelqu'un qui va se taper exactement ces 15 kilomètres, tu dis « je vais lui donner un coup de main » . Parce que je sais en fait ce qu'il a vécu, tu vois. De même que quand t'as eu faim, quand t'as ton ventre qui se creuse et qui touche ta colonne vertébrale. Quand tu vois quelqu'un qui dit « Ouais, mec, j'ai faim, j'ai pas mangé » , ben voilà, tu donnes ce que tu peux.
- Speaker #1
Je suis tout à fait d'accord. De toute façon, tu le vois, mais dans les associations, la plupart des bénévoles sont des gens qui ont connu la galère ou même qui le sont encore et qui continuent de donner de leur temps parce que pour eux, c'est comme ça. Je pense aussi qu'il y a une part de sentiment là-dedans. Quand tu es sensible, quand tu te mets aussi à la place des autres. Moi, je n'ai jamais connu la galère non plus. J'ai vécu dans une famille, on n'a jamais manqué de rien. Et pourtant, j'ai énormément d'empathie pour les autres. Tu vois, je te donne une anecdote, mais je croise le SAMU sur la route. Je suis en stress de me dire qu'il y a quelqu'un là, quelque part dans l'endroit où j'habite, où je vis, qui est en détresse. Et ça, limite, même, ça me fait mal de ne pas pouvoir l'aider, tu vois. Et c'est, on peut en reparler, mais parfois c'est usant au quotidien, tu vois. Mais moi, je me mets à la place des autres. Quand je croise un SDF, ça me fait mal au cœur. Ça me fait mal au cœur. Et ça m'arrive assez fréquemment de vouloir dire, tiens, tu veux pas que je te paye un sandwich ou un truc ? Alors après, quand il veut absolument me donner de l'argent pour acheter de la drogue ou je sais pas quoi, ça me fait franchement chier. Mais en même temps, il lui reste pas grand chose à part ça, tu vois, aussi pour... Moi, je n'en prends jamais. Non, mais je ne le fais pas non plus. Mais je peux comprendre, en fait, c'est de la galère, c'est difficile. Et je me mets beaucoup à la place des autres. Et ça, même dans la vie professionnelle aussi. C'est une force et à la fois un fardeau.
- Speaker #0
Oui, oui, je vois. Et justement, comment est-ce que tu, par rapport à tout ce que tu as pu vivre ou tout ce qui peut t'inspirer, comment est-ce que tu l'incarnes ? aussi dans ton activité professionnelle. Comment est-ce que tu prévois de... Je ne sais pas, cette vie-là me plaît en fait, cette vie simple, dans les rapports simples avec les gens aussi. Est-ce que tu arrives à l'implémenter dans ta vie actuelle occidentale ?
- Speaker #1
Franchement j'essaye, c'est dur, c'est dur parce qu'il y a toujours quelque chose qui te ramène à ce mode de vie qui n'est pas simple dans la vie occidentale. Ça peut être tes clients qui ne sont pas du tout sur le même longuard d'onde que toi. Il n'y a pas de problème en soi à ça. Ça peut être la vie de tous les jours, t'es proche aussi, parce que tout le monde n'est pas comme ça dans ma famille. Et du coup, c'est parfois difficile. C'est vrai que c'est plus simple à vivre quand t'es entouré que de personnes qui sont comme ça. Je t'avoue que c'est pour ça que j'aspire à ce mode de vie-là, mais j'y suis pas encore et j'estime même que je suis loin d'y être. La vie de tous les jours me rappelle qu'on a besoin de consommer. qu'on veut ci, qu'on veut ça, etc. J'essaye de m'en détacher, mais ça reste difficile. Dans le business, c'est pareil, j'essaye toujours d'apporter de la simplicité, mais tu as toujours un client qui veut complexifier les choses. C'est difficile parce qu'en même temps, tu dois bosser pour lui, tu dois aussi respecter sa vision. Donc c'est compliqué.
- Speaker #0
D'accord. Et si tu me dressais le portrait robot du client idéal pour toi, avec qui peut-être tu partages des valeurs aussi communes, quel serait-il ?
- Speaker #1
Difficile à dire, mais je dirais quelqu'un d'assez chill, ambitieux quand même. Pour moi, les deux ne sont pas contraires. Quelqu'un de respectueux, ça pour moi c'est important. J'estime qu'on se doit toujours le respect mutuel, etc. On peut avoir des divergences d'opinion, de ce qu'on veut, il n'y a pas de souci. Mais on se respecte, ça c'est important. Et puis, j'irais quelqu'un d'empathique aussi, tu vois. Qui se met à la place aussi des autres. C'est difficile, franchement difficile à dire.
- Speaker #0
Tu as déjà dit beaucoup, en fait.
- Speaker #1
Oui, oui, peut-être.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Oui, bien sûr. Et en plus... Ça ne court pas les rues, en fait, ce que tu dis. Mais déjà là, tu parles de rapports de respect mutuel, même d'une culture commune de l'être humain. Donc oui, c'est un portrait qui, pour moi, fonctionne.
- Speaker #1
Après, si je devais continuer, je dirais qu'aujourd'hui, je n'arriverais pas à travailler avec quelqu'un qui... Comment dire, tu vois, qu'il y a une boîte qui va détruire l'environnement ou qui détruit les humains, etc. juste parce qu'on fait du profit. Typiquement, c'est un client avec lequel je ne pourrais pas travailler. Ça ne marcherait plus. Peut-être qu'au début de ma carrière, je l'aurais pris parce que je voulais absolument gagner de l'argent.
- Speaker #0
Voilà, tu vois les euros au bout du tunnel. Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Mais aujourd'hui, non, franchement, je ne le prendrais pas. de base comme client. Après, quand tu l'as déjà en client, il faut arriver à s'en détacher gentiment. Ce n'est pas toujours simple à faire. Mais pour moi, ce serait un gros red flag. Ce serait interdit.
- Speaker #0
C'est super intéressant parce que du coup, en fait, on peut faire du e-commerce, donc de la vente en ligne, tout en sortant d'un modèle où on ne fait pas de dropshipping. Parce qu'on peut associer très vite le e-commerce au dropshipping. C'est-à-dire qu'en fait, on n'a pas de stock. On a des fournisseurs qui sont souvent en Chine ou en Inde ou ailleurs. Et du coup, en fait, la commande est passée directement auprès de ce fournisseur et est affrétée avec des bateaux et tout ça. Donc, il y a une grosse logistique en fait très coûteuse en termes de carbone et qui arrive jusque dans nos boîtes aux lettres. Donc, en fait, toi, tu dis que c'est possible de faire du business en ligne tout en étant, on va dire, respectueux de l'environnement, vertueux et avec une volonté d'impact positif.
- Speaker #1
Ah oui, carrément, carrément. C'est pas simple. Et clairement tu vas te heurter à des difficultés, c'est à dire que tu seras forcément moins concurrentiel que tes concurrents qui n'auront pas de scrupules. Mais c'est possible, tu peux très bien travailler avec des transporteurs un peu plus respectueux de l'environnement que d'autres. Tu ne vas pas proposer de livraison ultra rapide type livraison 24 heures, ça n'a pas de sens. Tu vas travailler avec des matériaux recyclés. Il y a tout un tas de choses que tu vas imaginer. Tu vas éviter de faire en sorte que tes fournisseurs soient en Chine, effectivement. Pour le respect des humains et de l'environnement, c'est mieux. Ou alors, tu t'associes avec des entreprises là-bas qui respectent des critères et des normes mondiales, pas des normes chinoises. C'est important aussi. Il y a plein de choses. Après, au-delà de ça, je dirais même... Tu pourrais faire tout de manière clean en France, mais moi ce que je veux c'est le respect du client. J'ai du mal aujourd'hui à travailler avec une boîte qui veut juste faire du fric. Peu importe si le produit c'est de la merde ou si le client n'en a pas vraiment besoin et on lui ment. C'est pas mon délire. Moi je veux que le produit apporte vraiment quelque chose au client, que le client soit heureux. C'est con, mais c'est sortir un peu du capitalisme. On pourrait presque se dire, bah ouais, mais c'est l'inverse de faire du e-commerce et de générer de l'argent. Mais on disait tout à l'heure, j'aspire à une vie plus simple. Et je trouve qu'on peut faire du e-commerce simplement. Aujourd'hui, on a tous besoin de consommer et tous besoin de quelque chose dans la vie. Mais faisons les choses, faisons les choses bien. Donc évidemment, je ne suis pas un grand fan du dropshipping, même si je pense qu'on peut le faire de manière un petit peu plus honnête, etc. C'est pas si mauvais que ça, c'est pas très grave de ne pas disposer du stock et d'avoir quelqu'un qui va te le commercialiser. Mais fais-le avec des entreprises françaises ou fais-le avec des entreprises européennes. En fait, ne fais pas croire à tes clients que c'est ta marque, etc. Alors qu'en fait, quand la commande est passée, tu prends un produit sur TEMU ou sur AliExpress et puis tu lui envoies tel quel. Là, pour moi, c'est difficile de dire que c'est du vol parce que légalement, c'est légal. Mais il y a tromperie et erreur sur la marchandise. Donc pour moi, tu biaises un peu le client.
- Speaker #0
Oui, après, c'est vrai que tout dépend de comment tu communiques aussi. Et il y a aussi quel est ton gage de qualité. Oui, c'est ça. Carrément. Et puis, tu marches plus ou moins en fonction du produit que tu reçois et à combien tu le vends. Mais oui, très intéressant en tout cas, cet aspect vertueux du e-commerce. Je pense que ça peut parler à beaucoup de personnes, notamment qui... Euh... Tu vois qui peut-être du premier abord se réfère aux marques dont tu parlais ou au site internet dont tu parlais, genre Tému, Wish, je ne sais quoi. Alors qu'il y a des alternatives peut-être un peu plus coûteuses, mais qui derrière en fait ont de vrais engagements, de vraies valeurs en fait, à la fois sur l'environnement et sur les produits qu'ils vendent.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça. Après, je me dis, quitte à acheter des produits pas chers, va dans un magasin type Action ou type Jiffy, La Farfouille, ce que tu veux. Ça restera le même niveau de qualité de produit, sauf que... Il aura plusieurs critères. Déjà, il aura passé les normes européennes, sinon il n'a pas le droit d'être vendu en France, ce qui n'est pas le cas quand on achète un produit sur Temu ou AliExpress, il faut le savoir. Et puis derrière, il aura nourri aussi plusieurs entreprises, donc nourri plusieurs familles, parce que derrière, il va faire vivre des gens localement, etc. Donc il y a aussi tout ça qu'il faut prendre en compte. Certes, tu vas le payer peut-être un peu plus cher, mais d'un côté, est-ce que tu en avais vraiment besoin ? Moi, c'est la question que j'essaie de me poser aujourd'hui avant d'acheter chaque produit. notamment les achats d'impulsion tu vois. Ouah attend ok, est-ce que vraiment j'en ai besoin ? Est-ce que vraiment c'est utile ou ça me sert à rien tu vois ? Mais quand je vois passer des choses sur Temu, moi ce site me révolte tu vois. Pour moi c'est une aberration. J'ai du mal à comprendre pourquoi le gouvernement français n'agit pas là-dessus. Il avait agi sur Wish à l'époque parce qu'il y avait de la contrefaçon etc. A priori sur Temu il y en a toujours. Et quand je vois les pubs que je reçois pour me dire qu'un produit est gratuit, plus si je coste la bonne case, etc., j'en ai six autres gratuits, etc. Je ne paye pas la livraison et tout, mais ça me fait halluciner, tu vois. Et toi, tu as un petit commerce en français, tu essayes de vivre, etc. Et tu payes tout plein pot, quoi. Donc, il y a... Il y a beaucoup de questions qui se mettent en jeu. Et puis finalement, moi, j'ai fait venir, je ne sais pas, mais une lime à ongles parce qu'elle était rigolote, elle était en forme de chat. Je l'ai fait venir de l'autre bout de la planète. Elle a été fabriquée dans des conditions qui sont absolument dégueulasses. Pour quelle raison ? Et un truc qui va me durer trois semaines parce qu'en fait, c'est de la merde et il va se casser directement.
- Speaker #0
Oui, et là, oui, on en revient sur la qualité du produit qui n'est absolument pas garantie quand on achète sur ce genre de site. Absolument pas,
- Speaker #1
et qui peut même être... dangereuse. Oui,
- Speaker #0
on parle des batteries qui explosent et tout ça.
- Speaker #1
Mais voilà quand tu respectes pas... enfin on est quand même protégé en Europe et en France avec un certain nombre de normes, ça coûte quand même de l'argent etc de faire en sorte qu'un produit respecte les normes etc et là quand tu achètes là dessus le produit il n'est pas respectueux des normes, il n'est pas contrôlé, il est contrôlé de nulle part. Donc moi perso je donnerais pas un jouet à mon enfant qui vient de chez TEMI.
- Speaker #0
C'est clair et net. Tiens en termes de... D'équipement, qu'est-ce qui selon toi, quelles sont les ressources ou peut-être des personnes, tu as parlé de ton épouse, tu as parlé aussi de ton environnement en fait large, quels sont tes alliés dans cette aventure, est-ce que tu as aussi des conseils, peut-être des recommandations ? de ressources qui t'ont aidé toi en tant qu'entrepreneur à partager ?
- Speaker #1
Oui je pense, mon matos déjà, moi j'ai besoin que d'un ordinateur finalement, un ordinateur, un écran, mon bureau, j'aime bien avoir mon petit espace à moi. J'ai quelques gris gris sur mon bureau aussi tu vois, c'est con, mais ils sont importants pour moi, si je les ai pas, je suis pas bien, j'ai forcément une photo de ma femme, une photo de ma fille sur mon bureau, c'est kitsch. Mais mine de rien, ça me fait plaisir de les voir chaque jour. Tu sais pour qui tu bosses, je préfère ça qu'avoir un logo YourSaf, comme j'ai vu dans certaines vidéos sur Instagram. Mais j'ai quelques souvenirs que j'ai ramenés de voyage. Tu vois, c'est con, ça peut être une pierre que j'ai ramassée sur une plage, quelques pas, enfin un truc comme ça tout bête qui, chaque jour peut-être me ramène à un moment de ma vie où tout était plus simple. Moi je ne suis pas matérialiste, mais je m'attache à certains objets quand même, qui ont une histoire, une vie. C'est con, c'est un caillou, mais il me rappelle un moment sur une plage ou ailleurs, qui me ramène à un souvenir et qui me fait du bien. Il suffit juste que je le regarde et je suis content.
- Speaker #0
Tu as Madeleine de Proust quelque part.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Donc c'est mes petits gris gris. Ça, c'est important pour moi. Et après, si je devais dire un outil qui m'est aujourd'hui indispensable, c'est Notion. Franchement, ça me permet de garder une trace de tout. Je m'en sers dans ma vie pro comme dans ma vie perso. Ma liste de courses est là-dessus. Ma liste de voyages, quand je prépare mes voyages, etc. Avec ma femme, tout est partagé. On a tout là-dessus. Ça, je ne vois pas comment je pourrais faire autrement. Ou alors, ce serait remplacé par une autre solution, mais je la trouve hyper adaptée pour moi.
- Speaker #0
Juste pour ceux qui ne savent pas ce qu'est Notion, c'est un outil de gestion de projet ou d'organisation qui peut être partagé, qui est assez simple d'utilisation finalement et qui est justement un outil ressource pour Gwen.
- Speaker #1
Tu as bien fait de l'avoir précisé, c'est vrai que je ne l'ai pas expliqué. Et après, aujourd'hui, l'IA qui met utile sur plein de choses, qui est quand même un excellent support. pour tout un tas de points, même d'un point de vue organisation de projets, de création de comptes rendus. Ça t'aide quand même à avoir les idées plus claires sur certains points. Ce n'est pas une valeur sur laquelle tu peux te reposer à 100% et te dire, OK, c'est bon, je te laisse travailler à ma place et faire le job. Mais j'aurais du mal à m'en passer aujourd'hui.
- Speaker #0
Ok, et là en l'occurrence, quand tu dis IA, c'est pour générer peut-être des fiches produits, descriptions, etc. Ou autre chose, et c'est quel outil précisément ?
- Speaker #1
Alors je dirais, ça me regarde après, mais j'ai ChatGPT pour la partie génération. Moi je ne l'utilise pas pour tout ce qui est images, etc. Mais plutôt pour la partie textuelle. Ça m'aide à structurer un mail quand j'ai besoin de faire un mail un peu plus structuré pour un client. Moi j'ai ma façon de l'écrire et puis lui me la réorganise et c'est vrai que généralement c'est plus fluide. Ça va m'aider à rédiger une bonne fiche produit ou même à retravailler complètement son image et son produit. Il y a plein d'aspects, sur de la publicité ça peut vachement aider à créer ta publicité de A à Z. Alors je ne dis pas que c'est forcément une valeur refuge, mais c'est quand même un super outil pour se donner des idées, etc. Ça m'aide aussi parfois à faire des recherches, à trouver des modules qu'on pourrait avoir besoin sur le site, etc. Il suffit que je lui donne quelques consignes et en général, il me trouve les bons modules. Donc c'est aussi un gain de temps. Après, forcément, j'ai du travail derrière d'aller inspecter ce module, de le tester, de voir si ça va correspondre. Mais il m'a prémâché la recherche, donc c'est quand même intéressant. Et après, je dirais que j'utilise des IA type Fireflies qui me permettent de faire un compte rendu de la réunion. Donc ça je l'active quand... Alors elle s'active tout seul, quand je fais une vidéo, ou alors je l'active sur mon téléphone quand je fais un rendez-vous physique, et ça me fait une retranscription de toute la réunion et ça me la synthétise. Il y en a d'autres qui permettent de faire ça, moi il se trouve que j'ai testé celle-là il y a pas très longtemps d'ailleurs, je l'ai découvert il y a pas tr��s longtemps, et j'aurais du mal à m'en passer aujourd'hui, c'est quand même un gros gain de temps, elle peut oublier certains éléments etc, mais t'as quand même une base. tellement forte que derrière il suffit de rajouter 2-3 éléments et c'est bon c'est top, de toute façon c'est là pour nous faire gagner du temps et moi j'en ai vraiment besoin de synthétiser les choses etc je peux être assez tête en l'air c'est pas tête en l'air mais je si je note pas les choses je peux les oublier donc j'ai besoin de synthétiser mes réunions pour garder une trace et m'en rappeler super pour ces
- Speaker #0
outils merci beaucoup je voulais parler du level up ces moments où tout a changé pour toi On parlait des grandes révélations, on parlait de ce déclic que tu as eu en fait quand tu travaillais, quand tu as eu la naissance de ta fille, ce qui t'a encouragé à te lancer à ton compte pour retrouver plus de liberté, en tout cas de temps. Et est-ce que tu as des erreurs qui t'ont fait progresser ou des petites victoires qui t'ont transformé dans ta posture d'entrepreneur ?
- Speaker #1
Oui, oui, forcément. Des erreurs qui m'ont fait progresser, c'était de... de ne pas être sur le bon filon, on va dire, de m'associer avec des personnes avec lesquelles je n'étais pas fait pour m'associer. Bien que j'apprécie ces personnes, ce n'est pas la question. On n'avait pas la même vision de la vie. Et ça, quand tu t'en rends compte, de la vie d'entrepreneurial, ça change tout. Donc là, à partir de là, forcément, j'ai level up, comme tu dis. J'ai changé ma vision et j'ai compris ce que je devais être. Après des victoires, je ne sais pas, pas spécialement. J'apprends de chacune de mes erreurs, c'est-à-dire qu'à chaque projet, quand tu fais une erreur, quand tu te lances, ou même quand j'ai été e-commerçant, tu sais, tu es confronté à des trucs, tu as mal envoyé une commande, un truc, un machin, etc. Tu fais une fois cette erreur, pas deux. Après, tu trouves un stratagème et puis tu sais très bien que, OK, il ne faut plus faire comme ça, etc. Donc, tout ça, ça te fait progresser. C'est d'ailleurs probablement ce qui fait ma force aujourd'hui, parce qu'il y a plein d'aspects que je connais et sur lesquels je sais qu'il ne faut pas faire cette connerie-là. C'est à peu près tout, je pense.
- Speaker #0
À prendre de ses erreurs. Oui,
- Speaker #1
mais c'est déjà bien de savoir aussi reconnaître quand tu fais une erreur. Effectivement. Je pense que ça, c'est le défaut de pas mal de personnes.
- Speaker #0
Si tu es de mauvaise foi et tu n'as pas cette humilité, c'est difficile d'être entrepreneur quand même.
- Speaker #1
Oui, carrément. Il y en a qui y arrivent quand même.
- Speaker #0
Ça me rappelle des sketchs de François Damiens. Tu sais quand il est... Tu connais bien ou pas ?
- Speaker #1
Oui, je vois très bien le personnage.
- Speaker #0
Quand il est à la blanchisserie. Et tu as la meuf qui fait attention. Tu bois du café et tout. Elle dit attention, vous avez une flaque de café là. Il fait non, ce n'est pas moi. Je n'ai pas fait ça. Je vous dis que c'est vous. Non, non. Mauvaise foi quoi Le mec est dans le déni total Et forcément ça crée en fait Des situations un peu Hubuesques mais oui oui Mais il y a des gens comme ça Oui il y en a mais c'est ce qu'on appelle Les mauvais commerçants et personne n'aime
- Speaker #1
Ouais c'est ça moi je trouve qu'il faut être capable de reconnaître Tes erreurs, être transparent Si tu vois Ça j'ai un truc que j'avais pas avant, j'osais pas dire Que je savais pas faire Et Parfois ça peut m'arriver encore mais c'est rare Mais aujourd'hui, je dis, ça, écoutez, je ne sais pas faire. Je suis désolé. Il faut que ce soit quelqu'un d'autre qui vous le fasse. Parce que ça, dans les premières années de l'entrepreneuriat, je me suis lancé sur des trucs. Je disais oui parce que je voulais absolument le dossier. En fait, tu te casses les dents. Et derrière, tu passes pour un con.
- Speaker #0
Si tu ne réussis pas, parce que tu peux aller au bluff. Oui, mais parfois,
- Speaker #1
je suis allé au bluff et ça a marché. Et tant mieux. Et du coup, j'ai appris.
- Speaker #0
Est-ce que ce n'est pas ce qu'on fait souvent, tous ? Au début,
- Speaker #1
en tout cas. Du moins, au début, je pense.
- Speaker #0
Si tu regardes la personne droit dans les yeux, ça, je sais faire. Mais tu sais que tu vas te taper 24 heures, en fait, où tu vas chercher justement la solution que tu ne maîtrises pas encore.
- Speaker #1
Mais aujourd'hui, franchement, j'ai du mal à le faire. Je ne me sens pas à l'aise parce que je sais que parfois, je me suis cassé les dents. Et je me sens très mal après quand je n'y arrive pas et que je passe pour un débile. Excusez-moi, en fait, je n'y arrive pas. Ça déçoit le client. C'est vrai que maintenant, j'essaie de ne plus m'engager sur un truc que je ne maîtrise pas à 100%. Ça peut être aussi un défaut. Attention, parce que des fois, je peux douter de moi alors qu'en fait, peut-être, j'y serais arrivé, etc. Mais non, j'essaie de ne plus m'engager quand je ne suis pas sûr de moi.
- Speaker #0
Écoute, là, on ne peut pas savoir si c'est une bonne chose ou une mauvaise chose. Mais en tout cas, c'est la posture que tu prends. Je sais pas quoi te dire là-dessus.
- Speaker #1
Écoute, il y a peut-être pas grand-chose à dire. C'est ma vision,
- Speaker #0
c'est tout. Oui, oui, mais après, c'est peut-être un peu plus de sagesse ou de meilleure connaissance de tes capacités aussi.
- Speaker #1
Oui, alors ça, c'est certain. Aujourd'hui, je sais ce que je sais faire et ce que je ne sais pas faire. Et c'est vrai que je me sens pas... En fait, quand je dois faire quelque chose que je ne sais pas faire... Je me mets dans une situation d'inconfort et de stress, chose que j'essaye d'éviter absolument aujourd'hui. Et tu vois, après, je suis pas bien. On le disait tout à l'heure, mais je suis empathique. Du coup, je me mets à la place du client et je me dis, il va pas être content du fait que j'y arrive pas, que ce soit un peu bancal et tout. Non, je peux pas lui faire les choses comme ça. Et je préfère franchement le perdre et l'orienter vers quelqu'un d'autre qui soit déçu de moi derrière. Parce que je n'ai pas su faire le truc. Après, c'est ma vision. Je sais qu'il y en a qui ne sont pas comme ça. Et puis, au final, qui arrivent, avant plus de faire la chose sur laquelle ils s'étaient engagés et qu'ils ne connaissaient pas au début. Ça les a même fait progresser, tu vois. Moi, je ne suis pas... Du moins, je ne suis plus comme ça. Aujourd'hui, je ne fais plus ça.
- Speaker #0
OK. Justement, on va se projeter un petit peu. On va parler du next level pour toi. C'est quoi la prochaine étape pour toi, pour Gwen, pour Feelgood ? Comment est-ce que tu vois évoluer ton activité ? Et toi, en tant qu'entrepreneur, comment est-ce que tu vois la suite ?
- Speaker #1
Ouais, j'ai pas de vision très lointaine sur l'entreprise. Je reviens à ce qu'on disait au tout départ, mais mon objectif, c'est d'avoir une vie assez simple.
- Speaker #0
Ok. Marvin ne sera pas content de dire que tu n'as pas fait ta roadmap.
- Speaker #1
Ouais, je sais, je sais. Mais Marvin et moi, on n'a pas du tout la même vision entrepreneuriale. Pourtant, on s'adore. Mais lui est très carré, tout est... Prédéfinie à l'avance, tout est planifié presque à la seconde, tu vois. Mais lui, il a besoin de ça pour que ça fonctionne. Et moi, si j'ai ça, je pète un câble. C'est mon cerveau fond. Et c'est plus la peine, il n'y a plus de Gouen. Moi, j'ai besoin d'avoir l'esprit clair, libre, me laisser porter par le vent. J'aime aussi, tu vois, me laisser porter par le vent. Demain, ça se trouve, je ne ferai plus cette activité. Je travaillerai, je te dis, n'importe quoi. Mais je travaillerai dans la restauration, où j'aurai... une entreprise qui n'a rien à voir avec ce que je fais aujourd'hui, pourquoi pas ? Ou alors demain, je vais aller au loto et la question ne se pose plus.
- Speaker #0
Décidément. Tu as ramené tes tickets avec toi, je peux t'aider à gratter.
- Speaker #1
Oui, si tu veux, on partage.
- Speaker #0
Parce qu'en fait, ce que tu dis là, c'est qu'en fait, finalement, peu importe la forme que prend ton entrepreneuriat, demain, tu peux être restaurateur, tu peux faire autre chose, comme tu dis. Tant que reste le fond, finalement, le fond, c'est d'être heureux. Finalement, tu as une quête du bonheur.
- Speaker #1
C'est ça pour moi. Mais je pense que tout entrepreneur, toute personne sur Terre cherche à être heureux. Parfois, pas de la bonne manière. On pense être heureux après avoir vu une vidéo sur les réseaux sociaux en se disant tiens, c'est ça, c'est ça qui va me rendre heureux et pas du tout. Mais d'autres, tu vois, par exemple, Marvin, lui, ses objectifs sont complètement différents des miens, mais c'est ça qui le rend heureux. Je pense qu'il ne serait pas forcément heureux dans mon mode de vie, puisque ce n'est pas ce à quoi il aspire. Moi, j'ai besoin d'être heureux dans le mode de vie que je recherche, peu importe la forme que ça prendra. Aujourd'hui, c'est cette forme-là qu'il ne faut pas se tromper. J'adore ce que je fais, j'adore accompagner les gens, j'adore les aider. Ça me fait plaisir de voir des entreprises qui, grâce à mes conseils derrière, vont vivre, vont se lancer, vont vendre, etc. Ça, j'adore. Mais si demain je trouve un meilleur équilibre en travaillant dans la restauration, si demain je trouve un meilleur équilibre en changeant de région et en faisant complètement autre chose, en ayant un magasin, j'en sais rien, pourquoi pas, je me laisserai porter par le vent, par les opportunités, ça c'est sûr. En tout cas il y a une chose à laquelle j'aspire aussi, ça c'est le next level, c'est de mieux contrôler mes émotions, mes sentiments. Je vais pas dire d'avoir moins d'empathie parce que finalement c'est ma personnalité. mais peut-être de moins me stresser pour certaines choses qui parfois m'angoissent alors qu'en fait, il n'y a pas mort d'homme. Je ne suis pas malade, je ne vais pas mourir demain. Tout le monde va bien dans ma famille. Finalement, c'est peut-être la seule chose qui compte. Tu vois, travailler sur ça, c'est un peu le next level pour moi.
- Speaker #0
Oui, ok, super. Pour l'instant, tu n'as pas de technique de relaxation ou de gestion du stress que tu appliques ?
- Speaker #1
Non, je n'en applique pas. Alors ma façon de déstresser aujourd'hui c'est plutôt le sport. Il faut savoir que j'y vais quand même quatre ou cinq fois par semaine.
- Speaker #0
Tu fais quoi ?
- Speaker #1
Je fais de la musculation, enfin ça de le sport. Après crossfit, tie-rocks, musculation classique, ça dépend de mes envies, de mes humeurs. J'ai pas d'objectif précis de vouloir être plus musclé ou de perdre du poids etc. Ce qui n'était pas le cas quand je me suis lancé à la base. J'ai commencé à muscu pour le rugby pour être plus fort, plus athlétique. Puis finalement ça a pris le pas sur le reste et en fait je me suis rendu compte juste que ça me défoulait. Je passe une mauvaise journée, je vais au sport, je n'ai pas le temps de réfléchir. Donc en général après ça me fait du bien, ça me vide. Ça me permet aussi de côtoyer des gens dans un autre univers que le professionnel, etc. J'ai des « potes de sport » . Et puis après, ça peut être tout et n'importe quoi. En ce moment, je ne vaux pas d'ailes avec des potes. Demain, ce sera peut-être autre chose. J'ai fait plein de sports dans ma vie. Depuis gamin, j'ai toujours eu besoin d'en faire. Parce que mine d'un, je pense que ça m'évade aussi de plein de choses. J'oublie un peu le reste avec ça. C'est ma manière de déstresser. Même si parfois, ça peut m'apporter du stress. quand il y a une compétition, etc. Ça peut apporter un peu de stress. Il y a un enjeu. Oui, c'est ça. Mais globalement, ça me fait quand même plus de bien qu'un mal. Non, après, je n'ai pas de technique de relaxation. J'ai essayé plein de fois de faire du yoga, de la relaxation, de la méditation, etc. Je ne sais pas pourquoi je n'y arrive pas. Ça ne veut pas prendre. Tout de suite, je me disperse ou je commence à penser d'autres choses, etc. Du coup, je ne suis pas concentré dans le truc. C'est hyper dommage. Parce que franchement, j'adorerais avoir une technique qui, aujourd'hui, quand je suis stressé, en deux, trois minutes, je redescends et tout va bien, etc. Ça, c'est... Ouais, ça fait partie du next level. Trouver la bonne formule.
- Speaker #0
Excellent, excellent. Ecoute, Gwen, est-ce que tu as un mot à dire ? Le mot de la fin. qu'est-ce que ça pourrait être pour les entrepreneurs qui nous écoutent ?
- Speaker #1
Ce serait lancez-vous, sachez ce que vous voulez faire et ce à quoi vous voulez aspirer dans la vie, soyez au clair avec vos idées et à partir de là tout devrait rouler, donnez-vous juste les moyens et puis ça va le faire Super,
- Speaker #0
merci pour ta présence dans cet épisode d'Odyssée.
- Speaker #1
Merci pour l'invitation Eden.
- Speaker #0
Avec grand plaisir, ça fait trop ça fait un moment qu'on en parlait On a beaucoup échangé sur pas mal de sujets dont on a parlé aujourd'hui. C'est cool. Moi, j'aime beaucoup ta philosophie, ta vision. Je trouve que c'est important. Ton mot de la fin l'a dit. C'est important de bien poser ses intentions, ce pour quoi on entreprend. Parce que c'est ce qui va définir tout le reste et qui va nous permettre de durer dans le temps. Parce que finalement, ça fait 8 ans que tu entreprends, c'est ça ? 6 ans. Six ans et voilà, il faut continuer malgré l'adversité, malgré les obstacles qu'on peut rencontrer. C'est un petit peu tout l'objet de ce podcast. C'est d'une part rencontrer la pluralité des entrepreneurs que j'ai la chance de rencontrer. Et puis c'est de tirer aussi des enseignements de leur parcours, parce que chacun, je l'ai dit, il y a la subjectivité, chacun voit l'entrepreneuriat à travers sa propre vision. Mais sur le chemin, on peut vraiment apprendre de l'autre.
- Speaker #1
C'est riche même d'échanger avec les autres, très important.
- Speaker #0
Merci pour ta présence.
- Speaker #1
Merci à toi.
- Speaker #0
Bonne route, longue vie à Feelgood, ou pas, peut-être qu'on va retrouver Gouane dans deux ans. Dans un food truck.
- Speaker #1
On ne sait pas.
- Speaker #0
En tout cas, ce sera certainement avec le sourire. Merci Gouane.
- Speaker #1
Merci, merci Aden.