CSAC, régulateur ou partisan ?  Partie 2 cover
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Ongea na rahiya

CSAC, régulateur ou partisan ? Partie 2

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30min |26/05/2025
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CSAC, régulateur ou partisan ? Partie 2

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30min |26/05/2025
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Description

Dans cette deuxième partie du podcast, nous entrons au cœur des échanges. Plusieurs voix — journalistes, responsables politiques, membres de la société civile et chercheurs — s’expriment sur des questions cruciales : la qualité des animateurs du CSAC, le processus de leur désignation, souvent jugé opaque et partisan, ainsi que le rapport de plus en plus tendu entre l’institution et les médias.


À travers ce dialogue, le débat s’ouvre sur les dérives autoritaires, les pressions politiques, et les atteintes à la liberté de la presse — dans un contexte où la régulation médiatique est au centre des préoccupations démocratiques en RDC.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, lancé dans l'univers de débats passionnants pendant le forum public, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZELC.

  • Speaker #1

    Je vois que notre panéliste a beaucoup insisté sur l'appui d'une institution politiquement inféodée qui nuit les restes et nous recommande de sortir ici avec des propositions, des recommandations courageuses qui sortent un peu de sentiers battus. Nous avons essayé de faire une proposition comme ça dans notre note. Peut-être ici, ce sera aussi l'occasion de l'ajuster, d'ajouter, de nourrir en tout cas le débat. Je vais à présent nous donner la parole pour que nous puissions échanger. Parce que le but des forums publics, on a beaucoup de journalistes ici, c'est pour échanger, discuter, poser des questions, commenter, ajouter un plus. Comme disait Ange au début, ce n'est pas un tribunal où on va tous taper sur le sessac, d'ailleurs la chaise. du président du CISAC est resté vide. Mais essayer de réfléchir comment est-ce qu'on peut améliorer la régulation des médias en République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le pluralisme, et peut-être commencer par une réflexion autour du processus des nominations. Parce que lorsque vous lisez notre rapport, par exemple, les membres du CISAC viennent de partout, sur les papiers en tout cas. Il y a le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat et plusieurs autres structures de la société civile qui participent à cette nomination. J'ai noté que Maître demande à ce qu'on puisse peut-être aller vers les universités ou les églises. On sait qu'on avait laissé aux églises les choix du président de la CENI, mais là aussi, je ne suis pas sûr qu'on soit sortis de l'auberge. On a la question sur la table. Déjà, cette question des compositions du CSA, comment est-ce qu'on arrive à avoir une... une composition qui peut faire avancer la mission du régulateur. Alors, je me tourne vers la salle pour commencer à avoir, à recueillir quelques avis, considérations, commentaires, questions, pour démarrer notre discussion.

  • Speaker #2

    Merci, je suis Sokrat Simba, journaliste, Info.cd, et puis Jeanne Afrique. Bon, c'est un sujet très intéressant parce que les SESAC, je dirais... nous frappe de plein fouet depuis le début de l'année avec la crise dans l'est du pays, où on nous interdit carrément de prononcer même certains mots, même si c'est lié aux faits, mais au nom du journalisme patriote ou patriotique. Je pense que le forum ici arrive à un bon moment où il faudrait aussi qu'on puisse donner notre point de vue par rapport au fonctionnement de cette institution qui, je pense... Dans un premier temps, il devrait y avoir une institution qui devrait protéger les journalistes, qui devrait être un soutien pour la presse, la liberté de la presse. Mais ce n'est pas l'impression que nous avons, surtout avec cette situation de guerre. Qu'à cela ne tienne, nous devons nous interroger sur comment résister à tout ça. Parce que le maître l'a dit, tout le monde l'a dit, les péchés ont peut-être commencé depuis le processus de nomination des animataires. Maintenant, nous avons des animataires que nous avons. Comment, dans le contexte actuel, un journaliste peut résister à ça ? S'incliner, dire que je ne vais pas publier telle information, même si le fait est dans le bon, le professionnalisme est dans le bon ? Démissionner momentanément, en attendant la fin de la guerre ? Ou qu'est-ce qu'il faudrait faire ? pour ne pas à la fois tomber dans les dictats et puis à la fois se laisser faire une presse, je ne sais pas, commandée par des opinions politiques. D'abord par rapport au processus de nomination, moi je pense qu'on devrait insister, peut-être la société civile, des mouvements de pression pour qu'on change un peu ces systèmes-là. Je trouve ça pas normal qu'un président de la République puisse proposer de membres pour laisser ça. que le Parlement puisse proposer des membres, à partir de là déjà c'est tout un problème. Donc il faudrait laisser l'exclusivité de nomination à la société civile, même si on sait avec les églises il y a toujours des problèmes avec la CENI, mais au moins si l'intégralité des membres du CESAC viennent de la société civile, on peut toutefois... rééquilibrer les choses, même si les politiques peuvent un peu fourrer leur nez par-ci par-là, mais on peut quand même avoir plus de chances d'avoir une institution plus ou moins équilibrée. Les C5, c'est aussi un problème de compétence. Ça revient au fait que tout vient des dictats politiques, où on place des gens qui n'ont peut-être pas de capacités. Moi, je vais peut-être parler d'une anecdote. Il y a plus d'une année où on m'avait invité au CESAC, nous avions relayé chez nous à Info.cdi une enquête de Reuters sur le dossier sur le bloc pétrolier. Nous en tant que médias on a relayé, on a cité la source de l'enquête. Curieusement CESAC nous avait invité. J'étais quand même partie. J'étais interrogée par une dame là qui devait avoir une cinquantaine ou une centaine d'années et je devais répéter trois ou quatre fois pour qu'elle puisse noter quoi, parce qu'elle était lente, elle ne maîtrisait pas des termes techniques, quand on parle de sources indirectes, elle me demande c'est quoi tout ça. Quelqu'un qui m'interroge, qui doit peut-être faire un rapport par rapport au délit qu'on aurait fait et puis elle-même ne maîtrise pas. pas des choses basiques, ça s'interroge aussi. Donc voilà. Même si les politiques envoient des membres au CESAC, on doit aussi beaucoup miser sur la qualité des personnes. Donc c'est aussi très important pour que nous puissions quand même avoir un travail de qualité. Aujourd'hui, on voit le CESAC, il y a même, pour une première fois, on voit des lits internes, parce que cette fois-ci, il y a eu vraiment des nominations où on sent, Tout le monde sait que tel est de telle tendance, tel est de telle tendance. Et sur place, il n'arrive même pas à l'interne de travailler de manière harmonieuse. Donc c'est tout un problème. Donc nous devons, vraiment nous la société civile, faire l'impression pour essayer de changer quelque chose, pour essayer de résister au fait à cette réalité. Merci.

  • Speaker #3

    En tant que professionnel et tenant compte des dispositions du Code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, Vous n'avez d'objecteur que votre public. Vous n'avez d'objecteur que votre public. C'est vrai que dans l'exercice de l'édition du traitement des faits, on est souvent appelé à encadrer au maximum l'information qu'on veut faire passer en éladant le plus possible les éléments qui relèvent du commentaire. Mais même alors, un journaliste n'a d'objecteur que son public. Et c'est un courage qu'il faut avoir en tant que professionnel, parce que cette liberté-là, vous n'avez pas à la quémander. Vous avez simplement besoin de l'exercer, bien évidemment de l'exercer conformément à la loi. Donc la situation actuelle du SESAC n'est pas très différente de celle qui a prévalu en 2013-2014. J'étais conseiller juridique du SESAC, j'ai dû démissionner, parce que c'est exactement... Exactement la même chose. Vous sentez vraiment que la qualité d'un début du bureau pose problème. On peut même se passer du fait de leur origine politique, mais miser quand même sur la qualité technique des... individus qui y sont affectés. Vous n'avez qu'à comparer l'expérience de la Haute Autorité des Médias à celle que nous sommes en train de vivre depuis 2011, c'est la nuit et le jour. En 2004, 2005 et 2006, la Haute Autorité des Médias était parvenue même à sanctionner la FNC, alors que... Le président du CESAC d'alors et la plupart des membres du CESAC étaient nommés dans les mêmes conditions. La AM, à cause de la bonne qualité d'individu qu'elle avait, est arrivée quand même à mobiliser assez de ressources pour se donner les moyens nécessaires à son action. Et on a vu comment elle a accompagné tout le processus électoral. Le gouvernement a dû donner les moyens, quelques moyens, juste en complément, mais la direction de la haute autorité des médias était à même de mobiliser. Aujourd'hui, sans qu'il ait besoin de compter sur des partenaires externes, le CESAC a bien d'activités, peuvent générer des ressources pour lui, pour lui permettre de fonctionner. Et j'ai parlé notamment de toute cette procédure de conformité, notamment des affiches. Les grands afficheurs aujourd'hui. tels que les brassicoles, toutes les maisons de communication cellulaire, devraient pouvoir soumettre leur projet d'affiche au contrôle de conformité du CISAC et payer les frais nécessaires. Mais aujourd'hui, le CISAC n'a aucune grille de lecture de cette conformité, mais n'a pas non plus un comptable de recettes qui lui est affecté pour pouvoir recevoir les paiements externes. Et donc le CISAC, à ce jour... n'a que la main tendue. Elle ne peut rien générer de lui-même. Et ça, c'est l'une des faiblesses qu'il a faites du seul fait qu'il se présente comme une institution mendiante. Je vois régulièrement depuis 2011 comment le président du CISAC passe le temps dans le couloir du Parlement à essayer de faire passer une ligue budgétaire qui ne passe pas. Il passe le temps dans le couloir du ministère des Finances ou du ministère des Budgets pour supplier des appuis. Ça ne devrait pas être ça. Il y a... forcément un niveau de leadership qui manque à l'institution.

  • Speaker #1

    Justement, comment est-ce qu'on fait ? C'est quoi les idées qui émergent sur les gardes-fous pour qu'on puisse avoir une qualité technique des animateurs du CESAC ? On va peut-être trouver quelques lumières là-dessus avant d'avancer sur d'autres problématiques. On va prendre la parole de ses côtés.

  • Speaker #4

    J'étais en train de dire que l'article 37 prévoit que l'Assemblée plénière a la possibilité de mettre fin au mandat d'un membre du bureau. Mais comment cette assemblée plénière doit être convoquée ? C'est là où peut-être les bas blessent. Il faut aller au règlement intérieur du CESAC. L'article 16 dit que l'assemblée plénière se réunit deux fois sur convocation du président. Et la lignée A3 dit que l'assemblée plénière tient une réunion extraordinaire chaque fois qu'il y a des besoins sur convocation du président. Et même cette convocation du président peut être à l'initiative du bureau ou à la demande d'un tiers de ses membres. On comprend qu'on est dans un contexte où même si ces hauts conseillers qui sont contre le président veulent convoquer une assemblée plénière, il faudrait que celle-ci soit convoquée par le président qui est lui-même sur la sélect. Ça cause tout de même problème. Et l'autre défaillance, on a parlé des compositions. Moi, je ne suis pas contre le fait que le président de la République, le Parlement et aussi l'ordre des avocats... Les comités des parents, des élèves, il y a les organisations de défense des droits de l'homme et qui sais-je encore, qui envoie des délégués. Mais je pense que le vrai problème, c'est l'inféodation. Qu'est-ce que j'entends par inféodation ? Récemment, ceux-là qui ont dirigé les CESAC viennent comme Éboutella, bien dit, du quota président de la République. Il serait peut-être temps de repenser ces mots de désignation en disant que ceux-là qui viennent des politiques peuvent être au CESAC, mais ne pas être dans les bureaux. Aujourd'hui, on est dans un contexte où les présidents de ces salles... est en train de bafouer tous les textes, puisqu'en réalité, les présidents des CESAC n'ont pas donné de décision. Les décisions aux CESAC devraient être collégiales, prises par l'Assemblée plénière. Aujourd'hui, on est dans un contexte où l'Assemblée plénière ne se retrouve même pas dans les décisions qu'annoncent les CESAC. C'est là où il y a un vrai problème. Et s'il faut revenir dans le mode de désignation de ces présidents, comment il a été désigné ? Par 8 membres sur 15. Ça fait à peine une majorité. Pourtant, la loi ne parle pas des majorités. mais des consensus. Un bureau de 5 personnes élit par 8 personnes, en tout cas là on peut clairement se dire qu'il n'y a pas de consensus, il y a plutôt une élection. Et c'est là le vrai problème. Donc il faudrait vraiment qu'on réponse d'abord à cette loi. Et même quand il faut parler des sanctions, là aussi c'est l'article 51 de l'allée organique qui parle des sanctions, il y a je pense incompatibilité entre ce que dit la loi et ce que dit les règlements d'ordre intérieur. Nulle part il est mentionné que les CESAC ont la possibilité de frapper un journaliste. Dans la loi, on parle des médias et quand il s'agit d'un journaliste, les CESAC devraient se référer à l'autorité d'autorégulation, l'UNPC. Mais aujourd'hui, on voit les CESAC, ou trépaster ses prérogatives, convoquer un journaliste. Et même pire encore, même pas des journalistes, mais frapper d'interdiction des gens, comme bon lui semble. On se demande même sur base de quelle loi et s'il faudrait définir par là la censure des médias. On ne peut pas interdire à un journaliste de dire des choses qui sont basées sur les faits. On peut bien beau parler du journaliste patriotique, mais moi je ne sais pas d'où on veut nous sortir ces termes. Les journalistes patriotiques savaient autrement dire, moi je les pense comme ça, c'est mentir au nom de l'amour du pays. Or le journaliste, lui, ne doit pas mentir, il doit présenter les faits puisqu'ils sont sacrés.

  • Speaker #5

    Moi c'est Fosane Simanga, je suis communicant, acteur politique. C'est vrai que laisser ça... est en train d'agir de la manière qui énerve le professionnel de médias. Alors moi, j'aimerais, avant de pouvoir faire un commentaire, poser une question claire aux panélistes pour savoir à quel stade. Quelle réponse juridique existe quand, par exemple, le président du CESAC fait un tel message sur les réseaux sociaux pour tenter d'intimider les journalistes ? Parce que les tons utilisés, les mots, les phrases qui sont utilisés visent à intimider les journalistes et, bien sûr, à permettre à ce que les journalistes puissent se taire sur certaines questions. Donc, les journalistes sont muselés. Un deuxième point que j'aimerais appeler... C'est sur la réponse que les journalistes devraient donner à ce type d'agissement. Parce que c'est clair que l'institution peut avoir des problèmes. Il faut qu'on réfléchisse sur les réformes structurelles et aussi comment on s'adapte d'un point de vue conjoncturel. À ce stade, quelles réponses les journalistes pourraient donner à ce type de message ? Qu'est-ce que les journalistes eux-mêmes, comment ils s'organisent ? Est-ce qu'ils ont publié une tribune pour dire que nous ne sommes pas d'accord ? Collégiales, bien sûr. Est-ce qu'il y a eu 10 journalistes, 20 journalistes, au lieu d'être dans une posture de plernichard ? Permettez-moi d'être dans une posture de plernichard, c'est dire le président du CESAC a outrepassé, nous sommes d'accord, on connaît la loi, qu'est-ce que nous on fait ? Parce qu'on a vu les menaces sur TV5, France 24, plusieurs médias, plusieurs poids menacés, parce qu'eux souvent prennent quand même la peine avec les reculs. d'aborder certaines questions avec beaucoup de minutie. Et comme ça n'arrange pas un point de vue politique donné, on s'est dit, OK, on va les intimider, on menace des fermetures. Et ce qui est sur M. Bossémbé, je me permets de l'expliquer, ne pourra pas fermer tous les médias. Mais entre-temps, qu'est-ce que les journalistes font ? en réponse à ce type de dérive de communication du CESAC. C'est ça aussi, peut-être à la sortie de ces forums, les journalistes devraient réfléchir comment apporter une réponse au type de message du président du CESAC. Mais peut-être pour finir, les recommandations en termes d'évolution de la loi. C'est vrai qu'on a dit plus d'une fois qu'on n'a pas un problème de test, on n'a pas un problème d'institution, on a un problème d'homme. Et on a tous constaté que depuis la venue de la star, en guillemets, Christian Boussimbe, il y a eu beaucoup de dérives. Moi, j'ai été enseigné par l'ancien président du CESAC. Il a été mon professeur à l'Institut facultatif de l'information et de la communication. Il n'était quasiment pas connu du grand public. Il était discret. Est-ce qu'il ne faille pas, peut-être dans l'évolution de la loi, proposer une obligation de discrétion, par exemple ? Parce qu'on voit Christophe Bossé, qui est quasiment un acteur politique, tout le temps sur les médias, pendant qu'il n'a pas besoin d'être en train de faire ce type de communication. juridiques existent aujourd'hui ?

  • Speaker #6

    Monsieur, j'y pétume. Est-ce que le problème, ce n'est peut-être pas ni les CESAC, ni l'État ? Le problème, c'était vous, les journalistes, par exemple. Prenons l'exemple de l'Europe. Je n'ai jamais vu, depuis l'invasion de l'Ukraine, des journalistes de l'Ukraine donner parole aux Russes, par exemple. Les Européens, en grande majorité, et tous, essaient de nous faire croire que M. Poutine Merci. c'est le diable incarné. Mais chez nous ici, il y a des journalistes congolais qui pensent que c'est bien que M. Nanga ou d'autres amis qui sont là qui sont en train de faire les piètres à l'Est puissent passer dans le média, faire leur publicité. Parce que notre CESAC, c'est une copie conforme du CESAC français. Ici, c'est le président de la République qui nomme. Là-bas, j'ai fait des recherches. Le président Emmanuel du Sénat. et de l'Assemblée nationale. Et ne sommes pas inféodés, c'est ici que nous sommes inféodés. En France, ce n'est pas un RDC. Ici, un RDC, c'est un RDC. Pourquoi on ne s'accepte pas, nous ? On pense que chez les autres, c'est mieux, mais chez nous, ce n'est pas bien. Bon, maintenant, à propos de la publicité, la publicité, j'ai aussi remarqué que ça ne dépendait pas du CESAC. Je ne sais pas si je me suis trompé. Il y a des institutions qui ont été placées pour gérer la publicité à un RDC. Et je pense que le maître devrait quand même nous aider à avoir plus de précisions là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors, je répasse la parole à maître. Pour quelques éléments de réponse, et des collègues de Bouteli, il y a des chercheurs qui ont travaillé, tous les détaillés qui sont dans la salle aussi. Je salue notamment Naomi Moke, qui a pu faire quelques entretiens avec le CESEC, qui est avec nous. Maître, quelques éléments de réponse.

  • Speaker #3

    Merci. Je vais commencer par la dernière préoccupation en disant ceci. Lorsqu'on veut mettre en place des réformes, que ce soit... des réformes normatives ou institutionnelles, on doit avoir un regard plus large sur les matières qui sont similaires ou en tout cas qui ont de l'influence les unes sur les autres. Et en ne le faisant pas, nous tombons dans l'erreur dans laquelle nous sommes tout le temps, c'est des réformes plus ou moins parcellaires. Pendant que, depuis 2011, le CESAC a des larges pouvoirs d'appréciation des contenus médiatiques, la commission de censure continue à fonctionner au sein du ministère de la Justice. C'est un anachronisme. Pendant que nous nous sommes dotés d'un code du numérique, le régulateur des médias ne fait pas partie du cadre institutionnel établi par l'article 5 du code du numérique, alors que... Parce que tous les médias aujourd'hui recourent au numérique pour diffuser les informations. C'est une incohérence. Le gouvernement, à travers le ministère des médias, ne fait pas partie du cadre institutionnel de régulation du numérique. Ça ne s'explique pas. C'est un désordre. L'une des recommandations devait aller dans le sens de mettre en cohérence les interventions institutionnelles de tout ce qui intervient dans le secteur médiatique, en mettant en cohérence justement les textes sectoriels. La loi organique de 2011 qui régit les SESAC, son règlement intérieur, le code numérique, la loi sur les médias, etc. Le projet de loi sur la publique, parce qu'il n'est pas encore promulgué. Il y a même, je crois, un projet de texte sur les médias audiovisuels, spécifiquement. Ça date de Moutinga, mais je ne sais pas à quel niveau ça se trouve. Et donc, il faut mettre en cohérence ces textes pour être sûr que l'action institutionnelle dans le secteur médiatique fonctionne, opère sur base de cette vision commune. Parce que, alors, comment on va exécuter, on va mettre en branle la politique du gouvernement en matière de communication si chaque institution opère de manière isolée ? Et c'est peut-être ça la réponse juridique qu'il faut donner à M. Simanga, parce que dans ce désordre, dans ce foisonnement de textes et des institutions, il n'est pas possible d'avoir de l'ordre et d'avoir une action. réellement agissante, si je devais utiliser cette tautologie. Et donc, à ce jour, le gouvernement opère de son côté, le CESAC opère de son côté, tout ce qui est numérique opère de son côté, et par-delà tous ces aspects d'ordre institutionnel, l'absence d'une union nationale de la presse du Congo, efficace et réellement agissante, hausse au secteur un important acteur qui... devrait être à même de baliser à la base le travail du média. Parce que l'Union nationale de la presse du Congo, en tant qu'auto-régulateur de la profession, travaille à la base sur la qualité des professionnels qui travaillent au sein du média. Parce qu'en réalité, lorsqu'on s'enquête en média, c'est parce qu'à la base, il y a eu une faute d'un professionnel. Et donc, l'une des recommandations à rajouter à cela, pour faire complet, c'est de tenir compte de l'importance de revitaliser l'Union Nationale de la Presse du Congo en tant qu'organe reconnu cette fois par la loi d'autorégulation de la presse du Congo. Le patriotisme qui a été prôné par Chimanga peut être très discutable. Moi, je peux avoir besoin de connaître un peu plus sur Nanga. C'est mon droit de savoir d'où il vient, qu'est-ce qu'il fait, où est-ce qu'il a tiré de l'argent. Est-ce que le journaliste devait s'interdire de diffuser des informations sur lui ? Je ne pense pas. Nous ne devons pas tous réfléchir de la même manière au même moment. C'est dans la diversité que nous pouvons trouver notre richesse. Que ce soit des choses bien ou mauvaises qu'on dit, tant qu'elles relèvent, un, de la vérité, et deux, du besoin de l'information, faut laisser faire. C'est aussi ça la liberté d'expression, la liberté de la presse. Au-delà de tout, c'est la tolérance, l'acceptation de la différence. Je crois que j'ai ramassé globalement toutes les questions. Vous me pardonnerez s'il y a un détail que je n'ai pas répondu.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez fait des clés. Merci beaucoup. On va passer la parole de ces côtés de la table.

  • Speaker #7

    Je m'appelle Charles Soko, je suis chercheur à l'université de Kinshasa et je suis master. dans les domaines de la gouvernance locale. J'ai suivi l'intervention du maître, mais je voulais donner au moyen quelques pistes de solutions. En fait, je suis dans la réforme législative. C'est la première proposition. Il faut qu'on révise la loi organique pour renforcer l'indépendance, la transparence dans la désignation des membres et l'autonomisation budgétaire. Il faut aussi préciser les critères des nominations sur base de compétences intégrées et expériences. Il faut aussi renforcer la capacité de former les membres. et techniciens sur la régulation moderne des médias, y compris la lutte contre la désinformation, doter les CESAC de moyens techniques et logistiques suffisants, et aussi mécanismes de contrôle démocratique, obligation de publier un rapport annuel soumis au Parlement, mettre en place un comité sensitatif composé d'experts indépendants et de la société civile, et aussi dialoguer ou le dialogue permanent avec les médias et les citoyens, et campagne de sensibilisation sur le rôle et les décisions du CESAC. et qu'à ces niveaux, vous allez vous rendre compte que si je suis bien le pénaliste, nous sommes en train de nous rendre compte que le débat est sans débat. Pourquoi ? Parce que quand déjà nous parlons de cadre légal et statutaire flou et incomplet, la loi organique pourtant qui a soigné ces sacs n'est pas toujours claire que la mémoire de domination, de contrôle et d'indépendance de ces membres, manque d'autonomie financière réelle malgré ce statut d'autorisation, d'autorité administrative et indépendante. Je crois que laisser ça ne peut rien faire parce que là, il n'y a pas de désaffluence, de l'usure politique et elle consorte. Et il se pose déjà un problème à partir de là. Et lorsque le CESAC manque le moyen financier, lorsque les décisions ou les désignations sont influencées par les autorités politiques, et tout est bougé à partir de là, je vais poser aux panélistes des questions. La première question, c'est que quelle réforme institutionnelle serait la plus urgente pour garantir l'indépendance du CESAC ? Le CESAC peut-il jouer un rôle de médiateur pendant les périodes électorales ou est-ce un rôle extrêmement de sanction ?

  • Speaker #3

    C'est autant important qu'en y répondant, peut-être qu'on va répondre anticipativement à d'autres questions qui auraient pu se poser dans ce sens-là. Ce qui est très urgent, c'est d'abord cette mise en cohérence de texte pour éviter le dédoublement des compétences dans le même secteur médiatique. Cette mise en cohérence de texte va faire en sorte que l'État nous épargne de doubles emplois. Mais il y a surtout la résurrection de l'UNPC sur laquelle il faut compter, parce que c'est la cheville. ouvrière de travail sur l'éthique et la déontologie du journaliste. Comme je l'ai dit tout de suite, lorsqu'on sanctionne les médias, c'est en principe à la base un journaliste et un professionnel de médias qui a commis une faute. Et lorsque un professionnel est déjà coaché, assez averti et qu'il s'imprègne à suffisance des règles qui régissent sa profession, c'est le média qui en profite. Et donc c'est le média qui est déjà protégé. Quelqu'un qui a fait le rapprochement entre Euh... La couverture de l'information sur la guerre entre la Russie et le Crède a fait un rapprochement qui pourrait être très approprié. Parce qu'en principe, je ne suis pas très sûr qu'il n'y en ait pas qui diffusent des parties d'autres sur l'un ou l'autre.

  • Speaker #1

    Il y en a, bien entendu.

  • Speaker #3

    L'idée ici est que lorsque vous visitez la plupart des pays européens, vous découvrez que le premier autorégulateur, c'est le média lui-même, qui s'impose à son sein le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle. Chez nous, la notion du conseil de rédaction a disparu. Vous venez avec votre papier, après avoir couvert une information en gilet, et vous voulez qu'on le diffuse tel quel. Alors que le rôle de la rédaction devait être celui de regarder non seulement sur la pertinence de l'information, sur son caractère correct, véridique, vérifiable, parce que vous devez avoir utilisé des sources pertinentes avant de la diffuser. Sinon, la plupart des informations ne sont pas informatives. Et c'est peut-être là qu'il faut travailler davantage sur la consolidation aussi, et ça c'est une réponse. Il faut bien que la loi insiste sur cet aspect pour prévenir les dérapages au sein même du média en revitalisant le conseil de rédaction et toute la mise en commun qui tourne autour du traitement des informations avant leur publication. En principe, lorsque vous avez écrit un papier, ce n'est pas vous qui décidez de sa publication ni du contenu de la forme que vous devez lui exprimer. Vous laissez le conseil de rédaction y travailler. L'information peut être là-dedans, le substrat peut être là-dedans, mais vos mots peuvent être éloignés, être remplacés. La forme, la longueur de votre texte peut être diminuée. Il faut se sentir aussi pas frustré de voir. les autres contribuent à l'amélioration de votre qualité. De toute façon, c'est vous qui signez à la fin. Et si on vous permet de signer un papier beaucoup plus qualitatif, c'est à votre honneur. Si la loi insiste sur ça, nous allons éviter beaucoup de dérapages. Mais je ne pense pas non plus qu'il faille faire un bras de fer avec les institutions. Le journaliste, comme je l'ai dit tantôt, a comme seul objecteur son public. Mais c'est-à-dire qu'il connaît la hauteur et la qualité de la demande de l'information. Et il veut répondre à cette demande. Le journaliste n'écrit pas, ne publie pas pour se faire plaisir, c'est pour répondre à une demande d'information. Et cette réponse doit être non seulement appropriée sur le plan du contenu, mais surtout sur le plan de l'utilité de l'information. À quoi ça me sert de diffuser une information du genre ? L'avion du chef de l'État est peint en blanc et en bleu alors qu'il devait ajouter une troisième couleur pour compléter la couleur du drapeau. Ça apporte quoi exactement cette critique ? Ça informe sur quoi ? C'est utile en quoi ? Parce que n'oubliez pas que l'information c'est aussi une marchandise. Les agences internationales ou nationales de presse se nourrissent de ça. Elles vendent l'information. Et si l'information est de qualité, elle va être vendue avec autant de facilité à un bon prix. Donc c'est une invitation à une sorte d'autocensure, je n'aime pas ce mot, mais disons-le quand même comme cela, pour sentir le rôle, le niveau de responsabilité que chacun de vous a prioritairement en tant que diffuseur d'information.

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa. L'OZ est un univers de débats passionnants pendant un forum public. Un podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.

  • Speaker #4

    Ongé Anaraïa.

Description

Dans cette deuxième partie du podcast, nous entrons au cœur des échanges. Plusieurs voix — journalistes, responsables politiques, membres de la société civile et chercheurs — s’expriment sur des questions cruciales : la qualité des animateurs du CSAC, le processus de leur désignation, souvent jugé opaque et partisan, ainsi que le rapport de plus en plus tendu entre l’institution et les médias.


À travers ce dialogue, le débat s’ouvre sur les dérives autoritaires, les pressions politiques, et les atteintes à la liberté de la presse — dans un contexte où la régulation médiatique est au centre des préoccupations démocratiques en RDC.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, lancé dans l'univers de débats passionnants pendant le forum public, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZELC.

  • Speaker #1

    Je vois que notre panéliste a beaucoup insisté sur l'appui d'une institution politiquement inféodée qui nuit les restes et nous recommande de sortir ici avec des propositions, des recommandations courageuses qui sortent un peu de sentiers battus. Nous avons essayé de faire une proposition comme ça dans notre note. Peut-être ici, ce sera aussi l'occasion de l'ajuster, d'ajouter, de nourrir en tout cas le débat. Je vais à présent nous donner la parole pour que nous puissions échanger. Parce que le but des forums publics, on a beaucoup de journalistes ici, c'est pour échanger, discuter, poser des questions, commenter, ajouter un plus. Comme disait Ange au début, ce n'est pas un tribunal où on va tous taper sur le sessac, d'ailleurs la chaise. du président du CISAC est resté vide. Mais essayer de réfléchir comment est-ce qu'on peut améliorer la régulation des médias en République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le pluralisme, et peut-être commencer par une réflexion autour du processus des nominations. Parce que lorsque vous lisez notre rapport, par exemple, les membres du CISAC viennent de partout, sur les papiers en tout cas. Il y a le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat et plusieurs autres structures de la société civile qui participent à cette nomination. J'ai noté que Maître demande à ce qu'on puisse peut-être aller vers les universités ou les églises. On sait qu'on avait laissé aux églises les choix du président de la CENI, mais là aussi, je ne suis pas sûr qu'on soit sortis de l'auberge. On a la question sur la table. Déjà, cette question des compositions du CSA, comment est-ce qu'on arrive à avoir une... une composition qui peut faire avancer la mission du régulateur. Alors, je me tourne vers la salle pour commencer à avoir, à recueillir quelques avis, considérations, commentaires, questions, pour démarrer notre discussion.

  • Speaker #2

    Merci, je suis Sokrat Simba, journaliste, Info.cd, et puis Jeanne Afrique. Bon, c'est un sujet très intéressant parce que les SESAC, je dirais... nous frappe de plein fouet depuis le début de l'année avec la crise dans l'est du pays, où on nous interdit carrément de prononcer même certains mots, même si c'est lié aux faits, mais au nom du journalisme patriote ou patriotique. Je pense que le forum ici arrive à un bon moment où il faudrait aussi qu'on puisse donner notre point de vue par rapport au fonctionnement de cette institution qui, je pense... Dans un premier temps, il devrait y avoir une institution qui devrait protéger les journalistes, qui devrait être un soutien pour la presse, la liberté de la presse. Mais ce n'est pas l'impression que nous avons, surtout avec cette situation de guerre. Qu'à cela ne tienne, nous devons nous interroger sur comment résister à tout ça. Parce que le maître l'a dit, tout le monde l'a dit, les péchés ont peut-être commencé depuis le processus de nomination des animataires. Maintenant, nous avons des animataires que nous avons. Comment, dans le contexte actuel, un journaliste peut résister à ça ? S'incliner, dire que je ne vais pas publier telle information, même si le fait est dans le bon, le professionnalisme est dans le bon ? Démissionner momentanément, en attendant la fin de la guerre ? Ou qu'est-ce qu'il faudrait faire ? pour ne pas à la fois tomber dans les dictats et puis à la fois se laisser faire une presse, je ne sais pas, commandée par des opinions politiques. D'abord par rapport au processus de nomination, moi je pense qu'on devrait insister, peut-être la société civile, des mouvements de pression pour qu'on change un peu ces systèmes-là. Je trouve ça pas normal qu'un président de la République puisse proposer de membres pour laisser ça. que le Parlement puisse proposer des membres, à partir de là déjà c'est tout un problème. Donc il faudrait laisser l'exclusivité de nomination à la société civile, même si on sait avec les églises il y a toujours des problèmes avec la CENI, mais au moins si l'intégralité des membres du CESAC viennent de la société civile, on peut toutefois... rééquilibrer les choses, même si les politiques peuvent un peu fourrer leur nez par-ci par-là, mais on peut quand même avoir plus de chances d'avoir une institution plus ou moins équilibrée. Les C5, c'est aussi un problème de compétence. Ça revient au fait que tout vient des dictats politiques, où on place des gens qui n'ont peut-être pas de capacités. Moi, je vais peut-être parler d'une anecdote. Il y a plus d'une année où on m'avait invité au CESAC, nous avions relayé chez nous à Info.cdi une enquête de Reuters sur le dossier sur le bloc pétrolier. Nous en tant que médias on a relayé, on a cité la source de l'enquête. Curieusement CESAC nous avait invité. J'étais quand même partie. J'étais interrogée par une dame là qui devait avoir une cinquantaine ou une centaine d'années et je devais répéter trois ou quatre fois pour qu'elle puisse noter quoi, parce qu'elle était lente, elle ne maîtrisait pas des termes techniques, quand on parle de sources indirectes, elle me demande c'est quoi tout ça. Quelqu'un qui m'interroge, qui doit peut-être faire un rapport par rapport au délit qu'on aurait fait et puis elle-même ne maîtrise pas. pas des choses basiques, ça s'interroge aussi. Donc voilà. Même si les politiques envoient des membres au CESAC, on doit aussi beaucoup miser sur la qualité des personnes. Donc c'est aussi très important pour que nous puissions quand même avoir un travail de qualité. Aujourd'hui, on voit le CESAC, il y a même, pour une première fois, on voit des lits internes, parce que cette fois-ci, il y a eu vraiment des nominations où on sent, Tout le monde sait que tel est de telle tendance, tel est de telle tendance. Et sur place, il n'arrive même pas à l'interne de travailler de manière harmonieuse. Donc c'est tout un problème. Donc nous devons, vraiment nous la société civile, faire l'impression pour essayer de changer quelque chose, pour essayer de résister au fait à cette réalité. Merci.

  • Speaker #3

    En tant que professionnel et tenant compte des dispositions du Code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, Vous n'avez d'objecteur que votre public. Vous n'avez d'objecteur que votre public. C'est vrai que dans l'exercice de l'édition du traitement des faits, on est souvent appelé à encadrer au maximum l'information qu'on veut faire passer en éladant le plus possible les éléments qui relèvent du commentaire. Mais même alors, un journaliste n'a d'objecteur que son public. Et c'est un courage qu'il faut avoir en tant que professionnel, parce que cette liberté-là, vous n'avez pas à la quémander. Vous avez simplement besoin de l'exercer, bien évidemment de l'exercer conformément à la loi. Donc la situation actuelle du SESAC n'est pas très différente de celle qui a prévalu en 2013-2014. J'étais conseiller juridique du SESAC, j'ai dû démissionner, parce que c'est exactement... Exactement la même chose. Vous sentez vraiment que la qualité d'un début du bureau pose problème. On peut même se passer du fait de leur origine politique, mais miser quand même sur la qualité technique des... individus qui y sont affectés. Vous n'avez qu'à comparer l'expérience de la Haute Autorité des Médias à celle que nous sommes en train de vivre depuis 2011, c'est la nuit et le jour. En 2004, 2005 et 2006, la Haute Autorité des Médias était parvenue même à sanctionner la FNC, alors que... Le président du CESAC d'alors et la plupart des membres du CESAC étaient nommés dans les mêmes conditions. La AM, à cause de la bonne qualité d'individu qu'elle avait, est arrivée quand même à mobiliser assez de ressources pour se donner les moyens nécessaires à son action. Et on a vu comment elle a accompagné tout le processus électoral. Le gouvernement a dû donner les moyens, quelques moyens, juste en complément, mais la direction de la haute autorité des médias était à même de mobiliser. Aujourd'hui, sans qu'il ait besoin de compter sur des partenaires externes, le CESAC a bien d'activités, peuvent générer des ressources pour lui, pour lui permettre de fonctionner. Et j'ai parlé notamment de toute cette procédure de conformité, notamment des affiches. Les grands afficheurs aujourd'hui. tels que les brassicoles, toutes les maisons de communication cellulaire, devraient pouvoir soumettre leur projet d'affiche au contrôle de conformité du CISAC et payer les frais nécessaires. Mais aujourd'hui, le CISAC n'a aucune grille de lecture de cette conformité, mais n'a pas non plus un comptable de recettes qui lui est affecté pour pouvoir recevoir les paiements externes. Et donc le CISAC, à ce jour... n'a que la main tendue. Elle ne peut rien générer de lui-même. Et ça, c'est l'une des faiblesses qu'il a faites du seul fait qu'il se présente comme une institution mendiante. Je vois régulièrement depuis 2011 comment le président du CISAC passe le temps dans le couloir du Parlement à essayer de faire passer une ligue budgétaire qui ne passe pas. Il passe le temps dans le couloir du ministère des Finances ou du ministère des Budgets pour supplier des appuis. Ça ne devrait pas être ça. Il y a... forcément un niveau de leadership qui manque à l'institution.

  • Speaker #1

    Justement, comment est-ce qu'on fait ? C'est quoi les idées qui émergent sur les gardes-fous pour qu'on puisse avoir une qualité technique des animateurs du CESAC ? On va peut-être trouver quelques lumières là-dessus avant d'avancer sur d'autres problématiques. On va prendre la parole de ses côtés.

  • Speaker #4

    J'étais en train de dire que l'article 37 prévoit que l'Assemblée plénière a la possibilité de mettre fin au mandat d'un membre du bureau. Mais comment cette assemblée plénière doit être convoquée ? C'est là où peut-être les bas blessent. Il faut aller au règlement intérieur du CESAC. L'article 16 dit que l'assemblée plénière se réunit deux fois sur convocation du président. Et la lignée A3 dit que l'assemblée plénière tient une réunion extraordinaire chaque fois qu'il y a des besoins sur convocation du président. Et même cette convocation du président peut être à l'initiative du bureau ou à la demande d'un tiers de ses membres. On comprend qu'on est dans un contexte où même si ces hauts conseillers qui sont contre le président veulent convoquer une assemblée plénière, il faudrait que celle-ci soit convoquée par le président qui est lui-même sur la sélect. Ça cause tout de même problème. Et l'autre défaillance, on a parlé des compositions. Moi, je ne suis pas contre le fait que le président de la République, le Parlement et aussi l'ordre des avocats... Les comités des parents, des élèves, il y a les organisations de défense des droits de l'homme et qui sais-je encore, qui envoie des délégués. Mais je pense que le vrai problème, c'est l'inféodation. Qu'est-ce que j'entends par inféodation ? Récemment, ceux-là qui ont dirigé les CESAC viennent comme Éboutella, bien dit, du quota président de la République. Il serait peut-être temps de repenser ces mots de désignation en disant que ceux-là qui viennent des politiques peuvent être au CESAC, mais ne pas être dans les bureaux. Aujourd'hui, on est dans un contexte où les présidents de ces salles... est en train de bafouer tous les textes, puisqu'en réalité, les présidents des CESAC n'ont pas donné de décision. Les décisions aux CESAC devraient être collégiales, prises par l'Assemblée plénière. Aujourd'hui, on est dans un contexte où l'Assemblée plénière ne se retrouve même pas dans les décisions qu'annoncent les CESAC. C'est là où il y a un vrai problème. Et s'il faut revenir dans le mode de désignation de ces présidents, comment il a été désigné ? Par 8 membres sur 15. Ça fait à peine une majorité. Pourtant, la loi ne parle pas des majorités. mais des consensus. Un bureau de 5 personnes élit par 8 personnes, en tout cas là on peut clairement se dire qu'il n'y a pas de consensus, il y a plutôt une élection. Et c'est là le vrai problème. Donc il faudrait vraiment qu'on réponse d'abord à cette loi. Et même quand il faut parler des sanctions, là aussi c'est l'article 51 de l'allée organique qui parle des sanctions, il y a je pense incompatibilité entre ce que dit la loi et ce que dit les règlements d'ordre intérieur. Nulle part il est mentionné que les CESAC ont la possibilité de frapper un journaliste. Dans la loi, on parle des médias et quand il s'agit d'un journaliste, les CESAC devraient se référer à l'autorité d'autorégulation, l'UNPC. Mais aujourd'hui, on voit les CESAC, ou trépaster ses prérogatives, convoquer un journaliste. Et même pire encore, même pas des journalistes, mais frapper d'interdiction des gens, comme bon lui semble. On se demande même sur base de quelle loi et s'il faudrait définir par là la censure des médias. On ne peut pas interdire à un journaliste de dire des choses qui sont basées sur les faits. On peut bien beau parler du journaliste patriotique, mais moi je ne sais pas d'où on veut nous sortir ces termes. Les journalistes patriotiques savaient autrement dire, moi je les pense comme ça, c'est mentir au nom de l'amour du pays. Or le journaliste, lui, ne doit pas mentir, il doit présenter les faits puisqu'ils sont sacrés.

  • Speaker #5

    Moi c'est Fosane Simanga, je suis communicant, acteur politique. C'est vrai que laisser ça... est en train d'agir de la manière qui énerve le professionnel de médias. Alors moi, j'aimerais, avant de pouvoir faire un commentaire, poser une question claire aux panélistes pour savoir à quel stade. Quelle réponse juridique existe quand, par exemple, le président du CESAC fait un tel message sur les réseaux sociaux pour tenter d'intimider les journalistes ? Parce que les tons utilisés, les mots, les phrases qui sont utilisés visent à intimider les journalistes et, bien sûr, à permettre à ce que les journalistes puissent se taire sur certaines questions. Donc, les journalistes sont muselés. Un deuxième point que j'aimerais appeler... C'est sur la réponse que les journalistes devraient donner à ce type d'agissement. Parce que c'est clair que l'institution peut avoir des problèmes. Il faut qu'on réfléchisse sur les réformes structurelles et aussi comment on s'adapte d'un point de vue conjoncturel. À ce stade, quelles réponses les journalistes pourraient donner à ce type de message ? Qu'est-ce que les journalistes eux-mêmes, comment ils s'organisent ? Est-ce qu'ils ont publié une tribune pour dire que nous ne sommes pas d'accord ? Collégiales, bien sûr. Est-ce qu'il y a eu 10 journalistes, 20 journalistes, au lieu d'être dans une posture de plernichard ? Permettez-moi d'être dans une posture de plernichard, c'est dire le président du CESAC a outrepassé, nous sommes d'accord, on connaît la loi, qu'est-ce que nous on fait ? Parce qu'on a vu les menaces sur TV5, France 24, plusieurs médias, plusieurs poids menacés, parce qu'eux souvent prennent quand même la peine avec les reculs. d'aborder certaines questions avec beaucoup de minutie. Et comme ça n'arrange pas un point de vue politique donné, on s'est dit, OK, on va les intimider, on menace des fermetures. Et ce qui est sur M. Bossémbé, je me permets de l'expliquer, ne pourra pas fermer tous les médias. Mais entre-temps, qu'est-ce que les journalistes font ? en réponse à ce type de dérive de communication du CESAC. C'est ça aussi, peut-être à la sortie de ces forums, les journalistes devraient réfléchir comment apporter une réponse au type de message du président du CESAC. Mais peut-être pour finir, les recommandations en termes d'évolution de la loi. C'est vrai qu'on a dit plus d'une fois qu'on n'a pas un problème de test, on n'a pas un problème d'institution, on a un problème d'homme. Et on a tous constaté que depuis la venue de la star, en guillemets, Christian Boussimbe, il y a eu beaucoup de dérives. Moi, j'ai été enseigné par l'ancien président du CESAC. Il a été mon professeur à l'Institut facultatif de l'information et de la communication. Il n'était quasiment pas connu du grand public. Il était discret. Est-ce qu'il ne faille pas, peut-être dans l'évolution de la loi, proposer une obligation de discrétion, par exemple ? Parce qu'on voit Christophe Bossé, qui est quasiment un acteur politique, tout le temps sur les médias, pendant qu'il n'a pas besoin d'être en train de faire ce type de communication. juridiques existent aujourd'hui ?

  • Speaker #6

    Monsieur, j'y pétume. Est-ce que le problème, ce n'est peut-être pas ni les CESAC, ni l'État ? Le problème, c'était vous, les journalistes, par exemple. Prenons l'exemple de l'Europe. Je n'ai jamais vu, depuis l'invasion de l'Ukraine, des journalistes de l'Ukraine donner parole aux Russes, par exemple. Les Européens, en grande majorité, et tous, essaient de nous faire croire que M. Poutine Merci. c'est le diable incarné. Mais chez nous ici, il y a des journalistes congolais qui pensent que c'est bien que M. Nanga ou d'autres amis qui sont là qui sont en train de faire les piètres à l'Est puissent passer dans le média, faire leur publicité. Parce que notre CESAC, c'est une copie conforme du CESAC français. Ici, c'est le président de la République qui nomme. Là-bas, j'ai fait des recherches. Le président Emmanuel du Sénat. et de l'Assemblée nationale. Et ne sommes pas inféodés, c'est ici que nous sommes inféodés. En France, ce n'est pas un RDC. Ici, un RDC, c'est un RDC. Pourquoi on ne s'accepte pas, nous ? On pense que chez les autres, c'est mieux, mais chez nous, ce n'est pas bien. Bon, maintenant, à propos de la publicité, la publicité, j'ai aussi remarqué que ça ne dépendait pas du CESAC. Je ne sais pas si je me suis trompé. Il y a des institutions qui ont été placées pour gérer la publicité à un RDC. Et je pense que le maître devrait quand même nous aider à avoir plus de précisions là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors, je répasse la parole à maître. Pour quelques éléments de réponse, et des collègues de Bouteli, il y a des chercheurs qui ont travaillé, tous les détaillés qui sont dans la salle aussi. Je salue notamment Naomi Moke, qui a pu faire quelques entretiens avec le CESEC, qui est avec nous. Maître, quelques éléments de réponse.

  • Speaker #3

    Merci. Je vais commencer par la dernière préoccupation en disant ceci. Lorsqu'on veut mettre en place des réformes, que ce soit... des réformes normatives ou institutionnelles, on doit avoir un regard plus large sur les matières qui sont similaires ou en tout cas qui ont de l'influence les unes sur les autres. Et en ne le faisant pas, nous tombons dans l'erreur dans laquelle nous sommes tout le temps, c'est des réformes plus ou moins parcellaires. Pendant que, depuis 2011, le CESAC a des larges pouvoirs d'appréciation des contenus médiatiques, la commission de censure continue à fonctionner au sein du ministère de la Justice. C'est un anachronisme. Pendant que nous nous sommes dotés d'un code du numérique, le régulateur des médias ne fait pas partie du cadre institutionnel établi par l'article 5 du code du numérique, alors que... Parce que tous les médias aujourd'hui recourent au numérique pour diffuser les informations. C'est une incohérence. Le gouvernement, à travers le ministère des médias, ne fait pas partie du cadre institutionnel de régulation du numérique. Ça ne s'explique pas. C'est un désordre. L'une des recommandations devait aller dans le sens de mettre en cohérence les interventions institutionnelles de tout ce qui intervient dans le secteur médiatique, en mettant en cohérence justement les textes sectoriels. La loi organique de 2011 qui régit les SESAC, son règlement intérieur, le code numérique, la loi sur les médias, etc. Le projet de loi sur la publique, parce qu'il n'est pas encore promulgué. Il y a même, je crois, un projet de texte sur les médias audiovisuels, spécifiquement. Ça date de Moutinga, mais je ne sais pas à quel niveau ça se trouve. Et donc, il faut mettre en cohérence ces textes pour être sûr que l'action institutionnelle dans le secteur médiatique fonctionne, opère sur base de cette vision commune. Parce que, alors, comment on va exécuter, on va mettre en branle la politique du gouvernement en matière de communication si chaque institution opère de manière isolée ? Et c'est peut-être ça la réponse juridique qu'il faut donner à M. Simanga, parce que dans ce désordre, dans ce foisonnement de textes et des institutions, il n'est pas possible d'avoir de l'ordre et d'avoir une action. réellement agissante, si je devais utiliser cette tautologie. Et donc, à ce jour, le gouvernement opère de son côté, le CESAC opère de son côté, tout ce qui est numérique opère de son côté, et par-delà tous ces aspects d'ordre institutionnel, l'absence d'une union nationale de la presse du Congo, efficace et réellement agissante, hausse au secteur un important acteur qui... devrait être à même de baliser à la base le travail du média. Parce que l'Union nationale de la presse du Congo, en tant qu'auto-régulateur de la profession, travaille à la base sur la qualité des professionnels qui travaillent au sein du média. Parce qu'en réalité, lorsqu'on s'enquête en média, c'est parce qu'à la base, il y a eu une faute d'un professionnel. Et donc, l'une des recommandations à rajouter à cela, pour faire complet, c'est de tenir compte de l'importance de revitaliser l'Union Nationale de la Presse du Congo en tant qu'organe reconnu cette fois par la loi d'autorégulation de la presse du Congo. Le patriotisme qui a été prôné par Chimanga peut être très discutable. Moi, je peux avoir besoin de connaître un peu plus sur Nanga. C'est mon droit de savoir d'où il vient, qu'est-ce qu'il fait, où est-ce qu'il a tiré de l'argent. Est-ce que le journaliste devait s'interdire de diffuser des informations sur lui ? Je ne pense pas. Nous ne devons pas tous réfléchir de la même manière au même moment. C'est dans la diversité que nous pouvons trouver notre richesse. Que ce soit des choses bien ou mauvaises qu'on dit, tant qu'elles relèvent, un, de la vérité, et deux, du besoin de l'information, faut laisser faire. C'est aussi ça la liberté d'expression, la liberté de la presse. Au-delà de tout, c'est la tolérance, l'acceptation de la différence. Je crois que j'ai ramassé globalement toutes les questions. Vous me pardonnerez s'il y a un détail que je n'ai pas répondu.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez fait des clés. Merci beaucoup. On va passer la parole de ces côtés de la table.

  • Speaker #7

    Je m'appelle Charles Soko, je suis chercheur à l'université de Kinshasa et je suis master. dans les domaines de la gouvernance locale. J'ai suivi l'intervention du maître, mais je voulais donner au moyen quelques pistes de solutions. En fait, je suis dans la réforme législative. C'est la première proposition. Il faut qu'on révise la loi organique pour renforcer l'indépendance, la transparence dans la désignation des membres et l'autonomisation budgétaire. Il faut aussi préciser les critères des nominations sur base de compétences intégrées et expériences. Il faut aussi renforcer la capacité de former les membres. et techniciens sur la régulation moderne des médias, y compris la lutte contre la désinformation, doter les CESAC de moyens techniques et logistiques suffisants, et aussi mécanismes de contrôle démocratique, obligation de publier un rapport annuel soumis au Parlement, mettre en place un comité sensitatif composé d'experts indépendants et de la société civile, et aussi dialoguer ou le dialogue permanent avec les médias et les citoyens, et campagne de sensibilisation sur le rôle et les décisions du CESAC. et qu'à ces niveaux, vous allez vous rendre compte que si je suis bien le pénaliste, nous sommes en train de nous rendre compte que le débat est sans débat. Pourquoi ? Parce que quand déjà nous parlons de cadre légal et statutaire flou et incomplet, la loi organique pourtant qui a soigné ces sacs n'est pas toujours claire que la mémoire de domination, de contrôle et d'indépendance de ces membres, manque d'autonomie financière réelle malgré ce statut d'autorisation, d'autorité administrative et indépendante. Je crois que laisser ça ne peut rien faire parce que là, il n'y a pas de désaffluence, de l'usure politique et elle consorte. Et il se pose déjà un problème à partir de là. Et lorsque le CESAC manque le moyen financier, lorsque les décisions ou les désignations sont influencées par les autorités politiques, et tout est bougé à partir de là, je vais poser aux panélistes des questions. La première question, c'est que quelle réforme institutionnelle serait la plus urgente pour garantir l'indépendance du CESAC ? Le CESAC peut-il jouer un rôle de médiateur pendant les périodes électorales ou est-ce un rôle extrêmement de sanction ?

  • Speaker #3

    C'est autant important qu'en y répondant, peut-être qu'on va répondre anticipativement à d'autres questions qui auraient pu se poser dans ce sens-là. Ce qui est très urgent, c'est d'abord cette mise en cohérence de texte pour éviter le dédoublement des compétences dans le même secteur médiatique. Cette mise en cohérence de texte va faire en sorte que l'État nous épargne de doubles emplois. Mais il y a surtout la résurrection de l'UNPC sur laquelle il faut compter, parce que c'est la cheville. ouvrière de travail sur l'éthique et la déontologie du journaliste. Comme je l'ai dit tout de suite, lorsqu'on sanctionne les médias, c'est en principe à la base un journaliste et un professionnel de médias qui a commis une faute. Et lorsque un professionnel est déjà coaché, assez averti et qu'il s'imprègne à suffisance des règles qui régissent sa profession, c'est le média qui en profite. Et donc c'est le média qui est déjà protégé. Quelqu'un qui a fait le rapprochement entre Euh... La couverture de l'information sur la guerre entre la Russie et le Crède a fait un rapprochement qui pourrait être très approprié. Parce qu'en principe, je ne suis pas très sûr qu'il n'y en ait pas qui diffusent des parties d'autres sur l'un ou l'autre.

  • Speaker #1

    Il y en a, bien entendu.

  • Speaker #3

    L'idée ici est que lorsque vous visitez la plupart des pays européens, vous découvrez que le premier autorégulateur, c'est le média lui-même, qui s'impose à son sein le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle. Chez nous, la notion du conseil de rédaction a disparu. Vous venez avec votre papier, après avoir couvert une information en gilet, et vous voulez qu'on le diffuse tel quel. Alors que le rôle de la rédaction devait être celui de regarder non seulement sur la pertinence de l'information, sur son caractère correct, véridique, vérifiable, parce que vous devez avoir utilisé des sources pertinentes avant de la diffuser. Sinon, la plupart des informations ne sont pas informatives. Et c'est peut-être là qu'il faut travailler davantage sur la consolidation aussi, et ça c'est une réponse. Il faut bien que la loi insiste sur cet aspect pour prévenir les dérapages au sein même du média en revitalisant le conseil de rédaction et toute la mise en commun qui tourne autour du traitement des informations avant leur publication. En principe, lorsque vous avez écrit un papier, ce n'est pas vous qui décidez de sa publication ni du contenu de la forme que vous devez lui exprimer. Vous laissez le conseil de rédaction y travailler. L'information peut être là-dedans, le substrat peut être là-dedans, mais vos mots peuvent être éloignés, être remplacés. La forme, la longueur de votre texte peut être diminuée. Il faut se sentir aussi pas frustré de voir. les autres contribuent à l'amélioration de votre qualité. De toute façon, c'est vous qui signez à la fin. Et si on vous permet de signer un papier beaucoup plus qualitatif, c'est à votre honneur. Si la loi insiste sur ça, nous allons éviter beaucoup de dérapages. Mais je ne pense pas non plus qu'il faille faire un bras de fer avec les institutions. Le journaliste, comme je l'ai dit tantôt, a comme seul objecteur son public. Mais c'est-à-dire qu'il connaît la hauteur et la qualité de la demande de l'information. Et il veut répondre à cette demande. Le journaliste n'écrit pas, ne publie pas pour se faire plaisir, c'est pour répondre à une demande d'information. Et cette réponse doit être non seulement appropriée sur le plan du contenu, mais surtout sur le plan de l'utilité de l'information. À quoi ça me sert de diffuser une information du genre ? L'avion du chef de l'État est peint en blanc et en bleu alors qu'il devait ajouter une troisième couleur pour compléter la couleur du drapeau. Ça apporte quoi exactement cette critique ? Ça informe sur quoi ? C'est utile en quoi ? Parce que n'oubliez pas que l'information c'est aussi une marchandise. Les agences internationales ou nationales de presse se nourrissent de ça. Elles vendent l'information. Et si l'information est de qualité, elle va être vendue avec autant de facilité à un bon prix. Donc c'est une invitation à une sorte d'autocensure, je n'aime pas ce mot, mais disons-le quand même comme cela, pour sentir le rôle, le niveau de responsabilité que chacun de vous a prioritairement en tant que diffuseur d'information.

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa. L'OZ est un univers de débats passionnants pendant un forum public. Un podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.

  • Speaker #4

    Ongé Anaraïa.

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Description

Dans cette deuxième partie du podcast, nous entrons au cœur des échanges. Plusieurs voix — journalistes, responsables politiques, membres de la société civile et chercheurs — s’expriment sur des questions cruciales : la qualité des animateurs du CSAC, le processus de leur désignation, souvent jugé opaque et partisan, ainsi que le rapport de plus en plus tendu entre l’institution et les médias.


À travers ce dialogue, le débat s’ouvre sur les dérives autoritaires, les pressions politiques, et les atteintes à la liberté de la presse — dans un contexte où la régulation médiatique est au centre des préoccupations démocratiques en RDC.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, lancé dans l'univers de débats passionnants pendant le forum public, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZELC.

  • Speaker #1

    Je vois que notre panéliste a beaucoup insisté sur l'appui d'une institution politiquement inféodée qui nuit les restes et nous recommande de sortir ici avec des propositions, des recommandations courageuses qui sortent un peu de sentiers battus. Nous avons essayé de faire une proposition comme ça dans notre note. Peut-être ici, ce sera aussi l'occasion de l'ajuster, d'ajouter, de nourrir en tout cas le débat. Je vais à présent nous donner la parole pour que nous puissions échanger. Parce que le but des forums publics, on a beaucoup de journalistes ici, c'est pour échanger, discuter, poser des questions, commenter, ajouter un plus. Comme disait Ange au début, ce n'est pas un tribunal où on va tous taper sur le sessac, d'ailleurs la chaise. du président du CISAC est resté vide. Mais essayer de réfléchir comment est-ce qu'on peut améliorer la régulation des médias en République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le pluralisme, et peut-être commencer par une réflexion autour du processus des nominations. Parce que lorsque vous lisez notre rapport, par exemple, les membres du CISAC viennent de partout, sur les papiers en tout cas. Il y a le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat et plusieurs autres structures de la société civile qui participent à cette nomination. J'ai noté que Maître demande à ce qu'on puisse peut-être aller vers les universités ou les églises. On sait qu'on avait laissé aux églises les choix du président de la CENI, mais là aussi, je ne suis pas sûr qu'on soit sortis de l'auberge. On a la question sur la table. Déjà, cette question des compositions du CSA, comment est-ce qu'on arrive à avoir une... une composition qui peut faire avancer la mission du régulateur. Alors, je me tourne vers la salle pour commencer à avoir, à recueillir quelques avis, considérations, commentaires, questions, pour démarrer notre discussion.

  • Speaker #2

    Merci, je suis Sokrat Simba, journaliste, Info.cd, et puis Jeanne Afrique. Bon, c'est un sujet très intéressant parce que les SESAC, je dirais... nous frappe de plein fouet depuis le début de l'année avec la crise dans l'est du pays, où on nous interdit carrément de prononcer même certains mots, même si c'est lié aux faits, mais au nom du journalisme patriote ou patriotique. Je pense que le forum ici arrive à un bon moment où il faudrait aussi qu'on puisse donner notre point de vue par rapport au fonctionnement de cette institution qui, je pense... Dans un premier temps, il devrait y avoir une institution qui devrait protéger les journalistes, qui devrait être un soutien pour la presse, la liberté de la presse. Mais ce n'est pas l'impression que nous avons, surtout avec cette situation de guerre. Qu'à cela ne tienne, nous devons nous interroger sur comment résister à tout ça. Parce que le maître l'a dit, tout le monde l'a dit, les péchés ont peut-être commencé depuis le processus de nomination des animataires. Maintenant, nous avons des animataires que nous avons. Comment, dans le contexte actuel, un journaliste peut résister à ça ? S'incliner, dire que je ne vais pas publier telle information, même si le fait est dans le bon, le professionnalisme est dans le bon ? Démissionner momentanément, en attendant la fin de la guerre ? Ou qu'est-ce qu'il faudrait faire ? pour ne pas à la fois tomber dans les dictats et puis à la fois se laisser faire une presse, je ne sais pas, commandée par des opinions politiques. D'abord par rapport au processus de nomination, moi je pense qu'on devrait insister, peut-être la société civile, des mouvements de pression pour qu'on change un peu ces systèmes-là. Je trouve ça pas normal qu'un président de la République puisse proposer de membres pour laisser ça. que le Parlement puisse proposer des membres, à partir de là déjà c'est tout un problème. Donc il faudrait laisser l'exclusivité de nomination à la société civile, même si on sait avec les églises il y a toujours des problèmes avec la CENI, mais au moins si l'intégralité des membres du CESAC viennent de la société civile, on peut toutefois... rééquilibrer les choses, même si les politiques peuvent un peu fourrer leur nez par-ci par-là, mais on peut quand même avoir plus de chances d'avoir une institution plus ou moins équilibrée. Les C5, c'est aussi un problème de compétence. Ça revient au fait que tout vient des dictats politiques, où on place des gens qui n'ont peut-être pas de capacités. Moi, je vais peut-être parler d'une anecdote. Il y a plus d'une année où on m'avait invité au CESAC, nous avions relayé chez nous à Info.cdi une enquête de Reuters sur le dossier sur le bloc pétrolier. Nous en tant que médias on a relayé, on a cité la source de l'enquête. Curieusement CESAC nous avait invité. J'étais quand même partie. J'étais interrogée par une dame là qui devait avoir une cinquantaine ou une centaine d'années et je devais répéter trois ou quatre fois pour qu'elle puisse noter quoi, parce qu'elle était lente, elle ne maîtrisait pas des termes techniques, quand on parle de sources indirectes, elle me demande c'est quoi tout ça. Quelqu'un qui m'interroge, qui doit peut-être faire un rapport par rapport au délit qu'on aurait fait et puis elle-même ne maîtrise pas. pas des choses basiques, ça s'interroge aussi. Donc voilà. Même si les politiques envoient des membres au CESAC, on doit aussi beaucoup miser sur la qualité des personnes. Donc c'est aussi très important pour que nous puissions quand même avoir un travail de qualité. Aujourd'hui, on voit le CESAC, il y a même, pour une première fois, on voit des lits internes, parce que cette fois-ci, il y a eu vraiment des nominations où on sent, Tout le monde sait que tel est de telle tendance, tel est de telle tendance. Et sur place, il n'arrive même pas à l'interne de travailler de manière harmonieuse. Donc c'est tout un problème. Donc nous devons, vraiment nous la société civile, faire l'impression pour essayer de changer quelque chose, pour essayer de résister au fait à cette réalité. Merci.

  • Speaker #3

    En tant que professionnel et tenant compte des dispositions du Code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, Vous n'avez d'objecteur que votre public. Vous n'avez d'objecteur que votre public. C'est vrai que dans l'exercice de l'édition du traitement des faits, on est souvent appelé à encadrer au maximum l'information qu'on veut faire passer en éladant le plus possible les éléments qui relèvent du commentaire. Mais même alors, un journaliste n'a d'objecteur que son public. Et c'est un courage qu'il faut avoir en tant que professionnel, parce que cette liberté-là, vous n'avez pas à la quémander. Vous avez simplement besoin de l'exercer, bien évidemment de l'exercer conformément à la loi. Donc la situation actuelle du SESAC n'est pas très différente de celle qui a prévalu en 2013-2014. J'étais conseiller juridique du SESAC, j'ai dû démissionner, parce que c'est exactement... Exactement la même chose. Vous sentez vraiment que la qualité d'un début du bureau pose problème. On peut même se passer du fait de leur origine politique, mais miser quand même sur la qualité technique des... individus qui y sont affectés. Vous n'avez qu'à comparer l'expérience de la Haute Autorité des Médias à celle que nous sommes en train de vivre depuis 2011, c'est la nuit et le jour. En 2004, 2005 et 2006, la Haute Autorité des Médias était parvenue même à sanctionner la FNC, alors que... Le président du CESAC d'alors et la plupart des membres du CESAC étaient nommés dans les mêmes conditions. La AM, à cause de la bonne qualité d'individu qu'elle avait, est arrivée quand même à mobiliser assez de ressources pour se donner les moyens nécessaires à son action. Et on a vu comment elle a accompagné tout le processus électoral. Le gouvernement a dû donner les moyens, quelques moyens, juste en complément, mais la direction de la haute autorité des médias était à même de mobiliser. Aujourd'hui, sans qu'il ait besoin de compter sur des partenaires externes, le CESAC a bien d'activités, peuvent générer des ressources pour lui, pour lui permettre de fonctionner. Et j'ai parlé notamment de toute cette procédure de conformité, notamment des affiches. Les grands afficheurs aujourd'hui. tels que les brassicoles, toutes les maisons de communication cellulaire, devraient pouvoir soumettre leur projet d'affiche au contrôle de conformité du CISAC et payer les frais nécessaires. Mais aujourd'hui, le CISAC n'a aucune grille de lecture de cette conformité, mais n'a pas non plus un comptable de recettes qui lui est affecté pour pouvoir recevoir les paiements externes. Et donc le CISAC, à ce jour... n'a que la main tendue. Elle ne peut rien générer de lui-même. Et ça, c'est l'une des faiblesses qu'il a faites du seul fait qu'il se présente comme une institution mendiante. Je vois régulièrement depuis 2011 comment le président du CISAC passe le temps dans le couloir du Parlement à essayer de faire passer une ligue budgétaire qui ne passe pas. Il passe le temps dans le couloir du ministère des Finances ou du ministère des Budgets pour supplier des appuis. Ça ne devrait pas être ça. Il y a... forcément un niveau de leadership qui manque à l'institution.

  • Speaker #1

    Justement, comment est-ce qu'on fait ? C'est quoi les idées qui émergent sur les gardes-fous pour qu'on puisse avoir une qualité technique des animateurs du CESAC ? On va peut-être trouver quelques lumières là-dessus avant d'avancer sur d'autres problématiques. On va prendre la parole de ses côtés.

  • Speaker #4

    J'étais en train de dire que l'article 37 prévoit que l'Assemblée plénière a la possibilité de mettre fin au mandat d'un membre du bureau. Mais comment cette assemblée plénière doit être convoquée ? C'est là où peut-être les bas blessent. Il faut aller au règlement intérieur du CESAC. L'article 16 dit que l'assemblée plénière se réunit deux fois sur convocation du président. Et la lignée A3 dit que l'assemblée plénière tient une réunion extraordinaire chaque fois qu'il y a des besoins sur convocation du président. Et même cette convocation du président peut être à l'initiative du bureau ou à la demande d'un tiers de ses membres. On comprend qu'on est dans un contexte où même si ces hauts conseillers qui sont contre le président veulent convoquer une assemblée plénière, il faudrait que celle-ci soit convoquée par le président qui est lui-même sur la sélect. Ça cause tout de même problème. Et l'autre défaillance, on a parlé des compositions. Moi, je ne suis pas contre le fait que le président de la République, le Parlement et aussi l'ordre des avocats... Les comités des parents, des élèves, il y a les organisations de défense des droits de l'homme et qui sais-je encore, qui envoie des délégués. Mais je pense que le vrai problème, c'est l'inféodation. Qu'est-ce que j'entends par inféodation ? Récemment, ceux-là qui ont dirigé les CESAC viennent comme Éboutella, bien dit, du quota président de la République. Il serait peut-être temps de repenser ces mots de désignation en disant que ceux-là qui viennent des politiques peuvent être au CESAC, mais ne pas être dans les bureaux. Aujourd'hui, on est dans un contexte où les présidents de ces salles... est en train de bafouer tous les textes, puisqu'en réalité, les présidents des CESAC n'ont pas donné de décision. Les décisions aux CESAC devraient être collégiales, prises par l'Assemblée plénière. Aujourd'hui, on est dans un contexte où l'Assemblée plénière ne se retrouve même pas dans les décisions qu'annoncent les CESAC. C'est là où il y a un vrai problème. Et s'il faut revenir dans le mode de désignation de ces présidents, comment il a été désigné ? Par 8 membres sur 15. Ça fait à peine une majorité. Pourtant, la loi ne parle pas des majorités. mais des consensus. Un bureau de 5 personnes élit par 8 personnes, en tout cas là on peut clairement se dire qu'il n'y a pas de consensus, il y a plutôt une élection. Et c'est là le vrai problème. Donc il faudrait vraiment qu'on réponse d'abord à cette loi. Et même quand il faut parler des sanctions, là aussi c'est l'article 51 de l'allée organique qui parle des sanctions, il y a je pense incompatibilité entre ce que dit la loi et ce que dit les règlements d'ordre intérieur. Nulle part il est mentionné que les CESAC ont la possibilité de frapper un journaliste. Dans la loi, on parle des médias et quand il s'agit d'un journaliste, les CESAC devraient se référer à l'autorité d'autorégulation, l'UNPC. Mais aujourd'hui, on voit les CESAC, ou trépaster ses prérogatives, convoquer un journaliste. Et même pire encore, même pas des journalistes, mais frapper d'interdiction des gens, comme bon lui semble. On se demande même sur base de quelle loi et s'il faudrait définir par là la censure des médias. On ne peut pas interdire à un journaliste de dire des choses qui sont basées sur les faits. On peut bien beau parler du journaliste patriotique, mais moi je ne sais pas d'où on veut nous sortir ces termes. Les journalistes patriotiques savaient autrement dire, moi je les pense comme ça, c'est mentir au nom de l'amour du pays. Or le journaliste, lui, ne doit pas mentir, il doit présenter les faits puisqu'ils sont sacrés.

  • Speaker #5

    Moi c'est Fosane Simanga, je suis communicant, acteur politique. C'est vrai que laisser ça... est en train d'agir de la manière qui énerve le professionnel de médias. Alors moi, j'aimerais, avant de pouvoir faire un commentaire, poser une question claire aux panélistes pour savoir à quel stade. Quelle réponse juridique existe quand, par exemple, le président du CESAC fait un tel message sur les réseaux sociaux pour tenter d'intimider les journalistes ? Parce que les tons utilisés, les mots, les phrases qui sont utilisés visent à intimider les journalistes et, bien sûr, à permettre à ce que les journalistes puissent se taire sur certaines questions. Donc, les journalistes sont muselés. Un deuxième point que j'aimerais appeler... C'est sur la réponse que les journalistes devraient donner à ce type d'agissement. Parce que c'est clair que l'institution peut avoir des problèmes. Il faut qu'on réfléchisse sur les réformes structurelles et aussi comment on s'adapte d'un point de vue conjoncturel. À ce stade, quelles réponses les journalistes pourraient donner à ce type de message ? Qu'est-ce que les journalistes eux-mêmes, comment ils s'organisent ? Est-ce qu'ils ont publié une tribune pour dire que nous ne sommes pas d'accord ? Collégiales, bien sûr. Est-ce qu'il y a eu 10 journalistes, 20 journalistes, au lieu d'être dans une posture de plernichard ? Permettez-moi d'être dans une posture de plernichard, c'est dire le président du CESAC a outrepassé, nous sommes d'accord, on connaît la loi, qu'est-ce que nous on fait ? Parce qu'on a vu les menaces sur TV5, France 24, plusieurs médias, plusieurs poids menacés, parce qu'eux souvent prennent quand même la peine avec les reculs. d'aborder certaines questions avec beaucoup de minutie. Et comme ça n'arrange pas un point de vue politique donné, on s'est dit, OK, on va les intimider, on menace des fermetures. Et ce qui est sur M. Bossémbé, je me permets de l'expliquer, ne pourra pas fermer tous les médias. Mais entre-temps, qu'est-ce que les journalistes font ? en réponse à ce type de dérive de communication du CESAC. C'est ça aussi, peut-être à la sortie de ces forums, les journalistes devraient réfléchir comment apporter une réponse au type de message du président du CESAC. Mais peut-être pour finir, les recommandations en termes d'évolution de la loi. C'est vrai qu'on a dit plus d'une fois qu'on n'a pas un problème de test, on n'a pas un problème d'institution, on a un problème d'homme. Et on a tous constaté que depuis la venue de la star, en guillemets, Christian Boussimbe, il y a eu beaucoup de dérives. Moi, j'ai été enseigné par l'ancien président du CESAC. Il a été mon professeur à l'Institut facultatif de l'information et de la communication. Il n'était quasiment pas connu du grand public. Il était discret. Est-ce qu'il ne faille pas, peut-être dans l'évolution de la loi, proposer une obligation de discrétion, par exemple ? Parce qu'on voit Christophe Bossé, qui est quasiment un acteur politique, tout le temps sur les médias, pendant qu'il n'a pas besoin d'être en train de faire ce type de communication. juridiques existent aujourd'hui ?

  • Speaker #6

    Monsieur, j'y pétume. Est-ce que le problème, ce n'est peut-être pas ni les CESAC, ni l'État ? Le problème, c'était vous, les journalistes, par exemple. Prenons l'exemple de l'Europe. Je n'ai jamais vu, depuis l'invasion de l'Ukraine, des journalistes de l'Ukraine donner parole aux Russes, par exemple. Les Européens, en grande majorité, et tous, essaient de nous faire croire que M. Poutine Merci. c'est le diable incarné. Mais chez nous ici, il y a des journalistes congolais qui pensent que c'est bien que M. Nanga ou d'autres amis qui sont là qui sont en train de faire les piètres à l'Est puissent passer dans le média, faire leur publicité. Parce que notre CESAC, c'est une copie conforme du CESAC français. Ici, c'est le président de la République qui nomme. Là-bas, j'ai fait des recherches. Le président Emmanuel du Sénat. et de l'Assemblée nationale. Et ne sommes pas inféodés, c'est ici que nous sommes inféodés. En France, ce n'est pas un RDC. Ici, un RDC, c'est un RDC. Pourquoi on ne s'accepte pas, nous ? On pense que chez les autres, c'est mieux, mais chez nous, ce n'est pas bien. Bon, maintenant, à propos de la publicité, la publicité, j'ai aussi remarqué que ça ne dépendait pas du CESAC. Je ne sais pas si je me suis trompé. Il y a des institutions qui ont été placées pour gérer la publicité à un RDC. Et je pense que le maître devrait quand même nous aider à avoir plus de précisions là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors, je répasse la parole à maître. Pour quelques éléments de réponse, et des collègues de Bouteli, il y a des chercheurs qui ont travaillé, tous les détaillés qui sont dans la salle aussi. Je salue notamment Naomi Moke, qui a pu faire quelques entretiens avec le CESEC, qui est avec nous. Maître, quelques éléments de réponse.

  • Speaker #3

    Merci. Je vais commencer par la dernière préoccupation en disant ceci. Lorsqu'on veut mettre en place des réformes, que ce soit... des réformes normatives ou institutionnelles, on doit avoir un regard plus large sur les matières qui sont similaires ou en tout cas qui ont de l'influence les unes sur les autres. Et en ne le faisant pas, nous tombons dans l'erreur dans laquelle nous sommes tout le temps, c'est des réformes plus ou moins parcellaires. Pendant que, depuis 2011, le CESAC a des larges pouvoirs d'appréciation des contenus médiatiques, la commission de censure continue à fonctionner au sein du ministère de la Justice. C'est un anachronisme. Pendant que nous nous sommes dotés d'un code du numérique, le régulateur des médias ne fait pas partie du cadre institutionnel établi par l'article 5 du code du numérique, alors que... Parce que tous les médias aujourd'hui recourent au numérique pour diffuser les informations. C'est une incohérence. Le gouvernement, à travers le ministère des médias, ne fait pas partie du cadre institutionnel de régulation du numérique. Ça ne s'explique pas. C'est un désordre. L'une des recommandations devait aller dans le sens de mettre en cohérence les interventions institutionnelles de tout ce qui intervient dans le secteur médiatique, en mettant en cohérence justement les textes sectoriels. La loi organique de 2011 qui régit les SESAC, son règlement intérieur, le code numérique, la loi sur les médias, etc. Le projet de loi sur la publique, parce qu'il n'est pas encore promulgué. Il y a même, je crois, un projet de texte sur les médias audiovisuels, spécifiquement. Ça date de Moutinga, mais je ne sais pas à quel niveau ça se trouve. Et donc, il faut mettre en cohérence ces textes pour être sûr que l'action institutionnelle dans le secteur médiatique fonctionne, opère sur base de cette vision commune. Parce que, alors, comment on va exécuter, on va mettre en branle la politique du gouvernement en matière de communication si chaque institution opère de manière isolée ? Et c'est peut-être ça la réponse juridique qu'il faut donner à M. Simanga, parce que dans ce désordre, dans ce foisonnement de textes et des institutions, il n'est pas possible d'avoir de l'ordre et d'avoir une action. réellement agissante, si je devais utiliser cette tautologie. Et donc, à ce jour, le gouvernement opère de son côté, le CESAC opère de son côté, tout ce qui est numérique opère de son côté, et par-delà tous ces aspects d'ordre institutionnel, l'absence d'une union nationale de la presse du Congo, efficace et réellement agissante, hausse au secteur un important acteur qui... devrait être à même de baliser à la base le travail du média. Parce que l'Union nationale de la presse du Congo, en tant qu'auto-régulateur de la profession, travaille à la base sur la qualité des professionnels qui travaillent au sein du média. Parce qu'en réalité, lorsqu'on s'enquête en média, c'est parce qu'à la base, il y a eu une faute d'un professionnel. Et donc, l'une des recommandations à rajouter à cela, pour faire complet, c'est de tenir compte de l'importance de revitaliser l'Union Nationale de la Presse du Congo en tant qu'organe reconnu cette fois par la loi d'autorégulation de la presse du Congo. Le patriotisme qui a été prôné par Chimanga peut être très discutable. Moi, je peux avoir besoin de connaître un peu plus sur Nanga. C'est mon droit de savoir d'où il vient, qu'est-ce qu'il fait, où est-ce qu'il a tiré de l'argent. Est-ce que le journaliste devait s'interdire de diffuser des informations sur lui ? Je ne pense pas. Nous ne devons pas tous réfléchir de la même manière au même moment. C'est dans la diversité que nous pouvons trouver notre richesse. Que ce soit des choses bien ou mauvaises qu'on dit, tant qu'elles relèvent, un, de la vérité, et deux, du besoin de l'information, faut laisser faire. C'est aussi ça la liberté d'expression, la liberté de la presse. Au-delà de tout, c'est la tolérance, l'acceptation de la différence. Je crois que j'ai ramassé globalement toutes les questions. Vous me pardonnerez s'il y a un détail que je n'ai pas répondu.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez fait des clés. Merci beaucoup. On va passer la parole de ces côtés de la table.

  • Speaker #7

    Je m'appelle Charles Soko, je suis chercheur à l'université de Kinshasa et je suis master. dans les domaines de la gouvernance locale. J'ai suivi l'intervention du maître, mais je voulais donner au moyen quelques pistes de solutions. En fait, je suis dans la réforme législative. C'est la première proposition. Il faut qu'on révise la loi organique pour renforcer l'indépendance, la transparence dans la désignation des membres et l'autonomisation budgétaire. Il faut aussi préciser les critères des nominations sur base de compétences intégrées et expériences. Il faut aussi renforcer la capacité de former les membres. et techniciens sur la régulation moderne des médias, y compris la lutte contre la désinformation, doter les CESAC de moyens techniques et logistiques suffisants, et aussi mécanismes de contrôle démocratique, obligation de publier un rapport annuel soumis au Parlement, mettre en place un comité sensitatif composé d'experts indépendants et de la société civile, et aussi dialoguer ou le dialogue permanent avec les médias et les citoyens, et campagne de sensibilisation sur le rôle et les décisions du CESAC. et qu'à ces niveaux, vous allez vous rendre compte que si je suis bien le pénaliste, nous sommes en train de nous rendre compte que le débat est sans débat. Pourquoi ? Parce que quand déjà nous parlons de cadre légal et statutaire flou et incomplet, la loi organique pourtant qui a soigné ces sacs n'est pas toujours claire que la mémoire de domination, de contrôle et d'indépendance de ces membres, manque d'autonomie financière réelle malgré ce statut d'autorisation, d'autorité administrative et indépendante. Je crois que laisser ça ne peut rien faire parce que là, il n'y a pas de désaffluence, de l'usure politique et elle consorte. Et il se pose déjà un problème à partir de là. Et lorsque le CESAC manque le moyen financier, lorsque les décisions ou les désignations sont influencées par les autorités politiques, et tout est bougé à partir de là, je vais poser aux panélistes des questions. La première question, c'est que quelle réforme institutionnelle serait la plus urgente pour garantir l'indépendance du CESAC ? Le CESAC peut-il jouer un rôle de médiateur pendant les périodes électorales ou est-ce un rôle extrêmement de sanction ?

  • Speaker #3

    C'est autant important qu'en y répondant, peut-être qu'on va répondre anticipativement à d'autres questions qui auraient pu se poser dans ce sens-là. Ce qui est très urgent, c'est d'abord cette mise en cohérence de texte pour éviter le dédoublement des compétences dans le même secteur médiatique. Cette mise en cohérence de texte va faire en sorte que l'État nous épargne de doubles emplois. Mais il y a surtout la résurrection de l'UNPC sur laquelle il faut compter, parce que c'est la cheville. ouvrière de travail sur l'éthique et la déontologie du journaliste. Comme je l'ai dit tout de suite, lorsqu'on sanctionne les médias, c'est en principe à la base un journaliste et un professionnel de médias qui a commis une faute. Et lorsque un professionnel est déjà coaché, assez averti et qu'il s'imprègne à suffisance des règles qui régissent sa profession, c'est le média qui en profite. Et donc c'est le média qui est déjà protégé. Quelqu'un qui a fait le rapprochement entre Euh... La couverture de l'information sur la guerre entre la Russie et le Crède a fait un rapprochement qui pourrait être très approprié. Parce qu'en principe, je ne suis pas très sûr qu'il n'y en ait pas qui diffusent des parties d'autres sur l'un ou l'autre.

  • Speaker #1

    Il y en a, bien entendu.

  • Speaker #3

    L'idée ici est que lorsque vous visitez la plupart des pays européens, vous découvrez que le premier autorégulateur, c'est le média lui-même, qui s'impose à son sein le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle. Chez nous, la notion du conseil de rédaction a disparu. Vous venez avec votre papier, après avoir couvert une information en gilet, et vous voulez qu'on le diffuse tel quel. Alors que le rôle de la rédaction devait être celui de regarder non seulement sur la pertinence de l'information, sur son caractère correct, véridique, vérifiable, parce que vous devez avoir utilisé des sources pertinentes avant de la diffuser. Sinon, la plupart des informations ne sont pas informatives. Et c'est peut-être là qu'il faut travailler davantage sur la consolidation aussi, et ça c'est une réponse. Il faut bien que la loi insiste sur cet aspect pour prévenir les dérapages au sein même du média en revitalisant le conseil de rédaction et toute la mise en commun qui tourne autour du traitement des informations avant leur publication. En principe, lorsque vous avez écrit un papier, ce n'est pas vous qui décidez de sa publication ni du contenu de la forme que vous devez lui exprimer. Vous laissez le conseil de rédaction y travailler. L'information peut être là-dedans, le substrat peut être là-dedans, mais vos mots peuvent être éloignés, être remplacés. La forme, la longueur de votre texte peut être diminuée. Il faut se sentir aussi pas frustré de voir. les autres contribuent à l'amélioration de votre qualité. De toute façon, c'est vous qui signez à la fin. Et si on vous permet de signer un papier beaucoup plus qualitatif, c'est à votre honneur. Si la loi insiste sur ça, nous allons éviter beaucoup de dérapages. Mais je ne pense pas non plus qu'il faille faire un bras de fer avec les institutions. Le journaliste, comme je l'ai dit tantôt, a comme seul objecteur son public. Mais c'est-à-dire qu'il connaît la hauteur et la qualité de la demande de l'information. Et il veut répondre à cette demande. Le journaliste n'écrit pas, ne publie pas pour se faire plaisir, c'est pour répondre à une demande d'information. Et cette réponse doit être non seulement appropriée sur le plan du contenu, mais surtout sur le plan de l'utilité de l'information. À quoi ça me sert de diffuser une information du genre ? L'avion du chef de l'État est peint en blanc et en bleu alors qu'il devait ajouter une troisième couleur pour compléter la couleur du drapeau. Ça apporte quoi exactement cette critique ? Ça informe sur quoi ? C'est utile en quoi ? Parce que n'oubliez pas que l'information c'est aussi une marchandise. Les agences internationales ou nationales de presse se nourrissent de ça. Elles vendent l'information. Et si l'information est de qualité, elle va être vendue avec autant de facilité à un bon prix. Donc c'est une invitation à une sorte d'autocensure, je n'aime pas ce mot, mais disons-le quand même comme cela, pour sentir le rôle, le niveau de responsabilité que chacun de vous a prioritairement en tant que diffuseur d'information.

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa. L'OZ est un univers de débats passionnants pendant un forum public. Un podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.

  • Speaker #4

    Ongé Anaraïa.

Description

Dans cette deuxième partie du podcast, nous entrons au cœur des échanges. Plusieurs voix — journalistes, responsables politiques, membres de la société civile et chercheurs — s’expriment sur des questions cruciales : la qualité des animateurs du CSAC, le processus de leur désignation, souvent jugé opaque et partisan, ainsi que le rapport de plus en plus tendu entre l’institution et les médias.


À travers ce dialogue, le débat s’ouvre sur les dérives autoritaires, les pressions politiques, et les atteintes à la liberté de la presse — dans un contexte où la régulation médiatique est au centre des préoccupations démocratiques en RDC.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, lancé dans l'univers de débats passionnants pendant le forum public, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZELC.

  • Speaker #1

    Je vois que notre panéliste a beaucoup insisté sur l'appui d'une institution politiquement inféodée qui nuit les restes et nous recommande de sortir ici avec des propositions, des recommandations courageuses qui sortent un peu de sentiers battus. Nous avons essayé de faire une proposition comme ça dans notre note. Peut-être ici, ce sera aussi l'occasion de l'ajuster, d'ajouter, de nourrir en tout cas le débat. Je vais à présent nous donner la parole pour que nous puissions échanger. Parce que le but des forums publics, on a beaucoup de journalistes ici, c'est pour échanger, discuter, poser des questions, commenter, ajouter un plus. Comme disait Ange au début, ce n'est pas un tribunal où on va tous taper sur le sessac, d'ailleurs la chaise. du président du CISAC est resté vide. Mais essayer de réfléchir comment est-ce qu'on peut améliorer la régulation des médias en République démocratique du Congo, notamment en ce qui concerne le pluralisme, et peut-être commencer par une réflexion autour du processus des nominations. Parce que lorsque vous lisez notre rapport, par exemple, les membres du CISAC viennent de partout, sur les papiers en tout cas. Il y a le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat et plusieurs autres structures de la société civile qui participent à cette nomination. J'ai noté que Maître demande à ce qu'on puisse peut-être aller vers les universités ou les églises. On sait qu'on avait laissé aux églises les choix du président de la CENI, mais là aussi, je ne suis pas sûr qu'on soit sortis de l'auberge. On a la question sur la table. Déjà, cette question des compositions du CSA, comment est-ce qu'on arrive à avoir une... une composition qui peut faire avancer la mission du régulateur. Alors, je me tourne vers la salle pour commencer à avoir, à recueillir quelques avis, considérations, commentaires, questions, pour démarrer notre discussion.

  • Speaker #2

    Merci, je suis Sokrat Simba, journaliste, Info.cd, et puis Jeanne Afrique. Bon, c'est un sujet très intéressant parce que les SESAC, je dirais... nous frappe de plein fouet depuis le début de l'année avec la crise dans l'est du pays, où on nous interdit carrément de prononcer même certains mots, même si c'est lié aux faits, mais au nom du journalisme patriote ou patriotique. Je pense que le forum ici arrive à un bon moment où il faudrait aussi qu'on puisse donner notre point de vue par rapport au fonctionnement de cette institution qui, je pense... Dans un premier temps, il devrait y avoir une institution qui devrait protéger les journalistes, qui devrait être un soutien pour la presse, la liberté de la presse. Mais ce n'est pas l'impression que nous avons, surtout avec cette situation de guerre. Qu'à cela ne tienne, nous devons nous interroger sur comment résister à tout ça. Parce que le maître l'a dit, tout le monde l'a dit, les péchés ont peut-être commencé depuis le processus de nomination des animataires. Maintenant, nous avons des animataires que nous avons. Comment, dans le contexte actuel, un journaliste peut résister à ça ? S'incliner, dire que je ne vais pas publier telle information, même si le fait est dans le bon, le professionnalisme est dans le bon ? Démissionner momentanément, en attendant la fin de la guerre ? Ou qu'est-ce qu'il faudrait faire ? pour ne pas à la fois tomber dans les dictats et puis à la fois se laisser faire une presse, je ne sais pas, commandée par des opinions politiques. D'abord par rapport au processus de nomination, moi je pense qu'on devrait insister, peut-être la société civile, des mouvements de pression pour qu'on change un peu ces systèmes-là. Je trouve ça pas normal qu'un président de la République puisse proposer de membres pour laisser ça. que le Parlement puisse proposer des membres, à partir de là déjà c'est tout un problème. Donc il faudrait laisser l'exclusivité de nomination à la société civile, même si on sait avec les églises il y a toujours des problèmes avec la CENI, mais au moins si l'intégralité des membres du CESAC viennent de la société civile, on peut toutefois... rééquilibrer les choses, même si les politiques peuvent un peu fourrer leur nez par-ci par-là, mais on peut quand même avoir plus de chances d'avoir une institution plus ou moins équilibrée. Les C5, c'est aussi un problème de compétence. Ça revient au fait que tout vient des dictats politiques, où on place des gens qui n'ont peut-être pas de capacités. Moi, je vais peut-être parler d'une anecdote. Il y a plus d'une année où on m'avait invité au CESAC, nous avions relayé chez nous à Info.cdi une enquête de Reuters sur le dossier sur le bloc pétrolier. Nous en tant que médias on a relayé, on a cité la source de l'enquête. Curieusement CESAC nous avait invité. J'étais quand même partie. J'étais interrogée par une dame là qui devait avoir une cinquantaine ou une centaine d'années et je devais répéter trois ou quatre fois pour qu'elle puisse noter quoi, parce qu'elle était lente, elle ne maîtrisait pas des termes techniques, quand on parle de sources indirectes, elle me demande c'est quoi tout ça. Quelqu'un qui m'interroge, qui doit peut-être faire un rapport par rapport au délit qu'on aurait fait et puis elle-même ne maîtrise pas. pas des choses basiques, ça s'interroge aussi. Donc voilà. Même si les politiques envoient des membres au CESAC, on doit aussi beaucoup miser sur la qualité des personnes. Donc c'est aussi très important pour que nous puissions quand même avoir un travail de qualité. Aujourd'hui, on voit le CESAC, il y a même, pour une première fois, on voit des lits internes, parce que cette fois-ci, il y a eu vraiment des nominations où on sent, Tout le monde sait que tel est de telle tendance, tel est de telle tendance. Et sur place, il n'arrive même pas à l'interne de travailler de manière harmonieuse. Donc c'est tout un problème. Donc nous devons, vraiment nous la société civile, faire l'impression pour essayer de changer quelque chose, pour essayer de résister au fait à cette réalité. Merci.

  • Speaker #3

    En tant que professionnel et tenant compte des dispositions du Code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, Vous n'avez d'objecteur que votre public. Vous n'avez d'objecteur que votre public. C'est vrai que dans l'exercice de l'édition du traitement des faits, on est souvent appelé à encadrer au maximum l'information qu'on veut faire passer en éladant le plus possible les éléments qui relèvent du commentaire. Mais même alors, un journaliste n'a d'objecteur que son public. Et c'est un courage qu'il faut avoir en tant que professionnel, parce que cette liberté-là, vous n'avez pas à la quémander. Vous avez simplement besoin de l'exercer, bien évidemment de l'exercer conformément à la loi. Donc la situation actuelle du SESAC n'est pas très différente de celle qui a prévalu en 2013-2014. J'étais conseiller juridique du SESAC, j'ai dû démissionner, parce que c'est exactement... Exactement la même chose. Vous sentez vraiment que la qualité d'un début du bureau pose problème. On peut même se passer du fait de leur origine politique, mais miser quand même sur la qualité technique des... individus qui y sont affectés. Vous n'avez qu'à comparer l'expérience de la Haute Autorité des Médias à celle que nous sommes en train de vivre depuis 2011, c'est la nuit et le jour. En 2004, 2005 et 2006, la Haute Autorité des Médias était parvenue même à sanctionner la FNC, alors que... Le président du CESAC d'alors et la plupart des membres du CESAC étaient nommés dans les mêmes conditions. La AM, à cause de la bonne qualité d'individu qu'elle avait, est arrivée quand même à mobiliser assez de ressources pour se donner les moyens nécessaires à son action. Et on a vu comment elle a accompagné tout le processus électoral. Le gouvernement a dû donner les moyens, quelques moyens, juste en complément, mais la direction de la haute autorité des médias était à même de mobiliser. Aujourd'hui, sans qu'il ait besoin de compter sur des partenaires externes, le CESAC a bien d'activités, peuvent générer des ressources pour lui, pour lui permettre de fonctionner. Et j'ai parlé notamment de toute cette procédure de conformité, notamment des affiches. Les grands afficheurs aujourd'hui. tels que les brassicoles, toutes les maisons de communication cellulaire, devraient pouvoir soumettre leur projet d'affiche au contrôle de conformité du CISAC et payer les frais nécessaires. Mais aujourd'hui, le CISAC n'a aucune grille de lecture de cette conformité, mais n'a pas non plus un comptable de recettes qui lui est affecté pour pouvoir recevoir les paiements externes. Et donc le CISAC, à ce jour... n'a que la main tendue. Elle ne peut rien générer de lui-même. Et ça, c'est l'une des faiblesses qu'il a faites du seul fait qu'il se présente comme une institution mendiante. Je vois régulièrement depuis 2011 comment le président du CISAC passe le temps dans le couloir du Parlement à essayer de faire passer une ligue budgétaire qui ne passe pas. Il passe le temps dans le couloir du ministère des Finances ou du ministère des Budgets pour supplier des appuis. Ça ne devrait pas être ça. Il y a... forcément un niveau de leadership qui manque à l'institution.

  • Speaker #1

    Justement, comment est-ce qu'on fait ? C'est quoi les idées qui émergent sur les gardes-fous pour qu'on puisse avoir une qualité technique des animateurs du CESAC ? On va peut-être trouver quelques lumières là-dessus avant d'avancer sur d'autres problématiques. On va prendre la parole de ses côtés.

  • Speaker #4

    J'étais en train de dire que l'article 37 prévoit que l'Assemblée plénière a la possibilité de mettre fin au mandat d'un membre du bureau. Mais comment cette assemblée plénière doit être convoquée ? C'est là où peut-être les bas blessent. Il faut aller au règlement intérieur du CESAC. L'article 16 dit que l'assemblée plénière se réunit deux fois sur convocation du président. Et la lignée A3 dit que l'assemblée plénière tient une réunion extraordinaire chaque fois qu'il y a des besoins sur convocation du président. Et même cette convocation du président peut être à l'initiative du bureau ou à la demande d'un tiers de ses membres. On comprend qu'on est dans un contexte où même si ces hauts conseillers qui sont contre le président veulent convoquer une assemblée plénière, il faudrait que celle-ci soit convoquée par le président qui est lui-même sur la sélect. Ça cause tout de même problème. Et l'autre défaillance, on a parlé des compositions. Moi, je ne suis pas contre le fait que le président de la République, le Parlement et aussi l'ordre des avocats... Les comités des parents, des élèves, il y a les organisations de défense des droits de l'homme et qui sais-je encore, qui envoie des délégués. Mais je pense que le vrai problème, c'est l'inféodation. Qu'est-ce que j'entends par inféodation ? Récemment, ceux-là qui ont dirigé les CESAC viennent comme Éboutella, bien dit, du quota président de la République. Il serait peut-être temps de repenser ces mots de désignation en disant que ceux-là qui viennent des politiques peuvent être au CESAC, mais ne pas être dans les bureaux. Aujourd'hui, on est dans un contexte où les présidents de ces salles... est en train de bafouer tous les textes, puisqu'en réalité, les présidents des CESAC n'ont pas donné de décision. Les décisions aux CESAC devraient être collégiales, prises par l'Assemblée plénière. Aujourd'hui, on est dans un contexte où l'Assemblée plénière ne se retrouve même pas dans les décisions qu'annoncent les CESAC. C'est là où il y a un vrai problème. Et s'il faut revenir dans le mode de désignation de ces présidents, comment il a été désigné ? Par 8 membres sur 15. Ça fait à peine une majorité. Pourtant, la loi ne parle pas des majorités. mais des consensus. Un bureau de 5 personnes élit par 8 personnes, en tout cas là on peut clairement se dire qu'il n'y a pas de consensus, il y a plutôt une élection. Et c'est là le vrai problème. Donc il faudrait vraiment qu'on réponse d'abord à cette loi. Et même quand il faut parler des sanctions, là aussi c'est l'article 51 de l'allée organique qui parle des sanctions, il y a je pense incompatibilité entre ce que dit la loi et ce que dit les règlements d'ordre intérieur. Nulle part il est mentionné que les CESAC ont la possibilité de frapper un journaliste. Dans la loi, on parle des médias et quand il s'agit d'un journaliste, les CESAC devraient se référer à l'autorité d'autorégulation, l'UNPC. Mais aujourd'hui, on voit les CESAC, ou trépaster ses prérogatives, convoquer un journaliste. Et même pire encore, même pas des journalistes, mais frapper d'interdiction des gens, comme bon lui semble. On se demande même sur base de quelle loi et s'il faudrait définir par là la censure des médias. On ne peut pas interdire à un journaliste de dire des choses qui sont basées sur les faits. On peut bien beau parler du journaliste patriotique, mais moi je ne sais pas d'où on veut nous sortir ces termes. Les journalistes patriotiques savaient autrement dire, moi je les pense comme ça, c'est mentir au nom de l'amour du pays. Or le journaliste, lui, ne doit pas mentir, il doit présenter les faits puisqu'ils sont sacrés.

  • Speaker #5

    Moi c'est Fosane Simanga, je suis communicant, acteur politique. C'est vrai que laisser ça... est en train d'agir de la manière qui énerve le professionnel de médias. Alors moi, j'aimerais, avant de pouvoir faire un commentaire, poser une question claire aux panélistes pour savoir à quel stade. Quelle réponse juridique existe quand, par exemple, le président du CESAC fait un tel message sur les réseaux sociaux pour tenter d'intimider les journalistes ? Parce que les tons utilisés, les mots, les phrases qui sont utilisés visent à intimider les journalistes et, bien sûr, à permettre à ce que les journalistes puissent se taire sur certaines questions. Donc, les journalistes sont muselés. Un deuxième point que j'aimerais appeler... C'est sur la réponse que les journalistes devraient donner à ce type d'agissement. Parce que c'est clair que l'institution peut avoir des problèmes. Il faut qu'on réfléchisse sur les réformes structurelles et aussi comment on s'adapte d'un point de vue conjoncturel. À ce stade, quelles réponses les journalistes pourraient donner à ce type de message ? Qu'est-ce que les journalistes eux-mêmes, comment ils s'organisent ? Est-ce qu'ils ont publié une tribune pour dire que nous ne sommes pas d'accord ? Collégiales, bien sûr. Est-ce qu'il y a eu 10 journalistes, 20 journalistes, au lieu d'être dans une posture de plernichard ? Permettez-moi d'être dans une posture de plernichard, c'est dire le président du CESAC a outrepassé, nous sommes d'accord, on connaît la loi, qu'est-ce que nous on fait ? Parce qu'on a vu les menaces sur TV5, France 24, plusieurs médias, plusieurs poids menacés, parce qu'eux souvent prennent quand même la peine avec les reculs. d'aborder certaines questions avec beaucoup de minutie. Et comme ça n'arrange pas un point de vue politique donné, on s'est dit, OK, on va les intimider, on menace des fermetures. Et ce qui est sur M. Bossémbé, je me permets de l'expliquer, ne pourra pas fermer tous les médias. Mais entre-temps, qu'est-ce que les journalistes font ? en réponse à ce type de dérive de communication du CESAC. C'est ça aussi, peut-être à la sortie de ces forums, les journalistes devraient réfléchir comment apporter une réponse au type de message du président du CESAC. Mais peut-être pour finir, les recommandations en termes d'évolution de la loi. C'est vrai qu'on a dit plus d'une fois qu'on n'a pas un problème de test, on n'a pas un problème d'institution, on a un problème d'homme. Et on a tous constaté que depuis la venue de la star, en guillemets, Christian Boussimbe, il y a eu beaucoup de dérives. Moi, j'ai été enseigné par l'ancien président du CESAC. Il a été mon professeur à l'Institut facultatif de l'information et de la communication. Il n'était quasiment pas connu du grand public. Il était discret. Est-ce qu'il ne faille pas, peut-être dans l'évolution de la loi, proposer une obligation de discrétion, par exemple ? Parce qu'on voit Christophe Bossé, qui est quasiment un acteur politique, tout le temps sur les médias, pendant qu'il n'a pas besoin d'être en train de faire ce type de communication. juridiques existent aujourd'hui ?

  • Speaker #6

    Monsieur, j'y pétume. Est-ce que le problème, ce n'est peut-être pas ni les CESAC, ni l'État ? Le problème, c'était vous, les journalistes, par exemple. Prenons l'exemple de l'Europe. Je n'ai jamais vu, depuis l'invasion de l'Ukraine, des journalistes de l'Ukraine donner parole aux Russes, par exemple. Les Européens, en grande majorité, et tous, essaient de nous faire croire que M. Poutine Merci. c'est le diable incarné. Mais chez nous ici, il y a des journalistes congolais qui pensent que c'est bien que M. Nanga ou d'autres amis qui sont là qui sont en train de faire les piètres à l'Est puissent passer dans le média, faire leur publicité. Parce que notre CESAC, c'est une copie conforme du CESAC français. Ici, c'est le président de la République qui nomme. Là-bas, j'ai fait des recherches. Le président Emmanuel du Sénat. et de l'Assemblée nationale. Et ne sommes pas inféodés, c'est ici que nous sommes inféodés. En France, ce n'est pas un RDC. Ici, un RDC, c'est un RDC. Pourquoi on ne s'accepte pas, nous ? On pense que chez les autres, c'est mieux, mais chez nous, ce n'est pas bien. Bon, maintenant, à propos de la publicité, la publicité, j'ai aussi remarqué que ça ne dépendait pas du CESAC. Je ne sais pas si je me suis trompé. Il y a des institutions qui ont été placées pour gérer la publicité à un RDC. Et je pense que le maître devrait quand même nous aider à avoir plus de précisions là-dessus. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Alors, je répasse la parole à maître. Pour quelques éléments de réponse, et des collègues de Bouteli, il y a des chercheurs qui ont travaillé, tous les détaillés qui sont dans la salle aussi. Je salue notamment Naomi Moke, qui a pu faire quelques entretiens avec le CESEC, qui est avec nous. Maître, quelques éléments de réponse.

  • Speaker #3

    Merci. Je vais commencer par la dernière préoccupation en disant ceci. Lorsqu'on veut mettre en place des réformes, que ce soit... des réformes normatives ou institutionnelles, on doit avoir un regard plus large sur les matières qui sont similaires ou en tout cas qui ont de l'influence les unes sur les autres. Et en ne le faisant pas, nous tombons dans l'erreur dans laquelle nous sommes tout le temps, c'est des réformes plus ou moins parcellaires. Pendant que, depuis 2011, le CESAC a des larges pouvoirs d'appréciation des contenus médiatiques, la commission de censure continue à fonctionner au sein du ministère de la Justice. C'est un anachronisme. Pendant que nous nous sommes dotés d'un code du numérique, le régulateur des médias ne fait pas partie du cadre institutionnel établi par l'article 5 du code du numérique, alors que... Parce que tous les médias aujourd'hui recourent au numérique pour diffuser les informations. C'est une incohérence. Le gouvernement, à travers le ministère des médias, ne fait pas partie du cadre institutionnel de régulation du numérique. Ça ne s'explique pas. C'est un désordre. L'une des recommandations devait aller dans le sens de mettre en cohérence les interventions institutionnelles de tout ce qui intervient dans le secteur médiatique, en mettant en cohérence justement les textes sectoriels. La loi organique de 2011 qui régit les SESAC, son règlement intérieur, le code numérique, la loi sur les médias, etc. Le projet de loi sur la publique, parce qu'il n'est pas encore promulgué. Il y a même, je crois, un projet de texte sur les médias audiovisuels, spécifiquement. Ça date de Moutinga, mais je ne sais pas à quel niveau ça se trouve. Et donc, il faut mettre en cohérence ces textes pour être sûr que l'action institutionnelle dans le secteur médiatique fonctionne, opère sur base de cette vision commune. Parce que, alors, comment on va exécuter, on va mettre en branle la politique du gouvernement en matière de communication si chaque institution opère de manière isolée ? Et c'est peut-être ça la réponse juridique qu'il faut donner à M. Simanga, parce que dans ce désordre, dans ce foisonnement de textes et des institutions, il n'est pas possible d'avoir de l'ordre et d'avoir une action. réellement agissante, si je devais utiliser cette tautologie. Et donc, à ce jour, le gouvernement opère de son côté, le CESAC opère de son côté, tout ce qui est numérique opère de son côté, et par-delà tous ces aspects d'ordre institutionnel, l'absence d'une union nationale de la presse du Congo, efficace et réellement agissante, hausse au secteur un important acteur qui... devrait être à même de baliser à la base le travail du média. Parce que l'Union nationale de la presse du Congo, en tant qu'auto-régulateur de la profession, travaille à la base sur la qualité des professionnels qui travaillent au sein du média. Parce qu'en réalité, lorsqu'on s'enquête en média, c'est parce qu'à la base, il y a eu une faute d'un professionnel. Et donc, l'une des recommandations à rajouter à cela, pour faire complet, c'est de tenir compte de l'importance de revitaliser l'Union Nationale de la Presse du Congo en tant qu'organe reconnu cette fois par la loi d'autorégulation de la presse du Congo. Le patriotisme qui a été prôné par Chimanga peut être très discutable. Moi, je peux avoir besoin de connaître un peu plus sur Nanga. C'est mon droit de savoir d'où il vient, qu'est-ce qu'il fait, où est-ce qu'il a tiré de l'argent. Est-ce que le journaliste devait s'interdire de diffuser des informations sur lui ? Je ne pense pas. Nous ne devons pas tous réfléchir de la même manière au même moment. C'est dans la diversité que nous pouvons trouver notre richesse. Que ce soit des choses bien ou mauvaises qu'on dit, tant qu'elles relèvent, un, de la vérité, et deux, du besoin de l'information, faut laisser faire. C'est aussi ça la liberté d'expression, la liberté de la presse. Au-delà de tout, c'est la tolérance, l'acceptation de la différence. Je crois que j'ai ramassé globalement toutes les questions. Vous me pardonnerez s'il y a un détail que je n'ai pas répondu.

  • Speaker #1

    Je pense que vous avez fait des clés. Merci beaucoup. On va passer la parole de ces côtés de la table.

  • Speaker #7

    Je m'appelle Charles Soko, je suis chercheur à l'université de Kinshasa et je suis master. dans les domaines de la gouvernance locale. J'ai suivi l'intervention du maître, mais je voulais donner au moyen quelques pistes de solutions. En fait, je suis dans la réforme législative. C'est la première proposition. Il faut qu'on révise la loi organique pour renforcer l'indépendance, la transparence dans la désignation des membres et l'autonomisation budgétaire. Il faut aussi préciser les critères des nominations sur base de compétences intégrées et expériences. Il faut aussi renforcer la capacité de former les membres. et techniciens sur la régulation moderne des médias, y compris la lutte contre la désinformation, doter les CESAC de moyens techniques et logistiques suffisants, et aussi mécanismes de contrôle démocratique, obligation de publier un rapport annuel soumis au Parlement, mettre en place un comité sensitatif composé d'experts indépendants et de la société civile, et aussi dialoguer ou le dialogue permanent avec les médias et les citoyens, et campagne de sensibilisation sur le rôle et les décisions du CESAC. et qu'à ces niveaux, vous allez vous rendre compte que si je suis bien le pénaliste, nous sommes en train de nous rendre compte que le débat est sans débat. Pourquoi ? Parce que quand déjà nous parlons de cadre légal et statutaire flou et incomplet, la loi organique pourtant qui a soigné ces sacs n'est pas toujours claire que la mémoire de domination, de contrôle et d'indépendance de ces membres, manque d'autonomie financière réelle malgré ce statut d'autorisation, d'autorité administrative et indépendante. Je crois que laisser ça ne peut rien faire parce que là, il n'y a pas de désaffluence, de l'usure politique et elle consorte. Et il se pose déjà un problème à partir de là. Et lorsque le CESAC manque le moyen financier, lorsque les décisions ou les désignations sont influencées par les autorités politiques, et tout est bougé à partir de là, je vais poser aux panélistes des questions. La première question, c'est que quelle réforme institutionnelle serait la plus urgente pour garantir l'indépendance du CESAC ? Le CESAC peut-il jouer un rôle de médiateur pendant les périodes électorales ou est-ce un rôle extrêmement de sanction ?

  • Speaker #3

    C'est autant important qu'en y répondant, peut-être qu'on va répondre anticipativement à d'autres questions qui auraient pu se poser dans ce sens-là. Ce qui est très urgent, c'est d'abord cette mise en cohérence de texte pour éviter le dédoublement des compétences dans le même secteur médiatique. Cette mise en cohérence de texte va faire en sorte que l'État nous épargne de doubles emplois. Mais il y a surtout la résurrection de l'UNPC sur laquelle il faut compter, parce que c'est la cheville. ouvrière de travail sur l'éthique et la déontologie du journaliste. Comme je l'ai dit tout de suite, lorsqu'on sanctionne les médias, c'est en principe à la base un journaliste et un professionnel de médias qui a commis une faute. Et lorsque un professionnel est déjà coaché, assez averti et qu'il s'imprègne à suffisance des règles qui régissent sa profession, c'est le média qui en profite. Et donc c'est le média qui est déjà protégé. Quelqu'un qui a fait le rapprochement entre Euh... La couverture de l'information sur la guerre entre la Russie et le Crède a fait un rapprochement qui pourrait être très approprié. Parce qu'en principe, je ne suis pas très sûr qu'il n'y en ait pas qui diffusent des parties d'autres sur l'un ou l'autre.

  • Speaker #1

    Il y en a, bien entendu.

  • Speaker #3

    L'idée ici est que lorsque vous visitez la plupart des pays européens, vous découvrez que le premier autorégulateur, c'est le média lui-même, qui s'impose à son sein le respect de l'éthique et de la déontologie professionnelle. Chez nous, la notion du conseil de rédaction a disparu. Vous venez avec votre papier, après avoir couvert une information en gilet, et vous voulez qu'on le diffuse tel quel. Alors que le rôle de la rédaction devait être celui de regarder non seulement sur la pertinence de l'information, sur son caractère correct, véridique, vérifiable, parce que vous devez avoir utilisé des sources pertinentes avant de la diffuser. Sinon, la plupart des informations ne sont pas informatives. Et c'est peut-être là qu'il faut travailler davantage sur la consolidation aussi, et ça c'est une réponse. Il faut bien que la loi insiste sur cet aspect pour prévenir les dérapages au sein même du média en revitalisant le conseil de rédaction et toute la mise en commun qui tourne autour du traitement des informations avant leur publication. En principe, lorsque vous avez écrit un papier, ce n'est pas vous qui décidez de sa publication ni du contenu de la forme que vous devez lui exprimer. Vous laissez le conseil de rédaction y travailler. L'information peut être là-dedans, le substrat peut être là-dedans, mais vos mots peuvent être éloignés, être remplacés. La forme, la longueur de votre texte peut être diminuée. Il faut se sentir aussi pas frustré de voir. les autres contribuent à l'amélioration de votre qualité. De toute façon, c'est vous qui signez à la fin. Et si on vous permet de signer un papier beaucoup plus qualitatif, c'est à votre honneur. Si la loi insiste sur ça, nous allons éviter beaucoup de dérapages. Mais je ne pense pas non plus qu'il faille faire un bras de fer avec les institutions. Le journaliste, comme je l'ai dit tantôt, a comme seul objecteur son public. Mais c'est-à-dire qu'il connaît la hauteur et la qualité de la demande de l'information. Et il veut répondre à cette demande. Le journaliste n'écrit pas, ne publie pas pour se faire plaisir, c'est pour répondre à une demande d'information. Et cette réponse doit être non seulement appropriée sur le plan du contenu, mais surtout sur le plan de l'utilité de l'information. À quoi ça me sert de diffuser une information du genre ? L'avion du chef de l'État est peint en blanc et en bleu alors qu'il devait ajouter une troisième couleur pour compléter la couleur du drapeau. Ça apporte quoi exactement cette critique ? Ça informe sur quoi ? C'est utile en quoi ? Parce que n'oubliez pas que l'information c'est aussi une marchandise. Les agences internationales ou nationales de presse se nourrissent de ça. Elles vendent l'information. Et si l'information est de qualité, elle va être vendue avec autant de facilité à un bon prix. Donc c'est une invitation à une sorte d'autocensure, je n'aime pas ce mot, mais disons-le quand même comme cela, pour sentir le rôle, le niveau de responsabilité que chacun de vous a prioritairement en tant que diffuseur d'information.

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa. L'OZ est un univers de débats passionnants pendant un forum public. Un podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo, ZEIK.

  • Speaker #4

    Ongé Anaraïa.

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