L'Envers du décor #6 - La régie de scène, tout autour du spectacle cover
L'Envers du décor #6 - La régie de scène, tout autour du spectacle cover
Opéra de Rennes

L'Envers du décor #6 - La régie de scène, tout autour du spectacle

L'Envers du décor #6 - La régie de scène, tout autour du spectacle

15min |15/09/2025
Play
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Opéra de Rennes

L'Envers du décor #6 - La régie de scène, tout autour du spectacle

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15min |15/09/2025
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Description

Savez-vous comment se fabrique un opéra ? À l'occasion de l'opéra La Flûte enchantée de Mozart donné à l'Opéra de Rennes en mai 2025, plongeons dans l'envers du décor à la rencontre de celles et ceux qui fabriquent et conçoivent les décors, costumes et accessoires. Pour ce dernier épisode, rendez-vous avec deux régisseurs de scène, Camille et Sébastien. Ils sont comme les chefs d'orchestre de la technique, permettant de donner vie à la mise en scène au gré de leur "tops" et toujours dans le rythme de la partition.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'Envers du Décor, une série de podcasts de l'Opéra de Rennes. A l'occasion de la création de la Flûte Enchantée de Mozart à l'Opéra de Rennes et à Engénante Opéra au printemps 2025, nous vous proposons de rencontrer celles et ceux qui fabriquent cette production. Dans cet épisode, je vous propose d'aller voir ce qui se passe autour de la scène en découvrant la régie de scène avec Sébastien et Camille.

  • Speaker #1

    Pour la manœuvre 3, top ! Pour charger le serpent, top serpent ! Attention pour sa translation... Pour sa translation... Top ! Je suis régisseur général de production sur la Flûte Enchantée. Mon rôle est principalement de coordonner et de conduire, comme le chef le fait en fausse avec l'orchestre, tout ce qui se passe sur le plateau, technicien et artiste. Et je suis secondé pour cela par Camille.

  • Speaker #2

    Mon rôle est donc, je suis régisseuse de scène sur cette production de la Flûte Enchantée et mon rôle sur ce spectacle est plutôt... plutôt d'organiser les entrées et les sorties des artistes sur scène. Je seconde plutôt Sébastien sur la gestion de l'humain au plateau. Donc je veille à ce qu'il soit au bon endroit, au bon moment avant de rentrer en scène et qu'ils aient par exemple les bons accessoires pour rentrer, qu'ils aient bien changé leur costume, des choses comme ça. Mais mon rôle est vraiment d'être garante à ce qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles avant de rentrer en scène afin de pouvoir... Voilà, restituer la représentation au mieux possible pour le public en salle.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que vous, une représentation de l'opéra, vous la regardez à gauche et à droite de la scène ?

  • Speaker #2

    C'est ça, je passe mon temps à faire des allers-retours entre le côté court et le côté jardin. Je suis un peu les yeux de Sébastien sur scène. Lui, il a un poste de travail assez fixe parce qu'il a énormément de choses à gérer d'un point de vue technique. Et je suis son relais. d'un point de vue physique, sur le plateau pour vérifier.

  • Speaker #1

    Mes yeux et mes jambes. C'est ça,

  • Speaker #2

    je suis les yeux et les jambes du régisseur de production.

  • Speaker #1

    Moi, en fait, je suis vraiment un poste fixe, comme le disait Camille, c'est-à-dire que j'ai le nez sur la partition, puisque pendant toutes les répétitions, je crée la conduite générale du spectacle. Donc, dans cette conduite, j'ai tous les tops, tout ce qui va constituer le spectacle en termes de lumière, de machinerie, d'accessoires, d'habillage, d'entrée-sortie. et je suis au casque avec un micro et j'ai... tous les intervenants de ce spectacle à l'écoute, donc les machinistes, les électriciens, les accessoiristes, les habilleurs, Camille, et j'annonce à chacun ce qu'il a à faire à tel moment de la partition. Donc moi j'ai vraiment le nez dans la partition et sur les retours vidéo, puisque j'ai quand même un retour vidéo de tout ce qui se passe sur scène et j'ai un retour vidéo du chef, puisque je peux vraiment avoir des tops sur des levées, des choses comme ça. Et du coup, c'est pour ça que Camille, elle, c'est vraiment mes yeux et mes jambes pour vérifier que tout ce que j'annonce, tout ce que je fais, tout le monde soit bien à sa place au bon moment.

  • Speaker #2

    Vous rentrez en scène, je dirais, 30 secondes, une minute plutôt après votre entrée. Vous irez vers les ballons pour les récupérer, on vous les donnera. Et vous vous mettrez en attente pour votre entrée qui est juste à la toute fin de ce duo-là. Ouais, ouais, donc comme ça,

  • Speaker #0

    ce qu'on voit,

  • Speaker #2

    les ballons... Ouais, c'est ça, ça sert à rien de rester... Oui, mais vous n'avez pas la même... Vous entrez plus tôt, vous ne comprenez pas le bon moment pour arriver ? C'est pour ça que je pense qu'on va le refaire là. Et ça de toute façon, souvent les notes de mise en scène, ça va être Greg qui va vous les donner. L'idée c'est que vu que vous partez plus tôt, il faut que vous rentriez plus lentement pour arriver à votre refaire au bon moment.

  • Speaker #0

    Vous avez la partition, il y a plein de post-it partout. Qu'est-ce qu'il signifie ? Vous vous êtes déjà tous accordés sur quelle lumière doit être allumée à tel moment, tel accessoire ? On doit entrer, c'est vous qui indiquez cela.

  • Speaker #1

    On est en train de construire encore vraiment tout ça. Hier on a fait un premier filage de l'acte 1, là on est encore en train de construire l'acte 2. On va vraiment voir le déroulé de tout ça lundi prochain pour la Générale Piano. Ce sera la première répétition en costume maquillé coiffé. Il y a des codes vraiment dans la régie à l'opéra, c'est-à-dire que, donc effectivement j'ai plein de petites étiquettes.

  • Speaker #0

    De couleurs différentes.

  • Speaker #1

    Voilà, tout ce qui est bleu concerne la machinerie ou les accessoires. La machinerie, ici, c'est la tournette, c'est les cintres, puisqu'il y a des choses qui sont chargées, qui sont appuyées, et un escalier qui tourne autour de la tournette. Tout ce qui est rouge, je ne l'ai pas encore parce qu'on est en train encore de construire la conduite lumière, c'est tous les tops lumières. Et tout ce qui est vert, c'est tout ce qui concerne la vidéo et le son. Il y a pas mal de vidéos et d'effets sonores sur ce spectacle.

  • Speaker #0

    Bon ben vous n'avez pas terminé, parce que je vois qu'il y a du orange, je vois qu'il y a du jaune, il y a du violet. Donc ça c'est Camille qui court ça ?

  • Speaker #1

    Ça c'est ça, voilà.

  • Speaker #2

    Sur ma propre partition, j'ai également une conduite qui est en corrélation avec celle de Sébastien, mais dans laquelle je reporte toutes les entrées et sorties des solistes, du chœur, des enfants, de la maîtrise. On a également trois jeunes filles sur le spectacle. Le même outil de travail que Sébastien mais qui lui ne référence que les entrées sorties des artistes et éventuellement les accessoires, les éléments d'accessoires, de costumes qu'ils peuvent avoir avec eux quand ils rentrent ou sortent de scène.

  • Speaker #0

    Alors là j'aimerais justement que vous me parliez du fait de ce que vous êtes en train de construire. Actuellement ça veut dire quoi construire votre métier dans la construction d'un opéra ?

  • Speaker #1

    On accompagne la mise en scène, on accompagne l'éclairagiste, on accompagne le scénographe, c'est-à-dire que lui il a son idée. Il a sa mise en scène et nous on la retranscrit sur la partition de manière très concrète puisqu'on peut avoir un mouvement de décor sur telle mesure, telle page, tel système de la partition. Donc c'est vraiment une transcription de la mise en scène sur la partition. C'est l'aspect vraiment technique et de conduite. On peut le conseiller notamment sur ce spectacle comme c'est une tournette. Lui il a son idée, il sait ce qu'il veut. Donc nous on peut le conseiller ou lui dire non ça, ça ne va pas être possible. On l'a d'ailleurs fait plusieurs fois sur ce spectacle où lui, idéalement, il voudrait que la tournette soit à cette position à tel moment de la partition et à cette position dans un autre moment de la partition. Donc nous, on le conseille sur la vitesse, sur l'évolution de cette tournette, sur les dangers que ça représente, si ça va vite et s'il y a des chanteurs dessus. Enfin voilà, c'est plus du conseil technique qu'artistique.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça exactement. Ou bien amener à des vigilances. Là, la particularité de ce décor, en tout cas en régie de scène, c'est en effet que la cage de scène est ouverte. Les coulisses ne sont pas du tout cachées au public. Du coup, la gestion des flux, par exemple, quand on a les 24 choristes qui arrivent en scène, c'est des portes qui s'ouvrent, qui se ferment, de la lumière qui arrive depuis les coulisses. Donc, comment on gère tout ça ? Ce n'est pas du tout pour brider le travail des concepteurs, mais c'est des fois leur rappeler. une réalité concrète aussi de l'environnement dans lequel ils se situent.

  • Speaker #1

    Et on se projette aussi, moi systématiquement j'ai en tête qu'on va à Nantes et à Angers, donc je connais les configurations des plateaux là-bas, et donc je leur dis attention là vous avez prévu de faire rentrer un artiste à la face cour, mais vous ne pourrez pas le faire à Angers par exemple, puisqu'il n'y a pas d'entrée au plateau à la face cour à Angers, ils ne peuvent accéder que par le lointain. Donc voilà, ça on leur dit, nous on se projette déjà dans ce qui va se passer après, et donc on les met en garde là-dessus.

  • Speaker #0

    Je reviens sur le fait qu'il n'y ait pas de coulisses, que le plateau est ouvert. Qu'est-ce que ça entraîne pour vous ?

  • Speaker #2

    Là, actuellement, a été fait le choix de costumer une partie des techniciens. Ce n'est pas une première, ça arrive assez régulièrement. Enfin, ce n'est pas la majorité des spectacles, bien évidemment, mais ça arrive quand même assez régulièrement que les techniciens soient mis à contribution, notamment dans les manœuvres pour les décors en machinerie. Donc, dans ce cas-là, en effet, il y a une partie de l'équipe technique qui est costumée. Souvent ce sont les machinistes, là en l'occurrence vu que le décor est très ouvert, sont également costumés un accessoiriste, un électricien, moi-même je pense que je vais être costumé également. En fait on a beaucoup de personnes qui ne seront pas cachées, enfin qui vont se retrouver à un moment ou à un autre à vue du public. Donc voilà, ils sont intégrés à la mise en scène. Donc ça demandait forcément un travail supplémentaire pour les équipes en confection de costumes. Après ça pose des... Par exemple, des problématiques, par exemple ma conduite, ma partition en elle-même, il va falloir que les accessoiristes me fabriquent une petite couverture, par exemple, pour que ça s'intègre également dans la mise en scène.

  • Speaker #1

    Et puis chaque technicien, normalement, a un intercom avec un petit boîtier et tout. Là, ils auront juste des oreillettes pour que moi, je puisse leur parler, mais ils ne pourront pas me répondre.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que ça change, cela ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas qu'il y ait de problème, en fait. Il faut que ça roule parce que là, comme le plateau est ouvert, je les vois, donc je vais vraiment bien voir tout le monde. Mais normalement, on répète suffisamment et on anticipe suffisamment les choses pour qu'il n'y ait pas de problème. Ah, il faudrait augmenter les retours un petit peu. Ouais. Ceux qui sont au-dessus d'eux en fait. C'est bon ? Ok, c'est bon. C'est bon, t'as augmenté ? T'as augmenté le chèque ? Exactement,

  • Speaker #2

    327.

  • Speaker #1

    C'est bon ?

  • Speaker #0

    C'est bon, donc... Kyo,

  • Speaker #1

    Elsa.

  • Speaker #0

    Vous êtes venu à faire ce métier particulier chez Bafetien ?

  • Speaker #1

    Alors ça commence à dater, moi la vocation et l'amour du spectacle sont nés. Quand j'étais en quatrième, grâce à une professeure de français qui nous a vraiment baigné dans le théâtre et l'opéra. Et il y a vraiment quelque chose qui s'est créé à ce moment-là. Et je me suis toujours dit, je travaillerai dans le spectacle. Et à l'époque, on me disait, c'était justifié, je pense, fais tes études et tu verras après. Donc j'ai fait mes études, je suis allé jusqu'à un diplôme d'ingénieur en urbanisme. et Et puis, j'ai commencé à travailler pour une collectivité de 24 communes en urbanisme. Et je me suis dit à un moment, j'avais 27 ans, je suis en train de passer à côté de ma vie. J'ai donc tout arrêté. J'ai commencé comme placeur à l'Opéra de Rennes. Et je savais lire la musique. J'avais donc une petite compagnie en parallèle de tout ça. On faisait du café théâtre, on jouait dans des maisons de quartier, des choses comme ça. J'étais autodidacte. Et le moment où je suis arrivé, le régisseur général de l'époque se posait l'accent. question de recruter quelqu'un pour le secondé et je suis allé le voir et avec la direction de l'époque ils ont fait le pari sur moi et ils m'ont formé pendant deux ans et tout a commencé comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a des formations pour ce métier là ou c'est un peu une formation sur le tas ?

  • Speaker #1

    Moi c'est une formation sur le tas parce qu'à l'époque il n'y avait pas de formation maintenant il y en a. Il y a un CFA notamment à l'Opéra, un centre de formation d'apprentis sur les métiers du spectacle donc en en régie de scène, en régie plateau. en régie lumière.

  • Speaker #2

    Spécifique lyrique dans le spectacle vivant.

  • Speaker #1

    Ah non, si, ouais. Et puis, donc moi, j'ai vraiment été formé sur le tas. À l'époque, il y avait un directeur technique qui m'a envoyé en stage un peu partout. Et puis, je suis passé dans chaque service, machinerie, lumière, accessoires. Et puis, voilà, j'ai commencé comme ça. Et vous,

  • Speaker #0

    Camille ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis venue à l'opéra plutôt par la musique. Enfin, je pratiquais de la musique plutôt traditionnelle bretonne, dans les Côtes d'Armor. Je jouais en Fesnos pas mal, dans l'accordéon ghiatonique. Et je me suis dit, en tout cas, à ces occasions-là, j'aidais à monter les scènes et tout ça pour que les Fesnos puissent se dérouler. Et je savais que la musique me parlait énormément et que je voulais me diriger vers ça plus tard. J'ai eu une formation, enfin un bac général et j'ai fait un an de fac d'art du spectacle ici à Rennes, une première année de licence et pendant cette première année de licence, ça m'a permis d'avoir un bagage un peu plus dense en tout cas dans le milieu du spectacle en règle générale. Et du coup j'ai frappé à la porte de l'opéra, un petit peu comme Sébastien, en disant j'aimerais bien aussi avoir un petit job. notamment d'ouvreuse et de placeuse, donc j'ai commencé en tant que placeuse ici. Et je suis allée voir Sébastien en disant, est-ce que vous prendriez des stagiaires en régie générale par le plus grand des hasards ? Donc Sébastien était régisseur général de l'Opéra de Rennes à l'époque, et m'a pris en stage six mois. Donc moi j'ai été pareil formée par Sébastien à la régie générale. Donc on est très content de se retrouver en duo pour conduire des spectacles. J'ai fait six mois de stage ici, ensuite j'ai fait deux ans d'études, un diplôme des métiers d'art, ça s'appelle un DMA, à Nantes, de la spécialité de la régie de lumière. J'ai décidé de me spécialiser plutôt dans la lumière parce que les formations de régie de production d'opéra n'existaient pas non plus encore à l'époque. En sortant de cette formation régie de lumière, j'avais gardé quand même des liens avec l'opéra de Rennes et il se trouve... que quand je suis sortie de l'école, un des spectacles sur lesquels j'étais stagiaire à l'Opéra de Rennes est parti en tournée en Bretagne et il cherchait un régisseur de production pour partir avec ce spectacle. Voilà, étant sortie de l'école, je suis revenue à l'Opéra de Rennes qui m'a proposé de partir en régie avec ce spectacle-là et c'est comme ça que tout a commencé.

  • Speaker #1

    Vous êtes bien pour la vitesse, c'est bien. Attention pour l'effet 130. Pour l'effet 130. Top 130. On ralentit. Tu as appelé Zarrastro, tu m'as dit ? Oui.

  • Speaker #2

    Les deux prêtres sont derrière toi. Et j'ai tous les esclaves.

  • Speaker #1

    Et les hommes du cœur. Là, vous devriez être arrivés.

  • Speaker #0

    Vous avez découvert le travail de Sébastien et Camille, régisseurs de scène. Vous pouvez retrouver cet épisode et l'ensemble de la série L'Envers du Décor sur le site de l'Opéra de Rennes, une série de podcasts réalisée par Arnaud Vassemer.

Description

Savez-vous comment se fabrique un opéra ? À l'occasion de l'opéra La Flûte enchantée de Mozart donné à l'Opéra de Rennes en mai 2025, plongeons dans l'envers du décor à la rencontre de celles et ceux qui fabriquent et conçoivent les décors, costumes et accessoires. Pour ce dernier épisode, rendez-vous avec deux régisseurs de scène, Camille et Sébastien. Ils sont comme les chefs d'orchestre de la technique, permettant de donner vie à la mise en scène au gré de leur "tops" et toujours dans le rythme de la partition.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'Envers du Décor, une série de podcasts de l'Opéra de Rennes. A l'occasion de la création de la Flûte Enchantée de Mozart à l'Opéra de Rennes et à Engénante Opéra au printemps 2025, nous vous proposons de rencontrer celles et ceux qui fabriquent cette production. Dans cet épisode, je vous propose d'aller voir ce qui se passe autour de la scène en découvrant la régie de scène avec Sébastien et Camille.

  • Speaker #1

    Pour la manœuvre 3, top ! Pour charger le serpent, top serpent ! Attention pour sa translation... Pour sa translation... Top ! Je suis régisseur général de production sur la Flûte Enchantée. Mon rôle est principalement de coordonner et de conduire, comme le chef le fait en fausse avec l'orchestre, tout ce qui se passe sur le plateau, technicien et artiste. Et je suis secondé pour cela par Camille.

  • Speaker #2

    Mon rôle est donc, je suis régisseuse de scène sur cette production de la Flûte Enchantée et mon rôle sur ce spectacle est plutôt... plutôt d'organiser les entrées et les sorties des artistes sur scène. Je seconde plutôt Sébastien sur la gestion de l'humain au plateau. Donc je veille à ce qu'il soit au bon endroit, au bon moment avant de rentrer en scène et qu'ils aient par exemple les bons accessoires pour rentrer, qu'ils aient bien changé leur costume, des choses comme ça. Mais mon rôle est vraiment d'être garante à ce qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles avant de rentrer en scène afin de pouvoir... Voilà, restituer la représentation au mieux possible pour le public en salle.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que vous, une représentation de l'opéra, vous la regardez à gauche et à droite de la scène ?

  • Speaker #2

    C'est ça, je passe mon temps à faire des allers-retours entre le côté court et le côté jardin. Je suis un peu les yeux de Sébastien sur scène. Lui, il a un poste de travail assez fixe parce qu'il a énormément de choses à gérer d'un point de vue technique. Et je suis son relais. d'un point de vue physique, sur le plateau pour vérifier.

  • Speaker #1

    Mes yeux et mes jambes. C'est ça,

  • Speaker #2

    je suis les yeux et les jambes du régisseur de production.

  • Speaker #1

    Moi, en fait, je suis vraiment un poste fixe, comme le disait Camille, c'est-à-dire que j'ai le nez sur la partition, puisque pendant toutes les répétitions, je crée la conduite générale du spectacle. Donc, dans cette conduite, j'ai tous les tops, tout ce qui va constituer le spectacle en termes de lumière, de machinerie, d'accessoires, d'habillage, d'entrée-sortie. et je suis au casque avec un micro et j'ai... tous les intervenants de ce spectacle à l'écoute, donc les machinistes, les électriciens, les accessoiristes, les habilleurs, Camille, et j'annonce à chacun ce qu'il a à faire à tel moment de la partition. Donc moi j'ai vraiment le nez dans la partition et sur les retours vidéo, puisque j'ai quand même un retour vidéo de tout ce qui se passe sur scène et j'ai un retour vidéo du chef, puisque je peux vraiment avoir des tops sur des levées, des choses comme ça. Et du coup, c'est pour ça que Camille, elle, c'est vraiment mes yeux et mes jambes pour vérifier que tout ce que j'annonce, tout ce que je fais, tout le monde soit bien à sa place au bon moment.

  • Speaker #2

    Vous rentrez en scène, je dirais, 30 secondes, une minute plutôt après votre entrée. Vous irez vers les ballons pour les récupérer, on vous les donnera. Et vous vous mettrez en attente pour votre entrée qui est juste à la toute fin de ce duo-là. Ouais, ouais, donc comme ça,

  • Speaker #0

    ce qu'on voit,

  • Speaker #2

    les ballons... Ouais, c'est ça, ça sert à rien de rester... Oui, mais vous n'avez pas la même... Vous entrez plus tôt, vous ne comprenez pas le bon moment pour arriver ? C'est pour ça que je pense qu'on va le refaire là. Et ça de toute façon, souvent les notes de mise en scène, ça va être Greg qui va vous les donner. L'idée c'est que vu que vous partez plus tôt, il faut que vous rentriez plus lentement pour arriver à votre refaire au bon moment.

  • Speaker #0

    Vous avez la partition, il y a plein de post-it partout. Qu'est-ce qu'il signifie ? Vous vous êtes déjà tous accordés sur quelle lumière doit être allumée à tel moment, tel accessoire ? On doit entrer, c'est vous qui indiquez cela.

  • Speaker #1

    On est en train de construire encore vraiment tout ça. Hier on a fait un premier filage de l'acte 1, là on est encore en train de construire l'acte 2. On va vraiment voir le déroulé de tout ça lundi prochain pour la Générale Piano. Ce sera la première répétition en costume maquillé coiffé. Il y a des codes vraiment dans la régie à l'opéra, c'est-à-dire que, donc effectivement j'ai plein de petites étiquettes.

  • Speaker #0

    De couleurs différentes.

  • Speaker #1

    Voilà, tout ce qui est bleu concerne la machinerie ou les accessoires. La machinerie, ici, c'est la tournette, c'est les cintres, puisqu'il y a des choses qui sont chargées, qui sont appuyées, et un escalier qui tourne autour de la tournette. Tout ce qui est rouge, je ne l'ai pas encore parce qu'on est en train encore de construire la conduite lumière, c'est tous les tops lumières. Et tout ce qui est vert, c'est tout ce qui concerne la vidéo et le son. Il y a pas mal de vidéos et d'effets sonores sur ce spectacle.

  • Speaker #0

    Bon ben vous n'avez pas terminé, parce que je vois qu'il y a du orange, je vois qu'il y a du jaune, il y a du violet. Donc ça c'est Camille qui court ça ?

  • Speaker #1

    Ça c'est ça, voilà.

  • Speaker #2

    Sur ma propre partition, j'ai également une conduite qui est en corrélation avec celle de Sébastien, mais dans laquelle je reporte toutes les entrées et sorties des solistes, du chœur, des enfants, de la maîtrise. On a également trois jeunes filles sur le spectacle. Le même outil de travail que Sébastien mais qui lui ne référence que les entrées sorties des artistes et éventuellement les accessoires, les éléments d'accessoires, de costumes qu'ils peuvent avoir avec eux quand ils rentrent ou sortent de scène.

  • Speaker #0

    Alors là j'aimerais justement que vous me parliez du fait de ce que vous êtes en train de construire. Actuellement ça veut dire quoi construire votre métier dans la construction d'un opéra ?

  • Speaker #1

    On accompagne la mise en scène, on accompagne l'éclairagiste, on accompagne le scénographe, c'est-à-dire que lui il a son idée. Il a sa mise en scène et nous on la retranscrit sur la partition de manière très concrète puisqu'on peut avoir un mouvement de décor sur telle mesure, telle page, tel système de la partition. Donc c'est vraiment une transcription de la mise en scène sur la partition. C'est l'aspect vraiment technique et de conduite. On peut le conseiller notamment sur ce spectacle comme c'est une tournette. Lui il a son idée, il sait ce qu'il veut. Donc nous on peut le conseiller ou lui dire non ça, ça ne va pas être possible. On l'a d'ailleurs fait plusieurs fois sur ce spectacle où lui, idéalement, il voudrait que la tournette soit à cette position à tel moment de la partition et à cette position dans un autre moment de la partition. Donc nous, on le conseille sur la vitesse, sur l'évolution de cette tournette, sur les dangers que ça représente, si ça va vite et s'il y a des chanteurs dessus. Enfin voilà, c'est plus du conseil technique qu'artistique.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça exactement. Ou bien amener à des vigilances. Là, la particularité de ce décor, en tout cas en régie de scène, c'est en effet que la cage de scène est ouverte. Les coulisses ne sont pas du tout cachées au public. Du coup, la gestion des flux, par exemple, quand on a les 24 choristes qui arrivent en scène, c'est des portes qui s'ouvrent, qui se ferment, de la lumière qui arrive depuis les coulisses. Donc, comment on gère tout ça ? Ce n'est pas du tout pour brider le travail des concepteurs, mais c'est des fois leur rappeler. une réalité concrète aussi de l'environnement dans lequel ils se situent.

  • Speaker #1

    Et on se projette aussi, moi systématiquement j'ai en tête qu'on va à Nantes et à Angers, donc je connais les configurations des plateaux là-bas, et donc je leur dis attention là vous avez prévu de faire rentrer un artiste à la face cour, mais vous ne pourrez pas le faire à Angers par exemple, puisqu'il n'y a pas d'entrée au plateau à la face cour à Angers, ils ne peuvent accéder que par le lointain. Donc voilà, ça on leur dit, nous on se projette déjà dans ce qui va se passer après, et donc on les met en garde là-dessus.

  • Speaker #0

    Je reviens sur le fait qu'il n'y ait pas de coulisses, que le plateau est ouvert. Qu'est-ce que ça entraîne pour vous ?

  • Speaker #2

    Là, actuellement, a été fait le choix de costumer une partie des techniciens. Ce n'est pas une première, ça arrive assez régulièrement. Enfin, ce n'est pas la majorité des spectacles, bien évidemment, mais ça arrive quand même assez régulièrement que les techniciens soient mis à contribution, notamment dans les manœuvres pour les décors en machinerie. Donc, dans ce cas-là, en effet, il y a une partie de l'équipe technique qui est costumée. Souvent ce sont les machinistes, là en l'occurrence vu que le décor est très ouvert, sont également costumés un accessoiriste, un électricien, moi-même je pense que je vais être costumé également. En fait on a beaucoup de personnes qui ne seront pas cachées, enfin qui vont se retrouver à un moment ou à un autre à vue du public. Donc voilà, ils sont intégrés à la mise en scène. Donc ça demandait forcément un travail supplémentaire pour les équipes en confection de costumes. Après ça pose des... Par exemple, des problématiques, par exemple ma conduite, ma partition en elle-même, il va falloir que les accessoiristes me fabriquent une petite couverture, par exemple, pour que ça s'intègre également dans la mise en scène.

  • Speaker #1

    Et puis chaque technicien, normalement, a un intercom avec un petit boîtier et tout. Là, ils auront juste des oreillettes pour que moi, je puisse leur parler, mais ils ne pourront pas me répondre.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que ça change, cela ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas qu'il y ait de problème, en fait. Il faut que ça roule parce que là, comme le plateau est ouvert, je les vois, donc je vais vraiment bien voir tout le monde. Mais normalement, on répète suffisamment et on anticipe suffisamment les choses pour qu'il n'y ait pas de problème. Ah, il faudrait augmenter les retours un petit peu. Ouais. Ceux qui sont au-dessus d'eux en fait. C'est bon ? Ok, c'est bon. C'est bon, t'as augmenté ? T'as augmenté le chèque ? Exactement,

  • Speaker #2

    327.

  • Speaker #1

    C'est bon ?

  • Speaker #0

    C'est bon, donc... Kyo,

  • Speaker #1

    Elsa.

  • Speaker #0

    Vous êtes venu à faire ce métier particulier chez Bafetien ?

  • Speaker #1

    Alors ça commence à dater, moi la vocation et l'amour du spectacle sont nés. Quand j'étais en quatrième, grâce à une professeure de français qui nous a vraiment baigné dans le théâtre et l'opéra. Et il y a vraiment quelque chose qui s'est créé à ce moment-là. Et je me suis toujours dit, je travaillerai dans le spectacle. Et à l'époque, on me disait, c'était justifié, je pense, fais tes études et tu verras après. Donc j'ai fait mes études, je suis allé jusqu'à un diplôme d'ingénieur en urbanisme. et Et puis, j'ai commencé à travailler pour une collectivité de 24 communes en urbanisme. Et je me suis dit à un moment, j'avais 27 ans, je suis en train de passer à côté de ma vie. J'ai donc tout arrêté. J'ai commencé comme placeur à l'Opéra de Rennes. Et je savais lire la musique. J'avais donc une petite compagnie en parallèle de tout ça. On faisait du café théâtre, on jouait dans des maisons de quartier, des choses comme ça. J'étais autodidacte. Et le moment où je suis arrivé, le régisseur général de l'époque se posait l'accent. question de recruter quelqu'un pour le secondé et je suis allé le voir et avec la direction de l'époque ils ont fait le pari sur moi et ils m'ont formé pendant deux ans et tout a commencé comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a des formations pour ce métier là ou c'est un peu une formation sur le tas ?

  • Speaker #1

    Moi c'est une formation sur le tas parce qu'à l'époque il n'y avait pas de formation maintenant il y en a. Il y a un CFA notamment à l'Opéra, un centre de formation d'apprentis sur les métiers du spectacle donc en en régie de scène, en régie plateau. en régie lumière.

  • Speaker #2

    Spécifique lyrique dans le spectacle vivant.

  • Speaker #1

    Ah non, si, ouais. Et puis, donc moi, j'ai vraiment été formé sur le tas. À l'époque, il y avait un directeur technique qui m'a envoyé en stage un peu partout. Et puis, je suis passé dans chaque service, machinerie, lumière, accessoires. Et puis, voilà, j'ai commencé comme ça. Et vous,

  • Speaker #0

    Camille ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis venue à l'opéra plutôt par la musique. Enfin, je pratiquais de la musique plutôt traditionnelle bretonne, dans les Côtes d'Armor. Je jouais en Fesnos pas mal, dans l'accordéon ghiatonique. Et je me suis dit, en tout cas, à ces occasions-là, j'aidais à monter les scènes et tout ça pour que les Fesnos puissent se dérouler. Et je savais que la musique me parlait énormément et que je voulais me diriger vers ça plus tard. J'ai eu une formation, enfin un bac général et j'ai fait un an de fac d'art du spectacle ici à Rennes, une première année de licence et pendant cette première année de licence, ça m'a permis d'avoir un bagage un peu plus dense en tout cas dans le milieu du spectacle en règle générale. Et du coup j'ai frappé à la porte de l'opéra, un petit peu comme Sébastien, en disant j'aimerais bien aussi avoir un petit job. notamment d'ouvreuse et de placeuse, donc j'ai commencé en tant que placeuse ici. Et je suis allée voir Sébastien en disant, est-ce que vous prendriez des stagiaires en régie générale par le plus grand des hasards ? Donc Sébastien était régisseur général de l'Opéra de Rennes à l'époque, et m'a pris en stage six mois. Donc moi j'ai été pareil formée par Sébastien à la régie générale. Donc on est très content de se retrouver en duo pour conduire des spectacles. J'ai fait six mois de stage ici, ensuite j'ai fait deux ans d'études, un diplôme des métiers d'art, ça s'appelle un DMA, à Nantes, de la spécialité de la régie de lumière. J'ai décidé de me spécialiser plutôt dans la lumière parce que les formations de régie de production d'opéra n'existaient pas non plus encore à l'époque. En sortant de cette formation régie de lumière, j'avais gardé quand même des liens avec l'opéra de Rennes et il se trouve... que quand je suis sortie de l'école, un des spectacles sur lesquels j'étais stagiaire à l'Opéra de Rennes est parti en tournée en Bretagne et il cherchait un régisseur de production pour partir avec ce spectacle. Voilà, étant sortie de l'école, je suis revenue à l'Opéra de Rennes qui m'a proposé de partir en régie avec ce spectacle-là et c'est comme ça que tout a commencé.

  • Speaker #1

    Vous êtes bien pour la vitesse, c'est bien. Attention pour l'effet 130. Pour l'effet 130. Top 130. On ralentit. Tu as appelé Zarrastro, tu m'as dit ? Oui.

  • Speaker #2

    Les deux prêtres sont derrière toi. Et j'ai tous les esclaves.

  • Speaker #1

    Et les hommes du cœur. Là, vous devriez être arrivés.

  • Speaker #0

    Vous avez découvert le travail de Sébastien et Camille, régisseurs de scène. Vous pouvez retrouver cet épisode et l'ensemble de la série L'Envers du Décor sur le site de l'Opéra de Rennes, une série de podcasts réalisée par Arnaud Vassemer.

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Description

Savez-vous comment se fabrique un opéra ? À l'occasion de l'opéra La Flûte enchantée de Mozart donné à l'Opéra de Rennes en mai 2025, plongeons dans l'envers du décor à la rencontre de celles et ceux qui fabriquent et conçoivent les décors, costumes et accessoires. Pour ce dernier épisode, rendez-vous avec deux régisseurs de scène, Camille et Sébastien. Ils sont comme les chefs d'orchestre de la technique, permettant de donner vie à la mise en scène au gré de leur "tops" et toujours dans le rythme de la partition.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'Envers du Décor, une série de podcasts de l'Opéra de Rennes. A l'occasion de la création de la Flûte Enchantée de Mozart à l'Opéra de Rennes et à Engénante Opéra au printemps 2025, nous vous proposons de rencontrer celles et ceux qui fabriquent cette production. Dans cet épisode, je vous propose d'aller voir ce qui se passe autour de la scène en découvrant la régie de scène avec Sébastien et Camille.

  • Speaker #1

    Pour la manœuvre 3, top ! Pour charger le serpent, top serpent ! Attention pour sa translation... Pour sa translation... Top ! Je suis régisseur général de production sur la Flûte Enchantée. Mon rôle est principalement de coordonner et de conduire, comme le chef le fait en fausse avec l'orchestre, tout ce qui se passe sur le plateau, technicien et artiste. Et je suis secondé pour cela par Camille.

  • Speaker #2

    Mon rôle est donc, je suis régisseuse de scène sur cette production de la Flûte Enchantée et mon rôle sur ce spectacle est plutôt... plutôt d'organiser les entrées et les sorties des artistes sur scène. Je seconde plutôt Sébastien sur la gestion de l'humain au plateau. Donc je veille à ce qu'il soit au bon endroit, au bon moment avant de rentrer en scène et qu'ils aient par exemple les bons accessoires pour rentrer, qu'ils aient bien changé leur costume, des choses comme ça. Mais mon rôle est vraiment d'être garante à ce qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles avant de rentrer en scène afin de pouvoir... Voilà, restituer la représentation au mieux possible pour le public en salle.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que vous, une représentation de l'opéra, vous la regardez à gauche et à droite de la scène ?

  • Speaker #2

    C'est ça, je passe mon temps à faire des allers-retours entre le côté court et le côté jardin. Je suis un peu les yeux de Sébastien sur scène. Lui, il a un poste de travail assez fixe parce qu'il a énormément de choses à gérer d'un point de vue technique. Et je suis son relais. d'un point de vue physique, sur le plateau pour vérifier.

  • Speaker #1

    Mes yeux et mes jambes. C'est ça,

  • Speaker #2

    je suis les yeux et les jambes du régisseur de production.

  • Speaker #1

    Moi, en fait, je suis vraiment un poste fixe, comme le disait Camille, c'est-à-dire que j'ai le nez sur la partition, puisque pendant toutes les répétitions, je crée la conduite générale du spectacle. Donc, dans cette conduite, j'ai tous les tops, tout ce qui va constituer le spectacle en termes de lumière, de machinerie, d'accessoires, d'habillage, d'entrée-sortie. et je suis au casque avec un micro et j'ai... tous les intervenants de ce spectacle à l'écoute, donc les machinistes, les électriciens, les accessoiristes, les habilleurs, Camille, et j'annonce à chacun ce qu'il a à faire à tel moment de la partition. Donc moi j'ai vraiment le nez dans la partition et sur les retours vidéo, puisque j'ai quand même un retour vidéo de tout ce qui se passe sur scène et j'ai un retour vidéo du chef, puisque je peux vraiment avoir des tops sur des levées, des choses comme ça. Et du coup, c'est pour ça que Camille, elle, c'est vraiment mes yeux et mes jambes pour vérifier que tout ce que j'annonce, tout ce que je fais, tout le monde soit bien à sa place au bon moment.

  • Speaker #2

    Vous rentrez en scène, je dirais, 30 secondes, une minute plutôt après votre entrée. Vous irez vers les ballons pour les récupérer, on vous les donnera. Et vous vous mettrez en attente pour votre entrée qui est juste à la toute fin de ce duo-là. Ouais, ouais, donc comme ça,

  • Speaker #0

    ce qu'on voit,

  • Speaker #2

    les ballons... Ouais, c'est ça, ça sert à rien de rester... Oui, mais vous n'avez pas la même... Vous entrez plus tôt, vous ne comprenez pas le bon moment pour arriver ? C'est pour ça que je pense qu'on va le refaire là. Et ça de toute façon, souvent les notes de mise en scène, ça va être Greg qui va vous les donner. L'idée c'est que vu que vous partez plus tôt, il faut que vous rentriez plus lentement pour arriver à votre refaire au bon moment.

  • Speaker #0

    Vous avez la partition, il y a plein de post-it partout. Qu'est-ce qu'il signifie ? Vous vous êtes déjà tous accordés sur quelle lumière doit être allumée à tel moment, tel accessoire ? On doit entrer, c'est vous qui indiquez cela.

  • Speaker #1

    On est en train de construire encore vraiment tout ça. Hier on a fait un premier filage de l'acte 1, là on est encore en train de construire l'acte 2. On va vraiment voir le déroulé de tout ça lundi prochain pour la Générale Piano. Ce sera la première répétition en costume maquillé coiffé. Il y a des codes vraiment dans la régie à l'opéra, c'est-à-dire que, donc effectivement j'ai plein de petites étiquettes.

  • Speaker #0

    De couleurs différentes.

  • Speaker #1

    Voilà, tout ce qui est bleu concerne la machinerie ou les accessoires. La machinerie, ici, c'est la tournette, c'est les cintres, puisqu'il y a des choses qui sont chargées, qui sont appuyées, et un escalier qui tourne autour de la tournette. Tout ce qui est rouge, je ne l'ai pas encore parce qu'on est en train encore de construire la conduite lumière, c'est tous les tops lumières. Et tout ce qui est vert, c'est tout ce qui concerne la vidéo et le son. Il y a pas mal de vidéos et d'effets sonores sur ce spectacle.

  • Speaker #0

    Bon ben vous n'avez pas terminé, parce que je vois qu'il y a du orange, je vois qu'il y a du jaune, il y a du violet. Donc ça c'est Camille qui court ça ?

  • Speaker #1

    Ça c'est ça, voilà.

  • Speaker #2

    Sur ma propre partition, j'ai également une conduite qui est en corrélation avec celle de Sébastien, mais dans laquelle je reporte toutes les entrées et sorties des solistes, du chœur, des enfants, de la maîtrise. On a également trois jeunes filles sur le spectacle. Le même outil de travail que Sébastien mais qui lui ne référence que les entrées sorties des artistes et éventuellement les accessoires, les éléments d'accessoires, de costumes qu'ils peuvent avoir avec eux quand ils rentrent ou sortent de scène.

  • Speaker #0

    Alors là j'aimerais justement que vous me parliez du fait de ce que vous êtes en train de construire. Actuellement ça veut dire quoi construire votre métier dans la construction d'un opéra ?

  • Speaker #1

    On accompagne la mise en scène, on accompagne l'éclairagiste, on accompagne le scénographe, c'est-à-dire que lui il a son idée. Il a sa mise en scène et nous on la retranscrit sur la partition de manière très concrète puisqu'on peut avoir un mouvement de décor sur telle mesure, telle page, tel système de la partition. Donc c'est vraiment une transcription de la mise en scène sur la partition. C'est l'aspect vraiment technique et de conduite. On peut le conseiller notamment sur ce spectacle comme c'est une tournette. Lui il a son idée, il sait ce qu'il veut. Donc nous on peut le conseiller ou lui dire non ça, ça ne va pas être possible. On l'a d'ailleurs fait plusieurs fois sur ce spectacle où lui, idéalement, il voudrait que la tournette soit à cette position à tel moment de la partition et à cette position dans un autre moment de la partition. Donc nous, on le conseille sur la vitesse, sur l'évolution de cette tournette, sur les dangers que ça représente, si ça va vite et s'il y a des chanteurs dessus. Enfin voilà, c'est plus du conseil technique qu'artistique.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça exactement. Ou bien amener à des vigilances. Là, la particularité de ce décor, en tout cas en régie de scène, c'est en effet que la cage de scène est ouverte. Les coulisses ne sont pas du tout cachées au public. Du coup, la gestion des flux, par exemple, quand on a les 24 choristes qui arrivent en scène, c'est des portes qui s'ouvrent, qui se ferment, de la lumière qui arrive depuis les coulisses. Donc, comment on gère tout ça ? Ce n'est pas du tout pour brider le travail des concepteurs, mais c'est des fois leur rappeler. une réalité concrète aussi de l'environnement dans lequel ils se situent.

  • Speaker #1

    Et on se projette aussi, moi systématiquement j'ai en tête qu'on va à Nantes et à Angers, donc je connais les configurations des plateaux là-bas, et donc je leur dis attention là vous avez prévu de faire rentrer un artiste à la face cour, mais vous ne pourrez pas le faire à Angers par exemple, puisqu'il n'y a pas d'entrée au plateau à la face cour à Angers, ils ne peuvent accéder que par le lointain. Donc voilà, ça on leur dit, nous on se projette déjà dans ce qui va se passer après, et donc on les met en garde là-dessus.

  • Speaker #0

    Je reviens sur le fait qu'il n'y ait pas de coulisses, que le plateau est ouvert. Qu'est-ce que ça entraîne pour vous ?

  • Speaker #2

    Là, actuellement, a été fait le choix de costumer une partie des techniciens. Ce n'est pas une première, ça arrive assez régulièrement. Enfin, ce n'est pas la majorité des spectacles, bien évidemment, mais ça arrive quand même assez régulièrement que les techniciens soient mis à contribution, notamment dans les manœuvres pour les décors en machinerie. Donc, dans ce cas-là, en effet, il y a une partie de l'équipe technique qui est costumée. Souvent ce sont les machinistes, là en l'occurrence vu que le décor est très ouvert, sont également costumés un accessoiriste, un électricien, moi-même je pense que je vais être costumé également. En fait on a beaucoup de personnes qui ne seront pas cachées, enfin qui vont se retrouver à un moment ou à un autre à vue du public. Donc voilà, ils sont intégrés à la mise en scène. Donc ça demandait forcément un travail supplémentaire pour les équipes en confection de costumes. Après ça pose des... Par exemple, des problématiques, par exemple ma conduite, ma partition en elle-même, il va falloir que les accessoiristes me fabriquent une petite couverture, par exemple, pour que ça s'intègre également dans la mise en scène.

  • Speaker #1

    Et puis chaque technicien, normalement, a un intercom avec un petit boîtier et tout. Là, ils auront juste des oreillettes pour que moi, je puisse leur parler, mais ils ne pourront pas me répondre.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que ça change, cela ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas qu'il y ait de problème, en fait. Il faut que ça roule parce que là, comme le plateau est ouvert, je les vois, donc je vais vraiment bien voir tout le monde. Mais normalement, on répète suffisamment et on anticipe suffisamment les choses pour qu'il n'y ait pas de problème. Ah, il faudrait augmenter les retours un petit peu. Ouais. Ceux qui sont au-dessus d'eux en fait. C'est bon ? Ok, c'est bon. C'est bon, t'as augmenté ? T'as augmenté le chèque ? Exactement,

  • Speaker #2

    327.

  • Speaker #1

    C'est bon ?

  • Speaker #0

    C'est bon, donc... Kyo,

  • Speaker #1

    Elsa.

  • Speaker #0

    Vous êtes venu à faire ce métier particulier chez Bafetien ?

  • Speaker #1

    Alors ça commence à dater, moi la vocation et l'amour du spectacle sont nés. Quand j'étais en quatrième, grâce à une professeure de français qui nous a vraiment baigné dans le théâtre et l'opéra. Et il y a vraiment quelque chose qui s'est créé à ce moment-là. Et je me suis toujours dit, je travaillerai dans le spectacle. Et à l'époque, on me disait, c'était justifié, je pense, fais tes études et tu verras après. Donc j'ai fait mes études, je suis allé jusqu'à un diplôme d'ingénieur en urbanisme. et Et puis, j'ai commencé à travailler pour une collectivité de 24 communes en urbanisme. Et je me suis dit à un moment, j'avais 27 ans, je suis en train de passer à côté de ma vie. J'ai donc tout arrêté. J'ai commencé comme placeur à l'Opéra de Rennes. Et je savais lire la musique. J'avais donc une petite compagnie en parallèle de tout ça. On faisait du café théâtre, on jouait dans des maisons de quartier, des choses comme ça. J'étais autodidacte. Et le moment où je suis arrivé, le régisseur général de l'époque se posait l'accent. question de recruter quelqu'un pour le secondé et je suis allé le voir et avec la direction de l'époque ils ont fait le pari sur moi et ils m'ont formé pendant deux ans et tout a commencé comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a des formations pour ce métier là ou c'est un peu une formation sur le tas ?

  • Speaker #1

    Moi c'est une formation sur le tas parce qu'à l'époque il n'y avait pas de formation maintenant il y en a. Il y a un CFA notamment à l'Opéra, un centre de formation d'apprentis sur les métiers du spectacle donc en en régie de scène, en régie plateau. en régie lumière.

  • Speaker #2

    Spécifique lyrique dans le spectacle vivant.

  • Speaker #1

    Ah non, si, ouais. Et puis, donc moi, j'ai vraiment été formé sur le tas. À l'époque, il y avait un directeur technique qui m'a envoyé en stage un peu partout. Et puis, je suis passé dans chaque service, machinerie, lumière, accessoires. Et puis, voilà, j'ai commencé comme ça. Et vous,

  • Speaker #0

    Camille ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis venue à l'opéra plutôt par la musique. Enfin, je pratiquais de la musique plutôt traditionnelle bretonne, dans les Côtes d'Armor. Je jouais en Fesnos pas mal, dans l'accordéon ghiatonique. Et je me suis dit, en tout cas, à ces occasions-là, j'aidais à monter les scènes et tout ça pour que les Fesnos puissent se dérouler. Et je savais que la musique me parlait énormément et que je voulais me diriger vers ça plus tard. J'ai eu une formation, enfin un bac général et j'ai fait un an de fac d'art du spectacle ici à Rennes, une première année de licence et pendant cette première année de licence, ça m'a permis d'avoir un bagage un peu plus dense en tout cas dans le milieu du spectacle en règle générale. Et du coup j'ai frappé à la porte de l'opéra, un petit peu comme Sébastien, en disant j'aimerais bien aussi avoir un petit job. notamment d'ouvreuse et de placeuse, donc j'ai commencé en tant que placeuse ici. Et je suis allée voir Sébastien en disant, est-ce que vous prendriez des stagiaires en régie générale par le plus grand des hasards ? Donc Sébastien était régisseur général de l'Opéra de Rennes à l'époque, et m'a pris en stage six mois. Donc moi j'ai été pareil formée par Sébastien à la régie générale. Donc on est très content de se retrouver en duo pour conduire des spectacles. J'ai fait six mois de stage ici, ensuite j'ai fait deux ans d'études, un diplôme des métiers d'art, ça s'appelle un DMA, à Nantes, de la spécialité de la régie de lumière. J'ai décidé de me spécialiser plutôt dans la lumière parce que les formations de régie de production d'opéra n'existaient pas non plus encore à l'époque. En sortant de cette formation régie de lumière, j'avais gardé quand même des liens avec l'opéra de Rennes et il se trouve... que quand je suis sortie de l'école, un des spectacles sur lesquels j'étais stagiaire à l'Opéra de Rennes est parti en tournée en Bretagne et il cherchait un régisseur de production pour partir avec ce spectacle. Voilà, étant sortie de l'école, je suis revenue à l'Opéra de Rennes qui m'a proposé de partir en régie avec ce spectacle-là et c'est comme ça que tout a commencé.

  • Speaker #1

    Vous êtes bien pour la vitesse, c'est bien. Attention pour l'effet 130. Pour l'effet 130. Top 130. On ralentit. Tu as appelé Zarrastro, tu m'as dit ? Oui.

  • Speaker #2

    Les deux prêtres sont derrière toi. Et j'ai tous les esclaves.

  • Speaker #1

    Et les hommes du cœur. Là, vous devriez être arrivés.

  • Speaker #0

    Vous avez découvert le travail de Sébastien et Camille, régisseurs de scène. Vous pouvez retrouver cet épisode et l'ensemble de la série L'Envers du Décor sur le site de l'Opéra de Rennes, une série de podcasts réalisée par Arnaud Vassemer.

Description

Savez-vous comment se fabrique un opéra ? À l'occasion de l'opéra La Flûte enchantée de Mozart donné à l'Opéra de Rennes en mai 2025, plongeons dans l'envers du décor à la rencontre de celles et ceux qui fabriquent et conçoivent les décors, costumes et accessoires. Pour ce dernier épisode, rendez-vous avec deux régisseurs de scène, Camille et Sébastien. Ils sont comme les chefs d'orchestre de la technique, permettant de donner vie à la mise en scène au gré de leur "tops" et toujours dans le rythme de la partition.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    L'Envers du Décor, une série de podcasts de l'Opéra de Rennes. A l'occasion de la création de la Flûte Enchantée de Mozart à l'Opéra de Rennes et à Engénante Opéra au printemps 2025, nous vous proposons de rencontrer celles et ceux qui fabriquent cette production. Dans cet épisode, je vous propose d'aller voir ce qui se passe autour de la scène en découvrant la régie de scène avec Sébastien et Camille.

  • Speaker #1

    Pour la manœuvre 3, top ! Pour charger le serpent, top serpent ! Attention pour sa translation... Pour sa translation... Top ! Je suis régisseur général de production sur la Flûte Enchantée. Mon rôle est principalement de coordonner et de conduire, comme le chef le fait en fausse avec l'orchestre, tout ce qui se passe sur le plateau, technicien et artiste. Et je suis secondé pour cela par Camille.

  • Speaker #2

    Mon rôle est donc, je suis régisseuse de scène sur cette production de la Flûte Enchantée et mon rôle sur ce spectacle est plutôt... plutôt d'organiser les entrées et les sorties des artistes sur scène. Je seconde plutôt Sébastien sur la gestion de l'humain au plateau. Donc je veille à ce qu'il soit au bon endroit, au bon moment avant de rentrer en scène et qu'ils aient par exemple les bons accessoires pour rentrer, qu'ils aient bien changé leur costume, des choses comme ça. Mais mon rôle est vraiment d'être garante à ce qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles avant de rentrer en scène afin de pouvoir... Voilà, restituer la représentation au mieux possible pour le public en salle.

  • Speaker #0

    Donc ça veut dire que vous, une représentation de l'opéra, vous la regardez à gauche et à droite de la scène ?

  • Speaker #2

    C'est ça, je passe mon temps à faire des allers-retours entre le côté court et le côté jardin. Je suis un peu les yeux de Sébastien sur scène. Lui, il a un poste de travail assez fixe parce qu'il a énormément de choses à gérer d'un point de vue technique. Et je suis son relais. d'un point de vue physique, sur le plateau pour vérifier.

  • Speaker #1

    Mes yeux et mes jambes. C'est ça,

  • Speaker #2

    je suis les yeux et les jambes du régisseur de production.

  • Speaker #1

    Moi, en fait, je suis vraiment un poste fixe, comme le disait Camille, c'est-à-dire que j'ai le nez sur la partition, puisque pendant toutes les répétitions, je crée la conduite générale du spectacle. Donc, dans cette conduite, j'ai tous les tops, tout ce qui va constituer le spectacle en termes de lumière, de machinerie, d'accessoires, d'habillage, d'entrée-sortie. et je suis au casque avec un micro et j'ai... tous les intervenants de ce spectacle à l'écoute, donc les machinistes, les électriciens, les accessoiristes, les habilleurs, Camille, et j'annonce à chacun ce qu'il a à faire à tel moment de la partition. Donc moi j'ai vraiment le nez dans la partition et sur les retours vidéo, puisque j'ai quand même un retour vidéo de tout ce qui se passe sur scène et j'ai un retour vidéo du chef, puisque je peux vraiment avoir des tops sur des levées, des choses comme ça. Et du coup, c'est pour ça que Camille, elle, c'est vraiment mes yeux et mes jambes pour vérifier que tout ce que j'annonce, tout ce que je fais, tout le monde soit bien à sa place au bon moment.

  • Speaker #2

    Vous rentrez en scène, je dirais, 30 secondes, une minute plutôt après votre entrée. Vous irez vers les ballons pour les récupérer, on vous les donnera. Et vous vous mettrez en attente pour votre entrée qui est juste à la toute fin de ce duo-là. Ouais, ouais, donc comme ça,

  • Speaker #0

    ce qu'on voit,

  • Speaker #2

    les ballons... Ouais, c'est ça, ça sert à rien de rester... Oui, mais vous n'avez pas la même... Vous entrez plus tôt, vous ne comprenez pas le bon moment pour arriver ? C'est pour ça que je pense qu'on va le refaire là. Et ça de toute façon, souvent les notes de mise en scène, ça va être Greg qui va vous les donner. L'idée c'est que vu que vous partez plus tôt, il faut que vous rentriez plus lentement pour arriver à votre refaire au bon moment.

  • Speaker #0

    Vous avez la partition, il y a plein de post-it partout. Qu'est-ce qu'il signifie ? Vous vous êtes déjà tous accordés sur quelle lumière doit être allumée à tel moment, tel accessoire ? On doit entrer, c'est vous qui indiquez cela.

  • Speaker #1

    On est en train de construire encore vraiment tout ça. Hier on a fait un premier filage de l'acte 1, là on est encore en train de construire l'acte 2. On va vraiment voir le déroulé de tout ça lundi prochain pour la Générale Piano. Ce sera la première répétition en costume maquillé coiffé. Il y a des codes vraiment dans la régie à l'opéra, c'est-à-dire que, donc effectivement j'ai plein de petites étiquettes.

  • Speaker #0

    De couleurs différentes.

  • Speaker #1

    Voilà, tout ce qui est bleu concerne la machinerie ou les accessoires. La machinerie, ici, c'est la tournette, c'est les cintres, puisqu'il y a des choses qui sont chargées, qui sont appuyées, et un escalier qui tourne autour de la tournette. Tout ce qui est rouge, je ne l'ai pas encore parce qu'on est en train encore de construire la conduite lumière, c'est tous les tops lumières. Et tout ce qui est vert, c'est tout ce qui concerne la vidéo et le son. Il y a pas mal de vidéos et d'effets sonores sur ce spectacle.

  • Speaker #0

    Bon ben vous n'avez pas terminé, parce que je vois qu'il y a du orange, je vois qu'il y a du jaune, il y a du violet. Donc ça c'est Camille qui court ça ?

  • Speaker #1

    Ça c'est ça, voilà.

  • Speaker #2

    Sur ma propre partition, j'ai également une conduite qui est en corrélation avec celle de Sébastien, mais dans laquelle je reporte toutes les entrées et sorties des solistes, du chœur, des enfants, de la maîtrise. On a également trois jeunes filles sur le spectacle. Le même outil de travail que Sébastien mais qui lui ne référence que les entrées sorties des artistes et éventuellement les accessoires, les éléments d'accessoires, de costumes qu'ils peuvent avoir avec eux quand ils rentrent ou sortent de scène.

  • Speaker #0

    Alors là j'aimerais justement que vous me parliez du fait de ce que vous êtes en train de construire. Actuellement ça veut dire quoi construire votre métier dans la construction d'un opéra ?

  • Speaker #1

    On accompagne la mise en scène, on accompagne l'éclairagiste, on accompagne le scénographe, c'est-à-dire que lui il a son idée. Il a sa mise en scène et nous on la retranscrit sur la partition de manière très concrète puisqu'on peut avoir un mouvement de décor sur telle mesure, telle page, tel système de la partition. Donc c'est vraiment une transcription de la mise en scène sur la partition. C'est l'aspect vraiment technique et de conduite. On peut le conseiller notamment sur ce spectacle comme c'est une tournette. Lui il a son idée, il sait ce qu'il veut. Donc nous on peut le conseiller ou lui dire non ça, ça ne va pas être possible. On l'a d'ailleurs fait plusieurs fois sur ce spectacle où lui, idéalement, il voudrait que la tournette soit à cette position à tel moment de la partition et à cette position dans un autre moment de la partition. Donc nous, on le conseille sur la vitesse, sur l'évolution de cette tournette, sur les dangers que ça représente, si ça va vite et s'il y a des chanteurs dessus. Enfin voilà, c'est plus du conseil technique qu'artistique.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça exactement. Ou bien amener à des vigilances. Là, la particularité de ce décor, en tout cas en régie de scène, c'est en effet que la cage de scène est ouverte. Les coulisses ne sont pas du tout cachées au public. Du coup, la gestion des flux, par exemple, quand on a les 24 choristes qui arrivent en scène, c'est des portes qui s'ouvrent, qui se ferment, de la lumière qui arrive depuis les coulisses. Donc, comment on gère tout ça ? Ce n'est pas du tout pour brider le travail des concepteurs, mais c'est des fois leur rappeler. une réalité concrète aussi de l'environnement dans lequel ils se situent.

  • Speaker #1

    Et on se projette aussi, moi systématiquement j'ai en tête qu'on va à Nantes et à Angers, donc je connais les configurations des plateaux là-bas, et donc je leur dis attention là vous avez prévu de faire rentrer un artiste à la face cour, mais vous ne pourrez pas le faire à Angers par exemple, puisqu'il n'y a pas d'entrée au plateau à la face cour à Angers, ils ne peuvent accéder que par le lointain. Donc voilà, ça on leur dit, nous on se projette déjà dans ce qui va se passer après, et donc on les met en garde là-dessus.

  • Speaker #0

    Je reviens sur le fait qu'il n'y ait pas de coulisses, que le plateau est ouvert. Qu'est-ce que ça entraîne pour vous ?

  • Speaker #2

    Là, actuellement, a été fait le choix de costumer une partie des techniciens. Ce n'est pas une première, ça arrive assez régulièrement. Enfin, ce n'est pas la majorité des spectacles, bien évidemment, mais ça arrive quand même assez régulièrement que les techniciens soient mis à contribution, notamment dans les manœuvres pour les décors en machinerie. Donc, dans ce cas-là, en effet, il y a une partie de l'équipe technique qui est costumée. Souvent ce sont les machinistes, là en l'occurrence vu que le décor est très ouvert, sont également costumés un accessoiriste, un électricien, moi-même je pense que je vais être costumé également. En fait on a beaucoup de personnes qui ne seront pas cachées, enfin qui vont se retrouver à un moment ou à un autre à vue du public. Donc voilà, ils sont intégrés à la mise en scène. Donc ça demandait forcément un travail supplémentaire pour les équipes en confection de costumes. Après ça pose des... Par exemple, des problématiques, par exemple ma conduite, ma partition en elle-même, il va falloir que les accessoiristes me fabriquent une petite couverture, par exemple, pour que ça s'intègre également dans la mise en scène.

  • Speaker #1

    Et puis chaque technicien, normalement, a un intercom avec un petit boîtier et tout. Là, ils auront juste des oreillettes pour que moi, je puisse leur parler, mais ils ne pourront pas me répondre.

  • Speaker #0

    Alors, qu'est-ce que ça change, cela ?

  • Speaker #1

    Il ne faut pas qu'il y ait de problème, en fait. Il faut que ça roule parce que là, comme le plateau est ouvert, je les vois, donc je vais vraiment bien voir tout le monde. Mais normalement, on répète suffisamment et on anticipe suffisamment les choses pour qu'il n'y ait pas de problème. Ah, il faudrait augmenter les retours un petit peu. Ouais. Ceux qui sont au-dessus d'eux en fait. C'est bon ? Ok, c'est bon. C'est bon, t'as augmenté ? T'as augmenté le chèque ? Exactement,

  • Speaker #2

    327.

  • Speaker #1

    C'est bon ?

  • Speaker #0

    C'est bon, donc... Kyo,

  • Speaker #1

    Elsa.

  • Speaker #0

    Vous êtes venu à faire ce métier particulier chez Bafetien ?

  • Speaker #1

    Alors ça commence à dater, moi la vocation et l'amour du spectacle sont nés. Quand j'étais en quatrième, grâce à une professeure de français qui nous a vraiment baigné dans le théâtre et l'opéra. Et il y a vraiment quelque chose qui s'est créé à ce moment-là. Et je me suis toujours dit, je travaillerai dans le spectacle. Et à l'époque, on me disait, c'était justifié, je pense, fais tes études et tu verras après. Donc j'ai fait mes études, je suis allé jusqu'à un diplôme d'ingénieur en urbanisme. et Et puis, j'ai commencé à travailler pour une collectivité de 24 communes en urbanisme. Et je me suis dit à un moment, j'avais 27 ans, je suis en train de passer à côté de ma vie. J'ai donc tout arrêté. J'ai commencé comme placeur à l'Opéra de Rennes. Et je savais lire la musique. J'avais donc une petite compagnie en parallèle de tout ça. On faisait du café théâtre, on jouait dans des maisons de quartier, des choses comme ça. J'étais autodidacte. Et le moment où je suis arrivé, le régisseur général de l'époque se posait l'accent. question de recruter quelqu'un pour le secondé et je suis allé le voir et avec la direction de l'époque ils ont fait le pari sur moi et ils m'ont formé pendant deux ans et tout a commencé comme ça.

  • Speaker #0

    Il y a des formations pour ce métier là ou c'est un peu une formation sur le tas ?

  • Speaker #1

    Moi c'est une formation sur le tas parce qu'à l'époque il n'y avait pas de formation maintenant il y en a. Il y a un CFA notamment à l'Opéra, un centre de formation d'apprentis sur les métiers du spectacle donc en en régie de scène, en régie plateau. en régie lumière.

  • Speaker #2

    Spécifique lyrique dans le spectacle vivant.

  • Speaker #1

    Ah non, si, ouais. Et puis, donc moi, j'ai vraiment été formé sur le tas. À l'époque, il y avait un directeur technique qui m'a envoyé en stage un peu partout. Et puis, je suis passé dans chaque service, machinerie, lumière, accessoires. Et puis, voilà, j'ai commencé comme ça. Et vous,

  • Speaker #0

    Camille ?

  • Speaker #2

    Moi, je suis venue à l'opéra plutôt par la musique. Enfin, je pratiquais de la musique plutôt traditionnelle bretonne, dans les Côtes d'Armor. Je jouais en Fesnos pas mal, dans l'accordéon ghiatonique. Et je me suis dit, en tout cas, à ces occasions-là, j'aidais à monter les scènes et tout ça pour que les Fesnos puissent se dérouler. Et je savais que la musique me parlait énormément et que je voulais me diriger vers ça plus tard. J'ai eu une formation, enfin un bac général et j'ai fait un an de fac d'art du spectacle ici à Rennes, une première année de licence et pendant cette première année de licence, ça m'a permis d'avoir un bagage un peu plus dense en tout cas dans le milieu du spectacle en règle générale. Et du coup j'ai frappé à la porte de l'opéra, un petit peu comme Sébastien, en disant j'aimerais bien aussi avoir un petit job. notamment d'ouvreuse et de placeuse, donc j'ai commencé en tant que placeuse ici. Et je suis allée voir Sébastien en disant, est-ce que vous prendriez des stagiaires en régie générale par le plus grand des hasards ? Donc Sébastien était régisseur général de l'Opéra de Rennes à l'époque, et m'a pris en stage six mois. Donc moi j'ai été pareil formée par Sébastien à la régie générale. Donc on est très content de se retrouver en duo pour conduire des spectacles. J'ai fait six mois de stage ici, ensuite j'ai fait deux ans d'études, un diplôme des métiers d'art, ça s'appelle un DMA, à Nantes, de la spécialité de la régie de lumière. J'ai décidé de me spécialiser plutôt dans la lumière parce que les formations de régie de production d'opéra n'existaient pas non plus encore à l'époque. En sortant de cette formation régie de lumière, j'avais gardé quand même des liens avec l'opéra de Rennes et il se trouve... que quand je suis sortie de l'école, un des spectacles sur lesquels j'étais stagiaire à l'Opéra de Rennes est parti en tournée en Bretagne et il cherchait un régisseur de production pour partir avec ce spectacle. Voilà, étant sortie de l'école, je suis revenue à l'Opéra de Rennes qui m'a proposé de partir en régie avec ce spectacle-là et c'est comme ça que tout a commencé.

  • Speaker #1

    Vous êtes bien pour la vitesse, c'est bien. Attention pour l'effet 130. Pour l'effet 130. Top 130. On ralentit. Tu as appelé Zarrastro, tu m'as dit ? Oui.

  • Speaker #2

    Les deux prêtres sont derrière toi. Et j'ai tous les esclaves.

  • Speaker #1

    Et les hommes du cœur. Là, vous devriez être arrivés.

  • Speaker #0

    Vous avez découvert le travail de Sébastien et Camille, régisseurs de scène. Vous pouvez retrouver cet épisode et l'ensemble de la série L'Envers du Décor sur le site de l'Opéra de Rennes, une série de podcasts réalisée par Arnaud Vassemer.

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