Speaker #0Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je m'appelle Barbara, je suis orthophoniste, formatrice et coach professionnel et je t'invite chaque semaine à me retrouver dans un nouvel épisode pour recharger ton énergie et booster ton quotidien. Bonjour et bienvenue sur le podcast OrthoBoost. Dans l'épisode précédent, on a parlé de l'écologie de soi. Cet équilibre délicat entre nos besoins, nos valeurs, nos limites. On y évoquait aussi les travaux de Dessy et Ryan sur les besoins psychologiques fondamentaux, l'autonomie, la compétence et l'appartenance. Aujourd'hui, je te propose d'aller un peu plus loin, parce que préserver son énergie, ce n'est pas seulement savoir dire non, c'est aussi savoir dire oui, et notamment savoir se dire oui. Se dire oui, c'est reconnaître ses besoins sans les minimiser. C'est s'autoriser à se reposer, à ralentir, à choisir. C'est accepter de ne pas être toujours disponible pour tout le monde, mais de l'être pleinement pour soi. Et j'ai une conviction, ce n'est pas le manque de temps qui nous épuise, c'est le manque d'énergie juste. Dans un métier où on donne sans cesse, entre l'écoute, l'empathie, l'attention, le soutien, Notre énergie devient notre outil principal. Mais combien d'entre nous prennent vraiment le temps de s'écouter ? Le temps d'écouter cette énergie ? Alors aujourd'hui, je t'invite à un petit diagnostic intérieur et à te demander où sont tes fuites d'énergie et surtout, où pourrais-tu te dire davantage oui ? Notre énergie, ce n'est pas un réservoir unique, c'est un ensemble de batteries. On peut considérer par exemple qu'il y a la batterie physique, c'est le corps, le sommeil, l'alimentation, le mouvement. Il y a aussi la batterie mentale, c'est la concentration, la charge cognitive, la planification. Il y a la batterie émotionnelle, la gestion du stress, les émotions refoulées, l'empathie. Et la batterie relationnelle, c'est-à-dire la qualité de nos échanges, le climat de travail, mais aussi par exemple la reconnaissance. Quand une de ces batteries s'affaiblit, tout le système se dérègle. Et souvent, on attend que tout clignote rouge avant de s'inquiéter. Pourtant, on le sait, le corps sait avant nous. Et il nous envoie des signaux, des tensions, une fatigue au réveil, une irritabilité inhabituelle. Mais souvent, on ne s'inquiète pas avant que ce soit massif. Comme on l'a vu dans l'épisode précédent, Nos besoins d'autonomie, de compétence, d'appartenance, influencent directement notre vitalité. Mais aujourd'hui la question c'est, est-ce que je me donne la permission de nourrir ces besoins ? Est-ce que je sais dire oui à mes besoins ? Est-ce que je le fais pour de vrai ? Parce que se dire oui c'est ça, c'est honorer cette responsabilité envers soi. C'est recharger ses propres batteries avant d'essayer de recharger celles des autres. L'épuisement, ce n'est pas vraiment une faiblesse. C'est plutôt un signal que ton système intérieur te demande un autre rythme. Je te propose maintenant un petit inventaire des principales fuites d'énergie dans nos pratiques d'ortho. Première fuite, la surcharge invisible. Ce n'est pas seulement une question de quantité de patients. C'est tout ce qu'on va porter autour. Les mails, la coordination, les aidants, la famille à rassurer, les bilans à rédiger. Cette charge cognitive et émotionnelle constante érode notre présence. Deuxième fuite, le surinvestissement émotionnel. Vouloir bien faire peut vite devenir trop faire. Accueillir la détresse d'un parent, porter la culpabilité d'un enfant, vouloir sauver au lieu d'accompagner. L'intention pourrait être belle, mais elle est coûteuse quand elle dépasse notre cadre. Et au-delà de ça, est-ce que vraiment c'est accompagner nos patients vers l'autonomie ? que d'adopter ce type de positionnement. En vrai, on peut être profondément impliqué sans être absorbé. Et pour ça, il faut savoir se dire oui à soi avant de dire oui aux autres. Troisième fuite, le perfectionnisme et l'auto-exigence. Faire parfait au lieu de juste, passer trop de temps sur un compte rendu, se juger à chaque séance. Tout ça part souvent d'un besoin de reconnaissance, mais puise dans notre énergie vitale. tels. Quatrième fuite, le manque de récupération. Des journées qui s'enchaînent sans respiration, sans vraie pause. Le cerveau, lui, il a besoin de micro-espaces de vide pour intégrer, réguler, se ressourcer. Une minute de respiration consciente entre deux patients peut parfois suffire à tout réinitialiser. D'ailleurs, je sais que depuis le petit challenge que j'avais proposé sur le temps au mois de septembre, plusieurs d'entre vous, ont commencé à prendre cette habitude-là et m'ont fait de super retours quant à ces bénéfices. Alors maintenant que tu repères ce qui te vide, on peut aussi explorer ce qui te recharge. Et donc ce à quoi tu pourrais te dire plus souvent oui. Premier point, le repos actif. Le repos, ce n'est pas forcément que dormir. C'est faire des choses qui peuvent rééquilibrer ton système. Marcher tranquillement, sans but. écrire calmement, méditer, écouter de la musique ou juste ne rien faire. Le vrai repos, c'est celui qui respecte ton rythme intérieur. Et alors tu peux te demander, qu'est-ce qui, quand je le fais, me rend plus vivante, plus calme, plus ancrée ? Et souvent c'est ça ton vrai oui. Deuxième point, les micro-pauses conscientes. Entre deux séances, on vient d'en parler juste avant. avant d'ouvrir La porte au patient suivant, tu peux prendre quelques secondes, tu peux respirer, tu peux poser les pieds au sol, détendre tes épaules, faire quelques mouvements respiratoires, calmement. Ce sont des petits gestes qui sont des façons de te dire oui. Et d'ailleurs je t'invite, lorsque tu vas faire cela, également à recevoir ton patient et à te poser avec lui. On se pose quelques minutes, comment va-t-on ? Et on va prendre à ce moment-là la température. On va ressentir comment se sent aujourd'hui le patient et on va pouvoir s'adapter et se mettre sur le même canal que lui au niveau de la communication, ce qui va faciliter l'interaction. Quoi qu'il en soit, quelques secondes à soi suffisent parfois à changer la qualité de toute une journée. Troisième point que je te propose, le cadre comme ressource énergétique. Le cadre, ce n'est pas une contrainte, c'est plutôt une protection. Fixer des horaires. Limiter les échanges en dehors des séances, planifier des temps de pause. Ce n'est pas manquer de disponibilité, c'est affirmer son propre oui. Chaque fois que tu dis non à une demande qui dépasse ton cadre, tu dis oui à la durabilité professionnelle. Dire non, ce n'est pas fermer la porte à l'autre, c'est garder la porte ouverte à soi. Quatrième point, le plaisir comme carburant. On parle souvent d'épuisement, rarement de joie. Et pourtant... Le plaisir, c'est un régénérateur puissant. Repère ce qui te fait vibrer. Est-ce qu'il y a un type de pathologie, une thématique en particulier, une collaboration, une formation qui te redonne de l'énergie, qui te fait plaisir, qui va te motiver et donne-toi tout simplement la permission d'en nourrir ton quotidien. Préserver son énergie, c'est une forme d'amour de soi, c'est s'aimer. Ce n'est pas de l'égoïsme, c'est de la lucidité. Alors cette semaine, je t'invite à te poser trois questions. Première question, à quoi pourrais-je me dire oui alors que ça fait trop longtemps que j'ai repoussé ce oui ? Deuxième question, qu'est-ce que je fais par obligation alors qu'un non me semblerait plus juste ? Troisième question, quelle petite décision puis-je prendre aujourd'hui pour honorer mon énergie vitale ? Parce qu'en te disant oui, tu redeviens ton propre... Point d'équilibre. La vie est faite d'équilibrage constant. Et c'est normal d'avoir besoin de se poser des questions. Mais une chose est sûre, c'est que depuis cet espace d'équilibre, tu peux offrir le meilleur de toi sans t'épuiser. Dans le prochain épisode, on va parler d'écologie relationnelle. Comment rester à l'écoute, disponible, empathique, sans se perdre dans la relation. En attendant, je te remercie d'avoir écouté OrthoBoost et je te souhaite une très belle journée. ou une très belle soirée. A bientôt !