Speaker #0Bienvenue sur OrthoBoost, le podcast qui booste les orthos. Je suis Barbara, orthophoniste, formatrice et coach professionnel et je t'invite chaque semaine à écouter un épisode pour recharger tes batteries et vitaminer ton quotidien. Hello et bienvenue dans ce podcast OrthoBoost. Aujourd'hui j'ai envie de te parler de l'autocritique. Tu sais, cette fameuse petite voix qui commente tes interactions, peut-être certaines de tes séances. J'aurais pas dû dire ça, c'était pas assez fluide, j'ai pas eu assez d'idées, etc. La fameuse voix de l'autocritique. Et t'es persuadé que cette voix est là pour t'aider à t'améliorer. Mais le problème, c'est qu'à force de tout commenter, elle crée une charge mentale et finit potentiellement par te tendre, t'épuiser, peut-être même par t'enfermer dans une forme de contrôle permanent. Alors j'ai choisi ce thème parce qu'on est en fin d'année. La fatigue s'accumule, la période est chargée avec l'arrivée des fêtes, et donc propice à ce que, finalement, sans t'en rendre compte, tu t'enlises l'air de rien dans ce type de fonctionnement. C'est là que la démotivation peut survenir. Alors l'autocritique, dans une certaine mesure, bien sûr, c'est un moteur d'excellence. Mais quand elle devient un mode de fonctionnement automatique, elle active potentiellement du stress, même s'il n'y a pas de danger réel. Puisque, je te le rappelle, le stress au départ est fait pour nous aider à survivre face au danger. Et donc tu te mets en position de défense face à ce mécanisme, et même de défense vis-à-vis de toi-même. Une étude qui avait été menée en 2013 par Neff et Germer a montré que les personnes formées à l'autocompassion voient diminuer à la fois leur rumination et leur anxiété de performance, au profit d'une plus grande créativité et adaptabilité. Autrement dit, plus tu cultives la bienveillance envers toi-même, plus ton cerveau se remet à fonctionner dans le circuit de la sécurité et de la connexion. Celui qui favorise la curiosité l'écoute. Et c'est bien ça la fluidité en séance. C'est ce moment où tu arrives à allier pensée de la pratique avec une présence pleine dans la rencontre. Imagine un instant, la prochaine fois que cette petite voix commence à parler, en te disant j'aurais dû ceci, cela, tu vas lui commander d'attendre. Tu vas t'arrêter et respirer profondément. La Tu identifies ce qui vient de se passer de positif et ensuite seulement tu écoutes la petite voix. Et là tu te demandes si ce qu'elle te dit vaut le coup d'être écoutée, d'être pris en considération ou non. Quand tu fais ça, en fait tu viens déplacer ton regard. Tu n'es plus dans l'évaluation mais dans la connexion. C'est là que la pression interne commence à s'alléger. Christine Neff, dont je te parlais tout à l'heure, définit l'autocompassion comme une attitude qui comporte trois dimensions. La bienveillance envers soi, plutôt que l'autocritique. La reconnaissance de l'humanité commune, c'est-à-dire accepter que l'erreur fait partie du métier. Et la pleine conscience qui permet de voir nos pensées sans s'y noyer. Ces trois dimensions peuvent devenir de véritables ancrages de praticiennes ou de praticiens à revisiter à chaque fois que tu sens l'attention monter. Alors je te propose de faire un petit exercice qu'on va appeler le reset intérieur. C'est comme un rituel que tu peux utiliser entre deux patients ou en fin de journée. Première étape, tu fermes les yeux et tu respires profondément trois fois. Tu te concentres sur l'air qui rentre, puis qui ressort. Et tu imagines que tu libères un peu de cette exigence intérieure à chaque souffle. La deuxième étape, tu penses à un moment pressant. où tu t'es sentie en difficulté. Tu visualises la scène sans chercher à la corriger. Et à la troisième étape, tu peux te dire intérieurement « J'ai fait de mon mieux, avec les ressources du moment. Comme tout humain, j'apprends encore. » ou « Je peux me donner la permission d'être en mouvement, sans être parfaite. » Quatrième étape, tu ramènes ton attention sur une image de toi légère, ouverte, en connexion avec autrui. ou avec la nature, curieuse et à nouveau disponible. Ce petit exercice active ce qu'on appelle le système apaisant, celui qui restaure la sensation de sécurité émotionnelle. C'est de là que naît la fluidité. Alors, en fait, ce dont j'avais envie de te parler là, c'est vraiment de retrouver la fluidité. Et j'avais envie de t'amener que, en fait, cette expérience de retrouver de la fluidité, ce n'est pas faire mieux. C'est plutôt le plaisir qu'on va retrouver dans notre métier, celui de l'imprévu, celui de la co-création, celui du lien vivant avec le patient, celui du lien vivant avec la collègue ou avec un ami ou un autre professionnel du réseau. C'est ce qui apparaît quand tu laisses place à la bienveillance. Et là, tu rouvres le champ de la curiosité et de l'intuition. Tu es de nouveau en mouvement. Tu n'es pas une praticienne qui doit rentrer dans les cases. Alors aujourd'hui, je te propose de prendre un engagement vis-à-vis de toi-même. Celui de choisir la douceur plutôt que le jugement. Celui de choisir la présence plutôt que la performance. Tu veux prolonger cette énergie, tu peux t'offrir une mini-pause entre deux rendez-vous. Un thé, une marche ou simplement ces trois respirations conscientes. Parce que c'est dans ces micro-moments de retour à soi que se cache la vraie force d'un professionnel de l'accompagnement et donc notamment d'une orthophoniste qui va être inspirée. Merci beaucoup pour ton écoute. Je te souhaite une très belle semaine et je te dis à très bientôt sur OrthoBoost.