- Speaker #0
Ongéana Raïa L'OZE est l'univers de débats passionnants pendant les forums publics en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo
- Speaker #1
ZEIK
- Speaker #2
On va aller au fond.
- Speaker #3
Bonjour à tous et à toutes. Je suis Nathalie Salah, journaliste au studio Hirondelle, qui est un projet de la Fondation Hirondelle en RDC. En tant que journaliste, ayant été sur le banc de l'école, on nous a dit et redit que les faits étaient sacrés et que les commentaires étaient libres. Les faits sont sacrés. Et il demeure sacré même en période de guerre, même en période de conflit. Surtout que l'on sait que la période des guerres est marquée par ce qu'on appelle l'infoguerre, où les partis mettent en place des stratégies, mettent en place des discours pour faire valoir leur vision du monde ou de la situation. Dans ce contexte-là, nous en tant que journalistes, on doit se souvenir que nous ne devons traiter que des faits et que ces faits sont utiles, comme vous venez de le dire tout à l'heure, pour servir la population. Parce que... Que ce soit les personnes qui se trouvent à Goma, à Bukavu ou dans les autres territoires qui sont sous le contrôle de la FCM 23, ou même ceux qui sont à Kinshasa ou ailleurs, tout le monde a besoin de la vraie information. Et quand on nous impose, nous, des termes que l'on doit ou pas utiliser, lorsqu'on nous impose, nous, des choses que nous ne devrions pas dire au nom du patriotisme, est-ce que l'on se rend compte, est-ce que le CESAC se rend compte qu'il met en difficulté aussi les populations qui ont besoin d'une information fiable, qui ont besoin d'une information qui n'est pas truquée, d'une information qui n'est pas déformée pour servir à des fins politiques, afin que cette population-là, qui reçoit de la part de journalistes une information qui est correcte, puisse prendre des décisions qui peuvent participer à sa survie. Personnellement, sachant qu'il y a des journalistes qui ont été pour nous des références, Certains qui nous ont peut-être donné cours, certains qui ont été pour nous des modèles qui se retrouvent dans cette structure et qui ne font rien pour que les injonctions qui nous imposent de ne pas dire les choses comme il faut, qui nous imposent de ne pas raconter la réalité, est-ce qu'ils se rendent compte que tout ce qu'ils nous ont appris, en fait, ils sont en train de les détruire ? Est-ce qu'ils se rendent compte, eux aussi, en ne faisant rien, ou en n'agissant pas pour le bien de l'information et donc pour le bien de la population ? en train de nuire à la population. Et je trouve ça vraiment dommage. Il y a beaucoup de choses à dire, mais je trouve ça dommage que l'on ne se rende pas compte que dans un contexte comme celui-ci, que ce soit les officiels ou les partis en face sont un peu tous versés dans la désinformation. Nous faisons du fact-checking au studio URONDEL, on sait que les officiels, que l'officiel ne dit pas toujours vrai, de la même manière que les camps en face ne disent pas toujours vrai. Et nous, en tant que journalistes, nous nous dévons de raconter le fait, même si... Cela nous pousse à remettre en question certaines affirmations qui ont été énoncées par les uns ou par les autres. Que devons-nous faire alors du principe ? En journalisme, on dit qu'on ne doit pas avoir une monosource. On doit toujours coupler l'information. Voilà l'équilibre. Merci, chers confrères et confères. On doit toujours avoir au minimum 200 déclenches. On nous impose à nous de donner l'information en ne recourant qu'aux sources officielles, sachant que les sources officielles ne disent pas toujours la vérité. On veut nous déformer, on veut nous mettre en prison. on veut nous empêcher d'être utiles à la population. Et ça, c'est dommage. Pour une population qui meurt, pour une population qui souffre, on lui retire son droit à l'information.
- Speaker #2
Merci beaucoup pour ces cris de cœur, ces plaidoyers, pour un sursaut patriotique et une prise de conscience des membres du CESAC. Deuxième intervention.
- Speaker #4
Je me nomme Jacques Hanky, je suis de Goma, je viens fraîchement de Goma. L'article 24 de la loi sur le CESAC prévoit, son alinéa 3 dit, cette désignation, ça veut dire la désignation des membres du CESAC, tient compte de l'expertise dans le secteur des médias. de la représentation nationale ainsi que celle de la femme. Je peux m'éliminer même par là. Dire que le CESAC est partisan du gouvernement ou l'entendre dans ce sens-là, ça dépend de l'appréciation d'une personne à une autre, parce qu'à mon sens, sur les 15 membres désignés qui composent le CESAC, quatre seulement viennent fraîchement du monde politique, si on peut dire dans ce sens-là. 11 sur les 15 proviennent des organisations indépendantes. des organisations professionnelles qui ne doivent rien à la politique. Donc, moi je peux dire que certains, si le CESAC se fait passer pour un FED à la politique, donc c'est les choix qu'il a imprimés de lui-même. Les animataires actuels ont imprimé pour le CESAC actuel. Et donc, on ne peut pas partir et chiter à une conclusion selon laquelle CESAC est partisan. mais c'est plutôt les membres actuels qui composent actuellement ces sacs, qui sont partisans de la politique. Deuxième aspect par rapport à l'élément que j'ai soulevé ici, et ça va dans le sens d'une recommandation, c'est le fait qu'il y a un aspect par rapport à la représentation nationale, ça pose un tout petit peu de problème, parce qu'ici on permet à certaines organisations... On donne la possibilité à des ordres professionnels de désigner, c'est notamment notre cas, nous, avocats. Je ne sais pas pourquoi on a donné place à l'organisation professionnelle des avocats, qui est le Conseil national de l'ordre, et puis on a oublié l'Ordre national des médecins, par exemple. Parce que, moi, les informations sont diffusées, il y a des questions psychologiques, il y a autant d'aspects qui nécessitent de l'expertise. Or, parmi les membres du CESAC, les 15 qui devront être à désigner ne figurent pas, par exemple, les médecins. L'ordre des architectes, il n'y en a pas. Est-ce qu'on ne peut pas aller dans le sens d'élargir au moins le nombre de membres qu'on posa le CESAC ?
- Speaker #2
Merci. Dernière interprète.
- Speaker #0
Je me nomme Daniel Aloterum, bi-journaliste pour le compte du Média Congo.net. Maître Charles, j'ai une petite question. J'aimerais aussi que le CGE de l'UNPC puisse commenter. Est-ce que... Les journalistes sont obligés d'accepter toutes les décisions du CESAC, même des décisions qui violent le droit des journalistes. N'y a-t-il pas un mécanisme légal qui permet aux journalistes de s'opposer à certaines décisions du CESAC ?
- Speaker #1
Merci, je vais commencer par la dernière question. Parmi les neuf préventions fausses professionnelles qui sont prévues par le Code d'éthique et de déontologie du journaliste congolais, figure celle qui consiste dans... Le manque de référence, le manque de respect aux décisions des organes professionnels. C'est donc une obligation de déférer aux décisions du CISAC. Par contre, parce qu'il s'agit des actes juridiques, il faut que vous soyez avisé sur vos droits de recours. Vous déférez d'abord à la décision, après vous pouvez faire votre recours. Parce que nul n'est censé obéir à une instruction, à un ordre manifeste. C'est le principe de la consigne. Vous pouvez attaquer les actes du CESAC devant lui-même par un recours grasse-mieux en demandant au CESAC de retirer, d'annuler son acte parce qu'il viole tel droit ou tel autre. Au cas où le CESAC résiste à annuler son acte pour excès de pouvoir, évidemment, vous pouvez attaquer cet acte devant le Conseil d'État parce qu'il s'agit de la plus haute juridiction administrative. Mais vous pouvez aussi commencer par la chambre administrative de la Cour d'appel. Évidemment, là, il faut une assistance d'un avocat, il faut des frais, etc. Le mieux, c'est de commencer par un recours gracieux devant le CESAC lui-même parce que rien ne vous dit que ça ne peut pas aboutir. La préoccupation du camp... confrère qui au fond, elle est fondamentale. En fait, la philosophie qui a guidé la mise en place des institutions d'appui à la démocratie n'a pas été altruiste ni volontariste. C'était Cassandre City, déjà, pour la création du CESAC. Il n'y avait plus de place au gouvernement pour un certain nombre de gens de la société civile. Alors on leur a dit, on va créer quelque chose. Voilà comment à peu près la régulation a commencé chez nous. C'est vrai que la loi de 1996 prévoyait la mise en place d'une institution indépendante de régulation. Régulation. La loi de 1996 parlait de régulation des médias publics parce qu'en ce moment-là, l'État avait encore le monopole de la création de médias. Il n'y avait pas la liberté de création de médias privés. Mais la philosophie qui a précisé la mise en place de la haute autorité des médias a s'instauré. C'était pour satisfaire le reste des revendications de la société civile. Et c'est comme ça qu'on a créé les cinq institutions d'appui à la démocratie, qui étaient essentiellement pilotées par des gens venant de la société civile. Mais parmi les institutions d'appui à la démocratie qui ont été reconduites dans la Constitution, c'est l'article 212 de la Constitution, si je ne me trompe pas, c'est l'instance des régulations de médias à laquelle la Constitution donne directement le nom de Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication. Un FOD, elle est absolue. Absolument, parce que depuis 2011, vous ne pouvez pas diriger cette institution si vous n'avez pas la bénédiction personnelle du chef de l'État. Malheureusement. Un FOD, elle l'est parce qu'elle est considérée comme... une sous-institution à laquelle l'État croit ne pas avoir de devoirs quelconques, des obligations quelconques, alors qu'elle est censée lui apporter les moyens de son fonctionnement. Et je vous ai dit comment j'ai vu depuis 2011 jusqu'à maintenant les membres du SESAC errer dans des bureaux à l'Assemblée, au ministère du budget ou des finances pour plus ou moins qu'ébonder ce qui devait être leur droit budgétaire. Plusieurs fois, ils n'ont pas reçu des frais de fonctionnement. C'est sciemment. Le pouvoir, depuis 2011, n'a jamais aimé avoir une institution publique réellement indépendante des régulations de médias. Et qui pourrait être un tout petit peu gênante parce qu'on sait à peu près... près combien les régimes en place s'accaparent des médias publics, qui sont des médias qui doivent aussi subir la régulation, l'action régulatrice, et combien les acteurs politiques sont à cause des médias au point qu'ils utilisent leur espace d'expression, souvent en violation de la loi, pour nuire. Et donc ceux-là qui ont plus ou moins le monopole des médias publics, ils ne veulent pas être touchés. et ils ont besoin d'un CESAC aux ordres. Je souhaiterais quand même que M. le secrétaire général de l'UNPC qui est dans la salle, à un certain moment, décide de parler. J'ai vu qu'il a refusé, mais je l'invite vraiment à pouvoir s'exprimer. Parce que c'est aussi des matières qui relèvent de sa compétence, tout au moins pour ce qui est des professionnels. Et lorsque vous êtes des professionnels, vous relevez de lui. C'est son travail de parler de ces choses-là pour ce qui est des professionnels. La régulation et l'autorégulation fonctionnent réellement, Pas de plus. le secteur médiatique se portera à merveille. L'autorégulation,
- Speaker #2
est-ce qu'en amont, vous faites le travail qu'il faut ? Est-ce que vous pouvez préciser votre question, maître ?
- Speaker #1
Puisque nous parlons des défis normatifs et institutionnels qui affectent la régulation de médias, j'aimerais peut-être que vous parliez des mêmes défis, mais pour ce qui est de l'autorégulation. étant entendu que la régulation et l'autorégulation sont les deux pieds d'un même corps.
- Speaker #0
Merci. Merci beaucoup, maître Echard, et merci beaucoup, cher collègue. D'abord, je voudrais quand même qu'on essaie de comprendre comment est-ce que les médias fonctionnent en République démocratique du Congo. Nous avons d'abord la réglementation qui s'occupe des maîtres de loi et autres. Il y a la régulation qui gère le contenu, et puis il y a nous, l'autorégulation, qui gérons les producteurs du contenu médiatique. En ce qui nous concerne... déjà nous avons connu un certain nombre de soucis conformément à l'ordonnance loi de 1981 fixant les statuts du journaliste. Il était dit que le journaliste est cet individu qui récolte, traite et diffuse l'information et tire l'essentiel des revenus de ce travail-là. Et aujourd'hui... Ce qui a fait qu'on peut se réveiller un bon matin parce qu'on parle français, d'autant plus que le français c'est la langue du travail dans ce pays. On s'improvise journaliste parce qu'on a un espace dans le média et c'est déjà un souci. Par contre, lorsque nous lisons au terme de la même loi, si nous prenons l'article 5, lorsqu'on fixe les statuts du journaliste, il est dit qu'on ne devient pas journaliste du fait de sortir de chez soi ou d'une école de journalisme, mais du fait de la loi, on devient journaliste. Dans une rédaction, lorsque nous prenons la dernière loi qu'on a publiée, l'ordonnance loi fixant l'exercice de la liberté de la presse, et si je prends la section 2, l'article 2 ou 3, le point 11, qui définit les journalistes. Qui est un journaliste professionnel ? C'est d'abord un diplômé d'université qui a étudié le journalisme et qui passe une année de stage dans une rédaction connue. C'est au sorti de ses stages d'une année qu'il devient journaliste. Et celui qui est sorti d'une école qui n'est pas une école de journalisme, Il doit faire trois ans de stage professionnel dans une rédaction connue par la République pour pouvoir être déclaré journaliste. Mais si nous regardons notre environnement aujourd'hui, je ne voudrais pas parler des individus, mais c'est compliqué qu'on se dise conformément à la loi, si on lit la loi, et dire qu'un individu répond aux critères d'être journaliste. L'UNPC qui est l'instance d'autorégulation aujourd'hui, venait d'organiser un congrès qu'on a voulu appeler congrès de renaissance. Il y a de nouveaux acteurs, j'ai été le seul de l'ancienne administration à être réélu. Il y a un certain nombre d'éléments dont l'environnement ne pourrait pas me permettre de pouvoir en parler. Mais il faudrait quand même que je dise un certain nombre de choses. Quand je dis top secret, le collègue ici derrière moi a dit un certain nombre de choses. Vous avez une information ? elle est sacrée, elle tient sur les vies. Vous dites que le public a droit à l'information. Nous voulons bien le croire. Mais il y a aussi le principe des responsabilités dans l'exercice de son travail, les journalistes. Vous n'allez pas me dire aujourd'hui qu'on a assassiné le président de la République sur le boulevard et je vais le dire directement comme cela. Il tient sur la vie. La RDC a acheté des armes, je ne sais comment, comme on disait les missiles Stinger, je me rappelle, l'année 1996, lors de la guerre de Afdiel. Vous allez les lire. Dans un certain moment où le journaliste est tenu à la responsabilité, nous savons que l'information tient sur des vies. On ne peut pas donner une information parce qu'on a l'information. On la donne parce qu'elle doit sauver des vies. On doit savoir à quel moment la donner. Lorsque le journaliste réécoute l'information, il sélectionne. Quand on parle de traitement de l'information, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le fact-checking. Il décide de quelle information diffuser, quelle n'est pas diffusée. Vous n'allez pas me dire que j'ai recruté, collecté 50 informations, je vais diviser toutes les informations. Non. Le maître Charles venait de dire aujourd'hui, le conseil des rédactions a perdu sa valeur. C'est au cours du conseil des rédactions qu'on décide de l'échelonnement des informations. Quelle information partira en ligne et telle autre passera à la fin. Et quelle information nous pouvons la retenir pour la publier le lendemain. On décide, on ne donne pas tout parce qu'on est journaliste et qu'on a telle information, on doit la donner. Aujourd'hui, l'UNPC a travaillé sur de nouveaux textes et il est en train de travailler sur le modalité doctorat de la carte. Et c'est sur base de ces éléments-là que l'UNPC donnera la carte aux vrais journalistes professionnels, aux professionnels des médias qui accompagnent le journaliste dans l'exercice de leur métier et puis le journaliste stagiaire. Donc il y aura pratiquement quatre catégories de cartes qu'on va pouvoir donner aux... Je dis journaliste à tous ceux qui concourent à la publication de l'information. Je ne veux pas appeler tous les journalistes. Merci. ...
- Speaker #2
responsabilité des journalistes pour ne pas dire auto-censure. C'est ça le contenu de votre propos. Il y a des répliques du maître et après on va faire réagir la salle.
- Speaker #1
Ce qui est essentiel, c'est de saisir le contenu de l'expression qui a été utilisée par mon frère Zegbia. le secrétaire général de l'UNPC. Je comprends bien ce qu'il veut dire par autocensure et je comprends très bien ce qu'il veut dire par la responsabilité. Mais entre les deux, il y a un contenu clair que tout le monde aperçut. Donc ne nous limitons pas aux mots parce que sinon on va perdre de vue l'essentiel du sens. qu'on veut dégager sur la qualité de journaliste qu'on veut avoir et donc la qualité de l'information qu'on voudrait avoir à travers la qualité, la bonne qualité du journaliste.
- Speaker #2
Je vais faire réagir rapidement à la salle.
- Speaker #5
Merci beaucoup pour la parole. Moi, c'est Trezor. Moutobo, journaliste. Maître, je suis en train de vous suivre de manière assez catholique depuis que vous avez commencé. J'ai remarqué quelque chose en observant l'environnement actuel, le conflit armé dans l'Est du Congo et l'activisme du M23. Je me dis en fait qu'on est dans une démocratie mais on vit dans une sorte d'hybridité. Quand je dis d'hybridité, je pense qu'on est où il y a des principes démocratiques qui sont évoqués, mais il y a aussi cette tendance à la dictature. Parce que quand vous dites qu'on a et c'est ça qui nous hante, ça nous fait... pensée a cette tendance à la pensée unique et qui nous ramène aux années des dictatures. Mais non, dans cet environnement que les médias évoluent. Je pense que c'est voulu aussi par l'industrie politique parce que quand on voit les modèles économiques des médias et même d'ici ça, on est dépendant de l'industrie politique. Comment faut-il s'y prendre lorsqu'on évolue dans un environnement où... On a l'impression que l'industrie politique, ça part de tout pour vous rendre dépendants qu'il y ait de lui.
- Speaker #2
Deux dernières réactions ici avant de faire la dernière série de questions. Soyez à la fois courtois et concis.
- Speaker #6
Je m'appelle Yves-Diaby Goulois, moi je suis politologue. Je pose une seule question, une question provocatrice. C'est l'une des cinq institutions d'appui à la démocratie, encore une évention à la congolaise un petit peu, qui évolue à côté des institutions politiques. qui ressort du droit au pouvoir et qui s'assume comme tel. Alors, il y a quelques jours, Boutellier et d'autres organisations ont organisé un atelier de réflexion sur la CDI. Aujourd'hui, beaucoup de scientifiques, de politologues, pensent que les institutions à l'appui à la démocratie, ils ont montré leurs limites, il faudra peut-être penser à responsabiliser les politiques. C'est-à-dire, par exemple, pour les élections, remettre la question au ministère de l'Intérieur. Si ça ne marche pas, si ce sont des politiques qu'on sait désigner, ils s'assument s'ils sont dictateurs ou pas. où ils sont démocrates. Alors ma question est celle-ci. Est-ce que le temps n'est pas venu de supprimer les institutions d'appui à la démocratie et laisser les institutions politiques s'assumer ? Merci.
- Speaker #2
Merci beaucoup pour la concision et la clarté.
- Speaker #7
Peut-être pas une question, moi c'est peut-être aussi une contribution, une observation. Bénédicte Mokendi, journaliste pour les studios Rondel. J'ai entendu des discussions sur la composition de la CENI et sur CESAC, pardon, issues de ZomPolitik. Ça se passe aussi comme ça. Il y a quelqu'un qui évoquait tout à l'heure l'ARCOM en France. C'est aussi la même chose où on voit que ces membres sont choisis par le président de la République, le Sénat et autres institutions. Ce n'est pas mon problème, mais le problème c'est sûr, le CESAC soumet ce rapport ou il le rend compte à l'Assemblée nationale. C'est l'Assemblée nationale qui a un problème. Aujourd'hui, moi je me suis toujours dit que les 500 messieurs et dames qui siègent à l'Assemblée nationale, deux fois, ils ratent souvent les occasions de pouvoir mettre les gens face à leurs responsabilités. Si les CESAC rendent compte bien sûr à l'Assemblée nationale, pourquoi il n'y a toujours pas eu des commissions d'enquête ? pour pouvoir convoquer à chaque occasion le CESAC pour les entendre. Parce que souvent, le CESAC est représenté par un seul membre qui est hyper médiatique, qui passe souvent sous le média pour dire des choses qui, des fois, mettent à mal la corporation. Surtout, je me rappelle de sa dernière interview à Top Congo, où il insistait même qu'il faut qu'on fouille même les WhatsApp des gens, pour voir s'il y a des gens qui font l'apologie du terrorisme. C'est là où je me démarrerai. Est-ce qu'on régule quoi ? Est-ce qu'on régule les médias ? Est-ce qu'on régule les vies privées des gens ? Et la deuxième chose, j'interviens par rapport à ce qu'a dit le CIG Zegbia par rapport à la responsabilité sociale de médias et de journalistes. Le CISAC ne doit pas être le gendarme de ce que vous diffusez dans vos médias ou pas, parce que les commanditaires officieux du travail du journaliste, ce n'est pas d'abord. les institutions, mais c'est son public. Le journaliste, il répond aux exigences de son patron qui est le public. Et qu'est-ce que le public démontre ? Ma collègue tout à l'heure, Nathalie, parlait d'une information qui devient une forme de survie. Oui, si notre patron a besoin d'une information pour sa survie, c'est très important. Mais le débat, c'est sur le cadrage des informations aujourd'hui, de ceux qui sont qualifiés de terroristes. Quand vous avez votre gouvernement qui qualifie un groupe de terroristes, À un certain moment, vous vous révélez à une responsabilité dans votre rédaction de dire qu'est-ce qu'on veut entendre des terroristes, documentés par plusieurs organisations, notamment le groupe d'experts de l'ONU, qui vous disent que ces gens ont tué tel, tel, tel nombre de personnes. Et que quand vous leur donnez la parole, c'est pour entendre quoi ? C'est notre responsabilité. Est-ce que c'est une information pour cliver ou c'est une information pour rassembler ? C'est là où... La conférence de rédaction est la seule importance. C'est de choisir, c'est de se poser la question. Oui, vous voulez les entendre, mais pour qu'ils disent quoi.
- Speaker #1
Merci beaucoup. Vous allez constater que la plupart des préoccupations qui remontent à la surface tourne autour de la qualité de la gouvernance du pays de manière générale. Quelle est la politique du pays en rapport avec le secteur médiatique ? Personne ne le sent. Il y a certainement un texte avec 8 points qui a été voté au gouvernement et qui a été validé par le Parlement. Mais qu'est-ce qui est mis en place en termes d'exécution de la politique du gouvernement en matière médiatique ? Rien du tout. Parce que la préoccupation tendante à avoir... Un CESAC renforcé dans son indépendance et dans son côté opérationnel devait être une préoccupation majeure pour le gouvernement. Est-ce qu'on sent le gouvernement s'y investir ? La réponse est non. Une question qui est revenue deux ou trois fois, c'est celle de savoir si finalement les professionnels des médias n'assument pas une certaine responsabilité dans tout ce qui arrive. Et je la recoupe avec votre question pour dire oui, il y a une forte part de votre responsabilité. 1. On n'est pas très sûr que vous avez une prégnance suffisante des règles qui vous gouvernent, qui gouvernent votre profession. Deux, vous ne vous impliquez pas assez pour valoriser votre profession. Et je vais vous donner deux ou trois exemples. Je peux me limiter à un seul. Pendant toute la campagne sur la dépénalisation des délits des presses, qui a commencé en 2003, j'avais proposé à un certain nombre de médias, surtout les télévisions qui étaient beaucoup suivies au cours de cette période-là, de faire ne serait-ce qu'une bande passante par jour pour contribuer à cette campagne, pour que tout le monde qui lit puisse comprendre au moins quelque chose de cette campagne-là. et appuyer dans la mesure de sa possibilité. Au camp Média de la Paix, tout le processus de la réforme de la loi sur les modalités d'exercice de la liberté de la presse a été complètement ignoré par les médias. Il n'y a que quelques professionnels qui sont venus à l'atelier qui en savent quelque chose. Mais aucun média n'a rien écrit, n'a rien publié sur tout ce processus-là. On n'est pas non plus sûr que vous connaissez la loi qui vous régit. J'ai fait la même proposition au centre Nganda de voir les journalistes commencer, chacun en ce qui le concerne, publier chaque jour un article de cette loi pour qu'elle soit connue du monde et qu'elle soit connue de vous. Ça n'a jamais eu. Combien de chaînes de télévision nous avons qui sont incapables de diffuser en bonne façon juste un article par an ? Le système de vulgarisation des textes chez nous exige énormément d'investissement. Et pour aller acheter un texte de loi au journal officiel, encore, il faut savoir si le journal officiel l'a imprimé. ça coûte énormément d'argent, énormément de temps, énormément d'efforts physiques. Alors que ces textes sont en version électronique, vous pouvez y accéder et les diffuser progressivement pour les vulgariser et les faire connaître. Ça, c'est une grande partie de votre responsabilité, cette indolence, qui fait que vous subissez, excusez-moi, passez-moi le mot, plus par ignorance et par indolence. Je reviens sur le mot. Il n'y a aucune initiative, aucune révendication citoyenne qu'on voit remonter des médias. Il n'y a aucune appropriation des textes qu'on voit se développer par chacun de vous. Et par vos médias, il n'y a aucune... implication dans la vulgarisation des textes dans les rédactions à travers les médias, pour vous-même et pour le public. Cela fait que vous n'avez pas assez d'énergie, vous n'avez pas assez d'outils pour revendiquer vos droits. Si vous étiez assez connaissant, connaissant, connaisseur de textes, de vos droits et de vos obligations, vous exigeriez plus leur respect, mais puisque vous ne les connaissez pas. Et donc, la responsabilité est entière dans votre chef. Moi, je suis avocat, je ne me vois pas être imposé une obligation qui ne relève pas de la loi. Je n'accepterai pas. Tout de suite, je vais utiliser les moyens de droit pour contester, mais vous ne le faites pas. Et c'est ça, votre responsabilité. Est-ce qu'il faut laisser les politiques... entre temps réjouir tout le système parce que les institutions d'appui à la démocratie ont failli à leur mission ? Non. D'abord, nous connaissons la qualité de nos acteurs politiques. Elle est très faible. Nous savons que nos politiciens sont incapables de mettre en place des véritables politiques publiques. Il y en a dans aucun secteur. Quelle est la politique publique en matière d'enseignement, en matière de diplomatie, en matière médiatique, sous la gestion du sol congolais des terres ? sur la gestion de l'environnement. Il n'y a rien. On ne peut pas justement permettre aux politiciens de s'arroger le pouvoir qui n'ont aucune capacité d'assumer. Et c'est pour cela que nous avons besoin davantage des institutions citoyennes dont le rôle à travers leur indépendance institutionnelle devait être celui de ramener dans le débat la question des valeurs, la question de la responsabilité, la question de la rédébabilité, la question du respect des droits humains. Parce que, parlons-en du moment qu'on y est, le plus grand prédateur des libertés et des droits fondamentaux, c'est l'État. Tu n'as qu'à regarder comment il traite ses propres fonctionnaires. Et en ce moment-là, décidons de si nous lui laissons les mains libres pour continuer à maltraiter tout le monde. Et donc, les institutions d'appui à la démocratie ont leurs valeurs, mais il faut les restructurer, il faut leur donner plus de contenu en termes de qualité d'animateur, pour être sûr qu'elles agissent différemment de ce que nous sommes en train de voir maintenant. Maintenant, par rapport à M. Bosembe, qui a publié sur sa propre page, Bon c'est dommage Aucun sens de réserve de retenue à l'aide des responsabilités que l'assume.
- Speaker #0
Ce n'est pas très responsable de le faire. en podcast du Bouteli et du groupe d'études sur le Congo,
- Speaker #1
ZEIK.