La Cour constitutionnelle face aux contentieux électoraux, le cas Matata et ses arrêts cover
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Ongea na rahiya

La Cour constitutionnelle face aux contentieux électoraux, le cas Matata et ses arrêts

La Cour constitutionnelle face aux contentieux électoraux, le cas Matata et ses arrêts

22min |04/08/2025
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22min |04/08/2025
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Description

Dans cette troisième partie des échanges, les intervenants abordent les limites actuelles de la Cour constitutionnelle de la RDC dans la gestion du contentieux électoral.

Les discussions soulignent :


  • le manque de temps accordé aux avocats durant les procès ;

  • l’absence de chronogramme clair pour les audiences ;

  • la présence ambigüe des experts de la Ceni, qui agissent en réalité comme partie au procès ;

  • le rôle controversé de la Cour dans la proclamation des résultats définitifs ;

  • une analyse critique du procès Matata Ponyo, soulevant des doutes sur le respect des immunités parlementaires et du principe non bis in idem ;

  • la nécessité de clarifier la portée des arrêts de la Cour et de mieux encadrer son pouvoir d’interprétation.



Le Professeur Ngondankoy propose des réformes législatives ciblées pour dépolitiser la Cour et restaurer la confiance dans les institutions judiciaires. Un échange riche qui met en lumière les défis institutionnels à résoudre pour garantir l’État de droit en période électorale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, l'osé de l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo,

  • Speaker #1

    ZEIK. L'heure est arrivée pour nous donner la parole.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour la parole. C'est Maître Josépha Pumbulu du cadre permanent des consultations pour la femme congolaise, CAFCO en sigle. J'ai des questions pour le professeur Ngondankoi. J'ai bien suivi sa présentation et je suis d'accord par rapport aux réformes que le professeur a proposées. CAFCO, nous avons eu à accompagner les candidats. dans les contentieux. Mais ce que nous avons remarqué, premièrement, c'est par rapport à l'état accordé pendant les procès de contentieux. Il est vrai qu'en dépit du caractère essentiel écrit par rapport à la procédure, les principes des contradictions, nous avons vu que c'était vraiment violé par rapport au temps qu'on accordait aux partis, à l'audience publique. Donc on avait vraiment écourté l'état. Et puis à cause du nombre très élevé de dossiers, Il était difficile pour les conseils, dont les avocats qui accompagnaient les candidats, qu'ils puissent bien présenter leurs moyens devant la cour. Deuxièmement, c'est par rapport à l'inexistence d'un chronogramme des affaires appelées à l'audience. Les candidats ou les avocats étaient obligés de passer de temps en temps à la cour pour voir l'estrait des rôles. Donc, il n'y avait pas un chronogramme pour connaître que votre affaire doit passer tel jour. Pour ne pas être surpris, on était obligés de passer de temps en temps. de temps en temps, devant la Cour, pour voir et vérifier l'estrait du rôle. Il y a aussi les problèmes qu'on avait constatés par rapport aux experts de la CNI. Alors, quand bien même on dit qu'ils n'étaient pas partis au procès, mais ce que nous avons remarqué, les experts de la CNI venaient comme s'ils étaient partis au procès. Comme on propose la modification de la Cour, si on peut aussi voir, en ce qui concerne là aussi, c'est la question par rapport à l'honorable, si on peut aussi modifier aussi la loi électorale pour voir si les experts de la CNI pouvaient aussi participer, venus comme partie au procès.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Je suis Dan Kachirongue, je suis consultant au Fabinet Merzalex, qui travaille sur les questions de gouvernance et droits humains. J'ai deux questions au professeur. On a récemment célébré les 10 ans de la conventionnelle, partant de l'hypothèse que c'est aussi une cour comme vous l'avez dit. Pensez-vous que la Cour a eu un apport significatif sur ces dix ans,

  • Speaker #0

    sur la régulation des crimes ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'elle en a réduit l'ampleur par ces décisions ou est-ce qu'elle a plus exacerbé les crises qui existaient et qui existent et on tient compte de ces décisions récentes ? Irvin Bakajika, juriste et activiste social. Alors, ma question est directionnée vers M. le professeur Paul Gaspard-Guanacoy. C'est sur la compétence dont octroie la CENI, beaucoup de fonctionnels par rapport aux résultats définitifs qu'il doit donner. Vous avez jugé ça comme un constitutionnel, donc ce sont des actes qui sont un constitutionnel. Alors, qu'est-ce qui serait pour vous, par une... une proposition de démarche pratique qui fera en sorte que ces pouvoirs soient retirés et que la Cour soit vérifiée de toutes les qualifications des politiques par la suite. Merci. Merci beaucoup. Tout d'abord, je remercie Bouteli pour cette initiative et les intervenants pour la richesse de leurs interventions. J'ai une question adressée au prof Mbambankoy. C'est une analyse par rapport à un cas emblématique, tout récent, celui de l'ancien Premier ministre Matata Ponyo au Gistan. Parce que la Cour constitutionnelle s'est déjà prononcée.

  • Speaker #0

    Et du coup,

  • Speaker #1

    on a évoqué à un moment donné le principe non bis in idem, le principe général des droits, que la Cour ne peut pas se prononcer des voix sur un dossier. Est-ce que vous ne voyez pas qu'il y a eu violation de ce principe des droits ? Un deuxième aspect pour terminer. Comment se fait-il qu'il était décliné en fonction ? La Cour constitutionnelle a continué pratiquement l'instruction qui était réalisée au moment où il était sénateur, alors qu'il était devenu par la suite député national. Les dents... On a comme l'impression que la Cour constitutionnelle a outrépassé cette formalité de l'effet des immunités. Quelle est votre analyse, bref, de manière scientifique, M. Matata ? Je vous remercie. Maître Yungo.

  • Speaker #0

    Maître Régis Nguyen,

  • Speaker #1

    chargé de pré-étoilé électoral à la commission épiscopale du CICP. sur des questions de réforme institutionnelle et juridique. J'ai des préoccupations ici.

  • Speaker #0

    J'aurais posé souvent des questions à M.

  • Speaker #1

    le professeur Ngondakoy sur la question des principes, des jugements qui doivent faire l'objet de l'expérience,

  • Speaker #0

    les arrêts des principes, par exemple.

  • Speaker #1

    Dans ces cas, il y a plusieurs matières à la Cour constitutionnelle,

  • Speaker #0

    très connues, et la compétence de la Cour constitutionnelle. Comment saisir la Cour constitutionnelle pour que celle-ci puisse trancher par voie d'un arrêt ?

  • Speaker #1

    Merci. On a fini avec la première série de questions. La parole est accordée au professeur Paul Gaspard pour pouvoir répondre. Et à l'honorable Dely, vous pourriez aussi revenir sur un ou autre aspect des questions que vous avez trouvé important en dehors des questions qui vous sont posées.

  • Speaker #0

    Merci de la parole et je remercie également les auteurs des questions qui m'ont été adressées. D'abord, maître Joseph Apumbulu de Kafka, le temps du contentieux viole le principe du contradictoire. Les avocats de la défense n'ont pas eu beaucoup de temps parce que la cour a écourté leur temps de défense. Bon, c'est toute la problématique qu'il y a en matière de contentieux électoral. Puisque c'est un contentieux qui doit être vidé en toute sévérité, les délais sont fixés par la loi électorale. Les délais d'action, c'est-à-dire des saisines de la cour, et les délais qui sont laissés à la cour pour pouvoir statuer. En contentieux de l'élection présidentielle, la Cour n'a que 7 jours pour pouvoir statuer. Et c'est évident parce que le pays ne va pas rester longtemps dans l'attentisme avant que son nouveau président qui a été élu puisse entrer en fonction. C'est pour ça que le législateur a estimé qu'il ne faut pas prendre beaucoup de temps au risque de compromettre les intérêts supérieurs de la nation peut-être. Et donc là, je pense que tout le monde doit affûter ses armes pour que tout se déroule dans le délai. C'est dans le contentieux des élections législatives que le délai est beaucoup plus élargi, parce que la Cour a deux mois pour statuer. Mais ce qui a fait ça, justement, c'est l'encombrement de la Cour par de nombreux contentieux. Et ça vient, comme je l'ai dit, du système que nous avons actuellement, qui reconnaît à la Cour la compétence de proclamer les résultats définitifs des élections législatives et des élections présidentielles. La Cour a forcément énormément de choses à faire. Parce qu'elle est obligée presque de statuer sur tous les cas. Alors qu'en réalité, certains cas n'ont pas fait l'objet de contestation. Ce que j'ai dit, c'est que ce pouvoir n'était pas nécessaire. Parce que s'il faut rester dans le cadre strict de la Constitution, la Cour n'a de compétences en matière électorale qu'en cas de contention. Ça dit, quand il y a une contestation. Et donc, il faut réviser notre système législatif pour faire en sorte que la loi électorale ne donne plus à la Cour constitutionnelle le pouvoir de proclamer les résultats et que... la Cour ne puisse le faire que si elle est saisie. Vous verrez qu'il y aura moins d'affaires devant la Cour, et la Cour va disposer d'assez de temps pour pouvoir accorder, notamment à la Défense, le temps de parole. Deuxièmement, une existence d'un chronogramme d'affaires à appeler. Je crois que ça, c'est une question d'organisation interne de la Cour. Je sais qu'ils ont un règlement intérieur qui prévoit les différents rôles, comment ça s'affiche, etc. Alors, vous dites aussi que dans la pratique, les experts de la CENI sont... se comportent comme partis au procès. Je pense que, pour moi, tout le monde s'est trompé dès le départ en considérant les experts de la CENI comme tiers au procès. Pour moi, ils sont partis au procès parce que ce qui est attaqué devant la Cour, devant la juridiction, c'est la décision de la CENI. C'est donc normal que la CENI vienne défendre sa décision. Et donc, pour moi, ils sont partis au procès. Je n'ai toujours pas compris pourquoi on les considère comme des experts. Ils ne sont pas experts. Ils ne vont pas donner un point de vue détaché de la décision de la CNI. Et là, ça résulte d'une conception selon laquelle le contentieux électoral est un contentieux soi-disant objectif. Et il faut venir simplement défendre la légalité, la réglementation. Ils sont là pour défendre la position de la CNI. S'il existe un texte qui leur donne ce statut officiel d'expert, nous allons revoir ça effectivement. Sans départ de procès. Pour M. Dan Kachiron, excusez-moi si j'ai massacré votre nom, quelle est la part significative de la Cour constitutionnelle dans la régulation des conflits en 10 ans d'existence ? Les a-t-elle résolues ou les a-t-elle exacerbées ? C'est très difficile de répondre à pareille question. Si je prends les conflits qui existent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, parce que c'est une de ses compétences, nous n'avons pas aujourd'hui beaucoup de procès, il n'y en a peut-être pas. qui opposent le Parlement et l'exécutif sur la question du domaine des compétences de l'un ou de l'autre. Je n'ai pas souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière jusque-là. Pour ce qui concerne les conflits opposant le pouvoir central et les provinces sur la matière de leurs compétences exclusives ou concurrentes, je n'ai pas non plus souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière, mais en matière de... En matière électorale, c'est vrai qu'il y a beaucoup de conflits qui sont nés, c'est vrai aussi qu'il y a beaucoup de contestations et tout dépend de l'appréciation des uns et des autres. Si vous demandez aux perdants, ils vous diraient évidemment que la Cour n'a pas joué son rôle. Si vous demandez à celui qui a gagné, il vous dira exactement le contraire. Mais de manière générale, sur le pouvoir d'apaisement qu'a une Cour constitutionnelle, surtout en matière électorale, Il suffit de constater que depuis que nous avons commencé... Nos cycles électoraux, donc 2006 jusqu'à présent, il y a toujours violence, des contestations qui aboutissent à la violence. Donc on n'a jamais connu un cycle électoral où il n'y a jamais ça. Donc de ce point de vue, est-ce la responsabilité de la Cour ? Est-ce la responsabilité des acteurs politiques et des citoyens qui ne savent pas bien digérer le système dans lequel nous sommes ? La question est vraiment ouverte. Maître Hubert Bakajika, la proclamation des résultats définitifs par la Cour. Comment lui retirer cette compétence et comment laver la cour ? On va lui retirer la compétence en supprimant dans la loi électorale des articles qui lui donnent le pouvoir de proclamer les résultats définitifs et qui obligent la CNI à lui envoyer tous les dossiers pour examen. C'est aussi simple que cela. Comment la laver ? Effectivement, on va la laver de cette manière-là. Parce qu'aujourd'hui, si notre cour est beaucoup critiquée, c'est surtout en matière électorale. Je pense que si on lui enlève cette compétence, il y aura moins de critiques. Je ne dirais pas qu'il n'y en aura pas. Il y en aura toujours, mais la Cour va essayer un peu de rester à l'écart de ce genre de critiques. Donc, on va modifier la législation et celle de la Cour constitutionnelle, comme moi je l'ai fait, et celle qui organise les élections. Alors, honorable Mounoubou, l'analyse d'un cas du procès Matata, puis du principe non bis idem, comment la Cour a-t-elle continué l'instruction alors qu'elle intéressait les députés sous la base de l'autorisation qui avait été donnée par le Sénat ? Moi, je me suis exprimé sous ces cas. du haut de la tribune de l'Assemblée nationale. Et je l'ai dit aujourd'hui comme scientifique, évidemment, je n'ai pas beaucoup d'arguments parce que nous ne l'avons pas encore. On devait nous notifier. Je ne sais pas si c'est arrivé à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si c'est déjà dans les réseaux sociaux. Donc, scientifiquement parlant, je ne peux pas affirmer avec toute l'autorité nécessaire ce que je peux dire maintenant parce que je n'ai pas l'arrêt. Mais au vu de ce qui se passe, des éléments d'information que nous avons, nous nous posons énormément de questions. La première question, finalement, c'est celle de, comme vous le dites, le respect du principe non bici d'un bloc. Là, moi j'attends aussi l'arrêt de la Cour. Peut-être qu'ils ont un argument à ce sujet et je n'ai pas d'éléments d'information. Par contre, en ce qui concerne la procédure, l'instruction qui a été poursuivie, l'information que moi j'ai reçue de l'intéressé, de Matata lui-même, il nous a dit qu'il a été poursuivi par la Cour sur la base de l'autorisation qu'avaient accordé les bureaux du Sénat au cours de la législature passée. Et il a précisé que cette autorisation avait été accordée, non pas d'abord par la plénière, mais par le bureau. Ce n'était pas dans les vacances parlementaires, mais ça n'a été accordé que pour une autre infraction dans le cadre des biens aériens. Et donc, là, il y a un problème. Parce que si la Cour s'est fondée sur cela, il peut y avoir faute. Parce que le bureau de l'assignat de l'époque n'avait pas donné l'autorisation pour que Matata soit poursuivie dans le cadre du procès pour Kangalo. C'était dans un autre cadre. Si cette déclaration est vraie, ça pose problème. Deuxièmement, et comme je l'ai dit du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, si Matata Pogno est poursuivi pour détournement dans le cadre du projet Bukanga Lonzo, cette infraction ne peut avoir été commise que comme Premier ministre. Donc c'est une infraction qu'il a commise quand il était Premier ministre, au nom du principe de la cristallisation des faits en droit pénal. Parce qu'on ne peut être poursuivi que pour une infraction qui est punie par la loi en vigueur, au moment où elle est commise. Et donc... En ce moment-là, il était Premier ministre. Si aujourd'hui, par prorogation de compétences, au nom de ce principe-là, la Cour constitutionnelle se déclare compétente, ça veut dire qu'elle doit appliquer la procédure prévue aussi pour la suite contraire des Premiers ministres. Et donc, pour avoir des conséquences, la Cour s'étant déclarée compétente à l'égard de Matata comme ancien Premier ministre, parce que comme député ou sénateur, la Cour n'est pas compétente, c'est la Cour des cassations. Si elle s'est déclarée compétente, ce n'est que parce qu'elle a jugé. un ancien Premier ministre. Et de ce point de vue, pour poursuivre les anciens Premiers ministres ou les Premiers ministres devant la Cour constitutionnelle, il faut premièrement une autorisation de poursuite qui est décidée par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès à la majorité de deux tiers des voix. Ensuite, après l'instruction, il y a une seconde demande de mise en accusation. Cette fois-là, de la même manière, le Sénat et l'Assemblée nationale doivent se prononcer en Congrès et à la même majorité. Je constate que cela n'a pas été fait. D'où j'ai dit, ça pose problème et donc moi j'attends cet arrêt pour que je voie comment la Cour a pu argumenter sur sa propre compétence et sur la recevabilité de ce recours. Enfin, M. Gide Lungu. Le jugement qu'ils doivent faire au sujet de la jurisprudence, comment saisir la cour pour qu'elle statue par arrêt de principe ? Ça c'est une question très importante. Comme l'a dit l'honorable Cécile à tout à l'heure, tous les arrêts rendus par les cours de tribunaux ne font pas jurisprudence. Les arrêts de la cour constitutionnelle n'échappent pas à cela. Si la cour statue sur un cas, cet arrêt n'a d'autorité, n'a de force que sur ce cas. Nous sommes dans la famille romano-germanique où la jurisprudence n'est qu'une source supplétive. Cela veut dire que... Tout juge qui a une autre interprétation de la Constitution ou de la loi l'appliquera quand même sans tenir compte de l'arrêt de la Cour constitutionnelle. On va dire que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont exécutoires, s'imposent à tout le monde, à toutes les juridictions. C'est là où j'ai fait la modulation des effets des arrêts de la Cour, parce que ce n'est pas en toute matière, particulièrement en matière d'interprétation de la Constitution. Puisque tout juge interprète de la Constitution avant de l'appliquer. Alors, quels sont... Les arrêts d'interprétation de la Cour qui bénéficient de la plus grande autorité. C'est des arrêts que la Cour rend par arrêt de principe. Et dans ces arrêts de principe, elle intervient lorsqu'elle est saisie par voie d'action. C'est-à-dire par les autorités qui sont désignées à l'article 161 de la Constitution. Donc, c'est le président de la République, c'est le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, un dixième des députés ou un dixième des sénateurs. par le président de l'Assemblée provinciale, par le gouverneur de province. Donc, en matière d'interprétation de la Constitution, ce sont ces autorités-là qui saisissent la Cour et ils le font par voie d'action. Et là, j'oblige dans ma loi que la Cour statue par voie de principe, de telle manière que ce soit un sens de la Constitution qui puisse être applicable à tous les cas de figure. En revanche, lorsque la Cour est saisie par voie d'exception, c'est-à-dire que, par exemple, au cours d'un procès, une exception d'inconstitutionnalité est soulevée, et on saisit la Cour, l'interprétation que la Cour donnera de l'article de la Constitution dans les cas d'espèce n'a qu'un effet relatif. Il vise à résoudre ces cas d'espèce. Et toute personne qui se retrouverait dans un autre cas pourra toujours saisir la Cour et la Cour pourra toujours donner un autre sens à cet article de la Constitution pour résoudre les cas d'espèce. Quoi ? Parce qu'en matière de pouvoir d'interprétation de la Constitution, comme de toute norme, On n'interprète que quand il y a ambiguïté ou obscurité de la règle. C'est clair. Le principe, ce qui est clair, ne s'interprète pas. Quand est-ce qu'il y a ambiguïté d'une disposition constitutionnelle ? Lorsqu'il y a une disposition constitutionnelle, elle est susceptible d'un double sens, de deux sens par exemple. Dans ce cas-là, on saisit la cour, et la cour doit désigner les sens qui sont applicables, dans les cas d'espèce, lorsqu'on se trouve dans un cas d'espèce. Mais lorsqu'il est saisi par un droit d'action, il est obligé de révéler les deux sens. ou qu'on voit qu'un jour, si on arrive dans tel cas, on applique tel sens. Ça, c'est en cas d'ambiguïté. En cas d'obscurité, c'est-à-dire quoi ? La disposition constitutionnelle n'est susceptible d'aucun sens applicable. Ou bien, on voit que la disposition a un sens, mais qu'il ne convient pas d'appliquer dans les cas d'espèce. C'est là où il y a le pouvoir d'interprétation du juge. C'est là où il vient suppléer l'auteur de la norme. Et c'est là où j'encadre ce pouvoir d'interprétation, justement en faisant en sorte que... La source principale d'interprétation soit les textes de la Constitution, et si la lettre de la Constitution ne révèle pas ce sens, on recourt à l'esprit, à la raciologie, qui ne peut être trouvée que dans les travaux préparatoires de la Constitution, en tenant compte de la cohérence de l'ordre juridique des objectifs qui sont définis. Ceci encadre donc le pouvoir d'interprétation du juge et lui évite des égarments qui consistent à se considérer comme lui l'aigle constituant dérivé. compléter le constituant, il peut le suppléer, il peut faire ça. Non, il le suppléie dans le cadre du système constitutionnel tel que ça a été révélé. Merci.

  • Speaker #1

    Merci. La parole à l'honorable Bébissar. Je voulais juste exprimer un point de vue.

  • Speaker #0

    C'est que ma crainte,

  • Speaker #1

    c'est de voir que si demain vous avez modifié la loi et qu'on a dans les directives d'interprétation que l'on veut donner aux juges, Parce qu'il reste quand même libre après pour pouvoir appliquer. qu'il ne se saisisse de cette fenêtre pour pouvoir, et surtout si c'est que dans les cas où il est saisi par voie d'action, qu'il puisse établir les arrêts des règlements et que, par conséquent, ce que vous redoutez aujourd'hui, ça ne soit amplifié. Parce qu'une chose, et je comprends d'un point de vue de la doctrine, c'est très clair, les arrêts des principes, mais la technique d'interprétation de la Constitution... offre aujourd'hui suffisamment de subtilité qu'on peut interpréter sous réserve, qu'on peut interpréter avec l'objectif qui est poursuivi.

  • Speaker #0

    Dans la motivation et dans la manière de réviser l'arrêt, le juge... pourrait donner en fait l'ampleur de cette rédaction. Mais si on le met dans un corset,

  • Speaker #1

    on lui dit voilà les directives d'interprétation, notamment sur les arrêts de principe, que demain ils puissent abuser,

  • Speaker #0

    parce qu'on est ici dans le défi de redouter cet abus, que ce soit utilisé justement dans le sens contraire. Ce n'est pas dans l'objectif qui est poursuivi,

  • Speaker #1

    je comprends,

  • Speaker #0

    Mais que ce soit...

  • Speaker #1

    utilisé dans le sens contraire,

  • Speaker #0

    y compris en complicité avec les pouvoirs. C'est-à-dire que celui qui est saisi par action sait à l'origine l'objectif qu'il veut obtenir en contournant une règle parce qu'il veut obtenir un arrêt ainsi des principes. Je comprends tout à fait ce risque honorable, mais il ne peut être craint que dans un système aussi perverti que lequel est l'autre. Si les gens restent corrects, Je pense qu'on ne peut pas recourir à de tels subterfiges, tordre la règle de droit. La première garantie, c'est que même si le juge le fait, vous avez dit qu'il est l'interprète authentique, mais il n'est pas le seul. Le premier interprète authentique, c'est l'auteur de la norme. Donc, on pourrait toujours, comme auteur de la norme, reprendre et, par une disposition générale, corriger l'interprétation du juge. Donc, on peut modifier la constitution, le congrès, pour donner l'interprétation exacte là. On va enfermer de nouveau le pouvoir du juge constitutionnel. Deuxième technique, j'ai prévu dans la loi organique, des fautes disciplinaires résultant de la mauvaise interprétation de la Constitution. Ça existe déjà dans les statuts des magistrats. Le fait de donner une interprétation consciemment fausse de la loi est une faute disciplinaire sanctionnable. Et donc, par ce biais-là, les magistrats qui auront l'épée des démocrates sur eux réfléchir quand même par deux fois avant d'arriver à ce genre de technique de tension vraiment de la règle. Merci. et du groupe d'études sur le Congo.

  • Speaker #1

    Zeyk.

Description

Dans cette troisième partie des échanges, les intervenants abordent les limites actuelles de la Cour constitutionnelle de la RDC dans la gestion du contentieux électoral.

Les discussions soulignent :


  • le manque de temps accordé aux avocats durant les procès ;

  • l’absence de chronogramme clair pour les audiences ;

  • la présence ambigüe des experts de la Ceni, qui agissent en réalité comme partie au procès ;

  • le rôle controversé de la Cour dans la proclamation des résultats définitifs ;

  • une analyse critique du procès Matata Ponyo, soulevant des doutes sur le respect des immunités parlementaires et du principe non bis in idem ;

  • la nécessité de clarifier la portée des arrêts de la Cour et de mieux encadrer son pouvoir d’interprétation.



Le Professeur Ngondankoy propose des réformes législatives ciblées pour dépolitiser la Cour et restaurer la confiance dans les institutions judiciaires. Un échange riche qui met en lumière les défis institutionnels à résoudre pour garantir l’État de droit en période électorale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, l'osé de l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo,

  • Speaker #1

    ZEIK. L'heure est arrivée pour nous donner la parole.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour la parole. C'est Maître Josépha Pumbulu du cadre permanent des consultations pour la femme congolaise, CAFCO en sigle. J'ai des questions pour le professeur Ngondankoi. J'ai bien suivi sa présentation et je suis d'accord par rapport aux réformes que le professeur a proposées. CAFCO, nous avons eu à accompagner les candidats. dans les contentieux. Mais ce que nous avons remarqué, premièrement, c'est par rapport à l'état accordé pendant les procès de contentieux. Il est vrai qu'en dépit du caractère essentiel écrit par rapport à la procédure, les principes des contradictions, nous avons vu que c'était vraiment violé par rapport au temps qu'on accordait aux partis, à l'audience publique. Donc on avait vraiment écourté l'état. Et puis à cause du nombre très élevé de dossiers, Il était difficile pour les conseils, dont les avocats qui accompagnaient les candidats, qu'ils puissent bien présenter leurs moyens devant la cour. Deuxièmement, c'est par rapport à l'inexistence d'un chronogramme des affaires appelées à l'audience. Les candidats ou les avocats étaient obligés de passer de temps en temps à la cour pour voir l'estrait des rôles. Donc, il n'y avait pas un chronogramme pour connaître que votre affaire doit passer tel jour. Pour ne pas être surpris, on était obligés de passer de temps en temps. de temps en temps, devant la Cour, pour voir et vérifier l'estrait du rôle. Il y a aussi les problèmes qu'on avait constatés par rapport aux experts de la CNI. Alors, quand bien même on dit qu'ils n'étaient pas partis au procès, mais ce que nous avons remarqué, les experts de la CNI venaient comme s'ils étaient partis au procès. Comme on propose la modification de la Cour, si on peut aussi voir, en ce qui concerne là aussi, c'est la question par rapport à l'honorable, si on peut aussi modifier aussi la loi électorale pour voir si les experts de la CNI pouvaient aussi participer, venus comme partie au procès.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Je suis Dan Kachirongue, je suis consultant au Fabinet Merzalex, qui travaille sur les questions de gouvernance et droits humains. J'ai deux questions au professeur. On a récemment célébré les 10 ans de la conventionnelle, partant de l'hypothèse que c'est aussi une cour comme vous l'avez dit. Pensez-vous que la Cour a eu un apport significatif sur ces dix ans,

  • Speaker #0

    sur la régulation des crimes ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'elle en a réduit l'ampleur par ces décisions ou est-ce qu'elle a plus exacerbé les crises qui existaient et qui existent et on tient compte de ces décisions récentes ? Irvin Bakajika, juriste et activiste social. Alors, ma question est directionnée vers M. le professeur Paul Gaspard-Guanacoy. C'est sur la compétence dont octroie la CENI, beaucoup de fonctionnels par rapport aux résultats définitifs qu'il doit donner. Vous avez jugé ça comme un constitutionnel, donc ce sont des actes qui sont un constitutionnel. Alors, qu'est-ce qui serait pour vous, par une... une proposition de démarche pratique qui fera en sorte que ces pouvoirs soient retirés et que la Cour soit vérifiée de toutes les qualifications des politiques par la suite. Merci. Merci beaucoup. Tout d'abord, je remercie Bouteli pour cette initiative et les intervenants pour la richesse de leurs interventions. J'ai une question adressée au prof Mbambankoy. C'est une analyse par rapport à un cas emblématique, tout récent, celui de l'ancien Premier ministre Matata Ponyo au Gistan. Parce que la Cour constitutionnelle s'est déjà prononcée.

  • Speaker #0

    Et du coup,

  • Speaker #1

    on a évoqué à un moment donné le principe non bis in idem, le principe général des droits, que la Cour ne peut pas se prononcer des voix sur un dossier. Est-ce que vous ne voyez pas qu'il y a eu violation de ce principe des droits ? Un deuxième aspect pour terminer. Comment se fait-il qu'il était décliné en fonction ? La Cour constitutionnelle a continué pratiquement l'instruction qui était réalisée au moment où il était sénateur, alors qu'il était devenu par la suite député national. Les dents... On a comme l'impression que la Cour constitutionnelle a outrépassé cette formalité de l'effet des immunités. Quelle est votre analyse, bref, de manière scientifique, M. Matata ? Je vous remercie. Maître Yungo.

  • Speaker #0

    Maître Régis Nguyen,

  • Speaker #1

    chargé de pré-étoilé électoral à la commission épiscopale du CICP. sur des questions de réforme institutionnelle et juridique. J'ai des préoccupations ici.

  • Speaker #0

    J'aurais posé souvent des questions à M.

  • Speaker #1

    le professeur Ngondakoy sur la question des principes, des jugements qui doivent faire l'objet de l'expérience,

  • Speaker #0

    les arrêts des principes, par exemple.

  • Speaker #1

    Dans ces cas, il y a plusieurs matières à la Cour constitutionnelle,

  • Speaker #0

    très connues, et la compétence de la Cour constitutionnelle. Comment saisir la Cour constitutionnelle pour que celle-ci puisse trancher par voie d'un arrêt ?

  • Speaker #1

    Merci. On a fini avec la première série de questions. La parole est accordée au professeur Paul Gaspard pour pouvoir répondre. Et à l'honorable Dely, vous pourriez aussi revenir sur un ou autre aspect des questions que vous avez trouvé important en dehors des questions qui vous sont posées.

  • Speaker #0

    Merci de la parole et je remercie également les auteurs des questions qui m'ont été adressées. D'abord, maître Joseph Apumbulu de Kafka, le temps du contentieux viole le principe du contradictoire. Les avocats de la défense n'ont pas eu beaucoup de temps parce que la cour a écourté leur temps de défense. Bon, c'est toute la problématique qu'il y a en matière de contentieux électoral. Puisque c'est un contentieux qui doit être vidé en toute sévérité, les délais sont fixés par la loi électorale. Les délais d'action, c'est-à-dire des saisines de la cour, et les délais qui sont laissés à la cour pour pouvoir statuer. En contentieux de l'élection présidentielle, la Cour n'a que 7 jours pour pouvoir statuer. Et c'est évident parce que le pays ne va pas rester longtemps dans l'attentisme avant que son nouveau président qui a été élu puisse entrer en fonction. C'est pour ça que le législateur a estimé qu'il ne faut pas prendre beaucoup de temps au risque de compromettre les intérêts supérieurs de la nation peut-être. Et donc là, je pense que tout le monde doit affûter ses armes pour que tout se déroule dans le délai. C'est dans le contentieux des élections législatives que le délai est beaucoup plus élargi, parce que la Cour a deux mois pour statuer. Mais ce qui a fait ça, justement, c'est l'encombrement de la Cour par de nombreux contentieux. Et ça vient, comme je l'ai dit, du système que nous avons actuellement, qui reconnaît à la Cour la compétence de proclamer les résultats définitifs des élections législatives et des élections présidentielles. La Cour a forcément énormément de choses à faire. Parce qu'elle est obligée presque de statuer sur tous les cas. Alors qu'en réalité, certains cas n'ont pas fait l'objet de contestation. Ce que j'ai dit, c'est que ce pouvoir n'était pas nécessaire. Parce que s'il faut rester dans le cadre strict de la Constitution, la Cour n'a de compétences en matière électorale qu'en cas de contention. Ça dit, quand il y a une contestation. Et donc, il faut réviser notre système législatif pour faire en sorte que la loi électorale ne donne plus à la Cour constitutionnelle le pouvoir de proclamer les résultats et que... la Cour ne puisse le faire que si elle est saisie. Vous verrez qu'il y aura moins d'affaires devant la Cour, et la Cour va disposer d'assez de temps pour pouvoir accorder, notamment à la Défense, le temps de parole. Deuxièmement, une existence d'un chronogramme d'affaires à appeler. Je crois que ça, c'est une question d'organisation interne de la Cour. Je sais qu'ils ont un règlement intérieur qui prévoit les différents rôles, comment ça s'affiche, etc. Alors, vous dites aussi que dans la pratique, les experts de la CENI sont... se comportent comme partis au procès. Je pense que, pour moi, tout le monde s'est trompé dès le départ en considérant les experts de la CENI comme tiers au procès. Pour moi, ils sont partis au procès parce que ce qui est attaqué devant la Cour, devant la juridiction, c'est la décision de la CENI. C'est donc normal que la CENI vienne défendre sa décision. Et donc, pour moi, ils sont partis au procès. Je n'ai toujours pas compris pourquoi on les considère comme des experts. Ils ne sont pas experts. Ils ne vont pas donner un point de vue détaché de la décision de la CNI. Et là, ça résulte d'une conception selon laquelle le contentieux électoral est un contentieux soi-disant objectif. Et il faut venir simplement défendre la légalité, la réglementation. Ils sont là pour défendre la position de la CNI. S'il existe un texte qui leur donne ce statut officiel d'expert, nous allons revoir ça effectivement. Sans départ de procès. Pour M. Dan Kachiron, excusez-moi si j'ai massacré votre nom, quelle est la part significative de la Cour constitutionnelle dans la régulation des conflits en 10 ans d'existence ? Les a-t-elle résolues ou les a-t-elle exacerbées ? C'est très difficile de répondre à pareille question. Si je prends les conflits qui existent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, parce que c'est une de ses compétences, nous n'avons pas aujourd'hui beaucoup de procès, il n'y en a peut-être pas. qui opposent le Parlement et l'exécutif sur la question du domaine des compétences de l'un ou de l'autre. Je n'ai pas souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière jusque-là. Pour ce qui concerne les conflits opposant le pouvoir central et les provinces sur la matière de leurs compétences exclusives ou concurrentes, je n'ai pas non plus souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière, mais en matière de... En matière électorale, c'est vrai qu'il y a beaucoup de conflits qui sont nés, c'est vrai aussi qu'il y a beaucoup de contestations et tout dépend de l'appréciation des uns et des autres. Si vous demandez aux perdants, ils vous diraient évidemment que la Cour n'a pas joué son rôle. Si vous demandez à celui qui a gagné, il vous dira exactement le contraire. Mais de manière générale, sur le pouvoir d'apaisement qu'a une Cour constitutionnelle, surtout en matière électorale, Il suffit de constater que depuis que nous avons commencé... Nos cycles électoraux, donc 2006 jusqu'à présent, il y a toujours violence, des contestations qui aboutissent à la violence. Donc on n'a jamais connu un cycle électoral où il n'y a jamais ça. Donc de ce point de vue, est-ce la responsabilité de la Cour ? Est-ce la responsabilité des acteurs politiques et des citoyens qui ne savent pas bien digérer le système dans lequel nous sommes ? La question est vraiment ouverte. Maître Hubert Bakajika, la proclamation des résultats définitifs par la Cour. Comment lui retirer cette compétence et comment laver la cour ? On va lui retirer la compétence en supprimant dans la loi électorale des articles qui lui donnent le pouvoir de proclamer les résultats définitifs et qui obligent la CNI à lui envoyer tous les dossiers pour examen. C'est aussi simple que cela. Comment la laver ? Effectivement, on va la laver de cette manière-là. Parce qu'aujourd'hui, si notre cour est beaucoup critiquée, c'est surtout en matière électorale. Je pense que si on lui enlève cette compétence, il y aura moins de critiques. Je ne dirais pas qu'il n'y en aura pas. Il y en aura toujours, mais la Cour va essayer un peu de rester à l'écart de ce genre de critiques. Donc, on va modifier la législation et celle de la Cour constitutionnelle, comme moi je l'ai fait, et celle qui organise les élections. Alors, honorable Mounoubou, l'analyse d'un cas du procès Matata, puis du principe non bis idem, comment la Cour a-t-elle continué l'instruction alors qu'elle intéressait les députés sous la base de l'autorisation qui avait été donnée par le Sénat ? Moi, je me suis exprimé sous ces cas. du haut de la tribune de l'Assemblée nationale. Et je l'ai dit aujourd'hui comme scientifique, évidemment, je n'ai pas beaucoup d'arguments parce que nous ne l'avons pas encore. On devait nous notifier. Je ne sais pas si c'est arrivé à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si c'est déjà dans les réseaux sociaux. Donc, scientifiquement parlant, je ne peux pas affirmer avec toute l'autorité nécessaire ce que je peux dire maintenant parce que je n'ai pas l'arrêt. Mais au vu de ce qui se passe, des éléments d'information que nous avons, nous nous posons énormément de questions. La première question, finalement, c'est celle de, comme vous le dites, le respect du principe non bici d'un bloc. Là, moi j'attends aussi l'arrêt de la Cour. Peut-être qu'ils ont un argument à ce sujet et je n'ai pas d'éléments d'information. Par contre, en ce qui concerne la procédure, l'instruction qui a été poursuivie, l'information que moi j'ai reçue de l'intéressé, de Matata lui-même, il nous a dit qu'il a été poursuivi par la Cour sur la base de l'autorisation qu'avaient accordé les bureaux du Sénat au cours de la législature passée. Et il a précisé que cette autorisation avait été accordée, non pas d'abord par la plénière, mais par le bureau. Ce n'était pas dans les vacances parlementaires, mais ça n'a été accordé que pour une autre infraction dans le cadre des biens aériens. Et donc, là, il y a un problème. Parce que si la Cour s'est fondée sur cela, il peut y avoir faute. Parce que le bureau de l'assignat de l'époque n'avait pas donné l'autorisation pour que Matata soit poursuivie dans le cadre du procès pour Kangalo. C'était dans un autre cadre. Si cette déclaration est vraie, ça pose problème. Deuxièmement, et comme je l'ai dit du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, si Matata Pogno est poursuivi pour détournement dans le cadre du projet Bukanga Lonzo, cette infraction ne peut avoir été commise que comme Premier ministre. Donc c'est une infraction qu'il a commise quand il était Premier ministre, au nom du principe de la cristallisation des faits en droit pénal. Parce qu'on ne peut être poursuivi que pour une infraction qui est punie par la loi en vigueur, au moment où elle est commise. Et donc... En ce moment-là, il était Premier ministre. Si aujourd'hui, par prorogation de compétences, au nom de ce principe-là, la Cour constitutionnelle se déclare compétente, ça veut dire qu'elle doit appliquer la procédure prévue aussi pour la suite contraire des Premiers ministres. Et donc, pour avoir des conséquences, la Cour s'étant déclarée compétente à l'égard de Matata comme ancien Premier ministre, parce que comme député ou sénateur, la Cour n'est pas compétente, c'est la Cour des cassations. Si elle s'est déclarée compétente, ce n'est que parce qu'elle a jugé. un ancien Premier ministre. Et de ce point de vue, pour poursuivre les anciens Premiers ministres ou les Premiers ministres devant la Cour constitutionnelle, il faut premièrement une autorisation de poursuite qui est décidée par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès à la majorité de deux tiers des voix. Ensuite, après l'instruction, il y a une seconde demande de mise en accusation. Cette fois-là, de la même manière, le Sénat et l'Assemblée nationale doivent se prononcer en Congrès et à la même majorité. Je constate que cela n'a pas été fait. D'où j'ai dit, ça pose problème et donc moi j'attends cet arrêt pour que je voie comment la Cour a pu argumenter sur sa propre compétence et sur la recevabilité de ce recours. Enfin, M. Gide Lungu. Le jugement qu'ils doivent faire au sujet de la jurisprudence, comment saisir la cour pour qu'elle statue par arrêt de principe ? Ça c'est une question très importante. Comme l'a dit l'honorable Cécile à tout à l'heure, tous les arrêts rendus par les cours de tribunaux ne font pas jurisprudence. Les arrêts de la cour constitutionnelle n'échappent pas à cela. Si la cour statue sur un cas, cet arrêt n'a d'autorité, n'a de force que sur ce cas. Nous sommes dans la famille romano-germanique où la jurisprudence n'est qu'une source supplétive. Cela veut dire que... Tout juge qui a une autre interprétation de la Constitution ou de la loi l'appliquera quand même sans tenir compte de l'arrêt de la Cour constitutionnelle. On va dire que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont exécutoires, s'imposent à tout le monde, à toutes les juridictions. C'est là où j'ai fait la modulation des effets des arrêts de la Cour, parce que ce n'est pas en toute matière, particulièrement en matière d'interprétation de la Constitution. Puisque tout juge interprète de la Constitution avant de l'appliquer. Alors, quels sont... Les arrêts d'interprétation de la Cour qui bénéficient de la plus grande autorité. C'est des arrêts que la Cour rend par arrêt de principe. Et dans ces arrêts de principe, elle intervient lorsqu'elle est saisie par voie d'action. C'est-à-dire par les autorités qui sont désignées à l'article 161 de la Constitution. Donc, c'est le président de la République, c'est le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, un dixième des députés ou un dixième des sénateurs. par le président de l'Assemblée provinciale, par le gouverneur de province. Donc, en matière d'interprétation de la Constitution, ce sont ces autorités-là qui saisissent la Cour et ils le font par voie d'action. Et là, j'oblige dans ma loi que la Cour statue par voie de principe, de telle manière que ce soit un sens de la Constitution qui puisse être applicable à tous les cas de figure. En revanche, lorsque la Cour est saisie par voie d'exception, c'est-à-dire que, par exemple, au cours d'un procès, une exception d'inconstitutionnalité est soulevée, et on saisit la Cour, l'interprétation que la Cour donnera de l'article de la Constitution dans les cas d'espèce n'a qu'un effet relatif. Il vise à résoudre ces cas d'espèce. Et toute personne qui se retrouverait dans un autre cas pourra toujours saisir la Cour et la Cour pourra toujours donner un autre sens à cet article de la Constitution pour résoudre les cas d'espèce. Quoi ? Parce qu'en matière de pouvoir d'interprétation de la Constitution, comme de toute norme, On n'interprète que quand il y a ambiguïté ou obscurité de la règle. C'est clair. Le principe, ce qui est clair, ne s'interprète pas. Quand est-ce qu'il y a ambiguïté d'une disposition constitutionnelle ? Lorsqu'il y a une disposition constitutionnelle, elle est susceptible d'un double sens, de deux sens par exemple. Dans ce cas-là, on saisit la cour, et la cour doit désigner les sens qui sont applicables, dans les cas d'espèce, lorsqu'on se trouve dans un cas d'espèce. Mais lorsqu'il est saisi par un droit d'action, il est obligé de révéler les deux sens. ou qu'on voit qu'un jour, si on arrive dans tel cas, on applique tel sens. Ça, c'est en cas d'ambiguïté. En cas d'obscurité, c'est-à-dire quoi ? La disposition constitutionnelle n'est susceptible d'aucun sens applicable. Ou bien, on voit que la disposition a un sens, mais qu'il ne convient pas d'appliquer dans les cas d'espèce. C'est là où il y a le pouvoir d'interprétation du juge. C'est là où il vient suppléer l'auteur de la norme. Et c'est là où j'encadre ce pouvoir d'interprétation, justement en faisant en sorte que... La source principale d'interprétation soit les textes de la Constitution, et si la lettre de la Constitution ne révèle pas ce sens, on recourt à l'esprit, à la raciologie, qui ne peut être trouvée que dans les travaux préparatoires de la Constitution, en tenant compte de la cohérence de l'ordre juridique des objectifs qui sont définis. Ceci encadre donc le pouvoir d'interprétation du juge et lui évite des égarments qui consistent à se considérer comme lui l'aigle constituant dérivé. compléter le constituant, il peut le suppléer, il peut faire ça. Non, il le suppléie dans le cadre du système constitutionnel tel que ça a été révélé. Merci.

  • Speaker #1

    Merci. La parole à l'honorable Bébissar. Je voulais juste exprimer un point de vue.

  • Speaker #0

    C'est que ma crainte,

  • Speaker #1

    c'est de voir que si demain vous avez modifié la loi et qu'on a dans les directives d'interprétation que l'on veut donner aux juges, Parce qu'il reste quand même libre après pour pouvoir appliquer. qu'il ne se saisisse de cette fenêtre pour pouvoir, et surtout si c'est que dans les cas où il est saisi par voie d'action, qu'il puisse établir les arrêts des règlements et que, par conséquent, ce que vous redoutez aujourd'hui, ça ne soit amplifié. Parce qu'une chose, et je comprends d'un point de vue de la doctrine, c'est très clair, les arrêts des principes, mais la technique d'interprétation de la Constitution... offre aujourd'hui suffisamment de subtilité qu'on peut interpréter sous réserve, qu'on peut interpréter avec l'objectif qui est poursuivi.

  • Speaker #0

    Dans la motivation et dans la manière de réviser l'arrêt, le juge... pourrait donner en fait l'ampleur de cette rédaction. Mais si on le met dans un corset,

  • Speaker #1

    on lui dit voilà les directives d'interprétation, notamment sur les arrêts de principe, que demain ils puissent abuser,

  • Speaker #0

    parce qu'on est ici dans le défi de redouter cet abus, que ce soit utilisé justement dans le sens contraire. Ce n'est pas dans l'objectif qui est poursuivi,

  • Speaker #1

    je comprends,

  • Speaker #0

    Mais que ce soit...

  • Speaker #1

    utilisé dans le sens contraire,

  • Speaker #0

    y compris en complicité avec les pouvoirs. C'est-à-dire que celui qui est saisi par action sait à l'origine l'objectif qu'il veut obtenir en contournant une règle parce qu'il veut obtenir un arrêt ainsi des principes. Je comprends tout à fait ce risque honorable, mais il ne peut être craint que dans un système aussi perverti que lequel est l'autre. Si les gens restent corrects, Je pense qu'on ne peut pas recourir à de tels subterfiges, tordre la règle de droit. La première garantie, c'est que même si le juge le fait, vous avez dit qu'il est l'interprète authentique, mais il n'est pas le seul. Le premier interprète authentique, c'est l'auteur de la norme. Donc, on pourrait toujours, comme auteur de la norme, reprendre et, par une disposition générale, corriger l'interprétation du juge. Donc, on peut modifier la constitution, le congrès, pour donner l'interprétation exacte là. On va enfermer de nouveau le pouvoir du juge constitutionnel. Deuxième technique, j'ai prévu dans la loi organique, des fautes disciplinaires résultant de la mauvaise interprétation de la Constitution. Ça existe déjà dans les statuts des magistrats. Le fait de donner une interprétation consciemment fausse de la loi est une faute disciplinaire sanctionnable. Et donc, par ce biais-là, les magistrats qui auront l'épée des démocrates sur eux réfléchir quand même par deux fois avant d'arriver à ce genre de technique de tension vraiment de la règle. Merci. et du groupe d'études sur le Congo.

  • Speaker #1

    Zeyk.

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Description

Dans cette troisième partie des échanges, les intervenants abordent les limites actuelles de la Cour constitutionnelle de la RDC dans la gestion du contentieux électoral.

Les discussions soulignent :


  • le manque de temps accordé aux avocats durant les procès ;

  • l’absence de chronogramme clair pour les audiences ;

  • la présence ambigüe des experts de la Ceni, qui agissent en réalité comme partie au procès ;

  • le rôle controversé de la Cour dans la proclamation des résultats définitifs ;

  • une analyse critique du procès Matata Ponyo, soulevant des doutes sur le respect des immunités parlementaires et du principe non bis in idem ;

  • la nécessité de clarifier la portée des arrêts de la Cour et de mieux encadrer son pouvoir d’interprétation.



Le Professeur Ngondankoy propose des réformes législatives ciblées pour dépolitiser la Cour et restaurer la confiance dans les institutions judiciaires. Un échange riche qui met en lumière les défis institutionnels à résoudre pour garantir l’État de droit en période électorale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, l'osé de l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo,

  • Speaker #1

    ZEIK. L'heure est arrivée pour nous donner la parole.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour la parole. C'est Maître Josépha Pumbulu du cadre permanent des consultations pour la femme congolaise, CAFCO en sigle. J'ai des questions pour le professeur Ngondankoi. J'ai bien suivi sa présentation et je suis d'accord par rapport aux réformes que le professeur a proposées. CAFCO, nous avons eu à accompagner les candidats. dans les contentieux. Mais ce que nous avons remarqué, premièrement, c'est par rapport à l'état accordé pendant les procès de contentieux. Il est vrai qu'en dépit du caractère essentiel écrit par rapport à la procédure, les principes des contradictions, nous avons vu que c'était vraiment violé par rapport au temps qu'on accordait aux partis, à l'audience publique. Donc on avait vraiment écourté l'état. Et puis à cause du nombre très élevé de dossiers, Il était difficile pour les conseils, dont les avocats qui accompagnaient les candidats, qu'ils puissent bien présenter leurs moyens devant la cour. Deuxièmement, c'est par rapport à l'inexistence d'un chronogramme des affaires appelées à l'audience. Les candidats ou les avocats étaient obligés de passer de temps en temps à la cour pour voir l'estrait des rôles. Donc, il n'y avait pas un chronogramme pour connaître que votre affaire doit passer tel jour. Pour ne pas être surpris, on était obligés de passer de temps en temps. de temps en temps, devant la Cour, pour voir et vérifier l'estrait du rôle. Il y a aussi les problèmes qu'on avait constatés par rapport aux experts de la CNI. Alors, quand bien même on dit qu'ils n'étaient pas partis au procès, mais ce que nous avons remarqué, les experts de la CNI venaient comme s'ils étaient partis au procès. Comme on propose la modification de la Cour, si on peut aussi voir, en ce qui concerne là aussi, c'est la question par rapport à l'honorable, si on peut aussi modifier aussi la loi électorale pour voir si les experts de la CNI pouvaient aussi participer, venus comme partie au procès.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Je suis Dan Kachirongue, je suis consultant au Fabinet Merzalex, qui travaille sur les questions de gouvernance et droits humains. J'ai deux questions au professeur. On a récemment célébré les 10 ans de la conventionnelle, partant de l'hypothèse que c'est aussi une cour comme vous l'avez dit. Pensez-vous que la Cour a eu un apport significatif sur ces dix ans,

  • Speaker #0

    sur la régulation des crimes ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'elle en a réduit l'ampleur par ces décisions ou est-ce qu'elle a plus exacerbé les crises qui existaient et qui existent et on tient compte de ces décisions récentes ? Irvin Bakajika, juriste et activiste social. Alors, ma question est directionnée vers M. le professeur Paul Gaspard-Guanacoy. C'est sur la compétence dont octroie la CENI, beaucoup de fonctionnels par rapport aux résultats définitifs qu'il doit donner. Vous avez jugé ça comme un constitutionnel, donc ce sont des actes qui sont un constitutionnel. Alors, qu'est-ce qui serait pour vous, par une... une proposition de démarche pratique qui fera en sorte que ces pouvoirs soient retirés et que la Cour soit vérifiée de toutes les qualifications des politiques par la suite. Merci. Merci beaucoup. Tout d'abord, je remercie Bouteli pour cette initiative et les intervenants pour la richesse de leurs interventions. J'ai une question adressée au prof Mbambankoy. C'est une analyse par rapport à un cas emblématique, tout récent, celui de l'ancien Premier ministre Matata Ponyo au Gistan. Parce que la Cour constitutionnelle s'est déjà prononcée.

  • Speaker #0

    Et du coup,

  • Speaker #1

    on a évoqué à un moment donné le principe non bis in idem, le principe général des droits, que la Cour ne peut pas se prononcer des voix sur un dossier. Est-ce que vous ne voyez pas qu'il y a eu violation de ce principe des droits ? Un deuxième aspect pour terminer. Comment se fait-il qu'il était décliné en fonction ? La Cour constitutionnelle a continué pratiquement l'instruction qui était réalisée au moment où il était sénateur, alors qu'il était devenu par la suite député national. Les dents... On a comme l'impression que la Cour constitutionnelle a outrépassé cette formalité de l'effet des immunités. Quelle est votre analyse, bref, de manière scientifique, M. Matata ? Je vous remercie. Maître Yungo.

  • Speaker #0

    Maître Régis Nguyen,

  • Speaker #1

    chargé de pré-étoilé électoral à la commission épiscopale du CICP. sur des questions de réforme institutionnelle et juridique. J'ai des préoccupations ici.

  • Speaker #0

    J'aurais posé souvent des questions à M.

  • Speaker #1

    le professeur Ngondakoy sur la question des principes, des jugements qui doivent faire l'objet de l'expérience,

  • Speaker #0

    les arrêts des principes, par exemple.

  • Speaker #1

    Dans ces cas, il y a plusieurs matières à la Cour constitutionnelle,

  • Speaker #0

    très connues, et la compétence de la Cour constitutionnelle. Comment saisir la Cour constitutionnelle pour que celle-ci puisse trancher par voie d'un arrêt ?

  • Speaker #1

    Merci. On a fini avec la première série de questions. La parole est accordée au professeur Paul Gaspard pour pouvoir répondre. Et à l'honorable Dely, vous pourriez aussi revenir sur un ou autre aspect des questions que vous avez trouvé important en dehors des questions qui vous sont posées.

  • Speaker #0

    Merci de la parole et je remercie également les auteurs des questions qui m'ont été adressées. D'abord, maître Joseph Apumbulu de Kafka, le temps du contentieux viole le principe du contradictoire. Les avocats de la défense n'ont pas eu beaucoup de temps parce que la cour a écourté leur temps de défense. Bon, c'est toute la problématique qu'il y a en matière de contentieux électoral. Puisque c'est un contentieux qui doit être vidé en toute sévérité, les délais sont fixés par la loi électorale. Les délais d'action, c'est-à-dire des saisines de la cour, et les délais qui sont laissés à la cour pour pouvoir statuer. En contentieux de l'élection présidentielle, la Cour n'a que 7 jours pour pouvoir statuer. Et c'est évident parce que le pays ne va pas rester longtemps dans l'attentisme avant que son nouveau président qui a été élu puisse entrer en fonction. C'est pour ça que le législateur a estimé qu'il ne faut pas prendre beaucoup de temps au risque de compromettre les intérêts supérieurs de la nation peut-être. Et donc là, je pense que tout le monde doit affûter ses armes pour que tout se déroule dans le délai. C'est dans le contentieux des élections législatives que le délai est beaucoup plus élargi, parce que la Cour a deux mois pour statuer. Mais ce qui a fait ça, justement, c'est l'encombrement de la Cour par de nombreux contentieux. Et ça vient, comme je l'ai dit, du système que nous avons actuellement, qui reconnaît à la Cour la compétence de proclamer les résultats définitifs des élections législatives et des élections présidentielles. La Cour a forcément énormément de choses à faire. Parce qu'elle est obligée presque de statuer sur tous les cas. Alors qu'en réalité, certains cas n'ont pas fait l'objet de contestation. Ce que j'ai dit, c'est que ce pouvoir n'était pas nécessaire. Parce que s'il faut rester dans le cadre strict de la Constitution, la Cour n'a de compétences en matière électorale qu'en cas de contention. Ça dit, quand il y a une contestation. Et donc, il faut réviser notre système législatif pour faire en sorte que la loi électorale ne donne plus à la Cour constitutionnelle le pouvoir de proclamer les résultats et que... la Cour ne puisse le faire que si elle est saisie. Vous verrez qu'il y aura moins d'affaires devant la Cour, et la Cour va disposer d'assez de temps pour pouvoir accorder, notamment à la Défense, le temps de parole. Deuxièmement, une existence d'un chronogramme d'affaires à appeler. Je crois que ça, c'est une question d'organisation interne de la Cour. Je sais qu'ils ont un règlement intérieur qui prévoit les différents rôles, comment ça s'affiche, etc. Alors, vous dites aussi que dans la pratique, les experts de la CENI sont... se comportent comme partis au procès. Je pense que, pour moi, tout le monde s'est trompé dès le départ en considérant les experts de la CENI comme tiers au procès. Pour moi, ils sont partis au procès parce que ce qui est attaqué devant la Cour, devant la juridiction, c'est la décision de la CENI. C'est donc normal que la CENI vienne défendre sa décision. Et donc, pour moi, ils sont partis au procès. Je n'ai toujours pas compris pourquoi on les considère comme des experts. Ils ne sont pas experts. Ils ne vont pas donner un point de vue détaché de la décision de la CNI. Et là, ça résulte d'une conception selon laquelle le contentieux électoral est un contentieux soi-disant objectif. Et il faut venir simplement défendre la légalité, la réglementation. Ils sont là pour défendre la position de la CNI. S'il existe un texte qui leur donne ce statut officiel d'expert, nous allons revoir ça effectivement. Sans départ de procès. Pour M. Dan Kachiron, excusez-moi si j'ai massacré votre nom, quelle est la part significative de la Cour constitutionnelle dans la régulation des conflits en 10 ans d'existence ? Les a-t-elle résolues ou les a-t-elle exacerbées ? C'est très difficile de répondre à pareille question. Si je prends les conflits qui existent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, parce que c'est une de ses compétences, nous n'avons pas aujourd'hui beaucoup de procès, il n'y en a peut-être pas. qui opposent le Parlement et l'exécutif sur la question du domaine des compétences de l'un ou de l'autre. Je n'ai pas souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière jusque-là. Pour ce qui concerne les conflits opposant le pouvoir central et les provinces sur la matière de leurs compétences exclusives ou concurrentes, je n'ai pas non plus souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière, mais en matière de... En matière électorale, c'est vrai qu'il y a beaucoup de conflits qui sont nés, c'est vrai aussi qu'il y a beaucoup de contestations et tout dépend de l'appréciation des uns et des autres. Si vous demandez aux perdants, ils vous diraient évidemment que la Cour n'a pas joué son rôle. Si vous demandez à celui qui a gagné, il vous dira exactement le contraire. Mais de manière générale, sur le pouvoir d'apaisement qu'a une Cour constitutionnelle, surtout en matière électorale, Il suffit de constater que depuis que nous avons commencé... Nos cycles électoraux, donc 2006 jusqu'à présent, il y a toujours violence, des contestations qui aboutissent à la violence. Donc on n'a jamais connu un cycle électoral où il n'y a jamais ça. Donc de ce point de vue, est-ce la responsabilité de la Cour ? Est-ce la responsabilité des acteurs politiques et des citoyens qui ne savent pas bien digérer le système dans lequel nous sommes ? La question est vraiment ouverte. Maître Hubert Bakajika, la proclamation des résultats définitifs par la Cour. Comment lui retirer cette compétence et comment laver la cour ? On va lui retirer la compétence en supprimant dans la loi électorale des articles qui lui donnent le pouvoir de proclamer les résultats définitifs et qui obligent la CNI à lui envoyer tous les dossiers pour examen. C'est aussi simple que cela. Comment la laver ? Effectivement, on va la laver de cette manière-là. Parce qu'aujourd'hui, si notre cour est beaucoup critiquée, c'est surtout en matière électorale. Je pense que si on lui enlève cette compétence, il y aura moins de critiques. Je ne dirais pas qu'il n'y en aura pas. Il y en aura toujours, mais la Cour va essayer un peu de rester à l'écart de ce genre de critiques. Donc, on va modifier la législation et celle de la Cour constitutionnelle, comme moi je l'ai fait, et celle qui organise les élections. Alors, honorable Mounoubou, l'analyse d'un cas du procès Matata, puis du principe non bis idem, comment la Cour a-t-elle continué l'instruction alors qu'elle intéressait les députés sous la base de l'autorisation qui avait été donnée par le Sénat ? Moi, je me suis exprimé sous ces cas. du haut de la tribune de l'Assemblée nationale. Et je l'ai dit aujourd'hui comme scientifique, évidemment, je n'ai pas beaucoup d'arguments parce que nous ne l'avons pas encore. On devait nous notifier. Je ne sais pas si c'est arrivé à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si c'est déjà dans les réseaux sociaux. Donc, scientifiquement parlant, je ne peux pas affirmer avec toute l'autorité nécessaire ce que je peux dire maintenant parce que je n'ai pas l'arrêt. Mais au vu de ce qui se passe, des éléments d'information que nous avons, nous nous posons énormément de questions. La première question, finalement, c'est celle de, comme vous le dites, le respect du principe non bici d'un bloc. Là, moi j'attends aussi l'arrêt de la Cour. Peut-être qu'ils ont un argument à ce sujet et je n'ai pas d'éléments d'information. Par contre, en ce qui concerne la procédure, l'instruction qui a été poursuivie, l'information que moi j'ai reçue de l'intéressé, de Matata lui-même, il nous a dit qu'il a été poursuivi par la Cour sur la base de l'autorisation qu'avaient accordé les bureaux du Sénat au cours de la législature passée. Et il a précisé que cette autorisation avait été accordée, non pas d'abord par la plénière, mais par le bureau. Ce n'était pas dans les vacances parlementaires, mais ça n'a été accordé que pour une autre infraction dans le cadre des biens aériens. Et donc, là, il y a un problème. Parce que si la Cour s'est fondée sur cela, il peut y avoir faute. Parce que le bureau de l'assignat de l'époque n'avait pas donné l'autorisation pour que Matata soit poursuivie dans le cadre du procès pour Kangalo. C'était dans un autre cadre. Si cette déclaration est vraie, ça pose problème. Deuxièmement, et comme je l'ai dit du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, si Matata Pogno est poursuivi pour détournement dans le cadre du projet Bukanga Lonzo, cette infraction ne peut avoir été commise que comme Premier ministre. Donc c'est une infraction qu'il a commise quand il était Premier ministre, au nom du principe de la cristallisation des faits en droit pénal. Parce qu'on ne peut être poursuivi que pour une infraction qui est punie par la loi en vigueur, au moment où elle est commise. Et donc... En ce moment-là, il était Premier ministre. Si aujourd'hui, par prorogation de compétences, au nom de ce principe-là, la Cour constitutionnelle se déclare compétente, ça veut dire qu'elle doit appliquer la procédure prévue aussi pour la suite contraire des Premiers ministres. Et donc, pour avoir des conséquences, la Cour s'étant déclarée compétente à l'égard de Matata comme ancien Premier ministre, parce que comme député ou sénateur, la Cour n'est pas compétente, c'est la Cour des cassations. Si elle s'est déclarée compétente, ce n'est que parce qu'elle a jugé. un ancien Premier ministre. Et de ce point de vue, pour poursuivre les anciens Premiers ministres ou les Premiers ministres devant la Cour constitutionnelle, il faut premièrement une autorisation de poursuite qui est décidée par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès à la majorité de deux tiers des voix. Ensuite, après l'instruction, il y a une seconde demande de mise en accusation. Cette fois-là, de la même manière, le Sénat et l'Assemblée nationale doivent se prononcer en Congrès et à la même majorité. Je constate que cela n'a pas été fait. D'où j'ai dit, ça pose problème et donc moi j'attends cet arrêt pour que je voie comment la Cour a pu argumenter sur sa propre compétence et sur la recevabilité de ce recours. Enfin, M. Gide Lungu. Le jugement qu'ils doivent faire au sujet de la jurisprudence, comment saisir la cour pour qu'elle statue par arrêt de principe ? Ça c'est une question très importante. Comme l'a dit l'honorable Cécile à tout à l'heure, tous les arrêts rendus par les cours de tribunaux ne font pas jurisprudence. Les arrêts de la cour constitutionnelle n'échappent pas à cela. Si la cour statue sur un cas, cet arrêt n'a d'autorité, n'a de force que sur ce cas. Nous sommes dans la famille romano-germanique où la jurisprudence n'est qu'une source supplétive. Cela veut dire que... Tout juge qui a une autre interprétation de la Constitution ou de la loi l'appliquera quand même sans tenir compte de l'arrêt de la Cour constitutionnelle. On va dire que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont exécutoires, s'imposent à tout le monde, à toutes les juridictions. C'est là où j'ai fait la modulation des effets des arrêts de la Cour, parce que ce n'est pas en toute matière, particulièrement en matière d'interprétation de la Constitution. Puisque tout juge interprète de la Constitution avant de l'appliquer. Alors, quels sont... Les arrêts d'interprétation de la Cour qui bénéficient de la plus grande autorité. C'est des arrêts que la Cour rend par arrêt de principe. Et dans ces arrêts de principe, elle intervient lorsqu'elle est saisie par voie d'action. C'est-à-dire par les autorités qui sont désignées à l'article 161 de la Constitution. Donc, c'est le président de la République, c'est le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, un dixième des députés ou un dixième des sénateurs. par le président de l'Assemblée provinciale, par le gouverneur de province. Donc, en matière d'interprétation de la Constitution, ce sont ces autorités-là qui saisissent la Cour et ils le font par voie d'action. Et là, j'oblige dans ma loi que la Cour statue par voie de principe, de telle manière que ce soit un sens de la Constitution qui puisse être applicable à tous les cas de figure. En revanche, lorsque la Cour est saisie par voie d'exception, c'est-à-dire que, par exemple, au cours d'un procès, une exception d'inconstitutionnalité est soulevée, et on saisit la Cour, l'interprétation que la Cour donnera de l'article de la Constitution dans les cas d'espèce n'a qu'un effet relatif. Il vise à résoudre ces cas d'espèce. Et toute personne qui se retrouverait dans un autre cas pourra toujours saisir la Cour et la Cour pourra toujours donner un autre sens à cet article de la Constitution pour résoudre les cas d'espèce. Quoi ? Parce qu'en matière de pouvoir d'interprétation de la Constitution, comme de toute norme, On n'interprète que quand il y a ambiguïté ou obscurité de la règle. C'est clair. Le principe, ce qui est clair, ne s'interprète pas. Quand est-ce qu'il y a ambiguïté d'une disposition constitutionnelle ? Lorsqu'il y a une disposition constitutionnelle, elle est susceptible d'un double sens, de deux sens par exemple. Dans ce cas-là, on saisit la cour, et la cour doit désigner les sens qui sont applicables, dans les cas d'espèce, lorsqu'on se trouve dans un cas d'espèce. Mais lorsqu'il est saisi par un droit d'action, il est obligé de révéler les deux sens. ou qu'on voit qu'un jour, si on arrive dans tel cas, on applique tel sens. Ça, c'est en cas d'ambiguïté. En cas d'obscurité, c'est-à-dire quoi ? La disposition constitutionnelle n'est susceptible d'aucun sens applicable. Ou bien, on voit que la disposition a un sens, mais qu'il ne convient pas d'appliquer dans les cas d'espèce. C'est là où il y a le pouvoir d'interprétation du juge. C'est là où il vient suppléer l'auteur de la norme. Et c'est là où j'encadre ce pouvoir d'interprétation, justement en faisant en sorte que... La source principale d'interprétation soit les textes de la Constitution, et si la lettre de la Constitution ne révèle pas ce sens, on recourt à l'esprit, à la raciologie, qui ne peut être trouvée que dans les travaux préparatoires de la Constitution, en tenant compte de la cohérence de l'ordre juridique des objectifs qui sont définis. Ceci encadre donc le pouvoir d'interprétation du juge et lui évite des égarments qui consistent à se considérer comme lui l'aigle constituant dérivé. compléter le constituant, il peut le suppléer, il peut faire ça. Non, il le suppléie dans le cadre du système constitutionnel tel que ça a été révélé. Merci.

  • Speaker #1

    Merci. La parole à l'honorable Bébissar. Je voulais juste exprimer un point de vue.

  • Speaker #0

    C'est que ma crainte,

  • Speaker #1

    c'est de voir que si demain vous avez modifié la loi et qu'on a dans les directives d'interprétation que l'on veut donner aux juges, Parce qu'il reste quand même libre après pour pouvoir appliquer. qu'il ne se saisisse de cette fenêtre pour pouvoir, et surtout si c'est que dans les cas où il est saisi par voie d'action, qu'il puisse établir les arrêts des règlements et que, par conséquent, ce que vous redoutez aujourd'hui, ça ne soit amplifié. Parce qu'une chose, et je comprends d'un point de vue de la doctrine, c'est très clair, les arrêts des principes, mais la technique d'interprétation de la Constitution... offre aujourd'hui suffisamment de subtilité qu'on peut interpréter sous réserve, qu'on peut interpréter avec l'objectif qui est poursuivi.

  • Speaker #0

    Dans la motivation et dans la manière de réviser l'arrêt, le juge... pourrait donner en fait l'ampleur de cette rédaction. Mais si on le met dans un corset,

  • Speaker #1

    on lui dit voilà les directives d'interprétation, notamment sur les arrêts de principe, que demain ils puissent abuser,

  • Speaker #0

    parce qu'on est ici dans le défi de redouter cet abus, que ce soit utilisé justement dans le sens contraire. Ce n'est pas dans l'objectif qui est poursuivi,

  • Speaker #1

    je comprends,

  • Speaker #0

    Mais que ce soit...

  • Speaker #1

    utilisé dans le sens contraire,

  • Speaker #0

    y compris en complicité avec les pouvoirs. C'est-à-dire que celui qui est saisi par action sait à l'origine l'objectif qu'il veut obtenir en contournant une règle parce qu'il veut obtenir un arrêt ainsi des principes. Je comprends tout à fait ce risque honorable, mais il ne peut être craint que dans un système aussi perverti que lequel est l'autre. Si les gens restent corrects, Je pense qu'on ne peut pas recourir à de tels subterfiges, tordre la règle de droit. La première garantie, c'est que même si le juge le fait, vous avez dit qu'il est l'interprète authentique, mais il n'est pas le seul. Le premier interprète authentique, c'est l'auteur de la norme. Donc, on pourrait toujours, comme auteur de la norme, reprendre et, par une disposition générale, corriger l'interprétation du juge. Donc, on peut modifier la constitution, le congrès, pour donner l'interprétation exacte là. On va enfermer de nouveau le pouvoir du juge constitutionnel. Deuxième technique, j'ai prévu dans la loi organique, des fautes disciplinaires résultant de la mauvaise interprétation de la Constitution. Ça existe déjà dans les statuts des magistrats. Le fait de donner une interprétation consciemment fausse de la loi est une faute disciplinaire sanctionnable. Et donc, par ce biais-là, les magistrats qui auront l'épée des démocrates sur eux réfléchir quand même par deux fois avant d'arriver à ce genre de technique de tension vraiment de la règle. Merci. et du groupe d'études sur le Congo.

  • Speaker #1

    Zeyk.

Description

Dans cette troisième partie des échanges, les intervenants abordent les limites actuelles de la Cour constitutionnelle de la RDC dans la gestion du contentieux électoral.

Les discussions soulignent :


  • le manque de temps accordé aux avocats durant les procès ;

  • l’absence de chronogramme clair pour les audiences ;

  • la présence ambigüe des experts de la Ceni, qui agissent en réalité comme partie au procès ;

  • le rôle controversé de la Cour dans la proclamation des résultats définitifs ;

  • une analyse critique du procès Matata Ponyo, soulevant des doutes sur le respect des immunités parlementaires et du principe non bis in idem ;

  • la nécessité de clarifier la portée des arrêts de la Cour et de mieux encadrer son pouvoir d’interprétation.



Le Professeur Ngondankoy propose des réformes législatives ciblées pour dépolitiser la Cour et restaurer la confiance dans les institutions judiciaires. Un échange riche qui met en lumière les défis institutionnels à résoudre pour garantir l’État de droit en période électorale.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ongé Anaraïa, l'osé de l'univers de débats passionnants pendant nos forums publics, en podcast de Gouteli et du groupe d'études sur le Congo,

  • Speaker #1

    ZEIK. L'heure est arrivée pour nous donner la parole.

  • Speaker #2

    Merci beaucoup pour la parole. C'est Maître Josépha Pumbulu du cadre permanent des consultations pour la femme congolaise, CAFCO en sigle. J'ai des questions pour le professeur Ngondankoi. J'ai bien suivi sa présentation et je suis d'accord par rapport aux réformes que le professeur a proposées. CAFCO, nous avons eu à accompagner les candidats. dans les contentieux. Mais ce que nous avons remarqué, premièrement, c'est par rapport à l'état accordé pendant les procès de contentieux. Il est vrai qu'en dépit du caractère essentiel écrit par rapport à la procédure, les principes des contradictions, nous avons vu que c'était vraiment violé par rapport au temps qu'on accordait aux partis, à l'audience publique. Donc on avait vraiment écourté l'état. Et puis à cause du nombre très élevé de dossiers, Il était difficile pour les conseils, dont les avocats qui accompagnaient les candidats, qu'ils puissent bien présenter leurs moyens devant la cour. Deuxièmement, c'est par rapport à l'inexistence d'un chronogramme des affaires appelées à l'audience. Les candidats ou les avocats étaient obligés de passer de temps en temps à la cour pour voir l'estrait des rôles. Donc, il n'y avait pas un chronogramme pour connaître que votre affaire doit passer tel jour. Pour ne pas être surpris, on était obligés de passer de temps en temps. de temps en temps, devant la Cour, pour voir et vérifier l'estrait du rôle. Il y a aussi les problèmes qu'on avait constatés par rapport aux experts de la CNI. Alors, quand bien même on dit qu'ils n'étaient pas partis au procès, mais ce que nous avons remarqué, les experts de la CNI venaient comme s'ils étaient partis au procès. Comme on propose la modification de la Cour, si on peut aussi voir, en ce qui concerne là aussi, c'est la question par rapport à l'honorable, si on peut aussi modifier aussi la loi électorale pour voir si les experts de la CNI pouvaient aussi participer, venus comme partie au procès.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. Je suis Dan Kachirongue, je suis consultant au Fabinet Merzalex, qui travaille sur les questions de gouvernance et droits humains. J'ai deux questions au professeur. On a récemment célébré les 10 ans de la conventionnelle, partant de l'hypothèse que c'est aussi une cour comme vous l'avez dit. Pensez-vous que la Cour a eu un apport significatif sur ces dix ans,

  • Speaker #0

    sur la régulation des crimes ?

  • Speaker #1

    Est-ce qu'elle en a réduit l'ampleur par ces décisions ou est-ce qu'elle a plus exacerbé les crises qui existaient et qui existent et on tient compte de ces décisions récentes ? Irvin Bakajika, juriste et activiste social. Alors, ma question est directionnée vers M. le professeur Paul Gaspard-Guanacoy. C'est sur la compétence dont octroie la CENI, beaucoup de fonctionnels par rapport aux résultats définitifs qu'il doit donner. Vous avez jugé ça comme un constitutionnel, donc ce sont des actes qui sont un constitutionnel. Alors, qu'est-ce qui serait pour vous, par une... une proposition de démarche pratique qui fera en sorte que ces pouvoirs soient retirés et que la Cour soit vérifiée de toutes les qualifications des politiques par la suite. Merci. Merci beaucoup. Tout d'abord, je remercie Bouteli pour cette initiative et les intervenants pour la richesse de leurs interventions. J'ai une question adressée au prof Mbambankoy. C'est une analyse par rapport à un cas emblématique, tout récent, celui de l'ancien Premier ministre Matata Ponyo au Gistan. Parce que la Cour constitutionnelle s'est déjà prononcée.

  • Speaker #0

    Et du coup,

  • Speaker #1

    on a évoqué à un moment donné le principe non bis in idem, le principe général des droits, que la Cour ne peut pas se prononcer des voix sur un dossier. Est-ce que vous ne voyez pas qu'il y a eu violation de ce principe des droits ? Un deuxième aspect pour terminer. Comment se fait-il qu'il était décliné en fonction ? La Cour constitutionnelle a continué pratiquement l'instruction qui était réalisée au moment où il était sénateur, alors qu'il était devenu par la suite député national. Les dents... On a comme l'impression que la Cour constitutionnelle a outrépassé cette formalité de l'effet des immunités. Quelle est votre analyse, bref, de manière scientifique, M. Matata ? Je vous remercie. Maître Yungo.

  • Speaker #0

    Maître Régis Nguyen,

  • Speaker #1

    chargé de pré-étoilé électoral à la commission épiscopale du CICP. sur des questions de réforme institutionnelle et juridique. J'ai des préoccupations ici.

  • Speaker #0

    J'aurais posé souvent des questions à M.

  • Speaker #1

    le professeur Ngondakoy sur la question des principes, des jugements qui doivent faire l'objet de l'expérience,

  • Speaker #0

    les arrêts des principes, par exemple.

  • Speaker #1

    Dans ces cas, il y a plusieurs matières à la Cour constitutionnelle,

  • Speaker #0

    très connues, et la compétence de la Cour constitutionnelle. Comment saisir la Cour constitutionnelle pour que celle-ci puisse trancher par voie d'un arrêt ?

  • Speaker #1

    Merci. On a fini avec la première série de questions. La parole est accordée au professeur Paul Gaspard pour pouvoir répondre. Et à l'honorable Dely, vous pourriez aussi revenir sur un ou autre aspect des questions que vous avez trouvé important en dehors des questions qui vous sont posées.

  • Speaker #0

    Merci de la parole et je remercie également les auteurs des questions qui m'ont été adressées. D'abord, maître Joseph Apumbulu de Kafka, le temps du contentieux viole le principe du contradictoire. Les avocats de la défense n'ont pas eu beaucoup de temps parce que la cour a écourté leur temps de défense. Bon, c'est toute la problématique qu'il y a en matière de contentieux électoral. Puisque c'est un contentieux qui doit être vidé en toute sévérité, les délais sont fixés par la loi électorale. Les délais d'action, c'est-à-dire des saisines de la cour, et les délais qui sont laissés à la cour pour pouvoir statuer. En contentieux de l'élection présidentielle, la Cour n'a que 7 jours pour pouvoir statuer. Et c'est évident parce que le pays ne va pas rester longtemps dans l'attentisme avant que son nouveau président qui a été élu puisse entrer en fonction. C'est pour ça que le législateur a estimé qu'il ne faut pas prendre beaucoup de temps au risque de compromettre les intérêts supérieurs de la nation peut-être. Et donc là, je pense que tout le monde doit affûter ses armes pour que tout se déroule dans le délai. C'est dans le contentieux des élections législatives que le délai est beaucoup plus élargi, parce que la Cour a deux mois pour statuer. Mais ce qui a fait ça, justement, c'est l'encombrement de la Cour par de nombreux contentieux. Et ça vient, comme je l'ai dit, du système que nous avons actuellement, qui reconnaît à la Cour la compétence de proclamer les résultats définitifs des élections législatives et des élections présidentielles. La Cour a forcément énormément de choses à faire. Parce qu'elle est obligée presque de statuer sur tous les cas. Alors qu'en réalité, certains cas n'ont pas fait l'objet de contestation. Ce que j'ai dit, c'est que ce pouvoir n'était pas nécessaire. Parce que s'il faut rester dans le cadre strict de la Constitution, la Cour n'a de compétences en matière électorale qu'en cas de contention. Ça dit, quand il y a une contestation. Et donc, il faut réviser notre système législatif pour faire en sorte que la loi électorale ne donne plus à la Cour constitutionnelle le pouvoir de proclamer les résultats et que... la Cour ne puisse le faire que si elle est saisie. Vous verrez qu'il y aura moins d'affaires devant la Cour, et la Cour va disposer d'assez de temps pour pouvoir accorder, notamment à la Défense, le temps de parole. Deuxièmement, une existence d'un chronogramme d'affaires à appeler. Je crois que ça, c'est une question d'organisation interne de la Cour. Je sais qu'ils ont un règlement intérieur qui prévoit les différents rôles, comment ça s'affiche, etc. Alors, vous dites aussi que dans la pratique, les experts de la CENI sont... se comportent comme partis au procès. Je pense que, pour moi, tout le monde s'est trompé dès le départ en considérant les experts de la CENI comme tiers au procès. Pour moi, ils sont partis au procès parce que ce qui est attaqué devant la Cour, devant la juridiction, c'est la décision de la CENI. C'est donc normal que la CENI vienne défendre sa décision. Et donc, pour moi, ils sont partis au procès. Je n'ai toujours pas compris pourquoi on les considère comme des experts. Ils ne sont pas experts. Ils ne vont pas donner un point de vue détaché de la décision de la CNI. Et là, ça résulte d'une conception selon laquelle le contentieux électoral est un contentieux soi-disant objectif. Et il faut venir simplement défendre la légalité, la réglementation. Ils sont là pour défendre la position de la CNI. S'il existe un texte qui leur donne ce statut officiel d'expert, nous allons revoir ça effectivement. Sans départ de procès. Pour M. Dan Kachiron, excusez-moi si j'ai massacré votre nom, quelle est la part significative de la Cour constitutionnelle dans la régulation des conflits en 10 ans d'existence ? Les a-t-elle résolues ou les a-t-elle exacerbées ? C'est très difficile de répondre à pareille question. Si je prends les conflits qui existent entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, parce que c'est une de ses compétences, nous n'avons pas aujourd'hui beaucoup de procès, il n'y en a peut-être pas. qui opposent le Parlement et l'exécutif sur la question du domaine des compétences de l'un ou de l'autre. Je n'ai pas souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière jusque-là. Pour ce qui concerne les conflits opposant le pouvoir central et les provinces sur la matière de leurs compétences exclusives ou concurrentes, je n'ai pas non plus souvenir d'un arrêt qui est intervenu en la matière, mais en matière de... En matière électorale, c'est vrai qu'il y a beaucoup de conflits qui sont nés, c'est vrai aussi qu'il y a beaucoup de contestations et tout dépend de l'appréciation des uns et des autres. Si vous demandez aux perdants, ils vous diraient évidemment que la Cour n'a pas joué son rôle. Si vous demandez à celui qui a gagné, il vous dira exactement le contraire. Mais de manière générale, sur le pouvoir d'apaisement qu'a une Cour constitutionnelle, surtout en matière électorale, Il suffit de constater que depuis que nous avons commencé... Nos cycles électoraux, donc 2006 jusqu'à présent, il y a toujours violence, des contestations qui aboutissent à la violence. Donc on n'a jamais connu un cycle électoral où il n'y a jamais ça. Donc de ce point de vue, est-ce la responsabilité de la Cour ? Est-ce la responsabilité des acteurs politiques et des citoyens qui ne savent pas bien digérer le système dans lequel nous sommes ? La question est vraiment ouverte. Maître Hubert Bakajika, la proclamation des résultats définitifs par la Cour. Comment lui retirer cette compétence et comment laver la cour ? On va lui retirer la compétence en supprimant dans la loi électorale des articles qui lui donnent le pouvoir de proclamer les résultats définitifs et qui obligent la CNI à lui envoyer tous les dossiers pour examen. C'est aussi simple que cela. Comment la laver ? Effectivement, on va la laver de cette manière-là. Parce qu'aujourd'hui, si notre cour est beaucoup critiquée, c'est surtout en matière électorale. Je pense que si on lui enlève cette compétence, il y aura moins de critiques. Je ne dirais pas qu'il n'y en aura pas. Il y en aura toujours, mais la Cour va essayer un peu de rester à l'écart de ce genre de critiques. Donc, on va modifier la législation et celle de la Cour constitutionnelle, comme moi je l'ai fait, et celle qui organise les élections. Alors, honorable Mounoubou, l'analyse d'un cas du procès Matata, puis du principe non bis idem, comment la Cour a-t-elle continué l'instruction alors qu'elle intéressait les députés sous la base de l'autorisation qui avait été donnée par le Sénat ? Moi, je me suis exprimé sous ces cas. du haut de la tribune de l'Assemblée nationale. Et je l'ai dit aujourd'hui comme scientifique, évidemment, je n'ai pas beaucoup d'arguments parce que nous ne l'avons pas encore. On devait nous notifier. Je ne sais pas si c'est arrivé à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas si c'est déjà dans les réseaux sociaux. Donc, scientifiquement parlant, je ne peux pas affirmer avec toute l'autorité nécessaire ce que je peux dire maintenant parce que je n'ai pas l'arrêt. Mais au vu de ce qui se passe, des éléments d'information que nous avons, nous nous posons énormément de questions. La première question, finalement, c'est celle de, comme vous le dites, le respect du principe non bici d'un bloc. Là, moi j'attends aussi l'arrêt de la Cour. Peut-être qu'ils ont un argument à ce sujet et je n'ai pas d'éléments d'information. Par contre, en ce qui concerne la procédure, l'instruction qui a été poursuivie, l'information que moi j'ai reçue de l'intéressé, de Matata lui-même, il nous a dit qu'il a été poursuivi par la Cour sur la base de l'autorisation qu'avaient accordé les bureaux du Sénat au cours de la législature passée. Et il a précisé que cette autorisation avait été accordée, non pas d'abord par la plénière, mais par le bureau. Ce n'était pas dans les vacances parlementaires, mais ça n'a été accordé que pour une autre infraction dans le cadre des biens aériens. Et donc, là, il y a un problème. Parce que si la Cour s'est fondée sur cela, il peut y avoir faute. Parce que le bureau de l'assignat de l'époque n'avait pas donné l'autorisation pour que Matata soit poursuivie dans le cadre du procès pour Kangalo. C'était dans un autre cadre. Si cette déclaration est vraie, ça pose problème. Deuxièmement, et comme je l'ai dit du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, si Matata Pogno est poursuivi pour détournement dans le cadre du projet Bukanga Lonzo, cette infraction ne peut avoir été commise que comme Premier ministre. Donc c'est une infraction qu'il a commise quand il était Premier ministre, au nom du principe de la cristallisation des faits en droit pénal. Parce qu'on ne peut être poursuivi que pour une infraction qui est punie par la loi en vigueur, au moment où elle est commise. Et donc... En ce moment-là, il était Premier ministre. Si aujourd'hui, par prorogation de compétences, au nom de ce principe-là, la Cour constitutionnelle se déclare compétente, ça veut dire qu'elle doit appliquer la procédure prévue aussi pour la suite contraire des Premiers ministres. Et donc, pour avoir des conséquences, la Cour s'étant déclarée compétente à l'égard de Matata comme ancien Premier ministre, parce que comme député ou sénateur, la Cour n'est pas compétente, c'est la Cour des cassations. Si elle s'est déclarée compétente, ce n'est que parce qu'elle a jugé. un ancien Premier ministre. Et de ce point de vue, pour poursuivre les anciens Premiers ministres ou les Premiers ministres devant la Cour constitutionnelle, il faut premièrement une autorisation de poursuite qui est décidée par l'Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès à la majorité de deux tiers des voix. Ensuite, après l'instruction, il y a une seconde demande de mise en accusation. Cette fois-là, de la même manière, le Sénat et l'Assemblée nationale doivent se prononcer en Congrès et à la même majorité. Je constate que cela n'a pas été fait. D'où j'ai dit, ça pose problème et donc moi j'attends cet arrêt pour que je voie comment la Cour a pu argumenter sur sa propre compétence et sur la recevabilité de ce recours. Enfin, M. Gide Lungu. Le jugement qu'ils doivent faire au sujet de la jurisprudence, comment saisir la cour pour qu'elle statue par arrêt de principe ? Ça c'est une question très importante. Comme l'a dit l'honorable Cécile à tout à l'heure, tous les arrêts rendus par les cours de tribunaux ne font pas jurisprudence. Les arrêts de la cour constitutionnelle n'échappent pas à cela. Si la cour statue sur un cas, cet arrêt n'a d'autorité, n'a de force que sur ce cas. Nous sommes dans la famille romano-germanique où la jurisprudence n'est qu'une source supplétive. Cela veut dire que... Tout juge qui a une autre interprétation de la Constitution ou de la loi l'appliquera quand même sans tenir compte de l'arrêt de la Cour constitutionnelle. On va dire que les arrêts de la Cour constitutionnelle sont exécutoires, s'imposent à tout le monde, à toutes les juridictions. C'est là où j'ai fait la modulation des effets des arrêts de la Cour, parce que ce n'est pas en toute matière, particulièrement en matière d'interprétation de la Constitution. Puisque tout juge interprète de la Constitution avant de l'appliquer. Alors, quels sont... Les arrêts d'interprétation de la Cour qui bénéficient de la plus grande autorité. C'est des arrêts que la Cour rend par arrêt de principe. Et dans ces arrêts de principe, elle intervient lorsqu'elle est saisie par voie d'action. C'est-à-dire par les autorités qui sont désignées à l'article 161 de la Constitution. Donc, c'est le président de la République, c'est le président de l'Assemblée nationale, le président du Sénat, un dixième des députés ou un dixième des sénateurs. par le président de l'Assemblée provinciale, par le gouverneur de province. Donc, en matière d'interprétation de la Constitution, ce sont ces autorités-là qui saisissent la Cour et ils le font par voie d'action. Et là, j'oblige dans ma loi que la Cour statue par voie de principe, de telle manière que ce soit un sens de la Constitution qui puisse être applicable à tous les cas de figure. En revanche, lorsque la Cour est saisie par voie d'exception, c'est-à-dire que, par exemple, au cours d'un procès, une exception d'inconstitutionnalité est soulevée, et on saisit la Cour, l'interprétation que la Cour donnera de l'article de la Constitution dans les cas d'espèce n'a qu'un effet relatif. Il vise à résoudre ces cas d'espèce. Et toute personne qui se retrouverait dans un autre cas pourra toujours saisir la Cour et la Cour pourra toujours donner un autre sens à cet article de la Constitution pour résoudre les cas d'espèce. Quoi ? Parce qu'en matière de pouvoir d'interprétation de la Constitution, comme de toute norme, On n'interprète que quand il y a ambiguïté ou obscurité de la règle. C'est clair. Le principe, ce qui est clair, ne s'interprète pas. Quand est-ce qu'il y a ambiguïté d'une disposition constitutionnelle ? Lorsqu'il y a une disposition constitutionnelle, elle est susceptible d'un double sens, de deux sens par exemple. Dans ce cas-là, on saisit la cour, et la cour doit désigner les sens qui sont applicables, dans les cas d'espèce, lorsqu'on se trouve dans un cas d'espèce. Mais lorsqu'il est saisi par un droit d'action, il est obligé de révéler les deux sens. ou qu'on voit qu'un jour, si on arrive dans tel cas, on applique tel sens. Ça, c'est en cas d'ambiguïté. En cas d'obscurité, c'est-à-dire quoi ? La disposition constitutionnelle n'est susceptible d'aucun sens applicable. Ou bien, on voit que la disposition a un sens, mais qu'il ne convient pas d'appliquer dans les cas d'espèce. C'est là où il y a le pouvoir d'interprétation du juge. C'est là où il vient suppléer l'auteur de la norme. Et c'est là où j'encadre ce pouvoir d'interprétation, justement en faisant en sorte que... La source principale d'interprétation soit les textes de la Constitution, et si la lettre de la Constitution ne révèle pas ce sens, on recourt à l'esprit, à la raciologie, qui ne peut être trouvée que dans les travaux préparatoires de la Constitution, en tenant compte de la cohérence de l'ordre juridique des objectifs qui sont définis. Ceci encadre donc le pouvoir d'interprétation du juge et lui évite des égarments qui consistent à se considérer comme lui l'aigle constituant dérivé. compléter le constituant, il peut le suppléer, il peut faire ça. Non, il le suppléie dans le cadre du système constitutionnel tel que ça a été révélé. Merci.

  • Speaker #1

    Merci. La parole à l'honorable Bébissar. Je voulais juste exprimer un point de vue.

  • Speaker #0

    C'est que ma crainte,

  • Speaker #1

    c'est de voir que si demain vous avez modifié la loi et qu'on a dans les directives d'interprétation que l'on veut donner aux juges, Parce qu'il reste quand même libre après pour pouvoir appliquer. qu'il ne se saisisse de cette fenêtre pour pouvoir, et surtout si c'est que dans les cas où il est saisi par voie d'action, qu'il puisse établir les arrêts des règlements et que, par conséquent, ce que vous redoutez aujourd'hui, ça ne soit amplifié. Parce qu'une chose, et je comprends d'un point de vue de la doctrine, c'est très clair, les arrêts des principes, mais la technique d'interprétation de la Constitution... offre aujourd'hui suffisamment de subtilité qu'on peut interpréter sous réserve, qu'on peut interpréter avec l'objectif qui est poursuivi.

  • Speaker #0

    Dans la motivation et dans la manière de réviser l'arrêt, le juge... pourrait donner en fait l'ampleur de cette rédaction. Mais si on le met dans un corset,

  • Speaker #1

    on lui dit voilà les directives d'interprétation, notamment sur les arrêts de principe, que demain ils puissent abuser,

  • Speaker #0

    parce qu'on est ici dans le défi de redouter cet abus, que ce soit utilisé justement dans le sens contraire. Ce n'est pas dans l'objectif qui est poursuivi,

  • Speaker #1

    je comprends,

  • Speaker #0

    Mais que ce soit...

  • Speaker #1

    utilisé dans le sens contraire,

  • Speaker #0

    y compris en complicité avec les pouvoirs. C'est-à-dire que celui qui est saisi par action sait à l'origine l'objectif qu'il veut obtenir en contournant une règle parce qu'il veut obtenir un arrêt ainsi des principes. Je comprends tout à fait ce risque honorable, mais il ne peut être craint que dans un système aussi perverti que lequel est l'autre. Si les gens restent corrects, Je pense qu'on ne peut pas recourir à de tels subterfiges, tordre la règle de droit. La première garantie, c'est que même si le juge le fait, vous avez dit qu'il est l'interprète authentique, mais il n'est pas le seul. Le premier interprète authentique, c'est l'auteur de la norme. Donc, on pourrait toujours, comme auteur de la norme, reprendre et, par une disposition générale, corriger l'interprétation du juge. Donc, on peut modifier la constitution, le congrès, pour donner l'interprétation exacte là. On va enfermer de nouveau le pouvoir du juge constitutionnel. Deuxième technique, j'ai prévu dans la loi organique, des fautes disciplinaires résultant de la mauvaise interprétation de la Constitution. Ça existe déjà dans les statuts des magistrats. Le fait de donner une interprétation consciemment fausse de la loi est une faute disciplinaire sanctionnable. Et donc, par ce biais-là, les magistrats qui auront l'épée des démocrates sur eux réfléchir quand même par deux fois avant d'arriver à ce genre de technique de tension vraiment de la règle. Merci. et du groupe d'études sur le Congo.

  • Speaker #1

    Zeyk.

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